Paperjam Mars 2021

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NUMÉRO 210

MARS 2021

Business zu Lëtzebuerg

Tatiana Fabeck, l’architecture en toute honnêteté 5 453000 074017 05 03 5€ 4€



Édito #100FemmesQuiDirigent

Des paroles aux actes Qui, parmi vous, a une cheffe ou, mieux, est une cheffe ? Cette question, nous vous invitons à vous la poser pour mettre sur la table un constat : les comités de direction des entreprises restent majoritairement masculins. 23 % seulement des femmes occupaient un poste d’encadrement en 2018 au Luxembourg, soit le deuxième taux le plus faible de l’UE, juste devant Chypre (19 %). Le pays se situe loin de la moyenne européenne, qui pointe à 37 %, selon Eurostat. Force est de constater que les femmes restent sous-représentées dans de nombreux pans de notre société, à commencer par le monde du travail. En septembre 2020, 41 % de l’emploi salarié intérieur était occupé par des femmes au Luxembourg, alors qu’elles représentent la moitié de la population. Cette dissonance entre la démographie du pays et celle de ses entreprises interpelle, d’autant qu’on n’a jamais autant entendu parler de diversité et d’équité qu’en 2021. Certes, l’émergence des stra­tégies RSE, voire de quotas d’inclusion, peut tenter de faire évoluer les choses, mais actuel­le­ ment, ces derniers n’ont pas encore porté leurs fruits, et les paroles n’ont pas encore été traduites en actes. Cette année, la Journée internationale des femmes est dédiée à la thématique « Leadership féminin : pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ». Voilà pourquoi Paperjam a choisi de mettre en lumière le parcours de 100 femmes

qui dirigent. Bien entendu, le Luxembourg en compte bien plus. Une longue et difficile sélection a dû être opérée pour réaliser le numéro que vous lisez actuellement. À travers ce dossier, nous entendons mettre l’accent sur des compétences et des expériences que portent ces dirigeantes. Leur parcours est source de respect, mais aussi d’inspiration. Elles incarnent à elles seules un renouveau, même si, il faut bien l’admettre, certains secteurs sont traditionnellement plus masculins ou féminins que d’autres, et les impulsions en matière d’équité y sont plus lentes ou compliquées à implémenter. Et si le Luxembourg fait figure de mauvais élève de la classe européenne en matière d’égalité des genres à des postes de direction, cela ne doit pas pour autant nous faire oublier que le pays dispose d’atouts non négligeables : un tissu entrepreneurial de plus en plus dense et varié, un écart salarial le plus faible d’Europe – 10 fois moindre que la moyenne de 2018 – avec 1,4 %, et des dispositions légales telles que le congé parental pour permettre de faciliter l’inclusion. Le terreau est donc là, l’engrais aussi. Reste désormais à faire germer cette diversité. Pour commencer, pourquoi ne pas jeter un œil au parcours de ces dirigeantes, et tout simplement en prendre de la graine ?

Journaliste CATHERINE KURZAWA

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Ristretto 08 #POLITIQUE 10 DAVID WAGNER

« La place financière est devenue une raison d’État » –

12 #ENTREPRISES

14 MARC HILGERT

« La demande est plus marquée pour les meubles »

Photo

Andrés Lejona, Illustration

Sam Peet

16 #PLACEFINANCIÈRE 18 ALAIN STEICHEN

« On ne sera jamais à l’abri des critiques»

p.  28 Tatiana Fabeck, fondatrice de Fabeck Architectes, nous parle de sa carrière, ses coups de cœur et de l’évolution du métier au Luxembourg.

Conversation 22 CHRISTOPH BUMB

« Livrer une vraie plusvalue aux lecteurs »

Data Dada 20 #RECHERCHE

Le piège du 1%

Listing

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28 TATIANA FABECK

« Nous sommes en contact avec tout le spectre de la société» –

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Entrepreneures et associées –

50

Dirigeantes salariées –

60

C-level et commandantes MARS 2021

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66 Enjeux

Une ville intel­li­gente et humaine avant tout –

68 AMÉNAGEMENT

DU TERRITOIRE Une smart city au service des citoyens

70 BILAN

Ville de Luxembourg : smart city ?

p.  80

72 RECHERCHE

Le docu-fiction de Julien Becker An Zéro imagine ce qui pourrait se produire si ­Cattenom explosait. Premières images avant la sortie officielle.

Le jumeau numérique : digitaliser pour mieux anticiper

74 INFRASTRUCTURE

ET MOBILITÉ ÉLECTRIQUE La délicate équation de l’e-mobilité

80

Portfolio

96

Business Club

Le jour où Cattenom explosera

76 ENTREPRISE

«Tout ce qui peut être digitalisé doit l’être »

78 EXPÉRIENCE

10 projets « smart » qui fonctionnent p.  66 Le Luxembourg progresse dans l’idée de la smart city, un concept destiné à faciliter la vie des citoyens.

Lifestyle 106 MA MAISON 108 MON ARGENT 110 MON STYLE 112 MA COLLECTION 114 MA RECETTE

Photos

Andrés Lejona et extrait du documentaire An Zéro

116 MON MENTAL 120 La liste

6 présidents dans la finance

p.  112 Fan de Blake et Mortimer, Frédéric Humbel collectionne les vestes de tweed et les pipes.

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Ristretto #Politique Sélectionné par JULIEN CARETTE, NICOLAS LÉONARD et PIERRE PAILLER

DÉFENSIF

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« Notre position aujourd’hui, dans le contexte d’OpenLux, est différente de celle que nous avions malheureusement à l’époque des LuxLeaks. » Le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), explique comment le Luxembourg a changé en supprimant le secret bancaire et en se conformant désormais pleinement aux règles de l’UE et de l’OCDE en matière de fiscalité et de transparence.  2

ENDEUILLÉ

Le Premier ministre, Xavier Bettel (DP), a rendu hommage à Carlo Wagner, décédé le 12 février à l’âge de 67 ans. Membre du parti DP, bourgmestre de Wormeldange de 1994 à 1999, Carlo Wagner avait été ministre de la Santé et de la Sécurité sociale au sein du gouvernement Juncker-Polfer (1999-2004).  3

INQUIET

« Quand un ministre belge vous dit qu’il est ‘disposé à évaluer les propositions luxembourgeoises et à examiner d’autres solutions pour remplacer le mécanisme actuel’, cela me fait penser qu’on risque d’aller vers une autre formule. »

Josy Arens (CDH), député fédéral belge et bourgmestre d’Attert, a peur de voir le Luxembourg faire disparaître l’octroi à la Belgique des fameuses rétrocessions d’une partie de ses recettes fiscales et des montants liés à la perception annuelle des accises auprès des travailleurs frontaliers. Ce qui grèverait grandement les budgets de nombreuses communes belges, frontalières et même plus éloignées.  4

COMPRÉHENSIF

« On ne peut pas faire grief au Luxembourg de prioriser sa population après la fin de la première phase de vaccination. » ACCUSATRICE

« Toutes les instances dirigeantes du parti, je ne cite pas de noms, mais j’écris bien toutes, étaient informées des problèmes auxquels je faisais face et des reproches précis formulés à mon égard. » La députée européenne Monica Semedo s’est expliquée, en exclusivité sur le site paperjam.lu, sur les raisons de son départ du DP, après les sanctions prises par le Parlement européen à son égard pour harcèlement moral à l’encontre de ses anciens assistants parlementaires.  6

INTERVENTIONNISTE

« La vaccination interventionnelle doit devenir l’outil favori en cas d’éruptions épidémiques dans les mois et années à venir. » Le professeur Claude Muller, du Luxembourg Institute of Health (LIH), estime que « le principe est qu’à l’intérieur des phases, il faut vacciner en priorité les personnes infectées et les cas contacts avant de les envoyer en isolation ou en quarantaine ».

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Photos

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Matic Zorman (Archives), Andrés Lejona (Archives), Commune d’Attert

François Grosdidier (LR), le maire de Metz, ne comptait pas vraiment sur le Luxembourg pour aider à vacciner la population frontalière française.


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Ristretto #Politique

« La place financière est devenue une raison d’État » Le député David Wagner (Déi Lénk) revient sur les raisons qui l’ont poussé à dénoncer les pratiques de la Place après les révélations d’OpenLux.

Vous avez été un des seuls politiciens à dénoncer les pratiques de la place financière à la suite des révélations d’OpenLux. Pourquoi ? La plupart des acteurs politiques ont la prétention d’accéder au gouvernement. Or, la place financière est devenue une raison d’État, qu’on n’attaque pas, car il y a des intérêts énormes derrière.

C’était tout juste si on ne se faisait pas traiter de traitres. C’était dur… Pourquoi ces pratiques ne changent-elles pas ? Il y a une sorte de cynisme selon lequel, si ce n’est pas le Luxembourg, un autre le fera. Mais cela a quand même beaucoup changé…

Le sujet est-il tabou ? Certains sont beaucoup moins dupes qu’ils ne le prétendent, mais ils se rangent derrière les intérêts de la Place. C’est un peu comme si on voulait gouverner en Arabie saoudite en étant contre le pétrole, ce n’est pas possible…

À quel point de vue ? Je l’ai remarqué quand j’ai fait mon discours à la Chambre. J’ai eu des retours : « Vous avez raison, il faut que quelqu’un le dise. » Les gens sont contre les méthodes de la Place ? Même si c’est légal, la plupart des gens ont compris qu’il s’agit de défiscaliser au maximum. Or, ils ne sont pas fiers de cela, parce qu’instinctivement, ils savent que des choses louches s’y passent. Et ils voient que les grands groupes ne paient plus rien.

Cela reste difficile d’aborder ce sujet avec clarté… La matière est très opaque pour les non-initiés. Quand des reproches justifiés sont faits, les professionnels de la Place peuvent embrouiller. Même les députés ne comprennent pas bien ce domaine ? Sur les projets de loi qui ont trait à la place financière, seuls deux ou trois ont la formation et peuvent poser des questions pointues. Les autres ne savent pas quoi dire… OpenLux ne dénonce pour autant rien d’illégal… Non, mais ce n’est pas la question, à mes yeux. Le problème porte sur la législation qu’on a au Luxembourg, au-delà de sa légalité. Quel est le problème de cette législation ? Cela permet de défiscaliser à mort par le biais de montages, comme les soparfi ou le système des sociétés mères et filiales. La finalité est que les sociétés, voire les personnes privées, paient le moins d’impôts possible. N’existe-t-il pas d’autres arguments que celui de la législation complaisante pour expliquer le succès de la Place ? Dire qu’on a une bonne place financière parce qu’on est polyglotte – c’est le cas de la plupart des Places – ou parce qu’il y a la paix sociale, ce sont des arguments un peu bébêtes. Il ne faut pas se raconter d’histoires, tout le monde le sait très bien : on a une bonne Place, du fait de la législation. Il y avait déjà eu un précédent avec LuxLeaks… À l’époque, nous étions les seuls à être critiques.

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Pour quelles raisons l’état d’esprit a-t-il changé ? Avant, il y avait cette sorte de compromis tacite : la place financière, ce n’est pas génial, mais cela nous permet de bien vivre. Cela n’existe plus ? Cela s’effrite. Les jeunes, surtout, le remarquent : ils ont du mal à trouver du travail. Sans parler du logement, qui devient inabordable. Or, les montages fiscaux vont jusque dans l’immobilier. Comment cela ? La spéculation est facilitée par des montages qui font monter les prix du foncier. Donc, on revient à des problèmes très concrets. Et la population, y compris les classes moyennes, commence à être méchamment touchée. Le gouvernement n’a-t-il pas fait des efforts pour améliorer la transparence de la Place ? C’est vrai qu’après LuxLeaks, le nouveau gouvernement s’est dit : « Ce n’est pas possible, si on veut pré­ server la Place telle qu’elle est, il faut faire le ménage. » Et ils ont légalisé les procédures de rulings. Donc, des efforts ont été faits, oui, mais pas assez.

La tolérance à l’égard des méthodes de la Place s’effrite, selon David Wagner.

Interview PIERRE PAILLER Photo ROMAIN GAMBA


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Ristretto #Entreprises Sélectionné par CATHERINE KURZAWA et MATHILDE OBERT

CONFIANT

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« Le conseil d’administration est unanimement d’accord pour dire qu’Aditya Mittal est le choix naturel et juste pour être le directeur général de la société. »

Lakshmi Mittal a cédé, en février, les rênes d’ArcelorMittal à son fils Aditya, 45 ans. Ce dernier a rejoint l’entreprise en 1997 et officiait jusqu’à présent en tant que président, CEO et CFO d’ArcelorMittal Europe. RÉALISTE

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« Si l’on veut montrer toute notre gamme, on a besoin d’un magasin de 10.000 m². » Stefan Schins, directeur du développement chez Decathlon, lors de l’inauguration du premier point de vente au Grand-Duché, au sein du complexe Royal-Hamilius. Le spécialiste de l’équipement sportif dispose de 630 m2, soit cinq fois moins qu’à Sterpenich.  3

DÉTERMINÉ

« Les revendications sont toujours les mêmes. Les aides sont insuffisantes, difficiles à obtenir et tardives. Ma patronne vient de recevoir les aides de décembre. Nous sommes en février. » Clément Elie, jeune serveur qui a lancé l’appel à manifester, jeudi 11 février, sur la place d’Armes. Plusieurs centaines de professionnels de l’horeca ont crié leur détresse sur le pas de la porte du Cercle municipal, où la Chambre des députés officie depuis le début de la crise sanitaire.  4

POSITIF

« En regardant les chiffres, on s’aperçoit que les volumes de ventes sont très acceptables, même avec les dimanches fermés ! La vente est plus chirurgicale, les vendeurs ont plus de temps avec les clients. » Marc Devillet, directeur général et administrateur délégué d’Autopolis, à propos de l’Autofestival.  5

« Lodyss est un premier pas, mais il y aura certainement d’autres pas qui seront faits. »

Frédéric de Radiguès, directeur général de la Brasserie Nationale, a confirmé lors de la présentation des résultats annuels que le groupe entendait développer son pôle santé, actuellement composé de l’eau minérale Lodyss. Après neuf mois de commercialisation, ce produit représente déjà 20 % des volumes de la Brasserie Nationale.  7

SÉDUISANT

« Pendant le premier confinement, les célibataires ont reconsidéré leur statut, et les personnes en couple ont peut-être réalisé qu’elles n’étaient pas avec la bonne personne. » Le Covid-19 redessine le marché des rencontres. Claudia Neumeister, à la tête de l’agence matrimoniale Luxdates, a vu un nouveau flux de demandes arriver.

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Romain Gamba (archives) et Matic Zorman (archives)

AMBITIEUX

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Ristretto #Entreprises

« La demande est plus marquée pour les meubles » Qui dit plus de temps passé chez soi, dit davantage d’équipements. Marc Hilgert, cogérant du détaillant luxembourgeois de meubles et cuisines Kichechef, le constate.

Quels sont les plans de Kichechef pour 2021 ? Nous continuons à développer notre approche « home sweet home » avec des actions spécifiques. Nous nous devons de rester très flexibles. Vu la situation du Covid, on planifie large. On ne peut plus rien exclure, en ce compris un nouveau lockdown. Notre but est de terminer l’année dans le même esprit que 2020 : en lissant l’effet du confinement sur nos ventes. Les consommateurs semblent consacrer davantage de budget à leur habitation. Vous confirmez ? La demande est vraiment plus marquée pour les meubles. Je crois que les gens se sont rendu compte qu’en restant à la maison, ils pouvaient changer ceci ou cela, et les meubles en font partie. On a réussi à faire un petit peu plus de chiffre, mais, globalement, nous nous situons légèrement au-dessus de la moyenne à 10 ans. On ne peut pas dire que 2020 est la meilleure année que nous ayons connue, elle a été amputée de deux mois. Nous avons simplement réussi à rattraper le retard. L’été prochain, le centre commercial Escape ouvrira juste à côté de votre magasin de Capellen. Vous attendez-vous à une hausse de la fréquentation ? L’ouverture d’Escape est une bonne chose, et je ne la vois pas du tout comme un danger. Le centre abritera notamment un Delhaize, cela fait un point d’attraction. Nous nous sommes battus tout seuls, ici, pendant 16 ans. Puis, Bauhaus est arrivé en 2016. Même s’il vend des meubles de jardin, nous n’avons pas les mêmes produits ni les mêmes fournisseurs. Cela ne nous fait pas de concurrence. Au contraire, cela crée un flux. En décembre dernier, une étude a conclu qu’Ikea était la marque de meubles la plus forte au Luxembourg, alors que l’enseigne n’y est même pas présente. Qu’en pensez-vous ? Nous ne sommes pas étonnés. Ikea est une marque internationale que tout le monde connaît. Cela n’exclut pas qu’un client Ikea vienne chez nous. Je ne considère pas Ikea comme un concurrent, parce que nous avons d’autres produits et une offre beaucoup plus person­­ nalisée. Ikea a son catalogue, Kichechef possède 60.000 références uniques en magasin, sans oublier les dizaines de milliers de combinaisons possibles à la commande. En 2003, nous voulions même avoir Ikea à côté de nous. Cela aurait été bien. Mais à l’époque,

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il était interdit de construire des commerces de plus de 10.000 m2. En 2019, Kichechef a lancé un vaste rebranding avec un nouveau logo et un nouveau slogan. Quel en est l’impact ? Nous sommes vraiment contents de l’avoir fait, c’est un grand pas. Beaucoup de gens ne nous connaissent pas, la population au Luxembourg change beaucoup et s’internationalise. C’est pour cela que nous avons choisi un slogan en anglais. Qu’est-ce qui vous distingue de la concurrence au Luxembourg ? Nous voulons vraiment tout faire pour satisfaire les clients, qu’ils se sentent chez eux dès qu’ils entrent chez nous. Nous accordons beaucoup d’importance à la formation du personnel et à l’accueil des clients. Observez-vous des retombées de la fermeture prolongée des commerces côté allemand ? Peut-être qu’à court terme, les gens viennent davantage dans les commerces luxembourgeois, mais, géographiquement, nous sommes plus proches des clients frontaliers belges et français. La fermeture en Allemagne impacte les fournisseurs. Il y a des sociétés qui ont arrêté la production par manque de commandes. C’est un problème qui impacte tout le monde, en particulier sur le segment de l’électro­ ménager, où certains fournisseurs ne parviennent plus à suivre, par manque de pièces. Cela rallonge les délais de livraison. Kichechef a commencé à écouler des articles en ligne pendant le confinement du printemps 2020. Vous poursuivez sur cette voie ? Il s’agissait de meubles de jardin, des articles dont nous avions une certaine quantité de pièces en stock, pas forcément des objets qui se commandent sur mesure. Nous commercialisons actuellement quelques articles d’ambiance sur notre site web. Depuis le rebranding, nous organisons nos propres shootings photo pour sortir du lot et nous différencier des prises de vue classiques des fournisseurs. Nous voulons présenter les articles dans des ambiances que nous créons.

Marc Hilgert, cogérant de Kichechef, aborde 2021 avec prudence.

Interview CATHERINE KURZAWA Photo ROMAIN GAMBA


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AG I R AVA N T T O U T


Ristretto #PlaceFinancière Sélectionné par JEAN-MICHEL LALIEU

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SATISFAIT

« Une politique environnementale ambitieuse, un système social performant et de qualité, ainsi qu’un cadre de gouvernance qui se démarque par sa transparence, sont en effet au cœur du succès du Luxembourg. » Le ministre des Finances, Pierre Gramegna (DP), s’est félicité de la reconduction de la note « AAA – tendance stable » accordée récemment au Luxembourg par DBRS Morningstar. ENCOURAGEANT

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AMBITIEUX

« L’intelligence artificielle permet d’aller très loin dans l’analyse des documents des fonds d’investissement et autres acteurs de la place financière. » Christian Gillot, fondateur de la start-up Tetrao.  4

PRUDENTE

« La transition vers une économie climatiquement neutre et résistante au climat est un long voyage, et nous ne sommes qu’au début de ce processus. » RUSÉS

La société américaine Gamestop, spécialisée dans la vente de jeux vidéo, n’aurait jamais dû faire la une des médias du monde entier. Mais une action concertée de milliers de petits actionnaires en a décidé autrement. Elle visait avant tout à porter un coup dur aux fonds spéculatifs pratiquant la vente à découvert. En faisant artificiellement remonter le cours, ce sont finalement eux qui ont gagné le gros lot. Ce qui était peut-être leur objectif. Une autre forme de spéculation ?  6

DÉTERMINÉS

« Il est de notre devoir d’alerter sur le fait que la BCE pourrait aujourd’hui offrir aux États européens les moyens de leur reconstruction écologique, mais aussi de réparer la casse sociale, économique et culturelle, après la terrible crise sanitaire que nous traversons. » 108 économistes européens ont publié une tribune dans plusieurs médias internationaux de référence, dont Paperjam, pour demander à la Banque centrale européenne un effacement des dettes publiques des États européens. En échange, ceux-ci s’engageraient à investir les mêmes montants dans leur reconstruction écologique et sociale.  7

FÂCHÉ

« Il est possible de répondre à chaque critique avancée dans ces articles. Les autorités l’ont fait, mais, comme je l’ai dit, cela a été soit ignoré, soit caricaturé. » Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance, suite à l’enquête OpenLux menée par le quotidien français Le Monde, en collaboration avec d’autres journaux étrangers.

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Mike Zenari (archives), Matic Zorman (archives) et Laurent Antonelli pour la Chambre de commerce

L’Alfi demande du temps par rapport à l’émergence des fonds ESG après une attaque de Greenpeace accusant le secteur des fonds d’investissement de financer massivement les activités les plus nocives pour le climat.


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Ristretto #PlaceFinancière

« On ne sera jamais à l’abri des critiques » OpenLux est-elle l’attaque de trop ? L’avocat Alain Steichen ne voit pas ce que le Luxembourg pourrait faire de plus pour respecter les règles internationales.

L’attaque OpenLux vous étonne-t-elle ? Non, cela dure depuis plus de 10 ans. Le succès crée des envieux et, quoi qu’on fasse, on ne sera jamais à l’abri des critiques, justifiées ou artificiellement construites. Le fait de gérer ses affaires depuis le Luxembourg, pour une personne étrangère, ne doit pas être jugé comme suspect… ? Je ne vois pas en quoi. Le fait qu’un résident français crée une société luxembourgeoise pour détenir des actifs investis en Allemagne ne pose aucun problème par rapport à la loi sur le blanchiment. Or, c’est bien de cela qu’il est question quand on s’attaque au registre des bénéficiaires effectifs (RBE). Les critiques pointent une certaine opacité du RBE. Vous approuvez ? Si le RBE n’était pas aussi transparent, ces journalistes n’auraient pas pu tirer de telles conclusions. L’accusation vient du fait que, si plusieurs personnes sont actionnaires d’une société, mais toutes à moins de 25 %, on ne retrouve la trace d’aucune d’entre elles. Cela peut être critiqué. Mais c’est juste l’application de la loi qui découle de la directive européenne. Si la directive exige que chaque actionnaire soit connu, il faudra le faire. Mais le but est de connaître le propriétaire effectif d’une société dans un souci de lutte contre le blanchiment. Si vous détenez 1 %, vous n’allez pas blanchir du capital. Qu’est-ce qui fait qu’un footballeur belge décide de loger au Luxembourg une société de gestion immobilière ? La première question à se poser est de savoir pourquoi créer une société pour gérer ses immeubles, son patrimoine financier ou des filiales. C’est parce qu’il existe un souci d’efficacité administrative qui intervient lorsqu’une personne détient suffisamment d’actifs. Quand votre patrimoine augmente, vous avez besoin de le consolider dans le cadre d’une structure pour en faciliter la gestion. Mais pourquoi justement au Luxembourg ? C’est cela qui intrigue. En fait, on peut cultiver des toma­ tes au Luxembourg, mais il y a beaucoup plus de cultures de tomates aux Pays-Bas. Parce qu’il y existe une expertise dans ce domaine, que n’a pas le Luxembourg. Il n’y a plus aucun avantage fiscal à être au Luxembourg ? Non, il n’y a plus aucun intérêt fiscal pour un rési­dent belge, français, allemand... Tous ces pays imposent les revenus détenus par une société Pour l’avocat Alain Steichen luxembourgeoise, même lorsqu’ils ne sont

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(Bonn Steichen & Partners), le Luxembourg a fait ce qu’il fallait pour être irréprochable.

pas distribués, afin d’éviter que ces bénéfices ne puissent être thésau­risés au sein de la société si elle devait être défiscalisée. Tous ces pays disposent de mesures d’antiévasion fiscale, qui s’ajoutent à la transparence fiscale et l’échange de renseignements entre les pays. Mais il reste des domaines qui ne sont pas régulés au niveau international ? Les fonds d’investissement luxembourgeois sont défiscalisés depuis une quarantaine d’années. Et les produits équivalents à ces fonds sont défiscalisés de la même manière chez nos voisins. Nous faisons donc la même chose que les autres pays, mais nous disposons en plus d’une infrastructure administrative pour faire fonctionner ces « grosses machines », d’une expertise pour gérer les flux financiers transfrontaliers, ou encore d’un cadre des sociétés adapté. Tout cela rend le Luxembourg performant. C’est donc une question de réputation ? Oui, des personnes viennent au Luxembourg parce qu’elles ont appris que d’autres y sont venues et en sont très contentes. Est-ce qu’il reste des progrès à faire pour en finir avec les critiques ? Il me paraît très difficile de faire nettement plus que ce qui est fait actuellement. En moins de 10 ans, le Luxembourg a pris un virage à 180 degrés par rapport à la transparence, à l’échange de renseignements. Depuis le gouvernement Bettel, nous sommes quasiment devenus le champion de la transparence et de la coopération administrative au sein de l’UE, et avec d’autres pays dans le cadre de conventions fiscales. Mais ça n’empêche toujours pas les attaques… Donnons du temps au temps. Ces attaques sont le résultat de ce qui s’est fait pendant près d’un demi-siècle. L’accusation de paradis fiscal dans les médias n’est que le résultat de leur souvenir collectif du Luxembourg, mais pas la conclusion objective des recherches qu’ils ont effectuées. Avec le temps, le Luxembourg sera considéré comme un pays « civilisé » à tous les égards, mais qui reste performant sur le plan non fiscal. Interview JEAN-MICHEL LALIEU Photo ROMAIN GAMBA


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Financial Services from a different angle Sustainable Finance: seize the opportunity to grow your business

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Data Dada #Recherche

Le piège du 1 % Depuis l’élaboration de la stratégie de Lisbonne, le gouvernement affirme sa volonté d’atteindre un montant d’investissement de 1 % de son PIB dans la recherche chaque année. Une ambition à détailler pour mieux la comprendre, mais qui a donné naissance Auteur THIERRY LABRO à un écosystème très dynamique.

ÉVOLUTION DES DÉPENSES INTÉRIEURES BRUTES ET DE L’INTENSITÉ DE LA RECHERCHE PAR SECTEUR D’EXÉCUTION

Programme gouvernemental 2009 JEAN-CLAUDE JUNCKER Dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, le gouvernement vise une dépense de RDI (recherche, développement et innovation) de 3 % du produit intérieur brut (PIB), dont deux tiers par le secteur privé, les régimes d’aide prévus par le nouveau cadre légal devant permettre à l’État d’accompagner substantiellement ces initiatives privées.

Source

Statec

ÉDUCATION DU 21e SIÈCLE

SANTÉ PERSONNALISÉE

LES 4 AXES DE LA RECHERCHE AU LUXEMBOURG TRANSFORMATION INDUSTRIELLE ET DES SERVICES

Accord de coalition 2013 XAVIER BETTEL Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, le Luxem­bourg s’est engagé, dans son program­me national de réforme Luxembourg 2020, à porter, d’ici 2020, ses investissements dans la recherche à un montant se situant entre 2,3 % et 2,6 % de son PIB, dont environ un tiers (0,7 % à 0,9 % du PIB) proviendra de la recherche publique, chiffre que le gouvernement entend porter à long terme à l’équivalent de 1 % du PIB.

DÉVELOPPEMENT DURABLE ET RESPONSABLE

PIB DU LUXEMBOURG

2 % du PIB Intensité (% PIB)

1,5

470,7

416,2 310,4

400

317,9

331,9

RECHERCHE PRIVÉE (MIOS €)

1

Intensité (% PIB) 0,5

215,2

287,8

298,4

2013

2014

23.963

20.044

111.115

127.929

133.272

2.448

2.649

3.137

251

203,7

149,6

RECHERCHE PUBLIQUE (MIOS €)

0 2009

2010

2011

ÉVOLUTION DES BREVETS DÉPOSÉS DE 2010 À 2019 Source

OMPI

DESSINS ET MODÈLES INDUSTRIELS (nombre de dessins ou modèles) MARQUES (nombre de classes) BREVETS

20

MARS 2021

9.163

11.638

95.921

106.979

1.890

2.348

2012

19.239


?

NOMBRE DE CHERCHEURS Personnel de R & D en équivalents temps plein en 2018 Source

Le saviez-vous La recherche appliquée a commencé avec l’implantation de la première entreprise industrielle au Luxembourg, qui était la firme Villeroy & Boch, en 1766, lorsque le territoire qui est devenu, après 1815, le « Grand-Duché de Luxembourg » appartenait encore à l’empire autrichien.

Statec

1.171,5 241,4

ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR 1.209,9 1.085,1

Source Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

PERSONNEL ADMINISTRATIF

1.760,2

60,9 63,9

Prof. Stéphane Bordas (FP7), bénéficiaire d’une subvention de démarrage du CER, expert en mécanique numérique

2.863,2

ENTREPRISES 3.086,2 1.457,9

Août 2017 Lancement de l’IP Box 2

Juillet 2016 Fin de l’IP Box 1 (période de transition jusqu’à juin 2021)

Total sur quatre années en millions d’euros

TOTAL TOUS SECTEURS CONFONDUS 5.467,6

286,4

1.134,4

DOTATIONS DE L’ÉTAT INSCRITES DANS LA CONVENTION PLURIANNUELLE (2018-2021) ET LE CONTRAT D’ÉTABLISSEMENT

TECHNICIENS

844,2

SECTEUR DE L’ÉTAT

643,7

DES FIGURES IMPORTANTES DE LA RECHERCHE AU LUXEMBOURG

CHERCHEURS

FNR 265,41

List 187,85

LIH 151,73

TOTAL 1.457,29 mios € plus 20,5 mios € de bonus

493,9

Accord de coalition 2018 XAVIER BETTEL Tout en veillant à maximiser l’efficacité des dépenses engagées et l’efficience de l’action déployée, les investis­ sements dans la recherche et l’inno­vation, tant publics que privés, reflétés par les moyens budgétaires de l’État, seront portés à 1 % du PIB. Les dépenses intérieures brutes de recherche dans le secteur public se situeront à 0,8 % du PIB pour l’année 2023.

70.000 MIOS €

60.000

50.000

Liser 49,41

Prof. Lionel Briand (H2020), président FNR Pearl, vicedirecteur de l’Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) – subvention avancée du CER, expert dans le domaine de la fiabilité et de la sécurité des logiciels Prof. Björn Ottersten (H2020), directeur de l’Interdisciplinary Centre for Security, Reliability and Trust (SnT) – subvention avancée du CER, expert en sécurité et confiance, com­ munications sans fil fiables et traitement statistique du signal

HORIZON 2020 Financements européens obtenus par l’Université du Luxembourg

44

Subventions approuvées Université du Luxembourg (médecine incluse) 802,89

40.000

15 %

Taux de réussite

157 millions 357,5

395

402

406

374,67

800

600

382,37 320,6

317,1

318,7

321,4

400

200

0 2015 27.403

2016

2017

14.892

14.925

157.629 119.239

2.789

2019

15.943 11.230

139.529

2018

3.466

3.465

121.312

104.342

3.199

2.701

Budget total, dont une part de 27,5 millions d’euros pour l’Université du Luxembourg

ENTREPRISES AYANT LE PLUS DE BREVETS AU LUXEMBOURG Selon les statistiques (PCT) de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle Source

Patentscope – Wipo

1

ArcelorMittal 118

2

IEE 24

3 Luxembourg Institute of Science and Technology (List) 24 4

Delphi 11

5

SMR Patents 11

6

Medtronic Ardian 10

7

Paul Wurth 10

8

Tarkett 8

9 Université du Luxembourg 8 10

Luxembourg Patent 6

MARS 2021

21


Christoph Bumb, dans la rédaction de Reporter.lu, rue du Saint-Esprit, dans le quartier politique de Luxembourg.

