Presbytie

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Presbytie Guide à l’usage des patients et de leur entourage


La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration » ; toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement écrit et préalable de l’auteur ou ses ayants droit ou ayants cause est illicite (Alinéa 1er de l’article 40). Toute représentation, reproduction ou adaptation par quelque procédé que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. Cette interdiction recouvre notamment l’utilisation et l’exploitation de l’ouvrage ou des textes le composant par tout procédé tel que saisie, manipulation et stockage dans une banque de données, reproduction ou transmission par quelques moyens et formes que ce soit tels qu’électronique, mécanique, photographique, photocomposition, cinématographique, magnétique, informatique, télématique, satellite, ainsi que par tout autre moyen existant ou à créer. L’insertion d’extraits dans un ouvrage ou dans un document de formation est interdite.

Tous droits réservés. Dépôt légal : juin 2008 ISBN : 978-2-84504-098-4 ISSN 1628-6243 © Bash éditions médicales, marque de la Sas Serpens 12-16 rue de Vincennes 93100 Montreuil Imprimeur MP Stampa Illustrations Camille Baudoin, camille.baudoin@free.fr Illustrations médicales Sophie Jacopin, www.sophiejacopin.com Maquettiste Michel Le Louarn, studio.mag.net@wanadoo.fr


Presbytie Guide à l’usage des patients et de leur entourage

Dr Catherine Albou-Ganem Dr Florence Malet Dr Philippe Morizet Dr Jean-Jacques Saragoussi Anne-Françoise Vidaman



Préfaces Ce guide a pour vocation d’aider les personnes atteintes de presbytie à prendre la bonne décision, dès les premiers signes. Cela impose de produire une information de haute qualité, par une fédération de compétences indiscutable. L’implication d’auteurs et contributeurs de renom est donc essentielle. Et la mobilisation de personnalités des principales sociétés ophtalmologiques est également déterminante, attestant de l’adhésion de la communauté ophtalmologique. Ils contribuent à faire de ce guide une référence d’information. Qu’ils soient remerciés de leurs préfaces et soutien.

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Pr Joseph Colin Président de la Société française d’ophtalmologie (SFO) Chef de service d’ophtalmologie au CHU de Bordeaux

La presbytie est la conséquence de l’évolution actuellement inéluctable de la modification de structure du cristallin, qui fait perdre à l’œil son accommodation, c’est-à-dire sa merveilleuse fonction autofocus loin-près, dont on ne se rend vraiment compte de l’existence et de l’utilité que lorsqu’elle disparaît après 45 ans. Force est de constater que si le myope s’accommode bien de cette perte d’accommodation, car il conserve sa vision de près, le sujet à vision normale ou emmétrope, et surtout l’hypermétrope, vivent cette perte de la vision nette de près comme un handicap important dans leur vie quotidienne. La presbytie est sûrement la pathologie oculaire la plus fréquente puisqu’elle atteint actuellement en France plus de 40 % de la population ! Sur les 38 millions de porteurs de lunettes dans notre pays, 24 millions sont presbytes, 11 millions sont âgés de 45 à 64 ans et 13 millions de 65 à 85 ans. La correction par lunettes constitue le moyen le plus largement utilisé pour compenser la perte d’accommodation. Les verres progressifs ont connu au cours des années passées des évolutions techniques de plus en plus élaborées, qui entraînent un confort de vision parfaitement toléré par la majorité des porteurs. De même, les lentilles de contact multifocales permettent aujourd’hui à un nombre croissant de sujets, surtout les presbytes jeunes, de garder leur liberté visuelle sans correction. 6


La chirurgie de la presbytie peut aider certains patients, mais est encore à un stade tout à fait initial de son développement probable dans le futur. Prévenir les modifications de structure liées à l’âge du cristallin, ou remplacer le cristallin par une substance qui en possède les qualités de souplesse, sont les deux grands axes de recherche qui aboutiront probablement à des solutions « idéales » de correction de la presbytie… En attendant, les nombreux presbytes se posent bien des questions concernant leur nouvel état visuel : cet ouvrage réalisé par un panel d’experts leur apporte un maximum de réponses et d’informations… J. C.

Plus d’informations sur le site www.zemedical.com/presbytie

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Dr Jean-Luc Seegmuller Président du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof)

Vous êtes presbyte ? Tant mieux ! Quoi de plus banal que la presbytie ? Personne n’y échappe, avec les années. La prescription des « lunettes de lecture » se présente donc, pour l’ophtalmologiste frais émoulu, comme un acte bénin au point de prendre l’apparence d’une simple formalité. Au fil de ses années d’exercice, le praticien d’expérience doit bien admettre quel contresens il commettrait en sous-estimant le sentiment profond du jeune presbyte. De celui qui, après quarante années d’épanouissement continu de sa carrière et de ses capacités, est soudain confronté à la première défaillance d’un organisme jusqu’alors perçu comme inoxydable. De celle dont le regard, estompé par le fléchissement accommodatif, n’était pas obligé de compter ses premières rides, soudain révélées dans leur détail par la précision d’une correction optique pour la vision rapprochée. Seul le dialogue entre l’ophtalmologiste et son patient permet, comme souvent, de faire converger leurs états d’esprit respectifs, initialement si contradictoires. Parler de sa vue, ici encore, fait parler de sa vie. De son métier, de ses manettes, de ses cadrans, de son ordinateur. De ses loisirs, de ses habitudes, de sa broderie ou de ses livres… Dès lors, sorti du premier choc, le jeune presbyte peut découvrir que les recours pour corriger ce nouveau défaut ne se bornent pas aux « lunettes de grand-mère » sur le bout du nez. Le remarquable ouvrage qu’on a entre les mains passe en revue les techniques très diverses – verres progressifs et lentilles de contact, procédés variés d’interventions à visée réfractive – affinées par les ingénieurs et les chirurgiens. Leurs avantages, 8


mais aussi leurs risques ou leurs inconvénients, et surtout les critères de choix pour le candidat et son praticien, sont exposés, clairement et sans complaisance, par des experts éminents, dont la compétence dans la surspécialité dont ils traitent est reconnue dans les congrès internationaux. Leurs explications ne remplacent pas le dialogue avec l’ophtalmologiste. Elles l’alimentent, le documentent et le structurent, afin d’aborder l’essentiel : non pas quelle est, dans l’absolu, la meilleure solution, mais quel est le meilleur choix pour vous, dont la situation et les besoins ne sont superposables à nul autre. D’abord accablé, vous voilà enthousiaste, prêt à découvrir les bienfaits retrouvés du procédé choisi. La presbytie n’est donc pas une tare ! Ce n’est pas une maladie. Soit. Mais pourquoi votre médecin ne se hâte-t-il pas de vous remettre son ordonnance ? Car sa mission n’est pas terminée. Si votre ophtalmologiste tient à vous prescrire lui-même vos lunettes de presbyte, c’est qu’il sait qu’entre quarante et cinquante ans la fréquence de plusieurs maladies, parmi les plus sournoises, augmente significativement : le glaucome, la dégénérescence maculaire, la cataracte, et bien d’autres. C’est le moment – à ne pas manquer – où un fin dépistage, une prévention ciblée, une information sanitaire appropriée (protection des yeux, qualité de l’éclairage, compléments alimentaires… les divers chapitres de « l’ophtalmologie de la vie quotidienne ») prennent toute leur efficacité. C’est le moment – tant que vous ne ressentez aucun trouble, ensuite il sera trop tard – où, le cas échéant, un traitement doit être institué. Pour ces patients-là, la presbytie n’est pas seulement une étape, parmi d’autres, dans le cheminement de leur existence. C’est une véritable chance qui, en donnant à leur ophtalmologiste l’occasion d’un bilan et d’un diagnostic, leur apporte l’inestimable sécurité d’une prise en charge compétente et efficace. J.-L. S. 9 9


Pr Jean-Louis Arné, Président de la Société de l’association française des implants et de la chirurgie réfractive (Safir) À l’époque actuelle où l’individu est entouré par les instruments du progrès technologique (automobile, ordinateur, téléphone) et accepte d’en être dépendant, il tolère mal que le vieillissement lui impose de dépendre de prothèses pour lui permettre de conserver les performances visuelles qu’il avait spontanément dans sa jeunesse. Le quotidien est peu adapté à la vie du presbyte : les pièces de monnaie nouvelles sont de petite taille, les écrans de téléphones portables ou d’appareils photos numériques ont un format réduit créant des agacements quotidiens pour le presbyte qui le ressent comme une perte inacceptable de son autonomie. Si paradoxalement, un petit nombre trouve dans le port de corrections optiques une assurance qui lui manquait et qui lui apporte autorité et affirmation de soi, beaucoup au contraire le ressentent comme une marque nette de déchéance. Tous se posent et nous posent une multitude de questions : avant tout, peuvent-ils y échapper, des exercices de gymnastique peuvent-ils retarder l’échéance ? Tous connaissent, un ami, un parent qui peut se passer de correction pour lire. Dans le choix de la correction optique, les avantages mais aussi les contraintes du port d’un verre progressif, la nécessité d’une bonne vision binoculaire, tout ceci nécessite des explications souvent longues et difficiles. Bien sûr le port de lentilles de contact est une solution souvent souhaitée par le patient ; ce peut être un préalable imposé à la réalisation d’une chirurgie réfractive. Là encore, il faut savoir répondre aux questions de nos patients, leur 10


expliquer les contraintes d’hygiène et la nécessité souvent de la supplémentation d’une insuffisance lacrymale débutante. La chirurgie de la presbytie est une solution qui tente de plus en plus souvent les patients. Il faut savoir leur expliquer la différence entre les méthodes : monovision, presbylasik, et surtout parfois leur faire admettre qu’ils ne sont pas de « bons candidats » à cette chirurgie que ce soit pour des raisons optiques ou professionnelles. La réalisation d’un guide à l’usage des presbytes et de leur entourage nécessite la collaboration d’ophtalmologistes ayant des domaines d’excellences aussi variés que la réfraction, la contactologie et la chirurgie réfractive. Le groupe d’auteurs de cet ouvrage a une expérience considérable dans les différents domaines du traitement de la presbytie : ils font preuve en outre d’une grande clarté d’exposition que soutient parfaitement l’illustration. Nul doute que ce guide sera riche d’enseignements pour nos patients et aussi avouons-le, qu’il nous facilitera le dialogue quotidien avec des patients déjà mieux informés. J.-L. A.

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Remerciements Société française d’ophtalmologie (SFO)

Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof)

Société de l’association française des implants et de la chirurgie réfractive (Safir)

Société française des ophtalmologistes adaptateurs de lentilles de contact (SFOALC)

Préfaciers Pr Joseph Colin, président de la SFO Dr Jean-Luc Seegmuller, président du Snof Pr Jean-Louis Arné, président de la Safir

Ont contribué à la rédaction de cet ouvrage Dr Pierre Coulon Dr Pierre Lévy Dr Laurent Gauthier-Fournet

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Sommaire Les grandes questions 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14.

