N° 252 / MARS 2020 / MENSUEL
LAREVUEDESMONTRES.COM
CHOPARD ALPINE EAGLE
L 19083 - 252 - F: 3,00
ISSN 1148 0483
- RD 08:00 TOP CHRONO Entretien avec Petros Protapapas, conservateur du musée d’Omega à Bienne
12:00 PEOPLE & STORY Watch Week 2020 à Dubai : quand le groupe LVMH donne l’heure du luxe
16:00 PEOPLE & STORY De l’aviatrice Amélia Earhart à Victor Vescovo : les explorateurs et leurs montres
NOUS VOUS INVITONS À DÉCOUVRIR NOTRE NOUVELLE BOUTIQUE ROGER DUBUIS
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WORLD NEWS
RDM / SOMMAIRE
14:15 MOUVEMENTS Dernières nouvelles du monde horloger
16:18
16:19
MARQUE Lorem ipsum Lorem Os excearum excesed ut quat quiaspe rnatus
TOP CHRONO Petros Protopapas, la mémoire d’Omega
20:21
30:31
PARTENARIAT Richard Mille roule avec la «Petite Reine»
24:25
COVER STORY
À LA PAGE Le Magicien des Maillardet : poésie mécanique
MARQUE Lorem ipsum Lorem Os excearum excesed ut quat quiaspe rnatus
26:27 BOUTIQUES Front row horloger
28:35 CHOPARD ET ALPINE EAGLE Une vision aussi perçante que l’aigle
22:23 RETAIL Vitrine française pour le Suisse Oris
TECHNICS
RDM / SOMMAIRE
36:37 BVLGARI Architecturer le langage des formes
38:41
42:43
HEGID La montre à personnalité multiple
PARMIGIANI FLEURIER Le calendrier perpétuel à l’heure de l’islam
44:45 URWERK Révolution cosmique
50:51
PEOPLE & STORY
BRISTON Quand le temps devient accessoire
56:59 HARRY WINSTON Le sens du paradoxe
52:53 CITIZEN Vers la précision absolue
46:47 BLANCPAIN Extrême-Orient et Occident sous le signe du Rat
LE FORBAN Le Forban Sécurité Mer prend le large
68:77
LVMH Watch Week 2020 à Dubaï : LVMH donne l’heure du luxe
HISTOIRE Le mouvement El Primero de Zenith a 51 ans !
ZENITH El primero, 50e anniversaire à la sauce Manga
54:55
60:67
78:81
48:49
MONTRES D’EXPLORATEURS Il est minuit, docteur Schweitzer
82:83 MONDANITÉ Quart d’heure de célébrité
N O U V E AU T É
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V 4 1
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L I N E
V 4 1 S AT R E L L I N E C U T ( T T - MC . N R ) W W W . F R A NCK M U L L ER . COM
C U T
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RDM ÉDITO
L’HORLOGERIE MALADE DU CORONAVIRUS
«Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés…» (Jean de La Fontaine, Les Animaux malades de la peste). Il est difficile, à l’heure où nous écrivons ces lignes, de savoir quelle sera la situation de l’industrie horlogère dans les semaines à venir, tant l’évolution de l’épidémie de coronavirus est susceptible d’en impacter durablement l’ensemble, particulièrement depuis que l’Europe continentale est touchée. Les premiers effets sont pourtant déjà perceptibles. En Chine continentale, épicentre de la maladie, des régions entières sont en quarantaine et les magasins restent fermés, alors que les habitants sont confinés dans leurs habitations. À cela s’ajoute un climat anxiogène qui se développe dans toute l’Asie, où la consommation de produits de luxe connaît une baisse spectaculaire. Parallèlement, dans les bureaux à l’atmosphère habituellement feutrée des directions des grandes marques horlogères, les réunions de crise se succèdent au rythme des annulations de manifestations ou de salons : par exemple, celles de l’événement « Time to move » de Swatchgroup, ou encore des deux plus importants au niveau international, Watches and Wonders à Genève et, quelques jours plus tard, Baselworld. Ce dernier en a profité pour annoncer les dates de son édition 2021, programmée à la fin du mois de janvier. De quoi relancer les conjectures quant à une refonte du calendrier des autres manifestations, l’année prochaine. Affaire à suivre. Stephan Ciejka Directeur de la rédaction @StephanCiejka
LA REVUE DES MONTRES no252 – Mars 2020 Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou Directeur de la rédaction et directeur pôle horlogerie Jalou Media Group Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Secrétaire générale de la rédaction Sophie Bouillard (s.bouillard@jaloumediagroup.com) Graphiste Sylvain de la Porte (s.delaporte@jaloumediagroup.com) Direction de la production Joshua Glasgow (j.glasgow@jaloumediagroup.com) Ont collaboré à ce numéro : Vincent Daveau, Joël Duval, Hervé Gallet, Karmen Krü, Nathalie Koelsch, Constantin Pârvulescu, Clark Zog lofficiel.com Rédacteur en chef Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Rédacteur spécialisé digital Thierry Gasquez (thierry.gasquez@gmail.com) DIRECTION – Gérants - Coprésidents des boards exécutif et administratif Marie-José Susskind-Jalou Maxime Jalou – Directeur général, directeur des boards exécutif et administratif Benjamin Eymère (b.eymere@jaloumediagroup.com) – Directrice générale adjointe, membre des boards exécutif et administratif Maria Cecilia Andretta (mc.andretta@jaloumediagroup.com ) – Assistante de direction Céline Donker Van Heel (c.donkervanheel@editionsjalou.com) DIRECTION ÉDITORIALE – Editeur délégué, membre du board exécutif Emmanuel Rubin (e.rubin@jaloumediagroup.com) PUBLICITÉ – Global Chief Revenue Officer Erica Bartman – Directeur commercial France Laurent Cantin (l.cantin@jaloumediagroup.com) – Directrice de publicité Marina de Diesbach (m.diesbach@jaloumediagroup.com) – Directrice commerciale - marché italien Carlotta Tomasoni (c.tomasoni@jaloumediagroup.com) – Traffic manager Adama Tounkara (a.tounkara@editionsjalou.com) – Global Digital Ad Ops and Media Planning Ilaria Previtali ADMINISTRATION ET FINANCES Tél. 01 53 01 10 30 - Fax : 01 53 01 10 40 – Directeur administratif et financier, membre du board administratif Thierry Leroy (t.leroy@jaloumediagroup.com) – Secrétaire général, membre du board administratif Frédéric Lesiourd (f.lesiourd@jaloumediagroup.com) – Directrice des ressources humaines Emilia Étienne (e.etienne@jaloumediagroup.com) – Responsable comptable et fabrication Eric Bessenian (e.bessenian@jaloumediagroup.com) – Diffusion Lahcene Mezouar (l.mezouar@jaloumediagroup.com) – Trésorerie Nadia Haouas (n.haouas@jaloumediagroup.com) ABONNEMENTS Abosiris : BP 53, 91540 Mennecy, Tél. 01 84 18 10 50 Fax : 01 55 04 94 01 abonnements@editionsjalou.com Vente au numéro France V.I.P, Laurent Bouderlique, tél. 01 42 36 87 78 International Export Press Carine Nevejans, tél. 33 (0)1 49 28 73 28
INTERNATIONAL ET MARKETING – Director International Licenses, Business Development & Brand Marketing Flavia Benda (f.benda@jaloumediagroup.com) – Global Media & Marketing Strategist Louis du Sartel (l.dusartel@editionsjalou.com) – Global Head of Digital Product Giuseppe De Martino (g.demartino@jaloumediagroup.com) – Global Digital Project Manager Babila Cremascoli (b.cremascoli@jaloumediagroup.com) – Project Manager Sarah Hissine (s.hissine@jaloumediagroup.com) – Global Head of Content and Event Experience L’Officiel Allegra Benini – Global Editorial Content and Archives Giulia Bettinelli – Assistant Marketing Antoine Diot (a.diot@jaloumediagroup.com) – International Editorial & Archive Manager Nathalie Ifrah (n.ifrah@jaloumediagroup.com) – Chef de produit diffusion Jean-François Charlier (jf.charlier@jaloumediagroup.com) Publications des éditions Jalou L’Officiel de la Mode, L’Officiel Hommes Paris, L’Officiel Voyage, L’Officiel Art International, Jalouse, La Revue des Montres, The International Watch Review, L’Officiel Island, L’Officiel Peak, L’Officiel Jewels – L’Officiel Arabia, L’Officiel Hommes Arabia, L’Officiel Art Arabia – L’Officiel Argentina – L’Officiel Austria – L’Officiel Baltics – L’Officiel Belgique, L’Officiel Hommes Belgique, L’Officiel Art Belgique – L’Officiel Brasil, L’Officiel Hommes Brasil – L’Officiel China, L’Officiel Hommes China, Jalouse China – L’Officiel India – L’Officiel Indonesia – L’Officiel Italia, L’Officiel Hommes Italia – L’Officiel Korea, L’Officiel Hommes Korea, La Revue des Montres Korea – L’Officiel Latvia – L’Officiel Lithuania, L’Officiel Hommes Lithuania – L’Officiel Malaysia – L’Officiel Mexico – L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc – L’Officiel NL, L’Officiel Hommes NL – L’Officiel Poland, L’Officiel Hommes Poland – L’Officiel Russia – L’Officiel Singapore, L’Officiel Hommes Singapore, – L’Officiel St Barth – L’Officiel Switzerland, L’Officiel Hommes Switzerland – L’Officiel Thailand, L’Officiel Hommes Thailand – L’Officiel Turkey, L’Officiel Hommes Turkey – L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine – L’Officiel USA – L’Officiel Hommes USA – L’Officiel Vietnam www.lofficiel.com Dépôt légal : février 2020 Commission paritaire 0117 K 81107 ISSN 1148 0483 – Impression, suivi de fabrication et papier par : Valpaco, 3, rue du Pont-des-Halles, 94150 Rungis Imprimé sur des papiers produits en Italie et Finlande à partir de 0% de fibres recyclées, certifiés 100% PEFC. Eutrophisation : papier intérieur Ptot 0,023 kg/ tonne – papier couverture Ptot 0,006 kg/tonne – Photogravure Cymagina – Distribué par les M.L.P FONDATEURS GEORGES, LAURENT ET ULLY JALOU (†) ÉDITÉ PAR LES ÉDITIONS JALOU SARL au capital de 606 000 € représentées par Mme Marie-José Jalou et M. Maxime Jalou, cogérants, filiale à 100 % de la société L’Officiel Inc S.A.S SIRET 331 532 176 00095 128, quai de Jemmapes 75010 Paris Tél. 01 53 01 10 30 Télécopie 01 53 01 10 40 Site Internet : www.editionsjalou.com Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou
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MOUVEMENT(S) Par Karmen Krü
À VOS AGENDAS
LOUIS VUITTON SEWELÔ C’était à Paris, le mardi 21 janvier dernier. Louis Vuitton annonçait, en collaboration avec Lucara Diamond Corporation et la société HB d’Anvers, l’acquisition du deuxième plus gros diamant brut jamais découvert, après le Cullinan. D’une exceptionnelle rareté, ce spécimen de 1 758 carats provient de la mine Karowe, au Botswana. Baptisée « Sewelô » – littéralement « découverte exceptionnelle » en tswana –, cette pierre a une taille équivalente à celle d’une balle de tennis (83 x 62 x 46 mm) et pèse environ 351 grammes.
1 WATCHES & WONDERS GENEVA Salon international de la haute horlogerie
- Date : 25 au 29 avril 2020 - Lieu : Genève www.sihh.org
2 BASELWORLD Salon mondial de l’horlogerie et de la bijouterie
- Date : du 30 avril au 05 mai 2020 - Lieu : Bâle www.baselworld.com
3 7E BOURSE HORLOGÈRE DE LILLE
- Date : 27 septembre 2020 - Lieu : Salons Kennedy Association Montres & Mécaniques boursehorlogeredelille.fr
JEAN-CLAUDE BIVER DÉCORÉ DE LA LÉGION D’HONNEUR En janvier dernier, les insignes de chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur ont été remises à Jean-Claude Biver, lors d’une cérémonie officielle à la Résidence de France, à Berne. Cette distinction honorifique vient récompenser 45 ans d’une carrière hors normes d’entreprenariat. La République française vient saluer l’engagement, l’esprit d’audace et la passion de JeanClaude Biver.
Solaris Yachts et IWC voguent ensemble IWC Schaffhausen et Solaris Yachts ont annoncé, en janvier dernier, leur nouveau partenariat à l’occasion de Boot Düsseldorf 2020, la plus grande foire internationale pour la plaisance et les sports nautiques. L’entreprise horlogère suisse et la marque italienne de yachts de luxe partagent une éthique de conception extraordinaire et d’excellence artisanale, les deux sociétés étant guidées par les valeurs de qualité, de performance et de longue durée de vie.
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RDM WORLD / TOP CHRONO
PETROS PROTOPAPAS, LA MÉMOIRE D’OMEGA
Petros Protapapas, un homme aussi passionné que passionnant qui connaît l’histoire d’Omega sur le bout des doigts, et plus largement celle de l’horlogerie. Rencontre avec le conservateur du Musée d’Omega à Bienne. Propos recueillis par Stephan Ciejka et Clark Zog
Petros Protopapas, conservateur du Musée d’Omega à Bienne.
Stephan Ciejka. Les appellations sont toujours liées à la structure des groupes et à leur organisation. Les appellations d’origine anglosaxonne sont de plus en plus visitées par rapport aux francophones. Comment devient-on directeur du patrimoine d’Omega ? Petros Protopapas. En premier lieu, être chanceux ! Et je dois dire que j’ai eu cette chance unique, «once in a lifetime». De plus, il ne faut pas se contenter d’aimer les montres, mais de les adorer, elles et leur histoire. Pour ma part, j’étais collectionneur. Après mon baccalauréat, j’ai reçu la montre de mon grand-père en cadeau, c’était une Seamaster de 1964 – et oui, le legs de l’aïeul, cela arrive quelquefois. Et c’est ce garde-temps qui m’a ouvert la voie de la curiosité. J’ai remarqué, à l’époque, que sur le fond figurait un cheval marin et, sans connaître grand-chose à l’horlogerie, que
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ce même signe se retrouvait sur les Speedmaster. C’est ce cheval marin qui m’a lancé. Pourquoi ? Avant l’arrivée d’internet et autres technologies, tout était fait par l’être. Lors de mes premières vacances d’été en Grèce, j’ai recherché d’anciens porteurs d’Omega, posé des questions – par exemple, où se procurer des archives. J’ai reçu des copies et, des mois durant, j’ai lu des archives inconnues. C’est ainsi que je me suis forgé une connaissance historique d’Omega et que je suis rentré dans l’univers des montres. Quelques années après – alors pilote aux Etats-Unis –, je me suis mis à collectionner, j’ai commencé à acheter des garde-temps vintage et j’écrivais un peu sur les montres et leur histoire. Mais pour l’achat d’une pièce d’une autre marque, je faisais l’acquisition de deux ou trois Omega, je revenais toujours chez eux ! Je ne connaissais pas encore les ouvrages écrits
par Marco Richon (ex-conservateur du musée Omega fondé en 1984, président de l’association Chronométrophilia, ndlr), que j’ai découvert un peu plus tard. J’y ai retrouvé tout ce que moimême avait croisé, ce qui a aiguisé davantage ma curiosité. Etant aux Etats-Unis, j’avais relevé l’histoire avec la Nasa et me suis demandé si elle était exhaustive. Il n’en fallut pas plus pour me lancer dans les recherches. Puis Internet s’est développé et j’ai commencé à écrire sur les forums – Timezone, etc. C’est Omega qui m’a remarqué et fait une offre pour rejoindre la marque. Pas encore en tant qu’historien, mais pour la formation de vente, etc. (Omega a compris très tôt que les ventes, internet, etc., devaient toujours être mis en lien avec notre ADN. Et surtout que l’histoire et l’ADN, quand on a la chance d’en avoir une, il faut l’utiliser de la bonne manière.)
