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Mayotte magazine

Mayotte

SEPTEMBRE-OCTOBRE 2008

n°7

magazine

Mammifères marins

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

Maxi-coupons

3,90 € p. 106

RAMADAN

Jeûne, prière et aumône

économie

des signes prometteurs REPORTAGE

Marseille

La ville soleil entre Méditerranée et collines provençales



Mayotte magazine n°7 Une publication bimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE PUBLICATION Stéphanie Légeron RéDACTEURS Frédérique Cadieu Denise Harouna Alban Jamon Stéphanie Légeron Ma’jo Bibi Sitty Céline Tortez PHOTOGRAPHES Jonny Chaduli Stéphanie Légeron Fabien Mazas Bibi Sitty Remerciements à Nils de Sea Blue Safari pour le reportage photographique sur les mammifères marins. photo couverture : Jonny Chaduli, mosquée de M’tsamboro BD Vincent Liétar Alice Lopez Yann Moreau DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL COMMERCIAL Thierry Stoecklin IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Numéro ISSN 1962-4379 Prix de vente : 3,90 € Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

éDITORIAL

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ette 7ème édition marque le premier anniversaire de Mayotte magazine. à cette occasion, nous tenons à vous adresser un grand « merci », chers lecteurs et lectrices, pour vos encouragements, vos suggestions et votre fidélité depuis un an. Certains avaient prédit que les sujets s’épuiseraient trop vite à Mayotte pour permettre d’alimenter un magazine. Nous avons toujours su qu’il n’en était rien ; Mayotte continue de nous le prouver tous les jours. Nous profitons de cet éditorial pour remercier chaleureusement tous les annonceurs qui ont participé à l’aventure de la création de Mayotte magazine. Sans eux, en dépit de la richesse incroyable des sujets d’édition à Mayotte, en dépit de notre véritable passion pour ce métier, nous se serions plus là aujourd’hui. Mille mercis donc aux décideurs d’entreprises qui permettent aux projets d’avancer et de se réaliser. Le 2 septembre a débuté le Ramadan. Nous avons voulu aller plus loin dans la compréhension de ce pilier de l’Islam... Après une excursion dans les villages de Koungou, nous vous proposons une plongée extraordinaire au milieu des mammifères marins de l’île au lagon. Enfin, parce que Mayotte rayonne aussi à des milliers de kilomètres, nous vous emmenons au coeur de la cité phocénne, Marseille, où vivent près de 30 000 Mahorais. Stéphanie Légeron

Directrice de publication


6 AU JOUR LE JOUR 11 RENCONTRE

Jean-François Hory

21 SHABABI

Concours de chant

23 Sport ya maoré Judo : une discipline qui élargit les horizons

31 économie

Une économie en marche

40 tradition mahoraise Ramadan attitudes

51 escapade dans l’île Crapahuter à Koungou

60 ENVIRONNEMENT

Les mammifères marins : tour d’horizon des espèces observées à Mayotte


Sommaire 76 REPORTAGE à MARSEILLE

Visite de la cité phocéenne et rencontre de REMMA

94 CINéMA

Vos films de septembre-octobre

100 INTERNET

10 sites pour votre santé !

102 LE COIN DU LIBRAIRE

106 Maxi-coupons

Détachez vos 16 bons d’achat !

108 TENDANCE

Le shopping du moment...

110 BD

Le coin des petits, Bao et Abass Néka

114 IDéE RECETTE MAYOTTE Romazava au rougail tomate

116 JEUX 122 HORAIRES DES MARéES Actualité, sport Culture, histoire, tradition Rencontre, femme Environnement, voyage Loisirs, jeux


Philippe Husson, vainqueur de la Charlie Tango Cup Un « Musée de la Tortue » à Mayotte L’association Oulanga Na Nyamba - Environnement et Tortues - a inauguré, le 18 juin dernier, son Bateau de la Tortue. Ce projet a pu être réalisé grâce à des sponsors privés et à l’énergie des bénévoles de l’association. Le bateau, situé en Petite Terre en bordure de la lagune des Badamiers, est un lieu dédié aux tortues. En effet, une plateforme d’observation installée sur le haut du bateau, située à environ 7 mètres de hauteur, permet, à marée haute, de découvrir les tortues marines évoluant dans leur milieu naturel.

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Le site offre la possibilité de voir ces dernières de très près sans les déranger. Dans la cabine, une exposition présentant des panneaux et vitrines pédagogiques, ainsi que des films, livre également de nombreuses informations sur ces animaux.

Ce passionné de la mer n’en est pas à son coup d’essai puisque c’est la 4ème fois qu’il remporte la régate à bord de son monocoque, un one tonner dénommé « Chapter XI » avec lequel il fait des ravages ! 11 mètres de long pour 5 tonnes, alliant légèreté et vélocité au près, il n’en faut pas plus pour le talentueux Philippe pour attaquer les bords… La Charlie Tango cup, qui a lieu tous les 14 juillet, existe à Mayotte depuis 17 ans et a été initiée par l’ancien capitaine du port de Dzaoudzi : Charlie Tango. Cette régate réunit une vingtaine de participants avec tous types de bateaux à voiles : catamarans, monocoques, multicoques, hobie cats, etc… Chaque année, Philippe participe également à la régate de Nosy be qui a lieu le jour de la fête de l’indépendance le 26 juin. Lors de cette 3ème édition il a terminé 1er des monocoques et 3ème au général pour une trentaine de participants (dont une dizaine de catamarans). Souhaitons à Philippe le meilleur pour les prochaines courses et surtout un bon vent !

Le Bateau de la Tortue, à la fois exposition et plateforme d’observation, est ouvert aux groupes, aux scolaires et aux familles. Un bon moyen pour mieux connaître les tortues et les contempler, sans se mouiller. Les jours et heures de visite seront annoncés par voie de presse. Accès gratuit pour les adhérents ; 5€ pour les adultes, 2€ pour les enfants. Pour tout renseignement : 06 39 69 23 29 ou par mail : contact@tortuesdemayotte.com Philippe à bord du Chapter XI à Nosy be.


Au jour le jour Miss Mayotte La nouvelle ambassadrice de beauté mahoraise, élue le 10 août à Koropa s’appelle Esthel Nee. Elle a 20 ans. Après un Bac. ES, elle vient de rentrer à SciencePo Bordeaux. Son ambition : réussir dans le monde politique. Fan de sport, elle pratique le tennis et le volley-ball. Avec les autres Miss, Esthel partira en Thaïlande au mois de novembre, pour préparer la grande soirée de gala Miss France 2009. Celleci se déroulera le 6 décembre au Puy du Fou, parc de loisirs vendéen qui fête ses 30 ans. Souhaitonslui de devenir la première Miss France mahoraise ! De gauche à droite : M’Kaya Ali (2è dauphine), Rachel Legrain-Trapani (Miss France 2007), Esthel Nee (Miss Mayotte 2008), Nasma Choudjaidine (Miss Mayotte 2007) et Cynthia Pedre (1è dauphine).

Le pétrole flambe, le billet d’avion décolle. Le prix du pétrole décolle, celui des billets d’avion aussi. à chaque augmentation du prix du baril, c’est une taxe carburant supplémentaire qui s’impose au passager. Il faut dire que le kérosène représente en moyenne 20 % des coûts d’exploitation pour les compagnies aériennes. Lorsque son prix augmente, elles sont donc immédiatement touchées. Pour compenser, elles augmentent la surcharge carburant qui va s’ajouter aux autres taxes appliquées sur le tarif des billets. Cette taxe se fait surtout sentir sur les vols longs courriers. Par exemple, chez Air Austral, elle était de 64 € à 76 € en juillet/août 2007 par vol long courrier. à compter du 18 août 2008, elle passera à 136 € par vol. Concrètement, pour un vol aller/retour ParisDzaoudzi, le passager payera une surtaxe carburant de 272 € à la rentrée 2008. Mais si le prix du baril de pétrole redescend, la surcharge carburant sera également vue à la baisse.


LE MOIS DU RAMADAN… Il s’agit du 9ème mois du calendrier lunaire musulman. Ce dernier marque le début de la révélation du Coran faite au prophète Mahomet.

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Afin de sanctifier cette période, les musulmans pratiquent le jeûne, ou sawm. Le jeûne du Ramadan, quatrième pilier de l’Islam, est une obligation pour tout musulman pubère, saint d’esprit et en bonne santé. Il constitue également une période de recueillement, c’est le mois des bienfaits, des actes d’obéissance et des bénédictions.

LES BALKANES

Les dix derniers jours de Ramadan sont considérés comme hautement bénis, en particulier la 27ème nuit, la nuit du destin, Laylat al-Qadr. Les trois jours après le mois de Ramadan sont des jours de fête, appelés l’Aïdel-Fitr, ils marquent la fin du jeûne. Le calendrier musulman est basé sur le cycle lunaire qui avance de 10 à 12 jours chaque année. Chaque mois du calendrier débutant avec l’apparition (visible à l’oeil nu) du croissant de lune, les dates du calendrier indiquées ci-dessous sont estimées avec possibilité d’un décalage d’un jour en plus ou en moins.

Preuve en est la merveilleuse fusion née, au mois de juillet, de la rencontre du quatuor « Les Balkanes », pures voix bulgares avec les associations Kinga Folk, Maounga Dounia et Tsaramandroso.

Fêtes du mois Calendrier de Ramadan musulman

Calendrier chrétien

Date début du ramadan

2 septembre 2008

1 Ramadan 1429

Bataille de Badr 17 Ramadan 1429

18 septembre 2008

Conquête de la Mecque

20 Ramadan 1429

21 septembre 2008

Révélation du Coran

27 Ramadan 1429

28 septembre 2008

Fin du mois de Ramadan

30 Ramadan 1429

1er octobre 2008

Fête de l’Aïd el Fitr

1 Chaououal 2 octobre 1429 2008

Voir notre reportage sur le Ramadan p. 38

Quand des passionnés de chant se rencontrent qu’est ce qu’ils se racontent ? Des histoires en chantant ! Quand la musique vient du cœur, rapproche.

elle

à l’initiative du Service culturel de Mayotte, ces associations ont pu profiter d’un stage d’art vocal polyphonique dispensé par ces artistes renommées et très sollicitées dans le monde ! Une véritable « musada » est née, stimulée par une formidable envie de mettre les acquis au service des chants de Mayotte et d’enrichir les répertoires avec des chants du monde !


Lire en Fête à Mayotte

Le plus beau présent pour tous fut le plaisir de partager les différences et l’enrichissement mutuel. La cerise sur le gâteau… une amitié est née et les Balkanes ayant craqué sur : kangue, brochettes, m’tsolola, poutou, manioc, betsai et poulet coco… elles reviendront !! La force du Daïra posé sur la douceur des chants bulgares… Des chants mahorais en quatre tonalités sur une ligne mélodique bulgare… Vous ne pouvez qu’en soupçonner la saveur ! J’y étais ! Pour vous que je n’ai pas vu le soir du concert… cadeau de Ma’Jo !

L’édition « Lire en Fête » assure cette année la promotion du livre de jeunesse et plus généralement de la lecture des jeunes. Lire en fête est le rendez-vous incontournable pour découvrir ou redécouvrir des œuvres, des auteurs, de nouveaux horizons et tout ce qui tourne autour du monde du livre (l’album, le roman, la BD, le Manga, le documentaire, le livre audio, les revues...). Au programme du 6 au 26 octobre 2008 à la bibliothèque de Cavani (BDP) : atelier d’écriture, d’illustration, de photo et d’informatique, conférence littérature jeunesse... Seront également présents les auteurs : Jean-Yves Loude et Nassuf Djaïlani, ainsi que l’illustratrice Lucie Albon. Pour tout renseignement sur cet événement : contact BDP au 0269 64 93 50.

Le Festival Interculturel de Mayotte entre continuité et rupture. Le Festival Interculturel de Mayotte, grand rendez-vous culturel de l’île, aura lieu du 20 au 25 octobre 2008. Pour cette 10ème édition, le Service culturel a parié sur une programmation essentiellement musicale, et rebaptisé l’événement Festival InterMusik de Mayotte. Les concerts se dérouleront dans trois communes : Bandraboua, M’tsangamouji et Mamoudzou. Les artistes invités, venant d’Australie et d’Afrique du Sud, sont connus sur la scène internationale. Parmi eux, citons, Mandoza, Amampondo, ou encore Tandhiswa Mazwaï. Les festivités débuteront le 18 octobre avec une Scène Tremplin ouverte aux jeunes talents mahorais et se clôtureront avec le concert de la célèbre Lauryn Hill, chanteuse incontournable et mondialement reconnue. Un festival qui se veut éclectique et ambitieux, entre continuité et rupture, et qui devrait faire le bonheur de tous les mélomanes de l’île.


BEDJA, je t’emmène Sept ans après « Laka » (signifiant « la pirogue »), mélange de m’bodro et zouk, son troisième album est résolument zouk love. Il y est question de gens qui s’aiment, de départs, d’ailleurs... 11 titres, en français et shimahorais, qui marquent pour leur auteur, Bedja, 10 ans de scène et l’aboutissement de cinq années de travail artistique et technique.

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C’est avec des amis antillais de la banlieue parisienne que Bedja a appris le zouk. Paris… puis Grenoble. Il aura passé 12 ans en Métropole avant de revenir dans son île en 2003. Aujourd’hui, en plus d’être le musicien que l’on connaît, Bedja occupe le poste de régisseur général au Service culturel à Mamoudzou. Une mission de terrain qui lui permet de côtoyer en permanence les artistes. « Il faut soutenir les artistes locaux, victimes

des copies généralisées de disques et la plupart du temps eux-mêmes producteurs », nous

confie Bedja. Un disque de musique mahoraise à se procurer chez Habari, à la Maison des Livres, SODIFRAM, Jumbo Score, M’Service, et Boutik’Air au prix de 9,90 €. Vous l’avez peut-être écouté en concert le 5 juillet au stade de Bandraboua, vous pourrez le découvrir au Festival interculturel de Mayotte du 20 au 25 octobre à Mamoudzou. De nombreux artistes internationaux seront d’ailleurs de passage dans l’île à cette occasion. Pour tout renseignement, contacter le Service culturel au 02 69 61 11 36.

JEFF MOHAMED RIDJALI, le Ballet de Mayotte présente Namandzia Namandzia désigne une danse comorienne de réjouissance exécutée à l’occasion des mariages et des grandes fêtes. C’est le nom du spectacle du Ballet de Mayotte, première compagnie locale de danse contemporaine. Jeff Mohamed Ridjali, chorégraphe, et Isabelle Camatte, pédagogue, sont les fondateurs de cette compagnie qui mène des actions de création en intégrant des artistes locaux et venus d’ailleurs. Chaque spectacle met en valeur le patrimoine chorégraphique traditionnel de l’île et aborde des formes artistiques innovantes. La danse devient un moyen de créer une autre idée du corps, du mouvement et de l’appropriation de l’espace. « Une danse initiatique qui trace un

chemin entre l’héritage culturel et l’homme contemporain que je suis. Une Conversation avec mes ancêtres. » (Jeff M.R.). Vous aurez l’occasion de découvrir le spectacle Namandzia

le 11 septembre au gymnase de Cavani, le 13 septembre à l’AJP Pamandzi et le 31 octobre à la MJC de M’tsapéré. Renseignements au 02 69 62 96 15.


Rencontre Jean-François Hory Passionné de lecture, d’écriture et d’histoire, M. Hory, nommé récemment Conseiller d’état, nous livre un peu de son regard sur Mayotte. Mayotte magazine : - Comment s’est passé votre premier contact

avec Mayotte ?

Jean-François Hory :

- Par les livres comme souvent. Passionné d’Histoire et de philatélie, je me suis toujours intéressé aux petits territoires méconnus qui semblent à l’écart du monde. C’était le cas de Mayotte dont le nom résonnait en outre comme un beau prénom de femme. Et puis par la presse politique, évidemment, surtout à partir de 1973. C’était émouvant de recevoir par « Le monde » ou « Le Figaro » les messages incroyables de cette poignée de Français (environ 37 000 à cette époque) qui exigeaient, pour rester libres, de demeurer dans la communauté nationale contre l’avis de la France et de sa diplomatie, contre ce qu’on appelait alors « le sens de l’Histoire », c’est-à-dire l’indépendance, ses risques et ses convulsions. Des hommes et des femmes refusaient l’inéluctable ; c’était beau. Donc lorsque j’ai eu, en mai 1976, l’opportunité de me faire nommer à Mayotte comme fonctionnaire (attaché de préfecture - directeur des finances), je n’ai pas longtemps hésité même si c’était une rupture importante dans ma vie personnelle. Je ne suis arrivé à Mayotte que le 8 septembre 1976. J’y ai découvert en même temps qu’une population extrêmement attachante, une

situation consternante. Mayotte avait été oubliée par la France au XIXè siècle colonial : pas ou peu de dispensaires, d’écoles, de routes, pas d’eau, pas d’électricité. C’est d’ailleurs pourquoi j’ai adhéré au Mouvement Populaire Mahorais peu après mon arrivée, ce qui n’a pas beaucoup plu à ma hiérarchie... Mayotte magazine :

- Vous aimez depuis longtemps la vie à Mayotte. Qu’est-ce que l’île vous a apporté ? Jean-François Hory : - D’abord une nature prodigieuse, même si je

ne suis guère amateur de plages ou de promenades en mer. C’est la nature africaine comme à ses origines, magnifique, profuse, matricielle. Mais aussi et surtout la confiance des Mahorais, cette confiance qui se lit dans le sourire d’un enfant, dans l’hospitalité des femmes, dans le respect qu’un vieux sage musulman porte à l’autre, à celui qui est différent. C’est le maître-mot : j’ai eu l’impression de vivre ces 32 années entouré de la confiance, et souvent de l’estime, de toute une population. Imaginez-vous un autre endroit où un immigré, arrivé depuis quatre ans, âgé d’une trentaine d’années serait élu comme député et chargé de représenter à Paris toute une population qui lui en donne le mandat comme une marque de tolérance ?


