1914-2014 centenaire de la première guerre mondiale
commémoration des taxis de la marne 1er janvier 2014 - numéro 25 Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1ers et 15 de chaque mois
édito
Malgré la beauté des guirlandes de fête et de la neige qui scintille aux flancs des montagnes, la morosité persistante du contexte économique met à rude épreuve les capacités de résistance de chacun. Revalorisation du SMIC de seulement + 1,1 % pour les 3,1 millions de consommateurs de ce maigre pécule ; baisse du plafond du quotient familial alors que notre taux de fécondité fait encore figure d'exception parmi les pays occidentaux... : la crise ne fait pas de quartier parmi les troupes. Porteuse de défis et d’espoirs, l'année qui s'annonce nous offre l’occasion de commémorer la Première Guerre mondiale, qui plongea la Belle Époque dans la tourmente. Les célébrations à venir raviveront-elles dans nos mémoires, outre les faits de guerre et les bouleversements politiques, le quotidien d'un temps pas si lointain ? Cela nous donnerait peut-être l’occasion d’en tirer quelque enseignement. 1914 fut en effet une année de révolution fiscale. Cette année-là, nos grands-parents et arrièregrands-parents découvraient pour la première fois l’impôt sur le revenu. La loi instaurant l’imposition du revenu des ménages et « portant fixation du budget général des dépenses et des recettes de l’exercice 1914 » fut promulguée par le président de la République, Raymond Poincaré, à l’été 1914. Tous ceux dont le revenu imposable n’excédait pas 5 000 francs en étaient affranchis. Une déduction de 2 000 francs sur le revenu annuel était prévue pour les contribuables mariés et toute personne à charge donnait droit à une réduction de 1000 francs. L’impôt était progressif et le barème comportait cinq tranches, une taxation raisonnable pour l’époque, avec des taux d’imposition s’échelonnant en 1915 entre 0,4 % et 2 %. Le taux marginal d’imposition frappant les revenus les plus élevés ‒ au-delà de 25 000 francs ‒ était de… 2 % ! Des chiffres qui peuvent aujourd'hui prêter à sourire et paraître un peu désuets. Mais, cent ans après, le Conseil constitutionnel, qui vient de retoquer le nouveau mode de calcul de l’ISF proposé par le gouvernement, n’a toujours pas réussi à rétablir une équité entre les contribuables… Hélène Manceron
Publication : LNM Communication Rédactrice en chef : Hélène Manceron Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez Graphisme : Stanislas Marçais
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numéro 25 /// 1er janvier 2014
Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1ers et 15 de chaque mois
Directrice de Publication : Hélène Manceron
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Réservation préalable des VTC : le décret enfin paru !
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rès attendu par les taxis comme par les VTC, le décret fixant les conditions de réservation préalable est paru avant la nouvelle année. Malgré la polémique et les menaces des sociétés d’applications smartphone, le gouvernement semble avoir réussi à affirmer la distinction nécessaire entre service taxi et service VTC. Une décision accueillie avec soulagement par la majorité des taxis.
Le décret à peine publié, la polémique VTC/Taxis s'enflamme à nouveau.
Crédit : Stanislas Marçais
>>> suite de l’article page 4
pratique
TVA, une hausse difficile à digérer A pplicable dès ce 1er janvier, l’actualisation tarifaire 2014 de 3,9 % des tarifs taxi semble déjà avoir reçu un accueil mitigé de la part des professionnels. Dopée par l'augmentation générale des taux de TVA, elle est considérée par certains comme une entrave au développement d'une activité coincée entre une politique marketing nécessairement agressive et des tarifs encadrés. >>> suite de l’article page 5
fêtes
Un conte de Noël À Las Vegas, comme dans le taxi, tout est possible !
Crédit : Stanislas Marçais
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as Vegas, capitale mondiale du jeu, et son célèbre Strip, un boulevard où se succèdent les plus grands Crédit : Stanislas Marçais hôtels et casinos de la planète, le Stardust, le Caesars Palace, le Flamingo et bien sûr le Bellagio, théâtre du casse spectaculaire commis (au cinéma) par George Clooney, Brad Pitt et leur bande de joyeux arnaqueurs dans le film Ocean’s Eleven. Les plus grands noms se sont donné rendez-vous dans cette métropole surgie en plein désert du Nevada : Frank Sinatra, Elvis Presley… Même Johnny Hallyday et Céline Dion, c’est dire ! Mais la star aujourd’hui s’appelle Gerardo Gamboa, sans doute le chauffeur de taxi le plus honnête du monde ! >>> suite de l’article page 6
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Réservation préalable des VTC : le décret enfin paru !
