mag#8

Page 1

Mayotte magazine

Mayotte

novEMBRE-décembre 2008

n°8

magazine

ACTUALITé CULTURE VOYAGE LOISIRS

LES MARCHéS

3,90 €

LAGOn maoré TRADITIONS

Le Vule

REPORTAGE

Des écosystèmes marins sur leur réserve

île de La Réunion

L’Ouest, la Côte sous le Vent



Mayotte magazine n°8 Une publication bimestrielle de AR’IMAGE SARL ZI de Kawéni BP 268 97600 Mamoudzou tél : 06 39 09 03 29 contact@mayottemagazine.com DIRECTRICE DE PUBLICATION Stéphanie Légeron RéDACTEURS Denise Harouna Stéphanie Légeron Ma’jo Guy Monnot Bibi Sitty Thierry Stoecklin Laurence de Susanne Céline Tortez PHOTOGRAPHES Marc Allaria Jonny Chaduli Stéphanie Légeron Guy Monnot Sébastien Synave photo couverture : Guy Monnot, îlot de sable blanc du nord BD Vincent Liétar Alice Lopez Yann Moreau DIRECTION ARTISTIQUE AR’IMAGE SARL COMMERCIAL Thierry Stoecklin IMPRESSION PRECIGRAPH St Vincent de Paul Avenue West Pailles P.O. Box 727 Bell Village Ile Maurice Numéro ISSN 1962-4379 Prix de vente : 3,90 € Toute reproduction (même partielle) des articles publiés dans Mayotte magazine sans accord de la société éditrice est interdite, conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique.

éDITORIAL

O

n le sent, Mayotte bouge, se développe, fait parler d’elle de plus en plus à l’extérieur... Encore peu perceptible, on sent une effervescence gagner petit à petit les conversations, de Mamoudzou jusqu’aux villages les plus reculés. Et pour cause : Mayotte aura rendez-vous en mars prochain avec son destin : deviendra-t-elle, oui ou non, un département et une région française d’Outre-Mer ? Le Président du Conseil général, Ahamed Attoumani Douchina a accepté notre interview pour nous faire part des aspirations des Mahorais et de sa vision des changements que pourrait apporter l’évolution statutaire de l’île. Dans ce numéro 8 de Mayotte magazine, vous découvrirez également un sujet sur l’athlétisme intitulé « sprinters à l’honneur », qui rappelle que de véritables champions défendent sur les podiums les couleurs mahoraises à l’échelle française et internationale. Parce que l’économie à Mayotte est ancrée dans un contexte humain et culturel d’où les traditions ne sont jamais très éloignées, nous consacrons cette rubrique aux marchés mahorais. Et toujours dans le respect des traditions, nous irons faire un grand « vule » sur quelques plages très musicales ! Les écosystèmes marins de l’île au lagon sont fragiles. Comment faire pour préserver durablement ces ressources exceptionnelles ? Le point dans un reportage inédit. Bonne lecture. Stéphanie Légeron

Directrice de publication


6 AU JOUR LE JOUR 10 RENCONTRE

Ahamed Attoumani Douchina

17 SHABABI

Journée du 20 novembre

22 Sport ya maoré Sprinters à l’honneur

28 économie

Les marchés mahorais

40 tradition mahoraise Voulez-vous « vule » avec moi ?

50 escapade dans l’île Bouéni la belle du Sud

62 ENVIRONNEMENT

Lagon Maoré : des écosystèmes marins sur leur réserve


Sommaire 76 REPORTAGE île de la Réunion

102 BD

92 CINéMA

106 Maxi-coupons

L’Ouest, la Côte sous le Vent Vos films de novembre-décembre

96 INTERNET

10 sites de cuisine !

98 LE COIN DU LIBRAIRE

Le coin des petits, Bao et Abass Néka

Détachez vos 16 bons d’achat !

108 TENDANCE

Le shopping du moment...

112 IDéE RECETTE MAYOTTE Vivaneau sauce Saziley

114 JEUX Actualité, sport Culture, histoire, tradition Rencontre, femme Environnement, voyage Loisirs, jeux

122 HORAIRES DES MARéES


Pour la troisième fois, Yves Jégo était présent à Mayotte les 26 et 27 septembre. Lors de son déplacement, le secrétaire d’état chargé de l’Outre-Mer a annoncé la parfaite neutralité de l’état dans le cadre de la préparation du référendum qui se tiendra en mars 2009. Une campagne de communication va ainsi voir le jour dans les prochaines semaines. « Point

par point, cette campagne sera une campagne d’explication. Les Mahorais ont droit à la vérité », a-t-il déclaré.

6

Si les Mahorais votent « oui » lors de la consultation, rapidement, une loi organique instituera Mayotte comme DROM (Département et région d’Outre-Mer). M. Jégo a promis de revenir au mois de décembre pour bâtir la feuille de route du processus qui déclinera les évolutions à court, moyen et long terme. « Mayotte sera un département comme un autre dans tous ses aspects », a-til affirmé. Ce nouveau statut impliquera de nouveaux droits, comme en matière d’aide sociale le RMI, l’allocation adultes handicapés ou à plus long terme le RSA, mais aussi de nouveaux devoirs, comme les impôts locaux ou la hausse des charges pesant sur les salaires. « Ce qui m’a un peu frustré ce

matin, c’est d’avoir entendu ce qui n’allait pas ; l’étape institutionnelle devra s’incarner par des propositions. Il faut inventer cet avenir, inventer les projets », a-t-il déclaré à la fin de son séjour à Mayotte.

© Bruno Marie

3ème visite d’Yves Jégo « L’état sera neutre »

Visite d’Yves Jégo à Combani le 26 septembre

« Il y a quelque chose de pis qu’une mauvaise décision, c’est l’absence d’une décision dans une circonstance qui en appelle une » édouard Toulouse

Aux actes citoyens ! Du latin referre ( signifiant faire un rapport, soumettre à une assemblée), le référendum est un vote direct de l’ensemble des électeurs d’un état ou d’une collectivité locale qui se déterminent sur une proposition de nature législative ou constitutionnelle, à l’initiative du pouvoir exécutif ou des citoyens, selon les modalités définies par la loi. Les choix possibles étant « oui » ou « non », le projet soumis au vote est soit accepté, soit rejeté. Le référendum permet d’obtenir l’aval du peuple sur les grandes questions de société ou institutionnelles.

Yves Jégo a également rappelé la présence soutenue de l’état sur les grands aménagements de l’île, tels que les structures hospitalières soulignant que « cinq hôpitaux pour 200 000 habitants, c’est unique en Outre-Mer » - ou encore la piste longue, « un des préalables au développement économique » qui « se fera dans les 5 à 8 ans à venir ».

Par extension, on utilise le terme de référendum pour une consultation auprès des membres d’un groupe. En France, le recours au référendum est prévu par la Constitution de 1958, il est la conséquence directe de la souveraineté du peuple. Le référendum a lieu à l’initiative du Président de la République sur proposition du Gouvernement ou du Parlement. La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 sur la décentralisation autorise les référendums d’initiative locale.

S. L.

Ma’Jo


Au jour le jour C’est dans la peine que l’on voit l’humain !

Solidairement On devrait ouvrir son cœur pour

Tout ce qui peut alléger le poids du malheur Et redonner le sourire à qui n’a plus d’espoir. Solidarité Mayotte l’a compris, si vous aussi, appelez-les au 0269 64 35 12 ! Ma’Jo

Libérer l’intelligence Intelligence d’éclairer un peu plus loin que soi,

De voir l’autre, là-bas, à côté, égaré, esseulé, Accepter de lui donner un petit peu de son temps

Réussir à l’entendre, l’écouter, le comprendre Installer sans pudeur sa bonté pour l’aider, Tendre la main, ét offrir sa générosité Même oser le réconforter Avoir le courage de faire du bien Y croire intensément Offrir à celui qui est plus mal que soi Tout ce que l’on se souhaite quand on est en douleur

Eco, un monde d’amour Ali Maandhui alias Eco nous fait découvrir son univers musical au travers d’un CD chanté en français avec des rythmes et refrains traditionnels mahorais. La formule fonctionne plutôt bien et l’on se prend à rêver avec « le temps » ou encore « un monde d’amour ». Le message passe, qu’il s’agisse d’un monde pressé ou d’un monde de paix, nous nous laissons volontiers bercer par des mélodies jazzy interprétées par des choristes aux voix suaves. « Un monde d’amour », un album composé par Eco que nous ne sommes pas prêt d’oublier. Vous pourrez retrouver cet artiste sur : www.musikmayotte.com T. S.


Découvrir les îlots : plusieurs solutions Ilots et plages désertes peu accessibles à pied et néanmoins paradisiaques sont nombreux à Mayotte. Partez à leur découverte en veillant à respecter faune et flore. Pour vous y rendre, plusieurs solutions : • Vous avez votre permis bateau et vous êtes plusieurs (au moins 6 pour amortir le coût élevé) : louez un bateau chez Maliki. Cela vous coûtera autour de 240 euros la journée. • Vous aimez la voile et ne souffrez pas du mal de mer : montez sur le catamaran « Manga Be », loué avec skipper. Prix à négocier. • Vous appréciez le kayak ? Antoine, patron de « Sous le vent » sur la plage de Sakouli, vous louera et livrera des kayaks bien profilés sur toute la zone sud de l’île. Afin que vous puissiez partir du lieu que vous avez choisi. Coût : dépend de votre point de départ – autour de 30 euros pour la journée par kayak.

8

• Vous préférez la rapidité de deux gros moteurs et vous voulez, en plus, voir dauphins ou baleines suivant la saison : posez vos sacs sur un des bateaux des quatre sociétés spécialisées : Lagon Aventure, Mahorais Mwaba, Mayotte Découverte et Sea Blue Safari. Coût pour la journée, repas compris : 60 à 70 euros (tarif spécial pour les moins de 12 ans) • Vous avez envie d’être emmené par un pêcheur mahorais ? C’est tout à fait possible. Mais attention : les règles sont strictes. Seuls les pêcheurs ayant des bateaux aux normes européennes (flottabilité, etc…) et leur brevet CACPP en poche (Certificat d’aptitude et de capacité petite pêche) ont le droit de vous emmener à leur bord. Et cela uniquement le weekend et dans les environs de leur port d’attache. Car leur activité principale doit rester la pêche - pour laquelle ils touchent des subventions - et ils ne doivent pas concurrencer de façon déloyale les prestataires d’activités nautiques.

Les barques Yamaha que l’on voit partout sur le lagon, même équipées de gilets de sauvetage, ne sont pas aux normes. à ce jour seulement deux pêcheurs ont l’autorisation d’emmener des passagers sur leur bateau (une Munyawé). Quatre autres barques ont engagé une démarche d’homologation pour ce type d’activité mais elle n’a pas encore abouti : voir notre carnet d’adresses. Coût de la barque : entre 60 et 90 euros pour la journée. Repas : 5 à 7 euros par personne.


Carnet d’adresses Lagon aventure Tél. : 0269 60 18 92 Mobile : 06 39 65 42 63 Mahorais Mwaba Mobile : 06 39 69 13 28

Un nouvel hôtel destiné à la clientèle d’affaires

Maliki Location Tél. : 02 69 62 08 83 Mobile : 06 39 69 00 26

ouvre ses portes à

Mamoudzou

Manga Be Croisières Mobiles : 06 39 69 29 57 ou 06 39 66 31 96

L’hôtel IRIS a ouvert ses portes au tout début de ce mois de septembre : situé en haut de la place Mariage, principale place de Mamoudzou, il est destiné avant tout à la clientèle d’affaires.

Mayotte découverte Mobiles : 06 39 69 17 24 ou 06 39 69 17 24 Sea Blue Safari Tél. : 02 69 61 07 63 Mobile : 06 39 69 13 87 « Sous le vent » (Antoine Ganne) Mobile : 06 39 65 15 48

Offrant 36 chambres, fonctionnel, l’hôtel complète l’offre de l’hôtel Caribou, situé lui aussi au centre de Mamoudzou, en bas de la place Mariage et qui affiche souvent « complet ».

Pêcheurs autorisés (par la Direction des Affaires maritimes)

Ses promoteurs – Alain Arca est l’investisseur principal – n’en sont pas à leur coup d’essai : ils ont construit des hôtels à Maurice (à Port Louis notamment), en métropole, à Diégo Suarez...

Ils ont chacun une embarcation de type Munyawé pouvant emporter jusqu’à 6 passagers en plus du pilote • Mirghane M’Colo à Nyambadao (au sud-est de l’île) Le bateau porte le nom de Rehema Djema (immatriculée DI 925769). Son activité est autorisée le week-end entre Nyambadao - l’îlot Bandrélé - l’îlot Bambo - l’îlot de sable blanc. Tél. : 02 69 62 09 32 ou 06 39 21 27 97 • Abdou Mladrou à Pamandzi Le bateau porte le nom de Souvenir de Mayotte (immatriculée PAM 1583). Son activité est autorisée le week-end entre Petite-Terre - l’îlot Bouzi - l’îlot Hajangoua - les îlots Mtsanga. Plus d’infos : www.ilemayotte.com Laurence de Susanne

Les tarifs de l’hôtel IRIS : de 65 euros la chambre « Simple » pour une personne, à 95 euros la chambre double plus haut de gamme dite « Junior ». L. d. S.


Rencontre Ahamed Attoumani Douchina Président du Conseil Général de Mayotte à cinq mois du grand RDV relatif à l’évolution statutaire de Mayotte, le Conseil Général poursuit plus que jamais sa lutte pour le département. Mayotte magazine : - Yves Jégo a annoncé la neutralité de l’état lors de la consultation de mars prochain. Pensez-vous que l’état sera vraiment neutre ?

10

Ahamed Attoumani Douchina : - J’ai de bonnes raisons de croire qu’il sera neutre car il ne peut en être autrement. Dan le contexte international, le problème de Mayotte n’est pas simple. Nos voisins ont tellement répandu l’idée selon laquelle les Mahorais ne voulaient pas demeurer français qu’il faut que le gouvernement nous laisse prouver le contraire, en restant neutre notamment. L’histoire montre bien que l’île n’est pas devenue française à l’issue d’une guerre de conquête. Bien au contraire, Adrian Souli s’en était déjà remis à la France pour établir plus de paix et de sécurité sur le territoire. Le 2 novembre 1956, Mayotte a exprimé sa volonté d’être érigée en département. C’était une année avant la Constitution de la Cinquième République. Avant même que la Constitution actuelle ne soit promulguée, il existait déjà cette volonté des Mahorais d’être érigés en département. à plusieurs reprises, les Mahorais, à travers leurs représentants à l’assemblée des Comores, ont toujours voulu être plus français en se désolidarisant des autres îles, en se singularisant.

Les Comoriens n’ont jamais compris ou accepté que les Mahorais aient pu aspirer appartenir à un ensemble ou à une puissance plus importante que celui constitué par les trois petites îles de l’archipel. Ce refus de se rendre à l’évidence et d’accepter le choix de société que notre population a clairement exprimé en 1974 continue à poser problème. Il est en tout cas mal vécu à Mayotte et la revendication comorienne sur notre île est considérée comme un mépris : les Mahorais savent très bien ce qu’ils veulent. Ils ne sont pas tous des bébés, ni des objets et encore moins des marchandises dont on peut décider du sort dans un marché, dans un forum ou je ne sais quelle assemblée. La population mahoraise a toujours montré qu’elle n’était pas favorable à un ensemble comorien. En Europe, il y a une base commune judéochrétienne. Ce n’est pas pour autant que tous les pays d’Europe ont la même Constitution. Ce n’est pas pour autant qu’ils se sont fondus dans un même système de pouvoir, une même organisation politique et sociale. L’état est conscient de la volonté des Mahorais. L’état ne veut pas faire une campagne, mais montrer que la volonté qui sera exprimée lors de la consultation sera celle des Mahorais. Comment la position de l’état à l’égard de la départementalisation est-elle jugée par les Mahorais ? Il y a eu un précédent dans le


cadre du référendum de juillet 2000 à l’origine de la transformation de la Collectivité territoriale vers la Collectivité départementale de Mayotte, qui marquait une petite évolution de l’ancrage de notre île dans la République. Le gouvernement socialiste à l’initiative du référendum s’était impliqué en faveur du « oui », et avait bénéficié d’une forte présence médiatique. Au regard de cette prise de position, les Mahorais se demandent si l’état va être neutre. M. m. : - Lors de sa troisième visite à Mayotte fin septembre, Yves Jégo a dit, concernant la période d’information qui s’ouvre d’ici le référendum : « Les Mahorais ont droit à la vérité ». Cela sous-entend-il que les Mahorais, à six mois à peine de la consultation, ne savent pas concrètement ce qu’un département signifie ? A. A. D. : - C’est ce qui est montré au niveau de Paris. Les expatriés métropolitains en poste à Mayotte disent que les Mahorais ne sont pas prêts. Ces fonctionnaires alimentent la rumeur. Or, les Mahorais savent très bien ce qu’est un DOM. Je rappelle que plus de 60 000 Mahorais vivent à l’extérieur de l’île, qu’ils y reçoivent des

parents... Plus des trois quarts des Mahorais ont déjà visité la France métropolitaine et La Réunion. Cette mobilité a été favorisée par Jacques Chirac avec la continuité territoriale, le but étant de permettre à des utra-marins de faire la connaissance de la mère patrie. Et puis, quels Français en métropole connaissent toutes les lois de la Constitution française ? Certes, il va y avoir des bouleversements dans les habitudes des Mahorais. Mais ces bouleversements existent déjà. Je prends pour exemple les réglementations appliquées au code de la route, ou encore le code de la consommation, qui a généré quelques émotions mais s’est appliqué. Les Mahorais ont compris qu’ils vivent dans un état de droit et qu’il faut qu’ils s’y soumettent. Prenons le domaine de la santé. Avant, elle était gratuite. Aujourd’hui, on doit passer par des procédures, des déclarations... Avant, les daira* pouvaient être organisés à n’importe quelle heure. Aujourd’hui, une demande d’autorisation à la mairie est devenue obligatoire.

