La Revue des Montres N°255 - Septembre/ Octobre 2020

Page 1

N° 255 / SEPTEMBRE-OCTOBRE 2020

LAREVUEDESMONTRES.COM

CHANEL LES 20 ANS DE LA J12

L 19083 - 255 H - F: 5,90 € - RD

ISSN 1148 0483

08:00 TOP CHRONO La Pasha de Cartier avec Arnaud Carrez, directeur marketing et communication

12:00 PEOPLE & STORY 16:00 PEOPLE & STORY La discrète maison Purnell se dévoile au grand Musée Audemars Piguet : une architecture public avec ses tourbillons à haut rendement totalement intégrée dans l’environnement




WORLD NEWS

RDM / SOMMAIRE

10:11 MOUVEMENTS Dernières nouvelles du monde horloger

12:15 TOP CHRONO Arnaud Carrez : « Être plus en phase avec les attentes de nos clients »

16:17 RETAIL Grand Seiko ouvre son studio

20:21

COVER STORY

À LA PAGE Le luxe à la conquête de la planète

22:23 RENDEZ-VOUS La 7e Bourse Horlogère internationale de Lille aura bien lieu

24:33 CHANEL J12 : les 20 ans d’une star

18:19 PROJECT’HEURE Guy Sémon quitte TAG Heuer



TECHNICS

RDM / SOMMAIRE

34:35 GREUBEL FORSEY Opération du second degré

42:43 HUBLOT L’été horloger s’affiche en saphir

62:63 MEISTERSINGER Le temps en toute simplicité !

68:69

PEOPLE & STORY

JUNGHANS Architecturer l’heure

46:49 PURNELL Quand la vitesse donne le tournis

36:37 JAEGER-LECOULTRE Le firmament en musique

44:45 LEBEAU-COURALLY Aristocrate par nature

38:39 PARMIGIANI FLEURIER Quintessence de la haute horlogerie

58:59 GUCCI Grand écart horloger

50:53 CARTIER La vie de Pasha

60:61 RADO Le visage de l’avenir

SEIKO « Un maiale che non vola è solo un maiale »

LOUIS ERARD Retour vers le futur avec Alain Silberstein

CITIZEN Efficacité éprouvée

CORUM Dubail et Corum se retrouvent sur le pont

66:67

64:65

70:71

40:41

72:73 BRISTON Entre sobriété et complexité

74:75 GARMIN Une montre Technonautique

54:57

78:79

76:77

80:82

WEMPE Iron Walker : la noblesse de l’acier

HAMILTON donne le tempo dans les salles obscures

CHRONIQUE HISTORIQUE Les légendes mécaniques de Longines

AUDEMARS PIGUET Visite privée de son nouveau musée


© 2020 Garmin Ltd. ou ses filiales.

MARQ GOLFER ®

T H E D R I V E F O R E X C E L L E N C E , R E S T O R E D .* * M A R Q® G O L F E R : V I S E Z L’ E X C E L L E N C E .


RDM ÉDITO

HORLOGERIE, LE RETOUR ! Encore plus que d’habitude, septembre rime avec rentrée pour l’industrie horlogère. Privées des salons de Bâle ou de Genève pour cause de crise sanitaire, les marques se mobilisent massivement pour présenter leurs nouveautés. Dès la fin du mois d’août, les Geneva Watch Days ont regroupé les irréductibles optimistes au bord du lac Léman, où professionnels et journalistes ont pu se retrouver pour échanger et tenir enfin en main un bon nombre de créations intéressantes. Hormis les participants officiels, nombre d’autres marques ont aussi profité de ce moment privilégié pour recevoir, dans leurs boutiques ou dans des showrooms éphémères, les clients et membres des médias présents. Au final, cette manifestation a réuni une bonne trentaine de marques, ce que l’on peut considérer comme un franc succès en ces temps pour le moins troublés. Dans ce numéro d’automne, vous pourrez découvrir, entre autres, l’histoire de la mythique J 12 de Chanel qui fête ses vingt ans cette année, la nouvelle collection Pasha de chez Cartier dans un article doublé d’un entretien avec Arnaud Carrez, directeur international marketing et communication, les tourbillons sphériques de la jeune marque Purnell, ainsi qu’un reportage sur l’extraordinaire concept muséal de la manufacture Audemars Piguet, installé au Brassus, dans la vallée de Joux. Bonne lecture. Stephan Ciejka Directeur de la rédaction @StephanCiejka

LA REVUE DES MONTRES no255 – Septembre 2020 Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou Directeur de la rédaction et directeur pôle horlogerie Jalou Media Group Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Secrétaire générale de la rédaction Sophie Bouillard (s.bouillard@jaloumediagroup.com) Graphiste Sylvain de la Porte (s.delaporte@jaloumediagroup.com) Direction de la production Joshua Glasgow (j.glasgow@jaloumediagroup.com) Ont collaboré à ce numéro : Vincent Daveau, Joël Duval, Hervé Gallet, Odile Habel, Karmen Krü, Constantin Pârvulescu, Clark Zog lofficiel.com Rédacteur en chef Stephan Ciejka (s.ciejka@jaloumediagroup.com) Rédacteur spécialisé digital Thierry Gasquez (thierry.gasquez@gmail.com) DIRECTION – Gérants - Coprésidents des boards exécutif et administratif Marie-José Susskind-Jalou Maxime Jalou – Directeur général, directeur des boards exécutif et administratif Benjamin Eymère (b.eymere@jaloumediagroup.com) – Directrice générale adjointe, membre des boards exécutif et administratif Maria Cecilia Andretta (mc.andretta@jaloumediagroup.com ) – Assistante de direction Céline Donker Van Heel (c.donkervanheel@editionsjalou.com) DIRECTION ÉDITORIALE – Editeur délégué, membre du board exécutif Emmanuel Rubin (e.rubin@jaloumediagroup.com) PUBLICITÉ – Global Chief Revenue Officer Erica Bartman – Chief Revenue Officer France & Suisse Jean-Philippe Amos (jp.amos@editionsjalou.com) – Directrice de publicité Marina de Diesbach (m.diesbach@jaloumediagroup.com) – Directrice commerciale - marché italien Carlotta Tomasoni (c.tomasoni@jaloumediagroup.com) – Traffic manager Adama Tounkara (a.tounkara@editionsjalou.com) – Global Digital Ad Ops and Media Planning Ilaria Previtali ADMINISTRATION ET FINANCES Tél. 01 53 01 10 30 - Fax : 01 53 01 10 40 – Directeur administratif et financier, membre du board administratif Thierry Leroy (t.leroy@jaloumediagroup.com) – Secrétaire général, membre du board administratif Frédéric Lesiourd (f.lesiourd@jaloumediagroup.com) – Directrice des ressources humaines Emilia Étienne (e.etienne@jaloumediagroup.com) – Responsable comptable et fabrication Eric Bessenian (e.bessenian@jaloumediagroup.com) – Diffusion Lahcene Mezouar (l.mezouar@jaloumediagroup.com) – Trésorerie Nadia Haouas (n.haouas@jaloumediagroup.com) ABONNEMENTS CRM ART – Editions Jalou – CS 15245 31152 Fenouillet Cedex – France Tél. +33 (0)5 61 74 77 73 abonnement.editionsjalou@crm-art.fr Vente au numéro France V.I.P, Laurent Bouderlique, tél. 01 42 36 87 78 International Export Press Carine Nevejans, tél. 33 (0)1 49 28 73 28

INTERNATIONAL ET MARKETING – Director International Licenses, Business Development & Brand Marketing Flavia Benda (f.benda@jaloumediagroup.com) – Global Media & Marketing Strategist Louis du Sartel (l.dusartel@editionsjalou.com) – Global Head of Digital Product Giuseppe De Martino (g.demartino@jaloumediagroup.com) – Global Digital Project Manager Babila Cremascoli (b.cremascoli@jaloumediagroup.com) – Project Manager Sarah Hissine (s.hissine@jaloumediagroup.com) – Global Head of Content and Event Experience L’Officiel Allegra Benini – Global Editorial Content and Archives Giulia Bettinelli – International Editorial & Archive Manager Nathalie Ifrah (n.ifrah@jaloumediagroup.com) – Chef de produit diffusion Jean-François Charlier (jf.charlier@jaloumediagroup.com) Publications des éditions Jalou L’Officiel de la Mode, L’Officiel Hommes Paris, L’Officiel Voyage, L’Officiel Art International, Jalouse, La Revue des Montres, The International Watch Review, L’Officiel Island, L’Officiel Peak, L’Officiel Jewels – L’Officiel Arabia, L’Officiel Hommes Arabia, L’Officiel Art Arabia – L’Officiel Argentina – L’Officiel Austria – L’Officiel Baltics – L’Officiel Belgique, L’Officiel Hommes Belgique, L’Officiel Art Belgique – L’Officiel Brasil, L’Officiel Hommes Brasil – L’Officiel China, L’Officiel Hommes China, Jalouse China – L’Officiel India – L’Officiel Indonesia – L’Officiel Italia, L’Officiel Hommes Italia – L’Officiel Korea, L’Officiel Hommes Korea, La Revue des Montres Korea – L’Officiel Latvia – L’Officiel Lithuania, L’Officiel Hommes Lithuania – L’Officiel Malaysia – L’Officiel Mexico – L’Officiel Maroc, L’Officiel Hommes Maroc – L’Officiel NL, L’Officiel Hommes NL – L’Officiel Poland, L’Officiel Hommes Poland – L’Officiel Russia – L’Officiel Singapore, L’Officiel Hommes Singapore, – L’Officiel St Barth – L’Officiel Switzerland, L’Officiel Hommes Switzerland – L’Officiel Thailand, L’Officiel Hommes Thailand – L’Officiel Turkey, L’Officiel Hommes Turkey – L’Officiel Ukraine, L’Officiel Hommes Ukraine – L’Officiel USA – L’Officiel Hommes USA – L’Officiel Vietnam www.lofficiel.com Dépôt légal : septembre 2020 Commission paritaire 0117 K 81107 ISSN 1148 0483 – Impression, suivi de fabrication et papier par : Roto3 Industria Grafica S.r.l. Via Turbigo 11/B 20022 - Castano Primo (MI) Tel. +39 0331/889.614 Fax +39 0331/889.618 – Distribué par les M.L.P FONDATEURS GEORGES, LAURENT ET ULLY JALOU (†) ÉDITÉ PAR LES ÉDITIONS JALOU SARL au capital de 606 000 € représentées par Mme Marie-José Jalou et M. Maxime Jalou, cogérants, filiale à 100 % de la société L’Officiel Inc S.A.S SIRET 331 532 176 00095 128, quai de Jemmapes 75010 Paris Tél. 01 53 01 10 30 Télécopie 01 53 01 10 40 Site Internet : www.editionsjalou.com Directrice de la publication Marie-José Susskind-Jalou


*LA NATURE DU TEMPS

L’EXCELLENCE JAPONAISE SE DÉVOILE PLACE VENDÔME Boutique Grand Seiko - 7, place Vendôme, 75001 Paris, Tél. : 01 81 69 56 96 E-mail : boutiquevendome@grand-seiko.eu


MOUVEMENT(S) Par Karmen Krü

The Millennium Watch Book

Plus de douze mois de recherche et de rédaction ont été nécessaires pour concevoir The Millennium Watch Book, un ouvrage passionnant de 300 pages illustrées de plus d’un millier de photos. Réunis par l’éditeur suisse Brice Lechevalier, vingt-cinq experts à la réputation internationale ont synthétisé, dans ce recueil, les deux dernières décennies horlogères. Cette période, intensément riche, est décortiquée en vingt chapitres thématiques, généreusement illustrés. Entre autres thèmes : les chronographes et matériaux qui ont marqué ces deux décennies ; les dix tendances qui ont émergé ; les vingt montres qui symbolisent le mieux chaque année ; l’évolution de l’horlogerie féminine ; les brevets… L’occasion aussi de mieux comprendre l’essor des indépendants, l’usage du silicium, ou encore l’envolée de la montre d’occasion. Et ce n’est pas tout. The Millennium Watch Book recense toutes les montres gagnantes du Grand Prix d’horlogerie de Genève depuis sa création en 2001, et établit le Who’s Who de l’horlogerie depuis le tournant du troisième millénaire. Soit 80 portraits de celles et ceux sans qui l’horlogerie contemporaine ne serait pas la même aujourd’hui.

À VOS AGENDAS

1 7E BOURSE HORLOGÈRE DE LILLE

- Date : 27 septembre 2020 - Lieu : salons Kennedy Association Montres & Mécaniques boursehorlogeredelille.fr

2 EXPO 2020 DUBAÏ Connecter les esprits, construire le futur

- Date : du 1er octobre 2021 au 31 mars 2022 - Lieu : Dubaï www.expo2020dubai.com

3 HOMO FABER 2020

- Date : reportée en 2021 www.homofaberevent.com

10:11

Parution cet automne sous le label suisse GMT Publishing (prix public de CHF 260).

GENEVA WATCH DAYS, L’ÉVÉNEMENT HORLOGER DE L’ANNÉE Evénement multimarque ouvert à la presse et aux détaillants, les Geneva Watch Days, qui se sont tenus du 26 au 29 août, ont rassemblé 17 grands noms du monde de l’horlogerie. Malgré le contexte de crise sanitaire et les défis liés à l’orchestration de ces journées horlogères, les marques fondatrices et associées sont restées attachées à sa tenue. Réalisé avec le soutien de la Ville de Genève, le seul événement commercial collectif de l’année a envoyé un signal positif à la communauté horlogère. Durant quatre jours, détaillants et médias ont pu découvrir les nouveaux modèles des marques participantes dans leurs salles d’exposition respectives, tandis que le pavillon officiel sur la Rotonde du MontBlanc était ouvert au public en journée pour présenter ces mêmes pièces.

F.P. JOURNE : 7E COUPE DE GOLF Le 30 août dernier, à Vandœuvres, F.P. Journe organisait sa septième Coupe de golf au prestigieux Golf Club de Genève, avec la formule Greensome, Stableford. L’occasion d’exposer les nouveaux modèles de la lineSport : le Centigraphe, le Chronographe Rattrapante et l’Automatique Réserve avec bracelet en métal assorti aux boîtiers. Cette collection à l’allure sportive se décline en version titane ultralégère avec mouvement en alliage d’aluminium, ainsi qu’en or 6N 18 ct ou en platine avec mouvement en or rose 18 carats.



RDM WORLD / TOP CHRONO

ARNAUD CARREZ : « ÊTRE PLUS EN PHASE AVEC LES ATTENTES DE NOS CLIENTS » Le directeur international marketing et communication de Cartier livre son opinion sur la nouvelle version de la montre Pasha, qu’il perçoit comme le symbole d’une nouvelle génération. Propos recueillis par Hervé Gallet Santos, Tank, Baignoire : Cartier, ces dernières années, a tenté – et réussi – le pari de réinterpréter certains de ses modèles iconiques les plus anciens. Avec la Pasha, il est question de revisiter une montre plus récente. Pourquoi ? Arnaud Carrez : En réinterprétant nos modèles iconiques, plus anciens ou récents, nous faisons vivre notre patrimoine. Après les lancements de nos montres emblématiques, telles que Panthère de Cartier en 2017, Santos de Cartier en 2018 et Baignoire en 2019, il nous a paru naturel de faire de même avec la Pasha de Cartier, l’une de nos montres cultes depuis sa création en 1985. De plus, il s’agit d’un modèle très apprécié de nos clients, particulièrement en Europe, en Amérique du Nord et au Japon, qui en attendaient une nouvelle version. Le travail des designers est-il différent quand il s’agit de relooker une pièce historique ou plus contemporaine ? Chez Cartier, la technique est toujours appliquée au service du design et de l’esthétique. Nos créations horlogères se caractérisent par l’importance de leurs formes, de leurs lignes et proportions. Le travail de réinterprétation est donc très exigeant, car il s’agit de faire évoluer nos créations, et d’y apporter des innovations afin d’améliorer tangiblement la montre pour nos clients, tout en restant fidèle au design fondateur. Par exemple, nous avons relancé, en 2017, la montre Panthère avec très peu de changements, car les proportions étaient justes. Quant à la Santos, elle a été retravaillée pour apporter plus d’ergonomie. En ce qui concerne la Pasha, la version proposée cette année offre de nouvelles fonctionnalités et une nouvelle taille pour être plus en phase avec les attentes des clients d’aujourd’hui. On sait assez peu que la Pasha de 1985 s’inspirait d’un dessin remontant à 1943. La maison Cartier dispose-t-elle encore de sources d’inspiration de ce type, encore secrètes à ce jour ? À l’origine, il s’agit d’une montre issue des archives et datée de 1943, dont le design a inspiré la création de la montre Pasha quarante ans plus tard. Grâce aux archives de la maison, chaque création est documentée et répertoriée depuis sa conception. Ces documents constituent aujourd’hui un

12:13


Nous assemblons chacune de nos montres à deux reprises. Parce que la perfection demande du temps.

