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LES 16 RENDEZ-VOUS
ans
qu’il ne fallait pas rater N°153 - Juin 2015
ENQUETE EXCLUSIVE
LES SECRETS DE LA DOMBES
PATRIMOINE & GASTRONOMIE
Édito Photo © Fabrice Schiff
Juin 2015
Quand les courroies de transmission se brisent
D
ans l’actualité, il y a des hasards du calendrier qui ne sont rien d’autre que des télescopages. Ainsi, le bouclage de ce numéro spécial consacré au patrimoine de la Dombes a coïncidé avec l’annonce de la vente de Dentressangle par son fondateur (photo). Le leader européen du transport est passé sous pavillon américain fin avril. Sur le seul territoire dombiste – objet ce mois-ci de toutes nos attentions - des fleurons de l’industrie comme l’entreprise Gallet (casques de pompiers) ou les laboratoires Sarbach (Chatillon sur Chalaronne) ont déjà connu pareille mésaventure. Il y a quelques jours, c’était au tour des Chinois du groupe Avic de hisser le drapeau rouge sur l’usine bressane du carrossier frigorifique Lamberet… Nous ne participerons pas au chœur éploré des piliers du système qui versent, à chaque annonce du même type, des larmes de crocodile. Nous ne blâmerons pas les enfants de Norbert Dentressangle et autres cessionnaires qui ont préféré passer la main plutôt que de prendre le relais. Des mesures fiscales confiscatoires aux contraintes réglementaires draconiennes, tout est fait pour les décourager. Il en est de même pour les grandes propriétés dombistes, morcelées, saucissonnées, dépecées voire loties. A leurs capitaines qui, contre vents et marées, assument encore leur rôle de « passeurs » d’un patrimoine exceptionnel, nous manifestons notre profond respect et leur disons « merci ».
Marc Engelhard Lyonpeople.com n°153 - Juin 2015 Sur une idée originale de Marc Engelhard et Nicolas Winckler Couverture : © Jean-Luc Mège Directeur de la publication Nicolas Winckler nicolas@lyonpeople.com Rédacteur en chef Marc Polisson marco@lyonpeople.com Journaliste Benjamin Solly benjamin@lyonpeople.com Conseillère éditoriale Françoise Petit francoise.petit@lyonpeople.com Graphiste Maquettiste Valérie Barranco valerie@lyonpeople.com Photographe webmaster Fabrice Schiff fab@lyonpeople.com Ont collaboré à ce numéro Jean-Marc Requien, Yves Espaignet, Jean-Alain Fonlupt, Jean-Jacques Billon, Christian Mure, Alain Vollerin, Sophie Guivarch, Nadine Fageol et Laurette. Photographes Jean-Luc Mège, Saby Maviel, Smart Angel Media et Anik Martin. Chef de Publicité Axelle Lamiche axelle@lyonpeople.com 06 11 19 04 43 Comptable Valérie Vacher valerievacher@lyonpeople.com Agence Coyote Diffusion Bruce Mathieu bruce@lyonpeople.com 06 15 55 20 52 Supplément du www.lyonpeople.com. Impression Chirat. Prix de vente : 6€. Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive de Lyonpeople, une marque de Jetpeople.com SARL au capital de 178 030 €. RCS Lyon 493 132 252. Elle se réserve tous droits de reproduction dans le monde entier. Dépôt légal à parution. ISSN : 1952-7772. Abonnement pour 1 an = 49€. 100 000 lecteurs tous les mois Etude Médiamétrie - 05/2005
Lyonpeople est certifié par l’OJD BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06 Tél. : 04.72.82.97.78 Fax : 04.72.43.92.05
Sommaire Juin 2015
NEWS
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Page 16
La vie hôtelière La vie culturelle Brèves de comptoir La vie économique
DOSSIER SPÉCIAL
LES SECRETS DE LA DOMBES Patrimoine & Gastronomie
~ 18 à 178 ~
20 24 31 83 104 106 109 116 121 151
La Dombes historique Architectures dombistes La Dombes des châteaux La Dombes des cités La Dombes des peintres La Dombes du patrimoine La Dombes des étangs La Dombes des églises La Dombes des people La Dombes gourmande
VU ! 194 Les 16 soirées qu’il ne fallait pas manquer
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ET AUSSI... 218
Carnet Mondain
EN KIOSQUE
Ce numéro est disponible dans tous les offices de tourisme de la Dombes ainsi que chez les diffuseurs de presse au prix de 6 E
DOMINO 132, rue Gilbert Boullier – 01330 Villars les Dombes – Tel 04 74 98 08 94 LE DONEGAL 101, route de Lyon – 01390 Saint André de Corcy – Tel 04 72 26 16 01 MAISON DE LA PRESSE GELY 104, place de la République – 01400 Chatillon-sur-Chalaronne – Tel 04 74 55 05 86 MAISON DE LA PRESSE 4, rue d’Espagne – 01 000 Bourg en Bresse – Tel 09 53 75 57 90
Photo : Fabrice Schiff
Photos : DR
NEWS LA VIE HÔTELIÈRE / par Nadine Fageol
LA RÉSURRECTION DE CHÂTEAU PERRACHE
A
près quatre mois de travaux, l’hôtel sous enseigne Mercure revient sur le devant de la scène riche d’une rénovation célébrant son style art nouveau quasi unique à Lyon. Immenses espaces… en particulier. Marquise et châtelaine. Elle a mis le temps l’hôtellerie lyonnaise à s’engouffrer dans l’ère contemporaine instaurant confort et lieu vivant. Dernier en date à subir cure de jouvence, un monument que le Château Perrache Mercure. Construit en 1906 à l’enseigne Terminus, par la société des Chemins de Fer ParisLyon-Méditerranée selon les plans de l’architecte, grand prix de Rome 1887, Georges Chedanne à qui l’on doit les Galeries Lafayette à Paris. Un exemplaire rarissime à Lyon –avec la brasserie des Brotteaux à moindre échelle- du style art nouveau. L’ensemble du rez-de-chaussée est une perle du genre, boiseries sculptées attribuées à Louis Majorelle pour l’enfilade de salons de réception, dont l’un sera attribué aux petits-déjeuners dans la nouvelle configuration. Le reste étant destiné aux organisateurs de séminaires qui disposent d’une surface unique en cœur de ville avec pas moins de 800 m2 divisibles, à même de recevoir 600 personnes en formule cocktail et 300 à déjeuner. Auxquels, il convient d’ajouter l’espace hors norme de la marquise plein sud, elle aussi attribuée à Majorelle, que Marta Pardo-Badier, la directrice allias « la Châtelaine » dans le landernau, entend animer de son pétillant dynamisme entre détente transat et soirées prestige. Rendre sa
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beauté aux lieux, l’actualisation de pareil ouvrage s’opère inévitablement en liaison avec l’architecte des Monuments Historiques. Si l’ensemble est remarquablement préservé, des artisans d’art ont été sollicités pour reprendre les angelots dressés en chapiteaux ornant les colonnes de la future bibliothèque. Somptueuse pièce de vie ponctuée de décors peints signés Henri Martin et Ernest Laurent, de quoi susciter l’envie des hôteliers de la place, car l’atout de Château Perrache est l’espace, abondant ; immense et bel escalier, larges coursives, deux ascenseurs, terrasse sous marquise, garages privés… Dès l’entrée, tout a changé, à droite du somptueux hall bleu ciel, agrandissement de l’espace bar, des vitraux venant atténuer l’intense lumière sudiste. Place à la détente, bar à vins et whiskies en milieu châtié. Éliminée la barrière du desk au profit d’un nouveau concept Welcome se traduisant par deux ilots installés dans la sublime bibliothèque. Repensée la cuisine désormais au sous-sol disposant d’un large poste d’envoi en contigu aux salons. En attendant le nouvel espace fitness, les chambres ont fait l’objet d’une étude attentive pour atteindre 17m2 dans la configuration standard. A ce niveau, une précision s’impose, l’isolation phonique a été pensée dès sa construction via l’expérimentation des toutes premières cloisons formées de deux épaisseurs de briques de mâchefer enfermant un matelas d’air tandis que des briques de liège protègent des rigueurs climatiques. 120 chambres sur cinq étages offrent des vues imprenables sur la ville selon l’orientation, standard, supérieures,
privilèges, et deux suites de 50 m2 intégrant bureau, espace nuit et salle de bain en corian. Tête de lit dessinée d’une main incluant dans ses doigts le plan de Lyon, mobilier contemporain reprenant l’esprit art-déco, et literie dernier cri avec pad (sur matelas) et oreiller à mémoire de forme, rideau chiné beige en accord avec les abatjour tendu de fil métallique, machine à expresso se découpent dans une douce atmosphère bleu canard… La réouverture de Château Perrache ne passera pas inaperçue car la ville dispose désormais d’une nouvelle infrastructure d’accueil, quatre étoiles donc accessible. Un hôtel racé, riche d’une histoire architecturale unique, remanié et adapté à la vie d’aujourd’hui qui devrait s’imposer par son formidable potentiel doublé du caractère volontaire de son avenante « châtelaine ».
HOTEL MERCURE CHÂTEAU PERRACHE 12, cours Verdun-Rambaud, esplanade de la gare Lyon 2 – Tél 04 72 77 15 00
www.mercure.com
NEWS LA VIE CULTURELLE / Par Jean-Alain Fonlupt
FESTIVAL CUIVRES EN DOMBES Musique et Patrimoine
S
i le scintillement des cuivres rivalise avec celui des étangs, si l’harmonie des mélodies se marie à la douceur des pierres, si l’élégance des oeuvres partage celle des patrimoines, si le prestige des partitions dialogue avec l’Histoire, si la virtuosité musicale le dispute à celle des savoir-faire, si l’humour se mesure à la convivialité ambiante... Vous êtes, sans fanfaronner, au festival «Cuivres en Dombes» ! Un rendez-vous qui, dès sa création, a eu la belle idée d’associer à la pertinence de sa programmation musicale, la découverte des monuments et des environnements historiques les plus emblématiques de la région. Côté programmation, les formations, les solistes et les intervenants ont multiplié ici les expériences, partagé des moments d’émotion, de grâce et de fantaisie et développé une généreuse transmission des connaissances à travers «Objectif Brass» : à la fois master class, préparation aux concours et galop d’essai pour musiciens débutants. Cette 19e édition revendique un «retour aux fondamentaux» et annonce un choix de formations, d’artistes exigeants et cosmopolites et d’ensembles rhônalpins, tous réunis autour des cuivres ! Cornet,
trombone, tuba, cor, trompette vont visiter les partitions de quelques chefs-d’oeuvre composés pour l’immense étendue de leurs possibilités musicales et décliner tous les registres qu’ils explorent. Le quatuor HORNormes fera résonner au château de Varax, la rutilante sonorité du cor dont il balayera l’histoire avec panache et humour en citant Mozart, Wagner, Rossini... A Pérouges, le tilleul sur la place dessinera l’écrin idéal au grand ensemble Octobone, emmené par Michel Becquet, l’un des meilleurs trombonistes au monde associé au prodige du tuba, Stéphane Labeyrie. Au Château d’Ars, les chambristes d’Eburon, solistes ou invités des plus grands orchestres européens, mettront leur impeccable maîtrise au service d’un vaste répertoire pour quintette de cuivres, abordant les oeuvres baroques comme les thèmes contemporains. Les magnifiques halles de Châtillon-sur-Chalaronne vont troquer pour un soir leurs poutres centenaires contre les néons de Broadway et vibrer aux accents de la comédie musicale : le Grand Ensemble de Cuivres et Percussions complété de deux chanteurs de Music-Hall, partiront à la rencontre de «La Belle et la Bête», du «Fantôme
I LES RENCONTRES DU MYSTERE ET DE L’INEXPLIQUE
Conférences sur l’étrange 10
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de l’Opéra» de «Cats», de «West Side Story»... Lauréat du très convoité concours ARD-Münich, le corniste Premysl Vojta et la pianiste Tomoko Sawano, communieront, dans la proximité spirituelle de Notre-Dame des Dombes, sur des pièces de Strauss et Mozart. Dans une envolée d’énergie et de jeunesse, l’impressionnant Vienna Brass Connection s’inspirera sans doute de la joyeuse liberté musicale des heureux pensionnaires du Parc des Oiseaux, pour évoquer, dans la profusion harmonique de leurs 17 cuivres et 3 percussions, les plus belles musiques composées pour le 7e art : «Gladiator», «Superman», «Pirates des Caraïbes» etc… Cuivres en Dombes, soucieux de toucher tous les publics, programme également des concerts gratuits. Le déroutant «Potin de Fanfare», le décoiffant «Objectif Banda», l’ensemble instrumental de la FMA «Autour de Broadway !», les futurs pros du «Brass d’Hier à Aujourd’hui», l’enthousiasmant «Brassband du Grand Châlon» ou les heureux élèves d’«Objectif Brass», tous participeront avec leurs talentueux aînés au succès et au rayonnement de ce miroitant festival ! Du 18 au 25 juillet – www.cuivresendombes.org
l faudra un sacré don d’ubiquité à ceux qui voudront assister aux 40 conférences de ce rendez-vous qui aborde aux rives mystérieuses de l’inexpliqué. Si les domaines explorés touchent des phénomènes étranges universels comme l’ufologie, le voyage astral, la physique quantique, la mediumnité, l’exorcisme, et bien d’autres encore, certains s’intéressent à des «énigmes» impliquant directement notre patrimoine local comme les étonnantes et méconnues «arêtes de poisson» de Lyon... C’est Bob Bellanca qui a imaginé ces rencontres insolites pour prolonger les émissions qu’il anime sur sa webradio & web tv - BTLV - où il accueille chercheurs, médecins, physiciens et spécialistes des grandes préoccupations de notre époque. Des passionnés qui tentent d’éclairer les scandales alimentaires, les OGM, le Bio... ou posent un regard très personnel sur des sujets aussi controversés que les OVNI, la parapsychologie, le paranormal... Parmi les auteurs invités, le lyonnais Jacques Marcout partagera son expérience d’hypnothérapeute et commentera l’ouvrage qu’il en a tiré «Hypnose, les secrets du bonheur».
Programme complet sur www.btlv.fr - Les 13 & 14 juin à l’Espace de l’Ouest Lyonnais-5e.
PRINTEMPS DE PEROUGES
Tous les registres
Le Printemps de Pérouges défie les saisons et joue les prolongations jusqu’en été. Après le «Cocorico Swing» & Sexy Song de Marie Rigaud-Bernollin, en juin, le festival se teinte du blues groovie des Mountain Men (10), s’amuse des facéties de Didier Gustin (11), découvre un surprenant talent Siffleur (12), accompagne Anaïs dans son retour au folk (13), renoue avec l’émotion vocale de Michel Jonasz (18), partage la tendre ironie d’Yves Jamait (19), ripaille en Banquet Médiéval au château (20), voyage en danse et en rythme jusqu’en Irish Night (20), et le 9 juillet termine en apothéose avec les incroyables «voix-instruments» des Naturally 7 !
NEWS BRÈVES DE COMPTOIR / par Marc Polisson et Alain Vollerin
ALEX A TOUT CHANGÉ, sauf son talent…
A
lex Tournadre a fait son entrée dans le dernier opus du guide Michelin, avec un Bib Gourmand, fort mérité, qui ne doit rien à personne, sauf à l’immense talent de notre chef, désormais membre de la confrérie des Maîtres Cuisiniers de France. Pour ces retrouvailles avec Alex, nous avons dégusté un Champagne extra brut de la maison Philipponnat, fondée en 1910, à Mareuilsur-Aÿ. En entrée, je fuis le saumon, même acheté par les soins d’Alex. J’ai préféré et, je n’ai fait que m’en réjouir, son opéra d’aile de raie et pommes de terre amandines safranées, julienne de radis noir à l’huile de noisette, huile vierge du Portugal, légumes et agrumes. Je le dis une fois encore. Alex Tournadre mérite largement une étoile dans le guide Michelin.
Cet opéra était un concert des plus sublimes musiques gastronomiques. La note idéale. Je le recommande à tous les mélomanes, et surtout, aux disciples des sonorités contemporaines de Yannis Xénakis. Ensuite, nous vîmes apparaître un œuf de poule frais, cuit à la perfection, et fini en cocotte, langoustine et coquille Saint-Jacques et crème de crustacé. De quoi effacer de nos mémoires, et à jamais, le souvenir des traditionnels œufs en meurette. On est contemporain ou pas ! N’est-ce pas ?... Là-dessus, mon camarade de table, l’honorable Marco, avait sélectionné un Cornas Champelrose 2011, du Domaine Courbis, 100% Syrah. Nous partîmes en voyage, sur les pas des plus célèbres peintres régionaux séduits par l’Orientalisme. On se croyait, devant ce tajine de veau aux épices douces, semoule aux fruits
PHILIPPE ZAGONEL
Un nouveau chef à
LA GUILL’ ON DÎNE
Depuis quelques mois, Hugo Czechowicz a repris le restaurant « A la Guill’ on dîne », établissement connu et apprécié du 7ème (59, Grande Rue de la Guillotière). Son nouveau chef, qui a travaillé pour le Gabion, le Zinc Zinc et la Brasserie de la Bourse, et avec des chefs talentueux comme Christian Tetedoie ou Pierre Gagnaire, souhaite faire découvrir sa propre passion et sa créativité culinaire, au service de la gastronomie française.
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secs, raisins et abricots, à Marrakech, déjeunant joyeusement, dans la villa Majorelle entourée de son jardin magique. Un peu plus de sucre pour conclure ? Je l’ai trouvé en juste proportion dans la pomme confite, comme une Tatin, crème pâtissière légère, crumble, glace vanille, et Chantilly. Passer du froid au chaud, après avoir franchi lentement le croustillant crumble. Une merveille ! Le nouveau décor est signé par Pierre Chaduc. Il apporte de la lumière et de la couleur qui soutiennent justement les peintures de Christel Duval. Aucune méprise possible, Chez Alex est incontestablement une des meilleures tables gastronomiques de Lyon. AV 44, boulevard des Brotteaux - Lyon 6 Tel 04 78 52 30 11 chez.alex@club-internet.fr
À KGB plante son drapeau
passe la main
rouge à Saint-Priest
Le propriétaire du Saint-Florent Ambassade de Bresse a vendu son restaurant du 106, cours Gambetta à Grégory Stawoski, un jeune chef au parcours édifiant : Pierre Gagnaire à Londres, Daniel Boulud à New York et encore récemment second de cuisine d’Alain Ducasse au Jules Verne, sur la Tour Eiffel...
C’est dans la plus grande discrétion que Pierre Chambon et Thierry Lahon ont préparé l’ouverture de leur second établissement situé 115, route de Grenoble à Saint-Priest, au cœur d’une zone commerciale qui a pour principales locomotives les enseignes Conforama et Darty. « La cantine du peuple », implantée en zone populaire, ça nous parait sur le papier plutôt raccord, comme le prix du plat du jour fixé à 9€90. Reste à savoir si la clientèle de l’Est lyonnais et des anciennes banlieues rouges adhèrera à la thématique rétro-communiste. A suivre !
SUR LA PAGE FB DE LYONPEOPLE J-30 AVANT L’OUVERTURE DE LA MAISON ! Benjamin Lavorel et Sylvain Auclair sont dans les startingblocks à un mois du lancement de leur brasserie festive de Gerland (ex Maison Borie). Et comme vous pouvez le constater, il y a encore un peu de boulot... Forza les gars !
LE COMPTOIR DE LA BOURSE CHANGE DE MAINS C’est via son compte Facebook que Fabien Chalard a officialisé la vente du Comptoir de la Bourse à son bras droit depuis 11 ans Olivier Gaugey. Comme nous vous l’avions annoncé, c’est désormais à Miami Beach que Fabien poursuit son parcours professionnel, après avoir fait de son cosy bar – agrandi et embelli durant 14 années – l’un des plus beaux spots de notre capitale.
PAUL BOCUSE DE RETOUR AU BERCAIL Le chef triplement étoilé a quitté mardi 19 mai le centre médical du Val Rosay, à Saint-Cyr-au-Mont-d’Or où il était hospitalisé depuis la mi-avril. Elevé par décret à la dignité de grand officier de l’Ordre national du Mérite, on ne sait pas encore si le chef de 89 ans organisera une réception pour fêter cette nouvelle distinction, une des dernières qui manquait à son tableau de chasse.
NEWS LA VIE ÉCONOMIQUE / par Yves Espaignet
www.lyon-actueco.com
LA « RÉVOLUTION» d’ONLYKART s’apprécie sur sa piste
D
agneux voit converger des amateurs de conduite sportive de Genève et de Lyon pour vivre « la révolution du karting » proposée par Emeric Ruget. Cet ancien d’EM Lyon a retenu les meilleurs spécialistes européens pour concevoir un complexe « indoor » de kart électrique avec une « piste multi-niveaux ». Le plus surprenant est que ce projet a été rondement mené en à peine une année. Le site est une ancienne usine de tôlerie appartenant à la famille d’Emeric Ruget. Formé à l’EM Lyon, il veut être entrepreneur et cherche à développer un projet dans les secteurs porteurs du luxe et du loisir. Suite à une étude de marché autour du loisir de proximité en France et un benchmark européen des pistes de karts indoor, l’idée du concept innovant fut une évidence : gommer les défauts des pistes indoor en créant le circuit du futur. Fin 2013, le futur chef d’entreprise reçoit le soutien de sa famille et des banques pour mener à bien les travaux. Ils sont achevés en octobre 2014 et l’ouverture au public a suivi le 6 novembre dernier. Inspiré des meilleures pistes du monde, cet
Emeric Ruget, directeur d’Onlykart
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espace se compose de 22 karts électriques de nouvelle génération et d’une piste multi-niveaux de 502 mètres, pour vivre des sensations uniques. C’est la 1ère fois qu’une piste de karting multi niveaux est homologuée par la FFSA. Une piste « indoor » unique en Europe, avec reliefs, pont et tunnel, de 502 m de long et de 7 m de large. Et pour piloter en toute confiance, un système de barrières de sécurité innovant a été mis en place, ainsi qu’un revêtement de piste en résine qui permet une meilleure adhérence pour des courses maîtrisées, au plus proche des sensations.
Des kartings électriques ultra-puissants et 100% silencieux Argument Ecolo avec les karts électriques « c’est un vrai avantage concurrentiel : il n’y a pas de bruit, ni de pollution, ni d’odeurs. Certaines entreprises sont sensibles à l’argument environnemental. De plus l’électrique permet d’attirer les femmes. Elles constituent 22% de notre clientèle contre 5% dans les kartings classiques », précise Emeric Ruget. Et pour des courses encore plus sûres, le kart est muni d’une ceinture, d’un arceau de sécurité, et d’une position de conduite ajustable au pilote (pédalier, siège, volant). Le complexe s’étend sur près de 5 500m² et comprend un bar, un restaurant et deux salles de réunion équipées, le tout dans un esprit ultra moderne et convivial. Le complexe se veut haut de gamme et propose une expérience karting inédite grâce à sa piste chauffée et ventilée, son mobilier design et ses équipements audiovisuels ultra modernes. Il est parfaitement adapté aux entreprises sensibilisées à la sécurité et à la politique RSE.
Onlykart propose également un Club VIP pour tous les accros du karting à l’état pur, et accueille les enfants à partir de 11 ans ! Du haut de gamme oui, mais à prix abordables ! C’est la formule que propose Onlykart avec l’idée de permettre à chacun de pouvoir accéder à l’univers du karting nouvelle génération. Le complexe est ouvert du mercredi au lundi de 17 € à 25 € la session.
Les évènements d’entreprise en pole position
Emeric Ruget s’est entouré des meilleurs spécialistes de l’événement d’entreprise en recrutant notamment Alain Martinez (ex associé de Réné Arnoux). Dès son ouverture en novembre dernier, le complexe de Dagneux a attiré les entreprises grâce à une offre innovante et adaptée en fonction des objectifs de chaque entreprise (séminaire, team building, opérations de relations clientèles ou public). L’effet de proximité a joué notamment pour les entreprises de l’Est Lyonnais (Dombes, Côtière) trouvant là un lieu original pour leurs événements. Le plus étonnant est la venue de nombreux Genevois qui peuvent bénéficier d’un circuit à moins d’une heure de route, un circuit dont la réputation a vite franchi les frontières. Le complexe est situé à seulement 20 mn de Lyon ; jouxtant l’autoroute A 42, il est facile d’accès. Aujourd’hui le pari de tenir la « pole position » est remporté. 195, avenue de l’Industrie – 01120 Dagneux Tél. 04 30 33 33 33 - www.onlykart.com Autoroute A42 : Sortie 5.1 La Boisse / Montluel Suivre Parc d’activités «Parc des Prés Seigneurs»
NEWS LA VIE ÉCONOMIQUE / par Yves Espaignet
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AZUR HÉLICOPTÈRE Champion de l’héli-gastronomie
Pour marquer le dixième anniversaire de sa base aéroportuaire de Lyon Bron, Michel de Rohozinski, PDG d’Azur Hélicoptère dévoile les ambitions de sa compagnie n’ayant de cesse de s’affirmer comme l’un des leaders du transfert de passagers, notamment en Rhône-Alpes depuis Lyon et en région Côte-d’Azur depuis Nice et Cannes. Photos : Jean-Luc Mège & DR
A
l’écoute de ses équipes, Michel de Rohozinski joue de sa personnalité pour faire partager sa détermination à voir la compagnie Azur Hélicoptère, créée en 2001, poursuivre une courbe d’activité particulièrement ascendante. Tenant fermement les mannettes de direction, depuis sa reprise totale de l’actionnariat de l’entreprise début 2015, il élargit les activités de son groupe et développe avec la société HéliPartner des hélistations allant de l’ingénierie à la gestion de ces unités. Dans un marché fortement concurrentiel dans la région Sud-Est, notamment sur les Alpes et la « riviera » française, il joue la carte de l’excellence des services offerts et des prestations personnalisées. Sa politique de redéveloppement fait de Lyon un axe fort avec de fortes ambitions dans les secteurs de l’école de pilotage et le travail aérien de levage. « Notre premier métier est le transport de passagers. Nous avons une importante saison hivernale car depuis 7 altiports des grandes stations de ski des Alpes nous desservons les aéroports de Genève, Lyon, Saint-Etienne » précise-t-il. La base de l’aéroport de Lyon d’Azur Hélicoptère, confiée à Nicolas Dotto, lui-même pilote, comprend en permanence trois appareils, mais en « haute saison », des appareils des bases azuréennes sont redéployés à Lyon-Bron. « Nous sommes présents depuis 2005 à Lyon et nous réalisons ici 25% de notre chiffre d’affaires mais nos objectifs sont de parvenir au seuil des 35% car nous croyons aux potentialités économiques de la métropole lyonnaise et à son attractivité internationale» souligne Michel de Rohozinski.
Une hélistation à la Confluence ? Il a d’ailleurs un projet d’une hélistation dans le quartier de la Confluence à proximité du musée. Cette aire destinée à l’accueil d’un hélicoptère permettrait d’atteindre le centre de Lyon en moins de 6 minutes depuis l’aéroport en remontant par le fleuve pour limiter les nuisances sonores. Il en souligne les enjeux en précisant que la liaison entre l’aéroport de Nice et l’hélistation de Cannes a été utilisée par 10.000 personnes. Et de préciser également l’intérêt pour les services de la protection civile et de la police de pouvoir bénéficier d’une telle installation alors qu’aujourd’hui seule existe l’hélistation de Grange Blanche. Le PDG d’Azur Hélicoptère espère convaincre la municipalité lyonnaise de l’intérêt de cet équipement : « Nous avons travaillé avec les équipes spécialisées de notre société HéliPartner sur l’intégration de ce site et sur l’ensemble des dispositions environnementales à respecter. Cette équipement conforterait la dimension de la capitale internationale ». Mais l’innovation du groupe porte sur de nouvelles offres, adaptées aux divers publics intéressés par ce transport aérien. Cette démarche cherche à favoriser l’accessibilité la plus large, depuis les temps festifs familiaux avec des baptêmes de l’air à des offres originales comme celle de « l’héligastronomie ». Cette dernière rencontre un succès grandissant car elle permet de rejoindre par les airs un grand restaurant trois étoiles en quelques minutes puis un hôtel de renom ou un site touristique. D’autres initiatives sont à l’étude pour conforter l’offre commerciale du groupe. Etonner, innover, motiver… Michel de Rohozinski sait être convaincant. Son modèle entrepreneurial et son management portent ses fruits. Sa compagnie, comprenant 16 appareils, a transporté 40.000 passagers l’année dernière et dégagé un CA de 6 millions d’euros. Ayant su faire de la réputation de son école de pilotage un atout clé de son développement, Azur Hélicoptère va poursuivre sa diversification d’activités. Aéroport de Lyon-Bron – Tel 04 78 26 16 03
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DOSSIER SPECIAL
LES SECRETS DE LA DOMBES
PATRIMOINE & GASTRONOMIE
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UN DOSSIER ÉLABORÉ SOUS LA DIRECTION DE MARC ENGELHARD RÉDACTION EN CHEF Marc Polisson COMITÉ ÉDITORIAL
Gérard Corneloup, historien ; Françoise Petit, conseillère éditoriale ; Pierre Jourdan, architecte DPLG ; Jean-Marc Requien, artiste ; Comte Philippe Engelhard, ancien président du Cercle généalogiste Rhône-Alpes ; Christian Mure, chroniqueur gastronomique ; Jean-Jacques Billon, chroniqueur gastronomique ; Alain Vollerin, critique d’art ; Eric Planat ; Abbé Jérôme Billioud, curé de St Denis de la Croix-Rousse ; Guy Ginon, président de l’APPD.
JOURNALISTES
Yves Espaignet ; Benjamin Solly, Christophe Magnette et Nadine Fageol.
PHOTOGRAPHIES
Jean-Luc Mège ; Fabrice Schiff ; Saby Maviel ; Christelle Viviant ; Archives Départementales de l’Ain, Archives Lyon People et archives familiales.
JOURNALISTES STAGIAIRES Audrey Chessel ; Clara Ailloud ;
SERVICE COMMERCIAL SOUS LA DIRECTION DE NICOLAS WINCKLER
Axelle Lamiche, Audrey Saatdjian, Jean-François Savoye (Ema Com), Bruce Mathieu (Coyote Diffusion).
REMERCIEMENTS
Monsieur Damien Abad ; Monsieur Jérôme Auclair ; Madame Madou Bouquin; Monsieur Marcel Burlet ; Monsieur Guy Charveriat ; Monsieur Philippe Couture ; Madame Blandine Didier ; Madame Julie Donier ; Monsieur Hervé Faivre ; Monsieur Bernard Gindre ; Madame Dominique Gontard ; Monsieur Vincent Le Roux ; Monsieur Jean-Pierre Magnin ; Monsieur Rachel Mazuir ; Monsieur Alexis Morand ; Monsieur Pierre Nallet ; Monsieur François Permezel ; Monsieur Thierry Permezel ; Monsieur Bernard Rey ; Madame Carine Renoux ; Monsieur Quentin de Revel ; Monsieur Florestan de Rouvray ; Monsieur Laurent Tissot ; Monsieur Frédéric Thiollet ; Monsieur Robert Truchon ; Comte Humbert de Varax, Monsieur Daniel Veylon ; Monsieur et Madame Robert Vial ; Madame Sabine Vieugeot ; ainsi qu’à tous les habitants et restaurateurs qui nous ont reçus.
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
La Dombes à travers les âges – Paul Percevaux (Syndicat d’initiative de Villars) Pérouges, cité médiévale – Comité de défense et de conservation du Vieux Pérouges Le Parlement de Dombes Trévoux – Geneviève Jourdan (L’Inventaire) Ars, le guide – Editions Xavier Mappus Ain – Guide Gallimard Les étangs de la Dombes – Antoine Manigaud (Hachette Livres BNF) Cisterciens en Dombes – Frère Etienne Goutagny (L’Harmattan) Armorial historique de Bresse, Bugey, Dombes – Edmond Révérend du Mesnil (Hachette Livres BNF) Châteaux de l’Ain – Aimé Bonnefin (Art et Tourisme) La France inconnue – Georges Pillement (Grasset) Bottin Mondain 1951 (Didot-Bottin) Histoire de la Souveraineté et principauté de Dombes – Humbert de Varax
NOS PARTENAIRES
Archives Départementales de l’Ain Association pour la promotion du patrimoine de la Dombes Association des Cuisiniers de la Dombes Union des Offices de Tourisme « Destination Dombes » Vous avez aimé notre travail ou souhaitez nous apporter des précisions complémentaires, écrivez-nous : marco@lyonpeople.com ou à Lyon People – BP 6171 69469 Lyon Cedex 06
La maison forte de Villon sur la commune de Villeneuve
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LA DOMBES HISTORIQUE
C’est dans l’enceinte du Parlement de Dombes que siègent aujourd’hui les juges du Tribunal d’instance de Trévoux 20
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LA DOMBES AU FIL DES SIÈCLES Jadis province souveraine, bien située en lisière du royaume de France et en bordure de Saône, elle a joué très tôt la carte des échanges et du commerce, de la construction et des activités thérapeutiques. Texte : Gérard Corneloup - Photos © Saby Maviel et Archives départementales de l’Ain
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a » ou « les » Dombes ? Classique et un rien malicieuse question, avec à la clé une réponse des historiens et linguistes : seule l’utilisation du singulier est correcte. Il y a le pays de la Dombes comme il y a, tout près, le pays de la Bresse et le pays du Bugey, non loin le pays de Gex. Tous appartiennent au département de l’Ain. Quant aux « dombes », ce sont les étangs qui peuplent, abondamment mais moins que jadis, il est vrai, le site dont le nom semble être apparu dès le VIIe siècle, sous l’appellation de « terra de Dumbis ». Le Pays de la Dombes voit d’abord arriver les colonisateurs romains, appartient ensuite au royaume des Burgondes, puis au vaste Saint-Empire romain germanique, à la limite avec le jeune royaume de France. Un emplacement de passages et d’échanges entre les deux, mais aussi entre Lyon et Genève, en particulier de rémunératrices marchandises voyageuses… avec péage versé aux seigneurs propriétaires des terres traversées. Des seigneurs qui multiplient les petites principautés à travers une bonne douzaine de châtellenies présentes au Moyen-Age, avec une brochette de nobles familles qui s’observent, s’opposent, mais marient volontiers leurs rejetons entreelles. Des sires de Baugé (aujourd’hui Bâgé-le-Châtel, non loin de Bourg-enBresse) à ceux de Miribel ou de Thoire et Villars.
Les Beaujeu avec les Baugé Longues pérégrinations historiques donc, mais aussi lente progression territoriale. Evolution d’importance, déterminante même pour la Dombes future, en juillet 1218 : Marguerite de Baugé épouse Humbert de Beaujeu. Une alliance de familles justement. La jeune mariée (elle a 18 ans) apporte en dot à son époux (il en a 21) un vaste domaine sur la rive gauche de la Saône, complétant celui que ce dernier possède
déjà sur la rive droite, comme onzième seigneur de Beaujeu et devenant par là le premier prince de la Dombes. Une sacrée personnalité que cet Humbert ! Un noble puissant et bien en cour à Paris ; un militaire qui participe à la sanglante croisade contre les Albigeois et va du coup devenir gouverneur du Languedoc puis commander les troupes du roi de France Louis IX, le fameux Saint Louis, lors de la huitième et dernière croisade, au cours de laquelle il mourra en Egypte. Les cartes ont changé de
Nord et le Sud, Paris et le Midi, via Lyon. Avec péage fluvial… à Trévoux justement. Une cité qui prend vite de l’importance avec son château fort construit au XIIIe siècle, son hôpital réputé et même, depuis 1417, une synagogue destinée aux juifs accueillis là après avoir été chassés du royaume de France, ce qui posera quelques problèmes, face aux milieux catholiques locaux. Une cité qui devient vite un pôle réputé de vie et d’échanges, avec ses fabricants, ses commerçants et bientôt ses imprimeurs… non soumis à la censure du royaume de France, comme ceux de Lyon et d’ailleurs et qui publient un temps le « Journal de Trévoux ».
Un petit paradis fiscal
mains : après quelques autres « transferts » via les comtes de Forez, la principauté va finalement passer dans celles de la toute puissante famille des Bourbons, devenant un petit état administré par le parlement de Dombes installé à Trévoux, sa capitale. Trévoux : une ancestrale cité bien placée, juste en bordure de cette Saône qui marque des siècles durant la frontière entre le Royaume de France et l’Empire, devenu par la suite le Saint Empire romain germanique, frontière qui divise l’Europe depuis 843, après le traité de Verdun ayant partagé l’empire de Charlemagne. Une Saône qui facilite le transit des hommes et des marchandises entre Le
Etonnante aventure que celle de cette publication qui entend réunir en ses pages des études littéraires, religieuses, scientifiques, historiques, géographiques voire ethnologiques. Pas moins ! Une initiative lancée par les Jésuites et visant à contrer les succès alors rencontrés par la « presse hérétique » : les presses protestantes imprimées dans l’Europe du Nord d’abord et, plus tard, la fameuse et française « Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers » éditée sous la direction de Diderot et de D’Alembert. La publication démarre en 1701, suscite bien des polémiques, des critiques dans le clan des « philosophes » modernistes, connait des hauts et des bas, passe dans les mains de laïcs, après l’expulsion des Jésuites en 1763 et poursuit sa route, imprimée un moment à Lyon puis à Paris, sous le titre de « Journal des Sciences et des Beaux-Arts » jusqu’en 1782. Sur les mêmes presses paraissent en ce même XVIIIe siècle, cette fois pour contrer les premiers dictionnaires « laïcs » parisiens, le « Dictionnaire de Trévoux », plusieurs fois réédité entre 1704 et 1771. Autre succès trévoltien d’importance : celui de l’étirage de l’or et de l’argent, en vue d’en faire des fils destinés à décorer les tissus précieux Lyonpeople / Juin 2015
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LA DOMBES HISTORIQUE
alors très prisés et donc à la mode. Un monopole royal régente l’activité à Lyon comme à Paris… mais pas à Trévoux où celleci bénéficie d’immunités fiscales puisque située en dehors du royaume de France. Un véritable « petit paradis fiscal » dira un chroniqueur, où les artisans tireurs d’or viennent s’installer avec leurs précieuses activités : monnayages, tirage d’or et d’argent, orfèvrerie… et tout ce qui va avec. En 1865, Trévoux innove, elle met au point un système permettant de percer le diamant, afin de fabriquer des filières utilisées par les tréfileurs. Une industrie qui se développe rapidement et fera de la ville le centre mondial des filières en diamant, jusqu’à la Seconde guerre mondiale.
Le patrimoine dombiste Nouveau changement d’importance en 1762 : la Dombes est définitivement rattachée au royaume de France. Le parlement est supprimé dans la foulée, avant que la Révolution n’intègre l’ancestrale province dans le tout nouveau département de l’Ain. Occasion, également, de faire disparaitre le pays du Franc-Lyonnais, bien oublié de nos jours, auquel appartenaient certaines composantes dombistes de la partie sud. Un singulier pays, aux portes septentrionales de Lyon mais en
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dehors, composé de deux parties. La première, les nombreux châteaux. Des vestiges comme à au sud, réunit les villages de la Croix-Rousse, Ambérieux, à Montluel et à Chaveyriat, ou restés Cuire, Fontaines, Fleurieu, Genay, Rochetaillée, en grande forme architecturale comme celui Neuville, Civrieux, Massieux et une partie de de Fléchères, à Fareins. Avec quatre châteaux celui de Caluire. La seconde, au nord mais à Romans, trois à Vonnas, à Saint-Didier-surnon contigüe, associe ceux de Saint-Bernard Chalaronne et à Châtillon-la-Palud, deux à d’Anse, de Riottier et d’une partie de Saint- Messimy et pas moins de huit sur la commune de Didier-de-Formans. Nettement moins présente Mogneneins. Sans parler des vestiges conservés au niveau économique, elle possède les ça et là, comme à Ambérieux, à Chaveyriat, mêmes avantages fiscaux que le reste du pays de la tour en briques de Chavagneux et, bien dombiste. Cette longue histoire va susciter la entendu, de l’éclatante ville forte de Pérouges. création de tout un héritage bâti, souvent bien Une véritable mémoire à visiter et à admirer. conservé, qui constitue aujourd’hui encore, une composante architecturale de grand intérêt et un atout touristique d’importance. Les apothicaireries, installées dans les divers hôtel-Dieu, en sont l’originale sentinelle, reflets d’une tradition d’accueil et d’activités thérapeutiques remontant au XIIIe siècle, montrée et racontée sur quatre sites : Châtillon-sur-Chalaronne, Montluel, Thoissey et Trévoux. Dans les villes, les villages et alentours, les églises, chapelles et anciennes abbayes apportent aussi leur Le réfectoire de l’Abbaye de Notre-Dame-des-Dombes témoignage. Tout comme
LA DOMBES DES ARCHITECTES
ARCHITECTURES DOMBISTES
Il était temps de réhabiliter les demeures et châteaux de la Dombes. Ce territoire n’est pourtant plus à découvrir. Combien sont-ils, à dresser leurs corps de briques, à offrir au soleil comme à la pluie, les trèfles de leurs fenêtres géminées, à brandir leur menace désormais inutile ? En sillonnant La Dombes, à chaque village, sur chaque site, la richesse de son patrimoine vous surprend. Son étonnante diversité de paysages bâtis vous entreprend. Rien de semblable entre la ferme en pisé, le château de terre, la maisonforte faite de « carrons », le village à pans de bois et l’élégant château XIX°, du Val de Saône. Leurs traits communs tiennent dans les traditions populaires et les soubresauts de l’histoire du département. Un recensement rapide a permis de repérer une soixantaine de sites répartis sur un territoire de cent quatre communes. Mais de quels demeures ou châteaux allions-nous vous parler et comment vous les distinguer ? Texte : Pierre Jourdan, architecte - Photos : Archives départementales de l’Ain
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Le vieux château de la Grange à Villars les Dombes, propriété de la famille Finaz
MOTTES & POYPES Châteaux de terre
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ait de l’argile de Dombes, ces châteaux de terre témoignent de la guerre entre Savoie et Dauphiné. Ils ont défendu et organisé le territoire des principautés en formation, celui d’une Dombes naissante. Leur histoire met en évidence leur organisation en réseaux, comme centres administratifs et militaires, et témoigne de l’articulation des cités de bailliage et des douze châtellenies. Ils prendront des formes successives dans leur aspect défensif et résidentiel. La plupart sont d’origine féodale, de conception ancienne et tributaire des moyens et matériaux locaux. Dans les pays de l’Ain, le cours du XIVe siècle est dévolu à la Savoie qui s’impose sur la quasi-totalité du territoire. Les seigneuries, principalement laïques en Dombes, développent leur fief. Etienne de Thoire et Agnès de Villars, unissant une grande terre bugiste et un important fief dombiste, auraient pu construire un grand état féodal, si la maison de Savoie n’avait pas enfoncé un coin solide entre ces deux héritages, avec l’acquisition, en 1285, de la seigneurie de Coligny. Cependant, la suzeraineté de ces sires de Thoire restera bien établie. Administrateurs vigilants, ils sont les protecteurs de deux grandes abbayes et de ponts. Ils hérissent des châteaux forts et des maisons fortes, sur toutes les positions stratégiques. A cette époque, les sites fortifiés
sont implantés sur une butte, la motte féodale ou castrale. Chahutant le paysage de Dombes, elles sont connues sous le nom de «poypes», dérivé du bas-latin puppia signifiant sein, mamelle. Formant un vaste réseau de mamelons, M-C Guigue, dans la seconde moitié du XIXe siècle, en dénombrait 97. Tertre artificiel de terre, de forme tronconique, protégé d’un fossé, il fut généralement associé à un terre-plein de forme ovale, appelé basse-cour, quelquefois bordé, lui aussi, d’un fossé ou de remparts de terre et de palissades en bois. L’érection de ces poypes comme sièges de futures châtellenies et leur prolifération, traduisent l’émiettement des pouvoirs. Les petits seigneurs en font peu à peu leur résidence et le siège de leur pouvoir de ban sur le terroir agricole. En Dombes, il est symptomatique que chaque village en ait compté au moins une. Ces châteaux de terre, majoritairement en plat pays, supportaient, à l’origine, un édifice castral, le plus souvent une tour en bois. La multiplication de ces fortifications rurales dès les alentours de l’an 1000 a sans doute permis la mise en valeur de ses terres hostiles au peuplement. A Villars-les-Dombes, les fouilles d’archéologues effectuées dès 1898 ont démontré l’existence d’une étonnante superposition d’édifices à l’emplacement
de la Poype. Une tour de briques élevée à la fin du moyen-âge, sur une motte recouvrant une construction maçonnée entièrement invisible. Il s’agit d’un édifice religieux, construit en galets liés de mortier. Sans la supprimer complètement, le château à motte a pris sa place. La fouille a également mis à jour des restes de constructions puissantes, sans doute le premier château des sires de Villars. Le nombre de ces monuments fut plus important qu’aujourd’hui, car la plupart ont été détruits. Ceux qui restent intacts sont peu nombreux, mais certains sont bien conservés ; c’est le cas de ceux de la Rionde à Monthieux, de Neuville-les-Dames, de Barbarel à SaintEtienne-sur-Chalaronne, de la Tour de Ligneux à Saint-Jean-de-Thurigneux.
La poype de Villars-les-Dombes
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LA DOMBES DES ARCHITECTES
TERRES DE LABOUR
La ferme du château de la Batie, datant de 1100, propriété du comte de Chalon
Texte : Pierre Jourdan - Photos © Archives départementales de l’Ain
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u XIe au XIIIe siècle, l’habitat paysan évolue considéra-blement. Au XIe siècle, la halle abritant familles et bétail laisse la place à des maisons plus petites et individualisées. Elles utilisent le bois et l’argile pour les murs, le chaume ou les mottes de gazon pour le toit. Elles possèdent un foyer central, sans conduit dans la partie réservée à l’habitation. Au XIIIe siècle, le bois moins abondant en raison des défrichements, sera remplacé par la pierre ou la brique. Les murs deviennent épais et solides, capables de supporter un étage. Pourtant, après la campagne militaire de 1594 et le traité de Lyon de 1601, les terres sont en friches, les maisons en ruines, les villes dévastées, les forteresses démantelées et les habitants massacrés, fugitifs ou morts de misère. La remise en valeur est lente et difficile. Il faut refaire la terre arable, reconstituer le cheptel, relever les bâtiments de pisé écroulés ou incendiés. Cette situation contribuera à la disparition des petites propriétés car il ne demeure désormais en place que les domaines des religieux, des grands bourgeois lyonnais, des hommes de loi et médecins, susceptibles de financer la remise en état. Désormais, la voie est libre pour le seul métayage sous sa forme Dombiste, le grangeage. Moyennant une cense en argent liquide, les
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propriétaires confient tous leurs biens à un fermier. Ce personnage, appelé fermier général à partir de 1700, redistribue ensuite les domaines en grangeage au plus offrant, avec de confortables bénéfices. Les techniques de culture demeurent immuables. On « mène à soleil », c’est-à-dire qu’on pratique un assolement biennal avec une année de jachère. Les étangs font exception avec leur assolement triennal. La première place appartient toujours à la céréale : le bled (seigle ou froment). L’élevage reste déséquilibré entre animaux de travail et animaux de croissance. Les prairies sont rares. Il faudra attendre la première moitié du XIXe siècle pour des amorces de changements. Les lyonnais à « châteaux », résident plus longtemps sur les lieux et se plaisent dans cette Dombes, avec leur »jardin à la campagne ». Se préoccupant d’agronomie, ils vont investir des capitaux considérables dans leurs domaines. A côté des châteaux, on se met à bâtir des fermes mieux conçues. En même temps les desséchements d’étangs se propagent en tâche d’huile comme jadis leur construction. De 1850 à 1914, il n’y aura pas d’évolution dans le régime de la propriété ! Les matrices cadastrales laissent apparaitre une stabilité rare : aucun morcellement. Les ventes se font d’un seul bloc de lyonnais à lyonnais, le grangeage à mi-fruit demeure le type même de baux ruraux.
FERMES DE LABEUR Profondément issues du terroir, elles en révèlent par leurs formes et leurs matériaux, les particularités et le fonds ; elles signent, par la répartition des espaces et l’organisation des accès, le mode original de relation que l’Homme entretient avec les végétaux, les minéraux et les animaux environnants ; elles annoncent, par sa face visible, la qualité et les trésors d’ingéniosité de ceux qui y vivent et travaillent. Il n’existe pas de frontière nette entre Bresse et Dombes. La différence se fait par les maisons Pour la plupart en pisé, leurs techniques de construction varient d’un pays à l’autre, ainsi que le mode de groupement des bâtiments et la répartition des fonctions dans les volumes. La maison bressane n’est pas celle de la Dombes qui se différencie aussi de celle à cour fermée du Val de Saône. Cette différence s’est estompée au milieu du XIXe siècle, depuis qu’en Bresse le pisé a remplacé le pan de bois. Ici, comme en Bresse, l’habitat est dispersé, en fermes isolées plutôt qu’en hameaux. Ces fermes, issues des riches propriétaires lyonnais, exploitées en grangeage, sont établies au milieu de vastes terres. La maison prend ses aises et les bâtiments sont nombreux.
La forteresse de Chavagneux
TERRE CUITE ET TERRE CRUE Texte : Pierre Jourdan - Photos © Jean-Luc Mège & DR
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a Dombes, mitée de mille étangs faits des mains de l’homme, miterrestre mi-lacustre, toute bossuée de moraines glaciaires s’est recouverte d’un limon argileux imperméable. C’est lui qui épaissit la ceinture arborescente, rend possible les étangs et construit ses demeures faites de terre cuite et de terre crue. Si Châtillon-sur-Chalaronne, la cité rose (voir page 84) ou Ambérieux-en-Dombes catalysent cette technique, la Dombes se gorge d’innombrables châteaux, maisons-fortes et tours réalisés de ces terres.
Terre cuite : brique ou carron Sur le plateau de la Dombes, les tours, les maisons-fortes, les châteaux, les vieux bourgs, ceux du Beaujolais « à part d’Empire » et ceux des sires de Thoire-Villars, et même l’abbaye, sont édifiés en briques, grâce à la qualité du sol sur lequel ils sont bâtis. Alors que la pierre est largement utilisée pour les châteaux élevés sur de petites éminences, la brique règne en terrain plat. Ici, on parle de carrons savoyards, bressans ou dombistes pour définir les briques qui servirent à construire les fondations des habitations rurales et les demeures fortifiées. La pierre, très rare, se compose de galets roulés. Les constructeurs tirent profit de ces deux matériaux en les associant parfois dans la structure des murs, comme à Chatillon-sur-Chalaronne ou Ambérieux-enDombes. Cette singulière brique de terre cuite
est bien plus épaisse et grossière que les briques connues dans le monde romain ou que notre traditionnelle 5,5x11x22. Sa taille à elle, va de 25 à 32 cm en long, de 11 à 14 cm en large, et de 6.5 à 11.5 cm en épaisseur. Elle est résistante au choc et au gel, facile de mise en œuvre et d’un faible coût dû à la proximité. Ce matériau serait apparu aux XIe-XIIe siècles, entre Saône et Ain. La brique utilisée comme matériau de construction unique, commence alors à s’imposer de façon originale. Elle se répand dans tous les domaines de la construction, qu’elle soit religieuse, militaire ou civile. Une architecture innovante se met en place prenant en compte simultanément les qualités architectoniques mais aussi décoratives de la brique, assurant l’esthétique du bâtiment. Elles forment un quadrillage soigné et coloré, multipliant les effets décoratifs de polychromies par le jeux de différentes teintes, par des frises en dents d’engrenage, en dent de scie ou en damiers, modillons, en feston ou cordon de faux mâchicoulis…. Souvent utilisée seule avec le mortier, la stabilité du bâti est assurée par une disposition alternée des briques en carreau et boutisse, par le recours systématique aux chainages d’angles en besace et aux arcs de décharge et par des systèmes ingénieux de fenêtres et portes en maçonnerie de briques. Tous les points de rupture dans les élévations sont ainsi particulièrement soignés, afin de faire face aux risques forts de fissuration dus à la nature du matériau et à ses faibles dimensions.