*daira : fête traditionnelle musulmane mêlant la danse et le chant, qui a lieu dans les villages


12

M. m. : - Pensez-vous que le département puisse remettre en cause les traditions mahoraises ?

M. m. : - En quelques mots, qu’attendez-vous du département ?

A. A. D. : - Je ne le crois pas du tout. Le statut de département où qu’il soit, n’a jamais remis en cause les identités culturelles. De plus, la religion musulmane est la seconde du pays. La France aujourd’hui est multiculturelle. Le shimaoré et le shibushi ont été classées langues régionales. La tradition et la culture évoluent d’elles-mêmes, les danses et les instruments de musique par exemple ont évolué avec le temps et avec les nouveaux moyens technologiques. Pour revenir au shimaoré, cette langue est menacée, non par le département, mais par l’évolution mondiale. Même la langue française est menacée par l’anglais. La réalité du monde d’aujourd’hui commande des changements. Mayotte a depuis toujours une forte tradition d’accueil, pleine de spontanéité. Les relations humaines vont changer, et l’on peut le regretter, car la société de consommation et l’individualisme se développent. Le modèle de la famille très nombreuse tend à disparaître, tandis que la population mahoraise améliore son confort de vie, change ses habitudes de consommation. On peut citer l’engouement pour les séries télévisées, pour Internet...

A. A. D. : - Tout d’abord, cette attente date de très longtemps. Le nouveau statut de département représente un hommage que nous pouvons offrir à nos aînés. Vous savez, les Mahorais attendent des choses très simples. En premier lieu, la sécurité sociale et de l’emploi, la possibilité de se déplacer facilement, puisque si notre île devient département, elle appartiendra à un ensemble plus grand : celui de la France et de l’Europe. Cela donnera plus de débouchés aux jeunes Mahorais pour trouver un emploi. Deuxièmement, avec la crise financière que nous traversons aujourd’hui dans le monde, si l’on ne fait pas partie d’un espace très grand, c’est fini, on n’est plus dans la course. Regardez par exemple la valeur des monnaies comorienne et malgache. Elles sont très faibles par rapport à l’euro. Ensuite, le département permettra de lever une bonne fois pour toutes la revendication comorienne et donc de clarifier enfin la situation de Mayotte. Le statut de département, par sa stabilité donnera par ailleurs de nouvelles garanties aux


investisseurs. Et le statut de Région ultrapériphérique (RUP) de l’Union Européenne donnera davantage de moyens à Mayotte. Aujourd’hui, on ne bénéficie que du Fond européen de développement (FED). Demain, Mayotte, étant RUP, pourra bénéficier du Fond social européen et de fonds structurels. M. m. : - Yves Jégo a dit que la dette de l’état vis-à-vis du Conseil général devra être résorbée avant la consultation. Cela sera-t-il le cas ? A. A. D. : - Je suis un homme de nature optimiste. Nous avons évoqué ce problème des dettes de l’état dans mon bureau. En famille, on peut parler de tout sans se fâcher. J’ai pu lui en parler aisément et Yves Jégo a répondu qu’il prendrait toutes les mesures nécessaires. J’ai eu le sentiment que l’état était sensibilisé sur ce problème. Les paroles d’Yves Jégo m’ ont paru sincères. Tout est en train de se faire pour que cette dette soit résorbée. J’ai confiance. Par rapport aux bruits qui courent, laissez-moi ajouter que les problèmes que nous rencontrons au Conseil général ne sont pas seulement dus aux dettes de l’état. La gestion de l’ancienne équipe a été calamiteuse. Celle-ci a recruté

sans fin, de manière inconsidérée. Les frais de carburant étaient disportionnés, même les femmes de ménage du Conseil général avaient droit à des lignes téléphonique extérieures. Les dépenses téléphoniques de notre institution étaient au total dix fois supérieures au budget prévu ! Du temps de l’ancienne équipe, il n’y avait pas de contrôle. Aujourd’hui, les finances du Conseil général sont fragiles. Je m’attèle chaque jour à avoir une gestion rigoureuse. Propos recueillis par Stéphanie Légeron


PUBLI-COMMUNIQUé

Création d’une cellule de veille sanitaire Prévenir les maladies et les crises sanitaires, c’est possible

L

a DASS de Mayotte, en partenariat avec le CHM, les dispensaires et la Cellule interrégionale d’épidémiologie (CIRE) de La Réunion renforce ses actions de prévention en créant une cellule de veille sanitaire. Cette cellule, installée depuis le 1er octobre dans les locaux de la DASS, vise à identifier les risques d’épidémie, que l’on peut répartir en deux catégories majeures :

• les maladies à caractère obligatoire

14

Il s’agit de maladies, dont le risque de propagation subite et rapide par contagion exige qu’elles soient déclarées. L’inscription d’une pathologie sur la liste des maladies à déclaration obligatoire fait l’objet d’une décision du ministre de la Santé. Les médecins inspecteurs de santé publique sont chargés de réaliser la surveillance de ces maladies en agissant sur le terrain pour prévenir et réduire localement leurs risques de diffusion. Parmi les 30 maladies à caractère obligatoire, nous pouvons citer à titre d’exemples : le chikungunya, le choléra, la dengue, la diphtérie, la fièvre jaune, la rougeole, le tétanos, le paludisme, les méningites bactériennes, la toxi-infection alimentaire collective. L’objectif est de détecter et de déclarer les maladies à déclaration obligatoire pour agir et prévenir les risques d’épidémie, mais aussi pour analyser l’évolution dans le temps et dans l’espace de ces maladies et adapter

les politiques de santé publique aux besoins de la population.

• les événements sanitaires indésirables La veille sanitaire comprend un autre volet important : tenter de prévenir les catastrophes collectives multiples (inondations, accidents industriels, cyclones, intoxications alimentaires, accidents de kwassa…) qui ont des impacts humains, sanitaires et économiques souvent graves. La répétition de ces événements représente un véritable enjeu de santé publique et soulève une question de fond : quels efforts de solidarité, d’organisation et de recherche notre société est-elle prête à consentir pour contribuer à la prévention et à la gestion de ces événements et à la prise en charge des communautés et des personnes qui en sont les victimes ? Dispositif présent en France entière, la veille sanitaire a connu des avancées majeures après la canicule ayant frappé la métropole en 2003. Il est dès lors apparu essentiel aux pouvoirs publics de mettre en place des moyens afin d’organiser rapidement l’alerte à l’échelon local, régional et national. Le recueil continu de données épidémiologiques contribue par ailleurs à à améliorer l’adéquation de l’offre de soins aux priorités régionales en fournissant des informations fiables et validées.


Ounono oi ya maécha La santé pour la vie La veille sanitaire permet ainsi de surveiller l’émergence ou l’évolution des épidémies, mais aussi de donner l’alerte et de proposer une gestion plus efficace en cas de crises.

L’INVS fête ses 10 ans L’Institut national de veille sanitaire (INVS) est un établissement public chargé de surveiller en permanence l’état de santé de la population. La bonne marche de ce dispositif repose sur la transmission de données entre trois acteurs : • les médecins et les biologistes, libéraux et hospitaliers, • les médecins inspecteurs de santé publique (Misp) et leurs collaborateurs des Directions départementales des affaires sanitaires et sociales (DDASS), • les épidémiologistes de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

COMPOSITION de l’ équipe dédiée à la veille sanitaire CHM • Le CHM contribue activement à la veille sanitaire en transmettant les données recueillies dans les centres de soins, par le biais du pôle de médecine de l’hôpital dirigé par le Docteur Gérard Javaudin.

Action sanitaire de la dass • Le Docteur Guy Lajoinie, médecin général de santé publique, coordonne l’ensemble du dispositif ; • Une assistante technique va être recrutée en novembre afin de collecter les données d’alerte en provenance du CHM ; • Anchya Bamana, inspectrice des affaires sanitaires et sociales, contrôle les données du secrétariat et élabore des actions de santé publique en fonction des priorités épidémiologiques ; • Une épidémiologiste de la CIRE de La Réunion est investie à plein temps dans les locaux de la DASS pour surveiller et analyser les enquêtes.

Renseignements : 02 69 61 12 25

Direction des Affaires Sanitaires & Sociales Rue Mariazé - 97600 Mamoudzou


Vincent LiĂŠtar


Shababi

Rédaction : Bibi Sitty

20 novembre : journée mondiale

des droits de l’enfant

Historique

1924

La Société des Nations (aujourd’hui ONU) adopte la « Déclaration de Genève » qui aborde enfin les droits de l’Enfant

1959

Déclaration sur les Droits de l’Enfant par l’ONU

1979

Déclaration sur les Droits et le bien-être de l’Enfant africain adoptée par l’OUA (aujourd’hui Union africaine)

20 novembre 1989

comme la seule propriété de ses parents mais comme une personne avec des droits et qui peut les revendiquer »

La convention internationale des droits de l’enfant est adoptée par l’ONU (ratifiée par 191 pays).« L’enfant n’est plus considéré

1991

1995

1ère journée internationale de l’Enfant africain

Le parlement français fait du 20 novembre la « Journée mondiale de défense et de promotion des droits de l’enfant »

1999

Entrée en vigueur de la Charte africaine des Droits et du bien-être de l’Enfant

6 mars 2000

Le Sénat et l’Assemblée Nationale adoptent une loi instituant un Défenseur des Enfants, nommé pour 6 ans. Dominique Versini, nommée en 2006, est l’actuelle Défenseure. Elle était présente à Mayotte du 5 au 8 octobre.

17


La Charte africaine des Droits et du Bien-Être de l’Enfant … ... garantit à tout enfant le droit imprescriptible à la vie (art. 4), à l’éducation (art. 11), aux loisirs et à la culture (art. 12), à la protection contre l’exploitation et les mauvais traitements (travail, exploitation sexuelle…art.15, 26, 27, 29), à la santé (art. 14). Elle reconnaît à l’enfant le droit d’expression, d’association, la liberté de pensée (art. 7 à 9), le droit à la protection de la vie privée (art. 10). Elle protège les enfants en cas de conflits armés, interdit leur enrôlement

18

Tu as moins de 18 ans, des choses à dire et des propositions à faire sur l’éducation, la famille, la justice, la vie privée et internet, la santé, les discriminations, la violence ou l’expression ? Participe aux débats de « parole aux jeunes » pour faire vivre tes droits ! Y a-t-il des choses à changer, à repenser, à réformer en France ? Oui ? Inscris-toi sur le site : www.paroleauxjeunes.fr Les propositions et recommandations seront inscrites dans « le Livre d’or de la Parole des jeunes » et seront remises officiellement le 20 novembre 2009 au Président de la République et au Parlement pour les 20 ans de la Convention internationale des droits de l’enfant.»

dans l’armée (art. 22) et les protège s’ils sont réfugiés (art.23). Dans son article 21, cette charte appelle les États à prendre « toutes les

mesures appropriées pour abolir les coutumes et les pratiques négatives, culturelles et sociales qui sont au détriment du bien-être, de la dignité, de la croissance et du développement normal de l’enfant, en particulier les coutumes et pratiques préjudiciables à la santé, voire à la vie de l’enfant. »

Quelques structures et initiatives pour l’Enfant à Mayotte ASE (Aide Sociale à l’Enfance) prend en charge :

1. Les mineurs ne pouvant provisoirement être maintenus dans leur milieu de vie habituel. 2. Les mineurs confiés par décision judiciaire. 3. Les femmes enceintes et les mères isolées avec leurs enfants de moins de trois ans qui ont besoin d’un soutien matériel et psychologique. Mais aussi, à titre temporaire, les mineurs émancipés et les majeurs âgés de moins de 21 an qui éprouvent des difficultés d’insertion sociale faute de ressources ou d’un soutien familial suffisants. Tél. : 0269 64 90 00

EFA (Enfance & Familles d’Adoption)

agit pour le droit de l’enfant à avoir une famille. Tél. : 0639 63 20 13 ou jarach976@wanadoo.fr

Association « Une fenêtre sur la vie »

permet à l’enfant hospitalisé de rester en contact avec le monde extérieur, en proposant notamment des séances d’activités éducatives et ludiques au sein de l’hôpital. E-mail : fsvmayotte@yahoo.fr Bibi Sitty



PUBLI-COMMUNIQUé

Les DUKAS de Mayotte La duka est une épicerie de détail, installée le plus souvent au coeur des villages, le long des routes. Ouvertes tôt le matin jusque tard après la nuit tombée, les dukas proposent des marchandises générales de première nécessité.

Elles

font partie

intégrante de la vie villageoise mahoraise et constituent un lieu familier où l’on se retrouve pour échanger et discuter.

Ci-dessus : La duka Mer Terrestre à Bouyouni est tenue par Vijo. « En travaillant à la

duka, je suis chez moi, j’habite juste à côté ». C’est cela le commerce de proximité ! (tél. : 0639 66 27 47)

20

En haut à gauche : La duka Binty Fils à Sada, a été créée par Kamare en 2002. Binti Fils a remporté en 2007 le concours « Challenge NESTLé » organisé par ANGALIA qui récompensait la meilleure duka de Mayotte. (tél. : 0639 23 33 31) Ci-contre : La duka Hatim M’Manga sur la route nationale de M’tsangaboua, gérée par Saïd, a remporté en 2007 le prix de la meilleure progression de l’année du « Challenge NESTLé ». (tél. : 0639 68 16 54)


Sucre, riz, lait, cacao, oeufs, tomate concentré, huile, jus de fruits, dentifrice, lessive, cigarettes, mabawa, bananes, confiseries... la duka est une véritable caverne d’Ali Baba.

à droite : La duka Ryadhui Baraka à Barakani, créée en 1999, est dirigée par Madi Zamati. L’année dernière, cette boutique a remporté le premier prix dans la catégorie culinaire dans le cadre du concours « Challenge NESTLé ». (tél. : 0639 67 54 79)


Sport ya maoré

Rédaction : Céline Tortez Photos : Sébastien Synave

Sprinters à l’honneur

Les étoiles montantes de l’athlétisme mahorais !

V

oilà maintenant plus d’un an que les sprinters mahorais commencent à faire parler d’eux et volent la vedette aux lanceurs de javelot jusqu’alors souvent mis sur le devant de la scène. La ligue d’athlétisme peut bomber le torse au regard des futurs champions qu’elle compte

dans ses clubs et notamment au sein du RCM (Racing Club de Mamoudzou). L’île au lagon affiche un fort potentiel au niveau sportif et il est clair que ses athlètes méritent la plus grande attention pour espérer un jour grandir et évoluer auprès d’autres champions des plus grands clubs nationaux.


Ci-dessus : Sébastien Synave entraîne Hafidhou et Jannot depuis 2005 au stade de Cavani à gauche : Hafidhou et Jannot au Championnat de France jeune 2008 à Lyon, tous les deux médaillés d’or

Depuis près de trois ans Jannot (17 ans) et Hafidhou (19 ans) font preuve de persévérance et d’assiduité lors des entraînements dispensés par leur entraîneur Sébastien Synave au sein du RCM : « la progression de ces deux jeunes athlètes est constante », se réjouit l’entraîneur en question qui n’est pas peu fier des résultats certains de ses jeunes poulains. D’autant que pour la première fois « un athlète

mahorais figure sur les listes ministérielles de haut niveau ». Hafidhou, en effet peut

se vanter d’être une figure de marque pour l’île aux parfums, puisque celui-ci est en train de se forger l’un des plus beaux palmarès sportifs de Mayotte. à noter : trois sélections en équipe de France, une aux

Championnats du monde junior 2008, et deux au match Méditerranée : en 2007 à Florence (Italie) et en 2008 à Rabat (Maroc). L’athlétisme mahorais fait donc peau neuve grâce à la nouvelle génération de coureurs natifs de l’île aux parfums et de ses îles sœurs. Les résultats d’Hafidhou parlent d’eux-mêmes, ce dernier met le paquet et réalise une belle performance sur 2007 au Championnat de France soit 47’’68 sur le 400 mètres et arrive 3ème lors des Jeux des îles. Petite rétrospective concernant Jannot en 2007 : l’athlète a réalisé 48’’83, meilleur chrono cadet de l’année. Et en 2008 : 48’’38 sur les séries en Championnat du monde junior. Dans la même lignée, Jannot a « assuré » lors des séries du championnat de France avec un temps de 48’’16 sur 400 mètres.

23


Champions de France sur le 400 m ! Les efforts entrepris payent puisque les résultats sont là ! Après un passage préparatoire aux championnats du monde junior qui ont eu lieu en Pologne du 8 au 13 juillet 2008, les graines de champions étaient prêtes pour relever le défi sportif qui les attendait dans l’hexagone. Jannot Bacar représentait les couleurs mahoraises du RCM lors du Championnat de France jeunes qui s’est déroulé à Parilly. Ce jeune athlète a su réaliser une belle performance avec 47’’54 sur le 400 m, et c’est couvert de sueur qu’il s’est vu propulsé sur la première place du podium. Suivi par son acolyte Hafidhou Attoumani (47’’81) qui devient par là même Champion de France junior sur le 400 m, Jannot étant de nationalité comorienne. Sur la plus haute marche du podium, l’effet grisant de réussite aura marqué le petit Jannot à la fois déçu de ne pas remporter le titre et heureux

pour son compagnon de club. Selon l’entraîneur de ces deux champions « les Championnats

du monde leur ont permis de côtoyer le haut niveau mais le point culminant reste le Championnat de France ».

Le RCM peut se féliciter au regard des résultats de ces athlètes : entre Jannot Bacar, Hafidhou Attoumani, Saïd Omar et bien d’autres, les jeunes athlètes mahorais sont au top et gonflés à bloc pour les futurs compétitions annoncées, à savoir des rencontres nationales mais également internationales ! Ces résultats ne passent pas inaperçus tant les performances affichées sont de qualité, il s’agit donc de les prendre en considération via la Fédération Française d’Athlétisme (FFA), institution qui demande toujours plus de résultats. Mais rien n’arrête Hafidhou et Jannot car ces jeunes remplissent clairement les critères de sélection.


L’île dispose de sprinters de très haut niveau ! Les objectifs en 2009 pour Hafidhou : « aborder

au mieux la catégorie espoir à la prochaine saison », commente Sébastien Synave. Et surtout

le Championnat de France élite en salle qui se déroulera en février à Liévin. à seulement 17 ans, l’avenir de Jannot promet, et dès 2009, il pourrait prétendre obtenir la nationalité française avec l’appui certain de la Fédération française d’athlétisme, et ainsi représenter la France au prochain Championnat d’Europe junior qui se déroulera en Serbie à Novi Sad. Pour l’heure son statut reste encore ambigu… Autre sujet, bien plus complexe que le sport.

Les subventions du Conseil général doivent être soulignées bien que celles-ci soient insuffisantes au regard des besoins existants. De par leurs talents, les coureurs doivent effectuer des déplacements lors de rencontres importantes ; or sans le sou, il est bien impossible de quitter l’île ! Des sponsors privés sont donc essentiels pour permettre à ces graines de champions de pousser librement : un grand merci à Tétrama, Prudence Créole, Nossi, Baobab Invest, SEIB, Air Austral et au Groupe TTB.