Qu’est-ce que la presbytie ? ....................................... 30 Quels sont les signes de la presbytie ? ...................... 34 Qu’est-ce qu’un trouble de la réfraction ? ................ 36 Pourquoi moi, presbyte, ai-je besoin de plus de lumière pour lire le soir ? ............................................ 38 Quand la presbytie se manifeste-t-elle ? ................... 40 Une mauvaise correction de loin peut-elle faire croire à un début de presbytie ? ....... 41 Puis-je être presbyte avant l’âge ? ............................ 42 Tout le monde devient-il presbyte un jour ou l’autre ? .................................................................. 43 Comment évolue la presbytie ? Est-il possible de la stopper ?............................................................. 44 Comment corriger ma presbytie ? ............................. 45 Ma presbytie va-t-elle aggraver mon trouble de convergence ? ........................................................ 46 Puis-je attendre pour faire corriger ma presbytie ? .... 47 Si mes deux yeux ne regardent pas dans la même direction, puis-je être gêné(e) pour voir de près ? ..... 48 La rééducation orthoptique peut-elle stopper, retarder ou améliorer l’évolution de ma presbytie ? .... 49

Les mécanismes de la vision 15. Que faut-il pour bien voir ? À quoi cela sert-il?........ 52 16. Quelle est la distance idéale pour voir net de près ? ... 53 17. Comment voit l’œil normal ? ..................................... 54 13


18. Qu’est-ce que la réfraction en ophtalmologie ? ....... 56 19. Qu’est-ce que l’accommodation et quelles parties de l’œil fait-elle intervenir ? ...................................... 57 20. Quels sont les mécanismes de l’accommodation et comment se déclenche-t-elle ? .............................. 58 21. Puis-je volontairement ne pas accommoder ou bien influencer mon accommodation ? ............... 61 22. Dois-je accommoder pour voir net de loin ? ............. 62 23. J’ai un trouble de la vue de loin, puis-je ne porter que la correction pour ma vue de près ? .................. 63 24. Si je ne suis pas bien corrigé de loin (ou de près) dois-je accommoder pour voir net ? .......................... 64 25. L’accommodation varie-t-elle avec l’âge ou avec d’autres facteurs ? ......................................... 65 26. J’ai du mal à voir net de près en faible lumière est-ce normal ? ............................................................ 66 27. Mon accommodation se fait-elle de la même façon de loin et de près ? ..................................................... 67

Presbytie et myopie, hypermétropie, astigmatisme 28. Comment est corrigée la myopie ? ............................ 70 29. Comment est corrigée l’hypermétropie ?.................. 72 30. Comment est corrigé l’astigmatisme ? ...................... 74

Les lunettes et la presbytie 31. 32. 33. 34. 35.

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Comment la presbytie se corrige-t-elle ? ................... 78 Quels types de verres peuvent corriger ma presbytie ? .79 Qu’est ce qu’un verre progressif ? ............................. 82 Existe-t-il plusieurs types de verres progressifs ? ...... 83 Les verres progressifs peuvent-ils être gênants la nuit ? Dois-je les porter tout le temps ? ................ 84


36. Quelles sont les causes possibles d’un retard ou d’une impossibilité à l’adaptation aux verres progressifs ? ...85 37. Avec mes anciens verres progressifs je voyais très bien. Pourquoi ne puis-je m’adapter à mes nouveaux verres ? ...................................................... 87 38. Dois-je faire de la rééducation orthoptique avant de porter mes verres progressifs ? .................. 88 39. Pourquoi suis-je gêné(e) avec mes verres progressifs à la descente des escaliers ou des trottoirs ? ............ 89 40. Pourquoi suis-je gêné(e) à la lecture dans mon lit avec des verres progressifs ? ...................................... 90 41. Puis-je travailler sur mon ordinateur ou conduire ma voiture avec des verres progressifs ? ................... 91 42. Les verres progressifs sont-ils à conseiller pour toutes les professions ? .............................................. 92 43. À quel rythme dois-je changer de lunettes ? ............ 93 44. Puis-je porter les lunettes de presbyte d’une autre personne ou bien utiliser des lunettes loupes pour voir net de près ? ............................................... 94 45. Je suis myope, j’ai 42 ans et je préfère lire de près sans mes lunettes, pourquoi ? ................................... 96 46. Pourquoi ma grand-mère peut-elle lire de près sans ses lunettes ? ....................................................... 97

Les lentilles et la presbytie 47. Qu’est-ce qu’une lentille de contact et que peut-elle corriger ? ....................................... 100 48. Quelles sont les différentes sortes de lentilles de contact disponibles sur le marché ? ................... 101 49. Depuis quand les lentilles pour presbytes existent-elles ? .......................................................... 103 50. Comment fonctionnent ces lentilles ? ..................... 104 51. Myope (ou hypermétrope), astigmate et presbyte, existe-t-il des lentilles qui corrigent tout ? ............. 107 15


52. J’ai des lunettes seulement pour lire, n’ayant jamais porté de lentilles, puis-je bénéficier de ces lentilles ? ........................................................ 108 53. Ma vision sera-t-elle la même qu’avec mes lunettes progressives ? ............................................................ 109 54. Vais-je tout de suite m’habituer à mes lentilles ? ... 110 55. Existe-t-il des contre-indications au port des lentilles progressives ? ....................................... 111 56. Qui va m’adapter en lentilles progressives ? .......... 112 57. Comment se passe l’adaptation chez mon ophtalmologiste ? ..................................................... 113 58. Puis-je porter mes lentilles pour travailler sur ordinateur ? ........................................................ 115 59. Existe-t-il des situations (sports, professions, activités de loisir) incompatibles avec le port des lentilles ? ............................................................. 116 60. Puis-je, sans problème, me maquiller avec mes lentilles ?.................................................................... 118 61. Puis-je dormir avec mes lentilles ? ........................... 119 62. Mes lentilles doivent-elles être changées souvent ? .................................................................. 120 63. Comment dois-je entretenir mes lentilles ? ............ 121 64. Dois-je faire régulièrement contrôler mon équipement en lentilles chez l’ophtalmologiste ? .. 122 65. Existe-t-il des complications provoquées par le port des lentilles ? ............................................................ 123 66. Comment poser et enlever mes lentilles ? .............. 124 67. Je viens de rincer mes lentilles à l’eau du robinet. Est-ce imprudent ? .................................................... 128 68. Je me suis endormi(e) sans enlever mes lentilles. Est-ce grave ? ............................................................ 129 69. Existe-t-il des lentilles teintées ou dois-je porter des lunettes de soleil en plus ? ................................ 132

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La chirurgie réfractive de la presbytie 70. En quoi consiste la chirurgie réfractive destinée à corriger la presbytie ? ............................. 134 71. À qui s’adresse la chirurgie de la presbytie ? .......... 138 72. Comment savoir si je suis un bon candidat à la chirurgie de la presbytie ? ................................. 139 73. Comment le chirurgien choisit-il la technique la mieux adaptée à mon cas ? .................................. 140 74. Est-il possible de corriger en même temps ma myopie (ou hypermétropie), mon astigmatisme, ma presbytie avec la chirurgie ? .............................. 141 75. Quels résultats puis-je attendre de l’intervention de correction de la presbytie ? ................................. 142 76. Verrai-je mieux qu’avec mes lentilles de presbyte ? .. 143 77. Dois-je attendre que ma presbytie se stabilise pour me faire opérer ? ............................................. 144 78. Comment choisir mon chirurgien ? ......................... 145 79. La chirurgie de la presbytie est-elle remboursée par l’Assurance maladie ? ......................................... 146 80. Combien coûte l’intervention de chirurgie réfractive ? Le prix est-il un facteur de qualité ? .... 147 81. Quels examens permettent de savoir si je suis opérable ? ................................................................. 148 82. J’ai une cataracte : est-ce une contre-indication à la chirurgie de la presbytie ? ................................. 150 83. Quelles sont les contre-indications médicales à la chirurgie réfractive ? ................................................ 151 84. Existe-t-il d’autres types de contre-indications ? .... 153 85. Existe-t-il des risques à se faire opérer ?.................. 154 86. Quelles précautions dois-je prendre avant l’intervention ? .......................................................... 155 87. Qu’est ce qu’un Presbylasik ? ................................... 156 88. Qu’est qu’un Lasik en monovision ? ........................ 158 89. Comment se déroule une intervention par Lasik ? ... 159 17


90. Quelles sont les complications du Lasik ? ................ 163 91. Qu’est ce qu’un implant intraoculaire ? .................. 164 92. Qu’est ce qu’un implant multifocal du pseudophake ? .........................................................166 93. Comment se déroule la pose d’un implant multifocal cristallinien ? ..............................................167 94. Dois-je prévoir quelqu’un pour me raccompagner après l’intervention ? ...................................................170 95. Quelles sont les complications des implants multifocaux cristalliniens ? ..........................................172 96. Aurai-je mal après l’intervention ? ............................173 97. Comment verrai-je en sortant de l’intervention ? Quand apprécierai-je les résulats ? ............................174 98. Quelles précautions dois-je prendre après l’opération ? ..................................................................175 99. Peut-il arriver que la chirurgie ait peu d’effet ? ......176 100. Est-il possible qu’après une intervention sans complications particulières, ma vue soit moins bonne qu’avant ? .........................177 101. Est-il possible que j’aie encore besoin d’une correction optique après l’intervention ? ......178 102. Le fait d’avoir été opéré(e) de ma presbytie compromet-il des interventions ultérieures ? ..........179

Nouveaux traitements 103. Quelles sont les perspectives de progrès pour les lunettes ? .......................................................................182 104. Que seront les lentilles du futur ? ..............................183 105. Qu’est-ce que la chirurgie de la presbytie par incisions sclérales au laser Erbium Yag ? ............184 106. Comment va évoluer la chirurgie de la presbytie avec implant ? ...............................................................185

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Mémo Les bons réflexes Les signes qui doivent m’alerter lors du port de mes lentilles ........................................................................188 Préparez votre consultation ophtalmologique en vue du port des lentilles ...................................................189 Bien vivre avec ses lentilles ...................................................189 Bien vivre avec ses lunettes ....................................................190 Préparez votre consultation de chirurgie réfractive ..............191 Organisez votre consultation de chirurgie réfractive ........192 Les adresses .............................................................................194 Le kiosque ................................................................................195 Les sites ....................................................................................196 En savoir plus Critères pratiques de choix d’une technique laser permettant de compenser la presbytie ................................197 Chirurgie : zoom sur les implants cristalliniens multifocaux .............................................................................198 Conditions requises d’un bon candidat à la chirurgie des implants cristalliniens multifocaux ...............................200 Multifocalité et qualité de vision ..........................................205 Glossaire ...................................................................................210 Index ................................................................................... 214

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Introduction Une chose est sûre : nous devenons tous presbytes aux alentours de 44 ou 45 ans. Ce vieillissement du cristallin inéluctable se manifeste de façon insidieuse. Peu à peu nous sommes obligés d’éloigner les pages des livres ou des journaux pour mieux en distinguer les caractères. La pénombre ne nous permet plus de voir nettement de près. Et puis un jour nous nous surprenons à emprunter les lunettes d’un ami pour déchiffrer un horaire ou un menu de restaurant

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Il faut se rendre à l’évidence : notre cristallin ne nous permet plus de voir correctement de près. Que choisir pour compenser ce « handicap » ? Des lunettes ? Oui parce que ça me permet de voir comme avant ! Non parce que je n’en ai jamais porté et que ça me vieillit ! Des lentilles ? Oui parce que c’est très discret et que je ne veux pas cacher mes yeux ! Non parce que leur entretien me semble trop fastidieux ! Se faire opérer ? Oui parce que depuis que mon voisin l’a fait il en est très content ! Non, car je n’ai pas envie qu’on touche à mes yeux et que les lunettes me conviennent parfaitement. Vous trouverez dans cet ouvrage tous les éléments nécessaires pour faire votre choix en fonction de votre personnalité, de vos activités et de la qualité de vision que vous souhaitez obtenir.

