Les 14 Rendez-Vous
QU’IL NE FALLAIT PAS RATER !
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LYON PEOPLE - 197 6,00 €
N°197 – Juin 2019
Les secrets de
CALUIRE ET CUIRE 90 DEMEURES & CHÂTEAUX
MONACO CALIBRE 11 CHRONOGRAPHE AUTOMATIQUE
L’héritage de Steve McQueen est intemporel. Il a dépassé le simple statut d’acteur ou de pilote pour devenir une véritable légende. Comme TAG Heuer, il s’est craquez pas sous la jamais pres- craqué sous la pression. défini *Ne au-delà des standards et n’a
sion / Suisse Avant-Garde depuis 1860 / Photographie retouchée
*Ne craquez pas sous la pression / Suisse Avant-Garde depuis 1860 / Photographie retouchée
EDITO
P O U R E N T R E T E N I R V O T R E PA S S I O N
PATRIMOINE. DES LARMES DE CROCODILE
I
ls pleurent sur les ruines de Notre Dame de Paris et dans leurs propres villes envoient des bulldozers contre leurs trésors architecturaux. L’hypocrisie des élus socialo-macronistes et de leurs alliés à la Métropole a éclaté au grand jour. Alors même qu’ils promettaient de financer sa reconstruction, ils signaient les contours du nouveau PLU-H qui fait la part belle à la cupidité, la densification (qui dénature Montchat) et la mégalomanie (éclatante à Saint Cyr), principaux ennemis du patrimoine lyonnais. Une métropole tentaculaire, déshumanisée et aseptisée, voilà le rêve des bobos mondialisés fervents adeptes de l’ultra densification. Ne sommes-nous déjà pas assez nombreux à Caluire comme à Lyon ? Amnésiques comme leurs prédécesseurs hier, ils nous ressortent les mêmes arguments pour justifier les destructions et alimenter la spéculation immobilière dans toutes les communes du Grand Lyon. À partir de 2020, ces dernières ne maîtriseront plus leur propre foncier et leurs habitants interloqués verront pousser dans leurs jardins des programmes immobiliers ou commerciaux auxquels ils s’étaient opposés. Un déni de démocratie à notre échelle. Un de plus !
HNR STUDIO - Photo : fredericdenis.net
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Marco Polisson Lyonpeople.com n°197 - Juin 2019
Sur une idée originale de Marc Engelhard et Nicolas Winckler Couverture : Jean-Luc Mège Directeur de la publication Nicolas Winckler - nicolas@lyonpeople.com Rédacteur en chef Marco Polisson - marco@lyonpeople.com Conseillère éditoriale Françoise Petit - francoise.petit@lyonpeople.com Journaliste Morgan Couturier - morgan@lyonpeople.com Journalistes stagiaires Laura Noailly, Paul Bourret Direction artistique Ghislain Laîné - ghislain@lyonpeople.com Graphiste Marine Coez - marine@lyonpeople.com Photographe maison Fabrice Schiff - fab@lyonpeople.com Photographes Saby Maviel, Fanny Bourg, Alain Rico, Jean-Luc Mège Ont collaboré à ce numéro Christophe Magnette, Jacques Bruyas, Christian Mure, Sophie Guivarch et Laurette. Directeur du développement Jean-Philippe Niewenglowski - jpn@lyonpeople.com Directrice de clientèle Charlotte Borel - charlotte@lyonpeople.com - 06 09 54 11 74 Coordinatrice TOP 500 Natalia - natalia@lyonpeople.com Assistante commerciale Marie Bugnet - marie@lyonpeople.com - 06 11 19 04 43 Diffusion Agence Coyote Diffusion Supplément de www.lyonpeople.com. Impression Chirat. Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive de Lyonpeople, une marque de Jetpeople.com SARL au capital de 178 030€. RCS Lyon 493 132 252. Elle se réserve tous droits de reproduction dans le monde entier. Dépôt légal à parution. ISSN : 1952-7772. ISBN : 978-2-9567072-1-9
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Lyon People est certifié par l’OJD BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06 Tél. : 04.72.82.97.78 Fax : 04.72.43.92.05
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w w w. g ro u p e - a l t i t u d e . c o m
SOMMAIRE
P.14
08 10 12 18 20
La vie lyonnaise La vie des enchères La vie hôtelière La vie gastronomique
EN COUVERTURE LES SECRETS DE CALUIRE ET CUIRE
90 demeures et châteaux HISTOIRE / PERSONNALITÉS / Quartiers : VASSIEUX / SAINT CLAIR / BISSARDON / MONTESSUY / BOURG / LE VERNAY / CUIRE LE BAS / QUAI CLÉMENCEAU P.70
LE
À LIMONEST
du
Château
264 Styles... 272 PEOPLE SPORT
LOU RUGBY - LA ROCHELLE OL - LILLE P.270 LE BARTHOLOGUE DE MARTIN TERRIER ASVEL - STRASBOURG
283 PEOPLE EVENTS
LES ÉVÈNEMENTS P.300 QU’IL NE FALLAIT PAS MANQUER
Un large choix de viandes d’exception grillées, crues ou mitonnées. Des vins à prix cavistes...
MIDI, du lundi au samedi inclus SOIR, les jeudi, vendredi et samedi
LE
du
Château
Château de Sans Souci 260, allée des cyprès 69760 Limonest T 04 37 59 80 65 www.legrill.chateausanssouci.fr
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Juin 2019
L'héritage de la Suède dans chaque lit
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CALUIRE ET CUIRE
Saint Cyr au Mont d’Or
DU BÉTON SOUS LE DONJON ! C
’est est fini du poumon vert de Saint Cyr ! Malgré l’opposition ou l’abstention de la majorité de son conseil municipal, le maire Marc Grivel a démarré la construction d’une bibliothèque... au pied de la tour de l’ancien château classée MH et de la maison Ferrier (1891). L’érection de ce bâtiment moderne sur un périmètre protégé est une hérésie patrimoniale et une provocation pour tous
les villageois habitant à moins de 500 mètres qui doivent demander la permission aux Bâtiments de France pour repeindre leurs volets. Menée par Christelle Guyot (Saint Cyr avant tout), la fronde a gagné l’ensemble du village, alors que le budget des travaux qui viennent tout juste de commencer est déjà passé de 1,8 M€ à 2 M€. D’autant que la nouvelle construction condamne le futur agrandissement de l’école maternelle,
Christelle Guyot, leader de l’opposition
mitoyenne, victime de son succès. Mais le maire n’en a cure, tout occupé à assouvir sa mégalomanie exacerbée par son « élévation » métropolitaine.
Textes : Marco Polisson et Morgan Couturier - Photo © Fabrice Schiff et DR
LYON PEOPLE TV
LYON S’OUVRE AU TENNIS FÉMININ
Budget Métropole : 650 000 e La révélation — non démentie à ce jour — du montant des achats d’espaces publicitaires par la Métropole de Lyon à BFM TV Lyon — soit 650 000 euros sur 3 ans — donne des ailes à toutes les entreprises médiatiques du Grand Lyon. Équité oblige. Il paraît en effet invraisemblable que David Kimelfeld ne répartisse pas équitablement l’argent du contribuable entre les différents médias. Avec une pareille manne, chacun d’entre eux va pouvoir financer son développement. Ainsi Surf TV, portée à bout de caméra par Daniel Dubois va enfin passer de l’ombre à la lumière. Tonic Radio pourra s’offrir les droits TV du foot régional et Lyon People va pouvoir lancer sa propre chaîne télé, basée sur ses deux piliers : l’évènementiel et le patrimoine. Merci Kim !
lyon people • juin 2019 • 8 •
>>> Le journal InterMédia enquête sur le montant des achats d’espaces pub de la Métropole auprès des médias lyonnais. Pour Lyon People, cela a représenté 7 000e HT en 2018.
ABÉCÉDAIRE SATIRIQUE LYONNAIS
Après l’Open Parc, la capitale des Gaules va accueillir un tournoi féminin estampillé WTA « au cours du 1er trimestre de l’année prochaine ». En marge de la conférence de presse en ouverture de l’Open Parc, Gaëtan Muller nous a confirmé l’organisation d’un tournoi féminin soutenu par Caroline Garcia. Comme évoqué, le tournoi WTA aura lieu en février ou en mars 2020, au sein du Palais des Sports de Gerland. « Ce projet me tenait à cœur depuis de nombreuses années. Je pense que c’est le moment idéal pour le mettre en place et je souhaite le pérenniser dans le temps », évoque Caroline Garcia. Cette dernière devrait apporter plus de précisions à l’issue de Roland-Garros. MC
Vous les connaissez de nom, et une grande partie sont dans le Top 500. Nos amis Erick Roux de Bézieux et Gérard Angel ont osé cet “Abécédaire satirique lyonnais”. Plus de 400 noms, et autant de définitions qui feront grincer quelques dents et sourire le plus grand nombre ! Le tout préfacé par Laurent Gerra. 10 euros chez votre marchand de journaux
Comme Tsonga avec l’Open Parc, Caroline Garcia serait l’instigatrice du développement de ce nouveau tournoi
The Breitling Surfer Squad L’Escadron Breilting Surfeurs Sally Fitzgibbons Kelly Slater Stephanie Gilmore
TERRE
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#SQUADONAMISSION
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LA VIE DES ENCHÈRES
CÉCILE CONAN
Une année complètement marteau Galvanisée par trois enchères records enregistrées il y a tout juste un an, Cécile Conan multiplie depuis les coups… de marteau retentissants. Texte : Morgan Couturier - Photo ©Fabrice Schiff
À
pareille vitesse, les spécialistes vont bientôt se prendre au jeu des estimations, et supputer vers quel(s) sommet(s) se dirigera Conan Hôtel d’Ainay, tant la structure ne cesse de croître d’année en année. Maîtresse des enchères, Cécile Conan le concède, cette dernière est plus adepte des bords de mer que de l’escalade, mais elle ne saurait bouder pareil plaisir, en cette période faste où les trésors de l’art se dévoilent à elle par collections entières. D’ordinaire prompte à laisser le suspense s’étendre pour inciter les acheteurs à passer à l’action, la pensionnaire de l’Hôtel d’Ainay se montre ainsi beaucoup plus directe, à l’heure de dresser le bilan d’une année 2018 hors du commun. « Nous avons augmenté le chiffre d’affaires de 23%, avec un total au marteau d’un peu plus de quatre millions d’euros », se réjouit-elle. Un bonheur n’arrivant jamais seul, le millésime 2019 semble suivre pareille mouvance, en témoigne ce tableau du peintre marocain Ahmed Cherkaoui, que la commissairepriseur brandit en trophée dans son bureau, après l’avoir monnayé contre 550 000 €.
lyon people • juin 2019 • 10 •
Un record mondial pour cet artiste moderne, dont les œuvres détenues par la famille Bernezat ont toutes trouvé preneurs, un joli jackpot d’1,2M € à la clé, soit la plus belle vente d’art contemporain jamais enregistrée entre Rhône et Saône. Et si la résonance d’une telle licitation s’est entendue jusque dans les confins de la ville blanche, Cécile Conan mesure surtout le poids pris par sa maison de vente.
UN NOUVEAU RECORD DE VENTE « Le fait d’écouler toute la collection permet d’augmenter les prix. Nous essayons de développer ce type de ventes. Mais au-delà de ça, dès lors que l’estimation est attractive, les biens s’adjugent plus facilement. Depuis, nous avons des personnes du monde entier
qui se connectent pour suivre les ventes », admet-elle. Dans ces conditions, le succès si précieux soit-il, ne doit jamais rien au hasard. Et pour cause, épaulée par son équipe, Cécile Conan a su dénicher les bonnes affaires, quitte à endosser le costume d’archéologue sur certaines demeures, où lors de succession, son sens de l’expertise a pu protéger quelques trésors. Voué aux abîmes, lors d’un banal déménagement, une peinture de Jacques-François Carabain (La Piazza d’Erbe à Vérona, ndlr) fut ainsi épargnée d’un funeste destin, avant d’être écoulée contre 81 250 €. « C’était la masterpiece du peintre », sourit-elle aujourd’hui. Les récits ont depuis été édités en plusieurs tomes, comme cette œuvre de Simon Vouet (Portrait d’homme en buste), repérée au fond d’une cave, que la commissaire-priseur a su réanimer contre 56 250 € après avoir été estimée 4 000 €. Le destin est ainsi fait, mais quand les astres s’alignent, il serait inconscient de ne pas en profiter. Alors après la vente d’un “Paysage d’hiver” par Joost de Momper, Cécile Conan concentre son attention sur les enchères à venir. Le marteau n’a que peu de temps de souffler. Outre la vente d’objets « XVIIIe - XIXe » en ce mois de juin, la maison de ventes mise sur la liquidation de coupes papiers art nouveau en juillet avant de basculer sur l’art moderne en octobre. Tout un programme !
Lyon - 99, rue Président Édouard Herriot - Tél. +33 (0)4 78 42 08 81
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LA VIE HÔTELIÈRE
VILLA MARIE SAINT-TROPEZ Romantic Riviera
Envie d’évasion sous le soleil méditerranéen dans un cadre d’exception ? Imaginez un petit paradis à l’abri de l’effervescence de la vie tropézienne… Texte : Sophie Guivarch - Photos © L. Di Orio
B
ienvenue à Villa Marie, hôtel cinq étoiles du groupe Sibuet et vous voilà comblé ! Havre de paix protégé par 3 hectares de pinède, la bastide aux allures de villa italienne propose 45 chambres décorées avec passion par Jocelyne Sibuet qui marie meubles chinés, matériaux et tonalités chaleureuses. Charmé par l’atmosphère bohème et romantique des espaces intérieurs, l’émerveillement se poursuit dans les jardins, bercé par le chant des cigales et la petite brise marine au milieu des senteurs de lavande, d’agrumes et d’herbes aromatique. Au bord de la piscine lagon entourée de pins parasols, nous voilà transporté sur la riviera italienne où la dolce vita prend tout son sens ! Dolce vita, comme le nom du restaurant de la Villa où l’on vient déguster une savoureuse cuisine aux accents du sud, le poisson de la pêche du jour, les légumes de saison gorgés de soleil, les agrumes rafraîchissants, lyon people • juin 2019 • 12 •
la daurade royale cuite au four sans oublier l’incontournable soufflé au citron. Le soir venu, place au diner aux chandelles avec vue sur la mer. Le nec plus ultra.
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RENDEZ-VOUS POUR LES VOILES DE SAINT-TROPEZ Comme chaque année, le charmant port de SaintTropez accueille durant une semaine les plus beaux voiliers traditionnels et ultra-modernes qui s’affrontent lors de spectaculaires régates. Plus de 300 yachts de tradition et bateaux du troisième millénaire se retrouveront sur le mythique port de St-Tropez pour régater chaque jour dans la baie. Une semaine placée sous le signe de la passion, du sport et de la convivialité avec le village, lieu incontournable de rencontre et de festivités. Villa Marie se joint à l’événement et vous propose de partager des moments d’exception à bord du bateau de la Villa Marie Saint-Tropez pour suivre l’effervescence de la course. Après avoir vécu l’événement au plus près des voiliers qu’il est bon de se retrouver dans un écrin de verdure et de sérénité. Et nulle envie d’attendre la prochaine édition des Voiles pour y retourner ! Du 28 septembre au 6 octobre 2019 www.lesvoilesdesaint-tropez.fr
IWC SPITFIRE . LE RÊVE PREND SON ENVOL .
Montre d’Aviateur Chronographe Spitfire. Réf. 3879 : une Montre d’Aviateur IWC est bien plus qu’un simple garde-temps. C’est un instrument de précision, conçu initialement pour faciliter la navigation astronomique dans le cockpit. Le cadran noir de la Montre d’Aviateur Chronographe Spitfire, avec ses éléments beiges luminescents, s’inspire de l’iconique montre de navigation Mark XI, au ser vice de la British Royal Air Force pendant de nombreuses années. Il s’agit de notre première Montre d’Aviateur Chronographe dotée d’un boîtier au diamètre réduit de 41 millimètres et d’un calibre
de manufacture IWC 69380. Avec cet élégant instrument de bord au poignet, vous pouvez être certain de toujours faire bonne figure, même sur la terre ferme. Mouvement de chronographe mécanique · Remontage automatique · Calibre de manufacture IWC 69380 · 46 heures de réserve de marche · Affichage de la date et du jour de la semaine · Fonction stop heure, minute et seconde · Petite seconde · Boîtier interne en fer doux assurant une protection antimagnétique · Couronne vissée · Verre saphir bombé, antireflet sur les deux faces · Verre avec fixation assurée en cas de dépressurisation · Spitfire gravé sur le fond · Étanche 6 bar · Diamètre 41 mm
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CALUIRE ET CUIRE
GOURMET BRON Le tube de l’été ?
Entièrement restauré l’été dernier, le Gourmet Bron peut enfin exposer ses nouveaux atouts extérieurs. Le restaurant & bar possède désormais tous les ingrédients pour conquérir le public. Texte : Morgan Couturier - Photos DR
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’été arrive et la vie devient facile. Il y a à peine un an, ce discours aurait été le bienvenu, au sein des espaces colorés du Gourmet Bron. Mais voilà, le temps des changements a fait son œuvre et reporté d’une année les petits plaisirs de l’été. Ce n’est que partie remise du côté de Bron, où ces rafraîchissements, non pas du temps, mais des espaces de vie, ont déjà bien égayé la saison. Alors à l’approche des beaux jours, le passé fut très vite enterré, pour s’effacer au profit d’un avenir qui s’annonce déjà rayonnant, si l’on en croit les nouveaux équipements du Gourmet Bron. En pareille circonstance, les terrasses ont évidemment été mises à profit. Avec une centaine de places déployées (20 au Nord et 80 au Sud), ces esplanades ne demandent qu’à magnifier les mets dudit restaurant, et de son chef Matthieu Dennebouy.
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CHAQUE VENDREDI, L’HÔTEL SE LAISSE BERCER PAR DES ANIMATIONS « On ne change pas une équipe qui gagne », assure Jonathan Caupin, le directeur du site. Seuls les équipements s’acclimatent à ce vent de nouveautés, où le bar extérieur ne manquera pas d’exalter les soirées, dans un esprit « convivial et guinguette chic ». L’organisation d’animations tous les vendredis va en ce sens, alors que la brasserie entend déployer toutes ses forces vives sur cette belle saison, à l’image de ces repas orchestrés autour du feu contre réservation. « L’offre barbecue est plutôt destinée à un groupe d’amis », précise
Jonathan Caupin, conscient du pouvoir d’attraction de son navire. Ce dernier rafraîchi, ses clients pourront également en faire de même, la piscine extérieure invitant aux plongeons. L’été arrive, pour parodier une célèbre série américaine. Pour les plus prompts, il est même déjà présent. Derrière ses murs, le Gourmet Bron a tout du tube de l’été. Gourmet Bron restaurant & bar 260, avenue Jean Monnet - Bron Tél. 04 72 15 65 76 www.gourmet-bron.fr
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LA VIE HÔTELIÈRE
MERCURE LYON GENAS EUREXPO Un havre de paix
Passé sous franchise Accor, depuis son rachat en 2017 par Philippe Dalaudière, l’hôtel Mercure Lyon Genas Eurexpo a profondément revu sa décoration. Jusqu’à atteindre le stade de la plénitude.
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elon les textes bibliques, il fut un temps où l’Homme vivait dans un écrin de verdure, appelé jardin d’Eden, où celui-ci passait du bon temps, à l’abri des doutes et des perturbations extérieures. L’hôtel Mercure Lyon Genas Eurexpo pourrait correspondre à s’y méprendre à ce paradis fantasmé, aujourd’hui disponible au prix d’une simple réservation dans cet établissement 4*, entièrement refait à neuf en 2017, après cinq mois d’intenses travaux de modernisation. Placé sous la tutelle du groupe Dalofi, ce dernier s’est donc orienté vers une « ambiance cosy, feutrée », dixit sa directrice Corinne Sainrat, avec en point d’orgue, l’embellissement de la terrasse de 70 places, bercée par son bassin et son jardin. « C’est un havre de paix ici, appuie la maîtresse de maison. L’été, c’est très sympa, c’est vraiment un vrai plus pour l’établissement ».
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« JEUDI PARTY » TOUT L’ÉTÉ SUR LE THÈME DU BARBECUE Alors pour pousser le vice du mimétisme jusqu’à son paroxysme, le concept de tentation a lui aussi été choyé, prenant la forme d’un restaurant bistronomique, sobrement intitulé « COTé », et confié au chef Jean-Sébastien Navarro, lequel se charge de régaler les 90 convives de plats « faits maisons à base de produits locaux ». Une fois rassasiés, les clients sont eux, exonérés d’un quelconque exil. Bien au contraire. Les espaces de vie, repensés dans des teintes colorées et modernes invitent à prolonger le séjour, à profiter des trois salles
de séminaires (de 10 à 50 personnes, ndlr) tout en poussant la porte de la salle de sport. Alors enfin, quand vient l’heure d’échanger avec Morphée, l’hôtel Mercure Lyon Genas Eurexpo s’ouvre sur 84 chambres dont six suites, susceptibles de s’accoutumer aux familles nombreuses, au moyen de mobiliers convertibles en couchages. Le diable se cache dans les détails. Qu’importe, au Mercure Lyon Genas Eurexpo, le bien-être est total. Mercure Lyon Genas Eurexpo 36, rue Antoine Pinay - Genas Tél. 04 78 40 02 02 www.hotel-mercure-lyon-genas-eurexpo.com Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff et Studio Le carré
Tangente – Made in Germany C’est l’heure du sport ! Avec Tangente Sport, l’artisanat moderne de Glashütte montre ce qu’il sait faire. Cette montre automatique est hyper résistante à l’eau, particulièrement robuste et équipée du nouveau bracelet NOMOS. Animée par le calibre date néomatique DUW 6101, elle est disponible dès maintenant chez MAIER Horologer Joaillier. Plus: maier.fr, nomos-glashuette.com
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CALUIRE ET CUIRE
LA GUERRE DES RESTOS Épisode 1
Pitch : La course à l’armement se poursuit de plus belle dans la restauration lyonnaise entre les 4 groupes* qui sont au coude à coude.
L’ART DES CHOIX
n’en fait pas tout un fromage
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romager historique de l’avenue Jean Jaurès, l’Art des Choix se signale par la qualité de ses produits, issus pour la plupart de producteurs locaux. L’Art des Choix implique qu’il y ait plusieurs sens, à l’image de ceux mis en éveil par l’odeur alléchante des produits. Si la fromagerie, créée en 1947, a été modernisée depuis sa reprise en 2016 par Yoan Ranc, l’intitulé de la boutique conserve quelques vestiges de son Ardèche natale, dans le sillage de la famille Polese, et d’Annick, la belle-mère de Yoan, qu’elle eut à façonner en onze années de cohabitation. « Elle m’a tout appris. J’étais charpentier, j’ai commencé par aider et ça s’est transformé par une envie de travailler dans le fromage », atteste l’intéressé. Une reconversion toute trouvée pour ce solide gaillard, passé maître dans l’art de sélectionner ses articles, lui qui du haut de sa boutique, multiplie les variétés de produits artisanaux, étiquetés AOP pour la plupart.
« ON VISE LES MEILLEURS PRODUITS POSSIBLES » Si bien qu’aujourd’hui, l’Art des Choix est plutôt à comprendre au sens premier du terme, coincé là entre les derniers fromages à raclette et à fondues et les plus conventionnels fromages de chèvre, mozzarellas, cervelles de canuts et autres Brillat-Savarin truffés. « Nous ne proposons que des produits de saison, venus de France, d’Europe et d’Italie pour la mozzarella », poursuit celui qui, dès l’été, vient tenter les clients avec ses glaces à base « de lait de nos producteurs ». Certain de viser les « meilleurs produits possibles », Yoan Ranc se plaît alors à satisfaire toutes les demandes de ses clients, du plateau sur-mesure aux banquets complets, à base de fromages, de pains et de charcuteries, que les acteurs de l’événementiel se complaisent à commander. Au final, nul ne manque de rien, c’est aussi ça l’art des... choix. MC
Avantage ce mois-ci pour le tandem Fabien Chalard et Julien Geliot qui viennent d’acquérir La Cave d’à côté, un mois après le rachat du Chanteclerc (trop cher selon la profession) Dans le camp Lavorel, Benjamin planche sur un nouveau challenge à la Confluence tandis que Jean-Claude prépare avec Charline Besse l’inauguration de son nouvel hôtel 5 étoiles baptisé « Black Bass » (ex Auberge de Lettraz, sur le lac d’Annecy) qui sera présenté à la presse Chez les Castaldo, pas de mi-juin répit. Pépine et Mika doivent mettre sur orbite The Brew’s Brothers (ex Brasserie Le Parc qu’ils ont soufflée au couple Di Litta), mais ça ne va pas être simple tant le concept Barabaar a une pression Le 4ème larron, Aurélien d’avance. Liveneau regarde ses confrères s’agiter en préparant la prochaine rénovation du Café du Pond, place Maréchal Lyautey. MP
L’Art des Choix 53, avenue Jean-Jaurès - Lyon 7e Tél. 04 78 58 83 52 www.fromagerie-polese.com La Cave d’à côté, sous le pinceau d’Olga Bystrova-Herry
Textes : Marco Polisson et Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
VOISINS DE LABEL Romain et Franck Boucaud Maitre ont eu le grand plaisir de la visite de Pierre Hermé, meilleur pâtissier du monde et confrère EPV (Entreprise du Patrimoine Vivant), label d’excellence des savoir-faire artisanaux français, comme les chocolats Voisin implantés à Lyon depuis 1897. lyon people • juin 2019 • 18 •
Les 4 groupes en lice* Fabien Chalard et Associés : Pléthore et Balthazar - La Bastide - Léon de Lyon - Le Fer à cheval - 3 boulangeries des Monts d’Or - Le Chanteclerc - La Cave d’à côté. Prochaine cible : L’Institution Aurélien Liveneau : Le République Le Café du Pond - L’Horloge - Ayers Boat Red Star - Le 1838 - Le Parloir - Le B52 Benjamin Lavorel : La Maison - Azar Fratelli. Prochaine cible : Le Selcius Pépine et Mika : Brews Brothers Eat & Drinks - Ten Fingers – Peps. Prochaine cible : Le Gnome et Rhône * Principaux établissements, liste non exhaustive
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CALUIRE ET CUIRE
SPÉCIAL PATRIMOINE
Les secrets de
CALUIRE ET CUIRE 2 ANS D’ENQUÊTE EXCLUSIVE
La collection “Patrimoine” de Lyon People s’enrichit d’un nouvel opus (10E/l’exemplaire - À commander auprès du journal) lyon people • juin 2019 • 20 •
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LES 16 RENDEZ-VOUS
LES 20 RENDEZ-VOUS
N°98 - Juin 2010
SPOTS D'ETE Les plus belles terrasses
N°142 - Juin 2014
N°109 - Juin 2011
JEAN-CLAUDE ANAF ASSIGNÉ À L'EXCELLENCE !
70 PAGES D'ENQUETE EXCLUSIVE
Symbole de la nouvelle génération éculloise, Stéphanie Moreno devant le château du Vivier
L'HÉLICO EN TOUTE LIBERTÉ
SAUVEZ LA NUIT CLOVIS CORNILLAC CHEZ ICÉO
N°120 - Juin 2012
HÉLICOSUN
LETTRE OUVERTE
LE BARTHOLOGUE
LES 17 RENDEZ-VOUS
qu’il ne fallait pas rater
qu’il ne fallait pas rater
qu’il ne fallait pas rater
DOSSIER SPÉCIAL
RUE MERCIÈRE
150 PAGES D’ENQUÊTE EXCLUSIVE
Isabelle Bernard et son petit-fils Philippe
BOULEVARD DES BELGES Ses hôtels particuliers, leurs habitants, leur histoire
ENQUÊTE EXCLUSIVE
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Un dossier élaboré sous la direction de Marc Engelhard RÉDACTION EN CHEF
Marco Polisson
COMITÉ ÉDITORIAL
Bernard Basse, président de l’association Histoire et Patrimoine de Caluire ; Renée Bernard ; Jacques Bruyas, écrivain ; Henri Chapot ; Brigitte Chardiny ; Gérard Corneloup, historien ; Jean Etevenaux, historien ; Bernard Gouttenoire, critique d’art ; Pierre Jourdan, architecte DPLG ; Maryannick Lavigne, historienne ; Eric Planat ; Micha Roumiantzeff, Georges Santus, Bernard Thivoyon.
DIRECTION ARTISTIQUE Ghislain Laîné
CONTRIBUTEURS
Jean-Marc Borrel, Morgan Couturier ; Maxime Dehan ; Michel Dumas, Nadine Fageol ; Pierre Ferraro ; Christophe Magnette
PHOTOGRAPHIES
Fabrice Schiff ; Saby Maviel ; Jean-Luc Mège ; Bibliothèque Municipale de Lyon ; Archives Municipales de Lyon et de Caluire ; Fond Sylvestre ; Archives Lyon People et archives familiales. Nous prions les éventuels ayant droit des photographes ou auteurs de nous excuser si, malgré nos recherches, nous n’avons pu créditer certains clichés publiés.
PHOTOGRAPHIES AÉRIENNES
Fabrice Schiff ; Saby Maviel
Service commercial sous la direction de Nicolas Winckler Charlotte Borel, Jean-Philippe Niewenglowski et Marie Bugnet
REMERCIEMENTS
Vincent Amoros-Bessede ; Philippe Bataille ; Anne Carrière ; Stéphane Carillon ; Louis Chomarat ; Bernard Colombaud ; Gilles Collomb ; Alain Decortes ; Michel Dumas ; Benoit Eyraud ; Marquis Guy de Gayardon de Fenoyl ; Grégory Fouque ; Aude de la Fouchardière ; Alain Frappaz ; Caroline Frappaz ; Hélène Grumel Peyroche ; Danièle Gruaz ; Gilbert Guillo ; Luc Jacolin ; Evelyne Kantcheloff ; AnneLaurence Lardon ; Marquis Robert de Leotoing d’Anjony ; Lionel Leifer ; Comte Roland de Longevialle ; Alexandra Michaudon ; Annick et Chantal Mallen ; Jean-Pierre Mayoud ; Yves Morin ; Didier Mortier ; Charlotte Moulai ; Christian Mure ; Anne Pallière ; Michel Regnier ; Patricia Rivier ; JeanLoup Saletes ; Anna Sicurani ; Yves Thomas ; Frédérique Touveron ; Jacques Tronel ; Marc Van Gorp ; Raphael Vauchelle ainsi qu’à toutes les familles qui nous ont reçus.
BIBLIOGRAPHIE ET SOURCES
« Histoire de Caluire et Cuire » par Martin Basse et Jo Basse »
NOS PARTENAIRES
Mairie de Caluire et Cuire – Philippe Cochet Association Histoire et Patrimoine de Caluire – Bernard Basse Archives municipales de Caluire – Julie de Sousa et Christiane Sette Richard Martinez Promotions 15
LES 16 RENDEZ-VOUS
ans
qu’il ne fallait pas rater N°153 - Juin 2015
Vous avez aimé notre travail ou souhaitez nous apporter des précisions complémentaires, écrivez-nous : marco@lyonpeople.com ou à Lyon People - 139, rue Bugeaud - 69006 Lyon •
ENQUETE EXCLUSIVE
LES SECRETS DE LA DOMBES
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CALUIRE ET CUIRE
CALUIRE ET CUIRE, un tandem historique Le fait que Caluire-et-Cuire soit aujourd’hui une commune installée dans la métropole de Lyon ne saurait faire oublier qu’à l’origine les deux sites vivaient chacun leur vie. Texte : Gérard Corneloup - Photos DR
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uire longtemps associée à la CroixRousse, alors espace peu habité du plateau ; Caluire (pour partie) constituant l’une des treize paroisses du Franc-Lyonnais, un ancien pays allant de Lyon à la Dombes et à la Bresse, de Rochetaillée à Riottier, Vimy, Genay et bien d’autres, ayant appartenu au comté puis duché de Savoie puis passé dans le royaume de France au XVe siècle. Du moins, dès l’antiquité et même la préhistoire, les deux sites ont-ils eu des points communs dont des fragments témoignent toujours, à commencer par la présence d’un immense lac et glacier ayant laissé des traces comme le Gros Caillou de la Croix-Rousse. Sans oublier l’arrivée et l’installation romaine, tout près de Lugdunum et de la voie du Rhin située sensiblement à l’actuel emplacement lyon people • juin 2019 • 22 •
de la rue de Pasteur. Deux chefs militaires romains auraient d’ailleurs laissé des traces : Calvirius et Curius. Les grands anciens de Caluire-et-Cuire donc... Une chose est certaine : au Moyen-Age, Cuire appartient à la puissante abbaye lyonnaise d’Ainay, comme en témoigne un texte du pape Innocent IV en 1250. Un siècle plus tard, l’abbé d’Ainay Jean II de la Palud fait ériger en hauteur au-dessus de la Saône, un château-fort passé entre les mains de diverses familles lyonnaises bien nanties, plusieurs fois modifié au fil des siècles, mais toujours là. Pour sa part, le village de Caluire est alors divisé : si une partie constituant aujourd’hui les quartiers de Cuire et de Bissardon, est bien en Franc-Lyonnais, une autre, celle
des quartiers de Vassieux et de SaintClair appartient à la Bresse. Tout change évidemment quand, mettant fin à un conflit franco-savoyard, le roi Henri IV signe en 1601 le traité de Lyon avec le duc CharlesEmmanuel Ier de Savoie : les États de Savoie perdent la Bresse, le Valromey, le pays du Bugey et celui de Gex. Donc Cuire entre au royaume de France. Du coup, des générations de notables lyonnais vont successivement acheter ou hériter de la seigneurie de Cuire, comme celle du magistrat lyonnais Nicolas de Lange, déjà propriétaire du château de Lacroix-Laval. Un nouveau changement intervient à la fin de l’Ancien Régime, quand un édit royal de 1787 suscite la création d’une assemblée
Quais du Rhône-1860
provinciale pour gérer la seigneurie de Cuire. Elle associe trois membres de droit, le seigneur, le curé et le syndic (notable chargé de représenter, d’administrer et de défendre les intérêts d’une paroisse ou d’une communauté rurale) à neuf membres élus... évidemment pas au suffrage universel mais au système censitaire et qui se réunit le 24 février 1788. Puis la Révolution amène évidemment son importante ration de changements.
LA COMMUNE DE CALUIRE-ET-CUIRE VOIT OFFICIELLEMENT LE JOUR EN 1797 Dès 1790, des habitants de Cuire discutent avec des habitants de Caluire, envisageant une unification des deux sites. En octobre
1791, le conseil de district commence par prononcer la séparation de Cuire et de la Croix-Rousse qui va devenir commune indépendante, avant que, après bien des discussions, la commune de Caluire-et-Cuire ne voit officiellement le jour en 1797. Entretemps bien des évènements ont secoué le lieu. Lors du siège de Lyon, ville restée fidèle au Roi et en conflit avec la République jacobine, la nouvelle commune se divise encore pour soutenir ou pas l’armée parisienne attaquante. Caluire l’aide et la soutient alors que Cuire
reste plutôt en retrait. Après la défaite des Lyonnais, une prison est même installée à Caluire pour y enfermer ces derniers alors que la commune reçoit une nouvelle dénomination : elle devient Scévola, du nom de Caius Mucius Scaevola jeune héros du début de la République romaine antique. Pas pour longtemps : dès mars 1794, la municipalité décide de reprendre son ancien nom de Caluire-et-Cuire réunis.
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CALUIRE ET CUIRE
Nouveaux conflits lors des guerres napoléoniennes. En 1814, la commune est assiégée et occupée par les troupes autrichiennes. L’état royal, revenu à la direction du pays, estime que la cité lyonnaise n’est point assez bien protégée par ses anciennes fortifications et se lance en 1830 dans la construction d’une nouvelle « Ceinture de Lyon » associant Maréchal de Castellane forts et enceintes fortifiées autour de la ville. Sur Caluireet-Cuire, en hauteur et après des années de travaux, le fort de Caluire côté Saône et le fort de Montessuy côté Rhône, sont de la partie, toujours présents, partiellement, à l’aube du XXIe siècle. De son côté un ancien général de la Seconde République consacré maréchal par l’empereur Napoléon III, Boniface de Castellane, commandant de la division militaire lyonnaise, qui a maintenu l’ordre lors du coup d’état de ce dernier en décembre 1851, est chargé des travaux de construction de deux nouvelles voies de la commune reliant désormais les hauteurs avec les sites fluviaux et toujours là : la montée des Soldats, construite de 1855 à 1858 en direction du Rhône et la montée Saint-Boniface, construite de 1855 à 1858 donnant accès à la Saône, devenue chemin des Soldats puis montée de Castellane en l’honneur de ce dernier, décédé à Lyon en Caluire-et-Cuire évolue, change et subsiste. 1862 et dont la chapelle funéraire est située Ses activités maraîchères sont longtemps dans ses lacets. appréciées, côté salades et choux tout particulièrement. Un drame frappe la Indirectement, Castellane est également l’un commune. La Seconde Guerre mondiale des initiateurs de la création dès 1861 de apporte son lot de destructions, de la Compagnie du chemin de fer de Lyonbombardements, de drames comme autour Croix-Rousse au camp de Sathonay où vient de l’arrestation par la Gestapo, le 21 juin d’être installé un camp militaire, partant 1943 de Jean Moulin, l’un des leaders de justement du plateau de la Croix-Rousse, à la Résistance, lors d’une réunion se tenant la sortie du fréquenté funiculaire de la rue justement à Caluire, dans la maison du Terme... toujours en activité. Le maréchal, docteur Dugoujon, laquelle a fait l’objet qui redoute une nouvelle révolte des canuts, d’une inscription au titre des monuments y voit un intérêt stratégique : ses hommes historiques en 1990. Un an avant que la se trouveront à quelques minutes seulement symbolique et ancienne Usine des eaux de de la Croix-Rousse. La ligne, surnommée Saint-Clair, sur les bords du Rhône, ne soit « la Galoche », traverse Caluire-et-Cuire, pour sa part classée monument historique. allant même jusqu’à Trévoux et Neuvillesur-Saône, avant de passer la main, laissant pour mémoire et verdure l’actuelle voie de la Dombes, à la fois piste cyclable et chemin de randonnée.
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CALUIRE ET CUIRE
PHILIPPE COCHET
« Être maire de Caluire,
c’est un bonheur absolu »
Maire de Caluire et Cuire depuis 2008, l’élu républicain porte une attention particulière au patrimoine de sa ville, lui qui pendant son enfance, l’a vue sombrer sous le joug d’une politique d’urbanisation intensive. Mais aujourd’hui, entre défense du patrimoine bâti et opposition à la densification exigée par la Métropole, Philippe Cochet s’est bâti une réputation de bagarreur. Décryptage. Propos recueillis par Marco Polisson et Morgan Couturier - Photos ©Fabrice Schiff et DR LP : Vous êtes tombé dans la marmite caluirarde depuis votre plus tendre enfance… PC : Je suis un produit 100% caluirard. Mes parents se sont installés à Caluire dans les années 50. Ils sont tombés amoureux de la ville. L’un et l’autre étaient Lyonnais. Etes-vous Caluirard de naissance ? Je suis né à Caluire, et j’ai la chance d’avoir pu reprendre la maison familiale. C’est un point important, qui affirme mon attachement par rapport à la commune. J’ai fait une petite infidélité à Caluire pendant deux ou trois ans, lorsque j’étais jeune marié. J’ai traversé le Rhône et je suis allé dans le 6e. Votre engagement politique est-il né ici ? Oui, par le biais associatif et puis de fil en aiguille, on discute avec des élus, avec des maires et du coup, mon engagement politique est né ici. lyon people • juin 2019 • 26 •
Aujourd’hui, où habitez-vous ? J’habite dans le quartier de Montessuy, montée des Soldats. J’ai aussi vécu cours Aristide Briand pendant quelques années.
« LES GENS SONT D’UN QUARTIER AVANT D’ÊTRE DE CALUIRE » Vous décrivez souvent votre commune comme « une petite France ». Être maire de Caluire et être élu à Caluire, c’est un bonheur absolu ! Caluire est très hétérogène. Il n’y a pas un quartier pareil à l’autre et surtout, vous avez des styles de vie, des niveaux de vie, des styles de construction, des femmes et des hommes très différents. Vous ne pouvez pas avoir une réponse unique sur ce territoire.
Qu’est-ce que cela implique de votre part ? Vous êtes obligé de prendre en compte tous les paramètres. Quand on est à la tête d’une entité de service public, il faut que ce service puisse innerver la totalité de la commune. La marque de fabrique des Caluirards, c’est qu’ils sont d’abord d’un quartier avant d’être de Caluire. Ils disent : « Je suis de Montessuy, je suis de Vassieux, je suis de Cuire le Bas » avant de dire : « Je suis Caluirard ». Comment gère-t-on cette particularité ? C’est une spécificité contre laquelle il ne faut surtout pas aller, parce que ces gens ont choisi d’habiter là, au sein d’une entité qui s’appelle Caluire-et-Cuire dans un grand ensemble métropolitain. Ça se respecte et je trouve ça formidable, parce qu’on rencontre des gens qui peuvent vivre d’une manière très aisée et d’autres personnes qui ont plus de difficultés.
Comment se passe cette cohabitation ? Les gens se croisent et vivent les uns avec les autres ou les uns à côté des autres. Cette hétérogénéité fait la richesse de Caluire et Cuire. Vous avez d’un côté des barres des années 60-70 qui sont quand même assez dures et d’un autre côté, vous tombez sur des propriétés absolument inimaginables, à 10 minutes de la place Bellecour. Vous passez de l’un à l’autre. C’est la marque de fabrique de la ville ! Vous parlez de ces immeubles qui défigurent votre ville. Comment expliquez cette frénésie anarchique de constructions entre 1950 et 1980 ? C’était la période des rapatriés, où Lyon a connu le quartier de la Duchère, le quartier des Minguettes. Le maire de Caluire était président de l’office HLM et il y avait des terrains disponibles… Dans les années 70, la notion patrimoniale avait cédé le pas par rapport aux besoins urgents de logements. Cette photo aérienne de 1962 explique cette frénésie anarchique. Est-ce que vous reconnaissez le Caluire de votre enfance ? J’ai vu la période d’urbanisation excessive, c’est certain ! Les promoteurs lançaient leurs opérations sans aucune cohérence avec l’environnement. Certains secteurs ont été très compliqués à gérer, parce qu’il y a eu un apport de population important. C’est de là que vient le problème. Quand vous faîtes de l’urbanisme, vous devez raisonner normalement à 50-100 ans et au-delà.
pour maîtriser notre foncier. On s’est fait taper sur les doigts par la Métropole et par l’État qui disent que les droits de construire à Caluire sont insuffisants. Mais on l’assume complètement. Nous avons dénombré la démolition d’une quarantaine de châteaux et demeures remarquables dont Montchoisy, Belle Rive, la Tour... À la place de vos prédécesseurs Frédéric Dugoujon puis Bernard Roger Dalbert, auriez-vous signé les permis de démolir ? C’est difficile de critiquer ses prédécesseurs. Ils ont fait des très belles choses par ailleurs. Il y a eu parfois des erreurs. Il est clair qu’aujourd’hui, sur l’aspect patrimonial, mon équipe a une affirmation qui est forte. Vous avez décidé de tourner le dos à cette politique du 100% béton et sauvé les châteaux Poumeyrol à Saint-Clair et Boccara au Vernay. Comment avezvous pris conscience de cette urgence patrimoniale ? Caluire étant hétérogène, il faut garder cet état d’esprit, il ne faut pas qu’on se banalise. Quand il y a des maisons remarquables, nous sommes confrontés à une réalité : le propriétaire ou l’héritier d’un bien qui vaut 100, s’il le transmet à un particulier, il va le vendre 100, 110, 120. Mais quand un promoteur arrive et qu’il en propose 200 ou 250, la réflexion s’arrête… De quelle manière peut-elle reprendre ? Depuis un certain nombre d’années, du moins depuis que je suis maire, nous
repérerons les maisons, les lieux, et les espaces naturels remarquables, de manière à pouvoir les intégrer. Ainsi, quand on a une DIA (une demande d’intention d’aliéner), il y a tout de suite un clignotant qui s’allume pour dire attention. On a fait la cartographie de ce qui existe et je dirais que c’est la partie défensive. Quel discours tenez-vous aux propriétaires ? On essaie de faire comprendre aux propriétaires qu’ils ont un bien remarquable et qu’il est préférable de le vendre à des particuliers. Ce n’est pas une discussion simple. Parce que derrière c’est quand même de l’argent sonnant et trébuchant. Mais c’est une démarche que l’on fait. On a pu également vis-à-vis de certains promoteurs être suffisamment restrictif pour rendre l’achat moins rentable que prévu. Cependant, dans le bourg, La Mesnie a été démolie à 90% il y a un an… Le promoteur LEM l’a acheté très cher. On lui avait dit dès le départ qu’on voulait garder une partie de la Mesnie, pour valoriser son antériorité. Il a acheté trop cher et ne s’en sort pas. Il est en train de lâcher l’opération. La maison est quand même tombée… Non, il reste la façade et il a été bien intégré dans le PC de reconstruire une partie de la Mesnie. La difficulté, c’est que le promoteur va devoir revendre ce dossier mais pour nous, les exigences restent les mêmes. Ce n’est pas un renoncement par rapport à ce qui a été fixé au départ.
« LE TEMPS URBANISTIQUE EST DÉSASTREUX PAR RAPPORT AU TEMPS PATRIMONIAL » Que faire, pour rattraper les choses ? On le voit sur le quartier de Montessuy que l’on essaye de remettre à niveau. Le temps urbanistique est désastreux par rapport au temps patrimonial. On ne peut pas revenir en arrière, parce que ce qui a disparu n’est malheureusement plus là. Nous essayons de conserver le patrimoine bâti qui reste dans la mesure du possible. Nous voulons également sauvegarder tout ce qui touche à l’environnement, notamment des arbres remarquables. Comment conserver de l’humanité en termes de constructions ? On essaye, dans le cadre du plan local de l’urbanisme et de l’habitat, de limiter les hauteurs. Nous avons refusé les SMS (Systèmes de Mixité Sociale, ndlr), non pas que nous sommes contre le social, mais •
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CALUIRE ET CUIRE
« La ville se renouvelle sur elle-même. Dès l’instant où il y a des maisons remarquables, il faut trouver un moyen de les sauvegarder »
les gens. Cela génère des tensions, des problèmes, etc... Il a fallu 20 ans pour rattraper certains quartiers. On est donc sensible au sujet.
De belles constructions ont heureusement survécu. Êtes-vous favorable à leur classement, ce qui bloquerait leur démolition future ? J’y suis assez favorable, bien qu’on ne puisse pas dire ça pour toutes ces constructions. La ville se renouvelle sur elle-même. Dès l’instant où il y a des maisons dites remarquables, il faut trouver un moyen. C’est par la persuasion et non par la contrainte que l’on peut y arriver, notamment pour pouvoir transmettre ces biens d’exception.
nous avons rendu ces 100 hectares encore plus agricoles. La volonté affichée de Caluire n’est pas de monter à 55, 65, 70 000 habitants. C’est une réserve que nos anciens ont préservée, on se doit de la transmettre. Aujourd’hui, il y a une tendance forte qui plébiscite les circuits courts et on a des exploitants qui travaillent sur le secteur. Nous pensons que c’est un atout majeur. Pouvez-vous rassurer les amoureux du patrimoine au sujet de l’usine des eaux à Saint-Clair ? J’ai un regret majeur : Gérard Collomb n’est jamais venu alors que je l’ai invité cinq fois, dix fois... Mais j’ai pu faire venir David Kimelfeld et les acteurs du tourisme, et ils ont compris l’intérêt du site. C’est un terrain qui est sur le territoire de Caluireet-Cuire mais qui appartient à la Métropole de Lyon.
Quel était le projet de la Métropole ? Au départ, la vision métropolitaine était de faire du logement. Nous Le conseil municipal des enfants avec Charlotte souhaitons au contraire conserver Le classement de ces maisons ce patrimoine industriel en mettant et Ernestine : « Ce sont les amoureux en EBP (Elément de Bâti à en valeur les pompes et les bassins du patrimoine de demain ! » Préserver) ne relève-t-il pas de aux côtés d’un grand musée des l’intérêt général ? métiers. Le but est de mettre en Je suis d’accord avec vous. Il y a simplement valeur l’histoire de Lyon, l’histoire de l’eau Avez-vous encore la maîtrise de votre des gens qui changent totalement d’attitude et de la Compagnie Générale des Eaux foncier ? quand on parle de gros sous. Classer la devenue l’une des plus grosses entreprises En partie. Je vous dirais oui, jusqu’en totalité de ces demeures n’est pas possible. mondiales françaises et qui est née à Saint2020. Ensuite, nous devenons une vraie Certaines d’entre elles vont se transmettre Clair. métropole. Le pouvoir décisionnaire tout à fait normalement parce que des remontera totalement rue du Lac (l’adresse personnes recherchent ce type de biens. La Métropole et Veolia vous suiventde la Métropole de Lyon, ndlr), et ensuite, elles sur cet aspect patrimonial ? vous négocierez un retour partiel de ce Comment tenir face à la politique de Veolia pourrait être partenaire du projet, pouvoir. Jusqu’à présent, la Métropole ne densification massive voulue par les il n’y a pas de difficulté. La Métropole peut pas outrepasser la décision du maire. dirigeants socialo-macronistes de la bouge enfin. Je pense que lors du prochain Demain, elle le pourra, et ce sera un Métropole ? mandat, nous aurons la possibilité d’avoir véritable enjeu. Une ville comme Caluire, Nous ne sommes pas pour le statu quo un vrai projet d’ensemble, qui va servir objectivement, arrivera toujours à discuter. mais contre la vision d’aménagement la ville de Caluire et Cuire mais aussi Pour les petites communes, je leur souhaite métropolitain qui consiste à entasser un l’agglomération. Nous sommes en face bien du plaisir… maximum de gens sur un territoire le plus de la Cité Internationale accessible par étroit possible. Je caricature mais c’est à peu la passerelle. N’allons pas construire des L’enjeu, c’est aussi de conserver votre près ça. Il y a des élus qui disent au niveau immeubles sur un site aussi merveilleux. rôle de poumon vert de Lyon… local qu’il y a trop de constructions mais qui Dans la première couronne de Lyon, nous ensuite votent à la Métropole tout ce qui sommes la seule commune à avoir 50% touche à la densification. de notre territoire en espaces verts. Nous sommes les seules terres agricoles à 8 L’histoire se répète. Êtes-vous kilomètres du centre de Lyon. On ne peut pas condamné à revivre le désastre des nous forcer la main pour saccager tout ça. années 60 ? L’urbanisme, c’est d’abord pour que des Justement, quid du plateau maraîcher hommes et des femmes vivent ensemble. de 100 hectares ? Est-il condamné ? Notre commune s’est urbanisée de manière On a parlé d’université, d’hôpital et très violente dans les années 60-70. On a même… de prison ! vu ce que ça donnait quand on entassait Aujourd’hui, sur les documents d’urbanisme,
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Les vendanges au Val Foron : « Nous avons des vignes préservées dans un vallon que l’on va sanctuariser grâce au travail des passionnés qui l’entretiennent. Pendant les vendanges, il y a une convivialité comme nulle part ailleurs. Quand on voit que la production se vend en une matinée, c’est génial ! Et ça, à 10 minutes de la place Bellecour ! »
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CALUIRE ET CUIRE
Philippe Cochet et son adjoint à l’Urbanisme Côme Tollet
que nous trouvions d’autres partenaires. Nous pouvons peut-être procéder par étapes. Quel était le plan initial ? On devait avancer plus vite sur la chapelle, et débuter les travaux. Le problème, c’est qu’en termes de dotations de l’Etat, nous avons perdu dix millions d’euros sur les cinq dernières années. Il a fallu que l’on priorise les travaux.
Votre commune dispose d’un important patrimoine religieux peu à peu désacralisé. Deux sites sont extrêmement sensibles, le couvent Saint Joseph à Bissardon et le monastère des Clarisses à Vassieux. Pour Bissardon, le bâtiment principal est sauvé. Au début, il était prévu qu’ils le rasent. C’est juste impossible ! Vous avez une chapelle qui est magnifique. La complexité du projet, c’est que nous avons affaire à une congrégation qui a confié à d’autres personnes la gestion de leurs biens.
« LE TERRAIN DES CLARISSES, ON VEUT LE PRÉSERVER DE L’URBANISATION » Le père Devert qui a mis la main sur le monastère de Vassieux a engagé un bras de fer avec vous pour urbaniser le parc des Clarisses… On fait partie des rares personnes à résister. On n’a rien contre le père Devert. Le problème c’est qu’il lance des projets avant d’en avoir le financement. Aujourd’hui, sur le terrain des Clarisses qui est un terrain merveilleux, on ne veut pas laisser faire n’importe quoi. Nous ne voulons pas perdre ce poumon vert. Le père Devert l’a bien compris. La nef de la chapelle de l’Hôtel de Ville, chef d’œuvre de l’architecte Sainte Marie Perrin, élève de Bossan, est très dégradée. Quand les travaux de restauration sont-ils programmés ? Je compte sur le chèque de 3 millions d’euros que va nous faire Lyon People (Rires). Pour parler plus sérieusement, il faut que l’on trouve un partenariat. La commune seule ne pourra rénover cette chapelle qui doit se faire avec les hommes de l’art. À quels partenaires pensez-vous ? On s’est rapproché de la Fondation Fourvière et on envisage de lancer une souscription publique. On ne pourra pas tout faire d’un coup. La collectivité va investir, mais il faut lyon people • juin 2019 • 30 •
Qu’en est-il des investisseurs ? Il y en a ! Ils se disent qu’il y a une possibilité de mettre en avant cet élémentlà, tout en regardant la contrepartie qu’ils peuvent avoir. Ça fait partie des projets. Nous sommes tout à fait conscients de la valeur de ce patrimoine. Avec la proximité du Radiant, nous pouvons cumuler un certain nombre d’options.
« LES GENS FONT L’AMALGAME ENTRE LA TERRE DES LIÈVRES ET LA TERRE DES MARAÎCHERS » Les riverains de la Terre des Lièvres s’inquiètent d’un projet d’urbanisme commercial avec l’enseigne Truffaut. Qu’en est-il ? Dans l’esprit des gens, il y a la terre des maraîchers et la Terre des Lièvres. Souvent, ils font l’amalgame. La Terre des Lièvres est une zone à urbaniser (extension de la zone Perica) qui existe depuis 25 ans dans le Plan Local d’Urbanisme. Truffaut a racheté 1 hectare et demi pour construire un bâtiment de 3450 m2 et c’est tout. Il n’y aura pas de Décathlon ou d’autre enseigne de grande distribution. Nous ne toucherons pas, bien évidemment, au stade. Des immeubles sont en cours de construction le long du chemin de Crépieux. Vassieux n’est-il plus un secteur sauvegardé ? Vassieux restera une zone d’habitat individuel. Ce qui est compliqué, c’est qu’une personne à le droit de vendre son bien. Nous, on ne peut lui opposer que des documents d’urbanisme pour lui dire : vous faîtes ou vous ne faîtes pas. Ces constructions peuvent-elles avoir un effet domino sur les villas avoisinantes ? S’il n’y avait pas d’intervention de la mairie, tout partirait dans tous les sens. C’est une bagarre de tous les jours pour mon adjoint à l’urbanisme Côme Tollet et notre équipe. Les niveaux de prix qui sont pratiqués à Caluire suivent la même dynamique que Lyon. Nous sommes certainement la commune qui prend le plus de valeur aujourd’hui. Les jardins suspendus d’Auchan : « Cette histoire de jardins suspendus, c’est un truc énorme ! Ça vient de la volonté d’un directeur qui a compris qu’on pouvait marier grande distribution et terroir ! »
À quel niveau se situe le marché immobilier de Caluire ? Nous sommes passés devant des communes comme Charbonnières ou Ecully. Nous sommes contents pour les propriétaires, mais cela engendre une pression énorme. Si vous n’avez pas au sein de la commune, des gens qui sont des combattants, ces propriétés, elles sont démolies ! Aux yeux de la Métropole et des promoteurs, on est des chats noirs, mais c’est ce qui nous permet de préserver notre patrimoine. Un exemple ? Il y a plusieurs programmes où nous avons récupéré des espaces verts. À Bissardon, nous allons faire une esplanade qui va aérer le projet d’origine. À chaque fois, nous essayons de négocier. Avec le travail que nous avons mené, en six ans, nous avons réussi à donner aux Caluirards 10 hectares supplémentaires en termes d’espaces verts. Il n’y a pas d’équivalent. Quel est l’avenir de l’ancienne voie de chemin de fer, transformée en voie verte ? J’ai encore eu Michel Le Faou à ce sujet. Le Sytral a en tête de mettre un transport en commun dessus. Nous, on leur a dit : c’est niet ! Le seul transport en commun qui peut se faire, c’est dessous et s’appelle un métro. Si la Métropole vote ce projet, j’attaque le PLUH. Cette voie verte est la colonne vertébrale de la ville de Caluire-et-Cuire. Quels aménagements comptez-vous faire pour la rendre plus douce ? Il faut améliorer la cohabitation entre piétons et cyclistes pour éviter les problématiques de partage de l’espace. Près de 450 000 personnes l’empruntent chaque année ! La terre des maraîchers
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CALUIRE ET CUIRE
EUGÈNE VILLON
Le peintre (des peintres) de Caluire On a sans doute croisé plus d’un peintre à Caluire, et non des moindres, parmi les contemporains. Texte : Bernard Gouttenoire - Photos © Fabrice Schiff
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eux que j’ai connus, Antoine VeronLacroix 1911-2002 (le surréaliste, proche de Breton), Jean-Jacques Tarrare qui exposait au Sud-Est, Xavier de Mérona (1933-2014), paysagiste qui exposait chez Patrick Pons, par ailleurs excellent peintre animalier, Louis Tricaud (1929-1994), grand ami de Joannès Veimberg (1918-1982). On se souvient aussi de cet ami à Caluire, Georges Daru (décédé en 2015) délicieux érudit, maître imprimeur de livres d’artistes, comme Francis Deswartes (1919-1985). Également de Charles Giaume (19251994) l’extraordinaire disciple à Majorque — dès 1963 — du génial et fabuleux Domenico Gnoli (1933-1970), Marion Pierre-Bissey, née en 1973 (qui travaille la lumière, dans le sens exigeant d’Alberto Giacometti), Christiane Guillaubey, née en 1946, le sculpteur du monument dédié à Jean Moulin, face à la maison du lyon people • juin 2019 • 32 •
docteur Dugoujon (et sculpteur aussi, de la pièce maîtresse du collège André Cuzin à Caluire, en 1982)... Mais aucun n’a fait une seule esquisse paysagée de ce coin de terre si accueillant, qu’il a pourtant aimé au point de s’y installer. Car la proximité de Lyon, fait que l’on s’installe « pour la vie et pour l’éternité » dans la charmante tranquillité de Caluire-et-Cuire, au bout du plateau croixroussien.
LE LABEL DES AQUARELLISTES LYONNAIS Alors, il nous faut chercher plus tôt, plus loin. Et le nom qui vient naturellement à l’esprit, est celui de Eugène Villon (18791951). Né à La Haye (Pays-Bas) s’il n’est pas originaire de ce « grenier d’abondance », (couvert de maraîchages à perte de vue)
au nord de Lyon, il n’en est pas moins une figure Caluirarde des plus attachantes et célèbres. Sa maison, qu’il a habité toute sa vie, devient le port d’attache de son œuvre, et de sa famille. Même s’il n’était pas souvent à Lyon, il est celui qui -avec Antoine Barbier — a inventé en 1934, ce que l’on considère comme un label déposé, les fameux aquarellistes lyonnais. « Jusqu’à aujourd’hui, ils sont une famille rassemblée autour du grand père », précise Janine GayVillon présidente et animatrice de la société. La maman, Marthe Chambard-Villon, 1899-1992, peintre elle-même, sera l’âme fédératrice, autour de l’aquarelle, artistes parmi lesquels on compte le centenaire Claudius Pralus et de ses amis de cimaise Jean Clément, Philippe Allain, Monique Bisson-Barbier, Jean Descote, Thierry Grosfilley, Claude Hugouvieux, André Lebreux, Pierre-Jean Llado, Christian Royer, Jean Lavagna (1919-2002).
L’entrée et le jardin de la maison du peintre à Caluire, 6 rue Eugène Villon
« C’est comme à l’Académie Française, on entre ici par cooptation, quand l’un disparaît, un autre prend sa place, choisi par le groupe d’abord pour ses qualités de peintre », poursuit Janine Gay-Villon, la Présidente du 83ème Salon (qui a eu lieu en 2018), à l’Espace Berthelot, comme chaque année, en novembre.
EUGÈNE VILLON, GLOBE-TROTTER INFATIGABLE
de ce grand voyageur. Que ce soit la côte en Normandie (les falaises d’Etretat), en Auvergne (le vieux fumeur à Yssingeaux), la grand’ place à Bruxelles ou à Strasbourg (qui grouille de détails un jour de marché aux fleurs), l’Italie aussi (intérieur de l’église Saint Marc, à Venise), toute modelée de lumière intime accompagnant la prière des fidèles. Il excelle dans de grandes peintures à l’huile, surtout dans les vues du Maghreb, qu’il a adorées lors de nombreuses visites (la porte de la mosquée de Tlemcen, splendeur
Mais nous n’en sommes pas là. Pour l’instant, dressons le portrait de Eugène Villon-beau petit homme barbu, flanqué de ses lunettes rondes, surmonté d’un large chapeau feutre- il est toujours par monts et par vaux, volontaire, globe-trotter infatigable et curieux de tout, pour sa peinture. Le livre « Eugène Villon, peintre de l’Europe » (sorti en 1995, aux éditions Les Traboules) le prouve, par les nombreuses reproductions des œuvres
de l’Oranais, en Algérie), un souk ombragé au Maroc, perlé de senteurs mystérieuses... Il est époustouflant, encore, quand il ose s’attaquer — comme Claude Monet à Reims, quelques temps auparavant — au somptueux porche de la cathédrale de Chartres, avec un soleil naissant, l’ombre au premier plan affleure le monument sacré, dessinant dans le détail les ciselures des portails d’un jaune miel, saisissant. Villon produit son chef d’œuvre ici (à l’huile, sur toile), prouvant sa qualité de coloriste. Eugène Villon remarque tout, respire partout, jouit de tout, jusqu’à peindre La retraite aux flambeaux à Lyon, où il nous régale de personnages esquissés en contre-jour, tandis que les couleurs, comme des fanions multicolores, nuancent délicieusement le ciel d’ombres. Mais Eugène Villon est avant tout très attaché à sa terre d’adoption, il revient toujours à Lyon. Il aborde la cité par la Saône en majesté, tortueuse le 1
1. Le haut de la montée Castellane 2. « Neige au Vernay, à Caluire » hst d’Eugène Villon 3. C entre-ville à Caluire. À droite, la maison Dugoujon où sera arrêté Jean Moulin
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CALUIRE ET CUIRE
long des quais vaporeux et embrumés, pour ne donner à la ville que sa lumière griffée, toute son identité dans une profusion de gris colorés... Caluire n’est pas loin, à deux enjambées par la Castellane, à côté de l’île Barbe... Summum avec ce portrait de La béate. Les primitifs hollandais ne sont si pas éloignés, derrière ce visage sublime, portrait de femme pieuse, qui vaut la Mona Lisa de Vinci, quant à la qualité des traits, la pureté du regard intense de piété... Eugène Villon est cependant un bon vivant, il fréquente les grandes maisons, en particulier le restaurant Bocuse. Ainsi, il dessine le portrait des parents de Monsieur Paul. Les grands parents de Françoise Bernachon, née Bocuse (qui a acquis ces deux portraits auprès de Janine Gay-Villon, afin qu’ils restent dans la famille). Notre peintre serait-il « people » avant l’heure ? Rien d’étonnant alors que Janine GayVillon envisage, avec Jean-Paul Gay son époux, de faire un don de certaines œuvres majeures de son grand-père (et de sa maman) à la Ville de Caluire, qui peut être très fière d’avoir accueilli sur son sol une telle pléiade d’artistes talentueux et fondateurs.
PEINTRES AYANT VÉCU À CALUIRE... Georges Daru Ami de Deswates, il était imprimeur et artiste. Henri Lachaise-Bey élève de l’école des Beaux-Arts de Lyon avec Chancrin, Vielly, Chartres Xavier de Meronas Peintre animalier paysagiste, connu pour son travail de dessin très précis. Jules Micol Peintre des Beaux-Arts de Lyon a résidé à la Sablière (lire page 110) Autoportrait d’Eugène Villon.
Eugène Villon, sculpture en terre, par Jean-Louis Chorel
Jean Moulin Il était peintre, on oublie cette facette du résistant. Charles Senard Excellent Ziniar, il fut le premier président du salon du sud-est en 1925. Jacques Tarrare Professeur de peinture Antoine Veyron Lacroix Lié à André Breton, il exposait chez Verriere. Eugène Villon Fondateur des aquarellistes lyonnais
...et les vivants Christiane Guillaubey Sculpteur, elle est connue pour le St Ex de Bellecour Pierre Souchaud Abstrait, il est fondateur de la revue Artension Michèle Van Cottem Peintre surréaliste, elle expose à la galerie St Hubert
Bernard Gouttenoire, Janine Gay-Villon et Jean-Paul Gay, son époux
BIBLIOGRAPHIE : Eugène Villon (1879- 1951) peintre de l’Europe, 66 pages - éditions Les Traboules, 1995. / Christiane Guillaubey, (née en 1946) portraits d’artistes - éditions Le Progrès de Lyon, 1996. / Charles Giaume (1925-1994) pages 161 à 163, Dictionnaire des peintres à Lyon 19e-20e. - édition La Taillanderie, 2000. / Antoine Veyron-Lacroix (1911-2002) page 328, Dictionnaire des peintres à Lyon 19e-20e. - Édition La Taillanderie, 2000. / Marthe Chambard-Villon (1899-1992) par Louis Bourgeois - éditions Les Traboules, 2010 / Xavier de Mérona, (1933-2014) peintures et gravures, Franche-Comté, Jura, Lyon, Briançonnais. Par Henri Ferjeux, Chantal et Patrick Pons, Bernard Gouttenoire 232 pages, éditions Aréopage, Lons-le-Saunier, 2012. lyon people • juin 2019 • 34 •
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CALUIRE ET CUIRE
Caluire, TERRE LITTÉRAIRE
Dans les Cahiers Rabelais, Marcel Grancher mêle sa plume gourmande à celles du Croix-Roussien Henry Clos-Jouve et du caluirard Edmond Locard
IL A FAIT DES ÉMULES...
À
« Caluire et Cuire... le nom sonne déjà comme une annonce ferroviaire. Une voix anonyme nasillarde dégoisant dans un micro crachoteux une destination que nul n’avait encore imaginée et que nul n’avait souhaité rejoindre. Et pourtant, Caluire et Cuire existe et c’est là le miracle incarné que de découvrir une charmante commune que n’eut point renié le guide Joanne si jamais quelque gonze de sa boutique était venu traîner ses guêtres jusqu’ici mais diantre, pourquoi se seraitil égaré jusque-là ! »
C
ette description vivante et colorée, nous la devons à Marcel-Étienne Grancher (ci-dessus), écrivain de l’entre-deux guerres puis des années 5060, prix Courteline et prix Rabelais et surtout initiateur du roman populaire en Lyonnais. Il écrit ces lignes dans un édifiant roman exotique Pas de bégonias pour Madame Dugommier, roman revisitant les polars de James Hadley Chase et bien sûr son célèbre Pas d’orchidées pour Miss Blandish. Marcel-Étienne Grancher évoqua souvent Caluire mais aussi les Marronniers, Fontaines, Sathonay et Neuville sur Saône lyon people • juin 2019 • 36 •
où il situa plus ou moins l’intrigue de son célébrissime Charcutier de Machonville, mais mieux encore, Grancher vécut quelque temps à Caluire, Chemin de Crépieux, dans un coquet pavillon de banlieue comme la commune en possédait tant alors. Il définit encore Caluire avec force nostalgie dans Le bistrot du porc mais surtout Reflets sur le Rhône et Lyon de mon cœur, évocation littéraire d’un Lyon qui n’est définitivement plus. Marcel-Étienne Grancher (1897-1976) fut incontestablement un écrivain de talent — son roman Le Mal Assis est un petit chef d’œuvre — qui s’égara avec une délectation non feinte sur les voies du roman de gare, du récit salace et même du livre à ne pas mettre entre toutes les mains. Il s’entoura d’écrivains prolixes qui firent tourner ses maisons d’éditions (Lugdunum / Jacquier... etc.) comme les journaux La Semaine, Les Cahiers Rabelais… On peut citer MaxAndré Dazergues ou encore Pierre Scize qui avaient tous deux l’avantage d’habiter en Croix-Rousse, juste à des arrêts de trolleybus 33 se rendant justement à Caluire... Grancher était un homme pratique, un Caluirard cartésien en somme.
propos de Caluire et des écrivains, on peut citer bien sûr Jacques Roubaud, né en 1932, mathématicien et poète proche de Georges Pérec et membre actif de l’Ouvroir littéraire populaire ou « Oulipo » ; ou plus lointain, Jean Cotton (1800-1866), poète en arpitan ou franco-provençal. Mais encore parmi nos contemporains, Bruno et Michel Papet, dont un livre, Les liens du sang, devint un film avec Guillaume Canet et François Cluzet, ou encore Françoise Guérin, auteure de polars dont le héros, Lancaster, fut interprété pour le petit écran par Richard Berry et les romanciers, poètes et bédéistes : Brigitte Giraud, Christian Deveze, Dominique Dubreuil, Laura Desprein, Malik Deshors, Virginie Ollagnier, Robin Walter, Aude Poirot ou Jean-Christophe Devenay et enfin Christian Bellegueulle, qui créa le Grand Prix de poésie de Caluire et est l’un des nombreux co-auteurs d’un volume de la série policière Le retour de Bonnier.
Texte : Jacques Bruyas - Photos DR Adieu Machonville... un petit air de l’ambiance de Caluire après guerre
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CALUIRE ET CUIRE
« La
BERNARD BASSE
défense du patrimoine est dans nos gênes »
Inspiré par son père et son grand-père, tous deux amoureux de l’histoire de Caluire, le président de l’association Histoire et Patrimoine entretient la flamme de cette passion familiale. Aujourd’hui retraité, Bernard Basse concentre ainsi ses efforts sur la sauvegarde des éléments remarquables de la ville, épaulé par des adhérents de plus en plus nombreux. Propos recueillis par Marco Polisson, Morgan Couturier et Paul Bourret - Photos © Saby Maviel, Fabrice Schiff et DR
LP : Quelle est l’origine de l’association Histoire et Patrimoine de Caluire ? Bernard Basse : Cette association a une vingtaine d’années, et à son origine, nous trouvons trois personnes amoureuses de Caluire et de trois quartiers différents : Louis Naumin, qui habitait le quartier de Montessuy, Francis Lavorel, résidant du quartier de Vassieux, et enfin Jo Basse, mon père, familier du bourg et du Vernay. Passionnés par l’histoire de leur petite patrie et par sa mémoire collective, ils voulaient faire partager leurs connaissances. C’est pourquoi ils ont créé cette association en accord avec le maire de Caluire de l’époque : Bernard Roger-Dalbert. Votre père et votre grand-père ont dirigé l’association. Vous n’aviez d’autres choix que de prendre la suite ? Mon grand-père décédé en 1963 n’a pas connu notre association ; néanmoins, il a toujours été un historien voire même lyon people • juin 2019 • 38 •
un écrivain de profession, puisqu’il avait un journal intitulé « Le Salut Public ». Il a écrit de nombreux ouvrages sur l’Histoire, sur sa région et sa ville. Il a été membre et président de l’Académie de Lyon. Il fut également consul et côtoyait donc souvent des figures de l’époque, comme Edouard Herriot ou le Cardinal Gerlier. Quand il est décédé, je n’avais que 11 ans. Son bureau encombré d’archives et de livres était pour moi un lieu mystérieux et propice aux échanges mêlés d’histoires familiales et d’érudition. Et votre père a pris la suite... Oui, après ce fut mon père qui a fait toute sa carrière chez Rhône Poulenc. Au moment de la retraite, il a pris le relais. Mon père, ami de Bernard Roger-Dalbert, n’a jamais occupé de fonctions électives. Bien que le docteur Dugoujon, à chaque élection, veuille le prendre dans son équipe, mon père n’a jamais accepté, son activité professionnelle le tenant souvent éloigné de Caluire.
Vous aussi avez attendu la retraite avant de vous lancer... Exactement, bien que l’histoire m’ait toujours passionné au travers des romans historiques. J’aimais bien me plonger dans les archives familiales. Rapidement et connaissant mon atavisme familial, on m’a donc demandé de reprendre l’association en 2015. Cet atavisme familial se poursuivra-t-il avec vos enfants ? Je vais le leur demander ! Ils sont intéressés par le parcours de leur arrière-grand-père, de leur grand-père et de leur père... Ils ont tous envie de revenir à Caluire, même si l’un habite à Paris, l’autre à Bruxelles et le dernier à Dubaï. Pour l’instant, ils sont dans la construction de leur vie professionnelle mais ils envisagent tous à terme de revenir à Caluire pour continuer l’héritage familial.
La maison des frères des écoles chrétiennes sauvée de la démolition voulue par le docteur Dugoujon. Elle accueille depuis 1992 la mairie de Caluire
Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixé en tant que président de l’association ? Ce que l’on souhaite, c’est avant tout de faire partager toutes les informations que l’on a sur l’histoire de notre commune et son patrimoine. La défense du patrimoine est évidemment dans nos gênes, mais il faut peut-être redéfinir ce dont il s’agit. Est-ce défendre à tout prix les vieilles pierres ou, de manière réfléchie, accompagner l’évolution normale de notre patrimoine, en faisant preuve de surveillance et de discernement ? On ne pourra pas tout garder. C’est un débat intéressant. Il faut aussi mentionner que pour nous il y a deux types de patrimoine : le minéral (les vieilles pierres, les vieilles maisons...) et le patrimoine végétal qu’on a tendance à oublier. Un environnement est d’abord défini par ses arbres, par ses bosquets, ses buissons et ses haies. Et lors de l’aménagement d’une propriété ou d’une promotion, il faut aussi regarder les arbres car ce sont souvent des éléments emblématiques d’un quartier ou d’un angle de rue.
« LE DOCTEUR DUGOUJON REGRETTAIT D’AVOIR SIGNÉ CERTAINS PERMIS DE CONSTRUIRE » Nous arpentons Caluire depuis deux ans maintenant et avons pu constater les dégâts de l’urbanisation massive... Cela aurait-il pu être évité ? Oui, elle aurait pu être évitée et d’ailleurs celui qui en est l’auteur, le docteur Dugoujon s’en est « épanché » une ou deux fois avec mon père. Dans le cas de deux immeubles un peu trop hauts ou un peu trop longs où il aurait préféré des proportions plus en rapport avec l’environnement. Le premier, c’est l’immeuble du 63-65, rue Pierre Brunier à côté de la petite église de Saint Romain de Cuire qu’il écrase. Le second s’appelle « Le Castellane » en face de la Poste, qui barre l’horizon sur le Val de Saône. Dans les années 60, il a fallu construire pour loger toujours plus d’habitants heureux de venir vivre à Caluire, et peut-être que trop d’immeubles ont été construits en même temps. On a dénombré la destruction d’une quarantaine de châteaux et maisons emblématiques... Comment expliquezvous l’attitude des maires Frédéric Dugoujon et Bernard Roger-Dalbert ? Sont-ils les principaux fossoyeurs du patrimoine caluirard ? Non, on ne peut absolument pas dire ça !
