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concurrence . modernisation . smartphone . concertation

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Stanislas Marçais

100% NEWS NUMÉRO 6, 1ER MARS 2013


édito

« Mais comment peut-il manquer aujourd'hui de l'argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes [sociales de la Résistance] alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l'Europe était ruinée ? Sinon parce que le pouvoir de l'argent, tellement combattu par la Résistance, n'a jamais été aussi grand, insolent, égoïste, avec ses propres serviteurs jusque dans les plus hautes sphères de l'État. Les banques désormais privatisées se montrent d'abord soucieuses de leurs dividendes, et des très hauts salaires de leurs dirigeants, pas de l'intérêt général. » « Prenez le relais, indignez-vous ! Les responsables politiques, économiques, intellectuels et l'ensemble de la société ne doivent pas démissionner, ni se laisser impressionner par l'actuelle dictature internationale des marchés financiers qui menace la paix et la démocratie. Je vous souhaite à tous, à chacun d'entre vous, d'avoir votre motif d'indignation. C'est précieux », exhortait Stéphane Hessel, résistant et diplomate, né en 1917, dont la flamme s’est éteinte cette semaine. Dans son essai publié en 2010 et devenu un phénomène d’édition, Stéphane Hessel défendait l’idée selon laquelle l’indignation est le ferment de l’« esprit de résistance ». Les expérimentations prévues par l’article 44 de la LFSS sont gelées, la concurrence déloyale des VTC en passe d’être encadrée mais la polémique médiatique semble dévoyer la réalité. Aucun article des médias grand public n’a encore salué l’action des taxis au bénéfice du maintien de l’économie de proximité, de l’accès au soin et de l’emploi. Difficile de rester indifférent, d’autant que la pérennité de nombreuses entreprises est toujours engagée. La force de coopération des taxis semble rejaillir à chaque coup dur que rencontre la profession. « Indignés » de voir leurs entreprises en sursis, nombre de chefs d’entreprise se regroupent, arrivant à concilier liberté et mutualisation des moyens. Comme le disait Albert Camus : « Les gouvernements, par définition, n’ont pas de conscience. » La Rédaction

Publication : LNM communication Rédactrice en chef : Hélène Manceron helene.manceron [at] gmail.com Secrétaire de Rédaction : Laurent Thelliez Mise en page et couverture : Stanislas Marçais

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NUMÉRO 6 /// 1er mars 2013

Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1ers et 15 de chaque mois.

Directrice de Publication : Hélène Manceron

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VTC et TAP, vigilants face aux engagements

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Les taxis font plier le gouvernement », « L’État recule face aux taxis et aux ambulanciers »… De fait, le communiqué de presse conjoint des trois ministères déclarait le 28 février dernier : « À la suite des discussions engagées avec les organisations professionnelles de taxis au mois de janvier, les représentants de la ministre des Affaires Sociales et de la Santé, du ministre de l’Intérieur et de la ministre de l’Artisanat, du Commerce et du Tourisme leur ont présenté, le 26 février, l’intention du gouvernement de réformer le régime des VTC (voitures de tourisme avec chauffeur) et de geler les expérimentations envisagées concernant le transport de patients. » Hélas, contrairement à ce qu’on a pu lire dans les médias, le gouvernement n’a rien abandonné, notamment sur le transport de malades assis et côté VTC, les taxis ne semblent pas satisfaits du recadrage envisagé. Commentaires et perspectives.

Mardi 26 février, les taxis étaient réunis place Beauvau à Paris pour une réunion interministérielle sur la profession

crédit : Mbzt Wikicommons

>>> suite de l’article page 4

100% Marseille

Pas de PDU sans les taxis

Les capacités et les ambitions de Marseille-Provence Métropole ouvrent de nouvelles perspectives

>>> suite de l’article page 5

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Vers une coopération « La fin du taximètre ou la fin du taxi des villes ? » commerciale entre CPAM et taxis ?