RDM WORLD / TOP CHRONO
En 2013, on m’a proposé de devenir le responsable du musée, mon prédécesseur Brandon Thomas étant parti (il occupait ce poste depuis 2010 lors de la rénovation du musée fondé en 1984, ndlr). Après deux ans, tout le département était formé, le musée était seul ; aujourd’hui il n’est qu’un arbre du département héritage. Mon équipe et moi-même sommes responsables de tout ce qui est héritage ou patrimoine. Nous faisons des recherches, des voyages pour visiter d’autres musées, nous avons réécrit l’histoire avec la Nasa, y apportant de nouvelles preuves. Nous sommes un peu les Indiana Jones d’Omega. Est-ce le département héritage qui est l’intervenant Omega pour la nouvelle proposition d’expertise des montres vintage ? Au niveau opérationnel, oui. Nous avons déjà des pièces que nous sommes en train d’expertiser. Il y a une Speedmaster venue de Genève, nous avons reçu une constellation à expertiser, afin d’établir un
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certificat d’authenticité. C’est un grand projet qui n’est pas simple à gérer car la responsabilité est là. Mais c’est une chance pour la marque. Combien de pièces Omega le musée abrite-t-il ? Il y a une collection, nous l’avons divisée en deux sous-parties. Il y a la collection utilisable et actuelle, les plus conformes historiquement : soit environ 6 000 pièces. Ensuite un backup de montres historiques correctes mais dans un moins bon état, qui compte quelque 8 000 pièces dans notre collection musée. Ce qui ne veut pas dire que toutes ont pris vie dans le musée. Actuellement, 1 200 d’entre elles. Et il y a un roulement, car il y a toujours des actualités, des vitrines qu’on peut changer… Au sein de cette collection, quelles sont vos pièces préférées ? Comme nous avons retravaillé avec mon équipe sur l’histoire de Speedmaster, celle-ci est
très haute dans mon ranking (classement, ndlr) personnel – je porte une Ultraman. Pour moi l’histoire portée par cette montre est incroyable. C’est un des chronographes les plus importants au monde. Première chose, la famille Speedmaster donc. En outre, je pratique la plongée. Ce sont des préférences liées à mon histoire personnelle. Par chance, tout ce qui fait partie de mes passions – plongée, aviation, automobile… –, on le retrouve à 100% dans l’ADN d’Omega. Donc les montres de plongée sont celles que j’apprécie le plus ensuite. Je parle de tout ce qui est arrivé après 1957 et la fameuse trilogie. La première Seamaster 300 est très importante. Sur le plan historique des montres de plongée, la 300 CK2913 est une montre qu’on va vous dire être over-engineered (sur-conçu, ndlr). Ces montres étaient conçues pour l’helium diving (plongée à l’hélium). La 300 de l’époque était l’une des seules à avoir un cristal vissé par l’intérieur. Même si ce n’était
pas conçu pour ce type de plongée, le verre ne pourrait jamais sortir. J’adore. Nous avons aussi les prototypes, réalisés de 1969 à 1971 environ pour la Comex. Nous avons retrouvé toutes les archives de travail commun avec cette maison française. Sans oublier les montres du Concorde, la Concorde 001 et 002. Pour le premier vol du 001, nous avons les instruments d’origine. L’organisation muséale est-elle historique et par thématique ? Nous avons travaillé avec des professionnels pour la muséographie : là réside la grande différence entre le vieux musée classique et l’actuel. J’aime appeler ce musée « l’expérience Omega », car c’est véritablement une expérience que nous nous sommes attachés à créer. Elle implique plusieurs catégories de gens : collectionneurs, amateurs, écoles, enfants, profanes. C’est comme ça que nous avons conçu en premier le « Wow Effect ».
Nous avons séparé la timeline, toute l’histoire dans une vitrine qui a la forme d’un bracelet. Là, vous avez déjà une vision avec cette timeline réunissant toutes les montres historiques par année. Et vous avez les highlights d’une décennie. Avec le management, nous avons choisi un grand thème : les Jeux Olympiques, par exemple. Nous avons essayé d’être interactifs, mais sans être numériques. Comme cette piste de course. Il y a aussi la Lune, forcément, avec la speedmaster, tout ce que nous avons fait avec la Nasa – une montre peut véritablement sauver des vies, comme lors de la mission Appolo 13. Après vous avez la dernière thématique historique : Omega dans les films. Nous ne parlons que de James Bond pour le moment, mais ça devrait changer dans les prochains mois. Il y a aussi un côté technologie où nous parlons coaxial, certificat Master Chronomètre, etc. Après, le deuxième fil, qui vient boucler notre histoire, ce sont des expositions.
Quelle est la genèse de l’exposition Her Time ? C’était une chance pour Omega de parler d’un sujet qui lui est cher. C’était la genèse des montres bracelets. Il était important pour nous de revenir sur un fait historique ignoré aujourd’hui. Des journalistes disent que c’est à cause de la Première Guerre mondiale ou des deux guerres des Boers en Afrique du sud, qu’il y a eu la distribution en masse des montres bracelets pour les soldats. En fait, on sait que la reine d’Angleterre Elisabeth 1 er avait reçu, en cadeau, un bracelet avec le plus petit mouvement. « Her Time » met en avant tout ce qu’Omega a fait pour les femmes. Les archives sont-elles ouvertes aux chercheurs et, si oui, sous quels critères ? Elles ne sont pas ouvertes. Mais les certifications, c’est l’une des manières d’ouvrir les archives pour des recherches. Mais nous y conservons encore beaucoup de choses secrètes…
RDM WORLD / PARTENARIAT
RICHARD MILLE ROULE AVEC LA PETITE REINE
Richard Mille s’est associé à l’équipe Bahrain McLaren à l’occasion de la saison 2020 de L’UCI World tour de cyclisme. Certains de ses membres testeront les prototypes de la RM 67-02 de l’horloger suisse. Par Clark Zog
Conçu pour l’occasion, un prototype de la RM 67-02 sera testé l’an prochain par l’équipe de cyclistes réunie par McLaren : Bahrain McLaren.
Les partenariats avec des tennismen, des plongeurs ou encore des pilotes de course vont bon train dans le monde de l’horlogerie. Mais ils s’avèrent plus rares dans le monde du cyclisme professionnel. Richard Mille rééquilibre un peu la balance. L’horloger a annoncé le sien avec l’équipe Bahrain McLaren, « l’une des formations les plus attendues dans le monde du cyclisme professionnel », assure un communiqué de l’horloger suisse. L’équipe cycliste réunit parmi les meilleurs cyclistes, tels que Mikel Landa, Wout Poels et Mark Cavendish, vainqueur de 30 étapes du Tour de France. Objectif pour cette nouvelle écurie : devenir l’équipe cycliste professionnelle la plus performante et s’appuyer sur « la plus haute technologie afin de repousser les limites de
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ce sport ». Parmi les outils technologiques testés : des prototypes d’une RM 67-02 aux couleurs de l’équipe, qui seront utilisés, dès l’an prochain, en conditions réelles par certains membres. Récidive La maison horlogère est confiante : « Etant donné la passion de Richard Mille pour le sport automobile et le cyclisme, il ne fait aucun doute que les montres de la marque enregistreront des temps records en 2020, aux poignets des membres de l’équipe Bahrain-McLaren. » Même enthousiasme du côté de McLaren. John Allert, comanager de l’équipe Bahrain McLaren, a déclaré : « À l’instar des modèles uniques et splendides conçus par Richard Mille, le cyclisme de très haut niveau du
World Tour allie parfaitement passion et performance, et propose un nouvel environnement idéal pour tester des pièces associant beauté et excellence technique. » Lancé en 2016 pour dix ans, le partenariat a déjà donné naissance à des pièces horlogères. En témoigne la RM 50-03, « le plus léger chronographe à rattrapante mécanique jamais conçu et doté d’une technologie révolutionnaire ». Ou encore la RM 11-03 McLaren, qui s’inspire des voitures de sport et des supercars de luxe du constructeur anglais. Surnom de la bicyclette donné à la fin du XIXe siècle, en l’honneur de la reine des Pays-Bas, Wilhelmine d’Orange-Nassau, qui l’utilisait. La presse française a salué cette «petite reine à bicyclette», notamment lors de sa visite en France en 1898.
RDM WORLD / RETAIL
VITRINE FRANÇAISE POUR LE SUISSE ORIS Le 30 novembre dernier, l’horloger suisse Oris a officiellement ouvert sa première boutique française. Les amateurs hexagonaux de la marque peuvent désormais admirer ses collections dans un espace dédié, à deux pas du métro Sentier. Par Clark Zog Jusque-là, Oris n’avait pas de boutique en France. Plutôt surprenant pour une marque très appréciée des Français. L’anomalie a été corrigée. Le 30 novembre dernier, l’horloger suisse a ouvert son premier espace au numéro 71 de la rue d’Argout, près de la place des Victoires, au cœur du 11e arrondissement. L’horloger a élu domicile dans un quartier où l’âme parisienne est encore préservée, quartier qui va désormais composer avec ce voisin helvète. Mais avec ce digne ambassadeur du luxe, la cohabitation ne devrait pas être trop compliquée. La nouvelle adresse accueille les amateurs de belles mécaniques dans un écrin atypique. « Plus qu’une boutique, c’est un espace de partage qui s’offre aux visiteurs. Car, s’il permet de découvrir l’histoire et le savoir-faire de la maison indépendante, l’écrin se veut aussi un lieu de rencontre et d’échanges dans l’esprit café parisien », précise un communiqué. Inspiration café parisien Un lieu qui reflète l’univers et l’héritage de la maison horlogère. Y sont présentés les modèles parmi les plus iconiques : la Big Crown Pointer Date, signature d’Oris, et les dernières créations comme l’Art Blakey Limited Edition et la James Morrison Academy of Music Limited Edition. L’espace présente également son concept « Oris Open Displays ». Certains garde-temps sont exposés sur un présentoir, où les visiteurs peuvent les toucher et les essayer. La boutique est tenue par le manager Pierre-Olivier Liard et son équipe. Les visiteurs pourront échanger avec eux et profiter de leurs conseils avisés. L’atmosphère se veut chaleureuse, « d’autant que l’un des meilleurs cafés de la capitale y est servi en toute convivialité », vante Oris. Un horloger torréfacteur ? Une première… À l’intérieur, dans un espace chaleureux inspiré des cafés parisiens, les visiteurs et acheteurs potentiels peuvent contempler, essayer et acheter des pièces telles que la Big Crown Pointer Date ou l’Art Blakey Limited Edition.
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RDM WORLD / À LA PAGE
LE MAGICIEN DES MAILLARDET : POÉSIE MÉCANIQUE
Les livres sont une source d’enseignement majeure, dont les historiens et collectionneurs ne sauraient se passer en dépit des outils contemporains d’information. L’ouvrage sur «Le Magicien des Maillardet» compte au nombre de ceux-ci. Par Vincent Daveau Réalisé par Hélène Léonardi, cet ouvrage propose un contenu inédit et plonge le lecteur dans la vie d’une dynastie d’automaticiens suisses au tournant du XIXe siècle, qui ont conçu le magicien automate, pièce emblématique de leur production. Originaire du Valde-Ruz dans le canton de Neuchâtel, cette famille, formée par la maison Jaquet-Droz, a su développer un savoir-faire unique, mêlant l’art de la mécanique horlogère et la poésie des automates. Oubliée de l’histoire horlogère et restée dans l’ombre des Jaquet-Droz, cette lignée de constructeurs mérite une place au sein du patrimoine horloger. Une enquête autour du monde Grâce à des recherches approfondies dans les fonds d’archives internationaux, Hélène Léonardi a pu mettre en lumière des documents inédits et ainsi contribuer à revaloriser leur travail. Plus qu’un livre historique, il s’agit ici d’une véritable enquête sur l’une des grandes réalisations des Maillardet. L’investigation débute au musée international d’Horlogerie de La Chaux-de-Fonds, en Suisse, où le Magicien a trouvé sa place en 1907. Arrivé en mauvais état, il y subit une importante restauration. Celle-ci n’étant pas documentée, il ne subsiste aujourd’hui aucune trace de son état d’origine. Coup de théâtre en 2006 : un magicien quasiment identique mais « dans son jus » est découvert dans une vente aux enchères parisienne. De la rencontre de ces deux pièces exceptionnelles est né le voyage qui nous mène des rivages de la Suisse à une traversée de l’Europe jusqu’en Asie et en Amérique… À la suite des automates Maillardet qui ont fait rêver monarques et amateurs.
Le Magicien des Maillardet : par Hélène Fima-Leonardi, 200 pages, 108 illustrations. Editions Watchprint.com. 45 €
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Prenez part à ce rendez-vous incontournable, où les dernières créations et tendances sont dévoilées
30 AVRIL – 05 MAI 2020 B ASELWO RL D.CO M
RDM WORLD / BOUTIQUES
FRONT ROW HORLOGER
Paris, Londres, Dubaï, Tokyo… Capitales ou hot spots, les marques horlogères colonisent les meilleurs emplacements. À vos cartes ! Par Stephan Ciejka
LONDRES Tiffany & Co
87-135 Brompton Rd, Knightsbridge, London SW1X 7XL
PARIS Grand Seiko 7, place Vendôme
▶ Grand Seiko, Paris : En mars 2020, Grand Seiko ouvrira sa première boutique en Europe, et plus précisément à Paris. L’écrin couvrira plus de 190 m2 sur deux étages. Sa décoration intérieure évoquera une esthétique très ancrée dans la culture japonaise et exprimera l’essence même de la marque : “La Nature du Temps”. (7, place Vendôme) ▶ Tiffany & Co, Londres : Tiffany & Co, Londres : la Maison Tiffany & Co. a annoncé l’ouverture, en février 2020, du Blue Box Café chez Harrods à Knightsbridge, pour une période de temps limitée. Situé au rez-de-chaussée inférieur du temple londonien du shopping de luxe, le café se distingue par son impressionnante décoration d’intérieur, miroir du célèbre Blue Box Café du flagship de la Cinquième Avenue de New York, avec quelques touches uniques créées spécialement pour Harrods. Le design intérieur rend hommage au savoir-faire Tiffany et à sa plus grande source d’inspiration – la nature elle-même – avec des décorations en pierre d’amazonite et des imprimés de flore et de faune peints à la main. (87-135 Brompton Rd, Knightsbridge, London SW1X 7XL)
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Le temps et le style, sans compromis.
max bill Chronoscope 027/4008.04
Inspirée par la philosophie du Bauhaus, la JUNGHANS max bill démontre toute la puissance esthétique du minimalisme. Epurée jusque dans les moindres détails, elle attire le regard sur l’essentiel : le temps. JUNGHANS max bill Chronoscope à mouvement automatique et fonction chronoscope. www.junghans.de
CHOPARD ET ALPINE EAGLE : UNE VISION AUSSI PERÇANTE QUE CELLE DE L’AIGLE LA NOUVELLE COLLECTION DE GARDE-TEMPS SPORT-CHIC ALPINE EAGLE, LANCÉE DANS LES MONTAGNES SUISSES PAR CHOPARD L’ÉTÉ PASSÉ, EST UNE RÉINTERPRÉTATION CONTEMPORAINE DE LA ST. MORITZ, PREMIÈRE MONTRE CRÉÉE EN 1980 PAR KARL-FRIEDRICH SCHEUFELE, AUJOURD’HUI COPRÉSIDENT DE LA MAISON CHOPARD. CONÇUE ET DESSINÉE PAR SES SOINS, CETTE LIGNE DE NOUVELLE GÉNÉRATION SIGNE UN RETOUR À DES VALEURS FORTES ET INCARNE LA PASSION DE SON CONCEPTEUR POUR LES ALPES ET LA FORCE ALTIÈRE DE L’AIGLE QUI Y RÈGNE EN MAJESTÉ. PAR VINCENT DAVEAU
ALPINE EAGLE ACIER LUCENT STEEL A223 : BOÎTIER, 41 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE MANUFACTURE AVEC 60 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – CALIBRE RÉFÉRENCE CHOPARD 01-01.C AVEC 207 COMPOSANTS ET GROUPE DE RÉGULATION VIBRANT À 4 HERTZ, CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDES CENTRALES ET DATE EN GUICHET – CADRAN BLEU AVEC DÉCOR INSPIRÉ DE CELUI D’UN IRIS D’AIGLE – ÉTANCHE À 100 MÈTRES – BRACELET EN ACIER LUCENT STEEL A223, MAILLONS CENTRAUX POLIS.
