LYON PEOPLE Avril/Mai 2021

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DISPARITION

JACQUES HAFFNER Bouquet final ! N°216 – Avril / Mai 2021

GASTRONOMIE

LAURÈNE GAUCHER cuisine pour les stars de l’OL

DOSSIER

SPÉCIAL

Sainte-Foy-lès-Lyon

TÉLÉPHÉRIQUE

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EDITO

Des gestes maitrisés APRÈS 300 JOURS DE POUVOIR ÉCOLO,

LYON SE RÉVEILLE AVEC LA GUEULE DE BOIS

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es traits tirés, le sommeil perturbé par les rodéos motos et les pleurs de Victoire, sa dernière-née, Grégory Doucet n’a peut-être que très peu goûté, ces derniers jours, aux joies des soirées canapé-télé et de son congé parental controversé. Toujours est-il qu’à 47 ans, le maire écologiste aura sûrement eu l’occasion de visionner le péplum américain « 300 ». 300 comme le nombre de jours avalés dans son bureau de l’Hôtel de Ville. Et cette même réplique : « quel est votre métier ? ». Car si l’édile vert n’est pas de sang spartiate, sa bataille pour gagner les terres de la légitimité est tout aussi complexe que le conflit mené par le roi Léonidas. D’autant que ses opposants aspirent à la même conclusion : le voir tomber... En attendant une telle issue, ses adversaires semblent bien armés, et ce, de bon matin, à en croire l’opération menée par le collectif « Wake Up Lyon », le 7 avril dernier. Le petit Doucet a, en effet, été réveillé au son de « Wake me up before you go go » du chanteur Wham. Une mélodie évidemment pleine de sous-entendus, que ces contestataires surent accompagner de plus assourdissantes sonneries de réveil. Une manière malicieuse de sommer l’éphé-maire de rendre les armes après moult décisions controversées.

Des sous-entendus et un son : « Wake me up before you go go » Un avis partagé par le maire du 2e arrondissement, Pierre Oliver, et le sénateur LR Etienne Blanc, lequel n’a pas manqué de relater ces échecs successifs dans un cinglant point presse : menus sans viande dans les cantines, Tour de France « machiste et polluant », écriture inclusive et autres marchés clandestins légalisés, telle est la partie émergée de l’iceberg écolo. « Le bilan des neufs premiers mois des Verts et de l’extrême gauche à Lyon, a dépassé toutes nos craintes. Derrière la façade de Grégory Doucet, ‘‘sauveur de la planète’’, il y a un véritable projet politique, celui d’imposer dans nos vies et dans nos villes, les concepts de décroissance, de démobilité et de refus de l’autorité publique », tacle ainsi le président du groupe Droite, centre et indépendants au conseil municipal de Lyon. Voilà donc Grégory Doucet nanti d’un authentique exploit : réussir à réunir toutes les familles politiques et professionnelles contre lui. Là est sa seule… Victoire, exception faite du prénom – supposé — de son héritière… Morgan Couturier

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SOMMAIRE

NEWS

9 Édito 12 La vie lyonnaise

16 La vie politique

Dîner de gala Les Authentiques P.14 Tony Parker et son écurie de courses

Avril Mai 2021

Transalpine Lyon—Turin Cité des arts de cirque / Théâtre flottant Andréa Kotarac / Najat Vallaud-Belkacem

22 La vie juridique

24 La vie culturelle

26 La vie économique

P.46

30 La vie patrimoniale

Magazine de Janvier

P.24 Frédéric Aumont / Implid / Nominations

Bocuse Magazine / À livres ouverts Les marchands de biens contre-attaquent Cécile Conan s’associe avec Christophe Belleville Concours régional VMF

Magazine de Février

34 La vie gastronomique

Gault & Millau — Toques Blanches Charcuterie Bobosse / M’Lobster Le phénomène des restos clandestins Visite du nouveau Selcius

STORY

46

La folle vie de Jacques Haffner Magazine de Mars

55 DOSSIER SPÉCIAL P.55 TÉLÉPHÉRIQUE DE SAINTE FOY

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Paiements en CB, chèques ou espèces

Sur une idée originale de Marc Engelhard et Nicolas Winckler

Couverture : Benjamin Lavorel et Sylvain Auclair par Jean-Luc Mège Directeur de la publication Nicolas Winckler - nw@lyonpeople.com Directeur de la rédaction Marc Engelhard Rédacteur en chef Marco Polisson - marco@lyonpeople.com Conseillère éditoriale Françoise Petit - francoise.petit@lyonpeople.com Journaliste Morgan Couturier - morgan@lyonpeople.com Directeur artistique Ghislain Laîné - ghislain@lyonpeople.com Directrice de développement Charlotte Borel - charlotte@lyonpeople.com - 06 09 54 11 74 Assistante commerciale Marie Bugnet - marie@lyonpeople.com Photographes Saby Maviel, Fabrice Schiff, Didier Michalet, Jean-Luc Mège Ont collaboré à ce numéro Eva Bourgin, Laurette, Christophe Magnette, Christian Mure, Jacques Bruyas, Philippe Lecoq, Jean Étèvenaux et Marc de Jouvencel Diffusion Agence Coyote Diffusion

Ce magazine est disponible gracieusement en version numérique à partir du site www.lyonpeople.com Supplément gratuit du www.lyonpeople.com. Impression Chirat. Ne peut être vendu. Ne pas jeter sur la voie publique. La reproduction des textes, dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive de Lyonpeople, une marque de Jetpeople.com SARL au capital de 178 030 €. RCS Lyon 493 132 252. Elle se réserve tous droits de reproduction dans le monde entier. Dépôt légal à parution. ISSN : 1952-7772.

100 000 lecteurs tous les mois Etude Médiamétrie 05/2005

Lyon People est certifié par l’OJD BP 6171 - 69469 Lyon Cedex 06 Service commercial : (Tél.) 04.72.82.97.78

11 • avril - mai 2021 • lyon people


LA VIE LYONNAISE

DÎNER DE GALA

« LES AUTHENTIQUES DE LYON ET DU RHÔNE »

C’est nouveau et ça va envoyer du lourd ! Un nouveau rendez-vous festif et mondain mettant en scène les talents lyonnais et rhodaniens est en cours de finalisation…

A

la manœuvre, Marc Jean, créateur des Trophées de la Gastronomie et des Vins. Son idée : mettre chaque année en valeur les acteurs de l’excellence lyonnaise évoluant dans un secteur d’activité différent : immobilier, L’Abbaye de Collonges, fraîchement reliftée, art de vivre, hôtellerie, automobile, accueillera la première édition des Authentiques – Photo DR gastronomie... C’est avec ce dernier thème – maitrisé à la perfection – qu’il a décidé de démarrer l’aventure des « Authentiques ». Le premier opus annoncé pour le lundi 18 octobre 2021 – mettra à l’honneur une demi-douzaine d’entités gastronomiques lyonnaises ou régionales (associations, maisons, chefs, producteurs...). Alors que l’heure politique est au repli et aux trains de nuit, le président du Club des Clubs entend, dans ce nouveau rendez-vous, « remercier tous ceux qui contribuent au rayonnement gastronomique et international de Lyon ». Excellence oblige, c’est à l’Abbaye de Collonges – Paul Bocuse que se déroulera la première édition des « Authentiques ».

ECHOS DE LYON Les mardis du Blok

À Vaise, le patio du nouveau siège social d’AnaHome Immobilier se transformera une fois par semaine en temple gourmand. Le pitch de Pierre Nallet : « Un chef pour 48 couverts ». Premier coup de fourchette à la rentrée de septembre.

Biennale de la danse

Dirigée par Dominique Hervieu, la Biennale de la danse passe dorénavant en année impaire. En raison de la crise sanitaire, l’édition initialement prévue en septembre 2020 est reportée du 26 mai au 16 juin 2021. Elle accueillera les artistes et les spectateurs dans le respect des règles sanitaires en vigueur.

Dans l’ombre des restos

Filmé sans public à la Halle Tony Garnier, le concert 2021 des restos du cœur a réuni 9,2 millions de téléspectateurs vendredi 5 mars en prime time sur TF1. Les organisateurs ont pu compter sur l’aide de Jean-Philippe Dupuy, directeur du Mercure Saxe Lafayette (hébergement et repas) et sur le partenariat de Jean-Pierre Lorente, PDG de Sélectour Bleu Voyage qui s’est chargé du transport des artistes.

Textes : Marco Polisson - Photos DR

LYON PEOPLE SOUFFLE LES 20 BOUGIES DE SON MAGAZINE Notre magazine papier, lancé un après le site web, a pris de la bouteille (à l’instar de ses concepteurs, penseront les plus malicieux d’entre vous). Edité à 15 000 exemplaires à ses débuts, le magazine que vous tenez entre les mains est devenu le n°1 des mensuels locaux d’information générale. Depuis 2002, notre diffusion est certifiée par l’OJD. L’occasion pour nous de remercier collaborateurs, correspondants, pigistes et diffuseurs grâce à qui vous pouvez déguster, en toute simplicité, ce rendez-vous mensuel. Sans oublier nos moitiés, précieux soutiens dans ces moments de fort tangage. Un grand merci également à nos annonceurs, partenaires et banquiers ainsi qu’à Françoise et Jean-Marc, nos deux business angels pour la confiance qu’ils nous ont témoignée dès le début de notre aventure. Et qui ne s’est jamais démentie depuis. Nico et Marco

PETITES CANTINES - FONDATION DES PETITS FRÈRES DES PAUVRES Partenariat renouvelé

La rencontre avec Diane Dupré La Tour, fondatrice des Petites Cantines a eu lieu en 2015. Très sensible à l’histoire de cette association et à son ambition de créer de la solidarité de proximité, la Fondation des Petits Frères des Pauvres a soutenu en 2016 le développement de tables de quartier participatives visant le maintien et le développement des liens sociaux de proximité et la mixité du public. En 2018, l’association des Petits frères des pauvres rentre au comité de pilotage. Un nouveau partenariat entre les deux structures vient d’être signé pour 3 années afin d’encourager la structuration du réseau grandissant des Petites Cantines, toujours en veillant à la place et à la présence des personnes âgées dans ce lieu innovant, chaleureux et accueillant.

EN JUIN DANS LYON PEOPLE

DOSSIER TOURISME

Séjours dans les Pays de l’Ain Pouvoir se dépayser sans partir au bout du monde est l’un des nombreux atouts de la Région Auvergne Rhône-Alpes en général et du département de l’Ain en particulier. Ce grand département est un patchwork de traditions et de terroirs déclinés dans 4 pays : La Dombes, La Bresse, Le Bugey et le Pays de Gex. Pour chacun d’entre eux, Lyon People est parti recenser les spécialités gastronomiques, les trésors patrimoniaux, les bons plans hébergements, les spots golfiques et les espaces bien-être. Un dossier réalisé en partenariat avec Ain Tourisme > V ous souhaitez annoncer dans ce numéro, contactez Charlotte Borel 06 09 54 11 74 charlotte@lyonpeople.com

LE DIFFUSEUR DU MOIS Dufoux Chocolats 15, rue des Archers - Lyon 2 - T. 04 72 77 57 95 Halles de l’Ouest - T. 04 78 34 32 93 100, route de Paris - Charbonnières-les-Bains Photo © Coyote Diffusion

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Aude Pretet, vice-présidente de la Fondation des Petits Frères des Pauvres et François Hollande, le 2 mars à Lyon. La fondation de l’ancien président de la République va soutenir Les Petites Cantines. lyon people • avril - mai 2021 • 12 •

Grégory Cros


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LA VIE LYONNAISE

Antoine de Talhouett, Victoria Gadbin et Tony Parker autour de Best Win.

voulu rendre à la France ce qu’elle m’avait apporté lors de mes différents projets. Je vais essayer à mon petit niveau de populariser les courses en France qui me procurent des sensations uniques ».

« JE VEUX GAGNER L’ARC DE TRIOMPHE ! »

TONY PARKER AU TRIPLE GALOP

Son écurie a été baptisée Infinity Nine Horses Dans notre édition spéciale consacrée au monde des courses*, nous vous avions raconté la nouvelle passion de Tony Parker qui, à l’instar du footballeur Antoine Griezmann, venait de se lancer avec succès dans les courses hippiques en faisant l’acquisition d’une pouliche. Texte : Christian Mure – Photos DR

S

ix mois plus tard, le même TP, encouragé par les succès de « Best Win », décide de passer à l’étape supérieure en s’associant avec Clément Troprès pour créer sa propre écurie. Ce sont ses fans, sollicités sur les réseaux sociaux, qui ont trouvé le nom de baptême de son écurie – Infinity Nine Horses – portée sur les fonds baptismaux le 9 décembre 2020 tout comme le nom idéal pour son poulain Best Sixteen retenu par ses fans après 150.000 interactions et autres votes…

lyon people • avril - mai 2021 • 14 •

Le président de l’ASVEL est enthousiaste : « Je suis tellement excité à l’idée de démarrer ce projet dans les courses de galop. En seulement six mois dans l’univers, j’ai rencontré des personnes passionnantes que ce soit au Haras des Sablonnets, à France Galop, au PMU, chez les jockeys et entraîneurs… J’ai toujours eu une passion pour ce milieu. Quand j’avais 18-20 ans, j’étais tout le temps sur mes jeux vidéo d’écurie. A San Antonio, j’ai eu un ranch pendant quelque temps. Je me suis toujours dit que je devrais le faire un jour. J’ai toujours LOVE LOVE

TP a officialisé sa relation avec la joueuse de tennis Alizé Lim. L’ancienne star de NBA a publié sur Instagram deux photos de lui en compagnie de la jeune femme qu’il accompagne parfois sur les courts du TCL.

Le parrain 2021 de notre guide Top 500 poursuit la diversification de son business après être devenu actionnaire majoritaire des remontées mécaniques de Villard de Lans et Corrençon en Vercors, président de la branche Sports et Entertainment du cabinet de conseil financier North Rock Partners et cofondateur récemment avec Teddy Riner de T&T Global Management. Quatre fois champion NBA et Champion d’Europe 2013 avec les Bleus, Tony Parker a réussi un démarrage sur les chapeaux de roue avec sa première jument « Best Win » portant les mêmes couleurs que son équipe des San Antonio Spurs… Elle a remporté sa première victoire d’une manière éclatante le vendredi 28 août 2020 à Clairefontaine par cinq longueurs et demi dans un maiden pour pouliches sur le mile montée par le crack jockey Pierre-Charles Boudot, triple Cravache d’Or et vainqueur du dernier Arc de Triomphe avec « Waldgeist ». On lui en a proposé sept fois sa mise de départ. « Tous les professionnels du métier m’ont dit que j’étais fou de ne pas vendre ! Mais je suis resté dans l’affect. Tout est né avec elle et je continuerai l’aventure avec elle » confie Tony Parker... Ce qui ravit PierreCharles Boudot : « Ce qui m’intéresse le plus, c’est ce lien avec Tony Parker pour sa première à l’hippodrome. Il risque d’avoir cette boule au ventre d’avant course du propriétaire. Ce sont des sensations très fortes ! » Clément Troprès, président délégué de l’écurie de Tony Parker, partage le même feeling : « Un jour, au retour du Haras des Sablonnets, on était aux toilettes dans une station-service. Tony s’est tourné vers moi et m’a dit : je veux gagner l’Arc ! » *Lyon People n°211 – Octobre 2020


*La passion du progrès / Photographie retouchée

La vie est un perpétuel mouvement. Du commencement à l’aboutissement, chaque étape, chaque pulsation comptent. Peu importe ce qu’il adviendra, il faut persévérer.

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LA VIE POLITIQUE

Les Lyonnais plébiscitent la liaison ferroviaire

LYON-TURIN

Selon un sondage réalisé par BVA, 88% des Lyonnais (+6 par rapport à 2019) et 84% des habitants de la région sont favorables au Lyon-Turin. Un camouflet pour les élus écologistes. Propos recueillis par Philippe Lecoq - Photos @ Telt et Huppac

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e soutien réunit tous les âges, toutes les CSP et l’ensemble des électorats, de la gauche radicale à la droite nationale. Mieux, malgré les déclarations péremptoires du maire écologiste Grégory Doucet à La Stampa en juin 2020, appelant à mettre fin au projet, 85% des sympathisants EELV de Lyon - et 84% de ceux de la région, restent « pour ». Le désengorgement des routes, notamment de la noria de camions qui file quotidiennement vers l’Italie en encrassant les vallées, et la réduction du temps de trajet, sont les deux arguments principaux relevés par les Lyonnais pour soutenir ce gigantesque projet voyageurs-fret qui remonte aux calandres grecques, explique Stéphane Guggino, délégué général du comité pour la Transalpine.

« La question n’est plus de savoir si on fera le Lyon-Turin, mais comment on le fera réussir » lyon people • avril - mai 2021 • 16 •

Lyon People : La liaison Lyon-Turin estelle devenue inéluctable ? Stéphane Guggino : Oui. Plus de 500 personnes travaillent 24h/24 et 7j/7 sur le chantier. 20% du projet global est déjà réalisé, dont douze kilomètres du tunnel définitif côté français. Un milliard et demi d’euros a déjà été investi. Et dans quelques semaines seront attribués les marchés pour la phase principale de creusement du tunnel, pour une enveloppe de 4 milliards d’euros. Par ailleurs quatre traités internationaux couvrent le projet. Le Lyon-Turin ce n’est pas qu’un tunnel de 57,5 km, ce sont aussi des voies nouvelles qui permettent de connecter cette liaison au réseau européen, pour former à terme le corridor méditerranéen de l’Espagne à la Hongrie. Le financement est-il bouclé ? Aujourd’hui, le coût de la liaison complète s’élève à 18 milliards d’euros. Un investissement partagé entre la France, l’Italie, et l’Europe. Sur la totalité de la liaison, ce sera pour la France entre 5 à 6 milliards d’euros. L’Europe finance potentiellement la moitié de l’opération. La question n’est plus de savoir si on fera le Lyon-Turin, la question est comment on le fera réussir.

Et avez-vous la réponse ? Les Suisses ont déjà réalisé trois tunnels sur le modèle du Lyon-Turin, avec des performances en matière de report modal exceptionnelles. Entre la Suisse et l’Italie, 70% des marchandises passent par le rail. Entre la France et l’Italie, c’est moins de 9%. Aujourd’hui, trois millions de poids lourds franchissent la frontière (+16% depuis 2013). Le but avec le Lyon-Turin dont 80% de la liaison sera dédiée au fret est d’en basculer un million par an sur le rail. Pour les voyageurs, l’idée est d’offrir une infrastructure performante de nouvelle génération qui offre une alternative à la voiture et à l’avion. Tout le monde a bien compris aujourd’hui que le rail est le système de transport terrestre le plus sûr, le plus rapide et le plus respectueux de l’environnement.

Baromètre d’opinion binational sur le Lyon-Turin réalisé́par l’institut BVA pour le maitre d’ouvrage TELT (Tunnel Euralpin Lyon Turin). Coté́français, sondage réalisé par téléphone du 20 au 26 septembre 2020 auprès d’un échantillon de 1000 personnes représentatives de la population selon la méthode des quotas.


