Transport de malades Intercommunalité Smartphones Concurrence
1ER MAI 2013 NUMÉRO 10
Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1ers et 15 de chaque mois
édito V
ous ne savez pas où défiler aujourd’hui ?
Le site www.streetpress.com propose au militant surbooké le classement des 10 meilleurs cortèges sur Paris. Pratique pour ceux qui prendront leur taxi aujourd’hui. Dommage que les parcours et horaires des autres capitales régionales ne soient pas disponibles, cela aurait simplifié le travail de certains. Blague à part, alors qu’en 2012 plus de 300 cortèges avaient été organisés dans toute la France et que 2013 enregistre le nombre tristement record de 3 224 600 chômeurs, les principales organisations syndicales feront aujourd’hui cavalier seul. D’autant plus regrettable quand on sait que cette date symbolique fut choisie pour marquer l’unité des travailleurs à travers le monde. Tout commence par un massacre le 1er mai 1886 à Chicago, quand la police ouvre le feu sur les manifestants venus réclamer la journée de huit heures. En mémoire de cette tragédie, la IIe Internationale socialiste décide, en 1889, de faire du 1er mai la journée internationale de revendication des travailleurs. Dès 1890, les manifestants arborent un triangle rouge symbolisant leur triple revendication : 8 heures de travail, 8 heures de sommeil, 8 heures de loisirs. Ce n’est qu’à partir de 1907 que cette marque sera remplacée par une fleur de saison, le muguet. Si les manifestations du 1er mai 1936 marquent durablement l'imaginaire français et permettront l’avènement du Front populaire de Léon Blum, ce n’est qu’en 1941 que le 1er mai est officiellement désigné comme la fête du Travail par le gouvernement de Vichy. En 1947, la mesure est reprise par le gouvernement issu de la Libération qui fait du 1er mai un jour férié et payé. Aujourd'hui, la fête du Travail est commémorée par un jour chômé dans la plupart des pays d'Europe, à l'exception notable de la Suisse et des Pays-Bas. À défaut de pouvoir vous offrir un brin de muguet, chers lecteurs, voici quelques vers de Premier mai de Victor Hugo : « Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses. Je ne suis pas en train de parler d'autres choses. Premier mai ! L'amour gai, triste, brûlant, jaloux, Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ; L'arbre où j'ai, l'autre automne, écrit une devise, La redit pour son compte et croit qu'il l'improvise…» Hélène Manceron
Publication : LNM communication Rédactrice en chef : Hélène Manceron helene.manceron [at] gmail.com Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez Graphisme : Stanislas Marçais
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NUMÉRO 10 /// 1er avril 2013
Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1 et 15 de chaque mois ers
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Intercommunalité, un pavé dans la mare ?
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lors que 60 % de la population réside aujourd’hui en zones urbaines de plus de 100 000 habitants, la zone de prise en charge définie par les autorisations de stationnement est-elle toujours pertinente ? Cette question – qui fait débat au sein des taxis – risque de ressurgir en marge des futures discussions sur le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles porté par Marylise Lebranchu, ministre de la Réforme de l’État. Aperçu du projet dont la première lecture à l’Assemblée nationale est prévue le 30 mai prochain.
La concentration des habitants en zones urbaines modifie le cadre administratif des territoires.
>>> suite de l’article page 4
terrain TAP, une activité sur le fil
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oujours dans l’attente de l’issue des négociations engagées entre leurs organisations professionnelles et la CNAMTS, les entreprises taxis sont plongées dans l’incertitude. Pour Pierre Desmarais, avocat en droit de la santé, ce fameux article 44 de la LFSS constitue bel et bien une épée de Damoclès. Sur le terrain, les couacs se multiplient, comme en Seine-Maritime où Éric Français, président FNTI, a été confronté à une situation rocambolesque… >>> suite de l’article page 7
Au Havre, les prescriptions avaient été brutalement interrompues.
interview
Comment réussir son groupement
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Depuis 25 ans Axygest développe ses logiciels en suivant l'évolution du taxi.