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ALPINE EAGLE, UNE EXTRAPOLATION DU MODÈLE ST-MORITZ Avec cette nouvelle ligne de produits horlogers au sein de la maison familiale Chopard, la boucle est bouclée. Extrapolation du modèle St-Moritz, la nouvelle collection Alpine Eagle reflète les aspirations des nouvelles générations. L’histoire débute dans les Alpes suisses : en 1980, KarlFriedrich Scheufele avait proposé à son père Karl de lancer une montre au dessin sportif au sein de collections plutôt joaillières. Quarante ans plus tard, Karl-Fritz, le fils de Karl-Friedrich, encore étudiant et soutenu par son grand-père, propose à son père de créer une itération de cette montre. En un sens, cette nouvelle gamme reflète cette ambition de la jeunesse de trouver sa place dans un monde en mouvement. Surfer sur les courants ascendants Tel l’aigle qui utilise les courants chauds pour prendre de la hauteur et mieux voir son champ d’action, la maison Chopard a su prendre de la distance avec ses classiques pour cerner les attentes d’un public en pleine mutation. Les montres mécaniques se portant majoritairement sur un bracelet en métal (plus de 70 % des ventes mondiales), il semblait impératif pour la maison familiale de suivre le mouvement en proposant une collection dynamique conforme aux attentes d’une clientèle exigente. Pour s’inscrire dans son temps et compter parmi les modèles sport-chic remarquables, Alpine Eagle arrive à propos au sein du catalogue de cette maison de renom. Toujours inspiré, Karl-Friedrich Scheufele a travaillé avec ses équipes pour créer un dessin de collection à la fois épuré et contemporain. L’exercice a été de partir de la montre St-Moritz de 1980 et de la renouveler sur le plan du design mais aussi du mouvement. Amateur de randonnées, skieur passionné, KarlFriedrich apprécie le calme de son chalet implanté à Gstaad. Et il est aussi sensible au respect de l’environnement alpin. Touché par l’initiative prise par le prince Sadruddin Aga Khan, Karl-Friedrich s’est joint, dans les années 2000, au programme Alp Action. Aujourd’hui, pour inscrire sa collection dans le concret, il a choisi d’associer Alpine Eagle à une nouvelle démarche éthique et a créé la Fondation Eagle Wings. Ce projet environnemental innovant et pluridisciplinaire, destiné à sensibiliser et à mobiliser le public sur l’importance, la beauté et la fragilité des biotopes alpins, offre une nouvelle vision des Alpes à travers l’œil de l’homme, du satellite et de l’aigle – réputé pour sa vue perçante. Le premier
CETTE COLLECTION INCARNE L’ESPRIT DU MOMENT. SPORT-CHIC, ELLES SE PORTENT TOUTES SUR DES BRACELETS EN MÉTAL.
Le fond de la boîte en acier Lucent Steel A223 est ouvert pour laisser voir le calibre automatique de manufacture certifié chronomètre.
projet de cette fondation a été lancé en octobre 2019 avec l’Alpine Eagle Race, au cours de laquelle les participants ont pu observer les images captées par une caméra embarquée sur un aigle (Victor), s’élançant depuis cinq sommets mythiques des Alpes de cinq pays : la Zugspitze en Allemagne, le Dachstein en Autriche, la Marmolada en Italie, le Piz Corvatsch en Suisse et l’Aiguille du Midi en France. Un mimétisme fondateur Revenons sur terre. Cette référence à l’aigle des Alpes et à son environnement renvoie à la construction de cette collection. Ainsi, la texture du cadran rappelle l’iris de l’aigle, les reflets froids de l’acier évoquent les glaciers, et les plumes de l’oiseau de proie ont inspiré le motif des aiguilles glissant au-dessus du cadran. À l’instar des ailes
ALPINE EAGLE ACIER LUCENT STEEL A223 : BOÎTIER, 41 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE MANUFACTURE, 60 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – CALIBRE RÉFÉRENCE CHOPARD 01-01.C, 207 COMPOSANTS, GROUPE DE RÉGULATION VIBRANT À 4 HERTZ, CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDE CENTRALE ET DATE EN GUICHET – CADRAN GRIS, DÉCOR INSPIRÉ DE CELUI D’UN IRIS D’AIGLE, DATE À 4 H 30 – ÉTANCHE À 100 MÈTRES – BRACELET EN ACIER LUCENT STEEL A223, MAILLONS CENTRAUX POLIS.
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ALPINE EAGLE ACIER LUCENT STEEL A223 : UN ALLIAGE INÉDIT___________________
ALPINE EAGLE 36 MM : LES MONTAGNES COMME SOURCE D’INSPIRATION_________________
d’un oiseau qui sont profilées, le bracelet des montres Alpine Eagle est légèrement en chute et composé de maillons en forme de lingot, surmontés en leur centre d’une coiffe en relief. Revisité pour être dans l’air du temps, le boîtier est marqué par des excroissances qui protègent la couronne. Pour entretenir un équilibre visuel, les designers ont ajouté en miroir, côté carrure à 9 h, deux bossettes identiques. En outre, Chopard a choisi de graver une rose des vents sur la couronne. Tout un symbole ! Comme le serait un compas de marine, la lunette ronde d’Alpine Eagle est ponctuée de huit vis, regroupées deux par deux, aux quatre points cardinaux. Leur fente est tangente au cercle de la lunette, signe de qualité de finition et de recherche esthétique. Ces vis ont aussi une fonction technique et garantissent l’étanchéité de la montre à 100 mètres. Toutes les surfaces planes d’Alpine Eagle sont satinées, une terminaison soigneusement exécutée pour créer des jeux de lumière, amplifiés par le polissage des chanfreins. Les aiguilles des heures et des minutes, comme les index, sont recouvertes de Super-LumiNova® Grade X1, pour une meilleure lisibilité nocturne. Et comme la neige, les torrents et la roche des Alpes qui changent d’aspect en fonction des conditions de luminosité, Alpine Eagle ne cesse d’osciller entre éclat et matité. Une verticalité toute alpine La collection Alpine Eagle est un exemple d’équilibre. Elle compte à ce jour dix modèles en acier, en or et acier, et aussi en or massif ou en or et diamants. Les pièces au dessin volontairement sport-chic, disponibles en 41 mm et 36 mm de diamètre, s’adressent aussi bien aux hommes qu’aux femmes en quête de garde-temps se portant en toute occasion. Conformément à l’esprit qui l’anime, cette ligne sera parfaite au bureau, mais également tout à fait adaptée à une tenue moins formelle ou justement plus sport. Pour les références en acier, la maison Chopard a utilisé un alliage – « Lucent Steel A223 » – dont la dureté est deux fois supérieure à celle de l’acier 316 et la résistance à l’abrasion très élevée. Mais l’acier n’a pas été le seul métal à faire l’objet d’un traitement particulier. L’or choisi pour cette collection est dit fair mined. Autrement dit, il s’agit d’or éthique –le mot est à la mode –, car il possède une traçabilité et respecte un processus de production cohérent. Une montre de qualité doit recevoir un mouvement de belle facture. Pour cette ligne, le choix s’est évidemment porté sur deux calibres développés
LES MODÈLES MASCULINS ET FÉMININS DE L’ALPINE EAGLE DÉGAGENT LA MÊME PUISSANCE NATIVE TOUTE EN DOUCEUR.
Avec sa teinte bleue et son dessin inspiré d’un iris d’aigle, le cadran de l’Alpine Eagle de Chopard impose son style tout en finesse.
dans les ateliers d’horlogerie de Chopard. Le premier, que l’on retrouve dans la montre Alpine Eagle 41 mm, est le calibre 01.01-C. Doté de 60 heures de réserve de marche, il est certifié chronomètre par le Contrôle officiel suisse des chronomètres. L’autre, installé dans la version de 36 mm, n’est autre que le calibre 09.01-C qui, de seulement 8 lignes et doté d’une réserve de marche de 42 heures, est sans doute l’un des plus petits à recevoir la certification Cosc. Ces deux références déclinées en différentes finitions disposent d’un fond transparent pour laisser visibles les terminaisons de ces mouvements de qualité. Une collection harmonieuse Proposée en 41 mm de diamètre, la montre Alpine Eagle possède ce petit quelque chose qui devrait rapidement propulser cette référence au poignet
ALPINE EAGLE 36 MM : BOÎTIER, 36 MM DE DIAMÈTRE EN OR ROSE ÉTHIQUE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE MANUFACTURE, 42 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – CALIBRE RÉFÉRENCE CHOPARD 09-01.C, 159 COMPOSANTS, GROUPE DE RÉGULATION VIBRANT À 3,5 HERTZ, CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDE CENTRALE ET DATE EN GUICHET – CADRAN GRIS, DÉCOR INSPIRÉ D’UN IRIS D’AIGLE – ÉTANCHE À 100 MÈTRES – BRACELET EN OR ROSE ÉTHIQUE, MAILLONS CENTRAUX POLIS.
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ALPINE EAGLE : UN STYLE TOUT EN FINESSE
CHOPARD : UNE PIÈCE SPORT-CHIC ET ULTRA-URBAINE des amateurs de produits distinctifs, mais soucieux de sortir des sentiers battus tout en restant dans la mouvance actuelle. Sport-chic mais aussi ultra-urbaine, cette pièce saura accompagner le businessman sans détonner, endurer les embruns sur un pont de voilier ou supporter une petite suée lors d’une randonnée pédestre. Parfaitement équilibrée au poignet quelle que soit sa taille, la montre se fait vite oublier. Et cela avec d’autant plus de facilité que l’acier qui la compose résiste deux fois mieux que le meilleur des métaux d’horlogerie aux petites agressions du quotidien. Un effort particulier a été produit pour donner au bracelet une vraie identité tout en l’inscrivant, lui aussi, dans le temps présent. L’association du poli et du satiné permet d’accrocher le regard et de rendre la pièce adaptée autant à une tenue un brin guindée qu’à une autre plus sport wear. Taillée pour affronter tous les marchés, elle séduira les cadres supérieurs travaillant à l’international que l’on sait amenés à voyager régulièrement. La renommée de la maison Chopard dépasse les frontières de l’Europe et cette référence pourra alors parfaitement rivaliser avec les quatre ou cinq modèles qui se partagent actuellement le marché. Etanche à 100 mètres, elle est compatible avec l’essentiel des activités sportives ne mettant pas en danger le calibre mécanique à remontage automatique (Golf, boxe etc.). Efficace et précise, elle affiche une sobre élégance qui devrait séduire les puristes un brin dandy. Pour répondre au mieux aux attentes de tous, cette version de la montre Alpine Eagle est disponible en acier sur acier avec cadran bleu ou cadran gris ardoise. Pour répondre à tous les goûts, cette merveille d’équilibre, capable de fonctionner 60 heures une fois remontée à fond, existe aussi en acier et or avec cadran couleur ardoise. Entre unisexe et féminin Avec ses 36 mm de diamètre, la montre Alpine Eagle joue la carte du consensus et peut aussi bien être portée par des femmes que par des hommes appréciant les garde-temps de taille raisonnable. La première version est proposée en acier Lucent Steel A223 avec cadran bleu ou gris, comme le modèle 41 mm. Mais la pièce, ici mue par le calibre automatique de manufacture Chopard certifié chronomètre et référencé Cl. 09.01-C, est également disponible dans une édition en acier dotée d’une lunette sertie de diamants. Dans cette configuration, elle se pare d’un cadran en nacre. Cette montre s’ose
VOIR LOIN EST LE PROPRE DE L’AIGLE. À L’INSTAR DE LA MANUFACTURE CHOPARD QUI ANTICIPE L’AVENIR DU SPORTCHIC AVEC CETTE PIÈCE AU DESIGN PUISSANT.
On dit que chaque détail compte dans le luxe. Ici, la rose des vents, indiquant la volonté de suivre une route bien tracée, est gravée sur la couronne de remontoir.
également en or éthique et acier Lucent Steel A223, en version naturelle ou avec une lunette soulignée d’une ligne de diamants. La première pièce arbore un cadran gris ardoise et le modèle serti est enrichi d’un cadran en nacre. Luxueuse dans ses atours contemporains, elle est également proposée dans trois versions en or rose éthique. La première plutôt unisexe présente un cadran gris ardoise, qui s’harmonise à merveille avec le rosé de l’or. La seconde s’habille d’une lunette rehaussée d’une ligne de diamants et d’un cadran en nacre blanche et la dernière, assurément la plus exclusive de toute, arbore une lunette et des inserts de bracelet sertis. Pour se différencier des autres modèles mais profiter de la puissance du noir associé à l’or rose, Chopard a fait le choix de doter cette référence en particulier d’un cadran façonné dans une nacre de Tahiti d’un noir profond.
ALPINE EAGLE ACIER LUCENT STEEL A223, LUNETTE EN OR ROSE ÉTHIQUE : BOÎTIER DE 41 MM – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE MANUFACTUR, 60 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – CALIBRE RÉF. CHOPARD 01-01.C, 207 COMPOSANTS, GROUPE DE RÉGULATION DE 4 HERTZ, CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, SECONDE CENTRALE ET DATE EN GUICHET – CADRAN GRIS, DÉCOR INSPIRÉ D’UN IRIS D’AIGLE, DATE À 4 H 30 – ÉTANCHE À 100 MÈTRES – BRACELET EN ACIER LUCENT STEEL A223 ET OR ROSE ÉTHIQUE POLIS.