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l’heure où les taxis ruraux s’inquiètent du devenir de leurs entreprises, Richard Darbéra, chercheur au CNRS et spécialiste des transports urbains, s’interroge sur la question de la tarification des taxis urbains. Analysant les spécificités des taxis français, et surtout parisiens, au regard des taxis des autres pays du monde qu’il a pu étudier, l’auteur envisage les répercussions sur la réglementation taxi du développement des smartphones en douze points quelques peu provocateurs. >>> suite de l’article page 6

crédit : LNM communication

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Crédit photo : Daniel Arnold CC

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nauguration de la nouvelle station de la gare Saint Charles, signature d’une charte de bonne conduite pour valoriser leur savoirfaire : les taxis marseillais sont bien en train d’écrire une nouvelle page de leur histoire. Il faut dire que les ambitions de la ville et de la communauté d’agglomération risquent de bouleverser les habitudes et obliger les taxis à repenser leur activité s’ils veulent rester dans la course. Pour la définition du prochain plan de déplacements urbains 2013-2023, une organisation professionnelle s’est présentée forte de propositions afin que les taxis marseillais ne soient pas marginalisés. Interview d’Éric Bouclon, secrétaire général de la STM.

lors que certaines CPAM montrent du doigt les agissements de quelques transporteurs peu scrupuleux, il semblerait qu’une majorité de taxis passent sous silence les manquements de ces mêmes CPAM. « Nous sommes régulièrement saisis par des adhérents victimes d’impayés, même s’ils utilisent la télétransmission », déplore la FNDT. Pour faciliter l’information des dossiers et le cadrage des prescriptions en matière de transport, la CNAMTS a édité le système Pec+. Déjà utilisé par les ambulanciers, il va être testé par des taxis. Selon Christophe Laveau, FTI45 et vice-président de la FNTI, qui s’est porté volontaire pour évaluer cette proposition de nouvelle organisation de la prescription transport, « ce système pourrait réduire les impayés ». >>> suite de l’article page 7


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VTC et TAP, vigilants face aux engagements

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ardi 26 février, au ministère de l’Inté- tifs aux VTC soient publiés d’ici l’été et au cours rieur, les portables des représentants du deuxième semestre pour ce qui concerne les des organisations professionnelles ont mesures législatives. » chauffé dès la sortie de la réunion organisée dans Pourtant, ces mesures ne semblent pas satisfaire le cadre du suivi des négociations : l’article 44 de tout le monde… « Nous allons poursuivre les la loi de financement de la échanges, notamment sur les La liste des maladies prises en charge possibilités de recours à des Sécurité sociale ne sera pas à 100% influe sur le volume de mis en application  ! « Une sanctions pénales contre les malades à transporter. réussite de la mobilisation de agissements de concurrence la profession ! » se félicite la FNAT. Pour autant, le déloyale », nous précise Didier Hogrel, président de soulagement n’était pas de mise chez tous. « Une la FNDT. Quant à Ahmed Senbel, il constate qu’un réunion très positive, mais la situation des VTC « décret sur le racolage est programmé mais le reste préoccupante », tempère Ahmed Senbel, pré- cadrage en matière de réservation préalable n’a sident de FTI75 Ile-de-France et vice-président pas été retenu. » de la FNTI.

L'ensemble des organisations professionnelles semble coopérer pour pour la défense du taxi.

VTC, un cadrage pas encore abouti

Que ce soit en gares ou aux aéroports, le prochain cadrage des VTC sera rapidement évalué concrètement. Crédit photo : LNM Communication

Dans son communique de presse, l’UNT récapitule les dispositions prises pour cadrer l’activité des VTC : « Suppression des équivalences pour les titulaires du baccalauréat et nécessité pour accéder à la profession d'une expérience professionnelle en transport de personnes exclusivement ; mise en place d'une formation initiale, dont le contenu reste à déterminer, qui pourrait faire l'objet d'une validation avec un encadrement strict des centres de formation ; interdiction d'élément distinctif sur ces véhicules pouvant, de près ou de loin, être confondus avec les taxis ; obligation d'une vignette sur le pare-brise et la vitre arrière permettant l’identification par Ahmed Senbel, président FTI les forces de police ; 75 IDF, vice-président FNTI formation continue obligatoire tous les 5 ans ; mise en place d'un code NAF spécifique ; obligation d'avoir la justification de la commande préalable ; obligation de déclaration de la totalité des véhicules utilisés par les Didier Hogrel, entreprises ; créaprésident de la FNDT. tion d'un délit de racolage. » Preuve de leur bonne volonté, les pouvoirs publics ont déjà établi un calendrier, comme l’annonce le communiqué interministériel : « Afin que les mesures annoncées puissent être rapidement effectives, le gouvernement s’est engagé à ce que les textes réglementaires rela-