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Pourquoi le guide Presbytie et à qui s’adresse-t-il ? Ce guide est destiné à tout le monde ainsi qu’à toute personne au milieu de la quarantaine. Une chose est sûre, nous devenons tous presbytes aux alentours de 44 – 45 ans. La gêne visuelle que nous ressentons lorsque la presbytie survient nous force à nous interroger. Devrai-je fréquemment changer de lunettes ? Dois-je préférer le port de lentilles ? Qu’en est-il de la chirurgie pour corriger la presbytie ? Ce guide cherche à répondre le plus clairement possible à la majorité des interrogations que soulève la presbytie. Il apporte des informations actualisées, concrètes et précises sur la maladie et ses traitements. Il donne des conseils pour nous aider à mieux vivre notre quotidien. Le but de cet ouvrage n’est pas de remplacer l’ophtalmologiste mais de permettre de mieux utiliser le temps qu’il nous consacre, d’orienter nos questions vers quelques points précis qui nous posent problème afin de trouver la meilleure solution possible pour conserver une bonne vue après la quarantaine.

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Comment utiliser le guide ? Ce guide peut s’utiliser de différentes façons. Vous pouvez : – le lire linéairement ou au gré de votre curiosité, chaque question étant une porte d’entrée possible dans le sujet ; – vous reporter au sommaire pour consulter la liste des questions et obtenir une réponse précise à des interrogations du type : Qu’est-ce la presbytie ? Comment corriger ma presbytie ? Faut-il préférer des lunettes à double ou triple foyer ou bien des verres progressifs ? Je suis myope et presbyte, existe-t-il des lentilles pour corriger mes deux troubles visuels ? – chercher dans l’index les mots-clefs qui vous permettront de vous référer directement aux pages du livre traitant d’un sujet particulier ; – trouver dans le glossaire l’explication des termes médicaux que vous ne comprenez pas. Consultez le guide Presbytie sur www.zemedical.com/presbytie

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Pourquoi un site et comment l’utiliser ? L’espace www.zemedical.com/presbytie dédié à la presbytie enrichit l’information à disposition dans ce guide : pour suivre l’actualité, les dernières recherches, faciliter les échanges sur vos préoccupations. Les données sont de grande qualité, validées par nos auteurs pour leur sujet, par nos médecins pour le dispositif éditorial et les services. Dans l’espace dédié au thème, vous trouvez : – la base de données actualisée et enrichie, à la source du présent guide Presbytie, guide à l’usage des patients et de leur entourage ; – un dispositif éditorial : la veille de l’actualité, des interviews experts, des articles commentés, pondérés et critiques ; – des services : un forum, une base multimédia évolutive, une veille d’avis experts ; – des outils : dictionnaires, présentation des associations, annuaire d’organismes et services utiles, agenda ; – la boutique : pour le téléchargement des mises à jour, l’abonnement avec dans ce cas un accès à l’année à l’ensemble des thèmes de santé de ZeMedical.com Vous appréciez notre approche de la médecine et de la santé sur ce sujet ? Sachez qu’avec le même savoir-faire, la même qualité de signature et d’actualisation, nous élargissons régulièrement notre offre de sujets médicaux et de santé. Consultez le catalogue et les nouveautés sur www.zemedical.com/zeshop/catalogue

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Qui sont les auteurs ? Dr Catherine Albou-Ganem Chirurgien-ophtalmologiste, élevée dans une famille d’ophtalmologistes, Catherine Albou-Ganem a, dès son enfance, la passion de l’œil et de la vision. Après avoir été formée à l’ophtalmologie sous la responsabilité du Pr Sylvie Limon, cette spécialité est naturellement devenue son métier. Aujourd’hui, elle partage son activité de chirurgie réfractive entre l’hôpital public et le secteur privé. Sa fierté est d’avoir contribué au développement des nouvelles techniques de chirurgie réfractive par laser, qui permettent une chirurgie de la cornée dans de très bonnes conditions, avec des résultats précis, préductibles et sûrs. Cette chirurgie, lorsque ses indications sont bien respectées, permet d’améliorer considérablement la vision de certains patients. Dr Florence Malet Ophtalmologiste, médecin des hôpitaux, Florence Malet travaille à Bordeaux depuis l’année 2000 après avoir développé au CHU de Brest dans le service du Professeur Joseph Colin une unité de contactologie (unité d’adaptation de lentilles de contact). Elle est spécialisée dans la pathologie du segment antérieur de l’œil et plus particulièrement en lentilles de contact et glaucome. Elle est actuellement vice-présidente de la Société européenne d’ophtalmologistes adaptateurs de lentilles de contact (ECLSO) après avoir été présidente de la Société française d’ophtalmologistes adaptateurs de lentilles de contact (SFOALC). Elle est responsable de l’enseignement du diplôme universitaire de 3e cycle de contactologie réservé aux ophtalmologistes qui se sur-spécialisent dans ce domaine. Elle souhaite vivement que cet ouvrage participe à une meilleure connaissance des lentilles et de leur utilisation, préconisée avec des règles d’hygiène simples mais indispensables.

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Dr Philippe Morizet Chirurgien-ophtalmologiste libéral et hospitalier spécialisé dans la réfraction, directeur de cours en réfraction subjective, chercheur et conseiller en réfraction pour l’industrie, Philippe Morizet est aussi chargé d’enseignement universitaire, président de l’Association de formation en réfraction (Afer) et webmaster d’un site sur la réfraction. Dr Jean-Jacques Saragoussi Ophtalmologiste en activité libérale et hospitalière, JeanJacques Saragoussi consacre l’essentiel de son activité clinique à la chirurgie du segment antérieur de l’œil. La chirurgie réfractive a considérablement influencé et orienté sa carrière professionnelle au début des années 1980 où, alors spécialisé en chirurgie cornéenne, il s’oriente naturellement vers cette nouvelle technique. Responsable pendant vingt ans du programme scientifique de l’enseignement postuniversitaire de chirurgie réfractive organisé par le service d’ophtalmologie de l’Hôtel-Dieu de Paris, il fut désigné pour préparer, publier et présenter le rapport annuel de la Société française d’ophtalmologie en 2001*. Il participe également aux opérations d’information des sociétés savantes et du syndicat national des ophtalmologistes (groupes de travail, fiches d’information, référentiel de bonnes pratiques cliniques). Anne-Françoise Vidaman Orthoptiste en activité libérale et hospitalière, titulaire d’un diplôme interuniversitaire de posturologie clinique et d’un diplôme de compétence professionnelle en réfraction subjective, elle est également formatrice en réfraction subjective dans le cadre d’une association (Afer) réservée aux orthoptistes et modératrice d’un site sur la réfraction, réservé aux ophtalmologistes et aux orthoptistes qui s’intéressent à la réfraction. * Ouvrage scientifique collectif de référence sur la chirurgie réfractive auquel ont participé une trentaine d’auteurs spécialistes de cette discipline. 27



Les grandes questions

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1 • Qu’est-ce que la presbytie ? La presbytie correspond à la diminution du pouvoir d’accommodation du cristallin, empêchant de voir net les objets proches. Malheureusement l’étymologie du mot presbytie n’est pas flatteuse ! En effet, ce mot vient du grec presbutês qui désigne le vieillard !

La presbytie rend difficile la lecture à une distance habituelle. Les caractères imprimés apparaissent flous, vous obligeant à éloigner le journal pour voir net. 30


Nous devenons donc presbytes tout simplement parce que nous vieillissons. Il faut savoir que le cristallin grandit de la naissance jusqu’à la fin de la vie. En grandissant il devient plus lourd (modification

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de la correction optique), moins transparent (apparition de la cataracte) et moins élastique. Ce manque d’élasticité s’accompagne d’un manque de déformation (voir question 12) et donc d’une insuffisance d’accommodation (voir question 20). D’où l’apparition d’une vue floue à la distance habituelle en vision de près : c’est la presbytie.

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La puissance accommodative du cristallin du sujet presbyte diminue et il ne peut plus amener l’image de l’objet proche sur sa rétine. Pour pallier cette insuffisance, il faut corriger optiquement (addition positive) le presbyte en vision de près.

Dans la presbytie, l’image d’un objet proche se projette en arrière de la rétine. Elle apparaît alors floue 33


2 • Quels sont les signes de la presbytie ? La presbytie perturbe la vision de près. Par exemple, pour la lecture il devient nécessaire d’éloigner le texte à lire. Peu à peu la vision des détails (lecture des petits caractères) devient impossible sans une correction adaptée. De même la manipulation de petits objets devient difficile voire impossible. Il est assez simple de vous apercevoir que vous devenez presbyte. Vous avez l’âge requis (aux alentours de 45 ans) et vous vous surprenez à allonger vos bras pour effectuer des travaux de près, pour lire votre magazine préféré ou tout simplement vous vous rapprochez de la lumière pour voir confortablement de près. Normalement nous devrions lire de près à une distance idéale de 40 cm, c’est-à-dire coudes à angle droit. Dès que nous sommes obligés d’ouvrir cet angle pour être plus efficace et confortable en vision de près, il faut se méfier et voir un ophtalmologiste. Cependant une mauvaise correction de notre vision de loin ou un défaut de convergence – ou les deux – pourraient nous faire croire, à tort, à un début de presbytie avant l’âge !

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3 • Qu’est-ce qu’un trouble de la réfraction ? Le trouble de la réfraction est évoqué lorsque les rayons lumineux ne convergent plus sur la rétine mais en avant ou en arrière de celle-ci. L’image perçue est alors floue. Ces troubles peuvent être dus à l’existence d’une particularité de l’anatomie de l’une des structures constituant le système optique (cornée, humeur aqueuse, cristallin, corps vitré) ou à une taille anormale de l’œil (œil trop long ou trop court). Dans ce guide, nous nous intéresserons à la presbytie qui est souvent associée aux troubles de la réfraction que sont la myopie, l’hypermétropie et l’astigmatisme. Le myope a un œil trop long, avec parfois une cornée trop bombée. Il voit flou lorsqu’il regarde au loin car les rayons lumineux qui traversent son œil convergent en avant de la rétine. L’hypermétrope a un œil trop court, avec parfois une cornée trop plate. Il voit flou lorsqu’il regarde de près car les rayons lumineux qui traversent son œil convergent en arrière de la rétine. L’astigmate a un œil dont la cornée a une courbure irrégulière qui la rend ovale au lieu de ronde. Les rayons lumineux qui traversent son œil se focalisent en deux points différents. La presbytie, nous le savons, est provoquée par le vieillissement du cristallin. Ce dernier perd son élasticité et se rigidifie progressivement, ce qui aboutit à une diminution de son pouvoir d’accommodation.

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Taille de l’œil normal Œil normal L’image formée sur le fond de l’œil est transmise au cerveau.

Œil myope L’image formée en avant du fond de l’œil est transmise floue au cerveau.

