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Mayotte magazine

Mayotte

magazine

novembre - décembre 2007

n°2

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

miss mayotte

L’ interview exclusive

prix : 3,90 €

TRADITION

Un des plus beaux symboles de l’ île dévoilé... ENVIRONNEMENT

LES ÎLOTS

Espaces de rêve et d’ évasion

REPORTAGE

MOHéLI

écotourisme aux Comores

économie

être agriculteur à Mayotte : voyage dans les vergers & potagers


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éDITORIAL Mayotte magazine n°2 Une publication bimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 mail : contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE LA PUBLICATION Stéphanie Légeron REDACTEURS Alban Jamon Nathalie Kubicek Soifaoui Loutfi Ma’jo Arnaud De Montlivault Laurence de Susanne DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Dépôt légal en cours Prix de vente : 3,90 € Numéro ISSN en cours Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

Nos rencontres et échanges avec les lecteurs du précédent numéro ainsi que la lecture de l’ actualité mahoraise nous ont amené à enrichir naturellement cette revue de nouvelles rubriques : articles d’ infos pratiques dans plusieurs domaines, signés Laurence de Susanne, «sport ya maoré» par Soifaoui Loutfi, histoire, BD avec Bao de Vincent Liétar, test, jeux... le magazine passant ainsi de 88 à 120 pages. Vous vous imprégnerez au travers de la plume de Ma’jo de tous ces mystères et secrets qui continuent d’ entourer le nyambawani ou lamba... Après une halte de quelques pages dans la commune de Bandrélé, nous vous inviterons à une balade au coeur des vergers et potagers de l’ île, pour tenter de saisir les enjeux de notre agriculture, secteur qui procure un emploi, à plein temps ou occasionnel, à plus de 45 000 personnes à Mayotte. Les îlots du lagon. Leur découverte est un pur bonheur, qu’ Alban Jamon vous fera revivre. Et parce que chaque voyage est une aventure intense, inoubliable, envolez-vous donc pour Mohéli, petite soeur comorienne qui a su faire du charme de sa nature un exemple remarquable d’ écotourisme. Bonne lecture à toutes et à tous !

Stéphanie Légeron Directrice de publication

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AU JOUR LE JOUR

14 RENCONTRE

Nasma, Miss Mayotte

18 SPORT YA MAORé

Se soutenir pour se surpasser

26 TRADITION MAHORAISE

L’ un des plus beaux symboles de Mayotte... dévoilé !

36 ESCAPADE DANS L’ îLE Bandrélé, une commune pas comme les autres

22 CULTURE

42 VIE DES ASSOC’

24 HISTOIRE

48 SANTé

Le colloque des CCEE

Navigation & commerce dans l’ océan Indien

Tifaki hazi, l’ économie solidaire

La prévention du choléra est en marche à Mayotte


Sommaire 67 ENVIRONNEMENT

Les îlots, joyaux du lagon

75 VOYAGE

50 GESTES éCO

économies d’ énergie, les gestes pour payer moins d’ électricité

Reportage évasion à Mohéli

92 FEMME

Coiffure afro, pour en savoir plus

52 économie

Voyage au coeur des vergers et potagers de Mayotte

96 CINéMA

Vos films en novembre et décembre

62 ENTREPRISE

Le guide des créateurs d’ entreprises est sorti !

100 CUISINE

Recettes salé & sucré : pizzas, tarte passion, sorbet coco

64 TOURISME à MAYOTTE

Les terres blanches de Chirongui

104 INTERNET

Sélection de 10 sites mahorais

106 LE COIN DU LIBRAIRE 112 JEUX Actualité, sport Culture, histoire, tradition Rencontre, femme Environnement, voyage Loisirs, jeux

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Le ferry Maria Galanta permet d’ aller de Mayotte à Anjouan pour 189 € l’ aller retour

L

e Maria Galanta, immobilisé pendant quelques semaines, a repris du service. L’ île d’ Anjouan, située à 80 km de Mayotte, est agitée par de nombreux soubresauts politiques mais a de beaux atouts : montagneuse, sillonnée de cours d’ eau et rivières, à la végétation donc luxuriante et aux innombrables vergers et potagers, y compris sur les pentes les plus raides. Pour découvrir cette île foisonnante : trois heures de traversée qui vous coûteront 116 € l’ aller ou 189 € l’ aller-retour en haute saison. à comparer avec les 203 € A/R par Air Comores. Un écart si minime qu’ il n’ est pas incitatif sauf à préférer le transport maritime au transport aérien !

La capacité hôtelière de Mayotte en chiffres

A

ujourd’ hui il y a 10 hôtels et une trentaine de gîtes meublés et chambres d’ hôtes à Mayotte. Ce qui représente une capacité totale d’ hébergement de 730 lits environ. Le plus grand hôtel dispose de 40 chambres. Même si cette capacité a triplé en 10 ans, elle reste faible par rapport aux nombreux attraits naturels de l’ île (lagon sans danger, riche en coraux et en faune, superbes plages quasidésertes bordées de cocotiers, végétation tropicale préservée, population hospitalière, aux traditions vivaces…). Cette faible capacité hôtelière explique, en partie, le désintérêt des tours opérateurs vis-à-vis de Mayotte. Pour mémoire, la Réunion et Maurice, îles, il est vrai, 6 à 7 fois plus grandes que Mayotte, avaient au 31 décembre 2006 une capacité respective de 11 000 et 21 403 lits.


Au jour le jour Rédaction : Laurence de Susanne

Mayotte au catalogue 2008 de Costa Croisières

N

icoletta Puppo, directrice des excursions de Costa Croisières, une des compagnies de croisières les plus connues au monde, a annoncé que Mayotte est inscrite dans leurs programmes de croisières du catalogue 2008. Cette décision a été prise après trois jours passés sur l’ île, visite pilotée par le Comité Départemental du Tourisme de Mayotte (CDTM). Dès le 16 décembre 2007 et chaque lundi jusqu’ au 21 mars 2008, le Costa Marina (176 mètres - 26 000 tonnes - plus de 1 000 passagers et hommes d’ équipage) s’ amarrera donc pour une journée devant Mamoudzou. Trois à quatre cents touristes environ devraient descendre à terre pour visiter l’ île et ses merveilleuses richesses naturelles. C’ est la première fois qu ’ un paquebot de cette taille effectuera des escales régulières à Mayotte. Un sacré challenge pour l’ ensemble des acteurs du tourisme locaux ! C’ est Bleu Ylang, une des trois agences réceptives de Mayotte, qui a été choisie par le croisiériste italien pour accueillir et accompagner ces touristes haut de gamme.

Le Hamac, nouveau restaurant à Tzoundzou créé en … moins d’un mois !

S

ylvie, Christophe, tous deux restaurateurs aguerris, et leurs quatre enfants ont débarqué à Mayotte le 16 mai 2007. Le 1er août, ils signaient un bail à Tsoundzou I, le long de la route nationale, pour une terrasse et un local. Objectif : ouvrir un restaurant convivial et familial. Tout était à faire : cuisine, carrelage, peinture, fenêtres, tables, chaises, décoration, recrutement de cuisiniers… La famille au complet s’ y est mise. Non-stop. Résultats : le Hamac ouvrait ses portes le lundi 27 août ! Ce n’ est pas pour autant qu’ ils vont s’ arrêter là : à l’ écoute de leurs premiers clients, ils ont déjà des tas d’ idées. Des farés se construisent sur la terrasse : sous chacun d’ entre eux se blottira prochainement une grande table familiale.

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Marché couvert de Mamoudzou

L

e marché de Mamou- dzou, à ciel ouvert, est un des principaux lieux de vie de Mayotte. Avec ses bons et ses mauvais côtés. Sous de grandes tentes multicolores s’ étalent toutes sortes d’ articles et produits : vêtements, chaussures, sacs à dos arrivés souvent tout droit de Dubaï ou Bangkok, matériel de cuisine… Mais aussi fruits, légumes, vanille, poisson, viande pour les brochettes… Et tout ce petit monde ne fait pas forcément bon ménage. Essentiellement parce qu’ il n’ y a aucun système d’ évacuation des eaux (y compris pour les toilettes qui doivent être « pompées » régulièrement), pas de bacs à ordure, pas de nettoyage systématique le soir, que les allées sont étroites et qu’ il n’ y a pratiquement pas de place pour se garer … D’ où la construction au même endroit et très

largement avancée d’ un grand marché couvert respectant des règles d’ organisation, d’ hygiène, de confort, sans comparaison avec la situation actuelle : espaces de stockage, locaux poubelles répartis sur toute la zone, possibilité de nettoyer son local à la fin de la journée, électricité (par carte), zone de stationnement de 270 places, gare routière, file d’attente réservée aux taxis. RDV début 2008 pour son inauguration !

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Vols Mayotte/Paris A/R en classe éco : de 864 à 1786 € !

A

ir France annonce que la ligne Paris / Mayotte via Nairobi mise en place le 16 juin par la compagnie française en collaboration avec Kenya Airways donne satisfaction. à ce jour, deux compagnies assurent ainsi la liaison Paris / Mayotte, toujours avec escale : Air Austral via Saint-Denis de La Réunion et Air France / Kenya Airways via Nairobi, Corsairfly n’ ayant, pour l’ instant, desservi Mayotte que

durant les mois de juillet et août. Les tarifs aller retour en classe économique ? De 864 € (Air Austral) ou 874 € (Air France) en basse saison, à 1 508 € (Air France) ou 1 786 € (Air Austral) en haute saison. Enfin, un broker basé à Madagascar _ Fixavion _ vend, sur des périodes données, des billets Mayotte / métropole à prix cassés, non échangeables, non remboursables. Là, soyez vigilants et lisez bien votre contrat !


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© Laurence de Susanne

La SIM : nouveaux programmes de logement 10

La société immobilière de Mayotte (SIM) affiche de nouvelles ambitions : se lancer dans des opérations d’ aménagement, d’ espaces de vie dans les quartiers et de construction de nouveaux types de logements adaptés aux besoins actuels des habitants. Cela tout en poursuivant sa consolidation financière. Les nouveaux programmes se répartissent en deux catégories : • les LATS (logement en accession très sociale) qui succèdent aux 17 000 fameuses « cases SIM », ces maisons deux pièces au concept original construites dès 1977 avec des artisans et des produits locaux. Le LATS est plus spacieux, mieux équipé et doté d’ une cuisine (la case SIM était livrée avec un sol en terre battue, sans cuisine). Il est destiné aux familles avec enfants aux revenus très faibles et qui souhaitent néanmoins devenir propriétaires. • le programme locatif aidé, à destination de familles sans capacité d’ emprunt ou ne disposant pas de terrain à construire, avec des loyers rendus accessibles grâce à la possibilité - récente à Mayotte - d’ accéder, pour ces familles, à l’ allocation logement.


Sur les marchés et étals, des pastèques et melons «made in Mayotte» Jusqu’ à il y a peu de temps encore les étals des grandes surfaces n’ offraient que des pastèques et des melons d’ importation (notamment du Vaucluse). Aujourd’hui, certains agriculteurs se sont lancés dans la culture de ces légumes-fruits. C’ est le cas de Thierry Marenber qui en livre régulièrement par dizaines de kilos aux grandes et moyennes surfaces ou, dans des proportions plus modestes, de Darmi Moussa qui, après avoir perdu une grande partie de sa récolte plantée sous serre l’ an dernier, a décidé de les cultiver en plein champ. Et c’ était un vrai plaisir que de voir ce dernier, presque ému, trancher sa première pastèque - pourtant pas tout à fait assez mûre - avec son inévitable machette ou « chombo ». L ’ inconvénient : les melons ont besoin de 16 heures d’ ensoleillement par jour ; or, à Mayotte , on plafonne à 12 heures. Ils sont donc forcément un peu moins sucrés que ceux de Carpentras !

Les apprentis du collège de M’tsamboro vous ouvrent les portes de leur restaurant

© D.R.

Ils sont plus de 80 élèves en cette année scolaire 2007-2008 à suivre, au collège de M’tsamboro, les cours de restauration cuisine - services hôteliers. Objectif pour tous : obtenir leur CAP. La proportion de garçons augmente doucement, et représente maintenant 30% des effectifs. L’ équipe dirigeante du collège et Georges Abecassis, qui est le coordonnateur de ces formations ont décidé, comme cela se fait déjà au lycée professionnel de Kawéni, de lancer un restaurant d’ application, ouvert à tous, sur réservation. Ceci bien évidemment pour parfaire la formation de ces jeunes par des « exercices » en vraie grandeur. Le cadre est somptueux - vue sur les plages du Nord et les îlots – et les repas soignés. Si vous souhaitez tester ce restaurant d’ application doté de 25 couverts, sachez qu’il est ouvert uniquement les mardi (midi et soir), mercredi midi et jeudi midi. Tarifs : 9 € à midi, 15 € le soir, hors boissons. Deux impératifs : réserver (au 02 69 62 50 32 de 7h30 à 16h00) et être très ponctuel (midi pour le déjeuner, 19h00 pour le dîner).

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?

Le saviez-vous ?

Le fruit du Jacquier est comestible, cuit ou cru

Le jacquier, arbre à latex originaire d’ Inde, est très répandu sur toute l’ île et facilement reconnaissable à ses feuilles vernissées et dressées, ses fruits verts, énormes, verruqueux (= très granuleux) et pendant sur le tronc même. Ses fruits, qui peuvent peser jusqu’ à 15 kg, sont comestibles cuits ou crus.

Le corail n’est pas une plante, mais un animal

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Le corail est un animal particulier qui résulte d’ une symbiose avec une algue unicellulaire microscopique appelée zooxanthelle. Autre particularité : c’ est en sécrétant du calcaire que l’ édifice corallien se constitue et croît d’ année en année, à raison de 1 à 15 cm par an, la synthèse de calcaire étant favorisée par la présence de cette... zooxanthelle. Enfin, le corail est constitué de polypes avec des micro-tentacules qui permettent à l’ animal de s’ alimenter.

De l’ylang-ylang de Mayotte dans les flacons de Givenchy

Face à des clientes averties et aspirant à ne pas porter le même parfum que tout le monde, les fragrances s’ éloignent des sentiers battus. Ainsi Givenchy a sorti chez Sephora trois éditions millésimées de ses parfums Amarige, Very Irrésistible et Organza : parmi les ingrédients, l’ ylang-ylang de Mayotte, aux côtés de la « rose centifolia » de Châteauneuf-Grasse et de la fleur d’ oranger de Nabeul.


Vinivi.com est né dans l’océan Indien «Vinivi. Mes voyages, mes avis.» C’ est dans l’ océan Indien qu’ est né le tout premier site web touristique francophone d’ avis et conseils de voyageurs : www.vinivi.com. Vinivi est une anti-agence de voyage, un site indépendant vous permettant de partager opinions, photos et vidéos sur des hôtels et chambres d’hôtes, dans de nombreux endroits de la planète… Vous pourrez mieux choisir votre destination grâce à un plan précis, aux tarifs de nombreux prestataires, à un comparateur de vols et de location de voitures...

Bloc-notes Santé : des n° à enregistrer dans votre mobile • services d’urgence (SMUR) : 02 69 61 86 86 • médecins de garde : 06 39 69 00 00 • hôpital de Mamoudzou : 02 69 61 80 00 (notamment pour connaître les pharmacies de garde le weekend et les jours fériés)

Taxis : nouveaux tarifs

Insolite : le championnat du monde de chasse aux moustiques !

Le principe ? Tout habitant d’ une zone tropicale vous le dira : les moustiques _ même ceux qui ne sont porteurs d’ aucun virus _ sont une véritable plaie qui peut vous gâcher votre journée, votre soirée, votre nuit. Heureusement, les Finlandais, qui ne sont jamais à court d’ idée, ont inventé le championnat du monde de « claquage de moustiques ». La règle : il s’ agit d’ écraser un maximum de moustiques en cinq minutes sans instrument ni produit chimique. Ce championnat se passe à Pelkosenniemi, en Laponie Finlandaise. Record : 21 moustiques écrasés par Henri Pellonpää en 1995.

Les tarifs des taxis n’ avaient pas augmenté depuis trois ans. Depuis le 1er septembre, prendre un taxi pour un déplacement en « zone urbaine » (c’ est-à-dire dans Mamoudzou et ses quartiers environnants : Kawéni, Cavani, M’tsapéré…) coûte 1,10 €. Il vous en coûtera 1,30 € entre Mamoudzou et les villages situés dans un pourtour de 10 à 15 kms (Trévani, Koungou, Vahibé, Tsoundzou I et II, Vahibé).

Services fiscaux à Mamoudzou : les horaires Pas drôle mais hélas utiles : les horaires d’ ouverture de la direction des services fiscaux (pour les particuliers comme pour les entreprises), située : 22 rue de l’Hôpital à Mamoudzou. Du lundi au jeudi : 8h00 - 12h00 et 13h30 -15h00 Vendredi : 8h00 - 11h00. Fermé le samedi.

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Rencontre Nasma, le charme mahorais

Rédaction : Arnaud De Montlivault

Mayotte Magazine :

Qu’ est-ce qui t’ a motivé à te lancer dans l’ aventure de Miss Mayotte ? Nasma : J’ en rêvais depuis longtemps, je regardais petite l’ élection de Miss France à la télévision. ça me faisais rêver de voir ces filles avec de belles robes. Elles ressemblaient à des princesses. J’ envisageais de m’ inscrire pour l’ élection de 2009 mais ma tante m’ a devancée. M. M. : Nous t’ avons vu très émue lors de la

soirée....

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Nasma : Franchement, il y avait des filles qui correspondaient plus à Miss Mayotte que moi. J’ ai été très surprise et je tenais à remercier les Mahorais qui ont voté pour moi. M. M. : Qu’ est-ce qui a fait la différence ? Nasma : à chaque passage la foule applaudissait et quand je rentrais en coulisse on me disait que j’ avais beaucoup de prestance. J’ étais surprise et très contente. Je n’ en reviens toujours pas. M. M. : Ton quotidien a-t-il changé ? Nasma : Le regard des gens a changé. Au sein de ma famille et chez mes amis on ne me regarde plus comme avant. Je suis devenue

© CDTM

Miss Mayotte, plus la simple nièce ou la cousine. Tout le monde est très fier que je puisse représenter l’ île à l’ élection nationale. Quand je suis rentrée en métropole, je voulais que ça ne se sache pas trop mais Internet avait fait son travail (Rires) M. M. : Le 8 décembre va avoir lieu l’ élection de Miss France à Dunkerque, est-ce que tu appréhendes cette soirée qui sera retransmise en direct sur TF1 ? Nasma : Pour l’ instant, je n’ ai pas encore le trac. Mais plus l’ échéance va arriver plus je vais stresser. Je fais déjà du théâtre, je me dis que ça doit être un peu pareil. M. M. : Comment va se passer la préparation

avant l’ élection de Miss France ?

Nasma : Début novembre nous partons dix jours en


République Dominicaine enregistrer le clip de présentation. J’ ai hâte de rencontrer les autres Miss et Geneviève de Fontenay. Et quinze jours avant la soirée, nous devons préparer les différentes chorégraphies à Dunkerque. Il y a beaucoup de travail en perspective.

particulier ma tante. Sans elle, je ne serais pas là. Je penserai aussi à Mayotte. Je veux faire connaître mon île. Qu’ elle ne soit pas qu’ un simple point sur la carte. Il y a tellement de choses à voir, à découvrir.

M. M. : Quelles sont les qualités pour être

Nasma : J’ espère me faire repérer, je veux devenir comédienne. Actuellement je suis des cours de théâtre et j’ espère rentrer dans une école de cinéma.

Miss ?

Nasma : Avoir de la prestance, du charisme, du charme, de l’élégance et surtout bien s’ exprimer. M. M. : Quelle est la première chose que tu

feras si tu es élue Miss France ?

Nasma : Je pense que je pleurerai (Rires). Je vais remercier tout ceux qui m’ ont soutenue et en

M. M. : Quels sont tes projets après l’ élection de Miss France ?

M. M. : Si tu avais un message à passer aux

Mahorais, que leur dirais-tu ?