Député européen en mars 1994. Il parle avec François Miterrand de la Yougoslavie (au sortir de chez Bernard Loiseau). Photo « Le Bien Public ».

Mayotte magazine : - Votre plus beau souvenir à Mayotte ? Le

plus mauvais ?

rares écoles de l’île, c’est tout de même autre chose que de gratter du papier dans un bureau parisien !

Jean-François Hory :

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- Les plus mauvais souvenirs, je n’en ai plus, si ce n’est le décès de René Quaranta. Les plus beaux se bousculent derrière votre question. Bien sûr, la naissance à Mayotte de mon petitfils. Bien sûr, la rencontre de personnalités politiques aussi exceptionnelles que Marcel Henry, Zéna Mdéré ou Younoussa Bamana. Bien sûr encore, le vote historique du Conseil Général unanime le 18 avril dernier. Bien sûr cette élection comme député de Mayotte. Et le reste de ma carrière personnelle et politique enclenchée à Mayotte, grâce à Mayotte. Bien sûr, la politique, toujours. Mais aussi les nuits de psalmodie des maoulida shenge. Ou un acquittement obtenu en Cour criminelle. Ou encore la passion enfiévrée autour des matchs de T.C.O., notre club à Mamoudzou, qui fut l’un des plus grands. Et puis les parties de m’raha acharnées avec Madame Foucaut ou avec Youssouf Saïd. Et les conversations sans fin avec Paulette et Jacques Saïdani. Et des amitiés longues à mûrir mais inoxydables : Mansour, Gérard, Adrien, Zouroufa, JeanBaptiste, Bruno, Vincent, Zoubert, Piscou... impossible de les citer tous. Et aussi le soutien indéfectible de mon épouse, tout au long de ces années... la chance. Quand on a 27 ans, aller livrer en boutre, pendant une semaine, des tables-bancs dans les

Mayotte magazine : - Vous êtes nommé pour une mission de deux

ans à une fonction prestigieuse au Conseil d’état. En quoi consiste-t-elle ? Aura-t-elle des liens avec Mayotte ?

Jean-François Hory :

- Je ne suis pas désigné pour deux ans, puisque j’ai été nommé Conseiller d’état en service ordinaire, c’est-à-dire jusqu’à une retraite que je souhaite très éloignée. Pendant les deux premières années, je serai effectivement affecté à la Section du contentieux où le Conseil d’état, cour suprême des juridictions administratives, est juge de cassation des affaires traitées par les tribunaux administratifs et les cours administratives d’appel. Je serai donc magistrat et je n’aurai pas à m’occuper de Mayotte puisque je devrai même me déporter dans toutes les affaires venues d’ici. J’espère cependant que mes collègues chargés - c’est l’autre mission du Conseil d’état - de donner l’avis de l’institution sur les projets de lois, d’ordonnances et de décrets concernant Mayotte n’oublieront pas que je suis disponible pour leur fournir des informations. Soyons clair : rien ne m’empêchera de m’intéresser à Mayotte et de m’en occuper.


Mayotte magazine : - Vous travaillez régulièrement pour les

éditions du Baobab. Quels sont vos nouveaux projets ? Jean-François Hory :

- Je rédige quelques travaux d’édition pour cette maison appartenant à des amis proches (par exemple, la série des Agendas de Mayotte) et, par ailleurs, j’y fais, toujours à titre bénévole bien entendu, un peu de conseil éditorial. J’en profite pour lancer un appel ici à tous les porteurs de projets d’écriture, les détenteurs de manuscrits. Dans le cadre de mes loisirs, je resterai évidemment attaché à cette activité. Je n’imagine pas une vie sans lecture et sans écriture. Pour le reste, les éditions du Baobab continuent leur chemin avec Bruno Marie et JeanClaude Pichard. Je leur souhaite très longue vie et prospérité. Je ne suis pas inquiet mais je souhaite que les pouvoirs publics locaux prennent la mesure de l’intérêt qui s’attache à l’édition et donc à l’aide qu’il convient de lui apporter.

Voilà pourquoi je n’ai aucune inquiétude pour l’avenir de Mayotte. Certes, il y aura des tensions, des difficultés, notamment dans le champ social où nos retards sont les plus flagrants. Mais sur l’essentiel les Mahorais sont d’accord : ils veulent, grâce au statut départemental, être Français pour rester libres. Aussi longtemps qu’ils seront unis et qu’ils sauront écouter les femmes, qui ont la sagesse des mères, on ne pourra pas les faire renoncer. Et demain, une départementalisation adaptée à l’identité originale de Mayotte viendra enrichir l’unité républicaine de toutes les différences mahoraises. Mayotte est une chance pour la France. Et les Mahorais doivent inventer une manière mahoraise d’être Français. à demain donc !

Mayotte magazine : - En tant que spécialiste de l’histoire

de Mayotte, comment analysez-vous la possible évolution statutaire de l’île vers le département ?

Jean-François Hory :

- Je ne suis pas spécialiste de l’Histoire de Mayotte, j’en suis passionné. Il existe par ailleurs beaucoup d’universitaires et de scientifiques très compétents. Ce que chacun peut voir, même le profane que je suis, tient en peu de mots. L’Histoire de Mayotte est singulière. Elle a été faite par des hommes debout, fiers de ce qu’ils sont et sûrs de ce qu’ils croient. Jeune député à l’Assemblée Nationale en juillet 1981. Photo officielle « La Documentation Française ». N.D.L.R. : Jean-François Hory a accepté de nous livrer, de temps à autre, quelques articles sur l’Histoire de Mayotte ou de sa région.


PUBLI-COMMUNIQUé

Votre santé à Mayotte Campagne de rattrapage vaccinal

L

a plupart des principales maladies qui pourraient être évitées par la pratique des vaccinations recommandées dans le calendrier vaccinal sévissent à Mayotte. C’est ainsi que sont épisodiquement répertoriés des cas de rougeole, de poliomyélite, de tétanos, ainsi que des cas sporadiques de diphtérie., de typhoïde et de coqueluche.

Dans le primaire, on estime que 30 % des 40 000 élèves ont échappé à la vaccination. Et dans le secondaire, 60 % des 9 500 élèves. Cela porte environ à 18 000 le nombre d’élèves devant être vaccinés. Du fait des retards constatés et d’un cas mortel de diphtérie observé en décembre 2008, la mise en place d’une campagne de rattrapage vaccinal apparaît nécessaire. La DASS, en étroite liaison avec le CHM, le Conseil général et le Vice-rectorat lance une vaste opération « coup de poing » : une campagne de vaccination qui débutera en octobre et se poursuivra jusqu’à la fin de l’année. Cette action, une première à Mayotte, ciblera les enfants scolarisés, de 6 à 16 ans, les enfants de moins de six ans étant suivis par le service de Protection maternelle et infantile (PMI) du Conseil général, qui fournit un travail très important. Le choix s’est porté sur la prévention des quatre maladies suivantes : la diphtérie, la coqueluche, le tétanos et la poliomyélite. Le budget de cette campagne avoisinera les 560 000 euros. La pharmacie du CHM passera les commandes et entreposera les stocks de vaccins. L’équipe vaccinale sera composée des médecins des dispensaires

et des médecins libéraux qui souhaiteront s’associer à la campagne, avec l’aide des infirmiers de la santé scolaire. Les élèves seront vaccinés dans les écoles en fonction d’un calendrier établi avec le Vice-rectorat. Une campagne d’explication sera menée à l’attention des parents. La vaccination des enfants non scolarisés, dont le nombre est estimé à 7 000 selon les sources du Vice-rectorat, sera confiée à Médecins du Monde. En plus des quatre maladies initialement prévues, sera ajoutée pour cette population la prévention contre l’hépatite B, la rougeole, les oreillons et la rubéole. La campagne de rattrapage vaccinal fera l’objet d’une évaluation qui permettra de décider de son éventuelle reconduction.

L’île de Mayotte sous surveillance épidémiologique La surveillance concerne cinq maladies qui génèrent des fièvres et des douleurs articulaires pouvant présenter des formes graves : • le paludisme • la dengue • le chikungunya • la fièvre de la vallée du Rift • la leptospirose La DASS, la Direction des services vétérinaires (DSV) et la CIRE* pilotent cette action avec le concours opérationnel du laboratoire du CHM et de l’Institut Pasteur. * Cellule interrégionale d’épidémiologie


prévenir la fièvre de la vallée du Rift « mieux vaut prévenir que guérir ! » La fièvre de la vallée du Rift a été identifiée à Mayotte sur le bétail. Cette maladie peut être transmise à l’homme. Chez l’homme, la maladie est souvent inapparente. Dans le cas contraire, les symptômes s’apparentent à ceux de la grippe. Il peut cependant exister, rarement, des formes plus gaves, hémorragiques, oculaires ou neurologiques.

Comment se transmet la fièvre de la vallée du Rift ? • au contact du bétail infecté • par ingestion de viande mal cuite et de lait cru ou caillé • par piqûre de moustique

Que faut-il faire pour se prémunir de cette maladie ? • Pour les personnes pratiquant des abattages de zébus, de chèvres ou de moutons : - se protéger : port de masques, lunettes et gants - assurer une meilleure saignée des animaux : suspendre les carcasses et les nettoyer avec de l’eau potable - se laver les mains avec du savon

• Pour l’alimentation,

- bien faire cuire la viande - faire bouillir le lait - ne pas consommer le lait caillé

• Pour les piqûres de moustiques, - éliminer les lieux de ponte - éviter les piqûres de moustiques

Renseignements : 02 69 61 12 25

Direction des Affaires Sanitaires & Sociales Rue Mariazé - 97600 Mamoudzou


Les maternités de Mayotte

PUBLI-COMMUNIQUé

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e bâtiment est moderne, le personnel d’accueil souriant et sympathique. Nous sommes à la maternité de M’ramadoudou, toute récente puisqu’elle a ouvert ses portes en 2004. Nous y avons rencontré Corinne Daniel dont le rôle est d’encadrer 14 sages-femmes et 14 auxiliaires puéricultrices.

Les femmes qui ressentent des tensions particulières, ayant du diabète ou déjà subi une césarienne sont orientées d’office vers la maternité de Mamouzdou, mieux équipée. Par exemple, en 2007, 1 002 césariennes ont été pratiquées à Mamoudzou, ce qui représente 14 % des accouchements, comparé à 18 % en Métropole.

« Les accouchements ont lieu sans péridurale

En plus de M’ramadoudou, Mayotte compte trois maternités situées à Mamoudzou, Dzaoudzi et Kahani. Une cinquième maternité ouvrira fin 2009 à Dzoumogné. En plus de ces quatre structures, Mayotte est pourvue des trois centres de naissances de Koungou, Bandraboua et M’tsamboro.

car nous n’avons pas d’anesthésiste. Les femmes sont fortes, elles ne laissent pas paraître leurs émotions. Des liens très forts s’établissent entre les patientes et les sages-femmes. Le tutoiement est quasi systématique », nous confie Madame Daniel.

TRADITION à MAYOTTE Selon la tradition mahoraise, dans les familles, une mdzalesa ou aide accoucheuse venait soulager à son domicile la future mère à l’aide de massages. La famille offrait, pour bénir la mdzalesa, une cérémonie musulmane, le shidjabu, ainsi qu’un repas auquel assistait un fundi, maître qui transmet un savoir.



équipe de travail dans la salle de soins à Mamoudzou

Le taux brut de natalité en 2007 à Mayotte était de 39 pour 1 000 (13 pour 1 000 en Métropole)

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Le placenta du nouveau-né était enterré dans la cour de la maison, un rituel qui s’est perpétué jusqu’à nos jours. Au fundi revenait le soin de sortir l’enfant de la maison et de le déposer symboliquement jusqu’à Allah devant une mosquée, où une femme de la famille venait le reprendre. La famille faisait appel à un guérisseur, le mwalibu, afin de déterminer, à partir du jour et de l’heure de sa naissance l’étoile du nourrisson, et

donc l’initiale de son futur prénom. La jeune mère ne devait pas sortir de chez elle tant qu’elle avait des écoulements de sang, soit pendant 20 à 40 jours après la naissance. Le jour où elle pouvait enfin sortir, elle se rendait, entourée de femmes, près de la mer et se lavait les mains et le visage avec du mzindzano, masque de santal. Puis elle se baignait pour se purifier et enfin se rinçait à la maison tout le corps à l’eau douce.

Les toutes premières heures d’une petite fille et la joie de ses parents à la maternité de M’ramadoudou




Shababi

L

Concours de chant : « Viser la lune, ça ne me fait pas peur... »

es grandes vacances viennent de se terminer, nos jeunes ont repris le chemin de leur établissement scolaire, avec au cœur et en tête, moult souvenirs de jeux, de sports, de voyages parfois, de rencontres avec les « je viens de » ou de vrais touristes. Sauf à devenir dès demain des stars internationales, certains ne sont pas prêts d’oublier une expérience mémorable : un concours de chant qui les aura mobilisés pendant deux mois entiers. Un fournisseur de téléphonie mobile, au faîte de la mouvance actuelle organise un concours destiné à découvrir et révéler une voix, un talent de la chanson ; le principe est maintenant connu : en amont, des présélections, puis trois soirées on ne plus peu médiatisées puisque LA chaîne de télévision locale diffuse le tout en direct et surtout, le public est invité à voter pour choisir, désigner, élire « l’heureux élu, seul et unique ». Dernière répétition avant une finale haute en couleurs

Promis juré, finalistes mais on reste amis !

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Beaux joueurs : ils n’ont pas gagné mais préparent une chanson de groupe pour être de la fête

« Maman coach vocal » veille au grain...

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La salle, le public, la fête est au RDV


Liesse finale et fair-play : la gagnante, la famille, la présentatrice et... d’autres candidats !

Et le tout restera gravé en images caméra.

L’HEUREUSE éLUE EST...

INTERVIEW Djazou

Gagnante du concours Jeunes Talents Mayotte magazine : à seulement 16 ans et demi, tu vas enregistrer dans les prochains mois un CD 2 titres et un clip. As-tu choisi ton style musical ? Djazou : J’adore la soul et le R&B. En général, j’écoute

des titres américains plutôt que français. Je ne suis pas vraiment attirée par la musique traditionnelle. Ma victoire étant encore toute fraîche, je n’ai pas encore d’idées précises par rapport à la couleur musicale de mon premier album. Je suis sollicitée par plusieurs musiciens de Mayotte.

Mayotte magazine : Depuis combien de temps chantestu ? Aimerais-tu faire de la musique ton métier ? Djazou : Je chante depuis que je suis toute petite. La

Djazou a interprété trois titres qui l’ont conduite à la finale le 26 juillet : Ma philosophie d’Amel Bent, And I de Ciara et Wine up de Kat Deluna.

musique est très présente dans ma famille. : mon frère fait du reaggae, (son nom de scène est Wubani Spirit, qui signifie « l’esprit de l’encens ») et ma soeur chante du debah. J’ai plus vécu en Métropole et à la Réunion qu’à Mayotte où je suis arrivée il y a trois ans. En Métropole, j’étais inscrite dans une chorale pendant un an. Pour l’instant, je privilégie mes études car j’aimerais devenir assistante sociale. Cela me fait un peu peur de gérer à la fois mes cours et les enregistrements. Je ne suis pas très expérimentée et tout arrive d’un coup. Je reste toujours la même, je ne veux pas prendre la grosse tête. Une chose est sûre, quand je suis sur scène, j’ai l’impression d’être chez moi, je me donne.


Sport ya maoré

Judo, une discipline qui élargit les horizons Rédaction : Céline Tortez - Photos : Fabien Mazas

C

omme c’est le cas bien souvent lorsque l’on évoque le sport à Mayotte, les esprits et discours se tournent inévitablement vers les disciplines nautiques telles que la plongée, le kite surf, le jet ski, etc. à qui peuton jeter la pierre lorsque Mayotte est désignée par de nombreux supports de presse et surtout par les professionnels de la mer comme étant

« l’île au lagon »… Un titre somme toute bien mérité puisque notre belle île possède l’un des plus beaux lagons du monde. Néanmoins nous n’avons pas voulu pour ce numéro axer notre rubrique « sport ya maoré » vers un sport attenant à la mer, mais avons désiré faire part à notre cher lectorat de quelques notions d’arts martiaux à travers un sport nommé : judo !


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Petite histoire du judo, moyen de développement physique et moral Pour commencer, un petit historique de cette discipline s’impose. En 1868, les arts martiaux connaissent une année terrible : le Japon tendant à s’ouvrir aux influences étrangères rejette ses propres traditions. La vague de modernisme qui déferle alors sur le pays met à mal les arts du budo et fait disparaître de nombreuses écoles de ju-jutsu. C’est en ces temps difficiles - où les derniers maîtres d’arts martiaux survécurent tant bien que mal - que Jigoro Kano joua un rôle déterminant. En effet ce dernier réalisa, à force d’entêtement, une synthèse des vieilles techniques de ju-jutsu alors tombées aux oubliettes. Il imposa également définitivement l’idée que

les possibilités de l’art martial dépassaient largement le plan physique, et que ce qu’il appelait alors « judo » pouvait être un moyen de développement moral fantastique tant pour l’individu que pour la société entière par la suite. C’est grâce à cet homme et à ses idéaux que les arts martiaux furent sauvés de l’oubli. Jigoro Kano ouvre son premier dojo en 1882 dans le petit temple bouddhique d’Eisho-ji, avec seulement neuf disciples. Ce fut entre 1886 et 1889, que le judo allait définitivement s’établir. Par la suite les vieilles techniques furent modifiées et le système d’entraînement réorganisé afin d’éliminer du programme les pratiques dangereuses au profit des projections



Entraînement au dojo de Kawéni.

et des immobilisations… Après la victoire du Japon sur la Russie en 1905, un retour aux traditions nippones profita au judo qui fut d’abord enseigné dans les universités puis dans les écoles. Aujourd’hui cette discipline est pratiquée dans une grande partie du monde et ses disciples se comptent par plusieurs millions rien qu’au Japon.

