N° 19 – AVRIL 2016 CHF 12
ANTI AGING
LES MEILLEURES MÉTHODES DE NOS SEPT EXPERTS
DETOX DE LUXE
DESTINATIONS DE GRANDE CLASSE
DONNA KARAN
SA VIE, SON AMOUR, SON ŒUVRE
ORIENT
LE BLOG DE MODE QUI ÉLECTRISE TÉHÉRAN
ÉDITION SPÉCIAL BEAUTÉ
AL E X ANDR A MART YNOVA EN CHANEL E T PIERS ATKINSON www.lofficiel.ch
SHAKE IT, TWIST IT, LOVE IT. SUCCOMBEZ À DES COULEURS ENIVRANTES. NOUVEAU
JUICY SHAKER
HUILE À LÈVRES BI-PHASÉE – INFUSION COULEUR
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CRÉÉE POUR SÉDUIRE Pour célébrer cette histoire d’amour de plus de 50 ans avec James Bond et en hommage au dernier film Spectre, Aston Martin a créé la DB9 GT Bond Edition. Limitée à 150 exemplaires, cette édition spéciale dispose d’une spécification unique, de différents équipements et d’accessoires à l’emblème de 007. Veuillez prendre contact avec votre concessionnaire pour vivre une expérience inoubliable. www.astonmartin.com
Aston Martin DB9 GT Bond Edition Consommation de carburant en l/100km : urbain 21,1 / route 9,8 / mixte 14,0 ; Émissions de CO 2 cycle mixte : 325g/km ; selon la méthode de mesure prescrite par l’Union européenne. Catégorie de rendement énergétique G. Moyenne de l’émission de CO 2 de toutes les voitures neuves immatriculées en Suisse 144g/km.
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NUMÉRO
3/2016
RÉDACTRICE EN CHEF
SA NDR A BAUK NECHT PUBL ISHER
STEFA N HOTTINGER-BEHMER
DIRECTRICE DE L A RÉDACTION
MANAGING EDITOR
SENIOR EDITOR
DÖRTE W ELTI
LI V I A ZA FIR IOU
STÉPH A NE BON V IN
SENIOR CONTRIBU TING EDITOR
EDITORIAL COORDINATOR
BE AU T Y EDITOR
K ATH A R INA SA ND
M A NOU STEIGER
VA LESK A JA NSEN
MANOU.STEIGER@LOFFICIEL .CH
PRE-PRESS
ART DIRECTOR
STAGE
A NGELINA SOFI A
R EINH A R D SCHMIDT
TIFFA N Y K EHR LI
TR ANSL ATION PRO JECT MANAGER
TR ANSL ATIONS
GOPA PINCH A
FINTR A NS
W W W.FINTR ANS.CH
ONT PARTICIPÉ À CE NUMÉRO TEX TES MARTINA BORTOL ANI, FRÉDÉRIQUE DEDET, ADRIAN FORL AN, VALÉRIE FROMONT, PATRICK HEVEN, JASMIN KHEZRI, NINA MARTIN, SOPHIE ROSEMONT, LÉA TRICHTER-PARIENTE RÉALISATION NOËMIE BELTRAN, MÉL ANIE MENDELEWITSCH, EMILY MINCHELL A, DEBORAH REYNER SEBAG ILLUSTRATION SARAH GASSER PHOTOGRAPHIE DAVID BIEDERT, CHRIS BROOKS, IRIS BROSCH, ALEX FALCAO, AUDREY KRAWCZYK, JESSE L AITINEN, NICOL AS SCHOPFER, CL AUDE STAHEL, STUDIO L’ÉTIQUET TE, FLORENT TANET, MARCO TRUNZ ST YLISTES FELIX ELISABET TA FORMA, HANNAH GODDE, FLEUR HUYNH EVANS, INA LEKIEWICZ MAQUILL AGE / COIFFURE PAUL DONOVAN, SOPHIA GAULTIER, LOÏC HAUCK, CL AUDIA JACOB, STEFANIE KROLL, NATSUMI NARITA, MARTINE PEGUET, YOANA TG, LOUISE WIT TLICH TR AITEMENT DE L’IMAGE DE L A COU VERT URE SÜSSTRUNK & JERICKE, ZURICH
ÉDITEUR BLOND PUBLISHING AG BELLERIVESTRASSE 49, 8008 ZURICH TÉL. +41 44 733 45 45, WELCOME@LOFFICIEL.CH, W W W.LOFFICIEL.CH
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SOMMAIRE 34 37 38 42 44
ISABELLA SPIRIG – Ambassadrice aux pieds légers TENDANCE – Une petite fille oubliée LUBIES DAVID BOWIE L’AGENDA CULTUREL DE GEORGIA MAY JAGGER
MODE 48 62 70 84 96
En Couverture – MADAME RÊVE ENTRE CHIEN ET LOUP LA CARAVANE PASSE L’ÉTUDIANTE L’IVRESSE ROUGE – Le sac seau de Bottega Veneta
BEAUTÉ 99 102 105 106 107 108 116 120 Rebecca Marcos, en Vieri et Ralph Lauren photographiée par Marco Trunz et Sonja Heintschel. Découvrez toute la série à partir de la page 62.
NEWS COIFFURES & MAQUILLAGES – En direct des défilés ANATOMIE D’UN PARFUM – Chanel N°5 AUTOUR DE LA BOUCHE MILLE BAISERS ANTI AGING: CORPS ET ÂMES – sept experts dévoilent un florilège de bonnes astuces PEAU WAOW – CLINIQUE LA ROUTE DE LA SANTÉ – Lanserhof
LA VIE
N° 19 – AVRIL 2016
127 128 132 138
RENDEZ-VOUS
TRAVEL
6 12 14 17 22 158
144 JEANNE SIGNOLES À LA COLOMBE D’OR 146 SUITE TALK – Bali, dans les bras du bonheur 152 TRAVEL INSIDER – L’Amsterdam de Viktor & Rolf
OURS ÉDITORIAL CONTRIBUTEURS NUANCIER – En Mission CHEMISE BLANCHE – Linn Levy ADRESSES
LA NUIT 155 ANNÉES D'HISTOIRE – Montblanc au SIHH 156 COME FLY WITH US – Le Gala d’IWC Schaffhausen
NEWS 18 DE LA MODE ET DES BIJOUX
INSIDER
BIJOUX ANATOMIE D'UNE MONTRE – La «Reverso Classic Duetto de Christian Louboutin» de Jaeger-LeCoultre TENDANCE BIJOUX – Doigts de fée TENDANCE MONTRES – Full Metal ANATOMIE D’UN DIADÈME – La «Tiare en diamants» de Graff
160 SAVIEZ-VOUS – Aesop
N° 19 – AVRIL 2016
28 30 31 36
DÉCORS – Hammam SE VOIR EN PEINTURE DONNA KARAN- Sa vie est un voyage TÉHÉRAN SUR MODE – Araz Fazaeli
N° 19 – AVRIL 2016 CHF 12
DETOX DE LUXE
DETOX DE LUXE DESTINATIONS DE GRANDE CLASSE
ANTI AGING
LES MEILLEURES MÉTHODES DE NOS SEPT EXPERTS
DONNA KARAN
SA VIE, SON AMOUR, SON ŒUVRE
ORIENT
STYLE
12
CHRONIQUE – Rayonnement vs Beauté AMERICAN WEAR OF LIFE TENDANCE – Spéciale tribu LE CHOIX DE... Werner Abt AVRIL 2016
Stylisme Felix Elisabetta Forma Coiffure Martine Peguet Maquillage Louise Wittlich Production Stephane Blanc
ÉDITION SPÉCIAL BEAUTÉ
AL E X ANDR A MART YNOVA EN CHANEL E T PIERS ATKINSON CHF 12
24 27 32 33
LE BLOG DE MODE QUI ÉLECTRISE TÉHÉRAN
Alexandra Martynova photographiée par Iris Brosch. Veste, haut et collier, Chanel. Bijou de tête, Piers Atkinson.
www.lofficiel.ch
Remerciements Casting Company Paris pour l’accueil et les lieux; Michel Baudrat, architecte d’intérieur.
BOSSA NOVA
WHEN STYLE BECOMES A STATEMENT.
www.rimowa.com
ÉDITO Chère lectrice, Qu’est-ce qui nous rend belles, vraiment? C’est la question que nous explorons dans ce numéro d’avril, et pour cela nous avons interrogé (à partir de la page 108) toute une équipe d’experts: chirurgiens plastiques, endicronologue, psychotraumato logue, entre autres. Nous partageons avec vous les tout derniers produits de beauté et les conseils et bons trucs des meilleurs traitements esthétiques disponibles sur le marché. Mais pour paraître à son avantage physiquement, ne faut-il pas aussi un esprit sain? Condition sine qua non pour nous sentir vraiment belles et projeter ce rayonnement positif.
Au Lanserhof, j’ai rencontré des gens merveilleux. Je dois un grand merci à mon médecin, Madame Cornelia Huber. Dès le premier jour, j’ai remarqué que nous avions des atomes crochus et elle a parfaitement cerné mes besoins. Le nettoyage physique implique aussi un coup de balai mental, et elle m’a donc pris un rendez-vous avec un chamane. Fumisterie, me dites-vous? Oui, je sais. Mais j’y suis allée sans aucune arrière-pensée et ce qui s’est passé a été incroyable. Je me suis sentie légère et libérée. J’ai pardonné à ceux qui m’ont blessée, et je me suis pardonnée moi-même. Les journées et les semaines qui ont suivi ont été le théâtre de choses remarquables. Je me suis défaite de vieilles habitudes. Je me suis détachée de gens qui plombaient ma vie. J’ai renoué avec d’autres. L’amitié rend belle, les bonnes relations rendent heureuse et il est bien connu que le bonheur embellit aussi. Du temps pour soi, bichonner le corps et l’esprit. Une semaine qui change toute une année. On me reverra au Lanserhof! Bien cordialement,
Sandra Bauknecht 14
AVRIL 2016
PHOTOS: ADRIANA TRIPA; SANDRA BAUKNECHT
Récemment, j’ai fait plus qu’une découverte, j’ai eu une véritable révélation: le temps bien employé rend belle. Le temps pour lire. Le temps pour se détendre. Le temps pour soi-même quelle que soit la manière dont on le passe, seule ou en famille. Cet éclair de lucidité m’est venu lors de mon séjour au Lanserhof de Tegernsee (à partir de la page 132, vous pouvez lire le témoignage détaillé de mon confrère). C’était la première fois que je faisais une cure de détox, ou même que je suivais un régime alimentaire particulier. Grâce à la diète d’aliments qu’il faut mastiquer très lentement, les organes de détoxification sont «décalaminés» et peuvent alors se refaire une santé. Ce ralentissement lors des repas a opéré en moi une accélération de la pensée. Pas de téléphone portable, du temps en tête à tête avec soi-même, cela faisait belle lurette que cela ne m’était pas arrivé. Il faut avouer cependant qu’au début, le bannissement du café et le changement de nourriture ont provoqué une brève crise. Mon système de détoxification s’est mis à tourner à plein régime. Un eczéma, de vieilles douleurs ont refait leur apparition. Un expresso thérapeutique, le troisième jour, a opéré un petit miracle et à partir de là, tout est allé de mieux en mieux. J’aurais pu déraciner des arbres – et je le pourrais encore! Mais le plus remarquable, c’est que j’ai commencé à me sentir plus calme, plus posée. Impression inédite pour moi qui suis du genre hyperactif. L’abondance de sommeil a détendu les traits de mon visage et je me suis effectivement sentie plus belle. Je ne me suis pas maquillée une seule fois. Au contraire, je me suis abandonnée au naturel.
CONTRIBUTEURS P a r D Ö R T E W E LT I
Iris Brosch
David Biedert
IRIS BROSCH Son style est souvent décrit comme celui qui résulterait de la rencontre entre Michel-Ange et Miuccia Prada. Artiste et photographe, elle vit à New York et Paris, villes où son talent et ses réalisations lui valent une réputation de femme forte et d’artiste haute en dignité. Ses travaux sont des univers à part dans celui pourtant vaste de la mode. Nous sommes donc très fiers qu’elle nous ait gratifié, et ce n’est pas la première fois, d’une œuvre aussi fascinante que notre image de couverture. Et de la série à admirer à partir de la page 48. DAVID BIEDERT Futé. Né à Bâle, il a d’abord suivi une très sérieuse formation d’économiste d’entreprise avant de se tourner vers l’univers nettement plus chatoyant de la photographie. Il a cependant mis à profit ses connaissances en devenant non seulement un photographe d’événements très demandé, mais aussi le directeur du département photographie de tillate.ch, où il a développé un service de reportages photographiques pour des sociétés d’événementiel. Et puis, après sept ans dans ce portail de fêtes, il est devenu indépendant en 2012. Pour L’OFFICIEL Suisse, David a fait ce qu’il sait faire de mieux à notre avis: prendre en photo des gens, jouer avec sa sensibilité et celle de ses modèles, de telle sorte que la personnalité de ces derniers affleure sur ses clichés et touche ceux qui les contemplent. La preuve avec l’interview de la grande Donna Karan, à partir de la page 132.
JASMIN KHEZRI Jasmin Khezri a fréquenté les bancs des écoles allemandes, anglaises et françaises, puis elle a obtenu un Master Degree in Fine Arts à la très renommée Parsons School of Design. Son parcours professionnel commence par un poste de vice-directrice artistique du magazine de la «Süddeutsche Zeitung», avec des séjours dans des magazines féminins comme par exemple «Marie Claire». Jasmin Khezri s’est ensuite résolument orientée vers l’illustration et l’écriture. Grâce à ses agents à New York, Paris et Tokyo, elle a réussi à publier ses travaux sous le nom d’artiste d’Irma. Irma est très rapidement devenue une figure très populaire au Japon et irmasworld.com s’est imposé comme marque et magazine en ligne. Pour L’OFFICIEL Suisse, Jasmin s’est entretenue avec Araz Fazaeli, fondateur du blog de styles de rue «thetehrantimes.com». Un entretien passionnant à découvrir à partir de la page 138. SOPHIE ROSEMONT Cette jeune Française a grandi avec des géants comme Albert Cohen, Arthur Rimbaud ou Elie Wiesel. Elle a été tellement marquée par leur style qu’après un cours de littérature, elle est allée à la Sorbonne, à Paris. Plus tard, Sophie Rosemont découvre le paysage médiatique de la presse et écrit pour «Rolling Stone», «Glamour» et «Vanity Fair». Passionnée de musique, férue de mode et de culture, elle rédige depuis un certain temps pour L’OFFICIEL la rubrique «L’agenda culturel de…». Elle a emprunté son credo à Jean-Paul Sartre: les gens intelligents sont toujours gentils. Ce mois-ci, elle demande à Georgia May Jagger ce qui, dans les pages intellectuelles de la vie, intéresse la fille de Mick. À lire à partir de la page 44.
Sophie Rosemont
16
AVRIL 2016
PHOTOS: DR
Jasmin Khezri
ENTRテ右
Le chausseur star Christian Louboutin, designer de montres pour Jaeger-LeCoultre. A dテゥcouvrir en page 28.
18
AVRIL 2016
PHOTOS: JOHANN SAUTY
ENTRテ右
NUANCIER
10
2
ISSION M EN Capuche
9
3
de guérilla, couleurs façon mercenaire, chic inspiré d’un surplus, vestiaire révolutionnaire. Pas une collection qui ne détourne le kaki army. Objectif: affirmer ses positions.
8 PHOTOS: DR; CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE; GIVENCHY ET SAINT LAURENT SONT DISPONIBLES SUR NET-A-PORTER.COM
1
Réalisation LIVIA Z AFIRIOU
7 6
4 5
1. Emporio Armani, CHF 150 2. Givenchy par Riccardo Tisci, prix sur demande 3. Défilé Printemps-Été 2016, Mugler 4. Couverture militaire suisse 5. Burberry Prorsum, CHF 1 100 6. Givenchy par Riccardo Tisci, prix sur demande 7. Dior, CHF 600 8. Saint Laurent par Hedi Slimane, CHF 770 9. Acne Studios, CHF 820 10. Moncler, CHF 750
AVRIL 2016
19
NEWS
LE BEL ANNIVERSAIRE La suisse Jana Keller est de ces designers qui ont commencé très tôt à travailler avec des matériaux fabriqués à partir de matières premières renouvelables. Cette année, sa marque d’accessoires Royal Blush fête son dixième anniversaire avec une ligne de bijoux fantaisie, de ceintures et de bien d’autres pièces réalisées dans des cuirs au tannage végétal. En 2009, Jana Keller a fondé le Greenshowroom Berlin avec Magdalena Schaffrin, un salon qui attire chaque année davantage d’exposants et de visiteurs. Pour son anniversaire, Royal Blush s’est offert une nouvelle boutique en ligne. www.royalblush.ch
«L’ÉLÉGANCE, C’EST LA LIGNE» Remarquable sur les vestes portées par les lads au champ de course, le motif matelassé cher à Gabrielle Chanel imprime son imaginaire équestre et ses lignes géométriques sur les quarante-huit nouvelles pièces imaginées par le Studio de Création de Haute Joaillerie Chanel. Une collection forcément «Signature», graphique et épurée. La perfection dans la simplicité. www.chanel.com
Montre «Signature Duo» en or blanc 18 carats serti de 668 diamants taille brillant pour un poids total de 13,5 carats, Chanel Joaillerie.
TALENT HAUT
Oscar de la Renta a dit que la mode n’est la mode que si une femme la porte. Le grand seigneur de la Haute Couture américaine a dis paru il y a un peu plus d’un an et aujourd’hui, un livre rend hommage à son héritage avec une profusion de matériel photo graphique relatant la vie de ce maître es femmes né à Saint Domingue en 1932. Ses complices dans le domaine de la mode ont écrit la préface, on peut passer en revue toutes les époques de son activité et se réjouir de l’élégance débordante avec laquelle il s’est distingué dans son métier.
Le New Look a désormais son soulier. Racé, volup tueux et intemporel, l’escarpin «Dioressence» est un concentré du style institué par Christian Dior en 1947. Il sublime ainsi la démarche par un travail subtil du décolleté et des dimensions, orchestré de A à Z dans les ateliers vénitiens de la marque. Côté matières, les opposés s’attirent: au talon, le cuir domine, adouci sur le dessus par des touches de satin ou de vernis. La palette de couleurs évoque pour sa part les premières heures du 30, avenue Montaigne: rose pâle, rouge Trafalgar ou noir profond, «la plus élégante des nuances» selon feu le couturier normand. La version soulier du tailleur «Bar», en somme.
www.prestel.com
www.dior.com
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AVRIL 2016
PHOTOS: DR; ELLIN ANDEREGG; MARTON PERLAKI POUR DIOR TEXTES: MATHILDE BERTHIER
MODE À PORTER
VULCAIN, THE WATCHMAKER I TRUST.
vulcain-watches.com
Edition très limitée: Le modèle 50s PRESIDENTS’ WATCH “VULCAIN FOR HEINER LAUTERBACH” est proposé exclusivement à 99 exemplaires. Boîte bicolore or rose 18K et acier inoxydable. Cadran nacre avec indexes rosés. Diamètre de la montre : 42 mm. Calibre manufacture Vulcain mécanique Cricket V-10 avec réveil. Remontage manuel. Réserve de marche : 42 heures
NEWS
LES VÊTEMENTS DE VETEMENTS C’était le défilé le plus attendu de la planète mode: la première collection Balenciaga signée Demna Gvasalia, du collectif Vetements. Justement, Idea Books a sorti un livre de photos de Pierre-Ange Carlotti consacré à la collection printemps-été 2016 de ce label culte, vite passé de l’underground à la lumière. Le lancement de l’ouvrage a eu lieu chez Comme des Garçons, à Paris. Et le bouquin était, avant même sa sortie, déjà en rupture de stock. C’est que Vetements est pile-poil dans l’air du temps. Les vêtements de Vetements sont des classiques déstruc turés taillés dans des matières contemporaines, moitié Alice, moitié techno berlinoise. La marque reflète son quotidien. On ne veut plus d’un t-shirt, on veut un t-shirt qui raconte une histoire, qui donne un sentiment d’appartenance. www.balenciaga.com, www.idea-books.com
PÉPINIÈRE
FINESSE Meissen, la manufacture de porcelaine trois fois centenaire, a décidé il y a deux ans d’ajouter d’autres articles de luxe à son portefeuille et s’est mise à produire des vêtements et des bijoux. La créatrice Frida Weyer peut aller puiser dans les abondantes archives de la maison saxonne et met chaque saison sur le marché des vêtements inspirés des peintures et motifs des porcelaines. À partir de cette saison, ces créations très particulières – et très belles – sont disponibles en Suisse aussi (chez Modissa). www.meissen.com
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AVRIL 2016
Mode Suisse est pour l’instant la seule plateforme dans ce pays où les jeunes designers suisses peuvent montrer leur travail. Elle se tient deux fois par an et les diplômés et élèves en fin d’études de la HEAD Genève, la Haute école d’art et de design, y sont à chaque fois invités. Mode Suisse, cette année, s’est distinguée par quelques surprises bienvenues. Dont les pièces de l’étudiante Beata Modrzynska qui a déjà gagné en 2015 le Prix d’excellence Hans Wilsdorf et a rejoué la carte de la déconstruction. www.modesuisse.com
NEWS
ACTIVE ET BRILLANTE Avez-vous, vous aussi, l’un de ces gadgets qui mesure combien vous bougez chaque jour, comment vous dormez, combien de calories vous ingérez? Avec l’étincelant «Activity Tracker» de Swarovski, personne ne remarquera votre passion pour le wellness, la technologie est discrètement camouflée dans un cristal. www.swarovski.com
SCHOOL GIRL
ZIMMERLI SUR GENÈVE
Qui mieux que Dean et Dan Caten pour réinventer le backpack, parangon stylistique des années 1990? Entre Saint-Barth et Paris, le «Akira» de Dsquared2 fait fusionner sportswear et mode: les cordes colorées – façon cordes d’escalade – s’acoquinent à des cristaux couture et le tissu se décline dans une palette de cou leurs ultra-gourmande.
La maison traditionnelle suisse Zimmerli est en pleine expansion. Après l’ouverture de neuf magasins phares dans le monde en seulement trois ans, le fabricant de sous-vêtements de luxe a inauguré à Genève un établissement dans un lieu baigné de lumière au Passage des Lions de la Rue du Rhône. À tâter au moins une fois dans sa vie: Zimmerli travaille le coton le plus fin au monde, le Sea Island des Antilles. www.zimmerli.com
www.dsquared2.com
IL SUFFIRA D’UN CYGNE
PHOTOS: DR; ALEXANDER PALACIOS; CATHLEEN WOLF TEXTES: HERVÉ DEWINTRE ET MATHILDE BERTHIER
PERSONNALISÉES Trois variantes de verres en cinq nuances, quatre couleurs de monture, cinq métaux différents, une sélection de quatre plaquettes et pour finir, la pos sibilité de faire graver les branches – «My Dior So Real» est la première paire de lunettes de soleil personnalisable de Dior, et on peut la configurer en ligne. La bonne qualité, cela demande du temps: les lunettes sont fabriquées une par une par Safilo, et prêtes en environ sept semaines. www.dior.com
Claire Choisne s’empare du bestiaire Boucheron pour insuffler son sens aigu du design à des bracelets dédiés au cygne, qui offrent la possibilité de se porter tête-bêche sur le poignet afin de ne former qu’une seule et même scin tillante parure de plumes. Bracelet Cypris sur or blanc noirci pavé de diamants et de deux rubis, Boucheron. www.boucheron.com
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CHEMISE BLANCHE
LINN LEVY
Avec sa soif brûlante des mots, Linn Levy séduit les téléspectateurs et élargit les horizons de l’agenda culturel suisse. P a r K AT H A R I N A S A N D
Photographie NICOL AS SCHOPFER
«Q
uand j'étais petite, les livres étaient pour moi comme des peluches!». Si pour cette interview elle referme l'ouvrage qu’elle dévorait en nous attendant, c’est pour parler de sa passion pour Pasolini et Perec, pour Alberto Manguel, Emmanuel Carrère, le poète portugais Fernando Pessoa, et surtout pour Michel Houellebecq. La journaliste aux grands yeux émerveillés n’a pas seulement une soif inextinguible de mots, ils jaillissent d'elle en cascades ou en chutes façon Niagara. En suivant l’agenda culturel qu’elle coprésente depuis septembre 2015 pour l’émission «La Puce à l'Oreille» diffusée sur la RTS, on la découvre en discussion animée avec les galeristes les plus en vue et enflammée par un concert heavy metal, par une symphonie de Bach, un débat philosophique ou par un film d’animation. C’est lorsqu’elle cite Nietzsche qu’elle prend un air sérieux: «Les convictions sont des ennemis de la vérité. J'ai le sentiment profond que la vie n’a pas de sens! Je manque de foi – donc je suis toujours en quête». 24
AVRIL 2016
Cet enthousiasme l’a conduite d’abord à un premier master en philosophie à la London School of Economics, puis à un deuxième en relations internationales à Genève, suivi par des contributions au quotidien «Le Temps», à divers magazines, et finalement à la télévision. Toujours à la recherche de gens capables d'élargir ses horizons. Un rôle joué certainement par ses parents – grâce à sa mère suédo-polonaiso-grecque et à son père, un entrepreneur suisse, elle a parcouru la terre durant ses vacances scolaires. Son prochain projet pour l'antenne «Présence Suisse» du Département fédéral des affaires étrangères, s’insère justement, au-delà des frontières suisses, dans le cadre du programme culturel de la Maison Suisse à Paris pour l’Euro de football de cet été. Une chemise d’homme blanche l’accompagne toujours dans ses bagages: «J’aime les porter un peu froissées et un peu déboutonnées – et je me sens comme tenue dans des bras!». Une emprise aussi forte que celle d’un livre. www.rts.ch/emissions/la-puce-a-l-oreille/
CHLOÉ EST DISPONIBLE CHEZ VESTIBULE, ZURICH.
CHEMISE BLANCHE
Chemise blanche, Chloé. Coiffure Loïc Hauck pour Le Bal des Créateurs. Maquillage Claudia Jacob pour M.A.C. Cosmetics.
