s r u e t c e l e t n e t é D s o l é V e r Histoi
nt et gratuit. a d n e p é d ers et 15 de chaque mois in l a rn u Web jo 1 s il tous le méro 16 Disponible par ma 15 août 2013 nu
édito
Les feux d’artifices qui crépitent dans le ciel de France pour fêter le 15 août annoncent déjà pour beaucoup la fin des vacances. Répondant aux exigences de la communication moderne, nos ministres n’en ont d’ailleurs pris que quelques jours, avec ordre de ne pas quitter la France et de rester vigilants sur leur domaine de compétence. « En septembre, on doit réussir deux choses : la communication sur les retraites et la rentrée scolaire », a prévenu dans les médias un ténor du gouvernement. Deux thèmes susceptibles de faire descendre la population dans la rue et certains syndicats ont d’ores et déjà annoncé une journée de grèves et de manifestations le 10 septembre prochain. Seront-ils les seuls ? À voir… Autre devoir de vacances dont le couperet de réforme devrait tomber dès la rentrée : le rééquilibrage fiscal prévu entre l’essence et le gazole. Le 18 juillet dernier, le Comité pour la fiscalité écologique a en effet proposé de réduire l'écart entre les deux carburants et d'introduire une taxe carbone pour 2014. Un gazole davantage taxé comme cadeau de rentrée ? Ce serait alourdir le cartable déjà chargé des chefs d’entreprises taxis et celui de bon nombre d’entrepreneurs indépendants tels que les infirmières à domicile, les médecins libéraux, etc. Invité cet été sur RMC, le député européen Yannick Jadot rappelait pour sa part que « le diesel, c'est des milliers de morts par an. Il y a nécessité d'aller beaucoup plus vite et de sortir du diesel. C'est un piège pour l'industrie automobile française !» Une déclaration que les anciens taxis ont pour la plupart du mal à avaler : « Avec le diesel, on nous la fait à l’envers ! Quand j’ai commencé, on nous incitait à nous équiper de 504 ou 404 Peugeot diesel pour sauver le monde ! » De fait, ont doit remonter à l'après-guerre si l’on veut comprendre le particularisme fiscal dont bénéficie ce carburant en France. Il faut alors redresser le pays, relancer l'économie, et le diesel équipe déjà camions et tracteurs ; bientôt, on étend son usage de façon volontariste aux taxis et aux livreurs. C'est donc pour soutenir l’investissement des transporteurs routiers, agriculteurs et artisans dans cette nouvelle opportunité de carburation que les gouvernements de l’époque décident d’alléger les taxes sur le « gasoil ». Les constructeurs automobiles ne sont pas en reste et s’engouffrent dans la brèche après le second choc pétrolier des années 80. Il faut attendre juin 2012 pour qu’une étude de l’Organisation mondiale de la Santé parvienne enfin à démontrer de manière irréfutable la nocivité des gaz d’échappement des moteurs diesel qui seraient responsables de plus de 40 000 morts prématurées par an en France. En résumé, il faudrait aujourd’hui pour sauver la planète changer de carburation et favoriser le développement des véhicules électriques. Et en avant pour une nouvelle taxe carbone, une augmentation de 0,4 centime d’euro (hors TVA) de la TICPE sur le gazole et une baisse similaire sur l’essence ! Misons tout sur les carburations « propres » ! Place aux véhicules hybrides et au toutélectrique ! Mais, au fait, l’électricité, c’est bien cette énergie « verte » que l’on cueille à la belle saison sur des arbres bio entourés de mille fleurs ?... Hélène Manceron
Publication : LNM Communication Rédactrice en chef : Hélène Manceron Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez Graphisme : Stanislas Marçais Illustration : GÄ
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numéro 16 /// 15 août 2013
Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1 et 15 de chaque mois ers
Directrice de Publication : Hélène Manceron
terrain
le retour du triporteur ?
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ickshaw, tuk-tuk, ou pedicab, quelle que soit leur appellation, le nombre de transporteurs de personnes à vélo semble proliférer tous azimuts cet été. Qui sont-ils vraiment ? Exerçant leur activité à titre onéreux sur la voie publique, sont-ils Verra-t-on bientôt fleurir en France des pousse-pousse, comme ici à Madagascar ? contrôlés, voire tout simplement contrôlables ? Tour d’horizon d’une activité aux contours encore flous. Crédit photo : Stanislas Marçais
loisirs
Cap au sud
été
Évadez-vous !