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ttendu comme le passage du Père Noël le 24 décembre, c’est en pleine trêve des confiseurs, le 27 décembre pour être précis, qu’est paru au Journal officiel le décret relatif à la justification de la réservation préalable des voitures de tourisme avec chauffeur, modifiant ainsi l’arrêté du 30 juillet 2013. Un texte qui, visiblement, n’a pas l’heur de plaire à tout le monde. Cadrage et distinction Comme annoncé par le gouvernement en octobre dernier, les VTC devront effectivement respecter à partir du 1er janvier un délai de 15 minutes entre la réservation et la prise en charge. Signé de Manuel Valls et Sylvia Pinel, le décret réaffirme l’exclusivité de la prise en charge sur la voie publique par les taxis, seuls habilités à circuler en quête de clients : « l’article R. 231-1-1 du code du tourisme dispose que la réservation préalable d’une voiture de tourisme avec chauffeur, prévue à l’article L. 231-3 du code de tourisme, doit respecter un délai de quinze minutes entre la réservation du véhicule et la prise en charge effective du client ». Il prévoit également « une dérogation à ce délai pour les prestations de transport réservées par l’exploitant d’un hôtel de tourisme dit "haut de gamme" ou par l’organisateur d’un salon professionnel ». Pour mémoire, l’article L. 762-2 du code de commerce définit un salon professionnel comme « une manifestation commerciale consacrée à la promotion d'un ensemble d'activités professionnelles réservée à des visiteurs jus-
Dorénavant, les forces de police pourront s'appuyer sur textes réglementaires précis pour contrôler les conditions de réservation préalable des VTC.
Crédit : Lempickom
tifiant d'un titre d'accès payant ou gratuit. Il Mauvais perdants ne propose à la vente sur place que des mar- « À New York, il est interdit aux taxis de Créditdans : Wikimédia chandises destinées à l'usage personnel de prendre des réservations », réplique les l'acquéreur, dont la valeur n'excède pas un médias Yan Hascoet, fondateur de Chaufplafond fixé par décret. » À noter que « tout feur-privé et secrétaire général de la Fédésalon professionnel fait l'objet d'une déclara- ration française des transports privés sur tion préalable réservation. « Nous allons attaauprès de "Nous allons attaquer ce décret devant le quer ce décret devant le Conseil l ' a u t o r i t é Conseil d’État", menacent les représentants d'État, et enclencher tous les d'applications smartphone VTC. administrative recours possibles pour le faire compétente ». invalider. Le gouvernement a Enfin, le texte fixant les conditions de clairement tranché en défaveur du consomréservation préalable des VTC ajoute que mateur. » Ils avaient beau avoir été pré« l’administration de la preuve du délai de venus, le retour à la réalité des gérants de réservation préalable s’effectue sur un sup- sociétés d’applications smartphone semble port durable et prévoit la mention sur ce plutôt rude. Invoquant in extremis, avant la support de la date et de l’heure de la prise en publication du décret, un avis défavorable charge effective du client. » de l’Autorité de la Concurrence, ces sociétés dénoncent une distorsion de concurrence entre les deux modes de transport. Une démarche assez téméraire mais somme toute logique : pour mettre en relation chauffeurs et clients, ces entreprises Web journal gratuit et indépendant, ont tout parié sur la réactivité des nouers 100% NEWS est disponible tous les 1 et 15 de chaque mois. velles technologies et la vulgarisation des Abonnez-vous gratuitement l'actualité taxi smartphones pour vider de son contenu la et retrouvez nos précédentes publications : notion même de réservation préalable ! www.100pour100news.com Contrairement à ce que l'on peut lire dans la presse, les taxis semblent plus épargnés À paraître que victorieux. Le seul à sortir véritable100% Paris : Bientôt une application smartphone municipale ? ment son épingle du jeu sera le consom100% Lecteurs : La qualité de service , l'atout des taxis. mateur, mieux protégé désormais de la 100% Actu : Quel TAP pour demain. maraude et du racolage, interdits aux VTC Photos, infos, commentaires... Envoyez vos contributions à la rédaction : comme aux taxis. Encore faut-il que les helene.manceron@gmail.com pouvoirs publics donnent les moyens aux forces de l'ordre de faire respecter ces nouAccédez directement à notre liste de diffusion : http://bit.ly/newstaxi velles dispositions. HM
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pratique
TVA, une hausse difficile à digérer Le ministère de l’Économie et des Finances a publié le 23 décembre l'actualisation 2014 des tarifs taxi.