onvaincus de la nécessité de faire évoluer leurs entreprises pour pouvoir répondre aux appels d’offres, nombreux sont les chefs d’entreprise taxi et les groupements de taxis déjà constitués qui s’interrogent sur le développement de platesformes d’appels. Est-il possible de répondre aux exigences de masse des donneurs d’ordres ? Y a-t-il une recette pour réussir un regroupement d’activités taxi ? Interview de Daniel Prom, P-DG d’Axygest, spécialiste de l’informatique taxi. >>> suite de l’article page 5
Directrice de Publication : Hélène Manceron
paris Appli, des challengers se donnent les moyens
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utilisation des smartphones et de leurs services ayant connu ces derniers temps un incroyable essor, les sociétés d’applications mobiles spécialisées dans le transport de moins de 9 places prolifèrent, tel Taxibeat qui annonce 1,5 millions d’investissement supplémentaire dans son développement. Quant à la société Uber, après avoir subi les foudres d’une célèbre animatrice télé il y a quelques mois, elle ouvre désormais son service aux taxis et remporte de nouveaux succès. Objets de toutes les convoitises, les taxis s’impliquent-ils dans cette évolution ? Les taxis parisiens étant dans l’œil du cyclone, nous avons rencontré Nordine Dahmane pour recueillir ses commentaires.
>>> suite de l’article page 6
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Intercommunalité, un pavé dans la mare ?
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e projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles, acte III de la décentralisation, est désormais consultable sur le site du Sénat – http://bit.ly/senat495. Pour l’instant, peu de commentaires de la part des organisations professionnelles. Malgré l’alerte de la FNDT, les échanges sur les réseaux sociaux restent prudents et réservés. Ce projet devrait-il susciter de nouvelles inquiétudes ? Que prévoit-il réellement ?
tionnement sera délivrée par le président d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre, le taxi devra stationner en attente de clientèle dans le périmètre de cet établissement public […] D’autre part, le préfet de département continuera à délivrer les autorisations de stationnement dans l’emprise des aéroports dans la mesure où il exercera, en supplément du pouvoir de police générale, la police spéciale définie au nouvel article. »
L’affirmation de métropoles
Métropole de Paris, Métropole de Lyon, Métropole d’Aix-Marseille-Provence… La véritable nouveauté administrative de ce projet semble résumé par son article 31 qui « crée un nouvel établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre : la métropole. Les grandes aires urbaines françaises sont caractérisées depuis plusieurs années par l’émergence de grandes agglomérations intégrées, soumises par ailleurs à une concurrence importante des autres métropoles européennes. Aujourd’hui, plus de 60 % de la population réside dans une aire urbaine de plus de 100 000 habitants et l’on assiste à un progressif rééquilibrage entre Paris et les grandes métropoles régionales. À partir d’analyses diverses et concordantes, […] l’organisation métropolitaine des territoires montre une organisation "en système, structurée par des pôles (espaces urbains centraux, villes moyennes, etc.) et des liens fonctionnels efficaces" représentant aujourd’hui "les lieux essentiels de la croissance française". […] Les villes françaises, malgré d’indéniables atouts, ont besoin d’affirmer leurs fonctions économiques afin de mieux s’intégrer dans la compétition économique des villes européennes.»
Le projet de loi sera en première lecture dès la fin mai.