Un détour à Montpellier pour clôturer l'été ?
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uoi de mieux qu’une soirée entre amis ? C’est simple : une journée entière entre amis ! C’est ce que des taxis du Grand Sud organisent régulièrement depuis déjà quelque temps. En 2013, la ville hôte est Montpellier et c’est Alain Galle, taxi du cru, et son épouse Françoise qui se sont chargés de concocter une journée détente pour les collègues le samedi 14 septembre, avec visite guidée de la vieille ville et balade en bateau depuis le port de Sète jusqu’au bassin de >>> suite de l’article page 6 Thau. Embarquement immédiat !
>>> suite de l’article page 4
Taxis de la Marne : en l'espace de trois jours, quelques centaines de taxis parisiens ont réussi à transporter plus de 5000 hommes de troupe.
L’
été est l’occasion de faire un break mérité : vacances sportives pour les uns, farniente intégral pour les autres. De nombreux festivals de musique sont organisés et de nombreux monuments et musées ouvrent leurs portes aux vacanciers. Celui de la Mémoire 1914-1918, créé en hommage aux combattants américains de la Première Guerre mondiale, vient de rouvrir ses portes à Belleau (02), et vous propose, cette année, une exposition spéciale consacrée à l’épopée des taxis de la Marne. Suivez le guide... >>> suite de l’article page 5
100% NEWS numéro 16 /// 15 août 2013
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terrain
Le retour du triporteur
N
ul doute que le transport de personnes par véhicule non motorisé eût soulevé l’indignation populaire s’il s’était agi de traction animale – des chiens, par exemple – plutôt qu’humaine. Aussi l’engouement de certains devant ce petit métier remis au goût du jour reste-t-il un mystère… en tout cas pour tous ceux qui se sont déjà risqués à enfourcher la petite reine dans la circulation parisienne, marseillaise ou lyonnaise ! Ah, les contradictions de l’âme humaine… Quoi qu’il en soit, le nombre de rickshaws, tuk-tuks, pousse-pousse et autre pedicab ne cesse de se multiplier et la question est de savoir si cette nouvelle activité dispose d’une véritable réglementation. Existe-t-il un cadre de contrôle pour au moins protéger la clientèle de ces engins – à défaut de leurs conducteurs – et prémunir les taxis contre une nouvelle forme de concurrence déloyale ?
Place de l'Arc de Triomphe en 1942...
bafouée. Ensuite, selon le type d’éner- voie publique est interdit pour les cycles en dehors gie qui propulse le cycle en question, des endroits autorisés. » les pièces justificatives nécessaires Concernant les cycles motorisés, la capitale diffèrent ainsi que, parfois, les autori- – véritable laboratoire de ces nouveaux types de tés administratives de contrôle. C’est transport de personnes – applique à la plupart notamment le cas à Paris où, pour d’entre eux la réglementation des transporteurs les cycles non motorisés, on retient de personnes à moto. Et là, ça peut faire très mal essentiellement la notion de station- en cas de contrôle ! nement sur l’espace public dont la Contrôles de sécurité compétence revient soit à la préfec- En juillet dernier, les Boers parisiens, qui ont ture de police, soit à la mairie de Paris accru leur surveillance sur les zones tourisselon les secteurs concernés. Ces vélos tiques de la capitale, remarquent un conducteur avec chauffeur peuvent fonctionner de tricycle à moteur racolant des clients sur sur réservation mais ont également le les Champs-Élysées. Deux touristes acceptent droit d'exercer sur la voie publique en d’être conduits jusqu’à leur hôtel situé place de attente de clients sans À moteur ou non, cela peut faire la République moyennant la réservation préalable. somme de 25 € (15 € maxitoute la différence pour les mum en taxi). Procédant Toutefois, la préfeccontrôles de police. ture de police de Paris immédiatement au contrôle précise que « l'activité de transport de du chauffeur, les policiers constatent alors de personnes implique, outre les formalités multiples infractions : exercice illégal de l’acd'inscription ou d'immatriculation des tivité de taxi sans carte ni autorisation de stasociétés, la souscription à une assu- tionnement ; travail dissimulé ; conduite malgré rance couvrant notamment le risque l’invalidation du permis de conduire ; refus de d'accident. Pour optimiser sécurité sur restituer le permis de conduire et conduite sous la route [des transporteurs de personnes l’emprise de produits stupéfiants. À l’issue de sa à vélo], il leur est conseillé d’éviter cer- garde à vue, l’homme a reçu une convocation taines places ou axes particulièrement devant la chambre correctionnelle du TGI de fréquentés et qui ne sont pas adaptés Paris et son véhicule a été saisi, tout comme les à la circulation des vélos (notamment 400 € représentant sa recette du jour. lorsqu'il n'existe pas de pistes cyclables). Ajoutons pour finir que, comme pour les motos Certains axes sont interdits à la circula- et les VTC, l’utilisation du terme taxi comme tion des vélos et le stationnement sur la argument marketing est strictement interdite.