25

Vincent Liétar


Par ailleurs la revue « Athlétisme magazine » particulièrement reconnue dans le milieu - n’a pas manqué de citer l’île au lagon : « on croyait

Mayotte dédiée aux lanceurs mais la réalité a changé, l’île dispose de sprinters de très haut niveau ». La prise de conscience du potentiel mahorais est donc bel et bien réelle même si cela apparaît peu flagrant à Mayotte. Malgré tout aux yeux de Jannot : « l’essentiel c’est d’être sur le podium, les résultats sont là ! », atteste-til non sans souligner : « je cours pour moi, c’est

ma passion, mais on est peu considéré dans le milieu à Mayotte, on aimerait un minimum de reconnaissance étant donné que les résultats

Quelques clubs présents sur l’île . RCM Racing Club de Mamoudzou tél : 0639 69 30 90 . CAL Club d’athlétisme de Labattoir tél : 0639 26 32 77

26

. Club sportif des Aigles de

Pamandzi

tél : 0639 67 01 71 . Passi-Kéli Sud Athlé 976 tél : 0639 26 03 18 . Gagann Kani-Kéli tél : 0639 26 54 55 . ASAS, Association sportive

d’athétisme de Sada

tél : 0639 69 33 13

• TBA Tama Bandrélé Athétisme tél : 0639 68 60 65

rapportés sont pour l’île que l’on représente. Ce sont les couleurs d’un club mahorais que nous portons lorsque nous courons… », déclarait le moins réservé des deux jeunes athlètes.

Mayotte peut être fière de ses jeunes sportifs de haut niveau qui par ailleurs font montre d’humilité. L’île brille à travers ces derniers qui vivent leur passion au rythme soutenu des entraînements et des compétitions. à l’heure actuelle, les athlètes tendent à se faire connaître dans les starting block des championnats nationaux et se retrouvent même dans les colonnes du magazine reconnu du milieu qui délivre une flopée d’éloges sur ces graines de champions mahorais. Rien ne les arrête, ceux-ci affichent cinq podiums nationaux depuis 2006 !! Et ces deux sprinters n’ont pas fini de faire parler d’eux via leurs capacités sportives remarquables malgré certains détracteurs qui seraient tentés de minimiser ces très belles performances. « L’intérêt pour Mayotte serait de pouvoir garder les meilleurs athlètes sur le territoire par le biais d’équipements plus importants, moins vétustes mais aussi par des appuis financiers et moraux de la part des instances locales. Ce afin d’éviter qu’ils soient happés par le système métropolitain quelque peu en décalage avec la culture mahoraise et qui bien souvent prédit un échec annoncé pour ces dits athlètes », insiste Sébastien Synave, président du RCM avant d’ajouter qu’« il n’est pas impossible que l’un d’entre eux soit présent à la prochaine olympiade de 2012 ». Mayotte sera à n’en pas douter vite connue et reconnue grâce à ces jeunes sportifs qui se surpassent au sein des clubs locaux et participent ainsi à la promotion de l’île pardelà les frontières ! à suivre… Céline Tortez


« Lors de sa commission permanente du 22

février 2008, le Conseil général de Mayotte a décidé d’attribuer une subvention d’un montant de seulement 1 000 euros pour la participation d’Hafidhou, Jannot et Omar Saïd aux différentes compétitions », déplore

Sébastien Synave. Cette somme devait servir à financer le Championnat de France en salle (4 personnes), le meeting de sélection pour le Championnat du Monde junior (2 personnes), le Championnat du Monde junior (1 personne) et le Championnat de France estival (4 personnes). L’athlétisme mahorais et les résultats spectaculaires obtenus par ces véritables champions ne mériteraient-ils pas d’être enfin mieux reconnus et soutenus localement ?

à droite : stade de Bydgoszcz (Pologne), Championnat du monde junior 2008 Ci-dessous : équipe de France junior 4x400 mètres garçons / filles, lors du match Méditerranée de Rabat en 2008. 1ère place pour les filles, 3ème pour les garçons


économie

Rédaction : Denise Harouna Photos : Stéphanie Légeron

Les marchés

L’art de vivre localement Nous les appelons communément, en shimaoré, « bazaris », ce sont les marchés de Mayotte. Le terme « bazari » se rapporte spécifiquement aux marchés de fruits et légumes. Seulement, au fil des années, les petits bazaris locaux se sont considérablement agrandis. De bazari nous sommes passés aux « foiris », vente de prêt-àporter animée par les hauts-parleurs des sonos. Apparaissent aussi les marchés paysans, regroupant les agriculteurs et producteurs de l’île. Puis les dukas de création, les boutiques artisanales, des lieux de vie symbolisant la culture, l’art de vivre et le savoir à la Mahoraise. Où trouve-t-on ces marchés ? Comment s’organisentils ? Qui sont les vendeurs ? Que représentent-ils pour la société mahoraise en pleine mutation… Mayotte magazine mène l’enquête.

«M 28

adamou tamati. Méssié concombrou. Zorangi madamou. Maniocou, banani, body madame, complet *saluva… SVP madame »… messié, karibu. Il est dix heures du matin, nous sommes sur le terre-plein du marché de Mamoudzou, les activités du marché battent leur plein. Mayotte magazine : Madame s’il vous plait, comment trouvez-vous ce marché ?

« Que vous dire, c’est Mayotte. C’est le lieu de rencontre de toutes les couches de la société. On y fait nos petites courses de fruits et légumes. On peut s’acheter des petites choses utiles pas trop chères, des vêtements pour les enfants, les bouénis dénichent ici les derniers saluva en vogue, les fripes sont abordables, les brochettes sont là, les taxis tout prêts… Que vous dire c’est Mayotte ! *saluva : habit traditionnel des femmes mahoraises

M.m. : Nous sommes donc ici dans l’un des hauts lieux visités par le plus grand nombre d’habitants de l’île aux parfums ? « Ah, sans aucun doute. Je vois passer ici

toutes les communautés vivant à Mayotte. Je peux même vous dire que depuis cinq ans que je travaille dans ce marché, j’ai amélioré mon niveau de français… », confie sourire plein la bouche, une vendeuse tenant un stand d’épices. M.m. : Et que savez-vous dire en français maintenant ? « Messié la canéli, Madamou gironfli, di poivre… », répète

chaleureusement notre vendeuse, sous les rires hilarants de ses comparses, au grand bonheur des visiteurs du marché. Mesdames, messieurs, bienvenue au marché de Mamoudzou, le plus grand marché plein air de Mayotte.


transfert a été très folklorique et nostalgique, « vous imaginez, nous avions déjà l’habitude

d’être là-bas. Un déménagement n’est jamais facile mais finalement nous sommes tout aussi bien ici… Et en voyant avancer le chantier du nouveau marché, on apprécie davantage cet endroit car sous peu nous serons amenés à le quitter » livrent déjà avec soupir quelques

« En

voyant avancer le chantier

du nouveau marché, la nostalgie de celui-ci nous touche déjà

»

« Ce marché est en réalité un remblai spécialement déblayé il y a quelques dizaines d’années, en 1998 pour accueillir de façon provisoire le marché de la capitale mahoraise en attendant la construction d’un édifice couvert, digne de ce nom », se rappellent un

grand nombre de commerçants fréquentant ce lieu. « Avant, le bazari se trouvait à la place

nommée « l’ancienne place du marché, en face de la pharmacie et de l’agence Air Austral », se

souviennent très bien les clients. à l’époque, pour des raisons de salubrité et de sécurité, le représentant de l’Etat à Mayotte, l’ancien préfet Boissadan par arrêté préfectoral a précipité le déménagement. « L’ancienne place du marché

manquait considérablement d’espace, la circulation devenait de plus en plus difficile, les stands s’entassaient les uns sur les autres, les détritus… La commission de sécurité craignait surtout qu’en cas d’incendie, vu l’étroitesse des chaussées à cet endroit, l’évacuation ne puisse se réaliser aisément. D’où le déplacement vers le quai de la douane » attestent conjointement, les

services techniques de la mairie de Mamoudzou ainsi que la chambre consulaire de Mayotte. Le

vendeurs. En attendant le jour « J », la vie se poursuit naturellement au marché de Mamoudzou. Les 299 stands de tissus offrent aux clients une panoplie de choix pour la confection de leurs rideaux, draps ou encore de vêtements en tout genre. L’animation bat son plein dans les 31 stands de friperie ou tout s’achète et rien ne se perd et cela à partir de 1 euro. 31 autres stands enivrants d’épices accueillent euphoriquement les acheteurs tandis que les 28 stands de brochettes se remplissent à ras bord. Fumée de viande, friture de maniocs, de bananes, de fruits à pain, la chaleur du piment écrasé à la mahoraise, le soleil, le bruit... De nombreux clients se remplissent chaleureusement la panse. Chacun vaque à ses occupations. Une journée ordinaire dans le plus grand marché de Mayotte.


Le marché paysan de Coconi, un jardin idyllique, une idée de balade en famille, un exemple à suivre Direction à présent vers le centre de l’île. Une file de voitures s’étend tout le long du bas-côté. Des cris de bambins galopants s’entendent à des kilomètres à la ronde. Les paniers, les cabas défilent en va-et-vient. Les gens sont détendus. Les rencontres sont tout aussi chaleureuses qu’à Mamoudzou. Bienvenue au lycée de Coconi. Aujourd’hui, nous sommes le premier samedi du mois et comme à chaque fois, les portes du lycée s’ouvrent en grand pour la population. Ici, se tient le premier marché paysan de l’île. « Depuis trois ans, le marché ne désemplit pas. Le bouche-à-oreille fait très bien son travail », constate Nathalie, une habituée du marché. Il est vrai que la dizaine d’exploitants est assaillie par les visiteurs enchantés de ces journées portes ouvertes. « Ce n’est pas

30

seulement un marché. Vous le voyez, nous amenons les enfants. Ce lieu est sécurisant, reposant. Les enfants y jouent gaiement. Il y a des stands de nourriture. Les fruits sont frais. Les confitures. Les diverses spécialités locales, régionales et hexagonales... » Le repos, le calme,

la proximité…Les clients sont enchantés.

Créé il y a une dizaine d’année, le marché paysan végétait dans l’anonymat avant que le lycée de Coconi ne prenne l’initiative de le faire connaître au public. Des commerçants et producteurs venus des quatre coins de l’île y écoulent sereinement leurs produits. Les amoureux de la gastronomie font découvrir leurs spécialités aux passants. Tandis que l’artisanat, la sculpture, la poterie… affichent la diversité du savoir-faire local sous les regards ravis des amateurs et des nouveaux arrivants. « Le lieu est idyllique. C’est un

jardin botanique d’environ un hectare. Le charme ne peut qu’opérer dans ce lieu », jette Le marché de Coconi (premier samedi du mois)

spontanément Soulé Harouna, directeur de La Poste de Combani tout en servant ses clients. Il poursuit : « beaucoup de personnes n’on pas pu

se rendre à La Poste durant la semaine. Ici, nous venons à leur rencontre ». Et ce ne sont pas les clients qui vont se plaindre : « ça m’a évité les files d’attente durant la semaine. On aimerait que ce marché se tienne plus souvent » solli-

cite une femme tout en achetant ses timbres. Le marché de Coconi est sans doute moins fréquenté que celui de Mamoudzou. La population locale le côtoie moins que son homologue de la capitale, néanmoins, il vise à grandir : « d’ailleurs, nous avons de moins en moins de place », constatent les commerçants qui commencent à empiéter sur la pelouse tant les stands sont déjà chargés de monde. Un lieu de loisirs, une idée de balade, ce marché paysan devient progressivement l’une des plus grandes vitrines locales, un exemple à suivre pour les autres communes. *mamas : désigne en shimaoré les mamans. Ce terme se rapporte aussi aux femmes bien en chair tenant notamment les stands de brochettes ou les bazaris. Rappelons que culturellement la plus belle femme mahoraise est celle qui a des formes.


Les mamas, les fruits, les légumes... dorment à même le sol au marché à présent, découvrons les bazaris. Des points de vente à l’origine exclusivement traditionnels. « Autrefois à Mayotte, il n’y avait pas de

bazari. Les fruits et légumes étaient vendus, disposés en tas sur les terrasses des maisons. Lorsqu’un client voulait en acheter, il hurlait le prénom du propriétaire ou mieux encore, il déposait l’argent et se servait », se souvient avec nostalgie Ba Kassim du côté de Combani. C’est donc sur ce modèle familier que se fondent les bazaris d’aujourd’hui, d’où cette observation permanente, « pourquoi donc les bouénis

dorment-elles ainsi à même le sol dans les marchés ? Ce ne sont pas là des manières pour accueillir les clients ! Elles donnent l’impression qu’elles n’aiment pas leur travail,

Ils

qu’elles s’ennuient. Qu’elles n’ont pas envie d’être là. C’est inadmissible », observe

Michel, un client du marché de Mamoudzou. Pour comprendre cette attitude, il convient de faire la concordance entre Mayotte d’avant et Mayotte d’aujourd’hui : « auparavant les

mamas* vaquaient à leurs occupations dans la cour pendant que les bananes se vendaient sur les terrasses. Et quand les mamans avaient envie de dormir, alors elles dormaient. Les clients leurs déposaient l’argent sur la véranda et c’est tout » se souvient Abdou un autre client.

On peut donc constater aisément que le cordon entre le passé et le présent tarde à se couper… à la nouvelle génération de changer ça… « Les

mamas qui dorment au marché ? Il n’y a qu’à Mayotte qu’on peut voir ça ! C’est ça le charme de cette île, c’est ça Mayotte, vous ne verrez jamais ça dans des pays occidentaux. Ailleurs, les gens ont perdu la spontanéité du quotidien. Le professionnalisme dénature parfois la réalité

exposent aux marchés artisanaux de

Artisanat Fikira N’Djema, quartier Foyer des jeunes de Bandrélé. Tél. : 0269 62 29 08

Coconi

La Plantation (fruits, fleurs, confiseries, table d’hôtes...) de Dembéni. Tél. : 0269 62 71 71

Malavounie Mahoraise. Producteur et livreur fruits et légumes, confitures et achards. Tél. : 0639 26 34 53

et

Mamoudzou :

Vertige. Fleuriste, décoratrice. Toutes compositions florales. Kawéni. Tél. : 0639 68 12 13

Jéh artisanat Rastafari. Cale- Ouzouri Wa Mtoumouche. basses... Cours et réparation Artisanat mahorais et maldjembé. Tél. : 0639 23 82 55 gache. Tél. : 0269 62 24 03




des rencontres. Ces mamas vendeuses au marché de Mayotte, quand elles sont fatiguées, elles ne se posent pas dix milles questions, elles s’allongent et se reposent, tout en vendant leurs produits », s’agrippent sourire aux lèvres

des jeunes « je viens de* » en vacances sur leur île. Et les bouénis du marché, que rétorquentelles pour leur défense ? « Souvent, les clients

se font rares. Le marché est animé en fonction des différentes fêtes de l’année. Ici parfois, c’est le désert. Alors plutôt que de croiser les bras, ouvrir grand les yeux et ne rien faire, on préfère se reposer », explique Ma Fatima, tout

en dormant du fond de son cabanon, la tête et la voix seules étant perceptibles de l’extérieur.

Le

marché de

Four

à chaux

:

le must Dans ces bazaris, les critiques des clients pleuvent plus souvent que l’enthousiasme. Ces remarques se rapportent aux soucis liés à l’hygiène, aux comportements des vendeurs, au coût des produits. « Les fruits et

34

les légumes sont disposés avec l’insalubrité, les toxines, les déchets, la poussière, les gaz d’échappements… », énumèrent les visiteurs. Et cela continue, « souvent les vendeurs nous prennent pour des vaches à lait. Tout vaut très cher. Il faut absolument penser à remédier à cela », sollicitent de nombreux acheteurs.

Mais au final, tous finissent par y trouver leur compte, « de plus en plus de mamas font des

efforts. Elles placent des tapis ou des sacs de riz sous les produits et puis pour le moment nous n’avons pas trop le choix, ce sont les marchés de proximité, ils nous sont plus qu’utiles », accepte Bacar rencontré au marché de Combani.

Le bazari de Combani, celui de Tsararano, le marché de Dembéni, le marché de Dzoumogné et le marché couvert du rond-point de Four à chaux à Labattoir associés au grand marché de Mamoudzou constituent les principaux points de vente qui composent les bazaris de notre île. On y trouve les fruits et légumes récoltés dans les différents jardins ou champs de l’île. Ces marchés pour la plupart sont situés sur des zones à circulation dangereuse et difficile pour se garer : « ces places n’ont pas été attribuées

par les mairies. Les vendeurs les ont choisies il y a quelques années parce qu’elles étaient exposées dans les carrefours, les virages, etc… C’est plus facile d’avoir du monde qu’ailleurs », explique un technicien de la mairie de

Dembéni. Petit à petit, ces points de vente se sont agrandis. Aujourd’hui, l’encombrement pour certains lieux comme le marché de Tsararano entre autres devient au fil des jours de plus en plus risqué. Aux communes de prendre rapidement les choses en mains.

Le modèle à suivre en terme de marché à Mayotte devient incontestablement et progressivement le marché de la commune de Labattoir, situé à l’entrée nord du rondpoint du Four à chaux. Marché couvert à l’abri des intempéries et des rayons torrides du soleil, il abrite au total 24 stands de fruits et légumes ainsi que des boutiques artisanales. Ce premier marché moderne couvert de l’île dispose d’étals : finis les produits posés à même le sol. Les commerçants ont aménagé un espace de rangement sécurisé où ils laissent les surplus des marchandises pour les revendre de bonne heure le lendemain. Le marché ouvre ses portes de 7 heures à 20 heures. Un gardien le surveille régulièrement. Et le must dans cette esplanade ? « J’apprécie beaucoup les toilettes et le point d’eau » se ravive Ma Mounika, l’une des vendeuses, comparant ce marché à l’insalubrité qui règne dans les toilettes publiques du marché de Mamoudzou. Un seul inconvénient se profile à l’horizon : victime de son succès il risque très vite de souffrir d’un sérieux manque de places.