La perfection est pour nous une question de principe. Par convic-

Les composants du mouvement sont nettoyés puis polis et ornés à la

tion, nous élaborons tous nos garde-temps avec le même soin, et as-

main des plus fins décors avant l’assemblage final. Cette opération

semblons chacun de nos garde-temps à deux reprises : après un

garantit la fiabilité de la montre sur le long terme et l’excellence de ses

premier assemblage avec réglage fin, notre Lange 1 est démontée.

finitions. Qu’importe le temps consacré. www.alange-soehne.com

paris, 16, Rue Royale T: 0033 1 42 60 21 77


RDM WORLD / TOP CHRONO

extraordinaire témoignage de la richesse créative de Cartier et une véritable source d’inspiration ; ils nous permettent de continuer à découvrir des histoires passionnantes, voire peu connues. Le design de la Tank a toujours su évoluer en fonction de son époque, cultivant la sobriété en période de récession ou la puissance lors des années économiquement plus fastes. Le nom de Pasha véhicule une certaine image d’opulence, comment la montre se positionne-telle aujourd’hui ? Depuis toujours, Pasha cristallise une certaine idée de la réussite grâce à son design extraverti. À l’époque, sa puissance attirait les leaders d’opinion de sa génération. Aujourd’hui, l’esprit de cette montre résonne comme le symbole d’une nouvelle génération, qui considère l’ouverture d’esprit, la diversité et la connexion comme les principaux moteurs de la réussite. Cette vision est également portée dans la campagne, laquelle réunit une communauté de personnalités extraordinaires – comme Maisie Williams, Rami Malek, Troye Sivan, Willow Smith et Jackson Wang –, qui cultivent leur singularité et changent les codes de la réussite. Il y a trente-cinq ans, Cartier aff irmait que la Pasha « assumait ses excès » et « s’adressait à ceux qui voyaient plus grands ». Un tel choix des mots la destinait directement à une clientèle masculine. Or les femmes avaient également adopté cette montre. Était-ce une surprise ? Qu’en est-il aujourd’hui ? La Pasha est-elle véritablement devenue unisexe ? Quand elle a été créée en 1985, Pasha était choisie par les hommes. Très vite, elle a été adoptée par les femmes pour le pouvoir qu’elle renvoie. La nouvelle édition s’adresse aux deux, à travers deux tailles (35 et 41 mm) et des caractéristiques à la fois masculines et féminines. C’est une montre pour une nouvelle génération d’hommes et de femmes qui incarnent les mêmes valeurs. Quel type d’amateurs de montres va-t-elle intéresser ? Intemporelles, les montres Cartier s’adressent à celles et à ceux qui apprécient l’émotion et l’inattendu. La montre Pasha est parfaitement en adéquation avec son temps, tout en incarnant un style éternel. En quoi la Pasha 2020 est-elle fidèle à la pièce de 1985 ? En quoi est-elle différente ? La Pasha que nous avons présentée cette année conserve ses codes très reconnaissables : soit une boîte ronde, des chiffres arabes, un carré qui s’insère dans un cercle, les Clous de Paris sur le bracelet, des aiguilles en forme de diamant et un cache-couronne

14:15

Cartier Pasha…

enchaîné. Dans son évolution, elle se dote de nouvelles fonctions qui renforcent encore son design et optimisent son ergonomie, telles que la nouvelle couronne dissimulée sous le cache-couronne, un mouvement visible par le fond, un nouveau clapet sous forme de maillon de chaîne relié à la couronne, ainsi qu’un nouveau bracelet interchangeable. Elle est également disponible en deux tailles : à savoir, 35 mm – celle de la Pasha C de 1995 –, et 41 mm qui est une nouvelle taille, plus adaptée aux normes du marché d’aujourd’hui. Sur toutes les montres Cartier, la couronne représente une véritable signature visuelle de la marque. Comment la nouvelle Pasha respectet-elle cette tradition ?

La nouvelle montre Pasha respecte, bien entendu, cette tradition. Sa couronne enchaînée reste l’un des éléments clés de son design. Intégrée pour assurer l’étanchéité du modèle de 1985, celle-ci est aujourd’hui gardée pour des raisons de design. Equipée d’un spinelle bleu ou d’un saphir, elle est dissimulée sous le cache-couronne cannelé. Grâce à ce dédoublement de bleu, l’ergonomie du remontoir est plus sophistiquée et la montre plus précise. Quels sont, selon vous, les mots-clés définissant la Pasha 2020 ? À l’image de l’horlogerie Cartier, ce sont l’élégance, la permanence et la singularité qui définissent la montre Pasha.



RDM WORLD / RETAIL

GRAND SEIKO: NATURE ET PRODUCTION

Le 20 juillet dernier, était inauguré le Grand Seiko Studio Shizukuishi. Ce nouvel espace, situé en pleine nature, est dédié à la production. À peine ouvert et déjà une montre à présenter… Par Clark Zog

Dévoilée en détail en août dernier, cette édition limitée sera présentée dans le salon et proposée à la vente.

Soixante ans d’histoire de Grand Seiko. Forcément, ça se fête. En l’occurrence, avec l’inauguration d’un nouveau studio dédié à la production de ces montres mécaniques. Ledit lieu, baptisé « Le Grand Seiko Studio Shizukuishi », a ouvert ses portes le 20 juillet dernier, à l’occasion d’une cérémonie qui s’est tenue simultanément au sein du bâtiment Wako à Tokyo et à Shizukuishi. À Tokyo, Shinji Hattori, président et directeur général de Seiko Watch Corporation, était accompagné de l’architecte renommé Kengo Kuma, qui signe cette réalisation. À Shizukuishi, les directeurs du studio étaient en compagnie du gouverneur de la préfecture d’Iwate, Takuya Tasso. « Le point de vue

16:17

de Grand Seiko sur l’importance de la nature se reflète dans chaque recoin du bâtiment. J’ai adoré le défi représenté par la réalisation en bois de la salle blanche, dans laquelle des montres d’une précision extrême sont assemblées. Trouver l’équilibre entre matériaux naturels et exigences technologiques de pointe a été une tâche nouvelle et intrigante », a déclaré l’architecte du studio Kengo Kuma. Une création exclusive du modèle Hi-beat 36 000 En plus des zones de travail, l’espace de 2 244 m2 comporte un lieu de présentation destiné aux visiteurs. Il permet d’opérer un voyage dans le temps et de découvrir l’histoire de Grand Seiko et

ses caractéristiques de production. Les amateurs pourront s’essayer à l’assemblage de montres mécaniques dans un espace dédié, Le « Studio Seminar Room ». À l’étage, un salon dévoile, quant à lui, l’univers de Grand Seiko travers une exposition didactique. Il présente également la première création conceptuelle de la marque, soit un mouvement horloger. Clou du spectacle, l’ouverture du Grand Seiko Studio Shizukuishi a été également l’occasion de présenter sa toute première création exclusive. Il s’agit d’une édition limitée du modèle Hi-beat 36 000 (SBGH283), qui puise son inspiration dans les paysages environnants, dominés par le mont Iwate.



RDM WORLD / PROJECT’HEURE

GUY SÉMON QUITTE TAG HEUER

Le Montbéliardais Guy Sémon, directeur général de l’institut TAG Heuer (le pôle recherche et innovation de la marque), quittera ses fonctions en octobre prochain. Son passage chez LVMH aura été marqué par de grandes innovations qui ont rythmé l’horlogerie de ce début de XXIe siècle. Par Clark Zog Durant seize ans, Guy Sémon, directeur général de l’institut TAG Heuer, le pôle recherche et innovation de la marque, aura marqué de son empreinte certaines des plus belles innovations de la société. Le 30 octobre 2020, ce génie discret quittera le groupe LVMH pour voguer vers d’autres aventures. Arrivé en 2004, il a occupé le poste de directeur général de l’institut TAG Heuer. Pour finalement prendre la tête du pôle recherche et innovation en 2018. Comme l’a rappelé dans un communiqué Stéphane Bianchi, PDG de la Division horlogerie LVMH et PDG de TAG Heurer, « ces années furent marquées par certaines des plus grandes innovations horlogères des deux dernières décennies : la Monaco-V4 à courroies, le 1/100e, 1/1000e, 5/10000e de seconde, la réinvention du principe mécanique de Huygens et le développement du spiral en nanotubes de carbone, pour ne citer que les principales. » Juste un au revoir Maestro de la chronographie, Guy Sémon avait largement contribué à l’aboutissement de nombreuses créations comme le Mikrotimer, un chronomètre et chronographe au millième de seconde, ou encore le MokrotourbillonS, un double tourbillon chronomètre et chronographe au centième de seconde. Citons aussi la Monaco V4, premier fait d’arme de Monsieur Sémon : un casse-tête de montre à courroies qu’il avait résolu ! Une liste loin d’être exhaustive, comme on peut s’en douter. Le temps s’arrête ? Pas vraiment. Guy Sémon souhaite s’orienter vers une carrière dans la recherche fondamentale et l’enseignement universitaire, et travailler pour d’autres industries. Mais il restera proche de la maison horlogère. « Sa passion pour notre industrie et toutes ces années passées avec les équipes

Guy Sémon restera comme un maître de la chronographie.

18:19

nous amèneront certainement à poursuivre une collaboration dans les années à venir », poursuit Stéphane Bianchi. Des dires confirmés par le principal intéressé dans le même communiqué. « Je resterai bien sûr proche du Groupe LVMH, dont je partage les valeurs de créativité et de valorisation des métiers, et nous aurons

l’occasion de collaborer sous de nouvelles formes à l’avenir. » Bref, Guy Sémon s’en va, mais il compte bien jeter un œil par la porte laissée entrouverte… C’est Edouart Mignon, Chief Innovation Officier de la Division horlogerie du Groupe LVMH, qui reprendra le flambeau.


ICE-STORE : Paris - Aix-en-Provence Lyon - Nice - Nîmes www.ice-watch.com


RDM WORLD / À LA PAGE

LE LUXE À LA CONQUÊTE DE LA PLANÈTE Dans son livre « Le luxe à la conquête du monde » (éd. Miss Tweed), l’ancienne journaliste Astrid Wendlandt raconte, à travers une série de portraits de personnalités, comment ce secteur est devenu un poids lourd de l’économie mondiale au cours des dernières décennies. Par Odile Habel C’est un livre-enquête où l’on croise AlainDominique Perrin, ancien patron de Cartier et aujourd’hui président de la Fondation éponyme qu’il a créée en 1984, Jean-Louis Dumas et Yves Carcelle, respectivement à l’origine de la réussite éclatante d’Hermès et de Louis Vuitton, José Neves, fondateur et PDG de Farfetch, Ralph Toledano, président de la Fédération de la mode et de la haute couture et de la maison britannique Victoria Beckham. Ou encore Jacques von Polier, qui a ressuscité Raketa, la plus ancienne manufacture horlogère russe. Six personnalités qui ont toutes développé et façonné, chacune selon sa vision et sa sensibilité, le secteur du luxe, contribuant à lui donner l’importance qui est désormais la sienne dans l’économie mondiale. En France, cette industrie pèse davantage dans le PIB que l’automobile et l’aéronautique réunies. Dans Le Luxe à la conquête du monde, Astrid Wendlandt s’intéresse aussi bien au parcours de ces capitaines du luxe qu’aux éléments qui font un bon leader dans ce secteur, aux origines et à la spiritualité du luxe. Sans oublier son avenir… De l’audace, de l’audace ! Côté horlogerie, l’auteure analyse le succès de Raketa – «la fusée» en russe –, dont l’usine a été fondée en 1721 par Pierre le Grand, à SaintPétersbourg. Celle-ci doit sa nouvelle place sur la scène internationale horlogère au Français Jacques von Polier, brillant aventurier de l’horlogerie selon la description qu’en fait Astrid Wendlandt. En 2009, il rachète Raketa, qui fut baptisée ainsi en l’honneur de Youri Gagarine, en 1962. La marque est alors au bord de la faillite, mais Jacques von Polier, écrit l’auteure, « a accompli ce que Bernard Arnault a réussi avec Moynat et ce que Diego Della Valle a tenté avec Schiaparelli : ressusciter une marque tombée dans l’oubli en misant sur son héritage et en lui donnant une image contemporaine pour séduire une nouvelle clientèle. » Jacques von Polier a donc misé sur l’audace, un trait de caractère propre à toutes ces personnalités présentées dans le livre, mais que chacune exprime à sa manière. Une fascinante saga du luxe…

20:21


PLUS DE TEMPS À PERDRE DÉCOUVREZ LE HORS SÉRIE

EN VENTE SUR WWW.LAREVUEDESMONTRES.COM


RDM WORLD / RENDEZ-VOUS

LA 7E BOURSE HORLOGÈRE INTERNATIONALE DE LILLE AURA BIEN LIEU À l’heure de la Covid-19, on ne compte plus les événements reportés ou annulés. Mais la 7e Bourse horlogère internationale de Lille, organisée par l’association Montres & Mécaniques, n’a pas baissé le rideau. Le dimanche 20 septembre 2020, ce rendez-vous annuel se tiendra à l’Hippodrome de Marcq-en-Baroeul, non loin de Lille, capitale des Hauts de France. Par Clark Zog

« C’est une année un peu spéciale, qui ne sera pas comme les autres. Si la bourse horlogère a bien lieu, nous aurons beaucoup de monde. Car c’est la première bourse en France à exposer depuis la fin de l’année dernière. Les gens ont faim ! », plaisante Grégoire Peugnet, président de l’association Montres & Mécaniques. Les exposants continuent d’affluer et si l’évènement sera limité à 5 000 personnes, Grégoire Peugnet ne doute pas de la réussite de cette édition. Petite et grosse mécanique Passionnés, collectionneurs, professionnels et particuliers amateurs pourront y admirer, comme à leur habitude, des montres anciennes, vintage

22:23

et modernes. L’occasion également de découvrir, d’expertiser, d’acheter ou de vendre des gardetemps d’hier et d’aujourd’hui. « Concernant les montres présentées, c’est toujours la surprise du moment, on ne sait pas à l’avance ce qu’il y aura. Ça ira de LIP à Patek », promet l’organisateur. Ce qui est sûr, c’est que cette année comptera davantage de fournitures horlogères. Avis aux collectionneurs de grosses cylindrées, un parking leur sera dédié. « Nous invitons les gens qui ont une voiture de collection à venir, car nous parlerons aussi grosse mécanique. Ce n’est pas anodin, car les deux univers sont liés. C’est pour ça que notre association s’appelle Montres & Mécaniques ! » Même si, bien sûr, priorité sera donnée aux montres.

Porsche de collection et vieille affiche des 24 heures du Mans, avec Steve McQueen, un petit aperçu de ce que le public pourra découvrir.


ABONNEZ-VOUS !

BULLETIN D’ABONNEMENT À LA REVUE DES MONTRES A retourner à  : CRM ART - Editions JALOU – CS 15245 - 31152 FENOUILLET CEDEX - FRANCE Tel : +33 (0)5 61 74 77 73 - Mail : abonnement.editionsjalou@crm-art.fr JE CHOISIS MON OFFRE : Offre FIDELITE : 12 numéros

France métro.

UE + Suisse

Reste du monde

65€ au lieu de 70,80€

contacter notre service abonnement

contacter notre service abonnement

35 €

ffre DECOUVERTE : O 6 numéros

* Tarifs frais de port inclus. Offre valable jusqu’au 31/05/2020, réservée aux nouveaux abonnés. Conformément à la Loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez d’un droit d’accès et de rectification pour les informations vous concernant.

Je règle par :

Mr

RAISON SOCIALE : ______________________________________________________ NOM : ______________________________________________________ PRENOM : ______________________________________________________ ADRESSE : ______________________________________________________

CP :

Carte bancaire : N° :

EXPIRE LE

VILLE : _______________________________

PAYS : _________________________________________________

Crypto :

Pour le suivi de l’abonnement, je précise son EMAIL (en capitales)* :

Je souhaite une facture acquittée Voyages Beauté

Date et signature obligatoires

Arts Vidéo

_____________________________@_______________________ Fashion Week Joaillerie Femmes Food Design Sport Auto

Hommes

TÉL : DATE DE NAISSANCE :___/____/___ PROFESSION : ___________________________________________ (*) Informations utilisées uniquement dans le cadre de l’abonnement

MON254

CENTRES D’INTÉRÊT :

Mme

______________________________________________________

Chèque à l’ordre des Editions JALOU (France uniquement)

COORDONNÉES COMPLÈTES DE LA PERSONNE DESTINATAIRE DE L’ABONNEMEN T (en capitales)


CHANEL J12 : LES 20 ANS D’UNE STAR LA J12 DE CHANEL FÊTE SES DEUX DÉCENNIES D’EXISTENCE. VINGT ANS DÉJÀ, VINGT ANS SEULEMENT. POUR CÉLÉBRER CET ANNIVERSAIRE SI SYMBOLIQUE, ARNAUD CHASTAINGT, DIRECTEUR DU STUDIO DE CRÉATION HORLOGERIE DE LA MAISON CHANEL, RETRACE POUR NOUS LE PARCOURS D’UNE MONTRE DEVENUE UNE ICÔNE. UN CHEMIN JALONNÉ DE CRÉATION, D’IMAGINATION ET DE PASSION. PAR HERVÉ GALLET Animée par un mouvement squelette à remontage manuel, la J12 X-RAY dispose d’un boîtier en saphir, avec lunette en or blanc serti, cadran et bracelet en saphir. Édition limitée à 12 exemplaires.