LES CARRONNERIES
Les lieux-dits intitulés «La Tuilerie» ou «La Carronnière», comme à Saint-Trivier, témoignent que partout la terre argileuse est extraite du sol. Elle est appelée sablon. Elle est récupérée lors du creusement des fossés et transportée par chariots vers les fours à briques proches du château que les comptes de châtellenies nomment globalement la carronnerie. Cette activité importante qui s’est prolongée durant des siècles est restée très présente dans la toponymie locale où nombre des lieux-dits se nomment ainsi. Les carronneries possèdent plusieurs fours et chaque fournée est capable de donner une très grande quantité de briques. Les comptes des châtellenies de Saint-Trivier, de Châtillon-surChalaronne ou de Saint-Martin-le-châtel parlent de milliers de briques cuites par fournée. Ce qui est indispensable car il en faut des quantités impressionnantes pour réaliser une courtine ou une tour.
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LA DOMBES DU DÉPARTEMENT DE L’AIN
« Le Parc des oiseaux Atout touristique majeur avec ses 300 000 visiteurs par an. »
DAMIEN ABAD
« L’Ain doit maintenant révéler ses potentialités » Elu Président du Département de l’Ain le 2 avril 2015, le député Damien Abad nous dévoile ses ambitions et ses projets pour la Dombes, l’un des quatre pays qui composent ce département-mosaïque aux côtés de la Bresse, du Pays de Gex et du Bugey. Photos : Jean-Luc Mège et DR
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ous êtes à la tête du département de l’Ain depuis début avril. Quel constat dressez-vous de l’image de la Dombes et plus globalement de l’Ain ? Ma qualité de parlementaire m’avait déjà permis de constater que l’Ain est un département qui regorge de ressources. Depuis quelques semaines, je vérifie chaque jour sur le terrain les atouts fantastiques de notre département et les particularités de la Dombes, du Bugey, du Pays de Gex et de la Bresse. Il va s’agir maintenant de révéler des potentialités et d’accompagner les initiatives qui valorisent d’une façon ou d’une autre le territoire.
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Cela signifie que vous souhaitez réveiller l’Ain, le bel endormi ? Il est certain que nous devons réinterroger les actions de la collectivité avec l’objectif constant de les adapter aux réalités et aux besoins du terrain. Je proposerai par exemple la tenue de conférences économiques régulières auxquelles seront conviés les acteurs du monde de l’entreprise qui prendront ainsi part aux grandes décisions qui engageront l’Ain pour les années à venir. Je veillerai personnellement à ce que les créateurs de richesses puissent être accompagnés pour faire de l’Ain un véritable laboratoire d’idées. Enfin, notre département doit être une terre d’innovations sur laquelle doivent germer de nouveaux projets qui incarneront la nouvelle ambition de l’Ain.
A ce titre, comment la Dombes va-t-elle se situer dans cette nouvelle dynamique ? La Dombes aux mille étangs présente des caractéristiques qui lui sont propres et qui contribuent largement au rayonnement de l’Ain. Atout touristique majeur avec ses 300 000 visiteurs par an, le Parc des oiseaux révèle près de 3 000 oiseaux de tous les continents. Autour de lui, l’activité piscicole et sa marque « Poissons de Dombes » réussit à s’introduire sur les tables des plus grands restaurateurs. Par ailleurs, la richesse et la diversité des paysages font de ce territoire une étape touristique appréciée. Bref, à l’image de la Dombes, l’Ain doit cultiver ses atouts et en conquérir de nouveaux pour être à la hauteur de sa place de N°01.
LA DOMBES AUX 100 CHÂTEAUX
Les châtelains dombistes p.32
Lesquels présenter ? Par lequel commencer ? Telles sont les questions qui tournent en boucle pour qui veut s’attaquer à ce vaste sujet. Il faut dire qu’il y a matière. Le site internet fort bien documenté ladombes.free recense une petite centaine de châteaux, fortins, places fortes sur le seul territoire de la Dombes géographique. Nous avons finalement choisi de vous ouvrir les portes des maisons les plus emblématiques, celles qui conjuguent architecture exceptionnelle et saga familiale.
Vataneins
p.40
Fléchères
p.46
Bouligneux
p.52
Le Montellier
p.58
Chavagneux
p.64
Loyes
p.70
Les Creusettes
p.76
La maison mystère
p.80
La forteresse de Bouligneux, une île en son étang Lyonpeople / Juin 2015
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LA DOMBES DES CHÂTEAUX
UNE TERRE ARISTOCRATIQUE qui s’est embourgeoisée Texte : Marc de Jouvencel - Photo : Fabrice Schiff et Jean-Luc Mège
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a Dombes, à la fin du XIXème siècle, demeure un pays de grandes propriétés, centré de plus en plus sur Lyon. » explique Paul Perceveaux. « Au XVIIIe siècle, les évolages appartiennent encore à une noblesse de plus en plus lointaine, surtout dans la principauté à la veille d’être réunie au domaine royal (1762). En 1704, l’intendant Messimy écrit déjà que la plupart des terres sont possédées par des officiers
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du parlement. Bien des grands noms de France ont chaussée en Dombes : les Rohan, Luxembourg, Boufflers… Par contre la terre de plus en plus se concentre dans les mains de la bourgeoisie ». Cette photographie de la Dombes restera figée jusqu’àu début du XXe siècle. Une étude approfondie du Bottin Mondain et du Tout Lyon permet de dresser l’état des lieux à la fin de la première guerre mondiale. Le rapport de force a progressivement basculé en
faveur de la grande bourgeoisie lyonnaise. Ces familles de soyeux, de banquiers ou d’industriels ont gagné du terrain sur l’aristocratie dont elles ont souvent redoré le blason. En 1870, le soyeux Charles Bayard édifie une superbe résidence, le château Ferier à Chatillon La Pallud ; Ennemond Boiron fait de même à Cordieux. A Mogneneins la famille Billioud (qu’on retrouve au château de Sandrans) fait construire le château du Carillon tandis
Le château de Chaillouvres Elevée au XIVe siècle sur la commune de Chaneins, cette forteresse a été restaurée en 1853. Ancienne propriété de la veuve de Jean de Cleberg « l’homme de la Roche », puis des Marron de Belvey. Après la première guerre, elle est acquise par Catherine Charveriat qui la transmet à son fils Emile, ambassadeur de France. Son fils François la cède à Bernard Gil qui la revend aux époux Brians, pilotes de lignes américains qui l’ont tout récemment remise sur le marché. Les Charveriat sont toujours présents à Chaneins où Guy, la mémoire de la famille, possède le prieuré de Beybleu, acquis par ses ancêtres en 1792.
que les Gautier font de même à Saint-Etienne sur Chalaronne (Beaumont, propriété de la famille de Clavière). Les Confavreux tiennent les Grosses Granges (Ambérieu en Dombes). A Villieu, la famille Baboin restaure le château de Fétan, sis à quelques encablures de la propriété de leurs cousins BaboinJaubert en leurs remparts de Loyes ; les Munet s’établissent au château d’Abergement-Clemenciat, toujours dans la famille ; les Charveriat investissent le château de Challiouvres sur la commune de Chaneins, depuis vendu à des Américains. Dès 1907, les maîtres de forge Frerejean acquièrent les châteaux de Chavagneux, propriété du comte de Rohan-Chabot. A la fin du XIXe, le brasseur Charles Winckler et son épouse France Lumière
s’établissent au château de Saint Paul de Varax. Le premier conflit mondial aura un effet couperet sur les familles aristocratiques et bourgeoises dont de nombreux enfants ne reviendront jamais sur leurs terres et dont la fortune va rapidement fondre comme neige au soleil. La seconde guerre ne fera que prolonger cette coupe dévastatrice. Mais en 1945, les terres du château de la Chassagne (Famille Dugas de la Boissonny) ne sont pas encore morcelées. Le comte des Garets d’Ars réside en son château d’Ars (aujourd’hui propriété de Blandine Didier), le comte Gabriel de Bellescize possède encore le château des Creusettes à la Chapelle du Chatelard (récemment transformé en hôtel), le comte de Chateaubriand le château de Parcieux. Sur la
commune de Fareins, le comte de la Ferriere ne sait pas encore qu’il est le dernier maillon familial du château de Fléchères (aujourd’hui dévolu à la visite). Il en est de même pour Madame Bouchet de Fareins en son château éponyme… Quant à la baronne de Raousset, elle n’imagine sans doute pas que son neveu cédera le château de Challes (Saint Didier sur Chalaronne) qu’elle lui avait légué…
Les propriétaires dombistes font de la résistance La principauté de Dombes qui eut pour souveraine au XVIIe siècle la Grande Mademoiselle, cousine du Roi-Soleil, a toujours été une terre aristocratique. Aujourd’hui encore, une vingtaine de familles maintiennent coûte que coûte le flambeau. Le comte de Villeneuve-Esclapon possède toujours la forteresse de Bouligneux, propriété transmise de génération en génération depuis 700 ans. Les Royer de la Bastie règnent depuis 300 ans sur plusieurs centaines d’hectares de terres dont l’épicentre est le château de Belvey. Les Framond possèdent toujours le plus grand étang de Dombes (autour du château de Glareins) sur Lapeyrouse. Le château de Bublanne appartient toujours aux descendants du baron de Rivoire. La famille du Verne veille sur le château de Messimy, ancienne propriété des comtes de Messimy. Le baron Nicolas de Tavernost s’emploie à magnifier le château familial de Vataneins. Ses cousins Schweisguth celui de Tavernost (Cesseins). A quelques kilomètres, les comtes de Riverieulx de Varax exploitent toujours les terres du château d’Amareins. Un peu plus au nord, la commune de Mogneneins abrite à elle seule 7 châteaux dont La Vénerie toujours propriété des comtes du Bouëxic de Pinieux. Depuis 1830, les marquis de Leusse embellissent le château de Gourdans (Saint-Jean-de-Niost). Quant à la famille Broch d’Hotelans – qu’on retrouve également à Illiat – elle prend grand soin du château des Hardies à Genouilleux. Mais combien d’autres n’ont pu conserver la demeure familiale ? Charges trop importantes, indivisions impossibles à raccorder, fiscalité confiscatoire, contraintes réglementaires accrues… de nombreuses maisons changent de destination quand elles ne sont pas tout simplement détruites. A tout cela s’ajoute une volonté évidente de morceler les grandes propriétés, selon un process idéologique mené par la SAFER, le bras armé de l’Etat dans les campagnes depuis les années 60. Or, qui dit morcellement, dit baisse des revenus de la terre, et impossibilité de payer les charges. Une logique destructrice qui désole Philippe Couture. « En Dombes, où l’on n’est pas confronté à l’éolien, la problématique majeure c’est d’arriver à protéger le patrimoine familial ! » Le délégué de l’association Vieilles Maisons Françaises (VMF) sur le département de l’Ain pointe particulièrement les problèmes de transmission et de classement. « Il faut vraiment être passionné pour conserver ces propriétés ! » assure-il. « Les propriétaires vieillissent et peu de choses sont faites pour les encourager à les garder ou à les transmettre dans le cadre familial. Notamment en matière de pisciculture, où les contraintes réglementaires sont de plus en plus draconiennes. » Lyonpeople / Juin 2015
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LA DOMBES DES CHÂTEAUX
CHÂTEAU DE GRANGE-BLANCHE Parcieux Situé au nord du bourg dans un parc aux arbres majestueux, il fut la résidence de Louise Labé qui y mourut en 1565. Le château de Grange-Blanche a été appelé Maison Borghèse au XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, l’époque romantique l’agrandit et l’agrémente d’une chapelle et de tourelles de part et d’autre du logis du XVIe siècle. Il est occupé par la famille Chalandon depuis le début du XIXème siècle. Source : site de la mairie de Parcieux
CHÂTEAU DE LA BATIE Montceaux Il est possible de visiter (sur rendez-vous) cette imposante forteresse de la fin du XIIIème siècle, construites en carrons, sur la route de Chatillon. Le comte et la comtesse de Chalon accueillent les passionnés d’histoire et de patrimoine dans l’ancienne place forte de la famille de Beaujeu qui compta à son apogée 4 enceintes et 19 tours. Parmi les visiteurs illustres, Madame de Sévigné et, durant la dernière guerre Jean Moulin. Maison dans son jus tout comme sa ferme.
MAISON FORTE DE VILLON Villeneuve
CHÂTEAU DE SAINT BERNARD Emblématique du val de Saône et de la commune de Saint Bernard dirigée par Bernard Rey, cette imposante demeure du XIIIe siècle a eu pour occupants illustres les peintres Suzanne Valadon et son fils Maurice Utrillo. Dans les années 80, elle a été l’un des terrains de flirt favoris de la jeunesse dorée lyonnaise qui la louaient à Madame Jeanne Charpy pour de folles soirées (n’est-ce pas Jean-Lin Lacapelle ?). Depuis 1989, c’est la propriété de l’avocat Gilles Briens qui a entièrement rénové les jardins de 8 000 m2, désormais ouverts à la visite. A voir absolument.
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C’est l’une des maisons les plus emblématiques de la Dombes. Un paysage de carte postale. Posée au bord d’un étang de dimension modeste, la maison forte de Villon (XIVe siècle) est une bâtisse qui vit, et non un musée. Sa ferme attenante témoigne d’une activité agricole soutenue. Classée aux Monuments Historiques en 1992, elle a eu pour propriétaires successifs Pierre de Sève, baron de Fléchères ; Marc-Joseph de Quinsonnas, puis le comte de la Ferrière et la famille de Virieu, qui s’emploie aujourd’hui à redorer son blason… en attendant de mettre un peu d’ordre du côté de la ferme ?
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CHÂTEAU DE FÉTAN Villieu
En 1850, le soyeux Aimé Baboin (1809-1870) achète le château de Loyes au dernier baron Dervieu de Villieu, mais également la maison forte de La Pie, ainsi que le vieux château de Fétan qui fut très longtemps une ferme avant de retrouver son rang de maison d’agrément sous la houlette de ses descendants dont Yves Baboin, son épouse née Christiane de Roquette-Buisson et leurs enfants JeanJacques, Renaud et Caroline (Vicomtesse Thierry Roy de Lachaise).
CHÂTEAU DE BELVEY Dompierre sur Veyle
Belvey, château fortifié, fut construit en 1272 par Guillaume de Jouis pour renforcer la ligne de défense entre Chalamont et Lent, des nouvelles acquisitions du Sire de Beaujeu (qui deviendront la Principauté des Dombes, vis-à-vis du Duché de Savoie. Il fut plusieurs fois assiégé et pris, même incendié par le Duc de Nemours, ainsi que les châteaux de Chalamont, de Lent et du Chatelard qui eux, furent rasés en novembre 1594, dans le cadre des guerres de religions. Il ne fut vendu que deux fois en l’espace de 700 ans : en 1512 à Jacques de Limousin et en 1712 à Gaspar Cozon, conseiller du Roi dans l’élection de Belley. En 1756, son petit-neveu Marie-Agricole Marron de Belvey, remet en état le château créant les ouvertures et la disposition de pièces actuelles, rabaissant les deux tours carrées de bise (au nord) pour les incorporer dans le bâtiment principal. Il conserva le pont levis, la basse-cour, la tour ronde sud-est et les murs fermant la cour intérieure. Ceux-ci, très abîmés à la Révolution, furent démolis lors d’une seconde restauration en 1880. Marie-Agricole, syndic de la noblesse de Bresse au parlement de Bourgogne, fut guillotiné place des Terreaux à Lyon en 1793. Inhabitable, le château resta inoccupé pendant presque 90 ans. Son petit-fils Léon de la Bastie décide de le restaurer complètement en 1880 dans le goût de l’époque y apportant tout le confort de cette fin de siècle. Son arrière-petit-fils, le propriétaire actuel, et sa femme, consacrent beaucoup d’énergie à entretenir, moderniser et maintenir une vie familiale dans cette propriété. Ils sont conscients d’être les gardiens de ce lieu d’histoire de leur famille, de la commune et de la Principauté de Dombes. Ils permettent ainsi à la 10ème et la 11ème génération de venir s’y reposer entre deux voyages professionnels au bout du monde, en attendant que le flambeau soit repris….
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DONJON DE JUIS Savigneux Une forteresse de poche, aux dimensions charmantes dont les façades, le mur d’enceinte et le puits sont classés aux Monuments historiques… Acheté par Marcel Berthet, ce château atypique édifié au Xe et XIVe siècle est aujourd’hui en indivision. Et qui dit indivision, dit bien souvent vente. C’est le cas ici. Si vous vous sentez une âme de chevalier, il est à vous moyennant la somme de 1 500 000 euros.
L’agonie du château de Montbrian
Sis sur la commune de Messimy, l’ancien château de la famille Le Viste est en piteux état. Propriété de Gilbert Leroy, un industriel belge qui l’avait acquise avec son épouse dans les années 50, la demeure du XVIIe a été attaquée par des pyromanes à plusieurs reprises en 2010. 400m2 de toiture et plusieurs pièces sont partis en fumée. Et comme son propriétaire n’avait pas jugé utile de l’assurer, son fils Vincent se retrouve acculé financièrement. Classé à l’ISMH en 1989, et découpé en appartements, le château est à ciel ouvert depuis bientôt 5 ans. Si les associations de défense du patrimoine et les pouvoirs publics ne se mobilisent pas, il n’est pas sûr qu’il tienne encore debout un hiver de plus. www.facebook.com/chateaudemontbrian
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NOUVEAUX CHÂTELAINS, NOUVEAUX CHÂTEAUX
Texte : Pierre Jourdan - Photos : Fabrice Schiff
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es châteaux de campagne se distinguent par le statut social de leur propriétaire, par leur taille, leur style emprunté, et les taches grises qu’elles laissent dans le paysage avec leurs toits en ardoises. Les deux communes, Ecully et SainteFoy-lès-Lyon, évoquées dans les éditions exclusives de Lyon People (Juin 2011 et juin 2013), possèdent le plus beau palmarès de ces villégiatures de la Belle époque. Nous y avions déjà présenté l’éclectisme de cette période et de ses constructions qui empruntent aussi bien au manoir anglais, qu’à Chambord ou Azay-le-Rideau, au Moyen-âge comme à la Renaissance, sous l’influence des travaux d’un certain Viollet-le-Duc qui a pourtant écrit qu’un « pays qui a supprimé l’aristocratie (…) ne peut sérieusement bâtir des châteaux ». Ces demeures appartiennent à des familles, nouvellement enrichies par les progrès de l’industrie, du commerce et du transport. Toutes veulent s’inscrire dans la durée et y laisser leur marque. Au fil du temps, acquis ou hérité, le domaine, préexistant d’une période parfois éloignée, agrandi de l’achat de terres voisines, fait l’objet d’une construction nouvelle, d’un agrandissement ou d’une restauration au gout du jour. On ajoute une ou deux ailes, une tour, une galerie. Elles sont le plus souvent de grosses maisons bourgeoises, mis en valeur par un parc à l’anglaise qu’à la fin du XIXe siècle le tennis, nouvellement mis à la mode viendra perturber. Mais en Dombes, lieu prisé par la bourgeoisie d’affaires
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lyonnaise férue des parties de chasse, où faut-il acheter et construire ? Résidence permanente ou d’été, une fois cette considération déterminée, anciennes propriétés de la noblesse, maisons fortes, vestiges de châteaux féodaux ou simple relais de chasse seront réappropriés à leur histoire.
La mode est aux « néo » Les projets de construction ne présentent pas de difficultés particulières. Les maçons, les charpentiers ont l’habitude d’établir des plans ou exécutent ceux dessinés par les commanditaires. Pour mieux s’approprier leur demeure, beaucoup ressentent le besoin de s’en attribuer la paternité, conçu « sans l’aide de l’architecte ». Mais plus le siècle avance, plus la bourgeoisie fait appel aux architectes, les deux trouvant là un bon sujet pour installer leur notoriété. La mode est aux « néo » : au néo-classique plutôt sage certains préfèrent le style troubadour. A la fin du XIXe siècle, la mode est aux châteaux néo-gothiques ou néo-renaissance, nouvelles cultures de façades ! Une tour, un clocheton, un pavillon suffisent à donner monumentalité et pittoresque. Les plans sont régis par un principe de symétrie ou une composition en volume fonctionnel favorisée par les extensions. Parfois les architectes dessinent eux-mêmes les décors intérieurs en harmonie avec l’architecture ; ainsi en est-il des cheminées, boiseries, meubles et vitraux. La Grande Guerre a définitivement mis fin aux constructions de châteaux. Les familles n’entreprennent plus de
constructions et occupent les demeures construites par la génération précédente. Dès les années 1920, de nombreuses propriétés changent de main, car le propriétaire s’éteint sans descendants. Certains châteaux quittent la sphère de l’habitat pour de nouvelles vocations : de privés, ils deviennent publics, banalisés en simple équipement (maison de retraite, hôtel-de-ville, écoles, centre de culture etc.….). Au début du siècle, le comte de Cibeins traversait la Dombes de part en part. Son château a été transformé en école d’agriculture par Édouard Herriot. Aujourd’hui le château des Charmes (Guereins) accueille des mariages et des réceptions. Celui des Férier a été transformé en Institut Thérapeutique Educatif et Pédagogique. La mairie de Fareins a investi le château Bouchet. Une maison de convalescence post-chirurgicale, c’est le sort du château de Gléteins (ex Dubost) à Jassans-Riottier. A Saint-André de Corcy, le château de Vernange (famille Nouvellet) comprenait encore dans les années 70 une centaine d’hectares, avec étangs et chasse. C’est aujourd’hui une maison de retraite… Quant au château du Breuil (Monthieux, famille Chardiny), ses trois fermes et ses 230 hectares, ont été réaménagés en terrain de golf. Même sort pour la propriété Crozier (JB Martin) à Mionnay. Mais le plus important est d’avoir lutté pour les faire échapper à la destruction ou au lotissement. Mais en Dombes, ils sont encore nombreux et intacts protégés de la pression urbaine. Pourvu que ça dure…
Château des Hardies
C’est sur l’emplacement d’un ancien château en pisé qu’a été édifiée, après la guerre de 1870, cette immense demeure par le baron de la Serve. Entourée de communs très bien restaurés, la propriété de la famille Broch d’Hotelans, également présente au château de Pionneins à Illiat (Thoissey), sise sur la commune de Genouilleux, forme un bel ensemble vu du ciel.
Château de Vernange
Saint André de Corcy
Château construit route de Monthieux par la famille 1 2 Nouvellet au XIXe et transmis au comte Marcel de Valence de Minardière par son épouse Magdeleine Nouvellet. C’est là qu’a grandi et s’est mariée Guyonne de Valence de Minardière, maman d’Erick Roux de Bézieux : « J’y ai passé mon enfance. Une centaine d’hectares à l’époque, des étangs, des chasses… Mais du temps de mes ancêtres, on allait en calèche à la Saône en passant quasiment uniquement par les terres de la famille, me racontait mon grand-père maternel » se souvient Erick. En indivision, la propriété a fait l’objet d’une procédure d’expropriation par l’Armée mais son projet de la transformer en camp militaire a été abandonné. Depuis 1988, c’est une 1. Mariage de Guyonne de Valence de Minardière avec le Lieutenant maison de retraite… Le président de l’agence Syntagme Philippe Roux de Bézieux, le 8 août 1964. Les tourtereaux posent sur le finira-t-il ses vieux jours là-bas ? perron du château. 2. Le menu du banquet
CHÂTEAU DU BOUJARD Sainte-Euphémie Vers 1635, un riche bourgeois lyonnais, Jean Mazuyer, entreprend de construire un château au lieu-dit Le Montferrand, sur les terres de son épouse Suzanne Boujard dont il porte toujours le nom. Sa tour de style moyenâgeux, construite en 1850, est devenue l’emblème du village. Profondément transformé en 1860 par Maxime de Monspey, il est ensuite acquis par Jeanne Gillet, veuve de l’industriel François Gillet. Depuis 1931, c’est la Paul Permezel (1883-1961) propriété de la famille Permezel. a acheté le Boujard, en 1931
CHÂTEAU DE JOYEUX Fief Montessuy Château construit en 1900 pour Georges MeilletMontessuy et son épouse Fernande Eynard par l’architecte paysagiste Henri Duchesne. En 1938, Georgette Roche, épouse du marquis de Barbentane, et nièce de Fernande Montessuy hérite du domaine, aujourd’hui propriété de la comtesse de Barbentane, née Marie-France de Maigret. Le château, dont la toiture vient d’être restaurée, est proposé à la location (3000 euros la semaine, personnel de maison inclus). Ils ont pour voisins la famille Roche de la Rigodière (à Vernaye). Georges Montessuy (1884-1910) © Les dynasties lyonnaises – Editions Perrin
Vieilles Maisons Françaises La Dombes, terre de mission
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irigée depuis 2014 par Philippe Couture, épaulé par son épouse Bénédicte de Feydeau, l’association compte 120 adhérents sur le département de l’Ain. C’est peu quand on sait que sur la Dombes (qui représente un quart du département), on dénombre une centaine de châteaux. « Nous avons en effet une marge de progression importante ! » sourit le délégué des VMF qui organise pour ses adhérents des sorties tout au long de l’année (Belley, le 21 juillet – Grand orgue de Notre-Dame de Bourg, le 24 octobre) et un grand pique-nique inter-génération, ouvert aux membres, à leur famille et à leurs amis (le 9 août). Philippe Couture souhaite également remettre en place un prix décerné par les VMF de l’Ain pour récompenser une restauration en cours ou réalisée par un propriétaire privé : « J’ai lancé l’idée fin 2014 et n’ai pas eu suffisamment de dossiers présentés par nos adhérents, je vais donc continuer à les solliciter pour qu’ils présentent des projets intéressants. Enfin un de mes souhaits serait également de faire connaitre les métiers d’art et plus généralement les métiers liés au Patrimoine, c’est le but de l’animation de la Toussaint. » Nous ne pouvons qu’encourager les amoureux du patrimoine (il n’est pas nécessaire d’être propriétaire d’un château) à adhérer à cette association (49 euros/ an pour un couple) dont la voix compte auprès des pouvoir publics. A noter que les VMF participent aux « Visites patrimoniales inédites » organisées par l’association Patrimoine des Pays de l’Ain, consacrées cette année à Bourg en Bresse et ses environs (27 et 28 juin 2015). En savoir plus : www.vmfpatrimoine.org Visite commentée de la Chapelle des Pénitents noirs lors du voyage organisé dans le Gard et le Vaucluse fin mars 2015 par la délégation VMF de l’Ain
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VATANEINS LE BEAU
Un château intact, dans sa livrée quasi d’époque et pour cause il est jeune, inauguré en 1882. Son propriétaire, Nicolas Bellet de Tavernost n’est autre que le président du directoire du groupe M6. Homme secret dur à l’ouvrage. Héritage. Texte : Nadine Fageol - Photos : Jean-Luc Mège
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ne fois n’est pas coutume, rédac-chef Marco a décidé de promener la vieille « Mercos 280 SE », c’est que la destination devrait lui convenir. Un château de contes de fées que l’on approche avec lenteur en remontant la Saône depuis Jassans-Riottier jusqu’à Montmerle, perle arc-boutée sur un méandre de la rivière que l’on délaisse pour s’aventurer en arrière-pays dombiste dans d’avenantes prairies. En l’absence de GPS, on s’enquiert dans le village de Francheleins. Temps mort. Puis le quidam nous jugeant aptes livre indications pour le château de Vataneins ! Une haie d’arbres centenaires attire la vieille allemande, on y va la bouche en cœur. Soudain, Marco s’écrit : « je l’ai vu, il est là ». La Mercos tourne à l’affut d’un passage puis s’installe sur un banc de fins graviers jouxtant dépendance. Des arbres peuplant prairies seulement teintées d’un rougeoyant rhododendron. On entre en terre de maitrise, on le sait pour avoir lu un portrait de Nicolas de Tavernost peinturluré par un diable de journaliste de Télérama qui de la gauche ne connait que la rive parisienne. N’empêche, on va à la rencontre de « l’autocrate », tout de même
à bonne école, dans cette famille il intrigués. Long, mince, la tignasse de est question de souche promulguant brune est passée à paille décoiffée, la modernité. Enracinés en terre dombiste prunelle bleue intense, instantanément depuis le milieu du XVIIIe, les Tavernost l’élégante stature de Nicolas de Tavernost impose une réserve actualisent en 1840 le château naturelle. Pour tout dire, son véritable éponyme, sis à quelques encablures, nom est « abs-fab », Nicolas Bellet correspondant au berceau familial de Tavernost de Saint Trivier. (aujourd’hui propriété de cousins Et, son château possède la magie de d’une autre branche). Plus tard, en l’inattendu, traversant du hall jusqu’au 1880, le vicomte Antoine Bellet de grand salon ouvrant sur terrasse, Tavernost épouse Mademoiselle rien d’ostentatoire, d’obséquieux, de Maupas, Gabrielle richissime d’intimidant. Un café sur guéridon Antoine de Tavernost a légué fille de Charlemagne-Émile de face à la prairie, on se concentre sur Vataneins à son fils Nicolas Maupas entre-autres ministre de quand il avait 32 ans l’homme. Ainsi c’est lui le patron de la la Police de Napoléon III. Riche, « petite chaîne qui monte » dont il est l’essence même grandement éduquée, Gabrielle a les coudées pour en avoir forgé toutes les arcanes à la demande franches qui voyage de l’hôtel particulier parisien à de la Lyonnaise des Eaux dès son arrivée en 1985. Monte-Carlo. Sur sa route, elle décide d’ériger halte Depuis, il s’est emparé des Girondins de Bordeaux sous forme de château sur un vigneronage Tavernost. pour mener haute lutte avec l’impudent. TF1 et, a pris Gabrielle qui dispose d’une grande liberté, opère à sa la tête de la chaîne qu’il gère au sou le cent. guise, fouille, repère, s’inspire, décide et met la main à l’aiguille pour broder jusqu’aux tapisseries dont certaines subsistent dans la petite bibliothèque. Son Ce serait oublier que NdT, 64 ans, est terrien éduqué château de Vataneins est un hommage aux demeures
Le vestibule et son escalier à double volée de style Renaissance 42
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Capital à transmettre
Renaissance des bords de Loire, seule sa robe de velours brique rouge trahit ses origines. Gabrielle en a dessiné moult ébauches que l’on découvre dans la cuisine principale au rez-de-chaussée, de son temps logée au sous sol. Gabrielle achète une carrière, va en Italie étudier l’art des colonnes, rachète parquets et boiseries dans un hôtel particulier bourguignon (Dijon) et fait installer électricité, chauffage centrale et portes coulissantes !!! Ce qui nous fait dire que nous sommes dans l’un des tous premiers châteaux modernistes. Entre le hall et le grand salon, un vestibule d’où part sur un coté l’escalier à double
Berceau familial, le château de Tavernost appartient à Eric et Laure Spielrein, cousins de Nicolas
volée, à paliers intermédiaires ; à chaque étage, une galerie desservant les chambres, spacieuses dans la tapisserie bicolore, chacune assortie d’une salle de bains logée dans une tour. Bluffant ! A l’autre bout de la galerie une porte dissimulée ouvre sur un bel escalier à vis, celui de service. A chaque étage, des chambres avec ou sans baldaquin, ponctuées d’albums du Petit Nicolas.
L’amour est dans le pré C’est d’autant plus beau qu’en parfait état, ce que l’on remarque et NdT d’asséner, « je déteste la crasse ». Disons qu’il aime la perfection ou déteste le laisser-aller, conséquence au château ou chez M6, il faut que ça tourne sous peine de voir le tribun qui sommeille en lui se réveiller. Contrairement à ce que l’on peut lire sur internet, il n’a vécu ici que durant les vacances, et s’il a effectivement fréquenté le collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche c’était l’été, de crainte que son cerveau ne « s’enrhume » son père l’y envoyait apprendre latin. Enfance à Bordeaux, études parisiennes, ensuite il entre aux Télécom puis à la Lyonnaise des Eaux avec pour mission de développer M6 dont il deviendra la proue. Aussi quand il nous
déclare « j’aurais bien aimé être agriculteur », on évite de s’étouffer. Aujourd’hui, il lui arrive de faire l’allerretour en TGV d’autant que NdT veille au grain, il fait débarrasser arbre séculaire dévasté par la tempête sans oublier d’en replanter. Nicolas de Tavernost a conscience qu’il n’est que de passage alors autant entretenir, magnifier en respectant le travail de l’aïeule Gabrielle. « Mon père m’a légué la propriété alors que j’avais 30 ans ; il l’aurait fait quand j’en avais 50 je ne suis pas sûr que j’aurais accepté ». Victime du dilemme de l’héritage qu’il a surmonté en travaillant comme forcené honnête, dur dans la droiture. Alors on s’amuse : « êtes-vous ami avec Jean-Michel Aulas ? » « Les négociations de joueurs, ça créé des liens ! » Il semble plus à l’aise avec Olivier Ginon que lui a présenté l’irrésistible dame Sophie Defforey. Toujours est-il que dans la vie de NdT, il y a son épouse Caroline comme compréhensive, au-delà de souriante avenante qui lui a fait quatre enfants (2 garçons et 2 filles) aux yeux bleus dans la veine de Gabrielle ? La suite n’est pas encore écrite. « Je ne sais pas encore qui va me loger ! » conclut-il.
Sous la houlette de Nicolas de Tavernost, Vataneins est un exemple de restauration continue. « Le travail d’une génération ! » souligne son épouse Caroline
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Le grand salon de style Louis XV
Le petit salon Louis XV dont les vitraux ont été restaurés par l’Art du vitrail (Chatillon sur Chalaronne) et son magnifique parquet de marqueterie en étoile, provenant d’un hôtel particulier dijonnais.
La salle à manger de style néo-gothique Le salon d’hiver
Le palier du premier étage desservant les chambres
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L’escalier de service en colimaçon
Nicolas et Caroline de Tavernost entouré de leurs enfants François, Marguerite, Antoine et Sibille
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LE ROMAN DE FLÉCHÈRES
De l’origine de sa construction jusqu’aux profils de ses différents propriétaires, le Château de Fléchères n’en finit pas de nourrir l’imaginaire dombiste et lyonnais. Entre réalités historiques et doctes interprétations, le joyau des bords de Saône n’a pas livré tous ses secrets. Texte : Benjamin Solly - Photos : Fabrice Schiff & DR
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Le grand salon et sa magnifique cheminée de pierre sculptée
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n probable camp romain, une maison forte (dont l’existence est attestée dès le XIIe siècle) et un château d’architecture classique ont hébergé mille vies. Des aléas de l’histoire aux turpitudes de ses châtelains, les plus belles pages du roman de Fléchères ont été écrites à l’encre de fer sous une plume de soie. « Indéniablement, le château est lié à la bonne société lyonnaise », sourit Marc Simonet-Lenglart. Avec son ami Pierre-Albert Almendros, ils rachètent Fléchères en 1997. Un deuxième « coup de cœur » après l’acquisition avec leur amie Anne-Marie Joly du château de Cormatin (71) en 1980, rénové à force de ténacité et de constance. Chaque année, Cormatin attire 60 000 curieux et comptait comme visiteur fidèle, chaque lundi de Pentecôte, un certain François Mitterrand. « Notre préoccupation n’est pas de mener une vie mondaine dans ces monuments, c’est de leur redonner un avenir », préviennent-ils. Le préalable énoncé par Marc Simonet-Lenglart n’est pas anodin, l’homme goûtant très peu aux fastes de la vie de château. Quid de ses relations avec ses pairs châtelains, propriétaires des autres joyaux dombistes bâtis aux fils des siècles par les notables de Lyon ? « Nous vivons en dehors de ce monde aristocratique et bourgeois. » Une discrétion qui suscite au mieux la curiosité, au pire la circonspection. Parfois « inélégants et vulgaires », les on-dit ne l’atteignent pas. « Voulez-vous que je ne vienne plus l’année
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prochaine pour que les bruits s’arrêtent ? », lui soufflait déjà François Mitterrand lorsque la rumeur se faisait trop forte à Cormatin. Hors du sérail et loin des codes lyonnais, Marc Simonet-Lenglart annote les marges du roman de Fléchères avec la légitimité de l’érudit et l’impertinence du passionné, détaché des contingences et de la bien-pensance locales.
Pierre-Albert Almendros et Marc Simonet-Lenglart ont racheté Fléchères en 1997. Membres de l’association « Cadet Rousselle » avec Yves Lecoq, Jacques Garcia, Claude Aguttes… ces passionnés de châteaux ont sauvé Fléchères d’une ruine certaine
« Ce qui compte avant tout, c’est de garder l’esprit d’une maison. » Et réduire Fléchères à de simples fonctions d’apparat, dans son proche passé ou dans son usage actuel, serait sacrilège pour ses propriétaires. Du vraisemblable camp romain d’origine « nous avons retrouvé dans l’allée des briques romaines » - à la maison forte médiévale
dont les épais murs des cuisines et celliers en soussols portent le témoignage, les deux ouvrages initiaux barraient le grand passage du pays des Helvètes à l’océan, dominant le gué de Grelonges, point de passage stratégique sur la Saône avant le franchissement des monts du Beaujolais. A la dimension martiale originelle du site, les nouveaux seigneurs de Fléchères préfèrent détailler la curieuse conception du château, édifié d’un jet entre 1606 et 1625 par l’échevin de Lyon devenu prévôt des marchands, Jean Sève. Orienté Est-Ouest, à la manière des lieux de culte chrétiens, c’est le seul ouvrage des bords de Saône dont les façades boudent la rivière. Ajoutée à cette originalité, la distribution des différentes pièces de Fléchères est proprement singulière. « La logique architecturale du XVIIe siècle est faite pour mettre en valeur la noblesse d’une famille, qui habitait traditionnellement les parties d’honneur. A Fléchères, les seules parties habitables sont les deux ailes, avec deux chambres par étages et deux cabinets. Aucun autre château n’est composé comme cela en France. » Interprétant le dégagement considérable du vestibule et le large escalier déporté comme servant « à faire monter une collectivité », Marc Simonet-Lenglart défend sa théorie. « Fléchères a été construit pour abriter un temple protestant », explique-t-il.
Fléchères la protestante ? L’homme s’appuie sur la personnalité et l’histoire
du bâtisseur de Fléchères pour illustrer son postulat. Androuet du Cerceau. C’est une forfanterie Sève, Sarron et la Ferrière, Fléchères aurait pu « En 1606, la seigneurie de Fléchères est achetée à de parvenu. Il est vraisemblable que le château connaître un épilogue misérable. Après l’épisode des nobles protestants, partis s’établir à Genève, par de Fléchères, ainsi qu’en témoignent les plans Chavel, la vente est annulée et les la Ferrière reprennent Jean Sève, lui-même calviniste. Après l’édit de Nantes existant à la Bibliothèque Nationale, est l’œuvre possession de leur bien. La maison qui recèle depuis de 1595, le culte public n’était plus autorisé aux d’Etienne de Martellange, un jeune artiste plein 3 siècles un trésor en mobilier et tableaux, va être réformés que dans les seigneuries de haute justice, de talent et au demeurant élève d’Androuet du peu à peu dépouillée de son contenu. « Ça a été un comme Fléchères. » Eclairé par sept fenêtres sur Cerceau », rectifie Aimé Bonnefin dans son drame, que cette histoire ! » dixit Eric Frerejean chaque façade, c’est au 2e étage du corps de logis fascicule sur les Châteaux de la Dombes. Péché dont le père est né à Fléchères. Mais le propriétaire principal que le temple calviniste aurait vu le jour, sur capital reproduit sur les murs de la Salle de la Famille des châteaux de Chavagneux préfère ne pas en dire 250 m2. Cet espace de plain-pied, baptisé également dans une scène de chasse à haute teneur symbolique, plus. Terres morcelées, meubles dispersés, jusqu’au « Le Théâtre », est « une anomalie », tout comme les Jean Sève cédait-il à l’orgueil ? « C’est vraisemblable puits de la cour d’honneur vendu à un antiquaire. trois lucarnes monumentales qui le coiffent en façades car Jean Sève prétendait descendre de la famille « Le dernier héritier était un joueur compulsif qui nord et sud, hors de tout équilibre des proportions. des marquis della Seva, une lignée imaginaire perdait beaucoup. Après s’être fait mettre le grappin « Comme aucun signe extérieur n’était autorisé, les mais officialisée par le Duc de Savoie », rapporte dessus dans un cercle de jeux par Johanny Chavel, trois lucarnes au sud et au nord ont une ampleur inhabituelle afin de symboliser la Sainte Trinité. De Marc Simonet-Lenglart. Une coquetterie de plus qui Olivier de la Ferrière, qui possédait 10% de la plus, il n’y a pas de grenier au dessus du temple, expliquerait surtout la conservation de l’apparence société Fléchéria, a dilapidé son patrimoine quand ce qui renforce l’idée du culte protestant, où il ne médiévale (fossés, rempart, tours d’angle, châtelet, il a récupéré le château. Pour payer ses dettes de devait y avoir personne au dessus de Dieu. » De fait, pont-levis) du château, servant à crédibiliser la légende jeu, il vendait au plus offrant. Dont deux superbes les peintures murales d’origine qu’ils mettent au jour familiale qui faisait des Sève les descendants directs tableaux de Nicolas de Largillière, aujourd’hui e dans les différentes salles du château, réalisées par de cette famille féodale du Piémont, connue dès le XIII exposés dans des musées américains », racontesiècle. La fanfaronnade patronymique expliquerait les l’artiste florentin Pietro Ricci entre 1630 et 1634 et t-on à Ainay. En janvier 1982, c’est au tour du cachées sous les boiseries du XIXe, sont interprétées deux orthographe du nom de famille (de) Sève, que château d’y passer, après 376 ans de continuité exclusivement à travers l’angle symbolique. Dans la l’on retrouve mentionné avec ou sans particule. Un familiale. Le promoteur immobilier grenoblois chambre d’Hercule, le combat contre l’hydre de Lerne château consacré à l’austère culte protestant, masqué Libert Borganetti devient le nouveau seigneur de devient une mise en abîme de « la lutte des protestants derrière un bâtisseur sensible aux paillettes ? L’histoire contre la Ligue catholique. » La chambre de la Parade, de Fléchères est maillée de propriétaires à l’égo bien Fléchères. Du moins sur le papier, car il envisage décorée de tambour, porte-drapeau, hallebardier, trempé. Jusqu’à son crépuscule flamboyant sous la un grand projet immobilier sur le domaine, baptisé mousquetaire représente ainsi « la ‘Grande Entrée’ coupe de Johanny Chavel, membre du gang des « Le Grand Cercle » : 50 millions de francs d’investissements d’Henri IV à Lyon sous en plusieurs étapes. forme d’un défilé auquel D’abord 6 courts de participaient soldats et notables. » « En 1594, tennis, un restaurant Jean Sève avait été un dans les communs des chefs de l’émeute doublé d’un golf sur qui ramena Lyon sous 50 hectares, puis une l’autorité d’Henri IV, seconde étape avec un après cinq ans de hôtel de 120 chambres, dissidence », développe avant le lotissement Marc Simonet-Lenglart. « Les Hameaux de Sur l’aile Est, la niche Fléchères » : 80 pavillons, qui héberge la cloche, 18 courts de tennis et un rendue célèbre dans le centre équestre avec 50 film « Le Diable par la chevaux. Heureusement, Queue » de Philippe rien de ce projet ne voit de Brocca, tourné à le jour. Prudent, le maire Fléchères en 1968, de Fareins François devait tintinnabuler pour sonner l’heure du culte. La Chaboud a fait établir cheminée monumentale un plan d’occupation des de la salle du Consistoire sols peu compatible avec au 1er étage reprend, elle, de telles exactions. L’édile « les couleurs calvinistes se lance dans la bataille que sont le noir, le gris de la sauvegarde avec La chambre de la Parade, décorée de tambour, porte-drapeau, hallebardier, mousquetaire réalisées et le blanc », figurant Jean-Paul Desbat, par l’artiste florentin Pietro Ricci entre 1630 et 1634 une allégorie des vertus architecte des bâtiments théologales. Tout est dit ? lyonnais et fugace taulier de l’ensemble à partir de de France, et le président de Patrimoine Rhonalpin, « J’admire le travail qu’ils ont fait pour découvrir 1972 via la société suisse Fléchéria, disparu au moins Régis Neyret. « Déjà en 1793 pendant la Terreur, et révéler les fresques qui avaient disparu sous du de corps sinon de biens le 18 octobre 1973. Ledit le maire de Fareins Claude Bernard avait sauvé plâtre. Mais quand ils disent que Fléchères a été Chavel fête dignement son acquisition, spectacle, Fléchères malgré l’ordre de démolition. Pour montrer construit pour faire des réunions protestantes, c’est feu d’artifice, cocktail organisé par le grand Paul complètement faux », s’étonne Humbert de Varax, Bocuse. Deux cents invités de tous les milieux, voyous son zèle, il fit abattre les toits des communs mais conserva le château, prétextant qu’il était là pour dont les trois tomes de son « Histoire de la Principauté et policiers censés les traquer inclus. protéger les biens de la République, et non les et Souveraineté de Dombes » font autorité. De quoi détruire. » Ce fait évoqué par Marc Simonet-Lenglart renforcer plus encore le mythe de Fléchères, dont se double d’une jolie histoire, rapportée par Aimé l’histoire regorge d’anecdotes croustillantes. « Jean Bonnefin. « En 1789, le domaine appartenait à la Sève laissa croire qu’il avait confié la direction des travaux au plus célèbre architecte de son temps, Passé au fil des siècles entre les mains des familles famille Sarron, très estimée dans le pays.
Les mauvais génies et bons samaritains de Fléchères
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LA DOMBES DES CHÂTEAUX Les villageois se liguèrent pour assurer la défense du château et de ses propriétaires. On raconte qu’Horace de Sarron fut sauvé de la fureur révolutionnaire grâce au dévouement de sa nourrice qui fit passer son propre fils pour le jeune châtelain. ». En septembre 1983, le château et ses intérieurs, les communs, les terrasses et les douves sont classés d’office Monument Historique, une procédure peu usitée mais rendue possible par la loi Malraux de 1966. En juin 1986, le château est mis en vente aux enchères sur saisie du Crédit Foncier d’Alsace Lorraine. Le propriétaire parvient à conserver son bien mais la dégradation
de l’édifice se poursuivant, le préfet de l’Ain signe en 1987 un arrêté de DUP (déclaration d’utilité publique), envisageant à terme une expropriation. Durant l’été 1995, le domaine, ou ce qu’il en reste, en est vente une dizaine de millions de francs, ce qui serait le prix d’hypothèque. Deux ans plus tard, Marc Simonet Lenglart et Pierre-Albert Almendros l’acquièrent pour un million d’euros. Et depuis près de 18 ans, le binôme s’échine à faire parler Fléchères, quitte à faire jaser dans l’alentour. « Presque toutes les fresques de Pietro Ricchi ont survécu sous le plâtre, les papiers peints et les boiseries. Pour le dégagement et la restauration, les interventions sont
longues, méticuleuses et demandent beaucoup de travail. Elles ont été soutenues avec constance par la DRAC Rhône-Alpes et le Conseil général de l’Ain. » Reprise des toits des communs et de la ferme, pose de tuiles vernissées noires sur l’aile ouest, défrichage, élagage et replantation du parc de 40 ha, décapage des carrelages d’origine recouverts d’une épaisse peinture rouge vers 1920… Un travail de forçats, loin d’être achevé mais qui porte ses fruits. En attirant 10 000 visiteurs par an, la « Perle de la Saône » est redevenue un élément majeur du patrimoine touristique de la Dombes.
Le comte Humbert de la Ferriere, propriétaire de Flécheres de 1898 à 1938
La salle à manger ou salle de chasse
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L’un des deux tableaux de Nicolas de Largillierre vendu 60 000 francs par Olivier de la Ferrière pour régler ses dettes de jeu
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Une entrée majestueuse
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1. La comtesse de La Ferrière photographiée dans la revue « Plaisir de France » en 1937. Photo G. de Miré 2. La chambre de Marguerite de Sève, comtesse de Fléchères et son mobilier Louis XV en 1937 3. La même chambre après sa restauration. Les soieries et passementeries ont été offertes en 2003 par les sociétés Lelièvre, Tassinari et Chatel et Declercq Passementiers. 4. Le parquet de marquetterie, provenant de l’hôtel Sarron (rue de la Charité) a été remonté à Fléchères au moment du mariage de Cornélie de Sarron avec le comte de la Ferrière en 1835. Volé en 1984, et retrouvé en Belgique, il a été restitué en 1998. 5. Une des chambres en cours de restauration 6. Le tournage du film « Les Lyonnais » en septembre 2010. Edgar Marie, Monmond Vidal, Fanfan et Maxou. Retour à Fléchères 37 ans plus tard. Photo © Arthur Hagopian.
