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JOSY GLODEN

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« Il y a trop de vins étrangers sur nos tables »

Josy Gloden, président du conseil d’administration des Domaines Vinsmoselle, se donne cinq ans pour moderniser et positionner la coopérative : plus engagée, locale et durable.

Que représente Vinsmoselle en chiffres ? Aujourd’hui, nous avons plus ou moins 200 membres. 635 ha de vignobles nous appartiennent sur les 1.222 luxembourgeois. Nous cultivons 10 cépages.

Dans quels pays exportez-vous vos vins ? 60 % des exportations vont en Belgique, puis en Allemagne et en France. Ensuite, viennent les Pays-Bas. Nous souhaiterions faire plus de volume dans les pays scandinaves et l’Estonie. Nous voulons aussi renforcer notre pénétration de marché en Amérique du Nord. À plus long terme, l’objectif serait de conquérir le marché asiatique.

2022 a-t-elle été une bonne année pour les vins de Moselle ? C’était l’année la plus sèche depuis 1976, et nous avons eu 30 % de récolte en moins. Cependant, le raisin était en très bonne santé, sans moisissure ni maladie. L’aromatique et la qualité des grains sont là. Cela donnera des vins équilibrés, autour de 12,5-13 degrés d’alcool.

Qu’est-ce qui vous différencie de vos concurrents ? La première AOP (appellation d’origine protégée) « Crémant de Luxembourg », Poll-Fabaire, créée sous cette appellation en 1991, l’a été sur l’impulsion de mon père, ancien président des Domaines Vinsmoselle. Auparavant, seuls les vins français pouvaient bénéficier de l’appellation « crémant ».

L’AOP aide-t-elle à se distinguer sur les cartes des restaurants ? Pas assez : le problème est que l’on trouve trop de vins étrangers sur les tables luxembourgeoises. Nous travaillons à changer cela avec l’Horesca pour mieux faire connaître le vin local.

Quelle est la stratégie des Domaines Vinsmoselle sur les cinq prochaines années ? Nous voulons porter les valeurs du Luxembourg à travers l’œnologie de qualité et une image 100 % locale auprès des consommateurs, des restaurateurs luxembourgeois, mais aussi au-delà des frontières. Nous distinguerons et positionnerons nos quatre marques : Poll-Fabaire, Vignum, Edmond de la Fontaine et Les Vignerons. Nous allons introduire le digital dans les flux de production et nous adapter aux enjeux climatiques.

Josy Gloden : de l’ambition pour les prochaines années. Quelle est la place du développement durable dans ce projet ? On ne traite plus les vignes à l’insecticide depuis longtemps. Utiliser des techniques durables importe davantage que de produire en bio. Il y a des abeilles dans les vignes, des fleurs… Nous avons aussi installé des panneaux photovoltaïques sur le toit du site de production, à Wellenstein, qui assurent 60 % de la consommation d’énergie du bâtiment.

Avez-vous dû adapter les cépages aux changements climatiques ? Oui, mais ce n’est pas récent. On essaie d’introduire le pinot noir rouge, on observe que le chardonnay se plaît très bien sur les coteaux de Moselle ces dernières années. Cela lui confère un équilibre aromatique et dans l’acidité. Le sol argilo-calcaire de nos terroirs convient aux pinots.

Quelle importance le packaging a-t-il, de nos jours ?

Après la qualité, c’est le plus important.

C’est l’œil qui achète. Nous avons imaginé des étiquettes-portraits qui mettent en valeur le caractère très humain du métier, car ce sont nos vignerons qui sont garants de notre qualité. Ils sont intégrés à la stratégie de notre coopérative à tous les niveaux en tant que membres de notre conseil d’administration.

Tous les vignerons n’ont pas la même capacité de production. Comment gérez-vous ces disparités pour les rémunérer ? Ils sont rémunérés selon la charte de production à laquelle ils appartiennent. S’ils produisent de l’AOP ou non, en fonction de la surface viticole et de l’origine des cépages.

Quelle place donnez-vous à l’œnotourisme ? Une place importante : les infrastructures d’accueil existent, mais il faut aller plus loin et nous y travaillons…

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