Arnaud Chastaingt nous prévient d’entrée de jeu : « J’ai une relation très particulière avec cette montre. Elle me fascine et m’inspire depuis le premier jour. » Jeune mais expérimenté, discret mais passionné, soliste mais aussi chef d’orchestre, le directeur du Studio de création horlogerie de Chanel, fonction qu’il occupe depuis 2013, avoue son attachement envers la J12. « Son audace reste intacte et elle a su préserver toute la liberté et l’insouciance qui ont fait son mythe. C’est en reine de mode qu’elle s’est imposée dans le paysage horloger. Aujourd’hui, elle est devenue ma muse. » Petite précision : Arnaud Chastaingt avait 20 ans lorsqu’il a découvert la J12. « Ce jour-là, j’ai éprouvé un coup de foudre immédiat, pour la montre elle-même, mais aussi pour l’esprit de la campagne de communication qui avait accompagné sa sortie. Ce fut une révélation pour moi qui n’avais pas encore découvert l’horlogerie à cette époque et pour qui la mesure du temps n’était pas une obsession. J’ai trouvé que cet acte de création était brillantissime. » Peut-on naître star ? Oui, si l’on se réfère à la carrière de la J12. Mais le secret de sa réussite instantanée a peut-être une explication : la magie qui a accompagné son apparition. Ou plutôt, le désir qui a prévalu lors de sa création. Un blanc laiteux à la pureté inaltérable Nous sommes en 1993. Jacques Helleu, alors directeur artistique des parfums et produits de beauté, et de l’horlogerie-joaillerie, vient de finaliser une montre baptisée « Matelassée », en référence à un élément esthétique bien connu de la maison. Il s’agit alors du second modèle lancé par Chanel, six

ans après la première création de son département horloger, baptisée fort logiquement « Première ». En 1993, donc, Jacques Helleu a déjà une troisième idée en tête. Le projet sur lequel il travaille concerne une montre de sport unisexe, alliant design et innovation technologique. Il dit alors : « Je voulais une montre pour moi. Virile, indescriptible et surtout noire ! » Et avant même de l’imaginer, un nom s’impose à lui, comme il le raconte : « J’ai toujours été passionné de voile. Au cours des années 1970, j’allais voir le baron Bich naviguer en Méditerranée, au large de Hyères, lorsqu’il s’entraînait pour les régates de l’America’s Cup. Son bateau, un Classe J, portait le nom de code de “J12”. » Pourtant, c’est une autre de ses passions – les belles voitures anciennes –, qui inspira, cette fois, le directeur artistique dans l’aboutissement de son projet horloger : « Je voulais une montre qui me fasse penser à certains chefs-d’œuvre automobiles, d’un noir brillant, intemporelle, indestructible… » C’est ainsi que naquit en 2000, au terme de sept ans de réflexion, la J12 de Chanel, réalisée dans une étonnante céramique noire. Unisexe, sportive, innovante, comme le voulait Jacques Helleu. Soulignons qu’il y a vingt ans, la céramique restait un matériau encore peu utilisé en horlogerie. Son intérêt principal était d’être teintée dans la masse. Autre avantage pratique, sa haute densité et sa très forte cohésion moléculaire la rendaient pratiquement inrayable, sauf par le diamant. Cette capacité de la céramique à préserver l’aspect de sa surface allait inciter Chanel à se lancer dans une audacieuse aventure esthétique : offrir à la J12 une couleur unique en son genre, un blanc laiteux à la


RDM STORY → 24_25


pureté inaltérable, que l’on put découvrir en 2003. L’apparition de cette version blanche de la J12 fut le prélude à de nombreuses évolutions, mues et métamorphoses. Proposée initialement dans une taille de 38 mm, la montre adopta par la suite différents diamètres, abrita dans son boîtier une large gamme de complications (chronographe, GMT, tourbillon, rétrograde mystérieuse, etc.), adopta un mouvement manufacture, se para de diamants. Mais si son visage fut multiple, elle parvint toujours à conserver son esprit premier. Une gageure tant on sait que les amoureux d’une montre ne supportent pas que l’on touche à l’objet de leur passion. La non-couleur revendiquée C’est dire si le défi que s’était lancé Arnaud Chastaingt depuis des années avait tout de

la mission, sinon impossible, tout du moins périlleuse : réinterpréter la J12. « Depuis sa création, cette montre a connu de nombreuses versions et j’ai senti qu’il était temps pour elle de se recentrer sur ses origines et de renouer avec son audace originelle. » Mais s’il désirait lui offrir une cure de jouvence, cela devait s’effectuer sans toucher à l’identité qui avait fait son succès. « Une icône ne “change” pas, mais elle s’adapte au temps qui passe, le comprend. Selon moi, la J12 devait se transformer sans que cela se remarque de façon immédiate. » Un objectif parfaitement atteint lorsque l’on a découvert cette nouvelle mouture de la J12 qui, pour Arnaud Chastaingt, demeure avant tout “LA” J12. Déclinée comme en 2000 en céramique noire ou blanche, il faut l’observer longuement et attentivement pour déceler les nuances avec la pièce historique.


RDM STORY → 26_27

Mais pour fêter les deux décennies de l’icône, il n’allait évidemment pas s’en tenir à cette seule réinterprétation. « Ses 20 ans, j’ai veillé à ce qu’elle les célèbre avec éclat. J’ai dessiné pour elle quatre nouveaux looks avec une seule obsession : “Rock the Icon” ! » Et il se servit d’une phrase de Gabrielle Chanel pour étayer son inspiration : « Le noir tient tout, le blanc aussi, ils sont d’une beauté absolue, c’est l’accord parfait. » Ainsi naquit la J12 Paradoxe. Une modèle non plus noir ou blanc, mais noir et blanc. Mais laissons Arnaud Chastaingt s’en expliquer : « La dualité du noir et du blanc est un code chez Chanel. En 2020, je fusionne les deux couleurs au sein d’une même création. Vue sous un angle horloger, la J12 Paradoxe revisite le concept graphique du “bicolore” en horlogerie. Le mariage de l’or et de l’acier laisse place ici à l’alliance de la céramique noire et blanche. L’asymétrie remplace la symétrie. »

Pour obtenir ce rendu visuel, il fut nécessaire de maîtriser un véritable défi technique. À savoir découper et associer deux coiffes de céramique de dimensions différentes et les assembler pour ne former qu’un seul et même boîtier. « J’aime l’image de cette montre dissimulée sous la manche d’un pull. À première vue, elle laisse apercevoir les courbes noires de sa silhouette mais, dans un mouvement de bras, elle se dévoile et crée la surprise », commente son concepteur avec gourmandise. Simplicité sophistiquée et précieuse Autre fruit de son imagination, également destiné à marquer cette année anniversaire, la J12 X-RAY évolue dans un tout autre registre. Jouant sur la transparence, elle s’exonère du blanc et du noir, poussant le trait jusqu’à arborer un bracelet dont

De gauche à droite : 2000 : J12 noire. 2003 : J12 blanche. 2010 : J12 Marine. 2010 : J12 Rétrograde Mystérieuse Tourbillon.


tous les maillons sont en saphir. Etonnante J12 revendiquant sa « non-couleur ». « Oui, je rêvais de lui ôter sa robe noire ou blanche, de la mettre à nu pour ainsi dire. La ligne de la J12 est parfaite et, pour moi, elle n’a rien à cacher. J’ai fait un choix radical. Sans pudeur, la J12 X-RAY dévoile les courbes de sa carrure, de son mouvement et de son bracelet en toute transparence. Ainsi dénudée, elle met en lumière le dessin du Calibre 3.1, un nouveau mouvement in-house dessiné et conçu exclusivement pour elle. » Arnaud Chastaingt manifeste un véritable enthousiasme, presque du lyrisme, pour parler de ce mouvement : « C’est du sur-mesure, un exercice de haute couture manufacturé dans les règles de l’art de la haute horlogerie. Conçus et assemblés par la manufacture Chanel, la platine, le pont de minuterie et le pont de rouage sont en saphir pour laisser passer la lumière. Cette transparence révèle une dentelle horlogère aux finitions irréprochables. La J12 X-RAY

abolit le noir et transcende le blanc. De la couleur, elle revendique la lumière, pas la dualité. Elle est à la fois toutes les couleurs et la non-couleur. Je n’ai gardé que l’essentiel avec la volonté d’une simplicité sophistiquée et précieuse. » Si on le questionne sur le positionnement de cette pièce particulière, sa réponse est sans ambages : « C’est une création qui définit la singularité de la haute horlogerie chez Chanel. » Une mosaïque de vingt symboles stylisés Décidément porté par une puissante vague imaginative, le directeur du Studio de création horlogerie de Chanel a dessiné une autre collection au nom évocateur : « À l’occasion de ses 20 ans, j’ai créé pour la J12 une robe sur mesure baptisée J12·20. Pour ce faire, j’ai convoqué les grands symboles de la maison. De façon presque obsessionnelle, j’ai dessiné une fresque née d’une agglomération aléatoire de symboles


RDM STORY → 28_29

Chanel, une illustration graphique composée de camélias, de perles, de dés à coudre, de diamants, de comètes, de lions et tant d’autres. » L’équilibre des motifs semblet-il désordonné ? « Non, rétorque Arnaud Chastaingt, la composition est structurée. Au premier regard, la J12∙20 dévoile une diagonale de motifs argentés qui enlacent le dessin originel de son cadran et de sa lunette. » Pour nous aider à découvrir et à comprendre cette J12·20, il poursuit son décryptage : « De plus près, l’œil découvre une mosaïque de vingt symboles stylisés, un microcosme de codes Chanel à décoder. » Il précise encore que deux créations de haute horlogerie signent également cette collection. « Elles sont ponctuées pour l’occasion de vingt diamants, à l’esprit total look, et sont façonnées dans la plus pure tradition de l’émail champlevé. » Et ce n’est pas tout. En cette année prolifique, la J12 et Mademoiselle Chanel se retrouvent pour la seconde fois, trois ans après leur premier rendez-

vous. On se souvient d’une montre au cadran très singulier. En 2017, celui-ci accueillait, en effet, une représentation de Coco Chanel, dont les bras articulés indiquaient les heures et les minutes. Aujourd’hui, l’immortelle Mademoiselle, élégante dans un tailleur brodé de diamants et gansé d’or gris, reste présente mais d’une manière différente : une pampille à son effigie est reliée à la couronne de la J12. Autre atout séduction de cette nouvelle Mademoiselle J12, sa lunette sertie d’une rivière de diamants baguettes. Comme un cadeau d’anniversaire étincelant. À la hauteur d’une montre assumant plus que jamais, au tournant de ses vingt printemps, son statut de star. Mais c’est à Arnaud Chastaingt que revient le mot de la fin : « Cinq mots résument parfaitement ma vision de l’Horlogerie Chanel aujourd’hui : “It’s Chanel o’clock”. J’aime l’irrévérence de cette image, où l’allure s’impose comme la mesure du temps Chanel… »

De gauche à droite : 2017 : Mademoiselle J12 2020 : J12·20 émail avec diamants


FIDÈLE AU MODÈLE CRÉÉ EN 2000 MAIS DIFFÉRENTE_________________________


Pas d’ambiguïté. Pas d’équivoque. Pas de tergiversation. Pour Arnaud Chastaingt, son travail sur la J12 ne consistait pas à faire la révolution. « Jacques Helleu l’avait déjà accompli en imaginant la J12 », énonce-t-il. Il préfère utiliser la notion d’évolution. « Il fallait permettre à la montre de rester désirable au travers de détails que l’on ne détecte pas forcément. » De fait, prendre en main, en même temps, la pièce conçue il y a vingt ans et son héritière actuelle permet de comprendre instantanément à quel point les deux montres sont proches l’une de l’autre, à la fois dans l’esprit et dans l’aspect. Une proximité esthétique qui élimine toute notion d’obsolescence et qui garantira à la version originelle de ne jamais se trouver démodée. Chercher (et trouver) en quoi le modèle actuel se différencie de sa devancière fournira donc une saine occupation aux amoureux de la J12, d’hier et d’aujourd’hui, un peu à la manière du célèbre jeu des sept différences. S’il conserve son diamètre de 38 mm, le boîtier voit son épaisseur s’accroître légèrement, afin de pouvoir accueillir le nouveau mouvement automatique 12.1. Rien de perturbant puisqu’un travail d’adoucissement du profil rend cet épaississement quasiment imperceptible. La J12, quoique réinterprétée, reste la J12 Un changement significatif est intervenu, en revanche, dans le registre des matériaux : on trouve, en effet, à présent un boîtier en céramique monobloc, qui envoie l’ancien fond en acier aux oubliettes. Le cadran ? La volonté étant de « l’ouvrir » visuellement, la lunette a été affinée. Quant au nombre de gouges, il passe de 30 à 40, offrant ainsi plus de douceur, au regard comme au toucher. D’autres évolutions se situent au niveau du dessin des chiffres. On note le choix de la typographie Chanel pour les mentions Automatic et Swiss Made (cette dernière figurant à présent sur le rehaut). On constate, par ailleurs, l’ajout à la minuterie chemin de fer d’indicateurs au niveau des heures. La couronne se trouve également modifiée, avec une réduction d’un tiers de sa dimension, sans oublier l’aplanissement du cabochon en céramique. Enfin, le bracelet lui-même prend un coup de jeune avec un allongement de ses maillons.

SI ELLE RESSEMBLE AU MODÈLE ICONIQUE NÉ IL Y A VINGT ANS, LA J12 VERSION 2020 S’EN DIFFÉRENCIE PAR DE NOMBREUX DÉTAILS.

En noir comme en blanc, la J12 d’aujourd’hui conserve le style qui lui a valu son statut de star horlogère en 2000, et seule une observation attentive permet de déceler les évolutions.

En matière de design, on considère souvent qu’il est plus périlleux de revisiter une montre iconique que de créer une pièce entièrement nouvelle. Le risque est grand, en effet, de rompre la magie en dénaturant le style initial. À l’évidence, cet écueil a été soigneusement évité par le Studio de création horlogerie de la maison Chanel et la J12, quoique réinterprétée, reste la J12.

J12 CLASSIQUE NOIRE : CÉRAMIQUE HAUTE RÉSISTANCE NOIRE ET ACIER, DIAMÈTRE 38 MM – LUNETTE TOURNANTE UNIDIRECTIONNELLE EN CÉRAMIQUE NOIRE ET ACIER – COURONNE VISSÉE AVEC CABOCHON EN CÉRAMIQUE HAUTE RÉSISTANCE NOIRE – CADRAN LAQUÉ NOIR – GLACE SAPHIR – CALIBRE 12.1 : MOUVEMENT MANUFACTURE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE PAR LE COSC (CONTRÔLE OFFICIEL SUISSE DES CHRONOMÈTRES) – FOND TRANSPARENT – RÉSERVE DE MARCHE D’ENVIRON 70 HEURES – ÉTANCHÉITÉ À 200 MÈTRES – BRACELET EN CÉRAMIQUE HAUTE RÉSISTANCE NOIRE ET BOUCLE TRIPLE DÉPLOYANTE EN ACIER.