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LA FORTERESSE DE BOULIGNEUX défie le temps C’est sans nul doute un cas unique dans notre région. Grâce aux alliances nouées par ses propriétaires successifs, la forteresse de Bouligneux n’a jamais été vendue depuis 700 ans ! Texte : Marc de Jouvencel - Photos : Jean-Luc Mège
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La salle seigneuriale avec sa cheminée monumentale surmontée d’un tableau intitulé « Le jugement de Pâris » 54
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onstruite sur deux périodes (début XIVe et fin XVIe), cette forteresse était au départ composée de 4 tours reliées par des courtines (dont un donjon), d’un corps de logis et disposait d’un pont-levis qui l’isolait de la terre ferme au milieu de son étang. Elle perd ses caractéristiques défensives au XVIe siècle, se transformant peu à peu en résidence d’agrément avec l’ouverture de larges fenêtres à meneaux taillées dans la muraille et l’ajout d’une ravissante galerie dans la cour intérieure. Construit en carron (ou brique savoyarde), c’est l’un des derniers châteaux dombistes dans son jus. Et pour cause, il n’a pas été habité de la Révolution à 1940. En 1942, le comte Romée de Villeneuve Esclapon, démobilisé, et son épouse née Dauphine de SabranPontevès, fuient Paris avec leurs deux ainés Hélion et Arnaud et choisissent le château dombiste pour refuge. A leur arrivée, heureusement en plein été, ils découvrent une bâtisse dépourvue de tout confort. « Il n’y avait pas de carreaux aux fenêtres, pas d’eau et l’électricité dans une seule pièce » raconte le comte Hélion de Villeneuve. « Pour ma mère, parisienne jusqu’au bout des ongles, ça a été un vrai choc ! » La famille se retrousse les manches pour rendre la forteresse habitable l’hiver venu. Ils ne retourneront à Paris qu’à la fin de la guerre, mais le rendez-vous est définitivement pris avec Bouligneux pour les grandes vacances estivales. Directeur commercial aujourd’hui à la retraite, le comte de Villeneuve veille désormais sur la demeure familiale inscrite aux monuments historiques, dont il est discrètement accro. « C’est tout à fait original comme paysage. Le jour où il n’y aura plus d’étang en Dombes, ce sera d’un banal ! » Aîné d’une fratrie de six garçons, il accueille chaque année à la mi-octobre tous les membres de sa famille pour une cousinade partie au bord de l’étang. Charge à ses enfants Géraud, Anne et Sancie d’ajouter les nouveaux maillons à cette chaîne de la transmission qui en compte déjà plus de 700…
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BOULIGNEUX
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Une église millénaire Sa passion pour le patrimoine ne s’arrête pas aux murailles de son château. Conseiller municipal de sa commune (310 habitants – 2650 hectares), le comte de Villeneuve a fondé l’Association pour la Restauration de l’Eglise de Bouligneux, qui compte une centaine de membres. Erigée au cœur du village, l’édifice religieux accueille les fidèles depuis plus de 1000 ans… Son effet trapu est dû au fait que les révolutionnaires ont arasé son clocher – comme les tours du château. Comme quoi, l’imbécilité fanatique ne date pas d’aujourd’hui. Il a fallu neuf ans pour lancer les premiers travaux. Cinq tranches de restauration sont établies et chiffrées mais rien ne pourra se faire sans l’aide de mécènes et de donateurs (1). L’action du comte de Villeneuve s’inscrit dans la volonté des habitants de conserver le caractère rural de leur commune, qui jouit d’une solide réputation gastronomique grâce à ses trois restaurants « Le Thou », « l’Auberge des chasseurs », « l’Hostellerie des Dombes ». « Il n’y a pas de lotissement ici, mais c’est difficile de résister. La Dombes est plus que jamais menacée par la pression urbaine. »
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Pour un don en ligne : www.fondationpatrimoine.org ou par chèque à l’ordre de l’AREB AREB – L’Angenière – 01330 Bouligneux Concert de Musique du XVIIe siècle Vendredi 26 juin 2015 à 20h30 Prix des places 19E (10E pour les - de 15 ans)
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1. Le comte de Villeneuve devant un des plans de la propriété en 1778 (MH), récemment restauré par Malaurie Auliac. A la veille de la révolution, le comté de Bouligneux s’étendait sur près de 3000 hectares. 2. Ravissant escalier à balustres rajouté lors de l’extension du XVIIème 3. Les trésors du grenier… 4. La façade en 1959 5. L’ancienne cuisine et sa cheminée du XIVe 6. La chapelle restaurée en 2008 servait jusque-là de « souillarde » (débarras). Les peintures découvertes datent du XVIIème siècle. 7 & 8. François de Maistre, père de la comtesse de Villeneuve, était administrateur des colonies.
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CHÂTEAU DU MONTELLIER Un témoin unique du Moyen-âge Ici, se dresse une forteresse. L’endroit, plus voluptueux que le plat pays caractérisant la Dombes exhume des formes, des couleurs, des batailles. Au pied du château du Montellier, un petit protocole s’impose ; relever la tête, écarquiller les yeux, rester sans voix devant un insolent monument de briques rouges. Texte : Françoise Petit - Photos : Jean-Luc Mège & Saby Maviel
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e joyau de l’art médiéval revu et aiguisé au fil des siècles s’enracine sur une poype, sorte de monticule qui apportait l’altitude suffisante aux bâtiments stratégiques. Les guerriers aimaient avoir pignon sur vue ! Aujourd’hui, en paix avec lui même, fier d’avoir honoré ses ancêtres au rachat de leur château en 2003, Franck Richard du Montellier contemple le même infini. D’un donjon à l’autre se détache le Mont blanc, le massif cristallin de Belledonne ou les vignes du mâconnais. Plus près, d’une des fenêtres du salon d’apparat, notre châtelain peut s’attarder sur quelques carpes qui font des ronds dans l’eau. Pourtant les poissons, comme l’étang du Montellier sont sortis de son escarcelle !* Franck vit sans regret cette amputation liée à d’exceptionnelles circonstances. C’était l’époque où le comte François de Saint-Laumer devint propriétaire du château (en 1984) suite à une opportunité offerte par les trois oncles de Franck. Tout le monde se souvient à Lyon de feu François de Saint Laumer. Son amitié avec Paul Bocuse lui avait permis l’obtention d’une carte de membre du « Club des Dix », club d’élites de la gastronomie qui se rassemblait chaque mois autour d’un mâchon. Cela se passait chez Bernachon, chez Lacombe, Vavro, Marguin ou Orsi. Justement, c’est chez Orsi, paraît-il que François, devenu négociant en champagne par addiction pour Monsieur Paul proposa à celui-ci la vente de son étang. Le bien liquide de François (100 ha) est ainsi devenu le repère dombiste du plus grand chef de la planète. Lyonpeople / Juin 2015
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LA DOMBES DES CHÂTEAUX « Jouer les châtelains n’est pas ma tasse de thé » Vivre dans un cadre et un environnement uniques est pour ce professionnel de l’immobilier (sa société est associée à Sotheby’s International) une bénédiction l’été, un peu moins l’hiver. Le confort n’est pas toujours au rendez-vous… les immenses pièces, peu soumises aux lois d’isolation thermique affichent leurs degrés de courtoisie malgré les bûches en supplément d’âtre!
Antoine Greppo
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Pierrette Beuf de Curis
Le quotidien in situ invite à penser chaque jour à la restauration de son patrimoine: toiture, électricité, étanchéité etc… Mais Franck Richard du Montellier est pragmatique, jouer les châtelains n’est pas sa tasse de thé, il faut être entrepreneur pour garantir le présent et l’avenir d’un passé prestigieux: « Le monde change, les esprits changent, cela n’a rien à voir avec ce que j’ai connu quand j’étais petit garçon, avec en mémoire par exemple des images désuètes comme de vieilles tantes qui bridgeaient ou la façon de dire bonjour. Le sentiment d’être impressionné, ému,
Amiral de Coligny
cela disparaît, j’habite dans un lieu de prince que je ne suis pas ». L’heure du café avec Monsieur « What else » (franchement un air Clooney) est le moment de débusquer une personnalité pleine de charme. En Harley Davidson, en pilote de montgolfière, en ramasseur de champignons, en chasseur de gros gibier, en amateur de vins de la vallée du Rhône, ou au volant de son tracteur, Franck Richard du Montellier joue sur l’éclectisme et l’authenticité des choses insistant sur le bonheur de donner un sens, une histoire, une magie dans tout ce que l’on décide
F-J Richard du Montellier
François de Saint-Laumer
Franck Richard du Montellier
LE MONTELLIER de faire. Le rêve de gosse de ce père de 8 enfants se poursuit depuis plus de dix ans maintenant. Lors des journées du patrimoine, il ouvre sa forteresse aux passionnés de vieilles pierres, a même organisé en 2007 un spectacle style Puy du Fou et aménagé une aile du château en gîte. Entre Cordieux, Bérieux et Joyeux, l’histoire continue en version contemporaine grâce à une famille qui rajoute son caractère au monument rouge de ses ancêtres. *Au début du XIXe siècle, le domaine du Montellier s’étendait sur 2500 hectares.
DU MOYEN-AGE AU XXIè SIÈCLE REPÈRES HISTORIQUES
La seigneurie du Montellier apparaît dès 1186. Le château est l’œuvre d’Humbert V de Thoire-Villars (1312) pour son fils Jean de Villars. La forteresse se trouva au cœur des luttes entre les sires de Beaujeu et de Savoie avec ses murs d’enceinte imposants, un esprit d’architecture militaire, une cour d’un hectare, ses neuf tours carrées et son donjon. Jusqu’en 1572 une succession de familles et des noms additionnent leurs racines ; dames de Montrevel, sœur de Charles Quint ou Gaspard de Chatillon, amiral de Coligny chef des huguenots. Cet ami d’Henri IV en épousant Jacqueline de Montbel devint seigneur du Montellier. En 1583, le Duc de Savoie érige le Montel-
lier en Marquisat à perpétuité. L’histoire se dote d’alliances, de noces, de naissances et continue à donner une ampleur historique à ce coin de Dombes jusqu’en 1781. La famille Chevrier, propriétaire de l’époque, cède le château à Antoine Greppo, écuyer et conseiller du roi au Parlement de Lorraine, qui devient le seigneur du Marquisat du Montellier. Lors du siège de Lyon en 1793 par les troupes révolutionnaires, Antoine Greppo et son fils Gabriel Catherin-Greppo se lient d’amitié avec un certain Charles-François Richard. Tous trois combattent dans l’armée contre-révolutionnaire du général comte de Précy. En 1847, son fils François-Jules Richard se marie avec Aloysia Bethenod de Montbressieu, petite-fille de Gabriel Catherin Greppo. Cinq générations plus tard, Franck Richard du Montellier ajoute sa dimension au riche passé de ce château.
Le grand salon de la forteresse Lyonpeople / Juin 2015
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LE MONTELLIER & ST PAUL DE VARAX
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1 1. La grande salle du donjon, haut lieu des soirées lyonnaises. A la fin du XIXe, il accueillait les enfants de l’école du Montellier tenue par les sœurs de Saint Joseph. 2. Au premier étage, se trouvaient les archives du Montellier désormais réparties entre les trappistes et les Archives départementales 3. La galerie italienne du XVIe siècle relie le donjon à la tour de l’horloge 4 & 5. Les armes du baron de l’Hôpital de Saint Mesme qui a érigé la chapelle en 1670. Auparavant, la pièce servait d’arsenal. Y étaient entreposées les armes et les munitions de la garde.
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Repas familial dans la propriété des Winckler à Saint-Paul-de-Varax en 1933. De g à d : Odette Winckler-Berliet, Edouard Winckler, André Winckler, Paul Berliet, Yvonne Berliet, Madame Auguste Lumière, Marius Berliet, Denise Winckler, Madame Charles Winckler, Charles Winckler, Auguste Lumière, Louise Berliet, Jacqueline Berliet, Henriette Winckler, Jean Winckler et Maurice Berliet. Source : C’était Madame Marius Berliet, 1998 © Photo DR Nicolas Winckler, cofondateur de Lyon People, dans la salle à manger du château familial en 2006
CHÂTEAU DE SAINT PAUL DE VARAX
Le terrain de jeu de Jean Nallet
Aux confins de la Dombes, au bord de son étang, s’élève le château de Saint Paul de Varax dont Jean-Claude de Riverieux de Varax – guillotiné le 5 janvier 1794 - fut le dernier seigneur. Il aurait été gagné au jeu fin XIXe par le brasseur Alphonse Winckler puis transmis à son fils Charles et son épouse France Lumière. La maison comprenait alors un personnel nombreux et attentionné parmi lequel on retrouve un certain Pierre Nallet (1911-2000). Né à Saint Paul de Varax, il se lie dès l’adolescence avec Marie-Louise Chambaud, originaire de Dompierre sur Veyle – tout comme Eugénie Brazier – et ne la quittera plus. En 1930, ils sont engagés par les époux Winckler au château, lui comme jardinier et elle comme cuisinière. Ils habitent la propriété où leur fils unique Jean Nallet (né en 1936) va grandir durant ses 5 premières années. En 1947, le couple quitte la Dombes pour venir s’installer à Lyon où ils tiendront l’épicerie Pierre du 143, rue Cuvier jusqu’en 1972. Jean fera la carrière qu’on connaît dans le bâtiment, un virus transmis à son fils… Pierre, président de la société de promotion AnaHome immobilier.
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Au premier plan, le château construit au XVIIIe par Bonna de Perex, surplombé par la forteresse du XIIIe siècle 64
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Les maîtres de forges DE CHAVAGNEUX Ils habitent « en haut », dans le fort médiéval, et organisent une trentaine de mariages par an, « en bas », dans le magnifique château XVIIIe. 100 hectares de terres, un relais de chasse flambant neuf, trois étangs, deux bâtisses d’exception, sur ces terres l’histoire vous contemple. Le domaine de Chavagneux ? Un îlot hors du temps. Texte : Christophe Magnette - Photos : Saby Maviel et Laurent Chaintreuil
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n provenance de Lyon, à la sortie de Genouilleux, c’est là-haut, sur la droite, que ça se passe. Une tour médiévale (de 1204) attire immédiatement l’œil : quatre cylindres l’un sur l’autre ; quatre étages dont les oubliettes (12 places), une salle de garde, une bibliothèque et au sommet… un billard voué à y rester ad vitam æternam ! Jusqu’en 1770, la bâtisse est restée intacte. Un autre temps : trois tours et quatorze autres (au)tour formaient un ensemble majestueux entouré d’un grand fossé d’une vingtaine de mètres et de 8 000 hectares de terre. À l’instar des premiers châteaux forts médiévaux dombistes, la forteresse pose fièrement sur une poype (une colline artificielle). Elle domine. Impressionne. La vue porte : près de 100 km en direction des Monts-du-lyonnais. En contrebas, le Beaujolais, Beaujeu – les ennemis d’hier ! - les rives de Saône à quelques encablures, là où les anciens propriétaires du lieu prélevaient jadis un droit de péage. Au XVie siècle, le maître de Chavagneux était Jean Cleberger, dit le bon Allemand, bienfaiteur des Hospices de Lyon. Autrefois poste de surveillance, de protection et de défense, la bâtisse est aujourd’hui le nid d’aigle de ses propriétaires, Eric Frerejean et son épouse, Marie-Caroline Taittinger. « L’endroit est austère, dur ! » avoue la maîtresse des lieux, adoubée en qualité de décoratrice en chef des trois résidences du domaine. Le grain de peau de la demeure, du carron - « en plein joint », dixit le maître des lieux cette fois – ne fait qu’accentuer la sévérité des lieux. Ici le sang a coulé, des destins se sont brisés. Ça se sent, se ressent. Seulement depuis 2002, ce couple détonnant a entrepris de rénover le domaine à son image : avec goût et discernement. La pièce à vivre, au premier étage - par lequel on accède via un escalier à vis - en témoigne : ambiance XVIIIe, tableaux, hommages à la chasse et aux chevaux, mobilier soigné, le château-fort revit. Comme le
château sur lequel la tour semble veiller telle une grande sœur attentionnée. Pas rancunière pour un sou d’ailleurs ! Edifié entre 1770 et 1774 par Bonna de Perex, à l’époque fermier-général, sa réalisation n’est possible que grâce à la destruction des trois quarts du châteaufort : les murs sont ainsi montés à partir des carrons savoyards provenant de la démolition de deux tours et des enceintes de la sentinelle médiévale dont ne subsiste aujourd’hui que 20 % de la construction originelle !
Mais quelle réussite que ce château XVIIIe construit en si peu de temps : deux ans ! L’architecte a dû trouver un subterfuge qui fait encore sourire Eric Frerejean autant que la singularité du lieu: « Se rendant compte qu’il n’aurait jamais fini à temps, notamment la fabrication des fenêtres, l’architecte s’est mis à dessiner des trompel’œil. » La cour intérieure, à l’ambiance très toscane, en regorge. À s’y méprendre. À l’intérieur, là encore, la patte de MarieCaroline est visible dans toutes les pièces. Une atmosphère italienne transpire des murs. Le parquet façon Versailles est impeccable. Le rezde-chaussée est en enfilade. Les deux étages audessus ? Une dizaine de chambres, des salles de bains comme une ode au bon goût. Dans l’une d’elle, Eric a vu le jour, le 17 août 1943, « à 5h30 ! », insiste-t-il goguenard. La façade ouest, qui possède un avant-corps central surmonté d’un fronton triangulaire percé d’un œil-debœuf, donne sur un jardin à la française. L’Histoire est présente dans toutes les pièces : celle inhérente à la dynastie des Frerejean évidemment, célèbres maîtres de forges lyonnais. Originaire de Parayle-Monial, l’expansion industrielle de la famille prend son essor avec Antoine (1736-1789), qui fait fortune en carénant la flotte de Louis XVI, puis en construisant le premier bateau à vapeur de l’histoire, le Pyroscaphe. Ses fils, Georges et Louis, se distinguent en mettant leur savoir-faire au service des armées du Consulat et de l’Empire : c’est avec des canons Frerejean que Bonaparte réalise sa campagne d’Égypte ! Plus tard, Georges et Louis sont parmi les premiers dans l’Hexagone à élever des hauts fourneaux dont la production sert à la construction des voies ferrées ; Victor et Benoit prolongeront cette saga industrielle au Second empire. Cette famille d’entrepreneurs et d’inventeurs ne pouvait rester insensible à l’idée d’acquérir un tel domaine. Chose faite Éric et Marie-Caroline Frerejean. en 1907, lorsque Pierre Frerejean Cache-cache dans l’orangerie l’achète aux Rohan-Chabot.
Le poids de l’histoire de France et d’une famille
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La fratrie des fils Frerejean entourant Elodie de Montesquieu-Fezensac
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Pierre Frerejean acquiert Chavagneux en 1907
Éric et Marie-Caroline Frerejean dans le salon aménagé au premier étage de la forteresse Lyonpeople / Juin 2015
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CHAVAGNEUX
Le château XVIIIe est dédié aux mariages et aux réceptions
Le relais de chasse qui accueille les mariés et leurs invités La chapelle récemment restaurée
Partie de billard au dernier étage du donjon pour les reporters de Lyon People
Une salle de réception flambant neuve Depuis une dizaine d’années, Eric et MarieCaroline Frerejean ont fait du domaine de Chavagneux leur petit coin de paradis : lui, l’ancien DG adjoint de l’Express (de 1972 à 1990) et madame, [la] chérie de monsieur ou Mamouchka pour les enfants, digne descendante de la famille Taittinger peuvent se targuer de la noblesse du cœur et du sens du partage : depuis 2007, le château de Chavagneux accueille une trentaine de mariages par an, de mi-avril à début novembre. Prix du voyage enchanté ? A partir de 6 000€ pour deux jours. Déjà, douze dates sont retenues pour 2016. Et si les Lyonnais représentent 80% de la clientèle, les étrangers (allemands, belges et italiens) se sont déjà passé le mot. Histoire de les bichonner davantage, la saison 2015 sera l’occasion d’inaugurer une salle de réception flambant neuve de 350 m² (contre 200 m² précédemment). Un lieu adossé à la chapelle baroque du château qui offre une vue plongeante sur un étang et le relais de chasse. Si le feeling passe avec Éric et Marie-Caroline, iconoclastes patentés, peut-être aurez-vous la chance de partager une bouteille… de champagne cuvée Frerejean Frères, merveilleux Premier Cru. Atavisme quand tu nous tiens ! Si Frédéric (fils d’Éric et plus beau swing de Lyon) s’est fait un nom dans le milieu des assurances, Rodolphe et Guillaume (sans oublier Richard), ont capitalisé sur leur pedigree champenois. Sur le domaine de Chavagneux, ce sont les yeux qui pétillent. Santé !
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Champagne Frerejean of course !
CHAMPAGNE FREREJEAN FRÈRES PREMIER CRU L’excellence et la famille pour ADN
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ourriez-vous nous présenter votre histoire ainsi que votre champagne ? Je suis Rodolphe Frerejean Taittinger co-fondateur avec mes frères, Guillaume et Richard, du champagne Frerejean Frères Premier Cru. Nous avons grandi dans le respect des traditions champenoises. Passionnés d’œnologie, nous avons décidé de faire partager notre propre vision de ce que doit être un grand champagne: élégant, mature et raffiné. Nous avons fait le choix de fonder en 2005, de manière totalement indépendante, notre propre maison. Le nom Frerejean Frères est chargé d’histoire. Il rend hommage à une aventure débutée par nos ancêtres sous Louis XV en tant que maîtres de forges dans la région lyonnaise. Georges et Louis Frerejean s’illustrèrent par la qualité de leurs canons lors des nombreuses campagnes napoléoniennes. Nous reprenons fièrement les armes familiales dans notre emblème et notre maison continue de vouer un culte aux hussards napoléoniens qui sabraient le champagne au retour de la bataille (notre Blanc de Blancs millésimé s’appelle La Cuvée des Hussards). Nous rendons hommage aux héros d’aujourd’hui, « aux hussards des temps modernes » en célébrant des chefs, des aventuriers, des entrepreneurs, des visionnaires qui prennent des risques pour exprimer leurs talents et cette vision se traduit par une quête constante de l’excellence. Nos champagnes sont ainsi la signature unique d’un seul et exceptionnel terroir classé Premier Cru situé à Grauves sur la mythique Côte des Blancs. Quel est votre positionnement ? Est-ce possible d’exister dans un secteur tenu par des marques mondialement connues ? Notre idée est de bâtir des champagnes d’exception et de faire de cette quête une « griffe »
à part entière. Nous aimons l’idée de travailler à la manière de la « Haute Couture » et de positionner notre maison sur un secteur de niche entre haut de gamme et ultra luxe. Nous sommes définitivement un champagne de prestige ciblant les connaisseurs voire des amateurs qui souhaitent se distinguer par un champagne qui signe un retour au terroir et au savoir-faire. Les mentalités évoluent et le consommateur cherche désormais des produits de niche. Les amateurs veulent des productions plus confidentielles et familiales. Encore une fois, nous avons une approche artisanale. Nous vendons un grand vin, pas du marketing. C’est la rareté de ce positionnement qui fait que nous n’avons rien à voir avec « l’industrie champenoise ». Certaines maisons mélangent des centaines de terroirs et des cépages venus de toute la Champagne. Nous avons une approche très Bourguignonne et ceci nous permet de prendre nos distances avec des vins très Mass Market. Quelle est votre spécificité ? Notre spécificité est de sortir du standard champenois. D’abord, nos cuvées sont bâties à partir d’un seul terroir Premier Cru (9% des meilleures vignes de Champagne). C’est une chose unique et nous sommes fiers de connaitre exactement l’origine de nos raisins. C’est un fait rare en Champagne. Ensuite nous vieillissons nos cuvées 5 à 7 ans, sublimons le tout par un faible dosage en sucre et par un dégorgement tardif. Nous permettons ainsi à nos vignes de s’exprimer en toute transparence et d’atteindre une balance exceptionnelle entre rondeur et fraicheur. Il s’agit là de règles capitales que nous appliquons à l’ensemble de nos vins. Nous signons ainsi des cuvées avec des bulles fines, régulières et délicates car nous fuyons les champagnes mousseux et sucrés. Nous
élaborons des cuvées complexes, gourmandes, subtiles et dont la bulle rappelle simplement qu’il s’agit d’un champagne. Notre Cuvée des Hussards par exemple est née de la volonté de bâtir un Blanc de Blancs à partir des meilleurs chardonnays, issus du meilleur terroir et uniquement lors des meilleures années. Le résultat est un vin exceptionnel que les chefs et sommeliers des plus belles tables au monde placent sur leur carte. Nous voulons ainsi proposer des cuvées uniques qu’un connaisseur ne saurait trouver dans aucune autre maison. Quels sont vos conseils de dégustations pour apprécier vos Grands Vins de Champagne? D’abord : carafer le champagne. Nous élaborons des vins complexes qui ont parfois plus de 10 ans. Il convient de les déguster comme un grand vin. Vous apprécierez les arômes et la saveur du champagne en respectant ce rituel qui permet au vin de s’ouvrir. Ensuite, prenez des verres à champagne (pas des flûtes). C’est important car il jouera le rôle de décanteur et vous permettra d’apprécier toute la saveur du vin et de comprendre la subtilité d’un travail d’expert, parfois long de 10 ans. Comment définir l’ADN de votre maison en 3 mots ? Savoir-faire, Excellence, Famille.
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La façade de 1720, côté parc, entourée des ailes rajoutées en 1880. Les tours n’ont pas été reconstruites après l’incendie de 1740. Les conscrits de Loyes sont accueillis chaque année au château. Souvent les régiments militaires basés au camp de La Valbonne, viennent dans le parc pour y effectuer des passations de commandement. 70
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LES REMPARTS DE LOYES Dès le Xe siècle, les seigneurs de Loyes puis de Villars règnent sur cette terre de l’Ain qui marque la frontière Est de la Dombes. Rencontre avec Guy Baboin-Jaubert, représentant la 5ème génération de propriétaires. Texte : Marc de Jouvencel - Photos : Jean-luc Mège
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assé successivement dans les familles de Savoie, Perrachon de Varax puis Dervieu de Villieu, le château - construit vers 1740 sur d’anciennes fortifications et profondément remanié au fil des siècles - est acquis par le soyeux Aimé Baboin en 1850. Evoquer la famille Baboin, établie dès le XVIIe dans le commerce des étoffes et la banque c’est prendre le train de la route de la soie et remonter à l’époque de la monarchie. Leurs descendants passent entre les fourches mortifères de la Révolution, profitant pleinement de l’essor de l’industrie textile dès la Restauration puis le second empire. Installés à Lyon, les filatures familiales sont transférées en 1855 à Saint Vallier (26) et à la Voulte (07) pour échapper aux grèves à répétition organisées par les ouvriers tullistes. « Autour de 1870, la Maison Baboin intègre la totalité des opérations de fabrication du tulle – à l’exception de la teinture – et construit une partie de ses métiers. Spécialisée dans les voiles de première communion et de mariée, grande rivale de la Maison Dognin, la Maison Baboin réalise à elle seule la moitié de la production lyonnaise de tulle et fait travailler environ 1300 ouvriers » expliquent Bernadette Angleraud et Catherine Pellissier dans leur ouvrage « Dynasties lyonnaises ». Aimé Baboin participe en 1857 à la création et au financement de Ecole centrale lyonnaise, aux côtés des grands noms de l’industrie lyonnaise Mangini, Aynard, Guérin, Dugas… mais aussi à la Société de Géographie avec Cyrille Cottin, Emile Schulz… Cette réussite commerciale exceptionnelle va bénéficier au château de Loyes qui va être transformé à la mode Viollet Le Duc durant la seconde partie du XIXe siècle. Aimé Baboin reconstruit les communs, et vers 1880 son fils Henry confie à l’architecte Charles Roux-Meulien le soin d’ériger de très importants remparts néogothiques crénelés avec tours, chemin de ronde, voûte gothique… qui donnent aujourd’hui au château son aspect moyenâgeux dont raffolent les visiteurs. Car Guy Baboin-Jaubert, 98 ans, représentant la 5ème génération a décidé d’ouvrir partiellement les jardins – attribués à Le Nôtre – et trois pièces du rez-de-chaussée durant les Journées du Patrimoine. Si la Maison Baboin a définitivement fermé ses portes en 1988, un siècle et demi après sa création, le château ne risque pas de quitter le giron familial. Ses cinq enfants sont très attachés à la maison, tout comme la génération suivante. Son petit-fils Charles, 25 ans, élève commissaire-priseur à Paris, prend son rôle de guide très à cœur. L’avenir de Loyes est assuré. Lyonpeople / Juin 2015
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2 1. L’imposant porche et les remparts ont été construits vers 1880. 2. Un jardin à la française et un jardin à l’anglaise sont inclus dans le parc de 5 hectares entourant le château et sa ferme. Acquise par Aimé Baboin, la propriété s’étendait sur environ 1000 hectares. 3. Au fond du parc, un pont de pierre traverse l’ancienne route de Lyon à Genève. 4. L’orangerie, construite en 1880, accueille dans sa première partie (volets pourpres) un salon d’été.
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Aimé Baboin entouré de sa famille La façade du corps principal (1720), côté, ville. Le château est constitué de plusieurs ailes d’époques différentes. Les plus anciennes datent du XIVe siècle, notamment le mur côté parc (anciennes fortifications de Loyes), les autres vont su XVIIIe au XIXe siècle (les remparts et les tours de l’enceinte).
Bruno Baboin-Jaubert et son épouse Claire, représentant la 6ème génération
Le projet de restauration imaginé par l’architecte Charles Roux-Meulien. Les deux ailes ont bien été construites, mais le remodelage du corps principal du château n’a pas été mené à terme.
7 générations à Loyes C’est le grand soyeux Aimé Baboin (1809-1870) qui s’établit à Loyes au milieu du XIXe siècle. Avec ses filatures à Lyon et à Saint Vallier (siège social 31-33 rue Royale à Lyon, dans un immeuble construit par Soufflot), il est l’un des mécènes dont la générosité autorisa l’édification de la Basilique de Fourvière (le visage de saint Polycarpe sur la mosaïque dédiée au Saint dans Fourvière, barbu aux yeux bleus, est d’ailleurs celui d’Aimé). En 1850, il achète le château de Loyes au dernier baron Dervieu de Villieu, mais également la maison forte de La Pie, ainsi que le vieux château de Fétan à Villieu. Henry Baboin est le seul
à être inhumé à Loyes AIMÉ II BABOUIN Son fils Aimé II Babouin (1845-1919), zouave pontifical, dirigeant de la maison de soieries avec ses frères, collectionne les propriétés : la Pie, à Loyes ; le chalet de Chassagne, à Crans (près de Chalamont) entouré de plusieurs dizaines d’hectares (légué à son petit neveu Paul Baboin), un chalet à Saint-Vallier (Drôme, près de leurs affaires) et « La Ronceraie » dans le village voisin de Laveyron, chalet romantique dans un grand parc à l’anglaise sur le Rhône. Il construit en 1892 un hôtel particulier au 17, grande rue de Monplaisir à Lyon. Son frère Henry Babouin (1839-1910), membre du corps législatif, conseiller général de l’Isère, chevalier de la Légion d’Honneur, épouse Léoncie Blanchet, fille de l’industriel papetier (Rives, près de Voiron) et conseiller général de l’Isère Léonce Blanchet. Demeurant 3, quai d’Occident à Lyon, il fait transformer le château de Loyes par l’architecte Charles Roux-Meulien et achète deux châteaux (dont Allivet) à Renage, près des propriétés de sa belle-famille. Il a 3 enfants : - Madeleine (1866-1923), épouse du banquier Charles Saint Olive. Ils font édifier Montgay, à Saint-Didier-au-Mont-d’Or par Roux-Meulien. - Léonce (1861-1906) épouse en 1896 Marguerite Marrel (des maîtres de forges de Rive de Gier). Nous les avons rencontrés à Ecully (Le Malrocher) et au 28, place Bellecour, qu’ils font édifier en 1896. - l’aîné, Emile Baboin (1860-1930) épouse (dot du futur : 300.000 francs) Thérèse Jaubert (fille du soyeux Henry Jaubert, dot 500.000 francs). Nous les avons retrouvés aux Marronniers à Ecully ; au 2, rue Auguste Comte (Hôtel Dervieu de Varey, qui donne sur la Place Bellecour, construit sous Louis XVI par des cousins des Dervieu de Villieu). Ils ont également une propriété à Saint Vallier et à Cannes, la Villa Bel Respiro (héritage Jaubert, restaurée en 1906 par l’inévitable Charles Roux Meulien). Ils ont deux fils dont Aimé Baboin-Jaubert (1888-1985), époux de Germaine Cabaud (1893-1984), fille de Charles Cabaud (Descours et Cabaud), rencontré place Bellecour et à Sainte Foy les Lyon. Propriétaires de Loyes, ils habitent sur leurs vieux jours 35, boulevard des Belges. Parmi leurs cinq enfants, l’aîné, Guy (1917) hérite de Loyes : il est le dernier patron de la vénérable maison Aimé Baboin & Cie, fournisseur de Dior et d’Hermès, reprise en 1987 par Bucol. Guy a également été maire de La Voulte (à partir de 1945) puis de Loyes. Marié à Marie-José Vallentin du Cheylard, d’une famille d’archéologues et magistrats de Montélimar, dont la mère était une Gindre de la Société de soierie du même nom, ils ont 5 enfants, Floriane, Bruno, Mireille, Thierry et Ghislain. Guy Baboin-Jaubert, 98 ans, et sa petite fille Agathe. Ses intimes étaient Paul Berliet, André de Feydeau, Georges Chalandon. Très active au sein de la société lyonnaise, la famille Baboin est membre du Cercle de l’Union, du Tennis Club de Lyon, de l’Automobile Club de Lyon. Les familles Baboin-Jaubert et Roche de la Rigodière sont amies depuis trois générations.
Marie-José Baboin-Jaubert Lyonpeople / Juin 2015
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La Société de Marlieux Premier propriétaire dombiste Si les grandes propriétés des châtelains dombistes ont presque toutes été démantelées, il en est une qui résiste depuis 1902. C’est à cette date que plusieurs propriétaires dombistes (Monsieur Raymond et Aimé Baboin) créent la SCI de Marlieux. Un siècle plus tard, Guy Baboin-Jaubert préside le conseil d’administration où siègent Philippe Charveyriat, Bruno Baboin-Jaubert, Marc de Clavière… La société qui réinvestit ses bénéfices dans l’entretien des bâtiments (fermes, immeubles) et dans des œuvres de bienfaisance possède 950 hectares de terres (dont 300 d’étangs) répartis entre Saint-Georges-sur-Renon et Marlieux. Elle a revendu le château de Marlieux qui accueille depuis 1999 l’école Saint Jean Bosco, dirigée par l’abbé Ludovic Girod (photo) et les prêtres traditionalistes de la Fraternité Saint Pie X. 160 élèves – dont 79 pensionnaires - sont hébergés dans ses locaux.
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6 1. Le grand salon. 2. Dans le salon vert, portrait de Gabriel Dervieu de Villieu, baron de Loyes, classé monument historique. 3. Cette petite bâtisse aux allures de chapelle abrite la maison de gardien.
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4. Parfaitement dissimulé, un petit ascenseur hydraulique construit vers 1900 permettait à Henry Baboin de gagner sa chambre du premier étage depuis le fumoir. 5 & 6. Une enfilade impressionnante de salons. 7. La bibliothèque et son plafond en ogives. 8. Vue sur le parc depuis le fumoir.
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Des investisseurs chinois au chevet DU CHATEAU DES CREUSETTES
Mus par leur passion des belles pierres et financés par des investisseurs chinois, Christian Prost et son épouse I-Fen veulent redonner ses lettres de noblesse au Château des Creusettes, sis à la Chapelle du Chatelard. Texte : Benjamin Solly - Photos : Fabrice Schiff
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e château, je ne le connaissais même pas ! » L’aveu de Christian Prost marque bien la discrétion proverbiale du lieu. Pourtant originaire de la Dombes, un père natif du village voisin de Sandrans, Christian a découvert l’existence des Creusettes en flânant sur le web… depuis l’autre bout du monde ! « J’ai tapé un peu au hasard sur un moteur de recherche « Château » et « 01 ». C’est un ami français de Hong-Kong qui m’a mis la puce à l’oreille car il cherchait à acquérir un bien en France. Je l’ai imité, mais sans projet d’achat au départ. » Nous sommes à la fin des années 2000 et la Dombes n’est plus qu’un souvenir d’enfance pour Christian. Expatrié, il a quitté à l’âge de 20 ans sa terre natale. « Mais j’ai toujours gardé un pied en Dombes et un attachement à mon pays d’origine », précise-t-il. Sa vie d’homme, il la construit pourtant à des milliers de kilomètres. A Taïwan où il travaille pour la SCAC, une filiale du groupe Bolloré. « Au bout d’un an et demi, j’ai monté ma propre structure d’intermédiaire dans le transport, le transit, le trading et le négoce. » Vingt années d’épanouissement professionnel, sous l’égide d’Intermed Asia, et personnel. Sur place, il rencontre son épouse I-Fen qui lui donne trois enfants : Roselyne, Antoine et Victor. « Quand notre fille nous a demandé pourquoi il n’y avait pas d’oiseaux à Taïwan, cela a constitué un déclic. » Adieu les mégalopoles tentaculaires de l’Asie. Le couple projette un retour en France. Et visite le château des Creusettes lors d’une visite à la famille de Christian. « Je n’ai pas eu de coup de cœur immédiat », reconnait I-Fen. En déshérence, le bâti du XIXe avait totalement perdu son lustre d’antan.
Du château libertin à l’hôtel de charme Construit en 1851 par Alphonse Clément-Desormes (1817-1879), industriel possédant ses propres forges et ses hauts-fourneaux à Oullins et maire de la Chapelle du Chatelard de 1860 à 1871, le château des Creusettes compose un ensemble de 5 hectares qui comprend une briqueterie, des habitations ouvrières, un moulin et une ferme modèle. En 1910, des travaux d’extension du château sont réalisés par la belle-famille d’Alphonse Clément-Désormes, les Bellescize, qui cèderont la propriété après-guerre. Hébergeant un temps une colonie de vacances, les Creusettes sont finalement acquises par un ferrailleur local du nom de Badiou en 1962. C’est avec l’épouse et les enfants de ce dernier que les Prost concluent finalement la transaction. « Nous avons impliqué deux investisseurs, un Taïwanais et un Hongkongais, pour acquérir le château. Ils voulaient en faire leur pied à terre en France. Ma femme est gérante de la SCI mais notre famille est minoritaire dans la structure », explique Christian. Le projet de rénovation est ambitieux, autour d’un hôtel de 15 chambres dont deux suites, un appartement, une salle de billard, un bar, un salon bibliothèque, un jardin d’hiver et un Spa hammam. Mais le parcours du combattant commence au déblaiement des effets de l’ancien propriétaire, laissant peu de doutes sur les activités libertines qu’hébergèrent les Creusettes. « Une pièce remplie de matelas et d’objets sans équivoque », détaille pudiquement Roselyne. Il faudra près de deux ans pour faire arriver l’électricité et l’eau, si bien que l’architecte ne passera pas avant 2009. « Quand il nous a mis au fait des contraintes, nous avons failli jeter l’éponge », glisse Christian. Aménagements hôteliers, accessibilité pour les personnes à mobilité réduite, le coût de la rénovation, hors acquisition du bien, se chiffre rapidement à 5 millions d’euros. « Cette réhabilitation est un cas d’école qui aurait fait fuir bien des investisseurs », philosophe l’architecte John Vial-Voiron. Le permis de construire est finalement déposé en septembre 2013 pour une ouverture du site à l’été 2015. A l’offre hôtelière haut de gamme, Christian veut ajouter un parcours bucolique autour d’un élevage de biches et de vaches Highlands. Lyonpeople / Juin 2015
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LES CREUSETTES
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2 1 & 2. Des murs de briques en passant par les toits, le château fait l’objet depuis deux ans d’une rénovation intégrale. Montant de la facture 5 millions d’euros 3 & 4. Il aura fallu plusieurs dizaines de bennes pour vider le château et ses communs transformés en déchetterie 5 & 6. La bibliothèque et le salon en cours de rénovation
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5 Alphonse Clément-Desormes, bâtisseur du château, avait acquis en 1850 la presque totalité du hameau du Chatelard (100 hectares). Fortune faite à Lyon, il fut à l’origine de la création d’une briqueterie et d’une tuilerie – dont on peut voir encore les vestiges dans les communs – et de l’édification d’une ligne de chemin de fer ralliant Marlieux à Chatillon, et par laquelle transitaient aussi bien des passagers, du bétail que ses tuiles. Surnommée « La Galoche », cette ligne cessa son activité en 1933. Source : Marcel Laidevant - Académie de la Dombes n°7
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7. Six vaches et un taureau Highland paissent dans le parc en attendant les biches et les cerfs qui arrivent cet été.
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La version XXIe siècle du château dombiste... 80
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WHITE SN AKE HOUSE La maison mystère Soudain au détour de l’hélicoptère, elle apparut posée sur un étang, vibrante de modernité. Nous dûmes chercher, vérifier, confronter les photos prises en vol pour identifier la White Snake House, secrète et fulgurante architecture flottante. Boomerang. Texte : Géraldine Moliniers - Photo : Fabrice Schiff
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on propriétaire aime entretenir le mystère autour de sa personne. Né à Lyon dans les années 70, cet ancien avocat d’affaires* qui a grandi dans une HLM de Vénissieux, est aujourd’hui à la tête d’un fleuron de l’internet. Connu pour ses excentricités vestimentaires comme verbales, il vit sur une péniche avec chienne et chats. A la tête d’une fortune évaluée à 100 millions d’euros, l’atypique businessman s’est spécialisé dans la monétisation d’audience et les sites de rencontres. Considérant l’argent comme, « un outil indispensable » altruiste, croyant - il a failli devenir prêtre - il consacre sa fortune via différentes ONG et fondations à la protection animale, la construction de puits en Afrique et la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Le quadra a racheté sur le territoire dombiste** de son grand-père 165 hectares de terres et forêts, d’ores et déjà légués à la SPA, ainsi que six étangs, où il pratique la pisciculture. C’est là qu’il vient se ressourcer en toute discrétion deux, trois fois l’an comme il l’a expliqué sur des plateaux télé. Au milieu de l’étang principal, racheté à Henri P, il a aménagé un oratoire secret où il aime se recueillir et prier. Il a aménagé une maison d’amis et fait construire une villa contemporaine. Une maison en tout point stupéfiante comme l’équipe de Lyon People a pu le découvrir en survolant la Dombes en hélicoptère. Excitante de modernité, en forme de boomerang posée, non au bord, mais bel et bien sur un étang.
La plus surprenante des maisons dombistes C’est que la White Snake House a fait les beaux jours des médias es architecture. On la doit à l’architecte lyonnais Pierre Minassian qui a eu l’idée inattendue de construire la maison à même l’étang sur pilotis !!! La chose techniquement ardue a nécessité une année d’études comme on peut le lire sur plusieurs sites. L’insolente maison courbée comme un boomerang résulte d’un parti-pris ultra minimaliste dans l’objectif de se fondre dans son environnement aquatique par jeux de reflets. Sol et toit, elle prend corps entre deux galettes de béton blanc hydrofuge sachant que la dalle basse a la particularité d’évoluer en matière de niveau au point d’adapter lit adéquat dans l’une des deux chambres. Entre les deux galettes, les vitrages directement enchâssés dans le béton, atteignant par endroit jusqu’à six mètres de hauteur, ont été mis au point en Allemagne tandis que les fixations relèvent d’un travail artisanal pointu sur la base de fixations non prévues à cet effet. Deux autres éléments signent la force architecturale de la White Snake House. Tout d’abord son accès par une passerelle télescopique rétractable la transforme en objet flottant ou château fort isolé par l’étang devenu douves. Ensuite une véritable prouesse, dans l’un de ses prolongements la Snake s’achève en piscine quasi immergée pour se fondre à même l’étang. Pareille réalisation n’a pu être opérée que dans un étang entièrement vidé ; d’autant que contre toute attente, elle offre les attentes actuelles d’une maison basse consommation via une pompe à chaleur reliée à un système de géothermie pour le chauffage et des panneaux solaires pour l’eau chaude. Un système de ventilation double flux et des rideaux automatisés confortant l’ensemble. Ainsi dans la Dombes secrète a surgi une maison contemporaine pleinement adaptée à son environnement et qui garde tout son mystère. *Il a notamment conseillé Thierry Erhmann, Jean-Michel Aulas… ** Nous respectons la discrétion du propriétaire en ne révélant pas la localisation de la propriété
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Châtillon-sur-Chalaronne p.84 Pérouges p.90 Meximieux p.92 Trévoux p.94 Montluel p.98 Miribel p.100 Villars-les-Dombes p.102
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CHÂTILLON-SUR-CHALARONNE La Cité rose Texte : Pierre Jourdan et Fabienne Florit - Photos : Fabrice Schiff
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ité de Bresse, Châtillon et son canton en jouxtent six trois bressans, trois dombistes. Canton de transition, il présente des aspects variés qui lui donne parfois un aspect dombiste, parfois bressan. Plutôt que «perle de Dombes», j’aime la nommer «la Cité rose», du rose des « carrons» utilisés pour construire les murs de ses maisons. A Châtillon ils se combinent, de toutes les façons, dans les rues étroites, pincés entre les pans de bois des vieilles maisons, bien alignés sur l’immense pignon de l’église Saint-André, sur la porte de Villars conservée, sur le grenier à sel et dans les ruines du château. Ce «carron savoyard» contraste avec le chêne des pans de bois des maisons ou de la charpente multiséculaire des halles. Ils colorent de son histoire la cité médiévale. La ville constitua jusqu’à son annexion à la France un poste avancé de la Savoie face aux sires de Beaujeu et au roi de France. Avec la tripartition de l’Empire en 843, Châtillon se retrouve en France médiane au sein du Saint-Empire germanique de Lothaire. Le pouvoir central perdant son autorité, de petits seigneurs s’installent de partout, construisant de fortes demeures et accordant la protection aux habitants. La petite « cité rose » doit son origine à la maison forte construite par le seigneur Hugues de Châtillon et qui lui donnera son nom. Mais en
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1101, Guichard III de Beaujeu prit la châtellenie de Montmerle et en même temps possession de Châtillon. Il la cédera en dot par Humbert de Beaujeu, en 1228, pour le mariage de Sibylle de Beaujeu avec Renaud de Bâgé. Devenue Bressane, la cité suivra le sort de cette province. En 1272, par les épousailles de Sibille de Bâgé avec Amédée de Savoie, Châtillon intègre la famille des comtes de Savoie. Elle en devient la place forte à trois kilomètres de la frontière de province. Son sort est ainsi scellé. Dépendant de ces comtes jusqu’au XVIe siècle, cette cité commerçante et artisanale conserva un rôle militaire important jusqu’au démantèlement de la forteresse par Henri IV, avant de rejoindre le royaume en 1601. Aujourd’hui, Châtillon-sur-Chalaronne est une ville de 4 957 âmes aux multiples facettes, où il fait bon vivre, passer un week-end ou des vacances. Pour résumer, Châtillon, c’est C comme Charme, H comme Histoire, A comme Arboretum, T comme Techniques des artisans d’art, I comme Ingrédients gourmands, L comme Loisirs (nombreux festivals du théâtre au cirque en passant par les cuivres), L comme Labels (Ville fleurie 4 fleurs, Ville et métier d’art, Plus beaux détours de France, Station verte et Maison des Illustres), O comme Odorant et N comme Nature. Petite visite à travers dix sites incontournables.
VIEUX CHÂTEAU ET PORTES DE VILLARS Le passé prestigieux de Châtillon-sur-Chalaronne se dévoile aux détours des ruelles pavées et des quartiers anciens où briques rouges et colombages se côtoient. Les vestiges de l’enceinte fortifiée et les remparts du château féodal sont les haltes obligées du visiteur. La Porte de Villars, surmontée d’une tour et dotée d’un pont levis qu’on n’abaissait qu’en cas de danger, est construite entièrement en briques. Elle permet d’imaginer ce qu’était la ville au moyen âge.
LA DOMBES DES CITÉS
CHÂTILLON-SUR-CHALARONNE QUARTIER MÉDIÉVAL Découvrir le centreville médiéval, c’est une promenade au milieu des maisons à colombages, des ponts fleuris, des nombreux commerces et artisans d’art. On peut même goûter la spécialité gourmande de Châtillon, le Painillon, d’après une recette des sœurs du Couvent des Ursulines (fondé en 1639) et retrouvée aux archives départementales. Ce biscuit très prisé par la mère de Louis XIV, a été remis au goût du jour par le Maître Pâtissier-Chocolatier Cyrille Vernoux. HALLES La maison du marché a été remplacée en 1440 par des Halles à l’allure de cathédrale : 80 m de long, 20 m de large et 10 de haut. Les Halles du XVème siècle sont les plus longues de France et les deuxièmes en superficie. Détruites en partie en 1670 par un incendie, elles seront reconstruites à l’identique grâce à la générosité de Mlle de Montpensier, comtesse de Châtillon qui autorisa les habitants à prendre le bois nécessaire dans sa forêt de Tanay.
ANCIEN HÔPITAL ET APOTHICAIRERIE Devenu Centre Culturel, l’AncienHôpital inauguré en 1732 a été complè-tement restauré. Outre les salles d’exposition, la chapelle aménagée dans une tour des remparts, il abrite également une Apothicairerie datant de 1789, conservant une collection rare de 120 pots en faïence de Meillonnas, qui permettent de découvrir les secrets des élixirs d’apothicaire. La visite permet aussi d’admirer le triptyque de la Lamentation de 1527, peint sur bois. Dans les cours, des jardins redonnent vie aux plantes médicinales.
MARCHÉ DU TERROIR Tous les samedis matins sous les Halles, une soixantaine de producteurs sur plus de 300 mètres d’étals vendent des produits du terroir: fromage, volaille, gibier, poisson de la Dombes, viande et charcuterie locales mais aussi des plats prêts à emporter. Tout au long de l’année, les producteurs se succèdent. Ainsi, des produits frais sont proposés au gré des saisons : fraises, cerises, asperges, pommes, noix… Les plançons, les fleurs et les volailles vivantes sont aussi la fierté de ce marché. On y croise tous les people des environs. MAISON ST VINCENT
L’ARBORETUM MUSÉE DU PETIT TRAIN Au pied des Halles médiévales, un des plus beaux réseaux ferroviaires miniatures sur 1 km de voie ferrée (à l’échelle 1/87). Les trains vont et viennent au milieu de décors réels ou imaginaires et de centaines de scènes animées par des autoroutes et des milliers de personnages. Mille éclairages illuminent les décors. Le point d’orgue étant la reproduction fidèle de la célèbre gare des Brotteaux à Lyon, classée Monument Historique.
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Espace naturel de détente et de découverte (entrée libre et gratuite), l’Arboretum est l’un des plus importants de la région avec 353 arbres remarqués et remarquables médaillés par l’ONF. Véritable petit coin de paradis avec son plan d’eau, ses végétaux répertoriés, dont certains très rares comme le chêne du Mexique à feuilles persistantes, cet écrin de verdure permet de valoriser la nature et l’écosystème avec un espace dédié aux abeilles (rucher pédagogique), un sentier de fleurs mellifières, un hôtel à insectes, une spirale végétale... Plus d’infos sur www.larboretum.com
À Châtillon, Vincent de Paul a découvert la solitude, la souffrance d’une famille non secourue et en parle aux paroissiens. Émus, les Châtillonnais se mettent au service de cette famille. L’idée vient de naître : organiser la charité. Le soir même, il ébauche une «charte» qui dynamise aujourd’hui encore les membres des confréries de la Charité érigées le 8 décembre 1617. La Maison Saint-Vincent classée «Maison des Illustres» se visite, ainsi que la Place Saint Vincent de Paul et sa célèbre statue. A voir : les célébrations organisées pour les 400 ans en 2017. ÉGLISE SAINT ANDRÉ Construite en carrons (briques), la façade triangulaire de l’église est à la fois sobre et originale avec sa rosace de style gothique flamboyant, sa tourelle renfermant le carillon (1672) et l’absence de clocher, détruit à la Révolution. Les vitraux retracent la vie et l’œuvre de Saint Vincent de Paul. Plusieurs statues ornent l’église : une vierge à l’enfant en bois du 17ème, des bois peints du 16ème et 17ème, un Saint Sébastien en noyer, œuvre de Jean Tarrit, sculpteur châtillonnais, daté de 1910. La place de l’église est la plus ancienne place de Châtillon, la seule existante au Moyen-Âge.
