LE MOT DE LA RÉDACTION
Nous fêtons cette année le soixantenaire de l’allée des Justes parmi les Nations, au Yad Vashem, en banlieue de Jérusalem. L’occasion de se rappeler, même s’il ne faut jamais les oublier, des ignobles sévices subis par le peuple juif, il n’y a même pas 100 ans. Loin d’être comparables à cette époque, les recompositions politiques européennes de ces derniers temps, parfois avec des descendants d’une idéologie fasciste et antisémite, doivent cependant faire appel à notre vigilance. “ L’Enfer, c’est là où il n'y a pas de pourquoi ”, écrivait très justement l’Italien Primo Levi dans Si c’est un homme. La réaction politique, comme le discours “ C’était mieux avant ” ne sont souvent qu’une idéalisation d’un “ âge d’or ” nullement historique, à la lumière d’émotions vécues durant la jeunesse. Il est cependant un domaine dans lequel il résonne avec une clarté dramatique : l’environnement. En témoigne cette phrase, prononcée un soir par un jeune homme de Ouangani, là où il a vécu ses trente années : “ Quand j’étais gosse, on voyait des papillons partout, plein de fleurs différentes, maintenant il n’y a plus que des merdes, des scolos, des cafards… ”. Si son langage est fleuri, justement, le paysage mahorais l’est beaucoup moins. Même après avoir été traduits en français, les témoignages des bacos de l’île sur sa nature luxuriante transportent la même émotion. Peut-être que les générations précédentes n’ont pas été à la hauteur, qu’importe. Il nous appartient désormais de ne plus reproduire les erreurs, quelles qu’elles soient, de questionner l’Histoire, d’être justes, en somme.
Axel Nodinottchaks
10 000€
vousêtesentrepreneurs et vousêtesaccompagnéparunorganismedeconseil
C’est la somme qui sera versée aux lauréats du concours “ Talents BGE ”, qui aura lieu en décembre prochain. Avec 2000 euros répartis en cinq catégories, BGE Mayotte souhaite récompenser les entrepreneuses et entrepreneurs de l’île au lagon qui ont créé leur marque entre le 1er janvier et le 31 décembre 2021, et ont été accompagnés par un organisme d’aide à la création d’entreprise. D’autres récompenses seront attribuées aux jeunes pousses de l’économie mahoraise. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 30 novembre à l’adresse www. concours-talents.com, et les catégories concerneront le commerce et l’artisanat, le service, la dynamique rurale, l’économie sociale et solidaire, et l’innovation.
Promouvoir Mayotte àBruxelles
Mardi dernier, de nombreuses forces vives du territoire mahorais étaient à Bruxelles, dans le plat pays, pour inciter les investisseurs à placer leurs billes à Mayotte, dans le cadre d’“ Invest in Mayotte ”, un évènement piloté par l’ADIM et Outremer network. Ainsi, Zamimou Ahamadi (ADIM), Nadjayedine Sidi (CD), Ali Soula (GIP Europe), Vincent Liétar (MCG), Hindou Madi Souf (CCI), EDM ou encore Ackeem Ahmed (Comité de tourisme) se sont relayés à la tribune pour défendre les intérêts de Mayotte auprès d’investisseurs potentiels.
Une centrale de stockage électrique à Longoni
Catherine Vannier à la tête du tribunal
Le tribunal judiciaire de Mamoudzou a enfin sa nouvelle présidente, en la personne de Catherine Vannier, nommée cette semaine en compagnie de huit autres nouveaux magistrats. La Bourguignonne d’origine n’en est pas à son coup d’essai en outremer, puisqu’elle a déjà passé quatorze ans en Polynésie française, que ce soit à Papeete ou sur les îles Marquises, en tant que juge. Depuis 2018, elle était en poste à la cour d’appel de Saint-Denis, à La Réunion. “ Ce qui m’a frappé en arrivant est le nombre de postes vacants au sein du tribunal. Il y a un manque criant de magistrats mais surtout de greffiers ”, a affirmé la nouvelle présidente à Flash Infos. Catherine Vannier remplace ainsi Laurent Ben Kemoun, parti en août dernier.en ligne, plus d’informations sur les réseaux sociaux de l’association.
LU DANS LA PRESSE
DE CILAOS À L’OCÉAN INDIEN, LES AMBITIONS DE BURGER KING
Le 8 novembre 2022, par Clicanoo.
Saint-Benoît, Pôle emploi et Burger King ont signé, hier, une convention en vue de recruter une soixantaine de Bénédictins pour l’ouverture du 17ème restaurant de la franchise dans l’île. D’autres suivront, ici comme à Mayotte et à Madagascar annonce Philippe Lariche dont la franchise affiche le meilleur chiffre d’affaires moyen par restaurant au monde de la marque.
