Magazine 3Rve, Hiver 2021, Vol.17 no.1

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HIVER 2021, vol. 17 no 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec

TAGE REPORLU S I F E XC

RECYCLAGE

Convention de la poste-publications no 41122591

LES GRANDES AMBITIONS DE GFL POUR MATREC AU QUÉBEC Mettre les enjeux environnementaux au premier plan dans notre société

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De l’avenir pour les matières organiques industrielles résiduelles

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À Terrebonne, on en a plein le bac !

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HIVER 2021, vol. 17 no 1

Le magazine des matières résiduelles au Québec

reportage 8

« Avec notre équipe chez Matrec, nous croyons que la responsabilité élargie des producteurs (REP) que compte implanter le gouvernement du Québec sera une occasion pour GFL de canaliser notre expertise, notre expérience et nos ressources au profit des producteurs, des municipalités, des clients ICI et de tous les types d’utilisateurs de matières recyclables au Québec. Nous voyons de grandes possibilités de développement au Québec et nous sommes en position pour continuer d’investir dans des centres de tri de la Belle Province. » – Stephen Miranda

SOMMAIRE

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SUR LE RADAR

À TERREBONNE, ON EN A PLEIN LE BAC !

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SUR LE RADAR

BONNE NOUVELLE POUR LES ICI DE LA RÉGION DE MONTRÉAL

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LES AMIS DE 3RVE

ONSS LES B A T CT CON

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.

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chroniques 16

CETEQ METTRE LES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX AU PREMIER PLAN DANS NOTRE SOCIÉTÉ

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GMR MUNICIPALE UN NOUVEAU RÈGLEMENT QUI FORCE LE CHANGEMENT… PARCE QUE « NOUS EN SOMMES RENDUS LÀ ! »

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CTTEI DE L’AVENIR POUR LES MATIÈRES ORGANIQUES INDUSTRIELLES RÉSIDUELLES

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CŒUR VERT UNE RESSOURCE SOUS-UTILISÉE

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LE JURIDIQUE LA GESTION DES MATIÈRES GRANULAIRES RÉSIDUELLES : LES DÉCLARATIONS DE CONFORMITÉ ET LES EXEMPTIONS

Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l’édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc Direction artistique MAYA Designer graphique Sylvain Malbeuf (SymaPub)

Journalistes et rédacteurs Stéphane Champagne Guy Des Rochers Yvon Laprade

Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc

Chroniqueurs Michaël Desrochers Nathalie Drapeau Richard Mimeau Me Nicolas Trottier

Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazine3rve.cc www.magazine3rve.cc

Photos de la page couverture et de l’entrevue GFL Environmental inc. Luc Lavergne

Impression Carpe diem

Révision linguistique Émilie Pelletier © Tous droits réservés.

Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent que leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retournez toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié trois fois l’an.



ÉDITORIAL

ENCOURAGEONS LES ENTREPRISES QUI SE SENTENT REDEVABLES ET RESPONSABLES

La renaissance du centre de tri de Saint-Hubert est en soi une nouvelle formidable, mais l’os que l’on est parvenu à enlever de la gorge de l’industrie du recyclage au Québec ne doit pas cacher les actions déplorables d’une multinationale sans scrupules et aux gros sabots.

L

e groupe français TIRU a, pendant un temps, pris à la gorge des municipalités et le gouvernement provincial. D’une part, il a obligé les premières à être à la merci de la gestion malsaine de ses centres de tri. De l’autre, il a soutiré des injections de fonds continuelles de la province de Québec et de la Ville de Montréal en menaçant régulièrement d’abandonner ses opérations. Pourtant, une fois le magot empoché, TIRU a déclaré faillite et plié bagage pour retourner en France, abandonnant des centres de tri et des municipalités en plein désarroi. Pourtant, en 2015, quand TIRU s’était montré intéressé à exploiter le centre de tri de SaintHubert, l’entreprise propriétaire du site, Matrec, n’avait pas hésité à lui louer locaux et équipements,

André Dumouchel adumouchel@maya.cc

puisque TIRU gérait déjà d’autres centres de tri au Québec. Cela aurait pu être le début d’une belle histoire, mais ce fut tout le contraire… Peu importe les raisons invoquées, dont la crise mondiale du recyclage provoquée par la Chine, laquelle s'est mise à exiger des ballots d’une plus grande pureté, il est évident que le modèle d’affaires de TIRU n’était pas attaché à la réalité du marché. Visiblement, les répercussions de cette crise ont été fortes pour la filière du recyclage, au Québec comme partout ailleurs. Mais en quoi le contexte dans lequel faisait affaire TIRU pouvait-il différer de celui des autres centres de tri comme EBI, Tricentris, Sani-Éco ou celui de la Gaspésie ?

Un cauchemar

Dans un monde où tous les centres de tri auraient dû produire une matière de première qualité pour des conditionneurs et des recycleurs, dans un marché international où la valeur de la matière fluctue constamment, TIRU s’est contenté de recevoir dans ses centres de la matière gratuite ou à très faible coût, de la traiter sans investir dans la qualité, et d’essayer de la revendre dans un marché de plus en plus exigeant. Une stratégie difficilement justifiable, à part peut-être si l’idée est de n’avoir, justement, aucune stratégie. Et que faisait TIRU pendant qu’il brisait son bail avec Matrec pour les installations de Saint-Hubert en novembre 2019, pendant

qu’il se disait accablé par la crise qui secouait l’industrie du recyclage à travers le monde ? Il menaçait de fermer quatre autres centres de tri qu’il exploitait au Québec, dont trois situés dans la région de Montréal. Comme prise d’otages, on ne fait guère mieux. Le groupe en a rajouté en janvier 2020 en réclamant encore plus d’argent de la Ville de Montréal pour faire face aux problèmes causés par la crise. TIRU a même menacé Montréal de lui intenter des poursuites. Il faut le faire, quand même ! Pourtant, en 2018, l’administration de Valérie Plante avait versé 29 millions de dollars au gestionnaire du site, Rebuts solides canadiens (une filiale du groupe TIRU), pour lui permettre de poursuivre ses activités au centre de tri du Complexe environnemental Saint-Michel. Mettons ce montant en perspective : le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, annonçait le 11 février 2020 une enveloppe de 30,5 millions de dollars visant à moderniser le système de collecte sélective au grand complet… Je m’arrête ici dans la description des « exploits » de TIRU, avant d’avoir la nausée. À l’heure où, dans le monde québécois du recyclage, on repense tout le modèle afin de le moderniser, serait-il possible aussi de s’arranger pour avoir des entreprises qui se sentiront redevables et responsables, et ne laisseront pas des sites orphelins, par exemple ? Dans ce cas, pourquoi ne pas favoriser d’abord des entreprises québécoises et canadiennes ? ■

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RECYCLAGE

LES GRANDES AMBITIONS DE GFL POUR MATREC AU QUÉBEC Par Guy Des Rochers

Centre de tri de Saint-Hubert, Québec

Quand son ancien exploitant a fermé le centre de tri de Saint-Hubert à la fin de 2019, Matrec a rapidement compris que plusieurs municipalités de la rive sud de Montréal seraient probablement affectées par la situation.

