La Revue des Montres N°254

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N° 254 / ETÉ 2020

LAREVUEDESMONTRES.COM

JAEGER-LECOULTRE MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER

L 19083 - 254 H - F: 5,90 € - RD

ISSN 1148 0483

08:00 SAGA Grand Seiko, ambassadeur du luxe horloger à la japonaise s’installe place Vendôme

12:00 WATCHES & WONDERS Cartier : la légendaire Santos-Dumont fidèle au dessin de 1904, mais en format XL

16:00 WATCHES & WONDERS Montblanc : deux montres pour aller de l’esprit glacier à l’horlogerie des années trente




12:13

14:15

MOUVEMENTS Dernières nouvelles du monde horloger

FOCUS Watch Certificate™: l’empreinte digitale des montres de seconde main

COVER STORY

WORLD NEWS

RDM / SOMMAIRE

24:31

SPÉCIAL WATCHES & WONDERS

JAEGER-LECOULTRE Memovox : la voix d’une légende

20:21 PARMIGIANI FLEURIER Tourbillon de perfection

52:53 A. LANGE & SÖHNE Voyage dans le temps

22:23 BAUME & MERCIER Céleste équilibre

54:55 VACHERON CONSTANTIN Sous le signe de la Croix de Malte

44:47 CARTIER La légendaire SantosDumont format XL

56:57 OFFICINE PANERAI La montre de l’extrême

48:51 MONTBLANC Esprit glacier & Hymne à l’horlogerie des années 30

58:59 ROGER DUBUIS Diabolus in machina



TECHNICS

RDM / SOMMAIRE

16:17 RESERVOIR La French Touch joue la transparence

62:63

60:61

TAG HEUER Le luxe connecté

64:65 HAMILTON Et la lumière fut

AUDEMARS PIGUET Revisiter le passé

66:67 ORIS L’esprit vintage habillé à la japonaise

SAGA

FRANCK MULLER À fond la forme

18:19

32:43

PEOPLE & STORY

GRAND SEIKO Soleil levant sur un luxe horloger à la japonaise

70:73

74:77

TRILOBE Sublime à l’extérieur comme à l’intérieur

78:79 OMEGA La Speedmaster qui sauva Apollo 13

F.P JOURNE Passion Résonance

80:82 CHRONIQUE HISTORIQUE Jaeger-LeCoultre dans les rangs de l’armée anglaise

68:69 BRISTON Tour du monde en 24 heures


UN CARACTÈRE FORT SE MANIFESTE DÉJÀ AU POIGNET. L’Iron Walker de Wempe est l’essence d’une montre axée sur l’élégance intemporelle et la fonctionnalité sportive. Réduite à l’essentiel sans faire de compromis sur la qualité, elle satisfait les plus hautes exigences parce qu’elle a été fabriquée à un lieu qui est synonyme de l’excellence horlogère allemande : à Glashütte en Saxe.

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Changez d’ère. Nouveau Taycan. 100 % électrique. 100 % Porsche. Silhouette sportive, performances électrisées, tableau de bord entièrement numérique, aucun doute, le nouveau Taycan est déjà en avance sur son temps. Doté de motorisations allant jusqu’à 761 ch, FHW DWKOªWH «OHFWULTXH UHG«ΡQLW OHV FRGHV GH OD YRLWXUH GH VSRUW Prêts à entrer dans une nouvelle ère ?

Gamme Taycan (02/06/2020) - Valeurs WLTP : Conso. électrique combinée : de 21,1 à 26,7 kWh/100 km - Émissions de CO2 : 0 g/km. Plus d’informations sur le site www.porsche.fr - Porsche France - RCS Nanterre B348 567 504.



RDM ÉDITO

LA REVUE DES MONTRES no254 – ETÉ 2020 Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou Directeur de la rédaction et directeur pôle horlogerie Jalou Media Group Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Secrétaire générale de la rédaction Sophie Bouillard (s.bouillard@jaloumediagroup.com) Graphiste Sylvain de la Porte (s.delaporte@jaloumediagroup.com) Direction de la production Joshua Glasgow (j.glasgow@jaloumediagroup.com)

NOUVEL ESPOIR La pandémie de Covid-19 qui a frappé la planète a balayé, en quelques semaines, une bonne partie du monde horloger, comme celui de l’économie mondiale. Partie de Chine, elle a gagné le reste de l’Asie, puis s’est propagée à travers l’Europe pour enfin atteindre le continent américain, entraînant l’arrêt quasi total de l’activité humaine : fermeture des frontières, des lignes aériennes, des usines, des commerces non alimentaires, confinement presque total de l’humanité. Audelà du coût humain exorbitant, cette mise en sommeil des échanges commerciaux dits « non stratégiques » a un impact sur l’industrie horlogère qu’il est encore difficile de mesurer. Fermeture pendant presque deux mois de tous les points de vente du monde, annulation ou report des salons de Genève et de Baselworld – entraînant, pour ce dernier, un conflit avec ses exposants les plus importants, qui s’est soldé par le départ de Rolex, de Patek Philippe, de Chopard, de Chanel et de Tudor, mettant en péril, voire augurant la disparition de l’événement. Le tout dans une atmosphère préapocalyptique et anxiogène, peu propice à l’achat de montres. Pourtant – et ceci peut sembler paradoxal en cette période troublée –, l’intérêt des amateurs et collectionneurs n’a pas faibli durant le confinement. Sur internet, à travers les sites, les forums de passionnés, les divers réseaux sociaux, ou encore les points de presse distribuant les magazines, la passion horlogère était toujours au rendez-vous et les informations ont continué à circuler. Dans ce numéro, vous pourrez découvrir nombre de nouveaux modèles, principalement manufacturés par les marques exposant en temps normal au salon Watches & Wonders, ainsi que nos habituelles rubriques historiques. À bientot et bonne lecture. Stephan Ciejka Directeur de la rédaction @StephanCiejka

Ont collaboré à ce numéro : Vincent Daveau, Joël Duval, Hervé Gallet, Odile Habel, Karmen Krü, Constantin Pârvulescu, Clark Zog lofficiel.com Rédacteur en chef Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Rédacteur spécialisé digital Thierry Gasquez (thierry.gasquez@gmail.com) DIRECTION – Gérants - Coprésidents des boards exécutif et administratif Marie-José Susskind-Jalou Maxime Jalou – Directeur général, directeur des boards exécutif et administratif Benjamin Eymère (b.eymere@jaloumediagroup.com) – Directrice générale adjointe, membre des boards exécutif et administratif Maria Cecilia Andretta (mc.andretta@jaloumediagroup.com ) – Assistante de direction Céline Donker Van Heel (c.donkervanheel@editionsjalou.com) DIRECTION ÉDITORIALE – Editeur délégué, membre du board exécutif Emmanuel Rubin (e.rubin@jaloumediagroup.com) PUBLICITÉ – Global Chief Revenue Officer Erica Bartman – Chief Revenue Officer France & Suisse Jean-Philippe Amos (jp.amos@editionsjalou.com) – Directrice de publicité Marina de Diesbach (m.diesbach@jaloumediagroup.com) – Directrice commerciale - marché italien Carlotta Tomasoni (c.tomasoni@jaloumediagroup.com) – Traffic manager Adama Tounkara (a.tounkara@editionsjalou.com) – Global Digital Ad Ops and Media Planning Ilaria Previtali ADMINISTRATION ET FINANCES Tél. 01 53 01 10 30 - Fax : 01 53 01 10 40 – Directeur administratif et financier, membre du board administratif Thierry Leroy (t.leroy@jaloumediagroup.com) – Secrétaire général, membre du board administratif Frédéric Lesiourd (f.lesiourd@jaloumediagroup.com) – Directrice des ressources humaines Emilia Étienne (e.etienne@jaloumediagroup.com) – Responsable comptable et fabrication Eric Bessenian (e.bessenian@jaloumediagroup.com) – Diffusion Lahcene Mezouar (l.mezouar@jaloumediagroup.com) – Trésorerie Nadia Haouas (n.haouas@jaloumediagroup.com) ABONNEMENTS CRM ART – Editions Jalou – CS 15245 31152 Fenouillet Cedex – France Tél. +33 (0)5 61 74 77 73 abonnement.editionsjalou@crm-art.fr Vente au numéro France V.I.P, Laurent Bouderlique, tél. 01 42 36 87 78 International Export Press Carine Nevejans, tél. 33 (0)1 49 28 73 28

INTERNATIONAL ET MARKETING – Director International Licenses, Business Development & Brand Marketing Flavia Benda (f.benda@jaloumediagroup.com) – Global Media & Marketing Strategist Louis du Sartel (l.dusartel@editionsjalou.com) – Global Head of Digital Product Giuseppe De Martino (g.demartino@jaloumediagroup.com) – Global Digital Project Manager Babila Cremascoli (b.cremascoli@jaloumediagroup.com) – Project Manager Sarah Hissine (s.hissine@jaloumediagroup.com) – Global Head of Content and Event Experience L’Officiel Allegra Benini – Global Editorial Content and Archives Giulia Bettinelli – International Editorial & Archive Manager Nathalie Ifrah (n.ifrah@jaloumediagroup.com) – Chef de produit diffusion Jean-François Charlier (jf.charlier@jaloumediagroup.com) Publications des éditions Jalou L’Officiel de la Mode, L’Officiel Hommes Paris, L’Officiel Voyage, L’Officiel Art International, Jalouse, La Revue des Montres, The International Watch Review, L’Officiel Island, L’Officiel Peak, L’Officiel Jewels – L’Officiel Arabia, L’Officiel Hommes Arabia, L’Officiel Art Arabia – L’Officiel Argentina – L’Officiel Austria – L’Officiel Baltics – L’Officiel Belgique, L’Officiel Hommes Belgique, L’Officiel Art Belgique – L’Officiel Brasil, L’Officiel Hommes Brasil – L’Officiel China, L’Officiel Hommes China, Jalouse China – L’Officiel India – L’Officiel Indonesia – L’Officiel Italia, L’Officiel Hommes Italia – L’Officiel Korea, L’Officiel Hommes Korea, La Revue des Montres Korea – L’Officiel Latvia – L’Officiel Lithuania, L’Officiel Hommes Lithuania – L’Officiel Malaysia – L’Officiel Mexico – L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc – L’Officiel NL, L’Officiel Hommes NL – L’Officiel Poland, L’Officiel Hommes Poland – L’Officiel Russia – L’Officiel Singapore, L’Officiel Hommes Singapore, – L’Officiel St Barth – L’Officiel Switzerland, L’Officiel Hommes Switzerland – L’Officiel Thailand, L’Officiel Hommes Thailand – L’Officiel Turkey, L’Officiel Hommes Turkey – L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine – L’Officiel USA – L’Officiel Hommes USA – L’Officiel Vietnam www.lofficiel.com Dépôt légal : juin 2020 Commission paritaire 0117 K 81107 ISSN 1148 0483 – Impression, suivi de fabrication et papier par : Roto3 Industria Grafica S.r.l. Via Turbigo 11/B 20022 - Castano Primo (MI) Tel. +39 0331/889.614 Fax +39 0331/889.618 – Distribué par les M.L.P FONDATEURS GEORGES, LAURENT ET ULLY JALOU (†) ÉDITÉ PAR LES ÉDITIONS JALOU SARL au capital de 606 000 € représentées par Mme Marie-José Jalou et M. Maxime Jalou, cogérants, filiale à 100 % de la société L’Officiel Inc S.A.S SIRET 331 532 176 00095 128, quai de Jemmapes 75010 Paris Tél. 01 53 01 10 30 Télécopie 01 53 01 10 40 Site Internet : www.editionsjalou.com Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou



MOUVEMENT(S) Par Karmen Krü

Expo 2020 Dubaï : les femmes à l’honneur ! Expo 2020 Dubai, reportée du 1er octobre 2021 au 10 avril 2022 pour cause de pandémie, rassemblera des millions de personnes pour le World’s Greatest Show, mettant en avant l’ingéniosité et les réalisations humaines sur le thème « Connecter les esprits, créer le futur ». Cette année, l’événement s’associe à Cartier pour présenter le pavillon des femmes, véritable hommage à toutes celles qui, anonymes ou célèbres, venant de tous pays, cultures et religions, contribuent à changer le monde. Dans l’esprit du thème de l’Expo 2020, le pavillon mettra ainsi en lumière l’ampleur et la richesse de l’expertise féminine qui inspire et encourage les citoyens du monde entier à créer un avenir meilleur. Il emmènera les visiteurs dans un voyage éducatif présentant celles et ceux qui ont contribué à l’émancipation des femmes et à l’égalité des sexes et soulignera les étapes importantes franchies en matière de droits des femmes, ainsi que les défis auxquels elles sont encore confrontées. Durant les six mois de l’exposition universelle, le pavillon offrira un espace d’expression afin d’instaurer un dialogue entre des communautés d’artistes, de scientifiques, de leaders d’opinion, de femmes politiques, d’entrepreneures, de dirigeantes et bien plus. La sous-secrétaire générale des Nations Unies et directrice exécutive d’ONU Femmes, Phumzile Mlambo-Ngcuka, et l’avocate internationale des droits de l’homme, Amal Clooney, saluent l’initiative et apportent leur soutien. Cyrille Vigneron, PDG de Cartier International, a déclaré : « Chez Cartier, les femmes ont toujours joué un rôle clé. Elles sont une véritable force motrice et une source d’inspiration inépuisable. Le pavillon des femmes ouvre un nouveau chapitre important dans l’engagement de longue date de la maison à soutenir [toutes celles] qui contribuent à faire changer le monde. »

À VOS AGENDAS

1 7E BOURSE HORLOGÈRE DE LILLE

- Date : 27 septembre 2020 - Lieu : salons Kennedy Association Montres & Mécaniques boursehorlogeredelille.fr

2 EXPO 2020 DUBAÏ Connecter les esprits, construire le futur

- Date : du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022 - Lieu : Dubaï www.expo2020dubai.com

3 HOMO FABER 2020

- Date : reportée en 2021 www.homofaberevent.com

12:13

WAITING WITH PEACE AND DARKNESS C’est l’une des 17 expositions programmées lors de l’événement Homo Faber 2020 prévu initialement du 10 septembre au 11 octobre 2020, reporté en 2021 en raison de la crise sanitaire. Robert Wilson, metteur en scène et plasticien américain, dévoile, dans son exposition intitulée Waiting with peace and darkness, l’inspiration qu’il puise dans les grandes traditions japonaises. Une expérience immersive pour les visiteurs, qui se déroule dans la piscine Gandini des années 1960. Dans ce lieu transformé en un espace suspendu, Robert Wilson se livre à une utilisation singulière de la lumière, du son et d’autres effets visuels caractéristiques de son travail. Parmi les objets scéniques exposés : des œuvres d’art de maîtres artisans japonais, tel le fauteuil laqué « Waiting » qui apparaît dans Madama Butterfly de Puccini (mise en scène en 1993, à l’Opéra de Paris), les costumes originaux de Frida Parmeggiani, les portraits vidéo de la chorégraphe Suzushi Hanayagi.

DIOR JOAILLERIE : L’ABÉCÉDAIRE DE VICTOIRE DE CASTELLANE Victoire de Castellane rend hommage à l’héritage Dior à travers un abécédaire qui célèbre ses vingt ans de création dans la célèbre maison. Plus de 320 photographies subliment ses créations, la cohérence de leurs volumes et leurs jeux de couleur. Chaque chapitre s’ouvre sur une lettrine ornée. À partir d’entretiens réalisés avec Victoire de Castellane, l’auteur Olivier Gabet propose une promenade alphabétique originale : A comme « Abstraction » et « Apollon », B comme « Bal » et « Bestiaire », C comme « Carnivore » et « Chantilly »… Textes : Olivier Gabet – Direction artistique : Thomas Lenthal – Relié, sous coffret – 23 x 30 cm, 472 pages.


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MAÎTRE DES MATÉRIAUX


RDM WORLD / FOCUS

WATCH CERTIFICATE ™ : L’EMPREINTE DIGITALE DES MONTRES DE SECONDE MAIN Combattre la contrefaçon horlogère et s’assurer de l’authenticité des montres de seconde main, c’est l’ambition que s’est fixée la marketplace Tradeewatches, avec son passeport digital Watch Certificate™. Explications. Par Clark Zog Une empreinte «digitale» pour son garde-temps, c’est ce que propose le Watch Certificate™. Ce document officiel créé par Tradeewatches, marketplace de montres de seconde main, atteste de l’authenticité de la montre. Un véritable « passeport digital de votre garde-temps [qui] vous garantit une sécurité absolue sur le marché, en pleine expansion, de la montre de seconde main », précise la marque dans un communiqué.

En cas de perte ou de vol, le Watch Certificate™ est reconnu comme un document « de référence » qui atteste de la propriété du garde-temps et de sa valeur. Ci-contre : montres Omega, Cartier, Audemars Piguet, Rolex. À droite : Marc Ambrus et Guillaume Kuntz, cofondateurs de Tradeewatches.