Crédit : Wikimedia
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redressement des comptes publics « repose à 80 % sur la réduction de la dépense publique... et à 20 % sur des hausses de recettes fiscales », soulignait Le Parisien le 25 septembre dernier. Cette politique d’évolution des ressources fiscales, TVA en tête, avait déclenché la contestation d'une partie de l’opinion publique portée par les Sacrifiés, les Bonnets jaunes et de nombreux autres professionnels. L’échéance du 1er janvier à peine franchie, le gouvernement maintient le cap et les prix à la consommation s'envolent. Avec un taux de TVA augmenté de 3 %, les tarifs taxi n’échappent pas à la règle. La valse des étiquettes L’évolution générale des taux de TVA au 1er janvier 2014 et le début des soldes d’hiver ont chamboulé l’ensemble des prix pour le consommateur. Le portail du ministère de l’Économie et des Finances est clair : « La loi n°2012-1510 du 29 décembre 2012, troisième loi de finances rectificative pour 2012, a réformé les taux de TVA (article 68) au 1er janvier 2014 : le taux normal passe de 19,6 à 20 % et le taux intermédiaire passe de 7 à 10 %. Le taux réduit devait passer de 5,5 à 5 % ; cependant, dans le cadre du PLFSS 2014, le texte définitif adopté le 19 décembre 2013 par l’Assemblée a maintenu le taux réduit à 5,5 %. » Même si les entreprises ne subissent pas aussi violemment cette hausse que les particuliers, elles redoutent le
comportement de clients dont le pouvoir d'achat s'amenuise. Avec une évolution de 5,5 à 7 % en 2012, aujourd’hui jusqu’à 10 %, le taux de TVA applicable au service taxi a presque doublé en 24 mois. Actualisation 2014 Paru comme chaque année avant la nouvelle année, l’arrêté du 23 décembre 2013 expose les modalités de l’actualisation :
Avec un taux de TVA augmenté de 3%, les tarifs taxi sont dopés par l'évolution fiscale. « Le prix de la course de taxi définie à l’article 3 du décret n° 87-238 du 6 avril 1987 modifié susvisé peut être majoré de 3,9 % à compter du 1er janvier 2014. La majoration est répartie entre les trois composantes de la course : prise en charge, indemnité kilométrique, heure d’attente ou de marche lente. Les prix ainsi déterminés peuvent être arrondis au centime d’euro supérieur. Les composantes de la course ne doivent pas, après majoration, dépasser les montants suivants : prise en charge, 3,79 euros ; indemnité kilométrique, 1,04 euro ; heure d’attente ou de marche lente, 34,91 euros. Lorsqu’il existe plusieurs tarifs horaires, leur moyenne
arithmétique ne doit pas dépasser ce montant. » Les arrêtés préfectoraux fixant les nouveaux tarifs des courses de taxi seront publiés dans un délai de quinze jours à compter de la date de publication de l’arrêté et les chefs d’entreprise de taxi auront un délai de deux mois pour modifier leur compteur. Mais rares sont les chauffeurs satisfaits de cette augmentation. Les reproches ? Un handicap supplémentaire dans la concurrence avec les VTC, la crainte de perdre des clients et le triste constat de ne pas voir augmenter leurs revenus. « Avec une course minimum à 6,86 euros, comment voulez-vous que l’on soit crédibles ! » dénoncent déjà certains chauffeurs. Une exaspération compréhensible, d’autant que l’évolution fiscale prévue par le gouvernement prévoit de durcir le barème du malus automobile, avec un abaissement du seuil de déclenchement et une augmentation des tarifs de chaque tranche... HM
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Un conte de Noël