Crédit photo : Taxi Tourer
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humour ... Avenue des Champs-Élysées 70 ans plus tard. Un enfant de la guerre Présentés pour avoir « l'avantage de pouvoir circuler à la fois sur la route, sur les pistes cyclables, mais aussi dans certaines rues piétonnes, ce qui permet d'éviter les embouteillages et de perdre moins de temps », comme par www.montransport. com, la première apparition des transporteurs à vélo a lieu pendant la Seconde Guerre mondiale, alors que l'essence se fait rare et chère, pour disparaître peu à peu à partir de 1950. Ils ne referont surface qu’en 2003, d’abord à Lyon, puis dans la capitale à partir de 2007. Aujourd’hui, beaucoup s’étonnent que ce type de transport, considéré comme écologique et ludique pour les trajets de courte distance, puisse être présenté comme un concurrent des taxis. Et pourtant…
Une réglementation à définir
Difficile pour les autorités de définir une réglementation anticipant l’évolution des pratiques de la société civile. Néanmoins plusieurs axes de vérification semblent d’ores et déjà disponibles. En premier lieu, la réglementation sur les sociétés de transport qui semble régulièrement
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été
Évadez-vous ! S itué au cœur du village de Belleau dans l’Aisne, le musée de la mémoire de Belleau 1914-1918 offre à ses visiteurs, du 27 juillet au 11 novembre 2013, une exposition temporaire à ne manquer sous aucun prétexte : les taxis de la Marne ! Sans avoir bouleversé le cours du premier conflit mondial, ce fait de guerre eut cependant un impact considérable sur la population française et devint rapidement un symbole de solidarité nationale.
Une histoire franco-américaine
Situé à 90 km de Paris au sud de l’Aisne, dans l’arrondissement de Château-Thierry, le musée de la mémoire de Belleau a été inauguré, en mai 2008, en hommage aux combattants amériLes visiteurs du musée pourront découvrir ce véritable joyau de la collection privée cains de la Première Guerre mondiale, de M. Brice Bellier, un Landaulet Renault type AG en parfait état de marche ! et plus spécialement au United States Marine Corps… autrement dit, les célèbres Marines ! C’est en effet au lieu découvrir quantité de documents et matériel sur pourra présenter des objets et témoignages rares de cette dit le Bois Belleau que fut stoppée, en l’utilisation du chlore, du phosgène et du triste- période de l’histoire de la France. Bref rappel : en septembre juin 1918, l’avancée des troupes alle- ment célèbre gaz moutarde, ou ypérite, du nom 1914, afin de contenir l’avancée de l’armée allemande, le mandes vers Paris, au prix de pertes de la ville belge d’Ypres où l’armée allemande en général Gallieni a l’idée de réquisitionner les taxis-autos du extrêmement a fait usage pour la comte Walewski, fondateur de la G7, pour transporter rapiL'épopée des taxis de la Marne restera un lourdes. Cette première fois en 1917 dement des troupes dans l’Oise et livrer ainsi la Première symbole de la solidarité nationale. bataille déciet qui fut encore uti- bataille de la Marne. Vous voulez en savoir plus ? N’hésisive marquera le point de départ de la lisé plus récemment lors de la guerre Iran-Irak. tez pas à vous rendre à Belleau ou suivre la visite virtuelle réputation des Marines et son souve- Mais c’est sa seconde exposition, qui s’achèvera