AVRIL 2016
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STYLE
Depuis la nuit des temps, la beauté est un signe de santé. Mais aujourd’hui, alors que nous avons tant d’artifices à disposition, quel lien profond avec notre corps la beauté exprime-t-elle? Décryptage et joyeuses anecdotes. P a r VA L É R I E F R O M O N T
Illustration SAR AH GASSER
Q
u’est-ce qu’un corps? C’est une sensibilité singulière, un donné génétique, un vaillant compagnon. Un corps, c’est aussi le fruit d’une culture particulière, un instrument sur lequel on a plus ou moins prise. Certains en font leur temple, d’autres leur ennemi. On l’enveloppe de mille soins, les grand-mères et les magazines nous racontent depuis la nuit des temps comment le soigner et l’embellir. Parfois, la négligence ou la violence, de soi-même, des autres ou de la providence, peut se retourner contre lui. Un corps, c’est tout. Et c’est aussi le prolongement d’une certaine vie intérieure. La beauté du corps n’est pas le reflet de l’âme – on le sait bien – et cette idée est même d’une terrible violence. La beauté, c’est une loterie génétique. Mais elle se cultive ou s’appauvrit de mille manières possibles. Et la première alliée du corps – avec le bonheur – c’est bien sûr la santé. Si le corps fascine tant, à mon sens, ce n’est pas par vanité. C’est parce qu’il est porteur de vie. Qu’il est fragile et que son entretien est une manière de défier la mort, ou tout au moins de la repousser. Le corps est la métaphore de questions aussi fondamentales que celles-ci. Il est l’image de la vie en mouvement, et chaque parcelle de notre organisme le raconte. Le corps? C’est un ensemble de signes, nous diraient Barthes, Derrida ou Foucault. Le grain de notre peau, la blancheur de nos dents, la douceur de nos cheveux, la finesse de notre tour de taille ou la générosité de notre poitrine: s’ils sont considérés comme des signes traditionnels de beauté, c’est parce que pendant tant d’années, ils étaient avant tout des marqueurs de bonne santé. «Seule la santé, et non les fards, donne à la beauté son naturel, le teint le plus frais, la peau la plus fine, l’incarnat le plus léger», pouvait-on lire dans «La bibliothèque des dames», hebdomadaire qui, en 1764, décrivait quels préceptes de santé, d’harmonie et d’innocence s’entendaient à créer 26
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la beauté parfaite*. Autrement dit, c’est parce qu’on pouvait se nourrir sainement, se baigner et consacrer du temps à sa toilette, à l’exercice autant qu’à sa vertu, que l’on pouvait se donner les moyens d’être belle. La beauté était – et reste dans une certaine mesure – un privilège de classe. Bien sûr, ces critères de beauté sont variables en fonction de l’époque et du lieu. Au Moyen Âge, «le ‹ gros › impressionne. Il séduit. Il suggère aussi: incarnant l’abondance, désignant la richesse, symbolisant la santé. Signes décisifs dans un univers où règne la faim, sinon la précarité»**. Ailleurs, au Japon, depuis le Ve siècle jusqu’au début du XXe siècle, il fut d’usage que les femmes, dans un souci de beauté, s’enduisent les dents d’un vernis noir et luisant. Mais si l’on se focalise sur notre espace-temps, l’Occident de l’aprèsguerre, les critères de beauté sont, malgré une éternelle relativité, partagés par la plupart d’entre nous, plus ou moins consciemment. Pourquoi les femmes des riches sont belles? interrogeait le titre d’un ouvrage de psychologie évolutionniste à succès. En voici quelques enjeux très succinctement résumés – que l’auteur me pardonne ces raccourcis! Dans un mouvement inconscient d’offrir à notre descendance le meilleur avenir possible, la femme chercherait l’homme le plus à même de la mettre à l’abri du besoin et d’offrir, à elle et son enfant, un cadre de vie prospère. Tandis que l’homme cherche la femme susceptible de lui donner l’enfant le plus fort possible, afin d’assurer sa descendance: il faut donc qu’elle soit en bonne santé. Et pour cela, l’homme dispose d’un radar de pointe pour l’identifier dans la foule de femelles qui flânent devant lui: sa beauté. Dents, peau, cheveux, poitrine, taille le renseignent sur son hygiène de vie, puisqu’ils en sont le résultat direct. Je ne sais pas dans quelle mesure cette théorie est vraie, mais elle a le mérite d’expliquer la formation de nombreux couples qui répondent à ce stéréotype.
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«Prenez une gaine: elle nous fait la fesse galbée sous une robe de soirée, formidable. Et puis on se dit: impossible de rentrer avec un homme qui voudrait nous déshabiller, il tomberait sur la gaine…» Et nous, et nous, et nous? Que se passe-t-il lorsque ces signes de beauté / santé sont susceptibles d’être entièrement créés par les artifices? De quoi deviennent-ils le symptôme? Oui parce que, franchement, les rajouts capillaires, le peroxyde pour les dents, le laser et les injections pour la peau, la liposuccion et l’industrie cosmétique dans son ensemble: aujourd’hui, la beauté possède pas mal de bottes secrètes. Même pas besoin d’avoir une hygiène de vie irréprochable pour avoir bonne mine: il suffit de bien savoir se maquiller. Alors, que nous racontent aujourd’hui ces signes de beauté? S’ils ne traduisent pas nécessairement un état de santé, ils ne sont pas pour autant dépourvus de sens. Et nécessitent peut-être un décodage plus subtil. Ils reflètent tout d’abord une certaine culture de la beauté: leur usage est vaste et nécessite, pour en tirer le meilleur parti, une grande capacité de discernement. Quel fond de teint? Quel coiffeur? Quelle variante de Pilates? Ils expriment un certain savoir-vivre, qui est un héritage familial tout autant qu’une construction sociale et culturelle. Ils sont aussi le témoin d’une capacité à doser l’artifice: l’intégrer avec justesse et subtilité est un art capable de sublimer un corps. Mais lorsqu’il laisse place au seul spectacle de l’artifice, il est franchement désolant (ah! les balayages californiens ratés…). La beauté et son cortège d’artifices restent un marqueur de classe, et de distinction. Plus profondément encore, je suis persuadée que ces signes de beauté expriment, si ce n’est un état de santé, tout au moins une forme de bien-être avec laquelle on ne peut pas tricher. Je me souviens, il y a quelques années, d’avoir monté les marches du Festival de Cannes aux côtés de Miss Univers (je vous jure). J’avais eu 15 minutes montre en main pour me préparer. Je résumais dans les colonnes du journal pour lequel j’écrivais à l’époque: «Bref bilan de ma mise en beauté: je ne suis pas douchée, pas coiffée, replâtrée par-dessus mon maquillage de la journée, j’ai collé des épingles à nourrice partout sur ma robe, et je n’ai même pas de vernis sur les ongles des pieds. Bref, d’une fraîcheur inégalable.» Aujourd’hui, qu’aurais-je fait en 15 minutes? Sans doute aurais-je 28
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respiré un bon coup, pris une douche, brossé mes cheveux, lavé mon visage, mis une touche de mascara et de blush. J’aurais été simplement plus attentive à respecter mon corps qu’à vouloir camoufler mes imperfections. Soyons clairs, je n’ai rien contre l’artifice. J’adore les attrape-couillon, comme les désignait ma grand-tante Irène. J’en suis moi même coutumière, et d’un bon nombre! Mais attention: l’artifice exige une gestion extrêmement précise et mesurée. À force de les accumuler, le décalage entre ce que l’on ressent et ce que l’on montre peut créer un certain malaise. Ce que les codes de la beauté moderne nous enseignent, c’est qu’il y a quelque chose d’encore mieux que d’être belle: c’est être rayonnante. Être rayonnante, c’est d’abord de pas avoir peur de montrer qui l’on est vraiment. Avoir le courage de penser que l’on peut être aimée telle que l’on est. Car l’artifice est un sacerdoce, il est comme une maîtresse romaine, il en demande toujours plus. Prenez une gaine: elle nous fait la fesse galbée sous une robe de soirée, formidable. Et puis on se dit: impossible de rentrer avec un homme qui voudrait nous déshabiller, il tomberait sur la gaine (damned, pas sexy du tout). Qu’en sera-t-il au petit matin, lorsque tout notre maquillage se sera fait la malle? Quand cet homme voudra passer sa main dans notre chignon cartonné? Va pour l’artifice, mais alors qu’il soit insoupçonnable. Aujourd’hui, le corps n’est pas tant le reflet d’un état de santé que le signe inaliénable d’un lien profond que nous entretenons avec nous-mêmes: le bien-être – physique et psychique – l’intelligence du corps, la culture, la sincérité. Le rayonnement, c’est la nouvelle beauté: une forme d’ajustement entre nos émotions et notre enveloppe corporelle. Et pour ça, on ne triche pas. * In «Beauté fatale. Une évidence, une énigme». Ouvrage collectif, éd. Autrement ** «Les métamorphoses du gras. Histoire de l’obésité». Georges Vigarello, éd. du Seuil Cette chronique est dédiée au regretté docteur Gabor Varadi, que nous avions interviewé dans L’OFFICIEL Suisse il y a un an à peine, et qui a aidé tant de femmes à trouver le chemin de leur propre beauté, et du bien-être.
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AMERICAN WEAR OF LIFE Référence en matière de style chic intemporel, Ralph Lauren lance une collection qui lui ressemble: baptisée «Icônes Ralph Lauren», elle survole les saisons et les tendances. Par L É A T RICH T ER-PA RIEN T E
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es pièces que j’aime le plus n’ont pas d’âge.» Ces mots de Ralph Lauren luimême donnent son ton à cette nouvelle collection, disponible tout au long de l’année dans le monde entier et composée des plus grands classiques de la maison. Parmi eux, on retrouve le blazer, le pull en cachemire torsadé, la chemise blanche, le pantalon impeccable, l’emblématique montre «Stirrup» ou encore le légendaire sac «Ricky». Imaginée comme un vestiaire idéal pour des femmes modernes en quête de raffinement absolu, cette ligne réunit aussi bien des basiques, comme le polo en piqué de coton, que des pièces destinées au soir, tel le smoking en crêpe de laine et col châle en satin. Ralph Lauren édite ainsi une ligne d’essentiels, renouant avec sa philosophie du beau, et jouant plus que jamais sur les codes masculin / féminin et sophistiqué / décontracté, si chers à la marque. Dans la dernière campagne, le grand mannequin suisse Ronja Furrer illustre le côté naturel et souple des «RL Icons», idéales pour le vestiaire de base d’à peu près n’importe quel type de femme. Le stylisme est épuré, et par conséquent hyper raffiné, avec une bonne dose de sexyness. Nos pièces préférées? Toutes!
PHOTOS: GIAMPAOLO SGURA / RALPH LAUREN
www.ralphlauren.com
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La «Reverso Classic Duetto» choisie pour cette transformation conserve son visage emblém atique au recto. Son verso se teinte du grain de folie choisi par Christian Louboutin.
ANATOMIE D’UNE MONTRE
«REVERSO BY CHRISTIAN LOUBOUTIN» DE JAEGER-LECOULTRE L’horlogerie a trouvé chaussure à son poignet. Par NINA MARTIN
PHOTOS: DR; SANDRA BAUKNECHT; JOHANN SAUTY
L’une de ses créations pour Jaeger-LeCoultre se pare d’un bracelet en plastique transparent qui se marie à merveille avec le cadran miroir qu’arbore le verso.
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BIJOUX Pour Christian Louboutin, une montre est indissociable de son bracelet, ces deux éléments formant un tout.
«Reverso Classic Duetto by Christian Louboutin» de Jaeger-LeCoultre, 34 ou 40 mm, boîtier en acier et acier serti de diamants, bracelet cuir, mouvement automatique, prix sur demande.
La montre est disponible uniquement dans une selection de boutiques. Dans les autres magasins, un iPad est mis à disposition sur lequel le modèle désiré peut être configuré.
Christian Louboutin en pleine création pour Jaeger-LeCoultre.
ORIGINE Née en 1931, alors que le fonctionnalisme battait son plein, la «Reverso» est un exemple exquis de forme qui a suivi la fonction. L’ingénieux boîtier virevoltant a été développé pour protéger le cadran de l’impact de balles de polo. Depuis, en 85 ans d’histoire, «Reverso» a été déclinée sous presque toutes les variantes horlogères: de montre simple à quartz ou à mouvement mécanique, de pièce de haute joaillerie à grande complication. Si les formes intemporelles art-déco de l’écrin rectangulaire sont à la portée de tous les regards, la découverte de la face cachée de la «Reverso» reste un privilège réservé aux intimes. Dès avril 2016, dans certaines boutiques Jaeger-LeCoultre, la personnalisation de la «Reverso Classic Duetto by Christian Louboutin» devient réalité: selon le modèle, gravure du fond du boîtier, création de son cadran (caché) et choix du bracelet. MYTHE Jaeger-LeCoultre innove et épate depuis sa fondation en 1833. Parmi ses exploits, on compte la première montre sans clé, le plus petit mouvement mécanique au monde ou les premières montres avec glace en saphir. Avec 1 242 mouvements, 400 brevets et des centaines d’inventions, la marque est un numéro rare de l’horlogerie. Aussi engagée pour la préservation du patrimoine horloger que pour la protection de l’environnement, la «Grande Maison de la Vallée de Joux» accueille dans sa manufacture plus de 40 corps de métiers et… 10 ruches d’abeilles. Les collections de ses garde-temps (Reverso, Master, Geophysic®, Duomètre et Rendez-Vous) et pendules quasi-perpétuelles (Atmos) sont complétées en douceur par du miel maison au goût unique. SAVOIR-FAIRE «Reverso Classic Duetto by Christian Louboutin»: pour rhabiller son modèle emblématique et fêter son 85e anniversaire, JaegerLeCoultre a fait appel à Christian Louboutin. Classique côté face, c’est aux antipodes que la montre affiche le grain de folie bariolé emblématique du célèbre créateur de chaussures. Boîtier arrondi par un sertissage illusoire et sept modèles de cadran qui se combinent avec dix bracelets. Ces derniers (tous sauf un car transparent) portent la signature sans équivoque en cuir rouge de Louboutin, à leur revers. Outre la version «Scarabée» qui rappelle la carapace mutante du coléoptère, la collection propose aussi des variations sur les thèmes chers à Louboutin: nacre, pierres, nude et calcédoine. www.jaeger-lecoultre.com
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DOIGTS DE FÉE Design polaire et subtilités infinies pour ces bagues où or blanc et diamants combinent leurs grâces délicatement printanières.
1. Bague en or blanc et diamants, collection «Étoilée», Buccellati, CHF 7 300 2. Bague «Daria» en or blanc et diamants, Messika, CHF 3 680 3. Bague «Bar en corolle» en or blanc et diamants, collection «Archi Dior», Dior Joaillerie, prix sur demande 4. Bague «Anthéa» en or blanc et diamants, Dinh Van, CHF 3 850. 5. Bague en or blanc pavée diamants, Cartier, CHF 35 100 6. Bague «Acte V» en or gris et diamants, Louis Vuitton, CHF 70 500. 7. Bague «Signature Cocoon» en or blanc et diamants, Chanel, prix sur demande 8. Bague «Traffic» en platine serti de diamants tailles brillant et baguette, Harry Winston, prix sur demande 9. Bague «Perlée» en or blanc et diamants, Van Cleef & Arpels, prix sur demande.
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PHOTOS: DR
R é a l i s a t i o n E M I LY M I N C H E L L A
BIJOUX Chanel, Printemps-Été 2016
FULL METAL Des chronographes au cœur puissant sous leur élégante robe d’acier. R é a l i s a t i o n E M I LY M I N C H E L L A
1. Audemars Piguet Montre «Royal Oak Chronographe», boîtier en acier inoxydable, avec fermoir déployant, mouvement chronographe intégré, CHF 22 600 2. Blancpain Montre «Fifty Fathoms Bathyscaphe Chronographe Flyback», boîtier et lunette en acier, réserve de marche, CHF 12 200
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3. IWC Schaffhausen «Montre d’Aviateur Mark XVIII», boîtier en acier fin, mouvement mécanique à remontage automatique, CHF 5 400
PHOTOS: DR; MARCIO MADEIRA; CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE.
4. Chaumet Montre «Dandy Chronographe», bracelet en acier, mouvement mécanique à remontage automatique, CHF 6 200 5. Hublot Montre «Classic Fusion», boîtier et bracelet en titane, mouvement chronographe à remontage automatique, à partir de CHF 10 900
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6. Dior Horlogerie Montre «Chiffre Rouge A02», boîtier et bracelet en acier brossé, mouvement chronographe automatique certifié chronomètre, CHF 6 550 7. Gucci Montre «G-Chrono», bracelet en acier, mouvement à quartz, CHF 1 750 8. Bulgari Montre «Octo», boîtier en acier, cadran en laque, bracelet en acier, mouvement chronographe «Velocissimo» , mouvement mécanique automatique, CHF 9 900 9. TAG Heuer Montre «Carrera Calibre 16» 41 mm, boîtier et bracelet en acier, mouvement chronographe automatique, CHF 3 950
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SPÉCIALE TRIBU L’Afrique, les Amériques, Mycènes, le flamenco. L’ethnique? Oui, mais remastérisé. United world of… Réalisation TIFFANY KEHRLI
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1. Alice + Olivia, CHF 810 2. Hervé Léger, prix sur demande 3. Valentino Garavani, prix sur demande 4. Dimitri, CHF 510 5. Needle & Thread, CHF 280 6. Munzungu Sisters, CHF 260 7. Nicholas Kirkwood, CHF 1 160 8. Aquazurra, CHF 720 9. Valentino, prix sur demande 10. Munzungu Sisters, CHF 260.
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PHOTOS: DR; CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE; TEMPERLEY LONDON, HERVÉ LÉGER, NICHOLAS KIRKWOOD ET AQUAZURRA SONT DISPONIBLES SUR NET-A-PORTER.COM; VALENTINO EST DISPONIBLE SUR MYTHERESA.COM.
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LE CHOIX DE...
WERNER ABT Werner Abt, CEO et fondateur de Spitzenhaus.
PHOTOS: DR
MES ASTUCES BEAUTÉ «En qualité d’expert riche de quelque 30 années dans ce domaine, une apparence soignée est essentielle. Les légères rides ne me soucient pas, c’est ce qui arrive naturellement quand on vieillit et gagne en expérience. Mais conserver autant de vitalité et de fraîcheur que possible à la peau reste très important pour moi. Aujourd’hui, c’est facile grâce à tous les produits très performants qui existent.» MON UNIVERS «Chez Spitzenhaus, nous créons un environnement qui se base sur l’expertise pour en faire un nouveau standard dans le domaine de la beauté. Nous nous efforçons de fournir au client un service entièrement adapté à ses besoins dans une atmosphère naturelle et relaxante. Nos produits sont haut de gamme. Du coup, toutes les personnes de notre équipe doivent posséder des connaissances à jour, et cultiver un haut niveau d’expertise.» www.spitzenhaus.com
Spitzenhaus, en plein cœur de Zurich, est unique pour ses solutions cosmétiques «bespoke» et raffinées. Werner Abt, son fondateur, nous livre sa routine personnelle et ses incontournables en matière de beauté. Par Livia Zafiriou
MES BASIQUES «Il est important de dormir beaucoup, de boire beaucoup d’eau, d’avoir un régime alimentaire équilibré et de faire suffisamment d’exercice. En plus de tout cela, un sérum est essentiel en soins de la peau pour en atteindre les couches profondes avec des ingrédients actifs. Ainsi qu’une crème nourrissante pour adoucir et protéger la peau. Et des soins pour les yeux afin de combattre les signes de fatigue, les poches et les cernes.»
MON RITUEL MATINAL «En plus du sérum et de la crème liftante, j’utilise quotidiennement un certain nombre de produits.»
Diamond Eye Cream, 25 ml, Natura Bissé, CHF 240 High Density Lift Cream, 50 ml, Natura Bissé, CHF 310
«Masque de soirée de luxe» Caviar Essence Mask – 50 ml, La Vallée, CHF 270
Metabolic Toner, 150 ml, Nescens, CHF 140 Cleansing Gel, 130 ml, Nescens, CHF 120
MES INDISPENSABLES
«Des mains douces en quelques secondes» Resuscitate Hand Balm, 200 ml, Terres d’Afrique, CHF 170
«Huile pour se sentir bien» Facial Oil Serum, 30 ml, Julisis, CHF 210
Élixir rajeunissant et lissant pour la nuit. Diamond Life Infusion Serum, 25 ml, Natura Bissé, CHF 610 Sérum 24 h, 45 ml, Bellefontaine, CHF 490
COUPS DE CŒUR «Romantique et féminine» By Any Other Name – Eau de Parfum, 100 ml, ALTAIA, CHF 240
«Captivante et sexy» Muskara Vetivera – Parfum, 100 ml, Fueguia, CHF 400
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La Candoco Dance Company dans «Set and Reset / Reset».
AMBASSADRICE AUX PIEDS LÉGERS Isabella Spirig est directrice artistique de Steps, le festival de danse du Pour-cent culturel Migros. Quelle chance pour nous! Par MARTINA BORTOL ANI
La Sao Paulo Dance Company présente «Brazil In Movement».
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otre rencontre commence par une longue poignée de main. Isabella Spirig, directrice artistique de Steps, le festival de danse du Pour-cent culturel Migros, nous accueille dans le couloir des bureaux de la Fédération des coopératives Migros à Zurich, Kreis 5. Rayonnante. Droite comme un i. Tout son corps irradie de sa présence, et sa curiosité s’impose comme une évidence. Manifestement, cette ancienne danseuse de tango argentin, mère d’un adolescent et dynamique ambassadrice du festival en question ne rechigne pas devant cet entretien. Il paraît qu’elle prend aussi le temps pour tout ce qui l’intéresse. Spirig, l’une des figures clé de la danse en Suisse, passe dans cet univers pour avoir toujours «les pieds sur terre». Autonome et éclatante de jeunesse, elle a depuis deux décennies la réputation de consacrer du temps aux groupes de danse même les plus petits et les plus expérimentaux, et pas seulement aux compagnies prestigieuses. Aujourd’hui encore, Isabella Spirig préfère la pénombre d’une salle de répétitions pleine de talents prometteurs aux réunions budget ou aux soirées glamour un verre de champagne à la main. «Ce qui m’a toujours intéressée, c’est la qualité et l’indépendance des artistes. Comme j’ai moi-même été active dans un groupe de danse, je sais d’autant mieux la quantité de travail qu’a demandée un spectacle en apparence sans effort,» dit de son quotidien Isabella, qui pratique le yoga pour se maintenir en forme. La commissaire du festival avoue se sentir tenue «de faire preuve envers les artistes du respect qui leur est dû pour leur travail.» En clair: promouvoir la danseuse de hip-hop inconnue autant que se construire un réseau avec les chorégraphes renommés. Spirig possède le don de trouver le ton juste avec ses intervenants et celui d’agir tout en finesse. Durant notre entretien, elle ne cessera de saisir son crayon pour griffonner des modèles économiques, pour indiquer qui est lié au festival, pourquoi et comment.
PHOTOS: CAROLINE MINJOLLE; HUGO GLENDINNING; LIGIA VARGAS; YOUNG-MO CHEO; CIE GILLES JOBIN
En Suisse, Steps est tout à fait unique. Depuis 1988, tous les deux ans, le festival de danse invite une douzaine de compagnies venues du monde entier pour une tournée à travers la Suisse. Pendant presque un mois, 40 scènes accueillent près de 90 performances, dont plusieurs premières suisses de très grande qualité. L’évènement touche de nos jours 30 000 spectatrices et spectateurs, entre autres aussi pour des introductions d’œuvres, des entretiens avec les artistes lors de symposiums, des ateliers pour élèves et personnes impliquées dans la danse. Voilà presque vingt ans qu’Isabella Spirig organise et marque Steps de sa personnalité. Pas étonnant que cette femme soit restée débordante d’enthousiasme. Une aura de créativité, détendue et accueillante, imprègne l’atmosphère à la Fédération des coopératives
Pur plaisir de Corée du Sud: Eun-Me Ahn, «Dancing Grandmothers».
«Força forte» du chorégraphe genevois Gilles Jobin.
Migros. Dans les bureaux règne un mélange de bibliothèque bien fournie (il y a des livres partout), think tank moderne (des gens à l’air motivé penchés sur leurs ordinateurs) et de laboratoire créatif pour intellectuels (ça se sent dans l’air). Les affiches des différentes saisons ornent les murs de l’escalier. Y sont représentés des danseurs enchevêtrés, alors que de grosses lettres fluo viennent souligner la modernité des sujets, les chiffres des années et éditions passées nous font partout de l’œil: Festival de danse Steps 1992. 1994. Steps 2014. «Le monde danse», dit un des slogans. «Dans ce pays, la danse contemporaine n’est plus un créneau confidentiel comme il y a vingt ans, indique Isabella Spirig. Les gens s’y intéressent de plus en plus, et à presque chaque représentation, on arrive à convaincre un nouveau public.» Le Pour-cent culturel Migros conçoit et réalise cet évènement de danse avec l’aide de nombreux partenaires dans toute la Suisse. Depuis le début, Steps, en tant que plateforme d’ampleur nationale, s’est fixé comme objectif d’introduire la danse dans la Suisse entière. Et de ne pas se borner à des représentations dans les agglomérations urbaines de Zurich, Berne, Bâle ou Genève, mais aussi à Steckborn. À Chiasso. Ou à Olten. Dans des endroits où, parfois, des compagnies de danse de renom ne figurent jamais à l’affiche. A l’aune internationale, le niveau des représentations est élevé. L’histoire d’Isabella Spirig? Elle-même a commencé comme employée dans l’un des nombreux bureaux – et elle est parvenue à l’un des postes les plus recherchés sur le marché suisse de la créativité. Selon elle, elle aurait été très surprise quand on le lui a proposé. «J’ai juste eu un peu de chance,» avoue-t-elle modestement en posant les mains sur la table. Mais l’on sait bien que si cette bûcheuse est allée si loin, ce n’est pas pour rien.
LE FESTIVAL DE DANSE Steps, le festival de danse du Pour-cent culturel Migros, se tient tous les deux ans. En 2016, la manifestation a adopté comme devise le mot «Futur». Du 7 avril au 1er mai, 11 compagnies, 25 journées de représentations, 40 scènes partenaires et pas moins de 160 danseuses et danseurs parcourent la Suisse et les régions étrangères limitrophes. Au programme cette année aussi, quelques trouvailles du monde de la danse contemporaine. Dont l’apparition que fera le chorégraphe belge Sidi Larbi Cherkaoui qui, avec «Fractus V» présente une pièce au thème sociétal et au dialogue interculturel. La Candoco Dance Company d’Angleterre promet une performance de haut niveau avec une pièce de Thomas Hauert et la réinterprétation d’une autre de Trisha Brown. On attend aussi avec impatience la rencontre entre les artistes Honji Wang (hip-hop et ballet) et Rocío Molina (flamenco), un voyage sensuel entre diverses origines. Enfin, l’émotion sera au rendez-vous avec la troupe de danse sud-coréenne Eun-Me Ahn et son clin d’œil, le spectacle «Dancing Grandmothers». Bien évidemment, sur scène danseront de vraies grands-mères – y compris dans un étonnant bouquet final! Le festival se déroule du 7 avril au 1er mai 2016. Information: www.steps.ch, billets: www.starticket.ch
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ANATOMIE D’UN DIADÈME
LA «TIARE EN DIAMANTS» DE GRAFF Être une princesse un jour. Rêve de petite fille incarné par cette œuvre de la maison Graff. Un jour, ma tiare viendra. Réalisation MANOU STEIGER
PASSION En culottes courtes déjà, le «roi des diamants» éprouvait une fascination pour les cailloux de prix. Laurence Graff s’est penché sur les pierres précieuses et a acquis en autodidacte un immense savoir en gemmologie: «C’était une inclination naturelle qui s’est transformée en une passion qui ne m’a jamais quitté.» INSPIRATION Seuls les meilleurs et les plus exclusifs d’entre les diamants arrivent dans les ateliers Graff. Les pierres sont soigneusement testées pour 38
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en déterminer la pureté et la couleur. Les sources d’inspiration ne connaissent pas de frontières: styles historiques européens, joyaux indiens de l’époque moghole, trésors tribaux africains ou design et architecture asiatiques. ENTREPRISE La South African Diamond Corporation (SAFDICO), négociant et fabricant de diamants de Johannesburg, fait également partie du groupe Graff. La SAFDICO est jusqu’à présent l’une des plus importantes manufactures de diamants d’Afrique du Sud avec l’un des plus grands ateliers de taille et de polissage de Johannesburg. LE SAVIEZ-VOUS? Sur chaque diamant Graff sont inscrits au laser le logo et un numéro GIA unique. Mais l’inscription ne devient visible que grossie dix fois à la loupe. Diadème de 336 diamants d’un poids total de 177,64 carats, dont 16 diamants jaunes de 63,78 carats, l’un d’eux, au centre, de 18,02 carats. Graff, prix sur demande.