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© E Bierry Watch Certificate

Double check Créé par Marc Ambrus et Guillaume Kuntz, cofondateurs de Tradeewatches, Watch Certificate™ résulte d’une vérification en deux temps. La première est, en fait, un contrôle réalisé par un horloger professionnel. Il va passer au peigne fin 40 points : année de fabrication, référence, numéro de série, nom du calibre, matériau du boîtier, état général, étanchéité, existence des papiers, de la boîte, des factures d’achat et d’entretien, etc. La seconde est menée par un expert indépendant, lequel va inspecter et noter chacun de ces paramètres. Et c’est cette double analyse qui « apporte la garantie d’une montre authentifiée et contrôlée », assure Tradeewatches. Et de poursuivre : « Watch Certificate™ se matérialise sous la forme d’une carte en acier brossé de 28 grammes, la taille de votre carte de crédit. » Elle renferme un QR code qui donne accès à l’historique du gardetemps. Il atteste de l’existence de la montre et de l’identité de son propriétaire. Ce certificat vise aussi à conserver une trace du numéro de série. Un numéro unique qui est enregistré dans la liste de surveillance des montres volées. Le propriétaire est alors alerté si un voleur imprudent tente de revendre la pièce à l’aide dudit numéro. Côté sécurité informatique, aucun risque, toujours selon Tradeewatches. La technologie de stockage et de transmission d’informations blockchain rend ce certificat « infalsifiable ». À la bonne heure !


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*Allez plus loin

L’océan, s’étendant jusqu’à perte de vue, vous invite à explorer les mystères de ses profondeurs. Légère, robuste, étanche jusqu’à 200 mètres.


RESERVOIR : LA FRENCH TOUCH JOUE LA TRANSPARENCE_____________________

Avec son cadran directement inspiré des compteurs de l’âge d’or de l’automobile classique, la collection GT Tour de Reservoir s’est taillée une réputation chez les aficionados de mécaniques originales. La parenté de l’affichage rétrograde et des tachymètres des années soixante s’impose sur le plan esthétique, mais aussi sur le plan pratique avec une lecture des minutes sur 240 degrés que complète un guichet d’heure sautante et un secteur de réserve de marche à 6 h. La transparence du cadran et le squelettage d’une partie des éléments moteurs apportent une touche technique qui s’inscrit dans l’esprit « racing », souligné encore par l’aiguille rétrograde orange des minutes, coaxiale de la roue crantée du disque des heures.

MINUTE RÉTROGRADE, HEURE SAUTANTE, RÉSERVE DE MARCHE SITUÉE À 6 H… LES COMPLICATIONS EMBLÉMATIQUES DE LA MARQUE FRANÇAISE RESERVOIR S’OFFRENT UNE NOUVELLE VITRINE DANS LA GT TOUR SKELETON. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

Ballet mécanique Les ponts apparents, bleu profond, contrastent avec l’acier brossé de la lunette et des complications, dont les roues de différentiel semblables aux papillons de fixation des roues. Le cartouche de l’heure est pour la première fois traité en Super-LumiNova® blanc pour une lecture nocturne optimale, tandis que le disque d’indication des heures en Plexiglas transparent affiche les chiffres imprimés, en complément des index et logos imprimés, eux, sous le verre saphir. Ainsi le ballet mécanique des composants du module est clairement visible : de l’action de libération du limaçon à l’armement du marteau de rétrograde, en passant par le débrayage de la sécurité antihoraire. Mariant Swiss made et French touch, la GT Tour Skeleton est motorisée par un calibre suisse à remontage automatique. Soit une ébauche ETA cal 2824-2 d’une réserve de marche de 37 heures, réputée pour sa robustesse et sa précision. Elle reçoit un module breveté de 124 pièces, permettant la mise en œuvre des complications développées en Suisse et réalisées à La Chaux-de-Fonds pour Reservoir. Le tout est protégé par un sobre boîtier en titane brossé de 43 mm, doté d’un fond saphir étanche à 50 mètres. La GT Tour Squelleton est montée sur un bracelet en cuir perforé « racing », doté d’une boucle déployante et de pompes « Flash » afin de le changer rapidement pour la version en toile « Nato » incluse.

GT TOUR SKELETON : BOÎTIER EN TITANE BROSSÉ, 43 MM – VERRE ET FOND SAPHIR ANTIREFLET – COURONNE VISSÉE – ÉTANCHE À 50 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, MODULE DE COMPLICATION BREVETÉ DE 124 PIÈCES SUR ÉBAUCHE ETA 2824-2, RÉSERVE DE MARCHE DE 37 HEURES – AFFICHAGE DES MINUTES RÉTROGRADES, HEURE SAUTANTE À GUICHET, DATE ET RÉSERVE DE MARCHE, CADRAN TRANSPARENT – BRACELET À POMPES FLASH EN CUIR PERFORÉ NOIR AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE PAPILLON EN ACIER ET TOILE NATO ADDITIONNEL.


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TAG HEUER : LE LUXE CONNECTÉ__________ Tag Heuer récidive avec sa nouvelle collection qui allie savoir-faire artisanal, design et connectivité. La maison horlogère a présenté deux générations de TAG Heuer Connected depuis 2015. Voici la troisième. Lier horlogerie fine et montre connectée, un pari risqué ? Pas pour TAG Heuer. La maison, avec « cette troisième génération (…) confirme sa position de leader sur le secteur des montres connectées de luxe et prouve ses ambitions sur le long terme ». C’est bien là sa recette : combiner deux univers. D’un côté, la tradition horlogère, via un design inspiré des lignes sportives chères à la marque ; de l’autre, la technologie. Cette TAG Heuer Connected « accompagne les utilisateurs dans leur vie quotidienne, que ce soit pour un usage courant (…) ou un usage sportif grâce à la nouvelle application TAG Heuer », développe un communiqué de la marque. Une application dédiée qui, associée à un GPS intégré et à un capteur cardiaque entre autres, suit de nombreux sports : golf, course à pied, vélo, marche, fitness, etc. « L’expérience est complétée par la version mobile de l’application, qui permet une personnalisation encore plus avancée et explore en détails les performances de l’utilisateur. » Protégé par une glace saphir, le cadran est doté d’un écran tactile Oled haute lisibilité. Sa surface plane est entièrement active. Afin de prolonger l’autonomie de la batterie, l’écran alterne entre mode actif et ambiant.

LE 12 MARS DERNIER, TAG HEUER A PRÉSENTÉ UNE TROISIÈME GÉNÉRATION DE TAG HEUER CONNECTED. DES MONTRES DANS L’AIR DU TEMPS, QUI FONT LA PART BELLE À UN DESIGN DE HAUTE HORLOGERIE. PAR CLARK ZOG

Un futur sur mesure Alors que les montres connectées affichent un design contemporain voire futuriste, la TAG Heuer connectée roule à contresens. Ainsi son boîtier de 45 mm en acier ou titane fait écho au design des chronographes de la maison horlogère : cornes facettées (signature de la maison), finitions polies et brossées, lunette graduée en céramique, couronne et deux boutons poussoirs fonctionnels, fond de boîtier vissé… Sans oublier un large choix de bracelets élégants avec boucle déployante. Mieux, la montre s’adapte aux préférences de l’utilisateur : soit un affichage digital ou mécanique et cinq cadrans différents. Il est également possible de jongler entre la mouture squelettée de la Carrera Heuer 02, le cadran de la Carrera Heuer 01 numérisé ou encore un affichage à effet cristaux liquides. Ce dernier peut comprendre le suivi d’activité ou la météo, par exemple. « Cette configuration peut se faire facilement sur l’écran de la montre ou depuis l’application mobile TAG Heuer. Des mises à jour régulières sont prévues pour proposer toujours plus de nouveaux designs », assure la marque. Un futur sur mesure.

TAG HEUER CONNECTED : BOÎTIER EN ACIER OU TITANE, 45 MM, FINITIONS POLIES ET BROSSÉES – CORNES FACETTÉES – LUNETTE GRADUÉE EN CÉRAMIQUE – DEUX BOUTONS POUSSOIRS – FOND DE BOÎTIER VISSÉ – CADRAN : ÉCRAN TACTILE OLED, GLACE SAPHIR ANTIRAYURES AVEC SURFACE PLANE ACTIVE – BRACELET EN ACIER OU EN CAOUTCHOUC DURABLE : ORANGE, ROUGE, KAKI, NOIR IMITATION ALLIGATOR AVEC SURPIQÛRES ROUGES, BOUCLE DÉPLOYANTE – MONTRE ACCOMPAGNÉE D’UN CHARGEUR MAGNÉTIQUE.


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PARMIGIANI FLEURIER : TOURBILLON DE PERFECTION_______________________

Le fondateur de la manufacture Parmigiani Fleurier est un maître horloger spécialisé dans la restauration de montres et pendules du passé. Un élément que la manufacture, qu’il a créée avec le soutien de la famille Sandoz, souhaitait rappeler en proposant, en ce début d’année, une référence majeure qui incarne l’horlogerie de haute volée.

ON SAIT LA MANUFACTURE PARMIGIANI ATTACHÉE À LA TRADITION. LA MONTRE TONDA TONDAGRAPHE ROSE GOLD SLATE EN EST LA PARFAITE EXPRESSION. VISITE GUIDÉE EN HAUTE HORLOGERIE ! PAR VINCENT DAVEAU

Selon les règles du Nombre d’or En premier lieu, la pièce produite en or rose intense présente une généreuse taille, conforme à la tendance du moment. Avec ses 43 mm de diamètre, elle n’est pourtant pas massive au poignet. En effet, Michel Parmigiani, très attentif à l’équilibre des proportions, a fait concevoir cette carrure selon les règles du Nombre d’or. Amoureux des belles choses et soucieux du détail, l’artisan a pris la décision difficile de préférer un fond vissé par de nombreuses petites vis plutôt qu’un pas de vis. C’est moins cher et cela permet surtout de gagner un peu en épaisseur. Au demeurant, les vis, équipées de deux points, sont discrètes. Grâce à elles, les passionnés auront tout loisir d’admirer, à travers le fond saphir, l’élégance du calibre de chronographe mécanique à remontage manuel, régulé par un tourbillon. Rien ne manque en terme de finitions. Bascules et embrayage horizontal du calibre, roue à colonne, ponts perlés et ressorts ou bascules en acier étiré… Toutes sont canoniques et réalisées dans le respect de la tradition, chère à Michel Parmigiani. Fidèle à sa passion, ce maître ès complication a doté cet instrument de mesure des temps courts d’un régulateur à tourbillon, placé côté cadran. Il s’agit d’une cage de tourbillon classique sous un pont finement travaillé, qui fait pendant à un pont de barillet, ici empierré pour fonctionner durant les 65 heures apparaissant dans l’indicateur de réserve de marche. Arborant un cadran anthracite finement guilloché grain d’orge concentrique, la Tonda Tondagraphe se porte sur un bracelet en alligator signé Hermès.

TONDA TONDAGRAPHE ROSE GOLD SLATE : BOÎTIER EN OR ROSE, 43 MM – CALIBRE DE CHRONOGRAPHE MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL RÉGULÉ PAR UN TOURBILLON, RÉF. PF 354. (DIM. 13 ¼ LIGNES, SOIT 29,9 MM) – FINITIONS DE HAUTE HORLOGERIE VISIBLES PAR LE FOND TRANSPARENT – VIS SPÉCIFIQUES – CADRAN GUILLOCHÉ, 2 COMPTEURS AVEC SECONDES À 9 H ET TEMPS ÉCOULÉ SUR 30 MINUTES – TOURBILLON VISIBLE À 6 H ET INDICATEUR DE RÉSERVE DE MARCHE À 12 H AVEC PONT VISIBLE POUR LE BARILLET EMPIERRÉ – ÉTANCHE À 30 MÈTRES – BRACELET EN ALLIGATOR RÉALISÉ POUR PARMIGIANI PAR HERMÈS.



BAUME & MERCIER : CÉLESTE ÉQUILIBRE_____ PORTÉE PAR SON HÉRITAGE HORLOGER, BAUME & MERCIER JOUE, AVEC LA CLIFTON BAUMATIC DATE-JOUR, LA CARTE DE L’ÉLÉGANCE ABSOLUE ET DU LUXE ACCESSIBLE. PAR VINCENT DAVEAU

Très tôt, cette maison d’horlogerie, fondée en 1830 par Louis-Victor et Célestin Baume, est reconnue pour le soin apporté à la fabrication de ces instruments de mesure du temps. Un soin érigé au rang de philosophie d’entreprise parfaitement résumée dans sa devise : « Ne rien laisser passer, ne fabriquer que des montres de la plus haute qualité. » Cette volonté est encore revivifiée avec l’association de William Baume et Paul Mercier. Ce dernier, en amateur d’art averti, a contribué à créer une signature stylistique puissante. Une ligne directrice forte que l’on retrouve aujourd’hui encore, au sein des collections contemporaines. Finitions haut de gamme La nouvelle Clifton Baumatic Date-Jour en est la preuve parfaite. Véritable manifeste en matière d’équilibre, cette pièce de 42 mm de diamètre, proposée en or rose, affiche des fonctionnalités utiles de la façon la plus harmonieuse qui soit. Sur son cadran réalisé dans un dégradé de gris, les informations de jour et de date se font face dans deux compteurs placés à 12 et 6 h. Attachés à entretenir un classicisme bon ton, les développeurs ont ajouté un indicateur de phases de lune sous un verre saphir. Savamment découpé et teinté pour jouer sur les transparences, il est situé dans le compteur à 6 h. Cet ensemble aux rondeurs travaillées est animé par un mouvement mécanique à remontage automatique maison, apprécié pour son efficacité, son rendement et sa précision. Il s’agit du calibre Baumatic BM14 1975 AC2. Visible par le fond vissé transparent, il présente des finitions haut de gamme avec perlage, sablage et colimaçonnage. Pour être en accord avec la couleur de la carrure, le rotor est traité en or rose. Vibrant à 4 hertz, ce cœur efficace et bien habillé offre une réserve de marche de 5 jours, offrant ainsi une grande souplesse d’utilisation. Ce modèle citadin et chic se porte sur un bracelet en alligator, doté de pompes aisément démontables pour changer la teinte du lien en fonction de sa tenue. Les dandys apprécieront ce détail…

CLIFTON BAUMATIC DATE-JOUR : BOÎTIER EN OR ROSE 18 CARATS, 42 MM – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE « MAISON » RÉF. CALIBRE BAUMATIC BM14 1975 AC2, 4 HERTZ (28 800 ALT./H), 5 JOURS DE RÉSERVE DE MARCHE (SOIT 120 HEURES), 21 RUBIS – PRÉCISION SUPÉRIEURE – FONCTION HEURES, MINUTES, TROTTEUSE CENTRALE, DATE, JOUR ET PHASE DE LUNE SOUS VERRE SAPHIR OPALIN – BRACELET EN ALLIGATOR AISÉMENT DÉMONTABLE.


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JAEGERLECOULTRE MEMOVOX : LA VOIX D’UNE LÉGENDE POUR CÉLÉBRER LE 70E ANNIVERSAIRE DE LA MEMOVOX, PREMIÈRE MONTRE MÉCANIQUE DOTÉE D’UNE ALARME, JAEGER-LECOULTRE DÉVOILE NON PAS UN, MAIS DEUX MODÈLES COMMÉMORATIFS : LA MASTER CONTROL MEMOVOX REVISITÉE DANS UN ESPRIT CONTEMPORAIN ET UNE VERSION DOTÉE D’UNE FONCTION TIMER. L’ART DE GÉRER SON TEMPS AVEC UNE MONTRE DE LA GRANDE HISTOIRE DE L’HORLOGERIE. PAR HERVÉ GALLET

MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER, SÉRIE LIMITÉE À 250 EXEMPLAIRES, EN BOUTIQUES UNIQUEMENT : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE AVEC FINITION POLIE SATINÉE, DIAMÈTRE 40 MM, HAUTEUR 12,39 MM – CADRAN SOLEILLÉ BLEU BICOLORE – FOND TRANSPARENT – ÉTANCHE À 50 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE MANUFACTURE 956, RÉSERVE DE MARCHE DE 45 HEURES – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDES, DATE, ALARME, TIMER – BRACELET EN ALLIGATOR.


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JAEGER-LECOULTRE : MEMOVOX, DISCRÈTE MAIS RÉVOLUTIONNAIRE Si de nombreuses montres ont inscrit leur nom dans les mémoires grâce à leur forme avantgardiste ou à leur style novateur, d’autres sont entrées dans l’histoire de l’horlogerie en apportant de nouvelles fonctionnalités. Tel fut le cas de la Memovox, en 1950. Révolutionnaire, cette création signée JaegerLeCoultre s’exprima pourtant dans un registre discret. Seule la présence d’une deuxième couronne sur le côté du boîtier et d’un petit triangle figurant sur un disque central indiquait les capacités de la montre : faire retentir une sonnerie à l’heure de son choix. Parvenir à rythmer son quotidien et à maîtriser le temps représentait, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, une nécessité pour tous ceux qui souhaitaient prendre part au redémarrage économique. C’est donc avec l’idée d’accompagner les hommes d’affaires, à l’aube des Trente Glorieuses, que la manufacture suisse conçut cette première montre mécanique à remontage manuel dotée d’une alarme. La voix de la mémoire Le slogan publicitaire imaginé à cette époque était on ne peut plus explicite : « Memovox rappelle, avertit, réveille. » Le sens littéral de ce mot latin confirmait d’ailleurs la vocation de la montre : la voix de la mémoire. Une voix mécanique qui allait devenir inoubliable au fil des décennies… Dès 1956, Jaeger-LeCoultre ouvrit un deuxième chapitre en lançant la toute première montre-réveil, animée cette fois par un mouvement automatique. Trois années plus tard, en 1959, nouveau bond en avant avec la Memovox Deep Sea : les puristes apprécièrent à sa juste valeur le calibre 815 logé à l’intérieur du boîtier, mais le plus remarquable était qu’il s’agissait tout simplement de la première montre de plongée du monde équipée d’une alarme. En passant de l’air libre à l’univers aquatique, la fonction alarme de la Memovox changea évidemment de dimension. Avec la Deep Sea, il n’était plus question de réveil matinal ou de rappel d’un rendez-vous professionnel, mais bien d’un dispositif à vocation sécuritaire : indiquer aux plongeurs le moment de regagner la surface avant de manquer d’air… Au cours des années soixante-dix, en plus des businessmen et des hommes-grenouilles, la marque décida d’offrir à sa Memovox une nouvelle

BIEN QUE FORT UTILE, LA COMPLICATION « ALARME » RESTE UNE RARETÉ DANS LE MONDE DE L’HORLOGERIE. ET LA MEMOVOX, UNE EXCEPTION.