Les marchés aux poissons, un secteur à développer « Filaou, filaou »… ces cris raisonnent régulièrement dans les ruelles de Mayotte. Transportés dans des brouettes, les vendeurs ambulants viennent à la rencontre des acheteurs. « à la brouette, la durée de vie du

teur de la DSV, direction sanitaire de Mayotte.

s’achètent contenus dans des brouettes ou toujours et encore posés à même le sol. à Hamouro dans la commune de Bandrélé, officiellement le lieu de vente de poissons du sud, chaque jour les pêcheurs écoulent leurs prises à plusieurs revendeurs, qui les vendent ensuite sur le bord de la route. Le système ne change pas. Sur la route de Combani, la route de Majicavo, la route de Gnabadao jusqu’au Rond-point du Four à chaux du côté opposé au marché, la tendance reste la même.

Il ne faut évidemment pas sombrer dans la psychose mais la DSV recommande la vigilance, puisqu’à Mayotte, à l’exception de quelques coopératives villageoises, le poisson se vend toujours de cette manière. Au marché aux poissons de M’tsapéré, les poissons fraîchement débarqués de la pêche

Pour pouvoir vendre de la viande ou du poisson dans de bonnes conditions, les pêcheurs doivent se munir d’une chambre froide, de glaces, d’étals spécialisés. Aucun « bazari » de Mayotte ne possède ces équipements ; le premier à les obtenir devrait être le marché de Mamoudzou.

poisson est courte. Les accidents alimentaires peuvent très vite arriver. Récemment, un groupe de touriste a mangé dans un grand restaurant, ils sont tous tombés malades en même temps » signale Jacque Fabre, le direc-

La livraison du nouveau marché. Un mystère Son ouverture était prévue au mois d’octobre et selon les ouï-dire de la rue, de la municipalité de Mamoudzou, de certains personnels du Conseil général jusqu’à la chambre consulaire de Mayotte, « le nouveau marché n’est pas prêt de voir ouvrir ses portes ». Toutes ces personnes ont préféré garder l’anonymat, « tant l’enjeu est de taille. Ce

marché est une vraie question politique », se rejoignent-ils.

Flambant neuf, le nouveau marché de Mamoudzou a pourtant comme objectif de révolutionner la vie des marchants et usagers mahorais. 236 boxes réservés au prêt-à-porter sont prévus. 60 étals de fruits et légumes. 8 étals de boucherie et poissons. Des coins administratifs, un lieu de prière, ainsi que

des aires de déchargement. Les conditions sanitaires et de sécurité ont été bien étudiées. Un parking de 250 places est compté dans les travaux. Le total des opérations s’élève à 14 millions d’euros. à quand sa livraison ? Le mur du silence se hisse face à cette question. L’architecte mandataire du projet serait radié de l’ordre des architectes. Le bâtiment représenterait un véritable danger pour la population, de multiples disfonctionnements existeraient et face à ces nouvelles épreuves, aucun gestionnaire n’accepte d’en assumer le fonctionnement. Jusqu’à quand faudra-t-il attendre ? Affaire à suivre...


Les fruits de saison • Septembre, octobre

Le jacque (fénéssi) et la mangue (manga)

Les « foiris »,

36

des marchés épisodiques

• Novembre, décembre

Dubaï ! La destination rêvée de tous les commerçants. Là où tout s’achète, et surtout à des prix bradés. Depuis Mayotte, pour s’y rendre… Prenez un taxi, dite « Doubayi ! » et on vous y emmène. Attention, accrochez-vous bien, munissez-vous d’une bonne paire de baskets, d’une bouteille d’eau bien fraîche, la marche va être longue. Le marché commence en face de l’entrée du site de Majicavo Koropa piscine et se prolonge tout le long de la chaussée jusqu’à l’école du village. Doubayi ? tout ce qui se vend ici vient essentiellement de la capitale commerciale des émirats Arabes Unis, Dubaï. Des draps, des rideaux, des ustensiles de cuisines, du prêt-à-porter, du ciment, des outils de jardinage, des bijoux… La caverne d’Ali Baba à Mayotte. « J’ai acheté une parure de draps deux places à 10 euros », se vante une femme. « Mon ensemble d’ustensiles de cuisine m’a couté seulement 15 euros », apprécie encore plus une autre dame. De bonnes affaires à réaliser, seulement, le marché est souvent épisodique. « Ce sont les clandestins

• Novembre à février

qui tiennent les boutiques. Ils peuvent à tout moment déserter la place », réalisent certains

visiteurs. En attendant le passage des agents de la Paf, police des airs et des frontières... D’autres « foiris » peuvent vous accueillir. Souvent implantés au bord des routes, la sono s’entend à des kilomètres à la ronde… Ouvrez grands les yeux mais attention aux décibels. Denise Harouna *Je viens de : la nouvelle génération vivant en dehors de Mayotte. Il est de coutume que lorsqu’on s’adresse à ces jeunes, ils répondent. « Je viens de …Paris, Bordeaux.» avec un accent si métropolitain qu’on fini par les surnommer à Mayotte. Les « Je viens de ».

La mangue et le litchi (litchi) L’ananas (nanassi), que l’on peut trouver toute l’année, mais en plus faible quantité

• Janvier

La goyave (mavouéra)

• Mars

L’orange (marundra) et l’avocat (zavca)

• Décembre-avril

Le fruit de la passion (grénadine)

• Avril-juillet

Le corossol, la pomme cannelle (cono cono)

• Saison sèche

La papaye (poipoiya) et le carambole (uhaju)

• Toute l’année

La banane (massidza)



PUBLI-COMMUNIQUé

Les défis du SMIAM 2009-2016 Autour de l’école, le SMIAM assure la poursuite de l’aménagement Mayotte et la réalisation d’investissements publics dans les communes.

de

Nos missions • Construire des écoles primaires et maternelles • Construire des équipements sportifs

Maternelle de Tsimkoura

Programme 2009-2016

• Réhabiliter, mettre aux normes et restructurer les écoles anciennes

Constructions scolaires du 1er degré

• Acquérir et aménager des terrains

Programme de base

Primaire de Dembéni

des écoles élémentaires

• 274 salles de classe • 75 millions d’euros Plateau de Kani-Kéli

Nos objectifs • Résorber le déficit en matière de salle de classe • Offrir aux enseignants et aux élèves un espace pédagogique respectant les règles de confort, d’hygiène et de sécurité • Doter chaque village d’un équipement sportif • Maîtriser les coûts et les délais de réalisation

Programme complémentaire des écoles élémentaires

• 174 salles de classe • 45 millions d’euros

La généralisation des écoles maternelles

• 252 salles de classe • 80 millions d’euros

Restructuration et mise aux normes des écoles

• 17 communes de Mayotte • Estimation : 4 millions d’euros par an Crédit photos : Isabelle Bonillo


Interview Issihaka Adbillah

Président du Syndicat mixte d’investissement pour l’aménagement de Mayotte Mayotte magazine - à Mayotte, le niveau des infrastructures scolaires et sportives est-il encore très inférieur à celui de la métropole ?

Issihaka Abdillah : - Il n’y a pas de comparaison possible. Les communes métropolitaines disposent déjà d’équipements scolaires et sportifs en nombre suffisant, mais aussi d’autres équipements socio-éducatifs, comme les médiathèques, les bibliothèques, les gymnases, les salles de congrès, les conservatoires... En métropole, la pression démographique est quasi-inexistante, l’entretien ne coûte pas cher car l’école est mieux respectée. L’enfant métropolitain bénéficie d’une multitude de supports pour son éducation, qui manquent à l’enfant mahorais. Par exemple, l’éducation sportive ou à la musique fait partie du programme scolaire mais est loin d’être une réalité à Mayotte en raison d’un manque de moyens. Mayotte magazine - Si l’île de Mayotte devient un Département région d’outre-mer (DROM), aura-t-elle des moyens financiers supplémentaires dédiés à l’école et à l’équipement sportif ?

Issihaka Abdillah : - Il n’y a pas de corrélation entre Mayotte département et l’augmentation des moyens servant à financer les écoles et les équipements

sportifs. Si Mayotte devient département, les dispositions réglementaires s’appliqueront en matière de financement des communes et des collectivités locales. C’est-à-dire qu’il y aura un transfert de compétence : ce que l’état verse aujourd’hui sera versé par les communes. Mayotte département signifie un changement institutionnel et non un « rattrapage ». La Réunion par exemple, département depuis 1946, accuse toujours des retards par rapport à la métropole. En revanche, Mayotte Région ultra-périphérique (RUP) de l’Union européenne est la garantie d’un rattrapage assuré, sur le plan des infrastructures, mais aussi au niveau socioculturel et socio-éducatif. Compte tenu du niveau de développement de Mayotte, l’île intégrera le contingent de l’objectif 1, à savoir les régions d’Europe les plus pauvres. à ce titre, Mayotte pourra bénéficier des fonds structurels dont la première vocation est le rattrapage. Il faut savoir que la France, chaque année, accorde à l’Europe un budget supplémentaire d’environ 3 milliards d’euros pour le développement des nouveaux entrants dans l’Union européenne. Aujourd’hui, le budget européen pour Mayotte représente environ 20 € par an et par habitant ; si Mayotte intègre les RUP, ce budget avoisinera les 300 €. Même en gardant son statut de CDM, Mayotte pourrait devenir RUP. La priorité, de mon point de vue, n’est pas le passage au département, qui est un objectif politique, mais la transformation de l’île de Mayotte en RUP.

L’école notre Avenir, le sport notre épanouissement 1 rue de l’Hôpital à Mamoudzou - tél 0269 61 12 58 - fax 0269 61 12 70

39


Tradition mahoraise

Le

vule

RÊdaction : Ma’Jo - Photos : Jonny Chaduli

40



Voulezvous « vule* » avec moi ?

A 42

près l’effort, le réconfort… Cette année, tout particulièrement, la majorité des habitants de notre île jolie aura plaisir à retrouver après ce mois de ramadan, les plaisirs comme ceux que nous offre le plein air mahorais. Aux premiers jours de novembre, lorsque d’autres devront porter pulls et parapluie en se dépêchant de rentrer pour se mettre à l’abri, à Mayotte ce sera « short-saluvas-tongs », pour sortir à loisir profiter lascivement de la chaleur de la plage et de la beauté du lagon ! Et oui, à Mayotte, à cette période, il y a le ciel et la mer bleus, ainsi que le soleil à volonté. Beaucoup en font bon usage et mettent un point d’exclamation à en consommer sans modération… à pied, en voiture, en scooter ou en taxi, la destination privilégiée sera… la plage, l’évasion typique du week-end à Mayotte. En famille, seul ou entres amis la plupart d’entre nous n’aura qu’une idée fixe : bains de mer, promenades diurnes ou nocturnes, bivouacs, farniente, sport, rigolades, détente, et surtout, le « vule ». C’est certainement l’un des premiers mots que l’on apprend en arrivant ici. Pour les non ou mal initiés voilà un léger fumet de ce privilège de l’Art de vivre mahorais : le « vule ».

Le mot de passe.. en S d’un authentique vule : Soleil - Sable chaud - Saveurs. Mais attention, sans eau, ni ombre, il nécessitera vite un S.O.S ! La règle d’or : Bata-bata - Cool - Braiser Griller ! Gardez-lui son terme originel car un vule digne de ce nom se fait avec les produits bien de chez nous, à la mode de chez nous. Il ressemble à un pique-nique, mais le vule ce n’est pas un déjeuner sur l’herbe, c’est une grillade de plage ! « Comment ! ». « On peut faire du feu sur la plage ? » s’étonneront ceux qui arrivent de la grande métropole. Si vous voulez comprendre leur réaction, essayez de faire des grillades sur une plage de Marseille, de Nice ou de Normandie. En moins de dix minutes, vous aurez affaire soit aux gendarmes, soit au SAMU car dans les deux cas vous serez pris pour un fou ! Sur notre île tranquille, bercée par les alizés, entre cocotiers et palétuviers, c’est de ne pas en faire qui est insensé ! Et oui, à l’inverse des plages de la grande métropole, à Mayotte, il est possible de chanter, danser, et même de faire des grillades sur nos plages, du matin au soir et du soir au matin. Quel luxe !!! Mais savez-vous faire un vule, à la mode de chez nous ?

* Prononcer le « voulé ». Mot en shimaoré désignant des grillades



Vincent Liétar

Les ingrédients indispensables Soleil Sable chaud sur une plage offrant l’ombre des palétuviers, badamiers ou cocotiers. Saveurs. Hum !!! Un bon feu, du poisson, des mabawas (ailes de poulet), de la bonne viande, prêts

à être grillés. Du manioc, des bananes vertes, des songes, des fruits à pain à faire cuire à la braise, le bata-bata quoi !

Bata-bata : du manioc, des bananes vertes, des songes, des fruits à pain Cool : rien ne sert de courir, il faut le cuire à point ! Braiser Griller, et voilà le travail !

à faire cuire à la braise.


Un véritable vule se fait sur la plage. Il est donc important de préparer le terrain. D’abord joindre l’utile à l’agréable : nettoyer l’espace et certainement les traces des derniers vules : bouteilles en plastiques, canettes de bières, préservatifs, et tutti quanti... Ramasser et entasser bois morts, branches sèches, pour préparer un bon feu et assainir les abords des plages qui, je dois malheureusement vous le rappeler en ont de plus en plus besoin ! à la mode de chez nous, on y mange avec les doigts, car c’est bien plus commode. Pas de problèmes pour se rincer les doigts, la mer est toujours là… Les nostalgiques vous diront comme il était agréable le temps béni où les feuilles de bananes posées à même le sol permettaient de partager les mets préparés ensemble, dans la joie et la bonne humeur. Ma’Mounira se souvient - « Avec mes parents,

pour les grandes occasions, on faisait griller un cabri sur la plage. Chacun veillait à sa cuisson et surveillait le bata-bata. Parfois, on attendait

le poisson qu’allait pêcher mon père et ses amis, en préparant le bata-bata avec les femmes, et en chantant. Les noix de coco que l’on trouvait encore en nombre étaient la plus délicieuse des boissons rafraîchissantes. Les crabes, les oiseaux, les poissons se chargeaient des restes et la plage restait belle et propre. »

Bien mangé, bien bu, peau du ventre bien tendu. Merci mère Nature ! Fruits à pains, manioc, bananes, songes dans un grand panier en coco tressé ; Mabawa ou viande macérant dès la veille dans un lit de citron, ail, oignons, épices ; Le poisson pouvait être préparé la veille, mais aussi pêché et dégusté le jour même ; Une grille improvisée ou faite sur mesure, des feuilles de bananes, des noix de coco, de l’eau, un peu de vin ou l’apéro pour les aficionados, quelques gobelets ; Et voilà un vule, sans vaisselle, ni déchets indestructibles, ni chichi, ni tralala… Un vule est donc bio !

45


46

Autres temps, autres mœurs, les branchés voudront « vuler » avec chips, apéro, sono, MP3, portable. Ce n’est pas le chant de la nature leur préoccupation, encore moins la musicalité du vent jouant dans les feuilles des badamiers, mais profiter des moyens de leur temps. Vous avez déjà été convié à un vule avec jeux vidéo ou portables ? Essayez d’engager la discussion entre dix envois de SMS, quinze réceptions d’appels, cinq clips ou blagues détournés d’Internet... Vous avez déjà été sur ces plages très musicales où le véritable défi est de passer le mur du son des sonos pour se concentrer sur le livre à déguster tranquillement ou pour parler tendrement à sa moitié, sans casser sa voix, ou simplement demander « Passe-moi le sel… ». C’est la bataille des sens au sens propre et au sens figuré. Que comprendre ? Que les enceintes toutes proches qui rivalisent en taille (et oui certaines arrivent en camion !) saturent l’écoute ? Que ça va cinq minutes… ? Que l’on n’est pas suffisamment tolérant ? ça part dans tous les sens et ce n’est pas toujours facile à gérer vous en conviendrez ! Moi, ce que je trouve agréable dans le vule, c’est d’abord de pouvoir profiter de la chance que l’on a d’être à Mayotte, cette île aux plages magnifiques et magiques qui permettent de

profiter jusqu’à plus soif de la bonté et de la beauté de la nature. Le préparer est déjà une fête. Pas de souci, si c’est fatiguant, une bonne sieste, à l’ombre des cocotiers sera réparatrice. Certains arriveront toujours à se défiler, évitant avec tact les tâches, mais toujours premiers à faire ripaille. L’oignon ne fait pas toujours l’union, mais par contre l’union fait la force. Le meilleur des vule est celui où chacun a pu participer pour le plaisir de tous. Pour les enfants, la plage est la plus grande des cours de récréation. Ils peuvent y jouer, y laisser des traces, s’exprimer, s’y rouler, y faire de grandes farandoles, des châteaux même. Pour les plus grands, la partie de cartes, de dominos, d’échecs ou de M’raha, le plaisir de frimer ou séduire aussi. Ensemble, chanter, raconter des histoires, rire, s’apprécier, apprécier le foot ou le volley du dimanche. Laissons venir à nous les pailles-en-queue, les oiseaux de mangrove... écoutons le doux bruit du sac et du ressac. Apprécions les rires heureux ou amoureux. Le must est de pouvoir faire un « vule by night » pour avoir en prime, le coucher de soleil assorti à la braise, le scintillant des étoiles rivalisant avec la beauté du feu purificateur, la nuit pour refuge, la lueur des astres pour rempart et le parfum d’ylang en prime de l’argent de la lune.


Le meilleur des vule est celui où chacun a pu participer pour le plaisir de tous Je ne suis pas là pour vous faire la morale, mais vous reconnaîtrez qu’en matière de vule, il y a vraiment à boire et à manger !!!! Fautil vraiment apporter des chips pour laisser les emballages s’envoler et polluer la plage ? Les bananes et les fruits à pain préparés en chips seront bien meilleurs à l’abri d’une boîte avec couvercle, à ramener à la maison.… Faut-il vraiment apporter des canettes, des bouteilles et des couverts en plastique que l’on ne peut pas rapporter dans un sac poubelle, loin de la plage ? Essayez les feuilles de bananes, c’est tellement plus sympa, plus original, plus convivial et biodégradable… Laissons venir à nous les pailles-en-queue en

essayant de partager un espace calme avec eux. Laissons place au chant des oiseaux de mangrove quand le son indispose les tympans. écoutons le doux bruit du sac et du ressac et non pas celui des sacs qui roulent ou s’envolent sur la plage. Apprécions les rires francs, détendus, heureux ou amoureux d’un dimanche au bord de la mer ! Sous les vules... la plage vous en remerciera. Pensez-y en préparant le prochain ! L’important n’est-il pas de pouvoir profiter sainement d’une journée de détente bien méritée, en profitant d’une nature si généreuse ? Quelle chance d’habiter Mayotte !!!!!!! Ma’Jo


PUBLI-COMMUNIQUé

La filière YLANG à Mayotte En pleine restructuration, ce secteur rajeunit et commence à porter ses fruits

L

a Collectivité départementale de Mayotte, en cofinancement avec la Communauté européenne, apporte depuis 2004 un soutien financier conséquent à la filière de l’ylang-ylang à hauteur de 1,2 millions d’euros.

