Mayotte Hebdo n°1110

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LE MOT DE LA RÉDACTION

VICTIMES DE VIOLENCES CONJUGALES : DES CHIFFRES QUI NE REFLÈTENT PAS LA RÉALITÉ

Le ministère de l’Intérieur a publié les chiffres de l’année 2023 concernant les victimes de violences conjugales. La très grande majorité sont des femmes, et Mayotte enregistre le taux le plus faible, avec 6,7 victimes pour 1 000 habitants. Pour une fois, on pourrait se réjouir du fait que le département soit en dernière position du classement. Pourtant, ces chiffres ne reflètent pas réellement la réalité. Ils ne concernent que les personnes ayant signalé ou porté plainte, alors qu’à Mayotte, rares sont celles et ceux qui osent dénoncer les violences conjugales à la police. Parfois par honte, parfois par peur des représailles, mais très souvent parce qu’on apprend aux femmes à accepter ces traitements. C’est le fameux « subira » mahorais, que l’on peut traduire par « supporter ». Même si la parole se libère de plus en plus, un grand nombre de victimes souffre en silence, et certaines succombent sous les coups de leurs conjoints. La violence physique est une chose, mais la violence psychologique en est une autre. Cette dernière reste encore largement sous-estimée, alors qu’elle peut causer autant de dégâts qu’une gifle ou un coup de poing. Il est grand temps que la société mahoraise prenne conscience de cette réalité. Les violences conjugales existent, et il est impératif d’arrêter de dire aux femmes de les supporter. Encourageons-les plutôt à dénoncer ces violences et à porter plainte. Le chemin est long, mais il est indispensable de le parcourir. Bonne lecture à tous, Raïnat Aliloiffa.

PROGRAMME

8 NOVEMBRE ESPACE CONFÉRENCES

Conférence ATTRACTIVITÉ

Attirer les talents à Mayotte : Opportunités et défis

Atelier IA 1 : INCRO-IA-BLE

MATINÉE

APRÈS-MIDI

Conférence MAYOTTE TERRE d'OPPORTUNITES

Les besoins à court et moyen terme du secteur du BTP

Conférence : La place de la femme dans le BTP à Mayotte

Pitchs entreprises gold & silver

Atelier : Job dating sans CV

Atelier :Rechercher un emploi à Mayotte : Les démarches à faire en pratique

Maestria R&R

Session Networking

Atelier : Les Profils candidats rares : quelles solutions pour travailler à Mayotte.

Atelier IA 2 : Les outils d’aide aux recruteurs de MayotteRecrute

Maestria R&R : Atelier "Préparer son installation à Mayotte"

EPFAM : Présentation des activités et metiers

9 NOVEMBRE

MATINÉE

APRÈS-MIDI

ATTRACTIVITÉ :

Recruter ou Former pour combler le fossé des compétences ?

Atelier : Être recruté à Mayotte : Questions directs / Réponses directes

L’aménagement au cœur du territoire de Mayotte : opportunités et défis

Mayotte Terre d’Opportunités : Vivre de l’audiovisuel

Entreprenariat à Mayotte : Une mine d’emplois potentielle

Pitchs entreprises bronze

Presentation de parcours inspirants

Atelier IA 3 : Se préparer à un entretien d’embauche grâce aux outils d’intelligence Artificielle

Concours meilleurs pitch candidats

Atelier : Jobdating BTP

TCHAKS DE NOUVELLES

TECHNOLOGIES POUR LA POLICE SCIENTIFIQUE

En collaboration avec la police scientifique de La Réunion, celle de Mayotte se dote de nouvelles technologies pour renforcer l'efficacité de ses investigations. L'odorologie lui permet désormais d'identifier les présences humaines sur un lieu d'infraction à partir des odeurs, et la caméra Theta lui offre dorénavant une vue immersive et détaillée en 360 degrés des scènes de crime.

TASLIMA SOULAIMANA VA RECEVOIR L’ORDRE NATIONAL DU MÉRITE

La directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité, Taslima Soulaimana, va recevoir la médaille de l’Ordre national du mérite lors d’une cérémonie qui se tiendra le 11 novembre à 9h30 au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou. C’est le préfet de Mayotte, FrançoisXavier Bieuville, qui lui remettra sa distinction.

LE PROCÈS DU MAIRE DE BOUÉNI RENVOYÉ

LA FIN NOVEMBRE

Mouslim Abdourahamane, le maire de Bouéni, est poursuivi pour de multiples atteintes à l’accès aux marchés publics et des prises illégales d’intérêts (pour un total de 27 infractions) dans le cadre de ses fonctions. Alors que son procès devait se tenir ce mardi matin, lors d’une audience du tribunal correctionnel de Mamoudzou, il a été reporté au 26 novembre. En effet, la présidente du tribunal n’est autre que la juge de la détention et des libertés qui a dû statuer sur le contrôle judiciaire du maire et des chefs d’entreprise impliqués dans l’affaire. Il y avait donc incompatibilité.

THÉÂTRE : LA COMPAGNIE GRENIER NEUF EN TOURNÉE

Ce dimanche 10 novembre, la Compagnie Grenier Neuf sera présente à 15h à la MJC de Bambo Ouest, dans la commune de Bouéni, pour une représentation unique du spectacle « Elles avant nous » Ce spectacle est le fruit de plusieurs séjours de recherche à Mayotte entre 2021 et 2023, durant lesquels la troupe a recueilli les récits de femmes mahoraises de tous âges pour créer une pièce explorant l’identité féminine sur l’île, entre traditions, histoire et modernité. Dans le cadre de sa tournée hors les murs, la troupe présentera son œuvre également le mercredi 13 novembre à 15h au CCAS de Bandraboua, le samedi 16 novembre à 16h à la médiathèque de Passamaïnty et le dimanche 17 novembre à 15h à la Maison des familles de Pamandzi.

LU DANS LA PRESSE

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« CES PASSEURS ONT ORGANISÉ CE UN NAUFRAGE FAIT AU MOINS 25 MORTS

Publié par Axel Nodinot, sur l’Humanité, le 04/11/2024

Un nouveau drame est survenu dans la nuit du vendredi 1er département français, symbole d’une politique française hypocrite

Le plus grand cimetière marin au monde s’agrandit encore un peu plus. Dans la nuit du vendredi 1er au samedi 2 novembre, 25 personnes sont mortes noyées en tentant de passer de l’île comorienne d’Anjouan au département français de Mayotte, dans l’océan Indien. La nouvelle est tombée ce lundi 4 novembre dans un communiqué de l’Organisation internationale pour les migrations, laquelle s’est dite « attristée d’apprendre la mort d’au moins 25 personnes après le naufrage volontaire de leur embarcation provoqué par des trafiquants au large des îles Comores, entre Anjouan et Mayotte, dans la nuit de vendredi à samedi »

Les circonstances de la mort de ces personnes sont particulièrement troublantes. Éméchés, les passeurs et conducteurs du kwassa, les barques qui relient illégalement et quotidiennement les Comores et Mayotte, auraient ouvert un bouchon à l’arrière de l’embarcation, la noyant entièrement.

10 000 personnes

y auraient trouvé la mort ces dernières années

« Ces passeurs ont organisé ce chavirage de manière délibérée, témoigne l’un des survivants à un média comorien. J’ai vu de mes propres yeux dix corps sans vie. » Parmi eux, des femmes et des enfants, qui espéraient trouver à Mayotte des soins adéquats, un avenir meilleur et de l’argent. L’archipel des Comores, gangrené par la corruption sous la houlette du dictateur Azali Assoumani, est l’un des pays les plus pauvres de la planète. Ce drame est loin d’être le premier dans le bras de mer de 80 kilomètres qui sépare Anjouan de Mayotte, où plus de 10 000 personnes auraient trouvé la mort ces dernières années. Il ne sera pas non plus le dernier, tant que le « visa Balladur », instauré en 1995

par le premier ministre d’alors et son ministre de l’Intérieur Charles Pasqua, ne sera pas supprimé. Difficilement obtenable, il oblige les Comoriens de Grande Comore, Mohéli et Anjouan de traverser illégalement, comme ces 25 personnes le week-end dernier.

