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1er mars 2015 - numĂŠro 53

Plan anti pollution Marseille MĂŠtier


édito A Publication : Lempickom sarl Rédactrice en chef : Hélène Manceron Secrétaire de rédaction : Laurent Thelliez Graphisme et illustration : Stanislas Marçais Contact helene.manceron@gmail.com archives http://bit.ly/newsarchives abonnement http://bit.ly/newstaxi

lors que l’on croyait l'activité des taxis et celle des VTC clairement définies depuis 6 mois, le conflit entre les taxis de l’Hexagone et Uber ne cesse de rebondir. Le 23 février dernier, deux filiales du groupe Transdev et la société de VTC Voxtur – représentant les VTC – et l'Union nationale des taxis ainsi que l'Association française des taxis – pour ce qui est des taxis – ont vu leur procédure commune contre l’application UberPOP déboutée en première instance par le tribunal de commerce, qui s’est déclaré incompétent... La décision a été mise en délibéré au 31 mars mais la peu scrupuleuse multinationale multiplie les manœuvres dilatoires pour poursuivre son implantation. Une fois de plus, le Conseil constitutionnel est sollicité concernant deux questions prioritaires de constitutionnalité d'Uber transmises par le tribunal de commerce sur les thèmes de la géolocalisation et de la tarification. Parallèlement, Uber remet en cause la loi Thévenoud devant la commission européenne, bousculant l’équilibre promis pour les deux activités et méprisant le travail des parlementaires français. Avec ses promesses d’un Eldorado numérique, la multinationale continue son offensive marketing… « C'est le loup qui s'habille en brebis » , a fait remarquer aux médias, Me JeanPaul Levy conseil de l’UNT. Dans la rue, la tension est palpable. En Gironde, la multinationale poursuit son recrutement de « covoiturage rémunéré », défiant l’arrêté pris par le préfet. À Nice, Patrice Trapani, représentant des taxis de Nice et vice-président de la Fédération française des taxis de province (FFTP), a été mis en garde à vue alors qu'il tentait d’éviter une altercation avec un chauffeur Uber ! Au Québec, à Montréal, à Bruxelles, les taxis manifestent… « La résistance des chauffeurs de taxi est celle des Français qui paient leurs impôts pour financer leur propre mort. Il arrive un point où cela devient insupportable. » Pour violente qu'elle soit, la conclusion de l’article de Massimo Luce paru sur le site Nice Provence Info [http://www.nice-provence. info/2015/02/les-dessous-de-uber/] redonne pourtant espoir en pleine mode d'« Uberisation de l’emploi » et de déraison numérique. Hélène Manceron

taxis

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numéro 53 /// 1er mars 2015

Web journal indépendant et gratuit. Disponible par mail tous les 1ers et 15 de chaque mois

Directrice de Publication : Hélène Manceron

terrain

Taxis marseillais : garder les stations en mains !

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cteurs de la mobilité dans la ville la plus embouteillée de France, les taxis marseillais relèvent le défi et parviennent à maintenir le cap dans une conjoncture économique pourtant difficile. Stations, circulation, concurrence… : rien ne leur est épargné. Les professionnels locaux ont accepté de nous révéler quelques-uns de leurs secrets.

>>> suite de l’article page 4

Crédit HM

technique

interview

Haro sur le diesel Mémoire vive Interview de Roberto Legne

Crédit HM

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près le projet de loi relatif à la transition énergétique pour la croissance verte – dont le vote solennel aura lieu le 3 mars – et qui prévoit des quotas de véhicules « propres » pour les flottes de loueurs, taxis et VTC, voilà qu'Anne Hidalgo a présenté le 9 février au Conseil de Paris son plan antipollution. L'objectif de la maire de Paris : bannir tous les véhicules polluants de la capitale à l'horizon 2020 ! Taxis parisiens et d’agglomérations auraient-ils du mouron à se faire ?

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axi lyonnais pendant plus de vingt ans, Roberto Legne a profité des premiers temps d’une retraite méritée pour retracer sur le papier une carrière bien remplie. « Mémoires d’un taxi driver » offre un témoignage précieux sur la vie de taxi, un regard lucide, parfois critique mais toujours bienveillant. Rencontre avec un amoureux du métier. >>> suite de l’article page 6


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terrain

Taxis marseillais : garder les stations en mains !