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FAMILLE On dit qu’il est passé plus de diamants entre les mains de Laurence Graff qu’entre celles de tout autre diamantaire. De la création de la maison en 1960 jusqu’à nos jours, Graff Diamonds est une entreprise familiale à la tête de laquelle se trouve le fils François. Raymond, le frère de Laurence Graff, supervise la production, pendant que son neveu Elliott est responsable du merchandising, du design et de la logistique. C’est sans doute dans cette cohésion familiale qu’il faut chercher le secret du succès.
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FLASHBACK On a tous dans le cœur une petite fille oubliée… Réalisation MANOU STEIGER
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PHOTOS: DR; CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE; MOSCHINO EST DISPONIBLE SUR NET-A-PORTER; BIJOUX DE FAMILLE ET ESSENTIEL SONT DISPONIBLES SUR LUISAVIAROMA.COM; STELLA MCCARTNEY, VALENTINO ET HUNTER SONT DISPONIBLES SUR MYTHERESA.COM AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DE TRENDFORTREND.COM
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1. Wildfox, CHF 180 2. Claire’s, CHF 15 3. Essentiel, CHF 80 4. Claire’s, CHF 5 5. Anya Hindmarch, CHF 290 6. Hunter, CHF 220 7. Les Petits Joueurs, CHF 960 8. Moschino, CHF 55 9. Valentino, prix sur demande 10. Electric Styles, CHF 90 11. Stella McCartney, CHF 380 12. Bijoux de Famille, CHF 190
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LUBIES
Réalisation DEBOR AH RE YNER SEBAG
P h o t o g r a p h i e S T U D I O L’ É T I Q U E T T E
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1. 1. Sandales compensées en jean, Marc Jacobs, CHF 540 2. Mini sac en cuir métallisé, Furla, CHF 360
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3. Diadème en laiton, Saint Laurent par Hedi Slimane, CHF 1 4 30 4. Sandales en cuir métallisé, Miu Miu, prix sur demande. 5. Sandales en cuir à paillettes, Giuseppe Zanotti Design, CHF 530
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6. Sac bijoux en résine, Gucci, CHF 2 010
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NUIT DE FOLIE
Sandales à paillettes et diadème font monter la fièvre du samedi soir. 40
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PHOTOS: CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE.
7. Minaudière «Box» en résine et métal, Jimmy Choo, CHF 3 080
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1. Mocassins en cuir et PVC, Chanel, CHF 1 180 2. Sac en Plexiglas et cuir aimanté, Hugo Matha, CHF 1 410 7.
3. Minaudière en Plexiglas bleu, Giorgio Armani, CHF 1 8 20 4. Manchette en résine cristalline avec inclusion d’agate, Hermès, CHF 470
BLEU COMME TOI
5. Sandales «Shades» en cuir et Rhodoïd, Pierre Hardy, CHF 720 6. Lunettes de soleil en Plexiglas, Marco de Vincenzo, prix sur demande. 7. Sandales en PVC, Loewe, CHF 1 5 00
Mules et minaudières affichent leur plastique en toute transparence. AVRIL 2016
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1. Boots en cuir blanc et métal, Louis Vuitton, CHF 1 2 00 2. Boots «Chelsea» en cuir patchwork, Coach, CHF 500 3. Boots en cuir noir, Redemption, CHF 1 000 4. Boots «Frame» en cuir blanc, Céline, CHF 940 5. Boots en tissu bicolore, Stella Luna, prix sur demande. Toutes les chaussettes, Calzedonia.
PAS CHASSÉS Ces boots sont faites pour marcher...
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STYLE 1. B allerines en satin et boucles perforées, Miu Miu, prix sur demande. 2. S ac «Diorever» grand modèle en veau et clous métalliques en forme de demi-lune, Dior, CHF 4 000 3. Manchette en or blanc et diamants, Dauphin, CHF 39 410 4. S ac «Twist Épi Chain» en cuir épi, Louis Vuitton, CHF 2 990
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5. Mules en veau velours et talon métal, Giuseppe Zanotti Design, CHF 880 6. S andales en cuir clouté, Barbara Bui, CHF 610
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LE CHAÎNON MANQUANT Clous et cuir pour unir rebelle et glamour.
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David Bowie en 1974, photographié par Terry O'Neill.
Bowie en 1974
DANS LE CERVEAU DE...
DAVID BOWIE Une pop star? Oui! Un visionnaire? Oui! Un entrepreneur? Aussi! Bowie a été tout cela. Avertissement: on ne sort pas indemne de la visite d’un cerveau tant agité par les idées... Et qui, forcément, nous manque déjà. Par ADRIAN FORL AN
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STYLE Bowie avec Candy Clark dans son film «L'Homme qui venait d'ailleurs» en 1976.
David Bowie portant un costume signé Kansai Yamamoto. Show «Ziggy Stardust», 3 juillet 1973.
PHOTOS: DEBI DOSS; TERRY O’NEILL / GETTY IMAGES; THE MAN WHO FELL TO EARTH, FILM COPYRIGHT © 1976 STUDIOCANAL FILMS LTD. ALL RIGHTS RESERVED / THE KOBAL COLLECTION; DR
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armi les grands anciens qui ont ravi nos parents, Bowie demeurait le plus mystérieux: Dylan se moque de tout ou presque (avec génie, encore), les Stones ne pensent qu’à leurs impôts, McCartney a tout donné, Leonard Cohen médite. L’Anglais, lui, aura encore publié avant de nous quitter un album* extraordinaire de vitalité et d’inventions. Un grand musicien qui a aussi pensé un univers esthétique complet, compris l’apport décisif des nouvelles technologies, et théorisé de nouveaux modèles économiques en précurseur. DES PERSONNALITÉS MULTIPLES Ziggy Stardust, Aladdin Sane, Halloween Jack, Thin White Duke, Pierrot... jusqu’à sa disparition programmée sur la pochette du récent «The Next Day», sur laquelle son visage était recouvert d’un carré blanc, le chanteur a multiplié les masques. Fan du théâtre de Brecht, Bowie a toujours eu le génie de la mise en scène de soi, à distance, à travers des personnages éphémères. UN DÉFRICHEUR Il a fait découvrir le Velvet Underground et Jacques Brel aux Anglais, les sons électroniques à toute l’Europe qui tardait à s’y mettre, il a aidé à faire connaître aussi le
théâtre kabuki en Occident et n’a pas hésité à se plonger dans le cinéma scandaleux de Nagisa shima. Dernier coup d’éclat: inviter la crème du jazz contemporain sur son nouvel album. UN BUSINESSMAN INCERTAIN En 1997, il vend à ses fans un genre de bons du Trésor: les Bowie Bonds. En renonçant à dix ans de royalties, le chanteur a touché 55 millions de dollars, qui lui ont permis de racheter à son ancien manager les droits sur l’ensemble de son catalogue. En 2004, les souscripteurs, à qui étaient promis 7,9 % de taux d’intérêt, regrettaient amèrement leur investissement qui avait perdu la quasitotalité de sa valeur, suite à l’effondrement des ventes de disques. UN GEEK En 1998, il met sur pied un site Internet aux multiples facettes: il lui permet de compter sur sa communauté de fans, à qui il peut vendre en direct sa musique, et un deuxième site, pour vendre les œuvres d’artistes jugés prometteurs, en échange d’une commission modeste. En 2000, le magazine «Computer World» l’a placé, aux côtés de Larry Ellison et de Bill Gates, dans son Top 20 des visionnaires de la technologie.
UN PROPHÈTE «En 2012, le copyright sera mort. La musique sera comme l’eau courante ou l’électricité... Il faudra donner beaucoup de concerts, parce que c’est tout ce qu’il restera à faire», dixit Bowie en 2002 déjà. Songer qu’il a fait ces prédictions des années avant l’avènement des Deezer et autre Spotify lui confère une aura de Cassandre pop. UN ARTISTE COMPLET Son clip pour «Blackstar»*, folle embardée anxiogène vers une planète inconnue, rappelle que peu d’artistes de sa notoriété ont à ce point travaillé la dimension esthétique. Le succès de l’exposition «David Bowie Is», de Londres à New York en passant par Paris, atteste que son public en a bien conscience: elle a compté plus d’un million de visiteurs... DES LÉGENDES Il aurait été l’amant de Mick Jagger, serait mort dans les années 2010, aurait vécu uniquement de lait frais et d’héroïne dans les années 1970. Spoiler: de ces trois mythes, seuls deux sont avérés...
* «Blackstar», David Bowie (Iso / Columbia)
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1. L’AGENDA CULTUREL DE
GEORGIA MAY JAGGER Mannequin, elle vient aussi de signer pour Minelli une collection sous influence Swinging London. La fille de Jerry Hall et de Mick Jagger nous livre ses coups de cœur...
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PHOTOS: ARI ROSSNER; SONY; PETER KELLEHER / VICTORIA AND ALBERT MUSEUM LONDON; DR
Par SOPHIE ROSEMONT
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1. Georgia May Jagger 2. Les Cramps 3. «O’Brother» de Joel et Ethan Coen (2000). 4. L e Victoria & Albert Museum. 5. L e restaurant Ffiona’s à Londres. 6. B .B. King 7. Patti Smith 8. « Story Teller» de Tim Walker (Éd. Thames & Hudson).
6.
8.
MON CINÉMA «J’ai vu tous les films des frères Coen et de Quentin Tarentino. Ces réalisateurs ont une véritable signature visuelle. Ma mère étant une grande admiratrice de Mae West, j’ai grandi devant des films comme ‹ Je ne suis pas un ange › ou ‹ Mon petit poussin chéri ›. C’était une sacrée bonne femme qui jouait et écrivait ses films toute seule.»
MA MUSIQUE «J’écoute peu les musiques actuelles, je n’aime que les vieux disques de blues, de soul et ceux de B. B. King. Je suis fan de tout ce qu’écoutaient mes parents (Otis Redding, Howlin’ Wolf, Robert Johnson), mais j’ai aussi suivi les goûts de mes frères et sœurs, comme les Cramps, les Misfits, le punk british des 80’s... Et j’ai adoré le hip-hop des années 1990!»
MES LECTURES «J’ai une affection particulière pour les grands et beaux livres de photographies, en particulier ceux de Tim Walker, comme ‹ Story Teller ›. Chez lui, la mode fait partie de l’image mais elle n’en est pas le seul intérêt. Sinon, je lis ‹ National Geographic ›. Je rêve de participer aux reportages sublimes de cette revue.»
MES RESTAURANTS «Lorsque je suis à Paris, j’essaye d’aller au Café de Flore, on y mange très bien. À Londres, mon QG reste Ffiona’s (51 Kensington Church Street, W8 4BA). La déco est ravissante, très british. On y mange aussi bien des brunchs à tomber que des dîners riches en saveurs tout en étant très simples.»
MON MUSÉE «Le Victoria and Albert Museum à Londres est un lieu passionnant. Ils organisent de belles expositions, comme celle de Julia Margaret Cameron, mais je suis surtout fascinée par leurs collections permanentes. Il y a des reliques inestimables, des céramiques, des meubles, des bijoux...»
MON IDOLE «Patti Smith! C’est une artiste extraordinaire et l’incarnation parfaite du cool. Non seulement elle a énormément apporté au rock’n’roll, mais aussi à la poésie... Son livre ‹ Just Kids › est toujours sur ma table de chevet, je ne me lasse pas de le relire. J’ai hâte de découvrir la suite, ‹ M Train ›.» AVRIL 2016
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PHOTO: AUDREY KRAWCZYK
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Lucinda Schafers, photographiée par Audrey Krawczyk, porte une robe Burberry Prorsum. Découvrez toute la série à partir de la page 70.
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MADAME RÊVE «Madame rêve d'apesanteur / Des heures des heures / De voltige à plusieurs» (Alain Bashung) Photographie IRIS BROSCH
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Manteau zippé en laine stretch, Céline. Fond de robe à jarretières et culotte, Fifi Chachnil. Serre-tête, Miu Miu. Bas, Agent Provocateur.
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Veste en gabardine de coton, CĂŠline. Soutien-gorge en coton rouge et noir, Fifi Chachnil. Culotte en organdi blanc, Prada. Bas de soie, Agent Provocateur. Souliers de cuir verni, Chanel.
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Ensemble avec empiècements de PVC, Julien Fournié. Sac à main, Giorgio Armani. Souliers de cuir verni, Chanel.
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FOTOS:
Haut en dentelle mauve, jupe en tweed de coton et bracelet en strass, le tout Chanel. Coiffe ornée d’orchidées roses, Piers Atkinson. Souliers de cuir verni, Prada.
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Chemise en satin de coton blanc optique à manches bouffantes et pantalon large de toile viscose et soie, les deux Céline. Coiffe ornée de lys découpés au laser, Piers Atkinson. Chaussures en cuir verni, Prada.
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Haut en soie et organdi à effet de plumes et jupe en soie rehaussée de crêpe, le tout Roksanda.
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Body en tweed de caoutchouc tricoté, Dior. Boucles d’oreilles en macro sequins de plastique, Prada. Bas à talon et pointe de couleur, Agent Provocateur.
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Cette page et ci-contre: Robe de soie ornée de passepoils et sequins, culotte en organdi et haut résille en voile sur les cheveux, le tout Prada. Sandales de cuir à talons plats, Michael Kors.
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Robe en imprimé de soie et plumes au col, Miu Miu. Haut résille, Prada. Mules en cuir noir clouté, Céline. Bracelet antique d’Afrique, Michel Baudrat. Mannequin Alexandra Martynova @city-models Coiffure Martine Peguet Maquillage Louise Wittlich Producteur Stéphane Blanc
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Merci à Casting Company Paris. Décor mis à disposition par Michel Baudrat, décorateur.
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ENTRE CHIEN ET LOUP
Le plus beau moment de la journée? Au crépuscule, entre rêve et réalité. Instant d’insouciance, parenthèse de bonheur. On enfile ce que l’on choisirait les yeux fermés juste pour l’élégance, où que l’on soit. Photographie MARCO TRUNZ
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Stylisme HANNAH GODDE
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Longue robe d’organdi blanc avec impression de fleurs lustrées, Tory Burch. Boucles d’oreilles en argent, Atelier Swarovski.
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Haut et pantalon beiges et gris en viscose, Belstaff. Boucles d’oreilles, Rona Tilgner. Mince bracelet en or, Gucci.
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Robe de soie à motif floral, Calvin Klein Collection. Chaîne en or filigrané, Gucci.
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Boucles d’oreilles, bague et bracelet en diamants blancs, saphirs orange et bleus, citrines, grenats et quartz fumé, le tout Vieri. Serviette éponge blanche, Ralph Lauren.
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Body vert en tweed de caoutchouc, Dior. Boucles d’oreilles blanches, Rona Tilgner. Clutch, Elie Saab.
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Body blanc en polyamide et élasthanne, Wolford. Tour de cou en cuir doré, Zana Bayne. Mannequin Rebeca Marcos @ Place Models Coiffure et maquillage Steffanie Kroll avec des produits Laura Mercier et Kevin Murphy @ Liganord Assistante stylisme Florentine Schlüter Assistants photo Andreas Ewen, Ruth Kobbe
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LA CARAVANE PASSE Cut-outs, broderies, asymétries, franges et jabots – tous plus beaux, plus raffinés les uns que les autres. Nous déclarons ouverte la chasse aux meilleurs looks de la saison. P ho t ogr aphie AUDRE Y K R AW C Z Y K
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S t y l i s m e F L E U R H U Y N H E VA N S
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Longue robe en soie légère avec un bustier brodé d’un motif de fauves, Gucci.
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Robe en dentelle de georgette blanche avec franges et ruchĂŠs, John Galliano. Maxipantalon beige, Bally.
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Robe sans manches d’esprit déconstructiviste, Anne Sofie Madsen.
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Robe à franges avec éléments décoratifs et cut-outs, Alexandre Vauthier.
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Robe kimono brodĂŠe, Vivienne Westwood.
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Pantalon pattes d’éléphant en cuir stretch, Jitrois. Top en soie rayé à jabot et ceinture de cuir, les deux Louis Vuitton.
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Minirobe en coton style tennis à manches courtes imprimées, longues boucles d’oreilles ornées de pierres gemmes, le tout Dior.
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Veste courte en daim à bords bruts, Bally. Pantalon de coton beige, Sean Suen. Sandales lacées en daim, Etro. Écharpe richement brodée, Manish Arora.
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Robe bicolore asymétrique, Céline. Trenchcoat maxi, Bally. Bottines peep toes à semelle compensée, Anne Sofie Madsen. Chapeau, vintage.
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Trench de coupe classique avec long pli creux dans le dos, Lanvin.
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Longue robe en maille de coton, Allude. Top très court et jupe étroite, les deux en cuir avec découpes laser, Iris Van Herpen. Mannequin Lucinda Schafers @ Jill Models Coiffure Sophia Gaultier Maquillage Yoana Tg @ The Art Board
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L’ÉTUDIANTE Un débardeur, une robe fourreau, un pull chic. Une chemise parfaitement blanche sur un pantalon débonnaire. On se croirait sur un campus universitaire, au début des années 1990. Justement, retournons-y. Photographie JESSE L AITINEN
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St ylisme INA LEKIEWICZ
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Chemise oversized transparente en soie et coton mélangés à plastron et sandales en cuir, les deux Boss. Pantalon de laine orné de cristal, Christopher Kane.
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Salopette dos nu Ă jambes larges, Sportmax.
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Robe à fines rayures en laine mélangée, DKNY. Veste en tweed, Chanel. Sandales plates, Michael Kors.
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Minirobe en cuir à taille marquée, Christopher Kane. Souliers Mary Jane, Chanel. Collant, Wolford.
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Top en tricot aspect chinĂŠ, Dior.
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Robe en cachemire à découpes dénud ant les épaules et fendue d’un côté, Pringle of Scotland. Pantalon en twill de laine, Stella McCartney. Sandales, Michael Kors Collection.
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Pull col roulé à côtes, Calvin Klein. Robe sans manches en soie à jupe plissée, avec nœud à la taille et fermeture Éclair, Chanel.
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Body en soie mélangée, Wolford. Jupe crayon ajourée en cuir et laine mélangée, Magdalena Butrym.
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Top en soie à doubles fines bretelles, Pringle of Scotland. Haut à manches lon gues en tricot, Dior.
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Haut transparent à manches longues en nylon, robe en daim sans manches et bas kets à semelle compensée, le tout DKNY.
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Top tressé sans manches, blouson de motard en cuir arrivant à la taille, pantalon étroit en laine et sandales de cuir, le tout Louis Vuitton. Mannequin Lika @ Supa Model Management Coiffure Paul Donovan @ CLM Maquillage Natsumi Narita Directrice de casting Anna Jozwiak
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L’IVRESSE ROUGE Ce printemps, Bottega Veneta propose un sac seau rehaussé du célèbre tressé intrecciato maison. En rouge Vesuvio, il promet une éruption d’élégance tout italienne. P h o t o g r a p h i e F L O R E N T TA N E T
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Sac seau en napa, couleur Vesuvio, Bottega Veneta.
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Zara Larsson, ambassadrice de la marque Clinique. Récit complet en page 116.
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PHOTO: DR
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NEWS
FRAGRANT Celles qui aiment le parfum «La Petite Robe Noire» ont de quoi se réjouir: Guerlain a créé une collection de rouges à lèvres et de vernis à ongles dans la même veine visuelle et olfactive. Le directeur artistique Olivier Échaudemaison a pour cela conçu une nouvelle formule: pour les 20 nuances de rouge à lèvres, des huiles alliées à d’intenses pigments promettent des soins durables et une couleur qui tient. Une couche pour un effet naturel le matin, deux couches pour quelque chose de plus musclé pendant la journée, trois couches pour un look glamour le soir. Le packaging s’orne du cœur renversé emblématique du flacon de parfum. www.guerlain.com
AMBROISIE Pour la conception de son «Hydra Life Jelly Sleeping Mask», Dior s’est inspiré de la science coréenne. Une texture de gel qui se métamorphose en eau au contact de la peau et s’y fond. Sa formule légère, fraîche et non collante combine gelée de mauve particulièrement concentrée, acide hyaluronique ainsi qu’un cocktail de principes actifs d’origine naturelle, qui concentrent leur action sur les aquaporines (permettant le passage de l’eau dans la peau). www.dior.com
HELVÉTISSIME Voilà une nouvelle manière de nettoyer la peau du visage qui fait fureur. Des liposomes tout à la fois nettoyants et nourrissants ont été introduits dans une lingette en microfibre. Les substances actives très concentrées, sans émulsifiants, silicone, colorant ni conservateur, exfolient la peau afin de faire pénétrer, en parallèle, des extraits nourrissants dans l’épiderme nettoyé. Une idée suisse conçue par une équipe de chercheurs pour la marque Filabé sur demande de la société Filag Suisse. En plus de «Essential Care» et «Skin Clear», il existe aussi des lingettes «Anti-Aging» pour réduire les rides et «Whitening» pour agir sur les taches brunes et irrégularités du teint. www.filabe.ch
INTENSE Il est bien connu que les mains trahissent l’âge, exactement comme le décolleté. Voici maintenant «Concentré Décolleté et Cou» et «Crème Mains MultiIntensive» pour combattre taches pigmentaires, peau rêche et plissée. Huile de mangue, beurre de karité, un complexe anti-pollution patenté, sucres d’avoine et substances actives de tournesol vont visiblement empêcher l’apparition des signes de vieillissement dus aux changements hormonaux. www.clarins.ch
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BLACK BEAUTY Comment donner plus de vitalité à une peau fatiguée? En y appli quant un masque très riche, par exemple le «Re-Nutriv Ultimate Diamond Revitalizing Mask Noir» d’Estée Lauder, après un massage revitalisant avec un pinceau sec. Ce masque contient de rares et exclusifs extraits de truffe diamant noir, connue pour être l’un des ingrédients les plus précieux utilisés par l’industrie cosmétique. Une nouvelle technologie affinante nettoie la peau et la rend plus claire en un seul geste. www.esteelauder.ch
ROSE L’huile de rose musquée régénère les tissus cutanés, l’extrait de rose noire apporte de la vitamine E, la rose de France combat les radicaux libres, la rose blanche hydrate, la rose rose pâle apaise et la rose sauvage nourrit la peau de ses huiles. Réunissant tout cela en un produit, «Cellularose Liftessence Oil Elixir» promet un remodelage plus ferme et une meilleure hydratation grâce aux cellules naturelles des roses. Une formule d’huile agréablement sèche à utiliser matin et soir.
AMBASSADRICE Christa Rigozzi, ancienne Miss Suisse, fait une belle carrière d’animatrice et présentatrice. Cette année, la chaîne de parfumeries Marionnaud a engagé la blonde Tessinoise pour sa campagne «Everyday Beautiful». Une première dans l’histoire de l’entreprise que de faire appel à une personnalité de premier plan pour sa publicité. On verra donc Christa Rigozzi nous sourire du haut des affiches, aux côtés des clients lors de certains évènements, dans des tutoriels de maquillage sur le blog interne de la maison et nous dévoiler ses produits préférés sur Facebook. www.marionnaud.ch
POUSSIÈRE DE DIAMANT Dans la ligne de soins capillaires «Diamond» de label.m, on trouve des perles pour rehausser l’éclat, alliées à des huiles riches mais légères extraites de pétales de roses blanches. Tout cela pour renforcer la la structure des cheveux, la protéger et leur donner de l’éclat. En même temps, de la poudre de véritables diamants blancs et noirs revitalise et renforce la chevelure. En plus d’un shampoing et d’un après-shampoing, on trouve aussi une lotion nourrissante pour le corps. www.toniandguy.com
www.byterry.com
ÉDELWEISS
Les cataplasmes de boue, ça vous a un air délicieusement rétro! Le masque «Wonder Mud» est toutefois tout nouveau. Il contient un extrait de H. pluvialis riche en astaxanthine, l’un des antioxydants naturels les plus puissants, et un extrait de ghassoul, une argile au fort pouvoir nettoyant venue des montagnes. Tous ces ingrédients purifient la peau et lui apportent de l’oxygène. Un teint terne serait ainsi remisé au placard et remplacé par une carnation à l’éclat naturel retrouvé. www.biotherm.com
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www.helenarubinstein.com
PHOTOS: DR
BOUE DE BEAUTÉ
Les laboratoires Helena Rubinstein, en collaboration avec la dermatologue Anny Cohen-Letessier, ont conçu «Prodigy Reversis». Ingrédients: cellules souches et extraits d’édelweiss. Les toute dernières recherches ont montré que l’extrait d’édelweiss active toutes les protéines capables de protéger et d’hydrater la peau..
IT’S NOT A DREAM
IT’S A CREAM OILS OF LIFE SLEEPING CREAM TM
INTENSELY REVITALISE YOUR SKIN WHILE YOU SLEEP
NEW 3 PRECIOUS
SEED OILS 7 POWERFUL
ESSENTIAL OILS
WWW.THEBODYSHOP.CH
BEAUTÉ
HUIT FEMMES Le meilleur des tendances en huit nouveautés repérées sur les podiums Par MÉL ANIE MENDELEWITSCH
BOUCHE SOMBRE
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Valentino
Préraphaélite, associée à un messy bun chez Valentino ou carrément romantique, elle se décline au gré des inspirations de Céline et Proenza Schouler. Chez Hervé Léger, portée en bandeau, elle s’affiche comme un véritable accessoire. Pour Orlando Pita, «cette saison, la femme Hervé Léger adopte un look plus doux. Elle continue d’imposer un parti-pris fort avec sa tresse, mais le très beau mouvement créé par sa démarche apporte un rendu plus décontracté».