Grâce à la présence de matière luminescente sur les index et les aiguilles, la Master Control Memovox Timer ajoute à sa fonction sonore une facilité d’utilisation visuelle.

clientèle : celle des aventuriers de la vie moderne. L’occasion de sonner l’heure d’exploits inédits, en pleine ère de conquête aéronautique et spatiale ! De fait, une publicité mit en scène un avion supersonique Concorde accompagné de ces mots : « Memovox, pour l’homme d’action ».

MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER : BOÎTIER EN ACIER, DIAMÈTRE 40 MM – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE MANUFACTURE 956 – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDES, DATE, ALARME (FONCTION MEMOVOX), TIMER (INDICATION PAR AIGUILLE ORNÉE DU SYMBOLE JL DE COULEUR ROUGE), RÉSERVE DE MARCHE DE 45 HEURES – CADRAN SOLEILLÉ BLEU BICOLORE – AIGUILLES ET INDEX LUMINESCENTS POUR RENDRE LES INDICATIONS VISIBLES DANS L’OBSCURITÉ.


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LE TIMER POUR UNE MEMOVOX ENCORE PLUS UTILE_________________________


MEMOVOX TIMER : UNE VERSION INÉDITE DU CALIBRE 956_____________________


C’est à un parcours à travers le temps long de soixante-dix années, rythmées par les sonneries de la Memovox, que Jaeger-LeCoultre a voulu rendre hommage à travers deux expressions inédites de sa montre culte : une déclinaison classique quoique revisitée et modernisée et une version agrémentée d’une fonction nouvelle : un timer. Deux nouvelles pages qui viennent s’ajouter à une saga dont le succès ne laisse personne indifférent, surtout au sein de la manufacture où l’on s’étonne du peu de place accordée dans l’horlogerie à ce type de modèle : « Bien qu’elle soit l’une des complications les plus utiles et les plus séduisantes, la fonction alarme reste étonnamment rare. » Nouveau mécanisme de réglage de l’alarme La Memovox s’est imposée, depuis son lancement en 1950, comme une référence en matière de montre-bracelet à alarme, déclinée à la fois pour un usage urbain et sous-marin. Pour cette collection 2020, Jaeger-LeCoultre s’était fixé deux défis : conserver l’âme des modèles originaux à laquelle sont très attachés les collectionneurs et les fidèles de la marque, mais aussi insuffler un vent de fraîcheur et de contemporanéité à travers l’innovation. En résumé : rendre hommage au passé, tout en projetant la montre dans le présent et le futur. La réponse des ingénieurs et des horlogers à ce double objectif tient en un mot : timer. « S’inscrivant dans la tradition de la maison, qui propose sans cesse l’ajout de fonctions auxiliaires utiles, la nouvelle Master Control Memovox Timer intègre un tout nouveau mécanisme de réglage de l’alarme », précisent ses concepteurs. Au cours de sa longue histoire, la Memovox avait déjà connu de nombreuses évolutions venant enrichir ses fonctionnalités. Par exemple, un indicateur de fuseau horaire ou un dispositif d’alerte permettant de calculer la durée de stationnement dans un parking. Aujourd’hui, si la sonnerie de cette nouvelle pièce peut fonctionner de façon habituelle – affichage de l’heure de déclenchement de l’alarme pour avertir d’un rendez-vous ou d’une action à effectuer –, le timer ajoute un nouveau mode d’utilisation : grâce à lui, il est possible de régler l’alarme en fonction du nombre d’heures devant s’écouler avant qu’elle ne sonne (par exemple, la durée d’une réunion ou d’une nuit de sommeil). Tout se gère de façon simple et rapide puisque

COMME UN COMPTE À REBOURS, LA FONCTION TIMER PERMET DE PROGRAMMER UNE DURÉE, AVANT QUE LA SONNERIE DE LA MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER NE RETENTISSE.

La durée choisie pour l’alarme du timer est affichée sur l’anneau intérieur par une petite aiguille à pointe « JL » rouge. Sur le pourtour, un index triangulaire marque l’heure à laquelle l’alarme va sonner.

les deux indicateurs sont liés. « Quelle que soit la méthode choisie, l’autre indicateur se déplace automatiquement dans la position correspondante », confirment les pères de cette Memovox revisitée.

MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER : POUR CETTE NOUVELLE GÉNÉRATION DE MEMOVOX, JAEGERLECOULTRE A ENTIÈREMENT REVU LE CALIBRE 956 À REMONTAGE AUTOMATIQUE. LES MODÈLES DES GÉNÉRATIONS PRÉCÉDENTES POSSÉDAIENT UN FOND DE BOÎTIER FERMÉ AUQUEL ÉTAIT FIXÉ LE TIMBRE. CETTE NOUVELLE VERSION EST DOTÉE D’UN FOND TRANSPARENT EN VERRE SAPHIR, QUI PERMET D’OBSERVER LE MARTEAU EN ACTION. LE TIMBRE EST À PRÉSENT FIXÉ SUR LE FLANC DU BOÎTIER.

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JAEGER-LECOULTRE : LA MONTREALARME EN DEUX DÉCLINAISONS


JAEGER-LECOULTRE : FOND SAPHIR POUR LA MEMOVOX MILLÉSIME 2020

La force d’une icône est de savoir se réinventer en restant elle-même. De parvenir à s’inscrire dans la modernité, tout en conservant son charme originel. C’est le cas de ce millésime 2020. Du passé, la Master Control Memovox Timer garde l’essentiel : son allure générale, son look immuable caractérisé par ses deux couronnes et son disque tournant central. Sans oublier les multiples signatures stylistiques de Jaeger-LeCoultre. Du côté de la Grande Maison, comme on l’appelle dans la Vallée de Joux (Suisse), on porte un regard serein sur cette réinterprétation d’une pièce emblématique : « La Master Control Memovox Timer prête son style épuré et contemporain à un classique horloger : la montre à alarme et date. » Les amateurs de montres de caractère seront, quant à eux, heureux de pouvoir s’offrir cette montre à sonnerie « historique », qui bénéficie, en outre, d’une conception et d’une réalisation tout à fait modernes. Le mouvement automatique calibre 956 a ainsi été revu en profondeur, afin de s’adapter à la présence d’un fond saphir transparent. Cette exposition aux regards est facilitée par le dessin du nouveau rotor ajouré en or rose (décoré d’un motif côtes de Genève assorti aux finitions des platines), qui permet notamment d’observer le marteau en action lors du fonctionnement de l’alarme. « Cette évolution a exigé de repenser entièrement le design du mécanisme de frappe en fixant, cette fois-ci, le timbre au flanc du boîtier », explique-t-on chez Jaeger-LeCoultre. Ce qui n’a pas changé, en revanche, c’est la simplicité et l’équilibre du cadran argenté soleillé, évoquant instantanément l’esprit de celui de la Memovox de 1950. Les aiguilles Dauphine et les index en applique de forme triangulaire allongée apportent une note de raffi nement à l’ensemble. Quant à l’aiguille des secondes, sa touche de bleu contraste nettement avec la teinte globale blanc-argent du cadran. Mais quelles que soient les décisions, techniques ou esthétiques, qui ont été prises par JaegerLeCoultre pour imaginer ces nouvelles

LE CHOIX D’UN FOND TRANSPARENT RÉVÉLANT LE CALIBRE AUTOMATIQUE A CONDUIT LA MANUFACTURE À LUI APPORTER DE NOMBREUSES ÉVOLUTIONS.

La décoration côtes de Genève du rotor ajouré en or rose s’accorde aux finitions des platines du mouvement automatique, visibles au travers du fond saphir.

déclinaisons, un élément fondamental a été scrupuleusement respecté : le son de l’alarme, qui rappelle celui des cloches d’école et fait le charme de ce garde-temps incomparable. « Memovox rappelle, avertit, réveille. » Si la montre a évolué, le slogan publicitaire de 1950 est toujours d’actualité…

MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE AVEC FINITION POLIE SATINÉE, DIAMÈTRE 40 MM, HAUTEUR 12,39 MM – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE MANUFACTURE 956 – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDES, DATE, ALARME (FONCTION MEMOVOX), RÉSERVE DE MARCHE DE 45 HEURES – CADRAN SOLEILLÉ ARGENT – FOND TRANSPARENT – ÉTANCHE À 50 M – BRACELET EN ALLIGATOR.


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UNE MASTER CONTROL MEMOVOX TIMER DANS LE RESPECT DU MODÈLE DE 1950________


GRAND SEIKO : SOLEIL LEVANT SUR UN LUXE HORLOGER À LA JAPONAISE Signature à part entière de l’entreprise japonaise Seiko, Grand Seiko dévoile ses collections au sein de sa nouvelle boutique place Vendôme, à Paris. Cet écrin offrira aux amateurs de mieux connaître cette marque à l’occasion de son 60e anniversaire.

Texte : Vincent Daveau

Renommée pour la qualité de ses réalisations, Seiko met tout en œuvre, depuis sa fondation en 1881 à Tokyo, pour briller dans son secteur d’activité. Aussi ancienne que la plupart des grandes maisons helvétiques, elle possède une histoire de près de 140 ans de passion horlogère. Souvent mal connue des Occidentaux, cette société, créée par Kintaro Hattori et toujours entre les mains de la famille fondatrice, est parfois associée aux seules montres à quartz. Si cette puissante firme, qui produisait sa première montre bracelet en 1913 (the Laurel), est effectivement à l’origine du lancement, en 1969, du premier gardetemps analogique de série piloté par un quartz et de la mise au point des affichages digitaux LCD en 1974, elle réalise également dans ses ateliers traditionnels des instruments mécaniques réputés pour leur fiabilité et leur robustesse. Puissante, cette entreprise japonaise, attachée à créer des montres dotées d’une

âme et capables de défier le temps lui-même, met un point d’honneur à entretenir le savoir-faire horloger de tradition. Cette nécessité de capitaliser sur l’art horloger s’est imposée à l’esprit de quelques horlogers qualifiés, travaillant au sein de la maison à la fin des années 1950. La petite équipe proposait alors à la direction de concevoir une pièce qui devait, par sa qualité de fabrication et sa précision, devenir une référence horlogère incontournable. En décembre 1960, pour atteindre les plus hauts standards du métier, cette pièce qui matérialisait toute la perfection selon les ingénieurs, la direction et les horlogers de Seiko, était baptisée Grand Seiko. Une création hors norme – et en cela conforme aux exigences de ce que nous appelons la haute horlogerie –, est devenue collection. Depuis 2017, cette collection haut de gamme de la manufacture Seiko a été requalifiée en tant que marque à part entière. D’où l’importance de


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ce 60e anniversaire. Dans le métier fondé sur le calcul duodécimal, le nombre 6 et ses multiples forment la clé de voûte de l’architecture du temps. Mais le chiffre 60 a également une résonance importante au Japon car il symbolise le temps d’un regain d’énergie et de renaissance. Pour célébrer cette date avec faste, la manufacture récemment devenue indépendante et pilotée par Shinji Hattori, riche de son expérience acquise au fil des ans et produisant des instruments de mesure du temps d’une qualité irréprochable, lance de nombreuses nouveautés fortes de précision, de charme et d’émotion. Poser les bases de son histoire Comme toutes les créations artistiques japonaises, les montres Grand Seiko ont un style alliant discrétion, simplicité et perfection dans les détails. Les maîtres horlogers qui travaillent au développement des

produits de la marque entendent que ces derniers brillent par leur qualité et que chaque modèle soit conçu pour assurer une parfaite lisibilité et une durabilité absolue afin d’être d’une praticité et d’un luxe absolus. Ainsi, pour garantir une lecture parfaite même avec une faible luminosité, les maîtres horlogers ont mis au point de longues aiguilles et des index présentant cinq facettes finement polies, à l’instar d’une lame de sabre japonais, pour que le plus infime rayon de lumière s’y reflète. Pour Grand Seiko, l’emblème généralement gravé sur le fond du boîtier, en acier ou en or – il peut également apparaître en transparence sur le fond saphir – ne pouvait être qu’un lion. Ce noble animal symbolise l’excellence de chaque exemplaire mais rappelle aussi cette volonté permanente d’imaginer la meilleure des montres. Pour atteindre ce but, chaque référence est assemblée à la main par des maîtres horlogers

Shinji Hattori, ChairmanGroup CEO Seiko Holdings Corp / Vues de la manufacture Grand Seiko


Références SBGK013G (or rose 18 carats) et, à droite, SBGK011G (platine 150)

sélectionnés pour leurs hautes compétences parmi l’élite de la manufacture Seiko dans les deux studios de création : l’un au nord du Japon, près de Morioka ; le second à Shinshu, au cœur d’une magnifique chaîne de montagnes, où la beauté des paysages et la pureté de l’air offrent un écrin idéal pour la conception de montres de luxe. On l’oublie mais chaque élément qui compose une montre Grand Seiko est réalisé à l’interne. Ainsi, les spiraux, les ressorts de barillet en alliage (Spron), ou encore les rouages, les verres, les rubis, le métal, les vis et les cadrans sont façonnés au sein de l’entreprise. Par exemple, la fabrication des cadrans Grand Seiko ne nécessite pas moins de douze étapes successives. Dans le même esprit, chaque boîtier et chaque bracelet sont polis à la main par ces mêmes maîtres horlogers spécialisés. La finition miroir du flanc du boîtier ne présente aucune aspérité grâce à la mise en œuvre de la méthode de polissage Zaratsu. Mieux encore, la technologie du MEMS (microsystème électromécanique) est employée

pour produire des pièces à haute tolérance, telles que la roue d’échappement et l’ancre. Ce procédé permet également d’exécuter des formes et des motifs irréalisables autrement. Quant aux standards Grand Seiko, le processus de certification de contrôle Grand Seiko pour les calibres mécaniques comme ceux de la série 9S durent dix-sept jours et non quinze comme cela se fait le plus souvent. Quête de perfection oblige, le mouvement est éprouvé dans six positions au lieu de cinq, et testé à trois températures différentes au lieu de deux (8°C, 23°C et 38°C). Au final, ses variations journalières doivent rester dans des tolérances très strictes. Les tests menés dans les ateliers Grand Seiko entendent reproduire les conditions de la vie réelle. La 6e position est celle dans laquelle la plupart des personnes posent leur montre quand ils ne la portent pas, c’est-à-dire avec la position 12 h vers le haut. Quant à la température de test supplémentaire à 38°C, elle est plus proche de celle du corps. L’idée est simple : tester dans des conditions d’usage réel.