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lors qu’il avance ses pions à Paris, Lyon et Bordeaux, Uber semble avoir renoncé à jeter son dévolu sur la cité phocéenne. Les plans de conquête de la multinationale seraient-ils solubles dans le pastis ? Les taux de congestion de 40 % en moyenne et de 74 % aux heures de pointe ainsi que le contexte socio-économique de la ville auraient-ils quelque effet dissuasif ? Les 1115 taxis marseillais, quant à eux, relèvent le défi quotidiennement grâce à une organisation spécifique et une présence active sur la voie publique. Détails. Pas comme les autres ! « À Marseille, on porte à cœur », déclare Frédéric Guénou, président de l’Union des Taxis Indépendants de France de Marseille – UTIF 13, affiliée à la FNDT. Organisés en décades, les taxis phocéens sont répartis en quatre groupes. Chaque groupe travaille 12 jours d’affilée suivis de 4 jours de repos, le calendrier étant communiqué au préalable aux chauffeurs afin qu'ils puissent prendre leurs dispositions. En activité, ils n’ont pas de limite de temps de travail. « Les taxis de Barcelone et de Madrid sont organisés sur ce modèle. Ne pas avoir d’horodateur allège la pression sur la rentabilité de chaque course D'autre part, nous ne chargeons pas à l'aéroport et inversement pour nos colComme les taxis lègues. Comme de Barcelone et de Madrid, cela, chacun reste les taxis marseillais sont auprès de ses organisé en décades. clients !" », précise Gilles, taxi marseillais depuis 6 ans. De plus, les taxis au repos peuvent être mobilisés ponctuellement lors de grands événements, une souplesse d’ajustement dont la clientèle sort grandement satisfaite.

Soucieux d'être incontournables pour la clientèle, les taxis marseillais assurent une présence en station comme auprès des plateformes de mise en relation.

Crédit HM

Stations sous surveillance Autre particularité : une mobilisation générale autour des stations. Vampirisées par les véhicules particuliers, les 112 stations taxis étaient devenues inutilisables. « La vidéoverbalisation n'est pas suffisante car les particuliers reçoivent leur verbalisation dans l’anonymat. Mais lorsque le PV est sur le pare-brise du véhicule garé sur nos places, l’automobiliste se déplace rapidement et il y a un effet dissuasif sur le voisinage ! », explique Frédéric. Bénéficiant (!) d'une des taxes de stationnement les plus élevées de France, les principales organisations professionnelles – Alliance FTI13, et UTIF13 – ont exigé de la municipalité un contrôle actif. Désormais la police municipale effectue toutes les semaines un tour de surveil-

partenaire Syndicat des Artisans Taxi de l'Essonne SATE 91 37, rue René Charton 91200 Athis Mons T. 06 07 05 94 97 www.taxisdu91.fr

Syndicat affilié à la FNDT - www.fndt.fr 100pour100news.com

lance afin de faire respecter les emplacements et transmet un compte rendu aux organisations professionnelles. Mais l’implication des chauffeurs marseillais ne s’arrête pas là. Affilié aux TRM, Taxis Radio Marseillais, Frédéric nous présente son logiciel de radio. Fonctionnant de manière classique pour les demandes immédiates ainsi que les réservations, son système recense l’offre et la demande de taxis en station. Une façon pertinente d’être au plus près des clients ! Sous le soleil… À l’image de la station de la gare Saint-Charles qui, derrière les palmiers de son accueil clients, cache une zone d’attente où se côtoient sdf et seringues usagées, l’activité des taxis marseillais ne baigne pas dans l’huile ! La mise en place de navettes gratuites à l’arrivée des navires sur le port a du mal à passer et ça râle en station : « Maintenant, lorsqu’un bateau arrive, c’est à peine deux courses ! Si le Port finance un bus gratuit, c’est qu’il n’a plus besoin de subventions ! » Second point de crispation : le transport de malades. « Nous redoutons de subir le même sort que les licences de pêche qui, lors de leur renouvellement, se sont vues imposer des obligations qui les ont rendues inexploitables », raconte Richard, ancien pêcheur reconverti. Comme ailleurs force de proposition, les taxis marseillais sont pourtant volontaires pour la modernisation de leur activité, soutiennent la simplification des tarifs, insistent pour le retour au siège des VTC… Hélas ils ne semblent guère plus écoutés. HM