22

MARS 2021


e-Conversation Christoph Bumb

« Livrer une vraie plus-value aux lecteurs » À la veille de son troisième anniversaire, le quotidien en ligne Reporter.lu passe la barre des 3.000 abonnés payants. Échange d’e-mails avec Christoph Bumb, cofondateur, rédacteur en chef, journaliste politique, gérant et un des rares entrepreneurs média du Luxembourg. Auteur MIKE KOEDINGER

De : < Mike Koedinger > à : < Christoph Bumb > (07.02, 10h04) Lorsqu’en octobre 2017, vous annonciez – en duo avec la journaliste Laurence Bervard – vouloir lancer un nouveau média, un magazine digital avec du « journalisme indépendant, critique, d’investigation et participatif », vous aviez surpris un peut tout le monde. Vous annonciez lancer un média en ligne, sans publicité, et financé à 100 % par ses lecteurs. Alors qu’à l’époque, parmi les profes­ sionnels, peu croyaient en ce modèle économique (du moins, dans un marché aussi réduit que le Luxembourg), Reporter.lu semble aujourd’hui être le modèle cité en référence de tous les côtés. D’autant plus que les médias qui se financent, au moins partiellement, par la publicité ont terriblement souffert durant le confinement, au printemps 2020. Qu’avez-vous appris depuis votre mise en ligne il y a trois ans, en mars 2018 ? De : < Christoph Bumb > à : < Mike Koedinger > (09.02, 14h56)  Tout d’abord, nous sommes convaincus que c’était la bonne décision. À l’époque, comme tu le dis, nous n’avions aucune certitude de réussite. Pour lancer Reporter.lu, Laurence Bervard et moi avons démissionné du Wort, abandonné nos CDI. Nous voulions créer un

Photo ANDRÉS LEJONA

média en ligne, sans publicité, sans investis- tique et crédible. La preuve : nous avons plus seurs ou actionnaires aisés, préfinancé par que triplé le nombre de nos abonnés (à 3.009 les lecteurs via un crowdfunding et auto­dirigé à la date de fin de cette conversation, ndlr), ce par la rédaction pour ne pas être influencés qui nous a permis d’agrandir notre équipe. par d’autres intérêts financiers, politiques Nous sommes passés de 3 à 9 salariés, dont ou idéologiques. J’avoue que, par moments, 7 journalistes à temps plein. Effectivement, c’était très intensif, et même fatigant. Mais, la pandémie n’a pas brisé notre élan, bien au en rétrospective, le résultat en valait défini- contraire. Il s’avère que notre conviction de tivement la peine et le risque. ne pas nous appuyer sur les recettes publiciTrois ans plus tard, nous voyons qu’il y a taires ne nous donne pas seulement une grande un besoin réel de journalisme indépendant indépendance éditoriale, mais aussi une préet critique, qui se donne le temps et les moyens visibilité économique, et plus d’autonomie. La de lancer des recherches d’investigation, pour seule influence sur notre modèle économique, creuser plus en profondeur, et qui, grâce à ce sont nos abonnés. son indépendance, peut vraiment être criNous avons bien sûr beaucoup appris depuis notre lancement, en mars 2018 : un apprentissage personnel pour moi, d’une part, en tant que journaliste devenu gérant d’entreprise qui doit aussi assumer la responsabilité éditoriale et managériale. C’est une tâche à BIO EXPRESS ne pas sous-estimer. Après, c’était aussi un Formation Sciences politiques et relations apprentissage collectif, car les trois dernières internationales (Universität Trier, années nous ont appris qu’il faut toujours se University of London) remettre en question et s’améliorer. Le business Carrière plan est une chose, mais il faut savoir l’adapJournaliste politique ter aux feed-back et aux attentes des lecteurs au Luxemburger Wort de 2012 à 2017, qu’il quitte pour (mais aussi à ses propres attentes). Par exemple, lancer Reporter.lu. nous avons appris que notre idée initiale, de Livre faire un journalisme avec un recul maximal Son livre, Blau Rot Grün – par rapport à l’actualité, n’était pas tout à fait Hinter den Kulissen eines compatible avec les attentes d’une grande Machtwechsels, paraît en 2015 aux Éditions Saint-Paul. partie de nos lecteurs. Cela ne veut pas dire MARS 2021

23


e-Conversation Christoph Bumb

Laurence Bervard Laurent Schmit

qu’on commence à courir derrière l’actualité brute, mais nous essayons de trouver les angles non identifiés dans les sujets d’actualité et d’aller plus loin dans nos recherches que les médias marqués par le rythme quotidien. Après, il y a aussi une autre forme d’actualité : lorsque ce sont les recherches de Reporter.lu qui créent l’actualité, c’est-à-dire que nos recherches finissent par être discutées au niveau politique et qu’elles ont un vrai impact. Bien évidemment, cela reste un objectif principal. La leçon fondamentale de trois ans de Reporter.lu est, pour moi, la suivante : les lec­ teurs sont prêts à payer pour un journalisme indépendant, critique et strictement numérique, qui a sa place au Luxembourg. Toutefois, pour valoriser la confiance de nos abonnés, il faut livrer du contenu original et s’efforcer de produire régulièrement de la vraie plus-value, c’est-à-dire du contenu qu’on ne trouve pas ailleurs. Pour satisfaire ces at­ten­tes, on a surtout besoin d’une équipe motivée, expérimentée et qui aime travailler en­sem­ ble pour faire bouger les choses. C’est dans cet esprit qu’un projet comme Reporter.lu peut être viable. De : < Mike Koedinger > à : < Christoph Bumb > (11.02, 12h05)  Vous dites que « les lecteurs sont prêts à payer ». Ça me fait penser à cette fameuse alerte lancée par l’auteur américain Tim Wu, qui disait : « Si vous ne payez pas, vous n’êtes pas le client, vous êtes le produit. » Dans son livre The Attention Merchants, il parle du modèle économique de la presse reposant sur la monétisation des contenus par la publicité… qui aurait commencé avec le lancement du New York Sun, et ceci déjà en 1833. Le principe est simple : vendre sa publication en dessous du prix de revient, permettant ainsi de massivement augmenter son audience, et puis monétiser celle-ci par la publicité.

« Les lecteurs sont prêts à payer pour un journalisme indépendant et critique. » 24

MARS 2021

Christoph Bumb

ont une « clientèle » beaucoup plus fidèle, attentive, voire exigeante. Cela ne veut pas dire que les médias classiques vont tous disparaître. Mais je suis convaincu qu’ils doivent PARTICIPATIONS s’adapter, pas seulement au recul des recettes Reporter Media sàrl-s a été cofondée publicitaires, mais aussi par rapport aux attentes par Christoph Bumb et Laurence Bervard. de leurs audiences. Certes, le journalisme fait, Aujourd’hui, elle appartient économiquement parlant, toujours partie du à Christoph Bumb (65 %), Laurence Bervard (25 %) commerce de l’information, à condition qu’on et Laurent Schmit (10 %) – ne veuille pas avoir exclusivement des médias donc entièrement détenue qui sont en grande partie financés par l’État. par des journalistes de la rédaction. Toutefois, en 2021, il ne suffit plus de publier des informations qu’on peut trouver partout, et souvent plus vite que dans les médias traditionnels. Pour moi, un journalisme moderne Ce modèle a été poussé à l’extrême avec doit créer de la plus-value, c’est-à-dire de la l’arrivée de la presse quotidienne gratuite, recherche qualitative et équilibrée au-delà de ou encore, même avant, avec la télévision l’information brute. Il ne suffit pas non plus privée. Est-ce que ces deux modèles de simplement monétiser l’attention des lecvont continuer à coexister dans le futur ? teurs, mais on doit contextualiser, éclairer et Comment voyez-vous l’évolution remettre en cause l’actualité, qui tourne plus du paysage médiatique en général, vite que jamais, afin de fidéliser ses commuet au Luxembourg en particulier ? nautés de lecteurs, ou utilisateurs. C’est un immense défi, je l’avoue, en parDe : < Christoph Bumb > à : < Mike Koedinger > ticulier au Luxembourg. Car il ne faut pas (12.02, 10h33)  oublier que l’étendue du pays se reflète jusJe pense que le paysage des médias continue tement dans le nombre des membres des d’être marqué par une réalité mixte. Il n’y a rédactions. Tout compris, il y a actuellement pas seulement les médias hautement com- quelque 400 journalistes professionnels au mercialisés, mais aussi les médias publics ou Luxembourg. À titre de comparaison, notre semi-publics, qui dominent une partie consi- pays a moins de journalistes que chacun des dérable du marché. Je pense aussi que tout le grands médias de référence chez nos voisins, monde doit se réinventer. Pour Reporter.lu, comme Le Monde ou le Süddeutsche Zeitung. la décision de renoncer volontairement au En plus, le Luxembourg est un des rares pays financement par la publicité a deux raisons : en Europe à ne pas avoir d’agence de presse. d’abord, c’est un gain net au niveau de notre Par conséquent, la mission de suivre l’actuaindépendance. Quand on n’a pas d’annon- lité en détail appartient ici exclusivement aux ceurs, on ne peut pas en perdre à cause d’une médias quotidiens, ce qui mène nécessairerecherche qui risque de gêner une certaine ment aux doubles, voire triples emplois et entreprise. En outre, il s’agit d’une réflexion augmente encore la pression sur ces organes plutôt pragmatique, selon laquelle, notamment de presse, en plus des difficultés économiques sur le petit marché luxembourgeois, quelques liées à la transformation digitale. Je pense big players se partagent une grande partie du que les éditeurs du pays devraient se concergâteau des recettes publicitaires, ce qui vaut ter sur cette question fondamentale, ou au surtout pour les médias numériques. Cela moins commencer à en discuter. devient même plus compliqué, car la plupart des entreprises n’ont plus beaucoup d’intérêt De : < Mike Koedinger > à : < Christoph Bumb > à acheter des annonces traditionnelles. Elles (12.02, 15h45)  peuvent joindre leur public cible soit par les La création d’une agence de presse réseaux sociaux, soit par d’autres moyens de nationale serait en effet un sujet à débattre marketing direct. Les vrais attention mer- au sein de l’Association luxembourgeoise chants ne sont alors plus à trouver dans la des médias d’information (Almi). presse, mais évidemment chez les géants du Cette association, issue de l’Association luxembourgeoise des éditeurs web, alias les « Gafa ». Dans cette logique, je suis convaincu qu’il de journaux (Alej), s’est avant tout y a aujourd’hui une « troisième voie », à savoir concentrée pour donner son avis quant les médias qui visent surtout une commu- au projet de loi « relatif à un régime nauté d’utilisateurs payants. Je partage évi- en faveur du jour­nalisme professionnel ». demment l’idée qu’en tant que consommateur, Cette loi favorise la qualité à la quantité, c’est mieux d’être « client » que « produit ». c’est un « changement de paradigme », Cependant, un média – comme Reporter.lu – comme l’a formulé le ministre Xavier qui renonce à la commercialisation de ses Bettel. Mais cette loi qui prévoit aussi contenus se limite, par la force des choses, d’arrêter la discrimination actuelle dans ses recettes. En revanche, ces médias des médias en ligne ne le fait qu’à moitié.


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e-Conversation Christoph Bumb

Certes, les montants alloués sont en principe les mêmes (200.000 € d’aide à l’innovation, puis 30.000 € par journaliste plein temps avec carte de presse), mais les montants maxima alloués varient fortement selon la typo­ logie des médias. Ainsi, un quotidien imprimé pourra toucher jusqu’à 1.600.000 €, alors qu’un quotidien en ligne sera limité à 550.000 €. Comprenez-vous cette logique ? De : < Christoph Bumb > à : < Mike Koedinger > (14.02, 22h56)  Oui et non. Je peux suivre le raisonnement selon lequel la presse imprimée serait subventionnée d’un montant maximal plus important que la presse en ligne. Dans un monde idéal, il y aurait une équité absolue entre tous les supports des médias. Mais si on reste réaliste, la subvention des quotidiens et hebdomadaires ne se justifie pas seulement par les coûts plus élevés liés à l’impression, mais aussi par le fait qu’il s’agit en quelque sorte d’un bien culturel avec une tradition d’aides étatiques de plus de quatre décennies. Il ne faut pas non plus oublier que l’aide à la presse au Luxembourg était au départ une aide cachée aux partis politiques par la voie de leurs organes publicitaires (imprimés). Encore aujourd’hui, il existe, avec les Éditions Lëtzebuerger Journal et le Zeitung vum Lëtzebuerger Vollek, deux maisons d’édition qui appartiennent majoritairement à des partis politiques. D’autre part, imprimer un journal avec tout ce qui dépend de ce modèle économique est un choix comme un autre. Et avec la nouvelle loi sur l’aide à la presse, les médias vont véritablement avoir le choix entre les différents modèles et supports. Le fait que l’État reconnaisse, en 2021, qu’il y a une presse écrite non imprimée qui joue son rôle dans la société et dans le débat démocratique, et que ces « nouveaux » médias méritent éventuellement d’être soutenus selon les mêmes critères de base que les journaux traditionnels, c’est déjà un progrès. Je reste convaincu que, in fine, pour les lecteurs, la question primordiale n’est pas le support, mais la qualité du contenu. Globalement, je trouve que la réforme de l’aide à la presse va dans la bonne direction. Fusionner plusieurs régimes existants, axer les critères davantage sur la qualité et éviter que des journaux ne disparaissent complètement du marché est un défi politique considérable, qui ne peut se faire sans créer de nouvelles disparités potentielles. Au moins, dans un sens, la réforme constitue effectivement un « changement de paradigme », car les médias numériques sortent du « régime transitoire » actuel et entrent dans un régime garanti par la loi, et non pas seulement un 26

MARS 2021

« Pour nous, le succès ne se base pas sur la quantité mais sur la qualité durable de nos contenus. »

De : < Christoph Bumb > à : < Mike Koedinger > (16.02, 18h15)  D’abord, il me semble important de souligner que nous n’étions pas demandeurs de cette réforme. Quand nous avons lancé notre projet, il n’y avait que la perspective du régime transitoire de l’aide à la presse en ligne, c’està-dire le montant forfaitaire de 100.000 € par an, qui est lié à une série de critères. Notre modèle économique n’était alors pas basé sur la possibilité de recevoir plus qu’une « aide start-up » de la part de l’État. Néanmoins, la perspective de la nouvelle aide à la presse est bien sûr un développement intéressant pour nous. En quelque sorte, la réforme reconnaît un modèle comme Reporter.lu, aussi bien au niveau économique qu’au niveau journalistique. Il est évident que, une fois votée au Parlement, cette aide nous permettrait de consolider et développer notre idée d’un journalisme de qualité que je viens d’expliquer. Nous prévoyons de toute façon de recruter un ou deux journalistes supplé« règlement du gouvernement en conseil », mentaires et de perfectionner à la fois notre qui pourrait disparaître par simple décision offre digitale et nos moyens de marketing. En revanche, nous voulons continuer à grandir du conseil des ministres. De plus, le fait que l’aide à la presse ne sera d’une manière saine et organique. Il ne s’agit plus calculée sur la base du nombre de pages pas d’essayer de concurrencer les big players imprimées, mais par rapport au nombre de du marché, qui, soit dit en passant, reçoivent journalistes employés par un éditeur, est un un multiple des aides directes et indirectes changement qui s’imposait depuis longtemps de l’État. Ce n’est pas par manque d’ambition, déjà. Cette adaptation des critères pourrait mais plutôt une des leçons des trois dernières même avoir pour conséquence que les médias années : pour nous, le succès ne se base pas journalistiques en général se concentrent plus sur la quantité, mais sur la qualité durable de sur la qualité que sur la quantité des conte- nos contenus. La nouvelle aide nous permettra surtout nus publiés. À voir… Après tout, il s’agit d’une réforme qui, à mon avis, s’alignera beaucoup de continuer à faire ce que nous voulons faire, mieux sur la situation réelle du marché et les mais peut-être d’une façon encore plus conséattentes des rédactions du pays. Enfin, la quente. C’est-à-dire que nous pourrons nous grande majorité des éditeurs vont voir le donner encore plus de temps et de ressources vo­lume de leurs subventions augmenter avec pour nos grandes recherches. Cela contentera cette réforme. autant nos abonnés que nos journalistes. En plus, nous voulons, une fois que la situation De : < Mike Koedinger > à : < Christoph Bumb > sanitaire le permettra, relancer le dialogue (16.02, 09h23) avec nos abonnés via des événements, comme Tout à fait. Selon le texte actuel, les tables rondes, nos afterworks ou encore Reporter.lu pourrait toucher annuellement nos « Abonnententreffen ». Avant la pandémie, environ 400.000 € (contre 100.000 € nous avons constaté qu’il existe une grande actuellement), voire 550.000 € si vous demande de la part de nos lecteurs de renrecrutez cinq journalistes de plus. contrer nos journalistes et d’échanger sur Qu’avez-vous prévu de faire de ces notre travail, ainsi que d’analyser des pistes moyens supplémentaires potentiels ? pour nos futures recherches. Même si nous Quels sont les projets de développement sommes un pure player numérique, nous préde Reporter.lu pour les deux-trois années férons et sommes impatients que cet échange à venir ? Et quelles ambitions avez-vous puisse de nouveau se faire en « real life ». En au niveau de l’évolution du nombre attendant ce jour J de la post-pandémie, nous des abonnés et de celui des journalistes voulons bien sûr continuer à augmenter le à la rédaction ? Déjà aujourd’hui, en plus nombre de lecteurs et partager avec eux le de publier des articles, vous proposez résultat de nos grandes recherches à venir. aussi des podcasts, et avant les dernières élections, également des tables rondes. Comment voyez-vous évoluer la marque média Reporter.lu à moyen terme ? Et à long terme ?


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Conversation Tatiana Fabeck

Interview CÉLINE COUBRAY

en contact

Photo ANDRÉS LEJONA

la société

Depuis 25 ans, le bureau Fabeck Architectes contribue à façonner le paysage bâti au Luxembourg et participe activement au rayonnement de l’architecture de qualité au Grand-Duché. Une entreprise fondée par Tatiana Fabeck, architecte, urbaniste, chef d’entreprise, femme, fille, mère, compagne, amie… 28

MARS 2021


Tatiana Fabeck réfléchit à de nouvelles conceptions de l’espace bâti dans une société post-Covid, mais également afin de favoriser une mobilité douce.


Conversation

BIO EXPRESS

Création du bureau En 1996, elle s’inscrit à l’Ordre des architectes et des ingénieursconseils au Luxembourg. En 2012, elle change le nom de son bureau pour devenir Fabeck Architectes. Engagement En 2008 et 2009, elle enseigne à la HTW à Sarrebruck. De 2013 à 2019, elle est viceprésidente du Luca. En 2014, elle est nommée présidente de la Fondation Valentiny. Elle est aussi membre du CA de la Rockhal. En 2019, elle devient membre du CA de LuxReal.

Je prêche ardemment pour laisser les gaines de ventilation accessibles afin d’en faciliter l’entre­ tien et le remplacement quand cela devient nécessaire. En général, les gaines de ventilation passent soit dans les dalles en béton, soit dans les chapes, ce qui rend leur accès difficile. Et je suis très sceptique face à l’usage de robots nettoyeurs. Je crois surtout à une architecture qui puisse garantir des hauteurs nettes libres plus conséquentes, afin d’avoir une nappe de répartition technique accessible. Or, dans le Et pour l’habitat, préconisez-vous plan d’aménagement particulier (PAP) « ­quartier des changements ? existant », nous avons des hauteurs de ­corniche Si le bon sens conduit les projets, beaucoup de figées qui ne permettent pas cette approche si ces mesures sanitaires sont évidentes. Actuel- on veut conserver des hauteurs sous plafond lement, l’efficience énergétique prime. Certes, d’au moins 2,60 m et respecter les critères d’isoc’est un volet important, mais imaginer un espace lation énergétique. Pourtant, la vraie qualité extérieur pour chaque unité de logement devrait d’habitat est dans l’espace et, à défaut de ­pouvoir l’être tout autant. La question de la ventilation, l’offrir au sol, il faudrait au moins l’avoir en entre autres, devra être traitée différemment. hauteur. Pour cela, il faudrait que les règlements

figent le nombre de niveaux constructibles et laissent plus de flexibilité sur les hauteurs de corniche, comme dans le PAP « nouveau ­quartier ». Je pense que nous allons également avoir de plus en plus d’espaces partagés polyvalents au sein des immeubles résidentiels, pour p ­ ermettre le télétravail, mais aussi l’organisation de ­réceptions, de fêtes… Ceci serait bénéfique pour animer l’espace-rue. Il y a aussi une autre idée à laquelle je crois beaucoup, qui est celle du local à vélos facilement accessible. Actuellement, lorsque ces locaux sont au sous-sol, ils ne sont pas comptabilisés dans une enveloppe maximale brute de mètres carrés constructibles dans le cadre d’un PAP. Il faudrait qu’il en soit de même pour les rez-de-chaussée, ce qui permettrait d’envisager des locaux à vélos tempérés (à cause des batteries de vélos électriques) n’ayant pas ­d’incidence sur le nombre de mètres carrés ­réalisables. Cette situation beaucoup plus confortable encouragerait l’utilisation du vélo comme moyen de déplacement quotidien. Nous nous battons actuellement pour cela dans le cadre du Laangfur, mais cela n’est pas encore possible sans perdre de la surface constructible. Si on veut promouvoir la mobilité douce, il faut revoir la manière dont ces espaces sont comptabilisés dans les surfaces brutes légalement définies. Et à plus grande échelle, celle de l’urbanis­me, voyez-vous des changements à venir ? À mon sens, les quartiers doivent aller vers plus de mixité de fonctions. Une ville est vivante et pétillante quand on parvient à créer un mélange de fonctions au pied des immeubles et dans les quartiers. Il faudra aussi rapprocher davantage le lieu de travail de l’habitat. Il est aussi très important de réserver des espaces dédiés à la culture, ce qui n’est pas assez le cas actuellement dans les plans d’urbanisme. Nous avons besoin de petites niches en dehors du trio logements-bureaux-commerces, et offrir la possibilité que la culture s’y installe. Ce ne seront pas nécessairement des espaces publics,

25 ANS DE PROJETS

Art Station 1994

Natixis Banque Populaire 2002-2003

École précoce Blummewiss 2002-2009

Projet pour le diplôme d’architecture de Tatiana Fabeck, sous la direction de Cuno Brullmann. Président du jury : Christian de Portzamparc. Le projet étudie la reconversion du site de la gare en un centre d’art contemporain.

Cet immeuble situé au niveau du rond-point Serra, au Kirchberg, est entièrement vitré et épouse la forme du rond-point. Une structure en acier apparent et un concept de protection au feu naturel permettent une grande flexi­ bilité d’aménagement au sein de cet immeuble administratif.

Cette école à Strassen regroupe les salles d’enseignement, un restaurant scolaire, un service de rééducation et une maison relais. Le projet est basse énergie et présente une facture simple pour répondre à un contexte urbain hétéroclite.

30

MARS 2021

Wax et Maison rouge 2005 (Concours) 2012-2016 Transformation de l’ancien m ­ oulin de Waxweiler en un espace socioculturel, comprenant un restaurant, des espaces d’atelier, une scène extérieure, etc. La Maison rouge, elle aussi réhabilitée, est devenue un landmark qui abrite un espace muséal.

Maison des sciences humaines 2008-2014 Réalisée en collaboration avec Abscis Architecten, la Maison des sciences humaines abrite des bureaux de recherche et des salles pour séminaires et ateliers. Le projet sera prochainement complété par des tours de logement, également réalisées par Fabeck Architectes.

Tatiana Fabeck, Lukas Roth, Anja Schlamann, Christof Weber, LCGDP, Christian Aschman, Palladium Photodesign et Fabeck Architectes

Ressentez-vous une certaine frilosité pour de nouvelles commandes ? Effectivement, nous avons eu un projet de bureaux qui s’est arrêté. Pour d’autres qui étaient encore en phase d’analyse, nous avons fait des études de faisabilité pour intégrer une programmation plus mixte. Plusieurs de nos maîtres d’ouvrage se posent des questions sur le contexte post-­Covid, et cela donne lieu par exemple à l’insertion de petits espaces de travail joints à l’habitation. Pour ma part, je suis convaincue qu’une autre mentalité va se mettre en place après le Covid. Nous aurons des changements dans la conception des bureaux, mais aussi dans le secteur de la santé, pour la construction des écoles…

Formation Elle est diplômée de l’École spéciale d’architecture (ESA) de Paris en 1994, lauréate du prix du Meilleur diplôme, puis suit une année d’études en urbanisme à l’University of Milwaukee-Wisconsin (États-Unis). Elle débute sa carrière dans le bureau de Cuno Brullmann à Paris, où elle travaille pendant deux ans.

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Quel impact le Covid a-t-il sur votre activité professionnelle ? Nous n’avons jamais arrêté de travailler, et ­l’activité s’est maintenue à distance pendant le confinement. Mais notre métier ne se fait pas aisément en télétravail. Nous sommes donc majoritairement retournés à l’agence, car rien ne remplace un contact plus immédiat, en ­respectant les gestes barrières bien évidemment. D’ordinaire, nous travaillons dans un espace non cloisonné et devoir nous mettre à distance ne garantit pas le même échange, pourtant si important dans notre métier. Notre approche actuelle est de maintenir nos distances et d’avoir partiellement recours au télétravail. Toutefois, il n’y a rien de meilleur que de pouvoir rassembler les équipes autour d’une maquette, d’un papier et de discuter, d’échanger nos idées, de maintenir l’émulation collective.

Naissance De nationalité luxembourgeoise, Tatiana Fabeck est née le 4 juillet 1970 à Luxembourg.


Tatiana Fabeck

La vraie qualité d’habitat l’espace

mais aussi plus intéressants. Et il ne faut jamais perdre de vue le confort de l’utilisateur, ce qui est très important à mes yeux.

en hauteur mais des espaces qui peuvent être des cafés culturels, des espaces de rencontre, des lieux pour des associations. Vous fêtez, cette année, vos 25 ans de profession. Quel regard rétrospectif portez-vous sur votre parcours ? Je me suis en effet inscrite à l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils en 1996. C’est exactement la moitié de mon existence ! Je me suis rendu compte que le temps passe très vite et que chaque projet demande patience et persé­vérance. Mon métier, c’est comme dans la « vraie vie » : il y a des moments plus ou moins difficiles, mais summa summarum, le bureau a connu une croissance permanente et ­rassemble aujourd’hui une équipe de 28 personnes. Sur ces 25 années, nous avons développé des projets très divers tant en architecture qu’en urbanisme. Je me suis aussi rendu compte que le métier d’architecte s’inscrit dans la durée, et jusqu’à présent, je ne regrette pas ce choix. C’est un métier qui me donne beaucoup de satisfaction, qui permet de passer de la grande échelle, avec les projets d’urbanisme, à une toute petite échelle, avec les détails d’aménagement intérieur. Ce registre de macro-micro est impressionnant et très plaisant. Et la diversité des personnes que nous sommes amenés à r­ encontrer est formidable. Nous sommes en contact avec tout le spectre de la société, et cette richesse de rencontres et de programmes est p ­ assionnante

et enrichissante. Pour autant, ce n’est pas facile tous les jours, loin de là, mais je suis contente d’avoir pris ce chemin. Et je suis bien entourée au quotidien par l’ensemble de mon équipe très engagée et de mes deux associés, Frédéric Sold et Jens Letzel. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ? Il faut avoir beaucoup de patience, car chaque projet implique des processus qui durent des années. Ce qui est sur la planche de ­travail aujourd’hui peut être réalisé dans 8 ou 10 ans. Cela comprend aussi parfois des déceptions, avec des projets qui ­s’arrêtent ou des concours perdus. J’ai comme cela plusieurs projets dans les tiroirs que j’aurais aimé voir se réaliser. Les réglementations deviennent aussi de plus en plus exigeantes, et il faut vraiment opérer comme un généraliste, qui continue à se former sans cesse et reste curieux tous les jours. J’ai connu le dessin à la main et, 25 ans après, toute la façon de dessiner et communiquer pour un projet a totalement changé. Le centre commercial Cloche d’Or, par exemple, a été dessiné entièrement en BIM, ce qui demande constamment de former les équipes et d’adapter les équipements informatiques. Les spécialistes impliqués aujourd’hui dans un projet sont devenus beaucoup plus nombreux, ce qui rend les projets plus complexes,

Maison Rischard 2013-2016

Royal Grace 2013

Haron 2015

Réhabilitation d’une ancienne ferme classée monument national située à LuxembourgMerl. Y prennent désormais place trois unités d’habitation et un espace wellness.

Cet immeuble administratif du boulevard Royal à Luxem­ bourg présente une façade qui est un écho au parc voisin, avec une structure verticale plus épaisse au niveau du socle, pour signifier le tronc, qui devient de plus en plus fine pour les branches au fur et à mesure qu’on monte dans les étages.

Immeuble administratif situé à Munsbach, premier prix d’un concours restreint. La construction est fortement influencée par la topographie, les contraintes urbanistiques et la forme de la parcelle. Le projet se démarque par une haute qualité de construction et des matériaux nobles.

C’est aussi pour cela que vous vous orientez de plus en plus vers la construction durable ? Absolument. La construction en bois du Lycée technique pour professions de santé à Ettelbruck, par exemple, a été une expérience ­formidable. C’est le résultat d’un travail d’équipe entre l’Administration des bâtiments publics, souhaitant réaliser un projet pilote, et une équipe pluridisciplinaire qui a œuvré pour livrer un cadre de travail humain. Il y a une volonté généralisée des pouvoirs publics, mais également d ­ ’acteurs privés, qui poussent pour créer des projets à haute qualité environnementale et durables, et c’est une belle opportunité pour les architectes et ingénieurs. Nous allons poursuivre dans cette direction avec la conception, pour le Fonds Belval, des plus hautes tours en bois au Luxembourg. Est-ce que la concurrence entre les architectes s’est accrue ces 25 dernières années ? Oui, et il y a actuellement une très belle q ­ ualité architecturale fournie par les bureaux au Luxem­ bourg, en partie grâce à cette ­concurrence. Par contre, l’augmentation du nombre de bureaux fait que les jeunes agences accèdent plus difficilement à des commandes que les architectes de ma génération. Jusqu’à il y a environ 10 ans, les jeunes bureaux avaient régulièrement une place dans les concours, ce qui est moins le cas maintenant. C’est devenu plus difficile pour eux de se démarquer. Je regrette également que certaines commandes partent dans des bureaux à l’étranger, alors que nous avons la matière grise n ­ écessaire en ce qui concerne les architectes et les ingé­ nieurs au Luxembourg. De plus, nous ­prêchons pour une proximité du lieu de t­ ravail et du lieu d’exécution. Alors il faudrait ­davantage

Centre commercial Cloche d’Or et tours de logement 2014 (concours) 2019-2021 (livraisons) Premier prix d’un concours inter­ national. Réalisé en col­la­boration avec Schemel Wirtz Architectes Associés. Environ 100.000 m2 de commerces et 2.850 places de parking. Deux tours de loge­ ment (25.000 m2) surplombent l’ensemble à 60 m de hauteur.

Laangfur 2018-À venir Premier prix d’une consultation rémunérée (2018). Dévelop­pe­ ment du concept urbanistique pour un nouveau quartier mixte sur le plateau de Kirchberg qui prend en compte les enjeux du développement durable. Le quartier sera desservi par le tram et des pistes cyclables.

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Conversation Tatiana Fabeck

UNE MAISON-ATELIER Situé à Koerich, juste derrière les ruines du château restaurées par le bureau, l’atelier jouxte une ancienne ferme habitée par Tatiana Fabeck. L’extension en bois présente un bardage noir continu sur les murs et le toit. Une intervention résolument contemporaine qui dialogue avec l’ancien. À l’intérieur, l’écriture est graphique et l’espace de travail ouvert profite de beaucoup de lumière naturelle.

Le bureau Fabeck Architectes a connu une croissance cons­ tante et rassemble désormais une équipe de 28 personnes.

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Début de l’activité En 1996, sous le nom Tatiana Fabeck Architecte. Changement de nom, en 2012, pour devenir Fabeck Architectes. Associés Frédéric Sold et Jens Letzel sont associés depuis 2012. L’un suit de très près les dossiers d’exécution, tandis que l’autre développe le volet Construction en bois et efficience énergétique. Équipe 28 personnes Chiffre d’affaires en 2019 3.182.650 € Localisation du bureau À Koerich, à côté du château Réalisations Plus de 150 projets réalisés 39 récompenses reçues

et nous sommes en attente du résultat. Si des opportunités se présentent, nous les accueillerons bien volontiers, mais nous n’entamons pas de démarches spécifiques pour nous ­développer au niveau international. Malgré votre position de chef d’entreprise, parvenez-vous quand même à participer à la conception des projets, et à ne pas

être totalement accaparée par la gestion quotidienne du bureau ou la représentation et la recherche de nouveaux clients ? Oui, très clairement. Je suis investie dans c­ hacun de nos projets, et chaque projet est le fruit d’un travail d’équipe qui, elle, peut ­changer suivant les différents stades de celui-ci. La recherche de nouveaux clients est importante et elle se fait pour notre bureau par la participation à des appels d’offres ou des concours. Nous avons également la chance que certains clients viennent spontanément vers nous. Votre bureau fait-il encore des projets d’habitat unifamilial, ce que d’autres abandonnent une fois une certaine taille de bureau atteinte ? Oui, bien sûr, même si nous communiquons peu dessus, car les clients souvent ne le souhaitent pas. Ce sont des projets qui, lorsqu’on est en osmose avec le client, p ­ ermettent de tisser des liens au-delà du projet. La conception d’une maison demande beaucoup d’écoute et de temps, mais c’est en même temps une échelle de projet très humaine qui nous permet de travailler sur des facteurs de matérialité, de toucher et de détail. La base de notre métier est quand même de créer un abri pour un utilisateur, et l’échelle de la ­m aison ­u nifamiliale est un beau challenge pour les ­architectes.

Andrés Lejona et Christian Aschman

Et à l’inverse, essayez-vous de travailler à l’étranger ? Nous aimons aussi nous investir dans des projets qui ne sont pas au Luxembourg, à l’occasion de concours par exemple, ce qui nous permet de réfléchir à d’autres programmes et contextes. Cela nous fait grandir, mais c’est un investissement financier et humain important. Nous avons quand même quelques p ­ rojets à l’international : du résidentiel à Dakar ou en Russie, par exemple, où nous avons remporté deux concours pour des villas de haut standing. Récemment, nous avons participé à une consultation d’architectes pour un centre de formation aux métiers du numérique en Afrique,

FICHE D’IDENTITÉ DU BUREAU

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­promouvoir notre savoir-faire local et une identité de la construction luxembourgeoise. D’un autre côté, c’est aussi important pour les bureaux luxembourgeois de pouvoir se comparer à des bureaux étrangers, et de nombreux concours internationaux ont permis aux bureaux locaux de se positionner. Comme dans d’autres disciplines, nous disposons, au sein de nos bureaux, d’une grande mixité de nationalités, avec des collaborateurs qui ont fait leurs études un peu partout en Europe. Je suis pour une mixité aussi des idées, et le Luxembourg est et restera toujours une plateforme ouverte aux cultures diverses. C’est un grand atout pour notre culture.