Beaucoup de chemin parcouru depuis 1997. À l’époque, Philippe Lariche, le PDG de la société Fast Food océan indien, ouvrait le premier restaurant McDonald de l’île, à Saint-Denis. Le succès fut immédiat : "La première semaine d’ouverture, on avait battu celui des Champs-Elysées en terme de chiffre d'affaires", se souvient le désormais franchisé Burger King. Près de 25 ans plus tard, la croissance des fast-foods est toujours exponentielle et il suffit de compter les chantiers en cours pour s’en convaincre (notre dossier du 20 octobre).
Celui du 17ème Burger King de la Réunion (12 anciens Quick) avance vite. Il ouvrira ses portes en décembre au
niveau du rond-point de Bras-Canot et doit créer une soixantaine d’emplois directs, une centaine avec d’autres enseignes (voir par ailleurs). "C’est un point important pour notre développement, un tournant, il y a longtemps que l’on n’avait pas vu d’enseignes connues s’installer sur la commune", a déclaré hier Patrice Selly avant de parapher avec Pole emploi et Burger King la convention en vue des recrutements à venir.
D’autres enseignes doivent suivre notamment KFC au niveau de la future ZAC Isis. Des emplois qui ne se refusent pas dans une commune qui compte 7 000 demandeurs d’emploi met en avant le maire de SaintBenoît. À La Réunion, Burger King, ce sont aujourd’hui 660 emplois dont la moitié de femmes. Et ce n’est pas fini. Après le premier restaurant ouvert au Port en 2017, la franchise compte à termes en développer 23 dans l’île. L’océan Indien est aussi en vue : deux projets concernent Mayotte à l’horizon 2024 et Madagascar -les premiers restaurants rapides de la grande île- d’ici 5 ans.
DÉFORESTATION MAYOTTE NUE
Ne préfèrerait-on pas notre île plus pudique ? Il paraît en effet difficile de préférer aux verts de ses forêts la terre argileuse des padzas, provoqués par des cultures inadaptées, l’urbanisation, l’érosion ou les incendies, comme ce week-end au mont Bénara. Il suffit également de regarder le turquoise du lagon tourner au marron pour saisir les nombreuses conséquences de la déforestation, enjeu mahorais mais aussi mondial.
ENVIRONNEMENT STOPPER LA DÉFORESTATION, PROTÉGER LE VIVANT
ENJEU MAHORAIS ET NATIONAL, LA DÉFORESTATION FAISAIT L’OBJET D’UNE SOIRÉE SPÉCIALE CETTE SEMAINE. CE SONT QUASIMENT DEUX MILLIONS D’EUROS DE DONS QUE FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT A RÉCOLTÉ LORS DE L’ÉMISSION DIFFUSÉE SUR FRANCE 2. MAYOTTE NATURE ENVIRONNEMENT, L’ANTENNE LOCALE DE LA FÉDÉRATION, PEUT DÉSORMAIS ESPÉRER UN BEAU MONTANT POUR SAUVER LES FORÊTS DU DÉPARTEMENT, EN PROIE AUX CONSÉQUENCES DE SA SURPOPULATION.
dernières décennies. De l’espace, “ on voit des rectangles marron dans la forêt amazonienne, comme découpés au rasoir ” , déclarait le spationaute français Thomas Pesquet lors de l’émission “ Aux arbres citoyens ! ” , diffusée sur France 2 mardi dernier et toujours disponible en replay : www.france. tv/france-2/aux-arbres-citoyens/
Une température record de 49°C à New Delhi, de gigantesques incendies dans les Landes, la Gironde, l’Espagne ou l’île d’Eubée, en Grèce, une sécheresse généralisée dans l’Hexagone et la disparition de nombreuses espèces végétales et animales, le changement climatique est mondial, exponentiel et irréversible. L’une des causes les plus importantes de ce dernier est la déforestation, largement engendrée par l’activité humaine de ces
“ Que les politiques écoutent encore plus les scientifiques ”, a appelé celui qui est l’une des personnalités préférées des Français. Ils étaient d’ailleurs sur les plateaux, les scientifiques, et notamment Valérie MassonDelmotte, paléoclimatologue française et coprésidente du groupe n°1 du GIEC, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat. Cette émission, organisée en partenariat avec France nature environnement, a permis à l’organisation de lever 1 828 629 euros de dons, selon le dernier décompte, daté de mercredi soir. “ Cela va permettre de planter et d’accompagner des centaines de milliers d’arbres ”, s’est émue Marion Fourtune, membre du conseil d’administration de FNE.
