N° 253 / AVRIL 2020 / MENSUEL
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12:00 PEOPLE & STORY Design de montres ou montres design : peu importe, l’heure a du style
16:00 PEOPLE & STORY Omega : une nouvelle James Bond Watch à l’affiche dans Mourir peut attendre
N° 253 / AVRIL 2020 / MENSUEL
LAREVUEDESMONTRES.COM
TRILOBE SECRET
L 19083 - 253 H - F: 3,00 € - RD
ISSN 1148 0483
08:00 SPÉCIAL TECHNICS Rado, grand spécialiste des matériaux inaltérables, se met à l’heure des aventuriers
12:00 PEOPLE & STORY Design de montres ou montres design : peu importe, l’heure a du style
16:00 PEOPLE & STORY Omega : une nouvelle James Bond Watch à l’affiche dans Mourir peut attendre
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WORLD NEWS
RDM / SOMMAIRE
12:13 MOUVEMENTS Dernières nouvelles du monde horloger
14:15 ÉCONOMIE Le bilan de la contrefaçon
16:17 ÉCONOMIE CIRCULAIRE Meccaniche Veloci se recycle
20:21
COVER STORY
RETAIL Chopard prend de la hauteur
22:23 BOUTIQUES Front row horloger
24:31 RADO À l’heure des aventuriers
18:19 ÉCONOMIE CIRCULAIRE Louis Pion remporte son pari recyclage
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TECHNICS
RDM / SOMMAIRE
32:33 SPÉCIAL TRILOBE Le secret des célestes célébrations
40:41 FRANCK MULLER Inaltérable finesse
48:49 GLASHÜTTE ORIGINAL Le sacre du printemps
56:57
PEOPLE & STORY
NOMOS GLASHÜTTE Partition à quatre temps
64:71 DOSSIER Design de montres : l’heure a du style
34:35 DIOR Grand Bal masqué : que la fête commence !
42:43 LOUIS VUITTON La Tambour dans la quatrième dimension
50:51 TIFFANY & CO. Quand l’acier rencontre le diamant
58:59 HAMILTON Atout cœur
72:75 OMEGA La James Bond Watch fidèle au poste
36:37 PIAGET La finesse est son Graal
44:45
38:39 CHOPARD La perfection sans artifice
46:47
OFFICINE PANERAI Que la lumière soit !
HUBLOT L’heure des champions
52:53
54:55
HERMÈS Pure transparence
60:61 HEGID L’horlogerie de laboratoire
76:81 HISTOIRE Quand l’homme de 2020 regarde celui de 1920
MEISTERSINGER Jeu d’aiguilles
62:63 CASIO God Save the Queen
82:83 MONDANITÉ Quart d’heure de célébrité
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RDM ÉDITO
UNE CERTAINE GENEVA WATCH WEEK
L’évolution de la situation sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus en Europe bouleverse le calendrier de toutes les manifestations publiques et impacte très sévèrement le monde horloger. L’annulation des deux principaux rendezvous mondiaux, que sont Baselworld et Watches & Wonders à Genève, a eu un double effet tsunami sur la sortie des nouveautés millésimées 2020, auprès des professionnels détaillants ou membres de la presse. Face à l’épidémie et aux diverses interdictions ou limitations administratives bien compréhensibles, les horlogers cherchent des alternatives comme la Geneva Watch Week. L’initiative, lancée par le CEO de Bvlgari, Jean-Christophe Babin, vise à fédérer sous cette étiquette un événement où chaque marque participante expose sur son terrain, ce qui limite naturellement les groupes de visiteurs. Elle a déjà recu l’adhésion de Breitling, d’Ulysse Nardin, de Girard-Perregaux, de MB&F, qui se réuniront fin avril, à Genève. Gageons que ce rendez-vous impromptu rencontrera un vif succès et que d’autres participants se joindront rapidement à la fête… On parle déjà d’une cinquantaine de marques potentiellement intéressées. D’autres, comme Rolex et Tudor, ont choisi de dévoiler leurs nouveautés dans leurs filiales, au même moment qu’il était prévu de le faire à Baselworld. Certaines marques envisagent, quant à elles, d’organiser des minisalons dans chaque pays, sous forme de road show, souvent en raison de quantité de prototypes insuffisante, en plus de divers événements numériques et keynotes. En résumé, toutes recherchent des solutions rapides à mettre en œuvre, efficaces et relativement économiques, pour remplacer des salons que d’aucunes trouvaient dépassés et trop coûteux, mais qui font néanmoins défaut quand ils sont annulés – et c’est là tout le paradoxe ! Dans tous les cas, les prochaines éditions de La Revue des Montres couvriront ces diverses manifestations et présentations, pour mieux vous en rendre compte. À suivre… Stephan Ciejka Directeur de la rédaction @StephanCiejka
LA REVUE DES MONTRES no253 – Avril 2020 Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou Directeur de la rédaction et directeur pôle horlogerie Jalou Media Group Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Secrétaire générale de la rédaction Sophie Bouillard (s.bouillard@jaloumediagroup.com) Graphiste Sylvain de la Porte (s.delaporte@jaloumediagroup.com) Direction de la production Joshua Glasgow (j.glasgow@jaloumediagroup.com) Ont collaboré à ce numéro : Vincent Daveau, Joël Duval, Hervé Gallet, Karmen Krü, Nathalie Koelsch, Constantin Pârvulescu, Clark Zog lofficiel.com Rédacteur en chef Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Rédacteur spécialisé digital Thierry Gasquez (thierry.gasquez@gmail.com) DIRECTION – Gérants - Coprésidents des boards exécutif et administratif Marie-José Susskind-Jalou Maxime Jalou – Directeur général, directeur des boards exécutif et administratif Benjamin Eymère (b.eymere@jaloumediagroup.com) – Directrice générale adjointe, membre des boards exécutif et administratif Maria Cecilia Andretta (mc.andretta@jaloumediagroup.com ) – Assistante de direction Céline Donker Van Heel (c.donkervanheel@editionsjalou.com) DIRECTION ÉDITORIALE – Editeur délégué, membre du board exécutif Emmanuel Rubin (e.rubin@jaloumediagroup.com) PUBLICITÉ – Global Chief Revenue Officer Erica Bartman – Chief Revenue Officer France & Suisse Jean-Philippe Amos (jp.amos@editionsjalou.com) – Directrice de publicité Marina de Diesbach (m.diesbach@jaloumediagroup.com) – Directrice commerciale - marché italien Carlotta Tomasoni (c.tomasoni@jaloumediagroup.com) – Traffic manager Adama Tounkara (a.tounkara@editionsjalou.com) – Global Digital Ad Ops and Media Planning Ilaria Previtali ADMINISTRATION ET FINANCES Tél. 01 53 01 10 30 - Fax : 01 53 01 10 40 – Directeur administratif et financier, membre du board administratif Thierry Leroy (t.leroy@jaloumediagroup.com) – Secrétaire général, membre du board administratif Frédéric Lesiourd (f.lesiourd@jaloumediagroup.com) – Directrice des ressources humaines Emilia Étienne (e.etienne@jaloumediagroup.com) – Responsable comptable et fabrication Eric Bessenian (e.bessenian@jaloumediagroup.com) – Diffusion Lahcene Mezouar (l.mezouar@jaloumediagroup.com) – Trésorerie Nadia Haouas (n.haouas@jaloumediagroup.com) ABONNEMENTS CRM ART – Editions Jalou – CS 15245 31152 Fenouillet Cedex – France Tél. +33 (0)5 61 74 77 73 abonnement.editionsjalou@crm-art.fr Vente au numéro France V.I.P, Laurent Bouderlique, tél. 01 42 36 87 78 International Export Press Carine Nevejans, tél. 33 (0)1 49 28 73 28
INTERNATIONAL ET MARKETING – Director International Licenses, Business Development & Brand Marketing Flavia Benda (f.benda@jaloumediagroup.com) – Global Media & Marketing Strategist Louis du Sartel (l.dusartel@editionsjalou.com) – Global Head of Digital Product Giuseppe De Martino (g.demartino@jaloumediagroup.com) – Global Digital Project Manager Babila Cremascoli (b.cremascoli@jaloumediagroup.com) – Project Manager Sarah Hissine (s.hissine@jaloumediagroup.com) – Global Head of Content and Event Experience L’Officiel Allegra Benini – Global Editorial Content and Archives Giulia Bettinelli – Assistant Marketing Antoine Diot (a.diot@jaloumediagroup.com) – International Editorial & Archive Manager Nathalie Ifrah (n.ifrah@jaloumediagroup.com) – Chef de produit diffusion Jean-François Charlier (jf.charlier@jaloumediagroup.com) Publications des éditions Jalou L’Officiel de la Mode, L’Officiel Hommes Paris, L’Officiel Voyage, L’Officiel Art International, Jalouse, La Revue des Montres, The International Watch Review, L’Officiel Island, L’Officiel Peak, L’Officiel Jewels – L’Officiel Arabia, L’Officiel Hommes Arabia, L’Officiel Art Arabia – L’Officiel Argentina – L’Officiel Austria – L’Officiel Baltics – L’Officiel Belgique, L’Officiel Hommes Belgique, L’Officiel Art Belgique – L’Officiel Brasil, L’Officiel Hommes Brasil – L’Officiel China, L’Officiel Hommes China, Jalouse China – L’Officiel India – L’Officiel Indonesia – L’Officiel Italia, L’Officiel Hommes Italia – L’Officiel Korea, L’Officiel Hommes Korea, La Revue des Montres Korea – L’Officiel Latvia – L’Officiel Lithuania, L’Officiel Hommes Lithuania – L’Officiel Malaysia – L’Officiel Mexico – L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc – L’Officiel NL, L’Officiel Hommes NL – L’Officiel Poland, L’Officiel Hommes Poland – L’Officiel Russia – L’Officiel Singapore, L’Officiel Hommes Singapore, – L’Officiel St Barth – L’Officiel Switzerland, L’Officiel Hommes Switzerland – L’Officiel Thailand, L’Officiel Hommes Thailand – L’Officiel Turkey, L’Officiel Hommes Turkey – L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine – L’Officiel USA – L’Officiel Hommes USA – L’Officiel Vietnam www.lofficiel.com Dépôt légal : mars 2020 Commission paritaire 0117 K 81107 ISSN 1148 0483 – Impression, suivi de fabrication et papier par : Valpaco, 3, rue du Pont-des-Halles, 94150 Rungis Imprimé sur des papiers produits en Italie et Finlande à partir de 0% de fibres recyclées, certifiés 100% PEFC. Eutrophisation : papier intérieur Ptot 0,023 kg/ tonne – papier couverture Ptot 0,006 kg/tonne – Photogravure Cymagina – Distribué par les M.L.P FONDATEURS GEORGES, LAURENT ET ULLY JALOU (†) ÉDITÉ PAR LES ÉDITIONS JALOU SARL au capital de 606 000 € représentées par Mme Marie-José Jalou et M. Maxime Jalou, cogérants, filiale à 100 % de la société L’Officiel Inc S.A.S SIRET 331 532 176 00095 128, quai de Jemmapes 75010 Paris Tél. 01 53 01 10 30 Télécopie 01 53 01 10 40 Site Internet : www.editionsjalou.com Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou
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MOUVEMENT(S) Par Karmen Krü
A. LANGE & SÖHNE : PRIX « GOLDEN BALANCE 2020 » Cette année, le prix Golden Balance 2020 a été décerné à A. Lange & Söhne pour la Zeitwerk Date, dans la catégorie « montres d’un prix supérieur à 25 000 euros ». « Ce prix est une démonstration bienvenue de la forte représentation dont continuent de bénéficier nos montres sur notre marché national, l’Allemagne, alors que nous avançons sur la voie du succès au niveau international », se félicitait Wilhelm Schmid, PDG de la marque. Les lecteurs de la revue allemande Uhren-Magazin et les utilisateurs enregistrés de Focus On-line, portail Internet du magazine, ont voté parmi 243 modèles mécaniques pour déterminer « les meilleures montres du monde » dans cinq catégories. Depuis 1998, première année du concours, A. Lange & Söhne a déjà remporté 37 prix différents.
AWAKE BANNIT LE CUIR
NOMINATION
Jérôme Coste a été nommé directeur artistique de la maison Hegid. Il dirigera l’ensemble des créations et participera à l’émergence de la marque Hegid dans l’univers du luxe et de l’horlogerie. Le créateur s’était déjà distingué par ses réalisations dans le luxe et les univers mécaniques : notamment la création, en 2006, de Ruby, marque de casques et d’accessoires de mobilité haut de gamme. Et aussi ses collaborations de prestige avec Karl Lagerfeld, le collectif Ill Studio, le street artist Honet, le personnage Bob l’éponge, le concept-store parisien Colette…
À VOS AGENDAS
1 7E BOURSE HORLOGÈRE DE LILLE
- Date : 27 septembre 2020 - Lieu : salons Kennedy Association Montres & Mécaniques boursehorlogeredelille.fr
12:13
RJ WATCHES DISPARAÎT Le Conseil d’administration de RJ Watches SA a annoncé, fin février, la demande de mise en faillite de la société, en raison de la décision de Alliance Investment Group SA, son actionnaire majoritaire, d’arrêter ses investissements dans la société.
Contactée par Peta1 États-Unis, la marque horlogère Awake s’est engagée à remplacer tous ses bracelets de montres en cuir par des matières véganes. Un acte qui vise à épargner l’horreur de l’industrie du cuir aux vaches et qui illustre l’identité écofriendly de la marque. Awake est notamment connue pour avoir créé un bracelet de montre conçu à partir de filets de pêche recyclés, à l’occasion du G7. Le modèle, porté par Emmanuel Macron durant l’événement, a aidé à populariser la marque et a mis l’accent sur l’innovation écoresponsable. « La marque Awake montre l’exemple à suivre en mettant fin à son approvisionnement en cuir animal », déclare Mathilde Dorbessan, chargée des relations auprès des entreprises pour Peta France. « Les consommateurs soucieux du bien-être animal et de l’environnement se tournent aujourd’hui vers des articles en plastique recyclé, en cuir d’ananas, de pomme, de raisin ou même de café, et en d’autres matières durables, de qualité et dont la production n’implique pas d’exploitation animale (…) il est l’heure pour les marques de s’adapter à la demande. » People for the Ethical Treatment of Animals est une association à but non lucratif dont l’objet est de défendre les droits des animaux.
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H. MOSER & CIE. LANCE SA PLATE-FORME « CERTIFIED PRE-OWNED »
H. Moser & Cie. a décidé d’offrir à ses clients la possibilité d’acheter en ligne une sélection de leurs créations ayant déjà eu une vie. Sur cette plate-forme (certified-pre-owned.h-moser.com), les visiteurs peuvent découvrir une sélection de pièces exclusives ayant déjà été portées, toutes préalablement testées, remises en état et munies d’un certificat d’authenticité et d’une garantie de deux ans.
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RDM WORLD / ÉCONOMIE
CONTREFAÇON : LA COUR DES COMPTES DRESSE LE BILAN
Un rapport de la Cour des comptes, publié en février 2020, pointe du doigt les conséquences de la contrefaçon sur l’économie européenne. Objectif : identifier clairement l’ennemi pour mieux le combattre. Une première étape saluée par l’Union des fabricants (Unifab). Par Clark Zog
D’après les dernières évaluations de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et de l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), les échanges de contrefaçons dans le monde ont représenté 509 Md$ en 2016, soit 3,3 % du volume des échanges mondiaux, contre 2,5 % trois ans auparavant.