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Conversation Tatiana Fabeck

CES PROJETS QUE VOUS NE VERREZ JAMAIS

D’une manière générale, la famille, c’est important pour vous ? Oui, je suis très attachée à ma famille. J’ai la chance d’habiter à côté de mon bureau, ce qui me ­permet, avec un emploi du temps chargé, de déjeuner avec ma fille de 11 ans et de voir, le soir, mon fils, qui passe son baccalauréat. Avec mes frère et sœur, nous avons eu la chance de ­passer beaucoup de temps ensemble et continuons à le faire. Mes parents nous ont beaucoup fait voyager, visiter des musées… Même si, à l’époque, cela ne nous a pas tellement amusés, j’en garde aujourd’hui un souvenir très agréable. Mes parents m’ont transmis le goût de l’esthétique, la passion des antiquités, ­l’intérêt pour le mélange de l’ancien avec le contemporain. Grâce à eux, j’ai acquis tout un bagage culturel et visuel que je continue d’enrichir. C’est difficile d’être une femme et architecte ? Non, à part pour l’emploi du temps. Pour le commun des mortels, quand on est une femme et qu’on dit qu’on est architecte, on est forcément architecte d’intérieur ou décoratrice. Pour le grand public, un architecte est masculin. Il est vrai que les femmes architectes sont moins exposées, alors qu’elles sont très nombreuses dans les bureaux d’architectes. Et certaines personnes de mon entourage me disent que je réfléchis comme un homme. 34

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Hôtel des Postes (2016) À l’occasion d’un concours d’idées organisé pour la réhabilitation et transformation de l’Hôtel des Postes à Luxembourg, Fabeck Architectes a fait équipe avec Archi2000. Ils ont imaginé un projet conjuguant de nombreux logements, bureaux et commerces, tout en revalorisant ce bâtiment historique. La cour intérieure, de nouveau à ciel ouvert, permet de profiter des façades anciennes. Une grande verrière vient se positionner à l’arrière de la façade principale tout en surplombant le toit pour agir comme un signal depuis la rue. La verrière sur le toit accueille un restaurant et complète l’offre de café, placé au rezde-chaussée, au niveau de la place.

Pavillon pour l’Expo 2020 Dubaï (2017) En collaboration avec NJOY Architectes d’intérieur, Fabeck Architectes imagine, pour l’exposition universelle à Dubaï, un pavillon où l’humain est au centre. La forme du pavillon s’inspire de celle du logo utilisé pour le nation branding, tout en s’inspirant des tentes bédouines et des moucharabiehs. La toiture est composée de deux couches de mailles métalliques suspendues à deux niveaux différents. À l’intérieur, deux plateformes se situent à la croisée des quatre piliers pour accueillir les visiteurs en provenance du monde entier.

Est-ce que la séduction joue un rôle dans votre métier, peut être un agent facilitateur ? C’est une question difficile, car on ne se voit pas soi-même. Et la séduction peut aussi être valable chez un homme, même si ce type de question est rarement posé à un architecte homme… Par contre, je suis persuadée que si un projet est amorcé grâce à un jeu de ­séduction, il ne pourra pas tenir dans la durée. Je crois que je suis bien trop honnête dans ma démarche pour que cela puisse entrer en compte. La séduction doit être intrinsèque au projet. Il faut que le projet séduise ! À l’inverse, avez-vous subi des comportements déplacés parce que vous êtes une femme ? Si quelqu’un emploie ce registre-là, je lui réponds comme un homme, de manière très consciente. C’est peut-être en cela que je pense comme un homme. En tout cas, je n’ai pas eu à subir d’attitude qui m’ait affectée, même s’il y a eu certaines situations comiques. Mais il est vrai que je progresse dans un milieu très masculin, c’est une réalité. On vous voit souvent dans les musées, les vernissages… Quelle place a l’art dans votre vie ? L’art est très important pour moi. La création artistique est beaucoup plus libre de contraintes que ne l’est l’architecture. L’architecte fait aussi de l’art, mais c’est un art d’équipe, qui doit composer avec un entourage divers et répondre à un contexte. J’apprécie la liberté de l’artiste dans sa création et j’aimerais que les projets puissent davantage, dès leur genèse, faire place à l’intégration d’une œuvre artistique. Comment décririez-vous votre univers artistique ? Je suis sensible à la création artistique à travers toutes les époques et disciplines. J’ai également un faible pour le graphisme et le design, qui jouent un rôle important dans notre vie car ils sont omniprésents et façonnent, tout comme

Fabeck Architectes

Pour autant, vous n’avez pas hérité du bureau de votre père. Non, pas du tout. Je suis allée faire mes études d’architecture à Paris et je me suis inscrite à l’Ordre des architectes et des ingénieurs-conseils au Luxembourg, mais j’ai commencé à ­travailler à Paris dans l’atelier de Cuno Brullmann. À cette époque, je ne savais pas encore si je voulais ­rester à Paris ou rentrer au Luxembourg. Puis, j’ai eu l’opportunité de réaliser une maison pour un philosophe et sa femme professeur au Luxembourg, et je me suis installée ici. Ayant été formée aux concours au sein du bureau Brullmann, j’ai d’abord commencé avec une équipe très restreinte, et nous avons participé à des concours, dont celui pour une école à Strassen, que nous avons remporté. Ensuite, un client de mon père nous a demandé de lui faire une esquisse pour un immeuble administratif au Kirchberg, pour la Banque Populaire, projet que nous avons pu réaliser et qui fut un coup de pouce pour permettre au bureau de s’affirmer et faire grandir les effectifs.

Siège d’ArcelorMittal (2013-2014) Cette étude de faisabilité pour la rénovation du siège d’ArcelorMittal, situé au 19, avenue de la Liberté à Luxembourg, a pour objectif d’augmenter les surfaces existantes dans le cadre de la mise en vente de l’immeuble. Grâce à une structure indépendante positionnée dans la cour arrière, environ 3.500 m2 supplémentaires peuvent être créés. Cette extension, qui ne touche pas le bâtiment classé et protégé, consiste en une sphère entièrement vitrée, dépassant la toiture. Pour les architectes, elle évoque l’image d’un soleil levant, tout en préservant la lecture des façades historiques.

Qu’est-ce que ça veut dire « réfléchir comme un homme » ? Ah, si je le savais… A priori, c’est un compliment ! Mais pour revenir à votre question précédente, c’est vrai qu’il est difficile de jongler entre impératifs professionnels et vie familiale, ce qui est valable d’ailleurs pour n’importe quelle profession. En tout cas, je ne ressens pas de difficultés à être une architecte femme et ne fais pas de différence entre hommes et femmes. Il est vrai que le domaine de la construction est fortement masculin, comme d’autres professions sont plus féminines. Être une femme peut même parfois être un avantage, comme dans les concours, où la parité peut jouer en notre faveur.

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Votre père travaille avec vous dans le bureau. Quel est son rôle ? Mon père est une personne qui compte énormément pour moi et qui adore son métier. Il est un pilier bienveillant pour toute l’équipe. Il s’occupe d’une partie de la gestion et suit les dossiers du point de vue administratif et contractuel, ainsi que certains chantiers.

Trois projets qui ont été présentés dans le cadre de concours, mais dont la réalisation ne se fera pas, faute de première place.



Conversation Tatiana Fabeck

l’architecture, notre quotidien. En architecture, en ce moment, j’aimerais découvrir au Cap le Zeitz MOCAA, qui prend place dans ­d’anciens silos que Thomas Heatherwick a découpés et réaménagés de manière spectaculaire. Par ailleurs, j’aime le travail de Peter Z ­ umthor pour son approche de la matière et de la lumière, de Jean Nouvel pour les conséquences de sa pensée à travers les décennies, de Renzo Piano pour sa sensibilité et le côté humain et chaleureux qu’il dégage et qui sont des qualités essentielles dans notre métier, de Frank Lloyd Wright, dont j’ai eu la chance de visiter beaucoup de bâtiments, de Carlo Scarpa… Il y a tellement de personnes qui réalisent de belles œuvres et dont je me sens proche. Dans quelle ville vous sentez-vous bien ? J’aime Paris. Quand j’y vais, j’ai l’impression de revenir à la maison. Je trouve que c’est une ville dans laquelle on s’oriente facilement, son offre culturelle est foisonnante. J’aime y manger, y flâner, revoir mes amis. Je suis restée très attachée à cette ville. Et je dois dire que j’aime beaucoup notre pays, je m’y sens bien. Les chemins sont courts, le sentiment de sécurité est exceptionnel, les programmes culturels sont de haut niveau et Luxembourg est devenue très internationale ces 20 dernières années. Que pensez-vous de l’évolution du métier d’architecte au cours de ces dernières années, avec l’arrivée de nouvelles responsabilités, le recours plus fréquent à un project manager, etc. ?

je réfléchis comme un homme Je trouve dommage que les architectes ne se soutiennent pas plus les uns les autres pour revaloriser leur métier. Actuellement, l’architecte perd de plus en plus sa place dans un processus où on lui enlève des missions qui sont reprises par un project manager. Il faudrait que nos missions se complètent mieux. Et travailler pour les promoteurs, est-ce que vous appréciez ce type de commande ? Nous avons en général de bonnes expériences avec les promoteurs, et nous apprécions travailler à une cadence soutenue. En même temps, il arrive que les projets soient vendus en cours de développement, ce qui peut avoir des répercussions parfois non heureuses. Et quand la possibilité nous en est offerte, nous aimons bien les accompagner jusque dans la réflexion de la commercialisation, et bien transmettre aux futurs acheteurs les idées que nous avons insufflées dans le projet. L’architecte a une histoire à raconter, et quand nous pouvons travailler avec le promoteur jusqu’à

la remise des clés, c’est intéressant, car c’est l’aboutissement d’un projet. Et comment composez-vous avec la question de la qualité architecturale contrainte par la vision économique du promoteur ? C’est vrai que la pression économique est très forte, surtout à cause du prix des terrains. Mais je trouve qu’au Luxembourg, les promoteurs misent beaucoup sur la qualité, car il existe aussi pour eux une grande concurrence. Donc cela n’est pas si contraignant pour nous. Par contre, nous avons plus rarement la main sur les finitions intérieures, et là, il est vrai que la qualité est variable suivant le promoteur. Comment améliorer la densité au Luxembourg ? Il faut être plus audacieux et créer davantage de fronts de rue continus, moins de volumes solitaires, mais qui sont souvent l’héritage de PAP ou de choix plus anciens. Nous devrions pouvoir construire plus haut, revaloriser les cœurs d’îlot et travailler des immeubles en

LYCÉE TECHNIQUE POUR PROFESSIONS DE SANTÉ, ETTELBRUCK

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Christian Aschman

La construction de ce bâtiment est un projet pilote mené par l’Administration des bâtiments publics. Il répond au con­ cept innovateur de construction à énergie positive, certifié Minergie-P-Eco, et est réalisé avec des matériaux écologiques, sans aucun produit nuisible à la santé. C’est actuellement le plus haut bâtiment en bois construit au Luxembourg. Il a été récompensé par le Grand Prix Construction durable lors des Green Solutions Awards 2019, le Prix solaire luxembourgeois 2019, le Prix solaire européen 2019, le Holzbau­ preis Eifel 2020 et par un premier prix à l’Architekturpreis Gebäudeintegrierte Solartechnik, passant devant le Tribunal de Paris de Renzo Piano (deuxième prix).

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Formation Vente de matériel Maintenance et vérification Portes coupe-feu et resserrage Étude et réalisation de plan d’évacuation

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VOTRE PARTENAIRE SÉCURITÉ


Conversation Tatiana Fabeck

Vous êtes également impliquée au niveau de la promotion de la culture architec­ turale, en occupant pendant plusieurs années le poste de vice-présidente du Luca, et vous êtes encore actuellement présidente de la Fondation Valentiny. ­Pourquoi cet engagement ? Il me semble important de soutenir la valorisation de la culture architecturale et de ­sen­si­biliser un large public à la culture du bâti. Je garde un très bon souvenir de mon implication au Luca. Je les ai beaucoup accompagnés dans la recherche d’un nouveau local que nous avons finalement trouvé à Clausen, avec la collaboration de M Immobilier. Ce projet, à cet endroit, va enrichir le quartier d’un lieu qui sera un vrai maillon de l’offre culturelle de la Ville de Luxembourg. En ce qui concerne la Fondation Valentiny, la présidence m’a été proposée, et je suis ravie et honorée de remplir ce rôle. François ­Valentiny est un personnage au caractère fort et, avec sa famille et son bureau, il porte à bout de bras la fondation. Mon rôle de présidente pour la fondation est plus honorifique qu’exécutif. Mais je suis très contente de pouvoir accompagner ce projet formidable. C’est un lieu absolument magnifique, ouvert à tous, avec des actions tournées vers la jeunesse. J’aimerais pouvoir initier plus de collaborations pour la Fondation Valentiny, travailler par exemple avec l’OAI et le Luca sur des projets communs, car finalement, toutes ces institutions œuvrent pour sensibiliser un public à l’espace bâti et non bâti.

deuxième position, comme nous l’avons fait au Limpertsberg pour le projet « Vivre sans ­voiture ». Le centre-ville est souvent uniquement occupé au rez-de-chaussée. Or, il faudrait davantage insérer du logement au-dessus de ces rez-de-chaussée commerciaux. Nous venons de livrer un projet répondant à cette demande dans la Grand-Rue. Il s’agit d’un immeuble, large de 4 m et profond de 31 m, sur quatre niveaux et situé entre deux immeubles où les étages n’étaient pas exploités. En retravaillant la distribution intérieure, nous sommes parvenus à intégrer des logements au-dessus du commerce. Même si l’accès au rez-de-­chaussée enlève de la surface commerciale, l’ensemble du bâtiment retrouve une raison d’être et contribue à ramener les habitants au centre-ville. Quel est le projet grâce auquel vous avez le plus appris ? Certainement mon premier projet de bureau, celui de Natixis Banque Populaire au Kirchberg, il y a 20 ans, que nous avons construit en acier non protégé. Ce projet répond aussi aux critères actuels de déconstruction, étant donné que tous les éléments constructifs sont démontables un par un. Ce projet m’a aussi appris à analyser un contrat et à le lire attentivement, un apprentissage très important dans notre métier. À cette époque, il y avait peu de constructions sur le plateau, et je militais pour construire encore plus haut que la hauteur autorisée. ­L’empreinte au sol du bâtiment était réduite, et j’étais convaincue que monter plus haut était tout à fait justifié à cet endroit pour marquer l’entrée de ville. Je me souviens qu’il avait été difficile de convaincre le Fonds Kirchberg à l’époque, mais le temps nous a donné raison, car les bâtiments récents développés autour sont plus hauts. Ce projet avait en fait tous les ingrédients pour me préparer au fait que notre métier n’est pas facile et qu’il faut se battre pour faire passer ses idées. C’était très ambitieux, et j’y repense souvent dans le cadre d’autres projets. Vous avez aussi réalisé plusieurs collaborations. Que retenez-vous de ces expériences ? Nous avons eu l’occasion, en effet, de mener plusieurs collaborations. J’ai travaillé sur le « Plan lumière » de Luxembourg avec Yann Kersalé et, dans ce cadre, nous avons illuminé les Rotondes en bleu lors de l’année culturelle en 2007. Actuellement, nous travaillons avec Marc Mimram sur le projet de la passerelle pour piétons et vélos au Kirchberg. Nous avons également ­réalisé, avec Abscis Architecten, la Maison des sciences humaines, à Belval, et sommes actuellement en train de réaliser la maison de soins Elysis, à Esch, avec le bureau Arco. Pour le centre commercial Cloche d’Or, nous avons collaboré avec Schemel Wirtz. Chacune de ces collaborations apporte de nouvelles idées, une nouvelle manière d’approcher un projet. Il est important de rester curieux et ouvert à des opportunités. 38

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FAST & CURIOUS Maison ou appartement ? Maison. Gestion d’équipe horizontale ou verticale ? Horizontale. Dîner à la maison ou au restaurant ? À la casa. En bois ou en béton ? En bois. Diplomate ou franc-parler ? Entre les deux. Asie ou États-Unis ? Asie. Série ou film ? Film. Lève-tôt ou couche-tard ? Lève-tôt. Plein ou vide ? Plein. Commande ou concours ? Concours. Retrouvez l’interview vidéo Fast & Curious de Tatiana Fabeck sur paperjam.lu.

Pensez-vous que l’architecture peut contribuer à faire rayonner le Luxembourg à l’international ? Oui, absolument. Et lorsque je fais visiter le pays à des amis architectes étrangers, tous sont stupéfaits par la qualité des réalisations qu’ils découvrent, notamment à Belval et au Kirchberg. Je pense que Luxembourg et le Grand-Duché trouvent peu à peu leur place sur la carte des villes et des pays qu’il faut visiter si on s’intéresse à l­ ’architecture contemporaine. Nous devrions faire encore plus de lobbying dans ce sens, je pense. Et votre succession, y avez-vous déjà pensé ? Je n’y pense pas encore, pour être tout à faire sincère. Mais c’est évidemment un sujet dont je dois me préoccuper prochainement. C’est une problématique qui est liée à chaque entreprise, et à partir de 50 ans, il ne faut pas ­l’écarter. Mais je dois avouer que je suis tellement prise dans le tourbillon du quotidien que je n’ai pas encore eu l’occasion d’y réfléchir concrè­tement. Je suis ouverte au changement et ­souhaiterais vivement que l’activité du bureau continue aussi après moi.


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FEMMES

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QUI DIRIGENT Directrices, cadres de direction ou encore gérantes : elles sont 2.300 à occuper ces fonctions exécutives au Luxembourg, selon les chiffres d’Eurostat datant de 2019. Cela paraît peu, mais c’est près de quatre fois plus qu’en 2015, où l’institut européen n’en recensait que 600. Impossible de toutes les énumérer, mais à l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, Paperjam a choisi de mettre en avant 100 femmes qui dirigent au Luxembourg. Certaines sont responsables d’une branche d’activité, d’autres figurent au top management en tant que salariées ou entrepreneures. Leur parcours peut être marqué par une fidélité à leur employeur, par une mobilité géographique ou secto­r­ielle qui détonne, ou encore par des compétences qui forgent tout simplement le respect. Quoi qu’il en soit, elles ne vous laisseront pas indifférent. Auteur CATHERINE KURZAWA Illustration SAM PEET

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ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

100 femmes qui dirigent

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Certaines sont tombées dans la marmite de l’entre­ preneuriat dans leur milieu familial, d’autres y ont pris goût dès le début de leur carrière, tandis que pour certaines, cet appétit de créer et d’investir est sur­ venu après l’une ou l’autre expérience professionnelle. Quoi qu’il en soit, ces entrepreneures et associées ont tantôt créé, seules ou en équipe, les entreprises qu’elles pilotent actuel­ lement, tantôt investi des fonds dans ces dernières. Lorsqu’elles travaillent, ce n’est pas seulement pour elles, mais aussi pour pérenniser leur société et les emplois générés, directement et indirec­ tement. Ces entrepreneures sont des bâtisseuses d’activités, à l’image de Tatiana Fabeck. La fondatrice et gérante de Fabeck Architectes, interrogée en page 28 de ce numéro, s’ajoute ainsi à notre liste des 100 femmes qui dirigent.

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Marina Andrieu Marina Andrieu, 39 ans, est active au Luxembourg depuis 2008. Après avoir passé près de cinq années comme consultante dans une société de recrutement, la Française a plongé dans le bain de l’entrepreneuriat en 2014 avec Marie-Adélaïde LeclercqOlhagaray. Ensemble, elles ont lancé Wide (Women in Digital Empowerment), une asbl dédiée à l’inclusion des femmes dans l’ICT. La diplômée en change management, ressources humaines et stratégie de l’univer­ sité de Grenoble est à l’origine du premier cours de codage pour femmes au Luxembourg. Cet engagement s’est poursuivi jusqu’à Bruxelles, où elle a officié en tant qu’ambassadrice luxem­ bour­geoise pour la promotion des com­pé­tences digitales, puis à Paris au sein de l’OCDE, où elle est depuis 2019 better entrepre­ neurship policy tool ambassador.

Cindy Arces Managing partner, Cindy Arces dirige PwC Legal et cogère les branches Droit du travail et Règlement des litiges. Son exper­tise juridique couvre tous les aspects du droit de l’emploi et de la sécurité sociale. Elle assiste régulièrement des clients interna­tionaux, qui éta­ blissent des entreprises opéra­ tionnelles au Luxembourg, sur des questions de mobilité inter­ nationale et est régulièrement impliquée dans des opérations de réorganisation majeures, telles que des licencie­ments collectifs. La Française a également une grande expé­rience en litiges commerciaux, bancaires et civils, y compris les litiges complexes entre action­naires et partenaires. Inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2001, elle était managing partner de MNKS au moment de son intégration dans le réseau PwC, en 2018.

Florence Bastin Aux commandes de la Fiduciaire du Grand-Duché de Luxembourg qu’elle a créée en 2008, cette ingé­ nieure commerciale belge diplômée de l’Ichec à Bruxelles est aussi présidente du comité consultatif Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme auprès de l’Ordre des experts-comptables (OEC) luxembourgeois. Elle siège également à l’Institut luxembourgeois des administrateurs (ILA) depuis 2012. À 45 ans, Florence Bastin peut compter sur une vingtaine d’années d’expérience au GrandDuché, chez J.P. Morgan Asset Management, où elle a exercé les fonctions d’auditrice interne et de responsable du risk management opérationnel des fonds d’investissement luxem­ bourgeois, mais aussi chez Deloitte.

Larissa Best Figure bien connue dans la promotion de la diversité au sein des entreprises, cette Luxembourgeoise a cofondé en 2017 Équilibre, un think tank dédié à cette thématique, avec Aude Lemogne et Hedda Pahlson-Moller. À côté des missions de conseil et des recherches menées dans le cadre d’Équilibre, dont elle est CEO, la quadragénaire occu­pe de nombreux autres postes, notamment à l’Uni­ versité du Luxembourg, en tant que conférencière, mais aussi à l’Institut de formation de l’Éducation nationale, où elle officie en tant que chef de projet. Larissa Best siège aussi au Luxembourg Business Angel Network (LBAN), où elle apporte son expertise dans la regtech et la propriété intellectuelle.


ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Barbara Agostino

Elles sont aux commandes de structures qui œuvrent au service des autres et avant tout de leur bien-être. En cette épo­ que marquée par une pan­démie mondiale, saluer leur action est d’autant plus indispensable. PATRIZIA ASCANI Directrice des ressources humaines (Chem) MONIQUE BIRKEL Directrice des soins (CHL) PIERRETTE BIVER Directrice des soins et directrice générale adjointe (Stëftung Hëllef Doheem) MARTINE BUCK Directrice financière (Croix-Rouge luxembourgeoise) CARINE FEDERSPIEL Directrice générale (ZithaSenior) DR MARTINE GOERGEN Directrice médicale (CHL) STÉPHANIE HEIN Directrice générale (Päiperléck) DANILA RISTOCK Directrice des finances (Hôpitaux Robert Schuman)

Carole Caspari La propriétaire et fondatrice d’Altea Group est active dans l’immobilier luxembourgeois depuis 13 ans maintenant. Mais Carole Caspari affiche 30 ans d’expérience professionnelle avec un poste de gestionnaire de comptes dans une grande banque locale, suivi d’un poste de respon­sable fiscale dans l’une des cinq grandes banques de la Place. Outre ses compé­ tences en gestion, la quinqua­ génaire présente des compé­tences fiscales, juridiques et financières lui permettant de guider ses clients. La Française est titulaire d’un diplôme en gestion et finance de la Luxembourg School of Finance de l’Université du Luxem­ bourg et est certifiée pour son expertise immobilière au sein de la Chambre de commerce.

CORINNE THEIS Directrice des ressources humaines et du service clients (Servior)

Amal Choury La directrice et administratrice déléguée d’e-Kenz est l’une des rares femmes haut placées dans l’ICT au Luxembourg. Elle a fondé en 2008 sa propre société de conseil en informatique et de solutions d’hébergement, avant d’être élue, l’année suivante, ICT Woman of the Year, récompense décernée par IT One, puis de recevoir, en 2011, le Woman Business Manager of the Year Award de Dexia BIL. Amal Choury a débuté sa carrière en 1996 en tant que consul­tante SAP au sein du Groupe Techno­ logies France, puis a officié dès 2000 au sein du groupe Ciments Luxembourgeois comme IT manager. Elle est devenue CIO du groupe Eurobéton en 2006. Cette polyglotte accomplie maîtrise le français, l’anglais, le luxem­ bour­geois, l’espagnol et l’arabe.

Stephanie Comes Bio, sain et à emporter : voilà la philosophie de Rawdish, enseigne de snacks et repas créée en 2015 au Grand-Duché. De son vaisseau amiral de la place de Paris aux nombreuses enseignes de super­ marchés et stations-service du pays, Rawdish s’est fait une place sur le marché local de la restauration à emporter, et Stephanie Comes n’y est pas étrangère. D’abord conseillère, puis financière de l’entreprise, la Luxembourgeoise, âgée de 37 ans, a lancé en 2019 une gamme de nouvelles recettes, avant d’en devenir la CEO. Rawdish constitue sa deuxième aventure entrepre­neuriale après la création de Yileste, une marque de prêt-à-porter au design local lancée en 2010 et qu’elle a quittée neuf ans plus tard.

Photo

Romain Gamba

Les crèches Barbara, c’est elle : Barbara Agostino, 38 ans, a créé en 2011 son entreprise, qui regroupe aujourd’hui 14 crèches et foyers de jour au Luxembourg avec 186 salariés. D’ici septembre 2022, le réseau devrait passer à 22 structures. Éducatrice et institutrice primaire de formation, Barbara Agostino a fait ses débuts dans une école privée du Kirchberg, avant de se lancer dans l’entrepreneuriat. Après avoir ouvert son propre centre de formation en 2017, la Luxembourgeoise a été certifiée « consultant médiateur » en 2019, un brevet destiné à perfectionner la relation et la communication avec les salariés et les doter d’outils de commu­ nication. La même année, le groupe Barbara intègre le réseau international People & Baby, première entreprise de crèches en France basée à Paris. Il compte aujourd’hui 660 crèches et jardins d’enfants à travers le monde. À côté de la petite enfance, Barbara Agostino s’est fait un nom dans le sport de haut niveau puisqu’elle a été la première capitaine de l’équipe nationale féminine de football en 2005.

À votre santé

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MARS 2021

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100 femmes qui dirigent

ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Betty Fontaine La directrice générale associée de la Brasserie Simon rêvait d’être pilote d’avion ou ingénieure en aéronautique. Elle s’est retrouvée à 26 ans à la tête de la brasserie familiale Simon à Wiltz, en 2003, d’abord épaulée par son père, puis en solo à partir de 2008. Elle a présidé, de 2005 à 2006, la Fédération des brasseurs luxembourgeois et a siégé pendant quatre ans au conseil de la Fédération des femmes cheffes d’entreprise. Cofondatrice du collectif 5vir12, elle a été administratrice à la Fedil de 2011 à 2016 et membre du conseil de la Banque centrale du Luxembourg de 2012 à 2014. Depuis 2016, elle est membre élue suppléante de la Chambre de commerce. Elle est aussi membre du conseil d’adminis­tration de la Mutualité de cautionnement depuis 2017. La Luxembour­geoise de 43 ans est titulaire d’un diplôme d’ingénieure civile de l’Université de Liège et d’un master en administration des affaires obtenu à l’Université Nancy 2.

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MARS 2021

Laura Ferber

La directrice générale de l’agence de communication événemen­ tielle Accentaigu a plus d’une corde à son arc : Laure Elsen est également membre fonda­trice de la Luxembourg Event Association (LEA), où elle siège au conseil d’administration. Elle siège également à celui de MarkCom, l’association des agences en marketing et com­mu­nication, qu’elle a présidée de 2018 à 2020. La dirigeante, issue d’une famille d’entrepreneurs, officie aussi au sein de la direction de CK Charles Kieffer Group en qualité de general manager Finance & Communication depuis 2019. Avant de fonder Accentaigu en 2003, la Luxembourgeoise, diplômée en publicité et marke­ ting, a travaillé six ans chez Mercedes-Benz Luxembourg en tant que responsable événementielle.

Elle incarne, avec son frère Lionel, la quatrième génération de cette success-story luxembourgeoise : Ferber Group totalise 13 salons de coiffure, quatre espaces hommes (barbershops) et une académie de coiffure indépen­ dante (Hair’Cademy). Après un bachelor en sciences économi­ ques et de gestion à la Solvay Brussels School et un triple master en management à l’ESCP Business School, la jeune femme a intégré la division Produits professionnels de L’Oréal. Membre de la direction et managing partner de l’entreprise familiale depuis 2014, cette Luxem­bourgeoise de 34 ans veille particulièrement à la transfor­ma­ tion digitale. Après la mise en place du site hairshop.lu en 2019, Laura Ferber s’implique à présent dans la création d’une application de services de beauté à domicile baptisée « Beauty Squad ».

Alexandra Fernández Ramos La directrice des produits et des ventes est également la cofondatrice de Travelsify, la première plateforme de données en matière d’hôtels, restaurants et loisirs. L’entreprise génère pour chacun de ses clients un ADN de leur produit qui leur permet de se distinguer sur le marché. La Belge de 44 ans a derrière elle plus de 20 ans d’expérience dans l’innova­tion, avec divers postes occupés en stratégie et en développement commercial dans les secteurs des télécommunications et des nouvelles technologies, tant au sein de sociétés internatio­nales (Accenture, Proximus) que de petites entreprises (Playtime / MusicMakes­Friends.com, Jinni). Alexandra Fernández Ramos est notamment titulaire d’une licence en linguistique de l’Université libre de Bruxelles.

Matic Zorman

Première femme, et qui plus est non luxembourgeoise, à présider la Fedil, Michèle Detaille dirige No-Nail Boxes, un fabricant de caisses de transport en bois qu’elle a racheté en 1996. L’entreprise est membre du groupe Alipa, un ensemble de six PME industrielles implantées au Grand-Duché, en France et en Belgique. La Belge de 63 ans en est l’administratrice déléguée. Avant de plonger dans l’entrepreneuriat, cette native de Bastogne a accompli une carrière remarquée en politique au début des années 80. Élue plus jeune bourgmestre de Belgique dans son fief de Vaux-sur-Sûre à 25 ans, la libérale gravit ensuite les échelons du parti et devient députée. En 1988, elle part dans le privé en tant que directrice commerciale d’Accor Services Benelux, avant de reprendre No-Nail Boxes.

Laure Elsen

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Michèle Detaille


ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Manou Hoss

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Romain Gamba

La managing partner d’Elvinger Hoss Prussen veille à la gestion, aux finances, au dévelop­ pement commercial et aux ressources humaines du cabinet d’avocats depuis 2006. Manou Hoss siège, avec ses associés Jacques Elvinger et Pit Reckinger, au conseil d’adminis­ tration du cabinet fondé en 1964 à Luxembourg et implanté à Hong Kong. C’est aussi un des deux principaux cabinets d’avocats luxembourgeois indépendants. Celui-ci emploie 395 salariés, dont 176 avocats et 48 partners. L’avocate a, à son actif, plus de 10 années d’expérience dans le secteur bancaire et est inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 1990. À côté du droit, Manou Hoss est sensible aux questions de diversité, d’inclusion et d’égalité au sein de la société dans son ensemble. Par exemple, elle est membre du Leaders of Tomorrow Forum, dédié à la diversité et l’inclusion dans le ­management. Elle siège aussi au conseil d’administration de la Croix-Rouge et préside, depuis 2018, la section locale de la Ville de Luxembourg. La Luxembour­ geoise est titulaire d’une maîtrise en droit de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et d’un DEA (diplôme d’études approfondies) en droit des affaires de cette même institution.

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100 femmes qui dirigent

ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Sylvie Jacques La directrice et propriétaire de RE/MAX Luxembourg a lancé ce réseau d’agences immobilières originaire des États-Unis en 2008 au Luxembourg. Aujourd’hui, la Française âgée de 54 ans pilote 15 agences dans tout le pays. Titulaire notamment d’un diplôme en économie et en droit international de l’Université de Montpellier, Sylvie Jacques a débuté sa carrière dans le secteur bancaire, en France, avant de devenir directrice du développement économique à la Ville de Metz de 1992 à 1996. Deux ans plus tard, elle se lance dans l’entrepreneuriat et fonde Troc, à Luxembourg, un dépôt-vente de meubles, d’électroménager et d’articles de seconde main, avant de se consacrer à l’implémentation de RE/MAX dans le pays.

Stéphanie Jauquet Adolescente, elle a pris goût à la restauration lors d’un job étudiant. Depuis, son appétit entrepreneurial ne se tarit pas : Stéphanie Jauquet est à la tête des 14 points de vente Cocottes, mais aussi des restaurants Um Plateau et Tempo. La Belge, diplômée en gestion hôtelière, commence à travailler dans quelques adresses du plat pays, puis arrive au Luxembourg à la fin des années 90. Elle y officie en tant que responsable de salle pour le restaurant La Fourchette à droite, puis devient directrice du Wengé au début des années 2000. Elle se lance ensuite dans la gestion de son propre restaurant, avec la reprise du Um Plateau en 2008, suivie en 2014 par le concept de traiteur Cocottes, et, en 2017, le res­ tau­rant de la Philharmonie, Tempo. L’entrepreneure de 48 ans emploie 185 salariés.

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MARS 2021

Rita Knott

Caroline Lamboley

Cette entrepreneure est la managing partner de sa propre société : Rita Knott Coaching Mentoring Consulting, fondée en 2004. Six ans plus tard, la Luxembourgeoise d’origine allemande crée la Maison du coaching, mentoring et consulting (MCMC), une asbl destinée à faciliter l’accès aux programmes de responsabilité sociale axés sur la gouvernance d’entreprise. La sexagénaire est aussi connue pour être la managing director du Female Board Pool, un réseau de 700 candidates ayant une formation d’administratrice qui vise à accroître la proportion des femmes dans les conseils d’administration. La structure fêtera, le 8 mars 2021, ses 10 ans d’existence au Luxembourg.