Respect et solidarité sont les maîtres mots du judo Voilà plus d’un siècle et ajouté à cela quelques décennies que le judo s’impose comme un

sport à la fois physique et moral. Par ailleurs de nombreux enfants commencent à pratiquer cette discipline dès le plus jeune âge. Et Mayotte ne déroge pas à la règle même si le judo est ici en pleine structuration. Il y a cinq ans les clubs se comptaient sur les doigts d’une main ; aujourd’hui on en dénombre sept, ainsi que trois nouveaux à partir de ce mois de septembre. Environ 700 licenciés se partagent les rares tatamis de l’île. En effet, Mayotte accuse un réel manque d’infrastructures et d’équipements sportifs et ce pour l’ensemble des sports y étant pratiqués. Le judo, logé à la même enseigne que les autres, se voit parfois


dans l’obligation de refuser l’adhésion de potentiels adhérents faute de place. Et pourtant la construction d’un nouveau dojo est réclamée par les pratiquants, le dojo existant étant trop peu suffisant. Pour l’heure la collectivité, dans le cadre du développement sportif à Mayotte, se trouve face à d’autres priorités telles que l’aménagement de bassins d’apprentissage de la natation, la construction de terrains de volley-ball, de tennis,

Passage de grades ceintures noires le 12 juin dernier. Cet événement sportif a lieu deux fois par an. Le jury était composé de ceintures noires et d’un 6è dan (au centre).

et parmi d’autres encore, d’une base nautique territoriale… Bref, les adeptes du tatami vont devoir prendre leur mal en patience avant de prétendre pouvoir s’entraîner dans des conditions plus favorables. Mais loin de s’apitoyer sur leur sort, les professeurs s’adonnent avec passion à l’enseignement de cette discipline envers un public qui s’étend de 4 à 77 ans. Le respect de soi et des partenaires est la base d’un bon apprentissage du judo, le salut est bien entendu de mise avant chaque affrontement comme dans la pratique de tous les arts martiaux, le physique et le mental étant étroitement liés. « La mixité y est favorisée et le port du

kimono permet d’éliminer les différences sociales et culturelles entre les pratiquants, ce qui nous apparaît plutôt porteur pour les générations de demain. De plus la solidarité est primordiale au sein de l’enseignement »,

Jeunes adhérents de Cavani Judo Bas : Valentin, Kell, Alicia, Yohann, Laura et Salim Haut : Jérôme, Johan, Ivigny, Raissa et Gaetan

soulignait Véronique (ceinture noire), professeur à Cavani Judo.

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« Un peuple hyper physique ! »

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Comme bien souvent lorsqu’il est permis de rencontrer des entraîneurs de disciplines diverses, les discours quant au potentiel sportif à Mayotte se rejoignent. Et Laurence, ceinture noire de judo et professeur à Cavani ne tarit pas d’éloges sur le peuple Mahorais : « c’est un peuple hyper physique et dont les possibilités sont énormes ! ». Le visage d’Ivigny, 13 ans, arrivé 1er au championnat régional de La Réunion ressurgit alors dans les mémoires non sans un peu de fierté pour notre chère île… 2008 marque également la première participation des jeunes Mahorais à

clubs présent sur l’île :

. Cavani Judo, Cavani . Mahorais Judo- Jujitsu, 4 rue Moidzani, Pamandzi . Ringa club de Mayotte, Pamandzi . Uwamoja, Bandrélé . Judo club de Sada, Sada . Club de Kawéni et SSK . Club de Kani-Kéli Pour tout renseignement sur le judo,vous pouvez contacter le Comité Judo Mayotte à M’tsapéré au 06 39 69 46 97

des championnats nationaux. En effet, une délégation est allée représenter les couleurs de Mayotte aux Jeux des Iles à Madagascar, quelques cadets se sont aussi envolés vers la Guadeloupe pour les Jeux de la RUP (Région Ultra Périphérique). On souligne également la participation de Mayotte pendant la saison 2007-2008 à tous les championnats de la Ligue de La Réunion. Bref ça bouge. Alors à force de bonne volonté l’objectif d’atteindre le championnat de France fait figure de bon espoir. Un projet de jumelage avec les îles de la région océan Indien est à l’ordre du jour, le but étant pour les éducateurs de lier le volet sportif au volet culturel, et « permettre

ainsi aux jeunes de s’ouvrir au monde et aux différences qui le constitue à travers le judo »,

déclarait Véronique, professeur à Cavani, avant de poursuivre : « Nos objectifs sont d’une

part de favoriser la mixité, favoriser le sport féminin, amener les jeunes de la rue au dojo en passant par des cotisations accessibles aux enfants les plus défavorisés, et d’autres part de se servir du judo pour favoriser l’intégration des handicapés auprès des jeunes licenciés du club. Nous effectuons déjà des cours auprès des jeunes aveugles et des enfants de la lune et espérons étendre les cours auprès du public sourd ».

Les professeurs affichent une réelle motivation donc pour faire avancer les choses et donner à la jeunesse mahoraise des horizons divers.




économie Développement de Mayotte

Rédaction : Denise Harouna

Une économie en marche

M

ayotte, département d’outre mer. Le rêve absolu de tous les anciens de cette île. « Nous nous sommes

battus pour assurer une vie meilleure à nos descendants. Grâce à nous, la nouvelle génération mène une vie décente. Elle mange à sa faim. Elle est libre d’aller et revenir comme elle le désire. Finie la vie de bourricot d’avant ».

Quel Mahorais n’a-t-il donc jamais entendu une telle distinction venant des anciens de cette île ? Et souvent, elle s’accompagne d’une pointe de nostalgie, « mais malgré tout ce qu’on

a fait pour vous, vous, vous en profitez et nous, on nous oublie, à la poubelle ! », répriman-

dent les combattants de Mayotte française. Cocos, Bacocos regardez bien autour de nous, pensez-vous réellement que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles pour nous, la nouvelle génération ?

« En tout cas contrairement à nous, vous mangez à votre faim. Tout vous arrive comme des rois dans les magasins ». Votre observation

est fondée Bacoco Ali, néanmoins, elle n’est pas sans paradoxe. Examinons par exemple, le Produit Intérieur Brut (PIB) de l’année 2001 qui a été estimé en 2005 à 610 millions d’euros, soit un PIB par habitant de 3 960 euros. Comme vous le percevez Bacoco Ali, économiquement Mayotte se porte plutôt bien, son PIB est dix fois supérieur à celui de ses pays voisins qui connaissent des difficultés notoires (Comores, Madagascar, Afrique de l’est). Néanmoins, l’économie mahoraise est très loin du cap qu’a pris l’île Bourbon qui connait un PIB trois fois supérieur à celui de Mayotte, environ 12 000 euros en moyenne par habitant ou encore celui de l’Europe des vingtcinq, cinq fois supérieur à celui de Mayotte.

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m’expliquer ce que c’est que la vie ? ». Parfait, sur ce point, je me dois d’être en accord avec vous. Les résultats obtenus par le rapport de l’IEDOM se juxtaposent assez bien avec vos perceptions. La consommation des ménages a évolué comme vous l’observez. En effet, grâce à l’aéroport et au port de Longoni, pour peu que Mayotte ne connaisse pas de pénurie d’approvisionnement, les magasins ne désemplissent pas. Et même si les Mahorais se confrontent à la hausse

Les crédits à la consommation ont progressé de 30 % entre décembre 2006 et décembre 2007

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« Mayotte se développe plus à l’image de la Réunion et de l’Europe, que des Comores ou du Mozambique. Vous voyez, nous avons eu raison de vouloir rester dans la France. Vous n’imaginez même pas la vie que nous menions avant. Aujourd’hui tout a changé. Nous espérions que grâce à la départementalisation, vous nos enfants, vous ne vous tueriez pas à la tâche comme nous. Parfois, nous partions de chez nos femmes pendant deux jours pour aller ramasser quelques poissons dans le lagon. Ou encore, on s’installait comme des woitoros* au tobés* pour cultiver un petit lot de riz. Aujourd’hui vous avez les routes et grâce à ça, tout vous arrive à portée de mains ». Très bien Bacoco Ali, si nous nous référons au rapport 2007 de l’IEDOM, la consommation des ménages s’est exponentiellement accrue sur notre île. « Vous voyez, ça c’est un truc

de wazungu, ils ont besoin de lire dans les livres ce que tout le monde aperçoit avec une évidence certaine ». Bacoco Ali, ce qu’on

estime voir ou sentir ne se révèle pas toujours être vrai. Les études, les analyses, les enquêtes sur le terrain permettent en s’appuyant sur des chiffres d’apporter du concret. « Et

c’est vous petite femme musulmane qui va

des prix, la consommation des ménages connaît une évolution considérable depuis quelques années. De plus, cet accès croissant à la société de consommation est facilité par le recours au crédit à la consommation dont les encours ont progressé de 30 % entre décembre 2006 et décembre 2007, associé à la revalorisation du Smig qui se fixe depuis le 1er juillet 2008 à 927 euros brut, pour représenter désormais plus de la moitié du Smic métropolitain. L’accord signé le 2 février 2007 avec les partenaires sociaux prévoit en outre un schéma de convergence qui amènera le Smig net de Mayotte à 85 % du Smic net métropolitain au 1er juillet 2010. « Vous m’expliquez qu’on va gagner de plus

en plus d’argent à Mayotte. Mais moi je vous dis que dans les magasins c’est de plus en plus cher. à quoi ça nous sert de nous donner plus d’argent si c’est pour immédiatement relever les prix dans les magasins ? C’est trop cher je vous le dis ». Convergence Smig Mayotte par rapport au SMIG national (Source : IEDOM Rapport annuel 2007) Depuis le 1er juillet 2008, le Smig de Mayotte est de 927 € bruts. Smig de Mayotte en pourcentage du Smic net métropolitain : Juillet 2008 Juillet 2009 Juillet 2010 75 %

80 %

85 %

*woitoros : des sauvages *tobés : des maisons temporaires, souvent construites en terre, dans lesquelles vivaient les familles mahoraises durant les périodes de culture en plein milieu des champs.


L’inflation des produits alimentaires a grimpé de 30 % pour les viandes et les volailles, et de

14 % pour les poissons.

Et c’est vrai. L’indice des prix à la consommation affiche une hausse de 5 % entre décembre 2006 et décembre 2007, contre +3,7 % en 2006. L’inflation à Mayotte évolue ainsi deux fois plus vite qu’en métropole. Le niveau moyen de l’indice des prix atteint en 2007 est le niveau le plus élevé au cours des cinq dernières années. Et vous l’auriez peut-être remarqué, ce sont essentiellement les produits alimentaires qui se sont renchéris. « Ma femme et moi, nous tenons

un commerce de brochettes. Il y a une semaine on a acheté le carton de mabawas* à 15 euros. Ce matin même, mes filles me l’ont ramené à 22 euros. C’est inadmissible, j’ai même cru que les petites m’avaient volé ».

Ces hausses s’expliqueraient selon les professionnels d’une part par la hausse des prix au niveau mondial, de nombreux produits, tels que l’huile, la farine, le riz, les ailes de poulet, le pétrole, sans omettre le coût de fret… Adjoint aux problèmes liés aux retards des bateaux qui entraînent des difficultés de gestion des stocks. Et d’autre part la mise en oeuvre du nouveau code de la consommation n’est pas en reste, elle engendrerait selon les professionnels, des coûts supplémentaires. Comme, par exemple, le changement d’étiquette d’un produit importé de l’étranger. Ainsi donc, entre décembre 2006 et décembre 2007, l’inflation des produits alimentaires a grimpé de 30 % pour les viandes et les volailles, et de 14 % pour les poissons. «Vous qui travaillez dans les bureaux vous

pouvez suivre ce rythme mais nous les petits gens du peuples, comment doit-on faire ? » *mabawas : les ailes de poulets


Une personne sur dix a un niveau de vie inférieur à

838 euros par an

L’antenne INSEE de Mayotte a publié une enquête sur les revenus des habitants de Mayotte en 2005, qui fait suite à une précédente étude menée en 1995. Entre 1995 et 2005, le niveau de vie annuel moyen des Mahorais s’est fortement accru, passant de 1 989 euros par individu en 1995 à 3 728 euros en 2005, soit une hausse de 87 % en euros constants. « Ça, ça vous

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concerne vous qui allez dans les bureaux. La vente des brochettes ça ne rapporte rien. Aucun bénéfice. Tout va servir à racheter la viande, les mabawas et le prix des bananes a exagérément évolué. 2,50 euros un tas, ce qui correspond à une ou deux mains de bananes ». Peut-être Bacoco Ali que votre famille et vous, rentrez dans la catégorie de ces personnes qui ont un niveau de vie inférieur à 838 euros par an. Cela correspond à une personne sur dix, la même proportion vivant avec plus de 8 142 euros par an. «Vous voyez il y a des gens qui vivent bien sur cette île ? Hélas nous, les bacocos on nous oublie complètement. Je gagne environ 150 euros par mois provenant des aides accordées aux personnes âgées en plus du chibarouwa des brochettes. C’est dur. » Les individus les plus aisés perçoivent des revenus 9,7 fois supérieurs aux individus les plus modestes. Le montant du seuil de pauvreté se fixait à 1 209 euros en 2005. La part des ménages vivant sous ce seuil est passée de 24 % en 1995 à 21 % en 2005. La proportion de pauvres a donc baissé mais un cinquième de la population vivait toujours sous le seuil de la pauvreté à Mayotte en 2005. « Et encore moi je tiens mon chibarouwa mais mon fils, il est revenu après avoir fait des études en France. Il cherche désespérément du travail, mais rien. Et je ne vous parle même pas de mes voisins clandestins, eux allah ya anlamou* ». Il est vrai que le taux de chômage reste important. évalué à plus de 40 % en 1997 et 30 % en 2002, il se situerait aux alentours de 25 % au milieu de l’année 2007. Selon l’ANPE de *allah ya anlamou : Dieu seul le sais

Mayotte très récemment implantée sur l’île, il y avait près de 14 000 demandeurs d’emploi au 31 décembre 2007. Des statistiques à prendre avec beaucoup de précaution. L’antenne de l’ANPE de Mayotte procède actuellement à une refonte de sa base. Sur ces 14 000 demandeurs d’emplois, l’ANPE a enregistré seulement 3 500 offres d’emploi pourvues (+15 % par rapport à 2006), dont 35 % des postes étaient assurés dans l’administration publique et 20 % dans la construction. Les femmes sont largement surreprésentées parmi les demandeurs d’emploi : en 2007, elles représentent environ 70 % des inscrits à l’ANPE alors qu’elle sont minoritaires dans la population active (39 % de la population active en 2002). « Vos chiffres

sont en retard, aujourd’hui, de plus en plus de femmes travaillent. Encore heureux, ainsi, elles prennent soin d’elles, de leurs maisons et de leurs enfants ». Vous nous surprenez Bacoco Ali à avoir une telle réaction ?

évolution du marché de l’emploi à Mayotte (Sources : IEDOM Rapport annuel 2007, DTEFP, ANPE) Demandeurs d’emploi en fin de mois Jusqu’en 2006 : inscrits à la DTEFP ; 2007 : inscrits à l’ANPE

2005

2006

2007

12 920

11 397

13 946

« Les hommes d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec nous, les anciens. Nous travaillions pour nourrir nos familles. Aujourd’hui dès qu’un homme gagne de l’argent, il court les rues et les filles ». Néanmoins, par rapport aux

hommes, les femmes restent moins formées. En 2005, plus de la moitié des femmes inscrites comme demandeurs d’emploi à la DTEFP avaient un niveau scolaire inférieur au CM2, contre 30 % chez les hommes. à noter que les trois quarts des inscrits à l’ANPE ont plus de 25 ans. « Et moi, je ne connais même pas ce que c’est que la DTEFP et encore moins l’ANPE ». à mon avis vous n’êtes pas le seul Bacoco Ali…


évolution des immatriculations de véhicules auprès de la Préfecture de Mayotte (Sources : IEDOM Rapport annuel 2007, Préfecture de Mayotte) Année

2006

2007

Véhicules neufs

1 289

1 617

Véhicules 4 459 d’occasion*

4 641

Total

6 961

6 318

Soit un rapport 2007/2006 de : + 10 %

Le secteur automobile a enregistré un niveau de vente record de véhicules neufs, +

17 % en un an.

En terme d’activités Mayotte connaît pourtant des secteurs qui se dynamisent de plus en plus au fil des années. Votre fils, Bacoco Ali, quel est son secteur de formation ? « Il a fait des études

en France. Il est resté trois ans là-bas. Il parle très bien le chizungu, il a le permis et tous les jours, il part chercher du travail mais hélas il revient toujours bredouille ». Ah sacré ancien.