Le rôle d’un maire ou d’un urbaniste est de faire évoluer sa commune, et si possible en respectant l’habitat existant. Mais lorsque la pression est trop forte il faut faire des choix, et à l’époque, dans les années 1970 et au début 80 le patrimoine n’était pas encore une priorité. Est-ce une question de mode ou de sensibilité ? Ils n’avaient sûrement aussi pas cette sensibilité-là. Vous avez été conseiller municipal de Caluire pendant deux mandats auprès de Bernard Roger-Dalbert. Prenez-vous une part de responsabilité dans cette politique de démolition massive ? Bien au contraire ! Et encore une fois il n’était pas question de démolition massive mais plutôt de priorité différente. Quand j’ai été élu en 1983, on était en pleine construction de l’avenir de la propriété des Frères, l’Hôtel de ville que vous connaissez à l’heure actuelle, et que le docteur Dugoujon avait acheté en 1972 pour en faire un futur centre administratif. Au début des années 80, l’idée était qu’il fallait démolir cette maison pour construire un centre administratif neuf. Une association s’est créée (l’association de défense de la propriété des Frères, ndlr) pour défendre ce bâtiment avec un certain nombre de Caluirards dont mon père, et de nombreux adjoints dont principalement Simone Collomb et Jean-Philippe Delsol. Et vous ? J’étais personnellement inscrit dans cette démarche de sauvegarde même si cela a été
long à mettre en place car l’opération devait être la plus blanche possible financièrement, c’est-à-dire qu’elle ne devait rien coûter aux Caluirards. Et ça coutait très cher ! Il a fallu céder des parcelles de terrain à un promoteur qui a construit « le Parc des Frères ». Au nord, on a construit Le Radiant à l’emplacement de l’ancienne ferme des frères des écoles chrétiennes. Au sud, vers l’emplacement de ce qu’on appelait l’infirmerie, ont été construits les immeubles neufs que nous connaissons.
« À UN MOMENT, C’ÉTAIT DANS L’ÈRE DU TEMPS, IL FALLAIT CONSTRUIRE » Le maire actuel Philippe Cochet semble avoir tourné le dos à cette politique de destruction massive... Il est aussi question d’ère du temps, de mode... mais aussi de sensibilité. Il y a donc des gens qui sont dans l’ère du temps et d’autre dans l’intemporalité ? A l’époque, le château de Montchoisy était une superbe propriété. En 1974, il y a eu un permis de démolir. C’est un château que nous connaissions tous pour y être allé jeune scout, ou à l’occasion de kermesses. Il était complètement délabré au point qu’il était interdit d’y rentrer. Alors comme pour la maison Bondet, détruite en 1968, il n’y avait pas d’état d’âme. C’était dans l’ère du temps, il fallait construire, et accompagner Caluire vers l’an 2000.
Une année chargée en écrits : Outre un petit recueil sur « toutes les mémoires des anciens », et des projets portant
sur « tous les espaces patrimoniaux » ou sur « l’évolution de la population », dixit Bernard Basse, ce dernier a également planché sur l’emplacement de la bataille de Lugdunum en 197 laquelle aurait eu lieu, selon lui, à Caluire. L’ouvrage, intitulé « Lugdunum - 197 - la bataille » et publié aux éditions du Poutan, est sorti le 11 mai dernier.
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39 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
Aujourd’hui, Caluire à l’opposé de villes comme Villeurbanne qui sont toujours dans une politique de démolition, semble changer de cap. Soutenez-vous le maire dans cette démarche ? Complètement ! Nous travaillons ensemble pour ce genre d’actions, et notre association agit notamment dans les cas de démolition. Des voisins nous interrogent et nous demandent si on peut faire quelque chose. Cependant, nous n’avons pas le moyen juridique d’intervenir auprès de la mairie. À part être force de propositions... Et pour être encore plus force de propositions, nous envisageons d’écrire un ouvrage sur tout ce qui nous semble important sur le patrimoine de Caluire. Est-ce suffisant ? On voudrait aller un petit peu plus loin, y compris sur tout ce qui peut nous paraitre intéressant en termes de patrimoine végétal. Il y a énormément de cèdres à Caluire et peu sont classés parmi « les arbres remarquables ». Pour le reste, ce sont des bosquets emblématiques d’un quartier. Nous aimerions les répertorier dans un document qui sera remis au service de l’urbanisme. Il pourrait leur servir de document de référence.
« JE PENSE QU’IL NE FAUT PAS ALLER TROP LOIN DANS LA CONFISCATION DES BIENS D’AUTRUI »
et une réunion avec les riverains. C’est à ce moment-là que nous pouvons être sollicités. Certains édifices sont mal en point comme les chapelles de la mairie de Caluire et du monastère des Clarisses. L’association n’a-t-elle pas son mot à dire ? J’avais une autre idée mais cela n’a pas été possible, qui était que cette chapelle serve de hall d’entrée monumentale à la mairie de Caluire. Nous aurions pu ouvrir tout ça et avoir une entrée avec des halls d’exposition... Mais pour cela, vous seriez obligé d’ouvrir le chœur ! Ce n’est pas très patrimonial... Si ! Dans ce cas de figure, on garde les vitraux, les chemins de croix. Mais le problème c’est que l’autel a été classé au pré-inventaire. On ne peut pas le déplacer. C’est une aberration, parce que si l’on veut sauver cette chapelle, il faut lui trouver une utilité. Que ce soit avec cette chapelle ou d’autres, tant que nous ne leur aurons pas trouvé une utilité, nous les laisserons dans l’attente de quelque chose. C’est reporter le problème finalement. Y-a-t-il d’autres urgences patrimoniales à Caluire ? Les Clarisses à Vassieux !
La chapelle des Clarisses à Vassieux transformée en débarras...
Ce monastère est le poumon vert de Vassieux. Comment le protéger ? Tout le monde, et le maire en particulier, le souhaite ! Mais il y a aussi un problème de culte à Vassieux. L’église Notre-Damede-la-Paix qui date des années 1930 est emblématique. Il faut la garder. À côté d’elle, se trouve la chapelle des Clarisses qui date de la fin du XIXe qui est un beau bâtiment, utilisé pour moitié en chapelle annexe. Elle mériterait une vraie rénovation. Comment faire participer les Caluirards à la rénovation de leur patrimoine ? Il faut que le diocèse, la paroisse, Habitat et Humanisme et notre association se mettent autour d’une table, afin de voir comment nous pouvons aménager ce cœur cultuel de Vassieux. Il faut aussi que les paroissiens se réunissent dans ces chapelles et les fassent vivre.
Malgré la bonne volonté du maire actuel, La Mesnie est récemment passée à la trappe... Pas du tout, ça été une négociation entre les services de la ville et le promoteur. Le promoteur voulait tout casser pour faire un immeuble. La ville de Caluire a souhaité quand même que l’on garde un témoignage de cette maison. Si la mairie classe ces maisons en EBP (Éléments Bâtis à Préserver), elles ne pourront pas être démolies... Je suis un homme libéral, donc je pense qu’il ne faut pas aller trop loin dans la confiscation des biens d’autrui. Nous en discutons avec les services de la ville, mais il ne faut pas aller trop loin dans la règlementation, dans un droit de l’urbanisme qui n’irait que dans un sens. Etes-vous consulté, en tant que président, quand des démolitions sont envisagées ? Lors d’un programme de plus de dix logements, la mairie fait une information lyon people • juin 2019 • 40 •
HISTOIRE ET PATRIMOINE DE CALUIRE ET CUIRE Histoire et Patrimoine compte près de 270 cotisants selon son président, un chiffre qu’il convient de multiplier par deux pour obtenir le nombre d’adhérents, beaucoup de participants s’inscrivant en couple. L’association bénéficie ainsi d’une subvention versée par la mairie, qui lui prête des lieux de réunion, comme la maison des associations, la salle des fêtes ou la salle du conseil, à l’occasion des assemblées générales. Mais son nombre d’adhérents allant en grandissant, Histoire et Patrimoine espère obtenir un lieu qui lui est propre, que ce soit pour ses réunions et ou stocker ses archives. Soutenu par le Crédit Mutuel, l’association mise surtout sur un geste du maire, Philippe Cochet. « On préfère un logement ancien, avec une âme », explique Bernard Basse, lequel s’orienterait vers une local en cours d’aménagement dans le centre de Caluire . Les discussions sont donc en cours pour l’hébergement des gardiens du patrimoine de Caluire. MC Histoire et Patrimoine de Caluire et Cuire - 1, Rue Jean Moulin - Boîte Municipale - 69300 Caluire et Cuire
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la première fois avant 2001, ou essence immatriculé avant 1997, er dispositions fixées par le Code de l’Énergie. (2) Immatriculations VP France 2018, source AAA. Garantie 3 ans ou 100 000 km au 1 selon terme échu. Garantie 3 ans ou 100 000 km au 1er terme échu.
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CALUIRE ET CUIRE
Le haut de la Montée des soldats en 1963 avant la frénésie immobilière. Sur la gauche, les terres maraichères seront investies par un supermarché.
DOMINIQUE BREMENS
« Caluire est devenue aussi chère qu’Écully ! » Caluire et Cuire est-elle un eldorado pour ceux qui veulent investir dans l’immobilier ? Les réponses et les conseils de Dominique Bremens. Propos recueillis par Marco Polisson - Photo © Saby Maviel
Quel est l’état des lieux du marché immobilier à Caluire ? Après un début d’année plutôt calme, le marché immobilier reprend du dynamisme à Caluire, qu’il s’agisse de ventes directes de particulier à particulier ou de transactions réalisées par des professionnels de l’immobilier. Quel type d’habitat trouve-t-on dans la ville ? L’habitat est très varié à Caluire. On trouve à la fois des maisons des années 1930 à 1960 sur les secteurs de Vassieux et du Vernay, mais également beaucoup d’immeubles des années 1960 sur toute la ville, et en majorité à Cuire. En revanche, il existe peu d’immeubles des années 80. Certains quartiers comme le quartier de Saint Clair se démarquent par leur architecture plus proche de celle du centre-ville de Lyon. Comme dans toute la Métropole, on assiste au développement de programmes neufs. lyon people • juin 2019 • 42 •
On ressent une grande disparité au niveau de l’urbanisme. Cela pénalise-t-il la commune ? Non, je ne le pense pas. Cette disparité fait partie de l’identité de Caluire et Cuire et permet à la commune d’attirer des acquéreurs aux profils multiples.
professionnelles les plus aisées (cadres, professions libérales et chefs d’entreprise) dans les quartiers de Vassieux et du Vernay (c’est dans ces secteurs que l’on trouve le plus de maisons), ainsi qu’à Cuire (comptetenu de sa proximité avec la Croix-Rousse et de sa desserte par le métro).
Les différents quartiers de Caluire sont très variés. Quels sont les plus prisés d’entre eux ? Les quartiers les plus prisés sont, dans l’ordre : Cuire, Vassieux, le « vieux » Bourg de Caluire, le Vernay, le cours Aristide Briand ; puis les secteurs de Montessuy, Saint Clair et les quais de Saône, propriétés exceptionnelles mises à part.
Et dans les autres quartiers ? Cours Aristide Briand, à Montessuy, Saint Clair et sur les quais de Saône, on retrouve majoritairement des professions intermédiaires, des employés, ainsi que des retraités. Le quartier du Bourg, compte-tenu de la diversité de ses constructions (immeubles anciens et belles maisons bourgeoises situées dans les rues perpendiculaires à l’artère principale) accueille différents profils de population.
Ils semblent également très marqués sociologiquement. Comment se répartissent les catégories socioprofessionnelles sur ce territoire ? On retrouve les catégories socio-
Quel est le profil des nouveaux propriétaires ? Sont-ils investisseurs ou à la recherche d’une résidence principale ? Les nouveaux propriétaires sont en grande majorité à la recherche d’une résidence principale. Caluire n’est pas principalement un marché d’investisseurs même si les investisseurs s’intéressent à cette ville, compte-tenu de sa proximité immédiate avec Lyon. Quels sont les atouts qui séduisent-ils les nouveaux habitants de Caluire ? L’atout principal de Caluire est sa proximité avec Lyon et sa desserte par les transports en commun (métro et lignes de bus directs en direction du centre-ville et de la Part-Dieu). Dans la majorité des secteurs de la ville, on trouve des commerces de proximité qui permettent d’animer des vies de quartier. Quelles surfaces visent-ils en priorité ? Quand ils ne sont pas en quête d’une maison, les candidats acquéreurs recherchent des appartements de tailles différentes en fonction de leur profil. C’est tout l’atout de cette commune qui dispose d’une offre diversifiée. Alors que l’immobilier flambe dans la métropole lyonnaise, Caluire est pris dans la spirale, selon son maire Philippe Cochet. Vous confirmez ? Absolument, je confirme. Les biens que nous aurions pu juger trop chers il n’y a pas si longtemps se vendent aujourd’hui très rapidement. Caluire est-elle devenue plus chère que Charbonnières ou Ecully ? Progressivement, Caluire est devenue aussi chère qu’Ecully (prix médian de 3.190 € / m² pour les deux communes de janvier 2018 à septembre 2018, selon les statistiques des notaires) et légèrement moins chère que Charbonnières (prix médian de 3.810 € / m² pendant la même période).
Les appartements des grandes barres des années 60-70 trouvent-ils encore preneurs ? Bien sûr ! Ce marché est très prisé par les acquéreurs ayant des budgets plus limités et souhaitant habiter dans la commune. Les appartements dont l’intérieur a été rénové trouvent généralement preneurs en quelques jours. Quel est le montant de la plus grosse vente jamais réalisée sur la place ? Les ventes de terrains à bâtir en vue de la construction d’immeubles collectifs représentent les plus grosses transactions (3 millions d’euros et plus). Combien faut-il compter pour s’offrir une belle villa 1900 de Vassieux ? Une telle acquisition nécessite un budget minimum de 900 000 €. Et pour un petit château du quai Clémenceau ? Difficile de donner un prix moyen pour un château car cela va dépendre énormément de son état intérieur et des travaux de rénovation à réaliser. Les ventes des belles propriétés anciennes ne dépassent qu’exceptionnellement 2 millions d’euros. La commune est appréciée des marchands de biens qui démantèlent les grosses maisons bourgeoises. Ces biens sont-ils toujours aussi prisés ? Les grosses maisons bourgeoises restent généralement plus longtemps sur le marché que leurs concurrentes plus modestes. J’observe davantage de divisions de terrains que de démantèlements de bâti.
Dominique Bremens devant la mairie de Caluire
Reste-t-il encore des propriétés hors norme comme le château du Vernay et ses 7 hectares de parc ? Malheureusement, il en existe de moins en moins car ces propriétés sont aujourd’hui le plus souvent déjà divisées.
Combien de transactions sont-elles recensées chaque année ? A ma connaissance, près de 800 transactions ont été recensées en 2018, ce qui constitue une année record dans l’immobilier. Quels sont les prix médians constatés pour un appartement et une maison ? Et au m² ? Le prix médian des appartements anciens est de 3.100 € /m² (prix bas : 2.670 €/m² ; prix haut : 3.650 € /m²) en 2018. Le prix médian des maisons est de 4.350 €/m² (prix bas : 3.510 € /m² ; prix haut : 5.190 € /m²) sur la même période. Une belle maison ancienne dépasse 800 000 € (hors lotissement) mais rarement 1 500 000 €. Les prix de l’immobilier à Caluire en 1998 •
43 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
HORTICULTEURS ET MARAÎCHERS
Caluire, commune vegan avant l’heure On ne peut pas décrire l’histoire de ville de Caluire & Cuire en faisant abstraction des origines de ce territoire qui est l’agriculture, ou plus exactement le maraichage. Textes : Pierre Ferraro et Morgan Couturier - Photo © Fabrice Schiff
A
u début du XVIIIème siècle, la vie à Caluire & Cuire était exclusivement paysanne et tournée vers la terre. Les habitants vivaient en économie fermée. Le maraîchage et l’horticulture furent les bases du développement économique des producteurs, qui vendaient directement sur les marchés leurs fruits, légumes, et plantes d’ornement. Quelques fermiers également avec l’élevage de vaches, cochons, volailles et lapins pour la consommation. En 1940, 63 maraîchers et horticulteurs étaient encore en activité. Alors que les horticulteurs sont postés à Cuire (rue Pierre Brunier et rue Pasteur), les maraichers sont essentiellement basés au Vernay, et dans le Bourg. Aujourd’hui, l’espace « maraîcher » représente un terrain agricole de 60 hectares (+ 40 hectares contigus sur la commune de Rillieux) délimité par la voie verte, le chemin Petit, l’avenue du Général Leclerc et le chemin Drevet. Il est exploité par trois maraîchers qui commercialisent une partie de leur production sur place. Cet ultime espace agricole situé à 10 minutes de la place Bellecour, appartient à près de 130 propriétaires différents. Il a été classé par les pouvoirs publics et est devenu Patrimoine de la ville de Caluire & Cuire. PF lyon people • juin 2019 • 44 •
BERNARD CHARBOTEL
Une voie (verte) toute tracée « Il y a un moment que je n’ai pas coupé de salades ! », s’esclaffe Bernard Charbotel, au moment de poser ses mocassins sur les quelques 35 hectares de son exploitation caluirarde. Le maraîcher a passé la main voilà quelques années pour laisser le champ libre à ses filles Carole et Marion et profiter des joies d’une retraite méritée. Il n’empêche, le cœur l’emporte souvent sur la raison, alors celuici ne peut s’empêcher de regarder dans le rétroviseur le travail fourni. Comme à ses débuts en 1970, où après des études dans l’agronomie, le fondateur de Caluire Légumes avait su profiter de l’installation de Mammouth le 4 septembre 1969, à la place de l’usine Remington, pour surfer sur le développement de la grande distribution. « Il y a 40 ans qu’il n’y aurait plus de zones maraîchères, si nous n’avions pas eu la réussite que l’on a eu », assure-t-il. Avec son associé Gérard Thiévon, Bernard Charbotel eut alors la bonne idée de créer un conditionnement adapté. Et d’une société familiale spécialisée dans le maraîchage, Caluire Légumes s’est mué en entreprise agroalimentaire à part entière, forte de 130 employés. Fort de ce nouveau marché, Bernard Charbotel a su s’imposer auprès des grandes surfaces, et faire fortune dans la salade en sachet. « Ce que tu as fait, ce n’est pas ordinaire, c’est extraordinaire », évoquait ainsi son père. D’autant qu’en agriculteur accompli, ce dernier n’a jamais cessé de planter les jalons de son succès. La création en 2012 du premier magasin Voie Verte, dédié à la vente directe de légumes prêts à l’emploi en est le dernier exemple en date. « On va de la graine à l’assiette », décrit le maraîcher. Depuis, le projet a fait son chemin. Six autres établissements sont sortis de terre, preuve du succès de l’agriculture directe. MC
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CALUIRE ET CUIRE
L’abbé Pierre (46 ans) en visite familiale en 1958. Avec lui, son neveu Dominique Groues, 7 ans.
Victor Bosch
PEOPLE DE CALUIRE D’hier et d’aujourd’hui
À la différence d’Écully ou des belles communes des Monts d’Or, Caluire n’a jamais été une chasse gardée des grandes familles industrielles lyonnaises d’hier et des people d’aujourd’hui. Mais ça pourrait bien changer. Texte : Marc de Jouvencel - Photos Saby Maviel et DR
C
’est le paradoxe de cette commune qui regorge de merveilles architecturales comme vous allez le constater dans les pages qui suivent. D’où la complexité de notre enquête qui aura duré deux années. Car mettre un visage connu ou un patronyme reconnu en face d’un château ou d’une demeure bourgeoise n’a pas été évident. Bien entendu, certaines familles sortent du lot, comme les Coste Chardiny au château des Brosses, épicentre de la vie mondaine au XIXe siècle. Mais ce sont des exceptions car les grandes figures aristocratiques ou industrielles qui ont fait rayonner le village au XVIIIe et au XIXe siècle ont depuis longtemps quitté Caluire. Leurs demeures ont souvent été rasées (Montchoisy pour les Brosset-Heckel) et quand, par chance, elles sont toujours debout, elles sont le plus souvent saucissonnées. Comme l’explique notre contributeur Eric Planat, de nombreuses familles n’ont pas fait souche, et sont retombées dans l’anonymat dès la seconde génération. C’est le cas des familles Doux et Dubois (Château de Bellerive, page 210), impossibles à chroniquer. Cependant, en consultant l’annuaire du Tout lyon people • juin 2019 • 46 •
Lyon, on découvre quelques patronymes connus, comme Camille Frachon et son épouse Marguerite Dupasquier (7, place d’Helvétie) qui ont leur villégiature 14, rue de la Tarentaise et la seconde au château de Clavière, à Saint Agrève (Ardèche). Ou encore l’industriel Jean Coignet à La Grange (lire page 238) et René Gaillard de Collogny, et son épouse née Charveriat, dans une grande bâtisse du 45, grande rue.
UNE PALETTE DE TALENTS
La famille Groues dans le jardin du 17, rue Eugène Villon en 1960. La famille de l’Abbé Pierre a vécu dans cette maison de 1951 à 1968-1969. De g à d : Alain, Olivier, Maita, Dominique, Chantal et Bruno. La maison appartient aujourd’hui à la famille Drevon-Balas _
futur notaire Dominique Bremens et ses frères et sœurs déménageaient dans une grande maison de Vassieux dès les beaux jours (son associé Marc Van Gorp réside lui aussi vers le Vernay). Dominique Groues, le petit neveu de l’abbé Pierre a résidé pendant 17 ans au Vernay dans la maison récemment rachetée par la famille Drevon-Balas. Sur le terrain politique, Francique Collomb, maire de Lyon de 1976 à 1989 était un habitué de la commune, avec son rond de serviette chez Eric Gruaz (Château du Vernay, page 178), en face de la maison de son fils Gilles ou chez Bernard Bataille au Val Vert (page 184). C’est la grande époque des publicitaires comme François Requien (page 96) et de son associé Jean-Noël Gerphagnon, à deux encablures de son homonyme, le joaillier Georges Gerphagnon (lire page 242).
Parmi les célébrités d’hier, citons le peintre Eugène Villon (page 32), ou encore au rayon natures mortes, Joseph Moyne créateur de la quenelle vers 1903-1904, dont la boutique était installée rue Jean de Tournes (aujourd’hui rdc du magasin Printemps). Joseph Beras [1860-1938], ami et client de l’architecte Vilboeuf, réside de 1921 à 1931, au 3, chemin de la Cigaline à Vassieux. René Tavernier, père du cinéaste Bertrand Tavernier, venait en voisin visiter Edmond Locard à la Cigaline (page 64). Enfant, le Inauguration du Musée Coca-Cola de Gilles Collomb, en 1986. De g à d : Renée Richard, Marc Chuzel, Gilles Collomb, Renée Richard mère et Francisque Collomb
LES VIP D’AUJOURD’HUI En 1997-98, branle-bas de combat au 20, route de Strasbourg. Alors que Gilles Moretton (GMO) et le futur maire du 6ème Pascal Blache vont fusionner leurs sociétés dans Occade Sport, les deux hommes installent leurs équipes dans un petit hôtel particulier revendu ensuite à Michel Garcia (Everial). C’est là qu’ont été échafaudées les belles aventures du GPTL, du Master Vittel d’Athlétisme… en binôme avec Marie Roussille qui réside toujours dans le quartier de Saint Clair. Non loin de là, Tanguy de Beublain, petit-fils de Charles Mérieux et dont l’arrière-grand-père Marcel a installé un laboratoire sérothérapique à Caluire entre 1907 et 1917 habite Vassieux, à deux pas de la charmante villa du producteur Victor Bosch (lire page 70). Au volant de son gros Hummer, le patron du Radiant détonne dans ce quartier occupé en majorité par des figures top discrètes de la chirurgie et de la médecine lyonnaise. Toujours au rayon show-biz, on peut croiser Thierry Teodori et le producteur Thierry Suc sur le quai Clémenceau, le cinéaste Christian Carion à Montessuy. Dans le domaine culturel, Florence Verney Carron, vice-présidente de la Région a longtemps résidé à Cuire le Haut. Figure emblématique de la Fondation Berliet, Monique Chapelle habite Caluire depuis 1964. Elle était donc fort bien placée pour nous parler de l’ancien préventorium créé par Marius Berliet, rue de Margnolles (lire page 136). L’ancien champion de trail Charles Coutard a rangé son casque et ses motos du côté de Cuire Le Bas. La maman de Bernard Pivot a longtemps résidé dans la résidence Chantoiseau (19, chemin des Petites Brosses), non loin du Beauvoir, fief de la famille Charmettant, et de leurs voisins le colonel Roger Gillmann, et son épouse Helyett, les grands-parents de notre ami JeanPhilippe Niewenglowski.
concessionnaire automobile Olivier Delorme ou encore Marie Dugardin. Cette résidence de grand standing construite dans la propriété de l’industriel Jean Courbier (ci-contre sous le pinceau de Jean Couty), a été commercialisée au moment de la première guerre du Golfe. « Alors que les premiers appartements étaient partis comme des petits pains, on a mis 5 ans pour commercialiser les 60% qui restaient ! » raconte Gilbert Giorgi. « Ça a beaucoup impacté notre marge ! » Rassurez-vous, il a eu l’occasion de se refaire depuis. En passant sous la Voie verte, vous pouviez admirer jusqu’en 2008 les deux grandes maisons bourgeoises du journaliste Florent Dessus et de Jean-Paul Fangeat. Elles ont été démolies pour permettre la construction du complexe Via Verde. Dans les belles résidences qui dominent la Cité internationale, vous pouvez croiser Lionel Flasseur, DG d’AuvergneRhône-Alpes Tourisme, avec pour voisins Jean-Pierre et Sylvie Capony, l’antiquaire Alain Locatelli, l’agent immobilier Gilles Vaudois ou le pharmacien François Rivier.
JEAN COURBIER
De Taraflex à Gerflor
F La maison de Florent Dessus au 26, chemin de Crépieux avant sa démolition en 2008
Tout ce petit monde est sous étroite surveillance de nos services puisque les deux fondateurs de Lyon People résident à Caluire : le gentleman Marc Engelhard (Marco pour les intimes) checke les résidents de Montessuy et le techno Nicolas Winckler (dit Nico) a placé Vassieux sous surveillance aérienne !
Sur les hauteurs de Cuire, le Domaine de Hauterive, fleuron immobilier de la famille Giorgi, a accueilli Gilles Moretton, créateur du GPTL ; le soyeux jetsetteur André-Claude Canova ; le
BUATIER DE KOLTA
ils du polytechnicien Joseph Courbier (1876-1970), directeur général de la société Gerland (goudrons routiers), créée en 1908, Jean Courbier (19041987), lui aussi polytechnicien, lui succède et développe l’emblématique entreprise lyonnaise, qui passe en plusieurs étapes dans l’orbite du groupe pétrolier BP à partir des années 70. En 1992, après une OPA, BP contrôle 100% de Gerland et cède en 1992 à des fonds son activité revêtements de sols (Gerflex, et l’ancienne BAT Taraflex de Tarare) rebaptisée Gerflor. Après quatre LBO et quatre propriétaires successifs, Gerflor réalise aujourd’hui un chiffre d’affaires de près d’un milliard d’euros avec 4000 salariés. Avant de s’installer à Caluire dans la propriété Ruby, Jean Courbier résidait au 31, avenue Foch, fief de Myriam et Guy Malher. Comme le bras droit de Charles Mérieux, il a également été président de la CCI de Lyon. De son union avec Geneviève Delarue-Caron de Beaumarchais (19111984), descendante de l’auteur du Mariage de Figaro, il a trois enfants : Bertrand (1951-1971), Anne (1944) mariée à Henry Vollant et Christine (épouse de Franck Piaton). La propriété est rachetée en 1993 par le promoteur RIC qui construit dans son parc le Domaine d’Hauterive.
La magie de Caluire Son nom parle aux plus anciens : Buatier de Kolta, maître de l’illusion est né à Caluire le 18 novembre 1847. De la trempe de Copperfield ou Houdini, le prestidigitateur s’est imposé dans le monde de l’illusion, au point de bénéficier de la reconnaissance des Caluirards, lesquels lui ont octroyé une rue à son nom dans le quartier du Vernay. De son vrai nom Joseph Buatier, le magicien était destiné à rentrer dans les ordres, mais son destin en a voulu autrement, le propulsant alors au cœur des Champs-Elysées, aux Folies-Bergères ou à l’Olympia. Rapidement célèbre pour ses dés grossissant à vue d’œil, « les fleurs au cornet » ou « le cocon », Buatier de Kolta s’est illustré un peu partout en Europe. Hélas, ce maître du surnaturel s’est évaporé une ultime fois le 7 octobre 1903, disparaissant aux yeux du monde à la suite d’une néphrite aiguë lors d’une tournée américaine. PB
L’académicien André Froissard, est enterré dans le cimetière de Caluire Photo © Marcos Lyon Figaro (BML)
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47 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
PEOPLE DE CALUIRE
principale « dans une maisonnette ». JCL est déjà dans l’action entrepreneuriale : « Mon premier vrai job ? La création de « Skirting », une boite de prêt à porter féminin. « J’ai fait une première collection avec un styliste et j’ai ensuite tenté de la vendre à des boutiques de prêt à porter. Ça n’a pas duré autant que les impôts ! Je suis tombé sur des escrocs au niveau des magasins. On a fait trois collections ! » JC a alors installé ses bureaux rue Royale, à côté de Piazzano, le studio d’enregistrement de Fernand Raynaud ! « J’ai déposé le bilan et tout payé ! Durant des années ! ».
UNE BOUFFÉE D’OXYGÈNE AVEC LVL MÉDICAL
Depuis la fin du XIX siècle e
LE CLAN LAVOREL À VASSIEUX
Le fondateur de LVL Médical, aujourd’hui à la tête du groupe Lavorel Hôtels, puise ses racines paternelles et maternelles à Vassieux depuis plus d’un siècle. Portrait d’un patron 100% Caluirard ! Texte : Marco Polisson – Photos DR
S
a maman Gabrielle, née dans le 6ème, vit son enfance dans la maison construite par son grand-père à Vassieux. Fille de Jean-Philippe Carrier, courtier en soierie, et de son épouse Adrienne, Gabrielle décède à Albigny en 2009 « La femme de ma vie », résume Jean-Claude. Du côté paternel, Francis Lavorel, son papa habite Vassieux (chemin du Bois Joli) dans la maison familiale construite par son propre père Etienne Lavorel marié à Claudine (d’où le prénom Jean-Claude dont hérite son petit-fils). « Mais je n’aime pas mon prénom ! » dégaine JCL, attablé au Zucca. Etienne a deux enfants dont Andrée, « ma tante (92 ans), la sœur de papa ». Représentant en produits pharmaceutiques, Etienne décède dans sa soixantième année. La maison de Caluire est leur maison de campagne. Durant l’hiver, les grands-parents résident dans un appartement de la rue Dumont d’Urville. « Nous sommes de vrais Croix-Roussiens, ce qui explique notre attachement à Lyon. J’ai du mal à m’imaginer ailleurs ». Francis Lavorel, le papa, était quant à lui passionné par l’histoire de Caluire.
lyon people • juin 2019 • 48 •
« Papa et maman se rencontrent à la paroisse. Ils se marient en 1943/44 à Vassieux » C’est dans ce contexte que Jean-Claude naît le 29 mars 1948 chez la sage-femme de Crépieux-la-Pape. « J’ai failli naître dans la camionnette ! » rigole-t-il. JCL fréquente l’école primaire de Vassieux, puis gagne le lycée Ampère dont il est promptement viré, ce qui lui vaut d’atterrir pensionnaire chez les pères maristes de Saint Chamond (42) puis chez les Dominicains à Oullins avant de rejoindre la Trinité (6ème) et le cours Pitiot. « Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Les petits Pitiot font les grandes carrières » aimait déclamer Madame Pitiot... Ce n’était pas gagné avec JC ! Marié à Roselyne, préparatrice en pharmacie, leurs trois enfants Stanislas, Pénélope et Benjamin grandissent à Vassieux, à côté de la maison
La maison construite à Caluire par l’arrière-grandpère de Jean-Claude Lavorel Photo de 1896
Suite à la liquidation judiciaire, JCL est engagé par Tuxedo, promoteur des cigares Panter et du tabac à rouler dans « les boîtes de nuit de Paris et les plages, l’été ! » pendant deux ans. Puis il intègre les laboratoires Robert et Carrière (division anesthésie réanimation) avec l’idée de remonter sa propre boîte... qui se réalise en 1989 avec la création de LVL Médical (cédée en 2012 à Air Liquide). En 1981, le couple Lavorel déménage à Fontaines-Saint-Martin où ils ont fait construire une maison, mais JCL garde un œil sur Vassieux. En 1990, il rachète la maison de son père qui fait construire une maison de plainpied sur le terrain. JCL agrandit la maison qui voisine celle de son copain d’enfance Didier Streichenberger, baptisée « le Belvédère » sur le chemin du Bois (photo ci-contre). Il la rachète en 1999 et la transforme entièrement, la dotant d’un parking souterrain, avec tennis et salle de cinéma. Puis, divorcé de Roselyne, JCL part s’installer dans le 6ème avec Delphine qui deviendra son épouse. Roselyne cède alors « Le Belvédère » en 2006. Leur fille Pénélope habite dans la maison historique, revendue en 2016. Seul Stanislas est demeuré fidèle à Caluire.
La famille Lavorel réunie à Vassieux en 1945 Jean-Claude Lavorel entouré de ses fils lors de l’inauguration du Barnum
CRÉDIT MUTUEL
Si Caluire m’était comptée Histoire, éthique ; éthique et histoire, le Crédit Mutuel Caluire n’est pas qu’un établissement bancaire dont la dimension se mesure en chiffres. Sa genèse, sa situation, les hommes qui l’incarnent, l’établissement ne participe pas à la vie caluirarde : il fait partie de la vie de la commune. Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
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our certains la légitimité s’acquiert ; pour d’autres elle est inhérente à leur posture, leur action, parfois même à leur situation. Le Crédit Mutuel Caluire est mitoyen de la maison du docteur Dugoujon, bâtisse entrée dans la mémoire collective depuis l’arrestation de Jean Moulin par Klaus Barbie, le 21 juin 1943. Mitoyen de la demeure la plus symbolique de sa commune ? Un signe. Comme la dimension historique, un fil d’Ariane porté et incarné par Bernard Basse, Caluirard “depuis SaintLouis et à coup sûr depuis la Révolution”, ex. directeur associé de l’agence EIF pendant trente ans, président de l’association Histoire et Patrimoine de Caluire (depuis quatre ans) mais surtout fondateur et président du conseil
d’administration du Crédit Mutuel de Caluire. Encore un signe. “Notre caisse locale a été créée le 24 décembre 1989, se souvient-il. D’où le sentiment de cadeau de Noël pour la Fédération du Sud-Est à laquelle nous appartenons ; nous étions la cinquantième caisse à l’époque. Nous en recensons 140 aujourd’hui.” “Ils” étaient 38 sociétaires présents lors de leur première assemblée générale ; plus de 500 le 2 avril dernier à l’occasion de la dernière AG. “Ils” étaient quatre collaborateurs au préalable ; ils sont dix désormais au service de leurs 4 600 clients-sociétaires (70 % de particuliers, 25 % d’entreprises et 5 % d’associations). “Nos clients-sociétaires sont à la fois notre richesse et notre singularité, précise Pierre Thoral, directeur du Crédit Mutuel Caluire depuis sept ans. Ils sont partie-prenante de l’activité de notre caisse, des gens à qui nous rendons des comptes chaque année et à qui nous devons de la transparence tout en répondant à leur attente en termes de solidité et d’indépendance.”
L’UNE DES BANQUES LES PLUS RÉCENTES DE CALUIRE 150 millions d’euros d’épargne, 130 millions de dépôt, les chiffres sont au vert pour un établissement qui reste plébiscité pour sa
compétitivité en matière de crédit et qui capitalise sur un taux de solvabilité salué par la BCE comme sur l’image de « banque préférée des français pour la relation client » et ce, depuis une dizaine d’années. “Notre objectif ? Offrir le meilleur service au meilleur coût”, assure Pierre Thoral. Un souhait reçu cinq sur cinq par ses concitoyens : la majeure partie des commerçants de proximité de la commune, la quasi-totalité des associations, notamment sportives et culturelles de Caluire, le tissu économique local, ils sont légion à faire confiance au Crédit Mutuel Caluire. À l’instar de la mairie qui a noué depuis plusieurs années un partenariat avec l’équipe Crédit Mut’ locale pour organiser et animer des conférences thématiques à l’attention des associations. Une démarche qui illustre l’ADN d’une banque à part, car mue par une dimension mutualiste matinée d’un statut coopératif. Une banque qui innove aussi (en atteste le dispositif Pay Asso à l’adresse des associations pour faciliter leurs mouvements financiers) et qui bouge parfois ! Promu en qualité de directeur du Crédit Mutuel Enseignant, Pierre Thoral passe la main progressivement à son successeur, Didier Bessard. “J’ai passé des moments merveilleux à Caluire mais je pars l’esprit serein : nous nous sommes toujours donné les moyens de tenir nos promesses car nous serons toujours là”. L’histoire continue... •
49 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
DEMEURES & CHÂTEAUX VASSIEUX Introduction ................................................ 53 Les Brosses ................................................... 54 Monastère des Clarisses ............................ 58 La Cigaline ................................................... 64 Les Accacias ................................................. 70 Villa Charles X ............................................ 74 Villa Les Roches .......................................... 76 Villa Serpollet .............................................. 78 Villa Chantebise ......................................... 80 Villa La Loraine ......................................... 82 Les 3 Tilleuls ............................................... 84 Coutot Roehrig ............................................ 86 Les autres trésors de Vassieux ................ 88
SAINT CLAIR Introduction ................................................ 91 Château de Saint-Clair ............................. 92 Usine des eaux ............................................. 94 Lyon Cité ....................................................... 95 La Maison blanche .................................... 96 Cercle de la Carette, Petite Carette ....... 100 La Carette Joseph Serre ........................... 102 Locations Mingat ...................................... 104
BISSARDON Introduction .............................................. 107 La maison Jouvencel, Clos Bissardon .......................................... 108 La Sablière ................................................... 110 Maison Molino ........................................... 114 L’Oratoire ..................................................... 116 La Vieille Maison ..................................... 120 Consulat de Suisse .................................... 122 La Petite Montmartre .............................. 126 Maison Henri Dor .................................... 128 Didier Latapie ............................................ 131
e r i a m Som MONTESSUY
Introduction .............................................. Rue de Margnolles .................................... Chemin de Boutary .................................. Les Petites Brosses .................................... Usine de broderie ...................................... GR Groupe .................................................
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BOURG Introduction ............................................... 151 Hôtel de Ville ............................................. 152 La Chapelle des Frères ............................ 154 Les hôtels de ville de Caluire ................. 156 Chapelle funéraire, Maréchal de Castellane ........................... 158 EIF ................................................................ 160 Villa Emily ................................................. 162 Maison Docteur Dugoujon .................... 164 La Mesnie ................................................... 166 Église Immaculée Conception ............... 168 La Cave de Caluire ................................... 169 Oh my Com ................................................ 170 Maison Bondet ........................................... 172 Ferme de Marcel Mérieux ........................ 173 Jean-Michel Bitsch...................................... 174
LE VERNAY Introduction ............................................... 177 Château du Vernay .................................. 178 Manoir médiéval du Vernay ................. 182 Val Vert ....................................................... 184 Château de Montchoisy ........................... 186 Villa Claudie .............................................. 188 La Tour Ali ................................................. 190 L’Émeraude ................................................. 194 Les autres trésors du Vernay ................. 197 Maisons Février.......................................... 198
CUIRE LE BAS Introduction .............................................. La Jolivette .................................................. Abbaye de la Rochette ............................. Sœurs blanches .......................................... Château de Bellerive ................................ Château de Cuire ...................................... La Rivette .................................................... Les Lierres .................................................. Villa La Caille ........................................... Usine Cotelle .............................................. Boulangerie Bernard, Brasserie Belledin ..................................... Plain Vallon ............................................... Château de la Caille ................................. Les autres trésors de Cuire : Domaine de Hauterive, Capitaine Ferber, Ateliers Cuzin ............................................
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CLÉMENCEAU Introduction .............................................. L’Orientale .................................................. Château des Roches .................................. Les Arcades ................................................ La Grange ................................................... Ombrosa ...................................................... Haute Source hier ..................................... Haute Source aujourd’hui ....................... Cercle de l’Aviron .................................... Les Coucous ............................................... Union Nautique ....................................... La Combe .................................................. Le Clémenceau ......................................... Clairefontaine ............................................ La Séréna .................................................... Les autres trésors de Clémenceau : Villa du Vernay, La Clé des Champs, Maison Dumora ........................................
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CALUIRE ET CUIRE
VASSIEUX
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Grand témoin : Brigitte Chardiny
Au XVII et XVIIIème siècles s’installent des domaines et maisons des champs qui, au XXème siècle, en feront un quartier embelli par le label « banlieue d’air et de soleil ». C’est aujourd’hui une zone résidentielle très recherchée qui regorge de belles propriétés. Texte : Bernard Basse - Photos © Saby Maviel et DR
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e vaste quartier aux confins de Caluire et de Rillieux appartenait à Pierre Vassieu dont les possessions allaient de « La Pape aux Bichets outre le vaste Brotteau et les îles sur le Rhône ». Au XVIIème siècle, cette propriété est scindée en deux (Les Brosses et Saint Irénée) séparée par le vallon qui deviendra le chemin de Combe Martin. Le domaine des Brosses, propriété du seigneur de CuireLa Croix Rousse, Simon Claude Boulard du Gatelier jusqu’à la révolution, fut acquise par Claude Coste en 1793 ; ses descendants habitent toujours le château. Le domaine fut morcelé au cours du XXème siècle pour donner, entre autres, l’avenue des Platanes et plus récemment Valombré et La Terre des Lièvres, sans oublier les saignées du XIXème siècle dues au percement de la Montée des Soldats et des voies ferrées le long du Rhône. Concernant le séminaire Saint Irénée, les transformations suivirent la création des chemins et des sentiers irrigant la propriété. D’abord affecté au repos des prêtres, puis confisqué comme bien national en 1793, le bâtiment reprend sa fonction initiale au début du XIXème
siècle. Rapidement, le domaine est amputé de parcelles au profit de riches bourgeois lyonnais essentiellement autour de l’avenue des Cottages ou du chemin de Vassieux. Au tournant du siècle, les sœurs de La Visitation s’implantent sur notre colline et, en 1901, l’architecte Sainte Marie Perrin, disciple de Bossan, construit la chapelle. La cession des terrains s’intensifie autour de l’édifice religieux entre 1920 et 1940, avec comme point d’orgue la création de la paroisse Notre Dame de La Paix dont la chapelle est consacrée en 1937 par le cardinal Gerlier, et dont le sous-sol est aujourd’hui animé par le cinéma Le Méliès.
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1. Vue du côteau en 1900 2. Le groupe scolaire 3. Négro et Guigui au labour derrière le couvent en 1938 4. Les belles villas donnant sur l’Est lyonnais •
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Vue aérienne des Brosses. Les frères Chardiny se sont battus pour préserver la propriété que le maire Dugoujon voulait transformer en mairie ou en lycée.
LES BROSSES
Un domaine du
XVII siècle e
C’est l’une des dernières propriétés anciennes de Caluire qui soit encore dans son écrin familial depuis plus de 220 ans. En 1971, le portail des Brosses se referme sur la grande allée de tilleuls, ouvrant une ère nouvelle : le jardin potager, le vallon, la colline du Pain de Sucre et les champs de cultures maraîchères accueillent les résidences Terre des Lièvres et Valombré, ainsi que le lycée professionnel Cuzin. Texte : Maryannick Lavigne / B. Chardiny - Photo DR
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es origines du domaine sont liées à l’ancien lieu-dit « quartier des Brosses », signifiant broussailles et taillis boisé. Depuis le XVIe siècle, les propriétaires se succèdent : Barthélemy de la Balme, seigneur de Mares (1508), le marchand Jean Mathieu (1554), le chirurgien Jacques Roy (1570), puis noble François Ridady dit Violier, bourgeois de Lyon (1590). Entre 1615 et 1693, Jean Richardon, médecin, ou sa fille Marguerite et son gendre Joseph Bullioud font construire juste à côté de l’ancienne maison (transformée en orangerie), le château actuel flanqué de quatre tours carrées. Le domaine s’étend sur 65 hectares, plus 80 hectares d’îles du Rhône. Leur héritier, Jean Ferdinand, est procureur général et conseiller d’honneur au Parlement des Dombes. Au cours de la première moitié du XVIIIe siècle, les Brosses passent de main en main notamment celles du banquier Jacques Cardin (1702), de Charles-François Basset de Montchat (1703), de Claude Durand, maître des eaux et forêts (1711). En 1778, Simon Claude Boulard de Gatellier, banquier et agent de change, échevin de Lyon et fermier général, seigneur de la Pape, Rillieux, et Cuire-la Croix-Rousse, acquiert le domaine des Brosses pour 62 000 francs de lyon people • juin 2019 • 54 •
Pierre Burel, riche jardinier de la Croix-Rousse. Le 4 mai 1793, à l’âge de 81 ans, soit un an avant sa mort, il revend le domaine, récemment restauré, 130 000 francs au notaire Claude Coste, avocat au parlement de Grenoble et conseiller du roi, puis notaire royal à Lyon. Après son décès en 1821, la famille acquiert un terrain jouxtant du cimetière de Caluire et fait construire une grande chapelle funéraire, l’actuelle chapelle Coste-Chardiny qui compte actuellement plus de 500 inhumations.
L’ÂGE D’OR DES BROSSES En 1830, le fils aîné, Jean Louis Antoine Coste, conseiller à la Cour royale de Lyon, hérite des Brosses. Après son décès sans postérité en 1851, les Brosses reviennent pour moitié à sa veuve Marie-Françoise Péclet Coste et pour l’autre moitié à son frère Victor Coste qui possède le domaine voisin. Les deux propriétés ont pris respectivement les noms de Grandes Brosses et de Petites-Brosses. Jean-Louis Chardiny, fabricant de soierie, épouse en 1854, la fille de Victor Coste, Anne Coste, et en 1873 leur tante commune Marie-Françoise Peclet Coste
leur donne les Brosses en héritage. Le couple a quatre enfants, dont Camille, marié à Valentine Péricaud, Françoise, épouse de Léon Payen, et Louis, né en 1859, avocat, conseiller général du Rhône pour le canton de Neuville de 1909 à 1920. Héritier des Brosses, Louis épouse en 1885 Clotilde Blanc, dont quatre enfants : Madeleine (madame Johannes Gindre), Henri tué à Verdun, Marguerite (madame Albert de Franclieu) et Maurice, qui hérite des Brosses en 1938. Maurice se marie à Lyon en 1921 avec Isabelle Casati-Ollier, petite-fille du soyeux Barthélémy Casati et du professeur de médecine Léopold Ollier, chirurgien chef de l’Hôtel-Dieu, précurseur de la greffe osseuse en Europe, qui a été appelé auprès du Président de la République Sadi Carnot lors de son assassinat le 25 juin 1894 à Lyon. Maurice et Isabelle ont cinq enfants : Henri (tué au combat en 1944), Colette (sans postérité), Jacques, Bernard et Alain. Jusqu’en 1960, les Chardiny résident à Lyon l’hiver et l’été aux Brosses, entre mai et octobre. Le domaine est cultivé par des fermiersexploitants, le parc et le potager entretenus par un jardinier. L’environnement est constitué de
champs de pomme de terre, topinambours et céréales. Outre les poulaillers et clapiers à lapins, on apercevait les vaches et Kiki le cheval de trait, dans les prés du vallon et du pain de sucre où les caluirards venaient se promener ; le grand portail restait toujours ouvert. On allait le matin chercher le lait et les œufs à la ferme. Il y avait des vignes sur les côteaux, et un immense cuvier avec un pressoir et des tonneaux contenant le vin, de qualité moyenne... Les Brosses ont été souvent liées à la vie politique, militaire, sociale et culturelle de Lyon et Caluire ; leurs propriétaires ont été maire, conseiller général du Rhône, officier, avocat ou notaire, président ou membre de conseils d’administration, sociétés locales et cercles culturels. Des expropriations ont eu lieu pour la construction de la Montée des Soldats en 1855, ou pour la création des tunnels et voies ferrées à Saint Clair en 1887. Des dons et terrains ont
contribué à la mise en œuvre des jardins ouvriers, du monument aux morts place Foch et de l’église du bourg, dont une cloche a été baptisée du nom de sa donatrice Anne. Le domaine fut réquisitionné et occupé à plusieurs reprises par différentes armées : pendant la révolution et le siège de Lyon en 1793, l’armée conventionnelle installe un hôpital dans la maison principale et une infirmerie pour chevaux dans les écuries. Lors de la guerre de 1814, un colonel autrichien et sa troupe de 300 soldats occupent la propriété. Lors des deux guerres mondiales, les Brosses sont occupées : en 1918, par un capitaine avec ses ordonnances et chevaux ; en 1940, par les troupes françaises, puis de 1942 à 1944 par les allemands. La paix étant revenue, les Brosses accueillent régulièrement les kermesses et fêtes locales dans les années 1950-1965. La famille et ses descendants résident désormais aux Brosses toute l’année.
JEAN LOUIS ANTOINE COSTE (1784-1851)
Brigitte Chardiny, Bernard Chardiny, Nicole Chardiny et son fils Yves, Marie-Caroline Chardiny et son fils Benoit. Les maisons de la copropriété familiale (Les Brosses, L’Orangerie, Les Pains, La ferme et Le Colombier) accueillent 5 familles de leurs descendants.. La chapelle sous la plume de Drevet en 1890
Président de la Chambre des Notaires, il a consacré sa vie à rassembler livres et manuscrits sur Lyon. Sa « Bibliothèque lyonnaise » a été cédée à la ville de Lyon en 1855 et constitue le prestigieux Fonds Coste de la bibliothèque municipale. JLA Coste fait construire en 1840 en surplomb du chemin une chapelle, dont les vitraux sont de BrunBastenaire. Il donne de fréquentes réceptions, accueillant notamment en 1840, la duchesse de Nemours, née princesse Victoire de Saxe-Cobourg, épouse du prince Louis d’Orléans, fils du roi de France Louis-Philippe. Elle était venue assister, du haut de la terrasse des Brosses dominant le Rhône (av. des Cottages) au passage des troupes et à la construction d’un pont de bateaux sur le fleuve.
Ses vitraux retrouvés derrière l’autel ont été installés au début des années 2000 La vierge à l’enfant attribuée au sculpteur Fabish
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La chapelle, édifiée en 1840 par JLA Coste est toujours sacralisée. C’est entre ses murs que Grégoire Chardiny a été baptisé en 2017.
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CALUIRE ET CUIRE
La volière a été rapatriée de Castres par le colonel Jacques Chardiny. Le parc de 2 hectares accueille souvent les activités des Scouts Unitaires de France ou des Scouts d’Europe.
Les 5 enfants de Maurice Chardiny
LOUIS CHARDINY (1859-1938) Avocat et conseiller général. Après la mort de son père en 1891, il assiste sa mère dans la gestion des Brosses et les cessions successives, notamment à Vassieux où il préserve l’environnement naturel, grâce au droit de vue qui limite la hauteur des constructions ; il cède à la commune 2420 m2 pour la création de la place du Monument aux Héros de la 1ère Guerre mondiale [place Maréchal-Foch].Pendant la guerre de 1914-1918, il est nommé à l’Etat-major du Gouverneur de Lyon, commandant supérieur de la Défense, chef d’escadron au 19ème d’Artillerie, commandant du parc de la 63ème division à Verdun.
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Brigitte Chardiny épouse Christian Peloux aux Brosses en 1982
Cousinade Chardiny derrière le tracteur de la ferme en 1965
Fête de la Kermesse de Caluire, aux Brosses en 1961
La glacière en forme d’œuf a une hauteur de 7 mètres
Unique à Caluire, le chemin d’accès à la ferme passe sous la chapelle
La majestueuse grille donnant sur la montée des soldats a été construite en 1855. • L’entrée en 1907
La fontaine dans la cour d’honneur
Résidences Valombré
Lycée André Cusin
Domaine des Brosses
Un surprenant escalier à vis pour accéder au deuxième étage
Lotissement de 45 maisons de la Terre des Lièvres
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CALUIRE ET CUIRE
MONASTÈRE DES CLARISSES
Et Dieu rencontra Vassieux ! Si le quartier de Vassieux est aujourd’hui synonyme de “beau quartier” sa genèse historique lui confère une dimension spirituelle que le monastère des Clarisses et la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix ne sauraient démentir. Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
LES SŒURS CLARISSES NATURE ET VIE SPIRITUELLE COMME RITUELS
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imetière de Caluire-et-Cuire, allée 10, près de la route : ici reposent les sœurs Clarisses du monastère de Vassieux. La communauté recensait vingt-huit sœurs en 1968, dix-huit en 1993, encore six en 2005 et aujourd’hui, une seule, sœur Marie, Nelly Chambrillon pour l’état civil. “Il reste une place pour moi” souligne, sereine, celle qui fut l’abbesse du monastère (la mère supérieure), de 1975 à 1987 puis de 1990 à l’automne 2012, jusqu’à l’au revoir, le départ des sœurs clarisses à l’occasion de la saint François (le 4 octobre). Après un intermède de quelques mois à Crest (dans la Drôme), sœur Marie est désormais logée à la Croix-Rousse (depuis octobre 2013), dans un Ehpad appartenant à Habitat et Humanisme. Dès 1995, les sœurs ont mis à disposition du père Bernard Devert une partie de leurs locaux, devenus trop vastes pour une communauté se réduisant lyon people • juin 2019 • 58 •
comme peau de chagrin. Au cœur d’une immense propriété arborée, dominée par une chapelle coiffée d’un dôme (voir page 62) les cellules des Clarisses sont donc aménagées en logements sociaux ou en bureaux. “Nous menions une réflexion depuis plusieurs années se remémore sœur Marie : fusionner avec nos sœurs d’Évian ? Créer une maison de retraite pour des sœurs aînées ? Fonder un foyer de charité ? Toutes les options ont été abordées. Au final, le rapprochement avec le père Devert via son association Habitat et Humanisme nous semblait le plus pertinent”. Baptisée “le château”, l’aile la plus ancienne accueille des logements sociaux depuis 1995
28 SŒURS EN 1968 ; UNE... AUJOURD’HUI ! Une page s’est donc tournée à l’automne 2012 ; davantage qu’une page, un pan entier de l’histoire d’une communauté installée à Vassieux en 1948, à la demande (sur ordre même) du diocèse et de son cardinal, Pierre Gerlier, archevêque de Lyon entre 1937 et 1965 (année de sa disparition). “Nous étions à l’étroit dans nos locaux de La Mulatière,
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ajoute sœur Marie. En nous installant sur le domaine de Vassieux, nous avons pris la suite des sœurs Visitandines présentes depuis 1896”. Plus d’un demi-siècle de vie caluirarde donc pour les Clarisses et presqu’une vie entière au service de Dieu pour sœur Marie, originaire de Marigny-le-Châtel dans l’Aube. Une année de formation comme secrétaire en sténo dactylo suivie de cinq années passées dans une entreprise de bonneterie de la région n’ont en rien altéré la vocation de la jeune Nelly. Nonobstant les réticences familiales, elle prononce ses vœux à Troyes. Envoyée à Paris, sœur Marie est appelée à rejoindre Caluire. Nous sommes en 1968. Outre la paix et une existence au service de Dieu, c’est une vie de bohème que découvre sœur Marie. Si les journées sont rythmées de manière immuable (lever à 6h00 ; premier temps de prières, « les matines » à 6h30 ; prière du matin, « les laudes » à 8h00 ; la messe à 11h30 ; les « Vêpres » à 17h30 et enfin un dernier temps de prières à 20h15, « les complies »), chaque sœur est encline à apporter son écot au fonctionnement d’une bâtisse et d’un domaine aux configurations XXL : un parc de 4 hectares avec vue imprenable sur le nord de la région lyonnaise et un château (du XVIIe siècle) de plus de 1000 m2. Au rez-de-chaussée ? La lingerie, l’infirmerie, la cuisine et un lieu de vie ; à l’étage : les chambres (les cellules) et l’accès à la chapelle.
“NOUS VENDIONS DES ŒUFS, DU LAIT, DU MIEL...” Et si la vie peut paraître routinière à l’intérieur de la communauté, il n’en est rien à l’extérieur : chez les Clarisses c’est une ferme que l’on gère ! Une porcherie — “Nous élevions des petits cochons : ce sport [sic] a cessé au milieu des années 1970” —, un troupeau de moutons (une vingtaine), deux vaches, des volailles, des poules, des ruches (une quarantaine, exploitées il y a encore peu par un apiculteur,
Sœur Marie accueillant le cardinal Albert Decourtray à la fin des années 80. En 2012, elle est la dernière moniale clarisse à quitter le site de Vassieux
Jean-Pierre Carret, qui vendait le miel de Vassieux sur le petit marché de Caluire), un potager, les sœurs vivent à la campagne à deux pas de la ville. “Nous vendions, des œufs, du lait et du miel, sans compter les travaux inhérents au travail de la sœur auxquels chaque sœur, selon ses possibilités, devaient s’atteler.” Mieux, les sœurs Clarisses de Vassieux se distinguent par une production à forte échelle, celle des hosties : “Nous avions un vrai process de fabrication, un découpoir et toute la logistique pour y parvenir. Je me rappelle que nous utilisions neuf tonnes de farine par an !”. Les Clarisses sont le cœur de Vassieux : le lieu où d’aucuns vient s’épancher ou soigner ses plaies à défaut de sauver son âme. Les sœurs sont plus qu’une communauté : elles sont le phare dans la nuit, la lumière qui éclaire les corps et les esprits, coûte que coûte. Les sœurs sont la vie car elles sont partie prenante de la vie de quartier : “Même si nous avons mis du temps à ouvrir nos portes, elles l’étaient pour celles et ceux qui le souhaitaient. Et puis nous pouvions nous déplacer : certaines conduisaient, moi notamment, une Dyane, une 4L puis une 205 et enfin une 208 !”.
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LES SŒURS CLARISSES ÉTAIENT LE CŒUR, L’ÂME DE VASSIEUX Depuis l’automne 2012, le parc est atone. Les occupants ont changé. Des logements sociaux dans la partie Sud ; le siège social de la Pierre Angulaire dans l’aile du château, ainsi que deux autres structures d’Habitat et Humanisme (dont son siège social également), au total près de 70 personnes travaillent sur le domaine. Sœur Marie quant à elle n’a toujours pas rompu le cordon avec le monastère : tous les dimanches, elle assiste à la messe donnée à 11h30 dans la chapelle par le père Devert (une seconde se tient le soir à 19h). Quid de l’avenir du domaine à long terme ? Sœur Marie sourit. Dieu seul le sait.
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1 et 2. Le réfectoire des sœurs est désormais la cantine du personnel 3. La communauté des clarisses en 1982 5. Confection des aubes dans la salle de la communauté dans les années 60 4. Sœur Marthe au découpoir à hostie dont la fabrication était la première activité du monastère. 9 tonnes de farine étaient utilisées chaque année. Régis (ci-contre), l’intendant de la maison est le responsable technique d’EHD, la foncière d’Habitat et Humanisme Les cellules des sœurs ont été transformées en bureaux pour HetH
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CALUIRE ET CUIRE
MONASTÈRE DES CLARISSES
VASSIEUX
un quartier séculaire
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a valeur patrimoniale de Vassieux est l’apanage du monastère des Clarisses et de l’église Notre-Dame-de-la-Paix, fondée le 20 avril 1934. Deux lieux de culte héritiers d’une riche histoire. Le quartier caluirard doit son nom au propriétaire des lieux, sieur Pierre Vassieu à qui, en 1480, Philibert le Chasseur (membre éminent de la famille des ducs de Savoie) confie une partie de ses terres, depuis La Pape jusqu’aux Bichets. Le gendre de Vassieu, un certain Lambert, en fit acte de reconnaissance la même année, s’agissant notamment des îles du Rhône qui portent ainsi le nom de Lambert-Vassieux. Ce grand territoire passe ensuite entre les mains d’une dame de la Bothière puis à un sieur Louys. Il est scindé par la suite en deux domaines : les Brosses et Saint-Irénée, séparés par une combe qui reçoit le nom de Combe Martin. En 1710, ce vaste domaine (qui
occupe toute la partie est du territoire cédé à Pierre Vassieu) est affecté au repos des prêtres du séminaire Saint-Irénée selon le souhait exprimé par Monseigneur Rigollet dans l’acte d’achat des terres et des bâtiments. En 1763, les Hospices Civils de Lyon acquièrent un tiers du domaine de Vassieux grâce au droit de vaine pâture. Le domaine est ensuite confisqué par la Révolution puis acheté par Mademoiselle de la Barmondière. En 1840, le domaine est amputé de terrains passés à de riches propriétaires qui, à leur tour, cèdent des parcelles et ce, jusqu’en 1870. Dix ans plus tard, les dominicains, chassés de Lyon par les lois anticléricales se réfugient dans les anciens bâtiments du domaine où ils séjournent jusqu’en 1896, année durant laquelle les religieuses de la Visitation de Fourvière décident d’acheter le domaine, leurs locaux du cinquième arrondissement
ADISOR IONESCU Le bonheur est dans le pré S
on accent trahit des origines en lien avec les Balkans. Roumain, ce sexagénaire (65 ans) travaillait dans la chimie, “comme technicien dans la transformation de plastique”. Par quels aléas de la vie s’est-il retrouvé sous le pont ferroviaire de la place Jean-Macé, dans le 7ème arrondissement de Lyon ? La rumeur veut qu’il ait été licencié brutalement par une société de BTP à Berlin. La rumeur donc. La pudeur empêche de mettre des mots sur les maux. Toujours est-il qu’Adisor Ionescu, célibataire sans enfant, devient très vite une figure du quartier à l’été 2013. Question de bienséance, à ceux qui lui glissent une pièce, il fait don d’un bonbon — si le donateur est un homme — ou d’une fleur, s’il s’agit d’une femme. Charmeur, rayon de soleil pour beaucoup, sans doute prendil trop d’importance aux yeux de certains qui décident alors de le mettre à l’ombre : le 10 mars lyon people • juin 2019 • 60 •
2014 les affaires du SDF, dont son lit, sont détruites par un incendie criminel. Également victime de plusieurs coups violents de son agresseur, l’homme avait dû être hospitalisé. Rapidement, une chaîne de générosité est instaurée par les habitants qui lui offrent un canapé et deux couvertures neuves une semaine après l’incident. Mais les stigmates de l’agression sont trop vivaces pour Adisor qui refuse de retourner sur son installation. Heureusement, le fait-divers a fait la une de la presse lyonnaise ; il parvient aux oreilles du père Bernard Devert. Il trouve un logement pour le gentilhomme et crée un emploi pour lui : s’occuper des espaces verts d’un certain nombre d’établissements gérés par Habitat et Humanisme parmi lesquels les quatre hectares du monastère des Clarisses de Vassieux. “Ah, Adisor !”, sourit sœur Marie. Combien de fleurs a-t-elle reçues ? CM
L’église Notre-Dame-de-la-Paix fut achevée en 1937 sous la houlette de l’architecte G. Curtelin. Elle abrite le cinéma paroissial Le Melies
étant devenus trop exigus. Elles s’installent le 18 octobre. Les travaux de clôture sont entrepris ; l’aménagement des bâtiments aussi. La chapelle, dont la première pierre est posée par Mgr Déchelette le 15 septembre 1900, est construite selon les plans de l’architecte Sainte-Marie Perrin Père et inaugurée le 17 octobre 1901. Entre 1920 et 1930, la Visitation continue à céder des terrains dont un vaste pré destiné à l’édification d’une église : Notre-Dame-de-la-Paix ! Le 5 décembre 1937 elle est consacrée par le cardinal Gerlier et dotée d’un carillon « seulement » en juin 1941. En 1948, les Clarisses s’installent au sein du domaine : dans les années 1970 la chapelle subit de nombreux aménagements. Le dôme notamment (de 16 mètres de haut) est couvert, la nef principale est condamnée (elle sert de rangement...), la grille supprimée, l’intérieur réaménagé...
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CALUIRE ET CUIRE
MONASTÈRE DES CLARISSES
La chapelle C
onstruite sur les plans de l’architecte Sainte-Marie Perrin père, sa première pierre fut posée le 15 septembre 1900 par Monseigneur Louis Jean Dechelette. Emblématique de Vassieux, elle a fière allure vue de l’extérieur. Dans les années 70, le chœur est couvert, dissimulant le magnifique dôme au regard des fidèles. N’est plus en activité que le transept autrefois réservé aux moniales. La nef principale est obturée par une cloison... et transformée en débarras. Une réaction urgente s’impose pour qu’elle retrouve son lustre et son éclat d’avant Vatican II. MP
Les vitraux en l’honneur de Sainte Agnès... lyon people • juin 2019 • 62 •
... Saint Jean et Jésus...
... Sainte Marie Madeleine...
... Saint Bonnet
Le dôme caché de la chapelle
« Prima Sedes Galliarum » sur le blason du Primat des Gaules, le cardinal Pierre Hector Coullié (1829 – 1912). De gueules, au buste de Saint Nicolas au naturel, habillé d’argent, accosté des lettres gothiques «S» et «N» du même ; au chef cousu d’azur, chargé de l’étendard au naturel de Jeanne d’Arc.
La nef transformé en débarras…
1950 Un demi-siècle de « transformations modernistes... »
Coiffé de sa tiare, le blason de Léon XIII, le 256ème pape de l’église catholique qui régna de 1878 à 1903
1970
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CALUIRE ET CUIRE
LA CIGALINE
Sur les traces d’
Edmond Locard
Toute enquête policière ou journalistique revêt une part de stress et d’imprévu. La nôtre n’échappe pas à la règle. Nous avons donc poussé un ouf de soulagement quand nous avons reçu le feu vert de ses propriétaires Marie-Paule et Alain Martinet que nous remercions pour la chaleur de leur accueil et la disponibilité dont ils ont fait preuve à notre égard.
Édifiée en 1896, la Cigaline, nichée sur les hauteurs de Vassieux, demeure un formidable trait d’union entre hier et aujourd’hui. La mystérieuse bâtisse du début XXe fut le refuge de l’inventeur de la criminologie avant de devenir le havre de paix de sa petite-fille Marie-Paule et de son époux Alain Martinet, avocats reconnus et “cigaliens” convaincus !
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e parc est vaste : la fausse rocaille dans le jardin, la fausse porte sont typiques de l’époque 1900. Si la petite maison de jardinier a été sacrifiée il y a plusieurs années pour édifier une magnifique orangerie, tout le reste est dans son jus. Sur le fronton de la maison, l’année (1896) ne trompe pas : à la Cigaline, l’histoire n’est pas figée. Elle perdure. Entre ses murs, c’est bel et bien une histoire de famille qui se joue. Une saga que Marie-Paule Martinet connaît sur le bout des doigts : “Cette maison a connu très peu de propriétaires puisque mon grand-père (Edmond Locard) l’a achetée les 6 et 7 juin 1919 à un agent de change, Louis Molin. Edmond s’est marié le 11 avril 1912 avec Lucie Soulier et tous deux ont très vite investi la Cigaline. Plus tard, maman (Denise) et papa (Pierre Stagnara, chirurgie-orthopédiste, fondateur du centre des Massues) se sont unis le 2 juillet 1942. Plus que jamais, avec l’arrivée de nombreux enfants (cinq garçons et trois filles), la bâtisse devient une véritable maison de famille”. Qu’Edmond Locard continue à fréquenter, nonobstant lyon people • juin 2019 • 64 •
ses bureaux rue Mercière, son travail sur le chiffre allemand au début de la guerre 39-45 et son désir de laisser ses petitsenfants investir à leur guise ce magnifique terrain de jeu : “Nous conservons d’intenses souvenirs de cette période, confie MariePaule, élevage d’escargots, fêtes déguisées, repas de famille et les instants partagés avec mes grands-parents que nous aimions beaucoup.”
UNE MAISON DE FAMILLE AVANT TOUT Plus tard, Marie-Paule et son mari écriront le troisième chapitre de la dynastie Locard à la Cigaline. Pour l’heure, on croit volontiers ses hôtes lorsqu’ils avouent “avoir” conservé l’esprit d’origine : cheminées, boiseries, tapisseries aux murs, “certains fauteuils ont même été retapissés par maman” s’amuse Marie-Paule. Le grand piano d’Edmond Locard est toujours là. Son âme aussi. Le 2 juillet 1942, Pierre Stagnara épouse Denise Locard. La réception a lieu à la Cigaline où leurs 8 enfants vont s’épanouir. Chirurgien orthopédiste réputé et spécialiste de la scoliose, le docteur Pierre Stagnara est le créateur du Centre des Massues.
La Cigaline en 1915. La plus emblématiques des demeures de Vassieux dégage un parfum de mystère L’orangerie a été construite à l’emplacement de la maison du jardinier en 1994
Fenêtre dans le style anglais néo-gothique
Maison des champs Construction : 1896 Maître d’œuvre : Louis Molin, agent de change Architecte : inconnu PROPRIETAIRES 1896 : Louis Molin 1919 : Edmond Locard 1966 : Denise Locard et son époux Pierre Stagnara 2011 : Marie-Paule Stagnara et son époux Alain Martinet
Au rez-de-chaussée (en entrant à gauche), sa bibliothèque est devenue le bureau des époux Martinet : ses anciennes publications et travaux sont eux aussi dans leur jus. Ici, l’histoire n’est pas qu’un tableau noir qu’on efface à son bon vouloir, elle vous construit, vous habite et vous guide. Tout juste Alain Martinet a-t-il consenti à accrocher deux tableaux de Claude Gozier, une scène d’un film allemand de Fritz Lang, Les Espions, sorti en 1928 et une scène du Guépard, du même auteur figure en bonne place dans l’entrée, “la technique qui consiste à employer une poudre de marbre fine confère à chacune de ses œuvres un caractère qui me plaît”, confie l’avocat. Un escalier étroit mène au premier étage, effort nécessaire pour profiter de l’escalier monumental qui mène... au deuxième étage ! “La Cigaline s’est construite avec nous, elle est intimement liée à notre famille” sourit Marie-Paule. Au même moment des artisans s’attèlent sur la terrasse : la Cigaline n’est pas qu’un décorum, c’est le pilier de cette famille. Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
Bal costumé à la Cigaline en 1923. Parmi les enfants, Jacques Locard (en polichinelle) et, assis, René Tavernier, père du cinéaste Bertrand Tavernier
L’escalier desservant le second étage. La maison ne comptait à l’origine que 4 chambres. •
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CALUIRE ET CUIRE
LA CIGALINE
Marie-Paule et Alain Martinet dans leur bureau qui fut celui d’Edmond Locard. Sa bibliothèque est intacte. Au mur, « Les espions », une toile de Claude Gozier
MARIE-PAULE ET ALAIN MARTINET Au nom du droit !
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ls se sont mariés le 11/11/1971. Jeunes étudiants ils se sont rencontrés quelques années auparavant sur les bancs de Sciences Po à la Doua. Coup de foudre pour un coup de maître, au pluriel ! Alain, originaire de Thonon-les-Bains et MariePaule, la petite-fille donc d’Edmond Locard ne font qu’épouser un parcours commun, c’est bel et bien un idéal qu’ils partagent avec en filigrane, et depuis le milieu des années 1970, Djibouti, dont ils ont tous deux acquis la nationalité au milieu des années 1980. “Nous avons poursuivi nos études à Paris, souligne Alain, pour passer (et obtenir) un DESS de droit public puis de droit privé à La Sorbonne. J’ai obtenu mon Certificat d’aptitude à la profession d’avocat en 1971 et je me suis inscrit dans la foulée au barreau de Paris.” Après un intermède de six mois à Florence, le couple d’avocats revient dans la ville Lumière. Et Alain prend son destin en main : “J’ai entendu l’avocat Henri Leclerc à la radio, de facto, je lui
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ai écrit pour lui proposer mes services”. La chance sourit aux audacieux. Encore une preuve. Le jeune avocat apprend et s’émancipe au côté de deux ténors du barreau français : Henri Leclerc donc et Georges Pinet.
Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
l’emmènent en Tunisie ; idem au Maroc, pays dont il est resté très proche, encore aujourd’hui : “J’ai été amené à enquêter sur plusieurs disparitions d’opposants, ainsi qu’à créer (et présider) l’association des Parents et Amis de disparus au Maroc (APADM)”.
LES DROITS DE L’HOMME COMME ACTES FONDATEURS En octobre 1973, il fait partie de l’équipe (douze avocats au total) qui fonde le célèbre cabinet Ornano. La carrière des Martinet est lancée. Celle d’Alain prend encore une tournure inédite. Entre 1972 et 1974 (sous la dictature des colonels) il effectue une demi-douzaine de missions d’assistance à des procès politiques ou d’enquêtes sur les violations des Droits de l’homme ; entre 1973 et 1975, des missions du même ordre Marie-Paule Stagnara en mode broderie à la Cigaline en 1968
Le grand salon de la Cigaline. La maison a conservé son cachet et ses éléments décoratifs d’origine.
Entre 1972 et 1976, la vie des époux Martinet est intense. Deux de leurs quatre enfants (Jacques par ailleurs ingénieur et Julien... avocat) sont en bas âge, MariePaule mène de front vie de famille et carrière d’avocat. Alain est par monts et par vaux, bientôt il faudra choisir. “Nous avions le désir de revenir à la Cigaline : c’était pour nous un choix de vie et de raison”, soulignent-ils à l’unisson. La raison pour l’heure attendra : en plus de ses dossiers à l’international, Me Martinet se fait connaître dans le monde feutré du cinéma : il exerce le droit du cinéma à Paris ! La comédienne Christine Pascale, Bernard Giraudeau, certains producteurs, son analyse fine et une stratégie toujours savamment étudiée font merveille.
DJIBOUTI ! Seulement en octobre 1977, la p’tite famille plie bagage pour retrouver La Cigaline. Bientôt, Béatrice (avocate à San Francisco) et Laure vont égayer le quotidien des Martinet. La famille agrandie, la demeure familiale caluirarde est la bienvenue. Alain fait donc des allers-retours entre la capitale et la capitale des Gaules. Depuis 1975, sa vie a basculé, celle de sa famille aussi. Il s’en rend compte peu à peu. Ses incessants voyages vers la Corne de l’Afrique ne trompent personne : ses missions à Djibouti
ne ressemblent pas aux autres. La dimension humaine et la perspective de participer à l’indépendance d’un pays ont fait le reste. Flash-back : “Un jour, Georges Pinet me demande de recevoir des indépendantistes. J’effectue de nombreux séjours pour défendre et obtenir la libération de nombreux activistes de la LPAI, le parti de l’indépendance. Durant cette période je me lie d’une amitié très forte avec le président de ce mouvement, Hassan Gouled.” Hassan Gouled Aptidon, élu président de la république de Djibouti le 27 juin 1977 ! Conseils et assistances en matière d’aide au développement, en matière juridique (Alain Martinet, inscrit au barreau de Djibouti en 1981 en sera sept fois bâtonnier), assistance dans le processus de modernisation des institutions et de la législation (il est nommé en janvier 1992 par le président Gouled comme membre de la commission chargée d’élaborer un projet de Constitution ; cette dernière sera promulguée le 4 septembre de la même année), avocat personnel du président (décédé en novembre 2006) il est au sommet de l’exécutif djiboutien. “Un beau jour, je me suis retrouvé invité à l’hôtel Crillon : Houssen Gouled voulait remercier les sept personnes qui l’avaient aidé pour l’indépendance du pays...”
