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Stefan Delaet, CEO de KBC Autolease Une ère numérique fascinante

Alors que la crise du Covid-19 continue à semer le chaos partout sur la planète, nous nous sommes promis avec Stefan Delaet de ne pas uniquement parler que de cela. Car au départ, cet interview était plutôt programmé pour évoquer l’avenir du secteur des flottes et de la mobilité, tout en essayant de bien comprendre la stratégie de KBC Autolease dans cet écosystème. Situation exceptionnelle oblige, c’est via Skype que le nouveau CEO nous a donné rendez-vous.

AUTEUR Marc Demoulin

C’est le 1 er juin 2019 avec sur son CV une carrière internationale de 15 ans pour KBC que Stefan Delaet débarque chez KBC Autolease pour en devenir le CEO. Une opportunité particulièrement bien accueillie pour cet adepte de la multimobilité qui combine quotidiennement train et voiture électrique pour se rendre de Bruxelles - où il réside - à Louvain - où il travaille -.

link2fleet : Peut-on déjà tirer un premier bilan de vos 9 premiers mois dans ce nouvel environnement ? Stefan Delaet : On peut véritablement parler d’une culture d’entreprise remarquable avec des collaborateurs extraordinaires. À la fois motivés et passionnés par tout ce qui touche à la mobilité. Et puis, nous bénéficions quand même de cette situation privilé giée de faire partie d’un groupe de banque-assurances solide, qui place la digitalisation, la durabilité et la mobilité parmi ses plus hautes priorités.

Utilisation systématisée du digital l2f : Évidemment, impossible de ne pas évoquer le Coronavirus et la situation chaotique qu’il provoque tant sur le plan humanitaire que sur le plan social ou économique. Comment vivez tout cela tout d’abord comme homme, mais aussi en tant que chef d’entreprise ? S.D. : L'impact du virus est invisible. En termes humains, logistiques et financiers. En premier lieu, nous essayons de faire en sorte que tous les clients et employés soient protégés autant que possible et que les services essentiels continuent à être fournis. Mais dans la pratique, vous voyez toute la chaîne logistique s'arrêter. Bien sûr, cela a un impact immédiat sur nos opérations quotidiennes, mais aussi sur nos esprits. Quel que soit notre niveau d'équipement numérique, nous restons des êtres sociaux. C'est pourquoi nous attachons une grande importance à la communication et aux contacts réguliers (même par vidéo ou skype). En attendant, nous essayons de voir les choses sous un angle positif donc il est réconfortant de constater que cette crise génère un fort sentiment d'appartenance et que l'environnement peut respirer.

l2f : Qu’avez-vous mis en place comme mesures urgentes au sein de la société ? S.D. : Pour la sécurité physique de nos employés, clients et partenaires commerciaux, nous sommes immédiatement passés au télétravail. Heureusement, en tant que groupe KBC, nous sommes bien équipés pour cela et tout fonctionne parfaitement. Seules les tâches extrêmement critiques (telles que le remplacement des véhicules, la gestion des amendes, etc.) sont effectuées sur place avec un minimum de personnel. Bien entendu, dans le respect des règles de "distanciation sociale".

l2f : Vous redoutez une catastrophe sur le plan économique ? S.D. : Difficile à ce stade de se prononcer sur l’étendue des dégâts dans notre secteur, mais il est clair que les répercussions vont être dramatiques. À mon avis, elles vont se faire ressentir durant plusieurs mois voire plusieurs années. En tant que KBC Autolease, nous avons la chance de faire partie d'un groupe solide et nous assumerons notre rôle dans la société au mieux de nos capacités pour sortir plus forts de cette crise avec nos clients et partenaires.

L’électromobilité, cruciale pour les particuliers

Lorsqu’on lui demande si l’électromobilité constitue une solution fiable pour le futur, Stefan Delaet répond sans hésiter : « Les carburants fossiles ne sont pas inépuisables. Ils continueront sans doute à rester nécessaires pour l’industrie lourde. Par contre, pour le marché privé, je pense que l’électricité deviendra essentielle pour le logement et la mobilité. N’oublions pas que les véhicules électriques constituent aujourd’hui la plus puissante batterie mobile sur le marché. Une piste qu’il ne faut certainement pas ignorer. »

Stefan Delaet est un vrai avocat de la multimobilité : train pour aller au boulot, voiture électrique lorsque le train n’est pas possible et vélo pour les déplacements du week-end.

Une offre cohérente et multi-approches l2f : Vous arrivez avec un regard frais sur le monde du leasing, quel est votre constat ? S.D. : Je sens clairement que ce secteur se trouve en complète transformation. Les entreprises et les conducteurs s'intéressent moins à la possession - d'un produit, comme une voiture ou un vélo - mais davantage à son utilisation et à son expérience. Comme pour la vague de numérisation, les gens recherchent des possibilités de déplacements rapides, flexibles et sans soucis. Et de préférence de manière abordable, écologique et multimodale. La magie, c’est que ce souhait peut aujourd’hui être rencontré grâce à la technologie qui permet de connecter tous les acteurs entre eux.

l2f : Ce que vous décrivez ressemble très fort à la stratégie que déploie KBCAL depuis quelques années ? S.D. : Ce que nous proposons, c’est en effet une mobilité sous toutes ses formes, selon le souhait du client. La plupart des entreprises démarrent d’une philosophie basée sur la voiture qui petit à petit peut se transformer - ou non - dans une approche plus multimodale. Via Olympus, VAB ou Traject, KBC Autolease peut également proposer des solutions entièrement sans voiture. Nous sommes armés pour accompagner tout type de profil de sociétés et tout type de mouvement. Notre véritable force : proposer des solutions adaptées aux besoins du client et, grâce à la technologie du groupe KBC, les rendre accessibles sous forme numérique. Nous sommes en quelque sorte la cerise ‘mobilité’ sur le gâteau banque et assurances de KBC.

l2f : Croyez-vous à une mobilité avec moins de voitures ? S.D. : La mobilité est une matière complexe qui exige une parfaite coordination entre l’offre publique et l’offre privée. Au-delà de cela, les infrastructures et le cadre légal doivent suivre. Et c’est tout sauf évident dans un pays aussi complexe que la Belgique. Je pense que la voiture va continuer à jouer un rôle central dans les années à venir. Le secteur des flottes permet de mettre sur la route des voitures généralement plus jeunes et plus écologiques que celles issues du marché des particuliers. En attendant, avec nos partenaires, nous construisons sans relâche un écosystème multimodal. n

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