RDM STORY → 30_31

LA J12 SE RÉINVENTE EN GARDANT L’ESSENTIEL DE SON LOOK INITIAL


DEUX COIFFES DE CÉRAMIQUE RÉUNIES POUR FORMER UN SEUL BOÎTIER

Pour étonner son entourage, a fortiori quand il s’agit d’amateurs d’horlogerie, la méthode est simple : que l’on porte une chemise ou un pull, ne laisser dépasser de la manche qu’un quart environ du boîtier de la J12 Paradoxe. Puis effectuer un léger mouvement de poignet pour révéler la montre dans son ensemble. Effet de surprise garanti ! On la croyait intégralement noire, elle est en réalité noire et blanche. Une composition inattendue qui repose sur un fort contraste de couleurs et une asymétrie remplaçant l’habituelle symétrie des garde-temps. Pour le dictionnaire, un paradoxe est une association de deux idées contradictoires. Ou encore une proposition surprenante allant contre le sens commun. Pour Chanel, c’est une montre, une pièce qui interprète à sa manière l’association de deux couleurs. « La J12 Paradoxe n’est pas une création académique, reconnaît volontiers Arnaud Chastaingt. Il y a une forme d’abstraction dans cette montre qui n’est pas pour me déplaire, de surréalisme peut-être ! Cette montre n’acceptera pas tous les poignets et je sais par avance qu’il faudra faire preuve d’une certaine audace pour l’apprivoiser. » Un décolleté de diamants baguettes Tout le secret de cette pièce tient dans l’association de deux coiffes de céramique de dimensions différentes, accolées pour former le boîtier. « La céramique ne se laisse pas tailler sans effort, expliquet-on au sein de la manufacture Chanel. Assurer une découpe parfaite, sans casser la matière, requiert une expertise particulière. Les deux parties sont ensuite assemblées sur un support métallique dans lequel la glace de fond est chassée. » Les spécialistes indiquent, par ailleurs, que la fabrication de cette J12 nécessite le façonnage d’éléments bicolores spécifiques, le cadran et la lunette : « Le cadran tampographié se laisse couvrir intégralement de blanc, puis de noir sur sa partie droite. La bague de la lunette, quant à elle, a été d’abord colorisée par tampographie, en noir puis en blanc pour un rendu bicolore. » Mais Arnaud Chastaingt ne s’est pas arrêté à ce contraste noir/blanc. « J’ai également fait le choix

LA CHANEL J12 PARADOXE APPORTE UNE NOUVELLE RÉPONSE AU CONCEPT GRAPHIQUE DU BICOLORE EN HORLOGERIE ET VALORISE L’ASYMÉTRIE.

Cette version joaillière de la J12 Paradoxe est ornée de diamants taille baguette sur tout son côté droit, onze diamants faisant par ailleurs office d’index sur le cadran en céramique noire.

d’illustrer cette dualité sur le territoire de la haute horlogerie. À cette occasion, la céramique blanche a laissé place à un décolleté de diamants baguettes, mis en lumière par la découpe asymétrique d’une robe de céramique noire. » Précieux paradoxe…

J12 PARADOXE : CÉRAMIQUE HAUTE RÉSISTANCE BLANCHE ET NOIRE ET ACIER, 38 MM DE DIAMÈTRE – LUNETTE FIXE EN SAPHIR VERNI BLANC ET NOIR, ET ACIER – COURONNE VISSÉE AVEC CABOCHON EN CÉRAMIQUE HAUTE RÉSISTANCE NOIRE – CADRAN LAQUÉ BLANC ET NOIR – GLACE SAPHIR – CALIBRE 12.1 : MOUVEMENT MANUFACTURE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CERTIFIÉ CHRONOMÈTRE PAR LE COSC – FOND TRANSPARENT – RÉSERVE DE MARCHE D’ENVIRON 70 HEURES – ÉTANCHÉITÉ À 50 MÈTRES – BRACELET EN CÉRAMIQUE HAUTE RÉSISTANCE BLANCHE ET BOUCLE TRIPLE DÉPLOYANTE EN ACIER.


RDM STORY → 32_33

NOIR OU BLANC ? LA J12 PARADOXE RÉPOND NOIR ET BLANC________________



En perpétuelle mutation, la marque propose, suite au Prix du Calendrier remporté au GPHG, une réinterprétation de la prestigieuse complication de quantième perpétuel. Elle lui adjoint ici une autre subtilité technique, aussi rare que mythique : l’équation du temps. Cette réalisation, qui intègre quinze indications temporelles sur ses deux faces, est un concentré de pure technique. Car, même avec l’ajout de l’affichage du temps solaire vrai (le temps du jour réel est lisible au dos à l’aide d’un curseur et d’un graphique apposé sur une glace saphir), son utilisation reste aussi aisée. En dépit de ses multiples fonctionnalités, le Computeur mécanique, septième invention fondamentale de la manufacture, reste, même avec une complication supplémentaire, très facile à régler, à l’instar d’une montre à quantième simple.

ATTACHÉE À CRÉER DES INSTRUMENTS AU GRAPHISME PUISSANT, LA MANUFACTURE GREUBEL FORSEY LANCE UNE NOUVELLE ÉDITION DE SA MONTRE À QUANTIÈME PERPÉTUEL. UNE DÉCLINAISON INTÉGRANT UNE ÉQUATION HABILLÉE EN OR ROSE 5N. PAR VINCENT DAVEAU

Mécanique aboutie Pour réaliser cet exploit, l’équipe technique a élaboré un « mobile codeur », le cœur du Computeur mécanique breveté. Il est composé d’un empilement de cames qui, à l’instar des antiques tours copieurs ou des automates mécaniques, enclenchent les changements des indications sur les deux faces de l’instrument. Cette référence de belle taille, régulée par un tourbillon rapide 24 secondes, offre une mécanique aboutie, qui plus est servie par un design puissant et fonctionnel. Son cadran multiniveau en or chocolat autorise une lecture simplifiée des informations calendaires en ligne dans un compteur portant, en graphie, les principales spécifications de son calibre mécanique à remontage manuel. Lequel fonctionne 72 heures, une fois remonté à fond. Les puristes apprécieront le luxe des détails et s’attarderont sur l’année affichée en chiffres complets au dos ou sur les deux petits guichets, indiquant, une fois tirée la couronne de remontoir, la fonction qu’elle entraîne. Quand la plus grande technicité devient accessible…

QP À EQUATION, MODÈLE MILLÉSIMÉ : BOÎTIER EN OR ROSE 5N – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL DE MANUFACTURE, AVEC AFFICHAGE DE LA RÉSERVE DE MARCHE DE 72 HEURES – RÉGULATEUR À TOURBILLON RAPIDE 24 SECONDES AVEC UN ANGLE DE 25° – AFFICHAGE DE L’HEURE, DES MINUTES ET DES SECONDES ; DES 24 HEURES AVEC JOUR/NUIT, JOUR DE LA SEMAINE, DATE EN GRAND, MOIS ET INDICATION DE LA RÉSERVE DE MARCHE SUR SECTEUR – AU DOS, AFFICHAGE DE L’ÉQUATION DU TEMPS AVEC MOIS, SAISONS, SOLSTICES, ET ANNÉE CALENDAIRE SUR 4 CHIFFRES – BRACELET EN ALLIGATOR.

RDM TECHNICS → 34_35

GREUBEL FORSEY : OPÉRATION DU SECOND DEGRÉ______________________________



La Vallée de Joux, berceau de la manufacture Jaeger-LeCoultre est un lieu particulièrement propice à l’observation des étoiles et à la découverte du firmament, tant son atmosphère est pure. Autant que le son émis par la nouvelle Master Grande Tradition Calibre 945. Cette pièce au design innovant, entre tradition et modernité, est ici proposée en or rouge – le métal précieux le plus à même de retransmettre avec noblesse le son émis par la complication que les maîtres horlogers de la Grande Maison (fondée en 1833 dans le village du Sentier) ont mise au point. Le mouvement mécanique à remontage manuel embarqué dans cette pièce horlogère de haute volée est ici régulé par un tourbillon volant orbital, autrement dit un oscillateur tournant sur lui-même en une minute dans une cage qui, en plus, effectue un tour complet et antihoraire du cadran en l’espace d’une journée sidérale, soit en 23 heures, 56 minutes et 4,1 secondes.

LA RÉPÉTITION MINUTES DONNE AU TEMPS UNE DIMENSION POÉTIQUE. ASSOCIÉE À UN CALENDRIER SIDÉRAL ET SERVIE PAR UN TOURBILLON VOLANT ORBITAL, ELLE RÉAFFIRME ICI L’ART DE LA MANUFACTURE JAEGERLECOULTRE À DIRE LE TEMPS EN MUSIQUE. PAR VINCENT DAVEAU

Une mécanique aboutie Cette heure particulière est utilisée par les astronomes afin de suivre le mouvement apparent des étoiles dans le ciel nocturne… Et au cadran de ce garde-temps défiant les lois de la cinématique. Afin de figurer la voûte étoilée du ciel nocturne de l’hémisphère Nord depuis le 46e parallèle, les horlogers ont inventé un mécanisme dont la marche est calée sur le jour sidéral, tandis que les aiguilles sont calées sur l’heure moyenne solaire. Cette pièce au dessin ambitieux emporte une complication de répétition minutes dotée de toutes les innovations de la manufacture Jaeger-LeCoultre. De quoi optimiser le volume sonore de la mélodie émise afin de retransmettre en musique l’heure affichée au cadran. Ce dernier est composé de plus de 80 éléments, tous travaillés en transparence. Ainsi, les timbres carrés sont associés au verre saphir (Crystal gongs) et les marteaux à trébuchet sont optimisés pour frapper le plus fort possible. En un mot et une mélodie, cette pièce de prestige est une ode à la beauté mécanique traditionnelle revue à l’aune de la modernité.

MASTER GRANDE TRADITION CALIBRE 945 : BOÎTIER EN OR ROUGE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL CAL. JLC 945 AVEC RÉPÉTITION MINUTES (CRYSTAL GONG), TIMBRES DE SECTION CARRÉE ET MARTEAU À TRÉBUCHET – AFFICHAGE DU CIEL NOCTURNE VU DU 46E PARALLÈLE – TEMPS SIDÉRAL POUR LA CARTE DU CIEL ET TEMPS CIVIL POUR LES AIGUILLES – RÉGULATION DU CALIBRE PAR UN TOURBILLON VOLANT ORBITAL (ROTATION ANTIHORAIRE SUR 23 HEURES, 56 MINUTES ET 4,1 SECONDES) – BRACELET EN ALLIGATOR.

RDM TECHNICS → 36_37

JAEGER-LECOULTRE : LE FIRMAMENT EN MUSIQUE__________________________



Première montre poignet créée par Michel Parmigiani, la Toric, symbole de l’élégance classique de la manufacture de Fleurier, est aujourd’hui associée, pour une édition limitée à 25 exemplaires, à un mouvement automatique à tourbillon volant ultraplat de 3,4 mm, soit l’un des plus fins au monde. Ce calibre PF517, somme des savoir-faire d’exception de la manufacture, fut créé en 2015 pour la collection Tonda, après plus de deux ans de développement. Doté d’un régulateur à tourbillon, il est, grâce à sa cage en titane, d’une extrême légèreté : à peine un quart de gramme. En outre, son balancier à serge, dit « à masselottes », utilisé entre autres pour les chronomètres de marine, autorise un plus grand diamètre et une forme aérodynamique assurant une stabilité accrue par rapport au traditionnel balancier à vis. La réserve de marche de 48 heures est assurée par un microrotor guilloché à motif grain d’orge en platine. Les ponts anglés à la main sont décorés de côtes de Genève circulaires, dans la plus pure tradition de la haute horlogerie.

DE SABLE ET D’OR, AVEC TOURBILLON VOLANT AU CANTON DE LA POINTE DEXTRE. CE POURRAIT ÊTRE LA DÉFINITION HÉRALDIQUE DE CETTE NOUVELLE TORIC, CÉLÉBRANT L’ENTRÉE DE PARMIGIANI FLEURIER AU SEIN DE LA PLATEFORME DIGITALE WATCHES & WONDERS. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

Brillante expression de haute horlogerie Quant à boîte de la Toric, elle affiche toutes les caractéristiques du pur style Parmigiani. Sa lunette à moletage et gaudrons est inspirée des colonnes doriques de l’Antiquité grecque. Le moletage est, précisons-le, réalisé à la main par le même artisan depuis 1996. Le fin guillochage en grain d’or concentrique du précieux cadran noir ardoise accroche subtilement la lumière, tandis que les aiguilles javelot des heures et des minutes font écho à l’or rose du boîtier. Enfin, le tourbillon volant soixante secondes, placé asymétriquement à 7h08 – heure de naissance de Michel Parmigiani ! –, tient lieu de petite seconde grâce à son index en acier bleui fixé sur la cage. Quintessence de l’identité de la manufacture mais aussi interprétation contemporaine de son héritage, la Toric Slate Tourbillon se porte sur un bracelet en alligator havane à boucle d’or, signé Hermès.

TORIC SLATE TOURBILLON, ÉDITION LIMITÉE À 25 EXEMPLAIRES : BOÎTE EN OR, 42,8 MMM POUR MOINS DE 10 MM D’ÉPAISSEUR – GLACE ET FOND SAPHIR ANTIREFLET – ÉTANCHE À 30 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE ULTRAPLAT À REMONTAGE AUTOMATIQUE, MICRO-ROTOR PLATINE CAL PF517, RÉSERVE DE MARCHE DE 48 HEURES – ORGANE RÉGLANT À TOURBILLON VOLANT 1 MINUTE AVEC CAGE TITANE ET BALANCIER À MASSELOTTES – AFFICHAGE DES HEURES ET MINUTES AU CENTRE, PETITE SECONDE SUR LE TOURBILLON À 7 H – BRACELET EN ALLIGATOR HERMÈS.

RDM TECHNICS → 38_39

PARMIGIANI FLEURIER : QUINTESSENCE DE LA HAUTE HORLOGERIE ________________



Flashback. C’était en 2009, la maison Dubail et Corum lançaient en commun une première série limitée à 25 pièces de l’Admiral’s Cup, une montre revêtue de noir et ponctuée de touches rouges pour l’occasion. « Une pièce rare dont les collectionneurs se sont rapidement saisis et qui posait les fondations des séries exclusives Dubail : très peu de pièces, gravées et numérotées, aux accents de noir et de rouge », rappelle Corum dans un communiqué Cette rencontre entre le célèbre détaillant parisien et l’horloger suisse initiera un partenariat de premier plan. Au fil des années, Dubail s’est d’ailleurs spécialisé dans la Golden Bridge. Le choix de cette montre était donc tout trouvé pour célébrer les 10 ans de leur première collaboration. Le modèle retenu est une Golden Bridge Round 43 mm. Particularité ? Le cercle parfait de sa boîte traitée, pour l’occasion, en titane PVD noir. À l’intérieur bat le fameux mouvement baguette que Corum a créé voici quatre décennies. Gravés du nom de la maison, les ponts et platine sont en or, et terminés, à 6 h, par une couronne pour la mise à l’heure et le remontage d’une réserve de marche de 40 heures.

DIX ANS APRÈS LEUR PREMIÈRE COLLABORATION, LE DÉTAILLANT PARISIEN DUBAIL ET CORUM SE RETROUVENT POUR UNE NOUVELLE SÉRIE LUMINEUSE, LIMITÉE À SEULEMENT 10 EXEMPLAIRES. ZOOM SUR LA GOLDEN BRIDGE ROUND 43. PAR CLARK ZOG

Hommage aux ouvrages d’art De part et d’autre du mouvement se déploient quatre séries symétriques de câbles, tous traités en PVD noir dans cette série. « Les câbles poursuivent l’inspiration architecturale de la collection si bien nommée “Bridge”. La pièce associe le “pont” qui maintient en place son train de rouages à celui qui traverse les villes et rivières pour relier les hommes », contextualise Corum. Et justement la construction de cette pièce, semblant suspendue dans le vide, convoque ici l’esthétique des plus grands ponts, ouvrages d’art par excellence. En l’occurrence, le plus célèbre d’entre eux : le Golden Bridge de San Francisco. « Elle souligne aussi le caractère aérien du mouvement baguette : le calibre CO113 et ses seize haubans parviennent à conjuguer l’expression légère et suspendue du mouvement avec la force et la résistance de la structure câblée. » Pour cette série limitée Dubail, la Golden Bridge s’habille d’un bracelet en alligator en place du caoutchouc. Que serait un ouvrage d’art sans ses finitions ?

GOLDEN BRIDGE ROUND 43 MM, SÉRIE DUBAIL LIMITÉE À 10 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN TITANE PVD NOIR, 43 MM – MOUVEMENT BAGUETTE CALIBRE CO113 – PONTS ET PLATINE EN OR, GRAVÉS CORUM, ET TERMINÉS À 6 H PAR UNE COURONNE – RÉSERVE DE MARCHE DE 40 HEURES – BRACELET EN ALLIGATOR.