proposée par le Musée de Belleau qui, cerise sur le gâteau, nir restera gravé dans les mémoires de le 11 novembre – date symbolique –, qui a retenu présentera, les 21 et 22 septembre, un véritable taxi de la part et d’autre de l’Atlantique, au point notre attention : «Les Taxis de la Marne ». Marne en parfait état de marche. que, concédé aux États-Unis à perpé- Grâce une fois encore au concours de collection- LT tuité, le Bois Belleau porte depuis lors neurs privés auxquels l’office de tourisme de Châ- Plus d’infos : www.musee-memoire-souvenir-belleau.com le nom officiel de Bois de la Brigade teau-Thierry n’hésite pas à faire appel, le musée Tél. : 03 23 82 03 63 des Marines et que, durant la Seconde Guerre mondiale, un porte-avions et un porte-hélicoptères porteront le nom de Belleau Wood. Outre une exposition permanente au cimetière américain Aisne-Marne, le musée de Belleau propose à intervalles réguliers des visites guidées, ainsi que des reconstitutions historiques dispensées par des passionnés tels que l’association « Le Poilu de la Marne ». Décidément très actif, le musée ne s’arrête pourtant pas là et offre également à ses visiteurs des expositions temporaires de très belle facture.
Les taxis de la Marne
Cette année, le musée de Belleau a choisi comme première exposition à thème « Les Gaz de combat pendant la Première Guerre mondiale ». Jusqu’au 22 juillet, les visiteurs ont pu
En 1914, les trois quarts des 12 000 taxis parisiens étaient des Renault AG. Ces modèles datent d'avant 1912 comme en témoigne le volant placé à droite.
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cap au sud
C'est du haut de la tour de la Babotte que le Montpelliérain Louis-Sébastien Lenormand expérimenta en 1783 sa géniale invention... le parachute !
Crédit photo : Sebjarod wikimédia
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e jour comme de nuit, le week-end et même pendant les fêtes, le taxi est toujours sur la brèche, pas une minute à soi. Faut-il attendre la retraite avant de pouvoir s’accorder un peu de bon temps ? C’est la question qu’ont dû se poser Alain Galle, Jean Bélières et leurs autres collègues du Sud et leur réponse a été : Non ! Ils ont alors décidé de s’accorder chaque année une journée détente dont l’organisation est confiée à l’un d’entre eux à tour de rôle.
Au hasard des rencontres
Solidaires, les taxis ? Certes… Mais surtout solitaires : on se croise à la gare, on prend un café ensemble à l’aéroport en attendant le client, on se repasse quelques courses de temps en temps. Parfois le contact a lieu lors de réunions syndicales, on se découvre, on s’apprécie, et c’est ainsi qu’est née l’idée de renforcer ces liens d’amitié dans un cadre moins studieux. Le petit groupe de collègues s’agrandit au fil des années, qu’ils viennent de Toulouse, d’Albi, du Languedoc-Roussillon ou au-delà. L’espace d’une journée, ils profitent de balades touristiques dans la ville et alentours, déjeunent ensemble, découvrent les particularités et spécialités locales – pas seulement culinaires… –, tout cela loin du stress et des obligations de la vie quotidienne. Car la bonne humeur est de mise lors de ces quelques heures passées en commun. En 2013, c’est Alain Galle et son épouse qui s’y sont collés bien volontiers pour faire partager à leurs confrères leur amour de cette ville surnommée, à juste titre, la « surdouée ».