TAP : quelles seront les mesures d'économies ? Concernant le transport de malades, la situation reste préoccupante pour les entreprises taxi. Même si les craintes des professionnels ont été entendues par le gouvernement et si le ministère des Affaires sociales et de la Santé a décidé de geler les expérimentations, les économies drastiques sur le transport de malades par taxi restent d’actualité. « Nous redoutons que la CNAMTS nous propose une solution semblable à celle appliquée désormais au remboursement des médicaments. Le budget s’est effectivement réduit car la liste des maladies prises en charge a été raccourcie. Si tel est le cas, nous ne pourrons que faire écho à la contestation des associations de malades », déclare Didier Hogrel. « L’activité médicale a beaucoup chuté dans le Loiret. Nous remarquons qu’il y a moins de transports, même si le nombre de malades augmente. On reproche pourtant aux taxis une augmentation de 12 % », renchérit Christophe Laveau, président FTI45 et vice-président FNTI. Tous s’étonnent de l’achar-

nement de la CNAMTS à réduire les dépenses de transports de malades, particulièrement le budget taxi, comme pour en faire un symbole, alors qu’il ne représente qu’une part infime de celui de l’Assurance maladie. Témoins quotidiens du fonctionnement concret du système de santé, les taxis ont déjà proposé plusieurs pistes d’économies. Pourquoi ne pas s’attacher à réduire le budget des journées hospitalières par exemple ? Mais les autorités de Santé ne souhaitent pas toucher où cela pourrait faire mal, car de telles mesures signifieraient peser de nouveau sur les personnels hospitaliers déjà soumis à de rudes contraintes...Comme l’indique le communiqué interministériel, « les discussions sur les réformes structurelles à mener se poursuivront désormais avec les organisations professionnelles du taxi et de transport sanitaire dans le cadre de la définition de la stratégie nationale de la santé. » Le paysage est désormais planté pour les négociations de la prochaine convention nationale, mais rien n’est encore joué…


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Le PDU ne se fera pas sans les taxis

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Descendez à la capitale » nargue la cité phocéenne dans sa promotion de Marseille-Provence 2013 comme capitale européenne de la culture. Facile à dire quand, en plus, le soleil est annoncé pour le week-end. Il faut avouer que le territoire a les capacités de ses ambitions. La communauté d’agglomération Marseille-Provence Métropole regroupe 18 communes et plus d’un million d’habitants dont près de 830 000 en centre-ville. Le budget investi en 2010 dans la politique des transports était de 333 millions d’euros contre 151 millions pour la politique de propreté et le traitement des déchets qui fait souvent débat…

Place Castellane,la station en site propre a démontré son efficacité.

Reconnus au PDU

Le PDU – plan de déplacements urbains – d’une ville, détermine l’organisation du transport des personnes et des marchandises ainsi que la circulation et le stationnement dans un péricrédit : Robert Valette Wiki commons mètre déterminé, souvent un bassin d’activité. Les objectifs du PDU de Marseille sont larges : hors circulation. Respectée, elle donne développement des modes doux avec construc- désormais satisfaction aux taxis tion de pistes cyclables ; organisation de pôles comme aux clients. Contribuant à la de transport ; compatibilité de circulation entre modernisation du service taxi à Martramways et taxis ; changement des sens de cir- seille, cette proposition semble avoir culation et itinéraires malins à expérimenter à été retenue par la Mairie qui devrait nouveau… « C’est un passage obligé », constate l’aborder lors de son prochain conseil Éric Bouclon, secrétaire général du STM, Syndi- municipal. Le dialogue entre taxis et cat des taxis marseillais. « On passe du-tout voi- communauté d’agglomération a en ture au tout-piéton. » Le projet Le non-respect des stations outre permis d’éviter est suivi de très près au STM. quelques couacs sur entrave le service taxi. « Le STM a pris l’initiative d’inle trottoir. Ignorant tégrer les taxis marseillais à la définition en cours en effet les différentes réglementations du PDU », nous explique-t-il. En effet, les 1 560 qui organisent les modes de transtaxis de Provence avaient été oubliés des prépa- port de moins de neuf places, il avait ratifs et études. Après un sincère mea culpa de été envisagé de réserver une station la communauté urbaine pour n’avoir pas associé d’attente sur la voie publique pour le plus amont les taxis, les échanges se développent. développement des transporteurs de Pour Marseille, l’enquête publique a débuté en personnes à vélo… décembre 2012 et sera soumis à approbation en « Il faut que l’on raisonne en terme de juin 2013 pour une mise en œuvre jusqu’en 2023.