Nasma : Je leur dirais d’ aller jusqu’ au bout de leurs rêves, même si on leur dit que c’ est impossible.

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Portrait chinois de Nasma Si tu étais...

Un plat cuisiné ? - Du tiébou, un plat sénégalais qui se rapproche du pilao. Une série télé / un film ? - Blood Diamond avec Léonardo DiCaprio.

Une destination de vacances ? - Cuba. Un objet ? - Une télécommande, j’ adore la télévision.

Un tube, une chanson ? - Une musique soul. J’ aime les musiques douces. Un animal ? - Un oiseau. Une couleur ? - Le marron. Un fruit ? - Une banane (Rires).

© CDTM

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© CDTM


M. M. : Y-a-t-il des qualités, des critères pour atteindre le titre de Miss France ?

Geneviève de Fontenay, interview de la dame au chapeau Mayotte Magazine a réussi à joindre Geneviève de Fontenay, la présidente du comité Miss France. Femme emblématique toujours avec un chapeau, sans elle les Miss n’ existeraient pas. Le 8 décembre, elle présidera l’ élection à Dunkerque.

Geneviève de Fontenay : Il faut avoir une certaine rigueur, de la tenue dans le comportement. être respectueuse envers tout le monde. Avoir une ouverture d’ esprit. Miss France fait rêver, les téléspectateurs sont de plus en plus nombreux à suivre l’ émission (l’ année dernière vous étiez plus de 11 millions devant votre petit écran). J’ espère qu’ un jour les canons de la beauté remplaceront les canons de la guerre ! M. M. : Jamais Miss Mayotte n’ est devenue Miss France, est-ce possible ? Geneviève de Fontenay : Tout est possible. Il n’ y a pas de normes. Il faut être photogénique, télégénique. Elle a toutes ses chances. Le choix revient au public et au jury. Ce sont eux les seuls juges. M. M. : Comment les jeunes filles seront-elles

préparées à cette grande soirée ?

© Comité Miss France

Geneviève de Fontenay et Miss France 2007

Geneviève de Fontenay : Elles sont 36 miss à conquérir à l’ élection. Dès le mois de novembre, elles s’ envoleront pour la République Dominicaine et elles vont être prises en main par différents collaborateurs. Sylvie Tellier (Miss France 2002) va les conseiller pendant toute la préparation. Une chorégraphe va leur apprendre à marcher pour les différents défilés (robe traditionnelle, robe de soirée et maillot de bain). Cette année nous allons aussi rendre hommage à Dalida qui a été Miss Egypte. Un beau spectacle en perspective.

Mayotte Magazine : Quels conseils pourriez-

M. M. : Quel message voudriez-vous faire

Geneviève de Fontenay : Je n’ ai aucun conseil à donner. Il faut que Nasma reste naturelle, qu’ elle reste elle même. être agréable, l’ air contente d’ être là. Le public fera la différence. Elle a toutes ses chances.

Geneviève de Fontenay : ça me fait plaisir d’ avoir une Miss Mayotte. L’ élection de Miss France représente toute la diversité de la France. C’ est la vitrine de toutes les traditions. Je souhaite beaucoup de succès à Nasma, elle a ses chances et ira sans doute loin.

vous donner Nasma, notre Miss Mayotte qui se présente à l’ élection de Miss France ?

passer aux mahorais ?

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Sport ya maoré Se soutenir pour se surpasser… Rédaction : Soifaoui Loutfi

Jeux des îles de l’océan Indien : Mayotte représentée

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Enfin on y est allé et on a vu ! Après des années d’ absence, notre île a connu sa première participation, en tant que « Mayotte », aux 7ème Jeux des îles de l’ océan Indien qui se sont déroulés du 9 au 19 août à Madagascar. Malheureusement nos athlètes n’ ont pas pu défiler avec le drapeau français mais avec celui des jeux des îles. Ce qui n’ a pas altéré l’ enthousiasme, ni l’ envie de la délégation mahoraise. Au-delà du climat politique entourant la présence de Mayotte aux JIOI, cette première sortie « régionale » a permis aux sportifs mahorais de se confronter à leurs homologues insulaires de l’ océan Indien (La Réunion, Maurice, Seychelles, Comores, Madagascar Maldives). Avec ses quatre médailles de bronze (trois en athlétisme et une en football), le bilan n’ est certes pas très reluisant comparé au 235 médaillés malgaches, mais le plus important était bel et bien de participer et d’ apprendre, afin d’ en ressortir grandi pour les prochaines éditions. Rendez-vous est donc pris pour 2011.


Foot : de la plage au stade Avant de faire ses premiers pas sur les stades de foot « conventionnels » de l’ île, le jeune footballeur mahorais connaît une première initiation sur les plages de sa commune. à Mayotte il vous sera très difficile de rencontrer un footballeur qui n’ a pas connu une période « M’tsangani ». 1 Loin du beach soccer, le « foot ya m’ tsangani », comprenez « foot à la plage », se pratique le plus souvent sur les terres plaints aménagés aux abords de certaines plages, autant dire qu’ il faut avoir les pieds solides et une passion bien prononcée pour ce sport. Connaissant la ferveur des mahorais pour le football, c’ est toujours un plaisir de chausser les crampons et de s’ en aller retrouver ses camarades de jeu.

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Le Sport Ramadan : « Matchs Za Tsoumouni » 2 à Mayotte, pendant le Ramadan, certaines habitudes, inexorablement, ont ressurgi. La pratique sportive en est une. En effet les sportifs et même les non sportifs n’ ont pas chômé en cette période car différents tournois (football, volley-ball, basket-ball…) se sont déroulé dans les quatre coins de l’ île. On y a retrouvé une ambiance bonne enfant, sans autre esprit de compétition. Notez que toutes les finales de ces tournois se jouent généralement le Jour de l’ Aïd El Fitr, un jour pas comme les autres car c’ est la célébration de la fin du mois de Ramadan. De plus notre boxe locale (le M’ringué) se refait une petite jeunesse et attire tout ceux qui désirent en découdre « gentiment », histoire de se défouler. Les participants se défient au son des tambours et autres instruments traditionnels. Et bien sûr, le respect de l’ autre est le maître mot de cette boxe qui est souvent apparenté à la capoeira.

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1. Littéralement m’tsangani désigne le lieu où il y a du sable, donc « la plage ». 2. Les matchs du mois de ramadan


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PUBLI-REPORTAGE

Culture Bienvenue au colloque «Patrimoine : sauvegarde et valorisation» Jeudi 22 novembre 17h00 - 20h00

Cérémonie officielle d’ ouverture du colloque dans le jardin du Conseil Général. Animation musicale par les groupes Angalabe, et Kinga Folk de Labattoir. Allocution des personnalités.

Vendredi 23 novembre Ouverture des travaux dans la salle de cinéma Alpa Joe

8h30 - 12h00

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Présidence CCEE Guadeloupe - « L’ industrie sucrière en outre-mer : état des lieux et perspectives »

14h30 - 17h00

Présidence CCEE La Réunion « Patrimoine et identité culturelle » - Projection du film documentaire «Danses mahoraises à La Réunion, une pratique de résistance» de l’ ethnomusicologue Victor Randrianary (chercheur CNRS Paris), qui interviendra également sur le thème « L’ esthétique musicale de

Velou Mwarabou, un gardien du patrimoine mahorais ». - Guy Fontaine, du CCEE de La Réunion, développera un exposé intitulé « Tourisme, patrimoine et culture ». - La CCEE Martinique abordera la thématique « Patrimoine et identité culturelle ». - Philippe Chamoin, directeur des Affaires Culturelles (Préfecture de Mayotte) parlera des « dispositifs et labels du Ministère de la Culture en faveur de la valorisation du patrimoine et de la mise en place de produits de tourisme culturel ».

17h30

- Inauguration de l’ exposition de la Direction des Archives Départementales sur l’ histoire de Mayotte de 1841 à nos jours (16 panneaux) dans le hall du Conseil Général suivie d’ un cocktail offert par le CCEE.

Samedi 24 novembre Poursuite des travaux : hémicycle du Conseil Général.

8h30 - 12h00

Présidence CCEE Martinique « Les langues locales » - Siti Yahaya, Direction des Archives Départementales : « Conservation et valorisation de la mémoire orale ». - Vice-Rectorat de Mayotte : « Bilan sur la rechercheaction ». - Association Bagamoyo, par Njeri Brandon, enseignante : « Les langues de Mayotte dans le contexte régional » - Association Langues et cultures à Mayotte : « Le contact des langues à Mayotte : quels fonctionnements diglossiques ? » par Anouar Chanfi, doctorant en sociolinguistique, Université de Rouen-CEFSM. Discussion puis discours de clôture du colloque par Habib Souffou, Président du CCEE de Mayotte.

14h00 - 17h30

Visite guidée des sites sucriers de Soulou et mosquée de Tsingoni, animée par Michel Charpentier (CCEE Mayotte).

19h30 Dîner.

Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter : Le Conseil de la Culture, de l’éducation et de l’environnement de Mayotte (CCEEM) 3 Immeuble Briqueterie, rue du stade de Cavani, 97600 Mamoudzou Tél. : 02 69 61 30 71 / Fax : 02 69 61 96 74 / Courriel : ccee.mayotte@wanadoo.fr



Histoire

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Tradition mahoraise

Rédaction : Ma’Jo

L’ un des plus beaux symboles de Mayotte... dévoilé !

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Bouquet fleuri du Ramadan, notre sujet frémit au son du M’ biwi depuis le jour de la Ide. Il est chaud comme le soleil, peut être à la fois coquet et coquin. Il est accueil en douceur pour le nouveau-né, enveloppe de dignité pour le défunt. Son fond toujours blanc adoucit les formes géométriques, en deux, trois ou quatre couleurs. Ses couleurs chatoyantes peuvent dévoiler aussi des fleurs délicates nées de l’ imagination d’ artistes voués à la beauté. Il est toujours le même mais avec un petit

« je ne sais quoi » de différent à chaque fois. Il fait mouche, se trémousse, a un si joli froufrou et peut même rendre fou… Il dérange et surprend. Il agace et ravit. Il se regarde et se lit. Il se voit et se dévoile. Ne me dites pas que vous ne le voyez pas, je ne vous croirai pas ! Encore quelques indices… Parfois on s’ en pare, d’ autres s’ en emparent, il peut être rempart ou motiver bien des rencards !!! Comme dans la chanson de Patricia Kass, il peut être porté pour entendre « Il me dit que je suis belle…. ».


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Vous avez deviné ? Le sujet semble se livrer, laissant le vent le taquiner.

Allez, je ne vais pas lambiner, c’ est un sujet autrement plus divin que la lambada.

Il est art, il est visuel, il est vivant.

Vous brûlez d’impatience. Alors tendez l’ oreille. Le sujet semble nous dire « Déshabillez moi… oui mais pas trop vite… N’étoffons pas le sujet.

Il est évident, il est coutumier, il est l’ un des plus beaux symboles de Mayotte et peut-être l’ un des plus forts. Il est plein de charmes et de mystères. Il est MYSTèRE. Vous qui passez sans le voir, sans même lui dire bonsoir, reprenez un peu d’ espoir, notre sujet est comme le cœur « il a des raisons que la raison ignore »

Il ne s’explique pas, il se laisse dévoiler… ou pas :

Le LAMBA

ou lorsque le voile se dévoile…


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Ce sont les restrictions de la deuxième Guerre Mondiale (1939-1945) qui ont influencé le style d’ habillement à Mayotte. D’ abord noires, puis bariolées, les étoffes « patri » permettaient d’ habiller toute la famille, mais aussi de décorer l’ intérieur des cases. Seuls les plus aisés profitaient de la douceur de la soie du « sari ». Le temps a passé. La télévision, les catalogues de vente par correspondance, les séjours « ailleurs », les modes occidentales..., que de tentations ! En 2007, les hommes sont fiers en pantalons ou bermudas et chemises, les jeunes en jeans et baskets, le couturier se doit de confectionner l’ exacte réplique d’ un modèle « prêt-à-porter » vu sur le catalogue que se passent toutes les copines. Et pourtant… on ne voit que lui. Le « saluva » fait de la résistance ! Oui, à Mayotte l’ adage « Ce que femme veut, Dieu le veut », vaut son pesant de tissus car le « lamba », quoiqu’ on en dise est en 2007, toujours « number one » ! Du premier au dernier jour, il accompagne la vie. Que reste t-il de nos lambas ? Qu’ en reste t-il la nuit, le jour ? Une photo, belle photo de sa jeunesse… éternelle. Le temps et les modes passent, mais point ne l’ atteint. Tout se bouscule autour, tout va vite, très ou trop vite mais il survit ! Prenez le temps de le regarder. Peut-être aurez-vous le bonheur de toucher et de voir la grâce et la délicatesse d’ un voile nommé désirs mais aussi de lire et découvrir la vie dans ses plis ! Hissons la grande voile. Voiles aux vents. Partons à la quête ou la conquête du lamba.

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J’ avais prévu de vous parler de son histoire. J’ ai découvert qu’ il est vivant ! Le pouvoir du lamba a heureusement dévié mes intentions premières pour me ramener dans la vie, celle que nous côtoyons et devinons, celle que nous croisons, celle que nous partageons. Je comptais explorer, chiffrer, quantifier, les Archives orales, historiques, les recueils. Tout était prévu pour vous documenter. Oui mais voilà, j’ ai été frappée par l’ incroyable force vitale des châles et saluvas. Anéanties mes grandes idées, écrasées par le poids de la vie cachée de ses voiles ! La magie a opéré par une belle fin d’ après-midi. Moi, avec l’appareil photo prêt à immortaliser toutes étoffes jouant avec le vent. Soudain, que vois-je ? Des collégiennes ! Oui mais, fleurs parmi les fleurs, qu’ elles déambulent ou courent avec insouciance, qu’ elles soient sur des scooters, ou dans un taxi, qu’ elles soient espiègles ou sages, elles sont toutes en saluva !

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Intriguée, je m’ approche d’ un groupe d’ adolescentes et leur fais remarquer qu’ elles sont particulièrement belles ainsi revêtues. Elles me répondent en chœur, comme une évidence : « C’ est parce que c’ est le Ramadan, même si on n’ aime pas ça. On doit, c’ est tout » Leur réponse laisse songeur. Non ? Comment un simple bout d’ étoffe a réussi à passer le temps, les modes, les tendances, même chez les jeunes ? Faut-il penser que c’ est incroyable mais vrai : le lamba est plus fort que tout ? Le lamba, c’ est la vie ? Un petit parcours initiatique s’ avère nécessaire. Le lamba ne se livre qu’ à ceux qui savent le regarder. Vous êtes prévenus, la tâche ne sera pas aisée, car il faut le mériter. Allons enfants de cette belle île, le jour de gloire du lamba est arrivé ! Sous les lambas et saluvas… mystères et souffles de vies…


Il était une fois un petit bout de tissu tout d’ abord nécessaire pour se vêtir à moindre frais. Il semblait si évident que personne n’ y prenait garde vraiment. Et pourtant… Le lamba est en vie. Les femmes soucieuses d’ être belles, en firent des parures qui les avantagèrent tant que les hommes furent séduits par les effets de cette étoffe pudique et sensuelle à la fois. Un symbole fort du charme et de la force des belles de leur île était en train de naître. Echati renforçait sa beauté en prenant le temps de passer chemises et jupons parfumés pour veiller à séduire sans se nuire. Un beau saluva bien noué au dessus de sa poitrine esquissait légèrement la beauté de son corps. Le vent coquin se glissait dans les plis lui donnant une élégante démarche de princesse égyptienne. L’ étoffe dansait avec les alizées dans un mouvement qui semblait dire « Devinez-moi !».

Le lamba est beauté.

Sa mère, Sophya, était plutôt fière lorsqu’ elle voyait Echati en saluva. L’ enfant de sa chair était encore plus belle en saluva ! Pour elle, Echati ainsi vêtue, symbolisait la beauté, l’ élégance, le respect des valeurs, la fierté d’ être mahoraise, d’ être femme. Elle se souvient encore du jour de sa naissance. C’ est dans un « nambawane » qu’ elle avait enveloppé ce petit bout d’ amour qu’ elle avait porté neuf mois dans son ventre. Elle l’ avait déjà habitué à la douceur lorsqu’ elle cachait ses rondeurs de future maman sous le saluva.

Pas envie de partager ce mystère avec tous, et surtout pas avec ses rivales. Elles verraient bien lorsque le bébé serait là. On ne sait jamais, les jalouses pourraient lui envoyer de mauvais sorts avant même son arrivée dans ce monde ! Le lamba la protégerait de tout… Le lamba est amour. Qu’ il soit rouge façon « shiromani » ou vert ou bleu, le lamba fût tantôt utilisé pour la langer, tantôt pour la rassurer ou pour la protéger. Lorsque son corps fiévreux tremblait, les effets du massage étaient prolongés par la caresse du lamba ou du châle qui sentait si bien maman. Le lamba réconforte. Révélait-il aussi à Echati les larmes que Sophya tentait de cacher parfois ? Seul le lamba savait tout et comment et pourquoi. Ce châle qui tant de fois fut source de sourires, ce châle qui tant de fois a entendu ses rires, ce châle qui tant de fois a gardé ses secrets… Le lamba est confident.

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Sophya se voulait et se sentait belle en saluva, pour Souffou. Les compliments fusaient et ses regards en disaient long sur sa beauté.

Le lamba est attirant.

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Derrière le lamba… la femme… Sophya le sait bien. Comment peut-elle feindre d’ ignorer que sa jeune voisine Faïza se pare de son lamba, sans chemises Shimisi, pour être immédiatement prête à détourner, Souffou son propre époux entre 17 et 19 heures ou quelques heures le week-end, avant qu’ il ne rentre à la maison ? Il suffit de se montrer en lamba en société pour paraître une fille bien n’ est-ce pas ? Qui pourrait se douter qu’ à 20 ans, Faïza cachait sous les plis de son saluva, une petite effrontée prête à tout pour séduire, sans se soucier de faire souffrir, sans savoir vraiment ce qu’ est aimer ? Le lamba lui permet de se libérer, de tromper, sans que jamais au grand jamais, famille ou voisins ne puissent la juger, après tout. Qui pourrait se douter qu’ elle est nue sous le voile pour satisfaire, loin des yeux, loin du cœur, celui qu’ elle veut convoiter ou « consommer »? Ni vu, ni connu : Le lamba est masque. Ce n’ est pas comme Sophya , qui , encore jeune et pure, rêvait de se faire remarquer par son prince charmant : Souffou. à 20 ans, elle collectionnait châles et saluvas assortis pour qu’ il soit amoureux et fier d’ elle.

Le lamba est séduction.

Le respect de la tradition, le respect de sa personne, son éducation pouvaient se deviner uniquement à son port du saluva. Bien sûr elle a été attentive aux tendances et modes, mais a toujours été fidèle au saluva.

Le lamba est vertus.

Bien sûr elle a aussi choisi et fait inscrire, des messages sur son saluva, certains destinés à l’ élu de son cœur, d’ autres pour ses éventuelles rivales.

Le lamba est media.

Il faut qu’ elle pense à en avoir un avec l’ inscription : « Je t’ aime, à la vie, à la mort ». Et un autre, « Faire tromper n’ est pas aimer ». Peut-être le liront-ils ?

Le lamba est message.



Souffou, à bientôt 50 ans, a besoin de se prouver qu’ il peut encore plaire. De quoi aurait-il l’ air devant une belle jouvencelle, sans complexes ou principes en pagne « Shikoyi et shilala» ? Certes c’ est agréable et confortable à la maison, mais quelle belle le regarderait ainsi vêtu ? Il voudrait plutôt avoir le look « dans le vent » pour se faire remarquer : pantalon et chemise de marque ! Il est conscient que Sophya l’ aime encore assez pour chercher à être encore belle pour lui dans la soie d’ un sari, porté avec grâce pour son retour à la maison, ou pour qu’ il soit fier d’ elle lorsque qu’ ils sont de sortie. Il reconnaît se laisser encore attirer par la délicatesse de ce tissu qui la rend si belle, si désirable, si respectable. Parfois, il sait apprécier qu’ elle se laisse encore deviner. Le plaisir d’ être le seul qui puisse profiter du plaisir de la découvrir encore sous le saluva ?