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technique

Paris : Haro sur le diesel

Crédit : wikimédia

À

Paris, Anne Hidalgo n'y va pas avec le dos de la cuillère. Elle qui déclarait vouloir « éradiquer le diesel à Paris  » lance un plan antipollution – ambitieux, ou irréaliste, selon les goûts. S'inscrivant dans la continuité de la politique de son prédécesseur, Bertrand Delanoë, la maire de Paris a présenté le 9 février au Conseil de Paris son Plan de lutte contre la pollution liée au trafic routier. Soucieuse de la santé publique de ses administrés, elle déclare sans ambages  : « Paris ne peut pas attendre que tout le monde bouge pour avancer. » Le diesel, mais pas que En réalité, le projet Paris va bien au-delà des diesels et concerne tous les véhicules – des deux-roues aux poids lourds en passant par les véhicules particuliers et les utilitaires légers – qui ne répondent pas, ou ne répondront bientôt plus aux normes antipollution. Pour ce faire, la municipalité utilise une classification allant d'une étoile à quatre étoiles, du plus polluant au plus écologiquement correct. Pour les VP, la classe 1 étoile concerne les véhicules essence et diesel immatriculés avant le 1er janvier 1997 et répondant à la norme Euro 1, la classe 4 étoiles ceux immatriculés avant le 1er janvier 2011 et répondant à la norme Euro 4. Un calendrier sur 5 ans, de 2015 à 2020, sera mis en place pour signifier les interdictions de circulation aux différentes catégories. Autocars dans le collimateur Les premières mesures du plan antipollution devraient prendre effet dès le 1er juillet de cette année et les premiers visés sont les autocaristes. Après avoir dû adapter leurs véhicules aux normes de sécurité européennes (au 1er septembre 2015, l'ensemble du parc devra être équipé de ceintures de sécurité), voilà maintenant qu'ils doivent passer aux carburations propres. En pratique, ils seront interdits

Crédit : huffpost.com

Le Projet Paris va bien au-delà des diesels et concerne tous les véhicules. Une volonté d'Anne Hidalgo semble-t-il nécessaire dans un environnement de plus en plus régulièrement en alerte.

de circulation de 8 h à 20 h, week-end compris, de avec des voitures aux normes Euro 5. Or, même que les poids lourds et bus 1 étoile. Dès le selon le calendrier établi par la mairie de 1er janvier 2016, cette interdiction sera permanente Paris, les derniers véhicules à se voir refuser et s'étendra à tous les véhicules 1 étoile. Livreurs, le droit de cité en 2020 seront ceux classés commerçants, artisans, petits entrepreneurs 4 étoiles, soit des véhicules répondant aux pourront bénéficier d'aides spécifiques pour normes Euro 4 et immatriculés avant le 1er janvier 2011... Par ailleurs, remplacer leur « vieux » véhicule Les flottes de plus de 10 véhicules on est en droit de penser thermique par un véhicule « propre », c'est-à-dire électrique devront consacrer 10% de leur parc à que d'ici cinq ans, avec des véhicules "propres". la succession d'élections ou roulant au gaz naturel, aides qui pourront s'ajouter aux dispositifs déjà prévus que va traverser le pays – départementales et régionales cette année, présidentielle en par l’État. 2017 et municipales... en 2020, justement –, Et les taxis ? Soyons clairs, les professionnels parisiens n'ont pas la maire de Paris aura largement le temps grand souci à se faire. Hormis les détenteurs de de revoir sa copie au gré des humeurs de ses plus de 10 véhicules qui pourraient être contraints administrés. LT de consacrer 10 % de leur flotte à des véhicules « propres » – en vertu de l'amendement Plisson sur la loi de transition énergétique –, les artisans de la Ville de Paris capitale peuvent dormir sur leurs deux oreilles. Eux http://bit.ly/presse_paris qui n'ont pas le droit de rouler avec un véhicule http://bit.ly/pollution_paris de plus de sept ans (trois ans et demi pour ceux Classification des véhicules : fonctionnant en doublage) circuleront tous en 2020 Priorit'Air http://bit.ly/priorit_air