« Du jour au lendemain, elles ne pouvaient plus compter sur un centre de tri et n'avaient plus de solution pour la gestion de leurs matières recyclables. Il n’était pas question pour nous d’abandonner toute une population à son sort », affirme Yazan Kano, vice-président régional de Matrec. Parce que Matrec avait déjà exploité ce centre de tri dans le passé et que l’entreprise est maintenant une division de G F L Environmental, un incontestable leader nord-américain dans l’univers du recyclage et des solutions environnementales, l’idée de remettre en route ce centre de tri s’est rapidement concrétisée. « GFL avait acquis Canada Fibers un peu plus tôt durant l’année, cette entreprise ayant été le plus grand recycleur au Canada, précise Yazan Kano. Grâce aux connaissances de Stephen Miranda, qui est vice-président recyclage de GFL pour le Canada, nous avons constitué une équipe spéciale afin de trouver des solutions et de redémarrer le centre de tri. »

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Un plan de sauvetage Même si cette situation comportait de multiples complications, l’expertise et les ressources de Matrec et de GFL leur ont permis de naviguer à vue et de maintenir le paquebot à flot. « Les bonnes relations d’affaires que nous avions maintenues au fil du temps, dont celles que nous avions tissées avec le fabricant québécois de machinerie Machinex, et notre connaissance des exigences des acheteurs concernant les matières recyclables nous ont permis de monter rapidement un plan de réinvestissement dans le centre de tri de Saint-Hubert », précise Yazan Kano. Toutefois, avant même de déclencher son plan, Matrec devait s’assurer du respect d’une condition : pouvoir s’asseoir à la même table que tous les intervenants des MRC, c’est-à-dire sa clientèle, afin de faire des ententes de gré à gré. Élus et gestionnaires municipaux, RECYC-QUÉBEC, le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre

les changements climatiques ainsi que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation... Bref, la démarche n’avait rien de conventionnel. « Quand j’ai présenté les projets aux différentes instances, je leur ai parlé avec mon cœur, affirme Yazan Kano. Je leur ai expliqué que pour trier les matières recyclables afin qu’elles puissent répondre aux besoins du marché, il était nécessaire de faire des investissements importants au centre de tri de Saint-Hubert. Mais je leur ai aussi démontré, grâce à mon plan d’affaires, que les municipalités allaient aussi bénéficier des investissements réalisés par Matrec en recevant leur part des revenus générés par la vente des matières triées. »

Faire du neuf avec du vieux Pour paraphraser Yazan Kano, reprendre le centre de tri pour le remettre à jour a constitué « une méchante job de bras » ! D’abord, un investissement dans la première phase de 6 M$ a été nécessaire, plus un autre de 1,25 M$ pour


REPORTAGE

« Des changements spectaculaires ont été apportés avec l’aide de Machinex, qui nous a soutenus dans toutes nos démarches. À part quelques convoyeurs, le centre a été transformé presque entièrement. » – Yazan Kano

modifié l’aire de réception des matières du centre de tri. À part quelques convoyeurs, le centre a été transformé presque entièrement. Et tout cela au début de la pandémie, ce qui nous a obligés à faire quelques contorsions ! » Le centre de tri de Saint-Hubert fait maintenant partie des centres tout à fait modernes et tournés vers l’avenir de GFL. « Nous avons fait du neuf avec du vieux, dit Yazan Kano. Nous avons cependant fait les investissements nécessaires

pour générer de la matière pouvant être intégrée dans une économie circulaire afin de l’écouler sur le marché local et nord-américain. Nous en sommes très fiers ! » Ainsi, le nouveau centre de tri de Matrec à SaintHubert a ouvert ses portes le 1er avril 2020. « C’est ce que nous avions promis à tous les maires, dit M. Kano. Aujourd’hui, nous sommes exactement là où nous souhaitions être. »

Centre de tri de Saint-Hubert, Québec

Photos : Luc Lavergne

le bâtiment. Le gros du budget est allé à la machinerie, commandée et installée dans un laps de temps très court (trois mois). « Des changements spectaculaires ont été apportés, comme l’installation de deux nouveaux lecteurs optiques de Machinex, qui nous a soutenus dans toutes nos démarches. Nous avons aussi installé un convoyeur d’alimentation avec tambour pour la salle de tri, des convoyeurs d’alimentation et de pré-tri pour la ligne des contenants, un courant de Foucault, de nouvelles presses, et nous avons

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REPORTAGE

« SAINT-HUBERT : UN TREMPLIN POUR D’AUTRES PROJETS AU QUÉBEC » – STEPHEN MIRANDA, VICE-PRÉSIDENT RECYCLAGE DE GFL

Avec l’acquisition de Canada Fibers, en 2019, GFL est devenu le leader et le plus grand gestionnaire de matières recyclables au Canada, œuvrant véritablement d’un océan à l’autre. En compagnie de sa division québécoise Matrec, GFL a relancé le centre de tri de Saint-Hubert, et ses projets pour le Québec sont loin de s’arrêter là. « Nous voyons Saint-Hubert comme un tremplin vers ce que nous souhaitons accomplir au Québec. Par ailleurs, nous n’en avons pas terminé avec ce centre de tri, affirme Stephen Miranda. Nous avons l’intention d’y ajouter encore plus d’équipements dans les mois à venir afin de mieux répondre aux besoins de la clientèle. » Dans les faits, Stephen Miranda confirme que la renaissance du centre de tri de Saint-Hubert ne constitue qu’un premier jalon en vue d’une implication plus soutenue dans l’industrie québécoise du recyclage. « Avec notre équipe chez Matrec, nous croyons que la responsabilité élargie des producteurs (REP) que compte implanter le gouvernement du Québec sera une occasion pour GFL de canaliser notre expertise, notre expérience et nos ressources au profit des producteurs, des municipalités, des clients ICI et de tous les types d’utilisateurs de matières recyclables au Québec. Nous voyons de grandes possibilités de développement au Québec et nous sommes en position pour continuer d’investir dans des centres de tri de la Belle Province. » « La REP est importante pour le secteur du recyclage au Québec, affirme pour sa part Yazan Kano. Les producteurs seront responsables et devront s’assurer que la matière qu’ils génèrent sera recyclée et réutilisée dans un circuit d’économie circulaire. » La notion de REP pour le recyclage est loin d’être inconnue pour cette entreprise puisque depuis mai 2020, GFL fournit des services de post-collecte pour un programme complet de REP pour le compte de Recycle BC en Colombie-Britannique.

Machinex, un partenaire de GFL Pour Jonathan Ménard, vice-président aux ventes et au positionnement stratégique chez Machinex, le plan d’affaires québécois de Matrec est vu d’un très bon œil. « Disons qu’au cours des trois dernières années, nous avons collaboré étroitement avec GFL, puisque nous avons mené avec eux plusieurs projets, dont celui de Saint-Hubert, et aussi quatre projets d’importance à travers le Canada : deux dans la grande région de Toronto (Peel et Arrow Road), un autre à Winnipeg, au Manitoba, et un dernier à Richmond, en ColombieBritannique. » En ce qui concerne l’entreprise Machinex, de Plessisville, qui vient de fêter son 50e anniversaire de fondation, sa réputation d’excellence à livrer la marchandise ne se dément plus. « Machinex fournit des centres de tri hautement mécanisés, clés en main, faisant appel à une technologie de pointe et à l’intelligence artificielle. Et c’est exactement ce que nous avons réalisé chez Matrec et GFL. Je dirais même que nous avons placé la barre encore plus haut », affirme Jonathan Ménard.

« L’innovation et l’investissement continu dans la technologie sont le seul moyen de réussir dans cette industrie. Au fil des ans, la gestion des centres de tri est devenue un secteur de haute technologie, à forte intensité de capital. » – Stephen Miranda

Centre de tri de Winnipeg, Manitoba

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Les centres de tri du Manitoba, de la Colombie-Britannique, de l’Ontario et du Québec exploitent actuellement 28 trieuses optiques et 4 robots dotés de l’intelligence artificielle provenant de Machinex. Et tout cela a été réalisé en moins de 18 mois (2020-2021). « Honnêtement, ce fut toute une aventure! », s’étonne encore aujourd’hui Jonathan Ménard, fier d’avoir collaboré avec les gens de Matrec et de GFL à la réussite de ces projets dans un laps de temps aussi court.