Le lamba est bijou.

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Mais pourrait-elle comme Faïza porter son saluva pour cacher l’ inénarrable ?

Le lamba laisse songeur…

Il est vrai que depuis le décès de sa mère, il ne cesse d’ y penser. Il ne pouvait s’ empêcher de verser quelques larmes lorsqu’ il se rappelait du châle dans lequel elle avait enveloppé tous ses nouveaux nés pour leur premières tétées et leurs premiers câlins. Il se souvient que c’ est le châle de sa maman qui l’ avait protégé des regards et des chocs lorsqu’ il allait à la mer pour activer la cicatrisation de sa circoncision ou pour cacher ses larmes ou ses blessures de petit garçon.

Le lamba est réconfort.

Souffou ne pouvait s’ empêcher d’ esquisser un sourire de conquérant lorsqu’ il se remémorait les seules fois où les filles sciemment ôtaient leurs châles pour mieux affronter leur rivale dans une bagarre. Mais il ne saura jamais si le lamba est protection ou « bas les masques » dans ces cas-là ! C’ est pour cela qu’ il avait apprécié qu’ elle soit recouverte d’ un bafta le jour de sa mort en hommage à sa dignité, sa beauté et sa douceur.

Le lamba est hommage.


La conclusion de cette fiction, c’ est que le lamba ne semble pas pouvoir mourir puisqu’ il est acteur, représentant, révélateur de la vie. Il ressemble à un « Faites ce que je dis pas ce que je fais ». Il est sympa et attirant, mais méfiez-vous, les lambas cachent des tranches de vie.

Le lamba est à la fois « Carpe Diem » et « Qui vivra, verra ».

Le lamba sait que chaque enfant, chaque femme, chaque homme, y pose ses douleurs, ses secrets, ses espoirs et ses rêves... Ne vous méprenez dons plus. Ce n’ est pas qu’ un simple bout d’ étoffe. Il en sait plus que quiconque et ne se laisse dévoiler que si celui ou celle qui le porte estime que vous le méritez.

Le lamba est conscience.

Alors en plus de l’ admiration, donnez-lui du respect. Il n’ est pas facile aujourd’ hui de continuer à faire apprécier les valeurs, autre terme qui comme le lamba pour certains semble dépassé : une essence essentielle en voie de disparition ? Votre dévouée Ma’Jo

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Escapade dans l’île

Rédaction : Nathalie Kubicek

Bandrélé, une commune pas comme les autres Souvent traversés pour rejoindre les contrées touristiques du Sud, Bandrélé et ses villages rattachés offrent des plages qui comptent parmi les plus belles de l’ île, des îlots paradisiaques, et une culture particulière, celle du sel, qui méritent bien que l’ on s’ attarde sur cette commune.

C

’ est aux alentours de 1830 que la famille Fani Mgoudzou vint s’ installer en un lieu qui sera baptisé Mjini Bandrele (Bandrélé signifiant « longue plaine»), sur les hauteurs du Bandrélé actuel. Un point de vue stratégique et la présence de rivières guident souvent le choix de l’ installation.

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Cependant, Mjini Bandrele fut rendu responsable de la faible fécondité de la famille, et quelques années plus tard, le village fut déplacé sur le Bandrélé que l’ on connaît de nos jours.

Jusque dans les années 1980, Bandrélé demeure relativement isolée du reste de l’ île. Un taxi-brousse (une 504 plateau) ne dessert Mamoudzou qu’ en saison sèche, par une piste en terre. La plupart du temps, le chemin se fait à pied, au moins jusqu’ à Dembéni, en « coupant » par Bénara et Hajangua : comptez 2 à 4 heures pour boucler ces quelques 20 km et des poussières ! C’ est le sort des collégiens et lycéens de ces villages durant de nombreuses années, le lycée-collège de Mayotte se trouvant en Petite

Terre, avant la construction en 1984 de celui de Mamoudzou. Tous nos élèves sont donc pensionnaires, avec internat longue durée puisque seuls les retours en vacances scolaires sont envisageables. Mais Bouchouranni, témoin de cette époque, garde un souvenir joyeux des regroupements de jeunes sur le chemin du collège, avec Tsararano comme centre de ralliement du taxi-brousse, et de l’ animation que créait au village le retour des « petits » au premier jour des vacances.


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Les familles qui suivirent, selon leurs affinités avec celles en place et les langues parlées, choisirent soit de s’ installer sur Bandrélé, soit de s’ éloigner un peu, en fondant de nouveaux villages : Hamouro et Nyambado au Nord de Bandrélé, où se parle le shimaoré, et Bambo Est, Moutsamoudou et Dapa-

ni au Sud, où ne se pratique que le malgache. Le rattachement des villages voisins à la commune de Bandrélé ne semble guère présenter plus qu’ un aspect purement administratif. Les distinctions entre villages restent toujours marquées, ne serait-ce que par la langue, sans aucune animosité cependant. Ban-

drélé et ses villages respirent la tranquillité. Si la famille Fani Mgoudzou n’ est plus représentée aujourd’hui sur la commune, victime d’ une vente par des malgaches, celle-ci s’ est considérablement développée et comptait 6 000 habitants en 2002, dont 3 000 sur Bandrélé même.


La route goudronnée, apparue en 1990, a cependant été vécue comme un réel soulagement…. Aujourd’ hui, Bandrélé est doté de son propre collège, et même si les lycéens doivent encore s’ éloigner sur Mamoudzou, l’ évolution en termes de transport scolaire leur permet de rejoindre le nid familial tous les soirs, en bus. L’ achèvement imminent d’ un cyber-café participe à l’ élan de modernisme qui touche la commune. Les traditions locales perdurent toutefois, fort heureusement, et notamment celle de la production de sel. Bandrélé est en effet réputé dans ce domaine. La longue plaine du village le rend inondable par les marées qui infertilisent sa terre. Forts de ce constat, les habitant n’ ont pas tardé à deviner la présence de sel dans ce limon, et à déployer des trésors d’ ingéniosité pour l’ en extraire. De vieilles casseroles sont recyclées en filtres artisanaux : fonds percés, colmatés par un tamis en fibres de cocotiers sur lesquels des couches de sable jouent le rôle de filtre. Il ne reste plus qu’ à laisser s’ infiltrer la terre diluée dans de l’ eau douce pour recueillir une eau propre salée. Chauffée, cette eau s’ évapore pour ne laisser que le fameux « sel de Bandrélé ». Richesse intarissable du village, le limon se rechargeant en sel au gré des marées. Une visite de l’ écomusée du sel s’impose pour découvrir cette technique d’une étonnante ingéniosité.

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© Nathalie Kubicek


© Nathalie Kubicek

39 La plupart des femmes du village se retrouvent ainsi tous les jours, du matin au soir (hors saison des pluies qui lessivent le limon ou le chargent de terre), autour du sel, conservant ainsi le sens de la vie communautaire si important, si agréable à Mayotte. Depuis une quinzaine d’ années, ce sel est commercialisé, alors qu’ auparavant la production se limitait aux nécessités de consommation personnelle. Et la consommation est actuellement en plein essor, sur l’ ensemble de l’ île, avec l’ attribution de vertus anti-hypertension à ce sel de Bandrélé. Pour parfaire la journée, laissez-vous tenter par la plage du Phare, juste avant le village d’ Hamouro, un bosquet de baobabs vous

en balise l’ entrée, vous ne serez pas déçu… (à peine 15 minutes de marche pour gagner une plage immense où vous jouerez les Robinsons). Si vous avez oublié le pique-nique, le Zam-Zam, à l’ entrée de Bandrélé, calera copieusement et savoureusement vos petits creux. N’ oubliez pas de repartir avec une petite bouteille de ouréoiguini : Bandrélé est également célèbre pour son tamarin, qui entre dans la composition de ce poutou spécial, en l’ adoucissant. Les amateurs de mataba et de riz en reconnaîtront la saveur particulière dans la cuisine locale.



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PUBLI-REPORTAGE

Vie des assoc’

Tifaki H azi : zoom sur un dispositif d’ économie solidaire au service du développement local

Le projet de Tifaki hazi, qu’est-ce que c’est ? Face à la pénurie de l’ emploi et au contexte exacerbé de la compétitivité économique, il est plus que nécessaire de développer, au niveau local, des outils aptes à combattre les méfaits liés à l’ absence de revenus, à l’ absence de perspectives d’ emploi.

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Il y a de cela 15 ans, Mayotte était encore une société solidaire ne connaissant pas la « pauvreté ». Pour qu’ elle préserve ce qui lui reste de cette valeur, pour lutter contre la misère et l’ exclusion, il est important qu’ elle réserve, autant que possible, à tous ses citoyens, le droit de prendre part à l’ échange travail / salaire, d’ exercer au sein de toute forme d’ entreprise les droits qui sont ceux de tout travailleur, et d’ acquérir ainsi le droit de consommer pour vivre décemment. Sans aller jusqu’ à remettre en cause le bien fondé du nouveau système économique, il est important de réfléchir aux moyens à mettre en œuvre pour faire vivre, à Mayotte, ce droit à l’ emploi durable, y compris pour ceux qui n’ ont pour seule perspective d’ emploi que

d’ alterner contrats aidés, stages de formations et périodes d’ inactivité. Pour cela, Tifaki hazi se veut être un outil du développement local, un dispositif d’ économie solidaire favorisant l’ insertion des personnes éloignées de l’ emploi au service d’ une société solidaire. L’ association Tifaki hazi a pour objet de développer tout dispositif favorisant l’ insertion d’ adultes éloignés de l’ emploi. à cet effet l’ association est agréée « association intermédiaire » par arrêté préfectoral depuis 1998 et se positionne aujourd’ hui comme une passerelle de professionnalisation et d’ insertion à l’ attention des personnes en marge du marché de l’ emploi. Nous utilisons le secteur des services aux personnes, en particulier les emplois de maison, pour mettre en œuvre des parcours d’ insertion qui alternent « activité rémunérée » et « formation » le tout, coordonné par un accompagnement social et professionnel individualisé.


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Notre secteur d’activité, les services aux personnes Voici brièvement les avantages que représente le secteur des services aux personnes en matière d’insertion :

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Les emplois de maison, un potentiel d’ emploi énorme : • à ce jour, il est estimé à plus de 5 000, le nombre d’ employés de maison non déclarés. • Seulement quelques centaines de personnes sont déclarées employeurs. • Les services de l’ inspection du travail sont habilités depuis septembre 2006, à opérer des contrôles chez les particuliers. • Le coût d’ une heure de prestation pour un employeur imposable (après déduction) est de 3,25 € toutes charges comprises. • Si chaque personne en contrat expatrié embauchait une aide ménagère ne serait-ce que 4 heures par semaine, cela créerait plus de 400 emplois. Des emplois accessibles aux plus démunis : • Le premier avantage de ces emplois est leur accessibilité aux personnes sans qualification ni formation. • Un autre élément intéressant pour notre structure d’ insertion, est la féminité des emplois. En effet les emplois de maison et de services aux personnes sont occupés à 95% par des femmes. Or sur le territoire de Mayotte ce sont justement

elles qui sont le plus en difficulté vis-àvis de l’ emploi et de leurs conditions de vie. • Un autre avantage réside dans la création de lien social à travers ces métiers. En effet, les emplois de maison bénéficient d’ un côté relationnel fort du fait de la promiscuité employeur / employé, du fait aussi de l’ intimité dans laquelle exerce le salarié. Ces relations « affectives» perdurent souvent au-delà de l’ emploi. Une professionnalisation nécessaire : • Le SMIG augmentant chaque année de plus de 10%, il est nécessaire de professionnaliser les emplois de maison au même rythme. L’ idée est de conserver un équilibre travail / salaire. • L’ aide à domicile pour personnes dépendantes se met en place progressivement, on peut d’ ores et déjà prévoir un développement de cette activité pour les prochaines années. L’ aide à domicile est accessible à certains employés de maison, à travers une formation adaptée. Par ailleurs, les secteurs d’ activité de la petite enfance, du nettoyage industriel, de l’ hôtellerie restauration sont autant de débouchés aux parcours d’ insertion.


HISTORIQUE Tifaki hazi a été créée en 1998 par Mme Pipart Abdulla au sein de l’ association HODINA. Elle est devenue une association à part entière au 1er juillet 2003. Depuis cette date son activité, d’ accompagnement de demandeurs d’ emploi en difficulté, ne cesse de se développer et de se professionnaliser. En passant de 11 salariés en insertion en 2002, à 70 à ce jour. Chaque année plus de 30 personnes sortent du dispositif avec un contrat CDI. Une force de proposition : Au vue des besoins du territoire, Tifaki hazi s’ était proposée pour mettre en place : • en 2004 un service d’ Aide à la Recherche d’ Emploi pour les personnes en difficultés (avant que l’ ANPE s’ installe sur Mayotte) • en 2005 un service d’ aide à domicile appelé MSANDA, devenu autonome depuis le 1er janvier 2007 • en 2007 un service d’ information et d’ orientation pour les employeurs de personnel de maison.

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02 69 62 46 46 L’ emploi de personnel de maison est déductible à 50% de vos impôts (plafond de 7 800 €).


PUBLI-REPORTAGE

La Poste Les principaux produits & services proposés

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Le 4 octobre dernier, la Poste de Mayotte et la commune de Bandrélé ont inauguré la première agence postale communale de Mayotte, en présence exceptionnelle de Georges Lefebvre, Directeur Général de La Poste et Nicole Carrel, Directrice Exécutive de La Poste d’ Outre-Mer (photo cicontre). Ce projet est né d’ une réflexion commune sur l’ évolution de la présence postale dans le secteur Sud de Mayotte. L’ ensemble des acteurs ont choisi d’ un commun accord d’ établir un partenariat innovant dans la ville entre La Poste et la Mairie de Bandrélé. Si le territoire compte aujourd’ hui 12 points de contacts postaux, c’ est la première fois à Mayotte, qu’ une convention de partenariat a été signée avec une commune pour donner vie à une agence postale communale. Cette forme de présence postale participe de la volonté de La Poste de déployer ses services de proximité.

Interview avec Georges Lefebvre, Directeur Général de La Poste : Mayotte magazine : - Quels sont les projets de La Poste pour l’ île de Mayotte ?

Georges Lefebvre : - Ces trois dernières années, nous avons rénové les points postaux afin d’ offrir à nos clients des conditions d’ accueil plus satisfaisantes. Nous continuerons dans cette lignée, notre objectif étant d’ adapter les points de contact à l’ activité, plutôt que de multiplier les bureaux de poste. Les files d’ attente pourront ainsi être réduites à certaines périodes. Nous rappelons aux usagers qu’ ils ont accès à leur compte postal depuis les distributeurs (et sur Internet), pour leurs retraits et consultations de compte. Il n’ est donc pas nécessaire de patienter au guichet pour de telles opérations. L’ équipement en gab a d’ ailleurs augmenté cette année, passant de six à dix. Nous poursuivrons cette hausse ces prochaines années. Le partenariat signé avec la commune de Bandrélé, pionnier à Mayotte et 4 999ème au niveau national, est un premier pas vers d’ autres accords de ce type, si cela s’ avère être une réussite. Enfin, à mesure que la fiscalité mahoraise se rapprochera de la fiscalité métropolitaine, La Poste de Mayotte augmentera progressivement sa gamme de services financiers.

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PUBLI-REPORTAGE

DASS

F ace au recensement de victimes aux C omores , la

prévention du choléra est en marche à M ayotte Le choléra, maladie transmise par les mains, l’ eau ou les aliments contaminés, est due à un microbe qui entre par la bouche et attaque les intestins. Pour combattre cette maladie, les mesures d’ hygiène sont simples et efficaces.

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Le microbe du choléra peut survivre longtemps dans certains milieux ambiants : sols, vêtements, mains sales...

La diarrhée et les vomissements entraînent une déshydratation très rapide ...

Lors d’ un cas grave de choléra, le malade subit une diarrhée fréquente et vomit beaucoup. Il n’ a pas de fièvre. Il perd une grande quantité d’ eau en peu de temps. Si la maladie n’ est pas traitée à temps, il meurt rapidement. N’ importe qui peut être contaminé par le choléra.

Avec l’ eau qui accompagne les matières fécales, nous perdons des sels minéraux qui sont très importants pour notre santé.

Comment savoir si quelqu’ un a été contaminé ?

... et sont très contagieux :

Les personnes contaminées peuvent présenter brutalement et sans fièvre : - des diarrhées - des vomissements - des crampes - des coliques

Voilà pourquoi le malade qui présente une diarrhée doit boire beaucoup d’ eau et être hydraté.

Pour éviter la dissémination du choléra, les malades ne doivent pas être transportés dans les taxis collectifs. Les proches des personnes présentant de tels symptômes doivent immédiatement appeler l’ hôpital ou le dispensaire le plus proche.


Il faut savoir aussi que :

Comment se protéger ?

• le choléra ne s’ attrape pas en respirant l’air, même près d’ un malade

Les trois consignes à respecter :

• le choléra est une maladie qui se soigne bien

• Mains propres

- Lavez-vous les mains au savon (après être allé aux toilettes, avant de préparer vos repas ou de faire manger vos enfants)

• Eau traitée

- Ne buvez que de l’ eau et du lait bouillis ou traités - Lavez la vaisselle avec de l’ eau du réseau ou bouillie - Lavez les aliments qui se mangent crus avec de l’ eau citronnée ou javellisée

• Nourriture bien cuite

- Mangez les autres aliments bien cuits et chauds - Protégez les aliments contre les mouches et les moustiques

Interview de Jean-Claude Cargnelutti, Directeur de la DASS (photo ci-contre) :

Mayotte magazine :

- M Cargnelutti, quels sont les risques de choléra à Mayotte et quelle démarche la DASS met-elle en oeuvre pour prévenir cette maladie ?