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LA VIE POLITIQUE

MÉTROPOLE DE LYON

La conseillère com’ a tenu 6 mois !

CITÉ DES ARTS DU CIRQUE P

Les écologistes punissent Saint-Genis Laval

our le monde de la culture lyonnais, à chaque jour suffit sa peine. Le lendemain de l’amputation du budget de l’Opéra de Lyon, la commune de SaintGenis Laval vient de subir le sectarisme de la majorité écolo-gauchiste à la Métropole. C’est au détour d’une brève conversation que la maire Marylène Millet a découvert le pot au rose. Dans le rôle de la cafteuse, Béatrice Vessillier, vice-présidente EELV de la Métropole qui annonce comme une fleur que le projet d’implantation de la cité des arts du cirque sur lequel sa commune travaille depuis 10 ans avec la

compagnie MPTA/Festival Utopistes et l’école du cirque de Lyon est abandonné au profit de Vénissieux. Et de sortir de son chapeau, l’existence d’une « étude d’impact révélant des éventuelles problématiques environnementales sur le site du Vallon des hôpitaux ». La maire de Saint-Genis-Laval, et l’ensemble de son conseil municipal, opposition comprise, « s’étonnent de cette décision unilatérale »… aux forts relents politiciens, les Saint-Genois ayant choisi un édile de droite pour succéder au centriste Roland Crimier en juillet dernier.

LA RÉACTION DE PHILIPPE COCHET « Cela démontre la gouvernance EELV / Extrême Gauche. Une nouvelle illustration du mépris des maires par cet exécutif. Cela rappelle les heures sombres de 1981 avec la déclaration de Laignel : «Vous avez juridiquement tort, parce que vous êtes politiquement minoritaire ». Quel décalage entre leur discours de concertation, co-construction et la réalité... » Philippe Cochet, maire de Caluire et Cuire

Textes : Marco Polisson et Morgan Couturier - Photos FB Festival Utopistes et DR

THÉÂTRE FLOTTANT Le sabordage des riverains Pas encore à l’eau et déjà torpillé ! Imaginé par Jean-Philippe Amy et David Lahille, le projet Ile O, une péniche en cubes à destination du jeune public va-t-il rester en cale sèche ? Son implantation de 1200 m2 sur le Rhône entre le pont Gallieni et le pont ferroviaire face à Perrache n’est pas du goût des riverains qui ont lancé une pétition pour qu’elle aille de faire voir ailleurs. Les griefs sont nombreux mais c’est sa hauteur de 8 mètres (3 étages) qui interpelle le plus : « Île Ô constituera une interruption forte du rapport à l’eau depuis le bas port et confisquera comme jamais la vue sur le fleuve depuis le quai qu’il dépassera de 3 mètres, défiant ainsi une forme de politesse urbaine partagée et appréciée consistant à ne pas dépasser le niveau du quai et jusqu’alors respectée. » Autre reproche, son « écriture pour le moins incongrue - une cascade de cubes blancs – qui rompt avec outrage plus qu’audace avec la cohérence urbaine et architecturale du quai (par ailleurs dans la zone tampon de préservation du site UNESCO) ». Le collectif 69007 Leclerc souhaite obtenir un veto sur ce projet réalisé sans concertation – pour changer ! – qui « ouvre grand la porte à d’autres installations peut-être flottantes mais illégitimes sur le domaine fluvial qui est aussi un bien commun à défendre, préserver, ménager plutôt qu’aménager. » > Pétition en ligne sur change.org – Non à l’urbanisation des berges du Rhône lyon people • avril - mai 2021 • 18 •

Elle avait — pour principal fait d’arme — l’immense gloire (sic) d’avoir été la conseillère de l’éphémère ministre Sibeth Ndiaye, risée de la France entière pour ses bourdes à répétition en matière de communication Covid. Six mois après son arrivée, Marianne Zalc-Muller — qui avait décidé de continuer de vivre à Paris et faisait les aller-retour ParisLyon aux frais des contribuables — a présenté sa démission à l’écologiste Bruno Bernard, révèle Tribune de Lyon. Une erreur de casting symbolique de l’amateurisme des nouveaux élus. Elle vient d’être remplacée par la journaliste Catherine Lagrange, correspondante du Point, d’Aujourd’hui en France, et membre du jury “Top 50 Femmes d’influence” de Lyon People. > Tous les épisodes de la série #Lyonécolo en ligne sur lyonpeople.com

AVENUE EISENHOWER

La colère des riverains et commerçants Entamés en mars, des travaux paralysent l’avenue Eisenhower (Lyon 5). En cause, l’installation de pistes cyclables et une réduction des voies sur cette artère particulièrement abrupte. Commandités par la Métropole de Lyon sans échange avec les riverains, ces aménagements nourrissent en effet, de bien plus de désagréments que de points positifs, les instances écologistes ayant prévu de réduire les voies de circulation (de 2x2 voies à 2x1, ndlr) de cette avenue certes passante (près de 4000 véhicules/jour), mais peu accidentogène. Outre les nombreux bouchons et l’augmentation des émissions de gaz carboniques, habitants et commerçants – épaulés par la conseillère d’opposition Anne Prost et le président du CIIL Guy Pellet – se plaignent surtout de la suppression de 36 places de stationnement. Gratuites sur l’ensemble de la montée, ces places font le bonheur de la pharmacie, de la boulangerie et du tabac-presse mais aussi des habitants et des parents qui déposent leurs enfants à la crèche ou au collège Les Battières. MC

JUSTICE

Plainte contre une élue écologiste Le syndicat de police Alliance a annoncé qu’il avait porté plainte, auprès du parquet de Lyon, pour “injures publiques” contre Marine Chastan à la suite d’un tweet. L’adjointe écologiste à la mairie de Lyon 8ème, avait déclaré, le 8 mars dernier, que “la culture du viol est présente chez les forces de police, ainsi que le #victimblaiming”.



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LA VIE POLITIQUE

Les benjamins de la campagne

ANDRÉA ET NAJAT, FRONT CONTRE FRONT On va – pour une fois – sacrifier au jeunisme ambiant en vous présentant les deux benjamins de la campagne des régionales. Pas vraiment des jouvenceaux de la politique, ils n’ont en commun que leur charisme et leur talent. Sauront-ils les utiliser à bon escient ? Textes : Marco Polisson – Photos DR

ANDRÉA KOTARAC Un vrai décollage ?

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as simple de faire figure de « révélation » ! Malgré son jeune âge – il est né à Thonon les Bains en 1989 – Andrea Kotarac connait parfaitement l’adage selon lequel « on n’a pas la chance de faire une seconde première impression ». De son parcours, les amateurs de politique ont pour le moment retenu son ralliement retentissant en mai 2019 au camp du Rassemblement National après avoir été l’un des espoirs du Parti de Gauche puis de la France Insoumise pendant plus de dix ans… Ce parcours atypique n’en a pas fait la coqueluche des médias, mais l’a certainement préservé du traitement de choc habituellement réservé aux fidèles de Marine Le Pen. Cette dernière place d’énormes espoirs dans son poulain à qui elle a confié la tête de liste du RN aux dernières élections métropolitaines. On aurait pu penser que le faible score enregistré à cette occasion (7,67% et aucun élu) remettrait en cause ce soutien inconditionnel. Il n’en fut rien.

La patronne du RN a décidé de lui donner une seconde chance Et de le nommer général en chef pour les régionales, un scrutin qui lui réussit habituellement bien. A lui d’aller affronter Laurent Wauquiez qu’on dit indélogeable de sa citadelle. Et pour mener le siège de la Confluence, ses mentors ont décidé d’étoffer son staff : sa garde rapprochée est composée de l’ancien militaire Michel Loussouarn, directeur de campagne avec l’exdéputé européen MPF Patrick Louis à la coordination et le binôme Franck Grollier + Agnès Marion à la communication. Avec l’aval de la commission d’investiture, il soigne son casting dans chaque département en mettant en avant des pointures qui rassurent : Stéphane Blanchon, conseiller technique du ministre de la Santé figurera sur la liste en Drôme, Vincent Lecaillon conduira celle de Haute Savoie et à Didier Camandona, une figure de la FNAIM sera en position éligible en Savoie. Dans un contexte sociétal troublé, marqué par le retour du terrorisme islamiste et les émeutes de banlieue, Andrea Kotarac sillonne la région avec dans sa besace les recettes qui ont fait le succès électoral du RN : lutte contre l’immigration sauvage et la délinquance quotidienne, tout en défendant un nouveau thème phare « le localisme, pour défendre l’identité de notre terroir et de nos produits », tout en espérant être élu « produit de l’année » électorale. lyon people • avril - mai 2021 • 20 •

NAJAT VALLAUD BELKACEM Un retour désintéressé ?

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os lecteurs savent que nous toujours éprouvé un petit faible pour Najat qui a éclos dans l’ombre de Gérard et Caroline Collomb au début des années 2000 en même temps que les premiers numéros de Lyon People. Un diamant brut qui a fait d’elle la reine des alcôves de l’Hôtel de Ville avant les affres de la trahison et de la répudiation. Son talent et sa spontanéité se sont malheureusement raréfiés au fur à mesure qu’elle grimpait les marches quatre à quatre vers les sommets. De l’ivresse du pouvoir qu’elle a connue en devenant ministre, ne reste qu’une gueule de bois… et la langue qui va de pair. Disparue des écrans radar depuis sa défaite aux élections législatives de 2017 face à Bruno Bonnell pour aller pantoufler dans le privé, la voilà qui débarque en chemise de nuit pour affronter Laurent Wauquiez… À Lyon, certains fans – comme le député Hubert Julien-Lafférière – sont ravis de revoir sa jolie frimousse dans le paysage politique local. Mais ils sont peu nombreux ou déjà remariés avec les écologistes.

Elle traîne comme un boulet sa participation au gouvernement socialiste « Même en s’alliant aux Verts, elle sait qu’elle n’a aucune chance de l’emporter. Elle revient juste chercher une indemnité de conseillère d’opposition » déplore un marcheur. Et cela se vérifie dans les sondages. Avec 12% d’intentions de vote, elle a perdu son sex-appeal et son aura (sic)… Comme elle semble loin l’image de la jeune prodige de la république, répondant frémissante au téléphone — et face caméra — à François Hollande quand celui-ci l’appelle à participer à son gouvernement en 2012… Qui se souvient de l’action ministérielle de NVB, à part les prostituées qui manifestent depuis 10 ans contre sa loi qui pénalise leurs clients… et de facto les met en danger face aux détraqués et autres pervers ? Confrontée à la dynamique du président LR de la région Auvergne Rhône-Alpes, elle invoque une prime au sortant alors même que Laurent Wauquiez, challenger la dernière fois, a balayé cette fameuse prime en 2016 en battant, à la loyale, le président socialiste sortant Jean-Jack Queyranne, dont elle fut la vice-présidente. Il lui faudra trouver autre chose pour ambiancer sa campagne et capitaliser sur sa notoriété afin de séduire – à nouveau – les électeurs.


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LA VIE JURIQIQUE

FRÉDÉRIC AUMONT

“Nous assistons à une montée en compétences” Alors que la Chambre des notaires du Rhône a présenté, fin mars, les tendances et comportements du marché immobilier du Rhône (en 2020) et les perspectives (2021), l’heure était toute choisie pour dresser une radiographie de la profession dans le département, en compagnie de son président, Frédéric Aumont. Et au-delà, car les projets sont légion. Textes : Christophe Magnette – Photo © Didier Michalet

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et homme se plaît à se perdre : en adepte du Trek, il parcourt les déserts de la planète. Sur un plan professionnel, c’est tout l’inverse. Frédéric Aumont s’est parfaitement trouvé dans son costume de notaire, spécialiste reconnu en matière de gestion de patrimoine et en droit international. Au point d’être le représentant de sa profession pour les notaires du Rhône, depuis qu’il a pris la présidence de la chambre des notaires de notre département, en mai 2019. Une chambre qui repose sur trois piliers majeurs : faire appliquer et respecter le règlement national, communiquer et former une profession en plein renouveau. Que la pandémie actuelle ne fait qu’accélérer. Les chiffres en attestent (150 notaires, 194 études pour un peu plus de deux mille collaborateurs), sous l’effet de la loi Macron, les notaires se renouvellent et s’ouvrent davantage, aux clérabilités ayant notamment succédé le statut de notaire salarié. “Nous assistons à une montée en compétences”, se félicite Frédéric Aumont qui mène de front plusieurs sujets. Celui du numérique en premier lieu, avec pour objectif suprême “de garder la souveraineté des outils et la maîtrise de la data de la profession.”

“UNE PROFESSION EN PLEIN VIRAGE” D’où un fonds d’investissement voté en AG en septembre 2020 afin d’être partie-prenante (en qualité de coactionnaires), aux côtés des start-up appelées à phosphorer sur le métier de demain. Autre nouveauté, s’inscrivant dans une logique de déjudiciarisation des dossiers, la mise en place d’un centre de médiation pour démêler, hors le cadre juridique, de possibles litiges. “Cette profession en plein virage”, estime Frédéric, Aumont qui peut également s’appuyer sur “la fluidité d’une interprofessionnalité qui a peu d’équivalent dans l’Hexagone”, et des changements de pratique (initiés par la pandémie), l’instauration de la signature à distance en porte-étendard. En créant une chambre junior à l’attention des notaires stagiaires — “pour qu’ils participent à la vie de la profession” — et en travaillant à l’idée de créer (prochainement) une chambre interdépartementale, réunissant la Loire, le Rhône et l’Ain — “pour être structurellement plus solides” — Frédéric Aumont et ses confrères confirment qu’ils sont à la fois modernes et visionnaires. Ainsi va le notariat, vu du Rhône, en 2021.

Implid

agrége une étude notariale

Le PDG d’Implid Jean-Loup Rogé, est un homme heureux : « La boucle est bouclée ! L’intégration du métier de notaire au sein d’Implid confirme nos ambitions de proposer un panel de compétences interprofessionnelles aux entreprises ; forts de ces complémentarités, nous lançons notre projet d’entreprise «Génération impact», pour satisfaire toujours davantage nos clients TPE/PME, ETI et grands comptes », explique-t-il. Acteur majeur du conseil aux entreprises (800 collaborateurs), Implid finalise ainsi sa diversification, selon le modèle des SPE, en intégrant le métier de notaire. En se rapprochant de l’étude notariale lyonnaise Schwindenhammer, la voilà se démarquant comme la première société hexagonale “du chiffre et du droit”, à proposer quatre métiers de service juridique aux entreprises : expertscomptables, avocats, huissiers et donc, notaires !

NOMINATIONS Madame Johanna Marcus nommée notaire salariée au sein de la SCP Eglantine Barbier – Charles-Antoine Stacchini, à la résidence de La Mulatière ; Monsieur Pierre-Louis Charnaux nommé notaire salarié au sein de la SELARL Office notarial de l’Europe, à la résidence de Lyon ; Madame Dominique Ballarin nommée notaire salariée au sein de la SCP Bruno Vallery - Claire Leynaud, à la résidence de Vernaison. Monsieur Alexandre Lanquette nommé notaire salarié au sein de la SAS Bremens Notaires, à la résidence de Lyon ; Madame Clémence Maire nommée notaire salariée au sein de la SELARL Gidon, Richard, Palazzolo, à la résidence de Chasselay. Madame Adeline Croizier-Arhab nommée notaire salariée au sein de la SAS Bremens Notaires, à la résidence de Lyon ; Madame Hélène Grenier-Obeji nommée notaire salariée au sein de la SCP Actalion Notaires, à la résidence de Lyon Madame Marine Bordigoni nommée notaire salariée au sein de la SCP Actalion Notaires, à la résidence de Lyon. Ont prêté serment en mars devant le tribunal judiciaire de Lyon.

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LA VIE CULTURELLE

BOCUSE MAGAZINE

La recette 2021 est avancée Officieusement sorti le 11 février dernier (date anniversaire de la naissance de Paul Bocuse), le Bocuse Magazine, acte V, attend la réouverture prochaine des restaurants pour être officiellement présenté à ses convives.

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u menu cette année, de cette édition annuelle ? Un contenu éditorial s’inscrivant délibérément dans une logique de marque, incarné par toutes les valeurs inhérentes à l’univers Bocuse. Qui donne ainsi la part belle à quelques personnalités, et non des moindres, à la fois acteurs et intimes d’une histoire appelée désormais à symboliser “la tradition en mouvement”. Alain Mérieux contant, à cœur ouvert, son amitié avec Monsieur Paul ; Alain Vavro et Christophe Muller... à cœur ouvert également (une première pour tous deux !) ; l’histoire du petit train de la Brasserie l’Est avec son concepteur, Étienne Nouvet ; Paul Bocuse graffant sur les tôles du chantier de la future Brasserie

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L’Ouest ; un focus sur la Brasserie Irma, à Annecy (ouverte en juillet 2020) ; une visite à Laguiole, sur le plateau de l’Aubrac, accompagnée par le chef Charlie Dumas et une autre — trois étoiles — chez Emmanuel Renaut, en compagnie des chefs Gilles Reinhardt et Franck Ferigutti, ouverture, rencontres et optimisme sont au rendezvous d’une édition à retrouver au sein des Restaurants et Brasseries Bocuse®. MP Bocuse Magazine – édition 2021 Conception et réalisation : Lyon People Directeur de la rédaction : Christophe Magnette Directeur artistique : Ghislain Laîné 128 pages – 15 €

À LIVRES OUVERTS

////////////////////////////////////// Jacques Bruyas - Photo DR

“Salsa picante” de Jean Ducreux

“Le masque de Gnafron” de Yann Botrel

Il s’appelle Nacho Obispo, il est flic et on l’appelle “le moineau de Bellecour”. Bellecour justement où un “topmodèle” est assassiné en pleine “fête des lumières”... et notre policier original et hors-pair de se lancer en une singulière enquête dont il rend compte, comme en un journal personnel, à la première personne. Bellecour ou la “place des angoisses” chère à Reverzy et le “cheval de bronze”, si peu républicain n’en déplaise à Felix Benoit prennent tout leur sens en ce roman magistralement mené par un auteur chevronné qui se joue de ses lecteurs comme de ses personnages.