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Pour Stephen Miranda, il ne fait aucun doute que GFL continuera à investir dans la technologie : « Notre industrie est maintenant en concurrence avec le reste du monde. La gestion des matières recyclables n’est plus une industrie locale. L’innovation et l’investissement continu dans la technologie sont le seul moyen de réussir dans cette industrie. Au fil des ans, la gestion des centres de tri est devenue un secteur de haute technologie, à forte intensité de capital. C’est pour cela que nous sommes si fiers de nos installations, lesquelles répondent non seulement aux besoins actuels de nos clients, mais détiennent aussi de la marge de manœuvre pour une augmentation de leurs besoins futurs. » C’est à juste titre que GFL s’enorgueillit de ses centres de tri. Par exemple, l’année dernière, la National Waste & Recycling Association a co-décerné au centre de Winnipeg le prix du centre de tri de l’année 2020, une récompense établie en évaluant les principaux centres de tri en Amérique du Nord selon des critères tels que l’innovation, la durabilité et les répercussions environnementales. « Ce prix confirme que nous avions vu juste avec la conception du centre de tri de Winnipeg, résolument tourné vers l’avenir et conçu avec une capacité excédentaire pour tenir compte d’une augmentation d’activités futures », exprime Stephen Miranda. Celui-ci ajoute que plusieurs caractéristiques des installations des centres de tri de GFL démontrent à quel point ils sont uniques. « Avec nos partenaires, nos systèmes ont été conçus pour être intelligents, sécuritaires, flexibles et adaptables aux changements potentiels de la composition des flux entrants. » En s’attardant au nouveau centre de tri primé de Winnipeg, qui a été édifié à partir de rien sur une superficie de 80 000 pieds carrés, Stephen Miranda souligne que sa conception avant-gardiste aura aussi permis de faire face sereinement à la pandémie de COVID-19. M. Miranda conclut : « Nous sommes heureux d’avoir conçu le centre de tri de Winnipeg avec beaucoup d’espace, tant sur le plan de travail que dans les salles à manger et dans les vestiaires. Cela a permis à nos employés de se sentir à l’aise, car la distanciation physique en est grandement facilitée. D’autant plus que Machinex a non seulement conçu les équipements, mais a aussi fait un excellent travail dans son installation. Tout a fonctionné d’une façon géniale! »

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SOLENO TROUVE SA MATIÈRE PREMIÈRE DANS LES BACS BLEUS « Quand nos concitoyens mettent un contenant de plastique no 2 dans le bac bleu, celui-ci est expédié dans un centre de tri. Une fois le triage de cette matière accompli, nous achetons ces bouteilles de plastique usagées pour les envoyer à notre usine de recyclage de Yamachiche afin qu’elles y soient transformées en une résine de qualité. Cela met en lumière deux prérequis incontournables : une bonne implication citoyenne dans la collecte sélective, et des centres de tri capables de produire une matière d’une grande pureté. » L’exemple utilisé par Guillaume Villemure, directeur du développement et de l’approvisionnement chez Soleno, est la définition même de l’économie circulaire et démontre l’importance de toute la chaîne des actions adéquates à poser afin que les conditionneurs et les recycleurs obtiennent une matière de première qualité.

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Guillaume Villemure est habile pour servir des exemples concrets : « Je compare souvent le bac bleu à des raffineries : au lieu d’aller puiser dans les conduites où circule de l’énergie fossile, on puise dans le bac rempli de bouteilles de plastique recyclable no 2. Et chez Soleno, nous en faisons des conduites en polyéthylène de haute densité (PEHD). »

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des terres agricoles ; dans la foresterie, pour l’accès aux chantiers forestiers grâce à des ponceaux ; et finalement dans les grands travaux d’infrastructure, pour la gestion des eaux de pluie des villes, des routes et des stationnements. Quand le sujet de l’économie circulaire est abordé, il s’en trouve encore pour afficher du scepticisme, mais c’est loin d’être le cas chez Soleno. « Une fois que l’on a une résine de qualité, on la transporte à notre usine de Saint-Jean-sur-le-Richelieu pour la transformer en tuyaux. Après coup, ceux-ci pourront être installés directement dans les environs, que ce soit dans une production maraîchère, dans un champ pour le drainage, ou encore pour une entrée de maison. À mon sens, il ne peut y avoir de plus bel exemple de recyclage et d’économie circulaire », affirme Guillaume Villemure.

Une question de tri Aujourd’hui, pour s’adapter à l’évolution des besoins du marché, les centres de tri doivent investir constamment dans des équipements technologiques afin d’optimiser le tri des matières. « À l’époque, le tri du plastique no 2 était fait à la main, mais aujourd’hui, les séparateurs optiques permettent une plus grande efficacité. Une fois que ce séparateur est installé, on ajoute sur la ligne un ou deux trieurs (à la main) qui effectuent le contrôle de la qualité et s’assurent qu’aucune impureté comme du papier, du carton, du métal ou de l’aluminium n’est mélangée au plastique, afin que nous ne récoltions en fin de compte que du plastique no 2, explique Guillaume Villemure. Ainsi, quand nous recevons cette matière à notre usine de recyclage, elle a déjà été bien triée. Alors nous bénéficions d’une matière de qualité suffisante pour que nous puissions faire un contrôle de qualité en vue de la fabrication de nos conduites. » Soleno réussit actuellement à s’approvisionner auprès de fournisseurs offrant des matières de façon constante, dans des quantités suffisantes et d’une qualité qui répond à ses besoins. Difficile de trouver une entreprise (et des employés) plus convaincue de la nécessité d’adhérer à un circuit d’économie circulaire. Et Guillaume Villemure en est un promoteur passionné. « Au lieu d’aller nous approvisionner dans les raffineries du golfe du Mexique, nous nous ravitaillons dans un centre de tri comme celui de Matrec à Saint-Hubert. Ainsi, notre résine parcourra quelques centaines de kilomètres au lieu de 3 000 km. De plus, cette résine a déjà eu une première vie, que ce soit en bouteilles de savon ou en contenants de lave-glace (ceux-ci ayant déjà une durée de vie à la maison d’environ trois mois). Quand nous fabriquons nos conduites à partir de cette matière, celles-ci auront une durée de vie d’environ cent ans. » ■

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ourquoi relègue-t-on constamment les enjeux environnementaux au second plan ? Je ne parle pas ici des grandes causes telles la lutte contre les changements climatiques, la protection des cours d’eau ou la coupe à blanc de nos forêts. Certes, ces enjeux relèvent de la plus haute importance et nous devons admettre que nous avons trop longtemps ignoré les signes inquiétants que la planète nous envoyait en réaction à ce que nous lui faisons subir. Il est temps que ces questions deviennent importantes pour l’ensemble de la population. Et en 2019 – on dirait que cela fait déjà une éternité – les étudiants ont fait entendre leur voix en marchant dans les rues pour nous sensibiliser au sort de notre planète, à ce que nous laisserons en héritage à nos enfants et à nos petitsenfants. Je crois qu’il est justifié de présumer que la jeune génération aura comme principe guidant ses actions la préservation de la Terre.

« On oublie trop souvent l’apport de ceux et celles qui œuvrent quotidiennement à la préservation de la santé de notre planète. Ils ne sont toujours pas reconnus comme des alliés dans la lutte contre les changements climatiques, et ils doivent se battre pour obtenir certains fonds gouvernementaux. » Cependant, sans minimiser l’importance capitale de ces nobles causes, je souligne qu’on oublie trop souvent l’apport de ceux et celles qui œuvrent quotidiennement à la préservation de la santé de notre planète. Ils ne sont toujours pas reconnus comme des alliés dans la lutte contre les changements climatiques, et ils doivent se battre pour obtenir certains fonds gouvernementaux. Je pense notamment aux lieux d’enfouissement techniques (LET), aux entreprises de gestion des matières résiduelles, de matières dangereuses, de traitement de sols et d’énergie renouvelable, ainsi qu’aux recycleurs de produits technologiques. Moins connues du grand public, ces entreprises privées jouent cependant un rôle crucial dans l’assainissement de notre environnement. Ce sont elles qui traitent nos ordures ménagères et qui recyclent nos matières, de la boîte de carton au réfrigérateur, en passant par les téléphones. Ce sont également ces entreprises qui décontaminent de façon responsable les sols excavés ou qui sont les premières appelées à la suite de déversements de produits dangereux dans l’environnement.