APPORTER SON ÉCOT À LA CONSTRUCTION D’UN PAYS Un pays que la famille Martinet a adopté : en 1984, ils partent s’installer sur les bords de la mer Rouge. Tant et si bien que Marie-Paule s’épanouit au diapason de son mari : cofondatrice de leur cabinet sur place (dès 1981), elle collabore à tous les dossiers d’Alain et tient à jour une abondante documentation sur les textes et la jurisprudence applicables à Djibouti. Mieux, en 2016, au terme d’un appel d’offre international lancé par le gouvernement djiboutien, elle est choisie en qualité d’experte (avec le professeur Yves Strickler... et son mari) pour établir un état des lieux en matière de procédure civile et pour un projet de Code civil pour la République de Djibouti. Des travaux promulgués en avril 2018. Qui ouvrent le spectre à d’autres projets : un nouveau Code du commerce et une nouvelle loi sur les marques. Depuis plusieurs années, les Martinet ont réinvesti la Cigaline, sans jamais couper les ponts avec ce petit pays (un peu plus de 800 000 habitants) au bord du golfe d’Aden. “Nous avons la nationalité djiboutienne, nous avons une maison là-bas, nous continuons à avoir une activité professionnelle soutenue également” assurent-ils. La vie est une question d’équilibre, celle de Marie-Paule et Alain Martinet est un point de convergence entre Caluire et Djibouti. •
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CALUIRE ET CUIRE
LA CIGALINE
Edmond Locard et sa soeur Marguerite, épouse Bender, dans le parc du domaine de Garanches (Beaujolais) en 1935.
EDMOND LOCARD
Le père de la criminologie “
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Texte : Christophe Magnette - Photos DR
es propos comme les travaux d’Edmond Locard restent extraordinairement d’actualité”. Qu’ils soient policiers, enquêteurs, experts, tous ont en commun un ADN séculaire, l’héritage d’Edmond Locard (1877-1966), resté dans la mémoire collective comme l’un des fondateurs de la criminalistique, un fervent militant de la coopération policière internationale et surtout, plus proche de nous, LE fondateur du premier laboratoire de police scientifique, installé dans les combles du palais de justice de Lyon. Nous sommes en 1910, trois ans après la création des Brigades du tigre de Clémenceau. Edmond Locard en uniforme. Il épouse en 1912 Lucie Soulier, fille de l’agent de change Charles Soulier, ami du constructeur de la maison
Né à Saint-Chamond (Loire) le jeune Edmond (arrivé entre Rhône et Saône à l’âge d’une dizaine d’années) est un élève brillant : bachelier à 17 ans, mention lettres et sciences, il parle onze langues ! Se cherchant un peu, il commence des études de droit pour finalement s’orienter vers la médecine. Un choix judicieux puisqu’il devient l’élève d’Alexandre Lacassagne, fondateur de l’anthropologie criminelle. Reçu médecin en 1902, il devient l’assistant de Lacassagne et travaille parallèlement avec d’autres pionniers de la police scientifique.
“NUL NE PEUT AGIR AVEC L’INTENSITÉ QUE SUPPOSE L’ACTION CRIMINELLE SANS LAISSER DES MARQUES MULTIPLES DE SON PASSAGE.” Une émulation salvatrice pour un homme par ailleurs aux multiples facettes, critique d’opéra, journaliste, écrivain et grand défenseur... de Guignol. La méthode Locard ? Elle est simple : appliquer aux problèmes policiers les principes des recherches scientifiques de la médecine légale. Il développe ainsi la dactyloscopie (l’étude des empreintes digitales) la balistique, la toxicologie, l’identification des écritures etc. Bref les bases de la police
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Ce portrait d’Edmond Locard provient de son bureau de la rue Mercière
scientifique d’aujourd’hui. Pour lui, “nul ne peut agir avec l’intensité que suppose l’action criminelle sans laisser des marques multiples de son passage. Par une action inverse il a emporté sur son corps ou sur ses vêtements les indices de son séjour ou de son geste.” En rédigeant [son] Traité de police scientifique en 7 volumes, il offre une méthodologie exhaustive de cette nouvelle science qui sert encore aujourd’hui de « bible » à tous les laboratoires scientifiques du monde, bien que les techniques et les équipements aient évidemment évolué, avec notamment les laboratoires mobiles. Malgré tout, le principe demeure le même : une infinie variété de traces à rechercher. Ce traité comprend une étude détaillée de l’enquête criminelle, la recherche des empreintes et des traces, les preuves de l’identité, l’expertise des documents écrits et la recherche des falsifications. Ce précurseur qui aura marqué son temps et ses contemporains œuvre jusqu’en 1954. Il décède le 4 mai 1966 à Caluire-et-Cuire.
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LES ACACIAS
VICTOR BOSCH
“Caluire me colle à Texte : Christophe Magnette - Photo © Saby Maviel
la peau !”
Lorsqu’il remonte sur sa colline, Victor Bosch prend de la hauteur, au sens propre comme au sens figuré. Depuis sa maison de Vassieux le monde résonne sans doute différemment. D’où un don évident pour la mise en scène. lyon people • juin 2019 • 70 •
VILLA D’AGREMENT Construction : 1901 Architecte : Inconnu PROPRIÉTAIRES 1950 : Mr et Mme Somer 1990 : Franck Michaud 1996 : Victor et Dominique Bosch
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a le fait encore bien rire. “Depuis le parking du Transbordeur (qu’il a créé et géré entre 1889 et 2011) j’apercevais le pic de mon magnifique cèdre ; c’est le point le plus haut de la colline de Vassieux, c’est fou non ? [rires].” Il est comme ça Victor Bosch : contemplatif, sensible, érudit aussi. Le propre des producteurs, capables de s’enthousiasmer pour un détail, ce p’tit truc qui peut marquer une vie, imprégner une destinée. Notre-Dame-de-Paris, le Petit Prince, Kirikou et Karaba, les Souliers Rouges — une adaptation d’un conte d’Andersen écrite par Marc Lavoine (aux Folies Bergères mi-janvier 2020) — sans oublier les gestions du Radiant-Bellevue à Caluire (dont il a conservé la délégation jusqu’en 2022), du Toboggan de Décines et depuis septembre 2018 du festival « Les Belles Journées » de Bourgoin-Jallieu, cet homme est un créateur compulsif qui puise les émotions de ses fulgurances artistiques quelque part parmi les 2 500 m² de son antre caluirard. “Avec mon épouse Dominique, nous souhaitions peu de terrain ; surtout nous voulions de la discrétion, rien d’ostentatoire, pas de passage, tout se passe dos à la rue.” Aux Acacias, la nature est reine : pas de désherbant pour faire clean, “on est plutôt roots” s’amuse le couple. Les herbes folles sont comme à la maison ; le terrain en pente donne l’impression d’être retenu par un cèdre d’une hauteur et d’un esthétisme exceptionnels (le fameux !) ; la piscine en contre-bas est discrète : “Nous l’avons installée bien après notre installation, surtout pour les enfants (Igor travaille avec son père au Radiant et Dimitri occupe un poste dans les nouvelles technologies du côté de Berlin) mais avec une contrainte péremptoire : hors de question de sacrifier [mon] cèdre pour un bassin de flotte ! [rires]” Mission réussie.
Victor Bosch entouré de ses fils Dimitri né en 1986, et Igor, né en 1988
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CALUIRE ET CUIRE
LES ACACIAS
En 1996, Victor Bosch et son épouse Dominique, enseignante de français à Vénissieux et Caluire, achètent la maison à Franck Michaud, bijoutier en gros dont le grand-père a été assassiné dans les années 50, rue de la République. Ils posent avec Ashley, braque allemand de 13 ans, adopté à la SPA de Brignais
“MES BUREAUX SONT À CALUIRE ; CETTE COMMUNE EST UN PORTE-BONHEUR POUR MOI” Construite en 1901, transparaît de cette bâtisse un aspect so british. Cette centenaire conserve une élégance naturelle, un portaltier symbolisé par sa girouette qui domine le nord-est de Lyon et laisse entrevoir le dôme de l’Hôtel-de-Ville et les prémices de la colline de Fourvière. “Une maison de village à la ville” se félicite Victor peu enclin à s’enterrer dans un trou perdu : “ J’ai besoin de pouvoir aller boire un coup ou voir un spectacle.” On a bien compris. Dominique, son alter-égo depuis plus de 30 ans aussi. Cette femme a un côté chic, comme sa lyon people • juin 2019 • 72 •
demeure. Même Ashley le braque allemand est au diapason. Aux Acacias on porte beau. Il le faut pour être raccord avec cette maison de caractère mâtinée d’objets chinés par ce couple passionné d’art contemporain. Peu de travaux ont été effectués à l’exception de la réalisation d’un perron et l’ouverture d’une fenêtre donnant un accès simplifié à la cuisine (ouverte), “ça nous permet de vivre dehors en été, c’est sympa”. Ce décor ferait presque penser à une peinture naturaliste, une sensibilité peut être voulue par Victor Bosch qui s’imaginait peintre plutôt que rockeur (batteur du groupe Pulsar dans les années 1970). C’est dans sa bibliothèque qu’il vogue à ses pensées, ses trois livres de chevet à l’esprit : Lennon, Pink Floyd et Beatles ; à dévorer l’histoire du cinéma, du monde artistique en général, son monde à lui. “En hiver, je fais un feu de cheminée.” C’est à Caluire que Victor Bosch s’est ouvert au monde : son premier appartement, ses bureaux, sa maison, cet homme s’est construit à Caluire, à moins que ce ne soit le contraire… Pour l’heure, et comme
d’habitude, il se projette loin, “sans projet on dépérit”. Le prochain défi ? Une “grande comédie musicale avec Laurent Voulzy sur Jeanne d’Arc.” Victor Bosch, ce héraut des temps modernes.
« On s’est saigné ! » dixit Victor Bosch qui pose dans la bibliothèque avec son livre culte « Pink Floyd » racontés par Nick Mason
La maison a été construite en 1901 et a conservé ses vitraux, sa cheminée et sa grille d’entrée •
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CALUIRE ET CUIRE
En l’honneur de Charles
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a demeure ne pouvait mieux tomber. Propriété d’un fin amateur du dernier Bourbon à régner, la maison elle-même suit les dessins artistiques de l’épopée Charles X, elle qui fut construite en 1830, avant d’être élargie sous le joug des pensionnaires suivants, lesquels trouvèrent opportun d’y ajouter une tour, et d’agrandir la salle à manger. Au-delà du mobilier, qui s’inscrit en harmonie avec la maison, les vestiges de cette grande époque de la Restauration sont à trouver du côté des mosaïques, apposées sur le sol du salon
X
et de la salle à manger. Un pan d’histoire se cache ainsi dans cette charmante maison, dont l’entrée se faisait jadis route de Strasbourg. Mais la division du terrain en trois lots a bouleversé le paysage, jusqu’à permettre la construction de deux maisons contemporaines, en contrebas
La maison a été construite en 1830. Elle ne comprenait à l’origine qu’un simple corps de bâtiment de deux étages sur rez-de-chaussée. La tour a été rajoutée dans la seconde moitié du XIXème siècle
de la propriété. Il n’empêche, celle-ci n’a rien perdu de son charme, en témoigne l’attention de la Métropole, très attentive au destin de cette demeure classée monument remarquable. Pour diverses raisons, dont une, assujettie à un récit plus contemporain que le plus âgé des monarques. Construite au début du XIXe siècle, la tour aurait en effet servi de refuge aux résistants pendant la guerre, le passage se faisant par le toit, au gré d’un périlleux accès vers une trappe. Une histoire passionnante, à la hauteur de la maison. Textes : Morgan Couturier et Marco Polisson - Photos © Fabrice Schiff
La maison a conservé ses éléments décoratifs d’origine comme la cheminée, son plafond à la française et surtout son sol en mosaïque, quasi intact, présent dans le salon, la salle à manger et le vestibule.
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Détail du sol en mosaïque avec la représentation d’une tête de bélier, une figure très en vogue durant l’Antiquité et remise au goût du jour au début du XIXème siècle.
Le propriétaire actuel est un inconditionnel du mobilier Charles X qu’il collectionne frénétiquement. Le dernier des Bourbon à avoir régné sur la France a laissé son empreinte sur un mobilier unique dans l’histoire du style français. Reconnaissable entre tous, il se distingue par ses plaquages de bois clairs (citronnier, érable moucheté, frêne) en opposition aux profusions de bronze, de pourpre et d’acajou de son prédécesseur napoléonien.
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CALUIRE ET CUIRE
LES ROCHES
Cache secrète de la
Résistance
Textes : Micha Roumiantzeff et Marco Polisson - Photos © Fabrice Schiff et DR
S
es nouveaux propriétaires Philippe et son épouse sont tombés sous le charme de cette belle bâtisse en 2014. Et se sont de façon naturelle glissés dans les pas de leurs prédécesseurs qui ont, tout au long du XXème siècle choyer cette demeure sans la dénaturer. En témoignent sa façade extérieure, son escalier en chêne, ses cheminées et ses carreaux en ciment longtemps protégés par une épaisse
moquette et qui ont récemment retrouvé leurs couleurs à la lumière du jour. Philippe a poussé la perfection jusqu’à suivre une formation de rocailleur au lycée du bâtiment Felletin (à côté d’Aubusson) pour pouvoir, diplôme en poche, restaurer le mobilier extérieur et les barrières en ciment de la propriété... qui continue de résister à la modernité. MP
Détail du fronton
VILLA Construction : 1901 Maître d’œuvre : Marius Ratignier Architecte : Eugène Baur (1868 - 1911) PROPRIÉTAIRES 1911 : Paul Cordet et Marie Derlende, son épouse 1932 : Jean Mallen et Marie Dulac, son épouse 1961 : Monsieur Bailly et Madame, née Rigollot 1966 : Monsieur Lazareff et Madame, née Thiebaut 1973 : Monsieur Serieye et Madame, née Tauzies 2014 : P et M
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Dans la salle à manger, le mobilier design se marie parfaitement avec les carreaux ciment et la cheminée
1. L’escalier desservant le premier étage et son vitrail 2. La porte donnant sur le salon est surmontée d’un fronton en céramique signé de l’architecte Eugène Baur 3. Le mobilier du jardin restauré par le nouveau propriétaire après son diplôme de rocailleur Maître Jean Mallen
SECONDE GUERRE MONDIALE
Rendez-vous au Point A
L
1
orsque la seconde guerre mondiale éclate, cette propriété appartenait à Maître Jean Mallen, huissier de justice, établi 65, rue de l’Hôtel de Ville à Lyon et à sa femme, Marie-Madeleine, née Dulac. En novembre 1942, après l’entrée des Allemands en zone libre, les chefs de la Résistance lyonnaise choisissent 3 lieux de refuge et de réunion clandestins. Point A domicile de Maître Mallen, Caluire Vassieux Point B domicile de Mesdemoiselles Buisson, rue d’Enghein Point C cabinet du docteur Dujgoujon, dans le centre de Caluire. La demeure des Mallen présente l’avantage d’avoir une entrée principale, et deux sorties arrière donnant sur un vaste jardin, donnant en contrebas sur un autre chemin. De là, on peut descendre sur la route de Strasbourg, la voie ferrée et plus bas, atteindre les rives du Rhône.
RÉUNIONS CLANDESTINES À VASSIEUX Henri Frenay s’y abrite deux nuits, après l’arrestation de Bertie Albrecht. Le 20 novembre 1942, s’y tient une réunion entre Jean Moulin, Henri Frenay et Emmanuel Vastier de la Vigerie. Le 31 décembre 1942, réunion du Comité directeur de Combat. À partir de janvier 1943, un rythme accéléré de réunions se tiennent chez Maître Mallen dans le but de fusionner et de coordonner les mouvements de résistance (antagonisme initial Frenay/ d’Astier)... Le 26 janvier 1943, réunion du Comité de Coordination des MUR. Deux mois plus tard, après le retour de Jean Moulin et du général Charles Delestraint de Londres, nouvelle réunion du Comité des MUR... qui donne lieu à une violente altercation entre Frenay et Moulin sur la mission formelle donnée à Jean Moulin par De Gaulle de créer le Conseil National de la Résistance. La réunion fondatrice du CNR se tiendra finalement à Paris, sous la présidence de Jean Moulin, le 15 mai 1943. Le 21 juin, Jean Moulin est arrêté au Point B (Caluire) chez le Docteur Dugoujon. 2 3
En mars 1943, Me Mallen demande à son ami René Molino (ils vont aux courses hippiques ensemble le dimanche) d’héberger Marc Bloch, rue de l’Orangerie (lire page 114). Fin 1943, Me Mallen reçoit du Mouvement National Anti-Terroriste (MNAT) un avis de mise à mort... Il se réfugie à Vourles chez ses amis Dailly. C’est là qu’il rencontre le colonel
Descour dit « Bayard », chef d’EtatMajor de la Région R1. Maître Mallen reprend du service. À la Libération, le colonel Descour, nommé gouverneur militaire de Lyon, lui demande de devenir son chef de cabinet, avec le grade de capitaine. En juillet 1945, le capitaine Mallen demande à réintégrer la vie civile et à retrouver son étude d’huissier. Le 14 juin 1946, la Médaille de la Résistance lui est décernée au nom du Gouvernement Provisoire de la République. MR Bibliographie Guillain de Benouville «Le sacrifice du matin» Ed. Laffont, 1946 Henri Frenay «La nuit finira» - Ed. Laffont, 1973
Les Roches à l’époque des époux Mallen
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CALUIRE ET CUIRE
LE SERPOLET
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onstruite fin XIXème sur le coteau de Vassieux, cette villa a sans doute été l’une des premières à prendre ses aises sur l’avenue des Cottages, créée sur les terrains des Grandes Brosses pour accueillir Napoléon III et sa suite. En franchissant son portail, effet « wahou » assuré en découvrant son terre-plein et sa magnifique vue sur Lyon. Un couple de médecins l’acquiert en 2003, suite au décès de Jean-Marie Harlay, ingénieur à la retraite et entreprend de la restaurer de fond en comble. Textes : Pierre Jourdan et Marc Polisson Photos © Saby Maviel
VILLA Construction : 1895 Maître d’œuvre : Raymond Maisonneuve Architecte : Maurice Vilboeuf PROPRIETAIRES Avant 1895 : terrain de la famille Chardiny 1895 : Raymond Maisonneuve 1927 : Consorts Maisonneuve – Champeau 1962 : Jean-Marie et Renée Harlay. 2003 : Famille F
Au premier plan Le Serpolet, puis Les Roches, en juillet 2018
Les deux villas au début du XXème siècle Le croquis de la façade Est imaginé par Maurice Vilboeuf lyon people • juin 2019 • 78 •
Le terre-plein de la propriété jouxte les terrains expropriés à Jean-Louis Chardiny par la compagnie PLM pour la construction du tunnel ferroviaire Saint Clair
L’ARCHITECTE
Maurice Vilboeuf
LE SERPOLET Kesaco ?
Q
uelle est l’origine du nom de cette maison ? Rien à voir avec l’entreprise éponyme (mais avec deux l) créée il y a 140 ans et qui est aujourd’hui l’un des fleurons BTP du groupe Serfim. Le serpolet est une plante aromatique basse, d’environ 10 cm de hauteur. On lui prête des vertus médicinales : « En aromate ou en infusion, c’est un désinfectant des voies digestives souvent associé au romarin et à la sauge. Il soulage les digestions difficiles. L’infusion de serpolet s’utilisait en bain de bouche en cas d’inflammation des gencives et en gargarisme en cas d’irritation de la gorge ou d’angine* ». Etait-il cultivé sur la parcelle acquise par le sieur Maisonneuve pour bâtir sa maison ? Toujours est-il que l’on retrouve la plante au catalogue des établissements Poumeyrol, grande rue de Saint Clair (lire page 92). Il faut aussi savoir que dans le calendrier révolutionnaire français, le Serpolet était le nom attribué au 9ème jour du mois de prairial... MP
Né à Lyon en 1861, il est le fils de Jean Vilboeuf (rentier), demeurant à Ismalia (Egypte). Il épouse à l’âge de 51 ans, Marie-Augustine. On retrouve parmi leurs témoins Joseph Béras qui réside à Caluire et qui est l’un des administrateurs de la société Eden-Bars pour laquelle il réalise plusieurs marquises de ses brasseries, dès janvier 1899 : au 50, cours Gambetta, place
du Pont, au 52, rue Moncey. En 1898, il bâtit un immeuble de rapport de 4 étages, au 4, rue du château (actuelle avenue FélixFaure). Mais il est surtout connu, pour avoir construit avec son confrère Louis Auguste Bobenrieth, à l’angle de la place Jules Ferry, un bel immeuble de 5 étages, qui abrite depuis 1913 la majestueuse Brasserie des Brotteaux, propriété de la famille Faucon. PJ
Les travaux de rénovation confiés à l’architecte Pierre Minassian ont duré 8 mois. L’escalier et l’ouverture sur le salon, créée en 2003
avant
après
* source Wikipedia
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CALUIRE ET CUIRE
CHANTEBISE Un air de
famille
Impossible de passer à côté de cette imposante bâtisse. Elle est unique, au même titre que les légendes urbaines qu’elle cristallise. Construite durant la Seconde Guerre mondiale, Chantebise s’enorgueillit d’un nom chantant. Ça tombe bien : cette maison de famille aime à claironner sa joie de vivre depuis des décennies ! Texte : Christophe Magnette - Photos © Fabrice Schiff
E
lle est toute en verticalité, sur cinq niveaux. Elle étonne. Et détonne. Car à Vassieux, son allure un tantinet massive ne sied guère dans le paysage. Son allure, son caractère tout la distingue, à commencer par la légende urbaine qui s’y accole. La rumeur voudrait que sa construction soit “l’apanage d’un Lyonnais qui aurait fait fortune durant la guerre avec le marché noir”. Le conditionnel est de rigueur mais la rumeur est tenace... En attendant, elle est intemporelle. Ce qui lui confère tout son charme. Un charme daté de 1943 : elle est construite par l’entreprise générale Les Fils d’Eugène Pitance d’après les études et la conception de l’architecte Heskia. Conçue comme un hôtel particulier des années 1930 au style art déco, la maison est édifiée sur un jardin d’agrément (surplombé de magnifiques cèdres) ; de l’autre côté (chemin du Bois-Joli), le jardin potager se trouvait en bordure d’une artère appartenant aux propriétaires au titre du droit de l’emprise de leur terrain. Une seconde fable transpire des murs de Chantebise. Des personnes ayant connu cette période pensent que la maison “aurait pu être construite via l’agrandissement d’une « vieille » maison, démolie par la suite. Un évènement qui expliquerait la construction de la bâtisse durant
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la guerre, époque durant laquelle les règlements très stricts n’auraient pas permis de construire la maison sans partir d’une maison préexistante”.
UNE BÂTISSE SUR CINQ NIVEAUX TOUTE EN VERTICALITÉ Outre la beauté de son architecture et la présence de nombreux éléments de modénature art déco, l’intérieur de Chantebise est également pensé et aménagé avec une modernité peu commune pour les années 1940. Jugez plutôt : plusieurs salles d’eau, de vastes halls, de grandes baies vitrées, pléthore de balcons, un éclairage et un confort dans chaque pièce rare, tout concourt à faire de cette demeure une bâtisse unique à bien des égards. Rapidement elle change de propriétaire au lendemain de la guerre : des soyeux originaires d’Ardèche investissent les lieux. Avant qu’une nouvelle famille, connue — et reconnue — dans l’immobilier n’ouvre un troisième chapitre : nous sommes en 1983. Durant sept ans, Chantebise est rénovée, “dehors comme dedans”. Chaque pièce était originellement reliée à l’office par une sonnette, mais si cela a fait le bonheur des
enfants pour jouer à leur arrivée, tout a été supprimé. Un magnifique carrelage tressé est révélé dans le sous-sol. La ferronnerie sur la porte d’entrée recouvre une deuxième jeunesse. Chantebise devient une maison de famille, un écrin joyeux, vivant, empreint de chaleur, de convivialité, terre d’accueil pour aïeux, enfants, cousins, neveux, amis j’en passe et des meilleurs. Depuis le deuxième niveau, on s’amuse à faire du rappel sur la façade, on se déguise au grenier, les grandes pièces sont le théâtre “de belles fêtes”, d’aucuns diraient... Même le sous-sol a semble-til été transformé durant de nombreuses années en ersatz d’externat de médecine... Des médecins lyonnais, de renom, seraient venus réviser à Chantebise. Et une légende urbaine de plus... cette maison est unique et ça, c’est un fait !
VILLA ART DÉCO Construction : 1943 Maître d’ouvrage : M. Bouvier Architecte : Heskia Construction : entreprise générale Les Fils d’Eugène Pitance PROPRIÉTAIRES 1943 : M. Bouvier 1946 : Famille Chomarat 1983 : Famille R.
Caluire
sous compromis
Collonges-au-Mont-d’Or
vendu
Très belle demeure de caractère entièrement rénovée avec des matériaux haut de gamme(béton ciré) et ayant conservée tout le charme de l’ancien(vitraux, cheminée, plafond à la française, parquet). D’une superficie de 256 m², elle se compose comme suit : au rez-de-chaussée d’une entrée, d’un vaste salon ouvrant sur le jardin, d’une cuisine équipée et d’une salle à manger attenante. Aux niveaux supérieurs : 5 chambres dont une suite parentale avec dressing et salle de bains, buanderie, espace bureau et salle d’eau. Une cave voûtée vient parfaire ce bien de charme. Le jardin de 600 m² est arboré.
Entre village et Saône -Superbe maison de maître du début du XIXème siècle, d’une superficie de 400 m² répartis sur 4 niveaux desservis par un bel escalier en pierre. Triple réceptions avec cheminées, accès à une belle terrasse, nombreuses chambres et plusieurs salles de bains. Deux dépendances dont une orangerie de 108 m² aménageable en appartement et un garage de 38 m² avec un appartement de 65 m² au-dessus. Un beau parc arboré de 4000 m² avec piscine vient compléter l’ensemble. Idéal pour une maison familiale ou une résidence hôtelière de charme. Proche des écoles (Ombrosa), centre commercial, transports en commun et accès autoroute.
Lyon 2ème
Dombes
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En plein cœur d’Ainay, l’un des quartiers les plus prisés, dans un immeuble de très belle facture, vaste appartement familial de 225,31 m² ayant conservé tous les éléments caractéristiques de l’ancien( hauteur sous plafond, cheminée, moulure, parquet). Il est agencé comme suit:vaste hall d’entrée desservant une salle à manger, un vaste séjour, une cuisine équipée, un bureau, une suite parentale avec salle d’eau, dressing et toilettes privatifs, 6 chambres dont 3 en duplex sur cour, 2 salles d’eau, toilettes, une buanderie, un cellier. Une cave et un grenier viennent parfaire ce bien de prestige. 2 portes palières, possibilité de division. Proche de toutes commodités(bus, école, commerce, à 3 min du métro Bellecour).
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30 mn de Lyon, dans un lieu de renommée internationale, élégant château en briques des XIIème, XVème et XVIIIème siècles d’une surface habitable d’environ 1400 m², chapelle, avec un parc de 2,5 ha. Restauration récente de qualité, nombreuses possibilités (résidence hôtelière, évènementiel, séminaires, mariages ...). À proximité d’une sortie d’autoroute.
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w w w. r d u m o n t e l l i e r. c o m
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CALUIRE ET CUIRE
En passant par
P
LA LORRAINE
our décrire cette maison voisine de la Cigaline, il suffit de lire le descriptif qui en est donné par l’Etude de Maître Ponthus qui organise ces enchères sur licitation (ce qui signifie que le bien est indivision et qu’un indivisaire veut en sortir à tout prix) avec mise à prix de 10 millions de francs, le 2 octobre 1958. On peut lire sur l’affiche apposée au mur du Palais de Justice qu’il s’agit « d’une belle propriété clôturée de murs, libre à
la vente, comprenant bâtiment principal, constructions accessoires et parc, d’une superficie de 1800 m2 d’après les actes. ». Soixante ans plus tard, ladite maison a bien changé. Mais derrière sa façade modernisée dans les années 70-80, se cachent de très belles pièces qui ont conservé leur cachet début XXème en harmonie avec la rénovation contemporaine très réussie. Ce charme est accessible à la location saisonnière sur la plateforme The Only Place. MP
Texte : Marc Polisson - Photos © www.the-only-place.com
PROPRIÉTAIRES Avant 1923 : Mademoiselle Touillon 1923 : Consorts Reynier-Faucher 1953 : Indivision Bernard 1958 : Monsieur Gadou 1997 : Madame Cutivel 1998 : Consorts Altschul Baudrand 2017 : Camille et Vincent Flamand
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« Les époques se mélangent de façon agréable » Camille Flamand
L’escalier monumental en bois verni donnant accès aux étages supérieurs et son vitrail signé Sarrazin
Ambiance zen dans la bibliothèque Boiserie, radiateur en fonet et cheminée de style Louis XV dans la chambre
L’affiche de la vente sur licitation de 1958
La cuisine et son judicieux plan de travail angulaire
THE ONLY PLACE
Location court terme d’exception
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’idée est née d’un besoin : ne pas laisser sa maison inoccupée pendant les vacances et rentabiliser son patrimoine. Mais aussi d’une frustration : ne pas trouver la perle rare lorsqu’on voyage, à savoir la location saisonnière qui allie personnalité, style, design et... service à la demande ! Claire Torre et Sophie Cleyet-Marrel, les deux créatrices de The Only Place décident alors de challenger les codes de la location de luxe. Deux ans après sa création, la start-up lyonnaise propose déjà plus de 60 propriétés haut de gamme (pour la plupart des résidences principales) et prévoit d’ouvrir de nouvelles villes pour proposer 500 biens d’ici deux ans. Cet « airbnb de luxe » loue aussi bien aux touristes, aux voyageurs d’affaires, que pour des séminaires, shooting, tournage... et offre à ses « guests » une expérience unique et personnalisée à travers ses multiples services. Vous souhaitez faire partie du club ? Rdv sur www.the-only-place.com La façade de la maison a été modernisée dans les années 70
La villa avec sa façade originale. Elle était alors nommée “villa Suzette”.
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83 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
LES TROIS TILLEULS
Fief familial VILLA Construction : 1889 Maître d’œuvre : Henri Baure Architecte : Eugène Baure PROPRIÉTAIRES La maison a été construite en 1889 pour les premiers habitants recensés en 1891 : Henri Baure (oncle de l’architecte) et son épouse Denise Gillet. Puis successivement Marie Elisa Baure, épouse d’Henri Breyton, leur fille Henriette Breyton, épouse du capitaine Claude-Marie Furtin, tombé au champ d’honneur en 1914. Ensuite ce fût Denise Furtin, épouse de Pierre Chaudier. Enfin, à ce jour, c’est l’indivision Chaudier qui en est propriétaire.
D
depuis 1889
epuis sa terrasse, Olivier Luquet – qui signe OL – peut apercevoir le grand stade de l’Olympique lyonnais de Décines. Employé au service de l’urbanisme de la ville de Lyon, il est fan de cette villa, propriété de sa belle-famille depuis 1889. C’est l’une des premières maisons construites dans le quartier de Vassieux sur un terrain appartenant aux époux Brechon-Benoit.
Hormis une période avec des locataires dans les années 70, tous les propriétaires successifs ont occupé la maison depuis sa construction. En 1968, deux extensions ont été réalisées ainsi qu’un décaissement de la cour et consolidation de la balme, afin de créer une terrasse et aussi modifier les accès, du fait du partage en 6 appartements qui existent encore aujourd’hui. Texte : Marco Polisson - Photos © Saby Maviel
L’architecte Eugène Baure a également construit l’hôtel Pelerin Palace, à Vevey, et deux autres maisons à Vassieux : chemin des Villas et avenue des Cottages.
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La façade côté jardin, dans les années 30
Elément décoratif de la façade Détail de la mosaïque en façade
Dans les années 70, l’architecte Charles Musy se voit confier la découpe de la maison en 6 logements. Les deux ailes ont été rajoutées à cette époque.
Le projet de rénovation de la marquise est en cours.
Le perron à double volée et sa marquise en baldaquin en 1920
Olivier Luquet, la mémoire des 3 tilleuls et notre chroniqueur
Au rez-de-chaussée, le vestibule dessert le salon et la salle à manger
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CALUIRE ET CUIRE
COUTOT ROEHRIG
Expert en filiation successorale Rechercher des héritiers à l’occasion d’une succession, telle est la mission du “cousin germain du notaire” : le généalogiste successoral. Des histoires d’hommes et de femmes au parcours peu banal. Paul Lauriau, directeur régional de Coutot Roehrig nous raconte l’une d’entre elles ayant pour théâtre Caluire. Texte : Christophe Magnette - Photos DR
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st lyonnais, avril 2017. Le notaire de la ville me confie un dossier en apparence ordinaire : Max vient de décéder. Sa fille, Marie, pense que son père a un enfant d’un premier mariage. Ma mission est de chercher l’héritier, puis de suivre les étapes habituelles : lui faire signer le contrat de révélation, la procuration, en six mois tout sera réglé. Après quelques jours d’investigation, je parviens à retrouver l’héritière à Lyon. Elle s’appelle Capucine et signe le contrat de révélation. Mais elle refuse de parapher la procuration : elle ne discute pas les honoraires mais ne souhaite pas que je la représente. Une posture peu habituelle. Je l’appelle pour comprendre : “Je suis d’accord pour que vous me représentiez mais j’insiste pour être prévenue de la tenue de chaque rendez-vous afin d’avoir la possibilité de venir, ou pas.” Cette femme n’est pas banale et n’a rien de l’héritière classique. Les questions qui me sont si souvent posées : « de combien vais-je hériter ? » « Quand ? » « Comment ? » ne l’intéressent pas ; elle aspire à être présente, simplement. Comme promis, j’informe Capucine de l’avancée de la succession. L’acte de notoriété doit être signé, actant l’identité des héritières : Marie, 35 ans, mariée deux enfants et Capucine, 47 ans, mariée, un enfant. Je lui envoie un courrier, indiquant la date du rendez-vous chez le notaire. Elle me répond : “Je serai présente.” Sur la route, en me rendant au rendez-vous, une interrogation m’envahit : les deux sœurs ne se sont jamais vues. Comment vont-elles réagir ? L’une va-telle vouloir plus d’argent ? L’autre aura-t-elle de la rancœur ? Se sentiront-elles agressées ? J’espère que le rendez-vous se passera correctement. 17 heures. Capucine m’appelle : “Je suis devant l’étude, je vous attends.” J’arrive : elle est là. Elle est rousse, comme dans les films : cheveux longs, couleur de feu, la peau diaphane, des taches de rousseur sur le visage. Nous entrons et nous présentons à l’accueil. Direction la salle d’attente : une femme est déjà assise. Nos regards se croisent. Je m’assois, estomaqué : j’ai en face de moi la copie conforme de Capucine ! On entendrait une mouche voler... Pas un mot. Chacune se toise du regard, se juge, se jauge et voilà le notaire qui vient nous lyon people • juin 2019 • 86 •
chercher. Je m’installe entre les deux, peu détendu. Le notaire n’a pas encore conscience de la dimension émotionnelle de ce rendezvous. Il est factuel. Le droit, rien que le droit. Il lit son acte : “Vous êtes d’accord, mesdames ? Signez !” Marie et Capucine signent, sans un mot. Il renchérit : “Concernant l’héritage, nous avons quelques comptes bancaires et une maison à Caluire” (il est coupé). - Capucine : Caluire ? À Vassieux ? - Marie : Exactement. - Capucine : C’est là que j’ai passé toute mon enfance avec mes parents. - Marie : Ah bon ? Aujourd’hui, j’y habite avec mon mari et mes deux enfants, Paul et Manon. - Capucine : Ma chambre était au rez-dechaussée, au fond du couloir, à droite. - Marie : Aujourd’hui, c’est celle de ma fille, Manon. - Capucine : Nous étions heureux avec mes parents mais un beau jour, ma mère m’a enjointe de la suivre : mon père l’avait trompée. Nous avons fui le domicile familial. J’avais 12 ans. Et cela a été mon dernier contact avec papa. - Marie : C’est sûrement à ce moment-là que ma mère a rencontré papa... Ils étaient très amoureux... Nous avons été très heureux. Les deux sœurs ne s’arrêtent plus : une vie entière à se raconter. Elles sont seules au monde. Avec le notaire, nous nous sommes effacés. Assises, les frangines sont dans leur monde : perçoivent-elles encore notre présence ? 18h15, fin du rendez-vous. Elles parlent encore et encore. Sur le trottoir, l’heure de se séparer. Je dois filer de l’autre côté de la ville et je suis très en retard. Capucine : Vous avez changé notre vie, M. Lauriau, venez prendre un verre avec nous. Difficile de refuser une si gentille invitation. Je bois mon Perrier tranche, seul. Dans leur bulle, Marie et Capucine sont seules au monde : Happy end. Durant les premières années, Capucine et Marie m’ont envoyé une carte de vœux pour me raconter qu’elles passaient les fêtes ensemble. Certainement à Caluire, dans le quartier de Vassieux. Je ressens rarement autant d’émotions dans le cadre d’un dossier : les doigts d’une main suffisent pour les recenser. Les questions d’argent n’ont jamais été abordées. Capucine et Marie devaient se retrouver, une évidence à sang pour sang. www.coutot-roehrig.com Tél. 04 72 69 48 37 lyon@coutot-roehrig.com
Notre mission ?
« À partir d’un défunt, retrouver toute personne vivante susceptible d’hériter de la personne disparue et ce, jusqu’au 6e degré. Il ne s’agit pas de généalogie familiale : avec nous, l’héritier de sang prévaut toujours sur l’héritier de cœur. »
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CALUIRE ET CUIRE
Les autres trésors de
La Villa Marguerite Cette grande villa Napoléon III est la doyenne des maisons du chemin des Villas. Elevée sur trois niveaux, la demeure a conservé sa marquise et son perron à balustres. Elle porte le nom de « Villa Marguerite » en référence à sa propriétaire Marguerite Communal, veuve du soyeux Aimé Chuzel. En 1981, la propriété est vendue par ses héritiers Suzanne Communal, Patrice Humbert, Marcel Humbert, Violaine et Laurent Colombaud à un médecin lyonnais pour la somme de 1 600 000 francs.
VASSIEUX
IMPASSE DES GLYCINES
LA CERISAIE
On trouvait encore jusque dans les années 80 sur Vassieux de jolies mais modestes maisons comme ce chalet de type Castor.
ROUTE DE STRASBOURG
En bas de Vassieux, serpente la route de Strasbourg qui compte de belles bâtisses comme « La Gravière » (au 53) ou l’ancien siège de GMO (au 20). Mais c’est au numéro 32 que l’on trouve la plus charmante avec ses airs de maison de poupée. Construit en 1924 pour Mr Masson, négociant en bois, ce petit hôtel particulier a été racheté en 1951 par Emma et Jean Dumoulin, ancien commercial de l’Echo Liberté, et créateur de l’Agence Française de Tourisme.
Trois imposantes maisons bourgeoises jalonnent ce charmant chemin privé accessible depuis le chemin de Vassieux. En fond d’impasse, face au Rhône, s’élève l’ancienne demeure de la famille Geissmann vendue en 1910 à Joseph Haour, patron de l’entreprise de construction Haour Frères dont les immeubles jalonnent la ville de Lyon, comme le bloc du 132, 134, 136 et 138, rue Sully où réside notre consultant Franck Girardet. En 1963, son fils Jean Haour, chirurgien, cède la propriété à l’ingénieur chimiste Paul Rony marié à Odile Sibille pour 286 000 Francs.
VILLA CHEVALLET
Cette maison a été construite en 1926 par l’architecte Francisque Chevallet (1885-1974) élève de Tony Garnier, ayant réalisé de nombreux ouvrages à Lyon (bâtiments industriels, écoles, immeubles d’habitation). Son commanditaire est un certain Monsieur R., soyeux lyonnais d’où les ornements en ferronnerie en forme de navette et de cocon. Les propriétaires qui se sont succédé sont : Mr Dougerolle (agent de change) ; Mr et Mme Gibrault, dirigeant de l’entreprise Teppaz en 1971/1973 ; Mr et Mme Seyrig, industriel ; Mr Masson et Mme Raudet depuis 1999. 1930 / 2019
AUCHAN CALUIRE
1969/2019... 50 ans d’histoire Souvenez-vous... en 1969 le magasin ouvre ses portes avec un slogan qui a marqué toute une génération « Mammouth écrase les prix ».
C
’est en 1997 que le magasin adopte l’enseigne Auchan. Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan disait lors de l’inauguration « Personnellement, j’admire ce magasin. Il est magnifique et c’est dommage qu’il n’ait pas été construit par Auchan ». La dernière grande transformation remonte à 2013, l’occasion de devenir le magasin des courses pratiques avec le Drive et le parking à étage, le premier hypermarché éclairé avec des LEDS plus respectueuses de l’environnement et un établissement fier de son ancrage local avec une offre de produits régionaux renforcée. Les premières bases de l’engagement qui anime l’enseigne et le magasin depuis lors étaient posées.
UN ACTEUR LOCAL ENGAGÉ ! L’enseigne Auchan est un véritable acteur du bassin d’emploi avec 480 collaborateurs pour l’hypermarché, 70 au Drive et 72 pour le supermarché. Un acteur responsable qui aide à l’emploi des jeunes générations (5,44% d’alternants), à l’insertion des personnes en situation de handicap (8,05%) mais également
vecteur de promotion (250 promotions en 3 ans). Le magasin s’engage également auprès d’associations locales comme l’ADJD, association des jeunes démunis, de Rillieux ou la Ka’fête O mômes pour les enfants de Croix-Rousse. Il poursuit également son action entamée en 2013 en faveur de la protection de la planète en réduisant son impact sur l’environnement : recyclage des déchets (cartons, papiers, plastiques), méthanisation des déchets alimentaires et végétaux et mise en place d’une filière de recyclage des bouteilles plastiques avec l’éco-box sur son parking. Vous ne le saviez peutêtre pas mais Auchan Caluire donne 50 tonnes de denrées alimentaires à la Banque alimentaire du Rhône chaque année. Vous avez également aidé à collecter plus de 9 tonnes de dons pour les restos du cœur en 2019.
100 FILIÈRES RESPONSABLES Mais une filière responsable, qu’est-ce que c’est ? À l’origine d’une filière, il y a des hommes et des femmes passionnés par leur métier, leurs produits, leurs animaux, leurs terroirs. Au travers de leurs produits, ils nous transmettent des
savoir-faire traditionnels et le goût des produits de qualité. Ce sont donc des produits dont la traçabilité est sûre et la garantie d’un partenariat durable fondé sur la confiance, le respect et le partage de la valeur avec une juste rémunération du monde agricole. Du bon, du sain, du local ! Une ambition, la bonne alimentation.
66 PARTENARIATS AVEC DES PRODUCTEURS LOCAUX Les circuits courts nous permettent de travailler en direct avec les producteurs régionaux, des personnes passionnées par leur métier qui proposent des produits de qualité et de saison. C’est l’occasion pour nous de sélectionner le meilleur de notre terroir tout en soutenant l’emploi et en réduisant notre empreinte écologique.
LE SAVOIR-FAIRE DES HOMMES ET DES FEMMES DU MAGASIN
Chaque jour, nos professionnels des métiers de bouche , bouchers, poissonniers, pâtissiers, boulangers, maraîchers, fromagers et charcutiers, vous proposent et conseillent des produits frais sélectionnés, préparés ou fabriqués dans nos ateliers.
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SAINT-CLAIR
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Grand témoin : Maryannick Lavigne-Louis
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epuis un temps immémorial, le territoire de Caluire était partagé entre le Franc- Lyonnais et la province de Bresse, l’un étant du ressort de la juridiction de Cuire-La Croix-Rousse, l’autre de celle de la Pape. Leur séparation était matérialisée par un « vieux fossé » descendant jusqu’au Rhône, dont l’unique vestige (« terreaux vieux ») est l’actuelle impasse du Grand Bichet qui marque le début de la rue Saint-Clair. La rive du fleuve, peu propice aux constructions, a été longtemps inhabitée ; la balme se partageait entre divers domaines dont les maisons se dressaient pour certaines à mi-hauteur, pour la majorité en bordure du chemin de Margnoles, chemin de crête venant de la Croix-Rousse en direction de la Bresse. Se faufilait entre le Rhône, au sud, et la balme abrupte au nord, un chemin peu praticable en raison des débordements et des fantaisies du fleuve appelé le « chemin des Etroits ». Au XVIIIe siècle, les échevins entreprirent d’organiser la traversée de Lyon, opération de commodité et de prestige. Les premiers travaux ont concerné l’aménagement du quai Saint-Clair (actuel quai André-Lassagne), « la route de la porte de Saint-Clair en Bresse » confiés vers 1760 aux architectes Soufflot, Munet, et Rater et à l’homme d’affaires Millanois. Le roi ayant donné l’autorisation de faire démolir le bastion de St Clair aux frais de la ville en septembre
1772, le chemin a pu dès lors être prolongé. Celui-ci est d’abord dénommé « chemin Rater », puis en 1811, la Ville de Lyon lui attribue officiellement le nom de cours d’Herbouville en hommage au marquis d’Herbouville, préfet du Rhône de 1806 à 1810, qui, en 1807, a fait construire le glacis le long du Rhône et planter une double rangée de platanes faisant de cette avenue l’une des plus belles promenades de Lyon. En 1934, la partie caluirarde du cours d’Herbouville a pris le nom de cours Aristide-Briand du nom de l’homme politique décédé à Paris en 1932. Ce quai-promenade de caractère résidentiel se prolonge par la Grande Rue de Saint-Clair très vite urbanisée de part et d’autre, peuplée de petits artisans, ouvriers tisseurs et aubergistes. MAL
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Photos DR 3
1. Le quai Saint-Clair en 1834 2. La catastrophe de Saint-Clair, le 8 mai 1932 3. La gare Saint-Clair en 1955 •
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CALUIRE ET CUIRE
Le château et la résidence hôtelière photographiés en juillet 2018. Le château de Saint Clair fut habité avec constance par 4 générations Poumeyrol.
CHÂTEAU DE SAINT-CLAIR
Du conte de fée au complexe hôtelier L’état actuel de nos recherches nous permet de penser que l’histoire de cette bâtisse commence à la mort d’un député de l’Isère à Paris en 1887. Texte : Benoit Eyraud et Marc Engelhard - Photos © Saby Maviel et archives familiales
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tienne Buyat, député de 1876 à 1887, mourut à Paris cette même année. On compta 4000 convives et de quoi constituer plus d’un gouvernement à Chaponnay pour son enterrement. Il laisse une veuve et sans doute deux orphelins au moins, dont Jules-Ennemond Buyat qui sera le bâtisseur de Saint-Clair. C’est une femme éprouvée par cette disparition, qui, de Chaponnay dans l’Isère s’installa à Caluire. Jules Buyat tenait une fabrique de papier-peint qui jouissait d’une bonne réputation. Cet atelier disposait de deux entrées grande rue Saint-Clair, dont l’une était établie au numéro 157. C’est en 1889 que la « veuve Buyat et Fils » réalisa le projet de construire une villa sur le terrain de l’usine resté libre. Le projet fût confié à l’architecte Roucheton établi 83, cours Vitton à Lyon (lire encadré). La maçonnerie échut à l’entreprise Pichon et Vialatoux. La maison fût réalisée dans le double esprit des villas néo-gothiques et résolument moderniste. Une grande maison sage, bourgeoise, typique du XIXe. Cette grande maison que l’on nommera par la suite Château de Saint-Clair représentait plus de 1200m² de plancher et son escalier monumental tout de pierre, de marbre et de lyon people • juin 2019 • 92 •
stuc, desservait noblement les trois étages. Bien des années plus tard, quelques très belles tapisseries de papier peints Buyat ornaient encore quelques murs.
UN HÉRITAGE INÉDIT À son décès en 1913, Jules Buyat fût enterré dans le tombeau familial du cimetière de Caluire. La tombe est très reconnaissable car, en plus d’être imposante, elle est surmontée
L’autopont Poincaré en construction en 1989
d’une immense Amphore recouverte d’un linceul et arborant une étoile flamboyante (signe maçonnique s’il en est). Elle vaut à elle seule la visite. Mais notre histoire ne s’arrête pas là, en effet Jules Buyat légua à sa servante l’intégralité de sa fortune ainsi que la maison, lui réservant une place à ses côtés dans le mausolée familial de Caluire. Les contes de fées existent, et voici comment la servante, Mademoiselle Bullion, devint héritière du château de Saint-Clair. La suite tient moins du conte de fée, car nous imaginons que la
Le carrefour de la montée des soldats avant la construction de l’autopont en 1989. Ce dernier bouleverse l’environnement de la propriété. A droite, les bâtiments de la manufacture de broderies H. Jacolin Bissuel, établis 4, avenue des Cottages sur lesquels ont été implantés Conforama et King Jouet.
Jean de Poumeyrol et sa fille Monique sur le perron du château
guerre faisant son œuvre néfaste, l’entreprise de papier peint n’ayant plus ni clientèle, ni direction, périclita.
FIEF POUMEYROL PENDANT 4 GÉNÉRATIONS Le château de Saint-Clair fut transformé pendant la guerre de 1914-18 en hôpital militaire. Il portait la dénomination d’Hôpital Auxiliaire numéro 24 Bis et était préférentiellement destiné au 7ème génie d’Avignon remonté en partie à Lyon. Ce régiment fut cité début 1917 pour avoir construit sur la Meuse un pont de bateaux sur le front de Verdun. On peut concevoir que Louis-Bernard de Poumeyrol versé au 7ème génie et crédité fin 1917 d’un emphysème et d’une cardiopathie sévère fut hospitalisé un temps à Saint-Clair. En 1919, alors qu’il venait d’être démobilisé, il racheta le château et l’usine désormais vide. Louis-Bernard autorisa mademoiselle Bullion à finir ses jours dans une partie de la maison avec sa sœur. Il rapatria les établissements de Poumeyrol dans les bâtiments de l’usine faisant face à la maison. « L’herboristerie centrale de France », grâce à ses plantes médicinales, bénéficia malgré le ravage de la guerre, de l’essor des 10 années folles qui suivirent. Malheureusement nous connaissons la suite, après « la der des 1
der » arrivera la crise de 1929 puis la deuxième guerre mondiale. LouisBernard traversera toutes ces épreuves avec courage faisant prospérer son affaire dans un contexte délicat. Il deviendra pour quelques mois Maire de Caluire en 1944, année de sa mort.
L’ARCHITECTE Monsieur Roucheton cumulait les titres d’architecte et de constructeur en maçonnerie. Il avait une bonne réputation à Lyon à cette époque et collaborait à de multiples projets d’envergures qu’il obtint par adjudication. On lui doit notamment à cette période, la maîtrise d’œuvre de l’église Ste Blandine (photo) dans le quartier Perrache, de pur style néo-gothique. Monsieur Roucheton, l’entrepreneur de l’église, offrit en 1871 une statue de Sainte Blandine qui fut placée au fond du chœur en face du maître-autel sur un piédestal scellé au-dessous de la fenêtre du milieu de manière que la statue paraisse au-dessus du tabernacle. Il fût consulté aussi pour l’aménagement du palais Saint-Pierre (des beaux-arts) suite à une grosse donation à la ville spécifiant la destination.
Son fils Jean de Poumeyrol hérite de la maison. Il est pharmacien à Lyon, rue de la République et se désintéresse de l’usine d’herboristerie. Marié à Marcelle Moyne, ils ont 4 enfants (3 filles et 1 garçon) qui conservent la propriété après son décès en 1969. Chaque famille occupe un étage de la maison (Brigitte au 1er, Françoise au 2nd), Marcelle conservant le rez-de-chaussée. Les nuisances liées à la construction de l’autopont et la circulation incessante rendent la vie quotidienne beaucoup moins agréable, mais néanmoins la famille reste soudée autour de son camp de base caluirard. Ce n’est qu’en 2014 qu’elle la cède à un promoteur sous réserve qu’elle soit réhabilitée.
L’USINE D’HERBORISTERIE 1. Le catalogue 1935 de l’herboristerie Poumeyrol qui rayonnait sur tout le Sud-Est de la France. Entre 1919 et 1945, l’activité est florissante et emploie une centaine de personnes. Le décès de Louis Bernard de Poumeyrol marque le déclin de la marque, son fils Jean se destinant à la pharmacie.
2. Au décès de Marguerite de Poumeyrol, l’usine d’herboristerie est détruite. Elle n’était plus en activité depuis les années 60 et servait de hangar. Le complexe Appart City a été construit sur son emplacement. 3. La clé de l’usine soigneusement conservée par Benoit Eyraud
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CALUIRE ET CUIRE
USINE DES EAUX DE SAINT-CLAIR Ses monumentales pompes
S’alimenter en eau fut toujours un problème vital pour les populations. Caluire et Lyon ayant l’avantage de baigner dans le Rhône et la Saône semblaient à l’abri de ces préoccupations, mais il n’en fut rien. Texte : Henri Chapot - Photos © Fabrice Schiff et DR
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ne première réalisation des Romains, construisant 4 aqueducs étendus sur un réseau de 250 kilomètres, apporta à Lugdunum ce luxe de l’eau abondante. Cette adduction d’eau fut la plus importante du monde antique après celle de Rome. La situation élevée du site de Lugdunum, isolé par des vallées, nécessita la mise en place systématique de siphons inversés. Les traversées de vallées se réduisant à des ponts larges et peu élevés supportant les nappes de tuyaux, la cité devint la capitale mondiale des siphons antiques. On dénombre 8 siphons de longueur totale de 18 km, avec des nappes de 8 à 12 tuyaux en parallèle. La ruine de ces aqueducs vers le IIIème siècle, par suite du pillage du plomb fit déserter le site, et la population descendit sur les bords de Saône. La pénurie d’eau se fit sentir pendant des siècles, jusqu’à l’approche de la 2e partie du XIXème. Pendant ce temps, il fallut se contenter de puisages directs dans les fleuves, de puits, et de quelques sources collinaires accaparées par diverses congrégations religieuses : la population devant se contenter de 1 à 2 litres par jour !
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DES POMPES ACTIONNÉES PAR LA FORCE DU COURANT APPORTÈRENT UN REMÈDE TEMPORAIRE À CETTE PÉNURIE Cela ne dura pas, du fait de la puissance des crues du Rhône détruisant ces machines. Des solutions souvent farfelues proliférèrent au XIXe siècle, où il était envisagé d’alimenter Lyon depuis la rivière d’Ain, la Loire, le lac d’Annecy ou celui de Genève... soit 140 kilomètres ! La question du moment était : faut-il aller chercher loin des eaux de source ou bien utiliser les eaux du Rhône qui sont à proximité ? En 1853, la ville de Lyon adopta le projet d’Aristide Dumont, présenté par la Compagnie Générale des Eaux en création sur le site des Petits Brotteaux de Saint-Clair, à Caluire. L’eau sera pompée après filtration par les sables et graviers, dans une galerie filtrante de 120 mètres de long, dont les murs descendent à 3 mètres sous l’étiage, arrivant dans un puisard où 3 pompes à vapeur de 170 CV pourront
s’alimenter pour fournir 20 000 m3 par jour. Ces machines gigantesques : 20 mètres de haut, balancier de 11m pesant 35 tonnes... sont mises en route le 15 août 1856, alimentant des fontaines monumentales, et fonctionneront jusqu’en 1910. Peu à peu le site reçut d’autres pompes, d’autres chaudières et d’autres cheminées, pour alimenter les banlieues, mais Caluire dut attendre 11 ans avant de bénéficier de l’eau courante.
L’une des pompes fut conservée et se trouve classée comme monument historique.
LYON CITÉ
Caluire, la nuit !
Lyonnais, Caluirards, Rhodaniens, vous avez des amis de passage ? Réservez-leur des appartements meublés de charme, en bord de Rhône, en face de la Cité internationale. Texte : Christophe Magnette - Photo © Saby Maviel
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uatre écrins, de 45 à 75 m², pour une à huit personnes sur lesquels Pascal Biseau veille tel un maître d’hôtel. L’enfant du “6” (il habitait au-dessus de la Brasserie du Parc) n’est pas parti très loin : il a juste remonté le Rhône à hauteur de Caluire. Ex ouaille des Maristes et du Cours Pascal, juriste de formation avant de s’épanouir dans l’immobilier sous toutes ses formes (agent, administrateur et marchand de biens), Pascal Biseau a créé Lyon Cité en 2016. Lyon Cité ? Quatre appartements meublés de charme, totalement repensés par Nathalie, épouse de Pascal. Plafonds à la française, parquet dans les chambres, poutres et parfois pierres apparentes, praticité et fonctionnalités XXL (lave-linge, lave-vaisselle, cafetière Nespresso etc.) les appartements de Lyon Cité présentent une singularité peu commune : tous les meubles, remasterisés par Nathalie sont à vendre ! Tarifs : à partir de 100 € la nuit www.lyon-cite.com Face à la Cité internationale (Lyon 6) Plébiscité par booking.com
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De 1 à 6 personnes Chambre avec lit 160 ; chambre avec lit 180 modulable en 2x90 ; salon-séjour-cuisine avec canapé-lit 2 personnes ; terrasse vue Rhône. •
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CALUIRE ET CUIRE
LA MAISON BLANCHE
Un nid d’aigle
au-dessus de la Cité internationale L’histoire s’est jouée à un rien, un petit rien qui aurait anéanti tout récit, et empêché François Requien de nous conter cette joie si intense de vivre dans cette demeure acquise à l’été 1989. Texte : Morgan Couturier - Photos © NW et Fabrice Schiff
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ais l’euphorie ne fut pas totale au moment de déambuler dans cette bâtisse du XIXe : “Esthétiquement, beaucoup de choses me déplaisaient...”, déclare-t-il. Cependant, la fabuleuse vue sur Lyon, et les quatre niveaux de la maison sur un grand terrain dominant le Rhône, ont été un vrai coup de foudre. Et comme l’amour triomphe toujours, paraît-il, François Requien et son épouse Michèle ont finalement craqué pour cette maison de 1870, surélevée entre les deux guerres, et dont les murs de soutènement servaient de poste d’observation au fort de Montessuy. « Nous avions sous-estimé les travaux et nous avons dû “camper” un certain temps avec nos enfants MarieEmilie et Jean-Baptiste et notre chienne Elfie, car le budget dépassait nos moyens. Nous avons fait les travaux petit à petit, et ainsi “La Maison Blanche” s’est embellie au fil des années ». Une véranda bâtie en 2000 et une nouvelle terrasse dominent aujourd’hui la Cité Internationale et le
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Parc de la Tête d’Or auquel on accède rapidement par la Passerelle de la Paix. « Nous sommes merveilleusement bien dans cette maison ! » conclut-il, depuis son pavillon-atelier, véritable belvédère en bordure de zone verte.
PROPRIÉTAIRES Auparavant : René Hermann, notaire et Joachim Charpenel 1938 : Jean Arguel 1952 : Claire Gaulin, veuve de Jean Arguel Françoise Arguel 1961 : Louis Lebreton l’acquiert pour 80 000 nouveaux francs 1989 : François et Michèle Requien
La façade sud de la maison
Michèle et François Requien entourés de leurs enfants Marie-Emilie et Jean-Baptiste
Vue imprenable sur la cité internationale
La salle à manger
Le salon
La bibliothèque La véranda a été construite en 2000
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CALUIRE ET CUIRE
Le pavillon photographié l’année de démolition des palais de la Foire de Lyon. François Requien y a installé son atelier.
Chez Capricorne : Jean-Noël Gerphagnon, François Requien et Paul Brichet
FRANÇOIS REQUIEN Son enfance au Japon pendant la guerre du Pacifique
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é le 11 septembre 1942 à Kobé (Japon) où son père Marcel Requien dirige une filiale de l’Air Liquide, François Requien a connu une trajectoire atypique. « Nous sommes restés au Japon pendant la guerre, mais tout s’est compliqué pour mes parents dans les mois qui ont suivi l’attaque de Pearl Harbour » rapporte-t-il. L’arrestation de son père, soupçonné, à tort, d’espionnage, n’aura pourtant pas entaché pour ce dernier, son amour pour la culture et le mode de vie japonais. Quelques temps après, il sera expulsé à Shangaï. La guerre terminée,
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il est alors temps pour la famille de rentrer sur le Vieux Continent. Revenu en France, d’abord à Lyon, puis à Paris, il partage les bancs de l’école privée La Colline, aux côtés du chanteur Carlos, fils de Françoise Dolto. « Nous étions aussi nuls l’un que l’autre, mais quels bons souvenirs ! » confesset-il avec malice. Puis il intègre les Beaux-Arts de Lyon de 1960 à 1963, avant une dernière année à Paris, en section sculpture. Service militaire dans les Chasseurs Alpins et à son retour, premier emploi comme graphiste dans une agence de pub à Lyon.
Marcel Requien au Japon en compagnie de l’artiste Foujita et de son épouse égérie Madeleine
Il se marie en 1972 avec Michèle Lacombe qui reprend la même année, avec son frère Jean-Paul, les rennes du restaurant Léon de Lyon. Il grimpe les échelons dans différentes agences, essentiellement du groupe Havas/Eurocom. En 1989, il devient directeur général de Capricorne, en charge de la création, où il forme une équipe historique avec Jean-Noël Gerphagnon (lire page 248) et Paul Brichet. Il quitte le groupe en 2003 et s’installe à son compte, comme conseil en communication, sous l’enseigne François Requien & Co.
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CALUIRE ET CUIRE
La Petite Carette J
usqu’en 1997, cette maison bourgeoise sise 7 et 9, montée de la Sœur Vially était l’annexe chic du Cercle de la Carette, la maison de retraite créée en 1961 qu’elle domine. Les plus aisés des pensionnaires y disposaient d’un appartement avec vue imprenable sur le Rhône et le parc de la Tête d’Or. En 1998, le Cercle de la Carette la cède pour la somme de 2,8 millions de Francs à la Société Anonyme d’Investissement pour le Développement Culturel (siège social à Braine et propriété de l’Opus Dei) représentée par Patrick Vetillart afin de financer l’agrandissement de la maison de retraite. Pendant 17 ans, l’institution catholique romaine va accueillir dans les lieux des retraitants venus assister à ses recollections. En 2013, Pierre Frigaux acquiert la maison et la divise en 4 appartements. La restauration effectuée pendant 18 mois met en valeur le sol de granito caché sous une moquette, les médaillons et les boiseries. Le tennis est supprimé pour agrandir le jardin de la copropriété.
Le salon de la Petite Carette dans les années 50
La piscine créée dans le sous-sol à la place de la cuve à mazout
La chapelle des retraitants de l’Opus Dei au 1er étage. L’organisation catholique fondée en 1928 par José maria Escriva est présente dans 61 pays.
Texte : Marc Engelhard - Photos © Fabrice Schif et DR
PROPRIÉTAIRES Avant 1957 : Familles Armanet, Antoinette Binachon, veuve de Joannès Matheron 1957 : APICIL Retraite, CRICA, CGRCR ET UPC 1998 : SAIDC (Opus Dei) 2013 : Pure Maisons et Lodges (Pierre Frigaux) 2014 : Copropriété
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La magnifique cage d’escaliers
Créé en 1961, le Cercle de la Carette est une résidence spécialisée dans l’hébergement de personnes âgées en perte d’autonomie. Elle dispose de 48 chambres simples et 14 appartements, dont 24 adaptés à la grande dépendance.
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CALUIRE ET CUIRE
LA CARETTE JOSEPH SERRE
Elle se bonifie
comme le bon vin
Ses bouteilles de jus de raisin sont ses trésors, sa fierté, que l’on déguste en souvenir du bon vieux temps, comme un clin d’œil à l’Histoire et à ce cep centenaire qui habille le bas de sa propriété. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
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t pour cause, agrégé de lettres classiques et professeur de latin grec au lycée du Parc pendant 30 ans, Michel Évieux tient le passé en haute estime. Sa maison en est une preuve irréfutable, comme peuvent l’être les innombrables souvenirs que sauvegarde précieusement son épouse Simone. Il faut dire que sa demeure exploite elle-même, des terres chargées d’histoires, de par son implantation sur cet ancien domaine de l’échevin Carette, que les occupants surnommaient la Sablonière. « Ça en dit long sur la structure du sol, ce qui justifie le non aedificandi – officiel depuis le début du siècle – et que les choses demeurent encore en place », livre Michel Évieux. Le temps a bien effacé les bois, où chassaient jadis les Lyonnais ou ces vergers que l’on admirait encore au cœur des années 30, mais le lieu semble aujourd’hui gravé dans le marbre, à l’exception notable de cette route que Michel Évieux a jugé bon de construire, pour relier sa demeure au bas de la montée. Pour le reste, la propriété n’a pas pris une ride au contact de cette famille, installée dans cette belle propriété depuis 1938, peu de temps après la disparition de leur illustre voisin, le philosophe Joseph Serre (lire ci-contre). « Mon père Daniel, assureur-conseil chez SGCA, loue la maison au soyeux Antoine Trichard Fayolle, alors qu’elle était inoccupée depuis 5 ans, pour lyon people • juin 2019 • 102 •
des raisons de praticité ». En 1940, elle est rachetée par le milicien Côme Ferran.
UN EXIL FORCÉ PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE « Les Ferran possédaient deux lots. Cette maison-là et celle située de l’autre côté dont les Poncet, des fermiers, étaient locataires. Côme Ferran s’était fait construire une cabane sur leur parcelle et arrosait à la mitraillette tout ce qui passait, dont le chalet qu’occupe aujourd’hui le petitfils Mingat », relate le maître des lieux. Après-guerre, le milicien est exproprié et sa maison est acquise par les Domaines dont la famille Évieux est locataire. Daniel Évieux en fait finalement l’acquisition lors de sa mise en vente en 1958. Une heureuse conclusion pour les Évieux et Michel, qui en récupère l’usufruit en 1963, après avoir fui la maison le temps de la guerre, par crainte des bombardements. « Mon père était resté ici, tandis que sa famille survivait à la campagne en HautBeaujolais. La maison a continué de vivre. La fenêtre, à l’étage, a été mitraillée depuis le palais de la foire », informe-t-il, dans un devoir de mémoire. Lui n’a rien oublié. La Carette Joseph Serre non plus.
Son propriétaire Michel Évieux, et le jus de raisin issu de ses vignes en 2018… …et en culotte courte dans le parc en 1937. Agrégé de lettres classiques, il a enseigné le latin-grec au Lycée du parc.
PROPRIÉTAIRES Avant 1940 : Trichard-Fayolle 1940 : René Ferran 1945 : État français 1958 : Daniel Évieux 1963 : Michel Évieux
Habitée par la famille Évieux depuis 1938, la Carette SaintJoseph a été construite sur un sol sableux, cela bloque toute construction moderne et l’a certainement sauvé de l’appétit des promoteurs. Le pavillon a été rajouté en 1917.
Réunion familiale à l’occasion des 80 ans de la Carette, le 1er septembre 2018 Simone Évieux « la mémoire » de la maison
Le grand salon
JOSEPH SERRE
Homme de science et de foi
Daniel et Hélène Evieux avec leurs enfants
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é en 1860 entre Rhône et Saône, Joseph Serre s’est fait connaître au travers de ses textes. Riche héritier, celui qui se définissait comme un « philosophe pacifiste et conciliateur » n’a pas tardé à embrasser une carrière littéraire, empochant une licence en lettres et une autre en droit à tout juste 20 ans. Mais avant d’intégrer l’Académie des sciences ou les belles-lettres et arts de Lyon, Joseph Serre s’est d’abord intéressé à la philologie allemande avant de confier promptement sa plume au quotidien Le Salut Public et de s’essayer avec succès, à l’art poétique (Idées en fleurs, Sonnets intimes). Néanmoins, c’est bien autour de la philosophie que le Lyonnais a acquis ses lettres de noblesse, lui qui s’intéressa jusqu’à son dernier souffle en 1937, à l’opposition entre hommes de science et hommes de foi.
L’escalier en fonte
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CALUIRE ET CUIRE
La devanture en mai 2019.
À Caluire depuis
1954,
MINGAT ROULE DES MÉCANIQUES Spécialisée depuis 1933 dans la location de véhicules, la société créée par Julien Mingat, a écrit son histoire au fil des successions familiales, tout en veillant à conserver une proximité avec ses clients, que ce soit à Caluire, son fief historique, à Vaulx, son siège actuel ou dans les quinze autres agences éponymes. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff et DR
L
’histoire se nourrit de péripéties et de rebondissements, au propre et au figuré selon comment on s’empare du livre. À ce titre, Mingat en est la preuve vivante, l’odyssée de la société lyonnaise s’étant d’abord écrite dans l’alimentaire, en tant que cantinier, avant que l’accès à l’automobile ne devienne vital, et n’emporte les certitudes de la famille éponyme. « Les Lyonnais cherchaient à se véhiculer de plus en plus. C’est parti de là », retracent aujourd’hui Agnès Mingat Faurtier et son frère Stéphane Mingat, codirecteurs de la quatrième génération. Un choix payant à plus d’un titre, à mettre au profit de Julien Mingat, père fondateur de cette success story, que les Lyonnais continuent d’alimenter encore aujourd’hui, en dépit de la croissance de l’autopartage. « Ces dix dernières années, nous avons racheté trois sociétés de loueur de véhicules indépendants (ASL, LAMI et AAA Reflex, ndlr). L’idée est de continuer à progresser et de développer notre proximité », expose Agnès Mingat Faurtier, en référence à cette valeur historique de la société. Autrefois installé rue Michel Perret, dans le sixième arrondissement de Lyon, Mingat doit désormais son salut à ses 20 points relais lyon people • juin 2019 • 104 •
et ses 17 agences, à commencer par son fief caluirard du 18 cours Aristide Briand, élevé pendant cinquante-quatre ans au rang de siège social (de 1954 à 2008), avant que celui-ci ne soit muté à Vaulx-en-Velin.
« GARDER LE CONTACT, C’EST PHYGITAL ! » « Notre grand-père a racheté cette ancienne distillerie et il a démarré de zéro, avec une flotte de 2CV. Dès qu’il gagnait un sou, c’était pour acheter une voiture de plus, se souvient-elle. Mon frère et moi, nous sommes nés dedans, on mangeait Mingat 24h/24. L’été, nous donnions un coup de main. Ça a toujours été le rêve de notre père Jean-Jacques Mingat de nous voir dans l’entreprise ». Un espoir devenu réalité, alors que les petits enfants ont intégré à leur tour l’entreprise, matérialisant au passage l’essor pris par cette société familiale, aujourd’hui composé d’une centaine d’employés et surtout, d’une escadre de 2200 véhicules, de la voiture sans permis aux poids lourds, en passant par les véhicules frigorifiques, les minibus et les
berlines haut de gamme. Et si Caluire s’est effacé au profit de Vaulx-en-Velin, le fief historique n’est guère oublié pour autant, en témoigne la création en 2007, d’une nouvelle ouverture et d’une nouvelle sortie, en réponse aux évolutions de la chaussée, ou de la rénovation des bureaux, de tous les sols et la partie accueil, orchestrée l’an passé, en attendant la réfection prochaine de la façade extérieure. Un vent de fraîcheur symptomatique de la philosophie du groupe, incarnée par Stéphane Mingat, instigateur du terme « phygital », ce motvalise définissant une présence physique sur le terrain (via l’implantation d’agences), couplée à une maîtrise du digital, via un service de réservation en ligne et un site internet en constante évolution. « On veut garder le contact », dit-il, alors que la clientèle se révèle aussi plurielle que la gamme de véhicules. Le but, conserver cette formulation tirée tout droit de l’univers sportif : qui ne connaît pas Mingat n’est pas Lyonnais ! Mingat 18, cours Aristide Briand Tél. 04 78 23 02 41
La devanture du garage Mingat, en août 1958, avec Julien Mingat (troisième à droite) et son fils Jean Jacques (au centre, en salopette).
L’odyssée de la société lyonnaise s’est d’abord écrite dans l’alimentaire, en tant que cantinier.
La 4ème génération Mingat aux commandes : Stéphane Mingat, Agnès Faurtier-Mingat et son mari Philippe Faurtier
Les 403 Peugeot alignées comme à la parade « Dès que Julien Mingat gagnait un sou, c’était pour acheter une voiture de plus », dixit Agnès Mingat Faurtier. Une flotte de 2CV s’est rapidement créée le long du cours Aristide Briand
Le 8 mai 1932, un an avant la création de la société de location de voiture sans chauffeur, un glissement de terrain se produit juste à côté du futur garage Mingat du 18 cours Aristide Briand
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BISSARDON
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Grand témoin : Maxime Dehan
Avec ses airs de petit Montmartre, Bissardon est l’un des quartiers les plus originaux de Caluire et Cuire. Texte : Micha Roumiantzeff avec Bernard Thivoyon - Photos © Saby Maviel et BML
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itué à la frontière sud-est de la commune, il forme un éperon en surplomb sur le sillon de la montée de la Boucle avec au levant une vue dégagée sur les Brotteaux, l’enfilade du Rhône et les Alpes dans le lointain. Un étonnant tracé de rues étroites zigzagantes dégringolent sur Saint Clair et le fleuve reliées par des chemins, des allées, escaliers et traboules. De petits chemins, généralement privés, permettent aux riches habitants du plateau et de Margnolles d’atteindre Saint Clair à travers des pentes boisées, les balmes. À l’est, des pentes raides et fragiles, sablonneuses descendent jusqu’au Rhône. Après la Révolution, une nouvelle aristocratie acquiert les vastes terrains du plateau. Parmi eux, le député Jean-Pierre Bissardon (17641816) riche soyeux et homme politique. Il acquiert l’immense propriété de Pierre II Jouvencel, fils de l’échevin Pierre I Jouvencel et conseiller à la cour des monnaies auprès de ses descendants partis à Paris. Il conserve sa maison des champs, puis ses héritiers commencent à lotir le quartier à qui ils donnent son nom. Ils vendent de larges parcelles à de riches familles lyonnaises, aux Chazottier en 1854, aux Rigaud en 1865.
UNE PLACE FORTE DES CANUTS
les limites de la Croix-Rousse...» À Bissardon, ils trouvent plus d’espace, un air merveilleux, une vie moins chère. Une exposition des Archives Municipales de Lyon (nov.2015-jan.2016) « Un Américain sur les traces des Canuts » nous apprend que les révoltes de la Croix-Rousse ne se propagent pas au Clos Bissardon. Un système de solidarité mutualiste permet une vie pauvre mais digne. À l’apogée de l’activité, des centaines de métiers à tisser sont situés à Bissardon. Le déclin se produit entre 1870 et 1900. Aujourd’hui, les personnes les plus âgées du quartier se souviennent d’avoir entendu les derniers chants du «Bistanclaques», dans les années 1950. Au début du XXe siècle, la manufacture Grammont s’installe entre les rues de l’Oratoire et du Belvédère (qui deviendra rue de Verdun, après la Victoire). La lampe TM (pour Télégraphie Militaire) y est fabriquée ; elle donne une supériorité de transmissions radio aux armées française, anglaise et américaine. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, Bissardon a retrouvé ses airs de village et une vie paisible très appréciée de ses habitants.
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1. P lan du Clos Bissardon 2. La montée de la Boucle en 1976 (Photo © Pierre Clavel) 3. La place de la Boucle au début du XXème siècle
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À côté de ces grands propriétaires, des communautés religieuses occupent des espaces plus restreints. Après 1850, les riches soyeux consacrent des bordures de leurs demeures à l’ouverture de rues et à l’édification de hauts immeubles pour y installer des ateliers de canuts. Dès 1842, l’historien Bunel prédit que «les ouvriers de soie franchiront •
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CALUIRE ET CUIRE
L’ORANGERIE Du pré au clos
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Jouvencel Bissardon
Le bâtiment va être entièrement restauré pendant deux ans et va retrouver sa fonction initiale de maison d’habitation. Neuf appartements (du studio au F5) vont être aménagés par l’architecte Daniel Cognaut. Les anciens communs vont être démolis pour laisser place à de petits immeubles neufs de 28 logements.