Théodore Botrel qui n’était certainement pas un ancêtre de l’auteur de ce présent ouvrage, troisième volume d’une trilogie policière lyonnaise vraiment originale puisqu’inspirée d’un ésotérisme bon teint n’aurait justement pas renié cette filiation druidique de bon aloi. Mais Lyon n’est plus là Capitale des mystères et des fantasmes comme fantômes des adeptes de Kardec ou de Maître Philippe et les psychopathes ne sont plus les croquemitaines de notre enfance. Il n’en reste pas moins un roman rondement mené et enthousiasmant... Editions Atramenta / 15 €

Editions Héraclite / 300 pages / 19 €

“Les plats canailles de Muriel Ferrari, l’une des dernières mères lyonnaises” de Muriel Ferrari et Michel Godet La cuisine des Mères lyonnaises est autant dans la tradition que dans l’esprit constant d’inventivité et d’audace. Michel Godet, à qui on ne peut rien apprendre des tables gourmandes et des plats gourmets, nous dévoile les “plats canailles” de Muriel Ferrari qui en ce quatrième ouvrage nous fait part de son insatiable curiosité et constante aspiration à la perfection culinaire. Avec cet ouvrage de recettes, elle tutoie les dieux et nous ouvre les portes du paradis de la gastronomie. Editions M&G / 84 pages / 19,50 € lyon people • avril - mai 2021 • 24 •

“En mon faible intérieur” d’Alain Turgeon Alain Turgeon , écrivain québécois en résidence préférentielle d’auteur depuis trente ans à Lyon nous gratifie trop rarement et épisodiquement d’un ouvrage déjanté dont il a le secret... Là, tout y est : la cure de désintoxication, “la petite chatte qui est morte” , les raviolis à la viande incertaine, les trous noirs, les angoisses et les moments d’exaltation... une sorte de “journal d’un fou” ou de “notule d’un génie”... bref un récit et une écriture dont seul Alain Turgeon a le secret... On ne ressort pas indemne de la lecture d’un tel ouvrage, on connait même un “ancien adjoint à la culture” qui ne se remit jamais d’avoir confié ses délirantes pensées à ce co-auteur spécial...une véritable barre de T.N.T... Editions La fosse aux ours / 224 pages / 19 €


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LA VIE POLITIQUE

Entre écologistes et pros de l’immobilier,

LA GUERRE EST DÉCLARÉE

Pour les professionnels de l’immobilier qui avaient, jusqu’à présent, trouvé l’eldorado des affaires à Lyon et dans sa métropole, l’heure est désormais à la réorganisation et à la résistance. Texte : Marco Polisson - Photos © Morgan Couturier

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omme annoncé dans nos colonnes, les nouveaux élus écolo-gauchistes ont décidé de faire de la lutte contre la flambée immobilière l’un des marqueurs de leur politique. Et pour marquer les esprits et souder leur majorité, ils viennent de passer à l’action avec une première attaque frontale et médiatique contre une famille lyonnaise influente. Le 22 février, la majorité verte a approuvé en commission permanente la préemption d’un immeuble des années 80, de ceux qui déshonorent le 6ème arrondissement avec ses 11 étages et ses garde-corps en plexiglas. Bien dans l’esprit des barres à l’architecture stalinienne qui défigurent les villes de banlieue dirigées depuis l’après-guerre par des mairies socialistes ou communistes. On comprend mieux pourquoi les écolo-gauchistes ont eu le coup de cœur pour cette horreur architecturale… lyon people • avril - mai 2021 • 26 •

Cet ensemble de 33 logements, sis 100, rue Bugeaud, a été mis en vente par son propriétaire la mutuelle Sham et c’est un fond d’investissement lyonnais qui a signé le compromis de vente moyennant la somme de 13,6 millions d’euros. Sur ces entrefaits, quand le dossier notarial est arrivé à la Métropole, la collectivité a fait jouer son droit de préemption… pour racheter le bâtiment afin de faire du logement social. Rien de très étonnant de prime abord, mais cette action a été perçue par les professionnels comme l’agression de trop. Dans la foulée, la polémique n’a pas tardé à éclater quand on a appris qu’elle comptait le revendre seulement 6,8 millions d’euros à la société privée d’HLM Immobilière Rhône-Alpes, présidée par Oriane Viguier, patronne de la société de BTP Legros (Siège à Rillieux-la-Pape).

Soit une perte de 7 millions d’euros à la charge des contribuables Cette moins-value colossale, totalement inhabituelle dans ce type d’opérations, illustre la gabegie en mode organisé désormais en vigueur au Grand Lyon. D’un point de vue strictement rationnel, cette préemption est inutile puisque 30 des 33 logements sont déjà occupés par des familles qui n’ont nullement l’intention de déménager. Mais l’effet d’annonce l’a emporté : mettre des pauvres chez les riches qui ont mal voté aux municipales, c’est tellement jouissif et dans l’air du temps politiquement correct ! Le kif absolu pour tout bolchevique qui rêve déjà à la prochaine étape : la réquisition. « Préempter des immeubles pleins, ça n’a aucun sens ! » confirme Magali, une experte du logement social qui ne peut que constater « le dogmatisme de cette décision ».


D’ci-là, la profession va s’organiser ! » tentet-il de se rassurer.

« Pourquoi ce cadeau ? »

Néanmoins, avec un budget de 3,6 milliards d’euros et sa capacité d’emprunt, la secte qui dirige Métropole dispose d’un volant d’action illimité. Ce qu’a bien compris Paul*, bien implanté sur la place jusqu’à présent. Depuis juillet, il a déjà été préempté 4 fois ! Pour chaque opération perdue, ce sont des dizaines d’heures de travail qui sont parties en fumée, sans compter les rencontres, les négociations avec les propriétaires et les banquiers. « Ils veulent ostraciser toute une profession dont ils ne connaissent rien ! » analyse Brune* : « Lorsqu’on rachète un immeuble pour le rénover, on fait travailler de nombreux corps de métiers. Ce ne sont pas les marchands de biens qui font grimper les prix, mais la raréfaction de biens à acheter qui va s’amplifier avec les préemptions. »

Interrogé par Lyon People, le président de l’association de contribuables CANOL est sceptique : « L’acheteur est un promoteur privé. Pourquoi ce cadeau ? Où s’est située la concertation ? On dirait plutôt : discrétion et précipitation ! » questionne Robert Cambet. « Nous reprochons le manque de transparence de cette décision, votée en Commission permanente, qui se déroule certes avec des membres de l’opposition, mais à huis clos. Il n’y a pas eu débat sur la question. Ensuite, un cadeau de 6,8 millions d’euros a été fait à une entreprise privée, financé bien sûr par le contribuable. Notre raisonnement est le suivant :

« TOUTES LES PRÉEMPTIONS VONT ÊTRE ATTAQUÉES EN JUSTICE » Les marchands de biens ont décidé de lancer une contre-attaque d’envergure destinée à s’installer sur le long terme, c’està-dire sur l’ensemble du mandat écologiste. Regroupés au sein d’un collectif informel, les dix plus gros acteurs du secteur ont mandaté deux cabinets d’avocats spécialisés. « Désormais, chaque préemption sera attaquée devant le tribunal administratif ! » assure Paul. « Chaque préemption doit être motivée, hors ce n’est jamais le cas, excepté la formule lapidaire invoquant la nécessité de créer des logements sociaux. Cela ne suffit pas, surtout quand il s’agit d’immeubles déjà loués ou de locaux commerciaux ou d’activité occupés par des entreprises. »

DES GUETTEURS POUR SURVEILLER LES TRANSACTIONS Cette affaire est suivie avec attention par les professionnels de l’immobilier, qu’ils soient constructeurs ou marchands de biens. « Ce n’est pas une surprise ! » tempère Michel*, un promoteur immobilier en vue. « Ils l’avaient annoncé dès le début du mandat : ils vont tout préempter ! » Le nouvel exécutif écolo a pour lui l’avantage d’avoir trouvé les caisses de la Métropole bien garnies et choisi le levier de l’endettement pour financer ses dispendieuses politiques. « À ce rythme, les caisses de la Métropole et des bailleurs ne seront pas éternellement pleines ! Quand elles seront vides, ça va se calmer !

ROBERT CAMBET, président de CANOL

- Une approche large conduit à un coût du m2 d’environ 2 600 euros, soit la moitié des prix constatées dans le 6ème, prix payé par la SA d’HLM Immobilière Rhône-Alpes, privée. - Sur 33 appartements, 30 sont loués au prix des logements privés. Dans ce quartier, l’occupation des logements tourne peu. Ce qui veut que le délai pour que les 33 appartements soient libérés et offerts comme logements sociaux prendra des années ; combien ? C’est donc une politique de long terme. - La Métropole de Lyon aura-t-elle un droit de regard pour vérifier la mutation effective vers ce type de logements ? Il apparaît bien que ce modèle d’intervention soit très lourd et opérationnel seulement à long terme. Il ne semble pas qu’il y ait faute de la part de la Métropole et donc ne mérite pas une action judiciaire. « Simplement une faussebonne politique lourde et peu efficace. »

Des notaires ont également été mis à contribution pour trouver les parades juridiques adéquates. Nous n’en dirons pas plus, mais leur travail de fourmi va singulièrement compliquer la tâche des « choufs », ces guetteurs collabos chargés d’éplucher au sein du service urbanisme de la métropole toutes les transactions. Dernière solution radicale envisagée par les propriétaires vendeurs et les marchands de biens : mettre en stand-by les opérations sensibles durant les 5 ans du mandat encore à subir. Mais encore fait-il avoir les moyens de patienter, comme s’apprête à le faire une puissante famille de promoteurs dont les projets dans le 3ème arrondissement sont contrariés par la secte verte. Une discrète action de résistance qui devrait faire tâche d’huile dans l’ensemble de l’agglomération.

* Pour qu’ils ne soient pas victimes de représailles, les prénoms ont été changés

27 • avril - mai 2021 • lyon people


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LA VIE PATRIMONIALE

ASSOCIATION LA CHAPELLE DE L’HÔTEL-DIEU Les HCL lui coupent les ailes Texte : Jean Étèvenaux - Photo © Fabrice Schiff

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CHRISTOPHE BELLEVILLE ET CÉCILE CONAN fusionnent leurs études de commissaires-priseurs

L’heure est aux retrouvailles pour deux importants acteurs lyonnais des enchères qui ont décidé de s’associer. Texte : Marc de Jouvencel – Photo DR

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nstallée en face de l’Hôtel-Dieu au 6, rue Marcel Gabriel Rivière, l’étude BremensBelleville dirigée par Jean-Marc Bremens et Christophe Belleville propose régulièrement des ventes de prestige, véhicules de collection, art d’Asie, tableaux anciens et modernes, arts décoratifs du XXème siècle, mobilier ancien et moderne, jouets anciens, livres et manuscrits, tout en ayant une grosse activité de vente judiciaire. La décision de Jean-Marc Bremens de prendre sa retraite a favorisé les retrouvailles entre son associé Christophe Belleville et Cécile Conan. Les deux commissaires-priseurs se sont connus pendant leurs études de Droit à Lyon III. Ensemble, ils ont racheté ses parts. « Jean-Marc Bremens reste salarié et nous accompagne encore quelques temps » nous dévoile Cécile Conan.

« NOUS SOMMES DONC ASSOCIÉS À 50/50 TANT DANS LES ACTIVITÉS JUDICIAIRES QUE VOLONTAIRES. » Cette association va permettre de renforcer les synergies entre les deux études qui ont chacune leur spécialité : l’artistique pour Cécile et le judiciaire pour Christophe. C’est rue de Castries, à Ainay, où Cécile Conan s’est implantée après avoir délaissé l’hôtel des ventes Rive Gauche (installé par son père Loïc rue de Cronstadt) que le pôle ventes volontaires baptisé « Conan-Belleville » va s’installer. Quant au pôle judiciaire, rebaptisé « Belleville-Conan », il reste implanté dans l’hôtel des ventes de Mions. La nouvelle entité qui compte désormais, outre les deux associés, trois commissaires-priseurs salariés a réalisé 13,7 millions d’euros d’adjudications en 2020. Ce départ pose la question de l’avenir du plus ancien hôtel des ventes de la ville, implanté en Presqu’île. Pour l’heure, rien n’a encore été décidé par ses deux derniers occupants. lyon people • avril - mai 2021 • 28 •

ur le site des HCL, on arrive par un onglet à l’Association de la Chapelle du Grand Hostel-Dieu de Lyon. On y découvre un bulletin d’adhésion pour 2018 et un programme culturel s’arrêtant à décembre 2019. Mais le coronavirus n’est pas responsable de ces lacunes. La réalité s’avère plus simple : l’Association vient de cesser toute activité suite à son assemblée générale du 1er février 2021 et à la démission de l’ensemble du bureau. La convention liant l’équipe de bénévoles — pas loin d’une centaine de membres — aux Hospices civils de Lyon n’a en effet pu être renouvelée.

La machine hospitalo-administrative sous tutelle écologiste voulait contrôler financièrement l’association. Pourtant, pendant cinq ans, celle-ci a su mener avec profit sa mission de valorisation de ce rare chef d’œuvre du baroque lyonnais. À côté de ce qui a été apporté par la Fondation du patrimoine, des fondations privées et des mécènes, elle a ainsi fourni 75 000 euros provenant des 177 manifestations qu’elle a mises sur pied avec la présence de quelque 4 500 personnes. Grâce à une gestion rigoureuse, ces fonds se sont ajoutés aux dons et cotisations des adhérents, pour apporter in fine 124 100 euros aux chantiers de restauration. En ont plus particulièrement bénéficié la rénovation de la Vierge de Fabisch, l’autel de la chapelle Sainte-Marthe et la chapelle des Reliques. Les fonctionnaires des HCL ferontils mieux ? À suivre...


RENAULT LYON SUD

364, route de Vienne 69200 Vénissieux

RENAULT LYON EST

52, av. de Bohlen 69120 Vaulx-en-Velin

RENAULT LYON RILLIEUX

110, rue du Companet 69140 Rillieux-La-Pape

RENAULT LYON NORD

4/5, rue St Simon 69009 Lyon


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LA VIE PATRIMONIALE

Le château de La Garde, à Bourg en Bresse (01), propriété de Friedrich von Kirchbach, est un bel exemple de restauration réussie

VIEILLES MAISONS FRANÇAISES Les VMF lancent un nouveau concours de restauration

Créée en 1958 et reconnue d’utilité publique dix ans plus tard, l’association VMF a pour mission la défense et la sauvegarde du patrimoine bâti et paysager, ainsi que la sensibilisation des jeunes générations. Texte : Marc de Jouvencel – Photos DR

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ce titre, elle souhaite valoriser la mission d’intérêt général que remplissent les propriétaires qui, en habitant, restaurant et faisant vivre de nombreux sites, aident à la conservation du patrimoine et participent à la qualité de notre cadre de vie. Mais l’entretien de ces maisons est bien souvent un sacerdoce tant sur le plan du temps que de l’argent investis. D’où le coup de pouce financier des Vieilles Maisons Françaises. Depuis 40 ans, VMF a ainsi primé près de 1 550 restaurations au niveau national et régional, pour un montant total de 5,3 millions d’euros. En 2019, ce sont 25 prix nationaux (remis à l’occasion de l’Assemblée générale des VMF) et environ 60 prix départementaux et régionaux qui ont été attribués. La région Auvergne-RhôneAlpes, forte de 12 délégations au service du patrimoine, est l’une des plus actives.

5 000 EUROS DE DOTATION POUR LE PRIX 2021 C’est ainsi que de nombreux propriétaires de maisons en Aura ont concouru et été récompensés au fil des ans : le Manoir de la Falconnière (01) a reçu le Prix Fondation du Patrimoine 2009 ; Le Vieux Château de Sainte-Foy-l’Argentière (69) s’est vu attribué le Label VMF Patrimoine historique tandis que le château de la Rivoire (07) décrochait le Prix VMF – French Heritage Society 2020 doté d’un chèque de 10 000 dollars. Béatrice du Fayet de la Tour, déléguée régionale des VMF, a doté cette année son concours d’une récompense de 5 000 euros qui sera attribué à un projet particulièrement exemplaire de restauration d’un site de caractère, protégé ou non, mené par des propriétaires situés sur son territoire. Le jury composé d’une dizaine de personnalités investies dans la défense du patrimoine étudiera les dossiers éligibles durant l’été et la remise du prix aura lieu en septembre dans le lieu primé. À vous de jouer !

INFOS PRATIQUES

CONCOURS RÉGIONAL Ce concours est ouvert aux propriétaires ayant réalisé une opération de restauration d’un site de caractère, protégé ou non, au sein de la Région Auvergne-RhôneAlpes. Tout candidat doit être adhérent de l’association VMF, à jour de cotisation ou le devenir dans l’année en cours. Processus de candidature Chaque participant fait acte de candidature avant le 01/07/2021 au moyen du formulaire d’inscription intégré au site internet VMF – page de la Délégation Régionale. Le délégué VMF du département peut être contacté pendant la réalisation du dossier. > Les candidatures sont à faire parvenir à :

vmfara@vmfpatrimoine.org

CONCOURS DÉPARTEMENTAL En parallèle du Prix régional, la délégation du département de l’Ain dirigée par Philippe Couture organise également un concours doté de 2500 euros et ouvert aux propriétaires ayant réalisé une opération de restauration d’un site de caractère, protégé ou non, au sein du département 01. > Les candidatures sont à faire parvenir à :

Il reste de nombreuses maisons à sauver. Après avoir été la proie des flammes, le château de Montbrian, sis sur la commune de Messimy, est à ciel ouvert depuis 10 ans… au grand désespoir de Vincent Leroy. > https://www.facebook.com/chateaudemontbrian Photo © Fabrice Schiff lyon people • avril - mai 2021 • 30 •

vmf.delegation01@gmail.com

En 2019, le Prix VMF – French Heritage Society, d’une valeur de 20 000 $, soit 18 000 euros, a été remis à Isabelle et Thierry de Saint-Romain, propriétaires du château du Passage (Isère). La somme leur a permis de financer la moitié du coût des peintures du décor des façades de la cour intérieure. Photo © Denis Vinçon


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LA VIE GASTRONOMIQUE

Inscrit dans le beau projet de modernisation du site de Fourvière, le prochain restaurant bistronomique de Guy Lassausaie prend forme.

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RESTAURANT DE FOURVIÈRE Guy Lassausaie chef de chantier

on ouverture n’est programmée que pour février 2022, mais nous avons pu en visiter les coulisses du chantier en exclusivité. Une opportunité unique de découvrir un lieu déjà fascinant, que le chef étoilé imagine « chic, accueillant et accessible ». « Dans la vie, il ne faut pas faire que des choses raisonnables. Là, c’est un projet qui ne se refuse pas. Quand tu as une telle opportunité, tu fonces, parce qu’ici, c’est tout simplement magique. C’est grand, il y a de la place, une vue superbe. C’est un lieu qu’il faut faire vivre », raconte-t-il tout aussi excité qu’à la signature du compromis, accomplie voilà trois ans. Depuis, ce site, savant mélange d’influence gallo-romaine et médiévale, a d’ores et déjà évolué, laissant apparaître ses courbes prochaines. Sitôt l’entrée effectuée par la tour de l’Observatoire, via ses chapiteaux corinthienx déjà cher à Jean-Paul Borgeot, le prochain restaurant de Fourvière laisse ainsi entrevoir une escapade unique. « Il faut que ce soit vivant 365 jours par an. C’est pourquoi nous voulons un lieu chic, mais accueillant. Ce sera qualitatif. Je veux proposer ma cuisine traditionnelle, avec des produits un peu plus simples qu’à Chasselay », poursuit celui qui sera épaulé dans son entreprise par Gaëlle Manin, promue directrice du site et détentrice de 49% des parts. « Il y aura une vue magnifique toute la journée », promet le chef cuisinier. > Suivez le guide sur www.lyonpeople.com rubrique gastronomie

Textes : Morgan Couturier et Eva Bourgin - Photos © Lyon People

AXEL DUFOUR

LIMONEST

ARTHUR DONJON

paie l’apéro

7 nouvelles étoiles hotellières

Son food-truck Carlotta

À l’initiative d’Axel Dufour, la première épicerie lyonnaise à l’enseigne de la Fédération Française de l’Apéritif ouvrira ses portes en juin 2021. Sur ses étals, des produits apéritifs français locaux sélectionnés chez les meilleurs producteurs. Saucisson d’Ardèche, tartinables provençales, fromages fermiers... il y en aura pour tous les goûts. Outre la gamme des 400 produits, l’épicerie FFA se définit comme un lieu de vie presque familial, et fédère une communauté de 200 000 membres sur les réseaux sociaux. Main dans la main avec plus de 80 producteurs français, la FFA privilégie les circuits courts.