Le transfert des pouvoirs de police C’est dans ses articles 36, 37 et 38 que le projet de loi aborde l’activité taxi. En effet, à son article 36, il est prévu de créer « une police spéciale de la circulation sur les voies communales et intercommunales à l’extérieur des agglomérations » et « une police spéciale de la délivrance des autorisations de stationnement aux exploitants de taxi » ainsi que le « transfert automatique » de ces deux polices au président d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre lorsqu’il est compétent en matière de voirie. Constatant que « le niveau communal ne permet pas toujours de garantir que la politique de délivrance des autorisations de stationnement concilie à la fois les besoins de la population et la viabilité économique de l’activité de taxi à l’échelle de ce territoire », le texte ajoute qu’« afin d’assurer une meilleure régulation de l’attribution de ces autorisations, il semble plus pertinent que ce pouvoir puisse revenir à une structure ayant une
Crédit : Wikimédia Romain Vincens
vision plus globale de l’offre et de la demande de transports à l’échelle d’un territoire économiquement plus cohérent. Dans ces conditions, l’attribution de cette compétence au président d’un établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre compétent en matière de voirie devrait permettre, notamment en zone rurale, de mener une politique plus cohérente dans ce domaine, et de garantir ainsi la viabilité économique de l’activité taxi. » Enfin, le projet précise que « lorsque l’autorisation de sta-
Un tabou chez les taxis ? Pour autant, la messe n’est pas encore dite ! En effet, l’article 37 prévoit que le transfert des pouvoirs de ces deux polices spéciales aura lieu un an après la publication de la loi et que pour les maires des communes membres, « en cas d’opposition d’au moins un maire, le président de l’établissement public de coopération intercommunale à fiscalité propre peut alors renoncer au transfert à son profit ». Avant même sa première lecture en séance publique le 30 mai prochain, le projet rencontre déjà la contestation d’une centaine de maires et de présidents de structures intercommunales qui s’opposent au projet de Métropole Aix-Marseille-Provence. Leur crainte ? Voir les dettes de la ville phare peser sur leurs communes. De fait, pour certains taxis, « la situation ne semble plus viable. Le territoire défini par l’ADS est trop petit. Le meilleur scénario serait que les taxis se rassemblent sur des territoires beaucoup plus grands ce qui permettrait une meilleure desserte et limiter les kilomètres à vide, » nous confiait Jean-Claude Françon, président de la FNTI. D’autres organisations professionnelles, identifiant le sujet comme tabou, font remarquer que « réorganiser le taxi en bassin d’activité est l’avenir mais c’est un discours d’avant-garde ! Le déficit de volonté politique d’optimiser le taxi par une coopération intercommunale laisse le champ libre à la sélection marketing des centraux radio au détriment du service public. » Le projet de loi pourrait rouvrir un débat difficile qui devra tenir compte du respect de la loyauté de la concurrence entre taxis et celui de l’investissement des chefs d’entreprise.
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interview
Comment réussir son groupement
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vec plus de 25 ans d’expérience, Axygest est l’un des principaux spécialistes de l’informatique taxi, que ce soit pour la prise de contact client, l’attribution des courses, la télétransmission ou encore la comptabilité. Alors que de plus en plus de professionnels envisagent de structurer leur offre en se regroupant en plate-forme, nous avons interviewé son président-directeur général, Daniel Prom, pour connaître la recette de la réussite d’un groupement.
clients puissent se raccorder entre eux. Certains envoient déjà leur flux de demandes sur notre plate-forme France Taxi. Nous travaillons également avec des groupements qui sont multicommunes et la réglementation est strictement respectée, avec en général une priorité programmée pour les taxis de la commune. Des clients qui exerçaient dans de petites communes ont décidé d’organiser une De nombreuses entreprises taxi ont choisi de intercommunalité commerciale après se regrouper pour structurer leur offre clien- six ans d’activité chacun de leur côté. tèle. Technologie et investissement ne consti- Une évolution techniquement très tuent-ils pas des freins à cette dynamique ? facile. Cela permet aux taxis de pouEn ce qui concerne la technologie, sûrement voir répondre aux appels d’offres en pas. Dans un groupement déjà existant, on améliorant le volume de leur flotte. estime à 30 % ceux qui seraient tentés de freiner Actuellement, il nous est demandé l’évolution par crainte du changement, mais les de tester non plus un système pour formations et les aides en ligne permettent de répartir les courses par groupement venir rapidement à bout des réticences. En réa- mais selon le positionnement des lité, le plus difficile pour certains chefs d’entre- taxis abonnés, quel que soit leur grouprise est de quitter l’individualisme dans lequel pement d’origine. leur activité les enferme. À ceux qui redoutent Les initiatives se soldent par un échec d’être surveillés par le collectif en appartenant à quand les groupes de taxis n’ont pas un groupement, je répondrais qu’ils se donnent réussi à mettre leurs divergences de également les moyens par ce biais de contrôler côté pour se concentrer sur la seule leurs collègues. prise d’un marché. Pour que les taxis Le coût, c’est autre chose. Si, à prestations égales, valorisent leur masse dans les appels les tarifs proposés sur le marché sont équivalents, d’offres, il faudrait créer une strucl’investissement en personnel reste un problème. ture sociale et le système pourrait Nous travaillons avec des être rapidement La technologie offre un socle aux groupements de 5 à 1500 opérationnel. Si la initiatives de regroupement. taxis avec une moyenne volonté des chaufd’une centaine de taxis par groupement. Pour feurs n’y est pas, la technique ne suffit répondre à la nécessité d’économie de certaines pas. La montée en puissance des VTC organisations, notamment celles inférieures à 50 vient d’un manque d’adaptabilité des taxis, nous proposons une option permettant de taxis. recourir à un plateau d’appels centralisés installé Quels conseils apporteriez-vous à Chartres. aux chefs d’entreprise qui s’interEn départements, les nombreux groupements d’ores et déjà constitués peuvent-ils structurer leur offre tout en préservant leur identité ?