J.-C. Cargnelutti :

- Comme vous le savez, Mayotte est située dans une zone fragilisée, en raison des différences sensibles de niveaux de santé entre pays

de la région, et des déplacements de population nombreux et fréquents. Nous faisons en sorte que la population mahoraise soit le mieux informée possible concernant les maladies transmissibles (chikungunya, fièvre jaune, fièvre de la vallée du rift...). En tant que maladie contagieuse, le choléra présente un risque potentiel grave pour l’ île. Fin août aux Comores, le choléra avait touché plus de 1 000 personnes et 60 décès étaient recensés. Cela est survenu pendant la période des grands mariages, les repas collectifs facilitant la propagation du choléra

lorsque les précautions d’ hygiène ne sont pas respectées. à Mayotte, la DASS a lancé une campagne de sensibilisation (TV, radio, dépliants...) et engagé un plan de surveillance accrue. Je rappelle que l’ importation de denrées d’ origine animale fait l’ objet de contrôles sanitaires stricts. Les animaux importés de manière clandestine doivent être tués et mis en fosse. Un dispositif d’ urgence existe et est opérationnel si un cas de choléra venait à se déclarer. Nous ne voulons pas affoler les habitants de Mayotte mais les amener à appliquer scrupuleusement les consignes de prévention.

n° utiles : CHM : 02 69 61 86 86 - Hôpital Sud : 02 69 62 11 83 Hôpital Centre : 02 69 62 40 78

Direction des Affaires Sanitaires et Sociales Service Santé Environnement B.P. 104 97600 Mamoudzou Tél. : 02 69 61 83 31 ou 02 69 61 83 39 Fax : 02 69 61 83 49

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Conseil Général de Mayotte

rue de l’hôpital 97600 Mamoudzou Tél. : 02 69 64 90 00


économie

Vergers et potagers de Mayotte :

D

encore artisanal et familial

errière une haie de fortune en feuilles de cocotier tressées, quelques ares blottis au bord de la route, grignotés sur le domaine public. Au bout d’ un chemin en terre, au fond d’ un vallon, ou sur les pentes du Mont Combani, plusieurs hectares isolés de tout. L’ « exploitation agricole mahoraise » a de multiples visages, ceux qui les dirigent aussi. 45 159 personnes « pratiquent » l’ agriculture à plein temps, mi-temps ou occasionnellement sur l’ île de Mayotte. Pour un total de 20 858 exploitations. Ce chiffre regroupe les chefs d’ exploitation, leur famille et la main d’ oeuvre agricole. Ce sont les derniers chiffres officiels connus de la Direction de l’ agriculture et de la forêt. Toutes catégories confondues (ouvrier agricole, gardien, bouvier, travaux à la tâche…). Mayotte Magazine est allé à la rencontre des producteurs de fruits et légumes. Ceux dont tout le monde à Mayotte souhaiterait tant qu’ ils satisfassent tout au long de l’année la demande locale, avec de beaux et bons produits, variés, à des prix raisonnables, tout en respectant l’ environnement. Voyage derrière les haies, dans les potagers et vergers de Mayotte. î

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Moussa Darmi tranche avec fierté sa première pastèque, même si elle manque un peu de maturité : agriculteur installé à Dembéni depuis 18 mois sur les 4,5 ha de son père, il n’ a pourtant pas essuyé que des succès. à petits pas, Moussa avance, enthousiaste un jour, vite découragé le lendemain. Après huit ans d’ études en sortant de 3ème, dont six dans le secteur agricole et horticole y compris un Brevet de technicien agricole/commercialisation des produits frais, Moussa Darmi a des idées _ installer un étal sur le bord de la route

Rédaction : Laurence de Susanne pour vendre en direct, par exemple _ mais a sans cesse besoin d’ être épaulé et encouragé. L’ an dernier, quand, un matin, il a découvert que la plupart de sa plantation de melons était trouée par des cochenilles et donc invendable, il a failli tout abandonner. Coup de blues aussi lorsqu’ il s’ aperçoit que sur les 2 030 pieds de salade plantés, il n’ en récoltera que 1 000. « La terre était infertile …et personne ne me l’ avait dit. La deuxième année, en 2007 donc, j’ ai enrichi mon terrain avec des matières organiques. Résultat : j’ai récolté 500 kg de tomates sur 154 m2 ! ». Et ce matin de septembre, jour où nous l’ avons interviewé, il était à deux doigts de laisser pourrir sur pied les beaux haricots que « l’ EFM (association de producteurs chargée notamment de vendre les produits de ses adhérents) n’ est toujours pas venu chercher », expliquait-il pour se dédouaner. Les trois belles serres installées sur son terrain, juste au bord de la route nationale, le motoculteur tout neuf, la retenue collinaire qui recueille l’ eau de pluie, la station de pompage, les


semences données par le CIRAD (l’ organisme public chargé d’expérimentations agricoles) et qu’ il vient de replanter méticuleusement dans sa minuscule pépinière, ne lui suffiront pas à réussir. L’ envie de gagner ne lui tient pas encore totalement au ventre. Et pourtant Moussa Darmi avait, au départ, en 1998, établi un projet détaillé, presque un « business plan », évaluant le montant de ses investissements précisément à 112 000 €, son apport personnel s’ élevant à 15 000 €, avec des remboursements de 260 € par mois. Mais sa volonté s’ est un peu émoussée durant les sept années qu’ a duré l’instruction de son dossier auprès du CNASIA, organisme chargé alors d’ accorder - ou non - la « dotation d’installation agricole ». Il n’ avait pas non plus mesuré combien il fallait, en plus d’ être un bon technicien agricole, avoir aussi la fibre commerçante pour négocier serré avec des clients tels que Sodifram ou Jumbo Score. En nous quittant, il nous lance quand même, ragaillardi : « En 2008, je voudrais dégager un bénéfice de 2000 € ; en 2009, j’ installerai une

serre-chapelle et je ferai fortune grâce à la culture de tomates et de salades à contre-saison, c’ est-à-dire durant la saison des pluies. Faire fortune ? Pour moi cela signifie réaliser un chiffre d’ affaires annuel de 8000 € et dégager un bénéfice de 3000 € ». Plusieurs soucis : l’ eau, les makis, les roussettes et les vols à plusieurs kilomètres de là, toujours sur la côte Est, en haut du village de Tsararano, accessibles par un joli chemin un peu défoncé, dominant la vallée étroite, s’ étendent les 20 ha de Bouhari Moussilimou, dont 16 cultivés. 11 000 pieds de bananiers, 2 ha d’ avocats, 100 pieds de litchis, des centaines de pieds d’ananas, des goyaves (1 à 1,5 tonnes par an), des citronniers, des papayes solo… Soleil et ombre jouent à cache- cache sur les petites salades rouge de Bordeaux, essai tout récent de l’ agriculteur en mal d’innovation. Bouhari Moussilimou, comme beaucoup d’ exploitants, a plusieurs soucis : l’ eau, in-

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suffisante, les makis _ qui attaquent tout ce qui est sucré (papayes, mangues, litchis) _ et les roussettes, deux animaux protégés et faisant la joie des touristes, et enfin, les vols. Cet autodidacte de 50 ans, plutôt rebelle, exmaire d’ Ouangani, est agriculteur à plein temps depuis 5 ans. Pour un gain d’ « à peine 800 € par mois ». Agriculteur, comme son père et son grand-père. Rebelle contre les administrations et les organismes publics « qui dépensent des sommes folles pour des outils et des tracteurs qui restent à pourrir dans des hangars » ! Son credo : faire confiance aux Anjouanais « qui sont des maîtres en matière de maraîchage ». Ainsi, quand il s’ est agi, il y a quelques mois, de planter ses premiers pieds de tomate, ce n’ est pas vers les variétés « Chamou » ou

54 (ci-dessus) Le CIRAD à Dembéni (ci-dessous) Les locaux de l’EFM (voir encadré p. 60)

« Joma» déclarées particulièrement aptes à la culture sur Mayotte par le CIRAD – « des technocrates » déclare-t-il à l’ emporte-pièce qu’ il va se tourner. Non, il préfèrera écouter les Anjouanais et choisira les « carakoli » et les « calinago »! Idem pour l’ utilisation des engrais. Des Anjouanais qu’ il aimerait d’ ailleurs bien voir régularisés – uniquement ceux implantés à Mayotte depuis longtemps – et qui affirme-t-il- sont plus réguliers, plus qualifiés et plus travailleurs que nombre de Mahorais. Des Anjouanais qui - tout le monde est d’ accord sur le chiffre- sont encore à l’ origine des 2/3 de la production maraîchère de Mayotte ! En revanche, Bouhari aurait apprécié que des « experts » viennent mettre leur nez dans ses produits de transformation (confitures, jus de fruits) vendus sous le label « Les vergers de


Mayotte », notamment dans l’ épicerie qu’il a ouverte en juillet à Coconi. La pasteurisation est une technique complexe qu’ il n’est pas sûr de parfaitement maîtriser, il l’ avoue humblement. D’ ailleurs, lorsqu’ il a fait sa demande de subventions de 100 000 € en janvier dernier, il avait inclus une formation dans ce secteur. En juin, le dossier était accepté… exceptée la formation. Bouhari Moussilimou le regrette. Mais, pour le reste, il ne fait pas la fine bouche : grâce aux subventions il va acheter un pressoir, un broyeur (pour le manioc), une encapsuleuse, une machine à râper les papayes, un ordinateur et…un superbe « véhicule utilitaire » (ces fameux 4x4 à 35 000 € critiqués par certains car trop luxueux) qui remplacera sa vieille guimbarde dont les portes tiennent avec des bouts de fil de fer ! Des subventions, on le

voit, toutes dédiées aux produits de transformation. Car c’ est là que Bouhari Moussilimou gagne de l’ argent : 45 000 € de chiffre d’affaires en 2006. Et l’ arrosage ? Pas de demande de subvention pour l’ arrosage ? Combien de temps va-t-il arroser – ou faire arroser - ses 16 ha à l’ arrosoir ? Ce sera pour la prochaine subvention ! Mais d’ ici là Bouhari se sera peut-être lancé dans une autre aventure : l’ aquaculture. « Nous sommes cinq frères. Un jour je devrai partager ce terrain avec eux. Cela ne me suffira alors plus pour vivre. Il faut donc que j’ anticipe ! » Beaucoup plus d’ ambition que son père Fouadi Halidi, exploitant d’ un terrain plat de 5 ha, situé à quelques kilomètres du village

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de Combani, traversé d’ une superbe allée de cocotiers, le tout posé dans un lieu de rêve comme il en existe tant à Mayotte, n’ a pas d’ état d’ âme. Sans aucun diplôme dans le secteur agricole, Fouadi, 31 ans, est revenu de Marseille où, muni d’ un BEP, il travaillait dans la menuiserie et le PVC, pour reprendre, il y a quelques mois, les rênes de l’ exploitation paternelle. En métropole, il avait pourtant un contrat à durée indéterminée et gagnait 1 300 € bruts par mois. Son père, un peu fatigué maintenant, était un passionné d’ agriculture mais ne produisait que pour sa famille. Fouadi Halidi, lui, a d’ autres ambitions : il nous montre ses poivrons verts, ananas, aubergines, haricots verts qu’ il vend pour l’ instant aux particuliers en direct et via le marché du lycée de Coconi et explique ses projets d’ expansion. Installer 2 000 m² de serres et planter au moins 500 pieds d’ ylang-ylang qui viendront s’ ajouter aux 670 existants. C’ est d’ ailleurs sur son terrain qu’ en grande pompe a été inaugurée miseptembre l’ installation sur l’ île de 13 alambics en inox tout neufs qui vont permettre de produire des huiles essentielles d’ ylang-ylang plus rapidement et surtout de meilleure qualité que dans les vieux alambics en fer galvanisé. « Je veux participer au développement de Mayotte » affirme clairement Fouadi Halidi. Tout le monde n’ a pas la chance d’ hériter ou de disposer d’ un terrain familial sur lequel tenter d’ exercer ses talents et/ou sa passion d’ agriculteur et d’en vivre. C’ est le cas de Valérie et Laurent, 29 ans. Tous deux ingénieurs agronomes, elle, réunionnaise, lui, breton. Qu’ à cela ne tienne : ils ont fait des pieds et des mains pour trouver un terrain à louer auprès de la collectivité départementale. Et, au bout d’ un peu moins de deux ans, ils ont signé en mai 2007 : 4 ha pour un coût annuel de location de 2 500 €, aux portes du village de Combani. Ils en sont à leurs toutes premières plantations , avancent les fonds sur leurs économies et attendent de pied ferme les serres et la suite des subventions. Heureusement, dès

que l’ arrêté préfectoral leur donnant droit aux subventions est paru, les portes des banques se sont enfin ouvertes. Il était temps car Valérie et Laurent ont deux jeunes enfants à nourrir. Prochaine étape : terminer le banga - seule construction autorisée qui abritera leur famille sur le terrain-même de leurs aventures maraîchères. Pour être sur place et vivre au rythme de leurs productions. Pour Ahamadi B., 24 ans, l’ histoire est radicalement différente : il est Anjouanais, à Mayotte depuis 8 ans mais sans papier, et sous la haute protection de son cousin germain bien implanté sur l’ île. Il cultive un terrain à Vahibé qui appartient à son grand-père, se procure des semences comme il peut et souvent auprès de métropolitains qui croient bien faire en lui ramenant de métropole à chaque voyage des légumes et fruits gratuits, alors que ces graines sont rarement adaptées au climat et à la terre de Mayotte. Résultats : des maladies et un fort taux de pertes. Chaque mercredi et samedi, Ahamadi fait le tour - en taxi ou conduit par son cousin - des résidences des métropolitains de la côte Est, au nord de Mamoudzou. « 3 € le kg de tomates, mais 2,50 cela va », déclare-t-il avant même que le M’zoungou ait commencé éventuellement à marchander. Pas le temps de trop négocier s’ il veut écouler sa cargaison qui flétrit à vue d’œil sous le soleil ! Ils sont des centaines d’ Anjouanais comme lui, sans papiers, à cultiver un lopin de terre dans la brousse.

Rayon légumes à Jumbo Score


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11 arrosages fertilisants par jour pilotés par deux ordinateurs Dans cet univers d’ agriculteurs où règnent empirisme et bonne volonté, où la rigueur est souvent absente, où artisanal rime avec familial et système D, où peu calculent le prix de revient de leurs produits, où chacun les vend, au jour le jour, au plus offrant, Thierry Maranber et Dani Salim font un peu figure d’ exception. Par l’ organisation de leur exploitation et de leur commercialisation, le travail

Légumes du marché de Tsararano

de préparation en amont et les moyens mis en œuvre. Thierry Maranber, ingénieur agronome, a, derrière lui, 25 ans d’expérience en agriculture sub-saharienne et tropicale, dont 10 à La Réunion (Piton Saint-Leu). Sa spécialité : la culture hors-sol, « solution idéale - mais réclamant une assez grande technicité - pour lutter contre les bactéries particulièrement vivaces en climat tropical ».


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Ici, sur le terrain de 5 ha qu’ il a acheté en 1996 - un terrain d’ altitude pour avoir des différences de température entre la nuit et le jour - rien n’ est laissé au hasard. Au départ, ce n’ était pourtant que brousse, cocotiers et isolement, sans chemin d’ accès, sans eau. Premières actions : 200 heures de bulldozer, un barrage dans la montagne, le creusement d’ une réserve d’ eau de 1 200 m3. Et une subvention s’ élevant à seulement 20% des investissements qui sont éligibles (tracteur, serres) contre 80% aujourd’hui. Au coeur de l’ exploitation de Thierry Maranber, élément-clé de la réussite de cet ingénieur: deux ordinateurs israëliens, tournant 24h sur 24h. Ils pilotent et dosent tout en finesse l’ arrosage fertilisant - quatre types d’ engrais ! - des 6000 m² de serres. 11 arrosages de 5h du matin à 19h30. 2 m3 d’ eau par serre et par jour, soit 50% d’ eau en moins que pour des cultures en plein champ. Récolte trois fois par semaine, toute l’ année. Tout de suite après la récolte, légumes et fruits sont passés à l’ eau de javel très diluée et emballés dans de petites barquettes. Direction : les étals des supermarchés (Jumbo Score, Sodifram, Shopi) pour 95% de la production, le reste alimentant quelques restaurants et le GSMA (Groupement de service militaire adapté). Un exemple parmi d’ autres : le 29 août au matin, 600 kg de tomates, 80 kg de concombres, 120 kg de courgettes, 80 kg d’aubergines, 100 kg de melons et 60 kg de tomates cerises quittaient l’ exploitation, qui fait vivre neuf salariés et un couple.

(ci-dessus) Champ d’ ananas

Fouadi Halidi, sur son exploitation près de Combani

(ci-dessus) Agrimay, l’ exploitation de Dani Salim ’


(ci-dessus) Dani Salim, Président de la Chambre d’ agriculture (à gauche) Les tomates sous serre - exploitation de T. Maranber

Dani Salim, lui aussi, est convaincu de l’ intérêt des serres, unique moyen de produire toute l’ année à l’ abri des pluies de l’ été austral. Une partie de son terrain de 26 ha pour lequel il a signé un bail avec son père leur est dédiée : d’ immenses plate-formes aplanies par un bulldozer vont en accueillir 11. Chacune mesure 36 m de long, 8,50 m de large et 4,20m de haut. Sous les serres seront plantées salades, concombres ou courgettes, tomates et melons. Pour ces deux derniers produits il fera du hors-sol. Dani Salim s’ est installé sur le terrain de son père en 1997, à 27 ans, juste après avoir passé son BTS « production animale » à ClermontFerrand. Tout était à faire : il a fallu défricher, viabiliser, tracer le chemin d’ accès, construire une maison, vivre à la bougie et au pétrole jusqu’ à ce que l’ électricité arrive, il y a à peine deux ans. Puis planter les bananiers (10 000 pieds sur 5 ha), les litchis, les agrumes, les avocats. « En 2002, mes livraisons auprès de Sodifram et Jumbo deviennent régulières deux fois par semaine. Premiers revenus, enfin ! Heureusement que ma famille m’ a aidé financièrement ». Cette année-là marque une nouvelle étape dans le plan de développement de Dani Salim : une analyse des besoins de la clientèle l’ oriente vers les ananas… et le convainc qu’ il faut implanter des serres. Autre décision, effective en 2005 : se lancer dans l’horticulture. Aujourd’hui, c’est ce qui, proportionnellement, est le plus rentable.Il rebaptise son entreprise : l’ « Exploitation Dani Salim » devient « Agrimay », comme

« Agriculture de Mayotte », et monte son dossier de subvention. Serres, terrassement, équipement d’ irrigation, organisation du ruissellement, amélioration des voiries, chambre froide, l’ inévitable véhicule utilitaire… l’ addition est lourde. 316 400 € exactement dont 250 000 € de subventions. à 37 ans, président de la toute jeune chambre d’agriculture depuis août 2006, Dani Salim est, « par nature », optimiste : il va réussir. En 2007, Agrimay devrait dégager un résultat net de seulement 12 000 € (plombé par les investissements lourds) pour un chiffre d’ affaires de 100 000 €. En 2008, le chiffre d’ affaires sera multiplié par 2, en 2010 par 5 toujours par rapport à 2007. Sans parler des revenus que devraient lui procurer les 5 gîtes en bois qu’ il va faire construire. « Du vrai tourisme rural, près de la nature, sans télé ! ». Son seul vrai sujet de préoccupation ? Avoir un personnel stable, motivé. Aujourd’ hui Dani Salim emploie trois salariés permanents en CDI. En 2010, il en voudrait 8 ou 10, dont des femmes. En tant que président de la chambre d’ agriculture, Dani Salim n’ est-il pas bien placé pour redonner ses lettres de noblesse au métier d’ agriculteur à plein temps, de salarié agricole, de plus en plus délaissé par les Mahorais ? Pour entraîner les chefs d’ exploitation vers plus de rigueur et de planification et ainsi réduire peu à peu les importations de fruits et légumes… Laurence de Susanne

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Fruits et légumes à Mayotte : qui établit les prix de vente ? Les prix des fruits et légumes sur les marchés de Mayotte ? « Fantaisistes », « arbitraires », tout le monde est d’ accord pour le reconnaître. Et cela est logique puisque presque aucun agriculteur n’ a les moyens d’ établir un prix de revient pour les fruits et légumes qu’ il cultive (voir notre article principal). Alors, qui établit les prix de vente ? Ce sont les « bouénis » (femmes), pour la plupart non-mahoraises, installées sur les marchés et le bord des routes avec rarement plus de cinq produits différents à vendre. Ce sont elles qui donnent le prix de référence. Elles se donnent le mot et, il est bien rare, même s’ il y a surproduction, qu’ elles acceptent de baisser le prix fixé. C’ est aussi pour cela que de nombreux agriculteurs préfèrent leur vendre leur production, car elles leur proposeront de meilleurs prix que les supermarchés qui seront plus exigeants sur la qualité et la régularité et négocieront les prix

au plus bas. « Plutôt que baisser les prix de vente, les bouénis préfèrent donner les invendus à leur famille ou à leurs voisins qui leur en seront reconnaissants » explique André Gimenez, de l’EFM (Espace fraîcheur mahorais). Et les grandes surfaces, comme les associations de producteurs, se basent sur ces prix- là pour fixer ensuite les leurs. Anly Abdou, du CIRAD, relève méthodiquement les prix de 164 fruits et légumes locaux et importés. Sur les sept marchés permanents de l’ île et sur les étals des supermarchés. Et il détecte d’ étonnants écarts. Entre les supermarchés pour un même produit, et d’ une année à l’ autre. Ainsi, le 20 août 2005, le kilo de tomates locales était à 1 €, même prix en septembre 2006. Aujourd’ hui, en pleine production, le kilo de tomates n’ est tombé nulle part en dessous de 3 €. 2 €, au mieux, en négociant serré et en en achetant plusieurs kilos.