Contrefaçon : l’industrie du luxe pourra-t-elle un jour dormir sur ses deux oreilles ? Sans doute pas dans l’immédiat, mais on progresse. L’Union des fabricants (Unifab), association de promotion et de défense du droit de la propriété intellectuelle explique, dans un communiqué, se réjouir « de la divulgation d’un rapport qui fait état des atteintes aux droits de propriété intellectuelle en France et préconise 11 mesures phares à mettre en place pour lutter efficacement ». Les travaux réalisés par la Cour des comptes concluent que cette pratique représente 3,3 % du commerce mondial. Soit la bagatelle de 509 milliards de dollars. En plus des entreprises, ce sont les salariés et les Etats qui en font les frais. Sur le vieux continent, les atteintes au droit de propriété
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intellectuelle atteignent 6,8 % des importations européennes. Ce qui correspond à 16,3 milliards d’euros de perte fiscale annuelle pour les Etats. Sans compter les atteintes à la santé et à la sécurité des consommateurs. Elaborer une stratégie Les facteurs favorisant cette pratique sont, sans surprise, la libéralisation des échanges mondiaux, l’essor des zones de libre-échange, le développement de nouvelles routes commerciales, l’explosion du e-commerce et la multiplication des petits colis. « Je tiens à saluer ce remarquable travail d’investigation, accompli par les équipes de la Cour des comptes. Ce prérapport aidera, j’en suis certain, à créer une prise de conscience collective quant aux mesures à adopter
pour une meilleure lutte contre la contrefaçon », déclarait, dans ce même communiqué, Christian Peugeot, président de l’Unifab. Et c’est bien là l’objectif dudit prérapport : établir une stratégie. Et ce, en relevant avant tout les disparités dans les dispositifs de lutte contre la contrefaçon en Union européenne, voire leurs faiblesses. Constater c’est bien, mais agir c’est mieux. Sont avancées quelques pistes pour combattre plus efficacement cette pratique. Il est recommandé, entre autres, d’améliorer la coopération internationale communautaire, de réviser la responsabilité des différentes plates-formes, de mieux quantifier l’impact de la contrefaçon en France, de coordonner les autorités et de renforcer la protection du consommateur. Du travail en perspective.
RDM WORLD / ÉCONOMIE CIRCULAIRE
MECCANICHE VELOCI SE RECYCLE Meccaniche Veloci propose, via une plate-forme internet, de reprendre ses anciennes montres à ses clients et de leur proposer une valeur de reprise pour l’achat d’un nouveau garde-temps de la marque. Une première dans le monde de l’horlogerie. Par Clark Zog Meccaniche Veloci lance son programme d’échange via son site Web. Grâce à ce projet, la marque valorisera et échangera les montres des collections précédentes, en proposant une valeur de reprise pour l’achat d’un nouveau modèle. Pourquoi une telle démarche ? « Je ressens une responsabilité personnelle envers les clients qui ont choisi, par le passé, d’investir dans l’une de nos montres, et une partie de cette responsabilité est de garantir la valeur et la qualité des montres qu’ils ont achetées. C’est pourquoi nous avons décidé de récompenser tous nos clients grâce à ce programme de reprise. Meccaniche Veloci est la première marque horlogère au monde à racheter directement des modèles d’occasion », explique le PDG Cesare Cerrito, dans un communiqué. Valeur de reprise en temps réel La marque rappelle qu’elle a beaucoup évolué ces dernières années et reste une entité contemporaine haut de gamme. En attestent ses composants exclusivement fabriqués en Suisse, y compris la sangle et la boucle. Ainsi que l’utilisation de calibres développés en interne et produits à La Chaux-deFonds. En revendant leurs montres datant de 2006, les clients pourront – pourquoi pas ? – profiter du calibre de fabrication MV8802 que la marque développe depuis 2016. Ce mouvement peut gérer simultanément les quatre fuseaux horaires caractéristiques, notamment sur les modèles Icon et QuattroValvole. Pour lancer ce nouveau projet, la maison horlogère a donc mis à jour son site Web. Sa nouvelle section archives regroupe pas moins de 300 modèles produits entre 2006 et 2015. Les clients sélectionnent celui qu’il possède et découvre en temps réel la valeur de reprise proposée par Meccaniche Veloci pour l’achat d’une nouvelle pièce. Et si le modèle souhaité ne figure pas parmi ceux présentés, une fonction permet de télécharger une photo dudit modèle et de recevoir une évaluation.
Sur la plate-forme mise en place par la marque, une section archives qui rassemble quelque 300 modèles.
16:17
Le temps et le style, sans compromis.
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Inspirée par la philosophie du Bauhaus, la JUNGHANS max bill démontre toute la puissance esthétique du minimalisme. Epurée jusque dans les moindres détails, elle attire le regard sur l’essentiel : le temps. JUNGHANS max bill Chronoscope à mouvement automatique et fonction chronoscope. www.junghans.de
RDM WORLD / ÉCONOMIE CIRCULAIRE
LOUIS PION REMPORTE SON PARI RECYCLAGE
Deux ans après sa création, l’opération « Recycler c’est gagner » de Louis Pion rencontre toujours le même succès. Et l’enseigne ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’elle étendra, en 2020, son concept aux bijoux. Par Clark Zog Dans le monde de l’horlogerie qui reste assez éloigné du recyclage, le distributeur Louis Pion fait figure d’exception et de pionnier, à travers sa démarche « Recycler c’est gagner ». Pour sensibiliser ses clients et les récompenser en même temps, l’enseigne a mis en place cette opération un peu spéciale. Deux fois par an, pour tout dépôt d’une montre usagée, Louis Pion accorde au contributeur une remise de 15 % pour l’achat d’une nouvelle pièce. Les bijoux aussi ! L’heure est au bilan de l’année 2019 : deux campagnes de recyclage ont été menées – l’une en avril, l’autre en septembre. En tout, plus de 8 300 clients ont bénéficié de l’offre. Au sein des 140 points de vente que compte l’enseigne, quelque 550 kg de montres ont été récoltés. Ce qui correspond à un total de 11 000 pièces. Un chiffre en hausse de 67 % par rapport à l’édition 2018 de « Recycler c’est gagner ». Et pour 2020 ? Pas question de s’arrêter là ! L’opération s’est donc poursuivie les 17 février et 17 mars. Avec une petite nouveauté toutefois : les clients pourront aussi déposer... leur bijoux. Une fois récoltées, ces pièces sont démantelées, triées et recyclées. Les composants (métal, verre, cuir, plastique, etc.) sont traités par un organisme partenaire, Eco Tempo. Les éléments sont ensuite renvoyés vers des filières spécialisées. En tout, pas moins de 80 % d’un garde-temps peut être recyclé. Lors de cette campagne, une petite urne destinée aux montres usagées est disposée à l’entrée des boutiques Louis Pion.
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RDM WORLD / RETAIL
CHOPARD PREND DE LA HAUTEUR
La maison Chopard a annoncé l’ouverture de sa nouvelle boutique à Courchevel 1850. Un espace entièrement aménagé dans un style à la fois traditionnel et contemporain, dédié à Chopard certes, mais pas seulement. Par Clark Zog
Cent soixante boutiques + une, avec la dernière adresse de Chopard ouverte, à Courchevel. Ce nouvel écrin est situé au cœur de la station de sport d’hiver, et plus précisément à l’entrée de la galerie Espace Diamant. D’une superficie totale de 70 m2, l’espace se veut un écho direct au style de la maison. Un espace qui s’inscrit dans un contexte bien trouvé pour présenter ses collections sportchic, Alpine Eagle et Happy Sport. Une maison de famille Le lieu a été pensé aussi bien pour les montres que pour les clients. « Comme le veut la tradition à laquelle est attachée la famille Scheufele, chaque boutique est conçue à l’image d’une véritable maison de famille (…) Ses visiteurs doivent s’y sentir comme dans un foyer », indique la marque dans un
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communiqué. Quoi de mieux que le chalet alpin pour retranscrire cette idée ? Parquet en chêne ancien, canapés cosy face à une cheminée en ardoise de la région... Tout y est. Un nouvel espace Art in Time Étonnamment, l’adresse n’est pas dédiée uniquement à Chopard. Déjà atypique, elle accueille un salon de vente entièrement consacré à Art in Time. « Développé à l’initiative du coprésident de Chopard, Karl-Friedrich Scheufele, Art in Time est un réseau de galeries horlogères rassemblant les garde-temps d’horlogers indépendants réunis pour le caractère artisanal et original de leur démarche », précise la marque. Une récidive, puisqu’un premier concept-store du genre avait ouvert à Monaco, au printemps 2019.
Pour la seconde fois, Chopard ouvre un espace dédié à l’horlogerie indépendante, baptisé « Art in Time », situé dans sa nouvelle boutique à Courchevel 1850.
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RDM WORLD / BOUTIQUES
FRONT ROW HORLOGER
Paris, Londres, Doha… Capitales ou hot spots, les marques horlogères colonisent les meilleurs emplacements. À vos cartes ! Par Stephan Ciejka
LONDRES Tiffany & Co
87-135 Brompton Rd, Knightsbridge
Grand Seiko
57-135 Brompton Rd, Knightsbridge
PARIS Grand Seiko 7, place Vendôme
DOHA Frédérique Constant Festival City Mall 1er étage
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▶ Watchfinder & Co., Paris : le spécialiste des montres d’occasion ouvre son premier showroom au cœur du 8e arrondissement de la capitale, à quelques minutes à pied de la célèbre avenue des Champs-Elysées. Une adresse élégante et confidentielle. (28, rue de la Baume) ▶ Grand Seiko, Paris : en mars 2020, Grand Seiko ouvre sa première boutique en Europe, et plus précisément à Paris. L’écrin couvrira plus de 190 m2 sur deux étages. Sa décoration intérieure évoquera une esthétique très ancrée dans la culture japonaise et exprimera l’essence même de la marque : “La Nature du Temps”. (7, place Vendôme) ▶ Grand Seiko, Londres : ouverture de sa première boutique au Royaume-Uni, à Knightsbridge. Il s’agit du premier magasin Grand Seiko détenu et géré directement en Europe, rejoint depuis mars par une boutique de la place Vendôme à Paris. (57 Brompton Road Knightsbridge) ▶ Tiffany & Co, Londres : la Maison Tiffany & Co. a annoncé l’ouverture, en février 2020, du Blue Box Café chez Harrods à Knightsbridge, pour une période de temps limitée. Situé au rez-de-chaussée inférieur du temple londonien du shopping de luxe, le café se distingue par son impressionnante décoration d’intérieur, miroir du célèbre Blue Box Café du flagship de la Cinquième Avenue de New York, avec quelques touches uniques créées spécialement pour Harrods. Le design intérieur rend hommage au savoir-faire Tiffany et à sa plus grande source d’inspiration – la nature elle-même – avec des décorations en pierre d’amazonite et des imprimés de flore et de faune peints à la main. (87-135 Brompton Rd, Knightsbridge, London SW1X 7XL) ▶ Frédérique Constant, Doha : Après un succès retentissant au Moyen-Orient, Frédérique Constant, la manufacture horlogère suisse, a annoncé l’ouverture de sa première boutique monomarque mondiale à Doha, au Qatar (Festival City Mall, 1er étage).
RADO : À L’HEURE DES AVENTURIERS SPÉCIALISTE DES MATÉRIAUX INALTÉRABLES DEPUIS LES ANNÉES 1960, LA MAISON RADO IMPOSE SON STYLE DANS L’UNIVERS DU SPORT. DÉMONSTRATION AVEC LA COLLECTION CAPTAIN COOK : DES INSTRUMENTS DE MESURE DU TEMPS, DONT LE NOM MÊME INVITE À ALLER SUR TOUS LES TERRAINS D’AVENTURE. PAR VINCENT DAVEAU
RADO CAPTAIN COOK AUTOMATIC : BOÎTIER EN ACIER, 42 MM DE DIAMÈTRE, 12,3 MM D’ÉPAISSEUR – LUNETTE TOURNANTE UNIDIRECTIONNELLE EN ACIER, INSERT EN CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE VERTE POLIE, CHIFFRES ET MARQUEURS MÉTALLISÉS / GRAVÉS AU LASER – FOND EN ACIER VISSÉ, AVEC GRAVURE DE 3 HIPPOCAMPES – COURONNE VISSÉE EN ACIER – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE ETA CO7.611. 25 RUBIS, 80 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – 3 AIGUILLES ET DATE À 3 H, DISQUE AVEC CHIFFRES EN ROUGE SUR FOND BLANC – BRACELET EN ACIER AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE EN TITANE SYSTÈME EASY CLIP – ÉTANCHE À 300 MÈTRES.
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RADO CAPTAIN COOK : UNE MONTRE TAILLÉE POUR L’AVENTURE Avant de se pencher sur les dernières nouveautés d’une des lignes les plus emblématiques de la maison Rado, il semblait utile de revenir sur l’histoire même de cette marque unique dans le paysage horloger. Au racines d’un particularisme Tout le monde connaît Rado au moins de nom, mais rares sont ceux qui savent que cette entité a été fondée par trois frères, en 1917, à Longeau (Lengnau), en Suisse. Baptisée « Schlup & Co. », elle a développé et produit des montres pour d’autres maisons horlogères jusqu’en 1957. À cette date qui correspond à l’âge d’or de la montrebracelet, l’entreprise décide de proposer ses propres collections sous la signature Rado. Très vite, elle se distingue par ses choix stylistiques et son intérêt pour le design en matière d’habillage. En 1962, soit cinq ans seulement après le lancement de la société, Rado initie deux révolutions. La première est structurelle puisqu’elle lance une montre de sport baptisée « Captain Cook », pensée pour tous les explorateurs contemporains. En parallèle, elle pose les bases d’une révolution technique en introduisant un métal dur dans le modèle Rado DiaStar – le tungstène –, mais également le verre saphir : ce modèle est, en effet, équipé de ce type de glace pratiquement inrayable en place de l’habituel Plexiglas, un plastique transparent peu onéreux, moulé à chaud mais facilement rayable. Le but de ces mises au point : fabriquer des montre robustes, capables de passer le temps sans prendre une ride et conserver un aspect neuf de longues années et ce, malgré une utilisation intensive. On sait que la valeur perçue est intrinsèquement liée à la façon dont les objets résistent à l’usure du temps. Dans le cas des montres, l’envie de changement vient souvent de ce que leurs lignes sont affadies par des griffures ou chocs. À la racine même de la philosophie d’entreprise, ces deux montres – Captain Cook et Rado DiaStar possèdent d’une certaine façon le secret de l’éternelle jeunesse. Au gré de leurs évolutions successives, elles ont su tirer parti des découvertes des ingénieurs de la marque, en particulier l’emploi de la céramique haute
JOUER LA CARTE DE LA MODERNITÉ SANS JAMAIS RENONCER À UN CERTAIN CLASSICISME DE LIGNE.
La nouvelle Rado Captain Cook est une montre taillée pour l’exploration.
technologie, et profiter de ces qualités. D’où leur succès jamais démenti en presque soixante ans d’une carrière. Penser en terme de dynamique Grâce à un profond travail de développement, Rado a toujours su manier l’art du design pour jouer la carte de la modernité sans jamais renoncer à un certain classicisme de ligne. Soit des formes héritées des fifties et des sixties, époque durant laquelle a été lancée la première génération de la maintenant fameuse ligne Captain Cook. Depuis, cette collection associe des lignes classiques, inspirées de celles des références horlogères d’antan, à des matériaux
CAPTAIN COOK AUTOMATIC : BOÎTIER EN BRONZE FIN, 42 MM DE DIAMÈTRE, 12,5 MM D’ÉPAISSEUR – LUNETTE TOURNANTE UNIDIRECTIONNELLE EN BRONZE, INSERT EN CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE BLEUE POLIE, CHIFFRES ET MARQUEURS MÉTALLISÉS / GRAVÉS AU LASER – FOND VISSÉ AVEC GRAVURE DE 3 HIPPOCAMPES – COURONNE VISSÉE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE ETA CO7.611, 25 RUBIS, 80 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – 3 AIGUILLES ET DATE À 3 H, DISQUE AVEC CHIFFRES EN ROUGE SUR FOND BLANC – BRACELET EN CUIR ET BOUCLE ARDILLON EN BRONZE AVEC SYSTÈME EASY CLIP – ÉTANCHE À 300 MÈTRES.