À la découverte de Montpellier Ancien taxi lillois, Alain Galle s’est installé à Montpellier sucré ! Enfin, la journée s’achèvera par en 1998 et n’a pas tardé à devenir un véritable spécialiste de une mini-croisière depuis le port de la région. Il propose d’ailleurs à sa clientèle un large choix Sète en remontant vers Bouzigues, où d’excursions touristiques : Aigues-Mortes, Une journée détente bien remplie qui s'achèvera par les Salins du Midi, le mont Aigoual, le une mini-croisière depuis le port de Sète. cirque de Navacelle… Bref, la personne ad hoc pour organiser cette fameuse journée détente à l’on pourra admirer au passage, grâce Montpellier. À l’intention de ses petits camarades, notre à la coque transparente du bateau, les ancien taxi ch’ti a eu l’idée de les promener d’abord à tra- élevages de coquillages du bassin de vers le quartier de l’Écusson, le centre historique de la capi- Thau. tale du Languedoc-Roussillon, ainsi surnommé en raison Si cet article vous a donné des envies de sa forme pentagonale : la place de la Comédie, le musée d’ailleurs et que vous souhaitez réserFabre, l’Arc de triomphe sur la promenade Peyrou, le jardin ver votre participation à la journée des plantes… Après un repas roboratif et nul doute savou- détente du 14 septembre, n’hésitez pas reux, la troupe rejoindra ensuite Balaruc-les-Bains pour y à contacter : gallefrancoise@free.fr déguster les fameuses berlandises, ces bonbons fourrés à la LT pulpe de fruit. On peut être taxi et néanmoins avoir le bec
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lecteurs
La thérapie du rétroviseur
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lors médecin de campagne, je m’étais laissé attirer par l’affiche d’une conférence organisée dans le large grenier aménagé de l’hôpital du secteur. À l’initiative du psychiatre local, il avait été invité un psychiatre-psychanalyste lyonnais de renom. « Psychanalyse et psychose » : voilà un titre ronflant – qui ne pousse pourtant pas à d’éventuels ronflements – et un tantinet provocateur si on est au courant des arrachages de cheveux sur les crânes presque chauves des spécialistes qui traitent les autistes. Devant l’aréopage des médecins hospitaliers, dans leurs dignes blouses blanches, et la crème médicale des libéraux du secteur, le conférencier commença par ces mots irrévérencieux : « Dans la psychose ou l’autisme, la psychanalyse ne sert à rien ! » Mouvement divers entre psy de la salle. La mode était encore alors au tout-psy dans la recherche des causes des maladies mentales. Le débat ouvert, il expliqua les différentes façons dont on pouvait quand même aider les familles, souvent en perdition, dans de tels cas. Rien d’inhabituel dans les propos du spécialiste invité mais il conclut sa conférence par un point qui mérite d’être relevé ici et qui pour moi, médecin de famille, fut une leçon d’humilité. Il ajouta en effet que plus que le médecin de
famille et le pédopsychiatre qui ne font que passer auprès du patient, plus que le psychanalyste, bien sûr, mais aussi plus que l’infirmière spécialisée ou l’institutrice que l’enfant rencontre dans une atmosphère stressante d’évaluation ou de rivalité scolaire, plus que l’animatrice du centre spécialisé, entourée d’autres enfants en difficultés, celui qui apportait vraiment beaucoup à ces enfants était leur chauffeur de taxi… Humblement, le chauffeur de taxi les emmène et les ramène. Il ne dit rien ou pas grand-chose. Il est
là pour conduire, les accompagner. Il n’y a pas d’enjeu, pas de jugement, pas de stress lié à l’évolution des soins. Il connaît ses enfants. Ses malades l’apprécient pour sa gentillesse neutre, ses attentions gratuites qui n’engagent à rien. Mais La mode était alors au tout psy les quelques mots dits par-dessus dans la recherche des causes des l’épaule, sans regarder, les paroles maladies mentales. bienveillantes échangées deux à quatre fois par jour parfois soutiennent, dirigent, rassurent bien mieux que les grands discours des autres intervenants hautement spécialisés. Ce n’est pas évalué, compris ni remboursé par la Sécurité sociale, mais c’est un grand soutien pour les malades. Merci aux chauffeurs de taxi pour les patients que vous transportez.
Docteur Sam Use Médecin généraliste depuis 1979
Partenaires de santé, médecins et taxis rythment le quotidien des patients.
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À paraître 100% Actu : VTC, le quart d'heure de discorde. 100% Interview : Vers une évolution des commissions professionnelles ? 100% Terrain : Stations en voie de disparition. 100% Débat : Peut-on multiplier les applications smartphone ? 100% Paris, 100% Marseille, 100% Toulouse... Retrouvez tous les mois.. 100% Humour et les gags de GÄ ! Photos, infos, commentaires... Envoyez vos contributions à la rédaction : helene.manceron@gmail.com