Deux nouveaux établissements éclaireront bientôt le bassin économique de Limonest. Attendus fin juin 2021, l’hôtel 4* Golden Tulip et son homologue 3*, le Kyriad Lyon Ouest proposeront alors une large gamme de services consacrée au monde de l’entreprise. Un seul édifice mais une véritable complémentarité et un réel avantage pour le site vu par son directeur Franck Gascoin, comme « un lieu où il fait bon vivre », doté d’un service généreux. Et ce, dès la bienvenue. Le groupe hôtelier Louvre Hôtels n’a pas lésiné sur les moyens, soit « plusieurs dizaines de millions d’euros » destinés à séduire des visiteurs essentiellement professionnels.

Installé aux Brotteaux devant son fief du F&K, Arthur Donjon nous embarque dans son food truck, histoire de se remettre en jambes avant la réouverture de son restaurant festif. Son tube Citroën emprunté à Marwan Nadje, voilà donc le disciple de Jean-Paul Donjon, campé sur le perron de son bistroclub préféré, nanti d’appétissants produits italiens, autant que d’une agréable compagnie. « C’est un projet de couple. Je suis très heureux de le faire avec elle », glisse-t-il à l’attention de sa femme, Carlota, chargée de communication et évidente source d’inspiration de cette aventure baptisée… Carlotta by Arthur.

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LA VIE GASTRONOMIQUE

La Grande dégustation régionale

GAULT & MILLAU

a fait escale au 33 Cité À l’invitation du guide gastronomique Gault&Millau, le restaurant de la Cité internationale a ouvert ses portes le temps d’une matinée à un jury professionnel invité à noter trois produits représentatifs de l’excellence gastronomique à la lyonnaise : le pâté en croûte, les ravioles du Dauphiné et la brioche à la praline. Texte : Morgan Couturier - Photos © Saby Maviel

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orce est de constater que la célèbre et de brioches à la praline pour, au final, formule de Paul Bocuse est toujours désigner les produits les plus agréables en d’actualité : « pour bien cuisiner, il bouche. « Le but est de montrer que l’on peut faut de bons ingrédients, un palais, du cœur parler de food autant que des chefs », a ainsi et des amis ». La cuisine lyonnaise n’en appuyé Alexis Sbriglio, avant de laisser manque guère, parmi lesquels figurent en les sens du jury s’émoustiller. Conviés à bonne place l’association des ce rude exercice, Christophe « Christophe Toques Blanches, dont quelques Marguin, Jacotte Brazier et visages familiers étaient conviés Marguin vient Marc Esquerré, directeur des et réunis le temps d’une grande guides Gault & Millau, ont eu de m’assurer dégustation organisée au 33 la primeur des dégustations. À Cité de Frédéric Berthod. ce jeu, les meilleures émotions que les Un instant convivial orchestré furent complexes à spécifier. Et à restaurants non pas pour se rappeler au accorder. « Les notes ont toujours ouvriront très bon souvenir de la restauration été au-dessus de la moyenne. — dont la date de reprise anime Aujourd’hui, il n’y a que des bientôt ». toujours les conversations —, gagnants », a conclu le jury. Forts mais bien pour le compte d’une opération de ce constat, les lecteurs auront plaisir à plus alléchante, à savoir la constitution du retenir ses trois coups de cœur : Yannick prochain guide régional de Gault & Millau. Decelle pour le pâté en croûte, les ravioles Les chefs Dominic Moreau, Christophe de la Mère Maury, avant de boucler Allardon et Olivier Paget sont venus l’escapade gourmande par de gourmandes prêter main forte à Christophe Marguin et brioches aux pralines roses de la maison au journaliste culinaire Alexis Sbriglio. Pralus. Des produits à retrouver dans le guide régional Gault&Millau ou dans les prochaines pages Life Style du magazine éponyme.

« APPORTER DU PLAISIR EN BOUCHE »

Après avoir arpenté l’Alsace pour une première dégustation, la référence des guides gastronomiques s’est donc offert une courte halte entre Rhône et Saône, en quête des plus belles références gourmandes en matière de pâté en croûte, de ravioles

PALMARÈS PÂTÉ EN CROUTE

Yannick Decelle : coup de cœur Maison Gast Maison Cellerier Reynon Daniel Gobet, champion du monde de Pâté Croûte 2018 Martin Vey Le Vivarais

RAVIOLES DU DAUPHINÉ

Ravioles de la Mère Maury : coup de cœur Ravioles des Grands Goulets Ravioles Saint Jean

BRIOCHE À LA PRALINE

Maison Pralus : coup de cœur Pochat Boulangerie du Palais Le Pain des Jacobins

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< Jacotte Brazier très concentrée sur la praline


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LA VIE GASTRONOMIQUE

M’LOBSTER

AUX HALLES DE LYON Le retour gagnant de Françoise Pupier-Sibilia

PIERRE COUTURIER

Vent frais aux Halles de Lyon. Le rachat de l’Îlot des gourmets par FPS vient conforter l’institution gastronomique présidée par Claude Polidori.

La charcuterie Bobosse a un nouveau boss

Pierre Couturier et Delphine, responsable de la boutique des Halles

L’une des charcuteries les plus emblématiques de la capitale des Gaules et du Beaujolais a changé de mains, le 1er avril 2021. Et ce n’est pas un poisson. Texte : Marco Polisson - Photos DR © Lyon People

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ne nouvelle page se tourne pour cette maison bien connue des gourmets, 60 ans après sa mise en lumière par son emblématique patron René Besson, alias Bobosse, « un personnage, une gueule à la « Audiard ». Avec sa gouaille et sa bonhommie, il aurait pu jouer dans « les tontons flingueurs » avec une andouillette 600g à la place du flingue » peut-on lire sur le site web de la maison. Un pitch non usurpé. Mais René Besson n’est pas seulement une grande gueule comme le métier en compte tant. Il a créé une charcuterie dont les fondements sont les produits, la qualité et la convivialité. « Des bouchons lyonnais aux grandes tables parisiennes, en passant par les auberges de France et de Navarre, cet ambassadeur de St Antoine — patron des charcutiers — a su faire connaître ses produits, par la même, développer l’image de la région beaujolaise tout entière ». Au travers de cet esprit fraternel, la réputation des fameuses andouillettes de Bobosse se poursuit en 1996 quand Bernard Juban reprend les rênes de la maison en prenant grand soin de conserver son esprit et ses recettes. Avec sa fille Marlène Jamin, il développe les moyens de production de Saint Jean d’Ardières et offre à Bobosse une vitrine internationale en l’installant aux Halles de Lyon Paul Bocuse en 2004 puis aux Halles de Villefranche sur Saône en 2017.

avant se lancer dans cette nouvelle aventure. Le chef doublement étoilé Mathieu Viannay (La Mère Brazier) et un pôle d’investisseurs amis sont également du voyage. Après un an de négociations, ils prennent les commandes d’une société saine comptant une trentaine de salariés. La crise du Covid-19 l’a impactée (45% de ses clients sont des restaurateurs) mais l’entreprise a su rebondir en boostant ses autres canaux de distribution (3 boutiques, un réseau de revendeurs épiceries fines et boucheries auquel s’ajoute un site web marchand très bien ficelé). Le duo entend s’inscrire dans la continuité en conservant les cadres et l’équipe de production tout en bichonnant son réseau d’éleveurs régionaux de porcs fermiers (essentiellement basés dans l’Ain). Sur le plan du développement, les deux associés nourrissent de grandes ambitions : « Bobosse a le potentiel de devenir une marque nationale » assure Pierre Couturier en soulignant qu’un tiers de ses ventes sont déjà réalisées en Ile de France. Autre piste explorée : l’export. C’est peu connu mais on déguste des andouillettes tirées à la ficelle et des saucissons à cuire made in Bobosse aussi bien à HongKong qu’à New-York !

UN PASSIONNÉ DE GASTRONOMIE AUX MANETTES Descendant d’une famille de minotiers établie dans la Loire et âgé d’une cinquantaine d’années, Pierre Couturier, le nouveau boss de Bobosse s’est associé avec Bruno Delattre lyon people • avril - mai 2021 • 36 •

Pierre Couturier a été chaleureusement accueilli par ses nouveaux voisins Catherine Molière (Les Garçons Bouchers) et Eric Giraud (Chez Antonin)

Christiane Lobietti et sa fille Nathalie ont remis les clés de l’Îlot des Gourmets à Françoise Pupier-Sibilia

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upier-Sibilia, deux patronymes emblématiques du ventre de Lyon, à travers deux maisons qui continuent de faire perdurer l’excellence lyonnaise. La charcuterie Sibilia a été rachetée en 2010 par Bruno Bluntzer qui développe l’enseigne tandis que le comptoir du poissonnier Pupier est achalandé par Nicolas Bureau et Florent Pugeat depuis 2014. Des cessions qui ont permis aux filles de Colette Sibilia de s’émanciper. Son ainée Françoise, mariée à Daniel Pupier, a pris son envol rue Mercière en rachetant en 2015 avec sa fille Laurie la brasserie Moss, puis deux bouchons de Jean-Paul Lacombe. Quand l’opportunité de reprendre l’îlot des Gourmets s’est présentée, elle n’a pas hésité. Les négociations avec la famille Lobietti (Gast) ont été facilitées par la proximité affective des deux dynasties gourmandes. Françoise va mettre sur orbite son nouveau concept de traîteur poissonnier... et signer ainsi son grand retour dans sa famille des Halles. Baptisé M’Lobster (avec le M de Moss), ce nouveau comptoir proposera tout un achalandage de préparations cuisinées autour du poisson et du homard. « Nous ne vendrons pas d’huîtres crues, car nous ne voulons pas concurrencer les écaillers présents. Nous proposerons des hamburgers au homard, des croque-monsieur poisson homard ainsi que des gratins de poisson, des pâté-en-croûte terre et mer ». Laurent Bouvier est bien entendu le chef attitré du nouveau navire. MP


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LA VIE GASTRONOMIQUE

Derrière la descente de La Bastide,

LE TABOU DES RESTAURANTS CLANDESTINS

L’arbre qui cache la forêt ? Les descentes de gendarmerie à Collonges au Mont d’Or et à Dardilly ont mis en exergue un sujet tabou : l’ouverture clandestine des restaurants en période de crise sanitaire. Texte : Marco Polisson - Photos DR

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nterrogés par Lyon People, les services de la Préfecture du Rhône nous ont apporté des précisions sur l’opération de police du dimanche 7 mars 2021 à Collonges. Voilà leur version des faits. Les gérants de La Bastide n’avaient reçu aucune dérogation pour pouvoir servir le déjeuner d’anniversaire d’une Lyonnaise de 30 ans organisé par son enchanteur de mari qui avait convié 30 amis pour l’occasion. Suite à un signalement, les gendarmes effectuent un premier contrôle vers 13h. Les militaires demandent que cessent les festivités et repartent. Mais les fêtards ne l’entendent pas de cette oreille, d’où le retour en force des gendarmes… « C’est un Etablissement Recevant du Public. La réglementation ERP est claire : ils sont fermés. La question centrale n’est pas de connaître la façon dont les gendarmes ont procédé pour y mettre fin mais plutôt qu’il est irresponsable d’avoir eu un tel comportement. »

En France, 559 restaurateurs ont reçu un avertissement depuis le 15 janvier, selon le Ministère de l’Intérieur lyon people • avril - mai 2021 • 38 •

La Bastide n’est pas une exception. Comme au bon vieux temps de la prohibition américaine, les clandé ont fait leur apparition entre Rhône et Saône dès le premier confinement, comme partout en France. Les meilleures adresses se refilent sous le manteau, pas sur les boucles Whatsapp. La cooptation est la règle. Toutes les catégories de restaurants sont concernées, du populaire au gastronomique, et le phénomène s’est propagé dans l’ensemble de la Métropole. Pas question de faire entrer le loup par la porte dérobée. Ne sont acceptés que les plus fidèles des habitués et leurs clients, avec un strict respect de la distanciation et du gel hydroalcoolique sur les tables. Chez les plus belles d’entre elles et celles qui accueillent des repas d’affaires, le menu a été convenu à l’avance, et les convives ne se font pas prier pour choisir les meilleures des bouteilles. Quitte à prendre des risques, autant que ce soit très bon et payant. Entre deux bouchées de volaille de Bresse, les contrevenants font le demi-deuil du couvre-feu l’espace de quelques heures. Ils ne partagent pas seulement un délicieux repas, mais aussi ce petit goût de l’interdit cher aux Français.

Mais qui s’est fait prendre ? En ville, tout le monde chuchote des prénoms (dont un qui m’est familier) mais on est plus dans l’ordre du fantasme que dans la vraie vie. Comme pour les galipettes, ce sont d’ailleurs ceux qui en parlent le plus qui les fréquentent le moins... Les services de la Préfecture du Rhône nous assurent qu’une douzaine de restaurants de la Métropole ont été pris en flagrant délit et fait l’objet d’une fermeture administrative, ce qui les prive de la vente à emporter. À Paris, 46 restaurants clandestins ont été verbalisés depuis le 1er janvier, rapporte Le Figaro. La sanction ? « Fermeture immédiate pour une durée de 15 jours, accompagnée d’une vigilance accrue avec nouveaux contrôles par la suite. » Le client peut écoper d’une amende de 135 euros. En cas de récidive, la suppression des aides (part du chiffre d’affaire et chômage partiel) peut être prononcée. Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire souhaite même le remboursement de ces aides en cas de multiple récidive. Face à la durée exceptionnelle de la pandémie et du couvrefeu, ils sont de plus en plus nombreux à avoir pris la décision de passer outre ces menaces en attendant la délivrance.

Les rumeurs les plus folles circulent sur des restaurateurs lyonnais organisant des services de 50 couverts...


© DMKF

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EN COUVERTURE

BIENVENUE À BORD DU NOUVEAU

SELCIUS lyon people • avril - mai 2021 • 40 •


Précédemment connu sous les noms de « Rue le Bec » puis « Les Salins », le Selcius s’apprête à vivre le quatrième épisode d’une croisière riche en péripéties. Texte : Morgan Couturier - Photos © Jean-Luc Mège

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’histoire s’écrit en tournant les pages de manière à composer celles de demain. Nouveaux propriétaires du Selcius, acquis en novembre 2019, Benjamin Lavorel et Sylvain Auclair sont évidemment de cet avis, eux qui, à l’aube du quatrième souffle de l’établissement, aspirent à voir leur nouveau paquebot s’épanouir en pleine lumière, dans la droite ligne de leur teint halé. Lieu sombre par nature et par son histoire, voilà donc le Selcius revivifié, au bénéfice d’une nouvelle décoration et d’un lourd investissement. En effet, après s’être offert un lifting de 1,4 millions d’euros, l’établissement du quai Rambaud s’affiche désormais sous un jour plus méditerranéen censé l’éloigner des récifs après les tempêtes et les orages qui ont bercé son odyssée. Lové dans la Confluence qui l’a vu naitre, le site a sombré à deux reprises, avant d’entrevoir sa terre promise. Mais s’il est désormais amarré sur l’archipel dessiné par ses deux acquéreurs, le Selcius ne peut se permettre de se perdre en route, ni d’oublier ses débuts, griffonnés en 2009, sur les plans d’un quartier biberonné par le maire de Lyon Gérard Collomb.

LA RUE LE BEC DÉBOUCHE SUR UNE IMPASSE À l’époque, l’édile y avait vu le Lyon du futur. Sans grand succès. Paul Bocuse non partant, le maire avait alors jeté son dévolu sur Nicolas le Bec, incarnation à l’époque du parfait capitaine pour ce nouvel ilot desservi par les mouettes et les goélands. Une brasserie culinaire lui avait d’ailleurs été dédiée, de façon à laisser libre cours à un talent que certains prolongent jusqu’au génie. Sans ressource financière, le chef y fut même bichonné, les clés lui étant confiées sans véritable argent dépensé, mais avec l’appui de gros moyens financiers. Hélas, si ses débuts furent encourageants, le gastronome révélé par la Cour des Loges paya rapidement son isolement, sa mauvaise gestion et son mauvais caractère. Sa Rue le Bec finit de fait en impasse, signe avantcoureur d’un inéluctable dépôt de bilan et d’un départ à la sauvette. Sentant le vent tourné, le cuisinier s’envola alors sans préavis, pour un vol sans retour destination Shanghai, laissant aux investisseurs le soin de régler l’addition d’un costume trop grand pour lui. Les pertes se comptèrent alors en millions d’euros et l’échec fut passé sous silence, le lieu devant impérativement rebondir. Ou se réinventer, question de principe. De nombreux repreneurs y virent alors le socle parfait pour enrichir le monde de la nuit, quand tout en « sobriété », Christian Têtedoie l’imaginait lui, en cabaret festif. Goûtant moyennement à ce projet qu’il estimait trop touristique pour son quartier, Gérard Collomb s’y opposa sans limite, avant de s’avouer vaincu devant le verdict du tribunal de commerce, finalement favorable aux intentions du meilleur ouvrier de France. Conforté dans ses idées, ce dernier dut pourtant se contenter d’un projet plus mesuré, gêné par les restrictions du bail commercial. Réduit dans ses mouvements, le chef étoilé dut ainsi se résoudre à installer un restaurant baptisé Les Salins. Un nouvel essai et un nouvel échec. La brasserie sombra sans grands faits d’armes, après seulement quelques mois d’activités. Rideau… Et nouveau sauvetage. Lassé de ces déboires dans un projet Confluence qu’il supporte depuis les premiers coups de pelle, le promoteur Jean-Christophe Larose récupéra le bébé, tout en obtenant l’aval tant espéré d’une fermeture tardive. Mi-festif, mi-gastronomique, le PDG du groupe Cardinal confia alors la gestion du site devenu Selcius, à son frère Sylvain et au chef Manuel Viron.