La fédération proposait, durant cette soirée, de financer de nombreux projets en métropole et dans les outre-mer. Parmi eux, des replantations d’arbres en Gironde, récemment ravagée par les feux de forêt,
mais aussi le projet mahorais “ Gégé forêt ”, porté par Mayotte nature environnement (voir l’interview de son président, Houlam Chamssidine, dans nos pages). L’île aux parfums a plus que besoin de ce genre d’initiatives, tant elle est en proie à une démographie galopante, due au plus fort taux de natalité de France et à l’immigration incessante venue des Comores. Les habitations – en tôle ou en dur – gagnent toujours plus de terrain sur la nature luxuriante, et les agriculteurs sont moins dans une démarche de culture respectueuse de l’environnement que dans une perspective productiviste.
Ce sont ainsi pas moins de 1420 hectares de forêt qui ont disparu à Mayotte entre 2011 et 2016, selon les
spécialistes présents à la semaine de l’environnement, organisée par la Somapresse. Les conditions de cette déforestation sont nombreuses, et dévastatrices. Premièrement, l’absence de différentes couches de végétation, qui ralentissent les fortes pluies et permet à l’eau d’infiltrer les sols, provoque un assèchement des terres. Pis, ces fortes pluies contribuent à détacher des pans de terre secs, accélérant l’érosion des sols, se déversant dans le lagon et envasant les coraux. La raréfaction de forêts drues et humides en sousbois provoque également une augmentation des températures, et une sécheresse accrue des végétaux, favorisant l’apparition de sols arides de type padzas, mais aussi d’incendies. Quant à la survie de nombreuses espèces animales et végétales, elle est dramatiquement remise en question. Un exemple parmi d’autres : les insectes, représentant une quantité infinie d’espèces, diminuent de 9% par décennie, avec une tendance exponentielle. n
ENTRETIEN
HOULAM CHAMSSIDINE COMPTE SUR LES AGRICULTEURS
CE MARDI 8 NOVEMBRE, FRANCE 2 CONSACRAIT SON PRIME TIME À L’ÉMISSION “ AUX ARBRES CITOYENS ! ” ET AU PÉRIL DE LA DÉFORESTATION DANS L’HEXAGONE ET EN OUTRE-MER, EN PARTENARIAT AVEC FRANCE NATURE ENVIRONNEMENT. SUR L’ÎLE AU LAGON, HOULAM CHAMSSIDINE, PRÉSIDENT DE MAYOTTE NATURE ENVIRONNEMENT, ALERTE DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES SUR CE DANGER, D’AUTANT PLUS GRAND SUR UN SI PETIT TERRITOIRE. ALORS COMMENT FREINER, SINON STOPPER, LA DÉFORESTATION CROISSANTE DU 101ÈME DÉPARTEMENT FRANÇAIS ? LES RÉPONSES DE CELUI QUI EST AUSSI PRÉSIDENT DU CONSEIL SCIENTIFIQUE ET DU PATRIMOINE NATUREL DE MAYOTTE, ET RÉCENT VAINQUEUR DES TROPHÉES MAHORAIS DE L’ENVIRONNEMENT.
Mayotte Hebdo : En quoi consiste votre projet “ Jéjé forêt ” retenu par France nature environnement ?
Houlam Chamssidine : On a proposé un projet piloté par le CIRAD, le Centre international de recherche agronomique pour le développement, avec plusieurs partenaires tels que l’UICN [Union internationale pour la conservation de la nature, NDLR], le RITA [Réseau d’innovation
et de transfert agricole] Mayotte ou le Conseil départemental. Donc l'idée, c'était vraiment de travailler sur ce qu'on appelait jadis le jardin mahorais. Ce concept présente des vertus intéressantes, notamment pour aider les agriculteurs à avoir un bon agencement dans l’espace et dans le temps, à avoir des associations vertueuses, symbiotiques, que chaque culture avantage l’autre.
Quand vous regardez une parcelle agricole, vous avez des arbres en hauteur, des
manguiers, des cocotiers. Puis un intermédiaire, des plantes comme des papayers, des choses comme ça. Et quand vous redescendez, vous avez de l’embrevade, puis du manioc, puis des ananas, des songes. Tout en bas, vous allez trouver tout ce qui est rampant, comme les pommes de terre, qui ont vocation à couvrir le sol, et d'éviter l'impact de l'eau sur le sol. L'idée, c'est de voir comment on pourrait combiner ça de façon à avoir une exploitation vertueuse, respectueuse de l'environnement : que les grands arbres n’aient pas un effet “ compétition ” , qu’ils n’apportent pas trop d’ombrages aux autres plantes, par exemple.
M.H. : Comment convaincre les agriculteurs, qu’ils cultivent légalement ou non, de le faire de façon vertueuse, comme vous le dites ?