L’ EFM : une association de producteurs qui se relève doucement de ses égarements 60

Espace Fraîcheur mahorais (EFM), cette association de 68 producteurs qui a élu domicile aux portes de Kawéni, a du mal à se remettre de ses années de mauvaise gestion et de désorganisation. En 2006, enfin, après avoir été sauvée des eaux x fois par de nouvelles subventions, elle a présenté fièrement un résultat net d’ exploitation de 26 000 €. Le rôle de l’ EFM : vendre à tous (supermarchés, particuliers, restaurants) les productions de ses adhérents, les conseiller, les accompagner. Aujourd’ hui ses étals ne sont pas encore très fournis : les agriculteurs ont tendance à venir apporter ici leurs fruits et légumes en fin de parcours, quand ils n’ ont pas trouvé meilleur preneur ! Et pourtant EFM les paye immédiatement contrairement aux supermarchés. Stéphane Eury, son directeur depuis fin 2005, est catégorique : « Il faut tout reprendre à zéro ; il n’ y a ni diversité, ni régularité, ni qualité. Les agriculteurs produisent à la sauvette, ils doivent rapidement devenir des professionnels ! ». Pour tenter d’ accéder à cet objectif ambitieux, le directeur de l’ EFM et son équipe construisent peu à peu leur stratégie : planifier la production sur l’ année, contractualiser avec chaque adhérent, pousser à la mécanisation avec l’ achat d’un tracteur qui sera loué avec chauffeur aux adhérents, se rapprocher des coopératives réunionnaises…


Au service des agriculteurs : un guide, des fiches techniques et des Journées professionnelles Le CIRAD - institut français de recherche agronomique au service du développement des pays du Sud et de l’ outre-mer français – et sa station d’ expérimentations installée à Dembéni a les pieds sur terre. En effet, au-delà de ses recherches qui font l’ objet de publications savantes, le CIRAD fait tout pour que ses expérimentations soient directement utiles aux agriculteurs. Sur plusieurs hectares, le CIRAD et ses ingénieurs et techniciens agronomes testent différentes variétés de fruits et légumes. Objectif : trouver les variétés les plus productives et les plus résistantes aux différentes maladies qui agressent plus ou moins dramatiquement les cultures sur l’ île. « Il faut tordre le cou à cette idée qui flotte toujours dans l’ air comme quoi sur une terre tropicale avec pluies régulières et chaleur tout pousse facilement et sans effort ! » martèle Joël Huat. Et d’ énumérer : le sol qui a besoin d’ être enrichi régulièrement car souvent lessivé, le

flétrissement bactérien, ravageur, la « moëlle noire », la mouche des fruits…. Pas de parade efficace contre ces maladies. Seules solutions : nettoyer sans cesse, et parfaitement, ses outils (oublier la machette qui sert à tout !), semer des variétés résistantes, greffer. Ces solutions, ces techniques, le CIRAD les a réunies dans un guide qui vient de sortir : « Le guide des variétés maraîchères recommandées pour Mayotte» (*) et dans une série de fiches techniques. Il organise aussi, en collaboration avec la Chambre d’ agriculture, des Journées professionnelles thématiques : l’ ananas de contre-saison, le greffage de la tomate, les laitues… Conclusion de Joël Huat : « On avance trop doucement. Mayotte ne produit pas assez et la qualité n’ est pas au rendez-vous. Ni régulation, ni planification. Quand l’ habitant de Mayotte pourra-t-il enfin acheter des fruits et légumes beaux, goûteux, sains, et sans que cela soit hors de prix ? ». (*) Ce guide est disponible gratuitement auprès du CIRAD à Dembéni. Vous pouvez aussi l’ obtenir sur demande par mail. Contact : Joël Huat. Tél : 02 69 61 13 08. Mail : huat.dembeni@wanadoo.fr

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PUBLI-REPORTAGE

Entreprise

Le guide du créateur d’ entreprise est sorti ! La Chambre de Commerce et d’ Industrie de Mayotte est un partenaire déterminé de l’ entreprise, qu’ elle soit en phase de création ou de développement. Tel est son rôle et son devoir. Mais là ne s’ arrêtent pas ses prérogatives. Force de propositions, elle informe les investisseurs potentiels, forme les personnels, structure le commerce, accompagne les entreprises, mobilise les acteurs du développement, participe aux décisions qui feront le Mayotte de demain. Afin de répondre aux attentes de ses ressortissants, artisans du progrès économique et social, participer à la création d’ entreprises et favoriser le développement économique local, la Chambre de Commerce et d’ Industrie de Mayotte a mis en place différentes actions. Parmi celles-ci, l’ élaboration de ce guide destiné à ne pas laisser le porteur de projet seul face à ses interrogations sur la difficulté de la création d’ entreprise, à le conseiller sur l’ environnement dans lequel va s’ inscrire son initiative. Ce document rédigé avec le concours des services de l’ état et du Conseil Général de Mayotte apportera sans aucun doute les réponses que chacun d’ entre vous se pose dans cette aventure qu’ est la création d’ entreprise. La Direction de l’ Action économique de la CCI est au service de tous les créateurs pour les aider dans leurs démarches.

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Serge Castel Président de la Chambre de Commerce et d’ Industrie de Mayotte


Ce guide de 72 pages est un outil pratique d’ information générale dédiée aux créateurs d’ entreprise. Un outil complet, mis à jour et adapté au contexte de Mayotte, que vous pouvez vous procurer à la CCIM.

De l’ idée au projet

Le guide permet de se poser les bonnes questions avant de monter son projet : qu’ est-ce qui me pousse à vouloir créer une entreprise ? Quelles vont être mes contraintes ? Quelles sont les compétences nécessaires pour mener à bien ce projet ?

L’ étude de marché

Il est primordial de réaliser une étude de marché. Comment appréhender le volume de consommation, connaître les habitudes de comportement des clients potentiels, identifier les concurrents... ?

La recherche du local

Procéder à l’ implantation de son entreprise n’ est pas toujours une étape évidente. Le guide vous aidera à savoir quels critères retenir en fonction de votre secteur.

L’ étude de rentabilité

L’ approche sociale

Vous en saurez plus sur : le statut social du travailleur indépendant ainsi que les charges sociales et fiscales obligatoires sur les salaires.

L’ approche fiscale

Les régimes d’ imposition, la patente et les abattements fiscaux sont les trois sujets phares développés dans cette partie.

Plan de financement, compte de résultat, plan de trésorerie... Créer son entreprise suppose la mise en oeuvre d’ un ensemble de moyens humains, commerciaux, financiers, techniques et administratifs, financés grâce à des capitaux suffisants et adaptés. Vous bénéficierez de conseils et tableaux-types pour planifier votre activité dans de bonnes conditions.

Le futur créateur d’ entreprise trouvera dans ces pages le détail des formalités à accomplir pour la constitution d’ une société, notamment au Centre de Formalités des Entreprises.

L’ approche juridique

Les moyens de financement

Cette rubrique vous informera en détail sur : le régime matrimonial du chef d’ entreprise, la structure juridique, la réglementation et les statuts des baux commerciaux.

les formalités

Une dernière partie, amovible, qui vous renseignera sur les prêts bancaires, les aides sous forme de prêts, les subventions et la défiscalisation des investissements.

Pour tout renseignement sur le Guide du créateur d’entreprise, merci de contacter :

La Chambre de Commerce et d’ Industrie de Mayotte M François Perrin Place Mariage - 97600 Mamoudzou - Tél. 02 69 61 04 26

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PUBLI-REPORTAGE

Tourisme à Mayotte Les terres blanches de Chirongui Une géologie unique à mayotte, un site du patrimoine à valoriser

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e site des terres d’ argiles blanches est bien visible depuis la route nationale lorsque l’ on traverse la commune de Chirongui située en contre-bas. Si les roches paraissent blanches quand on les aperçoit de loin, en s’ approchant, se révèle peu à peu un sol riche de multiples dégradés de couleurs, déclinant des gammes de beiges, jaunes sable, dorés, ocres, oranges, roses, et même de rouges soutenus, indiquant la présence d’ oxyde de fer. C’ est le décor d’une nature épurée qui s’ offre à la vue du visiteur, à seulement quelques encablures du village de Chirongui. On se croirait soudain immergé dans une zone semi-désertique aux dimensions miniatures, sur laquelle veille en maître, à l’ horizon, le pain de sucre du mont Choungui. L’ utilisation de l’ argile, au niveau familial et artisanal, est ancrée dans les traditions et rites mahorais. Les femmes s’ en servent notamment dans le cadre de la préparation des fêtes de djinns car des pouvoirs surnaturels lui sont attribués ; elles utilisent aussi l’ argile, mélangée à de l’eau, comme soin aux propriétés

hydratantes pour le corps et le visage. Par ailleurs, ces argiles servent à la confection de poteries et constituent une matière première qui peut être employée dans la fabrication de briques en terre cuite. Autant de manières de valoriser un domaine qui fait partie intégrante, bien que relativement méconnu, du patrimoine écologique et touristique de Mayotte. Au niveau géologique, le site présente un paysage minéral où ne poussent que quelques rares espèces d’arbres et de plantes. Le terrain, parsemé de petites excavations, a été raviné et érodé par le ruissellement des eaux de pluies. La couleur blanche que l’ on observe sur le sol provient des affleurements d’ argile kaolinique.

Comment s’y rendre ? Empruntez la RN 3 jusqu’ au centre du village de Chirongui, puis tournez à gauche en arrivant à la Poste, en direction du Lycée Professionnel. Environ 30 mètres avant le lycée, un petit chemin s’ ouvre sur votre droite. En le suivant, vous arriverez sur le site après quelques minutes de marche.

«Par endroits un réseau de petits filons encore bien visibles parcourt la roche volcanique originelle - une phonolite - généralement difficile à reconnaître. Ce réseau, également identifié à la pointe Longoni, résulte d’une activité hydrothermale ayant suivi de très près la mise en place de la roche. Cette activité, caractérisée par la circulation de fluides chauds et minéralisés le long d’ un réseau de fissures, est responsable des phénomènes d’ altération des minéraux primaires de la roche initiale en argiles de la famille du kaolin.» (Source : BRGM, Curiosités géologiques de Mayotte, éditions du Baobab).

Ainsi, les habitants de Chirongui et d’ autres villages viennent parfois extraire quelques morceaux de roche, munis de coupelles et de bâtons de fer ou de bois.


Interview avec Dhoifir Ahmedomar, Directeur Adjoint du Comité Départemental du Tourisme de Mayotte (photo ci-contre) Mayotte magazine :

1/ Quelle est votre démarche pour aménager le patrimoine touristique de mayotte ? Dhoifir Ahmedomar : « Il faut savoir que la commune de chirongui regorge de sites importants mais non exploités. La démarche qui nous anime ici, c’ est justement de mettre en valeur et préserver ces endroits pour les générations futures.» Mayotte magazine : 2/ Quelle place tient la préservation du patrimoine dans les orientations du CDTM ? Dhoifir Ahmedomar : «La préservation du patrimoine fait partie des actions majeures prévues dans le cadre de notre document de base qu’ est le Schéma de Développement et d’ Aménagement du Tourisme et des Loisirs de Mayotte. Ce document, comme vous le savez sûrement, constitue désormais notre référence au Comité du Tourisme. Car outre le fait qu’ il soit validé par le Conseil Général de Mayotte, il occupe une place importante, en tout cas suffisamment pour aider les associations qui oeuvrent dans des logiques de protection et de développement, son but étant de : • sensibiliser la population, alimenter et organiser le débat sur des thématiques liées au développement ; • développer la culture tout en préservant le patrimoine sous toutes ses formes. Vous trouverez toutes ces actions regroupées en «fiches actions» dans le livre blanc élaboré par le CDTM qu’ est le Schéma de Développement et d’Aménagement du Tourisme et des loisirs de (SDATL).

Comité Départemental du Tourisme de Mayotte

Rue Pompe BP 1169 - 97600 Mamoudzou - Tél. : 02 69 61 09 09 Fax : 02 69 61 03 46

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© D.R.


Environnement Les îlots de Mayotte, joyaux d’ un des plus grands lagons Rédaction : Alban Jamon

Mayotte accueille plus d’une vingtaine d’ îlots, ou Chissioua en shimaoré, au sein d’un lagon de plus de 1000 km² ceinturé par la barrière de récifs. à l’ image des paysages terrestres et marins de la « Grande Terre » ces îlots parsemés de végétation et bordés pour la plupart de coraux constructeurs de récifs présentent une grande diversité. Chissioua Karoni, Sada,

Mbouini et Mtsanga Tanaraki situés près des côtes et de leurs récifs frangeants, sont le prolongement de notre « Grande Terre ». Facilement accessibles depuis la plage, c’ est la première étape des visiteurs avant de s’ aventurer plus loin... Interface terre/lagon, ils nous invitent à quelques coups de palmes à découvrir la L’îlot préservée Sada, face àdes la commune du mêmeîles ». magie ces « presque nom, est accessible à pied à marée basse.

à l’ abordage de l’ îlot Bambo dans l’ est de Mayotte…

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© Alban Jamon


L’ îlot Tanaraki émerge d’ un des récifs frangeants les plus beaux de Grande Terre. En palme-masque-tuba vous pourrez y découvrir une faune marine remarquable.

© Alban Jamon

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Chissioua Bandrélé

En s’ éloignant un peu plus du « plancher des zébus », une balade nautique nous conduira à la rencontre d’ une multitude d’ îlots, plus isolés. Par ce rapide tour d’ horizon, voyageons au quatre coins du lagon… Dans l’ Est, Chissioua Bambo se situe face à la très populaire « Musicale plage ». à quelques coups de rames, Chissioua Bandrélé, au large de la base nautique de Sakouli, accueille de nombreux plaisanciers en quête d’ évasion. Enfin, l’ île blanche ajoute une part de nature préservée à proximité du port de commerce de Longoni assurant la liaison entre Mayotte et l’ ailleurs… Symboles emblématiques de la représentation

Ilot de sable blanc du nord

collective des paysages de rêve et lointains, ces îlots sont omniprésents dès notre arrivée sur le territoire… Quel nouvel arrivant, montant fébrilement sur la barge pour sa première traversée, n’ a pas de suite lancé des regards contemplatifs sur l’ îlot Gombé Ndroumé près de Petite Terre, les Quatre Frères (Zissioua Ziné), les îlots de Zissioua Mtsanga puis sur Mbouzi de l’ autre côté… Mais combien y’ en a t-il ! nous étonnons nous alors… Si ces îlots « péri-urbain » pimentent d’ une beauté avérée cet horizon d’ azur… Que dire alors des îlots du Nord aux décors de véritables cartes postales…


Mtsamboro, le plus grand, le plus haut, offre aux visiteurs téméraires un point de vue spectaculaire sur ses fonds marins avoisinants, et, par temps clair, sur la majestueuse Anjouan, plus lointaine, cousine de Mayotte… Les îles Choazil, Malandzamiayatsini et Malandzamiayajou avec sa languette de sable joignant deux promontoires rocheux (à l’ image de Nosy Iranja de la côte Sakalave de Madagascar) laissent l’ image irréelle de deux océans qui s’ affrontent lorsque la marée vient la recouvrir de part et d’ autre… Plus modestes de taille, Handréma, Mtiti et l’ incroyable Mtsongoma au centre d’ une véritable féérie de couleurs sous-marines… avec le recouvrement en coraux vivants le plus fort des îlots de Mayotte ! Comme pour mieux se démarquer, certains de ces bouts d’ idylles, de peur d’ être confondus avec un vulgaire bout de continent, entretiennent le mystère et se laissent recouvrir par la marée… Ce sont

les îlots éphémères. Ainsi, tantôt immergés, tantôt exondés, les îlots de sable de Saziley (Mtsanga Tsoholé et Chaley), M’tsamboro ainsi que le méconnu îlot de sable au droit du village de Tsingoni, permettent aux visiteurs de fouler le sable fin et moelleux d’ un blanc immaculé… D’ autres promontoires rocheux, près de Ngouja ou de Petite Terre, ne se découvrent également qu’ à marée basse… Ces dangers pour la navigation, constituent avant tout une halte salutaire pour de nombreux oiseaux marins… Sternes voyageuses et noddis bruns viennent, tout comme le temps, y suspendre leurs vols un instant… Témoins du passé, de l’ histoire géologique de l’ île, ces escales se découvrent telles des oasis où l’ on s’ abandonne comme des navigateurs d’ un autre temps qui abordaient un nouveau territoire accueillant… Quel bonheur de jouer les Robinsons l’ espace de quelques heures !

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© Remerciements au Journal Le Mahorais (photos Mayotte vue du ciel)

Ilot de M’tsamboro


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© Droits réservés


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La barrière de corail, encerclant l’ un des plus beaux lagons du monde


© Alban Jamon

Mbouzi est devenue la première Réserve Naturelle Nationale de Mayotte avec ses 82 ha terrestres et ses 60 ha du domaine maritime (Décret n° 2007-105, 26 janvier 2007).

De part sa superficie, Mbouzi est le deuxième îlot le plus grand de Mayotte. Au sein de cette Réserve Naturelle, la « patate » corallienne sud-ouest, balisée par deux bouées d’ amarrage est remarquable. Vous pourrez très certainement y rencontrer une célèbre tortue imbriquée (Eretmochelys imbricata) très curieuse et qu’on surnomme « Rosalie » C’ est également le

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© Alban Jamon

seul îlot à posséder une petite mangrove constituée de palétuviers. Avant tout, Mbouzi abrite. 35,6 ha de formations sèches naturelles originelles, soit plus de 15% de ce type d’habitat dans l’ archipel. L’ état actuel des connaissances recense 118 espèces de plantes vasculaires indigènes dont six ne se trouvent qu’ à Mayotte (endémiques). De façon sur-

prenante, Mbouzi est l’ une des îles tropicales les plus riches du monde en nombre d’ espèces indigènes au regard de sa superficie (Gargominy, 2003). Dans cet habitat fragile, vous pourrez également observer les espiègles makis (Lemur fulvus mayottensis), importés il y a plusieurs années sur l’îlot pour y être soignés et protégés des Hommes…


Tombés du ciel ou surgis des mers, on leur prête bien souvent des propriétés magiques, représentées au sein des légendes populaires… Ainsi, les Quatre Frères entre Grande et Petite Terre, représenteraient quatre pêcheurs, figés à jamais dans la pierre pour les punir d’ avoir désobéi aux lois divines et pêché à outrance… M’tanga tsoholé de Saziley serait quant à lui le vestige de la célébration du mariage royal d’ un ancien village (où du riz blanc avait été répandu sur le sol pour le passage des époux) avant qu’ il ne soit recouvert par les eaux par le Dieu de la Mangrove… Enfin, lorsque le bruit du ressac déferlant sur leurs côtes se fait entendre… Avant même de les apercevoir… Les îlots du lagon sont également le soulagement délivrant pour de nombreux arrivants des îles voisines… La peur, la vraie, de la traversée nocturne, laisse alors place au soulagement éphémère d’ un bonheur de renaissance dans cet eldorado aux apparences si accueillantes… Face aux dégradations des ressources naturelles, tant terrestres que marines, des

actions de gestion sont actuellement menées pour préserver ce patrimoine commun. Les petits îlots Hajangoua (Pouhou, Pengoua et Kolo Issa) ont récemment fait l’ objet d’ une campagne de dératisation afin, entre autres, d’ espérer accueillir de nouveau des oiseaux marins nicheurs... Après une belle après-midi sur l’ îlot Karoni dans la baie de Bouéni… une fois le dernier rayon de soleil, à l’ horizon, entièrement inondé… lorsque l’ obscurité reprend peu à peu ses droits… le temps est venu pour nous de regagner les rivages du réel et de « Grande Terre », laissant derrière nous ce temple naturel tel que nous l’ avions trouvé… Perdus dans l’ immensité liquide de notre planète bleue, ces modestes petits bouts de terre émergent peut-être afin que l’ Homme puisse enfin y trouver sa mesure… Loin des grandes villes, de leurs espaces si remplis qu’ ils en donnent le vertige, et de leur vacarme abrutissant… les îlots du lagon lancent un dernier message à notre intention : « Qu’ il est bon de vivre à Mayotte… ... et de partager… »

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© Alban Jamon

Chissioua Pengoua situé près de la célèbre Passe Longogori, ou Passe en S, reconnue pour ses sites de plongée d’ exception.


