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Le choix de la rédac’ : quel est votre livre clas sique le plus osé ?

Le choix de la rédac’ Quel est votre livre classique le plus osé ? Raphaël V : Les Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Outre que le PAM en moi ne résiste pas à cet auteur déjà très dégourdi de son canon, 9 au demeurant explosif (ndlr : il a fait une brillante carrière militaire dans l’artillerie et est l’inventeur du boulet de canon explosif), cette pièce est assez explicite dans la description des moeurs de la noblesse de l’époque et de son rapport à la sexualité, le tout avec des sous-entendus très fins (ndlr : pas comme ce paragraphe, donc).

Flora: La prairie parfumée où s’ébattent les plaisirs par Cheikh Nefzaoui. En réalité, on espère tous aller dans cette fameuse prairie après la mort.

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Lilou: Je rejoins Laureen et Eve : quand il s’agit d’aborder les choses de la chair, les poètes sont d’une grande dextérité. La poésie a cette force d’universalité et d’intemporalité. Aussi qui ne se retrouve pas dans les vers de Sappho lorsqu’elle soupire durant ses nuits de solitude ou, au contraire, chante ses nuits à deux : “couchée, près de moi, sur un lit moelleux, tu apaisais ta soif”.

Marie : Je m’associe à la team poésie, avec Le Sonnet du Trou du Cul, composé par Verlaine et Rimbaud. Oui, cette merveille existe.

Tyfenn: La théorie des nuages de Stéphane Audeguy. Alors oui, à première vue c’est pas franchement un classique et ça à l’air de parler de nuages (réponse : c’est le cas) mais pas que. On y découvre aussi la sexualité quelque peu non-conformiste d’un couturier japonais, les descriptions loin du politiquement correct de photographies de sexes féminins pris dans le monde entier et les ébats d’une bibliothécaire française à la recherche de la vérité sur les nuages. Tout ceci sert à rendre la poésie du nuage et l’effet d’un traumatisme sur la vie d’un individu. Bref, j’ai pleuré.

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Anne : Bel-Ami de Maupassant. Le livre c’est littéralement comment le boug parvient à s’élever dans la société en couchant avec des femmes. Et puis le tout dernier mot du livre c’est “lit” pour rappeler que le mec ne vit qu’à travers le sexe. Rien de plus immoral.

Le choix de la rédac’ Quel est votre livre classique le plus osé ?

9Jeanne : Le Kamasutra, c’est un chef d’œuvre de “L’Âge d’or de l’Inde classique”, non ?

Laureen : Un livre non… un poème attirant toute la quintessence de la sensualité crue et exquise, oui ! Seul le Prince des Poètes pouvait relever un tel défi… Bien qu’aumônier du roi, Ronsard n’a pas la langue dans sa poche pour savourer les roses féminines… “Je te salue, Ô merveillette fente / Qui vivement entre ces flancs reluis /Je te salue, Ô bienheureux pertuis / Qui rend ma vie heureusement contente!”... et oui, Les Poètes l’ont si bien dit !

Eve : “Les Paradis artificiels” de Baudelaire, une sorte de guide de l’alcool et du haschich au XIX° siècle. Les portraits de personnes ivres que fait Baudelaire dans cet ouvrage sont, selon moi, toujours d’actualité à notre époque.

Cela prouve bien que les Hommes ont toujours été des fêtards n’est-ce-pas ?

Raphaël P : Les correspondances entre Napoléon et Joséphine. Ce qui font l’Histoire sont aussi de véritables petits coquins ! À en croire certaines lettres que le jeune Corse a écrit à sa femme, il n’avait pas que des désirs de conquêtes... “Tu sais bien que je n’oublie pas les petites visites ; tu sais bien, la petite forêt noire. Je lui donne mille baisers et j’attends avec impatience le moment d’y être”. Difficile de ne pas y penser une fois aux Invalides….

Chloé-Alizée : Comme mes poètes chouchous sont déjà passés (oh, chers Arthur et Charlie <3), parlons plutôt de ce cher Pétrone et de son fabuleux Satyricon… Comment, cela ne vous dit rien ? Voici un avant-goût pas piqué des hannetons : “Enfin survint un travelo en peignoir vert foncé troussé jusqu’à la ceinture, qui tantôt s’empala sur nous en tortillant des fesses, tantôt nous infecta de baisers ignoblements puants, jusqu’à ce que 11 9Quartilla, haut troussé et tenant en main une verge de baleine ordonnât qu’on nous tînt quitte de nos misères.”. C’était rigolo, Rome au premier siècle...

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