intervienne sans attendre pour répondre à cette problématique –, mais que l’on accepte que ces mêmes organisations criminelles déversent sans souci des sols contaminés dans la nature ? Avec les grands chantiers de construction que l’on trouve présentement dans la région de Montréal, on peut s’interroger sur la quantité de sols contaminés excavés qui sont traités par des entreprises reconnues. Celles-ci sont bien impliquées dans certains projets, mais une grande partie de ces sols excavés ne sont pas traités et se retrouvent sur des terres agricoles privées. Parfois même, le propriétaire de la terre indique ne pas savoir ce qui est déchargé sur son terrain! Tous les jours, les Québécois qui empruntent nos routes côtoient des camions remplis de sols, et la grande majorité de ceux-ci seront déversés illégalement. À long terme, permettez-moi de croire que cette situation aura des répercussions plus néfastes qu’un joueur de poker lié au crime organisé ! Autre enjeu à surveiller cette année : la gestion des résidus ultimes. En effet, il y a quelques mois, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) s’est vu donner par le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques le mandat d’enquêter sur la gestion des résidus ultimes. Cette démarche a pour but de dresser un portrait de la situation pour aider les réflexions et les prises de décision du gouvernement quant à l’avenir des LET. Les projets d’agrandissement ou de création de LET se heurtent chaque fois à des enjeux d’acceptabilité sociale. Pourtant, toutes ces entreprises ont pour objectif de minimiser les effets de nos actions sur l’environnement. On oublie trop souvent que ce sont nous, consommateurs, qui achetons puis mettons à la poubelle ces résidus. Nous ne pouvons jeter la pierre à ceux qui offrent un service essentiel dans un contexte de consommation de biens et de produits sans d’abord faire de la sensibilisation citoyenne. RAYONNER AU-DELÀ DE L’INDUSTRIE Plusieurs galas et autres activités organisées par des organisations environnementales comme la nôtre (par exemple, Réseau Environnement, le 3R MCDQ ou le CPEQ) dirigent leurs projecteurs sur les entreprises qui assainissent notre environnement. Ces événements sont bénéfiques et permettent de reconnaître les bons coups de notre société en matière d’environnement. Malheureusement, leur rayonnement n’atteint pas le grand public. Alors, que pouvons-nous faire ? Travailler ensemble. Mettre nos divergences de côté et nous concentrer sur ce qui nous rallie : les bons procédés, la saine concurrence et une réglementation efficace qui écartera les charlatans. Je vous encourage à m’écrire et à me faire part de vos suggestions. J’entrevois l’année 2021 avec beaucoup d’optimisme. Profitons de l’occasion que présente la COVID-19 pour réfléchir et pour réaliser l’importance d’assainir notre environnement, et ce, au quotidien. Chaque geste compte. ■

DES PERCEPTIONS PARFOIS DICHOTOMIQUES Il faut que nous arrivions à reconnaître l’importance de leur apport à notre société, à valoriser leur travail. Comment se fait-il, par exemple, que l’on s’indigne collectivement lorsque l’on apprend que le crime organisé fait des affaires en or au casino – que l’on exige alors que le gouvernement

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UN NOUVEAU RÈGLEMENT QUI FORCE LE CHANGEMENT… PARCE QUE « NOUS EN SOMMES RENDUS LÀ ! »

GMR MUNICIPALE

! d’abord un billet de courtoisie – celui-ci vise à dire : « Coucou ! Il y a quelque chose à corriger, merci de collaborer » ; ! ensuite, un deuxième avis doublé d’un échange : « Encore nous ! Il faut corriger la situation, parce que les répercussions sont nuisibles. Merci d’en informer votre entourage » ; ! enfin, si le comportement non conforme persiste, un constat d’infraction avec amende applicable sera octroyé.

Nathalie Drapeau Directrice générale Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie n.drapeau@ritmrg.com

À

la Régie intermunicipale de traitement des matières résiduelles de la Gaspésie (RITMRG) et en compagnie de nos partenaires, la MRC du Rocher-Percé et la Ville de Gaspé, nous avons démarré l’année sur les chapeaux de roues ! En effet, nous nous sommes dotés d’un nouveau règlement sur la gestion des matières résiduelles (GMR), lequel vient rappeler, en quelque sorte, l’urgence de passer à l’action pour tous les citoyens physiques et moraux de notre territoire. Grosso modo, le cœur du règlement vient expliquer ceci à chaque concitoyen et gestionnaire d’institution, de commerce ou d’industrie (ICI) : vous devez trier vos matières résiduelles et les diriger au bon endroit, point à la ligne. Parce que nous n’avons plus le choix ! Dorénavant, tous ont l’obligation de séparer les matières résiduelles (déchets, matières recyclables, matières organiques et matières valorisables) et d’en disposer dans le bon bac, dans le conteneur approprié ou à l’endroit désigné, selon les modalités citées au règlement, à défaut de quoi un processus sera enclenché dans le but d’informer, d’expliquer et de responsabiliser davantage l’usager :

Pourquoi cette approche plus musclée? Parce que force est d’admettre qu’après plusieurs rappels, avis, investissements majeurs et campagnes d’information, il nous faut maintenant passer à l’obligation d’agir avec plus de responsabilité sociale. Nous nous sommes donc donné des outils, comme le règlement et la cohorte d’agents verts, pour atteindre nos objectifs de meilleure gestion des matières résiduelles, lesquels sont de réduire l’enfouissement, d’améliorer l’efficacité de nos services, d’augmenter la qualité des matières et de réduire les coûts reliés à la GMR. ENCORE 43 % DE MATIÈRES RÉSIDUELLES SE RENDENT À L’ENFOUISSEMENT Depuis 2010, nous avons progressivement offert des outils et de l’encadrement à nos concitoyens et à nos ICI afin d’améliorer la gestion des matières résiduelles : l’accompagnement personnalisé, la taxation générateur-payeur, écocentres et la collecte des matières organiques. De plus, en 2016, les bacs ont été dotés de puces électroniques permettant de mieux évaluer le taux de participation citoyenne et de connaître les habitudes individuelles quant à chacune des collectes, ce qui nous a permis de cibler nos interventions en espérant amener les citoyens à adopter de meilleures pratiques.

Centre de traitement & lieu d’enfouissement de sols contaminés

Pour nous contacter

> 844.212.8484 > pdacruz@signaterre.com > 175, chemin de la Cabane-Ronde Mascouche (Qc) J7K 0P1

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UN NOUVEAU RÈGLEMENT QUI FORCE LE CHANGEMENT… PARCE QUE « NOUS EN SOMMES RENDUS LÀ ! » Toutefois, en dépit de nos efforts et des sommes d’argent investies au fil du temps, nous avons constaté, à la fin de l’année 2020, que 43 % des matières résiduelles finissaient encore à l’enfouissement. C’est donc que le citoyen plaçait encore dans le bac à déchets une proportion importante de matières résiduelles ! De plus, parmi les matières enfouies, seulement 20 % sont de vrais déchets. Cela représente pour 2019 plus de 3 000 tonnes de matières qui auraient pu être recyclées, compostées ou valorisées. Quand on analyse les données issues des collectes, on découvre qu’environ 10 % des citoyens n’utilisent jamais le bac de recyclage. Quant au bac brun, selon les territoires, les taux de participation varient de 30 à 50 %. Cela veut dire qu’une grande proportion de gens n’adhèrent pas encore à cette collecte. Comment expliquer ces constats ? Il est clair que la gestion des matières résiduelles n’est pas la préoccupation première… À la maison, il faut s’occuper des enfants, des comptes, de la gestion quotidienne. Dans les commerces, il faut trouver des employés, maintenir l’équilibre budgétaire… Gérer les matières résiduelles ne figure donc certainement pas dans le « top 10 » des activités prioritaires. Ce n’est pas un sujet sexy et il est rare que le citoyen ou le commerçant fasse le lien entre le geste qu’il pose et ses répercussions économiques et environnementales. UN DÉFI COLLECTIF Par ce nouveau règlement, nous désirons ramener ce volet au centre de la discussion avec le citoyen pour lui faire comprendre que la gestion

des matières résiduelles, c’est un défi collectif qui exige des efforts de chacun d’entre nous. C’est un travail d’équipe et c’est collectivement que nous devons nous mettre à la tâche. C’est aussi collectivement que nous allons en retirer des bénéfices. Le nouveau règlement, c’est une clé que nous ajoutons cette année à notre trousseau. Et cette clé, nous devons l’utiliser avec compréhension, mais rigueur. Parce que l’urgence cogne à la porte, les coûts en témoignent ! Et au-delà de ceux-ci, nous avons la responsabilité, comme décideurs, gestionnaires, citoyens ou ICI générateurs, de nous sentir interpellés par toutes ces matières qu’on qualifie de « résiduelles », mais qui sont en fait des ressources à réutiliser, à recycler ou à valoriser. La RITMRG, soutenue par son conseil d’administration, a choisi de marteler ce message : une approche collective, maintenant ! Le citoyen et le gestionnaire d’institution, de commerce ou d’industrie ont la responsabilité de disposer de ces matières au bon endroit. Notre organisation a la responsabilité d’offrir les services de collecte, de transport et de traitement, mais aussi de recherche et d’innovation dans son approche et son offre de solutions. Les couches souillées de bébé ou de la nourriture dans le bac bleu, c’est fini. Du carton dans le bac à déchets, c’est tolérance zéro. Des matières organiques encore à la poubelle, ce n’est plus acceptable. Des résidus de construction non valorisés, ça n’a plus sa place. Comme société, nous en sommes rendus là ! ■