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CAPTAIN COOK AUTOMATIC : DES INSERTS EN CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE_______
CAPTAIN COOK AUTOMATIC : COULEUR DE CÉRAMIQUE ASSORTIE AU CADRAN_________
modernes exploités au mieux de leur capacité. La collection Rado Captain Cook, présentée en fin d’année 2019 et augmentée de quelques produits ces dernières semaines, multiplie les points forts. Plus dynamique avec un diamètre agrandi à 42 mm, cette nouvelle génération est un garde-temps dans l’air du temps. Si le « vintage » fait vendre, beaucoup d’utilisateurs pensent néanmoins que cette approche n’est pas totalement satisfaisante. Pour la plupart, les montres d’hier sont aujourd’hui d’une taille trop réduite, l’œil s’étant habitué à des volumes plus généreux. Et la maison de Longueau a entendu le message en augmentant la taille du boîtier. Elle a également retravaillé un grand nombre d’éléments. Comme les aiguilles qui ont été revisitées et s’inspirent de modèles en vogue à la fin des années 1950. L’aiguille d’heure, dite « flèche », évoque un peu celles que l’on retrouvait sur des montres de marques concurrentes dédiées aux professionnels des transports ou de la plongée. Cela peut sembler anecdotique, mais ce choix renforce la présence graphique de la pièce. Il focalise, en particulier, le regard sur le cadran. Lequel est sans doute l’un des plus complexes à réaliser du marché, simplement parce que les disques équipant les versions automatiques sont dotés d’un logo en forme d’ancre mobile. En effet, personne n’y prend vraiment garde, mais le logo suit, comme le rotor du calibre, les mouvements du poignet. Une finition qui démontre le soin apporté à chaque détail de construction. Penser effi cace et robuste Destinée à accompagner son propriétaire dans toutes les aventures de la vie, cette montre portant le nom de Rado au cadran se devait d’intégrer tout ou partie des innovations techniques qui ont fait la force de la marque au fil des décennies. Ainsi, les nouveautés, qu’il s’agisse de celles proposées en acier fin ou celle éditée récemment en bronze, emportent toutes une lunette tournante micrométrique unidirectionnelle concave en acier ou en bronze (cupro-aluminium / CuAl). Lunette dotée d’un anneau de lecture horaire réalisé en céramique technique de dernière génération. Logique puisque Rado est la
LE CADRAN, L’UN DES PLUS COMPLEXES À RÉALISER EN RAISON DES DISQUES ÉQUIPANT LES VERSIONS AUTOMATIQUES QUI SONT DOTÉS D’UN LOGO EN FORME D’ANCRE MOBILE.
Détail connu des seuls observateurs, le logo Rado formé d’une sorte d’ancre tourne au gré des mouvements, comme le rotor du calibre qu’il symbolise.
première marque horlogère à avoir exploité, dès 1986, cette matière née du feu dont la qualité majeure est sa bonne résistance à l’abrasion. Cette lunette très exposée est façonnée en noir, première teinte exploitée par Rado. Elle se décline également dans des coloris plus rares et plus complexes à obtenir, comme le bleu ou le vert. Des coloris appariés bien sûr à ceux des différents
LA CÉRAMIQUE : L’OXYDE DE ZIRCONIUM ULTRAFIN (GRANULOMÉTRIE D’ENVIRON 1/1000E DE MM EST LA MATIÈRE BRUTE À LA BASE DE LA FABRICATION DE LA CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE. ON Y AJOUTE UN AGENT DE LIAISON AVEC LA PIGMENTATION COLORÉE POUR FORMER LE GRANULAT. LE MOULAGE CÉRAMIQUE PAR INJECTION DU GRANULAT À UNE PRESSION DE 1 000 BARS ASSURE LA PRÉCISION DES FORMES. PHASE SUIVANTE : LE FRITTAGE À UNE TEMPÉRATURE DE 1 450°C. LE MOULE SE RÉTRÉCIT DE 30 % LORSQUE LES GRAINS DE POUDRE FUSIONNENT ENSEMBLE POUR REMPLIR TOUS LES VIDES ET CRÉER UNE PIÈCE À LA DURETÉ ET LA DENSITÉ DÉSIRÉES. LA PIÈCE EST RETRAVAILLÉE AUX DIMENSIONS AVEC DES OUTILS EN DIAMANT SPÉCIALEMENT ADAPTÉS. PUIS VIENNENT LE POLISSAGE ET LES TRAITEMENTS DE SURFACE POUR UN FINI MAT OU BRILLANT.
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RADO : UN LOGO QUI SUIT LES MOUVEMENTS DU POIGNET
RADO : LE BRACELET ACIER OU L’ALLIÉ DES BAROUDEURS cadrans disponibles. Pour la petite histoire, les couleurs de céramique utilisées cette année pour les Captain Cook étaient disponibles depuis 2016, au sein de la collection True. Même s’il semble inutile de le rappeler, le verre employé, par ailleurs présent au sein de toutes les collections de la marque, est réalisé en saphir de synthèse. Matériau connu depuis le début du xxe siècle (synthétisé par le procédé Verneuil) et utilisé par Rado en 1962 – Jaeger-LeCoultre avait fait des glaces de Reverso pour dame dans ce matériau dès 1932 –, sa dureté en fait l’allié des baroudeurs, car ce minéral n’est rayable que par lui-même ou le diamant. Pour conserver à la collection sa touche rétro-futuriste, les glaces saphir ne sont pas juste plates, mais ont été travaillées de façon à reprendre le profil de celles qui étaient à l’origine en Plexiglas bombé. Beaucoup plus chères à produire, elles confèrent à ces instruments un charme inimitable et ce petit quelque chose d’ancien qui les rend irrésistibles. Autre détail d’importance : le bracelet. Pour répondre à toutes les sollicitations, Rado présente différentes combinaisons de liens. Les fanatiques de produits « à l’ancienne » préfèreront sans doute le bracelet en acier à 7 rangées, avec maillons type « grain de riz ». Souple et se fermant à l’aide d’une boucle déployante, il intègre le système EasyClip qui permet un démontage rapide. Adapté à tous les points du globe, des plus secs aux plus humides, il aura la faveur des globe-trotteurs. Ceux qui apprécient le côté sixties-seventies se pencheront sur le bracelet de la version lancée en janvier dernier. Plus sport et sans doute plus robuste dans le temps en raison de la taille de ses maillons, il se ferme au poignet grâce à une boucle déployante en titane. Comme le modèle précédent, ce lien est monté sur un système Easy Clip. Disponible également, le bracelet en cuir, que l’on trouve notamment sur le modèle en bronze, puisqu’il n’existe pas de lien correspondant en métal pour elle. Cette version reçoit d’ailleurs un fond en titane pour éviter tout risque d’allergie. Oser une mécanique endurante Ancienne et moderne, traditionnelle et innovante, immuable et évolutive, la Rado Captain Cook avec son boîtier en acier de 42 mm de diamètre abrite un mouvement de très belle facture, le
LE BRACELET EN ACIER À 7 RANGÉES, AVEC MAILLONS TYPE « GRAIN DE RIZ », EST DAPTÉ À TOUS LES POINTS DU GLOBE, DES PLUS SECS AUX PLUS HUMIDES.
Captain Cook : boîte de 42 mm, cadran noir et lunette tournante unidirectionnelle en acier, insert en céramique haute technologie noire, calibre automatique ETA CO7.611 et bracelet à 7 rangs de maillons grain de riz.
calibre mécanique à remontage automatique en provenance de chez ETA, référence C07.611. Doté de 25 rubis, d’un mécanisme de date (en rouge) permettant un affichage en guichet à 3 h, ce cœur automatique est capable, grâce à un ressort de barillet constitué d’un alliage de nouvelle génération, d’assurer une réserve de marche jusqu’à 80 heures, une fois la montre remontée à fond. Ce qui n’est pas rien. Là est aussi la force du Swatch Group, dans sa capacité à offrir à ses entités des cœurs dotés du meilleur de la technologie, tout en garantissant aux consommateurs de profiter de prix extrêmement bien pensés.
VERRE SAPHIR : IL RÉSULTE D’UN PROCÉDÉ INDUSTRIEL QUI PERMET DE REPRODUIRE EXACTEMENT LA MÊME STRUCTURE QUE CELLE DU SAPHIR NATUREL. UNE TELLE TRANSFORMATION DÉBUTE PAR LE PROCESSUS VERNEUIL TRADITIONNEL REMONTANT À 1902 ET LARGEMENT EMPLOYÉ DANS LA FABRICATION DE PIERRES PRÉCIEUSES SYNTHÉTIQUES. DE LA POUDRE D’OXYDE D’ALUMINIUM EXTRAFINE EST FONDUE ET CRISTALLISÉE DANS UN FOUR VERNEUIL À UNE TEMPÉRATURE DE 2 150°C. CE QUI DONNE UN VERRE SOUS LA FORME D’UNE PÉPITE DE SAPHIR, LAQUELLE EST ENSUITE DÉCOUPÉE EN DISQUES, PUIS AIGUISÉE, FACETTÉE ET POLIE.
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CAPTAIN COOK AUTOMATIC : LIEN ACIER 7 RANGÉES ET MAILLONS TYPE GRAIN DE RIZ
Il y a un tout petit peu plus d’un an, Gautier Massonneau, le fondateur de la maison Trilobe, lançait la série inaugurale des montres Trilobe. Les pièces baptisées « les Matinaux », un nom inspiré par l’œuvre de René Char, étaient dévoilées au public le 17 décembre 2018, au musée des Arts et Métiers, en présence d’Hugo Marchand, danseur étoile de l’Opéra de Paris et l’ambassadeur de la marque à son lancement. Cette maison, dont le nom fait référence à une forme architecturale gothique, a tout de suite séduit les amateurs par son originalité, notamment dans la manière d’afficher l’heure. Sobre et presque simple en apparence, cette façon de faire s’écouler le temps a demandé trois ans d’un travail acharné. Elle a été plébiscitée à Baselworld, salon auquel la jeune marque participait avec un petit stand dans l’espace « Incubateur ». Lancée officiellement, l’équipe partait alors à la conquête du marché et intégrait, dès le mois de mai 2019, l’espace horlogerie de luxe du Printemps Haussmann. Portée par le succès, cette entité, qui voue un culte au mode de lecture poétique, lançait en septembre la montre « Secret ». Une pièce unique puisque son propriétaire peut la personnaliser.
CERTAINES HISTOIRES S’INSCRIVENT DANS DES CYCLES QUI SEMBLENT NE PAS TOURNER ROND. CELLE DE LA JEUNE MAISON TRILOBE PROFITE DU NOMBRE D’OR POUR ARCHITECTURER SON PARCOURS À TRAVERS DES CERCLES, DONT LES TENSIONS DESSINENT L’HEURE AVEC DOUCEUR.
PAR VINCENT DAVEAU
L’esprit de l’heure Le deuxième semestre 2019 allait offrir à la jeune maison de sortir du lot en obtenant une première nomination aux GPHG (Grand prix de l’horlogerie de la ville de Genève) et en participant à la prestigieuse vente aux enchères Only Watch, avec une édition unique « les Matinaux » en bronze, signée René Char et soutenue par l’éditeur Gallimard. Portée par le feu sacré qui anime son fondateur et l’équipe, Trilobe connaît une progression céleste en ce début d’année et ce, malgré les tensions sur les marchés mondiaux. Il est vrai que les pièces proposées sortent clairement des sentiers battus et assurent à leurs propriétaires d’être perçus par les connaisseurs comme étant affranchis des contingences temporelles, plus attachés à l’esprit de l’heure qu’à son implacable affichage.
TRILOBE « SECRET » : BOÎTIER EN ACIER, 40,5 MM – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE (BASE ETA 2892 AVEC MODULE EXCENTRIQUE D’AFFICHAGE MIS AU POINT PAR JEAN-FRANÇOIS MOJON). AFFICHAGE PAR DEUX ANNEAUX ROTATIFS (HEURES ET MINUTES) ET DISQUE AJOURÉ (SECONDES), AVEC POINT DE REPÈRE FIXE – CADRAN « SECRET » AVEC CONSTELLATION PERSONNALISABLE EN FONCTION DU LIEU, DU JOUR ET DE L’HEURE – CONSTELLATIONS SUR CADRAN RÉALISÉES EN CROISSANCE 3D AVEC UN PRODUIT LUMINESCENT.
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TRILOBE : LE SECRET DES CÉLESTES CÉLÉBRATIONS_______________________
La création, en 2011, du calibre Dior Inversé 11 ½ aura bel et bien changé la face de la créativité horlogère. En positionnant à l’envers ce mouvement automatique à l’intérieur du boîtier, de façon à exposer aux regards la masse oscillante, ses concepteurs ont ouvert en grand les portes de l’imagination. Au fil des ans, on a ainsi vu ce rotor jouer le premier rôle au-dessus du cadran en se parant de plumes d’oiseau, d’une résille d’or ou de diamants, d’une corolle de pétales de nacre, d’un plissé fait de marqueterie de jade ou d’opale et de bien d’autres matériaux précieux, lui donnant l’allure d’une robe virevoltante. Christian Dior avait le sens des réjouissances, qu’il s’agisse de bals grand siècle dans des lieux prestigieux ou de fêtes costumées, à l’image de celle organisée par Charles de Beistegui en 1951, dans un palais de Venise. Le couturier vedette avait pour l’occasion dessiné de somptueuses et extravagantes tenues. « Ce fut la plus belle soirée que je vis et verrai jamais », nota-t-il dans un livre retraçant sa carrière. Des loups chatoyants Avec cette nouvelle collection horlogère accueillant une fois encore le fameux calibre inversé, la maison fait la synthèse de l’engouement du maître pour les bals et festivités masquées. Son nom « Dior Grand Bal Masqué » l’exprime, d’ailleurs, parfaitement. Mêlant l’or, les diamants, les plumes et les pierres précieuses ou ornementales, douze montres réalisées en pièces uniques mettent en scène des loups chatoyants, tels ceux que l’on met devant le visage et qui dissimulent les traits et ne laissent visibles que les yeux. « Les lignes de saphirs mettent en valeur les regards, les cils se parent de plumes soyeuses et colorées, les joues sont fardées de pierres ornementales et ces masques tournoient au rythme de la fête », explique-t-on joliment chez Dior. Mais pour combiner esthétique (conservation du masque en position horizontale lorsque l’on tient la montre face à soi) et fonctionnalité (remontage du mouvement par la masse oscillante), il a fallu trouver une solution technique garantissant cet équilibre. Le secret ? L’essentiel de la masse du rotor se situe à l’opposé du masque, celui-ci se maintenant en haut du cadran grâce à sa légèreté. Mais prêt à bouger au moindre mouvement du poignet. Que la fête commence…
LA PASSION QU’ÉPROUVAIT CHRISTIAN DIOR POUR LES BALS COSTUMÉS A INSPIRÉ CETTE NOUVELLE SÉRIE. ZOOM SUR DOUZE MONTRES AUSSI COLORÉES QUE CAPTIVANTES.
PAR HERVÉ GALLET
Orné de plumes, le masque de la pièce unique N°3 est composé de diamants, d’améthystes et de grenats tsavorites.
DIOR GRAND BAL MASQUÉ N°3 : BOÎTIER EN OR BLANC PAVÉ DE DIAMANTS RONDS EN SERTI NEIGE, DIAMÈTRE 36 MM – LUNETTE EN OR BLANC SERTI DE DIAMANTS TAILLE BAGUETTE – COURONNE EN OR BLANC SERTI D’UN DIAMANT TAILLE ROSE ET PAVÉE DE DIAMANTS RONDS EN SERTI NEIGE – FOND EN LAPIS LAZULI – MOUVEMENT AUTOMATIQUE CALIBRE DIOR INVERSÉ 11 ½ AVEC MASSE OSCILLANTE FONCTIONNELLE CÔTÉ CADRAN (EN OR JAUNE POLI) EN PLATINE, OR ROSE ET OR BLANC SERTIS DE DIAMANTS TAILLE POIRE, BRILLANT ET RONDS EN SERTI NEIGE, D’AMÉTHYSTES TAILLE BAGUETTE CARRÉE ET TRIANGLE, DE GRENATS TSAVORITES TAILLE TRIANGLE, ET ORNÉE DE PLUMES – BRACELET EN SATIN BLEU EMBOSSÉ, BOUCLE ARDILLON EN OR BLANC PAVÉE DE DIAMANTS RONDS EN SERTI NEIGE.
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DIOR GRAND BAL MASQUÉ : QUE LA FÊTE COMMENCE !__________________________
Lors du Salon de haute horlogerie de Genève en 2018, la manufacture Piaget avait impressionné les experts du marché avec la montre Altiplano Ultimate Concept, dont l’épaisseur de tout juste 2 mm repoussait les limites du possible. À l’époque, la pièce était présentée comme une création unique, destinée à démontrer le savoir-faire des spécialistes en microtechnique. Mais face à l’engouement du public, la maison a relevé le défi de produire en série ce garde-temps. Six années de travaux et de développements auront été nécessaires.