Burberry Prorsum
TRESSE SUPERSTAR
Bordeaux, lie-de-vin ou carrément noire, c’est la tendance phare repérée chez Burberry Prorsum, Bottega Veneta ou encore Anna Sui. Travaillé au pinceau, dans une texture mate avec un teint frais pour toile de fond et un regard à peine souligné au mascara, ce maquillage est la clé de voûte d’un look dramatique, gothique chic et hautement sophistiqué.
L’ŒIL DISCO
Diane von Furstenberg
Alexis Mabille
BEAUTÉ
Faux cils manga chez Louis Vuitton; aplats pastel des années 1980 chez Diane von Furstenberg et Alexis Mabille; teintes appliquées par touches monocolores et eye-liners pailletés chez Dries Van Noten et Giambattista Valli: l’œil disco est en hausse cette saison, associé à une crinière aux longueurs wavy et à des joues réchauffées de blush au ton orangé.
Giambattista Valli
LA SWEATY FACE
PHOTOS: MARCIO MADEIRA; DR
Stella McCartney
LE TEINT ANTI-SELFIE
Vu chez Stella McCartney, et spécialement concocté par la make-up artist Lisa Butler pour le défilé Isabel Marant, le look anti-selfie, minimaliste au possible, bannit toute forme de fond de teint, poudré ou liquide. On le travaille en trois étapes clés: hydratation, un voile de blush sculptant sur les joues, et le brossage des sourcils.
La peau est naturelle, hydratée et dégage un air bonne mine, comme après une séance de sport. Selon Val Garland, à l’origine de cette tendance lourde lancée chez Giambattista Valli, le créateur souhaitait que les mannequins affichent un glow frais «comme si elles sortaient tout juste de leur douche».
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Missoni
BLEU VRAI
Jonathan Saunders
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Vu chez Margiela, Missoni, Boss et surtout chez Chanel où Tom Pécheux a imaginé un masque bleu ciel rétro futuriste appliqué tout autour des yeux. Chez Jonathan Saunders, Lucia Pieroni va quant à elle puiser dans ses inspirations des années 1990, en revisitant l’eye-liner bleu électrique.
LE CIL MANGA
Prada
Louis Vuitton
BOUCHE 24 CARATS
Pour Prada, Pat McGrath imagine une bouche-bijou gold et patinée, accessoire d’un look nude et dépouillé. Côté coiffures, Guido Palau joue la carte de la sobriété, avec des cheveux attachés en queue de cheval basse, et un visage encadré de quelques mèches wet plaquées sur les tempes et le front.
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Le cil s’autorise toutes les excentricités, façon Harajuku Girls: tantôt multicolore, XXL ou séparé, toutes les folies lui sont permises. Cils inférieurs exagérés et soulignés chez Louis Vuitton, bleu électrique chez Mary Katrantzou, ou longs et fournis chez Marni.
BEAUTÉ
ANATOMIE D’UN PARFUM
CHANEL N°5 Le parfum sans frontières. Réalisation MANOU STEIGER
Marilyn Monroe se parfumant avec Chanel N°5 à l'hôtel Ambassador à New York, le 24 mars 1955, avant d'assister à la première de «La chatte sur un toit brûlant» de Tennessee Williams.
HISTOIRE Y a-t-il au monde un parfum aussi célèbre et reconnu que Chanel N°5? Le légendaire flacon trône aujourd’hui encore au sommet des listes des fragrances les plus prisées de tous les temps, et on considère même qu’il s’en vend un toutes les 30 secondes de par le monde.
PHOTOS: ED FEINGERSH / MICHAEL OCHS ARCHIVES / GETTY IMAGES; DR
Mademoiselle Chanel n’était pas seulement une pionnière en matière de mode, elle considérait le parfum comme un élément essentiel de l’attrait d’une femme. Tandis que les opulents bouquets floraux sont alors en vogue, elle aspire à «un parfum de femme à odeur de femme». À Cannes, le grand-duc Dimitri Pavlovitch Romanov, son amant à l'époque, présente à Coco Chanel le parfumeur français Ernest Beaux, qui lui soumet une série d’échantillons de parfums numérotés de 1 à 5 et de 20 à 25. Coco Chanel sélectionne sans hésiter la cinquième version – N°5 – et fait cadeau de cette fragrance unique à ses meilleures clientes. Mais la demande est telle que Chanel N°5 est officiellement commercialisé en 1924, et compte depuis parmi les parfums les plus connus au monde. FLACON Le flacon, simple, racé, presque masculin, traverse les années pratiquement inchangé depuis sa création. En 1934, Mademoiselle
Chanel élit domicile au Ritz, hôtel de luxe parisien. Le vénérable établissement est situé sur la place Vendôme, et c’est de son plan que s’inspire le bouchon. FRAGRANCE Si l'on considère beaucoup d’autres parfums de cette époque qui n’utilisaient qu’un seul composant pour leur pyramide olfactive, Chanel N°5 fait figure d’exception avec plus de 80 ingrédients. Le bouquet sensuel du jus, raffiné par la présence d’aldéhydes, est entre autre dû à des substances exquises comme la rose, le jasmin et l’ylang-ylang des Comores. La note de fond compose un précieux accord boisé. PERSONNALITÉS Quand Marilyn Monroe lance, en 1952, «Pour dormir, je ne porte que quelques gouttes de Chanel N°5», elle déclenche ainsi un nouvel engouement pour le jus culte. Sa fascination touche de nos jours encore toutes les générations. Au cours des années, nombreux sont les visages célèbres ayant auréolé les campagnes de ce parfum chic – comme Suzy Parker, Gisele Bündchen, Lauren Hutton, et jusqu’à Brad Pitt. www.chanel.com
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AUTOUR DE LA BOUCHE Des lèvres régénérées et un sourire éclatant en cinq étapes clés. Réalisation MÉL ANIE MENDELE WITSCH
«L’Or de Vie», Dior, CHF 530 les 15 ml. «Le Soin Noir», en édition limitée, Givenchy, CHF 105.
EFFET LUMIÈRE En journée, on laisse respirer ses lèvres fragilisées par les agressions extérieures. Véritable concentré de lumière, le nouveau «Gloss Volume» de Chanel repulpe et hydrate grâce à sa formule mentholée qui active la microcirculation. Pour le soir, on ose le Yves Saint Laurent «Rouge Pur Couture Mat» aux accents rock éclatants. Coup de cœur pour la teinte «Rouge Rock 203» ou l’audacieux «Prune Virgin 205». On craque aussi pour la version collector «Kiss & Love», au tube parsemé de lèvres rouges. «Gloss Volume», Chanel, CHF 45. «Rouge Pur Couture The Mats» et «Rouge Pur Couture collector Kiss & Love Edition», Yves Saint Laurent, CHF 50.
VOLUME EXTRÊME Peur d’afficher une duck face? Pas de panique, l’innovation technique «no touch» mise au point par le chirurgien plasticien Javier Beut permet de regalber un contour affaissé et de redessiner les lèvres en injectant l’acide hyaluronique par l’extérieur, via la peau qui entoure les lèvres. À la clé, moins de douleur, zéro effet secondaire, et une bouche «plumpy» sans aspect figé. Compter de CHF 380 à CHF 540 108
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la séance. Et pour les meilleures innovations made in USA, rendez-vous chez la «skin guru» des célébrités, Patricia Wexler, à qui Donna Karan confie son visage; ou chez Harold Lancer, à Los Angeles: on y croise Kim Kardashian et Victoria Beckham. À Paris, le spécialiste en médecine esthétique, David Modiano, assure une bouche repulpée, naturelle, non figée (à partir de CHF 490). SOURIRE ULTRA-WHITE Ternies par l’abus de café et de cigarettes, les dents ont perdu de leur éclat? On zappe les solutions à domicile, et on opte pour le blanchiment au laser en cabinet. Chez Bernard Touati, dentiste des stars qui compte Sidney Toledano, Diane Von Fürstenberg ou Madonna parmi ses patients. Ou encore chez Joe Oliver, à Londres, dentiste d’Helena Bonham Carter entre autres. Le praticien utilise du peroxyde d’hydrogène pour retirer les pigments jaunes, dont l’effet est décuplé par la puissance du laser (lampe plasma). Les résultats sont visibles dès la première séance. Pour prolonger les effets, on ralentit tout ce qui tache: vin, cigarettes, thé, café... Compter de CHF 540 à CHF 2 700, selon le nombre de séances. GYM CIBLÉE Dès la trentaine, les muscles faciaux ont tendance à s’ankyloser et à se relâcher. On opte donc pour la gym faciale quotidienne qui stimule la circulation sanguine et ravive le tonus des contours du visage. Dès les premières semaines, on sent déjà son visage revigoré. On cible les lèvres, premiers signes du vieillissement cutané, avec les yeux: en mimant d’abord un «O», comme si on allait embrasser quelqu’un. Puis en rentrant ses lèvres en cul-depoule, en maintenant quelques secondes. Enfin, pour redéfinir les contours, on frotte fort ses lèvres l’une contre l’autre, comme lorsqu’on applique son bâton de rouge. Et on répète chaque exercice quinze fois, tous les matins.
PHOTOS: JONATHAN KNOWLES / GETTY IMAGES; DR
OBJECTIF HYDRATATION Pour réparer ses lèvres endommagées, on alterne baumes hydratants et soins volumateurs. «L’Or de Vie» de Dior, à la texture fondante et non grasse, raffermit aussi bien le contour des yeux que des lèvres. Mention spéciale également au kit «Le Soin Noir» de Givenchy, qui contient un gommage et un baume soyeux pour une régénération totale. Et pour lisser les microsillons sans passer par la case médecine esthétique, on adopte le «Soin Volumateur» StriVectinLABS.
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MILLE BAISERS
La nouvelle saison de maquillage offre un kaléidoscope de nuances inédites de rouges à lèvres et gloss, des designs renversants, des formules étonnantes. P a r VA L E S K A J A N S E N
Photographie ALE X FALCAO
SHAKE IT BABY Lorsqu’en 1946 Armand Petitjean, fondateur de Lancôme, présente un rouge à lèvres en forme de shaker à cocktail, il est le premier à avoir découvert une formule qui ne dessèche pas. Aujourd’hui, retour vers le futur, Lancôme réinterprète la silhouette d’autrefois et y ajoute un applicateur insolite et une formule étonnante à deux phases contenant des huiles et pigments nourrissants. Il faut commencer par les secouer vigoureusement pour qu’ils se lient et forment une teinture douce et fraîche. Une palette de 14 nuances et senteurs signe le succès des «Juicy Tubes» qui ont déjà électrisé le marché des cosmétiques il y a 16 ans. Le «Juicy Shaker» «Mint to Be» bleu clair est particulièrement frappant.
FIX IT Pour un maquillage précis et parfait, un lipliner est indispensable. Il empêche le rouge à lèvres ou le gloss de couler, entre autres avantages: appliqué juste autour de leur contour naturel, les lèvres minces paraîtront plus grandes. Passé sur toute la surface des lèvres avant le rouge, la couleur tiendra plus longtemps. Jusqu’aux proportions inégales qu’il aidera à masquer. Le «Pro Longwear Lip Pencil» assorti à la nouvelle collection «Charlotte Olympia» de M.A.C est à présent disponible en deux couleurs: «Kiss Me Quick» et «He Said She Said».
PHOTOS: DR; MAKEUP EVERSON ROCHA; MANNEQUIN LUIZA FRUJUELLI @ 40GRAUSMODELS
www.lancome.com
www.maccosmetics.ch
STAY MATTE Les rouges à lèvres mats sont très tendance! Peu de marques qui ne les fassent figurer dans leur gamme. L’«Insta-Matte Lipstick Transformer» de Smashbox peut matifier toute teinte de rouge sans transformer la texture ou la nuance. Sous forme de gel, il peut s’appliquer avec le doigt et empêche en même temps la couleur de couler. À noter: les lèvres mates ne sont jolies que si elles sont parfaites. En cas de doute, procéder avec précaution à un peeling maison avec un peu de miel et de sel!
DON’T MISS IT Le baume pour les lèvres a le vent en poupe! Il a sa place dans tous les sacs, prêt à l’emploi, même sans miroir sous la main. Ce produit de premier secours pour lèvres sèches et qui tirent protège également contre le soleil. Le «Lip Balm SPF 15» de Bobbi Brown dans sa petite boîte argentée est un compagnon pratique et élégant. Avec son indice de protection 15 et sa formule riche en germe de blé et huile d’olive, il nourrit sans tartiner ni laisser de sensation de gras sur la peau.
www.marionnaud.ch
www.bobbibrowncosmetics.com
PEP IT Un gloss en tube, rien de nouveau. Mais un soin repulpant doublé d’un gloss, c’est autre chose. Un gloss utilisé seul donne la plupart du temps un résultat plus naturel et plus léger qu’un rouge. Appliqué sur la couleur des lèvres, il en accentue la fraîcheur. Le soin repulpant «Éclat Minute Embellisseur Lèvres» de Clarins existe en huit couleurs dont deux petites nouvelles: «Plum Shimmer» et «Toffee Pink Shimmer». Le beurre de karité et un peptide spécial sont là pour hydrater la peau, la mangue sauvage, le réglisse, le riz et l’huile d’olive pour la nourrir. www.clarins.com
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Le vœu de bien des femmes: paraître jeune. Oui, mais pas à n’importe quel prix. Plutôt que l’étendue des rides, c’est le rayonnement qui détermine la jeunesse de l’allure. Garder l’esprit vif, adopter une bonne attitude mentale envers le fait de vieillir et tous les changements que cela implique dans notre vie sociale, et puis prendre la main sur les bouleversements hormonaux de la ménopause, voilà des facteurs capables d’influer positivement sur la qualité de notre vie et de nous faire paraître plus jeunes, tout simplement. Il existe aujourd’hui quantité de moyens, invasifs ou cosmétiques, pour éliminer presque complètement ce qu’il nous gêne de montrer. Histoire de mettre tout cela en lumière, de trier les méthodes efficaces de celles qui le sont moins, bref, afin de vous conseiller, nous avons réuni une équipe d’experts qui vous confient, dans les pages qui suivent, leurs meilleurs traitements de pointe, les dernières nouveautés ainsi qu’un florilège de bonnes astuces. Pour que le corps et l’âme demeurent jeunes, harmonieusement. R é a l i s a t i o n VA L E S K A J A N S E N
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ANDREA PERSTERER Andrea Persterer possède un diplôme fédéral d’esthéticienne et un institut de beauté exclusif à Zurich. Elle a également ajouté une année de maîtrise à ses 3 ans de formation. Cette mère de deux enfants s’est installée en indépendante en 1997 et compte à présent 8 professionnelles bien formées dans son équipe. Après presque 30 ans d’expérience, Andrea Persterer est consciente d’une chose: quel que soit son âge, avec les bons soins, une femme peut être belle. L’OFFICIEL Suisse: Quelles méthodes donnent un résultat anti-âge rapide? ANDREA PERSTERER: Micro-dermabrasion et lifting au masque de collagène donnent des résultats rapides et visibles. Avec notre lifting Moonshine aux ultrasons, votre visage bénéficiera aussi d’une fraîcheur et d’une fermeté instantanées, comme par magie. Et pour un résultat durable? Des cures de micro-dermabrasion, ultrasons, needling et peeling aux acides de fruits apportent des résultats durables et effectifs. Ce qui est également très important, c’est un programme de soins à faire chez soi adapté à chacune. Lorsqu’on établit une collaboration entre cliente et esthéticienne, on peut avoir de très bons résultats sur le long terme.
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Est-ce que les exercices musculaires pour le visage servent à quelque chose? Cette méthode est très efficace si on y recourt régulièrement et si on l’applique comme il faut, très précisément. La musculature du visage peut être entraînée au même titre que les autres muscles du corps. Il faut en tout cas de la discipline et de la précision, sinon cela n’apporte pas grand chose. Et si on ne le fait pas correctement, cela peut même avoir l’effet contraire. Avec quelle régularité les femmes doivent-elles venir vous voir pour que le traitement marche vraiment? Une fois par mois, c’est idéal pour stimuler toutes les fonctions de l’épiderme. Pour des résultats encore plus durables, il faudrait en plus absolument faire une cure deux fois par an.
Dans quelle direction va la tendance? La tendance va dans la direction des méthodes médico-cosmétiques et de celles qui font appel à des appareils, tels que le needling, les ultrasons, les micro-dermabrasions et les traitements aux acides de fruits. Nos clientes souhaitent des résultats rapides et visibles. Avec des soins parfaits et réguliers, on a moins besoin d’avoir recours au Botox et aux injections de filler. Ce que les femmes veulent, c’est un visage naturel, bien soigné. Les traits figés et qui se ressemblent tous sont aujourd’hui moins en vogue. Quelle est votre attitude face au vieillissement? J’essaie d’accepter de vieillir. De toute manière, je ne peux pas faire autrement. Avec une nourriture saine, du sport et des soins réguliers, on ralentit un peu la marche des années. On devient plus détendu et d’autres valeurs prennent de l’importance. Si on veut être et rester belle, il faut y travailler avec discipline. Plus on vieillit, plus on a besoin de soins et de discipline. Chaque femme en est responsable. Parlez-nous de vous! Très tôt, j’ai su que la beauté et la cosmétique deviendraient mon business. En 1997, mon rêve d’avoir mon propre institut s’est réalisé. À Zurich, au 29 de la Strehlgasse, j’ai créé, avec mon équipe extraordinaire, une oasis de beauté et de calme. J’apprécie énormément ma clientèle exclusive qui vient me voir depuis longtemps. Une entreprise, ça demande beaucoup de passion et de travail. Ma profession m’apporte aujourd’hui encore énormément de plaisir.
LEXIQUE DE BEAUTÉ MICRO-DERMABRASION: Elimination contrôlée et mécanique des couches supérieures de l’épiderme à l’aide de petits cristaux (oxyde d’aluminium, sel, particules microfines de sable). Les cristaux sont projetés sur la peau à très grande vitesse et réaspirés sous vide. FILM LIFTANT AU COLLAGÈNE: Masque fait d’un réseau de fines fibres de collagène. Il contient un activateur qui favorise la pénétration du collagène dans la peau et dépose en surface un film de protection. MOONSHINE LIFTING: Deux fréquences d’ultrasons se succédant rapidement provoquent un intense micro-massage local de la peau. La combinaison d’effets thermiques, biochimiques et mécaniques conduit à une hydratation mieux répartie dans les tissus conjonctifs ainsi qu’à la stimulation de la production de collagène et d’élastine. MICRO-NEEDLING: Procédure médicale qui stimule les pouvoirs d’autoguérison de la peau et en améliore ainsi nettement la structure et l’apparence. Le needling est utilisé contre les rides, la peau détendue, les vergetures, les cicatrices et les problèmes de pigmentation. www.beautycarezuerich.ch
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CHARLES AELLEN Charles Aellen possède le salon suisse de référence, celui qui coiffe une fidèle clientèle de célébrités et de têtes couronnées, ainsi que celles qui font grand cas de leur chevelure. Ce natif de Lucerne est un esthète, et même dans la rue, il examine la coiffure des passants et se demande ce qui leur irait le mieux. Lorsque, sur le sujet du vieillissement qui ne ménage pas les cheveux, on lui demande quels peuvent être nos recours, cet homme de 56 ans reste agréablement pragmatique. Pour bénéficier de ses connaissances de pro, il faut se rendre à Zurich. Charles Aellen y a érigé son temple capillaire où règnent un calme et une sérénité bienfaisants.
Y a-t-il une coupe de cheveux qui cacherait une chevelure moins fournie? Oui! Une coupe nette. Si les cheveux ne sont pas épais, il vaut mieux ne pas les avoir longs, sauf si on les rassemble en une queue de cheval. À quoi faut-il faire attention si on teint des cheveux gris pour que cela paraisse naturel? En général, les cheveux ne devraient pas avoir l’air teints et mieux vaut éviter une
coloration trop foncée. Que les cheveux soient clairs ou foncés, il faut des reflets comme sous l’effet du soleil. Les bouts sont un ton plus clair que la racine, comme pour des cheveux jeunes – ceux des enfants en été par exemple. Est-il conseillé de teindre souvent les cheveux? On teint la racine pour cacher les cheveux gris ou la teinte naturelle. Lorsque la coloration n’est appliquée que sur les racines par un pro, cela n’endommage pas la structure. Recourir à un professionnel est indispensable pour protéger les cheveux.
aura pas de problème avec une intervention professionnelle. Quelle est votre attitude face au fait de vieillir? Quelle question! Je dois accepter de vieillir, à 56 ans, l’apparence, ce n’est plus ce qui importe. www.charlesaellen.ch
Que pensez-vous de la tendance No Poo pour rajeunir les follicules pileux? C’est une tendance?! Personnellement, je préfère des cheveux lavés traditionnellement et qui sentent bon. Épaissir sa chevelure avec des extensions, est-ce contre-productif? Est-ce que ça favorise la chute des cheveux? Si épaissir la chevelure n’est pas fait correctement, ça peut causer des dommages. Il n’y
LA MÉTHODE «NO POO» La tendance qui vient des USA, où ceux qui la suivent ne se lavent pas les cheveux au shampooing pendant quatre à six semaines, mais où les cheveux sont juste rincés tous les jours à l’eau claire. L’idée est de régénérer les glandes sébacées et le cuir chevelu pour en fin de compte redonner plus de ressort aux cheveux ainsi reposés.
«Lorsque la coloration n’est appliquée que sur les racines par un pro, cela n’endommage pas la structure.» Charles Aellen 112
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L’OFFICIEL Suisse: Que conseillezvous à vos clients qui se plaignent d’une chute de cheveux suite à des changements hormonaux? CHARLES AELLEN: Le changement hormonal, c’est le domaine des spécialistes, des gynécologues ou des endocrinologues En cas de chute des cheveux, il existe naturellement des compléments alimentaires comme par exemple la biotine forte, la L-cystéine ou bien les isoflavones. Votre pharmacien est bien au courant de tout cela.
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DR BETTINA VON SEEFRIED Bettina von Seefried est médecin-spécialiste FMH en gynécologie obstétrique. Après des postes de médecin-assistant en néonatologie à l’hôpital cantonal de Genève, à l’hôpital universitaire de Zurich, de médecin-cheffe remplaçante du chef de service à l’hôpital de Männedorf et finalement de médecincheffe dans le département de gynécologie de l’hôpital cantonal de Zurich, elle a ouvert son cabinet. Dans son approche du mieux vieillir, elle aborde les thèmes de la substitution hormonale, de la dermatologie holistique mais aussi de l’influence du mode de vie sur le vieillissement. L’OFFICIEL Suisse: Quel rôle jouent les hormones en matière d’anti âge? BETTINA VON SEEFRIED: Pour commencer, je voudrais remettre en question le terme anti-âge. Nous n’avons rien contre l’âge ou le processus de vieillissement en soi. Au contraire, nous devrions nous estimer heureux de pouvoir devenir aujourd’hui si âgés. Toutefois, dans le cadre de mon activité, la question revient de plus en plus souvent de savoir comment conserver notre vitalité et notre santé dans les tranches d’âge les plus élevées. C’est de là que vient le terme mieux vieillir, autrement dit des conseils sur la prévention et la thérapie concernant la vie après la ménopause. Et là, les hormones jouent un rôle important. Que pensez-vous des dernières tendances en thérapie hormonale: anti-âge, immunisation et même contre la gueule de bois? Avec l’âge, la quantité d’hormones produite par la plupart de nos glandes hormonales diminue. On constate donc une réduction quantitative de la majorité des valeurs. Le changement de proportions provoque un déséquilibre. Le traiter renforce notre bienêtre et notre vitalité, et donc notre système immunitaire aussi. Il n’y a pas de formule magique, la thérapie hormonale doit être abordée de manière très individuelle et les facteurs de risque de chaque patient doivent être pris en compte. De nos jours, de nombreuses femmes peuvent en général tirer profit de la prise d’hormones bio-identiques dans des dosages adaptés à chacune. Quant à la gueule de bois, je ne suis pas convaincue par une telle thérapie après une soirée d’excès.
La nutrition, et surtout les aliments riches en hormones, peuvent-ils jouer sur le vieillissement? Il existe des aliments qui influencent positivement notre équilibre hormonal. Ils sont capables notamment de tempérer les carences dues à la chute des taux d’œstrogènes et gestagènes. Citons notamment les produits à base de soja, les ignames et le thé vert. Les compléments alimentaires contenant les composants ci-dessus ou les aliments issus de ces plantes favorisent notre bien-être et ont un effet sur le mieux vieillir. Malheureusement, ce n’est souvent pas suffisant en cas de symptômes prononcés. Et le rôle des gènes? Les gènes jouent un rôle important dans le processus de vieillissement. À coup sûr, pour ce qui est des risques de développer certaines maladies, comme aussi dans le processus de vieillissement en soi et donc également sur l’aspect de la peau et l’apparence. Le poids, le moment de l’apparition de la ménopause et la prédisposition génétique influencent notre apparence extérieure, et cela nous est transmis par nos parents. Lors de la consultation, il est donc important de prendre l’histoire familiale en considération, de contrecarrer certaines tendances. Qu’y a-t-il de nouveau dans votre spécialité? Aujourd’hui, les femmes veulent de plus en plus réussir tous les aspects de leur vie. Il est donc important de conseiller les femmes de manière holistique. D’être au fait des possibilités scientifiquement éprouvées en matière de mieux vieillir, et de ne pas les
taxer de médecine du bien-être ou de luxe. Vieillir en bonne santé et en restant actif, conserver sa vitalité dans le cadre professionnel et familial, souhaiter aussi rester belle: je trouve cela tout à fait compréhensible. Quelle est votre attitude face au fait de vieillir? Je trouve que la période de la vie où je me trouve actuellement est plus excitante que toutes celles que j’ai vécues jusqu’à présent. J’apprécie d’être arrivée dans une phase de mon existence où je connais mieux mes capacités et mes limites, et où je ne cherche pas à être quelqu’un d’autre. Les enfants ont grandi et deviennent des partenaires pas sionnants; professionnellement, ma longue expérience me rend sûre de moi, et mon travail est pour moi un plaisir quotidien. Je n’ai sans doute jamais éprouvé une telle joie de vivre. Je comprends donc les femmes qui veulent conserver ce dynamisme qu’elles ressentent intérieurement, peu importe la motivation sous-jacente. Quelques mots sur vous-même… J’ai 45 ans et travaille en indépendante comme gynécologue depuis 10 ans. Je trouve mon travail passionnant et épanouissant, mes enfants sont comme la plupart des enfants: ils remplissent ma vie d’amour et d’animation, et m’obligent en même temps à réfléchir à des choses sur lesquelles je ne réfléchirais pas sans eux. Je pense avoir eu beaucoup de chance dans la vie, même si tout n’a pas toujours été facile. Mon plus gros problème? Une journée n’a que 24 heures et j’ai besoin de beaucoup de sommeil. www.gyn-seefeld.ch
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DR ENRIQUE STEIGER Enrique Steiger est un médecin qui a choisi de se concentrer sur la chirurgie esthétique et plastique. Il travaille depuis 20 ans à la Clinic Utoquai de Zurich comme partenaire indépendant. Suisse aux racines espagnoles, il s’est formé à New York, Zurich et Los Angeles. Il a d’abord été médecin assistant à l’hôpital universitaire de Zurich où il a aussi occupé un poste de chercheur, il s’est rendu à Rio de Janeiro pour parfaire sa formation de chirurgien plastique esthétique auprès d’Ivo Pitanguy, le N°1 en la matière. Il s’engage pour la protection de l’aide médicale dans les conflits armés au travers de sa fondation «Swisscross». Steiger fait partie de ces chirurgiens qui ne corrigent pas à tout prix mais aiment trouver la meilleure solution pour chaque patient quel que soit son âge.