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La certification Grand Seiko est apposée sur le mouvement de chaque montre. Son écart de marche est de - 3 / + 5 secondes / jour, alors que les standards internationaux acceptent un écart de - 4 / + 6 secondes / jour. Grand Seiko ne s’est donc pas contentée de respecter ce standard, elle a voulu le dépasser et créer le sien. Ce mouvement 9S dispose également d’une réserve de marche de 72 heures. L’offre dédiée aux experts Pour célébrer l’ouverture de la boutique Grand Seiko de la place Vendôme, l’un des hauts lieux du luxe auréolé d’une reconnaissance mondiale comme le soulignait Frédéric Bondoux, le nouveau patron Europe de la marque du Soleil Levant, la manufacture a réalisé deux pièces spéciales Boutique Vendôme. Ces créations susciteront l’intérêt des puristes en quête de la montre ultime : celle dont on sait chaque composant réalisé au sein des ateliers et l’assemblage effectué par

des maîtres horlogers passionnés, sélectionnés pour leurs compétences et leur art de l’assemblage. Editées en série limitée et parées de matières précieuses, elles sont produites à 10 exemplaires chacune. La première est faite en platine 950, l’autre en or rose aux reflets intenses. L’une et l’autre sont servies par un calibre mécanique de manufacture réf. 9S63. Les connaisseurs auront saisi qu’il s’agit du fameux mouvement mécanique à remontage manuel qui, avec son indicateur de réserve de marche et sa petite seconde, offre une marche de 72 heures, une fois le barillet remonté à fond. Rares en raison du petit nombre mis en production, ces merveilles se parent d’un cadran argenté, qui est guilloché d’un motif dit en « pavés parisiens » pour rendre hommage à la nouvelle boutique de la place Vendôme, à Paris. Radioconcentrique, ce décor offre à cette montre de seulement 39 mm de diamètre de paraître plus grande qu’elle ne l’est en réalité. De quoi ravir les puristes las des instruments aux tailles parfois inadaptées à


COLLECTION ELÉGANCE

Ci-dessus : références SBGK007G, SBGK009G et SBGW231G. Page de droite : références SBGA407G, SBGM221G.

la morphologie des poignets. En horlogerie comme dans tous les arts pratiqués par les Japonais, l’équilibre issu de la nature prévaut. Il était donc logique que les dimensions choisies demeurent raisonnables et délicates. Pour cette référence pensée pour les amateurs de versions épurées, pas question d’avoir un guichet de date qui viendrait balafrer son visage. Seule l’utile indicateur de réserve de marche se partage l’espace avec le compteur de la trotteuse placée, ici, à 9 h. Cet affichage aurait pu être supprimé puisqu’une montre mécanique à remontage manuel peut être réarmée journellement et, si possible, à la même heure. De même, il sera toujours judicieux de ne jamais pousser la petite aiguille d’indicateur de réserve de marche dans ses derniers retranchements et de la laisser à quelques millimètre du repère de remontage total. En effet, pour garantir une courbe de tension du ressort constante, il est préférable de ne pas le tendre dans son barillet à l’excès ou de le laisser se

désarmer totalement. Pareil traitement permettra de jouir totalement de la qualité chronométrique que les régleurs nippons ont peaufinée à l’extrême. En effet, cette nouveauté affiche une précision supérieure aux pièces suisses certifiées par le Cosc (Contrôle officiel suisse des chronomètres). Fascinantes, ces éditions affichent un petit quelque chose d’artisanal. Avec dix exemplaires par référence, on est loin des produits de luxe réalisés en série au sein des ateliers de marques reconnues. Pourtant, un œil d’expert ne trouverait rien à redire tant chaque détail est soigné. Mieux – et c’est rare –, les Japonais se sont lâchés pour cette inauguration qui démontre que l’entreprise aime faire des allusions discrètes aux environnements qu’elle approche. Ainsi, la petite trotteuse de ces deux montres rares est teintée « bronze », autrement dit bleu-vert, pour rappeler la couleur naturelle de la colonne de la place Vendôme. Parce que rien n’est trop beau, Grand Seiko propose aussi aux globe-trotteurs un modèle exclusif


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uniquement disponible en boutique Grand Seiko ou en Salon Exclusif Grand Seiko. Désignée SBGJ239G et intégrée à la collection Sport, cette référence a le charme de l’ancien avec son look très sixties, mais sait aussi vivre avec son temps en étant en phase avec les attentes des connaisseurs. De 44,2 mm de diamètre, la pièce en acier, étanche jusqu’à 200 mètres et dotée d’une lunette GMT avec aiguille 24 heures, abrite un calibre 9S86 à haute fréquence (36 000 alternance par heure) et se porte sur bracelet en alligator. Grand Seiko présente également, pour cet anniversaire, une montre Heritage en or jaune de 40 mm de diamètre, qui est équipée du tout nouveau calibre 9SA5. Ce mouvement à remontage automatique de nouvelle génération, embarqué dans la référence SLGH002J, est doté de 80 heures de réserve de marche et équipé d’un groupe de régulation à double impulsion dernier cri, qui bat à 36 000 alternances par heure. Editée à 100

exemplaires et arborant un dessin résolument classique, elle compte au nombre des innovations majeures de l’année. Rappeler l’histoire avec Elégance Parmi les pièces rares à découvrir également, signalons celles sous la dénomination de Recréation du modèle original de 1960. Pour le 60e anniversaire de la naissance de Grand Seiko, la marque a choisi de rééditer, en série limitée, la première montre à avoir porté ce nom. Cette ligne, disponible en platine ou en or, et mue par le calibre manuel de manufacture 9S64, est produite en 38 mm de diamètre, soit une taille légèrement supérieure à celle initiale (5 mm). Ces pièces (SBGW257G et SBGW258G) possèdent désormais un fond en verre saphir. Cette montre mythique fait également l’objet d’une réinterprétation sous la désignation SBGW259G. Equipée du même calibre à remontage automatique, elle se pare ici d’un boîtier en titane durci, un matériau exclusif à Grand


COLLECTION HÉRITAGE

Ci-dessus : références SBGH279G, SBGJ201G, SBGA211G, SBGH277G. Page de droite : SBGN005G, SBGX261G, SBGN013G, STGK015G, SBGA283G, SBGR307G, SBGA375G, SBGJ203G.

Seiko, aussi léger que le titane et aussi deux fois plus dur que l’acier inoxydable. On notera à travers cette approche horlogère que Grand Seiko est passé maître dans l’art de répondre au paradoxe qui est de combiner tradition et innovation. Les modèles SBGJ217G et SBGJ219G sont ainsi parfaits d’équilibre. Leur boîtier en acier de 39,5 mm de diamètre, capable de résister à des champ magnétiques (60 gauss), enferme un calibre de référence à haut rendement (36 000 alternances par heure) 9S86, qui affiche l’heure locale, la date en guichet, et aussi l’heure d’un second fuseau horaire grâce à une sobre aiguille rapportée. Efficace, cet instrument est également décliné avec un calibre automatique plus classique 9S66 sous la désignation SBGM221G. Enfin, la ligne intègre aussi une version d’une rare sobriété avec cadran ivoire sous la référence SBGR261G. Efficace et intemporelle, elle vit au gré d’un calibre automatique 9S65. Calibre qui mérite l’intérêt des spécialistes, tout comme le reste

de la collection des mouvements 9S : performants et précis, ils résultent d’une alliance entre l’utilisation des matériaux, composants et de systèmes industriels les plus high-tech et la tradition horlogère. À noter également l’existence de montres féminines dans cette collection. Parmi les nouveautés remarquables, la référence STGK015G en or blanc avec lunette sertie de 35 diamants, cadran en nacre gravée d’un motif flocon de neige, index sertis. Servie par le calibre de manufacture 9S27, cette pièce fine et délicate fait l’objet du même soin dans ses finitions que les versions masculines. Séduisantes, ces créations sont appelées à rencontrer le même succès que dans le pays d’origine de la marque. Transmission de valeur avec la collection Heritage Créé en 1967, le style Grand Seiko s’est imposé au sein de la collection 44 GS, qu’elle incarne depuis à merveille. Ce dessin particulièrement identifiable, tout en courbes et lignes droites, est la signature


la montre plus identifiable, mais aussi plus lisible. Fondatrice de ce style, la référence SBGA211 incarne une sorte d’absolu au sein de la famille Heritage, avec son cadran argenté mat aux effets martelés dits « neige ». Servie par le calibre automatique Spring Drive assurant 72 heures de réserve de marche et une précision de l’ordre de 15 secondes d’avance ou de retard par mois (9R65), la pièce associe légèreté et intemporalité en se portant sur un bracelet en titane. Pur produit de la manufacture de Shiojiri, entité appartenant à Seiko Epson, elle est fabriquée comme les autres références de la famille par le meilleur des horlogers du Japon réunis dans ce lieu appelé « le studio ». Formant une équipe d’artisans d’élite depuis 2000, ils créent ces chefs-d’œuvre horlogers toujours produits en petites quantités, même quand ils ne sont pas édités en série limitée. La montre Heritage est évidemment disponible en version automatique, avec le mouvement 9S65. Elle peut également être mue

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particulière, en somme le code graphique de la marque de luxe japonaise. On y lit, entre les lignes, combien l’esthétique nippone s’exprime par touches successives dans tous les secteurs du design. Chaque boîtier reflète et capte la lumière grâce à une technique de polissage, qui s’apparente à celle des forgerons de sabres japonais. Elle permet de jouer sur les polis pour refléter la beauté discrète d’un bijou fonctionnel que l’on porte au poignet. Trois principes fondamentaux traduisent cette esthétique dans la conception de chaque montre Grand Seiko. Le premier veut que les surfaces plates soulignent, dans la mesure du possible, les courbes. Ce qui permet de maximiser les surfaces de réflexion de la lumière contribuant ainsi à donner cette brillance et révéler les reflets. Dans cette conception, aucun détail n’est oublié. Même les index et les aiguilles sont travaillés de façon à jouer avec les rayons solaires, comme on le ferait avec un miroir. Ce traitement contribue à rendre


par le calibre automatique à haute fréquence 9S85, vibrant à 36 000 alternances par heure (SBGH277G) ou encore être équipée d’un cœur à quartz de manufacture dont la précision garantit une dérive de seulement 10 secondes par an (SBGP007G en série limitée à 2 500 exemplaires pour le monde). Dans la même ligne à quartz, les références SBGN013G (cadran noir) ou SBGN011G (cadran argenté) sont capables de donner l’heure locale et celle d’un second fuseau horaire en plus d’afficher la date en guichet. Avoir la sport attitude (collection Sport) Les attributs principaux de Grand Seiko sont parfaitement en phase avec le monde du sport. La lisibilité et la durabilité sont des qualités dont les amateurs de montres de sport exigeants ont besoin. Des montres de plongée aux chronographes en passant par celles avec fonction GMT et l’automatique au Spring Drive, la collection Sport propose une large

COLLECTION SPORT

sélection de références, conçues pour répondre à un large éventail d’activités sportives, en particulier celles qui nécessitent des fonctionnalités spécifiques, comme la plongée, celles où les vertus simples d’un chronographe robuste et précis sont nécessaires. Chez les concurrents de Grand Seiko, quantité de montres de ce type, dotées d’un nombre élevé de fonctionnalités ou d’une grande complexité dans la réalisation du cadran, n’offrent pas la lisibilité attendue. Dans la manufacture, tout a été mis en œuvre pour garantir une expérience utilisateur optimale. Ainsi, pour une lecture parfaite, les aiguilles et les index sont larges et longs et, dans la plupart des cas, équipés d’éléments comme le « Lumibrite » pour assurer la clarté des informations dans n’importe quelles conditions d’éclairage. Qu’il s’agisse d’un chronographe Spring Drive ou d’une montre GMT automatique, chaque montre de sport est avant tout l’expression des valeurs éternelles de Grand


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Seiko. Voilà pourquoi la maison profite de cette année majeure pour dévoiler son nouveau calibre automatique Spring Drive, au cœur de la montre de plongée Professional Diver’s 600M (SLGA001G, éditée à 700 exemplaires pour le monde) en titane et lunette céramique de 46,9 mm. Baptisé 9RA5, ses performances de fiabilité et de précision, déjà exceptionnelles, ont encore été améliorées. On notera encore que la série sportive Grand Seiko (SBGC221G et 223G) utilise la céramique en combinaison avec du titane : le boîtier extérieur et les maillons centraux du bracelet sont en céramique zircone, un matériau sept fois plus dur que l’acier inoxydable, de sorte que la montre est pratiquement imperméable aux rayures. Le boîtier intérieur est, quant à lui, en titane haute intensité à la fois solide et léger, de sorte que la montre est parfaite pour une utilisation sportive active. Au cœur de cette collection, les adeptes de perfection retiendront le chronographe de la gamme. Précis, il se dote d’un calibre Spring Drive 9R86 servi par des

poussoirs dotés de sécurités de mise en œuvre pour garantir un démarrage précis. Ils sont également munis d’un système de verrouillage à vis, qui empêche le chronographe d’être activé par inadvertance. Idéal, le glissement de l’aiguille des secondes de mesure du temps affiche le temps écoulé avec une précision inégalée. Un embrayage vertical et une roue à colonnes assurent le fonctionnement précis de la fonction chronographe. L’adjonction d’une aiguille GMT dotée d’une pointe rouge distinctive séduira les grands voyageurs très actifs. Cet ajout en fera un instrument horloger idéal en toute situation. Associée à la présence de céramique magnifiquement travaillée sur la forme polyédrique polie miroir, cette merveille de complexité, d’une précision inégalée à ce jour pour un calibre mécanique, est pensée pour affronter tous les terrains d’aventures. Et pour ceux qui trouveraient ce chrono un peu imposant, il y a également la montre Spring Drive GMT. Mue par le calibre 9R66 (72 heures de réserve

Ci-dessus : références SBGE201G, SBGA229G, SBGC201G. Page de gauche : SBGE255G, SBGJ239G, SBGE257G, SBGJ237G.


Vues de la boutique place Vendôme. A droite : Frédéric Bondoux, président Grand Seiko Europe.

de marche), elle offre la possibilité de changer de fuseau horaire sans altérer sa précision d’une seconde par jour. La lunette tournante dispose de marqueurs 24 heures qui, lorsqu’ils sont utilisés avec l’aiguille GMT, permettent à la montre d’indiquer trois fuseaux horaires différents en même temps, ce qui la rend parfaite pour les voyages internationaux. Le modèle existe également en version automatique classique : le modèle SBGJ239G qui sort de l’ordinaire avec son cadran vert anglais. Lisibles, étanches et robustes, ces montres de sport sont proposées en versions quartz sous la dénomination SBGN003G ou SBGN005G, ou encore en éditions pures plongeuses (sans GMT) avec un calibre automatique Spring Drive 9R65. Ces dernières sobres, efficaces et d’une redoutable précision, plairont aux amateurs en quête d’une montre tout terrain de 44,2 mm de diamètre, en titane. De quoi repousser leurs limites. Avoir un écrin sur la plus célèbre place du luxe mondial Pour célébrer l’expansion rapide de Grand Seiko en tant que marque indépendante, la direction de l’entreprise a choisi d’ouvrir, place Vendôme, sa plus grande boutique au monde. Cette ouverture va de pair avec la création d’une structure basée à Paris, dédiée à la distribution, la communication et la croissance de la maison en Europe. à sa direction, Frédéric Bondoux, un patron connu pour son

parcours sans faute à la tête d’autres signatures de renom. Avec l’inauguration le 5 juin dernier de cette boutique amirale, fer de lance d’une conquête de marchés programmés, Grand Seiko affirme sa volonté de développement. Situé au 7, place Vendôme dans le 1er arrondissement parisien, cet espace d’une rare élégance, conçu par l’architecte Kengo Guma, incarne un sens de l’épure inspiré par les arts traditionnels nippons. Ici, on pourra découvrir l’intégralité de la collection – une centaine de modèles exposés –, mais aussi d’explorer l’essence du thème de la manufacture : « La Nature du Temps ». On retrouvera donc dans ce lieu l’ensemble des gammes, ainsi que des créations réalisées spécialement pour fêter le 60e anniversaire de Grand Seiko… Sans oublier deux modèles exclusifs réservés pour l’inauguration de ce nouvel écrin parisien. Ces deux créations appartenant à la collection « Elégance » sont disponibles en platine 950 ou en or rose 18 carats. Ces garde-temps numérotés et édités en série limitée, chacun à 10 exemplaires, sont l’emblème de la boutique Grand Seiko Paris Vendôme. Et pour soutenir l’idée de l’intense créativité de la manufacture, la boutique Grand Seiko Paris Vendôme présentera en exclusivité des montres Credor et Wako, qui représentent la plus haute qualité de l’horlogerie nippone. Cette inauguration était l’occasion d’interroger Frédéric Bondoux, le nouveau patron Europe de Grand Seiko, sur les visions de la manufacture,


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mais aussi les ambitions de la marque sur le marché hexagonal et, plus largement, sur celui européen. Pour lui, la présence de Grand Seiko sur la place Vendôme était une évidence. « La manufacture est jeune, mais très bien établie dans le luxe. De fait, il est parfaitement légitime qu’elle ait sa place en ce lieu qui concentre le mieux l’idée qu’il est possible de se faire du luxe. » Le message et la dynamique d’ensemble de la société sont clairs et rejoignent cette maxime de Kintaro Hattori, le fondateur de Seiko : « Toujours être devant. » Grand Seiko est une manufacture née d’une équipe qui a voulu relever un défi : celui de créer la montre idéale. Aujourd’hui, les collections Grand Seiko incarnent, jusque dans leurs moindres détails mécaniques ou esthétiques, cette envie d’aller de l’avant sans jamais renoncer à ce qui fait la dimension d’objet d’art et de bijou de la montre. C’est à dire son caractère artisanal. Chez Grand Seiko, tout part du produit et revient au produit. La manufacture possède des pépites uniques en leur genre. On pense au Spring Drive qui est aujourd’hui le mouvement mécanique d’avant-garde le plus abouti et le plus précis du marché, réalisé de façon la plus traditionnelle qui soit. Mais la manufacture ne s’arrête pas en chemin et propose, cette année, le tout nouveau calibre automatique 9SA5 doté non pas d’un échappement traditionnel mais d’un groupe de régulation à double impulsion ultrainnovant. Avec ces garde-temps et ces mouvements uniques produits selon les standards artisanaux

les plus avancés, la dimension de bel ouvrage est entretenue avec enthousiasme au sein même des ateliers. Le principe évoqué dans la maxime « The Nature of Time », si chère à l’entreprise, se retrouve dans chaque élément des montres, afin qu’elles s’intègrent naturellement dans l’univers de leur propriétaire. En ouvrant la plus grande boutique Grand Seiko sur la place parisienne, la dimension luxe de la marque s’impose sans conteste. Ce choix est à la fois stratégique et logique. Le but est de conquérir une clientèle de consommateurs, entre 25 à 45 ans, prête à entendre un discours raisonnable fondé sur l’expérience. Pour se convaincre de l’extrême qualité des montres Grand Seiko, il suffit tout bonnement d’en prendre une en main. L’ambition à terme de la manufacture n’est pas de concurrencer les Suisses, mais de faire reconnaître la spécificité de la maison dans le secteur du luxe horloger en Europe. Au Japon et plus largement en Asie, l’idée est acquise. Elle reste encore à s’imposer en Europe. D’ici trois ans, la démarche est de tripler les points de vente en Europe, autrement dit d’ouvrir entre 80 et 100 adresses, toutes très sélectives. Le principe n’est pas d’inonder le marché de produits, mais de démontrer, par l’expérience, qu’une montre Grand Seiko est un concentré unique de passion et de technicité. Car ces deux valeurs sont l’essence même et la raison d’être de cette marque qui reste à découvrir pour nombre d’amateurs.