Quant au titre de séjour, lui aussi difficilement renouvelable et bien souvent pour un an seulement, il est assorti d’une modalité hypocrite : ses possesseurs ne peuvent se rendre dans l’Hexagone, ni même dans le département voisin de La Réunion. Cela oblige les immigrés à rester sur l’île qui est déjà en manque de services publics. Un temps proposé par Gérald Darmanin, le « décloisonnement » de ces titres de séjour n’a jamais passé les portes de l’Assemblée nationale. Seule la « fin du droit du sol » est restée à l’agenda des gouvernements successifs, et à la bouche des dirigeants du Rassemblement national, qui prospèrent sur la misère des Mahorais.

Des dispositifs de répression toujours plus durs

L’administration Macron n’a à leur offrir qu’une politique répressive, qui mène à des histoires familiales absurdes. Il n’est pas rare de trouver une fratrie dans laquelle l’aînée est française et la cadette apatride, cette dernière devant réclamer la nationalité française à ses 18 ans en prouvant qu’un de ses parents habitait à Mayotte depuis trois mois avant sa naissance.

De nombreux adolescents sont en outre envoyés aux Comores à leur majorité, un pays qu’ils n’ont jamais connu, sans parfois y avoir de famille. Enfin, de nombreux mineurs dont les parents ont été expulsés sont contraints d’intégrer les bandes délinquantes hyperviolentes

CHAVIRAGE DE MANIÈRE DÉLIBÉRÉE » :

MORTS ENTRE LES COMORES ET MAYOTTE

1er au samedi 2 novembre entre l’île comorienne d’Anjouan et le 101e hypocrite et inutilement répressive.

qui terrorisent les travailleurs et les étudiants au quotidien.

Malgré cette terrible situation sociale, l’État français continue de déployer des dispositifs de répression toujours plus durs, et tous plus inefficaces les uns que les autres. Avions et bateaux de patrouilles, hausse des effectifs de police et de gendarmerie, expulsions par dizaines de milliers, envoi de brigades spécialisées, rien n’y fait : les actes de délinquance sont légion et les immigrés sont toujours plus nombreux sur l’île. Ces derniers doivent seulement prendre plus de risques pour leur vie, comme le démontre cette nouvelle affaire.

Sur la petite île de 321 000 habitants qu’est Mayotte, les investissements de l’État manquent

pourtant cruellement dans de nombreux autres domaines. Les élèves du primaire et du secondaire ne peuvent toujours se rendre à l’école qu’une demi-journée par jour, par manque de salles de classe.

Les coupures d’eau sont incessantes depuis plusieurs années : encore actuellement, les Mahorais sont à sec deux ou trois jours par semaine. Le 101e département est le pire désert médical de France, et l’unique hôpital de l’île est constamment surchargé. Quant à l’immigration, le président français préférait en rire, d’une façon particulièrement ignoble, en 2017, lorsqu’il déclarait que « le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien »

Photo
d'illustration

6ème Trophées de l’Environnement

(partie

des nommés sur

Chaque année, la Somapresse s’attache à récompenser quotidien pour préserver l’île et son environnement. mahorais de l’environnement montre encore s’investissent pour que la richesse naturelle des braconniers, replanter des espèces endémiques, l’eau du robinet, répondre aux problématiques contre l’insalubrité et l’amoncellement des lesquels s’engagent les établissements scolaires, questions environnementale

Trophées Mahorais l’Environnement

(partie 2)

tous les fronts

récompenser les acteurs qui s’investissent au environnement. Cette sixième édition des Trophées encore une fois le dynamisme de celles et ceux qui de Mayotte soit durable. Protéger les tortues endémiques, proposer des solutions de filtrage de problématiques que rencontrent les agriculteurs, lutter des déchets en ville sont autant de fronts sur scolaires, les personnalités engagées dans les environnementale ou encore les villages.

catégorie “ Personnalités ”

Naïlane-Attoumane Attibou veut préserver et développer l’île

Naïlane-Attoumane Attibou s'est investi dans la protection de l’environnement dès le lycée, en participant à la création de l’Association pour la protection de l’environnement et de la nature de Bouéni en 2000, dont il est président depuis deux ans. Association qui a remporté la 3ème place du concours Sud Fleuri, grâce à son jardin médicinal et aromatique. L’environnement a été au cœur de ses études, avec un BTS service en espace rural, une licence pro en géographie et aménagement du territoire et un master en ingénierie et conduite de projets environnementaux. “J’ai grandi dedans, donc je me suis naturellement orienté vers ce domaine” , commente-t-il. Aujourd’hui, en plus de son métier de directeur du conseil de la culture, de l'éducation et de l'environnement (CCEE), Naïlane-Attoumane Attibou est secrétaire général de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE), qui a oeuvré pour la création de l’Office de l’eau, qui a vu le jour en octobre. Pour cet écologiste convaincu, il est important de rappeler que le développement de l’île et la préservation de sa nature sont tout à fait conciliables. “Le principal atout de Mayotte, c’est son environnement. Le territoire n’est pas extensible, beaucoup d’espaces endémiques doivent être protégés” , insiste-t-il.

Samira Ben Ali a représenté Mayotte à la COP 28

Originaire de M’tsamboro, Samira Ben Ali a déjà le parcours pour devenir une grande activiste en faveur de l’environnement. En novembre dernier, elle s’est rendue à la COP 28, avec l’organisation non gouvernementale (ONG) pour laquelle elle travaille : World’s youth for climate justice ( « la jeunesse du monde pour la justice climatique » en anglais). “Je fais toujours en sorte que Mayotte et les différents enjeux environnementaux auxquels elle est confrontée soient mis en avant” , indique-t-elle. C’est dans ce but qu’elle a participé à une exposition mise en place par son ONG à la Cour internationale de justice (CIJ) cette année, dans laquelle plusieurs jeunes, dont elle, parlent des effets du changement climatique sur leurs territoires respectifs dans des vidéos. “J’ai notamment parlé de la crise de l’eau, de l’acidification des océans, de la montée des eaux et des changements de températures” , liste-t-elle. Le principal objectif de World’s youth for climate justice est d’obtenir un avis consultatif de la CIJ dans l’optique de clarifier les obligations des États en matière de protection des droits des générations actuelles et futures contre les effets néfastes du changement climatique. La cour a récemment annoncé que les audiences publiques auront lieu en décembre, ce qui réjouit la jeune activiste.

Tadjidine Madi s’investit pour sauver la mangrove

Tadjidine Madi est agent technique au sein de l’Association Mangrove Environnement (AME) depuis 2021. Ce dernier est particulièrement investi au sein de l’association, comme le note son directeur Boina Saïd Boina : “Il mérite vraiment” . Participant activement à la restauration de la mangrove de Tsimkoura, il est en charge des plantations des espèces. Mais ce n’est pas tout : il participe également à la mise en place de séance de nettoyage de cet écosystème pour le débarrasser des déchets, fait de la prévention et de la sensibilisation auprès des jeunes et des adultes, plante des palétuviers et protège les zones de plantation. C’est l’importance de la mangrove pour l’écosystème qui motive Tadjidine Madi à œuvrer chaque jour pour la sauvegarder : “Il y a beaucoup d’espèces vivantes dans la mangrove et leur existence participe à notre écosystème.”

Ali Madi fait reconnaître la FMAE nationalement

Ali Madi est le président de la Fédération mahoraise des associations environnementales (FMAE). Engagé depuis de nombreuses années pour la préservation de l’environnement, son association a travaillé sur le Plan national d’action (PNA) en faveur des pollinisateurs de Mayotte. Mais le gros chantier du président cette année a été la labellisation de la FMAE en centre permanent d'initiatives pour l'environnement (CPIE). Cette nouvelle reconnaissance nationale devrait lui permettre de profiter d’un réseau d’acteurs plus important et de faire gagner ses actions en amplitude. “À la FMAE, on a toujours privilégié le dialogue et la co-construction, c’est pourquoi on a fait cette demande de label” , expliquait-il dans nos colonnes en mai dernier. Avec son association, il travaille depuis des années pour qu’un Office de l’eau soit créé, ce qui a abouti en octobre. Cette instance, dont le règlement intérieur a récemment été voté par le conseil départemental, doit coordonner et financer les projets visant à répondre aux problématiques de l’eau sur le territoire.