En partenariat avec la Chambre d’agriculture, de la pêche et de l’aquaculture de Mayotte (CAPAM), des actions ont été développées avec comme objectifs : • l’augmentation de la production et des exportations annuelles • l’amélioration de la qualité de l’essence

48

Depuis 2005, la production et les exportations d’ylang ont retrouvé le chemin de la croissance Contacts : • Hassani Soulaïmana Jeune distillateur installé à Ouangani, qui a repris l’exploitation de son père, propose de l’agri-tourisme autour de l’ylang Tél. : 0639 23 94 07 • Pour obtenir l’ensemble des coordonnées des producteurs : APYM Association des Producteurs de Mayotte Tél. : 0639 24 48 03

Les résultats enregistrés depuis quatre ans sont plutôt satisfaisants. Depuis 2005, le volume d’exportation de l’essence d’ylang-ylang a progressé, passant de 7,4 tonnes en 2005 à 9,2 tonnes en 2006. Le dynamisme retrouvé s’est traduit de plusieurs manières : en 2007 par la venue à Mayotte de grandes sociétés de parfumerie dont le but était de mieux connaître les différents intervenants de la filière, par l’engouement autour des produits à base d’ylang lors du Salon international de l’agriculture à Paris, et plus généralement par le regain de motivation et de confiance chez les producteurs, les négociants et les acheteurs.

En 2007, une quarantaine d’alambics a été financée par la Collectivité Départementale de Mayotte et par l’Union européenne, le coût d’un alambic en inox s’élevant à 22 000 euros. Et cette année trente alambics supplémentaires sont en cours de commande.


sionnelles agricoles) au lycée professionnel agricole de Coconi. Puis il est parti à St-Etienne afin de décrocher son Bac Pro Horticole. « Si j’étais resté

Omar Boitcha EARL De sa gloire Omar a reçu le 23 octobre à Paris le Prix spécial jury du prestigieux concours national Talents, dans la catégorie Dynamisme rural. Un prix qui vient récompenser un jeune homme persévérant. « Certains disent que les pro-

ducteurs d’ylang seront en deuil dans deux ans. Ce n’est pas mon cas ». En 2007, dans

son exploitation à Mavingoni, dans les hauteurs de Tsararano, il a produit 90 kg d’essences d’ylang. Et il ne compte pas s’arrêter là. « quand à partir

La hausse de la production et l’installation de jeunes producteurs sont autant de signes encourageants pour l’avenir de la filière ylang.

de 150 kg de fleurs les producteurs extraient habituellement 3 kg de 3ème (l’essence la moins concentrée), j’arrive à en extraire 4 kg. J’étudie d’autres manières de distiller, permettant de produire plus. Par exemple, j’isole mes foyers pour user moins de bois, je prolonge le processus de distillation jusqu’à 48 heures... » Omar Boitcha a commencé très jeune la cueillette avec ses parents, eux-mêmes agriculteurs. Après la 3ème, il a suivi unBEPA (Brevet d’études profes-

à Mayotte, je n’aurais pas pu faire ce que je fais aujourd’hui. En côtoyant les fils d’agriculteurs en Métropole, j’ai senti que j’avais moins de bagages qu’eux et je ne me suis pas précipité pour rentrer. J’ai eu soif de connaissances ». Le bac en poche, il a passé au bout de deux ans un BPREA (Brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole). Et c’est après deux autres années de travail agricole dans la région lyonnaise qu’Omar est revenu au pays, s’entourant de plusieurs structures d’accompagnement : du STABEX il a obtenu une aide technique et matérielle, du CNASEA une étude prévisionnelle d’installation et de la Boutique de gestion une étude de marché et un plan de trésorerie. Ses conseils pour les jeunes qui souhaitent démarrer une activité agricole : « Faire des

études, être soutenu par la famille et surtout aimer l’agriculture. C’est un métier trop physique pour se lancer sans véritable passion. Aujourd’hui, je vis par et pour l’agriculture. Comme j’ai créé mon entreprise à la gloire de mon père, je rêve que plus tard mes enfants aussi soient agriculteurs. »

Contact : De sa gloire Cavani Be Ouangani - Tél. : 0639 24 48 03 pour des visites ou l’achat de produits. Conseil Général

Mayotte


Escapade dans l’île

Bouéni

Rédaction : Laurence de Susanne

la belle du Sud

Illustration : Vincent Liétar

Photos : Stéphanie Légeron

C’est le village le plus éloigné de Mamoudzou, la « capitale ». Là où, au XIXème siècle, les Mahorais de souche se réfugiaient face aux invasions malgaches. Tout au bout de la presqu’île en forme de tête d’hippocampe. à l’extrême sud-ouest.

Vincent Liétar


I

l faut une heure de voiture ou de taxi pour s’y rendre. Une heure d’une merveilleuse route bordée d’une végétation tropicale généreuse, frôlant les berges de la côte Est, escaladant le col de Chirongui, puis plongeant droit vers l’Ouest avec vue panoramique sur l’îlot Karoni et la baie de… Bouéni. Face à l’Océan et pourtant encore très (trop ?) tournée vers la Terre des ancêtres, Bouéni est loin des embouteillages, des bureaux, des administrations, des affaires… Bouéni a son propre rythme.

Et c’est pour cela qu’on l’aime, que les habitants de Mamoudzou et de ses environs y vont s’y réfugier le week-end, au calme. Là, durant la semaine, chacun mène sa vie tranquillement : les enfants vont à l’école Jean de La Fontaine, les petites épiceries ouvrent leurs portes et leurs rideaux chaque matin, Somaco trône depuis deux ans tout près des deux principaux restaurants (Ochocho et Le soleil couchant) du village de Bouéni, les gîtes et chambres d’hôtes, souvent pleins le week-end, lèvent le pied, la mosquée et l’école coranique rythment la journée… Et ici, aux dires de tous, il y aurait beaucoup moins de clandestins qu’autour de Mamoudzou ou dans le « Nord » de l’île. Tranquille, alors ? Trop tranquille estime le Directeur général des services de la mairie (voir interview) qui regrette que Bouéni soit une ville-dortoir, d’où, tôt le matin, les habitants s’échappent à la hâte pour aller travailler à Mamoudzou. Et reviennent le soir tombé.

Un

petit

paradis

qui

attire des aventuriers C’est pourtant ce calme et la beauté des plages et des chemins qui rendent si attrayantes Bouéni et les six villages qui sont sur cette commune (Bambo Ouest, M’Bouanatsa, M’Zouazia, Majiméouni, Hagnoundrou et Moinatrindri). Ce sont ces qualités qui ont attiré quelques investisseurs dans le secteur du tourisme : aucun autre village, hormis Mamoudzou et ses environs, n’abrite autant de gîtes, de chambres d’hôtes et de restaurants ! Gérés principalement par des Métropolitains (Ochocho, La case de Robinson, M’Titi, Le soleil couchant) mais aussi par des Mahorais (Les pieds dans l’eau, La Baie des Tortues, Le Santal Logis…), ils changent assez souvent de responsable : le lieu attire des aventuriers, des chercheurs d’exotisme qui, passé le coup de foudre, se lassent. Dommage car certains de ces gîtes extraordinairement situés mais insuffisamment mis en valeur - mériteraient vraiment qu’on s’attèle à la tâche sérieusement !

C’est encore ces qualités qui attirent ici quelques artistes, artisans et nouvelle génération de « Baba cool » fuyant la grisaille, souvent métropolitains, plus rarement réunionnais ou même belges. Ils aiment et respectent cet environnement, habitent des cases mahoraises joliment décorées au cœur des villages, et sont

51


Les plages de Bouéni de plus en plus acceptés par les « baco » et « bacoco ». Lampes sculptées dans des fruits de baobab, colliers de graines locales et de coquillages, « dreamcatchers » (objet artisanal d’origine amérindienne)… : autour de la table basse, Stéphane et Christophe créent et façonnent ces objets qu’ils tenteront de vendre au marché agricole et artisanal de Coconi ou à celui de Mamoudzou. De leur côté, plusieurs femmes mahoraises de la commune proposent draps et nappes brodées, sacs, chapeaux à la Maison de l’artisanat, appelée officiellement « Syndicat d’initiative du Sud » et située à Bambo Ouest. Fatima, elle, est la reine du massage qu’elle exerce dans sa case sur les hauts de Bouéni, perchée au sommet d’un escalier.

Il y a beaucoup de belles plages (plage se dit « Mtsanga » en shimaoré) à Mayotte, du nord au sud, en passant par l’Ouest, celles des îlots, bien sûr, sans oublier Petite-Terre avec ses deux plages jumelles de Moya et la peu accessible plage de Porani. Mais la commune de Bouéni est plutôt gâtée en la matière. En partant du village de Bouéni, en direction du sud, on trouve : • Mtsanga Gouéla, où se niche le gîte « La case de Robinson » (en haut à droite) • Mtsanga Boundrouni, qui héberge l’hôtel « La baie des tortues » (à gauche) • La grande plage légèrement arrondie de Bambo Ouest, bordée par le village et où, assez régulièrement, à son extrémité sud, des tentes s’installent pour le week-end (ci-dessous) • La plage de M’Zouazia (Mtrondrojou), bordée par ce village fleuri en pleine expansion et où se construit le magnifique langoustier de Nicolas Hilly (en bas à droite)

52

Mtsanga Boundrouni

• La plage de M’Bouanatsa, au sable plus clair que sur les autres, et plantée de quelques baobabs. Y est implanté un petit restaurant, « Les Trois Baobabs », qui propose sur sa grande terrasse (d’où, hélas, la vue sur le lagon est très partielle) des plats locaux et copieux à 6 euros (double page suivante)

Bambo Ouest


Gouéla

M’Zouazia



Plage de Bounatsa


Bouéni abrite aussi de vrais talents Mais la commune de Bouéni – 5 298 habitants selon le recensement de 2007 - abrite aussi de vraies stars : elles sont au moins trois. Il y a Be-Bop, merveilleux sculpteur à la longue barbe, de son vrai nom Stéphane Germaneau, né dans la Vienne et qui, après avoir parcouru Inde et Afrique, passé quelques années à La Réunion, a posé ses valises à Mayotte, à Bambo Ouest exactement. Ses premières cibles pour sculpter : les noix de coco.

56

Aujourd’hui son travail est d’une minutie incroyable : des heures durant, loupe à la main, il façonne des bois flottés ou de la noix de coco pour les transformer en stylos, bagues, pendentifs…Une superbe marqueterie qui coûte les yeux de la tête mais qui a conquis des hauts fonctionnaires, des chefs d’entreprises venus en vacances sur « l’île au lagon », et même l’ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Cela grâce à un ambassadeur-VRP de choix : Jean-Paul Guerlain, le parfumeur amoureux de Mayotte, qui lui a ouvert son carnet d’adresses. Be-Bop, est aussi le créateur de l’association Art’Recycle, centre de formation aux arts de la coutellerie, poterie, ébénisterie, couture…

Be-Bop dans son atelier de M’Zouazia Tél. : 0269 62 64 64

Il y a Taambati, une femme mahoraise, qui cherche depuis des années à mieux faire connaître, notamment aux M’zungus (signifie « blanc » en swahili et s’applique à toute personne de type occidental à la peau blanche), la culture et les traditions mahoraises : avec son doux sourire, derrière un stand de produits artisanaux ou autour d’un plat que vous dégusterez sur la varangue de son petit gîte « Le Santal logis » situé dans le village de Bouéni, elle vous parlera cuisine, masque de beauté (M’dzindzano), vous montrera comment mettre un salouva, mais vous expliquera aussi les pratiques rituelles liées aux événements familiaux marquants ou les temps forts du Ramadan…Traditions et authenticité que Taambati va « vendre » jusqu’en métropole : ainsi a-t-elle fait partie de la douzaine de prestataires touristiques de l’île qui se sont envolés vers Paris mi-septembre, avec le Comité du tourisme de Mayotte (CDTM). Il s’agissait, sur le stand de Mayotte au Salon Top Résa, important salon professionnel du tourisme, de vanter les charmes de l’île au lagon et, bien sûr, pour chaque prestataire, de mettre en avant sa propre structure.

Taambati, reine du M’dzindzano Tél. : 0269 62 60 13


Ce « voileux » a tout d’abord construit de ses mains le Nomade, bateau ostréicole aux merveilleux bois patinés dont les plans sortent tout droit du bassin d’Arcachon, et qui navigue aujourd’hui autour de Nosy Be (Madagascar). Puis « Nico », comme l’appellent ses copains, s’est lancé en novembre 2006 dans la fabrication d’un immense monocoque, suivant le plan d’un langoustier du 18ème siècle : 18,50 m de long, 6,50 m de large, 2,70 m de tirant d’eau, 60 tonnes. Pour emmener sur les flots jolis toute sa petite famille. à Bouéni, Il fabrique de ses mains un monocoque de 18,50 mètres

Personne ne peut rater la poupe (l’arrière du bateau) qui pointe son nez carré, à 5 mètres du sable, sur la plage de M’Zouazia ! L’atelier de Nicolas et tous ses outils sont là, sous un grand toit de palmes de cocotiers : seul, souvent la nuit quand tout est calme sur ce terrain que la mairie de Bouéni et le propriétaire coutumier ont bien voulu mettre à sa disposition, il scie, rabote, visse, colle. Vers mars-avril 2009, ce magnifique bateau en bois de chêne et mélèze achetés aux paysans de la Creuse, devrait «appareiller», glisser doucement vers l’Océan. Et peut-être qu’un jour, après avoir fait le tour des merveilles de cette Terre, il jettera l’ancre dans la jolie baie de M’Zouazia, et reviendra ainsi sur son lieu de naissance comme le font les tortues…

© Laurence de Susanne

Il y a Nicolas Hilly, un breton, passionné de voile depuis toujours et constructeur acharné de voiliers de rêve. Direction M’Zouazia, un des 7 villages de la commune de Bouéni, ce village aux rues fleuries qui se positionne régulièrement en « concurrent » du village de Bouéni (ah ! les joutes politiques entre les candidats issus de ces deux villages).

Philippe Hilly et ci-dessous son bateau en construction et la plage de M’Zouazia


© Alexandre Charalambakis

Les collines de Bouéni dévoilent une silhouette ou un visage féminin, qui, d’après une légende, auraient donné son nom à la commune...

Route d’Hagnoundrou avec vue imprenable sur le Mont Choungui.


Interview Saïd Sandi Directeur général des services de la mairie de Bouéni « Il faut créer un pôle d’activités économiques à Bouéni : le tourisme ne peut avancer tout seul ! » Saïd Sandi, après avoir été secrétaire de mairie, travaille depuis longtemps pour le compte de cette municipalité. Il a le recul nécessaire pour faire le point sur le développement de la commune. Mayotte magazine

Mayotte magazine

- Quels sont les grands projets en cours sur la commune de Bouéni ?

- Sur quelles activités économiques misez-vous pour le développement de Bouéni ?

Saïd Sandi

Saïd Sandi

- Il y a, d’abord, tous les projets qui améliorent le quotidien des habitants de la commune : travaux sur la voierie et l’assainissement, particulièrement dans les villages de M’Zouazia, Bouéni et Hagnoundrou, avec la création de deux stations d’épuration, une à Hagnoundrou et une à Moinatrindri. Concernant l’amélioration du logement, nous avons engagé trois opérations de RHI (Résorption d’Habitat Insalubre).

- Le tourisme est évidemment un axe important. Nous avons plusieurs structures touristiques installées sur la commune de Bouéni, pas toujours gérés par des professionnels d’ailleurs : des gîtes, des gîtes-restaurants, un hôtel… Mais cela ne suffit pas. Le touriste a besoin d’un ensemble de prestations et pas seulement de dormir et de manger. Il faut qu’il puisse organiser sa journée autour d’activités terrestres, nautiques…

Il y a ensuite les projets concernant l’éducation des enfants : aujourd’hui, nous avons 5 écoles primaires, 5 maternelles et une annexe du Collège de Tsimkoura, ce dernier étant plein à craquer. Bientôt, Bouéni aura son propre collège prêt à accueillir 900 élèves ! (note de

D’autre part, le tourisme ne génère pas suffisamment d’emplois. Toute la vie de Bouéni ne peut pas se baser uniquement sur cette activité : il faut développer la pêche - j’y crois beaucoup, elle est très insuffisamment pratiquée à Mayotte et particulièrement dans le Sud -, l’artisanat….

la rédaction : le contrat de plan 2008/2014, concernant toute l’île prévoit son financement). Les travaux auraient du commencer en septembre mais nous avons des petits soucis au niveau du permis de construire...

Concernant le foncier, nous sommes en train d’élaborer notre PLU (Plan local d’urbanisme) et les différents zonages avec l’aide d’un bureau d’études. Nous en sommes à la phase de diagnostic.

Et puis Bouéni ne doit pas être une cité dortoir : aujourd’hui on en part tôt le matin pour aller travailler à Mamoudzou ou pour consulter un médecin, aller à La Poste ou encore suivre des cours d’auto-école. Enfin il faut retenir les jeunes et leur donner des lieux et des moyens de s’occuper. Bref, Bouéni doit devenir une vraie petite ville, autonome, avec des activités diversifiées. Laurence de Susanne

59



PUBLI-COMMUNIQUé

Interview Hervé le Trionnaire Chef de Pôle Clientèle et Chargé de Mission Développement Durable « Faire que chaque kilowattheure produit à Mayotte soit utile ! » Mayotte magazine : - Quels gestes devons-nous adopter pour réduire nos consommations d’électricité ? HLT : - Je voudrais tout d’abord rappeler qu’avec la plus forte croissance de consommation en électricité des territoires français (14,7% en 2007, soit le triple de La Réunion), et une production quasi exclusivement à partir du gasoil, à Mayotte, on se doit encore plus qu’ailleurs de faire des économies d’énergie. Nous devons consommer mieux, c’est-à-dire consommer moins tout en améliorant le niveau de confort. Pour maîtriser nos dépenses énergétiques, quelques gestes écocitoyens sont à la portée de tous. à commencer par le remplacement des lampes à incandescence par des lampes à économie d’énergie (LEE) : celles-ci consomment 5 fois moins d’énergie et durent 8 fois plus longtemps. EDM et ses partenaires reconduiront en 2009 l’opération de vente de LEE à 1 euro pour la troisième année. Concernant les appareils électromé-

nagers, l’important, c’est la classe ! En préférant les appareils de classe A, on réalise une économie d’énergie de 40% par rapport à la classe C.