Avec la présentation de cette nouvelle version de la Santos-Dumont lors du salon virtuel Watches & Wonders, l’inévitable question resurgit : doit-on faire évoluer une icône ? Et peut-on y parvenir sans risque ? Réponses des designers interrogés ? Oui, une montre, aussi emblématique soit-elle, a vocation à s’adapter à son époque par le biais de subtiles évolutions. Non, cela n’est pas sans danger. Trop de changements pouvant, en effet, dénaturer l’esprit originel et déconcerter les aficionados. Redessiner, revisiter, réinterpréter une légende horlogère, quel que soit le verbe que l’on utilise, s’apparente donc à un délicat exercice d’équilibriste. La Santos, icône stylistique de Cartier La maison Cartier s’en est pourtant fait une spécialité et sait faire souffler un vent de jeunesse sur ses pièces historiques – Tank, Baignoire ou Panthère. Il y a deux ans, une nouvelle Santos était apparue, s’affirmant comme une héritière directe du modèle conçu par Louis Cartier, en 1904, pour son ami brésilien Alberto Santos-Dumont. Spécialiste du ballon dirigeable et pionnier de l’aviation, ce dernier souhaitait disposer d’un garde-temps plus pratique à manipuler en vol que les montres de poche utilisées à l’époque. Cartier avait alors imaginé celle qui est souvent considérée comme la première vraie montre-bracelet (c’est-àdire conçue en tant que telle). Le 12 novembre 1906, Santos-Dumont portait cette montre lorsqu’il parvint à faire voler son biplan pendant 21 secondes, sur une distance de 220 mètres, à 40 km/h. Le premier record du monde de l’histoire de l’aviation… En 2020, la saga se poursuit comme l’explique Arnaud Carrez, directeur Marketing et Communication de Cartier International : « Cette année, nous continuons d’écrire l’histoire de la Santos, icône stylistique de la maison et de la création horlogère en général. En 2018, nous l’avions relancée et avions présenté la version Santos-Dumont l’année suivante. Cette année, nous proposons une Santos-Dumont XL, plus grande que l’actuelle, mais toujours aussi élégante et très complémentaire. Avec son mouvement mécanique à remontage manuel, elle exprime une autre facette de Santos, dans un propos plus fidèle au modèle d’origine créé en 1904. »

SI CETTE NOUVELLE SANTOSDUMONT RESTE TRÈS PROCHE DU DESSIN ORIGINEL DE 1904, ELLE CHANGE POURTANT TOTALEMENT DE LOOK EN AGRANDISSANT SES DIMENSIONS. PAR HERVÉ GALLET

Avec ses lignes tendues et son boîtier profilé, la Santos-Dumont XL conserve le design de cette collection horlogère iconique. En revanche, son changement de dimensions lui confère une nouvelle présence au poignet.

SANTOS-DUMONT XL : BOÎTIER EN OR ROSE 18 CARATS, DIMENSIONS 46,6 X 33,9 MM, ÉPAISSEUR 7,5 MM – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL CALIBRE 430 MC, FRÉQUENCE 21 600 ALT/H, 18 RUBIS, RÉSERVE DE MARCHE DE 38 HEURES –CADRAN SATINÉ SOLEIL, CHIFFRES ROMAINS, AIGUILLES BLEUIES DE FORME GLAIVE – COURONNE PERLÉE SERTIE D’UN SAPHIR CABOCHON – GRAVURE SD SUR LE FOND DU BOÎTIER – BRACELET EN ALLIGATOR GRIS.

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CARTIER : LA LÉGENDAIRE SANTOS-DUMONT FORMAT XL___________________________



Il y a an, on avait découvert la nouvelle voie empruntée par la collection Santos-Dumont, une différenciation matérialisée par un boîtier gagnant en finesse et abritant un mouvement à quartz. Deux tailles permettaient de séduire aussi bien les hommes et les femmes. Cette volonté d’émancipation par rapport à la Santos historique se prolonge aujourd’hui avec le lancement d’un deuxième opus nommé « Santos-Dumont XL ». Une montre à forte présence au poignet, proposée sous trois visages différents : tout or, tout acier ou dans un mariage acier et or rose. Un seul regard suffit pour constater que le dessin iconique est toujours au rendez-vous, avec la lunette carrée percée de huit vis, le cadran épuré rythmé par des chiffres romains, les aiguilles bleuies et la couronne perlée ornée d’un saphir ou d’un spinelle, selon la version. Classique mais punchy Au-delà du format revu à la hausse, que l’on pourra juger plus sportif, plus dynamique, plus spectaculaire, le principal atout de cette nouvelle pièce réside donc dans son mouvement mécanique à remontage manuel. Les fonctions heures et minutes sont assurées par le calibre manufacture 430 MC, battant à la fréquence de 21 600 alternances par heure, avec une réserve de marche de 38 heures. Son épaisseur réduite (2,15 mm seulement) lui permet de s’intégrer dans le fin boîtier de la montre (7,5 mm). Soit un garde-temps mécanique de facture classique, agréable à porter au poignet malgré ses dimensions importantes et offrant un côté punchy à une pièce que l’on aurait pu croire immuable. « D’elle, on croyait tout connaître », confirme-t-on chez Cartier, où l’on explique la capacité d’évolution de cette collection : « La puissance de sa conception originale révèle une infinité de possibles. Et sa forme intemporelle ne cesse d’inspirer de nouvelles interprétations. » Quelques mots qui laissent clairement entendre que le parcours des montres dédiées à Alberto Santos-Dumont, entamé il y a 116 ans, va se poursuivre encore longtemps…

La Santos-Dumont XL est également proposée en version tout acier, associée à un bracelet en alligator bleu.

SANTOS-DUMONT XL : BOÎTIER EN ACIER, DIMENSIONS 46,6 X 33,9 MM, ÉPAISSEUR 7,5 MM – LUNETTE EN OR ROSE 18 CARATS – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL CALIBRE 430 MC, RÉSERVE DE MARCHE DE 38 HEURES – CADRAN SATINÉ SOLEIL, CHIFFRES ROMAINS, AIGUILLES BLEUIES DE FORME GLAIVE – COURONNE PERLÉE SERTIE D’UN SPINELLE DE SYNTHÈSE BLEU CABOCHON – GRAVURE SD SUR LE FOND DU BOÎTIER – BRACELET EN ALLIGATOR NOIR.

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SANTOS-DUMONT XL : PERPÉTUER LE STYLE ET LES CODES DE LA COLLECTION_________



Le message est aussi limpide côté cadran que côté fond : si la représentation des deux hémisphères terrestres traduit bien la vocation de cette montre tournée vers le voyage, la gravure figurant au dos est tout aussi explicite : Spirit of Mountain Exploration. Davide Cerrato, directeur de la Division montres de Montblanc, n’hésite d’ailleurs pas à parler d’une « tool watch pour l’outdoor ». Ce qualificatif trouve sa justification dans la complication heures universelles et double fuseau horaire, mais aussi dans la robustesse et la légèreté de son boîtier. Sans oublier les atouts du titane en matière de faible conductivité thermique et de résistance aux champs magnétiques. Si les deux demi-globes rotatifs sur le cadran, correspondant aux hémisphères Nord et Sud, assurent désormais une véritable signature visuelle pour la collection Geosphere, l’accent a été mis pour ce millésime 2020 sur une esthétique « glacier ». Les designers ont, en effet, cherché à évoquer les montagnes enneigées en déclinant différentes tonalités de bleu et de blanc givré. Le roi du décathlon mondial, Kevin Mayer, pour incarner la Geosphere Qu’il s’agisse de la lunette ou du bracelet Sfumato, dont l’effet dégradé fait écho à celui du cadran, le bleu est omniprésent sur ce modèle. Tout du moins lorsqu’il fait jour. Car dans l’obscurité, le cadran émet une lueur particulière, due à la présence de matière luminescente sur les aiguilles, les index, les points cardinaux, l’indicateur jour/nuit et les globes rotatifs. « Cette Geosphere sera ainsi identifiable en un seul coup d’œil, même dans la nuit la plus noire », assure Davide Cerrato. Et ce dernier de préciser que ses équipes ont conçu un nouveau bracelet en métal de style années 50, associant le titane et l’acier. Au-delà de ses performances et de son esthétique, cette pièce, disponible dès à présent en boutique, pourra aussi compter sur un « dieu du stade » pour faire parler d’elle, à savoir le roi du décathlon mondial, le Français Kevin Mayer. Un sport figurant parmi les plus exigeants puisqu’il implique de maîtriser dix disciplines différentes, allant du sprint au saut en hauteur, en passant par le javelot ou le demi-fond. Pourquoi ce partenariat avec Montblanc ? « Le souci du détail fait que je me retrouve parfaitement dans les valeurs de cette maison. En effet, la recherche de la perfection est ce pourquoi je me lève et vais à l’entraînement tous les matins… », commente Kevin Mayer.

DÉDIÉE À L’ÉVASION, LA GEOSPHERE SE PARE, CETTE ANNÉE, DE BLEU, UNE COULEUR ASSOCIÉE AU GRIS DU BOÎTIER EN TITANE. UNE MONTRE « HEURES UNIVERSELLES » CHOISIE PAR UN CHAMPION AU SOMMET DE SON SPORT : KEVIN MAYER. PAR HERVÉ GALLET

Montblanc compte un nouvel ami de la marque, le champion français Kevin Mayer, star mondiale du décathlon.

GEOSPHERE : BOÎTIER EN TITANE GRADE 5, FINITION POLIE SATINÉE, DIAMÈTRE 42 MM, HAUTEUR 12,8 MM – LUNETTE TOURNANTE BIDIRECTIONNELLE EN ACIER AVEC INSERT EN CÉRAMIQUE BLEUE – MOUVEMENT AUTOMATIQUE CALIBRE MANUFACTURE MB 29.25, RÉSERVE DE MARCHE DE 42 HEURES – COMPLICATION HEURES UNIVERSELLES – SECOND FUSEAU HORAIRE À 9 H – GLOBES ROTATIFS REPRÉSENTANT LES HÉMISPHÈRES NORD (À 12 H) ET SUD (À 6 H), AVEC GRADUATION 24 HEURES ET INDICATEUR JOUR/NUIT – CADRAN BLEU – ÉTANCHE À 100 M – BRACELET EN VEAU SFUMATO BLEU, BOUCLE TRIPLE DÉPLOYANTE EN TITANE.

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MONTBLANC, GEOSPHERE : ESPRIT GLACIER___



Un seul regard suffit pour comprendre que la nouvelle Montblanc 1858 Split Second Chronograph Limited 100 pièce s’inscrit dans l’univers de la haute horlogerie. La graduation centrale en colimaçon, l’échelle télémétrique sur le pourtour du cadran, les deux fines aiguilles chronographe signant la complication rattrapante, le poussoir intégré dans la couronne, mais aussi le logo à l’ancienne : tout dans cette montre la relie aux racines historiques de Montblanc et au riche passé de la manufacture Minerva. « Nous réinterprétons le chronographe monopoussoir de 44 mm des années 1930. Une montre qui se distingue par l’originalité de son cadran, avec une échelle tachymétrique colimaçonnée au centre et une échelle télémétrique sur le rehaut interne », confirme-t-on au sein de la maison. Celle-ci rappelle d’ailleurs que ce type d’indication constituait un élément caractéristique des chronographes Minerva d’autrefois. Cadran en or recouvert d’émail grand feu bleu Autre référence au passé, le calibre manufacture MB M16.31 à remontage manuel animant cette pièce se positionne comme une version évoluée du calibre MBM16.29, lui-même inspiré du calibre originel Minerva 17.29. Un mécanisme qui fut mis au point au cours des années trente et utilisé aussi bien dans des montres de poche que dans des montres-bracelets. Le calibre MB M16.31 d’aujourd’hui, bénéficiant d’un niveau de finition poussé à l’extrême, est équipé de l’emblématique pont de chronographe en V breveté en 1912, de deux roues à colonnes et d’un embrayage horizontal – les puristes apprécieront… Mais l’un des atouts majeurs n’est pas à l’intérieur du boîtier en titane de 44 mm de diamètre : il s’affiche au grand jour puisqu’il s’agit du cadran en or recouvert d’émail grand feu, arborant un dégradé bleu du plus bel effet. Une couleur assortie au bracelet en alligator Sfumato fabriqué à Florence. Ainsi paré de bleu dans la collection capsule Montblanc 1858, ce chronographe à rattrapante monopoussoir restera un modèle très exclusif – il ne sera réalisé qu’en série limitée de 100 exemplaires.

Les couleurs – bleu et blanc – sur le cadran de la Montblanc 1858 Split Second Chronograph Limited Edition 100 évoquent les paysages alpins où évolue Kevin Mayer.

SPLIT SECOND CHRONOGRAPH LIMITED EDITION 100 : BOÎTIER EN TITANE GRADE 5 SATINÉ, 44 MM DE DIAMÈTRE, 14,55 MM DE HAUTEUR – MOUVEMENT CHRONOGRAPHE MONOPOUSSOIR À RATTRAPANTE, CALIBRE MANUFACTURE MB M16.31 À REMONTAGE MANUEL, RÉSERVE DE MARCHE DE 50 HEURES – FONCTIONS TACHYMÈTRE ET TÉLÉMÈTRE – CADRAN EN OR MASSIF RECOUVERT D’ÉMAIL GRAND FEU BLEU DÉGRADÉ – VERRE SAPHIR BOMBÉ TRAITÉ ANTIREFLET – FOND TRANSPARENT – ÉTANCHE À 30 M – BRACELET EN ALLIGATOR SFUMATO BLEU, BOUCLE ARDILLON EN TITANE.

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MONTBLANC , CHRONOGRAPHE À RATTRAPANTE : HYMNE À L’HORLOGERIE DES ANNÉES 30____



POUR RESTER EN PHASE AVEC LE MONDE DE L’HORLOGERIE QUI S’INTERNATIONALISE, LA MANUFACTURE SAXONNE A. LANGE & SÖHNE PROPOSE ODYSSEUS, UNE PIÈCE DANS L’ESPRIT DU MOMENT. PAR VINCENT DAVEAU

Présentée le 24 octobre 2019, soit vingt-cinq ans après le lancement de la première collection de la nouvelle ère par Walter Lange et Günter Blümlein, l’Odysseus entend occuper un nouveau secteur en pleine progression, tous marchés confondus. Appartenant à la famille des garde-temps dits « sport chic », elle s’adresse aux amateurs qui souhaitent porter des instruments de mesure du temps de qualité dans des conditions qui justifieraient habituellement qu’ils s’en séparent. Cadran à trois niveaux Le cahier des charges était très dense : il imposait notamment que soit intégré, dans un boîtier à la fois fin et à l’allure sportive, un calibre mécanique à remontage automatique, offrant au cadran la lecture de l’heure, des informations calendaires (jour et date) dans les habituels grands guichets, signature graphique de la marque allemande. Le deuxième modèle de cette nouvelle ligne associe un boîtier en or gris de 40,5 mm de diamètre à un cadran à trois niveaux (tour d’heure, centre et compteur de secondes) . Ce traitement donne une vraie dynamique à ce cadran d’un gris soutenu, dans lequel sont ouverts deux grands guichets. Celui de gauche affiche en grand le jour de la semaine ; celui de droite, la classique grande date à deux chiffres indépendants (2,4 mm de hauteur). Facile à lire, ce mode d’affichage devrait satisfaire ceux, tels les séniors, dont la vue n’est plus aussi parfaite. Servie par un calibre mécanique à remontage automatique d’exception conçu, développé et produit à l’interne (L155.1 Datomatic), la pièce donnée pour assurer 50 heures de réserve de marche se porte sur cuir ou sur un moderne et robuste bracelet en caoutchouc.

ODYSSEUS : BOÎTIER EN OR GRIS, 40,5 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE MANUFACTURE, MASSE OSCILLANTE CENTRALE AVEC SERGE EN PLATINE, 4 HZ (28 800 ALT/H), 50 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – AFFICHAGE DE L’HEURE AVEC PETITE SECONDE ET, DANS DEUX GRANDS GUICHETS, LE JOUR ET LA DATE – CALIBRE VISIBLE PAR LE FOND TRANSPARENT – DISPONIBLE SUR BRACELET EN CUIR OU SUR LIEN EN CAOUTCHOUC AVEC AÉRATIONS SUR LA FACE INFÉRIEURE POUR UN GRAND CONFORT DE PORTER.

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A.LANGE & SÖHNE : VOYAGE DANS LE TEMPS_



Le tourbillon et la fonction chronographe commandée par monopoussoir, deux complications horlogères historiques de la manufacture Vacheron Constantin. Lesquelles sont ici réunies dans un boîtier classique en or rose. Toute la complexité mécanique et les codes esthétiques de la collection Traditionnelle s’expriment à travers l’élégance de son cadran opalin argenté : index en or rose appliqués sur la minuterie « chemin de fer », échelle tachymétrique sur laquelle courent les aiguilles « dauphine » des heures et minutes, seconde centrale du chronographe. Alors que le tourbillon figure en général à 6 h, cette nouvelle « Traditionnelle Tourbillon Chronographe » lui offre une place d’honneur à 12 h. Une configuration inédite qui a nécessité une large ouverture sur la platine supérieure, afin de laisser le plus d’espace possible à la cage dudit tourbillon. Celle-ci, au lieu d’être entraînée par le pignon de la roue des secondes, est donc mise en mouvement par une roue intermédiaire.