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LA DOMBES DES CITÉS
LE PLUS CHARMANT DES HIPPODROMES La France avec ses 268 hippodromes est le royaume des courses de chevaux. Longchamp, Auteuil et Vincennes sont ce qui se fait de mieux au monde… mais n’ont pas le charme des hippodromes de campagne comme celui Châtillonsur-Chalaronne qui a fêté ses 150 ans l’an dernier. C’est le plus vieux de la région. Texte : Christian Mure - Photos : Fabrice Schiff et DR
A
ffluence record (3 000 personnes) à la Pentecôte. Une réunion culte où les gens aiment se retrouver devant la buvette tout en misant pour s’amuser, admirant le spectacle coloré des courses organisé par une équipe de 50 bénévoles… La Dombes est depuis toujours une région d’élevage de chevaux de courses ou de concours. L’élevage des Chalamont lancé par Raymond Perrier était devenu célèbre avec ses chevaux d’obstacles grâce à la victoire de Graal de Chalamont dans le Prix du Président de la République à Auteuil. Marie-Thérèse et
Roger Lara qui élèvent des trotteurs à SaintEtienne-sur-Chalaronne aux Imberts ont réussi l’exploit de faire naître Poème des Dombes qui a justifié son nom étant plusieurs fois vainqueur au monté à Vincennes. Raymond Duverger a fait naître l’excellent cheval d’obstacles Bill Reef. Joël Pochon a fait naître à Baneins le remarquable Guindy de l’Etang.
Tout a commencé à la suite du Concours de chevaux de selle du 23 août 1862, il fut décidé d’organiser une course de trot de 2.000 mètres sur les lieux mêmes du concours c’est à dire sous les ombrages de la double rangée de platanes du champ de foire de l’époque… Puis la Société Hippique de l’Ain organisa la première journée de courses à Châtillonsur-Chalaronne le 14 août 1864. Après un départ prudent avec une seule réunion par an, dès 1880 deux réunions sont programmées au mois d’août. En 1948, aux courses de juillet et août s’ajoute une troisième Le docteur Christian Desvigne, président de la société de courses de Chatillon, au côté du driver réunion : celle du Charley Hesloin et de « Balata »
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lundi de Pentecôte qui devient rapidement la journée phare de Châtillon. En 1984 se tiennent cinq réunions avant le passage à six en 1991 et sept en 1992 qui est le chiffre actuel.
Nostalgie Les courses à Châtillon ont toujours été l’occasion dans ma jeunesse de déguster des grenouilles à Bouligneux ou au « Chevalier Norbert » qui affichait complet les jours de courses. Fini le temps où les courses étaient prétextes à des repas, à des présentations de toilettes féminines qui procuraient du travail aux couturières et aux modistes car en ces temps-là les dames « faisaient toilette ». Il était impensable d’aller aux courses en portant la robe de l’année précédente. Les hommes affichaient également une certaine élégance. Belle et heureuse époque que celle de la « descente des courses » où la population massée sur les trottoirs suivait le défilé très attendu. Les gendarmes à cheval ouvraient la marche suivis par les membres de l’Union musicale qui assuraient l’accompagnement du défilé. Arrivaient alors les calèches dans lesquelles se pavanaient les grands de l’époque et ces dames bien chapeautées. Tous prenaient la direction des halles pour assister aux épreuves d’ascension du mât de cocagne dans une ambiance joyeuse. Quant au bal après le feu d’artifice, il attirait une foule énorme entraînée par un orchestre d’une vingtaine de musiciens. Cette pittoresque fête locale a disparu et les turfistes en tenue ordinaire ont remplacé les élégantes Châtillonnaises…
CHÂTILLON-SUR-CHALARONNE
L’hippodrome en 1900 et un siècle plus tard
L’Union Musicale Hippodrome qui défilait sur le champ de courses en compagnie de la Vaillante en 1939
Affluence record le lundi de Pentecôte
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PÉROUGES La Cité préservée Texte : Pierre Jourdan Photos : Fabrice Schiff & Jean-Luc Mège
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es grands malheurs, la peste noire de 1348 arrivée d’Orient, la guerre et les troubles en France, l’affrontement avec l’Angleterre (1297-1299), le début de la guerre de Cent Ans en 1337 frappent villes et campagnes. Les populations des campagnes, soit sur le passage des armées, soit à proximité des lieux d’affrontements, souffrent des réquisitions de récoltes et des pillages. Certains villages sont abandonnés au profit des gros bourgs. Les constructions de remparts se multiplient. Des petits villages s’enserrent dans des murailles formées par le mur extérieur des maisons. La population, par l’intermédiaire des corvées et surtout des impôts, participe à la fortification de la ville. Pérouges ne possède aucun étang. Le seul cours d’eau est le Longevent, gros ruisseau qui se perd dans les sables de la Valbonne. On n’étonne plus le touriste de passage en lui parlant de la cité médiévale préservée. Pourtant si visitée, elle reste mystérieuse et sa longue renaissance est due à la ténacité et au courage de quelques hommes du Comité de Défense et de Conservation, de personnalités lyonnaises tels Edouard Herriot ou Justin Godart ou bien de familles tels les Thibaut. Le virage se fera en 1167, lorsque le comte de Forez cède Pérouges à l’église de Lyon. Pérouges qui vit dans une relative indépendance à l’égard des pouvoirs, s’y oppose pleinement satisfaite de la tutelle des d’Anthon. Guichard premier du nom choisira de s’enfermer derrière les créneaux élémentaires de la cité pour résister jusqu’à ce que mort s’ensuive. Menacé d’excommunication, il abandonne et se rend. Mais à ce jeu de rébellion, Pérouges va peu à peu affirmer son caractère et préserver son autonomie, par une série de chartes et de franchises, pour se poser en ville d’échanges incontournable.
De l’agonie au sauvetage Pourtant, en 1903, Francisque Thibaut a 65 ans, lorsqu’il publie son livre sur l’histoire de Pérouges, aux éditions Horvath et dénonce la lente agonie de la cité. Auparavant, dans « Autour de Lyon », écrit par le baron Achille Raverat en 1865, il n’a été question que « d’une architecture bizarre… ». La cité se meurt derrière les remparts car elle ne s’est jamais reconstruite de ces affaissements, destruction et incendie. Pérouges laisse peu à peu partir son commerce. Meximieux est mieux placée pour accueillir foires et marchés. Les cartes postales fixent sur le papier le spectacle d’une cité médiévale essoufflée, aux maisons délabrées, aux fenêtres à meneaux cassés,
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LA DOMBES DES CITÉS aux plombs de vitraux arrachés et ou la mauvaise herbe envahit le pavé. A l’intérieur de la citadelle, plus de dix maisons menacent de s’effondrer. Bernard Clotaire, reporter à Lyon Républicain dépeint Pérouges à l’image d’un champ de ruines laissées par les démolisseurs. L’emphase, l’amplification et la répétition cadencée des articles de la presse lyonnaise viendront à bout de l’indifférence et favoriseront les fondements du « Comité de Défense et de Conservation du vieux Pérouges » créé le 15 avril 1911, au Palais du Commerce de Lyon. On retrouve le tout Lyon, les amis d’Herriot, mais aussi intellectuels, artistes et industriels. Les dessins et des aquarelles d’un jeune architecte, Adolphe Schaeffer, les photos de Jean-Marie Rodet, de la SEPR, de Charles Popineau et Etienne Bruchon photographes de presse, sont exposés. Parmi eux se trouvent onze maires, douze avocats ou juristes, onze industriels, quatre médecins ou pharmaciens, deux restaurateurs et un banquier, douze enseignants, un ingénieur, cinq conservateurs de musées, cinq artistes ou hommes de lettres, six associations et quatre architectes. On relève le nom de Tony Garnier,
Grand Prix de Rome, Adolphe Schaeffer et Jean Heinzelmann, Paul Prost et Bourdeix, tous quatre nommés à la commission technique. L’objectif du président est de mettre fin aux démolitions, de
redresser les maisons puis de restaurer les façades. Désormais, il n’est plus question seulement de vieilles pierres à sauvegarder, mais de l’une des rares cités médiévales préservées intactes de l’histoire.
LES BELLES DE MEXIMIEUX EDOUARD HERRIOT Le temps suspend son vol
«D
E
lle s’étale sous les remparts de Pérouges. Bienvenue à Meximieux, cheflieu de canton, près de 8 000 habitants, ville dynamique, incrustée dans une campagne paisible, située aux Portes de la Dombes à 35 km de Lyon et Bourg-en-Bresse près de la rivière d’Ain. Ville de passage et d’étape desservie par de nombreux réseaux de communication, son centre-ville, vaste galerie marchande à ciel ouvert, reçoit chaque mercredi matin un marché forain très fréquenté. Parmi ses richesses patrimoniales, citons l’Eglise SaintApollinaire du XVème siècle et ses stalles en bois classées, ses cinq lavoirs, puits et fontaines, croix, statues, château. Le cinéma l’Horloge et l’Office de Tourisme occupent l’ancienne mairie et son carillon dont le beffroi avance sur la place Vaugelas. Le nouvel Hôtel de Ville occupe les locaux de l’ancien petit séminaire (architecte Pierre Bossan), un bâtiment de quatre étages à la façade austère ornée d’arcades et de modillons sous le toit qui accueillit des prêtres en formation de 1807 à 1968. Un calvaire fut élevé en 1896 par le petit séminaire, près d’un square, sur la butte, racheté et restauré par la municipalité en 2013. Il offre une vue imprenable sur la ville et la plaine.
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ans notre civilisation éprise de progrès et de rapidité, rares sont les lieux, comme Pérouges, où le temps semble avoir suspendu son vol pour restituer la vision toujours émouvante d’un lointain passé. Il m’apparaît qu’une telle évocation, dans sa parfaite et authentique simplicité, mérite de prendre place parmi les célèbres vestiges qui, sur notre sol, témoignent d’une longue et glorieuse histoire, celle de la fondation de notre patrie, malgré les ruines et les deuils sans cesse renouvelés. Pérouges, debout sur son mamelon qui domine les vallées de la « Rivière d’Ain » et du Rhône se dresse à nos yeux comme l’illustration vivante de la Cité du Moyen Age. Tout y est encore conçu et construit en vue de la défense contre une attaque toujours possible. Nous y retrouverons toutes ces enluminures dont s’ornaient les chansons de gestes des trouvères : l’église aux allures de forteresse, les mâchicoulis, les créneaux, les murs d’enceinte… C’est là un véritable poème épique inscrit dans la pierre, celui de l’ « Urbs imprenabilis », selon la fière devise de la ville, qui s’offre à nos regards, quand nous franchissons les deux portes monumentales, seules voies d’accès à la cité. Au hasard de nos promenades, nous y lisons tous les avatars de ce bourg d’artisans, qui avant d’entrer définitivement en 1601, dans la communauté française, dut dès sa fondation au XIe siècle, combattre pour sa vie et ses libertés. En parcourant ces rues étroites, dont presque toutes les maisons sont autant de musées, dans ce cadre rustique et miraculeusement conservé, l’esprit se plaît à susciter le souvenir des anciens temps et à réveiller des ombres parfois illustres, telle celle de Claude Favre, baron de Pérouges seigneur de Vaugelas le célèbre académicien. Au début de ce siècle, Pérouges semblait condamné, et déjà s’apprêtait la pioche des démolisseurs. Par bonheur quelques hommes soucieux de préserver ce précieux joyau, luttèrent pour lui épargner les ruines irréparables. Grâce à leurs efforts, Pérouges demeure un des plus magnifiques ensembles historiques de notre pays. Qu’ils en soient sincèrement remerciés. » Edouard Herriot, 1er Président du comité du Vieux Pérouges Extrait de la plaquette « Pérouges Cité Médiévale », réalisée par le Comité de Défense et de Conservation du Vieux Pérouges – Imprimerie Lescuyer
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TRÉVOUX La Cité «à part»
« A part » du Royaume de France, car depuis le traité de Verdun en 843, la Dombes en était toujours exclue. « A part », car la principauté dont Marie-Louise d’Orléans acquiert l’entière administration avec l’édit royal de 1650, constitue un cas unique en France après la disparition du royaume de Navarre. Texte : Pierre Jourdan - Photos : Saby Maviel et Fabrice Schiff
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a Dombes, territoire en deux parties, celle de Beaujeu et celle des sires de Villars, possède son parlement à Trévoux créé par lettres patentes de François Ier en 1523. Ce parlement «à part», réside à Lyon, au palais de Roanne, telle une chambre souveraine extra muros avec dix magistrats à sa fondation dont 60% de Lyonnais. « A part » sa fiscalité, car les aides et l’impôt sur le tabac sont à un taux très faible, la gabelle quasi absente, la taille inexistante et tous les «indirects» sont affermés, rien de comparable avec ses voisines de la Bresse et de la Dombes «savoyarde». Son territoire est «à part», car sans la Saône, la principauté n’a pas la moindre «frontière». Curieuse géographie et géologie, mélange de territoires, une cinquantaine de villages à administrer, sa capitale est excentrée, «à part» de ses frontières tarabiscotées. Trévoux est aux limites d’une souveraineté où les routes de terre ne sont qu’un réseau incommode. La Dombes princière de la Grande Mademoiselle n’est pas une immense plaine riche de blé et autres grains
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mais possède des étangs ! Vieux de quatre siècles, certains sont monopoles de la grande bourgeoisie, noblesse, chapitres et maisons religieuses de Lyon. «A part», le port fluvial de Trévoux, car le poisson, très demandé à Lyon, transite par Neuville et Beauregard «à part». Mais rester «à part» valut à la Dombes sa monnaie, car les sires de Villars avaient créé un atelier de monnaie vers 1300. Le duc Jean de Bourbon, comte de Montpensier, établit à la suite un monnayage en 1414. Elle lui valut ces industries originales et une maind’œuvre «à part» : quelques métiers à tisser, un atelier de chapellerie, et surtout l’imprimerie qui prospéra depuis le privilège accordé par Henri de Montpensier en 1603, au caladois Claude Morillon, suivi par André Molin, imprimeur lyonnais autorisé par la Grande Mademoiselle à s’installer à Trévoux. La capitale imprima un des premiers dictionnaires de langue française, Le Dictionnaire Universel et le célèbre journal des jésuites. L’existence d’un affinage de métaux pour l’Hôtel des Monnaies favorisa les activités liées aux métaux précieux. Elle restera pendant des
siècles la ville du tirage d’or et d’argent et plus récemment celle du perçage des diamants. Elle lui permit d’asseoir une qualité de main d’œuvre, «à part». La petite avait de quoi rendre jalouse ses voisines du Rhône, mais une fois la Dombes à la France, il ne lui restait que la richesse de son passé, faute d’avoir su inventer son futur. Trévoux a voulu s’imaginer un avenir de qualité avec un patrimoine restauré. Elle a fait le choix de la Dombes plutôt que celui du Beaujolais dont elle a bien du mal à se faire oublier. La vieille ville, survivance médiévale, a perdu ses portes fortifiées, mais a conservé son caractère avec ses ruelles, ses impasses coupées de voûtes, ses pentes escarpées semées d’escaliers, sa ceinture de murailles. Un vrai dédale où abondent les fenêtres à meneaux de pierre, les vieux logis d’antan à tourelles, les façades à pignons débordant… Ainsi à Trévoux, tout commence et tout finit par les souvenirs «à part» de la Principauté et de sa splendeur surannée. Voici les 10 lieux à ne pas manquer lors de votre venue à Trévoux, l’un des 100 Plus Beaux Détours de France.
LA DOMBES DES CITÉS
TRÉVOUX
LA VIEILLE VILLE
L’APOTHICAIRERIE
La Vieille Ville s’est développée entre la Saône, axe commercial majeur dès le Moyen Age et frontière entre le Royaume de France et l’Empire, et le plateau de Dombes. Elle a conservé des traces architecturales de la période médiévale et de la Renaissance. La passerelle piétonne (1850) surplombant la rivière offre un très beau panorama sur la ville et constitue un bon point de départ pour un parcours à pied dans Trévoux.
L’apothicairerie, l’ancienne pharmacie de l’hôpital Montpensier créé en 1686 par la Grande Mademoiselle, alors Souveraine de la Principauté de Dombes, a été déplacée et installée au sein du Carré Patrimoines. Les boiseries en chêne ont été restaurées et la collection de 119 pots en faïence du 18ème siècle classée Monument Historique est mise en valeur grâce à un nouvel éclairage. Le Carré Patrimoines est un Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine situé dans l’espace culturel La Passerelle. LA RUE[S] DES ARTS En plein cœur historique de Trévoux, partez à la rencontre des créateurs de la Rue[s] des Arts ! Une douzaine d’artistes et artisans d’art vous accueillent dans leurs ateliersgaleries : des peintres, sculpteurs, un luthier spécialiste des harpes, une doreuse, un tapissier, un potier, un photographe, une créatrice de bijoux...A noter : Marché de la Création en bord de Saône, le 1er dimanche du mois, d’avril à septembre.
L’ARGUE Dans la cour de l’hôpital, découvrez une machine unique au monde : une argue, reconstituée par l’association Privals. Vous connaissez peut-être le passage de l’argue à Lyon mais savez-vous ce qu’est une argue ? Il s’agit d’une machine qui permet d’étirer des bâtons de métaux pour faire du fil, autrefois du fil d’argent ou d’argent doré pour la broderie et la passementerie. Des démonstrations sont possibles sur réservation.
LA PLACE DE LA TERRASSE Depuis cette place centrale ornée d’un kiosque à musique des années 1900 et accueillant le marché le samedi matin, on découvre la monumentale église, l’Hôtel de ville, l’ancien Parlement et on peut admirer la Saône, les Monts d’Or et le Beaujolais tout en profitant de l’exposition, plein Sud.
LE CHEMIN DE HALAGE Autrefois utilisé pour tirer les bateaux depuis la rive, le chemin de halage fait aujourd’hui le bonheur des promeneurs à pied ou à vélo. Vers le Nord ou le Sud, on peut parcourir une dizaine de kilomètres en toute sécurité et profitez de la douceur des bords de Saône. Location de vélos à l’Office de tourisme et au camping. Idéal pour une promenade en famille !
L’ÉGLISE ST-SYMPHORIEN Construite sur les bases de l’ancienne église du 14ème siècle, l’église actuelle a été inaugurée en 1904. Les architectes étaient Louis-Antoine Bresson et Tony Bourbon ; ils ont d’autre part collaboré avec Pierre-Marie Bossan, l’architecte de Fourvière à Lyon. Cette église néo-romane a deux particularités : elle n’est pas orientée et n’a pas de clocher.
LA SALLE D’AUDIENCE DU PARLEMENT DE DOMBES En 1523, François 1er, Roi de France, confisque la Dombes et institue à Lyon un parlement pour le Pays de Dombes. En 1696, LouisAuguste de Bourbon, Duc du Maine, transfère le Parlement de Lyon à Trévoux, capitale de la Principauté de Dombes. La salle d’audience, toujours utilisée aujourd’hui par le Tribunal d’Instance, présente de remarquables décors peints de la fin du 17ème siècle sur les thèmes de la Justice et de la Paix, classés « Monument Historique » en 1920.
LE CHÂTEAU-FORT Ce château-fort de pierre classé Monument Historique fut construit dès la fin du 13ème siècle par les Sires de Thoire et Villars pour défendre le péage fluvial sur la Saône, la ville et montrer leur puissance. On déplore la déchèterie installée au pied même du donjon octogonal. A proximité, on peut voir la Porte de Villars, seule porte héritée des remparts médiévaux, construite en briques rouges (ou carrons), matériau typique des fortifications dombistes.
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MONTLUEL La Côtière de Dombes Le comité Histoire et patrimoine de Montluel propose des visites guidées de la ville, pour les individuels et les groupes. L’Office de Tourisme propose quant à lui des visites commentées à la découverte du territoire ou des sorties nature (pédestre ou vélo) durant l’année. Un topoguide de randonnée pédestre, proposant 11 circuits sur le territoire, est disponible en vente (3€) à l’Office de Tourisme. L’Office de Tourisme a également créé un jeu de 5 familles à la découverte du territoire (en vente 4 €). OFFICE DE TOURISME DE LA 3CM 28, place Carnot - 01120 Montluel - Tél 09 75 28 27 72 Mail : office.tourisme@cc-montluel.fr Site web : www.tourisme.cc-montluel.fr Du mardi au vendredi : de 9h à 12h et de 14h30 à 17h30 Samedi : de 9h à 12h. Fermé les jours fériés
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ontluel, une cité riche en patrimoine, où les traces du passé sont encore fortement présentes. Le parcours historique, jalonné de panneaux à travers la ville, permet de découvrir le passé de Montluel. Le Musée d’Art et d’Histoire locale retrace quant à lui la vie de Montluel au début du XXe siècle. Un peu plus haut, vous pourrez découvrir la chapelle de la Visitation
et son exposition sur les Visitandines. La collégiale Notre-Dame des Marais, commencée en 1380, mérite un détour. L’ancien couvent des Augustins, abrite quant à lui le théâtre de Montluel. A l’entrée de la ville, en venant de Lyon, on peut voir le reste des remparts de la ville, et notamment la Tour carrée abritant le siège du Comité Histoire et Patrimoine (www.patrimoinemontluel.voila.net). Sur les hauteurs de la ville, se trouve la petite chapelle Saint-Barthélemy, ainsi
Photos : Fabrice Schiff que le théâtre de verdure, aménagé sur les ruines de l’ancien château. Enfin, ne quittez pas Montluel sans avoir visité l’apothicairerie, ses boiseries sculptées et son plafond peint sur toile marouflée. La commune de Montluel s’étend au Nord, sur le plateau, avec les hameaux de Jailleux, Cordieux ou Romanèche. Découvrez également les villages du territoire : Pizay et ses fermes, Bressolles et ses fours, Béligneux et la chapelle romane de Chânes…
BALAN
BÉLIGNEUX
Dans le centre du village, l’église SaintJean Baptiste date de 1869. L’ancienne maison forte, abritant aujourd’hui une Maison Familiale Rurale, comporte une chapelle classée et des sculptures en façade. Côté nature, vous pourrez emprunter les circuits pédestres balisés pour découvrir les lônes, et leur riche faune et flore.
Un paysage boisé sur les hauteurs du village, permet des balades ombragées au cœur de la verdure. Dans le village de Béligneux, ont été aménagées par Béligneux Histoire et Culture (www.beligneuxpatrimoine.com), les salles du patrimoine, retraçant la vie du village au début du XXe siècle (école, cuisine, cave…). En périphérie du village, découvrez au cœur du hameau de Chânes, la chapelle romane.
MONTLUEL
BRESSOLLES Le principal intérêt patrimonial du village, réside dans l’existence de 7 fours à pain, pour la plupart encore en service aujourd’hui lors de fêtes de village. Suivez le circuit des fours pour les découvrir. Vous noterez également dans le village de nombreuses fermes DAGNEUX anciennes. L’église de Bressolles, presque entièrement détruite lors En périphérie de la ville, les amateurs de pêche ont l’habitude de se retrouver au Lac Neyton. de la Révolution, a été reconstruite dans la première moitié du XIXe Ce petit coin de verdure est également propice aux balades ou pique-nique en famille. siècle, avec des galets du Rhône, des pierres taillées et des briques. En centre-ville, une grande bâtisse s’élève au milieu d’un parc de verdure : le Château Chiloup dont la construction est estimée à la fin du XIIIe siècle. Au sud de la commune, se trouve le cimetière militaire allemand, aménagé en 1952.
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Repas traiteur , mariages, buffets, cocktails LA BOISSE L’ancien prieuré constitue un vaste ensemble architectural, fondé au XIe pub.thierryCHANEL.indd siècle. L’église1 est de style roman. Une voie romaine, appelée Chemin Henri IV, allait de Lyon à Genève. Elle fait aujourd’hui partie d’un circuit pédestre, qui emprunte aussi les parties boisées de la commune. On trouve également un peu plus haut, les ruines du château fort de Saint-André.
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SAINTE-CROIX La chapelle gothique, située à l’entrée du village, date probablement du XVIe siècle. L’église Saint-Donat est de style néo-gothique et a été consacrée en 1892. Le chœur est cintré de toiles marouflées. On peut noter également le travail à ferrer les bœufs, près de la mairie ou encore la halle, construite en 2001 et abritant les manifestations du village, où Colette Sibilia possède une résidence secondaire. Enfin, au nord de la commune, se trouve le château de Sainte-Croix, abritant aujourd’hui un centre de vacances EDF…
PIZAY Particularité, l’église, construite entre 1852 et 1867, est éloignée du centre du village. Découvrez le patrimoine du village grâce au parcours découverte et à ses panneaux à double lecture (des explications pour les adultes et des petites énigmes pour les enfants) : puits, fermes… Les bois de Pizay sont également propices à la promenade et à la découverte de la faune et de la flore de la commune. Lyonpeople / Juin 2015
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LA DOMBES DES CITÉS
MIRIBEL Sous le regard de la Madone Situé entre la Dombes et le Grand Parc Miribel Jonage, le territoire de la Communauté de Communes de Miribel a tous les atouts de la ville à la campagne. A cheval sur trois paysages, il est riche en découvertes. Petit tour d’horizon… Photos © Archives départementales de l’Ain & Fabrice Schiff
SUR LE PLATEAU DE LA DOMBES Etang de Salendre et Marais des Echets Dans la plus grande tradition dombiste, au hameau des Echets à Miribel, l’étang de pêche Salendre au lieu-dit La Tourbière permet à tous les pêcheurs, néophytes comme aguerris, de venir taquiner la reine des étangs : la carpe. Un peu plus loin, les promeneurs pourront déceler les dernières traces du Marais des Echets. Accessible toute l’année Sentiers de randonnée pédestre et patrimoine local Nul besoin de voiture pour venir se promener ! En train régional, en bus départemental ou en Colibri intercommunal, les sentiers sont accessibles. RDV sur le bord du Plateau pour retrouver les points de départ de sentiers dont les noms évocateurs du patrimoine local piquent la curiosité du promeneur : le circuit de la Madone à Miribel, du Fort à Neyron, de l’Arboretum à Beynost, des Sources à St-Maurice-de-Beynost, des Epinettes à Neyron… Carte en main, pas moins de cinquante kilomètres sont aménagés pour varier les plaisirs. Carte touristique en vente à l’Office de Tourisme de la CCMP à Miribel
La Madone de Miribel (32,70 mètres) a été construite en 1941 100
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Traditions agricoles et produits du terroir La Dombes ne serait pas ce qu’elle est, sans ses terres de culture et d’élevage qui rythment le paysage. C’est à Tramoyes qu’il faut passer pour choisir de savoureux fromages de chèvre et en profiter pour faire un petit tour vers l’élevage de la Chèvrerie du Colombier labellisée Bienvenue à la Ferme. Dans le même village, n’oubliez pas non plus de passer par la Ferme des Fresnes pour remplir votre panier de volailles fermières et de charcuterie maison, entre autres mets de choix. En activité toute l’année
MIRIBEL D’HIER
DU HAUT DE LA CÔTIÈRE Architecture militaire et Fort de Sermenaz Edifice caractéristique de l’architecture militaire de la fin du XIXe siècle, la Batterie dite de Gribeauval, communément appelée Fort de Sermenaz, trône stratégiquement à près de 300 m d’altitude sur le Mont Goitron pour scruter l’horizon. Cette construction est l’occasion d’évoquer tout un pan d’histoire de l’architecture militaire rendu célèbre par Vauban (1633-1707) ou encore Séré de Rivières (1815-1895). Accessible lors des Journées Européennes du Patrimoine. Belvédère de Miribel et panorama rhônalpin Sur les ruines de l’ancien château du Mas Riller, la statue de la Madone s’élève à 32,70 mètres de hauteur. Parmi les plus hautes statues religieuses d’Europe, la Madone berce l’Enfant-Jésus depuis 1941 au son d’un carillon de 50 cloches dans un campanile de 28 m. Inauguré le 20 juillet 1947, ce monument est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques. A ses pieds, sur l’esplanade, une table d’orientation vous livrera toutes les clés pour lire un paysage panoramique qui s’étend de Lyon au Mont-Blanc. Esplanade accessible toute l’année. Ouverture de la statue et du campanile en saison. Musique et plein air Outre les concerts de carillon estivaux, c’est dans ce site unique que se déroule le festival de musique Swing Sous Les Etoiles. Pour sa 13e édition, du 4 au 8 juillet 2015, 5 soirées sont proposées avec en tête d’affiche Dany Brillant, le ‘dernier romantique’. 03/07 : Cotton Club Show - 04/07 : Dany Brillant 06/07 : Michael Jones - 07/07: 08/07: Yvan Le Bolloc’h - Pour plus d’informations : http://www.swingsouslesetoilesmiribel.com/
La Caisse d’Epargne et le marché
La grande rue
L’avenue de la gare
DANS LA PLAINE DU RHÔNE Le Grand Parc Miribel Jonage Situé entre les canaux de Miribel et de Jonage, le Grand Parc dévoile ses richesses insoupçonnées au rythme des saisons. Découverte de la nature, sports terrestres et nautiques, équitation, spectacles, installations artistiques, détente… Sorties, activités, événements… Les occasions de (re)découvrir le site en famille ou entre amis ne manquent pas ! 2 200 hectares de nature aux portes de Lyon. Respirez, vous entrez au cœur d’un des plus grands parcs métropolitains d’Europe... Découvrez toutes les services et activités du Grand Parc : www.grand-parc.fr/decouvrez-le-grand-parc/ - Accessible toute l’année Office de Tourisme de la CCMP - 1104, grande rue - BP 251 - 01700 Miribel otsi.ccmp@free.fr - www.cc-miribel.fr - Tél. 04 78 55 61 16
Le château Bérard à Vancia
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LA DOMBES DES CITÉS L’église classée à l’ISMH en 1927
VILLARS-LES-DOMBES Un tour du monde à vol d’oiseaux
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Photos © Fabrice Schiff, Saby Maviel et Archives départementales de l’Ain
lassée Station Verte de vacances et Village fleuri**, Villars les Dombes (4430 habitants) profite d’une situation géographique privilégiée au milieu des étangs. En empruntant le sentier piétonnier Pierre Poivre (1km 750), vous cheminez par le centre historique jusqu’au Parc des Oiseaux. Vous passerez devant la Poype, imposante motte castrale érigée au centre de la commune avec, à son sommet, les vestiges d’une tour en briques de 940. Classée Monument Historique en 1902, elle a un besoin urgent de consolidation et de restauration. Dans la rue du Moyen-âge, vous pouvez admirer des maisons à pans de bois et carrons, ces briques épaisses fabriquées à partir d’argile, celle-ci étant abondante en Dombes. Visitez ensuite l’église vouée à Sainte Marie sous le vocable de la Nativité. Cet édifice présente plusieurs
phases de construction dont la plus ancienne remonte au début de l’époque romaine, modifié au fil de siècles. Au XIe et XIIe siècles, c’était l’une des plus importantes églises de la Dombes. Elle a été inscrite à l’Inventaire des Monuments Historiques le 28 janvier 1927. Parcourez ensuite 400 m de sentier botanique où plusieurs espèces d’oiseaux nidifient dans les arbres et arbustes, se nourrissant des baies. Vous débouchez alors sur un observatoire qui offre une belle vue sur l’Etang Grand Turlet. Dernière étape de ce sentier, le Parc des Oiseaux. Ce parc de 35 hectares est un écrin pour 3 000 oiseaux du monde entier. Découvrir la Dombes au départ de Villars Dombes Tourisme- 3, place de l’Hôtel de Ville 01330 Villars les Dombes Tel 04 74 98 06 29 - www.villars-les-dombes.com
PARC DES OISEAUX
Les colibris, stars de l’année
Le Parc des oiseaux de Villars-les-Dombes est l’un des plus anciens parcs ornithologiques de France et regroupe une collection de plus de 3 000 oiseaux du monde. La saison dombiste est placée sous le signe du colibri, une des nouveautés 2015, qui bénéficie d’un tout nouvel espace dédié aux plus petits des oiseaux, unique en Europe. Les deux espèces présentées sont le colibri falle-vert et l’ariane de lesson. Le nouveau site propose au public trois modes de présentation : des vivariums individuels offrant un contact visuel avec les oiseaux ; un espace d’immersion des visiteurs avec les oiseaux (ces derniers évoluant ensemble dans un environnement plus étendu disposant de brise-vue leur permettant de s’isoler les uns des autres) et une exposition multimédia valorisant les principales caractéristiques psychologiques propres aux colibris. Autre nouveau venu, le gypaète barbu. Le plus grand vautour de la faune européenne appartient à une espèce emblématique pour les programmes de reproduction puisqu’il fait partie des 8 espèces les plus menacées en Europe. Le parc a installé deux nouvelles voilières permettant de les accueillir. Elles côtoient celles des rapaces et leur ambiance paysagère s’inspire des montagnes alpines. Clara Ailloud
Renseignements www.parcdesoiseaux.com - Tel 04 74 98 05 54
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La poype de Villars sera-t-elle sauvée ? Le château de Glareins
La Tour du Plantay, vestige d’un château incendié en 1460.
FESTIVITÉS ESTIVALES Concerts Hugues Aufray le 29 juin / Véronique Sanson le 30 juin et 1er juillet / Les têtes raides le 2 juillet / Christophe Willem le 3 juillet / Grand corps malade le 4 juillet Evènements L’épreuve du critérium du Dauphiné qui se déroule du 7 au 14 juin s’arrête au Parc pour l’arrivée de la 2ème étape le lundi 8 juin.*** Cet été, des ateliers sont également proposés chaque jour, encadrés par un animateur qui dévoilera aux enfants l’extraordinaire diversité de l’avifaune française. *** Pour les vacances d’automne, en plus du week-end Halloween, jeux et animations viendront agrémenter les derniers jours de la saison.
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LA DOMBES DES PEINTRES
1 1. Eugène Brouillard Paysage de la Dombes (huile sur bois, collection particulière) 2. Jean Couty La Dombes au printemps (huile sur toile 54 x 73 cm) 3. Louis Jourdan Pont du Vieux-Jonc. Huile sur toile (Musée Louis Jourdan à Saint-Paul de Varax) 4. Philippe Pourchet Paysage 1898 huile sur toile (27 x 40 cm - collection particulière) 5. Henri Bidault Le retour des pêcheurs en Dombes huile sur toile (55 x 77 cm - collection particulière) 6. Pierre Combet-Descombes Huile sur carton (33 x 25,5 cm - collection particulière)
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TERRITOIRE DE PEINTURE… Une galerie à ciel ouvert Texte : Alain Vollerin, critique et historien d’art
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ongtemps, on les voyait sur les routes et les chemins, marchant courageusement, un chevalet léger sous le bras, à la recherche de sujets de peinture. Ils se nommaient : Auguste Ravier (1814-1896), Louis Carrand (1821-1899), François Lépagniez (18281870), Louise Adèle Faucon (1817-1897) qui fit un paysage comportant un étang de la Dombes avec Auguste Ravier dans la perspective, Joseph Trévoux, qui illustra les bords d’un étang à Vignieu, Alfred Bellet du Poizat, Auguste Balouzet (1858-1905) qui décrivit les bords du Suran, Adolphe Appian (1818-1898), Hector Allemand (1846-1888) descripteur de l’étang du moulin à Creys, François Miel dit Vernay (1821-1896), Léon Garraud (18771967), Auguste Morisot (1857-1957), Saint-Cyr Girier (1837-1911) amateur de paysages près de Marlieux, Henri Bidault qui peignit le retour des pêcheur en Dombes, etc… Certaines célébrités honorèrent les paysages aquatiques de la Dombes, comme Camille Corot, heureux de retrouver l’atmosphère de « Souvenirs de Mortefontaine », qui vint à Optevoz, à l’invitation d’Auguste Ravier. D’autres artistes prenaient le chemin de la Dombes, mais, cette fois, en partant de la Croix-Rousse, par Rillieux et Sathonay, où, se retrouvaient François Dorias (1855-1936), Hyacinthe Crochet, etc… Parti de son atelier, situé non loin du Gros Caillou, Eugène Brouillard (1870-1950), autre admirateur de Corot, était en quête de ses paysages dombistes, parfois extravagants de Modernité qui suscitent l’intérêt de nombreux collectionneurs. Il peindra Les nénuphars de la Pape (ou pouape, selon notre regretté ami, Félix Benoît), l’étang du Montellier (territoire de chasse de Paul Bocuse), des arbres autour de sa maison du Colombier, et plusieurs étangs de la Dombes.
Une Dombes mystérieuse et séductrice Parmi les artistes natifs de l’Ain, citons : Nicolas Victor Fonville dit Fontville père né à Thoissey en 1805, Léon-François Terrier né à Miribel en 1830, Amable Bouillier né à Simandres en 1867, passionné par tous les habitants de la ferme, et naturellement, par les étangs bressans, Alfred Chanut né à Bourg-en-Bresse en 1851, Claude Dubiez né en 1823 à Trévoux, Francisque Martin né à Miribel en 1870, l’orientaliste Jules Migonney né en 1876 à Bourg-en-Bresse, Félix Baudin né à Nantua en 1848, Louis Jourdan né en 1872 à Bourg-en-Bresse, dont la mémoire est honorée au musée de Saint-Paul-de-Varax, et, son ami, Henry Grosjean (1864-1948), qui vécut à Coligny, et fut, lui aussi, très sensible aux climats de la Dombes. Ses œuvres atteignent aujourd’hui des cotes assez considérables. Impossible d’évoquer la Dombes, mystérieuse et séductrice qui fournit à tous ces créateurs, et aujourd’hui encore, d’innombrables sujets de paysages, si décisifs, dans la qualité de l’aventure des arts plastiques à Lyon, sans rendre hommage à Pierre-Combet-Descombes (18851966). Son ami, Philippe Pourchet (1873-1943), lui aussi, membre du groupe Ziniar, composa d’admirables vues de la Dombes qui inspirèrent, le jeune Pierre Pelloux, ami de Jean-Albert Carlotti, lequel, vivant à Dagneux, succomba vers 1935, aux charmes du rassurant climat dombiste. Jean Couty (1907-1991) habitué au climat de l’île Barbe et de ses eaux glauques n’eut que la Saône à traverser, pour construire ses puissantes toiles traduisant les immortels soleils couchants sur les étangs entourés de vertigineuses frondaisons dans les environs de Villars-les-Dombes. Par la volonté de son épouse Simone, de son fils, Charles, et de son épouse, Myriam, nous mesurerons à partir de l’an prochain, dans le musée Jean Couty à Saint-Rambert, l’étendue de l’influence de la plaine de la Dombes, dans l’œuvre de celui qui demeurera, comme l’un des plus remarquables peintres du XXe lyonnais. La Dombes fut pour Jean Couty, surtout, à partir de la seconde moitié des années soixante, l’occasion d’infinies expériences picturales, sur la forme et sur la couleur. Avant d’être en partie asséchés pour cause de développement des brouillards lyonnais, les étangs et les paysages dombistes fournirent à de nombreux peintres et à plusieurs époques, d’inépuisables thèmes de peintures.
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LA DOMBES DU PATRIMOINE
GUY GINON « En Dombes, tout est patrimoine » Ancien journaliste spécialisé dans la presse agricole, le président de l’Association pour la mise en valeur patrimoine de la Dombes connaît bien les problématiques liées à la préservation de l’identité dombiste. Interview. Propos recueillis par Benjamin Solly - Photos : MP
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yon People : Comment est née l’Association pour la mise en valeur du patrimoine de la Dombes ? Guy Ginon : L’association est née en 1986. C’est Emile Rimaud qui l’a créée. Il habitait à La Chapelle du Chatelard et son fils est l’actuel maire du village. Bien sûr, il existait déjà des associations mais pour des causes très locales, comme Fléchères ou la défense du donjon d’Ambérieux-en-Dombes par exemple. Mais personne ne balayait l’ensemble du patrimoine dombiste. Nous avons 220 membres qui viennent de toute la Dombes et j’attaque la dernière année de mon quinquennat. Quels aspects du patrimoine attirent plus particulièrement votre attention ? En Dombes, tout est patrimoine. Nous ne nous arrêtons pas au patrimoine bâti. On se penche également sur le patois, les vêtements, l’histoire… Cela a parfois façonné les relations avec nos voisins. Par exemple, le Dombiste ne pouvait pas forcément communiquer avec le Bressan car les patois n’étaient pas les mêmes et longtemps, l’un vivait en Savoie, l’autre en France. Le premier gros évènement porté par l’association a été la fête de la Dombes qui réunissait de 5 000 à 10 000 participants chaque année au parc des Oiseaux. Par la suite, nous avons réalisé un inventaire de tout ce que l’on pouvait trouver en Dombes, en lien avec les musées des Pays de l’Ain. L’association est propriétaire de très nombreux objets dombistes, stockés dans les bâtiments des musées des Pays de l’Ain à Bourg. L’association est également à l’origine du musée virtuel de la Dombes… Nous avons ouvert ce musée virtuel en janvier 2014. Il a connu d’emblée un grand succès. Nous avons très vite créé une version de la visite virtuelle en anglais et en espagnol. Vous pouvez aujourd’hui visiter neuf salles où sont présentés les faits les plus marquants de la vie religieuse, de l’artisanat, de l’agriculture, du cheval en Dombes, sans oublier l’histoire et les étangs. Nous avons réservé une salle pour les expositions temporaires. Nous avons fait
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dernièrement une exposition autour des Templiers, longtemps présents en Dombes. L’objectif du fondateur de l’association, Emile Rimaud, a toujours été la création d’un musée. Un musée « physique » était inenvisageable ? Un musée physique, c’est 2 à 3 millions d’euros pour le construire, sans le fonctionnement derrière. Avec des collectivités locales qui ont moins d’argent à consacrer à ces projets, le projet semblait difficile. Il aurait donc fallu trouver un mécène. Mais à 2 ou 3 millions d’euros… Sur internet, nous avons 30 000 visiteurs par an. Je ne suis pas convaincu qu’un musée physique attirerait autant de personnes. Des internautes de 109 nationalités ont visité notre musée, dont des Ougandais, des Chiliens, des Sud-Africains, des Chinois…
Quid des éléments du patrimoine dombiste menacés d’abandon ou de destruction ? Nous pouvons intervenir pour la préservation des patrimoines auprès des Monuments Historiques ou de la Drac. C’est ce que l’on essaie de faire avec la poype de Villars qui est en pleine dégradation. Notre intervention a provoqué le déplacement des autorités venues constater les dégâts. Mais nous attendons également des résultats.
Après 6 ans de procédure, Leclerc a perdu la bataille de Mionnay
Qui a subventionné le musée virtuel ? où il voulait s’implanter. En revanche, le bétonnage se poursuit. Le musée virtuel nous a coûté 25 000€. Sans le Conseil général de l’Ain, qui finance l’association Quand on voit l’urbanisme bétonnier, à de longue date, nous n’aurions pas pu voir aboutir Villars-les-Dombes par exemple, on se dit ce projet. Au contraire de la région Rhône-Alpes qu’il vous reste des combats à mener… qui ne s’est pas montrée très intéressée. Nous L’Etat français a lancé un mot d’ordre : la leur avons pourtant présenté notre projet. Les densification des territoires. Cela entraîne un « techniciens » du tourisme ont démoli l’idée alors bouleversement de la vie rurale. La Dombes est une que nous avons fait une première nationale avec victime de ces changements car trop souvent on ce musée virtuel. Nous l’avons donc financé avec construit à tort et à travers, souvent en détruisant de nos fonds propres, les dons, le mécénat du Crédit l’ancien alors que celui-ci pourrait être réhabilité. Mutuel et le Conseil Général de l’Ain. Les élus de Un exemple : jadis, la DDE était à Villars, dans une l’Ain ont été séduits immédiatement par ce musée très belle maison bourgeoise en bord de nationale. AP TOUT Lyon 207x130 mm - 2015_Mise en page 1 28/04/15 15:40 aPage1 Cette maison été rachetée par un promoteur. Il y virtuel.
a construit des immeubles de logements, je devrais dire des cubes. La superbe bâtisse initiale a été rasée, tout comme son parc. Nous ne pouvons pas nous opposer à la densification, mais nous souhaitons à minima que les bâtiments neufs aient un peu de style. Les architectes doivent innover pour conserver à nos villages un certain cachet. On vous sent résigné sur ces questions ? L’urbanisme est un combat hélas perdu d’avance. On plante des immeubles sans respect pour l’identité locale souvent au grand désarroi des élus. Dans certains lotissements de la Dombes, les lots font 210 m2. Les promoteurs proposent ensuite ces lots aux Lyonnais en leur vendant la vie à la campagne. Il y a donc de plus en plus de travailleurs pendulaires qui viennent seulement dormir en Dombes. Forcément, cela rejaillit sur la vie locale qui perd en densité. Quels sont les projets à venir pour l’association ? A la fin de l’année, nous allons sortir un livre sur les églises de la Dombes avec leurs histoires. Le premier tome sortira en 2015, le second en 2016. Nous avons respecté les limites de la Dombes géographique pour faire cet inventaire. Visitez le musée virtuel de la Dombes sur www.museedeladombes.fr Pour joindre l’association de mise en valeur du patrimoine de la Dombes : patrimoinedeladombes@gmail.com
Fichier sélectif de 22 000 personnes, Lyonnaises de cœur, d’origine ou d’adoption, toutes concernées par l’identité, l’environnement et la vie lyonnaise
Après 6 ans de procédure, Leclerc a perdu la bataille de Mionnay où il voulait s’implanter. En revanche, le bétonnage se poursuit.
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LA DOMBES DES ETANGS Eric Liatout p.110 Marc de Clavière
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Jean-Pierre Magnin , un citoyen genevois fou de Dombes Lyonpeople Lyonpeople//Juin Juin2015 2015
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LA DOMBES DES ÉTANGS
ÉRIC LIATOUT Matin pêcheur à Saint-Paul-de-Varax Au-dessus d’un bois d’aulnes, les cormorans se tiennent à distance de l’étang. On dirait qu’ils sont dressés pour ça. Ce n’est pas complétement faux, leur dessert est sur la berge quand la petite marée humaine quittera les lieux. Texte : Françoise Petit - Photos : Jean-Luc Mège
Jean-Pierre Magnin et Eric Liatout
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es oiseaux piscivores peuvent briser en quelques bruissements d’ailes un rêve de paysan d’eau. Pour éviter d’être des proies à leur naissance, les poissons sont « stockés » dans un étang jouxtant une maison habitée. Les croqueurs d’alevins sont ainsi surveillés pour qu’ils ne fassent pas festin… Tout était bien réglé ce matin aux « Parquières » à Saint-Paul-de-Varax. La tâche consistait à sortir 6 ou 7 tonnes de poissons de l’étang de Jean-Pierre Magnin. La chasse, la pêche, les chevaux, les traditions, la beauté humble du paysage sont des traits de bonheur pour ce propriétaire étreignant « sa » Dombes en famille. A ses côtés, des amis, des agriculteurs, des pêcheurs qui s’apprêtent à tirer les filets, et puis un gros camion avec une remorque de « mini piscines » appartenant à Éric Liatout, célèbre aquaculteur de l’Ain. Une ambiance unique s’installe, un « pêcheur en chef » mène la chorégraphie avec le filet à grosses mailles. Dans son énorme épuisette appelée arvot s’ébrouent les premières carpes d’une taille très impressionnante. Il faut acheminer ces mastodontes jusqu’à la balance pour la pesée, comptabilisée par le régisseur du domaine Guillaume Martin. Ensuite direction les bacs à eau sur la remorque. Parmi les gros poissons se joignent plus impérieusement
des brochets ou des sandres. Un autre filet moins ajouré, « le bâtard » est lancé en seconde partie de pêche, il permet de récupérer des panots (alevins de carpes), des poissons blancs et des tanches. Les plus petits poissons sont capturés en dernier avec une « seillette » (petites mailles) puis triés sur une table dite « grouillière » (qui grouille). Ce butin finira en friture ou sera réservé aux sociétés de pêche pour le repeuplement des plans d’eau. Le réseau hydraugraphié de la Dombes avec ses chapelets d’étangs (histoire de moines !) est unique, cette configuration a permis le développement d’une agriculture plurielle ou pratique culturale de l’alternance. Avec le binôme : évolage/assec, on passe du brochet à l’avoine, de la carpe au maïs ! Le propriétaire de l’étang vidé se réserve quelques belles pièces pour sa consommation courante et le prestataire de service qui achète la production souvent propriétaire d’étangs lui-même - c’est le cas d’Éric Liatout - vend ensuite ce « brut de poisson » ou le transforme (lire encadré). Une parenthèse gourmande autour d’une table rassemble en conclusion tous les acteurs de la matinée. Chez les Magnin, les gourmandises locales et la convivialité invitent à penser à la prochaine pêche d’octobre à février quand les poissons hibernent en attendant la caresse d’un rayon de soleil.
POISSONS DE DOMBES
La carpe est l’espèce majoritairement produite. Il s’agit de l’élément identitaire du territoire, élevé en Dombes depuis le XIIIe siècle. Elle représente 50 à 60% du tonnage de poissons d’étang en Dombes. Parmi les autres espèces élevées, citons le brochet, carnassier très apprécié en quenelles ; la tanche, poisson de fond, à chair blanche savoureuse ; le rotengle, qui donne une délicieuse friture ; le gardon, très prolifique et, de façon plus anecdotique la perche, le sandre et le black-bass. L’atelier Aquaculture Liatout de Saint-Marcel-en-Dombes propose aujourd’hui des produits sous différentes formes: poissons entiers, darnes (désarêtées pour la carpe) ou goujonnettes mais aussi des mini bocaux de verre avec « Saveur d’Eau Douce ». Cette gamme séduit de plus en plus de consommateurs et cuisiniers de renom. Tartares, rillettes, verrines à base de brochet, sandre, mousses de carpe truffes et champagne sont autant d’univers gouteux à découvrir ! Source : Syndicat mixte Veyle vivante – étang du chapelier
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MARC DE CLAVIÈRE Grand pêcheur devant l’Eternel Au pays des 1000 étangs, ils sont encore une poignée de passionnés à vivre de la pêche. Rencontre avec Marc de Clavière, représentant la 3ème génération de pisciculteurs dombistes à Gondart. La dernière ? Texte : Marc Polisson - © Photos : Fabrice Schiff
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quelques centaines de mètres de la route, se dresse une atypique maison coloniale construite autour d’un haras en 1914 par des Bressans. Acquise dans les années 30 par René de Clavière, c’est aujourd’hui le camp de base de Marc, son petit-fils. A la fin de la première guerre mondiale, ses écuries accueillaient 30 juments dont les poulains étaient destinés aux régiments de cavalerie. La mécanisation de l’armée sonne le glas de cette activité et contraint la famille à envisager une reconversion totale. Inutile d’aller très loin, les étangs qui bordent la propriété offrent une alternative attrayante : la pisciculture. Sentant le vent tourner, René de Clavière, dès 1928, rassemblant une dizaine de familles dombistes (Charveriat, Passot, Chalandon) pour commercialiser les produits de la pêche, crée une coopérative (Coopépoisson). Son fils Bernard développe l’activité familiale avant de transmettre le flambeau à son neveu Marc, président de Coopépoisson depuis 2006. A titre personnel, le domaine familial comprend une centaine d’hectares d’étangs. La coopérative qui regroupe une centaine de propriétaires et fermiers commercialise 650 tonnes de poisson (sandres, carpes, brochets) aux sociétés de pêche (1er client) et aux transformateurs (Eric Liatout, Homard acadien, Fumet des Dombes…). Ces derniers se chargent de dispatcher le produit fini (filets, soupes…) auprès des restaurateurs et distributeurs. Dans le but de s’assurer un complément de revenus, Marc de Clavière crée la société MPA Services (associé Laurent Quiblier) qui intervient en tant que conseil dans le domaine de la pisciculture,
de l’agriculture et des forêts. Les deux hommes gèrent une trentaine d’étangs appartenant à des propriétaires privés. Second volet de leur activité, les expertises auprès de la cour d’appel en matière de pisciculture et de faune sauvage.