Cette bâtisse qui domine Lyon a accueilli les Sœurs de Saint Joseph jusqu’en novembre 2015. C’est L’une des plus anciennes maisons des champs du quartier. Texte : Maxime Dehan - Photos © Fabrice Schiff et DR
usqu’à la fin du XVIIIème siècle, le domaine est la propriété de la famille Jouvencel (Pierre I, échevin de Lyon, puis Pierre II, conseiller à la cour des monnaies de Lyon (lire ci-contre) après son achat à la famille Albanel. Tout comme ses voisines l’Oratoire et la Sablière, sa terrasse fut réquisitionnée en 1793 par les troupes conventionnelles pour y placer des batteries et tirer sur les Girondins disposés dans les marais de la Tête d’Or. Au commencement des années 1800, Jean-Pierre Bissardon (1764-1816) alors négociant dans la soierie lyonnaise acheta la propriété aux héritiers Jouvencel, dont une orangerie qui donna le nom à la rue actuelle de l’Orangerie au début des années 1850. Monsieur Bissardon avait formé avec messieurs Cousin et Bony une maison de soieries fort reconnue de ses contemporains si bien que l’empereur Napoléon Ier commanda à cette compagnie des teintures en satin blanc brodé de fleurs et d’oiseaux pour la chambre à coucher de l’impératrice Marie-Louise à Versailles en 1811. L’entreprise est rachetée vers 1818 par Chuard, un élève de la fabrique Bissardon, Cousin, Bony. lyon people • juin 2019 • 108 •
LA FAMILLE BISSARDON POURSUIVIE PAR SES CRÉANCIERS Peu de temps avant sa mort, Monsieur Bissardon, sans enfants, désigna pour héritiers des parents qui lui étaient proches auxquels il permit de porter le nom de Bissardon. Les Ekel-Bissardon louèrent la maison à Claude Grandperret qui tint un pensionnat pour l’éducation des jeunes enfants et qui eut une certaine réputation. Il était le père de Michel Grandperret (1818-1890), né à Caluire, dernier ministre de la Justice et des Cultes en 1870 sous Napoléon III. Mais les choses se gâtent. « En 1849, les EkelBissardon sont poursuivis par leurs créanciers. Le domaine est saisi et divisé en parcelles. Soit une soixantaine de lots vendus entre le 7 août 1850 et le 30 octobre 1852 » rapporte l’historienne Maryannick Lavigne. Les premières maisons « canuts » apparaissent alors. Un pensionnat tenu par Pierre-Simon
Vincent s’établit en octobre 1854 dans la maison de maître. Une chapelle est édifiée en 1868 sur la terrasse (architecte Ulysse Gros). En 1882, Mademoiselle Orcel transfère un pensionnat de la rue de Margnolles de Caluire à la place du précédent. Jusqu’en 1971, c’est la Congrégation Saint Joseph qui tient cette institution, transformée en maison de communauté pour ses sœurs qui quittent les lieux en novembre 2015. La maison principale, amputée de son aile gauche va être restaurée pour accueillir 9 logements. Le parc de l’orangerie est cédé au promoteur Kaufman & Broad pour construire 28 appartements dont un tiers de logements sociaux.
Les armoiries de la famille Jouvencel, toujours présente à Lyon
La façade et l’intérieur de la maison ont été profondément remaniés quand elle est devenue un bâtiment collectif (pensionnat puis monastère). Ci-dessus le grand salon.
Pierre Jouvencel (1666-1759), premier échevin de Lyon en 1738. Décédé le 25 mai 1759, il a été inhumé dans sa chapelle de l’église Saint-Paul (Lyon 5). Sa sépulture a été profanée à la Révolution. Portrait conservé au château de Villeconin par le comte Roland Falcon de Longevialle
La chapelle de 1868
De la Savoie au Lyonnais
LA SAGA DES JOUVENCEL
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et son fronton
La maison du fermier principal de la propriété était établie au 14, rue de l’Orangerie. Elle s’est embourgeoisée en 1866 grâce à l’architecte Girard. Sur sa grille figure encore le monogramme de Pierre Jouvencel.
riginaire de Savoie, la famille Jouvencel s’établit à Lyon en 1697. Leur affaire de draperie est prospère, ce qui leur permet d’investir dans l’immobilier. Pierre I Jouvencel est âgé de 70 ans quand il est nommé premier échevin de Lyon en 1738 sous Louis XV, le prévôt des marchands étant Camille Perrichon. Receveur principal de l’hôpital de la Charité, son mandat est marqué par les importants travaux effectués en presqu’île, sur les quais du Rhône. Il fait construire l’hôtel particulier du 22, rue Sala (Lyon 2ème) qu’il transforme en maison de rapport. Durant l’hiver, il réside à Lyon, rue Juiverie, et gagne aux beaux jours sa maison des champs de la Croix-Rousse (aujourd’hui sur la commune de Caluire). Dont hérite à son décès en 1759, son fils Pierre II de Jouvencel (17171779), conseiller à la Cour des Monnaies. Son fils Blaise (1762-1848) a quitté Lyon en 1774 pour suivre ses études à Paris puis s’établir à Versailles dont il sera maire de 1814 à 1816. Baron de l’Empire (1813), c’est grâce à son entregent que le château de Louis XIV est épargné lors des
invasions de 1814 et 1815. Également député de Seine et Oise (Département des Yvelines aujourd’hui, ndlr), il a deux enfants dont le polytechnicien Ferdinand de Jouvencel (1804-1873), député de Paris et président du Conseil d’Etat. Son fils Olivier de Jouvencel (1844-1913), marié à Isabelle Bonneau du Martray, élève de l’Ecole polytechnique (1863), auditeur au Conseil d’Etat (1870) voit sa carrière stoppée nette par les francs-maçons, alors qu’il est sous-préfet de Fontainebleau. Sur sa fiche administrative, était mentionné : « va à la messe tous les dimanches ». Il démissionne de la fonction publique et crée la compagnie d’assurances « La France ». En 1889, la famille Jouvencel quitte Versailles pour emménager dans l’hôtel particulier Sommery sis au 115, rue de Grenelle dans le quartier des Invalides. À la génération suivante Etienne de Jouvencel (1889-1972) fait fructifier l’entreprise familiale et décoller la carrière artistique de sa protégée, la peintre Emilie Charmy. Ce n’est qu’en 1970 que sa fille Isabelle de Jouvencel retrouve le territoire de ses ancêtres en venant s’installer à Lyon, 10, rue Duquesne. Epouse du comte Philippe Engelhard, président du CEGRA (Centre d’Etudes Généalogiques RhôneAlpes), ils ont quatre enfants : Valérie (épouse Hervé de Chastaing), Guillaume (adjudantchef 7ème BCA de Varces), Claire (épouse Philippe Morelon) et Marc (co-fondateur et directeur de la rédaction de Lyon People), connu sous le pseudonyme de Marco Polisson. PE
Le comte Philippe Engelhard et son épouse Isabelle de Jouvencel dans leur appartement lyonnais en 2018 Leur fils Marc Engelhard (Marco à la scène) découvre la demeure de son aïeul à la 7ème génération
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CALUIRE ET CUIRE
LA SABLIÈRE
Fief familial depuis 1849 L
a Sablière tire son nom de la nature sablonneuse de la terre. Elle appartient en 1759 à Magdelaine Sorbière veuve du comte Pierre du Soupat. À sa mort, la propriété est vendue à Antoine Moynier homme d’affaires qui dirige une fabrique de draps de coton et bazins sur le faubourg Saint Clair. À cette époque, on note l’existence d’une serre, d’une cave voûtée sous la serre, d’un perron à deux rampes, et d’une grande allée. Sous la Révolution, l’armée conventionnelle occupe la Sablière pour y placer des batteries et tenir sous leurs feux les Girondins postés dans les marais de la Tête-d’Or. En 1796, le domaine appartient à Pierre Gayet, qui projetait de construire la « salle Gayet » sous sa propriété. Il apprit l’existence de la Sablière par l’architecte Rater qui créait le nouveau quai Saint Clair. Gayet ne la possédera guère longtemps en la vendant en 1798 à la comtesse Marie Humberte Dubreuil de Ste-Croix veuve Bataille de Mandelot. À partir de 1808, les veuves Lemau de la Barre en sont les propriétaires. Leur fils Didier Petit de Meurville hérite en 1828 d’une partie de la Sablière. lyon people • juin 2019 • 110 •
À la fin des années 1830, ce dernier édifie une maison à l’emplacement de la serre et réagence les jardins en y ajoutant des tonnelles, des allées de mûriers et des caniveaux.
VISITES PRINCIÈRES
sa propriété côté Sud en y faisant construire une maison bourgeoise surmontée d’un atelier de peinture (1866) au 14 rue de l’orangerie pour son gendre Jules Micol, peintre des Beaux-Arts de Lyon. Il dote le jardin de réservoirs d’eau et de murs de soutènement considérables pour maintenir les balmes. Enfin, il fixe les limites de la propriété en la clôturant de murs.
Légitimiste reconnu, Didier Petit reçoit régulièrement : on note le passage de la cour en exil de Don Carlos de Bourbon au cours des années 1840, entr’autres : le général Cabrera, le premier ministre d’Espagne Juan de Zavala ou encore Lacordaire. Didier Petit est exproprié en 1847 à la suite de mauvaises affaires : le docteur Bouchacourt en fait brièvement l’acquisition. Il vend la Sablière le 19 octobre 1849 à Jean-Barthélémy Chazottier. Ce dernier réaménage de manière importante le domaine sous la direction des architectes Farfouillon et Girard dont : une tonnelle (vers 1860), un pavillon (1856), une serre (1857), une orangerie (1855), une volière (1872), un bassin (1857) et quelques allées supplémentaires. En 1852, il agrandit
Vue aérienne du parc de la Sablière. La propriété a été morcelée en 1943.
La propriété au début des années 1910. Elle est dans la même famille depuis 1849
PROPRIETAIRES Milieu XVIIIème : Magdeleine Sorbière, veuve du Comte Pierre du Soupat Jusqu’aux années 1790 : Antoine Moynier (1725-1791 ou 1795), conseiller du roi, homme d’affaires Jusqu’en 1796, cohéritiers Moynier : Marie-Julie Moynier, épouse Alexandre Bergasse Antoinette-Adelaide Moynier, épouse Louis Levasseur Jean-Marie Moynier
Trois générations à la Sablière : Maxime Dehan, Maria et Louis Grognot, Michelle Dehan-Grognot
De 1796 à 1798 : Pierre Gayet (1754-1819), brasseur, propriétaire de la salle Gayet quai St Clair. De 1798 à 1808 : Marie Humberte Dubreuil comtesse de Ste-Croix (1753-1822) veuve Bataille de Mandelot De 1808 à 1828 : Soeurs Lemau de la Barre (cousines de la précédente) : Benoîte Victoire Lemau de la Barre (1766-1839), veuve Petit de Meurville Charlotte Françoise Lemau de la Barre (1772-1828) veuve Hue Duquesnay De 1828 à 1847 : Didier Petit de Meurville (1793-1873), collectionneur, légitimiste, fondateur de l’Œuvre de la propagation de la foi, industriel dans la soierie pour ameublement d’églises, consul de France en Espagne, peintre. Fils de la précédente.
La Sablière peinte par Jean dit Jules Micol vers 1855
JARDIN EXOTIQUE À sa mort, Marie-Thérèse Patin réaménage les intérieurs de la maison ainsi que les jardins (architecte Girard). Anna Micol, épouse de Louis-Émile Martin directeur du mont de piété, hérite en 1910 de la Sablière
et reconstruit à son tour les intérieurs de la maison et le jardin avec l’aide de l’architecte Chevallet. Aujourd’hui, Louis Grognot est l’actuel propriétaire et a créé un véritable petit parc de la tête d’or en y établissant un jardin aux plantes exotiques rapportées pour la plupart de ses voyages. En outre, il trace des petites allées dont la première allée de palmiers de la région, des enrochements. Texte : Maxime Dehan - Photos © Fabrice Schiff et archives familiales
De 1847 à 1849 : Antoine Jean Emmanuel Bouchacourt (1812-1898), médecin, chirurgien interne de l’Antiquaille à Lyon. De 1849 à 1891 : Jean-Barthélémy Chazottier (1804-1891), industriel dans le velours de soieries. De 1891 à 1909 : Marie-Thérèse Chazottier (1830-1909) épouse Joseph Patin, négociant, derniers propriétaires de l’Oratoire de 1874 à 1885. Fille du précédent. De 1909 à 1944 : Anna Micol (1853-1944) épouse Louis-Émile Martin, directeur du Mont de Piété de Lyon, président du conseil de préfecture du Rhône. Nièce de la précédente. De 1944 à 1986 : Anne-Marie Martin (1890-1986), épouse Marcel Grognot, inspecteur en assurance, écrivain. Fille de la précédente. De 1986 à aujourd’hui : Louis Grognot (né en 1929), ingénieur chimiste. Fils de la précédente.
Le jardin en terrasses foisonne de plantes exotiques plantées par Louis Grognot, ancien ingénieur chimiste de Rhodiaceta, avec l’amicale participation de de Louis Berthet, alors directeur du parc de la Tête d’Or •
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CALUIRE ET CUIRE
LA SABLIÈRE
Au mur du grand salon, une très belle toile de Jules Micol dans laquelle le gendre de Jean-Baptiste Chazottier « s’autoportraitise » avec ses enfants. Ci-dessus : Autoportrait de Jules Micol à la Sablière (années 1850)
JEAN-BAPTISTE CHAZOTTIER
N La salle à manger Maxime Dehan, 28 ans, l’historien de la famille. Ingénieur chez Sopra Storia, il est membre de la Société d’Histoire de Lyon et de l’Académie de la Dombes. Au piano, Lucas Dehan.
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é à Brindas, Jean-Baptiste Chazottier (1804-1891) vient chercher fortune à Lyon à 18 ans pour démarrer en tant qu’apprenti veloutier. Il monte sa propre fabrique, s’associant à son cousin Creyton montée de la Grande Côte. Son épouse AnneThérèse Charbin l’aide activement en tenant le ménage des ouvriers. Ses affaires se développant, il transporte son magasin au 4, rue de Lorette. Il marie ses deux filles en 1852 à ses associés : Elisabeth épouse Jules Micol, dessinateur sur tissus, qui fit une série de peintures, de photographies de la Sablière et de Lyon tandis que Marie-Thérèse épouse Joseph Patin, fabricant de parapluies. Il quitte les affaires en 1868 pour finir rentier et grand propriétaire.
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CALUIRE ET CUIRE
La maison construite au XVIIIe siècle a été remaniée au XIXe. Elle est aujourd’hui divisée en trois lots. En arrière-plan, l’immeuble de l’oratoire.
21 ET 21BIS RUE DE L’ORANGERIE
MARC BLOCH
Une histoire de Résistance
Propriétés de la famille Nithard, les 21 et 21 bis rue de l’Orangerie ont rapidement été loués à Blanche et René Molino, lesquels s’offrent d’abord le 21 bis en 1926, lorsque René est nommé inspecteur des écoles primaires pour l’Isère. Le couple agrandit finalement sa demeure en louant avant guerre, le 21, doté d’une belle véranda. Les maisons s’ouvrent alors sur un vaste jardin, qui s’étend jusqu’à la rue de Verdun. Une petite porte permet d’atteindre les nombreuses descentes vers la Boucle. Texte : Micha Roumiantzeff - Photos © Fabrice Schiff et DR
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uis vint la guerre, où la famille Molino fait la rencontre de Marc Bloch, nouveau venu dans les rangs de la Résistance lyonnaise. Enrôlé au début de l’année 1943, ce dernier vient d’arriver entre Rhône et Saône, après avoir sympathisé avec Maurice Pessis, permanent de Franc-Tireur (FT), qu’il découvre à Clermont-Ferrand. D’abord logé dans une chambre de bonne par Madame Avenin, Marc Bloch doit trouver un logis calme et sûr, d’autant que ce dernier connait des soucis d’intégration. Les responsable FT de Lyon refusent de le voir, jugeant celui-ci trop âgé et trop distingué. Mais à force de supplications, un certain Georges Altman accepte de le rencontrer. Il écrira : « Maurice Pessis, son visage de 20 ans rouge de joie me présenta sa ‘‘nouvelle recrue’’, un monsieur de 50 ans, décoré, le visage fin sous des cheveux gris argent, le regard aigu derrière ses lunettes, sa serviette d’une main, sa canne de l’autre. C’est ainsi que le professeur Marc Bloch
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entra dans la Résistance ». Accepté, Marc Bloch bénéficie enfin de l’aide bienveillante de ses compatriotes. Jean Mallen, huissier de justice, résistant important, le présente ainsi à ses amis, la famille Molino. Mais leur demeure déjà trop occupée, Blanche Molino propose de le cacher au 23 rue de l’Orangerie, un logement en ruine, lequel hébergeait anciennement les employés de l’usine Gramont. Un hébergement de fortune pour le quinquagénaire, les conditions de vie étant forcément spartiates dans ce taudis. Un calvaire d’un an pour Marc Bloch, qui finit par louer, fin 43, une pièce au sommet du beau «Building Cordeliers», au 1 rue des Quatre Chapeaux. Enfin logé, le résistant se fait discret, se rendant à son bureau par différents itinéraires dissimulés. Il atteint le pont de la Boucle, pour prendre le tram n°8. Quant à son trajet de retour, il préfère revenir à son logis par un long périple à travers les vieilles rues des Terreaux. La «Ficelle» de la rue Terme facilite sa
remontée. De temps à autre, Marc Bloch s’autorise quelques excursions au restaurant Luquet, au 9 rue des Pierres Plantées, un lieu de rencontres heureux mais dangereux, où il peut retrouver sa femme Simone, confortablement hébergée par Blanche au 21 rue l’Orangerie.
HAUT GRADÉ DE LA RÉSISTANCE Seulement, Marc Bloch se montre de plus en plus actif au sein de la résistance. Il est chargé par Franc-Tireur d’établir le Mouvement
L’historien Marc Bloch, fondateur des Annales d’histoire économique et sociale a été caché dans cette maison durant sa première année de résistance
Le plafond à caisson de la salle à manger
Vincent et Myriam Delamotte y résident depuis 1997.
Uni de la Résistance (MUR). Malgré ses responsabilités et des conditions de vie difficile, il rédige ainsi six «écrits clandestins» publiés dans les «Cahiers Politiques» du Comité Général d’Etude (CGE). Ils seront utilisés par le Conseil Général de la Résistance pour relever la France après sa libération. Malheureusement, la Gestapo ne tarde pas à se manifester et le 6 mars 1944, cette dernière organise une rafle considérable dans deux cafés de la place du Pont au 14 et au 16, cours Gambetta. De nombreuses arrestations y sont effectuées dans cette rafle à l’épilogue sanglant : deux clients sont abattus pendant leur fuite. Le bilan de l’opération est vaste, 70 clients sont emmenés au siège de la Gestapo, avenue Berthelot. Interrogés et torturés, certains finissent par craquer, au point de livrer des informations cruciales. Les conséquences sont immédiates, une nouvelle série d’arrestations est organisée
entre le 7 et le 11 mars 1944. Parmi les personnes incarcérées, figure un certain Jean Bloch-Michel, le neveu de Marc Bloch, arrêté dans les jardins des Chartreux, le 7 mars 1944. L’étau se resserre autour de la résistance et de Marc Bloch (que la Gestapo renomme M. Blanchard), activement recherché dès le lendemain par Alfons Nordman, chef allemand de la Gestapo et son adjoint français, Gabriel Gallioud. Faussement informé par Jean Bloch-Michel, le duo se rend au 25 rue des Orangers. Peine perdue. Mais en redescendant vers Lyon, Alfons Nordman et Gabriel Gallioud s’arrêtent devant une boulangerie, au 12 de la rue Royer. Gallioud demande : « Connaissez-vous Monsieur Blanchard ? ». La boulangère livre l’info, « il vient de prendre son pain et de partir ». L’arrestation est orchestrée et Bloch est arrêté, place de la Boucle, alors qu’il attend le tram n°8. Emmené, avenue Berthelot, il
est sauvagement torturé, laissé pour mort, à demi nu dans les caves de la Gestapo. Il est finalement ramené à Montluc avec des blessures et une pneumonie. A peine remis sur pied, il est à nouveau interrogé et torturé, comme l’évoquera Gallioud après son arrestation en 1945 : « Le capitaine Blanchard-Bloc, je le passais moi-même 7 fois à la baignoire ». Immédiatement alertés, Blanche, René Molino et Nina Morguleff, la secrétaire de Marc Bloch, quittent la rue de l’Orangerie par le train pour Carcassonne. Alors que dans le même temps, à Montluc, Marc Bloch est appelé « sans bagage », le 16 juin. Avec 27 compagnons d’infortune menottés, ils sont entassés dans un camion bâché, traversant la ville, Vaise, Neuville et Trévoux. Le funeste véhicule prend alors une petite route et s’arrête devant un pré de la commune de Saint-Didier-de-Formans au lieu-dit Roussille. Marc Bloch et ses compagnons y sont exécutés. Le jardin d’hiver à l’arrière de la propriété qui s’étendait jusqu’à la rue de Verdun.
Blanche et René Molino, devant leur véranda. •
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CALUIRE ET CUIRE
L’ORATOIRE
D’importants travaux de restaurations des façades ont eu lieu au cours de l’année 2016 à l’Oratoire.
L’enseignement
est son domaine
Bien avant de devenir une école d’instituteurs, l’Oratoire n’était qu’une maison des champs (une maison de villégiature pour les riches aristocrates de Lyon). Texte : Maxime Dehan et Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel et DR
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es plus anciens documents datant de la fin du XVIème siècle situent le domaine sur le territoire de Pulverose, nom provenant de l’italien « pulvoroso » («sablonneux»). En effet, celui-ci comme l’ensemble de la ville de Caluire et Cuire est perché sur un terrain sablonneux. On relève divers noms de propriétaires, les plus anciens connus à ce jour : les familles de Villars, Maudricard enfin Jean Leroux, docteur en droit. En 1620, ce dernier vend pour 6000 Frcs aux Jésuites le domaine connu à cette époque comme le « domaine de St Jullien » du nom d’une annexe du collège de la Trinité. La propriété est affranchie d’impôts par Arnaud de Lange, seigneur de Cuire la Croix Rousse. Parmi les épisodes historiques, on relève le séjour du fameux père Lachaise, recteur du Collège de la Trinité de Lyon avant de devenir le confesseur de Louis XIV. De ses séjours, on relève l’existence d’un orme planté par le père Lachaise lui-même. Un autre fait important est relevé par Joseph Pointet lyon people • juin 2019 • 116 •
(historien lyonnais) qui écrit au début du XXème qu’une allée de tilleuls aurait été tracée par André Le Nôtre.
POINT DE DÉFENSE LORS DU SIÈGE DE LYON PAR L’ARMÉE RÉVOLUTIONNAIRE Les Jésuites occupèrent les lieux jusqu’en 1762, année où ils furent dissous par Louis XV suite à l’affaire du père Lavalette qui a créé un véritable empire commercial grâce à la compagnie des Indes. Les Oratoriens prirent possession des lieux et donnèrent le nom définitif à la propriété. Ils rétablirent un impôt royal de 500 livres sur un domaine qui faisait alors 20 hectares. Ils profitèrent de l’aménagement du quai St Clair mené par l’architecte Rater pour annexer une partie en balmes située sous la terrasse de l’Oratoire. Le siège de Lyon mit un terme
Vue aérienne de 1989
à l’expansion des Oratoriens, la terrasse de l’Oratoire fut un point stratégique important pour la ligne de défense de Lyon contre les armées révolutionnaires. Cette ligne s’étendait du cimetière de Cuire à la terrasse de l’Oratoire. On y disposa plusieurs batteries pour tirer à vue en direction des marais de la Tête d’Or et la redoute du pont Morand.
L’intérieur de la chapelle.
Les bancs d’origine ont été enlevés l’an dernier. Le lieu accueille désormais de nombreux concerts de l’association Face à Face Musical.
Le chœur a été réaménagé à l’occasion du concile Vatican II. Bonjour tristesse…
LA CHAPELLE La chapelle, encore consacrée à Saint Joseph. Reconstruite en 1893 et inaugurée par Monseigneur Couillié, celle-ci a vu sa façade refaite, comme l’ensemble de l’Institut, en 2017.
MAISON DE FOUS PUIS PENSIONNAT Après la confiscation des biens de l’Eglise en 1789, le domaine passa successivement dans les mains de plusieurs propriétaires privés. On relève : - de 1795 à 1801 : Louis Brochier, marchand d’épices. - de 1801 à 1816 : Pierre Luquet (rentier à St Clair) et Joseph Gaillard (négociant à St Clair). - de 1816 à 1835 : Claudius Charles Luquet (frère du précédent, négociant rue Basse Grenette à Lyon) - de 1835 à 1864 : Antoine Faivre, médecin et son épouse Célestine Gayet. Le docteur Faivre fit des lieux une maison de santé pour les fous. - de 1864 à 1874 : Antoine Jangot (rentier, rue de l’impératrice à Lyon). - de 1874 à 1885 : Joseph Patin, rentier et son épouse Marie-Thérèse Chazottier. Ces derniers habitaient à la Sablière, propriété voisine de l’Oratoire (lire page 110). Ils firent d’importants aménagements : ils ouvrirent une laiterie, créèrent 12 appartements supplémentaires moyennant d’importants travaux d’agrandissements des bâtiments et mirent en place un service religieux permanent pour les habitants du quartier Bissardon. Monsieur et Madame Patin durent vendre en 1885 l’Oratoire à Messieurs Boiron, Gillet, Delagrange, Vignon et Mereuzat qui formèrent une SCI au capital de 120 000 Frcs et d’une durée de 50 ans. Pour fructifier leur capital, ils firent de l’Oratoire un pensionnat religieux pour jeunes filles et louèrent aux sœurs du Saint Sacrement. Les premières pensionnaires arrivèrent en 1886. Monsieur Boiron (propriétaire et architecte) fit les agrandissements de la chapelle pour y accueillir l’ensemble des jeunes filles. Elle est inaugurée en 1893 par Monseigneur
Goullié, archevêque de Lyon. Les bâtiments nord furent aussi agrandis. Pendant la Grande Guerre, l’Oratoire devint «l’hôpital 110» pour les soldats blessés. Celui-ci fut tenu par les Formations Sanitaires de l’Union des Femmes de France créées en 1881. Enfin, le domaine est occupé par l’Ecole Normale de Filles de Sainte Marie, le centre catholique de France puis par une école de garçons avant de devenir l’Institut de l’Oratoire que nous connaissons, chargé de formé les professeurs de l’enseignement privé (lire page suivante).
Sur la droite, les restes du confessionnal.
La cave située en dessous de la chapelle. Des villageois s’y seraient cachés pendant la 2e Guerre mondiale afin de se protéger des bombardements. On y trouve aujourd’hui des vestiges du confessionnal. Un four, situé dans la cave de la chapelle.
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CALUIRE ET CUIRE
La terrasse de l’Institut avec vue sur Lyon et les Brotteaux. De 1970 au début des années 2000, un parking occupait l’espace, avant que l’actuel directeur, Thierry Chevalier ne décide de reboiser cet espace vert.
LA PROPRIETE AUJOURD’HUI
La cage d’escalier est d’époque, fin XIXe siècle.
Mitoyen de la chapelle, ce bâtiment était dédié aux domestiques. La directrice y résidait également.
INSTITUT DE L’ORATOIRE
Former les professeurs du privé
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Le bâtiment principal ne comportait que deux étages jusqu’en 1885, avant d’être rehaussé par les sœurs du SaintSacrement, afin d’héberger les jeunes filles de l’école.
es années passent et pourtant, l’éducation n’a jamais quitté les lieux, en dépit de plusieurs approches pour acquérir cette demeure historique. Seuls ses pensionnaires ont changé. Aux collégiens, placés sous la tutelle des Jésuites en 1620, se sont mués de jeunes aspirants au métier de professeur des écoles. Ainsi, sur cet ancien domaine des Oratoriens, 166 élèves inscrits en formation initiale briguent à terme un poste dans l’enseignement privé, quand quarante de leurs camarades visent un poste de chef d’établissement. MC
Gravure du pensionnat du Saint-Sacrement en 1880.
Le bâtiment C hébergeait anciennement la cure de l’église, où logeait le père La Chaise. Il a été refait dans les années 70-80.
Il ne reste que quelques ruines de la chapelle des Oratoriens, détruite à la Révolution.
Le site a conservé des vestiges de l’ancienne glacière, où étaient conservés les aliments.
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Recouverte de tags et partiellement détruite, cette demeure hébergeait le gardien de l’Oratoire. À l’arrière du pensionnat, une grotte en trompel’œil de style rocaille avait été aménagé fin XIXe. La grotte du Sacré Cœur était un lieu de prière apprécié des pensionnaires.
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CALUIRE ET CUIRE
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LA VIEILLE MAISON fait de la
résistance
Ses tours et sa loggia sont caractéristiques du XVIème siècle, ce qui fait de cette bâtisse, communément appelée « la vieille maison » l’une des plus anciennes du quartier. Etait-ce à l’origine l’ancienne ferme des frères de l’Oratoire ? Texte : Marco Polisson - Photos DR
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usqu’au début du XXe siècle, elle est entourée d’un vaste parc dans lequel est construite, début XXe, la villa de Monsieur Dufour aujourd’hui propriété de la confédération helvétique (lire page 122). Un premier morcellement qui sera suivi en 1954 et 1958 par la vente de plusieurs parcelles à un promoteur. Au milieu des années 60, « La vieille maison » est encore intacte mais a déjà été divisée entre deux propriétaires. La famille Chatin occupe l’aile gauche qui a conservé presque tous ses éléments décoratifs d’époque (plafond à la française, cheminées, pavage de tomettes identique à celui de l’église du monastère royal de Brou (01) tandis que l’aile donnant sur la rue de l’oratoire appartient à Monsieur Meunier, placé sous tutelle. À la suite d’un incendie, la loggia est détruite,
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et le promoteur George V construit dans son parc une résidence au début des années 90. À la disparition de Roland Chatin, se pose la question du devenir de la bâtisse dont héritent ses 5 enfants. Afin qu’elle ne finisse pas sous la boule d’un démolisseur, Patrice Chatin élabore patiemment la division du tènement où s’élèvent désormais trois villas. « Sauvée, la maison a repris vie. Ma victoire est d’avoir pu mettre en valeur ce patrimoine ! » souligne-t-il après trois ans de procédures épiques. Photo aérienne de 1980 1 - La vieille maison et sa loggia 2 - À l’arrière : Le Bissardon, construit en 1958 3 - Chantefleur où exerce la pédiatre Cécile Solvignon 4 - Résidence Le Volier 5 - La villa Dufour, acquise par la confédération helvétique en 1956 et les travaux de terrassement des HLM roses de la montée de la Boucle 6 - Autour du court de tennis disparu, ont été construites 3 villas contemporaines en 2014
PROPRIÉTAIRES 1780 : Antoine George 1858 : Joseph Chevallier 1886 : Antoine Perret 1928 : Jean-Marie et Antoine Dufour 1968 : Roland et Monique Chatin 2015 : Leurs 5 enfants
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La confédération helvétique est l’un des rares pays – avec l’Allemagne – à disposer à Lyon d’une résidence consulaire digne de ce nom. Plusieurs dizaines d’arbres centenaires peuplent son parc.
RÉSIDENCE DU CONSUL GÉNÉRAL DE SUISSE Là-haut sur la colline
Caluire, quelque part dans le quartier de Bissardon. Parmi les vingt-cinq consulats généraux helvètes de par le monde, celui de Lyon est l’un des plus prestigieux. Visite guidée. Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
PROPRIETAIRES 1827 - 1858 : Famille Mandot 1858 - 1882 : Joseph Chevalier 1882 - 1904 : Antoine Perret 1904 - 1928 : François Revel 1928 - 1956 : Antoine Dufour Depuis 1956 : Confédération helvétique Des terrains ont alors été cédés à la Compagnie Immobilière Lyonnaise sur lesquels ont été construits des immeubles.
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a situation de la capitale des Gaules et les considérations économiques et territoriales ont amené la Confédération à se porter acquéreur en 1956 d’un magnifique domaine de 7 500 m². Derrière une lourde grille en fer forgé, au bout d’une allée d’arbres, se découvre la résidence du consul général suisse. Beat Kaser et son épouse (d’origine chinoise) Ting Liu-Kaser accueillent leurs hôtes. Depuis trois ans, ils incarnent un poste majeur parmi les plus importants dans le corps
diplomatique helvète. Un chiffre en atteste : 105 000 comme le nombre de ressortissants suisses (dont 80 % de binationaux) présents sur le périmètre d’action du consulat lyonnais (17 collaborateurs) qui rayonne sur Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne Franche-Comté. « Il s’agit du plus grand consulat suisse du monde », assure Beat Kaser, consul général de Suisse donc, diplomate chevronné à l’instar de tous ses prédécesseurs.
L’entrée Nord de la maison
Le consul Beat Kaser et son épouse chinoise, le journaliste Ting Liu-Kaser, rencontrée à Shanghai en 2003
Suisse-allemand par ses parents mais originaire de Montreux, c’est à Lausanne qu’il fait ses études avant de suivre une formation diplomatique à Berne (septembre 1977). La suite ressemble à une carrière digne d’un sport de haut-niveau, « nous défendons une idée forte : l’universalité des relations diplomatiques ». Partant du principe qu’un changement de poste a lieu tous les quatre ans, Beat Kaser a parcouru le monde : stage à Washington D.C, Tokyo, Athènes, Buenos-Aires, Istanbul, Copenhague, Taipei, Shanghai (où il rencontre sa future femme), Berne (fin 2003), Dakar, Strasbourg, Montréal et
enfin Lyon, ce père de deux enfants est un homme du monde qui parle six langues et semble doté d’une capacité d’adaptation peu commune.
« MON MÉTIER ? EXPLIQUER LA SUISSE, UN TERRITOIRE MÂTINÉ DE 26 CANTONS AUTONOMES À UN PAYS JACOBIN ! »
« Mon rôle est de faire avancer les relations bilatérales, précise ce supporter du Lausanne Hockey Club. Chaque jour 100 00 Français vont travailler à Genève sans oublier les 20 à 25 000 Suisses qui eux, habitent dans l’Hexagone car oui ça existe (sourire). Les questions liées au transport sont donc prégnantes entre les deux pays d’où notamment l’importance du Léman Express, le premier RER transfrontalier appelé à être lancé fin 2019. » Représentation et pédagogie, favoriser les échanges économiques et culturels ? Les piliers de l’action de Beat Kaser sont légion : « Mon métier ? Expliquer la Suisse, un territoire •
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CALUIRE ET CUIRE
Michel Faillettaz, précédent consul général de Suisse. Il pose avec sa compagne Nicole Del Zio
Le salon rouge et son parquet marqueté
mâtiné de 26 cantons autonomes à un pays jacobin ! » Parfaitement intégré au sein de l’imposant corps consulaire lyonnais (70 représentations), proche du consul général allemand — « Pour des raisons culturelles » — il consent à avouer que les relations entre Lyon et Genève pourraient être meilleures, « il faut chercher la réponse dans l’histoire des deux cités ».
Garden party à l’occasion de la Fête nationale suisse, le 12 juillet 2011
Une interview bucolique dans un lieu hors du temps
Détail du garde-corps de l’escalier
En attendant, il se plaît dans sa résidence caluirarde, magnifique succédané des images d’Épinal suisses et de ses vertes vallées : rénovée (à l’identique) entièrement à l’arrivée du consul en 2016 (isolation, fenêtres, toiture etc.) la bâtisse construite en 1928/29 par les époux Dufour-SicardSage domine un large parc boisé d’une centaine d’arbres (dont la plupart sont centenaires). Une particularité qui incite Beat Kaser à estimer « que le locataire des lieux doit aimer le jardinage ». À l’intérieur, le rez-de-chaussée est réservé à la partie officielle du consul, un ensemble qui s’articule autour d’un hall central et escalier monumental en granit. Si le mobilier est la propriété de la Confédération, tableaux et objets sont l’apanage du couple résidant : on remarque ainsi le guzheng (instrument chinois) de madame où encore deux tableaux d’un artiste suisse résident à Québec, JeanDaniel Rohrer. Pour l’heure, Beat Kaser fait fi de son historique neutralité : il adore son consulat. Les carreaux de faïence de la sallle à manger
La cage d’escaliers et son vitrail, non signé
Le grand salon donne sur la salle à manger
Le balcon et son garde-corps en fer forgé. M. le consul a le regard qui porte, jusqu’aux confins du Léman.
Le fronton de la porte du salon
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Au mur de la salle à manger, une grande toile de Jean-Daniel Rohrer, artiste suisse du Québec, rencontré lors de son précédent poste
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CALUIRE ET CUIRE
La Petite
Montmartre À l’aplomb du parc de la Tête d’or et du Rhône qu’elle toise en toute discrétion, cette maison est le poste avancé de Bissardon. Texte : Marco Polisson - Photos © Guillaume Perret
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’est le dernier des joyaux caluirards dénichés par l’agent immobilier Guillaume Perrachon (EIF) pour Pierre Frigaux et son associé Henri de Chefdebien (PH Real Estate). En 2018, ces derniers ont entrepris la rénovation intégrale de cette bâtisse perchée en haut de de la montée des Lilas, sous l’ancienne maison Jouvencel (lire page 106). Les deux hommes vont créer 3 appartements de standing en respectant ses éléments décoratifs. Etablie sur un terrain de 2500 m2, la propriété a été occupée pendant 50 ans par la famille Goineau qui l’avait acquise de Colette et Charles Moiroud, héritiers de l’industriel Laurent Moiroud, décédé à Caluire en 1960.
PROPRIÉTAIRES
Une des nombreuses cheminées
La cage d’escaliers
Avant 1920 : François Bauge et son épouse née Jeanne Guillot 1920 : Laurent Moiroud et son épouse née Jeanne Calignon 1960 : Colette Moiroud, née en 1909 et Charles Moiroud, né en 1918 1969 : Gilles Goineau et son épouse née Edwige Pluvinet 2018 : PH Real Estate Sous la terrasse panoramique se cache un sous-sol aux volumes exceptionnels qui va être transformé en appartement. Il servait à la fois d’atelier et de garage, et accueillait la chaufferie, la buanderie et le fruitier de la maison
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Les carreaux de ciment du vestibule Pierre Frigaux et Henri de Chefdebien (PH Real Estate)
Le salon et sa cheminée
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CALUIRE ET CUIRE
55 MONTÉE DE LA BOUCLE
L’immeuble sur son promontoire en 2018 ... Et au début du siècle surplombant la montée de la Boucle
La clinique du
PROFESSEUR DOR
Acquise en 1881 par l’ophtalmologue Henri Dor, la propriété du 55 montée de la Boucle a fait l’objet de nombreux travaux, aussi bien sur son accessibilité, que sur la demeure en elle-même qui toujours dans la famille. Texte : Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel
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out ce qui brille n’est pas Dor, pourrait-on reformuler, pour évoquer les logements successifs d’Henri Dor, le doyen de la famille éponyme. Attiré par Lyon et ses contrées sur une promesse du Président Thiers (lire page suivante), l’ophtalmologue n’a pas toujours vécu dans l’immensité de cette propriété familiale, étendue à sa belle époque, au 57 et au 59 de la montée. Et pour cause, en 1877, l’intéressé ne séjourne que dans un logement modeste du 2 quai Saint-Clair. S’il y côtoie un certain Édouard Herriot, dont l’appartement voisin est de bien meilleur standing, Henri Dor a des envies d’ailleurs, et surtout, d’espaces. Une volonté mise en application en 1881, lorsque ce dernier acquiert le lot « 55 » de la montée de la Boucle, un bien détenu par les Charbin, une famille bourgeoise du quartier. On y accède par une large porte en bois, par le sommet, au niveau du 26, rue Bissardon. Mais au pied de la butte, à travers le poudingue, Henri Dor y aperçoit une large traboule, jadis utilisée par les Oratoriens de l’Oratoire pour le transport de l’eau du
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Rhône. Par cette ouverture, le scientifique y fait aménager une demeure de cinq étages, ainsi qu’un escalier majestueux recouvert depuis les années 60 par les fresques des frères Boccon.
TROIS IMMEUBLES CÔTÉ À CÔTE Avec l’acquisition de l’immeuble 57 le 16 avril 1883, puis du 59 le 24 février 1886, Henri Dor en profite pour installer une clinique ophtalmologique au 3e étage alors que ses salons et sa terrasse avec vue sur le Rhône, deviennent un repaire pour toute l’intelligentsia lyonnaise. Las, en dépit de la réussite incarnée par cette demeure, la maison Dor n’est pas du goût de toute la famille. Valérie Chamousset, la bellefille d’Henri, éprouve toutes les peines à gravir les marches du long escalier, au point d’inspirer l’idée d’un déménagement. Celui-ci est finalement écarté. Louis Dor, héritier de la propriété, préfère rester, quitte
Valentine Dor et le docteur Henri Dor et son fils Louis dans le jardin de La Boucle
à procéder à d’importants ouvrages. À la barre à mine, ce dernier creuse le passage d’un ascenseur sur l’ensemble des niveaux (vers 1925), avant d’édifier des couloirs pour atteindre les cliniques du 57 et du 59, à partir de 1955. Et si la clinique a disparu, la famille y occupe encore allégrement les murs. L’histoire se méprend, l’âge Dor poursuit son cours.
PROPRIÉTAIRES 1877 : Henri Dor 1912 : Louis Dor 1954 : Henri Dor, Gilles Dor et Édouard Dor
Gilles Dor, petit-fils d’Henri Dor, dans la jungle des balmes qui surplombent le cours d’Herbouville
Le bureau d’Henri Dor et son armoire monumentale sont toujours en place
HENRI DOR Pionnier de l’ophtalmologie Les origines allemandes de la famille donnent deux orthographes dans la famille (Dhor ou Thor). Mais c’est sous le nom Dor, qu’Henri fait ses études médecine à Vevey en Suisse, avant de se spécialiser auprès des meilleurs ophtalmologues européens. Homme de goût, doté d’une grande intelligence, Henri Dor ouvre une clinique privée à Vevey. Il devient professeur puis recteur à la faculté de Berne. Soutien décisif de l’armée de Bourbaki lors de sa retraite en Suisse, l’ophtalmologue s’attire les grâces du président Adolphe Thiers qui, en échange de son assistance, le chef d’Etat lui promet une chaire d’ophtalmologie, basée sur Lyon, qu’Henri n’obtiendra finalement jamais. Qu’importe, Henri Dor acquiert la nationalité française en 1887 et s’établit dans la capitale des Gaules. Le scientifique ne tarde pas à faire son
nid, développant son empire médical de sa clinique de la montée de la boucle, et de ses différents cabinets répartis en ville (rue Lasalle ou rue du Président Carnot). Bénéficiant alors de très bons revenus, Henri Dor fait preuve de charité, octroyant ainsi deux jours de consultation gratuite aux plus nécessiteux. En parallèle, ce polyglotte reconnu multiplie les voyages et partage ses acquis, dont la pratique de l’espéranto, qu’il diffuse auprès de ses confrères médecins. Une vie d’échange que le médecin conclut finalement de triste manière. Victime d’un AVC en octobre 1912, Henri Dor est escorté par la foule jusqu’au cimetière la Croix-Rousse. Parmi le cortège, quelques invités de marque, et son… chien, qui de tristesse, a réussi à se détacher puis traverser la ville pour rejoindre la dépouille de son maître. Sa succession est ouverte. Place à Louis...
Christine Dor, infirmière à la retraite, a effectué sa carrière à l’hôpital Saint-Joseph
Charles et Christine Dor sur « la plage » en 1959
Le pavillon sur la terrasse et son plafond en coque de bateau
Valentine Compin et son mari Louis Dor dans les jardins de La Boucle
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CALUIRE ET CUIRE
MONTÉE DE LA BOUCLE
UNE BD GÉANTE ! L’escalier construit par Henri Dor a été entièrement recouvert de fresques par les frères Boccon dans les années 60. Sur trois étages défilent des scènes joyeuses de la vie galante au Moyen-âge.
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DIDIER LATAPIE Le goût des autres Homme engagé en faveur de l’artisanat, Didier Latapie est aussi un Caluirard attaché à son territoire autant qu’à son environnement. Un élu au service des autres, qui envisage les contours de son action pour aujourd’hui, comme pour demain. Texte : Christophe Magnette - Photo © Saby Maviel “
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e geste de la main n’est que le prolongement de l’intelligence ; c’est le bon sens au service du bienfait, de l’intérêt général, du bon... et des commerces de proximité. D’ailleurs, la politique prônée par Philippe Cochet et ses équipes pour redynamiser le centre-ville de Caluire s’avère, en ce sens, exemplaire.” Ainsi s’exprime Didier Latapie à propos d’un sujet qu’il porte et défend depuis deux décennies : l’artisanat. Élu à la chambre de métiers et de l’artisanat du Rhône (référent sur Caluire entre 2010 et 2016) ainsi qu’à la chambre régionale (CRMA) dont il est trésorier, vice-président Territoire en charge de la Métropole et du Département du CESER et vice-président national de la section artisanale de la CPME, cet homme marié (à Tania), père d’un garçon d’une vingtaine d’années (Alexandre) a fait de l’altruisme une posture et de l’écoute, une vocation : “Je suis à la disposition des hommes et des femmes qui s’engagent dans un métier qui sert.” Un autodidacte présent pour autrui donc, qui se plaît “à construire des passerelles entre des mondes qui ne communiquent pas (le culturel et l’économique par exemple) avec pour dessein de créer du lien et du liant”. Une aptitude au bon sens cultivée auprès de ses mentors — Gabriel Paillasson et du regretté Florent Dessus, Caluirard comme lui — entretenue avec des complices de son premier cercle qu’il apprécie parmi lesquels l’incontournable François Turcas
et Denis Broliquier. Un homme d’engagement donc, de convictions et un adepte de la formule imagée : “La chambre de métiers ? Plus tu l’utilises, moins elle s’use.” Seulement derrière la p’tite phrase, le Savoyard (de Moutiers) a de l’épaisseur. Et les enjeux de l’artisanat ne lui échappent pas : “Ils sont multiples : le passage au numérique, l’éco-rénovation, les mutations écologiques, la ZFE, le maintien des artisans en centre-ville, la livraison du dernier kilomètre, la mobilité et les déplacements, la mise à disposition de foncier dédié à l’artisanat, la Première entreprise de France cristallise des attentes qui impactent et impacteront l’activité économique de notre pays dans son ensemble”, souligne Didier Latapie.
“LE GOÛT DES VOYAGES M’A FAIT PARTIR, LE GOÛT DES AUTRES M’A FAIT Y RESTER” Efficace et discret, la marque de fabrique d’un homme apprécié (et craint par certains) pour ses propos sans filtre. Une personnalité pleine et entière esquissée au gré d’un engagement pour le moins sans
ambages : dix-sept années (1981-1998) d’humanitaire ! “Je suis parti très jeune en pension, d’abord à Cevins, puis à Chambéry et Brétigny-sur-Orge où j’ai passé et raté mon BTS de métreur. J’aspirais à partir, à voyager. Une idée magnifiée et fantasmée par le souvenir d’un documentaire sur Pondichéry. Le goût des voyages m’a fait partir, le goût des autres m’a fait y rester”. Six ans au Niger (pour amener l’eau dans les villages), quatre ans de pays en guerre au service de la CroixRouge Internationale (Soudan, Somalie, Mozambique et Ex. Yougoslavie), trois ans en qualité de coordonnateur secours en Somalie pour le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), une action similaire pour l’ONG lyonnaise EquiLibre en Croatie (1994-1997), il faudra une divergence de vue avec cette dernière pour que Didier Latapie démissionne de son poste de directeur des opérations d’EquiLibre et de facto, change de vie. “Je devais faire bouillir la marmite, nourrir ma femme et mon fils. J’avais peu de temps pour rebondir : je suis devenu chauffeur de taxi.” Évidemment, c’est une coopérative qu’il choisit (Taxi Radio), dont il sera vice-président pendant six ans (au côté du président Gilles Montbel qui lui a fait confiance et l’a fait grandir), là où il se familiarise avec l’engagement syndical (jusqu’à en devenir président), là où se façonne “le constructeur de passerelles”. Un bâtisseur qui s’attache au fond, comme à la forme. •
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Grand témoin : Micha Roumiantzeff 1
Le quartier de Montessuy est un point dominant de Caluire, ce qui donnerait le nom de « Mont de dessus » ou Montessus. Il est la limite des terres de Bresse. Texte : Jean-Marc Borrel - Photos © Fabrice Schiff et DR
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ierre Vandemore acquit en février 1671 des terres et une maison (déjà répertoriées en 1581) qu’il légua par testament le 3 juillet 1695 à l’Hôtel Dieu de Lyon pour les sœurs hospitalières. Elles tenaient un hospice de vieillards dans ces locaux entourés de maraichers. Un plan en couleur datant de 1762 montre ce domaine dit « de Montessuy ». En 1793, profitant de cette position élevée, le général Kellerman installa ses canons pour bombarder Lyon, restée fidèle au Roi. Après la Révolution, les terres furent mises en fermage par les Hospices, les contrats laissant aux sœurs des revenus pour soigner les malades. En 1831, l’état expropria les Hospices pour construire le fort de Montessuy ainsi que des souterrains joignants le fort de Caluire (actuel stade Cochet), les redoutes et casemates. Le fort sera désaffecté en 1950 et vendu à la commune en 1972. En 1874, le chemin de fer de Lyon à Bourg en Bresse (la galoche) arrive à Montessuy et est prolongé jusqu’à la Croix-Rousse. Il sera fermé en 1953. Le quartier est avant tout agricole avec ses maraichers Gonon, Ruby, Goyard et Rivière mais sert aussi de promenade du dimanche aux Lyonnais. Peu de ces vieilles
fermes en pisé ont résisté à l’urbanisation du site. Deux fois par semaine, le marché de Montessuy sur l’allée de la jeunesse, perpétue cette tradition maraichère. Progressivement, les immeubles sont construits pour pouvoir loger les populations de plus en plus nombreuses, les HBM en 1934 puis « l’Unité de Voisinage de Montessuy » en 1968 (50 ans !) où l’architecte René Gages a érigé plus de 1400 logements en 8 ans. Beaucoup de lotissements et de villas sont construits après les années 50, ce qui fait de Montessuy un quartier encore très aéré de nos jours. L’ensemble sera complété par l’église Sainte Bernadette en 1965, le collège Charles Sénart en 1973, le centre social en 1975 et la piscine rénovée en 2015.
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1. Vue aérienne de 1975 2. La gare de Montessuy a été en activité jusqu’en 1953 – Collection Bernard Thivoyon 3. La roseraie 4. Le quartier en 1907 •
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CALUIRE ET CUIRE
ORIGINE DU NOM
Accessible en haut de la montée de la boucle, ce parcours suit la crête de la colline côté Rhône et serpente jusqu’au démarrage de la montée des soldats. Il offre à ses nombreux habitants un panorama exceptionnel sur le Parc de la Tête d’Or et le Mont Blanc par beau temps.
« En 1350, une grande propriété ayant appartenu à un sieur Guillaume Fabre, est vendue à Jacquemet d’Albene, recteur de l’hôpital Sainte-Catherine. Elle comprenait la grange dite de Margnoles avec ses dépendances, plus d’autres fonds situés en divers endroits. La directe de cette propriété est expressément réservée à l’abbaye d’Ainay, et on stipule aussi la quotité des cens que le recteur de Sainte-Catherine aura à payer annuellement au monastère (Grand cartulaire d’Ainay, I, ch. 180). »
Textes : Laura Noailly, Morgan Couturier et Marc Engelhard - Grand témoin : Micha Roumiantzeff - Photos © Fabrice Schiff et DR
Antoine Grand
Promenade urbaine
RUE DE MARGNOLLES
18 COLLÈGE ÉLIE VIGNAL Aujourd’hui : Collège spécialisé / Hier : La Favorite (Famille Doll) (voir ci-contre) e grand collège, d’une centaine d’élèves, a pris le nom d’un ancien maire de Caluire Elie Vignal (1885 – 1965). Cet établissement public diffère des collèges ordinaires, de par sa mission solidaire, qui est d’assurer la continuité du parcours scolaire des élèves malades ou en situation de handicap. Etablissement passerelle entre l’hôpital et la scolarité, le collège Elie Vignal s’est d’abord installé au centre Livet, à sa création en 1952, avant de s’installer en 1984 au 18, rue Margnolles, en lieu et place de « La Favorite », la propriété de la famille Doll. Le proviseur est Pascal Richez, depuis le départ de Damien Coursodon en 2018.
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Vue aérienne du collège
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Aujourd’hui : Résidence Le Pergolèse (Régie Fertoret)
LA FAVORITE
FAMILLE DOLL
LE PERGOLÈSE
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a résidence Le Pergolèse a été construite en 1976 par Soprico et compte 35 appartements. Le terrain était divisé en plusieurs parcelles et comprenait un ancien petit hangar (atelier de menuiserie) sur l’arrière, rue de Cuire qui appartenait à Monsieur Pefendert. Le terrain principal appartenait à Madame Carron.
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Ces grands du textile avaient tissé leur toile
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’héritage de la famille Doll, grande famille du textile, a pris fin subitement, en 1981, au profit de l’implantation 3 de l’actuel collège Elie Vignal. Un coup de massue pour le voisinage qui se plaisait à profiter du parc boisé édifié en bordure de leur propriété par Henri et Thérèse Doll. Cette preuve de bon goût, l’ancien directeur des filatures Schappe, l’avait réalisée dès l’acquisition du terrain, jadis propriété de la famille Fradin de Bellabre. Le polytechnicien avait alors fait ériger une surprenante maison, faites de tourelles, décrochements et verrières, avec en son cœur, un fauteuil à crémaillère, lequel s’élevait le long de la cage d’escalier pour transiter d’un étage à un autre. A la disparition du couple, la Communauté Urbaine récupère la propriété, pour y installer un collège d’enseignement secondaire (CES) dont les plans initiaux, ainsi que les premiers travaux laissaient espérer une sauvegarde de la maison. Las, la Courly en décida autrement. MC 1 La maison de la famille Doll en 1908 2 Le salon de La Favorite 3 Henri et Thérèse Doll entourés de leurs filles. Ils sont enterrés dans la carré protestant du vieux cimetière de Caluire
20-22
Pierre Ruitton et sa fille Anne
Publicité parue dans le magazine Résonnances d’avril 1974
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LE DAUBIGNY
Aujourd’hui : Résidence Le Daubigny / Régie : Fertoret
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tabli à l’angle de la rue Claude Baudrand, Le Daubigny a été édifié de 1970 à 1974 par le promoteur Soprico et par l’architecte Jean Renaudeau qui a construit le même immeuble dans la ville de Champagne au Mont D’or. L’immeuble compte 59 appartements. Les terres appartenaient à un maraîcher de Caluire. L’emplacement correspond au début du rocher de la Croix Rousse, les terres n’étaient donc pas fertiles. Il a fallu couler une très grosse dalle en béton sous l’immeuble pour qu’il puisse être construit. Le pédiatre René Lastmann habite depuis 1974 dans la résidence.
26 MAISON RUITTON Aujourd’hui : Maison particulière et villas Hier : Maison de la famille Ruitton.
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LE CLOS NEYRAC
e pharmacien Pierre Ruitton est le descendant de cette famille de maraîchers établie à Caluire depuis le XIXe siècle. La maison a été vendue au promoteur Arg Bat qui a entrepris sa réhabilitation au cours de l’année 2017 et construit une nouvelle villa sur le ténement.
Aujourd’hui : R ésidence Le Clos Neyrac (Régie Pedrini)
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onstruit en 1998, par le promoteur UTEI, le Clos Neyrac comprend 18 appartements établis sur le terrain de M. Ruitton. La maison du 26 lui appartenait également.
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La maison en cours de réhabilitation en novembre 2017
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CALUIRE ET CUIRE
38 LE VOLIER Aujourd’hui : Résidence Hier : Terrains maraichers de la famille Vincent Régie : Galyo Syndic, sans interruption depuis 1962 1
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Aujourd’hui : Résidence Le Gaia Hier : Le Clos de Margnoles et Maison Vincent
LE CLOS DE MARGNOLLES Pierre Rivière (1742-1793) est jardinier au Clos de Margnolles lorsque Lyon se révolte contre la Convention. L’armée des Alpes de Kellerman fait le siège de la ville du 7 aout au 9 octobre. Les Caluirards et les Croix-Roussiens ayant construit des bastions résistent quelques semaines. Le 14 novembre, Pierre Rivière et 4 notables de Caluire sont arrêtés ; ils sont guillotinés le 17 novembre place Bellecour. Le Clos de Margnolles est ensuite acquis par une famille de maraichers, les Ronzière, descendants des Rivière, puis loué à la la famille Vincent. C’est en 1913 que Georges et Elisabeth Volla trouvent un havre de paix au Clos de Margnolles où naît notre grand témoin, leur petit-fils Micha Roumiantzeff. Un mur sépare la propriété Vincent de la maison Ferran. René Ferran était à la tête d’une florissante usine de « produits chimiques pour la cordonnerie », impasse Joseph Serre. Pendant l’occupation, il fournit la Wehrmacht en semelles de crêpe. Le 1er juin 1943, à 4h du matin, une bombe explose devant leur domicile. La porte de la villa est détruite et les vitres des immeubles voisins brisées. Six jours plus tard, la Résistance dépose un second engin explosif devant l’entrée de l’usine mais il est découvert et désamorcé. L’avertissement pousse les Ferran à fuir à l’aube de la libération. MC
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ette résidence a pris pour nom de baptême le nom de ce petit bout de quartier. Construite en 1962-1963 par l’architecte A.P. Lardon Lyon avec l’aide du promoteur Construction Immobilière Rhodanienne (CIR), elle se compose de deux bâtiments sur une surface de 19605 m2 et de 180 appartements. L’un est construit en 1962 (du 38A au E, rue de Margnolles) avec 120 lots dispersés sur 7 étages et l’autre construit en 1963 (du 16A au 18B, rue de l’Oratoire) répartis sur 4 étages et comprenant 60 lots. L’implantation des bâtiments a été choisie de manière à privilégier de nombreux arbres dont un cèdre du Liban plus que centenaire. À l’origine elles étaient des terres maraîchères ou de familles. À l’arrière du « petit » Volier Oratoire, les terrains étaient agricoles (devenus plus tard « Le Chantefleur »). À l’avant, les terrains appartenaient à une institution religieuse et, plus tard, seront acquis par la municipalité pour y implanter l’école maternelle Bertie Albrecht.
Extrait de « Interdit par la censure 1942-1944 » - Paul Garcin 4
Construite en 2007-2008, la nouvelle résidence a pris la place du Clos de Margnolles et de la maison Vincent. 1 Les maisons du Clos de Margnolles en 1944 2 Le bassin a souvent fait office de piscine 3 Le clos de Margnolles par Nicolas Roumiantzeff. Il a peint ce paysage au fond du jardin du Clos de Margnolles. On distingue très nettement le mur mitoyen entre le clos et le jardin des Sœurs de l’Oratoire, la vieille porte de bois ouvrant sur la rue de l’Oratoire. Sur la gauche, un jardinier qui pourrait-être le maraichers Monsieur Vincent. Huile/toile, 46x38cm, signé (Collection Ivan Jouffroy) 4 C’est là qu’est né notre grand témoin Micha Roumiantzeff, correspondant de l’association Histoire et Patrimoine de Caluire.
LE GAIA
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LE VOLIER
33 Le cèdre du Liban centenaire
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L’ORÉE DE CALUIRE
GREEN LODGE Aujourd’hui : Résidence Green Lodge Hier : Préventorium Marius Berliet Résidence construite en 2016 sur le terrain de l’hôpital gériatrique Dugoujon
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Aujourd’hui : Résidence Orée de Caluire / Hier : Maison Ferran
Sur le terrain du préventorium a été construite la crèche « Les petits Chaperons rouges »
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HÔPITAL GÉRIATRIQUE DUGOUJON Aujourd’hui : Hôpital gériatrique Dugoujon / Hier : Préventorium Marius Berliet
MARIUS BERLIET Son combat contre la tuberculose
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endant la Première Guerre Mondiale, l’industriel Marius Berliet répond à une campagne lancée par le Comité Départemental de lutte contre la tuberculose pour enrayer les désastres causés par cette maladie. Il intervient directement dans l’ouverture de deux préventoriums pour enfants de Lyon : 1/ Souscription ouverte en 1918 en faveur de la « Maison des enfants » à Charly, Monts du Lyonnais (Assemblée Générale du Comité de Lutte contre la tuberculose, 01/09/1919) 2/ Achat d’une propriété à Caluire entourée d’un parc de 2 ha. Elle est louée à bail pour 30 ans au Comité pour un loyer symbolique de 1 F par an (délibération du Conseil Général des HCL, 18/3/1953). 3
Le préventorium ouvre en 1920. Entre les deux guerres, il accueille une moyenne de 50 à 60 enfants par an, de 6 à 13 ans à qui sont donnés les soins d’hygiène et un enseignement scolaire. Source : Mémoire de maitrise d’Isabelle Lisowski (Portrait d’un patron et d’une entreprise lyonnaise : Marius Berliet - Université Lyon III, 1991),
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La Fondation Berliet possède l’acte de vente de Louis Robin à la société Berliet en 1919. Il mentionne une maison bourgeoise du XVIIIe, dépendances, chapelle, parc. Avocat à Paris, Louis Robin en avait hérité en 1853 de sa mère, veuve d’Odon-Louis Robin. Celleci l’avait reçue de son père, Jacques Freydier, en 1853 au moment de son mariage. Jacques Freydier l’avait acheté en 1845 à Jeanne-Marie Brossat, veuve d’Antoine Chalandon. Elle comprenait un parc boisé avec jardin clos de murs, un grand bâtiment RdC, sous-sol, 2 étages, un préau, une buanderie, une ancienne chapelle, sur 2,6 ha. La Société Berliet vend cet ensemble en 1953 aux Hospices civils de Lyon. Il devient l’hôpital gériatrique Docteur Dugoujon 14 rue Pasteur. Il accueille aujourd’hui des personnes âgées à qui nous souhaitons un prompt rétablissement. Source : Archives de la Fondation Berliet Photos © Archives Fondation Berliet - Lyon et Fabrice Schiff
1 La maison Berliet de Caluire 2 Marius Berliet en 1917 3 Préventorium de Cuire 4 Il ne reste qu’une ravissante chapelle de l’ancienne propréiété Robin ou fut créé le préventorium de Marius Berliet en 1920. 5 L’intérieur de la chapelle
44-46 LE SEMIRAMIS Aujourd’hui : Résidence / Régie : La Régionale Immobilière Hier : Ferme de la Carette La résidence le Semiramis a été construite en 1968 et compte 80 appartements. Autrefois se trouvaient deux maisons à deux étages avec jardin, cours et bois en balme d’une surface de 4763 m2. La propriété appartenait à Louis Claudius Quillon et Alice Cassier jusqu’au rachat de la Société Civile Immobilière le 5 juillet 1951. •
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CALUIRE ET CUIRE
48 LA CARETTE Aujourd’hui : Résidence La Carette Hier : Propriété La Carette Régie : Cogestrim
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ncienne propriété de l’échevin Jean Carette, elle est occupée et saccagée par l’armée révolutionnaire en 1793. Le domaine qui descend jusqu’à la montée Joseph Serre est la propriété de l’Ingénieur agronome, spécialiste des céréales, Louis Franchet au début du XXe siècle. Ses trois fils Charles, Roger et François sont tués pendant la seconde guerre mondiale. M. Gilbert habitait en face de la propriété.Après la libération, sa famille est venue vivre dans cette belle maison bourgeoise, « l’une des plus belles propriétés de Caluire » raconte-t-il, avec ses boiseries, ses galeries, et son grand jardin... Elle est démolie en 1958 par Baticoop pour construire les plus vilains immeubles de la rue avec 69 appartements.
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épendance du domaine de Margnolles, la Carette était, en 1620, une métairie lorsque Martial Carette l’acheta et la transforma en maison de plaisance. En 1675, son petit-fils, Jean Carette échevin de la ville, s’y reposait des soucis de l’échevinage. À la Révolution, le botaniste Jean-Emmanuel Gilibert s’en rendit acquéreur. De beaux vers d’Eugénie Lottard ont chanté les beautés de ce site aimable ; Théodore Aynard, ingénieur en chef des ponts et chaussées, membre de l’Académie de Lyon, acheta le domaine le 3 mars 1863. Il le légua à sa famille à sa mort survenue en 1902. Charles Franchet architecte, épousa en 1872, Geneviève Aynard, fille de Théodore. Nous l’avions
déjà rencontré au 4, place des Jacobins (voir Lyon People n°186). Dans ce domaine hérité de son épouse, l’architecte se construisit une maison d’aspect fort modeste à l’extérieur, mais intérieurement étudiée avec un art parfait jusque dans ses moindres détails. Une des grandes préoccupations de la vie artistique de Franchet fut l’étude des proportions dans les monuments anciens. Pendant le cours de sa longue carrière, il réalisa de nombreux bâtiments, églises, couvent, chapelles et châteaux. à proximité, il réalisa une chapelle pour la famille Coste au Château des Brosses et le clocher de l’Eglise de Saint-Rambert l’Ile-Barbe. Elle devint plus tard, propriété du séminaire Saint-Irénée qui abandonnait sa maison de Vassieux. PJ
La ravissante maison a été démolie à la fin des années 50
PROPRIÉTAIRES 1620 : Martial Carette 1670 : Jean Carette, échevin 1702 : Abbé Dufaure 1738 : Séminaire Saint-Irénée 1789 : Le domaine est confisqué 1791 : Jean-Emmanuel Gilibert, botaniste 1814 : Stanislas Gilibert 1825 : Etienne et Jacques Janin 1863 : Théodore Aynard (la propriété couvre alors 2,65 hectares) 1930 : Famille Franchet 1958 : Copropriété
La maison en cours de démolition
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LE CLOS DE BEL AIR
Aujourd’hui : Résidence Le clos de Bel Air / Hier : Maison Ventajol Promoteur : Cogedim et Financière Bonnell (Guy Brun)
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ette belle maison du XIXème ayant appartenu aux familles Monteux puis Zeldine a été démolie en 2006 pour laisser place à une résidence de 36 appartements gérée par Nexity.
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45 LA MARJOLAINE À côté de ce grand ensemble, baptisé « La Marjolaine », édifié par Hauteville en 1987 (Archigroup, Pierre Vial), s’élevait une maison bourgeoise habitée pendant la seconde guerre mondiale par le vicomte Gérard de Fenoyl, cousin du marquis Guy de Fenoyl (Château de Sainte Foy l’Argentière). Le vicomte et sa famille ont quitté Caluire à l’issue du conflit pour s’établir à Carentec en Bretagne.
Aujourd’hui : Résidence Villa Palatino Hier : Maisons Gilliard Régie : Pedrini
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a villa Palatino, construite en 2000 par la SCI 55 Margnolles, est composée de 22 appartements. Sur son tènement s’élevaient deux maisons particulières avec jardin, qui appartenaient à M. Gilliard, maraîcher de Caluire.
VILLA PALATINO
Aujourd’hui : Immeuble de bureaux Hier : Domaine de la Carette
56 PROPRIÉTÉ TRONEL Jacques Tronel raconte la propriété familiale Mitoyenne de La Carette, la propriété Tronel s’étendait le long de la rue de Margnolles, jusqu’à l’angle de la montée de la sœur Vially, et descendait jusqu’à la montée Jean Baptiste Serre.
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1. Sophie Rostaing, (1833-1907) épouse d’Edouard Vial (1823-1898) (dans le fauteuil, au centre de la photo, son épouse à droite) hérite de cette propriété de ses parents en 1875, environ. 5 de leurs 8 enfants (4 garçons, 4 filles), figurent sur la photo : derrière eux Charles Vial (1855-1938), et 2 filles : une des 2 est sans doute mon arrière-grand-mère Claire Vial (1859-1957), épouse de Louis Girerd (c’est elle qui hérite de la propriété ensuite). Sur la gauche, leur fille ainée Louise Vial, épouse Séjalon (1954-1916), et 3 de ses enfants Edouard (1880-1948), Clothilde (1883-1958) sur les genoux de sa mère et Claire (1881-1967). À gauche sur les marches et devant la porte 3 amis. Et enfin avec le vélo Jean Vial (18621946), un autre de leurs fils. Pour la petite histoire, Jean Vial est l’arrière-grand-père des Rey-Cocquais, et avec un décalage de génération, grand-père de Martin Vial, haut fonctionnaire et époux de Florence Parly, ministre des armées (mais c’est une socialiste, donc pas forcément très fier).
lle était composée d’une grande maison de 3 niveaux comptant 8 à 9 fenêtres ou portes-fenêtres en façade, d’une orangerie (toit aux tuiles vernissées) sise contre la propriété Franchet, et de dépendances. Après cette maison, tout le long du mur rue de Margnolles, jusqu’à l’angle de la montée de la sœur Vially, des vignes, en redescendant le long de ladite montée, la serre, ensuite le lavoir, un ancien poulailler, un autre portail, l’ancienne maison du jardinier 4-5 pièces, les écuries, le garage, et ce que l’on appelait le chalet, qui était notre maison de vacances à nous (7-8 pièces). Dans le parc, se trouvaient le tennis, un lac, un oratoire avec une vierge entourée de buis, et ensuite le jeu de boules, en hauteur face au parc de la tête d’or, avec une vue splendide sur les Alpes (signe de mauvais temps), et le fameux bois qui descendait vers le Rhône. Claire Girerd, née Vial, avait hérité de cette propriété vendue à son décès par ses 4 filles. Trois d’entre elles ont épousé trois frères Tronel, la 4ème est restée célibataire. Tout a été démoli pour... »
Nicole, en 1945, à l’âge de 5 ans, dans la 202 familiale… La belle maison en hauteur que l’on aperçoit au loin derrière la voiture est la propriété Brun sise de l’autre côté de la rue à l’angle de l’avenue Jean Monnet
Jacques Tronel, âgé de 2 ans en 1948 et faisant ses premiers pas
…202 que Jacques (4 ans) et son petit-frère Yves-Noël (3 ans) avaient réussi à démarrer… La voiture finit sa course dans les buissons de la propriété !
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Aujourd’hui : Résidence Margnolles / Régie : Rhône Saône Habitat Hier : Propriété Tronel
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Résidence MARGNOLLES Les immeubles construits en 1962-1963 comptent 162 appartements desservis par 8 allées
u concours des barres d’immeubles les plus laides de Caluire, nul doute que Le Margnolles puisse monter sur le podium. Construites en 1962-1963, les deux verrues de 162 appartements occupent le terrain de 2 hectares qui s’étend jusqu’à la montée de la Sœur Vially où s’élevait la maison de la famille Tronel. C’était une belle propriété dotée de plafonds à la française, d’une orangerie avec un étang et un terrain de tennis. •
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CALUIRE ET CUIRE
Il ne reste que l’ancien portail de la propriété Brun
57-59-61 Aujourd’hui : Résidence / Hier : Propriété Brun
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l’angle de l’avenue Jean Monnet, s’élevait une maison bourgeoise construite au début du siècle par Amédée Brun, négociant en étoffes, dont la maison de soierie était établie aux Terreaux. À son décès, le 7 octobre 1948, sa fille Jane hérite de la propriété de 5600 m2 où elle réside en compagnie de Mademoiselle Roty, sa gouvernante et parente. Mitoyenne
du réservoir d’eau, la maison est démolie après leur disparition. Sur le tènement, deux résidences de 36 appartements (23 mètres de hauteur) sont construites par Maillard et Duclos. Une partie du parc est alors expropriée pour permettre le prolongement de l’avenue Jean Monnet jusqu’à la rue de Margnolles, en face de la montée de la Sœur Vially.
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LA REDOUTE DE BEL-AIR
À
l’angle de la rue Abbé-Lemire, cette belle construction massive en pierres de taille jaunes de Couzon, soulignée par des chaînes d’angle grises de Saint-Fortunat, est un élément externe du fort de Montessuy. Ce fort fait partie de la petite ceinture militaire de Lyon construite à partir de 1831 par l’architecte polytechnicien Hubert Rohault de Fleury (1777-1846). Situé à l’emplacement du château de Montessuy, le fort a été vendu par l’armée à la Ville de Caluire en 1975. Les abords ont été aménagés en parc public, tandis que la caserne et la poudrière, partiellement utilisées, ont été conservées. La redoute de Bel-Air achetée par un particulier, transformée en habitation, a été surélevée d’un étage. MAL
Le blason indiquant la date de 1606
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JEAN-MARC BORREL
Dans sa cuisine, un puits sans fond Aujourd’hui : Propriété privée Occupant : Roger Augel Hier : Poudrière du fort de Montessuy
S’agit-il du plus vieux puits de Caluire ?
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l n’ose le revendiquer lui-même, mais ses amis et les historiens s’accordent à dire que l’imposant puits, incorporé à la décoration de sa cuisine est le plus ancien de Caluire. En son cœur, l’inscription gravée « 1606 » vient corroborer leurs présomptions. Une date symbolique que son concepteur a jugée bon de surmonter de deux initiales : « IC », pour « Ièsous Christos (Jésus-Christ) », suppose Jean-Marc Borrel. Pleinement intégré dans l’habitation depuis l’achat de la propriété en 1988, le puits était encore « dans la cour de la maison au début du XXe », dixit le Caluirard. D’une profondeur de 11 mètres, il est toujours en état de fonctionnement. Un sacré trésor pour son actuel propriétaire.
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Le café en 1921
Aujourd’hui : Lotissement Hier : Clos de boules et café A ma Cagna, appartenant à la famille Robin. Et à proximité immédiate, la ferme de la famille Malbec.
FAMILLE MORIN
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160 ans sur le coteau
Sur cette photo du début XXème, on distingue bien les vignes avec lesquelles « on produisait un gamay imbuvable, à raison de 10 pièces par an » dixit Yves Morin
Hier : Exploitation viticole / Aujourd’hui : Propriété Morin Fluchaire
ette grande propriété qui marque la fin de la rue de Margnolles apparait déjà sur un plan de Caluire datant de 1760. Il est donc établi que le domaine existait dès le XVIIIème siècle sous forme d’une maison de vignerons et d’une maison bourgeoise. Suite à des problèmes touchant la succession de Julien Bienfaisant Bon, Joseph Morin (rencontré au 26, avenue Foch - Lyon People n° 175) achète la propriété aux enchères le 17 septembre 1859 pour 60 050 francs. La grand-mère
des propriétaires actuels pouvait rejoindre directement l’église de Saint Clair par un petit chemin privé. La maison principale, profondément remaniée au Directoire, est entourée de vignes qui seront vendues après la mort d’Auguste Morin en 1918 pour construire un lotissement. Le terrain de 7000 m2 a été loti en 9 lots de 400 m2 à 1100 m2. La maison est mise en location de 1926 à 1950 est à nouveau occupée par des membres de la famille Morin. MP
Auguste Morin en tricycle devant sa propriété en 1885
la promenade se poursuit sur le chemin de Boutary
Ouverture en septembre 2019 du Collège Nescens Un lieu unique dédié aux adolescents de 12 à 16 ans présentant des troubles intellectuels et cognitifs Alternative à l’IME et l’ULIS, Nescens met en œuvre le meilleur des pédagogies classiques et alternatives afin de mener les adolescents plus haut, plus loin.
Renseignements et inscriptions sur www.college-nescens.com Contact par email à direction@college-nescens.com Collège Nescens - 14 place Gutenberg 69300 Caluire-et-Cuire
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CALUIRE ET CUIRE
ORIGINE DU NOM
CHEMIN DE BOUTARY
Vient de Jean-Baptiste Boutary, entrepreneur des Ponts et Chaussées de la Province de Bresse – décédé à Lyon (paroisse St Vincent) le 30 mars 1780 à l’âge de 64 ans environ. Propriétaire d’une maison à Caluire, il est intervenu dans la construction des premières maisons de Saint Clair avec le titre d’entrepreneur du Chemin Neuf.