HOMMAGE À LA HAUTE HORLOGERIE, LE CHRONOGRAPHE MONOPOUSSOIR DE LA COLLECTION « TRADITIONNELLE » DÉMONTRE AUSSI LA MAÎTRISE TECHNIQUE DE VACHERON CONSTANTIN DANS L’UNIVERS DES GRANDES COMPLICATIONS. PLACE D’HONNEUR AU TOURBILLON ET À SON CADRAN. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

Des finitions de haute horlogerie La marche des secondes est matérialisée par la tête de vis bronze noir, en forme de croix de Malte, du tourbillon, tandis que l’indication de réserve de marche à 6 h et le compteur chronographe de 45 minutes à 3 h complètent l’affichage. À noter, ledit compteur est doté d’un affichage traînant, qui fournit une indication de temps plus précise en limitant l’infime perte d’amplitude constatée lors de son activation. Par ailleurs, grâce à un nouveau système d’embrayage latéral à friction, la trotteuse s’affranchit du léger saut de démarrage pouvant survenir lors de son déclenchement. Le calibre 3200 animant la pièce date de 2015, il avait été créé pour le 260e anniversaire de la manufacture. Ses finitions relèvent, bien entendu, de la haute horlogerie, avec anglage, perlage, côtes de Genève et barrette de fixation du tourbillon entièrement réalisée à la main. À l’instar de la cage de tourbillon, sur l’engrenage du chronographe et la roue à colonnes, la croix de Malte se retrouve au cœur du mouvement, signant une pièce exceptionnelle de Vacheron Constantin.

« TRADITIONNELLE » TOURBILLON CHRONOGRAPHE : BOÎTIER EN OR ROSE, 42,5 MM – FOND ET GLACE SAPHIR – ÉTANCHE À 30 MÈTRES – MOUVEMENT CHRONOGRAPHE MONOPOUSSOIR MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL, VACHERON CONSTANTIN CAL. 3200, CERTIFIÉ DU POINÇON DE GENÈVE – AFFICHAGE DES HEURES ET MINUTES, PETITE SECONDE SUR LA CAGE DE TOURBILLON À 12 H, COMPTEUR 45 MINUTES À 3 H, RÉSERVE DE MARCHE DE 65 HEURES À 6 H, ÉCHELLE TACHYMÉTRIQUE – BRACELET EN ALLIGATOR BRUN, BOUCLE DÉPLOYANTE DEMI-CROIX DE MALTE EN OR.

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VACHERON CONSTANTIN : SOUS LE SIGNE DE LA CROIX DE MALTE____________________



La préservation des ressources naturelles et le recyclage est au cœur des préoccupations d’Officine Panerai. Le développement de l’acier haute technologie EcoPangaea™ va dans ce sens, puisqu’il est entièrement composé de métal recyclé issu de l’arbre d’hélice du Pangaea, le voilier de 35 mètres de Mike Horn. Ce matériau a été purifié, perfectionné et modelé pour devenir le boîtier de la montre Submersible, première de la collection à être équipée d’un tourbillon. Conçue en collaboration avec ce grand explorateur et aventurier de l’extrême – qui plus est ambassadeur de la manufacture –, la Submersible EcoPangaea Tourbillon GMT, éditée en seulement cinq exemplaires, se veut donc un symbole du respect environnemental.

GRIS ACIER SATINÉ, TOUCHES BLEU GLACIER, INDEX BLANC NEIGE, C’EST LA NOUVELLE PANERAI SUBMERSIBLE ECOPANGAEA GMT « MIKE HORN », TROIS BARILLETS ET UN TOURBILLON. UNE PIÈCE PUISSANTE TAILLÉE POUR L’AVENTURE, DOTÉE EN PLUS D’UNE ESTHÉTIQUE EXTRAVERTIE. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

Bleu arctique Mais c’est aussi un chef-d’œuvre de haute horlogerie et d’innovation. Elle est dotée du calibre P.2005/T, entièrement conçu et développé au sein de la manufacture Panerai de Neuchâtel. Son mouvement est en titane squeletté. Sur une base en grille finement sablée, les ponts réduits à leur plus simple expression enserrent les rouages. Les détails fonctionnels, comme les deux sous-compteurs et le secteur de réserve de marche, sont traités en bleu « arctique », de même que les aiguilles des heures minutes et GMT. Bien visible à 10 h, entraîné par trois barillets alimentant une réserve de marche de 6 jours, le tourbillon effectue sa rotation de 30 secondes sur un axe perpendiculaire. Le boîtier de 50 mm abrite un anneau de fer qui protège le mouvement de l’influence négative des champs magnétiques. Cette pièce se distingue également par sa lunette tournante gravée de chiffres et d’un triangle repère poli revêtu de Super-LumiNova™, tout comme les index sur le rehaut intérieur du boîtier. Glace et fond saphir portent respectivement la signature Panerai et l’effigie du Pangaea. Étanche à 300 mètres, elle est fournie avec un bracelet en caoutchouc noir et un second bracelet noir fabriqué en matériaux recyclés.

SUBMERSIBLE ECOPANGAEA TOURBILLON GMT « ÉDITION MIKE HORN » : BOÎTIER DE 50 MM, COURONNE, LEVIER ET PONT PROTÈGE-COURONNE SAFETY LOCK EN ACIER ECOPANGAEA™ – LUNETTE TOURNANTE UNIDIRECTIONNELLE – VERRE ET FOND VISSÉ SAPHIR – ÉTANCHE À 300 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL, CAL. P.2005/T, BALANCIER GLUCYDUR, RÉSERVE DE MARCHE DE 6 JOURS – AFFICHAGE GMT, HEURES ET MINUTES, PETITE SECONDE À 9 H, INDICATEUR DE RÉSERVE DE MARCHE À 7 H ET JOUR/NUIT À 3 H, TOURBILLON À 10 H – BRACELET EN CAOUTCHOUC, BOUCLE ARDILLON EN ACIER.

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OFFICINE PANERAI : LA MONTRE DE L’EXTRÊME_______________



La manufacture la plus disruptive du groupe Richemont offre, avec l’Excalibur Diabolus in Machina, une nouvelle vision de la mécanique, une approche où fusionnent tradition et modernité. On dit que le diable se cache dans les détails. Et comme l’irrévérence créative est une tentation à laquelle Roger Dubuis ne saurait résister, cette réalisation de 45 mm de diamètre, produite en CarTech Micro-Melt BioDur CCMTM®, pousse la sophistication dans ses ultimes retranchements. On sait la maison prompte à transgresser ses propres codes pour faire parler d’elle. Ici, elle laisse sa fameuse étoile littéralement imploser pour créer un design fantastique harmonisant les contraires, entre rigueur géométrique et chaos. Cette étoile déstructurée sur plusieurs plans dévoile une architecture complexe, qui renferme un mécanisme rare : celui de répétition minutes. L’idée n’était pas de révolutionner son mode de fonctionnement, mais de la traiter graphiquement de façon malicieuse et futuriste. Comme les versions plus classiques, son poussoir active une sonnerie aux sonorités graves pour les heures, aiguës pour les minutes, et de deux tons pour les quarts d’heure.

AU SEIN DE LA HAUTE HORLOGERIE, LA MANUFACTURE ROGER DUBUIS AFFIRME SA SINGULARITÉ EN MARIANT TRADITION ET AVANT-GARDISME. DÉMONSTRATION AVEC LA NOUVELLE EXCALIBUR DIABOLUS IN MACHINA. PAR VINCENT DAVEAU

Mécanisme appelé « tout ou rien » Cette pièce se distingue aussi dans le traitement, amusant des autres fonctions. Placé à 11 h, un disque ingénieusement fondu dans un chiffre romain affiche les mots « hours », « quarters » et « minutes » et se met à tourner une fois la répétition minutes activée, illustrant visuellement les intervalles de temps qui sont en train de sonner. Un deuxième affichage, placé entre 3 h et 4 h, indique instantanément si la montre est en position « remontage manuel » ou « réglage de l’heure ». Cette sécurité visuelle, en l’absence d’un mécanisme de débrayage interdisant la mise à l’heure pendant la sonnerie, est d’autant plus importante qu’un réglage alors que joue la répétition minutes provoquerait la casse des composants les plus fragiles. En outre, le bouton poussoir dédié à la sonnerie est agrémenté d’un mécanisme appelé « tout ou rien ». Cette sécurité garantit que le système n’entre en action que s’il est suffisamment réarmé, assurant du même coup que l’heure est complètement jouée. Cette complication majeure est mue par le calibre RD0107 à remontage automatique, régulé par le tourbillon volant Roger Dubuis. Un tourbillon qui fonde en partie l’identité de la marque depuis ses débuts et dont l’assemblage et la pose nécessitent une grande expertise.

EXCALIBUR DIABOLUS IN MACHINA, PIÈCE UNIQUE : BOÎTIER RÉALISÉ EN CARTECH MICRO-MELT BIODUR CCMTM®, 45 MM DE DIAMÈTRE – GLACE ET FOND SAPHIR – CALIBRE RD0107 À REMONTAGE AUTOMATIQUE, AVEC TOURBILLON VOLANT VISIBLE PAR LE CADRAN EN ÉTOILE À PLUSIEURS NIVEAUX, 60 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDES SUR TOURBILLON ET RÉPÉTITION MINUTES AVEC TOUT OU RIEN – INDICATION DE LA POSITION DE LA TIRETTE DE COURONNE DE REMONTOIR.

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ROGER DUBUIS : DIABOLUS IN MACHINA_____



QUAND LA MANUFACTURE AUDEMARS PIGUET REVISITE LES CODES ESTHÉTIQUES DE L’UN DE SES PLUS RARES CHRONOGRAPHES. DÉCOUVERTE. PAR VINCENT DAVEAU

Impossible d’augmenter le stock de pièces anciennes et rares, cela va de soi. Aussi, pour satisfaire une clientèle toujours grandissante, Audemars Piguet a-t-elle fait un choix radical : réinterpréter un chronographe qui fut produit à seulement 307 exemplaires entre 1930 et 1950. Au même titre que certains instruments, souvent militaires, comme les Breguet Type 20, les Auricoste Type 20 ou les Dodane, cette référence fait partie des raretés que s’arrachent les fanatiques des petites séries. Cette remasterisation devrait donc les ravir et rendre hommage, du même coup, à la créativité de la manufacture en ces temps de conflits mondiaux. Pour donner de la hauteur à l’événement, l’entreprise a décidé d’éditer ce chronographe à 500 exemplaires. Mesure des temps de 45 minutes Très librement inspiré de celui de 1943, cet instrument au diamètre élargi de 40 mm arbore une carrure en acier, une lunette, des poussoirs olivés et une couronne en or rose. Conforme aux réalisations de l’époque, le cadran brossé satiné doré présente un traitement ultrasobre, avec index et chiffres simplement décalqués. Les compteurs décaissés augmentent la lisibilité. Les experts remarqueront que le compteur de minutes écoulées, placé à 9 h, comporte une indication 4/5 du compteur 30 minutes, qui permet de mesurer des temps de 45 minutes. Pour la petite histoire, c’est Jacques-Louis Audemars (1910-2003) qui est à l’origine de cette information. Fanatique de football, il voulait savoir, comme l’arbitre du match, quand devait être sifflée la mi-temps. La ressemblance avec l’instrument d’origine s’arrête là, car le calibre embarqué, visible partiellement par le fond, est un mécanisme contemporain se remontant automatiquement grâce aux mouvements du porteur. Ce qui change un peu les choses et offrira à ceux qui porteront cette pièce au quotidien, une facilité d’emploi appréciable.

(RE)MASTER01 CHRONOGRAPH : BOÎTIER AVEC CARRURE ET FOND TRANSPARENT EN ACIER, 40 MM DE DIAMÈTRE – LUNETTE, POUSSOIRS ET COURONNE EN OR ROSE, ANSES EN ACIER GOUTTE D’EAU – CADRAN SOLEILLÉ DORÉ AVEC 3 COMPTEURS – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE MANUFACTURE RÉF. 4409 DE 14 LIGNES (32 MM) – FONCTION DE RETOUR EN VOL (FLYBACK) – RÉSERVE DE MARCHE DE 70 HEURES – ÉTANCHE À 20 MÈTRES – BRACELET EN VEAU.

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AUDEMARS PIGUET : REVISITER LE PASSÉ___



INSPIRÉE DE LA COMPÉTITION AUTOMOBILE, LA VANGUARD™ RACING SKELETON JOUE LA CARTE DE L’ÉLÉGANCE MÉCANIQUE. À VOS MARQUES… PAR VINCENT DAVEAU

Une montre mécanique est un concentré de technologies, même si les principes de la tradition horlogère restent bien vivants dans les ateliers de Genthod, commune où est implantée la manufacture Franck Muller. Les instruments horlogers actuels sont élaborés à l’aide des mêmes programmes informatiques que ceux employés pour dessiner une Formule 1 ou des parties de moteur. Les mêmes machines-outils servent à usiner les composants micrométriques. Logique donc de voir quelques similitudes entre un bijou horloger et un bolide destiné à la route ou à un circuit de vitesse. Esthétique puissante et efficace Conçue pour dégager ce qu’il faut de cette sportivité positive, la carrure tonneau de la collection Vanguard™ Racing Skeleton est disponible en or rose 18 carats, en acier, en titane, et même en carbone. Elle enferme un calibre mécanique à remontage automatique partiellement ajouré ; certains de ses composants sont visibles à travers le fond transparent et le cadran en verre saphir fumé. Ce dernier est souligné par un rehaut, dont l’inspiration « racing » ne fait aucun doute. Efficace et dynamique, cette référence arbore de grands chiffres luminescents en relief, qui lui donnent une esthétique puissante – une montre de « winners » comme l’a souhaitée la direction du bureau design. Et la dimension compétition ne s’arrête pas là : le caoutchouc et le cuir retenus pour le bracelet rappellent l’intérieur des berlines de sport, tandis que le chemin de fer pour les secondes, visible au cadran, est directement inspiré des compteurs de vitesse. En effet, le calage du 0 de la minute ne se trouve plus à 12 h, mais est placée à 6 h comme la vitesse sur un compteur tachymétrique. Un détail peut-être, mais qui garantit à cette création une puissance d’évocation comme peu de modèles en ont. Toute la force de Franck Muller…

VANGUARD™ RACING SKELETON : BOÎTIER EN OR ROSE 18 CARATS, ÉGALEMENT DISPONIBLE EN ACIER, TITANE OU CARBONE, 44 X 53,7 MM – ÉTANCHE À 30 MÈTRES – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE VISIBLE PAR LE FOND ET PAR UNE PARTIE DU CADRAN RÉALISÉE EN SAPHIR FUMÉ – BRACELET EN CAOUTCHOUC REHAUSSÉ DE DAIM.

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FRANCK MULLER : À FOND LA FORME_______



DANS LES ANNÉES 1970, HAMILTON PARTICIPAIT À UNE RÉVOLUTION HORLOGÈRE. FLASH-BACK AVEC UNE NOUVEAUTÉ LARGEMENT INSPIRÉE DE SA PULSAR P2, RÉFÉRENCE QUI CHAMBOULA ALORS LE MARCHÉ DU TEMPS. PAR VINCENT DAVEAU

Le 6 mai 1970, la marque de Lancaster présentait, au restaurant du Four Seasons de New York, la première montre à quartz digitale à affichage par diode. S’inscrivant dans une mythologie futuriste, elle portait le nom de Pulsar, emprunté aux célèbres étoiles à neutrons dont les pulsations émettent des rayons lumineux à fréquence ultraprécise. Hamilton avait déjà réalisé des modèles futuristes pour les astronautes de 2001 L’Odyssée de l’espace, le film de Stanley Kubrick, mais il s’agissait alors d’accessoires de cinéma non fonctionnels. Contrairement à cette pièce sophistiquée qui donnait l’heure en pressant sur le poussoir situé sur le flanc de carrure droit. Le réglage de l’heure se faisait de façon originale, à l’aide d’un barreau magnétique contenu dans le bracelet. Mouvement hybride Aujourd’hui très rares, ces créations sorties finalement en 1973 initient une nouvelle façon de lire l’heure et posent les jalons d’une révolution qui mettra à mal – au moins un temps – l’horlogerie mécanique. Mais tout est éternel recommencement : Hamilton, bien réimplantée depuis trente ans sur tous les marchés du monde, ne pouvait manquer d’offrir aux collectionneurs une nouveauté très largement inspirée de sa fameuse Pulsar P2, référence qui chamboula le marché du temps. Cette nouvelle génération de garde-temps électroniques vintage a été conçue dans un format identique à l’original, décliné en acier ou en acier traité PVD or jaune (édition limitée à 1 970 exemplaires). Pour l’occasion, l’Hamilton PSR n’est pas dotée d’un affichage à diode comme dans le passé, mais d’un mouvement hybride associant un écran à cristaux liquides LCD (Liquid Crystal Display) réflecteur et un écran Oled rouge lumineux selon le style d’affichage classique avec heures et minutes. Contrairement à l’original qui était très gourmand en électricité (d’où l’affichage à la demande), cette pièce est économe – tendance de l’époque oblige…

PSR INSPIRÉE DU MODÈLE PULSAR P2, SÉRIE LIMITÉE À 1 970 EXEMPLAIRES EN ACIER TRAITÉ PVD OR JAUNE : BOÎTIER EN ACIER OU EN ACIER TRAITÉ PVD OR JAUNE, 40,8 X 34,7 MM DE CÔTÉ – CALIBRE À QUARTZ ASSOCIANT TECHNOLOGIE À QUARTZ LCD ET ÉCRAN OLED – AFFICHAGE DES HEURES ET DES MINUTES – BRACELET EN ACIER.