Mayotte magazine - Quels sont les projets d’EDM en matière d’énergies renouvelables ?

« Mayotte bénéficie d’un fort taux

HLT :

- Mayotte bénéficie énergie gratuite et renouvelable. » d’un taux d’ensoleilleAutres conseils : favoriser la ment exceptionnel supérieur ventilation naturelle ou cli- de 15% à celui de La Réunion. matiser pièce fermée à 25°C, Nous avons les moyens de deéteindre la lumière quand on venir d’ici peu le système insuquitte une pièce et débrancher laire ayant le plus fort taux de les appareils après utilisation. production solaire de France. L’isolation thermique des bâ- Pour cela nous allons favotiments est aussi un facteur riser le développement de essentiel pour les économies l’électricité photovoltaïque. Le d’énergie car cela représente solaire représente 0,2% de la 83% de la consommation to- production électrique locale tale à Mayotte. Afin de pro- et son potentiel est estimé à mouvoir la construction de 7%. Les acteurs du solaire à bâtiments confortables ainsi Mayotte proposeront bientôt que la recherche de solutions des chauffe-eau solaires avec innovantes, EDM, le Conseil des réductions que ce soit à général (DEDD) et l’ADEME travers la défiscalisation (boont lancé le 15 juillet la charte nus de 4%), le crédit d’impôt « MAYENERGIE », destinée pour les particuliers mais ausà tous les bâtiments neufs ; si les subventionss accordées elle permet de bénéficier de par EDM et nos partenaires subventions pour réaliser des CDM et ADEME, permetbâtiments plus confortables et tant une économie de 65%. moins énergivores. Il s’agit de Conseiller et aider nos clients faire que chaque kilowattheure à réduire leur facture d’élecproduit à Mayotte soit utile ! tricité, telle est notre priorité. d’ensoleillement, profitons de cette

61


Environnement

Lagon Maoré Rédaction : Guy Monnot Photos : Guy Monnot (sauf © Marc Allaria)

62


Des écosystèmes

marins sur leur réserve à l’heure où les sommets et les conférences se succèdent pour défendre la diversité biologique ultramarine,

Mayotte

s’engage

en

faveur

développement durable et fait des réserves. des lieux, enjeux et espoirs pour l’île au

du

état lagon.

Approche de l’ilôt de sable blanc du nord avec une barque traditionnelle


Des écosystèmes marins exceptionnels

L

’origine volcanique de Mayotte, sa configuration géomorphologique née de l’enfoncement progressif de l’île par subsidence ont permis la formation d’un vaste lagon de plus de 1 100 km2 qui abrite des espaces naturels d’une très grande diversité : mangroves, herbiers plurispécifiques, algueraies mixtes et récifs coralliens. Ces écosystèmes originaux qui baignent dans cette mer intérieure et chaude ourlée d’un long récif barrière hébergent une faune riche et diversifiée : holothuries, cnidaires, poissons multicolores, tortues vertes et imbriquées, et plus d’une dizaine de mammifères marins.

Afin de préserver ce complexe récifo-lagonaire unique et dans le cadre de la convention sur la protection de la biodiversité, la Collectivité départementale de Mayotte (CDM) a élaboré un plan d’actions sur 5 ans (2005-2010) qui doit permettre de dresser un bilan écologique en vue de la création d’une grande réserve qui devrait contribuer à une meilleure connaissance du patrimoine marin, à la protection et au développement durable des milieux fragiles. Le zonage de la prochaine réserve n’est pas encore précisé mais il devrait intégrer plusieurs zones sur les 3 types de récifs frangeant, interne et barrière.

Les joyaux de la biodiversité du lagon •

270 espèces d’algues

• une dizaine de phanérogames marines

200 espèces coralliennes • 500 espèces de mollusques • 50 espèces de crustacés • plus de 680 espèces de poissons

• plus de

coralliens

• plus d’une dizaine d’espèces de mammifères marins

Biodiversité du récif corallien


L’Acanthaster, une étoile de mer dangereuse car dévoreuse de corail

La préservation de la biodiversité du lagon : une priorité En janvier 2007 a été créée la première réserve naturelle protégée de Mayotte sur M’Bouzi. Cette aire marine protégée (AMP) permet de préserver ses espaces vulnérables : la forêt mésophile, la mangrove et les espèces inféodées à cet écosystème : palétuviers, crustacés, périophtalmes, oiseaux, reptiles endémiques, ainsi que les coraux du récif frangeant.

scientifique de la vitalité des coraux, des peuplements ichtyologiques. Malgré les menaces qui pèsent sur la zone (sur fréquentation, casse des coraux, mouillages sauvages, braconnages nocturnes) cette AMP présente une chaîne alimentaire relativement équilibrée et révèle la présence de gros prédateurs tels les requins de récifs et les pointes blanches.

à l’instar de M’Bouzi, La passe en S devrait être intégrée dans la future réserve du lagon. Cet ancien méandre de la rivière Kwalé est un cantonnement de pêche bien délimité par des bouées dont la gestion est assurée par la DAF, le service des pêches et les affaires maritimes.

Autre site magique et sans doute le plus emblématique de l’île : le cantonnement de pêche de N’Gouja.

Dans ce périmètre de protection, l’observatoire des récifs coralliens (ORC) assure le suivi

Du fait de sa biodiversité : herbiers plurispécifiques sur lesquels se nourrissent le dugong et de nombreuses tortues vertes, le site de N’Gouja fera aussi partie de la grande réserve naturelle du lagon.

65


© Marc Allaria www.photo-sousmarine.com

éponge nommée communément « bois de cerf ». Récif de sable blanc au nord-ouest de l’île


Vue aérienne du récif frangeant à N’Gouja

Pour une gestion durable des ressources Contrairement aux réserves terrestres protégées, les réserves marines ne constituent pas des milieux isolés. L’océan est un milieu ouvert et les aires marines protégées (AMP) le sont également.

En 2020 il y aura près de 300 000 habitants à Mayotte, cela rend donc indispensable la gestion raisonnée de la zone littorale mahoraise.

Les peuplements de poissons de la passe en S ne sont pas confinés dans cette réserve mais peuvent coloniser les zones voisines.

écologiquement les aires marines constitueront un réseau efficace de protection entre le récif frangeant et le récif barrière et sur le plan économique elles seront également une source importante de revenus.

Cet effet bénéfique est très important pour les scientifiques, les plongeurs, les aquaculteurs mais aussi pour les pêcheurs car un confinement de pêche où ils ne peuvent exercer leur activité pourra à l’avenir leur assurer des stocks exploitables de poissons. Bien utilisées, les AMP peuvent donc constituer de véritables outils de gestion des ressources locales.

Avec plus de 25 000 plongées sur la passe en S, le tourisme sous-marin est en voie de développement rapide. Sites de plongées, les zones marines de Saziley, N’Gouja, Bouéni, sont aussi des destinations privilégiées pour l’observation des animaux marins et représentent un élément majeur dans le développement économique de l’île.

67


Un joyau du lagon : l’îlot du sud



La protection des écosystèmes marins : un véritable enjeu Depuis plusieurs années, l’importance de la biodiversité mahoraise fait l’objet d’une prise de conscience et la protection des écosystèmes marins est perçue comme un véritable enjeu. Pour enrayer la perte de la diversité des espaces naturels, des missions de protection sont assurées par la brigade nature de Mayotte (BNM) et des agents de l’ONCPS (office national de la chasse et de la pêche sauvage) dont les actions portent sur la connaissance et la protection de la faune sauvage dont les delphinidés et les siréniens (dugong). Les programmes sont financés conjointement

avec l’ONCFS, la direction de l’environnement et du développement durable (DEDD) du Conseil général. Les actions menées en collaboration avec l’observatoire des tortues marines (OTM) concernent les études d’impacts négatifs des activités anthropiques sur la faune marine car des centaines de tortues sont braconnées chaque année ou sont victimes des pollutions chimiques (détergents, phtalates des plastiques etc.). Les techniques de pêche illégales largement répandues (pêche au filets) affectent les espaces naturels mais aussi les mammifères marins : dugongs, dauphins, baleines.

70 Les sacs plastiques confondus avec les méduses sont responsables de la mort par occlusion intestinale chez de nombreux vertébrés marins Retour en mer d’une tortue verte après la ponte


Pêche fructueuse à bord d’un modeste galawa


Quand le tourisme de masse tue l’écotourisme Avec des paquebots de 2 000 passagers et une dizaine d’escales prévues en 2009 les croisières mettent le cap sur l’île au lagon. Le CDTM quant à lui affiche ses objectifs : 100 000 touristes en 2010 et 150 000 touristes à l’horizon 2020. Responsable, durable, équitable, solidaire, écologique, éthique, le secteur du tourisme sur le lagon se cherche des brevets de moralité, hélas c’est un simple discours de marketing ! Comment peut-on prétendre vouloir vendre les atouts de l’île avec une telle surfréquentation qui ne profite pas aux communautés locales ? Cette industrie touristique est lucrative pour les tours ¨opérateurs prédateurs¨ qui organisent les promenades en jet skis sur les dauphins ou qui harcèlent les baleines, mais elle est préjudiciable aux animaux marins. Visite des dauphins au large de l’îlot Choizil

Selon une chargée de mission de l’ONCFS, l’augmentation des engins motorisés risque à terme d’entraîner la raréfaction voire la disparition des mammifères marins très sensibles à la pollution acoustique. Vigies aux aguets, les biologistes, les membres de l’association Oulanga Na Nyamba et les gérants du Jardin du Maoré à KaniKéli constatent les assauts agressifs des croisiéristes sur les tortues vertes. Avec plus de 10 000 visiteurs par an, le site de N’Gouja a vu sa population de tortues chuter de 25% selon une scientifique qui travaille sur la zone depuis 2003. La surfréquentation touristique entraîne le piétinement des herbiers, la perturbation des animaux et la dégradation des récifs (casse des madrépores).


Passer de la logique du guichet à une politique de projet d’écotourisme

Les décrets de réglementation de la future réserve naturelle du lagon en cours d’élaboration concerneront la pêche au filet, l’interdiction des prélèvements des holothuries mais aussi les conditions d’approche et d’observation des mammifères marins. La législation plus stricte devrait permettre à l’avenir une meilleure protection des habitats remarquables soumis aux pressions anthropiques : surexploitation des ressources halieutiques, sur fréquentation des AMP, pollutions acoustiques et chimiques (gasoil, huiles, détergents, plastiques...).

L’éducation : Pensez

et passer au durable

!

Au cours de la dernière semaine du développement durable organisée par les services de l’état, l’agence des aires marines protégées a mis en place de nombreuses actions de sensibilisation consacrées à l’environnement, à la biodiversité et à l’aménagement du territoire. Mis en situation sur le terrain, dans les mangroves ou le lagon, les naturalistes juniors ont pu appréhender les spécificités des écosystèmes en relation avec les potentialités touristiques mais aussi la fragilité de l’île. L’éducation à l’environnement et au développement durable (EEDD) est entrée à l’école et devrait être ainsi généralisée à toutes les institutions mahoraises car sans connaissance, il n’y aura pas de prise de conscience. Aussi l’un des enjeux majeurs durant la prochaine décennie sera donc la généralisation de l’EEDD alliée à la recherche d’un équilibre entre le développement économique et la préservation de la biodiversité des écosystèmes de l’île au lagon. Guy Monnot

Les menaces anthropiques

Un banc d’école plus agréable que d’autres lors de l’observation d’une baleine par les collégiens de M’Gombani

• Accroissement de la pression démographique > 5% /an • Déboisement, cultures sur brûlis, glissement de terrains • Pollution (eaux latéritiques, eaux usées, hydrocarbures) • Augmentation des embarcations >2000, surexploitation des ressources halieutiques • Surfréquentation touristique

La passe en S : un ancien méandre de la rivière Kwalé

73


PUBLI-COMMUNIQUé

, à travers sa Fondation, soutient un projet pédagogique et touristique de protection des mangroves en Petite-Terre :

La vasière des Badamiers

F

aire découvrir ce site présentant une richesse écologique et délivrer des messages de sensibilisation à l’environnement, tels sont les deux objectifs de la vasière des Badamiers. Actuellement, le site est méconnu du public qui le côtoie notamment dans ses transits sur le boulevard des Crabes. Ignoré du plus grand nombre, l’endroit finit même par servir de dépotoir à ciel ouvert.

74

Les travaux ont pour objet la réalisation d’un parcours pédagogique qui débute en face du bâtiment des Affaires maritimes et se termine au pied d’un l’îlot appartenant à la Collectivité départementale de Mayotte. Le long de cet itinéraire de 190 mètres de long, seront installés quatre placettes et un observatoire. Les placettes présenteront des outils pédagogiques favorisant le toucher, le visuel ainsi que le son, pour un maximum de connotation ludique. Les messages audio seront bilingues : en français et shimaoré.

Le programme, géré par le Conservatoire du littoral et le Conseil général prévoit quatre placettes de découverte construites sur le modèle du faré et deux « demi-placettes » d’accès / sortie du cheminement. Le belvédère offrira une vue panoramique sur le site et son avifaune.

les mangroves préservent la diversité des espèces vivant dans le lagon Les thématiques seront : • la naissance d’une mangrove, avec ses six espèces de palétuviers et le Pemphis acidula, • les intérêts physiques et écologiques de la mangrove et la fragilité du milieu, • la découverte de la faune (crabes, poissons, oiseaux...).

Le parcours d’interprétation est destiné à trois types de publics, aux attentes et aux besoins bien différenciés : • les scolaires, la sensibilisation des jeunes aux milieux fragiles étant déterminante pour le devenir de Mayotte. Un livret documentaire sera proposé en complément des équipements installés en libre-service, lors des visites animées par des agents du Conseil général. • les riverains, dont les personnels de la STM et des Affaires maritimes, les gestionnaires et clients du chantier naval, sans oublier les membres des associations de sauvegarde de l’environnement situées à Labattoir comme l’ADEL. • les touristes qui attendent la barge à la gare maritime. L’intégralité des messages diffusés à partir des placettes de découverte traitera des particularités du site de la vasière des Badamiers et par extension, des richesses naturelles de Mayotte.


Ci-dessus : schéma d’une placette d’observation à droite : en pointillés, l’emplacement de la vasière des Badamiers

« La vasière des

Badamiers est le site de Mayotte accueillant la plus grande diversité d’espèces d’oiseaux, avec près de 35 espèces recensées. »

(Bureau d’étude Espaces - 2006) Au sein du Plan d’aménagement et de développement durable de Mayotte (PADD), toutes les mangroves et vasières sont considérées comme des espaces naturels dans lesquels « toute urbanisation nouvelle est interdite ». La vasière des Badamiers y apparaît comme un « espace naturel de protec-

tion stricte » pouvant accueillir uniquement « les équipements légers pour le développement des loisirs, du tourisme vert et la découverte des milieux dans la mesure où ils sont intégrés à un projet d’ensemble de préservation et de mise en valeur de ces espaces. » Le projet se conforme ainsi aux prescriptions énoncées dans le PADD.

Le parcours dans la mangrove, 190 mètres de cheminement

La conservation de la biodiversité accroît les chances de la vie de s’adapter aux changements. Ses fonctions sont multiples. La faune et la flore sont un réservoir naturel pour l’agriculture, l’alimentation humaine et la pharmacopée. La Fondation TOTAL, depuis 1992, fait de la protection de l’environnement un des axes de son mécénat. Elle contribue à des travaux de recherche

dans le domaine de l’environnement : la biodiversité et la mer, le patrimoine et la culture, la solidarité en particulier en matière de santé et d’éducation.


Ile de la Réunion

76

Reportage L’Ouest, la Côte sous le Vent Rédaction et photos : Stéphanie Légeron



Le marché forain de Saint-Paul, le plus exotique de l’île, invite à la dégustation des saveurs « péi » : fruits, légumes, achards, confitures, samoussas, bonbons piment...

Le cimetière marin, où reposerait le pirate La Buse, qui fut pendu en 1730, en laissant derrière lui son fameux trésor...

Derrière le cimetière marin au premier plan, la grotte « des premiers Français » aurait abrité les premiers occupants de l’île Bourbon. à gauche de l’image, on aperçoit le chantier de la Route des Tamarins, visant à relier par une quatre voies le Nord et le Sud de La Réunion.


Saint-Paul, quatrième commune la plus étendue de France, fut le chef-lieu de La Réunion pendant 20 ans, jusqu’en 1738

E

n venant de Saint-Denis, la région occidentale de l’île de La Réunion se déploie, au sud de la rivière des Galets, le long d’une immense baie de sable volcanique. Dans cette rade abritée, les deux premiers navires français, la Marguerite et le Saint-Alexis, jetèrent l’ancre le 29 juin 1638, jour de la fête de Saint-Paul. Cet endroit devint le berceau du peuplement réunionnais. La localité demeura le chef-lieu de La Réunion pendant 20 ans, avant que Saint-Denis ne lui ravisse ce titre en 1739, en raison des faibles vents qui ralentissaient, dans la baie bien nommée du Meilleur Ancrage, le départ des voiliers vers la pleine mer. Avec une géographie orientée sur l’océan, c’est pourtant dans sa large plaine que Saint-Paul a tiré les resssources - café, coton, géranium et bien sûr canne à sucre - à l’origine de sa prospérité. Aujourd’hui encore, les musées de Villèle situé dans les Hauts de Saint-Gilles et Stella Matutina à Saint-Leu témoignent de l’histoire de cette région.

étang St-Paul parsemé de papyrus, savane de la Côte sous le Vent, cascades et bassins sauvages... Sur les hauteurs de St-Paul, entre plaines et montagnes, les paysages concentrent des écosystèmes riches et préservés. à elle seule, la route forestière du Maïdo est un véritable voyage à travers une végétation tropicale dense puis de plus en plus rase et éparse, à mesure qu’elle serpente dans la fraîcheur des hauts vers le Piton Maïdo. De làhaut, à l’aurore, avant que les premiers nuages n’aient encore enveloppé les creux du cirque de Mafate, on se sent léger comme un oiseau dans l’air frais du matin, au bout du monde, face à l’immensité panoramique des reliefs. Vertigineux ! Ancien refuge des Marrons, les esclaves en fuite, le cirque de Mafate, effondrement de 9 500 hectares, est le cirque le moins accessible de La Réunion. Il compte plus d’une centaine de kilomètres de sentiers de randonnée. Les bivouacs sont possibles dans la plupart des îlets, ces hameaux adossés au cirque.