« Dans les années 70, c’était le paradis » Le caractère enchanteur des lieux – dès la belle saison – dissimule une réalité économique et écologique contrastée. Un constat que Marc de Clavière résume à son ami Olivier de Seyssel, président de la MSA, d’une formule limpide : « Il faut être totalement passionné pour tenir le choc ! » Marié à Pascale Ginon, le quinquagénaire n’envisage pas sereinement de transmettre l’exploitation à l’un de leurs 4 enfants (15-23 ans). Car depuis une trentaine d’années, les nuages obscurcissent l’horizon des pisciculteurs dombistes confrontés à des problématiques commerciales et environnementales insolubles. Commerciales car le niveau des prix n’a jamais été aussi bas. En cause, la concurrence acharnée que livrent les pays de l’Est (Pologne et Tchéquie), avantagés par le faible coût de la main d’œuvre. L’embargo sur la Russie n’a rien arrangé. Tous les poissons destinés à l’empire de Vladimir
Poutine sont revenus… sur le marché français. A cela s’ajoute une qualité de l’eau en baisse. Et pour couronner le tout, il leur faut composer avec des prédateurs qui endommagent les digues (ragondins, rats musqués…) ou qui font une razzia sur la ressource (cormorans, hérons…). Doté d’un appétit insatiable, le cormoran cristallise à lui seul le mécontentement de toute la filière depuis que sa régulation a été stoppée par les écologistes en Hollande au début des années 80. Depuis, l’espèce a colonisé toute l’Europe. Or il faut savoir qu’un seul individu peut dévorer entre 600 et 700 grammes de poissons par jour. Chaque soir, près de 10 000 cormorans regagnent leur dortoir sur l’île de la Pape. Je vous laisse le soin de faire le calcul. Le conseiller général Guillaume Lacroix a pris le problème à bras le corps. Et fait voter par la précédente assemblée une batterie de mesures et de subventions pour aider les pisciculteurs à se protéger. Mais les filets de protection aériens paraissent bien dérisoires face à l’ampleur du problème. C’est désormais Bruxelles qui a entre ses mains le destin de cet écosystème unique en Europe.
Association de Promotion du Poisson des Etangs de la Dombes La filière s’est organisée autour de cette association présidée par Roland de Barbentane pour promouvoir le poisson de la Dombes aussi bien auprès des particuliers que des professionnels (présence au salon de l’agriculture, au SIRHA…). Elle comprend trois collèges : les pisciculteurs, les négociants, les transformateurs. Double objectif : être l’interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et tirer les prix des poissons vers le haut. Aujourd’hui, la carpe se négocie entre 1 et 1,30 euros/le kg ; le brochet entre 4 et 6 euros/le kg ; et entre 9 et 11 euros pour le sandre. Des prix trop bas pour assurer la pérennisation de l’activité.
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LA DOMBES DU CRÉDIT-MUTUEL La caisse de Dagneux
LES CLÉS DE LA RÉUSSITE DU CRÉDIT MUTUEL Texte : Yves Espaignet - Photos © Fabrice Schiff & DR
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’efficacité ne se revendique pas, elle est reconnue par le travail, l’implication dans la vie économique et sociale du territoire où vous êtes implantés. Telle est la démarche du réseau régional que développent les responsables du Crédit Mutuel, dont le groupe s’est vu attribuer la distinction « Banque de l’année » (1). L’exemple de l’action menée en proximité avec sa clientèle de la Dombes en constitue une parfaite démonstration. A Villars-les-Dombes, la Caisse locale, ouverte il y a 4 ans, a franchi le cap des mille clients. Cette réalité dynamique est le révélateur des valeurs d’entreprise sur lesquelles s’appuie la banque mutualiste : la proximité et la solidarité. L’existence d’un maillage à l’échelle des bassins de vie se vérifie aisément puisque son réseau comprend cinq autres caisses locales affirmant la dimension des Dombes (Trévoux, Miribel, Dagneux, Meximieux, Ambérieuen-Bugey). « La banque à qui parler » s’attache à faire vivre la qualité de relation avec ses clients et tient à ce qu’ils deviennent, pour plus d’un sur deux, des sociétaires impliqués. C’est ainsi que s’explique sa progression de plus de 36.000 nouveaux clients chaque année au sein de la Fédération du Crédit
La caisse de Villars les Dombes
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Mutuel du Sud-Est, regroupant l’Ain, le Rhône, la Loire, la Haute-Loire, les bassins du Nord-Isère et du Sud Saône et Loire. La réussite de cette démarche originale réside dans l’esprit d’entreprise animant toutes les équipes de la Caisse locale au siège de la Fédération. Un esprit incarné par son président, Gérard Cormorèche qui, depuis 20 ans, veille au respect de l’« ADN » d’entreprise. Cette éthique allie honnêteté et responsabilité. La fidélité aux valeurs affirmées dès la création de la banque coopérative a pris une nouvelle dimension ces dernières années par la relation de confiance tissée entre le client et son conseiller. Elle est en synergie avec la transparence de fonctionnement apportée par l’engagement des sociétaires dans la démarche de leur caisse locale.
Partenaire de 20 000 associations En effet, le client-sociétaire participe aux décisions de sa caisse lors de l’assemblée générale. Il est un partenaire reconnu, détenteur d’au moins une part sociale, il désigne ses administrateurs et ses conseillers. Cet engagement fait de la caisse locale un lieu d’échanges ; elle lui autorise une présence plus efficace sur le terrain par une connaissance au plus proche de la réalité économique et des attentes de la population dans sa mission d’accompagnement de ses clients. Ainsi, la modernité de cette participation ne cesse de se vérifier puisqu’au sein de la Fédération du Sud-Est sur 540.000 clients, 320.000 sont des sociétaires, parmi eux sont élus des administrateurs bénévoles engagés dans l’action de 106 Caisses locales. La dimension de cet engagement altruiste permet de mieux comprendre la réponse à une demande sociétale de partage des
responsabilités. Ce partenariat vertueux s’exprime pleinement dans le soutien à la vie associative, surtout lorsque l’on rassemble plus de 20.000 associations parmi ses clients régionaux. La mesure de ce fait confirme l’enracinement dans la vie locale. Aussi, le soutien aux grands événements tant sportifs que culturels est le parfait témoignage des liens tissés dans des domaines aussi divers que le Musée Virtuel du Patrimoine des Dombes ou le Tour de l’Ain, compétition cycliste estivale dont les étapes relient tous les pays composant le département. La proximité se vérifie par la permanence de cette présence dans l’univers quotidien des habitants et par la compréhension entre les personnes qui en découle. En renversant la formule « penser global pour agir local », rien ne s’improvise, tout se construit patiemment. Cette responsabilisation dès la Caisse locale conforte la solidité du modèle d’un groupe bancaire français de dimension internationale.
Podium du Tour de l’Ain, mercredi 13 août 2014 à Montrevel-en-Bresse. Le CMSE, partenaire du maillot vert. Par les magazines professionnels World Finance et The Banker fin 2014. Distinction fait suite à celle de « Banque préférée des Français » dans le classement Posternak-IFOP. Sans omettre son classement par la Banque Centrale Européenne dans le groupe des banques répondant aux tests de résistance européens…
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LA DOMBES DES ÉGLISES Spirituel et temporel intimement lié, un paysage de la France éternelle. A Ambérieux en Dombes, le château construit entre 1371 et 1378 par Humbert de Thoire-Villars, côtoie l’église fin XIXe édifiée à l’emplacement de l’ancienne chapelle romane.
BASILIQUE OU CHAPELLES Un patrimoine exceptionnel
Rapidement christianisée en raison de sa proximité avec Lyon, la Dombes offre un grand nombre d’édifices religieux. De l’humble chapelle de Beaumont à l’immense basilique d’Ars, la visite de ces monuments permet la découverte d’un patrimoine remarquable et varié. Les Dombistes étaient pauvres. Paysans cultivant un sol ingrat pour la plupart. Quant aux seigneuries, elles n’étaient guère argentées. Mais pour honorer Dieu, rien n’était trop beau ! Le patrimoine architectural religieux est ici considérable. C’est pour cette raison que l’Association pour la mise en valeur du patrimoine de la Dombes publiera en 2015 et 2016 un livre en deux tomes consacré aux églises dombistes. Texte : Guy Ginon - Photos : Fabrice Schiff & DR
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a chapelle Notre-Dame de Beaumont (La Chapelle-du-Chatelard) en est un vibrant exemple. Les murs sont maçonnés en galets roulés sur lits de briques, seuls matériaux à la disposition des constructeurs. Dans le chœur, le visiteur pourra admirer de remarquables peintures murales s’étalant sur 32 m2, datées du XVème siècle et classées aux Monuments Historiques. Jean-Marie Vianney, le célèbre curé d’Ars a célébré un office en cette chapelle en 1843. Un seul car il s’est écrié : « Dieu ne me veut pas ici », avant de rentrer, à pied, à Ars.
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Saint-Paul-de-Varax, dès le début du XIIème siècle, la paroisse est placée sous le patronage du Chapitre de Saint Paul qui la conserva jusqu’à la Révolution. L’église est construite en matériaux dombistes mais avec des ajouts de pierres. La façade est remarquable, construite en belles pierres d’appareil et de type dit basilical. La partie inférieure est exceptionnelle par son ornementation. De part et d’autre de l’entrée, quatre arcs aveugles sont soutenus par des piliers dont les chapiteaux sont ornés de végétaux ou de personnages.
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es peintures murales ornent plusieurs églises et chapelles de Dombes. A Bouligneux, récemment, de nouvelles œuvres ont été découvertes et le Comité de rénovation de l’église s’emploie à les mettre en valeur (lire page 56).
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our la plupart édifiées entre le Xème et le XVème siècle, les églises dombistes sont généralement en style roman. Mais elles ont souvent été remaniées et enrichies. C’est le cas de l’église Saint André de Chatillon-sur-Chalaronne, dont la construction débuta en 1272 et où officia brièvement, en 1617, Saint Vincentde-Paul. Roman à l’origine, l’édifice fut enrichi au fil des siècles par les marchands ou les corporations, offrant aujourd’hui un aspect gothique flamboyant relativement sobre. Les carrons savoyards constituent le matériau de base, parfois remplacés par des pierres venues du Revermont ou des rives de la Saône. En 1736, un original clocheton de pierre a été bâti sur la façade.
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eux grandes églises de la Dombes ont un architecte commun : Pierre Bossan, qui construisit également la basilique de Fourvière. Le style néo-byzantin cher à Bossan, Grand prix de Rome d’architecture en 1850 se retrouve dans les deux édifices. S’il est dépouillé à l’abbaye Notre-Dame des Dombes, il est exubérant à la basilique d’Ars, édifice qui abrite le corps de Saint Jean-Marie Vianney, patron des curés de l’univers, vénéré aujourd’hui encore par 500 000 pèlerins chaque année.
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LA DOMBES DES ÉGLISES
ABBAYE NOTRE-DAME DES DOMBES Les « Pères » de l’agriculture dombiste
Arrivés en Dombes en 1863, les moines trappistes ont été de grands défricheurs, mais aussi des agronomes de qualité. En vulgarisant leurs techniques, ils ont largement contribué à l’essor de l’agriculture dombiste. Texte : Guy Ginon - Photo : Fabrice Schiff
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u cœur du pays aux mille étangs, sur la commune du Plantay, le visiteur découvre l’abbaye NotreDame des Dombes, un vaste ensemble monastique de briques rouges. Aujourd’hui, la campagne alentours est verdoyante et bien cultivée. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Retour sur l’histoire. En 1808, Joseph-Aurèle de Bossi, préfet de l’Ain, dresse un constat alarmant : « Ce pays est un tombeau sur les bords duquel l’habitant traîne douloureusement sa courte existence. La santé est pour lui un bien inconnu ». En 1837, la situation n’est pas meilleure et Stendhal, de passage en Dombes écrit dans les « Mémoires d’un touriste » : « La Dombes est une contrée les plus arriérées et les plus ennuyeuses de France ». Si l’Etat constate l’isolement, la pauvreté et l’insalubrité de la Dombes, HenriPierre Gérault de Langalerie, alors évêque de Belley, s’émeut de cette situation qui s’accompagne d’une forte déchristianisation. Pour lui, créer un monastère est la seule solution. L’idée séduit et l’argent est vite récolté. Napoléon III donnera 80 000 francs-or sur sa cassette personnelle et le conseil général de l’Ain 10 000. Reste à savoir quelle congrégation s’installera en Dombes, aucun abbé n’étant
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vraiment enthousiaste pour rejoindre une contrée où la durée de vie d’un homme est de 30 ans… Ce sont en définitive quarante-quatre moines cisterciens de l’Abbaye Notre-Dame d’Aiguebelle qui seront détachés en Dombes. Ils arrivent le 3 octobre 1863, chaleureusement accueillis par la population. Les travaux de construction ayant débuté en 1861, le gros oeuvre était tout juste terminé.
Priorité à l’assèchement des étangs Tout en achevant l’abbaye, les moines, sous la conduite de leur abbé, Dom Augustin d’Abzac de Ladouze, commencèrent l’assèchement des étangs et donnèrent des primes aux propriétaires les imitant, grâce à des subventions du département. Très vite, 1 800 hectares furent en assec. Précurseurs, les moines ont tout d’abord combattu l’acidité des sols par des épandages de chaux, puis ont introduit la charrue, plus performante que l’araire. En obtenant des rendements corrects, les moines furent rapidement imités par les paysans alentours. On doit aux religieux les premiers drainages, les premières irrigations, la
culture du maïs sur de plus grandes étendues, les premières moissons mécaniques ainsi que la première salle de traite. L’abbaye était devenue une ferme pilote et les moines de véritables vulgarisateurs. En près d’un siècle et demi, ils ont connu diverses tragédies. Il convient de citer aux cours des deux guerres mondiales la mort de neuf d’entre eux, dont l’abbé Bernard Curis, déporté et mort au camp de Belsen. Notre-Dame des Dombes a d’ailleurs reçu en 1946, des mains du général de Bénouville, la croix de chevalier de la Légion d’Honneur pour faits héroïques lors des conflits. Les missions fixées aux moines ont été accomplies. L’agriculture dombiste devenait performante et l’est toujours. Quant au rayonnement intellectuel et religieux de l’abbaye, il a largement franchi les frontières de la France. Cependant, au fil du temps, la crise des vocations n’a pas épargné les Cisterciens. Etant en nombre insuffisant pour une aussi grande maison, en août 2001, les moines confiaient Notre-Dame des Dombes à la Communauté du Chemin Neuf qui reste fidèle à la tradition monastique et poursuit aujourd’hui encore le travail et la prière des moines. En médaillon, Dom Augustin de Ladouze, premier abbé de Notre Dame des Dombes
LA DOMBES DES PEOPLE
People d’hier et d’aujourd’hui
p.122
Fondation Berliet
p.126
La Grande Mademoiselle p.128 Saint Jean-Marie Vianney, curé d’Ars p.130 Humbert de Varax
p.134
Gérard Cormorèche
p.136
Roger Girard
p.140
Henry Fressy
p.144
Ralph Crolla
p.146
A Joyeux, Paul Bocuse possède une centaine d’hectares où il chasse, avec un étang séparé par une digue, et une maisonnette où il emmène les copains. Il a racheté en 1985 l’étang du Montellier à François de Saint Laumer quand celui-ci était châtelain. Le chef triplement étoilé s’y rend toujours avec ses petits-enfants dès que la météo est de la partie.
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Jean-Paul Mauduy, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Rhône-Alpes, et son épouse Betty sont tombés amoureux de ce territoire il y a 45 ans. Ils y possèdent une propriété baptisée « La Dombière » à côté de laquelle leurs fils se sont également installés. Photo © Christelle Viviant
PERSONNALITÉS D’HIER & D’AUJOURD’HUI
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a Dombes n’a guère attiré les Lyonnais jusqu’au Moyen-âge, les routes sont rares et impraticables. Les premiers à mettre les pieds sur le plateau sont les hommes d’armes, les convers, les frères et les serviteurs laïques des chapitres lyonnais et des ordres monastiques. Ils se retrouvèrent vite à la tête d’un véritable quadrilatère foncier sur le plateau dombiste. Le XVIe siècle voit apparaître, face à ce clergé réaliste, une bourgeoisie lyonnaise d’affaires, formant en Dombes une nouvelle catégorie de propriétaires. En 1789, près de 40% de cette terre appartiennent à un patriarcat d’origine lyonnaise, noblesse de robe, échevinat et offices royaux. La vente des Biens Nationaux va permettre aux bourgeois d’acquérir les biens des communautés religieuses spoliées et des nobles émigrés. Vers 1840, et surtout à partir du second Empire, abandonnant la ville à la belle saison, les propriétaires lyonnais viennent résider en Dombes où ils se font aménager
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Texte : Pierre Jourdan et Marc Polisson
ou construire châteaux ou luxueux pavillons (lire page 38). Par le biais de la chasse, une nouvelle vague de Lyonnais envahit la Dombes. Avec ce lot très « second Empire », d’industriels, soyeux, négociants, avocats et médecins, s’achèvent les vastes mutations foncières : en 1855, les jeux sont faits : plus de 60% de la terre dombiste est entre des mains lyonnaises. Le XXe siècle intensifie les relations multiples entre Lyon et la Dombes avec le développement de la grande hôtellerie et les nombreux Dombistes émigrés à Lyon ayant conservé leur maison natale. De ces trajets agraires vont naître de plaisantes maisons et châteaux de campagne occupés par les plus grands noms lyonnais, Berliet, Merieux, Gontard, Permezel, Rolland, Brémond, Berthet, Sonnier, Delore aujourd’hui rejoints par des figures de la gastronomie (Paul Bocuse, Colette Sibilia, Jean-Paul Pignol), de l’industrie (Jean-Paul Mauduy et ses fils ; Lorenzelli à Lapeyrouse), de la banque (Bellon au château
de Versailleux racheté à la famille Monicault de Villardeau, Passot au château de la Roue), de l’automobile (Thivole, Durand), du commerce (Monsieur Georges, Ralph Crolla), de la grande distribution (Germain à Ambérieux en Dombes), des transports (Caille à Faramans) et des services (François Barranco, à Villars les Dombes) et même de l’internet. L’avocat de Michaël Schumacher possède également une propriété de chasse à Saint-André sur Vieux Jonc, couvrant plusieurs centaines d’hectares. Parmi les figures politiques de la région, citons les députés Damien Abad et Charles de la Verpillère, le truculent Jacques Berthoud, ancien sénateur-maire de Miribel, qui a son rond de serviette au restaurant Marguin, et le sénateur Rachel Mazuir, ancien président du Conseil Général de l’Ain, et pilier de la cave du chef Roger Douillé aux Echets. *La Dombes à travers les âges
C’est dans la propriété Crozet qu’une millionnaire anglaise a fait construire le Domaine de Fontanelle à Savigneux. Un héliport, un étang autour d’une maison typée Disneyland avec des chambres d’hôtes, aujourd’hui en vente pour la somme de 3,5 millions d’euros.
LE TOP 10 DES ÉTANGS 1. ETANG DU GRAND GLAREINS (LAPEYROUSE) 100 HECTARES Famille de Framond 2. ETANG DU GRAND BIRIEUX (BIRIEUX) 95 HECTARES Office National de la Chasse 3. ETANG DU GRAND MARAIS (DOMPIERRE SUR VEYLE) 90 HECTARES Famille de la Bastie 4. ETANG LE GRAND FORET (BOULIGNEUX) 90 HECTARES Famille de Villeneuve 5. ETANG DES VAVRES (MARLIEUX) 2X45 HECTARES SCI de Marlieux 6. ETANG DU CHAPELIER (VERSAILLEUX) 56 HECTARES Office National de la Chasse 7. ETANG DU GRAND MOULIN (CONDEISSIAT) 50 HECTARES Mr Picot 8. GRAND BALANCET (BOULIGNEUX) 40 HECTARES Mme Roselyne Bremond 9. LE RICHAGNEUX (LAPEYROUSE) 40 HECTARES Mr Lorenzelli 10. ETANG BRANTON (LAPEYROUSE) 40 HECTARES Famille Claudin En 2005, les communes comptant le plus d’étangs étaient Sandrans (65), Bouligneux (64), Lapeyrouse (38), Villars-les-Dombes (31) et Birieux (30). A titre indicatif, Birieux, Lapeyrouse et Bouligneux sont en étang pour près d’un tiers de leur territoire. Source : Etude du réseau hydrographique des étangs de la Dombes 2005.
LE PRIX DU RÊVE
Nos confrères de la Voix de l’Ain (édition du 8 mai 2015) ont publié un index des prix. La terre agricole (libre ou louée) se négocie actuellement entre 3 000 et 4 000 euros l’hectare. Pour un étang, la fourchette se situe entre 8 000 et 13 000 euros. Des prix stabilisés depuis peu. Au milieu des années 2000, l’étang Coirard (50 hectares à Monthieux) a flambé lors d’une vente aux enchères. Adjudication finale : 1 million d’euros.
Famille Rolland Le Fumet des Dombes
Edouard Rolland et sa sœur Chantal en leur fumoir. Créée depuis 1988 pour dynamiser les ressources des étangs de la Dombes, la fumerie artisanale le Fumet des Dombes (Saint André de Corcy) a pour objectif de valoriser par le fumage les poissons d’eau douce, et notamment la carpe. Cette entreprise de 30 personnes est reconnue sur le marché du « Quality food » et cultive un savoirfaire reconnu par les fins gourmets.
QUI POSSÈDE LES GRANDES CHASSES DOMBISTES ? La rivalité – à fleurets mouchetés – des grandes familles lyonnaises et dombistes s’est toujours mesurée au nombre d’hectares possédés. C’est encore vrai aujourd’hui même si le sujet est souvent tabou. Le plus grand propriétaire privé dombiste reste la SCI de Marlieux, contrôlée par plusieurs familles lyonnaises dont les Baboin-Jaubert et les Charveriat (lire page 74), avec plus de 950 hectares. Dans le peloton de tête, avec plusieurs centaines d’hecatres (noyons le poisson !) le banquier Paul-Louis Passot (Château de la Roue à Chalamont, 14 étangs), les familles Framond (Lapeyrouse, dont le Grand Glareins), Rolland (Saint André de Corcy). Suivent les Royer de la Bastie (Dompierre sur Veyle), les Mérieux (Le Montellier et Cordieux)… La famille Raymond, inventeur du bouton pression à Grenoble, collectionne les étangs (plus d’une vingtaine). Les grands territoires de chasse ayant été morcelés, difficile aujourd’hui pour les équipages de chasse à courre de sillonner la Dombes, comme l’ont longtemps fait Yves de Maigret et Jacques Brochier avec l’équipage Saint Romain. Le rallye Salarieux, dernier représentant de la vénerie en Dombes, basé à Bouligneux a fonctionné jusqu’en 2010. Néanmoins la chasse demeure une activité économiquement très importante en Dombes, où l’on compte une centaine de territoires (De 15 à 50 hectares avec un étang en moyenne). Des terres très morcelées. La chasse de la Trappe (Le Plantay) gérée par la société du refuge a culminé à 1100 hectares. La plus grande chasse de Saint Paul de Varax appartient à Yves Durand (Groupe Durand, pièces automobiles). « Quand les Parisiens venaient chasser en Dombes, ils arrivaient en train à Neuville les Dames. Les demoiselles qui les accompagnaient attendaient sagement à la gare ! » raconte, amusé, Robert Frachon, ancien président de la chasse de Pisay. Une autre époque…
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LA DOMBES DES PEOPLE GOTHA ET ARTISTES SE PRESSENT À PÉROUGES
Bill Clinton accueilli par la famille Thibaut à l’Hostellerie de Pérouges en 1996.
Depuis le début du XXe siècle, la petite ville médiévale est le passage obligé des personnalités du monde entier. Et tout particulièrement son hostellerie, tenue par la famille Thibaut. Ce lieu unique a servi de tournage à des films comme Les «Trois Mousquetaires» ou «Mandrin» et a accueilli la Reine Juliana de Hollande, la Reine Ingrid du Danemark, le Roi de Suède... Le plus célèbre visiteur étant Bill Clinton en 1996 lors du G7 à Lyon où il prononça un discours sur le terrorisme lui donnant un formidable coup de projecteur mondial. Cette grande aventure a débuté en 1910 avec Antelme Thibaut (professeur de chimie au Lycée Ampère) journaliste scientifique au «Progrès» avec son copain Edouard Herriot (alors journaliste politique) qui avaient lancé une campagne de presse (la première en France) pour sauver le village médiéval en perdition avec ses toits qui s’écroulaient... Le maire de Lyon avait alors donné l’exemple en restaurant une maison…où il accueillait ses conquêtes ! Le succès de Pérouges s’est encore accru avec la création de son festival par Marie Rigaud. Les plus grandes voix du répertoire français (Claude Nougaro, Laurent Voulzy, Liane Foly, Julien Clerc, Hugues Auffray, Michel Legrand) font depuis 19 ans résonner les murs de l’église-forteresse à l’occasion du « Printemps de Pérouges ».
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1. Marie Rigaud lors du mariage de Michel Legrand et Mâcha Meryl... Avec Natalie Dessay, Maurane et Liane Foly. Toutes les « copines habituées » du Printemps et de la cité médiévale ! 2. Passionnés de chevaux, Christian et Muriel Mure pouponnent à Chatillon sur Chalaronne. Ils ont pour voisins Christophe et Nicole Marguin. 3. Claude Polidori, président des Halles de Lyon, gentleman farmer à Relevant – Photo © Saby Maviel
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BELETTES EN CAMIONNETTE Autre spécialité locale
GARE AUX INTRUS !
« Il y a deux choses en Dombes : la chasse et les grenouilles » dixit le chef Roger Douillé, marié à la sœur de Jacky Marguin. Tous les deux membres remuants de la bande des 7 qui comptait alors Jacky Durand, Jean Cormorèche, Paul Reynaud – dit la caille (le plus grand vendeur de cailles de France), Francis Robin et Fernand Lachelet. Les deux compères omettent les belettes, une troisième espèce exotique et dénudée que l’on retrouve en camionnettes, le long des départementales. « Vous les avez expulsées de Lyon et nous les avons accueillies. Mais nous, on ne s’en sert pas ! » rigolent-ils sous ca(r)pe. « Ce sont les gens de passage qui consomment ! » Et comme il y a beaucoup de trafic sur les routes de la Dombes, ce fesse-business se porte à merveille.
Le territoire dombiste est certes un paradis, mais un paradis bien surveillé dans lequel il n’est pas toujours prudent de s’aventurer quand on n’y est pas invité. C’est particulièrement vrai chez les nouveaux riches et les petits bourgeois (même avec particule) dont les propriétés sont gardées comme des forteresses. Les fusils ne sont jamais très loin… comme en a fait l’expérience le pilote Xavier Cotte. Le 22 avril dernier, du côté de Bouligneux, son hélicoptère R44 a été pris pour cible par un indigène irascible. Plus de 100 impacts ont été relevés sur la queue de l’appareil qui a évité le crash. Une enquête est en cours pour retrouver l’auteur des faits qui auraient pu avoir des conséquences dramatiques.
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CHÂTEAU DE LA VÈZE LA CHASSE D’ALBIN GONTARD C’est dans l’ancien fief des seigneurs de Saint Nizier et de la famille de La Fontaine, qu’Albin Gontard assouvit sa passion pour la chasse. A Saint Nizier le désert, pour être précis. Avec son frère Louis, le fondateur des Docks Lyonnais et président de la Foire de Lyon fit l’acquisition en 1935 d’un territoire de 500 hectares de terres, sur lesquelles étaient réparties 8 fermes, et de nombreux étangs (La Roncine, le Petit Marais, l’étang Meynet, Chevalière, Favière, Vernatay, l’étang de la Nièce, le grand étang Chaux, Laclet…). A sa mort, le 16 octobre 1951, la propriété revint à son fils Albert qui la revendit quelques années plus tard. Les terres furent préemptées par la SAFER et saucissonnées en parcelles… « Une des plus belles chasses des Dombes disparaissait : la stupidité des pouvoirs publics ne date pas d’aujourd’hui ! » écrit son petit-fils dans ses mémoires. C’est dans la ferme attenante au château que grandit Jean Sarrazin, champion du Monde de concours complet d’équitation aux Jeux Olympiques de 1968 à Mexico !
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4. Monsieur Georges. Un grand enfant dans sa propriété dombiste où il passe de plus en plus de temps avec son épouse depuis la vente de leurs boutiques du Sofitel – Photo © Jean-Luc Mège 5. Brice Robert a domicilié une partie de sa collection de véhicules anciens dans la propriété familiale, près de Trévoux – Photo © Jean-Luc Mège 6. C’est sur les routes dombistes que l’aérostier Franck Béjat aime piloter la De Soto d’Antoine de Saint Exupéry à tombeau ouvert – Photo © Saby Maviel
FERME DE VALPIERRE
Le paradis de Mimi et Henri Parnet
Stars 80 est devenu un phénomène de société. Nous avons retrouvé deux vedettes du «Lyon by night» des années 80 : Mimi et Henri Parnet qui ont créé en 2001 une maison d’hôtes à Dracé à proximité de Thoissey, véritable parenthèse enchantée dans leur coin de verdure digne des «Nymphéas» de Claude Monet ayant même attiré des stars comme Jean Reno... Mimi à l’origine du Café Comptoir Chez Mimi (68, rue Saint Jean) en 1985 adorait son métier : « J’avais comme clients Jean-Pierre Darroussin, Niels Arestrup, Fanny Ardant, Jean-Michel Jarre, Charlotte Rampling, Anne Parillaud, Jean Claude Brialy... Je faisais tout moi-même de 8h à 2h du matin ne dormant que quatre heures par nuit. J’ai dû vendre car je m’endormais sur la route lorsque je rentrais en pleine nuit à Dracé ». Henri Parnet qui a joué dans un groupe de rock est un fan de Johnny Cash. «Fou» de disques vinyles – il en possède 4.000 – d’Harley Davidson et de voitures anciennes, Henri voue une affection toute particulière pour ses chevaux américains qui galopent dans ses prés et les Frisons de Mougins... Celui qui est passé derrière tous les bars et pubs de Lyon – La Brioche, Eddie et Domino, La Baleine, Chabert, Chantaco… a repris en 1990 le Café de la Cathédrale, revendu depuis. Cela fait maintenant quinze ans que le couple a acheté la Ferme de Valpierre, la transformant en maison d’hôtes « car Mimi aime plus que tout voir du monde... C’est le paradis des enfants avec tous nos animaux ». Les deux petits appartements proposés à la location sont délicieusement décorés. A cela, vous rajoutez la cuisine de Mimi… LA FERME DE VALPIERRE - 292, route des Tillerets - 69220 Dracé Tél 06 84 63 89 10 ou 06 12 69 86 84 - www. fermevalpierre.info 90 E la nuit, petit-déjeuner compris - Menu à 27 E, vin, apéritif & café compris
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Philippe Brossette au côté du cabriolet Berliet 944, ayant appartenu à sa mère Yvonne Berliet, épouse Brossette (et fille de Marius Berliet)
LE TRÉSOR DE LA FONDATION BERLIET
Texte : Marc Polisson - Photos : Fabrice Schiff
L
e plus grand conservatoire privé de France de disparition. Pour nous guider, Philippe Brossette, consacré à l’automobile et aux véhicules président de la Fondation Berliet et ancien directeur industriels est abrité dans d’immenses export de RVI ainsi que Paul Piemontese, ancien hangars situés sur les terres de Paul délégué général du groupe en Algérie. Avec eux, la Berliet. L’industriel, fils de Marius visite prend vite des airs de voyage, car de nombreux Berliet, en a fait don à la Fondation Berliet en 1980. camions et autocars proviennent des 4 coins de la Depuis 1982, le conservatoire planète (Sahara, Cuba, Chine) héberge au Montellier l’essentiel où le constructeur lyonnais était implanté. Un concentré des collections de véhicules d’histoire, de technologie et de industriels, voitures, moteurs patrimoine à la gloire de Marius et organes qui composent la Berliet dont le génie transparait « mémoire métallique » de la à travers tous ces véhicules. La fondation. La vocation de ce grande marque lyonnaise que bâtiment de 7200 m² est de conserver les matériels restaurés, C’est en 1981 que ce formidable Berliet T100 les dirigeants de Renault ont fait soit plus de 300 véhicules (contre a été rapatrié d’Algérie par Paul Piemontese. disparaitre – pour des raisons une soixantaine à ses débuts). Il 4 exemplaires de ce mastodonte de 100 tonnes purement idéologiques - en ont été construits au milieu des années 50. 1982 a trouvé au Montellier son ne répond pas aux exigences écrin intemporel et éternel. d’un lieu muséographique et n’est donc pas ouvert au public. La Fondation Berliet consacre une partie Comment le visiter ? importante de ses moyens à la restauration des matériels Si vous souhaitez visiter le conservatoire à titre individuel, anciens. Intégrés dans la collection le plus souvent il vous suffit de devenir membre de l’Association des Amis sous forme de dons, les véhicules représentatifs d’une de la Fondation Marius Berliet, ce qui vous permettra époque, d’une marque, d’une technologie, sont remis d’être invité à la Fête des Amis. Cet événement annuel a en état avec l’aide de professionnels particulièrement eu lieu le 6 juin dernier et a rassemblé 2000 personnes. qualifiés qui mettent en œuvre un savoir-faire menacé Tel : 04 78 54 15 34. Plus de 300 véhicules sont conservés au Montellier
Vingt-cinq ans après son service militaire en Allemagne, Marc Engelhard, fondateur de Lyon people, retrouve une vieille connaissance. En l’occurrence un Berliet GBC 8KT à bord duquel il a sillonné la forêt noire durant l’année 1990 pour approvisionner la Brigade franco-allemande et le 19e Régiment de chasseurs de Villingen-Schwenningen.
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LE MONTELLIER DES MÉRIEUX Cette charmante petite commune de 241 habitants dont le château médiéval est le fleuron (lire page 58) abrite deux dynasties lyonnaises, les familles Berliet et Mérieux. Marié à Colette Vignon-Carret (les pâtes Rivoire et Carret), originaire du Montellier, Paul Berliet résidait chaque été à la Grand Maison avec leurs enfants Chantal, Florence, Marc et Yves. L’industriel qui appartenait à la Petite Eglise de Lyon avait constitué avec son frère Maurice une vaste chasse comprenant trois étangs. Il a été inhumé en 2012 au cimetière du village, tout comme ses petits-fils Christophe et Rodolphe Mérieux, disparus dans des conditions tragiques. Ses enfants se sont partagés la propriété familiale. Sur une parcelle, sa fille Chantal et Alain Mérieux ont fait construire une maison de campagne à 500 mètres du bourg. Jean Mérieux, le frère aîné d’Alain, décédé dans un accident de la route en 1994, avait lui aussi acquis une propriété à Cordieux, toujours dans sa famille (photo). Leur cousin Robert Mérieux possède, quant à lui, le domaine de Ronzuel à Chalamont qui comprend une maison art déco et la ravissante chapelle éponyme, auparavant attachée au château de la Roue.
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LA DOMBES DES PEOPLE
Ce portrait représentant la Grande Mademoiselle, peint par des élèves de Mignard, a été transmis depuis le XVIIIè siècle par alliances dans les familles C. de la Chesnaye, Piette de la Cour des Prés, jusqu’aux comtes Engelhard.
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LA GRANDE MADEMOISELLE Une petite-fille d’Henri IV, princesse des Dombes Texte : Philippe Engelhard - Photo : Saby Maviel
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ille de Gaston d’Orléans, frère de Louis XIII et de Marie de BourbonMontpensier, Anne, Marie, Louise d’Orléans de Montpensier, dite « la grande mademoiselle » est née à Paris en 1627. Audacieuse, elle prit part à la Fronde dans les années 1648-1653, au point de faire tirer le canon de la Bastille à Paris sur les propres troupes de son royal cousin, Louis XIV, dans le but de défendre Condé, lors de la bataille du faubourg Saint Antoine. Ses moyens financiers étaient à la hauteur de ses velléités, on disait d’elle qu’elle était l’une des plus riches héritières d’Europe. Parmi ses nombreux fiefs, se trouvait la Principauté des Dombes. C’est Trévoux, petite cité parlementaire, qui occupe le rang de capitale de ce territoire – indépendance acquise en 1523 - du duc de Bourbon. Un conseil des Dombes invite d’abord à siéger à Lyon (au palais de Roanne) puis à Trévoux même, d’où cette salle de parlement qui accueille le tribunal d’instance aujourd’hui. Après l’annexion définitive de la Dombes à la couronne
en 1762, le parlement est supprimé et rattaché à celui de la Bourgogne en 1771.
Visite princière à Trévoux En 1658, Louis XIV et sa cour séjournent un certain temps à Lyon. La grande mademoiselle s’en évade pour aller découvrir sa principauté. Elle se fait accompagner par 14 gardes et une trompette. Et c’est ainsi qu’elle fait une entrée majestueuse à Trévoux. Le lieutenant-général du baillage l’attend à la porte principale de la cité. A l’approche du cortège, il se met à genoux pour présenter à la princesse les clés de la ville – puis il se lance dans une harangue fleurie. Mademoiselle de Montpensier le remercie de son discours de bienvenue. La compagnie se rend à l’église où est chanté le Te Deum, tandis que des salves d’artillerie ébranlent l’air en l’honneur de l’auguste visiteuse. Vinrent ensuite les représentants de la noblesse pour la saluer. La princesse se déclara enchantée d’un tel accueil. Dans ses mémoires, elle souligne avec plaisir que ses sujets étaient bien vêtus, et semblaient également bien nourris. Elle en
conclut qu’ils vivaient dans une certaine aisance et qu’ils pouvaient peut-être lui verser des redevances plus conséquentes… malgré déjà l’immensité de ses richesses ! Au cours de son existence, la princesse refusa plusieurs projets d’alliance avec des membres issus de quelques cours européennes, se satisfaisant principalement de celle de Versailles qui lui semblait incomparable. Cependant elle ne resta pas insensible aux charmes d’un gentilhomme gascon, répondant au nom de Lauzun, au point d’envisager d’en faire son époux – d’où cette fameuse lettre de Madame de Sévigné à son cousin Coulanges, écrite en 1670, lui faisant part de la nouvelle. Une révolution de palais n’aurait pas provoqué plus d’émoi. Il se trouve que dans ce projet, la principauté de Dombes devait revenir à celui qui par la suite devenait duc de Lauzun. En fait c’est au Duc du Maine, fils de Louis XIV et de Madame de Montespan, qu’elle fut attribuée. C’est en 1693, à Paris, qu’Anne-MarieLouis d’Orléans rendit son âme, assistée en ses ultimes instants par le Père Bourdaloue, laissant le souvenir d’une personnalité originale et attachante.
A l’entrée des Halles de Chatillon, une plaque apposée par l’Académie de la Dombes rappelle au visiteur que c’est grâce à la générosité de la Grande Mademoiselle, comtesse de Chatillon, que ce superbe édifice a été reconstruit après l’incendie de 1670. Elle a également financé l’hôpital de Trévoux.
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JEAN-MARIE VIANNEY Curé d’Ars Toutes les communes de France possèdent un monument érigé en l’honneur de ses enfants morts pour la Patrie. Il existe, cependant, dans le village d’Ars, près de Trévoux, un monument de bronze édifié à la gloire d’un enfant du pays et qui n’est pas décédé sur un champ de bataille. Texte : Abbé Jérôme Billioud - Photos : Fabrice Schiff
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e monument s’intitule « La Rencontre », on y voit deux personnages, un prêtre et un enfant. Il s’agit, vous aurez compris, du Curé d’Ars et l’enfant se nomme Antoine Givre, jeune berger du pays. En février 1818, Jean-Marie Vianney, jeune prêtre, nommé curé d’Ars, arrive dans sa paroisse. Le brouillard est épais. Au croisement d’un chemin, il ne sait quelle route prendre et il demande son chemin aux enfants qui s’amusent là, tout en gardant leur troupeau. Le plus hardi, Antoine Givre - il a douze ans, lui indique dans son patois, le village d’Ars. Le dialogue est resté célèbre : « Eh bien mon ami, tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel ! » Cinq dates sont à retenir pour jalonner la vie extraordinaire du Saint Curé : 1786, sa naissance à Dardilly à côté de Lyon ; 1815, son ordination sacerdotale ; 1818 son arrivée à Ars ; 1830, c’est le commencement de l’afflux de pèlerins qui ne cessera de s’accroître jusqu’à sa mort en 1859. Le 8 mai 1786, à Dardilly, dans une famille paysanne assez prospère, naît Jean-Marie, ses parents auront six enfants. Nous sommes encore dans la douceur de vivre du XVIIIème siècle, la France est chrétienne, Louis XVI est aimé et profondément respecté. Personne ici, ne pouvait prédire que nous étions si près de la fin d’un monde. Le soir, à la ferme, il n’est pas rare qu’un pauvre itinérant, aujourd’hui nous dirions SDF, dîne à la table familiale, puis dorme dans la grange. Le père de Jean-Marie se souvient d’avoir accueilli, quelques années auparavant, un va-nu-pieds parti du nord de la France et qui se rendait à Rome, son chapelet autour du cou et des prières à la bouche, il se nommait Benoît Labre. Fils de paysans très chrétiens, il se voit refuser parce que trop jeune, l’entrée dans les monastères où il se présente. Alors pour vivre pour Dieu, il part sur les routes et vit de ce qu’on lui donne. A Rome, il devient vite célèbre, on se rappelle aujourd’hui encore, sous quelle arche du Colisée, il avait élu domicile. Quand il meurt en 1783, c’est le peuple de Rome, par milliers, qui assiste à ses modestes funérailles. Voilà aussi ce qu’était le peuple de France et d’Europe avant la Révolution.
Un enfant dans la tourmente révolutionnaire Quand celle-ci éclate, après quelques temps de relative insouciance et d’ignorance des lointains événements parisiens, on ne s’inquiète pas trop. Quand on apprend que le Roi est emprisonné, que les prêtres sont pourchassés quand ils refusent la constitution civile du clergé, alors tout bascule. Une violence inouïe s’abat contre les prêtres et les fidèles qui les protègent. Les massacres s’organisent, les déportations, les dénonciations avec récompense remplissent les prisons qui ne s’ouvrent que sur la guillotine, la Terreur s’installe. Dans ce temps de trouble, de désordre extrême et de misère, il n’est pas rare que Monsieur Vianney accueille jusqu’à vingt pauvres jetés sur les routes, à la recherche d’un toit et d’un bout de pain. Les curés proscrits se cachent, vivent dans les bois et vont dans les maisons secrètement pour baptiser, confesser et célébrer la messe. Le Diocèse de Lyon s’organise dans la clandestinité et instaure des chefs de communautés, qui sont des laïcs chargés de faire appel aux prêtres et de rassembler les chrétiens dans le secret des granges. Jean-Marie
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Vianney se souviendra toujours de sa première confession sous la vieille horloge de la salle commune, on la voit toujours, à la même place à Dardilly. Les écoles, gratuites, une par village, tenues par les frères sont fermées. Les enfants deviennent analphabètes et Jean-Marie ne reçoit donc aucune formation scolaire. C’est pour cette raison qu’il aura tant de difficultés au séminaire, ouvert à nouveau sous l’Empire. C’est grâce au curé d’Ecully qui formera lui-même Jean-Marie, qu’il sera ordonné prêtre en 1815. D’autres élèves rejoignent Monsieur Baley, curé d’Ecully, l’un d’eux se nomme Mathias Loras. Il aide beaucoup Jean-Marie qui a la tête dure pour apprendre. Un jour, il le gifle et c’est JeanMarie qui lui demande pardon d’être si lent. Plus tard, Mathias entrera dans la jeune Société des Chartreux de Lyon et partira missionnaire en Amérique, il sera évêque dans le Far-West ! A la mort de son curé, Jean-Marie est envoyé dans ce petit village d’Ars (230 habitants), qui n’a même pas le statut de paroisse et qui dépend encore de l’Archidiocèse de Lyon. En l’envoyant à Ars, le vicaire général lui avait dit : « Il n’y a pas beaucoup d’amour du Bon Dieu, vous en mettrez ». Ce mot d’ordre aura été conservé surabondamment par celui qui arriva à 32 ans à Ars et y restera jusqu’à sa mort. Dès son arrivée, le nouveau desservant est observé, espionné, sa conduite est étrange. Dès 4h, avant l’aube, il se rend à l’église et prie des heures à genoux devant le tabernacle. La journée passe, outre la messe et le catéchisme, à visiter tous ses paroissiens et bien sûr les plus récalcitrants. Très vite, la population retrouve le chemin de l’église, et les opposants se font rares. Un vieux paysan qui, depuis que Monsieur Vianney est curé, prie
des heures lui aussi à l’église se voit un jour interrogé : « Que faites-vous, père Chaffangeon, pendant des heures à l’église ? » Et la réponse est magnifique : « J’avise le Bon Dieu et le Bon Dieu m’avise ». Dans le patois de la Dombes, aviser, c’est scruter, peser, ce que vaut une terre, un champ, une récolte. Le vieux père Chaffangeon avait découvert l’oraison, la prière cœur à cœur. Un jour le Saint Curé en parlant de son cimetière dira qu’il est peuplé de saints.
On vient de toute l’Europe pour le rencontrer Le premier souci de l’abbé Vianney, pour le bien des âmes sera l’instruction. La Révolution a fermé les écoles, tout est à reconstruire. Ce souci, lui qui avait eu tant de difficultés à apprendre, sera constant. Il veillera beaucoup à l’instruction des filles en créant la Providence, orphelinat et école qu’il confiera d’abord à des jeunes filles, paysannes et proches des écolières. Très vite, le Curé d’Ars sera happé au confessionnal, il en sera prisonnier. Sa spiritualité est simple, elle est toute centrée sur le Christ. Au début de son ministère il était certainement sévère et sa morale très rigoureuse. Bien sûr, il n’a pas dévié, mais de plus en plus son amour fut débordant pour les pécheurs. Il disait en s’amusant : « Aux grands pécheurs, je donne une petite pénitence et je fais le reste ! » L’eucharistie, la messe, l’adoration de Dieu présent au tabernacle est l’essentiel et le cœur de sa foi. Le Saint Curé a aidé les gens à comprendre que Dieu venait les libérer de leurs mensonges, de leur égoïsme, de leurs angoisses pour y mettre l’amour et le pardon, en un mot, la vie ! Il n’aura de cesse d’agrandir,
d’embellir son église. Il se rendra souvent à Lyon avec Mademoiselle d’Ars, acheter les plus beaux ornements pour le culte divin. Pour lui, rien, et il donnait le peu qu’il avait. Il aura le temps avant de mourir, de voir les plans de sa nouvelle église accolée à l’ancienne qu’il commanda à l’architecte du Diocèse de Lyon, Pierre Bossan, qui construira la basilique de Fourvière. Il y aura beaucoup de faits surnaturels, de grâces et même de miracles autour de Saint JeanMarie Vianney, mais lui n’y prenait pas garde, seul comptait l’amour de Dieu et du prochain. Les anecdotes existent par centaines, elles ont souvent été conservées oralement et transmises dans les familles de la Dombes, du Beaujolais et de Lyon. On vient de toute l’Europe pour le rencontrer, lui demander conseil, se confesser. Il passe 18 heures par jour au confessionnal. Le chemin de fer permettra au début du Second Empire, le développement du pèlerinage et de l’économie locale ! Il n’aura qu’un ennemi « le grappin », c’est le nom donné dans la Dombes à une fourche qui permet d’arracher les pommes de terre. Ce grappin, c’est le démon, furieux de l’excellent travail du Curé d’Ars. Jean-Marie Vianney meurt épuisé dans la nuit du 4 août 1859, né sous l’Ancien Régime, il a vécu tous les bouleversements de la Révolution et du XIXème siècle. Une seule chose a compté pour lui : donner Dieu aux hommes et donner les hommes à Dieu. Vous souvenez-vous de notre petit berger rencontré le premier jour ? Père et grand-père. Antoine Givre mourut quatre jours après son curé, ainsi se réalisa ce que lui avait dit Jean-Marie Vianney : « Tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel ».
Monument de la rencontre. A moins de 1 km, en direction du midi, on a élevé un monument qui rappelle la première rencontre du curé d’Ars avec l’un de ses paroissiens, Antoine Givre, lors de son arrivée dans la paroisse en février 1818.
Le 20 novembre 1855, le curé d’Ars Henri Dutruge, maire d’Ars et de son épouse Colette est promu chevalier de l’ordre impérial de accueillant Jean Paul II à Ars le 6 octobre 1986. la Légion d’Honneur par Napoléon III.
Notre contributeur, l’abbé Jérôme Billioud, a célébré sa 2ème messe il y a 25 ans à l’autel de la Chasse. A l’intérieur de la nouvelle église se trouve le corps du Saint Curé conservé intact. Seul son visage a été recouvert de cire. Chaque année environ 500 000 pélerins viennent chercher auprès de lui la paix de l’âme et la réalisation des faveurs qu’ils implorent.
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LE VILLAGE DU CURÉ D’ARS Lieu de pèlerinage universel L’ÉGLISE ET LA BASILIQUE La Basilique se voit dès qu’on arrive dans le village. Elle est faite de deux édifices : l’ancienne église, dont le clocher en briques rouges et les chapelles intérieures ont été construites par le Saint Curé lui-même, et la nouvelle église avec ses trois coupoles, qui furent édifiées après la mort du Saint. Du temps du Curé d’Ars, seul le premier édifice existait et lui servait d’église paroissiale et de lieu de prière. Le chœur de l’ancienne église a malheureusement disparu lors de la construction du nouvel édifice bâti par Charles Bossan, l’architecte de Fourvière. Le maître-autel, qui est maintenant dans la chapelle de St Jean-Baptiste, s’élevait au-dessus des marches. CHAIRE DES CATÉCHISMES Dans cette petite église se trouvent deux chaires : l’une assez haute où il prêchait le dimanche ; l’autre en face lui servait pour donner ses fameux catéchismes aux foules rapidement accourues vers lui.
CONFESSIONNAL Il confessait les femmes dans ce confessionnal. C’est là qu’il acquit une immense réputation de conseiller spirituel.
LIT BRÛLÉ Dans la maison du curé d’Ars, se trouve la salle-à-manger qui ne servit au curé que dans les toutes premières années pour recevoir des confrères. Il la transformera rapidement en salle de débarras. On y a déposé des objets divers comme son lit brûlé, son cercueil, un confessionnal qui était derrière le maître-autel, le lit qui avait appartenu à son maître, M. Balley, l’ancien curé d’Ecully.
