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FLOTTE
FLOTTE Les leasers, premiers supporters de l’électromobilité
Les sociétés offrant des services de leasing ont très tôt été amenées à appréhender les enjeux de l’électromobilité. Elles sont aujourd’hui très sollicitées par leurs clients pour lever les doutes liés à ces nouveaux usages et déploient des offres pour faciliter l’adoption de la voiture électrifiée.
21 %
À l’heure actuelle, 21 % des véhicules du parc d’ALD Automotive au Luxembourg sont des véhicules hybrides classiques, plug-in hybrides ou des véhicules électriques à batterie. Ces véhicules électrifiés représentent près de 45 % des commandes, avec une forte orientation vers les véhicules entièrement électriques en raison des primes et des avantages en nature aujourd’hui concédés pour cette catégorie. L’électrification de la quasi-totalité du parc automobile semble désormais inéluctable. Au regard des orientations prises au niveau européen, avec la fin des ventes de voitures neuves essence, diesel et hybrides en 2035, ou à l’échelle nationale, avec un renforcement des aides gouvernementales en faveur de l’électrique, la transition s’opère à marche forcée. Pour les acteurs de la mobilité, cette transformation rapide est un enjeu de taille. Parmi eux, les sociétés de leasing doivent s’adapter rapidement. « Un contrat de leasing court généralement sur une période de trois à quatre ans. Les voitures que nous mettons en location sont dès lors les modèles les plus récents du marché, les plus évolués sur le plan énergétique. L’âge moyen des véhicules dans notre parc s’établit entre 20 et 24 mois, explique Dominique Roger, managing director d’ALD Automotive au Luxembourg. Le développement de l’électromobilité, dès lors, nous concerne directement. Notre rôle, au regard des ambitions poursuivies par les autorités, est d’accompagner le mouvement, de supporter les divers acteurs concernés vis-à-vis de ces évolutions. »
L’attrait des véhicules 100 % électriques Dans un entretien accordé à Paperjam en 2022, le ministre de la Mobilité, François Bausch (déi Gréng), affirmait que 50 % des voitures immatriculées au Luxembourg le sont dans le cadre d’un contrat de leasing. « Si la part des plug-in hybrides est longtemps restée importante, l’attrait pour les véhicules 100 % électriques se confirme. La tendance s’inverse au fur et à mesure que les craintes des utilisateurs se lèvent », poursuit le patron d’ALD Automotive.
Dissiper les craintes Certaines inquiétudes ont en effet la vie dure, notamment celles liées à l’autonomie des batteries. Si la perception des utilisateurs a évolué, cela reste tout de même un critère sensible. « Quand on évoque la voiture électrique avec l’utilisateur, on parle rarement de performance ou de puissance, mais avant tout d’autonomie ou encore de convivialité d’utilisation, reconnaît Dominique Roger. Avant, ces éléments n’avaient pas pareille importance. On choisissait avant tout une marque et une puissance moteur. »
Les sociétés de leasing, particulièrement, jouent un rôle essentiel pour faciliter l’adoption de l’électromobilité. Elles sont considérablement sollicitées par leurs clients avant tout pour les aider à décoder les enjeux inhérents à cette transformation. Les enjeux liés à l’utilisation
ALD Automotive
Photo d’une voiture électrique dépassent la seule question de l’autonomie. Il faut penser à la consommation, au budget, aux possibilités de recharge, à la gestion des recharges elles-mêmes. Avec les utilisateurs, les sociétés de leasing prennent le temps d’évoquer le véhicule et les solutions de recharge à domicile. Avec leurs clients corporate, elles discutent davantage des aspects inhérents à la consommation, au budget, à l’infrastructure de recharge en entreprise et aux politiques d’utilisation des véhicules.
Faciliter l’adoption Cet accompagnement se traduit aussi à travers le développement de nouvelles solutions. Par exemple, avec des véhicules thermiques, beaucoup d’offres de leasing opérationnel étaient assorties d’une option « carburant ». Les pétroliers facturaient le combustible consommé à la pompe à la société de leasing, qui récupérait les montants dus auprès de ses clients. Avec l’électromobilité, la gestion de la consommation d’énergie est beaucoup plus complexe. « La recharge du véhicule peut s’effectuer à divers endroits – au domicile, sur le lieu de travail, à une borne publique. Les tarifs varient d’un fournisseur à l’autre, d’un pays à l’autre – la dimension frontalière devant être prise en compte au Luxembourg – ou encore en fonction du type de bornes de chargement », explique Dominique Roger.
À cet effet, les offres peuvent désormais intégrer l’installation et le financement de la borne de recharge au domicile de l’utilisateur, ainsi que le suivi des recharges et la refacturation aux clients. Le leader du leasing au Luxembourg s’appuie notamment sur la plateforme Diego pour identifier les recharges de chaque voiture mise en location. « Les kilowattheures consommés à domicile pour recharger une voiture de fonction peuvent alors être remboursés à l’utilisateur et refacturés à son employeurà un tarif moyen défini par pays via les analyses régulières de Diego », ajoute le dirigeant d’ALD. Pour l’utilisateur, c’est simple et avantageux. « Notre rôle est de faciliter l’adoption de ces véhicules, en dissipant l’incertitude, explique Dominique Roger. Nous sommes dans la gestion du changement. Nous constatons que la quasi totalité
DOMINIQUE ROGER Managing director ALD Automotive
des utilisateurs qui sont passés à l’électrique ne souhaitent pas revenir en arrière. »
Supporter certains risques Très tôt, les sociétés de leasing ont soutenu le développement de l’électromobilité en permettant aux utilisateurs d’accéder aux premiers véhicules hybrides ou 100 % électriques. À ce niveau, les acteurs de la location à long terme ont été amenés à supporter les risques liés à l’évolution de la valeur du véhicule. « Notre métier ne consiste pas uniquement à mettre des véhicules à disposition. Au cœur de nos offres, nous intégrons un ensemble de coûts et de services pour faciliter la vie des utilisateurs, commente Dominique Roger. En matière de transition vers l’électromobilité, il a notamment fallu faire preuve de courage, en supportant le risque lié à l’évolution de la valeur résiduelle de ces véhicules. » La technologie évoluant à un rythme soutenu, un véhicule électrique peut rapidement perdre de la valeur. L’évolution de l’autonomie des batteries, par exemple, est de nature à accélérer l’obsolescence des générations précédentes. « Au moment de la revente des premiers véhicules, nous avons perdu de l’argent. Cependant, notre rôle nous impose de prendre de tels risques. Si nous sommes trop prudents, le leasing est alors trop onéreux, et la transition ne s’opère pas. Nous sommes donc obligés d’être courageux », ajoute le dirigeant d’ALD.
Aujourd’hui, cette prise de risque assumée par les acteurs de la location à long terme séduit non seulement les entreprises, mais aussi de plus en plus les particuliers. « Si la nouveauté que représente encore la voiture électrique rime avec incertitude, nos offres apportent une réelle tranquillité d’esprit à tous les utilisateurs, commente Dominique Roger. C’est principalement la sérénité inhérente à un contrat de leasing opérationnel qui séduit un nombre croissant de particuliers. Le client dispose alors d’un budget mensuel lui permettant de jouir pleinement de son véhicule, lors de son utilisation ou à la revente au bout de quelques années. » L’utilisateur consomme un service sans détenir le véhicule. C’est ce qui aujourd’hui fait toute la différence.