Œil hypermétrope L’image formée en arrière du fond de l’œil est transmise floue au cerveau.

Œil astigmate L’image formée en différents points autour du fond de l’œil est transmise déformée au cerveau.

Œil presbyte

L’œil normal comparé aux principales amétropies

Le cristallin accommodant mal en vision de près, l’image formée en arrière du fond de l’œil est transmise floue 37 au cerveau.


4 • Pourquoi moi, presbyte, ai-je besoin de plus de lumière pour lire le soir ? Parce que le faible éclairage (voir question 26) diminue la blancheur de la page que nous regardons, affaiblissant ainsi le contraste du texte lu. Cela provoque une sollicitation accrue de l’accommodation qui nous fait déjà défaut. De plus le rétrécissement normal de la pupille (myosis) qui accompagne l’accommodation (voir question 20) diminue la quantité de lumière imprégnant la rétine ! Il n’est pas de lecture confortable sans éclairage suffisant et adapté.

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5 • Quand la presbytie se manifeste-t-elle ? Il n’y a pas d’âge légal à l’apparition des signes cliniques de la presbytie, néanmoins les signes de presbytie gênants se manifestent aux environs de 44 – 45 ans pour les personnes de type occidental. Statistiquement, elle survient plus tôt, aux alentours de 35 ans, chez les personnes appartenant aux ethnies noires africaines. Cependant, les signes gênants de la presbytie peuvent se manifester plus tôt (de plusieurs mois ou années) en cas d’hypermétropie (et ce d’autant que cette dernière est importante) et plus tard (de plusieurs mois ou années) en cas de myopie (et ce d’autant que cette dernière est importante).

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6 • Une mauvaise correction de loin peut-elle faire croire à un début de presbytie ? Absolument. Un myope qui a des lunettes trop fortes sera obligé de les enlever pour voir de près. Un hypermétrope qui a des lunettes trop faibles aura des difficultés pour voir net de près avec ou sans ses lunettes.

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7 • Puis-je être presbyte avant l’âge ? Nous dirons que non ! Tout d’abord, il faut éliminer les difficultés d’accommodation liées à une mauvaise correction pour la vision de loin, une insuffisance de convergence ou un défaut anormal d’accommodation (c’est-à-dire tout ce qui peut empêcher le fonctionnement normal du muscle ciliaire ou la déformation du cristallin pour accommoder). Dans ce dernier cas, une correction de pré-presbytie pourrait être prescrite.

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8 • Tout le monde devient-il presbyte un jour ou l’autre ? Oui, même le myope (voir questions 3 et 5). La presbytie est une évolution inéluctable. Il s’agit d’un phénomène parfaitement naturel dû au vieillissement de l’œil. La question doit plutôt être : « Tout le monde se plaint-il des signes cliniques de la presbytie au même âge ? » La réponse est non ! En effet, l’hypermétrope s’en plaint en premier et ce d’autant que son trouble de réfraction est important (voir question 5). Pour les forts hypermétropes, la gêne peut être ressentie dès l’âge de 42 ou 43 ans. Celui qui n’a pas de trouble visuel (appelé aussi emmétrope) fait référence, c’est vers l’âge de 44 ou 45 ans qu’il commence à augmenter notablement sa distance pour lire de près sans correction. Le myope, quant à lui, se plaint plus tardivement et ce d’autant que son trouble de réfraction est important. Parfois, la myopie est si importante que le patient ne se plaint jamais de son éloignement de distance en vision de près car il reste toujours dans des limites raisonnables (inférieures ou égales à 40 cm).

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9 • Comment évolue la presbytie ? Est-il possible de la stopper ? La chute de l’accommodation est maximale entre 30 et 45 ans (voir la courbe de Duane à la question 25). À 45 ans, l’accommodation est suffisamment faible pour nous gêner en vision de près. Son insuffisance s’accentue assez rapidement chez le jeune presbyte (jusqu’à 50 – 55 ans) et devient moins prononcée après. Après 60 ans, la perte accommodative se stabilise et à 70 ans nous ne devrions plus changer notre correction de près. Quant à la question « Peut-on stopper la presbytie ? » nous pouvons répondre que le jour où nous aurons les moyens de stopper la croissance permanente du cristallin, nous aurons fait un grand pas vers la suppression des verres pour presbytes.

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10 • Comment corriger ma presbytie ? La presbytie peut être corrigée en utilisant : – des lunettes simples, à double foyer ou des verres progressifs (voir questions 33 et 34) ; – des lentilles de contact (voir question 48) ; – la chirurgie réfractive (voir question 70), qui consiste à remodeler la cornée au laser ou à poser une lentille (ou implant) intraoculaire multifocale permettant de corriger la vision de loin et de près.

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2 3

4

1. verre correcteur progressif ou à double foyer 2. lentille multifocale 3. intervention sur la cornée 4. implant aphake multifocal (remplaçant le cristallin)

Les différents moyens de correction de la presbytie

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11 • Ma presbytie va-t-elle aggraver mon trouble de convergence ? La presbytie est la conséquence d’une insuffisance d’accommodation. La convergence est entretenue par l’accommodation, qui fait défaut chez le presbyte. Si ce dernier a une exophorie (voir glossaire à « phorie »), l’insuffisance de son accommodation peut exagérer son trouble, et inversement. Si ce dernier a une esophorie (voir glossaire à « phorie »), son insuffisance de convergence peut soulager son trouble.

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12 • Puis-je attendre pour faire corriger ma presbytie ? C’est une drôle de question qui nous est fréquemment posée. S’agirait-il d’un problème de coquetterie ? Certainement, et aussi bien chez l’homme que chez la femme presbyte. Ce qu’il faut comprendre c’est que la vue est comparable à une photo qui se modifie tout au long de la vie. Ne pas porter ses lunettes ou retarder de les porter, c’est user prématurément son pouvoir accommodatif. À vous de choisir !

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13 • Si mes deux yeux ne regardent pas dans la même direction, puis-je être gêné(e) pour voir de près ? Oui, si une insuffisance de convergence en est responsable. Dans ce cas, le bilan et la rééducation orthoptiques sont primordiaux. Non, si un strabisme en est responsable. Dans ce cas, l’œil est en permanence dévié et neutralisé par le cerveau.

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14 • La rééducation orthoptique peut-elle stopper, retarder ou améliorer l’évolution de ma presbytie ? Non la rééducation orthoptique ne peut pas stopper le processus de vieillissement qui conduit à la presbytie. Néanmoins, il est certain qu’une bonne convergence est nécessaire au confort visuel, et en particulier à la lecture de près. Toute personne déficiente dans ce domaine manifeste des signes cliniques comparables à ceux d’une presbytie débutante : recul du texte ou de l’ouvrage. Dans ce cas, l’orthoptiste peut vous aider à récupérer une bonne amplitude de fusion, ce qui permet de ne pas vous faire courir le risque d’être mal corrigé par la presbytie (correction trop forte ou avant l’âge). Sinon, il n’est malheureusement pas possible de faire retarder l’apparition de la presbytie par de la rééducation orthoptique. Chez une personne qui a une bonne convergence, il n’a pas été prouvé que la rééducation orthoptique puisse freiner l’évolution de la presbytie. Mais chez une personne qui a une mauvaise convergence, la rééducation permet de ne pas surcorriger la presbytie.

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Les mĂŠcanismes de la vision

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15 • Que faut-il pour bien voir ? À quoi cela sert-il de bien voir ? Pour bien voir il faut une bonne vision binoculaire. C’est-àdire : – une acuité visuelle minimale pour chaque œil (10/10es est un minimum d’acuité idéale, le maximum étant 20/10es ) ; – une vision simultanée des deux yeux ; – une capacité à converger suffisante (voir question 7), donc à avoir une bonne amplitude de fusion afin de voir un point comme un point unique et de ne pas voir double ; – un bon équilibre oculomoteur. Les deux yeux doivent regarder dans la même direction ; – une correction comparable aux deux yeux, afin d’éviter une différence de taille d’image rétinienne trop importante qui peut entraîner un inconfort voire une neutralisation de l’œil le plus mauvais ; – une bonne vision de relief. Bien voir, c’est utiliser de manière optimale et sans fatigue tous les acteurs de l’accommodation (voir question 19). C’est contrôler de manière soutenue et efficace notre aptitude à regarder avec les deux yeux dans la même direction (convergence) en évitant ainsi la vue double (diplopie). Ne pas oublier que 80 % des informations que traite notre cerveau provient des images qu’il reçoit de nos yeux. Bien voir c’est une qualité de vie !

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16 • Quelle est la distance idéale pour voir net de près ? C’est à peu près la distance qui sépare la pointe du coude du poing replié sous le menton. Cette distance a été déterminée par Monsieur Harmon au milieu du siècle dernier. Cette distance correspond à peu près à 40 cm (ou coudes à 90°). La hauteur des tables et des bureaux a été calculée en fonction de cette distance (elle nous permet de mettre le coude sur la table et le poing fermé sous le menton et de bien lire).

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17 • Comment voit l’œil normal ? Avec des yeux normaux, nous voyons nettement parce que l’image des objets que nous regardons se forme sur le fond de notre œil, en un point précis de la rétine. Cette dernière est un peu l’équivalent de la pellicule pour un appareil photographique. Pour atteindre la rétine, les rayons lumineux provenant des objets traversent un système optique composé de cinq milieux transparents différents, qui sont un peu l’équivalent de lentilles. Sur une longueur de 23,5 mm (longueur axiale de l’œil mesurée par échographie), ils passent successivement par : – le film lacrymal, mince couche de larmes humidifiant la cornée dont l’épaisseur totale au centre est légèrement supérieure à un demi millimètre ; – la cornée, fin tissu transparent (car non vascularisé) constitué de cellules dont l’épaisseur totale est d’un demi millimètre ; – l’humeur aqueuse, liquide contenu dans la chambre antérieure de l’œil (espace compris entre la cornée et le cristallin) ; – le cristallin, lentille souple et élastique capable de se déformer sous l’action d’un muscle circulaire (muscle ciliaire) afin de présenter une image toujours nette sur la rétine (phénomène de mise au point selon la distance de vision lors de l’accommodation) ; – le corps vitré, sorte de gel transparent non homogène. Chaque fois que le rayon lumineux initial traverse un des cinq milieux transparents du système optique, il est dévié selon un certain angle. Cette déviation s’appelle la réfraction. Les réfractions successives aboutissent à la convergence des rayons lumineux sur la rétine, assurant ainsi une vision nette de l’objet. Le système optique de l’œil est tel que la cornée et le cristallin assurent la quasi-totalité de la réfraction (près des deux tiers pour la cornée et d’un tiers pour le cristallin). La réfraction évolue rapidement jusqu’à l’âge de 18 ans, et normalement de façon plus modérée par la suite. 54


Une personne qui n’a pas de trouble de la vue de loin est dite emmétrope. L’image d’un objet venant de l’infini (distance supérieure ou égale à 5 m) se forme naturellement sur la rétine (croisement en un point des deux focales issues des deux méridiens principaux cornéens). La personne n’a pas besoin d’accommoder pour voir l’image nette, car elle est déjà bien placée sur la rétine.