79


Le Belvédère de Piton Maïdo, au bout d’une route de cannes à sucre, géranium et forêts primaires, offre à 2 200 mètres d’altitude, une vue plongeante sur le cirque de Mafate. Mieux vaut s’y rendre de bonne heure car des nuages se forment généralement en milieu de matinée.



Vaste commune agricole et littorale, Saint-Paul comprend des kilomètres de plages : Boucan Canot, les Roches Noires, l’Hermitage, la Saline-les-bains... Appartenant à Saint- Paul, Saint-Gilles est le site balnéaire sans conteste le plus fréquenté de La Réunion. Cet ancien village de pêcheurs faisait partie du grand domaine sucrier des Deybassins, qui firent construire une marine à Roches-Noires pour y acheminer leurs productions. Ce temps semble très éloigné quand on observe l’intense animation touristique et les embouteillages qui caractérisent aujourd’hui la vie à Saint-Gilles.

Saint-Paul, territoire aux multiples

facettes, s’étend de la mer au sommet du

Gros Morne, à 2 990 mètres d’altitude

82

Entre autres activités, vous pourrez découvrir les récifs coralliens à bord d’un bateau à fond de verre, partir à la rencontre des tursiops sédentaires de la baie de Saint-Paul ou pendant la saison des baleines, qui fut exceptionnelle cette année, approcher les mammifères marins dans leur environnement naturel. Sur le port, de Saint-Gilles, l’aquarium de La Réunion, qui a ouvert en 2000, est un lieu passionnant de découverte des plus de 200 espèces de poissons et crustacés vivant dans les eaux réunionnaises.




à Boucan Canot, terme créole qui signifie « la cabane à canot », la longue plage de sable clair, magnifique (voir photos ci-contre et ci-dessus), s’ourle de vagues très appréciées des surfers et body boarders. La baignade est surveillée sur une partie de cette plage particulièrement prisée de La Réunion.

De St Trop’

Et à quelques kilomètres plus au sud, qu’il fait bon flâner sur les plages familiales et sans danger au bord du vaste lagon allant de L’Hermitage à la Saline-les-Bains ! Les Réunionnais ont coutume d’y venir en fin de semaine, à l’heure du « petit coup de sec », des samoussas et bonbons piment. On se laisse alors bercer à l’ombre des filaos par la musique riche et imagée de la belle langue créole, le « zoli kozman rényoné » et, si l’on est chanceux, par un air de maloya accompagné de l’écho du tam-tam. L’eau peu profonde permet de plonger dans un véritable aquarium géant au milieu des coraux et des poissons tropicaux.

plages de l’île

réunionnais en côte sauvage bordée de

filaos, l’Ouest est la région des plus belles

85


Les hauteurs de Saint-Leu. La canne à sucre a remplacé le café, dont la valeur fit la réputation de la commune au XVIIIè siècle. Les filaos ensoleillés de la plage de Saint-Leu.

à Saint-Leu, interminable,

cette petite ville de pêcheurs, le lagon turquoise, est une invitation au délassement et à la sérénité

Saint-Leu était autrefois baptisée « Boucan Laleu », du nom du premier habitant de la commune. Celle-ci, réputée au XVIIIè siècle pour la qualité de son café, est aujourd’hui connue pour ses activités de surf et de parapente. SaintLeu abrite le Museum agricole et industriel Stella Matutina,

qui fait figure de musée de référence dans le domaine historique (voir p.90). Plus au sud, la côte est parsemée de souffleurs : la mer s’engouffre dans les cavités rocheuses d’où elle rejaillit avec force comme des geysers. Le lagon ouvre sa passe à l’étang-Salé, exposant aux intempéries de

l’océan une étendue de sable noir, immense et magnétique. Cette attirance ne doit pas pour autant vous laisser tenter par une balade pieds nus en plein soleil ! à perte de vue en bordure d’arrière-plage, les plantations de filaos stabilisent les longues dunes volcaniques singulières de cette région de


87 la plage de l’étang-Salé s’étend des eaux calmes du lagon

« bassin pirogue » aux puissants rouleaux prisés par les surfeurs l’île. La détente le long de cette côte sud-ouest est totale, les touristes étant moins nombreux qu’à Saint-Gilles et la nature partout semblant préservée : un aménagement paysager respectueux de l’environnement, pas de déchets aux abords des routes ou sur les plages... Nombreux sont ceux

qui ne souhaitent pas pour Mayotte un essor à l’image de La Réunion, arguant qu’il est précieux de conserver notre authenticité... Celle-ci n’aurait-elle pas à voir avec une certaine nonchalence évitant de se poser les vraies questions quant aux mesures à prévoir pour aménager notre île ? Stéphanie Légeron


L

e Boucan Canot, classé quatre étoiles, allie l’authenticité des demeures créoles au confort moderne, un bel hôtel de charme où intimité et luxe discret tiennent les premiers rôles. Aujourd’hui, l’hôtel se distingue par quatre atouts majeurs : une situation idéale, un décor typiquement créole, un service haut de gamme et une gastronomie raffinée. Surplombant la plus belle plage de sable blanc de La Réunion, où déferlent les vagues turquoises, le Boucan Canot est une invitation à la quiétude et à la sérénité. L’hôtel possède 50 chambres dont 8 suites avec vue sur mer, climatisation, écrans plats de 32’ minimum, coffre-fort et mini bar.

En haut : la magnifique et très spacieuse piscine fait face à l’océan et à un bassin naturel d’eau de mer. Ci-dessus : la réception du Boucan Canot et l’une des suites alliant modernité et charme créole.


Le Boucan Canot, c’est aussi le restaurant « Le Cap », dont la vue panoramique sur la plage et le plein océan en font un lieu véritablement magique. Le chef de cuisine, ancien élève d’Alain Ducasse, vous propose une cuisine mêlant subtilement le terroir créole et la tradition française, valant au restaurant « Le Cap » d’être reconnu comme l’une des meilleures tables de l’île. Le Boucan Canot offre le meilleur rapport qualité-prix des hôtels 4**** réunionnais. Tous les éléments du bonheur réunis dans un seul espace !

En haut : le restaurant gastronomique « Le Cap ». Ci-dessus : le Boucan Canot est doté de trois salles de conférence spacieuses, claires, climatisées et toutes équipées des technologies récentes.

Pour toute réservation au Boucan Canot : 32, rue de Boucan Canot 97434 SAINT-GILLES-LES-BAINS tél : 0262 33 44 44 fax : 0262 33 44 45 mail : hotel@boucancanot.com site : www.boucancanot.com


D epuis Mayotte Maoré voyages L’ agence de la rue du Commerce vous propose des vols secs ainsi que de nombreuses possibilités de séjours à la carte à La Réunion. Renseignez-vous vite !

tél. : 02 69 61 87 73

mail : mayotte@maore-voyages.com

î le de L a R é union infos adresses bons plans

1

2

1. Avec le Grand Bleu, explorez les réserves sousmarines du Cap la Houssaye ou naviguez à la rencontre des dauphins sédentaires de Saint-Paul. Au coucher du soleil, la « croisière cocktail » est magique ! Tél. : 0262 33 28 32

2. Restaurant créole « Chez Bazou », sur la route du Maïdo. Savourez la cuisine créole au feu de bois et les gâteaux pays. Tél. : 0692 81 32 83

90

3 4

5

3. Partez à la découverte de lotus, lianes, et espèces endémiques dans un lieu enchanteur, le Jardin d’Eden, route de l’Hermitage. Ce parc botanique est un véritable havre de paix. tél. : 0262 33 83 16

4. Le Museum Stella Matutina vous ouvre ses portes à Saint-Leu, sur le site d’une usine de canne qui en 1880 employait 250 travailleurs indiens et malgaches. Le musée renferme un patrimoine extrêmement riche sur l’Histoire de La Réunion. Tél. : 0262 34 16 24 5. Le Musée historique de Villèle se trouve à Saint-Gilles-Les-Hauts. Sa visite plonge le visiteur dans l’histoire de l’illustre famille Desybassins, à travers la maison coloniale, l’hôpital des esclaves et la chapelle Pointue. Tél. : 0262 55 64 10

6 6. L’accrobranches, des sensations plus vraies que nature ! Dans la Forêt de l’Aventure qui mène au piton Maïdo, évoluez d’arbre en arbre à votre rythme. Une sortie pleine de fous rires en perspective, 2h30 d’évasion ! Tél. : 0692 30 01 54



Cinéma

Vos films de novembre

Synopsis des films : source www.allocine.fr

BRAquage à l’anglaise

Film américain Genre : policier, thriller Jusque-là, Terry s’est contenté de petites magouilles, mais lorsque Martine lui propose de participer au braquage d’une banque londonienne, il y voit la chance de sa vie...

max la menace

Film américain Genre : action, espionnage, comédie. Le quartier général de l’agence de renseignement américaine CONTROL a été attaqué par une association de criminels...

coup de foudre à Rhode island

go fast

Sans sarah rien ne va

balles de feu

Film américain. Genre : romance, drame, comédie Dan élève seul ses trois filles, persuadé qu’il ne retrouvera jamais l’amour. Jusqu’au jour où le hasard le met sur la route de la ravissante Marie, qu’il croise dans une librairie...

Film américain Genre : comédie, romance Non seulement Peter Bretter n’arrive pas à percer comme musicien, mais sa petite amie Sarah Marshall, star du petit écran, vient de le larguer...

Film français. Genre : policier, action Marek, un officier de police, perd son collègue lors d’une opération contre un réseau de trafiquants de drogue. Marek est alors muté dans un nouveau service de la PJ chargé des opérations d’infiltrations.

Film américain Genre : comédie, action Ancien champion de pingpong, Randy Daytona est recruté par la CIA pour infiltrer une compétition mondiale secrète. Sa mission : affronter Feng, l’assassin de son père...


Vos films de décembre

Star wars : the clone wars Film singapourien, américain Genre : science-fiction, action

La galaxie est en proie à la Guerre des Clones, un conflit à grande échelle qui oppose les maléfiques Séparatistes et leurs immenses armées d’androïdes à la République.

Cliente

Film français Genre : comédie dramatique Judith, la cinquantaine séduisante, divorcée, vit avec pour confidente sa soeur, seule à connaître son secret : Judith s’offre les services sexuels de jeunes gens, qu’elle choisit sur les sites d’escort d’Internet.

les orphelins de huang shi

Film américain Genre : historique, drame Dans la Chine des années 1930 ravagée par la guerre, ce film raconte l’aventure d’un jeune journaliste anglais, d’une infirmière américaine et du chef d’un groupe de partisans chinois qui vont unir leurs efforts pour sauver 60 orphelins.

93

un mari de trop

Film britannique Genre : comédie, romance Emma est célèbre. Elle va épouser Richard. Sa vie est un océan de plénitude... jusqu’à ce qu’elle s’aperçoive qu’elle soit légalement déjà mariée !

Shaolin basket

Film hong-kongais Genre : arts martiaux, action Shi-Jie, un jeune orphelin, a grandi dans une petite école où quatre maîtres lui ont transmis les secrets du kung-fu...

course à la mort

Film américain Genre : thriller, action Dans une Amérique futuriste, les prisonniers doivent participer à de violentes courses automobiles...

Cette sélection peut être amenée à évoluer. Pour tout renseignement sur les programmes ciné :

Service culturel du Conseil Général - rue de l’hôpital à Mamoudzou - tél : 02 69 61 11 36


PUBLI-COMMUNIQUé

Service Culturel du Conseil Général de Mayotte

Programme 2008

Novembre

DAnse contemporaine La danse de pièze

Convoités, attrapés, enlacés, rejetés… les corps des deux danseurs se sculptent au fil de ces échanges oscillant entre sensualité et confrontation. Un magnifique duo, tout en délicatesse.

10 ans de « musique à mayotte »

Maalesh - Mikidache - Trio Diho - Sextuor Campana Mang’zoreil 4 concerts : les 7, 8, 10 et 15 novembre. Renseignements au 0639 20 45 69

THEATRE

AJA Acoua & Les Enfants de Mabawa AJA d’Acoua a été révélé lors des 8èmes rencontres du théâtre populaire de Mayotte avec « l’évangile du temps et de l’espace », de Yazidou Maandhui. Les Enfants de Mabawa est une jeune association théâtrale de Kani-Kéli. Du 10 au 15 novembre Sada-Mamoudzou-M’tsangamouji Pamandzi-Labattoir Tarif 3 € - à partir de 20h30

Bedja & soundi Résidence

à travers cette collaboration portant le nom de «Kalima», les deux artistes orientent leurs nouvelles oeuvres vers la musique du monde.


décemBRE Nayabinghi drums Concert

Chants de l’âme et percussion apparentés à la transe et au vodou, cette musique s’intensifie et se tourne vers les premières notes du reggae… La rencontre donnée ici cherche à renouer le reggae local avec le spiritualisme, l’émotionnel en exploitant toute la richesse des percussions de tradition mahoraise…

ARTS VISUELS

Sculpture, exposition, résidence Peinture, photographie, sculpture... Accueillir un artiste «en résidence» pour permettre à un public, le plus large possible, de découvrir de l’intérieur un univers créatif.

Bandrélé Le Mhaju 5-6 décembre Entrée libre à partir de 21h

litterature

95

Salon du Livre de Mayotte Partager un moment avec les auteurs des dernières parutions, rencontrer de jeunes talents, découvrir les coulisses de l’édition... Le Mozambique sera invité d’honneur, avec trois de ses écrivains les plus significatifs.

Conseil Général

Service Culturel Tél : 0269 61 11 36 Mayotte


Internet

10 sites de

1 www.mayotte-cuisine.org

Ce site est le produit du travail des élèves du Collège de M’tsangamouji. 69 plats traditionnels vous sont présentés. Au menu : Cabri massalé, Mataba, Mtsolola, Romaza et bien d’autres recettes locales.

http://ikalapiso.free.fr

La cuisine malgache à portée de clic par Jeannot Randroso.

2

3

www.goutanou-cuisinereunionnaise.org

Christian Antou, en véritable passionné de la cuisine réunionnaise, nous livre sur ce site un grand choix de recettes créoles.

96

4 http://membres.lycos.fr/ starquit/cuisine.htm

Qu’il s’agisse de saveurs hindoues ou de mets pimentés à la créole, voici quelques recettes typiques de la gastronomie mauricienne.

5

www.recoin.fr/recette Recoins de France est une invita-

tion à la découverte des spécialités régionales de la cuisine française.


CUISINE !

Rubrique : Thierry Stoecklin

6 www.goosto.fr

www.leprodelacuisine.fr LeProdelaCuisine.fr est le site n°1 de

la cuisine du monde depuis 2001 avec plus de 40 000 recettes !

Goosto.fr vous propose chaque jour de nouvelles idées de cuisine et des

7

dossiers sur les tendances culinaires. Notez et commentez les recettes, ou publiez vos recettes préférées.

www.cuisineaz.com

8

Le complice des gourmands et des gourmets. 101 000 délicieuses idées classées par thèmes ou par catégories, avec photos, faciles ou plus techniques.

10

9 www.odelices.com

Marie-Laure Tombini a créé le site Odelices.com en 2002 dans le but de partager sa passion pour la cuisine, en mettant à disposition de tous des recettes à titre gratuit.

www.750g.com

Une touche de chef dans votre assiette ! Deux professionnels sont à votre écoute pour vous donner des conseils culinaires et répondre à vos questions.


Ce que le jour doit à la nuit

de Yasmina Khadra éditions Julliard - Roman paru en août 2008 Mot de l’éditeur : Alors que Younes n’a que neuf ans, son père, paysan ruiné par un spéculateur autochtone, perd ses terres ancestrales. Accablé, l’homme doit se résoudre à confier son enfant à son frère, un pharmacien parfaitement intégré à la communauté pied-noir d’une petite ville de l’Oranais. Le sacrifice est immense. En abandonnant son fils, l’homme perd du même coup le respect de lui-même. (...) La grande originalité de cette saga qui se déroule de 1930 à nos jours repose sur une courageuse défense de cette double culture franco-algérienne que l’Histoire a, de part et d’autre, trop souvent cherché à renier.

Les Accomodements raisonnables

de Jean-Paul Dubois - éditions de l’Olivier Roman paru en août 2008

Mot de l’éditeur : Jean-Paul Dubois a écrit le grand roman que nous attendions. Tragique et drôle, jetant sur son époque un regard lucide, ce livre de la maturité garde néanmoins le charme des héros de JeanPaul Dubois, éternels adolescents écartelés entre leur amour de la vie et leur sens aigu de la culpabilité.

Les Déferlantes

de Claudie Gallay éditions du Rouergue Roman paru en février 2008 Mot de l’éditeur : La Hague... Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d’hommes. C’est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l’automne. La première fois qu’elle voit Lambert, c’est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d’un certain Michel. D’autres, au village, ont pour lui des regards étranges. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire.


Romans

Le coin du libraire

essais bd jeunesse coups de coeur

Où es-tu maintenant ?

de Marie Higgins Clark Roman à suspense paru en mars 2008 Albin Michel Mot de l’éditeur : Kevin MacKenzie, alias Mack, étudiant en droit talentueux, a disparu il y a dix ans… Chaque année, il téléphone pourtant à sa mère pour la Fête des mères, refusant de répondre à ses questions, puis raccroche. Même la mort de son père dans la tragédie du 11 septembre ne parvient pas à le faire revenir. La sœur de Mack, Carolyn, décide de faire la lumière sur la disparition de son frère. Sa quête passionnée mènera Carolyn à une confrontation qui s’avérera fatale…

Le Clan

de Martina Cole Roman paru en mai 2008 - Fayard Mot de l’éditeur : Belle comme le jour, Lily Diamond n’a que seize ans lorsque, sur le chemin de l’usine, elle rencontre Patrick Brodie, l’enfant sauvage du milieu. Ensemble, ils vont fonder un des clans les plus puissants de l’East End. Lily donne naissance à cinq enfants. Lance, son cadet, est un monstre capable du pire. Favori de sa grand-mère, une vraie vipère, Lance se prépare un brillant avenir de tueur. Martina Cole explore les abîmes de l’âme humaine, là où s’échafaudent les vengeances les plus sanglantes.