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ALPINE EAGLE ACIER LUCENT STEEL A223… ET SA LUNETTE EN OR ROSE ÉTHIQUE_____
Ce n’est pas la première fois que Bvlgari s’allie à des artistes japonais pour créer une ligne capsule au sein même de la collection Octo Finissimo, devenue emblématique en quelques années. C’est d’ailleurs sa dimension architecturale qui a incité Bvlgari à collaborer avec Tadao Ando, architecte de renommée internationale, pour la mise au point d’une série de montres Octo Finissimo exclusivement dédiées au marché japonais. L’artiste a fondé sa réputation sur l’association du béton et du verre avec des sources d’éclairage innovants. Entre autres créations majeures, citons l’Eglise de la Lumière à Osaka, le musée d’Art moderne à Fort Worth aux Etats-Unis et le 21_21 Design Sight à Tokyo. Les formes, les volumes, les matériaux innovants ainsi qu’un design tout en légèreté sont les piliers de son travail.
ÉLABORÉS AVEC LE CONCOURS DE TADAO ANDO, LES DEUX MODÈLES OCTO FINISSIMO DE BVLGARI FONT HONNEUR À L’ARCHITECTE NIPPON. L’OCCASION DE RAPPELER LE LIEN PRIVILÉGIÉ QUI UNIT LA MARQUE AU JAPON ET L’ADAGE SELON LEQUEL TOUT CE QUI EST BEAU EST BIEN FAIT. PAR VINCENT DAVEAU
L’infini, l’éternel, l’intemporel C’est justement dans cet esprit que les productions architecturales de Tadao Ando rejoignent la collection Octo Finissimo de Bvlgari. Ces montres possèdent des lignes épurées qui font écho aux principes régissant l’approche créative de l’architecte nippon. Fortes de ces préceptes stylistiques, les deux références « Octo Finissmo Tadao Ando », proposées en édition limitée, font honneur à l’architecte. Editée à 200 exemplaires, la première, l’Octo Finissimo Titane, présente un cadran qui, dessiné par Tadao en personne, figure une spirale naissant à la base de l’aiguille des secondes. Si l’on veut absolument faire un lien avec la culture du pays du Soleil-Levant, on pourrait dire qu’elle évoque le passage infini du temps ou un jardin zen. La seconde, l’Octo Finissimo Tourbillon Carbone, est réalisée à seulement 8 exemplaires. Ici encore, le maître s’est inspiré de l’inéluctable spirale du temps, dont les cercles concentriques partent du tourbillon pour rayonner sur tout le cadran. Outre l’architecture et le passage du temps, l’éternité, la pureté sont deux autres concepts très prégnants dans le travail de Tadao Ando sur l’Octo Finissimo. Et à la question de savoir quelle motivation l’avait portée à créer de telles pièces, il répondit : « J’ai imaginé un trou noir dans l’espace lorsque j’ai commencé à réfléchir à ce projet. Sur le cadran, une spirale infinie se développe, passant des secondes aux minutes jusqu’à ce que l’on ne la perçoive plus. C’est l’effet des ondes concentriques sur l’eau qui se déploient jusqu’à la quatrième dimension. De l’expansion à la compression, ce motif exprime l’infini, l’éternel, l’intemporel. » Implacable de logique et de poésie !
OCTO FINISSIMO AUTOMATIQUE, SÉRIE LIMITÉE À 200 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN TITANE, 40 MM DE DIAMÈTRE ET 5,15 MM D’ÉPAISSEUR, FOND TRANSPARENT – COURONNE EN TITANE AVEC INSERTS EN CÉRAMIQUE – CADRAN EN TITANE DÉCORÉ D’UNE SPIRALE – ÉTANCHE JUSQU’À 30 MÈTRES – MOUVEMENT DE MANUFACTURE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE AVEC MICRO-ROTOR EN PLATINE – FOND PERSONNALISÉ AVEC LA SIGNATURE DE TADAO ANDO & LA MENTION « TADAO ANDO – LIMITED EDITION » – BRACELET EN TITANE AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE.
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BVLGARI OCTO FINISSIMO : ARCHITECTURER LE LANGAGE DES FORMES________________
LANCÉE EN 2018, LA MARQUE FRANÇAISE HEGID DÉVELOPPE DES GARDE-TEMPS PERSONNALISABLES ET ÉVOLUTIFS. CADRANS, BRACELETS ET BOÎTIERS PEUVENT, GRÂCE À UN SYSTÈME BREVETÉ, ÊTRE CHANGÉS EN UN CLAQUEMENT DE DOIGTS. DÉCRYPTAGE D’UNE COMPLICATION D’HABILLAGE. PAR CLARK ZOG S’acheter plusieurs montres pour composer avec sa garde-robe. Un casse-tête qui coûte cher... Et pourquoi ne pas plutôt créer une montre qui change d’habit ? C’est le pari que s’est lancé l’horloger français Hegid. Créée en 2018, la jeune marque indépendante est née autour de trois associés : Henrick Gauché, son frère Grégory et Emeric Delalandre. Henrick, fondateur d’Hegid, revient sur la genèse du projet : « J’ai travaillé dans le luxe toute ma vie. Je me suis pris de passion pour les montres en 2005. J’en achetais sur internet pour les démonter et en fabriquer une qui me plaisait. De là est née l’idée d’Hegid. » Le concept est simple. Comme l’explique Emeric Delalandre : « On crée les montres les plus durables de l’horlogerie. » Durables car modulables. « La seule chose qui puisse tuer une icône, c’est de s’en lasser », lance Henrick Gauché. Avec Hegid, a priori, pas de risque. Customisation « À travers cette modularité, il faut que la montre devienne un habit et exprime quelque chose de différent à chaque fois. Il y a un parallèle avec l’univers de la mode haut de gamme », explique Henrick Gauché. Les collections sortent d’ailleurs tous les trois mois. Et ce n’est pas seulement le bracelet qui est amovible. La pièce horlogère se présente d’abord comme une capsule brevetée qui embarque le mouvement. Le calibre peut se détacher et venir s’emboîter dans une autre carrure (boîtier), d’un style tout à fait différent. Le plus difficile a été de créer « un système de fixation (Capslock en titane, ndlr) à la hauteur d’un produit de luxe et patrimonial. Le défi était également que chacun puisse s’en servir, sans avoir besoin de matériel », ajoute Henrick Gauché. Concrètement, au dos de la montre se trouve une attache circulaire, dont la rotation est activée par
VISION ECLIPSE : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE TRAITÉ DE CARBONE MAT DIAMOND-LIKE CARBON, 40 MM DE DIAMÈTRE ET 47 MM DE LONGUEUR CORNE À CORNE – LUNETTE TOURNANTE BIDIRECTIONNELLE AVEC DISQUE GRADUÉ EN ALUMINIUM NOIR (NOIRE) OU GRIS (ECLIPSE), POUR DES RELEVÉS CHRONOSCOPIQUES RAPIDES – MOUVEMENT AUTOMATIQUE SUISSE SELLITA SW200 RETRAVAILLÉ, RÉSERVE DE MARCHE DE 40 HEURES – ÉTANCHES À 100 MÈTRES GRÂCE À LEURS COURONNES, TUBES ET FONDS VISSÉS.
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HEGID : LA MONTRE À PERSONNALITÉ MULTIPLE____________________________
une simple pression avec les pouces. Puis la capsule (disponible actuellement avec un cadran noir ou brun) sort du boîtier. Il suffit ensuite de l’insérer dans une autre carrure et d’effectuer la rotation inverse. En un clin d’œil, la montre se métamorphose. Les pièces ont été construites et testées pour traverser les décennies assurent les associés. Des centaines de combinaisons Chez Hegid, les collections s’articulent essentiellement autour des carrures qui figurent un univers en particulier – par exemple, la plongée ou l’aviation – ou arborent des lignes plus architecturées. Pour l’heure, la marque propose trois lignes : Expedition, Vision et Laboratoire. Chacune se décline en différentes séries. Dernière en date : Vision Série Noire qui présente un boîtier en acier inoxydable traité de carbone mat Diamond-like Carbon, en 40 mm de diamètre et de 47 mm de longueur corne à corne. Libre au porteur du garde-temps de faire ses propres combinaisons et assemblages, tirer une capsule d’une collection, puis une carrure et un bracelet d’une autre. En tout, les montres Hegid offrent pas moins de 126 combinaisons. Pour l’heure, toutes les moutures sont agrémentées d’un mouvement automatique suisse Sellita SW200 retravaillé disposant d’une réserve de marche de 40 heures. Les pièces sont étanches jusqu’à 100 mètres grâce à leurs couronnes, tubes et fonds vissés. Les capsules se parent d’un verre saphir antirayures et traité antireflet. Hegid a déjà commencé à développer des traitements de surface DLC sur des carrures en acier. Les trois associés réfléchissent aussi à des collaborations avec des artisans d’art. Tout est permis… Quid des montres féminines ? Tout va bien, Hegid est unisexe. Les capsules oscillent entre des diamètres de 38 et 42 mm. Dans un avenir plus ou moins proche, la marque envisage néanmoins de produire une capsule plus petite pour des modèles plus féminins.
Vision Noire avec disque gradué en aluminium noir.
DRESSING HORLOGER : LORSQU’UN CLIENT ACHÈTE SA PREMIÈRE MONTRE, IL LA REÇOIT DANS UN ÉCRIN EN BOIS QUI EST, LUI AUSSI, ÉVOLUTIF. IL COMPORTE DÉJÀ LES ESPACES DESTINÉS À RECEVOIR D’AUTRES MONTRES, CAPSULES, CARRURES ET BRACELETS. « IL NE S’AGIT DONC PAS D’UN ÉCRIN PASSIF MAIS D’UNE BOÎTE À MONTRES ÉVOLUTIVE, CAPABLE DE CONTENIR UN GRAND NOMBRE DE COMBINAISONS HORLOGÈRES », DÉVELOPPE UN COMMUNIQUÉ DE LA MARQUE.
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HEGID : LA MONTRE À PERSONNALITÉ MULTIPLE____________________________
C’est dans un très classique boîtier Tonda en platine de 44 mm, aux frontières de l’art déco avec ses anses élégamment arquées, que vient se loger cette complication rare d’un calendrier perpétuel à cycle lunaire. Si le calendrier perpétuel est l’une des complications les plus élaborées de la haute horlogerie classique, le calendrier perpétuel hégirien est une variante astronomique très rare. Le développement de ce garde-temps remonte aux années 1990 et à la restauration d’une montre de poche à calendrier hégirien simple par Michel Parmigiani. Ce qui a conduit le maître horloger à créer une telle pièce – mais là de table – à en 2011 : une première mondiale puisqu’aucun calendrier lunaire opérant de façon continue n’avait été dessiné jusque-là. Et aujourd’hui, cette nouvelle Hijiri Perpetual Calendar, illustre magnifiquement le haut niveau d’innovation et d’expertise de la maison Parmigiani. Elle indique les heures, les minutes, la date en chiffres arabes, le nom et la longueur des mois en calligraphie arabe, ainsi que les années abondantes et communes. Elle affiche également la phase de la lune sur un ciel d’aventurine et dispose d’une réserve de marche de plus de 48 heures.
UNE PREMIÈRE MONDIALE ! L’HIJIRI PERPETUAL CALENDAR DE PARMIGIANI FLEURIER EST DOTÉ D’UN CALENDRIER PERPÉTUEL HÉGIRIEN. UNE COMPLICATION RARE, QUI ASSURE L’AFFICHAGE DES DATES DU CALENDRIER SPÉCIFIQUE UTILISÉ EN RELATION AVEC LES FÊTES RELIGIEUSES DE L’ISLAM. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU
Architecture arabe Chaque composant du mouvement est décoré par les spécialistes de la maison. Pour des raisons symboliques, aucun élément n’est en or, pas même le rotor guilloché Grain d’orge, lui aussi en platine. Le mouvement à remontage automatique calibre PF009 inclut, de plus, des éléments inspirés de l’architecture arabe, tels les ponts qui adoptent la forme de lunes croissante et décroissante ainsi que celle du Rub el Hizb, un symbole islamique composé de deux carrés superposés. L’affichage sur un cadran ardoise en laiton brossé traité gris est assuré par des aiguilles delta squelettées, tandis que les trois sous-cadrans sont respectivement dédiés aux phases de lune et aux spécifications du calendrier musulman traditionnel. Cette rare complication est présentée sur un bracelet alligator noir signé Hermès à boucle ardillon et, comme toujours chez Parmigiani Fleurier, ce gardetemps personnalisable a vocation d’être pièce unique.
HIJRI PERPETUAL CALENDAR : BOÎTIER POLI EN PLATINE, 44,50 MM – GLACE ET FOND SAPHIR ANTIREFLET – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE ET CALENDRIER PERPÉTUEL LUNAIRE HÉGIRIEN, CALIBRE MANUFACTURE PF009, MICRO-ROTOR EN PLATINE D’UNE RÉSERVE DE MARCHE DE 48 HEURES – AFFICHAGE HEURES, MINUTES, SECONDES AU CENTRE, CALENDRIER PERPÉTUEL HÉGIRIEN ET PHASE DE LUNE – BRACELET EN ALLIGATOR HERMÈS NOIR, BOUCLE ARDILLON.
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PARMIGIANI FLEURIER : LE CALENDRIER PERPÉTUEL À L’HEURE DE L’ISLAM_________
UR-100 GUNMETAL D’URWERK SYNTHÉTISE LA RÉVOLUTION COSMIQUE EN FAISANT COÏNCIDER LA TEMPORALITÉ VÉCUE SUR TERRE AVEC SA ROTATION ET SON DÉPLACEMENT DANS L’UNIVERS. L’OCCASION DE RAPPELER LES ORIGINES ASSYRO-BABYLONIENNES DU NOM DE LA MARQUE. PAR VINCENT DAVEAU
L’homme a toujours cherché dans le ciel des réponses à ses interrogations. Il a alors fait des astres et du Soleil notre base temporelle. Ce sont les Sumériens qui, dès 6000 ans avant notre ère, devaient définir la première unité de temps basée sur un rythme de douze périodes équivalentes, en observant l’ombre portée du soleil sur leurs bâtisses. Les fondations de la division du temps telle que nous la connaissons aujourd’hui étaient d’ores et déjà posées. Ces racines, la maison Urwerk les partage, puisque son nom comporte celui de la ville antique sumérienne d’Ur. Sur la UR-100 GunMetal, il fallait que quelque chose vienne titiller l’œil des amateurs en plus de l’affichage des heures et minutes par le biais de satellites. Une construction atypique L’équipe formée de Félix Baumgartner et de Martin Frei a donc conçu un mode d’affichage qui permet, une fois passé le cap de la 60e minute, à l’aiguille de se transformer en un compteur de kilomètres. En effet, elle vient illustrer les 555 kilomètres parcourus toutes les 20 minutes par tout habitant de la Terre. C’est, en moyenne, la vitesse de rotation de la Terre calculée au niveau de l’Equateur. À son exact opposé, vient s’afficher une autre donnée : la révolution de la Terre autour du Soleil, soit 35 740 kilomètres par 20 minutes. Ces unités s’illuminent en vert fluo pour la lecture des heures et en blanc pour les kilomètres. Pour cette construction atypique, Martin Frei, designer et cofondateur d’Urwerk, a bataillé pour retranscrire cette indication sur les cadrans de la UR100. « À mes yeux, une montre est une reproduction à la fois physique et abstraite de notre situation sur la Terre. Elle nous ancre à un moment et une latitude précise, tout en étant le témoin du caractère éphémère de cette position matérialisée par la cage en aluminium du satellite indiquant l’heure de 1 à 60. »
URWERK UR-100 GUNMETAL : BOÎTIER EN TITANE ET ACIER TRAITÉ PVD GUNMETAL – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE RÉGI PAR UNE HÉLICE PROFILÉE BAPTISÉE WINFÄNGER, CALIBRE 12.01 D’URWERK AVEC AFFICHAGE DE L’HEURE À 3 SATELLITES : CELUI INDIQUANT L’HEURE EXACTE DÉFILE DE 0 À 60 LE LONG DU RAIL DES MINUTES ; IL EST FORGÉ DANS L’ALUMINIUM PUIS SABLÉ ET MICROBILLÉ APRÈS ÉLOXAGE – VIS DES SATELLITES SATINÉES CIRCULAIRES – CARROUSEL DE LAITON SABLÉ ET TRAITÉ RUTHÉNIUM.