Michel Charpentier et la préservation comme

mot d’ordre

Dans le monde de la protection de l’environnement mahorais, on ne présente plus Michel Charpentier. Président de l’association Les Naturalistes depuis près de vingt ans, il s’est particulièrement investi cette année sur le dossier de l’usine de dessalement qui doit être construite à Ironi Bé. Depuis fin 2023, il est intervenu, avec son association et d’autres, en faisant plusieurs déclarations. “On demande à ce que les saumures soient rejetées hors du lagon” , maintient-il. Dans un lagon presque fermée, une hausse de concentration de l’eau en sel a des risques d’impacter la biodiversité. S’il comprend que depuis Ironi Bé, ce rejet à plusieurs kilomètres est compliqué, avec d’autres acteurs, ils ont suggéré de construire l’usine en face de la passe Bandrélé, une option qui mettrait moins en danger l’écosystème marin et la mangrove. Le président a également continué à travailler sur la création de zones de protection forte, notamment pour la presqu’île de Saziley, de Charifou, d’Handréma, ou encore l’îlot Mtsamboro. “Il y a une vraie urgence, car avec la pression démographique, des villages vont s’y construire, et d’ici dix ans, il n’y aura plus rien à préserver” , alerte-t-il. Ce dernier poursuit également son investissement dans la protection des tortues marines, avec le suivi scientifique, l’accueil écotouristique à Saziley et de la surveillance anti braconnage.

catégorie “ Scolaire ”

L’école de M’tsahara plateau intègre la tradition au développement durable

Si en 2022-2023, l’enseignante Bina Toilabati avait fait faire à sa classe de CM2 un conte traditionnel sur la préservation de l’environnement, cette année, elle a décidé de faire faire un chakacha à ses CM1 - CM2. Cette pratique de chant et de danse traditionnelle a donc été déclinée par les élèves sur le thème de l’environnement. Ils ont ainsi écrit des paroles sur la santé, le jardin, le nettoyage des rivières ou encore le reboisement de la forêt. “Ils ont écrit plusieurs phrases sur les actions à mettre en place et ont présenté leur œuvre à la fête de l’école” , raconte la professeure, fière de ses élèves. Une façon d’intégrer la tradition au développement durable et au futur. L’enseignante souligne que les élèves étaient particulièrement inspirés par ce mélange. “L’un d’eux m’a fait remarquer que dans le développement durable, il fallait compter le chant traditionnel, car il doit être transmis de génération en génération” , souligne-t-elle.

L’écologie au coeur des enseignements du lycée de Coconi

Développer des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement est le mantra du lycée agricole de Coconi. Dans chaque formation ou presque, une place est accordée à l’agro-écologie. Le certificat d’aptitude professionnel (CAP) Agriculture en région chaude est tourné autour de pratiques durables, comme par exemple réduire la consommation en eau à l’aide d’oya, des jarres en terre qui économisent la ressource. Il est aussi centré autour de la permaculture, une méthode pour rendre le sol plus vivant et fertile en le préservant. Des projets autour de la gestion et la protection de la nature sont menés au sein du centre de formation, l’un pour éradiquer les rats dans la mangrove, un autre pour vulgariser l’apiculture. En alternative aux produits phytosanitaires, le pôle de développement participe à un projet qui a recours aux insectes. Par ailleurs, récemment, des étudiants se sont rendus en Slovénie pour travailler sur un référentiel en agroforesterie européen. “Ils ont planté des arbres fruitiers associés aux vignes” , explique Cécile Morelli, chargée de coopération régionale dans l’établissement. Les étudiants mahorais ont pu transmettre leurs savoirs-faire aux jeunes d’autres nationalités alors que l'agroforesterie est une tradition ancestrale à Mayotte. “Les bananiers poussent à côté du manioc ou encore de la vanille ou du poivre” , précise la chargée de mission. Enfin, dans le second degré au lycée, des éco-délégués sont nommés et les élèves ont mis en place des bacs pour le compost et agissent contre le gaspillage alimentaire.

La mangrove n’a plus de secrets pour les élèves de Chirongui 1

Tous les quinze jours, une classe de CM1 de l’école élémentaire de Chirongui 1 se rend à la mangrove de M’ramadoudou. Au programme, étude du milieu. “Le but est d’étudier sa biodiversité” , explique Uscunty Danlal, leur professeure. Les enfants ont appris que ce milieu est une nurserie pour poissons. “Ils déposent leurs œufs au niveau des racines des palétuviers qui les protègent ” , précise-t-elle. Les élèves ont aussi découvert que le crabier blanc, une espèce en danger d’extinction, vient s’y poser. De retour en classe, les jeunes ont fait la carte d’identité des palétuviers, alors qu’il en existe plusieurs types, ils les ont dessinés. Pour l’équipe éducative, ce projet - initié à l’origine par Nicolas Divry, ancien professeur- vise à sensibiliser au rôle de la mangrove, un écosystème fragile qui subit la montée des eaux. Pendant la saison des pluies, la terre défrichée des champs s’y déverse et menace les palétuviers. Au cours des deux années du projet, les enfants vont développer des outils pour protéger ce milieu en installant des affiches d’information sur le site par exemple.

Au lycée des Lumières, une classe spécialisée dans le développement durable

Au lycée des Lumières à Kawéni, une classe de seconde développement durable a été créée. Les élèves y étudient les espèces emblématiques de Mayotte et la mangrove et sont aussi sensibilisés aux déchets. Le 5 juin, les lycéens de l’établissement de Mamoudzou organisent une journée au sein de l’établissement à l’occasion de la journée mondiale de l'environnement où ils présentent notamment le projet Plasma (Pollution aux microplastiques du Lagon de Mayotte) à leurs camarades. Des travaux qui visent à décrire le mode de dispersion des plastiques dans la mer auxquels les jeunes ont participé. L’établissement vient de franchir une étape supplémentaire dans son engagement pour l’environnement. Il vient de conclure un partenariat avec une biologiste indienne de renom, Purmina Bavi, connue pour ses actions de protection des espèces menacées en particulier les oiseaux. Tout au long de l’année, celle-ci interviendra virtuellement auprès des lycéens, leur donnant des cours et des conférences sur l’écologie et la préservation de la biodiversité.

Le lycée Bamana remobilise les élèves grâce à l’environnement

Au lycée Younoussa Bamana, à Mamoudzou, Aïcha El Kadi a décidé de répondre au décrochage scolaire avec des projets environnementaux. Durant l’année 2023 -2024, quatre classes SAS (Structure d’aide à la scolarité) d’élèves dans cette situation ont ainsi mené différentes actions en faveur de la protection de l’environnement. “La préservation de l’environnement me touche particulièrement, et je me suis rendue compte que beaucoup d’élèves avaient peu de connaissances sur le sujet. Dans le cadre de ma mission, je me suis dit que la cause environnementale pouvait leur permettre de travailler sur un sujet qui a du sens” , estime la professeure coordinatrice de mission de lutte contre le décrochage scolaire. Ils ont ainsi nettoyé la mangrove de la pointe Mahabou, en collectant les déchets avec l’association Yes We Can Nette. Pour poursuivre le parcours de ces détritus, ils ont créé de nouveaux objets utiles lors d’ateliers d’upcycling des déchets, toujours avec la même association. Ils ont aussi travaillé avec un maraîcher sur la création d’un potager solidaire sans pesticide à destination des élèves, qui y ont accès dans la cour de l’annexe du lycée. Enfin, il ont pu réaliser une fresque murale sur le thème de l’environnement, accompagné par l’artiste Papajan. Face au succès de ces projets et à l’intérêt suscité chez les élèves, Aïcha El Kadi réitère l’expérience cette année, avec cette fois-ci, le thème de la protection de la mer, en se concentrant notamment sur les tortues marines. Ainsi, les classes vont travailler avec l’association Oulanga Na Nyamba et écrire un livre numérique de sensibilisation sur cette espèce protégée.

catégorie “ Eaux et rivières ”

L’association Mangrove Environnement organise son premier festival

L’association Mangrove Environnement (AME) a toujours eu pour projet la restauration de la mangrove. Pour ce faire, l’organisme basé à Chirongui a développé et découvert différentes façons de reboiser, en organisant des plantations de différentes espèces végétales. Elle réalise également diverses activités de sensibilisation avec les scolaires, notamment des visites de la mangrove en kayak. Cette année, l’AME a mis en place la première édition du Festival de la Mangrove pour passer une étape supérieure dans la sensibilisation. “C’est important pour donner du dynamisme à la communication autour de la mangrove, attirer du monde et faire découvrir aux gens cet écosystème” , explique Boina Saïd Boina, directeur de l’association fondée en 2015, qui espère pouvoir répéter l’opération et qu’elle prenne de l’ampleur. Lors de l’événement, la mangrove de Tsimkoura a été nettoyée avec la participation de plusieurs enfants. “C’est important de préserver la mangrove, car elle nous apporte énormément en réserve de poissons, étant le lieux où plusieurs espèces viennent se reproduire en sécurité. Elle nous protège également des marées qui montent et de l’érosion” , développe-t-il pour justifier les différentes actions de son association.