DANS L’UNIVERS HORLOGER, IL EXISTE DES MENSURATIONS CLÉS. EN PRÉSENTANT L’ALTIPLANO ULTIMATE CONCEPT, LA MANUFACTURE PIAGET REPREND LA MAIN DANS LA COURSE À LA FINESSE HORLOGÈRE. PAR VINCENT DAVEAU
Un boîtier qui fait corps avec le calibre Car il a fallu concevoir un boîtier spécifique qui, monobloc, devient une part constitutive du calibre. Le mouvement mécanique à remontage manuel fait ainsi corps avec la carrure réalisée dans un alliage à base de cobalt. Ce métal rare a été retenu en raison de sa capacité à se déformer très peu et ce, malgré la finesse du fond de boîte. En revanche, son usinage s’est révélé très compliqué. La manufacture a procédé au dépôt de cinq brevets en vue de protéger les innovations qu’elle contient. Car tout est hors norme dans cette pièce. Les composants ont tous été revus, que ce soit leur forme ou leur épaisseur. Les roues, ordinairement de 0,2 mm d’épaisseur, sont ici de seulement 0,12 mm. Dans le même esprit, l’habituel millimètre d’épaisseur du verre saphir a été ramené à 0,2 mm. Quant au barillet, organe moteur de la montre, lui aussi a été totalement revisité. Pour rentrer dans l’épaisseur impartie tout en fournissant l’énergie nécessaire, il est monté sans couvercle sur un roulement à billes en céramique, directement sur le fond de la montre. L’art d’être unique En outre, les futurs clients pourront customiser leur pièce. Cette idée chère à Piaget depuis plus de cinquante ans est une réminiscence du « Style Selector », une finition sur-mesure qu’avait créée la maison pour la boutique de New York. Pour l’Altiplano Ultimate Concept, les acheteurs pourront décider de la couleur du pont et du cadran, de la finition des aiguilles et de la platine, et choisir un bracelet. Cette palette d’option doit pouvoir générer plus de 10 000 variantes possibles. Sa couronne de remontoir a été réinventée pour se fondre dans la lunette. Sa forme interdisant toute manipulation à la main, un petit outil autorisant le remontage du barillet et la mise à l’heure. Laquelle a imposé de révolutionner le mode de transmission de l’information en inventant une tige « en escalier » brevetée, puisque le cadran est décentré par rapport à la tige couronne. Dans le même esprit, ce même cadran a été positionné sous les ponts, afin que les aiguilles ne soient pas touchées par la glace en cas de déformation de la carrure. L’aiguille des heures a été remplacée par un disque.
ALTIPLANO ULTIMATE CONCEPT : BOÎTIER EN COBALT MONOBLOC SERVANT DE PLATINE AU CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL – 40 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE, 283 COMPOSANTS – OUTIL DÉDIÉ POUR EFFECTUER LE REMONTAGE DU CALIBRE À L’AIDE D’UNE COURONNE SPÉCIFIQUE EN ESCALIER – CALIBRE AUX COMPOSANTS PARTIELLEMENT VISIBLES – OFFRE DE PERSONNALISATION AVEC PLUS DE 10 000 VARIATIONS POSSIBLES – BRACELET EN CUIR AU CHOIX.
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PIAGET : LA FINESSE EST SON GRAAL______
ÉLÉGANTE ET SOPHISTIQUÉE, LA NOUVELLE MONTRE CHRONOMÈTRE L.U.C PERPETUAL TWIN DE CHOPARD, PROPOSÉE EN OR ROSE OU ACIER, JOUE LA CARTE DE LA SOBRIÉTÉ, SANS S’EFFACER.
PAR VINCENT DAVEAU
La montre chronomètre L.U.C. Perpetual Twin a fait sensation lors de son lancement en 2016, à l’occasion du 20e anniversaire de Chopard Manufacture. Depuis, cette référence toute en rondeur et en sobriété a fait du chemin et conquis les puristes en quête de gardetemps aux lignes intemporelles. Cette création est aujourd’hui disponible en acier avec cadran bleu ou en or rose 18 carats avec cadran noir. La précision de son calibre mécanique à remontage automatique L.U.C 92.22-L, visible par le fond transparent, fait partie de son attractivité. Ce garde-temps, avec son quantième perpétuel, est une rareté parmi les instruments certifiés chronomètre par le Cosc. Cadran finement satiné soleil Mais là n’est pas sa seule qualité. En effet, cette pièce, dont le calibre n’excède pas 6 mm d’épaisseur, possède deux barillets afin de garantir 65 heures de réserve de marche ; soit un délai suffisant pour la poser le vendredi soir et la reprendre le lundi matin sans avoir à la remonter. Son micro-rotor réalisé en or 22 carats fait son ouvrage avec célérité, tout en augmentant la valeur perçue de cet ensemble mécanique, observable par le fond transparent. Côté face, le travail est, lui aussi, d’une belle qualité. Le cadran finement satiné soleil met en valeur le double guichet de date et les compteurs dans lesquels se lisent, à la pointe des aiguilles, les informations calendaires restantes, comme le jour, le mois, l’année bissextile et la seconde permanente. Dédiée aux gentlemen contemporains, cette L.U.C. Perpetual Twin de 43 mm de diamètre assume ses lignes classiques et respecte les codes d’un luxe vécu avec chic. Qu’elle soit en or rose ou en acier, elle se porte sur un bracelet en alligator teint dans la tonalité du cadran qui l’habille.
L.U.C PERPETUAL TWIN : BOÎTIER EN OR ROSE 18 CARATS OU ACIER FIN, 43 MM DE DIAMÈTRE ET 11,47 MM D’ÉPAISSEUR – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE L.U.C 96.22-L DE 33 MM DE DIAMÈTRE ET DE 6 MM D’ÉPAISSEUR, 4 HZ, 29 RUBIS – COMPLICATION DE QUANTIÈME PERPÉTUEL AVEC GRANDE DATE ET INDICATEUR D’ANNÉE BISSEXTILE – 65 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – ÉTANCHE À 30 MÈTRES – BRACELET EN ALLIGATOR.
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CHOPARD : LA PERFECTION SANS ARTIFICE__
LE TOUT MÉTAL ET LA FINESSE : LES DEUX ARGUMENTS FORTS DE LA NOUVELLE VANGUARD™ LINE CUT DE FRANCK MULLER. PAR VINCENT DAVEAU
Parmi les symboles forts du luxe ces dernières années, la finesse figure en belle place et l’orientation du tout métal atteint le monde après avoir été plutôt un déterminant des pays asiatiques, où l’hygrométrie impose que les pièces de fine horlogerie soient montées non pas sur du cuir qui se défraîchit vite, mais sur un lien résistant à l’humidité. Le tout métal est donc le choix le plus pertinent, puisqu’il balaie toute inquiétude quant à l’entretien de sa montre – tous les 5 à 8 ans, au moment de la faire réviser. Une esthétique discrète mais distinctive Dans ce contexte, la maison Franc Muller, toujours attentive aux souhaits de ses clients, propose une édition spéciale conçue entièrement en titane grade 5 finement microbillé. Fine, légère et à porter sur un bracelet usiné dans le même métal, la pièce, animée par un calibre mécanique à remontage automatique de belle facture, se fait oublier au poignet, tout en restant remarquable par l’entourage. En effet, son design lui confère une esthétique qui, certes discrète, reste néanmoins distinctive. Le cadran, celui que les professionnels appellent souvent le « visage de la montre », a été particulièrement travaillé. Le contour des chiffres appliqués à la main et les lignes noires lui donnent une belle profondeur, tandis que l’insert noir sur le côté souligne la courbe de la carrure très épurée. Pour augmenter encore la valeur perçue, les horlogers ont réduit au minimum l’épaisseur de la boîte en titane : seulement 9,1 mm sous les becs d’un pied à coulisse, soit une hauteur contenue suffisante pour la rendre portable même sous la manche d’une chemise ajustée.
VANGUARD™ LINE CUT : BOÎTIER EN TITANE GRADE 5 FINEMENT MICROBILLÉ. 41 X 50 X 9,10 MM D’ÉPAISSEUR – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE 28,9 MM DE DIAMÈTRE, 21 600 ALTERNANCES PAR HEURE – CADRAN EN TITANE GRIS PVD – CHIFFRES APPLIQUÉS MAIN – ÉTANCHE À 30 MÈTRES – BRACELET EN TITANE GRADE 5 MICROBILLÉ.
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FRANCK MULLER : INALTÉRABLE FINESSE_____
Voici assurément la version la plus étonnante de cette montre née en 2002. Cette année-là, le lancement de la Tambour avait marqué le début de l’aventure horlogère de la maison Louis Vuitton. Si son design particulier, caractérisé par un boîtier aux lignes très épurées s’élargissant au niveau de sa base, rendait ce modèle immédiatement identifiable, il connut au fil du temps de nombreuses déclinaisons, notamment dans le domaine des complications. Cette fois, il n’est plus question d’une évolution, mais d’une véritable métamorphose, tant son visage change. « Perpétuer une icône est toujours un exercice audacieux, explique-t-on au sein de la marque. Avec la nouvelle Tambour Curve Tourbillon Volant Poinçon de Genève, Louis Vuitton réinterprète la montre Tambour dans une version plus futuriste et plus technique. » Ajourages géométriques Le terme futuriste semble, en effet, tout à fait approprié. Notamment les matériaux issus de l’aéronautique choisis pour réaliser le boîtier. Une base en titane grade 5 se trouve coiffée d’un habillage fabriqué en Carbostratum®. Ce composite développé en exclusivité comprend une centaine de couches de fibre de carbone mises sous pression avant d’être usinées. Cette matière à l’aspect marbré très caractéristique assure à la montre une véritable signature visuelle lorsque l’on observe sa carrure. Cela dit, son cadran est tout aussi captivant. S’agit-il d’un cadran squelette ? Ses concepteurs préfèrent parler d’ajourages géométriques. Un travail qui met en relief les deux lettres emblématiques LV et offre la vedette à la cage du tourbillon volant façonnée dans le titane, sur la partie gauche. Emergeant de son environnement noir dû à un traitement NAC, la cage arbore une forme de Fleur de Monogram, contribuant ainsi à rappeler l’univers Louis Vuitton malgré ses tendances avant-gardistes. Dotée d’un mouvement mécanique à remontage manuel disposant d’une réserve de marche de 80 heures, la montre a reçu la certification Poinçon de Genève, qui apparaît à la fois sur la platine, à 6h, et sur le fond du boîtier. Portée sur un bracelet en caoutchouc rehaussant encore son aspect moderne, cette Tambour peut être assimilée à un objet d’art high-tech.
ÉTONNANTE ET AUDACIEUSE. EN UN MOT : FUTURISTE. LA MAISON LOUIS VUITTON EXPÉDIE SON EMBLÉMATIQUE MONTRE TAMBOUR DANS LA SCIENCE-FICTION. MAIS CONSERVE SES CODES. PAR HERVÉ GALLET
La platine ajourée traitée NAC noir, le pont dessinant les lettres LV et la cage du tourbillon volant offrent à la montre un visage très affirmé.
TAMBOUR CURVE TOURBILLON VOLANT POINÇON DE GENÈVE : BOÎTIER EN TITANE ET CARBOSTRATUM®, CORNES ET COURONNE EN TITANE, DIAMÈTRE 46 MM À LA BASE, 42 MM AU NIVEAU DE LA LUNETTE, HAUTEUR 12,75 MM – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL, CALIBRE LV 108, RÉSERVE DE MARCHE DE 80 HEURES – PLATINE AJOURÉE ET PONT LV TRAITÉS NAC NOIR – TOURBILLON VOLANT SQUELETTE À 9 H – ÉTANCHE À 30 M – BRACELET EN CAOUTCHOUC NOIR AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE EN TITANE.
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LOUIS VUITTON : LA TAMBOUR DANS LA QUATRIÈME DIMENSION__________________
C’est la structure « Carbotech » en titane – soit un boîtier de 44 millimètres de moins de 100 grammes, bracelet compris – qui confère à la Luminor Marina ses caractéristiques exceptionnelles. Les difficultés d’usinage de ce matériau ont été contournées avec l’utilisation d’un processus d’impression 3D. Lequel est issu de la technologie Direct Metal Laser Sintering, basée sur la sédimentation d’une poudre de titane frittée en couches successives par un laser à fibre optique haute puissance. Mais fidèle à sa vocation et à son nom, cette Luminor Marina, c’est avant tout une nouvelle utilisation de la lumière. Quand la substance phosphorescente n’est réservée habituellement qu’au cadran, elle vient ici souligner des éléments emblématiques, tels que le pont protège-couronne, la couronne et son levier de blocage. Clin d’œil esthétique, la surpiqûre du bracelet bénéficie, elle aussi, d’une imprégnation luminescente vert pâle de Super-LumiNova™ X1.
ÉTANCHÉITÉ, LUMINOSITÉ, PRÉCISION : LA MARQUE DE FABRIQUE DES PANERAI LUMINOR MARINA. LA DERNIÈRE LUMINOR 70 ANS NE DÉROGE PAS À LA RÈGLE, VOIRE VA PLUS LOIN, AVEC UNE LUMIÈRE ÉTENDUE JUSQU’À LA COURONNE ET UN BOÎTIER D’UNE EXCEPTIONNELLE LÉGÈRETÉ. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU
Système de fermeture Velcro Le cadran bénéficie d’une finition de surface soleillée très soignée. En outre, il conserve les chiffres arabes et index, ainsi que la petite seconde à 9 h, tous traités au Super-LumiNova®, tout comme les signatures et son rehaut. Quant au mouvement de manufacture, il a été entièrement conçu et développé au sein des ateliers de Panerai à Neuchâtel. Ce calibre P.9010 à remontage automatique est équipé d’une fonction permettant de modifier simultanément l’heure et la date, affichée à 3 h. À noter sa confortable réserve de marche de trois jours, alimentée par deux barillets. Le boîtier, étanche à 300 mètres, est monté sur un bracelet doté d’un système de fermeture Velcro. Un second bracelet en caoutchouc bleu à boucle ardillon en titane est également disponible. Le choix des matériaux, les nuances de matières luminescentes, mais aussi le bleu du cadran subtilement soleillé, tout comme le bracelet assorti et ses surpiqûres lumineuses, donnent à ce gardetemps une élégance rare. Convaincu de sa fiabilité technique, Panerai offre une garantie exceptionnelle de 70 ans sur cette édition limitée.
LUMINOR MARINA CARBOTECH, ÉDITION LIMITÉE À 270 EXEMPLAIRES GARANTIS 70 ANS : BOÎTIER EN TITANE, 44 MM – GLACE SAPHIR – ÉTANCHE À 300 M – LUNETTE, COURONNE ET PROTÈGE-COURONNE EN TITANE, INSERTS LUMINESCENTS – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, PANERAI P.9010, RÉSERVE DE MARCHE DE 3 JOURS SUR DEUX BARILLETS – AFFICHAGE DES HEURES ET MINUTES AU CENTRE, PETITE SECONDE À 9 H ET DATE À 3 H – BRACELET SPORTECH™ BLEU AVEC SURPIQÛRE LUMINEUSE À FERMETURE VELCRO ET CAOUTCHOUC BLEU AVEC BOUCLE EN TITANE.
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OFFICINE PANERAI : QUE LA LUMIÈRE SOIT !
ÉDITÉ EN SÉRIE LIMITÉE À 100 EXEMPLAIRES, LE NOUVEAU CHRONO CLASSIC FUSION AEROFUSION UEFA CHAMPIONS LEAGUE VA DROIT AU BUT.