Les ressources humaines, c’est son affaire : Caroline Lamboley compile 25 ans d’expérience en la matière et dirige, depuis 2018, son propre cabinet de chasseurs de têtes, Lamboley Executive Search. Avant cela, cette Française de 48 ans diplômée en ressources humaines de l’IAE Nancy a officié pendant six ans en tant que directrice des ressources humaines au sein du cabinet BDO, 13 ans chez Deloitte, et un peu moins de deux ans chez Guardian Industries. Au niveau associatif, Caroline Lamboley siège au conseil d’administration de la Fédération des femmes cheffes d’entreprise du Luxembourg (FFCEL). Elle a par ailleurs reçu, en 2013, le prix HR Manager of the Year, décerné par la communauté RH de Luxembourg.

Françoise Kuth

Aude Lemogne

L’associée-gérante du cabinet d’architectes Beiler François Fritsch a derrière elle un parcours riche et varié. Après une maîtrise en droit des affaires à l’Université Robert Schuman (Strasbourg III), la Luxembourgeoise de 45 ans commence à officier en tant qu’avocate dans les études Kleyr Grasso, puis Arendt & Medernach au début des années 2000. Elle embrasse ensuite une carrière dans le secteur public, en rejoi­ gnant le ministère de l’Intérieur, puis celui du Développement durable et des Infrastructures jusqu’en 2014. Elle retourne alors dans le secteur privé, au sein du cabinet d’architectes à l’origine, notamment, des terminaux A et B de Lux-Airport, mais aussi de l’arrêt des CFL Pfaffenthal-Kirchberg.

Gérer l’acquisition et la vente d’œuvres d’art pour des collec­tion­ neurs privés ou entreprises : voici la mission de Link Management, la société cofondée en 2009 par Aude Lemogne. La Luxembour­ geoise de 45 ans évolue littéralement sur deux tableaux, avec un diplôme en finance et un autre en histoire de l’art. Elle commence sa carrière en 1999 à New York en tant que trader pour le Crédit Lyonnais. À Londres, elle crée le bureau européen d’arbitrage des risques pour Millennium Partners, avant d’intégrer ICAP en tant que senior risk arbitrage specialist. Basée au Freeport, Link Management lance en 2017 un véhicule de titrisation qui structure des prêts adossés à des actifs en utilisant l’art comme garantie.

Cécile Lorenzini La partner de l’agence de communication Vanksen est en charge du marché luxembourgeois, ainsi que du volet Développement de l’agence au niveau européen, avec une équipe de business developers et consultants digitaux. Cécile Lorenzini accompagne les marques dans leur stratégie digitale au niveau local, mais également international, grâce au groupe Datawords, dont Vanksen fait partie depuis 2018. La Française est attirée depuis son plus jeune âge par la communication. Elle étudie, à Marseille, le marketing et le management, avant de se forger diverses expériences à travers l’Europe. Elle intègre Vanksen en 2007, où, en charge de grands comptes (Disney, Heineken, Rochas, Arendt & Medernach, BGL, etc.), elle évolue ensuite vers le poste de directrice des projets.

6 %

C’est le taux de femmes cadres au Luxembourg en 2019, selon Eurostat. Le pays fait figure de dernier de la classe européenne en matière d’inclusion, puisqu’aucun des 27 ne compte aussi peu de femmes cadres que le Grand-Duché. Si on élargit le spectre aux postes de directeurs, cadres de direction et gérants, la part des femmes monte à 31 % au Luxembourg, ce qui le place au 20e rang dans le classement européen, devant la Tchéquie, le Danemark, l’Allemagne et les Pays-Bas, qui pointent tous à 30 %. Plus bas encore, on trouve l’Italie (28 %), la Croatie (27 %) et, enfin, Chypre (22 %).

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ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Marie Lucas D’architecte free-lance à associée et enfin entrepreneure : tel est le parcours de Marie Lucas, 60 ans, administratrice déléguée de M3 Architectes. Elle crée son cabinet en 1997 avec ses collègues et amis Jos Dell et Michel Petit, rejoints, en 1999, par Alain Linster. Diplômée de l’Institut supérieur d’architecture Saint-Luc de Wallonie en 1984, la Belge exerce d’emblée au Luxembourg. Elle participe à une série de projets emblématiques, tels que le Sofitel Kirchberg, le projet Rehazenter, puis la construction de la grande extension de la Cour de justice de l’Union européenne et la réalisation de l’ensemble BHK (Novotel Suites / bureaux Pictet & BEI) sur l’avenue Kennedy. Depuis le 1er janvier, M3 Architectes est propriétaire du bureau Arlette Schneiders Architectes.

De l’interprétariat à l’acier, tel est le parcours atypique de cette entrepreneure auréolée du prix de Woman Business Manager of the Year en 2012 et de l’Export Award en 2013. Née en région liégeoise, Marie-Christine Mariani étudie l’anglais et l’allemand à Bergame. Elle y débute sa carrière en 1986 en tant que traductrice-interprète dans le milieu du cyclisme. En 1998, elle quitte la salle de presse du Giro d’Italie pour s’installer au Grand-Duché et y créer sa propre entreprise, MCM Steel. Sa spécialité ? Le négoce et la transformation de produits sidérurgiques.

La fondatrice et directrice de Smets pilote actuellement quatre magasins, un restaurant et une centaine de salariés répartis sur deux pays. Biologiste de formation, Carine Smets débute sa carrière en tant qu’assistante d’un professeur à l’Université catholique de Louvain. Elle y rencontre son mari, Thierry, et le couple s’installe au Grand-Duché. Lui y ouvre son cabinet vétérinaire, et elle, de son propre aveu, « s’ennuie ». La Luxem­bourgeoise entame alors une petite activité au niveau de la mode. Très vite, elle se passionne pour la distribution de produits de luxe et de design. Son entreprise, née en 1986, grandit au point que son mari raccroche son stéthoscope, afin d’épauler son épouse dans cette aventure entrepreneuriale. Smets est résolument une affaire de famille puisque, sur les six enfants du couple, trois y travaillent. Charlotte veille à la direction Marketing et à la présence sur le web de l’enseigne multimarque, Bertrand officie en tant que chef de projet et Pascaline assure la direction artistique. La jeune femme voyage et déniche chez des créateurs du monde entier des pièces d’avant-garde pour donner une touche propre à l’enseigne luxembourgeoise. Smets écoule ses produits en ligne, ainsi que dans une série de points de vente situés au Grand-Duché, mais aussi, depuis 2011, à Bruxelles.

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Marie-Christine Mariani

Carine Smets

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ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Christine Muller Cette urbaniste et architecte a fondé en 1988 Dewey Muller avec son associé Burkard Dewey. Le cabinet s’est notamment illustré avec la conception de la future Cité de la sécurité sociale face à la gare, le quartier Elmen à Kehlen, mais aussi la réhabilitation du quartier de la gare à Mersch. Dewey Muller est implanté à Luxembourg et à Cologne. L’architecte, âgée de 65 ans cette année, est née en République démocratique du Congo et a étudié à Bruxelles, ainsi qu’à Louvain-la-Neuve. Après avoir travaillé dans différents bureaux dès 1978, elle crée le sien à Luxembourg. L’entrepreneure rejoint l’association des architectes allemands BDA en 1995 et le conseil consultatif d’architecture et d’urbanisme de la Ville de Trèves en 2007.

100 femmes qui dirigent

Emmanuelle Ragot

Les dames de la finance

Avocate à la Cour depuis près de 30 ans, tant en conseil qu’en conten­tieux, devant les juridictions natio­nales et européennes, et formée au Barreau de Paris et exerçant à Luxembourg, Emmanuelle Ragot a été admini­stratrice d’un cabinet d’avocats et a exercé durant 8 ans, notamment comme partner – head of data – IP – TMT ainsi qu’employ­ ment, et a veillé à la création d’un legal hub innovation dédié aux start-up. Désormais fondatrice de son propre cabinet, la FrancoLuxembourgeoise met son expertise au service d’une clientèle cosmo­ polite dans la finance et l’industrie, ainsi que le domaine tech & pharma. Elle reste aussi impliquée dans l’innova­tion et les start-up, tant sur la protection des droits de pro­priété intellectuelle que sur les volets droit commercial, droit du travail et le corporate / private equity.

On ne compte plus les ­femmes en poste sur la place financière, qu’elles agissent dans les institutions, les banques, les compagnies d’assu­rances, les sociétés d’asset mana­gement ou de private equity. LISA BACKES Managing director (Adepa Asset Management) ADELA BAHO Director & Conducting officer (Foresight Group) RUTH BÜLTMANN Managing director (Bültmann Advisory) FRANCE COLAS Deputy managing director (Caceis Bank) CHRISTINA COUSTRY-BRÖCKER Head of fund marketing, sales and business development (BIL) YASMINE DIN Head of client services Luxembourg (BNP Paribas Securities Services)

Netty Thines C’est en 1991 que la Luxembour­ geoise crée sa propre entreprise, Mediation. Cette agence de communication événementielle se présente comme la seule agence de communication luxembour­ geoise spécialisée en marketing relationnel. Son administratrice déléguée a forgé son expérience entre Bruxelles, où elle a étudié le journalisme et la communication, et Luxembourg, où elle a officié notamment chez Luxair. Netty Thines est engagée dans les conseils d’administration de 27Names, de la Markcom et de la LEA (Luxembourg Event Association). L’entrepreneure est également secrétaire membre du conseil d’administration de l’association Femmes Pionnières du Luxembourg.

NICOLE DOCHEN-WALTREGNY Directrice des ressources humaines (Banque de Luxembourg) CLAUDIA HALMES-COUMONT Directrice (Lalux Assurances)

Sinéad O’Donnell La cofondatrice du cabinet de conseil spécialisé dans le recrutement de profils experts au Luxembourg DO Recruitment Advisors a derrière elle plus de 20 ans d’expérience dans le recrutement et l’activité de chasseur de têtes. Titulaire d’un BA Management obtenu au GMIT à Galway en 1994, elle démarre sa carrière la même année à l’ambassade d’Irlande à Luxembourg. En 1999, elle rejoint le secteur financier en intégrant Nomura Bank Luxembourg, avant de se tourner vers le monde du recrutement en 2001 en rejoignant Ajilon Luxem­ bourg. En 2008, l’Irlandaise et Nathalie Delebois fondent DO Recruitment Advisors, cabinet qui a été récompensé à plusieurs reprises par l’industrie du recrutement.

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Carole Retter La CEO de Moskito a rejoint l’agence de communication en 2009. Le rebranding de la Caisse médico-complémentaire mutualiste (CMCM) en 2016, la création de nouvelles marques, comme Team Lëtzebuerg pour le COSL, ainsi que les campagnes pour Yellow.lu ou pour le Miwwel­ festival ne sont que quelques projets phares que Carole Retter a pensés, gérés et réalisés. Depuis plus de 12 ans, la Luxem­ bourgeoise, âgée de 39 ans, travaille dans la publicité. Elle a fait ses débuts en tant qu’assistante Marketing chez Utopia Luxem­bourg (devenu Kinepolis Luxembourg) en 2006, puis a intégré l’année suivante Vox Mobile (devenu Orange Luxembourg). La dirigeante est titulaire d’un diplôme en management et d’un MBA.

VIO IVANOVA Head of human resources (Candriam) DANIELA KLASÉN-MARTIN Group head of management company services and managing director Luxembourg (Crestbridge) DOMINIQUE LAPIERRE Deputy managing director (Caceis Bank) MARIA LEISTNER Group chief legal officer (Quintet Private Bank) CATHERINE LESOURD Administratrice déléguée (Willis Towers Watson Luxembourg) ALESSIA LORENTI Head of business development (Edmond de Rothschild AM) JILL ROOTSAERT Head of ETF distribution Benelux (J.P. Morgan Asset Management) MARIA THORSTED Chief operating officer (Quintet Private Bank) OLIVIA TOURNIER-DEMAL Managing director (MJ Hudson) STEPHANIE WELLS Director of partner & client services Europe (Lombard International Assurance) ALLISON WHALEY Head of funds (Intertrust Group)

Elodie Trojanowski Globe-trotteuse et entrepreneure, la CEO et cofondatrice de Luxfactory a derrière elle un parcours aussi varié que le tissu de start-up, PME et entreprises matures conseillées par cet incubateur connu pour organiser le pavillon national luxembourgeois au CES de Las Vegas. Après un master en journalisme à Louvainla-Neuve, la Française étudie la finance à Strasbourg. En 2016, elle commence sa carrière en Grèce en tant qu’analyste financière junior, puis met le cap sur Madagascar et y travaille comme responsable Océan indien pour une société française d’import-export. En 2017, elle devient analyste financière au Luxembourg et cofonde, l’année suivante, Luxfactory.


ENTREPRENEURES ET ASSOCIÉES

Christianne Wickler

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Nader Ghavami (archives)

L’administratrice déléguée de l’enseigne Pall Center a transformé la petite station-essence que son père lui avait confiée, en 1982, en une enseigne de grande distribution reconnue au Grand-Duché. Le concept de Pall Center ? Un commerce « anti-morosité » et proche des gens avec un accent porté sur les produits locaux et des références aux antipodes des grandes enseignes. Fort de cinq points de vente (Steinfort, Oberpallen, Steinsel, Useldange et Strassen), Pall Center emploie plus de 300 salariés. Dans son Shopping Village d’Oberpallen, l’accent est porté non seulement sur les produits alimentaires, mais aussi sur les articles de mode, les cadeaux, ou encore les objets de décoration. L’entrepreneure est aussi sensible à la cause environnementale et s’implique dans une démarche de rationalisation de la consommation énergétique de ses différentes implantations. Depuis 2003, Pall Center figure au sein d’Incom, un groupement de commerçants indépendants luxembourgeois rebaptisé Les Épiceries du Luxembourg en 2015. Avec ses confrères mais néanmoins concurrents d’Alima, Food2Go et Massen, Pall Center revendique son ancrage local et l’accent porté sur la proximité ainsi qu’une gamme imprégnée du multiculturalisme propre au Grand-Duché. Outre le commerce, Christianne Wickler s’est aussi engagée en politique, en cofondant le collectif citoyen 5vir12, puis en se présentant en 2013 aux élections législatives sur la liste Déi Gréng dans le Nord. Élue députée, la mère de quatre enfants raccroche six mois après avoir prêté serment. Dans la vie, il faut faire des choix, et la Luxembourgeoise de 61 ans a fait celui de l’entrepreneuriat. Elle s’y consacre depuis près de 40 ans maintenant.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

100 femmes qui dirigent

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Ces directrices se sont vu confier une mission de la plus haute importance : piloter une entreprise ou une organisation qui ne leur appartient pas. Dans cette opération, elles endossent une responsabilité vis-à-vis des actionnaires et doivent composer avec les ressources disponibles ainsi qu’avec les objectifs définis pour mener à bien la marche de la structure. Concilier, avancer, mais aussi innover sont autant de maîtresmots pour ces dirigeantes. Certaines ont forgé leur expertise sur un secteur de prédilection, d’autres sur un groupe particulier dans lequel elles ont fait la majorité de leur carrière. On retrouve ces dirigeantes aussi bien dans le secteur public que dans le privé. De l’industrie à la finance, en passant par la culture et l’associatif, coup d’œil sur quelques entreprises où Monsieur le Directeur n’existe pas. C’est Madame la Directrice.

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Ainhoa Achutegui La directrice de Neimënster occupe ce poste depuis février 2014, et son parcours reflète le bouillon de cultures dont elle est imprégnée. Née à Caracas, Ainhoa Achutegui grandit à Vienne, où elle est scolarisée au Lycée français. Elle poursuit ensuite un master en philosophie et en sciences du théâtre à l’Université centrale de la capitale autrichienne. Elle enchaîne avec deux postgraduates en gestion de projets et projets culturels. Nommée directrice artistique de la section Danse et théâtre de la WUK (Werkstätten- und Kulturhaus) de Vienne en 2004, elle met le cap sur le Grand-Duché deux ans plus tard en tant que directrice artistique du Centre des arts pluriels d’Ettelbruck (Cape). La quadragénaire préside bénévolement le Planning familial asbl depuis 2015.

Nora Back La présidente de la Chambre des salariés et de l’OGBL depuis 2019 travaille au sein du syndicat depuis 2004. Elle y fait ses débuts en tant que secrétaire centrale adjointe pour le Syndicat santé, services sociaux et éducatifs. Quatre ans plus tard, elle devient secrétaire centrale de ce même syndicat professionnel. Elle gravit ensuite les échelons et devient, en 2018, secrétaire générale de l’OGBL. Après les élections sociales de 2019, elle devient présidente de la Chambre des salariés (CSL). En décembre 2019, elle est élue présidente de l’OGBL. La Luxembourgeoise âgée de 41 ans a étudié la psychologie à Bruxelles et a débuté son parcours dans le bureau d’études marketing Quest.

Sasha Baillie CEO de Luxinnovation depuis mai 2018, cette Luxembourgeoise maîtrise sept langues étrangères, dont l’espagnol, l’italien et le russe. Sa carrière de diplomate l’a amenée à poser ses valises aux quatre coins du globe pendant deux décennies : Bruxelles, Moscou, mais aussi Luxembourg figurent sur la feuille de route d’une carrière entamée après des études menées en Écosse, puis en Italie. Parmi les réalisations majeures de Sasha Baillie, citons la réforme des structures de promotion économique du Luxembourg, qui a conduit à la création du Luxembourg Trade and Investment Board, mais aussi son implication dans le nation branding, ainsi que dans la création de LuxGovSat.

Mirjam Bamberger La CEO d’AXA Luxembourg a parcouru le monde, avant de poser ses valises au Grand-Duché l’an dernier : États-Unis, RoyaumeUni, Chine ou encore Allemagne figurent sur sa feuille de route pour Thomson Reuters, chez qui elle a officié de 2001 et à 2008. Mirjam Bamberger a ensuite évolué dans les secteurs financier et de la haute technologie, au sein de différentes compagnies en Suisse, son pays d’origine. C’est là aussi qu’elle a intégré, en 2014, AXA, où elle a occupé différentes fonctions au sein du comité exécutif : gestion de la clientèle, marketing, innovation, dévelop­pement commercial et ressources humaines. La dirigeante âgée de 46 ans a fait ses études en Allemagne et en Suisse. Elle a d’ailleurs un MBA de l’IMD de Lausanne.


Karin Basenach La directrice du Centre européen des consom­ma­ teurs du Luxembourg occupe ce poste depuis 2002. Avant cela, Karin Basenach a officié en tant qu’avocate en Allemagne, où elle a d’ailleurs étudié le droit, avec une spécialisation en droit européen. À côté de cette carrière, la Germa­noLuxembourgeoise qui maîtrise six langues, dont l’espagnol et l’italien, officie en tant que médiatrice certifiée, coach systémique et change manager. À l’automne 2020, Karin Basenach est devenue la première consultante luxembourgeoise de la méthode KonMari, dévelop­ pée par l’essayiste nipponne Marie Kondo. Sa mission ? Faire éclater la joie chez les autres par l’art du rangement.

Nathalie Bausch

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Romain Gamba

La CEO de DWS Investment porte aussi la casquette de COO, ainsi que celle de directrice des ressources humaines pour l’ensemble de la zone EMEA, hors Allemagne et Royaume-Uni. Avant de piloter un des principaux gestionnaires d’actifs du monde, Nathalie Bausch a officié en tant que country COO & country head of HR auprès de Deutsche Bank Luxembourg SA et a été membre de plusieurs conseils d’administration et de surveillance au sein de DWS et de Deutsche Bank. La Luxembourgeoise âgée de 49 ans a été la première femme à entrer au conseil de direction de Deutsche Bank Luxembourg. Elle a suivi un programme en gestion stratégique des ressources humaines au sein de la Harvard Business School.

Julie Becker La directrice générale adjointe de la Bourse de Luxembourg (LuxSE) et fondatrice du Luxembourg Green Exchange (LGX) deviendra CEO de la Bourse de Luxembourg en avril prochain. Sa carrière s’étend sur plus de deux décennies et comprend des postes à la Banque centrale du Luxembourg et chez Dexia. Julie Becker est également la présidente de LuxCMA, une association de l’industrie des marchés de capitaux créée en 2019. La FrancoLuxembourgeoise de 45 ans est spécialisée dans les questions réglementaires et juridiques liées aux marchés des capitaux. Elle a rejoint la Bourse de Luxembourg en 2013. Elle est titulaire d’une maîtrise en droit européen et droit des sociétés et d’un DEA en droit privé de l’Université de Nancy 2.

Béatrice Belorgey La présidente du comité exécutif et membre du conseil d’administra­tion de BGL BNP Paribas officie également en tant que responsable pays du Groupe BNP Paribas au Luxembourg depuis juillet 2020. Diplômée de l’Ins­titut d’études politiques de Paris et analyste financier (CEFA), Béatrice Belorgey débute sa carrière comme analyste crédit en France chez BNP Paribas en 1986. La Française enchaîne ensuite des postes en corporate & investment banking (CIB) dès 1989, puis en wealth management au tournant du siècle. En 2005, elle devient respon­sable de l’information financière du Groupe, puis des relations investisseurs et de l’information financière en 2009. Entre 2013 et 2020, Béatrice Belorgey était directrice de BNP Paribas Banque Privée France.

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Yuriko Backes La maréchale de la Cour grand-ducale est une diplomate expérimentée qui a officié à travers le monde : à Bruxelles pour l’Union de l’Europe occidentale, puis à la représentation permanente du Luxembourg auprès de l’UE ; à New York pour la repré­ sentation permanente du Luxembourg auprès des Nations unies ; mais aussi à Tokyo en tant que chef de mission adjointe au sein de l’Ambassade du Luxembourg au Japon. La Luxembourgeoise âgée de 50 ans est d’ailleurs née au pays du Soleil levant et est titulaire d’une maîtrise des arts en études japonaises, en plus de ses diplômes en relations internationales et études politiques et administratives européennes obtenus à Londres et à Bruges. Au GrandDuché, Yuriko Backes a officié au ministère des Affaires étrangères, ainsi qu’à l’Hôtel de Bourgogne, où elle a conseillé les Premiers ministres Xavier Bettel (DP) et Jean-Claude Juncker (CSV), avant de devenir chef de la représentation de la Commission européenne au Luxembourg. En juin dernier, elle a été nommée maréchale de la Cour grand-ducale suite au départ à la retraite de Lucien Weiler. Yuriko Backes est la première femme à occuper ce poste.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

Elles bouillonnent pour la culture Nombreuses sont les femmes à participer à la conduite des organisations culturelles au Luxem­ bourg. Qu’il s’agisse d’évé­nements ponctuels ou de structures fixes, les dames de la culture ne manquent pas. NATHALIE JACOBY Directrice (Centre national de littérature) BADY MINCK Fondatrice et directrice générale (Amour Fou Luxembourg) MYRIAM MULLER Directrice artistique (Théâtre du Centaure) CORINNA NIEMEYER Directrice artistique et musicale (Orchestre de Chambre de Luxembourg) ODILE SIMON Directrice artistique (Cube 521) MICHÈLE WALERICH Responsable du départe­ ment Photographie (CNA)

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Fabienne Bozet

Tania Brugnoni

La CEO et administrateur délégué de Circuit Foil Luxembourg depuis 2016 connaît particulièrement bien ce fabricant de produits à base de feuilles de cuivre, puisqu’elle y a officié en tant que CFO durant 26 ans. Fabienne Bozet a accom­ pagné les évolutions de sa société au fil de son histoire : des plus compliquées, où la filiale cana­ dienne était au bord de la faillite, aux périodes plus positives de croissance significative. La firme basée à Wiltz fournit actuellement des solutions pour l’industrie 5G et est détenue depuis six ans par un groupe sud-coréen de capitalinvestissement. La Belge de 54 ans est membre du Female Board Pool mais siège aussi au conseil consultatif de la BCEE et est administrateur au sein de No-Nail Boxes, du groupe Alipa.

La directrice du 1535° Creative Hub Differdange baigne depuis toujours dans la culture. Avec sa formation de conservateurrestaurateur d’art obtenue à Florence, Tania Brugnoni fonde, à l’aube du nouveau millénaire, son propre atelier de restauration d’art. En parallèle, la Luxembour­ geoise entre en fonction en tant qu’ani­mateur culturel de la Ville de Differdange en 2002. Dès 2013, elle s’investit dans les prémisses du projet du hub créatif 1535° à travers le soutien et la promotion des métiers et de l’entrepreneuriat créatifs. À côté de cela, la diri­ geante âgée de 46 ans siège dans plusieurs conseils d’admi­ nistration (FNR et Radio 100,7) et a activement contribué à la créa­tion d’un cluster pour les industries créatives au Luxembourg.

Suzanne Cotter Royaume-Uni, Émirats arabes unis, États-Unis, Portugal et enfin Luxembourg : la carrière de la directrice du Mudam constitue à elle seule un tour du monde artistique. Suzanne Cotter est née en Australie, où elle a étudié l’histoire de l’art à l’université de Melbourne. Elle accède ensuite à l’École du Louvre à Paris et au Courtauld Institute of Art à Londres. De 2006 à 2007, la respon­ sable a suivi une formation de troisième cycle en gestion culturelle visant à promou­ voir la place des femmes dans les secteurs artistiques et culturels. Suzanne Cotter a été commis­saire de plus de 150 expositions d’art contemporain, contribuant à de nombreux catalogues et donnant des conférences dans des musées et institu­ tions du monde entier.

CARINE WELTER Directrice (Musée d’histoire[s] Diekirch) ANOUK WIES Coordinatrice générale et programmation (Cercle Cité)

La directrice générale d’Arval Luxembourg a pris la tête de l’opérateur de leasing automobile en janvier 2021. Forte de 23 ans d’expérience dans l’entreprise membre du groupe BNP Paribas, Véronique Bourgois a parti­ cipé à la création de son entité luxembourgeoise, en 1998. Elle y a officié en tant que directrice com­ merciale et Marketing pendant 22 ans avant d’en prendre la tête au début de cette année. La Belge âgée de 50 ans est titulaire d’une licence en finance et en économie de l’ICHEC Business Management School de Bruxelles et d’un master en management interculturel obtenu en collaboration avec la Salisbury State University, aux États-Unis.

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La directrice générale d’Esch 2022 – Capitale européenne de la Culture pilote une équipe d’une trentaine de salariés. Sa mission ? Assurer la réalisation de ce projet qui concerne non seulement la Métropole du fer, mais aussi toute la région Sud, porteuse de ce titre l’an prochain. C’est en 2007 que Nancy Braun a son premier contact professionnel avec le secteur culturel, et elle se fait remarquer pour ses talents organisationnels comme coordinateur général adjoint de Luxembourg et Grande Région, Capitale euro­ péenne de la Culture, également en 2007. Après la réalisation de ce projet, elle occupe pendant près de six ans le poste de directeur administratif et financier au Barreau de Luxembourg, avant d’intégrer le bureau du Demokratesch Partei – DP comme coordinateur général. Elle rejoint l’équipe du Casino Luxembourg en janvier 2016 en tant qu’administrateur. La Luxem­ bourgeoise de 48 ans est titulaire d’un MBA de l’Open University Business School. Elle siège par ailleurs au conseil d’administration de l’ONGD-FNEL.

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Véronique Bourgois

Matic Zorman

Nancy Braun


DIRIGEANTES SALARIÉES

Stéphanie Damgé La directrice de Jonk Entrepreneuren Luxembourg a intégré l’asbl chargée de la promotion de l’entrepre­ neuriat auprès des écoliers et étudiants du pays en 2013. Développer le potentiel entrepreneurial des jeunes, Stéphanie Damgé y croit fortement, elle qui se montre soucieuse du décalage entre les attentes des entreprises et les profils des candidats présents sur le marché du travail. Il faut dire qu’avant son poste actuel, la Luxem­ bourgeoise a officié durant sept ans au service des ressources humaines de KPMG, où elle a acquis une expérience en gestion du capital humain, couplée à la gestion stratégique de l’entreprise. La quadragénaire est diplômée en sociologie du travail et en gestion d’entreprises.

Carine Demangeon

Sylvie Favaut

La managing director de Compass Group Luxembourg depuis 2020 est la sixième femme à devenir directrice générale pour le presta­ taire de services aux entreprises et aux particuliers dans la zone EME. Carine Demangeon travaille chez Compass Group depuis 18 ans et possède une vaste expérience, principalement dans la finance, mais également complétée par deux ans en tant que directrice adjointe des opérations dans le domaine du nettoyage. Elle a débuté comme contrôleuse de gestion mais, au cours des huit dernières années, elle a été directrice financière et infor­ matique. La Française est titulaire d’une maîtrise en sciences de gestion de l’IAE Metz.

La managing director de Sodexo Benefits & Rewards Services à Luxembourg est en poste depuis janvier 2015. Avant d’intégrer le fournisseur de services d’avan­ tages et de récompenses, Sylvie Favaut a débuté sa carrière dans le monde du luxe, celui de l’acier et des sociétés technologiques, dont Dimension Data (groupe NTT). D’un profil pluridisciplinaire, la dirigeante a gagné une large expérience en stratégie, marketing, RH et ventes. Chez Sodexo Benefits & Rewards Services, elle est en charge de la stratégie, de la gestion opérationnelle des activités luxembourgeoises et du développement des nouvelles solutions. Sylvie Favaut a étudié le droit et est titulaire d’un MBA de l’Université de Nancy 2.

Au service du public 1/2 Qu’elles officient dans des struc­tures publiques ou des insti­tu­tions européennes, l’action de ces femmes dirigeantes concerne l’ensemble de la société. MONIQUE ADAMS Directrice adjointe (Administration des contributions directes) CATHERINE CHÉRY Directrice (Planning familial) AGNÈS DURDU Présidente (Conseil d’État) ISABELLE KOLBER Chef de laboratoire (Sebes) MARIANA KOTZEVA Directrice générale (Eurostat) TINE A. LARSEN Présidente (CNPD) CAROLINE LIEFFRIG Directrice adjointe (Administration pénitentiaire) ANIK RASKIN Chargée de direction (Conseil national des femmes du Luxembourg – CNFL) MARJUT SANTONI Secrétaire générale (BEI) MARTINE SOLOVIEFF Procureur général d’État (Parquet général) JOKE VAN DER STRICHT Directrice (Centre pénitentiaire de Luxembourg)

Leslie de Canchy La directrice de Luxembourg Art Week a pris ses fonctions au printemps 2020, mais n’était pas inconnue de cette foire. Leslie de Canchy l’a en effet intégrée en tant que coordinatrice de la section « Take Off » en 2016, puis en est devenue la responsable logistique et aide de coordi­ nation deux ans plus tard. Auparavant, la dirigeante a officié en tant que galeriste puisqu’elle a créé sa propre structure en 2005, à Bridel. Elle s’y est investie jusqu’en 2012 et a ensuite mis sa carrière entre parenthèses pendant plus de deux ans, suite à la naissance de ses trois enfants, dont des jumeaux. Leslie de Canchy est titulaire d’un diplôme en arts plastiques et d’un autre en arts visuels de l’Université Marc Bloch, située à Strasbourg.

Colette Dierick

Tonika Hirdman

CEO d’ING Luxembourg, managing director & chair of the executive committee, cette Belge de 60 ans connaît particulièrement bien la banque au lion puisqu’elle y a fait ses débuts en 1984 à Bruxelles. Elle a occupé divers postes dans la banque de détail, la banque privée, la banque de gros et également dans les opérations et l’informatique au sein d’ING Belgique. Juste avant de rejoindre ING Luxembourg, elle a été directrice générale et membre du comité exécutif d’ING Belgique, en charge de la banque de détail et de la banque privée (pour ING Belgique et Record Bank), des canaux numériques et du marketing. Elle a officiellement pris les rênes d’ING Luxembourg le 16 août 2016.

Diplomatie, finance et enfin philanthropie : le parcours de la directrice générale de la Fondation de Luxembourg est atypique. Après des études en France et en Suède, son pays natal, Tonika Hirdman – 55 ans cette année – débute sa carrière auprès de la commission de surveillance financière suédoise et travaille dans différents services du ministère des Affaires étrangères du gouvernement suédois. En 2000, elle entre au sein du groupe ABN Amro, en Suède, puis, six ans plus tard, elle devient country executive pour le groupe ABN Amro au Luxem­bourg. Elle choisit, en 2009, de rejoindre la toute nouvelle Fondation de Luxembourg, dont elle occupe, depuis sa création, la fonction de directrice générale.

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Véronique Hoffeld L’avocate associée dirige la section liée aux litiges et à la gestion du risque au sein du cabinet luxembourgeois Loyens & Loeff. Véronique Hoffeld se concentre sur le droit commercial, le contentieux, l’arbitrage, le droit immobilier et le droit de la propriété intellectuelle. La polyglotte (elle manie sept langues, dont l’italien, l’espagnol et le néerlandais) a commencé ses études en droit à l’Université d’AixMarseille III avant de mettre le cap sur Paris pour étudier le droit européen, puis Londres pour le droit international des affaires. Elle a également suivi des formations à la Harvard School of Business Law et à la Vlerick Business School. Membre du Barreau de Luxembourg depuis 1996, l’avocate a évolué en tant que partner chez Bonn Schmitt Steichen.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

Blandine Kiefer La directrice de Stoll Safety a intégré, en 2014, cette filiale du groupe Stoll spécialisée dans les produits et services en matière de prévention et de protection incendie. Avant cela, Blandine Kiefer a travaillé dans les domaines de la communication et du marketing au Luxembourg, ainsi qu’aux Messageries Paul Kraus. La quinquagénaire originaire de Thionville a été sapeur-pompier en France pendant 15 ans et est aussi instructeur en matière de secourisme et de prévention incendie. Dans le cadre de ses fonctions, la dirigeante est, depuis 2014, vice-présidente de la Feierschutz (asbl), qui rassemble les acteurs actifs dans le domaine de la sécurité incendie au Luxembourg. Stoll Safety est par ailleurs reconnue comme organisme de formation professionnelle.