La parenthèse de Montessuy se referme par l’embouchure du chemin de Boutary qui file jusqu’en bas de la montée des soldats, terme de cette balade sur le coteau Rhône de Caluire. Le chemin de Boutary est bordé à l’Est par des immeubles de standing avec piscine et à l’ouest par 10 charmantes villas. Texte : Marco Polisson - Photos © NW et Fabrice Schiff
CHEMIN JEAN-BAPTISTE JULLIARD
LE PETIT VERSAILLES Sis chemin Jean-Baptiste Julliard, ce grand ensemble résidentiel doté d’une piscine a été construit en 1970 et se divise en 88 logements avec plus de 16 chambres individuelles et deux conciergeries. Le promoteur SMCI est à l’origine de cette promotion après le rachat des parcelles par Fernand Bourg. Le réalisateur Christian Carion réside au Petit Versailles lyon people • juin 2019 • 142 •
Le chemin de Boutary (à hauteur du numéro 20) en 1942 et en 2019
En face du Petit Versailles, le promoteur Pierre Nallet (AnaHome Immobilier) a construit en 2014, une résidence contemporaine baptisée « Vudici ».
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11-13-15-17 LES HORIZONS
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ette maison bourgeoise est la rescapée de la propriété de la famille Genevay. Elle ne bénéficie plus de la belle vue sur l’est lyonnais car son parc est occupé depuis 1966 par la résidence Le Panoramic.
19 LE PANORAMIC
e grand paquebot a été édifié sur les terrains de Paul Jourdan et Jean-Maurice Matabon... qui se sont longtemps opposés à sa construction. La SARL Sites et Résidences établie à Grenoble (17, rue Général Champon) met en route son projet dès 1966 afin de partager les frais d’élargissement du chemin de Boutary avec la SCI Le Panoramic, et obtient son PC le 23 octobre 1968. Après deux ans de négociation, JM Matabon consent à céder sa parcelle (n°15) au grand soulagement des Grenoblois. Le permis de démolir de la maison existante est accordé le 17 octobre 1969 sous prétexte « que le bâtiment est dans un état d’extrême vétusté ». En 1970, les travaux de construction démarrent, supervisés par les architectes Albert Teillaud et André Zanassi. L’immeuble de 154 lots dont la proue bénéficie d’une très belle vue sur Lyon est doté d’un terrain de tennis et d’une piscine. Il est géré par la Régie Pédrini. Le règlement de copropriété a été mis en place par la SCI Les Horizons suivant acte reçu par Maître Lavirotte, notaire à Lyon, le 29 octobre 1971.
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rande résidence établie sur plus Rousset, divorcée de Léon Villetan. Elle d’un hectare en 1966 par la Société est composée de deux barres d’immeubles Immobilière Le Panoramic (gérant orientés plein Est et bénéficiant d’une vue Albert Sartin) suite à l’acquisition de exceptionnelle sur la cité internationale et le la propriété de Jean-Claude Genevay parc de la Tête d’Or. Le promoteur obtient (né en 1885) exploitée par le maraicher du préfet le 11 août 1966 son permis Antoine Genevay qui renonce à son de construire pour 8 blocs comprenant droit de préemption fermier en échange 79 logements, 11 studios, 18 chambres d’une indemnité de 35 000 F et d’une parcelle de terrain donnant chemin JB Gilliard PROPRIETAIRES achetée 915 000 F à Louise 1884 : Madame Pierre Genevay, née Feraud 1943 : Jean-Claude Genevay 1963 : Société Immobilière Le Panoramic En 1964, les actifs de la SCI Le Panoramic sont amputés de la maison bourgeoise et de 7800 m2 repris par Louise Rousset.
C’est dans un studio du Panoramic que l’aventure Lyon People a démaré en 2000
de bonnes, 2 conciergeries, 82 garages, 1 chaufferie, 1 transformateur et 32 places de parking auxquels s’ajoutent un tennis et une piscine olympique. Dans ses belles allées bichonnées par Madame Evaristo, on pouvait encore croiser il y a quelques années l’éditeur Jacques Domas, fondateur de Maxi Livres ou encore Monsieur Botton, père de Pierre Botton, l’ex gendre de Michel Noir... En 1998, les appartements s’échangent à 9500 F/m2 (soit moins de 1500€) contre 3500 €/m2 en 2018.
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Acquise par la famille Thomas en 1964, cette belle villa a été construite en 1934. •
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CALUIRE ET CUIRE
14 LA DATCHA E
n pignon sur le chemin des Petites Brosses et du chemin de Boutary, ce petit immeuble R+2 a été construit en 1930 sur l’ex-terrain de la famille Henry par Claude Bonnetain et Augustine Accary, parents de l’inspecteur d’assurances Edouard Bonnetain. Il a été racheté en 2000 à ses héritiers par le comte Marc Engelhard. Louis Engelhard en décembre 2012
Photo aérienne de mai 2019 La famille Bonnetain devant l’immeuble en 1930 Le chalet a été construit en 2017
BAPTÊME CHAMPÊTRE
LE CHALET ZEN Parmi les plus belles fêtes de la Datcha, la réception donnée pour le baptême de Charles Engelhard, par l’abbé Jérôme Billioud en juillet 2011
Charles dans les bras de sa maman Laure-Marine Godet
Le chevalier dans les bras de son parrain Jean-Philippe Niewenglowski
Bénéficiant d’une vue imprenable sur l’Est lyonnais, ce chalet contemporain climatisé ...sous la surveillance de Gaby peut accueillir deux voyageurs dans des conditions très confortables. Doté d’une cuisine équipée et d’une salle de bains – avec douche à l’italienne – il dispose d’une place de parking dans sa cour et d’une grande terrasse en teck posée au bord d’un bassin écologique où paraissent une trentaine de carpes Koï et Gaby. Depuis 2017, ce spot unique est très prisé des hommes d’affaires et des touristes en quête d’un hébergement non standardisé. Réservations : www.le-chalet-de-caluire.com
Le traiteur Arnaud Languille et Béatrice, Julien Smati et Bruno Vernay
Erick Roux de Bézieux, Marc Engelhard, le député Michel Havard et Jean-Philippe
Léon, gardien de la Datcha depuis 2006
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Philippe Vorburger et Béryl Maillard, consul de Saint Domingue
Le chef Frédéric Berthod (33 Cité) et Cathy, le sommelier Damien Gateau, Florence Piante et le chef Mathieu Viannay (Mère Brazier)
Jean-Marie Nauleau, maître des grillades pour le Vobs, Laurette et Alexandre Mathieu en 2013…
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e grand ensemble résidentiel possède son entrée 10-12, chemin de Boutary et sa sortie 3, montée des soldats. Il est établi sur un terrain mitoyen de la Maison Picot. C’est le 24 mai 1977 que ses propriétaires en indivision, issus des familles Reboux, Dufour et Paume cèdent le ténement pour la somme totale de 2 068 378 Francs à la SCI Le Parc du Rhône qui engage la construction de l’immeuble. Le règlement de copropriété a été enregistré par Maître Guinand, notaire à Lyon, le 5 octobre 1978 (310 lots sont créés). Piscine et tennis pour les 100 appartements.
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MA VALLÉE M
aison bourgeoise appartenant à Madame Duvert. Dans l’annuaire Tout Lyon de 1927, la maison est habitée par Georges Sibert, Officier de l’Instruction publique, et son épouse, née Girerd, qui reçoit le mardi.
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L’immeuble photographié en mai 2019
LE BOSQUET E
Olivier Winckler dans les allées du Bosquet en 1972
nsemble résidentiel construit en 1963 par la Société de Gestion Immobilière (SGI) par l’architecte Franck Grimal, sur le terrain d’une villa appartenant aux commerçants Millet, mitoyen de la propriété « Le Vieux Logis » de la famille Eyraud en 1941 (n°7bis) où se reposaient les Sœurs de Saint Joseph. L’immeuble dans lequel ont grandi Olivier et Nicolas Winckler (co-fondateur de Lyon people) compte 26 appartements et 8 chambres de service. Construction : 1963 Architecte : Franck Grimal Notaire : Maître Permezel Maître d’ouvrage : SGI
La plaquette de commercialisation de la SGI (2, rue Racine - Villeurbanne)
Nicolas Winckler, 2 ans
2 MAISON PICOT
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La maison Picot photographiée en 1969...
lle domine d’une tête le château de Saint Clair et rend la pose avec lui sur de nombreuses cartes postales représentant la montée des soldats. Communément appelée la maison Picot, du nom de ses propriétaires jusqu’en 1998, cette grosse maison bourgeoise de la fin XIXe a été divisée en trois appartements. Nous avons réussi à remonter jusqu’à son premier propriétaire Madame Chevalon, née le 30 août 1887. À son décès, le 21 septembre 1978, seuls deux de ses trois enfants Picot héritent de la propriété. Le frère et la sœur restent indivis jusqu’à la vente à Philippe Sommade et son épouse, née Romanet, le 12 décembre 1997, pour la somme de 1 860 000 F.
Fin
... et en juillet 2018
Son portail du 1, montée des soldats
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CALUIRE ET CUIRE
Du Domaine de Veauchevrière aux
PETITES BROSSES
À l’angle du chemin de Boutary et du chemin des petites brosses, qui se doute — excepté leurs habitants — que derrière ces barres se dissimule un ravissant castel, ultime témoin d’un domaine englouti ? Récit. Texte : Maryannick Lavigne - Photos © Fabrice Schiff, Nicolas Winckler et DR
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e premier propriétaire connu de cette maison des champs est Jean-Baptiste de Laforest, banquier, recteur de la Charité, échevin en 1693, décédé en 1706. Il avait donné cent livres à l’église de Caluire
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pour avoir un banc dans le chœur, et son épouse, Bertrande de Cantuer, fille d’un ancien consul de Toulouse, a eu la bonté de donner autrefois à ladite église, en deux différens tems, deux belles chasubles
assorties et neuves, l’une blanche et l’autre cramoisi, et le daix du grand autel. Considéré comme l’un des principaux marchands de soie de Lyon, il est envoyé en 1697 pour aller solliciter du Roi la défense de faire usage des étoffes des Indes dans toute l’étendue du royaume. Son fils Etienne, écuyer, baptisé à St-Paul en 1658, épouse en 1697 Agathe Le Bourcier, fille d’Antoine, avocat, secrétaire du duc de Villeroy. Leur fille Catherine, née en 1702, hérite de Veauchevrière. Elle se marie en 1737 à Jacques Mathon de la Cour, et en 1750 poursuit les dons de sa famille à l’église de Caluire, une chasuble verte de velours ciselé. Son époux (1712-1777), grand mathématicien membre de l’Académie de Lyon, passe les vingt dernières années de sa vie à Veauchevrière. Leur fils Charles, homme de lettres, académicien de Lyon et de Villefranche, journaliste et philanthrope, né en 1738, est guillotiné en 1793. Il a vendu le domaine en juin 1786 à Nicolas La façade principale en 1952. Le plan de la maison, un quadrilatère enfermant une cour intérieure, n’a guère changé depuis le début du XIXe siècle, hormis la construction de la chapelle.
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1. Le garage 2. La Panhard (11 places) d’Henri Jacolin devant la porte ogive, le 20/07/1930 3. Le logement du fermier 4. La famille Jacolin au bord de l’étang en juin 1944.... et en 1933
Guillaume Giroud, orfèvre (Guyot notaire), qui revend en 1807 à Claude Hodieu (Coste notaire), secrétaire en chef de la mairie de Lyon de 1805 à 1831, chevalier de la Légion d’honneur (1815).
UN PARC DE 7 HECTARES QUI AIGUISE LES APPÉTITS Victor Coste, domicilié 7, rue Neuve à Lyon, maire de Caluire-et-Cuire-Réunis de 1814 à 1830, a repris en 1820 l’étude de notaire de son père Claude (voir Les Brosses, page 54). Il se marie à Lyon en 1823 avec Joséphine Olympe Anginieur, demeurant quai de Retz, dont le père, François, négociant, possède la Rivette depuis 1816. Quand en 1830, son frère Jean-Louis Coste hérite des Brosses, Victor se préoccupe de trouver une propriété. L’opportunité se présente après le décès de Claude Hodieu, dont il acquiert le domaine et substitue le nom de « Petites Brosses » à celui de « Veauchevrière ». Se succèdent ensuite Louis, notaire, Marguerite qui épouse en 1876 Louis Veyre de Soras, et décède en 1920. En 1922, la propriété devient résidence principale après son achat par Henri Jacolin. Il dirige une entreprise de broderies mécaniques après avoir acquis en 1904 un atelier situé à Vaise. Devant le succès de son affaire, en 1909 il construit à Caluire une usine dont la production est arrêtée par la guerre de 14-18. En 1927, il aménage une nouvelle usine sur le domaine, en bordure du chemin des Petites Brosses, mais du fait de la crise
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du textile, elle doit fermer en 1954. Époux de Louise Charmettant, fille de Claude, fabricant de soierie, il a neuf enfants. En 1961, souffrant de culpabilité par rapport à la taille de son domaine (lire page suivante) et après de nombreuses tergiversations, il prend la décision de céder la majeure partie Sud et Est du parc au promoteur SMCI (siège social à Besançon) La chapelle construite par Charles Franchet en 1876 pour le mariage qui construit les résidences de Marguerite est aujourd’hui bien indivis de la copropriété Chantoiseau Le Beauvoir puis les 2 immeubles Chantemerle à la fin des années 70. À son décès en 1967, sa fille MarieThérèse Jacolin hérite de ce qui reste des Petites Brosses. À sa disparition, la maison est divisée au profit de 4 de ses neveux. C’est aujourd’hui une copropriété.
L’ange de la chapelle photographié en 2005
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CALUIRE ET CUIRE
Vue aérienne de la résidence dans les années 70. Chantemerle n’est pas encore construit.
Chantoiseau
Les Petites Brosses
Le Beauvoir
LES PETITES BROSSES ENCERCLÉES
La broderie accueuille aujourd’hui 4 lofts
« Il y a une chose dont vous ne pouvez pas vous rendre compte : c’est en quelque sorte la provocation permanente que constitue l’existence de cette propriété, au profit d’une seule famille, dans un quartier où la construction a pris un rythme surprenant, repoussant les maraichers, recherchant les plus petits bouts de terrain... Nous sommes de plus en plus cernés, entourés, avec le sentiment d’être un point de mire... Ceci est dû en majeure partie par le fait d’être trop nettement circonscrit, par des murs qui marquent nos limites, et permettent de juger l’importance de l’ensemble. » Henri Jacolin, le 1er mai 1957
L’USINE DE BRODERIE
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Métier Saurer à changement de mesures. Chaque métier brode sur 14 mètres de long x 2 m de haut
n 1927, Henri Jacolin aménage une usine de broderies sur le domaine, en bordure du chemin des Petites Brosses, mais du fait de la crise du textile, elle doit fermer en 1954. Elle restera en l’état jusqu’à sa transformation en logements et la création de 4 lofts au début des années 2000. En 2015, les descendants Jacolin ont donné la plus grande partie des échantillons de broderies de leur usine des Petites Brosses au musée des Tissus. Une partie de ce fonds a-t-elle été vendue aux enchères en février 2019 ?
GR GROUPE
Promoteur de valeurs “La technique comme levier à la création de valeurs”, telle est la promesse de GR Groupe, entité caluirarde et familiale, l’indépendance, l’innovation et la passion de la construction chevillées au corps. À sa tête, la famille Rios rayonne à l’échelle nationale et internationale, la création de valeurs comme ambassadrice. Texte : Christophe Magnette - Photos © Fabrice Schiff
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hez les Rios, tous les chemins mènent... à Caluire. Vie pro et perso, qu’il s’agisse des parents comme des enfants — Tiphaine, Cyriaque et Ombeline — tous ont en commun d’avoir noué leur destinée au territoire caluirard. “Parfois nous sommes partis vers d’autres cieux mais nous sommes revenus”, sourit Tiphaine Rios, Directrice Associée de GR Projets Immobiliers, la structure opérationnelle du Groupe, et membre du Comité de Direction en compagnie de sa sœur, Ombeline Henry, Directrice Financière et de Maxime Franchet, Directeur Général Adjoint. GR Groupe ? Une histoire de famille donc, portée et incarnée par Gérald Rios le fondateur et dirigeant. Bordelais d’origine, nommé directeur général d’une filiale d’un Major dès l’âge de 30 ans, il a notamment dirigé des entreprises au sein des plus grands groupes nationaux et internationaux avec pour fait d’armes : les Jeux olympiques d’Albertville (1992). “J’ai assumé durant quatre ans la responsabilité des deux tiers du budget de l’organisation des JO, en qualité d’adjoint du directeur général du comité d’organisation. J’avais en charge l’ensemble des constructions définitives et provisoires ainsi que les programmes de logistique générale. Ce que Jean-Claude Killy appelait « la machinerie »”, explique le Président de GR Groupe. Fort de cette expérience unique associée à une reconnaissance internationale, on comprend que ce passionné de l’acte de construire ait franchi le Rubicon de l’entrepreneuriat en 1999. “Notre
ADN ? La gestion de projets immobiliers complexes — le project management — avec la technique comme levier de création de valeurs”. Il y a aujourd’hui une vingtaine de collaborateurs entre le siège de Caluire et l’entité de Paris.
DES PROGRAMMES LOCAUX, NATIONAUX ET INTERNATIONAUX “Nous avons deux métiers qui s’articulent autour du project management, renchérit Tiphaine. Le premier consiste à réaliser de la promotion immobilière dans une logique qualitative ; le second à accompagner des investisseurs français ou étrangers en maîtrise d’ouvrage.” Construction, réhabilitation, valorisation, bureaux comme logements, la technicité prônée par GR Groupe fait de l’entité caluirarde un acteur incontournable pour le rayonnement de la ville. Mais pas que. “Depuis Caluire, nous intervenons sur des programmes hors-normes, comme la mise au point de la conception et la contractualisation de la Tour Alto à la Défense ou le Campus Pleyad dans le Grand Paris”, précise Tiphaine. Réputé pour sa discrétion, le groupe familial brille à travers le prisme de ses réalisations. Pêle-mêle, citons (en promotion) l’immeuble de bureaux Edison aux Brotteaux (identifié comme « la Nespresso » par les lyonnais), le Silk (un immeuble en mixité fonctionnelle) au Carré de Soie qui vient d’être
livré ou bien encore la création conjointe de la rue Marcel-Teppaz dans le 7ème arrondissement de Lyon via 130 logements. Un florilège loin d’être exhaustif pour un groupe qui apporte conseils et apports techniques auprès des plus grands acteurs nationaux et internationaux. “Le défi technique, voilà ce qui nous anime”, assure Gérald Rios. Un challenge que Cyriaque Rios partage avec les siens (son siège social est implanté au même endroit, chemin des Petites-Brosses) à travers Resolving, premier éditeur français de solutions, collaboratives et mobiles, de gestion de projets de construction. Chez les Rios on aime à plébisciter la pérennité. Construire pour durer, une signature familiale. Le siège social de GR Groupe sis 11, chemin des Petites Brosses à Caluire. La vitrine de l’entreprise
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CALUIRE ET CUIRE
CENTRE BOURG
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Grand témoin : Bernard Thivoyon
Sur la route principale de Lyon à Neuville, au sortir de la paroisse de Cuire-La Croix Rousse, au niveau du lieudit le Pelleru, on entrait à Caluire. La route était bordée à droite et à gauche par l’immense propriété Gubian, avec son château détruit sous la Révolution. Photos © Saby Maviel, Fabrice Schiff et DR
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ette propriété appartint plus tard en grande partie à la Congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes et, maintenant, est devenue une propriété communale avec l’Hôtel de Ville. On n’aperçoit pas de la rue une plantation de vignes, très ancienne, dénommée « Val Foron », au fond de la propriété. En poursuivant la descente vers le centre du Bourg, les immeubles ont remplacé des fermes, les maisons anciennes, voire de petits « châteaux » : APICIL, au lieu-dit les Grandes Terres, la propriété Prylli qui aurait pu devenir une mairie. Au carrefour des rues actuelles François Peissel et Jamen Grand était implantée, au centre, la Croix des Dareizes qui marquait la limite entre trois territoires : la Croix-Rousse, Caluire et des dépendances de la Bresse. Cette croix a disparu lors d’élargissements successifs de la route principale dite route de Neuville. Après ce carrefour, la propriété Gubian se continuait sur la gauche jusqu’à la Montée Victor Hugo, anciennement côte Saint Victor. À l’angle de la rue Berthelot, le bureau de poste a été installé, à proximité du bâtiment affecté à la Trésorerie Principale, après le transfert de la Perception. Depuis le début du XIXe siècle, la Mairie et La Poste furent contigües : d’abord en haut de la 1. La grande rue et son tramway en 1925 2. Angle de la rue François Peissel et de la montée de Castellane en 1907 3. Caluire a su conserver ses petites maisons qui font le charme du centre bourg
montée Castellane (voir plaque datant de 1821), puis Grande Rue, et aujourd’hui rue Jean Moulin, enfin séparées mais proches rue Francois Peissel. Des commerces se sont progressivement implantés au rezde-chaussée des immeubles sur toute la traversée du Bourg, jusqu’à l’église puis le chemin de Crépieux. Notons qu’au début du XXe siècle il y avait dans le Bourg deux fois plus de bars/jeux de boules que de commerces traditionnels (photo 1), le tout parfaitement irrigué par un tramway sur rails particulièrement inconfortable (photo 2). Aujourd’hui, le centre bourg a su conserver son identité village grâce à la conservation des petites maisons de la rue Jean Moulin, épicentre du commerce caluirard. BT
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CALUIRE ET CUIRE L’Hôtel de Ville, côté Saône, en août 2018
HÔTEL DE VILLE
La statue de l’Immaculée Conception, don du pape Pie VII en 1804
De la vie de château à la vie politique Les vestiges de la chapelle — œuvre de Sainte Marie Perrin et encore présente dans les travées de l’Hôtel de Ville — ne manquent pas de rappeler l’histoire religieuse de cette propriété acquise en 1846 par les Frères des Écoles Chrétiennes. Texte : Morgan Couturier et Marc de Jouvencel avec Bernard Thivoyon - Photos Saby Maviel et Archives Lassaliennes
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ais ce que ne dit pas l’utilisation contemporaine de ce bâtiment, c’est qu’il fut jadis l’épicentre d’une vie de château, que menaient un certain Jean Gay et sa femme Antoinette Dubreuil, au milieu du XVIIe siècle. La propriété changea plusieurs fois de propriétaire, passant tour à tour dans le giron de Claude Voiret, un bourgeois de Lyon, puis dans celui de sa belle fille Isabeau Trunel, qui la céda finalement à Jacques Perrichon, président à mortier au Parlement des Dombes. Sa fille Agathe, ne manqua pas de profiter des lieux, au même titre que son mari, Barthélémy Gubian, conseiller du roi en la Cour des Monnaies, qu’ils parvinrent à conserver tant bien que mal à la Révolution, où le château fut pourtant allégrement pillé et ses archives, brûlées. Car si Barthélémy Gubian n’eut pas la chance de traverser vivant ce grand passage de l’histoire, Agathe Perrichon récupéra l’usage de son bien, une fois le bâtiment libéré des blessés de l’armée conventionnelle, avant d’en faire la donation à sa fille Benoite le 6 juin 1804, peu de temps avant sa mort (le 17 septembre 1805). Las, mariée au maire de lyon people • juin 2019 • 152 •
Caluire de l’époque, M. Rognon, Benoite Gubian n’en eut pas un usage aussi exhaustif et quitta les lieux quatre ans après, cédant la propriété à Jean-François Morel, le 31 octobre 1808, sous l’égide du notaire Victor Coste. Morel s’y établit et prend
ses marques. Jusqu’à ce 31 octobre 1820, théâtre d’une nouvelle vente, conclue avec M. Coignet, qui se délaissera finalement de la partie sud en 1846, au profit des Frères des Écoles Chrétiennes. Vue aérienne de la propriété des fréres en 1954
LA VIE AU TEMPS DES FRÈRES La moisson en 1946
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Travaux des champs en 1953
141 FRÈRES RÉSIDENT DANS LA PROPRIÉTÉ EN 1901 Pendant plus d’un siècle, la propriété accueillera la maison de retraite et le noviciat des frères très engagés dans l’éducation. Durant la Commune, la propriété transformée en caserne fut en partie pillée et déclarée bien communal, les frères expulsés ne retrouvèrent Caluire qu’en 1871. « Ils pleurèrent de joie de se voir de nouveau réunis dans leur chère maison ». Trente ans plus tard, la loi du 7 juillet 1904 contre les congrégations enseignantes spolie à nouveau les frères qui peuvent reprendre leurs missions en 1909. Durant la guerre de 1914-18, la maison est transformée en
hôpital auxiliaire (le n°19), ainsi qu’en 1939. Au début des années 60, deux phénomènes vont se conjuguer : pression immobilière et recul du catholicisme. Les frères cèdent la partie nord aux HLM du Rhône alors que la Ville acquiert des parcelles rue François Peissel et chemin du Pelleru. L’histoire du démembrement est en marche, jusqu’à cette issue inéluctable : le rachat des 78 000 m2 de la propriété par la Ville de Caluire en 1972. Ce n’est qu’en 1990 que débute le chantier qui octroie à l’édifice la mission qui est toujours la sienne aujourd’hui, à savoir l’accueil des élus et ses administrés. Durant la guerre de 1914-18, elle est transformée en hôpital auxiliaire (le n°19)
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4 1. Détails des fenêtres en ogive sur la façade ouest 2. Le chantier de la mairie en 1990 3. Les coursives intérieures courent sur trois niveaux à l’intérieur du bâtiment 4. La salle du conseil municipal de Caluire
LES TROIS VIES DE LA PROPRIÉTÉ
Réunion à l’occasion de la visite d’un Supérieur le 20 mai 1954 Un Frère dans une classe de l’école Saint-Denis entre 1955 et 1960
La vie de château (Jusqu’en 1846) La vie religieuse (1846 – 1972) La vie politique (depuis 1972)
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CALUIRE ET CUIRE
HÔTEL DE VILLE
Détails de la tribune et de ses chapiteaux
La chapelle dessinée par l’architecte Sainte Marie Perrin en 1887 Le vitrail de la Visitation
LA CHAPELLE ST JOSEPH
Chef d’œuvre de Perrin Les frères des Ecoles chrétiennes sont installées depuis 40 ans quand, en 1885, a lieu la pose de la première pierre par Monseigneur Dubuis, en présence de l’architecte Sainte Marie Perrin et des entrepreneurs. Deux ans leur suffirent pour mener à bien les travaux de la chapelle qui fut consacrée par le cardinal Foulon le 19 novembre 1887 sous le vocable de « Jésus enseignant et sous le patronage de Saint Joseph ». Désacralisée en 1972, elle devrait être entièrement restaurée d’ici... Son maitre-hôtel est orné d’un bas-relief à la gloire de l’agneau pascal entouré des symboles des 4 évangélistes
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Les anges de garde au sommet du tabernacle
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CALUIRE ET CUIRE
LES MAIRIES DE CALUIRE ET CUIRE
La mairie photographiée en 1909… …est démolie en 1992
De 1790 à nos jours
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Texte : Bernard Basse et Bernard Thivoyon - Photos DR
e premier conseil municipal de Caluire fut élu le 17 février 1790, dans l’ancien presbytère du bourg (grande rue aujourd’hui Jean Moulin) disparu lors de la construction de la nouvelle église en 1860. Rapidement la maison commune se déplace à l’angle nord du carrefour Grande Rue/ Montée Saint Victor (qui deviendra dans sa partie haute la place Castellane puis Gouilhardou). Une délibération de 1821 indique que « le nom de Côte Saint Victor et le millésime 1821 seront gravés sur une plaque qui sera placée contre le mur de face de la première maison commune de Caluire ». Cette plaque et toujours visible en haut de la montée Castellane. Une deuxième maison commune propriété du maire Jean-Baptiste Lagrange est mentionnée à l’angle du chemin de Saint Trivier (Grande Rue) et de l’embranchement de Vignolles (rue Pierre Terrasse). Elle sera démolie en 1856, ce bâtiment était devenu exigu et vétuste. Les murs tremblaient au passage des lourds charrois des maraîchers. En 1850, la municipalité achète la maison et le jardin du sieur Pinay (ou Pinoy) dans le bourg de Caluire (Grande Rue). On installe au rez-de-chaussée l’école, et la mairie au premier étage. Cet immeuble sera par la suite surélevé. La mairie fonctionna dans ce bâtiment jusqu’en 1992.
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Néanmoins de nombreux projets de transferts ont animé la vie municipale : 1 - Un projet de construction d’une nouvelle mairie sur un triangle situé à l’angle de la montée Castellane et de la rue principale n’avait pas abouti vers 1908 (photo cidessous). 2 - Puis dans les années 1937, un nouveau projet avait été étudié, concrétisé par l’acquisition de la propriété Prylli à l’angle des rue François Peissel et Jamen Grand. Actuellement Villa Emilie en copropriété. Enfin, lorsque les Frères des Ecoles Chrétiennes décidèrent de vendre une grande partie de leur propriété et le bâtiment principal, la Ville s’en porta acquéreur en 1972. Après de longues années d’attente consacrées aux prises de décisions quant à son avenir, le déménagement eut lieu en 1992 après vingt ans d’études et de controverses. En 1972, la ville acquiert 7.7
hectares environ comprenant « un ancien bâtiment d’Ecole des Frères d’une superficie de 8 500 m², avec chapelle, ferme, infirmerie, outre dépendance ». Il est décidé de ne procéder à aucun aménagement de cette propriété durant 7 ans. Au terme de ce délai deux conceptions radicalement opposées s’affrontent sur le devenir de ce bâtiment : faut-il démolir et construire du neuf, ou rénover l’existant. Ce sera la bataille entre Caluire/Patrimoine et Caluire/Béton animée par l’association « Sauvegarde et Aménagement de la Propriété des Frères de Caluire », et largement relayée dans la presse. Nous sommes au début des années 1980. Parallèlement sera construit sur la partie nord du tènement (ancienne ferme), une magnifique salle de spectacle dénommée Hector Berlioz, avec son esplanade et accueillant l’école de Musique. Suite à plusieurs concours d’architectes et de promoteurs privilégiant soit la démolition soit la restauration du bâtiment, il est enfin décidé en 1988 de « conserver l’ancienne Maison des Frères pour y transférer les services administratifs et sociaux de la mairie. Pour financer cette opération et pour assurer l’aménagement de l’ensemble de la propriété, la ville cédera la partie sud du dit tènement afin de permettre la construction de divers immeubles à usage d’habitation de bureaux ou de services. Cette opération engage l’avenir du centre de Caluire et Cuire». Après 4 ans de travaux notre nouvel Hôtel de Ville est inauguré. Le projet de nouvelle mairie qui n’a jamaais abouti
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Agence de Caluire Bourg 59, rue Jean Moulin 69300 Caluire
Agence du Vernay 4-6 rue Pierre Bourgeois - 69300 Caluire
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CALUIRE ET CUIRE Le Maréchal de Castelanne photographié par Camille Dolard Fonds Jules Sylvestre de la Bibliothèque municipale de Lyon
LA CHAPELLE SAINT-BONIFACE Quand, sur la rive gauche de la Saône, on emprunte la montée de Castellane en face de l’Île-Barbe, on atteint très vite un virage surplombé par un assez vaste monument funéraire : la chapelle Saint-Boniface. C’est en effet là que repose le maréchal Boniface de Castelane, ancien gouverneur militaire de Lyon. Texte : Jean Étèvenaux - Photos © Fabrice Schiff et DR
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omme beaucoup de militaires de cette époque, Castellane s’intéressait à l’urbanisme, notamment pour des raisons stratégiques, afin de permettre aux troupes de se déplacer et de manœuvrer rapidement. Mais il se situait aussi dans la tradition romaine des légions qui avaient bâti l’Empire et il partageait les vues des grands préfets aménageurs comme Vaïsse à Lyon ; il s’était également penché sur les fortifications de Paris. Déjà à Perpignan, sous la monarchie de Juillet, il avait projeté de faire de Port-Vendres le grand havre militaire de la Méditerranée ; il avait aussi créé, en 1840, Amélie-les-Bains, dénommée ainsi en l’honneur de l’épouse du roi Louis-Philippe.
LES DEUX MONTÉES
en place du chemin de fer Lyon / CroixRousse / Sathonay. Il a même envisagé une route ombragée de Sathonay au boulevard de la Croix-Rousse. Enfin, en 1859, il a transformé la caserne des Colinettes en hôpital militaire Villemanzy, du nom d’un général de la Révolution et de l’Empire. À Sathonay-Camp, existent enecore aujourd’hui le boulevard Castellane et l’allée Castellane, tout comme à Rillieux-la-Pape une autre montée de Castellane ; au départ de cette dernière depuis la route de Genève se dresse toujours le petit obélisque commémoratif arborant l’inscription « Napoléon III empereur. Le c[omte] de Castellane maréchal de France commandant en chef de l’armée de Lyon et le camp de Sathonay » tandis que la face nord rappelle que « cette route a été créé[e]
et exécutée par les ordres du maréchal sous la direction des officiers du génie par les troupes du camp de Sathonay du XV juin au XV juillet MDCCCLIII ».
UN MAUSOLÉE POUR L’ÉTERNITÉ C’est sur Caluire que se trouve le mausolée où le maréchal a été enterré, sous l’invocation de son saint patron - Boniface constitue un prénom traditionnel chez les Castellane depuis au moins le IXe siècle. Formé par la chapelle Saint-Boniface, il a été élevé par ses soldats de son vivant, en 1857, puis embelli [la plaque commémorative dans la partie droite de la chapelle indique même « reconstruit »] par le conseil municipal de
Ayant organisé le camp de Sathonay en 1853, il a dévolu deux ans plus tard la caserne de la Part-Dieu à la cavalerie, tout en y laissant quatre batteries d’artillerie. La même année 1853, il a percé, du centre de Caluire-et-Cuire à Saint-Clair, la montée des Soldats et, de Caluire à l’Île-Barbe, celle de Saint-Boniface, connue aujourd’hui sous le nom de Castellane. Il a soutenu la mise
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Les cuirassiers traversant le Rhône pour regagner Sathonay par la montée des Soldats
Autel de la chapelle Saint-Boniface ; le maréchal est enterré, conformément à ses vœux, juste devant.
Le dragon à l’intérieur de la partie droite de la chapelle Saint-Boniface
Lyon en 1864. Lui-même avait justifié son choix, retranscrit sur l’autel : « La pensée que mon corps reposera dans ce lieu, l’œuvre des soldats, moi soldat dans l’âme, et que mes cendres seront déposées dans ce beau pays de Lyon que j’affectionne m’est agréable et douce ». Il avait prévu précisément son lieu d’inhumation : « Il y a, entre la marche de l’autel et la grille, la place suffisante pour y mettre mon corps ». Plutôt sobre et visible à travers une grille, l’intérieur ressort du néogothique typique du XIXe siècle. Un grenadier et un dragon gigantesques sont placés de part et d’autre de la dalle sur laquelle a été simplement gravé « ci-gît un soldat ». La liste de ses décorations figure sur une grande plaque à côté de la statue du grenadier : grand-croix de l’ordre impérial de la Légion d’Honneur, médaille militaire, chevalier de Saint-Louis, grand-croix de l’ordre royal et distingué de Charles III d’Espagne, grandcroix de l’ordre militaire de saint Ferdinand d’Espagne, grand-croix de l’ordre de Pie de Rome, grand-croix de l’ordre de San Bento d’Aviz de Portugal, grand-croix des ordres religieux et militaires des saints Maurice et Lazare d’Italie, grand-croix de l’ordre de Léopold de Belgique et chevalier de l’ordre du mérite de Maximilien de Bavière. Avec Castellane, l’Europe se trouvait déjà à Lyon.
La chapelle photographiée au début du XXe siècle. La petite maison sur la gauche a été démolie pour élargir la route
CORNÉLIUS VAN LEYEN
Le gardien du temple
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’était une physionomie bien connue de la plupart des Lyonnais de la fin du XIXe siècle que celle de Cornélius van Leyen (ou van Leijen), le vieux gardien chargé de l’entretien du pittoresque monument funéraire du maréchal Boniface de Castellane, à Caluire. Né le 6 décembre 1824 à Zwolle, en Hollande, van Leyen vécut ses premières années au Cap (Afrique du Sud), d’où ses parents le ramenèrent à Digne, ville où ils étaient venus se fixer. En âge de combattre, le jeune Cornélius fut naturalisé français le 7 septembre 1846 en contractant un engagement volontaire dans la Légion étrangère. De cette date à celle de sa mise à la retraite, survenue le 5 mars 1873, le vieux soldat parcourut le monde, prenant part à toutes les guerres, soit comme chasseur d’Afrique, soit comme légionnaire. Engagé sous le règne de Louis-Philippe, il a successivement servi la Royauté, la République de 1848 et l’Empire, et sous toutes les latitudes, en Afrique, en Crimée, en Italie, au Mexique et en Allemagne. Il avait pris part aux batailles de l’Alma, d’Inkermann, de Montebello, de Magenta, de Solferino ;
aux sièges de Zaatcha (1849), de Sébastopol (1854-55), de Puebla (1863) et de Strasbourg (1870-71). Cinq fois blessé sur les champs de batailles et cité à plusieurs reprises à l’ordre du jour de l’armée pour sa bravoure, van Leyen était titulaire de sept décorations : la Légion d’honneur (19 septembre 1860), la médaille militaire et coloniale, celles de Crimée, du Mexique, d’Italie, de Turquie, ainsi que l’ordre du Medjidié. Après une carrière bien remplie, il fut envoyé en garnison en Corse. Van Leyen s’y maria. Lorsqu’il prit sa retraite à Calvi, ce vieux brave, ancien sergent au 61e régiment de ligne, comptait quarante-six campagnes. Peu de temps après, il revint en métropole, fit halte à Marseille (1873), puis à Valence (1874), avant de s’établir dans le Rhône (1876). Définitivement installé à Caluire, sa carrière militaire le désignait particulièrement pour le poste très convoité de gardien du tombeau du Maréchal de Castellane, situé montée SaintBoniface (dite «montée des Soldats»). C’est à ce poste qu’il décéda le 26 février 1907. Il fut inhumé dans la commune de Caluire.
Source : Bibliothèque Municipale de Lyon. Note bibliographique «Tombeau de Castellane» / A. Deschavannes in Lyon républicain, 1er janvier 1905. - «Mort d’un vieux brave» in La Dépêche de Lyon, 28 février et 1er mars 1907. - «Le Gardien du Tombeau de Castellane» / Francillon in La Dépêche de Lyon, 16 mars 1907. - Leonore (dossier : LH/2673/30) •
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CALUIRE ET CUIRE
et cinq en gestion) qui tous se distinguent par leur fidélité à leur entreprise. “Nous n’avons pas de turn-over” se félicite-t-il. Parfaitement au fait du marché local (tous habitent sur le secteur voire aux alentours), fine connaisseuse de son territoire la team EIF, formée de manière continue, disponible et réactive s’adapte et se consacre pleinement au projet immobilier de chacun de ses clients. Ces derniers sont d’ailleurs encouragés à s’exprimer via le site internet de l’agence. Résultat ? “Nous avons 420 avis clients vendeurs et acquéreurs, pour un taux de recommandation de 91 %”, souligne assez fièrement celui qui incarne EIF depuis trois décennies.
“CALUIRE ? UN PRODUIT QUI SE VEND TRÈS BIEN”
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Votre interlocuteur immobilier à Caluire-et-cuire EIF : trois lettres qui désignent LE spécialiste de l’immobilier à Caluire : L’Étude Immobilière et Foncière. En trente-trois ans d’existence, Lionel Leifer et son équipe ont développé une expertise unique liée au territoire caluirard sur laquelle ils capitalisent pour appréhender les trente-trois prochaines années ! Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
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ituée sur la place de l’Église, au cœur de la commune, difficile de faire plus symbolique : L’Étude Immobilière et Foncière, plus connue sous l’acronyme EIF est bien plus qu’une agence immobilière. C’est une institution caluirarde : “Nous sommes les plus anciens”, sourit Lionel Leifer qui, avec son associé Bernard Basse se sont lancés dans l’aventure en 1986. Trente-
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trois ans donc qu’EIF et Caluire ne font qu’un : dès ses débuts dans la transaction avant que le département gestion locative ne vienne étoffer l’offre initiale en 1993. La raison de cette longévité ? “Nous avons le moral”, s’amuse Lionel Leifer, juriste de formation qui revendique un “management paternaliste, convivial et bienveillant avec ses quatorze collaborateurs” (neuf en transaction
Un dirigeant qui met en avant sa totale indépendance et son affiliation à la FNAIM depuis 1986. Compétences, expériences et proximité sont donc au rendez-vous chez EIF qui s’appuie également sur une agence à Rillieux-la-Pape (ouverte en 2008) lui ouvrant ainsi la possibilité de rayonner au nord de Caluire, mais aussi plus en amont, du côté de Sathonay-Camp, Sathonay-Village, Fontaines, Cailloux et bien sûr Miribel ainsi qu’aux abords de la Dombes. Caluire possède une singularité : « Outre le fait de toucher Lyon, il y a une âme, de la verdure ainsi qu’une une qualité de vie qui inspire la quiétude. La ville est d’ailleurs très populaire auprès des cadres en mobilité qui demandent à s’installer chez nous ; Caluire est un produit qui se vend très bien », ajoute Lionel Leifer qui renchérit : « La commune est presque considérée comme un arrondissement de Lyon avec comme valeur ajoutée, une vraie vie de village ». Si les secteurs de Vassieux (pour les maisons), le Bourg, les quais de Saône (plus nature) et du Rhône (plus urbains), sans oublier le plateau (jusqu’aux Marronniers) ont le vent en poupe, c’est bel et bien un art de vivre caluirard qui est plébiscité. Du primo-accédant au programme neuf de grand standing, EIF fait preuve d’une adaptabilité reconnue grâce à sa large palette de services dédiés à l’immobilier : transaction, location, gestion, expertise, communication (avec une forte présence sur les réseaux sociaux notamment) et un outil informatique performant. EIF Place de l’Église 69300 Caluire-et-Cuire Tél. 04 78 23 89 89 www.eifcaluire.com
L’ÉTUDE IMMOBILIÈRE ET FONCIÈRE Place de l’Eglise 69300 CALUIRE 04 78 23 89 89 / www.eifcaluire.com CROIX ROUSSE PLATEAU
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CALUIRE ET CUIRE
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VILLA EMILY
vant sa construction, son terrain était englobé dans la propriété Gubian qui couvrait une grande partie du quartier. L’épouse de Barthélémy Gubian (1721-1790), Agathe Perrichon (1733-1805), avait hérité de ses père et grand-pères, dont Jacques et Pierre Perrichon, présidents au Parlement de Dombes et Denis, Bourgeois de Lyon. En 1732, le mariage de Pierre Perrichon fut célébré dans la chapelle de sa maison. Barthélémy Gubian « avocat en parlement et aux cours de Lyon » était également « secrétaire du Roy près le parlement de Grenoble et officier de la grande vénerie du Roy ». Il eut de nombreux enfants dont Benoîte Jeanne Gubian (1768-1847) qui épousa Claude Philippe Rognon, l’un des premiers maires de la commune. Madame Rognon hérita de l’immense propriété de sa mère, divisée en de nombreuses parcelles dont celle qui devint plus tard la propriété des Frères et le côté actuel pair de la rue François Peissel. Henri Prylli acquit vers 1904 l’angle de la rue JamenGrand portant le numéro 1 de la section G du cadastre. À cette époque le carrefour fut remodelé, l’ilot central supportant la « croix de chemin des Dareizes » déplacé, et des murs de soutènement construits. Le bâtiment d’habitation a été élaboré par l’architecte lyonnais Charles-Joseph Alex, co-auteur avec Paul Boucher de la construction de la villa d’Antoine Lumière à Lyon 8ème (photo 15) et de l’ancienne mairie de Saint Genis Laval. En 1937, Henri Prylli proposa à la municipalité de Caluire la vente de sa propriété en vue d’y transférer les services municipaux au vu de la vétusté de l’ancienne mairie. L’offre ne fut pas retenue pour des raisons financières et compte tenu de la situation politique du pays. Vendue à des particuliers successifs, le bâtiment a été transformé en copropriété. À noter que le portail de l’entrée secondaire, sur le début, côté pair de la rue Jamen-Grand, comporte toujours en inscription, le prénom de l’épouse d’Henri Prylli, lequel avait donné le nom de « villa Emily » à sa demeure. BT
L’origine de cette villa est la même que celle de la propriété communale de l’Hôtel de Ville et des Frères des Ecoles Chrétiennes, toute proche.
VILLA D’AGRÉMENT Construction : Vers 1905 Maitre d’ouvrage : Henry Prylli Architecte : Charles-Joseph Alex
Fief des
soyeux Prylli lyon people • juin 2019 • 162 •
Textes : Bernard Thivoyon et Marc Engelhard Photos © Saby Maviel et Guillaume Perret
PROPRIÉTAIRES 1905 : Henry Prylli Antonio Iafrate Adrienne Scarrone, veuve d’Antonio Iafrate, ses fils Patrick et Christian 1988 : Jérôme Etienne et son épouse Marie-Claude Frappaz (50%) 1988 : Alain Frappaz et son épouse, née Thérèse Got 2001 : Philippe Guillot-Chene et Marie-Simone du Verne (50%) 2012 : Pure Maisons et Lodges Pierre Frigaux (100%) 2013 : Copropriété
La façade côté jardin
Au premier plan, la maison du notaire Emmanuel de Bornes
Les vitraux du premier étage
La montée d’escaliers et ses vitraux
Le jardin d’hiver
SAUVÉE DE LA DÉMOLITION S
L’intérieur très cosy du jardin d’hiver
Jérôme et Marie-Claude Etienne et leurs enfants
La salle à manger
a tour et ses flèches néogothiques transpercent le ciel caluirard de toute leur insolence. La Villa Emily est une des beautés architecturales du bourg de Caluire. Sise 2, rue Jamen Grand et 42, rue François Peissel, à un jet de pierres de l’Hôtel de Ville, cette maison a failli ne pas connaître le XXIe siècle. En effet, un promoteur parisien souhaitait la démolir ainsi que sa voisine pour créer une barre de 40 logements. Par bonheur, la Ville de Caluire a compris l’hérésie du projet. En 1988, elle est acquise par les enfants de l’industriel Guy Frappaz, rencontré dans le très bel hôtel particulier de Laurent Vibert au 15, boulevard des Belges (Lyon People n°98 – Juin 2009) : Marie-Claude Frappaz, épouse du doyen de la faculté de médecine Jérôme Etienne, et Alain Frappaz, époux de Thérèse Got. Les deux couples se partagent la maison. En 2012, elle est acquise dans sa totalité par le marchand de biens Pierre Frigaux. Après 12 mois de travaux, le patron de Pure Maisons et Lodges a redistribué la villa en 4 appartements et créé un plateau dans les écuries. ME
L’une des chambres et sa cheminée de marbre
LES ÉCURIES Les écuries et leur entrée surmontée • 163 juin 2019 • lyon people d’une•impressionnante marquise Les boxes des chevaux
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CALUIRE ET CUIRE
Vue aérienne de la maison en juillet 2018
MAISON DUGOUJON
En ces lieux s’est écrit l’Histoire Les livres d’histoire auraient pu nous conter un tout autre récit, si cette maudite porte d’entrée était restée fermée, comme elle l’est aujourd’hui, dans une configuration pourtant identique. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
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ésormais, pour pénétrer dans cette demeure, il faut en effet montrer patte blanche en sonnant la cloche. Alors avec des si, comme on met Paris en bouteille, cet hypothétique signal d’alerte aurait peut-être sauvé Max et ses acolytes. Au moins temporairement. Mais il n’en fut rien, et la maison du docteur Frédéric Dugoujon, alors propriété des sœurs Maison, demeure un tragique passage de l’histoire de la seconde guerre mondiale. Le destin en a décidé ainsi, comme il a chahuté, la veille, les plans d’André Lassagne à qui revenait la charge d’établir le lieu de rendez-vous de cette funeste réunion de la Résistance qui disposaient de 3 points de rencontres à Caluire et à Lyon. Son choix initial s’était porté sur un autre cabinet, avant de juger bon d’opter pour lyon people • juin 2019 • 164 •
cet immeuble du XIXe, pourtant dépourvu d’issue de secours. « Ils n’auraient jamais dû se réunir ici », dépeint Marianne Ladevie, en charge de la visite des lieux.
En effet, à y voir de plus près, on comprend aisément que le piège s’est refermé sur les belligérants, sitôt le pas de la porte franchi. La réunion, prévue, au premier étage, dans la salle à manger du docteur, n’offrait aucune alternative. Ses participants furent rapidement encerclés, avant d’être roués de coups (voir encadré) dans la pièce voisine, utilisée comme salon et cuisine par le
Le docteur Dugoujon fut maire de Caluire de 1965 à 1983
locataire des lieux. Max, alias Jean Moulin, fut lui, contraint d’attendre dans la salle d’attente qui ne porta jamais si bien son nom, installée au rez-de-chaussée, à côté du cabinet de consultation. Tout le monde fut arrêté, le docteur y compris, et il lui fallut bien du courage pour reprendre ses quartiers, dès 1944, dans cet appartement qu’il occupa jusqu’en 1996. S’en suivit une période d’errance de 10 ans, à son départ, avant que le Département du Rhône ne réussisse enfin, à l’issue d’âpres négociations, à mettre la main en 2007, sur la propriété. Rénové en 2009, le mémorial fut inauguré l’année suivante en présence de Raymond Aubrac. Puis la Ville de Caluire en récupéra l’usufruit, en 2014, pour un montant symbolique de 1€. Le devoir de mémoire fut à ce prix...
La place en 1909
Le cabinet du médecin
Marianne Ladevie et Caroline Dureux de la Laurencie, les médiatrices culturelles en charge du Mémorial
La cage d’escalier
KLAUS BARBIE – JEAN MOULIN 76 ans après, le mystère persiste
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omment Klaus Barbie a-t-il été informé de cette réunion, dont l’adresse fut révisée la veille même de sa tenue ? L’hypothèse d’une trahison de René Hardy, auditionné par la Gestapo, quelques jours auparavant, reste la plus plausible. Toujours est-il qu’en ce 21 juin 1943, le coup de filet fut terrible pour la Résistance, et fatal à Jean Moulin, alors même que ce dernier patientait sans ennui, dans la salle d’attente, ordonnance médicale à l’appui, au nom de Jacques Martel. Arrivé en retard de trente minutes sur l’horaire annoncé, Max n’avait pas pris soin d’énoncer le nom de code à Marguerite, l’assistante du Dr Dugoujon, laquelle prit alors la décision de le conduire jusqu’à ladite salle d’attente. « Klaus Barbie sait que
Max est dans la maison, mais il ne sait pas qui est Max, précise Marianne Ladevie. Il avait seulement établi un profil physique ». L’officier SS élimine rapidement le profil de René Hardy, de même que celui du Colonel Lacaze – jugé trop vieux – et du trop jeune Bruno Larat. Restent alors Henri Aubry et André Lassagne, tous deux passés à tabac. Plus sensible que son confrère aux coups portés par Klaus Barbie, Henri Aubry est pris pour cible puis torturé pendant trois jours à la prison de Montluc. À bout de souffle, ce dernier finit par craquer avant de dévoiler la véritable identité de Jean Moulin. Le sort de ce dernier bascule avec la conclusion que l’on connaît : sa mort, le 8 juillet 1943. Là aussi, sans grande certitude... L’œuvre du sculpteur Guillaubey installée en 2004
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CALUIRE ET CUIRE
LA MESNIE
Le vaisseau
fantôme
Démembrée par un promoteur amateur peu scrupuleux, les ruines de La Mesnie hantent les abords de l’avenue Marc Sangnier. C’était l’une des dernières grandes propriétés intactes du bourg de Caluire… Texte : Marco Polisson – Photos Saby Maviel et Archives Jacolin
Daniel Levy et sa marraine posant devant les Gloriettes dans les années 50. Son père Joannes Levy a loué une grande partie de la maison de 1946 à 1960. En conflit ouvert avec les propriétaires Jacolin, il quitte la villa après quatorze ans d’occupation, faisant construire une autre maison à 500 mètres, au 5, allée du Cerisier. lyon people • juin 2019 • 166 •
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a propriété « Beau séjour », également appelée « Les Gloriettes » ou propriété Jacolin par les Caluirards, a une longue histoire. À l’origine, c’était un petit pavillon de chasse construit au XVIIe siècle. Au fil des décennies, le bâtiment a été agrandi, s’est transformé et le pisé a cédé la place à des murs en béton. Dans les années 30, la famille Roche ajoute une tourelle et la façade est reprise dans le style Art déco. La maison a été habitée jusqu’en 2014, année de la disparition, à 102 ans, de Claude Jacolin, veuve du soyeux Jean Jacolin qui l’avait acquise en 1952. P•J La famille Jacolin était également propriétaire des Petites Brosses (19, chemin des petites Brosses) dont vous pouvez lire l’histoire pages 146
PROPRIÉTAIRES 1883 : Villemain construit une maison par Rombaud entrepreneur 1908 : Autorisation à Bâtir (CL N°08) d’une maison pour Chalvet 1910 : Démolition d’une maison pour Chalvet 1929 : Tony Roche 1952 : Jean Jacolin 1982 : Indivision Jacolin 2015 : LEM (prix : 2 825 000 euros)
Belle réunion de famille à la Mesnie en 2012 autour du 100ème anniversaire de Claude Jacolin, née Courjon. La doyenne du clan Jacolin décédera deux ans plus tard.
TROIS ANS D’AGONIE Le projet LEM sur papier glacé
La villa encore intacte
LE CHANTIER À L’ARRET
en 2017
Le 2 mai 2018,
ses structures sont déjà bien attaquées.
Une plaie béante sur la voie verte Philippe Cochet et son adjoint à l’urbanisme Côme Tollet nous l’ont confirmé le 29 mars 2019. Le chantier de La Mesnie, à l’arrêt depuis plusieurs mois, est bel et bien enlisé. Présidé par Emilie Delloye, héritière parisienne du groupe sucrier La Vermandoise (cèdée 1 Md’e à Cristal Union), le Groupe LEM qui avait – selon ses propres termes – lancé ce second programme neuf « en gardant l’esprit haut de gamme dans les prestations proposées » abandonne la partie... après avoir détruit 90% de la maison ! La bobo parisienne qui comptait créer 29 appartements a complétement raté son étude de marché et s’imaginait pouvoir vendre des appartements de luxe à 7-8000 euros le m2 dans un périmètre totalement dénaturé par le béton des années 60-70. Les élus caluirards qui avaient signé le permis de construire le 12 octobre 2015 doivent trouver un nouvel opérateur mais le mal est fait : seul un pan de murs a échappé au massacre !
Début 2019, une façade de carton-pâte…
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CALUIRE ET CUIRE
IMMACULÉE CONCEPTION Louis du Plessis de Richelieu, frère du célèbre cardinal autorisa la construction d’une église à Caluire en 1650. Texte : Bernard Basse - Photos DR
Carte postale des années 70-80 Gravure de l’ancienne église tirée du livre « Histoire de Caluire et Cuire ».
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uparavant, le village de Caluire dépendait des paroisses de Saint Rambert de Collonges. Cette première église fut bénie le 3 septembre 1690. Elle était exactement située en avant de l’église actuelle en alignement sur la Grande Rue avec son cimetière derrière. Rapidement celle-ci s’avère trop petite, « qu’elle ne peut contenir à peine le quart des paroissiens », et surtout son état semble préoccupant « sa solidité est de toute part menacée, d’une vétusté indigne du culte et menace de s’écrouler ». En 1852, sous l’impulsion du Cardinal de Bonald et du conseil de fabrique fut décidée la construction d’une nouvelle église. « L’édifice comportera une nef précédée d’un clocher surmontant la façade principale, d’un transept, d’un chœur spacieux, de deux collatéraux ou bassesnef, et deux sacristies ; le tout en rapport avec une population de deux ou trois mille âmes. Les trois nefs, les chapelles et le sanctuaire seront voûtés et le dallage sera partie en dalles de pierre et en carreaux de terre cuite. La façade principale sera ornée de trois portes et sera précédé d’un perron de six marches embrassant la longueur de la façade ». Mais par économie et aussi de peur de glisser sur le perron les jours de pluie et de gel, celui-ci fut supprimé. En contrepartie, la hauteur du clocher fut maintenue « de manière à ce que les cadrans de l’horloge placés sur chaque face lyon people • juin 2019 • 168 •
L’église en 1916
Vue aérienne des années 50
puissent être aperçus des hameaux les plus éloignés ». La nouvelle église (et toujours actuelle) est solennellement bénie le 12 août 1860 sous le double vocable du Saint Esprit et de l’immaculée Conception de la Sainte Vierge.
LA CAVE DE CALUIRE
s’est bonifiée avec le temps Créée au début du XXe siècle par la famille Rozier, la Cave de Caluire a atteint la maturité nécessaire pour s’imposer dans cet âpre milieu qu’est la vente de vins et de spiritueux. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
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n difficulté dans les années 90, le commerce a retrouvé de sa superbe. Une renaissance pour cette enseigne vieille de plus d’un siècle, que l’on pensait rangée au fin fond des livres d’histoire, lorsque l’activité cessa dans les années 90. « La fin d’activité a été compliquée avec mon père (François). Tout s’est arrêté ! », se souvient Catherine Rozier, instigatrice de la résurrection de la Cave de Caluire. L’ancienne menuisière, née au milieu de ces bouteilles de Côte-Rôtie et Saint-Joseph, n’a pu consentir à un tel épilogue. Alors en 1997, la Caluirarde s’est résolue à reprendre la maison familiale, établie sur la rue Jean Moulin (anciennement le 124 de la Grande Rue de la Caluire, ndlr) depuis 1848, et l’achat de cet ancien champ de choux par son aïeul. Ce dernier avait eu la bonne
idée d’y installer un commerce de vins à emporter, et un bistrot « Rozier », accolé à la demeure familiale. « Il achetait du vin en vrac, l’élevait, et le mettait en bouteille », raconte la propriétaire. L’activité a repris en 1997, lorsque Catherine Rozier eut le bon sens d’intervertir la boutique et l’entrepôt, pour profiter des parkings de l’avenue Louis Dufour. « On a fermé de l’autre côté dans les années 90, pour réaménager cette partie », décrit-elle.
DES VINS EXCLUSIVEMENT FRANÇAIS, GOÛTÉS ET VALIDÉS AVANT LEUR VENTE Épaulée par son cousin Serge Vitetta et ses collaborateurs, Richard Crost et le Crétois Michail Paterakis, Catherine Rozier virevolte aujourd’hui dans une boutique au look vintage de 150 m2, où sont entreposées plus de 500 références de vins et de spiritueux, « des bouteilles à 5€ aux vins les plus développés ». « J’ai redémarré avec trois bouts de ficelle et quelques bouteilles,
avec un client toutes les 5 heures, relatet-elle. Il n’y avait pas encore cet engouement pour le vin. Puis petit à petit, le bouche-àoreille a fait le reste ». L’histoire a donc repris son cours, alimentée par cette douce devise : « J’essaye de faire en sorte que le client en ait pour son argent », martèle la gérante. Et pour cause, à la Cave de Caluire, tous les vins sont goûtés avant leur commercialisation. Avec modération, et bon goût. La Cave de Caluire 21, avenue Louis Dufour 69300 Caluire Tél. 04 78 08 42 51 •
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CALUIRE ET CUIRE
OH MY COM, LA PETITE AGENCE DE COM’ qui a tout d’une grande
En 2009, le monde de la communication voyait une nouvelle agence s’installer sur la place lyonnaise. Dix ans plus tard, Oh My Com est toujours aussi imaginative qu’à ses débuts et la créativité est toujours au cœur de son ADN.
C
’est la petite agence qui n’en finit pas d’étonner. Située à Caluire-et-Cuire, l’agence de communication dirigée par Nicolas Steinlé fête cette année 10 ans d’existence et plus de 750 projets de communication réussis. Tout en ayant pour autant une certaine discrétion, l’agence a réussi à additionner plusieurs domaines de compétences dans une offre globale. Ainsi du simple conseil à la stratégie de communication, l’agence accompagne les entreprises dans la réalisation de leurs projets de communication Print, Digital, Médias et Evénementiel. « J’ai créé OhMyCom il y a 10 ans après des études à l’EFAP et 5 ans en régie publicitaire chez Cojecom (Régie Publicitaire de 20 Minutes). C’est d’ailleurs ici que j’ai pu construire mon ambition créative et mon envie de travailler sur plusieurs secteurs d’activité» nous livre Nicolas Steinlé. Il poursuit : « J’aime avoir une idée et pouvoir la développer. J’aime échanger et cogiter avec les autres pour rebondir et développer ensuite une autre idée. C’est à la fois passionnant et très enrichissant. » Entrepreneur qui aime la prise de risque mais toujours de manière raisonnée, il s’est entouré d’une équipe de choc (Pauline, Mégane, lyon people • juin 2019 • 170 •
Alexandre, Aurélie et les 2 Brigitte) pour faire de son agence un lieu de bien-être et de progrès dont chaque journée productive est partagée entre le plaisir, l’apprentissage, le bien-être et la performance.
UNE COLLABORATION PRIVILÉGIÉE « Nous voulions une agence créative, proche de ses clients pour mieux répondre à leurs attentes, en plus d’être un partenaire les accompagnant dans la durée » confie Nicolas. La valeur ajoutée de l’agence Oh My Com réside dans le fait de mêler réactivité, savoirfaire et créativité, le tout agrémenté d’un fort relationnel. L’agence est ainsi à l’écoute de ses clients et les accompagne pour la création d’un logo et l’impression de leurs supports de communication. La création de présence digitale, l’accompagnement en relations presse et l’organisation d’événements professionnels en France et à l’étranger en font une agence de communication innovante et adaptée au monde d’aujourd’hui et de demain. Oh
My Com est une agence de « passionnés », portée par des personnes talentueuses et sympathiques qui savent comprendre et valoriser leurs clients. Une approche qui a su séduire de grandes marques nationales (SNCF, Fun Radio, XPO Logistics, KTM...), comme des acteurs lyonnais (Kaffee Berlin, Starterre, Neowi, L’Appart Fitness...). Oh My Com 87, rue Pasteur - 69300 Caluire Tél. 09 54 48 49 04 contact@ohmycom.fr www.ohmycom.fr
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CALUIRE ET CUIRE Les officiels de Caluire visitant le 14 mars 1969. La propriété vit ses derniers jours.
Il est acquis par la Ville de Caluire pour 450 000 Francs financés par un prêt de la Caisse d’Epargne de Lyon sur 30 ans
DU CHÂTEAU BONDET à la résidence Marie Texte : Marco Polisson - Photos © René Basset
Lyan
Qui pourrait se douter qu’au fond de l’impasse du Collège, au numéro 3, en lieu et place de la maison de retraite Marie Lyan, s’élevait un château…
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n château construit dans la seconde partie du XIXème et appartenant au couple Bondet. Après le décès de Gustave Bondet, sa veuve propose à la Ville de Caluire d’acquérir la propriété de 9260 m2 pour la somme de 450 000 F. Le 26 avril 1968, le conseil municipal vote l’acquisition
du tènement Bondet et l’expropriation de sa voisine, la propriété de Joannès Faure (85, rue Jean Moulin) en vue d’édifier un foyer résidence pour personnes âgées (75 studios et 5 F2) et un immeuble de 14 logements sociaux pour jeunes ménages. Le maire Frédéric Dugoujon signe le permis de démolir en 1972.
Située au cœur de la ville, à proximité des commerces et des administrations, la résidence Marie Lyan dispose d’une capacité d’accueil de 80 logements et d’un logement d’hébergement temporaire.
NOBLE INTENTION CERTES, MAIS ÉTAIT-IL INDISPENSABLE DE DÉTRUIRE LE CHÂTEAU ? La maîtrise d’ouvrage est confiée à l’Office Public d’HLM (OPHLM) du Rhône, ancêtre de l’OPAC, sur le projet de l’architecte Michel Pionchon. Le 24 octobre 1972, la ville de Caluire et Cuire rétrocède ces parcelles à l’OPAC du Rhône pour la construction des immeubles dont la construction (1973-1975) est confiée à l’Habitat (société coopérative ouvrière de production créée par André Plaisantin à Caluire en 1948 et qui fit faillite en 1981). Pour perpétrer le souvenir de Marie Lyan (1897 – 1957) qui consacra 42 ans de sa vie au Bureau d’Aide Sociale de Caluire et Cuire (actuel CCAS), le conseil municipal décida de donner son nom à la résidence qui a fêté ses 40 ans le 26 juin 2015. Source : « 40 ans de la Résidence Marie Lyan » Edmond Richard Michalski (Juin 2015)
Seule la maison de gardiens a survécu
Inauguration du laboratoire sérothérapique Mérieux en 1907. Sur la photographie, on distingue Marcel Mérieux (4ème personne en partant de la droite) accueillant les autorités administratives et vétérinaires. En retrait, les deux palefreniers chargés de s’occuper des animaux. En arrière-plan, le château de la propriété Bondet démolie en 1972 (page précédente).
LA SUCCESS-STORY MÉRIEUX 1
1. C ourrier de Marcel Mérieux informant ses clients du transfert de son service expédition à Caluire en 1910 2. Edouard Herriot… importateur du fumier de la ferme de Caluire. Comme engrais pour les plates-bandes de sa ville de Lyon ? 3. Marcel Mérieux dans son laboratoire lyonnais créé en 1897
passe par Caluire
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’histoire fut courte mais trop intense pour être occultée. Il en va ainsi des idylles, lorsque l’un des protagonistes peine à être oublié. Ce constat vaut ainsi pour Marcel Mérieux, illustre chimiste, rendu célèbre en 1894 aux côtés d’un certain Louis Pasteur, pour qui Caluire devint le lieu d’implantation idéal en 1907, lorsque le scientifique décida de revenir à ses premiers amours : la sérothérapie (utilisation thérapeutique de sérum sanguin, ndlr). Au nord de Lyon, Marcel Mérieux installa son labo dans l’atelier Francisque sise à l’angle
Texte : Morgan Couturier - Photos DR
de la rue Jean Moulin et l’impasse du collège, en compagnie de quelques animaux : ânes, chèvres et chevaux. Le personnel était succinct, réduit à deux palefreniers chargés de soigner les animaux et d’aider à la pratique des saignées nécessaires à la préparation des sérums. Si Mérieux quitta les lieux dix ans plus tard, il n’en reste pas moins que Caluire constitue une étape décisive de la successstory familiale. La suite fut remarquable avec la création de l’Institut Mérieux développé par Charles et Alain Mérieux, de Bio-Force Développement et de Bio-Mérieux, présidé par Alexandre Mérieux (arrière-petitfils de Marcel). Spécialiste du diagnostic in vitro, elle réalise plus de 2 milliards d’euros de CA.
Source : P. Ruitton – Gazette de Histoire et Patrimoine de Caluire
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CALUIRE ET CUIRE
À Caluire,
JEAN-MICHEL BITSCH est dans un fauteuil
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Assisté depuis deux ans d’une attachée commerciale, le Meilleur Ouvrier de France voit son activité croître de façon exponentielle. Une bonne nouvelle pour le tapissier - décorateur historique de Caluire. Texte : Morgan Couturier - Photos ©Saby Maviel
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tre visionnaire est une qualité qu’il faut parfois savoir dompter. Jean-Michel Bitsch ne cesse de s’en apercevoir, parfois à ses dépens, quand les pensées viennent engorger son esprit. « C’est le problème des gens comme moi avec une idée à la seconde. On n’a jamais le temps de rien ! » peste-t-il, à plus forte raison lorsque les datesclé de son parcours viennent à lui manquer, ou à s’entremêler. Fort heureusement, ce natif de Champagne fut plus éclairé à l’adolescence, cette période de la vie où les décisions influent et définissent toute une carrière. Enivré par l’activité de son père, matelassier de profession, Jean-Michel Bitsch s’est ainsi découvert une passion, celui de l’art décoratif, et de la tapisserie. Le talent certain, il fut très vite adoubé par ses… pairs, à commencer par le prévôt de la maison des compagnons. Mais comme un diamant qu’on doit polir, le jeune homme eut besoin d’affiner ses aptitudes et d’en cerner les contours pour trouver sa voie définie au gré d’un Tour de France, avec les compagnons du devoir. Après Paris, Cologne et Strasbourg, le décorateur décide de poser ses outils entre Rhône et Saône, au 102, rue Jean
Moulin, à Caluire. L’intéressé occupe toujours les lieux aujourd’hui, après en avoir acquis les murs en 2011. Agrandie, la boutique fut agencée à son image, non sans une dernière pensée pour son prédécesseur.
« On travaille avec les particuliers, mais la pérennité de l’entreprise repose sur les professionnels »
« Lors de mon tour de France, je me suis bien entendu avec mon patron, M. Deltan. J’ai travaillé deux ans sous ses ordres avant de reprendre son affaire. Mais je n’avais pas un sou. J’ai fait une super affaire, un crédit et je l’ai acheté en 1999 », relate-t-il aujourd’hui, le sourire aux lèvres. La chance sourit aux audacieux, paraît-il. Alors pouvait-il en être autrement pour ce Caluirard d’adoption ? La question mérite d’être posée, mais son insigne de MOF, obtenu un an après avoir son installation sonne comme une évidence, au même titre que cette méridienne Napoléon III louée par le jury. Depuis, le succès ne cesse de frapper à sa porte. Quatorze ans après avoir ouvert un second magasin, du côté de Tassin, Jean-Michel Bitsch se laisse désormais bercer par les projets, chaque fois plus nombreux. « En 2019, nous allons acheter les murs et étendre la boutique », dévoile-t-il, alors que son chiffre d’affaires flirte déjà avec les deux millions (1,7 M€). L’explication se trouve souvent dans l’entourage de cet homme éclairé, dont l’équipe ne cesse de croître. « On a quasiment amené une deuxième entreprise à l’entreprise », avoue-t-il. L’appui d’Annie Bitsch (administratif) Lorène Baron (commercial) n’y est pas étranger, alors que la société affiche de solides références chez les professionnels à Lyon (Le Passage et Brasserie du TNP) et en Savoie (Chalet du Mont d’Arbois à Megève, Le Chabichou à Courchevel). « J’avais la prétention de dire que si les clients sont contents, ils vont revenir vers moi. Maintenant, on est dans une démarche complètement différente ». Après tout, n’estce pas le propre des artistes de toujours se renouveler ? Jean-Michel Bitsch 102, rue Jean Moulin Caluire Bourg Tél. 04 78 23 22 38
JM Bitsch a l’art de remettre nos meubles dans l’air du temps
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CALUIRE ET CUIRE
LE VERNAY Grand témoin : Bernard Basse
Ce quartier qui occupe la partie nord-ouest de notre ville est le plus élevé de la commune, culminant à 275 m aux Mercières, hameau ancien dont l’histoire reste à découvrir. Texte : Henri Chapot - Photos © Saby Maviel et DR
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’origine du nom de ce lieu viendrait de verne, ou vergne, arbre plus connu sous le nom d’aulne, supposant donc une partie assez boisée. On peut le classer, comme Cuire (XIIe), parmi les plus anciens noms de notre ville bien qu’il ait une histoire un peu particulière du fait de son rattachement paroissial à Collonges. En 1699, ce hameau compte quelques maisons, soit sur la montée de la Saône, soit sur le plateau, et plus tard sur le bord de la rivière. Avant la Révolution, on ne dénombre guère plus de 30 à 40 demeures. Les berges de Saône n’étant pas praticables, ce lieu de passage très fréquenté évitait les octrois de Lyon, et vit donc au XIe siècle, l’édification du château féodal du Vernay (page 178 et ci-contre), abritant un péage. Une certaine ambiguïté apparaîtra par la suite, avec celle d’un autre château du Vernay, devenu l’internat des bords de Saône. Ce quartier eut son paysage fortement marqué par une profonde tranchée lors du tracé de la voie ferrée reliant la CroixRousse à Sathonay, dont les déblais permirent l’édification d’un talus vers le bourg afin d’obtenir une ligne la plus horizontale possible. Cela a conduit à l’édification de 3 ponts restés dans les mémoires sous les noms de ponts : de pierre, de bois ou de fer selon le type de construction. Cette ligne satisfit le Maréchal de Castellane, permettant ainsi d’accélérer les mouvements de troupe du nouveau camp. Un peu plus tard, par étapes, un tram reliant la Croix-Rousse
aux Marronniers vint compléter les moyens de communication. Le Vernay fut une place forte des maraîchers, dont les propriétés typiques sont encore visibles, avec leur grand portail à 2 vantaux surmonté d’une énorme poutre. Il était normal que la “bascule’’ permettant d’honnêtes transactions ait été placée très proche. Ce fut un haut-lieu de l’utilisation intensive de la gandouse, parfumeuse favorisant les cultures dont celle des choux. Après 1945, ces propriétés disparurent en partie devant l’urbanisation, malgré tout assez maîtrisée. Le Bois-Roux et le Charroi en payèrent le prix fort comme le domaine de Montchoisy (page 186) et le château de La Tour (page 190), plus que les Mercières et Pied-Chardon.
La gare du Vernay
Le Vernay regorge de belles maisons dont les plus prisées, situées au-dessus des balmes de la Saône, disposent d’une vue imprenable sur les Monts d’or.
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CALUIRE ET CUIRE
CHÂTEAU DU VERNAY
Un château médiéval à 5 minutes de Lyon, entouré d’un parc de 7 hectares ! Non, il ne s’agit pas de science-fiction, mais de la plus ancienne propriété du Vernay.
Un grand féodal en renaissance
Texte : Martin Basse et Jo Basse - Photos © Fabrice Schiff et DR
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’époque médiévale, le Château du Vernay figurait, en 1687, sur le terrier de l’Abbaye de l’Ile-Barbe, comme appartenant à Philippe Bouchard, bourgeois de Lyon. Il passa ensuite aux sieurs Vergoin et Balmont. Monsieur Emile Salomon, dans ses « Châteaux historiques du Lyonnais », a donné la liste complète des propriétaires successifs du château du Vernay, depuis les héritiers de Jean Balmont jusqu’aux Regny et aux Monicault. De 1829 à 1924, il appartint la famille Fromentin de Saint-Charles, dont plusieurs membres sont enterrés
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au cimetière de Caluire. Le château fut acquis ensuite par Henri Fortoul, puis par Madame Bernardin qui le revendit au début des années 70 à Eric Gruaz, PDG de l’entreprise de feux d’artifice Pyragric (établie en face de l’hippodrome de Rillieux et dirigée aujourd’hui par son neveu Romain. Le château, « alors en très mauvais état » – selon Danièle Gruaz, sa dernière épouse, est alors complètement restauré dans le goût de l’époque. Son mari jette son dévolu sur le château du Vernay après avoir approché les propriétaires du château Perret de Saint Cyr (transformé en centre hospitalier en 1972).
Le caractère secret de la bâtisse est l’écrin parfait pour celui qui cultive une véritable passion pour l’ésotérisme. Il entrepose dans les combles ses pièces de collection, ses livres rares et ses objets religieux. Grand ami de Paul Bocuse, chez qui il dînait presque tous les soirs, ils avaient imaginé construire un téléphérique entre le
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1. La bibliothèque d’Eric Gruaz et ses rares ouvrages de sorcellerie et d’ésotérisme a été dispersée à Drouot les 27 et 28 avril 2017. 2. La salle à manger et ses trophées de chasse 3. Le salon et sa cheminée monumentale et son plafond à la française 4. La salle de bains et ses carreaux émaillés très seventies 5. La cuisine en mode rustique
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Mis en vente 1 995 000 euros, il mettra deux ans pour trouver un repreneur
château et l’auberge ! C’est en 2016 que les héritiers d’Éric Gruaz (disparu en 1998) décident de mettre la propriété en vente et de disperser son incroyable bibliothèque sous le marteau Binoche et Giquello à Drouot avec le concours de l’expert Alain Ajasse. Ses ouvrages de magie, sorcellerie, ainsi que les manuscrits de Raymond Lulle ont ravi les amateurs du genre. Il faudra plus deux ans avant que le château, confié aux agences EIF et Mercure, tape dans l’œil d’un nouvel amoureux, Jean-Maxime Carrier qui va le transformer en maison d’hôtes et louer les salles de réception. Source : Histoire de Caluire et Cuire (Éditions Fot – Lyon, 1976)
La chambre principale et sa cheminée rapportée d’époque Louis XV
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CALUIRE ET CUIRE
CHÂTEAU DU VERNAY
D’une surface habitable de 400 m2 sur 4 niveaux et d’un parc ramené à 2,5 hectares, le château du Vernay comprend une maison de gardien, une tour à aménager et des dépendances. Source, calvaire et fontaine d’un bucolique absolu. Ballade en Dombes chez Eric et Danielle Gruaz (au centre avec son chien). Renée et Francisque Collomb, maire de Lyon, accompagnés de leur belle fille Françoise Collomb (à droite) au restaurant La Colonne à Ambérieux en Dombes !