Cela ne nous dit pas quelle est la spécialité de votre fils ? Néanmoins, sachez que d’après les enquêtes de conjoncture menées tout au long de l’année, 2007 a été satisfaisante en terme d’activité dans la plupart des secteurs, même si rappelons-le, la forte augmentation du Smig a alourdi les charges, les problèmes d’approvisionnement maritime ont perturbé la gestion des stocks et les délais de paiement des créances publiques s’avèrent être de plus en plus longs. Le secteur de la distribution a connu une très bonne activité en 2007, portée par une consommation toujours en progression. Le secteur automobile a enregistré ainsi un niveau de vente record de véhicules neufs, + 17 % en un an. Le secteur du BTP avait connu une excellente année 2006, avec un carnet de commandes bien rempli. L’année 2007 a ainsi été portée par la poursuite de la réalisation des commandes de 2006, mais les renouvellements de celles-ci tardent, avec notamment la période des élections du début 2008. « C’est

impressionnant, vous voyez comment des nouveaux bâtiments poussent sur cette île ? Regardez au fond de Kawéni, durant ma jeunesse, j’accompagnais mes parents pour aller cultiver là-bas. Aujourd’hui, il y a des maisons partout. Ils ont rasé toutes les plantations d’ylang-ylang, de canne à sucre… Il n’y a plus que des bâtiments ». Nostalgique Bacoco Ali, en plus on n’arrête pas le progrès.


Répartition des offres d’emploi enregistrées en 2007, par secteur d’activité (Source : IEDOM Rapport annuel 2007)

Agriculture, pêche, aquaculture 2% > Commerce > 8% > Industries 9% Construction > 21 %

Services 25 %

m’ont offerts un portable, à ce qui parait c’est la nouvelle tendance. Mais moi, je n’y comprends absolument rien. Je le range précieusement emballé dans une petite poche. Mes enfants ne sont jamais contents, car à chaque fois qu’ils m’appellent, ils n’arrivent jamais à me joindre.» Bacoco Ali, vous avez une visite ? « Oui mon autre fils. Je lui ai demandé la filière de son frère, il m’a répondu qu’en fait son petit frère ne prospecte pas pour un emploi. Il cherche à créer son entreprise agricole. Ça voyez-vous, ça me dépasse. Tous les autres jeunes qui sont revenus avec des diplômes partent travailler dans les entreprises, mon fils lui, il fait un bon en arrière. Il veut cultiver et s’occuper de bétails. Quel avenir y a-t-il là dedans ? »

>

Administration publique > 35 %

36 balance commerciale, hors hydrocarbures

(Sources : IEDOM Rapport annuel 2007, Direction régionale des Douanes) En milliers d’euros

Année

Le secteur industriel a également connu une année satisfaisante en termes d’activités, mais les entrepreneurs soulignent des problèmes de stockages et d’allongement des délais de paiement. Concernant les industries agroalimentaires, il faut mentionner l’émergence d’un nouveau marché : la restauration scolaire. Les secteurs des services marchands ont connu une activité assez mitigée et variable selon les sous-secteurs (les télécommunications et les assurances, par exemple, ont été portées par un afflux de clients). Toutefois, employant beaucoup de main d’œuvre, le secteur des services marchands a été particulièrement touché par la hausse du Smig. «Moi mes enfants

2006

2007

Importations

253 149

336 702

Exportations

5 882

6 629

Balance commerciale

-247 267

-330 073

Et pourtant, c’est un très beau projet pour Mayotte. Vous avez vu combien de fois cette île souffre de pénurie en produit agricole Bacoco Ali ? Se tourner vers l’agriculture peut s’avérer être fructueux mais il faut absolument un bon aménagement car le secteur agricole connaît toujours d’importantes difficultés. Les entrepreneurs soulignent justement le manque d’organisation de la profession, un défaut de formation et des problèmes de commercialisation ; votre fils, Bacoco, a l’air d’avoir une bonne formation. La filière souffre également d’un déficit d’attrait auprès des jeunes, et a besoin d’être revalorisée. Les exportations de produits agricoles ont


marqué le pas, hormis les produits issus de l’aquaculture. Un secteur qui vise à s’agrandir sur notre île, si vous avez un jeune qui s’y intéresse, c’est le tourisme. Ce secteur connaît une activité plutôt satisfaisante. Les hôtels-restaurants ont enregistré une bonne fréquentation en 2007 par rapport à 2006 où Mayotte avait été victime de la crise du chikungunya. Sur l’année le nombre de touristes est estimé à environ 40 600 contre 31 000 sur l’année 2006. Toutefois, le secteur souffre toujours d’un manque de formation du personnel et de capacité d’accueil limitée. Vous voyez, ça peut être un bon investissement pour les jeunes ? « Dans les restaurants

wazungu, tout ce qu’on va apprendre à nos enfants, c’est toucher et cuisiner le porc. C’est haram* ». Bacoco Ali, je vous ai prévenu, on

n’arrête pas le progrès. Mais de nombreux pays se démarquent par leurs atouts culinaires sans pour autant consommer des viandes harams comme vous le dites Bacoco. Pensez-y d’autant plus que le plan d’aménagement et de développement durable, élaboré en 2004 étant en phase de validation par le conseil d’état, le lancement de plusieurs projets hôteliers devrait voir prochainement le jour. En outre, le Conseil général a multiplié par quatre le budget dédié au tourisme pour l’année 2008. L’aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi a accueilli, en 2007, 9 % de passagers supplémentaires par rapport à 2006. Entre décembre 2007 et mars 2008, un navire d’une grande compagnie de croisière a effectué plusieurs escales d’une journée à Mayotte, donnant l’occasion aux taxis et aux réceptifs mahorais de prendre en charge des milliers de croisiéristes. « Je connais des bouénis qui

cousent des draps patakoufés, patandoublés, resselets… des beaux draps traditionnels. Elles sont très déçues par ces touristes venant des bateaux. Ils n’achètent rien. Ils font un sourire, regardent bien autour d’eux, tout en gardant précieusement leur argent en poche ». Là Bacoco Ali c’est une autre histoire… Une certitude, le progrès prend plus que jamais son envol à Mayotte. En moins d’une quinzaine d’années, la société mahoraise a connu des bouleversements vertigineux. La

population de Mayotte est estimée à 186 452 habitants au 31 juillet 2007, soit 26 000 de plus que lors du dernier recensement en 2002. Le taux de natalité reste soutenu, il s’élève à 38,7 % naissances pour 1 000 personnes en 2004. En 2007, 7 658 naissances ont été enregistrées à Mayotte, l’île constitue ainsi la maternité la plus active de France. « Et n’oubliez pas nos voisins

qui arrivent tous les jours en masse à bord de Kwassa kwassa* chargés au péril de leur vie. Comment va-t-on faire, Mayotte n’a pas les moyens de contenir tout ce monde ? En même temps, moi je vous le dis : prenez-le comme vous le voulez mais depuis que l’euro est arrivé, plus rien ne va. Dans votre article, n’y a-t-il pas un moyen de demander le retour des anciens francs ? L’euro c’est vraiment une catastrophe ».

Le progrès Bacoco Ali, le progrès. Et puis c’est sûr que si vous les anciens vous convertissez les francs au euros, ce n’est pas gagné. Vous vous rendez compte, un tas de banane mûre coûtait 1 franc au temps des francs, aujourd’hui, nous l’achetons à 1 euro… « C’est bien cher le progrès mes enfants. Bien cher ! ».

Nous tenons à remercier l’équipe de l’IEDOM (Institut d’émission des départements d’outre-mer) dont le rapport 2007 nous a permis d’enrichir notre article de données quantitatives et actualisées. Le rapport de l’IEDOM, mine d’informations sur l’économie mahoraise en 2007, est disponible notamment à la Maison des Livres.

*Haram : interdit par Allah *Kwassa : embarcation d’environs 7 mètres type barque Yamaha transportant des clandestins parfois jusqu’à une trentaine pour gagner l’île de Mayotte par les voix maritimes.


PUBLI-COMMUNIQUé

Forum économique

• Du 21 au 23 octobre 2008 • Au Palais du Peuple de Moroni, à 5 minutes de l’hôtel Le Moroni

V

ous êtes porteur de projet, et envisagez de nouer des relations d’affaires à l’échelle de la région ? La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte (CCIM) vous invite à participer au 4è Forum économique des îles de l’océan Indien (FEIOI). Après les îles de la Réunion et de Maurice qui ont accueilli le forum en 2006 et 2007, cette année, ce sera au tour de Grande Comore d’héberger la manifestation, du 21 au 23 octobre.

Celle-ci a été initiée par l’Union des Chambres de commerce et d’industrie de l’océan Indien (UCCIOI), créée en novembre 2005 à Madagascar. L’UCCIOI regroupe les institutions consulaires des pays de l’océan Indien : Comores, Madagascar, Seychelles, Maurice, la Réunion et Mayotte. L’objectif principal de ce forum est le renforcement de l’intégration économique régionale. Cela vise à rassembler le plus grand nombre d’opérateurs privés

et de décideurs publics ainsi que la société civile autour des thématiques régionales. Ce forum constitue ainsi une occasion de rencontrer plusieurs opérateurs de la région et de nouer des partenariats techniques, financiers ou commerciaux à travers l’organisation de rencontres Business to Business. Dans le cadre d’ateliers de travail, une réflexion commune sera proposée sur les quatre thématiques suivantes :


• Les Comores, porte

ouverte sur la zone ;

« Le FEIOI est aussi et surtout un outil de rencontre B to B entre entreprises privées de toute la région.»

• La sécurité alimentaire dans la région ; • Le développement des NTIC comme facteur d’appui à l’expansion du commerce et des investissements dans la région ; • La mise en oeuvre des APE et l’intégration régionale. Le FEIOI se situe dans la dynamique de l’intégration économique régionale. Premier pas vers le codéveloppement durable des territoires de l’océan Indien, il fournit un cadre favorable à la mise en place des initiatives privées et un espace d’échanges sur les perspectives de coopération régionale.

Comment s’inscrire et participer au FEIOI ? Les frais d’inscription sont de 130 €. Le dossier d’inscription ainsi que le formulaire sont disponibles et téléchargeables sur le site : www.uccia.km/feioi. Hébergement : hôtels le Moroni et Moifaka.

PROGRAMME PROVISOIRE Mardi 21 octobre Soir

Cérémonie d’ouverture avec les autorités locales, régionales et internationales, sous le haut patronage du Ministre de l’économie et du Commerce

Mercredi 22 octobre Matin & après-midi

Rencontres B. 2 B. & travaux en ateliers.

Jeudi 23 octobre Matin & après-midi

Rencontres B. 2 B. & travaux en ateliers.

Fin d’après-midi

Synthèse des travaux.

Soir

Gala de clôture.

Renforcez l’image de votre entreprise en devenant partenaire sponsor pour bénéficier d’une couverture médiatique exceptionnelle au niveau de toute la région.

Pour tout renseignement sur le Forum, merci de contacter :

La Chambre de Commerce et d’Industrie de Mayotte Nadine Bigot

Place Mariage - 97600 Mamoudzou - Tél. 02 69 61 85 46


Tradition mahoraise

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Exclamations classiques entendues pendant le Ramadan : « Mais cela doit

être dur … « Comment vous faites… », « Je ne pourrais pas… » !!!!

Il ne faut pas feindre d’ignorer qu’à Mayotte aussi, nombreux sont ceux qui résument le Ramadan à se priver dès l’aube de manger et de boire et Mosquée de M’tsamboro.


Ramadan ! Rédaction : Ma’Jo - Photos : Jonny Chaduli

d’attendre après le coucher du soleil pour se rattraper !!! Beaucoup appelés à savoir le « Comment », peu élus à savoir ou dire le « Pourquoi »… Vous me connaissez maintenant. J’ai voulu savoir pourquoi ?


V

ous savez « comment ? » En commençant par essayer de lire le Coran tout simplement. Cette riche découverte livresque m’a permis d’appréhender le Ramadan, son importance, sa signification, les conditions pour qu’il se déroule bien, etc. Mon constat sur la base des préceptes lus : « Si

c’est au pied du mur que l’on voit le maçon, c’est au Ramadan que l’on voit le musulman » ! Voilà

ce que j’en ai déduis : certains ont abandonné ou ignorent cet important pilier de l’Islam : être musulman c’est connaître et respecter l’essence du Coran, donc savoir et avoir le « Ramadan attitude ! »

« Ô croyants! Nous vous avons prescrit le jeûne (Al-Siyam)... » Sourate 2, Verset 183-1

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Le verset ci-dessus, extrait du Coran, indique que le jeûne est une obligation pour tout musulman en âge et en capacité de le faire. Mais le jeûne n’est pas une obligation apparue à l’époque du prophète Muhammad. Il existait déjà depuis des millénaires. Les précédents prophètes jeûnaient également. L’objectif de tout musulman est de plaire à Dieu pour gagner le Paradis, c’est-à-dire l’aimer, le craindre et lui obéir. Toute personne remplissant les conditions et sachant qu’elle doit jeûner doit donc respecter les règles du jeûne. « ... Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! »

Sens du mois de ramadan Un abus de langage courant consiste à employer Ramadan pour le jeûne lui-même plutôt que le mois. Le Ramadan est un des cinq piliers de l’Islam, le quatrième dans le sunnisme et le troisième pour les chiites duodécimains qui sont majoritaires parmi les chiites. Il dure le temps d’un mois lunaire de 29 ou 30 jours.

C’est la pratique principale par laquelle le musulman exprime son attachement à la communauté musulmane et sa fidélité à la loi de Dieu. C’est un mois de jeûne consistant à s’abstenir, par piété, de manger, boire, de fumer, d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil, et de prière pour se rapprocher de Dieu ou revenir à lui. Le mois de Ramadan est comme une période d’entraînement pour le croyant qui veut apprendre à se rapprocher de Dieu en multipliant les actes de piété (charité, prière, invocations...) mais aussi pour méditer sur les conséquences de l’hypocrisie, du mensonge, de la tricherie, du vol, de l’usurpation... Un esprit sain, dans un corps sain !

Histoire du jeûne du Ramadan C’est en 610, pendant ce mois lunaire que le Coran a été révélé au prophète Muhammad, au cours d’une nuit de prière et de repentir, appelée Nuit du Destin (Lailat al Qadar), comme l’indique ce verset du Coran : «(Ces

jours sont) le mois de Ramadan au cours duquel le Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et du discernement. - sourate 2, Verset 185-1 - et ce hadith (parole ou acte du

prophète Muhammad rapportés) : Le prophète de Dieu a dit : « Dès que vous apercevez la

nouvelle lune (du mois de Ramadan), jeûnez, et dès que vous l’observez (la nouvelle lune de Chawwal), rompez-le (...) » Sahih Mouslim, Livre 6, numéro 2378. Le premier jeûne imposé

par Muhammad fut d’une seule journée pour la fête juive de l’Achoura. Ce jeûne était calqué sur celui des juifs. Lorsqu’il se disputa avec les juifs, il institua un jeûne de Ramadan plus strict que chez les chrétiens et il l’étendit sur un mois. C’est au Lailat al Qadar, Nuit du destin, vers la fin du Ramadan, que l’on célèbre la révélation du Coran à Muhammad.



Amina à l’école coranique de Kani-Kéli.


Ô croyants! Nous vous avons prescrit le jeûne (Al-Siyam)...» Sourate 2, Verset 183-1

Les obligations du Ramadan : jeûne, prière et aumône

Jeûne

La première raison pour laquelle un musulman jeûne est pour obéir à Dieu. Personne ne sait depuis quel descendant d’Adam, le premier homme musulman, la prescription du jeûne a commencé. Mais nous savons que c’était une pratique commune à tous les prophètes. Moussa (Moïse) et Aïsa (Jésus) avaient pour habitude de jeûner 40 jours. Le prophète Mouhammad, avant la révélation, avait pour habitude de jeûner trois jours par mois. Un musulman jeûne donc aussi par désir de suivre la tradition des prophètes de l’Islam, modèles de piété pour tout être humain vivant sur terre. Cette piété, souvent référencée dans le Coran, nous essayons tous de l’atteindre et le jeûne effectué pendant le mois de Ramadan y aide les musulmans. Le jeûne, c’est s’abstenir de nourriture, de boisson et d’activité sexuelle, du lever au coucher du soleil, mais aussi de tabac, d’alcool, nuisibles à la santé. Il force à penser à sa santé,

à celle des autres, à ressentir les effets de la faim pour penser à ceux qui en souffrent au quotidien et ainsi apprécier son heureux sort et éviter le gaspillage. Il permet de trouver une juste mesure, un juste milieu en toute chose…

Prière

Le Ramadan est le temps de l’accueil de la parole de Dieu en lisant le Coran et du retour à Dieu par la prière. C’est une occasion de plus grande ferveur, de communication directe avec Dieu. Dans les oratoires et les mosquées, la prière se prolonge dans la nuit.

Aumône :

La Zakat est une taxe pour les musulmans qui en ont les moyens. Elle permet à un certain niveau, de réduire les inégalités. Pendant le Ramadan, les musulmans doivent aussi s’acquitter d’une aumône, zakât al-fitr, avant ou le jour de la fête de fin du Ramadan (Aïd al-Fitr).

Qui doit faire le jeûne du Ramadan ? Tout(e) musulman(e) pubère et disposant de toutes ses facultés mentales. Les seules personnes devant obligatoirement s’abstenir du jeûne sont : la femme pendant ses règles, la personne atteinte de folie. Les personnes pouvant s’abstenir de jeûner sont : le voyageur, la personne malade ou très âgée, selon sa santé, la femme enceinte et celle qui allaite, si elles craignent pour leur santé et/

ou celle de l’enfant. Le jeûne n’est pas autorisé le jour de la fête de fin du Ramadan (Aïd-al-Fitr), comme l’indique le hadith suivant. Abou Hourayrah rapporte :

« Le messager de Dieu a interdit le jeûne pendant deux jours : le jour de l’Aïd-al-Fitr et celui de l’Aïd-al-Adha (fête du sacrifice) ». Sahih Mouslim, Livre 6, numéro 2534.