Dès la conception de nos logiciels, nous avons prévus des portes d’échanges afin que nos
rogent sur le développement de leur activité au sein d’un groupement ?
Mettez un mouchoir sur votre individualisme. Un groupement, c’est fait pour être plus fort en faisant face
Daniel Prom, P-dg de Axygest
Crédit photo LNM Communication
à la concurrence externe tout en régulant la concurrence interne. Il faut lâcher les petites habitudes au profit de la logique du système, notamment pour l’attribution des courses. Plus les taxis acceptent les règles du groupement, meilleur est son fonctionnement. Évitez de multiplier les cas particuliers – acceptation du paiement en compte, équipement en terminal carte bleue, etc. – pour faciliter la viabilité du groupement : la même règle appliquée à l’identique pour tous. Si la discipline interne du groupement est appliquée pour tous, cela permet une équité et une pérennité du fonctionnement commercial. La réussite de l’initiative tient souvent à pas grand-chose et la reconnaissance d’une équipe dirigeante constitue l’un des points délicats. Coordonner la construction et la bonne gestion d’un groupement, quelle que soit sa forme juridique, impose un travail supplémentaire. C’est une disponibilité et un investissement dont beaucoup de chefs d’entreprise ne veulent ou ne peuvent se charger. Il faut, pour que le projet soit mené à bien de façon pérenne, que les chefs d’entreprises taxi qui s’en chargent soient dédommagés mais ce dédommagement entraîne souvent des mésententes contre-productives. C’est majoritairement suite à une mauvaise gestion de l’humain que les projets de regroupements d’entreprises taxi échouent, plus que pour des difficultés économiques. À aucun moment les taxis ne perdent de chiffre d’affaires à essayer de s’organiser.
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Appli, des challengers se donnent les moyens
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es habitudes des consommateurs évoluent à vitesse grand V et la bagarre fait rage dans la jungle des applications smartphones. Quel lien avec l’activité taxi, me direzvous. Deux exemples parmi d’autres : Taxibeat est prêt à lâcher 1,5 millions d’euros « pour cibler de nouvelles villes » tandis qu’Uber ouvre son service de VTC de luxe aux taxis… À Paris, véritable laboratoire pour les applications mobiles, nous avons rencontré Nordine Damane, président de FO-UNTP, afin de recueillir ses commentaires et analyses sur ce phénomène nouveau.
Un marché en pleine expansion
Dès fin 2010, dans une étude sur la téléphonie et les services mobiles, Médiamétrie montre que la percée des smartphones et tablettes induit une évolution marquée des usages en France : « Au 3e trimestre 2010, plus de 85,5 % des Français âgées de 11 ans et plus utilisent un téléphone mobile. Un marché mature qui continue de progresser : on compte 1,2 million d'utilisateurs supplémentaires en un an. De la même manière, les smartphones poursuivent leur percée : près d'un utilisateur de téléphone mobile sur quatre en possède un. Ils étaient un sur cinq au 1er trimestre 2010. » En janvier 2012, on comptait environ 19 millions de
transport de luxe semble avoir mis de l’eau dans son vin. De fait, la ville de New York vient juste de lui donner le feu vert tandis qu’en France, la société affirme, dans un communiqué diffusé à la mi-avril, « avoir enterré la hache de guerre avec les taxis parisiens. » L’application mettra désormais à la disposition de ses utilisateurs parisiens une nouvelle offre taxi. « Pour le lancement, près de 60 taxis partenaires travailleront en collaboration avec Uber. Les véhicules concernés seront des taxis classiques qui pratiqueront les tarifs en vigueur imposés par la préfecture, » explique Pierre-Dimitri GoreCoty, directeur France de la start-up californienne. En échange de la mise à disposition de sa technologie et de sa clientèle, Uber prélèvera une commission sur les courses effectuées.