RDM TECHNICS → 40_41

DUBAIL ET CORUM SE RETROUVENT SUR LE PONT_________________________



POUR L’ÉTÉ, LA MAISON SUISSE A PRÉSENTÉ DE NOUVEAUX MODÈLES DE SES MONTRES SAPPHIRE : ENTRE AUTRES, LA BIG BANG UNICO YELLOW SAPPHIRE ET LA SPIRIT OF BIG BANG YELLOW SAPPHIRE. DES PIÈCES UNISEXES, REPOSANT SUR UN MODE DE CONCEPTION MADE BY HUBLOT. PAR CLARK ZOG

À l’heure du déconfinement, Hublot balaie la morosité ambiante qui traverse ce printemps 2020 et saute directement dans l’été. À l’occasion de la réouverture de ses deux boutiques parisiennes et de sa boutique cannoise, le 11 mai dernier, la maison horlogère a dévoilé plusieurs montres en saphir hautes en couleur. Des pièces que la marque veut ériger en tendances pour les beaux jours. Sculptées dans la transparence Présentées en janvier dernier et éditées à seulement 100 exemplaires, la Big Bang Unico Yellow Sapphire et la Spirit of Big Bang Yellow Sapphire s’affichent tout en transparence, dans un boîtier unisexe de 42 mm. « Ces montres authentiques taillées à même dans le saphir symbolisent une force de caractère, par la dureté de ce matériau. Elles sont sculptées dans la transparence et l’éclat d’une matière que seul le diamant parvient à façonner », développe le communiqué. Une réalisation rendue possible grâce à l’expertise de la manufacture horlogère en matière d’ingénierie et de chimie. Celle-ci a, en effet, développé un processus lui permettant de créer des saphirs « de grandes tailles, transparents et colorés de manière uniforme ». Pour mémoire, les premiers modèles de montres reposant sur ce process avaient été lancés en 2018.

Première montre en saphir coloré, la Big Bang One Click Sapphire : boîtier en saphir bleu, 39 mm ; lunette en acier inoxydable serti de 42 diamants ; bracelet en caoutchouc bleu transparent.

BIG BANG UNICO YELLOW SAPPHIRE : BOÎTIER EN SAPHIR JAUNE, 42 MM – MOUVEMENT UNICO MANUFACURE CHRONOGRAPHE À REMONTAGE AUTOMATIQUE – BRACELET EN CAOUTCHOUC JAUNE TRANSPARENT. SPIRIT OF BIG BANG YELLOW SAPPHIRE : BOÎTIER EN SAPHIR JAUNE, 42 MM – MOUVEMENT CHRONOGRAPHE SQUELETTE À REMONTAGE AUTOMATIQUE – BRACELET EN CAOUTCHOUC JAUNE TRANSPARENT.

RDM TECHNICS → 42_43

HUBLOT : L'ÉTÉ HORLOGER S’AFFICHE EN SAPHIR___________________________



Les amateurs d’armes de chasse connaissent bien cette maison fondée, en 1865, par Auguste Lebeau, à Liège (Belgique). Ses fusils à la fois performants et d’un raffinement extrême leur valurent d’être plébiscités par la noblesse européenne. En 2010, l’entreprise lance ses premières montres, fabriquées en Suisse dans sa propre manufacture. L’objectif ? Offrir aux adeptes de produits hors normes des pièces qui trouvent leur inspiration dans les savoir-faire communs à l’horlogerie et à la fabrication de fusils. Cette nouvelle signature horlogère sera récompensée, en 2011, pour son modèle à tourbillon « Le Prince » qui recevra le 3e prix du Concours international de chronométrie de la ville du Locle.

ÉTANT DONNÉ SON EXPERTISE EN MATIÈRE DE CRÉATION D’OBJETS D’EXCEPTION ET DE TRAVAIL DU MÉTAL, LA MARQUE LEBEAUCOURALLY NE POUVAIT QUE SE TROUVER DES LIENS AVEC L’HORLOGERIE. PORTRAIT D’UNE DIVERSIFICATION RÉUSSIE, AVEC LA COLLECTION LE DAUPHIN. PAR VINCENT DAVEAU

Le luxe allié à la performance Depuis, les collections se sont étoffées et ont su trouver leur public grâce à un dessin à la fois classique et moderne, qui se distingue par la présence, sur le flanc gauche des boîtiers, d’un élément décoratif en forme de clé de fusil sous lequel est inscrit chaque numéro de série. Illustrant la philosophie de la marque – le luxe allié à la performance –, la ligne Le Dauphin impose son style grâce à la rigueur et à l’élégance de ses finitions. « Exactitude », tel est le maître mot prononcé comme un mantra dans les ateliers où sont réalisées ces références en acier, disponibles en 38 et 43 mm de diamètre et animées par des calibres automatiques réputés pour leur précision et personnalisés pour Lebeau-Courally. Le sobre cadran décliné en noir, brun ou argenté propose la traditionnelle composition trois aiguilles et date à 6 h. Il mise sur une parfaite lisibilité grâce à des chiffres et index luminescents, posés en applique. Seul le centre s’autorise une délicate et discrète fantaisie, avec un fin relief en quadrillage qui évoquent les éléments antidérapants d’une crosse de fusil. Outre la taille, la version de 43 mm de diamètre se distingue par sa lunette subtilement crantée. Comme tout instrument conçu et produit par des artisans hautement qualifiés, ces montres sont éditées en série limitée : 500 exemplaires pour les garde-temps en 38 mm, et 1 000 pour les autres.

COLLECTION LE DAUPHIN, SÉRIE LIMITÉE À 1000 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN ACIER – CADRAN NOIR, BRUN OU ARGENTÉ, ÉTANCHE À 50 MÈTRES – VERSION EN 38 MM, AVEC CALIBRE À REMONTAGE AUTOMATIQUE LC2892, SÉRIE LIMITÉE À 500 EXEMPLAIRES –VERSION 43 MM AVEC CALIBRE À REMONTAGE AUTOMATIQUE LC2824.

RDM TECHNICS → 44_45

LEBEAU-COURALLY : ARISTOCRATE PAR NATURE_________________________


PURNELL : QUAND LA VITESSE DONNE LE TOURNIS Longtemps, la maison Purnell était connue des seuls initiés. Cette année, elle se dévoile au grand public avec ses tourbillons à haut rendement.

Texte : Vincent Daveau

La création de la marque Cecil Purnell, en Suisse en 2006, était une sorte d’hommage que Jonathan Purnell rendait à son grand-père, féru d’horlogerie. Soldat sous le drapeau britannique durant la Grande Guerre, il découvrit l’univers horloger à Besançon, en 1918, avant de rejoindre la vallée de la Joux, en Suisse, où il se passionna pour les montres à tourbillon. Cette marque, que Jonathan Purnell fonda avec son associé Stéphane Valsamides, fin connaisseur des montres et des marchés de la haute horlogerie, fut longtemps connue des seuls initiés. Leur objectif dans ce secteur déjà très encombré ? Faire la différence en choisissant l’exclusivisme et la rareté. Aussi cette entité propose-t-elle uniquement des montres à tourbillon. L’idée lancée, restait à concrétiser en créant un premier modèle. Ce sera chose faite en 2009 avec le premier calibre exclusif maison suivi, en 2011, par l’inauguration de la micro-manufacture. En une décennie, la maison a produit onze calibres à tourbillon avant de concevoir Spherion, un organe régulateur d’exception à tourbillon multiaxial et ultrarapide – il prendra place dans la montre Escape 1, en 2017. À l’origine de cet étonnant organe réglant, une fructueuse association avec le désormais célèbre horloger Eric Coudray, celui-là même qui réalisera pour Jaeger-LeCoultre, le Gyrotourbillon. Dans la configuration actuelle du Sphérion, la cage principale effectue une rotation à 360° en seulement 8 secondes, ce qui fait de ce tourbillon le plus rapide du marché. Il aura fallu plus de deux ans au maître de la giration multiaxiale pour mettre au point ce groupe de régulation hors norme. La cage intérieure du tourbillon effectue plus de sept rotations par minute. Les vitesses des cages de tourbillon – intérieur, de moyenne ou extérieure – sont toutes plus élevées que celles atteintes dans un tourbillon à trois axes. Ainsi la première met 8 secondes pour faire une révolution, la moyenne 16 secondes et enfin la dernière extérieure met 30 secondes. En 2017, la boîte de cette merveille est façonnée en


saphir, ce qui demanda un an de mise au point. Une approche toute en transparence qui permettait de magnifier ce travail d’expert et de souligner combien ce mouvement, avec seulement 15,7 grammes, compte parmi les plus légers du marché. Rejoindre l’élite Il faut savoir donner aux choses l’écho qu’elles méritent. Dans le cas présent, l’intégration de cette jeune maison à Watches & Wonders marque une reconnaissance espérée et méritée, d’autant qu’elle n’a pas attendu le nombre des années pour briller au firmament du luxe. Malgré l’annulation du salon en raison de la crise sanitaire, les nouveautés que sont Escape II Carbone et Escape IIS Treasure ont été présentées sur la plateforme en ligne. Premières mondiales, ces montres possèdent deux tourbillons multiaxiaux dont les cages anodisées dans des couleurs flashy sont visibles dans la partie inférieure du cadran transparent. Pour les mobiliser et les mettre en rotation rapide tout en garantissant 32 heures de marche aux deux balanciers oscillant à 21 600 alternances par heure, il fallait une énergie importante. C’est pourquoi le calibre CP03 à remontage manuel emporte six ressorts répartis dans quatre barillets alignés en parallèle, dont deux visibles par l’ouverture du cadran. Avec ses deux organes de régulation, les différentiels et les autres éléments, le calibre comprend 386 composants dont 67 rubis. Ajusté en douze positions, celui-ci ne pèse que 15,7 grammes, conférant ainsi à la pièce une grande légèreté. Et pour le souligner davantage, la maison Purnell a choisi de réaliser la carrure en carbone forgé, une matière devenue classique dans le milieu du luxe et plus particulièrement chez les techniciens appartenant à la nouvelle horlogerie. L’ensemble, d’un graphisme puissant et doté d’une mécanique époustouflante, se porte sur un bracelet en alligator ou en caoutchouc naturel. Mais ce « Graal », en

RDM STORY → 46_47

Trois modèles Escape II Carbon, 20 pièces par référence couleur : boîtier en carbone forgé, 48 mm de diamètre, calibre mécanique à remontage manuel Cal. CP03 double Spherion, 386 composants dont 67 rubis, 32 heures de réserve de marche, 4 barillets et 6 ressorts, 15,7 g (poids du calibre), cages de tourbillons anodisées, face et fond en saphir, étanche à 3 atmosphères, bracelet en alligator ou en caoutchouc.


Ci-dessus, modèles Escape IIS Treasure : boîtier en or rose ou titane grade 5 DLC noir, 44 mm, calibre mécanique à remontage manuel Cal. CP13 double Spherion, cages de tourbillons en titane plaqué or rose ou anodisées bleu, cage externe sertie de 304 saphirs, rubis et émeraudes taille brillant (or rose) ou de 304 diamants taille brillant (titane). Escape II Treasure Baguette : boîtier en or blanc serti de 326 diamants baguette (20,26 carats), calibre mécanique à remontage manuel Cal. CP13 double Spherion, 386 composants, 32 heures de réserve de marche, 4 barillets et 6 ressorts, cages de tourbillons anodisées bleu, cage externe sertie de 304 diamants taille brillant, face et fond en saphir, étanche à 3 atmosphères, bracelet en alligator avec boucle en or serti de diamants ou en caoutchouc.

matière de technologie de tourbillon, n’est réalisé qu’à seulement 20 exemplaires par référence et, pour l’atteindre, le passionné devra débourser la coquette somme de 430 000 francs suisses. Briller en majesté Dernière création de la marque spécialisée dans l’élaboration de tourbillons à haut rendement, l’Escape IIS présentée en avril dernier. Propulsée par le fameux calibre Double Spherion, cette pièce est proposée dans une taille plus réduite que les précédentes – de quoi séduire une clientèle féminine en quête de produits d’exception. La référence, comme le soulignait Jonathan Purnell, se veut une extrapolation contemporaine des œuvres horlogères dédiées aux personnalités nobles du xviie siècle. Outil de promotion de soi, la montre est aujourd’hui encore l’un des bijoux préférés des personnes de pouvoir. Quant à la version Escape IIS Treasure, c’est une merveille de modernité. Elle arbore les pierres précieuses sur la lunette ou la carrure, la boîte, ici fabriquée en titane grade 5, en or rose ou en or blanc, est sertie de diamants baguette – ce que l’on voit souvent. Plus remarquable, les montants de la cage de

tourbillon externe sont également sertis. Une façon de faire unique et originale – c’est une première dans le métier ! – a nécessité aux sertisseurs virtuoses de poser 304 diamants ou gemmes précieux en taille brillant sur cette structure arachnéenne. Laquelle devait rester légère pour effectuer ses girations de 30 secondes sans incidence sur le reste de la montre, mais également être d’un équilibre parfait pour ne pas avoir d’influence sur la précision du garde-temps. Car ces deux cages de tourbillon faisant des révolutions dans des sens opposés et couplées ensemble par un jeu de différentiels ne sont pas seulement des bijoux cinétiques. Ce sont de vrais chronomètres mus par le calibre CP13 et pensés pour offrir une précision élevée en terme horaire. Le luxe, chez Purnell, est un équilibre entre expressivité, émotion et précision en tous points. Chacune des pièces réalisées dans la micromanufacture est une œuvre d’art en soi, qui ne saurait être réduite au seul objet de luxe. À l’instar de ses tourbillons tournant rapidement sur plusieurs axes, la philosophie de cette maison vouée à l’excellence est plurielle et doit répondre aux attentes des amateurs et amatrices les plus exigeants.


RDM STORY → 48_49


LA VIE DE PASHA Lancée en 1985 mais inspirée d’un modèle créé bien auparavant, cette collection Cartier, symbole d’un art de vivre flamboyant, apparaît dans une version revisitée.

Texte : Hervé Gallet

L’année 2020 permet à la Pasha de Cartier d’ajouter un chapitre inédit à son histoire.


RDM STORY → 50_51

Retracer le parcours de la Pasha de Cartier, c’est écrire l’histoire d’une montre née icône dès son lancement, en 1985. Un règne prédestiné lié à la réputation des autres collections emblématiques de la marque – Santos, Tank, Panthère –, mais aussi au nom choisi pour cette nouvelle ligne horlogère. Evoquant l’opulence, le patronyme « Pasha » avait, en effet, été choisi en hommage au pacha de Marrakech, grand amateur de montres et client fidèle de la maison Cartier, au début du xxe siècle. C’est d’ailleurs l’amitié entre les deux hommes qui fut à l’origine de la conception d’un garde-temps bien particulier. En 1932, Thami El Mezouari El Glaoui, qui occupait le poste de représentant du sultan au sein de la grande cité marocaine, demanda à Louis Cartier de concevoir une montre-bracelet étanche – caractéristique technique rarissime à l’époque –, afin de pouvoir la conserver au poignet lors de ses baignades. Ses souhaits furent exaucés et le pacha put ainsi arborer une pièce unique en acier parfaitement résistante à l’eau. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard qu’elle devint une montre «officielle» de la marque, accessible aux amateurs éclairés. Nous étions alors en 1943 et il fallut attendre plus de quatre décennies pour voir la Pasha accéder au rang de collection à part entière. Sous le signe de la sophistication Lancé au beau milieu des années 1980, ce modèle puisa l’essentiel de son inspiration dans le style de son aïeule, elle-même héritière directe de la pièce de 1932 : lignes singulières, attaches de bracelet particulières, quatre chiffres arabes, clous carrés et cache-couronne. D’emblée, la nouvelle Pasha marqua les esprits. Diamètre hors normes, couronne enchaînée et or jaune en total look, son design extraverti était totalement en phase avec l’hédonisme de l’époque, estime-t-on chez Cartier : « Se faire plaisir, afficher son bonheur et être vu, elle cristallisait la réussite de toute une génération. » D’autant plus que les femmes décidèrent très vite de s’approprier elles aussi ce symbole de pouvoir et de succès. Au fil des années, la Pasha a su évoluer, apparaissant en acier (1995), en diamètre réduit à 32 mm avec sertissage de diamants (1998), en taille 42 mm (2005), en version sportive avec lunette tournante (2006) ou en pétillante déclinaison Miss Pasha (2009). L’année 2020 permet à cette star de Cartier d’ajouter un chapitre inédit à son histoire. De nouvelles pages placées, selon ses concepteurs, sous le signe de la sophistication. « Bracelets interchangeables, fond saphir, nouvelle couronne et gravure personnalisée, la montre Pasha de Cartier s’enrichit de fonctions et de détails horlogers qui renforcent encore son design et maximisent son ergonomie », analysent-ils.


Pasha de Cartier : réf. WJPA0013, 35 mm, boîtier et bracelet en or rose / réf. WSPA0013, 35 mm, boîtier et bracelet en acier / réf. WGPA0007, 41 mm, boîtier en or jaune, bracelet en alligator / réf. WSPA0009, 41 mm, boîtier en acier, bracelet en alligator. À droite, Pasha de Cartier, réf. WSPA0013, 35 mm, boîte et bracelet en acier.