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URWERK : RÉVOLUTION COSMIQUE__________
Si le calendrier perpétuel est l’une des complications les plus emblématiques de la haute horlogerie, Blancpain passe à la vitesse supérieure avec ce calendrier chinois couplé à un quantième grégorien. Ce dernier combine les principes fondamentaux millénaires du calendrier luni-solaire de tradition chinoise et l’indication du quantième occidental. L’unité de base de ces deux systèmes de division du temps n’étant pas la même, il s’agit d’une véritable prouesse technique. Quand le calendrier grégorien a pour unité le jour solaire, le calendrier chinois, dit luni-solaire, se base, lui, sur le cycle lunaire composé de 29,530 jours. Ainsi, une année de douze mois lunaires est plus courte d’environ onze jours qu’une année solaire. Afin de préserver la concordance avec le cycle des saisons, un mois intercalaire vient s’ajouter au calendrier chinois tous les deux à trois ans, particularité à l’origine de la variabilité du Nouvel An chinois.
LE CALENDRIER CHINOIS ET SA SYMBOLIQUE COMPLEXE S’INVITENT CHEZ BLANCPAIN SOUS LE SIGNE DU RAT. LE PETIT RONGEUR EST AINSI À L’HONNEUR DANS CETTE SÉRIE LIMITÉE À BOÎTE PLATINE DE LA COLLECTION VILLERET, QUI CÉLÈBRE LE NOUVEL AN CHINOIS. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU
Calendrier chinois et quantième grégorien La complexité de ce calendrier ne s’arrête pas là : ce dernier recourt, en effet, à un système de subdivision du jour en 12 heures doubles, qui remplacent les 24 heures de 60 minutes du calendrier grégorien ; et chacune de ces heures doubles est représentée par l’un des animaux du zodiaque chinois. Toutes ces informations sont distribuées sur un cadran blanc en émail grand feu : le rat, animal de l’année, s’affiche dans un guichet à 12 h ; en-dessous se trouve le compteur des heures doubles affichées en chiffres et en symboles. Les dix piliers célestes et les cinq éléments figurent à 3 h, tandis que deux aiguilles à 9 h servent à la lecture du mois et de la date. Elles sont complétées par une ouverture dédiée aux mois intercalaires et aux phases de lune, dans un guichet à 6 h. Le quantième grégorien se lit, quant à lui, en périphérie à l’aide d’une aiguille serpentine en acier bleui. Cet ensemble complexe est entraîné par un calibre Blancpain 3638 à remontage automatique, assorti d’une réserve de marche de sept jours grâce à trois barillets montés en série et sécurisés. Le tout est enchâssé dans un boîtier en platine de 45 mm, dont la couronne et la masse oscillante sont ornées d’un cabochon en rubis. La masse oscillante en or blanc est, elle aussi, gravée à l’effigie du rat, l’animal totem du zodiaque chinois de cette année.
COLLECTION VILLERET CALENDRIER CHINOIS TRADITIONNEL, ÉDITION LIMITÉE À 50 PIÈCES : BOÎTE EN PLATINE, 45 MM – GLACE ET FOND SAPHIR – ÉTANCHE À 30 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE CAL 3638 À ÉCHAPPEMENT À SPIRAL EN SILICIUM, RÉSERVE DE MARCHE DE 7 JOURS – AFFICHAGE HEURES ET MINUTES AU CENTRE, CALENDRIER CHINOIS AVEC INDICATION DE L’HEURE DOUBLE, SIGNES DU ZODIAQUE, DU QUANTIÈME ET DES MOIS CHINOIS, INDICATION DES 5 ÉLÉMENTS, DES TRONCS CÉLESTES ET DES MOIS INTERCALAIRES, QUANTIÈME GRÉGORIEN ET PHASES DE LUNE.
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BLANCPAIN : EXTRÊME-ORIENT ET OCCIDENT SOUS LE SIGNE DU RAT_________________
Qui eût cru qu’un jour, la montre imaginaire d’un héros de Manga japonais, inspirée en son temps par le chronographe El Primero, deviendrait une réalité ? Et pourtant, c’est la montre que porte au poignet Daisuke Jigen, l’inséparable compagnon du petitfils japonais putatif d’Arsène Lupin, héros de la série de Manga Lupin III. Créée à l’identique, elle célèbre aujourd’hui le 50e anniversaire du mouvement A384 de Zenith, avec la « A384 Revival Lupin The Third Édition » en série limitée destinée au Japon.
DE L’IMAGINAIRE À LA RÉALITÉ ! POUR LE 50E ANNIVERSAIRE DU CALIBRE A384 « EL PRIMERO », ZENITH LANCE UNE SÉRIE LIMITÉE « A384 REVIVAL LUPIN THE THIRD ÉDITION ». UNE VERSION INÉDITE PORTÉE PAR JIGEN DAISUKE, CÉLÈBRE HÉROS JAPONAIS D’UNE SÉRIE MANGA DES ANNÉES 70. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU
À l’effigie de Monsieur Jigen Armées seulement d’une petite image de la Zenith de Jigen tirée de la série animée Lupin The Third, les équipes de la manufacture du Locle ont réussi à donner vie au garde-temps de ce héros. À partir des dessins techniques et des plans de production de l’A384 original, Zenith a utilisé un processus d’ingénierie inverse pour recréer également la forme unique du boîtier en acier de 37 mm. Le résultat final est pratiquement identique au modèle de la série télévisée animée de 1969, jusqu’aux poussoirs et à la couronne. Bien entendu, le fond du boîtier est doté d’une glace saphir à l’effigie de Monsieur Jigen en train de tirer son chapeau – les passionnés le reconnaîtront immédiatement. Quant au cadran noir mat, il présente des compteurs et une échelle tachymétrique grise au contraste soutenu, ainsi que des aiguilles et index dorés et traités Super-Luminova® d’une teinte beige-crème assortie au chemin de fer imprimé sur le pourtour. Le mouvement, un calibre El Primero 400 à remontage automatique, bat bien entendu à 36 000 a/h, fréquence qui fit le succès de ce chronographe en le dotant d’une précision inégalable et d’une confortable réserve de marche de plus de 50 heures. L’A384 Revival Lupin The Third Édition est présentée dans un écrin spécial, dont la contre-boîte arbore une mosaïque d’images de la série animée. La boîte intérieure porte, quant à elle, la silhouette de Jigen et un logo stylisé de Lupin The Third conçu par Zenith. Limitée à 50 exemplaires, cette première montre reste exclusivement destinée au pays du Soleil Levant.
A384 REVIVAL LUPIN THE THIRD ÉDITION, ÉDITION LIMITÉE DE 50 PIÈCES POUR LE JAPON : BOÎTIER EN ACIER BROSSÉ, 37 MM – VERRE ET FOND SAPHIR TRAITÉ ANTIREFLET – ÉTANCHE À 50 M – MOUVEMENT CHRONOGRAPHE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE CALIBRE EL PRIMERO 400, 36 000 A/H, RÉSERVE DE MARCHE DE 50 HEURES – AFFICHAGE DES HEURES, MINUTES ET SECONDES DU CHRONOGRAPHE AU CENTRE, PETITE SECONDE À 9 H, COMPTEUR 12 HEURES À 6 H ET 30 MINUTES À 3 H, DATE À 4 H 30 – BRACELET EN ALLIGATOR NOIR À BOUCLE ARDILLON EN ACIER.
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ZENITH : EL PRIMERO, UN 50E ANNIVERSAIRE À LA SAUCE MANGA____________________
Ecaille de tortue, la signature de la maison Créée par Brice Jaunet, la marque Briston atteint aujourd’hui sa pleine maturité. Ce spécialiste, qui a fait ses armes durant quinze ans au sein des plus grandes marques du secteur, a mis à peine plus de six ans pour créer une collection de montres originales, tendance et accessibles. Une collection dont les magazines de mode et les supports spécialisés parlent avec plaisir. On dit souvent que la créativité n’est pas le fort des métiers horlogers. C’était encore vrai il y a quelques années, à l’époque où les marques capitalisaient sur les modèles du passé pour asseoir leur avenir. Aujourd’hui, la mode a évolué, imposant à tous les acteurs de la profession de s’interroger sur la façon d’attirer le public. L’idée de Brice Jaunet a été d’exploiter l’acétate de cellulose, souvent utilisé en lunetterie et qui ressemble sous sa forme la plus courante à l’écaille de tortue. Le détournement de cette matière pour en habiller ses boîtiers a séduit hipsters, dandys, preppys, trendsetters… Autrement dit tous les fans de produits horlogers décalés et un brin branchés. Aujourd’hui, ce fin limier de la « branchitude » lance une nouvelle action qui devrait susciter l’attention. Avec la Clubmaster Classic Pantone, Briston attaque fort l’univers des couleurs et propose une extension de coloris dans sa ligne de chronographes qui, lancée en 2013, s’est imposée comme un grand classique. De forme carrée-cambrée et toujours en acétate écaille de tortue – la signature de la maison –, cette nouvelle ligne se caractérise avant tout par ses cadrans ornés d’une finition purement horlogère : le soleillage. Ce décor est formé d'imperceptibles rayures partant d'un point central tels les rayons du soleil et obtenu à l'aide d'une brosse généralement à filaments métalliques. Neuf couleurs originales de cadrans (bleu glace, gris taupe, bleu nuit, vert émeraude, bleu canard, violet cardinal, couleur baie/mûre, vert d’eau et vert olive), tous ornés d’une finition brossée-soleillée pour un attrait incomparable.
TOUT LE MONDE CONNAÎT LA MAISON BRISTON, FONDÉE IL Y A MAINTENANT PLUS DE CINQ ANS. ELLE CONTINUE UNE PROGRESSION RAISONNÉE AVEC DES PRODUITS COMME LA COLLECTION CLUBMASTER CLASSIC PANTONE, QUI REND ACCESSIBLE LA DÉRAISON HORLOGÈRE EN DONNANT DES COULEURS À L’HEURE. PAR VINCENT DAVEAU
CLUBMASTER CLASSIC PANTONE : BOÎTIER EN ACIER AVEC ENCADREMENT CARRÉ CAMBRÉ EN ACÉTATE DE CELLULOSE ÉLABORÉ EN ITALIE ET POLI À LA MAIN, TAILLE : 40 X 40 MM – CALIBRE À QUARTZ DE FACTURE JAPONAISE, CITIZEN : MIYOTA 0S21 – DEUX COMPTEURS AVEC MINUTES À 9 H, INDICATIONS 24 HEURES À 3 H ET DATE À 6 H – ÉTANCHE À 100 M – DÉCLINAISON DE 9 COULEURS DE CADRANS ET AUTANT DE BRACELETS DE TYPE NATO.
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BRISTON : QUAND LE TEMPS DEVIENT ACCESSOIRE__________________________
Depuis l’invention de la technologie du quartz dans les années 1970, Citizen a vite mesuré les inconvénients. Car si les montres qui en étaient dotées étaient plus précises, elles posaient aussi de vrais problèmes environnementaux avec la mise au rebut de leurs piles. En mettant au point le procédé technique Eco-Drive faisant appel à la lumière pour produire de l’énergie, la marque japonaise, fondée en 1930, a limité cette problématique en remplaçant les piles par des accumulateurs. Avec le « Caliber 0100 », fruit des dernières recherches en matière de développement technologique, l’entreprise repousse encore les limites de la précision en garantissant une justesse horaire de plus ou moins une seconde par an et ce, sans l’utilisation de technologies connectées et sans couplage à des pendules atomiques.
POUR CÉLÉBRER LA MISE AU POINT DU CALIBRE 0100 CAPABLE D’UNE PRÉCISION DE L’ORDRE D’UNE SECONDE D’AVANCE OU DE RETARD PAR AN, LA MARQUE JAPONAISE CITIZEN LANCE UNE MONTRE EN OR BLANC MASSIF À 100 EXEMPLAIRES. PAR VINCENT DAVEAU
Fréquence de 8,4 MHz Afin d’atteindre cette précision sans précédent, « Caliber 0100 » utilise un quartz de taille AT à la place des diapasons à quartz classiques équipant généralement les montres à résonateurs. Sa fréquence de 8,4 MHz (8 388 608 Hz) est 250 fois supérieure à celle des diapasons classiques. Cette vitesse garantit au mécanisme de mieux résister aux influences extérieures, telles que les variations de température, les effets de la gravité et l’usure. Cependant, le fonctionnement d’un quartz de taille AT nécessite de plus grandes quantités d’énergie. Citizen a réussi à compenser ce besoin en testant minutieusement les matériaux utilisés, réalisés à partir du procédé LIGA (croissance de matériaux permettant des fabrications de composants très précis), en mettant en œuvre des concepts intelligents et en affinant ses stratégies d’économie d’énergie. La technologie « Caliber 0100 » permet à EcoDrive de fonctionner en continu et lui confère une plus grande stabilité : jusqu’à six mois avec une seule charge complète (8 mois en mode économie d’énergie), même dans le noir. Ce cœur est enfermé pour l’occasion dans un boîtier ultraclassique, réalisé à 100 exemplaires en or blanc épuré. D’une taille raisonnable de 37,5 mm, cette pièce annonce une ère nouvelle dans l’univers horloger.
ECO-DRIVE CALIBER 0100, ÉDITION LIMITÉE À 100 EXEMPLAIRES POUR LE MONDE : BOÎTIER EN OR BLANC 18 CARATS, 37,5 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE « CALIBER 0100 » ECO-DRIVE (ALIMENTATION ÉLECTRIQUE PAR ÉNERGIE SOLAIRE), AVEC PRÉCISION DE ±1 SECONDE PAR AN – DURÉE DE RÉSERVE DE MARCHE DE 6 MOIS EN CHARGE COMPLÈTE ET DE 8 MOIS EN MODE ÉCO – GLACE SAPHIR – BRACELET EN ALLIGATOR.
