3 minute read
MON ARGENT
Le CEO de Luxembourg for Finance, Nicolas Mackel, est très attaché à la Citroën Méhari offerte par ses amis pour ses 30 ans, en 2000.
Avez-vous une devise ou un principe par rapport à l’argent ? C’est plutôt un principe qu’une devise : ne pas dépenser l’argent que l’on n’a pas, à moins que cela soit absolument nécessaire. Je garde toujours un petit coussin parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver.
Vous êtes donc plutôt fourmi que cigale ? Je sais dépenser, je le fais assez bien. Disons que je suis une fourmi bien vivante.
Dans quel domaine vous faites-vous plaisir ? Je suis un grand fan de Bruce Springsteen. Les concerts en tant que tels ne coûtent normalement pas un pont, mais il y a quatre ans, il avait donné une série de spectacles dans un petit théâtre à Broadway et je m’étais fait le plaisir d’aller à New York avec mon épouse pour le voir. Le prix initial des tickets n’était pas très élevé, mais il faut en obtenir, et cela se fait sur le marché secondaire, où les tarifs sont multipliés par dix par rapport au prix nominal.
Combien de fois avez-vous vu Bruce Springsteen en concert ? Huit ou neuf fois, je crois. J’ai déjà deux tickets pour des concerts l’an prochain en Europe, à Amsterdam et à Paris.
Qu’est-ce qui vous plaît tant chez lui ? L’énergie qu’il dégage. Pour moi, Bruce Springsteen, c’est la bande originale de ma vie. Mes enfants ont beaucoup souffert parce que je n’écoute pas grand-chose d’autre que cela. J’ai réussi à transmettre cette passion à ma fille, mais malheureusement pas à mes garçons.
Y a-t-il un objet duquel vous ne souhaiteriez jamais vous séparer ? J’ai une Citroën Méhari jaune canari que j’ai reçue en cadeau, de la part de mes amis, pour mes 30 ans. Elle me procure un bonheur indescriptible chaque été quand je peux rouler avec ici. C’est l’objet que je ne vendrai jamais. Cela fait 22 ans que je l’ai et elle continue à rouler. C’est génial, vous montez dedans et vous vous sentez en vacances.
22 ans plus tard, Nicolas Mackel profite toujours de sa Méhari.
Quel est l’achat que vous ne regrettez pas, et pourquoi ? La bague de fiançailles de mon épouse. Pas pour la bague en soi, mais pour la suite et tout ce que l’on vit.
Vous avez vécu dans des pays et continents où le rapport à l’argent était différent d’ici… Oui, certainement. Quand j’ai habité en Chine, on payait quasi tout en espèces, cela faisait des blocs de renminbis ! Quand je suis retourné en Chine juste avant la pandémie, c’était un changement absolument radical : en cinq ans, les Chinois sont passés d’une société cash only à une société cashless. Même les petites dépenses passent par un QR code. Avant, toutes les dépenses – même les grosses, comme les loyers – étaient réglées en cash.
Quel est votre dernier achat coup de cœur ? Un tableau de Gao Xingjian, le prix Nobel de littérature qui fait de magnifiques peintures. C’est un tableau à l’encre de Chine. J’aime beaucoup l’art chinois.
Pour quel type d’objet seriez-vous prêt à faire monter les enchères ? Pour un beau tableau, j’en serais capable. Mais, malheureusement, je n’ai pas l’argent pour acheter les tableaux que j’aimerais avoir.
Selon vous, pour devenir riche, il faut… Je pense qu’il faut déjà avoir la fibre entrepreneuriale. Ce n’est pas en étant salarié qu’on devient riche. Il faut avoir une étincelle, quelque chose de plus que la masse de gens, qui nous aide à être très fort dans ce que l’on fait.
Qu’est-ce que l’argent ne peut acheter ou résoudre ? La santé. Malheureusement, si vous regardez Steve Jobs ou d’autres, leur vie a été écourtée. L’argent peut résoudre une série de problèmes, mais il ne vous rend pas heureux et ne peut pas résoudre les soucis de santé.
Interview CATHERINE KURZAWA Photo GUY WOLFF