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23 décembre dernier, dans Sin City, la « cité du pêché », tous les ingrédients étaient réunis pour Un conte de Noël où le joueur s'avère doublement chanceux ! que se produise un joli miracle de Noël, ainsi que le rapporte dès le lendemain le Las Vegas Sun dans son édition Internet : un gros paquet de dollars, un client plus que distrait, et un chauffeur de taxi qui, en l’espace de quelques heures, est devenu un véritable héros à travers tous les États-Unis. Viva Las Vegas ! Gerardo Gamboa est loin d’avoir fini sa journée, il le sait, mais ne s’en plaint pas. Chauffeur de taxi à Las Vegas, il y a pire. La compagnie qui l’emploie depuis 13 ans, la Yellow Checker Star Transportation, est considérée par les chauffeurs comme l’une des meilleures de la ville, même si, cette année, il a fallu faire grève pendant deux mois pour obtenir enfin le respect de la convention collective. Avec les pourboires et en travaillant plus de 60 h par semaine, il arrive à se faire dans les 3000 $ par mois. Son avant-dernier client lui a laissé 5 $ pour une petite course et a cent ! Gerardo se tourne alors vers son passager même trouver le moyen d’oublier pour le prendre à témoin, puis appelle aussitôt son un paquet dans la voiture. C’est répartiteur de courses pour lui signaler l’incroyable le portier du casino Bellagio découverte. Après avoir déposé son client, il file qui, en ouvrant la portière pour remettre l’argent au siège de la compagnie. Cette faire monter un nouveau client, dernière mène l’enquête auprès des casinos où s’est a découvert une grosse pochette rendu son chauffeur et ne tarde pas à découvrir en papier kraft sur la banquette l’identité du passager mystère : il s’agit d’un joueur arrière et l’a déposée sur le siège professionnel qui vient de remporter le pactole au Cosmopolitan, l’un des avant. Profitant 6 jolies petites liasses de 50 000 32 hôtels-casinos que l’on d’un arrêt à l’un des dollars en billets de cent oubliés peut trouver sur Las Vegas innombrables feux par mégarde... Boulevard. Le doublement qui se succèdent sur les 6 km du Strip, Gerardo chanceux joueur de poker, qui a gagné, puis perdu, plonge la main dans le sac, puis retrouvé 300 000 $, est alors invité à se rendre au pensant y trouver une boîte de siège de la Yellow Checker Star et, après vérification chocolats, loin de se douter de ce de son identité, se voit restituer ses gains. Pas plus ému que cela, l’homme ‑ dont l’identité n’a pas été qui l’attend… révélée ‑ demande à rencontrer son bienfaiteur d’un 300 000 dollars au soleil …Parce que 300 000 $ en liquide, soir afin de le remercier et prendre ses coordonnées c’est pas tous les jours qu’on voit pour, selon ses propres paroles, lui adresser une ça, même à Vegas ! 6 jolies petites récompense. Quant à la compagnie, elle décide de liasses de 50 000 $ en billets de décerner à Gerardo Gamboa le titre de chauffeur de
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l’année et de lui offrir 1000 $ et un dîner en ville pour deux. Heureux et fier de cette récompense, Mr Gamboa a répété aux journalistes qu’il n’avait fait que son devoir et qu’il était particulièrement touché par le geste de son employeur à son égard. Bref, tout est bien qui finit bien au pays de Walt Disney. Épilogue De cette histoire vraie qui a toutes les apparences d’une fable, chacun pourra tirer la morale qu’il souhaite. Pour ma part, même si j’admire la probité exemplaire d’un modeste salarié qui pourrait presque vous redonner confiance en l’être humain, je ne peux oublier la singulière pingrerie d’un joueur de poker professionnel qui n’est pas fichu de glisser quelques billets à celui qui lui rapporte 300 000 $ en cash, et celle d’une compagnie de taxis qui vient de bénéficier d’une publicité extraordinaire en terme d’image grâce à l’honnêteté d’un de ses chauffeurs. LT