PAR VINCENT DAVEAU
Cette année se trouve être celle du quarantième anniversaire de la marque Hublot, fondée par Carlo Crocco en 1980. Dès sa création, elle s’attacha à réunir tradition et modernité à travers des montres dessinées à la façon d’un hublot et associant or et caoutchouc. Révolutionnaire, cette vision a ensuite été portée par l’art de la fusion. Un principe né en 2005 de l’imagination de Jean-Claude Biver, chairman visionnaire, et que Ricardo Guadalupe, CEO depuis 2012, impulse au quotidien et avec talent. Et pour donner du corps à la philosophie d’entreprise résumée dans la devise « Be first, different and unique », la marque propose la Classic Fusion AéroFusion Chronograph UEFA Champions League. Autour du ballon rond Paré de céramique bleu nuit polie et satinée, cet instrument de 45 mm de diamètre est une référence intégralement dédiée aux fanatiques de football, et tout particulièrement à ceux de l’UEFA Champions League. D’ailleurs, son cadran transparent savamment ajouré arbore des détails qui devraient ravir les amateurs. S’il laisse voir une partie des composants du calibre automatique HUB 1155, il dévoile également, dans le compteur des secondes à 3 h, le logo étoilé de l’UEFA Champions League. Hublot a été la première marque de luxe et le premier horloger suisse à rendre hommage au ballon rond. En 2006, elle a parrainé l’équipe helvétique, puis a conclu, en 2008, un partenariat, devenant ainsi le chronométreur officiel de l’UEFA Euro 2008. Depuis, la manufacture est présente à tous les championnats européens de l’UEFA et reviendra encore cet été, à l’occasion du très attendu UEFA Euro 2020. Pour la première fois, ce championnat se tiendra dans douze villes hôtes à travers l’Europe. Partenaire officiel de l’UEFA Champions League depuis 2015, Hublot est également le chronométreur officiel de la Fifa World Cup depuis 2010 et a été le gardien du temps lors des tournois en Afrique du Sud, au Brésil et en Russie.
CLASSIC FUSION AEROFUSION CHRONOGRAPH UEFA CHAMPIONS LEAGUE : BOÎTIER EN CÉRAMIQUE BLEUE NUIT, 45 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE MÉCANIQUE DE CHRONOGRAPHE À REMONTAGE AUTOMATIQUE HUB1155 – BRACELET EN CAOUTCHOUC BLEU LIGNÉ.
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HUBLOT : L’HEURE DES CHAMPIONS_________
POUR FÊTER LE RETOUR DES BEAUX JOURS, GLASHÜTTE ORIGINAL OFFRE AUX FEMMES UN BOUQUET DE LILAS ET UN CŒUR DE DIAMANTS SUR UNE SÉRIE LIMITÉE PANOMATIC LUNA. PAR HERVÉ GALLET
Avec cette nouvelle pièce éditée en série limitée de 25 exemplaires seulement, la manufacture allemande ne cache pas son ambition : faire palpiter les cœurs des femmes. Et les designers ont sorti le grand jeu. Se voulant à la fois raffiné et ludique, le cadran réalisé en nacre se pare de diamants en guise d’index et de grands chiffres arabes couleur lilas, de dimensions variées, dont la disposition dessinent un cœur en leur centre. Selon une architecture joyeusement asymétrique, l’indication des heures, des minutes et des secondes occupe la partie gauche du cadran, celle à droite étant dédiée à l’affichage de la phase de lune, à 2 h, et de la date, à 4 h. La montre est décidément dédiée au romantisme : pour preuve, les étoiles en forme de cœur dans le vide interstellaire nimbant la lune. Le verre saphir ayant été traité antireflet sur ses deux faces, rien ne vient perturber le regard lorsque l’on suit la course des aiguilles en or blanc. La lunette joue également sa partition dans le domaine de la séduction en accueillant 64 diamants taille brillant étincelant de mille feux. Les feux de l’amour, bien sûr ! Le charme se prolonge jusque sur le bracelet en alligator violet, en parfaite harmonie avec la couleur lilas fleurissant sur le cadran.
En plus des 64 diamants sertis sur la lunette, 18 pierres précieuses ornent les index intégrés au cœur des chiffres ornant le cadran de nacre.
Coup de cœur esthétique et calibre automatique L’opération séduction se prolonge avec le fond transparent du boîtier qui laisse admirer les secrets du mouvement automatique. Abrité dans un boîtier de 39,4 mm taillé dans l’acier et disposant d’une réserve de marche de 42 heures, le calibre 90-12 présente une qualité de finition qui fait écho au prestige du cadran et de la lunette. On ne s‘étonnera pas de retrouver sur cette nouvelle PanoMatic Luna, les signes distinctifs essentiels de toute création réalisée dans la ville saxonne de Glashütte. À savoir : sa platine trois-quarts, son double col de cygne permettant un réglage fin, ses vis bleuies et son polissage soigné à l’extrême.
PANOMATIC LUNA, SÉRIE LIMITÉE À 25 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN ACIER POLI, DIAMÈTRE 39,4 MM, HAUTEUR 12 MM – LUNETTE SERTIE DE 64 DIAMANTS TAILLE BRILLANT – ÉTANCHE À 30 M – MOUVEMENT AUTOMATIQUE CALIBRE 90-12, RÉSERVE DE MARCHE DE 42 HEURES, 28 800 ALT/H (4 HZ) – FONCTIONS HEURES, MINUTES, PETITE SECONDE, DATE, PHASE DE LUNE – CADRAN EN NACRE BLANCHE, IMPRESSION COULEUR LILAS – AFFICHAGE DÉCENTRÉ DE L’HEURE – FOND SAPHIR TRANSPARENT – BRACELET EN ALLIGATOR DE LOUISIANE, BOUCLE ARDILLON.
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GLASHÜTTE ORIGINAL : LE SACRE DU PRINTEMPS________________________
LA MAISON NEW-YORKAISE TIFFANY & CO A DÉVOILÉ ONZE MOUTURES DE SES MONTRES TIFFANY T. UN SAVANT MÉLANGE DE ROBUSTESSE ET DE FINESSE. PAR CLARK ZOG
Une fois n’est pas coutume, partons faire un tour aux Etats-Unis chez Tiffany & Co. La maison new-yorkaise a présenté ses montres Tiffany T, qui – petit retour chez nos amis helvètes – ont été conçues en Suisse. En tout, ce sont pas onze modèles qui « célèbrent le motif emblématique “T”, leitmotiv des pièces de joaillerie de la maison depuis le début des années quatre-vingts », développe un communiqué de la marque. Finesse et robustesse Le motif prend forme grâce à un sertissage de diamants incrustés sur le côté droit du boîtier. Des boîtiers qui adopteront, au choix, une forme ronde (en 25 ou 32 mm de diamètre) ou rectangulaire (dimensions de 22 x 26 ou 26 x 32 mm). Le cadran, lui, a été laqué à la main et affiche deux ou trois aiguilles en fonction des modèles. Tout en finesse donc. Mais ne nous y trompons pas. Elégantes, ces montres revendiquent également une belle robustesse. En témoignent les boîtiers et bracelets en acier inoxydable. Selon les modèles, les gardetemps Tiffany T embarquent un mouvement TCO.0900 quartz ou TCO.2558 mécanique. Les pièces sont étanches à 3 ATM.
Les nouvelles montres en acier inoxydable Tiffany T sont disponibles dans les boutiques de la marque, depuis mars 2020.
TIFFANY T : BOÎTIER ET BRACELET EN ACIER INOXYDABLE, FORMES RONDES DE 25 OU 32 MM DE DIAMÈTRE OU RECTANGULAIRES DE 22 X 26 OU 26 X 32 MM – DIAMANTS TAILLE BRILLANT AUTOUR OU SUR LE CÔTÉ DROIT DU BOÎTIER (0,02 À 0,38 CARAT SELON LES MODÈLES) – MOUVEMENT TCO.0900 QUARTZ OU TCO.2558 MÉCANIQUE SELON LES MODÈLES – CADRAN LAQUÉ À LA MAIN, 2 OU 3 AIGUILLES SELON LES MODÈLES – ÉTANCHÉITÉ À 3 ATM.
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TIFFANY & CO : QUAND L’ACIER RENCONTRE LE DIAMANT__________________________
IMAGINÉE PAR HENRI D’ORIGNY EN 1978, LA MONTRE ARCEAU DÉTIENT LE SECRET D’UN CLASSICISME AUSSI FORMEL QUE SINGULIER. EN LA METTANT À NUE, LA MAISON HERMÈS LUI OFFRE DE SE RÉINVENTER. PAR VINCENT DAVEAU
Tous les amateurs d’horlogerie connaissent la montre Arceau. Apparue tôt au catalogue de la maison Hermès, elle a su séduire par la sobriété de ses lignes, les amateurs de beaux objets et les inconditionnels de fine horlogerie. Son boîtier rond aux attaches asymétriques en forme d’étriers ainsi que sa typographie inclinée évoquant le cheval au galop l’inscrivent dans un présent atemporel. Ses jeux d’ombre et de lumière révèlent la complexité de son architecture mécanique. Pour se dévoiler sans trop en montrer, le calibre de la montre Arceau Squelette prend place dans la rondeur d’un boîtier en acier, ouvert sur un cadran de saphir fumé. On plonge au cœur du mouvement en passant du dégradé noir profond sur le tour d’heures, rehaussé d’une minuterie perlée et de chiffres argentés, à la transparence du centre, comme par un effacement de la teinte noire. Et cette sorte de grand trou, au cœur même d’un noir rendu intense par la transparence de la matière lui servant de support, dévoile le mouvement squeletté. Des chiffres en lévitation Comme cela se produit avec tous les garde-temps de qualité, la fascination opère. Les ponts, les roues de couleur anthracite et la masse ajourée rivalisent de légèreté avec les fines aiguilles des heures et minutes. Les chiffres si distinctifs du modèle semblent se retrouver en lévitation. Cet affichage aérien reçoit un mouvement mécanique à remontage automatique, doté de 42 heures de réserve de marche et vibrant à 28 800 alternances par heure. Comme toute référence marquée de l’estampille et de l’ex-libris de la maison parisienne, la pièce se porte sur un bracelet en alligator, réalisé par les artisans d’Hermès Horloger, à l’instar du boîtier et du cadran.
ARCEAU SQUELETTE : BOÎTIER EN ACIER, 40 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE PARTIELLEMENT AJOURÉ AVEC AFFICHAGE DES HEURES ET MINUTES, 42 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – CADRAN EN SAPHIR NOIR DÉGRADÉ AVEC ZONE TRANSPARENTE AU CENTRE – BRACELET EN ALLIGATOR DE DIFFÉRENTES COULEURS, RÉALISÉ DANS LES ATELIERS HERMÈS – ÉTANCHE À 30 M.
SPÉCIAL BÂLE → 52_53
HERMÈS : PURE TRANSPARENCE___________
LA MARQUE ALLEMANDE MEISTERSINGER LANCE, CETTE ANNÉE, UNE NOUVELLE RÉFÉRENCE BAPTISÉE « NEO POINTER DATE ».UNE PIÈCE DOTÉE, POUR UNE FOIS, DE DEUX AIGUILLES : UNE GRANDE POUR L’HEURE, UNE AUTRE POINTANT LA DATE DU JOUR EN COURS. PAR VINCENT DAVEAU
On aurait pu croire la marque de montres Meistersinger un peu coincée dans son schéma et donc limitée en matière de représentations temporelles, l’aiguille étant souvent le moyen le plus commode pour rendre lisible une fonction au cadran. En tout état de cause, la maison s’est fait une spécialité de l’affichage approximatif d’une heure entendue comme précise. Cela dit, il faut pouvoir donner d’autres informations que celle horaire. Par exemple, la date aurait pu être placée dans un guichet. Mais parfois, il faut se résoudre à revenir aux sources et à jouer avec les indicateurs classiques, afin de garantir un garde-temps graphique autant que ludique. Dans le cas présent, le quantième est pointé à l’aide d’une courte aiguille visant les 31 chiffres constitutifs d’un mois long. Petit look vintage En faisant le choix d’afficher la date de cette façon et en offrant une vision d’ensemble sur le défilement des jours, ce nouveau garde-temps s’inscrit dans la philosophie de Meistersinger : celle de laisser du temps au temps. Proposée dans un boîtier en acier de 40 mm pour souscrire aux normes actuelles en termes de dimensions, ou en 36 mm pour les petits poignets, cette référence emporte un calibre mécanique à remontage automatique de facture suisse, doté de 38 heures de réserve de marche. Conformément à ce qui se faisait durant les fifties, la glace est réalisée en Hésalite (sorte de Plexiglas) bombé. Bien dans la tendance sans toutefois renoncer à faire bande à part dans un marché très concurrentiel, cette pièce se porte sur un bracelet en maille milanaise. Un choix qui lui donne un petit look vintage, tout en assurant un entretien à effectuer d’ici cinq à huit ans.
NEO POINTER DATE : BOÎTIER EN ACIER, 40 OU DE 36 MM DE DIAMÈTRE – AFFICHAGE DE L’HEURE PAR MONOAIGUILLE, AFFICHAGE DE LA DATE PAR AIGUILLE EN PARTANT DU CENTRE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE FACTURE SUISSE, 38 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – GLACE EN HÉSALITE – ÉTANCHE À 30 MÈTRES – BRACELET EN MAILLE MILANAISE.
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MEISTERSINGER : JEU D’AIGUILLES________
LES QUATRE NOUVELLES DÉCLINAISONS DE LA LIGNE TETRA DE NOMOS SONT UNE ODE À LA MUSIQUE DE BEETHOVEN ET À LA FINE MÉCANIQUE. CÉLÉBRATION AU RYTHME D’UN MÉTRONOME ! PAR INCENT DAVEAU
La manufacture Nomos sait attirer l’attention des amateurs de fine horlogerie accessible. Il faut dire que la collection, produite à Glashütte, petit village industriel allemand dédié à l’horlogerie, dans une des vallées des monts métallifères à proximité de Dresde, est sobre et équilibrée. Sans compter les prix des références, tous bien étudiés pour répondre aux capacités économiques des Européens, un tantinet à la peine face aux fortes augmentations pratiquées, ces dernières années, par les maisons helvétiques. Ce choix stratégique, qui prouve qu’il est possible de fabriquer des montres traditionnelles de qualité et de les proposer à des tarifs raisonnables, favorise l’émergence de la marque, trop longtemps restée concentrée sur son marché intérieur. Hommage à Ludwig Forte de cette reconnaissance, l’entreprise lance quatre nouvelles montres de forme pour célébrer le 250e anniversaire de la naissance de Ludwig van Beethoven. Animées par des calibres mécaniques à remontage manuel de manufacture (calibre Alpha) et parées de couleurs originales, ces quatre Tetra de forme carrée reçoivent chacune le titre d’une œuvre musicale, faisant écho au célèbre compositeur : Etincelle divine pour la version avec cadran cuivre, Hymne à la joie pour celle dotée d’un cadran vert olive, Immortelle bien-aimée pour le modèle paré d’un visage turquoise et Fidelio pour celle arborant un cadran bleu foncé. Totalement en phase avec cette vision créative et artistique, ces pièces sont vendues 1 660 euros l’unité, depuis la fin du mois de février, chez les détaillants ayant eu la bonne idée de présenter cette marque allemande abordable.
COLLECTION TETRA SYMPHONIE : BOÎTIER EN ACIER FIN, FOND VISSÉ ET GLACE SAPHIR – CADRAN CUIVRÉ, TURQUOISE, BLEU OU VERT-OLIVE AVEC AIGUILLES EN OR – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL DE MANUFACTURE RÉF. ALPHA (LE PLUS PRODUIT À L’INTERNE), 10½ LIGNES, 43 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – BRACELET EN CUIR.
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NOMOS GLASHÜTTE : PARTITION À QUATRE TEMPS______________________________
ZOOM SUR LA JAZZMASTER OPEN HEART D’HAMILTON. UNE PIÈCE DONT LA MÉCANIQUE CINÉTIQUE NE MANQUERA PAS DE SÉDUIRE. PAR VINCENT DAVEAU
Les garde-temps laissant voir tout ou partie de leur mécanisme sont toujours à la mode. Si longtemps ils ont concerné l’univers masculin, les mœurs changent aujourd’hui, et les concepteurs horlogers entendent répondre aux attentes de la gent féminine qui ne considèrent pas les montres comme de simples bijoux donnant l’heure. Fort de ce constat, le bureau de style d’Hamilton, dont l’une des spécialités est la création de cadrans ajourés découvrant différents éléments fonctionnels des calibres, propose aux citadines une référence, elle aussi ajourée, qui devrait les interpeller. Une réserve de marche de 80 heures Pour elles mais également pour les jeunes hommes en quête d’un instrument de qualité adapté à leurs fins poignets, Hamilton lance ce modèle en acier de 36 mm de diamètre. Il est équipé d’un sobre cadran dont le découpage laisse voir le balancier, d’un calibre de nouvelle génération, référencé H.10 et capable d’offrir une réserve de marche de 80 heures une fois le barillet remonté à fond. La pièce en acier fin, présentée à moins de 1 000 euros en boutique spécialisée, est équipée d’un verre saphir traité antireflet et se porte sur un bracelet en cuir ou en métal. Disponible en cadran noir, argenté, bleu glacier ou bleu roi et nacré, cette montre répond à toutes les sollicitations du quotidien. Et pour être à sa place en toute situation, elle est étanche jusqu’à 50 mètres.