1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9.

film lacrymal cornée iris procès ciliaires zonule cristallin corps vitré rétine nerf optique

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4 5 6

2

3 1

7 9

Œil normal vu en coupe avec visualisation du trajet de la lumière de l’extérieur jusqu’à la rétine 55


18 • Qu’est-ce que la réfraction en ophtalmologie ? La mesure de la réfraction est l’art de savoir déterminer, au cours d’un examen de la vue, la correction nécessaire et suffisante afin de donner au patient une vision confortable et efficace à toutes les distances dans les conditions de la vie courante.

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19 • Qu’est-ce que l’accommodation et quelles parties de l’œil fait-elle intervenir ? L’accommodation est l’ensemble des phénomènes de mise au point qui permet à l’œil de voir net à différentes distances. Elle se mesure en dioptrie (1 D = 1/1 m). Par exemple, une personne qui lit à 50 centimètres, va accommoder de 2 dioptries. En principe, pour l’emmétrope, ou la personne parfaite– ment corrigée, l’accommodation se fait uniquement pour la vision des objets en deçà de 5 mètres. L’accommodation fait intervenir différentes parties de l’œil qui sont le cristallin, les fibrilles de la zonule de Zinn et le muscle ciliaire. Il faut également ajouter les acteurs qui permettent de traiter l’information et de moduler la réponse : le système nerveux autonome neurovégétatif (sympathique et parasympathique) ainsi que le cerveau.

cristallin zonule procès cilaires

Détail des parties de l’œil nécessaires à l’accommodation57


20 • Quels sont les mécanismes de l’accommodation et comment se déclenche-t-elle ? Les différents acteurs de l’accommodation (voir question précédente) interagissent entre eux différemment selon que nous regardons de loin ou de près : – pour la vision de loin (voir illustration) : lorsque le muscle de Brucke-Wallace (fibre longitudinale et radiaire du muscle ciliaire) se contracte, les fibrilles se tendent et le cristallin prend une forme contrainte, plus régulière, « en forme de lentille ». Il diminue ainsi sa puissance et permet la désaccommodation. Cette partie du muscle ciliaire pourrait donc s’appeler le muscle de l’emmétropisation ; – pour la vision de près (voir illustration) : lorsque le muscle de Rouget-Muller (fibre circulaire du muscle ciliaire) se contracte, les fibrilles se relâchent et le cristallin reprend sa forme naturelle « en madeleine ». Il augmente ainsi sa puissance et permet l’accommodation : la mise au point rend nette l’image de l’objet fixé. La lentille transparente, qu’est le cristallin, fait donc la mise au point de l’image sur la rétine en modifiant sa courbure en fonction des distances et des contractions de cette partie du muscle ciliaire. C’est pour cela que cette partie s’appelle le muscle de l’accommodation (muscle de RougetMuller). Ce qui déclenche l’accommodation, c’est le trouble de la vue. En effet, c’est l’analyse du flou de l’image rétinienne centrale qui déclenche de façon réflexe l’accommodation. Lors de l’accommodation, trois phénomènes simultanés entrent en jeu : – la convergence qui est un phénomène volontaire. Les deux yeux doivent regarder dans la même direction, un même point (le cerveau a horreur de voir double). C’est ce que nous 58


muscle de Brucke-Wallace contracté fibrilles de la zonule tendues cristallin

œil en mydriase Désacommodation : pour voir de loin, le muscle de BruckeWallace se contracte, les fibrilles se tendent et tirent sur le cristallin qui prend une forme non accommodée, en lentille.

muscle de Rouget-Muller contracté fibrilles de la zonule relachées cristallin

œil en myosis Accommodation : pour voir de près, le muscle de RougetMuller se contracte, les fibrilles se relâchent et le cristallin59 prend sa forme naturelle, accommodée, en « madeleine ».


appelons la fusion. Elle est nécessaire au déclenchement du phénomène suivant ; – l’accommodation, qui est un phénomène réflexe. Elle permet la mise au point de l’image sur la rétine et sa valeur dépend de la distance à laquelle est vu l’objet (unique). Cette accommodation, en retour, permet d’entretenir une bonne convergence afin de maintenir efficace la fusion et d’empêcher la vue double. La relation entre l’accommodation et la convergence est si importante que les spécialistes parlent du couple accommodation-convergence, cher aux orthoptistes. L’accommodation est due à une déformation de la face antérieure du cristallin qui tend à rendre nette l’image rétinienne perçue ; – le myosis, autre phénomène réflexe. C’est le resserrement de la pupille, qui a pour effet d’augmenter la profondeur de champ et pallier l’aberration optique engendrée par la déformation du cristallin (astigmatisme cristallien accommodatif).

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21 • Puis-je volontairement ne pas accommoder ou bien influencer mon accommodation ? Malheureusement non et c’est très important à savoir ! En effet, beaucoup de personnes sont mal corrigées (mauvais suivi lors de visites de contrôle) ou ne portent pas leurs lunettes croyant, à tort, que leur vue ne changera pas ou que de ne pas porter ses lunettes permet de reposer ses yeux alors que, nous avons vu, c’est tout le contraire (voir questions 14 et 15). Bref, être mal ou non corrigé c’est non seulement épuiser rapidement le muscle ciliaire mais aussi envoyer au cerveau des informations floues qu’il sera obligé de traiter avec difficulté. Nous pouvons volontairement modifier l’amplitude de notre accommodation (mais pas sa mise en œuvre !). Par exemple, un effort intellectuel peut grandement influencer notre accommodation (c’est une accommodation psychique). C’est ce qui se passe chez l’enfant qui apprend à lire et qui se comporte comme un myope en se rapprochant de son livre. Cette attitude est bien sûr nocive car fatigante pour l’œil et le dos ! En fait, nous accommodons tout le temps. L’accommodation varie constamment afin de lutter contre le flou adaptatif permanent. Ces petites variations permanentes de l’accommodation sont tout à fait normales et ne peuvent être supprimées. Mais attention, l’amplitude de ces dernières seront d’autant plus importantes que le trouble de la vue est non ou mal corrigé. Le muscle ciliaire (voir question 22) se fatigue alors (asthénopie accommodative) et la convergence ne sera plus stimulée. Attention au phénomène de vue double à la fatigue et aux maux de têtes. Portons donc nos lunettes bien faites ! 61


22 • Dois-je accommoder pour voir net de loin ? Nous dirons que l’emmétrope ou la personne bien corrigée n’a pas besoin d’accommoder pour voir net de loin. Le myope ne peut accommoder pour voir net de loin. Mais comme son image rétinienne centrale est floue cela entraîne de façon automatique une sollicitation de son accommodation (voir question 20). Mais c’est un effort inutile, car le myope ne peut amener l’image sur la rétine en accommodant. Le muscle ciliaire fatigue et l’accommodation ne peut plus stimuler de façon efficace la convergence du sujet afin de lui assurer une bonne fusion (voir question 20). La personne aura alors tendance à relâcher sa convergence et chaque œil se dirige en dehors (ou vers l’extérieur). Cela s’appelle l’exo (en dehors) phorie (voir glossaire) qui entraîne une vue double à toutes les distances avec, au maximum, maux de tête et vertiges. L’hypermétrope peut, en fonction de l’importance de son trouble et de son âge, amener l’image sur la rétine centrale et voir net. Mais ceci se fait au prix d’un lourd effort ! Il fatigue et en fin de journée (voire plus tôt) il est obligé de relâcher son effort accomodatif ce qui le fait voir flou à toutes les distances. Il est alors exposé aux troubles de la convergence, comme le myope.

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23 • J’ai un trouble de la vue de loin, puis-je ne porter que la correction pour ma vue de près ? Non, absolument pas ! Vous stimulerez en permanence votre accommodation en vision de loin (voir question 20) ce qui aura pour conséquence une fatigue du muscle ciliaire et à la longue un défaut de convergence (voir question 14) qui se décompensera et entraînera une vision floue (ou double) à toutes les distances. Ce n’est donc pas le bon choix ! Il faut savoir que la qualité de la correction de loin retentit énormément sur l’aptitude à voir net de façon soutenue et efficace de près.

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24 • Si je ne suis pas bien corrigé de loin (ou de près) dois-je accommoder pour voir net ? En effet, normalement nous ne devrions pas accommoder pour voir net de loin (voir questions 16 et 19). Mais si l’image de loin est floue sur notre rétine centrale, nous ne pouvons lutter contre le réflexe accommodatif qui est indépendant de notre volonté. Donc, il ne faut pas nous étonner si notre ophtalmologiste ou son collaborateur (l’orthoptiste réfractionniste) s’attache d’abord à mettre au point votre vue de loin ! Si votre vision de loin n’est pas confortable, elle ne le sera jamais de près et vous serez exposé à une correction de près (presbytie) trop forte ou trop faible. Par contre si vous n’êtes pas bien corrigé de près, vous pourrez rencontrer certains problèmes d’accommodation pour voir net. En fait, cela dépend du trouble de la vue. En effet, un myope non corrigé verra bien de près sans accommoder et ce d’autant que sa myopie est importante. Pour l’hypermétrope non corrigé, c’est l’inverse, il ne pourra voir bien de près qu’au prix d’un effort accommodatif d’autant plus intense que son trouble est important ou que son âge est avancé. Dans les deux cas, cette vision de près ne se fera pas souvent à la distance idéale de lecture, qui est de 40 cm.

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25 • L’accommodation varie-t-elle avec l’âge ou avec d’autres facteurs ? Oui, tout à fait ! Il suffit de regarder la courbe établie par Monsieur Duane au début du siècle précédent. L’accommodation varie également avec d’autres facteurs et pour ne citer que quelques exemples : le stress, la fatigue, la maladie, certains régimes, la grossesse, certaines drogues ou médicaments. puissance d’accommodation (en dioptries) 40 … 12 8 6

0

20

40

60

années

Courbe de Duane : plus l’on vieillit, plus la distance d’accommodation augmente. Le bébé accommode au bout de son nez, à 5 cm, l’adulte jeune à 20–30 cm et l’homme âgé à 60 cm et plus. 65


26 • J’ai du mal à voir net de près en faible lumière est-ce normal ? Au milieu du siècle dernier, des études ont montré que plus l’éclairage était faible, plus l’accommodation était sollicitée. Donc il faut se méfier de la lecture de près avec une mauvaise lumière ! Il faut lire dans les meilleures conditions d’éclairage pour ne pas fatiguer la vue. La liseuse halogène est une bonne solution en vision de près et de loin il nous faut entre 300 et 500 lux en lumière diffuse, non directe (voir question 4).

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27 • Mon accommodation se fait-elle de la même façon de loin et de près ? Normalement, s’il n’y a pas de trouble de la vue de loin, ou si ce dernier est parfaitement corrigé, l’image nette de loin sur la rétine centrale ne doit entraîner aucune accommodation. Par contre, si je rapproche l’objet de mon œil (vision de près), l’image de ce dernier se forme alors derrière la rétine centrale (il y a hypermétropisation, voir question 3). Nous devons alors accommoder pour ramener cette image sur la rétine. Ceci est possible s’il n’y a pas encore de presbytie chez toutes les personnes bien corrigées de loin. La vue de loin influence la vue de près et un myope sur-corrigé se plaint très tôt de sa vision de près avec ses lunettes et a tendance à les enlever pour voir net de près. Un hypermétrope sous-corrigé se plaint aussi très tôt mais ne peut rien faire pour améliorer sa vue de près !