LA BOUTIQUE SAINTE-PHILOMÈNE Depuis le mois d’août 2013, Marie-Pierre et Didier Couhert ont repris la plus ancienne boutique destinée aux pèlerins. L’ancienne chef de publicité du « 69 », passionnée d’objets anciens axe le développement de son affaire sur les antiquités et les objets liturgiques. UNE VILLE DE PRIÈRE
INTÉRIEUR DE LA CRYPTE
LA CHAPELLE DE LA PROVIDENCE C’est devant cet autel que le père Finet, fondateur des Foyers de charité, eut la révélation de sa vocation sacerdotale.
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Par l’escalier situé au milieu de l’esplanade, on accède à la crypte souterraine, construite pour permettre aux nombreux et importants pélerinages une prière communautaire.
Extraits de l’ouvrage « Ars guide » - Editions Xavier Mappus
La ville d’Ars compte encore une grosse comm u n a u t é religieuse avec la présence des séminaristes, et de deux congrégations de moniales, carmélites et benédictines. Ce sont ces dernières qui assurent le service du sanctuaire... et font office de marchands du temple.
LA DOMBES DES PEOPLE
HUMBERT DE VARAX Le souverainiste de la Dombes Depuis 40 ans, Humbert de Varax arpente la Dombes de long en large, écumant ses archives publiques et privées. Il a partagé ses découvertes en publiant « La Souveraineté des Dombes » en trois tomes. Erudit. Par Marc de Jouvencel - Photo : Jean-Luc Mège
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llez le voir, c’est un puits de sciences ! » nous avait enjoint le comte de Villeneuve. Sensible au compliment, Humbert de Varax à qui nous rapportons l’anecdote, ne se laisse néanmoins pas amadouer aussi facilement : « Son château de Bouligneux est bien entendu un des plus beaux de la région. Il conviendrait de rappeler cependant qu’il n’est pas dans la Souveraineté politique de la Dombes, la paroisse de Bouligneux étant en Bresse ! » assure-t-il malicieusement. Il n’aura fallu que quelques minutes pour poser les bases du débat : Qui est dombiste et qui ne l’est pas. Humbert de Varax a choisi son camp : celui des frontières de la Dombes historique. Et non la Dombes géographique sur laquelle nous avons construit notre dossier. L’homme n’est pas rancunier, mais se veut pédagogue : « La souveraineté de la Dombes dans le département de l’Ain, c’est très peu de choses, 1/8ème tout au plus ! » En selle ! Du traité de Verdun en 843 – date à laquelle l’empire de Charlemagne est divisé entre ses trois petits-enfants – jusqu’à
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1762, qui marque la fin de la souveraineté de la Dombes, nous chevauchons aux côtés des sires de Beaujeu et du duc de Savoie, au gré des batailles et des alliances qui ont façonné la principauté. Une souveraineté faite de pièces et de morceaux pas
forcément contigus, dont Humbert de Varax connaît tous les coins et recoins. « C’est sa passion. Il peut vous garder des heures ! » s’amuse son épouse qui s’est très aimablement chargée de notre ravitaillement.
Mais le thé va rapidement refroidir car nous sommes déjà repartis derrière la Grande Mademoiselle, « c’est un titre honorifique. Elle n’a fait qu’une seule apparition en Dombes mais elle l’a magnifiée ! » Maire d’Amareins puis de Francheleins quand les communes ont fusionné, pendant plusieurs décennies, notre homme est sans doute l’un des meilleurs connaisseurs de ce territoire où sa famille est omniprésente. C’est en s’installant à Amareins en 1951, qu’il se prend au jeu en découvrant les archives du château, légué à sa mère par son grand-oncle Baudrier. Ingénieur agronome de formation, il exploite le domaine agricole de la propriété jusqu’à la fin des années 70 et consacre ensuite tout son temps libre à sa passion. Paul Cattin, archiviste départemental de l’Ain, l’encourage dans ses recherches. Paris, Dijon, Lyon… il est partout. Inventoriant, classant tous les documents ayant trait à la Souveraineté. Des milliers d’informations compilées dans ses ouvrages qui font aujourd’hui référence. Reste à savoir qui, de ses 6 enfants ou de ses 30 petits-enfants prendra sa suite…
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GÉRARD & GEOFFROY CORMORÈCHE Betterave Party Leur patronyme fait partie intégrante du patrimoine agricole dombiste. Agriculteurs de père en fils, les Cormorèche ont migré vers les terres plus clémentes du sud de l’Ain, se spécialisant au fil des années dans la betterave rouge, qu’ils transforment aujourd’hui. Texte : Benjamin Solly - Photos : Fabrice Schiff
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lle souffre d’une terrible réputation ! Argileuse et imperméable, la terre de la Dombes a longtemps porté une agriculture pauvre, à l’ombre patrimoniale de ses étangs et de sa pisciculture séculaire. Au cœur de cette nature inhospitalière pour les cultures de plein champ, les plus retors ont rudoyé leurs socs de charrue dans la boue dombiste pour en tirer la substantifique moelle. A seulement quelques kilomètres de Villars-Les-Dombes, c’est sur cette terre de labeur que tout a commencé pour les Cormorèche. Au village du Plantay très exactement, d’où est originaire la famille. « Mon grand-père faisait du chou, de la pomme de terre et déjà de la betterave, puis mon père est venu s’installer aux Echets », détaille par le menu Gérard Cormorèche. Un sillon dans lequel le grain familial a ancré durablement les racines de ses pousses. Depuis la 2e génération, elles n’ont cessé de croître ; la fratrie développant ses arborescences jusque dans la vie politique locale, avec Pierre Cormorèche maire de Montluel de 1968 à 1999 et Michel, suppléant du député de l’Ain Emile Dubuis. Jean, le père de Gérard, accompagne lui son fils dans son implantation professionnelle. « Je sortais de l’école supérieure d’agriculture d’Angers », se remémore l’actuel chef d’entreprise. Nous sommes en 1982. Alors jeune ingénieur agricole âgé de 25 ans, la société civile d’exploitation agricole (SCEA) « Jean Gérard Cormorèche » est portée sur les fonts baptismaux le 8 juin. Le premier objectif du nouvel exploitant sera d’assurer l’irrigation de ses terres agricoles.
Diversification agricole contre bétonnage Patente familiale, la diversification des productions agricoles fait toujours merveille. Du blé, du maïs, des pommes de terre, de la betterave rouge… « Une nouvelle problématique est née avec les grands projets d’urbanisme et de génie civil sur les terres agricoles. » La France mitterrandiste exhume feu les plans quinquennaux gaullistes avec de pharaoniques projets d’infrastructures de transport, sauce Tonton. C’est le passage de la ligne de TGV et l’arrivée de deux autoroutes qui ceignent l’exploitation et grignotent sur les terres
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LA DOMBES DES PEOPLE agricoles. Le pot de fer contre le pot de terre pousse les Cormorèche à diversifier plus encore. La tête dans le guidon et le nez dans le carnet de commande pour coller au plus juste avec la demande de ses clients, l’entreprise donne alors dans le céleri et, pendant 15 ans, dans la salade pain de sucre pour le groupe Peyronnet , créateur de la première salade en sachet. Les babillages de l’activité de transformation pour Gérard Cormorèche, puisque la salade est parée directement sur l’exploitation. Concomitamment, il développe en partenariat avec le groupe Vilmorin, une filière de Limagrain, une plateforme destinée à la production de plantes à massifs et de serres pour les jardineries. L’aventure prend fin avec un changement d’associés, tout comme la production de salades après une courte période d’activité avec l’entreprise Bonduelle. La pomme de terre et la betterave reviennent alors en force sur l’exploitation. Les tubercules perdent rapidement leur intérêt commercial malgré une pertinence saisonnière, la concurrence assurant désormais un stockage frigorifique de leur
De sa récolte jusqu’au produit sous vide, la betterave dombiste en voit de toutes les couleurs. Triées et nettoyées, les betteraves sont cuites une première fois dans l’un des 2 fours du site. Sur les deux lignes de production, passage obligatoire par l’éplucheuse avant la peseuse associative et le calibrage, sous l’œil expert des collaborateurs. « Nous avons une machine qui produit cinq calibrages différents, selon la demande de notre clientèle, qui va de la grande distribution comme Carrefour aux enseignes bio comme ‘La Vie Claire’, en passant par les cantines scolaires », explique Geoffroy. Une stérilisation à 120 degrés avant l’emballage, la betterave peut enfin partir à l’expédition.
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récolte pour la distribuer toute l’année. Seule la betterave rouge tire son épingle du jeu. La famille Cormorèche rachète alors l’atelier de transformation de betteraves rouges au groupe Peyronnet, dont il est le principal fournisseur. La SARL Cormorèche voit le jour en 2002.
De la production à la transformation L’exploitant agricole devient transformateur industriel. « Nous avons déplacé l’usine au siège de l’exploitation agricole en 2011 », précise Gérard Cormorèche, rejoint dans l’aventure par son fils Geoffroy. L’entreprise qui emploie 20 salariés tourne à plein régime. D’octobre à mai, des silos de 300 tonnes et les bâtiments agricoles assurent le stockage des différentes productions, menées de façon raisonnée pour répondre aux normes
écologiques et économiques. Les betteraves rouges issues de l’agriculture biologique en particulier. Avec 170 ha de surface agricole utile –située à Trévoux, Tramoyes, Mionnay et aux Échetsl’exploitation produit également du blé et du maïs. « Cela assure la rotation avec la betterave qui ne revient qu’un an sur quatre », rappelle Gérard, qui se fournit alors chez les exploitants voisins, dans le sud de la France et en Espagne. Les Cormorèche ont ainsi rejoint le cercle très fermé des « cuiseurs. » « Nous cuisons entre 20 et 25 tonnes par jour pour 4500 tonnes par an », chiffre-t-il. En France, il n’existe que six entreprises sur ce créneau. Très présent sur le marché européen, numéro 1 en Grèce, et leader sur le quart sud-est de la France, Gérard Cormorèche ajoute un autre atout majeur à son jeu. L’homme a été élu président de la fédération du Crédit Mutuel Sud-Est, qui compte 106 établissements, à seulement 38 ans, après avoir occupé la présidence du Crédit Mutuel de Neuville quelques années auparavant.
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ROGER GIRARD La mécanique dombiste Implantée depuis 1870 à Villars-les-Dombes, la famille Girard a accompagné les profondes mutations du paysage agricole dombiste. Du paysan à l’agriculteur, de la charrue à main au tracteur, du cheval au moteur… Rencontre avec Roger Girard. Texte : Benjamin Solly - Photos : Fabrice Schiff & DR
L
a tristesse, la solitude, la fièvre et la misère, voilà la Dombes ! »* L’ingénieur draineur à l’origine de cette description avait-t-il cru tomber dans le 10e cercle de l’Enfer en rejoignant le pays des étangs ? Nous en sommes en 1859 et la Dombes souffre toujours d’une épouvantable réputation. Déjà, entre 1830 et 1840, la révolte des « Voraces » avait mis en lumière les conditions de vie dantesques des moissonneurs locaux. Pour récolter le maigre fruit de son labeur, le paysan dombiste doit dompter une terre inhospitalière, argileuse l’hiver et aride l’été, qui serpente entre les étendues d’eau. A quelques kilomètres, la Chalaronne fait figure d’Eldorado. Pourtant, c’est bien à Villars-les-Dombes que s’installent Joseph Girard et son épouse Claudine en 1870. Originaire de Châtillon, ce fils de cultivateurs se taille une jolie réputation comme mécanicien-constructeur. « A l’époque, les forgerons travaillaient le fer et les charrons le bois. Pour lier les deux, j’imagine que mon arrière grand-père devait avoir un certain doigté », explique Roger Girard. Joseph réalise, entre autres, des moules en bois servant à forger les canons utilisés pour la guerre de 1870 et commence à se faire un nom à Lyon. « Il faisait également un peu de battage », glisse Roger. Véritable attraction locale, sa batteuse à vapeur Clayton rejoint même le Champ de Mars pour parader lors de l’exposition universelle de 1878 à Paris. La mécanisation de l’agriculture tient encore du roman d’anticipation mais Joseph fait déjà figure de précurseur dans l’utilisation de cet engin. Et implante définitivement les Girard en Dombes. Son fils porte le même prénom. Né en 1871 à Villars, Joseph fils creuse le sillon familial, entre mécanique et battage. A 20 ans, appelé à Paris pour remplir ses obligations militaires, il prolonge son séjour sur les conseils de son père. « Il n’y avait pas de récoltes, donc pas de battage », explique Roger. Dans la ville lumière, Joseph fils travaille à la construction du métro. Lorsqu’il revient à Villars, dont il occupe le poste de maire de 1925 à 1926, les machines agricoles motorisées babillent. C’est en 1926 qu’il vend son premier tracteur, un Austin, à la comtesse de Montessuy. Il fabrique en 1930 une charrue révolutionnaire à 4 socs. Jadis terre de misère, la Dombes est désormais pionnière sous l’impulsion inventive des Girard. La mécanique se perpétue avec l’indomptable Elie, né en 1908 et dernier garçon de Joseph fils.
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LA DOMBES DES PEOPLE « Pourtant, mon père était un marginal, un cassecou. Il a foutu le camp sur sa moto, une 250 MontetGoyon fabriquée près de Mâcon, pour reparaitre à Villars où il s’installe définitivement 1933 », rapporte Roger. La pomme de discorde ? « Mon grand-père n’acceptait pas Marie Lambert, que mon père a épousé en 1931. Ce n’est que sur son lit de mort que mon grand-père a reconnu ma mère. » Pendant l’entre-deux-guerres, l’entreprise agricole d’Elie tourne autour des commerces de vente et d’atelier. Si les moissonneuses-lieuses, les faucheuses à barre de coupe, les charrues et brabants font désormais partie des outils ruraux académiques, le tracteur demeure confidentiel. La Seconde Guerre mondiale retardera de quelques années son implantation dans le paysage agricole national.
La quatrième génération innove Notre ami Roger nait le 1er juin 1939 à Bourg-enBresse. De cette France occupée, il ne conserve que quelques souvenirs marquants. « L’enterrement de ma grand-mère, en 1943. A la Libération, on donnait des patates aux Américains contre des chewing-gums. » La traction familiale réquisitionnée, son père Elie acquiert en 1944 un tracteur Rochet-Schneider, gazogène et roues fer. « Il avait à l’époque une autorisation spéciale du département pour utiliser un matériel au gaz de bois. » A partir de 1947, le paternel vend déjà des Vierzon. Il faut attendre 1954
et la fin du plan Marshall pour voir véritablement se développer la motorisation de l’agriculture, mais la Dombes présente déjà « une trentaine de marques » lors d’un concours national de labour en planches à Villars-les-Dombes, au château de la Grange, en 1948. « Même s’il il y avait plus de bœufs et de chevaux pour tirer que de tracteurs. » Au début des années 50, Elie installe boutique entre ses murs actuels, ZAC de La Tuilerie. Après une formation au lycée agricole de Cibeins, son service militaire de 24 mois entre France et Algérie achevé, Roger rejoint le commerce familial au poste de responsable de l’atelier. L’agriculture française réalise alors une amélioration sans précédent de ses équipements : le nombre de tracteurs est ainsi multiplié par 7 entre 1950 et 1965. Pour l’année 1955, l’INSEE dénombre en Dombes 97 tracteurs pour cent exploitations (67 % à l’échelle de l’ensemble du département de l’Ain)**. Les grands noms du matériel agricole ? John Deer, Renault, Fiat, Deutz, Someca, McCormick, MasseyFerguson, New Holland… La SA Girard est créée en 1967. Une année faste pour Roger qui se marie huit jours après la naissance de la société et qui se voit confier les clés de la boutique par son père Elie. Vitrines du savoir-faire agricole dombiste, les concours agricoles battent leur plein. A qui tracera le sillon le plus droit ! Les matériels estampillés Girard se taillent la part du lion et le spécialiste maison Bernard Raccurt devient champion de France de
labour en planches en 1984. Roger ne se contente pas de revendre des matériels agricoles. Il saisit à bras le corps les problématiques de l’agriculture dombiste, en particulier la pisciculture. Notamment l’entretien des étangs et leurs abords, pour lequels Il invente un bateau faucardeur et un tracteur adapté au travail en eaux profondes. Deux créations « maison » présentées à l’occasion du 50e anniversaire de la chambre des métiers et de l’artisanat de Villarsles-Dombes le 28 décembre 1987. « L’entreprise Girard nous fait une éclatante démonstration de la capacité artisanale à créer, innover, valoriser un savoir-faire ancestral », soulignait dans son discours le président Rigaud. Personnage incontournable, conseiller municipal de Villars à la fin des années 70 sous la mandature de Jean Saint-Cyr, Roger Girard est un authentique « artisan qui a su s’élever au rang d’industriel », soulignait le chancelier Ferdinand Breysse lors de la réception de Roger comme académicien de la Dombes en 1986. La lignée n’est pas prête de s’éteindre. En 2013, Roger a cédé la direction générale de la SA Girard à son fils Jérôme, conservant la présidence du conseil de surveillance. *ARDOUIN-DUMAZET, Voyage en France. Le Rhône du Léman à la mer. Dombes, Valromey et Bugey, Bas-Dauphiné, Savoie rhodanienne, la Camargue, 8e série, Paris, Berger-Levrault et Cie éditeurs, 1896. **Dominique RIVIÈRE, Machines agricoles à l’affiche, Pierre-deBresse, Ecomusée de la Bresse bourguignonne, 1999, 76 p.
Roger Girard a inventé un bateau faucardeur et un tracteur adapté au travail en eaux profondes. Deux créations « maison » présentées à l’occasion du 50e anniversaire de la chambre des métiers et de l’artisanat de Villars-les-Dombes le 28 décembre 1987.
Roger et son épouse Lilou, la Dombes au cœur
Disséminée aux quatre coins de la Dombes, une collection de tracteurs impressionnante…
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…et souvent en état de marche !
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Henry Fessy et Sylvette Chemarin
HENRY FESSY Le roi du Brouilly élève des lamas Sa grosse moustache est sa marque de fabrique à tel point qu’il l’avait fait déposer pour la mettre sur ses bouchons, bouteilles, pots. Comme le capitaine Haddock, Henry Fessy (65 ans) ne vit que pour les bonnes bouffes entre copains arrosées des meilleurs vins. C’est comme ça qu’il est devenu le Roi du Brouilly à Paris avant de vendre son affaire à la Maison Latour (Beaune) en 2007 et de créer avec sa compagne Sylvette Chemarin un élevage de lamas et d’alpagas. Propos recueillis par Christian Mure - Photos : Fabrice Schiff
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C
’est en lisant un album de Tintin que vous est venue cette idée d’élevage ? Non, c’est en écoutant une émission à la radio sur le Salon de l’Agriculture. Autant faire quelque chose d’original surtout que ma compagne Sylvette est passionnée par les animaux. Nous avons débuté à Saint Georges de Reneins avec quatre alpagas et quatre lamas puis avons cherché un domaine de 15 hectares d’un seul tenant. C’est introuvable dans le Beaujolais. Voici pourquoi nous nous sommes installés à Saint Trivier sur Moignans le 8 décembre 2011. Nous avons déjà vendu une demi-douzaine d’alpagas (de 1 000 à 3 000 euros) et de lamas (1 000 à 2 000 euros) en participant à des foires. Sylvette vend également la laine des alpagas (6 euros la pelote) qui est sept fois plus chaude que celle des moutons : il faut dix pelotes pour faire une veste. Nous avons actuellement 20 alpagas, 9 lamas et 9 chevaux. Alpagas et lamas ne sont pas difficiles à élever : ils se nourrissent de foin et sont très indépendants. Le Roi du Brouilly à Paris a-t-il enfilé ses pantoufles ? J’ai vécu cinq ans et demi à Paris (j’avais alors 45 ans) faisant la fête tous les soirs. Barmen, maîtres d’hôtel, sommeliers sortent après leur service jusqu’à 3h du matin pour enlever la «pression» comme ils disent... Je signais ainsi un nouveau client par jour, j’ai mis ensuite trois ans pour retrouver le sommeil. J’étais la cinquième génération dans le vin, exploitant 15 hectares de Brouilly et ne revenant que deux jours par semaine. J’avais 2 500 clients sur Paris comme le groupe Flo (25 établissements) ou Blanc (10 établissements). Je vendais 35% de ma production à l’export ayant été l’un des premiers à prospecter en Chine (Hong Kong
Alpagas et lamas.
et Shanghai) et à avoir une société de distribution à Londres. Mon fils Romain vient de racheter une partie de mes vignes en Beaujolais Villages. Quels sont vos meilleurs souvenirs ? Passionné de course automobile, j’ai participé au Rallye de Charbonnières (classé 11ème) sur une Clio couleur lie de vin, clin d’œil à mon métier de vigneron puisque je produisais à l’époque 3 millions de bouteilles par an. Puis j’ai fait le Paris-Dakar à 49 ans sur Nissan sponsorisé par les Crus du Beaujolais. 3 000 personnes mangeaient le soir à chaque étape. Tout s’est toujours superbement bien passé sauf à Gao au Mali où on nous avait volés nos sacs de couchage. Nous roulions 600 à 900 kilomètres par jour, j’étais tellement épuisé qu’un jour que je me suis endormi sur un compresseur en route. Une autre fois, la voiture a pris feu et nous l’avons éteinte avec du sable... On faisait nous-mêmes l’assistance mais j’avais donné du Brouilly aux techniciens de Nissan qui nous aidaient. Comme la course automobile me coûtait très cher, je vendais à mes bistrots parisiens des bécasses venant d’Irlande et d’Angleterre car ce sont sont deux pays où ils ne les mangent pas. Un autre souvenir inoubliable fut la promotion du Beaujolais Nouveau avec Coluche deux ans de suite pendant deux heures sur Europe 1 dans les années 1987-1988... J’ai eu cinq passions dans ma vie : le Brouilly, l’automobile, une vie intense à Paris, l’élevage d’alpagas et de lamas sans oublier ma fille Marion qui tient le Calad’In Comptoir qui marche très fort à Gleizé à côté de Villefranche... Domaine du Chevalier - Saint Trivier sur Moignans Visite sur rendez-vous au 04 74 47 19 59 et 06 99 40 68 71
Le Domaine du Chevalier est une véritable arche de Noé
De grosses peluches de laine sur 4 pattes
SAINT TRIVIER SUR MOIGNANS
Célèbre pour ses remparts en carrons fort bien rénovés, ce village de 1817 habitants où vécut longtemps Yves Girard, directeur des Nuits de Fourvière (à la grande époque du festival), compte aujourd’hui trois stars : Le Capricia, Louis Delort (finaliste de The Voice 2012) et Henry Fessy. Outre ces célébrités, la commune a vu naître le chirurgien-major de l’Hôtel Dieu de Lyon Antonin Poncet.
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RALPH CROLLA en son paradis vert d’eau La chasse pour passion, la pêche pour plaisir et la nature comme territoire vibrant de tout. Chaque jour, ce patron quadragénaire cueille en Dombes force et idées pour perpétuer l’histoire de Jumfil qui, au sud de Lyon, se réinvente dans la fabrication de vêtements made in France pour le Baron Bich comme pour le chauffeur du maire de Lyon. Irrigation. Texte : Nadine Fageol - Photos : Saby Maviel
S
a maison tourne le dos à la route pour savourer, à pleines façades et terrasses, la fascinante vie des étangs rythmée par les saisons. A l’ombre du vieux chêne, l’âne de Provence nous salue bruyamment. Une, deux… douze oies rappliquent mais aussi des chèvres avec cornes s’il vous plait. Chez le patron de Jumfil se déroule quelque chose comme une vie de Robinson des temps modernes. « Je suis fou de nature ici c’est ma vie. Il n’y a que ça qui me fait tenir le cap; j’ai une overdose du béton et de la ville ». Du genre entier, sincère, sans nul doute, Ralph Crolla s’est coulé en Dombes en évidence comme coq en pâte. Natif de Trévoux, il a fourbit jeunesse dans l’ardente frénésie des compétitions de moto cross et de sport mécanique. En bout de course dans les années 2000, ce passionné de vitesse décide «Le retour au source». Et comme la vie de Ralph Crolla va à 100 à l’heure, il trouve au hasard d’une balade avec un copain, son paradis perdu éloigné de toute urbanité. Huit hectares, des champs, deux étangs séparés d’une retenue pour le transfert d’eau dans cette Dombes si secrète. Le chalet a brulé, qu’importe… Il installe sa future épouse dans une cabane et lance l’autre chantier de sa vie. Une maison simple mais revigorante au bord de l’eau. Elle suit.
on lui demande quel est le modèle économique de Jumfil, « je m’autogère, je m’autofinance, si on veut parler économie autant dire que c’est la guerre tous les jours ». Un des secrets de Jumfil, un atelier 100 % français qui répond à des centaines de commandes sur mesures chaque semaine en vente directe. Une diversification vers des métiers de niche. Jumfil est connu aujourd’hui pour ses vêtements de chasse haut de gamme au départ taillés en laine foulée, puis dans les années 80 en coton huilé et maintenant en coton téfloné, résiné doté de membranes respirantes le tout marié avec une touche de cuir d’agneau ou de cerf grainé. « Des produits allégés portables au quotidien que l’on exporte dans toute l’Europe ».
Volontaire, Ralph Crolla a pour lui d’être du genre décidé qui n’hésite pas à faire chaque jour la navette entre le siège de Jumfil à Vernaison pour mieux retrouver paradis dombiste. Son père Daniel et sa mère Jocelyne lui ont transmis ce gout aigu de la chasse mais aussi l’entreprise rachetée en 1976, à l’origine spécialisée dans la vente à domicile de linge de maison et sous vêtements pour les trousseaux. La famille Crolla va la transformer doucement en laboratoire de mode «made in France». A l’époque personne n’aurait parié un kopeck et encore aujourd’hui
Il souffle, la saison des salons de chasse particulièrement cruciale s’est parfaitement déroulée... Sa « très belle clientèle », comptant le baron Bich, Olivier Dassault ou Luc Alphan, apprécie le style sportswear chic de vêtements fabriqués dans l’usine de Vernaison. La chasse représentant 15% du chiffre d’affaires, Ralph Crolla s’est orienté sur le vêtement professionnel pour la restauration et les collectivités via la marque Prostyle. « Ne pas rester sur un même créneau » il investit par ailleurs des marchés de niche inattendus déployant garde-robe pour
chauffeur – celui du maire de Lyon - ou des pompes funèbres. Mais le groupe reste attaché à la vente à domicile, 40 vendeurs se déplacent pour habiller 7 000 personnes sur mesure, la chasse comptant 30 000 clients et 700 pour la restauration… Autant dire que Ralph Crolla qui travaille avec sa sœur Sophie et son frère Éric, dépose net les armes le soir. Pour retrouver Arthur, le fiston à la canne obstinément rivée dans l’un des étangs. « Ne parlez pas de moi mais plutôt de ma femme qui supporte tout cela ». Ce soir, il devra lui annoncer qu’il a échangé avec le traiteur Franck Sucillon, un bouc contre des œufs de Colvert fécondés qu’il mettra en couveuse. « J’envisage la vie comme un retour aux sources. Dès que je sors de l’autoroute, je pense à autre chose ». Ramasser escargots ou champignons de saison, mettre en eau la fontaine de village, trouver une destination aux énormes cuves à fromage de Savoie en cuivre offertes pour son anniversaire, nourrir la peuplade animalière, ramasser les œufs de grosse cocotte... Il y a toujours quelque chose à faire aux « Graviers », joli paradis vert d’eau niché entre la propriété de Thomas - qui lui cuisinait truites braconnées dans ses étangs, avant de vendre à un cavalier passionné d’élevage - et l’étang de Bernard Sonnier, celui de Maia! Nounou qui alimente la petite famille en divines salades de fruits et en légumes du jardin, s’étonne, « avez-vous parlé à Monsieur Marco de votre oie de bourgeois ? ». Où l’on découvre que le soir, la porte est désormais soigneusement fermée ; Gertrude, le jars avait pris l’habitude de grimper les escaliers pour aller réveiller son maître. Ce qui n’a pas empêché Maud de dire « oui » à l’église du village après avoir vécu dans une cabane !
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La cabane de pêche de ses enfants Fanny et Arthur
Chèvres, brebis, oies… Ralph va bientôt pouvoir monter un parc animalier
Pour les amis de passage, il y a toujours une côte de bœuf
ALEXANDRE, RÉSERVISTE ES DOMBISTE
La chasse, passion folle unit Ralph Crolla à Alexandre Berthelet, l’ami natif de Trévoux, ancienne capitale de la Dombes au temps du Roi. Aujourd’hui résidant à Saint Nizier le Désert, le chauffeur d’engins qui a connu le père chasseur est devenu mémoire vivante à force de sillonner la Dombes. Rien n’a de secret pour ce « trappeur » d’eau douce. Canard, bécassine, grive, palombe, faisan, perdreau, sanglier, chevreuil… Il sait tout du va et vient des oiseaux migrateurs, des habitudes des résidents, évoque ces nuées de cormorans dévalisant étang en cinq minutes. Le héron, les oies, la cigogne. Garde-chasse, Alexandre piège les nuisibles, renard et ce satané ragondin porteur d’une maladie inquiétante, surtout toujours cueillir les mûres à portée de mains et pas celles plus bas susceptibles d’être contaminées par la bestiole. A l’approche, l’une des techniques préférée des compères en juin, à l’aube ou au couchant, oublier le temps, le reste, patienter à l’affut du sanglier ou du chevreuil sur une chasse de 400 hectares avec une douzaine de passionnés qui aiment l’idée d’agir en êtres responsables. Réguler pour mieux protéger un paradis secret d’intensités. Ailleurs.
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Le podium du ball-Trap des Chefs organisé par Jumfil en septembre 2008 au Domaine de Fontanelle
Jacotte Brazier sur le pas de tir
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LES CUISINIERS DE LA DOMBES La Dombes, la région des mille étangs est une terre façonnée par 500 ans d’histoire. Au XVe siècle, les marais ont été transformés en étangs et en champs qui abritent une faune et une flore riches en diversité. Une cuisine de terroir s’est développée autour de ces richesses. Les cuisiniers de la Dombes font vivre cette gastronomie. Nous sommes 21, chacun son style et sa cuisine, tous différents mais tous passionnés par notre métier. Dans nos restaurants nous vous proposons de la tradition, de l’originalité, de l’imagination, mais surtout de la convivialité et du plaisir. Nos restaurants sont tous différents, mais nous avons tous le goût de la bonne chère, de la cuisine maison à base de produits de qualité et surtout le plaisir de vous faire plaisir. Venez nous découvrir ! Pascal CHASSON, Président de l’Association des Cuisiniers de la Dombes
AUBERGE DE LA TOUR Impasse Utrillo AMBERIEUX EN DOMBES 04 74 00 85 41
CHEZ NOËLLE le Village RELEVANT 04 74 55 32 90
AUBERGE DES BICHONNIÈRES 545 Route du 3 septembre 1944 AMBERIEUX EN DOMBES 04 74 00 82 07
RESTAURANT LE ST JEAN le Bourg SAINT JEAN DE THURIGNEUX 04 74 00 81 78
RESTAURANT DES DOMBES 86 Route du Gouverneur AMBERIEUX EN DOMBES 04 74 00 82 57
RESTAURANT LA COLONNE Le Village SAINT MARCEL EN DOMBES 04 72 26 11 06
LE THOU Le Village BOULIGNEUX 04 74 98 15 25
L’AUBERGE DE LA VOUTE Le Village SANDRANS 04 74 24 53 50
RESTAURANT LES PLATANES le Village LA CHAPELLE DU CHATELARD 04 74 24 50 42 RESTAURANT DU COMMERCE Place du champ de foire CHATILLON SUR CHALARONNE 04 74 55 00 33
L’ECU DE FRANCE 105 rue du commerce VILLARS LES DOMBES 04 74 98 01 79 LE RELAIS DE LA GARE 257 Route de Villefranche VILLENEUVE 04 74 00 71 05
LA BICYCLETTE BLEUE Le pont JOYEUX 04 74 98 21 48
LE RÉGINA ARS SUR FORMANS 04 74 00 73 67
RESTAURANT DE RANCÉ Le Bourg RANCE 04 74 00 81 83
LE COMPTOIR DES DOMBES Le village LAPEYROUSE 04 72 88 50 69
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AU PETIT MOULIN SAINTE EUPHEMIE 04 74 00 60 10 AUBERGE ROUGE 11 Montée de la Paroche SAINT MAURICE DE BEYNOST 04 78 55 01 35 RESTAURANT LE DUVERGER SAINT PAUL DE VARAX 04 74 42 51 97
RESTAURANT DU GOLF Golf du clou VILLARS LES DOMBES 04 74 98 49 92 HOTEL RESTAURANT EMILE JOB 12 rue du Point MONTMERLE SUR SAÔNE 04 74 69 33 92
LA DOMBES GOURMANDE
Alain Grandguillaume, l’homme grenouille p. 152 Roger Douillé
p. 154
Alain Chapel
p. 158
La saga Marguin
p. 160
Jean-Marc Lery
p. 164
Les plus belles tables de Dombes p. 168 à 178
Dossier réalisé sous la direction de Christian Mure (Guide Lyon Gourmand) Lyonpeople Lyonpeople//Juin Juin2015 2015
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GRENOUILLES SANS FRONTIÈRES De la Turquie à la Dombes… Entre le filet de carpe à l’oseille et le poulet à la crème, les grenouilles persillées sont à la carte de la plupart des restaurants de la Dombes. Traitées avec plus ou moins de bonheur, dégustées avec plus ou moins de plaisir, selon les établissements, elles n’en restent pas moins le plat le plus représentatif de la cuisine locale. Texte : Jean-Jacques Billon - Photos : Fabrice Schiff
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i la carpe a généralement été pêchée dans les étangs qui donnent au paysage dombiste son charme mélancolique, si la volaille peut sans mentir revendiquer ses origines gauloises, voire - dans le meilleur des cas - s’enorgueillir d’être née et d’avoir été élevée dans la Bresse voisine, les grenouilles n’ont pour leur part jamais mis une patte palmée en Dombes, de leur vivant. La pêche et la commercialisation de ce délicieux batracien – rana esculenta, de son nom latin signifiant grenouille comestible – y sont en effet prohibées depuis 1980. Interdiction motivée par la nécessité d’assurer la sauvegarde de l’espèce, menacée de disparition par différents facteurs dont les insecticides, sans oublier les prédateurs naturels comme le héron. Seule est tolérée la pêche de loisir, pour consommation personnelle, uniquement de juin à septembre. Aujourd’hui, la quasi-totalité des grenouilles consommées en France, c’est-à-dire dans la région Rhône-Alpes pour l’essentiel, provient de pays étrangers. Comme le confirme Laurent Grandguillaume, l’un des rares importateurs français agréés, à la tête de la poissonnerie familiale, installée à Neuville-sur-Saône depuis 1971 : « Les grenouilles viennent en majorité de Turquie et d’Albanie, mais bien moins d’Egypte depuis quelques années ». Ces grenouilles venues d’ailleurs appartiennent bien à l’espèce rana esculenta et sont issues de la pêche artisanale. Deux critères essentiels, insiste Laurent Grandguillaume en précisant que « les grenouilles sont expédiées vivantes, par avion et elles le sont toujours à l’arrivée, en état de semi-hibernation. A réception, elles sont abattues et découpées dans notre laboratoire. Ce sont bien des grenouilles fraîches que nous revendons, essentiellement à des restaurateurs. ». Animal « sauvage », dont l’élevage s’avère délicat même si certains ont tenté l’expérience avec bonheur, à l’exemple de Patrice François, « raniculteur » à Pierrelatte dans la Drôme, la grenouille est donc soumise aux aléas climatiques. Pour autant, la gourmandise n’a pas de saison et force est de recourir également à d’autres sources d’approvisionnement. Si la France importe annuellement 800 tonnes de grenouilles fraîches, elle achète également 3000 tonnes de grenouilles surgelées. Certaines viennent également de Turquie, alors « leur texture est proche de celle de la grenouille fraîche et si le chef sait bien les préparer la différence de saveur n’est guère perceptible » souligne Laurent Grandguillaume ; ce qui n’est pas le cas de celles arrivant en majorité d’Indonésie et du Vietnam qui appartiennent à une autre espèce : « leur chair est plus sèche. » Vendues au rayon surgelé des supermarchés, on les trouve aussi dans les magasins réservés aux professionnels de la restauration. Libres à eux d’en servir ou non. Pour autant, si aucun restaurateur ne se risquerait à inscrire « grenouilles de la Dombes » à sa carte, ils sont nombreux à mentionner « grenouilles fraîches ». Une précision importante, tout comme la taille des grenouilles – moyennes de préférence, voire petites. Sans oublier un beurre généreux et des herbes goûteuses : le tour de main du chef, coâ !
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GRENOUILLES SIMPLEMENT SAUTÉES AU BEURRE ET FINES HERBES La recette de Christophe Marguin Son plat signature ? Christophe Marguin n’hésite pas une seconde: « les grenouilles, simplement sautées au beurre et fines herbes, comme les faisait ma grand-mère Catherine ». Et d’ajouter, « c’est un plat qui doit absolument être fait au dernier moment ; surtout pas réchauffé. C’est parfois tellement mauvais, ailleurs, que ça m’énerve ! » Un cri du cœur et un coup de gueule : c’est tout Christophe ! Pour 4 personnes : 800 g de grenouilles - 200 g de farine- 3 gousses d’ail – 1 bouquet de persil- 500 g de beurre- sel, poivre. Eplucher l’ail. Laver et équeuter le persil. Hacher le tout. Réserver. Faire fondre le beurre dans une grande poêle. Bien sécher les grenouilles dans un linge. Passer la moitié des grenouilles dans la farine ; enlever le surplus de farine. Lorsque le beurre est bien chaud, cuire les grenouilles bien à plat pendant 4 à 5 minutes. Saler et poivrer. Lorsqu’elles sont bien dorées, les retourner et poursuivre la cuisson sur l’autre face pendant 4 minutes. Saler et poivrer à nouveau. Ôter les grenouilles de la poêle. Renouveler l’opération avec le reste des grenouilles. Lorsque la deuxième poêlée de grenouilles est cuite, les rassembler toutes dans la même poêle. Ajouter la persillade. Remuer une trentaine de secondes en veillant à ne pas laisser l’ail dorer. Servir aussitôt.
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Roger DOUILLÉ
Le dernier de la belle époque Toux ceux qui prenaient la route des Dombes avaient automatiquement le regard attiré aux Echets par les restaurants face à face de Roger Douillé et de son beau-frère Jacky Marguin… Roger Douillé (81 ans) qui avait une étoile Michelin lorsqu’il a vendu son restaurant en juin 1991 est le dernier d’une belle époque. Il aime se retrouver tous les jeudis avec tous ses « vieux » copains dans une cabane en bois au bord d’un immense étang au Chalet du Bois Morel à côté de Saint André de Corcy sur 50 hectares où ils chassent les canards. Tout en dégustant de superbes bouteilles (Grands Echezeaux 1985 signé Remoissenet et Pommard 1982 de chez Rebourgeon Mignotte) extraites de la cave de René Stemmelen qui avait fait de son restaurant sa cantine… Propos recueillis par Christian Mure Photos : Fabrice Schiff et DR
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omment avez-vous débuté aux Echets ? Mes parents adoptifs qui avaient une brasserie à Pontarlier « Le Parisien » puis « l’Hôtel de France et d’Angleterre » à Saint Quentin dans l’Aisne sont venus acheter le « Saint Hubert » (anciennement Le Sarto) aux Echets. C’est là, lorsque j’avais 18 ans que j’ai rencontré ma femme Colette qui est la sœur de Jacky Marguin… Ma mère adoptive s’est fâchée lorsque je me suis marié et j’ai alors travaillé pendant deux ans et demi chez Marguin en cuisine avec ma femme en salle. Jacky ayant douze ans de moins que moi, sa mère Catherine m’avait laissé la cuisine. Puis elle m’a encouragé à acheter en face le 1er octobre 1959 ce qui s’appelait alors l’Hôtel Restaurant des Dombes. Je n’avais pas le moindre sou : Monsieur Pinet m’avait donné de l’argent juste pour payer l’enregistrement. Je n’ai rien
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fait lors de mes cinq premiers services mais je pouvais faire le marché à crédit puisque tout le monde me connaissait : j’ai su saisir ma chance… J’ai ensuite pu payer le fonds en un an. Quelles étaient vos spécialités ? Je partais à 4h du matin deux fois par semaine pour faire mes approvisionnements quai Saint Antoine et au Marché Gare. J’avais chaque week-end tous les commerçants de la rue de Brest et de la rue Edouard Herriot, plus une belle clientèle de ferrailleurs. Mes deux grandes spécialités étaient les grenouilles et le poulet à la crème comme il se doit en Dombes… J’adorais également préparer les grenouilles désossées avec une persillade à l’intérieur d’une tomate confite cuite à basse température pendant cinq-six heures. Mes meilleurs clients étaient Bernard Fuset (directeur de CTR) qui s’occupait de la gestion des Caisses
«La dernière fois que Marguin a payé son canon, c’était à la Libération !» d’Epargne et René Stemmelen, venu d’Alsace créer son affaire de saucisses de Strasbourg et de charcuterie aux Echets… C’est le plus grand fabricant de saucisses de France avec 200 employés maintenant dirigés par son fils Eric. René Aldeguer qui fabriquait des réchauds aux Echets m’avait fait ma cuisine Morice qu’il montrait à tous ses clients car c’était sa première cuisine professionnelle. Je garde également un souvenir ému des époux Bellon (Lyonnaise de Banque) qui habitaient le Château de Versailleux. Elle arrivait avec un livre sur lequel étaient écrits tous les plats des repas offerts à ses convives et me demandait un méchoui pour 300 personnes. Lui était un seigneur (13 étangs) qui m’invitait à la chasse.
C’étaient des années extraordinaires. Je fermais alors le lundi midi mais j’avais été le premier à fermer une demi-journée aux Echets… Qui sont vos maîtres dans la restauration ? Mon premier maître fut Paul Blanc (Le Chapon Fin à Thoissey) avec qui j’ai travaillé comme apprenti avant d’aller pendant vingt ans à la chasse ensemble… Il aimait tout le monde et je ne l’ai jamais entendu dire du mal de personne. C’était un seigneur de la restauration qui fut mon parrain aux Maîtres Cuisiniers. Lorsque je me suis installé, Paul Bocuse attirait déjà tous les journalistes le vendredi matin aux Halles et me les envoyait à midi. La mère de Jacky Marguin voulait qu’il fasse son apprentissage chez Ravier, pâtissier cours d’Herbouville. J’ai sollicité Paul Bocuse qui m’a répondu « Je ne prends pas de fils de patrons » puis il l’a finalement engagé pour être son premier apprenti
avec Roger Jaloux et Pierre Orsi… Depuis 1991, votre retraite, c’est chasse, pêche et tradition.. En 1968, j’ai fait construire la maison où nous habitons actuellement sur le terrain le plus cher des Echets mais j’étais obligé… « Je vais acheter votre affaire, mon fils a travaillé chez vous » me dit un jour Monsieur Trible qui l’a acheté pour son fils. J’ai donc vendu en juin 1991, dormant mal au début. J’ai ensuite travaillé pendant cinq ans chez ma fille Brigitte au « Rive Droite » rue Thomassin où j’étais l’employé le plus exploité et le plus mal payé de France mais elle m’a donné mon petit-fils Julien Marco (16 ans) qui est un « fou » de pêche. Il remet les poissons à l’eau dans l’étang mais je les récupère en douce… C’est mon plus grand bonheur. Lyonpeople / Juin 2015
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1. Tous les jeudis depuis 30 ans, Roger retrouve ses amis chasseurs autour de l’étang que Roger Stemmelen a racheté à la famille Brémond (Le Progrès). De g à d : Roger Douillé, Léon Maistre-Bazin, Marco (Lyon People), Christian Mure (Lyon Gourmand), Noël Ruget, Roger Flèche, René Stemmelen et Rachel Jomard
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2. Le chef et sa brigade en 1978 3. Colette Marguin, son épouse 4. Le restaurant et son toit de chaume avant l’incendie 5. La façade en 1959 6. La salle de restaurant dans les années 80
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IN MEMORIAM ALAIN CHAPEL Leur maître à tous Texte : Christian Mure
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out ce que tu as appris ailleurs, tu oublies tout. Ici, c’est comme si tu venais de naître » a tout de suite prévenu Alain Chapel s’adressant dans le Salon Bleu à Alain Ducasse (21 ans) au matin de son arrivée à Mionnay le 10 novembre 1977. « J’ai découvert chez lui la vérité du produit. Les produits étaient excellents et leur goût extraordinaire. Il nous donnait toujours de nouvelles idées. Parfois le soir après le service, nous parlions longuement. » Dans la plaine des Dombes à une vingtaine de kilomètres de Lyon, son père Roger Chapel avait mis toutes ses économies pour acheter en 1939 le café de la Mère Charles dont la façade a été immortalisée par Utrillo, dans une œuvre célèbre quand il vivait cloîtré au Château de Saint Bernard, échangeant ses tableaux contre quelques verres de vin. Alain Chapel - qui avait commencé chez Jean Vignard (Chez Juliette - rue de l’Arbre Sec), deux ans à La Pyramide à Vienne avec Mado Point puis rue Pléney chez Paul Lacombe - rentre au bercail en 1967 à trente ans. Son père décède deux ans plus tard. Il avait
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décroché une étoile. Alain obtiendra la deuxième en 1969 et la troisième en 1973 couronnant l’un des plus jeunes chefs de France à 36 ans. Ceci marqua le début de l’ascension d’Alain Chapel qui, prit en main la destinée de la maison. Le jeune chef allait-il pouvoir imposer aux amateurs de grenouilles et de poulet à la crème ses propres recettes ?… Tout en faisant cohabiter durant quelques années les traditions avec les nouveautés, il imposera très vite une tout autre cuisine. Il avait déjà tissé une immense toile de fournisseurs dans toute la région. Avec la patience d’une araignée, il continuera de l’étendre sans fin, pour toujours rassembler à Mionnay les plus beaux produits de la ferme, les meilleurs vins de récoltants. C’est grâce à eux (dira-t-il) qu’il imposera sa maison en quelques années au firmament gourmand. Son souci de qualité devient une obsession : il n’a de cesse de trouver la perfection sans se soucier du coût des choses… Comme Fernand Point dans sa « Pyramide ». Alain Chapel allait aussi, au fil des saisons, améliorer le décor de la vieille
maison, le raffiner, lui adjoindre une aile nouvelle avec un bar très confortable, une salle à manger pour trente à quarante couverts. Il fera ainsi de son restaurant l’un de ces lieux de pèlerinage où l’on vient du monde entier pour déguster le gâteau de foies blonds comme le faisaient nos grand-mères, la salade de homard aux truffes, terrine de poularde, poulettes en vessie, gigot braisé aux petits oignons, écrevisses à la nage au Pouilly, crème de volaille aux truffes et gratin de macaroni au foie gras appris chez Jean Vignard… Alain Chapel avait fêté en 1978 ses quarante ans avec un éclat tout particulier puisque l’on aura vu sous les ombrages du jardin de Mionnay, les plus grands noms français de la restauration, de la critique et du journalisme. Il meurt d’une crise cardiaque à 53 ans fatigué, stressé moralement, saturé physiquement le 10 juillet 1990 dans une chambre d’hôtel près d’Avignon. Il ne vivait que pour sa cuisine invitant deux fois par an ses fournisseurs et ses vignerons à sa table comme le fera plus tard Alain Ducasse (son élève le plus doué) qui revendique l’héritage du maître de Mionnay chez lequel il a débuté simple commis…
UNE AGONIE SANS FIN
Après le décès d’Alain Chapel, la belle maison de Mionnay est dirigée par son épouse Suzanne et son chef Philippe Jousse. Ses deux fils reprennent le flambeau en 2010 mais il est déjà trop tard. Le restaurant ferme définitivement ses portes en 2012. Aujourd’hui, le maire de Mionnay se désole devant les volets fermés de cette belle endormie, en vente pour 1 300 000 E dont on espère qu’elle ne finira pas démolie par un promoteur.
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LA DYNASTIE MARGUIN Seigneurs gourmands des Echets depuis cinq générations « De sinople, d’or et de gueules ! » Des couleurs symboliques que pourrait fièrement arborer la famille Marguin : du vert comme les grenouilles, du jaune comme le beurre et du rouge comme la passion. Texte : Jean-Jacques Billon - Photos : Saby Maviel & DR
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ue les puristes nous pardonnent cette héraldique de cuisine : bastion de la tradition gourmande, l’emblématique maison des Echets n’usurperait pas un tel blason. Elle qui porte haut les couleurs du terroir de la Dombes de génération en génération. « Marguin de la Dombes » titrait justement bel ouvrage publié en 2006 (1) à l’occasion du centenaire de la maison : un titre … de noblesse ! A juste titre, précisément, tant la lignée Marguin s’identifie à ce terroir dont elle défend les couleurs et les saveurs depuis 1906 ! C’est dans le décor d’une simple halte pour les calèches circulant entre Lyon et Bourg-en-Bresse, que s’écrit, au début du XXè siècle, le premier chapitre de cette saga familiale, ce récit de toque et de broche, riche en coups de maître, coups de théâtre, coups de gueule et coups de foudre… Pierre Marguin, le maréchal-ferrant, s’occupe des sabots des chevaux ; en cuisine, son épouse Pierrette veille à ce que les voyageurs ne repartent pas avec l’estomac dans les talons. Avec les légumes du jardin, les volailles du poulailler, de bonnes louches de crème et beaucoup de cœur, Pierrette met la Dombes à table… Les années passent, les chevaux s’essoufflent, les calèches laissent la route aux automobiles. En 1933, leur fils Louis Marguin installe la première pompe à essence du village, devant l’entrée de l’auberge où, avec sa femme Catherine, il a pris la suite de ses parents. Louis est à sa pompe, Catherine à ses casseroles; elle qui, clin d’œil du destin, est née à quelques kilomètres de là, à Mionnay, dans la ferme qui deviendra le restaurant la Mère Charles où se distinguera de 1967 à 1990 le regretté Alain Chapel, chef aux trois étoiles. 1933. A l’époque, la cuisine est d’abord une affaire de femmes. C’est l’heure de gloire des Mères lyonnaises. Triplement étoilée à Lyon, rue Royale, la mère Brazier fait aussi briller trois étoiles au col de la Luère. Aux Echets, la mère Marguin s’applique à entretenir le feu de la passion. Vestale des sacro-saints produits du terroir, Catherine fait de sa maison un temple de la grenouille et du poulet à la crème. Délicieux batraciens, savoureux volatiles, dont la communion avec le beurre, l’ail et les herbes fines, l’onction du (1)
bouillon et de la crème, ont fait de la Dombes une région bénie pour les gourmets ; et de la maison Marguin un lieu de culte. Ils sont nombreux dès cette époque à profiter des transhumances estivales pour venir faire aux Echets de gourmandes dévotions. Catherine et Louis Marguin voient avec bonheur les naissances successives de leurs trois étoiles à eux : Colette, Yvette et Jacky. C’est ce dernier qui rejoint sa mère aux fourneaux, en 1965. Normal pour un garçon qui dès son plus jeune âge, chaque matin avant d’aller à l’école, passait en cuisine pour « tourner la glace » et dépecer les grenouilles… Mais ses deux sœurs n’ont pas pour autant failli à la tradition familiale… Colette, l’aînée, a épousé
Roger Douillé qui secondait Catherine en cuisine. Lorsque le jeune couple décide de voler de ses propres ailes en reprenant le restaurant situé juste en face de la maison Marguin, la Table des Dombes, un certain Francis Robin remplace Roger Douillé comme second… Bis repetita : Yvette et Francis ne tardent pas à convoler à leur tour. Ensemble ils vont alors s’établir à Saint-Marcel en Dombes où ils font de la Colonne, une autre adresse majeure pour les amateurs de grenouilles et autres spécialités locales…. Quant à Jacky, c’est chez son beaufrère Roger Douillé, où elle était au service, qu’il a rencontré Adrienne, son épouse !