Le Jardin de M’tsangamouji sensibilise aux économies d’eau

L’association le Jardin de M’tsangamouji continue d'œuvrer pour protéger l’environnement mahorais. Cette année, elle est engagée sur plusieurs projets de reboisement et de restauration de la rivière, comme elle le fait depuis 2022. L’objectif qu’elle s’était fixé de planter 30.000 arbres a été atteint cette année. Elle a également continué de mener des missions de gestion de la lagune d’Ambato, de sensibilisation aux économies d’eau, notamment avec la distribution de 2.500 kits en ce sens cette année, et de compostage de déchets organiques en milieu scolaire. Elle a aussi installé un lavoir social et déployé un programme national nommé WATTY, en collaboration avec Eco Co2, qui vise à éduquer les élèves de primaire aux questions environnementales. “On sillonne toute l’île de Mayotte pour sensibiliser les écoliers sur la transition énergétique et écologique” , développe Anli Mabou, chargé de mission environnement pour la structure. Une nouveauté pour 2024 également, le Jardin de M’tsangamouji est en train de réaliser des ateliers “manger et bien bouger” , en partenariat avec l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, afin de promouvoir une alimentation équilibrée auprès de la population.

L’association de Hapandzo pour la Protection de l’Environnement se restructure

Créée en 2004, l’association de Hapandzo pour la Protection de l’Environnement (AHPE) a toujours eu pour but de nettoyer la rivière et le quartier de Ouangani dont elle porte le nom. Au cours de son histoire, l’association environnementale a œuvré pour faire de la sensibilisation dans les écoles, collèges et lycées, notamment en lançant l’action “Un enfant, un arbre” , repris depuis par d’autres acteurs dans d’autres localités. Cette année, l’AHPE a organisé deux actions de nettoyage de la rivière d’Hapandzo, notamment en partenariat avec la Communauté de communes du Centre-Ouest (3CO). Mais surtout, l’association est en train de se réorganiser et de préparer une opération pour la fin du mois de décembre. “On essaye de revoir comment travailler de manière différente et de trouver des jeunes qui ont vraiment l’envie de s’investir pour l’environnement” , détaille le président d’honneur de l’AHPE, Bacar M’colo.

Le Parc naturel marin de Mayotte poursuit sa mission de protecteur du lagon

Cette année, le Parc naturel marin de Mayotte a notamment veillé sur les coraux, qui ont connu un épisode de blanchissement en début d’année. Plusieurs études ont été effectuées pour surveiller leur état de santé et veiller à leur préservation. Car la mission du parc est de veiller à l’ensemble des milieux marins : récifs coralliens, herbiers ou encore mangrove. L’instance a également organisé le premier comité des financeurs de la biodiversité à Mayotte en avril. Cette rencontre entre associations environnementales et potentiels financeurs avait pour but de faire connaître les différents dispositifs d’aide ou d’appel à projet. Une façon de faciliter l’ensemble des actions des acteurs environnementaux de l’île. En parallèle, le parc marin continue de travailler sur la promotion de la pirogue traditionnelle, et d’appuyer techniquement et financièrement les “Ambassadeurs du lagon” pour une sixième édition du dispositif visant à modifier les comportements pour une meilleure préservation de la biodiversité marine. Enfin, le parc continue sa mission de sensibilisation, avec des événements comme les Premières bulles au pays du corail, journée durant laquelle une centaine d’enfants ont pu effectuer différentes activités autour du monde marin en août dernier.

Maji Mewou rend l’eau du robinet plus propre

La société Maji Mewou est née du besoin personnel de son fondateur, Nabiib Mze Boinaidi, de boire l’eau du robinet en toute tranquillité. Après ses études dans l’Hexagone et en revenant vivre à Mayotte, l’entrepreneur, travaillant également dans le domaine médical, a cherché une solution alternative aux packs d’eau. C’est comme cela qu’il a trouvé une solution de filtration de l’eau courante, qu’il a décidé de commercialiser cette année. C’est ainsi que Maji Mewou est né et propose désormais des filtres à gravité, des filtres sous évier ainsi qu’une gourde filtrante. Si ces derniers mois étaient surtout dédiés à l’expérimentation et à l’étude du marché, la société mahoraise est devenue le représentant officiel de la marque ÖKO à Mayotte, qui propose des gourdes ultra-filtrantes au même prix que dans l’Hexagone. “Les filtres que nous proposons filtrent aussi les agents pathogènes, ce qui est nécessaire avec les coupures d’eau” , précise le fondateur, qui travaille actuellement à l’ouverture d’une boutique pour proposer un point de vente physique mais aussi un lieu d’information sur les différentes façons de filtrer l’eau.

catégorie “ Mon village a du charme ”

Bandraboua se dote d’un nouveau point de vue

L’environnement des habitants de Bandraboua est en phase de s’embellir un peu plus. En effet, en juillet dernier, la première pierre des travaux du point de vue d’Handréma a été posée. “Ici, les jeunes se retrouvent pour un voulé le week-end, c’est un lieu de référence pour les habitants. Chaque villageois a un souvenir en lien avec cet endroit” , déclarait alors Rachidi Tarmithili, adjointe au maire de Bandraboua. Avec la communauté d’agglomération du Grand Nord (CAGNM) qui souhaite reprendre en main la collecte des déchets sur l’intercommunalité, la Ville de Bandraboua a participé à l’élaboration de plusieurs actions de nettoyage cette année.

Bouéni veut la nature au centre de la ville

La commune de Bouéni a à cœur d’être un village où il fait bon vivre. C’est ainsi que cette année, avec la communauté de communes du Sud (CCSud), elle a organisé le concours intercommunal Sud Fleuri. L’objectif de cet événement est d’encourager le fleurissement des espaces publics et ainsi offrir aux habitants un cadre de vie agréable en embellissant leurs quartiers et en favorisant la biodiversité dans les villages. Un cadre que la commune alimente également avec l’organisation régulière de marchés agricoles et artisanaux, ou encore cette année en accueillant la fête de la Nature.

Chiconi s’attache à nettoyer la baie

Chiconi ne cesse de se mettre au défi de rendre la ville plus propre, en organisant notamment le Licoli Chic Challenge. Le principe est de mettre en compétition les écoles de la commune et le collège de Chiconi pour sensibiliser les élèves aux différents stades du traitement des déchets. Dans ce cadre, plusieurs nettoyages de la baie et des plages ont été organisés. Elle a aussi mis en place un “mardi du grand débarras” en avril, permettant aux habitants de venir déposer leurs déchets électroménagers, la ferraille ou encore les encombrants. Une manière d’éviter les dépôts sauvages.

M’tsamboro se lance dans plusieurs travaux

M’tsamboro travaille sur différents terrains pour rendre la ville plus agréable. Elle a, entre autres, notamment organisé plusieurs ramassages de véhicules hors d’usage, particulièrement polluants pour la nature. La Ville a également lancé des travaux de gestion des eaux pluviales, mais aussi ceux du city stade de M’tsahara, qui devrait être livré en janvier 2025. Elle a également fini de construire le banga témoin sur l’îlot Mtsamboro, dans le cadre d’un projet d’aménagement du lieu pour les agriculteurs.

Mamoudzou, plus propre que jamais

Avec la propreté urbaine comme grande cause communale, la Ville de Mamoudzou a entrepris de nombreuses actions afin d’offrir un meilleur cadre de vie à ses habitants. C’est notamment le cas avec Novembre Vert, un nouveau mois d’actions de nettoyage et collecte des déchets. À cette occasion, la Ville a également distribué 5.000 plantes à différents foyers, afin de les sensibiliser à l’importance de la nature. La mairie organise également de nombreuses opérations de nettoyage des quartiers tout au long de l’année, mais aussi des cours d’eau.

INTERVIEW

Laurent Wauquiez

« Arrêter d’offrir tout une série de services aux migrants clandestins »

PRÉSIDENT DU GROUPE DROITE RÉPUBLICAINE À L’ASSEMBLÉE NATIONALE, LAURENT WAUQUIEZ DIT SUIVRE RÉGULIÈREMENT L’ACTUALITÉ MAHORAISE. COMME D’AUTRES PERSONNALITÉS DE LA DROITE, CELUI QUI EST UN CANDIDAT PROBABLE POUR L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DE 2027 EST FAVORABLE À LA SUPPRESSION DU DROIT DU SOL À MAYOTTE ET À UNE POSITION PLUS FERME ENVERS LES COMORES. INTERVIEW.