JAZZMASTER OPEN HEART : BOÎTIER EN ACIER FIN, 36 MM DE DIAMÈTRE – CADRAN LARGEMENT AJOURÉ AVEC ROUE VISIBLE À 7 H ET BALANCIER À 12 H – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE RÉF. H.10, MOUVEMENT DÉVELOPPÉ À L’INTERNE PAR SWATCH GROUP, ALLIAGE SPÉCIAL POUR LE RESSORT PRIMAIRE GARANTISSANT UNE RÉSERVE DE MARCHE DE 80 HEURES UNE FOIS LE BARILLET ARMÉ À FOND – CADRAN DISPONIBLE EN DIFFÉRENTS COLORIS – ÉTANCHE À 50 MÈTRES – BRACELET EN MÉTAL OU EN CUIR.
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HAMILTON : ATOUT CŒUR________________
LA GAMME CLASSIQUE D’HEGID S’ENRICHIT D’UNE NOUVELLE VERSION DE SA COLLECTION LABORATOIRE, AVEC LA LABORATOIRE DARWIN. PAR CLARK ZOG
Qu’est-ce que Darwin vient faire dans cette histoire ? Parce que l’idée même d’évolution est au cœur de la maison Hegid. Notamment à travers un système breveté qui vise à adapter la montre en un clip. Il suffit de décapsuler… la capsule afin de l’insérer dans un autre boîtier (carrure). « Il était tout naturel de rendre hommage à l’auteur de la théorie de l’évolution adaptative, avec cette nouvelle version plus brute et sauvage. Nous l’avons ainsi nommée Laboratoire Darwin », précise un communiqué de la marque. À la rencontre du vivant Finition satinée, brossage du corps en acier… Cette carrure se veut taillée pour les aventuriers. Discret et résistant, un bracelet en cuir nubuck couleur cacao se patine au fil du temps et des escapades. Un lien made in France fait pour parcourir le monde, tout comme les capsules et les carrures d’ailleurs. Archéologues, naturalistes et botanistes en herbe pourront courir la pampa, Hegid au poignet. « Nous l’avons imaginée aller à la rencontre du vivant, au poignet de scientifiques tout terrain. Des chercheurs naturalistes en quête de nouvelles découvertes biologiques dans les paradis végétaux des forêts primaires, ou en mission d’inventaire de la flore et la faune sauvage de ces zones blanches… » La Laboratoire Darwin affiche des tonalités terreuses : le bracelet bien sûr, mais aussi le cadran chocolat de la capsule « inaugurale », conçue pour s’adapter à différents styles et univers. À l’intérieur, un mouvement automatique swiss made doté d’une réserve de marche de 40 heures. La pièce est aussi étanche à 100 mètres. Résistante, la pièce embarque une attache rapide brevetée Capslock en titane, un boîtier en acier inoxydable, un verre saphir antirayures…
CAPSULE SÉRIE INAUGURALE : MOUVEMENT MÉCANIQUE AUTOMATIQUE SWISS MADE, RÉSERVE DE MARCHE DE 40 HEURES – ÉTANCHÉITÉ À 100 MÈTRES (COURONNE, TUBE ET FOND VISSÉS) – VERRES SAPHIR ANTIRAYURES ET ANTIREFLET – CADRAN EN RELIEF AVEC AIGUILLES ET INDEX LUMINESCENTS – ATTACHE RAPIDE BREVETÉE « CAPSLOCK » EN TITANE – NUMÉRO DE SÉRIE UNITAIRE GRAVÉ – CARRURE LABORATOIRE DARWIN EN ACIER INOXYDABLE BROSSÉ SATINÉ, FINITION BROSSÉE AVEC VIS SATINÉES, 38,5 MM, LONGUEUR CORNE À CORNE DE 47 MM – BRACELET COURAGE EN CUIR DE BUFFLE NUBUCK CACAO AVEC SURPIQÛRES ÉCRUES (LIEN EN CAOUTCHOUC NATUREL SUPPLÉMENTAIRE OFFERT), ATTACHE RAPIDE FACILE « FLASH », BOUCLE ARDILLON.
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HEGID : L’HORLOGERIE DE LABORATOIRE____
Il suffit de regarder le poignet des contingents en action à l’étranger ou sur les terrains de manœuvre pour mesure la notoriété de la G-Shock de Casio. Cet instrument, mis au point par Kikuo Ibe au Japon et apparu sur le marché en 1983, a tout de suite séduit les sportifs et les appelés du contingent, pour devenir ensuite le préféré des soldats en mission. Accessible en terme de prix, ce modèle tout terrain a été pensé pour supporter toutes les sollicitations, y compris les pires comme une chute de plusieurs étages sur un sol dur. Produite à plus de 100 millions de pièces, cette ligne défie les modes et répond aux besoins des professionnels pour qui le temps est souvent une question de survie.
L’HEURE EST UNE DONNÉE VITALE POUR LES MILITAIRES. POUR ASSISTER LES SOLDATS, CASIO G-SHOCK PROPOSE LA MUDMASTER. ZOOM SUR UNE PIÈCE ÉLABORÉE EN COLLABORATION AVEC LA BRITISH ARMY ! PAR VINCENT DAVEAU
Carrure en carbone et imprimé camouflage La nouvelle Mudmaster, disponible au G-Shock Store de Paris et chez quelques détaillants sélectionnés, devrait séduire les puristes, les soldats, les pratiquants d’airsoft et les tireurs en stands. Fruit d’une collaboration avec la British Army, la version présentée ici est donc conforme à ce que peut en attendre un militaire. Taillée pour s’adapter aux conditions les plus difficiles, la référence GGB100BA-1AER possède une carrure en carbone et une lunette réalisée dans un anneau formé de trois couches de fibres de carbone. Outre sa discrète structure noir mat ne reflétant aucun rayon de soleil, cette édition particulièrement légère est habillée d’un imprimé camouflage, inspiré des treillis de l’armée britannique. Etanche aux poussières, à la boue et à l’eau, elle se révèle pratiquement indéformable grâce à sa construction, baptisée Mud-resist, comprenant deux couches d’acier inox associées à un insert en résine fine. Entre autres fonctionnalités embarquées, citons la localisation et le tracking d’activités via le Bluetooth® et l’application G-Shock Connected. Elle comprend également un journal de mission, une mémoire des localisations, des données pour connaître, au jour le jour, les heures de lever et de coucher du soleil, ainsi qu’un indicateur de calories brûlées. L’ensemble, sur bracelet Camo, dispose également d’une boussole, d’un thermomètre, d’un altimètre et d’un baromètre.
G-SHOCK MUDMASTER, SPÉCIALEMENT DESTINÉE AUX MARCHÉS MILITAIRES ET MISE AU POINT AVEC LA BRITISH ARMY : BOÎTIER EN CARBONE AVEC INSERT EN ACIER DOUBLE COUCHE ET RÉSINE – LUNETTE EN CARBONE TROIS COUCHES ET BRACELET SYNTHÉTIQUE RENFORCÉ – MOUVEMENT ÉLECTRONIQUE, FONCTIONNALITÉS MULTIPLES PAR ÉCRAN ANALOGIQUE ET DIGITAL AVEC DIFFÉRENTS CAPTEURS : PRESSION, ALTITUDE ET GYROMÈTRE POUR FONCTION DE LOCALISATION – BLUETOOTH® ET G-SHOCK CONNECTED – PARAMÉTRAGES OPTIMISABLES.
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CASIO : GOD SAVE THE QUEEN___________
DESIGN DE MONTRES : L’HEURE A DU STYLE Les montres sont toujours pensées et travaillées de façon à proposer au regard des volumes originaux, capables de capter l’attention des observateurs.
Texte : Vincent Daveau
Ci-dessus : Le Rhöne, Hedonia Grande Phase de Lune / TAG Heuer, Monaco Calibre 11 Steve McQueen (réf. CAW211P. FC6356) / Franck Muller, Line Cut. Page de droite : Patek Philippe, Nautilus (réf. 5726/1A-014 acier) / Chronographe Code 11.59 by Audemars Piguet/ Richard Mille, RM 61-01 Ultimate Edition Yohan Blake.
Aux origines du temps mécanique, la précision temporelle manquait bien souvent aux instruments horlogers portatifs. Pour faire oublier cette imprécision, les maîtres horlogers travaillaient particulièrement la qualité des gravures et des dorures du mécanisme. Et ils utilisaient le talent d’artistes pour faire des boîtiers associant les feux des pierres nobles à ceux, opalins, des premiers émaux. Savoir prendre le temps avec art L’art horloger de la Renaissance devait, au gré des découvertes du XVIe siècle et sous la houlette d’artisans brillants, apposer une marque indélébile dans l’appréciation d’une montre de prix. Les grands centres dans l’art cosmétique de la montre furent, tout d’abord, les bords de Loire, histoire d’être au plus près du pouvoir. Plus tard, les mouvances de l’histoire firent converger les artistes
vers les bords du lac Léman, au cœur de la ville de Genève. Protégés et respectés, les émailleurs et sertisseurs firent merveille avec des instruments d’apparat, dont la magnificence s’exprimait plus efficacement dans la complexité du traitement de l’habillage que par la précision de leurs mouvements, aussi finement travaillés soient-ils. Fragiles, les montres devaient se parer de scènes de genre, de tableautins d’une rare délicatesse, de cordons de pierres fines et de perles baroques. Le beau n’a pas de frontières. Et le talent de ces artistes, concentré dans un volume tenant dans la paume d’une main, donne à celui ou celle ayant la chance de posséder ce type de bijou fonctionnel, une sorte de pouvoir indicible. Comme le serait la pomme d’amour dans la main d’Aphrodite – par ailleurs souvent peinte sur la cuvette précieuse des pièces d’horlogerie ancienne – le temps, en se transmuant en matière, devient
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un diamant brut dont seuls les artistes joailliers savent capter le pouvoir. Pierre philosophale des mécaniciens, la montre émaillée ou sertie s’apparente toujours à un emblème de pouvoir. Evoluant au gré des générations, le temps, s’il est perçu avec toujours plus d’acuité, reste toutefois une donnée immatérielle dont la maîtrise s’avère impossible, même aux plus riches. Aux confluences des aspirations les plus folles, la montre révèle par son traitement, son adhésion plus ou moins directe à la mythologie de l’éternelle jeunesse. En se parant d’émail, matière aux coloris inaltérables, elle souligne de façon indirecte mais efficace combien elle sera toujours la même trois ou quatre siècles après sa création. Moment d’extase au détour de l’une des salles du musée Patek Philippe de Genève : les merveilles horlogères, peintes du temps de François 1er ou de Voltaire, explosent de couleurs que l’on pourrait
croire déposées à l’instant. L’aspect précieux, au-delà de la valeur monétaire, s’enracine dans cette capacité de transmettre, sans altération, l’image du passé. Une pièce rare conservée précieusement doit transmettre à la fois un peu de l’âme de l’artiste et de celle de son commanditaire. Tabernacle au sens le plus pur du terme, la montre émaillée ou sertie incarne le temps jadis en ce sens qu’elle emprunte à la nature ou aux forces telluriques, les clés de sa mise en valeur et rassemble des techniques ancestrales héritées de siècles d’expériences cumulées… Elle occupe l’instant présent en le scandant sans faille et offre une parcelle d’éternité à qui la préserve avec suffisamment de patience. Quand la forme crée l’attraction Le design horloger n’est pas né en l’an 2000. On oublie souvent que les joailliers épris d’horlogerie,
Ci-dessus : Ulysse Nardin Freak Vision 45 mm /Reservoir, Supercharged Classic / Briston, Briston Clubmaster classique chronographe. Ci-dessous : Urwerk, UR-111C Two Tone (TT). Page de droite : Hublot, Big Bang Integral.
au début du XXe siècle, ont été les premiers à réfléchir le métier du temps avec un zeste d’impertinence. On dit que c’est Breguet qui fit la première montre-bracelet. Il s’agissait d’une montre-bijou pour femme comme Arnold avait fabriqué une montre bague. Mais c’est Louis Cartier qui inventa la montre-bracelet moderne en 1904 : la montre Santos pour son ami aérostier et pilote d’aéroplane, Alberto Santos-Dumont. L’idée était lancée et il faudra attendre ensuite la fin de la Première Guerre mondiale pour voir apparaître les premières montres-bracelets de forme, proposées par les marques horlogères classiques. Longines, Omega, Jaeger-LeCoultre et d’autres, comme Movado, imaginaient des instruments tous plus originaux les uns que les autres pour faire oublier les montres de poche et le conflit qui avait endeuillé l’Europe occidentale. Le design était alors dans
l’esprit du temps et s’inspirait de ce qui se faisait en architecture, et dans l’art en général. La Curviplan de Movado, la Reverso de Jaeger-LeCoultre, la Prince de Rolex et d’autres chez Omega ou même Lip avec la T17, osaient la forme rectangulaire pour accrocher le regard. Assurément, le design des montres a lentement évolué et suivi les modes des décennies suivantes. De 1950 à 1970, le rond avec une petite tendance sport-chic a lentement émergé. Durant les seventies, les horlogers, sans doute poussés par les envies de changement des jeunes générations sur les barricades, ont tenté des approches plus dessinées pour leurs collections sport. Sont alors apparues les Monaco chez Heuer (aujourd’hui TAG Heuer), tandis que d’autres entités lançaient des références d’une rare excentricité. L’heure était aux designs intrusifs pour donner de la modernité à la mécanique qui, face au quartz naissant, vivait ses dernières heures de monopole au poignet. Ensuite, avec l’arrivée des engins à quartz à affichage numériques et LCD, le design a été réduit à sa plus simple expression et les produits se résumaient à des petits lingots de métal enfermant un circuit imprimé et un écran à cristaux liquides. Outil de pouvoir, hier et aujourd’hui La montre contemporaine demeure, aujourd’hui comme hier, le véhicule de toutes ces tensions, de ces passions silencieuses. Depuis les années 1990, les artistes, en retrouvant les gestes ancestraux qui ont failli disparaître dans la tourmente d’une crise liée à la mesure du temps, libèrent leur créativité et s’emparent des mécaniques horlogères pour leur redonner leur position de bijoux fonctionnels à forte charge émotionnelle. Si le design horloger a été un temps oublié au profit de la reproduction des standards des années 1930 à ceux des années 1960, l’engouement des amateurs pour les produits horlogers des années 1970 dans le courant des
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années 2000 a poussé les marques génériques à repenser leur position par rapport au design des montres. Entité visionnaire, Franck Muller avait déjà saisi l’importance de proposer au public de son époque, des garde-temps composés de volumes permettant de les inscrire dans une génération. À la seule allure des boîtiers, l’amateur averti devinait le prix des garde-temps et en discernaient du même coup la richesse. Les grands ressorts du passé revenaient alors sur le devant de la scène. Le dessin de la montre reprenait sa position de marqueur social. Cette position n’avait pas échappé à Richard Mille qui, après avoir piloté la division horlogère de Mauboussin, créa sa propre marque en 2001. Il proposait alors à une clientèle fortunée – la même que celle de Frank Muller –, des produits aux formes similaires mais projetés dans le futur en osant des designs inspirés de domaines comme ceux de la voiture de sport ou de l’aviation et en utilisant des matériaux issus des nouvelles technologies.