La maison a vu grand puisque c’est une collection très riche qui fait son apparition, comportant des pièces en acier ou en or (jaune, rose ou gris), certaines serties de diamants, en diamètre 41 ou 35 mm. Toutes sont animées par un mouvement automatique manufacture calibre 1847 MC, disposant d’une réserve de marche de 40 heures et visible à travers un fond transparent. Au-delà des choix possibles concernant la taille et la matière, l’interchangeabilité des bracelets permet de donner à la montre le visage de son choix, en alligator de multiples couleurs ou en métal. Mais toutes ces nouvelles Pasha cultivant le célèbre carré dans le cercle et les signatures visuelles, à

l’image du saphir cabochon ou du spinelle bleu ornant la couronne, portent en elles la personnalité incomparable d’un garde-temps solidement ancré dans l’histoire de Cartier. Désireuse d’offrir à ses clients une véritable vie de pacha, la maison leur propose un service de très haut niveau, s’appuyant sur la gratuité de deux interventions essentielles : la révision et la personnalisation, quels que soient le modèle et l’année de l’achat. Avec la possibilité de faire figurer une gravure en deux endroits différents : soit au dos du boîtier, soit sous le cache-couronne s’ouvrant sur une partie cachée. Noblesse oblige.


RDM STORY → 52_53


IRON WALKER : LA NOBLESSE DE L’ACIER

Solidité, simplicité et précision pour la nouvelle collection boîte et bracelet tout acier, signée Wempe Glashütte. Quatre modèles en seize variantes, mécanique ou quartz, la qualité allemande certifiée chronomètre, sous la signature prestigieuse d’une maison séculaire.

Texte : Constantin Pârvulescu

Iron Walker, deux modèles de montre Dame Quartz, réf. WI000001 et WI000003.

Après Chronometertwerke « la fabrique de chronomètre » et Zeitmaster « les maîtres du temps », Wempe Glashütte I/SA présente sa troisième ligne de montres placée sous le signe de l’acier avec quatre modèles déclinés en seize variantes, pour elle comme pour lui, mécaniques ou à quartz. Voici les nouvelles « Iron Walker ». Wempe, c’est tout d’abord une entreprise familiale fondée en 1878, et installée à Hambourg en 1907 avec un portefeuille des 80 marques les plus représentatives de l’horlogerie et de la joaillerie. Elle vient avec la création de l’Hamburger Chronometerwerke GmbH qui va fournir en chronomètres de navigation de haute précision, la marine impériale allemande en plein essor. Et ainsi se hisser au rang des manufactures horlogères de renommée internationale. C’est de cette époque que date sa collaboration, à Glashütte, avec la maison Lange dirigée par Otto Lange, le propre neveu de Ferdinand Adolph Lange, fondateur de l’industrie horlogère saxonne. Ensemble, ils créent, dans les années 1930, un observatoire astronomique dédié a la chronométrie, la recherche et la formation


RDM STORY → 54_55



RDM STORY → 56_57

d’horlogers et de régleurs. Restauré et remis en fonction en 2006, cet observatoire abrite, à présent, la manufacture Wempe Glashütte I/SA et les services officiels de certification chronométrique allemands. Contrairement à d’autres organismes internationaux, comme le Cosc en Suisse, la précision chronométrique des mouvements n’y sont pas testés séparément, mais déjà assemblés dans le boîtier, gage supplémentaire de très haute qualitée. C’est ainsi qu’à Glashütte, où Wempe fabrique ses propres montres-bracelets certifiées chronomètres sous la marque Glashütte I/SA, les mouvements sont, conformément à sa charte de qualité, dotés de leur dispositif de réglage de précision et subissent la procédure de certification « Chronomètre ». Cette dernière, basée sur la norme allemande ISO 3159, permet d’assurer que la variation moyenne de marche ne dépasse pas deux secondes par jour, condition pour qu’elle puisse porter ce titre. L’entreprise gère, en outre, le plus grand atelier d’horlogerie indépendant d’Europe et forme des horlogers hautement qualifiés. En reconnaissance de quoi elle détient, depuis 2015, le titre de « Best Place To Learn ». Depuis plusieurs générations, la maison a également tissé des liens étroits et privilégiés avec de prestigieuses manufactures horlogères suisses, comme Rolex ou Patek Philippe, et elle dispose de 34 succursales dans le monde, notamment à New York, Paris et Londres où elle assure leur distribution. Les « Iron Walker » Revendiquant une élégance intemporelle qui marie fonctionnalité et sportivité, les « Iron Walker » affichent une boîte en acier inoxydable aux profils de flancs anguleux et arrondis, le tout dans une finition mate et polie facettée. Le bracelet métallique intégré, à la fois souple et résistant, comprend un triple rang de

mailles, dont la largeur diminue pour mieux s’adapter à tous les poignets. Des caractéristiques que partagent les quatre modèles hommes, à savoir un chronographe et une montre de plongée en 42 mm, ainsi que deux montres habillées à boîtier plat de 40 mm. Les versions féminines en 36 mm, déclinées en trois coloris, sont, quant à elles, proposées à remontage automatique ou à quartz, et toutes sont bien sûr également certifiées chronomètre. Côté mouvement, le chronographe « Tricompax » est animé par un calibre automatique sur ébauche Valjoux 7753. Il est proposé en deux variantes de cadrans tachymétrique : à finition soleillée bleu acier ou « panda inversé » avec fond noir mat et compteurs argentés. Les fonctions chronographe sont commandées par deux poussoirs rectangulaires encadrant la protection latérale de la couronne. La version plongée à remontage automatique et étanche à 300 m reçoit, pour sa part, une ébauche ETA « vingthuit nonante-deux », comme disent les Suisses, et dispose d’une lunette tournante unidirectionnelle montée derrière le verre saphir. Les proportions de son boîtier, moins de 12 mm d’épaisseur, en font un modèle particulièrement polyvalent. Le modèle homme « de ville » à cadran noir mat ou bleu, plus compact encore avec moins de 10 mm, est, lui aussi, animé par ce même calibre à remontage automatique, tandis que la version Iron Walker à quartz est motorisée par un ETA E64.111, oscillant à 32 768 Hz d’une durée de marche constante de 41 mois. En tête des modèles féminins en boîte acier de 36 mm, on retrouve le 2892-A2 susnommé, ainsi que le mouvement ETA à quartz. Des modèles disponibles en trois couleurs de cadran : blanc, noir et bleu. Toutes certifiées chronomètres, ces versions sont dotées d’une couronne vissée et étanches à 100 mètres.

MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE SUR ÉBAUCHE VALJOUX 7753, TROIS COMPTEURS ET DATE, 54 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE POUR LE CHRONOGRAPHE – AUTRES MODÈLES À REMONTAGE AUTOMATIQUE 2892-42 : SECONDE AU CENTRE ET DATE, IDEM POUR VERSION QUARTZ ETA E64.111 OSCILLANT À 32 768 HZ – TOUS LES MODÈLES : BOÎTIER EN ACIER, BRACELET INTÉGRÉ AVEC BOUCLE DÉPLOYANTE DE SÉCURITÉ ET COURONNE VISSÉE DE 42, 40 OU 36 MM DE DIAMÈTRE, ÉTANCHÉITÉ À 100 M (300 M POUR LA VERSION PLONGÉE À LUNETTE TOURNANTE COMMANDÉE PAR COURONNE INDÉPENDANTE). CI-CONTRE : MONTRE HOMME QUARTZ, RÉF. W1000005.



GUCCI A MUSCLÉ DEUX DE SES COLLECTIONS : G-TIMELESS SLIM POUR LES AMOUREUX DES CLASSIQUES ET GRIP POUR LES AMATEURS DE MONTRES ULTRACONTEMPORAINES. DANS LES DEUX CAS, LA MARQUE À L’ABEILLE NOUS SURPREND. PAR CLARK ZOG

Gucci a donné deux nouvelles orientations à sa collection classique, la G-Timeless Slim. La première est empreinte d’un style dynamique, souligné par un bracelet à neuf maillons et deux tailles de boîtes (29 et 36 mm). La pièce présente trois combinaisons de couleurs qui évoquent invariablement Gucci : PVD or jaune avec cadran argenté brossé soleil, acier avec cadran argenté ou noir brossé soleil. La seconde mouture dévoile des couleurs plus enjouées. Deux éditions féminines qui associent un bracelet en lézard rouge ou noir à un cadran laqué rose ou bleu et cinq index sertis de diamants. Deux autres déclinaisons se drapent d’un design sobre, mariant un bracelet en cuir taupe ou noir à un cadran argenté brossé soleil. Si les nouvelles pièces horlogères présentent diverses combinaisons et couleurs, c’est bien l’aiguille centrale seconde qui capte le regard. Cette dernière prend, en effet, la forme de la célébrissime abeille de Gucci. Classique, vous a-t-on dit ! Du classique à l’ultracontemporain Dans le même temps, l’Italien présente une pièce ultracontemporaine de sa collection Grip. S’inspirant de l’univers du skateboard, « la collection Grip célèbre l’expression individuelle. Son nom est d’ailleurs un clin d’œil au grip de la planche qui favorise l’adhérence des baskets du skateur ». Une pièce de 38 mm de diamètre que Gucci présente volontiers comme audacieuse. Difficile de lui donner tort. Le modèle repose sur une boîte et un bracelet en PVD gris. Chacun est gravé du logo GG. Le cadran, épuré, se réfère directement à l’univers Grip. Trois guichets laissent entrevoir des disques noirs indiquant les heures, les minutes et la date. Un revêtement métallique foncé diffuse un effet titane. Robuste.

Ultracontemporaine, la collection Grip s’inspire de l’univers du skateboard.

G-TIMELESS SLIM – PREMIÈRE VERSION EN DEUX TAILLES DE BOÎTES (29 ET 36 MM) ET TROIS COMBINAISONS DE COULEURS (PVD OR JAUNE AVEC CADRAN ARGENTÉ BROSSÉ SOLEIL, EN ACIER AVEC CADRAN ARGENTÉ OU NOIR BROSSÉ SOLEIL), BRACELET À NEUF MAILLONS – DEUXIÈME VERSION : DEUX ÉDITIONS FÉMININES AVEC BRACELET EN LÉZARD ROUGE OU NOIR ET CADRAN LAQUÉ ROSE OU BLEU ET CINQ INDEX SERTIS DE DIAMANTS ; DEUX AUTRES MODÈLES AVEC BRACELET EN CUIR TAUPE OU NOIR ET CADRAN ARGENTÉ BROSSÉ SOLEIL.

RDM TECHNICS → 58_59

GUCCI : GRAND ÉCART HORLOGER__________



LA COLLECTION DES MONTRES CARRÉES RADO S’ÉTOFFE AVEC LA TRUE SQUARE AUTOMATIC OPEN HEART. UN GARDE-TEMPS EN CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE AVEC CADRAN SQUELETTÉ. UNE PREMIÈRE. PAR CLARK ZOG

Rado vogue vers de nouveaux horizons. Si la montre carrée a toujours été sa signature emblématique, elle s’offre, cette année, une caractéristique supplémentaire et inédite, avec la True Square Automatic Open Heart. Soit, pour la première fois, une édition avec un boîtier en céramique haute technologie monobloc injectée, de 38 mm de diamètre. Léger, ce dernier récèle bien des secrets. « Nous sommes capables de créer un boîtier monobloc carré à l’aide de notre technologie de moulage par injection innovante », détaille l’horloger dans un communiqué. Belle performance. Mais ce qu’on retient aussi de la True Square Automatic Open Heart, c’est son cadran ajouré. Le garde-temps dévoile la pièce maîtresse qui n’est autre que le mouvement automatique ETA C07.631 au décor perlé, platine et décoration côtes de Genève. Ce qui en fait la seule montre céramique haute technologie avec cadran squeletté. Qui a dit que l’horlogerie n’innovait pas ? Finesse Le boîtier monobloc dévoile des angles fins et arrondis. Le mouvement et la platine arborent, quant à eux, un décor et des rubis qui confèrent une touche très authentique à la pièce. La gamme se décline en trois pièces. Une première au noir poli, une seconde d’un blanc éclatant et une troisième en technologie plasma avec cadran bleu. Quand les moutures noires et plasma jouent la carte de la sobriété, la blanche, elle, fait dans le faste. En témoignent les 12 diamants (0,096 carat) incrustés sur les index. Le tout est supporté par un bracelet en céramique haute technologie, bien entendu. Un classique déjà, qui ne pèse que 120 grammes.

Le boîtier en céramique haute technologie noire, finition polie, embarque un fond de boîtier en titane avec revêtement PVD noir, une couronne en céramique haute technologie également noire et polie, un verre saphir plat traité antireflet sur les deux faces, et est étanche jusqu’à 5 bars.

TRUE SQUARE AUTOMATIC OPEN HEART : BOÎTIER EN CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE MONOBLOC INJECTÉE, 38 MM DE DIAMÈTRE, 9,7 MM DE HAUTEUR – ÉTANCHÉITÉ À 5 BARS (50 M) – VERRE SAPHIR TRAITÉ ANTIREFLET – CADRAN NOIR POLI, CŒUR OUVERT – MOUVEMENT AUTOMATIQUE ETA C07.631, RÉSERVE DE MARCHE JUSQU’À 80 HEURES –BRACELET EN CÉRAMIQUE HAUTE TECHNOLOGIE.

RDM TECHNICS → 60_61

RADO : LE VISAGE DE L’AVENIR__________



Jules César en 46 avant notre ère instituait le calendrier julien de 365 jours, basé sur la rotation de la Terre autour du Soleil. Mais la Terre effectue, en réalité, cette révolution complète en 365,24 jours. Au fil des siècles, ces quarts de jours entraînant le décalage de la date des saisons et des fêtes religieuses, le pape Grégoire XIII décida un saut dans le temps de dix jours pour rattraper ce décalage et imposa, en 1582, le calendrier grégorien qui, en ajoutant une journée tout les quatre ans, compensent la différence de temps entre l’année calendaire et l’année solaire. Seuls les chrétiens orthodoxes russes, serbes, georgiens, athonites et hiérosolymitains conserveront l’ancien calendrier julien. 2020 étant une année bissextile de 366 jours, elle n’a pas manqué de susciter l’attention de la maison MeisterSinger, dont la passion pour les mesures originales du temps s’exprime depuis 2001 avec ses garde-temps monoaiguilles. Ceux-ci affichent le temps de manière très simple en privilégiant un aperçu général de l’heure, à cinq minutes près, sans pour autant négliger une grande précision.

UN JOUR DE PLUS EN 2020 ! C’EST L’OCCASION POUR MEISTERSINGER DE CÉLÉBRER LE TEMPS AVEC LA « 366 », ÉDITION LIMITÉE DE SA CÉLÈBRE MONOAIGUILLE. ÉPURE, ÉLÉGANCE, LARGE OUVERTURE, FINESSE DES CHIFFRES ET INDEX… ET SURTOUT LA LONGUE ET FINE AIGUILLE SOLITAIRE, COURANT SUR UN CADRAN OPALIN. PAR CONSTANTIN PARVULESCU

Esthétique originale Le cadran comporte donc une échelle des minutes en trois couleurs minutieusement subdivisée, dont chaque intervalle de cinq minutes est indiqué par un marqueur noir, tandis que les heures pleines et les quarts d’heure sont signalés en rouge et les demiheures en bleu. Les heures à deux chiffres noirs, dont la police évoque ceux peints à la main au début du siècle dernier, apparaissant à l’envers pour certains. Enfin, une échelle de 24 heures, indiquée en bleu clair à la périphérie du cadran, complète ces informations. La lecture du temps s’effectue par une aiguille unique de longueur inhabituelle teminée par une pointe de flèche et équipée de contrepoids, dans le style des instruments de mesure scientifiques d’avant la Grande Guerre. Le tout est porté par un cadran opalin enserré dans une boîte en acier inoxydable de 43 mm, qui abrite un mouvement mécanique suisse de montre de poche à remontage manuel Unitas 6498-1, doté d’une réserve de marche de 46 h, reconnu pour sa fiabilité. Gageons que cette MeisterSinger « Edition 366 » limitée à 100 exemplaires, d’une esthétique originale, enchantera assurément les amateurs.

ÉDITION 366, LIMITÉE À 100 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN ACIER INOXYDABLE, 43 MM DE DIAMÈTRE – VERRE ET FOND SAPHIR FIXÉ PAR 4 VIS – ÉTANCHE À 50 MÈTRES MOUVEMENT MÉCANIQUE À REMONTAGE MANUEL SUISSE SUR ÉBAUCHE UNITAS 6468-1, 18 000 A/H, RÉSERVE DE MARCHE DE 46 HEURES – AFFICHAGE MONOAIGUILLE DES HEURES ET MINUTES SUR CADRAN OPALIN BLANC – BRACELET EN VEAU FAÇON CROCO MARRON FONCÉ À BOUCLE ARDILLON.