M.H. : Au cours de sa rentrée politique, le président Les Républicains du Département de Mayotte, Ben Issa Ousseni, estimait qu’un gouvernement formé de plusieurs figures Les Républicains était « une chance pour Mayotte ». Êtes-vous du même avis ?

Laurent Wauquiez : D’abord, la première chose, c’est qu’à chaque fois que Mayotte a progressé, c’est avec la droite républicaine. En 1974, Michel Debré a défendu le rattachement à la France. C’est Jacques Chirac qui a été le premier président de la République à venir à Mayotte (N.D.L.R. en 2001). C’est Nicolas Sarkozy qui a porté la départementalisation et la Rupéisation (N.D.L.R. Mayotte est devenue une région ultrapériphérique de l’Union européenne en 2014). Et si on est honnête, la situation n’a cessé de se dégrader avec François Hollande d’abord, puis avec Emmanuel Macron. Ce lien entre Mayotte et ma famille politique est pour moi fondamental. Je suis venu à Mayotte, je connais bien la situation là-bas, je suis en lien avec les élus. La responsabilité de la droite républicaine, c’est de défendre Mayotte. C’est donc aujourd’hui une chance d’avoir des postes de ministres de l’Intérieur (Bruno Retailleau), de l’Outremer (François-Noël Buffet) ou de Premier ministre (Michel Barnier) tenus par la droite républicaine qui a toujours défendu Mayotte.

M.H. : Deux préoccupations demeurent à Mayotte, l’insécurité et l’immigration clandestine. De quelle manière souhaitezvous lutter contre ces problématiques ?

L.W. : D’abord, il faut le dire, parce que les habitants de métropole ne mesurent pas ce que vivent les Mahorais et les habitants de

Mayotte. Ils ont juste le droit à la sécurité et à la protection contre l’immigration illégale. On a des caillassages de bus scolaires, des forces de l’ordre qui sont attaquées, des médecins qui sont attaqués. La réalité, c’est qu’on a un territoire complètement déstabilisé par l’immigration clandestine qui nourrit l’insécurité. En plus des problématiques d’insécurité, il y a celles des accès aux services publics les plus évidents. A Mayotte, on a des soirs où il n’y a pas d’eau. On a des problématiques pour les enfants de Mayotte d’accès juste à l’école. Tout cela est dû à la déstabilisation folle générée par l’immigration clandestine. Si on veut rester cette dernière, il n’y a qu’une seule solution, il faut stopper l’aimant. Aujourd’hui, le droit du sol fonctionne comme un aimant, qui attire tous les territoires qui sont autour. Il faut donc supprimer ce droit du sol. Tant qu’on n’aura pas fait ça, on ne pourra pas construire l’avenir de l’île. Et je rajoute une deuxième chose, si on veut cet aimant, il faut aussi arrêter d’accueillir et d’offrir un accès à toute une série de services pour les migrants clandestins sur le sol mahorais. L’accès à l’hôpital, à la sécurité sociale sans différenciation et à l’école, tout ça fonctionne comme un gigantesque vase aspirant. Et tous les territoires autour, en particulier les Comores partent vers Mayotte. On ne peut pas aboutir à cette situation qui, en plus, n’est pas bonne pour les Comores, parce que ça vide les Comores et chasse les Mahorais. Il faut reprendre la main, arrêter l’immigration illégale, et on le sait tous, cela passe par arrêter que le territoire devienne aussi attractif pour les autres territoires.

M.H. : La question de la suppression du droit du sol a été justement remise sur la table

Propos recueillis par Marine Gachet et Alexis Duclos

POLITIQUE

Laurent Wauquiez, devenu président du groupe Droite républicaine pour son retour à l’Assemblée nationale en juillet, défend la suppression du droit du sol comme priorité pour stopper l’immigration illégale à Mayotte.

INTERVIEW

avec le double projet de lois Mayotte et la récente proposition de loi de la députée Estelle Youssouffa. En tant que président du groupe Droite républicaine, de quelle façon appuierez-vous le double projet de lois Mayotte ?

L.W. : C’est une bataille qui est menée depuis longtemps par Mansour Kamardine. C’est lui le premier qui a porté ce combat sur la suppression du droit du sol. Au niveau de mon groupe politique, je souhaite qu’on puisse reprendre cette bataille. J’ai rencontré personnellement le président du Département de Mayotte, le maire de Mamoudzou (Ambdilwahedou Soumaïla), le président de la fédération des Républicains de Mayotte (Abdoul Kamardine). L’objectif est de travailler sur une proposition de loi qui serait portée avec force par le groupe de la droite républicaine pour faire avancer les choses. On le sait très bien, pour y arriver, cela suppose un changement constitutionnel, mais il y a des améliorations qu’on peut obtenir dès maintenant.

M.H. : Le développement des réseaux de passeurs profite à la fois du conflit diplomatique entre les Comores et Mayotte, et des guerres en Afrique continentale. De quelle manière la France doit-elle aborder la géopolitique dans la région ?

L.W. : Je pense qu’on a été trop laxiste avec les Comores. On a quand même affecté avec l’accord franco-comorien de 2019 150 millions d’euros aux Comores, alors que de leur côté, elles n’ont absolument pas tenu leur parole. Il n’y a pas eu de démantèlement sérieux des réseaux clandestins. Il n’y a pas eu de contrôle maritime, de lutte efficace contre les passeurs. Les Comores refusent même de reprendre une partie de leurs ressortissants. Il y a un moment, il faut que ça s’arrête. Si vous avez tendu la main et que de l’autre côté, il n’y a pas eu de respect de la parole donnée, il faut être beaucoup plus ferme. Ça suffit de tolérer tout et n’importe quoi des Comores. La deuxième chose est que je suis pour un arrêt de toute aide au développement tant que les Comores n’auront pas changé leur attitude. Vous l’avez relevé, il y a également la question du contrôle maritime. Cela joue par rapport aux Comores, mais elle est plus globale par rapport aux guerres en Afrique continentale, des opérations menées sur les toutes les voies

de passage maritimes. Je pense à l’opération Atalante au large de la Somalie pour lutter contre la piraterie. Mon souhait est d’avoir une opération à l’échelle de l’Union européenne avec une véritable mission militaire et diplomatique qui permette de reprendre le contrôle sur ses eaux, parce que Mayotte est la première victime de cette géopolitique. On est dans cette région fondamentale du canal du Mozambique, je pense donc que la lutte contre la déstabilisation politique et contre l’immigration clandestine doit être européenne. Cela permettra de protéger Mayotte plus efficacement.

M.H. : Sur le volet de l’immigration justement, Marine Le Pen (Rassemblement national) est très appréciée à Mayotte (elle y a rassemblé 43% des voix au premier tour de l’élection présidentielle 2022). Qu’est-ce qui vous distinguerait ?

L.W. : D’abord, je me suis toujours intéressé à Mayotte. J’y suis venu, je connais l’île et je ne m’en préoccupe pas qu’au moment des élections. Effectivement, Marine Le Pen est impliquée pour Mayotte au moment des élections. Je n’ai pas vu d’initiative portée à l’Assemblée nationale par le Rassemblement national, je n’ai pas vu de travail pour améliorer l’aménagement du territoire, je n’ai pas vu de logique portée par le RN dans les débats budgétaires pour Mayotte. Je me permets d’ajouter quelque chose. Tout le monde se doute bien que le parti et le discours de Marine Le Pen qui consiste avec ses soubassements à donner la priorité à la métropole et pas aux territoires d’Outremer, ce n’est pas ce dont les Mahorais ont besoin. Ils ont besoin d’un discours d’une France qui soit aussi une France de l’Outremer. Ça a été le discours de la droite républicaine. C’était celui de Jacques Chirac ou de Georges Pompidou. C’est ça notre différence. Ce que je veux, c’est que les Mahorais puissent réussir. Je vais prendre un exemple, pour moi, on a un problème d’équilibre. Il faut arrêter l’immigration, parce que l’essentiel des crédits qu’on met sur l’accueil des migrants, on ne les met pas sur des sujets de vie quotidienne des Mahorais et de Mayotte. ll faut qu’on aboutisse enfin à faire sauter cette question du second hôpital. Ce n’est pas normal que les Mahorais doivent aller à La Réunion pour se faire soigner. On a la question de la cité judiciaire, celle de l’aéroport dont il faut s’occuper tout de suite

POLITIQUE

avec le danger de la montée des eaux. Mayotte ne peut pas être le seul territoire français avec un aéroport digne de ce nom. Aujourd’hui, tout l’argent investi à Mayotte est tourné vers l’immigration, alors que je veux le faire tourner vers les Français qui habitent Mayotte. Y compris avec des projets comme le front de mer de Mamoudzou, des équipements sportifs, des crèches, je pense à la liaison maritime qui permettra de relier Mamoudzou sans passer par les routes nationales. Ce territoire a une chance incroyable, c’est une pépite. Les Mahorais se sont battus pour rester Français, je connais leur histoire. Aujourd’hui, c’est une honte, qu’avec les quinquennats Hollande et Macron, la France les abandonne.