Dans le grenier étaient entreposées les pièces de collection et les objets religieux d’Eric Gruaz. On y accède par un escalier hélicoïdal fabriqué par un compagnon
Eric Gruaz, sourcier à ses heures La forêt de 5,5 hectares qui entourait le château a été vendue séparément. Ses sous-sols renfermeraient deux souterrains.
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CALUIRE ET CUIRE
Vue aérienne du manoir en juillet 2018. La propriété comprend un terrain de 7000 m2 aux arbres multi-centenaires et sa piscine est alimentée en eau de source
MANOIR MÉDIÉVAL DU VERNAY
Un avenir à reconstruire
PILLÉE PUIS ADJUGÉE 2 501 000 euros au marteau ! L
ors de notre visite du 2 janvier 2018, le manoir médiéval était en piteux état. Seule sa façade extérieure (restaurée en 1995) pouvait encore donner le change... mais à l’intérieur, un champ de ruines ! Nous avons été atterrés de découvrir les étages entièrement dévastés. Les parquets, les plafonds, les boiseries ont été arrachés. De l’ancien décor, il ne reste rien ! La maison a été vidée de son contenu. Saisie en 2016 puis mise en vente à la demande de la Société Générale Bank and Trust, une banque luxembourgeoise défendue par Maître Desseigne, la propriété était proposée en réitération à 2 500 000 euros à l’audience des criées du Tribunal de Grande Instance du 11 janvier 2018. Elle a été adjugée à une société parisienne, la SCI Les Cascades, pour la somme de 2 501 000 euros !
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L’annonce de la vente aux enchères publiée dans le Tout Lyon Affiches du 2 décembre 2017
UNE HISTOIRE MOUVEMENTÉE
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vant que Lyon ne quitte l’époque romaine au Ve siècle avec l’invasion burgonde, émerge une nouvelle puissance : l’épiscopat lyonnais. À la fin du IIe siècle, Saint Irénée, succédant à Saint Pothin comme évêque de de Lyon, en sera le maitre d’œuvre. Cette primauté de l’Archevêque de Lyon, consacrée au IVe siècle avec le titre de « primat des Gaules » donné par concession romaine, est à l’origine du développement de la ville. Ses structures de défense seront peu à peu organisées à partir des monastères. Le Monastère de l’île Barbe édifié au IVe siècle au nord de Lyon sur une île de la Saône, va se développer au IVe siècle sous l’influence de l’évêque Saint Nizier, pour constituer une des pièces majeures de la défense de la ville. À la fin du VIIIe siècle, le monastère compte plus de 90 moines. Dans la perspective de la visite de Champagne à Lyon, l’abbé d’alors obtiendra de l’archevêque les moyens de renforcer son dispositif par trois défenses avancées : l’une à Saint-Cyr, l’autre à Albigny, la troisième... au Vernay. Pour cette dernière, le choix n’est pas innocent : il s’agit de contrôler l’important trafic existant dans le chemin du Vernay qui débouche sur le gué, permettant de franchir la Saône puis, passant devant l’auberge où est installée aujourd’hui Paul Bocuse, de rejoindre ainsi l’ancienne voie romaine desservant Lyon au nord en direction de Paris par Tarare et le Charolais. À cette époque, les berges de la Saône ne sont que des chemins de halage, peu carrossables et fréquemment inondés. Par ailleurs, les voies vers la Bourgogne voisine, territoire hostile, sont peu sûres. De surcroît, le chemin du Vernay permet au trafic venant de l’est d’éviter l’octroi lyonnais particulièrement élevé. Pareils avantages méritent bien un péage ! C’est ce qui sera instauré et payé, en dernier lieu, dans la pièce servant aujourd’hui de bureau au vieux manoir. Car peu à peu le cantonnement s’est transformé en véritable place forte. Au XIe siècle, le site comprend déjà, outre de nombreuses dépendances, l’essentiel des bâtiments actuels dont la tour desservant aujourd’hui les étages, la chapelle transformée depuis en partie d’habitation et son moulin à farine dont seules les fondations subsistent.
LE PÉAGE DE LA FORTUNE Erigé en seigneurie au XIIIème siècle, le manoir médiéval règne sur l’ensemble des terres avoisinantes du plateau, depuis la Saône à l’ouest jusqu’au Rhône à l’est, aux confins de Lyon en direction de la Croix-Rousse au sud, et au nord, jusqu’à la combe de Fontaines. Au XVIIe siècle, la demeure est déjà douillette pour l’époque car Richelieu, ayant dû renoncer devant la Saône en crue suite à de violents orages, ne dédaignera pas y séjourner.
L’évènement est-il à l’origine de la décision qui va suivre ? Toujours est-il que le premier pont permettant de traverser la rivière au nord de Lyon sera celui de l’île Barbe, construit peu après, en 1639, captant une part importante du trafic. Présentant un intérêt moindre pour le monastère, le château du Vernay est affranchi par sa tutelle et le péage auquel restait assujetti le substantiel trafic subsistant dans la montée lui est alors octroyé. Fortune ! Muni de cette manne, le châtelain, comte de Fleurieu, fera alors édifier, de l’autre côté du chemin, le nouveau château du Vernay où il demeurera à la fin du XVIIe siècle. Quant au vieux manoir, il appartenait en 1687 à Philippe Bouchard, bourgeois de Lyon, puis, en 1691, au sieur Vergoin et ensuite au sieur Balmont, tireur d’Or à Trévoux, qui en avait fait un dépôt de lingots pour les faire ensuite entrer en contrebande à Lyon, cachés dans des dindes, d’où lui vint le surnom de Balmont-Dinde. En 1770, la veuve Balmont le vendit à Alexis Antoine Régny, écuyer, recteur de l’Hôtel-Dieu, trésorier et receveur de la ville de Lyon. Son héritière vendit en 1829 aux Fromentin de Saint-Charles. La famille Perret en devint propriétaire en 1853 pour céder en 1889 à Laurent Gauthier, négociant, juge au tribunal de commerce à Lyon. En 1894, Pierre Bernay, docteur en médecine, achète le manoir, puis en 1906, le cède à un négociant en soierie, dans la famille duquel il restera jusqu’en 1945, Léon Robert, consul du Panama, puis aux familles Blondel, Chassagne.
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Texte : Docteur P. Ruitton - Photos © Saby Maviel et MP
Construction : Xe siècle Maître d’œuvre : Abbé de l’Ile Barbe Architecte : inconnu PROPRIÉTAIRES Comte de Fleurieu 1687 : Philippe Bouchard 1691 : Sieur Vergoin Sieur Balmont 1770 : Alexis Antoine Régny 1829 : Fromentin de Saint-Charles 1853 : Famille Perret 1899 : Laurent Gauthier 1894 : Pierre Bernay 1906 : Léon Robert 1940 : Madame Robert, née Bertillier 1943 : SCI de la Montée du Vernay (Mme Robert) 1977 : Mr Blondel et Mme Roisse (prix 830 000 F) 1983 : Mme Chassagne (prix 1 800 000 F) 2005 : Société Ismène II (prix 1 395 000 F) 2018 : SCI Les Cascades
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1. Le manoir en rénovation 2. L’ancienne chapelle et la grille d’entrée 3. Le premier étage photographié le 11 janvier 2018 4. La salle d’armes et les anciennes geôles ont servi de refuge pendant les bombardements alliés en 1944. Elles ont été découvertes par hasard en 1939 par le jardinier de la propriété.
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183 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
VAL VERT
Repaire de
banquiers
Sa silhouette caractéristique de villa anglo-normande dont regorgent Deauville et Trouville ne surplombe pas la Manche déchainée mais le cours tranquille de la Saône. Texte : Marco Polisson - Photos © Nicolas Winckler et Saby Maviel
À
l’aplomb de l’abbaye de Collonges, cette grande maison est sortie de terre dans les premières années du XXe siècle. Sous ses pieds, s’étalent les majestueuses villas du quai Clémenceau. Selon toute vraisemblance, elle a été édifiée sur le terrain de 2,6 hectares, propriété de Pierre Balmont en 1877. C’est la famille Paquier qui occupe la villa pendant la première moitié du XXe siècle. Leur voisine Jocelyne Cotella, issue de la famille Carron présente depuis 4 générations sur le coteau, se souvient parfaitement d’une grande dame et de sa fille mariée au tisseur Bertrand, venant passer les beaux jours en villégiature au Val Vert. Ce n’est qu’aprèsguerre que la villa, enfin équipée du chauffage central, va tourner à plein régime.
La maison avant son agrandissement. Quand a-t-elle gagné son aile droite ? Probablement en 1951-1952 après son rachat par la BNCI.
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UN LOGEMENT DE FONCTION HORS NORME Rachetée en 1951 par la BNCI (ancêtre de la BNP), elle est mise à disposition comme
logement de fonction aux directeurs de la banque. Se succèderont ainsi en 1957 Marcel Lalain et son épouse ; puis Michel Gerald et enfin Bernard Bataille en 1976 après un intermède d’un an pour travaux. Marié à Yolande de Teyssiere de Miremont, le couple et leurs enfants ne quitteront Val Vert qu’en 2001 (lire encadré). La propriété ramenée à 1,3 hectares est ensuite vendue à Gilles Cornemillot (distributeur textiles) qui la cède en 2009 à Jean-Hugues Michel DG Phictal Healthcare, grossiste répartiteur pharmaceutique. Avant un intermède locatif, JH Michel la remet sur le marché, elle reçoit la visite de nombreux prétendants dont un footballeur qui ne donnera finalement pas suite. Un retrait qui comble de joie de son nouveau propritaire. En 2015, il acquiert Val Vert. Deux ans de travaux seront nécessaires pour réorganiser entièrement les pièces de réception du rez-de-chaussée agencées de façon très contemporaine, tout en conservant l’esprit 1900. Désormais théâtre de jeux des 7 enfants du couple, la villa est rentrée de plein pied dans le XXIe siècle.
Le grand salon à l’époque de Bernard Bataille… et le petit salon
24 ANS DE BATAILLE En 1976, Bernard Bataille, nommé directeur de la BNP, s’installe puis acquiert Val Vert avec son épouse Yolande. C’est là que grandissent leurs quatre enfants Xavier, Florence, Amaryllis et Philippe, scolarisés au collège Lassagne. « Ma chienne Belle, un setter anglais, m’accompagnait chaque matin jusque dans la classe ! » se remémore ce dernier en visitant la maison remastérisée par son propiétaire actuel. « C’est notre nounou portugaise Rosa qui venait la chercher ». La maison du bonheur était un véritable refuge animalier avec ses chevaux, ses moutons, ses paons et ses pigeons, surveillés de loin par Coco, le perroquet offert à Yolande Bataille par le baron Arnould Thenard, patron du Bien public. Parmi ses pensionnaires réguliers, le chef Paul Bocuse et Eric Gruaz, propriétaire du château du Vernay (lire page 178). En 1998, Bernard Bataille scinde la propriété et crée trois lots avec le tennis, le verger et le terrain de la SCI Haute Combe. Un an après son décès en 2001, la propriété est cédée à Gilles Cornemillot. Les enfants ont depuis longtemps quitté le nid familial. Si Amaryllis Bataille poursuit sa carrière de sculpteur de the Big Blue Generation à Las Vegas, Philippe est resté fidèle à Lyon où il a acquis en 1989 auprès de Paul Sayag (Oliver Grant) la maison Moreteau sise rue de la République. Il travaille aujourd’hui dans l’immobilier.
PROPRIÉTAIRES 1830 : Famille Rendu 1855 : Félix Beledin 1877 : Pierre Balmont 1895 : Jean-François Longin 1913 : Jean Paquier 1948 : Veuve Paquier 1951 : Compagnie Immobilière Française (BNP) 1976 : Bernard Bataille 2000 : Gilles Cornemillot 2009 : Jean-Hugues Michel 2015 : SL
Yolande Bataille et Coco 1
INAUGURATION DU COURT DE TENNIS 1. P hilippe Bataille, Madame Mighirian, Francisque Collomb et Charles Mighirian, président de l’OL 2. Francisque Collomb, maire de Lyon, coupe le ruban en 1982 3. Venu en voisin du château du Vernay, Eric Gruaz et Amaryllis Bataille 2
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Bernard et Yolande Bataille •
185 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
Le
À
triste sort de MONTCHOISY
la limite de Fontaines, le grand domaine de Montchoisy, établi sur le haut du coteau, descendait jusqu’à la Saône. On ne connaît pas ses origines, cependant il ne semble pas antérieur au XVIIIe siècle. Le plan géométral du mandement de l’Ile Barbe (ADR 10G 279, vers 1788) nous renseigne quelque peu : Grand tènement clos de murs appelé MontChoisi appartenant à Sieur Robert du Veret acquéreur du Sieur Jean Marie Dalmais héritier de son père qui était acquéreur des héritiers Aimon. On peut imaginer qu’il s’agit en l’occurrence de Jean-Marie Aymon (époux en 1729 de Marie-Charlotte La Croix, fille de Jean de La Croix Laval), conseiller en la cour des monnaies, sénéchaussée et siège présidial de Lyon, probable constructeur de la maison des champs au cours de la première moitié du siècle. Jean-Marie Dalmais, héritier d’André, fabriquait et vendait des bas de soie rue Grenette. Vers 1769, il charge l’architecte paysagiste Guillaume Marie Delorme d’aménager les jardins et le parc, mais il revend en 1775 à Robert du Veret (Duveret), négociant rue Tupin, puis propriétaire rentier, décédé en 1828. En 1829, le docteur Gilbert Montain, professeur de médecine, habitant 18 place Louis-le-Grand (place Bellecour, cf. Lyon People, juin 2012, p.120-121) est acquéreur, mais étant également propriétaire du domaine voisin lyon people • juin 2019 • 186 •
Texte : Maryannick Lavigne-Louis - Photos © Fabrice Schiff et DR
Le Désert (Fontaines-sur-Saône, les maisons se trouvent de part et d’autre du chemin du Désert qui sépare les deux communes), il procède le 26 avril 1836 à un échange de biens avec Antoine Jean-Baptiste Dugas, baron de la Catonnière, ancien capitaine de cavalerie, chevalier de l’ordre impérial. Ce dernier charge l’architecte lyonnais PierreJulien Pascal de réaménager la demeure. Décédé en 1865, il est enterré au cimetière de Caluire, où sa tombe est actuellement en perdition.
LE DÉBUT DE LA FIN Emmanuel Brosset, appelé BrossetHeckel depuis son mariage en 1855 avec Marie Victoire Heckel, ancien fabricant de soieries rue Saint-Clair, propriétaire rentier domicilié 33, avenue de Noailles (avenue Foch, cf. Lyon People, juin 2017, p.120121) achète Montchoisy le 25 mars 1870. Immédiatement il demande à l’architecte Prosper Édouard Bissuel de transformer la propriété (bâtiments et parc dont il augmente la surface). La famille BrossetHeckel la conserve jusqu’en 1938. Dès lors commence le déclin de Montchoisy. En 1939, Gaston Joanny Renel achète les bâtiments et seulement 3 des 10 hectares de terrain. À partir de 1942, les 7 hectares restant sont divisés en 25 lots
construits de villas individuelles. En 1957, la veuve de Gaston Joanny Renel fait don du château aux Petits Frères des Pauvres et à l’Association diocésaine. Progressivement pillé, dépecé, ses ruines sont achetées en 1974 par le promoteur Pierre Fornas (entreprise Fornas Promotion) qui les achève au profit de deux immeubles résidentiels terminés en 1976. Seuls ont été conservés, de façon dérisoire, le portail monumental avec sa grille, portant fièrement l’inscription métallique MONTCHOISY ainsi que la porte piétonne qui ne sont plus utilisés. Une partie de l’allée plantée de marronniers est encore debout. Cf. Histoire et patrimoine de Caluire-et-Cuire, Victor Mangola, Montchoisy, 2007
L’aspect de la maison est resté quasiment inchangé semble-t-il jusque dans les années 1840 (hormis le parc transformé par GuillaumeMarie Delorme). Mais les plus importantes modifications (château et parc à l’anglaise) sont à mettre sur le compte de l’architecte Prosper Édouard Bissuel, réalisées en 1870-1872 pour Emmanuel BrossetHeckel. Édouard Bissuel
L’immeuble qui a été construit à l’emplacement du château 137, avenue du Général De Gaulle
PROPRIETAIRES
LE SILENCE GÊNÉ DES PETITS FRÈRES Pourquoi les Petits Frères des Pauvres ontils accepté la donation de la famille Renel et laissé le château se dégrader ? Interrogé par Lyon People, l’association a été frappée d’amnésie. « Aucune trace dans nos dossiers » nous a lapidairement répondu Thierry Martinez, chargé de la communication. C’est dire le peu de cas que les PFP font des donations qui leur sont faites. Le promoteur Fornas n’a pas souhaité non plus s’étendre sur le sujet.
1769 - Jean-Marie Dalmais achète le domaine composé d’un immeuble rural avec maison de Maître, bâtiments de cultivateur et d’exploitation, cour, jardin ombragé, terres, vignes et bois, (8 ha). Il crée en outre un jardin à la française avec le concours de l’architecte Delorme. 1775 - Joseph Robert du Verret 1829 - Le docteur Gilbert Montain 1836 - Baron Jean Baptiste Dugas de la Catonnière 1870 - Emmanuel Brosset et Marie-Victoire Heckel, son épouse, achètent le domaine qui devient le Château de Montchoisy. Ils l’agrandissent grâce à des acquisitions de terrains entre 1876 et 1893 et transforment la maison de maître en ajoutant une tour, des pavillons à toiture élevée, un perron en escalier, un parc à l’anglaise, des serres, un lac... 1910 - Maurice Brosset-Heckel, le 2ème fils, hérite d’un domaine de 10 ha. 1938 - Les 6 enfants de Maurice Brosset-Heckel héritent du domaine, dans l’indivision. Marc Brosset-Heckel, se charge de la vente en parcelles du domaine. 1939 - Gaston Joanny Renel achète le château avec ses dépendances et une partie du jardin (3 ha). Emmanuel Brosset
LE CHATEAU
LES TERRES
1939 Gaston Joanny Renel achète le château et ses dépendances, environ 3 ha.
1942 Vente de 7 ha de parcelles en 25 lots destinés à la construction de maisons individuelles.
1957 La veuve de Gaston Renel fait donation du château - aux Petits Frères des Pauvres - à l’Association Diocésaine 1974 Le château est vendu suite au délabrement et aux pillages à monsieur Fornas, promoteur, le 21 juin 1974. 1976 Démolition du château et construction de 2 immeubles. Résidence Montchoisy
Parc de Montchoisy
Marie-Victoire Heckel
Le très beau portail est le seul témoin du passé prestigieux des lieux.
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CALUIRE ET CUIRE
VILLA CLAUDIE
La maison avant son ravalement
Le style 1900
dans toute sa splendeur
E
lle a longtemps été esseulée au milieu des cultures maraichères, avant d’être peu à peu cernée d’immeubles. Mais elle résiste, sur l’avenue Général de Gaulle, et il est désormais peu probable qu’elle subisse l’outrage de la démolition. Elle a certainement senti le vent du boulet quand sa voisine, l’école Don Bosco a été rasée. Depuis la fin de la seconde guerre, elle est passée entre les mains du docteur en chiropractie Jean-Paul Jolivet puis de la chapelière Evelyne Freschi avant d’être entièrement réhabilitée par son actuel propriétaire et de son épouse Claudie,
tombée amoureuse de la bâtisse en 1999. Après avoir refait faire toute la toiture, l’isolation, l’électricité… et restauré dans les règles de l’art son intérieur en conservant le plan originel des pièces et ses éléments décoratifs (dont les 6 cheminées, le sol en carreaux de ciment, l’escalier monumental en chêne, les parquets, les moulures/ rosaces des plafonds hauts de 3,30 m...) il a fait ravaler la bâtisse en 2010. Désormais classée EBP (Elément de Bati à Préserver), la centenaire Claudie a encore de beaux jours devant elle.
PROPRIÉTAIRES Avant 1976 : Marguerite Comby et Henry Perrin Andrée Perrin et Pierre-Henri Giraud 1976 : Epoux Jolivet-Quiblier 1982 : Mr et Mme Gisclon-Freschi 2000 : JLG
Texte : Marco Polisson - Photos © Saby Maviel
Vue aérienne de la propriété en 1965. À gauche, le collège Saint Irénée tenu par les Salésiens jusqu’en 1973, date de sa démolition 1
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MAISON BELLE ÉPOQUE Construction : 1903 Maitre d’œuvre : inconnu Architecte : inconnu
1. La cheminée du salon de style Louis XV 2. La porte d’entrée 3. La salle à manger 4. Les carreaux de faïence du vestibule (détail) 5. L’escalier de chêne qui grimpe dans la tour 2
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CALUIRE ET CUIRE
LA TOUR ALI
Le jouet de Renaud
L
a propriété était au moins depuis le XVIe siècle une exploitation agricole, produisant notamment des légumes pour le proche marché Lyonnais et du vin, comme c’était la tradition dans toutes les campagnes à l’époque ; une grosse maison en pisé baptisée dans les actes « Maison de Maître » fut construite dès le XVe siècle ainsi que plusieurs bâtiments agricoles. Les premières traces de cession datent de 1778 : devant Me Ferrand, notaire à Lyon, le « sieur » Pierre Perrin reçoit la propriété en héritage par testament d’un « sieur » Jean Oviste. Pierre Perrin lègue la propriété à sa nièce la « dame Sophie Gayet » en la faisant figurer en donation dans le contrat de mariage unissant cette dame « au sieur Laurencet ». Dans un acte de vente du 10 mai 1824 enregistré le 11 juin, la « dame Sophie Gayet », veuve de Hugues-Marie Laurencet cède la propriété « domaine au territoire de Fort-Marais composé de bâtiments de Maître et d’exploitation, ainsi que de vignes, le tout clos de murs... » à JeanBaptiste Julien et Marie-Louise Granjon son épouse pour la somme de 24.000 F. La propriété est agrandie par acquisition d’une parcelle en couloir permettant d’aller jusqu’au bout du plateau et de voir la Saône, appartenant à Jean-Baptiste Robin contre une rente viagère de 500F/an ; elle passe ainsi à 3,5 ha. Nouvelle vente en 1842 : lyon people • juin 2019 • 190 •
Icard
les héritiers Julien-Granjon, Christophe Granjon et son épouse Madeleine cèdent la propriété à Jean-François Garin, demeurant à Lyon, rue des Capucins. A une date encore indéterminée (plus d’archives !), elle est acquise par une riche famille de soyeux, la famille Couderc, puis par héritage, par la famille parente Farg-Ali : M. et Mme Couderc, sans enfant, lèguent le domaine à leur sœur qui épousa un copte Egyptien, M. Farg-Ali, arrivé en France à la suite de l’expédition d’Egypte de Bonaparte. Ce jeune copte fit par la suite toutes les campagnes napoléoniennes et fut décoré de la légion d’honneur par Louis-Philippe. M. Couderc avant sa mort entreprit en 18711872 la construction d’une grande « maison bourgeoise » appelée indument « Château » au village ; les devis très détaillés de tous les corps de métier sont conservés dans les archives familiales.
En l’honneur de sa sœur et de son beau-frère Farg-Ali, il ajouta une grande terrasse sur le haut avec un accès par escalier couvert en forme de petite tour : Tour-Ali était né !
Texte : Jean-Loup Salètes - Photos : archives familiales
Mme Farg-Ali mère, née Couderc se trouva seule héritière du domaine à la mort des époux Couderc et de son mari. Elle vécut à Tour-Ali jusqu’à sa mort en 1912. Sa fille unique Hilime (Hélène) Farg-Ali épousa Jean-Baptiste Icard, né à Camps sur Var, qui mena une carrière de sous-préfet qu’il finit comme trésorier–payeur de Villeurbanne. Mme Farg-Ali fille eut quatre enfants Icard dont une fille qui mourut en très bas âge nommée Helena, puis Renaud, Marguerite et Hélène. En 1910, peu avant son mariage avec Marguerite Chaîne, Renaud Icard qui vivait avec sa mère dans la propriété de sa grand-mère racheta les parts de sa grandmère, de sa mère et de ses sœurs avec une partie de la dot reçue de son beau-père Léon Chaîne pour devenir seul propriétaire de Tour-Ali. Cet arrangement dont aucune trace n’existe dans les papiers familiaux fut après guerre contesté par sa mère et sa sœur Hélène, entraînant un procès et une longue brouille familiale. L’ancienne maison de Maître en pisé fut louée dès la construction du « château » : c’est ainsi que Renaud qui restait souvent avec sa mère et sa grand-mère à Tour-Ali sans suivre donc toujours son père dans ses nombreuses affectations, rencontra sa future femme : la famille Chaîne louait
RÉSIDENCE LA TOUR En 1972, le promoteur Marc Chabot s’empressa de démolir les deux belles maisons pour pouvoir y construire le maximum d’appartements ; la plupart des arbres du parc furent sauvés. Ils ont été repertoriés par Louis Chomarat. Pour respecter hypocritement le passé, il affirma conserver le nom ancien, mais n’en prit en fait qu’une partie. MC
l’été la vieille maison en pisé pour fuir les chaleurs de la ville. Après 1910, le produit de ces locations allait à Hilime Farg-Ali retirée avec sa fille Hélène à Hyères où les deux femmes transformèrent une autre maison familiale nommée « Villa Héléna » en pension de famille. Avec l’arrivée des Couderc, la vocation première agricole de la propriété fut assez largement abandonnée au profit d’une fonction résidentielle, comme dans d’autres propriétés de la commune de Caluire et Cuire ; elle s’y maintient partiellement, notamment pendant les deux guerres mondiales (entre 1914 et 1918, Tour-Ali produisait son lait et en vendait, ayant même embauché un vacher suisse) ; par la suite le jardinier entretenant la propriété produisait pour son compte des légumes, des fruits et des fleurs vendus en ville : il disposait d’un potager très étendu et de grandes serres. Dès 1870, les nouveaux propriétaires plantèrent un parc d’agrément
avec des espèces rares, creusèrent des bassins, l’un comportant même une île ; l’embellissement continua jusqu’au bout avec, notamment la création d’un jardin à la française et d’un parc à daims (achetés au parc de la Tête d’Or voisin).
Denise et Hélène) y vécurent aussi après leur mariage ; deux familles même plus d’une vingtaine d’années dans la grande maison en pisé, la branche Olivier Icard avec ses cinq enfants et la branche Denise Icard-Salètes avec ses neuf enfants.
Après la deuxième guerre mondiale, Renaud Icard se mit à la sculpture et installa dans d’anciens hangars agricoles son atelier, le long de l’impasse Fort-Marais. Il construisit dans la zone attenante un oratoire orné de ses dessins et sculptures, l’autel étant formé avec un four à pain. Une première messe fut dite en 1954 par l’aumônier de Dien Bien Phu ; Jean Cocteau qui avait aussi créé une chapelle vint visiter cet oratoire ; une plaquette « Images de mon Oratoire » soigneusement éditée s’ouvre sur une lettre de lui. Renaud Icard vécu à Tour-Ali jusqu’à sa mort le 26 mars 1971. Ses quatre enfants (dans l’ordre Colette, Jacques-Olivier,
La tribune de l’atelier Tour Ali
Renaud Icard et son épouse Marguerite Chaine devant les bassins ; au fond «la vieille maison», ancienne ferme du 16e. Les deux maisons ont été détruites en 1972 après le décès de Renaud Icard
PROPRIÉTAIRES Avant 1778 : Jean Oviste 1778 : Pierre Perrin Sophie Gayet 1824 : Jean-Baptiste Julien 1842 : Jean-François Garin Familles Couderc et Farg-Ali 1910 : Renaud Icard 1973 : SCI Résidence de la Tour (prix 2 500 000 F)
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191 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
L’ORATOIRE Un petit coin de Tour-Ali y subsiste ; Jean-François Hamelin y vécut avec sa femme et ses deux enfants une trentaine d’année avant de céder sa propriété à la famille Gloppe qui l’occupe actuellement et souhaite respecter intégralement les traces du passé. L’urne de Renaud Icard, qui dessina et fit exécuter soigneusement sa pierre tombale, et voulut être incinéré, repose en effet derrière son oratoire.
LE DÉBUT DE LA FIN Après 1971 et le décès de Renaud Icard, Marguerite Icard-Chaîne quitta Tour-Ali pour s’installer dans une maison de retraite à Couzon. La propriété fut vendue à un promoteur qui rasa les deux maisons. Des contacts avaient été pris par Renaud Icard avec le docteur Dugoujon médecin de famille et député–maire de Caluire pour établir plus tard la nouvelle mairie projetée à Tour-Ali. Renaud Icard hésitait à faire une proposition ferme ; finalement la ville acheta la propriété des Frères des Ecoles Chrétiennes où Renaud Icard avait dirigé pendant la guerre de 1914-1918 une école des aveugles. Avant sa mort, Renaud Icard, qui tint toute sa vie active une galerie rue Gasparin à Lyon, « l’Art Français » fit donation à la ville de Lyon des pièces les plus importantes de sa collection d’art ; on peut voir certaines pièces au musée des Beaux-Arts, même si l’essentiel reste dans les réserves ou peutêtre ailleurs... En même temps il céda à son disciple Jean-François Hamelin, jeune Caluirard du bourg à la vocation précoce, qui devint un très grand sculpteur, une parcelle comportant l’oratoire, l’atelier et une construction-reliquaire édifiée avant la donation à la ville de Lyon. Entre temps, il avait déjà cédé une autre parcelle le long de l’avenue de Gaulle actuelle à son ami Mario Parisi qui y tient un garage et une station Esso aujourd’hui remplacés par un pressing et une pâtisserie. Les archives concernant l’histoire de Tour-Ali et la construction de la « maison neuve » (devis des artisans, étapes, plans…) ont été déposées en septembre 2011 à la bibliothèque Municipale de Lyon Part Dieu avec l’ensemble des archives de Renaud Icard. JLS 23 12 2017
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Renaud Icard (1886 – 1971) en couverture de La Vie lyonnaise. Ecrivain, sculpteur, peintre, il tint pendant 40 ans une galerie d’art rue Gasparin, baptisée « L’art français ».
La treille de la propriété
Edouard Herriot à Tour Ali en 1953 devant la sculpture du groupe Pax. Le maire de Lyon a soutenu dès l’origine le Salon des Jeunes organisé par Renaud Icard dans les années 20.
PERSONNALITÉS REÇUES À TOUR-ALI PERSONNALITÉS LYONNAISES : Edouard Herriot, Tony Garnier, Jean Bach-Sysley, Abbés Larue et Montchanin, René Leynaud, Martin-Basse, professeur Locard, Stanislas Fumet..
Jean Cocteau
ÉCRIVAINS : Cocteau, Gide, Colette Yver (prix Fémina en 1907 et membre du jury Fémina pendant 50 ans qui y fit une trentaine de séjours et y écrivit plusieurs de ses romans), René Lévecque, Joseph Serres, Auguste Valensin, Hélène Vacaresco, Pierre Chaîne, Léon Chaîne, Jean Wahl, Jean Marcenac, René Tavernier, Marie Rougier, Henri de Lubac… PEINTRES, DESSINATEURS, ARTISTES : Adrien Bas, Hansi, André Jacques, Jean Couty, Yvon Taillandier, Jean Revol, Emile Picq, Arthur Kleinhaus, Jean Trévoux, François Guiguet, Gaston Goor, Claude Morisse, Jean-François Hamelin, Edwige Feuillère, Klossowski, Marcel Gimond, Jean Pellotier...
L’adresse des plus beaux projets.
LYON 4ème 97 Grande Rue de la Croix-Rousse - 09 64 31 04 31 LYON 6ème 114 rue Vendôme - 04 27 11 86 18
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CALUIRE ET CUIRE
L’ÉMERAUDE
On dirait le
Sud
Nichée derrière de hauts murets, se cache une belle propriété coloniale de 3300 m2, où son propriétaire actuel fait étalage de sa passion pour la nature. Un écrin de verdure paisible, imaginé en son temps par des soyeux. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
«
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’ai la main verte », justifie son propriétaire, conquis depuis sa prime enfance par les travaux de la terre. Le voir siéger en pareils lieux demeure pourtant une « demisurprise », lui qui refusa longtemps de visiter cette charmante demeure, que lui avait suggérée l’ancien agent immobilier Bernard Basse. « Puis nous sommes venus la voir et nous sommes tombés sous le charme, avouet-il. Quand j’ai débarqué dans le vestibule, le 2 décembre 1996, la vue m’est restée dans la tête. Je n’arrivais plus à dormir. À la fin de la semaine, j’ai demandé à mon notaire comment nous pouvions faire pour que ce soit signé dans l’après-midi. Et le soir, c’était fait ! Le 6 décembre, on a tout pris ! ». Tout, à savoir cette charmante demeure, construite en 1901 par les soyeux Marix, et sa dépendance, installée en contrebas, où les anciennes portes de l’écurie laissent imaginer qu’il s’agissait du domicile du gardien de l’époque.
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« C’était la maison de campagne d’Emile Marix qui habitait rue Malesherbes. La propriété est restée dans cette famille jusqu’en 1985, avant d’être vendue à JeanPierre Bouillet (Investor) qui a cloisonné la maison », décrit l’actuel occupant. Un aménagement salvateur, pour se couper des activités extérieures, la maison jouxtant en ce temps, un maraicher puis une serrurerie, baptisée la Clé d’Or. « Ils ont créé un petit bâtiment (où se sont établis des bureaux, ndlr) et ils se sont aménagés 1000m pour construire un parking et un garage », dépeint le propriétaire. Lui-même repris l’idée, à l’aube des années 2000, en répétant le style de l’immeuble avoisinant. Une orangerie, un studio et deux nouveaux parkings firent alors leur apparition. Un véritable nid douillet, qui fait encore transhumer ses propriétaires. « C’est un voyage en Louisiane », assure-ton. God bless America !
Les plans de la maison
L’ancienne propriété
DE JEAN-PIERRE BOUILLET Avant d’être achetée en 1996 par son actuel propriétaire, L’Émeraude a été restaurée par Jean Pierre Bouillet, associé avec Eric Foillard dans Investor. Cette société de promotion immobilière connait un pic d’activités en 1990 avec un CA de 567 millions de Francs, puis rencontre des difficultés liées à la crise du Golfe. Après un « coup d’accordéon » en 1992, Foillard et Bouillet conservent 11,29% du capital puis Investor est repris 1F symbolique en 1993 par Michel Pélège. En 1989, Jean-Pierre Bouillet participe à la reprise de la manufacture de bijouterie Aubertin Pasquier aux côtés de Gildas Collon et Yves Fargier.
Les anciennes écuries ont été transformées en garage
La façade principale de la maison
MARIX FRÈRES JEUNES
Au service de sa gracieuse Majesté La manufacture de soieries Marix était spécialisée dans la confection de costumes pour dames, robes de jour, robes du soir ligne princesse et robe de mariée. Fournisseurs de « Sa Majesté la Reine d’Angleterre », cette maison créée dans les années 1850 offre une robe à l’impératrice Eugénie lors de la visite de Napoléon III à Lyon en 1856.
L’industriel Pierre Terrasse cède la maison à Emile Marix en 1901. Il sera élu maire de Caluire en 1919 On trouve sur le web les catalogues de la maison Marix
© Royal Librairy of Belgium
Albert Marix, le frère d’Emile (18791964) habitait également Caluire. Sur cette carte postale issue de la collection de Bernard Thivoyon, se profile sa maison sise 15, impasse Fort Marais. Elle existe toujours.
MAISON COLONIALE Construction : 1901 Maitre d’œuvre : Emile Marix Architecte : inconnu PROPRIÉTAIRES Avant 1901 : Pierre Terrasse 1911 : Emile Marix, né en 1869 à Lyon, époux de sa cousine Mathilde-Rachel Marix (1877-1946), fille d’Aaron Adolphe Marix (1816 Besançon - 1876 Lyon) et d’Adèle Lévy (1822-1884). Ils sont les parents de Pierre (1900) et Renée (1902) 1985 : Jean-Pierre Bouillet 1996 : BC
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CALUIRE ET CUIRE
L’ÉMERAUDE
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1 À l’arrière, l’orangerie est sortie de terre dans les années 2000 2 Le salon a conservé sa cheminée et son parquet à chevrons 3 Le vestibule et l’escalier en chêne 4 La cage d’escalier 5 La salle de bains
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Les autres
La Roseraie
trésors du VERNAY
Au lieu-dit Le Bois Roux, cette grande propriété a été divisée dans les années 80 en 2 appartements et son parc loti. Elle a été construite par Paul Perrache, architecte-charpentier au XVIIIème siècle, et cousin d’Antoine Perrache aménageur de la Presqu’ile.
Aujourd’hui
Villa Courtinat
Elle jouxtait le chemin d’accès à la gare du Vernay. Démolie en 1952, elle appartenait à Henri Courtinat, responsable de la Banque d’Indochine à Saigon. L’immeuble « Le haut du Vernay » occupe l’espace...
Domaine du Vernay
Villa Prylli Grosse maison bourgeoise actuellement intégrée dans le collège Lassagne. Transformée en hôpital militaire pendant la Grande Guerre, elle appartenait aux soyeux Henri Prylli (1863–1939), industriel tulliste et mousselinier à Villeurbanne, rue Descartes. Elle a été réhaussée en 1926 quand le docteur Chaumier la transforma en hôpital psychiatrique.
Cette propriété représente l’âge d’or des Boccara, une dynastie familiale du tapis persan. Au milieu des années 2000, elle échappe à la démolition grâce à l’entremise de la Ville de Caluire. Le promoteur Sogerim a habillement construit son nouvel immeuble sur l’aile gauche de la maison de maître.
Hier
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CALUIRE ET CUIRE
MAISONS FÉVRIER Le bonheur sur mesure ! Acteur majeur en matière de construction de maisons individuelles dans la région lyonnaise, Maisons Février réalise votre habitat de rêve. Un projet, mieux encore, un idéal de vie, telle est la promesse à laquelle contribue l’équipe d’Eryck Timsit, avec l’ambition de penser et bâtir des maisons uniques, à l’image de celles et ceux pour qui elles sont conçues. Photos © Saby Maviel et DR
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ous construisons du bonheur pour nos clients”. Avec son entreprise à taille humaine (11 personnes, fidèles pour beaucoup depuis plus d’une décennie), Eryck Timsit, gérant de Maisons Février bâtit une quarantaine de maisons par an et ce, depuis près de 35 ans. Des cocons familiaux, des bulles de modernité, conçus pour répondre aux envies des futurs propriétaires, allant du projet ultra contemporain au plus traditionnel, suivant la demande des clients et l’inspiration des architectes. Un maîtremot : sur-mesure ! Et une philosophie : “Un service global, un accompagnement soigné dès le choix d’implantation et d’orientation de la maison, en mettant l’accent sur la qualité des finitions.” Une recette qui fonctionne, “nous réalisons 75 à 80% de notre chiffre d’affaires sur recommandations directes ou indirectes” se félicite le gérant de Maisons Février qui est par ailleurs, le fondateur de cette entreprise. Il faut dire que l’aventure a débuté en 1985 à Fontaines-sur-Saône, avant le transfert des bureaux à Caluire en 2009, en haut de la montée des soldats, offrant une belle visibilité à la marque. Son rayon d’intervention est de 40 km autour de Lyon, avec une appétence particulière pour le nord de la Métropole, le Val de Saône et les Monts d’Or. Caluire ? “C’est un secteur particulièrement convoité et apprécié pour l’habitat individuel malgré la rareté des terrains disponibles.” Ce qui n’empêche pas l’entreprise caluirarde d’y mener des projets, y compris une activité d’aménageur-marchand de biens qui alimente et enrichi son activité principale à travers sa filiale spécialisée dans l’offre foncière.
DES GAGES DE SÉRIEUX À TOUS LES ÉTAGES ! Eryck Timsit : “Nos maisons individuelles ne sont pas construites sur des modèles standards, elles sont toutes uniques ! Nos réalisations se différencient par quelques singularités comme l’utilisation de briques collées, de crépi lissé, de menuiserie aluminium, sans oublier des choix de matériaux assez poussés. Sur un plan thermique nous devançons la RT 2020 en offrant des performances souvent supérieures à la législation en place et en proposant des solutions ouvertes sur les énergies renouvelables.” Face à une clientèle informée et réactive dont l’exigence ne cesse d’évoluer, les équipes de Maisons Février font preuve d’adaptabilité. “Nous apportons des solutions aux inquiétudes de nos clients pour ajouter de la connaissance et du plaisir à leur expérience de construction. Sur un marché aux multiples acteurs, nous relevons le défi permanent de trouver et développer des compétences sur le
plan artisanal”. Dans l’attente de l’application du PLU-H, règlement d’urbanisme qui devrait modifier le volume de terrains à construire, l’équipe Maisons Février est disponible pour vous apporter conseils et écoute, étudier vos projets avec l’expertise, la qualité et le sérieux qui font sa notoriété : “Nous sommes membres actifs du syndicat LCA FFB, nos contrats garantissent à nos acheteurs des prix fermes, des délais et des garanties et une assurance dommage ouvrage. Nous sommes également accompagnés par « Socotec Qualité » et nous détenons un agrément pour la perméabilité de nos réalisations.” Un florilège qui encourage les clients au moment de s’engager dans un processus de construction. Des futurs propriétaires confortés par la qualité qui reste LA priorité aux yeux de Maisons Février. Un ADN qui rayonne, au gré des réalisations du constructeur caluirard, par ailleurs très impliqué au sein de sa commune. Comme une signature, un appel à construire.
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CALUIRE ET CUIRE
CUIRE LE BAS Grands témoins : Renée Bernard et Georges Santus
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e quartier, sur la rive gauche de la Saône jouit d’une situation agréable et avantageuse et offre à la sortie de Lyon et jusqu’à l’Ile Barbe, un paysage enchanteur. Pour témoignages, les environs de l’Ile furent cent fois dessinés. Leurs aspects, disait-on, étaient aussi frais, riches et amoureux que les Vallées de l’Arcadie et de Tempé. Ici des sources produisent toujours le trop plein des mares et des fontaines, et donnent l’éclat, le bruit et le mouvement des parcs et jardins de toutes ces propriétés. Ce mélange ondoyant et serpentant de balmes, combes et vallons, où des rochers hardiment plantés, viennent de temps à autres créer quelques indentations et ravinements, donne à l’ensemble des formes enchanteresses. Dans ses replis inégaux de la Saône, au pied du coteau, cette vaste plaine a permis aux maisons de se poser. Décorées de peintures éclatantes, les plus anciennes étaient appuyées sur de grands et sombres massifs de verdure, ou bien sur de solide soubassement, les laissant apparaitre comme suspendues et protégées des débordements de la Saône.
PAYSAGE ENCHANTEUR ET MAISONS DE CAMPAGNE.
De Lyon, le coche s’ébranlait autrefois dans une nuée de petites barques, ces fameuses bêches couvertes d’une tente, conduites par les batelières en chapeau de paille et dont le port d’attache était au pont de Serin. On passait devant la « Grande Claire » où Henri IV fut reçu après les combats de la Ligue, transformée au XIXe siècle en dépôt en charbon. On passait devant le château de la Duchère, sous la tour de la Belle Allemande, détruite en 1973 (photo 3), puis au large de Saint-Rambert. De 1882 à 1913, il y eut même les bateaux mouches, transport en commun fluvial de Perrache à l’Ile-Barbe. Cette plaine basse possède encore de nombreux souvenirs. À commencer par le château-fort de Cuire (page 212). Cette étonnante pièce montée faite de fenêtres et de murailles grises et dorées surplombe l’ancien village et sert de signal à la montée de l’église. Non loin se situe la maison de la Rivette (page 214), œuvre de Soufflot. Mais on ne trouve plus de trace le long des berges, du port de Cuire, privé et sujet à des droits de passage comme tous les petits ports qui jalonnaient la rivière.
L’écluse et le barage ont été démolis en 1969
La montée de l’église
Texte : Maryannick Lavigne - Photos DR
Mais dans ce coin de Cuire cette rivière, si souvent décrite en termes romantiques et fascinants, anima aussi le quartier de ses mariniers et de son port. Celui-ci, appartenait au seigneur de Cuire, s’appelait la Cabane et était loué en 1592 à l’année contre « 30 écus, 2 perdrix rouges, 2 chapons, 2 connils et 2 canards, le tout bon et suffisant ». La tour de la Belle Allemande à Cuire-le-haut
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La Jolivette en 1969. Elle vient d’être achetée par le promoteur qui a détruit le château de La Tour (lire page 190)
CALUIRE ET CUIRE
LA JOLIVETTE
Il n’y a pas de
fumée sans feu
À la frontière de Lyon et de Caluire, au 68, quai Gillet, s’élevait un magnifique pavillon de plaisance démoli en 1981. À son emplacement, le promoteur a aménagé un parking ! Texte : Marc Engelhard - Photos © DR et MP
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Le grand salon et sa cheminée surmontée d’une glace et d’un trumeau, en mars 1969
ette superbe maison de plaisance a été l’une des plus belles propriétés des bords de Saône. Elle aurait dû figurer en bonne place dans le patrimoine lyonnais. Aujourd’hui, elle est dans un état irrécupérable ! » Le constat dressé par la journaliste Brigitte Vital-Durand dans l’édition du 5 avril 1981 du Progrès est implacable. En ce printemps qui va voir arriver François Mitterrand au pouvoir, le scandale de La Jolivette fait les gros titres de la presse lyonnaise. Car cette magnifique propriété construite par Dupoux, un contemporain de Soufflot, et restaurée en 1856 par Pascalon pour le banquier protestant Henri de Riaz (De Riaz-Audra & Cie) puis transmise à son fils Auguste, membre de la Société Linnéenne de Lyon, agonise après avoir été pillée et incendiée, sans doute volontairement.
Notre consœur n’ose pas accuser directement son propriétaire, le promoteur Marc Chabot, mais pour le père Robert Cote, « le monsieur patrimoine » de Cuire le Bas, l’affaire ne fait aucun doute. « Incendie volontaire » a notifié le curé de la paroisse Saint Côme et Damien, en marge d’un second article du quotidien édité le 13 juillet 1981. La bâtisse se trouvait en effet dans une zone boisée classée TCB inconstructible et le promoteur qui pensait pouvoir contourner la loi (comme le fera en 1982 son voisin à Lyon Plage) voit néanmoins ses permis de construire systématiquement refusés par l’administration. Pour arriver à ses fins, incendier la maison aurait été l’option la plus expéditive. Le mystère demeure. En 1984, il pouvait enfin inaugurer sa résidence Clos de Saône (208 lots)... La salle à manger
L’escalier et son gardecorps en fer forgé
MAISON DE PLAISANCE Construction : 1760-1780 Architecte : Dupoux PROPRIÉTAIRES Joseph Orcel 1789 : Famille Menou Claude-Marie Jacquemot 1804 : Benoit-Gaspard Doux Jean-Claude Edeme-Perrey 1854 : Henri de Riaz 1860 : Auguste de Riaz Madame Roman-Brolemann 1969 : Marc Chabot (prix 600 000 F) 1984 : Copropriété SCI 68, quai Gillet
Elle est ruinée après l’incendie de 1972. Le prétexte idéal pour la démolir 9 ans plus tard. Le Clos de Saône, construit par Chabot Promotion, dans le parc dont les arbres centenaires de la propriété, pourtant classés, ont été abattus car « ils menaçaient pourriture », selon le promoteur… Malgré le délit caractérisé, il ne sera jamais poursuivi.
photo portrait © Didier Michalet
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CALUIRE ET CUIRE
L’abbaye de la Rochette vue du ciel en juillet 2018. Sur la gauche, se trouve le nouvel EPHAD construit en 2012.
ABBAYE DE LA ROCHETTE
Une résidence bénie des dieux ? Ancienne maison forte, transformée en abbaye bénédictine puis en maison de retraite, l’Abbaye de la Rochette regorge d’anecdotes. De cette histoire riche en rebondissements, est né un site au charme certain, que se sont empressés d’intégrer les pensionnaires de la toute nouvelle résidence immobilière. Texte : Morgan Couturier - Photos © DR et Fabrice Schiff
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pporter un confort moderne dans un bâtiment ancien, c’était le plus compliqué ». Joséphine Jeannot parle en connaissance de cause, elle qui fait aujourd’hui, la promotion de cette demeure vieille de cinq siècles, mais dont la rénovation colossale, effectuée par la SMCI et les architectes Jean-Louis Morlet et François Benedini, conclut 500 ans d’histoire civile et religieuse. Il faut ainsi redoubler d’imagination, pour envisager qu’en ces lieux, se nichait une maison forte, érigée au XVIe siècle, selon la volonté des chanoines de l’Ile-Barbe. Propriété de JeanBaptiste Dufour, secrétaire de l’Archevêché de Lyon, cette dernière circule entre les mains de diverses familles lyonnaises, avant de charmer en 1824, une sœur du nom de Suzanne de Peloux, chassée de l’abbaye de Vienne à la Révolution. Bien aidée par le Bénédictin Dom Clapisson, la religieuse se laisse tenter par ce havre de paix, entourée de verdure. Un cadre prospère et reposant où la moniale s’installe en compagnie de sept consœurs, avant que de jeunes recrues viennent rapidement garnir les rangs.
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1970, L’ABBAYE DEVIENT UNE MAISON DE RETRAITE Une croissance continue, que la disparition de Suzanne de Peloux en 1837, ne vient à peine endiguer. La Rochette en profite pour s’agrandir et acquérir le rang d’Abbaye, où plus de quatre-vingts religieux séjournent encore en 1943. Après-guerre, le modernisme endigue la tranquillité des sœurs, et la construction d’immeubles avoisinants vient perturber leur quiétude. Nombre d’entre elles trouvent leur salut par l’exil en Savoie. En 1970, les Bénédictines quittent définitivement l’Abbaye, dont la gestion est confiée à l’OPAC du Rhône, laquelle décide de convertir les lieux en maison de retraite. Malheureusement, si le temps adoucit tout,
Ultime vestige de la présence monastique, la statue de la vierge…
comme le suggérait Voltaire, celui-ci se rend coupable de bien des ravages. Vieillissant, et à fortiori plus adapté à l’hébergement de quelque 80 personnes âgées, l’EHPAD clôt ses portes à l’automne 2012, pour s’installer de l’autre côté de la rue, dans un immeuble flambant neuf, bâti rue de la Saône. L’Abbaye doit elle, affronter les affres du vide, avant de reprendre vie en 2014, sous la coupe de la SMCI, éditeur immobilier lyonnais, spécialisé dans la rénovation.
DES APPARTEMENTS À 4300€/M2 « Le but était de ne pas dénaturer le bâtiment tout en ayant des appartements qui répondent aux attentes des habitants », décrit Joséphine Jeannot.
L’abbaye et son clos au début du XXème siècle
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4 Le cloitre à l’époque des moniales... et aujourd’hui divisé en terrasses privatives.
1-4. Les appartements en travaux au cours de l’année 2016. 2-3. La cage d’escaliers avant et après travaux 5. Les parties communes ont été traitées de façon très moderne. Trop ?
5 Le rafraîchissement est saisissant, et s’il ne reste aujourd’hui que les escaliers d’origine et deux vitraux de la chapelle en guise de souvenirs, les 57 logements jouissent d’un charme unique, qu’il s’agisse d’un modeste T1 ou de cet appartement d’exception laissant apparaître depuis le premier trimestre 2019, une piscine privative au sein de l’ancienne chapelle. « Le passé, c’est ce qui a plu aux acheteurs », poursuit-elle. Des vestiges auxquels se sont greffées des touches de modernisme et qui, aujourd’hui, forment un harmonieux ensemble de 4000 m2. « Nous avons ajouté des jardins potagers communs pour le bien vivre ensemble et créé un système de balcons déportés avec passerelles pour ajouter des espaces extérieurs », conclut Joséphine Jeannot. Du neuf avec du vieux, l’idée ne manque pas d’élégance. Le tout, avec la bénédiction de Saint Benoit ?
LA MÉDAILLE DE SAINT BENOIT Déchiffrage
C S P B : « Crux Sancti Patris Benedicti » : Croix du saint Père Benoît C S S M L : « Crux Sacra Sit Mihi Lux » : Que la sainte croix soit ma lumière N D S M D : « Non Draco Sit Mihi Dux » : Que le dragon ne soit pas mon guide V R S N S M V : « Vade Retro Satana, Numquam Suade Mihi Vana » : Retire toi satan, ne me conseille jamais tes vanités. S M Q L I V B : « Sunt Mala Quae Libas, Ipse Venena Bibas » : Les breuvages que tu offres c’est le mal, bois toi-même tes poisons.
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CALUIRE ET CUIRE
Le chœur des moniales au début du siècle. L’orgue, comme les stalles ont été démontés et transférés à l’abbaye de Belmont Tramonet.
LA CHAPELLE
Une piscine d’eau bénite ?
L’entrée de la chapelle, le confessionnal et la tribune photographiés en 2014
Défigurée après Vatican 2 et le départ des moniales, elle a été désacralisée pour être transformée en deux appartements dont un de 250 m2 sur trois niveaux : avec dans la crypte du rez-de-chaussée une piscine, les pièces de réception et la cuisine au premier niveau et une chambre en mezzanine (dans l’ancienne tribune) avec l’œil de bœuf en rosace.
La grille du chœur qui séparait les moniales du public
La piscine en construction début février 2019
En 2014, quelques stalles, la clôture et les boiseries sont encore en place L’autel et la clôture au début du siècle
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Que sont devenus les grands vitraux ?
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CALUIRE ET CUIRE
La maison des sœurs avant le début des travaux.
CONFIDENCES POUR CONFIDENCES En souvenir des Sœurs Blanches
Les travaux du 21, rue Capitaine Ferber sont pratiquement terminés, à tel point que les nostalgiques de l’époque des Sœurs Blanches peinent à reconnaître les lieux. Leur maison a été rénovée, alors que deux nouveaux bâtiments l’encerclent désormais. Texte : Morgan Couturier et Marc Engelhard - Photos © Fabrice Schiff et Renée Bernard
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a vision de sœur Joseph faisant son potager est un lointain souvenir. Le jardin de la propriété Fond Rose a disparu sous le poids des engins de chantier. Et pour cause, l’ancienne demeure napoléonienne, occupée par les sœurs missionnaires depuis 70 ans, s’est trouvée une tout autre destinée sous le goupillon du promoteur Promoval. Place désormais à deux nouveaux bâtiments apposés de part et d’autre de l’ancienne maison, pour apporter au quartier 53 logements supplémentaires — dont onze sociaux — et 77 places de stationnement. Une reconversion identique à celle de l’Abbaye de la Rochette, sa voisine. Livré dans les mois à venir, le projet devrait pourtant suivre les courants de liberté instaurés par les Sœurs missionnaires de Notre-Dame d’Afrique, Promoval et l’architecte Sébastien Mazet s’étant engagés à « former un véritable cocon zen et arboré ». lyon people • juin 2019 • 208 •
Un ultime souvenir d’une époque révolue où la maison, nichée sur trois niveaux, accueillait la formation des postulantes avant d’être transformée en lieu de retraite pour les sœurs revenues d’expatriation. Infirmières pour la plupart, ces dernières « faisaient les piqûres dans le quartier et venaient s’y reposer », dixit Renée Bernard, amie des Sœurs Blanches, chez qui elle « allait se faire payer le petit-déjeuner ». Novices, les moniales n’y résidaient pourtant que pour une durée limitée, bien que certaines fussent invitées à y rester, en cas de problème de santé. « Elles arrivaient par groupes en caravane », se souvient Renée Bernard. Las, comme à l’abbaye voisine, le contingent diminua rapidement dans le contexte de déchristianisation post Vatican II. « Leur départ constitue une grande perte et un vrai déchirement » écrit alors le père Christian Delorme, curé de la paroisse Saint Côme et Saint Damien. « Il n’en restait
que trois à la fin », explique Renée, membre de l’Association Histoire et Patrimoine de Caluire. Jusqu’à leur disparition totale, et ce réaménagement de la maison. Une toute autre idée de la réincarnation.
Le cèdre a été préservé
Dernière célébration autour du père Delorme pour les sœurs sur le départ
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SŒURS MISSIONNAIRES
150 ans d’évangelisation
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a congrégation des Sœurs missionnaires de Notre Dame d’Afrique a été créée en 1869 par Monseigneur Lavigerie, archevêque d’Alger, un an après la fondation de la Société des Missionnaires d’Afrique, plus connue sous l’appellation « Les Pères Blancs » que nous avons croisés dans notre édition spéciale consacrée au patrimoine de Sainte Foy Les Lyon. Présentes dans 28 pays, dont 15 pays africains, les sœurs missionnaires interviennent surtout auprès des femmes et des enfants. Elles évangélisent, éduquent, soignent, offrent des services aux plus démunis. Elles accompagnent les femmes africaines dans la lutte pour leur dignité. Elles signent S.M.N.D.A. En 2013, les Sœurs Blanches étaient au nombre de 750, et en 2015 de 727, leur effectif ayant été divisé par trois en moins de quarante ans à cause du tarissement des vocations européennes. Source : Wikipedia
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Esquisse du nouvel ensemble
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1. L ’ancienne salle à manger a été reconvertie, le temps des travaux, en espace de vente 2. La magnifique cage d’escalier 3. La cuisine des sœurs 4. La cabine téléphonique et les boîtes aux lettres. Collector. 5. Le grenier 6. Une cellule de moniale 7. L a porte donnant rue Capitaine Ferber et son linteau « Fond Rose »
La maison en juillet 2018. Au premier plan, les fondations du nouveau bâtiment
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CALUIRE ET CUIRE - CUIRE LE BAS
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BELLERIVE
Du château à la cité Belle rive ! Cette belle propriété occupait l’angle du quai Clémenceau et de la rue capitaine Ferber. Elle s’ouvrait sur le quai par un portail monumental en fer forgé.
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ers 1880, Monsieur Doux, fabricant de tulle à Lyon, acquit le tènement et fit construire le château dans la partie Nord, le long de la Montée des Forts. C’était une demeure imposante comme en témoignent les photos. Sur la façade, un grand perron à double volée, y donnait accès. Une tour centrale donnait à cette demeure une certaine allure. L’escalier intérieur était en marbre blanc. Un grand miroir, tout en haut, contribuait à donner à cet espace, une impression d’immensité. Le peintre Germain Detanger fut chargé de décorer de fresques allégoriques (les quatre saisons) les murs de cet escalier. Monsieur Doux se ruina avec cette construction. En 1898, la maison et le parc furent alors rachetés pour 100.000 F or par Monsieur Dubois. 3
UNE DÉMOLITION INJUSTIFIABLE S’étalant en face de la Saône, un grand parc de 4 hectares ceinturait le château. Monsieur Dubois aimait la chasse à courre et son chenil compta en son temps jusqu’à 60 bêtes. En 1937, le colonel François de la Roque, fondateur des « Croix de Feu » vint y tenir un grand meeting pour ses sympathisants lyonnais. Durant la guerre de 1939-1945, la propriété fut occupée par une compagnie de CRS. Après-guerre, elle fut vendue à la société Rhodiaceta. Alors qu’elle disposait d’un grand ténement, celle-ci fit démolir le château et construisit dans le parc des villas pour son personnel. En 1962, Rhodiaceta établit un projet d’extension et vendit à la Société Lyonnaise d’H.L.M la partie démolie qui y fit bâtir les immeubles locatifs de la Cité Bellerive.
GERMAIN DÉTANGER
Le grand oublié de la Saône Elève de Joseph Guichard (1806-1880) qui fut professeur à l’Ecole des Beaux-Arts de Lyon (de 1862 à 1871), on retiendra que Germain Détanger (1846-1902) est un brillant disciple de son maitre. Il est connu pour ses œuvres intitulées Portrait de Chenavard (Musée des Beaux-Arts de Lyon) et le Fauconnier (1882), un nu féminin, saisissant à la fois de grâce, de détail et de romantisme. Germain Détanger reçoit donc de la part de Monsieur Doux, la commande d’une grande fresque dédiée au thème des Saisons pour le grand escalier de son château de Bellerive. Son travail a disparu lors de la démolition du château. Triste fin pour l’œuvre d’un grand romantique. Bernard Gouttenoire
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PROPRIÉTAIRES Fin XIXe : Monsieur Doux 1898 : Monsieur Dubois 1938 : Société Immobilière Bellerive 1947 : Rhodiaceta 1975 : Société Lyonnaise d’HLM et Copropriété
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1. Le château se distinguait par sa tour d’inspiration victorienne 2. Les villas de la propriété. C’est là que grandit notre grand témoin Georges Santus 3. De la splendeur passée, il ne reste aujourd’hui que le portail qui donne sur le quai 4. Le colonel de la Roque, chef des Croix de Feu
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CALUIRE ET CUIRE Le château dominant le barrage en construction en 1868
CHÂTEAU DE CUIRE Les grands
féodaux
Trônant fièrement sur les bords de Saône devant L’Île Barbe, le château de Cuire fut construit vers 1320 à l’initiative de Jean II de la Palud, abbé d’Ainay pour le territoire de Cuire-la Croix Rousse. Texte : Maxime Dehan - Photos © Saby Maviel
À
l’origine, trois tours constituaient le mur d’enceinte, aujourd’hui disparu. Dans une de ces tours, il y eut une prison. Il existait aussi entre ces murs, une église dédiée à Saint Romain, annexe de l’église de Vaise. Les guerres de religion obligent l’Église à vendre le logis en 1571. Pierre Faure de Chaffaud en fut propriétaire à la condition qu’aucune personne de la religion réformée n’y habite. L’achat du château lui fit contracter une dette de 4700 livres que son épouse ne put payer à temps à la mort de son mari en 1578. Nicolas de Lange, érudit célèbre, avocat du roi au présidial de Lyon, conseiller au parlement de Dombes, se porte acquéreur de la seigneurie de Cuire la Croix-Rousse et fait des aménagements conséquents dans son château en achetant des terres voisines et en les clôturant de murs. Étant du parti royal, il dut laisser le château aux mains de la Ligue de 1589 à 1594. A son retour, il accueille en son château une délégation
d’échevins de la ville et des capitaines de pennonages. Ses descendants reprirent sa succession jusqu’en 1694 où la seigneurie de Cuire la Croix Rousse fut saisie suite aux difficultés financières d’Humbert de Lange. Un cousin, Guillaume de Sève, s’en porte acquéreur pour la somme de 26.000 livres. Alliée par alliance à la famille de la marquise de Sévigné, Marie de Rochebonne née de Sève, acquit l’important domaine en 1708 suite à la mort de son père. Une permission est accordée en 1716 aux habitants de la seigneurie d’utiliser la chapelle du château pour y célébrer les offices suite à l’incendie de l’église paroissiale de Cuire. Puis vers 1731, celle-ci loue le château. La seigneurie de Cuire la Croix-Rousse ainsi que le château de Cuire
sont vendus en 1736 pour 20.000 livres au Consulat de Lyon. En 1746, le cimetière de Cuire est transféré dans l’enceinte du château. Simon Claude Boulard de Gatellier devient le dernier seigneur de Cuire en 1766. Il fit achever la réalisation des plans du terrier Lanyer et approuva la construction du nouveau quai Saint Clair côté Rhône. Sous la Révolution, le château de
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Vue aérienne du château en juillet 2018. En arrière-plan, le château du Petit Versailles
La cour intérieure du château et son perron permettant d’accéder...
Cuire est confisqué et le cimetière est vendu comme bien national avant d’être racheté par les habitants de Cuire en 1800. Au cours du XIXème siècle, le château passe aux mains de différents propriétaires dont l’abbé Augustin Mayol de Lupé (1825) qui le fait
surélever et y créé une providence pour les jeunes filles puis plus tard une pension pour les fils de mariniers. La gestion de l’établissement fut confiée aux religieuses de la Sainte-Famille en 1843.
SON HISTOIRE CONTEMPORAINE
... à la chapelle... transformée en hall d’entrée
E
n 1947, les mariniers retirent leurs enfants pour les placer dans une pension de Paray-Le-Monial. Huit ans plus tard, les sœurs se retirent et ferment l’école. En 1956, Gabriel Rosset achète la bâtisse pour le compte du Foyer Notre Dame des Sans-Abris qu’il a créé en 1950 en pleine crise du logement, et la découpe en logements pour des femmes seules en difficulté. En 1959, le père Cote installe la paroisse dans la chapelle en attendant la fin de la construction de l’église Saint Côme et Saint Damien. En 1975, le FNDSA décide peu après d’accueillir dans les lieux des malades mentaux soit pendant une quinzaine d’années, mais le bâtiment nécessite de gros travaux de restauration et d’entretien que ne peut supporter le Foyer. Décision est prise de le vendre à la société TIM Immobilier qui aménage 15 appartements de standing desservis par un ascenseur. À l’issue des travaux, le château est transformé en copropriété en 1992. MP et GS
PROPRIÉTAIRES
Gabriel Rosset, fondateur du Foyer Notre Dame des Sans-Abri acquiert le château en 1956
Vers 1320 : construction du château par Jean II de la Palud, abbé d’Ainay. Jusqu’en 1571 : propriété de l’abbaye d’Ainay. 1571-1578 : Noble Pierre Faure, seigneur de Chaffaut. 1578-1694 : Famille de Lange Nicolas de Lange (1525–1606). Philippe de Lange (mort en 1635) épouse en 1598 Éléonore, fille de Nicolas Arnaud de Lange (mort vers 1660), fils du précédent. Hubert de Lange (mort en 1706), fils du précédent. 1694-1736 : Famille de Sève Guillaume de Sève (1618-1674), cousin par alliance du précédent Pierre de Sève (mort en 1708), fils du précédent. Marie de Sève (1688–1746), fille du précédent. 1736-1766 : le Consulat de Lyon. 1766-1795 : Simon Claude Boulard de Gatellier (1713–1795), dernier seigneur de Cuire. 1807-1816 : Charles Merlino (1736–1807) puis sa veuve. 1816-1825 : Demoiselles Bayle et Gayet. 1825-1843 : Abbé Augustin Mayol de Lupé (1788–1860). A partir de 1843 : Les religieuses de la Sainte-Famille 1956-1991 : Foyer Notre Dame des Sans abri Depuis 1992 : Copropriété.
Dominique Hervieu dans son appartement en 2012. La directrice de la Maison de la Danse a quitté Caluire pour la campagne •
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CALUIRE ET CUIRE
LA RIVETTE
Chef d’œuvre de
Soufflot
Voisine du château de Cuire, faisant front à l’Île Barbe, cette propriété star ne laisse pas insensible le visiteur. L’effet de ce spectacle d’architecture et d’eau illustre bien la petite rive des bords de Saône. Texte : Maxime Dehan - Photos © Saby Maviel et Jean-Luc Mège
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e plus ancien propriétaire connu est Claude de Fevret du Chazard en 1635. À l’origine, se tenait à sa place une simple maison des champs à deux étages, quatre pièces et une écurie comme le décrit un acte de vente de Pierre Fautel de Laigny à Thomas Touche, marchand à Lyon
le 27 octobre 1669 : « Une maison haulte et basse, ayant deux bas, deux chambres, au-dessus, jardin, écurie, au territoire appelé le haut de Cuyre ». La fortune des héritiers de Thomas Touche vacillait et la Rivette fut saisie. Noble François du Faure, conseiller du Roi, trésorier des Ponts et Chaussées de
Le domaine de la Rivette totalisait au départ 7 hectares de parcs et de bois. Il lui reste aujourd’hui 2 hectares. Sur les parcelles attenantes ont été construites l’immeuble HLM La Rivette (no comment !), et le centre de loisirs Caluire Juniors dont l’ossature bois se marie parfaitement avec son environnement boisé.
la Généralité de Lyon, achète la propriété en 1675. Ce dernier abusa d’un titre qu’il ne possédait guerre en se nommant « du Faure de la Rivette » et il fut lourdement condamné. À sa mort, son frère l’abbé Jean du Faure, seigneur de Genouilly, recueillit sa succession. Celui-ci vend en 1693 sa maison à Pierre Péricaud, tapissier de Lyon. Dans l’acte de vente, on mentionne « un grand bassin pour jet d’eau ». Il fit don de la Rivette à sa fille sous l’unique contrainte de verser une rente au monastère de l’Île Barbe et à la chapelle de l’Annonciade de Lyon.
PITRA À LA FOLIE La propriété passe successivement aux mains de la famille Hubert, bourgeois et banquiers puis à partir de 1724 à Gaspard Pinet, co-dirigeant de la fabrique Pinet, Lecoq et Bourgeois. Celui-ci vend sa propriété le 28 Octobre 1734 à JeanBaptiste Pitra (1695 – 1756). Ce dernier fit fortune en tant que marchand et tireur lyon people • juin 2019 • 214 •
Le nymphée dans la cour d’entrée et la fontaine du dragon entourée de ses 4 niches
d’or. Il était en outre conseiller en la cour des Monnaies de Lyon. Homme fortuné et esthète, il agrandit à quatre reprises la Rivette entre 1738 et 1750 et fit appel la première fois au célèbre architecte Soufflot qui revenait d’Italie. À cette occasion, il donna à cette demeure un style italien en réaménageant les intérieurs, les façades, les jardins en particulier le nymphée, la grotte de rocaille, le portail, le grand escalier, les bassins. De même, il fait construire une chapelle. Le jardin s’étendait en terrasses jusqu’à la Saône. Il était parcouru par un système hydraulique complexe passant sous la maison et alimentant ainsi les quelques pièces d’eau du parc grâce à sa déclivité. Cet étalement de richesse délibérément à la vue du promeneur des bords de Saône amène ses contemporains à la nommer « folie Pitra ».
15 000 LIVRES DE MOBILIER L’historien Émile Salomon a retrouvé une description précise des intérieurs du château : « Dans les dix pièces du château se trouvaient, au salon, une belle garniture de cheminée, deux grandes glaces, des bras de cheminée en bronze, des tapisseries, des portières, un lustre, trois tableaux de maître. Dans les chambres à coucher, des lits garnis d’étoffes, des glaces avec des bras en cuivre, des tapisseries, une bibliothèque et un billard, une chapelle avec tous ses ornements, un calice en argent doré, des chasubles et un grand tableau de maître avec son cadre doré. Dans le jardin se pavanaient cinq statues en pierre. Ce mobilier fut estimé à 15.000 livres. » Sur presque tout le reste du 18ème siècle, la famille Pitra possède la Rivette. Peu avant la Révolution, le 14 Juillet 1786, le château est vendu à Charles Merlino (1736 – 1807) qui l’achète 60.000 livres. Charles Merlino était entr’autres agent du Duc de Modène et négociant rue Royale
à Lyon. Il aimait sa maison à tel point qu’il désira reposer à sa mort dans la chapelle de son logis. Ses enfants vendent la totalité de la gentilhommière en 1816 à François Anginieur (1770 – 1851), négociant quai de Retz. Celui-ci aménage un parc à l’anglaise et fait construire l’orangerie. Invitée de marque : la Duchesse de Berry s’arrête à la Rivette le 20 octobre 1829. À la mort de François Anginieur en 1851, Bernard Vidal (1795-1887), banquier et officier de la légion d’honneur acquit la propriété. Sa fille Elisabeth (1833-1902) l’apporte à son épouse Gabriel SaintOlive (1828-1903) (rencontré 9, place Morand dans notre dossier Foch). Jusqu’en 1930, ses descendants possèdent la Rivette avant qu’elle ne soit rachetée le 18 Juin de cette année par l’archevêché de Lyon qui la transforme en une maison de retraite. Bien plus tard en 1972, la propriété passe aux mains des Hospices Civils de Lyon qui installe « la maison de retraite des sœurs de la Rivette » sous la direction de l’hôpital de la Croix-Rousse. Le 29 octobre 1987, elle fait l’objet d’une inscription partielle au titre des monuments historiques. Rachetée en 1991 par un marchand de biens, la Rivette est divisée en 6 lots. C’est aujourd’hui une copropriété.
L’orangerie a été affublée d’un étage lors de l’opération de saucissonnage menée par le marchand de biens
Sources : - Les châteaux historiques du Lyonnais et du Beaujolais. Tome 2. Émile Salomon. 1938. Éditions de la République Lyonnaise. - Histoire de Caluire-et-Cuire, commune du Lyonnais. Martin Basse. 1942. Association typographique lyonnaise.
La chapelle dédiée à Saint Jean-Baptiste, dont le toit menace de s’effondrer mériterait d’être restaurée à l’identique. Elle sert aujourd’hui de débarras et de garage à vélos à la copropriété.
MAISON DE PLAISANCE Construction : 1738-1740 Maître d’œuvre : Jean-Baptiste Pitra Architecte : Jacques-Germain Soufflot Copropriété depuis 1991
La façade sur cour en 1950 et en 2018. La marquise qui couvrait l’entrée a disparu.
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CALUIRE ET CUIRE
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LA RIVETTE 1. L e grand salon de la Rivette en 2018. La reconstitution de l’appartement de réception du rez-de-chaussée a nécessité 9 mois de travaux menés par l’architecte Philippe Vidal. Le parquet, autrefois recouvert d’un lino retrouve sa splendeur. 2. « La Villa d’Este » sous son plus beau profil 3. Le grand vestibule et l’escalier d’honneur 3. Sous l’escalier, se niche une grotte rocaille et sa statue 4. Le bassin à la gargouille
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CALUIRE ET CUIRE
LES LIERRES Le mur des terrasses, côté colline, était recouvert de lierre. Est-ce l’explication au nom de baptême de la maison ?
La maison était proposée à la vente en 2003 pour 762 000 e
La demeure du de l’Ile Barbe
baron
Posée sur le quai Clémenceau face à l’ile Barbe, cette grande bâtisse construite fin XIXème se distingue grâce à la très belle verrière qui orne sa façade.
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O
n ne connait pas grand-chose de ses premières années. Après-guerre, elle appartient au professeur agrégé d’histoire Jean-Marie Salens. Le 29 octobre 1960, EmileLouis Touveron s’offre Les Lierres en guise de cadeau d’anniversaire : il a 45 ans et occupe le poste d’agent général pour ACER, une entreprise d’électroménager basée à Condrieu (69). Ce personnage haut en couleurs, marié à Etiennette Renée Lacay se faisait appeler « le baron de l’Ile Barbe ». Pendant 17 ans, la maison est animée par la vie mondaine du couple « qui recevait beaucoup » se souvient leur fille Frédérique qui est demi-pensionnaire à Saint Charles de Serin. Mais la fête prend fin en 1977 avec le dépôt de bilan d’ACER. « Mon père avait investi tout son patrimoine dans l’usine dont il était actionnaire. Impossible de garder la maison ! » Vendue aux enchères, elle est rachetée par un commerçant ambulant. Depuis, elle a changé plusieurs fois de propriétaires avant d’accueillir l’agence de publicité Actitudes, placée en liquidation judiciaire le 20 juillet 2016. MP
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1. Emile Louis Touveron sur la terrasse des Lierres dans les années 60. Il est alors agent général d’ACER dont le PDG était Louis Reynaud et le chef comptable Laurent Descortes. 2. Etiennette Touveron au côté d’Henri Malartre, en tant que 500 000ème visiteuse du Musée de Rochetaillée. Son créateur est au volant d’un double phaéton Berliet type C1 10/14 ch, 4 cylindres en deux groupes, 80x120, allumage par magnéto, 4 vitesses et MA, 1908. 3. Leur fille Frédérique débute sa carrière chez Prominter (agence de publicité d’Alain et Gérard Gamand) rue Childebert lyon people • juin 2019 • 218 •
Remerciements : Frédérique Touveron et Alain Decortes
L’AGE D’OR D’ACER
L’entreprise Ateliers de Constructions Electriques du Rhône (ACER), dite « Les Réchauds » a été créé à l’après-guerre par un ancien d’EDF, Monsieur Lambolez. Elle était installée à Condrieu, quartier de La Croix de l’Oiseau. Vers 1947, ACER déménage rue Bayard aux Roches de Condrieu, puis dans les bâtiments construits au bord du Rhône, dans le quartier de Champagnole. Spécialisée dans la fabrication de gazinières, ACER restera dans ces locaux jusqu’à son dépôt de bilan intervenu en 1977. L’entreprise Chardon (fabrication de siège d’autocars) reprendra les bâtiments jusqu’en 2001 et à son tour sera liquidée. Aujourd’hui les murs ont été repris par la commune des Roches de Condrieu et abritent différentes entreprises industrielles et tertiaires.