MODERNISONS

NOUS LES SYSTÈMES DE COLLECTE SÉLECTIVE ET DE CONSIGNE POUR :

Récupérons plus et recyclons mieux! environnement.gouv.qc.ca/matieres/consigne-collecte

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DE L’AVENIR POUR LES MATIÈRES ORGANIQUES INDUSTRIELLES RÉSIDUELLES

CTTEI

Michaël Desrochers Chargé de projets Ing. jr., génie biotechnologique, M. Env. Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTÉI) michael.desrochers@cttei.com Avec la collaboration de Jean-François Vermette, M. Sc., directeur scientifique, et d’Astrid Debeissat, M. Comm, B. Sc. pol., réd. a.

MATIÈRES ORGANIQUES : DU TRAVAIL POUR L’INDUSTRIE Engagé dans la lutte contre les changements climatiques de manière concrète, le Québec a considérablement amélioré le traitement qu’il réserve à la gestion des matières organiques. Si ces matières d’origine résidentielle sont de mieux en mieux collectées et valorisées, les résidus organiques de source industrielle sont à la traîne. Or, les débouchés se multiplient grâce aux progrès effectués dans le secteur des bioprocédés. Résultat : les industries agroalimentaires s’intéressent de plus en plus au recyclage avec gain de valeur (ce que l’on appelle le suprarecyclage) de leurs matières, une stratégie d’économie circulaire qui rapporte. DES MATIÈRES ORGANIQUES FAVORABLES AU SUPRARECYCLAGE En dépit de tous les efforts investis pour améliorer les services de collecte résidentiels, les résidus qu’on y récolte demeurent hétérogènes et de qualité variable. Difficile de les valoriser autrement que par le compostage ou la biométhanisation ! En revanche, une proportion encore importante des industries, des commerces et des institutions (ICI) du Québec ne sont pas desservis par la collecte sélective des matières organiques (78 % d’entre eux étaient dans cette situation en 2016, selon RECYC-QUÉBEC1). On sait pourtant que ces secteurs génèrent de gros volumes de matières organiques. Pensons au secteur agroalimentaire, qui produirait selon RECYC-QUÉBEC au moins 1,2 million de tonnes humides de résidus organiques par année 2. On sait que ce secteur est le premier émetteur de matières organiques résiduelles parmi les ICI, mais on trouve peu de chiffres précis sur leur volume et leur provenance par métier. Ce que l’on sait, par contre, c’est que, d’une part, une multitude de débouchés et de technologies sont en émergence, tout à fait adaptés à la particularité des résidus industriels. Et d’autre part, notamment grâce à la communauté de pratique Synergie Québec, on constate qu’il existe une demande croissante pour valoriser les résidus organiques issus de l’agroalimentaire. Enfin, et c’est encourageant, les gains économiques à la clé sont réels et les industriels en sont de plus en plus conscients. D’EXCELLENTS GISEMENTS, D’EXCELLENTS DÉBOUCHÉS Contrairement à la production résidentielle, les extrants organiques issus de l’industrie agroalimentaire sont généralement homogènes, car issus de procédés de fabrication constants. Pensons notamment à une fromagerie ou à un fabricant de pain industriel. Leurs matières entrantes sont traçables, les recettes connues, le nombre d’ingrédients limité. Résultat : une bonne partie du gisement industriel de matières organiques, plutôt homogène, présente un fort potentiel de suprarecyclage. 1 2

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Prenons l’exemple du lactosérum généré par les laiteries dans la fabrication du fromage. Ce liquide résiduel riche en lactose, en protéines et en matières grasses fut longtemps évacué dans les eaux usées, au grand dam des municipalités. Puis, son volume devenant trop important, on lui trouva des possibilités de réemploi. C’était déjà mieux que rien : répandu dans les champs, le liquide riche en nutriments agissait comme fertilisant ; distribué aux éleveurs, il nourrissait et hydratait les porcs. On peut faire beaucoup mieux que cela désormais, et plusieurs grands producteurs l’ont bien compris. Les procédés de traitement physique ou les bioprocédés permettent aujourd’hui d’élaborer des produits à bien plus haute valeur ajoutée. En concentrant les solides (gras, protéines, minéraux, lactose), en les fractionnant ou en les fermentant, les lactosérums résiduels produisent des débouchés très rentables : levures et probiotiques, médicaments, et même bioplastiques et biosurfactants, à l’étude actuellement pour remplacer des produits issus de la pétrochimie. BIENTÔT DES INSECTES DANS VOTRE ASSIETTE ? La valorisation des résidus organiques des industries agroalimentaires par l’entomoculture est un marché émergent en plein essor au Québec. D’une part, on peut nourrir les insectes à l’aide de résidus organiques impropres à la consommation humaine, d’autant qu’ils offrent un taux de conversion de la matière organique 12 fois supérieur à celui du bœuf. D’autre part, les insectes déshydratés sont un excellent aliment pour les animaux domestiques et les volailles. Riches en protéines, ils deviendront même un excellent aliment pour l’humain, une fois l’acceptabilité sociale atteinte. Et les exemples se multiplient. Parmi les procédés de valorisation émergents, on trouve encore les procédés bioélectrochimiques, qui permettent de produire de l’électricité ou de l’hydrogène à partir de matière organique ; la déshydratation thermomécanique comme méthode de conditionnement pour réduire la masse des matières organiques industrielles et donc l’impact des transports ; et la production de biocarburant à partir de microalgues et de résidus organiques. LENTEMENT, MAIS SÛREMENT ? En plus de l’accompagnement offert aux entreprises par les centres collégiaux de transfert technologique comme le CTTÉI et les centres de recherche, de plus en plus d’aide est offerte par le gouvernement afin d’accélérer l’implantation des technologies émergentes. Au sein de Synergie Québec, le réseau québécois de symbioses industrielles chapeauté par le CTTÉI, deux projets sont consacrés à la valorisation de ces matières : Maillage transformation halieutique, porté par Merinov, et Symbiose agroalimentaire Montérégie, porté par le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie. Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, mentionnait en janvier 2021 : « On pense qu’au cours des prochaines années, 100 % de la matière organique dans les commerces, les institutions, mais également les industries, pourra être récupérée et revalorisée. Québec investira 1,2 milliard de dollars d’ici 2030 pour y parvenir et développer une économie autour de cette matière 3. » Reste donc aux entreprises qui se débarrassent encore de leurs matières organiques sans en tirer parti à revoir leur chaîne d’approvisionnement en mode circulaire, et ce, pour leur propre bénéfice ! ■

RECYC-QUÉBEC. (2020). Plan stratégique 2017-2022. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/plan-strategique-2017-2022.pdf" \t RECYC-QUÉBEC. (2020). Bilan 2018 de la gestion des matières résiduelles au Québec. Les matières organiques. https://www.recyc-quebec.gouv.qc.ca/sites/default/files/documents/bilan-gmr-2018-section-matieres-organiques.pdf Prince, Véronique. (2021, 28 janvier). Québec vise à réduire de moitié les déchets enfouis d'ici 5 ans. Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1766475/plan-reduction-enfouissement-dechets-quebec

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UNE RESSOURCE SOUS-UTILISÉE Par Stéphane Champagne

axes autour desquels l’organisme travaille sont les ressources humaines, l’information sur le marché du travail et la promotion des métiers et des carrières en environnement.