Des stations en site protégé

Empruntant la porte ouverte par la communauté urbaine Marseille-Provence Métropole, les taxis marseillais ont pu proposer des solutions d’amélioration de leur service et ainsi que leur participation au développement des modes alternatifs de transport au détriment de la voiture solo. Un de principaux points noirs quotidiens de l’activité taxi était jusque-là le non-respect des stations. « Différentes solutions ont été envisagées et testées, jusqu’à un système de bornes mobiles dont l’investissement s’avère trop important. Nous avons donc soumis l’idée de créer des stations sur des espaces protégés de la circulation », nous explique Éric Bouclon. Place Castellane, par exemple, la station a été installée en site propre,

territoire et que l’on dépasse une vision se limitant à la ville », affirme Éric Bouclon. La volonté du STM d’être force de propositions bouscule les pratiques habituelles en participant concrètement à l’amélioration de la situation. « C’est notre rôle de dégager les taxis « sur le cheval » et de traiter les dossiers à leur bénéfice », souligne, blagueur, Éric Bouclon. Autre dossier également en cours au STM, la taxe de stationnement dont doivent s’acquitter annuellement les 1 114 taxis marseillais. Elle est de 392,88 € par an pour un taxi phocéen alors qu’elle coûte 104 € à un taxi lyonnais... Une énigme que nous ne manquerons pas de tenter d’élucider dans nos prochaines parutions.

Eric Bouclon, secrétaire général du Syndicat des Taxis Marseillais - STM

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La fin du taximètre ou la fin du taxi des villes ? R. Darbéra lors de son intervention à l'Union internationale des transports routiers.

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ans son article paru le 12 février dernier dans la revue Ville, Rail & Transports, revue d’informations consacrées aux politiques de transport sur le territoire national, en Europe et dans le monde, Richard Darbéra expose les implications du développement des smartphones dans le taxi. Si son analyse de l'évolution de l’offre taxi nous paraît dans l'ensemble pertinente, certains propos de ses propos invitent néanmoins au débat. Extraits et commentaires.

Une vision futuriste

« Pourquoi les taxis ont-ils un lumineux ? » Commençant son exposé par un questionnement faussement naïf, l’auteur souligne certes la praticité du système pour le client qui, d'un simple coup d’œil, peut évaluer si le taxi est libre ou pas, mais semble oublier certains essentiels de l’activité taxi tel que la possibilité de contrôle offerte aux forces de police pour le bien des clients et le respect des transporteurs... Tout en rappelant le juste prix que garantit l'existence d’un compteur et affirmant, par un retour d’expérience historique sur plusieurs pays, qu'en milieu urbain, l’introduction d’une concurrence des taxis traditionnels par les prix est impossible, l’auteur extrapole sur l’impact des nouvelles technologies dans le transport de moins de neuf places. « Changement de décor », nous prévient-il d’emblée. Richard Darbéra se met alors à surfer sur le fantasme de la mise en relation instantanée qu'apportent les nouvelles technologies et l’organisation des communautés virtuelles. Concrètement, aucun avantage sur le service déjà rendu par les centraux radio, à l'exception peut-être du choix entre un transport à deux ou à quatre roues… En revanche, côté chauffeur, « le taxi pourra choisir à quel prix il mettra aux enchères sa prochaine course ! » Mais où seront les voitures ? Qui seront les chauffeurs ? Un forfait aux enchères aux heures de pointe,

c’est le risque pour nombre de clients de subir la même mésaventure qu’a connue l’animatrice télé Valérie Damidot lors des fêtes de fin d’année : 192 € pour une course de 3 kilomètres !