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école coranique de M’tsamboro

Selon la loi musulmane, la personne qui a annulé le jeûne de manière volontaire doit savoir qu’elle a commis un très grand péché. 46

Cette personne devra, dans un premier temps, rattraper ce jour annulé. Ensuite, elle devra s’acquitter d’une expiation qui consiste à libérer un esclave musulman. Si elle ne le peut pas, elle devra jeûner deux mois successifs. Si elle

ne le peut pas, elle devra donner à manger à 60 pauvres (cela consiste à donner à chacun un moudd (il s’agit du plein des deux mains jointes) de riz, blé ou autre parmi les aliments de base du pays).

Coutumes et traditions du Ramadan à Mayotte à Mayotte, il est d’usage que le Ramadan soit un mois de convivialité et de fête, comme en Égypte et au Maghreb. Avant la rupture tout est calme et tranquille. La vie est au ralenti. Seuls les bruits émanant des cuisines, coulisses de la rupture rythment les journées qui passent. Quelques minutes avant

la rupture, chacun s’empresse de barger, de fermer les commerces. Le compte à rebours démarre dans un silence profond et si beau à la fois. La rupture ! Des voix, les rires envahissent enfin les maisons, les rues, les campagnes. Les enfants en profitent, les femmes ont tout préparé et tout est bien !


« Qu’est-ce que ton devoir ? L’exigence de chaque jour »

Goethe, Maximes et Réflexions

La préparation du tamarin et de gâteaux, une tradition festive de l’AÏd el Ftr Après la rupture du jeûne, à partir de la tombée de la nuit, des familles se rassemblent pour un repas pris en commun avec une certaine chaleur humaine. Les traditions culinaires sont : thé, ubu (crème de manioc), bananes, m’tsolola, kakamuku, kangue (plat de viande sans sauce), kaki (petits gâteaux) ou mkatrafutra (crêpes)…. De plus en plus, les frites et les pizzas aussi !!! Dans certains villages, les rues s’animent tard dans la nuit, égayées par des

chants, des djembés ou les lectures de contes. C’est aussi un mois où le sport prône sur le mental dans la journée. Jeux collectifs, courses à pied… L’important étant de participer, les jeunes comme les mamies s’y mettent… dans la joie et la bonne humeur ! Essayez de suivre le « sport Ramadan », vous comprendrez la performance ! La circoncision peut avoir lieu le 27ème jour du Ramadan.


Les femmes préparent le tamarin.

La fin du Ramadan : Aïd el Seghir Le Ramadan se termine par la fête de l'Aïd el Seghir (la petite fête) qui s'appelle aussi Aïd el Fitr (fête de la rupture du jeûne). C'est une grande explosion de joie. Après la prière tôt à la mosquée, la famille, les voisins, les amis échangent des cadeaux et partagent des repas festifs. Le jour de la fête de la rupture du jeûne, on se rend aussi au cimetière sur la tombe de ses proches et on fête ses morts.

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Date du Ramadan : début et fin du ramadan en 2008, en 2009 La date du début du Ramadan diffère chaque année car elle suit un calendrier lunaire et peut donc tomber à toutes les époques de l’année. Chaque année, la position de la lune, (apparition du croissant lunaire) indique la date exacte du début du Ramadan en fonction de l’endroit où l’on se trouve sur le globe. Le commencement et la fin du Ramadan sont déterminés par la vision du croissant de lune. Avez-vous déjà vu la veille qui précède le début ou la fin du mois de jeûne, tous ceux qui scrutent l’horizon après le coucher du soleil, des berges du lagon ou du toit des maisons ? Peut-être le faites-vous aussi ?

Les dates de début et de fin du jeûne sont fixées par les autorités musulmanes. Elles peuvent varier d’un jour ou deux, sur l’île même ! Mais calculs scientifiques ou observation empirique de la lune, aucune méthode ne semble à ce jour pouvoir mettre d’accord les différentes instances religieuses nationales. En France, c’est en principe le « Conseil français du culte musulman » (CFCM), association créée en 2003 et destinée à représenter les musulmans de France, qui fixe le début et la fin du Ramadan. Cette année, il aura lieu en France du 2 septembre au 2 octobre 2008. En 2009, du 22 août au 21 septembre.



Voilà, j’en sais un peu plus sur « pourquoi jeûne-t-on pendant le mois de Ramadan ? » D’avoir essayé de mieux comprendre me permet d’oser me poser certaines questions. Comment : - Avoir un meilleur comportement avec sa femme, son mari, son enfant, ses parents, frères et sœurs, collègues, voisins ? - être plus tendre, compatissant, tolérant et compréhensif, plus droit et solidaire ? - Faire plus attention à sa santé physique, mentale et spirituelle? - être plus attentif à ses fautes qu’à celle des autres ? Et vous ? à cœur vaillant, rien d’impossible. inch’ Allah ! En guise de conclusion, j’ai plaisir à partager avec vous ce poème traduit de l’anglais d’un auteur anonyme :

Bienvenue à toi, Oh Ramadân ! Le mois de la bénédiction, Le mois tellement attendu par les musulmans pour jeûner, Le mois qui accroît la foi des musulmans, Le mois qui rassemble les bons et moins bons musulmans, Le mois pendant lequel le Coran est récité plus souvent que tous les autres mois réunis, Oh tendre Ramadân, Te voici à nouveau avec nous, Le mois de la piété pendant lequel nous réprimons nos passions, Oh Ramadân, soit le bienvenu ! Le seul mois qui possède la nuit du destin, Le seul mois pendant lequel les anges descendent en troupe, Le mois où les riches et les pauvres voient leur péchés effacés, Oh Ramadân, les leçons que tu nous enseignes ne seront pas oubliées, Oh Ramadân, nous espérions tant te revoir en bonne forme, Bienvenue, Oh Ramadân ! »

Votre dévouée Ma’jo


Escapade dans l’île Crapahuter à

Koungou

Rédaction : Bibi Sitty Photos : Bibi Sitty et Stéphanie Légeron

Un an que May’Mag emmène les habitants de Mayotte en balade. Pour la nouvelle de l’équipe, ce sera la 2ème escapade… Idée : changer de ton, emmener une « bande de jeunes », pour avoir leur regard sur cette commune

!

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«Q

uand je vous donne un sujet de recherche, ditesvous que vous partez en mission, vous allez faire une enquête, un reportage …». Tant de fois elle assène cette

phrase aux stagiaires censés apprendre avec elle à structurer leur pensée ! Alors, en emmener quelques-uns sur le terrain… « En

voiture, jeunes gens, nous cherchons le beau, le rare, le curieux, l’insolite, le particulier, l’inattendu, le laid aussi, ET les gens qui vivent dans cette commune, bien sûr ! »

Pour parfaire le décor, ils partent le 14 juillet dans l’espoir qu’il reste quelques souvenirs de la fête… Confettis ! Que nenni ! Et nul besoin de toute cette « mise en scène » : Koungou EST différente, elle ne se raconte pas à travers les « rêverie, quiétude, sérénité et autre magie » des précédentes escapades.

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Là où tous s’évertuent à vanter les rapports de bon voisinage, à Koungou, les « quartiers » sont bien distincts ! Une expression lui revient à l’esprit : « Chacun chez soi, et les vaches seront bien gardées !!! ». Mmmh, no comment sur le fond de cette pensée, mais, aujourd’hui, tout d’un coup, les vaches au milieu de la route, c’est génial ! « Chers zébus, caribou1, faites comme chez vous, vous êTES chez vous !!! ». Dans certaines parties de la commune, un caractère occidental détonnant domine. Majicavo I : centre commercial, station-service,

villas de standing, immeubles types banlieues « bourgeoises ». Majicavo II : boîte de nuit, restaurant-piscine. Pointe Koungou, isolé du village : quartier hyper résidentiel. Trévani : hôtel avec piscine, sports nautiques, résidences haut de gamme. Et puis plus loin… les « tobés2 » et c’est vrai, la pauvreté apparaît clairement dans la majeure partie de la commune, une grande pauvreté.

Majicavo I et II

Majicavo signifie « il n’y a pas d’eau ».

« Madamou, regarde, comme c’est sale, plein de canettis et des plastikis…! » Pas la peine non

plus de compter le nombre de fois où les jeunes lui font la remarque…

« J’ai vu, mais il y a forcément d’autres choses intéressantes, ouvrez les yeux, cherchez et parlez aux gens ! Là, des jeunes sur la plage. » La plage en question, c’est « makalafu bani3 », et zéro crabe à l’horizon ! Des jeunes se tressent et discutent au pied d’un arbre… - C’est quoi cet arbre ?

- Mwiriouvoundro… c’est-à-dire « la branche qui sent mauvais... » Puis, témoignage plutôt minime : - On n’a rien pour s’amuser, la campagne, c’est loin là-haut, les plateaux (terrains de sports) sont en mauvais état… On aimerait avoir une salle de jeux mais bon, ici, on joue au ballon et des fois on ramasse les ordures… - Ah bon !? Là-haut, à Majicavo Bandrajou, un quartier marchand surnommé « Dubaï » parce que les petits commerçants s’approvisionneraient là-bas et pas moins de trois écoles primaires – soma wanatsa, soma4 ! Graffitis à l’entrée de la pointe Koungou : ces jeunes trouvent donc à s’occuper artistiquement ! page de droite : « Dubaï » et le faré que les jeunes appellent « le bar »


Koungou Pointe Koungou : personne à l’horizon… c’est férié ! « Madamou, ils sont tous à la plage ou au restaurant ! ». Parfait pour une visite en toute quiétude, et, face aux villas, la nature sourit :

« Waouh ! Un magnifique baobab », comme rescapé du ciment, puis, un arbre aux baies étranges : « Entzenavou »! - Madamou, goûte, c’est bon.

- Vous êtes sûrs que c’est comestible ? Comment ça s’appelle en Français ? - Euh... On sait pas Madamou ! Un peu avant l’entrée de Koungou, des pneus peints balisent un large chemin menant à un kiosque sur très hauts pilotis, et les jeunes qui semblent simplement profiter de l’air ambiant

l’appellent… « le bar » ! à la vôtre, jeunes gens, avec modération bien sûr ! Dans le village, la recherche de curiosités amène le groupe à un vieil alambic désaffecté et largement rouillé, un vestige qui rappelle une période pas si lointaine où un parfumeur français s’était installé sur l’île et distillait l’ylang et la vanille. à proximité, un stade gigantesque ; donc ces jeunes se plaignent comme tous les ados du monde : un peu gratuitement. Y’a quand même un truc bizarre : depuis la plage aux crabes, trouver un témoignage, c’est un peu chaud quand même ! Ici, les gens ont une curieuse façon de tourner les talons quand on leur pose des questions ; accueillants, souriants, mais… « Non, j’ai rien à dire, rien de

bon, rien de mauvais, tout va bien ».

Vieil alambic du village de Koungou.


La racine de cet arbre, le msiro, frottée contre une pierre de corail et hydratée avec de l’eau, forme une pâte blanche que les femmes appliquent sur le visage. Un anti-rides naturel !

Devant le dispensaire, d’autres jeunes, même discours : « c’est sale, on n’a rien à faire ».

- Qu’est-ce qu’il y a de beau à Koungou ? - Euh… Rien - Vous plaisantez ? Et ce puits splendide, ces cabines téléphoniques si rigolotes, et ces magnifiques pieds à balustrades littéralement faits mains, ces arbres partout…

Au pied d’un « msiro », un petit marché où une bouéni5 enfin, parle du désoeuvrement des enfants… Le message sera passé ! Et petit à petit, quelques langues se délient, et les discours sont « pareils » : « manque

d’équipements : les routes en mauvais état, pas de bureau de poste, le marché est tout petit, y’a pas encore l’eau courante partout, y’ a presque pas de lumières dans la rue ».

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- Madamou, regarde l’ancienne mairie ! - Charmante! à quoi sert-elle aujourd’hui ? - Police municipali. La commune est grande, ils ont déjà bien crapahuté... Ma’ Zaïnou tombe à pic : assise sur son petit tabouret, elle fait cuire sur une grille, des sortes de petits pains emballés dans des feuilles de bananiers et ne se fait pas prier pour expliquer que ses « boinatamou » sont à base de farine de manioc et de lait de coco.

- Qui en veut ? - Tout l’monde Madamou ! Les « boinatamou », petits pains à base de farine de manioc et de lait de coco.

Au dispensaire, le plus ancien de l’île, Mme Ressencourt, l’un des deux médecins, est satisfaite d’avoir une unité qui conjugue soins courants, PMI6 et centre de naissances, cette complétude permet de n’aller à Mamoudzou qu’en cas de réelle nécessité. Pour une commune qui voit plus de 500 naissances à l’année (selon Mme Sarthe, l’une des sages-femmes), c’est effectivement rassurant. La doctoresse semble fière aussi que les collégiens de la commune soient actifs et créatifs en matière de prévention : leurs idées (consigner les canettes, favoriser le dialogue avec les parents sur les grossesses précoces) sont étudiées à Paris… Retour du dispensaire : charmant accueil de Bouéni Charama, une coco7 du cru ; elle explique qu’elle n’a jamais travaillé, et qu’elle aimerait que les anciens soient pris en charge, mais elle se débrouille pour dégoter et offrir du pain et un litre du fameux soda orange aux reporters d’un jour, ravis de s’être trouvé une nouvelle grand’mère !!!


Trévani - Madamou, en bas c’est l’hôteli… - Oui mais on va aller dagoni8

Plage de l’hôtel Trévani

Dagoni, pas loin de l’école, une petite plage très accueillante avec ses arbres et ses espaces aménagés.


KOUNGOU... en bref • Seconde commune de Mayotte composée de six villages :

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- Majivaco I et II : Majicavo Lamir (de M. El Amir), Majicavo Koropa. - Koungou - Trévani - Kangani - Longoni • Près de 20 000 habitants au dernier recensement. • Commune réputée pour accueillir sans contester un très grand nombre de clandestins. • Fondée par des Bantous, son nom serait une déformation de « Congo ». • zone industrielle développée : embouteillage de boissons, tôles, carrières de concassage... école maternelle de Kangani.

Kangani à Kangani, on pourrait parler de bon voisinage, d’ailleurs, la famille du premier maire métropolitain de Mayotte y vit encore ; les maisons de wazoungou9 se sont pas à ce point distanciées des autres, et au cœur du village se côtoient douka10 et supérette, villas et bangas11, chambres d’hôtes et mangrove ; il y a aussi un restaurant musical, une école maternelle délicieuse au regard, un énorme stade entouré d’une végétation luxuriante ! « Et, trop cool !!! », un concert se prépare sur la grande place : le groupe « Fleur d’Amour » propose du mbiwi et du souloubou12. La soirée s’annonce bien.


Entretien avec un ex-maire M. Saïd Ahmadi, bien plus connu sous le surnom de Raos reste, à Koungou, un personnage emblématique de ces dernières années. Il connaît et aime sa commune qu’il qualifie d’ « ouverte au monde » : « Je me sens comme un grand frère et ici tout

le monde est considéré sur un pied d’égalité, un même niveau social. C’est certainement dû au fait que le passé colonial a engendré une société d’ouvriers, de paysans ou de pêcheurs, qui vivent dans les « tobés »... C’est aussi une commune semi-urbaine, semi-rurale : restée sauvage malgré la proximité des constructions nouvelles. Nous avons longtemps été caractérisés par la prison, mais aujourd’hui, nous avons aussi le premier collège de France : 1 600 élèves et

malgré la pauvreté et le manque d’activités pour les jeunes, nous n’avons pas basculé en ZEP13, comme certains s’y attendaient. C’est vrai, on manque de structures d’accueil, d’équipements et de loisirs, nous avons même un taux d’alcoolisme juvénile inquiétant. Par ailleurs, il n’y a pas encore de quoi attirer les touristes mais nous demeurons LE bassin économique de Mayotte : on a tout ce qui concerne les matériaux de construction : sable, pouzzolane, concassage ; les agriculteurs assurent le maraîchage et c’est par chez nous, via le port de Longoni, porte de l’Europe, que tous les approvisionnements arrivent sur Hippocampe. Un grand avenir est possible pour Koungou : avis aux investisseurs dans tous les domaines d’activités… »

Un escalier, deux escaliers, trois escaliers, quatre escaliers, cinq esc... quels rêves fait-on à Koungou ?