L’ACCALMIE AVEC LES FRÈRES LAROSE Un choix douteux que ce gastronome certes qualifié, mais réputé pour ses absences, que l’investisseur paya au prix fort. Un an après avoir planté sa Maison Borie, le chef renouvela l’expérience, après trois mois d’activités. Tentant de s’enfuir en catimini, il fut finalement rattrapé par la justice. Condamné en 2014, à dix ans d’interdiction d’exercer, le Lyonnais abandonna sans état d’âme ses ustensiles au regretté Alban Macouin, dont l’idylle fut tristement interrompue dans un accident de scooter, le 27 juin 2015. Sous la houlette de Sylvain Larose, le Selcius finit pourtant par sortir de la pénombre, l’inauguration de ses plages apportant une lueur d’espoir, que les chefs Jean-François Incana et Jimmy Asloune tentèrent d’entretenir. Jusqu’à ce fameux automne 2019, théâtre de la reprise signée par Benjamin Lavorel et Sylvain Auclair, associés dans le beautiful restaurant « La Maison » à Gerland. « Au départ, ce n’était pas une cible, mais comme nous avons le Azar et le Fratelli, ça faisait une belle synergie. À Lyon, il n’y a pas beaucoup de grandes surfaces comme celle-ci. Et même si nous n’avions pas de concept clé en main, mais nos avons trouvé un terrain d’entente avec Jean-Christophe Larose. Et avec la terrasse dont nous disposons, nous avons finalement voulu garder cet esprit plage, avec une décoration que je qualifierai de grécoméditerranéenne », explique Benjamin Lavorel. Un nouveau voyage, une nouvelle page. Une belle histoire en somme, que ses auteurs doivent désormais alimenter… •

41 • avril - mai 2021 • lyon people


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LA VIE GASTRONOMIQUE

CROISIÈRE GOURMANDE & FESTIVE

en Méditerranée

LE PONT PRINCIPAL « Le changement est toujours agréable », diton. À forte raison, lorsque celui-ci est réussi. Là était la mission de l’architecte François Dumas, dont les consignes étaient de « garder le charisme de l’établissement », tout en réchauffant son for intérieur. « On veut en faire un établissement instagrammable », glisse ainsi le directeur, Hadel Abdelaziz. Introduite dès l’entrée, par de belles fontaines à eau, la salle principale, prête à accueillir 350 à 400 couverts le weekend, nous plonge instantanément dans l’univers méditerranéen. Une impression renforcée par les lustres en paille et surtout, par l’ajout d’un sublime bar dont le ciel est un patchwork d’objets chinés du côté des îles grecques. « Avant, on était écrasé par la verticalité, alors on a refait le plafond, avec un effet bambou », décrit le directeur. À noter la suppression de l’historique fumoir. Ce lieu de rencontre, connu pour ses formes originales, est remplacé par une cave à vins, où plusieurs expériences de dégustation pourront être organisées, agrémentées de quelques mezzes. lyon people • avril - mai 2021 • 42 •


LE SALON SANTORIN Quoi de mieux que l’archipel de Santorin pour représenter l’iconique salle, campée dans la mezzanine de l’établissement. Avec la disparition de ses iconiques tonneaux, le relooking est saisissant, tant la pièce gagne en lumière. Habillé de tapis de Mauritanie, l’espace apporte de « la verdure et de la lumière ». Les touches grecques et marocaines n’y sont pas étrangères, alors que la volonté des propriétaires est de « laisser la décoration s’exprimer ».

LE SALON RHODES La consonance sudiste est à nouveau portée vers la Grèce, lorsque les invités viennent à grimper à l’étage VIP. Très appréciée des professionnels, la salle conserve son usage favori, à savoir l’hébergement de séminaires, de réunions et autres cocktails. En son sein, 70 personnes pourront déposer leurs valises pour profiter de la vue sur la Saône et la colline de Sainte Foy. Son revêtement de jonc de mer vient à nouveau apporter de la lumière et tamiser les sons.

LE SALON PAROS Le Selcius propose une nouvelle étape autour de la mer Egée, avec la possibilité de profiter de l’intimité des 65 m2 de la salle Paros. Promise aux réunions privées, celle-ci a certes perdu son iconique tête de rhinocéros, mais a conservé ses boiseries. Elle offre également une vue à 180° sur la Confluence et les différentes terrasses du Selcius.

LE BAR C’est la principale nouveauté du Selcius qui s’accommodait jusqu’à présent d’un petit bar en fond de salle, très vite pris d’assaut les soirs de forte affluence. D’une longueur de 10 mètres, son ciel est incrusté de niches troglodytiques dans l’esprit des iles grecques mettant en valeur de nombreux objets chinés par le décorateur François Dumas.

LE SALON CHIOS Tapis dans l’ombre, le salon Chios a vocation à devenir l’espace le plus prisé du Selcius. Ses propriétaires ont prévu d’en faire un lieu « premium », où pourront s’organiser des dîners privés jusqu’à 14 personnes, avec chef à disposition. « On a apporté un soin particulier pour la remettre au goût du jour », souligne Hadel Abdelaziz. À l’amorce de l’ouverture, le salon doit encore se délester de l’un de ses murs, lequel a vocation à s’effacer au profit d’une seconde cave à vin, dédiée cette fois, aux flacons d’exception. •

43 • avril - mai 2021 • lyon people


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LA VIE GASTRONOMIQUE

L’ÉQUIPAGE Le directeur Hadel Abdelaziz a fait les ouvertures de plusieurs palaces comme Les Airelles à Courchevel et La Bastide à Gordes avant de poser son baluchon à la Confluence.

Avec le Selcius, les capitaines associés Sylvain Auclair et Benjamin Lavorel ajoutent une nouvelle corde à leur arc festif de la Confluence où ils possèdent déjà la discothèque Azar et le restaurant italien Fratelli.

Le directeur exécutif Eric Macri. Bien connu des clients de La Maison à Gerland, il épaule désormais les deux capitaines dans la gestion du groupe.

Son ceviche de thon fait partie des plats méditerranéens qui seront à la carte du Selcius

Le chef Aurélien Silve, dont on a dégusté les délicieux plats au Fratelli, a fait ses armes à la Brasserie de Bondy, au KGB et au casino Le Pharaon. « Nous allons nous inspirer de la cuisine du bassin méditerranéen, avec des plats du sud, grecs, italiens, espagnols ou nord-africains. On veut pouvoir apporter un beau poisson grillé. Notre but, c’est d’offrir un voyage sans passeport et sans attestation »

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Ses tartes sont de pures merveilles

Autodidacte, le pâtissier Nabil Barina a été le chef production entremets de Pierre Hermé à Paris, avant de rejoindre les cuisines du Mariott Lyon, du Zucca puis du Selcius. Il a intégré l’équipe de France lors du championnat du monde de la pâtisserie à Milan en 2017 et terminé la compétition au pied du podium.


© Département du Rhône - Conception / Réalisation : Direction de la communication et du protocole - Conception graphique : Costanza Matteucci & Kaksi design - Photo by Diana Akhmetianova

Jusqu’au 27 juin 2021 - Musée et site archéologique 69560 Saint-Romain-en-Gal - 04 74 53 74 01


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PEOPLE STORY

JACQUES HAFFNER Bouquet final !

On l’a connu vendeur de fringues chics, fleuriste mondain déjanté, patron de boite de nuit poudré… Jacques Haffner est parti expérimenter une nouvelle vie pour l’éternité. Texte : Marco Polisson - Photos Archives Lyon People et DR

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urant une trentaine d’années, il a assemblé les contraires et jalonné son parcours de multiples compositions. Un parcours qui démarre le 24 janvier 1964 à Grandris, un village d’un millier d’âmes situé au Nord-Ouest de Lyon. Ses parents tenaient une auberge à quelques kilomètres de là, dans le bourg de Lamuresur-Azergues, où grandit Jacques avec ses deux sœurs. Mais la capitale des Gaules l’attire comme un aimant, et il ne tarde pas à débarquer en Presqu’île. Aux débuts des années 80, il fait ses armes chez Al Capone, un vendeur de prêt à porter de la rue Emile Zola, où il assure avoir vu Bjorn Borg en slip. En 1985, Stéphane et Martine Kelian installent le concept Marithé et François Girbaud au 6, place Bellecour avec Jacques dans leur filet. A lui de chouchouter les meilleures clientes lyonnaises et les stars de passage comme la chanteuse Mylène Farmer, la comédienne Fanny Ardant… ou le fleuriste Bernard Douzelet. « Les plus belles années de ma vie ! » nous assurera-t-il.

EN 1994, SUR UN COUP DE TÊTE, IL DÉCIDE DE DEVENIR FLEURISTE.

C’est ce même Bernard Douzelet qui lui inculque le virus floral, sans imaginer un seul instant qu’il allait susciter une vocation. Tous les dimanches, Jacques rejoint son ami fleuriste au Pré Fleuri, sa boutique du cours Emile Zola (Villeurbanne) et lui donne la main pour préparer les bouquets des mariages israélites. En 1994, Jacques s’éclipse… pour réapparaitre place d’Albon, dans une boutique estampillée « Jacques Haffner Fleurs »… et aujourd’hui occupée par Emilien & Coralie. Son mentor malgré lui est scié ! « Il a emporté une partie de ma clientèle, mais il n’a pu investir les Halles de Lyon qui me sont restées fidèles » se remémore Bernard, aujourd’hui rangé des affaires. Après un premier intermède réussi dans la mode, voici donc Jacques, à 30 ans, reconverti dans la fleur, un secteur jusque-là occupé par des professionnels ultra qualifiés comme le MOF Jean-Jacques Ducourthial ou Lili (Amarylice). Grâce au mécénat de Bernard Benhamou (American Dreamer) qui se porte caution à hauteur de 100 000 F (15 000 euros), il déflore le job en le jet-setisant. Les élégantes accourent dans sa boutique de la place d’Albon puis du quai Saint-Antoine pour se faire fleurir par leur chouchou, homo juste comme il faut. La créativité et le talent de Jacques font merveille, il ne tarde pas à signer des abonnements avec les plus belles boutiques de la ville mais aussi les grands hôtels et les restaurants qu’il fréquente assidument. Lorsqu’en 2006 notre journaliste AnneCharlotte Anav lui demande ce qui l’a attiré dans la profession de fleuriste, cet éternel provocateur répond « la tige bien sûr ».

mène une vie de patachon et de flambeur invétéré qui ne passe pas inaperçue dans le microcosme mais aussi auprès des agents du fisc dont les zélés agents viennent mettre leur nez dans sa comptabilité… Le fleuriste ne voit pas le coup venir, trop occupé à rouler dans la farine dès les premières lueurs du jour. Le couperet tombe à l’été 2000 avec un contrôle fiscal suivi d’un redressement conséquent. Les clientes se cassent leur nez niforosé sur la porte close. « J’ai pété les plombs, tout simplement. Je me droguais un peu trop et j’ai déposé le bilan de ma société. J’ai disparu un mois et demi » raconte-t-il sur l’antenne web de lyonpeople. com... à la 3ème personne du singulier :

« JACQUES A ÉTÉ INTERNÉ UNE SEMAINE AU VINATIER ET ENSUITE IL EST ALLÉ SE REPOSER CHEZ SA GRANDE COPINE CLAUDE CLEVENOT À JULIÉNAS, QUI EST UNE AMIE MERVEILLEUSE. »

L’argent coule à flot, les dépenses aussi, comme le cachet versé à l’actrice Lolo Ferrari conviée pour souffler les bougies de son gâteau d’anniversaire. En marge de la carte postale dorée sur tranche, Jacques

Dans sa boutique du quai Saint Antoine, fréquentée par le tout Lyon

Avec son amie Myriam lors du 39ème anniversaire du fleuriste Bernard Douzelet

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Puis dans la foulée, direction Marrakech, où il a toujours pu compter sur ses amis Christian et Florent pour applaudir ses numéros de diva enturbannée au bord de la piscine de La Mamounia ou des Deux Tours. Durant sa « disparition », la ville bruisse de mille rumeurs... sa légende de bad boy est en marche : « On a tout entendu… Des gens ont même raconté que j’étais en prison pour pédophilie ! J’ai reçu beaucoup de marques d’affection et de soutien. Les soi-disant bons “bourges”, qu’on dit toujours très coincés à Lyon, sont ceux qui, finalement, se sont révélés les plus fidèles et les plus discrets. » Revenu dans le monde des vivants, Jacques Haffner est tiré d’affaires par Jean-Claude Michel, bras droit de Norbert Dentressangle qui réinjecte 150 000 euros dans la boutique. En pure perte.

Le fleuriste défroqué met ses promesses à exécution en s’associant avec le marchand de vins Marc Bertheas pour racheter le Dark’s Club, le bar musical gay du 10, rue Mulet fondé par Jean-Marc Sanz. Le duo le rebaptise « Le 10 » et le métamorphose en grand bar musical à la lumière tamisée, fauteuils clubs et parquet, et back room au sous-sol en pierres dorées qui accueille un public très mélangé comme savait le mixer Jacques : « des vieilles, des bourges, des Samantha, des Philou, des Claudia, des Rémi bonbons, des hétéros enchantés et des gays déprimés ». En dépit du succès commercial, Le 10 ne sera jamais une carte gagnante pour le nouvel associé : trois ans plus tard, la boîte est pliée et Marc Bertheas, caution de l’affaire, en est de 450 000 euros de sa poche… Il aura fini de régler l’addition en 2023.

JACQUES HAFFNER SAUTE SUR LE PARA Un an plus tard, nouvelle hanche et nouvelle boîte… Jacques Haffner est au Paradis(o). Avec Bernard Paris, il a obtenu la locationgérance de cet établissement vendu l’année précédente par Alain Carilli — toujours propriétaire des murs — où des générations de Lyonnais sont venus se Diva de l’hôtel Les Deux Tours, déhancher… Fin juillet 2005, il à Marrakech en 1999 convie ses amis à l’inauguration de son nouveau QG rebaptisé Le Para. La rémission sera en effet de courte durée, Tous les mondains gay-friendly lyonnais, basta les fleurs. Le démon de la nuit, toujours. restaurateurs, journalistes, banquiers se Entre lieux de déprave humaine et soirées pressent autour du rosé servi à satiété. En criblées d’hypocrites coincés, Jacques avoue dépit de l’invitation tardive, les noctambules ne pas s’épanouir pleinement, ayant du font terrasse jusqu’à point d’heure en mal à trouver un endroit qui lui convienne compagnie de la nouvelle troupe. Qui n’a pour « se lâcher ». La solution ? « Je suis pas mis les pieds une fois dans sa vie au en train de m’occuper d’un projet de lieu de Paradiso ? « La petite discothèque mythique nuit, qui serait un complexe Bar/Restaurant/ du quartier de l’Opéra ne finira ni en garage, Boîte » nous déclarait-il en juin 2001. En ni en superette. » nous réjouissions-nous à 2002, la boutique du quai Saint Antoine est l’époque. Ce sera de courte durée ! rachetée par l’ancien mannequin Béatrice Collin, étoile montante de la profession qui, Après avoir actionné le siège éjectable secondée par Marc Maysonnial, ajoute un du 10, parti en vrille, Jacques enfile son parachute pour atterrir au Paradiso nouvel étage à sa fusée du cours Vitton.

En avril 2002, Béatrice Collin reprend la boutique du 12, quai Saint Antoine, avec son salarié. Elle ne s’attarde pas… et la cède à Patrick Benhamou (Tout le monde en parle).

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Alain Ruet, Christian Wagner (Artis Moda), Séverine Maisonneuve, Jacques Haffner et Bernard Paris, lors de la soirée inaugurale du Para, le 21 juillet 2005


Un peu Carlos et Collaro à la fois, le fleuriste se fondait au décor singulier griffé d’objets et meubles de collection, de miroirs baroques, de vaisselle « Cartierissé » !

Le temps des fleurs

CLAUDE CLÉVENOT Le petit parking de Julienas affiche complet. Les pieds de vignes font office d’horodateurs car le dimanche le stationnement ici est en mode no limit ! Le nombre de voitures informe de la grand-messe dominicale !

Les dimanches d’été, Jacques devenait plagiste installant les invités autour de la piscine, servant le champagne et distribuant des serviettes en éponge de luxe ! Un peu soubrette (pour l’image !) beaucoup bodyguard, il veillait sur « sa » Claude comme l’huile sur le feu au point de régir le rythme des visites à ceux et celles qui méritaient d’être là ! Le même Jacques gérait aussi l’événementiel ! Pour son dernier anniversaire « en forme », la maman de Christophe s’est amusé des surprises d’une fête signée de son fleuriste préféré. Dans la salle du cuvage résumant toute l’inspiration de la vigne et du vin, le Duboeuf coula à flot mais le clou du spectacle fut ce groupe de chippendales exfiltré de la ville ! Du Jacques tout craché. La love story prendra fin quand Claude doutera de la sincérité de son « majordome ». Le fleuriste Bernard Douzelet (Doudou) prendra le relais, accompagnant notre élégante amie jusqu’à son dernier souffle ou presque. Des fleurs encore des fleurs... Françoise Petit

A

u « Janroux », à fleur de Juliénas, Jacques Haffner sut séduire Claude Clévenot. Celle qui aimait les défis, osait le « borderline » en tailleur Chanel, accueillait volontiers chez elle les trublions du moment. Les bouquets XXL préparés quai Saint-Antoine venaient alors diffuser leurs arômes s’additionnant aux parfums des plats qui mijotaient sur l’immense piano de la cuisine. Dans cette maison au charme unique, Jacques s’est très vite improvisé majordome. Les jours carillonnés, on se pressait pour partager un déjeuner -au menu quasi étoilé- concocté par la belle dame du Beaujolais. La postière du village, le sous-préfet ou le colonel de gendarmerie partageaient la même table entre rires et congratulations dans un style « festin de Babette ». Jacques mettait alors son grain de folie entre la poire et le fromage, au point que la maîtresse des lieux l’adouba dans son univers composé de vignerons et chefs, d’artistes, d’écrivains ou de people.

