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KASHKAZI ENVASEMENT ET DÉCHETS MENACENT LE LAGON

LA SAISON DES PLUIES EST SUPPOSÉE ÊTRE UNE BÉNÉDICTION POUR MAYOTTE, QUI SOUFFRE CHAQUE ANNÉE DE SÉCHERESSE. POURTANT, AU FIL DES ANS, CETTE PÉRIODE EST DEVENUE UN VRAI FLÉAU POUR L’ENVIRONNEMENT, ET NOTAMMENT POUR LE LAGON. LES TONNES DE DÉCHETS ET DE BOUE QUI SE DÉVERSENT LORS DES FORTES PLUIES NUISENT À L’ÉQUILIBRE DES ESPÈCES MARINES.

cette terre sont les zones urbaines, parce qu’elles sont proches du littoral, et donc, quand il y a de la terre qui s’en va, elle arrive directement dans les ravines et ensuite dans le lagon. Il n’y a aucune possibilité de l’arrêter entre-temps », explique Jean-François Desprats, ingénieur au Bureau de recherches géologiques et minières et chef du projet Leselam, lancé en 2015 pour lutter contre l’envasement et l’érosion. En réalité, le problème n’est pas tant le développement de ces zones urbaines, mais les constructions qui se multiplient et qui ne sont pas faites dans le respect de l’environnement et ne sont pas contrôlées.

Pendant la saison des pluies, l’eau bleu cristalline et turquoise de la mer qui fait le charme de Mayotte est effacée par une couleur marron qui encercle les côtes de l’île. Un phénomène qui se répète chaque année. Mais à quoi est-ce dû ? Il s’agit tout simplement de la terre provenant des champs et des chantiers de construction, emportée par la pluie se déversant en mer. « Les zones les plus responsables du départ de

Les chantiers ne sont pas l’unique cause de ce drame, les zones agricoles ont également une part de responsabilité. L’agriculture à Mayotte a largement évolué au cours des trente dernières années et le modèle historique du jardin mahorais a disparu pour laisser place à des monocultures de bananes et maniocs principalement. « On retrouvait sur une même parcelle tout un tas de cultures différentes, cela protégeait le sol en permanence pendant la saison des pluies. Avec les pratiques agricoles actuelles et les parcelles de plus en plus en pente quand il pleut violemment, la terre glisse et va directement dans les ravines puis descend en mer », précise le professionnel. À cela s’ajoutent les déchets qui font également leur chemin jusque dans le lagon sans être

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