Que pensez-vous du lifting avec des fils tenseurs? Malheureusement, je n’ai pas l’impression que cela apporte beaucoup et je n’y suis pas vraiment favorable. Dans mes plus de 25 années d’exercice, je n’ai encore jamais rencontré de patient qui ait été content du résultat. L’effet initial de tension est de courte durée. Les fils passent au travers des tissus exactement comme un fil à travers du beurre. Y a-t-il un âge maximum limite? Oui, il dépend de l’état de santé du patient. En tant que médecin, je suis responsable du bien-être et de la sécurité des gens. Nous sommes aujourd’hui en mesure d’effectuer, par exemple, des transformations extrêmement impressionnantes sur le visage. Mais si ce rajeunissement du visage n’est pas en accord avec le reste du corps et de la personne, je considère que cette transformation est contraire à l’éthique: ce patient qui paraît paraît plus jeune qu’il ne l’est sera 114
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constamment soumis à des demandes excessives et ne pourra souvent pas faire face, physiquement et psychiquement. Quand atteignez-vous vos limites? Lorsque les patients ont des demandes ou des attentes irréalistes. Je ne suis pas Harry Potter, la magie, ce n’est pas mon métier. Dans ce cas, je refuse d’intervenir. Peut-il se faire qu’on devienne accro à la chirurgie esthétique? Oui, dans une certaine mesure. Si vous faites reculer la pendule de quelques années par des méthodes et des interventions simples, ou bien si vous corrigez élégamment ce que vous percevez comme des difformités physiques, il se peut bien que cela déclenche un enthousiasme excessif. Mais il ne faut jamais oublier que toutes les interventions et les traitements comportent des risques et des effets secondaires. Mon rôle est de faire que les patients reviennent les pieds sur terre. Quelle est l’intervention la plus fréquente, la plus populaire? Celle des paupières, avec plus de 1,5 million d’opérations par an dans le monde. C’est une petite intervention en ambulatoire, souvent sous anesthésie locale absolument sans douleur. Effort minimum, effet maximum! La forme des yeux n’est pas changée, mais le regard est nettement plus jeune et plus vif. On communique beaucoup avec notre entourage au travers des yeux. Qu’y a-t-il de nouveau dans ce secteur spécialisé? Malheureusement, en chirurgie plastique, il n’y a pas du nouveau tous les ans.
Les découvertes ou les méthodes novatrices n’arrivent qu’à quelques décennies de distance. En ce moment, de gros progrès sont faits dans le clonage de cellules de l’épiderme et les tissus de remplacement fabriqués artificiellement. Peut-être allons-nous bientôt obtenir en laboratoire la forme de nez ou d’oreille souhaitée? Quelle est votre attitude face au fait de vieillir? Aussi mauvaise que celle de la plupart des gens. Ce n’est pas drôle de vieillir. Mais je suis fier de ma fille et j’ai une femme adorable, et toutes les deux me font aller de l’avant. Je fais de l’exercice et du sport et quand cela ne suffira plus, il y aura le Botox pour le front. Parlez-nous de vous! J’ai une vie extraordinairement privilégiée, je travaille avec une super équipe d’excellents médecins et collaborateurs. Je dirige cette belle Clinic Utoquai sur le lac de Zurich avec le Dr Christ, mon meilleur ami, un ami d’enfance. J’adore mon métier et j’ai beaucoup de considération pour les gens qui m’accordent chaque jour leur confiance. J’ai malheureusement peu de temps pour mes hobbys ou ma famille et je leur suis d’autant plus reconnaissant pour toute la patience et la compréhension qu’ils ont envers mon rythme de vie effréné. Ce n’est pas quelque chose que je considère comme allant de soi. www.clinic-utoquai.ch
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L'OFFICIEL SUISSE: Quelles sont les méthodes anti-âge invasives les plus demandées? DR ENRIQUE STEIGER: Il n’existe aucun traitement médical qui arrête le vieillissement. Anti-âge est un mot à la mode et une illusion. Ce que l’on peut faire toutefois avec des méthodes invasives minimales comme le Botox ou les fillers (l’acide hyaluronique par exemple), c’est de lisser les rides et de corriger les parties du visage ayant perdu du volume afin de redonner une apparence de fraîcheur. Cela implique que le médecin dispose d’un certain sens esthétique, et que les patients commencent à y avoir recours tôt.
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DR CLAUDIA M. ELSIG Claudia M. Elsig a fait ses études à la faculté de médecine de l’université de Zurich et s’est spécialisée en psychotraumatologie. Son objectif ? Porter une aide individualisée aux personnes qui souffrent de stress post-traumatique, de toxicomanie, de dépression ou de troubles des conduites alimentaires. Chargée de la direction médicale et directrice de la psychiatrie dans un cabinet international, elle a eu l’occasion d’acquérir des connaissances approfondies sur le «vieillir mieux». Elle dirige aujourd’hui la Calda Clinic qui propose, sur le lac de Zurich, des soins stationnaires complets lors de séjours de luxe et, à Zollikon, un cabinet Calda de psychiatrie et psychothérapie pour des traitements ambulatoires. Elle croit en la prévention psychique et physique des symptômes du vieillissement par la psychothérapie combinée à la médecine orthomoléculaire. L’OFFICIEL Suisse: Y a-t-il concrètement un âge à partir duquel les patients se sentent vieux? CLAUDIA M. ELSIG: Le terme anti-âge est trompeur. Nous vieillissons tous, c’est le cours de la vie. Il ne s’agit pas de vivre éternellement mais de retarder le processus de vieillissement, de vieillir en aussi bonne santé que possible. Mieux vieillir est par conséquent plus juste. En général, les gens se confrontent au vieillissement entre 40 et 50 ans. L’insatisfaction est le sentiment dominant. C’est un phénomène psychique. Les gens qui se définissent par leur attractivité et vitalité sont tout particulièrement affectés. Quelle est l’importance des influences extérieures dans ce sentiment subjectif? Ce n’est pas seulement l’image dans le miroir le matin qui déprime, c’est surtout l’attitude des amis et du partenaire. Aujourd’hui, courir après la jeunesse éternelle – avec ses différents excès – fait partie de la norme. Mais, d’un autre côté, on envie ceux qui sont à l’aise avec le fait de vieillir. Quel rôle joue la confiance en soi? Une profonde confiance en soi est un terreau fertile pour les complexes. Soit elle n’a jamais existé, soit elle se perd en vieillissant. On ne peut atteindre une saine confiance en soi que si on cultive toute sa vie les valeurs internes et externes. Que conseillez-vous aux patients qui souffrent psychiquement du fait de vieillir? Il est évidemment conseillé de ne pas combattre les déficits psychiques exclusivement par des mesures physiques.
Existe-t-il des mesures préventives? C’est comme se préparer financièrement pour sa vieillesse. Des mesures préventives adoptées au bon moment permettent d’exercer une influence positive sur la qualité de vie dans sa vieillesse. Parmi elles, on trouve les micronutriments, en se basant sur des analyses génétiques et biochimiques, une bonne nutrition et suffisamment d’exercice. Il est également important de remplir le vide intérieur, ou d’activer ses propres ressources. Un accompagnement psychiatrique aide et apporte la distance nécessaire envers les interventions chirurgicales. Quelle est la charge psychique d’une intervention invasive anti-âge? Il n’y a aucune objection à une intervention esthétique. Mais elle doit être accompagnée. Lorsqu’elle réussit à apporter une correction que l’on remarque à peine, il en résulte un rayonnement naturel et une apparence jeune.Si l’intervention implique des transformations importantes, le danger peut être que le ressenti interne ne soit pas en phase avec la nouvelle apparence. Il peut s’ensuivre une crise d’identité. On peut donner comme exemple l’émission américaine de télé-réalité «The Swan» de 2004. Les interventions plastiques à elles seules ne rendent de toute évidence pas heureux. Et le jeunisme dans lequel nous baignons? Le jeunisme fait partie de notre société. En discuter ne le fera pas disparaître. Démystifier la question peut empêcher les personnes en danger de tomber dans le piège du jeunisme. Et dans le ridicule.
Et vous, quelle est votre attitude face au vieillissement? Cela fait plusieurs années que j’ai recours aux possibilités de prévention dans la perspective du mieux vieillir. Une saine confiance en soi demande un environnement sain, et c’est ce que j’essaie activement de créer. Pour moi, certains facteurs sont importants: rester curieux, apprendre toujours quelque chose de nouveau, se développer, être indépendant et ne jamais arrêter de rêver. Parlez-nous de vous! Je vais avoir 48 ans cette année et je me sens extrêmement motivée et très heureuse. Riche de l’expérience nécessaire, je suis arrivée à un point dans ma vie où j’ose aborder une grande étape professionnelle: monter la Calda Clinic. La mise en œuvre du nouveau concept Calda, tellement exigeant, me remplit d’enthousiasme. Nous nous engageons sur de nouvelles voies avec une médecine inclusive de précision, des stratégies personnalisées de traitement et un accompagnement individuel de haute qualité. Au cabinet Calda pour patients en ambulatoire, le sujet du mieux vieillir prend de plus en plus d’importance. Notre offre en coaching inclut un suivi psychothérapeutique, des analyses génétiques et biochimiques poussées, la substitution individualisée de micronutriments, un programme personnalisé de nutrition et d’exercice, et le soutien durable pour de légères interventions chirurgicales. www.caldaclinic.com
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DR TIMM GOLÜKE Timm Golüke possède un cabinet de dermatologie à Munich. Il a étudié la médecine, a effectué des séjours d’étude à New York, à San Francisco et a terminé sa formation de dermatologue à la clinique de Darmstadt, auprès du professeur Hagedorn et dans le cabinet du professeur Luderschmidt, à Munich. Dans son cabinet, Timm Golüke met également en œuvre des thérapies naturelles et a développé sa propre ligne de soins, basée sur les extraits de fougère. Pour ses traitements, ce médecin a recours à tout ce que proposent la nature et l’industrie pharmaceutique, certes. Mais il est convaincu que l’état psychique d’une personne est intimement lié à la satisfaction qu’elle éprouve envers son apparence.
Est-il vrai qu’à partir d’un certain âge, le lifting classique est la seule solution pour paraître vraiment plus jeune? C’est naturellement le cas une fois arrivé à un certain état en matière de rides, lorsque la dermatologie a atteint ses frontières. S’il y a un excès de peau, le Botox ne peut plus rien y faire, seule la chirurgie esthétique aura un effet. Le Botox, bénédiction ou malédiction? Une bénédiction, sans aucun doute! Mais il faut d’abord savoir que cette substance est aujourd’hui utilisée en bien moindre quantité qu’il y a quelques années. Autrefois, la règle était d’injecter du Botox deux fois par an. Aujourd'hui, j’estime qu’un traitement tous les quatre mois est une bonne mesure, mais avec moins d’unités de Botox à chaque fois, pour assurer une apparence naturelle. Est-ce que vous recommandez aussi le Botox préventivement? Parfois, des patientes qui ont dans la vingtaine viennent me voir pour traiter leurs rides entre les sourcils. Ce pli est la plupart du temps une mimique héritée de l’un des parents. Vouloir traiter cela préventivement avec du Botox avant que le pli ne devienne plus profond n’a aucun sens. Quel rôle joue le facteur soins? C’est par cela que tout commence! Soins, nettoyage, protection contre le soleil, voilà 116
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les bases pour une belle peau. La nutrition est importante, tout comme des soins du visage adaptés effectués par une esthéticienne. Ce sont des mesures anti-âge préventives qui servent à maintenir la peau en bon état aussi longtemps que possible. Quel est l’effet particulier de votre ligne de produits de beauté Royal Fern? La substance principale, brevetée, est basée sur la fougère. L’idée m’en est venue après avoir lu une étude publiée par le Memorial Sloan Kettering Cancer Center de New York. Ils utilisaient de l’extrait de fougère sous forme de complément pour traiter les patients atteints de mélanome. L’idée a alors germé de développer avec deux biochimistes, à partir de fougère royale, ce que j’ai appelé le Royal Fern Complex. Suivant la ligne directrice «Nature Meets Science», il en est né une série de soins naturels alliés à la science moderne, qui puise aux principales sources de l’anti-vieillissement, est anti-oxydante, stimule la formation de nouveau collagène et protège des dommages causés par les rayons UV et infrarouges grâce aux oxydes minéraux. Elle maintient aussi l’hydratation et réduit les taches pigmentaires. Vrai ou faux: les peaux épaisses vieilliraient plus lentement? Il faudrait d’abord définir ce qu’est une peau épaisse. L’épiderme masculin est le meilleur exemple. Il possède davantage de glandes sébacées que celui des femmes. Ces glandes sécrètent des lipides et rendent la peau plus grasse, ce qui fait que moins de ridules apparaissent. C’est pourquoi l’épiderme masculin nous paraît plus épais, alors qu’en vérité il ne l’est pas du tout. Par contre, cela le rend
plus susceptible aux impuretés. On ne peut pas tout avoir. Qu’y a-t-il de nouveau dans votre métier? Il n’y a rien de vraiment innovant, mais il existe une nouvelle tendance, la thérapie d’autotransfusion sanguine. Au cours d’un traitement PRP (Plated Rich Plasma), on prélève du sang du patient pour le centrifuger. Le sérum recueilli est injecté dans la région de l’épiderme choisie. Le visage, le cou ou les genoux sont principalement soumis à ce traitement qui rafraîchit la peau. C’est une méthode très bien adaptée à la chute naturelle des cheveux parce qu’elle en stimule la pousse. Quelle est votre attitude face au fait de vieillir? Je me sens à vrai dire plus jeune que mes 47 ans. Je fais attention à moi! Je ne fume pas, je ne bois que très rarement de l’alcool et mon secret personnel est de m’accorder suffisamment de sommeil. Et il y a un facteur essentiel qu’il ne faut pas perdre de vue: quand on est heureux, ça nous rend automatiquement beau! Parlez-nous de vous! C’est comme tout dans la vie: il faut simplement éviter de s’en faire trop parce qu’on vieillit. Ce qui est important, c’est d’être heureux. Et cela est bien entendu très personnel. En ce qui me concerne, j’aime bien faire attention à moi, prendre soin de moi.
www.drgolueke.de www.royalfern.de
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L’OFFICIEL Suisse: Quel est le traitement anti-âge le plus populaire? TIMM GOLÜKE: C’est très nettement le traitement au Botox. Le Botox est LA référence pour lutter contre le vieillissement.
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KAROLINA SCHMID Karolina Schmid est personal trainer de Pilates et de yoga, elle est à la tête de son propre studio à Zurich où professent, 365 jours par an, sages-femmes, kinésithérapeutes et autres membres de son équipe. Née au Canada, elle a obtenu son premier diplôme, en Womens Studies, à l’Université de Toronto et un post-grade en politique de la santé à Berlin. Elle est aussi une formatrice qualifiée et occupe la fonction d’Educational Director de PilateSwiss, publie du matériel de démonstration comme le livre «Fit für Golf mit Pilates» ou le DVD «Mat Viszeral». Karolina Schmid propose également une formation de Natural Menopause Programm Instructor et est l’une des premières à avoir mis sur pied des exercices spécifiques pour femmes d’âge mûr. L’OFFICIEL Suisse: Comment le sport agit-il sur le vieillissement? KAROLINA SCHMID: Suivant le type de sport, certaines hormones sont stimulées, qui peuvent par exemple déclencher un sentiment de bonheur jouant à son tour sur le taux de cortisol (l’hormone du stress), et qui ont une influence sur les habitudes de sommeil tellement importantes pour la régénération du corps. Quelle sorte de sport est particulièrement efficace? Chez PilateSwiss, nous avons récemment conçu un nouveau programme, The Natural Menopause. Il est spécifique pour la période avant ou pendant la ménopause, et comprend des séries d’exercices anti-âge, de Pilates et de yoga, parfaits pour le corps des femmes d’un certain âge. Nous pouvons aussi avoir recours à des médecins pour la prescription d’hormones bio-identiques, et nous ensei-gnons des exercices pour les muscles du plancher pelvien. Ces derniers sont extrêmement importants pour la sexualité, et jouent un rôle immense dans l’incontinence. Y a-t-il des risques? Oui, avec des exercices non adaptés. Les mouvements qui conviennent sont l’alpha
et l’oméga pour vieillir heureux. C’est bien pourquoi le programme que nous avons conçu est ce qu’il faut pour les femmes dont le médecin a conseillé ce type d'entraînement. Qu’est-ce que vous déconseillez? Je déconseille aux femmes les sports trop extrêmes qui exigent de trop se dépasser. Il vaut mieux des exercices que l’on a plaisir à faire et qui s’inscrivent dans le quotidien. Les chances sont alors meilleures de les faire régulièrement. Cela augmente aussi la possibilité d'obtenir comme résultat un véritable changement de mode de vie. Lorsque l’on s’occupe avec amour de son corps, qu’on le nourrit et lui accorde de l’attention, il est plus facile de rester en forme sur le long terme. Le sport et la nutrition sont-ils obligatoirement reliés? Le sport sans une nourriture raisonnable, ça n’a pas beaucoup de sens. Ton corps devrait t’être sacré. Quelles sortes de sport sont en vogue? La méthode Pilates et les cours de yoga viscéral, qui jouent spécifiquement sur l’état et la fonction des organes, sont très en vogue.
C’était un sujet très peu abordé jusqu’à présent dans les deux domaines. Quelle est votre attitude face au vieillissement? J’ai presque 50 ans. Si on se dit que je passe toute la journée devant la glace dans des vêtements de Pilates ou de yoga moulants, alors j’ai une idée relativement bienveillante de la progression du vieillissement. Parlez-nous de vous! Je trouve la plupart des gens merveilleux dans leur apparence, ce qui est plutôt inhabituel pour un personal trainer. A vrai dire, beaucoup n’ont pas besoin de maigrir. En tant que professionnelle, je sais que la majorité de mes clients ont un niveau de graisse parfaitement sain. En tant que personal trainer, je sais les mener vers leurs objectifs et obtenir de bons résultats. www.karolinaschmid.ch
COURS DE YOGA VISCÉRAL: La méthode viscérale permet d’agir sur la musculature profonde, ce qui va favoriser une fonction normale des organes internes comme par exemple les intestins.
«Lorsque l’on s’occupe avec amour de son corps, qu’on le nourrit et lui accorde de l’attention, il est plus facile de rester en forme sur le long terme.» Karolina Schmid AVRIL 2016
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WAOW! Il y a 48 ans, l’industrie cosmétique connaissait sa véritable révolution avec la découverte de soins efficaces pour la peau. La marque Clinique est alors fondée dans la foulée. Elle reste aujourd’hui encore fidèle à elle-même. Mais elle met, surprise!, du nouveau à son programme. P a r VA L E S K A J A N S E N
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BEAUTÉ Carol Phillips, cofondatrice de Clinique, avec l’un des premiers appareils au monde conçu pour analyser la peau.
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e destin de la peau est-il entièrement inscrit dans les gènes? Non. Mais c’est pourtant ce que l’on croyait jusqu’au milieu du siècle dernier. Carol Phillips, rédactrice pour le magazine américain «Vogue», prouve le contraire en 1967. Le titre de l’article qu’elle publie est: «Des soins pour une belle peau?». Ses recherches sur le sujet lui font découvrir le Dr Norman Orentreich, dermatologue new-yorkais de renom. Ses vues progressistes inspirent Phillips. Il défend une opinion alors révolutionnaire: «Chaque peau a ses besoins particuliers.» Son article, tout à fait en phase avec l’air du temps, fournit la preuve qu’il ne faut pas accepter sans broncher l’apparence de sa peau. Cela tombe dans l’oreille attentive de l’industrie cosmétique, et le groupe américain Estée Lauder engage immédiatement Phillips et Orentreich pour faire équipe et développer une nouvelle ligne de produits. Clinique est né. FONDAMENTAUX Premier des principes de ces nouveaux soins: «Le système en 3 points». À sa base,
il y avait, et il y a toujours, l’acide salicylique, connu depuis des millénaires pour son action anti-inflammatoire – il était autrefois extrait de l’écorce de saule et est de nos jours encore l’ingrédient principal de l’aspirine par exemple. Le Dr Orentreich avait découvert combien l’exfoliation – c’est-à-dire l’élimination des cellules superficielles mortes – que ces soins provoquaient est importante pour l’éclat de la peau. Deuxième principe: conformément à la vague d’émancipation déferlant pendant les années 1960, où tout devenait question d’individualité, il convenait d’éveiller une nouvelle conscience en matière de beauté. C’est dans cette optique que tous les produits subissent de stricts tests d’allergie. Chaque produit est alors, et est toujours, selon Clinique, testé sur 600 sujets, et si sa compatibilité éveille le moindre doute, il reprend le chemin du laboratoire. Une approche révolutionnaire qui met en lumière le risque d’allergie posé par les crèmes parfumées courantes. Les deux développeurs de produits vont encore plus loin: ils renoncent à utiliser toute fragrance, quelle
qu’elle soit, parce que certains types de peaux sensibles ne supportent pas le parfum dans les produits de soin, et qu’ils y réagissent par des éruptions cutanées. NOUVELLE ÈRE À son lancement, Clinique ne mise pas sur un récipient richement décoré mais uniquement sur le contenu développé par des dermatologues. Les crèmes basées sur la médecine trouvent rapidement leur lobby de consommateurs – les intellectuels sont l’objectif ciblé. La stratégie promotionnelle s’établit elle aussi rapidement: ne pas recourir à des mannequins au visage immaculé, c’est le produit qui doit figurer au premier plan. Clinique fait appel depuis l’an dernier seulement à des ambassadrices de marque. Les visages de trois jeunes femmes qui ne sont pas des mannequins mais des icônes de leur époque: Tavi Gevinson, bloggeuse de 18 ans et rédactrice en chef du magazine en ligne pour adolescentes «Rookie»; Margaret Zhang, «talent multitâches du millénaire» (que l’on peut voir entre autres dans des campagnes pour Nokia, Milk Studios et AVRIL 2016
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Une perruque noire, et Zara Larsson se mue en vamp.
Melissa Knapp, Senior Vice President, Global Creative de Clinique.
«Harper’s Bazaar»); et Hannah Bronfman, qui a développé avec succès une app de services de beauté de dernière minute. Clinique baptise les trois femmes du nom de «Global Millennial Influencer», ce qui peut se traduire littéralement par influenceuse mondiale du nouveau millénaire, terme qui renvoie l’image de jeunes femmes intelligentes, audacieuses et visionnaires poursuivant tous leurs objectifs: épanouissement version moderne, allié à une individualité sans concession. LE TEMPS DES COULEURS POP En 2016, l’entreprise travaille avec l’artiste pop suédoise Zara Larsson (son single «Uncover» a été 3 fois disque de platine). Elles ont publié ensemble la toute première vidéo de musique interactive, «Play with Pop». C’est au metteur en scène japonais Hiro Murai qu’en est confiée la réalisation. Quatre versions du nouveau single de Larsson, «Lush Life», démontrent comment un simple rouge à lèvres, le «Clinique Pop Artistry Trend», peut transformer un look en un clin d’œil. L’objectif est de montrer aux femmes combien il peut être facile de changer l’aspect externe de leur personnalité, 120
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La chanteuse, discrètement maquillée, dans son look nude tout en douceur.
combative, tandis qu’un ton nude va mettre en avant son côté féminin. C’est pourquoi nous avons voulu mettre en relation le look de Zara Larsson et ces émotions pour chaque style musical, chaque mouvement, chaque éclairage, chaque couleur et chaque facette de la vidéo.»
Le Dr Norman Orentreich
de s’éclater et d’agir positivement sur leur vie grâce au plaisir d’expérimenter. L’interactivité permet au spectateur d’influer sur le style de la chanson en cliquant sur des barres de couleur. Maquillage, coiffure et atmosphère de la vidéo se modifient selon la nuance de rouge à lèvres choisie. Melissa Knapp, Senior Vice President, Global Creative, explique: «Si une femme porte du rouge, elle se sent plus audacieuse et plus forte, un ton prune peut la rendre
RÉALISATION DE SOI Si, au tout début, c’était surtout l’émancipation des femmes qui prévalait, l’entreprise mise à présent sur un nouveau message: adieu le look de bon aloi, bonjour l’extravagance moderne. Melissa Knapp le formule ainsi: «Chacune de ces femmes séduit par sa personnalité hors du commun, son développement personnel et sa vision du futur, que toutes poursuivent avec détermination et assurance pour faire exactement ce en quoi elles croient. Notre objectif était de concevoir une campagne qui reflète cet esprit et cette individualité, et en même temps contribue à inspirer et motiver d’autres jeunes femmes aux quatre coins du globe.» Sa devise, «Pep, Pop, Pow», est un parfait symbole d’inspiration et de motivation juvénile: Clinique est entré dans l’ère du nouveau millénaire.
BEAUTÉ Métamorphose de l’artiste en fashionista moderne aux lèvres roses.
Look fifties et ses classiques lèvres rouges. Rouge à lèvres «Wow Pop» en pink.
Ombre à paupières «Flower Power» de la collection «Pop» dans la nuance Aqua.
Crème pour les yeux «Pep-Start»: coup de fraîcheur pour yeux fatigués.
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La température de la piscine d’eau de mer la plus élevée d’Europe est maintenue, suivant la saison, entre 28 et 34 degrés et contient 3,5 % de sel pur, ce qui est exactement la teneur moyenne des océans. Les façades externe et internes ainsi que les balcons ont été recouverts de mélèze, quelque 3 200 m3 de bois en tout.
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LA ROUTE DE LA SANTÉ Sis en Bavière, le célèbre Lanserhof Tegernsee est sans conteste la retraite de détox la plus chic d’Europe. Un programme médical de pointe y est proposé dans une architecture primée aux lignes pures et aux chaleureux matériaux naturels culminant en un espace idyllique pour tous ceux qui sont en quête de tranquillité, de rajeunissement – et de purification digne de ce nom.
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Par S. HO T T INGER-BEHMER
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The generous spaces are part of the philosophy. The smallest rooms are 55sqm and suites can be up to 100 sqm. The electricity can be completely turned off inDessiné all roomspar to l’architecte prevent Christoph le sofa guestsIngenhoven, from exposure bleu joue un rôle to electro-smog.important au Lanserhof puisque c’est là que les patients attendent qu’on vienne les chercher pour leur traitement.