Josée Kirps

Maisy Gorza Luxembourgeois, français, allemand, anglais, italien, espagnol et enfin néerlandais : voici les sept langues que parle la directrice f.f. de l’Institut national des langues (INL), Maisy Gorza. L’intéressée précise toutefois que sa connaissance de la langue de Vondel se limite (pour l’instant) aux notions élémentaires, mais peut-on vraiment lui en tenir rigueur ? En poste depuis septembre 2020, la Luxembourgeoise de 40 ans a gravi les échelons du centre d’apprentissage des langues, fort de 120 enseignants spécialisés répartis sur trois sites distincts au Grand-Duché. Elle y a fait ses débuts en 2009, en tant que professeur de français. En 2016, l’enseignante devient coordinatrice de stage, puis directrice adjointe deux ans plus tard. La responsable est également conseillère didactique et formatrice à l’Institut de formation de l’Éducation nationale (IFEN) depuis 2016. Elle s’est spécialisée dans le domaine du management et des écoles de coaching et a même été impliquée dans la formation initiale et continue des enseignants de l’Éducation nationale. Ses priorités ? L’innovation et la créativité dans l’enseignement. Maisy Gorza est titulaire d’une maîtrise d’italien obtenue à l’Université Nancy 2. Pour l’occasion, elle a effectué un séjour Erasmus dans la ville de L’Aquila, située dans les Abruzzes. La dirigeante a ensuite obtenu une maîtrise en lettres modernes, également à l’Université Nancy 2.

Geraldine Knudson Nouvelle CEO de Maison Moderne depuis septembre 2020, Geraldine Knudson a derrière elle un parcours professionnel réalisé de part et d’autre de la Moselle. Au Grand-Duché, elle devient manager au service Marke­ ting de SES entre 1997 et 2006. Ensuite, elle met le cap sur la capitale en tant que city manager de la Ville de Luxembourg de 2006 à 2012. En Allemagne, la Luxembour­ geoise a étudié l’histoire du théâtre à Munich, et celle de l’art et de la sociologie à Berlin. Elle a aussi officié dans la capitale bavaroise entre 2012 et 2020 à la tête du Bureau du tourisme, qui compte une équipe de 80 personnes.

Sandra Legrand La regional executive Europe d’Alter Domus pilote 12 marchés de ce fournisseur de services dans le secteur des fonds d’investissement, y compris le Grand-Duché, où est établi son siège. Sandra Legrand est la première femme à avoir intégré la direction du groupe Alter Domus et se positionne en défenseuse de la diversité et de l’inclusion. Après des études à l’Université catho­lique de Louvain et à HEC Liège, l’ingénieure commerciale débute sa carrière au sein de PwC Luxembourg en tant que directrice de l’audit. Forte de près de 15 années d’expérience au sein du cabinet, elle rejoint Alter Domus en 2013 et devient directrice pour le Luxembourg.

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Romain Gamba

La directrice des Archives nationales est en poste depuis 2003 au sein de cet institut culturel placé sous la tutelle du ministère de la Culture. Avec 45 km d’archives linéaires réparties sur trois dépôts et une bibliothèque spécialisée de 30.000 volumes, les Archives nationales ont pour mission de préserver le patrimoine historique du pays comme les archives des ministères et adminis­ trations publiques, ainsi que celles des notaires et tribunaux. Avant d’exercer ce poste, Josée Kirps, 61 ans, a été attachée de gouvernement au ministère de la Culture, responsable de la section des arts plastiques, et de la gestion de projets d’expositions historiques et culturelles.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

Lena Lascari La CEO et managing director d’EFG Bank (Luxembourg) possède une vaste expérience dans le secteur bancaire et a occupé des postes de direction auprès de plusieurs prestataires de services financiers : elle a été country CEO pour les filiales grecques du Crédit commercial de France de 1997 à 2001, responsable de la gestion de fortune de HSBC à Athènes, directrice exécutive et directrice générale chez Eurobank Private Bank Luxembourg SA à partir de 2007, où elle était chargée notamment du développement et de l’expansion du secteur banque privée. Membre du comité exécutif de EFG au Luxembourg depuis 2014, en charge du développement de la banque privée pour les clients très fortunés, notamment sur le marché grec, Lena Lascari a été responsable des secteurs banque privée, gestion d’actifs, services clients internationaux et solutions d’investissement dans la région, et est, depuis janvier 2019, CEO, managing director pour EFG Bank (Luxembourg).

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Matic Zorman

Carole Lorang La directrice du Escher Theater occupe ce poste depuis mars 2018. Avant cela, Carole Lorang a monté une trentaine de spectacles et cofondé, en 2007, la Compa­ gnie du Grand Boube. Les spectacles de sa troupe, ainsi que ses mises en scène, ont connu des tournées internationales, notamment au Théâtre des Bouffes du Nord (Paris), à la Brotfabrik de Berlin et au Staatstheater Mainz. La Luxembourgeoise âgée de 46 ans est diplômée de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et techniques de diffusion (Insas) et a achevé une formation de sophrologue. Elle a présidé la Fédération luxembourgeoise des arts de la scène entre 2016 et 2019 et siège actuellement au conseil d’administration des Francofolies d’Esch-sur-Alzette.

Corinne Lozé

Edith Magyarics

CEO d’Orange Luxembourg depuis février 2019, Corinne Lozé évolue dans le groupe Orange depuis l’an 2000. D’abord directrice de l’innovation d’Orange Alapage.com, entité d’e-commerce du groupe, elle enchaîne ensuite sur un poste de directrice de l’inno­vation internet. En 2006, elle se lance dans une carrière interna­tionale comme directrice du marketing digital pour le groupe Orange. C’est en 2009 qu’elle crée puis devient CEO d’Orange Star Africa, une entité d’Orange qui dévelop­pe les services internationaux de rechar­gement de mobiles pour les pays d’Afrique et le portail de contenus panafricain. En 2014, elle prend la fonction de CEO d’Orange Centrafrique, puis y lance, en 2016, Orange Money, la solution de transfert d’argent sur mobile d’Orange.

La CEO de Victor Buck Services accompagne depuis 2012 l’entreprise de services de gestion externalisée d’informations d’entreprises dans son dévelop­­ pement à l’international. La firme basée à Capellen sert en effet des clients de Singapour, Hong Kong, du Royaume-Uni ou encore de Sydney. Edith Magyarics est diplômée de l’École pratique des hautes études commerciales (EPHEC) à Bruxelles, où elle a débuté sa carrière au sein de la direction de The Bank of New York entre 1991 et 2000. Au tournant du siècle, la Belge pose ses valises au Grand-Duché et intègre J.P. Morgan Asset Management Luxembourg pendant neuf ans, avant de rejoindre NN Investment Partners en tant que COO et membre du conseil d’administration.

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Où sont les femmes ? Le déficit d’inclusion n’est pas propre au Luxembourg : il semble global. Ainsi, 24 % des sociétés de l’indice global boursier Stoxx Europe 600 n’ont aucune femme dans leur comité exécutif ou de direction. Quant aux femmes dirigeantes d’entreprises cotées en bourse, elles sont rares, puisque leur proportion atteint 6,7 %, selon Ethics & Boards, un observatoire de la gouvernance des sociétés cotées. Il souligne toutefois que cette part s’inscrit dans une trajectoire ascendante, puisqu’il y a deux ans encore, elle s’affichait à 4,4 % seulement.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

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Angélique Sabron

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Romain Gamba

La managing director et head of markets de Jones Lang LaSalle (JLL) Luxembourg a gravi les échelons du courtier immobilier depuis son arrivée en 2014 jusqu’à sa nomination, l’an dernier, à la tête de l’entreprise basée à Bertrange. Elle a en effet succédé à Romain Muller, qui a passé 18 années aux commandes. Angélique Sabron a été la première femme à accéder au poste de broker, puis head of, puis managing director sur le marché de l’immobilier professionnel au Grand-Duché. JLL emploie plus de 90 salariés dans le pays, et avec 26.833 m2 signés en 2020, l’agent revendique la place de leader du marché de l’immobilier professionnel au Luxembourg. La quinquagénaire a débuté sa carrière dans l’Hexagone sur le segment de l’immo­bilier résidentiel auprès du réseau Orpi. En 2000, elle arrive au Luxembourg et se plonge dans le segment des bureaux chez APM, puis rejoint, en 2002, le local Property Partners pour en devenir partner en 2006. Elle intègre, en 2014, JLL en qualité de national director – head of office agency. Un an plus tard, elle ajoute le département de l’immobilier résidentiel à son arc et, enfin, le retail complète le tout en 2018. Angélique Sabron est titulaire d’un bac en langues et lettres et d’un BTS en action commerciale. La Française est aussi maman de trois enfants.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

Aline Muller La directrice générale du Liser est aussi professeur d’économie et de finances à l’Université du Luxembourg et à l’Université de Liège. En plus de sa carrière univer­sitaire, Aline Muller a développé, au cours des 20 dernières années, une solide expérience dans la gestion stratégique et le développement de projets dans différents pays et environnements institu­ tionnels. La Luxembourgeoise parle couramment le luxem­ bourgeois, le français, l’anglais, l’allemand et le néerl­andais grâce à une carrière internationale en France, aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxem­ bourg, et à de nombreuses missions en NouvelleZélande, en Asie et en Afrique.

Charlotte Pedersen

Anne-Catherine Ries

De pilote à dirigeante, tel est le parcours de la CEO de Luxaviation Helicopters. Charlotte Pedersen a débuté sa carrière en 1989 en tant que pilote militaire dans l’armée de l’air danoise, dont elle devient officier en 1992. En 2010, elle devient inspecteur des opérations aériennes à la Direction de l’aviation civile au Luxembourg. Elle intègre Luxaviation deux ans plus tard et devient COO en 2014, avant de prendre la tête de la branche dédiée aux hélicoptères en 2016. La Danoise âgée de 50 ans est d’ailleurs pilote de l’hélicoptère Airbus H145. Elle est titulaire d’un MBA en finance et gestion stratégique et exerce divers mandats d’administrateur. Depuis 2020, elle siège au conseil d’administration de la compagnie aérienne Wizz Air Plc.

La première conseillère de gouvernement du Premier ministre et ministre des Communications et des Médias au Luxembourg dirige, depuis janvier 2019, le Service des médias, des communications et du numérique du ministère d’État luxembourgeois. Anne-Catherine Ries débute sa carrière en 1998 dans un cabinet d’avocats amé­ri­ cain à Paris. En janvier 2000, la Franco-Luxembourgeoise rejoint la fonction publique grand-ducale en tant que conseillère au ministère d’État. Sa spécialité ? L’écosystème de l’innovation technologique et numérique au Luxembourg. Elle lance, en 2014, l’initiative Digital Luxembourg. En outre, la dirigeante siège au conseil d’administration de SES et de Post Luxembourg.

Au service du public 2/2 Qu’elles officient dans des asso­cia­tions, fédérations, chambres professionnelles ou groupements d’intérêt, l’action de ces femmes dirigeantes concerne l’ensemble de la société. CATHERINE BOURIN Membre du comité de direction (ABBL) SANDRINE CHABRERIE Directrice des affaires européennes (Aca) VALÉRIE DUPONG Bâtonnière (Ordre des avocats) SOPHIE GLESENER Directrice (SOS Villages d’Enfants Monde) CARINA GONÇALVES Directrice générale (Caritas Jeunes & Familles) FRANÇOISE KAUTHEN-HENNICO Directrice (CSSF) ALEXANDRA OXACELAY Directrice (Stëmm vun der Strooss) ANGELA RUESS-KASZUN Directrice (Zarabina) PATRIZIA THIRY-CURZIETTI Directrice générale (ASTF) NANCY THOMAS Directrice (IMS)

Carole Muller Carole Muller dirige l’enseigne luxembourgeoise de boulangeries Fischer depuis 2014, après avoir évolué à différents postes au sein de cette structure familiale : de responsable Filiales (2006-2009), elle devient directrice commer­ ciale (2010-2013), avant d’être nommée CEO. L’entre­ prise fondée en 1913 emploie 900 salariés sur plus de 70 points de vente. La Luxem­ bourgeoise âgée de 40 ans est titulaire d’un master en gestion d’entreprise de l’ISG de Paris et a suivi une formation aux métiers de la gastronomie chez Lenôtre. Son parcours est aussi marqué par un arrêt au ministère des Affaires étrangères et chez PwC Luxembourg en tant que consultante, ainsi que par un poste d’administrateur chez LuxConnect, qu’elle occupe depuis 2015.

Conny Reichling

Andrea Rumpf

La directrice de la Fondation Follereau Luxembourg occupe ce poste depuis octobre 2019. Mais Conny Reichling est active depuis 2014 dans cette ONG-D luxembourgeoise engagée pour la promotion de la qualité de vie des communautés africaines les plus vulnérables. D’abord community manager et chargée des relations publiques, la Luxembourgeoise devient, en 2015, coordinatrice du service Communication et relations publiques, avant d’être nommée chargée de direction en 2016. La diplômée en histoire de l’art et archéologie est aussi titulaire d’un doctorat en histoire. Elle débute sa carrière en 2007 en tant que coach linguistique en entreprise avant d’intégrer l’Université du Luxembourg en tant que chercheuse, en 2009.

La directrice du Luxembourg Center for Architecture (LUCA) a commencé sa carrière profes­ sionnelle en tant qu’experte indépendante en matière de patrimoine culturel au Luxem­ bourg et en Allemagne. Sa mission ? Des études et inventaires du patrimoine bâti, ainsi que des concepts de musées pour des organismes gouverne­ mentaux et locaux. En tant que directrice artistique et générale du Luca, Andrea Rumpf veille au positionnement stratégique, opérationnel et financier de l’orga­ nisation en tant que principale institution culturelle pour l’archi­ tecture et la culture au Luxem­ bourg. L’Allemande a une formation d’historienne de l’art et de gestionnaire culturelle.

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Isabelle Schlesser De directrice adjointe à directrice de l’Adem, Isabelle Schlesser s’est vu confier la mission de mettre en œuvre la réforme de l’Agence pour le dévelop­ pement de l’emploi, dont un des axes majeurs est le développement des relations avec les employeurs. Cette juriste de formation, diplômée de l’Université de Rennes I, a fait ses premiers pas en 1998 comme conseiller juridique chez Euro Union Consult, avant de rejoindre Luxinnovation l’année sui­ vante, où elle devient plus tard secrétaire générale. La Luxembourgeoise âgée de 47 ans reste à ce poste jusqu’à l’été 2012 où, à la faveur du départ de l’ancienne équipe dirigeante de l’Adem, elle intègre l’institution.

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DIRIGEANTES SALARIÉES

Salaire : le Luxem­ bourg parmi les pays les plus égalitaires d’Europe Entre 1,4 % et 4,6 % de disparité, selon les angles d’analyses choisis par l’institut européen Eurostat : le Luxembourg fait figure de bon élève européen en matière d’équité des salaires. En 2018, l’écart de rémuné­ ration (non corrigé) s’affiche à 1,4 % au Grand-Duché, soit près de six fois moins qu’en 2011, où il s’élevait encore à 7,9 %. Si, en Europe, une femme gagne en moyenne 14,8 % de moins qu’un homme, la dif­fé­ rence n’est que de 4,6 % au Luxembourg en matière de salaire horaire, indique encore l’institut européen. Cela place le pays en seconde position de la classe euro­péenne, juste derrière la Roumanie, où l’écart est de 3 %.

100 femmes qui dirigent

Françoise Thoma

Pascale Toussing

À la barre et aux commandes

La directrice générale de la BCEE a intégré l’institution en 1999, au service juridique. Au fil des années, cette titulaire d’un doctorat en droit de l’Université de Paris II a gravi les échelons en devenant secrétaire générale en 2004, puis première femme à intégrer le comité de direction en 2009. Elle est aux commandes de la Spuerkeess depuis juin 2016. Avant cela, la Luxembourgeoise âgée de 51 ans a débuté sa carrière comme avocate chez Bonn & Schmitt, puis a officié comme référendaire à la Cour de justice de l’Union européenne. Françoise Thoma a aussi siégé au Conseil d’État en tant que conseiller d’État, puis viceprésidente, entre 2000 et 2015.

La directrice de l’Administration des contributions directes commence sa carrière à la Banque générale du Luxembourg, où elle restera quatre ans. De 1996 à 2006, elle travaille au ministère des Finances, notamment en tant que conseiller Fiscalité. Pascale Toussing rejoint ensuite la direc­tion de l’Administration des contributions directes, où elle exercera la fonction de directrice adjointe pendant huit ans. Premier conseiller du gouvernement et directrice de la fiscalité au sein du ministère des Finances depuis juin 2014, elle revient à l’Administration des contributions directes, en janvier 2017, en tant que directrice. La Luxembourgeoise âgée de 51 ans est diplômée en sciences économiques de l’UCL.

Les costumes sombres n’ont plus le monopole dans les cabinets d’audit et de conseil : leur féminisation avance et se reflète aussi dans leurs directoires. Il en va de même dans les tribunaux où, que l’on soit homme ou femme, c’est en robe que l’on plaide lorsque l’on est à la barre. RIMA ADAS Deputy territory senior partner (PwC Luxembourg) MARIE BENA Partner (Brucher Thieltgen & Partners) SILKE BERNARD Partner (Linklaters) CHRISTIANE CHADOEUF Partner et Audit & Assurance leader (Deloitte) CHRISTELLE CRÉPIN Audit partner (PwC Luxembourg) CLAIRE-MARIE DARNAND Partner (Stibbe) MICHÈLE EISENHUTH Partner (Arendt & Medernach) AURÉLIA FELTZ Associée-fondatrice (Nosbusch Feltz Greden) KATIA GAUZÈS Partner (Clifford Chance) MARTINE GERBER-LEMAIRE Managing partner (Dentons) MARIE-PAULE GILLEN Partner (DSM Avocats) STÉPHANIE JUAN Partner (Molitor)

Fabienne Steffen La directrice générale des œuvres Elisabeth débute sa carrière dans l’audit en 1994, au sein du cabinet PwC Luxembourg. Pendant quatre ans, la diplômée en sciences économiques y prend ses marques avant de se réorien­ ter vers le domaine social. En 1999, Fabienne Steffen intègre Stëftung Hëllef Doheem en tant que directrice administrative et financière. Forte de 13 années d’expérience dans la Fonda­ tion, elle met le cap, en 2012, vers les œuvres Elisabeth, d’abord en tant que directrice générale adjointe, puis prend la tête de l’orga­nisation en janvier 2020. Elisabeth occupe près de 2.000 salariés au Luxem­bourg et figure parmi les principaux acteurs du secteur social au Grand-Duché.

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Lucienne Thommes

Laurence Zenner

La directrice de la Fondation Cancer pilote une équipe de 14 employés et 200 bénévoles. À ce poste depuis 2016, cette médecin de formation coordonne et supervise toutes les actions et les domaines-clés de l’organisation, ainsi que la mise en œuvre de la planification stratégique et l’élaboration des politiques. Lucienne Thommes commence sa carrière dans différents hôpitaux en Alsace et au Luxem­ bourg avant de s’engager en tant que représentante pour le Grand-Duché dans le programme Europe contre le Cancer. En 2010, elle rejoint la Fondation Cancer en tant que professionnelle de santé publique spécialisée dans la prévention du cancer, la lutte contre le tabagisme et le dépistage du cancer colorectal.

La directrice générale de CFL Cargo occupe ce poste depuis le 1er janvier 2008. Mais Laurence Zenner travaille pour l’opérateur ferroviaire depuis 1999, où elle a dirigé différentes activités dans le domaine des installations fixes. Chargée de gestion du Ressort Gestion Infrastructure de 2012 à 2014, elle a été nommée secrétaire générale en mars 2014 et a assuré également la mission de respon­ sable Qualité du Groupe CFL depuis avril 2016. La Luxembour­ geoise de 49 ans a entamé sa carrière en 1995 en tant qu’ingé­ nieur en recherche & dévelop­ pement auprès d’un constructeur de halls métalliques. Elle est en effet titulaire d’un diplôme d’ingénieur civil de l’Université de Liège.

CLARA MARA-MARHUENDA Partner, Dispute resolution (Arendt & Medernach) ANNE MOREL Partner (BSP) CATHERINE POGORZELSKI Country managing partner (DLA Piper) MARIANNE RAU Partner (Arendt & Medernach) MARIE-ELISA ROUSSEL-ALENDA Audit & Assurance leader (PwC Luxembourg) MARIE SINNIGER Partner (Luther) FLORENCE STAINIER Partner, Investment management (Arendt & Medernach) MEVLÜDE-AYSUN TOKBAG Partner (Wildgen) CHRYSTELLE VEECKMANS Partner, head of asset management (KPMG) SOPHIE WAGNER-CHARTIER Partner, IP (Arendt & Medernach) JOSÉE WEYDERT Managing partner (NautaDutilh)


DIRIGEANTES SALARIÉES

Hjoerdis Stahl

Photo

Phaedra Brody (archives)

Depuis février 2018, Hjoerdis Stahl (54 ans) est directeur général adjoint de Post Luxembourg. Elle avait rejoint le groupe en 2013 et était déjà devenue membre du comité exécutif en avril 2016. Spécialiste de la logistique, elle a transformé l’activité Courrier du groupe pour mettre l’accent sur l’importance ascendante de l’activité de distribution de colis. Un métier qui réclame de la rigueur, qu’elle a accumulée au cours de ses 20 premières années de carrière au sein du groupe Lufthansa. D’origine allemande, elle a grandi à Porto Rico. À 18 ans, elle part étudier à Washington, puis postule chez le géant allemand de l’aviation, qu’elle rejoint après un détour de neuf mois dans le département Chaussures de Macy’s, à New York. En Allemagne, elle entre dans la division Cargo de Lufthansa et se passionne pour les métiers de la logistique, qui, selon elle, « consistent à remettre de l’ordre dans le désordre ». Après deux décennies dans le groupe, qui lui ont notamment permis de gérer le plus grand centre de fret du monde de Lufthansa, elle décide de changer d’air. Passionnée par l’aviation – elle estime pouvoir reconnaître chaque modèle passant dans le ciel rien qu’au bruit qu’il fait – et la logistique, elle rejoint alors LuxairCargo, en 2008, et prend en charge la manutention au sol pour le fret aérien. Mais cinq ans plus tard, la désormais Germano-Luxembourgeoise voit une opportunité de rejoindre le groupe Post, ce qu’elle perçoit comme un dernier grand défi professionnel à l’âge de 47 ans, dans un métier où elle avait tout à apprendre.

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C-LEVEL ET COMMANDANTES

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Elles pilotent une ou parfois plusieurs activités dans une entreprise ou organisation : les commandantes spécialisées constituent des maillons-clés de toutes les structures. Elles y apportent leur expertise acquise tout au long de leur parcours professionnel, mais aussi – pour certaines – leur engagement. Celui-ci peut être marqué par des mandats d’administratrice ou des implications dans des structures associatives. Ces engagements sont loin d’être anecdotiques : ils représentent non seule­ment une corde supplé­mentaire à leur arc, mais aussi un réseau précieux. Et puis, ces dirigeantes constituent, du fait de leur position dans l’organi­gramme, un relais entre les plus hautes instances et les salariés, et vice-versa ; elles sont le porte-voix de part et d’autre.

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Astrid Agustsson La chef du service Communication et relations publiques à la Ville de Luxembourg maîtrise six langues différentes, dont le danois et l’islandais. Formée à la commu­ nication des entreprises à Bruxelles, Astrid Agustsson débute sa carrière en 2005 comme media relation officer chez PwC Luxembourg avant de rejoindre le service Relations publiques de la Ville de Luxembourg en 2008, en tant que chargée de presse, puis en tant que chef de service, en 2012. La Luxembourgeoise de 39 ans a par ailleurs transmis ses compé­ tences au sein de l’Institut national d’administration publique (Inap) en tant que formatrice aux relations publiques et en communication avec le citoyen, entre 2014 et 2018.

Sandra Bintz La head of digital products au sein de RTL Luxembourg (CLT-UFA SA) est un des piliers de l’entre­ prise : elle y officie depuis 1999. Assistante de communication puis responsable Communication, Sandra Bintz intègre en 2008 la rédaction de NewMedia. En 2018, la quadragénaire est nommée deputy head of digital content de RTL Luxembourg, deux ans avant de décrocher son poste actuel. La mission de cette Luxembour­geoise de 44 ans ? Coordonner et superviser la gestion et le développement des produits digitaux de RTL Luxembourg. Il s’agit aussi bien du site RTL.lu que des portails francophone (RTL 5 minutes) et anglophone (RTL Today).

Valérie Blanck Administrateur et membre du comité exécutif en poste chez Lalux Group, Valérie Blanck connaît bien la compagnie d’assurances luxembour­geoise qu’elle a intégrée en 2009. Elle y officie aussi bien dans les branches d’assurance que de réassurance, mais aussi en tant qu’administrateur de DKV Luxembourg, prestataire racheté en 2015 par l’assureur basé à Leudelange. Titulaire d’un doctorat en droit commu­ nautaire, la Française âgée de 49 ans a commencé sa carrière dans la sphère académique puisqu’elle a été chargée de cours et de travaux dirigés à l’Université de Nancy 2 entre 1994 et 1997, avant d’entamer une carrière de juriste, et enfin d’intégrer Lalux Group.

Hélène Crinquant La secrétaire générale – directrice agréée de Société Générale Luxembourg est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques option banque et finance de l’Université de Nancy. Hélène Crinquant a travaillé 10 ans pour le groupe Banque Populaire dans les fonctions Risque et Clientèle entre­ prises. Elle intègre Société Générale en 1998 et y exerce diverses fonctions avant de rejoindre la direction RH du groupe en 2013 en tant que directrice de la formation, de la politique talents, de la diversité et du dévelop­ pement du modèle de leadership. Depuis 2016, elle est adjointe du CEO de SG Luxembourg en tant que dirigeante agréée en charge du secrétariat général, des risques, de la conformité et des contrôles.


C-LEVEL ET COMMANDANTES

Paula Da Conceiçao La responsable des ressources humaines chez DuPont de Nemours est en charge non seulement du Luxembourg, mais aussi de la Belgique et de l’Espagne. Il faut dire qu’en plus des quatre langues natio­ nales, Paula Da Conceiçao maîtrise l’espagnol et le portugais. Elle a fait ses débuts en 2005 chez DuPont de Nemours Luxembourg en tant que customer services team leader, avant de gravir les échelons et de passer manager en 2007. Son par­ cours continue ensuite en tant que représentante des ventes et du marketing pour la division DuPont Sustainable Solutions, puis responsable du service clientèle et des ventes internes pour la division DuPont Safety & Construction. Elle devient responsable du marketing numérique pour la région EMEA en 2012.

Annick Ernster-Jaaques La directrice et responsable du département RH des librairies Ernster débute sa carrière en 1988 à la Banque Générale de Luxembourg (aujourd’hui BGL BNP Paribas) en tant qu’analyste programmeur dans le service informatique. Trois ans plus tard, Annick Ernster-Jaaques rejoint l’enseigne luxem­bourgeoise de librairies en tant que responsable du marché des livres scolaires. Aujourd’hui, la Luxembourgeoise fait partie de la direction du groupe et assure, entre autres, la responsabilité du département RH. Elle est diplômée en tant qu’analyste programmeur de l’Inraci, à Bruxelles.

Françoise Frieden Avant de devenir la voix de Luxtram en 2015, la directrice Communi­ cation a été celle des Hôpitaux Robert Schuman cinq ans plus tôt. Avant cela, Françoise Frieden a enchaîné les postes dans le domaine de la gestion des ressources humaines et de la coordination administrative, aussi bien dans les soins de santé que dans le conseil et la distri­ bution. La Luxembourgeoise de 55 ans est titulaire d’une maîtrise en sciences économiques de l’Université Louis Pasteur (Strasbourg I). Elle est aussi impliquée dans de nombreuses associations professionnelles, comme le Cercle national des relations publiques, l’Association luxembourgeoise des profes­ sionnels du marketing et de la communication, et les Femmes Leaders Luxembourg.

Mission : féminisation Au début de l’année dernière, le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes a publié un plan d’action national. Parmi les mesures, on retrouve la volonté d’encourager les entreprises privées à favoriser l’égalité dans la prise de décision. Et de citer un extrait du programme de la coalition au pouvoir jusqu’en 2023 : « Quant aux organes de direction des petites et moyennes entreprises, un meilleur équilibre entre hommes et femmes sera encouragé par le programme des ‘actions positives’ qui se trouve déjà en place […] ». Force est de constater qu’à ce jour, le seul élément d’impulsion existant est cet objectif du gouvernement de porter à 40 % au moins la part du sexe sous-représenté dans les conseils d’administration des établissements publics et des sociétés dans lesquels l’État est représenté. Il a été atteint en février 2019, mais – rappelons-le – il ne porte pas sur les directoires des entreprises.

Isabelle Faber

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Anthony Dehez pour Post

Doris Engel Membre du comité de direction de la BCEE, elle travaille pour l’institution depuis 1990. Elle y fait son entrée dans le département Finances, où elle enchaîne différentes positions tout en finalisant son MBA en 1995. L’année suivante, la Eschoise commence à gravir les échelons hiérarchiques pour rejoindre, en 2018, le comité de direction de la Spuerkeess. Doris Engel est diplômée en sciences économiques appliquées (options affaires internationales) de l’Univer­ sité de Mons, en Belgique. Une fois son diplôme en poche, en 1988, la Luxembour­ geoise travaille deux ans en tant que candidat réviseur d’entreprises chez Deloitte Luxembourg. Elle siège depuis 2017 au conseil d’administration de Médecins du Monde Luxembourg.

La directrice Communication et relations publiques – RSE de Post Luxembourg a derrière elle plus de 26 ans d’expérience dans la communication. Isabelle Faber a enchaîné, dès le début des années 90, plusieurs postes de direction en marketing et communication, notamment dans les secteurs des médias, de la banque et de la distribution, avant de poursuivre sa carrière pendant près de huit ans chez PwC Luxembourg, en tant que responsable Marketing et communication. Après avoir occupé le double poste de consultante et de directrice de la communication à la Cour grandducale pendant plus de cinq ans, la Luxembourgeoise a fondé, en 2016, sa propre agence de communication, spécialisée dans la stratégie des relations publiques. Depuis avril 2020, la quinquagénaire est responsable du département Communication et relations publiques de Post Luxembourg et, en juillet 2020, l’unité Responsabilité sociale des entreprises (RSE) s’est ajoutée à son portefeuille. Elle a récemment été nommée présidente du conseil d’administration de l’association Women in Business (WIB).

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100 femmes qui dirigent

Danielle Goedert

Nina Garcia La première conseillère du ministre de la Défense, François Bausch (Déi Gréng), est en poste depuis juin 2020. Dans le cadre de cette fonction, Nina Garcia assiste et conseille le ministre sur une large variété de sujets liés à la défense et à la sécurité nationale et internationale. La Luxembourgeoise est également en charge de la coordination générale au sein de la Direction de la défense, où elle a débuté en tant que juriste en 2013. Elle est détentrice d’un master 2 professionnel en droit inter­ national avec une spécialité en administration inter­ nationale de l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. La trentenaire est viceprésidente du conseil d’admi­ nistration de LuxGovSat SA.

La responsable de la banque privée à la Banque de Luxembourg pour le Grand-Duché l’est aussi pour l’Allemagne, depuis le début de cette année. Danielle Goedert entre en 2005 à la Banque de Luxembourg en tant que conseillère Private Banking senior. Neuf ans plus tard, elle devient responsable du département de banque privée pour le marché domestique. La dirigeante a commencé sa carrière en 1996 à la Banque Générale du Luxembourg (aujourd’hui BGL BNP Paribas) en tant que chargée de projet Communication, puis quality manager. En 2001, elle est devenue conseiller au sein du département Private Banking. Danielle Goedert est titulaire d’un master en sciences politiques et gestion d’entreprise de l’uni­ versité de Trèves.

Vinciane Istace

Cecilia Gejke

La people process outsourcing partner, mais aussi diversity & inclusion leader chez PwC Luxembourg y a fait ses débuts dans l’audit, en 1992. Dès 2003, Vinciane Istace se consacre aux ressources humaines, tout en endossant le rôle de responsable de la diversité et de l’inclusion. Dès 2013, elle prend les commandes du people process outsourcing, à savoir l’assistance des clients pour le calcul des salaires et les tâches administratives liées aux salariés. Deux ans plus tard, elle occupe le poste de responsable de la communication et des relations publiques. Vinciane Istace détient un master en ingénierie commerciale de l’école de gestion HEC – Université de Liège et est réviseur d’entreprises au Luxembourg.

La Britannique est active depuis bientôt six ans sur la Place luxembourgeoise, après un parcours pour le moins cosmopolite. Elle grandit au Maroc, passe son bacca­ lauréat à Paris, où elle poursuit des études à la grande école HEC. En 1997, elle débute sa carrière chez Procter & Gamble en tant qu’assistant brand manager en Allemagne. Elle entreprend ensuite un MBA à l’Insead (l’institut européen d’administration des affaires) et poursuit sa carrière à Londres de 2001 à 2015 dans le private equity en tant que general partner et limited partner. Aujourd’hui, Rajaa Mekouar met à profit cette expérience de près de deux décennies en dirigeant l’activité d’inves­ tissement Private Equity d’un single family office luxembourgeois. Elle est aussi administratrice d’entités régulées (family offices et fonds PE) au Grand-Duché. Entre 2018 et 2020, la quadragénaire a été présidente et CEO de la LPEA, l’association qui représente les intérêts des acteurs du private equity luxembourgeois, où elle a lancé avec succès plusieurs initiatives, comme la LPEA Insights Conference, le Single Family Office Club et la plateforme PE4Women. Rajaa Mekouar parle six langues, dont l’arabe et l’espagnol.

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De la science à la finance : tel est le parcours hors du commun du Dr Cecilia Gejke, chief risk officer (CRO) en poste au sein d’East-West United Bank (EWUB). Formée à la physique des matériaux et aux sources d’énergies renouvelables, elle débute en tant que chercheuse au sein de l’University College London, avant de bifurquer vers la gestion des risques et la gestion des capitaux et des liquidités dans des institutions financières à Londres et en Europe. Elle y acquiert une expé­ rience en banque d’investis­ sement et de détail, qui l’amène jusqu’au GrandDuché, où elle officie depuis 2018 au sein de la banque privée à capitaux russes. La dirigeante est par ailleurs conférencière et membre du conseil de l’Anglo-­ Swedish Society.