Les Janroux à Julienas. La propriété de Claude Clévenot est passée entre les mains du chef Mathieu Viannay avant d’être rachetée par Hervé Lecuyer qui l’a transformée en maison d’hôte

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PEOPLE STORY

premières fausses notes ne vont tarder à se manifester. Les leçons d’économie n’ont pas été assimilées et les mêmes causes (le troc, la vente à perte...) produisent les mêmes effets. Pour son premier exercice, en 2007, la société engrange 242 000 euros de chiffre d’affaires pour un résultat négatif de 77 000 euros. « T’inquiète ! Je m’en occupe ! » susurre Jacques à Dodo... qu’il a réussi à endormir. Mais rebelotte en 2008, avec un CA de 252 000 euros et 34 000 euros de perte. En deux ans, plus de 110 000 euros sont partis en fumée... et ça ne va pas s’arranger. En janvier 2009, les relations entre les deux associés sont tendues comme un string. Très logiquement l’aventure tourne à la guerre froide. Sur ces entre-faits, un troisième larron Pascal Di Giusto investit dans l’affaire, appâté par la faconde de Jacques. L’état de grâce ne durera pas. Devenu majoritaire, Pascal se rend vite compte que les cache-pots dissimulent autre chose que des graminées. Après un clash et un stage aux prudhommes (20 000 euros de note),

Christian d’Aubarède et Jacques Haffner au début de leur idylle au Café Fleurs en 2006, rue Mercière. Leur séparation houleuse a alimenté la chronique gay-friendly durant l’hiver 2008-2009

« LES TIGES ME MANQUAIENT ! » En septembre 2006, crash de l’aventure para. Jacques revient à ses amours fleuries en reprenant un magasin de vêtements du 72, rue Mercière, guère inquiet sur sa côte d’amour et le succès de son comeback : « Cela fait cinq ans que mes clientes me réclament. Promenez-vous avec moi dans les rues, vous verrez, c’est l’hystérie ! Toutes les mamans sont attendues dès le 17 octobre dans ma nouvelle boutique ! » nous déclamet-il. Une nouvelle aventure baptisée « Café Fleurs » qui mêle boutons et limonade, grâce au mécénat inattendu de l’animateur radio Christian d’Aubarède. Nous l’interrogeons cash sur les bienfaits de cette nouvelle association : « Dodo va-t-il vous aider à ne plus confondre la caisse et votre argent de poche ? » Jacques rigole à gorge déployée : « Ah bah, en voilà des questions ! Non, il va m’aider à faire des bouquets car il a un sens artistique hors du commun (rires). Il est un peu « économe » mon copain donc pour une fois dans ma vie je ne perdrai pas d’argent. Je vais apprendre à « trésorer » ! Débuts florissants pour « Café Fleurs » qui est inauguré en présence du maire de Lyon Gérard Collomb et de tout un aéropage. Au début, c’est au carré : la terrasse est soigneusement rangée tous les soirs et les fournisseurs réglés comme du papier à musique. Mais les

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Soirée revival à La Chapelle pour le come-back de Jacques Haffner, le 26 février 2009. Christian d’Aubarède avait décliné l’invitation.


Jacques est mis à l’écart de l’affaire qui continue de tourner avec l’appui de Bernard Douzelet, venu à la rescousse. Il faut sauver les meubles afin de ne pas vivre le bad trip du 10. Christian et Pascal parviennent à vendre in extrémis le local à Pierre-Yves Luboz. Le patron du Drungly le transforme en restaurant O Sushi pendant deux ans avant l’arrivée du concept bistronomique Pléthore et Balthazar en 2013. Les deux associés évitent ainsi le dépôt de bilan et vont s’attacher à régler avec leur chéquier personnel tous les fournisseurs. À eux deux, ils auront perdu dans l’aventure « 90 000 euros, l’équivalent d’un studio de 30 m2 à l’époque ».

LA RENAISSANCE PAR LA MODE Disparu des écrans radars en 2008, Jacques Haffner refait surface par intermittence en organisant des soirées chez Richard Tolly à La Chapelle (montée de Choulans) puis dans les brocantes et marchés de la mode vintage, où, surfant sur cette vogue, il met en vente les vêtements griffés confiés par ses amies. En 2016, il participe au videgreniers des Dragons du quartier Saint Georges, où il s’est modestement établi grâce à l’entremise d’une amie proche. À l’été 2017, il a de nouveau pignon sur rue des Remparts d’Ainay avec une jolie échoppe : « Depuis 5 ans, comme je ne foutais rien, j’allais boire le thé chez mes copines et je leur pillais leur placard », nous avouait-il avec son impérissable franc-parler. L’embellie sera de courte durée... et c’est à la Passerelle, l’ancien resto d’Albert, qu’il organisait ses ventes deux ans plus tard. Mais le cœur n’y était plus. Il a définitivement lâché jeudi 11 mars.

Jacques dans sa friperie de luxe implantée rue des remparts d’Ainay en juillet 2017.

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PEOPLE STORY

Le 1er octobre 2001, Jacques Haffner participe à l’inauguration du Grand Café des Négociants repris par Pascal Donat et Béatrice Denis, avec le nouveau maire de Lyon Gérard Collomb, ses adjoints Richard Brumm et Hubert-Jullien-Laférrière

UN CŒUR EN HIVER

J

acques ? Un personnage de la vie lyonnaise, haut en couleurs, et le terme n’est pas galvaudé. Un personnage aux 1000 vies faites d’amour et d’amitié, d’excès et de solitude, de fulgurances et d’abattements. Adulé ou détesté, il a tout brûlé sur son passage. Son phrasé et sa personnalité ne laissaient personne indifférent. Ses positions tranchées au sécateur, également. « Nos avis étaient diamétralement opposés sur plein de sujets et on s’accrochait constamment sur la politique, et la façon de voir la vie. Néanmoins, Jacques était comme moi un hypersensible et un écorché vif, et on se retrouvait dans nos manques et nos solitudes dont on parlait ouvertement. » souligne le photographe Jean-Luc Mège. N’ayant jamais supporté que sa famille détourne son regard de lui, c’est dans la solitude que se conclut sa folle existence, bien qu’il soit entouré d’amis – de vrais (Najet, Annick, Nadine...) qui n’ont eu de cesse, ces dernières années, de le porter. Victime collatérale du Covid19, des angoisses et du mal-être que la pandémie provoque, Jacques a très mal supporté l’année qui vient de s’écouler. Sans amour durable, privé de l’essentiel de ses interactions sociales ou presque, sans ses points de chute de la rue de la monnaie ou de la place des Célestins et Jacobins, sans job et sans sport... Jacques errait comme une âme en peine. Mais rien ne laissait entrevoir de suite tragique à ce mal-être prégnant. Ses idées noires, ses hauts et ses bas, étaient son yoyo quotidien depuis toujours, même s’il tenait la dragée haute à toute la ville. « Il me téléphonait en pleine nuit, et au bout lyon people • avril - mai 2021 • 52 •

Jacques Haffner

du fil, immanquablement j’entendais : « ça ne va pas du tout je n’ai pas le moral ! Tu n’es jamais là quand il faut ! » l’imite Christian d’Aubarède, avec qui il a été associé. « Il aurait dû terminer en pater millionnaire s’il n’avait pas tout claqué dans ses travers ! »

« SES COUPS DE GUEULE ET SON AUTO-DÉRISION CACHAIENT UNE TOTALE ABSENCE DE CONFIANCE EN LUI » Nadine Fageol Samedi 6 mars, dans la journée, il a « animé » la place Sathonay... puis est rentré dormir chez lui avant le couvre-feu. « Depuis, son téléphone sonnait dans le vide », Jacques et son inséparable Rocco qu’il vouvoyait

nous rapporte son copain de 35 ans André. C’est lui qui a donné l’alerte. N’ayant pas de nouvelles depuis plusieurs jours, ce proche est venu toquer à la porte de son appartement du 88, rue Saint Georges dans le 5ème. Sans réponse, il a alerté les pompiers. Les hommes du feu ont forcé la porte de l’appartement de l’ancien fleuriste et ont découvert le corps de Jacques sans vie. En ville, personne n’a été surpris. Jacques n’était pas homme à s’endormir tranquillement pour l’éternité dans son lit douillet. Il est parti comme il devait partir, dans un mélange de flamboyance et de chaos. Une fin à la Audiard pour celui qui jonglait si bien avec les mots et dont les réparties – de sa voix inimitable (sauf pour Dodo...) faisaient trembler toute la ville. Ses saillies aussi... MP


ÉDITION NUMÉRIQUE

photo © Studio DMKF

2021

Tony Parker, parrain du TOP 500 des Lyonnais 2021

SÉLECTION NOUVEAUX PORTRAITS

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Téléphérique

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dossier spécial

TÉLÉPHÉRIQUE

DE SAINTE FOY Patrimoine sacrifié

Véronique Sarselli, parole de maire ........... p. 56 TRACÉ MÉDIAN Tronçon 1 ................................................................. p. 60 Tronçon 2 .................................................................. p. 61 Tronçon 3 .................................................................. p. 62 Tronçon 4 .................................................................. p. 63 Tronçon 5 ................................................................. p. 64 Immobilier et téléphérique urbain, parole d’expert ....................................................... p. 66

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DOSSIER TÉLÉPHÉRIQUE DE SAINTE FOY

VÉRONIQUE SARSELLI « Le téléphérique ne peut se faire qu’avec l’assentiment de la population » Réélue pour un second mandat en juillet 2020, la maire de Sainte-Foy-lès-Lyon a appris dans la presse que les écologistes comptaient construire un téléphérique urbain ou une ligne de télécabines survolant sa commune. Propos exclusifs recueillis par Anna Pellissier et Marco Polisson - Photos © Saby Maviel pour Lyon People

Lyon People : L’idée de construire un téléphérique est étudiée par le Sytral depuis plusieurs années... Véronique Sarselli : C’est vrai que l’idée d’un projet d’un transport par câbles s’est précisée sur le mandat précédent. Ceci dit, c’est plus ancien que ça. La possibilité d’un transport par téléphérique, dès lors qu’il y a une colline, ce n’est pas récent. J’étais adjointe sur le mandat de 2008, et des personnes parlaient déjà de cela. Quelle a été votre réaction à l’époque ? Je vais être franche avec vous, de manière à aller jusqu’au bout des choses et comprendre le travail que je mène. Sur le mandat précédent, en 2017, avec d’autres maires de l’Ouest, nous avons sollicité officiellement lyon people • avril - mai 2021 • 56 •

le Sytral pour qu’une étude soit menée sur ce type de transport. Nous demandions à ce qu’il soit inscrit dans le budget du Sytral. Pour quelles raisons ? Il me semblait tout à fait logique, pour plusieurs raisons, de ne pas laisser cette idée de côté. La première, c’est que le principe reste séduisant et innovant. La deuxième, c’est que d’un point de vue un peu plus sérieux, je n’ai absolument pas l’habitude de travailler en intuition. En politique, pour porter un projet, ça ne suffit pas. Donc, à ce moment-là, je signe la lettre avec d’autre maires, car quoi qu’il arrive cette étude nous servira. En effet, soit elle montre que c’est possible d’insérer un tel projet dans la ville et celle-ci prendra sa décision, soit elle vient

confirmer l’intuition de contrainte. Et à ce moment-là, on aura objectivé notre position. Cette signature, ce n’était pas un chèque en blanc au Sytral, comme cela a été présenté par vos opposants ? L’étude commandée par l’équipe précédente nous permet de contrebalancer un peu ce qui se dit dans la nouvelle étude, qui est tout de même un peu différente. Que les opposants viennent là-dessus, il n’y a pas de problème. Qu’ils viennent, je suis droite dans mes bottes. Je l’assume totalement et je suis même plutôt contente. Suite à votre courrier, le Sytral commande donc l’étude. Quelle est votre réaction en découvrant ses conclusions ?


Quand l’étude nous est communiquée en décembre 2019, et que je l’ai eue sous les yeux, celle-ci disait clairement : « fréquentation relativement modeste pour un coût trop élevé et des contraintes d’insertion trop fortes ». Je me dis, que sur la commune, ce n’est pas ce qu’il nous faut. Entre l’étude du Sytral de 2019 et le nouveau projet des Verts, il y a un énorme différentiel en nombre de personnes transportées. Comment l’expliquez-vous ? L’étude de 2019 annonce 4 000 à 4 500 voyageurs par jour sur la ligne. La nouvelle étude de décembre 2020 présentée par la nouvelle majorité écologiste nous donne elle, entre 16 000 et 23 000 voyageurs par jour. C’est inexplicable ! Ce que je sais, c’est que les projections de fréquentation sont faites sur des modèles qui n’incluent pas de transports par câbles urbains. Ce sont des projections faites grâce aux bus, aux trams, et des simulations faites sur d’autres moyens de transports.

LA VOITURE RESTERAIT L’OPTION PRIVILÉGIÉE DES FIDÉSIENS On annonce un budget de 210 millions d’euros pour la réalisation de cette installation. Selon-vous, est-ce un bon rapport qualité-prix ? Non, parce que ce que je regarde, ce n’est pas le projet en lui-même. Moi, je regarde son impact et ce qu’on ne fera pas à côté. Nous voyons bien que le métro E est en jeu. Depuis quelque temps, ça communique un petit peu plus à ce sujet, en disant qu’ils vont le faire. Je veux voir la ligne budgétaire, dans les comptes de Sytral, qui dit que les travaux de cette ligne de métro démarrent sous leur mandat.

À ce titre, comment ont réagi les Fidésiens à l’annonce de cette nouvelle ? La ville est-elle divisée sur ce projet, un consensus - pour ou contre - se dégaget-il ? Pour répondre à la première question, les Fidésiens sont aujourd’hui plutôt en colère sur le sujet en lui-même, et sur la forme. Nous qui sommes sur le terrain continuellement, je peux vous assurer que depuis le 4 janvier, il n’y a pas un jour où nous n’avons pas dix coups de téléphone et au moins quatre rendez-vous avec des Fidésiens, tous quartiers confondus. Face à ces vives réactions, quelle fut la votre ? Mon rôle est d’écouter tout le monde. En particulier ceux qui ont appris que leur habitation allait être soit survolée, soit impactée par le bruit. Et puis très vite, nous avons vu cette réaction citoyenne s’élargir à des personnes qui ne sont pas concernées directement. Malgré le fait que ça ne soit pas près de chez eux, ils sont à Sainte-Foy pour le calme, le paysage et pour la sérénité. C’est pourquoi, ces habitants ont commencé à voir leur maire, de manière à savoir comment il se positionnait sur ce projet.

SE BATTRE POUR CONSERVER L’IDENTITÉ FIDÉSIENNE Quel va être l’impact de ce téléphérique sur le paysage et le patrimoine de Sainte-Foy ? Nous nous sommes énormément battus à Sainte-Foy pour avoir un PLUH, un plan

local d’urbanisme très protecteur de cette identité fidésienne. On s’est battu face à la Métropole pour arriver à garder nos zones résidentielles, conserver notre périmètre des Architectes des bâtiments de France, pour qu’on inscrive au PLU des périmètres d’intérêts patrimoniaux. Tous nos espaces naturels sensibles seront impactés physiquement, parce qu’on va planter des pylônes ayant une énorme emprise au sol. Nous nous sommes battus pour protéger notre identité fidésienne, avec ses successions de petites maisons, les portails magnifiques de certaines deumeures. Cependant, cela ne veut pas dire que la Ville n’est pas dynamique. Nous voulons protéger tout cela, car cela correspond aussi d’une part à ce que veulent les Fidésiens ancrés sur leur territoire, mais d’autre part, à ce qui fait l’attractivité de notre ville. Il y a aussi la défense des propriétés de vos habitants… Le sujet du survol des propriétés reste majeur en effet, car aujourd’hui, la desserte est prévue pour s’inscrire à proximité de la population. C’est pour cela que je me suis positionnée sur aucun des tracés, parce que quel que soit le tracé, il ne peut pas se faire, les contraintes sont trop lourdes. Jai trois arguments majeurs : les contraintes d’insertions, qu’elles soient urbaines ou paysagères, les déplacements qui ne vont changer en rien notre problématique, du moment qu’il s’agit de desserte locale et enfin, sur la forme, c’est-à-dire qu’aujourd’hui, on s’assoie sur une démocratie locale. À un moment donné, il faudra bien consulter les personnes concernées. Mais je ne sais pas quand cela va arriver.

Le maire de Francheville Michel Rantonnet affirme qu’il y aura un réel impact positif sur la circulation… Je veux bien prendre en compte les chiffres sur les déplacements, mais donnezmoi une étude fiable. Pour arriver à un désenclavement, à désengorger et surtout pour arriver à ce que des individus substituent la voiture avec un autre mode de déplacement, il faut qu’ils soient plus performants. Toutes les études montreront que lorsqu’il faut emprunter plusieurs modes de déplacement pour arriver à sa destination, on regarde le temps. Si vous mettez plus d’un quart d’heure entre deux modes de déplacement, vous prenez votre voiture. Et pour le coup, tous les Fidésiens ne travaillent pas à Gerland. •

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DOSSIER TÉLÉPHÉRIQUE DE SAINTE FOY

« UNE MAISON, C’EST LE PROJET D’UNE VIE » On comprend que vos habitants soient en ébullition, certains ont même appris que leur maison placée sous le tracé allait être purement et simplement rasée. Comment jugez-vous l’attitude de l’écologiste Bruno Bernard, justement président du Sytral, qui n’a même pas daigné les prévenir avant de sortir ces tracés ? Pour un homme politique qui durant sa campagne électorale a beaucoup parlé de participation citoyenne et de la nécessité de consulter, je trouve que c’est dommage de ne pas l’avoir fait. Ensuite, d’un point de vue individuel, je trouve que c’est assez méprisant de considérer qu’il y aura un intérêt général qui suppose qu’on s’asseye sur cette démocratie locale. Au mieux c’est une maladresse, au pire, c’est une vraie faute politique.

Nous allons rentrer dans la phase de l’AMO (Assistant Maître d’Ouvrage), qui va faire état d’une faisabilité. Puis ce sera le temps du démarrage d’une enquête publique obligatoire, sans doute suivie d’une déclaration d’utilité publique. C’est à partir de là, que les Fidésiens qui ne voudront pas être expropriés ou victimes des servitudes de survol, vont certainement faire des recours.

La procédure d’enquête publique sera effective au mois de septembre. Allezvous réclamer à la Métropole, la possibilité d’organiser une concertation locale préalable ? Nous avons envoyé un courrier à Bruno Bernard pour lui demander si dans le cas où la population d’une des communes se prononce contre, cette opposition a valeur de veto ou non. C’est important, car ce n’est pas qu’une histoire de politique. Lorsque nous lisons le dossier du Sytral, la conclusion de cette enquête, et c’est écrit noir sur blanc, c’est qu’un transport par câbles ne peut se faire qu’avec l’assentiment de la population.

À choisir, quelle option privilégiez-vous ? On ne convoque pas toute la presse, un jeudi 17 décembre, pour dire à tout le monde : « Je fais mon transport par câble, il sera livré avant 2026 ». Je trouve que c’est un peu méprisant pour les personnes qui vivent là. Vous savez très bien qu’une maison, c’est le projet d’une vie, avec beaucoup de souvenirs, de l’affectif. C’est pour cela que je trouve ça assez méprisant.