H.M. : Comme on l’a dit lors de la semaine de l’environnement de la Somapresse, on a 150 hectares d’érosion par an, et 80% concernent les parcelles agricoles. On sait qu’il est difficile d’empêcher un agriculteur d'exploiter son champ, même si sur le papier, il appartient au Conseil départemental. Sur le plan culturel, c’est son terrain. L’idée est donc de convaincre les propriétaires, même s’ils louent à un exploitant, d'avoir un regard pour la pérennité, la gestion durable de la fertilité du sol. Car ils peuvent se retrouver un jour avec un sol complètement padza qui ne sera pas approprié pour développer leur parcelle. On est dans une phase d'expérimentation, de tests. Ensuite, on va travailler à une plus large diffusion avec les chambres d'agriculture, mais elles ont un public cible, c’est-àdire des gens qui sont répertoriés, qui ont un Siren. Il faut aussi faire confiance aux associations, qui peuvent travailler avec ce monde informel, pour leur dire qu’il y a des solutions vont améliorer leur rendement. Au lieu
de gagner 500 grammes de manioc, ils pourraient peutêtre avoir trois, cinq kilos, ce n'est pas rien !
M.H. : Lors de votre intervention à la semaine de l’environnement, vous avez remis en cause les pouvoirs locaux au sujet de la déforestation. Le salut ne peut-il venir que des associations ?
H.M. : Non, j’ai retenu dans ces discussions qu’ils nous ont dit d’aller vers l'adaptabilité. Il faut faire en sorte qu'il y ait une combinaison de plusieurs réponses. Il n'y a pas une seule réponse. D'autant que la situation de la France n'est pas intégrative : comment aborder ces populations immigrées qui travaillent quasiment en nocturne ? Ils ne sont pas visibles dans la journée, donc ils ne font pas partie des cibles des institutions officielles telles que la chambre d'agriculture. Après, il n'est pas interdit de faire preuve d'intelligence. Comment travailler avec ces populations-là ? Peut-être qu’un certain nombre d'agriculteurs de ce monde sont tout aussi volontaires d'apporter ce message parce qu’ils seraient valorisés, et verraient qu’ils pourraient apporter une contribution à leurs pairs.
M.H. : Vous attendez des répercussions suite à l’émission diffusée sur France 2 ?
H.M. : Tout ce que je sais, c’est que ce projet devrait être mis en place d’ici une année. Mais dans la cagnotte de France Nature Environnement, on ne sait pas quelle est la proportion qu’ils vont redistribuer. L’émission est simplement là pour relayer nos projets, pour avoir plus d'impact. Parce que s'il y a plus de donateurs, on a une chance d'avoir quelque chose. C’est pour cela que les projets des régions ont été présentés brièvement.. n
EN
IMAGES
LE SOMMET DE MAYOTTE EN FLAMMES
CIRAD, le Centre international de recherche agronomique pour le développement, avec plusieurs partenaires tels que l’UICN [Union internationale pour la conservation de la nature, NDLR], le RITA [Réseau d’innovation et de transfert agricole] Mayotte ou le Conseil C’est l’image du début de semaine. Le mont Bénara, point culminant de Mayotte avec ses 660 mètres d’altitude, en proie à des flammes visibles de plusieurs kilomètres. Les sapeurspompiers de Mayotte, et notamment ceux des casernes de Chirongui et Kahani, ont dû attendre le petit matin pour intervenir, aux alentours de 5 heures mardi dernier. L’intervention, comme d’habitude désormais, a été retardée par la nécessité d’escorter les soldats du feu par la gendarmerie, pour leur éviter d’autres agressions subies par les délinquants ces derniers jours. Après avoir maîtrisé
l’incendie plus ou moins facilement, les pompiers ont stationné encore quelques heures sur la partie carbonisée du mont Bénara pour supprimer les plantes sèches des alentours, afin d’éviter une reprise de feu.
Ces flammes, survenues sur une zone de padzas, auraient-elles embrasé une forêt dite “ primaire ” , ombragée et plus fraîche ? Une chose est sûre, les sapeurs-pompiers ont pu intervenir avant que la parcelle protégée ne soit atteinte. Le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Mayotte prévient pourtant la population depuis plusieurs semaines d’arrêter les mises à feu volontaires sur l’île : “ Ces feux échappent régulièrement à tout contrôle et se propagent au risque d'impacter les habitations, les vies humaines, les infrastructures et l'environnement ! ” n
LES BRÛLIS FAVORISENT LES FEUX DE FORÊT
LA FIN DE LA SAISON SÈCHE RIME AVEC RECRUDESCENCE DES CULTURES SUR BRÛLIS, QUI SE TRANSFORMENT PARFOIS EN INCENDIES. SI LES RÉGLEMENTATIONS EXISTANTES DOIVENT RÉGULER LE PHÉNOMÈNE, LE CADRE JURIDIQUE NE SERAIT PAS COMPLÈTEMENT ADAPTÉ À LA SITUATION LOCALE. ET NE PARVIENDRAIENT PAS À LIMITER LES CONSÉQUENCES QU’ENGENDRE LE BRÛLAGE DES SOLS SUR L’ENVIRONNEMENT MAHORAIS.