RDM TECHNICS → 62_63

MEISTERSINGER : LE TEMPS EN TOUTE SIMPLICITÉ !_________________________



Première collaboration entre Louis Erard et Alain Silberstein, « Excellence Régulateur » est aussi le premier régulateur signé par le designer. En effet, bien que ce principe de distribution soit tout à fait en phase avec sa démarche, tant esthétique que philosophique, Alain Silberstein n’avait encore jamais signé de montre dotée de cette complication, spécialité de Louis Erard. Pour mémoire, les toutes premières horloges de clochers ne disposaient que d’une aiguille, comme celle de l’horloge de la tour San Marco à Venise. Mais si cette complication renvoie directement aux premières heures de la pendulerie, elle est aussi emblématique de la plus grande précision scientifique imposée par l’industrialisation au XIXe siècle. La décomposition de l’affichage de l’heure focalisée sur l’aiguille centrale des minutes, séparée des indications des heures et des secondes, permettant de gagner en précision chronométrique comme en rapidité de lecture.

CADRAN NOIR OU CADRAN BLANC, COLLECTIONNEURS ET AMATEURS RECONNAÎTRONT, DANS CE SOBRE BOÎTIER RÉGULATEUR DE LOUIS ERARD, LE STYLE GÉOMÉTRIQUE, LUDIQUE ET LÉGER, D’ALAIN SILBERSTEIN. UNE COLLABORATION CONVAINCANTE POUR UNE ÉDITION LIMITÉE A 178 EXEMPLAIRES. PAR CONSTANTIN PÂRVULESCU

Héritage du Bauhaus Le régulateur est animé par un calibre exclusif réalisé pour Louis Erard, sur la base d’une ébauche Peseux 7001. Ce mouvement compact peut recevoir un module RE9 de complication, reconnu pour sa robustesse et sa précision. Ses ponts géométriques aux trois-quarts visibles par le fond saphir sont traités « côtes de Genève », tandis que les vis bleuies et la gravure Louis Erard signent une finition de haute qualité. L’édition est disponible en deux versions limitées chacune à 178 exemplaires – l’une à cadran blanc nacré, l’autre noir mat. Sur la première, la grande aiguille centrale des minutes, réduite à une simple flèche, est traitée jaune bouton d’or, alors qu’elle s’affiche en bleu profond sur la version blanche. Index ou sous-compteurs sont assortis. Le reste du cadran est composé sur la même ligne de réduction géométrique : rectangle, triangle, cercle. Reprenant la stylistique habituelle d’Alain Silberstein, l’aiguille des heures est un large triangle rouge, tandis que les secondes sont indiquées par une aiguille serpentine. Le choix des couleurs, héritage du Bauhaus, suit une logique réduite au spectre élémentaire : bleu, rouge et jaune. Une manière pour Louis Erard de rendre hommage à ce berceau du modernisme qui célèbre, cette année, ces cent ans.

EXCELLENCE RÉGULATEUR, ÉDITIONS LIMITÉES À 178 EXEMPLAIRES CHACUNE, ALAIN SILBERSTEIN X LOUIS ERARD : BOÎTE EN ACIER POLIE OU TRAITÉE PVD NOIR, 40 MM – VERRE ET FOND SAPHIR ANTIREFLET – ÉTANCHE À 50 M – MOUVEMENT MÉCANIQUE MANUEL « RÉGULATEUR », CALIBRE ETA PESEUX 7001, COMPLICATION LOUIS ERARD RE9, RÉSERVE DE MARCHE DE 42 H – AFFICHAGE RÉGULATEUR MINUTES AU CENTRE, HEURES À 12 H, PETITE SECONDE À 6 H ET RÉSERVE DE MARCHE À 9 H – BRACELET EN VEAU NOIR ET COUTURES ROUGES OU VEAU BRUN ET COUTURES BLEUES, BOUCLE ARDILLON EN ACIER POLI OU PVD NOIR.

RDM TECHNICS → 64_65

LOUIS ERARD & ALAIN SILBERSTEIN : RETOUR VERS LE FUTUR !_________________



Vitrine du savoir-faire japonais traditionnel, la ligne Presage, lancée en 2016 par Seiko, poursuit son chemin. On connaissait les créations dotées de cadrans en émail Shippo et, plus récemment, ceux en porcelaine d’Arita. Cette année, la gamme s’enrichit de deux nouvelles montres révélant un art japonais plus récent : celui des films d’animation. Le choix s’est porté ici sur celui intitulé Porco Rosso, des célèbres studios Ghibli. Sorti en 1992, Porco Rosso met en scène un cochon aux débuts de l’aviation italienne. L’animal, pilotant l’un de ces célèbres hydravions Savoia S-21, gagne sa vie en chassant les bandits en Italie et sur la mer Adriatique. Illustrant les premières heures de l’aviation, ce dessin animé a marqué les mémoires. Aussi, il semblait logique de rendre hommage au talent de Hayao Miyazaki, son réalisateur. Le cochon volant Attachée à célébrer la mécanique d’exception, Seiko fait la part belle à l’avion de ce héros porcin en présentant deux montres totalement différentes au sein de cette collection. La première, en acier, affiche trois aiguilles, la date et la réserve de marche, et est mue par le calibre exclusif ultraprécis « Spring Drive ». On notera que ce modèle, édité à seulement 500 exemplaires, arbore le R en rouge et le logo sur l’empennage arrière de l’avion rouge du cochon volant. L’autre référence, éditée à 600 exemplaires et animée par un calibre de chronographe à remontage automatique 8R48 vibrant 4 hertz, arbore un cadran noir à trois compteurs et date. Les couleurs du drapeau italien et le logo du célèbre maiale (cochon, en italien) sont inscrits dans le compteur à 3 h. Dans les deux cas, les cadrans de ces instruments ultraprécis sont réalisés en émail. Pourvues de fonds transparents avec les flancs de carrure gravés du nom de l’avion, les deux références se portent sur un bracelet en alligator et sont livrées dans des écrins précieux, incluant un second lien personnalisé aux couleurs de l’Italie.

LES JAPONAIS SONT LES ROIS DES FILMS D’ANIMATION QUI ONT FAIT RÊVER TOUTE LA GÉNÉRATION DES MILLENIALS. POUR LES SÉDUIRE, LA MANUFACTURE JAPONAISE LANCE LA NOUVELLE SÉRIE PRESAGE PORCO ROSSO. PAR VINCENT DAVEAU

Série Presage Porco Rosso, Modèle SNR047, édition limitée à 500 exemplaires : boîtier en acier, 40 mm ; calibre mécanique à remontage automatique Spring Drive 5R65, 72 heures de réserve de marche ; fond transparent avec ex-libris Porco Rosso ; cadran en émail blanc avec indication spéciale Porco Rosso.

1. « Un cochon qui ne vole pas n’est qu’un cochon. »

SÉRIE PRESAGE PORCO ROSSO, MODÈLE SRQ033, SÉRIE LIMITÉE À 600 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN ACIER, 42 MM – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE DE CHRONOGRAPHE, 4 HZ – 3 COMPTEURS, DATE – ROUE À COLONNE ET EMBRAYAGE VERTICAL, RÉSERVE DE MARCHE DE 45 HEURES – CADRAN EN ÉMAIL NOIR, LOGO DANS LE COMPTEUR À 3 H – FOND OUVERT – BRACELET EN ALLIGATOR.

RDM TECHNICS → 66_67

SEIKO : « UN MAIALE CHE NON VOLA È SOLO UN MAIALE »1___________________



INSTALLÉE EN FORÊT-NOIRE, LA MANUFACTURE JUNGHANS EST UN MODÈLE D’ARCHITECTURE. ET SA PRODUCTION, JADIS L’UNE DES PLUS IMPORTANTES AU MONDE. POUR CÉLÉBRER SON HISTOIRE, ELLE LANCE LA MEISTER CLASSIC TERRASSENBAU EN ÉDITION LIMITÉE. PAR VINCENT DAVEAU Modèle d’intemporalité, la nouvelle Meister Classic Terrassenbau, au design minimaliste, rend hommage à l’histoire de la manufacture Junghans. Pour expliquer sa mise en production, il faut revenir sur l’histoire que tous les passionnés d’horlogerie connaissent. Implantée dans une profonde vallée boisée, l’entreprise, confrontée dans le passé à une hausse des commandes, choisit d’augmenter la superficie de ses locaux en construisant ses ateliers en terrasse. Arthur Junghans fait alors appel à Philipp Jakob Manz, un architecte de Stuttgart. Il propose alors un bâtiment à flanc de colline doté de neuf niveaux, tous vitrés. Au cours des décennies suivantes, le lieu devient le centre névralgique d’une entreprise au rayonnement international. C’est d’ailleurs là que naquit la collection Meister, qui connut un énorme succès dans le courant des années 1950-1960. Sobriété et pureté Quoi de mieux qu’une montre pour célébrer son passé. Aujourd’hui, cette pièce horlogère fait écho, dans chacun de ses détails, à l’architecture des lieux. Ainsi, au dos de la Meister Classic Terrassenbau, on peut découvrir un dessin de la manufacture en terrasse. Architecturée, la pièce, mue par un calibre mécanique à remontage automatique développé spécialement pour la gamme Meister, est équipée d’un cadran argenté mat d’une grande pureté, juste ponctué d’index lignés et doté d’un guichet de date à 3 h. Subtil détail appelé à séduire les passionnés qui connaissent les lieux : la couleur du bracelet en alligator est inspirée par celle de la faïence murale des escaliers de la manufacture historique. Cette nouveauté de 38,4 mm de diamètre offre une autonomie de 42 heures et ne sera produite qu’à 1 500 exemplaires, à un prix accessible. L’occasion pour les plus jeunes de débuter une collection avec une création de référence.

MEISTER CLASSIC TERRASSENBAU, ÉDITION LIMITÉE À 1 500 EXEMPLAIRES : BOÎTIER EN ACIER, 38,4 MM DE DIAMÈTRE – ÉTANCHE À 50 MÈTRES – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE J820.4, 42 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – FOND DE LA MONTRE PARTIELLEMENT AJOURÉ (LES FENÊTRES DU BÂTIMENT REPRÉSENTÉ À L’ARRIÈRE DE LA MONTRE SONT EN VERRE) – CADRAN ARGENTÉ AVEC DATE ET TROTTEUSE CENTRALE – BRACELET EN ALLIGATOR VERT FONCÉ.

RDM TECHNICS → 68_69

JUNGHANS : ARCHITECTURER L’HEURE_______



SIGNÉE CITIZEN, LA PROMASTER AUTOMATIQUE SUPER TITANIUM S’IMPOSE COMME UNE RÉFÉRENCE TOUT TERRAIN, LÉGÈRE ET EFFICACE EN TOUT POINT, Y COMPRIS EN MATIÈRE DE PRIX. PAR VINCENT DAVEAU

Les anniversaires sont souvent l’occasion pour les marques de souligner leurs spécialités. Avec la Promaster Marine Automatique Super Titanium, la société japonaise rappelle qu’elle a été la première, en 1970, à lancer sur le marché une montre en titane pur. Un événement qu’il semblait logique de célébrer avec une édition commémorative dédiée à tous les sportifs en quête de dépassement. L’incontournable lunette tournante unidirectionnelle Cette montre de 42 mm de diamètre, usinée en Super Titanium, un métal dur et résistant aux chocs et à la corrosion, se distingue également par sa grande légèreté, l’une des qualités de cet alliage technique en plus de sa biocompatibilité. Dotée d’une couronne vissée à 8 h – une caractéristique appréciable et une sécurité supplémentaire contre les chocs – et d’une glace minérale épaisse, la pièce est certifiée pour supporter les pressions jusqu’à 20 atmosphères. Disponible en boutique depuis la fin du mois de mai, elle est proposée sur un bracelet texturé, réalisé lui aussi en Super Titanium, et déclinée en deux finitions : bleu marine laqué soleillé ou vert, l’une des couleurs du moment. Les puristes très attachés à la mécanique seront ravis d’apprendre que le modèle épais de 12 mm est équipé d’un calibre mécanique à remontage automatique réalisé par Citizen. Connu pour son extrême endurance et sa fiabilité, il porte la référence Cal. 8203. En plus d’indiquer l’heure et la seconde par trotteuse centrale (conformément à la norme ISO 6425), le mouvement permet l’affichage en guichet de la date et du jour. Son incontournable lunette tournante unidirectionnelle en fait un produit aquatique de choix pour des vacances actives, qui plus à un prix attractif.

PROMASTER MARINE AUTOMATIQUE SUPER TITANIUM : BOÎTIER EN SUPER TITANIUM, 42 MM DE DIAMÈTRE – CALIBRE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE CAL 8203 – AFFICHAGE PAR AIGUILLES LUMINESCENTES DE L’HEURE AVEC SECONDE CENTRALE, ET DU JOUR ET DE LA DATE EN GUICHET À 3 H – GLACE MINÉRALE – ÉTANCHE À 200 MÈTRES – COURONNE VISSÉE – BRACELET EN SUPER TITANIUM.

RDM TECHNICS → 70_71

CITIZEN : EFFICACITÉ ÉPROUVÉE__________



DERNIÈRES CRÉATIONS DE BRISTON, LES STREAMLINER SQUELETTE. DES PIÈCES MODERNES ET ÉPURÉES, DONT LES CADRANS LAISSENT APPARAÎTRE UN NOUVEAU MOUVEMENT MIYOTA. PAR CLARK ZOG

Après sept années de création pour sa ligne coussin Clubmaster, l’horloger présente une nouvelle ligne à la forme tonneau-cambré : la Streamliner. Une pièce inspiré du mouvement américain Streamline créé dans les années 1930. « Prenant racine dans l’Art déco, le Streamline Moderne s’en détache néanmoins en proposant des lignes plus douces et plus sensuelles », assure la marque. Ne vous y trompez pas ! Si la boîte aux lignes épurées affiche une apparente sobriété, la complexité est bel et bien au rendez-vous. Tout se passe au niveau du cadran, lequel embarque trois couches superposées. Soit une couche supérieure en PVD noir ou en acier avec un décor « brossé circulaire » et des chiffres creusés ; une couche centrale transparente avec les indications Briston, Automatic ainsi qu’une petite seconde en applique ; une couche inférieure en PVD canon de fusil ou en acier arborant une décoration « Côte de Genève ». Squelette à tous les étages Le tout est animé par des aiguilles de type bâton squelettes certes, mais pourvues d’inserts en Superluminova blanc, bleu ou orange. Derrière, apparaît le tout nouveau mouvement automatique squelette Miyota 8N40 manufacturé par Citizen. Une petite seconde à 5 h ajoute une note de contemporanéité à la pièce. Le dos du boîtier, transparent, laisse apparaître le calibre et sa masse oscillante squelette. Cette Streamliner est montée sur des bracelets brins en cuir vintage.

Spécialement développés par Briston, les bracelets sont dotés d'un système à ressorts qui permet de changer le bracelet très simplement.

STREAMLINER SQUELETTE : BOÎTIER DE 42 MM, OUVERTURE CADRAN DE 35 MM, ÉPAISSEUR DE 11,95 MM – GLACE ULTRA-RÉSISTANTE EN SAPHIR, 2,10 MM D’ÉPAISSEUR – ÉTANCHÉITÉ À 50 M – MOUVEMENT SQUELETTE AUTOMATIQUE MIYOTA 8N40 MANUFACTURÉ PAR CITIZEN, MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, MASSE OSCILLANTE SQUELETTE CALIBRE 11 ½ ''', FRÉQUENCE DE 21 600 ALT./H, JUSQU'À 42 HEURES DE RÉSERVE DE MARCHE – FONCTIONS HEURES, MINUTES, PETITE SECONDE À 5H – BRACELETS INTERCHANGEABLES EN CUIR VINTAGE NOIR MAT OU CHOCOLAT AVEC COUTURES TON SUR TON, SYSTÈME PRESTO, DEUX LONGUEURS DE BRINS : 75 ET 115 MM, PASSANTS AMOVIBLES EN CUIR VINTAGE, BOUCLE ARDILLON EN ACIER OU TRAITÉ PVD OR ROSE, GRAVURE BRISTON.

RDM TECHNICS → 72_73

BRISTON : ENTRE SOBRIÉTÉ ET COMPLEXITÉ_



À l’occasion de la 36e édition de la régate America’s Cup, Garmin a dévoilé la Marq Captain American Magic Edition. Une montre qui, selon les dires de l’horloger, « regroupe tradition et innovation, l’ADN même de la compétition nautique ». Destinée aux passionnés de nautisme, professionnels ou amateurs, et aux sportifs en tout genre, cette pièce a été développée avec l’équipe de voile American Magic. Au menu : technologie, performance sportive et exécution tactique. Cette toolwatch embarque donc de nombreuses fonctionnalités nautiques et intelligentes. Et ce n’est pas peu dire.