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HAMILTON PSR : ET LA LUMIÈRE FUT_______



Un cadran vert clair dégradé sous une glace saphir légèrement bombé, un chaud cerclage bronze de la lunette crantée, une discrète patine de Luminova sur les aiguilles et un bracelet denim à la texture puissante. Telles sont les caractéristique de l’édition spéciale « Momotaro » de la nouvelle Sixty-Five Divers de chez Oris. La marque Momotaro – « le bon génie né d’une pêche » – fait référence à une figure héroïque du folklore japonais, très étroitement associée à la province de Okayama dont l’aéroport porte le nom. C’est aussi le nom d’une fabrique artisanale devenue, au fil des ans, une légende dans l’univers du jean. Fière de partager avec Oris les mêmes valeurs de qualité irréprochable, elle s’est ainsi associée avec la maison helvétique centenaire de Hölstein pour créer une édition spéciale de la Divers Sixty-Five.

LA TRADITION HORLOGÈRE SUISSE RENCONTRE LE HAUT ARTISANAT DES JEANS MOMOTARO, DANS UN DISCRET ESPRIT VINTAGE. ZOOM SUR DIVERS SIXTY-FIVE « MOMOTARO », UNE ÉDITION LIMITÉE À L’ÉLÉGANCE TOUTE JAPONAISE. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

Le denim en horlogerie Le slogan de la marque de Kojima, « Made by hand. Without compromise », trouve ici un champ parfait pour s’exprimer. Ainsi, la discrète Divers Sixty-Five ne se contente pas de s’habiller d’un bracelet en denim siglé des deux bandes blanches inégales, signature emblématique de la manufacture japonaise. Elle s’offre également un cadran vert dégradé « battle dress » des plus vintage. La boîte en acier est dotée d’une lunette crantée soulignée de bronze, clin d’œil aux boutons rivetés des jeans. Côté mécanique, Oris est resté fidèle à sa ligne Divers Sixty-Five, avec un mouvement à remontage automatique calibre Oris 733 sur ébauche Sellita SW 200-1, elle-même une évolution du célèbre ETA 2824-2. En outre, il est doté d’un système de réglage fin, d’une réserve de marche de 38 heures et bien sûr du dispositif d’arrêt de la seconde centrale pour la mise à l’heure. Pour souligner encore le côté vintage, la Momotaro est dépourvue de date, tandis que le Super-LumiNova® utilisé pour les aiguilles et les index arbore une nuance vieux radium patiné, en harmonie avec la teinte du cadran. La boîte en acier de 40 mm dispose d’un fond et d’une couronne vissés qui lui assurent une étanchéité à 100 mètres. Le revers de la boîte porte également la gravure Oris x Momotaro, distinguant cette édition limitée, livrée dans une pochette de voyage conçue, bien sûr, en denim indigo.

DIVERS SIXTY-FIVE « MOMOTARO » : BOÎTIER EN ACIER, 40 MM – LUNETTE TOURNANTE UNIDIRECTIONNELLE À POURTOUR BRONZE – VERRE SAPHIR DOUBLE BOMBÉ, TRAITÉ ANTIREFLET – COURONNE VISSÉE – ÉTANCHE À 100 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, ORIS 733 SUR ÉBAUCHE SELLITA SW 200-1, LUI-MÊME ÉVOLUTION DU CÉLÈBRE ETA 2824-2, SYSTÈME DE RÉGLAGE FIN, RÉSERVE DE MARCHE DE 38 HEURES – AFFICHAGE DES HEURES, MINUTES ET SECONDES AU CENTRE ET STOP-SECONDE – BRACELET EN DENIM MOMOTARO INDIGO À « BATTLE STRIPES » BLANCHES ET BOUCLE EN ACIER.

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ORIS : L’ESPRIT VINTAGE HABILLÉ À LA JAPONAISE______________________



Pour voyageurs ou hommes d’affaires ? Les deux. Dans la continuité de sa grande sœur, la Clubmaster GMT Traveler lancée en juin 2019, Briston présente son dernier garde-temps dédié à l’univers du voyage, la Clubmaster Worldtime Traveler. Edité à 500 exemplaires, ce dernier est présenté comme un savant mélange de modernité et de classicisme horloger. La boîte se distingue par deux couronnes sur le côté droit – clin d’œil à la première Clubmaster Diver lancée en 2017. D’ailleurs, le design du boîtier de 42 mm s’inscrit dans la lignée des modèles. Bref, un classique stylé, parfait pour les hommes d’affaires soucieux de leur poignet. L’heure simultanée dans 24 fuseaux horaires Mais l’aventurier peut être, lui aussi, coquet, même si ses attentes sont davantage axées sur la résistance et l’aspect pratique. Et sur ce point, la Clubmaster Worldtime Traveler n’est pas en reste. Elle a été conçue pour résister à une pression d’eau jusqu’à 10 bars. La forme carrée-cambrée de sa boîte, déclinée en acétate écaille de tortue ou en acier poli, se compose d’une glace saphir inrayable et ultrarésistante. À noter la présence de deux couronnes : la première, vissée, est placée à 4 h et sert au réglage de l’heure, de la date et de la fonction GMT ; la seconde, à 2 h, règle la lunette interne et permet de lire l’heure simultanément dans les 24 fuseaux horaires du globe. La Clubmaster Worldtime Traveler est, en effet, équipée d’une bague 24 h fixe avec indication jour/nuit. Il suffit de mettre la ville de résidence en face du chiffre correspondant à l’heure locale sur ladite bague. L’aiguille GMT laquée rouge ou orange indique l’heure de référence dans un premier fuseau horaire, comme celui du lieu de voyage. Il se lit sur la graduation de la bague. Celleci, 100% made in Briston, est commandée par la couronne située à 2 h. En outre, cette pièce arbore un cadran doté d’index en acier poli et d’inserts en SuperLuminova® blanc de type C1. Les aiguilles en rhodium des heures et minutes, de forme bâton, sont luminescentes. Tout comme l’aiguille centrale des secondes, laquée blanc et ornée d’une pointe de forme carrée, qui fait écho aux index du cadran, ou encore l’aiguille centrale GMT laquée rouge ou orange.

DESTINÉE AUX VOYAGEURS ET AUX HOMMES D’AFFAIRES, LA DERNIÈRE MOUTURE DE LA CLUBMASTER SIGNÉE BRISTON RENSEIGNE L’HEURE DANS PAS MOINS DE 24 VILLES DU GLOBE. PAR CLARK ZOG

Les montres prennent vie sur des bracelets interchangeables de type Nato noirs, bleu marine, vert anglais ou rouge exclusif Briston (Nylon).

CLUBMASTER WORLDTIME TRAVELER : BOÎTIER EN ACÉTATE DE CELLULOSE « ÉCAILLE DE TORTUE », 42 MM, FINITION SATINÉE, ÉP. 11,45 MM – CORNES, COURONNES, LUNETTE, FOND VISSÉ, BOUCLE ET PASSANTS EN ACIER POLI INOXYDABLE 316L – COURONNES GRAVÉES AVEC BLASON BRISTON EN ACIER INOXYDABLE – VERRE SAPHIR BOMBÉ ULTRARÉSISTANT – ÉTANCHÉITÉ À 100 M – MOUVEMENT AUTOMATIQUE SUISSE SW330-1 MANUFACTURÉ PAR SELLITA, MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE AVEC ROULEMENT À BILLES (BIDIRECTIONNEL), CALIBRE 11 ½''', 28 800 ALT / H, 25 RUBIS, RÉSERVE DE MARCHE JUSQU'À 42 HEURES – CADRAN NOIR SEMI-BRILLANT, BLEU OU VERT ANGLAIS AVEC FINITION SOLEILLÉE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDE CENTRALE, DATE, FONCTION GMT / HEURES DU MONDE – BAGUE INTÉRIEURE BIDIRECTIONNELLE ROTATIVE NOIRE AVEC 24 FUSEAUX HORAIRES – BAGUE 24 H FIXE NOIRE, BLANCHE OU BLEU MARINE ET ROUGE (INDICATION JOUR-NUIT) FINITION BRILLANTE – DATE À 3 H.

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BRISTON : TOUR DU MONDE EN 24 HEURES___


TRILOBE : SUBLIME À L’EXTÉRIEUR COMME À L’INTÉRIEUR Réaliser en interne un mouvement de montre marque la volonté d’offrir un objet de mesure du temps original en tout point. C’est cette démarche qui a animé la création du calibre X-Centric, nouveau cœur des montres Trilobe de la maison éponyme.

Texte : Vincent Daveau

Osons le dire : une montre de luxe devrait disposer d’un calibre mécanique pensé et conçu pour elle seule. Une hypothèse de travail que les grandes manufactures ont longtemps défendue, mais les coûts de production et surtout les profits sont passés par là… Depuis quelques années, beaucoup d’entreprises appartenant à de grands groupes se sont contentées d’en concevoir pour des pièces d’exception bardées de complications. Avec la réduction des livraisons par le Swatch Group et en raison de l’augmentation du nombre de références, la plupart des marques

ont choisi de créer des mouvements mécaniques plus ou moins originaux, capables d’équiper leurs produits de série. Ces nouveaux cœurs remplacent progressivement des Unitas, des ETA 7750, ETA 2892 ou des ETA 2824 et leurs clones de chez Sellita (SW 200, SW 300, SW 500). Ce que les grandes maisons ont fait avec parcimonie ces dernières années – les développements de calibres étant onéreux pour des résultats parfois improbables –, aujourd’hui de plus petites entités horlogères leur emboîtent le pas, mettant un point


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Le mouvement X-Centric sous toutes ses faces…

d’honneur à offrir aux amateurs des créations uniques et originales, s’apparentant à des œuvres d’artistes. C’est cette démarche d’unicité qui a présidé chez Trilobe à la conception du calibre mécanique à remontage automatique par micro-rotor baptisé « X-Centric ». Genèse d’un battement de cœur Ce cœur de nouvelle génération est en phase avec la philosophie de l’entreprise. La partie fonctionnelle de cette création, reconnue comme tout à fait originale

et bien dans l’esprit de la nouvelle horlogerie, s’inscrit dans la continuité de la vision du fondateur de Trilobe. L’idée de départ de Gautier Massonneau d’un mode de lecture déstructuré avait été mis en mécanique par l’atelier Chronode de Jean-François Mojon, horloger artiste apprécié pour son approche disruptive de la mécanique horlogère. Cette marque, qui a fêté sa première année d’existence le 17 décembre 2018 (aux Arts décoratifs de Paris), lance avec une rigueur de métronome son propre mouvement mécanique. Dessiné et développé dans le style singulier de la


Eclatés du mouvement X-Centric (en haut et page de droite) et du cadran (ci-contre).

marque, ce calibre se veut le miroir de l’identité de Trilobe. Signature intérieure, il a pour ambition de sublimer la géométrie architecturale de la pièce dans une approche contemporaine, sans perdre de vue les lignes directrices qui ont présidé à la création de ce mode d’affichage : la divine proportion. L’harmonie du dessin souligne le raffinement et la modernité du garde-temps. Créé en France, ce mécanisme a été fabriqué en Suisse, plus précisément par une jeune manufacture de mouvements basée à La Chaux-de-

Fonds, ville du canton de Neuchâtel, dans le Jura, presque entièrement dédiée à la production horlogère. Naissance sous contrôle Passionné de montres, le fondateur de la maison Trilobe est convaincu, comme ses clients et amateurs avertis, qu’une montre doit être aussi belle de l’extérieur que de l’intérieur. Pour atteindre cet équilibre total entre face et dos, il s’est attaché à ce que la concentricité et l’excentricité – qui font la


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force graphique de la montre Trilobe – se retrouvent dans la structure même du mouvement. Logique en somme pour une entité dont le nom découle directement d’une figure architecturale médiévale : le trilobe, un concentré de volumes nés du nombre d’or. En puisant de nouveau dans le grand livre de l’architecture, ce nouveau calibre à remontage automatique par micro-rotor offre un contraste visuel, à travers une platine faisant la part belle au gris orage et au métal argenté. Ce cœur de nouvelle génération est enfermé dans le boîtier de 40,5 mm de diamètre fabriqué en sept parties et en acier 316 L de la collection « Les Matinaux » (nom provenant de l’œuvre de René Char). De quoi donner une nouvelle dynamique à cette ligne. Le but ? Mettre la tradition, ponctuée d’innovation et d’expertise horlogère, au service de la poésie du cadran. Il aura fallu trois ans de travail pour que Trilobe, en partenariat avec son développeur et la société réalisatrice, élabore un calibre en propre. Le mécanisme comptant 230 pièces est totalement swiss made. Conçu pour intégrer le module de présentation de l’heure, il possède donc un mode d’affichage breveté. Ses concepteurs se sont attachés à gommer l’aspect classique d’un mouvement pour mieux mettre en exergue sa géométrie, en particulier la dimension concentrique de sa composition mais aussi ses excentrismes. Côté face du calibre, on retrouve l’architecture mise au point par Jean-François Mojon pour que les anneaux des heures, minutes et secondes puissent se mouvoir. Ces anneaux, dont le réglage s’effectue par un jeu d’excentriques, s’avèrent énergivores car ils tournent en glissant directement sur la platine. Il a donc

fallu améliorer la tribologie. Les horlogers ont dû également optimiser la réserve de marche, très sollicitée en raison du mode d’affichage original. D’autant que les disques occupent un espace large. Les bagues des heures et des minutes ont été, quant à elles, réalisées par électroérosion au fil dans du Durnico, afin de garantir une durabilité impossible à obtenir avec une conception par DRIE sur la base de nickel phosphore. L’esthétique au service de la chronométrie Pour que cette mutation ait l’impact attendu et qu’elle soit observable, l’architecture globale du calibre a fait l’objet d’un soin tout particulier. Les roues, visibles sur fond de ponts traités gris orage, sont en ligne et dans un axe formé par l’arbre de rotation du grand rotor, encastré dans la structure du mouvement, et le pivot du balancier installé sous un coq au dessin. Une géométrie moderne qui attire le regard et met en avant les détails de finition, tous réalisés à la main, petite production oblige. L’équilibre d’ensemble est bien là ! On regrette presque que le cadran si élaboré ne puisse être en saphir transparent pour plonger au cœur même de cette structure mécanique très complexe. Laquelle fait appel à de nombreuses roues, garantissant un affichage de l’heure aussi original que précis. Vibrant au rythme de 28 800 alternances par heure, ce mouvement donne une nouvelle dimension à cette jeune marque et un élan certain. Un cœur horloger particulièrement puissant qui fait que cette montre est tout simplement unique. Le rêve de ceux qui veulent disposer du temps comme personne d’autre.


F.P. JOURNE : RÉSONANCE PASSION

Il y a tout juste vingt ans naissait la première montre à résonance, un garde-temps créé par François-Paul Journe sur la base d’études de différents génies horlogers du passé. Son talent lui a permis de proposer une solution contemporaine à leur approche mécanique destinée à améliorer la précision des instruments de l’époque. Retour sur un parcours sans mauvaise vibration.

Texte : Vincent Daveau

De gauche à droite : modèles 2019, respectivement en or sur cuir et en platine.

On dit souvent qu’on est le fruit de sa culture. Dans le cas de François-Paul Journe, son apprentissage au sein de l’atelier de son oncle à Paris lui a permis de croiser quelques-unes des pièces majeures de l’horlogerie d’antan et de découvrir combien le talent de ses pairs était immense. Comme le disait un chroniqueur : « On ne s’improvise pas l’un des meilleurs horlogers de son temps. On le devient pas à pas, en étant porteur d’un long héritage. Et ce n’est pas un hasard si, à travers les siècles, s’établissent des filiations aussi éclatantes que mystérieuses entre horlogers mus par une même passion. » C’est en se confrontant au savoir-faire de ses maîtres que le maître naît lui-même. Il s’inscrit alors dans l’histoire, comme le produit d’une expérience acquise à force d’explorer ce qui les a portés jusqu’à la création. C’est justement ce que l’on retrace ici : une quête de près de

deux siècles pour comprendre les effets « d’onde sympathique », qui a permis vingt ans d’une riche aventure autour de la résonance. Aux sources d’une quête Le premier à avoir observé les effets des ondes acoustiques et vibratoires sur deux pendules à balancier est l’illustre Christiaan Huygens (1629-1695), mathématicien hollandais à qui l’on doit l’invention du pendule libre (monté sur un fil de soie), et aussi du spiral en 1675. Il fut le premier à observer et indiquer que deux horloges à balancier placées sur une même cloison synchronisaient leurs mouvements. Le système possède par le couplage deux modes propres correspondant aux mouvements en phase et en opposition de phase des deux pendules. C’est sur le premier mode que se produit la


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synchronisation. La résonance est un phénomène naturel acoustique. Tout corps animé transmet une vibration à son environnement. Lorsqu’un instrument fonctionnant à la même fréquence qu’un autre situé à proximité immédiate capte cette vibration, il en absorbe l’énergie et les deux finissent par se mettre en phase pour harmoniser leur fonctionnement. On dit alors que les pendules entrent en résonance. L’horloger Antide Janvier (1751-1835), à qui François-Paul Journe voue pratiquement un culte, a été en son temps un génie. Sans ce maître contemporain attaché à la belle mécanique, l’horlogerie actuelle ne rendrait guère justice à ce bel esprit du siècle des lumières. Parmi les nombreux chefs-d’œuvre créés par Antide Janvier, on citera les différentes horloges compliquées astronomiques et autres sphères mouvantes que l’on peut admirer dans

les différents musées horlogers internationaux. Mais on retiendra aussi sa maîtrise du phénomène physique de résonance dans un régulateur. Autre génie en son temps, Abraham-Louis Breguet devait, lui aussi, se pencher sur cette spécificité scientifique et réalisait deux régulateurs et trois montres utilisant la résonance pour fonctionner avec plus de précision. FP. Journe a largement profité des travaux d’Antide Janvier. Au final, cette façon de concevoir des pendules s’est perdue, mais d’autres secteurs industriels et artistiques en ont récupéré le principe au cours des siècles suivants. D’ailleurs, certaines tours sont équipées, pour leur protection parasismique, d’un oscillateur de masse suspendu au haut de l’immeuble et dont la fréquence propre est voisine de celle du bâti. Autre secteur subissant les effets de la résonance :

À gauche : version de la Résonance 2020 en platine et vue par le fond de son calibre en or. À droite : version en or du même modèle et vue de son calibre.