Le phénomène ne date pas d’hier. “ Les brûlis sont une technique ancestrale à Mayotte ”, souligne le colonel Olivier Neis, chef du corps départemental des sapeurs-pompiers. Ces dernières semaines, ses équipes ont été mobilisées à plusieurs reprises pour des feux de brousse, qui se transforment parfois en feux de forêt. “ Neuf feux sur dix sont causés par des brûlis ”, estime le colonel. “ Les personnes qui en sont à l’origine brûlent leurs champs, mais ne le surveillent pas. Et nous ne sommes pas appelés à chaque fois parce que personne n’y fait attention ”, se désole-t-il.
Selon Michel Charpentier, président de l’association les Naturalistes, ces feux devraient d’ailleurs être amplifiés ces prochaines semaines. La fin de la saison sèche rime en effet avec recrudescence des cultures sur brûlis. “ C’est à cette période que les sols sont les plus secs donc la végétation brûle plus facilement ”, détaille-t-il. D’autant que la saison des pluies est de plus en plus tardive et brève. “ D’ordinaire, elle démarre en novembre. Désormais, elles se concentrent sur les mois de décembre et janvier ”, note le colonel Olivier Neis.
DES PARCELLES STÉRILES AU-DELÀ DE LA TROISIÈME ANNÉE
La démographie croissante expliquerait également le phénomène. “ Il y a de plus en plus besoin de terres pour cultiver. Des parcelles en forêt, qui n’ont pas vocation à être agricoles, sont ainsi mises en culture ”, souligne le président des Naturalistes. Un arrêté préfectoral datant du 25 octobre 2017 vise pourtant à réguler la pratique. Il stipule que tout brûlis, de juin à décembre, doit être soumis à l’autorisation de la DAAF (direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt) et ne peut être effectué que par le propriétaire ou un ayant droit, afin d’éviter la propagation d’incendies. Toutefois, cette réglementation ne concerne pas les terrains privés et est soumise à de nombreuses exceptions, rendant les contrôles difficiles. Pour Michel Charpentier, “ la réglementation n’est tout simplement pas respectée et les agents pas assez nombreux pour aller sur le terrain et sanctionner cette pratique ”
Sur les surfaces agricoles, la technique du brûlis est utilisée pour anéantir les mauvaises herbes. “ Avant la saison des pluies, pour gagner du temps, les exploitants préfèrent mettre le feu pour nettoyer leur terrain et éliminer les rats ou les escargots ”, résume Houlam Chamssidine, président de l’association Mayotte Nature Environnement. Mais au-delà de désherber rapidement, le brûlis rendrait la
terre plus fertile, de façon rapide. “ La matière organique est brûlée et libère tous ses minéraux dans la cendre. Ce qui accélère la fertilisation des sols. Mais seulement sur du court terme ”, poursuit le président de MNE. Au-delà de la troisième année, les parcelles brulées deviendraient complètement stériles.
“ CELA EMPÊCHE L’ALIMENTATION DES NAPPES PHRÉATIQUES ”
Car les feux de brousse mettent les sols à nu, ils détruisent tout y compris les insectes qui enrichissent les sols. Et cela va souvent de paire avec l’abattage des arbres, qui permettent notamment de retenir la terre. Alors, en période de fortes pluies, plus rien n’arrête les traînées de boue.
D’autant que les sols appauvris ne garantissent plus la bonne infiltration de l’eau. “ Cela empêche l’alimentation des nappes phréatiques, on expose les sols à l’érosion et on bloque tout le système d’aération de la terre ”, énumère le militant associatif. Au total, 20.000 tonnes de terre seraient déversées dans le lagon chaque année, selon le programme de lutte contre l’érosion des sols et l’envasement du lagon à Mayotte (Leselam), financé par l’Union européenne. Des coulées de boue qui envasent les coraux et détériorent tout l’écosystème.. n
Les cultures sur brûlis sont une technique ancestrale qui permet à la fois de “ nettoyer les sols ” mais également d’accélérer les rendements les premières années
UNE ÎLE EN TRAVAUX
DES FEUX DE CIRCULATION À PASSAMAÏNTY
RAPIDEMENT DANS LE SUD DE MAMOUDZOU. UNE NOUVELLE ÉTAPE SERA
DÉVIATION MISE EN PLACE SUR LES FUTURES VOIES DE BUS.