GARMIN MUSCLE SA COLLECTION HAUT DE GAMME AVEC LA MARQ® CAPTAIN AMERICAN MAGIC EDITION. UNE PIÈCE TOOLWATCH ET SMARTWATCH DÉDIÉE AUX ATHLÈTES ET MARINS, QUI DÉBORDE LITTÉRALEMENT DE FONCTIONNALITÉS. PAR CLARK ZOG

Pour s’entraîner… « Sur l’America’s Cup, tout ajustement des voiles de bateaux doit être auto-alimenté. Cette puissance d’ajustement doit donc provenir de l’énergie déployée par l’équipage (…) à la force des bras, pour faire fonctionner le système hydraulique », explique un communiqué. C’est là que Garmin intervient. La marque a développé deux nouvelles applications pour le grinding (moulinage de winch) on shore et offshore. Les applications simulent les conditions en courses et embarque un test de fitness et des exercices d’enchaînements dudit grinding. La montre intègre aussi des capteurs. Notamment une technologie cardio poignet et un oxymètre de pouls. Après une activité physique, les athlètes peuvent accéder à un tableau de bord. Ce dernier regroupe les métriques d’entraînement, comme les dynamiques de course, la VO2 Max ajustée qui prend en compte les variables de température et d’altitude, des conseils de récupération, ou encore un suivi quotidien de l’activité et du sommeil. … et se diriger Et ça ne s’arrête pas là. La Marq Captain American Magic Edition intègre une cartographie TopoActive Europe. Elle prend en charge la cartographie marine BlueChart® g33, la navigation par GPS, différents profils maritimes et les prévisions météo. La montre est couplée aux appareils de communication inReach®, elle propose l’émission et la réception de messages par satellite, ainsi que la possibilité de lancer une alerte SOS sur n’importe quelle mer ou océan. Sans oublier, le paiement sans contact, la réception d’e-mails, SMS et alertes depuis son smartphone iOS ou Android, et la possibilité d’écouter de la musique sur la plateforme de streaming Spotify® pour combler la solitude en haute mer.

En suivant des métriques comme la fréquence cardiaque, la charge d'entraînement sur l’eau et en salle de sport, la montre va ajuster le volume et la typologie des entraînements afin d’optimiser la performance.

MARQ® CAPTAIN AMERICAN MAGIC EDITION : TECHNOLOGIE CARDIO-POIGNET – OXYMÈTRE DE POULS – CARTOGRAPHIE TOPOACTIVE EUROPE ET CARTOGRAPHIE MARINE BLUECHART® G33 – NAVIGATION PAR GPS – DIFFÉRENTS PROFILS MARITIMES ET PRÉVISIONS MÉTÉO – BATTERIE LITHIUMION D’UNE AUTONOMIE JUSQU'À 12 JOURS EN MODE SMARTWATCH, 28 HEURES EN MODE GPS, 48 HEURES EN MODE ULTRATRAC™ ET 9 HEURES EN MODE GPS – BRACELET EN SILICONE BLEU MARINE DÉCORÉ D’UN PASSANT ROUGE MARQUÉ DU BLASON DE L’ÉQUIPE – GRAVURE « AMERICAN MAGIC » SUR LA LUNETTE ET LOGO DE L’ÉQUIPE SUR LE CADRAN.

RDM TECHNICS → 74_75

GARMIN : UNE MONTRE TECHNONAUTIQUE____


HAMILTON DONNE LE TEMPO DANS LES SALLES OBSCURES Hamilton a présenté une montre spécialement conçue pour Tenet, le nouveau film de science-fiction du réalisateur Christopher Nolan.

2020 Warner Bros. Entertainment Inc. All Rights Reserved

Texte : Clark Zog

Khaki Navy Belowzero Titanium Limited Edition : boîtier en titane traité PVD noir, 46 mm, cadran noir, aiguilles heures et minutes noires traitées SuperLumiNova® gris foncé, aiguille secondes noire avec pointe rouge ou bleue, mouvement H-10 à remontage automatique, bracelet en caoutchouc noir, boucle ardillon avec revêtement PVD noir ou acier. John David Washington et Robert Pattinson dans le film Tenet, de Christoper Nolan.

Hamilton n’est pas étranger au 7e art. En témoigne la montre Ventura porté par les Men In Black. Et l’Américain retourne une fois de plus vers la sciencefiction, dans le dernier film de Christopher Nolan, Tenet, en présentant la montre Hamilton X Tenet. La collaboration étroite entre l’équipe de design et l’équipe de production, représente, à ce jour, leur plus important partenariat avec Hollywood. Les premiers échanges avec l’équipe de production « ont révélé que le film exigeait une montre avec des caractéristiques qui n’étaient pas disponibles dans un modèle Hamilton existant. Nous avons accepté de relever le défi et nous sommes engagés à fusionner créativité et savoirfaire pour réaliser cette pièce maîtresse du film », raconte Hamilton.

Séries limitées La Khaki Navy BelowZero a servi de modèle pour cette nouvelle montre bracelet entièrement réalisée en titane. Elle dévoile une trotteuse à pointe bleue ou rouge, en référence aux couleurs du film. Chaque variante chromatique est limitée à 888 pièces. Un nombre qui ne doit rien au hasard puisqu’il se réfère au titre du film : un palindrome, soit la possibilité de le lire à l’envers et à l’endroit. Plus légère de 30% que le poids de l’original, la nouvelle BelowZero permet un ajustement confortable. Aiguilles et chiffres du cadran noir ont reçu un traitement Super-LumiNova® gris foncé. De quoi optimiser la lisibilité.


RDM STORY → 76_77


LONGINES ET SES LÉGENDES MÉCANIQUES

La manufacture Longines fut une pionnière dans l’interchangeabilité des composants de ses montres. Ainsi, d’un mouvement à l’autre, les pièces étaient rigoureusement identiques au point de pouvoir être produites en série et remplacées si nécessaire, sans avoir à les ajuster à la platine. Une évolution décisive pour optimiser la fabrication de montres plus précises et en grande série. C’est en s’inspirant du modèle industriel américain que Longines fit faire un pas de géant à l’industrie suisse. La manufacture de Saint-Imier en profita pour partir à la conquête du marché américain.

Texte : Joël Duval

Ci-contre : archives attestant de la diffusion commerciale, dès 1880, de calibres Longines, comme l’Agassiz. Page de droite : la Leader Express et l’Express Monarch, deux calibres Longines qui s’imposèrent outre-Atlantique.

À la conquête de l’Ouest Pionnière dans la conquête du marché américain, Longines exporta très tôt ses montres vers l’Amérique du Nord, probablement à partir de 1880. On retrouve des archives qui fixent à 1884, la diffusion commerciale aux Etats-Unis de calibres Agassiz et Longines emboîtés sur place dans des boîtes américaines et importées par J. Eugène Robert & Co. (30 Maiden Lane, New York) – l’un des pionniers de la diffusion de montres suisses sur le territoire nord-américain. À partir de 1895, c’est Wittnauer (19 Maiden Lane) qui devient l’importateur officiel ; il signe de son nom chaque platine, sous le cadran, voire accole son patronyme à celui de Longines. Cette présence encourage Longines à développer des mouvements pour les montres de chemins de fers du marché horloger américain après 1891. C’est à la fin de cette décennie que Longines va

s’installer dans le domaine des railroads avec, à partir des numéros de série marqués 900 000, deux mouvements chronomètres de très haute qualité. Ces calibres baptisés « Express Monarch » et « Leader Express » furent commercialisés sous un nombre impressionnant de labels «Privés», avec ou sans mention de Longines. Il apparaît que la marque a tenté d’exploiter le mot railway à côté de ses noms de mouvements, mais a dû y renoncer en raison de la protection de ce terme déposée par Dueber Hampden, une manufacture américaine qui entendait conserver sa position. Deux mouvements emblématiques Le mouvement Express Monarch fut décliné de 17 à 23 rubis dans une dimension de 18 à 20,5 lignes ; les plus grands sont produits de 1893 à 1908 et les plus petits, de 1902 à 1928. Le Leader Express fut, quant à lui, proposé en 17 et 19 rubis, avec réglage


RDM STORY → 78_79

en 5 positions, et en 18 et 19 lignes. D’architectures très différentes, ces deux calibres sont d’une exceptionnelle qualité de finition et de précision. Cela ouvrit à Longines l’accès difficile pour des montres suisses au marché des pièces officiellement admises par les compagnies ferroviaires nordaméricaines. Les Américains accordaient une grande importance à l’aspect visuel des mouvements. Longines travailla incontestablement le sujet. Le choix platines arrières dites ¾ favorise une décoration damassée agréable à l’œil. Ce n’est sans doute pas un hasard. Même souci esthétique pour le travail de la raquette à vis excentrique qui autorise un réglage fin. En outre, elle assure à la montre, dès 1892, un niveau de précision dans les normes de chronomètre d’aujourd’hui. La présentation du calibre en 3/4 pleine platine n’est pas la présentation la plus courante pour des pièces suisses. Longines avait cette aptitude rare

à multiplier les mouvements en les rendant très différents dans leurs architectures. La manufacture de Saint Imier reste l’une des plus inventives en la matière. Après 1920, la maison exploita d’autres mouvements pour équiper les montres de chemins de fer. Les deux calibres Express Monarch et Leader Express entrèrent alors dans la légende de ces – rares – pièces suisses reconnues outre-Atlantique comme des pionnières dans les montres de services des compagnies ferroviaires. La dimension internationale de Longines passait ainsi par les EtatsUnis, une conquête de l’Ouest exceptionnelle pour une manufacture européenne. Aujourd’hui encore, les amateurs américains de montres de chemins de fer louent les qualités de ces Longines que l’on retrouve dans leurs boîtes américaines souvent en plaqué or, comme nombres de montres fabriquées aux Etats-Unis.


VISITE PRIVÉE DU NOUVEAU MUSÉE AUDEMARS PIGUET C’est dans son berceau historique du Brassus, là où tout a commencé en 1875, que la manufacture a installé son nouveau musée. Une architecture spectaculaire totalement intégrée dans l’environnement.

Texte : Hervé Gallet

Certes, cette année 2020 ne restera pas dans les mémoires comme ayant été la plus propice aux déplacements à l’étranger ou aux visites d’expositions. Mais lorsqu’une maison comme Audemars Piguet possède une histoire longue de près d’un siècle et demi, ce temps suspendu, parenthèse figée pour cause de crise sanitaire, ne saurait occulter un événement aussi important que l’ouverture d’un nouvel espace de mémoire. La manufacture vient donc de lever le voile sur le visage renouvelé de son musée. Ce lieu de mise en lumière de ses racines a connu, en réalité, une véritable mue. Installé depuis 1992 dans le bâtiment originel datant de 1868 – qui accueillit jadis Jules Louis Audemars et Edward Auguste Piguet –, le musée a quitté ces murs mythiques pour prendre ses aises

tout à côté, au cœur d’un écrin conçu spécialement, comme l’explique Jasmine Audemars, présidente du conseil d’administration d’Audemars Piguet : « Nous souhaitions que les visiteurs puissent vivre notre patrimoine, notre savoir-faire, nos origines culturelles et notre ouverture au monde, dans un espace qui reflète à la fois nos racines et notre esprit visionnaire. Mais nous voulions avant tout rendre hommage aux horlogers et artisans qui, de génération en génération, ont fait de la manufacture ce qu’elle est aujourd’hui. » De fait, ce nouveau musée permet de porter un regard à la fois sur le passé, le présent et l’avenir de la maison. Ce retour vers le futur, jetant une passerelle entre hier et demain, tient au choix de réunir des montres d’autrefois dans un lieu novateur, traduisant bien la philosophie et les valeurs évoqués par Jasmine Audemars.


RDM STORY → 80_81

Entièrement végétalisée, la toiture s’intègre parfaitement dans le décor. À flanc de colline et noyée dans la verdure à la belle saison jurassienne, elle se fera invisible une fois que la neige l’aura recouverte en hiver. Ainsi, les 900 m2 d’exposition se cachent là, à l’abri des regards extérieurs – et en préservant la pureté du paysage –, mais en pleine lumière grâce à la présence de parois de verre. Un choix esthétique qui a impliqué une véritable performance technique : c’est en effet au vitrage que revient la tâche de soutenir le toit en acier, un treillis en laiton encerclant la surface extérieure afin de réguler lumière et température. « Une première mondiale à cette altitude », souligne-t-on chez Audemars Piguet. Quant à la forme du musée, elle épouse la pente du terrain sur lequel il est érigé. À l’intérieur, les

yeux comme les pas sont invités à suivre le sens des aiguilles d’une montre pour se diriger vers le centre d’une double spirale. Comme si l’on plongeait au cœur d’un mécanisme horloger. Une immersion que revendique Bjarke Ingels, fondateur et directeur créatif de l’agence danoise qui fut sélectionnée par la marque, en 2014, au terme d’un concours international : « L’horlogerie, tout comme l’architecture, est l’art et la science d’animer la matière avec intelligence, performance, mouvement et mesure ; de lui donner vie sous la forme d’une indication du temps », estime-t-il. Que peut-on admirer dans le premier musée de marque ouvert au public, dans la vallée de Joux ? Trois cents montres « racontant » Audemars Piguet. Tous ces garde-temps ne sont pas exposés dans un ordre chronologique, mais par thèmes correspondant aux principales complications maîtrisées depuis

Construit à flanc de colline, tout à côté de la maison des Fondateurs, où Jules Louis Audemars et Edward Auguste Piguet créèrent la manufacture en 1875, le nouveau musée arborant une forme de double spirale s’intègre totalement dans son environnement, notamment grâce à son toit végétalisé porté par des murs de verre.


La forme en spirale se retrouve au cœur même du musée, où 300 montres racontent l’histoire de la marque. En particulier, tout au centre, la montre de poche ultracompliquée Universelle datant de 1899, qui assurait 30 fonctions et indications différentes. Il est également possible de découvrir le chronographe de 1943 qui a inspiré la création, cette année, de la [Re]master01.

145 ans par la manufacture : chronographes, sonneries, astronomiques… Ce parti pris scénographique aide le visiteur à suivre les évolutions esthétiques au fil du temps et des époques. Point d’orgue de cette présentation de modèles symboliques, une pièce nommée « Universelle » trône au cœur de la spirale : il s’agit d’une montre de poche utracompliquée datant de 1899, dont les 1  170 composants assurent 30 fonctions et indications différentes. Citons, entre autres, un chronographe à seconde foudroyante, un quantième perpétuel avec phases de lune, une grande et une petite sonnerie, une répétition minutes et un réveil… Au-delà de ce voyage dans le temps Audemars Piguet, bien des surprises figurent au programme : maquettes surdimensionnées permettant aux non-initiés de comprendre le fonctionnement d’une montre ; vastes caissons dédiés à l’iconique Royal Oak ; vitrines replaçant différents modèles emblématiques dans leur contexte historique ; établis où l’on peut s’installer, etc. Mais l’une des particularités essentielles de ce musée-atelier est, comme son nom l’indique, d’accueillir en son sein des horlogers et des spécialistes des métiers d’art, qui exercent leurs talents sous le regard des visiteurs. Un choix fort de Sébastian Vivas, directeur du musée et du patrimoine

Audemars Piguet, dont le souhait était de créer, selon ses propres mots, « un lieu unique de découvertes, d’apprentissage et de convivialité, où connaissances et savoir-faire sont transmis aux générations suivantes. » Objectif atteint. Et pour marquer encore davantage les mémoires, une montre a été conçue spécialement pour l’ouverture de ce musée. Soit un chronographe baptisé [Re] master01, inspiré d’un modèle de 1943 figurant parmi les 300 garde-temps exposés. « Dans notre collection Patrimoine, de nombreuses montres auraient pu inspirer notre projet de remastérisation, mais nous avons tous ressenti une connexion émotionnelle pour cette pièce, véritable écho du passé », assure Michael Friedman, responsable des complications au sein de la manufacture. Si la pièce originelle disposait d’un boîtier de 36 mm, le diamètre de son héritière a été porté à 40 mm, une dimension plus conforme aux goûts actuels. Réalisée en acier et or rose, elle est animée par un mouvement automatique chronographe flyback, visible à travers un fond saphir. Avec ce calibre moderne, son cadran champagne très raffiné, ses attaches de bracelet « gouttes d’eau » et ses poussoirs ovales, cette [Re] master01 fabriquée en 500 exemplaires apparaît comme un symbole de l’esprit de la manufacture et une synthèse de son histoire.


Design minimal. Durabilité maximale.

max bill MEGA Solar radio-pilotée solaire en titane 059/2021.04

Telle est la beauté intemporelle et la sophistication technique que peut offrir une montre : La max bill MEGA Solar tire son énergie du soleil, le mouvement radio-piloté ultra-moderne garantit une précision absolue. Le boîtier en titane est incroyablement léger et particulièrement hypoallergénique. Et son design minimaliste, typique du Bauhaus, demeure résolument moderne. Junghans max bill MEGA Solar : mouvement radio-piloté solaire connecté, boîtier titane, 24 g, étanche jusqu’à 3 bar. www.junghans.de


BORN IN LE BRASSUS

NÉE AU BRASSUS, POUR VIVRE DANS LE MONDE

RAISED AROUND THE WORLD

B O U T I Q U E AU D E M A R S P I G U E T PA R I S : R U E R OYA L E


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.