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CITIZEN : VERS LA PRÉCISION ABSOLUE____
« LA MALOUINE » LANCÉE PAR LE FORBAN SÉCURITÉ MER, UNE MONTRE QUI A TOUT POUR PARTIR À L’ABORDAGE DES MARCHÉS EN QUÊTE DE PRODUITS BIEN NÉS. PAR VINCENT DAVEAU
Pour comprendre l’esprit de la maison que tous les amateurs appellent « Le Forban », il faut avoir un côté corsaire et aimer l’aventure. Longtemps tombée dans l’oubli malgré son riche passé, cette marque a été récemment refondée par Jean-Sébastien Coste. L’homme n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il est déjà le propriétaire de la maison Triton, entité elle aussi réputée dans le passé pour ses montres dédiées à l’univers nautique. Fort de son expérience, il a fait le choix de lancer la montre « La Malouine » sur la base de deux modèles datant des années 19601970. Le but de cette pièce vintage bien dans l’air du temps et à l’esprit martial ? Répondre aux attentes d’une clientèle jeune qui n’a pas toujours accès à ces garde-temps en raison de leur prix élevé. Bien décidé à les conquérir, Jean-Sébastien Coste a fait le choix d’armer efficacement son premier navire amiral. L’esprit malouin Pour cette montre au dessin reprenant les codes de celles de plongée, un soin tout particulier a été apporté au boîtier en acier d’un diamètre raisonnable. Etanche à 150 mètres, la pièce se pare d’une lunette tournante unidirectionnelle, qui en fait un garde-temps technique, et d’un calibre mécanique à remontage automatique signé Miyota, connue pour la qualité de ses mouvements à la fois robustes et endurants. Assemblées dans les ateliers Plantin implantés au cœur de Paris, ces pièces sont proposées sur des bracelets en silicone souple et commercialisées via un réseau de distribution digital, à l’exception d’un point de vente physique : la boutique Emile Léon, située rue Royale à Paris. Tout ce travail de fond et la connaissance du métier de Jean-Sébastien Coste ont permis à la maison Le Forban Sécurité Mer, qui fête son cinquantenaire, de proposer sa première montre à un prix très attractif – 490 €. Un record pour ce modèle d’efficacité, capable de concurrencer les meilleures références en mer… Il incarne l’esprit malouin qui animait les plus grands corsaires, lesquels, sur leurs petits navires, n’hésitaient pas à en attaquer de bien plus gros et souvent mieux armés.
LA MALOUINE : BOÎTIER EN ACIER, 38,4 MM DE DIAMÈTRE ET 39 MM AVEC LA LUNETTE EN ALUMINIUM À ENCLIQUETAGE PAR DEMI-SECONDE (120 DENTS) – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE MIYOTA CAL. 8215 – GLACE BOMBÉE EN SAPHIR – ÉTANCHE À 150 MÈTRES – BRACELET TYPE « TROPIC » EN SILICONE.
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LE FORBAN SÉCURITÉ MER PREND LE LARGE_
HARRY WINSTON : LE SENS DU PARADOXE Spécialiste de la joaillerie et, en même temps, experte en haute horlogerie, la maison Harry Winston cultive l’art de surprendre son auditoire en explorant de nouveaux territoires esthétiques et techniques. Décryptage à travers trois nouvelles collections.
Texte : Vincent Daveau
Le temps n’a pas de prise sur les belles choses, mais certaines créations ont la capacité rare de marquer leur temps. Cette dimension se devine en filigrane à travers les nouvelles lignes Harry Winston, que ce soit la gamme Emerald qui intègre désormais de plus grands modèles, la montre Project Z13 à la forte personnalité, ou encore l’étourdissante Histoire de tourbillon 10. Chacune de ces éditions raconte à sa manière un savoir-faire peaufiné au fil des ans, une ambition mécanique exemplaire et une passion intacte. Emblématiques d’une maison qui a toujours su maintenir son niveau d’excellence, ces nouveautés méritaient un arrêt sur image. Emerald 33 : l’art de la taille Naturellement dédiée aux femmes par sa forme octogonale inspirée du diamant taillé selon le goût de M. Winston, la collection Emerald présente, cette année, des volumes agrandis à 33 mm de côté (39 mm pour le flanc le plus long). Ces dimensions augmentées permettent au boîtier, décliné en or rose ou blanc, de recevoir un calibre mécanique à remontage automatique de 72 heures de réserve de marche et indiquant heures, minutes, secondes, ainsi que la date à 6 h. Fini selon les règles de l’art, ce cœur, doté d’un spiral en silicium et d’une masse oscillante en or blanc, se découvre par le fond en verre saphir. Celles qui préféreront le pur plaisir du bijou se tourneront vers la version à quartz, qui se différencie à première vue par l’absence de trotteuse. Signature d’un grand joaillier, cette pièce ne pouvait manquer de se décliner en version sertie de diamants. Ceux-ci, au nombre de 94, sont élégamment appliqués sur la lunette et les cornes, soulignant encore la préciosité de ces références portées sur un sobre bracelet en alligator à boucle ardillon. Project Z13 : l’art de la contradiction Harmonieuse et pourtant disruptive, la Project Z13 signe chez Harry Winston la capacité de marier les contraires. Ainsi, elle parvient à trouver l’équilibre dans une composition asymétrique, à commencer par le boîtier de 42,2 mm, doté d’un fort élément
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À gauche, Emerald Quartz 33 : boîtier en or blanc, 33,3 x 39,3 mm, mouvement à quartz, date à 6 h. En haut , Emerald Automatic 33 : boîtier en or rose, 33,3 x 39,3 mm, mouvement mécanique à remontage automatique, cadran opalin argenté dégradé soleillé. Ci-contre, Project Z13, édition limitée à 300 exemplaires : boîtier en zaliumTM, 42,2 mm, mouvement mécanique à remontage automatique, heures et minutes décentrées, phases de lune, date rétrograde.
protégeant à la fois la couronne et les poussoirs. Toujours en zaliumTM, cet alliage léger et performant exclusif à la marque, l’imposante carrure abrite un calibre à remontage automatique HW3202, dont la subtile composition des affichages est soulignée de bleu vif. Décentrées à 12 h, les heures et minutes font de la place à une indication de date rétrograde, dont le secteur se déploie sur toute la partie inférieure du bord du cadran. Mais – c’est une première dans la gamme Project Z –, l’élément phare de cet ensemble est une indication très originale des phases de lune. En effet, l’astre nocturne est ici remplacé par un shuriken, symbole inséparable de la collection. D’un noir sobre, ce « cache-lune » est rehaussé par des bras en carbone, autre première dans cette ligne. Disposant de 68 heures de réserve de marche, le mouvement se laisse admirer à travers le fond en
verre saphir et également côté pile, à travers les larges ouvertures laissées par les structures porteuses des différentes informations, qui laissent ainsi voir les élégantes côtes de Genève radiales. Edité en série limitée à 300 exemplaires, cet instrument étanche à 100 mètres permettra aux collectionneurs avertis d’avoir au poignet une architecture horlogère d’une grande rigueur traditionnelle, affichant néanmoins une modernité bien maîtrisée. Histoire de Tourbillon 10 : l’art de l’exagération Pour son dixième anniversaire, la collection Histoire de tourbillon a vu les choses en grand, quitte à bousculer les codes de la haute horlogerie. Mais pour une maison dont l’adresse mère n’est pas si loin de Broadway, il n’est pas si étonnant que cette histoirelà se déroule tel un show à l’américaine, et tant pis
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pour les esprits chagrins qui ne comprennent pas l’art subtil du savoir en faire trop. Véritable scène de théâtre, le boîtier de 53,3 mm par 39,1 mm ose un design qui constitue une véritable rupture de style, totalement au service de la composition mécanique mise en œuvre. Ici, ce n’est pas tant l’heure, bien que centrale, qui compte, mais le ballet cinétique de quatre tourbillons à la ronde parfaitement rythmée. Mis en vedette aux quatre angles de la surface visible, ces organes réglants, qui font un tour complet en 36 secondes, sont accordés en coulisse grâce à la présence de trois différentiels. Les deux premiers relient chacun une paire de tourbillon, et le troisième, de grande taille et en position centrale, permet de faire la moyenne des deux précédents et de conférer une marche précise aux aiguilles des heures et minutes auxquelles il est juxtaposé. De
même, deux paires de barillets superposés et montés en série répartissent l’énergie du calibre HW4702 à remontage manuel avec une constance quasi parfaite. Ce cœur, comprenant 673 composants dont 78 par tourbillon, doté de ponts et de platines en titane et donné pour fonctionner 55 heures, dévoile ses finitions très élaborées également côté dos. La montre qui le reçoit est déclinée en or rose ou en or blanc – 10 exemplaires pour chaque version – et est terminée par un bracelet en alligator surpiqué de fil d’or rose ou de platine. Pour célébrer cette dixième édition, une pièce unique a été réalisée en winstonium, une variante de platine propre à la marque. Pour le différencier, les ponts de tourbillons de ce modèle ont été traités en bleu, ultime signature d’une entreprise, dont la créativité débridée est au service de l’excellence.
Histoire de Tourbillon 10 : boîtier rectangulaire 53,3 x 39,1 mm, en or rose ou or blanc, mouvement mécanique à remontage manuel doté de 4 tourbillons reliés par 3 différentiels, deux doubles barillets, cadran en saphir ajouré, bracelet en alligator, boucle ardillon. Edition limitée à 10 exemplaires par couleur d’or, pièce unique en Winstonium.
WATCH WEEK 2020 À DUBAÏ : LVMH DONNE L’HEURE DU LUXE Texte : Vincent Daveau
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Avec l’annonce, l’an passé, d’un changement de dates des salons horlogers habituellement calés en janvier pour celui établi à Genève et en mars pour celui de Bâle, certaines entités s’interrogent sur l’avenir de ces rendez-vous et tentent des expériences susceptibles de les rendre indépendants de systèmes finalement vieillissants. Coup de projecteur sur un moment d’exception, qui remet le produit vraiment en lumière.
Ci-dessus : Bvlgari Octo Finissimo Automatic Satin-Polished Rose Gold. En haut : l’entrée du Bvlgari Resort Dubai.
Comme le disait Jean-Christophe Babin, le CEO de Bvlgari, marque invitante à l’inauguration de la Watch Week Dubaï 2020, ce rendez-vous dans l’hôtel ouvert il y a maintenant deux ans par le joaillier italien a pour objet de permettre aux marques comme TAG Heuer, Zenith, Hublot et bien entendu Bvlgari, de présenter une partie des nouveautés qui animeront le marché dès le début d’année. Entre autres invités : les grands spécialistes horlogers, des médias et les acteurs du réseau de distribution des marques du groupe LVMH.
Bvlgari Resort Dubai.
Replacer le produit dans son contexte Les atermoiements des organisateurs de salons associés aux hausses de tarifs des espaces d’exposition de ces dernières années, au déplacement des principales zones de chalandise hors d’Europe et finalement des dates de présentation vers le mois de mai, ont précipité les choses et incité un certain nombre de marques à rechercher de nouvelles formules de salons, plus en adéquation avec leur mode de commercialisation. On le sentait venir déjà l’an passé, avec le test organisé par Bvlgari à Shanghai : recevoir un certain nombre de journalistes et de détaillants à un lancement de produits, au sein de l’un de ses derniers hôtels de luxe. Le succès de l’opération avait tout naturellement convaincu Jean-Christophe Babin de voir plus grand avec l’aide des
En haut : restaurant Hōseki dans le Bvlgari Resort Dubai. En haut, à droite : Hublot, Spirit Of Big Bang Meca-10. Ci-dessus : conférence lors de la LVMH Watch Week Dubai 2020.
maisons qui, historiquement, occupaient des espaces périphériques (bateau à quai sur le lac Léman, en face des grands hôtels, ou au Kempinski), lorsque le Salon international de la haute horlogerie se déroulait à Genève, mi janvier. Avec le déport de ce salon rebaptisé Watches & Wonders à la fin du mois d’avril et l’ouverture de Baselworld à la fin du premier semestre, il est apparu important aux marques du groupe LVMH de créer l’événement en lançant la Watch Week LVMH 2020 au cœur même du Bvlgari Resort de Dubaï. Comme le soulignait Stéphane Bianchi, directeur de la branche horlogère de LVMH et patron de TAG Heuer, ce salon éphémère est une expérience qui pourrait se renouveler ou acquérir de l’importance, au point de prendre le pas sur Baselworld si la direction de ce
dernier ne fait pas un pas vers les exposants et si les résultats ne sont pas à la hauteur des ambitions de ce rendez-vous. Assister à un moment historique Sur place et malgré une météo capricieuse, les médias et les détaillants assistaient, sur un circuit spécialement conçu pour eux, à des présentations de produits rigoureusement orchestrées par les responsables de marchés. Une organisation millimétrée qui a permis à tout le monde de rencontrer les patrons et d’accéder aux collections. Le tout dans le cadre enchanteur des villas destinées à la location, au sein du Resort-Marina Bvlgari, installé dans une des îles artificielles de Dubaï. L’événement,
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s’il est unique, n’était pas fondamentalement nouveau, puisque le groupe Richemont avait tenté une expérience analogue avec Watches & Wonders à Hong Kong, il y a quelques années. Mais dans le cas présent, l’organisation mode LVMH incluait une expérience immersive du luxe inédite au sein même du Resort Bvlgari de Dubaï – un lieu qui, outre ses qualités architecturales, a l’avantage de se trouver à la confluence de tous les marchés, avec une desserte aérienne parmi les meilleures du monde. Alors évidemment, on se surprend à rêver de choses un peu folles : par exemple, que le groupe LVMH renouvelle l’an prochain l’expérience aux mêmes dates laissées vacantes par le Groupe Richemont. De l’avis des journalistes, la formule est excellente, car elle permet à ceux qui ont été choisis par le groupe de rencontrer les patrons des marques sans stress et de découvrir les produits dans un cadre très avantageux. Le luxe appelle le luxe, disait un journaliste. En toute logique, les montres ont été présentées dans leur milieu naturel et dans un cadre qui les valorise. D’aucuns ont apprécié que, pour une fois, on puisse les voir à la lumière naturelle, chose impossible lors des salons, qu’il s’agisse de celui de Genève ou de Bâle. Inutile aussi d’évoquer le climat qui, même s’il était frais et un peu humide lors de la dernière soirée de gala, flirtait tout de même avec les 20°C, température tout à fait agréable comparées à celles, négatives, lors des salons helvétiques. Bref, tout avait été réfléchi pour garantir aux invités de la presse et aux distributeurs
En haut : LVMH Watch Week Dubai 2020. Ci-contre : Hublot, Big Bang Integral Titanium Pavé (réf.451.NX.1170. NX).