« CE N’EST PAS QU’UNE HISTOIRE DE POLITIQUE » Vous avez décidé de faire bloc avec vos habitants… Les habitants sont venus spontanément, car aujourd’hui, la mairie est leur seul interlocuteur. La réaction citoyenne s’organise. Il y a des collectifs de citoyens qui se mettent en place. Nous avons souhaité jouer la transparence, car le sujet et les conséquences sont trop importants pour que nous mettions de côté ce qui est en train de se passer. C’est pourquoi, nous avons fait le choix de tout publier régulièrement. Quels sont les recours possibles pour ces propriétaires directement impactés ? Ils sont plusieurs centaines si on compte les occupants des immeubles…

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procédure. Mais pour l’instant, nous sommes dans un temps politique qui se poursuit avec des études sur la façon dont le projet va continuer. À la suite de l’Assistance de maîtrise d’ouvrage, nous aurons certainement un tracé définitif. À partir de là, il faudra voir comment la ville se positionne. Mais nous n’excluons pas la possibilité de réaliser des procédures pour la ville. Je me pose la question, notamment si nous survolons des lieux qui appartiennent à la Ville, à l’instar de la station du Plan du Loup dont l’installation est prévue sur un parking municipal. Cela impacte des propriétés qui appartiennent à la Ville, et nous n’excluons pas la possibilité d’un débat.

Sans décision administrative, il est impossible d’attaquer ? Non, c’est pour cela qu’il y a deux temps : la réaction citoyenne qui s’organise, puis l’enquête publique. C’est à ce moment qu’un recours peut se faire. Il y a également des collectifs d’avocats qui se montent pour regarder s’il existe des failles juridiques dans ce dossier.

« UN IMPACT ENVIRONNEMENTAL MAJEUR » La ville de Sainte-Foy va-t-elle les accompagner dans ces procédures judiciaires dévastatrices aussi bien sur le plan humain que financier ? Nous ne pouvons pas nous substituer aux particuliers. Certains partiront en

Pourquoi ? Parce que sur cette ligne de Gerland à Francheville, la traversée de Sainte-Foy implique des contraintes d’insertion et un impact environnemental majeurs. C’est la réalité, sinon ça ne serait pas ça qui serait écrit. Il est écrit qu’il faut l’assentiment des populations. Alors qu’il aille jusqu’au bout. Ne craignez-vous qu’en s’opposant à eux, les écologistes coupent tous les investissements de la Métropole sur Sainte-Foy ? Si le Bruno Bernard va jusque-là, je peux vous assurer que ce n’est pas du tout mon genre de flancher sur ce genre de menaces. La Métropole est compétente sur certains domaines, mais je ne comprendrais pas que cela remette en cause les investissements et les financements nécessaires à la ville de Sainte-Foy. Mon opposition est argumentée, et je suis d’autant plus sereine que moimême, j’avais signé pour une étude. Làdessus, je suis tranquille.


JUIN 2021

N°217 – Juin 2021

Bresse Pays de Gex Dombes Bugey VOTRE SÉJOUR

dans les PAYS

l’Ain

DE

Pouvoir se dépayser sans partir au bout du monde est l’un des nombreux atouts de la Région Auvergne Rhône-Alpes en général et du département de l’Ain en particulier. Ce grand territoire est un patchwork de traditions et de terroirs déclinés dans 4 pays : La Dombes, La Bresse, Le Bugey et le Pays de Gex. Pour chacun d’entre eux, Lyon People est parti recenser les spécialités gastronomiques, les trésors patrimoniaux, les bons plans hébergements, les spots golfiques et les espaces bien-être. Un dossier réalisé en partenariat avec Ain Tourisme

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dossier spécial tourisme


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DOSSIER TÉLÉPHÉRIQUE DE SAINTE FOY

LE TRACÉ MÉDIAN Téléphérique Francheville

Lyon

Les points jaunes symbolisent les pylônes

GARE DE DÉPART

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1.1 1 GARE DE DÉPART Comme un symbole, le départ du téléphérique, imaginé par le SYTRAL, se fait sur le parking de la mairie de Franchevile. Son édile Michel Rantonnet est un partisan de la première heure du projet. Un premier pylône de 11 m devrait ainsi s’établir à proximité de la salle de danse et d’arts martiaux, Elan, avant que ne suive, quelques mètres plus loin, un deuxième pylône de 30 mètres, niché lui, dans la verdure environnante.

2 SURVOL Paradoxe du trajet imaginé par Bruno Bernard, c’est dans la remontée vers Francheville, et par la Grande Rue, que le téléphérique entame sa redescente vers Sainte-Foy. Belle propriété située à proximité de la Chardonnière, la très visible maison à la façade orangée, sise 68, route de la Grande Rue, sera ainsi survolée.

1.1 3 STATION 1 À peine le trajet entamé, le téléphérique s’octroie un premier arrêt en station, sur le terrain de l’IRIS, pôle culturel construit en 1995 et bien connu des Franchevillois, lequel abrite notamment la médiathèque de la ville. Un emplacement dommageable, quand on sait que le lieu offre une vue sublime sur le domaine Lyon Saint-Joseph et l’ancien séminaire Saint Irénée.

3.1 SURVOL Un tel tracé n’est pas sans conséquence. Au 7 rue de la Gare, la propriété de Madame Vicedo devra s’habituer au passage des usagers audessus de son toit. Etablie sur place depuis plus de 40 ans, cette truculente personne âgée, ne semble, pour l’heure, pas ébranlée par cette nouvelle. « Tant qu’on me laisse vivre, ça me va », nous a-t-elle confié.

3.2 VIS À VIS Les amateurs de sports et les gymnastes de Gymdans’ devront eux aussi, s’habituer à ce nouvel environnement. Si la musique y est souvent présente, le son généré par le passage du téléphérique devrait y être beaucoup moins agréable.

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Le complexe sportif de Francheville


Téléphérique Francheville

Lyon

GARE DE DÉPART - GRAVIÈRE 5.1 5

6.1 6 4

CENTRE COMMERCIAL CARREFOUR SURVOLÉ 4

Toujours très actifs, les dirigeants du centre commercial Carrefour de Francheville, pourraient s’accommoder facilement du passage du téléphérique si les clients s’en accommodent. « Ça ne devrait pas leur déplaire », estime-t-on du côté de la mairie de Sainte-Foy même si un pylone induira la suppression de places de parking.

5 VIS À VIS Mis en lumière ces derniers jours, pour avoir ouvertement manifesté son opposition au projet du Sytral, le lotissement des Hespérides est en conflit ouvert avec la mairie de Francheville. Ses résidents ont affiché une banderole « Non au téléphérique », qui doit passer en face de leurs habitations.

5.1 VIS À VIS C’est l’un des trésors cachés de Francheville. Dissimulé au milieu des forêts situées en amont de la station-service de Carrefour, une belle demeure, située au 84 avenue du Chater, et particulièrement visible par le 26 de la rue du Vieux Château, sera, elle aussi, tristement impactée visuellement.

6.1 VIS-A-VIS Evoqué comme possible point d’attache pour la Gare de la Gravière, le parking de Botanic devra faire avec l’emprise de la gare et de ses pylones.

6 GARE DE LA GRAVIÈRE (STATION 2) Le survol de Carrefour effectué, le téléphérique plonge vers les enseignes Botanic et Espace Montagne, qui bénéficie là, d’une belle référence au ski. Une station, intitulée Gare de la Gravière, doit en effet, être construite au croisement de l’avenue du Chater et du chemin des Razes. Un emplacement aujourd’hui connu pour abriter deux panneaux publicitaires, aux couleurs des deux enseignes précitées.

> C’est derrière les panneaux que sera érigé la gare n°2 •

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LE TRACÉ MÉDIAN Téléphérique Francheville

Lyon

Les points jaunes symbolisent les pylônes

GRAVIÈRE - PLAN DU LOUP

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6.4 7

10

8

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6.3 VIS-A-VIS Sise en face de la Gare de la Gravière, la cité de la Gravière, et notamment les immeubles campés au 1, 2 et 3 de l’allée de la Gravière, vont devoir se préparer à de très probables nuisances sonores et/ou visuelles.

6.4 SURVOL Conscient de l’impact direct sur sa tranquillité, le lotissement Jardin des Colombes affiche très clairement son opposition au projet. Le vis-àvis y sera effectivement très prononcé.

6.5 VIS-A-VIS Construite entre 1985 et 1990, la Pagode Thien Minh pourrait voir sa quiétude chahutée. Quid de la sérénité des moines bouddhistes ?

7 PYLÔNE Les pensionnaires de la Ferme des Razes vont être ravis, un pylône de 50 m, va venir embellir la vue. Située en face du quartier de la Gravière, cette crèche est également un point de départ idéal pour emprunter à pied, les sentiers de la ceinture verte.

8 PYLÔNE La maison située au 2 rue du Docteur Jean Barbier doit héberger un pylône dans son jardin. Conséquence directe, le téléphérique passera directement au-dessus de la propriété voisine, campée au numéro 3. lyon people • avril - mai 2021 • 62 •

9 COVISIBILITÉ Le téléphérique passera en bordure de la résidence les Hauts du Bois, située rue Léon Granier et rue du Dr Jean Barbier.

10 PYLÔNE Pour déguster les préparations de la pizzeria Robino, il faudra bientôt s’habituer à l’ombre d’un pylône de 50 mètres, campé entre l’allée Claude Bachelard et la rue Sainte-Barbe. L’enseigne Les vélos de Fratello, la maison située au 2 de l’allée et les propriétés de l’allée des Chanterelles seront évidemment touchées. Il en va de même de nombreuses demeures du chemin du Plan du Loup.


Téléphérique Francheville

Lyon

PLAN DU LOUP - MAIRIE

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11 PYLÔNE L’aumônerie Charcot n’est pas épargnée. Dans son jardin, à proximité du gymnase du Plan du Loup, sera monté un pylône de 25 mètres, destiné à entamer la descente vers la prochaine station. L’allée Alban Vistel sera également touchée par cette pollution visuelle.

12 STATION Une troisième gare, nommée Gare du Plan du Loup, doit être construite sur le parking en terre jouxtant les bureaux des compagnies Medimex, Athelex ou Abaq, toutes campées au numéro 1 de l’allée Alban Vistel.

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13 MAISON RASÉE Placée juste à côté de la gare du Plan du Loup, juste sous les câbles, la maison établie au 57 chemin du Plan du Loup sera tout simplement rasée.

14 PYLÔNE Les propriétés du 31 et 33 chemin du Plan du Loup ne sont guère plus épargnées. Un pylône doit être planté en concomitance sur leurs jardins.

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15 SURVOL RÉSIDENCE ET MAISONS Prévue pour le 4e trimestre 2021, la résidence Le Flore, pilotée par l’entreprise Sagec, peine à vendre ses 26 logements. En cause évidemment, le survol de celle-ci par le téléphérique. À côté, les maisons du 15 et 17 de l’allée du plan du Loup sont contraintes à subir le même sort.

16 MAISON RASÉE Propriétaires d’une belle demeure de 235 m2, fraîchement refaite, Isabelle et Pierre Bonnet pleurent leur maison campée au 7 chemin du Plan du Loup. Celle-ci apparaît en rouge sur le plan du Sytral, ce qui signifie qu’elle sera détruite pour laisser place à un pylône construit à l’angle de leur jardin. « C’est monstrueux de venir faire ça ! », déplore Isabelle qui compte se battre pour sauver la maison familiale. 17 PYLÔNE De la même manière que sa voisine, la maison située au 5 chemin du Plan du Loup, doit également héberger le pylône dans son jardin. •

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Les points jaunes symbolisent les pylônes

MAIRIE - LE ROULE 1

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18 STATION Farouchement opposée au projet, la mairie du Sainte-Foy devra néanmoins supporter une gare à son nom. En effet, la gare de la mairie sera construite sur le terrain de jeu de l’association Accolade, rue Châtelain. Dédiée aux enfants en difficulté, cette dernière devra déménager, afin d’éviter tout risque de fugue de ses pensionnaires.

21 IMPACT VISUEL Construit en 1900 par l’architecte Pierre Curieux pour le soyeux Charles Cornet, le château de Narcel sera tristement pollué visuellement par le passage du téléphérique. Tout comme la belle maison voisine, ancienne propriété de Jean-Claude Caro.

25 SURVOL Campée au 27, chemin de Bramafan, cette belle maison d’époque XVIIIe est intégrée au parc de sa voisine. Ses locataires auront à subir de nombreux désagréments avec le survol du téléphérique.

18.1

La gare sera implantée dans le parc de la Maison Notre Dame

19 MAISON RASÉE L’ancienne maison du directeur d’Accolade, bâtie au 4bis du chemin de Montray est marquée au fer rouge : elle doit être supprimée.

20 PYLÔNE Un pylône de 50 mètres doit être érigé dans le jardin de la villa du 22, chemin de Narcel. L’ensemble des habitants du lotissement Les Cottages de Sainte-Foy en feraient alors les frais. lyon people • avril - mai 2021 • 64 •

22 PYLÔNE Nouvelle demeure touchée. Un pylône doit être monté au cœur de la propriété sise au 3 chemin de la Courtille.

23 IMPACT VISUEL Avec un passage au-dessus de la rue Jeanne d’Arc, les maisons basées au 16, 18 et 20 de la rue subiront un impact visuel non-négligeable. 24 IMPACT VISUEL Même combat pour le 15 de la rue Jeanne d’Arc, pollué visuellement par les cables dudit transport en commun.

26 IMPACT VISUEL La famille Cottin, propriétaire de la grande demeure des Panetières édifiée en 1898 par l’architecte Claudius Porte et sise 35, chemin de Bramafan devra elle aussi, s’accommoder de sa vue directe sur les télécabines.

27 PYLÔNE Assis dans le très calme chemin des Verzières, les immeubles de la résidence Verzières devront à l’avenir se coltiner un pylône de 55 mètres, installé en contrebas du parking de l’immeuble numéro 3. Il amorce la descente vers La Mulatière. 28 VUE PISCINE Nous ne sommes pas parvenus à identifier l’adresse de la propriété dont la piscine sera survolée par les passagers du téléphérique. Galipettes et bains de minuit bientôt interdits...


Conception : alteriade • Photo DR : getty images / Joan Vicent Canto Roig

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DÉDUCTIONS FISCALES IFI, IR, IS Basée à Lyon, la Fondation Saint-Irénée s’engage chaque jour en finançant et en accompagnant des initiatives dans les domaines de la solidarité, de l’éducation, de la communication et de la culture. Transformez votre impôt en un don puissant au service de projets qui mettent l’homme au cœur de la société.

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IMMOBILIER ET TÉLÉPHÉRIQUE URBAIN FONT-ILS BON MÉNAGE ? Quelles vont être les conséquences de l’arrivée du téléphérique pour les propriétaires fidésiens ? Nous sommes allés poser la question à Christian Lafaye, co-dirigeant de l’agence Sainte-Foy Immobilier implantée depuis 34 ans sur la commune. Propos recueillis par Morgan Couturier et Marco Polisson - Photos © Saby Maviel

Lyon People : Comment se porte le marché de l’immobilier à Sainte-Foy et quelle est la moyenne des prix constatés dans le neuf et dans l’ancien ? Christian Lafaye : Pour les appartements, on est entre 4 et 5 000 € du m2 dans des immeubles d’une quinzaine ou d’une vingtaine d’années. Le budget moyen est aux alentours des 700 - 800 000 € pour une maison traditionnelle. Ce prix peut facilement doubler pour des maisons qui ont un peu de caractère ou des maisons récentes et contemporaines. L’arrivée du téléphérique urbain à l’horizon 2025 aura-t-elle un impact positif ou négatif sur l’immobilier dans votre commune ? J’imagine mal les propriétaires fidésiens, ayant une maison ou un habitat sur lequel ils se sont positionnés il y a quelques années, accepter d’avoir des pylônes au bout, en face ou même loin de leur jardin. C’est quelque chose qui visuellement, va être assez dramatique. Les habitants sont habitués à avoir un environnement urbain, mais en aucun cas une tâche visuelle, si on lyon people • avril - mai 2021 • 66 •

peut l’appeler comme ça. Même si le pylône est à 200 ou 300 mètres, je pense qu’avec une hauteur variant de 25 à 50 mètres, cela risque de donner un coup de frein à l’achat. C’est-à-dire ? Les gens qui devaient acheter dans cette zone vont sûrement se positionner sur un autre secteur. On parle quand même de Sainte-Foy qui est plutôt résidentiel. Quelle peut-être la valeur d’une maison où je vais me retrouver avec un pylône dans mon jardin ou à côté ? Je ne suis même pas sûr que l’on puisse donner une valeur, parce que personne ne va vouloir acheter ces maisons avec un impact visuel de cette ampleur. Cette nouvelle offre de transport par câble est-elle une aubaine pour ceux qui possèdent une maison ou un appartement proche du tracé ? Je ne pense pas. À Sainte-Foy, on reste parmi les communes qui sont les plus proches de Lyon. Une personne qui a envie d’aller ponctuellement à Confluence, en prenant le téléphérique, sera peut-être ravie. Mais je ne suis pas sûr que l’ensemble des Fidésiens

travaillent à Confluence ou à Gerland. Il y en a sûrement quelques-uns, mais la plupart sont éclatés sur la commune, dans le centre de Lyon, dans le 5e, dans l’Ouest Lyonnais ou Francheville. Partant de ce constat, ça m’étonnerait que ce téléphérique ait un impact de temps quand on veut descendre sur Lyon. Pour vous, son utilité est donc limitée ? Oui, parce qu’avec le bus, en un quart d’heure, vous êtes en centre-ville ! On a également le funiculaire à Saint-Just, pour se rapprocher et descendre dans Lyon sans prendre la voiture. On a aussi le métro à Gorge de Loup. En s’éloignant sur une commune comme Francheville, ça peut avoir une réelle utilité mais j’en doute si c’est pour se rendre uniquement à Confluence.

« POUR LA COMMUNE, CE NE SONT QUE DES DÉSAGRÉMENTS »


La crise du Covid-19 a aggravé la situation dramatique que connaissent les personnes sans-abri et les populations en grande précarité. Si ce constat est très préoccupant, ces derniers mois ont également vu une mobilisation sans précédent des entreprises de la métropole lyonnaise et la concrétisation de formidables élans de solidarité pour répondre à l’urgence sur le terrain.

OUVRIR LE CHAMP DES POSSIBLES POUR LES INVISIBLES Depuis sa création en 2019, aux côtés des associations, L’ENTREPRISE DES POSSIBLES est venue en aide à 2 800 personnes, apportant un toit à près de 600 d’entre elles. Des femmes seules avec leurs enfants, des familles, des jeunes isolés ont ainsi été mis à l’abri. De nombreuses personnes fragilisées par la crise ont été également accompagnées par les associations, pour l’accès à des repas ou à l’hygiène. Tout cela a été rendu possible par la force du collectif de L’ENTREPRISE DES POSSIBLES, des 71 entreprises qui le constituent aujourd’hui et de l’engagement de leurs 36 000 collaborateurs.