Longoni Avant d’entrer dans le village, une stationservice et, fierté de la commune : le port dont l’agrandissement récent permettra à l’île une ouverture considérable sur l’Europe et le monde. Au village, une boulangerie et en bord de route, de petits marchés colorés et de paisibles « brochettis »… L’ensemble de la commune regorge encore de beautés et de gens à découvrir, et, maintenant, flanquée des ses reporters stagiaires, elle se dit qu’il faudra absolument revenir : essayer la piscine, la plage et peut-être même les chambres d’hôtes, aller voir de plus près les vestiges industriels qui ne leur ont pas encore tout révélé (Longoni, Kangani), et, un soir, faire la fête avec les gens du village… Elle se rend bien compte qu’elle a largement dépassé le nombre de feuillets demandés et soudain… Mais au fait, qui lui a dit « pas

d’artisanat, pas de site touristique, des gens qui n’osent pas te répondre … qu’est ce que tu vas raconter ? »

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MERCI AUX STAGIAIRES

LEXIQUE

Hadidja Moussa Djaouria Souffou Kissmati Kambi Fayssoili Baco Houmadi Youssouffou

1 Caribou : bienvenue 2 Tobés : maisons de fortune des paysans 3 Makalafu bani : plage aux crabes 4 Soma, wanatsa : apprenez, les enfants! 5 Bouéni : femme 6 PMI : protection maternelle et infantile 7 Coco : mamie 8 Dagoni : à la maison, ou, ici : intra muros dans le village 9 Wazoungou : Blancs, métropolitains, Européens, Occidentaux 10 Douka : boutique, épicerie 11 Bangas : petites constructions de torchis local et tôles 12 Mbiwi, souloubou : musiques et danses traditionnelles 13 ZEP : zone d’éducation prioritaire Plage Trévani dagoni



Environnement

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Pêcheur et dauphins à l’extérieur du lagon, derrière l’îlot de sable blanc du sud


Les mammifères marins Tour d’horizon des espèces observées à Mayotte Rédaction : Alban Jamon Photos : Nils de Seablue Safari


Dauphin long bec (Stenella longisrostris)

S 62

aisonniers ou résidants, les mammifères marins sont exceptionnellement diversifiés à Mayotte, notamment grâce à la pluralité des habitats naturels marins en présence dans ses eaux territoriales.

• des Carnivores tels que les Pinnipèdes (otaries, phoques...) ou encore l’ours polaire, • des Cétacés dont les Mysticètes (cétacés à fanons) et les Odontocètes (cétacés à dents), • et enfin les Siréniens tels que le dugong.

Suivant les espèces, ils sont visibles, tout au long de l’année ou plus occasionnellement, dans les eaux abritées du lagon (récifs coralliens, fonds de baies, zones de passe récifale, etc.) comme à l’extérieur : en pleine eau ou à proximité des bancs et hauts fonds récifaux adjacents (Iris) ou éloignés (Geyser et Zélée). En pleine saison baleine, Mayotte magazine vous propose un tour d’horizon des espèces observées près de l’île au lagon...

D’après la synthèse des connaissances dans le cadre de la mise en œuvre de l’inventaire des ZNIEFF* à Mayotte en 2004, 18 espèces avaient été identifiées (Quod et al., 2005). L’actualisation des données disponibles tendrait à démontrer que les eaux territoriales de Mayotte accueillent, à elles seules, plus d’une vingtaine d’espèces de mammifères marins.

Biodiversité des mammifères marins Rappelons brièvement que les 118 espèces de mammifères marins actuellement référencées dans le monde (Jefferson et al., 2008) comprennent :

Des espèces présentes tout au long de l’année…. Les dauphins présents en plus grand nombre à Mayotte sont sans nul doute les longs becs (Stenella longisrostris) et tachetés (Stenella attenuata). Très actifs, ils bondissent souvent hors de l’eau, et accompagnent les visiteurs à l’étrave des bateaux…


Dauphin tacheté (Stenella attenuata)

Au cours de leurs sauts, les longs becs tordent souvent leurs corps en « S », tournoient sur eux-mêmes et décrivent des vrilles spectaculaires. Ce type de comportement (tournoyer sur son axe longitudinal) est peu commun chez les dauphins. également observés en grands groupes, ou troupeaux, les péponocéphales ou dauphin d’électre (Peponocephala electra) possèdent une tête en « melon », très arrondie. Nageant généralement en bondissant au ras des vagues, il lui arrive parfois de sortir la tête hors de l’eau.

Ci-dessus : un long bec se tord en «S» et vrille. En bas : un péponocéphale ou dauphin à tête de melon

Concernant ces trois espèces de dauphins, des groupes de plus d’une centaine d’individus sont observés régulièrement à l’extérieur du lagon. Vous vous retrouverez alors littéralement encerclé par les animaux ! Les mises à l’eau avec eux sont généralement rares et furtives…


Bien connu du grand public, le grand dauphin de l’océan Indien (Tursiops aduncus) est un peu notre « flipper » local… Composant des groupes plus modestes, les Tursiops du lagon s’aventurent à proximité des zones côtières jusque dans le port de Mamoudzou ou sur le trajet des barges entre Grande et Petite Terre !

Ci-contre et ci-dessous : grands dauphins (Tursiops aduncus)

Il n’est pas rare de croiser les grands dauphins lors d’une halte en fond de baie… Ils vous inviteront peut-être à nager en leur compagnie… Inoubliable ! D’un naturel joueur et curieux, à condition de les respecter et de laisser les animaux venir d’eux-mêmes, (ce sont toujours eux qui décident), leurs ballets en notre présence durent parfois plus d’une heure…


Dauphin à bosse (Sousa chinensis)

Ils vous inviteront peut-être à nager en leur compagnie. Leurs ballets subaquatiques en notre présence durent parfois plus d’une heure

Inventaire

provisoire

et

non

des

de

validé

espèces

mammifères marins observées dans les eaux territoriales de

Concernant les espèces présentes tout au long de l’année on ne peut oublier les rares représentants du dauphin à bosse de l’indopacifique (Sousa chinensis) dont la population est estimée à seulement trois individus dans le lagon. De couleur plus claire et possédant une bosse caractéristique à la base de la nageoire dorsale, il n’est pas rare de le voir associé aux Tursiops. Plus farouche, l’animal tend généralement à s’écarter des navires et à réapparaître dans une direction inattendue….

l’île de

Mayotte en 2008

Bien que l’observation du mésoplodon de Nishiwaki reste à confirmer (pas de clichés photographiques) et valider par la communauté scientifique, 21 à 22 espèces ont d’ores et déjà été identifiées à Mayotte, soit 18 à 19 % des espèces de mammifères marins identifiées à l’échelle mondiale et 26 à 28 % des espèces de Mysticètes, Odontocètes et Siréniens connues dans le monde (Jefferson et al., 2008).

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Des espèces plus occasionnelles…

Dauphin de Fraser mâle et ci-dessous dauphin de Fraser femelle (Lagenodelphis hosei)

Au détour des itinéraires arpentés par les professionnels de la mer, des rencontres plus rares ont permis d’enrichir la connaissance de la biodiversité marine de l’île, avec des espèces observées plus occasionnellement dans le lagon ou sa proche périphérie.

Les études et suivis en cours à Mayotte et dans la région

66 Ci-dessous : dauphin de Risso (Grampus Griseus)

Les premières études réalisées à Mayotte sur les mammifères marins ont débuté dès les années 1990 (Seitre 1995, 1996, 1997). L’Observatoire des Mammifères marins de Mayotte (OMM) initié depuis 1997 a largement contribué depuis à la connaissance et au suivi des mammifères marins de l’île. La société civile à travers l’association Megaptera créée en 1998 à Mayotte s’est également investie dans la conservation des cétacés. à l’heure actuelle, plusieurs actions sont en cours ou en projet sur l’étude et le suivi de ces animaux emblématiques du patrimoine naturel de Mayotte. à titre d’exemple : • Estimation de l’abondance des dauphins côtiers, • étude des pathologies (afin de détecter d’éventuelles maladies) • Programme de recherche sur l’écologie et la structure sociale des mammifères marins • Suivi saisonnier des baleines à bosse et plan de sauvegarde du dugong...


Orque (Orcinus orca)

Nageoire caudale de baleine


Les géants des mers et des océans… Chaque année, les baleines à bosse (Megaptera novaengliae) et leurs pectorales démesurées parcourent le lagon de Mayotte ou sa proche périphérie entre les mois de juin/juillet et octobre/novembre. Ces grands migrateurs quittent les eaux froides riches en nourriture pour assurer leur reproduction dans les eaux tropicales. Les eaux abritées du lagon et les bancs récifaux environnants (Iris, Geyser, Zélée...)

Une baleine et son baleineau, extérieur récif nord

constituent une halte de choix pour les ébats amoureux, les mises bas, l’élevage des jeunes... Et leurs observations ! L’approche et l’observation de ces reines du lagon demeure généralement délicate. à cette étape cruciale de leur cycle de développement, les animaux dépensent énormément d’énergie et sont très vulnérables. Vous pourrez rencontrer des groupes de mâles actifs, des couples femelle/ baleineau escortés ou non, ou bien encore des individus solitaires…




Spy-hopping

à l’horizon, souffles puissants, sauts impressionnants, frappes de la queue ou des nageoires pectorales, queue dressée comme suspendue dans les airs… sont autant de signes témoignant de leur présence et vous permettant d’aller à leur rencontre… Après une approche délicate et correctement effectuée, vous aurez peut-être la chance de vous rapprocher de ces géants aux ailes déployées.

De nombreux cétacés sortent de temps en temps la tête hors de l’eau comme pour espionner les environs (spy-hopping)… ou peut tout simplement les visiteurs curieux… En mai dernier, un groupe de cachalots (Physeter macrocephalus) s’est donné en spectacle, en dehors du lagon, non loin du Parc marin de Saziley, à la plus grande joie des observateurs, nombreux à s’être donné rendez-vous, pour profiter de cette rencontre exceptionnelle et éblouissante.

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D’autres géants plus occasionnels… Les deux espèces de cachalots pygmée (Kogia breviceps) et nain (Kogia sima), récemment distinguées (1996), ont déjà pu être observées dans les eaux territoriales de Mayotte. Les baleines à bec du genre Mesoplodon sont également présentes (M. densirostris ; M. gickgodens ; M. pacificus).

Une baleine bleue

La baleine bleue ou rorqual bleu (Balaenoptera musculus), le plus gros animal vivant sur notre planète (20 à 35 mètres de longueur pour 100 à 200 tonnes) a pu être identifié récemment. Cette espèce est menacée à l’échelle mondiale et classée en danger (catégorie EN) dans la liste de rouge des espèces menacées d’extinction de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN) et inscrit en Annexe I de la Convention Internationale sur le Commerce et le Transport des Espèces Protégées (CITES). à l’heure actuelle il ne resterait que quelques milliers d’individus dans le monde…

Le souffle puissant d’une baleine


Un dugong sur les herbiers de la passe en S

La sirène des herbiers du lagon, le dugong (Dugong dugon), présent à Mayotte, appartient aux Siréniens comme ses cousins les lamantins. Il est visible essentiellement sur ses lieux de nourrissage, les herbiers de phanérogames marines, comme sur cette photo prise à la Passe en S il y a quelques mois. Plus rarement il peut être observé à la surface où il remonte

pour prendre sa respiration comme les autres mammifères marins… Dépourvu de nageoire dorsale, il demeure donc plus difficile à voir… Le dugong est classé dans la catégorie vulnérable (VU) depuis 2006 (IUCN) et inscrit en Annexe II (CITES). Grâce aux suivis réalisés à Mayotte, la population actuelle de dugong est estimée à moins d’une vingtaine d’individus…

Mobilisation collective pour la conservation des mammifères marins à Mayotte L’OMM fédère un grand nombre d’acteurs sur l’île tels que : le service environnement et forêt de la Direction de l’agriculture et de la forêt (DAF), la Direction de l’environnement et du développement durable (DEDD) du Conseil général de Mayotte, la Brigade nature de Mayotte (BNM) de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), les opérateurs tourisme et loisirs et des associations environnementales. Enfin, de nombreuses collaborations scientifiques et techniques sont également initiées (Université de la Rochelle, Muséum d’Histoire Naturelle de New York, Association Globice de La Réunion, etc.).

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La réglementation en vigueur à Mayotte et dans le monde L’ensemble des mammifères marins sont protégés au plan national (arrêté ministériel du 27 juillet 1995). Tous les Cétacés et Siréniens sont inscrits au moins en Annexe II de la CITES (sauf celles inscrites en Annexe I) et la plupart sur la liste rouge de l’IUCN. à Mayotte, leur approche est réglementée par arrêté préfectoral (AP n°60/DAF du 28 juillet 2004) afin de garantir conjointement la tranquillité des animaux, présents pour une phase critique de leur cycle de vie, et la possibilité de les observer dans leur milieu naturel dans des conditions exceptionnelles.

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Cette réglementation, née d’un travail collectif et d’une concertation entre les acteurs du lagon indique, entre autre, les distances d’observation à respecter, les comportements et le nombre des embarcations tolérés ainsi que les temps d’observation autorisés. Les consignes à respecter en cas de dérangement visible de l’animal et les mises à l’eau y sont également développées afin de préserver la quiétude des animaux. Des sorties en mer spécialement vouées à l’information et à la surveillance du respect de la réglementation en vigueur sont d’ailleurs prévues par les services de contrôles compétents.

Recommandations aux usagers… • Renseignez-vous sur la réglementation en vigueur auprès des services concernés. Un dépliant informatif sur la réglementation d’approche est disponible auprès de la DAF de Mayotte. • Préférez l’encadrement par les professionnels de l’observation des mammifères marins qui

mettront à votre service leurs expériences et leurs connaissances du lagon, gages d’observations inoubliables en limitant l’impact de ce type d’activité et le dérangement des animaux…. Pour consulter la réglementation en vigueur ou pour tous renseignements complémentaires, veuillez contacter les services concernés : Contacts utiles : • Brigade nature de Mayotte (0269 75 63 05) • Service environnement et forêt de la DAF Mayotte (0269 61 12 82) • Direction de l’environnement et du développement durable du Conseil général (0269 64 99 17)

Quelques références locales pour en savoir plus… KISZKA J., JAMON A., ROLLAND R., CHARLIER F., 2005. Bilan d’activité de l’Observatoire des Mammifères Marins (OMM) de Mayotte. Juillet 2004 – Août 2005. 40 pp. + annexes. KISZKA J., MUIR C., JAMON A., 2007. Status of a Marginal Dugong (Dugong dugon) Population in the Lagoon of Mayotte (Mozambique Channel), in the Western Indian Ocean. J. Mar. Sci. Vol. 6, No. 1, pp. 111-116, 2007. QUOD JP., ROLLAND R., BOULLET V., 2005. Mayotte : Biodiversité et evaluation patrimoniale. Contribution à la mise en œuvre de l’inventaire ZNIEFF. 304 pp. + annexes WICKEL J., 2007. Suivi hivernal 2006 des populations de mammifères marins du lagon de Mayotte. Première campagne de survols aériens. Rapport LAGONIA pour le compte du Service Environnement et Forêt de la DAF Mayotte. 15 pp. + annexes


L’association MEGAPTERA « Nous développons des programmes d’étude, de sensibilisation et de conservation des mammifères marins à Mayotte, à Madagascar, aux Comores, à Djibouti et à la Réunion.»

Observation des mammifères marins

La conservation :

• Observation des souffles, des sauts, des frappes de nageoires, des chants, des séquences de plongée... • Protections des espèces et recherche

• Comment l’écotourisme baleinier peut être contrôlé pour devenir une alternative à la reprise de la chasse et une source de revenus pour les populations locales. • Recherche de toutes les données caractérisant les biotopes des mammifères marins • Promotion contrôlée de l’écotourisme sous toutes ses formes.

Développer la connaissance • Connaissance des cétacés : études des espèces (odontocètes et mysticètes), de leur morphologie, de leur reproduction, des cycles migratoires des baleines à bosse Répartition selon la nature des individus

CONTACT megaptera@moov.mg www.megaptera.org



Marseille

Reportage Entre Méditerranée et collines provençales, la cité phocéenne, doyenne de France, nourrit un rêve : devenir une capitale d’Europe du Sud. Rédaction et photos : Stéphanie Légeron


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E

lle est la seule ville de France à avoir traversé vingt-six siècles d’histoire. Grecque, romaine, bourguignonne, provençale puis française, elle noua la première des échanges commerciaux au-delà du détroit de Gibraltar. Son histoire semble palpable, il se dégage de cette cité splendeur et majesté. Surtout lorsque depuis le jardin du Pharo, l’on contemple le VieuxPort, dans l’attente qu’une lumière cuivrée inonde les façades et les « barquettes marseillaises » le long du quai, les voiliers glissant sur l’eau face au fort Saint-Jean. Depuis longtemps, c’est autour du Vieux-Port que naissent les activités humaines. C’est là que s’ouvre la « porte de la Méditerranée », terre de passage de quelque deux millions de voyageurs chaque année.

« Je te ferai sentir la chaleur mortelle ; entendre les vents des déserts ; observer toutes les religions. Peut-être te montrerai-je un typhon. Je suis le port de Marseille. C’est moi qui te parle. Vois mes bateaux qui s’en vont... » Albert Londres,

Marseille, porte du Sud,

1927.


« Marseille est maintenant ce que devait être la Perse dans l’Antiquité, Alexandrie au Moyen Age : un Capharnaüm, une Babel de toutes les nations, où l’on voit des cheveux blonds, ras, de grandes barbes noires, la peau blanche rayée de veines bleues, le teint olivâtre de l’Asie, des yeux bleus, des regards noirs, tous les costumes. » Gustave Flaubert,

Par les champs et par les grèves,

1847.

De Massalia à Massilia Marseille serait née de la romance entre un Grec, Protis, qui arriva par bateau au VIIè S. av. J.-C. pour fonder une colonie, et la fille d’un roi local, prénommée Gyptis. Le roi aurait cédé à son gendre « un terrain pour fonder une ville »(Justin XLIII, 12.). Massalia fut bâtie et prospéra rapidement. à partir du IIè S. av. J.-C., la ville s’allia à Rome pour affronter les pirates sévissant en mer et les Barbares attaquant par voie terrestre. Massalia devint Massilia.

Les trois photos de la double page : VieuxPort de Marseille et marché aux poissons. Marseille doit à la Méditerranée sa richesse et sa renommée. La ville compte 14 ports de plaisance dotés d’une capacité de 8 000 anneaux.