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La Fédération Nationale des Taxis Indépendants – FNTI

139 rue Baraban – 69003 Lyon T. 04 72 33 67 67 /// Antenne Bagnolet – T. 01 48 59 50 50 - www.fnti-taxis.com 100pour100news.com


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interview

Memoire vive Interview de Roberto Legne

M

arié et père de deux enfants, Roberto Legne a sillonné l'agglomération lyonnaise de 1990 à septembre 2013 à bord de son taxi. Désormais à la retraite, il nous fait partager dans son ouvrage « Mémoires d’un taxi driver » toute une foule d'anecdotes, drôles, parfois émouvantes, de sa vie de chauffeur. Une véritable plongée au cœur du métier tel qu'il l'a vécu durant ces 20 dernières années.

1990, j’ai passé mon examen. À l’époque, la formation était rudimentaire : il fallait faire moins de cinq fautes à la dictée, connaître la topographie de Lyon et de sa banlieue, savoir manipuler le compteur et s’acquitter d’un droit d’entrée peu onéreux. Aujourd’hui, les chauffeurs doivent suivre une formation exigeante dont un examen de conduite qui s’apparente à un permis de conduire spécialisé. Ce n’est plus une formalité, mais une véritable sélection ! Une fois que l’on commence, nous sommes seuls à bord de nos véhicules. Pendant les courses, la qualité du service à la personne est un des leviers d’une bonne recette. Pour ceux qui se plaignent de la radinerie de la clientèle à donner un pourboire, n’oublions Comment êtes-vous entré dans pas qu’il faut savoir le gagner ! la profession ? A-t-elle changé depuis vos débuts ?

D'abord aide-comptable, j’ai fini par me lasser des chiffres. J’ai découvert le taxi un peu par hasard. Je n’avais pas d’argent devant moi pour ouvrir un commerce et j’enchaînais les missions d’intérim. Un jour, j’ai lu une annonce de place de chauffeur dans la presse locale et je m’y suis rendu. En mars

Un bon chauffeur, c'est quoi ?

Le taxi est un métier où j'ai appris énormément. Lorsque l’on commence, il faut trouver ses marques, le difficile équilibre entre vie de famille et rentabilité de la présence sur le terrain. Au début, on tâtonne, on se cherche, on vit en décalé, mais l’expérience permet de s’installer. Il y a ceux qui préfèrent la nuit ; moi, je travaillais de jour, avec plus de circulation mais une clientèle plus paisible. Pour être un bon taxi, il faut avoir la fibre commerciale et

partenaire

apprécier le contact avec les clients. Nous sommes des commerçants ambulants. La clientèle lyonnaise n’est pas facile car pour beaucoup, si l’on prend le taxi, c’est qu’on n’a pas les moyens d’avoir une belle voiture ! En outre, les incroyables investissements de l’agglomération dans le transport collectif ont grignoté années après années notre clientèle. En ville, le chiffre d’affaires est aléatoire et nous mesurons chaque jour si la chance nous a donné rendez-vous. À la fin de ma carrière, j’avais moins de travail qu’à mes débuts... Pourquoi ce livre ?

J’avais envie de faire partager mes 23 ans d’activité. Je voulais faire connaître la vie d’un taxi, contribuer à améliorer l’image de notre profession par mon témoignage. Même si j’ai cessé mon activité, je n’ai pas rompu le cordon avec la profession ! Je suis toujours en contact avec les collègues et il était important pour moi de laisser ma clientèle entre de bonnes mains. Certains pensent que les taxis gagnent leur vie facilement, qu’ils ne font que se balader toute la journée… J'ai voulu faire voir l’envers du décor. Depuis la publication de mon livre, je reçois avec plaisir des remarques et des réactions de lecteurs qui, revenant sur leurs idées préconçues, comprennent que la profession n’est pas un long fleuve tranquille ! J’invite tous mes collègues à parler de mon livre à leurs clients afin qu’ils découvrent la réalité de notre métier. HM Plus d’info : http://bit.ly/1Bm4XHb

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