Une tendance internationale

tions ne peuvent mobiliser au mieux que quelques dizaines de véhicules. On est loin des milliers de véhicules affiliés à myTaxi en Allemagne ou à HailoCab et GetTaxi à Londres, ou Taxi Magic aux États-Unis. » Il souligne le développement des applications taxis, notamment à Paris, mais semble considèrer la course d’approche comme un frein au développement du taxi. Selon l’auteur, la plupart des clients la perçoivent cette rémunération de cette « réservation instantanée » comme un supplément indu, estimant ne devoir payer qu’à partir de leur prise en charge. À voir si

Dans la Apple Ville ou Google City, comme les nomme non sans ironie Richard Darbéra, « plus besoin d’autorité régulatrice pour administrer les tarifs et fixer le nombre de licences. La simple interaction de l’offre et de la demande déterminera, comme elle le fait déjà pour le transport aérien, les tarifs et les nombres de véhicules nécessaires pour différents niveaux de service. Le rôle du régulateur se résumera à empêcher, dans chacune des villes, qu’un prestataire d’application atteigne une position de monopole. » Aïe ! Faudra-t-il attendre que se produisent quelques À Google City, le pouvoir de régulation risquerait de revenir « gros crashs » dans le transà la meilleure politique marketing et commerciale. port urbain et que se manifeste le désir légitime des clients d’arriver entiers les points de vue n’évolueront pas au fil à destination pour assister au retour d’une auto- des expériences car, entre une course rité régulatrice ? Quant à préserver le secteur de d’approche évaluée au compteur et monopoles, quels qu'ils soient, ne serait-ce point la marge faite sur un transport grâce une utopie lorsque l’on voit ce qu’il est advenu à une tarification au forfait mise aux du transport scolaire et les remous qui agitent le enchères, laquelle se révélera la plus transport de malades assis ? D’après l’expert du avantageuse pour la clientèle ? CNRS, cette réflexion est encore futuriste mais Particularités françaises les évolutions du transport de moins de neuf Les taxis de France évolueront-ils places à New York, Londres ou Berlin tendent comme leurs homologues allemands vers cette perspec- qui ont vu leur organisation en centive. traux radio chamboulée par l’arrivée Marketing ou juste des applications smartphones ? Dans son article, notre expert ne fait pas de prix ? Fort de ses prédiction mais souligne « que l’on ne recherches, Richard retrouve nulle part ailleurs qu’en France Darbéra évalue des centraux de réservation aussi bien la situation de la retranchés derrière leur position de concurrence : « On monopole, ni des taxis avec une aussi compte en Île-de- forte emprise politique. » Ne serait-ce France environ pas un parti pris ? Les taxis seraient10 000 taxis sans ils blâmables de la solidarité et de la taximètre [sic]. réactivité dont ils peuvent témoigner Ils ont pour nom à l’égard de leurs organisations proofficiel « voitures fessionnelles ou du central auquel de tourisme avec ils sont affiliés ? Les mois et années à chauffeur » (pro- venir ne devraient pas tarder à nous bablement plus de donner la réponse car 46,6 % de Fran2000 véhicules) ou çais sont d’ores et déjà équipés d’un « transports occa- smartphone (source Médiamétrie, sionnels de voya- septembre 2012). geurs » (environ Richard Darbéra est chercheur au 8  000). Dans la Latts, Laboratoire Techniques, Terpremière catégorie, ritoires et Sociétés, unité mixte de on trouve des entreprises comme Voitures jaunes recherche du CNRS. Il est l’auteur de ou Uber. Dans la deuxième, Shuttle et les innom- plusieurs contributions et ouvrages sur brables navettes d’aéroports et d’hôtel. Les appli- le transport en milieu urbain dans le cations pour téléphones intelligents existent déjà monde, dont Où vont les taxis, éd. Desaussi. […] Pour l’instant, en France, ces applica- cartes & Cie, 2009.


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La prescription médicale en question

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Il est nécessaire de mettre en place une rationalisation des paiements. On vend un service avec remise, facturé a posteriori et dont les taxis n’ont aucune garantie de paiement », précise Didier Hogrel, président de la FNDT également taxi en exercice dans l’Essonne. Avec un système où le client peut reprendre son billet après avoir mangé le gâteau, le chiffre d’affaires des entreprises taxis semble précarisé. Pour encadrer les prescriptions de malades assis et tenter de répondre à cette situation, la CNAMTS propose aux taxis de tester Pec+. Les tests devraient commencer au printemps.