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Presbytie et - myopie - hypermĂŠtropie - astigmatisme

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28 • Comment est corrigée la myopie ? Si vous êtes myope, cela signifie que votre œil est trop long (plus de 23,50 mm de long) ou que votre cornée est trop bombée. Lorsque vous regardez au loin, les rayons lumineux qui traversent votre œil convergent en avant de votre rétine vous donnant ainsi une vision floue des objets. En revanche, lorsque vous regardez de près (sans correction), vous voyez nettement, sans faire intervenir le réflexe d’accommodation (ce qui peut représenter un avantage à l’âge de la presbytie en retardant la gêne en vision de près). La myopie est fréquente dans la population générale puisqu’elle concerne environ un individu sur quatre. Elle apparaît pendant la croissance et évolue rapidement jusqu’à 18 ans, et normalement de façon plus modérée par la suite. Sur un plan anatomique, elle peut être considérée comme : – faible : de - 1 à - 3 dioptries ; – moyenne : de - 3,25 à - 6 dioptries ; – forte : au-dessus de - 6,25 dioptries. Les myopies supérieures à - 20 dioptries sont exceptionnelles. Sur un plan fonctionnel, - 0,5 dioptries ne vous laisse que 5/10es de vue, ce qui vous interdit légalement la conduite sans correction. Pour corriger votre myopie, il est possible, pour faire reculer le point de netteté vers la rétine, d’utiliser : – des verres de lunettes concaves (plus épais sur leurs bords) ; ils sont d’autant plus épais que votre myopie est forte, ce qui leur donne parfois une apparence inesthétique ; – des lentilles de contact qui fonctionnent selon le même principe que les verres de lunettes, mais offrent une meilleure qualité visuelle et un champ visuel plus étendu ; – la chirurgie réfractive (qui consiste à sculpter la cornée ou, dans les cas de fortes myopies, à mettre en place un implant correcteur intraoculaire). Chez un certain nombre de personnes, la myopie retarde de quelques mois ou quelques années la gêne due à la presbytie. 70


Taille de l’œil normal

L’œil myope, trop long, projette l’image nette en avant de la rétine et nécessite une correction 1. verre correcteur 2. lentille 3. intervention sur la cornée 4. implant phake de chambre antérieure 5. implant aphake (remplaçant le cristallin)

1 2 3 4

5

Les différents moyens de correction de la myopie

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29 • Comment est corrigée l’hypermétropie ? Si vous êtes hypermétrope, cela signifie que votre œil est trop court (ou pas assez puissant) par rapport à la focalisation des rayons lumineux qui convergent en arrière de la rétine. Le réflexe d’accommodation vous permet la mise au point des images pour la vision de loin. La vision de près nécessite, pour être nette, un effort d’accommodation supplémentaire. Une fatigue visuelle peut en résulter (elle est plus ou moins grande selon l’importance de votre trouble). La vision non corrigée devient plus faible de loin comme de près lorsque le pouvoir d’accommodation diminue, vers 44 – 45 ans. L’hypermétropie est considérée comme : – faible : de + 0,25 à + 0,75 dioptries ; – moyenne : de +1 à + 3 dioptries ; – forte : au-dessus de + 3 dioptries. Pour corriger l’hypermétropie, on peut, pour faire avancer le point de netteté vers la rétine, utiliser : – des verres de lunettes convexes (plus épais au centre). Leur épaisseur est d’autant plus importante que l’hypermétropie est forte ; – des lentilles de contact qui fonctionnent sur le même principe que les verres de lunettes mais offrent une meilleure qualité visuelle et un champ visuel plus étendu ; – la chirurgie réfractive, qui consiste à sculpter la cornée ou, dans les cas de fortes hypermétropies, à mettre en place un implant correcteur intraoculaire. Chez un certain nombre de personnes, l’hypermétropie avance de quelques mois ou années la gêne due à la presbytie.

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Taille de l’œil normal

L’œil hypermétrope, trop court, projette l’image nette en arrière de la rétine et nécessite une correction

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2

4

3

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1. verre correcteur 2. lentille 3. intervention sur la cornée 4. implant phake de chambre antérieure 5. implant aphake (remplaçant le cristallin)

Les différents moyens de correction de l’hypermétropie

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30 • Comment est corrigé l’astigmatisme ? Si vous êtes astigmate, la courbure de votre cornée n’est pas sphérique, c’est-à-dire qu’elle n’est pas la même sur les différents méridiens. Les rayons lumineux qui traversent votre œil se focalisent en deux points différents entre l’avant et l’arrière de la rétine, ce qui provoque une déformation de l’image de l’objet regardé. Selon l’importance de votre astigmatisme, vous éprouvez des difficultés visuelles de loin comme de près, allant d’une simple gêne à une vision très floue et déformée. À la lecture, vous avez tendance à confondre les chiffres ou les lettres ayant des formes proches : le 8, le 6, le 3, le M, le H et le N, par exemple. L’astigmatisme est considéré comme : – faible : inférieur à 0,75 dioptrie ; – moyen : de 1 à 2,25 dioptries ; – fort : supérieur ou égal à 2,5 dioptries. Pour corriger l’astigmatisme, on peut, pour compenser les anomalies de courbure de la cornée, utiliser : – des verres de lunettes toriques (verres n’ayant pas la même correction sur les différents méridiens) ; – des lentilles de contact de forme torique qui offrent une qualité visuelle supérieure et un champ visuel plus étendu que les lunettes ; – la chirurgie réfractive qui consiste à sculpter la cornée. Les implants ne sont pas encore couramment utilisés pour traiter l’astigmatisme. Chaque astigmatisme est un cas particulier, interférant spécifiquement ou non avec la presbytie.

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Taille de l’œil normal

L’œil astigmate projette l’image nette en différents points et nécessite une correction.

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2 3 1. verre correcteur 2. lentille de contact 3. intervention sur la cornée

Les différents moyens de correction de l’astigmatisme

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Les lunettes et la presbytie

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31 • Comment la presbytie se corrige-t-elle ? Comme le presbyte manque d’accommodation (son œil manque de puissance), il faut donc lui fournir de la puissance en lui donnant un verre substitutif c’est-à-dire un verre qui ramène l’image sur la rétine. L’image se formant derrière la rétine chez le presbyte, il faut donc un verre convergent ou positif. Ce verre de forme convexe, analogue à celui qui corrige l’hypermétropie, est aussi appelé addition.

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32 • Quels types de verres peuvent corriger ma presbytie ? Pour corriger la presbytie, différentes solutions s’offrent à vous : – les verres à foyer simple : toute la surface du verre permet de bien voir de près mais pas au-delà de 40 cm. Il existe deux types de verres simples : les verres pleins et les verres demi-lune. Les premiers nous obligent à les ôter pour voir de loin, mais avec les seconds nous pouvons regarder au loin par-dessus. Ces verres s’adressent surtout à ceux qui n’ont pas de trouble de la vue de loin et qui ne veulent pas porter de lunettes en permanence. – les verres à double foyer permettent de bien voir de près et de loin. Il existe deux types de verres à double foyer : les verres à lunules situées en bas et en dedans qui ne permettent pas la vision nette de près sur toute la largeur inférieure du verre et les verres telex qui n’ont pas cet inconvénient. Autres inconvénients des verres à double foyer : ils sont disgracieux et il y a une franche rupture séparant la vision de loin de la vision de près. Ces verres s’adressent à ceux qui ne peuvent pas s’adapter aux verres progressifs pour diverses raisons et qui ne craignent pas la segmentation des images. Il existait autrefois des lunettes à triple foyers (vision de loin, vision intermédiaire, vision de près) avec, comme grand inconvénient, deux zones de coupures d’image.

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– les verres progressifs (voir question 33) qui permettent une vision nette à toutes les distances. Leur technologie de fabrication est de plus en plus performante et ils sont de plus en plus confortables. Le temps d’adaptation devient pratiquement inexistant avec les verres de toute dernière génération. Ces verres s’adressent à tous les presbytes exigeants ou non qui souhaitent retrouver une vision naturelle. Il peut y avoir néanmoins une restriction possible pour les personnes âgées habituées à leurs verres à double foyers ! – les verres de proximité ou dégressifs que nous mettons à part et qui sont conçus spécialement pour les personnes travaillant sur écran. Ils sont très appréciés après 50 ans.

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VP verres pleins

VP verres demi-lune

VL

VP

verres à lunules à double foyer

VL VP verres à double foyer telex

VL

VI

VP

verres à lunules à triple foyer

VL VI VP verre progressifs

VI VP verres dégressifs

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Ces différents types de verres peuvent corriger la presbytie


33 • Qu’est-ce qu’un verre progressif ? C’est un verre qui, de par sa conception spéciale, permet de voir net à toutes les distances (voir question 39). Le premier verre progressif a été créé il y a 50 ans par la société Varilux. Depuis ces produits ne cessent d’évoluer pour offrir à leurs porteurs un grand confort et une grande qualité de vision. La majorité des porteurs de verres progressifs s’adapte très rapidement à cette technologie. Avec des verres progressifs, très naturellement, vous regardez dans la partie supérieure du verre pour voir au loin, dans la partie centrale pour voir à mi-distance et dans la partie inférieure pour voir de près. Après quelques heures, voire quelques jours dans la plupart des cas, vos yeux s’adaptent et votre vision redevient naturelle. Que vous n’ayez jamais porté de lunettes, ou que vous en portiez déjà, vous bénéficiez d’une vision de près ajustée et n’avez nul besoin de retirer vos lunettes ou d’en changer pour voir de loin.

VL : vision de loin

VL VI aberrations

VP

VI : vision intermédiaire aberrations

VP : vision de près

Le verre progressif présente un couloir de vision central divisé en trois zones (VL, VI et VP) 82


34 • Existe-t-il plusieurs types de verres progressifs ? Il existe différents types de verres progressifs à des prix différents. Tous les verres progressifs n’ont pas les mêmes performances. Les plus haut de gamme sont à champs élargis. Il existe désormais des verres progressifs pour petites montures pour les personnes désirant une monture moderne. N’hésitez pas à demander conseil à votre opticien, il vous guidera vers le meilleur choix suivant vos besoins. Comme pour tous types de verres il est possible de choisir des verres progressifs avec une teinte fixe, uniforme ou dégradée, ou une teinte variable. Le verre à teinte variable est clair à l’intérieur et foncé à l’extérieur en fonction de la luminosité. Il existe également des verres antireflets seuls ou des verres antireflets qui se teintent au soleil. Ces différents traitements des verres sont valables pour n’importe quel type de verres corrigeant la presbytie.

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35 • Les verres progressifs peuvent-ils être gênants la nuit ? Dois-je les porter tout le temps ? Absolument pas. Par contre, il faut porter constamment vos verres progressifs. C’est une condition sine qua non à une bonne adaptation rapide. En effet, le port de verres progressifs modifie les habitudes visuelles et les mouvements de la tête que nous avions avant pour lire ou nous déplacer. À chaque fois que nous les retirons, nous forçons notre cerveau à se réadapter à nouveau aux verres.