L’accueil des pros
En station, la plupart des chauffeurs restent indifférents : « Moi je ne travaille qu’avec ma clientèle ! », « C’est pour les jeunes, mes clients ont leurs habitudes », « C’est le central qui s’en occupe ! » D’autres sentent néanmoins le vent tourner. « Uber est très malin », sourit Nordine Dahmane, taxi parisien et président de FO-UNCP. « C’est aux centraux radio et aux systèmes Nordine Dahmane, d’attribution de courses taxi que la secrétaire général de FO-UNCP nouvelle ne fait pas plaisir. Ce que nous, chauffeurs, avons Une application où le client peut ouvertement choisir Crédit photo : Stanislas Marçais à craindre dans le entre taxi et VTC est une première en France développement des mobinautes, toujours selon Média- applications mixte VTC et taxis, c’est trop de points d’interrogation sur le fonctionnement d’Uber comme métrie, soit un mobinaute pour deux le détournement de la clientèle des celle sur le taux de TVA appliqué par les chauffeurs, » rappelle Nordine internautes... Un nouveau mode de taxis au profit des VTC. » Un risque Dahmane. commerce qui représente un véritable de « cannibalisation » interne qu’Uber Si les taxis semblent sceptiques face à cette nouvelle proposition paraît avoir envisagé lui aussi : « Nous de l’application, son développement pourrait être riche d’enseigneEldorado pour les développeurs. préférons être capables de contrôler ments car il semblerait que 43 % des VTC soient déjà exploitées par De nouveaux partenaires ? Uber est l’une des applications mobiles cette cannibalisation en interne au sein des taxis. « Il y a deux types de VTC. Les services haut de gamme et qui retient particulièrement l’atten- même de notre écosystème que de voir les autres. Nous dénonçons les pratiques de certaines entreprises low tion des chauffeurs de taxi. Lancée partir des uti"Il y a deux types de VTC, les service haut de cost. Beaucoup de leurs chauffeurs racolent et il y a plus d’un an sur le territoire lisateurs ailil y a une forte différence entre le discours des gamme et les autres." patrons de ces entreprises et la conduite de national, la société basée à San Fran- leurs, » répond cisco a vécu des moments difficiles à de son côté Pierre-Dimitri Gore-Coty leurs chauffeurs. Pour cette raison, nous avons soutenu la notion de l’étranger comme en France. Après aux chauffeurs exclusivement VTC "réservation préalable à deux heures avant" lors de nos échanges avec une première interdiction d’activité à que regroupait jusqu’à présent l’appli- les représentants des ministères ainsi que dans le courrier que l’ensemble des organisations professionnelles taxi a adressé au Premier ministre et New York par la Taxi and Limousine cation. pour lequel nous attendons la réponse », précise Nordine Dahmane. Commission, une polémique lancée Des relations à définir par l’animatrice télé Valérie Damidot « Certains sont tentés d’essayer mais On peut noter par ailleurs qu’un nombre croissant de chauffeurs de lors du nouvel an 2012, bientôt reprise ceux qui sont déjà affiliés à un central taxi parisien n’hésitent pas à développer leur activité en louant leur par les médias sous le nom d’Uber- radio ont des clauses qui les empêchent véhicule et l’autorisation de stationnement qui y est associée afin de gate, et un bras de fer quotidien avec de tester un autre système d’attribution pouvoir exploiter parallèlement et personnellement une VTC. les taxis parisiens, l’application pour de courses. Il y a néanmoins beaucoup À suivre.