À gauche : montre à Résonance de 2000 en platine. Au centre : version en 38 mm, avec sa fine lunette. À droite : version de 40 mm de 2001.

les ouvrages d’art. Pour la petite histoire : en 1850, une troupe traversant un pont suspendu sur la rivière du Maine, à Angers, en fit les frais. La marche au pas cadencé provoqua, en effet, la rupture du pont, entraînant la mort de 226 soldats. Le règlement militaire impose depuis la rupture du pas pour traverser les ouvrages d’art. L’heure de l’onde acoustique Dans le même esprit et comme le rappelait le musicien Keith Jarrett dans le premier catalogue F.P.Journe : « Selon mon expérience, la résonance concerne tous les domaines. En musique, il s’agit d’une évidence : les luths et les sitars, par exemple, possèdent des cordes dont l’unique raison d’être est de vibrer par résonance ; le musicien ne les touche jamais, malgré leur proximité avec les cordes pincées. Dans la vie elle-même comme dans les systèmes mécaniques, la résonance intervient à chaque instant. Je me souviens du jour où j’ai remarqué pour la première fois que la même musique résonne autrement lorsque différentes personnes sont présentes dans un même lieu. Plus deux systèmes sont proches, qu’ils soient mécaniques, musicaux, humains ou autres, plus ils sont en interaction ou en résonance. Plus deux amants se sentent proches, plus ils exercent un effet l’un sur l’autre. De manière analogue, plus deux contraires sont rapprochés, plus ils se repoussent mutuellement. Il y a quelque temps déjà que l’on s’est rendu compte qu’il est possible de changer le son provenant d’un équipement sonore simplement en modifiant sa résonance. Le son émis par un objet en apparence inerte (un amplificateur, par exemple) peut changer fondamentalement en fonction de la matière sur laquelle il repose, ou selon la densité des objets déposés sur sa partie supérieure. Aussi, il semble parfaitement possible d’accroître (ou d’altérer) la précision d’un mécanisme en utilisant la résonance d’un autre mécanisme, placé suffisamment près pour exercer l’effet voulu sur le premier. Ils fonctionneraient ainsi en tandem, en se contrôlant en quelque sorte mutuellement, dans une situation très semblable à

celle que vous vivez lorsque vous êtes accompagné de la personne adéquate au moment d’écouter pour la première fois le son d’un enregistrement que vous venez de réaliser. » L’approche horlogère contemporaine Depuis maintenant plus de vingt ans, FrançoisPaul Journe perpétue la délicate et difficile technique de la résonance à travers une conception moderne, celle d’une montre-bracelet mécanique garantissant une précision supérieure. À noter, F.P.Journe possède la deuxième des trois pendules à double balancier réalisées par Antide Janvier (la première est visible au musée Paul Dupuis, à Toulouse, et la troisième au musée Patek Philippe, à Genève). F.P.Journe mettra plusieurs années pour réaliser sa première montre à résonance. Il réfléchit au procédé dès la fin des années quatre-vingts. Il calcule, conçoit, renonce, reprend ses calculs et dessins jusqu’à véritablement entrer en résonance intellectuelle avec Antide Janvier. Il met au point une montre de poche dont le fonctionnement ne le convainc pas. Il abandonne le projet durant quelques années mais le pendule d’Antide Janvier occupe toujours son esprit. Il reprend ses recherches dans les années quatre-vingt-dix et finalise sa première montre-bracelet à Résonance® à l’aube des années deux mille. Pensée, développée et construite pour répondre aux exigences du porter au poignet et offrir une chronométrie poussée à l’extrême, cette montre est un défi en soi. Dans sa configuration, chacun des deux balanciers est alternativement excitateur et résonateur. Lorsque les deux balanciers sont en mouvement, ils entrent en « sympathie » et se mettent à battre naturellement en opposition. Les deux s’épaulent alors et gagnent en inertie. Cet accord n’est toutefois possible que si la différence de fréquence de l’un à l’autre n’excède pas cinq


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secondes par jour cumulées sur six positions. Le réglage de ces instruments relève donc de la haute chronométrie et impose une extrême délicatesse. Alors qu’un mouvement perturbateur externe affecte le fonctionnement d’une montre mécanique traditionnelle, cette même perturbation produit, pour le Chronomètre à Résonance, un effet qui accélère un des balanciers autant qu’il ralentit l’autre. Peu à peu, les deux balanciers reviennent l’un vers l’autre pour retrouver leur point d’accord, éliminant ainsi la perturbation. Cet effet assure une précision élevée aux montres-bracelets mécaniques qui en sont équipées. Chronologie d’une aventure ondulatoire Cette pièce emblématique, qui incarne les recherches horlogères de François-Paul Journe sur la précision, a été primée meilleure montre à grande complication au Grand Prix d’horlogerie de Genève, en 2010. François-Paul Journe en a réalisé plusieurs versions au cours des vingt dernières années : les 20 premières à Souscription (2000), la première série de collection (2001-2002), la série Ruthénium (2001-

2002), mouvement en or rose 18 carats (2004), la Résonance 24 heures analogique et digitale (2010), la Résonance 24 heures analogique (2019), le nouveau Chronomètre à Résonance (2020). Ce dernier dispose d’un boîtier en platine ou en or 6 N 18 carats, redessiné avec une couronne située à 2 h pour faciliter le remontage de la montre en positon 0. La mise à l’heure se fait en position 2 de la couronne, dans le sens horaire pour le cadran de gauche et dans le sens antihoraire pour le cadran de droite. La couronne à 4 h permet la remise à zéro simultanée des secondes. Le nouveau Chronomètre à résonance n’a plus qu’un seul ressort moteur pour les deux mouvements.Un différentiel placé sur la première roue, visible au centre du cadran, transmet la force du ressort moteur indépendamment vers les deux rouages secondaires. Chaque rouage secondaire est équipé d’un remontoir d’égalité d’une fréquence d’une seconde. Fonctionnant ainsi, la force reçue aux échappements reste linéaire et assure l’isochronisme durant 28 heures. Une pièce à porter, au choix, sur un bracelet en cuir, en or ou en platine.

À gauche : montre à Résonance de 2004 (2e série). À droite : version de 2010.


L’OMEGA SPEEDMASTER QUI SAUVA APOLLO 13 Pour le 50e anniversaire de la mission Apollo 13, Omega est revenue sur une mission cauchemardesque… Mais au dénouement heureux en partie grâce à l’Omega Speedmaster Professional. Chronique d’un désastre empêché.

Texte : Clark Zog

Vue du module Apollo 13 endommagé / Sauvetage des astronautes dans l’océan Pacifique Sud. Page de droite, de gauche à droite et de haut en bas : Speedmaster Professional, Appolo 13, James Lovell, commandant de la mission.

Immortalisée au cinéma par Ron Howard, la mission Apollo 13, qui faillit être un désastre, est devenue, après coup, un épisode épique de l’histoire spatiale américaine. Et l’Omega Speedmaster Professional, fournie dans le kit de la Nasa depuis 1965, n’y est pas étrangère. James Ragan, l’ingénieur de la Nasa qui a testé et qualifié cette montre en 1964, la décrivait ainsi : « La montre était un outil de repli uniquement en phase critique. Si les astronautes perdaient la capacité de parler au sol ou la capacité de leurs minuteries numériques, la seule chose sur laquelle ils devraient compter serait leur montre à leur poignet. Elle devait être là pour eux s’ils avaient un problème. » Spoiler Alerte. C’est exactement ce qui s’est passé. Commandée par l’astronaute vétéran James Lovell (Tom Hanks dans le blockbuster hollywoodien), Apollo 13 avait pour objectif de se poser sur la Lune,

comme les deux missions précédentes. Mais voilà : « Houston, we habe a problem » (oui, ça vient de là !). Deux jours après le lancement, un réservoir d’oxygène explose à bord. Le module de service est paralysé, les astronautes sont en danger de mort. Première nouvelle à digérer pour ses derniers, leur mission est annulée, ils ne fouleront pas le sol lunaire. L’urgence est désormais de secourir l’équipage. La mécanique au chevet du numérique « La stratégie de sauvetage, innovante, dirigée depuis Houston, consistait à déplacer les astronautes dans le module lunaire. Ce dernier, cependant, n’a pas été construit pour accueillir autant de personnes pendant aussi longtemps », développe un communiqué d’Omega. L’équipage doit donc couper une partie de l’alimentation, rendant les minuteries numériques


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inutilisables et faisant chuter dangereusement la luminosité et la température. Comme si cela ne suffisait pas, le module dévie de sa trajectoire de 60 à 80 milles marins. Conséquence : « Il reviendrait dans l’atmosphère terrestre sous le mauvais angle et rebondirait dans l’espace sans aucune chance de récupération », raconte Omega. Décidément, rien ne va… Afin de réajuster sa trajectoire, une combustion de carburant de 14 secondes est nécessaire. Pas une de plus, pas une de moins. Privé de la minuterie numérique, l’astronaute

Jack Swigert va utiliser son chronographe Omega Speedmaster pour chronométrer la mise à feu, tandis que Lovell guidera le vaisseau. La fin, on la connaît. Le 17 avril 1970, Apollo 13 atterrit sur l’océan Pacifique Sud. L’équipage est sain et sauf. Six mois plus tard, Omega recevait le Silver Snoopy Award de la Nasa, en reconnaissance pour sa contribution au succès des missions de vol spatial habité. Pour mémoire, Lors de la création de ce prix, Snoopy a été choisi comme mascotte officieuse de la Nasa. Un coup de pub qu’on n’oublie pas, même cinquante ans après !


JAEGERLECOULTRE DANS LES RANGS DE L’ARMÉE ANGLAISE Nous sommes en 1943, en pleine Seconde Guerre mondiale : le département de la défense anglais multiplie les commandes de montres auprès de nombreuses maisons suisses. Celles-ci répondent à un cahier des charges précis : il s’agit de produire des mouvements de qualité, abrités dans des emboîtages dont le coût de revient est optimisé.

Texte : Joël Duval

Montre GSTP – cadran, calibre et fond – destinée à l’armée de terre anglaise.

La plupart des pièces livrées aux Anglais par les diverses manufactures suisses sont équipées de mouvements de 15 rubis avec des caractéristiques de précision qui les rapprochent des chronomètres. Si certaines maisons ne signent pas leurs montres, d’autres comme Jaeger-LeCoultre assument la fabrication de ces pièces. Pour répondre aux exigences militaires, leurs boîtes sont en laiton chromé, moins cher que l’acier massif ou l’argent. Une partie des livraisons était destinée à l’armée de terre (montres gravées G.S.T.P. surmonté de la Broad Arrow), l’autre au personnel au sol de la Royal Air Force (gravées 6E/50). Outre ses troupes postées en Europe, l’armée anglaise s’est attachée à équiper également son armée coloniale. Elle fit, là aussi, appel à plusieurs manufactures suisses et américaines pour doter ses hommes de pièces fiables et précises. JaegerLeCoultre équipe ses montres de poche de son fameux calibre 467/2 de 19 lignes, fabriqué dans les ateliers du Sentier. Les recettes de ce mouvement, assez simples, sont fondées sur un train de rouage et un balancier de grande taille. L’architecture du mouvement est si efficace que la maison la décline en en réduisant la taille dans ses montres bracelets. Le modèle GSTP de Jaeger-LeCoultre était l’une des meilleures références dans cette catégorie de pièces. La précision était au rendez-vous et ne

nécessitait quasiment aucune retouche du réglage du mouvement après assemblage, ce qui atteste d’une maîtrise remarquable de la fabrication. Il n’est pas rare que, quatre-vingts ans après leur livraison, ces pièces aient conservé encore toutes leurs propriétés initiales. Une montre faite pour traverser le temps Le marquage des pièces se faisait exclusivement sur le fond, avec rappel du numéro d’inventaire. Les montres des GSTP étaient livrées emboîtées, soit dans une carrure en acier bruni, soit dans des boîtes chromées de type anglais avec une couronne de remontage dite « boule » en raison de sa forme caractéristique. Les instruments retenus pour équiper les GSTP étaient dotés de boîtes étanches afin de protéger les mouvements. La dorure de ces derniers était d’une qualité supérieure et est toujours intacte après des décennies. Cette absence de vieillissement dénote autant une parfaite étanchéité des boîtes qu’une maîtrise absolue de la dorure et de la finition des mouvements. La preuve du savoir-faire de JaegerLeCoultre ! Les aiguilles bleuies à la flamme se détachaient des cadrans peints en noir ou blanc – le modèle était livré dans les deux versions. Le marquage des cadrans par une peinture au radium rendait les heures (12 h, 3 h et 9 h) visibles la nuit, tandis que les autres


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Jaeger LeCoultre, montre de poche civile, calibre 467.

balises horaires étaient marquées par des points lumineux. Les aiguilles remplies de radium ont souvent été avec le temps oxydées par l’agressivité de ce produit luminescent, dont les méfaits sanitaires étaient déjà connus mais que l’armée anglaise avait préféré ignorer. La trotteuse surdimensionnée, à 6 h, offre un confort de lecture de l’heure à la seconde près, un élément d’autant plus utile que la précision chronométrique des pièces permettait une coordination très efficace des actions. Des montres de poche « civiles » La période de l’après-guerre est encore propice aux montres de poche qui ont gardé leurs adeptes, même si la montre bracelet a conquis la plupart des poignets. Jaeger-LeCoultre a fabriqué, pendant la dernière année de guerre, de grands volumes de calibres. La manufacture fut, dès 1833, très présente dans la fabrication de pièces de poche sous la marque LeCoultre, mais aussi comme fournisseur des plus grandes maisons – comme Patek Philippe et d’autres qui équipaient leurs modèles de mouvements fabriqués dans la manufacture du Sentier. Jaeger, de son côté, disposait aussi d’un passé où les montres de poche occupaient une belle place dans les collections. En revanche, l’association des deux maisons, baptisée Jaeger-LeCoultre en 1937, n’a laissé que peu de pièces de ce type. La demande du public était pourtant au rendez-vous et la manufacture produisit après-guerre des pièces en métal blanc chromé et en acier inoxydable. Les aiguilles en forme de lance, bleuies à la flamme, ainsi que la trotteuse surdimensionnée, couvrant

le plus grand diamètre du bord inférieur du cadran jusqu’à l’axe des aiguilles, sont caractéristiques du design de la marque horlogère. Le cadran peint de la version civile, tout comme les aiguilles, ne comportent pas de matière luminescente. La montre est peu épaisse et son élégance est digne de pièces contemporaines. L’éclat de la dorure du mouvement est le même que sur les montres militaires. Qui donc achetait encore des montres de poche après la Seconde Guerre mondiale ? L’après-guerre connut un engouement immense pour les montres bracelets et l’émergence de celles à remontage automatique ne fit qu’accélérer la demande envers ces pièces « magiques », c’est-àdire qui n’imposaient pas de remontage manuel. En outre, elles allaient bientôt acquérir la date. Néanmoins, les pièces destinées aux goussets – c’est-àdire la poche des gilets – avaient encore leurs adeptes. Il s’agissait souvent de séniors qui n’avaient connu que ça ou de dandies qui refusaient par principe le port au poignet. Cette clientèle civile comptait aussi des personnes qui, pour des raisons souvent professionnelles, évitaient les montres bracelets susceptibles d’être abîmées par des chocs ou par une immersion inappropriée. Après 1945, nombre de professions étaient encore manuelles et l’étanchéité de ces instruments pouvait être mise à mal. Cela dit, ces pièces d’horlogerie à la finition très soignée offrent toutes les caractéristiques qualitatives des montres bracelets. Jaeger-LeCoultre en a fourni en grande quantité à diverses armées et s’est construit dans l’univers militaire une réputation aussi solide que celle forgée auprès des amateurs d’horlogerie de haut niveau.


“Ces bandes blanches racontent une histoire. Celle d’un guerrier insoumis. Et d’une rencontre des esprits. Voici l’Oris x Momotaro. Fabriquée sans compromis. Fabriquée pour la jungle urbaine.” *

Oris x Momotaro

ORIS PARIS 71, rue D’Argout Paris - 75002 www.oris.ch Tél: 01.40.26.76.83

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