Il y a tant à faire… Nous avons besoin de vous

REJOIGNEZ-NOUS ET ENSEMBLE OUVRONS LE CHAMP DES POSSIBLES ! INFOS, RENSEIGNEMENTS ET DEMANDE D’ADHÉSION : www.lentreprisedespossibles.org


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Cela peut-il attirer une nouvelle clientèle d’investisseurs sur l’Ouest lyonnais ? Et donc faire grimper les prix ? Je ne pense pas. Francheville est une commune de la deuxième couronne. Les gens, même en se disant qu’ils seront plus près de Confluence, je ne suis pas sûr qu’ils s’en réjouissent. Ce n’est pas comme le métro, où tu montes dedans, tu arrives à une station et tu peux bifurquer. Là, vous êtes obligés d’aller à Confluence. Celui qui ne veut pas aller à Confluence, où va-t-il ? De la même façon, celui qui travaille à Bellecour, il va arriver à Confluence, pour ensuite prendre le métro pour repartir encore ailleurs... Ça me paraît entrainer beaucoup de transits. Là, pour la commune, ce ne sont que des désagréments.

LES RECHERCHES ORIENTÉES VERS D’AUTRES QUARTIERS Intéressons-nous aux propriétaires dont le bien va être directement impacté par cette installation fort peu esthétique. Quelles seront les conséquences pour un particulier se retrouvant avec un pylône de 50 mètres dans son terrain ? Ça devient invendable ! Ce n’est même pas une question de prix. Pour avoir un exemple, je prends une maison qui est à vendre sur le quartier des Verzières. Elle est mise à la vente à 2,1 millions d’euros. Si le pylône est à 200 mètres à vol d’oiseau, aucun particulier ne voudra mettre 1,5 millions ou même un million pour avoir un pylône à 200 mètres de son jardin ! Dans 10 ans, l’impact sur le marché immobilier sera-t-il encore prégnant ? Le projet me paraît tellement démentiel en termes de hauteur, que j’imagine mal, même dans dix ans, qu’une personne ne privilégie pas un autre secteur dans Sainte-Foy, dans un quartier où l’impact visuel sera moindre, voire nul. La ville est suffisamment étendue pour acheter dans les mêmes conditions, sans avoir un pylône à moins de cent, deux cents ou trois cents mètres. Les quartiers où seront implantés les pylônes, malheureusement, vont devenir des quartiers où il sera difficile, pour les propriétaires, de vendre. Et pour les acquéreurs, ce ne seront pas les quartiers qui seront recherchés. Certains de nos lecteurs sont dans l’expectative. Que conseillez-vous à ceux qui ont un projet de construction près du tracé ? J’ai un client qui vient d’acheter rue Jeanne d’Arc, qui fait une division parcellaire et qui fait construire une maison. Le téléphérique risque de passer à 50 mètres de chez lui. Il y aura donc un gros impact sur sa maison. lyon people • avril - mai 2021 • 68 •

Analyse des impacts du téléphérique avec nos reporters Morgan Couturier et Marco Polisson

Que leur conseillez-vous aujourd’hui ? Moi, avec ce projet, je n’achète pas. À la rigueur, je garde mon terrain, mais je me pose mille questions, en me disant, estce que ça vaut le coup de construire une maison avec le téléphérique qui passe audessus... Quant à ceux qui souhaitent vendre suite à ces annonces, doivent-ils le faire tout de suite ou est-il préférable d’attendre ? On sait que le projet est programmé dans trois-quatre ans. Les vendeurs vont immanquablement se demander si leur bien va être impacté par le téléphérique. Si la réponse est positive, plus personne ne voudra acheter. Le marché risque de se bloquer.

« LES MAISONS SITUÉES SUR LE PARCOURS VONT PERDRE DE LA VALEUR »

Peut-il y avoir des recours sur des ventes, maintenant que le projet est connu du grand public ? Quelqu’un qui serait sous compromis, et qui aujourd’hui, apprend qu’il peut avoir un téléphérique, ça devient une condition suspensive. C’est comme si on mettait une

autoroute à moins de cent mètres de chez vous, vous êtes libre ou non de l’accepter, car ce n’était pas prévu. Pour ceux qui ont signé il y a deux mois, le vendeur, il est ravi, mais l’acheteur, il va dire, dans ces conditions-là, je n’achète pas. Et il n’achètera pas. Il est dans son droit. A la signature d’un compromis, une déclaration d’intention d’aliéner est faite par le notaire, et une note d’urbanisme est demandée. Si dans cette note, on constate un élément qui est de nature à déprécier le bien, il est possible de se désengager. Des ventes pourraient donc être remises en question ? Voire annulées ? C’est simple, tous ceux qui auront signé un compromis dans le secteur par lequel passera le téléphérique, vont se rapprocher de leur notaire. Ils vont lui demander quel est le risque réel. En fonction de celui-ci, beaucoup vont faire sauter le compromis. On a déjà eu un précédent sur le secteur avec le projet de contournement Est de Lyon. Quand le tracé a été connu, tous les biens qui étaient dans cette bande, on ne pouvait plus les vendre. Même si c’était hypothétique, les clients ne voulaient pas prendre le risque d’acheter. Cela ne risque-t-il pas de créer une bulle d’attentisme pour le marché immobilier fidésien ? Sur ce point, ce n’est même pas hypothétique, c’est certain. Globalement, ça veut dire que pour toutes les habitations situées sur, ou à proximité des trois tracés pouvant être retenus, il n’y a plus rien qui va se vendre. Les maisons vont perdre de la valeur. Il n’y aura plus que des opérateurs HLM qui voudront acheter. Ils vont en profiter pour acquérir des lots à bas prix pour ensuite construire des immeubles et faire du logement social. C’est comme ça que ça va se terminer !


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PEOPLE SPORT

LAURÈNE GAUCHER, CHEF À DOMICILE

cuisine pour les stars

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de l’OL


Passée par la mode et le métier de styliste, la Lyonnaise Laurène Gaucher s’exerce depuis un an, au rude métier de chef à domicile. Conservant son âme créatrice, la jeune gastronome séduit par son originalité, au point de s’inviter derrière les fourneaux de quelques stars du ballon rond. Texte : Morgan Couturier - Photos © DR

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’est là le plaisir ultime de la gastronomie : marier astucieusement les saveurs et les goûts pour se délecter pleinement de ses bienfaits. Un tour de passepasse bien connu des amoureux de la cuisine, cet univers si gourmand que la Lyonnaise Laurène Gaucher apprend à maîtriser depuis peu. Depuis 7 ans précisément, date à laquelle son esprit créatif trouva bon de se détourner de la mode, pour mieux assaisonner une passion nouvelle pour la cuisine. Pour revisiter d’anciens souvenirs aussi, que sont ces fameuses recettes de grand-mère que la jeune femme avait pour habitude de savourer aux prémices de sa vie. Et pourtant, si déguster ses bons plats fut souvent un plaisir, la jeune femme n’eut à l’époque, aucune appétence pour cette activité. « Je n’ai jamais vraiment cuisiné », avoue-telle, reconnaissant alors que ces premières désirs pro s’orientaient à l’époque, vers les voyages et le métier de styliste. « J’étais attachée au côté artistique », glisse-t-elle, comme pour mieux introduire sa seconde vie. Car l’entrée, composée de mode et de maroquinerie engloutie du côté des EtatsUnis, Laurène Gaucher s’attarde désormais sur le plat principal, imaginé là encore, chez l’oncle Sam, friand partisan de son nouveau métier : chef à domicile. « Je me suis prise de passion pour la cuisine, alors j’ai tenté l’aventure », glisse-t-elle. Pour s’élancer ustensiles en main, la chef n’eut qu’à traverser l’Atlantique et suivre ses courants, pour poser le pied sur cette nouvelle terre qui s’ouvra à elle.

UNE CUISINE FAITE DE VOYAGES, DE CULTURES ET D’ORIGINALITÉS Après avoir conquis l’Amérique, Laurène Gaucher découvrit alors les bancs du lycée Jehanne de France. Un retour en arrière, comme pour mieux avancer, et s’assurer une formation technique en guise d’évidence. « J’ai su que c’était pour moi », affirme-t-elle. Un sentiment profond d’abord partagé au côté de Laurent Bouvier chez Moss de 2014 à 2016, « C’est une fille qui sait se débrouiller. Elle nous a souvent rendu service. Elle a de l’ambition. Elle mérite de réussir » glisse le chef de La Caborne.

Son sens de la créativité incita sa patronne Françoise Pupier-Sibilia à lui proposer un poste au restaurant La Balançoire, établissement niché rue de Créqui dans le 3e arrondissement de Lyon. « Mais j’ai voulu voir autre chose. Il faut bouger un peu, pour découvrir de nouveaux horizons », se remémore-t-elle. À nouveau happée par les flots marins, la Lyonnaise crut juste, dans ces conditions, de reprendre la route. Direction La Réunion pour neuf mois intensifs, avant de mieux retrouver le parfum de la capitale de la gastronomie, des cuisines de Pléthore & Blathazar puis de la Maison d’Anthouard, quittées en mars 2020. « Après avoir vu et appris certaines choses, je voulais bouger, avoir une vie sociale à côté », relate-t-elle. Ainsi revinrent à la surface les souvenirs de l’Amérique, et de ce métier de chef à domicile qu’elle embrasse depuis maintenant un an, avec ses « recettes au feeling, originales », aptes à aromatiser les chaumières de ses clients. « J’essaye de mélanger la cuisine française et la culture des pays que j’ai visités », évoque la jeune cuisinière. Au gré des produits de saison, Laurène Gaucher se plaît alors à emporter ses hôtes, sur le chemin de leurs envies, mis •

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en sauce dans leur propre cuisine. « Ce ne sont pas des plats qui sont imposés sur une carte. Je leur demande les produits qu’ils aiment ou qu’ils n’aiment pas. À partir de là, je prépare plusieurs menus avec des associations un peu originales », poursuit la Lyonnaise, dont les tarifs sont préparés en fonction des menus commandés. Trois formules à la carte, proposées 45€, 75€, 120€, selon le contenu et la quantité de mets ingurgités.

DES PETITS PLATS EN ÉQUILIBRE POUR MAXWEL CORNET

Mélissa et Maxwel Cornet, fans de la cuisine de Laurène

Une prestation attractive et abordable, qui conduit aujourd’hui la jeune femme à multiplier les déplacements, au point de ravir le palais de quelques figures lyonnaises bien connues. À commencer par l’ailier de l’OL, Maxwel Cornet et sa femme Melissa, conquis par ces succulentes préparations depuis un Noël de 2020, où Laurène Gaucher leur avait déposé quelques bons plats au pied du sapin. « J’y suis allée au culot, et ça a marché », se souvient-elle, continuant à fournir ses créations de temps à autre. Un amuse-bouche au regard de sa carrière, que la Lyonnaise espère bien fournie. Et toujours aussi créative. Bien que lancée dans sa nouvelle vie de chef à domicile, la chef cuisinière aspire en effet, à ouvrir un restaurant à son image : « sur les pentes de la Croix-Rousse, 40 couverts maximum, pour s’amuser », souligne-t-elle. Le goût des bonnes choses. Soit la cuisine que l’on aime. Celle que Laurène Gaucher fait déguster… à domicile ! > Plus d’informations sur www.laurene-gaucher-1.jimdosite.com

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OPEN PARC DE TENNIS

Plateau doré, retour gagnant ?

Réduit au silence l’an dernier, l’Open Parc reprend du service du 17 au 23 mai, au Parc de la Tête d’Or, sans son tenant du titre, Benoit Paire, mais avec de belles têtes d’affiche. Texte : Morgan Couturier - Photos © Paul Zimmer et DR

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e n’est pas encore la Champions League, la Super League, ou même Roland-Garros, mais à mesure que la terre-battue s’affine au centre du vélodrome Georges Prévéral, l’Open Parc Auvergne Rhône-Alpes tend à s’en rapprocher, tant le millésime 2021 regorge de promesses et de talents. Ainsi soit-il, alors que « la beauté n’est que la promesse du bonheur », le tournoi promet d’ores et déjà une belle salve de plaisir. Une réjouissance que le public espère déguster de l’entrée au dessert, si le coronavirus et le gouvernement ouvrent une fenêtre de tir, un an après en avoir interdit l’organisation. « À l’heure actuelle, c’est à huis-clos. On est obligé de s’adapter aux conditions », nuancet-on malgré tout, du côté de l’organisation. Mais puisque le rebond est l’apanage du tennis, et les duels la spécialité de ses joueurs, l’Open Parc ne veut s’empêcher de rêver de briller à nouveau, deux ans après avoir vu le Français, Benoît Paire, illuminer son court central. Initialement annoncé sur la… terre de ses exploits en 2020, le fantasque avignonnais a finalement décidé d’abandonner sa couronne au bénéfice du tournoi du Genève, organisé la même semaine. Qu’importe, le roi est mort. Vive la suite. L’Open Parc lui, a déjà su s’en relever, comme pour mieux renaître de ses cendres, armé de nombreux talents. Et pas des moindres, à en juger l’alléchant plateau dessiné par Thierry Ascione et Gaëtan Müller avec la bénédiction de leur compère, Jo-Wilfried Tsonga, toujours présent sur l’ocre lyonnais. lyon people • avril - mai 2021 • 74 •

RADO, PARTENAIRE OFFICIEL Passé tout près du sacre en 2019, Felix Augier-Aliassime en fera de même. Tombé au propre, comme sous le charme de la capitale des Gaules, le Canadien, désormais coaché par Toni Nadal, l’oncle de Rafael, se prend à rêver. Ses adversaires aussi, nombreux à s’avancer entre Rhône et Saône pour conquérir le précieux trophée et répéter leurs gammes, à quelques jours seulement du tournoi des mousquetaires. Ainsi, si les noms du prodige italien Jannik Sinner et de l’Argentin Diego Schwartzman, demifinaliste du dernier Roland-Garros, ont déjà été officialisés, les noms de Gaël Monfils, Richard Gasquet ou Ugo Humbert ont

également fuité. Il en va de même pour Daniel Evans, récent tombeur de Djokovic à Monaco, de Karen Kachanov ou du 10e mondial, Matteo Berrettini, dont les origines transalpines raviveront les origines romaines de la capitale des Gaules. Un bel aéropage en somme, que Jean-Claude Lavorel aura plaisir à héberger dans son antre du Marriott Hôtel. Un cocon sympathique, à proximité de l’arène que ces gladiateurs des temps modernes pourront rejoindre en petite foulée, à travers la roseraie du Parc de la Tête d’Or. Un joli décor et une mince chance d’entrevoir ces vedettes à travers les épines du covid. Preuve que le tennis est plus qu’un sport. C’est un art que Lyon souhaite magnifier. Entre champions évidemment.

Ugo Humbert, à l’heure de l’Open Parc avec Rado



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RUBRIQUE CARNET MONDAIN

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NAISSANCES 09/04/2021 – Romane (1) chez Charlène et Cyril Marin 13/03/2021 – Nino chez Ophélie Larose et Anthony Mas

DISPARITIONS Dans nos intentions de prière, Madame Yvonne Brossette, fille de Marius Berliet et mère de Philippe Brossette, président de la Fondation Berliet ; Monsieur Lucien Durand, ancien conseiller général du Rhône ; Madame Blandine Lajoie ; le fleuriste Jacques Haffner (lire page 46) ; Monsieur Henry Fuoc, président-fondateur du festival « Saoû chante Mozart » ; Madame Chantal Constantin (ci-contre) ; Monsieur Francis Allimant (2), couteau-suisse ; Monsieur Jean Butin, historien ; Monsieur Yves Morot-Sir, papa de Claire, Eric et Stéphane Morot-Sir (ASVEL). Nous assurons 2 leur famille et leurs proches de toute notre affection. Chantal Constantin entourée de Jean-Paul Lacombe, Georges Blanc et Mathieu Viannay aux Trophées de la Gastronomie 2012

NOMINATIONS DANONE Une arrivée et un départ. Né le 16 octobre 1958 à Lyon, Gilles Schnepp a été élu président du conseil d’administration de Danone, le 14 mars 2021, en remplacement d’Emmanuel Faber. Diplômé d’HEC, il a débuté son parcours professionnel chez Merril Lynch (1983-1989) avant de rejoindre le groupe Legrand, où il a gravi tous les échelons jusqu’au poste de PDG en 2006. Après 20 ans chez Danone, la Lyonnaise Sophie Godet change de crémerie. Elle est désormais directrice « lait » du groupe agroalimentaire Savencia.

SYNTAGME Deux arrivées. Après avoir travaillé pendant trois ans au sein de l’agence Allison+Partners et à la Métropole de Lyon, Arifé Yildiz rejoint l’agence de communication et influence Syntagme comme Directrice Conseil. Elle aura pour collègue Patrice Prat, ancien député du Gard et nouvel associé de Syntagme en charge des thématiques d’intelligence économique et de marketing territorial. Ils intègrent également l’équipe de Thomas Marko & Associés (Venise Group) que l’agence d’Erick Roux de Bézieux et David Kimelfeld représente sur le quart Sud-Est de la France.

CHAMBRE RÉGIONALE DES COMPTES Deux arrivées. La chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes a installé Pierre Doucet en qualité de premier conseiller. Après une carrière au ministère de l’industrie, puis au ministère du commerce et de l’artisanat, Pierre Doucet a choisi de devenir conseiller de chambre régionale des comptes en 1999. Il a un nouveau président en la personne de Bernard Lejeune. lyon people • avril - mai 2021 • 78 •

CHANTAL CONSTANTIN est partie rejoindre son Bernard La restauratrice décédée le 1er avril 2021 d’une crise cardiaque, laissera le souvenir d’une femme de cœur qui ne vivait que pour son fils Camille et ses clients… Texte : Christian Mure - Photo © Chris

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e compliment du chanteur explorateur Antoine, de passage à Larivoire, l’avait galvanisée : « Chantal, tu es une fille formidable ! ». Une vie entière consacrée au restaurant de Crépieux dont son mari Bernard, disparu en 2018, était le chef et l’héritier. L’établissement avait été acquis par son grand-père Henri Constantin en 1904. Chantal virevoltait en salle, houspillant ses serveurs et sommeliers, pour offrir à ses clients un accueil et un service dignes des plus grandes tables. N’hésitant pas à s’attabler avec eux pour revivre les meilleurs moments en feuilletant les albums photos de la grande époque. Lorsqu’elle avait une soirée d’anniversaire pour les amoureux du cheval, elle se mettait en quête d’un manège de petits chevaux pour agrémenter leur soirée ! C’était ça Chantal qui rêvait de remonter un bistrot à Lyon pour continuer de vivre sa passion entamée le 1er juillet 1980 lors de la reprise de Larivoire avec son mari Bernard. Le couple avait entièrement transformé le décor du restaurant en 1985. Leur aventure gastronomique s’est tristement terminée l’été 2016, mais pendant ces trente années, Larivoire fut l’adresse favorite des vrais Lyonnais dès les premiers rayons de soleil pour sa terrasse fleurie au bord du canal et son assiette étoilée. L’époque bénie des repas de famille du dimanche midi. La rédaction de Lyon people adresse ses sincères condoléances à son fils Camille, aux membres de sa famille et à tous ses amis cuisiniers des Toques Blanches Lyonnaises.


LA RÉGION

DE LA MONTAGNE Région Auvergne-Rhône-Alpes 2020 © Juan Aubert

1ÈRE RÉGION DE MONTAGNE D’EUROPE

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