3 La maison accueillit durant quelques années « la chatterie du baron » où 130 minets étaient gardés chaque été.
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VILLA DE LA CAILLE
Le palais englouti
Le palais... vénitien, les pieds dans l’eau lors de la crue de 1910
Peut-on imaginer la boule du démolisseur s’abattre sur la façade de ce ravissant palais ? Non, et pourtant c’est ce qui s’est produit dans les années 60… Texte : Marco Polisson - Photos © Fabrice Schiff et DR
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a Caille ! Un joli nom qui laisse croire qu’il fut donné l’origine à une propriété de notre quartier de Cuire le Bas pour sa jolie consonance. Or, il n’en est rien ! Un écrit de 1493 apprend qu’un certain Pierre Caille possédait là « un pré, une maison et un colombier d’une valeur de 50 livres ». Son nom devait rester attaché à cette terre. Cette propriété était grande et devait couvrir la plaine, cernée Pierre Caille aujourd’hui par la rue Lucien Maître, la rue Capitaine Ferber et quai Clemenceau. Ce Pierre Caille appartenait sans doute à une vieille famille qui, début du XIVème siècle avait compté parmi ses membres des conseillers du roi. Venons-en aux années 1900. Le propriétaire de l’époque y fit construire une belle demeure. Cette maison de deux niveaux avait fière allure. Côté jardin, il y avait une terrasse surélevée, bordée d’une balustrade de colonnettes en pierre, avec deux escaliers semi-circulaires. Le rez-de-chaussée était éclairé par de hautes fenêtres. Le jardin était orné de lyon people • juin 2019 • 220 •
statues. L’accès, sur le quai Clemenceau, était fermé par un portail de fer forgé. Celui-ci est toujours visible. En 1965 environ, cette propriété fut louée à la société Orangina. La grande maison fut rasée. Les communs servirent à y installer les bureaux et l’usine fabrication de la boisson du même nom. En 1974-1975, Orangina vendit à son tour
cet espace au promoteur Dufour (Sofra Cim) qui y construisit l’immeuble actuel des 4-6-8 rue Lucien Maître, signé par l’architecte Raymond Carpe. Ainsi disparut cette belle propriété. Son nom du moins n’a pas été totalement oublié. Subsistent la tour et le portail qui mériteraient d’être classés.
La Caille sous la plume de Bernard Rosa. L’aquarelle, réalisée en 1995, est une commande de Nicole Gros.
Le 20 octobre 1926, la propriété est vendue aux enchères par l’étude de Maître Chardiny. Mise à prix 150 000 Francs.
Le petit salon
Le château d’eau s’élève sur rez-de-chaussée + 3 niveaux
LE CHÂTEAU D’EAU DE CUIRE LE BAS Texte : Robert Cote
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la salle de billard de la Caille À la place du petit palais, s’élève la barre d’immeubles baptisée La Tour d’eau (4, 6 et 8, rue Lucien Maitre) qui comporte 32 logements et 44 places de parking,
ituée dans le parking de l’immeuble des 4, 6, 8, rue Lucien Maître, c’est le seul vestige de la Maison de la Caille. Cette tour a fière allure. Construite en pierres dorées, elle date de 1850 environ. Il s’agit d’un château d’eau, comme le prouve la grande cuve métallique qui occupe son dernier étage. D’une vingtaine de mètres de haut, il est constitué de 4 niveaux dont celui du rez-dechaussée. Bien proportionné, il a été remarquablement construit : le plancher de chaque niveau est installé sur une grosse ferrure circulaire qui assure la solidité et stabilité de l’ensemble. Des fenêtres, de style néogothique, diffusent, à l’intérieur, une lumière naturelle. La porte d’entrée, en cas, est du même style. En haut une balustrade donne à cette tour un petit air de tourelle de château. Les étages sont reliés les uns aux autres par un escalier intérieur, circulaire, qui grimpe le long des murs. Nous n’avons pu visiter les lieux car l’intérieur est en très mauvais état, dixit la copropriété.
Factures 1968 de la SNC Rhône Orangina qui occupa les lieux de 1965 à 1975 Le portail est le dernier vestige du palais démoli
PROPRIÉTAIRE Famille Cotelle
Le croquis de l’architecte Raymond Carpe. On en reste muet…
LOCATAIRES Famille Revel Famille Deshaye Famille Pugeat 1974 : SCI le Parc de Fond Rose 1975 : Copropriété
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CALUIRE ET CUIRE
USINE COTELLE La famille Cotelle prend la pose dans l’usine au début du XXème siècle
Les maîtres du
grès
Vers le milieu du siècle dernier, François Cotelle (1820–1895), potier-artisan à Genelard, près de Perrecy-les-Forges, en Saône et Loire, vint s’installer au 41 quai Clemenceau pour y exercer son métier. Texte : Robert Côte et Marc Engelhard - Photos © Archives Cotelle
I
ndustrieux, il sut rapidement développer la fabrique de poterie Bride à partir de 1850. L’industrie chimique était alors en plein développement. Il acheta ensuite la poterie de Théodore Roch et un grand terrain à l’angle du quai et de l’actuelle rue Lucien Maître. Son fils, Joseph, développa considérablement cette affaire et lui donna une dimension industrielle : entrepôts, magasins, bureaux furent aménagés. Dans sa meilleure période, l’usine occupa jusqu’à 100 ouvriers. On y fabriquait des appareils en grès, seuls capables de résister aux produits chimiques. Compresseurs, ventilateur, robinets, pompes, serpentins, échangeurs de températures, jarres pour le stockage, cuves de décantations, turbines (grès à l’extérieur, fonte à l’intérieur). Des brevets furent déposés en France comme à l’étranger.
PORT PRIVÉ SUR LA SAÔNE La terre provenait de Saint-Aubin-en-Charolais, près de Paray-leMonial. Elle était amenée par péniches de 250 tonnes, débarquée sur un bas-port aménagé pour cela au droit de l’usine au bord de la Saône. L’affaire connut son apogée vers 1930. On construisit alors diverses annexes, de part et d’autre de la rue Lucien Maître. Les trois fils de Joseph François (1883-1967), Claudius (1887-1956), et Victor (1891-1956), ingénieur diplômé de Centrale succédèrent à leur père. Mais peu à peu l’arrivée de nouvelles technologies (aciers spéciaux, céramiques, plastiques) porta un coup fatal à leur entreprise de grès contrainte de fermer ses portes en 1957. Le 6 octobre 1966, la société Réveil abattit la grande cheminée qui dominait le quartier depuis 1858. Elle avait 80 ans de bons et loyaux services. Remerciements : Famille Cotelle - Grumel
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Le port et la grue de déchargement de la terre face à l’usine. Elle passait ensuite entre les mains des potiers (ci-contre)
CONVOI EXCEPTIONNEL Alors qu’il surveillait le déchargement d’une péniche, Claudius Cotelle immortalisa le passage dans l’écluse de l’Ile Barbe d’un convoi exceptionnel. Tiré par un remorqueur à vapeur, un sous-marin fabriqué dans les usines Schneider du Creusot rejoint tranquillement son port d’attache en Méditerranée.
Le catalogue de l’usine Cotelle au début du XXème siècle. On y fabriquait des matériels pour l’industrie dont des pompes centrifuge (ci-dessus)
En 1958, le diocèse de Lyon acheta le terrain du hangar et le jardin potager situé le long du chemin de Fond-Rose. C’est sur cet espace de 3000 m2 que fut construite l’église de saints Côme et Damien. En 1967, l’entreprise Vial construisit, à la place du gros de l’usine, un immeuble de 56 logements et 8 commerces dessiné par l’architecte Joseph Baconnier. La maison de maître occupé par François Cotelle, qui s’ouvrait sur le quai, fut rasée. Seul un gros tilleul rappelle aujourd’hui tout ce glorieux passé...
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CALUIRE ET CUIRE
LES CHAPEAUX POINTUS Au 43, quai Clémenceau, s’établit encore un bar, le Concept, dernier vestige d’une activité commerciale dans ce curieux immeuble longtemps animé par l’odeur alléchante du pain chaud et le claquement des verres du café.
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epuis, les temps ont changé. L’atmosphère également, bien loin du tableau dressé antérieurement. Longtemps géré par la régie Barioz, puis vendu à la fin des années 70, le 43, quai Clémenceau fut jadis le bassin de vie de Cuire-le-Bas. Marie Perra y animait alors son bar, quand la famille Bernard s’occupait elle, de la boulangerie dont Paul Bocuse et les mariniers étaient de fidèles clients. Une histoire de longue date, pour Amédée et Juliette Bernard, qui en avaient fait l’acquisition en 1937, avant de voir la guerre les séparer. Amédée fait prisonnier en Basse-Silésie (Pologne) en septembre 1939, Juliette fut en effet contrainte de s’occuper seule de ce fonds de commerce où grandit leur fille Renée. La boulangerie fut reconvertie 40 ans plus tard, le 30 novembre 1978, les époux Bernard ayant atteint l’âge de la retraite. Le café subit alors pareil sort, deux ans après, bouleversant ainsi le paysage du quartier. Mais le local ne retrouva jamais l’attrait qui fut le sien, en dépit d’un projet de pizzeria conduit par le fils du cafetier. Le four détruit, l’initiative fut abandonnée. Place désormais, à un tout autre... concept. MC
BRASSERIE BÉLÉDIN & RADISSON S
ise 22, quai de Cuire (actuel 44 quai Clémenceau), cette fabrique de bières fonctionna de 1878 à 1930. Son histoire démarre avec Arnet & Musculus en 1813. Les bâtiments de la brasserie sont toujours debout même ceux occupés un temps par une institution religieuse. Ils ont été transformés en logements avec, pour certains, de larges baies vitrées donnant sur la Saône. Les caves glacières, au sous-sol du bâtiment sur cour, sont toujours existantes... Ici ont été brassés 18 000 hl de Bière Brune de Lyon (primée d’or en 1894, à l’Exposition Internationale de Lyon) ainsi que de ‘’France Bock’’, de ‘’SCR’’, de Radisson et de Bière Bélédin. Les malts utilisés dans les années 1900, provenaient de la malterie Martin & Fils, au Puy. La brasserie, sous l’ère Radisson, possédait des entrepôts 60, quai Pierre-Scize, sur la rive droite de la Saône (indicateur 1898). MC
Remerciements : Jean-Pierre Mayoud et Lyon Cervoise Club
La Saône en crue en 1955
Attelage dans la cour de la brasserie en 1890
Le diplôme du boulanger Amédée Bernard lyon people • juin 2019 • 224 •
Le site accueillit ensuite la manufacture de vêtements P. Rogier
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CALUIRE ET CUIRE
LA PLAIN VALLON
SECONDE GUERRE MONDIALE L’exploitation sous les bombes alliées
Royaume perdu
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du dahlia à bulbe En 1902, Jean Michel [1863-1944], horticulteur puis marchand-grainier, achète un terrain situé rue de la Gare de Cuire (actuel terminus de la ligne C du métro). Il y installe ses premières cultures. Texte : Pierre Jourdan - Photos DR
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près avoir travaillé avec son beaupère Pierre Patichoud [18321918], horticulteur lui aussi, 48, rue Coste à Cuire, il se lance seul dans le métier. Jean Michel a épousé Antoinette Patichoud [1865-1891] en 1889, à Caluire. Elle décèdera à l’âge de 24 ans et il se remariera, 7 ans plus tard, avec Marie Salignat, rencontrée sur l’exploitation. Il développera d’abord des plants à massifs (géraniums, pétunias, bégonias etc...) ainsi que des plants à légumes pour fournir les nombreux jardiniers amateurs des alentours (Croix-Rousse, Caluire, Rillieux). En 1936, son fils Etienne Michel, devenu horticulteur à son tour, fait l’acquisition du terrain du chemin de Plain Vallon. La maison est déjà construite, il l’achète au fils Joseph Faure, médecin Oto-RhinoLaryngologiste. D’une superficie d’environ 1 hectare, il construit des serres et des bâches. Au fil des ans, le dahlia en bulbe devient la spécialité des établissements Michel, jusque dans les années 1960. Une partie de la production s’écoule au magasin tenu par Jean Michel [1931-2016] situé au 83, Grande-rue de la Croix-Rousse. Les années 1970-80 orienteront l’établissement vers la lyon people • juin 2019 • 226 •
culture des plantes fleuries (Chrysanthèmes, cyclamens, primevères, etc.). L’année 1997 marquera la fin des activités horticoles avec le départ à la retraite de Francis Michel [1935-1998], arrière-petit-fils de Jean et troisième génération d’horticulteurs.
PROPRIÉTAIRES 1900 : Jean-Marie Faure (négociant en Toilerie) 1936 : Etienne Michel (horticulteur) 2000 : Autorisation à Bâtir 2000 : Lotissement et vente à la découpe
Le magasin Michel du 83, Grande-rue de la Croix-Rousse
e 27 juillet 1944, au cours de l’un des bombardements sur les centres industriels de la lointaine banlieue lyonnaise, un avion allié en perdition avait lâché huit bombes formant huit grands entonnoirs sur une longueur de 100 m, dans le quartier rural du Vernay. Il n’y eut très heureusement aucune victime à déplorer. Mais dix jours après ce sinistre, le 6 août, le bombardement stratégique par-dessus la Saône, des usines de Saint-Rambert et de la gare de Vaise, devait à nouveau affecter des quartiers résidentiels de Cuire, sur la rive gauche. Il y aura cette fois 11 morts à déplorer, les dégâts matériels furent considérables et l’on compta 130 sinistrés environ. Les points d’impact des bombes se situaient au 1, quai Clémenceau, chemin de Plain-Vallon et 3, rue Tarentaise. L’histoire familiale continue d’évoquer ce fait en y ajoutant que le grand-père Jean, fut retrouvé sain et sauf dans le jardin. Lors de l’alerte, il n’avait pas voulu descendre du 2ème étage qu’il occupait pour aller se réfugier dans l’abri sous les serres avec les autres membres de la famille. Le mystère de son atterrissage au jardin resta entier car l’escalier en bois fut totalement détruit par l’effet des bombes. PJ
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Le château muré attend sa démolition en 1987
CALUIRE ET CUIRE
LA CAILLE Toute
La résidence construite par RIC George V en 1999 rue Capitaine Ferber
honte bue
La plaine de la Caille, entourée au levant de riantes collines fut habitée dès l’époque gallo-romaine. Par la suite, de notables familles lyonnaises, les Cleberg, les Neyret, les Rochefort, les Caille y possédèrent des domaines. Texte : Marc de Jouvencel - Photos DR
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u XVle siècle, une grande propriété portait déjà le nom de la Caille. Quand Claude Neyret quitta Lyon pour aller résider à Paris, il céda sa maison forte de la Caille au chapitre de la Primatiale. Au XIXe siècle, le domaine fut possédé par les Tarpan, les Canard, les Lafond. M. Geoffroy y créa un établissement d’hydrothérapie. Au XXe siècle, la propriété de 10 hectares est acquise par Gabriel Collon qui la transmet à son fils Robert. Comme souvent, la 3ème génération sera le maillon faible de la famille qui cède la SCI Les Balmes à l’OPAC. Un fait peu glorieux 1
pour la famille Collon. Ce qui explique qu’ils aient refusé de répondre positivement à nos demandes d’entretien. Ensuite, les choses vont trainer même si le sort du château et des 3 dépendances est rapidement scellé. Le permis de démolir est déposé en le 19 mars 1987 pour permettre à l’OPAC du Rhône de construire des immeubles. Dix ans plus tard, l’organisme HLM cède à la SCI Colchique (George V) 25 315 m2 de terrain moyennant 6 400 000 F pour permettre au promoteur de bâtir la résidence Le Bois des Sources. Source : Histoire de Caluire et Cuire de Martin Basse et Jo Basse et Archives municipales de Caluire
PANGAUD COLLON À l’origine, les Collon étaient des soyeux, établis au 31, rue Puits Gaillot, à côté de l’Hôtel de Ville de Lyon. La société Pangaud et Collon, créée en 1928, était un acteur important du marché français de la robinetterie lors de sa vente à Saint Gobain. Son usine sise rue Anatole France à Villeurbanne employait alors 700 salariés, Robert Collon en était le dirigeant. Avec l’argent de la vente, son fils Gildas Collon (né en 1947) a joué les Bernard Tapie lyonnais en reprenant des entreprises en difficulté comme les collants Le Bourget et Mure (anciennement filiale de Pitance, rebaptisée Société nouvelle des armatures assemblées Mure).
2 PROPRIÉTAIRES 1909 : Gabriel Collon 1943 : Société Civile des Balmes 1951 : Robert Collon et son épouse, née Nicole Néron Bancel Enfants : Marie-Joëlle, Gildas, Axelle Collon 1987 : OPAC du Rhône 1997 : Une partie de la propriété est cédée à George V 1998 : Copropriété
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4 1. D ans le parc se dressait également une villa de 374 m2... 2 ... une ferme de 340 m2... 3 ... et sous le lierre une chapelle de 20 m2 en ruines ! 4. Esquisse du château démoli (Merci Georges Santus)
CALUIRE ET CUIRE
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Les autres Ateliers Cuzin Rue Claude Baudrand, en face de l’Infirmerie protestante installée sur le tènement de l’usine Thermix, belle maison bourgeoise fin XIXème qui a su garder son âme et son pigeonnier. Dans les communs, à l’arrière, a été créée une salle de fitness. En face, typiques des années 30, les ateliers Cuzin, où l’on a longtemps travaillé le cuir, et qui ont été transformés en logement.
trésors de
CUIRE
Capitaine Ferber La propriété de la famille Ferber a été divisée en quatre lots, rue du capitaine Ferber. Le n°14, abrite la maison des associations. L’ensemble immobilier du Parc Ferber est au numéro 12.
Domaine de Hauterive C’est dans le parc de « Bellevue », la propriété de l’ancien président de la CCI Jean Courbier (fondateur de Gerflor et Gerflex) marié à Geneviève Caron de Beaumarchais, que le promoteur RIC a construit une résidence de luxe qui surplombe Lyon Plage.
Montée de l’église Invisible depuis la rue, le château du 21, montée de l’église restera le mystère de ce dossier. Construit fin XIXème, il a appartenu à la famille Trévoux et jouxte la propriété des sœurs franciscaines (aujourd’hui ALGED). •
229 • juin 2019 • lyon people
ÉVADEZ-VOUS LE TEMPS D’UN WEEK END À ANNECY H ÔT E L , B A R & R E STAU R A N T G A ST R O N O M I Q U E
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CALUIRE ET CUIRE
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QUAI CLÉMENCEAU 1
Le quai de Cuire vers 1820. Huile sur toile attribuée à Jean-Michel Grobon
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a Saône, ses quais et ses paysages nous ravissent depuis toujours. Mais vivre à côté d’elle a un prix, car la rivière aux allures tranquilles a ses caprices et ses crues dévastatrices. Si la crue de référence pour la Saône reste celle de 1840 qui occasionna plusieurs morts et des centaines de maisons détruites, nos souvenirs de ces 60 dernières années suffisent à l’illustrer. Celle de janvier 1955 reste la plus célèbre consécutive à des fortes précipitations entrainant la fonte brutale des neiges et une crue concomitante du Doubs. L’inondation affecte les quartiers de Cuire-le-Bas, Fond-rose, Victor-Hugo et atteindra 109 maisons. Le scénario est toujours le même. Par la nappe phréatique les caves commencent par s’inonder, la rivière finit par déborder sur la chaussée et étend son lit jusqu’aux maisons. Pour évacuer les familles, pour ravitailler celles qui en étages ont pu se réfugier, des services de barques sont organisés. Resteront également gravées les crues hivernales de décembre 1981 et 1982 (photo 2) et la printanière de 1983 avec de lourdes conséquences pour les établissements horticoles Michel.
bordure de la Saône, s’étendent toujours de vastes propriétés, demeures bien ancrées, parcs importants, bois grimpant vers le plateau. Mais bientôt vont s’ériger dès les années 1925 des villas modernes, façon cottage et quelques immeubles, car il faut aussi à Caluire devenir moderne. Dans les années 1950, les constructions neuves vont commencer par écrouler de belles demeures et découper en multiples parcelles de magnifiques propriétés. Vers 1900, la commune comptait une dizaine de milliers d’habitants. Un demi-siècle plus tard ce nombre avait doublé. Le morcellement de ces domaines depuis la dernière guerre va développer la construction de résidences et de grands ensembles, parfois dévastateur pour le paysage et le skyline du bord de Saône. Aujourd’hui, nous voyons surtout une multitude de maisons le long de la Saône que vous côtoyez en roulant sur les quais.
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La Combe inondée durant l’hiver 1982
Texte : Pierre Jourdan - Phots DR 3
COTTAGES, PARCS RÉSIDENTIELS ET IMMEUBLES DE PRESTIGE Juste avant la seconde guerre, le quai Clémenceau parcouru par le train bleu (photo 3) ne connait pas encore les constructions modernes. Derrière une façade de maison parfois centenaire en •
231 • juin 2019 • lyon people
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CALUIRE ET CUIRE
L’Orientale photographiée en juillet 2018
L’ORIENTALE
exotisme
Un zest d’
« L’Orientale » est le nom que donne à cette maison du 79 quai Clemenceau, Emilie Marie Bouvard (1883-1965), sur une carte postale du 14 octobre 1904, précisant qu’il s’agit de « son dernier souvenir de la campagne ». Texte : Michel Dumas - Photos © Claude Demougeot et Saby Maviel
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on père Claude François Bouvard (1848 Lyon-1913 Caluire) a fait construire cette maison sans doute entre 1880 et 1886. Il exerce pour l’état-civil la profession de négociant, plus précisément dans la passementerie, quai Lassagne à Lyon, cette entreprise fondée par M. Morel, a cessé son activité seulement vers 1993. Claude Bouvard engagé à l’origine comme employé, se rendit indispensable, par son dynamisme commercial et ses connaissances techniques, à la bonne marche de l’entreprise dont il prit finalement la tête. Son métier l’amenait à visiter palais et châteaux pour vendre ses produits. Au cours de ces voyages, il apprécia particulièrement le Maroc et son architecture qui le firent rêver. La construction de l’Orientale lui donna une occasion unique de réaliser ce rêve concrètement, à l’image de la mode architecturale orientaliste de son époque. On ne connaît pas l’architecte de cet édifice car il semble bien que la famille Bouvard n’ait gardé aucune archive, cependant une
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incursion vers la tombe familiale traitée aussi dans le même style peut suggérer une piste de recherche. Julie Alexandrine Boulot (1858 Paris-1886 Caluire), la filleule de M. Morel, épousa Claude Bouvard et lui donna quatre enfants : Joannès (1880-1973), Maurice (1880-1948), Emilie (1883-1965), Marie (1884-1970). Malheureusement ce bonheur fut de courte durée car l’épouse de M. Bouvard décéda en 1886. Son mari* lui fit élever un tombeau dans l’allée 1 du cimetière de Caluire, emplacement numéro 34. L’architecte choisi pour cette tombe a été Marcoz associé avec Desplagnes et Bresson, 44 rue Dubois à Lyon. Le style du tombeau hispano-mauresque (dôme porté par des colonnettes) est le même que celui de la maison du quai Clemenceau. L’ange central à l’aspect plein de mélancolie représente Julie Alexandrine Bouvard, sculptée par Bottinello, 10 rue Andréa Appiani à Milan. Cette statue fût acheminée par voie d’eau jusqu’au bas de la montée Castellane et portée au cimetière sur un char à bœufs. La commune de Caluire
et Cuire a repris la concession de cette belle tombe qu’elle a complétement fait restaurer en 2012.
PROPRIÉTAIRES 1880 : Claude Bouvard 1919 : Vente à Jacques Allex par Emilie, Marie, Joannès et Maurice Bouvard. À cette époque la famille Bouvard habite 53, quai St Vincent - Lyon 1er. 1933 : Vente à Jules Dumas. Remplacement de la terrasse nord par un toit et construction d’un garage à la place du lavoir au sud-est. 1966 : Vente au Conseil Général du Rhône pour L’Institut du Travail Social. Construction d’une aile supplémentaire dans l’ancien tennis au nord-est. L’agencement intérieur des pièces est modifié, disparition du décor du salon mauresque. Vers 2010 : Vente à Habitat Foncier Promotion qui divise le bâtiment historique en appartements et construit l’immeuble moderne à l’arrière
* Claude Bouvard se remaria avec L. Michel (1862-1914) dont il eût deux fils. Marcoz qui a notamment participé à la fin du XIXème siècle à la restauration du château de Saconnay, Pomeys Rhône, pourrait-il être l’architecte de l’Orientale ? Tout pousse à formuler cette supposition mais rien ne la confirme formellement.
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1. L a façade principale en 2009 et en 1935 2. La porte d’entrée de la maison 3. La porte donnant sur le quai 4. L’Orientale les pieds dans l’eau lors des inondations de 1910
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Carte postale de 1904
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CALUIRE ET CUIRE
CHÂTEAU DES ROCHES Le domaine se caractérise par plusieurs noms : « Rocher de la Balmondière », « La Bonnardière », et depuis le XIXe siècle « Les Roches »
Nid d’aigle
sur la Saône
Cette vaste propriété est située 54, quai Clémenceau au cœur d’un parc boisé de 4 ha surplombant l’île Barbe. Texte : Brigitte Chardiny Peloux - Photos © Saby Maviel et DR
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a propriété, qui appartenait à la Sacristie de la Platière de Lyon, a été confisquée à la Révolution puis achetée en 1791 par François Lebrun, qui la revend en 3 lots. On peut lire la description d’une maison modeste en 1805 grâce au livre « Mes promenades à Lyon, tome 2 », de Mazade d’Aveize. À l’issue de ventes successives, Mirio, Marie Terrasse, dame Gubian, ReverdyDecroix, le domaine est reconstitué en 1830 par Jean-Pierre Flachat, qui l’embellit et lui donne son aspect actuel avant de le lyon people • juin 2019 • 234 •
transmettre à son fils puis à son petit-fils. En 1942, le professeur de médecine Victor Cordier, né à Saint Rambert et habitant à Lyon 2e, acquiert le domaine aux héritiers Falchat (famille Ducruy) et le transmet à son épouse Léonie Soly. Celle-ci le cède en 1975 à Huguette Lepercq, épouse de Robert Jouan. Après leur décès en 2012, leurs filles Chantal et Brigitte cèdent la propriété au promoteur Foch Investissement, qui divise le château et ses dépendances puis les saucissonne en appartements. Prix affiché de ce bien d’exception : 3 100 000 euros.
PROPRIÉTAIRES Avant 1830 : Georges Decroix 1830 : Antoine Flachat, avocat 1896 : Régis Antoine Flachat 1910 : Thérèse Flachat, née Rallet 1938 : Famille Ducruy, neveux de Thérèse Flachat 1942 : Victor Cordier, médecin (prix : 700 000 F) 1944 : Madame Soly, épouse 1975 : Hugette Lepercq et Robert Jouan (prix : 600 000 F) 2011 : Leurs 2 filles 2012 : Foch Investissements 2013 : Copropriété
Le château en 1909. Edifié pour Monsieur Flachat en 1893 par l’architecte Roux-Meulien, il est issu de l’agrandissement d’une maison construite par Pierre Mirio dans les années 1815.
L’esquisse dessinée par le promoteur pour commercialiser le site. La société Foch Investissements a racheté et divisé la propriété en 2012. Etablie 39, rue Thomassin, elle est dirigée par Pierre Cortes, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros en 2017.
FAMILLE CORDIER
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Victor Joseph Edmond Cordier (1884 – 1944)
Professeur agrégé de médecine interne à la faculté de Lyon, il est précurseur du pneumothorax, qui se révèle très efficace pour soigner la tuberculose ; il est aussi connu pour avoir été un des pionniers de l’aviation. Deux rues portent leurs noms à Saint Rambert de Vaise. Source : BML - Documentation Lyon et Rhône-Alpes
2 En 1927, la propriété accueillit la kermesse de la paroisse de Cuire
En médaillon, jeton de JB Flachat, Prévôt des marchands
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FAMILLE FLACHAT Jean-Baptiste Flachat, seigneur de Saint Bonnet les Oules (Forez) fut Prévôt des Marchands de 1753 à 1764. Jean-Claude Flachat fut membre associé de l’Académie de Lyon. Christophe-Eugène Flachat (18021873) fut un ingénieur précurseur des chemins de fer et des ponts en métal.
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3 1 et 2. Jusqu’en 2012, il comprenait de belles pièces de réception avec boiseries, ornements sculptés, véranda, bibliothèque et terrasse. 3. L’escalier monumental 4. Flachat. Le nom du maitre d’ouvrage est gravé dans la mosaïque du hall d’entrée 5. Fin d’une époque : les moutons, le temple de l’amour. Les allées et les jardins ont été dessinés par le célèbre architecte paysagiste Gabriel Luizet (1845 - 1922), à Écully.
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CALUIRE ET CUIRE
LES ARCADES En 1928, de g à d : Marthe Villon, épouse de Marius Chambard, Marie-Hélène et Joseph Chambard, leur fils Marius et leur petite-fille Jeannine
Ce pavillon de plaisance couronné d’un balustre, sans doute du début XIXe, s’inscrit dans la même lecture architecturale que son homologue disparue de La Caille (lire page 220).
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Texte : Marc Engelhard - Photos © Saby Maviel et DR
a maison s’inscrivait au début du XX siècle dans l’immense tènement qui regroupait à l’origine la pension du Vernay et la villa Ombrosa, ses voisines des numéros 93 et 95. Selon Jeannine Gay-Villon, c’est en 1923 que son grand-père Joseph Chambard acquiert Les Arcades. Marié à Marie-Hélène Pinchinot, le soyeux règne sur une usine de teinture et d’apprêts occupant un quadrilatère délimité par les rues Bugeaud, Barrier et Cuvier dans le 6ème arrondissement de Lyon. Joseph Chambard occupe durant l’hiver un grand appartement situé audessus de l’usine, à l’étage de l’atelier de pliage, avec entrée indépendante rue Barrier. Ce n’est qu’au printemps que la famille prend ses quartiers aux Arcades, quai Clémenceau. La maison compte 22 pièces dont un immense salon et salle à manger donnant sur une très belle terrasse délimitée par des balustres, sous laquelle se trouve l’orangerie où sont stockés les arbres fruitiers durant l’hiver. Deux bonnes et un jardinier veillent sur la bonne marche de la maisonnée.
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LE PARC DE 3 HECTARES COMPTE UN ÉTANG, UN POTAGER ET DEUX TENNIS. En grimpant dans le bois, la petite Jeannine pouvait directement accéder à l’impasse du collège. « C’est là que mon père et mon grand-père allaient chasser » se souvient Jeannine qui a connu la maison jusqu’à l’âge de 14 ans. En 1938, un an après le décès de Joseph Chambard, c’est la mort dans l’âme que son fils Marius (marié à Marthe Villon, la fille du peintre Eugène Villon) se décide à vendre la propriété, sa sœur Joséphine voulant récupérer sa part. Maître Joseph Letord rédige l’acte de cession de la maison acquise le 29 mars 1938 par Georges de Vermont et son épouse Alix Fuoc, rencontrés 7, avenue Foch (Lyon People n°175 - Juin 2017), parents de Denise (1918-1976, avocat à la cour d’appel de Lyon) marié à Jean Lacombe de
Lapeyrouse (1911-1999). Dans les années 90, la propriété est démantelée par le marchand de biens Pierre Cortes qui agira de même avec Clairefontaine (lire page 256). Le propriétaire actuel, Gérard Touilloux, est un franchisé Mc Do implanté dans l’est lyonnais. Selon le magazine Capital, c’est l’un des historiques de l’enseigne, où il a commencé comme employé étudiant en 1980. Ci contre :
Joseph Chambard, beau-père de Marthe Villon, marié à Marius Chambard. (Sanguine d’Eugène Villon, le père de Marthe)
PROPRIÉTAIRES 1923 : Joseph Chambard 1938 : Georges de Vermont 1977 : Ville de Lyon 1978 : François Michallet 1990 : SCI Marche République (liquidation judiciaire en 1996) 1997 : Division de la parcelle AL98 en AL208 et AL209 par Cortes (marchand de biens) Evaluation : 2 750 000 F AL 208 : Clamaron AL 209 : Cortes 1998 : Bernard Rochette (Sociétés Alegory et LEXSI DVI) Prix : 3 250 000 F 2008 : Gérard Touilloux Parcelle AL 209
Jeannine Gay-Villon racontant son enfance aux Arcades à Marc Engelhard. Merci à Bernard Gouttenoire pour cette belle rencontre puis Jeannine Chambard aux Arcades en 1927
MC DO & CO
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e propriétaire actuel Gérard Touilloux, né en 1960, est un franchisé McDonald’s associé dans 14 fast-foods autour de Lyon. En 2013, ces derniers ont réalisé 49 millions d’euros de chiffre d’affaires. Selon le site société.com, il gère aujourd’hui 41 entreprises (42 mandats). Sur cette photo de Dominique Barrier, prise en 2001 pour Lyon Figaro, posent de g à d : Eric Barrié, directeur de McDonald’s France (Région de Lyon) ; Alain Jacob ; Gérard Touilloux ; Isabelle Kuster et Robert Dalmas, exploitant alors cinq restaurants à Gerland, Belleville, Tarare et Villefranche.
Vue aérienne de la propriété en juillet 2018. À gauche, l’ancienne maison du jardinier a été séparée de la propriété lors de la division parcellaire de 1997 EncartPub_FabriceBonnot.indd 2
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La propriété photographiée en juillet 2018
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LA GRANGE
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1 85 Vincent 84 Guion 83 Ohannessian 82 La Grange 81 bis Berthier 81 Fayet 80 “Gai Rivage”, S. Majerowicz, Sestier Toutes ces maisons ont été construites sur le domaine de “La Grange”
C
ette demeure de la fin XVIIIème, pleine de charme, a été spécialement construite pour faire face aux crues de la Saône, ce qui explique sa surélévation et son escalier à double révolution qui habille son élégante façade. La propriété initiale comprenait les importantes dépendances visibles sur sa gauche. Quant à son parc, il a été en partie loti dès les années 30. La maison principale dans laquelle a vécu au début du XXème siècle l’industriel Jean Coignet, sénateur du Rhône (photo 3) a été transformée en copropriété (45 lots) en 1962 par les consorts Minet suivant acte reçu par Maître Bure. Texte : Marc Engelhard - Photos © Saby Maviel Jean coignet (ci-contre) 1. L a famille Lombard-Morel en promenade vers 1893 2. L a Grange surnage lors des inondations de 1955 3. Le salon vers 1895 4. F in XIXème siècle, la propriété, sa laiterie et ses serres sont entourées d’une grande prairie lyon people • juin 2019 • 238 •
2 PROPRIÉTAIRES Avant 1883 : Pierre Chanay 15/12/1883 : Léonce Max Gabriel Lombard-Morel (Acte de Me Mestrallet) 11/04/1906 : Décès de Léonce Max Gabriel Lombard-Morel 20/04/1906 : Madame Lombard-Morel, son épouse, Marie-Louise Lombard-Morel, épouse de Jean Coignet, sa fille, Suzanne Lombard-Morel, épouse Chomel, sa fille 11/03/1937 : Consorts Avon-LaurentDeplanche 04/11/1939 : Fleury Minet et son épouse Augustine 13/01/1941 : Décès de Fleury Minet 20/01/1941 : Madame Fleury Minet, née Augustine Didier Charles Minet, son fils Marier Minet, sa fille 07/08/1959 : Décès de Charles Minet 27/08/1959 : Madame Charles Minet, née Marguerite Maillot Georges Minet, son fils Marie Minet, épouse Robert Nicol, sa fille Jean-Marc Minet, son fils 21/12/1959 : Liquidation des biens de la communauté Minet-Maillot (Acte de Me Duc-Dodon) 25/05/1962 : Copropriété (Acte de Me Bure)
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wellness-sportclub.fr Crédit image : servanilyne - Création : melbourne.fr
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VILLA OMBROSA
Internat du Vernay De l’
à Ombrosa
L’école bilingue qui accueille sur son grand domaine la fine fleur les rejetons des familles aisées des Monts d’Or est né de la fusion de deux propriétés qui s’étaient développées autour de deux châteaux. Texte : Martin Basse et Jo Basse - Photos © Saby Maviel et Fabrice Schiff
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oins fastueuse que sa voisine la villa Ombrosa, autrefois maison de campagne du soyeux Grand, puis du général Durand de Villers, la propriété municipale du Verrnay n’en a pas moins fort grand air. Sa façade d’une sobre ordonnance, les pelouses qui la précèdent, les massifs qui l’encadrent, les frondaisons sur lesquelles elle se détache, lui donnent un aspect un peu théâtral qui séduit le passant. Cette grande construction du XVlle siècle, formée de la réunion de plusieurs tènements, eut parmi ses premiers possesseurs un certain Balmont, à qui la malignité populaire avait donné le surnom de « la Dinde ». Bleton, Clouzet et de Rolland ont reproduit le récit de Péricaud qui conte comment Balmont, tireur d’or établi à Trévoux, avait gagné, disait-on, une partie de sa fortune. Les douanes royales exigeant des droits élevés sur les traits d’or employés alors dans la passementerie, Balmont aurait imaginé de les entrer à Lyon en les cachant dans les volailles et les dindes de Bresse destinées aux marchés. lyon people • juin 2019 • 240 •
Madame de Monicault, propriétaire du château du Vernay (lire page 178), en 1828, vendit la maison qui devint une annexe du Collège Royal de Lyon. C’est depuis cette époque et jusqu’en 1864 que les collégiens y allaient « par escouades, les après-midis
du jeudi et du dimanche, pour prendre leurs ébats, faire de la gymnastique et savourer en plein air le goûter composé de cervelas et d’une poignée de cerises ». Au moment de la construction du petit lycée de Saint-Rambert, le Vernay passa entre les mains de la Ville.
Le petit castel abrite les locaux de l’école primaire
La villa Ombrosa construite au XIXème siècle par l’architecte Echenoz, photographiée en juillet 2018...
Le château du Vernay, édifié au XVIIème siècle, photographié en juillet 2018 ... Et au début du XXème siècle Photo © Perrier
L’ensemble de la propriété (15 hectares) a été vendue 9 500 000 F le 4 août 1998 par la Ville de Lyon à l’Association Immobilière de Loisirs Educatifs tutelle d’Ombrosa Prêt sur 15 ans : 6 500 000 F
Lieu de villégiature de la Ville de Lyon au début du XXe siècle. Les préfets du Rhône allaient, par les beaux soirs d’été, se délasser au Vernay de leurs préoccupations administratives. On affirme même que le maire Antoine Gailleton y séjourna à diverses reprises et aimait à taquiner les poissons de la rivière toute proche. Depuis, la vieille maison du Vernay a connu des destinées diverses. La Ville chercha à la vendre. Elle la prêta, le
dimanche, à des organisations post-scolaires ou politiques. Puis les destinées du vieux logis redevinrent austères. Une école en plein air pour enfants malingres y fut installée. La commune fonda ensuite un internat municipal de jeunes filles qui passa dans le privé en 1972 avec la création de l’école Ombrosa dirigée par la famille Vezin.
Extrait de Histoire de Caluire et Cuire de Martin Basse et Jo Basse - Éditions Fot - Lyon, 1976
Le grand salon du château
Créée en 1972, Ombrosa est une école privée sous contrat qui accueille des élèves de la maternelle au lycée, avec une sucursalle rue Vendôme (Lyon 6e) et en Savoie. Une grande partie des cours est dispensée en anglais. Le coût de la scolarité oscille entre 500 et 700 euros par mois.
Les dortoirs du pensionnat municipal de jeunes filles
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CALUIRE ET CUIRE
HAUTE SOURCE
Un bijou de famille
Le manoir photographié après l’incendie du 8 au 9 janvier 1980.
et de précieux secrets
La villa actuelle a été construite sur l’emplacement d’un manoir XVIIIème détruit par un incendie. Texte : Marco Polisson - Photos © Saby Maviel et DR
B
aptisée « La Minette », cette propriété a connu différents propriétaires avant d’être rachetée en 1957 par une congrégation chrétienne tendance trotskyste (et oui !) baptisée Economie et Humanisme, placée en liquidation judiciaire en 2007. « Il y avait des cellules de type monastique dans la maison » se souvient Cyril Gerphagnon. « J’étais tout jeune mais ça m’a marqué. Le gourou était en civil mais ses ouailles avaient une tenue religieuse ! » En 1979, alors que les comptes de l’association sont à l’image de leur idéologie, dans le rouge, Georges Gerphagnon et son épouse se portent acquéreurs de la maison, conquis par le parc de 3 hectares qui l’entoure. Dans le même temps, ils mettent en vente leur maison de saint Cyr, pensant emménager rapidement à Caluire dont ils entament la restauration. Mais les choses ne vont pas se passer comme prévu. Dans la nuit du 8 au 9 janvier 1980, alors qu’elle est en rénovation, lyon people • juin 2019 • 242 •
la bâtisse s’embrase soudainement. Selon les experts, l’incendie a été provoqué par un court-circuit dans les combles en rénovation, ce qui n’empêche pas des voisins d’évoquer une piste criminelle.
« LES BEAUX RÊVES DU BIJOUTIER ORFÈVRE SE SONT ENVOLÉS EN FUMÉE » écrit Le Progrès, tout en délicatesse.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que le couple et leurs trois enfants n’avaient pas du tout anticipé cette catastrophe. Leur maison de Saint Cyr vendue plus rapidement que prévu, les voilà obligés de camper dans une caravane installée au milieu du parc le temps que la grange, située au sud de la maison puisse les accueillir. Le 13 mai 1980, le joaillier obtient le permis de démolir et engage la reconstruction. Cet épisode fâcheux et toutes les tracasseries administratives inhérentes au sinistre auront raison de son couple qui se sépare en 1985
La nouvelle maison construite en 1983 et remasterisée en 2015
après avoir morcelé la propriété. La maison principale est rachetée le 29 juillet 1986 par Yvan Bouchoux.
UNE NOUVELLE DESTINÉE Fondateur de la société des services informatiques IBSI, il signe un chèque de 3 500 000 F et investit 1,5 MF dans les travaux pour mettre la propriété à son goût. Jusqu’au dépôt de bilan de son entreprise, il profitera de ce joyau façonné par GG avant de devoir quitter les lieux, poursuivi par ses créanciers. En l’occurrence la banque Hervet qui lui réclame la coquette somme de 5 millions de francs.
GERPHAGNON JOAILLIERS Cyril, la 3ème génération, poursuit la saga familiale Né en Haute-Loire, Joseph Gerphagnon arrive à Lyon et ouvre un atelier de bijouterie en 1930 dans l’appartement qu’il occupe quai des Célestins. « C’est là, face à Fourvière, qu’il recevait ses clients, comme ses homologues à l’époque » raconte son petit-fils Cyril qui perpétue aujourd’hui cette tradition. « C’est mon père Georges qui est descendu dans la rue et a ouvert sa première boutique rue Longue en 1962 ». Son audace est couronnée de succès, ce qui lui permet de déménager rue Gasparin en 1968, puis place des Jacobins en 1989, à côté de Sonia Rykiel, fief de ses amis Jean et Denise Pressburger (cf Lyon People, spécial Place des Jacobins, juin 2018). Pendant ce temps, le secret Cyril Gerphagnon (50 ans aujourd’hui) est atteint à son tour du virus de la joaillerie, ce don familial, ceci en regardant travailler son discret grand-père. Il passe alors le concours de la prestigieuse Ecole de Bijouterie de Lyon. Diplômé en joaillerie, puis reçu Maître Joaillier accompagné de son propre poinçon d’Etat (une aiguière), ayant acquis ses lettres de noblesse, il ouvre sa première boutique à la Cité des Antiquaires et vole ainsi de ses propres ailes dès mai 1992, alors âgé de 23 ans. En mai 1995, il transfère son activité au 4 rue Childebert (côté Jacobins). Enfin, il cède son magasin à son ami Philippe Tournaire en novembre 2017, non sans avoir au préalable repéré un appartement de 80 m2 à rénover entièrement sur l’ensemble du 3ème étage du 103, rue Edouard Herriot (côté Bellecour), dans le fameux Carré d’Or des joailliers lyonnais. Son idée est de revenir aux fondamentaux de son grand-père presqu’un siècle plus tôt, en recevant ses clients en toute intimité et discrétion dans ses salons privés. Après plus de 5 mois de travaux, ses salons ultra sécurisés ouvrent en mai 2018, avec pour unique vitrine son très fourni site internet www.gerphagnon.com, ses nombreux bijoux étant sous protection dans plusieurs coffres à minuterie en divers endroits télésurveillés. La sécurité de ses trésors et ceux de ses clients est telle qu’il ne peut même pas les ouvrir seul. La boucle est bouclée pour la 3ème génération, mais Cyril a deux fils... Alors place à la 4ème ? MP 1
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Joseph et Marguerite Gerphagnon en 1935
SAISIE, LA PROPRIÉTÉ BOUCHOUX EST MISE AUX ENCHÈRES Le 4 juillet 1996, une quarantaine de personnes sont installées dans la salle d’audience du Tribunal de grande instance de Lyon. Parmi elles, l’expert-comptable Christian Déchant. Opposé à 7 autres enchérisseurs, le créateur du cabinet Novances grimpe jusqu’à 5 MF et remporte la mise. Dès le mois d’août, il emménage avec sa famille et ses enfants scolarisés à Ombrosa. Sa première tâche consiste à reconstruire la maison incendiée dans laquelle le joaillier avait installé deux boxes à chevaux. Reconvertie en maison d’été (1), elle sera scindée de la propriété lors d’une nouvelle division parcellaire impliquant également la maison du gardien et la cabane du jardinier, soit 3 nouveaux lots. La même année, Christian Déchant crée les deux bassins de 15 mètres par 7,5 m qui donne aujourd’hui à la propriété sa physionomie actuelle qui fera craquer ses nouveaux acquéreurs en 2014.
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1. L’incendie relaté dans Le Progrès. 2. La seule partie du manoir encore intacte après l’incendie. C’est là que Georges Gerphagnon avait aménagé 2 boxes pour ses chevaux de course 3. Le permis de démolir délivré 5 mois plus tard par la Préfecture du Rhône 4. La grande fresque de l’escalier peinte en 1982 est attribuée à Yves Levêque 5. La salle de sport aménagée par Christian Dechant
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Une vaste campagne de rénovation menée en 2015/16 a permis à cette maison de gagner en superbe grâce à la création d’une véritable entrée remplaçant une verrière datée.
Un manoir d’aujourd’hui L’architecte d’intérieur David Burles reprend en main une maison démodée des années 80 pour la propulser dans le confort du XXIe siècle. Visite. Texte Nadine Fageol - Photos © Erik Saillet
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eux hectares de pure verdure. Lovée contre la balme, protégée du quai par un élégant parc, la parcelle porte beau. En revanche, la maison bourgeoise, élevée en lieu et place de la demeure d’antan disparue dans un incendie, est confuse architecturalement. Construite dans les années 80, la façade affiche encore des frises décoratives inspirées d’une élégante bâtisse non loin et une véranda franchement datée. Dès lors, « Qu’est-ce que l’on peut faire ? », questionne le futur acquéreur à son architecte d’intérieur. Pour David Burles, nul doute il faut actualiser en gommant les scories.
REDIMENSIONNER POUR CONTRIBUER AU CONFORT En premier lieu ; il imagine un passage sous-terrain reliant les parkings logés sous les bassins au premier vestibule. Ensuite, il allège la façade, supprime la véranda veillant à créer une véritable entrée, change toutes les huisseries et l’éclaire d’un enduit lumineux. Mots d’ordre des propriétaires, peu voire pas de couleurs en faveur d’une certaine sobriété et préserver une chambre au rez-de-chaussée. Une fois les volumes du double hall surdimensionné repris au profit des pièces de vie l’entourant, l’unicité dans le choix de matériaux racés va déterminer l’habillage d’un intérieur intemporel chic matinée de grand confort. Redéfinition du jardin à la française, couvert d’un filet le bassin d’agrément dédié aux poissons par l’ancien propriétaire a retrouvé un usage classique dans une parfaite symétrie.
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Le majestueux hall qui bluffe les visiteurs
L’unicité dans le choix des matières comme des couleurs favorise un style intemporel sobre. Suspension bougies les « Autel » de Kevin Reilly. Table et enfilade en chêne des marais Interno. Chaises Andreu World.
Traduction d’une heureuse alliance entre ancien et moderne avec l’intégration d’un fourneau La cornue. Design cuisine, David Burles.
Dans la pièce à vivre, un long banc accueille le bûcher surmonté de boiseries en chêne teinté dissimulant entre autres un bar. Canapés Fulgens de Maxalto.
Absolument bluffant, le parti-pris d’un marbre de couleur brun-tabac travaillé en total look dans la salle de bain réalisée par Eric Bernardi.
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CERCLE DE L’AVIRON DE LYON Fleuron de la flotte lyonnaise
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haque jour, la scène se répète inlassablement au gré des automobilistes, le ballet des embarcations du Cercle de l’Aviron de Lyon quitte les locaux du 12 quai Clémenceau pour rejoindre la Saône, et inversement, à l’heure, de ranger les bateaux au sein de l’entrepôt du club, lequel porte une étonnante mention « garage », qui fait dire à son ancien président, Patrick Gollnisch, que la propriété abritait autrefois un ancien relais de poste, « avec un ancien garage où l’on entreposait les calèches ». Devant lui, dans ce devait déjà être le bâtiment principal, se niche désormais le siège du club, un immeuble de style haussmannien, vitrine de ce terrain de 2500m2, où cohabitent aujourd’hui, les bureaux, le hangar, la salle de fitness (avec le tout premier modèle de
machine à ramer, bâti en 1947, ndlr) et un... terrain de beach-volley. Les livres d’histoire du club vont en ce sens, avec la mention d’une édification d’un nouveau garage en 1901 « au même lieu qu’aujourd’hui », onze ans après la naissance du club, des suites d’un morcellement des troupes de l’association historique, Les Régates Lyonnaises. « Ils étaient déjà sur les quais, raconte l’actuel président, Christian Baud. La Bande d’Oies, une bande de copains des Régates Lyonnaises s’en sont détachées et on crée le club en 1890, en choisissant les couleurs « bleu-bleu » en adéquation avec les couleurs d’Oxford et Cambridge. Ils ont très vite été à l’étroit et ont
Le bâtiment dans les années 20
cherché un local plus grand ». La Bande d’Oies s’est alors endettée, mais l’entrepôt a finalement rejoint le giron du nouveau club. Pour ne plus jamais bouger. Car après tout, pour gagner des titres, mieux vaut se reposer sur de solides fondations. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
Les trophées du Cercle Le garage
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LES COUCOUS
Un pavillon insolite Textes : Marco Polisson et Pierre Jourdan - Photos © Saby Maviel
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ette maison dont l’origine ne remonte sans doute guère plus loin que le XIXe siècle, nous donne une bien autre impression que toutes celles déjà rencontrées sur le quai. Pourtant tout comme pour La Caille, une partie arrière semble construite de façon très pauvre, en pierres et en pisé. Donnant sur le jardin, face à la Saône, sa façade principale apparait comme insolite. D’aspect disparate et fortement contrasté, la vigueur de la mouluration et l’exubérance des médaillons nous permettent de l’apparenter à un style Louis XIII. Puissamment décorée et centrée par une composition architecturale
qui englobe l’entrée et le seul étage, elle est caractérisée par l’appareillage rustique de ses chainages. Ils viennent souligner le peu de divisions verticales de cette façade. Ces « bandes » sont ordonnées de manière régulière, alternant une texture lisse et vermiculée. Dans le traitement des décors, les ouvertures rectangulaires du rez-de-chaussée sont surmontées de médaillon ovale orné d’une guirlande. Les percements en sont réduits : en place des fenêtres d’étages, on trouve des tables décoratives à l’antique. Ces motifs sculptés en bas-relief, étaient à la mode dans le style rococo. PJ
Pavillon de chasse Napoléon III Construction : vers 1850 Maître d’œuvre : inconnu Architecte : inconnu PROPRIETAIRES 1938 : Famille Desbois-Gonnet 1945 : Henri Lextrat et Jeanne Gatet 1949 : Frédéric Bourdelle et Anna Veyret 1964 : Anna Veyret, Denise Bourdelle et Lucienne Bourdelle Depuis 1987 : Famille Gerphagnon Acquise par le publicitaire Jean-Noël Gerphagnon en 1989, la bâtisse était dans un triste état. « Nous avons eu le coup de cœur pour cette maison, mais c’était effrayant, il a fallu tout refaire » raconte son épouse Régine. Le couple qui a découvert la maison par le biais d’une amie en 1979 attendra 10 ans avant de pouvoir l’acquérir à la famille Bourdelle qui était en indivision. Leur fils Florent souffle ses 18 bougies quand le couple quitte enfin Le Bois Dieu pour s’installer aux Coucous – nom donné par leurs prédécesseurs – qui a fait l’objet d’une rénovation complète menée par l’architecte Charles Gervasoni durant un an. Avec son parc de 2500 m2, la propriété à taille humaine dégage un charme certain. MP
Les Coucous en 1990 lyon people • juin 2019 • 248 •
Le pavillon est entouré de deux petites ailes, sans doute postérieures à la construction initiale. Celle de gauche est recouverte s’une rocaille ensevelie sous le chevrefeuille.
Trois générations résident dans le pavillon. Régine Gerphagnon, ancienne chef de publicité dans les sociétés de Paul Dini et Fernand Galula. Son fils Florent et sa belle-fille Claire Strulovici, avocate experte dans le droit de la famille, installée cours Lafayette. Dans ses bras, Louise 18 mois. À leur pied, le joueur Max. La rénovation a permis de mettre en valeur ce splendide œil de bœuf et son vitrail.
JEAN-NOËL GERPHAGNON Les belles années pub
Détail des médaillons en façade
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En 1988, Auguste Gerphagnon visite la maison acquise par son fils JeanNoël. Ce dernier était alors président de Capricorne et partage sa vie professionnelle entre ses bureaux de Lyon et Paris chez Euro RSCG.
ean-Noël Gerphagnon a été un des publicitaires les plus en vue des années 70-90. Mais, comme tous ses congénères, il ne manquait pas de concurrents toujours prêts à dénigrer un confrère. J’en étais. Il faut dire qu’il y mettait du sien. Il connaissait énormément de monde à Lyon. Comme à Paris. À l’entendre, il était copain comme cochon avec toute l’intelligentsia française. J’ai longtemps cru que c’était faux. Et pourtant c’était vrai. Sans doute par jalousie, nous aimions nous amuser de son côté hâbleur et de ses arrangements avec la réalité. Je l’ai mieux connu sur la fin de sa vie lorsque nous nous retrouvâmes associés dans l’agence Euro RSCG Ensemble. Je découvris un homme généreux et altruiste, un publicitaire inventif et très soucieux de l’efficacité des campagnes que nous
réalisions pour ses clients. Il valait mille fois mieux que l’image que nous nous plaisions à colporter. Et nous fûmes nombreux à le pleurer lors de ses obsèques en l’église de Caluire. Jean-Marc Requien
François Requien, Paul Brichet et Jean-Noël Gerphagnon lors d’un évènement organisé chez leur client Point P
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AVIRON UNION NAUTIQUE DE LYON Fournisseur officiel des Jeux Olympiques
Présidé par le médaillé olympique, Franck Solforosi, l’Aviron Union Nautique de Lyon s’est établisur Caluire en 1895. Au moment de sa conception, le siège du club s’est doté à l’étage, d’une terrasse panoramique. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
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ertains signes ne trompent pas. Les anneaux olympiques greffés sur son torse en font assurément partie. Vêtu de son polo de l’équipe de France, Franck Solforosi ne pouvait faire meilleure promotion pour son club, lui qui décrocha le bronze, une journée d’été 2016, sur les cours d’eau cariocas. Une habitude pour ce club créé en 1980, sur les bords du quai Pierre-Scize. Au numéro 7 pour être précis. Il suffit en effet de remonter un peu l’histoire, comme on remonte la Saône, pour trouver trace d’une nouvelle médaille, dorée celle-là, acquise au début du siècle par Jean-Christophe Rolland, promu sur la plus haute marche du podium aux Jeux olympiques d’Athènes. Un lointain souvenir, mais un récit ineffaçable, pour ce club qui eut la bonne idée d’investir ce bâtiment, et l’immeuble mitoyen, en 1895. « Il s’agissait à l’époque d’un bâtiment en bois qui servait de cave pour stocker les fûts de Beaujolais. Il a été démoli pour créer ce bâtiment à terrasse, le premier de la région lyonnaise », assure son président d’honneur, Maurice Cotton. « Il a été conçu pour un club d’aviron ». lyon people • juin 2019 • 250 •
UNE FAMILLE DE 300 LICENCIÉS Et pour cause, un simple passage par le rez-de-chaussée, permet de s’en assurer, avec ces trois galeries où se rangent en ordre de bataille, une centaine de bateaux, dont le Marjo, navire historique du premier président, André Grange, qui eut la bonne idée de le baptiser en l’honneur de sa maîtresse, Marjolaine. Car l’Aviron Union
Installé 59, quai Clémenceau, l’Aviron Union Nautique de Lyon a eu la bonne idée de racheter cet ancien bâtiment en bois, jadis utilisé comme cave, pour construire son club house en 1895.
Nautique de Lyon est ainsi fait, il vogue au gré des histoires de famille, partagées avec ses 300 licenciés. En effet, si le club « a créé une vraie dynamique sportive pour attirer les amateurs », dixit Franck Solforosi, son étendard, brodé par Andrée Cotton et apposé au sommet du club house, rappelle combien il reste attaché à ses valeurs familiales. Celui-ci conte encore aujourd’hui les origines écossaises d’André Grange de même que les « racines américaines de son épouse ». Du rouge et du blanc, il n’est pourtant plus question de vins. L’histoire du lieu en est bien plus glorieuse désormais.
Avant de s’aguerrir sur l’eau, la salle des rameurs demeure un passage obligé.
Le bassin d’entraînement, utilisé pour perfectionner la technique des jeunes licenciés.
Une centaine de navires patientent au rez-de-chaussée du club house, dans l’attente de voguer sur la Saône
Jusqu’à la nuit tombée, les licenciés arpentent la Saône à bord de leur navire. Le club n’a pas oublié de rendre hommage à ses sociétaires, tombés au combat lors de la première guerre mondiale.
Vue aérienne du siège du club
Pour viser l’or olympique comme leur président, les jeunes licenciés ne peuvent échapper à la salle de musculation.
Le champion olympique et président du club, Franck Solforosi et le président d’honneur, Maurice Cotton.
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LA COMBE
Orange amer Dissimulée derrière un portail art nouveau, se dévoile une magnifique propriété bâtie en 1842, facilement identifiable par ses teintes orangées. Texte : Morgan Couturier – Photos © Fabrice Schiff
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es rénovations récentes, datées de la fin du siècle dernier, ont tendance à atténuer son histoire. Et pourtant, la demeure a vu les siècles défiler devant sa porte, à en croire ses occupants qui la datent du XVIIe. Une histoire riche, symptomatique d’un passé copieux en anecdotes pour cette bâtisse de trois étages partagés aujourd’hui entre quatre copropriétaires. « Quand je donne une place, je fais un ingrat et cent mécontents », prononçait en des temps anciens le roi Soleil. Ce récit n’est pas obsolète pour autant, à en croire les nombreux mécontents, qui regrettent les bouleversements apportés à cette demeure qu’un marchand de biens, spécialisé dans la sécurité, a jugé bon de dénaturer.
Finis les escaliers et les plafonds d’époque, encore visibles du temps de la famille Renaud
Le modernisme et le marbre habitent aujourd’hui ces lieux. La décoration est saisissante et contraste désormais avec les 45 lits de la pension que Lise Faucon avait installée en 1975 dans cette maison de la famille Renaud, des soyeux établis sur Tarare. « Il y avait aussi bien des concierges que des bourgeoises. En 1981, nous avons accueilli la grand-mère Bernachon », nous précise Lise, propriétaire avec son époux Emmanuel. En 1991, Lise Faucon cède les murs et le fonds de la Combe à un investisseur (Jean-Louis Lacourt) qui promet de ne rien toucher. Mais une fois la vente conclue, il s’empresse de déménager les pensionnaires à Fontaines et entreprend de transformer les lieux en clinique. Retoqué par la mairie de Caluire, le projet s’enlise et il doit jeter l’éponge. Le 30 septembre 1996, la propriété est acquise par adjudication au greffe du Tribunal de Grande Instance de Lyon par la Société Immobilière du Quai (Bernard Louvet) pour la somme de 2 350 000 Francs. La SCI investit 1 700 000 F pour les travaux de transformation en 4 appartements financés par Barfimmo.
PROPRIETAIRES 1842 : Pierre Groboz construit la maison de maître 1852 : Félix et Marie Bélédin 1853 : Leurs filles Mmes Pagnon et leur fils Félix Bélédin 1875 : Pierre Blamont, négociant en soieries 1882 : Indivision Balmont 1893 : Jean-François Longin et Pierrette Flandrin 1911 : Dominique Paquier, négociant en soieries 1912 : Gabriel Mouterde, rentier, et Marie Contrel 1934 : Raoul Escudier et Louise-Antonie Phulpin (Prix 180 000F) 1956 : Mr Deleuze 1958 : Société Lyonnaise de Tissus (Famille Renaud) 1959 : Société Immobilière de la Combe (Gérant : Robert Renaud) 1967 : Division parcellaire par Robert Renaud pour construire la résidence « Le Clémenceau » (page suivante) 1975 : Guy Renaud et Nicole Dietsch (Les dépendances pour 450 000F) 1975 : Emmanuel Faucon et son épouse Lise Igolen (Maison de maître) 1988 : Décès d’Emmanuel Faucon 1988 : Son épouse Lise Igolen 1990 : SA Maison de retraite « La Fontanière » 1991 : SCI DJM acquiert 100% de la maison principale (Prix : 5 187 000 F) 1995 : Liquidation judiciaire de la SCI DJM 1996 : SCI du Quai – Bernard Louvet (Aux enchères pour 2 350 000 F) 1998 : Copropriété 1999 : Eric Rageys (La conciergerie pour 610 000 F)
Au 100, quai Clémenceau, une autre maison porte le nom de La Combe. Au cours du XXe siècle, elle a appartenu aux familles Gauthier, Cottin, Rasimi, Courtinat, Revel, avant d’être rachetée 3 875 000 F à Antonin Gentilini, par B. Boccard en 1999.
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Le portail art nouveau et la maison de gardiens
Les dépendances
La salle à manger et ses pensionnaires
LA MAISON DE RETRAITE
de Lise Igolen Faucon
Lise Faucon,
mariée à Emmanuel Faucon après avoir suivi les cours de l’Ecole des infirmières de la Croix-Rouge.
Sa fille Fabienne est l’économe de la maison de retraite. « Ma secrétaire Patricia est ma seconde fille » dixit Lise Faucon
Lise Faucon reçoit les félicitations d’Anne-Aymone Giscard d’Estaing
Une longue amitié avec Louis Pradel et Jean Couty présents pour l’inauguration
1973 : Mr Emmanuel Faucon (à l’époque Secrétaire Général du Centre Léon Bérard) est nommé par le préfet directeur par intérim de la clinique St Roch (Villeurbanne) qui était un mouroir. Lise est nommée économe et la remet sur pied. Un an et demi après, fin de l’intérim et achat de La Combe. 1974 : Achat de la propriété Renaud, famille de soyeux à Tarare. La banque Vernes finance les murs et la Banque Populaire, les travaux. 1975 : Création de la première maison de retraite médicalisée de 45 lits 1990 : Vente de la maison
Le carton d’invitation pour l’inauguration du 31 mai 1976
La maison disposait d’un parc animalier pour les pensionnaires avec faisans, chèvres naines et ânes.
Lise Faucon entourée de son équipe La carte postale de La Combe
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CALUIRE ET CUIRE
L’immeuble a été construit sur le terrain de La Combe
LE CLÉMENCEAU
Cet ensemble résidentiel fut réalisé en 1968 par la famille Renaud. Texte : Morgan Couturier et Pierre Jourdan
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e parc aux arbres séculaires, ancien jardin d’agrément de la famille Renaud, dans lequel est implantée la résidence Clémenceau représente une surface d’environ 15 900 m2. Il est borné au nord et au sud par d’anciennes propriétés bourgeoises, dont Clairefontaine au 109, la propriété Giraud au 103, et à l’est par la Combe boisée, montant jusqu’au plateau de Caluire. Le plan d’urbanisme avait conduit le promoteur à porter son choix sur la création d’un immeuble collectif bas, à quatre niveaux habitables, basé sur un ancien étang et orienté de manière à éviter toute destruction
Robert Renaud à la Combe en 1960
de la végétation existante. Cet immeuble de 10 appartements (architecte André Charvieux - Maître d’ouvrage Paradol) fut construit sur des sous-sols semi-enterrés où se trouvent les garages, les caves et une station de lavage. « Les appartements sont agréables et spacieux », évoque Thierry Teodori, le directeur de la Halle Tony Garnier et copropriétaire depuis 5 ans. En amont, la maison du jardinier est louée à l’un de ses amis, le producteur de Mylène Farmer, Etienne Daho, Florence Foresti... Thierry Suc, lequel en a fait son pied-à-terre, pour ses allées et venues entre Lyon et la capitale.
Thierry Teodori et son fils Joseph lors du match OL Rennes, le 22 août 2015 à Gerland
L’ancienne maison du jardinier est aujourd’hui le pied à terre de Thierry Suc
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Thierry Suc et Mylène Farmer en 2010 à Saint-Barthélemy
La demande de dérogation formulée en 1965 par le propriétaire R. Renaud pour obtenir le droit de construire 2 appartements supplémentaires
La passion immobilière depuis trois générations
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CALUIRE ET CUIRE
Le corps de bâtiment couvert d’un bardage disgracieux situé à l’arrière a tout l’air d’être une pièce rapportée…
CLAIREFONTAINE
Disneyland sur Saône De loin, on croirait un décor de carton-pâte, mais il s’agit bien de pierres de taille. Ce château est flanqué de deux tourelles octogonales aux flèches élancées. Texte : Marco Polisson – Photos © Saby Maviel et Fabrice Schiff
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a façade principale du château, hormis quelques réparations d’entretien ne semble pas avoir été modifiée depuis son origine. La partie la plus étonnante est constituée par le corps de bâtiment couvert d’un bardage disgracieux situé à l’arrière et qui a tout l’air d’être une pièce rapportée... Sa lecture sociologique est directement liée à sa date de construction inscrite au fronton de son portail en fer forgé : 1810. La France est alors sous la coupe de Napoléon 1er depuis une dizaine d’années, et entre deux batailles avec ses voisins, essaie de se reconstruire. De nouvelles fortunes se créent, et la récente élite impériale (et surtout bourgeoise) met tout son cœur à l’ouvrage pour singer les mœurs des aristocrates de l’ancien régime. Il faut donc replacer l’édification de ce petit château dans ce contexte très « nouveau riche ».
CHÂTEAU D’AGRÉMENT Construction : 1810 Maître d’ouvrage : MG Architecte : inconnu
SALLE DE BILLARD ET JARDIN ANGLAIS Dans l’acte de vente de 1954, il est mentionné une maison bourgeoise, des bâtiments d’exploitation, un parc de 2 hectares, une salle de billard et un pavillon jardin anglais. Acquis 4 400 000 F en 1999 par Pierre Cortes*, marchand de biens établi alors 33, avenue Foch (Lyon 6), il a été démantelé en 13 lots. Le règlement de copropriété établi par Maître Jean-Louis Hennevin précise que dans le château, ont été créés : au rez-de-chaussée un appartement de 183 m2 (lot 3), au premier étage un appartement de 200 m2 (lot 4), au second étage un appartement de 198 m2 (lot 5) avec dans les combles un studio de 54 m2. *À la tête de Foch Investissements, il a également réalisé la découpe du château des Roches (lire page 234)
PROPRIÉTAIRES 1857 : Benoit Glenard et son épouse, née Coignet 1875 : Madame Mehier 1908 : Louis Manhes et son épouse Marie Mehier 1910 : Marie Mehier, épouse Mahnes (rentière) 1937 : Albert Pugin et son épouse Marthe Lyonnet 1947 : Jean Bosshard, négociant, et son épouse Suzanne Kurtz 1954 : Mathurin Lavole, concessionnaire Peugeot (Prix : 5 millions de F) 1968 : Marie Lavole (épouse de Joseph Grandjanny) 1999 : Pierre Philippe Cortes (Prix : 4 400 000F) 1999 : Copropriété COPROPRIÉTAIRES 2019 Marc Pellet Baumgarten du Manoir Pascale Darbon
Photographie aérienne juillet 2018. On distingue autour du château (n°109) les autres bâtiments qui ont été séparés de la propriété initiale. A gauche, l’ancienne maison du jardinier (n°109 ter), les écuries (n°109 bis) et la maison de gardiens en contrebas.
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L’avocat Marc Pellet et son épouse Elizabeth sont copropriétaires depuis 1999
Le portail en fer forgé surmonté de la date 1810 et des chiffres MG
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CALUIRE ET CUIRE
LE CHÂTEAU D’EAU
De la Torvéonnière... Sise au 124, quai Clémenceau La Sérena a été découpée en appartements en 1986.
...à la
Séréna
Sise au 124, quai Clémenceau sur une terrasse dominant la Saône, au-dessus d’une pente douce arborée, à la limite de Fontaines-sur-Saône, le Château d’eau est une élégante construction qui semble remonter au XVIIIe siècle. Texte : Maryannick Lavigne-Louis - Photos Archives Permezel et Fabrice Schiff
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ette maison, dont l’origine reste à ce jour inconnue, porte vers 1780 le nom de la Torvéonnière (au hameau du Vernay) et appartient à noble Jean Le Roy, descendant d’une famille de Trévoux, docteur ès droits, avocat en parlement, procureur ès cour de Lyon. Echevin en 17541755, il meurt dans sa maison du Vernay le 20 septembre 1776. Par son testament du 15 avril 1774, il fait don de ses biens à sa seconde épouse Marianne Richard. Ensuite, le domaine connaît successivement plusieurs changements de propriétaires : Françoise et Hélène Richard, héritières, le vendent le 26 mars 1793 pour 45 000 livres (dont 9 000 livres pour le mobilier) à Vivant BiedCharreton, homme de loi ; sa sœur JeanneMarie Bied-Charreton, veuve de Benoît George, le cède le 7 août 1806 à André Dumas, rentier, moyennant la somme de 40 000 francs (dont 3641 francs pour la valeur des objets mobiliers) ; le nouvel acquéreur doit ensuite agrandir le domaine par l’achat de lyon people • juin 2019 • 258 •
divers bois voisins. Après son décès en 1822, sa veuve en hérite, elle est encore mentionnée dans les matrices cadastrales de 1827. Le 28 juin 1833, François Barberet, propriétaire rentier, en fait l’acquisition ; ses héritiers le cèdent le 27 mai 1854 moyennant le prix de 48 050 francs à Jean Hedde.
L’ÂGE D’OR DE JEAN BALMONT Celui-ci, propriétaire rentier également, le revend 55 000 francs le 31 août de la même année à Jean Balmont. L’acte décrit le Château d’eau comme « une propriété rurale et d’agrément située à Caluire au lieu du Vernay consistant en une maison de maître, bâtiments de grangeage, écurie, fenière, cour, jardin, avenue, terres, vignes, prés, bois, pièces d’eau, fontaine et autres dépendances, le tout de la contenance d’environ neuf hectares cinquante » (Thiaffait, notaire). Fils de Dominique, tireur d’or, Jean Balmont est né à L’Arbresle
le 26 janvier 1791. En 1853, il est marchand fabricant de soieries façonnées, velours, étoffes pour voitures, taffetas pour stores, passementeries et rubans, à Lyon (29, rue de la Vieille-Monnaie) et à Paris (12, rue Vivienne). Le 14 avril 1825, il a épousé à Belfort, MarieAnne Penighetti, née le 18 avril 1807 à Vesoul (Haute-Saône), dont le père, négociant dans cette ville, était originaire du duché de Parme. Le couple Balmont-Penighetti a un fils, Léon, et deux filles, Joséphine et MarieAnne, dite Anna (1826-1896). Cette dernière se marie le 15 avril 1849 avec Jean-Jacques Villard, dit Joannès (1819-1891). Fabricant de bonneterie (notamment de gants de filoselle), il est juge au tribunal de commerce et membre du conseil des directeurs de la Caisse d’épargne de Lyon. Décédé le 31 août 1863 dans sa maison de campagne de Caluire, Jean Balmont est inhumé au cimetière de Loyasse, dans l’allée centrale.
La propriété sous le pinceau d’Antoine Chartres
Le château d’eau en 1909. Il a abrité une maison close de 1935 à 1939. Jean Balmont
En 1921, Paul Pascalon, Françoise, Angèle RibolletRobin, Suzanne Pascalon, Jacques Robin, Jeanne Ribollet, Joséphine Balmont et Léo Robin —
UNE MAISON CLOSE EN BORD DE SAÔNE La propriété (alors située 65, quai de Saône) est estimée dans la succession à 230 000 francs dans une masse active de 1 222 625,90 francs, principalement constituée de créances diverses. « Pour fournir à leur mère le montant de ses droits, les trois enfants Balmont lui abandonnent — ce qu’elle accepte — la maison de campagne, dite le Château d’eau, le mobilier qui la garnit, les meubles meublants, les chevaux et les voitures. » Le couple Balmont-Villard a trois enfants, dont Pierre et Marie, laquelle sera considérée comme la plus belle femme lyonnaise de sa génération. À la mort de Marie-Anne Balmont, veuve Villard, la moitié du Château d’eau dont elle est propriétaire, évaluée à 300 000 francs, échoit à son fils Pierre, qui reste en indivision à part égale avec sa tante Joséphine. Après le décès de celle-ci, le 8 avril 1924, Pierre Villard, légataire universel avec ses cinq autres neveux suivant les dispositions du testament de leur tante, reçoit, sur la part lui revenant, la moitié de la propriété appartenant à Joséphine.