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Reportage évasion à Mohéli Scènes de vie d’un peuple pacifique, rythme nonchalant, écotourisme... immersion dans les charmes simples de la petite île comorienne Rédaction : Nathalie Kubicek

L

a cadette des quatre îles des Comores par sa superficie et sa population (290 km² et 35 000 habitants), Mohéli, voit son histoire se séparer de celle de la France en 1975, lorsque, avec Anjouan et Grande Comore, l’ Union des Comores ainsi constituée déclare son indépendance ; Mayotte choisissant, non sans heurts politiques, de rester française. Le drapeau de l’ Union des Comores intègre aujourd’ hui encore Mayotte (les étoiles dans le croissant musulman symbolisant les quatre îles de l’ archipel). Les troubles politiques ne touchent cependant guère Mohéli, bien qu’ elle ait tenté d’ obtenir sa propre indépendance en 1997.

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Le dépaysement débute dès l’ embarquement, dans un petit avion à hélice, et le vol a lui seul offre déjà une bonne part de magie, déclinant récifs et platiers en autant de tons verts et bleus que l’ on puisse imaginer. L’ atterrissage à Bandaressalam, obligeant zébus et chèvres à se pousser un peu pour laisser place à cet oiseau de fer qui vient les perturber deux fois par semaine, nous introduit dans ce monde à part.


La sérénité qui se dégage sur Mohéli interpelle. Il paraît que Mohéli, c’ est Mayotte il y a 20 ans. Quelle beauté, quelle simplicité, quelle gentillesse. Bien sûr, les plages de sable blanc, les nombreux îlots tout proches, la nature sauvage mais aucunement hostile, les pontes de tortue, tout ces clichés sont effectivement extraordinaires, mais l’ âme de Mohéli ne peut y être réduite... même si les langoustes et camarons quotidiens laissent sur vos papilles un parfum de paradis. Vos appareils photos seront à votre main en permanence, de jour comme de nuit, mais c’ est l’ atmosphère particulière de Mohéli qui vous atteindra. Mohéli fait partie de ces endroits qui donnent envie de se poser, de réfléchir à ce que la vie nous apporte, à la façon dont d’ autres la vivent.

Les Mohéliens n’ ont pas grand’ chose, au sens matériel du terme, pour ainsi dire rien. La plupart vivent dans des bangas en torchis, toit de palme tressée, cultivent manioc, bananes, oranges, vanille, café et riz. Et cependant, les villageois rencontrés laissent cette impression d’ avoir beaucoup. Suffisamment pour vivre. Tout pour être serein. Et cette sérénité se lit sur tous les visages. Bonheur de voir des m’ zoungous, bonheur de discuter, tout le monde parle un français impeccable, bonheur d’ échanger. Les touristes ne sont pas foule, surtout si l’ on s’éloigne de Fomboni, la capitale. à tel point qu’ il arrive de voir s’ enfuir ou crier de tout jeunes enfants voyant des blancs pour la première fois !

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à Bandaressalam, les instituteurs vous impressionneront, continuant à faire la classe, malgré la disparition de leur salaire depuis de nombreux mois, soucieux de poursuivre l’ instruction des jeunes, et gardant le sourire.

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Leur inquiétude principale est le manque de fournitures scolaires, qui les restreint dans l’ exercice de leur profession ; certains vous expliqueront, non sans fierté, qu’ ils parviennent même à économiser (comment ? à partir de quoi ?) pour acheter livres et crayons !

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à Itsamia, vous rencontrerez peut-être Zarok, assis sur les marches de sa maison, un livre de Kant tout usé sur les genoux, toujours souriant et disposé à discuter, quand il n’ est pas en répétition avec son groupe de musiciens. Zarok et quelques amis ont en effet choisi d’ apprendre à jouer pour animer les soirées du village… Pour peu que vous vous attardiez un peu, les villageois vous livreront quelques anecdotes, comme celle du matin où deux kwassas en provenance d’ Anjouan sont venus s’ échouer

aujourd’ hui combattu, mais que cette interdiction n’ est pas née d’ un souci de protection de la faune marine, mais plutôt dans le but de faire cesser les odeurs pestilentielles se dégageant des cadavres de tortues dépecées et abandonnées sur les plages. Ce type de braconnage est désormais réduit à des actes marginaux. Les tortues marines sont aujourd’ hui protégées, et nous permettent d’ assister à leurs pontes, tout au long de la nuit. Des dizaines de tortues rampent chaque soir lentement vers le sommet des plages dès

avec plaisir leurs soirées à faire lire les plus jeunes, sauf le temps de votre présence, trop désireux de vous entendre parler de Mayotte, et de partager avec vous des idées sur les études, la vie. Une salle de classe jouxte la bibliothèque, dédiée à la formation du soir des adultes. Nioumachoua se targue d’être la capitale intellectuelle et philosophique de l’ île et ne faillit pas à sa réputation ! ça et là, vous découvrirez les reliques des temps coloniaux de Mohéli, gendarmeries, hôpitaux. Toutes demeurent dans un état

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sur leur plage… non pas que Mohéli soit un rêve au point d’ être touchée par l’immigration clandestine, mais ces quelques Anjouanais ont tout simplement été victimes de la cupidité d’ un passeur gagnant du temps (et de l’argent !) en déposant ses passagers au plus proche ! On vous expliquera aussi que le braconnage des tortues est

que la marée le permet… Et si l’ heure de marée haute se trouve un peu avancée dans la nuit, laissez-vous aller dans les bras de Morphée, bercé(e) par le chant de la mer. On viendra doucement vous réveiller dès la première carapace aperçue. à Nioumachoua, vous visiterez la bibliothèque associative, où les jeunes du village passent

de conservation étonnant, nullement dégradées. Certaines ont même conservé en leurs murs les équipements d’époque (matériel radio, machines à écrire, formulaires...), la poussière qui les recouvre étant la seule marque laissée par les 30 dernières années. Ces bâtiments d’ un autre âge laissent planer comme un parfum de regret...


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La communauté prend ici tout sens sens. Tout est partagé.

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Une envie de saisir les moments de bonheur qui se présentent. La communauté prend ici tout son sens. Tout est partagé. La prière, la lessive, la pêche, l’ attente des pêcheurs, les jeux des enfants, leur éducation. Comme à Mayotte, d’ ailleurs. Tout le monde vit ensemble, jeunes et vieux, riches et pauvres. Une otite très douloureuse du petit dernier vous ramène soudainement aux avantages de notre société. Bien que de l’ Efferalgan® soit disponible dans toutes les épiceries de village, il peut ne pas suffire. Après de vaines recherches en quête d’ un escargot gris, pour lui trancher la tête dont

une goutte aurait du calmer la douleur - c’ est un remède comorien, et à deux heures de route de Fomboni mais inaccessible avant le lendemain matin, on est prêt à tout essayer pour apaiser les souffrances de son enfant -, trouver des antibiotiques se transforme en parcours du combattant. Contrepartie du bonheur simple, il n’ y a pas de médecin sur Mohéli. Et s’il existe bien un hôpital, sa visite laisse pantois. Les locaux disent d’ ailleurs que vous n’ en sortez que mort. Vous réalisez la véracité de ces propos lorsqu’ on vous explique son fonctionnement : aucun matériel n’ est disponible

dans l’ hôpital, à vous d’ apporter tout le nécessaire à vos soins. La famille est même tenue de nettoyer (à la serpillière !) le sang laissé par l’ intervention sur un proche dans le bloc opératoire… Mais si des interventions ont lieu, c’ est donc qu’ il y a un médecin ? Oui, mais chinois, et qui ne parle pas shimaoré ! Là aussi, on ne peut qu’ être touché par la gentillesse de ce « pharmacien », qui étale devant vous toutes les gouttes dont il dispose (et dont il faut traduire les notices en anglais !), visiblement désolé de ne pouvoir vous apporter plus d’ aide. Bref, en optant pour les antiobio appropriés, vous venez de frôler le rapatriement.


© Nathalie Kubicek

Taxi-brousse : le moyen de locomotion local pour sillonner l’île. Les déplacements se font essentiellement en taxi-brousse, pleins à craquer, de passagers et de marchandises. Au départ de Fomboni, la chose semble relativement simple, le centre de ralliement est la place du marché. Il ne faut cependant pas s’ étonner de faire dix fois le tour de la ville avant de partir réellement : le chauffeur cherche des passagers, et continue à en chercher même si vous pensez que le taxi est bondé… il en rentre toujours un de plus ! Et vous continuerez à voir monter du monde en cours de chemin. Autant vous dire que le trajet (une à deux heures selon votre destination) n’ est pas du

plus grand confort, mais cela contribue au charme du séjour. Essayez cependant de vous placer côté fenêtre : d’ une part, vous bénéficierez d’ un peu d’ air, ce qui n’ est superflu, et d’ autre part, vous pourrez admirer le paysage, les longs passages à travers une forêt vierge impénétrable, entrecoupés de vues sublimes sur des criques et îlots, et vous apercevrez l’ épave rouillée du navire échoué de Bob Denard. Les retours vers Fomboni sont plus aléatoires. Mieux vaut vous renseigner à votre arrivée dans le village sur le jour et l’ heure de départ du taxi-brousse. Mais rassurez-vous, il est toujours

possible de croiser la route d’ un conducteur qui accepte, devant votre désarroi, de vous remonter vers la capitale : la Clio bordeaux sur Nioumachoua est célèbre ! Nous vous conseillons le taxi-brousse, mais il peut aussi vous être proposé de louer une voiture. Outre le tarif relativement élevé (compter entre 20 et 30 € par jour), les conditions d’ entretien des voitures laissent à désirer, et le risque de panne est grand. D’ autant qu’ il n’ existe pas de station essence, hormis celle de Fomboni… Le ravitaillement est effectué par bidons disposés en certains endroits à connaître, et surtout à ne pas rater !

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Pour découvrir l’ île, il n’ est pas forcément bien utile de prévoir son séjour avec trop de précision. Dès votre arrivée, faites une halte à la maison de l’ écotourisme, à proximité immédiate de l’ aérodrome, puis laissez-vous emporter, ou arrêter, par les aléas locaux, c’ est aussi cela, Mohéli. Il est cependant conseillé de réserver son gîte, en période de grandes vacances, si vous optez pour un séjour long (une semaine), sur un village particulier. Les hébergements sont essentiellement de petites pensions, de style variés, chez l’ habitant ou dans des bungalows, dans des décors de rêve, souvent les pieds dans l’ eau, mais de confort plutôt sommaire. Des moustiquaires seront toujours à votre disposition mais, hormis sur Fomboni, il est peu probable de trouver électricité, eau chaude… voire simplement eau douce ! Pour l’ électricité, seuls les villages, ou plus rarement les gîtes-hôtels, disposant de groupes électrogènes peuvent en offrir, avec les restrictions d’ horaires inhérentes, une sorte de couvre-feu. Vous pouvez alors continuer la lecture de votre roman à la lueur des bougies…

comme à Mayotte en période de coupure EDM ! Ce manque de confort est cependant largement compensé par la qualité de l’ accueil et les rencontres que vous ferez immanquablement. En dehors de Fomboni, les gîtes sont très souvent gérés par des associations de village, presque toutes liées à l’ écotourisme. Les principaux acteurs de ces associations sont plus que dynamiques et désireux de se développer. Guides, documentations, activités, parfois quelques objets artisanaux, vous seront proposés, le tout de qualité. Le téléphone ne fonctionne pas en permanence, il n’ est donc pas impossible que vous ne puissiez joindre vos hôtes, surtout depuis Mayotte. Ne renoncez pas cependant, et sachez que, quoiqu’ il arrive, la maison de l’ écotourisme parviendra à trouver une solution à votre hébergement. Ne paniquez pas si, à l’ arrivée dans le village de votre choix, il vous semble que personne ne vous attend. Adressez-vous à la première personne rencontrée, qui enverra Mohamed prévenir Fatima qui donnera les clefs du gîte à un gamin qui viendra vous ouvrir…


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Se restaurer sur Mohéli marquera aussi vos souvenirs : les gîtes offrent des repas copieux et de qualité, pour des sommes modiques. Mis à part les râleurs invétérés qui ne supportent pas les produits de la mer et mangeront des conserves, vous vous régalerez de langoustes, crabes, camarons, poissons grillés que vous choisirez à l’ arrivée des pêcheurs ! Il vous est souvent demandé ce que vous désirez manger, alors si vous souhaitez vous sustenter d’ un mets précis, en général c’ est la langouste, il suffit d’ en formuler la demande le matin, vous pourrez même préciser la taille voulue pour les plus

tatillons ! Testez la langouste simplement grillée, à peine un peu marinée, c’ est un délice ! Et suivant le cuisinier, vous serez même incapable de terminer : il peut arriver que l’ on vous serve deux langoustes par personne (alors là surtout, ne mangez pas un grain de riz, vous seriez repus bien trop tôt). Vous l’ aurez compris, vous reviendrez ressourcé(e) de Mohéli. à vous ensuite de faire durer cette sérénité sans sombrer trop vite dans les tracas du quotidien, qui semblent si futiles à quelques kilomètres de là…

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Chiffres-clés 88

• Géographie : archipel des Comores, à 75 km d’Anjouan, 85 km de Grande Comore, 190 km de Mayotte et 970 km d’Antananarivo. • Superficie : 288 km² • Climat : tropical. Novembre à mai : chaud, pluvieux. Juin à octobre : frais et plus sec. • Population : 35 751 habitants • Densité de population : 123 hab. /km² • état : Union des Comores • Capitale : Fomboni • Langues : shimaoré, français, arabe • Monnaie : franc comorien • Religion : musulmane (99%) • économie : agriculture (ylang, girofle, cannelle, vanille, coprah...), pêche, écotourisme


L’ h i s t o i r e d e M o h é l i . . . e n IX-Xème siècle

Mohéli aurait déjà été habitée par des musulmans comme semblent l’ indiquer les tessons de céramique retrouvés entre Fomboni et Bangoma.

1830

XIIIème siècle

1841-1867

Une dynastie arabopersane importe le sultanat et l’ is-lam. Les voyageurs arabes baptisent l’ archipel «îles de la Lune» (Djazaïr al-Kamar), ou Komr («clarté lunaire»).

XIVème siècle

Les Mohéliens commencent à construire des cases en dur et se concentrent à Mwali Djini, aujourd’ hui site archéologique (vestiges d’une mosquée, de maisons de pierre et de tombeaux).

XVIIIIème siècle

La population quitte Mwali Djini, peut-être en raison des envahisseurs malgaches. Ces derniers recherchent aux Comores et sur la côte est de l’ Afrique des esclaves

Le prince malgache Ramanetaka devient sultan de Mohéli (qui a toujours été placée sous la tutelle d’Anjouan). Djumbé Fatima, fille de Ramanetaka, est sultane. En 1852, elle épouse Saïd Mohamed Nasser M’Kadar, prince de Zanzibar (probritannique).

1865

Joseph Lambert, colon français, devient l’ amant de la sultane, qui lui offre d’ immenses terrains.

1867-1871

Djumbé Fatima est destituée. Son fils Mohamed Ben Saïd Mohamed devient sultan. En 1868, il proclame l’ indépendance de Mohéli, rompant tout lien avec Zanzibar.

1871-1878

Djumbé Fatima règne à

1878-1885

Le second fils de Fatima, Abderrahmane, est sultan.

1886

Le sultan Mardjiani signe un traité de protectorat avec la France. Un fonctionnaire de Mayotte administre l’ île : l’ère des sultans est révolue.

1908

L’ archipel comorien est rattaché à la colonie française de Madagascar.

1946

Après la conférence de Brazzaville qui annonce la décolonisation de l’ Empire français, l’ archipel est détaché de Madagascar.

1958

Les Comoriens votent pour le maintien de l’ archipel dans la communauté française.

1974

Les Comoriens votent pour l’ indépendance.

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Mohéli

infos adresses bons plans V ols depuis Mayotte • Comores Aviation

• Air Austral

Départ Dzaoudzi via la Réunion, arrivée à Fomboni. Contact à Mamoudzou : rue du Commerce, résidence Sana tél. : 02 69 61 62 00

Départ Dzaoudzi arrivée Anjouan ou Grande-Comore. Ensuite, vous prendrez un vol Comores Aviation pour rejoindre Mohéli. Contacts à Mamoudzou : place Mariage tél. : 02 69 60 90 90 place de l’ancien Marché tél. : 02 69 61 36 36

Monnaie

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à Mohéli comme dans toute l’Union des Comores, l’unité monétaire est le franc comorien (FC). Beaucoup de magasins et de gîtes acceptent l’ euro et rendent la monnaie en francs comoriens. Vous ne pourrez pas utiliser votre carte de crédit pendant votre séjour à Mohéli.

Hébergement Les bungalows accueillant les touristes ont été construits en majorité par les associations villageoises, à partir de matériaux naturels. L’ habitat est ainsi composé de terre, paille et bois. Il est facile de faire le tour de l’ île en passant au fur et à mesure la nuit dans un gîte différent.

C omment circuler ? Une route bien praticable fait tout le tour de l’ île à l’ exception du tronçon de quatre kilomètre séparant Mérénéni et Miringoni au sud-ouest. Le taxi-brousse est le moyen de transport quotidien des habitants. Vous pourrez aussi louer une voiture.

Téléphone

( indicatif : 00 269) - Aéroport de Bandar-es-Salam (liaisons avec Grande Comore et Anjouan) : 72 03 71 - Police / gendarmerie : 72 01 37 - Hôpital : 72 03 73 - Port (liaisons avec Grande Comore et Anjouan) : 72 02 57 - Parc marin de Nioumachoua : 72 66 43 © D.R.


Le parc marin Il a été créé le 9 avril 2001. Sa superficie (terrestre et marine) est de 40 000 hectares. 10 villages appartiennent au parc : Itsamia, Hamavouna, Wanani, Kangani, Nioumachoua, Sir-Ziroudani, Ndrondroni, Ouallah 2, Ouallah-Miréréni et Miringoni. Des sorties sont organisées sur les îlots (pique-

nique ou bivouac) de Chissioua Méa, Mbougo, Ouénéfou, Mbouzi, Kanzoni, Dzaha et Magnougni. Dans ce périmètre naturel protégé, l’ observation de la faune est spectaculaire : baleines, dauphins, tortues, dugongs... La population est elle-même gestionnaire de ce parc écotouristique.

+ d ’infos par village : Fomboni La capitale se situe sur la côte nord à 2 km de l’ aéroport. Hôtel Akmal (recommandé pour les voyages d’affaires) : 8 chambres réparties dans 4 bungalows, bar, restaurant. Tél. : 72 00 50. e-mail : scout.ngome@comorestelecom.km Relais de Singani : 12 chambres. Tél. : 72 05 45 Royal Ashley : 3 chambres, bar, restaurant. Tél. : 72 08 45

Itsamia Itsamia est un vilage du sud-est, à 20 km de Fomboni. Activités : excursions en mer, plage, village de pêcheurs, plongée, observation de la ponte des tortues vertes marines, lac et forêt Boundouni (espèces florales endémiques et oiseaux aquatiques protégés). En appelant au parc marin : 4 bungalows. Tél. : 72 66 43 Villa Itsamya : 3 chambres, 2 bungalows. Tél. : 33 04 94

Nioumachoua Ce village méridional, dont le nom signifie «derrière les îlots», se trouve à 35 km de Fomboni. Activités : plage (magnifique, sable blanc), excursions bateau, observation de la ponte des tortues marines, visite des îlots, randonnée sur les monts Mzé Koukoulé et Kibouana, découverte des makis des crêtes, dans la forêt primaire. Mohéli Bungalows Plage : 15 chambres dont 5 bungalows, bar, restaurant. Tél. : 72 60 37. Site web : www.moheli-bungalows.fr.tc

Ouallah Sur la côte sud-ouest, Ouallah 1 est surtout connue pour la maison de Livingstone, qui découvrit la chauve-souris géante à laquelle il donna son nom (v. photo). Ouallah 2 est réputée pour ses plages. 4 bungalows confortables en végétal à Ouallah 1. Tél. : 72 60 33 5 bungalows à Ouallah 2, plage et rivière.Tél. : 72 60 23

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Tortues marines

Selon les estimations scientifiques, le parc marin abriterait près de 3 000 femelles reproductrices de tortues vertes marines. Les pontes ont lieu toute l’ année, et plus particulièrement au cours de l’ hiver austral. La visite avec un guide des sites de ponte vous émerveillera. Parfois, ce sont pas de moins de 60 femelles qui pondent sur une même plage pendant la nuit. Pour plus de précisions, la Maison de la Tortue est là vous approfondir vos connaissances...