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36 • Quelles sont les causes possibles d’un retard ou d’une impossibilité à l’adaptation aux verres progressifs ? L’adaptation aux verres progressifs demande une prescription médicale précise et récente ainsi qu’un choix et un ajustement de la monture et des verres. Il est important de noter que l’adaptation aux verres progressifs est d’autant plus facile que ces derniers sont portés dès le début de l’apparition de la presbytie. Plusieurs causes au retard d’adaptation sont possibles : – le trouble de convergence décompensé (voir question 45) nécessitant une rééducation orthoptique qui doit être faite avec les verres progressifs prescrits ; – le mauvais port de tête : la personne doit apprendre à regarder dans les différentes zones correspondant à la vision désirée et à positionner sa tête (voir question 16). Une attention particulière doit être portée au petit verre progressif sur petite monture obligeant la personne à être très précise dans le placement de ses yeux ; – la monture non adaptée ou mal portée : trop basse donc gênante pour la vision de près ou trop haute donc gênante pour la vision de loin ; – l’addition de près (voir question 31) supérieure ou égale à 2,50 dioptries. Laissons au cerveau le temps d’apprendre ! Pour conclure, les nouveaux types de verres progressifs sont de plus en plus performants et les causes purement optiques de retard d’adaptation tendent à disparaître.

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Nous pouvons parfois également observer une non-adaptation aux verres progressifs, celle-ci peut avoir plusieurs causes : – la cause la plus fréquente est la mauvaise correction. En effet, toute erreur de réfraction (mauvaise correction de l’astigmatisme, addition trop forte ou déséquilibre réfractif entre les deux yeux) est une cause d’intolérance aux verres progressifs ; – l’insuffisance de convergence vient ensuite. Si le patient n’a pas une bonne fusion (voir question 15), il ne peut amener correctement et simultanément ses deux yeux dans la zone choisie du couloir de visée et ne peut s’adapter à ses verres. Ce trouble orthoptique est donc systématiquement à rechercher et à corriger s’il est mal compensé sinon, c’est une cause majeure d’un échec à l’adaptation aux verres progressifs. Viennent enfin les autres causes d’inadaptation aux verres progressifs : – les causes réfractives : la différence de correction entre les deux yeux est trop importante et entraîne un effet de vue double (prismatique) en vision de près ; – le changement sensible dans la formule correctrice (de loin ou de près) ; – les causes optiques : ce sont des anomalies concernant le verre lui-même : mauvais centrage par rapport à la pupille, cambrure excessive, anomalie chromatique due au filtre ; – le changement du fabriquant des verres (dessin du progressif) ou de type de verres chez le même fabricant (verre à champ large ou étroit) ; – le torticolis ou une mauvaise position du cou.

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37 • Avec mes anciens verres progressifs je voyais très bien. Pourquoi ne puis-je m’adapter à mes nouveaux verres ? Les raisons les plus fréquentes de cette récente inadaptation sont : – une mauvaise mise au point de la réfraction (mauvaise correction) ou un changement sensible dans la correction, ce qui nécessite un peu de patience pour s’adapter ; – un changement inopportun du type des verres progressifs. Il en existe plusieurs variétés qui sont de plus en plus performantes ; – une insuffisance de convergence mal compensée (voir question 15) ; – un problème de verres : un mauvais centrage sur la pupille, une mauvaise qualité de verres trop bon marché, une erreur de puissance ; – un problème de monture non adaptée ou mal réglée.

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38 • Dois-je faire de la rééducation orthoptique avant de porter mes verres progressifs ? Il existe dans le verre progressif un couloir de visée qui a la forme d’un diabolo évasé en haut (voir question 33). Il est évident qu’une personne ayant des problèmes de convergence a des difficultés à positionner correctement ses yeux dans ledit couloir ce qui entraîne une gêne à l’adaptation (même si aujourd’hui les nouveaux verres progressifs ont des couloirs plus larges et sont donc plus confortables). Si vous avez un trouble de la vision binoculaire ou de la posture (une bonne amplitude de fusion, une bonne coordination de la tête et des yeux sont nécessaires), l’orthoptiste peut vous aider à améliorer vos performances afin de trouver le confort visuel et sensoriel recherché.

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39 • Pourquoi suis-je gêné(e) avec mes verres progressifs à la descente des escaliers ou des trottoirs ? Chaque zone du verre correspond à une distance donnée de vision nette (voir question 33). La zone supérieure est destinée à la vision de loin (VL), la zone inférieure est utilisée pour la vision de près (VP) enfin la zone située entre les deux précédentes est conçue pour la vision intermédiaire, le passage de la vision de loin à la vision de près se faisant de façon progressive. Le reste du verre présente des aberrations optiques gênantes (déformation, flou) si l’œil n’est pas dans le couloir de visée. C’est pourquoi lorsque nous descendons un trottoir (ou montons des marches comme à l’habitude), c’est-à-dire en baissant les yeux pour regarder nos pieds à travers nos verres progressifs nous regardons à travers la zone VP ce qui fait apparaître nos pieds, les marches ou le trottoir plus gros ou plus près (car l’image projetée sur la rétine est plus grande). Ceci perturbe notre notion de distance et peut nous faire chuter ! Il faut donc dans ces conditions apprendre à baisser la tête afin d’utiliser la zone VL ou VI pour regarder où nous marchons. En fait cet apprentissage est surtout important pour les corrections importantes (additions de l’ordre de 2,25 à 2,50 dioptries généralement après 50 ans).

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40 • Pourquoi suis-je gêné(e) à la lecture dans mon lit avec des verres progressifs ? Dans un verre progressif, la partie du verre dédiée à la vision de près se trouve en bas et en dedans. Le reste du verre ne peut donner qu’une vision floue (voir questions 33 et 39). La seule façon de bien utiliser ce couloir de visée est la position demi-assise dans le lit. La position allongée sur le dos ou de côté ne peut donner une vision confortable pour chaque œil simultanément. Attention à l’éclairage (voir questions 4 et 26), il doit être suffisant sinon la lecture est fatigante !

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41 • Puis-je travailler sur mon ordinateur ou conduire ma voiture avec des verres progressifs ? Oui vous pouvez sans problème travailler sur écran. Par ailleurs dès l’âge de 50 ans, il est proposé aux personnes des verres dits dégressifs (voir question 32) ou de proximité qui améliorent considérablement le confort pour le travail devant l’écran. Attention, ces verres dégressifs ne sont pas valables pour la vision de loin, donc pour la conduite automobile. Quant à la conduite automobile elle est parfaitement possible sachant qu’il faut parfois une période d’adaptation (voir question 39). Dans l’immense majorité des cas, l’adaptation est rapide pour ne pas dire très rapide et ne gêne en rien la conduite automobile, sauf peut-être pour la marche arrière, car le regard se porte en dehors du couloir de visée (voir question 36). Prenez toujours soin de regarder dans le haut du verre pour voir de loin (ne pas mettre sa tête sur l’appui tête) et dans le bas du verre pour voir le tableau de bord (voir question 39).

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42 • Les verres progressifs sont-ils à conseiller pour toutes les professions ? Non. Certaines professions nécessitent une vue efficace de près dans n’importe quelle position. C’est le cas par exemple de l’électricien, du plombier, du menuisier, du peintre et du pilote de ligne, qui doivent voir de près en levant les yeux (regard dans la partie des verres progressifs dédiée à la vision de loin). Dans ces cas particuliers, il est conseillé deux paires de lunettes : une paire pour voir de près et une pour voir de loin ou une paire pour voir de près et une paire de verres progressifs.

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43 • À quel rythme dois-je changer de lunettes ? Il n’y a pas de règle exacte ! En effet, si la vue de loin change, la vue de près s’en trouve affectée. En considérant uniquement la vue de près, nous constatons que le changement est plus fréquent pendant les premières années de la presbytie (tous les 18 mois à 2 ans jusqu’à 52 ans), moins fréquent après 55 ans (une voire deux fois jusqu’à 70 ans).

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44 • Puis-je porter les lunettes de presbyte d’une autre personne ou bien utiliser des lunettes loupes pour voir net de près ? Il est très rare pour ne pas dire exceptionnel que deux personnes aient la même correction de loin et de près, le même écart entre les pupilles, le même centrage de verres par rapport aux pupilles, le même nez et les mêmes oreilles ! Nous répondrons donc non à cette question et nous en poserons une autre « Utilisez vous la même brosse à dents que votre voisin ? » Quant à la question de l’efficacité des lunettes dites loupes vendues dans les pharmacies et les supermarchés, il faut savoir que ce sont des produits standard qui ne respectent pas les défauts de vision personnels. Ces lunettes peuvent donc être très utiles en dépannage, mais ne doivent pas être portées en port continuel.

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45 • Je suis myope, j’ai 42 ans et je préfère lire de près sans mes lunettes, pourquoi ? Il y a trois raisons possibles : – soit les lunettes sont surcorrigées : vous êtes alors devenu hypermétrope, car l’image est renvoyée en arrière de la rétine. Il vous faut donc accommoder de façon plus importante avec votre verre surcorrigé pour amener l’image sur la rétine. Vous préférez donc enlever vos lunettes car vous n’avez alors pas besoin d’accommoder pour mettre l’image sur la rétine ; – soit il y a un trouble de convergence mal compensé : vous êtes obligé(e) de faire un effort d’accommodation pour fusionner à nouveau et ne pas voir double, mais vous n’y arriverez pas même en enlevant vos lunettes ; – soit les deux raisons précédentes sont présentes ensemble.

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46 • Pourquoi ma grand-mère peutelle lire de près sans ses lunettes ? Votre grand-mère est capable de lire de près sans lunettes tout simplement parce qu’elle est myope. Cela peut être une myopie connue de toujours ou une myopie acquise due à un changement d’état (d’indice) du cristallin (cataracte). Mais attention, si elle voit de près sans lunettes, c’est qu’elle ne voit pas bien du tout de loin sans correction. Il faut donc l’amener consulter un ophtalmologiste sans tarder.

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Les lentilles et la presbytie

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47 • Qu’est-ce qu’une lentille de contact et que peut-elle corriger ? Une lentille de contact est un dispositif optique placé sur la surface oculaire. La lentille rigide couvre seulement la cornée tandis que la lentille souple couvre la cornée et une petite partie de la conjonctive. La taille de leur diamètre varie de 9 mm à 15 mm en fonction du type de lentille. Elles sont sphériques dans leur forme globale. Il s’agit de dispositifs médicaux de classe IIb, c’est-à-dire répondant à des exigences de fabrication correspondant à des normes européennes pour le cas de la France.

lentilles @ bausch & lomb

La lentille de contact est comme un verre de lunettes en miniature. Il est donc possible de fabriquer toutes les corrections optiques avec une lentille de contact, comme avec un verre de lunettes. Sont donc ainsi corrigées toutes les anomalies visuelles comme les myopies, les hypermétropies, les astigmatismes et la presbytie.

