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À BANDRÉLÉ, LES CANIVEAUX DÉBORDENT
L’ÉROSION À MAYOTTE A DES CONSÉQUENCES DANS CHAQUE ASPECT DE LA VIE DES MAHORAIS. À BANDRÉLÉ, C’EST LE RÉSEAU DES EAUX PLUVIALES QUI EST IMPACTÉ. UNE PARTIE SE TROUVE EN DESSOUS DU NIVEAU DE LA MER ET, EN SAISON DES PLUIES, LE RISQUE D’INONDATION PLANE CONSTAMMENT SUR LA COMMUNE.
ENTRE 2018 ET 2022, « UNE DIFFÉRENCE DE 8 CENTIMÈTRES »
À Bandrélé, une partie du réseau des eaux pluviales est régulièrement ensablée, et principalement dans les villages de Bandrélé et Bambo Est, l’eau ayant du mal à s’évacuer à ces endroits. En cause, « les systèmes qui ont été dimensionnés il y a 20 ou 40 ans, qui ne sont plus adaptés à la situation d’aujourd’hui », explique Jean-Baptiste Bascou, le directeur des services techniques de la municipalité. Et l’apparition du volcan complique davantage la situation. « On le sait, l’île s’enfonce depuis l’existence du volcan, à cela, il faut ajouter le phénomène mondial de montée des eaux », explique-t-il.
Et les chiffres en sont témoins. « Par exemple sur le front de mer de Bandrélé, on a un relevé topographique qui date de 2018. On en a refait un quand on a commencé l’aménagement du front de mer [à la fin de l’année 2022, NDLR] et il y avait une différence de 8 centimètres », ajoute le directeur des services techniques Les exutoires qui donnent sur la mer sont ceux qui posent problème. Le sable les bouche, et la mairie doit les désensabler toutes les deux à trois semaines. Une action cruciale en saison des pluies afin d’éviter toute inondation.
« Nous sommes attentifs à ces exutoires car le risque est qu’il y ait une très forte pluie avec une marée haute. Cela peut inonder certains quartiers », révèle Jean-Baptiste Bascou. Pour l’heure, aucun dégât n’est à déplorer puisque la ville affirme mener des actions préventives et curatives à travers les différents travaux entamés.
10 MILLIONS D’EUROS POUR DES TRAVAUX
En 2019, la mairie de Bandrélé a élaboré un schéma directeur de gestion des eaux pluviales. Il établit des travaux à faire, classés en quatre priorités. Actuellement, la commune est en train de mener les travaux de priorité 1, soit les plus urgents. « On se focalise sur deux aspects : la sécurité et l’écoulement. L’objet est de mettre des grilles sur les caniveaux, elles sont résistantes aux personnes et aux poids lourds pour certains axes. On va également installer des pièges à déchets pour récupérer ceux qui tombent dans les caniveaux quand il pleut et qui se déversent en mer », explique JeanBaptiste Bascou. Le budget de ces travaux de priorité 1 est d’environ 2,4 millions d’euros. L’enveloppe totale des quatre priorités est estimée à 10 millions d’euros, selon le directeur des services techniques de Bandrélé. « On compte bien réaliser tous ces projets, mais pour cela il faut les financer. La commune ne peut pas mener cela de front toute seule.
Nous avons besoin de subventions », ajoute-t-il. Le département a déjà apporté une grosse somme pour les travaux de priorité 1 et la commune va à nouveau le solliciter ainsi que les services de l’État pour l’ensemble du schéma directeur de gestion des eaux pluviales. n
Envasement Du R Seau Des Eaux Pluviales Li La D Forestation
À chaque saison des pluies à Mayotte, on constate tristement la boue qui se déverse en mer, un peu partout sur l’île, et Bandrélé ne fait pas exception. Son réseau des eaux pluviales n’est pas non plus épargné puisqu’il est également envasé. Cela est dû, notamment, à la déforestation. En effet, les agriculteurs préfèrent planter des bananiers et du manioc, alors que ce sont des plantes qui ne retiennent pas la terre. À cela s’ajoutent les constructions qui ne respectent pas les règles. « Les élus et le service urbanisme font de la sensibilisation à ces sujets », assure Jean-Baptiste Bascou, le directeur des services techniques de la mairie de Bandrélé.
Dossier
Jéromine Doux