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u fin fond de la campagne bavaroise, à une heure de l’aéroport international de Munich, c’est là, c’est lui. Le Lanserhof. Pour les initiés, pas besoin d’en dire plus. À l’intention des profanes, disons que c’est le fleuron du groupe allemand de médi-spas en plein essor et que, depuis son ouverture en 2014, tout le gotha met un point d’honneur à s’inscrire sur son agenda. Parler de ce lieu comme d’un médispa sonne comme une litote. Même si l’idée de se soustraire à la frénésie, au stress et aux tribulations de la vie quotidienne pour se retirer et décompresser n’a rien de nouveau, celle de passer de précieuses vacances dans un sanctuaire loin de tout plutôt qu’à fréquenter les caves à vin de Toscane, ou à danser à Ibiza ou bien à faire des folies à Rio rebute encore beaucoup de monde. Inutile de préciser que la préférence de Mesdames et Messieurs Tout-Le-Monde va à une bistecca alla fiorentina ou une feijoada, dix fois plus qu’à tous les régimes bio draconiens et lavages du côlon. Mais dans le monde hyper connecté d’aujourd’hui, le besoin de déconnecter et de s’occuper de sa santé se fait de plus en plus fréquent. Les retraites et la tradition de mettre son rythme quotidien en mode «pause» afin de se ressaisir ou de réinitialiser sa vie est une pratique millénaire – il suffit de penser aux refuges de méditation bouddhistes ou au silence des sanctuaires monastiques. Me voici donc dans ce monastère 2.0, sur le balcon privé de ma suite incroyablement spacieuse et confortable dominant les collines et les forêts, les pelouses impeccables dessinées par Enzo Enea et le terrain de golf du domaine, ainsi qu’à étudier la brochure imprimée à mon nom. Le Lanserhof est fier d’être le «centre de santé le plus moderne d’Europe», proposant la thérapie Mayr et le tout dernier savoir-faire médical (voir encadré page 125). La première indication quant au sérieux du régime au Lanserhof Tegernsee arrive dans un mail deux semaines à l’avance: il est conseillé aux clients de se préparer à se passer de café, blé, produits laitiers, sucre et alcool. La deuxième indication prend la forme d’un livret que l’on reçoit en arrivant, qui porte ce titre un tantinet alarmant: «Le Nettoyage intestinal selon le docteur en médecine F.X. Mayr». 124
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Tout voyage commence toujours par un premier pas. Au Lanserhof, c’est une consultation de diagnostic avec l’un des médecins. Le programme LANS Med basic constituera la base de mon séjour, tandis qu’un plan personnel de santé viendra le compléter par des modules médicaux, des infusions de vitamines, des traitements de bien-être, des sessions de sport, jusqu’à des cours de zumba, bref tout ce qui, parmi les services disponibles, sera à même de bénéficier à mon état de santé général. Le Dr Benedetto-Reisch m’ausculte: tension artérielle, examen abdominal et tout un tas de questions. Elle détecte des problèmes digestifs et intestinaux, elle établit un programme sur mesure pour les sept jours à venir comprenant une batterie de tests pour identifier mes intolérances alimentaires, des injections d’une infusion de vitamines, des massages et enveloppements détoxifiants, du temps avec un entraîneur personnel, un nutritionniste et, oui, un lavage du côlon aussi. Avant ce soir, me dit-elle, elle aura établi mon régime pour le reste de la semaine: «Vous souffrez de malnutrition, toxicité et votre appareil digestif ne fonctionne pas convenablement.» Bon, c’est un bon départ, je suis au bon endroit, me semble-t-il. Contrairement à beaucoup d’autres médi-spas, au Lanserhof, personne n’entre dans la salle à manger en peignoir de bain. En fait, la densité de cachemire au mètre carré est probablement l’une des plus élevées au monde, les clients arrivent blottis dans toutes sortes de vêtements confortables et moelleux et certains apparaissent même en Alaïa, refusant de sacrifier leur élégance à une semaine de détox. L’étape essentielle suivante est d’apprendre à manger, ou plus précisément à mâcher convenablement. Dès leur arrivée, tous les clients reçoivent un entraînement à la mastication, et ils doivent l’appliquer aux repas. Vous choisissez un petit pain d’épeautre croustillant, un toast de sarrasin craquant ou un biscuit de riz ou de maïs complètement sec, et on vous accorde en plus un petit bol de yaourt de brebis ou de chèvre, de l’avocat à tartiner, du fromage frais au cumin ou un porridge liquide (maïs, quinoa, épeautre ou avoine), suivant votre régime. La digestion commence par la mastication et on demande donc à tout le monde, au dîner, de mâcher 30 ou 40 fois chaque bouchée.
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Contrairement à beaucoup d’autres médi-spas, au Lanserhof, personne n’entre dans la salle à manger en peignoir de bain. En fait, la densité de cachemire au mètre carré est probablement l’une des plus élevées au monde.
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BEAUTÉ Même mastication laborieuse au déjeuner, mais heureusement, le menu compte quelques agréments de plus. Vous avez droit à trois minuscules pommes de terre à l’eau au lieu de pain, et à d’irrésistibles protéines, comme une boule de tartare de saumon ou une esquille de truite arc-en-ciel fumée localement. Il faut dire que la nourriture à Tegernsee, quoique spartiate, est savoureuse – lorsque vous avez le droit de manger. Pour ceux dont le régime alimentaire n’est pas aussi restrictif, comme le mien au bout de 3 jours, tous les repas sont de véritables banquets de 3 plats – délicieux et nutritifs, mais attendez-vous à des regards courroucés de la part de vos compagnons encore bridés, eux, par leur régime. Bouillon et tisane sont dispensés par d’élégants distributeurs disposés un peu partout dans le domaine pour que les clients s’hydratent régulièrement et aient quelque chose à consommer avant le prochain repas. Le légendaire bouillon alcalin est également supposé aider à la neutralisation acide. Le dîner est servi assez tôt et le soir, le Lanserhof offre à ses clients un choix de divertissements et conférences. Mais pour la plupart d’entre nous, les soirées se passent dans le superbe salon où les clients des quatre coins de la planète, assis autour de la cheminée, se sentent tisser des liens. Phénomène assez courant dans cette sorte de clinique. Après tout, nous sommes tous dans le même bateau, tous soumis au même rituel verre matinal de sel de Glauber et à ses conséquences, ou au désagrément de sessions d’hydrothérapie du côlon, mais surtout, nous sommes tous venus chercher une meilleure santé, plus d’harmonie et d’équilibre – on se croirait presque dans une société secrète. La multiplicité des profils de clients de ces établissements m’a toujours fasciné. Foules glamour qui s’échappent en douce pour venir communier dans des havres de luxe et de détox. Il y a là l’entrepreneur de Hambourg qui a juste bouclé son dernier projet d’hôtel, le magnat suisse de l’édition pour qui venir ici coule autant de source qu’aller faire du ski, ou le gestionnaire de fonds spéculatif en burn-out et sa femme galeriste tout aussi stressée qui a été obligée de louper la dernière vente de Sotheby’s parce que faire une coupure leur était in-dis-pen-sa-ble. Dans ce décor au design tellement épuré qu’il ferait perdre la tête à tout aficionado de magazine d’architecture intérieure, pas étonnant que les conversations près de la cheminée nous mènent tard dans la nuit. L’architecte allemand Christoph Ingenhoven (disciple du Lanserhof) a conçu Tegernsee comme une sorte de monastère moderniste, un spa aux lignes simples qui s’étale autour d’une cour envahie de lierre et de pins de 80 ans d’âge. Un bardage vertical de mélèze
rappelle l’architecture bavaroise locale et fait la liaison entre extérieur et intérieur. L’effet est tout à la fois austère et accueillant, comme le sont les vastes chambres, apaisantes par leur dépouillement mais dotées de tout le confort possible et imaginable, y compris un linge de lit et des oreillers paradisiaques, des cheminées télécommandées et plus de métrage de placards qu’aucun hôte n’en remplira jamais. Les jours suivants passent à toute vitesse, avec leur lot de sessions et de rendez-vous, tous étudiés pour remettre en route mon système enrayé. Les patients attendent sur l’iconique sofa bleu de l’espace clinique avant d’être appelés par leurs praticiens attitrés. Une mention particulière revient à la lénifiante thérapie craniosacrale, aux différents massages profonds, à l’enveloppement et bain détoxifiant, et à une série d’infusions intraveineuses vitales de lipides, électrolytes et oxygène dont l’influence sur mon niveau d’énergie a été remarquable et remarquée. Dans cet environnement, même l’hydrothérapie du côlon n’a pas été une si rude épreuve. Dans la salle de relaxation, je me suis assoupi, bercé par la musique classique, des cataplasmes chauds de foin des Alpes odorant sur l’abdomen. Des sessions privées de relaxation musculaire progressive, mais aussi de yoga, de travail avec des poids et de pleine conscience ont également contribué à faire fondre les tensions. Lorsque vient le moment de mon examen médical final avec la Dre Benedetto-Reisch, je ne peux m’empêcher de me sentir un brin mélancolique. Le Lanserhof est comme une bulle où l’on se sent en sécurité et bien entouré, retrouver le grand méchant monde et sa cohorte de stress manque de séduction. Les gens au Lanserhof recommandent un séjour de deux semaines pour de meilleurs résultats, mais je ne suis pas du tout mécontent des transformations évidentes au bout d’une semaine. La Dre Benedetto-Reisch me rappelle que l’attention ici n’est pas dirigée sur le poids mais sur la santé et, effectivement, je me sens dans une forme fantastique. Chaque test et chaque traitement m’ont mieux fait comprendre les complexes mécanismes corporels, et je peux véritablement ressentir une certaine légèreté, vitalité et énergie, absentes sept jours auparavant. Assis pour la dernière fois sur le balcon de ma superbe suite, je n’en reviens pas du luxe dans lequel je viens de passer toute cette semaine – mais il faut dire que si vous comptez jeûner, boire d’amères concoctions de sel et travailler dur sur votre bien-être, autant le faire en bonne compagnie et dans l’élégance la plus absolue, rien de moins! www.lanserhof.com
L'aile médicale et thérapeutique, d’une surface de 7 000 m 2, constitue le cœur même du Lanserhof.
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BEAUTÉ Le piano à queue Steinway dans le coin du salon avec cheminée est un modèle sur mesure avec des roulettes noires au lieu de dorées, et des humidificateurs à l’intérieur du piano garantissent qu’il reste bien accordé malgré le climat extrêmement sec.
THÉRAPIE MAYR Les cliniques et médi-spas FX Mayr, du nom du docteur et naturopathe autrichien Franz Xaver Mayr, sont disséminés en Allemagne, Autriche et Suisse, proposant un régime, spartiate et axé sursur le jeûne, la rééducation de la mastication et le nettoyage par le sel d’Epsom. Son approche pragmatique de la santé digestive jouit d’un renom certain au sein d’un public que personne n’est surpris de trouver là (Alber Elbaz et Karlie Kloss en sont fans), de Russes fortunés et de CEO et banquiers allemands de haut vol, qui tous considèrent que les smoothies de super-aliments, c’est pour les mauviettes. Les disciples sont prêts à jurer qu’ils sortent d’un séjour de dix jours dans un hôpital Mayr avec plusieurs kilos de moins, le teint éclatant, reposés et miraculeusement absous de toute éruption cutanée, douleurs physiques ou gargouillis gastriques. Même si on peut faire plus sexy, les intestins bénéficient d’un statut de star aux yeux de la Thérapie Mayr; le médecin autrichien soutenait que c’est là le centre de la santé et que le système digestif de la plupart des gens est défaillant et toxique. La Thérapie Mayr a pour objectif de nettoyer et de revigorer les organes internes par une «purification intestinale» incluant un jeûne strict, une «rééducation de la mastication», la désacidification, toutes sortes de compléments naturels et la réintroduction graduelle d’aliments nature.
Les généreux espaces font partie de l’esprit du lieu. Les chambres les plus petites font 55 m 2 et les suites peuvent atteindre les 100 m 2. L’électricité peut être complètement éteinte dans toutes les chambres pour éviter que les occupants soient exposés à la pollution électromagnétique.
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Donna Karan interviewée par L’OFFICIEL Suisse, à partir de la page 132.
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PHOTO: KENNETH PROBST
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PHOTOS: LA MAMOUNIA, DR; CERTAINS PRIX ONT ÉTÉ CONVERTIS DE LA DEVISE D’ORIGINE ET NE REFLÈTENT PEUT-ÊTRE PAS LE PRIX PUBLIC SUISSE.
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Bougies, produits de beauté purifiants et accents des 1001 nuits viennent recréer chez nous l’ambiance bénéfique des bains et rituels orientaux. Réalisation TIFFANY KEHRLI
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1. Pompon parfumé, Rituals, CHF 50 2. Table ronde, Butlers, CHF 160 3. Porte-savon en stéatite, Tadé, CHF 20 4. Bougie parfumée, Linari, CHF 70 5. Table ronde, Butlers, CHF 160 6. Exfoliant pour le corps, Rituals, CHF 30 7. Guéridon oriental, Casa Moro, CHF 290 8. Bol, Globus, CHF 35 9. Brosse pour le bain, Pfister, CHF 20 10. Éponge de mer, Pfister, CHF 30 11. Coussin, Eva Sonaike pour Yoox, CHF 130 12. Serviettes éponge, Missoni, CHF 110 13. Lanterne, Interio, CHF 80 14. Table ronde, Butlers, CHF 160 15. Armoire, Maisons du Monde, CHF 720
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SE VOIR EN PEINTURE À l’ère des selfies et d’Instagram, les amateurs exigeants préfèrent commander un portrait à leur artiste contemporain favori. Une façon de sublimer son image, où l’interprétation esthétique dépasse l’élan narcissique.
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ans l’Antiquité, les habitants de la région égyptienne du Fayoum plaçaient un «portrait» des décédés audessus du visage des momies, réalisé alors que les sujets étaient au faîte de leur beauté. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, la peinture de commande a été monnaie courante dans le monde de l’art, ce dont témoignent les œuvres mémorables d’Élisabeth Vigée-Lebrun ou d’Ingres. Ce dernier osait, selon le galeriste Sébastien Janssen, cofondateur de la galerie Sorry We’re Closed à Bruxelles, «rendre un homme ressemblant à son modèle, contrairement aux portraits de cour qui n’étaient absolument pas réalistes...» Hors de question de dénoncer l’acné, les rides, les embonpoints ou les traits disgracieux. Cependant, grâce à ces peintres dits de cour, on peut aujourd’hui savoir à quoi ressemblaient les souverains de jadis, et pas seulement: «De sa jeunesse à la fin de sa vie, les portraits de Philippe IV ont aussi témoigné des progrès de Vélasquez», souligne le peintre Thomas Lévy-Lasne. En obéissant à autant de commandes, les célèbres portraitistes John Sargent, Paul-César Helleu ou encore Léon Bonnat sont devenus des chroniqueurs de la mondanité d’alors, comme Nadar avec la photographie. À l’instar de Kees van Dongen, quelques-uns y ont trouvé richesse et reconnaissance. D’ailleurs, les plus grands, tels Magritte et Dalí, n’ont pas hésité à répondre à des commandes, ignorant l’origine bourgeoise de cette pratique. Mais aujourd’hui, qui se fait peindre, et par qui? «Il y a une différence entre les vrais portraitistes, très répandus en Angleterre, et des artistes contemporains qui réalisent des portraits de commande», précise Sébastien Janssen. Les premiers effectuent des portraits fidèles, sans parti pris esthétique. Les seconds sont des valeurs 130
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PHOTOS: DVF / THE ANDY WARHOL FOUNDATION FOR THE VISUEL ARTS INC. (ADAGP, PARIS 2016); HERBERT GEHR / THE LIFE IMAGES; COLLECTION / GETTY IMAGES; SORRY WE’RE CLOSED GALLERY BRUXELLES; TODD EBERLE (ADAGP, PARIS 2016)
Par SOPHIE ROSEMONT
LA VIE
La princesse MariaTheresia von Thurn und Taxis devant des portraits d’elle par, de gauche à droite, Pierre et Gilles, John Redvers, Rineke Dijkstra, Francesco Clemente et Thomas Ruff. Par Todd Eberle, à Regensburg en 2011.
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sûres de l’art contemporain: Francesco Clemente, Gérard Garouste, Julian Schnabel, Yan Pei-Ming, Daniel Heidkamp, Anh Duong ou encore Jansson Stegner, artiste représenté par Sorry We’re Closed. Ce dernier a réalisé un portrait de la galeriste Stéphanie Janssen. D’une hauteur de 1,85 m, la toile a demandé six mois de patience. Contrairement aux pratiques des siècles précédents, le peintre travaille aujourd’hui sur une base photographique, économisant de longues heures de pose. Puis le tableau est peint pendant plusieurs mois. Ce qui explique le tarif pratiqué par Stegner: entre CHF 27 000 et CHF 55 000 selon la taille – encore loin des prix demandés par un Schnabel ou un Hockney.
Helena Rubinstein devant une partie de sa collection d’art (derrière elle, un grand tableau de Pablo Picasso), à New York en 1941.
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CULTIVER LE SECOND DEGRÉ Il faut donc être sûr de soi, des deux côtés. Outre le fait qu’il ne pourra pas le revendre, ou moins cher que les prix du marché, le sujet «doit être très à l’aise avec son image pour avoir un portrait de lui chez lui», souligne Sébastien Janssen. Ne pas hésiter à cultiver le second degré, comme l’a pratiqué Helena Rubinstein en posant devant l’ensemble des portraits faits d’elle au fil des années. De son côté, l’artiste doit lui aussi assumer son œuvre, quitte à essuyer les critiques, comme Yan Pei-Ming, pour avoir fait les portraits de princes du Qatar, ou Andy Warhol qui, fidèle à l’esprit du pop art, avait tiré le portrait des PDG de grandes entreprises allemandes... Des anonymes éprouvent aussi le désir de faire immortaliser leur image. Pour des raisons financières, ils appartiennent bien sûr à une certaine catégorie sociale. Mais avant tout, «ce sont souvent des amateurs d’art, voire des collectionneurs, confirme Janssen. Ils croient en l’art, en son pouvoir de transmission.» Tels les aristocrates qui jadis pouvaient expliquer à leurs enfants les exploits de leurs aïeuls devant un tableau exposé dans les couloirs de leur château, perpétuant ainsi l’histoire de la famille. Enfin, le portait de commande permet d’appréhender l’image de soi avec une distance, une intimité et une réflexion devenues
PHOTOS: DVF / THE ANDY WARHOL FOUNDATION FOR THE VISUEL ARTS INC. (ADAGP, PARIS 2016); HERBERT GEHR / THE LIFE IMAGES; COLLECTION / GETTY IMAGES; SORRY WE’RE CLOSED GALLERY BRUXELLES; TODD EBERLE (ADAGP, PARIS 2016)
LA VIE
LA VIE
«Dans le portrait, il y a quelque chose de très fort lié à la mort, à la peur du temps qui passe.» Thomas Lévy-Lasne
Diane von Fürstenberg devant des œuvres d’Andy Warhol dans son exposition «Journey of a Dress», à Los Angeles en janvier 2014.
Stéphanie Busuttil-Janssen et le collectionneur Jean-Charles Ullens par Jansson Stegner.
impossibles avec les appareils photo numériques et les applications de type Instagram. «Lors de la pose, explique Thomas LévyLasne, je ne veux pas que mes modèles sourient en pensant à leur meilleur profil, il faut qu’ils soient eux-mêmes pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que j’obtienne un moment de relâchement total. J’ai aussi besoin de passer du temps avec la personne, car il faut également rendre une espèce de présence.» L’empathie doit faire partie du jeu... sans pour autant que la séance ne tombe dans l’échange psychothérapeutique. Car, tels les Égyptiens d’antan ou les rois du XVIIe siècle, on veille à laisser notre plus belle image après notre disparition: «Dans le portrait, il y a quelque chose de très fort lié à la mort, à la peur du temps qui passe», confirme Thomas Lévy-Lasne. UNE ŒUVRE D’ART AVANT TOUT L’artiste ne s’efface pas devant la volonté du client. Au contraire, il lui est demandé de rester fidèle à sa vision, pour mieux encore traduire l’identité de son modèle. Certains portraits de commande sont ainsi devenus des références en matière picturale, comme celui de Gertrude Stein par Picasso qui, selon Sébastien Janssen, «a changé l’histoire du portrait». En effet, poursuit-il, «les portraits de commande intéressants sont très précisément ceux où l’artiste préserve son univers, sa mise en scène, sa composition. Un portrait de Clemente reste un Clemente, commandé ou non. En témoignent celui de Maria-Theresia von Thurn und Taxis: des grands yeux, une tête un peu surdimensionnée...» Ainsi, le portrait de commande se doit avant tout de rester œuvre d’art. En peignant Stéphanie Janssen, Stegner reste fidèle à son style et la représente comme les amazones qui lui sont chères: pleine de puissance et jambes interminables. «Si, à l’origine, l’argent est mêlé aux discussions, confie Lévy-Lasne, la commande peut apporter un intérêt auquel on ne se serait pas attendu.» Celui, par exemple, de découvrir ce qu’est le monde à travers le visage de l’altérité? AVRIL 2016
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Donna Karan, dĂŠcontractĂŠe et incognito, dans le conceptstore Trois Pommes de Zurich.
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DONNA KARAN,
SA VIE EST UN VOYAGE Il est passionnant de suivre, dans le livre «My Journey», comment la petite-fille d’un tailleur de Queens devient Donna Karan, créatrice de mode de renommée mondiale. Mais il est encore plus excitant de l’approcher en vrai. Nous avons eu cette chance, ce bonheur. Par MARTINA BORTOL ANI
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PHOTO: DOUGLAS FRIEDMAN
eudi après-midi, au 18 de la Bahnhofstrasse de Zurich, dans le concept store de l’empire de mode Trois Pommes. Une poignée de clientes jette un coup d’œil aux belles pièces exposées. Dehors, Zurich flâne sur les boulevards, parfois quelqu’un s’arrête, regarde de plus près ce qui est présenté en vitrine ou dans le magasin. Mais personne ne reconnaît l’éminente femme assise dans l’un des fauteuils en cuir géants, un thé vert à la main. Donna Karan, l’une des créatrices de mode les plus importantes de ces dernières décennies, passe totalement inaperçue dans la ville au bord de la Limmat.
Elle a maintenant 67 ans et pratique le yoga quotidiennement depuis son enfance.
Donna Karan et Trudie Götz, la propriétaire des lieux, s’étreignent chaleureusement. Elles rient, à l’aise ensemble, on reconnaît à leur attitude une amitié de longue date, bien au-delà des affaires. Au cœur de leurs échanges, il y a la confiance, saupoudrée de l’humour intime de celles qui savent tout ou presque l’une de l’autre. Ce qui est le cas. Les deux femmes se connaissent depuis plus de 25 ans, elles se sont rencontrées lors d’un déjeuner à Zurich. Depuis, la propriétaire zurichoise de boutiques vend la gamme exclusive de son amie. Celle-ci, venue de New York pour trois jours, est habillée de noir, comme souvent. De la tête aux pieds, avec de lourdes bottes de motard. Cette puriste de 67 ans ne porte ni bague ni montre.
P h o t o g r a p h i e D AV I D B I E D E R T
Elle a posé une longue écharpe sur son épaule, comme un Romain un pan de toge. En dépit d’un maquillage soigné et d’une coiffure impeccable, dans ce look épuré, Donna Karan a l’air bien terre à terre, elle ne ressemble pas du tout à une baronne de la mode newyorkaise ayant vendu, il y a 15 ans, son empire et tous les droits de marketing de ses sous-marques au groupe de luxe LVMH, et ce pour quelque 600 millions de dollars. En plus de la ligne principale de Donna Karan, il existe aujourd’hui la marque DKNY, plus jeune et meilleur marché. Après que la mère des deux labels fût restée à disposition de LVMH en qualité de conseillère et co-créatrice de ses marques, elle s’est depuis l’an dernier retirée complètement de la création et des activités d’exploitation. On murmure dans l’industrie que Karan et LVMH ne voyaient plus du même œil le futur du positionnement des marques. C’est pourquoi Donna Karan aurait battu diplomatiquement en retraite. Elle a depuis écrit «My Journey» (voir encadré), sa biographie, et, depuis deux ans, s’est exclusivement consacrée à sa collection et fondation «Urban Zen». Son titre, «A Philosophy of Living by Donna Karan», indique bien de quoi traite cette entreprise complexe: voir plus loin; ne pas se contenter de vendre de jolis vêtements, ni d’alimenter, ni de faire carburer à l’envi le système éphémère de la mode. AVRIL 2016
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1. Donna à trois mois 2. Avec son deuxième mari et«big love» Stephan Weiss le jour de leur mariage.
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3. L a vingtaine, elle travaille pour la créatrice Anne Klein 4. D onna Karan avec sa fille Gabby.
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Donna Karan a su interpréter et anticiper l’air du temps, produisant et mettant sur le marché des vêtements, des accessoires et des meubles, injectant l’intégralité du produit de ses ventes pour financer son engagement social sur divers canaux. Le cancer des poumons et la mort de son second mari, le sculpteur Stephan Weiss – «mon roc et le grand amour de ma vie», dit-elle encore aujourd’hui – l’ont bouleversée et incitée à s’engager, au travers de sa fondation Urban Zen, en faveur de quelques projets médicaux, caritatifs et commerciaux. Ceux-ci s’ancrent dans des lieux extrêmement variés: du très chic Urban Zen Concept Store situé 705 Greenwich Street (où l’on vend de tout), de l’entreprise d’artisanat de Haïti (où des objets sont fabriqués) jusqu’à la clinique UCLA de Los Angeles où l’on apprend aux infirmières à rendre la vie plus douce aux patients en stade final grâce au reiki ou à l’aromathérapie. Pour cela, la philanthrope passe la moitié de l’année à parcourir le monde. Donna Karan habite New York depuis son enfance. En 2015, le prestigieux «Women’s Wear Daily» l’a inscrite dans sa liste des créatrices de mode primordiales. Elle se range aussi parmi les «entrepreneures les plus influentes de l’histoire de l’Amérique». L’OFFICIEL Suisse: Donna Karan, est-ce qu’on peut parler de mode? DONNA KARAN (en riant): Mais oui, pourquoi pas? Peut-être que c’est un sujet que l’on aborde trop souvent avec vous. C’est vrai, mais je ne m’en lasse jamais. Mais peut-être qu’il n’y a pas beaucoup à dire sur la mode? Que voulez-vous dire par là?
PHOTOS: KENNETH PROBST; CHRISTINE MORDEN; DONNA KARAN PERSONAL COLLECTION; DR
Pause et détente pour celle qui est aujourd’hui une grande philanthrope.