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terrain
TAP, une activité sur le fil L es échanges entre organisations professionnelles et la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) ont débuté suite à la mobilisation contre la mise en place de l’article 44 de la loi de financement de la Sécurité sociale. Ni appel d’offres ni expérimentation de réorganisation n’ont été initiés mais les débats entre taxis et l’un de leurs principaux donneurs d’ordres semblent demeurer très délicats. Certains experts, tel l’avocat Pierre Desmarais, dressent un tableau alarmant de la situation actuelle tandis que sur le terrain, les chefs d’entreprises tentent vaille que vaille de maintenir le cap.
Beaucoup de patients du Havre sont soignés à Paris : un coût de transport mais une économie de structure.
Épée de Damoclès Selon Pierre Desmarais, avocat en droit de la santé et membre de l'Association française de droit de la santé, l'expression « avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête » n’est pas à prendre à la légère pour de nombreuses entreprises taxi. Couramment employée pour signifier qu'un danger peut nous frapper à tout moment, l’exCrédit photo : Hélène Manceron pert l’utilise sur son blog pour illustrer son analyse de la situation de l’activité de transport de hospitalier, une équipe de contrôle de l’Assumalades par taxi. « Alors que les premiers décrets rance maladie s’est glissée dans la salle d’attente d'application de la loi de financement de la sécu- au milieu des patients pour rappeler que c’est au rité sociale (LFSS) pour 2013 ont été publiés au médecin et à lui seul de signer la prescription. De Journal officiel, l'expérimentation de nouveaux la secrétaire à la directrice de l’établissement, tout modes d'organisation et de financement des le monde s’est fait taper sur les doigts ! Résultat transports sanitaires paraît avoir disparue de la des courses : plus aucun transport n’a été prescirculation. Le 26 février dernier, le ministère de crit. Pagaille générale ! Heureusement, les taxis la Santé a annoncé aux syndicats et fédérations de Seine-Maritime, leur président Éric Français concernés que le projet de décret d'application en tête, sont allés à la rencontre de la direction était gelé. Cette information du centre hospitalier et la En Seine Maritime, le dialogue a permis a situation n’a pas tardé à est confirmée par le dossier la situation de revenir normale. législatif de la LFSS pour revenir à la normale, sans 2013, puisqu'à propos des délais de publication des excès d’un côté ni de l’autre. « Certains se servent textes de publication de l'article 44, il est indiqué du battage médiatique autour de la mobilisation "Publication éventuelle". Passons outre l'illicéité des taxis en janvier dernier et du manque d’ind'une telle position, le manquement à l'obligation formation sur les suites qui ont été données à nos du Gouvernement de prendre les textes d'applica- revendications pour leur propre compte », relatition des lois sous six mois […] ayant d'ores et déjà pu être sanctionné par le Conseil d'État […]. Cette situation est-elle satisfaisante pour les professionnels du secteur ? À brève échéance, certainement. Cependant, à moyen ou long terme, tel n'est pas le cas. L'article 44 de la LFSS pour 2013, tant qu'il n'aura pas été abrogé, constituera une épée de Damoclès se balançant au-dessus de leur tête. »
vise Eric Français. « On ressent une discrimination des taxis au profit des VSL. Rien n’est écrit et le client peut normalement toujours choisir son transporteur, mais beaucoup de gens culpabilisent d’avoir à être pris en charge et n’osent rien dire de crainte d’être accusés de contribuer ainsi à creuser le déficit de la Sécurité sociale ! ». Dommage que les alertes et les pétitions organisées par les taxis ne soient pas encore parvenues à faire prendre conscience de la situation aux patients. Il ne faudrait pourtant pas oublier que le budget transport ne représente que 3 % du budget général de la CNAMTS et les taxis, une part infime de ce budget, très loin des prestations coûteuses que représentent certains transports d’urgence, comme ceux par hélicoptère, et loin derrière le budget alloué aux transports en ambulance.
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Des prescripteurs désorientés Sur le terrain, c’est dans un climat pour le moins délétère que les taxis continuent à assurer le transport de malades. En Seine-Maritime, les professionnels ont dû faire face à des situations rocambolesques. En effet, alors que les prescriptions de transport étaient rédigées sans trop de discernement par le pôle secrétariat d’un centre