M.H. : Si le phénomène fait davantage de bruit dans les autres territoires ultramarins, la vie chère touche également Mayotte. Avez-vous des leviers économiques pour y mettre fin ?

L.W. : Il y a beaucoup de choses sur lesquelles on doit travailler. Il y a d’abord la hausse du prix des billets d’avion qui ne doit pas concerner les ultramarins. Deuxièmement, je suis favorable à des réductions d’impôts pour les investissements dans l’économie mahoraise. Parce que le meilleur moyen de garantir un pouvoir d’achat, c’est créer de l’emploi. On parle d’un territoire où le chômage des jeunes est de 40%. Il faut aussi qu’on ait des contrôles pour organiser une meilleure concurrence dans le secteur de la distribution. Cette absence de concurrence aboutit à l’explosion des prix et ce sont les habitants qui paient le coup de cette vie chère. Je veux également porter la promesse pour Mayotte d’une égalité salariale en 2027.

M.H. : Souhaitez-vous également une réforme de l’octroi de mer comme le promettait Bruno Lemaire, l’ex-ministre de l’Économie ? Comment modifier l’octroi sans mettre en péril les collectivités locales qui en sont dépendantes ?

L.W. : Je suis favorable à cette réforme, mais ma conviction est donner des ressources aux collectivités locales. Parce que si vous réformez l’octroi de mer et que toutes les mairies de Mayotte sont en faillite, qu’il n’y ait plus d’investissement dans les réseaux d’eau qui en ont tellement besoin, plus d’écoles, plus d’équipements culturels ou sportifs, on n’aura pas fait progresser les choses. Donc la réforme de l’octroi, oui, à condition qu’il y ait des ressources pour les communes de Mayotte.

M.H. : La convergence des droits est aussi une demande régulière du territoire. Elle était promise par Nicolas Sarkozy en 2009 (« Il est naturel que la départementalisation se traduise à terme par l’égalité »). Comment et surtout quand la mettriez-vous en place ?

L.W. : Ce que je dis et ce que je souhaite, c’est que ce soit notre programme et notre engagement pour 2027 pour Mayotte. Au fond, il y a trois priorités pour moi. La première est de faire sauter le droit du sol pour stopper l’immigration illégale. La deuxième, c’est tout l’argent économisé en arrêtant de le mettre dans l’immigration illégale, c’est de le remettre dans le développement de ce territoire qui en a tellement besoin. Et la troisième, c’est l’égalité salariale. C’est avec ce programme que je veux me battre pour les Mahorais. Et quand on regarde autour, il y a des exemples. On voit ce que devient Maurice. Mayotte a une chance inouïe. Ça suffit que ce territoire souffre. C’est un territoire merveilleux, une population qui a tellement d’atouts.

M.H. : Comme d’autres départements d’Outremer, Mayotte concentre des lacunes sur son réseau d’eau, ce qui oblige à un rythme actuel d’un jour sur trois sans eau. Que faire pour y remédier ?

L.W. : Il faut d’abord qu’on soit une caisse de résonnance. A Paris, les gens ne le savent pas. Il n’y a pas assez de porte-parole pour Mayotte et c’est pour ça que je voulais faire cette interview, que je parle de Mayotte à l’Assemblée nationale. Il faut qu’on dise qu’au XXIe siècle, en France, il y a un territoire français où tous les soirs, il n’y a pas d’eau. Vous l’avez dit, un ou deux jours sur trois, vous ouvrez le robinet et il n’y a pas d’eau. C’est un gigantesque scandale au XXIe siècle pour un territoire de la République française. Et j’ai souhaité relayer ce sujet auprès de François-Noël Buffet, le ministre de l’Outremer. Pour moi, ça doit être une des priorités. On sait qu’on a principalement trois sujets. La première est qu’il faut investir dans le réseau parce qu’il y a trop de fuites. Et on sait qu’elles aboutissent à des pertes colossales d’une eau si précieuse sur ce territoire. Deuxièmement, il faut des investissements dans des usines de dessalement. Parce que si l’investissement n’est pas fait, on sait qu’on continuera à manquer. Aujourd’hui, on dépend trop des retenues collinaires. Troisième sujet, je veux que la Cour des comptes vienne, regarde tout ça, analyse et explique pourquoi il y a eu des tels défaillances dans l’organisation de l’État. Il faut comprendre ce qui a été mal fait pour pouvoir corriger. Là, on a douze ans de sous-investissements, entre Hollande et Macron, où rien n’a été fait sur un sujet aussi vital. n

UN PARLEMENT DE LA RIVIÈRE POUR PROTÉGER LE LAGON EN AMONT

Pour éviter que les microplastiques issus des déchets finissent leur course dans le lagon, le projet Plasma (Pollution aux microplastiques du lagon de Mayotte) entend agir sur la rivière Ourovéni, en lançant un parlement citoyen pour réfléchir à une meilleure gestion du cours d’eau. Son inauguration a eu lieu ce lundi, aux abords de la cascade de Miréréni, à Combani.

Un Parlement de la rivière Ourovéni : c’est la nouveauté du projet Plasma (Pollution aux microplastiques du lagon de Mayotte), financé par le Parc naturel marin de Mayotte, qui revient pour une seconde fois. L’événement est porté et organisé par l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Marseille et la Régie de territoire de Tsongoni (RTT). Pour protéger le lagon des microplastiques, il faut remonter en amont, en passant par les rivières. « Les cours d’eau sont des transporteurs de pollution », insiste Mathieu Leborgne, sociologue et coordinateur de l’équipe, au pied de la cascade de Miréréni, à Combani, en ce lundi d’inauguration de ce parlement devant une assemblée composée de la plupart des acteurs environnementaux de l’île. Naturalistes, Régie de territoire de Tsingoni, communauté de communes du centre-ouest (3CO), mairie de Tsingoni, Parc naturel marin de Mayotte, Hawa Mayotte ou encore Solidarités international ont répondu à l’appel. Si en 2022-2023, le projet regroupant des chercheurs de différentes disciplines se

déroulait essentiellement auprès des scolaires, ce Parlement de la rivière Ourovéni a pour but de regrouper toutes celles et ceux qui s’intéressent au cours d’eau qui passe par la commune de Tsingoni pour échanger, et à terme, tomber d’accord sur des propositions de gestion. Une manière d’inclure l’ensemble des acteurs et la population civile dans la réflexion autour de la ressource en eau. « On a fait le constat que beaucoup sont intéressés par la question de l’eau, mais finalement, il ne nous semble pas qu’il y ait une communauté de regard, de réflexion et d’action sur cet élément », avance le sociologue pour justifier la mise en place de cette assemblée.

« Tous ceux qui souhaitent intégrer ce parlement le peuvent »

Les quatre grands principes de ce dernier témoignent de la philosophie démocratique qui impulse cette initiative : l’équivalence de la parole de chaque membre, qu’il

Marine Gachet

De nombreux acteurs environnementaux et territoriaux étaient présents, ce lundi, à Combani, dans la commune de Tsingoni, pour l’inauguration du Parlement de la rivière Ourovéni.