LA VIE
Qu’on devrait peut-être vous considérer sous un jour plus simple. Sans grand tralala. Je comprends ce que vous voulez éviter! Parlons donc de cela: de vêtements. Les gens en ont besoin pour avoir chaud et ne pas se promener tout nus. La mode n’est en fin de compte qu’un état des lieux temporaire de l’état d’esprit d’une société donnée. Plus le monde tourne vite, plus les vêtements deviennent sages. Les vêtements ne doivent pas détourner l’attention, ils doivent adoucir la personnalité. On dirait que de nombreuses pièces de votre collection «Urban Zen» pourraient être portées par une femme d’une vingtaine d’années aussi bien que par une femme de 70 ans. C’est cool. C’est exactement ce que je voulais. J’ai aussi mis en place un système pour que notre production soit anticyclique, c’est-à-dire pour que nous vendions les pièces d’hiver en hiver, et celles d’été en été. Ce rythme complètement dingue de la mode, toujours en avance de deux saisons, est totalement incompréhensible pour la plupart des clientes. Lorsqu’elles gèlent, elles ont envie d’acheter une veste bien chaude et pas une blouse de soie légère. Se faciliter l’existence, c’est mon mantra. À la fin des années 1980, vous avez déjà œuvré pour la réduction de ce genre de «délire» en créant les Seven Easy Pieces: sept pièces de base qui permettent de se tirer de n’importe quelle situation professionnelle ou privée. Exactement: robe noire, blazer, pull, pantalon, jupe, chemisier blanc, manteau. Un point c’est tout. Le tout en noir, de préférence? Évidemment. C’est ma position aujourd’hui encore. On n’a pas besoin de plus pour être bien habillé. Des matériaux précieux, une production équitable et des coupes sobres sont devenus plus décisifs pour les designers que de sortir toujours une nouvelle collection. Ça aussi, ça dépasse la plupart des consommateurs. Bon mais, ça fait un bon moment maintenant qu’on parle de mode... (Elle rit).
La dernière collection «Urban Zen».
Le tout en noir, de préférence? «Évidemment. C’est ma position aujourd’hui encore. On n’a pas besoin de plus pour être bien habillé.» Donna Karan
Slow fashion, voilà le mot clé pour l’heure. Dans l’industrie de la mode, surtout dans les segments prêt à porter de prix, on assiste à un changement de modèle. De nombreux créateurs de mode ont entièrement supprimé les collections intermédiaires de leur répertoire et se concentrent uniquement sur les saisons principales. Avec sa très belle petite collection «Urban Zen», Donna Karan, au seuil de ses 68 ans, mise précisément sur la durabilité. La chaîne de production est courte et maîtrisable pour tout le monde. En Europe, on ignore totalement que Donna Karan, la grande créatrice de mode, se double aussi d’une philanthrope très active… Oui, avec ma fondation «Urban Zen», il me tient beaucoup à cœur de sensibiliser les autres au fait que les choses ne devraient pas aller bien seulement pour soi mais aussi pour tous ceux qui sont malades ou ont moins de chance. On remarque un jour qu’il est indispensable de s’engager pour des choses comme ça, les choses importantes dans la vie. Y penser ne suffit pas. Il faut parler avec les gens, parler et encore parler et trouver comment on peut les aider. Mais il ne faut pas que ça prenne l’air d’un geste de charité, il faut que la motivation soit sincère. Mais vous les Suisses, vous avez un bon feeling pour ça. Ah bon? Mais oui! Vous êtes tous très discrets, réservés, mais tellement engagés. Dans quel sens? Votre sens des obligations est une chose que j’aime et que j’admire chez vous, les Suisses. Il n’y a qu’à regarder autour de vous: AVRIL 2016
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Pour la campagne "In Women we trust" de l'automne-hiver 1992, devant l'objectif de Peter Lindbergh, Rosemary McGrotha devient la première Présidente des Etats-Unis.
Votre attitude non plus n’est pas celle de quelqu’un qui pratique la philanthropie à des fins d’autopromotion. Ce que l’on ne peut pas dire de tout le monde, surtout aux États-Unis… Je comprends ce que vous voulez dire, vous avez tout à fait raison! Beaucoup se poussent sur le devant de la scène avec la philanthropie. Aux États-Unis, c’est presque devenu un vilain mot parce que beaucoup de riches l’utilisent à tort et à travers. Ces gens-là le font pour avoir bonne conscience. Mon Dieu. Oui, la limite n’est pas très nette. Mais d’un autre côté je me dis: plus ils s’engagent, mieux c’est pour notre monde. On peut voir les choses comme ça aussi. Comment intervenez-vous, concrètement? Peu après le tragique tremblement de terre du 12 janvier 2010 à Haïti, je me suis rendue sur place avec mon ami Bill (Clinton) et sa «Clinton Foundation». La situation là-bas m’a secouée, un vrai désastre. On a fait ce qu’on a pu et on a acheminé beaucoup d’aide. Ça a été ma première expérience à Haïti et après, je suis souvent retournée dans ce pays que je ne connaissais pas du tout avant, je dois l’avouer. De New York, c’est à seulement trois heures d’avion. J’ai fait connaissance avec de plus en plus de monde à chaque voyage, 138
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et ce qui m’a le plus sidérée, c’est qu’ils étaient tous plus créatifs que la moyenne des gens! Avec tellement de talent! Incroyable. Artisans, peintres, couturières, cuisiniers. J’ai ressenti cette énergie créative pratiquement physiquement, c’était très spécial. Extraordinaire. Et après? Après, je les ai tous réunis et créé la fondation «Urban Zen». Depuis, nous ne faisons pas que soutenir des écoles à Haïti, ces dernières années nous avons constitué une collection de vêtements et de meubles pour la plupart fabriqués là-bas. Certains meubles viennent aussi d’Asie. Je vois tous les jours ce qu’on peut faire bouger avec ça. Je ressens beaucoup de reconnaissance et d’humilité. Après la disparition de Stephan, votre mari, vous vous êtes également engagée dans la manière de traiter les patients gravement atteints. Vous appelez cela la Urban Zen Integrative Therapy. Qu’est-ce que cela signifie exactement? L’idée de base, c’est qu’en soins palliatifs, ce n’est pas seulement la douleur qu’il faut traiter, mais d’abord le patient. Nous formons le personnel de nos hôpitaux partenaires au reiki ou aux exercices de yoga qui peuvent se faire couché ou au lit. Et puis, nous mettons à disposition des huiles essentielles et de bonnes sources de lumière.
www.urbanzen.com La collection actuelle est disponible chez Trois Pommes
PHOTO: PETER LINDBERGH
des gens plutôt cultivés, extrêmement compétents, qui ne friment pas et font ce qu’ils ont à faire, calmement et tranquillement. Et tiennent parole quand ils font une promesse.
LA VIE
Un passage du livre est particulièrement fort et représentatif de cette femme qui n’a jamais craint de laisser paraître sa vulnérabilité. Celui où, au matin du 11 septembre 2001, elle est allongée dans son lit, réveillée. La tête vide, envahie par la tristesse, elle fixe le mur devant elle. Y sont disposés deux tableaux que Stephan Weiss a peints avant sa mort. Ils représentent un grand signe plus et un grand signe moins. C’est le jour où doit se tenir le défilé de mode de DKNY. Elle écrit: «Depuis que j’ai créé ma boîte, c’est le premier défilé auquel Stephan n’assistera pas. Aussi loin que remonte mon souvenir, il a toujours été assis au premier rang, à côté de ma fille Gabby ou de ma sœur Gail. Ou bien parfois à côté de nos associés, Frank Mori ou Tomio Taki. Et à chaque fois qu’à la fin du défilé, je devais parcourir le podium devant le public, très intimidée, son visage rayonnant m’a rassurée. Lui, cet esprit libre, disait toujours après: ‹ Donna, on ne peut pas être deux à rester en dehors. Alors, c’est pour nous que tu le fais! ›» Une heure plus tard, un Boeing 767 American Airlines s’écrasait sur la tour de droite du World Trade Center, à quelques pâtés de maisons là où elle habite. Donna Karan se souvient et, pour conclure l’entretien, dit de ce matin qui a secoué le monde entier: «Ce matin-là, Stephan me manquait tellement que je pensais être la personne la plus triste et la plus désespérée de New York. Et seulement quelques heures après, les Twin Towers se sont effondrées. Cela m’a encore une fois montré combien tout peut changer rapidement dans la vie. Mais aussi que nous ne sommes pas seuls avec notre douleur.» Ensuite, voici ce que Donna Karan écrit dans son livre: «Chacun a son moment 9 / 11. C’est le mien.» «My Journey», Donna Karan www.penguinrandomhouse.com
Trudie Götz et Donna Karan, amies de longue date.
PHOTOS: GERARDO SOMOZA; RUVEN AFANADOR; PETER LINDBERGH
AVEC DONNA, AU PAYS DE KARAN On entend «Cosmic Girl» de Jamiroquai sur Radio Trois Pommes. Tout à fait indiqué pour cette visiteuse exclusive venue des ÉtatsUnis. Donna Karan est une vraie Cosmic Girl! Le yoga l’accompagne depuis toujours et elle a fait plusieurs voyages spirituels dont elle parle dans son livre. La lecture de la vie passionnante de cette femme qui a grandi à New York dans un milieu juif modeste est tout aussi touchante que divertissante. Bien que Donna Karan et ses marques soient de renommée mondiale (en particulier aussi grâce à une gigantesque machine à merchandising qui, un temps, a tout mis sur le marché, des parfums aux gigoteuses pour bébés), la designer a toujours préservé une part de son intimité. Comme un fil rouge, tout au long de «My Journey», ce récit de sa vie professionnelle mais aussi privée, il est évident que Karan «n’a jamais bien supporté la solitude». C’est sa famille, ses enfants, ses maris et particulièrement aussi ses nombreux amis et amies de longue date qui, jusqu’à aujourd’hui, ont fait pour elle que «la vie vaille la peine d’être vécue». La relation à la mort – son père a disparu lorsqu’elle était encore petite, adulte, elle a soigné son mari Stephan Weiss jusqu’à son dernier souffle – occupe une grande place dans le livre. La rédaction, pour laquelle Karan a reçu l’aide d’une écrivaine, est réfléchie, intelligente et sensible, jamais kitsch ni superficielle.
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2. Femmes célèbres devenues amies, non seulement de la marque, mais aussi de Donna Karan la femme. 1. Gisele Bündchen (devant, 2000). 2. Demi Moore en 1996 au cours de la prise de vues pour une campagne.
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LA VIE
TÉHÉRAN SUR MODE
Après ses études à Paris, le designer Araz Fazaeli a fondé «The Tehran Times», un blog de mode qui stimule et documente les styles de sa ville natale. Interview et plaidoyer pour une ville au carrefour des cultures et des styles. Par JASMIN KHEZRI
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Impression du blog «The Tehran Times» portant le titre Shouting Happiness.
PHOTOS: DR; THE TEHRAN TIMES
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ne simple conversation avec Araz Fazaeli vous ouvre de nouvelles perspectives sur la mode. Fondateur du blog de street style «The Tehran Times» et créateur de mode, il a quitté l’Iran à l’âge de 12 ans et poursuivi ses études à Vancouver puis à Genève. À 18 ans, à l’occasion de ce qui aurait dû n’être qu’une parenthèse utile, un retour Iran lui inspire une collection de manteaux modernes et sophistiqués qui rencontre un énorme succès auprès de l’élite de Téhéran. Il s’inscrit à Parsons Paris en 2008, et puis au cours parisien Esmod où il obtient son diplôme de styliste modéliste en 2012. Comme bien des créateurs de mode, Fazaeli trouve son inspiration dans sa position et son parcours personnels. Mais comme bien peu de créateurs, il a commencé sa carrière en tenant un blog où sont mis en lumière les aspects souvent ignorés de la société iranienne. «The Tehran Times» devient rapidement un phénomène culturel en Iran alors que son point de vue singulier lui assure un accueil enthousiaste dans la presse occidentale. Cet immense succès ne détourne pas Araz de sa carrière de créateur. Il y a quelques mois,
il présentait à l’hôtel Royal Monceau sa première collection pendant la Paris Fashion Week (printemps-été 2016). S’il se présente sous un jour impeccablement stylish, il se sent fier de la richesse et des traditions de sa culture, lesquelles peuvent se marier à celles de l’Occident. L‘OFFICIEL Suisse: Vous êtes le rédacteur en chef de «The Tehran Times» et vous venez de montrer votre collection à la Paris Fashion Week. Comment tout cela est-il lié? ARAZ FAZAELI: Depuis que je suis parti d’Iran, ma vie est une merveilleuse traversée, pas seulement parce que j’ai beaucoup appris de et sur différentes cultures, mais aussi parce que j’ai eu l’occasion de voir la mienne à travers l’œil d’un Occidental. De ce point de vue, je me suis aperçu que de nombreuses facettes de la culture persane peuvent complémenter et illuminer les sensibilités occidentales. Cela m’a inspiré à faire entrer ma propre culture dans mon travail. Vous voyez maintenant comment tout cela est lié? «The Tehran Times» est une bibliothèque et un mood board qui inspire mes futures collections.
Comment en êtes-vous arrivé là? Pendant l’été 2012, après ma cérémonie de remise de diplôme, je suis retourné en Iran pour voir ma famille. Ce genre de visite m’avait toujours fait du bien, mais ce voyage dans mon pays natal a finalement été très différent des précédents. J’ai essayé de regarder les lieux de mon enfance avec
Araz Fazaeli, fondateur de «The Tehran Times».
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LA VIE les yeux d’un Occidental et cela m’a fait remarquer quelque chose de plus frappant que l’architecture et l’art: le style des Iraniens de la rue. Ce que j’ai vu autour de moi, ce sont des gens à la mode, superbes, éclectiques. Je me suis rendu compte que j’étais dans une position unique qui me permettait d’interpréter notre culture pour ceux qui se posent des questions sur notre code vestimentaire! Et je ne suis pas tout seul. Beaucoup de jeunes Iraniens dans le monde doivent répondre à ces questions qui reviennent tout le temps de la part d’Occidentaux mal ou peu informés. Un peu comme si on leur demandait si les Iraniens se déplacent toujours à dos de chameau… Explorer la dichotomie entre ma culture telle que je l’aime et telle que le monde la voit a nourri mon travail pendant mes quatre années d’école de mode. Lors de ce voyage, je me suis aperçu que les cultures du Moyen-Orient ont beaucoup à offrir au monde de la mode et de l’argent. Et pourtant, elles ne reçoivent pas assez d’attention. Je me suis dit que je pouvais changer cette orientation. J’aime la manière dont vous alliez des éléments de design, d’art et de culture persans avec le monde occidental. Grâce à votre plateforme, l’Iran d’aujourd’hui a de l’allure. Par exemple, avec la série où vos followers combinent leur musts de la mode européenne sur des tapis persans traditionnels. Le nom de la série, c’est «Shab khosh» – cela veut dire bonne nuit. Ce sont des photos avec lesquelles j’ai conclu presque tous les soirs ces derniers mois. J’ai décidé de collaborer avec mon public et je lui ai demandé d’envoyer des photos sur un thème particulier que je choisis. Je me suis dit que cela donnerait aux internautes l’occasion de participer tout en me faisant connaître leurs visions et leurs goûts. Ça a été jusque là une aventure très enrichissante. La série des tapis a eu beaucoup de succès. C’est dommage, mais dans cette partie du monde (le MoyenOrient), les présentations ne sont en général pas très bonnes. Et avec la série «Shab khosh backgammon» (#TTTBackgammon) et celle sur les tapis (#TTTCarpet), je voulais inciter les gens à faire une belle présentation de leurs vêtements sur des tapis et des backgammons. Pour qu’ils puissent penser de manière plus créative, et cela leur a rappelé encore une fois combien les tapis persans sont précieux. Qu’allez-vous faire maintenant? Me concentrer sur ma carrière de créateur. Parce que j’ai étudié la création de mode avant d’avoir cette idée de «The Tehran Times». Le blog n’a pas fait de moi un créateur, mais je suis un créateur qui a fait naître un blog. Cela ne veut pas dire que ce qui se passe sur «The Tehran Times» ne m’intéresse ou ne me tente plus. L’équipe du TTT et moi sommes très excités parce que notre 142
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LA VIE agence de conseil prend déjà de l’ampleur avec «The Tehran Times». Nous aidons et conseillons des marques étrangères qui veulent s’introduire sur le marché iranien, et nous aidons aussi de jeunes créateurs en Iran à connaître d’autres marchés dans le monde. Cela ne va pas être très facile, mais relever les défis, j’adore. La mode est un sujet important en Iran. Comment satisfaire cette passion quand on vit à Téhéran? Qu’ils soient riches ou pauvres, en général, les Iraniens font attention à ce qu’ils portent. Chacun essaie de trouver le meilleur tailleur, coiffeur ou salon de beauté selon son budget. Le premier accessoire dans lequel une femme investit est un it-bag de sa marque préférée. Si elle en a les moyens, elle l’achète à Dubaï lors d’une sortie shopping, ou sinon elle en achète un faux à Téhéran. Il y a aussi des boutiques qui vendent des produits de luxe, mais on ne sait jamais si ce sont des authentiques ou des copies. Qu’est-ce que vous recherchez chez une fille pour la montrer sur «The Tehran Times»? Je ne recherche pas mon goût personnel; il est plus intéressant de chercher des styles différents. Ce que je recherche, c’est quelque chose avec de la force de caractère. Il y a quelque chose en chacun. Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans la culture orientale? Son maximalisme. Et le moins? Son attitude arrogante qui n’est absolument plus au goût du jour. Soyez gentil et ouvert avec tout le monde, et vous recevrez beaucoup en retour.
Où aimeriez-vous vivre? Là où je peux voir des gens bien autour de moi. Par exemple, Paris est plus excitant que Milan, mais les gens à Milan semblent plus chaleureux et plus heureux. J’ai besoin d’énergie positive autour de moi pour être créatif. Comment décririez-vous le style actuel à Téhéran? Je suis très impressionné par la manière dont les femmes se servent du hijab qu’il faut porter pour affirmer leurs tendances mode et personnelles, parce qu’elles y mettent une créativité incroyable. Beaucoup de jeunes des classes aisées vont faire leurs études à l’étranger. Ils reviennent en Iran de temps en temps et ramènent différents styles et différentes tendances de Londres, Paris, New York, L.A. ou même Dubaï. Il est par
conséquent intéressant de voir comment les filles iraniennes s’approprient ces styles de l’étranger, et les font leurs avec leurs foulards et manteaux. Je suis convaincu que la jeune génération d’Iran est avide d’apprendre et de découvrir. www.thetehrantimes.com
À gauche: The Evil Eye: un manteau du créateur Salar Bil, assorti de jeans à la mode occidentale. Ci-dessus: A Yellow Kind of Love: Irène la Belge et Sara l’Iranienne font bouger le street style en Iran.
Ci-dessous: Metallic Tehran: un manteau de la marque indienne Taj Fashion Design avec du sportswear sans prétention.
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TRAVEL
Un refuge de classe et d’exception sur l’île de Bali. Pour en savoir plus, lire en page 146.
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PHOTO: DR
TRAVEL
TRAVEL
TRAVEL NEWS
TRIO DE RÊVE En plus de la villa Cima et de la villa Malakoff, dans son parc au bord du lac de Côme, le légendaire hôtel Villa d’Este propose une troisième maison que peuvent louer les clients exigeants. La propriété a été édifiée au XIXe siècle dans le style mondain de l’époque mais est aménagée avec un sens de la modernité et embellie par ce que les tisserands, imprimeurs de papier peint et autres manufactures de la région ont de plus beau à proposer.
YOGA AU TYROL Non loin de Meran, à seulement 90 minutes en voiture de la frontière suisse, se trouve l’hôtel familial Schwarzschmied qui, cette année, offre plusieurs retraites et semaines de yoga. L’enseignement est dispensé par leur propre instructrice, et des yogis et yoginis viennent aussi de l’extérieur pour donner des cours. Une savoureuse slow food de la région complète cette expérience unique à Lana, en plein cœur de la plus grande commune arboricole du Tyrol du Sud. Vous trouverez toutes les dates sur le site Internet. www.schwarzschmied.com
www.villadeste.com
MANGER DURABLE Vous êtes à Los Angeles et vous avez envie d’aller dans un restaurant qui offre de la nourriture saine à base d’ingrédients respectueux de l’environnement? Jared Koch, expert en nutrition, vous facilite vos recherches. Il a lancé son projet avec un site Internet et une app réservés à Manhattan, à présent c’est au tour de Los Angeles, et d’autres villes vont suivre. Même des stars expertes en la matière comme Donna Karan et Mariel Hemingway, qui se plient à un mode de vie réfléchi, utilisent ce service. Les intéressés peuvent en outre adapter le système à leur ville. Bonne idée! www.cleanplates.com
IMMERSION TOTALE GOOD MORNING, VIETNAM! À Saïgon, au The Reverie, ont convergé plus de maisons italiennes de design que dans aucun autre hôtel de cette classe. Rubelli, à lui seul, a fourni 12 000 mètres des étoffes les plus belles. Remarque: cet hôtel est le plus élevé de la ville, il occupe l’espace entre les 27 e et 39e étages. 62 suites et 224 chambres, toutes avec une vue époustouflante sur la cité. L’hôtel dispose en outre d’une flotte totale de 12 Bentleys, Rolls Royces limited Edition Phantom Dragon, Maybachs et diverses limousines Mercedes-Benz.
C’est bien l’idée, en fin de compte, quand on va dans des endroits aussi retirés que Laucala Island, dans les îles Fidji. Ce paradis des mers du Sud, qui appartient à l’entrepreneur autrichien Dietrich Matteschitz dont le complexe hôtelier vient d’être intégré aux Hideaways Hotels, prend cela à la lettre puisque l’on peut explorer les profondeurs marines à bord d’un sous-marin, le «DeepFlight Super Falcon». Pour ce qui est de la vie à déguster en surface, le resort propose 25 villas, 85 % des produits utilisés en cuisine étant générés sur l’île même, dans les propres fermes de l’établissement. www.laucala.com
www.thereveriesaigon.com
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Jeanne Signoles en Valentino devant une œuvre de César.
JEANNE SIGNOLES À LA COLOMBE D’OR Par FRÉDÉRIQUE DEDET
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PHOTOS: DR
La fondatrice de L / Uniform, la chic et jeune marque de maroquinerie à personnaliser, aime se ressourcer en toute saison dans la mythique auberge de Saint-Paul-de-Vence.
BEAUTÉ
«La vue de notre chambre donnant sur les toits colorés et verdoyants de La Colombe.»
«Le lobby, avec son mobilier d’origine en bois d’olivier.»
«Le bar de l’hôtel en rotin vintage pour déguster un verre de chardonnay.»
«La valise L / Uniform ‹N° 40› inspirée d’un modèle des années 1950 en toile et cuir.»
«Notre chambre. Jamais ostentatoire, la décoration est simple et pleine de charme.»
«La mythique piscine, le mobile de Calder, les cyprès centenaires...»
«L’entrée discrète de l’hôtel.» La Colombe d’Or, 06570 Saint-Paul-de-Vence www.la-colombe-dor.com, www.luniform.com
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TRAVEL
DANS LES BRAS DU SHAMBHALA À quelques encablures d’Ubud, mecque boho cool à Bali, se trouve une retraite wellness unique en son genre. Nichée au cœur d’une jungle magique, elle promet au visiteur de guider ses pas vers un mode de vie plus sain et de lui faire retrouver l’équilibre mental en délestant son esprit de tout son stress. Par S. HO T T INGER-BEHMER
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5 résidences se partagent les 30 chambres et suites spacieuses.
Les promenades autour du domaine font découvrir des endroits qui invitent à s’y attarder.
PHOTOS: DR
B
ali, «l'île des Dieux». Bali, paradis surterre. Bali où ce qui pourrait sonner comme un cliché de catalogue est simplement beau, sincère, inspirant. Son chapelet varié de collines et montagnes. Ses rivages escarpés et ses plages de sable fin. Ses rizières en terrasses verdoyantes et ses coteaux volcaniques arides, écrin pittoresque d’une culture singulière où chaque brindille, chaque fleur, chaque oiseau respire une forme de spiritualité. Bali, à l’autre bout du monde, oui, mais surtout à l’exact opposé du mode de vie sédentaire des grandes villes occidentales et de leurs sociétés hyper-connectées. En partance pour ce long voyage vers Bali, je laisse donc derrière moi Zurich et mon quotidien effréné, curieux de découvrir pourquoi cette retraite de wellness particulière recueille tant d’éloges de la part des glitterati cosmopolites, d’autant que tout un éventail d’options miraculeuses s’ouvre à nous sans qu’ils soit nécessaire d’aller si loin. La promesse, toutefois, d’un séjour dont je sortirai transformé à jamais me convainc d’entreprendre les 22 heures de déplacement jusqu’au fin fond de la jungle balinaise. Le vol de Zurich à Abu Dhabi à bord du nouveau Dreamliner d’Etihad Airways n’est pas une épreuve, bien au contraire, le service Business Class de la compagnie a glané de multiples distinctions et j’y suis traité comme un coq en pâte, à quoi s’ajoute la bonne nuit de sommeil dont j’avais depuis longtemps besoin. Comme il n’y a pas (encore) de liaison directe entre Abu Dhabi et Bali, je ne manque pas de profiter de l’escale gratuite d’une nuit dans la capitale des U.A.E. offerte par la compagnie aérienne aux voyageurs premium. Le jour suivant, c’est donc frais et dispos que j’aborde la deuxième partie du voyage vers
Jakarta et puis Bali. Même s’ils ne sont pas tendres avec le corps, les longs vols ont aussi leurs bons côtés, voyager longtemps et loin aide à oublier ses soucis et ses problèmes, et c’est exactement ce que je ressens lorsque j’arrive en Indonésie par une belle soirée, prêt à me laisser conduire jusqu’à ma destination finale, à 45 minutes en voiture de l’aéroport de la capitale balinaise, Denpasar. Au cœur d’une jungle épaisse, le Como Shambhala Estate dévale le flanc d’une gorge à travers des forêts de frangipaniers, acajous et tecks, jusqu’aux rives de la rivière Ayung, au-dessus de laquelle trois sources sacrées mêlent leurs eaux en une cascade. Sur la pente opposée, les rizières en terrasses scintillent au milieu d’un décor montagneux typiquement balinais. J’arrive en fin d’après-midi et suis prestement conduit dans ma gigantesque suite sise dans l’un des cinq groupes de résidences, où, à ma grande surprise, un immense patio privé est parsemé de bougies, ajoutant une touche magique à cet accueil, et donnant le ton à ce qui prend la forme d’un séjour plein de promesses. Après un dîner rapidement servi dans ma chambre (nasi goreng de riz rouge et légumes, crêpes aux œufs) et un bain tropical dans mon tub extérieur, je suis prêt pour ma première nuit dans la jungle d’Indonésie. Au lever du jour, les animaux sauvages donnent de la voix bien avant que la végétation luxuriante sur les terrasses entourant ma villa n’émerge de la brume. Un coq fluet s’y met; bientôt suivi d’un pépiement aigu; et puis c’est comme si tous les oiseaux de Bali entraient en scène, accueillant le jour avec force cris et sifflements. AVRIL 2016
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Le petit-déjeuner est servi dans la Kudus House avec vue sur la végétation luxuriante des collines environnantes. Le soir est dédié aux délices de la cuisine indonésienne.