EnviroCompétences est avant tout connu pour sa mission de développement et de formation de la main-d’œuvre dans les secteurs de l’environnement et de l’économie verte. Mais cet OSBL situé à Montréal demeure une ressource sous-utilisée, croit sa directrice générale Dominique Dodier. Portait d’un organisme souhaitant voir les entreprises en environnement rayonner davantage. Fondé en 1996, EnviroCompétences fait partie des 26 comités sectoriels de la province. Il se présente comme une « passerelle » entre Emploi-Québec et les quelque 5000 entreprises œuvrant de près ou de loin en environnement. Environ 60 % de ses activités tournent autour du développement de programmes de formation continue en classe ou à distance. En 25 ans d’existence, il a créé 65 thématiques de formation, permettant ainsi à des dizaines de milliers de travailleurs québécois de développer et d’améliorer leurs compétences. Le secteur environnemental emploie actuellement 68 000 personnes au Québec.

règlements, mais aussi les besoins d’un sous-secteur donné, dictent les besoins en formation, dit-elle. « Toutes nos formations sont issues d’un besoin concerté, explique la dirigeante. Après avoir identifié un besoin, nous faisons une demande au Fonds de développement et de reconnaissance des compétences de la main-d’œuvre (FDRCMO : le fameux 1 % consacré à la formation). Ensuite, ça prend de six à huit mois pour mettre au point une formation. La personne formée qui réussit son examen reçoit une attestation ou un diplôme. »

L’OSBL de huit employés (auxquels se greffent une trentaine de spécialistes) soutient donc les entreprises en environnement dans la gestion de leurs ressources humaines. Dominique Dodier est particulièrement interpellée par ce sujet : diplômée en relations industrielles, elle fait partie de l’Ordre des conseillers en ressources humaines et en relations industrielles agréés du Québec. Quant au marché du travail, l’équipe d’EnviroCompétences mène des études, fait des analyses et pose des diagnostics sur la question. Entre autres enjeux de l’heure : la pénurie de main-d’œuvre. « La pandémie n’a fait qu’accentuer le problème. Le taux de chômage est actuellement de 8,6 % pour l’ensemble du Québec. Dans les entreprises en environnement, il est de 3,8 % », dit-elle.

Grâce aux formations qu'il offre, aux études qu'il réalise et aux connaissances qu'il diffuse, EnviroCompétences est présent dans tous les secteurs de l’environnement, allant de l’eau (la plus importante filière de l’industrie de l’environnement au Québec) à la gestion des matières résiduelles, en passant par la décontamination des sols.

Par exemple, il existe une formation à distance sur mesure, conformément au Règlement sur les halocarbures. Mécaniciens de véhicules, frigoristes, réparateurs d’appareils électroménagers et autres travailleurs manipulant des équipements contenant des halocarbures doivent impérativement suivre cette formation (et la réussir !). C’est chaque année l’un des cours les plus souvent offerts par EnviroCompétences.

Enfin, la promotion des métiers et des carrières en environnement est un autre dossier faisant partie des missions de l’organisme. « Le secteur sera en forte croissance au cours des prochaines années. Il faut le rendre attrayant, rappelle Mme Dodier, qui est derrière la création d’EnviroEmplois.org, un site Web consacré exclusivement à l’affichage d’emplois dans le secteur de l’environnement et de l’économie verte.

« Nous ne faisons pas de lobbying et je ne suis pas un porte-étendard, tient à préciser Dominique Dodier, en poste depuis 15 ans. Nous n’avons pas de membership membres, nous ne sommes pas une association et nous sommes apolitiques. »

Idem pour le cours sur la décontamination microbienne, lequel doit être suivi par les techniciens et techniciennes en restauration après sinistre. En marge de la pandémie de COVID-19, ce type de connaissances s’avère d’ailleurs très utile par les temps qui courent.

Les programmes de formation chapeautés par EnviroCompétences ne relèvent pas du hasard. Et ils ne sont pas exclusifs à une entreprise. Les lois et

RAYONNER DAVANTAGE La formation continue représente environ 60 % des activités d’EnviroCompétences. Les trois autres

« Les entreprises du secteur de l’environnement sont plus effacées, davantage dans l’ombre. Ce devrait pourtant être le contraire. Les trois quarts des entreprises du secteur ont une influence sur la santé publique. Et en temps de pandémie, 70 % de nos entreprises ont été reconnues comme offrant un service essentiel. » ■

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LA GESTION DES MATIÈRES GRANULAIRES RÉSIDUELLES : LES DÉCLARATIONS DE CONFORMITÉ ET LES EXEMPTIONS

LE JURIDIQUE

Me Nicolas Trottier Avocat, LL. B., B. Sc. Daigneault, avocats inc. nicolas.trottier@daigneaultinc.com

L’

entrée en vigueur du Règlement encadrant les activités en fonction de leur impact sur l’environnement 1 (ci-après « REAFIE ») et du Règlement concernant la valorisation de matières résiduelles 2 (ci-après « RVMR »), le 31 décembre dernier, marque l’arrivée de nouvelles règles et d’un nouveau régime d’autorisation pour la gestion des matériaux granulaires issus du domaine de la construction et de la démolition. Plus spécifiquement, nous aborderons ici le régime de déclarations de conformité et d’exemptions qui leur est applicable.

Tout d’abord, ces règlements introduisent une nouveauté : la notion de « matières granulaires résiduelles » (ci-après « MGR »). Que veut-on dire par ce terme ? Nous en comprenons qu’il s’agit en fait d’un statut que l’on donne à certains matériaux granulaires : a priori, ces derniers constituent des matières résiduelles, car ils sont issus de travaux de construction ou de démolition, mais lorsqu’ils répondent à certaines normes, ils peuvent être valorisés en tant que MGR. Ces normes sont prévues au RVMR et concernent entre autres la granulométrie, le niveau de contamination et le contenu (incluant les impuretés) des matières 3. Cette notion de MGR et le régime d’autorisation qui l’entoure viennent entre autres remplacer les Lignes directrices relatives à la gestion de béton, de brique et d’asphalte issus des travaux de construction et de démolition et des résidus du secteur de la pierre de taille 4 (ci-après « Lignes directrices »). Peuvent être des MGR, de façon non exhaustive, la brique, le béton, les enrobés bitumineux (asphalte) et, contrairement à ce que prévoyaient les Lignes directrices, la pierre concassée 5. Ce nouveau régime d’autorisation entourant les MGR fait une distinction entre, d’une part, les activités de valorisation qui précèdent leur utilisation et, de l’autre, leur utilisation en tant que telle, soit le moment où les MGR sont valorisées ou utilisées comme produit dans un procédé ou comme matériaux de construction. LES ACTIVITÉS QUI PRÉCÈDENT L’UTILISATION Commençons par les activités de valorisation qui précèdent l’utilisation des matériaux, notamment le concassage, le tamisage et le stockage. Le REAFIE prévoit aux articles 259 et 260 que ces activités sont admissibles à une déclaration de conformité, en vue de leur valorisation, en ce qui a trait à la pierre concassée, aux résidus du secteur de la pierre de taille, à la brique, au béton ou aux enrobés bitumineux, et ce, à plusieurs conditions. Ces dernières concernent notamment l’aménagement de l’aire de stockage, les normes pour les eaux usées, le volume maximal de matières pouvant se retrouver sur le site (1 000 m3) et les catégories de matières visées (au sens du RVMR). Les activités visées par ces articles s’apparentent à la production de MGR.

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(2020) 152 G.O. II, 3627A. (2020) 152 G.O. II, 3763A. RVMR, art. 14 à 18.