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Claudine, Aïcha et Dominique

Aïcha et Dominique nous accueillent dans le salon de la place du marché, Universal Beauty, pour nous faire découvrir les techniques utilisées dans la coiffure afro, et nous prodiguer par la même occasion quelques précieux conseils...


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Coiffure afro, pour en savoir plus

Pour la plupart d’entre nous, le terme de coiffure afro évoque tresses et dreadlocks. Il est temps de changer certaines idées reçues, la coiffure afro suit sa mode et évolue. Rédaction : Nathalie Kubicek

Le défrisage est obtenu par l’ application d’ un produit à base d’ammoniaque, sur une chevelure sèche, non lavée récemment, et partagée en quatre. Pour un premier défrisage, l’ application est effectuée sur toute la longueur du cheveu, de la racine aux pointes, et juste sur la repousse pour les défrisages réguliers. Shampooing, mise en plis, brushing et coiffure se succèdent ensuite pour vous faire resplendir toute une soirée. Nos amis antillais et malgaches, de par un côté crépu moins prononcé, sont plus partisans de l’ assouplissement, un défrisage plus léger.

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Ci-dessus, des mèches à tisser, et ci-contre le résultat d’un tissage sur cheveux longs.

Même si la clientèle multiculturelle (mzoungou, indienne, malgache, réunionnaise, antillaise et mahoraise) qui fréquente le salon permet à Universal Beauty de travailler sur l’ ensemble des techniques de son art, la coiffure afro tient une place majeure. Et que demandent nos porteuses de cheveux crépus ? Un défrisage, bien sûr ! Sans oublier quelques mèches ou couleurs…


Pour être dans le vent des alizés, vous pouvez aussi opter pour réaliser simultanément une couleur franche, ou des mèches, qui laissent juste un reflet dans votre chevelure. Votre coiffeur vous conseillera sur le choix, en fonction de votre couleur de peau et de votre type de cheveu.

D’ une manière générale, les tons roux à marron siéent bien à la peau noire, les peaux plus claires préféreront des tons cuivrés. Ces nuances sont obtenues par l’ application d’ un produit, toujours à base ammoniacale, sur l’ ensemble de la chevelure pour une couleur complète, ou simplement sur quelques mèches.

La technique d’ application des mèches passe par l’ utilisation d’ un bonnet à mèches, dont les petits trous permettent de faire sortir quelques petits groupes de cheveux et facilitent l’ application du produit, ou de papier aluminium qui vient envelopper les mèches enduites en les séparant des autres.


Votre défrisage tiendra trois mois, et comptez deux mois pour une couleur, un peu moins en saison chaude, et à condition que vous évitiez les shampooings trop fréquents (une fois par semaine, pas plus), ainsi que la baignade dans le lagon (l’ eau de mer et l’ ammoniaque ne s’ apprécient guère et le cheveu en pâtit). Au fait, mesdames, pourquoi vous défrisez-vous les cheveux ? Réponse spontanée, avant de se reprendre et d’ invoquer de plus grandes possibilités de coiffure : « pour faire comme les m’zoungous »… Et voilà le comble, la coiffure afro se « mzoungouise »... ! Un défrisage n’ est pas anodin, c’ est pourquoi le coiffeur s’ attache à vérifier la santé du cuir chevelu, notamment l’ absence d’ irritation, et apprécie la qualité du cheveu pour définir le choix du produit à utiliser, et le temps de pose nécessaire (de 20 à 40 minutes, en règle générale). Pour garder des cheveux sains et beaux, Universal Beauty vous conseille l’ application d’ aprèsshampooing et de soin antidessèchement. Après un défrisage, il ne faut pas négliger l’ application d’ un produit de soin, qui donnera une finition douce et brillante à votre chevelure.

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Cinéma Vos films du mois de novembre

PATHFINDER

Date de sortie : 1 août 2007 Réalisé par Marcus Nispel. Avec Karl Urban, Jay Tavare, Moon Bloodgood Film américain. Genre : aventure, action, guerre, drame. Durée : 1h40 min. er

Plus de cinq siècles avant que Christophe Colomb ne découvre officiellement l’ Amérique, un drakkar viking aborda les côtes de ce continent sauvage. Entre les barbares du nord et les Indiens natifs, le choc fut effroyable, et seul un enfant

Synopsis des films : source www.allocine.fr

viking survécut. Adopté par la tribu des Indiens Wampanoag, le jeune homme blanc désormais connu sous le nom de Ghost grandit et devint un redoutable guerrier. 15 ans plus tard, alors que Ghost essaie encore d’ oublier son passé, les Vikings reviennent, détruisent sa tribu et mettent en péril la femme qu’ il aime, Starfire. à nouveau seul rescapé et assoiffé de vengeance, Ghost

va devoir mener le plus difficile des combats. Guidé par le Pathfinder, un puissant shaman qui voit en lui un leader, il va se lancer dans la plus spectaculaire des aventures...

96 HAIRSPRAY

Date de sortie : 22 août 2007 Réalisé par Adam Shankman. Avec John Travolta, Michelle Pfeiffer, Christopher Walken Film américain. Genre : comédie musicale, drame. Durée : 1h56 min. Malgré son physique passablement arrondi, la jeune Tracy n’ a qu’ une idée en tête : danser dans la célèbre émission de Corny Collins. Par chance, ce dernier assiste à une de ses performances au lycée et lui propose de venir rejoindre son équipe.

Tracy devient instantanément une star, s’attirant du même coup la jalousie d’ Amber, qui régnait jusqu’ ici sur le show. La chance de Tracy tourne lorsque, après avoir été témoin d’une injustice raciale, elle se retrouve poursuivie par la police pour avoir marché à la tête d’une manifestation pour l’ intégration des Noirs. Désormais en cavale, ses chances d’affronter Amber au cours de la finale et de remporter le titre de « Miss Hairspray « semblent bien compromises...


UN COEUR INVAINCU

Date de sortie : 19 septembre 2007 Réalisé par Michael Winterbottom. Avec Angelina Jolie, Archie Panjabi, Will Patton Film britannique, américain. Genre : drame. Durée : 1h40 min. Le 23 janvier 2002, le monde entier est choqué par l’ image d’ un journaliste américain décapité devant la caméra par des extrémistes pakistanais. Daniel Pearl, superviseur du Wall Street Journal pour l’ Asie du Sud Est, enquête au Pakistan sur un dénommé Richard Reid, activiste et vendeur d’ armes. Alors qu’ un entremetteur doit

TROIS AMIS

Date de sortie : 22 août 2007 Réalisé par Michel Boujenah. Avec Pascal Elbé, Mathilde Seigner, Kad Merad Film français. Genre : comédie. Durée : 1h33 min. le mener sur la piste d’une source importante, il disparaît soudainement. Mariane Pearl, sa femme, rédige l’ histoire de son enquête et surtout de son combat de chaque instant pour pouvoir enfin faire le deuil de son mari.

ROGUE L’ULTIME AFFRONTEMENT Date de sortie : 5 septembre 2007 Réalisé par Philip Atwell. Avec Jason Statham, Jet Li, John Lone Film américain. Genre : action, arts martiaux. Durée : 1h42 min. Depuis l ’ assassinat de son meilleur ami, l’ agent du FBI Jack Crawford a une obsession : retrouver Rogue, celui que tout désigne comme coupable, et faire justice lui-même. Mais comment attraper le plus redoutable des tueurs, un véritable fantôme capable d’ apparaître n’importe où pour semer le chaos avant de s’ évanouir dans la nature ? Lorsque Rogue refait surface,

aussi mystérieux qu’ insaisissable, il déclenche une guerre spectaculaire entre la mafia chinoise et les Yakuza japonais. Malgré les risques, Crawford est plus que jamais décidé à en finir avec Rogue et se jette dans la mêlée. Alors que la guerre des gangs fait rage, Crawford va s’ approcher de plus en plus de son ennemi...

Qu’ est-ce qu’ un ami ? Estce que j’ en ai un ? Est-ce que j’ en suis un (ou une) ? C’ est quoi cette relation étrange qu’ on appelle «l’ amitié» ? Cette histoire d’ amour où l’ on ne couche jamais ensemble. Comment puis-je faire du bien à mes amis ? Est-ce que j’ ai le droit d’ intervenir dans leur vie sous couvert de l’ amitié ? Jusqu’ à quel point et pourquoi ? Et au fond, quel est ce sentiment étrange qui m’ habite quand un ami a besoin de moi ? S’agit-il d’ un bonheur ou d’ un besoin ?

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Vos films du mois de décembre

BIENVENUE CHEZ LES ROBINSON

Date de sortie : 17 octobre 2007 Réalisé par J. Anderson. Avec Daniel Hansen, Wesley Singerman, Angela Bassett. Film américain pour enfants à partir de 6 ans. Genre : animation, famille, comédie. Durée : 1h42 min.

98

à 12 ans, Lewis est un garçon brillant qui a déjà inventé beaucoup de choses fabuleuses, mais qui font parfois pas mal de dégâts. Sa dernière invention, le Scanner de Mémoire, pourra peut-être lui permettre de raviver ses lointains souvenirs de sa mère. Lewis retrouverait alors sa famille... Malheureusement, sa géniale invention vient d’ être volée par le détestable Homme au Chapeau melon.

UN JOUR SUR TERRE Lewis a presque perdu tout espoir lorsqu’ un mystérieux garçon appelé Wilbur Robinson l’ entraîne dans sa machine à explorer le temps... Les voilà lancés dans le futur, où Lewis découvre l’ excentrique famille de Wilbur. Dans ce monde futuriste et délirant, la plus fabuleuse des aventures les attend. Pour sauver l’ avenir, ils doivent retrouver l’ Homme au Chapeau melon et déjouer son fascinant complot. Alors, ils découvriront peut-être le fantastique secret du destin de la famille Robinson.

Date de sortie : 10 octobre 2007 Réalisé par Alastair Fothergill, Mark Linfield. Avec Anggun, Patrick Stewart. Film britannique. Genre : documentaire. Durée : 1h30 min. Périple spectaculaire à travers les saisons, ce documentaire nous transporte de l’ océan Arctique au printemps à l’ Antarctique au coeur de l’ hiver. Les toutes dernières technologies en matière de prise de vue haute définition ont permis de tourner des images d’ une beauté à couper le souffle et de mettre en valeur la vie qui palpite et bouillonne à chaque instant, et ce sur le moindre centimètre carré de notre planète.


LA DERNIèRE LéGION

Date de sortie : 19 septembre 2007 Réalisé par Doug Lefler. Avec Colin Firth, Ben Kingsley, Aishwarya Rai . Film britannique, américain, français, slovaque, tunisien, italien. Genre : aventure, guerre, action. Durée : 1h41 min.

RUSH HOUR 3 Date de sortie : 17 octobre 2007 Réalisé par Brett Ratner. Avec Jackie Chan, Chris Tucker, Max von Sydow. Film américain. Genre : action, comédie. Durée : 1h30 min.

Dans quelques heures, l’ ambassadeur chinois Han compte révéler l’ identité du maître du plus puissant syndicat criminel du monde, les Triades chinoises. Lee est chargé de le protéger. Lorsque Carter, relégué depuis quelque temps à la circulation, apprend que l’ ambassadeur vient de se faire tirer dessus, il se précipite sur les lieux pour.

intervenir, mais il ne parvient qu’ à gêner Lee et à permettre à l’ assassin de s’ enfuir. Déterminé à regagner ses galons, Carter insiste pour aider Lee à retrouver l’ assassin et à résoudre le mystère des Triades. Les indices vont conduire l’improbable duo jusqu’ à Paris. Là-bas, perdus dans un pays dont ils ne connaissent rien et face à une bande de tueurs décidés à les éliminer par tous les moyens, ils vont vite se retrouver dans le pétrin jusqu’au cou. Une seule chose est certaine : à Paris comme ailleurs, ils risquent de faire beaucoup de joyeux dégâts..

Rome, 476 après J-C. L’ empire est menacé par les armées barbares. Oreste, maître de l’Empire romain d’ Occident assiste au couronnement de son fils Romulus Auguste. Le dernier des Césars est menacé d’ un grand danger. Malgré la protection d’ Aurelius, commandant de la 4ème légion, Romulus est capturé par Odoacre, chef des Goths. Emmené sur l’ île forteresse de Capri, il y découvre la légendaire épée de César marquée de la prophétie « Un côté pour défendre, un côté pour vaincre... Destinée à celui... appelé à régner. » Aurélius, la magnifique et dangereuse Mira, Romulus et le magicien Ambrosinus partent en Angleterre à la recherche de la valeureuse 9ème légion, dernière armée fidèle à Rome...

Pour tout renseignement sur les programmes ciné : Service culturel du Conseil Général - rue de l’hôpital à Mamoudzou tél : 02 69 61 11 36

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Idées recettes Salé :

Pâte à pizza

1

Mettez dans un bol 15 g de levure de boulangerie, 1 cuillerée à café de sucre et 4 cuillerées à soupe d’ eau chaude. Mélangez puis laissez reposer entre 10 à 15 minutes dans un endroit chaud. La levure doit mousser légèrement. Tamisez 250 g de farine dans un récipient et formez un puits au centre. Ajoutez 1 oeuf battu, 6 cuillerées à café de lait, 1 cuillerée à café de sel et la levure. Mélangez les ingrédients pour obtenir une pâte homogène.

2

Roulez la pâte en boule et mettez-la sur un plan de travail fariné. Pétrissezla jusqu’ à ce qu’elle soit souple et élastique puis mettez-la dans un récipient légèrement huilé (huile d’olive). Couvrez avec un torchon propre et laissez reposer dans un endroit chaud pendant 2 heures. La pâte doit doubler de volume.

3 100

Préchauffez le four à 200°C. Divisez la pâte en deux, abaissez chaque portion en un disque fin et mettez-les sur une tôle à pâtisserie légèrement huilée. Garnissez avec les ingrédients de votre choix et faites cuire les pizzas au four pendant 15 minutes.


Conseils & astuces • Vous pouvez doubler les quantités si vous avez besoin de plus de pâte. Au-delà, il est préférable de préparer la pâte en plusieurs tournées car vous aurez du mal à mélanger les ingrédients. • Vous pouvez préparer la pâte dans un robot électrique. Commencez par mélanger la farine et le sel puis ajoutez les oeufs et le lait pour terminer par la levure. Arrêtez de faire tourner le moteur dès que la pâte forme une boule. • Parfumez la pâte en y introduisant des herbes fraîches (thym, basilic, romarin, origan) ou des olives noires finement hachées.

Margherita

Romana

Pour 4 personnes. Préchauffez le four à 200°C. Détaillez en très fines tranches 500 g de mozzarella et répartissez-en la moitié sur deux disques de pâte. Coupez en morceaux 6 filets d’ anchois marinés et disposez-en la moitié sur les pizzas. Faites cuire ces dernières 15 minutes au four avant de les garnir avec le reste des anchois et du fromage. Remettez-les au four quelques minutes pour que le fromage fonde. Au moment de servir, nappez-les d’ un peu d’ huile d’ olive et décorez de feuilles de basilic.

Campagnarde

Pour 4 personnes. Préchauffez le four à 200°C. épluchez 4 pommes de terre moyennes et coupez-les en fines tranches ; disposez ces dernières sur deux disques de pâte. Arrosez généreusement d’ huile d’ olive et saupoudrez de romarin. Salez à votre convenance avant de faire cuire les pizzas au four pendant 20 minutes. Nappez-les à nouveau d’ huile d’ olive en les sortant du four et servez sans attendre. Ces pizzas sont délicieuses à l’ apéritif ou accompagnées d’une salade verte.

Pour 4 personnes. Préchauffez le four à 200°C. égouttez 400 g de tomates pelées en boîte et hachez-les grossièrement. Mettez-les dans une casserole avec 2 cuillerées à soupe d’ huile d’ olive et faitesles cuire 5 minutes à feu moyen. Laissez tiédir avant d’ étaler le mélange sur deux disques de pâte. Salez et poivrez, nappez d’un peu d’ huile d’ olive et faites cuire les pizzas 15 minutes au four. Garnissez-les ensuite avec 250 g de mozzarella en tranches fines et 2 cuillerées à soupe de parmesan fraîchement râpé. Remettez au four quelques minutes pour que le fromage fonde. Servez sans attendre.

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Sucré :

Tarte aux fruits de la passion Ingrédients (pour 4 personnes) : Pour la pâte :

Pour la garniture :

• • • •

175 g de farine blanche 1 pincée de sel 125 g de beurre 4 cuil. à café de sucre en poudre 1 petit oeuf, blanc et jaune séparé

• • • • •

2 fruits de la passion 175 g de sucre en poudre 4 gros oeufs 175 g de crème épaisse 3 cuil. à soupe de jus de citron vert du sucre glace pour saupoudrer

Préparation 15 minutes Cuisson 30-40 minutes 102

1

Tamisez la farine et le sel dans un grand saladier. Incorporez le beurre en frottant du bout des doigts jusqu’ à ce que la pâte ressemble à de la chapelure. Ajoutez le sucre.

2

Battez le jaune d’ oeuf ; ajoutez les autres ingrédients secs. Mélangez bien pour former une pâte lisse et souple. Pétrissez-la délicatement sur une surface légèrement farinée jusqu’ à ce qu’ elle soit bien homogène. Enveloppez la pâte et laissez-la reposer 30 minutes au réfrigérateur.

4 3

Préchauffez votre four à 200°C. Abaissez la pâte sur une surface légèrement farinée. Tapissez-en un plat à flan à fond amovible de 25 cm. Garnissez la pâte de papier sulfurisé, puis de haricots secs. Badigeonnez les bords de blanc d’ oeuf ; faites cuire à blanc 15 minutes dans le four préchauffé. Retirez le papier et les haricots secs. Prolongez la cuisson de 5 minutes. Sortez le plat du four et baissez le thermostat du four à 180°C.

Coupez les fruits de la passion en deux. Récupérez la chair à la cuillère. Mettez-la dans un bol. Fouettez le sucre et les oeufs dans un autre bol. Quand ils sont bien mélangés, incorporez la crème épaisse, le jus et la pulpe des fruits de la passion et le jus de citron vert.

5

Versez ce mélange sur la pâte. Faites cuire 30 à 40 minutes jusqu’ à ce que la garniture soit ferme. Sortez la tarte du four. Laissez-la légèrement refroidir, puis entreposez-la 1 heure au réfrigérateur. Saupoudrez de sucre glace juste avant de servir.


Sucré :

Sorbet à la noix de coco sauce à la mangue Ingrédients (pour 4 personnes) : • • • • • •

2 feuilles de gélatine 250 g de sucre en poudre 2 mangues épluchées, dénoyautées et coupées en tranches 600 ml de lait de coco 2 cuil. à soupe de sucre glace le zeste et le jus d’un citron vert

1

Mettez le congélateur sur «fort» 2 heures avant d’y placer le sorbet. Mettez les feuilles de gélatine dans un plat peu profond, versez de l’eau froide dessus pour les couvrir et laissez reposer 15 minutes. Pressez pour éliminer l’ excédent de liquide.

2

Pendant ce temps, versez le sucre en poudre et 300 ml de lait de coco dans une casserole à fond épais. Faites chauffer doucement en remuant de temps en temps jusqu’ à ce qu’ il soit dissous. Retirez du feu.

mence à former des cristaux. Sortez-le et battez-le à la cuiller, puis remettez-le dans le congélateur jusqu’ à ce qu’ il ait pris, en le remuant énergiquement au moins deux fois entre-temps.