Une étoile pour le marquis de la Dombes S’il a trouvé la femme de sa vie à deux pas de chez lui, Jacky n’en a pas moins beaucoup bourlingué. Après trois ans d’apprentissage chez Paul Bocuse, où il compose avec Christian Bourillot et Pierre Orsi un futur brelan d’as, il effectue le traditionnel tour de France, indispensable à la parfaite connaissance du métier ; un parcours initiatique jalonné d’étapes étoilées dont la célèbre Pyramide à Vienne où Jacky confirme, auprès de Fernand Point, ses belles aptitudes ; tant dans l’art culinaire que dans celui de faire la fête. Deux domaines où excelle le truculent chef triplement étoilé, grand amateur de champagne. En élève respectueux, Jacky s’appliquera à ne jamais oublier ni les leçons du maître, ni le goût des bulles. Plaisir dont il profite en maintes occasions, en famille et entre amis… Ces derniersplutôt nombreux à vrai dire, et de tous horizons – ont le privilège de de partager la table dressée dans la salle où Pierrette régalait jadis les voyageurs de passage. Un lieu préservé dont les murs ornés de photos racontent les grandes heures de la maison. En 1969, Jacky succède officiellement à sa mère. Pour la première fois chez les Marguin, un homme commande en cuisine ! Changement de cadre également. Adrienne et Jacky sacrifient au goût du jour coté décor, mais ne renient nullement les plats de toujours côté cuisine où Jacky fait rimer avec brio tradition et inspiration… Ce qui lui vaut d’être gratifié d’une étoile en 1977 ; distinction que Bibendum oubliera de renouveler en 1985, par inadvertance… Qu’importe ! Le soleil n’en continue pas moins à briller dans les assiettes ! Contre vents et marées des nouvelles cuisines et des foucades médiatiques, Jacky garde le cap fixé par sa grand-mère et sa mère et trace une carte où grenouilles, écrevisses, brochets, poulets de Bresse ou colverts du cru offrent autant de délicieuses escales… Adoubé maître cuisinier de France, celui que ses amis ont surnommé le marquis de la Dombes fait de son fief des Echets un haut lieu de la gastronomie régionale
Marguin de la Dombes - 100 ans de dynastie gourmande - Glénat 2006 Lyonpeople / Juin 2015
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LA DOMBES GOURMANDE dont il devient un flamboyant porte-drapeau, reconnu au sein du gotha de la cuisine française. C’est en 1991 que son fils Christophe, né le jour de Noël 1967, rejoint à son tour les cuisines familiales, fort déjà d’une solide expérience acquise au fil d’un éloquent parcours commencé à l’âge de 16 ans sous les deux étoiles de l’Hôtel de Paris à Moulins. Deux ans plus tard, CAP en poche, il entame lui aussi un tour de France dont le restaurant de l’hôtel Lutétia à Paris reste sans doute l’étape la plus marquante. De 1986 à 1988, chef de partie, il travaille aux côtés de Jacky Fréon qui devient en janvier 1987 le vainqueur de la première édition du Bocuse d’Or. « C’est là qu’est né mon intérêt pour les concours » souligne Christophe qui en la matière s’est forgé lui aussi un joli palmarès en remportant notamment le Prix Prosper Montagné en janvier 1996 et le Prix international Pierre Taittinger en novembre de la même année. Deux distinctions éminentes qui lui valent le respect de ses pairs dont le premier d’entre eux Paul Bocuse qui félicite chaleureusement « Totoff 1er de la Dombes ». Deux trophées qui font du fils de Jacky Marguin un chef à la personnalité reconnue. « Marguin, prénom Christophe » écrit alors
notre confrère Jean-François Mesplède - dans L’Hôtellerie - après sa victoire au Taittinger. « C’est ce qui m’a vraiment marqué très fort » se souvient Christophe.
La passion, de père en fils… S’il a su se faire un prénom, le représentant de la quatrième génération n’a certes pas renié l’héritage familial. Lui aussi a effectué d’importants travaux de rénovation, mais il n’a nullement trahi l’esprit du terroir dont sa carte continue à porter l’empreinte, entre grenouilles simplement sautées au beurre et fines herbes – sa recette préférée – et volaille fermière à la crème aux morilles. Tout en inscrivant quelques suggestions comme la salade de homard canadien aux pistaches, vinaigre balsamique, les St Jacques poêlées aux carottes, coulis d’oursin ou le pigeonneau en deux cuissons, trilogie de légumes de saison en purée, miroir au vin de Bourgogne, et autres mémoires d’outre Dombes… Filleul de Colette Sibilia grande dame des Halles de Lyon, c’est dans sa maison de campagne de la Dombes que, tout jeune, il rencontre Nicole Perradin, dont les deux frères ont épousé les filles Sibilia. Quelques années plus tard,
Colette demande à Christophe de « s’occuper de Nicole » de retour à Lyon où elle ne connaît personne…. Christophe s’avère un guide prévenant : ils se marient en avril 1993. Grande sportive, Nicole abandonne l’ambiance des terrains de football pour l’univers plus feutré de la restauration, apportant comme Adrienne avant elle l’indispensable touche féminine à la maison des Echets : élégance et rigueur, cordialité et efficacité. « J’ai la chance d’être bien marié » se félicite Christophe. Mari heureux, Christophe est le père comblé de deux fils, Victor, et Gaspard, 21 ans et 17 ans. Si l’aîné, premier bachelier de la dynastie, actuellement étudiant en management à l’Institut Paul Bocuse envisage plutôt « une carrière dans le luxe », le cadet entend bien perpétuer la tradition familiale. Il effectue actuellement son apprentissage chez La Mère Brazier, à Lyon, le restaurant doublement étoilé de Mathieu Viannay. Une transmission de flambeau que Christophe envisage sans impatience – car le président des Toques Blanches Lyonnaises n’aspire pas au repos – mais avec sérénité et la certitude que dans la maison Marguin on n’est pas près de voir s’éteindre les feux de la passion.
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3 « Nous remercions très sincèrement tous ceux qui ont été ou qui sont fidèles à notre maison centenaire, des personnalités qui ont disparu aussi mais avec lesquelles nous avons partagé tellement de bons moments comme René Aldeguer ou Jean-Claude Morel. Il est très important pour nous de partager et faire partager la tradition, les racines de notre passion familiale , une idée du bonheur simple et naturel. » Nicole et Christophe
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1. Paul Bocuse et le Club des 10 font ripaille aux Echets en février 2011. 2. Pierrette Marguin, épouse de Pierre Marguin, a créé le restaurant en 1906. 3. Catherine Marguin, épouse de Louis Marguin, reprend la suite de ses parents en 1933. 4. Les trois enfants de Catherine et Louis Marguin : Jacky, Yvette et Colette.
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JEAN-MARC LÉRY La Dombes a son berger La ferme du couple Léry est un authentique garde-manger qui fourmille de produits locaux haut de gamme. Entre tradition et passion, Lyon People a rencontré ces deux artisans du goût, producteurs du fameux « Berger des Dombes. » Texte : Benjamin Solly - Photos : Fabrice Schiff
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e quoi devenir chèvre ! Installé depuis 1980 sur la commune de Civrieux, Jean-Marc Léry est un éleveur atypique. Promis à une carrière dans l’immobilier, trajectoire familiale oblige, ce natif de la Croix-Rousse ferme pourtant la porte à double tour. « C’est mon frère a repris la régie Léry, ce n’était pas ma vocation », explique-t-il simplement. Pas moutonnier pour un sou, sourire vissé aux lèvres masquant un caractère bien trempé, JeanMarc Léry est chez lui en Dombes. « Au départ, je louais la ferme à un agriculteur, Gabriel Bullinge, qui n’avait pas d’enfants et qui a fini par céder son exploitation. » L’éleveur donne alors dans le mouton. Il en commercialise la viande. « Mes parents en possédaient dans notre maison de campagne de Reyrieux, pas pour la viande, mais pour l’herbage. De vraies tondeuses sur pattes », s’amuse-t-il. Problème, l’affaire du Rainbow Warrior et l’implication barbouze de la France fait chuter le cours de l’ovin. « La France a accepté à cet époque un nombre impressionnant d’importations néo-zélandaises sur ce produit », rappelle-t-il. Au marché surabondé, Jean-Marc préfère la diversification. Il se tourne alors vers la production de fromages au lait de brebis. Et ne tarde pas à se donner une belle visibilité. En 1987, lors de la finale régionale du concours de labour, il propose d’en faire la vitrine des produits agricoles de l’ensemble des départements de Rhône-Alpes. « Georges Blanc était venu parler des volailles de Bresse, c’est à cette occasion que nous avons fait connaissance. » Un an plus tard, Jean-Marc Léry porte sur les fonts baptismaux sa marque Bergers des Dombes, référence gourmande qui compose les plateaux de fromages des plus belles tables de France.
Sur la table du G7 Le 28 mai 1988, le triple étoilé de Vonnas est présent pour l’inauguration de l’exploitation de Jean-Marc aux côtés de Christian Millau, critique gastronomique français et cofondateur avec Henri Gault du célèbre guide. Le Berger est lancé. Dès février 1989, JeanMarc fournit Georges Blanc. Bernard Loiseau suit, Jean-Paul Lacombe embraye, Paul Bocuse également. De toutes les belles
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LA DOMBES GOURMANDE tables, le berger des Dombes figure au menu d’un diner très spécial chez Léon de Lyon, le 28 juin 1996. Il réunit Jacques Chirac, Bill Clinton, Helmut Kohl, John Major, Ryutaro Hashimoto, Jean Chrétien, Romano Prodi, Jacques Santer et Viktor Tchernomyrdine. « Avoir été au menu du diner du G7 qui s’est tenu à Lyon reste une grande fierté», confesse Jean-Marc. Si prestigieux et valorisants soient-ils, Jean-Marc préfère aux pince-fesses l’authenticité des instants entre copains. En tuant le cochon, par exemple, avec ses camarades Jean-Paul Lacombe, Victor Bosch, Hervé Fleury, feu JeanJacques Bernachon et Jacques Lameloise. Et pendant que ces messieurs mâchonnent, c’est
Christine, son épouse, qui maitrise la production. Une salle de fabrication ultra moderne, ventilée à 12°, avec une hygrométrie poussée à son maximum. « Le lait sert exclusivement à la fabrication du fromage et nous transformons 35 000 litres par an », expliquet-elle. Avec deux traites par jour en période de lactaction pour 170 brebis Lacaune, Jean-Jacques dépote. Ils sont quatre à travailler sur l’exploitation, dont Mathieu, l’un de ses trois fils. A sa production fromagère, l’éleveur ajoute les plus beaux produits de la Dombes qu’il commercialise directement à la ferme. Une ferme devenue ferme-auberge depuis l’incendie de sa bergerie en 2011 et la reconfiguration totale de l’exploitation. « Nous avons déplacé la bergerie
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5 1. Le corps de ferme entièrement restauré 2. L’ancienne bergerie a été transformée en salle de réception dotée des derniers équipements high-tech…3. …et d’une cuisine professionnelle 4. La magnifique charpente de l’ancien grenier à foin 5. Avec les compliments de Monsieur Paul 6. Une production qui s’exporte bien au-delà du département de l’Ain
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dans une nouvelle construction et retapé l’ancienne pour installer un restaurant et une salle de réunion. » C’est dans les cuisines flambant neuves de Jean-Marc que le regretté chef lyonnais Olivier Belval avait pris l’habitude de préparer ses foies gras. En attendant de remettre le paquet sur son association « Les Cuisiniers de la Dombes », Jean-Marc vient de clore la 23e édition de son Week-End Champêtre. Le Berger des Dombes – Jean-Marc et Christine Léry Chemin de Grande Fagne - 01390 Civrieux 04 78 98 31 75
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BELLES RIVES Couleurs locales et tonalités méditerranéennes Texte : Jean-Jacques Billon
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aste terrasse ombragée de verdure, bâtiments aux tonalités jaune solaire et ocre rouge, chemin de halage aux vertus apéritives ou digestives, large rivière qui déploie ses eaux couleur d’absinthe pour aguicher le pinceau d’un Auguste Renoir… Douze ans déjà que Jean-Yves Carpentier et Patrick Méhu, apôtres du poisson au pays des bouchons, ont repris cette guinguette chic, à la déco signée Vavro et Yves Boucharlat. Ces flamboyants frères de la côte de la restauration lyonnaise s’aventuraient ainsi avec bonheur hors d’une agglomération où ils comptent aujourd’hui une flotte de trois vaisseaux battant pavillon Jols ainsi qu’un 4ème bâtiment, le Grill, plutôt dédié aux carnivores, sis dans le château de Sans-Souci, qui accueille aussi des séminaires et des mariages. Outre son cadre propice à la détente, salles spacieuses et vaste véranda, terrasse et salon fumoir, jeu de boules et bar d’été, pins, palmiers et platanes, son embarcadère accueillant les marins d’eau douce venus déjeuner ou dîner, Belles Rives affiche également de convaincants arguments côté restauration. Si la carte joue la couleur locale, entre escargots de Bourgogne en persillade, tête de veau sauce gribiche ou grenouilles persillées, elle reflète aussi la passion marine des maîtres de maison avec la soupe de poisson de roche, le tataki de saumon ou la morue fraîche grillée à la fleur de thym qu’en familier des Jols nous avons retrouvée ici avec plaisir ! Nous y avons pêché une magnifique daurade de Corse, flanquée d’une fondante aubergine
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rôtie dans sa peau, parfumée d’épices douces, titillée par le croquant d’une poignée de pignons de pins grillés et de fort bienvenus filets d’anchois frais : un feu d’artifice de saveurs. Servie entière - c’est comme cela qu’on l’aime-la daurade corse vous demandera un peu de travail ; eh oui ! Mais si vous le lui demandez, Michèle Pètre, la très accorte et très professionnelle directrice, se fera un plaisir d’en lever pour vous les filets. Raisonnablement concise, la carte qui change au rythme des saisons est complétée par trois menus qui en reprennent les principales propositions dont un tarama maison d’aérienne texture, sans « collage », de saveur délicate, sans excès de sel. Dans ce registre méditerranéen s’inscrivait également un tajine d’agneau aux abricots secs et amandes que la carte estivale va remplacer par un tajine de poulet aux citrons confits… Indices sudistes que confirme l’origine marocaine du chef Mouhydine Kahlaoui qui, après un parcours jalonné de belles maisons, s’est vu confier les cuisines il y a cinq ans. Avec le chef exécutif Pierre Gay, ancien de chez Pic, Marc Meneau et Robuchon, Mouhydine élabore la carte en concertation avec Patrick Mehu. Et tous de veiller à la qualité des produits – rien que du frais, frites maison comprises pour accompagner l’entrecôte de 280 grammes - ainsi qu’à la diversité : pour tous les goûts et tous les budgets. Une mention pour les formules déjeuner dont l’indulgence des tarifs n’exclut pas l’originalité ni le souci de varier les plaisirs. A l’exemple de cet appétissant écrasé de pommes de terre et cébettes aux moules de bouchot tout arômes et fraîcheur ou de ce poulet fermier sauté vinaigre et pommes lyonnaises, joli plat d’auberge.
Même bonheur côté desserts où s’inscrit notamment le gâteau de riz ’’Robert‘’ ! Ceux qui ont, il n’y a pas si longtemps, fréquenté son Vivarais de la place Gailleton reconnaitront le dessert signature de Robert Duffaut. En ami du duo Méhu-Carpentier, il a offert sa recette et supervisé sa réalisation. Quant à la tarte du jour, entre crème de citron tendrement acidulée et coulis de framboise, elle avait cette légèreté et cette discrétion en sucre qui ne nous font pas regretter d’avoir cédé à la gourmandise! Autant de bonnes raisons de mettre le cap sur Belles Rives.
376, avenue des Tuileries 01600 Trévoux. Tél. 04 74 00 22 07 Formules déjeuner à 17,50 € et 20 €. Menus à 24,50 €, 28 € et 32 € + carte Fermé le lundi toute la journée et le mardi soir sauf juin, juillet et août.
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LE DUVERGER Royaume des grenouilles Texte : Christian Mure - Photos : Fabrice Schiff
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ous les «fous» de grenouilles se pressent chaque jour au Duverger (170 couverts le jour de Pâques) à Saint Paul de Varax, repris avec succès depuis deux ans par le traiteur de Rillieux Franck Sucillon associé à égalité avec son fils Adrien (23 ans). Une association qui fait des merveilles servant quatre tonnes de grenouilles vivantes par an. Leurs aficionados viennent même en train puisque la gare est située juste en face. Franck Sucillon est une «figure» avec sa verve à la Michel Audiard annonçant tout de suite la couleur : « Je veux devenir une adresse incontournable de la Dombes pour mes grenouilles préparées sans farine. Tout est fait maison et je fais les achats moi-même tous les matins cherchant ce qu’il y a de mieux pour le menu du jour du midi ». En deux ans, le restaurant a subi un profond lifting avec une cuisine ouverte sur la salle, une nouvelle terrasse de 70 couverts flanquée d’une basse-cour avec chèvres naines et coq - aussi fier que le patron - sans compter les 5 chambres de l’hôtel remises au goût du jour. Le ton est donné dès l’entrée du restaurant avec un Magnum de Champagne Brut Louis XV 1996 de Venoge qui trône sur le bar, Thierry Bouchet faisant ici ses intronisations. A l’apéro, des goujonnettes de carpe dont nous raffolons viennent saluer notre arrivée avant de passer à table. Franck Sucillon expliquant : « Je suis né dans les grenouilles puisque mes parents poissonniers qui faisaient les marchés servaient alors Chapel, Marguin et Le Sarto. Daniel Duverger, décédé il y a quatre ans était un pote. J’ai racheté lorsque sa femme est venue me demander de
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reprendre cette véritable institution de la grenouille qui existe depuis plus de 160 ans. Avant Daniel, il y avait déjà sa mère appelée Magda... » Son chef Frédéric Boucaud (35 ans) a travaillé pendant douze ans avec Paul Dubreuil à l’Auberge des Chasseurs de Bouligneux et a bien retenu les leçons de son patron. Il excelle dans la préparation des grenouilles fraiches grillées comme il se doit, du poulet à la crème et du filet de carpe à l’oseille qui sont deux grands «classiques» de la région. Franck Sucillon préparant le pot au feu aux trois viandes, le thon mi-cuit gnocchi farci façon provençale et la tête de veau repensée petits légumes sauce gribiche. Le homard sur son lit d’épinards velouté de champignons étant la surprise du chef servie avec le sourire par Isabelle. Toutes les vedettes de passage à Bourg comme Danièle Evenou ou Patrick Préjean se pressent pour les grenouilles au Duverger arrosées d’un vin du Bugey comme le préconise Franck Sucillon qui serre la main de tous ses clients amoureux des spécialités régionales comme dans le temps...
Le Duverger - Hôtel Restaurant de la Gare
01240 Saint Paul de Varax - Tél. 04 74 42 51 97 Ouvert tous les jours de juin à septembre, midi & soir restaurant-leduverger.fr Menu du jour le midi sauf week-end à 14 € (deux plats) et 18 € (deux plats + dessert) Menus à 35 € (Saveur et Plaisir) et 48 € (Gourmand)
118 bis rue Marietton - Ã&#x2030;cully - 04 37 64 16 70 www.delorme-automobile.com
PORTES OUVERTES 13 ET 14 JUIN
LA DOMBES GOURMANDE
Auberge des Chasseurs
(A 4 min du Parc des oiseaux) Le Village - 01330 Bouligneux - Tel 04 74 98 10 02 - www.auberge-chasseurs-bouligneux.fr Ouvert les vendredi, samedi, dimanche et jours fériés. Ouvert la semaine pour les groupes Menu des Dombes à 34 € et menu de saison à 46 €.
« De l’éclat, du goût avant tout. Je veux que les gens ressentent ma cuisine ». Voilà le credo du convivial François Paillet. Avant Bouligneux, on l’a suivi avec ses frères Michel et René Pierre au «Petit Paillet» quai Saint Vincent puis au bouchon «Les Culottes Longues» (rue Sala). « Je me suis alors souvenu de mon enfance lorsque j’accompagnais mon père à la chasse et aux champignons en Dombes. Et de ce restaurant où j’avais dit : « Plus tard, je reviendrai ici ! ». Chose faite en 2010. « Je suis bien ici au grand air où je peux proposer ma cuisine. Celle de nos mères ». Ni moderne, ni traditionnelle mais confectionnée à partir de produits simples comme ses grenouilles grillées à souhait au beurre de baratte ou un bon poulet fermier de la Mère Cotton à la crème aux cèpes, le gratin dauphinois à la crème comme maman. « J’aime aussi cuisiner les gibiers en saison (perdreau, col vert, palombe) et les pièces entières : homard, loup, épaule de veau de lait... » Sa salade de caille rôtie sur lie de raisins, la cassolette d’écrevisses aux chanterelles, la fricassée d’escargots aux morilles, le filet de chevreuil sauce rouge sont ses autres points forts. « Mon secret ? Il ne faut pas être radin avec la marchandise et simplement rester simple ! »
Le Restaurant des Dombes
Auberge de la Voute Jean-Christophe Rallo (34 ans) tient avec succès depuis neuf ans cette auberge en compagnie de sa charmante épouse Caroline… Il venait pêcher à l’âge de 7 ans avec son père sur l’étang de Sandrans et s’est bravement jeté à l’eau après avoir appris le métier à l’Arc en Ciel avec Christian Lherm (une étoile Michelin), cinq ans au Golf de la Tour de Salvagny et trois ans à Marseille sur le Vieux Port. Sa terrasse de 80 couverts est un véritable havre de paix pour déguster ses meilleures spécialités : goujonnettes de carpe de la Dombes, canette à la crème et aux morilles sans oublier son remarquable tournedos de filet de bœuf façon Rossini avec du foie gras chaud…. Il faut également déguster ses quenelles de carpes à l’oseille pochées au court bouillon et ses quenelles de brochet au safran, jus de crustacés qui sont faites maison. Les grenouilles sont également à l’honneur comme dans toute auberge dombiste qui se respecte. Ce jeune couple plein d’allant prépare pour le samedi 18 juillet un concours de pétanque avec cuisse de bœuf à la broche, cochon de lait et soirée dansante. Le Village - 01400 Sandrans – Tél. 04 74 24 53 50 – www.laubergedelavoute.fr Fermé le mardi soir et le mercredi. Menus à 13,50 € (midi), 19€, 28€ et 38€.
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La grenouille sert à juste titre d’emblème à ce restaurant dont le chef Jérôme Bayoux (42 ans) nous a étonnés avec la salade de goujonnette et de carpe puis avec la volaille garnie à la crème et aux morilles. Son pavé de sandre au coulis d’écrevisses ravira tous les amateurs du genre. La basse côte confite à la Bourguignonne, le marbré de cuisse de canard et foie gras, les gambas et noix de saint jacques flambées au Cognac, la sole meunière, le faux filet de bœuf à l’échalote et la paupiette de veau lardée sont ses autres spécialités. Il faut dire que Jérôme Bayoux a commencé dès l’âge de 15-16 ans comme apprenti dans les cuisines de Dominique Marcepoil à Attignat. 4 ans et demi chez Frédéric Martin à Bâgé-le-Châtel à La Table Bagésienne lui ont permis de tout apprendre. Ayant rencontré son épouse Stéphanie en 2004 qui connaissait le restaurant des Dombes de Madame Veissière aussi célèbre que ceux de La Rolande et Noëlle, ils ont pris le relais à son départ en retraite le 1er juillet 2006. L’établissement a été lifté avec goût il y a deux ans, mais les prix n’ont pas flambé.
Le Village - 01240 Saint André le Bouchoux - Tél. 04 74 42 50 91 Fermé le lundi. Ouvert le soir les vendredis et samedis soirs. Carte changeante selon les saisons. Menu à 13 Euros le midi vin et café compris. Menu grenouilles à 25 € (fromage ou dessert) et 29 € (fromage et dessert). Menus à 33 € (Terroir), 38 € (Dégustation) et 52 € (Découverte) à trois plats.
LA DOMBES GOURMANDE
AMBÉRIEUX EN DOMBES
Auberge des Bichonnières
545, route du 3 septembre 1944 - 01330 Ambérieux en Dombes - Tél 04 74 00 82 07 www.aubergedesbichonnieres.com Fermé lundi et mardi midi puis trois semaines entre Noël et Jour de l’An.
Marc Sauvage (Maitre Restaurateur) et son épouse Mireille qui veille sur l’Association des Cuisiniers de la Dombes (21 cuisiniers) tiennent depuis 25 ans cette auberge où l’on retrouve le bonheur de vivre sur leur terrasse (50 couverts) avec d’excellents produits du terroir dombiste... servis par Alizée, aussi jolie et gracieuse que la chanteuse. Cette qualité se vérifie dans l’assiette avec sa délicieuse cassolette de grenouilles sauvages sautées et sa volaille fermière des Dombes «Mille Etangs» crème aux morilles. Le lingot de foie gras, gelée de poivre et petite brioche fourrée est un plat incontournable. La pluma de cochon sauce moutarde aux condiments et le confit d’épaule d’agneau crème d’ail en chemise raviront les amateurs de viandes. Les beignets de carpe sauce aigre douce, purée de piment d’Espelette et le filet de rouget grillé tomates séchées sur pain de campagne à l’ail sont à recommander. Le macaron aux fraises crème légère à la verveine infusion vous fera fondre de plaisir au dessert. Il faut dire que le chef a fait ses classes pendant deux ans à Vienne chez Mado Point et son chef Guy Thivard : une maison mythique qui a formé Paul Bocuse, entre autres. Tout s’explique… Menus à 29 €, 33 € et 40 €. Vins au verre. Hôtel de 9 chambres de 65 à 90 €.
Restaurant des Dombes
Philippe Damians (44 ans) a un mot pour chaque table comme «Faites-vous plaisir» et répond simplement lorsqu’on s’en étonne « J’ai démarré ici à l’âge de 10 ans en faisant le service ». Son restaurant unique en son genre fêtera ses quarante ans le 1er octobre 2016. Après un an chez Pierre Orsi, Philippe a pris en 1996 la suite de ses parents qui l’avaient tenu pendant vingt ans. C’était auparavant la ferme de la grand’mère... Ses deux spécialités sont les grenouillles persillées (Criée Bressane à Bourg) et le demi homard frais gratiné sauce safranée et ses tagliatelles (Homard Acadien). Un pur moment de bonheur arrosé d’un Pouilly Fumé Domaine Figeat 2012. Le poulet fermier à la crème et aux morilles est également un plat incontournable. Il provient de la maison Chapolard à Reyrieux. La poêlée de saint jacques coulis d’américaine poireaux frits, le filet de bœuf poêlé sauce Aurore et les escalopes de foie gras poêlées sur une tombée d’épinards frais auront leurs partisans. Son chariot de desserts malheureusement abandonné dans tous les restaurants est chargé de glaces, crème brulée, mousse au chocolat, œufs à la neige. Les diners dansants avec spectacles à thème du mois d’octobre au mois d’avril sont la grande originalité de ce restaurant, avec des artistes venant de toute la France.
86, route du Gouverneur - 01330 Ambérieux en Dombes - Tél. 04 74 00 82 57 www.restaurantdesdombes.fr Ouvert samedi et dimanche sauf groupes à partir de vingt-cinq Menus à 35 € (Plaisir), 40€ (Dombiste), 45€ (Gourmand) et 58€ (Prestige).
Auberge de la Tour Le bonheur est au bord de l’étang tous les jeudis soirs pour le barbecue de l’Auberge de la Tour en compagnie des cols verts qui plongent allègrement et battent des ailes en signe d’allégresse... Christophe Bardet a eu la bonne idée de transformer sa ferme familiale de 80 hectares en auberge en 1988. On compte ici plus de déposes d’hélicoptères que dans les plus célèbres restaurants de la région. Son adresse, impasse Utrillo, rappelle que le célèbre peintre enfermé au château de Saint Bernard par sa mère Suzanne Valladon était venu se distraire en peignant un tableau du château de la Tour qui s’est vendu une fortune aux Etats Unis… Son chef Davy Monier (30 ans) depuis quatorze ans avec lui vous étonnera avec ses grenouilles croustillantes comme on les aime accompagnées d’un gratin crémeux à souhait. Il excelle également avec son poulet fermier à la crème aux champignons forestiers, l’andouillette «Bobosse» cuite au vin blanc et échalotes, les gambas décortiquées sauce épices douces et ses légumes croquants sans oublier la cassolette d’escargots à la provençale... 91, impasse Utrillo - 01330 Ambérieux en Dombes - Tél. 04 74 00 85 41 Héliport - www.auberge-de-la-tour.fr Ouvert le jeudi soir (barbecue), vendredi soir et samedi soir puis le lundi midi, jeudi midi, vendredi midi, samedi midi et dimanche midi.. Menus à 14 € (midi), 22,50 € (campagnard), 27,50 € (terroir), 35 € (dombiste) et 48 € (gourmet).
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Le Chardoillant Le Chardoillant Le Chardoillant
Cuisine françaiseCuisine traditionnelle Cuisine traditionnelle française traditionnelle Cuisine française française traditionnelle
Brasserie - Restaurant Terrasse place Carnot de mars à octobre
Prudent réserver réserver Prudent au 04 04 74 74 08 08 11 11 07 au 07
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ICEO
28/05/15 14:34
Chef Roger Jaloux (Meilleur Ouvrier de France)
Formule midi du lundi au vendredi Entrée + plat + dessert = 21,60 € Plat du jour = 11,20 € Entrée + plat = 17,90 € Plat + dessert = 17,90 €
Ouvert 7/7 jours 4, place Carnot - 69002 Lyon Tél. 04 72 41 98 40
Mail : espacecarnot@orange.fr Parking Perrache Métro Ampère
restaurant paquebot
Croisière gastronomique autour du bassin méditerranéen Escales en Italie, Sicile, Corse, Espagne, Grèce, Orient
Terrasse Apéros Ouvert midi et soir - Fermé le samedi midi et dimanche
147, avenue Jean Jaurès - Lyon 7 tél. 04 72 73 00 00
Formule midi du lundi au vendredi Entrée + plat + dessert = 19,50 € Plat M du jour = 10,90 € Entrée + plat = 15,50 € Plat + dessert = 15,50 €
Ouvert 7/7 jours 4, rue de la Barre - 69002 Lyon Tél. 04 78 42 06 37
Mail : grandcafelyonnaist@gmail.com Parking Bellecour Métro Bellecour
LA DOMBES GOURMANDE
Restaurant de Rancé A mille lieues des concepts à la mode faits pour se démoder genre lounge bars aux décorations standardisées, le Restaurant de Rancé vous fera goûter au charme d’autrefois. On oublie le stress de la ville choyés par Jean-Marc Martin (45 ans) et son épouse Evelyne qui se mettent en quatre pour satisfaire leurs clients heureux de retrouver de bons produits comme dans le temps. «C’était un modeste bistrot de campagne à l’abandon en face de l’église qui servait trois canons de rouge par semaine... Mes parents l’ont repris en 1977 lorsque j’avais sept ans et nous l’avons amélioré sur deux générations». La salle de restaurant et ses tables rondes accueillent 60 clients maximum. Au menu, grenouilles, poulet à la crème, et carpes sont les trois vedettes de la maison. Jean-Marc Martin nous a surpris avec sa blanquette de langouste décortiquée aux petits légumes et girolles. Le magret de canard à la Normande avec ses pommes en l’air caramélisées et sa sauce au Calvados est également un plat exclusif. Le filet de carpe des Dombes avec son vinaigre de framboise et la fricassée de girolles aux queues d’écrevisses sont très appréciés. 01390 Rancé – Tél 04 74 00 81 83 - www.restaurantderance.com Fermé dimanche soir, lundi et mardi soir.
Menus à 19,50 € (midi du mardi au vendredi), 29 €, 39 €, 46 € et 66 €.
Chez Noëlle
Hostellerie du Vieux Pérouges Connue dès 1425, l’Hostellerie a toujours été l’auberge de ce village classé. Depuis le début du XXe siècle, elle est dirigée par la famille Thibaut. MarieLouise Thibaut (arrière-grand-mère de Christophe et de sa sœur Laurence qui représentent la quatrième génération) avait fait venir Colette à Pérouges. A partir de sa collection de meubles anciens, ses descendants ont pu meubler leurs 28 chambres disséminées dans le village, dont la Maison Messimy. La célèbre galette avec son tupin de crème qui attire les foules chaque dimanche est une recette créée en 1912 par Marie-Louise d’après une tradition paysanne. On lui doit également les recettes de son apéritif Ypocras (vin moyenâgeux stimulant et digestif) et du panaché pérougien, une omelette aux morilles et champignons nappée de bisque d’écrevisses... Le chef Eric Cuillerat - depuis 32 ans avec la famille Thibaut - est à la hauteur de ce lieu extraordinaire comme l’atteste son poulet de Bresse à la crème et aux morilles. Les écrevisses à la pérougienne sont également à recommander. Devant la monumentale cheminée bressane et son feu de bois qui crépite en train de déguster une galette pérougienne avec des serveuses habillées à l’ancienne et des meubles qui fleurent bon l’encaustique... qu’est-ce qu’on peut demander de mieux à la vie ? Place du Tilleul - 01800 Pérouges - Tél 04 74 61 00 88 - www.hostelleriedeperouges.com Ouvert tous les jours de 12 à 14 h et de 19 à 21h. Menu à 39 € en hommage à Odette serveuse à l’Hostellerie de 1957 à 1995, 49 € (Saint Georges) et 67 € (Mousquetaires). Vins au verre.
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Noëlle qui est l’une des mères dombistes les plus sympathiques et les plus réputées a réalisé son rêve le plus cher lorsque son fils Stéphane Bouchard qui travaillait alors à La Tassée a pris place derrière le piano de son auberge. Stéphane (42 ans) a appris le métier chez Point à Vienne, Antonin au Pont de Loyettes puis chez Gérard Cortembert au Cep (Fleurie) qui lui a enseigné sa recette de l’ile flottante aux pralines. Véritable spécialiste des recettes dombistes comme la traditionnelle volaille à la crème cuisinée à l’ancienne et les grenouilles fraiches au beurre persillé venant de chez Grand guillaume, le chef nous épate également avec son tartare de queues d’écrevisses à l’avocat qui est sa meilleure entrée. Le rognon de veau déglacé au Madère sauce forestière, le dos de sandre rôti sur sa peau et la mousseline de sandre sauce homardine sont ses autres points forts. Stéphane et Noëlle peaufinent pour cet été un nouveau menu avec des recettes inédites comme les nems d’andouillette ou une bruschetta de tomates et mozzarella. Delicioso.
01990 Relevant (à cinq minutes de Chatillon sur Chalaronne) - Tél. 04 74 55 32 90 Fermé dimanche soir, lundi et mardi midi. Formules d’été à 17,50 € (La Bressane), 22 € (La Bovine) et 28 € (La Dombiste). Menus à 29 €, 36 € (Entre Bresse et Dombes) et 40,50 €.
La Table de la Sorelle
A 40 minutes de Lyon, un écrin de verdure dominé par la silhouette imposante du château de Richemont, propriété de la comtesse Hubert de la Celle. Le golf de la Sorelle a été repris par Philippe Venditelli qui a eu immédiatement le coup de foudre: «J’ai eu envie de faire découvrir cet endroit unique, voulant investir dans un truc sympa après une carrière dans le transport et l’industrie»... Le restaurant situé au rez-de-chaussée d’une demeure du XIVe siècle - avec Club House pour les golfeurs – peut accueillir 100 convives dans ses deux salles et deux belles terrasses pour 70 personnes. Le chef Thierry Volatier (55 ans) et son maitre d’hôtel Laurent sont à la hauteur de ce lieu intemporel. Thierry est un artiste pour faire cuire les grenouilles grillées juste comme il faut ainsi qu’il l’a appris pendant un an et demi chez Georges Blanc. De son passage chez la légendaire Paulette Castaing à Beau Rivage (Condrieu), il a parfaitement retenu les recettes du dos de cabillaud façon aïoli et de la tarte tatin maison glace vanille qui sont deux petits «sommets». En cuisine depuis 17 ans au Restaurant du Golf de la Sorelle, il a trouvé ici son épanouissement jouant au golf chaque vendredi après-midi avec les habitués. Sa cuisine s’en ressent avec son tartare de dorade assaisonné à l’huile de vanille et mangue, les gambas flambées au whisky sauce au curry et lait de coco riz basmati, le filet de bœuf aux morilles et vin jaune, le magret de canard aux fruits du moment crêpes vonnassiennes sans oublier les filets de perche meunière avec ratatouille qui sont ses points forts, le tout arrosé d’un Mercurey 2012 Laurent Cognard. Les restaurants de golfs étaient auparavant de simples cantines comme les restaurants de gares ou d’hippodromes. Ce n’est plus vrai aujourd’hui à tel point qu’il sert 13 000 repas par an dont 5 000 à des non golfeurs. Ce golf de 18 trous qui existe depuis 1990 va encore s’améliorer avec la construction de 6 à 10 chambres... La vie est belle dans ce domaine de 74 hectares situé à proximité de Priay, où a longtemps régné la Mère Bourgeois. CM Domaine de Gravagneux - 01320 Villette sur Ain – Tél 04 74 35 49 49 - www.golf-lasorelle.com Ouvert tous les midis + les jeudis, vendredis et samedis soir.
Deux suggestions du Chef à 13 et 16 euros. Menus à 28 € (Découverte), 35 € (Grenouilles), 37 € (La Sorelle) et 44 € (Gourmand).
LA DOMBES GOURMANDE
L’Ecu de France Pascal Gonin qui a débuté son apprentissage à 13 ans et demi est un «vrai» chef comme l’attestent son soufflé de carpe aux morilles (création personnelle), ses grenouilles fraiches et son poulet fermier à la crème au Savagnin qui lui valent une fidèle clientèle à l’instar de Monsieur Georges et son épouse Michèle. « Ici on se sent bien, le temps s’arrête. J’ai été le premier à faire un menu grenouilles-poulet à la crème que tout le monde a copié », raconte le chef qui a bourlingué entre Villiers-Morgon et Morzine à l’issue de son apprentissage. Après avoir eu sa première affaire à Chiroubles à l’âge de 22 ans, Pascal a ensuite tenu pendant 14 ans «L’Hostellerie des Dombes» à Bouligneux. Alain Chapel y venait incognito déguster son menu grenouilles, poulet à la crème et ile flottante. Ne possédant pas les murs, il est parti s’installer avec son épouse Evelyne à l’Ecu de France en 2006. Sa véritable passion est le poisson mythique de la Dombes qu’il sublime via son soufflé de carpe aux morilles dont il s’est fait une véritable spécialité depuis 23 ans. 105, rue du Commerce - 01330 Villars les Dombes - Tél. 04 74 98 01 79 - www.lecudefrance.fr Fermé lundi et mercredi soir + mardi.
Formules à midi à 18 euros (entrée+plat+dessert), 16,50 € (entrée+plat) et 15 € (plat+dessert). Menus à 25 €, 30,50 € (Ecu de France), 33 € (Dombiste) et 36,80 € (Gourmet).
Le Régina
Chez Rolande Depuis trente-six ans, Rolande attire à Condeissiat tous les «fous» de grenouilles venus de Haute Savoie, Bugey, Suisse, Lyon, Villefranche, Mâcon et des environs avec des pointes à 200-220 couverts par service. Rolande raconte en toute modestie : «J’ai débuté avec rien... C’était le bistrot du village de 60 m2 avec quelques tables. Les débuts furent difficiles, j’ai bien mis dix ans à démarrer avec le gâteau de foie de volaille, la carpe et bien sûr les grenouilles». C’est maintenant la gloire du village de Condeissiat grâce à ses grenouilles. Sa fille Freddie, depuis vingt ans avec elle en cuisine, maintient la tradition de ses spécialités régionales. Son poulet fermier à la crème et ses légumes dans le menu bressan est un plat incontournable. Le foie gras maison compote de figues, la quenelle gratinée sauce du chef, les saint jacques et gambas sauce homardine, le pavé de cabillaud épices douces crème émulsionnée citronnée et le tournedos de bœuf à la fleur de sel sont aussi à recommander. Le poulet fermier grillé aux herbes est notre coup de cœur. Le fromage blanc de l’Abbaye Notre Dame des Dombes au Plantay et la meringue glacée aux fruits terminent en beauté ce repas de rêve sur la terrasse accompagné d’une carte de vins élaborée. 01400 Condeissiat - Tel 04 74 51 43 08 Ouvert tous les midi, fermé lundi soir, mardi soir et trois semaines du 2 au 25 janvier. Menus à 19,50 €, 29 € (grenouilles), 31 €, 38 € (bressan) et 56,50 € plus les plats à la carte.
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Depuis sa création en 1890, Le Regina a hébergé dans ses 45 chambres des milliers de pèlerins de toutes nationalités, des plus modestes aux plus prestigieux, comme l’Archevêque de Milan ou celui de New York. Luc Hyvrard (40 ans) qui est né à Ars a repris cette institution au moment du départ à la retraite de la famille Pelot, aux commandes pendant 40 ans. Il a sauté sur l’occasion en 2008 en compagnie de deux associés dont «Pépine» devenu célèbre à l’Imprévu à Massieux... L’enfant du pays et Sandra accueillent désormais des pèlerins ravis de déguster les grenouilles préparées par Annick Degive, membre de l’Association des Cuisiniers de la Dombes. La place ne manque pas avec une capacité de 200 couverts dont une terrasse à la belle saison. Le feuilleté d’escargots à la ciboulette et les escargots sont ensuite les plats les plus demandés. Le poulet fermier de l’Ain à la crème est un grand «classique» de la maison. Tout comme la quenelle de brochet sauce homardine, l’assiette du pêcheur, les œufs meurette, le gâteau de foie de volaille et son coulis de tomates, l’andouillette beaujolaise. Les vins sont à des prix particulièrement doux comme cet excellent Givry 2012 de Chofflet Valdenaire.
01480 Ars-sur-Formans - Tél 04 74 00 73 67 Ouvert tous les jours midi et soir. www.regina-ars.com Entrée + plat ou plat + dessert : 10,50 €. Menu du jour à 13 €. Menus à 18 €, 22,50 € et 27,80 €. Chambres à partir de 45 €.
STYLE
GASTRO Jean Burdy (Pernod Mumm), Yohann Chapuis, Arnaud Bernollin et Hervé Mielly (Mielly Transports Manutention)
LES CUISINES BERNOLLIN
invitent Yohann Chapuis
Un ban bourguignon pour Arnaud Bernollin ! À tu et à toi avec tous les toqués de Lyon, le cuisiniste haut de gamme a également son rond de serviette dans les belles maisons alentours. Notamment le Restaurant Greuze où sévit l’étoilé Yohann Chapuis et son épouse Stéphanie. Le Petit Prince de Tournus (71) a temporairement quitté la ville aux deux clochers pour un récital gastronomique, cuisiné minute dans le showroom Bernollin. Une leçon de créativité, de minutie et de modestie, à l’image du chef bourguignon. Cromesquis aux escargots de Bourgogne, bouchées de bœuf charollais fumé à cru (bois de hêtre), tartelette d’omble chevalier, kinoa et ail des ours, le jeu d’amuse-bouches a offert un préambule tout en saveurs au déjeuner Bernollin. « Un voyage gastronomique magnifique », explique Hervé Mielly, PDG de la société de transports familiale éponyme basée à Chassieu et invité VIP de l’agape gourmande. Une confirmation pour le cordon rouge Jean Burdy, qui avait découvert le Restaurant Greuze à l’occasion d’un « menu de légende » réalisé par Yohann Chapuis pour la maison de champagne Mumm en mai 2013. Photos © Saby Maviel - Mandrak Studio
Cuisines Bernollin - 198, allée Viadorée - Anse - Tél. 04 74 67 04 08 Cuisines Bernollin - 5, place Puvis de Chavannes - Lyon 6 - Tél. 04 78 93 00 61 Atypique à plus d’un titre. A l’heure des chefs superstars et surexposés, Yohann Chapuis fait figure de rareté. Authentique, passionné et passionnant, le chef étoilé cache derrière la douceur de son sourire l’exigence des plus grands. Une rigueur acquise à l’Hôtel de la Poste (Charolles) sous la férule de son maître d’apprentissage Daniel Doucet. Alors âgé de 15 ans, Yohann s’apprête à entamer un parcours sans faute. Pierre Orsi, Patrick Henriroux, Jacques Lameloise… « Autant de chefs qui ont fait de moi ce que je suis devenu », confesse-t-il humblement. Pour le déjeuner Bernollin, Yohann Chapuis a joué le velours : écrevisses pattes rouges en entrée ; pigeonneau d’Alain Michon (producteur à Bantanges - 71) pour suivre et tarte au citron revisitée pour clore. Une valse à trois temps… qui s’offre encore le temps de s’offrir des détours du côté de GevreyChambertin ! En effet, pour réaliser l’accord mets vins parfait, Arnaud l’épicurien a choisi deux superbes flacons du Domaine René Leclerc : un 1er Cru Combe aux Moines suivi d’une Griotte Chambertin Grand Cru. L’extase. Yohann Chapuis et Arnaud Bernollin
Ecrevisse patte rouge, asperge, oxalis et œillet
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Restaurant Greuze - 1, rue A. Thibaudet - 71700 Tournus - 03 85 51 13 52
Pigeonneau de Monsieur Michon à la gavette du Morvan, fleur de courgette farcie aux champignons, artichaut et raviole de betterave
Chocolat blanc, citron meringué et jus de citron vert centrifugé
25 ans de cuisine pour Fabrice Bonnot Photo : Arnaud Iracane
AU COLOMBIER
E
tabli à Lyon depuis plus de dix ans, ce chef est devenu incontournable des circuits lyonnais et lance même le mouvement... Passionné de cuisine depuis sa plus tendre enfance, Fabrice Bonnot a gravi patiemment chaque marche du métier dans des maisons reconnues : les frères Troisgros à Roanne, Guy Savoy et Goumard Prunier à Paris où il devient directeur du restaurant. La passion est ancrée en lui et après quinze année passées chez les grands, il ouvre son premier restaurant baptisé Cuisine & Dépendances (qui deviendra l’ « Entr’acte ») à Lyon en 2004 avec Cédric le Gouill. La réussite de l’affaire incite Fabrice à créer un deuxième établissement en 2007 : Cuisine et Dépendances, situé rue de la Charité. Le succès est encore au rendez-vous et la passion ne quitte toujours pas notre homme, bien au contraire. L’art de son management n’y est pas étranger, il travaille en complicité avec son équipe constituée notamment de Sylvain Malland et de Pierrick le Morvan. Ceux qu’il définit comme sa garde rapprochée. Les challenges ne sont donc pas menés seul mais en équipe et quelle équipe ! La vraie richesse d’un établissement se trouve au sein des hommes qui le font tourner. L’art culinaire trouve au 68, rue de la Charité un écrin précieux où se déclinent les fines saveurs de la mer travaillées avec d’innovantes méthodes concoctées par le chef. Des associations parfois complexes et inattendues. Les amateurs de poisson ne seront pas déçus. Les légumes font partie intégrante de ses créations culinaires et font l’objet de recherches approfondies tendant à rehausser leurs saveurs naturelles. Les viandes sélectionnées avec soin ont la part belle dans ce cadre raffiné où le client bénéficie des plus délicates attentions. La cuisine se décline ici avec amour. Ses recettes, Fabrice les fait partager au travers de ses nombreux livres culinaires. L’art gastronomique ne se garde pas pour soi. Sa démarche tournée vers les autres va beaucoup plus loin. Il s’engage contre le cancer avec son ami Frédéric Eldenstein (Cirque Pinder), puis lance l’opération Soup’R Bol à Lyon au profit de Notre Dame des Sans Abri. Si Fabrice est un homme de goût, c’est avant tout un homme de cœur et il le prouve en permanence. « Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour », dit-on... Cuisine et Dépendances, 68 rue de la Charité - 04 78 37 45 02 www.restaurants-lyon-cuisineetdependances.com Entr’acte restaurant, 46 rue Ferrandière – 04 78 37 44 84 www.restaurant-entr-acte.com
126, allée du Colombier Pont de Saint-Bernard 69400 ANSE Réservation : 04 74 67 04 68 ou par mail info@aucolombier.com Menu en ligne sur
www.aucolombier.com NOUVEAU CADRE Tables d’hôtes
PRIVATISATION PARTIELLE OU TOTALE POUR VOS ÉVÈNEMENTS FAMILIAUX
PEOPLE SPORT
LOU-GRENOBLE Une dernière victoire pour le capitaine Nallet ! Clap de fin pour la saison en Top 14 du LOU, samedi au Matmut Stadium ! Une montée et une descente immédiate, telle est la réalité affrontée par les responsables du LOU. Le club lyonnais a conclu avec une belle victoire face à Grenoble, la dernière du capitaine Nallet, désormais en retraite. Ils se devaient de mobiliser les amis et supporters du club lyonnais avant l’intersaison estivale. Ce fut le cas pour cette dernière journée disputée à domicile. Lors de la réception d’avant-match, le partenaire à l’honneur, Guy Mathiolon, PDG de Serfim, l’un des principaux actionnaires du club, a rappelé à l’assistance que le LOU avait besoin de leur soutien pour réussir le challenge d’un retour rapide dans l’élite. Il n’est pas étonnant que le président du LOU Yann Roubert ait publié la liste des noms des nouveaux arrivants où figurent Julien Bonnaire et Napolioni Nalaga. Du lourd. La venue du président du conseil départemental, Christophe Guilloteau a été saluée comme un témoignage de l’intérêt pour le club d’une instance territoriale importante. Tout comme celle de Laurent Wauquiez, député-maire du Puy en Velay, dont la ville figure dans le royaume de l’Ovalie. Le public a aussi répondu présent malgré le long week-end de Pentecôte. Le Matmut Stadium a accueilli 10.000 spectateurs, preuve de l’engouement dont bénéficie le rugby en terre lyonnaise. Ils ont pu vibrer dans l’effervescence sportive d’une rencontre âprement disputée car Grenoble se devait de ramener au minimum un point pour éviter la relégation, et remportée par les gones sur le score de 29 à 24. A l’issue du match, le rugby a fait partager un moment rare avec les joueurs grenoblois et lyonnais formant une double haie pour rendre hommage à Lionel Nallet, le « Capitaine » valeureux et loyal qui mettait un terme à sa carrière sportive. Il a bien mérité de partir sur une victoire. Texte : Yves Espaignet - Photos : Saby Maviel
Marc-Antoine Ginon (LOU Rugby), Fabien Auboeuf (Sacvl), Olivier Thollin (Salvia Développement) et Franck Roulin (Live Wall)
Marie-José Gherardi (Le Progrès) et Pascal Desamais (Isara)
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Paul Moulin (Moulin), Maître Agnès Derderian, avocat et Thierry Bouchet (Champagne de Venoge)
Yann Roubert, président du LOU Rugby et Pierre Maillot
Guy Brechenmacher, élu d’Irigny, Jocelyn Jeanniard (Carrefour Market) et Jean-Luc da Passano, maire d’Irigny
Léandre Borbon (LOU Rugby) et le photographe Jean-Louis Chauveau
Maître Denis Di Leonardo, avocat et son épouse
Jamal Zier, Alain Coasse, Mimi Grail, Pierrot Arnoux (Ricard), Thierry Blanque (Grand Lyon) et Eric Bonnet (Le Temps Libre)
Sylvain Lathuilliere (Société Générale), Sébastien Chabal, Franck Isaac-Sibille (LOU Rugby), Stéphane Bidois (Le Carmélina) et Sébastien
Laurent Wauquiez, son épouse Charlotte et Marc Fraysse (Cofely GDF Suez)
Christophe Gerbaud et Corinne Paris (Assurances Paris Gerbaud)
Franck Honegger, Maxime Caminale (Laforêt) et Alain Soula (Ainhoa Promotion)
Grégory Kehyrian, Pascale Mathiolon (Serfim) et Yannick André
Nicolas Forel, président de Lyon Basket Féminin, Maxence Rissoan (Allianz Assurance), Jean-Yves Thierry, pharmacien et Mélanie Plust (Basket Féminin), joueuse n°9
Renaud Pfeffer, vice-président du Département du Rhône, Luc Aldeguer, Jean-Yves Thierry, pharmacien et le boxeur Hacine Cheriffi
Maël, Nicolas Rémi et Michael (LOU Rugby)
Catherine Arbaud (LOU Rugby) et Corinne Paris (Assurances Paris Gerbaud)
Maîtres Benjamin Duperay, notaire, Elliot et Martin Fougerolle (Sofred)
Floriane, Christian et Françoise (Pignol)
Olivier Chatard (Delta Light), Virginie Mathieu (Lyon Investissements) et Jean-Claude Pietrocolla (Media Sport Promotion)
Roger Girardon et Caroline Courtiade, présidente de la Chambre des Notaires de Lyon et Christophe Gilloteau, président du Département du Rhône
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STYLE
SHOPPING
NOUVEAU CORNER HUBLOT chez Maier Joaillier
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ublot est pionnier à la fois dans l’utilisation du caoutchouc pour ses bracelets et dans sa conception : «l’art de la fusion». Foncièrement innovante, la marque cherche sans cesse à concevoir des mariages surprenants du point de vue des mécanismes, des matériaux et des techniques. Le succès des modèles Big Bang et Classic Fusion est aujourd’hui incontestable, c’est pour cela que la maison Maier vient de refaire entièrement son espace Hublot afin de mettre encore plus avant l’inépuisable créativité de la marque. A découvrir chez Maier Joaillier 101, rue Pdt Herriot, 69002 Lyon
www.maier.fr 184
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RADO
arrive chez Maier Horloger Grâce à son design audacieux et rétro, la Rado DiaMaster Grande Seconde accompagne parfaitement le quotidien des hommes branchés. Le boîtier monobloc en céramique haute technologie renferme un large cadran ajouré composé de deux sous-cadrans superposés : l’un pour les heures et les minutes, l’autre pour les secondes. Les secondes sont précieuses et avec ce nouveau modèle RADO à votre poignet, vous pouvez être sûr de ne perdre aucun instant !