Assez d’ardoises pour une cathédrale

Jérôme Maret, taxi dans l’Essonne, a réussi à juguler l’hémorragie avant qu’il ne soit trop tard. Prenant en charge une enfant en soins en CMPP depuis la rentrée de septembre 2012, notre taxi, fonctionnant couramment avec la télétransmission, effectue transports et facturations conformément à la prescription dont il dispose. Les vacances de Noël se passent et récemment, il reçoit un courrier recommandé l’informant que le taux de prise en charge de l’enfant n’était pas celui escompté et qu’il devait, séance tenante, rembourser les paiements lui ayant été adressés en règlement des transports effectués pour la patiente. Il alerte le CMPP duquel dépend Le système Pec+ qui s'adressait d'abord aux ambulanciers permet l’enfant, qui avertit les parents. Fin heureuse, notamment de vérifier les droits à prise en charge des assurés. la mutuelle prend en charge le complément du remboursement obtenu par les parents. L’enfant s’est aggravée, ou la famille lorsque la personne s’est inscrit dans le groupe test organisé dans son pourra poursuivre son traitement. « Toutes les transportée est défunte, est très délicat, surtout département. 5 taxis participeront aux tests qui semaines, des enfants arrêtent leur thérapie », si le taxi veut éviter toute mauvaise publicité, devraient durer 3 mois et débuter en avril protémoigne pourtant Jérôme Maret. L’accès aux notamment en ruralité… chain. « Ça marche déjà pour les ambulanciers soins semble mis à mal et le fonctionnement Qui Pec+ paiera le moins ? qui, lorsqu’ils exploitent également des licences, même des rares centres de soins de proximité à Pour rationaliser les procédures de prescrip- peuvent déjà facturer les transports effectués nouveau remis en question. Quant aux écono- tion, d’information et de contrôle, la CNAMTS avec leurs taxis avec Pec+ Pour l’instant, on mies, elles ne sont pas flagrantes. Témoin l’his- a lancé à l’automne dernier le service Pec+, Pec n’a encore rien testé. À priori, il n’y aura pas de toire de la patiente successivement opérée des signifiant prise en charge. « Le projet de déma- surcoût technologique », nous informe-t-il. On genoux pour pose Les impératifs administratifs des CPAM génèrent des térialiser à terme l’en- peut remarquer le nouveau transfert de charge de prothèses qui se semble de la prestation administrative que l’Assurance maladie reporte situation très délicates sur le terrain. retrouve contrainte transport a débuté derechef sur ses partenaires de la chaîne de soins. à conduire son véhicule pour se faire soigner. début 2012 », nous avait indiqué un responsable « Ce système peut néanmoins être une avancée car Bonne blague qui s’est seulement arrêtée que départemental de CPAM lors du lancement. il permet de vérifier les droits disponibles de l’aslorsque la dame a pu à retrouver ses droits à L’objectif de Pec+ est de dématérialiser les actes suré et pourrait réduire fortement les impayés. », transport suite à un abcès au genou évitant de administratifs des prestations de transport pour, espère Christophe Laveau. Les taxis sont déterjustesse une nouvelle opération ! Une multitude entre autres, fiabiliser leur facturation. Une minés à maintenir coûte que coûte l’activité de de cas se fait écho de département en départe- bonne idée qui ne s’adressait jusqu’à présent transport de malades pour leurs entreprises. Les ment. Souvent ce sont les taxis qui paient, font la qu’aux entreprises d’ambulances mais dont les organisations professionnelles relaient et négotrésorerie, comme dans cette histoire où le taxi taxis pourraient bénéficier. cient les propositions avec une institution qui est obligé de rembourser 25 000 € à la CPAM Avant son application généralisée, les taxis semble avoir accepté de les intégrer au processus alors qu’il désespère de voir payer ses transports de huit départements testeront Pec+ dans les de réorganisation du transport de malades. La dont le montant s’élève à 70 000 €. Les CPAM ont prochains mois. « C’est une proposition de la CNAMTS doit remplir ses objectifs de réducbeau les inviter à recouvrer le transport auprès CNAMTS d’ouvrir Pec+ aux taxis. » nous pré- tion budgétaire. Les taxis semblent volontaires des patients, cela reste plus facile à dire qu’à cise Christophe Laveau, vice-président de la mais circonspects sur la justesse et l’efficacité des faire. Solliciter des personnes dont la maladie FNTI. Également taxi en activité en Loiret, il mesures engagées.


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