Rajaa Mekouar

Romain Gamba

C-LEVEL ET COMMANDANTES

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C-LEVEL ET COMMANDANTES

Valérie Lannoy La directrice opérationnelle de l’enseigne de librairies Ernster depuis 2019 a gravi tous les échelons de cette entreprise luxembourgeoise. D’abord stagiaire en 1994, elle est ensuite engagée un an plus tard dans la société fondée en 1889 par Pierre Ernster. Après avoir été responsable de la librairie du centre-ville, manager et directrice des achats, la Belge devient directrice commerciale en 2017, avant d’accéder au poste de directrice opérationnelle. Valérie Lannoy est titulaire d’une licence en histoire et d’un diplôme de troisième cycle en gestion de librairie.

Isabelle Nicks

Susanne Schartz

Associée et membre du comité de direction d’EY Luxembourg, Isabelle Nicks connaît très bien le cabinet pour y avoir réalisé l’ensemble de sa carrière. Tout commence en 1993 avec une première expérience dans l’audit chez ce qui s’appelait à l’époque Arthur Andersen. Après l’obtention de son diplôme de réviseur d’entreprises, elle devient associée Audit, spécialisée dans l’industrie des fonds d’investis­ sement, chez EY en 2005. Durant sa carrière d’associée, elle prend la responsabilité de la promotion de la diversité pendant quatre ans. En 2019, Alain Kinsch lui demande de rejoindre le comité de direction et de devenir talent leader pour les 1.500 collaborateurs d’EY. La quinquagénaire est diplômée en sciences économiques, économie appliquée et audit.

La COO de Seqvoia pilote les activités IT & Développement, Expérience client, ainsi que le volet juridique & compliance. Avant d’intégrer la fintech luxem­ bourgeoise spécialisée dans la gestion de données pour l’industrie financière, Susanne Schartz a officié pendant deux décennies dans le secteur de la gestion d’actifs au Grand-Duché, chez Schroders. Qu’il s’agisse des opérations ou des produits, l’Allemande quadrilingue, âgée aujourd’hui de 51 ans, a construit son expérience aussi bien en matière réglementaire que technologique. Diplômée en American studies, English & Media studies de l’université de Mainz, elle est impliquée depuis 2019 en tant que head of Alfi working group.

Elles trouvent leur voix et leurs mots Marketing, communication, événementiel ou encore médias : ces femmes dirigeantes portent leur voix bien au-delà des structures dans lesquelles elles évoluent. VIRGINIE CARVALHO Directrice (Ideabox) ISABELLA COLTAN General manager (Graace Hotel) DANIELLE DICHTER Directrice (Bizart) SUZETTE ELSEN Partner, main shareholder (CK Charles Kieffer Group) VALÉRIE GHANIMÉ Directrice (Ghanimé Events) MELODY HANSEN Rédactrice en chef (Lëtzebuerger Journal) SONIA HOFFMANN Partner & Co-director (Moskito) VIRGINIE HUVELLE Managing Director (Angels Events Agency) PASCALE KAUFFMAN Managing director & Founder (Apollo Strategists) CAROLINE MART Rédactrice en chef adjointe (RTL Télé Lëtzebuerg) NATHALIE MATIZ Creative partner (Quattro Creative)

Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray La head of marketing and communications du cabinet Arendt & Medernach a une solide expérience en commu­ nication institu­tionnelle, stratégie et relations clients. Après plusieurs années passées au sein de médias parisiens, Marie-Adélaïde Leclercq-Olhagaray participe en 2011 à la création d’EditPlace, une start-up qui produit des contenus rédactionnels digitaux. En 2015, la Française rejoint le cabinet d’avocats luxem­ bourgeois en tant que responsable Marketing et Communication. Elle est aussi engagée dans plusieurs associations professionnelles, comme UP Foundation et l’Institut luxem­bourgeois des administra­teurs (ILA). Avec Marina Andrieu, la trentenaire a cofondé l’association Wide en 2013.

Deirdre Ryan

Petra Schreiner

La managing director et head of client management chez State Street Bank Luxembourg est entrée en 2015 dans la banque américaine en tant que respon­ sable de la relation client. Elle est désormais à la tête de l’équipe de gestion des clients, qui gère plus de 120 relations client à travers le monde. Deirdre Ryan est responsable du partenariat avec les clients, afin de garantir la qualité du service et la fourni­ ture de solutions pour soutenir la croissance de l’entreprise. La responsable a plus de 20 ans d’expérience dans le secteur des services financiers, notamment dans la gestion des relations, la mise en œuvre d’acti­vités et la prestation de services opérationnels. Elle a travaillé pour différents fournis­seurs de services-clés sur le marché à Dublin, à Londres et à Luxembourg.

L’associée et head of audit de KPMG connaît particulièrement bien le cabinet puisqu’elle y officie depuis plus de 25 ans. Petra Schreiner y entame sa carrière en 1995 en audit, avec un penchant marqué pour les domaines de la gestion d’actifs et de l’assurance. La professionnelle assure d’ailleurs le rôle de chef de mission pour plusieurs clients importants de KPMG. En octobre 2020, Petra Schreiner fait son entrée au comité exécutif de KPMG Luxembourg. Elle est actuellement la seule femme à siéger dans le directoire du cabinet basé au Kirchberg, qui emploie plus de 1.700 salariés. La dirigeante a décroché, en 1993, un MBA à l’université de la Sarre. Elle a, par la suite, été reconnue experte-comptable, aussi bien en Allemagne qu’au Luxembourg. En outre, elle est agréée réviseur d’entreprises par la CSSF.

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FANNY MAZY Gérante (Tetris Communication) ANNE-LAURE MENU-DUQUERROIS Associée (Alternatives Communication) BABETH NEIERS Designer associée (Rose de Claire, Design) NATHALIE NUNES Membre du comité de direction (Binsfeld) ALESSIA PADUANO Managing director (Setup Luxembourg) MARIA PIETRANGELI Gérante (Alinéa Éditions & Communication) ELFY PINS Fondatrice & CEO (Supermiro) FRANÇOISE REUTER CEO (Concept Factory) KARINE TOUATI General manager (Kosmo Communication)

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Silvia Sitzen La directrice des ressources humaines de Goodyear Luxembourg a intégré le fabricant de pneus en 1987 en tant que manager Training & Development, manager Human resources Mold, Wire & Fabric plant, manager Human resources GIC*L, avant de devenir, en 2002, directrice des ressources humaines pour Goodyear Luxembourg d’abord, puis pour la Belgique également. En 2018, Silvia Sitzen se consacre au développement des shared services pour les pays d’Europe centrale et, depuis janvier 2021, elle occupe de nouveau le poste de directrice des ressources humaines pour les sites Goodyear au Luxembourg. La responsable est diplômée en langues et en économie avec une spécialisation en ressources humaines.

Naouelle Tir

Sandra Thein La directrice administrative et financière des Hôpitaux Robert Schuman (HRS) a derrière elle un parcours de deux décennies mêlant diplomatie et haute fonction publique. Sandra Thein officie dès 1998 au ministère des Finances – au sein de l’Euro Task Force – avant de rejoindre celui des Affaires étrangères en 2000, puis le ministère d’État deux ans plus tard en tant que conseillère diplomatique. La Luxembourgeoise fait ensuite son retour au ministère des Affaires étrangères où elle enchaîne des postes remarquables tels que celui de chef du protocole. Elle devient ambas­ sadrice du Luxem­bourg pour la BosnieHerzégovine de 2012 à 2018. Sa deuxième carrière commence en décembre 2018, lorsque la dirigeante, âgée aujourd’hui de 48 ans, a fait son entrée au directoire des Hôpitaux Robert Schuman. Fort de quatre entités, le groupe­ment totalise 703 lits et 2.576 membres du personnel. Sandra Thein est titulaire d’une licence en sciences politiques et relations internationales de l’Université libre de Bruxelles (ULB), complétée par un programme Erasmus réalisé à l’université de Hambourg. La dirigeante a également obtenu deux masters au Royaume-Uni : un en politique européenne et internationale à l’univer­ sité d’Édimbourg, et l’autre en gestion, économie et politique à l’université de St Andrews.

Astrid Wagner La partner chez Arendt & Medernach est spécialiste notamment de la protection des données et de la vie privée, du commerce électronique et des droits de propriété intellectuelle. Astrid Wagner, 41 ans, est membre de l’International Trademark Association (Inta), de l’association allemande pour la protection de la propriété intellectuelle (Grur) et de l’Association inter­ nationale pour la protection de la propriété intellectuelle. Avant de rejoindre Arendt & Medernach en 2007, elle a travaillé pendant deux ans en tant qu’avocate au GrandDuché, où elle s’était spécialisée dans les litiges commerciaux. Elle est inscrite au Barreau de Luxembourg depuis 2005.

Natalie Westerbarkey La directrice et head of EU public policy au sein de Fidelity International est une véritable globe-trotteuse. Natalie Westerbarkey passe son enfance en Amérique latine, puis étudie le droit en Allemagne où elle est reconnue comme juge. Elle étudie ensuite le droit des affaires à Oxford, puis entreprend un MBA à Londres. La jeune femme entame sa carrière au début des années 2000 au Royaume-Uni. Elle officie pendant 8 ans chez Citigroup avant de mettre le cap sur Abu Dhabi en 2014, pour intégrer l’Adia. Elle rejoint, en 2017, Fidelity International, entité basée à Luxembourg et à Bruxelles. La dirigeante représente Fidelity dans des associations comme l’Efama, où elle est vice-présidente de la plateforme d’éducation des investisseurs.

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La directrice générale adjointe chez Prolingua oc­cu­pe ce poste depuis janvier 2019. Auparavant, Naouelle Tir a officié un an durant en tant que directrice commerciale de l’école de langues, suite au départ de son fondateur Fernand Wolter qui s’est retiré après 35 ans de service. La Française a derrière elle plus d’une décennie d’expérience dans le business development à l’international. Elle a notamment été directrice internationale licensing pour Northern & Shell, l’un des plus grands groupes de médias anglais avec en porte-feuille les titres Express Newspapers et OK! Magazine. La respon­sable siège par ailleurs en tant qu’administratrice à la Fédération des centres de formation privés agréés (FCF) depuis 2020.

100 femmes Xxxxxxxxxx qui dirigent

Romain Gamba

C-LEVEL ET COMMANDANTES

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Les biographies ont été rédigées par Catherine Kurzawa, en collaboration avec Sarah Macri et Jezabel Scolastici.



Enjeux

Une ville intelligente et humaine avant tout SIX ASPECTS POUR REPRÉ­SENTER LA SMART CITY La smart city repose sur six piliers, six théma­ tiques qui peuvent ellesmêmes se déve­lopper en sous-théma­tiques. Pour tous ces sujets, l’objectif final est d’ap­ porter une plus-value pour le citoyen, d’aug­ menter sa qualité de vie. La techno­logie n’est là que pour servir cette ambition.

SMART ENVIRONMENT Gestion des ressources Gestion de la pollution Gestion des déchets Agriculture urbaine / alimentation Biodiversité Urbanisme et bâtiments durables

SMART LIVING Sécurité Loisirs et culture Cohésion sociale Habitat Santé SMART PEOPLE Éducation Inclusion Créativité Maîtrise d’usage Innovation sociale

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NOVEMBRE MARS 2021 2020

SMART MOBILITY Transports durables E-mobility Gestion des flux multimodaux Technologies mobiles Infrastructures et technologies


Aujourd’hui, une personne sur deux vit en ville. Mais, à l’horizon 2050, 70 % de la population mondiale sera citadine. Cela a pour conséquences des défis d’importance au niveau des infrastructures et des questions environnementales. Connaissant cette perspective, la smart city peut venir soulager certains des défis qui vont se présenter dans les années à venir. Les outils technologiques peuvent apporter un support pour répondre à des questions d’ordre économique, social ou politique. De plus, la smart city apporte des propositions pour mieux répondre aux enjeux de transition énergétique et de mobilité durable, ou encore aux mutations de nos modes de vie.

SMART ECONOMY Attractivité territoriale Culture d’entreprise et d’innovation Productivité Infrastructure adaptée à ce développement

1 Une smart city au service des citoyens

SMART GOVERNANCE Participation citoyenne Gouvernance transparente Open data Facilité d’accès aux services publics Services en ligne

L’aménagement du ter­ritoire national est une sérieuse porte d’entrée pour aider les communes à adopter l’esprit smart city. p. 68

2 Ville de Luxem­ bourg : smart city ? La Ville de Luxembourg a comme ambition, depuis plusieurs années, d’être une smart city. Quelles sont les étapes accomplies et celles à franchir ? p. 70

3 Le jumeau numérique : digitaliser pour mieux anticiper La création d’un jumeau numérique permet de mieux interagir et d’an­ti­ ciper les consé­quences du monde réel. p. 72

4 La délicate équation de l’e-mobilité La mobilité passe aussi par une ville intelligente avec un besoin de struc­ ture pérenne pour assurer l’évolution de l’énergie électrique. p. 74

5 « Tout ce qui peut être digita­lisé doit l’être » Interview avec Romain Siebenaler, country manager de Cisco Systems Luxembourg. p. 76

6 10 projets « smart » qui fonctionnent

Des projets smart city ont déjà été mis en place. Tour d’horizon de 10 projets qui ont fait leurs preuves. p. 78

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1 Aménagement du territoire

Une smart city au service des citoyens

D’autre part, la crise sanitaire du Covid-19 a amené le DATer à ajuster les stratégies élaborées précédemment, puisque les équipes voient se dessiner de nouvelles perspectives. « La question de la technologie a pris une nouvelle dimension avec la crise sanitaire, et nombre de procédures se sont accélérées en très peu de temps, poursuit Manou Hoss. Jamais, avant mars 2020, nous n’aurions pensé que le télétravail puisse prendre une telle place par exemple. La composante environnementale acquiert a ­ ussi une nouvelle dimension, et la prise de conscience du besoin d’un changement s’est accrue. Ce sont de nouvelles fenêtres d’opportunité qu’il faut saisir. Tout cela n’en est actuellement qu’au stade de la réflexion non aboutie, mais il est certain que cela nécessite une ébauche d’aménagement du territoire adaptée, et la smart city pourrait jouer un rôle dans cette perspective. »

Une approche intégrée Pour autant, il ne s’agit nullement d’agir bille en tête, mais bien de mettre en place une approche intégrée et intersectorielle, la smart city n’étant pas que l’affaire des départements TIC. Pour ce faire, le DATer envisage la possi­ La smart city est une ville réactive, intelligente, bilité de lancer une coopération interministérielle, ce qui permettrait de bien prendre où des solutions technologiques sont mises au service en compte tous les axes inhérents à la smart des citoyens pour améliorer leur cadre de vie, faciliter city, qu’il s’agisse de l’énergie, de l’économie ou de la mobilité, entre autres. des tâches, préserver l’environnement, permettre « L’approche technologique n’est pas l’unique une gouvernance plus transparente… Si les communes approche de la smart city, explique Carlos G ­ uedes, conseiller Coordination administrative et se sont emparées du sujet, qu’en est-il au niveau ­communication du département. Cette approche national et de l’aménagement du territoire ? n’est pas fausse, mais elle doit être approfondie et élargie, car ce qui est avant tout au centre de la smart city, c’est le citoyen, son bien-être et la qualité de vie au quotidien dans un environneL’aménagement du territoire permet d’ordon- nationales. Cela entre dans les démarches de ment où il vit et travaille. » ner l’espace dans une vision prospective, de réflexion liées à la refonte du programme direcPour le Département de l’aménagement du créer un cadre de vie qualitatif. Il est donc teur d’aménagement du territoire (PDAT) et du territoire, la smart city n’est pas l’unique solulogique que les équipes du Département de développement du processus Luxembourg in tion ou approche, mais une partie de la réponse l’aménagement du territoire (DATer) se penchent Transition. Notre mission est de trouver de nou- à formuler pour composer un territoire durable sur la question de la smart city, approche qui velles pistes pour développer un futur territoire et résilient. La création d’écoquartiers est une permet d’améliorer la qualité de vie des citoyens durable et résilient, et la smart city fait partie de autre piste, par exemple. en utilisant les outils technologiques. cette approche. » Créer de la confiance technologique Au Luxembourg, le DATer, un des deux ­départements du ministère de l’Énergie et de Si le principe de la smart city repose sur la mise ­l’Aménagement du territoire, met en œuvre en œuvre d’outils technologiques, encore une politique qui « vise à garantir le respect de faut-il que cette technologie ne devienne pas l’intérêt général en assurant à l’ensemble de la toxique. Il faut veiller à ce qu’elle reste au population des conditions de vie optimales par service du citoyen, que la population puisse une mise en valeur et un développement durable l’utiliser en toute confiance, sans que cela ne de toutes les parties du territoire national ». devienne un État de surveillance. Connaissant ce cadre général, il semble assez « Le rôle de l’État est aussi de se mettre ­d’accord naturel que le département prenne en consisur un certain nombre d’éléments-clés et partadération la question de la smart city. gés pour encadrer cette approche de smart city, précise Frederick Richters, de la division des Pour autant, et assez étonnamment, il n’existe affaires européennes. Il y a cette dimension pas encore de stratégie concertée à l’échelle humaine qui est en quelque sorte opposée à la nationale sur le déploiement de smart cities au CARLOS GUEDES dimension technologique. La smart city doit Luxembourg. « Nous ne sommes qu’au tout début Conseiller, coordination du processus et de l’élaboration d’une stratégie, offrir des améliorations dans certains domaines administrative et communication, éclaire Manou Hoss, de la division des affaires qui sont problématiques, mais ces solutions DATer

« Le gouvernement a la mission de ne laisser personne de côté, d’avoir une approche inclusive. »

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Les poupées russes La question de la smart city est un sujet que l’on retrouve en arrièrefond d’autres projets menés par le ministère de l’Énergie et de l’Amé­­nagement du territoire. C’est le cas de Luxembourg in Transition, qui vise à imaginer un Luxembourg zéro carbone en 2050 en réunissant des propositions stratégiques d’aména­gement du territoire et la production de scénarios de transition écologique. Ce projet pourra devenir une réussite s’il est, entre autres, accompagné par un dévelop­pement intelligent de nos villes. SMART CITIES Les technologies développées dans le cadre de ces smart cities vont contribuer à atteindre les objectifs définis dans le cadre de cette ambition : une surveillance étroite de la pollution, une meilleure gestion des déchets, une meilleure gestion de la consom­ mation et du niveau d’eau, le déve­lop­ pement de l’agriculture urbaine, le développement de bâtiments durables, l’optimisation des transports en commun et le développement de l’électromobilité. Il s’agit là d’autant d’éléments smart qui contri­bueront à la décarbonisation de notre territoire. Par ailleurs, les smart cities participent pleinement à l’optimisation des ressources et de nos énergies, et à la préservation de notre environnement. SMART BUILDINGS Les smart buildings, quant à eux, visent par exemple à diminuer l’impact énergétique des bâtiments sur l’environ­nement. D’autre part, ces bâtiments sont accompagnés d’une banque de données qui renseigne les différents produits et matériaux utilisés pour leur construction, ce qui facilitera leur réemploi futur dans le cadre du développement de l’économie circulaire.

« La smart city doit se construire en travaillant avec les citoyens sur des solutions technologiques qui vont répondre à leurs besoins. » FREDERICK RICHTERS Division des affaires européennes, DATer

« Nous ne sommes qu’au tout début du processus et de l’élaboration d’une stratégie. » MANOU HOSS Division des affaires nationales, DATer

technologiques ne sont pas une fin en soi, elles ne sont qu’un moyen. Aussi faut-il comprendre la smart city comme un collectif de citoyens, qui doit pouvoir acquérir certaines compétences numériques si nécessaire. » « Par ailleurs, le gouvernement a la mission de ne laisser personne de côté, d’avoir une ap­pro­ che inclusive, complète Carlos Guedes. Pour assurer le succès de la smart city, il faut absolument éviter l’illectronisme, car la smart city n’a d’inté­rêt que si les citoyens savent utiliser et compren­dre les outils, y adhèrent ensuite, et trouvent finalement une réponse à leurs besoins. À cette fin, nous travaillons déjà avec des organismes locaux et des associations qui sont aux côtés de différents groupes sur le terrain, que ce soit des personnes issues de l’immigration, des personnes socialement défavorisées ou encore des personnes âgées. » En plus d’acquérir les compétences pour pouvoir se servir de la technologie, il faut pouvoir accorder sa confiance dans les outils mis en place. « Cela passe par un contrôle bottom-up et par une totale transparence des solutions technologiques, assure Frederick Richters. Ces dernières années, nous avons beaucoup parlé de co-création, de co-construction, et c’est aussi cette approche qu’il faut adopter pour répondre aux besoins des citoyens. La smart city doit se construire en travaillant avec les citoyens sur des solutions technologiques qui vont répondre à leurs besoins. Il est nécessaire de créer de la confiance dans les outils développés et de déterminer lesquels sont vraiment utiles et ­performants. Notre approche est de travailler avec et pour le citoyen. » Pour ce faire, un des prérequis est que la souveraineté des données reste entre les mains du citoyen. Il doit savoir à tout moment ce qu’il advient de ses données, comment ses data sont prélevées, collectées et traitées. Une très grande transparence doit être mise en place à ce niveau. Une smart city pour tous À l’heure actuelle, la réflexion et la concer­tation internes sont encore de mise. Une fois les objectifs et la stratégie déterminés, l’étape suivante

sera de réaliser un état des lieux de ce qui existe déjà en matière de smart city à l’échelle du pays et d’évaluer les résultats des solutions apportées. Une consultation citoyenne semble aussi de bon augure afin de préciser les domaines où il existe des besoins et pour lesquels des solutions technologiques pourraient être efficaces. Par ailleurs, si la smart city semble être une évidence pour les grandes agglomérations, il ne faut pas pour autant oublier le milieu rural et les petites communes, qui constituent une grande majorité du territoire luxembourgeois. On pourrait toutefois se poser la question de la capacité des communes rurales à mettre en place des solutions technologiques sans avoir nécessairement une infrastructure technique adaptée. « Pour ces petites communes, il pourrait peut-être être envisageable de suivre l’exemple du développement de l’outil informatique Gescom (Gestion communale, l­ ’outil informatique utilisé par les communes du Luxembourg, ndlr) du Syndicat intercommunal de gestion informatique (Sigi) et de mutualiser les ressources afin de développer des outils à disposition de tous. Ces communes rurales de­vien­draient alors des smart villages », ­précise Frederick Richters. La stratégie nationale doit donc veiller à n’exclure personne, que ce soit une catégorie de personnes au sein de la population ou une commune à cause de sa petite taille. « Dans cette approche, la petite taille du Luxembourg n’est pas nécessairement un handicap, mais peut au contraire être un atout. Nous pouvons profiter de chemins courts, tout comme d’une plus grande agilité et flexibilité dans la mise en œuvre de la stratégie qui sera déterminée, assure Carlos Guedes. Par ailleurs, nous disposons déjà de plusieurs projets bien développés et implantés sur notre territoire. Prenons la gouvernance électronique, par exemple. À travers myguichet.lu, les citoyens disposent déjà d’un large panel de services en ligne pour toutes leurs démarches administratives. Ce service qui a fait ses preuves entre dans la conception de la smart city. D’autre part, nous avons, dans le pays, des instituts de recherche avec lesquels nous pouvons collaborer pour déve­ lopper et mettre en œuvre de nouvelles idées. » Reste désormais à donner le cadre général à ce développement, et à le mettre en œuvre.

Auteur CÉLINE COUBRAY

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2 Bilan

La Ville de Luxembourg est engagée depuis plus de 20 ans dans le processus de devenir une smart city. Où en est-elle aujourd’hui ? SERGE WILMES (S. W.)  Il faut faire une différence entre le processus et la stratégie. Avant le collège échevinal actuellement en place, plusieurs projets relevant du développement d’une smart city ont été réalisés. Mais jusqu’à ce jour, nous ne disposions pas encore de véritable stratégie. C’est pourquoi le conseil échevinal actuellement en place a pris la décision de doter la Ville de Luxembourg d’une stratégie relative à la smart city. Pouvez-vous nous citer quelques exemples de projets réalisés jusqu’à présent et qui répondent au concept de smart city ? S. W.  Il y a, par exemple, la transmission des données en temps réel pour le Service des bus ou la nouvelle Cityapp, qui donne accès à un vaste ensemble d’informations et permet une interaction avec les citoyens grâce à la rubrique Report. CORINNE POMMERELL (C. P.)   Au niveau infra­ structure, qui est la base de toute smart city, nous disposons d’un réseau wifi gratuit depuis 2007. La Ville possède par ailleurs son propre 70

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réseau de fibre optique depuis 2010, ce qui permet à tous les services de la Ville de concevoir des applications avec beaucoup de données en s’appuyant sur cette infrastructure. S. W.  On peut encore citer, dans les anciens projets, l’offre de téléalarme pour les seniors qui est opérationnelle depuis la fin des années 1980, ou encore le park light system, un système de guidage des parkings qui décompte et affiche en temps réel le nombre de places disponibles.

CORINNE POMMERELL Chef de service TIC de la Ville de Luxembourg

« Les points forts sont l’infrastructure, la mobilité, l’énergie et l’environnement. »

Comment cette stratégie est-elle élaborée ? S. W.  Depuis septembre 2020, nous avons dressé un état des lieux des projets qui existent ou qui sont en cours de conception. Ce travail interne est maintenant sur le point de s’achever, et nous pouvons élaborer une feuille de route qui réponde aux besoins actuels et futurs de nos concitoyens, mais aussi de ceux qui travaillent ou visitent Luxembourg, tout ceci dans l’objectif de maintenir et améliorer la qualité de vie à Luxembourg. C’est donc une stratégie qui a un objectif centré sur l’humain. Pour nous aider dans ce travail, nous avons fait appel à un consultant externe, Pierre Mangers, de la société ­Manghini. Avec l’aide du service TIC de la Ville, il a mené une série d’interviews au sein de tous nos services afin d’identifier et de classer les projets réalisés et en cours pouvant relever d’une démarche smart. À ce jour, 70 projets ont été identifiés. C. P.  Ces projets ont également été analysés selon leur rapport coût / efficience. À partir de ces analyses, un diagramme peut être élaboré et permet de voir quels sont les projets qui apportent le plus aux usagers. Il est ainsi plus aisé de déterminer les projets qui doivent devenir prioritaires. S. W. Actuellement, nous sommes au stade de la finalisation de ce rapport. Il sera par la suite présenté au collège échevinal, qui pourra alors décider de la stratégie à mettre en œuvre. Est-ce que cette approche s’inscrit dans une méthodologie existante ? S. W.  La méthodologie choisie par M. ­Mangers est celle du cabinet de consultance international Roland Berger, qui a mis en place le classement Smart City Index. Luxembourg n’est pas encore présente dans cet index car, pour y figurer, il faut disposer d’une stratégie. Actuellement, Vienne, Londres et Saint-Albert, au Canada, dominent le classement établi en 2019 avec respectivement un score de 74, 73 et 72 points sur 100. À titre de comparaison et d’indication, Pierre M ­ angers a appliqué cette méthodologie de classement à la situation actuelle à Luxembourg, et nous obtenons un score de 31/100. Nous avons donc une belle marge de progression devant nous. En effet, si

Andreas Schindler pour la Ville de Luxembourg

La Ville de Luxembourg s’est donné comme ambition, il y a déjà plusieurs années, d’être une smart city. Où en est-elle dans son projet ? Quelles sont les étapes accomplies et celles à franchir ? Serge Wilmes, premier échevin et en charge de la smart city, et Corinne Pommerell, chef de service TIC, répondent à nos questions.

En quoi consiste alors cette stratégie que la Ville de Luxembourg a choisi de mettre en place ? S. W.  Nous devons effectivement définir un fil rouge et des objectifs clairement définis, tout comme une méthodologie et des procédures à mettre en place, sans oublier les investissements nécessaires pour atteindre ces objectifs, que ce soit en matière d’infrastructure ou de formation, par exemple. C’est pourquoi nous avons décidé de nous doter d’une stratégie propre à Luxembourg, en prenant en considération les besoins spécifiques liés à son histoire, son territoire, sa situation politique, économique…

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Ville de Luxembourg : smart city ?


nous parvenons à mettre en œuvre notre stratégie et les projets identifiés comme prioritaires, alors il est possible que Luxembourg obtienne au moins 46 points dans le classement des smart cities. Ce n’est évidemment pas une fin en soi d’être dans ce classement, mais cela permet de pouvoir se situer par rapport aux autres villes et de mesurer notre évolution. Que nous manque-t-il en priorité pour obtenir ce meilleur score ? S. W.  Ce qui nous manque surtout, c’est ce document de stratégie et une véritable planification. Il est intéressant de noter que sur les 153 villes évaluées dans cet index, 15 villes sont dotées d’objectifs, mais seulement 8 ont un plan d’action. Évidemment, la Ville de Vienne dispose d’un plan d’action. Cela montre bien que, pour être une smart city performante, il faut non seulement avoir une stratégie et des objectifs, mais il faut ­aussi se donner les moyens de correctement les mettre en place, de les coordonner, de les évaluer à travers un plan d’action. Quels sont les points forts et les points faibles qui ressortent de cette analyse des projets ? C. P.  Les points forts sont l’infrastructure, la mobilité, l’énergie et l’environnement. S. W.  Les points faibles portent sur la planification, la coordination et la budgétisation de ces projets. Nous avons besoin, par ailleurs, d’une gouvernance de coordination transversale pour réaliser les objectifs. Actuellement, cette instance transversale est le collège échevinal, mais nous devons bien réfléchir à comment mettre en place cette stratégie transversale.

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Anthony Dehez (archives)

Cela signifie-t-il que la création d’un nouvel organe transversal serait nécessaire ? S. W.  Je ne peux pas vous répondre, c’est une question politique et d’organigramme. Mais cela fait bien partie des défis à relever, et c’est un point à clarifier par le collège. Concernant le budget, savez-vous quelle peut être l’enveloppe allouée à cette stratégie et sa mise en place ? S. W.  Peu de projets inventoriés dépassent le million d’euros, ce qui signifie que plusieurs projets vont pouvoir être réalisés avec un investissement raisonnable. Il y a bien sûr des projets de plus grande envergure qui nécessiteront plus de moyens, comme le digital lighting system, qui consiste à équiper tous les lampadaires de capteurs qui peuvent aussi bien réguler l’éclairage public que renseigner sur la pollution de l’air… Pouvez-vous nous donner quelques autres exemples de projets ? S. W.  Le cadastre commercial fait partie de cette démarche, ainsi que la participation

SERGE WILMES Premier échevin de la Ville de Luxembourg

« Le collège échevinal actuellement en place a pris la décision de doter la Ville de Luxem­ bourg d’une stratégie relative à la smart city. » citoyenne interactive, ou l’idée de proposer un acte digital d’état civil certifié conforme. Nous souhaiterions aussi installer des capteurs dans les conteneurs de recyclage qui informent du taux de remplissage. C. P.  Grâce à notre infrastructure de base, nous pouvons facilement connecter différents types de capteurs qui répondent à différents besoins. Quelle pourrait être l’échéance de la mise en place de ces projets ? S. W.  Il serait bien de pouvoir le faire dans les cinq prochaines années. Cela dépend aussi des prérequis. Il y aura bien sûr des quick wins qui pourront être plus facilement mis en place que d’autres projets de plus grande envergure.

le Pfaffenthal… Mais si on se compare à d’autres capitales européennes, tout en sachant qu’il faut comparer ce qui est comparable, nous accu­ sons en effet un certain retard, non pas parce que nous n’avons pas les moyens ou la capacité, mais parce que nous ne nous sommes pas donné de stratégie jusqu’à présent. Et concernant les données qui sont inhérentes à toute smart city, comment la Ville gère-t-elle ce point ? S. W.  Le département juridique est bien évidemment impliqué dans cette question, car nous devons être conformes à la législation sur la protection des données. Notre DPO (data protection officer, ndlr) nous accompagne également dans l’élaboration de la stratégie. C. P.  En parallèle du travail d’inventaire des projets, nous avons commencé, au sein du service TIC, à nous intéresser aux data lakes, à regarder les différentes technologies et à voir comment les mettre en œuvre. Sur l’année 2020, nous avons fait quelques PoC (proofs of concept, ndlr) pour appréhender la technologie. Prochainement, avec un des projets qui ont été identifiés comme prioritaires, nous allons élaborer la mise en place d’un premier data lake. Nous aurons ainsi l’infrastructure, la structure et les données nécessaires pour créer des corrélations, faire des analyses… C’est une démarche que nous avons entamée il y a presque deux ans, en projet interne, pour avoir la compréhension du sujet et être prêts pour une mise en œuvre concrète.

Travaillez-vous également sur la question Luxembourg est-elle en retard par rapport à du cloud ? C. P.  Effectivement, c’est aussi un sujet sur ses voisins sur la question de la smart city ? S. W.  Si on compare Luxembourg à des villes lequel nous travaillons. De plus en plus de solucomme Metz, Trèves ou Nancy, nous restons tions sont proposées dans le cloud et, avec le largement en avance, notamment grâce à l’in- DPO, nous élaborons une stratégie qui va être frastructure dont nous disposons, mais ­aussi présentée au collège échevinal pour avoir une grâce à des projets concrets, comme notre guidance claire sur la gestion de nos données. nouvelle app, le projet pilote des shuttles autonomes ou encore le virtual reality tour dans Et qu’en est-il de l’open data ? C. P.  Cela fait plusieurs années que nous travaillons avec de l’open data. Actuellement, nous la mettons à disposition sur la plateforme du gouvernement mais, avec le data lake et les autres réflexions sur les projets, cet outil devra éventuellement être reconsidéré, et nous étudierons si l’option de disposer d’une plateforme propre à la Ville de Luxembourg peut être intéressante.  S. W.  Il est intéressant de noter qu’en se dotant d’une stratégie, la collaboration avec d’autres acteurs, comme le gouvernement, mais aussi le secteur privé ou les instituts de recherche, va être facilitée. Je pense notamment au LuxemC’est le nombre de projets qui ont été bourg-City Incubator qui, avec ses nombreuses recensés par la Ville de Luxembourg comme start-up, peut nous aider à trouver des solutions pouvant participer au développement smart de la capitale. Certains sont déjà existants, aux besoins définis par la stratégie.