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Par ailleurs, l’article 282 du REAFIE prévoit une exemption pour les activités de stockage de matériaux granulaires qui ont le statut de MGR à certaines conditions. Par exemple, on prévoit l’aménagement d’une aire de stockage si le volume accumulé est de plus de 60 m3, alors que le volume total doit en tout temps être inférieur ou égal à 300 m3. Ces activités de stockage peuvent être, par exemple, adjacentes et préalables à l’utilisation des MGR dans un procédé. Il faut noter que l’article 283 du REAFI contient une exemption spécifique concernant le stockage de MGR pour les usines de béton bitumineux et de béton de ciment qui fonctionnent par déclaration de conformité, lesquelles utilisent régulièrement des MGR. Afin d’accommoder les chantiers de construction et de démolition, le REAFIE prévoit une exemption à l’article 291 pour le stockage, le concassage et le tamisage de certains matériaux granulaires (brique, béton, enrobé bitumineux et pierre concassée) effectués lors de travaux de construction ou de démolition, à condition que le stockage soit exercé sur le site des travaux et que les matériaux ne contiennent pas d’amiante. Bien que le libellé de cet article ne mentionne nulle part la notion de MGR, on peut supposer que celles-ci pourront être valorisées si elles se qualifient à ce titre. En sus des conditions prévues au REAFIE, chacune des activités faisant l’objet d’une déclaration de conformité ou d’une exemption doit se conformer aux normes du RVMR concernant la localisation6 et l’exploitation (bruit, tenue d’un registre) 7. LE VOLET UTILISATION En ce qui concerne le volet utilisation des MGR, mis à part l’article 178 du REAFIE, qui permet spécifiquement l’utilisation des MGR pour le remblayage des tranchées de conduites d’eau destinée à la consommation humaine, c’est l’article 284 du REAFIE qui s’applique. Celuici prévoit que la valorisation de MGR est exemptée d’une autorisation si les conditions qui y sont énumérées sont respectées. Plusieurs de ces conditions concernent l’utilisation des MGR en tant que remblai (épaisseur, compactage, recouvrement, niveau par rapport aux eaux souterraines). Autrement, les MGR peuvent être utilisées pour les usages permis 8 selon leur catégorie 9. Il s’agit ni plus ni moins d’une mise à jour des Lignes directrices quant aux usages permis et aux quatre catégories de MGR. Toujours selon l’article 284 du REAFIE, les MGR doivent provenir d’un producteur de matières granulaires légalement en mesure de les produire. L’article 15 du RVMR prévoit une définition de la notion de producteur de MGR : « une personne exploitant une entreprise qui effectue le stockage et le conditionnement de matières résiduelles visées par le présent chapitre ainsi que le stockage, la distribution ou la vente de matières granulaires résiduelles produites à partir de celles-ci ». Ce producteur a d’ailleurs l’obligation d’effectuer une caractérisation des MGR selon la fréquence et les paramètres indiqués aux articles 19 à 25 du RVMR. Enfin, cette exemption prévue à l’article 284 du REAFIE portant sur l’utilisation des MGR nous mène à la question suivante : doit-on supposer que tout usage de MGR qui ne peut bénéficier de cette exemption doit impérativement faire l’objet d’une autorisation ministérielle en vertu de l’article 22 de la LQE ? ■

Lignes directrices relatives à la gestion de béton, de brique et d’asphalte issus des travaux de construction et de démolition et des résidus du secteur de la pierre de taille. (2009). http://www.environnement.gouv.qc.ca/matieres/valorisation/lignesdirectrices/beton-brique-asphalte.pdf RVMR, art. 5 et 6. RVMR, art. 8 et 9. RVMR, art. 27. RVMR, art. 26.

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Nous représentons l’expertise privée de l’économie verte au Québec

JOIGNEZ-VOUS À NOUS ! Le Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) est l’association patronale qui regroupe les entreprises privées des principaux secteurs de l’économie verte québécoise. Nos membres œuvrent chaque jour, sur le terrain, à l'assainissement de l'environnement et emploient plus de 15 000 travailleurs pour un chiffre d'affaires annuel de plus de 2,1 milliards de dollars. Pour devenir membre, contactez notre directeur général à rmimeau@ceteq.quebec

www.ceteq.quebec

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SUR LE RADAR

À TERREBONNE, Guy Des Rochers Rédacteur

ON EN A PLEIN LE BAC !

La pandémie de COVID-19 a des conséquences imprévisibles, dont l’une consiste à affecter la gestion des matières recyclables. Par exemple, la Ville de Terrebonne a dû réagir à certains comportements en faisant une campagne de communication visant à inspirer ses citoyens à adopter de bonnes façons de faire pour optimiser le contenu des bacs de récupération.

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ans les faits, les bacs bleus se sont mis à déborder pendant la pandémie et des citoyens ont demandé un deuxième bac. « Toutefois, ce n’était pas une solution envisagée par notre municipalité », explique Nadine Lussier, directrice des relations avec les citoyens et des communications à la Ville de Terrebonne. « Avec l’augmentation du télétravail, le changement des habitudes de consommation des citoyens, les achats en ligne et une présence accrue à la maison, plusieurs citoyens nous ont informés que leurs bacs étaient largement utilisés, dit Nadine Lussier. Certains d’entre eux réclamaient un second bac. C’est une avenue que nous avons étudiée, mais selon tous nos spécialistes, il fallait saisir cette occasion pour faire un travail d’éducation et de sensibilisation auprès des citoyens sur les manières de mieux utiliser l’espace du bac bleu. Au fil des ans, les gens ont pour la plupart bien intégré dans leurs habitudes le recyclage des différentes matières admissibles, mais ils n’avaient peut-être pas fait face, jusqu’à l’arrivée de la pandémie, à des défis associés à la gestion de l’espace du bac bleu. »

Pour Gregory Pratte, responsable des affaires publiques chez Tricentris, il était clair que l’espace dans le bac avait diminué, non pas parce qu’il contenait plus de boîtes, mais surtout parce que les gens avaient tendance à ne pas défaire leurs boîtes. « Le bac n’est peut-être pas plein, juste mal organisé, développe-t-il. Si on place ses boîtes défaites à plat, elles prendront moins de place dans le bac. Une boîte non défaite, c’est comme si on remplissait son bac avec de l’air… » Gregory Pratte souligne également que des bacs surchargés, dont les couvercles sont entrouverts ou mal fermés, récoltent la pluie et la neige. « Cette matière contaminée fausse les données quant à son poids en entrant dans le centre de tri où on demande aux trieurs, de surcroît, de trier des flocons ! », précise-t-il de manière imagée. Avec l’objectif de maximiser l’espace dans les bacs, Nadine Lussier constate que la campagne1

Le recyclage, j’en ai plein le bac ! a manifestement touché sa cible. « Nous avons choisi les meilleures façons d’atteindre nos citoyens avec une campagne multicanal, des stratégies numériques efficaces dotées de petites animations, des éléments visuels simples et surtout un message très clair, en donnant des trucs pour mieux gérer l’espace d’un bac bleu. » La campagne a eu lieu en décembre 2020 et pour le fournisseur en gestion des matières Tricentris et pour Terrebonne, il est encore tôt pour voir si les comportements se sont améliorés. « Cependant, j’ai bon espoir que le message va faire son chemin, que nos citoyens deviendront meilleurs et que collectivement, nous allons tous en bénéficier », conclut Nadine Lussier, tout en précisant l’intention de la Ville de produire une seconde campagne de sensibilisation, cette année, afin de marteler ce message pour que les habitudes des citoyens s’en imprègnent davantage. ■

Pour Geneviève Rivard, coordonnatrice de la qualité des milieux de vie à la Direction du génie et de l’environnement de la Ville de Terrebonne, l’ajout d’un second bac par domicile constituait une démarche difficilement justifiable sur le plan économique. « Un deuxième bac n’était pas la solution, indique-t-elle. Considérons d’abord son achat, autour de 80 $ chacun. Ensuite, il faut penser à l’entretien de ce bien public aux frais de la Ville (une roue qui casse, un couvercle qui brise) et finalement, aux frais de collecte et de transport supplémentaires, même si pour les matières recyclables, l’obtention de plus de matières améliore notre performance dans le programme de redistribution de la compensation des frais de collecte offert par Tricentris. » 1

Réalisée par l'équipe de MAYA communication et marketing, dans le cadre du programme Amélioration de la performance offert par Tricentris.