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La cathédrale de la Major à l’architecture romano-byzantine datant du milieu du XIXè S. L’arc de triomphe de la porte d’Aix glorifie les armées de la Révolution et de l’Empire.

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80 Au sommet de Notre-Dame-dela Garde, édifice connu dans le monde entier, la Bonne Mère apporte une attention particulière aux gens de mer : elle regarde le large et l’entrée des ports.

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Vue panoramique de la ville depuis la basilique Notre-Dame-de-la-Garde, qui culmine sur un piton de 162 mètres.



Au Panier, sur la montée des Accoules, une atmosphère estivale et populaire nous enveloppe, les ruelles entrecoupées de petites places montant à l’assaut des pentes escarpées. Le quartier du Panier fut longtemps habité par des pêcheurs et des navigateurs. Les diverses vagues successives d’immigration s’installèrent au Panier : Corses et Italiens de 1914 jusque dans les années 1950, Algériens au début des années 1960, Comoriens à partir de 1975. Le quartier conserve tout son attrait, avec son enchevêtrement coloré et à l’esthétique désuette de ruelles, de placettes et d’escaliers.

Après un Pastis à l’apéritif, le déjeuner se prolonge souvent tard dans l’aprèsmidi aux terrasses des restaurants du Panier.


La place des Moulins est le point culminant du Panier. C’est d’abord dans la région provençale que les croisés de retour de Terre Sainte rapportèrent les moulins ailés. Du XVIè S. au milieu du XIXè S., la ville de Marseille comptait 43 moulins, dont 15 moulins à vent installés sur cette butte. Cette place abritée par des platanes, aux bancs et terrasses ombragés constitue l’un des endroits les plus reposants et agréables de toute la ville. Parmi les sites à découvrir au Panier, la Vieille-Charité est un monument baroque érigé par le célèbre architecte Pierre Puget, réunissant la direction des Musées de Marseille, les collections archéologiques et ethnographiques de la ville.

Au coeur de la cité phocéenne, durant le mois de juin 2008, l’exposition ou voyage photographique de Francis Gazeau, L’Art du métissage, magnifique rencontre des peuples du monde.

« Les rues sont étroites dans cette ville et comme elle occupe le sommet et les pentes d’un monticule, il faut sans cesse monter et descendre. Il y a de jolies échappées de vues, soit vers Notre-Dame-de-laGarde soit sur la mer. » Stendhal, Voyage dans le Midi, 1838.

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Départ du Vieux-Port pour les îles du Frioul et les calanques. Se faufilant dans les fjords, le bateau permet d’approcher les petits ports et d’observer les cabanons accrochés aux collines.

L’impressionnante roche blanche plonge dans les eaux bleues profondes de la Méditerranée. Ce massif de calcaire était une vallée fluviale quand le niveau de la mer se situait 100 m plus bas. Les calanques, « aire protégée » depuis les années 1970, s’étendent sur 5 600 hectares de terre et 2 200 hectares de mer. Les Marseillais apprécient en particulier les rares petites criques de sable et d’eau claire propices à la baignade. Mieux vaut donc partir tôt le matin pour y trouver de la place !

Le terme calanque serait issu de calanco, qui désigne une petite baie entourée de rochers pouvant s’enfoncer profondément dans l’intérieur des terres. Par extension, on a donné le nom de calanque au massif parcourant le sud de Marseille jusqu’à Cassis. Ce site calcaire était une vallée

fluviale pendant l’ère secondaire. Les Marseillais décrivent ces falaises abruptes comme un « bout d’Afrique », asséché par le soleil et le vent. Le massif enregistre un record : celui de plus faible pluviométrie en France (moins de 400 mm/an). Les calanques n’ont pendant très longtemps


85 Les cabanons, anciens abris de pêcheurs typiques des calanques, permettent de goûter les plaisirs de la nature (randonnée, plongée, escalade, plaisance...) et du farniente. attiré que les chasseurs et les pêcheurs. Au XIVè S., les savonneries et huileries firent prospérer l’économie de la cité phocéenne. De fortes odeurs se dégagèrent en ville si bien que les habitants ressentirent le besoin de renouer le contact avec leur milieu naturel. Les foyers modestes acquérirent

de petits abris de pêcheurs dispersés le long du littoral, depuis Malmousque jusqu’aux calanques. Ces « cabanons » étaient sobres, meublés d’un lit, d’une table et d’un réchaud, l’essentiel résidant dehors : la grande bleue à perte de vue, la pêche, la pétanque, l’apéritif, les sardines à faire griller...

Les Marseillais plus fortunés achetèrent des bastides, propriétés agricoles entourées de vignes et de champs, situées aux abords de la ville. Bastide vient de bastir, signifiant bâtir en provençal. L’acquisition de ces maisons de villégiature proches de la nature était un signe fort d’ascension sociale.


Les calanques forment un milieu naturel fragile, doté de 900 espèces végétales. Le GIP des Calanques de Marseille-Cassis fait figure de pionnier dans le domaine de l’environnement : c’est la première fois qu’une telle structure coordonne des actions de préservation afin de protéger un site classé.


Quelques membres de l’association REMMA venus se retrouver et profiter de l’accès à Internet. Des postes d’ordinateurs sont mis à disposition gratuite des adhérents.

Visite de REMMA, REgroupement des Mahorais de MArseille En ce mois de juin, de nombreux Mahorais rentraient à Mayotte pour les vacances d’été, en prenant la ligne Air Austral MarseilleRéunion. Le soir même de notre arrivée partait à plein le dernier vol de la basse saison vers l’île au lagon. REMMA, structure associative créée en février 1993, compte 389 adhérents mahorais. La communauté mahoraise de Marseille et ses environs représenterait environ 30 000 personnes*. On note une forte concentration de cette population dans les quartiers Nord, les arrondissements comprenant le plus de Mahorais étant les 2è, 3è, 13è, 14è, 15è et 16è.

La venue massive des Mahorais dans la ville a surtout commencée à la fin des années 1980 puis dans les années 1990. D’où la nécessité de créer une structure. REMMA est née. L’objectif : regrouper les Mahorais, les aider et les accompagner dans quatre domaines : social, éducatif, professionnel (accompagnement et formation) et culturel. Scolarisation des enfants, apprentissage du Français... les problèmes sont surtout d’ordre éducatif. Les moins de 26 ans sont pris en charge par la structure des missions locales, tandis que les familles sont dirigées vers les centres d’alphabétisation.

*REMMA recrutera prochainement une équipe pour recenser la population mahoraise de Marseille.

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INTERVIEW ALI ABDALLAH

Président de REMMA

Ali Abdallah est le troisième Président de REMMA et remplit son troisième mandat. Arrivé à Marseille en 1992, il intègre l’association en 2000. Il occupe un poste d’agent administratif. Mayotte magazine : Quel type de soutien REMMA offre-t-il à ses adhérents ? Ali Abdallah :

- « Nous aidons les personnes qui ont besoin de repères, à prendre des contacts utiles notamment sur le plan social et professionnel. Les Mahorais ont souvent des difficultés à s’exprimer. Ils accusent des retards importants. L’association les incite à aller vers les structures d’apprentissage, d’alphabétisation et de formation. REMMA travaille dans ce sens en partenariat avec les missions locales, le CIJ, l’ANT et la DASU. Nous pouvons aussi renseigner sur Marseille les personnes vivant à Mayotte. » Mayotte magazine : Quelles professions les Mahorais exercent-ils le plus souvent en arrivant à Marseille ? Ali Abdallah :

- « Beaucoup travaillent dans les métiers de l’hôtellerie et de la restauration, mais aussi dans le paramédical, les salons de coiffure ou encore l’administration. » Mayotte magazine : REMMA assure également la promotion du tourisme à Mayotte. De quelle façon ? Ali Abdallah :

- « Régulièrement, des personnes viennent pour retirer des brochures touristiques sur Mayotte. Elles sont orientées vers REMMA par leur agence de voyage. Nous jouons le rôle d’une petite structure d’information touristique. L’image de Mayotte est bonne ici. De nombreux enseignants en poste à Marseille demandent chaque année leur affectation à Mayotte. Nous avons comme projet de créer une Délégation Sud, car la population est concentrée dans cette région. Comme cela, le CDTM aurait une autre antenne en plus de son antenne parisienne. » Maoulida Toifilou lors de son passage à REMMA en avril 2007


TéMOIGNAGES Moina, 26 ans

Maridhia, 25 ans

- « Je m’appelle Moina Baraca. Je vis à Marseille depuis 2002. J’ai passé un BEP Métiers du secrétariat à Mayotte, mais pour poursuivre, en l’absence de filière à Mayotte, je suis venue à Nîmes pour passer un Bac pro Services. Ensuite, je suis rentrée à la Fac de Droit. Je suis restée trois ans à Nîmes, et puis j’ai déménagé à Marseille pour me marier.

- « Marseille est une ville vraiment cosmopolite.

Je suis salariée à l’association depuis 2005. Je dirai aux jeunes Mahorais qui veulent venir ici de vraiment se concentrer sur leurs études et d’éviter de trop rester dans le cocon familial. Ici, vivre à 7 ou 8 dans une même pièce conduit toujours à un échec. Il ne faut pas reproduire la même vie que là-bas à Mayotte. Beaucoup de jeunes filles ici vivent enfermées car leurs familles ne les laissent pas sortir. Elles font le ménage, s’occupent des enfants et manquent de curiosité. Moi, je suis venue toute seule. Pour revenir aux études, les Mahorais devraient mieux se renseigner sur les différents cursus avant d’arriver. Beaucoup se lancent dans une voie et regrettent vite leur choix car ils se sont mal informés. Du coup, ils perdent toute une année. » REMMA est financée de la manière suivante : • 70 % par le Conseil général de Mayotte • 15 % par le Conseil général des Bouches-du-Rhône

Contrairement à Moina, je suis venue avec ma famille. Au début, je faisais maison-école, école-maison, c’était tout. Ce n’était pas facile. Au fil des années, je suis sortie de ma bulle pour découvrir autre chose. J’ai commencé à sortir avec mes amis… Avec ma mère, c’est devenu difficile. En fait, j’ai vécu à Mende (48) pendant mes deux années de BTS Assistante de direction. Grâce à cette formation, j’ai pu m’assumer toute seule. Aujourd’hui, j’ai ma maison et ma fille. Je peux résumer mon parcours en disant que j’ai réussi parce que je l’ai voulu. Dans les lycées et écoles à Marseille, les élèves font tout pour vous déconcentrer. Mais je ne me suis pas laissée aller. Il faut apprendre à s’adapter car ici on est tout seul. Il faut savoir gérer l’argent, la nourriture, l’école. Côté intégration, chaque communauté reste ensemble. Les Marseillais sont ouverts. Nous devons faire l’effort d’aller vers eux, car il n’y a pas de rejet, mais des gens accueillants. En février 2009, j’arriverai en fin de contrat chez REMMA. Je souhaite, inch Allah, rentrer définitivement à Mayotte l’année prochaine car je sens que l’île est arrivée à un tournant de son histoire et qu’il y a des opportunités d’emploi là-bas aujourd’hui. » REMMA • Point d’information et d’accueil. • Promotion touristique de Mayotte.

• 15 % par la Ville de Marseille

Ouverture du lundi au vendredi de 9h00 à 12h00 et de 13h00 à 17h00.

• à Paris la FAMME, Fédération des associations mahoraises, est gérée par Sitty Binti Moussa Maliki. Tél : 06 69 61 75 60.

Association REMMA 25 rue Lautard - 13003 Marseille Tél. : 04 91 07 23 92 E-mail : association.remma@free.fr

• DASU à Paris. Tél. : 01 55 03 03 03.

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La plage des Catalans est la plus proche du centre-ville. Elle est réputée pour ses rencontres de beachvolley qui ont lieu toute l’année. Cette plage très fréquentée est jouxtée par plusieurs restaurants et équipements balnéaires.

Carte 90

de

visite

• Département : Bouches-du-Rhône (13) • Région : Provence-Alpes-Côte-d’Azur • Population : 826 700 habitants (estimation Insee) • Rang national (population) : second • Composition : 16 arrondissements et 111 villages • Climat : tempéré, 2 800 heures d’ensoleillement par an et très peu de pluies. Température de l’eau d’environ 22°C en été. • Superficie : 241 km² • Densité de population : 3 314 hab./km² • Nombre de touristes en 2007 : 4 millions • Nombre de plages : 21 • Quelques résultats nationaux : Marseille est le premier port de France avec 95,5 millions de tonnes de trafic, le premier port de croisière, le deuxième pôle de télécommunications, la deuxième ville culturelle, le deuxième pôle scientifique et de recherche.


L’ H i s t o i r e

de

Marseille ...

en bref

VIIè S. av. J.-C. Des Grecs abordent pour fonder une colonie. Protis et Gypsis créent Massalia.

IIè S. av. J.-C. La ville fait alliance avec Rome. Massalia devient Massilia.

VIè - VIIè S. Suite à l’effondrement de l’Empire romain, Marseille demeure prospère et reste épargnée des vagues barbares qui déferlent sur la Provence.

1262 Charles d’Anjou dote la ville d’un arsenal et utilise son port pour conquérir l’Italie.

1348 Une épidémie de peste noire tue la moitié de la population, soit plus de 12 000 personnes.

1494-1559

1789

Marseille revient en puissance avec son port de guerre et sa base militaire lors des guerres d’Italie.

Marseille est la 3è ville de France avec 120 000 habitants.

Fin du XVIIè S. Sous Louis XIV, Marseille triple de superficie. De larges voies sont tracées, dont l’actuelle Canebière.

1720 La ville est décimée par la dernière grande épidémie de peste d’Europe, perdant 40 000 habitants. Au XVIIIè S., la cité devient le premier port de Méditerranée.

1869 L’inauguration du canal de Suez fait de Marseille « la porte de l’Orient ».

Début XXè S. La ville jouit d’une forte puissance industrielle et portuaire.

1995 Lancement de l’Euroméditerranée, qui a vocation à placer Marseille au premier rang des métropoles sud-européennes.


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infos adresses

tél. : 02 69 61 87 73

bons plans

mail : mayotte@maore-voyages.com

3

1

4

2 1. La bouillabaisse, ancien plat de pêcheurs aujourd’hui célèbre. Rascasse, rouget grondin, vive, lotte, congre et saint-pierre se dégustent avec de la rouille et des pommes de terre cuites dans un fumet de poissons de roche. 2. L’aïoli, spécialité à base de mayonnaise aillée, montée à l’huile d’olive.

3. L’anchoïade, plat de légumes croquants servi avec une sauce à ... l’anchois.

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4. La pizza du « Chez toi », délicieuse, au coeur des rues piétonnes du centre-ville. 5. Ces confiseries turques, bulgares et marocaines, les loukoums, font fureur à Marseille. L’Orient n’est jamais très loin...

Le savon de Marseille, mis à mal dès les années 1950 en raison de l’abandon des lavoirs, connaît un nouveau souffle grâce aux produits dérivés qui sentent bon la garrigue : laits, crèmes, bougies...

Pour acheter la traditionnelle écharpe bleu clair et blanche, RDV au temple des supporters de l’OM, situé sur la Canebière, près du Vieux-Port.



Cinéma

Vos films de septembre

Synopsis des films : source www.allocine.fr

SKATE OR DIE

Date de sortie : 11 juin 2008. Réalisé par Miguel Courtois, Pascal Guegan. Avec Mickey Mahut, Idriss Diop, Elsa Pataky. Film français. Genre : action. Durée : 1h27 min.

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Mickey et Idriss, deux jeunes skateurs sans histoire, se trouvent témoins d’un triple homicide. Repérés par les assassins, ils prennent la fuite, comprenant rapidement qu’il s’agit d’une question de vie ou de mort. Se réfugiant dans un commissariat, ils découvrent que les criminels sont en réalité des inspecteurs véreux, mais c’est trop tard, l’alerte est donnée. Commence alors une course poursuite effrénée dans les rues de Paris. Traqués sans relâche, Mickey et Idriss vont tenter le tout pour le tout afin d’échapper à ces tueurs sans scrupules. Skate or die...

X FILES REnErEgation

Date de sortie : 30 juillet 2008. Réalisé par Chris Carter. Avec David Duchovny, Gillian Anderson, Amanda Peet. Film américain, canadien. Genre : science fiction. Durée : 1h44 min.

En plein milieu de la nuit, une employée du FBI est enlevée chez elle... Guidés par un ancien prêtre pédophile aux étranges visions, les agents Whitney et Drummy enquêtent. Très vite, leur investigation s’enlise : les indices sont minces et le temps presse. L’agence gouvernementale décide alors de refaire appel à Mulder et Scully. Leur expérience sur ce genre d’affaires sensibles pourrait s’avérer capitale. Or des années ont passé depuis la fermeture du service des affaires non résolues. Scully est redevenue médecin et Mulder, en disgrâce auprès du FBI, est introuvable...

LE MONDE DE NARNIA 2

Date de sortie : 25 juin 2008. Réalisé par Andrew Adamson. Film américain. Genre : fantastique. Durée : 2h23 min. Une formidable quête s’engage...

SEULS TWO

Date de sortie : 25 juin 2008. Réalisé par éric Judor, Ramzy Bedia. Film français. Genre : comédie. Durée : 1h34 min. Gervais, policier à Paris, maladroit et entêté, est la risée de son commissariat...


Vos films d’octobre

WALL-E

Date de sortie : 30 juillet 2008. Réalisé par Andrew Stanton. Film américain Disney. Genre : animation. Durée : 1h37 min.

voyage au centre de la terre

le témoin amoureux

Date de sortie : 16 juillet 2008. Réalisé par Eric Brevig. Avec Brendan Fraser, Josh Hutcherson. Film américain. Genre : science-fiction. Durée : 1h32 min.