Les usagers de la route entre Dembéni et Mamoudzou ont pris l’habitude de voir les engins de chantier en action dans le sud de Mamoudzou depuis quelques mois. Ce lundi 14 novembre, selon le calendrier de la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou), la route entre le rond-point du cimetière de Passamaïnty et celui à l’entrée du bourg, devrait être coupée (voir plan). Pour ceux qui utilisent cette voie, parfois à très faible allure le matin, pas de panique, une déviation va voir le jour sur les voies de bus en train de voir le jour à quelques mètres. “ Le tronçon est dévié afin de réaliser des travaux de traversées de chaussée sur la route nationale, ainsi que la pose d’un réseau d’eau potable sur l’ensemble du linéaire ”, explique Matthieu Duru, le chef des travaux.
Les véhicules sont donc reportés pour plusieurs mois sur ce qui deviendra en 2023 la voie réservée aux bus (BHNS : bus à haut niveau de service). Sur celle-ci, le pôle d’échange multimodal devrait également voir le jour. Sous cette appellation un peu barbare se cache un lieu où piétons, cyclistes et futurs bus de la Cadéma doivent se rencontrer en toute sécurité. L’agglomération réfléchit également à l’intégration ou non des taxis sur la première ligne empruntée par les bus. Autre
LA PREMIÈRE TRANCHE DES TRAVAUX DU CARIBUS AVANCE NORMALEMENT FRANCHIE, CE LUNDI 14 NOVEMBRE, AVEC LA FERMETURE D’UN TRONÇON DE LA NATIONALE 2 À PASSAMAÏNTY ET UNEnouveauté qui devrait être en vigueur dès lundi, des feux de circulation vont être placés au rond-point du cimetière. S’ils ne sont que temporaires, ils vont donner un aperçu de ce que sera le réseau routier allant de Passamaïnty au rond-point Baobab à la fin 2023 et le début théorique de la circulation des bus. “ Il faudra dans un premier temps permettre à la population de s’adapter ”, considère Ludovic Mihai, le directeur Mobilité de la Cadéma.
UN CHANTIER AU NORD PLUS COMPLIQUÉ
Est-ce que ces travaux vont entraîner des bouchons encore plus importants ? La Cadéma ne peut l’exclure, même si les déviations sont réalisées pour absorber le flux quotidien de véhicules vers le nord en début de journée et en sens inverse en fin d’après-midi. “ C’est un petit mal pour un grand bien ” , déclare le directeur Mobilité. “ C’est comme les études, c’est à la fin que ça va payer. ” Dans le nord de Mamoudzou, sur le futur tronçon KawéniHauts-Vallons, le président de la Cadéma, Rachadi Saindou, en marge de la signature de conventions (voir ci-dessous), reconnaît “ quelques freins ” Hormis l’avenue de l’Europe, entre le rond-point Méga et celui d’HD, peu d’artères ont connu des travaux pour le moment. La communauté d’agglomération mise pourtant sur une circulation des bus de Passamaïnty aux HautsVallons “ en 2027 ”
L’AFD PRÉFINANCE
CARIBUS
À HAUTEUR DE 45 MILLIONS D’EUROS
L’enveloppe de 245 millions d’euros prévue pour l’ensemble des travaux nécessite un coup de pouce de partenaires. Si les subventions d’État et des Fonds européens doivent intervenir, la Cadéma a anticipé sur leur versement en signant sept conventions de préfinancement, ce lundi, avec l’Agence française de développement (voir Flash Infos du mercredi 2 novembre). Celle-ci verse ainsi 45 millions d’euros à la communauté d’agglomération, qui peut déjà s’atteler à son chantier. En retour, lesdites aides seront directement versées à l’agence.
L’AGRICULTURE BIO VEUT SE STRUCTURER
Une trentaine d’agriculteurs sont actuellement accompagnés vers la certification bio par l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte. L’objectif : structurer la filière pour répondre à la demande. Même si de nombreux freins persistent.
En 2017, la direction de l’agriculture, de l’alimentation et de la forêt (Daaf) rendait publiques ses analyses sur les taux de pesticides relevés dans certains produits de maraîchage. Et révélait notamment des taux 27 fois supérieurs à la norme dans certaines tomates mahoraises. “ Ces révélations ont généré une grande défiance chez les consommateurs. Certains assurent d’ailleurs ne plus consommer de produits maraîchers ” , contextualise Calvin Picker, conseiller pour le développement de l’agriculture biologique au sein de l’Établissement public foncier et d’aménagement de Mayotte (Epfam).