Le Secret du dixième tombeau de Michael Byrnes Roman paru en juin 2008 - Belfond

Mot de l’éditeur : Vendredi, jour de prière, sur le Mont du Temple à Jérusalem. Un commando d’hommes masqués lance une attaque meurtrière et s’empare d’un trésor archéologique dissimulé dans une crypte sous la mosquée. Alors que cette profanation fait planer la menace d’un conflit imminent, Charlotte Hennesey, une brillante généticienne, est convoquée au Vatican dans le plus grans secret. Sa mission : analyser de mystérieux ossements... Pourquoi le Vatican tient-il absolument à cacher cette découverte ?

99


jeunesse Par où passe mon médicament...

d’éric Ezan et Marine Ludin Paru en juin 2008 - éditions Le Pommier

Mot de l’éditeur : Qu’est-ce qu’une maladie ? Comment fonctionne un médicament ? Comment circule-t-il dans mon corps ? Grâce au Docteur Médicus, à la pharmacienne Pilula et à Eric le chercheur, Olivier et Camille vont découvrir le fabuleux parcours des médicaments dans leurs organismes ! Des réponses sérieuses et drôles aux questions que les enfants se posent sur le monde. Chaque livre est le fruit d’un échange nourri entre une classe et l’auteur.

Mélanie et les sept frères McGowan Hesitation de Kate Brian - Dès 9 (Fascination, T3) ans Pocket Jeunesse

Mot de l’éditeur : Mélanie, 16 ans, en a plus qu’assez de déménager. Quand elle apprend qu’elle doit partir pour la Corée, elle pique une crise. Ses parents acceptent de ne pas l’emmener, mais elle devra habiter chez des amis, le couple McGowan… et leurs sept fils ! Elle accepte, loin d’imaginer que les garçons sont devenus… de vrais canons !

de Stephenie Meyer Roman dès 12 ans Hachette Jeunesse Parution en mai 2008

« à présent, je ne doute pas de ce que je désire, ni de ce dont j’ai besoin... ni de ce que je veux faire, là, maintenant.» Stephenie Meyer signe le 3ème volet de la plus bouleversante tragédie amoureuse depuis Les Hauts de hurlevents.

Quand on a 17 ans d’Ella Balaert Livre d’images éditions Rageot

Il y a Jennifer, qui aime la mode. Guillaume, le cinéphile décalé. Farid, le slameur, qui disparaît du jour au lendemain. Erwan, le beau gosse qui carbure à la bière et la tequila. Romane, qui affiche un look gothique et traîne son mal de vivre. Ils ont tous dix-sept ans, ils ne sont pas sérieux et vont vivre une année unique...


Mayotte &

océan Indien

Mayotte gourmande

de Daourina éditions Orphie

Découvrez et redécouvrez les multiples saveurs de la cuisine mahoraise à travers cette réédition des recettes de Daourina. Bientôt, le gratin de fruit à pain, le Dodoki en passant par l’étonnant Kakamoukou n’auront plus de secrets pour vous !

Margouilli, le margouillat Album Enfant - éditions du Baobab 4ème de couverture : Margouilli n’est pas un margouillat comme les autres. Il est pourtant bien vert et tout plat comme ses congénères. Comme eux, ses quatre petites pattes se terminent par de minuscules ventouses bien pratiques pour ses déplacer le long des murs et des plafonds...

101

Vingt-et-un jours d’histoire (Réunion - Océan Indien)

de Daniel Vaxelaire - éditions Orphie Mot de l’éditeur : Feuilletez le grand livre de l’histoire de La Réunion, à travers les témoignages de vingt-et-un personnages, jeunes et moins jeunes, qui vivent autant de journées mémorables. Introuvable depuis des années, cet ouvrage a été enrichi pour la présente réédition de nombreux documents, textes explicatifs, schémas, cartes et chronologies.


102

A. L.


BD

Vincent LiĂŠtar





Mayotte Maxi-coupons mag

Sur présentation des Maxi-coupons, profitez d’offres promotionnelles exclusives dans les commerces de Mayotte ! Offres non cumulables valables exclusivement du 1er novembre au 31 décembre 2008


mag

Maxi-coupons

Mayotte

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Sur présentation des Maxi-coupons, profitez d’offres promotionnelles exclusives dans les commerces de Mayotte !

Offres non cumulables valables exclusivement du 1er novembre au 31 décembre 2008


Maxi-coupons

Mayotte mag

LMA

Coiffure & esthétique

- 10 %

sur toutes les La Porte de prestations ! la Beauté 11 place Mariage à Mamoudzou Tél. : 02 69 61 33 99

Sur présentation des Maxi-coupons, profitez d’offres promotionnelles exclusives dans les commerces de Mayotte ! Offres non cumulables valables exclusivement du 1er novembre au 31 décembre 2008


Mayotte Maxi-coupons mag Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

sur toutes les La Porte de prestations ! la Beauté

- 10 %

Maxi-coupon

LMA Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Coiffure & esthétique

11 place Mariage à Mamoudzou Tél. : 02 69 61 33 99

Valable du 1er au 8 novembre 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Valable du 1er nov. au 31 déc. 2008. Non cumulable avec d’autres remises.

Maxi-coupon

Sur présentation des Maxi-coupons, profitez d’offres promotionnelles exclusives dans les commerces de Mayotte !

Offres non cumulables valables exclusivement du 1er novembre au 31 décembre 2008



tendance

T-SHIRT 976 MAORé

100 % coton, cette gamme de T-shirts « made in Mayotte » a été créée depuis 2006 par une association de jeunes de Mamoudzou. Existe en jaune, mauve, noir, gris et blanc. En vente chez : ETHNIC, rue du Commerce à Mamoudzou Prix public : 30 €

108

SACS à MAIN

Un grand choix de modèles à la mode de diverses tailles et couleurs. En vente chez : ETHNIC, rue du Commerce à Mamoudzou Prix public : à partir de 40 €

BOUYOU

Venez découvrir de jolies boîtes artisanales faites avec le « bouyou », le fruit du baobab. En vente chez : SENTEUR D’YLANG, rue du Commerce à Mamoudzou Prix public : à partir de 38 €


Le

shopping du moment... YLANG-YLANG

Découvrez les senteurs enivrantes de l’ylang ylang produit par OHAIX à Combani (Tél. : 0269 62 10 75), en petit et grand format. Pour profiter du parfum sucré de l’ananas sous la douche, rien de tel que d’essayer le savon à base végétale parfumé à l’ananas, fabriqué lui aussi à Mayotte. En vente chez : SENTEUR D’YLANG, rue du Commerce à Mamoudzou Prix public ylang - grand format : 8,40 € - petit format : 4,90 € Prix public savon : 2,50 €

VOILE DE BRILLANCE

Ce soin sans rinçage aux extraits de jojoba, de noisette, de sésame et de romarin est la touche beautélumière des cheveux à tendance sèche. En vente chez : LMA, place Mariage à Mamoudzou Prix public : 21 €

GAMME VISAGE SOTHYS

Appliquez le lait démaquillant purifiant ou satiné puis la lotion douce confort de la gamme SOTHYS, pour une peau douce et éclatante. En vente chez : LMA, place Mariage à Mamoudzou Prix public : 17 €

LMA

BEAUTé PIEDS MaNuCure

Coiffure & esthétique coupe homme femme enfant

épilation Amincissement

La Porte de la Beauté

Massages

11 place Mariage 97600 Mamoudzou Tél. : 02 69 61 33 99


NOUVEAUTé

Rouge Volupté Ce nouveau rouge à lèvres représente une révolution : sa texture à métamorphose se fluidifie au contact des lèvres, créant une véritable surprise à l’application. Rouge Volupté bénéficie d’un SPF 15 et d’une bonne couvrance. La bague extérieure à la teinte du rouge à lèvres facilite le choix de la consommatrice et le miroir sur le capot permet des retouches à tous moments. Le résultat maquillage : une couleur satinée, qui se joue naturelle ou sophistiquée. Existe en 15 teintes. Prix : 27 €

Mascara volume effet faux cils Un mascara volumateur qui intensifie le regard. Les cils sont étoffés et recourbés en un seul geste. Effet glamour garanti. Existe en 7 teintes. Prix : 26 €

Soin pinceau éclat instantané Votre soin pinceau efface les traces de fatigue et vous offre un coup d’éclat protecteur, pour une « seconde peau » resplendissante de fraîcheur au toucher divinement velouté. Prix : 39 €

NOUVEAUTé


Découvrez la Gamme Multi-Régénérante CLARINS

Lift Anti-rides Jour Peaux Sèches Complice des peaux sèches, ce soin accompagne vos jours d’éclat, d’énergie et de fermeté avec le blé tendre, le thé blanc et le lampsane.

Sérum Phyto-Tenseur Un double effet tenseur et lissant pour des traits embellis et un grain de peau affiné grâce aux extraits d’hibiscus et de graine des Incas.

Baume Anti-Rides Lèvres et Contour Riche en huile de framboise et karité, un soin lissant et régénérant qui redonne aux lèvres jeunesse et séduction.

Soin Raffermissant Corps Le soin anti-âge qui régénère intensément la peau grâce à des actifs exceptionnels. Elle est plus tonique, plus élastique, le corps est plus ferme.

Jeunesse du Cou Amandons de prune pour une peau de velours, auxines de tournesol pour une fermeté visible, anthyllis pour un modelé pulpeux : le cou ne trahira plus votre âge.

Tous les produits de la double page sont disponibles chez MADO PARFUMS - centre commercial Jumbo Score Tél. : 0269 61 25 76

Double Sérum Génération 6 Un concentré de nature : graine des Incas, marula, sisymbre, avocat... le traitement le plus complet contre le vieillissement de la peau.

Raffermissante Nuit Toutes Peaux à 40 ans, visage lumineux au réveil avec cette crème au romarin apaisant et à l’alfalfa raffermissant, renforcé par l’effet régénérant de la Glistin®


Idée recette de Mayotte Vivaneau sauce Saziley

accompagné d’une purée de patate douce et d’un achard de mangue Ingrédients

Pour 4 personnes

• 500 g de vivaneau

Préparation : 20 minutes

• 1 kg de patate douce

Cuisson : 10 minutes

• 3 branches de ciboulette, gingembre, safran, ail, oignon, lait de coco, citron, sucre, sésame, farine, sel, poivre

1

épluchez les patates douces et laissez-les tremper dans l’eau pour les nettoyer. Coupez le vivaneau en dés d’environ 3 cm de côté.

2

Mettez à bouillir les patates douces dans l’eau pendant 10 minutes pour les faire ramollir. Dans cette eau, ajoutez : 2 cuillères à soupe de safran, 1 cuillère à café de sel, 1 pincée de poivre et 1 gousse de vanille coupée en deux.

3

égouttez les patates douces. Mixez-les en purée en y ajoutant : 1 pincée de sel et de poivre, 1 petit bout de gingembre, 4 gousse d’ail émincée, 3 branches de ciboulette, 2 cuillères à soupe de lait de coco et un peu de citron.

4

Déposez les morceaux de poisson dans un bol et saupoudrez-les de sucre (roux de préférence). Ajoutez 2 cuillères à soupe de soja, 1 cuillère à soupe de sésame, un peu de jus de citron et 1 cuillère à café de poivre vert en grains.

Un grand merci à Isma pour la préparation de cette recette.

5

Faites chauffer de l’huile dans une poële avec un peu d’ail. Avec deux grandes cuillères, formez de grandes boulettes de purée et placezles dans la poële jusqu’à ce qu’elles soient dorées, puis retirez-les du feu.

6

Mettez de la farine dans une assiette et panezen le poisson. Faites fondre du beurre dans une poële puis faites cuire le poisson pané 2 minutes de chaque côté. Retirez le poisson. Dans la même poële, jetez 1 oignon, 1 gousse d’ail, 1 cuillère à soupe de sésame, 1 gousse de vanille fendue en deux. Ajoutez le reste du jus de la macération du poisson (soja, poivre vert et citron), 200 ml de lait de coco, 1 pincée de safran, de curry, de sel et de poivre, et enfin un peu de citron.

7

Incorporez le poisson à la sauce et faites cuire encore 4 minutes en retournant le poisson. ça y est, vous y êtes arrivé(e) ! Bon appétit !


Ingrédients achard de mangue • • • • • • • • • •

2 mangues vertes 1 oignon 3 branches de ciboulette 1 tomate sans la chaire, émincée le jus d’un citron 1 cuillère à soupe d’huile 1 pincée de coriandre 1 morceau de gingembre émincé sel et poivre 1 piment rouge coupé en fines rondelles

P

our préparer votre achard de mangue, râpez deux mangues vertes puis incorporez tous les ingrédients ci-contre. Une astuce : si votre achard est trop pimenté, ajoutez un peu de sucre. Vous pouvez aussi remplacer les mangues par des papayes vertes.

113 Idée de « chaoula » à Mayotte, de manière traditionnelle, on déguste à l’apéritif la papaye verte en tranches avec du sel.

Au choix Le vivaneau peut être remplacé par du mérou, du capitaine ou de la dorade.

à Dipé Chaoula, rue du Commerce, vous trouverez de délicieux achards de légumes, composés de haricots verts, choux et carottes, ainsi que du confit de gingembre, idéal également pour les desserts ou les plats sucrés-salés. Ces produits fabriqués à Mayotte sont naturels, sans conservateurs ni colorants.


Jeux

114

RĂŠponse p. 120 121


es v o s g r il l

à

!!

Complétez les cases de la grille de Sudoku avec les chiffres de 1 à 9 de sorte que ces chiffres ne se répètent ni dans chaque colonne, ni dans chaque ligne ni dans chaque carré. Il n’ y a qu’ une seule solution. à vous de la trouver !

7

5

9 8

8 2 4

1

6

1

3

5

9

7

1

4

5

2

3 4

2

2

1 8 2 3 1

8

3

4

4

7

2

9

3 6

2

3

5 2

6

3 9

2

7 5 8

1

7

1

1 5

7 5

4

Grille n°3 : niveau moyen

2

7

9

2

8

4

2

5

4

3

Grille n°2 : niveau facile

8

7

6

5

1

5

9 7

7

8

7 6

6 7

6

8

4

Grille n°1 : niveau facile

6

9

3

4

7

4

5 7

1

7

9

2

8

3

8

3

6

2

4

6

3 6

8 4

8

9

4

5

4

9

2 2

1

6

6

9

3

8

9

8

8

6

7

7 3 8

2

1

4

9

Grille n°4 : niveau moyen Réponse p. 120


i


Tableau des points : Additionnez les symboles selon la lettre choisie, A, B, C ou D et rendez-vous page 120 pour les solutions.

RĂŠponse p. 120

117




Résultats jeux

2

9

5

6

3

8

5

1

8

6

7

2

4

8

2

6

4

3

7

9

1

5

TEST

7

8

4

6

1

3

5

9

2

1

6

2

5

4

9

8

7

3

5

9

3

8

7

2

4

6

1

Si vous avez un maximum de :

Si vous avez un maximum de :

6

1

9

3

5

8

2

4

7

3

5

7

9

2

4

1

8

6

2

4

8

7

6

1

3

5

9

Coucher à la belle étoile ne vous fait pas peur. Vous aimez l’espace, la découverte, la liberté. Ce sont des régions telles que l’Amérique du Sud avec sa pampa argentine et sa forêt brésilienne, ou bien encore l’Afrique et ses territoires sauvages qui vous correspondent. Vous êtes probablement quelqu’un de jeune ou qui a conservé un esprit d’aventure. Le confort vous indiffère et, dans un voyage, vous recherchez davantage les contacts avec les indigènes que la fréquentation des hôtels quatre étoiles.

Vous éloigner de la civilisation n'est jamais un plaisir pour vous. Vous tenez à votre confort, à un certain ordre, à une autodiscipline de tous les instants. Vous êtes travailleur(se), attentionné(e) et repoussez constamment au loin les mauvaises surprises. Ce sont les pays modernes et industrialisés qui vous correspondent, à commencer par les États-Unis et le Japon. Vous avez besoin de vous trouver au cœur des grandes métropoles pour vous sentir dans votre élément.

9

3

1

5

8

7

6

2

4

2

7

6

1

4

3

8

9

5

5

4

8

6

9

2

3

1

7

3

1

9

8

5

4

7

6

2

6

8

5

2

7

9

1

4

3

4

2

7

3

1

6

5

8

9

1

6

3

4

2

5

9

7

8

8

9

4

7

3

1

2

5

6

7

5

2

9

6

8

4

3

1

5

7

4

8

6

9

1

2

3

6

9

1

7

3

2

4

8

5

2

8

3

1

5

4

9

7

6

3

5

8

6

9

1

7

4

2

4

2

9

3

8

7

5

6

1

1

6

7

2

4

5

3

9

8

8

3

5

9

7

6

2

1

4

7

4

2

5

1

8

6

3

9

9

1

6

4

2

3

8

5

7

9

8

5

3

7

4

1

6

2

6

2

1

8

9

5

4

3

7

3

7

4

2

1

6

5

8

9

7

4

3

9

6

2

8

5

1

8

1

9

7

5

3

2

4

6

5

6

2

1

4

8

7

9

3

4

5

7

6

3

1

9

2

8

2

9

6

5

8

7

3

1

4

1

3

8

4

2

9

6

7

5

Si vous avez un maximum de : Parce que vous appréciez les plages ensoleillées, parce que vous aimez faire la fête sans contraintes et qu’une joie de vivre permanente vous habite, parce qu’enfin vous tenez à conserver cette décontraction qui est la vôtre, c’est pour les îles que vous êtes fait(e). Îles de toutes natures telles celles des Antilles, de la Guadeloupe à Porto Rico en passant par Cuba et Saint Domingue, celles de Thaïlande mais surtout celles de Polynésie à la géographie de carte postale.

Si vous avez un maximum de : À l'inverse des autres, vous avez plutôt des tendances d'ermite. Soli­taire, indépendant(e), vous ne recherchez ni le confort ni la promiscuité ou l'existence en communauté. Vos régions de prédilection sont les déserts africains ou, mieux, celui de Gobi. À moins que vous ne soyez davantage à l'aise sur les sommets de l'Annapurna ! Un séjour de quelques semaines dans un igloo du pôle Nord ne vous effraierait pas. Réfléchissez tout de même longuement avant de vous isoler du reste du monde.

mots fléchés

Grille n°4

1

3

Grille n°3

7

9

Grille n°2

4

Grille n°1

120

SUDOKU



Horaires des marées

© StraussgrauerMarina Softwares

La prudence impose de confronter les données issues de ces grilles avec les documents officiels qu’il est obligatoire d’avoir à bord. On peut aussi consulter les prévisions du Service d’Hydrographie et d’Océanographie de la Marine à l’adresse : www.shom.fr




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.