Impossible de me rendormir avec cette symphonie cacophonique et la nostalgie du grondement apaisant du du trafic matinal des trams de Zurich m’effleure un moment. Mais pas question de traîner au lit, j’ai hâte d’explorer la propriété et de me plonger, après une merveilleuse première impression, dans cette expérience. Le petit-déjeuner est servi au Kudus House, l’un des deux principaux restaurants, dominant la vallée de l’Ayung, tandis que le soleil se lève et commence à allumer de vert des collines alentour. Difficile de faire son choix parmi toutes ces options équilibrées: porridge de quinoa aux amandes et poires ou petits gâteaux tout chauds au sarrasin et potiron? Heureusement que j’ai encore quelques petits-déjeuners devant moi pour en essayer d’autres. Ça peut donner l’impression d’être incroyablement bon pour la santé, mais ça ressemble autant à un régime draconien que la distance entre la Suisse et l’Indonésie... En fait, tous les établissements du complexe hôtelier offrent des menus absolument extraordinaires, nourrissants et délicieux. Les repas ici sont affaire de cuisine équilibrée et nutritive. Compter les calories ne fait pas partie du jeu, misez plutôt sur des saveurs riches et denses et un menu foisonnant d’alternatives saines – laits de noix, pains sans levure, miel non chauffé au lieu de sucre, et très peu de sel. Je me suis laissé dire que les personnes qui suivent des programmes de détoxification peuvent choisir parmi de nombreux jus de fruits et de légumes. Les repas servis dans le domaine sont préparés avec des ingrédients bios pour la plupart, cultivés localement si possible et élaborés par une équipe de spécialistes et de nutritionnistes maison. Boire un verre de jus d’herbe de blé à tous les repas entre vite dans les habitudes. 150
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Une petite balade me ramène chez moi où Ayu vient me voir. Ayu, mon assistante personnelle pendant tout mon séjour, s’avèrera capable de lire dans mes pensées et de pouvoir faire plusieurs choses à la fois sans perdre de son efficacité. Elle se révèlera aussi être un gourou incollable sur tout ce qui concerne le Shambhala. Ceux qui séjournent ici ont un assistant attitré, une sorte de majordome qui connaît aussi votre emploi du temps sur le bout des doigts et surtout s’assurera que vous serez à l’heure à tous vos rendez-vous et cours. Ayu me tend le programme, m’en donne les grandes lignes avant de s’éclipser et de me laisser livré à moi-même, ce qui me déconcerte un peu parce que dans ce genre de retraites, on est en général supposé suivre un emploi du temps assez strict. Ici, ni planning ni horaires; nulle discipline ni régime à respecter, à moins que vous ne l’ayez expressément demandé. La journée se déroule à votre rythme, et bien que l’éventail d’activités soit immense – du Pilates jusqu’à la méditation en passant par le circuit training, l’escalade, les rituels de purification, des consultations avec des experts et même la danse balinaise, sans oublier les traitements pour vous chouchouter au spa et des cours de cuisine – vous êtes entièrement libre d’en choisir autant ou aussi peu qu’il vous en chantera. Personne pour venir vérifier. Et la même règle s’applique à la nourriture. Pas de punitions, et si vous avez vraiment envie d’un expresso, ne vous gênez pas. Un vin de grand cru pour accompagner votre dîner? Pas de problème… Il semble que trouver l’équilibre et la paix de l’esprit passe par une bonne dose de sens des responsabilités. Le domaine, alors un petit complexe du nom de Begawan Giri, a été acheté et développé par Como Hotels and Resorts en 2004.
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Como Shambhala s’avère être à la fois confortable et en harmonie avec la nature.
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TRAVEL
Toutes les propriétés de luxe de Como – Parrot Cay dans les îles Turques-et-Caïques, Cocoa Island aux Maldives et d’autres en Angleterre, Australie, au Bhoutan et en Thaïlande – ont des spas, mais ici, nous sommes dans l’un des rares complexes hôteliers au monde offrant un ensemble de services complets et alliant retraites résidentielles de soins et séjours de vacances, employant une équipe de professeurs de yoga, Pilates et tai chi ainsi que des nutritionnistes et des spécialistes du travail corporel et de l’Âyurveda. Mon traitement est conçu pour m’aider à apporter des changements positifs dans mon mode de vie afin de contrecarrer le stress de la vie moderne. Les programmes n’ont aucun caractère contraignant et commencent par une consultation avec un spécialiste et un psychologue qui adaptent les composantes massages, cours de yoga, plus cours en groupe de tai chi, Pilates ou aquathérapie, activités de plein air et conférences sur le bien-être. Les personnes autour de moi – nombreuses à être venues seules ici – n’empruntent pas toutes le même chemin vers la santé et le bien-être: Certaines suivent un programme de remise en forme, d’autres de rajeunissement, d’Âyurveda ou de purification, mais un traitement formaté n’est pas une obligation: vous pouvez tout simplement vous inscrire à des séances en cours de journée et profiter de la beauté époustouflante des lieux. Il faut bien l’avouer, prendre l’avion jusqu’à cette minuscule île d’Indonésie pour un cours de gestion du stress paraît absurde. Je peux très bien faire du yoga et de la méditation chez moi, ça m’arrive même de m’y mettre. Mais s’il est un endroit où les gens s’y connaissent en sérénité, c’est bien ici, à Bali. Le système philosophique balinais se fonde sur le principe du «tri hata karana» qui cherche à maintenir l’équilibre et l’harmonie entre les dieux, l’environnement et la communauté. Selon les Balinais, seul cet équilibre peut vous mener au bonheur et à la paix. Ajoutez à cela une histoire riche en pratiques de guérison, une abondance de plantes aux propriétés bienfaisantes et une technique de massage thérapeutique, et tout à coup, la question qui s’impose c’est: Pourquoi n’irais-je pas à Bali? Il y a la beauté de la nature environnante, évidemment. Mais ce qui rend le séjour inoubliable, véritablement, ce sont les gens. Un escadron de spécialistes ultra qualifiés, bien sûr, mais aussi des centaines d’employés sur le domaine (340 précisément) pour prendre 152
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Baignade dans le bassin d’eau de source au cœur de la jungle.
soin des hôtes qui occupent seulement 30 chambres; sans compter 67 jardiniers, une équipe de chasseurs de geckos et même une «dame moustiques» – oui, il y a une personne dont la seule occupation est de neutraliser toutes les sources possibles de prolifération de moustiques sur les 9 hectares et quelques de ce complexe! Si j’avais encore eu besoin de me convaincre que cet endroit a quelque chose de très spécial et de profondément relaxant, descendre jusqu’aux paisibles bassins près de l’Ayung m’aurait suffi. Au Como Shambhala, toutes les installations induisent une impression de paix extrême, avec beaucoup d’espace délibérément conçu pour être partagé par un nombre restreint de personnes. Très vite, me plonger dans les eaux cristallines de ces bassins d’eaux sacrées est devenu pour moi un rituel aux petites heures du matin. Peu de clients s’aventurent sur les marches de pierre qui descendent au milieu de la forêt puisque cela implique qu’il faudra remonter, mais le jeu en vaut largement la chandelle. Comme il semble que mon problème soit moins le stress émotionnel qu’une fatigue extrême, mon programme est ajusté pour me détendre totalement et recharger mes batteries. Les massages, les traitements, la nourriture saine et les longues promenades dans le domaine, tout cela contribue à un bien-être général. Mes quelques journées de sérénité se diluent bientôt dans une sorte de flou nombriliste et béat. Je bavarde avec d’autres clients qui, tout comme moi, n’enlèvent leur tenue de gym que pour le dîner, mais la plupart du temps je reste tout seul et vais me coucher de bonne heure. Le moment de retourner dans le monde extérieur, je le sais, n’arrivera que trop vite. La plupart des endroits de ce genre ont recours à des trucs de marketing ou à des artifices pour que les clients réservent sur un coup de tête. Pas Shambhala. Les photos sur Internet sont superbes et ne manquent pas de charme, mais la réalité est d’une beauté bien plus rare et profonde. D’une conception exquise pour être à la fois en communion avec la nature et excessivement confortable, le complexe reflète le cadre – tropical, léger et sans chichis mais tellement élégant. C’est là que j’ai, semble-t-il, amorcé de grands changements dans ma vie et vécu une expérience à tout jamais inoubliable. En sanskrit, Shambhala signifie «lieu sacré de béatitude». Shambhala, je le sais, tiendra ses promesses.
PHOTOS: DR; S. HOTTINGER-BEHMER
Le programme de traitements est adapté aux besoins de chaque client à son arrivée.
TRAVEL
Les suites, aménagées dans le style balinais, offrent tout le confort moderne et ne laissent rien à désirer.
L’une des sources sacrées du domaine où se déroulent des rituels hindous de purification.
INSIDER INFO Dès CHF 880 la nuit en chambre double et dès CHF 1 750 la nuit dans la Como Shambhala Suite (pour deux personnes). Les prix incluent la demi-pension, 1 traitement spa et la participation aux activités proposées quotidiennement. www.comohotels.com ACCÈS Prenez Etihad Airways pour vous rendre en Indonésie et profitez du Premium Stopover avec une nuit gratuite à Abu Dhabi pour les voyageurs en Business Class et 2 nuits gratuites pour les billets First Class. L’idéal pour recharger vos batteries et faire une coupure dans le long vol vers l’Indonésie. Vous y arriverez frais et dispos, grâce aux bons soins du personnel de cette compagnie aux multiples distinctions. www.etihad.com
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TRAVEL
L’AMSTERDAM DE
VIKTOR & ROLF
Les designers Viktor Horsting & Rolf Snoeren sont tous les deux nés en 1969 aux Pays-Bas, non loin l’un de l’autre. Ils se rencontrent pendant leurs études, et se mettent à travailler ensemble dès leur diplôme en poche. En 1993, ils gagnent un concours de talents et lancent leur label éponyme Viktor & Rolf. Aujourd’hui, ils se consacrent à fond à leurs collections de Haute Couture pleines de créativité et à leurs très populaires parfums. Pour vous, leurs conseils d’initiés sur leur Amsterdam.
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VOTRE HÔTEL PRÉFÉRÉ? «Aucune idée, à Amsterdam, on ne va jamais à l’hôtel, c’est ici qu’on vit! Bon, maintenant, le Waldorf Astoria n’a pas l’air mal. Tranquille, avec un joli jardin.»
VOTRE RESTAURANT PRÉFÉRÉ? «On finit toujours par aller au George sur le Leidsegracht parce que c’est tout près et donc pratique.»
Herengracht 542-556, www.waldorfastoria.com
Leidsegracht 84, www.cafegeorge.nl
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PHOTOS: UDO GEISLER; VERLAGSGRUPPE RANDOMHOUSE (FR: ÉDITIONS DE L’OLIVIER ). BRIAN KINNEY, MEG MARKS; JOHN LEWIS MARSHALL; FILIP MALJKOVIC; DR
Par SANDRA BAUKNECHT
TRAVEL Viktor Horsting et Rolf Snoeren
VOTRE MAGASIN PRÉFÉRÉ? «Tous les magasins et étals de fleurs de la ville! Comment ne pas les adorer?»
VOTRE PARC PRÉFÉRÉ? «Vondelpark. On peut s’y attendre à tout.»
VOTRE MUST EN ACCESSOIRE? «Spicebomb!» www.viktor-rolf.com
VOTRE LIEU TOURISTIQUE PRÉFÉRÉ? «Le Rijksmuseum. Tous les maîtres hollandais y sont.» Museumstraat 1, www.rijksmuseum.nl
VOTRE BAR OU NIGHT CLUB PRÉFÉRÉ? «Paradiso (Amsterdam), parce que le programme y est tellement varié, du café chantant à de l’indie pop en passant par de la techno club gay.» Weteringschans 6-8, www.paradiso.nl
LA MEILLEURE MUSIQUE POUR CETTE DESTINATION? «La radio Ibiza Sonica. Happy vibes.»
LE MEILLEUR LIVRE À LIRE EN VACANCES LÀ-BAS? «Ali Smith, ‹ L e fait est ›. L’un des meilleurs auteurs contemporains.»
www.ibizasonica.com
wwweditionsdelolivier.fr
VOTRE PLAGE PRÉFÉRÉE? «Zandvoort, derrière le bar de plage El Dorado. Parce qu’y porter des vêtements est optionnel.»
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LA NUIT
LA NUIT
Tout sur la formidable soirée organisée par IWC lors de l’édition 2016 du SIHH de Genève à lire page 156.
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LA NUIT
HAPPY BIRTHDAY! Par SANDRA BAUKNECHT
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endant le Salon International de la Haute Horlogerie (SIHH) de Genève, Montblanc avait une bonne raison de faire la fête: l’entreprise peut s’enorgueillir de 110 années d’histoire. Ont répondu à l’invitation au dîner exclusif pour VIP à l’hôtel du Parc des Eaux-Vives tous ses amis bien entendu, mais aussi Hugh Jackman et Charlotte Casiraghi, ambassadeurs internationaux de la marque. L’élégante salle avec vue sur le Léman évoquait ce soir-là l’univers somptueux des paquebots, les traversées de l’Atlantique et l’esprit pionnier qui a inspiré la dernière collection de montres présentée, «Montblanc 4810».
Guey Lun Mei
Hugh Jackman et Jérôme Lambert, CEO de Montblanc Suisse.
PHOTOS: DR; SANDRA BAUKNECHT
Sandra Bauknecht, rédactrice en chef de L’OFFICIEL Suisse, avec Hugh Jackman.
Charlotte Casiraghi
L’actrice espagnole Macarena Gomez et son époux.
Hugh Jackman avec Macarena Gomez et Marc Newson.
Pierre Niney
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LA NUIT
COME FLY WITH US Par SANDRA BAUKNECHT
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omme à son habitude, c’est IWC Schaffhausen qui a réuni la plus grande pléiade de célébrités du SIHH, le Salon de la Haute Horlogerie de Genève, pour célébrer le lancement de la nouvelle collection de «Montres d’Aviateur». Le Pepe Lienhard Big Band de Suisse, un orchestre de danse d’Angleterre et une bonne dose de jazz et de swing ont transporté pas moins de huit cents invités, dont de nombreux éminents ambassadeurs de la marque IWC et stars, à l’âge d’or des pionniers de l’aviation. Ronan Keating a surpris tout le monde avec un extraordinaire spectacle et le CEO Georges Kern s’est même emparé des baguettes pour offrir une démonstration de ses talents de batteur à un public enthousiaste.
«Come Fly With Us», le spectacle donné au cours du dîner de gala d’IWC.
Le DJ Jack E avec Barbara Becker.
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PHOTOS: DR; SANDRA BAUKNECHT
Thomas Kretschmann, Franziska Weisz, Moritz Bleibtreu avec un invité.
Marc Forster, Scott Eastwood, Chris Evans et Georges Kern, CEO d’IWC Schaffhausen (de g. à dr.).
LA NUIT Till Brönner et Patti Austin.
Adriana Lima
Elyas M'Barek
Karolina Kurkova, Rosamund Pike et Xhou Xun (de g. à dr.).
José Mari Manzanares Sandra Bauknecht, rédactrice en chef de l’OFFICIEL Suisse.
Fabian Cancellara et Ralf Möller.
Rob Brydon, Ronan Keating et Patti Austin (de g. à dr.).
Hilary Swank avec Marc Forster.
Ralf Moller et Georges Kern, CEO d’IWC Schaffhausen.
Storm Uechtritz et Ronan Keating. Rosamund Pike et Christoph Waltz.
Günter Netzer avec son épouse, Elvira Lang Netzer.
Pierfrancesco Favino et Anna Ferzetti.
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ADRESSES
SERVICES / ADRESSES / SITES Sur le site Internet des marques citées, vous trouverez les informations sur les produits, les contacts du service clientèle et les distributeurs dans votre région.
MODE
CHAUMET WWW.CHAUMET.COM
IWC WWW.IWC.COM
POMELL ATO WWW.POMELL ATO.COM
ACNE STUDIOS WWW.ACNESTUDIOS.COM
CHLOÉ WWW.CHLOE.COM
JAEGER-LECOULTRE WWW.JAEGER-LECOULTRE.COM
PRADA WWW.PRADA.COM
ADLER WWW.ADLER-JOAILLIERS.COM
CHRISTIAN LOUBOUTIN WWW.CHRISTIANLOUBOUTIN.COM
JIMMY CHOO WWW.JIMMYCHOO.COM
PRINGLE OF SCOTL AND WWW.PRINGLESCOTL AND.COM
AGENT PROVOCATEUR WWW.AGENTPROVOCATEUR.COM
CHRISTOPHER KANE WWW.CHRISTOPHERKANE.COM
JOHN GALLIANO WWW.JOHNGALLIANO.COM
RALPH L AUREN WWW.RALPHL AUREN.COM
AKRIS WWW.AKRIS.CH
COACH WWW.COACH.COM
JULIEN FOURNIÉ WWW.JULIENFORUNIE.COM
ROKSANDA WWW.ROKSANDA.COM
ALEXANDRE VAUTHIER WWW.ALEXANDREVAUTHIER.COM
DINH VAN WWW.DINHVAN.COM
L ANVIN WWW.L ANVIN.COM
SAINT L AURENT WWW.YSL.COM
ALICE + OLIVIA WWW.ALICEANDOLIVIA.COM
DIOR WWW.DIOR.COM
LES PETITS JOUEURS WWW.LESPETITSJOUEURS.COM
SEAN SUEN WWW.SEANSUEN.COM
ALLUDE WWW.ALLUDE-CASHMERE.COM
DONNA KARAN NEW YORK WWW.DKNY.COM
LOEWE WWW.LOEWE.COM
SERGIO ROSSI WWW.SERGIOROSSI.COM
ANNE SOFIE MADSEN WWW.ANNESOFIEMADSEN.COM
DSQUARED2 WWW.DSQUARED2.COM
LORO PIANA WWW.LOROPIANA.COM
SPORTMAX WWW.SPORTMAX.COM
ANYA HINDMARCH WWW.ANYAHINDMARCH.COM
ELIE SAAB WWW.ELIESAAB.COM
LOUIS VUITTON WWW.LOUISVUITTON.COM
STELL A LUNA WWW.STELL ALUNA.COM
AQUAZZURA WWW.AQUAZZURA.COM
EMPORIO ARMANI WWW.ARMANI.COM
MANISH ARORA WWW.MANISHARORA.COM
STELL A MCCARTNEY WWW.STELL AMCCARTNEY.COM
AUDEMARS PIGUET WWW.AUDEMARSPIGUET.COM
ETRO WWW.ETRO.COM
MARC JACOBS WWW.MARCJACOBS.COM
SWAROVSKI WWW.SWAROVSKI.COM
BALENCIAGA WWW.BALENCIAGA.COM
FENDI WWW.FENDI.COM
MARCO DE VINCENZO WWW.MARCODEVINCENZO.COM
TAG HEUER WWW.TAGHEUER.COM
BALLY WWW.BALLY.COM
FIFI CHACHNIL WWW.FIFICHACHNIL.COM
MARY KATRANTZOU WWW.MARYKATRATZOU.COM
TOD'S WWW.TODS.COM
BALMAIN WWW.BALMAIN.COM
GIORGIO ARMANI WWW.ARMANI.COM
MESSIKA WWW.MESSIKA.COM
TOM FORD WWW.TOMFORD.COM
BARBARA BUI WWW.BARBARABUI.COM
GIUSEPPE ZANOTTI DESIGN WWW.GIUSEPPEZANOTTIDESIGN.COM
MICHAEL KORS WWW.MICHAELKORS.COM
TORY BURCH WWW.TORYBURCH.COM
BELSTAFF WWW.BELSTAFF.COM
GIVENCHY WWW.GIVENCHY.COM
MISSONI WWW.MISSONI.COM
TRÈS BONJOUR WWW.TRESBONJOUR.DE
BL ANCPAIN WWW.BL ANCPAIN.COM
GRAFF WWW.GRAFFDIAMONDS.COM
MIU MIU WWW.MIUMIU.COM
VALENTINO WWW.VALENTINO.COM
BOUCHERON WWW.BOUCHERON.COM
GUCCI WWW.GUCCI.COM
MONCLER WWW.MONCLER.COM
VAN CLEEF & ARPELS WWW.VANCLEEFARPELS.COM
BUCCELL ATI WWW.BUCCELL ATI.COM
HARRY WINSTON WWW.HARRYWINSTON.COM
MONTBL ANC WWW.MONTBL ANC.COM
VIERI WWW.VIERI.COM
BULGARI WWW.BULGARI.COM
HERMÈS WWW.HERMES.COM
MOSCHINO WWW.MOSCHINO.COM
VIKTOR & ROLF WWW.VIKTOR-ROLF.COM
BURBERRY WWW.BURBERRY.COM
HERVÉ LÉGER WWW.HERVELEGER.COM
MUGLER WWW.MUGLERUSA.COM
VIVIENNE WESTWOOD WWW.VIVIENNEWESTWOOD.COM
CARTIER WWW.CARTIER.CH
HUBLOT WWW.HUBLOT.COM
OMEGA WWW.OMEGAWATCHES.COM
WILDFOX WWW.WILDFOX.COM
CÉLINE WWW.CELINE.COM
HUGO BOSS WWW.HUGOBOSS.COM
PIAGET WWW.PIAGET.CH
WOLFORD WWW.WOLFORDSHOP.CH
CHANEL WWW.CHANEL.COM
HUGO MATHA WWW.HUGOMATHA.COM
PIERRE HARDY WWW.PIERREHARDY.COM
XENIA BIEGLER WWW.XENIABIEGLER.COM
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HUNTER WWW.HUNTER.COM
ZANA BAYNE WWW.ZANABAYNE.COM
ISABEL MARANT WWW.ISABELMARANT.COM
ZIMMERLI WWW.ZIMMERLI.COM
ADRESSES
BEAUTÉ AESOP WWW.AESOP.COM CALVIN KLEIN WWW.CALVINKLEIN.COM CLINIQUE WWW.CLINIQUE.COM ESTÉE L AUDER WWW.ESTEEL AUDER.COM FUEGUIA WWW.FUEGUIA.COM JULISIS WWW.JULISIS.COM L A VALLÉE WWW.L AVALLEE.CH NATURA BISSÉ WWW.NATURABISSE.ES NESCENS WWW.NESCENS.COM TERRES D'AFRIQUE WWW.TERRES-DAFRIQUE.COM TONI &GUY WWW.TONIANDGUY.COM
DÉCO BUTLERS WWW.BUTLERS.DE CASA MORO WWW.CASAMORO.COM EVA SONAIKE WWW.EVASONAIKE.COM GENTRY WWW.GENTRY.COM GLOBUS WWW.GLOBUS.CH INTERIO WWW.INTERIO.CH LINARI WWW.LINARI.COM LUMAS WWW.LUMAS.COM MAISON DU MONDE WWW.MAISONDUMONDE.COM PFISTER WWW.PFISTER.CH TADÉ WWW.TADE.FR YOOX WWW.YOOX.COM Rebecca Marcos, photographiée par Marco Trunz, en ELIE SAAB, GUCCI et TORY BURCH. Découvrez toute la série à partir de la page 62.
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INSIDER
LE SAVIEZ-VOUS…
AESOP
Ce n’est pas par hasard si tout ce qui touche à Aesop ressemble à une œuvre d’art soigneusement exécutée. Depuis les flacons de verre marron jusqu’aux captivantes boutiques, la marque australienne de produits de soins sait comment impressionner et accueillir les clients. Par LIVIA Z AFIRIOU
NEWS Fin avril, Aesop va lancer le deuxième déodorant de son histoire, qui aura requis plusieurs années de développement. Cet Herbal Deodorant sans aluminium contiendra du zinc ricinoleate qui combat les composés associés aux principales bactéries causant l’odeur corporelle, ainsi qu’un mélange bien dosé d’huiles essentielles, y compris de romarin, sauge et eucalyptus.
PHILOSOPHIE «Ordre et simplification constituent les premiers pas vers la maîtrise d’un sujet.» Thomas Mann Aesop aime les citations, son QG en a de nombreuses affichées sur les murs de toutes les pièces du bâtiment. Toutes cependant se rapportent à ses principes essentiels: efficacité, honnêteté et subtilité. Retenue et qualité se retrouvent dans tous les aspects de la marque; l’étiquette noire et blanche et les bouteilles de verre brun de style pharmacie sont les mêmes pour tous les produits sans exception.
Personal Care Herbal Deodorant, 50 ml, Aesop, CHF 35
ICÔNE Le Parsley Seed Anti-Oxidant Serum d’Aesop, un bon exemple des caractéristiques de base de la marque, est l’une de ses icônes. Aesop s’est posé comme l’une des premières maisons de produits de soin à allier ingrédients à base de plantes et élaborés dans un laboratoire. Les produits Parsley Seed Skin Care comptent parmi les lignes fondamentales d’Aesop. Chaque crème, huile ou sérum fournit de puissantes doses d’ingrédients riches en antioxydants et a été conçu pour tous les types de peau. Le sérum est enrichi de graines de raisin et de persil, et d’huiles hydratantes qui aident à protéger et nourrir la peau.
IDENTITÉ Il n’y a pas deux boutiques Aesop qui se ressemblent. Pour chaque nouveau site, la marque embauche des architectes locaux et leur demande un design intégrant dans sa facture visuelle le vocabulaire architectural de la ville ou cité. Pour éviter d’imposer du «tout-fait» à un paysage urbain existant. Aesop choisit avec soin des designs qui éveillent chez ses clients une certaine expérience sensorielle. Malgré cette diversité, entrer dans une boutique Aesop éveille toujours une sensation familière. Design et architecture font partie intégrante de l’identité d’Aesop. En plus de sa plateforme en ligne aesop.com, la marque gère également le site taxonomyofdesign.com, un inventaire numérique rendant hommage aux processus créatifs, aux matériaux et aux caractéristiques qui font la spécificité des espaces Aesop.
Parsley Seed Anti-Oxidant Serum, 100 ml, Aesop, CHF 75
Rue de la Fontaine 15, Genève www.aesop.com
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AVRIL 2016
HISTOIRE Aesop a été fondé en 1987 à Melbourne, Australie, par Dennis Paphitis qui était alors coiffeur. La société avait 15 ans quand s’est ouverte la première boutique Aesop. Basé à Melbourne, Aesop jouit de nos jours d’une grande notoriété et compte des bureaux et des boutiques dans 43 pays dans le monde entier. La première boutique suisse ouvre en 2008 à Zurich, Zurich, sur l’Oberdorfstrasse. Depuis, d’autres, toutes avec la signature distinctive, ont vu le jour à Bâle, Genève, Zurich et Berne.
PHOTOS: DR
Boutique Aesop Norvège Prinsengate
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PAOLO VENTURA FOR WOOLRICHART
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