Dans la foulée et malheureusement avec un succès moins flagrant, la manufacture Ulysse Nardin lançait, en 2000, la Freak, une montre futuriste dotée d’innovations majeures dont seuls quelques techniciens mesurèrent la portée visionnaire. Entretemps, les premiers succès rencontrés par ce créateur et quelques autres entités devaient pousser toute une génération de nouveaux constructeurs à se lancer dans la course avec des instruments de mesure du temps aux designs parfois inédits. Le jeune patron d’Harry Winston qui créait les séries Opus – et qui n’est autre que le fondateur de la maison MB&F (Maximilian Büsser & Friends) – avait, lui aussi, senti le vent de cet intérêt pour les montres aux dessins originaux ou évoquant des univers périphériques. Il quitta le joaillier et créa sa marque en utilisant une grammaire stylistique qu’il avait eu le temps d’expérimenter. Pour lui, le design est la condition sine qua none de la dimension ludique de ses créations. Il est ainsi parvenu à
Ci-dessus : Bvlgari, Gérald Genta 50e anniversaire / Bell & Ross, BR V2-93 GMT Blue / Piaget, Altiplano Ultimate Concept Blue (réf. G0A45502). Page de droite : Dior, J 12 / Bell & Ross, BR03-92 Horolum.
s’imposer comme l’un des horlogers les plus créatifs en matière de développements graphiques. Evidemment, il n’est pas le seul. Des maisons comme Corum ou Hublot avaient bien tenté de percer dans ce domaine, dès les années 1980. La première avait conçu la Golden Bridge tandis que la deuxième réinventait le hublot que Patek Philippe avait également utilisé pour sa Nautilus, en 1976. Question de cycle Au fond, l’horlogerie a quelque chose de circulaire dans le principe. Car tout est question d’éternel recommencement. La preuve : après 2003 et la hausse croissante de l’intérêt des élites pour les garde-temps ayant une forte charge graphique, la Royal Oak d’Audemars Piguet, qui n’avait pas eu de véritable audience en 1972, devait acquérir sa visibilité grâce à la participation de la marque
à la victoire d’Alinghi à l’America’s Cup. Ses volumes identifiables, créés par le designer Gérald Genta, devaient l’aider à revenir sur le devant de la scène et à prendre très vite la tête des modèles emblématiques du pouvoir. Ce succès, que tout le monde reconnaît comme fulgurant, devait entraîner d’autres réussites. Dans la foulée de ce retour en grâce, renaissait l’engouement des amateurs pour les pièces des seventies identifiées comme des références de design. Tout est question de mode car, dix ans auparavant, personne ne regardait ces instruments. La Monaco était exhumée des tiroirs en 1998 et voyant son succès grandir après l’an 2000, la marque a lancé le produit en série, qui, de versions en éditions limitées, entretiendra la « collectionnite ». Dans le même esprit, la renaissance de la Nautilus devait intervenir après 2006 et son 30e anniversaire. La manufacture Girard-Perregaux, après avoir surfé sur la pure
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mÊcanique et le design ahurissant de son calibre à tourbillon sous trois ponts d’or inventÊ par Constant Girard, a ressorti la Laureato – un instrument à quartz crÊÊ en 1975 –, lorsqu’elle comprit que la mode des seventies faisait vendre. En parallèle de ces  standards  horlogers, plus ou moins efficaces en terme de marketing, diffÊrentes marques ont imposÊ leur style sur le marchÊ jusqu’à en inspirer d’autres. La maison Urwerk, dont le co-fondateur, Martin Frei, est designer, a su deviner bien avant les autres combien le design influençait les choix. Les siens, puissants et sans concession, ont permis à cette entitÊ, produisant à peine quelques centaines de pièces par an, de rester parmi les constructeurs les plus citÊs au sein de la nÊbuleuse des marques de nouvelle horlogerie. Pareillement, on oublie que le design associÊ à la cÊramique n’est pas une invention de la maison Chanel, qui a su mieux que personne imprimer son style minimaliste, mais une idÊe originale dÊveloppÊe par la marque Rado, dans le milieu des annÊes 1980. Consciente du potentiel qu’elle aurait pu avoir si elle avait capitalisÊ sur ce secteur, cette dernière a fait amende honorable et s’impose aujourd’hui en proposant des garde-temps rÊalisÊs en collaboration avec des artistes. En y rÊflÊchissant bien, pratiquement toutes les maisons ont fait œuvre utile en employant, au cours de leur histoire, un designer ou un artiste engagÊ pour donner du piquant à leurs crÊations. Hermès a fait appel à Henri d’Origny, avec le succès que l’on sait. D’autres, comme Chanel, ont collaborÊ avec un designer pour redonner du peps à la montre pensÊe par Jacques Helleu. La maison française Bell & Ross a, quant à elle, ÊtÊ fondÊe par Carlos Rosilio et Bruno Bellamich, un spÊcialiste du design. Ceci explique qu’actuellement la marque cherche à se positionner dans le secteur des garde-temps à forte implication visuelle. La BR02 a beaucoup fait pour les inciter à choisir des volumes accrochant le regard. Attention, sous chaque dessin ne se cache pas obligatoirement un dessinateur inspirÊ. On
retiendra que la tendance est à l’Êvocation depuis que Richard Mille a dÊmontrÊ que cette façon de faire pouvait rapporter des millions. Depuis, cette option, faisant de l’emprunt à des univers techniques un ressort de crÊativitÊ, a ÊtÊ largement employÊe. Si Bell & Ross s’inspire des compteurs de bord des avions de chasse, la jeune marque Reservoir fait des manomètres et autres indicateurs de lectures par aiguilles rÊtrograde, son univers de prÊdilection. Certes, l’idÊe n’est pas neuve : une maison comme Chopard filait dÊjà la mÊtaphore dans le milieu des annÊes 1990, en produisant les chronographes Mille Miglia, tous dÊrivÊs d’instruments susceptibles d’être observÊs au tableau de bord d’antiques voitures de rallye. S’inscrire dans une mouvance en recrÊant De nombreuses marques cherchant à attirer l’attention de ceux qui avaient dÊjà tout, se sont
Ci-dessus : Bvlgari, Octo Finissimo Squelette / Van Cleef & Arpels, Cadenas / Tourbillon Code 11.59 by Audemars Piguet / Girard-Perregaux, Laureato Skeleton Earth to Sky Edition 42 mm (réf. 81015-32-43232A) / Chopard, Mille Miglia 2019 Race Edition, 44 mm, (réf. 168571-3004). Page de droite : Louis Vuitton, Tambour World Time Runway.
penchées sur leur passé pour tenter de retrouver des instruments dignes de figurer comme des modèles de design. Les premières, jeunes et ne disposant pas de l’antériorité pour piocher dans leur propre catalogue de références du passé, sont allées emprunter des formes utilisées par différentes signatures. Ainsi, Briston s’est inspiré de dessins similaires à ceux de Panerai ou des Rolex Bubble Back des années trente. Pour ne pas être taxée de copieuse, la marque a développé un gardetemps faisant appel à l’acétate de cellulose, un matériau longtemps employé en lunetterie pour sa ressemblance avec l’écaille de tortue. Dans l’esprit, la jeune maison Le Rhöne joue aussi de volumes particuliers, largement employés dans le courant des années quatre-vingts, histoire de surfer sur les goûts de la jeune génération pour cette période.
D’autres entités, pourvues d’un plus riche passé, font renaître des créations horlogères. Elles s’inscrivent alors dans la tendance du vintage et du design. C’est le cas de Van Cleef & Arpels, qui avait relancé la montre Cadenas, sans doute la plus originale et la plus belle des montres-bijoux féminines. Piaget a réédité en l’extrapolant la Piaget extraplate qui, devenue Altiplano, a rencontré un tel succès que la finesse est redevenue une tendance en soi après des années d’oubli. On retiendra aussi les évolutions de produits. Ainsi la division Louis Vuitton horlogerie a fait évoluer son modèle Tambour et en a récemment dynamisé les lignes pour l’inscrire dans la durée. Dans une certaine mesure, cet entretien du souvenir du passé par une injection d’un zeste de modernité au cœur d’une collection est aussi une spécialité de Bvlgari. La récente édition de
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la montre Genta by Bvlgari est une sorte d’ode à la mémoire d’un créatif qui a marqué de son empreinte la plupart des icônes de notre époque. On sait qu’il fut le père de la Royal Oak d’Audemars Piguet, qu’il est aussi à l’origine de la Nautilus de Patek Philippe et qu’il a, par les formes puissantes qu’il employait régulièrement, inspiré la ligne Octo lancée, en 2012, par Bvlgari. Cette maison, qui avait acquis les marques Genta et Roth – aujourd’hui absorbées au sein de la division horlogère de Bvlgari –, se devait de rendre hommage à l’un des plus grands designers horlogers de son temps. Mais les manufactures savent aussi que la mode est versatile et éphémère et qu’il n’est pas pensable de vivre ad vitam aeternam sur un seul design. François-Henry Bennahmias, le patron de la manufacture Audemars Piguet dont près de 80 % du revenu brut est le fruit de la seule Royal Oak,
est particulièrement conscient qu’il suffirait d’un changement de goût d’un public favorisé pour mettre en danger l’entreprise installée au Brassus, dans le Jura suisse. Voilà pourquoi il a lancé très récemment la collection Code 11.59 by Audemars Piguet. Cette ligne au graphisme très affirmé a pour ambition d’ouvrir un nouveau segment dans l’offre horlogère de la maison et doit inciter les consommateurs à réfléchir sur l’importance de l’originalité dans les très hautes sphères du pouvoir. Car comme le disait un sociologue encore récemment : « L’indépendance d’esprit est un modèle de pouvoir, et se distinguer des modes en créant la sienne est sans doute l’un des premiers moyens d’échapper à l’emprise sécuritaire qui s’enracine dans l’imitation, la solution que l’on sait être celle que ceux qui, manquant de caractère pour s’imposer, exploitent pour s’inscrire dans un groupe. »
OMEGA : LA JAMES BOND WATCH FIDÈLE AU POSTE Bracelet Nato rayé brun foncé, gris et beige, index lumineux vintage, boîtier titane : ce sont les nouvelles caractéristiques de la dernière version de la « James Bond Watch ». Cette Omega Seamaster Diver 300M Édition 007 donnera le tempo de Mourir peut attendre, 25e épisode de la saga du célèbre agent au service de Sa Majesté.
Texte : Constantin Pârvulescu
Omega Seamaster Diver 300M « Édition 007 » : un look vintage grâce à un LumiNova® brun dit « tropical », garnissant les larges aiguilles glaive, les index et les graduations de la lunette.
La sortie prochaine du 25e épisode de la saga James Bond est l’occasion pour Omega de présenter sa nouvelle Seamaster 300M qui lui est spécialement dédiée – et c’est justice. En effet dans près de la moitié des épisodes des aventures du célèbre agent créé par Ian Flemmenig, les garde-temps portés par 007 sont siglés Omega ! C’est donc une Seamaster Diver 300M « Édition 007 » qui accompagnera de nouveau ce héros à l’écran. Lancée en 1993, la Diver 300M a bâti sa réputation au poignet des plus grands plongeurs professionnels et en tant que garde-temps officiel du service hydrographique et océanographique de la marine française. Mais également au cinéma en 1995, dans Goldeneye, au service du plus célèbre des espions britanniques. Étanchéité à 300 m C’est en étroite collaboration avec Daniel Craig et les producteurs du film que cette édition Bond 007 a été conçue par Omega. La montre de Mourir peut attendre se veut aussi un hommage au passé réglementaire de la manufacture Omega, tant au service de la Royal Air Force, avec les références Mark X et Mark XI, que plus tard de la Royale Navy avec la Seamaster 300 M, adoptées par nombres d’officiers britanniques. C’est pour cette raison que figure fièrement, à 6 h, le logo en pointe de flèche
« Broad Arrow » qui signe la propriété des armées du Commonwealth. Celui-ci est également gravé sur le fond à côté d’une série de chiffres qui reprennent les nomenclatures des montres militaires originales : « 0552 » étant la référence de la marine, « 923 7697 » désignant une montre étanche, et la lettre « A » indiquant la présence d’une couronne vissée. Le chiffre « 007 » fait, bien sûr, allusion au nom de code de James Bond, tandis que le nombre « 62 » est un clin d’œil à l’année de sortie du tout premier film de la saga. Détail raffiné, le fond du boîtier est fermé par un système « Naiad Lock », offrant une étanchéité à 300 m et permettant, après les révisions, de garder parfaitement alignées toutes les indications qui y sont gravées. Par ailleurs, le verre saphir bombé donne la possibilité d’avoir un boîtier un peu plus mince que la version standard, notre homme d’action sachant rester élégant en toute circonstance. Léger et solide, ce boîtier de 42 mm a été façonné en titane, de même que le bracelet à mailles milanaises, fermé par une innovante boucle réglable, interchangeable avec le traditionnel bracelet Nato. Côté cadran comme pour la lunette, l’aspect vintage a été particulièrement soigné par l’utilisation d’un LumiNova® brun – dit « tropical » par les collectionneurs –, qui vient garnir les larges aiguilles
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Sur le fond, les chiffres reprennent les nomenclatures des montres militaires originales : « 0552 » pour la référence de la marine, « 923 7697 » désignant une montre étanche, la lettre « A » indiquant une couronne vissée. Et bien sûr le chiffre « 007 », nom de code de James Bond, et le nombre « 62 », clin d’œil à l’année de sortie du tout premier film de la saga.
en forme de glaive, les index et les graduations de la lunette. La rotation de celle-ci est commandée par une couronne spécifique, à 10 h. Comme il convient pour une montre militaire, cette Seamaster 300M Série 007 est dénuée de guichet de date. Certifié Master Chronometer par le Metas Le mouvement qui l’anime est un calibre de manufacture Omega Co-Axial Master Chronometer 8806 à remontage automatique, répondant aux plus hauts critères de l’industrie horlogère en termes de précision, de performance chronométrique et de résistance aux perturbations magnétiques. Et ce, jusqu’a 15 000 gauss, ce qui est particulièrement remarquable. Le mouvement est équipé d’un échappement co-axial spécifique, d’un spiral en silicium et d’un balancier à inertie variable sans raquette en titane. Monté sur 35 rubis, il bat à la fréquence de 25 200 alternances par heure et son rotor bidirectionnel de remontage
automatique lui assure une confortable réserve de marche de 55 heures. L’ensemble du mouvement reçoit des finitions soignées, les ponts sont rhodiés et présentent un motif spécifique côtes de Genève en arabesque. Il est certifié Master Chronometer par le Metas, institut fédéral suisse de métrologie, dont les contrôles se veulent plus complets que ceux du Cosc. La Seamaster 300M Édition 007 est de plus protégée par une garantie Omega de cinq ans. Qui sait ? « Q », le responsable division recherche et développement de MI6 chargé de fournir James Bond en matériel très particulier, aura peut-être doté cette Seamaster 300M de fonctions spéciales, comme le grappin miniature utilisé dans Le Monde ne suffit pas, ou le laser intégré à la couronne, bien utile pour se sortir d’une situation périlleuse dans Meurs un autre jour. Mais gageons que la sobre beauté de cette montre, avec sa touche vintage de bon aloi, saura, une fois encore, séduire la belle et dangereuse Vesper Lynd.
OMEGA SEAMASTER DIVER 300M ÉDITION 007 : BOÎTIER EN TITANE, 42 MM – GLACE SAPHIR BOMBÉE TRAITÉE ANTIREFLET – COURONNE VISSÉE – ÉTANCHE À 300 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE OMEGA CO-AXIAL MASTER CHRONOMETER CAL. 8806 – AFFICHAGE DES HEURES, MINUTES ET SECONDES AU CENTRE –LUNETTE ROTATIVE COMMANDÉE PAR COURONNE À 10 H – CADRAN ET INSERT DE LUNETTE EN ALUMINIUM, CHIFFRES, AIGUILLES ET INDEX LUMINESCENTS TRAITÉS SUPER-LUMINOVA® « TROPICAL » – BRACELET EN TOILE NATO OU EN MAILLES MILANAISES TITANE – GARANTIE INTERNATIONALE DE 5 ANS.
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QUAND L’HOMME DE 2020 REGARDE CELUI DE 1920 Si la machine à voyager dans le temps d’Herbert George Wells existait, l’homme de 2020 préférerait-il rendre visite à son ancêtre ou à ses descendants ? Dans quel sens se ferait le voyage ? L’homme de 2020 fuirait-il la modernité et l’avenir incertain de la planète pour retourner profiter des ressources de son passé, ou bien ferait-il siennes les inventions du futur ? Voyage dans le temps horloger.