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5

4

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Ajoutez la gélatine et remuez doucement jusqu’ à ce qu’ elle soit dissoute. Incorporez le lait de coco restant. Laissez refroidir. Versez le mélange gélatine noix de coco dans un bac à glace ; mettez-le au congélateur. Laissez-le au moins 1 heure, jusqu’ à ce que le mélange com-

Pendant ce temps, préparez la sauce. Mixez les tranches de mangue, le sucre glace, le zeste et le jus de citron vert jusqu’ à obtenir un mélange homogène. Transvasez dans un petit pot. Laissez le sorbet ramollir au moins 30 minutes au réfrigérateur avant de servir. Déposez des boules de sorbet

sur des assiettes à dessert et nappez d’ un peu de sauce à la mangue. N’ oubliez pas de remettre votre congélateur sur le bon thermostat.

Conseils & astuces La gélatine empêche la formation de gros cristaux de glace granuleux pendant la congélation en lui donnant une texture plus onctueuse. Utilisez de la gélatine en poudre si vous préférez. Saupoudrez 2 cuillerées à café rases sur de l’ eau froide, laissez reposer 5 minutes, puis incorporez au lait de coco chaud à la fin de l’ étape 3.

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Internet

@

Les 10 sites web de Mayotte à visiter d’urgence !

1

www.wikipedia.org/wiki/Mayotte Wikipedia est une encyclopédie libre que chacun peut enrichir et améliorer. Ici la page de Mayotte, telle une carte d’identité, nous décrit l’histoire de notre île, sa situation géographique et politique.

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http://www.mayottejob.com

2

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Le site dédié aux offres d’ emploi des entreprises de Mayotte.

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www.mayotte-tourisme.com Le site Internet du Comité du tourisme nous permet d’ avoir des informations utiles sur l’ île au lagon agrémenté de superbes photos. Passage obligé afin de connaître les bonnes adresses pour se loger, sortir, se divertir...

www.malango-mayotte.com Le premier portail généraliste de l’ île très riche en articles avec des rubriques pratiques comme le forum et les petites annonces.

www.mayotte-online.com Un autre portail intéressant qui met en avant l’ actualité en partenariat avec les Nouvelles de Mayotte et Mayotte Hebdo.


@ 6

www.la-musique-mahoraise.com Vous ne connaissez pas encore les artistes locaux ? Ce site est fait pour vous, il regroupe photos, biographies, albums de groupes tels que Lathéral, M’Toro Chamou, Mikidache, Bedja....

www.caroamayotte.over-blog.com Caroline à Mayotte ou le périple d’une Lilloise sur les terres mahoraises. Voici un blog très intéressant avec au menu photos (vues du ciel) vidéos, récits...

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www.cariboudagoni.fr Clair et concis, ce magazine en ligne nous invite à découvrir ses rubriques fortes en couleur. Une adresse qui mérite sa place dans nos colonnes !

www.mayottescope.com Ce site nous propose des vues magnifiques de l’ île. La technique utilisée est la photographie panoramique en 360°.

www.bahari.canalblog.com Sans doute l’ un des meilleurs blogs sur Mayotte, Kaay nous emmène en balade au travers de belles photos pour y découvrir l’ intérieur de l’ île et partir à la rencontre de la population.

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Histoire de Lisey de Stephen King - Roman

Mot de l’éditeur : Pendant 25 ans, Lisey a partagé les secrets et les angoisses de son mari. Romancier célèbre, Scott Landon était un homme extrêmement complexe et tourmenté. À sa mort, désemparée, Lisey s’ immerge dans les papiers laissés par Scott, s’ enfonçant toujours plus loin dans les ténèbres qu’ il fréquentait. Une histoire troublante, obsessionnelle, bouleversante, mais aussi une réflexion fascinante sur les sources de la création, la tentation de la folie et le langage secret de l’amour. Un chef-d’oeuvre.

Indian Tango de Ananda Devi - Roman

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Mot de l’éditeur : Avril 2004, New Delhi. Sonia Gandhi deviendra-t-elle le prochain Premier ministre ? Pour Subhadra, 52 ans, grande, plutôt ronde, une femme ordinaire, la préoccupation est autre : ira-t-elle à ce pèlerinage de renoncement des femmes ménopausées que lui propose sa belle-mère pour marquer la fin de sa féminité ? Ou céderat-elle à la mystérieuse séduction de l’ autre qui la suit depuis un mois dans les rues de Delhi ? Un étrange pas de deux, chassé-croisé amoureux qui lui offre ce que personne ne lui a jamais offert : son propre corps...

Nada exist de Simon Liberati - Roman

Mot de l’éditeur : 23 Décembre 2006, au matin. Un ex-photographe connu doit se rendre à Paris retrouver sa maîtresse, Lukardis. De sérieux obstacles le paralysent : son autre maîtresse, Babeth, de 27 ans sa cadette, (...), Ahmed, ex-amant pique-assiette et fantasque, son dealer parano… Et surtout sa compagne, amour de 20 ans, qui agonise dans son lit. Gueule de bois, trahison générale, peur et mauvaise conscience… Pourtant il part, et découvre au cours d’un sublime voyage initiatique que l’ amour et la pitié ne font pas bon ménage, que les anges passent, et que la joie descend sur ceux qui ne la méritent pas. En cinq heures chrono, une étude de moeurs d’ une poésie cruelle et drôle, portrait d’une âme tourmentée jusqu’au sortilège final, au 29ème étage de l’hôtel Nikko.


Le coin du libraire

Romans

essais bd jeunesse coups de coeur

Ni d’Eve ni d’Adam d’Amélie Nothomb

Roman

«Stupeur et tremblements pourrait donner l’ impression qu’ au Japon, à l’ âge adulte, j’ ai seulement été la plus désastreuse des employées. Ni d’Eve ni d’Adam révélera qu’ à la même époque et dans le même lieu, j’ ai aussi été la fiancée d’ un tokyoïte très singulier.» Un excellent roman, théâtral et fantasque.

Arlington Park

de Rachel Cusk Roman

La chaussure sur le toit de Vincent Delecroix Roman

Mot de l’éditeur : Tous les personnages du livre fréquentent le même immeuble, à proximité des rails de la gare du Nord. On rencontrera un enfant rêveur, un cambrioleur amoureux, trois malfrats déjantés, un unijambiste, un présentateur vedette de la télévision soudain foudroyé par l’ évidence de sa propre médiocrité, un chien mélancolique, un immigré sans papiers, une vieille excentrique, un artiste (très) contemporain... et une chaussure pleine de ressources romanesques.

Mot de l’éditeur : Rachel Cusk raconte 24 heures de la vie de ces femmes : on entre dans leur cuisine, on les suit au supermarché... on pénètre aussi dans leur conscience et leurs pensées. Ce roman lyrique, drôle et sensible, dynamite les clichés sur la famille, le couple, la maternité, avec une lucidité dévastatrice. C’ est un champ de bataille que Rachel Cusk nous montre, un monde « barbare jusqu’ à la moelle ». La découverte d’ un talent exceptionnel de la jeune littérature britannique.

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Vanille flibustière des Antilles

de Nicole Maymat et François Roca Roman junior (dès 9 ans)

Coton Blues de Régine Joséphine Album jeunesse (dès 6 ans)

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« Coton, ce n’ est pas un nom. C’ est pourtant le sien... Le Maître l’ a choisi pour se moquer de ses cheveux rêches, pour rire de ses gros yeux et de sa peau si sombre qu’ on la croirait découpée dans la nuit... Elle ne chante pas Coton, cette musique n’ est pas pour elle. Elle ne pense qu’ à la nuit Coton, car la nuit est en elle.» Un conte sur le rêve et la liberté.

U de Grégoire

Solotareff Album jeunesse (dès 3 ans)

Mot de l’éditeur : La petite princesse Mona vit seule dans un château gardé par deux horribles personnages. Heureusement, un jour, une licorne apparaît. Elle s’ appelle U. Comme huuumour. Cet album à succès a été adapté sur le grand écran fin 2006.

Mot de l’éditeur : Face à la violence des Conquistadors, que peuvent la provocante témérité de Vanille et l’ innocence d’un peuple menacé de disparition ? Qui ramènera un peu de raison et de douceur dans la belle nuit caraïbe ?

Tout doit disparaître de Mikaël Ollivier Roman adolescent (dès 12 ans)

Mot de l’éditeur : Hugo a suivi ses parents en poste pour quatre ans à Mayotte, petit bout de France perdu au cœur de l’ océan Indien. Seul élève blanc de sa classe, il a du mal à s’ adapter : les bidonvilles, la chaleur, la façon d’ appréhender le monde, les relations amoureuses. Pourtant c’ est au retour en métropole que le choc est le plus brutal. Frénésie des soldes, invasion des marques, publicités tapageuses, surconsommation. Au regard de ce qu’ il a vécu sous les tropiques tout révolte Hugo et le dégoûte. Il entre en résistance.


La Châtelain de Christophe Grodidier

Sur la route des Indes, l’ île Bourbon présente la possibilité

d’ une parfaite escale pour les bateaux de la Compagnie que Louis XIV vient de créer. C’ est avec des colons de vraie souche française que le roi entend asseoir son influence dans l’ océan Indien. Il n’ est pas pensable de laisser l’ île se remplir d’ une population de flibustiers, de heimatlos, de déclassés, dont les mélanges avec des femmes de couleur brunit bien trop vite les enfants. Le problème va faire l’ objet d’une ordonnance royale : seize jeunes filles, d’ une blancheur indiscutable et d’ une parfaite francité, sont envoyées sur l’ île pour y fonder des foyers. Seules Françoise Châtelain, et deux de ses com-

pagnes, atteindront finalement l’ île Bourbon, où elles auront une nombreuse descendance. Là s’ arrête à peu près tout ce que l’ on sait de Françoise Châtelain… La Châtelain est un classique roman d’ aventures, où l’ amour pousse son héroïne à travers les mers à la rencontre de l’ homme qu’ au-delà des préjugés de son temps elle a choisi comme époux. Entre Madagascar et le Mozambique, ses dangereuses pérégrinations mèneront évidemment Françoise à traverser Mayotte et Anjouan, autant de terres qui participent au destin exceptionnel de cette petite fiancée de l’ île Bourbon.

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La vie autour des coraux de Fany Seguin

Le guide à ne pas manquer pour être incollable sur le monde sous-marin à Mayotte ! Une fiche plastifiée est fournie, vous permettant, sous l’ eau, d’ identifier les espèces de poissons et coquillages que vous rencontrerez.

Ylang-Ylang Mayotte, l’ île en ylang

de Marie Céline & Yves Moatty

Ylang-ylang ou la magie d’ un mot. Magie des selves sauvages aux senteurs chaudes et sensuelles. Magie du chant d’ oiseaux multicolores et du grognement de makis moqueurs. Que savons-nous pourtant de cet arbre mystérieux et de sa fabuleuse épopée ?


La

BDP

(Bibliothèque Départementale de prêt) a une double mission : • de bibliothèque municipale dans la commune de Mamoudzou : à Cavani, la BDP accueille 30 heures par semaine le public dans un espace de 650 m². • de bibliothèque territoriale qui a pour rôle de desservir les 17 communes de la collectivité

Objectif : donner le goût du livre et de la lecture à toutes et à tous ! Horaires d’ouverture AU PUBLIC : Mardi de 9h00 à 17h00 Mercredi et vendredi de 9h00 à 18h00 Samedi de 9h00 à 13h00

110 Conditions d’inscription :

• 1 pièce d’identité • 1 justificatif de domicile • 1 photo • 1 enveloppe timbrée • 1 autorisation parentale pour les mineurs

BIBLIOTHèQUE DéPARTEMENTALE DE PRêT

Rue du Stade Cavani 97600 Mamoudzou Tél. : 0269 64 93 50 Fax : 0269 64 93 89


BD

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Remerciements à Vincent Liétar


Mots fléchés SORNETTES

SANS CHICHIS

VALSE MUSETTE

CRI DE DOULEUR

NOTE

TOUT ROND

MASCULINE

TEXTILE

GÂTEUSE IDIOTE

ACCALMIE

MÉTAL PRÉCIEUX SOLUTION

FRUIT EXOTIQUE

ORGANE AVENTUREUX

VIOLENTE

PARESSEUX COMPLET

RENVOYER

SORTIE DE SOMME

FAIT LE MOUTON

CLOISON

ÉNORME FLEUVE D’ASIE VIEUX SOUVENIR

ÉQUERRE CROQUÉE

AGISSEMENTS

PRONOM INDÉFINI

TROMPAI

CACHETTE

EMBRASSER

BOIS EXOTIQUE

POINTU PARCOURU

FATIGUÉ

VOLUMES

BONNE CARTE

MASSIVE

COMPRIMA

APRÈS LA SIGNATURE

BRISURE SONGEA

RESCAPÉ

TENTATIVE EXISTE

CONJONCTION FUTURS

PÉRIODES

DÉPARTEMENT

MOT D’ENFANT

NOTE

FRUIT ROUGE

PERROQUET

ACCOUTRÉE

Réponse p. 117


à

s vo s g r i l l e

Sudoku

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

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Grille n°3 : niveau moyen

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Grille n°2 : niveau facile

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Grille n°1 : niveau facile

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4 1

3

Grille n°4 : niveau moyen Réponse p. 117


Test

Mer, sable ou soleil... auquel de ces éléments vous identifiezvous ?

1

Un(e) inconnu(e) vous propose de faire un bout de chemin en amoureux... A. Peut-être : pourquoi ne pas essayer. B. Non : vous aimez trop votre liberté. C. Oui, s’ il (elle) vous plaît

vraiment.

2

Vos décisions, vous les prenez en général...

114 A. Sans demander conseil. B. Sans vous précipiter. C. Sans réfléchir.

3

Vous vous coincez les doigts dans une porte..

A. Vous serrez les dents. B. Vous hurlez de douleur. C. Vous martelez le battant à coups de poings rageurs.

4

Il (elle) ne vous donne plus de nouvelles...

A. Vous inondez son répondeur de messages ardents. B. Vous plongez dans le travail et passez à autre chose. C. Vous déchirez ses photos.

5

Un échec sentimental se digère mal. Et vous, vous prenez ça comment ? A. Vous éprouvez une envie de vengeance. B. Vous oubliez et partez vers d’ autres aventures.

C. Vous pleurez sur votre oreiller.

6

À Mamoudzou, vous tombez nez à nez avec Mikidache, votre idole...

A. Vous l’ abordez pour le féliciter et lui demandez un autographe. B. Vous vous contentez de le regarder en lui souriant. C. Bouche bée, vous le dévisagez, incapable de dire une phrase intelligente.


7

9

11

A. On le (la) quitte. B. On le (la) surveille. C. On se prépare à souffrir.

A. Jouer à la femme-enfant. B. Affirmer à un homme qu’ il vous est indispensable quand c’ est faux. C. Être toujours prête à reprendre votre indépendance.

A. Vous avez vos têtes. B. Vous n’ en faites qu’ à votre tête. C. Vous faites souvent la tête.

Que fait-on face à un homme (une femme) infidèle ?

8

Il (elle) est très jaloux(ouse). C’ est une preuve d’amour, mais vous ne supportez pas... A. Ses questions sur votre emploi du temps de la journée. B. Ses coups de téléphone dix fois par jour, où que vous soyez. C. Ses doutes injustifiés sur vos relations amicales.

Tableau des points A t

A r B t C m

4 B r

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A t B m C r

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A m B t C r

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A t B r C m

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A r B t C m

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C m

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Quelle attitude féminine trouvez-vous la plus insupportable ?

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Un mois loin de lui (d’ elle) ! Vous êtes seul(e) et libre (enfin !). Vous pensez : A. « Une longue et pénible séparation ». B. « Les retrouvailles seront merveilleuses ». C. « Un mois, ça n’ est pas suffisant ! ».

12

B.C.B.G. limite coincé(e), vous hésitez à vous laisser aller. Sauf... A. Avec des inconnu(e)s que vous ne reverrez plus. B. Avec votre meilleur(e) ami(e) si vous avez un gros souci. C. Avec votre fiancé(e) pour le (la) faire fantasmer.

A m

A t B m C r

10 B r

A m B t C r

11

A r B t C m

12

A t B m C r

A m B t C r

Tout(e) sympa que vous puissiez être, vous devez reconnaître que...

C t

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Réponse page suivante


Résultat test psycho Le sable, le soleil ou la mer...

Si vous avez un maximum de m :

Vous êtes comme la mer, belle (beau) et calme comme un océan sous le ciel bleu de l’ été. Romantique, vous laissez les vagues s’ alanguir lentement sur le sable. Mais sous cette apparence, vous saurez aussi vous montrer dangereux(se), comme un ciel se couvre ou un orage se lève. Comme lui, vous grondez alors et vous êtes capable de briser sans pitié car vous êtes le (la) plus fort(e) : aucune embarcation ne peut survivre sous la violence de vos raz-de-marée. Puis soudain, le soleil brille de nouveau et le calme réapparaît comme si rien ne s’ était passé.

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Si vous avez un maximum de t :

Vous êtes comme le sable, qui fuit entre les doigts, insaisissable. Vous êtes difficile à comprendre, impossible à emprisonner dans le moindre filet, même si les mailles en sont très fines. D’ ailleurs, elles sont toujours trop serrées à votre goût et vous avez le sentiment qu’ on veut vous mettre en cage. Alors vous vous glissez insidieusement dans le moindre espace libre pour immédiatement retrouver votre liberté. Votre comportement est celui d’ un(e) adolescent(e) à la recherche d’ amours de vacances, de liaisons sans lendemain. Mais cela ne pourra pas durer éternellement...

Si vous avez un maximum de r :

Vous êtes comme le soleil, chaud(e), brû­lant(e) et ardent(e). Bref, vous êtes un(e) passionné(e), votre rayonnement réchauffe et réconforte les uns, votre char­ me et votre aisance ravissent les autres. Comme le chante Voulzy, vous « donnez des couleurs au monde ». Il est bien agréable de compter parmi vos relations. Sur le plan sexuel, vous êtes une bombe et vos exigences n’ ont pas de limites. Vos partenaires n’ en sont pas revenus !


Solutions mots fléchés & sudoku Grille n°1

Grille n°2

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Grille n°3 B

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I

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B E L E R E L O N

I I

E V E

M M E N S E

Q U E

T E

L E U R R A

E B E N E U S E

I

I

A C E R E L

I

T R E S

C A S S U R E G R O S S E E T A R A

I

P S

E S S A

E R E S

A V E N

D

A

I

I N

R S

M U R E

A T T

I

F E E

FLECHES 12x15 SOLUTION • N°182 • © FORTISSIMOTS 2007 http://www.fortissimots.com

Grille n°4 3

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Mots mélangés ABERRATION ADHESIF AERER ALLELUIA AMENDE APTERE ARENE AUBAINE BASER BLOCAGE BOTTILLON BUSINESS CABOTIN CAID CAMELEON CANIN CHICOREE COMPRESSIF CRISPE CUISSOT

DECHARNE DESSEIN DURETE EDIFIANT ELEVE EMPHASE ENCOURAGER ENDROIT ENDUIRE ENNEMI ENRAGER ENVIEUX EPROUVER ESTRAN EUNECTE FOURNEE FRICASSEE GEROME GOEMON INITIER

INNOVER INSTANTANE INTENSE INTRUSE ISOETE LAITIER LAVARET LIBELLULE LORI MAESTRIA

MINERAI NERVEUSE NOTER NUISANCE ONGUENT OSERAIE OSSELET PANOPLIE PELLETEE PHARE

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PLENUM POINT POSTER PUTREFIE REFONDRE RIEN ROUTE SCAROLE SEBILE SILURE SINECURE SOIGNEUX SORE SOTTISE SOUFFRIR STATUE STERILE STOICISME STUDIO SUavite

TAFFETAS TAILLADER TALUS TAPIS TAUTOLOGIE TECHNICIEN TERROIR TEXTILE TOASTER TOGE TRAMWAY TRIANGLE TYRANNIE UPSILON VICOMTE VIEILLE VITE VODKA WESTERN YLANG-YLANG

mot à trouver : gaufrette




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