C’est notamment pour répondre à la demande en produits bio que l’organisation s’est donnée pour mission de structurer l’agriculture biologique. Une démarche initiée il y a trois ans, grâce à une aide du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) d’environ 200.000 €. “ On a commencé à accompagner les agriculteurs et essayé de comprendre quelles étaient les problématiques locales. La principale est l’absence de traçabilité. Certains agriculteurs ne savent ni lire ni écrire, ils n’utilisent pas de factures et les transactions se font en espèces ” , souligne Yves Michel Daunar, directeur de l’Epfam. Pour l’organisation, l’un des enjeux est donc de changer ces pratiques.
Trente agriculteurs accompagnés par an
En 2019, l’Epfam a commencé par accompagner treize agriculteurs. Aujourd’hui, trente professionnels supplémentaires sont épaulés sur le volet technique, administratif et dans la recherche de débouchés. “ L’idée est désormais d’accompagner en moyenne trente agriculteurs supplémentaires par an ” , souligne le conseiller de l’Epfam. Pour ce faire, l’établissement bénéficie d’une aide un peu plus conséquente du fonds européen de l’ordre d’un million d’euros. “ L’objectif est d’aller plus loin dans l’accompagnement ” , annonce son directeur. Notamment en créant une pépinière de pousses, avec des semences bio importées, qui permettront aux agriculteurs de mettre directement leurs plans en culture. Depuis le début de l’accompagnement, quatre agriculteurs mahorais ont été certifiés bios. Ils ont démarré sur des terrains en friche. Les autres sont actuellement en conversion.
Assani Boinaidi fait partie des rares agriculteurs bio du territoire. Installé il y a six mois dans sa ferme des Trois litchis, à Bandrélé, il cultive des aubergines, des tomates, du basilic ou encore des salades.
“ J’ai commencé à faire du maraîchage sur mon toit de 200 m², je plantais des brèdes
et des tomates. Puis j’ai été retenu dans le cadre d’un appel à projets, pour s’installer sur une parcelle en friche du pôle agricole de Mro Mouhou, à Bandrélé ” , relate le maraîcher. Le maire de Bandrélé, Ali Moussa Moussa Ben, souhaitait en effet “ développer l’agriculture sur son territoire ” . Pour l’agriculteur, qui travaillait en bio, l’idée était d’étoffer ses cultures, d’expérimenter de nouvelles variétés de tomates afin d’identifier les plus résistantes mais surtout, “ de mieux valoriser les produits. ”
Une volonté partagée par Antoy Abdallah, revenu de métropole il y a trois ans pour se lancer dans l’agriculture. “ C’est un métier difficile. Si les produits ne sont pas valorisés, c’est du gâchis. Avoir ce label permet d’être plus rentable. D’autant qu’une grande partie des produits sont déjà bio, il leur manque juste un tampon pour l’attester ” , estime l’exploitant de Kani-Kéli, qui se spécialise dans la production de vanille, mais également de produits maraîchers comme les aubergines, la patate douce, le piment ou le manioc.
Une absence d’organisme certificateur
Pour autant, certains freins bloquent encore le développement de la filière. L’absence d’organisme certificateur, d’abord, empêche les exploitants agricoles d’être audités et donc d’obtenir le label “ Agriculture biologique ” “ Il n’est vraiment pas évident de faire venir un auditeur sur place ” , souligne Calvin Picker. Les semences bio ne sont pas non plus produites sur le territoire. Elles doivent être importées et la rareté de la demande empêche la filière de se structurer. “ La réglementation et le cahier des charges ne prennent pas non plus en compte un certain nombre de caractéristiques mahoraises ” , reconnaît, pour sa part, Thierry Suquet. Mais malgré ses contraintes, le préfet de Mayotte estime que “ l’île peut devenir un territoire fertile pour l’agriculture biologique ” n
Mayotte, l’âme d’une île est une œuvre artistique protéiforme dont la pièce maîtresse est un beau livre publié en 2020. Elle est le fruit d’un regard croisé sur l’île de Mayotte et ses habitants, les Mahorais, entre le photographe Thierry Cron et l’écrivain Nassuf Djailani.
LISEZ MAYOTTE LES BEAUX LIVRES (4/4) : DJAILANI X CRON
Après Nassur Attoumani, Faissoili Maliki et Manou Mansour, c’est le prolifique écrivain francophone de Mayotte Nassuf Djailani qui collabore avec le photographe Thierry Cron à Mayotte. L’âme d’une île. Publié aux Éditions des Autres en 2020 en grand format (25 x 32 cm), il présente également une première de couverture énigmatique. Cette fois-ci, le cliché est en pleine page et les informations incrustées sur lui. Là où l’on voyait une femme au bord de la mer, il y a cette fois-ci un homme sur une pirogue. Dans les deux cas, l’être humain est de dos, ne prêtant aucune attention au spectateur, vivant sa vie. Dans le cas présent, il s’agit d’un pêcheur qui part sur une embarcation traditionnelle à Mayotte, le laka ou pirogue à balancier. Les trois intérêts de cette photographie sont : premièrement le rappel entre le bleu pigmentaire de la pirogue peinte et celui, métallique, de la surface d’une eau parfaitement lisse, deuxièmement la posture du marin qui est debout sur sa pirogue, tel un équilibriste. Il s’agit sans doute du départ à la pêche et l’homme pousse sur le platier pour s’en éloigner. Le troisième et dernier intérêt est que la mer disparaît rapidement dans la brume, créant un mystère au fond de l’image.