Texte : Joël Duval
Ci-contre : horloges de fabricants en 1913 et publicité Omega pour des montres dame en 1927. Page de droite : Omega coussin
Il y a cent ans, l’espérance de vie était de 58 ans pour un homme et de 60,5 ans pour une femme. Un siècle semblait alors à une éternité. Forcément ! On mourrait jeune et connaître ses petits-enfants relevait d’une sorte de défi temporel. En 1920, on s’interrogeait assez peu sur la manière de vivre cent ans plus tôt. Il en fut ainsi pratiquement tout au long du xixe siècle et il fallut attendre les célébrations du centenaire de la Révolution française et les Expositions universelles parisiennes pour que l’on s’y intéresse sérieusement. Les livres racontant la Révolution furent assez nombreux pour éclairer une page d’histoire somme toute récente, mais qui
semblait malgré très éloignée de l’homme de 1889. L’allongement de l’espérance de vie depuis 1920 a permis aux hommes de vivre vingt ans de plus en un siècle et aux femmes de profiter en moyenne de 23 ans de vie supplémentaires. L’homme du début du xxie siècle vit en moyenne jusqu’à 79 ans et la femme jusqu’à 83 ans. Un siècle devient ainsi une unité palpable pour un Occidental. Cette caractéristique est d’autant plus vérifiable que l’espérance est calculée sur une moyenne et dans les pays occidentaux, il est devenu courant d’atteindre le siècle. Et les enfants nés depuis vingt ans ont toutes les chances de dépasser les cent ans et dans un demi-
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siècle, les atteindre ne constituera plus une anomalie. Le regard porté sur le temps en sera évidemment très différent. Si nous portons un regard intéressé et attendri sur les montres de nos ancêtres, comment nos descendants regarderont-ils les nôtres ? La montre objet de poche ou de poignet ? Les catalogues des années 1920 font la part belle aux montres de poche et laissent un espace sans cesse grandissant aux montres bracelets, espace élargi encore lors de la Première Guerre mondiale quand la montre bracelet, réputée jusque-là par trop féminine, se masculinisait puisque portée par les soldats et officiers et même inscrite au paquetage des militaires. Il est vrai que ces derniers avaient plus de facilité à porter l’heure à leur poignet qu’à aller la chercher au fond de leur poche de redingote. Les premières montres bracelets de série suisses auraient été fabriquées par Girard-Perrégaux, soit 2 000 exemplaires. Dotées d’une grille de protection devant le verre, elles avaient été commandées en 1880 pour la marine impériale allemande. Paul Ditisheim et Longines à Saint-Imier s’engagent dans la fabrication de ce type de montres en 1890 et, neuf ans plus tard, Omega propose à son tour des montres bracelets. Lors de la guerre des Boers entre 1899 et 1902, ce type d’instrument devient un
équipement militaire largement répandu. Le marché civil anglais en hérite directement, le premier. En 1904, les militaires les plébiscitent comme un objet du paquetage militaire. La demande britannique est à l’avant-garde des attentes des marchés européens. Les premières années du xxe siècle voient ainsi prospérer, au sein des catalogues des grandes maisons, ces modèles. La demande est encore très limitée jusqu’à la fin de la grande guerre, car ces pièces sont considérées comme féminines et pas du tout masculines. Cette perception provient du fait que la plupart des fabricants ont créé ces montres à partir de montres de col – donc de dames –, sur lesquelles ils ont soudé deux anses pour fixer le bracelet, nécessairement étroit, compte tenu de la forme ronde des carrures. Il a fallu faire tourner les cadrans pour laisser la couronne à 3 h, mais la parenté avec les montres de dames est indéniable. De la montre de dame transformée à la montre bracelet conçue pour les hommes Il apparaît très vite que la seule manière de stabiliser les montres au poignet est d’avoir des bracelets plus larges. Il faut donc fixer les anses sur des boîtes carrées. Celles rondes des modèles de dames ont tendance à tourner sur le poignet et à s’accrocher sur la moindre aspérité. Surtout, les montres
leur sont retournées pour cause de déréglage et d’encrassement. Ce qui leur fait dire unanimement : « La transformation des montres de col ne peut être une solution pérenne pour fabriquer des montres bracelets pour hommes. » La montre bracelet va alors s’installer dans un processus de création industrielle, avec ses spécificités propres. Les fabricants planchent sur la création de modèles spécialement conçus pour les hommes ; et ils se servent de leur expérience des modèles pour dames mais aussi de leur connaissance des boîtiers des montres de poche. On ignore encore la seconde centrale. La nécessité de placer celle-ci à 6 h, tout en ménageant la position de la couronne à 3 h, contraint à adopter des mouvements de type savonnette en les réduisant au format d’une montre bracelet. Les Américains, davantage libérés des conventions en matière d’horlogerie, n’hésitent pas à conserver les mouvements tels qu’ils sont et à tourner toute la montre en soudant des anses sur les côtés, à 3 h et 6 h, de sorte qu’il faut tourner le poignet pour lire l’heure. Elgin propose ainsi des pièces au positionnement inconfortable qu’aucune maison helvétique n’aurait admis. La seconde étape est la création de boîtes spécifiques aux montres de poignet. Les toutes premières, de forme coussin, apparaissent une dizaine d’années avant la Première Guerre mondiale et se développent durant celle-ci. Atout ? Elles ne tournent pas autour du poignet et facilitent l’accès à l’heure.
bracelets s’encrassent plus vite que les modèles de poche, le mode de porter les exposant beaucoup plus à la poussière, à l’humidité et à la transpiration. Résultat : des passages fréquents chez les horlogers qui découvrent des mécanismes encrassés voire oxydés. Autre désagrément, la mauvaise précision des montres bracelets, dont les mécanismes sont mal adaptés aux fréquentes variations de positions et aux vibrations – la poche les en préservait antérieurement. Les horlogers enregistrent plainte sur plainte, un grand nombre de pièces en panne
De l’émancipation horlogère des dames à la réclame Lorsque la guerre éclate, la montre bracelet est rentrée dans les mœurs et disponible chez les fabricants. L’Art nouveau la fait passer au poignet des dames et durant la période de 1920 à 1929 – les Années folles –, certaines vont même migrer sur les poignets féminins, ce qui débouchera sur des modèles unisexes. La montre est l’objet témoin d’une révolution culturelle et sexuelle. On ne dit pas encore publicité, on parle de réclame. Omega fait un clin d’œil à la modernité et indique dans une réclame : « Par TSF, la Tour Eiffel donne l’heure exacte deux fois par jour, la montre Omega vous la donne constamment. » Les maisons se livrent une bataille sans merci sur le terrain de la précision et de la pérennité des marques. Elles n’hésitent pas à se battre à coups de statistiques. Près de dix ans durant, les devantures des plus grands distributeurs affichent les volumes de montres fabriquées dans l’année, tel un score glorieux dans un jeu d’enchères commerciales. Les montres de poche dites « de gousset » sont conçues en de multiples matériaux. Les plus répandues en Europe sont en acier bruni, en métal blanc et en argent. Les plus riches se les offrent en or, avec des boîtes plus ou moins épaisses et lourdes. On peut encore, en 1920, composer sa montre à sa guise, choisir une boîte en or avec un mouvement entrée de gamme de 7 rubis ou une version en métal blanc avec un calibre de qualité chronomètre – on dit alors « avec bulletin de marche » – et 23 rubis. En Amérique du Nord, les marques les proposent davantage en plaqué or, la dorure et l’aspect brillant étant très prisés. La publicité insiste sur l’esthétique et l’empierrement des mouvements. Cela renvoie chaque client à sa propre définition
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de ce qu’est une belle montre. En 1920, elle est un objet utilitaire, un instrument de précision et non un bijou ; ce n’est pas un objet de luxe mais un instrument indispensable aux travailleurs qui doivent se « synchroniser » avec leur emploi, leurs collègues et leur employeur. En 1920, on ne regarde plus l’heure sur le beffroi de la mairie ou le clocher de l’église. On la détient individuellement et on la règle sur le chronomètre de vitrine de l’horloger. Les plus grandes maisons fournissent gratuitement les horlogers bijoutiers en chronomètres de vitrine, dont le design reprend parfois celui des chronomètres de marine. Omega, Zenith ou Longines sont souvent à l’affiche dans ces vitrines, avec des pièces indiquant sous le couvercle, la mention « Chronomètre », « L’heure exacte» ou une référence à la précision « supérieure » de la marque. À la recherche de l’heure de référence La précision a changé de camp. L’heure précise et fiable est celle du spécialiste : l’horloger bijoutier. On achète sa montre pour une vie, on l’offre au communiant ou au jeune marié pour qu’il la conserve en permanence. L’espérance de vie limitée fait appréhender la consommation et la
vie autrement. On conçoit la vie en couple avec le même conjoint jusqu’à la fin de ses jours, on entre dans une entreprise pour y faire carrière toute sa vie et on n’imagine pas déménager surtout si l’on est propriétaire de son logement. La montre est un objet important à choisir avec soin pour accompagner son porteur jusqu’à la fin. Quant aux fabricants, leur démarche commerciale n’est pas encore de vendre plusieurs pièces à un même client, même si certaines maisons, comme Zenith, développent la notion de séries, de collections depuis plus de trente ans. Les marques prestigieuses aujourd’hui sont, pour beaucoup, celles qui occupaient déjà le terrain hier. La concurrence est âpre, dynamique. On se bat à coups de résultats glorieux aux concours internationaux de chronométrie, en particulier ceux des observatoires de Genève ou Neuchâtel. Les réclames citent les observatoires de Paris, Besançon ou Kew-Teddington près de Londres. Les champions s’appellent Longines, Omega, Zenith, Ulysse Nardin, Cyma, Vacheron & Constantin, LeCoultre, Paul Ditisheim, et d’autres plus rarement. Rolex s’illustre déjà dans la montre bracelet. L’excellence de la précision des montres est le premier message à faire passer au public. La publicité affiche les
Ci-dessus : publicités d’Elgin. En bas, à gauche : notice de chronos Omega. Page de gauche : montre bracelet Zenith des années vingt et publicité Longines pour l’US Navy en 1920.
Ci-dessus : publicités Rolex et Paul D. Nardin, en 1920. Page de droite : chrono de vitrine Zenith, et publicité Paul Ditisheim en 1922.
performances comparatives des marques (cela durera jusque dans les années 1960). Les innovations sont techniques plus qu’esthétiques, tant on pense avoir déjà tout inventé en terme de design. Les variables d’une maison à l’autre sont donc à la marge. Les montres d’hommes sont les plus répandues. En effet, les femmes en portent peu et leurs montres de col, souvent réalisées avec des métaux précieux comme l’or jaune, sont, en outre, plus onéreuses. Les pièces de cette époque sont incroyablement résistantes et précises, sans doute parce que leur fabrication industrielle est au point. Les spiraux en acier sont, cent ans après, toujours aussi efficaces et peuvent encore garantir des précisions chronométriques. Les cadrans en émail sont durablement insensibles à la lumière. Ce sont les chocs physiques ou thermiques qui peuvent les lézarder (l’expression du cheveu est assez réaliste). Les horlogers qui s’avisent de les nettoyer à l’essence effacent du même coup la tampographie, notamment les marquages en rouge des 24 heures. De même, en serrant trop les pieds de cadrans, ils provoquent
une fois sur deux un éclat définitif sur les cadrans en émail. Cela est vrai en 1920 et aussi plus tard, lors de l’entretien des montres. Les mouvements souffrent également du bricolage, notamment sur les axes qui cassent au moindre choc et qu’il faut remplacer, ainsi que les pierres fendues. En 1920, on entretient facilement sa montre chez l’horloger qui sait la démonter et changer un ressort, qui a accès aux pièces de rechange ou travaille avec des équivalences quand il n’a pas la pièce originale. Les maisons livrent alors ces pièces sans restriction. Une montre de poche peut ainsi durer une vie entière, mais la montre bracelet la renvoie finalement dans les tiroirs. Elle n’a quasiment plus aucune valeur jusqu’aux années 1980 et n’intéresse plus personne ou presque. Elle n’est pas encore une pièce de collection et a perdu son statut d’instrument incontournable. Des instruments aux bijoux La montre bracelet, relancée dans les années 1980 comme objet de luxe, a redonné, quant à elle, de la vigueur aux marques et les montres de poche qui
Un siècle n’a pas suffi à transformer les hommes L’homme d’aujourd’hui pourrait expliquer sans problème à son aïeul que la montre du futur tirera son énergie des mouvements du poignet et qu’elle deviendra étanche à la poussière et à l’eau. Il sera, en revanche, bien en peine de lui exposer ce qu’est une montre à quartz ou une montre connectée, ou encore un smartphone dont l’heure a une marge d’erreur de l’ordre du centième de seconde sur une année. Pourtant, lui dont la montre est devenue un bijou, une fantaisie, n’est pas guère plus visionnaire que l’homme de 1920. Une seule certitude : l’homme de 2020 sait que ses enfants nés aujourd’hui ont toutes les chances de rencontrer l’homme de 2120. Et que s’il ment à ses enfants, ceux-ci s’en souviendront encore dans un siècle et pourront le répéter à leurs propres enfants. C’est déjà ça…
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portent leur nom bénéficient, du coup, de ce regain d’intérêt. Une Omega de poche des années 1920, qui valait 50 francs en 1985, vaut aujourd’hui dix à quinze fois plus. L’évolution des prix des montres neuves a relancé la cotation des vieilles pièces. Malgré tout, la montre de poche reste un marché de niche, qui n’est pas appelé à prospérer. Les montres en or sont encore aujourd’hui vendues au poids de l’or disponible. Soit des pièces peu « spéculatives ». Leur production en très grands volumes – jusqu’à 300 000 par an et par entreprise au début des années 1920 – efface la notion de rareté. La montre de 1920 est d’une construction quasiindestructible : elle est fiable et précise, d’une esthétique commune à toutes les marques, son SAV est accessible car à proximité. Elle est d’un prix attractif et ouverte à toutes les couches sociales. Elle est modulable et achetée pour longtemps sans perspective d’en changer souvent. La même montre sert à tout, en toutes circonstances. Le chronographe de poche est, lui, dédié souvent à l’utilisation d’une automobile pour en mesurer la vitesse. S’il y a, à cette époque, quelques fabricants de mouvements de chronos, beaucoup travaillent sur des ébauches communes, comme celles de Valjoux, pour équiper leurs chronos. La guerre a changé la perception que l’on a d’une montre bracelet, celle-ci apparaît comme potentiellement virile. Cette idée révolutionne l’horlogerie, créant un nouveau besoin d’équipement. D’où une demande énorme qui va profiter à une industrie et lui donner une expansion fulgurante. On ne le sait pas encore mais la montre bracelet à remontage manuel connaîtra, elle aussi, une révolution, avec l’arrivée du remontage automatique qui touchera les chronomètres à partir de 1969. En 1920, l’horlogerie est loin d’avoir embrassé tout ce que l’industrie est susceptible d’imaginer pour créer des besoins auprès du public – soit une situation très différente de celle de 2020. Porter une montre est alors un moyen d’être intégré dans la société, une sorte de conformité naturelle. On nomme facilement la marque que l’on porte : une « Zenith », une « Omega », une « Longines »… Les marques sont presque des noms communs ou, en tous les cas, elles le deviennent. Elles sont associées à une image de qualité et de fiabilité, et non à une forme d’expression du luxe.
QUART D’HEURE DE CÉLÉBRITÉ Tous les mois, La Revue des Montres revient sur les soirées et événements qui rythment la planète horlogerie désormais mondiale. Au programme, haute technologie, sport, économie durable… Par Stephan Ciejka
Alpina : le skieur italien Markus Eder rejoint l’équipe des alpinistes d’Alpina Watches, en tant qu’ambassadeur.
Tissot signe le Grand Chelem avec le Giro d’Italia et devient ainsi le premier chronométreur officiel suisse de l’histoire des trois plus grands tours de cyclisme. Ci-dessus, Francois Thiebaud & Urbano Cairo.
Montblanc : l’ambassadeur de la marque Hugh Jackman, l’acteur et chanteur Quincy Brown, la mannequin Sofie Rovenstine ont assisté mardi soir à une expérience immersive dans le monde du voyage et de la technologie au World of McIntosh Townhouse, en plein quartier de Soho, à l’occasion du lancement des écouteurs MB 01 et des montres Summit 2.
Bucherer : la Bucherer Gallery dévoile la nouvelle offre de montres Certified Pre-Owned, montres de seconde main certifiées.
Panerai : soirée de l’extrême, avec présentation des collections de la marque et de la Submersible édition Mike Horn en présence de l’ambassadeur et explorateur Mike Horn.
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