Date de sortie : 18 juin 2008. Réalisé par Paul Weiland. Avec Patrick Dempsey, Michelle Monaghan, Sydney Pollack. Film américain, britannique. Genre : comédie, romance. Durée : 1h41 min.

Personne ne croit plus le professeur Trevor Anderson lorsqu’il dit être sur le point de faire une extraordinaire découverte. Pourtant, au cours d’une expédition en Islande, Trevor et son neveu, le jeune Sean, sous la conduite de leur guide islandaise Hannah, vont se retrouver plongés dans l’inconnu. Dans leur périple vers les profondeurs de la Terre, ils rencontreront des mondes inexplorés, des dangers mortels et des créatures fabuleuses... Une seule chose est certaine : à 6 kilomètres sous la surface, tout peut arriver.

Pour Tom, la vie est belle. Ses affaires marchent, il a d’excellents amis et aucune jeune femme ne lui résiste. Pourtant, Tom n’a qu’une seule meilleure amie : Hannah. C’est décidé : quand Hannah rentrera de son voyage d’affaires, il la demandera en mariage. Mais à son retour, Hannah lui annonce la grande nouvelle : elle est fiancée à un bel et riche Ecossais. Lorsque la jeune femme demande à Tom d’être son garçon d’honneur, celui-ci accepte, avec le secret espoir d’empêcher ce mariage et de la conquérir...

WALL-E est le dernier être sur Terre et s’avère être un petit robot ! 700 ans plus tôt, l’humanité a déserté notre planète...

wanted

Date de sortie : 16 juillet 2008. Réalisé par Timur Bekmambetov. Avec Angelina Jolie, Morgan Freeman. Film américain. Genre : action. Durée : 1h50 min.

Fox est une tueuse d’élite, affiliée à une secte ultrasecrète...

Cette sélection peut être amenée à évoluer. Pour tout renseignement sur les programmes ciné :

Service culturel du Conseil Général - rue de l’hôpital à Mamoudzou - tél : 02 69 61 11 36




PUBLI-COMMUNIQUé

Service Culturel du Conseil Général de Mayotte

Programme 2008 Diho & lima wild

août

Résidence musique à Ambato

Une collaboration inédite est née entre Lima Wild et Diho. Les chansons de la diva ont été ré-arrangées par le musicien aux accords vagabonds. Et Lima est intervenue dans le répertoire du bluesman mahorais DIHO.

trio

Spectacle «tête d’affiche»

Voix incontournable de Mayotte, Trio est un chanteur engagé. Sous sa plume, l’auteur compositeur et interprète de l’album «U lin’dra ou hoza», comprenez «l’attente fait mal», se produit sur plusieurs scènes mahoraises. En 2008, il est lauréat du concours télévisé «9 semaines et 1 jour», qui lui a permis de se produire aux Francofolies à la Rochelle. Sada 2 août Mamoudzou 6 août

jimmy

Résidence échange Antananarivo L’enfant de Chiconi part en résidence à Antananarivo sur les terres de ses ancêtres. A la grande île, il a rencontré les musiciens de Tarika Bé au Antshow pour une collaboration inédite.

plate forme

La passe en scène

Pendant 14 jours, Mayotte a vibré aux rythmes des ateliers de formation, du théâtre, de la danse, des conférences, du kabar, du slam, des lectures et des animations nombreuses autour de l’événement avec plus de 30 spectacles et plus d’une quarantaine d’artistes présents sur le territoire.


OCTOBRE t théâtre talipoMâ Ravan’

Autour de l’instrument emblématique qu’est la ravanne, Talipot rend un hommage brut aux esclaves, aux résistants d’hier et d’aujourd’hui. Un théâtre profondément India-océanique. MJC Kani-Kéli 3 Octobre Tarif 3 € - à partir de 21h

Eliasse

Spectacle «tête d’affiche»

m’toro chamou & mikidache

En 2006, Eliasse crée son groupe avec lequel il a déjà assuré de belles premières parties à Mayotte (Mathieu Boogaerts et La Rue Ketanou).

MJC Chiconi 17 octobre MJC Pamandzi 19 octobre Tarif 5 € - à partir de 21h

MJC Mamoudzou 3 octobre MJC Sada 4 octobre Tarifs 3 € - à partir de 21h

Tournée Tsenga

99

fim

Lauryn Hill

Le FIM, Festival interculturel de Mayotte, fête ses 10 ans. Au programme : morceaux inédits d’artistes locaux, découverte de la musique de Soweto et d’Australie... 10 000 personnes sont attendues pendant les six jours de Festival.

25 octobre 2008 à partir de 21h Stade de Passamainty

Festival InterMizik

Concert

Conseil Général

Service Culturel Tél : 0269 61 11 36 Mayotte


Internet

10 sites pour

2

1

http://sante-az.aufeminin.com Santé AZ traite de façon exhaustive

www.doctissimo.fr Doctissimo.fr est le premier portail

et professionnelle de nutrition, grossesse, beauté, sport, sexualité, médicaments, enfants, régimes, psychologie...

dédié au bien-être et à la santé. Doctissimo a pour ambition de répondre à vos questions de santé sans pour autant remplacer une consultation chez votre médecin.

www.e-sante.fr E-Santé s’utilise soit en amont de

3

la consultation, afin d’identifier par exemple les questions à poser au praticien, soit en aval pour approfondir ses connaissances sur le sujet de la consultation et mieux comprendre les questions de santé.

100

5

4 www.passeportsante.net Passeportsante.net vous offre des

renseignements pratiques, fiables, accessibles sur la prévention de la maladie et l’utilisation judicieuse des médecines alternatives en complément de la médecine classique.

www.mangerbouger.fr

Géré par l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé), organisme public du Ministère de la santé, ce site est à l’origine de nombreuses campagnes : tabac, sida, alcool, nutrition...


votre santé !

6

www.sante-jeunesse-sports.gouv.fr

Le site officiel du Ministère de la santé ou l’on trouve : actualité, dossier de presse, publications et documentations, études de recherches et de statistiques...

http://vosdroits.service-public. fr/N17.xhtml

7

Ce site vous informe et vous oriente vers les services qui vous permettent de connaître vos obligations, d’exercer vos droits et d’accomplir vos démarches.

www.prevention.ch/cholesterol.htm

8

Le cholestérol participe à la fabrication de toutes les cellules, des hormones... Mais son augmentation dans le sang et dans les parois des artères peut être dangereuse (athérosclérose). Vous découvrirez sur ce site comment obtenir une alimentation anticholestérol sans contrainte.

10

9 www.plante-sante.net Plante-sante.net est né de la volonté d’une équipe d’enseignants et de professionnels de santé de mettre à la disposition du grand public un site communautaire sur les plantes médicinales.

http://soignez-vous.com Soignez-vous.com est rédigé par une équipe de journalistes et de thérapeutes et a pour objectif de promouvoir, auprès du grand public, l’emploi des médecines naturelles, sans exclusive, ni à priori.


La théorie Gaïa de Maxime Chattam

Thriller - Albin Michel - Paru en mars 2008

Mot de l’éditeur : Imaginez qu’un beau matin des délégués de la Commission européenne viennent solliciter vos compétences pour résoudre un problème urgent et… de la plus haute discrétion… Imaginez que votre femme soit envoyée avec un parfait inconnu sur une île tropicale lointaine et que, soudain, on perde tout contact avec eux… Imaginez que vous vous retrouviez isolé dans d’immenses installations au sommet d’une montagne en compagnie de scientifiques tous plus mystérieux les uns que les autres, tandis que la tempête gronde au-dehors… Imaginez que le nombre des tueurs en série se mette à exploser… Imaginez que tous ces événements soient liés… Vous commencez à avoir peur ? Vous devriez…

Un chasseur de lions d’Olivier Rolin éditions du Seuil - Roman paru en août 2008 Mot de l’auteur : Il y a vingt-cinq ans, dans un livre acheté en Patagonie, je découvrais l’existence d’un pittoresque aventurier français de la fin du XIXe siècle. (...) Bien des années plus tard, j’apprenais qu’il était aussi un ami de Manet, et que le peintre d’«Olympia» avait fait de lui un curieux portrait en chasseur de lions. Voici, romanesque et romancée, leur histoire croisée.

à genoux

de Michael Connelly éditions du Seuil Roman policier paru en avril 2008 Mot de l’éditeur : Magistrale analyse des conséquences du renforcement de la sécurité aux états-Unis, À genoux raconte comment, à force d’obstination et de ruses aux limites de l’avouable, l’inspecteur Bosch va réussir à résoudre une affaire que le FBI et les services de la sécurité du territoire américain étaient, et pour de très bonnes raisons, bien décidés à lui retirer. Un texte court, percutant et remarquable dans sa façon d’aborder le problème des difficultés du maintien de l’ordre et des atteintes aux libertés individuelles dans une société ouverte menacée par l’islamisme radical.


Romans

Le coin du libraire essais bd jeunesse coups de coeur

Un pour deux

de Martin Winckler Roman paru en mars 2008 - éditions Calmann-Levy Mot de l’éditeur : Ancien policier, nouveau riche et futur député, le maire de Tourmens braque sur ses administrés une batterie de caméras vidéo et attire sur lui l’attention des paparazzi depuis qu’il a épousé Clara Massima, l’ancien mannequin vedette. Alors que plusieurs top models viennent de mettre mystérieusement fin à leur carrière, Clara Massima, qui se sent menacée, fait appel à « Twain Peeks », petite agence assurant la protection de célébrités et autres people...

Chagrin d’école de Daniel Pennac Roman - éditions Gallimard - Prix Renaudot 2007

L’école y est vue par l’élève, et en l’occurrence par le mauvais élève. Daniel Pennac étudie cette figure du folklore populaire en lui donnant ses lettres de noblesse, en lui restituant son poids d’angoisse et de douleur. Il aborde les problèmes de l’institution scolaire, le rôle des parents et de la famille, celui de la télévision et des nouveaux moyens de communication, la soif de savoir et d’apprendre qui, contrairement aux idées reçues, anime les jeunes d’aujourd’hui comme d’hier.

Le Cantique de l’apocalypse joyeuse d’Arto

Paasilinna - Roman paru en juin 2008 éditions Denoël

La fin du monde approche, le chaos est partout. Alors que l’économie s’effondre, le pétrole vient à manquer, les communications sont coupées, les villes croulent sous les déchets et la famine s’étend, aggravée par l’explosion d’une centrale nucléaire russe. Des hordes de miséreux sillonnent les continents. Et pourtant, quelque part au fin fond des forêts du Kainuu, dans l’Est de la Finlande, un étrange havre de paix et de prospérité demeure...

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jeunesse Legally Blonde 1 : Blonde à tout prix

de Pascal Loubet - Paru en mars 2008 à partir de 12 ans - éditions Toucan Jeunesse Mot de l’éditeur : Prenez la jeune Elle Woods. Dans son Beverly Hills natal, vêtue de ses pulls trop larges et ses pantalons de jogging difformes, elle se plaignait - comme tout le monde d’ailleurs - de ses cheveux ternes, de ses grosses lunettes et de son appareil dentaire encombrant... Pourtant, une blonde flamboyante sommeillait en elle ! Grâce à Bibi, son esthéticienne chérie, Laurette, sa meilleure amie et surtout son envie de séduire Hunter, le plus beau des basketteurs, la banale Elle Woods est devenue la nouvelle star du lycée ! Adoptez la blonde qui est en vous avec la saga Legally Blonde !

Le grimoire des énigmes de

Frédérique de Buron Paru en octobre 2007 HachetteJeunesse

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Mot de l’éditeur : Plonge dans des mondes fantastiques et merveilleux en trouvant la solution des 150 énigmes de cet ouvrage original. Accompagné de Merlin, du roi Arthur ou d’autres personnages de légende, creuse-toi les méninges sur des devinettes, rébus, charades et casse-têtes. Joue seul ou en famille, selon les niveaux de difficulté, et deviens un vrai magicien des jeux de logique !

Les Chevaliers d’émeraude, Tome 5 : L’île des Lézards d’Anne Robillard Roman dès 12 ans éditions Michel Lafon Parution en mai 2008

N’écoutant que leur courage, les Chevaliers d’Émeraude partent au secours des femmes et des fillettes enlevées au Royaume de Cristal par les lézards...

Le Sang des Nadhas (Tome 1)

de Patricia Torrente Roman junior dès 9 ans Bayard Jeunesse

La mission de l’Humain et de Gris-Roche, désormais : mettre fin à la malédiction des Dévoremondes, née d’une grave erreur des dieux au temps des origines…


Mayotte L’homme qui faisait maigrir les blondes de Paul Combo éditions du Baobab- Paru en juin 2007

C’est à travers une fiction drolatique, unique mélange d’une métaphysique passablement déjantée et d’une intrigue criminelle, que Paul Combo nous entraîne très sérieusement. Après pas mal de litres de sueur écoulés, et un meurtre à l’areca catechu, on verra fort heureusement la gueule de Moby-Dick ressurgir dans les eaux amniotiques du lagon de Mayotte. Morale de l’histoire ? Le travail serait devenu une activité essentiellement narcissique, destinée le plus prosaïquement du monde à faire couler cette eau lustrale qui nous jaillit du front sous l’effet du labeur, la sueur, notre sueur, pour donner à nos contemporains l’impression d’être lavés, purifiés, rachetés... Morale douteuse, incitation à la paresse ?

Balade à Mayotte Les carnets de voyages de Gaston éditions Orphie

Un album de BD qui dessine avec humour le mode de vie mahorais. Gaston croque et pointe du doigt ces petits détails qui font de Mayotte un endroit unique. Qui est donc le mystérieux « Gros chinois » ? Retour au cœur de cette petite île de l’océan Indien aux influences françaises, africaines et comoriennes.

Hassanati De Mayotte à Marseille

de Salim Hatubou Jeunesse L’Harmattan

« Je m’appelle Sambafum ou Roi-de-Lance. à Mayotte, je passais paisiblement mes jours entre les baobabs centenaires et les cocotiers géants, l’esprit bercé par les deux étoiles qui faisaient battre mon cœur : Madame Hanquart, la documentaliste du collège, et Hassanati, mon amie de toujours. Mais Hassanati devint fille-mère, à douze ans. Elle partit pour Marseille et moi, je restai à Mayotte. Nous reverrions-nous un jour ? La vie est parfois une bonne fée qui exauce nos vœux les plus chers. »



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KERALAS Idéal en couvre-lit, pour donner une touche exotique à vos canapés ou habiller un mur. Dimensions 2,20 m x 2,40 m. Existe en 12 coloris TERRE DES INDES Prix public : 45 €

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TONGUES Pour hommes et femmes, la collection HAVAIANAS propose un large choix à petits prix. MALUJA. Prix public : 19 €



BD

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Remerciements à Vincent Liétar




Idée recette de Mayotte Romazava au rougail tomate Le romazava, plat typique de Madagascar, est aussi beaucoup cuisiné à Mayotte. Il signifie en shibushi « bouillon clair ».

Pour 4 personnes

Ingrédients

Préparation : 10 minutes Cuisson : 20 minutes

1 kg de boeuf 1 botte de brèdes mafana 1 tête de brèdes betsai ou choux chinois 3 branches de ciboulette ou oignon vert 3 tomates et 70 g de concentré de tomates 2 oignons et 3 gousses d’ail sel et poivre

Une recette pour tous les budgets, sans ajout de matière grasse et facile à réaliser !


1

émincez le boeuf, les oignons et l’ail. Faites chauffer le boeuf sans ajout d’huile dans une casserole pendant 5 minutes.

2

Nettoyez le betsai, les brèdes mafana et la ciboulette dans de l’eau avec quelques gouttes de vinaigre. émincez-les. Coupez les tomates en petits cubes.

3

Incorporez un peu de confit de gingembre dans la casserole et ajoutez le mélange ail, oignon et ciboulette. Salez et poivrez selon vos goûts. Versez l’équivalent d’un verre d’eau sur la viande ainsi que le concentré de tomates. Laissez cuire 5 minutes. Ajoutez les brèdes mafana et le betsai. Au bout de quelques minutes, ajoutez les tomates émincées et laissez cuire encore pendant 10 minutes.

Ingrédients rougail tomate 3 tomates et 3 branches de ciboulette 1/2 citron ou 1 cuillère à café de combava sel et poivre, huile de tournesol Vous pouvez aussi ajouter un oignon.

115 113

1

tracez au couteau une légère croix en-dessous des tomates et laissez-les reposer dans de l’eau bouillante pendant 2 minutes. Pelez-les (la peau décolle toute seule) et coupez-les en tout petits dés.

2

émincez la ciboulette, pressez 1/2 citron, versez un filet d’huile de tournesol. Salez et poivrez à votre convenance. Placez le rougail au réfrigérateur au minimum 5 minutes avant de servir.

Nous remercions Isma pour la préparation de cette recette.

En accompagnement de cette recette comme de tant d’autres préparations mahoraises, les achards donnent du goût et sont généralement très appréciés. à Dipé Chaoula, rue du Commerce, vous trouverez notamment de délicieux achards de légumes, composés de haricots verts, choux et carottes, ainsi que du confit de gingembre, idéal pour les desserts ou les plats sucrés-salés. Ces produits fabriqués à Mayotte sont entièrement naturels, sans conservateurs ou colorants.


Jeux

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RĂŠponse p. 120 121


à

s vo s g r i l l e

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

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Horaires des marées

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La prudence impose de confronter les données issues de ces grilles avec les documents officiels qu’il est obligatoire d’avoir à bord. On peut aussi consulter les prévisions du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine à l’adresse : www.shom.fr


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