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d’autres demandent encore à être développés, mais tous répondent aux défis auxquels une smart city doit faire face.

Auteur CÉLINE COUBRAY

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3 Recherche

Le jumeau numérique : digita­ liser pour mieux anticiper

Les avancées techno­ logiques permettent actuellement de créer des jumeaux numériques, à différentes échelles, qui offrent la possibilité d’interagir avec des données numériques pour anticiper les conséquences dans le monde réel.

À l’heure actuelle, la technologie permet de créer des systèmes complexes, renseignés par une grande quantité d’informations qui peuvent être délivrées, y compris en temps réel. Le Luxembourg Institute of Science and Technology (List) travaille à la réalisation de jumeaux numériques au Luxembourg, qui recouvrent différentes échelles, celle d’un bâtiment, celle d’un quartier ou même celle du pays. Un jumeau numérique, mais de quoi parlet-on ? Il s’agit d’une représentation virtuelle des systèmes (trafic, eau, air…) et biens (bâtiments, ressources…), qui permet de réaliser des simulations d’actions, de modifications, et d’en voir les impacts à différents niveaux. Cette simulation virtuelle permet d’obtenir les informations liées à une modification avant que celle-ci ne soit réalisée dans le monde réel. Cette recherche vise à améliorer la visibilité des processus et à soutenir la planification. Les jumeaux numériques existent déjà dans d’autres domaines, comme dans l’industrie, où des systèmes de production sont éprouvés à l’occasion de la construction d’une nouvelle usine, par exemple. Le jumeau agit comme une réplique virtuelle de l’environnement physique. Pour cela, il collecte un grand nombre de données et utilise les algorithmes et l’intelligence artificielle pour modéliser un système qui peut être modifié. À l’échelle du bâtiment Le jumeau numérique peut être utilisé à l’échelle du bâtiment. Et cela commence dès la phase de conception, avec, par exemple, le permis de construire numérique ou le cadastre vertical digitalisé. Afin de récolter des données numériques à l’échelle du bâtiment, il est aussi possible de s’appuyer sur les acteurs qui produisent de l’information pour les bâti­ ments, à savoir les architectes et les ingénieurs. 72

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À cela s’ajoute le frein de l’interopérabilité des différentes bases de données, qui ne sont pas encore compatibles entre elles. Une piste de réponse est en cours, avec l’élaboration de nouveaux standards. « Le List est impliqué dans le projet européen DigiPlace, qui s’intéresse à la standardisation des plateformes destinées à la conception-­construction, « Aujourd’hui, les maquettes numériques réa- avec des plateformes qui hébergent les informalisées en BIM ne sont pas encore destinées à tions sur les produits et des plateformes qui sont être partagées pour créer un jumeau numérique, utilisées pour évaluer les impacts environnemenmais elles visent plutôt un usage à des fins taux ou énergétiques d’une construction. Ce proarchitecturales et techniques, éventuellement jet vise à définir une architecture commune, une de chantier, ou un usage du client, explique base de référence, pour que ces outils de dévelopSylvain Kubicki, chercheur au List. Mais il pement s’appuient sur des principes communs. » est aussi possible d’augmenter ce modèle numérique avec des données fournies en temps réel Aussi pour la planification urbaine par des outils techniques, ou toute autre source Le digital twin peut aussi être utilisé à l’échelle de captation de données, et de les traiter avec du quartier. Ce modèle numérique, avec sa des approches d’intelligence artificielle. Grâce capacité de simulation et d’optimisation, peut à ce système, il est possible d’analyser et traiter se révéler très utile dans le travail de planifides phénomènes de natures très diverses, comme cation urbaine. Le jumeau numérique peut l’amélioration de la gestion du chantier, la être mis à profit, par exemple, dans le cadre sécurité sur ce dernier, la planification, tout ce d’une consultation citoyenne. « Grâce à ce ju­ qui concerne le tracking du matériel… » meau numérique, il est possible d’aller beaucoup D’autres applications peuvent aussi être plus loin avec les citoyens que la simple transdéveloppées dans la phase de gestion du bâti- mission d’informations ou la réception d’idées ment, comme l’amélioration de l’empreinte sur un formulaire, en travaillant avec ces derenvironnementale de ce dernier à travers sa niers sur des modèles structurés, avec des outils consommation énergétique. Dans ces smart qui permettent de s’exprimer et de mettre en buildings, une partie des informations du digi- œuvre virtuellement des propositions », explique tal twin proviennent aussi des systèmes tech- Sylvain Kubicki. Par ailleurs, les jumeaux numériques à niques installés dans le bâtiment. Mais encore faut-il que les équipements puissent échanger l’échelle d’un quartier sont aussi intéressants les informations entre eux pour être efficaces. pour la gestion énergétique. « Nous réalisons C’est pour cela que le List est impliqué dans actuellement un jumeau numérique de Belval, le projet « Smart readiness indicator for buil- car il s’agit d’un quartier relativement homodings », une initiative européenne qui déter- gène, avec des bâtiments construits selon le mine le niveau de capacité du bâtiment à même concept énergétique low tech. À partir s’autogérer et à interagir avec ses occupants de l’étude de la Maison de l’innovation, nous et la grille énergétique du quartier. « À terme, déployons un digital twin basé sur le BIM et cet indicateur va faire partie du pack gouver- agrémenté d’informations issues de capteurs. nemental sur la directive énergétique des bâti- On ajoute à cela des analyses de cycles de vie, ments, au même titre que l’Energiepass actuel », tant pour limiter les impacts environnementaux et énergétiques du bâtiment que pour informe Sylvain Kubicki. limiter ceux sur la santé des occupants. Dans l’immédiat, cela permet d’optimiser la phase Des obstacles à surmonter Toutefois, il existe encore des freins à lever, de monitoring et, à terme, de formuler des notamment en ce qui concerne la souverai- recommandations d’utilisation. Le projet a neté et le partage des données. « Il faut encore pour objectif d’extrapoler cette analyse à l’échelle définir quelles données peuvent être partagées, du quartier, en y intégrant d’autres paramètres et avec qui. Par rapport aux sources, les qui ne sont pas considérés à la simple échelle modèles BIM constituent un point de départ, du bâtiment », conclut Sylvain Kubicki. mais ils doivent être complétés par des données extérieures, comme celles issues de la gestion du bâtiment, ou des données qui concernent, par exemple, les produits mis en œuvre dans le cadre de la construction circulaire. » Auteur CÉLINE COUBRAY


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4 Infrastructure et mobilité électrique

Bus et vélos électriques, voitures électrifiées… la mobilité électrique n’a jamais été aussi importante. Elle le sera encore davan­ tage demain. Pour répondre à ce défi, Creos s’emploie à mettre en place une infrastructure pérenne. L’électricité n’est finalement qu’une histoire de physique, voire de mathématique. Sur le papier, l’électricité permet d’envisager un monde sans véhicules thermiques et sans énergie fossile. La science a évidemment ses limites, mais qu’il est tout de même possible de repousser grâce à l’« intelligence », autrement dit cette notion de smart. L’augmentation du nombre de véhicules électrifiés, mais également celle des habitations passives utilisant des pompes à chaleur et des panneaux photovoltaïques, ou encore la mise en place d’un réseau de transport en commun alliant des bus électrifiés et un réseau tramway vont faire grimper les besoins énergétiques du pays. Creos, le gestionnaire du réseau d’électricité, s’est intéressé au sujet. Dans un récent rapport – Scenario Report 2040 – portant sur le futur développement du réseau luxembourgeois, il table sur un besoin en énergie du secteur des transports en 2040 de 29 % de l’électri­cité annuelle, soit 1.850 GWh. De plus, selon les différents scénarios envisagés, la consommation d’énergie électrique est censée augmenter – entre 12 % et 19 % – jusqu’en 2040. Dès lors, la question de la montée en puissance de la mobilité électrique et de son intégration au réseau électrique se pose dès maintenant. La réponse se trouve dans l’« intelligence » de l’utilisation de l’électricité. En prenant l’exemple de la mobilité électrique, il est possible de comprendre l’intérêt d’utiliser cette « intelligence ». Si demain, toutes les voitures roulaient à l’électricité, le réseau électrique du pays aurait de très gros problèmes. Surtout si chaque automobiliste voulait brancher sa voiture le soir en rentrant du travail. « Au niveau de la distribution, il est clair que l’on ne peut pas donner à chaque ménage, en même temps, la capacité nécessaire pour charger les voitures électriques. Une certaine intelligence est essentielle pour gérer un parc automobile massive74

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La délicate équation de l’e-mobilité

consommation énergétique tout en profitant autant que possible de l’apport des énergies renouvelables. « Le but n’est pas de voir tout le monde recharger sa voiture le soir en rentrant du travail, mais bien d’inciter à la recharge électrique pendant la journée, un moment où le réseau dispose d’une grande quantité d’énergie venant du photovoltaïque. C’est ment électrifié. Dans le cas contraire, nous donc à ce moment-là que nous avons besoin de aurons des problèmes, assure Alex Michels, beaucoup de consommateurs afin d’utiliser la head of asset management de Creos L ­ uxembourg. production solaire. La voiture électrique est le Le réseau n’a jamais été dimensionné pour un moyen le plus facile pour y parvenir, tout en évitant la congestion du réseau », explique le tel taux de voitures électriques. » Pour autant, Alex Michels se veut tout de responsable de Creos. même rassurant sur le sujet. « Actuellement, sur Dès lors, on comprend la nécessité de déveun lotissement normal, le réseau est capable de lopper un parc de bornes de recharge électrique supporter la charge de la moitié des voitures vaste et efficace. L’année dernière, un peu moins électriques pouvant s’y garer », confie Alex Michels. de 400 bornes Chargy étaient déjà opérationDès lors, faut-il entreprendre de vastes travaux nelles sur le territoire luxembourgeois. Actuelpour adapter l’ensemble du réseau ? La réponse lement, ce nombre est d’environ 600, et il doit est négative. « Cela ne veut pas dire que demain, monter à 800 d’ici la fin de l’année. À noter nous devrons redimensionner l’ensemble du également l’installation, en début d’année, des réseau. Je souligne souvent qu’avec une certaine deux premières bornes de recharge rapide intelligence et un certain shift des chargements (SuperChargy) au Kirchberg. D’ici trois ans, le des voitures, les possibilités sont déjà énormes », pays devra en compter 88. insiste encore Alex Michels. On l’aura compris, au niveau de la distribution, l’« intelligence » des réseaux aura un rôle Le transport, aussi important majeur dans la capacité du pays à répondre aux que la distribution besoins énergétiques de demain. Le développement de l’e-mobilité est donc À côté de la distribution, Creos a égalebeaucoup plus complexe que le simple fait de ment entrepris un investissement de 209 milmettre à disposition des véhicules électriques lions d’euros dans la modernisation de son et des bornes de recharge à domicile. Le ges- réseau, et notamment d’une future ligne à tionnaire du réseau veut éviter les pics de très haute tension de 380 kilovolts (KV) afin d’améliorer le transport de l’énergie électrique. Présenté sous le nom de « Projet 380 », il devrait voir le jour d’ici l’année 2026. « À terme, l’infrastructure existante, qui date des années 1960, ne sera plus en mesure de couvrir de façon sécurisée les besoins sans cesse croissants en électricité, dus au fort développement économique et démographique du pays. Ce nouveau projet de construction permettra de moderniser le réseau, de garantir la sécurité d’approvisionnement nationale et d’améliorer la qualité de vie de l’ensemble de la population », souligne EUROS la présentation du projet, disponible sur le site de Creos. S’il doit améliorer le transport de l’énergie Exemple d’une Renault Zoe R110 dont la convenant d’Allemagne, qui est le principal foursommation électrique est de 16 kWh/100 km : nisseur énergétique du Luxembourg, ce projet la charge pour 100 km revient à 4,89 euros s’évertue également à faire disparaître 225 via une borne Chargy. L’autonomie étant de 395 km, la charge complète peut donc être py­lônes électriques et près de 75 km de lignes estimée à 19,31 euros. En comparaison, le plein aériennes à proximité des zones d’habitation. d’une Renault Clio TCe 100 essence (45 litres)

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revient à 54 euros (en se basant sur les prix du Luxembourg). En considérant une consommation moyenne de 5,2 l/100 km, il faut débourser 6,24 euros pour parcourir 100 km, et environ 24,65 euros pour parcourir 395 km.

Auteur JEREMY ZABATTA


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5 Entreprise

Quelles sont les solutions digitales qu’une ville peut mettre en place pour proposer plus de services aux citoyens, aux commerçants, aux touristes ? Les villes les plus fonctionnelles utilisent la numérisation pour être proactives et proposer une simplification administrative, avec des services accessibles 24 h/24 et 7 jours/7 depuis 76

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Quel rôle peut jouer l’internet of things (IoT) dans ce développement ? Il peut servir à différents niveaux, que ce soit dans l’enseignement, la sécurité routière, l’infrastructure des réseaux… Grâce à ces objets connectés, il est possible, par exemple, de réduire le risque d’accident entre les voitures, les piétons et les vélos au moyen de détecteurs embarqués dans les voitures. Autres applications possibles : la réservation à distance d’une place de parking adéquate pour une personne handicapée ou la collecte, grâce à des capteurs, de données sur le flux de la circulation pour rendre les routes plus intelligentes. Un tout autre domaine d’application de l’IoT est la sécurisation des systèmes d’électricité, de gaz et d’eau. Nous travaillons actuellement, en partenariat avec la Ville de Luxembourg, sur un projet pilote, Lora (Low Range), une technologie de transmission au service des compteurs d’eau intelligents. Ces compteurs connectés mesurent en temps réel la consommation d’eau et permettent ainsi de détecter des fuites, de surveiller une consommation individuelle, ou encore de faire des relevés automatiques à distance. Un autre point important pour les villes en lien avec l’IoT est de renforcer les soins de

En 2018, Cisco a signé un accord avec le gouvernement luxembourgeois pour développer le Country Digital Acceleration Program. En quoi ce projet peut-il aider la smart city ? Ce programme a pour objectif de soutenir les pays dans leurs efforts de digitalisation, donc l’ensemble de ce programme va dans le même sens que la smart city. La pandémie a d’ailleurs donné un coup d’accélérateur à ce programme, dans lequel plus de 700 projets sont développés dans des domaines tels que la santé, l’éducation, le big data, la sécurité informatique… Plus précisément, 37 initiatives sont développées au niveau des villes intelligentes, notamment des transports. Il existe aussi un projet pour la sécurisation des infrastructures critiques qui assurent le bon fonctionnement du pays. Cet accord permet à Luxembourg d’avoir accès à des technologies que nous développons au niveau mondial et qui ne pourraient pas être appliquées ici sans ce partenariat. Quels sont, d’après vous, les atouts de Luxembourg en matière de smart city ? La Ville de Luxembourg a fait de grands investissements pour avoir une infrastructure de réseau très performante, où l’automatisation joue un rôle important, et pour laquelle la sécurité est surveillée. Cela lui permet de répondre rapidement aux changements et de s’adapter aux nouveaux équipements. Par ailleurs, la Ville évalue actuellement les possibilités d’offrir un meilleur service aux citoyens, notamment à travers la 5G. Et plusieurs projets sont déjà en place : les transports en commun connectés, les compteurs intelligents et les feux de circulation connectés, comme au rond-point Serra. En plus du réseau Hotcity, qui a été complètement renouvelé, Luxembourg dispose d’une grande capacité en fibre optique. Un avantage non négligeable.

Auteur CÉLINE COUBRAY

Cisco Systems Luxembourg

Quelles solutions apporte Cisco Systems dans la situation de crise que nous vivons actuellement ? Avec la présence du Covid, le monde a changé, et l’avenir est un peu plus incertain. Les employés travaillent de la maison, grâce à des systèmes sécurisés et des outils de collaboration, les enfants ont expérimenté le home schooling… Une partie de ces nouvelles habitudes vont perdurer. Cisco est une des entreprises pionnières de la ville intelligente et le partenaire de nombreux gouvernements, municipalités et entreprises pour les accompagner dans leurs solutions digitales. Notre solution de collaboration Webex, par exemple, a été choisie par le conseil échevinal de Luxembourg, mais aussi par d’autres villes. Ce sont de nouvelles manières de collaborer qui sont possibles grâce aux outils numériques que nous proposons. Cette pandémie nous montre bien que tout ce qui peut être digitalisé doit l’être. Avec ces solutions numériques, nous pouvons proposer un avenir durable, connecté, qui facilite le vivre-ensemble avec des processus administratifs simplifiés. Actuellement, nous sommes plutôt à l’âge de la connectique, de l’échange de données, que véritablement de la digitalisation. Cette étape est donc encore devant nous.

n’importe quel appareil. Les apps, par exemple, si elles sont user-friendly, sont un outil qui peut tout à fait contribuer à cela. Pour y parvenir, il faut utiliser en toute transparence et de manière sécurisée les données pour créer la confiance numérique, en en anonymisant certaines, par exemple. Le système Hotcity, qui est basé sur une technologie Cisco, sert aux employés de la Ville de Luxembourg, mais aussi aux usagers de la ville. Ce réseau pourrait, par exemple, permettre d’observer les flux de piétons dans les rues de la capitale, et ainsi aider à stimuler les commerces par l’organisation d’attractions là où les piétons sont moins nombreux. Pour les touristes, des propositions existent déjà, comme la guidance électronique pour certains points d’intérêt, ou encore l’obtention de renseignements ou de réponses à des questions standard via des services intelligents.

santé. Aujourd’hui, Luxembourg a mis en place la télémédecine, et nous travaillons avec les hôpitaux pour les interconnecter et les aider à collaborer de manière sécurisée avec des réseaux fermés, cryptés et « compatibles RGPD ».

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La ville intelligente ne peut se faire sans solutions technologiques. Cisco Systems fait partie des grandes entreprises qui peuvent proposer ces solutions et accompagner les acteurs de la ville de demain. Romain Siebenaler, country manager de Cisco Systems Luxembourg, explique comment.

« Tout ce qui peut être digitalisé doit l’être »


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6 Expérience

10 projets « smart » qui fonctionnent Depuis quelques années, plusieurs projets relevant de la smart city ont été mis en place. Leur efficacité est aujourd’hui prouvée et apporte un peu plus de confort aux utilisateurs pour leurs actions et activités quotidiennes. La preuve en 10 exemples.

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Auteur CÉLINE COUBRAY

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Le cadastre solaire Le cadastre solaire a été mis en place dans le cadre de la promotion de l’énergie solaire au Luxembourg. Ce cadastre, développé à l’échelle nationale avec l’aide de myenergy, est un outil de planification de projets photovoltaïques et d’évaluation du potentiel solaire disponible. Il permet d’identifier les toits adaptés à l’accueil de panneaux solaires. Cet outil renseigne également sur le potentiel énergétique d’une installation et sur sa rentabilité financière. http://energie.geoportail.lu Le Pfaffenthal en réalité virtuelle Développé par UrbanTimetravel et le service TIC de la Ville de Luxembourg, ce projet pilote permet aux utilisateurs munis de lunettes 3D de découvrir, à l’occasion d’un trajet en bus, le quartier du Pfaffenthal tel qu’il était au 19e siècle. Cette expérience multi­ sensorielle regroupe des photos d’archive, des images animées, des sons et musiques permettant de se replonger dans le quotidien de ce quartier populaire. Ce projet est utilisé par le Luxembourg City Tourist Office. Un autre projet de ce type est en cours de développement à Belval dans le cadre d’Esch2022. Report-it Plusieurs municipalités ont mis en place un outil interactif permettant aux citoyens de signaler un élément dans l’espace public qu’il faut réparer, échanger ou améliorer. Ces besoins concernent la voirie, la sécurité routière ou encore l’éclairage public, par exemple. En envoyant une notification via une app ou un site internet, les services compétents reçoivent le message et peuvent prendre en charge le besoin. Les villes d’Esch-sur-Alzette, de Luxembourg, ou encore de Differdange, entre autres, proposent ce service. MARS 2021

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Téléalarme Depuis la fin des années 1980, ce système d’alarme à distance accompagne les personnes âgées ou à besoins spécifiques vivant seules à leur domicile. En appuyant sur le bouton d’un petit appareil (collier, bracelet…) qu’il porte sur lui, le senior peut prévenir les secours en cas de malaise ou d’accident. Données de mobilité en temps réel Reste-t-il encore un vélo à la station la plus proche ? Y a-t-il encore de la place dans le parking du centreville ? Dans combien de temps arrive le prochain tram ou le prochain bus ? Autant de questions qui peuvent être résolues grâce au système intelligent mis en place par les communes pour renseigner les citoyens sur la mobilité en ville. Une plateforme pour l’enseignement Depuis plus de 20 ans, la plateforme Technolink.lu, mise en place par la Ville de Luxembourg, est un outil qui met en relation les enseignants, les parents et les élèves de l’enseignement fondamental public. On y trouve un annuaire développé des établisse­ ments d’enseignement et d’accueil, des conseils pour la sécurité des enfants sur internet, des outils de formation pour les enseignants, une assistance pour tous les acteurs, des informations sur la vie scolaire, des ressources pour l’apprentissage… www.eoles.technolink.lu Conseil communal en livestream Plusieurs communes du pays offrent à leurs citoyens la possibilité d’assister en livestream au conseil communal, moment-clé de la vie d’une ville, où les grandes décisions sont discutées et votées. Un replay de la séance est généralement disponible par la suite. Wifi en ville Grâce à HotCity, développé depuis 2009, les villes d’Esch-sur-Alzette et de Luxembourg offrent à leurs citoyens la possibilité de se connecter gratuitement à un réseau wifi. Une autorisation à bâtir bien suivie Les autorisations à bâtir déposées à la Ville de Luxembourg peuvent faire l’objet d’un suivi électronique (tracking). Pour cela, il faut s’enregistrer sur le site de la Ville, et le demandeur recevra des notifications pour l’informer de l’avancée de son dossier. Qualité de l’air Grâce à des capteurs, la qualité de l’air peut être mesurée en temps réel et transmise aux citoyens. L’Administration de l’environnement mesure une dizaine de polluants, comme les particules fines, le dioxyde de soufre ou le monoxyde de carbone. Plusieurs villes réparties sur le territoire national sont équipées de ces capteurs. Ces données sont disponibles via l’application Meng Loft.


Table ronde : Quelle stratégie pour les finances publiques ? Quelles conséquences sur la réforme fiscale ? à l’occasion du CEOs & Entrepreneurs Winter Cocktail

Nicolas Henckes, directeur (CLC)

Gilles Roth, député, bourgmestre de Mamer (CSV)

Alain Steichen, managing partner (BSP)

Michèle Detaille, présidente (FEDIL)

JEUDI

À l’occasion de son CEOs & Entrepreneurs Winter Cocktail, le Paperjam + Delano Club vous invite à une table ronde exceptionnelle modérée par la rédaction de Paperjam et la Fondation Idea. Pour amortir le choc de la crise sanitaire et préserver son économie, le Luxembourg a déployé un impressionnant et nécessaire arsenal de mesures. Et si ça « coûtera ce que ça coûtera », comme l’a affirmé le Premier ministre Xavier Bettel, reste à savoir qui paiera, et comment. Quelle stratégie doit-on maintenant privilégier en ce qui concerne les finances publiques ? Quelles seront les conséquences de cette stratégie sur la prochaine réforme fiscale pour les entrepreneurs et pour les particuliers ?

SUR INVITATION UNIQUEMENT Événement réservé aux CEO/entrepreneurs ou titre équivalent, membres du Paperjam + Delano Club.

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Portfolio

LE JOUR OÙ CATTENOM EXPLOSERA

An Zéro est un docu-fiction qui anticipe un accident à la centrale nucléaire de Cattenom. Une catastrophe qui touche de plein fouet le Luxembourg, mais concerne aussi la Grande Région et même l’Europe tout entière. La partie fiction, réalisée par Julien Becker et dans laquelle le spectateur vit la catastrophe à travers différents protagonistes, est complétée par une partie documentaire qui fait témoigner différentes personnalités, politiques et experts. Ce portfolio rassemble à la fois des photos prises par Véronique Kolber pendant le tournage et des extraits du film. Mais An Zéro est bien plus qu’un film, c’est un véritable projet transmédia (production : Skill Lab). Autour du film sont développés une application (conçue par Thomas Tomschak) qui plonge l’utilisateur dans la narration, comme s’il vivait lui-même la catastrophe, et un site web « Futur alternatif », qui permet de discuter et d’explorer les possibilités d’une énergie responsable et durable pour demain. Le projet sera présenté pour la première fois au public à l’occasion du Luxembourg City Film Festival, puis sera diffusé au printemps sur Arte.

Auteur CÉLINE COUBRAY

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Dans les coulisses du tournage, les acteurs, déjà en costume, rejoignent le plateau.

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Luc Schiltz et Charlotte Sweerts incarnent, parmi d’autres, les protagonistes principaux dans la partie fiction.

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Des scènes de panique et de fuite ont été tournées dans les rues de Luxembourg.

Plusieurs experts et spécialistes inter­vien­nent dans la partie documentaire.

Cattenom, cette centrale nucléaire si familière et pour­tant si dangereuse.

Le ministre de l’Énergie Claude Turmes (Déi Gréng) et le physicien Jean-Marie Brom font partie des experts invités à s’exprimer sur le sujet de l’énergie nucléaire.


Malgré l’horreur et l’angoisse, l’intimité, l’amour filial et la complicité entre une grand-mère et sa petite-­ fille résistent.

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Quand l’armée vient vous chercher jusque dans un cimetière pour évacuer la zone, on comprend alors que le quotidien ne sera plus jamais pareil.

La population fuit le territoire contaminé, mais l’autoroute est saturée, unilatéralement bien entendu.

Aux habituels panaches blancs de vapeur, s’ajoute une inquiétante fumée noire. Quelque chose s’est produit…

La population est contrainte de vivre dans des villages provisoires, dénommés « Camps Baudouin et Marie-Astrid », composés de centaines de containers.

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Recueillir les témoignages pour informer la population, c’est la mission de cette journaliste interprétée par Sophie Mousel.

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Se soutenir mutuellement, ne pas baisser les bras, garder espoir. Les relations humaines sont primordiales dans un moment si singulier.

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Denis Jousselin interprète le rôle du lanceur d’alerte. C’est lui qui prévient que l’accident est plus grave que ce que les autorités prétendent.

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La transmission d’informations et la réactivité des médias jouent un rôle important dans une situation de catastrophe comme celle-ci.

La partie documentaire permet de mettre en perspective la fiction et donne un autre éclairage sur la situation.

Alors que la vie se déroulait normalement, tout à coup, un accident à la centrale est annoncé. Il faut prévenir les citoyens, les mettre en sécurité et commencer à s’organiser.

L’horreur et l’angoisse deviennent une réalité, même à l’école. Quel sera l’avenir de ces enfants ?

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Le tournage du film s’est déroulé dans les rues de Luxembourg. Un décor naturel pour une fiction plus réelle.

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Pour le moment, tout ceci n’est qu’une fiction. Mais pour combien de temps ?

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Bienvenue au Club ! 96

Business club

Chers membres, Comme vous, nous sommes impatients de reprendre nos habitudes pré-Covid et de participer aux événements en présentiel. Patrick Desjardins l’a si bien dit lors de notre dernier Club Talk « Décider en période crise » : pour traverser les crises, inspironsnous des qualités de l’eau. En effet, restons souples pour épouser les circonstances actuelles, tournons-nous vers des solutions et ayons une communication transparente. Au Club, nous vous proposons de garder le cap en vous formant avec, entre autres, nos formations avancées sur le leadership en six modules, qui seront lancées le 31 mars prochain. Mais aussi, restez connecté en nous joignant en ligne pour notre table ronde CEO du 18 mars, où nous allons, avec nos orateurs, parler des stratégies pour les finances publiques et les conséquences de la crise sur la réforme fiscale. Enfin, notre équipe sou­ haite la bienvenue à notre nouvelle directrice, Melanie Delannoy, qui, par son expérience et son dynamisme, va insuffler une nouvelle énergie au Club. Soyons optimistes et gardons le contact, même si cela se fait en ligne. Stay safe. ANA WISCOUR-CONTER Deputy director Paperjam Club

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Inspire Venez écouter des experts, décideurs et influenceurs locaux ou internationaux s’exprimer sur des sujets d’actualité variés. Qu’il s’agisse de 10×6, tables rondes, débats, ou encore de keynotes, ces rendez-vous vous proposeront une dose d’inspiration pour penser à votre business de demain. Des rendez-vous suivis d’un cocktail dînatoire propice aux échanges et au networking.

Learn Offrez à vos colla­borateurs un pro­gram­me de formation annuel. La Paperjam Academy est un centre de formation continue agréé par l’État, offrant un portfolio ambitieux. Un large choix qui se décline par secteur, métier ou de manière transversale, proposé dans des domaines-clés, avec notamment 500 heures de formation dispen­sées sur neuf journées par les experts membres du Club.

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Le Club en chiffres

Engage Encouragez l’intégration de vos collaborateurs expatriés au Luxembourg en les faisant participer à nos événements dédiés : Delano lives et Let’s Let’s Taste. taste. Live et Le meilleur moyen de rencontrer la communauté des résidents étrangers au Luxembourg ! Créez de la valeur pour vos employés grâce aux événements du du Club. Club événements

1.300 SOCIÉTÉS

C’est le nombre de sociétés qui composent le club d’affaires le plus important du Luxembourg.

18.000 PERSONNES

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C’est le nombre de personnes qui font partie de la communauté active du Paperjam + Delano Club et avec lesquelles vous aurez le potentiel d’interagir.

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ÉVÉNEMENTS Événements physiques et digitaux. Entre conférences, formations, networkings et workshops, ce sont presque 400 événements par an auxquels vous pouvez participer.

500 HEURES

Heures de formation par an qui couvriront hard et soft skills, et qui créeront une valeur sup­ plémentaire pour vos employés.

COMMENT PARTICIPER AUX ÉVÉNEMENTS DU PAPERJAM + DELANO CLUB ?

Network Rejoignez les 1.300 sociétés membres du Paperjam + Delano Club et développez votre réseau. Générez de nouvelles opportunités d’affaires dans un cadre convivial et informel avec nos formats Networking Circles, Déjeuners Carrousel, CEO Cocktails, ou encore les visites Dans les coulisses… Pour joindre l’utile à l’agréable !

Vous êtes déjà membre Il vous suffit de vous rendre sur notre site web paperjam.lu, dans la section Club, afin de trouver l’événement auquel vous souhaitez participer. Remplissez le formulaire d’inscription en bas de page pour vous inscrire à nos événements physiques ou digitaux.

Vous n’êtes pas encore membre Il vous suffit de contacter l’équipe du Paperjam + Delano Club par e-mail via club@paperjam.lu, qui vous mettra en relation avec l’un de nos chargés de compte pour vous faire entrer dans le plus grand business club du Luxembourg.

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Nasir Zubairi (Lhoft)  Denise Voss (LuxFlag)  Loic Le Foll (La Mondiale Europartner)  Jean Elia (Sogelife)  Matt Moran (PwC)

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Ne manquez pas

Business Club Mars 2021

Jeudi 18 mars

Jeudi 25 mars

CEO & ENTREPRENEUR COCKTAIL

Table ronde : Quelle stratégie pour les finances publiques ? Quelles conséquences sur la réforme fiscale ?

Quelle stratégie doit-on maintenant privilégier en ce qui concerne les finances publiques et quelles seront les conséquences de celle-ci sur la prochaine réforme fiscale ? Un panel de speakers exceptionnel répondra à ces questions : Michèle Detaille (présidente, Fedil), Nicolas Henckes (directeur, CLC), Alain Steichen (managing Inscrivez-vous partner, BSP) et Gilles Roth (député CSV). PROGRAMME 18:30 – 20:00 Livestream SPONSOR

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Finance : Luxembourg post-Brexit

Le Grand-Duché attire avant tout des gestionnaires d’actifs et des assureurs qui concentrent environ la moitié des mouvements recensés, les banques ne représentant que 15 % des arrivées. Une tendance qui souligne une recomposition du paysage de la finance. Ce 10�6 vous proposera 10 regards d’experts sur les opportunités et défis de la place Inscrivez-vous financière luxembourgeoise post-Brexit. PROGRAMME 18:30 – 22:30 Livestream SPONSOR

Jeudi 1er avril

Start-up Stories 2021 : Round 2

Pour ce « round », 10 start-upper pitcheront en 3 minutes chacun l’histoire de leur start-up et l’origine de leur idée. Ils seront challengés en live par notre jury d’experts, mordant et constructif, comprenant : Diane Tea (LBAN), Lily Wang & Jérôme Wittamer (Expon Capital), José Soares (SnT), Marc Neuen (Linc) et Christophe Bianco (Excellium Services). PROGRAMME 18:00 – 20:00 Livestream

Inscrivez-vous

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Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu


Conversation avec Laurent Schonckert

M E RC R E D I

Suite à la cérémonie 2020 du Paperjam Top 100, PwC Luxembourg propose aux membres du Club de continuer à mettre en lumière, au travers d’une série de 4 webinars, l’actualité des personnalités du Top 10 et de leur secteur d’activité. Pour cette première édition, Laurent Schonckert (administrateur et directeur de Cactus), qui occupe la 4e position du classement, répondra aux questions de François Génaux, partner et advisory leader chez PwC Luxembourg. Au travers de sujets tels que la reconfiguration du secteur de l’agroalimentaire, le devoir croissant en matière de sustainability, l’accélération de la digitalisation, l’évolution des pratiques des clients ou encore la cybersécurité, cet échange sera l’occasion de revenir sur certains des défis majeurs auxquels Cactus et les acteurs du secteur doivent faire face.