Mathieu Leborgne est sociologue et coordonne le projet Plasma (Pollution aux microplastiques du lagon de Mayotte).

s’agisse d’un président d’association environnementale ou d’un élève de collège ; la publicité, au sens de garder des traces des discussions afin que le public n’ayant pas pu assister puisse avoir toutes les informations ; la transparence ; et enfin l’inclusion. « Tous ceux qui souhaitent intégrer ce parlement le peuvent », souligne Mathieu Leborgne. En parallèle des rencontres et réunions qui réuniront les différents acteurs pendant au moins deux ans, des collégiens de Tsingoni effectueront régulièrement des prélèvements dans la rivière pour analyser l’eau et assurer le suivi de la quantité de microplastiques. Des résultats qui permettront de nourrir les discussions. Pour marquer ce premier jour d’existence de cette assemblée, les

élèves du professeur de mathématiques Philippe Laurent ont réalisé leurs premiers prélèvements d’échantillons, ce lundi matin, et mesuré le débit de l’eau, aidés par la physicienne Cristele Chevalier, également coordinatrice du projet. « Ce qui fait la force de ce projet est que tout le monde se complète. Un sociologue seul ne va pas changer le monde, un physicien seul ne va pas changer le monde, mais tous ensemble, on peut faire quelque chose », déclare cette dernière.

Les discussions ont commencé

Comme les collégiens, tout le monde met la main à la pâte, ce lundi matin, avec le lancement de premières remarques et

Le rendez-vous avait lieu à la cascade de Miréréni.

doléances concernant la rivière Ourovéni. Ali Boura, qui habite à proximité directe de la cascade de Miréréni, nettoie régulièrement et bénévolement le cours d’eau dans cette zone, avec l’aide d’autres riverains. « On aimerait des outils pour pouvoir continuer à faire ce travail », demandent-ils par l’intermédiaire de leur traducteur. Fayad Badja, responsable, entre autres, de la propreté urbaine pour la mairie de Tsingoni, voit déjà le potentiel touristique que pourrait avoir la cascade si elle était propre. De son côté, la 3CO admet que ses équipes

dédiées au nettoyage de la rivière, dont la préservation relève de la compétence de l’intercommunalité, ne sont pas assez importantes au regard de l’ampleur du travail. Michel Charpentier, le président des Naturalistes, rappelle les dangers que représente la pollution du cours d’eau pour la santé humaine et our l’environnement : « Cette rivière traverse une des plus belles et des plus complètes mangroves de Mayotte. Il faut la préserver ». Les échanges du parlement sont donc lancés. n

Ali Boura (en jaune) nettoie régulièrement et bénévolement la rivière au niveau de la cascade avec d’autres habitants du coin.
Des collégiens de Tsingoni ont effectué des prélèvements pour mesurer la quantité de microplastiques dans l’eau de la rivière.
Les adolescents ont aussi mesuré le débit de la rivière avec Cristele Chevalier, physicienne et également coordinatrice du projet.

MAYOTTE LES DOSSIERS HISTORIQUES DES ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE MAYOTTE

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AGRÉGÉ

DE LETTRES

MODERNES

(7/10)

ET DOCTEUR EN LITTÉRATURES FRANCOPHONES, CHRISTOPHE COSKER EST L’AUTEUR DE NOMBREUX OUVRAGES DE RÉFÉRENCE SUR LA LITTÉRATURE DE L’ÎLE AUX PARFUMS, NOTAMMENT UNE PETITE HISTOIRE DES LETTRES FRANCOPHONES À MAYOTTE (2015) DONT IL REPREND, APPROFONDIT ET ACTUALISE, DANS CETTE CHRONIQUE LITTÉRAIRE, LA MATIÈRE.

L’avant-dernier dossier du service éducatif des Archives départementales de Mayotte paraît en 2013 sous le titre : « Médecine et santé à Mayotte et dans sa région du XIXe siècle à nos jours ». À la collaboration entre le Conseil départemental de Mayotte, le Vice-rectorat et la Préfecture s’ajoute la participation de l’ARS : Agence Régionale pour la Santé. La première de couverture est illustrée par une carte postale représentant l’hôpital de Mayotte à Dzaoudzi. On indiquera l’intérêt du titre du dossier qui suggère un état des lieux de la santé à Mayotte mis en perspective avec la mise en place de l’institution médicale depuis la colonisation jusqu’à nos jours.

Le dossier est introduit par deux préfaces. Comme de coutume, la première est signée par le président du Conseil général de Mayotte : Daniel Zaïdani. Voici comment il le présente : « Partager l’expérience et le travail de nos ancêtres en matière de médecine et de santé est une démarche difficile dans une société comme la nôtre, caractérisée par la communication orale. Néanmoins, cette démarche est souhaitable, voire nécessaire, pour restituer notre mémoire collective. C’est l’esprit de ce nouveau dossier pédagogique. […] La mise en place du système de santé, les politiques sanitaires, l’engagement du personnel de santé mahorais, la méfiance de l’administration envers la médecine traditionnelle, etc., sont autant de points essentiels que nous avons souhaité soulever dans ce dossier. » Le préfacier pose clairement le problème du dossier, d’abord entre médecine endogène et médecine exogène, ensuite du point de vue de la mise en place d’un système exogène qui négocie le recours à l’endogène. Le thème de « l’engagement du personnel de santé mahorais » nous dirige vers le second préfacier, premier médecin de l’archipel des Comores et homme qui a donné son nom au nouvel hôpital de Petite Terre. Le docteur Martial Henry se présente comme le président du Conseil de surveillance du Centre hospitalier de Mayotte et résume les enjeux des défis sanitaires à relever dans l’île. Dans le dossier, on croise également une autre figure médicale et politique, Saïd Mohamed Cheikh :

« À sa sortie de l’école en 1926, il est affecté en Grande Comore, d’abord au poste médical de Mitsamiouli et ensuite à Moroni, comme médecin mobile, puis médecin de l’hôpital. En juin 1930, sa nouvelle affectation est Foumbouni, dans le canton de Badgini. À la suite de démêlés avec l’administration coloniale, il est suspendu de ses fonctions de 1933 à 1936 et transféré à Mohéli dans l’attente d’une information judiciaire. »

Le dossier est coordonné par Latufat AbdoulKader, responsable du service éducatif des Archives départementales et Patrick Boissel, professeur agrégé d’histoire. Six orientations sont proposées au lecteur curieux avant les activités pédagogiques et les annexes :

- « Le pays des fièvres »

- « Le personnel du service de santé au XIXe siècle »

- « Médecine et colonisation dans la première moitié du XXe siècle »

- « 1946-1975 : la voie de l’autonomie et ses conséquences »

- « La situation à Mayotte depuis le milieu des années 1970 »

- « La médecine à Mayotte : entre tradition et modernité »

La première partie développe l’espace colonial comme pays toxique pour le colon, conformément au lieu commun du tombeau de l’homme blanc :

« Au XIXe siècle, dans l’imaginaire européen, l’Afrique est un continent au climat malsain où dominent les fièvres, les maladies étranges : c’est l’image du ‘tombeau de l’homme blanc’. Les diverses affections des pays chauds éclaircissent les rangs des colons et des soldats qui s’installent dans des colonies réputées pour leur insalubrité et contrecarrent la pénétration européenne sur le continent. Des épidémies meurtrières frappent régulièrement et marquent les esprits : ainsi, de 1878 à 1881, plus de la moitié de la population européenne du Sénégal est emportée par une épidémie de fièvre jaune et, en 1895, le corps expéditionnaire envoyé par la France à Madagascar perd 25 hommes au combat mais plus de 5 000 par suite des ‘fièvres’. Mayotte est, de ce point de vue, représentative de cette réalité tropicale. »

La deuxième partie détaille par le menu à la fois les statuts des personnels du corps de la santé de la Marine – inspecteurs, médecins, chirurgiens et pharmaciens - ainsi que leurs attributions à Mayotte :

« Les responsabilités des médecins en poste sont nombreuses ; l’administrateur Mizon les énumère dans un courrier de janvier 1898 adressé au ministère, dans lequel il demande la création d’un poste de médecin de 2e classe à Mayotte :

- service de l’hôpital

- soins à donner aux fonctionnaires

- vente des médicaments et préparation des potions magistrales

- arraisonnement des navires

- visite du lazaret de l’îlot M’bouzi

- visite de la léproserie de Mtsamboro

- visites mensuelles, bi-hebdomadaires ou hebdomadaires aux infirmeries des plantations dispersées dans l’île. » On découvre aussi une esquisse d’histoire de l’hôpital de Dzaoudzi, qui fait écho au premier ouvrage traité dans cette série sur l’histoire contrariée d’une ville :

« C’est un des premiers bâtiments construits sur l’îlot avec la prison, la caserne, la chapelle, les pavillons des officiers. Après la prise de possession officielle en 1843, les fonctionnaires et la garnison logent dans des baraques en bois provisoires. La construction de l’hôpital de 1848 à 1851 fait donc partie des priorités du ministère. Au départ, le projet établi en 1846 prévoyait 60 lits mais on y ajouta 8 lits d’officiers et 12 lits de soldats. La coût total était estimé à 220 000 francs (avec citerne, bâtiments accessoires et chapelle), le bâtiment principal revenant à 110 000 francs. Des salles sont réservées aux soldats, aux sous-officiers et aux officiers. »

De façon générale, l’ensemble des dossiers de cette série répond davantage à la question de la connaissance de Mayotte qu’à son plaisir. Mais la possibilité du plaisir a pour corrélat celle de la souffrance et de la maladie et il y a un plaisir à se plonger dans le passé et à consulter de vieux papiers, plaisir que nous espérons partager avec le lecteur.