gens
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des marques présentes, une qualité du réceptif propice à donner un éclairage inédit aux nouveautés et les dévoiler en majesté. Des produits horlogers bien dans leur milieu À tout seigneur, tout honneur. Il revient donc à la marque invitante – en l’occurrence Bvlgari – de faire les honneurs de l’ouverture de ce dossier. La signature italienne fondée par Sotirio Bulgari et rachetée, il y a maintenant une décennie, par LVMH, présentait une collection riche de références, dont la conception même dévoilait une part de la stratégie de l’entreprise. Comme le disait le CEO : « Nous avons posé les bases d’une collection, dont la puissance évocatrice des modèles haut de gamme ou dotés de fonctionnalités exceptionnelles doit pouvoir soutenir des produits plus commerciaux appelés à répondre aux attentes d’un marché en quête de créations horlogères à forte identité qui puissent être la première montre à vivre au quotidien. » Cette opération de promotion globale était proposée en deux temps. Chez les femmes, la toute récente collection Serpenti Seduttori voit son aura renforcée avec le lancement de la Serpenti Seduttori Tourbillon Manuelle, une mécanique sophistiquée, ici le plus petit mouvement mécanique à remontage manuel régulé par un tourbillon du marché, qui s’attache à révéler le potentiel des montres-bijoux à fort charisme, disponibles dans un nombre important de finitions – acier, or et acier ou versions tout or serti –, à des prix répondant aux envies des plus jeunes mais aussi des femmes à la recherche de parures très sophistiquées. La maison italienne exposait également dans l’une des villas designées par les architectes Bvlgari, différentes pièces de nouvelle génération dans la ligne Octo Finissimo. Déclinées en acier, en or rose sablé ou en
céramique noire polie, les nouveautés Octo Finissimo Ultime emportent un nouveau calibre mécanique à remontage automatique par micro-rotor, visible par le fond ouvert. Leurs carrures légèrement plus épaisses et leurs couronnes vissées contrebalancent l’impression de fragilité qui peut s’en dégager de prime abord, en raison de leur finesse remarquable et de leur légèreté. De quoi rassurer une clientèle néophyte. Avec ces modèles, l’équilibre est parfait et les proportions idéales pour les consommateurs souhaitant avoir une montre portable en toute situation, identifiable, chic et rassurante. Ricardo Guadalupe, CEO de Hublot, allait dans le même sens avec le lancement de la nouvelle Big Bang sur bracelet métal. Extrêmement bien dessinée, elle possède un charme fou qui pourrait presque faire croire qu’elle a toujours existé en collection. La version en titane, parée d’un bracelet dans la même matière, est une réussite en terme de design. Efficace et identifiable, elle s’inscrit dans la tendance d’un marché où les montres à porter sur bracelet métal représentent plus des deux tiers des ventes mondiales. Cette nouveauté très attendue aurait presque fait passer au second plan les itérations de produits déjà existants : citons la Spirit of Big Bang Meca-10, la Big Bang MP-11 Red Magic ou la Big Bang Sang Bleu II, qui méritaient bien notre attention tant leur présence en imposait. Le bracelet métal, thème récurrent Au voyage, il faut un fil directeur… En observant l’offre des marques présentes, le bracelet métal semble parfaitement faire l’affaire. On le retrouve d’ailleurs très souvent chez Zenith. Cet engouement soudain est, sans aucun doute, une conséquence des
Page de gauche, en haut : la boutique de chocolats signée Bvlgari, Il Cioccolato dans le Bvlgari Resort Dubai. En bas : concert lors du LVMH Watch Week Dubai 2020. Ci-dessus : montre Hublot, Big Bang Sang Bleu II King Gold Blue (réf. 418. OX.5108.RX.MXM20).
En haut et page de droite : événements lors du LVMH Watch Week Dubai 2020. Ci-dessus : Zenith, montres Defy Midnight, Defy Land Rover et El Primero A384 Revival.
lois édictées par certains états, comme la Californie, visant à interdire l’utilisation de peaux d’alligator en maroquinerie. La prise de conscience des citoyens en termes d’écologie et de bien-être animal pourrait détourner la clientèle des marques qui n’offriraient pas d’alternatives. Julen Tornare, le CEO de Zenith, a parfaitement capté l’orientation du marché et propose plusieurs références. Pour exemple, la Defy Midnight de 36 mm, dotée d’un système de bracelet interchangeable intelligent et fiable, permet de passer en deux gestes, d’un bracelet cuir à un bracelet en métal sobre et efficace. Disponible en bleu profond ou en gris, le cadran présente une finition brillante avec un dégradé vertical créant un relief. Illustrant le ciel nocturne étoilé au-dessus de l’horizon sans fin, le cadran enchante et illumine celle qui le porte. Evoquant le ciel étoilé du zénith, l’emblème de la maison en forme d’étoile à facettes est le point le plus haut et le plus lumineux du ciel nocturne représenté.
En outre, pour adapter sa montre à sa tenue, la pièce est livrée avec, dans l’écrin, trois bracelets de couleurs différentes en plus de celui en métal. La marque a également retenu l’attention des puristes avec le lancement d’une nouvelle série de montres Elite Classic en 36 mm et 40,5 mm, qui se caractérise par ses lignes classiques. On retiendra la version avec cadran anthracite tant le gris est intense. Cela dit, Zenith compte quantité de nouveautés tout à fait remarquables, telles la Defy 21 Land Rover Edition produite à seulement 250 exemplaires, ou encore la Defy 21 Carl Cox Edition et son disque de trotteuse en forme de disque vinyle. Mais c’est sans doute le modèle El Primero A384 Revival que le marché français retiendra : proposé sur un bracelet en acier très texturé et réédition du bracelet « Gay Frères », il s’inscrit tout particulièrement dans la tendance. La démonstration d’un luxe ultime…
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IL EST MINUIT, DOCTEUR SCHWEITZER
Si la nuit était tombée sur l’Afrique pour le célèbre médecin, héros d’un film des années 50, quelle heure était-il pour des explorateurs et des pionniers comme Roald Amundsen, Amélia Earhart, Edmund Hillary, Jean-Louis Etienne, Mike Horn, Alban Michon ou Victor Vescovo, lorsqu’ils accomplirent leurs différents exploits ? Tous portaient une montre pour rythmer leurs aventures et garder un contact temporel.
Texte : Hervé Gallet
Si aujourd’hui on cherche à connaître l’heure tout au long de la journée, c’est bien souvent pour des raisons pratiques : ne pas manquer un rendez-vous, un train, un film, un déjeuner ou tout autre événement de notre vie quotidienne menée généralement à un rythme trépidant. Jadis, lorsque l’activité économique était avant tout agricole, le soleil servait d’indicateur temporel. On se levait quand le jour naissait et l’on se couchait lorsque l’obscurité tombait. Et même, les premières horloges apparues au Moyen-Âge ne disposaient que d’une seule aiguille indiquant les heures – on n’était pas à dix, vingt ou trente minutes près… Pourtant, un domaine bien particulier allait imposer une amélioration de la précision des instruments horlogers : la navigation maritime. Durant des millénaires, seule l’observation du Soleil dans le ciel
avait aidé les marins à se situer à la surface des océans. Au xviiie siècle, la détermination de la latitude par la position des astres s’effectuait aisément. Mais en revanche, calculer la longitude s’avérait bien plus difficile en raison de l’absence d’instruments horlogers suffisamment fiables : pour atteindre un niveau de précision satisfaisant, il aurait fallu conserver tout au long du voyage l’heure locale du dernier port dont le méridien était connu. C’est en 1759 qu’un horloger anglais, John Harrison, réussit à mettre au point une montre capable de répondre aux exigences des navigateurs. Entre novembre 1761 et janvier 1762, son chronomètre accompagna une traversée longue de 81 jours à bord d’un voilier, en ne présentant à l’arrivée qu’un écart de cinq secondes seulement. Le concept de « chronomètre de marine » venait de naître.
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Grâce à ces instruments horlogers performants, l’ère des grandes circumnavigations pouvait commencer. Et des explorateurs entrés dans la légende, comme Bougainville, La Pérouse ou Cook, se lancèrent dans des expéditions au bout du monde, au milieu de zones encore inconnues et jamais cartographiées. Un hommage aux explorateurs portugais Bien plus tard, au cours des années 1930, deux négociants portugais demandèrent à la manufacture IWC une montre capable d’afficher la même fiabilité qu’un véritable chronomètre de marine. Les horlogers suisses conçurent alors une montre-bracelet de précision à partir d’un mouvement de montre de poche. En 1939, elle fut baptisée Portugaise, à la fois en hommage aux deux hommes d’affaires à l’origine de sa création et aux grands explorateurs comme Magellan,
Vasco de Gama ou Cabral. « Lancées à l’assaut des horizons maritimes, les aiguilles des Portugaises ont arpenté et mesuré toutes des courbes du globe, année après année, de parallèles en méridiens, de mers en océans, de continent en continent », racontent les historiens de Schaffhausen. De tout temps, les océans représentèrent un champ d’exploration béni pour les arpenteurs de l’horizon, des Phéniciens aux Vikings en passant par les Amérindiens. Justement en 1947, Thor Heyerdahl, un anthropologue-navigateur norvégien, voulut vérifier une théorie : d’après lui, la Polynésie avait pu être peuplée au cours de la préhistoire, non par des immigrants venant de l’Asie du Sud-Est, mais par des Amérindiens ayant franchi le Pacifique en se laissant porter par les courants. Thor Heyerdahl fit construire au Pérou un radeau en troncs de balsa, le Kon-Tiki, puis, accompagné de cinq équipiers scandinaves, il
Page de gauche : montre Portugaise d’IWC. Ci-dessus : Thor Heyerdahl, un anthropologue-navigateur norvégien sur son radeau KonTiki.
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confia sa vie à l’océan. Trois mois après avoir quitté les côtes de l’Amérique du Sud, la frêle embarcation accosta sur l’atoll de Raroia, dans les îles Tuamotu. Preuve était faite… Petit détail pratique : pour sa traversée transpacifique, Thor Heyerdahl avait emporté une montre Eterna. Ce qui incita par la suite la marque à baptiser Kon-Tiki, l’une de ses collections. Toujours fidèle à la mémoire des explorateurs et des scientifiques qui cherchèrent à mieux comprendre l’histoire du monde, IWC donna, en 2014, le nom de Darwin à sa première montre Aquatimer réalisée en bronze. Naturaliste et paléontologue britannique, Charles Darwin établit, lors d’un voyage aux Galapagos, la théorie de l’évolution dans son ouvrage L’Origine des espèces, édité en 1859. À cette époque, nombre d’instruments maritimes et éléments d’accastillage étaient réalisés en bronze en raison de la solidité et de la résistance à la corrosion de ce matériau. L’aventure dans les airs Avec l’apparition de l’aviation, à l’aube du XXe siècle, c’est par la voie des airs que de nouveaux explorateurs partirent à la conquête du monde. Si la surface de la planète avait été à peu près entièrement cartographiée, le défi consistait cette fois à rapprocher les continents en effectuant des voyages de plus en plus rapides. Le 21 mai 1927, l’aviateur américain Charles Lindbergh franchit pour la première fois l’Atlantique à bord du Spirit of Saint-Louis, en 33 heures et 30 minutes de vol. Et Longines entra dans l’histoire en tant que chronométreur de l’exploit.
Le 8 mai 1935, cette fois, l’intrépide Américaine Amélia Earhart effectua le premier vol Mexico-New York et conserva le souvenir de cette aventure en faisant graver l’itinéraire sur le dos du boîtier de sa JaegerLeCoultre Reverso. En France, Latécoère, Nungesser, Coli, Saint-Exupéry ou Mermoz firent rimer aviation et grands espaces, ce dernier portant une Lip Type 10 lorsqu’il pilotait son légendaire hydravion Croix du Sud. C’est d’ailleurs à l’intention des pionniers de l’aéropostale que Lip avait lancé, en 1935, une petite production de montres de bord réputées pour leur fiabilité. Mais pour Jean Mermoz et Amelia Earhart, le temps se figea pour l’éternité lorsque le premier disparut en franchissant l’Atlantique Sud, le 7 décembre 1936, tandis que l’on perdit définitivement la trace de la seconde dans le Pacifique, le 2 juillet 1937… Impossible, ici, de ne pas rappeler le nom de la montre qui participa à la plus grande exploration de l’histoire de l’humanité, à savoir l’Omega Speedmaster. Ce chronographe, conçu en 1957 à l’intention des pilotes automobiles, fut surnommé Moonwatch lorsque l’astronaute américain Neil Armstrong posa le pied sur la Lune, le 21 juillet 1969, son Omega fixée par un large bracelet Velcro sur la manche de sa combinaison. À la découverte des abysses Si la Speedmaster dut franchir 400 000 km à travers l’espace interstellaire pour entrer dans la légende, une autre Omega n’eut besoin que d’une dizaine de kilomètres pour en faire autant. Mais quels kilomètres ! Ceux séparaient, en effet, la surface de l’océan
Page de gauche : Omega, première Speedmaster datant de 1957. Ci-dessus, à gauche : mission Apollo 11, le 21 juillet 1969. À droite : montre LIP Type 10 de l’aviateur Jean Mermoz, lorsqu’il pilotait son hydravion.
Pacifique du fond de la fosse des Mariannes… Les premiers explorateurs des grands fonds furent l’océanographe suisse Jacques Piccard et l’officier de marine américain Don Walsh. Le 23 janvier 1960, leur bathyscaphe nommé Trieste parvint à atteindre une profondeur de -10 916 mètres. Plus d’un demi-siècle plus tard, le 26 mars 2012, ce fut au tour du cinéaste James Cameron de s’attaquer à ce fameux point extrême baptisé «Challenger Deep». Seul à bord d’un submersible expérimental de 8 m de long en forme de torpille, Cameron inscrivit -10 908 mètres sur son livre de bord personnel. Et constata après son retour à la surface que la Rolex Deepsea Challenge installée à l’extérieur de la coque du sous-marin, à l’extrémité d’un bras articulé, avait parfaitement résisté à la pression phénoménale. Il y a deux ans, un homme d’affaires-explorateur américain âgé de 53 ans, Victor Vescovo, s’était lancé un défi téméraire : devenir le premier homme à descendre dans chacune des zones les plus profondes des cinq océans. En décembre 2018, aux commandes d’un submersible conçu spécialement, il commença par atteindre le fond de l’océan Atlantique, à -8 400 mètres, au large de Porto Rico. Puis il enchaîna avec l’exploration de la fosse des Sandwich du Sud, dans l’océan Austral (-7 437 mètres), avant de s’attaquer à la fosse de Java dans l’océan Indien (-7 192 mètres). Le 28 avril 2019, il se rendit dans le Pacifique
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avec, en tête, les exploits de ses prédécesseurs, Jacques Piccard, Don Walsh et James Cameron. Et en parvenant à atteindre le fond de la fosse des Mariannes à -10 928 mètres, il décrocha le record du monde de profondeur, qui fut attribué en parallèle à Omega. Victor Vescovo avait, en effet, fixé sur les bras robotiques du sous-marin et sur une sonde d’accompagnement, trois montres Seamaster Planet Ocean Ultra Deep en titane. L’heure au sommet Entre cet exploit abyssal et celui accompli, le 29 mai 1953, par Edmund Hillary, il existe un point commun : la verticalité. L’alpiniste néo-zélandais, accompagné par le sherpa Tenzing Norgay, avait en effet décidé d’atteindre le toit du monde, c’est-àdire l’Everest, à une altitude de 8 848 mètres. Et si l’Omega de Victor Vescovo avait dû résister à une pression infernale, la Rolex Oyster d’Edmund Hillary fut obligée, quant à elle, de supporter des températures glaciales. C’est d’ailleurs pour rendre hommage à cette ascension historique que Rolex conçut par la suite son célèbre modèle Explorer. Si la notion d’exploration reste liée dans l’esprit du grand public à la découverte de territoires inconnus, gravir des montages par des voies nouvelles ajoute l’exploit physique à cette dimension pionnière. Ne faudrait-il pas d’ailleurs inventer le terme « exploirateur » pour caractériser
Page de gauche : James Cameron dans son bathyscaphe et la Rolex Deepsea Challenge. Ci-dessus, à gauche : le sous-marin de James Cameron. À droite : la montre Omega Seamaster Planet Ocean Ultra Deep et Victor Vescovo (cicontre).