À son décès, le 21 juillet 1930, veuf d’Antoinette Piaton et sans postérité, il a institué légataires universels ses neveux et nièces Ribollet et Piaton. Sur son lit de mort, Pierre Villard a tenté en vain, à plusieurs reprises, de faire reprendre la propriété par sa nièce Angèle Ribollet-Robin et son mari. Ses six neveux et nièces, restés en indivision du fait de la crise qui rend la négociation difficile, finissent par vendre le Château d’eau le 21 mars 1935 à madame B., veuve de Pierre Joseph L., sans profession. Intéressée par le double accès (quai de Saône et plateau), chez le notaire elle paye comptant (avec des billets sortis de son soutien-gorge) le prix de 250 000 francs (243 000 pour la propriété et 7000 francs pour divers objets mobiliers), puis transforme la maison en maison close... Ensuite, le Château d’eau change à deux reprises de propriétaire : en 1939, Jean-Antoine Boyeux l’acquiert, puis le cède en 1946 à JeanBaptiste Villard (fils d’un cousin germain de Pierre). En 1979, il est acheté aux Villard par la société Zartarian qui entame des travaux avant de faire faillite. Le château est saisi et vendu aux enchères avec une mise à prix de 350 000 F en 1984. Acquis 2 640 000 F par la SCI La Séréna (Béatrice Malzac), les appartements sont mis en vente à partir de 1986. Remerciements : Bruno Permezel
PROPRIÉTAIRES Avant 1776 : Jean Le Roy 1776 : Marianne Richard 1793 : Vivant Bied-Charreton 1806 : André Dumas 1833 : François Barberet 1854 : Jean Balmont 1924 : Pierre Villard 1935 : Madame B., veuve L. 1939 : Jean-Antoine Boyeux 1946 : Jean-Baptiste Villard 1979 : Société Condet Busschaert 1980 : Société Zartarian 1984 : SCI La Serena (prix : 2 640 000 F) 1985 : Copropriété (Règlement établi par Me Kaeufling)
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CALUIRE ET CUIRE
Le bassin avant sa disparition pour l’élargissement du quai du Vernay (aujourd’hui Clémenceau)
LE CHÂTEAU D’EAU Juin 1918. Le train bleu « la guillotine » sur le quai du Vernay en juin 1918
André Piaton et « Baltique » en terrasse
Mai 1907 : Jacques Balmont, Josette Balmont, Marcel Robin, Jean Pascalon et Paul Ribollet
(au dessus) Publicité de l’hôtellerie à la lanterne rouge…
Les tentures de soie du château d’eau
PIERRE VILLARD (1857-1930)
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Une personnalité lyonnaise
lève en classe de rhétorique au Lycée de Lyon (Ampère), Pierre Villard a remporté en 1874 le premier prix au Concours général (Histoire des relations politiques de la France et de la Maison d’Autriche depuis 1740 jusqu’à 1780, Lyon, Imprimerie d’Aimé Vingtrinier, 1874). Etudiant, il a décroché en 2e année le premier prix de droit civil. Il est licencié ès Lettres et docteur en droit et sa thèse principale, intitulée Des attributions et de la responsabilité des administrateurs dans les sociétés anonymes (Paris, F. Pichon, 1884) est la première depuis la loi de 1867. Avocat à la cour d’appel de Lyon pendant peu de temps (il l’est encore lors de son mariage), puis rentier, il gère sa fortune, vit dans l’aisance et voyage beaucoup. Passionné de géographie, d’économie politique et de sociologie, cet intellectuel s’intéresse surtout aux questions relatives à l’organisation du travail et au sort des ouvriers. Contrairement à son entourage, il est un ardent dreyfusard. S’il ne publie pas d’ouvrages considérables, il produit des brochures et de nombreux articles
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qu’il communique à la Société d’économie politique et d’économie sociale de Lyon. Dès 1884, il y présente une étude sur la loi des syndicats professionnels qui vient d’être votée. Vont suivre en 1893, Expériences communistes aux Etats-Unis ; 1894 Le Programme du Parti socialiste en Allemagne ; 1898, La Crise agraire en Angleterre ; Histoire de l’industrie lyonnaise à la fin du XVIIIe siècle ; 1903, Les Retraites ouvrières en Allemagne ; 1905, Le Socialisme en Nouvelle-Zélande ; 1916, Le Pangermanisme ; 1918, Les Expériences communistes et la révolution russe ; 1919, Communisme, bien-être et liberté ; 1928, Le Dixième anniversaire du communisme russe. Président de la Société en 1905, il est remplacé en 1911 par son beau-frère Maurice Piaton. Élu en 1915 à l’Académie de Lyon, le 23 avril 1918 il prononce son discours d’entrée sur Les Expériences communistes et la Révolution russe qu’il conclut ainsi : « Mettons donc notre espoir dans la science et dans la paix et prenons garde que la guerre civile ne vienne l’anéantir [...]. » Sa dernière intervention, le 15
janvier 1928, est une communication faite à la Société d’économie politique sur l’évolution du communisme en Russie. En outre, il s’intéresse aux sociétés de lutte contre le cancer (en mémoire de son père décédé d’un cancer du larynx) et il préside l’Association des amis de l’Université, l’Association de la paix par le droit et l’Association française pour la Société des nations (S.D.N.). Chevalier de la Légion d’honneur au titre du ministère des Universités, il est membre du Cercle Volney (Paris) et du Cercle de l’Union (Lyon).
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CALUIRE ET CUIRE
Les autres du
trésors
QUAI CLÉMENCEAU
Cette grande demeure de 250 m2 sur 3 niveaux sise à l’angle de la Montée du Vernay et du quai Clémenceau est actuellement en vente au prix de 1 270 000 euros. Elle a été acquise le 28 octobre 1977 par les chirurgiensdentistes Marc Jabouley et Monique Jabouley Vaissière auprès des époux Guezille pour la somme de 580 000 F.
MAISON DUMORA Elle fait face à la maison d’Aubarède, à la pointe de l’Ile Barbe, depuis la fin du XVIIIème siècle. Acquise par l’entrepreneur Germain Dumora en 1860, la bâtisse est alors surélevée d’un étage et son faitage vient se marier à celui de son voisin. Disposant d’une très belle terrasse ornée de balustres, en forme de bacon sur la Saône, elle est dans la famille Dumora depuis 5 générations.
VILLA DU VERNAY Cette grande bâtisse du XIXème siècle a connu de nombreux propriétaires dont les familles Cambon, Lefevre puis l’industriel Benoit Laroque et son épouse Charlotte Paule. D’une superficie de 500 m2 initialement, elle dispose d’un parc de 9 000 m2 et a fait récemment l’objet d’une extension. En 2004, elle était proposée à la vente au prix de 1 050 000 euros (soit 6 887 549 F).
La Clé des Champs
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Issue du lotissement de La Grange, cette villa a longtemps appartenu à Louis Goudard (1905-1994) marié à Juliette Lamy (1906-1992) (qui habitent un temps 4 place des Jacobins), parents de Jeannine (épouse Lucien Mezie) et de Jean-Pierre (Régie Sauzay Goudard). Depuis 1997, c’est la propriété de Véronique et Jean-Michel Abou, président de l’association L’Enfant Bleu et de la start-up B2bike.
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Famille Guillermin
Franck Barrouilhet (Chef de cuisine)
cuisine de saison / produits du marché
Banc d’écailler
cuisine du soleil
33, quai Charles De Gaulle - Lyon 6e T 04 37 45 45 45 Ouvert tous les jours midi et soir (sauf le dimanche soir) www.33cite.com 33 cité
31, cours Franklin Roosevelt - Lyon 6e T 04 78 89 51 21 Lun-dim : midi et soir (sauf lundi et dimanche soir) www.le-rivegauche.fr Le Rive Gauche
11, place Antonin Poncet - Lyon 2e T 04 72 77 80 00 Ouvert tous les jours, midi et soir www.brasseries-bocuse.fr Restaurants et Brasseries Bocuse
SELCIUS
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Restaurant
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apéro festif - Restaura
MARGUERITE
L’EST
Sylvain Larose
Guillaume Brevet (Chef de cuisine)
William Hincourt (Chef de Cuisine)
brunch le dimanche
Une cuisine entre tradition et modernité
Cuisine DES VOYAGES
43, quai Rambaud - Lyon 2e T 04 78 92 87 87 Lun-sam midi et soir - Dimanche 11h-17h @selciusrestaurant www.selcius.fr
57, avenue des Frères Lumière - Lyon 8e T 04 37 90 03 00 Ouvert tous les jours, midi et soir www.brasseries-bocuse.fr Restaurants et Brasseries Bocuse
14, place Jules Ferry - Lyon 6e T 04 37 24 25 26 Ouvert tous les jours, midi et soir www.brasseries-bocuse.fr Restaurants et Brasseries Bocuse
Restaurant
LE PRÉSIDENT
LE THÉODORE
Christophe Marguin
Marco Chopin
Pigeon de chez Pierre-Eudes QUINTART
brasserie traditionnelle
11, avenue de Grande Bretagne - Lyon 6e T 04 78 94 51 17 Lun-ven : 12h-14h et 19h-22h @restaurantlepresident www.restaurantlepresident.com
34, cours Franklin Roosevelt - Lyon 6e T 04 78 24 08 52 Lun-sam : midi et soir 12h-14h30 et 19h30-22h45 Le Théodore
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Restaurant - BAR
Restaurant
LE CAFÉ DU MARCHÉ La tarte de légume du marché CUISINE DU MARCHé AU FIL DES SAISONS 25, quai Saint-Antoine - Lyon 2e T 04 26 28 12 46 Ouvert 7/7 - Service en continu de 7h à 18h Possibilité de manger tous les jours, à toute heure
Restaurant
restaurants
L’ACACIA
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JOLS
L’AFFAIRE DU 6
Matthieu Prud’homme
Flavienne Kouessi
Albert Dray
cuisine traditionnelle DE SAISON
Restaurants de poisson et fruits de mer
Cuisine Traditionnelle
70, quai Charles De Gaulle - Lyon 6e T 04 78 17 53 53 Ouvert tous les jours - Midi & Soir www.casino-lyon.com/acacia casinolyonlepharaon
Jols Gerland - T 04 78 72 10 10 - fermé dimanche Jols Saint-Antoine - T 04 78 42 42 62 - 7j/7 Jols Limonest - T 04 37 58 02 02 - fermé dim. soir www.jols.fr Jols
63, cours Vitton - Lyon 6e T 04 78 89 49 24 Tous les jours de 07h à 01h du matin (sauf le dimanche)
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CAFÉ DE LA GARE
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Emmanuel Faucon
pizza et bière
Filet Jullien (pavé de bœuf limousin mariné)
linguine al cartoccio
6, rue Challemel Lacour - Lyon 7e T 04 72 71 79 88 Ouvert tous les jours de 12h à 14h et de 19h à 22h30 www.zappo.fr Zappo
44, boulevard des Brotteaux - Lyon 6e T 04 78 52 30 11 Mar-sam : midi et soir et dimanche midi www.brasseriejullien.com brasserie jullien
1, place Jules Ferry - Lyon 6e T 04 78 41 68 10 Lun-sam : midi et soir 12h-15h et 19h30-22h www.bianca.rest Bianca
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265 • juin 2019 • lyon people
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STYLE GASTRONOMIE
HAMEAU DUBOEUF
Dépaysement total en pays beaujolais La gare de Romanèche-Thorins fait partie de l’histoire. Ses rails ont accueilli des trains au rôle majeur dans la transmission de l’ADN beaujolais. Sur le quai d’en face, l’embarquement est immédiat pour accéder à une première classe ! Texte : Françoise Petit - Photos © DR
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e Hameau Duboeuf ouvre ses grilles sur un oenoparc de 30 000 m2 déployant ses trésors à 45 minutes de la place Bellecour. Ce voyage au cœur d’un terroir plonge les visiteurs dans un univers unique en Europe où tous les publics peuvent s’informer, s’étonner ou s’émouvoir. Les étapes du parcours sont singulières comme l’écrit Bernard Pivot dans une BD éditée à l’occasion des 20 ans du hameau :« rien de plus difficile que d’être pédagogique tout en s’amusant ». Pari réussi depuis un quart de siècle maintenant autour d’attractions mises à jour pour s’adapter à l’ère du numérique. Ici rien n’est laissé au hasard depuis le déjeuner pris au Café des deux Horloges jusqu’à la « rencontre » improbable du wagon impérial de Napoléon III. L’épicentre du hameau se dote d’une collection retraçant 2000 ans d’histoire. Plus de 3000 objets liés à l’activité viticole distillent des informations pertinentes sur la vie d’antan. Dans le pays, les hommes ont forgé un matériel agricole digne d’œuvres d’artistes. Une compression
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de César cohabite sans provocation aux côtés de matériaux, comme le bois, le cuivre, le zinc, le verre, le liège intégrés dans une subtile scénographie.
CÔTÉ SON ET IMAGE, LE HAMEAU INNOVE ET DÉPASSE LA NOTION DE 3D ! Plusieurs salles privilégient la haute technologie comme cette expérience immersive. Deux personnages en ombres chinoises, Toine et Louis son petit-fils, racontent le Beaujolais. Le film plein de surprises visuelles et sonores concentre effets spéciaux et fête des lumières. Autre attraction exclusive : le Cine’Up. À bord de nacelles, par le biais d’écrans réunis, on survole de sublimes paysages alentours ; villages et clochers, pierres dorées ou raisins à maturité. Impressionnant ! En plein air, le hameau n’a pas dit son dernier mot et
joue les prolongations sur 5000 m2. Un jardin aux arômes de vignes jouxte un Adventure-golf. Ambiance champêtre : les enfants se promènent en sulkys jetant un œil sur des petits voiliers qui voguent sur un bassin d’agrément. Tout près, le centre de vinification est un passage obligé pour les parents curieux de découvrir les secrets de fabrication des 10 crus du Beaujolais. L’Oenoparc signé Duboeuf est un joyau patrimonial ouvert toute l’année. Une boutique et un centre de séminaires complètent l’offre touristique d’un hameau bien vivant, unique en son genre. www.hameauduboeuf.com www.caveboutiqueduboeuf.com Ouvert 7 jours/7 de 10h à 18h Hameau Duboeuf 796, route de la Gare 71570 Romanèche Thorins Tél. 03 85 35 22 22 Vente de billetterie en ligne
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STYLE ÉCO
KOEZIO
Un parc à thème indoor unique au monde ouvre à Saint-Priest ! Imaginé pour créer du lien par le jeu, développer la cohésion d’équipe et le teambuilding, de 2 à 400 joueurs !
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OEZIO est un groupe international de près de 200 collaborateurs créé en 2006, qui conçoit, développe et exploite un réseau de parcs d’aventures indoor unique au Monde. Déjà implantés à Lille, Paris Sud, Paris Nord et Bruxelles, les parcs Koezio font le bonheur de centaines de milliers de joueurs chaque année. Cette nouvelle ouverture à Lyon Saint-Priest vient renforcer la marque qui mise sur un concept encore plus poussé pour vous faire vivre une expérience unique et des émotions en équipe dans un lieu réellement différent ! KOEZIO conçoit des lieux de vie et des expériences immersives innovantes, exclusives, qui mixent de nombreuses inspirations : films d’espionnage, escape room, Fort Boyard moderne, réalité virtuelle et augmentée, parcours acrobatiques en hauteur, scénographie et effets spéciaux 4D, jeux de rôles. Et bien sûr la zone de convivialité n’est pas oubliée avec bar, restaurant, rooftop, terrasse ombragée, zones privatisables...
LE SENS DE KOEZIO : CRÉER DU LIEN PAR LE JEU ! Outre le côté ludique et très original des « Missions Koezio », l’entreprise cherche à développer des valeurs humaines fortes : entraide, esprit d’équipe, humour, dépassement de soi, comportements positifs, système de lyon people • juin 2019 • 268 •
scoring qui valorise l’intelligence collective... L’activité se distingue ainsi de certains autres loisirs axés sur le « fighting spirit » ou la compétition entre participants. Chez KOEZIO, on ne joue pas pour écraser l’autre, mais pour échanger, se rencontrer, mieux se connaître, développer la confiance en soi, partager un moment hors du temps ensemble. Bien sûr, il y a aussi la volonté de récompenser le travail d’équipe et la performance, ainsi les joueurs peuvent comparer leurs scores et obtenir un classement en fin de Mission et pourquoi pas figurer dans le « hall of fame » des meilleures équipes ! KOEZIO Lyon Saint-Priest a été conçu pour accueillir plusieurs Missions différentes qui seront implantées progressivement dans le parc à thème. Dès l’ouverture, la mission Agents d’Elite proposera une aventure de près de 2h à vivre en équipe de 2 à 5 joueurs sur 5000 m² indoor et climatisés. Cette première mission propose des challenges accessibles et variés. Les joueurs, ou agents spéciaux, devront traverser 4 Districts thématisés dans « l’usine désaffectée » : centre de sélection des Agents Spéciaux ! Il leur faudra s’organiser en équipe, communiquer, réfléchir et s’entraider pour trouver des indices, résoudre des énigmes et explorer des zones de jeu délirantes ! Accessible dès 1m40, KOEZIO propose des formules clé en mains et des espaces chaleureux et privatisables pour accueillir tous types d’événements grands publics ou professionnels :
séminaires, teambuilding, espace de coworking, anniversaires, enterrements de vie de célibataires, sorties scolaires ou centres de loisirs. KOEZIO est ouvert 7 jours sur 7 sur réservation et sans contrainte météo. Les tarifs sont adaptés en fonction des typologies de clients, des besoins et des packages proposés : À partir de 15€ TTC la Mission de 2h (tarif centres de loisirs en vacances scolaires). 50, ancienne route de Grenoble 69800 Saint-Priest Infos et réservations : https://koezio.co Tél : 04 28 29 15 15 Pour les professionnels : Tel : 04 28 29 15 16 Email : lyon@koezio.co
Photo © Fille Roelants et DR Afterwork
STYLE SANTÉ
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EMSCULPT
Avec prendre du muscle n’est plus un poids Technologie de lifting non invasive élaborée par la société tchèque BTL Aesthetics, EMSCULPT permet à ses utilisateurs d’éliminer jusqu’à 20% de graisse, tout en créant de nouvelles fibres musculaires, que ce soit au niveau des abdominaux ou des muscles fessiers. Texte : Morgan Couturier - Photo © Fabrice Schiff «
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es Anglophones appellent ça le summer body, en référence à ce culte du corps que les rayons du soleil viennent sécréter une fois venu l’été, en même temps qu’il génère cette irrémédiable envie de s’exhiber en tenue légère. Las, comme pour tout culte, les prières ne sont pas toutes sources de réponse, et réclament parfois un peu d’efforts dans ces temples baptisés salle de sport, pour avoir la chance d’être exaucées. Et pourtant, les vérités d’hier ne sont pas nécessairement celles d’aujourd’hui, à en croire la popularité d’EMSCULPT, cette technologie miracle, élaborée par BTL Aesthetics. Avec elle, les bourrelets disgracieux, au même titre que les fesses molles, semblent révolues, au profit de corps sveltes, sculptés à coup d’ondes électromagnétiques concentrées de haute intensité (baptisées HIFEM, ndlr). « À la différence d’un champ magnétique, on sait quand elle commence et quand elle finit. On est capable de viser directement le muscle choisi, et de toucher le nerf moteur », décrit Jérôme Mus, le directeur France. Une prouesse scientifique, fruit de six ans de développement et de quatre ans d’études cliniques, qui aujourd’hui, permet à ses utilisateurs d’effacer jusqu’à 20% de gras, trois mois après la dernière des quatre séances envisagées par ce programme
révolutionnaire. Mais plus qu’une perte de poids, c’est surtout par le façonnage des muscles que se signale ce robot futuriste, capable d’en contracter la totalité, quel qu’il soit, y compris dans des zones normalement inatteignables avec des contractions volontaires. .
16% DE MASSE MUSCULAIRE EN PLUS APRÈS SEULEMENT QUATRE SÉANCES « Cette technologie induit des contractions supramaximales. On agit sur tout le groupe musculaire, avec des impulsions générées toutes les cinq secondes. Le corps va créer
une nouvelle fibre musculaire, poursuit le directeur. C’est de la science-fiction ». Avec des résultats largement percevables après seulement 30 minutes (à raison de 500 € la séance), l’EMSCULPT vient en effet flirter avec la fantaisie. Reste que le succès de cette machine auprès des médecins est bien réel, depuis son introduction en France en janvier dernier, confirmant au passage que les bénéfices de telles séances sont bel et bien concrets, en témoigne le succès entre Rhône et Saône, des séances du Dr Véronique Abou. Ce triomphe ne devrait guère s’atténuer, car au-delà des abdos et des muscles fessiers, la technologie tchèque devrait s’attaquer aux bras et aux mollets à l’horizon 2020, de quoi espérer un corps entièrement musclé et modelé en profondeur. D’autant que les effets sont appréciables en à peine quinze jours, là, où une salle de fitness réclamerait un an de sport intensif pour obtenir un dénouement équivalent. « Grâce à cette technologie, on gagne en force et en résistance. On conserve 14% des acquis en muscle, grâce à la création de nouvelles fibres. L’idéal, c’est de refaire une séance tous les trois mois », conclut le directeur, en guise de mot de la fin. Une dernière pour l’été et le tour est joué, les abdos saillants et les fesses galbées. EMSCULPT Tél. 01 53 53 50 00 emsculpt.com Docteur Véronique Abou 106, rue du Président Edouard Herriot - Lyon 2e Tél. 04 78 30 63 89
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269 • juin 2019 • lyon people
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STYLE SANTÉ
CRYOLYON
Temple du bien-être et de l’amincissement En plein quartier Bellecour vient de s’ouvrir CRYOLYON un institut de bien-être au décor de loft raffiné, griffé par le talent des « Héritiers ». Texte : Jocelyne Vidal - Photos © Saby Maviel
Vous en aviez rêvé, Sophie l’a réalisé pour vous. La spécialiste du bien-être par le froid a l’art de réchauffer l’atmosphère. Entre fauteuils voluptueux et miroirs sertis de pétales de nacre, on passe avec bonheur, de la cabine de cryothérapie corps entier au salon de massage, puis de la salle de Cryolipolyse à la cabine Cellu M6. À la fin de chaque soin vous savourerez une boisson détox, emmitouflés dans votre peignoir confortable. Sophie et les praticiennes de Cryolyon vous accompagnent dans l’atteinte de vos objectifs : - Cryothérapie corps entier aux vertus anti-inflammatoires. - Cryolipolyse pour traiter rondeurs et bourrelets. - Cellu M6 pour affiner la silhouette et raffermir la peau. - Massages dynamiques ou relaxant selon votre humeur. Ne soyez pas frileux, Sophie, Laura et Marie Laure vous attendent du lundi au vendredi de 10h à 19h et le samedi sur rendez-vous. Pour votre tranquillité et votre sécurité, tous nos appareils sont de dernière génération, et made « in France » avec un « CE médical classe B » pour la Cryothérapie. Vous pouvez prendre rendez-vous sur leur site : www.cryolyon.com Ou par téléphone 07 67 73 96 64 lyon people • juin 2019 • 270 •
L’Inauguration de Cryolyon a eu lieu le 16 mai dernier sous une météo estivale. À cette occasion plus de 120 invités ont fait le déplacement pour fêter et partager ce moment unique avec l’équipe Cryolyon. “Nous sommes fiers d’avoir accueilli un si grand nombre d’invités lors de cet événement” Sophie, la directrice.
STYLE ÉCO
MOBILE CUBE
Un stockage mobile au carré ! En important du Canada un concept inédit (un garde meuble se déplaçant à domicile), Mobile Cube révolutionne à la fois le monde du stockage, du transport et de la logistique. C’est fou ce que l’on peut faire avec une boîte de 4 m²… Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel et DR
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ourquoi je n’y ai pas pensé plus tôt ? » D’aucuns auront sûrement une réaction similaire au moment d’évoquer le concept Mobile Cube, un procédé que ces entrepreneurs Lyonnais ont importé de Montréal, au Canada. L’idée ? Simple. Un garde meuble qui se déplace chez vous ! Plus exactement un cube de 4 m² en bois traité (2,4 m de haut), de fabrication française (le fabricant se trouve dans la périphérie lyonnaise), d’un poids de 289 kg (pouvant supporter jusqu’à 1 200 kg de contenu) qui vient donc jusqu’à vous : finis les déplacements, les états des lieux, les embouteillages, les cautions : plus rapide, plus fonctionnel et moins cher qu’un garde meuble traditionnel : vive Mobile Cube ! Pensé dans ses moindres détails, le concept vous laisse le temps de remplir seul (ou aidé par des professionnels) votre conteneur chez vous. Résultat, de nombreuses possibilités s’offrent à l’utilisateur : le garder à domicile, faire stocker son cube dans des entrepôts dédiés, le faire livrer à une autre adresse voire l’évacuer en déchetterie. Lancée il y a un an, l’aventure rencontre un succès commercial et d’estime incroyables : « Même nos partenaires financiers sont séduits », se réjouit Sophie Sion, présidente de Mobile Cube qui distingue d’ores et déjà quatre
types de clientèle : « Les particuliers qui achètent une maison, les successions, tout ce qui a trait aux travaux ainsi qu’un fait conjoncturel, les gens soumis au diktat du Brexit. » Pourtant c’est bel et bien toutes les strates qui, à terme, peuvent avoir besoin d’un cube... Destruction ou stockage d’archives, stockage de mobilier saisonnier (pour les restaurateurs ?), le champ des possibles est vaste.
BIENTÔT UN MAILLAGE NATIONAL... ET EUROPÉEN ! Surfant sur une notion de mobilité et de fonctionnalité de plus en plus prégnante dans nos sociétés, Mobile Cube a le vent dans le dos. Dans la métropole lyonnaise, seul l’ouest du département est dépourvu de cube. L’agence Lyon-Nord (à Meyzieu) est l’apanage de Sophie Sion, tandis que Lyon Sud-Est (à Genas) et Lyon-Centre sont, depuis le 1er juin, la propriété du premier concessionnaire de Mobile Cube, Loïc Cidolit, gérant associé des transports Orion qui voit dans ce concept « un formidable vent de fraîcheur dans le monde du transport et de la logistique ». Présente à Saint-
Étienne, Avignon et Toulouse, l’entreprise lyonnaise entend doubler son nombre d’implantations d’ici la fin de l’année (de six à douze donc) en investissant (en priorité) le nord de Paris, Nantes, Lille et Nice. « De 14 000 m² de stockage et 3 600 cubes actuellement, nous tablons sur 23 000 m² et 6 000 cubes à fin 2019 », souligne Sophie qui avoue également des contacts avancés au Royaume-Uni et en Italie, « hormis en Allemagne ce concept n’existe pas. » Reste l’essentiel, le coût ! « Pour trois cubes (la moyenne constatée) à Lyon pendant six mois, comptez 168 € TTC/mois, tout compris, avec le premier mois gratuit, précise Sophie, soit 30 % en dessous des tarifs pratiqués par les stockeurs traditionnels. » Bref voilà une méthode carrée pour stocker ! Mobile Cube Service Tél. 0 806 115 111
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271 • juin 2019 • lyon people
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PEOPLE SPORT
Frédéric Michalak (LOU Rugby), le député Hubert-Julien Laferrière, Olivier Ginon, président de GL Events, Guy Mathiolon, président de Serfim et David Douillet
Yann Roubert, président du LOU Rugby, Nathalie Devillers et Olivier Teste (GL events)
Jean-Marc Murello (GMC), son fils Matéo et Clément Berthelot (Uperio)
LOU RUGBY - LA ROCHELLE Raoul Roth (Kingspan) et son épouse Séverine
Direction la phase finale !
Texte : Jean-Marie Nauleau - Photos © Fabrice Schiff
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Hubert Teste (Cost House) et son fils Louis
Anna Osmanova (6ème Sens Immobilier) et Sandy Marc
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ttention, ne pas confondre phase finale et phase terminale ! A l’inverse du jargon utilisé en médecine, il s’agit là d’une consécration et non d’une triste fin. Dans une rencontre plutôt brouillonne, le LOU s’est imposé devant 14 500 spectateurs sur le score de 29 à 19. Ce succès permet d’assurer aux Lyonnais le barrage à domicile pour la première fois de son histoire. C’est la preuve que le LOU Rugby a bien grandi mais aussi qu’il possède une marge de progression importante... pour tutoyer les sommets. Ce match qui s’est conclu au son des artistes de la Folie Douce a été complété au cours du week-end par le titre de championne de France Elite 2 des Louves grâce à leur victoire 22 à 8 face au RC Chilly Mazarin, leur permettant d’accéder au championnat élite 1, l’équivalent du top 14.
Prochain rendez-vous à Gerland : Barrage, Samedi 1er juin 2019
Jean-Claude Pietrocola (Média Sport Promotion), Pierre Maillot (LOU Rugby) et le colonel Gilles Coulougnon
Claude Barbet (Café de la Gare) et son épouse Véronique (Ferme de la Jamayere)
Le député Hubert-Julien Laferrière et Nawal (Miss Lyon 2001)
Gérard Herrbach, consul du Grand-Duché de Luxembourg, son épouse Marie-Christine et Philippe Grillot (Lord Nelson)
Benoit Poinas (Patriarca) et Mathieu Renaud (LOU Rugby)
Isabelle Bretin (Comtoo solutions) et Stéphane Barral (Eiffage Construction)
Isabelle Salomon (Habitat & Humanisme), Guy Mathiolon, président de Serfim et Marie Guyot (Autrement)
Le général Philippe Loiacono, gouverneur militaire de Lyon et Evelyne Haguenauer
Laurent Petilaire et Tony Goupil (Champagne Pommery), Christophe Gerbaud (Assurances Paris Gerbaud)
Aude Portet et Catherine Arbaud (LOU Rugby)
Marco (Lyon People) et El Gringo (SDA Lavazza)
Phillipe Chouquet (L’Argot), Jean-Marie Nauleau et Thierry Perret (Bigard)
Guillaume Verney-Carron et son épouse Estelle Verney-Carron (La brune qui pétille)
Marc-Antoine Ginon (M comme Merchandising), Inès Revol, Alban et Gonzague Moullin (Bistrot des Célestins) •
273 • juin 2019 • lyon people
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PEOPLE SPORT
Championnat de France
LES TRIBUNES VIP d’OL - LILLE Texte : Franck Girardet - Photos © Fabrice Schiff
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Le buffet de la Président Box : Joseph Viola, Guillaume Righini et Maxime Soufflet (Daniel & Denise)
n ne sait pas encore si l’OL finira à la troisième place convoitée également par nos voisins stéphanois car pour le dernier grand match de la saison, les Lyonnais ont concédé le nul 2-2 face à Lille. Symbole absolu de sa saison. Dans les salons VIP, l’establishment lyonnais était sagement aligné derrière le gouverneur militaire et le préfet. Aucun VIP national, malgré l’importance du match et une confrontation entre le 2ème et le 3ème. Le seul
à s’être fait remarquer, mais pour de mauvaises raisons, est l’ancien ministre Xavier Bertrand. Invité à la brasserie Bocuse au dîner d’avantmatch par Jean-Michel Aulas, le président des « Hauts de France » a gratifié le boss de l’OL d’un superbe no show en arrivant quelques minutes avant la rencontre… pour repartir sur la pointe des pieds avant la mi-temps. L’homme qui nous parle de politique autrement doit avoir une vision similaire des bonnes manières.
Les tops
Les flops
- Nabil Fekir qui semble retrouver ses jambes et son coup de rein. - Memphis Depay et Martin Terrier qui ont eu des bonnes inspirations. - Léo Dubois pour son but et son abattage. Laurent Reymond (Groupe Bernard) et Olivier Huguet (Orange)
Anne Protheau et Patrick Jolivot (Rexel)
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Serge Bex (Olympique Lyonnais) et Franck Chanevas (Sodexo)
- Le système de jeu à 2 milieux qui empêche Aouar ou Ndombéle de se projeter alors que la présence de Tousart leur permet de se lâcher. -B ertrand Traore et son totem d’immunité donné par Bruno Genesio. -T anguy NDombele qui a été en difficulté avec des passes souvent approximatives.
Franck Vert (Cogedim), Jean Djorkaeff et Stéphane Santullo (Prestig’Immo)
DANS LES LOGES...
Xavier Bertrand, président de la Région des Hauts-de-France et Gérard Collomb, maire de Lyon
Fabrice et Emilie Henaut (Muter loger) La loge Fontanel
Olivier Delorme (OD Invest) et son épouse Catherine
Samuel Minot, président BTP Rhône et Alex Marchal (Groupe IRD)
La loge Vicat
Gaëtan Rostaing, Fabrice Dupont et Ludovic Destombes (Groupe Bernard)
Michel Vieira (MDA), Luc Vicenzotti et Ludovic Pouget (BPI France)
Bernard Fontanel et Emmanuel Imberton, président de la CCI de Lyon
Christelle Bonnell, Marc Bouchacourt (Les Maristes) et son épouse Anna-Cécile
La loge Veolia
La loge Entreprise du Futur Sébastien Le Guillou, Julie Demont (SLG Habilleur) et Christophe Marguin (Le Président)
Marcel Prolange (Setreal) et Patrick Exbrayat (UGI Energie)
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275 • juin 2019 • lyon people
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PEOPLE SPORT
Le Barth’ologue de Martin Terrier « Prendre ma discrétion pour de la timidité est une erreur ! »
Quelles sont les choses S’il n’y avait pas le Chaque mois, un illustre représentant du monde sportif s’allonge sur le divan qui ont changé dans ta vie foot dans ta vie, que de l’infirmier Barth, ancien interné des hôpitaux de Lyon qui délaisse caméras ferais-tu ? depuis ta signature à l’OL ? et micros pour enfiler blouse blanche et stéthoscope. L’attaquant de l’OL (Il y a un blanc) Je suis Ici, la pression est plus se prête au jeu ce mois-ci sur le divan du Kopster. quelqu’un d’ouvert, de très grande, au même titre curieux. Spontanément, Propos recueillis par Barth Ruzza - Photo © Alain Rico que la médiatisation. c’est difficile de te Je bosse différemment, répondre, mais je suis sûr la rigueur est à l’image que j’aurais mis ma passion des infrastructures. C’est Préfères-tu avoir la coupe de Trump dans autre chose. très carré. Ça ne veut pas dire qu’ailleurs ça ou le menton des Bogdanov ? ne l’était pas, mais ici tout est plus grand. C’est quoi tes questions ? La coupe de Trump ! C’est quoi une belle vie pour toi ? Être épanoui. Je suis très famille, ma famille va Quelle est l’émission de télé Que fais-tu quand tu ne fais rien ? bien, donc je vais. Quand je vois ma maman que tu ne rates jamais ? Je joue à la Play ! Je suis un addict heureuse comme elle l’est, ça me touche. J’aime bien “Touche pas à mon poste”. C’est des jeux vidéo, vraiment. Sinon, j’ai léger, sans prétention, festif et Hanouna est très découvert Lyon, j’adore ! La bouffe ici est Que vont dire tes proches en lisant bon dans ce domaine. exceptionnelle, j’en profite avec ma copine. le Barthologue ? J’espère qu’ils seront contents ! Que te disent généralement les Lyonnais On dit de toi qu’il faut que tu muscles qui te croisent dans la rue ? ton mental. Es-tu d’accord ? Maintenant on change, c’est toi qui me poses Ils sont très timides avec moi. D’ailleurs, Tout dépend dans quel sens. Il faut que je une question... ils se demandent si c’est bien moi (il se marre). progresse sur certains plans, évidemment, mais Quel sera le prochain titre de l’Olympique penser que j’ai cette lacune est une erreur. Lyonnais ? On te confond parfois avec une autre Prendre ma discrétion pour de la timidité est une personnalité ? erreur. La nuance est grande. Oh oui ! (Il me demande à qui il ressemble) On me prend toujours pour Léo Dubois, c’est Quelle est la plus belle personne La question « Kospter », ouf ! Dans le vestiaire, on n’arrête pas de se faire que tu aies rencontré dans le milieu du foot ? Nabil, chef de réception : charrier. J’ai même vu sur Twitter un post où il y (Il réfléchit longuement) Il y en a plusieurs, mais avait écrit « BUT DE LÉO DUBOIS !! » Ça doit Jonas Martin m’a beaucoup appris, en dehors et N : Quel était le surnom que te donnaient être la barbe. (Il sourit) sur le terrain. Même pour ma venue à l’OL, il m’a tes parents quand tu étais petit ? conseillé judicieusement. Il m’a dit par exemple MT : Je n’avais pas vraiment de surnom, et Quel est le titre que tu écoutes en boucle de ne pas regarder les réseaux sociaux pour ne en ce moment ? puis avec Martin, c’est compliqué ! (Il rigole) pas me polluer. (Il me coupe presque la parole) L’album de PNL ! Mais si tu veux entrer dans la Et la pire personne ? confidence, j’attends avec impatience le Personne en particulier, je n’ai pas vraiment prochain album de Nekfeu (6 juin), je suis fan. de mauvais souvenir. Tu as déjà pensé à tout plaquer ? Jamais ! Il y a bien sûr déjà eu des moments difficiles, mais de là à tout arrêter... Je suis un homme comblé, mon objectif était de devenir pro. Je viens d’une famille de footeux, pourquoi tout stopper ? lyon people • juin 2019 • 276 •
Quelle est la personne que tu as le plus envie d’épater ? Épater n’est pas le mot, mais j’ai envie que ma femme soit fière. Mon grand-père aussi, il m’a toujours dit que j’y arriverais. J’espère sincèrement que de là-haut, il prend du plaisir.
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PEOPLE SPORT
LDLC ASVEL - STRASBOURG
Sous les yeux de Tony Parker /////
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rofitant de la maladresse des Strasbourgeois, le leader de Jeep Elite a livré une belle performance collective (85-61), dans le sillage d’un Théo Maledon (18 pts) particulièrement adroit à longue distance. On le sait, la simple présence de Tony Parker suffit à happer les foules. Alors sitôt la rencontre terminée, nombreux furent les supporters à guetter l’opportunité d’un selfie. Pourtant, les stars du jour étaient à chercher ailleurs, sur le parquet, où l’ultime sonnerie du buzzer venait de consacrer les partenaires de Charles Kahudi. Au profit d’une nouvelle prestation pleine, ces derniers s’étaient même offert le luxe de laisser les secondes s’égrainer, pour ne pas enfoncer un adversaire très (trop ?) vite réduit au silence.
Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
Gaëtan Muller, le Chef Christophe Marguin, T Parker Senior, Tony Parker, Victor et Gaspard Marguin
Gaëtan Muller, président délégué LDLC Asvel, Xavier Antoyé (Le Progrès) et Tony Parker, président LDLC Asvel
Maïwenn Hamon Lucas, Alysha Clark et Marie-Sophie Obama, présidente déléguée ASVEL Féminin lyon people • juin 2019 • 278 •
Julie Weiss, Kilian Coutelet et Vanessa Sibelet (Maier)
Michel Garcia (Everial), Michel Noir et son épouse Danielle
Gaëtan Muller, président délégué LDLC Asvel, T Parker Senior, Maître Thierry Braillard, avocat et le chef Christophe Marguin (Le Président)
Phil et Antoine (Zoo Art Show), Corine et Franck Jourdan (Végétal Concept)
Arthur Maier (Maier Développement), Tony Parker, président LDLC Asvel, l’horloger Jean-Louis Maier et Gaëtan Muller, président délégué LDLC Asvel
Christophe Just (LDLC Asvel), Thierry Lirola (Serpollet) et ses invités
Karine, Camille, Pauline et Gilles Maignan
Le Chef Christophe Marguin (Le Président), ses fils Gaspard et Victor
Brigitte Bel et l’horloger Jean-Louis Maier
Stephane Morot-Sir (LDLC Asvel), Lisa Cambone (Adéquat) et le traiteur Pierre Martinet Pierre-Yves Vecchio (L’Auxiliaire) et ses invités
Frédéric Gondeau (CNE) et ses invités Gabriel, Mathias et Yannick
Mélanie Simoncini et Raphael Torro (Travelys)
Joel et Virginie Martin (Caisse d’Epargne Rhône-Alpes)
T Parker Senior, l’horloger Jean-Louis Maier et Maître Thierry Braillard, avocat
Les musiciens du Hard Rock Café Lyon •
279 • juin 2019 • lyon people
© PHOTOS : CAMILLE BRASSELET — CONCEPTION : KOJAK-DESIGN.COM
ART FOOD
EVENTS
www.macimenterie.com
Lyon | Albigny – Val de Saône
70 ÉVÉNEMENTS DE MAI À AOÛT 2019
CULTURE
Les 14 Rendez-Vous
QU’IL NE FALLAIT PAS RATER ! Textes : Morgan Couturier Photos © Fanny Bourg et Fabrice Schiff
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Une jolie brochette d’anciens élèves autour de Madame la proviseure - De g à d : Guy Charlot, inspecteur d’Académie, André Manoukian, auteur compositeur, Thierry de la Tour d’Artaise, président de SEB, Anne-Marie Brugeas, proviseure du Lycée Ampère, l’écrivain Bernard Pivot, le footballeur & entraineur Raymond Domenech et Mickaël Peters, directeur d’Euronews
LYCÉE AMPÈRE DE LYON 500 ans survoltés
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ondé en 1519 par les Trinitaires, le lycée Ampère a célébré le 500e anniversaire d’une riche histoire, à laquelle ont participé de nombreuses personnalités locales et nationales. Il fut catholique, impérial puis royal, avant de devenir républicain et « vit pleinement avec son temps ». « Toujours aussi dynamique », selon les termes de sa proviseure Anne-Marie Brugeas, l’institution pionnière en matière de mixité (depuis les années 70) se concentre sur l’avenir. Les élèves de sexe féminin l’ont bien compris. « Dans 500 ans, ce sera de nous dont on parlera. Allez, au travail » !
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COURIR POUR ELLES
AFTERWORKS DE LA CIMENTERIE
11ème marée rose
C’est party !
Crée en 2009 par Sophie Moreau et quelques femmes de caractère, « Courir pour Elles » avait rassemblé 1650 participantes en 2010. Dix ans plus tard, le phénomène a pris une belle ampleur avec ce nouveau record d’affluence établi à 19 000 participantes, sans compter les 550 bénévoles présents sur l’événement. En une décennie, l’association a récolté 1 million d’euros pour financer le développement de l’Activité Physique Adaptée (APA) proposés aux personnes en soins ainsi que des campagnes de prévention.
Quatre jours après son lancement à Albigny, La Cimenterie éphémère a inauguré son premier afterwork. L’occasion pour le public de mieux cerner le potentiel de ce lieu hors du commun. D’ici deux ans, lorsque la Cimenterie aura revêtu ses habits de lumière et égayera les bords de Saône, l’histoire retiendra donc que c’est par une exception que le projet s’est signalé, en débutant ses afterworks du mercredi par un mardi. L’exception confirme la règle, mais après tout, le jour n’a peu d’importance dans ce lieu décidément propice aux divertissements multiples et variés, entre ses sets de DJ, ses terrains de pétanque ou son coin de verdure, érigé en zone VIP. •
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PEOPLE EVENTS
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Avec le Groupe
em2c,
Everial se stocke à Rillieux Deux ans après l’entame des travaux confiés au Groupe em2c, le spécialiste de la gestion documentaire a inauguré son nouveau siège social, un bâtiment de 10 000m2 dans la zone verte de Rillieux.
« Je me félicite qu’une telle enseigne vienne pérenniser sa présence ici » Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape
Michel et Daniele Noir en compagnie d’Olivier Chatard
« On voulait garder la mixité bureaux/logistique, avec un bâtiment convivial, ergonomique et productif » Lionel Garcia, directeur général d’Everial
Yvan Patet, président Groupe em2c, Alexandre Vincendet, maire de Rillieux-la-Pape, Michel Garcia, PDG Everial et Lionel Garcia, directeur général Everial
Henri Pin (Logement Technique), Lou Giroud Merle (AGM Construction), Bernard Giroud et Patrice Gourdan (Métallerie Giroud) lyon people • juin 2019 • 284 •
Myriam et Michel Garcia (Everial)
ia (Everial) Serge Venditelli (Alto), Michel Garc et Christophe Gruy (Groupe Maïa)
Marcel Guigal (Vins Guigal) et Mathieux Malkany (Molly Production)
Découpe du ruban familiale : Romain, Michel, Lionel et Quentin Garcia Laure Nivon (Adecco), Philippe Delanoue (CPS) et Bernadette Bertrix, maître de cérémonie
S
«
eul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin », telle est l’une des citations que l’on peut apercevoir, au sein du tout nouveau siège d’Everial, qui développe depuis 30 ans des solutions sur toute la chaîne documentaire. Etabli sur d’anciennes terres maraîchères, ce vaisseau de 10 000 m2 dessiné par l’architecte Guillaume Grange, dont 4000 entièrement dédiés au stockage d’archives, vient « casser l’image d’une direction installée dans sa tour d’ivoire à Part-Dieu », dixit son directeur général, Lionel Garcia. « On est fier d’offrir un espace de travail convivial », a-t-il poursuivi, alors que 140 collaborateurs ont pris leur quartier au sein de ce nouveau site (pour une capacité fixée à 210 personnes, ndlr). Confiée au promoteur em2c, présidé par Yvan Patet, la réalisation de ce nouvel ensemble vient apporter plus d’ergonomie et de productivité, tout en préservant une mixité entre les bureaux et la logistique. « Nous avons revu nos processus de travail et voulu y mettre le plus de digitalisation possible », a souligné Lionel Garcia, en référence à l’essor pris par le numérique (10M€ sur les 47M€ de chiffre d’affaires générés par Everial). Prophète en son pays, Everial promet ainsi aux entreprises d’externaliser le stockage de leurs documents, tout en garantissant une restitution de ces derniers dans les 48 heures. Une prouesse que la société rilliarde pourrait encore améliorer grâce à ce siège. Montant de l’investissement : dix millions d’euros ! Texte : Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel
Francine Casanova (Caisse d’Epargne Rhône-Alpes), Yvan Patet (EM2C) et Jean-Luc Mangione (CIC)
Lionel Garcia, Xavier Ginon et Michel Garcia
Lucas Girardet (Everial), Véronique Dipalma (Caisse d’Epargne Rhône-Alpes), Anicet Nauleau (Everial) et Patrizia Maurin (Caisse d’Epargne Rhône-Alpes)
Lucas Girardet (Everial), Nadège Guglielmetto (Everial) et Fabrice Lattavo (Agemetra)
Antoine Pin, adjoint au maire de Rilleux La Pape et François Pereira (Sintra Immobilier d’Entreprise)
Isabelle Sellier (Compagnie Nationale du Rhône) et Florence Point (Boiron)
Sébastien Brison (IPM), Lionel Garcia (Everial) et Thomas Durand (EM2C)
Trois Idraciens : François Pereira (Sintra), Lionel Garcia (Everial), Marc Engelhard (Lyon People) autour de Denis de Bénazé, fondateur de l’IDRAC Lyon
Lionel Garcia (Everial) et l’architecte Guillaume Grange
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Sylvie Bret (Ginon), Fabrice Bayard (CIC) et Alice de Boisvilliers (Ginon)
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PEOPLE EVENTS
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LUMEN BY CARDINAL
Pose de la première pierre
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Stéphane Rubi, DG Groupe Cardinal, François Corteel (Cluster Lumière) et Samuel Delmas (a+ samueldelmas)
orté par le groupe Cardinal et le Cluster Lumière, LUMEN a profité de la symbolique du 16 mai, journée internationale de la lumière, pour dévoiler les contours de ce nouveau hub où sont attendus 50 acteurs du secteur. Le projet aurait pu se résumer à cette scène cocasse, où lors de la pose de la première pierre, la lumière fut, par un simple jeu de bascule de blocs factices. Si l’exercice fut déroutant pour les élus, la mise en scène eut au moins le mérite de persuader le public sur un point : LUMEN est bel et bien le nouveau berceau de la lumière. Une évidence pour la ville des frères... Lumière, laquelle entend profiter de ce « projet unique en Europe », dixit Jean-Christophe Larose, fondateur du groupe Cardinal, le promoteur et gestionnaire de ce projet dessiné par l’architecte Samuel Delmas. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff et Karol Borkowski - Archi a+ Samuel Delmas
REGROUPER LA FILIÈRE SUR UN MÊME SITE Basée sur 6000m2 et huit étages, au cœur de la Confluence, cette cité de la Lumière a donc vocation à devenir « un lieu emblématique pour les acteurs de la lumière ». « LUMEN va faire de Lyon le centre de compétences mondiales de l’éclairage », a précisé pour sa part Philippe Badaroux, président du Cluster Lumière. De fait, près de 50 sociétés, de « dimension internationale », vont intégrer les lieux, à l’horizon 2021. L’objectif, mettre à profit les compétences de chacun pour générer de nouvelles innovations, grâce à l’aménagement d’une multitude de postes de travail et d’un espace de coworking de 1000m2. Montant de l’opération : « une vingtaine de millions d’euros ».
La première pierre symbolique
Jean-Marc Moncorger et Jérôme Grange (Helight)
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Christian Gimaret (Revue Lux) et Michel Le Faou, adjoint à l’Urbanisme
Photo de famille
Pierre-E. Rémy (Groupe Zebra) et Philippe Badaroux, président du Cluster Lumière
François Corteel (Cluster Lumière), Guillaume Lom Puech (Strate Ecole Design) et Marc Fontoynont (Danish Building research institute)
Guillaume Eynard (Métropole de Lyon) Chantal Vacle et Carole Horlaville (Delta Dore)
Denis Beauvois (AAA- Lux) et Laurent Gitenet (Atoliis) Anne Bureau (Wonderfulight) et Samuel Delmas (a+ samueldelmas)
Jean-Yves Sècheresse, adjoint à la sécurité, Gérard Collomb, maire de Lyon et Yann Cucherat, adjoint aux sports et aux grands évènements
Frédéric Rigolet (Delta Dore) et Sébastien Thévenet (Sonepar France)
Fabrice Futin (Targetti) et Philippe Mussard (Neri)
Raphael Labayrade, Luc Delattre (ENTPE) et Christophe Martinsons (CSTB) Gérard Collomb, maire de Lyon et Florence David (Groupe Cardinal)
Métropole Richard Brumm, vice-président de la du 2ème de Lyon et Denis Broliquier, maire •
Francois Piffeteau, Emilie Didier et Joris Boyer (Groupe Cardinal)
Sylvain Vitet (EDF) et Thierry Marsick (Ville de Lyon)
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PEOPLE CALUIREEVENTS ET CUIRE
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Olivier Dumas, trésorier de l’UNIS Lyon-Rhône, Gérard Collomb, maire de Lyon, Patrick Lozano, président UNIS Lyon-Rhône, Céline Paradol-Levrat et Marc Sagnimorte, secrétaire général de l’UNIS Lyon-Rhône
En plein Elan,
UNIS
l’ bat des de fréquentations
Mathieu Pédrini (Régie Pédrini), Irène Rambaud (UNIS), Gaby Olmeta, journaliste et Marielle Esclatine (UNIS Lyon-Rhône)
records David Kimelfeld, président de la Métropole de Lyon
Pour la 13e année, les copropriétaires étaient attendus au nombre de 2500, un record national, dans les travées de la salle 3000 afin d’évoquer les différentes problématiques du logement. L’UNIS a apporté de nouvelles réponses. Texte : Morgan Couturier - Photos ©Saby Maviel
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ivre la copropriété autrement, c’est aussi la rendre intéressante et accessible. Pour respecter son slogan « mieux comprendre pour mieux s’entendre », l’UNIS est donc passé maître dans l’art de mettre en scène les problématiques liées au logement. Outre les prises de paroles parodiques de Barack Obama ou Didier Deschamps, Patrick Lozano, Président de l’Unis Lyon Rhône et ses équipes, ont redoublé d’humour pour évoquer des sujets on ne peut plus sérieux, comme la sécurité, l’équipement pour les voitures électriques, l’utilisation de la vidéosurveillance, le lien social ou la
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complexité de la loi Elan et ainsi répondre aux interrogations des quelque 2500 copropriétaires présents dans l’hémicycle. « Les idées véhiculées nous permettent d’inventer la ville de demain », s’est ainsi réjouit David Kimelfeld, le président de la Métropole de Lyon, lequel n’a pas manqué de remercier tous les copropriétaires s’occupant bénévolement du Conseil Syndical. La mutation de quartiers comme Confluence, Gerland ou le 8e arrondissement, comme l’a souligné Gérard Collomb, en sont les meilleurs exemples. Ce n’est là qu’un début, car depuis 13 ans, l’UNIS n’a jamais été à court d’imagination.
Jean-Pierre Dellasette (Folghera et Belay), Marc Poisson (Rolando Poisson) et Jean-Luc Marion (Deroux-Dauphin)
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Samuel Minot, président de la Fédération BTP Rhône et Jakè
PEOPLE EVENTS
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Franck Morize (CPME) et Emmanuel Ginon (Techlife)
L’exposition a lieu dans le hall de la fédération BTP Rhône à Villeurbanne
BTP Rhône Jakè en résidence
« Jakè, je suis heureux de te remettre les clés — pour un mois ! — de la Fédération BTP Rhône et Métropole pour une expérience immersive, évolutive et créative. »
Laurent Carrion (Carrion TP), Jakè, Oriane Viguier, présidente des jeunes dirigeants de BTP Rhône, Samuel Minot, président de la Fédération BTP Rhône, Annie Pinault, directrice de la Fondation du BTP et Marc Poisson (Rolando Poisson)
Texte : Christophe Magnette - Photos © Saby Maviel
S Hélène Kempf, Sébastien Ardevol, Alexandra Boulanger (CIC Lyonnaise de Banque) et Aline Jacquard (BTP Rhône)
Olivier Tissot (Soho Atlas) et Philippe Boni (EGA)
Thibaut Dugelet (Dugelet), Catherine Vazille (4’ine) et Arnaud Le Ny (Leny)
amuel Minot est un président convaincu : par l’homme, « un artiste contemporain impétueux et entier » ainsi qu’un projet inédit : instaurer une passerelle entre deux mondes, l’art et la construction, à travers l’idée de s’exprimer sur des matériaux bruts inhérents à l’univers des chantiers, et du BTP en général. Bennes, cabanes de chantier, échafaudages, tuyaux, briques, pots de peinture j’en passe et des meilleurs, Jakè passe à l’attaque — pinceaux, feutres, aérosols chevillés au corps — depuis le 20 mai (et jusqu’au 18 juin) avec pour dessein de “casser la baraque”. En externalisant son atelier au siège de la Fédération du BTP et en s’immisçant durant un mois avec, et aux côtés des professionnels de la construction, Jakè casse donc la baraque tout autant que les codes. Un aspect iconoclaste qui sied à l’artiste et qui donne rendez-vous le 18 juin pour un closing au cours duquel il mettra tout en vente. Un sacré chantier. Jakè, art de construction massive en partenariat avec la Fondation du BTP (jusqu’au 18 juin) BTP Rhône et Métropole : 23, avenue de Condorcet 69100 Villeurbanne
Alexandre Courriere, Pierre Bonche et Pierrick Courtier (Estrat Bonche)
Franck Morize (CPME), Gérard Auboeuf (Only Lyon), Jakè, Sylvie Bles-Gagnaire (BTP Rhône) et le journaliste Gérard Angel
Olivier Brunet (BTP Rhône), Sylvie (Vendredi 4) et son époux Bertrand Madamour (Eiffage)
Yvon Deschamps (Grand Lyon Habitat), René Coiro (Coiro), Sylvie Legros (Legros TP) et Laurent Carrion (Carrion TP)
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PEOPLE EVENTS
Mathieu Gaget, attaché parlementaire de la députée Marjolaine Meynier-Millefert et Olivier Ribail
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Ali Nasser, Karine et Philippe Journo, Julien Raabe et Nicolas Rudancic (Compagnie de Phalsbourg)
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er anniversaire
Thierry Kopferschmitt (Club Med), son épouse Karine (Mairie de Villefontaine), Patrick Nicole-Williams, maire de Villefontaine, son épouse Myriam
Daniel Wajda, maire de Serezin de la Tour, Aurélie Vernay, conseillère départementale de l’Isère et Jean-Paul Bonnetain, ancien préfet de l’Isère
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Franck Chapon (UGC), son fil Soren, Jean-Philippe Niewenglowski (Lyon People), Carole Buissonière, Virginie et Marc Jean (Comme 1 Conseil)
THE VILLAGE
e village Outlet de la région lyonnaise a joyeusement fêté sa première année d’existence, entre animations et réductions de circonstance. L’activité est appréciée de tous, mais le shopping possède surtout ce formidable don pour faire avancer le temps, et permettre à ses bénéficiaires de ne plus s’occuper de celui-ci. Voilà déjà un an que The Village a ouvert ses portes, sans que les 4 millions de visiteurs n’aient eu le temps de percevoir les contours de ce premier millésime, signe d’un succès de plus en plus croissant.
VILLEFONTAINE
Fort de ces résultats, le centre qui compte plus de 100 marques n’a pas manqué de célébrer cette date anniversaire, tout au long d’une semaine marquée par diverses animations, du show des Pockemon Crew au concert d’Amir, en passant par les démonstrations footballistiques de Wassfreestyle. Le tout, sans oublier l’incontournable gâteau d’anniversaire concocté par Sébastien Bouillet et les promotions de circonstances. Au même titre que les bonnes affaires, voilà un anniversaire qu’il ne fallait pas manquer !
Joachim, Eliott, Karine et Philippe Journo (Président de la Compagnie de Phalsbourg) et le pâtissier Sébastien Bouillet
Le pilote Nicolas Jalabert (Aéroport de Bron), Sophie Vaissellet (The Village), Jean-Jacques Terry (Aerocom), Marius Romand (Mont Blanc Hélicoptère), Jean-Albert Grange (HBG), Alain Carrier (Watches-News) et Christian Arnal, photographe Courchevel
Alexis Bouche, Séverine Maisonneuve et François Mequinion (Villa Maïa)
Patrick Margier, maire de la Verpillère, Patrick Nicole-Williams, maire de Villefontaine et Raymond Feyssaguet, maire honoraire de Villefontaine, conseiller régional
Chantal Guimbretiere, chef de service de la police de Villefontaine, Pascal Blind (Mairie de Villefontaine), Bertrand Meyer (Capi) et Marie-Agnès Collomb, directrice Pôle Emploi de Villefontaine
Philippe Journo, président de la Compagnie de Phalsbourg et le pâtissier Sébastien Bouillet
), Anne-Sophie Douce (CNP Assurance de Lyon) son époux Sylvain (Centre de Congrès
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PEOPLE EVENTS
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Michael Gorizian (SOGEFIP), Fabien Seignol et son épouse Sophie Aufort-Seignol (Régie du Commerce)
1ER TROPHÉE DE GOLF
RÉGIE DU COMMERCE / SOGEFIP
Guy Rechagnieux, Bruno Bluntzer (maison Sibilia), Francesco Morreale et Philippe Derderian (Nesseo)
Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
Christian Vernat (SLCI), Philippe Faugier (Colmar), Benjamin Duperray (Etude notariale des Archers) et Adrien Frerejean
LES GAGNANTS
La première prise est la bonne pour la Régie du Commerce et SOGEFIP, dont la passion de ses dirigeants, Fabien Seignol, Sophie Aufort et Mickaël Gorizian, fut trop forte pour être mise sous silence.
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vec plus de 70 invités, le spécialiste en immobilier professionnel et la société de gestion de fonds d’investissements professionnels ont pu mettre à profit leur science du swing, sur le parcours toujours coriace du Golf Club de Lyon et sous le regard avisé du pro Hubert Tisserand. Invités à prendre la mesure des 18 trous du circuit des Sangliers, partenaires, clients et associés s’en sont tirés à bon compte, avec plus ou moins de réussite, si l’on en croit l’ovation décernée à Laye Diop, après 1er Net : Denis Lopez et Pierre Belin
son trou en un au concours d’approche. Un coup de génie qui n’aura pas suffi à octroyer la victoire au manager du Marriott, associé à Benoit Licour dans ce scramble à 2. Le sacre est finalement revenu à Denis Lopez et Pierre Belin en net et Michel Cecconi, partenaire de Fabrice Vincent, en brut. Cela valait une belle quille de champagne et une promesse de Fabien Seignol : « On va le refaire l’an prochain » ! www.regieducommerce.fr 1er Brut : Michel Cecconi et Fabrice Vincent
Classement net : 1er : Denis Lopez et Pierre Belin 2e : Gilles Lebreux et Mickaël Gorizian 3e : Laye Diop et Benoit Licour Classement brut : 1er : Michel Cecconi et Fabrice Vincent 2e : Michèle Bonnet-Piron et Gwenaelle Joubert 3e : Bruno Gourdel et Jean-Pierre Pondepeyre
Hubert Tisserand (Pro de Golf), Sophie Aufort-Seignol (Régie du Commerce), Marine Joliot (Tendance Marine) et Julien Vicente (Comely) Gilles Lebreux, Mickaël Gorizian (SOGEFIP), Richard Meriel (Banque Populaire) et Philippe Pipier Le Rotary avec Fabrice Lamy, Hervé Esmilaire, Serge Lacroix et Jean Vuillermoz
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Concentration…
Pascal Auclair, Hervé Bal, Georges Devesa et Pierre Nallet (Anahome)
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PEOPLE EVENTS
Diner de gala du PETIT MONDE
AU LYON VERT
Les personnalités passent en cuisine
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Philippe Delacarte (Banque Rhône-Alpes), Dominique et Richard Brumm, adjoint aux Finances, Erick Rostagnat, directeur financier de GL Events et Chantal Partouche (Lyon Vert)
lacé sous le signe de la chanson ces quatre dernières années, le dîner de gala du Petit Monde a légèrement revu sa copie lors de sa 16e édition dans les salons du Lyon Vert. Les personnalités lyonnaises n’ont pas hésité à mettre la main à la pâte. En partenariat avec le Lyon Vert du groupe Partouche et la Banque Rhône-Alpes, la soirée placée sous le signe de la franche camaraderie, n’a pas empêché les différents acteurs de s’unir pour une cause bien plus sérieuse, le sort des enfants hospitalisés. Avec 23 000 € récoltés, le dîner de gala a pu poursuivre sa noble quête : financer la construction d’une nouvelle maison du Petit Monde à Villefranche, ainsi que le financement d’une demeure identique du côté de la Croix-Rousse. Photos © Saby Maviel
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Chloé Prost, Miss Beaujolais 2019 entourée de Noel Comte (Sotradel) et Chantal Ledent, comité Miss Beaujolais
Evènements & Réceptions Location de salles
Le Lieu ideal pour vos EVENEMENTS PROFESSIONNELS ET PARTICULIERS ! À seulement 15 min de Lyon 200 places de parking gratuites
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Le B Complexe - Bar de Glace
ORGANISATEUR d’evenements SALLES DE RECEPTIONs WEDDING PLANNER TRAITEUR Le RESTRAURANT L’hOtel
LE BAR DE GLACE Le Bar de Glace ouvre ses portes pour votre évènement, dans une ambiance plus givrée que jamais avec une température atteignant les -17°C. Enfilez vos doudounes, préparez vos selfies et entrez dans le nouveau Bar de Glace. Attraction unique dans la région et au-delà !
LE ROOFTOP Vous voulez surprendre vos convives ? Le rooftop est un lieu unique pour organiser tous vos évènements dès l’arrivée des beaux jours. Anniversaire, Mariage, Bar Mitzvah, Baptême, cocktail, séminaire, soirée d’entreprise ou autres évènements particuliers ou professionnels, le rooftop s’adapte à tous vos évènements. Une vue imprenable sur les Monts du Beaujolais, une ambiance lounge et un coucher de soleil, tout pour faire de votre évènement un moment magique. Une partie de pétanque «IN THE AIR» ? Pour passer un instant convivial et chaleureux, le rooftop possède un terrain de pétanque pour animer vos longues soirées de printemps / été !
Partenaires officiels du Bar de Glace
Partenaires majeurs LOGOTYPE VOLUME FOND ROUGE TYPOGRAPHIE FOND O ET L LION ET FILETS
ÉQUIVALENCE QUADRICHROMIE MAG. 100 % + JAUNE 100 % À MAG. 10 % + JAUNE 10 % OMBRE : MAG. 100 % + JAUNE 100 % + NOIR 40 % RÉSERVE BLANCHE CYAN 20 % + MAG. 40 % + JAUNE 80 % À CYAN 5% + MAG. 13% + JAUNE 25%
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PEOPLE EVENTS
DS Olivia, Andrea (Jakè Artwork company) et l’artiste Jakè Jean-Yves Carry, son épouse Laurence (Lolo Chatenay) et Charles Bazart (DS Store)
L’équipe DS Automobiles Vénissieux
lève le voile sur sa
L’intérieur du Crossback
DS 3 CROSSBACK Très attendue, après avoir été unanimement saluée par la presse, DS 3 Crossback a dévoilé ses lignes au public, à l’occasion de sa présentation au sein du DS Store de Vénissieux. Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
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S 3 CROSSBACK est une voiture de caractère, en dépit de sa silhouette compacte. Le dernier des SUV de la firme française n’a nulle intention de se faire voler la vedette, pas même par son grand frère, le DS 7 CROSSBACK, que les clients du DS Store de Vénissieux étaient invités à (re)découvrir, en attendant que la belle veuille bien se dévoiler. Il faut dire que l’attente était assez intense pour ce véhicule prémium, élu « meilleure voiture de série », lors du dernier Mondial de l’Automobile.
Et pour cause, DS 3 CROSSBACK défie « les codes établis », s’est réjoui Mathieu Gaessler, directeur de DS Lyon. Avec son design avant-gardiste, incarné par la modernité de sa calandre, « sa silhouette tout en muscle », et son iconique aileron de requin latéral, le « meilleur des SUV » n’a pas tardé à enchanter le public. Ce dernier n’a pas manqué d’essayer les 2000 combinaisons possibles en matière de personnification. Du sur-mesure, symbole du luxe, soit la parfaite définition du DS 3 CROSSBACK.
Emmanuel Courtet (Peugeot) et Mathieu Gaessler (DS Store)
Frédéric Montagut (Bobst Lyon) et Agnès Saint-Genis (Le Sacré Cœur) Jérémy, Raphaëlle et Florian, Metteurs en mains DS Automobiles Maxime Knibiehly (DS Store), Florence Mini et Manon Geoffray (ITECH)
Ghislaine et son époux Christian Samba
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Véronique Boinon et Anthony Ferreira (DS Store)
Morgane, son père Philip Jeandon (CIC Lyonnaise de banque) et son épouse Sandrine
Cerise de la
«Cie ToizéMoi» Philippe Chevallie
04 au 07
04 2019
05
Prince Kar
LAURENT Sara Co GERRA Jay St
Jeudi
Cerise
Vend.
Antoine Cham
Bibost
Bessenay Laurent GERRA
de la
07
Sam.
SOIRéE éLECTR
JUILLET
Fête
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Bessenay
Dim.
Soirée humour «Cie ToizéMoi» Philippe Chevallier
Bessenay
PHILIPPE CHEVALLIER
SOIRéE éLECTRO
04
Jeudi
Jeudi 4 juillet 21h > Bessenay
Prince Karma Sara Costa Jay Style Antoine Chambe
Bessenay Laurent GERRA
MURRAY des 10H Saint Julien S/Bibost Bessenay HEAD
Repas dansant Vente de cerises TACLE PYROTECHNIQUE & produits locaux Vendredi 5 juillet Repas campagnard 06 07 21h Bessenay > Bibost Sam.Défilé de chars Dim. Concerts ANIMATIONS ENFANTS SaiLes ntCollectif Julien13S/BiConcerts bost Bessenay des 10H Tit nassels Vente de cerises
Repas dansant Oyster Club Band Ahmed Mouici & produits locaux Dimanche 7 juillet PYROTECHNIQUE SPECTACLE Mike Sanchez 20h30 Repas campagnard Murray Head > Bessenay Bessenay Défilé de chars Dimanche : Manifestation JOURNÉE GRATUITE / Dim. 7 juillet ANIMATIONS ENFANTS Concerts gratuite et parking 1€ Gamel et Foucher, Collectif 13 Concerts Les Tit nassels Défilé de chars,
Maiie
de Bessenay
Les Tempiliers Steep Bank Project
Toques Blanches Lyonnaises, Freestyle BMX
Les Tempiliers Steep Bank Project
Oyster Club Band Ahmed Mouici Mike Sanchez Murray Head Pour plus d’infos :
Bibost Maiie
de Bessenay
www.fetedelacerise.fr
Bibost
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PEOPLE EVENTS
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Parmi le jury : Pierre Jacques Brivet (Président de Modalyon), Thiphaine Lamblin (animatrice Radio Espace), Djamila Calla (directrice commerciale EG Active) et Fadela Mecheri (bloggeuse)
look GALERIES LAFAYETTE Lyon Bron Chasse au
Les clients des Galeries Lafayette Lyon Bron ont été invités à partager leur look préféré devant un jury spécialisé. En jeu, un séjour à Londres, l’une des capitales de la mode. «
L
a mode passe, mais le style reste ». Onze ans après la mort du célèbre couturier Yves Saint-Laurent, les Galeries Lafayette Lyon Bron en ont apporté une nouvelle confirmation, à l’occasion de la première édition de « La Chasse au look », un événement mettant en lumière le style des clients. Invités à poser dans leur plus bel ensemble vestimentaire, ces derniers passaient ensuite entre les griffes d’un jury d’exception composé des créatrices Tatiane De Freitas et Nathalie Chaize, de Jamal Hammouch, directeur de Supdemod, et de la directrice des Galeries Lafayette Lyon Bron Valérie Duclos. À la clé, des cadeaux de prestige pour les cinq candidats au look le plus ravageurs, parmi lesquels, un voyage à Londres pour le concurrent jugé le plus élégant. Comme quoi, un look soigné ouvre bien des portes... Texte : Morgan Couturier - Photos : Fanny Bourg
lyon people • juin 2019 • 298 •
Virginie Grossard, gagnante de « la Chasse au look » et Véronique Romo (responsable Marketing & Communication)
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Fabien et Caroline Annarelli, fondateurs de Fabioli
Axelle et Marie
Max, Ariane et Nicolas Winckler (Lyon People)
FABIOLI La Soie Ouverture de la terrasse
PEOPLE EVENTS
Texte : Morgan Couturier Photos © Fanny Bourg
A
u sein du Fabioli, l’ouverture de la terrasse a bien été arrosée par les Spritz de la maison Martini. Le lancement des afterworks a été célébré comme il se doit. En maître d’orchestre, Fabien Annarelli n’a évidemment rien manqué de cette fête, garnissant ses clients de ses savoureuses pizzas et de ses antipasti. Un cocktail gourmand, idéalement arrosé de Fiero Spritz ou Fiero Tonic et voilà la saison estivale idéalement introduite. Les célébrations lancées, les afterworks peuvent désormais se faire tous les soirs dès 18h00 ! Fabioli La Soie 34, rue de la soie - 69100 Villeurbanne
Amadou Bah et Camélia Aravecchia (Fabioli)
Alain Barge (Grand Café de Genève) et François Perret (Café Segafredo) Lola et Alexis (Martini)
Norbert, Fabien Annarelli, Sébastien •
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299 • juin 2019 • lyon people
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PEOPLE EVENTS
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ABSOLUT EXTRAKT Le Sucre
dévoile le Shot by Absolut
S
’inspirant de ses origines suédoises, Absolut a officiellement présenté sa nouvelle innovation, un spiritueux premium à base de vodka et d’infusions d’extraits naturels de plantes aromatiques. Dans le milieu des alcools, la meilleure communication reste encore l’avis des consommateurs. Ici, une simple gorgée suffit pour se faire sa propre idée et ressentir la puissance aromatique d’Absolut Extrakt. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’Absolut a réussi les présentations à l’occasion de la soirée de lancement de sa dernière innovation baptisée Absolut Extrakt, en référence aux extraits naturels de plantes aromatiques dont la cardamome verte, qui la composent. Venus de toute la région, les professionnels de la nuit ont validé ce nouveau produit, dévoilé exclusivement ce soirlà au Sucre. « Les consommateurs recherchent des produits de qualité avec des ingrédients d’origine naturelle pour un goût plus authentique et plus de puissance aromatique », décrit la Chef de Produit Virginie Orezzi (Ricard). Une innovation qui se déguste en shot frais et à consommer avec modération.
Virginie Orezzi (Absolut) et Jean-Michel Wetsch, directeur régional Ricard
Fanny Crapanzano (Arty Farty) et Virginie Orezzi (Absolut)
Le chef Christophe Allardon (Maison Allardon), Cristelle Sismond et Bruno Puthon (Garofalo)
Pascal Delaporte (Ricard), Marie Mugnier et Sébastien Laumond (France Boisson) Thomas Savornin, Karim Najlaoui (Ricard), Teddy Houtemer, Pierre Gellini, Priscillia et Mélanie Hauteville (SOS Apéro)
Laurent Costechareyre (Appro Tarts), Kevin Faure (Le Baroc) et Alan Farioli (Ricard)
Texte : Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel
Florian Le Perrigaud (Le Club), Cyril Hustache (Ricard), Nicolas Satin (Le Club) et Nicolas Lambert (Bulle)
lyon people • juin 2019 • 300 •
Pascal Delaporte (Ricard), Nicolas Guillermin (Buddha Bar), Pierre-Olivier (Rive Gauche) et Bruno Horesnyi (Ricard)
Nathalie Segura, Malika Benmouha (AB Bowling), Pierre-Michel Marion (Ricard) et Caroline Arnaud (AB Bowling)
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CARNET MONDAIN
MARIAGE 11/05/2019 - Frédéric Hamelin et Sophie Coutelle
DISPARITIONS Dans nos intentions de prière les artistes Nilda Fernandez et Mick Micheyl (ci-contre). Nous assurons leur famille et leurs proches de toute notre affection.
SOUPE EN SCÈNE Les deux opérations caritatives organisées par le chef Fabrice Bonnot ont généré 30 000 euros de recettes. « On buche pour eux » du 18 décembre 2018 avec pour marraine Carinne Teyssandier a permis de récolter 7 500€ au profit de l’IHOP du centre Léon Bérard. Grâce au succès de « Soupe en Scène », c’est un chèque de 22 500€ qui a été remis au Foyer Notre Dame des Sans Abri.
YANN CUCHERAT
Chevalier dans l’Ordre du Mérite
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Texte : Morgan Couturier - Photos © Fabrice Schiff
n matière de sport, le prestige d’un athlète se juge à ses titres et ses médailles. À ce jeu, Yann Cucherat n’est pas en reste si l’on en juge la panoplie de distinctions que l’ancien gymnaste conserve précieusement dans un placard de son domicile. Mais certaines ont plus de valeur que d’autres. Comme cette médaille de chevalier de l’ordre national du mérite reçue des mains d’un Tony Parker aussi à l’aise au micro que sur les parquets.
À l’heure des remerciements, l’adjoint aux sports de Gérard Collomb n’a pas hésité à ériger ce moment en « plus beau souvenir de ma carrière ». « C’est un panoramique du meilleur de ma vie qui s’offre à ma vue », a-t-il glissé la gorge nouée, avant de retenir quelques larmes, au moment d’évoquer sa famille, dont sa femme Blandine et ses enfants, Evan, Pablo et la petite Angélina, particulièrement à l’aise dans l’exercice de l’interview.
Patrick Iliou, DG Olympique Lyonnais et Véronique Gillig (coupe du monde Féminine Fifa 2019)
Frédéric Michalak (LOU Rugby) et David Douillet, ancien ministre des Sports
Jean-Michel Aulas, président de l’Olympique Lyonnais et Karine Dognin-Sauze, vice-présidente du Grand Lyon
Irène Batailly et Georges Képénékian, premier adjoint au maire de Lyon
Le gymnaste Cyril Tommasone et Blandine Reynaud, adjointe au maire de Lyon
Sylvie Robert, présidente d’Equita Lyon et Françoise Petit, élue du 5ème
DISTINCTION Le chef Georges Blanc, propriétaire du restaurant éponyme dans l’Ain, trois étoiles au guide Michelin depuis 39 ans et des brasseries lyonnaises Le Splendid et le Centre vient d’être nommé au titre de Meilleur Ouvrier de France Honoris Causa par le ministre de l’Education Nationale.
NOMINATIONS PRÉFECTURE DU RHÔNE La valse des préfets se poursuit à Lyon à une telle allure qu’on peut légitimement se demander à quoi servent ces hauts fonctionnaires qui ne font que de la figuration... avec l’argent des contribuables. Dernier exemple en date, le départ fin mars pour Paris du préfet délégué à la sécurité David Clavière qui avait été nommé en novembre 2018 ! Il est remplacé à son poste par Emmanuelle Dubée.
SACVL Éric Lamoulen, à la tête de la direction générale de la SACVL depuis 2011, souhaitait faire valoir ses droits à la retraite. Depuis son départ le 1er avril 2019, lui a succédé Thierry Bergereau. Parmi les objectifs assignés au nouveau DG, « la préservation du patrimoine inscrit ou classé en restaurant des bâtiments historiques comme le Collège Truffaut, la caserne Sergent Blandan dans le 7ème et l’importante résidence rue de l’Ancienne Préfecture ». À suivre de près. lyon people • juin 2019 • 302 •
Reportage complet sur www.lyonpeople.com