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SUR LE RADAR

Yvon Laprade Rédacteur

UNE BONNE NOUVELLE POUR LES ICI DE LA RÉGION DE MONTRÉAL

ENVIRO CONNEXIONS

« Dans la grande région de Montréal, le marché du recyclage [institutionnel, commercial et industriel] a connu des jours très difficiles au cours des trois ou quatre dernières années. Ce qui s’est passé avec la Chine [qui a cessé de recevoir des matières à recycler] explique en grande partie ces difficultés. Grâce à l’acquisition du centre de tri à LaSalle, nous offrons une solution à nos clients. C’est une bonne nouvelle pour l’industrie », affirme Jean-François Pelchat.

modernise son nouveau centre de tri pour répondre à la demande croissante P

rès d’un an après avoir acquis les actifs du centre de tri de LaSalle, dans le sud-ouest de Montréal, Enviro Connexions s’apprête à « faire des investissements majeurs » dans la modernisation de ses équipements. « C’est notre intention d’améliorer la qualité du tri et des matières, ainsi que la capacité et la productivité de nos opérations, explique Jean-François Pelchat, directeur général d’Enviro Connexions. Nous allons investir pour améliorer nos performances. » Ces investissements de plusieurs millions de dollars sont rendus nécessaires pour mieux outiller le centre de tri, qui a revu son modèle d’affaires afin de favoriser le traitement des matières (papier, fibre, métal, acier, plastiques) provenant des clients institutionnels, commerciaux et industriels (ICI). « La demande est grandissante dans ce marché, précise le directeur général. Nous voulons nous donner les moyens d’y répondre adéquatement. Nous voulons pouvoir traiter 40 000 tonnes par année. À l’heure actuelle, nous sommes à 50 ou 60 % de cette capacité sur l'une de nos deux lignes de tri. » M. Pelchat précise à ce sujet que l’entreprise a « fait des offres de service aux joueurs majeurs » de cette industrie ainsi qu’aux entrepreneurs qui souhaitent y acheminer leurs produits pour qu’ils y soient triés et traités.

DES DÉFIS À RELEVER Chose certaine, insiste Jean-François Pelchat, les défis sont grands en matière de traitement des matières provenant des ICI dans la grande région de Montréal. Il ajoute : « Il ne faut pas oublier de préciser que la plupart des centres de tri ont été construits pour gérer la collecte

sélective, le fameux bac bleu provenant des municipalités, et non pas pour desservir le secteur des ICI. » « C’est d’ailleurs parce qu’il y avait un besoin, un manque [à combler], que nous avons fait l’acquisition des actifs [de Récupération Maronniers] en juillet 2020, évoquet-il. La problématique était là : il n’existait pas de capacité de tri pour ce marché spécifique dans le grand Montréal. » Rappelons que Récupération Maronniers, un OSBL, employait une centaine de personnes. L’organisme a fait faillite après plus de trente ans d’activité, incapable de maintenir la tête hors de l’eau en raison de la crise du recyclage – la « crise des matières exportées en Asie » – qui a fait exploser ses coûts d’exploitation. En effet, de 2018 à 2020, les coûts engendrés pour traiter les matières résidentielles ont quadruplé, passant de 40 à 160 dollars la tonne. En même temps, le prix des matières récupérées a atteint des niveaux plancher, en raison de la faiblesse de la demande et des débouchés.

UNE PREMIÈRE ACQUISITION AU QUÉBEC Enviro Connexions, filiale de l’entreprise Waste Connections, en est à sa première acquisition de centre de tri au Québec avec celui de LaSalle. « Il s’agit en outre d'un des seuls centres de tri destiné à la gestion de l’ensemble des matières provenant des ICI de la grande région de Montréal, indique JeanFrançois Pelchat. C’est un élément important à considérer dans notre stratégie de développement. Nous voulons en tirer avantage. » Cela fait dire à Michel Binette, directeur principal des relations gouvernementales et du développement des affaires pour Waste Connections of Canada : « Il s’agit pour nous d’un autre pas dans la bonne direction [qui nous permet] une plus grande diversification. » Il se fait fort de rappeler, par ailleurs, qu’Enviro Connexions « est une entreprise intégrée qui ne fait pas qu’enfouir les déchets ».

« Nous allons investir pour améliorer nos performances. » — Jean-François Pelchat, directeur général d'Enviro Connexions

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« Nous sommes dans le recyclage, nous faisons du compost avec les matières organiques et ultimement, quand le déchet arrive à l’enfouissement, nous produisons du gaz naturel renouvelable (GNR) à l’usine que nous avons construite à Terrebonne [en 2014] au coût de 44 millions de dollars. » DES EFFORTS SANS RELÂCHE EN TEMPS DE PANDÉMIE La pression a été forte sur les membres du personnel d’Enviro Connexions au cours de la dernière année, marquée par la pandémie et la fermeture des commerces, concède Michel Binette. « Mais [jusqu’à présent], nous pouvons dire “mission accomplie”, précise-t-il. Nous avons réussi à fournir ces services essentiels de salubrité publique sans qu’il y ait une interruption [de service] causée par des problèmes de santé au sein de nos effectifs. » Il concède que cela a demandé une logistique sanitaire qui sera maintenue tant et aussi longtemps que les risques de contamination seront présents dans l’environnement. « Depuis le tout début de la crise, dit-il, nous désinfectons chaque soir les cabines des camions et nous nous assurons que nos directives sont suivies à la lettre. Nous avons la collaboration de tous nos employés, à qui nous avons versé une prime [pandémie] de 2 $ de l’heure. » Il n’en demeure pas moins que la crise sanitaire a durement frappé le secteur des ICI. « Notre division commerciale [commerces, écoles, centres commerciaux] a bien sûr écopé, avec des baisses de volume, reconnaîtil. Par contre, dans le résidentiel, ce fut une tout autre histoire. On parle ici d’une augmentation de 15 %. Les gens sont restés chez eux, ils ont consommé à la maison, et nos services de collecte et de recyclage ont roulé à plein régime. »

Il était en poste depuis 15 ans lorsque les nouveaux propriétaires ont pris possession des actifs du centre de tri [Récupération Maronniers]. Il rappelle que cet OSBL a toujours produit de la qualité. « Nous étions déjà bien ancrés dans une mentalité [de qualité], et ça a toujours été la devise, dit-il. Nous étions concentrés dans le papier, la fibre. Mais avec ce projet de modernisation, nous allons élargir notre champ d’action. » « Pendant trop longtemps, les centres de tri ont été [perçus] comme des endroits où on faisait des ballots, où on envoyait des déchets ailleurs. Ce n’était pas notre cas [à LaSalle]. Nous avions plusieurs catégories de papier que nous vendions au Québec », précise Daniel Lasorsa. DES VALEURS ÉTABLIES Pour faire image, le directeur des opérations aime rappeler que son travail ne consiste pas uniquement à « déplacer des montagnes de matériel à traiter ».

« Il faut toujours faire en sorte que nous allons tirer le meilleur [des matières] qui se trouvent [dans ces amoncellements] », précise-t-il. Cela suppose qu’il faut avoir l’œil aiguisé et une solide expertise pour reconnaître les « bonnes matières » et retirer les produits nuisibles. « Le truc, c’est d’enlever ce qui doit être traité au bon moment, explique-t-il. On ne laisse pas un morceau de métal tout le long de la chaîne de production, parce qu’il va briser les équipements. Même chose pour le bois et la pellicule plastique. » À l’heure actuelle, le centre de tri fonctionne sur un quart de travail de jour, mais il est à prévoir, selon lui, qu’un deuxième quart de travail, celui du soir, sera éventuellement ajouté pour « répondre à la demande, en fonction des hausses de volumes [anticipées] ». Nul doute que son employeur peut compter sur lui pour mener à bien ses prochaines missions ! ■

« Nous sommes dans le recyclage, nous faisons du compost avec les matières organiques et ultimement, quand le déchet arrive à l’enfouissement, nous produisons du GNR à l’usine que nous avons construite à Terrebonne [en 2014] au coût de 44 millions de dollars. » — Michel Binette, directeur principal des relations gouvernementales et du développement des affaires pour Waste Connections of Canada

L’OBSESSION DE FAIRE MIEUX Daniel Lasorsa n’a qu’une obsession : toujours faire mieux pour valoriser la matière dans le respect de l’environnement. « C’est ça, le plus beau défi, et je trouve ça valorisant », souligne le directeur des opérations du centre de tri d’Enviro Connexions, à LaSalle. L'homme de soixante ans est un passionné qui s’intéresse depuis des années au monde du recyclage.

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