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Page de gauche : l’Américaine Amélia Earhart qui réussit, le 8 mai 1935, le premier vol Mexico-New York, itinéraire qui fut gravé sur le dos de sa Jaeger-LeCoultre Reverso (ci-dessus, à gauche). Ci-dessus : Richard Mille, RM 25-01 ouverte et fermée.
les alpinistes empruntant pour la première fois des pentes inviolées ? En novembre 2009, Pierre Schaffter, célèbre grimpeur suisse, Little Karim Balti, sherpa pakistanais, et Apa Sherpa, l’auraient bien mérité, lorsqu’ils atteignirent le sommet d’un pic de l’Himalaya encore vierge et extrêmement difficile d’accès, à 6 589 mètres d’altitude. À leur poignet figuraient trois montres Jaeger-LeCoultre : un chronomètre Geophysic de 1958, une Master Compressor Extreme LAB de 2007 et le prototype de la Master Compressor Extreme LAB 2. L’âge de glace Les températures extrêmes régnant dans l’Himalaya représentent assurément l’un des pires challenges pour une montre mécanique. Seules des huiles spéciales particulièrement fluides peuvent empêcher
les mouvements de se bloquer, figés par le froid. C’est dire la qualité de la Zenith portée par l’explorateur norvégien Roald Amundsen qui fut, en 1911, le premier à atteindre le pôle Sud au prix d’efforts surhumains. Ce fut également une montre Zenith que le Français Jean-Louis Etienne choisit en 2010, lors de son périple aérien en ballon au-dessus du pôle Nord et de l’océan Arctique. Vingt ans auparavant, en 1990, c’est une montreboussole Yema bipole qu’il avait emportée au pôle Sud, lors de son expédition Transantarctica où il avait parcouru plus de 6 000 km à pied en sept mois. Signalons que la maison Richard Mille a également conçu, en 2018, une montre équipée d’une boussole – une gageure quand on sait que les champs magnétiques sont les ennemis jurés des mouvements mécaniques ! Atout supplémentaire pour les baroudeurs, la RM 25-01 Tourbillon Adventure
Ci-dessus : modèle Zenith choisi par Jean-Louis Etienne, lors de son périple en ballon en 2010. À droite : ZRC GF300, modèle d’Alban Michon pour son expédition l’Arktic North Adventure, en 2018. Page de droite : montre Submersible Edition Mike Horn (à droite). En bas : l’expédition Pangaea de Mike Horn.
Sylvester Stallone dispose d’une capsule en titane pouvant contenir des pastilles de purification d’eau ! Parmi les voyageurs du froid, Mike Horn est l’une des personnalités les plus en vue actuellement, de par son charisme et la passion qui émane de lui. Un amour pour les zones polaires qui a d’ailleurs bien failli coûter la vie au Sud-Africain, sauvé in extremis en décembre dernier alors qu’il tentait de traverser le pôle Nord, équipé de skis de randonnée. Explorateur au long cours ayant vécu d’innombrables aventures, depuis une descente du fleuve Amazone entre sa source, au Pérou, et l’océan Atlantique, jusqu’à l’expédition Pangaea (un périple de quatre ans sur quelque 100 000 km autour du monde, en passant par les deux pôles et en parcourant tous les continents et tous les océans), Mike Horn ne se sépare jamais de sa montre Panerai. Un modèle édité en série spéciale portant
son nom a même été réalisé en Eco-Titanium, c’est-à-dire en aluminium recyclé : il s’agit de la Submersible Edition Mike Horn. Quant à Alban Michon, explorateur et plongeur sous-marin extrême, il avait choisi de se munir d’une ZRC GF300 pour l’accompagner lors de sa dernière expédition, en 2018, l’Arktic North Adventure. Son équipement : une paire de skis, un traineau et une voile de kit surf pour parcourir 1 500 kilomètres sur la glace, par des températures descendant jusqu’à -52°C, afin d’effectuer un programme d’études scientifiques. Soulignons à ce propos que si les explorateurs d’autrefois partaient à la découverte de la planète, leurs successeurs d’aujourd’hui cherchent à présent à la sauver, en attirant l’attention sur les méfaits de la pollution et du réchauffement climatique. Autres temps, autres héros…
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LE MOUVEMENT EL PRIMERO DE ZENITH A 51 ANS ! Les créations horlogères qui mesurent le temps tout en le transcendant ne sont pas nombreuses. Alors traverser un demi-siècle pour un mouvement de montre sans prendre une ride et en restant en avance sur son temps relève de l’exception. El Primero de Zenith est né quand les Beatles se séparaient en chantant Let it be. Un demi-siècle dans la vie d’un homme, c’est long et pourtant, 1969, c’était hier.
Texte : Joël Duval
Chronomaster 2 El Primero 50th Anniversary (réf. 03.3001.3600/69.C816). Defy El Primero 21 Titanium / 50th Anniversary (réf. 95.9012.9004/69.R582). El Primero A386 Revival Stainless Steel / Box Set (réf. 03.A386.400/69.C815). Page de droite : El Primero 50 Anniversary Set.
Dans la vie d’un homme ou d’une femme, avoir 50 ans est une sorte de seuil psychologique, un cap que beaucoup d’entre nous assimilent à une épreuve qui va obliger à démontrer aux autres que l’on a conservé toute sa jeunesse et l’élan dynamique qui fait regarder le futur avec optimisme. Après tout, avoir 50 ans, cela signifie être né à une époque où l’homme posait pour la première fois le pied sur la Lune et s’essayait avec succès aux voyages supersoniques. Bref, être né sous le signe de l’aventure et de l’innovation ne peut être qu’un heureux présage. Et que dire de ceux qui sont nés avant septembre 1969 ! Qu’ils ont été conçus en 1968, année de revendications et de liesse, un
millésime qui a transformé la société et ouvert des horizons nouveaux. Depuis les rigueurs de l’hiver suisse En Suisse, au Locle, l’année 1969 correspond à la naissance d’El Primero, le mouvement phare de chronographe de Zenith. Sa mise au point a demandé sept longues années pour finaliser ce projet. Lequel devait initialement voir le jour en 1965, pour les 100 ans de la manufacture et qui, cette année-là, n’était encore qu’une esquisse. La manufacture avait pris du retard ! Après avoir racheté, en 1959, la société Martel Watch située à Pont de Martel, Zenith avait réorganisé les
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ateliers et fait un tour d’horizon de tous les projets en cours de développement dans ses nouveaux ateliers. Le public avait découvert, dès le milieu des années 1940, les montres automatiques largement démocratisées par Zenith et ses concurrents. Et ce, grâce à des calibres dits à butée, où la masse oscillante rebondissait d’un côté vers l’autre, via des ressorts. La montre à remontage automatique, qui produisait sa propre énergie, était alors perçue comme une pièce un peu magique. Le prix à payer était une montre un peu plus épaisse que celle à remontage manuel, un mouvement bruyant qui vibrait au poignet à chaque microchoc de la masse de remontage. Il n’en
demeurait pas moins que le procédé fascinait les utilisateurs. Après avoir amélioré la technique du remontage des montres par les seuls mouvements du poignet, il restait à adapter la technologie sur des chronographes. Plusieurs maisons y ont réfléchi. Certaines ont opté pour l’adaptation du système de remontage automatique aux mouvements de chronographes préexistants ; d’autres ont choisi de créer intégralement un mouvement. Les délais liés à ce genre de développement sont en moyenne de deux ou trois ans. Les ingénieurs de Zenith, ayant anticipé leur recherche, commencent à travailler sur un nouveau calibre innovant dès 1962. L’équipe de
direction projette de faire de 1965, année du centième anniversaire de la création de la manufacture Zenith, celle d’annonces qui mettront en avant le savoirfaire de la maison, leader incontesté des premiers prix de concours de précision. Le développement d’un mouvement de chronographe à remontage automatique s’impose comme une réponse exclusive et moderne à l’intérêt du public. Le rendez-vous manqué Mais le projet n’est pas prêt à temps. La plupart des idées sont bien là pour élaborer ce chronographe, à commencer par la réserve de marche de près de 55 heures héritée des mouvements automatiques de Martel Watch. Il manque néanmoins ce petit quelque chose qui ferait d’El Primero (ce n’est pas encore son nom) un mouvement d’exception. Le projet, qui a raté ce rendez-vous, est mis en demi-sommeil en attendant des jours meilleurs. Dans l’horlogerie suisse, 1966 représente une année charnière. Les rumeurs annoncent une offensive venue d’Asie avec une technologie dite à quartz, qui pourrait supplanter les mouvements mécaniques traditionnels. Les horlogers conventionnels n’ont pas été convaincus par les mouvements électromécaniques dont certaines maisons, comme LIP, furent les précurseurs. Le quartz, se repète-t-on, ne devrait pas emporter un plus vif succès. On se rassure comme on peut, tout en sachant au fond de soi qu’il serait bon de faire évoluer les mouvements mécaniques. Le temps de la réflexion Face au danger venu d’Asie, les maisons concurrentes s’associent pour réfléchir à ce que pourrait être une technologie de mouvements à haute fréquence. Il naît de cette association une roue dite «Clinergic» à 21 dents, qui va révolutionner les mouvements mécaniques en leur ouvrant la voie des 36 000 alternances par heure, soit une fréquence de 5 hertz. Les plus grandes manufactures s’engouffrent dans le développement de calibres à trois aiguilles et à haute fréquence. Zenith est la seule maison à adapter cette fréquence à un mouvement de chronographe. Pendant que les montres à haute fréquence fleurissent dans les vitrines des boutiques, la manufacture se donne le temps et peaufine la finalisation de son chronographe. Les concurrents essuient quelques revers avec la haute fréquence, notamment à cause des huiles servant à lubrifier le mouvement, dont les projections sur le spiral perturbent la précision. Mal maîtrisée par les horlogers susceptibles d’intervenir sur les mouvements, la haute fréquence tourne au cauchemar. Certaines maisons règlent d’ailleurs discrètement le problème en repassant à 28 800 alternances. Zenith s’attaque non pas aux effets mais aux causes de ces dysfonctionnements. La haute fréquence représente, en effet, un enjeu essentiel pour un chronographe. À savoir, le chronométrage au dixième de seconde sur une montre de poignet. Depuis 1968, l’atelier des chronométriers tourne au ralenti. Les quatre horlogers « régleurs », qui préparent habituellement les montres pour les concours internationaux de chronométrie, sont un peu désœuvrés, Zenith, mécontente de l’organisation desdits concours, ayant décidé de ne plus y participer.
Tandis que les développeurs butent sur le sujet de la lubrification, les chronométriers sont appelés à la rescousse pour imaginer une solution adéquate. Ces derniers ont déjà mené des tests dans le secret de leur atelier et savent déjà que la lubrification classique n’est pas adaptée à la haute fréquence. Ils suggèrent un lubrifiant à sec : le bisulfure de molybdène. Le temps de l’action En octobre 1968, El Primero n’a quasiment plus rien à craindre de la lubrification. Une chaîne de solidarité des équipes de tous les ateliers de la manufacture a su relever le défi et, pour la première fois au monde, un chronographe bracelet embarque à la fois un remontage automatique intégré à double sens dès la conception, une longue réserve de marche de 55 heures, une roue à colonnes – quand la concurrence développe des calibres à came pour des raisons de coût – et la haute fréquence permettant
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En haut, El Primero 3019 vintage. Ci-contre, El Primero 50th Anniversary Set.
de mesurer des temps au dixième de seconde. Autre atout majeur et inédit: le mouvement est plat et son épaisseur est comparable à ceux à remontage manuel, alors qu’en général on ne sait pas faire sans en ajouter. Zenith prend alors une avance considérable sur les autres maisons et conforte sa position de pionnier dans la mesure du temps. Le 10 janvier 1969, l’annonce publique est programmée, mais des rumeurs font état de l’arrivée d’un autre chronographe à remontage automatique par la concurrence. Zenith assure sa place de premier, pas parce qu’elle est la première maison à annoncer son calibre emblématique, mais parce qu’elle est la première à disposer d’une technologie embarquée aussi complète et sophistiquée dans un calibre plat. El Primero restera un marqueur de l’histoire de l’horlogerie, même si sa production a connu une parenthèse. Rolex en a reconnu les qualités et si la marque couronnée n’a pas retenu la haute fréquence,
elle a su en exploiter les atouts pour son modèle phare Daytona. Cinquante ans après, le mouvement de 1969 a gardé toute sa fraîcheur, toutes ses performances et toute son exclusivité. Zenith est la seule à disposer d’un calibre avec toutes ces qualités, mais aussi à concentrer un demi-siècle d’expérience dans ce calibre. Plus de 150 ans de savoir-faire horloger et plus de 50 ans de retour d’expérience sur une technologie de mouvements exclusive en font une manufacture à part, porteuse d’audace et d’enthousiasme chez tous les amateurs de belle horlogerie. Détail après détail, chaque El Primero ne concentre que ce qui flirte avec l’excellence et devient un privilège au poignet de ceux qui l’ont choisi. Les techniques de fabrication d’El Primero ont évolué et les outillages sont plus pointus, mais l’œil et la main des horlogers ont conservé la même exigence de perfection. Rester digne de ce que l’on a été est un défi quotidien.
QUART D’HEURE DE CÉLÉBRITÉ Tous les mois, La Revue des Montres revient sur les soirées et événements qui rythment la planète horlogerie désormais mondiale. Au programme, 7e art, sport, partenariats… Par Stephan Ciejka
Cartier : How far would you go for love, un roadtrip amoureux signé Cédric Klapisch pour Cartier, avec Lou Lampros et Aliocha Schneider.
IWC : Jasmine Sanders, Kate Bock, Olivia Culpo, Josephine Skriver et Camille Kostek lors du SiriusXM au Super Bowl LIV à Miami, Floride.
FP Journe : le Prix Solo artgenève - F.P.Journe 2020 décerné, pour la première fois, à deux galeries : la galerie Richard Saltoun pour le solo show de Greta Schödl et la galerie Jean Brolly pour l’exposition de l’artiste suisse John Armleder.
© Getty Images
Ulysse Nardin : Patrick Pruniaux, Alessia Zecchini, François-Henri Pinault, Laura Le Goff, Sebastian Copeland, Sébastien Destremau, lors du gala Banquet sur la Banquise.
Le Rhöne : Loic Florentin, cofondateur de Le Rhöne et Oleg Petrov, vice-président et directeur général de l’AS Monaco, entourés d’une partie de l’équipe.
Rolex : des records battus lors de la 58e édition des Rolex 24 Heures de Daytona qui s’est déroulée en janvier dernier.
Jaeger-LeCoultre : l’acteur britannique Nicholas Hoult portait une montre Polaris Memovox de Jaeger-LeCoultre, lors de la conférence de presse à Beverly Hills pour la série The Great.
02 05 Avril Grand Palais 2020 www.artparis.com Un regard sur la scène française : histoires communes et peu communes
Étoiles du Sud :
une exploration de la péninsule ibérique
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Liste des galeries au 7/01/2020
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BORN IN LE BRASSUS
NÉE AU BRASSUS, POUR VIVRE DANS LE MONDE
RAISED AROUND THE WORLD
B O U T I Q U E AU D E M A R S P I G U E T PA R I S : R U E R OYA L E