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INSCRIPTION OBLIGATOIRE SUR PAPERJAM.CLUB


Le programme

Business Club Mars 2021

Vendredi 26 février

Vendredi 12 mars

Breakfast Nouveaux Membres (digital)

MARKETING BREAKFAST

HORAIRE 09:00 – 09:45 Livestream

Jeudi 25 mars

Breakfast Nouveaux Membres (digital) HORAIRE 09:00 – 09:45 Livestream

Mercredi 3 mars

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Finance : Luxembourg post-Brexit

WEBINAR

Management & Agilité HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

HORAIRE 18:30 – 22:30 LIEU Athénée de Luxembourg

Mercredi 10 mars

Breakfast Nouveaux Membres HORAIRE 08:15 – 09:30 LIEU Hôtel Novotel Luxembourg Centre

Comment adapter votre entreprise et votre approche commerciale dans une économie « low touch » HORAIRE 08:15 – 09:30

WEBINAR

SPONSOR Silversquare Mercredi 17 mars WEBINAR

Recentrer sa plateforme d’intégration autour de la DATA

SPONSOR ING Mercredi 31 mars FORMATIONS AVANCÉES

Booster son middle management : les fondamentaux du management HORAIRE 08:30 – 12:00 LIEU Chambre des salariés

WEBINAR

HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream SPONSOR Satisco

Conversation avec Laurent Schonckert

Jeudi 18 mars

HORAIRE 17:00 – 18:00 Livestream SPONSOR PwC Jeudi 11 mars WORKSHOPS

CEO & ENTREPRENEUR COCKTAIL

Table ronde : Quelle stratégie pour les finances publiques ? Quelles conséquences sur la réforme fiscale ? HORAIRE 18:30 – 20:00 Livestream SPONSOR ING

B2B, s’inspirer des start-up pour acquérir des leads en ligne HORAIRE 13:30 – 14:30 Livestream

Vendredi 19 mars

Journée de workshops HORAIRE 09:30 – 17:15 LIEU Abbaye de Neumünster

Paperjam Club Lunch HORAIRE 12:00 – 13:30 LIEU Restaurant Fënnef’s

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Pour vous inscrire, rendez-vous sur le site du Paperjam + Delano Club : club.paperjam.lu

Retrouvez le programme complet


Formations avancées Booster son middle management

31 mars 2021

21 avril 2021

16 juin 2021

Maîtriser les fondamentaux du management

Savoir déléguer

Gestion du temps

9 septembre 2021

26 octobre 2021

1er décembre 2021

Manager par objectifs

Les outils du manager agile

Passer à un management agile

PLUS D’INFORMATIONS ET INSCRIPTION SUR PAPERJAM.CLUB


Flashback

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« La relation marketing-commercial est stratégique. » Patrick Ittah Up Consulting

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Vos événements Le Paperjam + Delano Club a organisé sa première table ronde de l’année, réunissant un panel exceptionnel composé de 2  Sasha Baillie (Luxinnovation), 3  Carlo Thelen (Chambre de commerce du Luxembourg), 1  Pierre Ahlborn (Banque de Luxembourg) et 4  Jean-Marc Ueberecken (Arendt & Medernach), afin de discuter des effets de la crise sur l’économie luxembourgeoise. Ce sont les stratégies omnicanales qui ont été au centre de notre premier 10×6 de l’année au Kinepolis Luxembourg, en partenariat avec Social Seeder et Office Freylinger. Un événement qui a vu passer sur scène, entre autres, 5  Patrick Ittah (Up Consulting), ainsi que 8  Marc Hoffmann (Cactus). Pour le retour du Delano Breakfast Talk, 7  Philipp von Restorff, directeur général adjoint de Luxembourg for Finance, a exposé de nombreuses solutions sur la manière d’attirer, de développer et de retenir, à l’avenir, les talents dans le secteur financier. Avec 6  François Delvaux (Minds & More), nos membres ont pu bénéficier de « clés » pour augmenter la croissance de leur entreprise grâce au marketing, lors d’un Marketing Breakfast en présentiel. Institution de formation reconnue par l’État, le Club a organisé sa journée de workshops lors de laquelle 70 de ses membres ont suivi des formations 360 ° à l’abbaye de Neumünster, ainsi qu’en visioconférence. Plus de photos sur

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« Nous devons toujours être le reflet de vos besoins. » Marc Hoffmann Cactus

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Photos

Julian Pierrot, Simon Verjus

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Depuis 2014, le pro­duc­ teur Donato Rotunno habite une maison de ville située en coin de rue. Une maison réalisée au fil du temps.

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Ici, il n’y a pas de chichis. La mai­son dégage ce caractère de franchise qui fait qu’on s’y sent immédiatement bien. Une maison avec une personnalité, celle de son propriétaire, le producteur de cinéma Donato Rotunno. « J’ai acquis, il y a plus de 20 ans, une vieille maison, après que

ma mère eut beaucoup insisté, se souvient, un peu amusé, celui-ci. Après l’avoir louée pen­ dant un temps, j’ai voulu y habiter. Mais elle était très abîmée. Aussi, j’ai pris la décision d’en construire une nouvelle, avec l’aide des architectes Teisen & Giesler. » Commence alors une réflexion sur ses besoins réels : il souhaite donner beaucoup d’importance à l’espace de vie et à la cuisine. « La maison s’est construite en parallèle de mes moyens finan­ ciers, progressivement. J’ai investi là où je pensais que cela valait la peine. Pour le reste, on trouve des solutions. Et la construction d’une maison, c’est un peu comme faire un film : il y a diffé­ rents corps de métier qui doivent travailler ensemble, avancer vers le même objectif. » Son objectif pour 2021 : végétaliser la maison, à l’extérieur et à l’intérieur. Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ANDRÉS LEJONA

COIN PERSONNEL 106

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5 1 Au lieu d’avoir un jardinet ou une terrasse, l’extérieur est aménagé en plage, avec du vrai sable fin ! 2 La cuisine est très importante pour Donato Rotunno, et c’est un espace pour lequel il n’a fait aucune concession. La hauteur est adaptée à sa taille, il a insisté pour avoir une plaque au gaz, et la fenêtre d’angle cadre la vue. 3 Donato Rotunno possède une immense collection de vinyles, qu’il écoute dans l’espace de vie. Une bibliothèque entière leur est dédiée, mais on en trouve aussi ailleurs dans la maison, jusque dans la cave. 4 Dans cet espace partagé par toute la famille, au troisième et dernier étage, on trouve le bureau et la télé. Et la grande terrasse donnant sur les toits du quartier offre un espace extérieur très apprécié aux beaux jours. 5 L’escalier est en béton avec une finition centrale en métal. Pas besoin de garde-corps, et il est suffisamment large pour être confortable. Le coffrage réalisé avec des planches de bois est laissé apparent.

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Mon argent

À la tête des start-up Jemmic et Maps System, et président en 2020 de la Fédération des jeunes dirigeants d’entreprise, Jean-Pierre Schmit cultive la frugalité en tant que philosophie de vie. Pour lui, les plusvalues sont faites pour être partagées. Avez-vous une devise par rapport à l’argent ? L’argent n’est pas une fin en soi. Le but est d’en gagner par ses propres efforts en vue de le dépenser pour des choses remplies de sens. L’idée n’est donc pas d’accumuler. Vous souvenez-vous du montant de votre premier salaire ? En 2003, j’ai obtenu 3.000 francs suisses – un peu moins de 2.800 euros – en tant que stagiaire dans une entreprise suisse d’informatique bancaire, dans le cadre de mes études. C’était un salaire non négligeable. Avez-vous des passions coûteuses ? J’aime être généreux et aider la famille, les amis, les gens qui travaillent avec moi ou des gens qui en ont vraiment besoin ! J’essaie de ne pas être radin en termes de salaires, que ceux qui travaillent avec moi obtien­ nent aussi leur part si les affaires marchent bien. Je considère cela comme une passion. Je ne fais pas du polo, ne possède pas de bateau, et je ne suis pas un collectionneur d’objets d’art. Je suis quelqu’un d’assez terre à terre. Ma passion, c’est aussi la musique, mais mon saxophone a presque le même âge que moi. Votre dernier coup de folie ? Ce sont plus des coups de folie liés au business. Le dernier a été d’engager 15 personnes en pleine crise sanitaire. Même si le monde

Jean-Pierre Schmit est très attaché à ses saxophones.

était à l’arrêt, je sentais que c’était ce qu’il fallait faire pour connaître une vraie croissance dans l’entreprise. On verra cette année ou en 2022 si c’était de la folie… Avez-vous un rêve irréalisable, faute de moyens ? Si j’avais vraiment des moyens illimités, j’essaierais de donner la possibilité à tous les enfants de la terre d’être éduqués. L’éducation est la base de tout. On trans­forme une génération, on établit de la justice et on introduit de la richesse dans le monde. De quel objet ne vous sépareriez-vous jamais ? J’apprécie les beaux objets auxquels sont attachées des émotions. Cela peut être beaucoup de choses : un dessin d’enfant, une alliance… Mais ce dont je ne me séparerais jamais, ce sont plutôt des souvenirs, des valeurs ou des personnes.

Le plus mauvais achat que vous ayez fait dans votre vie ? Je pense surtout à des investissements dans des projets qui n’allaient pas réussir. J’ai certes appris beaucoup, mais j’aurais pu dépenser moins pour ces leçons. J’aurais pu savoir d’avance ou détecter plus tôt que ça n’allait pas bien se passer. Pour devenir riche, il faut… ? Travailler de manière diligente et honnête, et faire profiter tout son entourage du fruit de son travail. Le gain d’argent combiné à la générosité provoquera un cercle vertueux. Il ne faut pas tout prendre pour soi. Le prix de certaines choses vous dérange-t-il ? Ça me dérange que certaines choses utiles et nécessaires ne soient pas disponibles pour tout le monde à un prix abordable. De plus, je suis surpris

de certaines habitudes ou volontés de consommation. Je ne con­damne pas, mais je suis étonné des sommes que l’on peut dépenser pour acquérir des symboles d’un statut social apparent. Pour quel luxe sacrifiez-vous à l’occasion de l’argent ? Lors de vacances ou de voyages, réserver des chambres d’un con­ fort peut-être légèrement plus élevé que strictement nécessaire, afin de pouvoir mieux se reposer. De combien d’argent liquide disposez-vous en moyenne sur vous ? J’ai toujours 80 euros et 70 francs suisses dans mon portefeuille. Mais je me rends compte que, depuis le début de la crise sanitaire, je n’ai pas touché à cet argent liquide. Je paie tout par carte. Auteur JEAN-MICHEL LALIEU Photo ANDRÉS LEJONA

Partager, plutôt qu’accumuler 108

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EMBRACING THE FINEST WINES & SPIRITS

DRINK RESPONSIBLY

Caves Wengler S.A. 2 Rue Neuve, L-6581 Rosport


Louis Haas Managing shareholder, Optin Comment définiriez-vous votre style ? Plutôt décontracté. J’aime bien mélanger plusieurs styles. Un manteau chic avec un jeans et des baskets sont à l’ordre du jour, en ce moment. Qu’aimez-vous pouvoir porter, spécialement en hiver ? Une tenue de ski ! Par contre, vu la situation actuelle, avec les stations fermées, j’ai plutôt dû me rabattre sur une doudoune oversize pour faire face à ces jours pluvieux à Luxembourg. Quel est l’accessoire ou la pièce préféré(e) de votre dressing, toutes saisons confondues ? Je n’ai pas vraiment de pièce préférée. Mais si je devais choisir, ce serait probablement un de mes nombreux hoodies, que l’on peut porter presque en toutes saisons ici ! Que portez-vous pour un rendez-vous professionnel, en tant que jeune chef d’entreprise ? Comme nos clients proviennent essentiellement du domaine sportif, j’ai assez de liberté au niveau de mon choix vestimentaire. Un sweat et un jeans, plutôt qu’un costume-cravate, je dois l’avouer... Quel est votre no-go absolu ? Des vêtements trop serrés, et je suis passé par là ! Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ? Extrabold, Stitch. Je me réjouis aussi de voir des marques luxembourgeoises débarquer, comme The Label, ou encore Palazzo Parano. Quand c’est local, c’est encore mieux !

08_legende de cette photo où l'on apprend qu'Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Versace, un jean Reiko et un sac à main Gucci.

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Hiver chic et branché 110

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Mon style

Jette Kaiser Marketing and communications officer, A-Promotions

Jette Kaiser et Louis Haas ont été photographiés au Graace Hotel.

Comment définiriez-vous votre relation à la mode ? Il est facile d’acheter un vêtement parce qu’on aime quelque chose en lui, mais ça ne veut pas dire que c’est vous, au final... J’ai récemment déménagé et découvert une énorme pile de vêtements que je n’ai jamais portés ! Je donne la priorité à la qualité à présent, ainsi qu’à la production responsable, autant que possible. Il faut aussi que cela soit assez pratique avec mon travail à l’Atelier ! Qu’est-ce qui vous inspire pour vos tenues ? Il faut qu’une pièce m’apporte de la joie, tout d’abord. Je m’inspire aussi de ma passion pour les arts, ou encore la gastronomie ! Qu’aimez-vous particulièrement porter en hiver ? Un pull-over en cachemire. Un intemporel parfait, confortable et élégant pour se détendre à la maison, mais aussi pour aller promener mon chien, Harry ! Quelle serait une pièce forte de votre garde-robe ? Sans doute mon blazer en satin jaune, qui égaie n’importe quelle tenue et qui me caractérise bien. Quel vêtement ou accessoire ne pourriez-vous absolument pas prêter ? Question difficile ! Mais, au final, rien n’est assez important pour que je ne puisse pas le partager avec une bonne amie !

130 - 160 signes 08_legende de cette photo où l'on apprend qu'Anna porte un manteau en fausse fourrure de chez Zara, des escaprins Versace, un jean Reiko et un sac à main Gucci.

Une adresse shopping coup de cœur au Luxembourg ? J’ai découvert récemment la boutique Akabobuttek, qui propose des marques stylées, responsables et durables, avec un service excellent. Sinon, je raffole des T-shirts de chez Majestic Filatures, je pourrais les porter jour et nuit ! Auteur FABIEN RODRIGUES Photos ROMAIN GAMBA

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Ma collection

voue ros mbel é ric Hu ulte aux h é d é r c F r. ritable t Mortime é v n e u Blake D B e d

Costume de tweed et pipe au bec 112

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Frédéric Humbel aime le tweed. Beaucoup. Et il porte ce tissu en laine dès qu’il le peut, et que la météo lui en donne l’occasion. Tout comme il aime fumer la pipe, un accessoire qui va bien avec le tweed, soit dit en passant. « Lorsque j’étais enfant, j’étais fasciné par Blake et Mortimer, se souvient Frédéric Humbel, coordinateur général du Minett Park. ­J’aimais leurs aventures, bien entendu, mais aussi la manière dont ils s’habillaient, leur élégance, leur prestance. » Des héros qui fument également la pipe, une autre passion de Frédéric Humbel, tout comme Sherlock Holmes ou le commissaire Maigret, deux autres figures littéraires qu’il apprécie. « J’aime le tweed, car c’est un tissu qui résulte d’un travail manuel, qui est le fruit d’une tradition, et dont les motifs et détails varient en fonction de son lieu de fabrication. J’apprécie les choses qui ont une histoire, et aussi que l’on peut réparer. Bien qu’il soit vu comme un tissu noble aujourd’hui, c’est initialement un tissu décontracté, fait pour aller chasser ou pêcher, un tissu pour les ‘sports’ d’extérieur. » Ce que Frédéric Humbel aime également avec les costumes de tweed, c’est qu’ils sont combi­ nables entre eux. « Cela permet, avec seulement quelques pièces, de composer des tenues bien plus variées. » Cette même attention aux matières et au savoir-faire, il la retrouve dans la fabrication des pipes, qu’il collectionne aussi. « Je dois en avoir environ 60, que je fume toutes régulièrement. Et le moment que je préfère pour fumer la pipe, c’est quand il fait très chaud, en plein été. » Auteur CÉLINE COUBRAY Photo ANDRÉS LEJONA

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Ma recette

Johanna Kinkela, compliance officer pour un gestionnaire d’investissement, passe en cuisine avec enthousiasme pour réinter­préter un plat gourmand inspiré de son héritage culturel et familial. Pour 6 personnes Préparation : 40 minutes Cuisson : 45 minutes POUR LA RECETTE 4 50 g d’épinards en branches 1 50-200 g de chair de poisson fumé 1 20 g de pâte d’arachide 3 00 g de tomates concassées 4 bananes plantain mûres et 2 bananes plantain un peu moins mûres 1 oignon 2 gousses d’ail H uile d’olive 1 piment lampion frais 1 bouillon de bœuf, poulet ou légumes S el, poivre POUR LE VIN V in Orange 2016, Domaine L&R Kox

Peler et émincer l’oignon. Peler et hacher l’ail. Dans une casserole profonde, faire revenir l’oignon dans de l’huile d’olive jusqu’à ce qu’il devienne translucide. Y ajouter la tomate et son jus à feu vif, puis baisser le feu et couvrir partiellement. Laisser mijoter une vingtaine de minutes en mélangeant. À cette sauce tomate, on ajoute délicatement le poisson fumé et la pâte d’arachide (par petites cuillères). Laisser mijoter à feu doux-moyen pendant une autre vingtaine de minutes en mélangeant de temps en temps. Ajouter de l’eau si la sauce réduit trop pendant ces cuissons. Dix minutes avant la fin de la cuisson, ajouter délicatement les épinards préalablement nettoyés et le piment lampion entier pour relever le tout. Ce n’est pas obligatoire si vous n’aimez pas la nourriture épicée. Enfin, rajouter bouillon, sel et poivre en fin de cuisson. Pour la purée de plantain : retirer avec un couteau les extrémités des bananes plantain et couper chaque banane en deux. Mettre les morceaux de banane dans une grande casserole, couvrir d’eau et porter à ébullition pendant une vingtaine de minutes. Il faut que les bananes soient bien tendres, comme pour une purée de pommes de terre. Égoutter, laisser reposer et passer au mixeur. Servir le tout en deux couches avec un emporte-pièce.

Épinards façon fumbwa congolais 114

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La cuisine congolaise est difficilement exacte en termes de temps ou de quantités. Ne pas hésiter à observer et à goûter pour rectifier cuisson et assaisonnement en fonction de votre instinct et de votre goût ! Bon appétit...

Auteur FABIEN RODRIGUES Photos ANDRÉS LEJONA


z e g a y o V

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Mon mental

Pedro Correa avait une bonne situation professionnelle, une famille aimante, une belle maison avec jardin, était à l’aise financièrement. Il avait tout pour être heureux. Et pourtant… Vu de l’extérieur, tout allait bien pour Pedro Correa : diplômé d’un doctorat en sciences appliquées, il avait par la suite fondé une famille, vivait dans une belle maison en banlieue avec jardin, et avait obtenu un poste très bien rémunéré de cadre supérieur dans une multinationale. Il était devenu « le père de famille modèle ». Mais un jour d’août 2006, une pierre vient se mettre sur ce chemin bien pavé : son père meurt accidentellement en tombant d’une échelle.

Pedro Correa avait tout pour être heureux, mais il a quand même tout bousculé.

« Sa mort a été un choc énorme, explique Pedro Correa. Elle m’a fait prendre conscience de ma propre mortalité. Dans notre société, la mort est un tabou, elle reste théorique et n’est pas incarnée. Ceci a pour consé­ quence que nous ne sommes pas préparés à notre propre mort. Le contrepoids est que nous ne sommes pas tout à fait vivants non plus. » Pedro Correa vit ce décès comme une neardeath experience et en ressort avec les mêmes symptômes. « Il m’était alors impossible de reprendre une vie comme avant. J’avais pourtant tout pour être heureux, j’étais sur des rails rassurants. Mais au fond de moi,

je sentais que quelque chose n’allait pas. Et j’ai commencé à tout remettre en question, à commencer par mon travail. Je m’apercevais bien que les modèles que notre société nous propose ne me procuraient ni joie ni bonheur. Et je me posais des questions qui allaient à l’encontre de ce que la société nous impose. » Très déstabilisé par ce qu’il traverse, Pedro Correa rejoint un groupe de réflexion où il découvre qu’il n’est pas seul dans cette remise en question et qu’il n’est « pas fou ». « Je me posais des questions très simples, mais lourdes de sens : qu’est-ce qui me rend

heureux ? Quel est le but de mon travail ? Pourquoi est-ce que je ressens ce malaise, alors que je suis en ligne avec mon parcours ? » Il prend alors du recul et se rend mieux compte de la violence de notre société. « Nous vivons dans une société qui n’hésite pas à sacrifier des vies humaines pour satisfaire son système, qui est très mas­ culin, violent et archaïque. Le système libéral se nourrit du sacrifice, qui nous met à bout de forces et nous mène au burnout, à la dépression. Cette crise du coronavirus le montre bien aussi : elle est analysée d’un point de vue guerrier, comme

Se sentir vivant 116

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un combat qu’il faut gagner, alors que nous devrions plutôt prendre soin les uns des autres. »

« L’intros­pection n’est pas un acte égoïste. »

La force du groupe Pour s’en sortir, Pedro Correa n’hésite pas à demander de l’aide et fait de la méditation en groupe. Il a aussi beaucoup lu, suivi des conférences, entrepris une thérapie. « On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant, mais je pense qu’il faut aussi tout un village pour élever un adulte. Il est très diffi­ cile de s’en sortir seul. Et c’est seulement avec une succession de petits pas qu’on arrive à trou­ ver le chemin qui nous corres­ pond vraiment. » Plus jeune, Pedro Correa a toujours entrepris des activités artistiques dans lesquelles il s’épanouissait. Mais une fois adulte, elles sont simplement devenues des passe-temps. « Depuis tout petit, je ressentais ce besoin de créer, mais je ne l’avais pas écouté. Or, il faut savoir prendre au sérieux ce qui nous traverse. L’introspec­ tion n’est pas un acte égoïste, mais un germe qui nous permet d’aller vers les autres par la suite. Il faut savoir lever le pied,

se laisser le temps nécessaire à l’observation et à la contem­ plation. » En faisant cela, Pedro Correa a laissé tomber son emploi et est devenu photographe indépendant. Il a aussi dû remettre en question son mariage. Par ailleurs, il a changé ses habitudes de consommation. « Sur ce chemin, je me suis séparé de beaucoup de biens. Cela m’a permis de me concen­ trer sur les liens qui me reliaient aux personnes qui me sont chères. En lisant Arnsperger, j’ai compris que le capitalisme est un système qui se nourrit de nos peurs existentielles. L’accu­ mulation de biens nous donne l’illusion d’une immortalité, l’impression que ces biens vont nous survivre, et donc que nous survivrons avec eux. Or, le cœur du problème est la peur de la mort. Une fois cette peur dé­passée, beaucoup de choses changent, y compris notre rapport à l’argent. » Aujourd’hui, Pedro Correa est photographe. Il expose en galeries et vit de son art. « En faisant ce choix, j’ai ouvert la porte à plus d’instabilité, moins de répétition. Mais la

pratique photographique m’apporte de la joie et m’offre beaucoup plus de liberté. Je me suis découvert une forme de résilience et une flexibilité que je ne me connaissais pas. » En parallèle de son travail de photographe, Pedro Correa s’est mis à l’écriture. Il vient de faire paraître Matins clairs aux éditions L’Iconoclaste, dans lequel il raconte son parcours. Une expérience qu’il n’hésite pas non plus à partager avec les jeunes, comme lors de ce discours prononcé devant les ingénieurs fraîchement diplômés de l’université de Louvain-la-Neuve, un discours qui connaît un partage viral sur le net. « C’est un discours qui les encourage à ne pas se laisser écraser, qui les incite à écouter leurs intuitions et à ne pas hési­ ter à creuser là où ça fait mal. Aujourd’hui, à défaut d’être serein, je peux dire que je suis heureux. » Et c’est déjà beaucoup.

Auteur CÉLINE COUBRAY Photos ROMAIN GAMBA

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FO N

0 PAR MIKE K 200 OE

DI N ER G

EN DÉ

ÉDITION MARS 2021

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La liste

présidents dans la finance

Le poids du Luxembourg dans la finance internationale a contribué à y attirer des profils de grande envergure. Certains sont du sérail, d’autres sont venus s’y faire les dents, puis sont revenus dotés d’une solide expérience et influence. Auteur JEAN-MICHEL LALIEU

2

Marc Pictet

L’EXPERTISE VENUE DE SUISSE

1

Stephan Leithner

LE FINANCIER

Peu connu sur la place financière luxembourgeoise, l’Autrichien Stephan Leithner (55 ans) y préside le supervisory board de Clearstream Banking SA, l’importante société de conservation de titres de Deutsche Börse. Un poste justifié par le fait que le manager fasse partie, depuis juillet 2019, du comité exécutif du géant boursier allemand. Diplômé en finances de l’université suisse de Saint-Gall, ce dirigeant de haute volée a d’abord fait ses armes chez le consultant McKinsey (1992-1999) avant de rejoindre Deutsche Bank, où il a grimpé les échelons au cours de ses 15 années de présence, au siège de Francfort ainsi qu’à Londres. Entre 2012 et 2015, il a siégé au comité exécutif de Deutsche Bank avec des responsabilités au niveau de l’Europe, des ressources humaines, de la compliance et de la lutte contre le blanchiment et le terrorisme. Avant de rejoindre Deutsche Börse, il a encore fait une étape chez EQT Partners, à Munich, en tant qu’associé.

3

Marc Saluzzi

EXPERT EN FONDS

Dans un pays qui a fait de l’industrie des fonds d’investissement son premier pilier de croissance, un profil comme celui de Marc Saluzzi (57 ans) est de ceux qui ne laissent pas indifférent. La preuve : après avoir quitté PwC Luxembourg en 2015, il officie aujourd’hui comme président du conseil d’administration de Bank of New York Mellon Fund Management Luxembourg depuis deux ans, et de Northern Trust Global Services depuis juin 2020. Nommé partner chez PwC Luxembourg en 1996, le Français s’est directement spécialisé dans les fonds d’investissement. Au point de prendre la responsabilité, 10 ans plus tard, de l’ensemble des acti­vi­tés asset management au niveau mondial. De retour au Luxembourg en 2010, il a été nommé président de l’Association luxembourgeoise des fonds d’investissement (Alfi) en 2011 et a effectué deux mandats de deux ans. Depuis 2015, il se concentre sur son activité d’administrateur indépendant, toujours dans le monde des fonds.

Photos

Marc Pictet

Marc Saluzzi

Anthony Dehez (archives), Maison Moderne (archives), Pictet, Deutsche Börse, Matic Zorman et Patricia Pitsch (archives)

Stephan Leithner

Descendant de cette grande famille de ban­­quiers suisses, Marc Pictet (46 ans) est désormais de retour au Luxembourg en tant que président du conseil d’administration de Pictet & Cie (Europe). Il y avait déjà assuré une partie de son apprentissage au métier de banquier privé entre juin 2007 et février 2010. Entré dans le groupe bancaire genevois en 2002 après des études aux États-Unis (gestion d’entreprise au Bryant College et MBA à Boston) et des premières expériences profes­ sionnelles chez Prudential Investments (New Jersey) et au sein de la banque privée Sal. Oppenheim à Cologne, il prend, cinq ans plus tard, la direction générale de l’importante division luxembourgeoise du groupe. Mais, début 2010, il est rappelé à la maison mère pour prendre place au sein du collège des associés, qui regroupe sept membres appelés à prendre collégialement les décis­ions les plus importantes du groupe. Présent depuis 10 ans dans l’organe décisionnel ultime, l’associégérant est coresponsable de la division Pictet Wealth Management et dirige la division Pictet Asset Services. Des métiers qui le relient à l’expertise luxembourgeoise.

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Luc Frieden

Norbert Becker

MULTICASQUETTE

HOMME D’INFLUENCE

« Luc Frieden s’appuiera sur son impres­ sionnante expérience aux niveaux local, européen et global. » Lors de la nomination de l’intéressé à la présidence du conseil d’administration de la BIL, le CEO de Precision Capital – actionnaire majoritaire de la banque à l’époque –, George Nasra, avait mis le doigt sur ce qui est le plus recherché dans le profil des administrateurs. Et dans le cas de Luc Frieden, l’expérience ne manque effectivement pas. S’il est revenu à sa passion pour le droit au sein du cabinet Elvinger Hoss Prussen depuis septembre 2016, il affiche une longue carrière politique au sein du CSV, et notamment de ministre entre 1998 et 2013. Il a notamment géré la Justice, les Finances et le Budget. Après un inter­­mède de deux ans en tant que viceprésident chez Deutsche Bank à Londres (2014-2015) et président du conseil de surveillance de Deutsche Bank Luxembourg, il a rapidement été courtisé par les grands acteurs de la Place. Outre un mandat de président à la BIL – qui court depuis avril 2016 –, il a aussi été nommé à la présidence du groupe Saint-Paul en janvier 2016. S’il l’a quittée en mars 2019, c’est pour devenir président de la Chambre de commerce du Luxembourg en avril de la même année. Un poste qui en fait un des acteurs les plus influents du pays.

François Tesch

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François Tesch

TOUJOURS AUX AGUETS

S’il a passé la plus grande partie de sa carrière dans le monde des assurances, François Tesch n’a jamais caché son intérêt pour l’entrepreneuriat. Un goût qu’il a pu assouvir depuis le début des années 1990, lorsque le groupe Foyer – qu’il dirige alors – reprend une part majoritaire dans BIL-Participations, qu’il transforme en Luxempart (1992). À 70 ans, le descendant d’une des familles actionnaires du groupe d’assurances garde deux fers au feu. Après avoir assuré la fonction de directeur général de Foyer entre 1985 et 2004, il occupe toujours, 15 ans plus tard, le siège de président du conseil d’administration. Chez Luxempart, son rôle reste celui de président exécutif, ce qui lui permet de toujours regarder de près la bonne marche des affaires. Une position discrète, mais qui continue d’influencer fortement la vie économique du Grand-Duché grâce aux participations stratégiques que détient la société de capital-investissement. Sous l’influence de François Tesch, Luxempart a permis la croissance de sociétés telles que SES ou RTL. Depuis, elle a mis le cap vers l’étranger et multiplie les prises de participations en France, en Allemagne et en Belgique.

À 67 ans, Norbert Becker reste parmi les personnalités luxembourgeoises qui comptent vraiment. Le voir siéger au sein de son conseil d’administration est un luxe qui assure l’ouverture d’un carnet d’adresses bien rempli et le recours à une expertise toujours aiguisée. Une recon­ naissance qui a percolé jusqu’au palais grand-ducal puisqu’il est, depuis juin 2020, président de l’Administration des biens de S.A.R. le Grand-Duc et, depuis le début de cette année, administrateur de la Fon­dation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse. Mais c’est dans le monde des affaires que Norbert Becker a fait ses classes. Et ses mandats actuels sont en partie liés aux sociétés qu’il a fondées depuis qu’il est revenu au pays après avoir longtemps servi le cabinet de conseil Arthur Andersen en tant que directeur mondial des finances. S’il est président d’Atoz, c’est qu’il a largement contribué, en 2004, à la création du cabi­net d’expertise fiscale luxembourgeois. S’il occupe également la plus haute fonction chez CBP Quilvest, c’est parce qu’en 2006, il réalise le pari de mettre sur pied une nouvelle banque luxembourgeoise – la première depuis plus d’un siècle à partir de capitaux privés. Le reste est lié au mérite : monsieur Becker est également président de Paypal Europe et vice-président de Lombard International Assurance.

Norbert Becker Luc Frieden

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Sam Peet, Photos Illustration

À l’approche de la Journée internationale des droits de la femme, le 8 mars, nous avons tenu à mettre en exergue le fait que, dans la société luxembourgeoise, de plus en plus de femmes prennent la place qui doit être aussi la leur dans des comités de direction d’entreprises privées ou publiques. Des efforts doivent encore être faits, mais à partir d’une liste représentative de « 100 femmes qui dirigent », nous avons voulu montrer qu’en 2021, de plus en plus de titres se sont féminisés en fonction des personnes qui les portent. Un large dossier biographique à lire en page 40 Pour rester en lien avec cet événement, nous avons longuement interrogé Tatiana Fabeck sur le métier d’architecte – encore souvent considéré comme un métier d’homme – qu’elle exerce au sein du bureau Fabeck Architectes, qu’elle a développé et qui emploie désormais 28 personnes. Elle nous fait part de ses succès, mais aussi de sa vision pour l’architecture de demain au Luxembourg. Une interview à lire en page 28 De l’architecture à la ville, le lien est évident, et nous l’avons fait en nous intéressant, pour notre dossier Enjeux du mois, à l’idée de la smart city que le Luxembourg ambitionne de développer. Un concept qui fait confiance aux développements technologiques pour faciliter la vie des citoyens, mais aussi assurer des progrès en matière d’environnement ou de mobilité. À lire en page 66 Les médias luxembourgeois sont en ébullition, contraints de se transformer pour suivre l’évolution technologique tout en restant attentifs aux souhaits des lecteurs. Le point, en page 22, sur ce vaste sujet avec Christoph Bumb, cofondateur et rédacteur en chef de Reporter.lu, quotidien qui fête ses trois ans Et si la centrale nucléaire de Cattenom explosait ? Ce scénario que tout le monde redoute, Julien Becker en a fait un docu-fiction, An Zéro, complété par une partie documentaire qui s’appuie sur différents témoignages. Véritable projet transmédia, An Zéro est aussi prolongé par une application et un site web qui ouvre le débat. À découvrir en images dans notre portfolio en page 80 Où en est la recherche au Luxembourg ? Les enjeux – principalement liés à son financement – synthétisés sous forme de graphiques sont à décrypter en page 20 En réaction aux nouvelles attaques contre le Luxembourg, le député Déi Lénk David Wagner et l’avocat Alain Steichen nous ont fait part de leur point de vue sur le dossier OpenLux. Interviews en pages 10 et 18.

Andrés Lejona, Romain Gamba, scène du documentaire An Zéro et Reporter.lu

Clin d’œil


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