La formule choisie par Nassuf Djailani nous paraît intermédiaire entre celle du prosateur Nassur Attoumani et des poètes ultérieurs. En effet, Nassuf Djailani écrit en prose un texte court. Mais ce texte n’est pas un texte d’explication, il se veut poétique, recréant l’image à partir d’un terme de la langue vernaculaire qui sert d’embrayeur. Ces termes sont empruntés à deux langues : le shimaore – langue de Mayotte étymologiquement – et le kibushi – variante archaïque de malgache parlée à Mayotte dans certains villages, notamment celui dans lequel l’auteur est né : Chiconi. Voici comment il présente son île : “ Mayotte est une terre coincée entre l’Afrique continentale et l’île de Madagascar, dans ce qui est communément appelé le canal du Mozambique. L’île fait partie d’un chapelet d’autres îles qui forment l’archipel des Comores. Ses populations sont appelées les Mahorais, Wa Maoré en langue mahoraise, Antimahory en langue kibushi (une variante de la langue malgache, le sakalave, parlée dans une dizaine de communes de Mayotte, avec des variantes, comme le Antalaotsy). L’île de Mayotte est une constellation de plusieurs îles, dont deux îles habitées, un tout petit archipel de 374 km2. ”
Ce faisant, il rend le livre interculturel et rappelle certaines sections des recueils de proverbes offerts au lecteur l’an passé : Walozi (pêcheurs), Djarifa (filets), Ubisha (musique), Karamu (festin), Uzuri za mtrumshe (beauté des femmes), Msindzano (masque de beauté), Mwina (henné), Mama shingo (maman sel), Dhahabu (or), Goroa (chapeau de Sada), Soroda (chatouilleuses), Walimizi (cultivateurs), Lavani (vanille), Langi-langi (ylang), Shahula (repas), Ampitaha (guérisseur), Bwe la yezi (pierre du pouvoir), Kioni (école coranique), Deba (danse), M’biwi (danse), Maulida shenge (chant religieux), Mulidi (danse de confrérie), Dahira (danse religieuse), Dangadzo (jeu de société), Receles (draps brodés), Banga (garçonnière) et Manzaraka (cérémonie de mariage).
Nous choisissons de partager avec le lecteur la notice sur les mama shingo ou maman du sel en shimaore :
“ Contrairement aux techniques utilisées dans la saliculture, où le sel est récolté par évaporation de l’eau sous l’action du soleil dans des marais salants, les Mahoraises obtiennent leur sel en utilisant des techniques ancestrales transmises de mères en filles, utilisées dans la saunerie, et consistant à [sic] la concentration d’une saumure, puis au séchage de celle-ci sous l’action de la chaleur d’un feu de bois. ” (p. 70)
La photographie adjacente peut surprendre car elle n’est pas directement spectaculaire. On y voit une femme de dos, une mama sel à la tâche ou la contemplant. En effet, les éléments ne prennent sens que progressivement. Il y a, au fond, une banga ou case en tôle. Devant, les branches qui servent à faire le feu. Devant encore, les bacs remplis de sel en train d’être saumuré. Devant encore, le sel en bidon…
Christophe CoskerFOOTBALL
Régional 1 féminines
Journée 18 FC Mtsapéré 4–0 ASO Espoir Chiconi Olympique de Sada 4–0 US Kavani Club Unicornis 3–0 Wahadi ASC (forfait général) USC Labattoir 1–0 Entente Miréréni / Tsingoni ASJ Handréma 1–4 AS Jumelles de Mzouazia Exemptées : Devils Pamandzi
Journée 19 –
Dimanche
20 novembre à 15h30 FC Mtsapéré – Club Unicornis ASO Espoir Chiconi – US Kavani Wahadi ASC (forfait general) – ASJ Handréma Entente Miréréni/Tsingoni – Olympique de Sada AS Jumelles de Mzouazia – Devils Pamandzi Exemptées : USC Labattoir
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Couverture : déforestation, Mayotte nue
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Vendredi 31 mars 2000
ISSN : 1288 - 1716 RCS : n° 9757/2000 N° de Siret : 024 061 970 000 18 N°CPPAP : 0121 I 92960
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