Christophe Cosker

2024: nouvelle tarification des annonces légales de création de société en application de la loi Pacte

A compter du 1er janvier 2024, le prix des annonces légales de constitution de sociétés est modifié. Au lieu d’un tarif calculé à la ligne, donc en fonction de la longueur de votre texte, un tarif forfaitaire est appliqué si votre formalité concerne la création d’une nouvelle entreprise avec des statuts juridiques de personne morale. Les tarifs sont les suivants :

Forme juridique choisie pour la création de l’entreprise :

Société anonyme (SA) ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Société par actions simplifiée (SAS)

Société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU)

Société en nom collectif (SNC)

Société à responsabilité limitée (SARL)

Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL)

Société civile (sauf immobilière)

Société civile immobilière (SCI)

Acte de nomination des liquidateurs

Avis de cl$oture de liquidation

Jugements d'ouverture des procédures collectives

Jugements de clôture des procédures collectives

Pour les annonces légales de modification de sociétés et autres, le prix au caractère est de 0,204 euros.

AVIS D’APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE - TRAVAUX

Section 1 : Identification de l’acheteur Nom complet de l’acheteur : Communauté d’Agglomération de Dembéni-Mamoudzou (976)

Numéro national d’identification :

Type : SIRET - N° : 20006045700013

Code postal / Ville : 97600 Mamoudzou Groupement de commandes : non

Section 2 : Communication Moyens d’accès aux documents de la consultation

Lien vers le profil d’acheteur : https:// www.marches-securises.fr

L’intégralité des documents de la consultation se trouve sur le profil d’acheteur : oui

Utilisation de moyens de communication non communément disponibles : non

Nom du contact : CADEMA

Section 3 : Procédure

Type de procédure : Procédure adaptée ouverte

Conditions de participation :

Pouvoir adjudicateur

CCAS de Koungou (976)

BACAR TOIRIKATI

97690 Koungou

Tel : 0639732854

Aptitude à exercer l’activité professionnelle : Cf. RC

Capacité économique et financière : Cf. RC

Capacités techniques et professionnelles : Cf. RC Technique d’achat : Sans objet

Date et heure limite de réception des plis : Vendredi 06 décembre 2024 - 12:00

Présentation des offres par catalogue électronique : Interdite

Réduction du nombre de candidats : non

Possibilité d’attribution sans négociation : oui

L’acheteur exige la présentation de variantes : non

Critères d’attribution : 1-Prix des prestations : 40 %

2-Valeur technique : 60 % : 4 sous-critères :

2.1-Moyens humains et matériels mobilisés pour la mission : 20 %

2.2-Organisation et méthodologies, notamment réglementaires, mises en oeuvre pour la réalisation des prestations : 20 %

2.3-Dispositions d’organisations prévues pour assurer le bon déroulement, le suivi et la traçabilité de l’évacuation des déchets de chantiers : 10 %

2.4-Dispositions d’organisations prévues pour assurer la signalisation du chantier et la sécurisation de l’ensemble des agents de l’entreprise travaillant dans l’emprise de la zone chantier : 10 %

Section 4 : Identification du marché

Intitulé du marché : Marché d’intégration de système de prétraitement par dégrillage et zone de décantation dans les réseaux et ravines eaux pluviales sur le territoire de la CADEMA

Classification CPV : 45000000

Type de marché : Travaux

Description succinte du marché : Marché d’intégration de système de prétraitement par dégrillage et zone de décantation dans les réseaux et ravines eaux pluviales sur le territoire de la CADEMA - ACCORD-CADRE

Lieu principal d’exécution : Territoire de la CADEMA

Durée du marché (en mois) : 2

La consultation comporte des tranches : non

La consultation prévoit une réservation de tout ou partie du marché : non

Marché alloti : oui

Section 5 : Informations sur les lots

LOT :

1- A - CADEMA NORD : KAWENI

AVIS DE MARCHÉ - FOURNITURES

E-mail : toirikati.bacar@ccas-koungou.fr

Adresse internet :

Objet du marché

Fourniture et livraison des colis alimentaires pour les familles en difficultés et les personnes âgées de la Commune de Koungou

Caractéristiques

Type de procédure : Procédure adaptée

- Ouverte.

Voir le règlement de consultation

Lots

LOT N° 1 :

Description succincte

Lot 1 – Colis alimentaires pour le début de ramadan

LOT N° 2 : Description succincte

LOT 2 – Colis alimentaires pour la fin de ramadan

Durée du marché

Le délai de livraison des prestations est fixé dans l’acte d’engagement et le CCP.

Modalités d’attribution

Voir règlement de consultation

Critères de sélection

Voir règlement de consultation

Date limite

- MAMOUDZOU

Classification CPV : 45000000

Lieu d’exécution du lot : CADEMA

NORD : KAWENI - MAMOUDZOU

LOT : 2- B - CADEMA CENTRE 1 : CAVANI - MTSAPERE

Classification CPV : 45000000

Lieu d’exécution du lot : CADEMA CENTRE 1 : CAVANI - MTSAPERE

LOT : 3- C - CADEMA CENTRE 2 : TSOUNDZOU 1 et 2 - VAHIBE - PASSAMAINTY

Classification CPV : 45000000 Lieu d’exécution du lot : CADEMA CENTRE 2 : TSOUNDZOU 1 et 2VAHIBE - PASSAMAINTY

LOT : 4- D - CADEMA SUD : TSARARANO -DEMBENI - ILONI -HAJANGOUA - ONGOJOU

Classification CPV : 45000000

Lieu d’exécution du lot : CADEMA SUD : TSARARANO -DEMBENIILONI -HAJANGOUA - ONGOJOU

Section 6 : Informations complémentaires

Visite obligatoire : non

Date d’envoi du présent avis 06 novembre 2024

Date de clôture : Mercredi 27 novembre 2024 - 12:00

Les candidats devront transmettre leurs offres sur le profil d’acheteur du pouvoir adjudicateur avant la date limite de réception des offres, à l’adresse URL suivante : www.marches-securises.fr

Autres informations

Voir règlement de consultation

Date d’envoi du présent avis 06 novembre 2024

MAGAZINE D’INFORMATION

NUMÉRIQUE HEBDOMADAIRE

Edité par la SARL Somapresse au capital de 20 000 euros

7, rue Salamani

Cavani M’tsapéré

BP 60 - 97600 Mamoudzou

Tél. : 0269 61 20 04 redaction@somapresse.com

Directeur de la publication

Laurent Canavate canavate.laurent@somapresse.com

Directeur de la rédaction

Mohamed El Mounir dit “Soldat” 0639 69 13 38 soldat@mayottehebdo.com

Rédactrice en cheffe

Raïnat Aliloiffa

Couverture : 6ÈME TROPHÉES DE L'ENVIRONNEMENT (PARTIE 2)

Journalistes

Raïnat Aliloiffa

Alexis Duclos

Saïd Issouf

Marine Gachet

Lisa Morisseau

Inès Alma

Nadhuir Mohamady

Direction artistique

Franco di Sangro

Graphistes/Maquettistes

Olivier Baron, Franco di Sangro

Commerciaux

Cédric Denaud, Murielle Turlan

Comptabilité

Catherine Chiggiato comptabilite@somapresse.com

Première parution

Vendredi 31 mars 2000

ISSN 2402-6786 (en ligne)

RCS : n° 9757/2000

N° de Siret : 024 061 970 000 18

N°CPPAP : 0125 Y 95067

Site internet www.mayottehebdo.com

# 1110

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