Disponible chez Maier Horloger
91, rue Pdt Herriot, 69002 Lyon
www.maier.fr
STYLE
AGUTTES Adjugé Texte : Sophie Guivarch - Photo : Fabrice Schiff
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vec 25 000 objets adjugés chaque année, la maison de vente aux enchères Aguttes bénéficie d’une renommée internationale qui n’est plus à faire. En 2008, Claude Aguttes, commissaire-priseur à Neuilly sur Seine, membre de Drouot depuis 1995 et passionné de belle architecture, installe son Hôtel des Ventes dans le cadre unique de la Gare des Brotteaux. La maison parisienne bénéficie ainsi d’un lieu de vente exceptionnel et de la force d’un groupe national présent également à Neuilly, Drouot et Deauville. Des sites qui accueillent des ventes de qualité et des enchères de niveau international dans plusieurs spécialités : meubles et objets d’art, tableaux anciens et modernes, bijoux, livres, art primitif, Extrême Orient, art du XXème siècle, vins, argenterie, numismatique, horlogerie... L’hôtel des ventes Aguttes est un lieu ouvert à tous. Sur place, les experts de la maison vous accueillent gracieusement pour expertiser vos objets. Depuis deux ans, un département automobile a également été créé et le succès ne s’est pas fait attendre. La dernière vente ayant atteint, il est vrai, les 2 millions d’euros ! Passionnés et collectionneurs sont invités à découvrir dans
ENCHÈRES
vendu !
la salle des pas perdus mais aussi à l’extérieur de la gare l’exposition de bolides de leurs rêves. « Les voitures italiennes des années 60 à 90 sont les plus convoitées (Ferrari, Maserati, Lamborghini…), la marque Porsche demeure, quant à elle, une valeur sûre tout comme la légendaire Jaguar type E ou l’Aston Martin » précise Arnaud Faucon, spécialiste des automobiles de prestige à Lyon. Il nous fixe rendez-vous le 20 juin prochain pour une nouvelle vente prometteuse avec la possibilité de venir admirer ces mythiques mécaniques durant les 2 jours précédant la vente. Quant à ceux qui préfèrent investir dans le mobilier, ils ne jurent que pour le style Art Déco, années folles qui ne semble pas faillir. Au regard des somptueux catalogues édités par la maison Aguttes, on découvre la valeur du passé et d’un art parfois oublié. Un collier de perles fines adjugé 187 700 €, une Dino de 1973 330 000 €, une Rolex Daytona 153 000 €, un pot à lait provenant du service de la laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet atteignant le record de 1,1 million d’euros… De quoi laisser songeur et inciter à fouiller le grenier familial !
Aguttes Lyon Brotteaux 13, place Jules Ferry – Lyon 6 Tel 04 37 24 24 24
Claude Aguttes
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STYLE
IMMOBILIER
LAFORÊT AU CŒUR DE VILLEURBANNE FLACHET 10 ans avec Maxime Caminale Texte : Julien Smati - Photo © Smart Angel Media
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es avancées et la créativité de l’agence Laforêt Villeurbanne Immobilier de Maxime Caminale ne font désormais aucun doute après dix belles années d’activité. Désormais spécialiste privilégié du secteur villeurbannais, notre jeune entrepreneur fonce sans cesse pour développer son réseau et dénicher les perles rares du marché. Si la période est difficile dans le secteur, notamment avec une conjoncture rendue plus difficile par le cadre légal (loi Alur), l’agence Laforêt située au pied du métro Flachet-Alain Gilles s’accroche et surmonte les difficultés sur un marché qui réduit son nombre d’acteurs professionnels. Ce passage tendu pour les professions immobilières permet une sélection naturelle : seuls les meilleurs vont rester. L’agence de Maxime Caminale s’impose par une expertise
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de qualité reconnue depuis plus de dix ans, par une implantation au cœur de Villeurbanne et un personnel issu du métier. Il est à noter que les effectifs sont stables et que le turnover n’existe pas dans la structure, signe de stabilité. L’agence garde les activités qu’elle gère depuis le début avec la location et la gestion locative dont le marché est en plein développement ainsi que la transaction. La qualité du management joue un rôle décisif. Maxime a fait ses classes dès le plus jeune âge au sein des jeunes Lions (Clubs LEO) dont il a été le président national. Il fut ensuite président local du Lions Clubs. Ses engagements associatifs et humanitaires avec le mouvement Lions l’ont porté vers la fonction de responsable coordinateur du centre d’appel du Téléthon au Grand Lyon. Maxime reconnaît volontiers agir pour son prochain, une promesse qu’il tient depuis sa tendre jeunesse. Au fil de ses
expériences, il a appris rapidement à diriger et animer une équipe. On retrouve cette approche au sein de son agence où l’esprit d’équipe est très fort. Son vécu apporte beaucoup et chacun y met du sien, on comprend beaucoup mieux le niveau de motivation de l’équipe et le sourire y est monnaie courante. AGENCE LAFORÊT VILLEURBANNE IMMOBILIER Transaction – location – gestion locative 269, cours Emile Zola – Villeurbanne Tel 04 37 43 60 00 - Métro Flachet - Alain Gilles www.laforet-villeurbanne-flachet.com villeurbanneflachet@laforet.com www.facebook.com/VilleurbanneImmobilier
IXINA
Une nouvelle perspective dans l’architecture de la cuisine
C
onnu et apprécié des architectes Lyonnais, Stéphane Ragaru creuse toujours son sillon dans l’univers de la cuisine qu’il affectionne tant et dont il connait tous les rouages. Il lance à l’aube des années 2000 la première vogue des magasins de cuisine haut de gamme sur la presqu’île de Lyon. A l’époque le Quartier Auguste Comte, où il a installé son premier showroom Bulthaup, est essentiellement constitué de
galeristes ou d’antiquaires. Malgré le scepticisme de la profession, la création de ce premier point de vente s’avère une vraie réussite. Il est rejoint deux ans après par la marque Boffi qui investit un espace attenant au sien. Stéphane ouvre ensuite un espace de 250m² dédié à la marque de prestige Siematic et participe à la création puis au lancement sur Lyon de la marque italienne Valcucine. Il crée des ateliers culinaires et œnologiques pour accueillir le monde des arts à travers plusieurs vernissages en association avec
des artistes de renom. D’autres marques liées à l’ameublement ou à la décoration le rejoignent dans cette dynamique redonnant toute sa noblesse à ce quartier. Après avoir cédé ses magasins, il s’installe il y a sept ans sur Paris afin de participer à la création et au développement des premiers show-rooms Eggersmann sur la capitale. Aujourd’hui, il poursuit son activité entre Lyon et Paris auprès des architectes et des promoteurs immobiliers. Il collabore désormais avec le puissant groupe belge Ixina à travers les deux show-rooms de la marque situés dans l’Est et l’Ouest Lyonnais. Il cultive ses réseaux avec la fidélité qu’on lui connaît conjuguant la personnalisation des projets aux produits de qualité associés à une maîtrise constante des budgets qui lui sont confiés. IXINA LYON OUEST Champagne au Mont d’Or 13, avenue Général de Gaulle - 04 88 13 17 17 IXINA LYON EST Saint-Priest ZI Mi-Plaine, 4, rue du Champ Dolin - 04 78 40 03 47
www.ixina.fr
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Special terrasses 2015
F&K Bistro Club
HORAIRES Du mercredi au samedi de 18h30 Ã 5h
13-14, place Jules Ferry - Lyon 6 06 95 86 95 97 - www.f-and-k.fr
Le Silk Brasserie
Victoria Hall
Bistronomie au coeur de Lyon
Restaurant - Bar Lounge - Cigar Club
HORAIRES Tous les jours de 12 h à 15 h et de 19 h à 23 h 30
HORAIRES Midi & soir
20, quai Gailleton - Lyon 2 / 04 72 41 20 80 www.sofitel.com/fr
33, rue du Repos - Lyon 7 / 04 37 28 07 97 Entrée du Parking Privé : 353, rue Garibaldi www.victoriahall.fr
L'Argenson
La cuisine bourgeoise
BIB GOURMAND 2015
Cousins Cousines
, Plats lyonnais et cuisine du marche
HORAIRES Tous les jours midi & soir
HORAIRES Du lundi au samedi midi & soir
40, allée Pierre de Coubertin - Lyon 7/ 04 72 73 72 73 (À cinq minutes du Musée des Confluences) www.argenson.com
3, avenue du Général Brosset - Lyon 6 / 04 72 74 28 56 www.cousinscousineslyon.com
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Comptoir de la Bourse Do Mo ,
L'univers prolifique des cocktails Une bulle de temps suspendu HORAIRES tous les jours Jusqu’à 3h du matin
HORAIRES tous les jours Midi & soir (sauf dimanche soir)
33, rue la Bourse - Lyon 2 / 04 72 41 71 52 www.comptoirdelabourse.fr
45, quai Rambaud - Lyon 2 / 04 37 23 09 23 www.do-mo.fr
Le Grain de Folie
, Cafe du Pond , ,
Bar / Terrasse / Cocktail / Tapas Le berceau de l'apero
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HORAIRES du mardi au samedi Midi & soir
HORAIRES du lundi au samedi 12h - 14h Dimanche 12h - 15h
1, rue Dumont d’Urville - Lyon 4 / 04 72 07 64 30 www.le-graindefolie.com
11, place Maréchal Lyautey - Lyon 6 / 04 78 52 39 99 www.ilovedupond.com
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Tradition fait maison
BDO
, BBQ / Bar a roseé ,
, Au bord de l'eau HORAIRES Tous les jours midi & soir
HORAIRES Tous les jours midi & soir
Chemin du Pontet - 69150 Décines / 04 78 49 02 39 www.aubordelo.fr
Chemin du Pontet Bord du Grand Large - 69150 Décines / 06 17 43 14 72
Bistro du Chateau
Table gourmande et conviviale
Windy Lounge
, Glamourous Chicago 1930's
HORAIRES du lundi au samedi midi & soir Dimanche jusqu’à 15h30
HORAIRES Tous les jours à partir de 14h - fermé le lundi
154, avenue du Casino - 69890 La Tour de Salvagny / 04 78 46 35 04 www.lebistroduchateau.fr
5, quai Antoine Riboud - Lyon 2 Confluence / 09 50 98 90 00 www.windylounge.com
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PEOPLE•EVENTS
CHRONIQUE
par
M
ois oi
Les jolies sorties & belles rencontres de Françoise Petit Photos : Jean Charles Dal Ben et DR
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xotisme garanti à Ainay ! Rien de mieux pour se dépayser que de se rendre à pied (où en métro station Ampère) à l’Etoile d’Orient. Tout est résumé dans le nom de ce restaurant, étoile comme la garantie d’une cuisine réputée et Orient pour sa palette de parfums d’ailleurs. Romain Devemy maître restaurateur joue la carte de recettes variées qui vont du couscous et tajines à des propositions végétariennes en passant par des keftas de poisson. Mohamed Mourad qui œuvre aussi en cuisine, Perrine Badia, la compagne de Romain et Nizar Zitouni contribuent à faire de cette adresse un endroit où il fait bon manger avec service aux petits poivrons ! (la marinade de poivrons au cumin : une tuerie !). Les « plus » de l’Etoile d’Orient ? Ouverture le dimanche, dîners buffets en famille et rencontres avec des auteurs comme ce jeudi 18 juin de 17h à 20h, présence de Sonia Ezgulian pour signer son livre « Les Epices et Aromates ».
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H
enri Bardouin est une marque de pastis « grand cru », pas moins de 65 plantes et épices de Provence et du monde entier se concentrent dans cette boisson anisée. La marque ne veut pas se réduire à une utilisation apéritive prise sur le zinc ou sur une terrasse au soleil. Le produit est doté d’une richesse de saveurs qui méritait un moment gourmand d’exception distillé en cuisine par Jérémy Galvan. Sur un déjeuner en trompe l’œil, le chef vraiment talentueux de la rue du Bœuf joua à déstabiliser le regard et les palais avec son menu devinette : où se trouve l’agneau du limousin, les produits de la mer, la vanille, le fois gras ou le pastis ? Une réussite totale appréciée par tous dont l’initiateur de l’histoire Alain Robert, président des www.distilleries-provence.com
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ichel R rencontré au bar le Narval au Pont du Jour dans le 5ème, est né dans le 6ème arrondissement. A priori une information banale… avec de la patience (reportage en cours) vous saurez que derrière ce nom incomplet se cache la riche vie d’un sacré personnage. Quelques indications pour celles et ceux qui pourraient l’avoir connu dans sa jeunesse ; il vit aujourd’hui à Sun Valley où il possède un restaurant (chez lui pas de hamburgers mais du saumon à l’oseille !), fut et reste encore un skieur hors pair. Indice supplémentaire Thomas R peut dire « c’est mon oncle d’Amérique » !
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31, rue des Remparts d’Ainay, Lyon 2
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ranck Dedieu est le winner de la Bacardi Legaly Global cocktail compétition qui eut lieu à Sydney le 3 mai dernier. La prestation remarquée de ce jeune talent fait rayonner un lyonnais 4 ans après son acolyte Marc Bonneton de l’Antiquaire (20 rue Hippolyte Flandrin). Franck installé récemment 1, rue Chavanne (le Redwood) auréolé de cette distinction internationale pétille d’idées pour son bar réinventant sans complexe l’art du shaker. Entre Marc et Franck, une même complicité et un esprit d’équipe (notre photo). Ces deux garçons permettent de placer le 1er arrondissement au rang de capitale de la mixologie ! Une petite fête en présence de François Gaillard, directeur d’OnlyLyon Tourisme donnait une élégante dimension au trophée de Franck Dedieu qui posait tout sourire et on le comprend avec Marc Bonneton, Mathieu Chapazian et David Capdeville.
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PEOPLE•EVENTS
VU !
16Événements +
de photos sur lyonpeople.com
qu’il ne fallait pas manquer Photos : Christel Biard , Saby Maviel & Fabrice Schiff
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DÎNER DE GALA HUNTINGTON AVENIR Casino Le Lyon Vert Générosité, football et musique au programme de la soirée de gala de l’Association Huntington Avenir au Casino Le Lyon Vert. Avec un parterre composé des joueurs de l’Olympique Lyonnais, emmenés par le staff technique et le président Jean-Michel Aulas, d’artistes proches de l’association : Solal, Michael Jones, Patrick Fiori, Amel Bent, ainsi que Gwendal Peizerat, Thérèse Rabatel, adjointe au maire de Lyon… Cris et Tatiane Gomes, les maitres de cérémonie ont réussi leur soirée ! Les recettes de la tombola, les bénéfices des repas, les enchères et les dons ont permis de récolter plus de 59.000 euros, destinés intégralement à l’aide de proximité aux familles et malades Huntington.
02 VERNISSAGE DE MARIO GURRIERI Mairie du 6ème Dalida en tenue de gala à faire pâlir Madonna, le ténébreux Mike Brant sur scène, des photos de Sophie Marceau plus qu’elle n’en possède, les Beatles à leur descente d’avion à l’aéroport de Lyon Bron, Michael Jackson, Indochine, Cure, mais encore à peu près toutes les stars ayant grimpé le mythique escalier du Festival de Cannes. Cette photothèque n’appartient à aucun musée, pas même à l’Institut Lumière. Non, c’est l’œuvre de Mario Gurrieri, petit par la taille et passe muraille… qui a soufflé ses 79 bougies au cours du vernissage de son exposition « Palais d’hiver » en mairie du 6ème.
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03 FESTIVAL MONDIAL DES ROSES Une assistance fleurie et fournie lors du parcours inaugural du Festival mondial des Roses en présence du sénateur-maire Gérard Collomb, vendredi 29 mai. La déambulation festive est partie en fin d’après-midi de la place des Jacobins, où a été inauguré « Roses en cascade », puis s’est rendue à la découverte de « La Fontaine aux roses », place de la République. Le cortège a remonté ensuite la rue de la République direction l’Hôtel de Ville pour visiter le jardin extraordinaire de roses de la Cour d’Honneur et l’exposition florale installée dans l’Atrium. La déambulation s’est achevée place des Terreaux, au cœur des 90 petits jardins Inspirations roses. C’est là qu’a eu lieu dans la foulée, le baptême de la rose « ONLYLYON ».
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O L •P E O P L E
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Laure-Marine Godet (Apave), Louis Engelhard et Marco (Lyon People)
Patrick Bernes (Les deux Mazots), Maitre André Soulier et Jean-Pierre Bernes (agent de joueurs)
Jacques Santini et Jean-Louis Legrand
Christophe Augé et Charles Le Roy (Casino le Lyon Vert)
OL-BORDEAUX Les tribunes VIP
Feu d’artifice, tour d’honneur et standing ovation… Gerland a ravi ses 39 961 spectateurs lors du dernier match de la saison joué devant Jacques Santini, Jean-Pierre Bernes et Nicolas de Tavernost, venu négocier le rapatriement de Gourcuff ? Face à des Bordelais combattifs, nos gones ont dû se contenter d’un match nul (1-1), mais l’essentiel est fait. Assuré de décrocher la seconde place, nous retrouverons la Ligue des Champions l’an prochain. Dans la foulée, Alexandre Lacazette a été élu meilleur joueur de Ligue 1 et Nabil Fekir meilleur espoir. Scénario parfait pour le président Jean-Michel Aulas à quelques mois de l’inauguration du Grand Stade. Photos : Fabrice Schiff
Eric Lesage (Banque Rhône-Alpes) et son épouse Sylvaine
Yann Cucherat, adjoint aux sports et Bernard Lacombe
Frédérique et François-Régis Ory, Laurent et Charlotte Wauquiez, Marie-Christine et Jacques Matagrin
Le magicien Pierre Manu, Karine Fontaine (Floriot immobilier prestige) et l’horloger Jean-Louis Maier
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Olivier Bernardeau (OL) et Nicolas de Tavernost, président du Groupe M6
Snejana Stefanovic (OL), Clémentine Guitton, Elise Roy (Agence Profil), Christophe Michelon (L’Argenson) et Nathalie d’Ambrosio (OL)
Gérard Collomb, entouré de son fils Alexandre et de Louis Iliou
Yves Rioton (Séminaires Business) et Jean-Marie Hebert (OL)
Jean-Michel Aulas et Gérard Collomb
Charles de Cordon (Hippodromes de Lyon), son épouse Clarisse et Michel Janin-Bailly (O’net)
Maître Richard Brumm, adjoint aux Finances et son petit-fils Marin Godet
Photo : Arnaud Hauteroche
Notre abonnement santĂŠ, câ&#x20AC;&#x2122;est www.velov.grandlyon.com
PEOPLE•EVENTS
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LE MARIAGE TGL GROUP FLORIOT & ARTEFACT célébré à la CCI de Lyon
C’est dans le cadre prestigieux du palais de la Bourse que Thierry Glories, président de TGL Group / Groupe Floriot a fêté avec plusieurs centaines d’invités l’acquisition des sociétés Puzzle / Artefact. Spécialisée dans la réhabilitation de bâtiments anciens, cette société dirigée par PierreJean Perrin et Fréderic Boisson intervient pour le compte d’investisseurs recherchant un avantage fiscal de type Monument historique, déficit foncier ou Malraux. Son rayon d’action s’étend au sud de la ligne Strasbourg / Toulouse. Elle a réalisé un chiffre d’affaires de 29 millions d’euros en 2014. Pleinement intégrée au projet d’entreprise de Thierry Glories, cette acquisition marque la volonté du dirigeant à se développer dans l’immobilier, en complément de son activité historique de constructeur. L’ambition d’atteindre 200 Millions d’euros de CA à horizon 2020 (contre 110 M€ en 2014) est en ordre de marche pour ce groupe patrimonial indépendant. Photos : Fabrice Schiff
Maitres Karine Margerit, Nawel Ferhat, Céline Flotard, Corinne Menichelli-Glories et Anne-Claire Joobeldon
Jean-Pierre Janin, Christine Velon et Denis Renaud (Banque Populaire)
Thierry Glories, président de TGL Group-Floriot, son épouse Maître Corinne Menichelli-Glories (BDMV Avocats), leurs enfants Laura, Raphaël, Cyrielle et Benjamin Chomel
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Guy Kleinheny, Anne Przyzycki (Barclays) et Pierre-Jean Perrin (Puzzle)
Bertrand Mie, Catherine Pigeon (Aragor), Denis Gardette (Puzzle) et Hubert Raccurt (TGL Group / Groupe Floriot)
Maître Corinne Menichelli-Glories (BDMV Avocats), l’horloger Jean-Louis Maier et Caroline Auclair (Lord Nelson)
Thierry Glories, Pierre Jean Perrin et Fréderic Boisson, entourés d’une partie de leurs équipe
Ludovic Robert (BNP Paribas développement) et Nicolas Manceau (KPMG corporate finance)
Alexandra Guillem et Brigitte de Ceglie (SMABTP)
Maitres Laurent Stamm (CMSBFL) et Céline Flotard (BDMV Avocats)
Julien Desbottes (Agir Audit & Gestion) et Marc Balas (Crédit Agricole)
Thierry Glories, président de TGL Group-Floriot et son épouse Maitre Corinne MenichelliGlories (BDMV Avocats)
Paul Culty (MEDEF de l’Ain), Françoise Bourgin (CGPME de l’Ain) et Jean-Marc Bailly (CCI de l’Ain)
Patrice Louvet (Newi), Sophie Roger (CET Ingénierie) et Jean-Lionel Amblard (Synapse)
Philippe Ginet (Floriot), Frédérique Gama (Clinique Charcot) et Jean-Pierre Garioud (Floriot)
Nathalie Goichon, Julien Berujon et Linda Marir (Artefact)
Olivier Pichot (Crédit Agricole), Franck Lefebvre (Crédit Agricole région investissement) et Gérald Berthet (Crédit Agricole)
Frédéric Boisson (Artefact), Pierre-Jean Perrin (Puzzle) et Thierry Glories, président de TGL Group-Floriot
Olivier Bertrand, Laurence Derobert (Crédit Agricole) et Pierre-Jean Perrin (Puzzle)
Claire Touzet, Jérome Loisy et Béatrice Giry (Alcya Conseil)
Maître Corinne Menichelli-Glories (BDMV Avocats), Béatrice Garnaud (Espace immobilier Lyonnais), Franck Honegger (CR2I) et Maître Anne-Claire Joobeldon (Joubeldon Faysse)
Rémi Pral (HTC), Corinne Mandrilloni (Artefact) et Simon Gerbaud (Monument.fr)
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PEOPLE•EVENTS
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HIPPODROME DE PARILLY Les 50 ans
A l’occasion des 50 ans de l’Hippodrome de Parilly, la Société des Courses Lyonnaises a organisé le jour de l’Ascension une garden-party pour fêter dignement l’un de ses deux joyaux ! Placée sous le signe de l’élégance et du glamour, cette journée comportait 8 épreuves de Galop dont le « Grand Prix de Parilly », support du Quinté. Pour une immersion complète au coeur de la compétition et de la vie de nos champions, les organisateurs proposaient un panel riche d’activités hippiques : simulateur de courses, cheval mécanique, voiture suiveuse et visite des coulisses, baptêmes de poneys… Côté animations, les enfants ont été particulièrement choyés : Nail-Truck, structure gonflable et manège, stands gourmandises pour petits et grands, défilé de voitures anciennes et concert de Jazz, lâcher de ballons, stands UNICEF... tout pour vivre une journée mémorable. Photos : Fabrice Schiff
Lionel Chosson, directeur des Hippodromes de Lyon, Jean-Claude Ravier, président des Hippodromes de Lyon, Sylvie Granjon et les commissaires de course
Le régisseur Charles de Cordon et l’équipe des pistes
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Lyonpeople / Juin 2015
Le docteur Christian Desvignes et Marie-Claude Palmer
Les jockeys Raphaël Marceli, Stéphane Pasquier et Olivier Peslier
Maitre Michel Duquaire, Alec Palmer et François Boulard (France Galop)
Jean-Jacques Selles, conseiller délégué au Sport de la Métropole, son épouse Valérie et Jean-Claude Ravier, président des Hippodromes de Lyon
Christian Barthélémy, administrateur de la société des courses de Lyon, Brigitte Fromont, conseillère régionale Rhône-Alpes et Denis Broliquier, maire du 2ème
Alexandre Froment (PMU), Gérard Vacher, président de l’Hippodrome de Feurs et Bertrand Leblond (PMU)
Arnaud, Anna et Vincent
Jean-Paul Borgeot (La Tassée)
Les pousseurs et les tireurs
APERITIVO•du•mercredi•soir T e r r a s s e • o m b r a g é e S e r v i c e • v o i t u r i e r
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PEOPLE•EVENTS
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Le pianiste Bruno Robilliard et le hangiste Léonardo Trincabelli
TEDD CONNEXION & CONTINENTS INSOLITES
Jean-Christophe Guerin (Continents Insolites), Estelle Ferrand (Arryroots) et Laurent Coppin (J’Articule)
Concert privé avec Philippe Fournier
C’est à un show-case privé exceptionnel autour de Philippe Fournier, fondateur et directeur de l’Orchestre Symphonique Confluences, qu’ont assisté une centaine de mélomanes invités par Joël Massé (Continents Insolites) et Thierry Mestrallet (Tedd Connexion) dans les salons du Cercle de l’Union. A la fois musicien, globe-trotter et humaniste passionné, auteur de spectacles comme «Scènes de Rue» ou «Do you speak djembé», Philippe Fournier a entraîné les invités dans une découverte inédite de la musique comme une véritable invitation au voyage intérieur ou à la rencontre des autres. Il était accompagné du pianiste Bruno Robilliard et du joueur de hang Leonardo Trincabello, venu de Barcelone. Cela a été l’occasion aussi de faire découvrir la prestigieuse marque française Devialet (meilleur équipement Hifi au monde) au travers de ses deux produits « Expert » et « Phantom » distribués en exclusivité chez TEDD Connexion. Photos : Fabrice Schiff
Bertrand Malher (Merial), son épouse Nathalie et Thierry Mestrallet (Tedd Connexion)
Le pianiste Bruno Robilliard, le chef d’orchestre Philippe Fournier et le hangiste Léonardo Trincabelli
Chrystelle Mestrallet (Archives municipales) et Bilal Bentaleb (Tedd Connexion)
Olivier Picard (AXA Lyon Foch), les docteurs Régis et Martine Chomier
Laurent Prost-Boucle (Optique Chagrot), Philippe Bettant (Smart) et Marc Prost-Boucle (Cabinet Sadec)
Prescillia Morais (Devialet) et Nicolas Winckler (Lyon People)
Le chef d’orchestre Philippe Fournier, Linda Cherfaoui, Michel Rivoire, son épouse Chantal et Charles Latard, directeur du Cercle de l’Union
Des applaudissements bien mérités pour les deux musiciens
Frédéric Le Fourn (Pulz) et Frédéric Soares (Continents Insolites)
Benoit Faucherand (Arching) et son épouse Louise (La Sorbonne Paris) Petit concerto en Ré majeur
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LYON 3e -
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TROPHÉE ORPI Golf Club de Lyon
Depuis 9 ans, ORPI - 1er réseau immobilier français avec 1250 points de vente – a mis en place un circuit de compétitions régionales, ouvertes à tous, avec une finale nationale. Chaque année, plus de 2 500 joueuses et joueurs participent à ces compétitions et font du Trophée ORPI un des plus importants circuits amateurs de golf en France. L’étape lyonnaise qui se déroulait sur le green du prestigieux Golf Club de Lyon a rassemblé 120 golfeurs. Les non-initiés ont pu découvrir la pratique du golf avec un mini challenge accessible à tous autour du practice et du putting. Vainqueurs du Trophée Orpi Lyon, Christiane Lalain et Alexandre Gonzalez sont qualifiés pour la finale nationale des 17-18 octobre 2015 au Golf du Médoc (Le Pian Médoc). Photos : Fabrice Schiff
L’équipe Orpi et leurs invités à l’initiation practice
Yves Mercier, Rolland Pechard, Elie Asseily et Philippe Copin
Julien Chartier, Philippe Noca et Frédérick Lecompte
Delphine Perrillat-Bottonet, Jacqueline Jabouley et Sibylle Bouloc
Michel Jabouley, Denis Bozzetto et Patrick Bailly
Thierry Leopold, Pierre Constance, Laurent Vivier et Thierry Bruyas
Philippe Copin (Orpi), Christophe Phélip (Parcours 18) et Yves Mercier (Orpi)
Brigitte Termet, professeur de Pilates, Patricia Apaix et Marie-Kareen Nebon-Carle (Abessan Immobilier)
Julien Chartier (Emplitude), Nadine Lainé et Frédéric Mouradian (Décines DA)
Alain Dervieux (Rubantex) et Michele Bonnet-Piron
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Jean-Christophe Clech (Orpi Lyon 5ème) et Philippe Noca (Redalum)
Elise Michaud (Orpi) et son époux Vincent (Axa)
Cédric Moulin et son épouse Stéphanie (Orpi)
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Des coiffeurs visagistes à votre écoute, dans un lieu alliant détente, beauté et convivialité. Micky et son équipe mettent à profit leur savoir-faire et vous accueille avec le sourire.
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28/05/15 15:26
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Anne-France Mayne et Cyril Meaudre (DomoDéco)
Clémentine Manson et Cécile Durand (Dessange Villefranche)
Karine Fontaine (Floriot Immobilier Prestige) et Laurent Guilleminot (My chic Résidence)
Amélie Reboul (Aric), Margaux Coquard-Imberton (SQLI), Julie Bernadou (Nincar) et Ophélia Porta (PS Studio)
Lauren Cot (Habitat Villefranche), Claude Polidori (Maison Victoire) et Catherine Galle
Franck Grandet (Habitat), Murielle Perrin (Boutique Kolorz) et Romain Rezig (Habitat)
Jacques Rouch (RLE), son épouse Amandine (ABS AMS) et Pascal Cot (Habitat)
Alexis Danaguezian (Tactilabs), son épouse Zydre (Desigual) et leur fils Victor
Pierre Gilles et son épouse Brigitte (Pierre Gilles)
Bertrand Micolon (Thelem) et son épouse le Docteur Liliane
Soirée Outdoor chez
HABITAT VILLEFRANCHE Soirée privilège chez Habitat qui a donné rendezvous à ses afficionados mardi 5 mai pour une journée exceptionnelle dans son superbe magasin de Villefranche. Lors de cet évènement, nous avons pu découvrir la nouvelle collection de meubles et décoration outdoor d’Habitat, agrémentée d’une dégustation de vins et d’une animation bar à rosé, ponctuée par les surprises des partenaires de la soirée. Photos : Fabrice Schiff & Sabine Serrad
125, avenue Théodore Braun - Villefranche-sur-Saône parking gratuit
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Barbara Tixier (Gauduel) et Richard Castonovo (Gauduel)
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Jordan Amsellem (Neolife) et Charlotte Jacoud (Rotam)
Thierry Glories, président de TGL GroupFloriot et son épouse Maitre Corinne Menichelli-Glories (BDMV Avocats)
Le jeudi soir ambiance Orchestra Tous les samedis Saturday Hype PROGRAMMATION JUIN
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sho 12 JUIN Alexandre Billard fait son 19 JUIN We are animals 26 JUIN Hype Beach 3 JUILLET Cirque du soir * * “LIVE PERFORMERS“ / SHOWCASE EN COLLABORATION AVEC TEAMBILLARD
DU MERCREDI AU VENDREDI À PARTIR DE 18h, LE SAMEDI À PARTIR DE 19h LE JEUDI SOIR > BE A-LIVE
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Le Hype
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Hype
Hype
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Casino Le Lyon Vert
MANOLO, THE VOICE OF THE GYPSIES
Leur album « Chico et The Gypsies » a été consacré disque d’or. Avec plus de 200 000 albums vendus, Manolo et ses amis sont des valeurs sûres de la musique gitane. Un succès qui ne se dément pas, en témoigne le concert donné au domaine le Lyon Vert. La salle du Grand Cercle a fait le plein, jeudi 21 mai. Particulièrement appréciée, la formule VIP permettait aux spectateurs de se régaler avant le show autour du cocktail dinatoire (paella et tapas), ambiancé par Manolo et ses danseuses. Photos : Anik Martin
Pascale et Richard Chabbat, Chantal Partouche et sa sœur Claude (Casino Le Lyon Vert)
Le chef Jean-François Malle et Geneviève Blanchard (Casino Lyon Vert)
Marie Blanco, Robin Coyeaud, Eva Partouche, Charles Le Roy, Audrey Monnot et Julien Robert (Casino Le Lyon Vert)
Les invités de la pizzeria Capobianco (Oullins)
Laurent Giraud (Opel), Stéphane Abate (Volvo) et Arnaud Thomas (Izi Event)
Franck Sibert (Opel), Stéphane Martin (Ada) et Audrey Monnot (Casino Le Lyon Vert)
Chantal Partouche et sa fille Eva (Casino Le Lyon Vert)
Simon Amaniera (AD Strategy) et Jean Philippe Coubard (Volvo Lyon)
Pascal Frank (Casino Le Lyon Vert) et Félix Greck (Multis)
Manolo et les Gypsies
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Les Gypsies avec Sonia et Magalie
C’est cocktail !
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Jérôme Lavaux (Iddest), Pierre Calzat (EDF), Sandrine Alberto, décoratrice et Olivier Blaise, architecte
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Gilles Reymond (Cairn), Maurizio Battaioli (Gentleman Taxi), Franck Schillbach (Eurofroid) et Guillaume Gedon (Alain le Ny)
Francis da Silva, Pierre-Yves Gas (agence Proxi’Com) et Sandrine (Riad Omri)
Franck Girardet, James Iron (Carré Vip Consulting), Philippe Montanay (Maniac media) et Marco (Lyon People)
Hype Confluence
GÉNÉRATION MAD MAX
Se démarquer ! Telle est la volonté de Nathalie Amsellem, la maitresse de maison du Hype, à la Confluence. Et comme elle n’aime pas faire dans la demi-mesure, elle a carrément convoqué dans son club Mad Max et ses équipiers. Une soirée très spéciale concoctée par Pierre-Yves Gas à l’occasion de la sortie en salle du 4ème opus de la saga, baptisé Fury Road. James Iron et son équipe du Carré VIP consulting avaient sorti l’artillerie lourde et concocté une scénographie de cuir et de cuissardes qui n’était pas sans nous rappeler quelques scènes hots du bal des supplices… Dépaysement garanti. Photos : Saby Maviel
Morgan et Camille (Charlestown)
Julie et Séverine
John da Silva (Latin Fashion Wave) et Tayler Calagane (1er dauphin Mister Men France 2014 et comédien)
Fanny et Francky Coda (Franckfanny Coda)
Sabine Diot Coster et Virginie Grospeiller (Groupe Pruvost Immobilier)
Ophélie et Féfé du Hype
Valentin Salord (Hype) et DJ Dave Rodger
Félix
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CARMELINA
Inauguration de la terrasse Pari réussi pour Stéphane, Rosa et toute l’équipe du Carmelina qui ont accueilli plusieurs centaines de Lyonnais pour un joli moment de détente sous le signe de l’été et de la convivialité. Dans une ambiance décontractée, ils ont pu redécouvrir cet espace bucolique situé à quelques centaines de mètres du stade de Gerland. Au menu du soir, pétanque, golf (1° trophée de golf sur simulateur), show de danse (avec les danseurs de la troupe de Patrick Bruel), défilé de mode et buffet dînatoire offert… Photos : Fabrice Schiff
249, rue Marcel Mérieux - 69007 Lyon - Gerland 04 78 69 46 26
Bernard Keguny (YKB), Yves Markarian, Verane Vaché (RMG Conseil), Simon Giacomini et Anne Keguny (YKB)
Nicolas Winckler (Lyon People) et Ariane Guimet (Le Tout Lyon Affiches)
Hubert-Julien Laferriere, maire du 9ème et Cisco
L’artiste Alin et Les artistes anonymes (Atelier 13)
Stéphane Bridois et son épouse Rosa (Carmelina)
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Michel Lopez (Korloff), Norbert Brun (ACDC Comptoir de la caisse) et Stéphane Bridois (Carmelina)
Marc Pigeroulet (Arioste Immobilier) et Cécile Remond, architecte du patrimoine
Marc Chabert (F&K), Liliane Plaza, Pierrot Klasser et Sandrine Bonomi (Brésilien)
Franck Isaac-Sibille, vice-président du LOU Rugby, Emile Almarcha (France Boissons) et Eric Maison (Lixir Champagne Piper)
Christelle Bardet, Edith Parat, Stéphane Bridois (Carmelina) et Carole Schemla (Parlez d’Immo)
Thomas Vedrine (Cuisines du Sud) et Mélanie Guerin (La Centrale de Financement)
Pascale Bourdereau (Herzo Joaillier), Annie de Starodoubsky, Chrys Morel, Maurice Martin (Seijo), Béryl Maillard, consul de St Domingue, et Martine Barbe (Panetta)
Olivier Dubent (Havana Club), Julien Rogie, Tony Bellavia (Belladrinks) et Jean Burdy (Havana Club)
Dominique Palumbo (BMW Gauduel) et Jean-Luc Marcombe (Salengro Automobiles)
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PEOPLE•EVENTS
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Aurélie Dorigné et Rouba Ayache
Ana Hazoud et Pauline Martin (Café du Pond)
L’équipe Lillet (Ricard) autour d’Albert, patron du Café du Pond
Bernard et Maryline Louvet (Cogem) en compagnie de Séverine Davo
Rémi Muth, Nathalie Chanfray et Charles Combaro (Terre Sens)
Jean-Michel Wetch, Paul-Henri Watine et Elie Cunat (Mini Gauduel)
Albert (Café du Pond) et Corinne Merlin, responsable Mauboussin
CAFÉ DU POND
Au bonheur des filles ! Le temps d’une soirée, Albert Dray a transformé ses fameuses terrasses en salon dédié à la gente féminine. Des partenaires de renom (Mauboussin, MINI Gauduel, atelier coiffure Davo) ont sublimé ce lieu et choyé les invitées triées sur le volet. Ces dames et demoiselles ont fait l’objet des attentions les plus raffinées sous l’œil bienveillant de l’emblématique maître des lieux, vite rejoint par de nombreux messieurs qui passaient par là… par hasard. Texte : Julien Smati - Photos : Smart Angel Media
Richard Sansavini (Arrivetz) et Gilles Taraquois (Pal Zileri)
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Geneviève Watine dorlotée par Laurent (Davo)
Pascal Delaporte (Lillet) et Stéphane Arnaud (Mauboussin)
Claire Chevillot et Myriam Mantini
Danielle et Sébastien (Davo)
3000 m2 de pure détente à 10 mn du centre de Lyon
GARDEN PARTY tous les jeudis soir à partir de 19h
• Séminaires, mariages • Terrasse ombragée • Jeux pour enfants
Parking privé
Chemin de la Traille - Ile de la table ronde - 69 360 SOLAIZE Tél. : 04 78 46 06 88 contact@restaurant-ile-lyon.fr - www.restaurant-ile-lyon.fr OUVERT 7/7 TOUS L’ÉTÉ SAUF LE DIMANCHE SOIR
PEOPLE•EVENTS
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Constance, Vanessa, Claude, James Iron, Anthony et Loïc (Carré Vip Consulting)
DJ Philippe Jacquet
Maxime Gomes et Sarah Ferrao
Le retour de Cisco et de Fabio
Karine Fontaine (Floriot immobilier prestige) et l’horloger Jean-Louis Maier
Sandra Sanchez, Justine Chave, Anaïs Renard, Lucie Jarousse et Julie Sari
Anna Abran, Stéphanie Pleynet (Roudaut), Claire Krummenacker (Sagarmatha) et Kelly Duvert (Capi France Immobilier)
Laurence, Christelle, Martine, Guylaine, Emma, Christine et Anne
Les Saint Genois de sortie
Les Stéphanois du Club et d’NRJ
Pascale, Cathy, Stéphanie, Myriam, Corinne, Murielle et Anik
LE FESTIVAL DES PLANCHES 2015
Un temps des plus clément, un DJ Jacquet chaud manette, la team de James Iron au top, un accueil des plus Spritz par Mouton Rothschild, ajoutez à ce mélange une superbe équipe des Planches, vous mixez le tout avec la remise des nouveaux badges 2015, et vous obtenez une soirée explosive riche en partage et en émotion jusqu’à épuisement des bonnes choses. La saison 2015 est bel et bien lancée ! Photos : Fabrice Schiff
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Magalie Sapin Gaillard et Artur Reversade (Les Planches)
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PEOPLE•EVENTS
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Riva Café
LANCEMENT DE MINI MOËT De la Mini Moke à la mini-jupe, en passant par le mini bar et le mi ni short, l’été, on a envie de mini ! La maison Moët & Chandon s’est mise au diapason en lançant les Mini-Moët, 20 centilitres de champagne dans une mini bouteille pour un plaisir maxi. Un produit d’exception lancé lors d’une soirée festive au Riva Café, quai Sarrail, en partenariat avec 6ème Avenue qui présentait la nouvelle Mini coupé Works. Photos : Fabrice Schiff
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.
Florian Cloppet (Moët & Chandon), Hamid (Péniche le 15) et Jean-François Savoye (Ema Com)
Leçon de shaker pour Hass
Sylvie Peruchon (Consult & Events), Emmanuel Gontier (Moët & Chandon) et Marco (Lyon People)
Thibaut Pennequin, Aurélien (Riva Café) et Claude Pulcina (BMW 6ème Avenue)
Jennifer (La Loge Make Up) et Rosalie (IBT)
Laetitia, sa fille Alma, Rosalie Guiller (IBT) et Clément (Le Biniou)
Caroline, Marlène (Pays Tui France) et Delhia Brahmi
Marion César, Oriane Buffiere et Emma Clarey
Lancement de la nouvelle Mini Moët & Chandon et de la nouvelle Mini John Works
L’équipe de Moët & Chandon
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PEOPLE•EVENTS
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DÉFILÉ SUPDEMOD au Selcius
Deux défilés dans la même soirée. Dans le cadre contemporain du Selcius, les étudiants de Supdemod ont mis le paquet à l’occasion de leur défilé annuel. Leur parrain Olivier Lapidus et 600 invités ont applaudi leur talent et leur créativité. Créée en 1952 par une première main de la maison Dior, et implantée dans le quartier de la Confluence, l’école est dirigée par Jamal Hammouch. Reprise en début d’année par Denis de Benazé, elle forme aux métiers de modéliste, styliste, marketeur, sourceur… et délivre des diplômes reconnus par l’Etat. Le fondateur de l’IDRAC a pour objectif affiché d’en faire une référence au niveau national dans un premier temps, puis international. Texte : Marc Polisson - Photos : Saby Maviel
Denis de Bénazé, Olivier Lapidus et Jamal Hammouch
Denis de Bénazé, Pierre Jacques Brivet, président du Marché de la Mode Vintage, Gérard Ravouna, président des Industries Mode et Habillement Rhône-Alpes, Annie Fara (Supdemod) et le couturier Olivier Lapidus
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CARNET MONDAIN Mariage
20/06/2015 – Caroline Prot et Jean-Christophe Larose
Naissances 13/01/2015 - Nathan chez Emmanuelle Jourdain et Yannick Decelle 12/05/2015 - Balthazar chez Paméla et Pierre-Loic Besse 13/05/2015 - Giulia chez Anne-Sophie et Cyril Janssen 02/06/2015 - Violette chez Pauline Jalibert et Arthur Maier
Disparitions Dans nos intentions de prière, Monsieur Jean Pépin, ancien président du Conseil général de l’Ain ; Monsieur Jacques Domas, fondateur de Maxi Livres; Monsieur Armand Balaguer, conseiller municipal de Rillieux-La Pape ; le peintre Robert Duran ; Monsieur Arthur Richard, Monsieur Bernard Brac de la Perriere. JACQUES DOMAS A TOURNÉ LA PAGE Jacques Domas est décédé le 21 avril 2015 aux Iris, où il était en convalescence. C’était un habitué du tournoi de pétanque de Megève où il résidait chaque été. Docteur en sciences éco et ancien prof de Sup de Co, il dirigeait toujours HJD, sa société d’édition, à 75 ans. C’est au cours des années 80 qu’il connut ses heures de gloire en créant Maxi Livres, un concept révolutionnaire de vente de livres à moitié prix. À son apogée, en 1993 il décida d’éditer un dictionnaire encyclopédique low-cost. Larousse et Hachette, sociétés monopolistiques n’ont pas supporté l’arrivée de ce gêneur et précipitèrent sa perte. Il a su rebondir en créant les éditions Martinsart revendues il y a quelques années et quelques autres dont notamment Scrabble magazine. Nous présentons nos condoléances à son épouse Michèle et à sa famille. JMR
Diner de Gala de la Fondation Saint-Irénée Plus de 350 convives ont participé jeudi 21 mai 2015 sur l’esplanade de Fourvière à la deuxième édition du diner de gala « Toqués de générosité » de la Fondation Saint-Irénée préparé par plus de 21 chefs Toques Blanches. Le chocolatier Philippe Bernachon a révélé à cette occasion le dessert « Le Pape » créé en l’honneur du Pape François. Plus de 150 000 euros collectés, une statue en bronze d’Irénée sculptée par Damien Colcombet a été adjugée 8 200 euros, tous ces fonds sevrant à financer les projets de la fondation, notamment la solidarité avec les chrétiens d’Irak, la lutte contre la toxicomanie et l’écologie. Pour mémoire, la fondation a soutenu plus de 40 projets en 2014, à hauteur de 2,2 millions d’euros. Photos © Fabrice Schiff www.fondationsaintirenee.org
Maitre Jean-Claude Anaf et Frédéric Berthod (33 Cité)
Olivier Paget (L’Ame Sœur) et Stanislas Lacroix
Cédric Allouard et Laurent Bouvier (Elleixir)
Matthieu Hanachowicz et Laurent Rigal (L’Alexandrin)
Christophe Marguin et Alain Mérieux
Maurizio Bullano (Due) et Guillaume Robert
Benoit Toussaint (Chez Paul’O), Bruno Boccard et Mathieu Viannay (La Mère Brazier)
Le cardinal Philippe Barbarin et le chocolatier Philippe Bernachon
In memoriam SÉVERINE TOUJOURS DANS NOS CŒURS « Il y a tout juste 20 ans que Séverine décidait de vivre sa vie autrement… et j’espère que cet « autrement » est aussi beau que le gris lumineux des sables mouillés autour du Mont Saint Michel à peine au lever du jour… ! Mais je crois ferme que le petit Jésus a le sens du Beau ! » FB
Agenda SOIRÉE BLEUE Organisée par Jean-Michel Abou, cette soirée conviviale a pour but de récolter des fonds pour « L’Enfant Bleu - Enfance Maltraitée ». La «Soirée bleue» se déroule cette année au Chateau de la Tour, à 200 mètres du Casino de Charbonnières, vendredi 26 juin 2015. Association L’Enfant Bleu - 18 C Rue Songieu - 69100 Villeurbanne Tel : 04 78 68 11 11 ANTENNE SOCIALE DE LYON L’association caritative souffle ses 25 bougies au Lycée La Mâche, samedi 20 juin 2015. Au programme flash-back, messe, repas, tables rondes et témoignages. Antenne Sociale de Lyon - 67, rue Laennec - 69008 Lyon Tel : 04 78 61 77 18 AUDI DELORME TROPHY (GCL) L’une des belles compét’ de golf. Un tournoi par équipes de deux, sur deux jours, dont les lauréats sont acclamés sur la terrasse de Villette d’Anton avant de dévorer le buffet préparé par Gilbert Reboul. Moteur. Mercredi 17 juin 2015 au Golf Club de Lyon
Reportage complet sur www.lyonpeople.com – Rubrique Les Fêtes
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