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Q49 illustration lentille d’après documents à fournir par Florence Malet)


48 • Quelles sont les différentes sortes de lentilles de contact disponibles sur le marché ? Il existe deux grands types de lentilles de contact : – les lentilles de contact rigides sont encore appelées « rigides gaz perméables » ou LRGP ou encore lentilles flexibles. Ces lentilles sont plus petites que le diamètre cornéen. Elles ont pour avantage leur qualité optique, un excellent respect de la surface oculaire et seraient source, à long terme, de moins de complications que les lentilles souples. Elles présentent toutefois un inconvénient, qui est leur inconfort initial en début de port, nécessitant quelques jours voire quelques semaines pour les oublier complètement ; – les lentilles de contact souples, qui peuvent être en hydrogel ou siliconehydrogel, sont de plus grand diamètre. Elles recouvrent légèrement la conjonctive et ont pour avantage une adaptation très rapide de l’œil, procurant de suite un bon confort oculaire. La qualité optique est peut-être moins bonne, notamment lorsque la correction à apporter est très importante (myopie forte, astigmatisme fort). Ces lentilles nécessitent une hygiène très rigoureuse. L’avantage majeur des lentilles souples est qu’elles peuvent être portées de façon occasionnelle, avec un confort immédiat. 101


Il existe par ailleurs différents types de port des lentilles de contact, c’est-à-dire que certaines peuvent être portées de façon journalière et doivent être enlevées tous les soirs, alors que d’autres peuvent êtres portées de façon continue pendant plusieurs jours et nuits consécutifs (de 7 à 30 jours). Ces différences de types de port sont liées au choix du matériau de la lentille soit en permettant un port journalier, soit un port permanent. C’est en accord avec l’ophtalmologiste que la personne qui porte des lentilles décide de son mode de port, journalier ou permanent.

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49 • Depuis quand les lentilles pour presbytes existent-elles ? Les premières lentilles pour presbytes furent d’abord des lentilles rigides. Elles datent du début des années soixante. Les lentilles souples se sont essentiellement développées à partir de 1972, et c’est dans les années quatre-vingts que les premiers concepts de lentilles souples progressives apparaissent sur le marché. L’évolution des technologies de fabrication des lentilles souples depuis 1987 a permis un réel développement des lentilles souples pour presbytes. Actuellement, dans la majorité des cas, les lentilles utilisées sont souples et à remplacement fréquent, c’est-à-dire changées tous les mois. Il existe de très nombreux modèles actuellement disponibles.

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50 • Comment fonctionnent ces lentilles ? Les principes de compensation de la presbytie en lentilles de contact varient en fonction du type de lentille. En ce qui concerne les lentilles rigides, le principe de la vision alternée est essentiellement utilisé. C’est le même principe que celui du double foyer de lunettes, appliqué à la lentille, avec une partie supérieure qui corrige la vision de loin et une partie inférieure destinée à la correction de la vision de près. Lors du regard vers le bas, la lentille rigide va se déplacer avec l’abaissement du regard, permettant ainsi d’utiliser la partie destinée à la vision de près pour lire. La lentille rigide va garder cette position en raison de la présence soit de prisme dans son épaisseur, soit d’une minitroncature qui va permettre toujours à la lentille de rester dans une position permettant la vision de près dans le regard inférieur. La vision alternée peut également être concentrique, avec certaines lentilles rigides, avec une progression de la partie centrale de la lentille de la vision de loin à la vision de près au niveau de la périphérie de la lentille. Là encore, c’est lors du regard vers le bas que le patient va pouvoir utiliser la zone de vision de près. L’acuité visuelle obtenue est bonne en vision de loin comme de près ainsi que la vision des contrastes. Cependant, ce type de lentilles rigides est plus facile à adapter chez des patients déjà porteurs de lentilles rigides et habitués à porter ce type de lentilles. L’autre principe de compensation de la presbytie par les lentilles de contact est la vision simultanée. C’est ce principe qui est utilisé avec les lentilles souples progressives. Pour chaque œil, les deux images, vision de loin et vision de près, 104


VL VP lentille à vision alternée

VL VP

lentille à vision de près centrale

lentille concentrique (alternance vision de loin - vision de près)

Différents modèles de lentilles corrigeant la presbytie

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sont simultanément formées à travers les différentes zones optiques. Le système visuel va donc recevoir deux images, mais a la capacité d’inhiber une image floue au profit d’une image nette pour avoir une perception visuelle correcte. Cette simultanéité des images demande un temps d’adaptation initial. Il peut se manifester au début par une sensation de flou, voire de phénomène d’écho. Les lentilles souples à renouvellement fréquent sont basées sur ce principe, permettant d’obtenir rapidement de bons résultats avec une adaptation simple et une très bonne tolérance oculaire. Ces lentilles souples à vision simultanée peuvent être bifocales concentriques, avec deux zones comprenant une vision de près au centre, ou plusieurs zones, avec une vision de loin au centre. Elles peuvent être également progressives, concentriques, permettant progressivement le passage de la vision de loin à la vision de près. La géométrie de certaines de ces lentilles de type asphérique permet une progression de puissance de la vision de loin à la vision de près. Il existe un autre moyen de corriger la presbytie par les lentilles de contact, qui n’utilise pas de lentilles pour presbyte : il s’agit du principe de la monovision. Ce principe consiste à corriger un œil destiné à la vision de loin avec une lentille de contact adaptée à la puissance pour voir de loin et l’autre œil avec une lentille de contact calculée pour voir de près. Ce système peut être intéressant lorsque la presbytie est modérée, cependant il n’est pas utilisable avec l’augmentation de la presbytie c’est-à-dire après 50 ans, car il perturbe la vision des contrastes, la vision du relief et gêne la vision nocturne.

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51 • Myope (ou hypermétrope), astigmate et presbyte, existe-t-il des lentilles qui corrigent tout ? Oui, les lentilles de contact qui corrigent les troubles visuels (hypermétropie, astigmatisme et myopie) associés à la presbytie existent. Pour les troubles visuels les plus communs et modérés, qu’il s’agisse de myopie ou d’hypermétropie, les lentilles progressives utilisées sont le plus souvent souples et à remplacement mensuel. Lorsqu’il existe des astigmatismes associés soit à la myopie soit à la presbytie, des lentilles différentes peuvent être utilisées : soit des lentilles rigides car elles corrigent très bien l’astigmatisme, soit des lentilles souples progressives toriques qui peuvent également corriger les astigmatismes associés. Les lentilles souples progressives toriques utilisées dans ce cas sont de fabrication plus coûteuse (elles sont faites sur-mesure) et par conséquent ne sont renouvelées qu’une fois par an. Il est à noter qu’un astigmatisme modéré peut être facilement corrigé avec une lentille souple progressive, ce qui n’est pas le cas pour un astigmatisme très important pour lequel le port de lentilles rigides progressives est la meilleure solution optique à choisir.

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52 • J’ai des lunettes seulement pour lire, n’ayant jamais porté de lentilles, puis-je bénéficier de ces lentilles ? Oui, il est possible d’avoir des lentilles de contact qui corrigent uniquement la presbytie. Ces lentilles possèdent donc une puissance pour permettre la lecture mais une absence de correction pour la vision de loin. Donc si vous n’êtes que presbyte vous pouvez les utiliser.

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53 • Ma vision sera-t-elle la même qu’avec mes lunettes progressives ? Il faut avant tout savoir que le nombre de personnes qui portent des lentilles uniquement pour corriger une presbytie est peu important. En effet, bon nombre de personnes presbytes considèrent que la manipulation et le port de lentilles est plus compliqué que le simple fait de prendre leurs lunettes pour la vision de près quand elles en ont besoin. Cependant, ce type d’adaptation par lentille est tout à fait possible et donne de bons résultats lorsque les patients sont motivés. Le port des lentilles progressives et celui des lunettes progressives donnent des résultats sensiblement identiques concernant l’acuité visuelle mesurée. Cependant, il existe une diminution de la sensibilité aux contrastes, observée plus nettement avec les lentilles souples qu’avec les lentilles rigides, pouvant être à l’origine de gêne lors de la vision nocturne, avec présence de halos. La qualité de la vision de près est souvent légèrement moins bonne lors de la lecture de très petits caractères ou dans des conditions de luminosité faible. En effet, les lentilles progressives nécessitent un bon éclairage pour la lecture, en raison de la contraction de la pupille (myosis, voir questions 4 et 20), qui permet d’accéder au foyer de vision de près de la lentille. Ainsi, si la pupille n’est pas suffisamment contractée, la vision de près est insuffisante. Ces phénomènes sont constatés par les patients à la période initiale d’adaptation des lentilles de façon assez marquée pour certains, mais ils tendent à s’améliorer avec l’habitude du port de ces lentilles.

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54 • Vais-je tout de suite m’habituer à mes lentilles ? Il faut en général un certain laps de temps pour s’habituer à ses lentilles progressives, qu’elles soient rigides ou qu’elles soient souples. Pour les lentilles rigides, il faut prendre l’habitude d’utiliser le regard vers le bas pour la lecture, tout comme avec des lunettes progressives. Pour les lentilles souples, il existe une adaptation liée à la simultanéité des images reçues au niveau de la rétine et donc à la sélection de plus en plus instantanée faite par le cerveau pour choisir soit l’image de loin en neutralisant l’image de près, soit l’image de près en neutralisant l’image de loin. Ce temps d’adaptation est variable, il peut être très rapide chez certaines personnes et prendre quelques semaines au maximum dans d’autres cas.

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55 • Existe-t-il des contre-indications au port des lentilles progressives ? Il existe bien sûr des contre-indications au port de lentilles de contact, qu’elles soient progressives ou non. Elles sont de différents ordres : – les contre-indications d’ordre général. Ce sont des contreindications souvent liées à une maladie générale comme notamment les maladies immunitaires ou certaines maladies de la glande thyroïde où les paupières sont rétractées, laissant paraître un globe oculaire plus saillant. Le diabète peut également constituer un facteur de risque, en raison de la fréquence des infections observées dans cette maladie. Les affections générales sévères, qui affaiblissent les défenses immunitaires de l’organisme face aux infections sont affaiblies (immuno-dépression), constituent également une contreindication en raison du risque infectieux qui est majoré dans ce contexte ; – les contre-indications d’ordre environnemental. Le port de lentilles de contact dans des conditions climatiques extrêmes comme les très grands froids ou les chaleurs très fortes et très sèches peut être à l’origine de modification et de déshydration du matériau constituant la lentille, source d’inconfort et de possible irritation cornéenne. Le travail dans des atmosphères contenant des vapeurs toxiques représente également une contre-indication au port de lentilles, car il est source d’irritation oculaire et de concentration des toxiques dans la lentille ; – les contre-indications d’ordre oculaire pur. L’existence d’antécédent d’herpès oculaire reste une contre-indication au port de lentilles. Les anomalies de la cornée, héréditaires ou acquises, ne permettent pas de s’équiper en lentilles. Les anomalies de la surface conjonctivale, comme un nævus au niveau du limbe (zone située à proximité du bord de la lentille), empêchent également le port de lentilles. Enfin les sécheresses oculaires importantes sont également une contre-indication au port des lentilles.

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56 • Qui va m’adapter en lentilles progressives ? L’adaptation de lentilles de contact est un acte médical qui ne peut être légalement réalisé que par un médecin (ophtalmologiste). Seule une ordonnance de prescription des lentilles remise par l’ophtalmologiste permet l’achat de lentilles de contact, dont la vente est assurée par les opticiens. En pratique, après un bilan oculaire effectué par votre ophtalmologiste, le premier essai de lentilles sera réalisé dans son cabinet. Les différents examens réalisés auront permis : – d’éliminer une contre-indication locale ou générale ; – de vérifier la qualité et la quantité de vos larmes (indispensables pour un bon confort avec les lentilles de contact) ; – de sélectionner les premières lentilles d’essai adaptées à votre cas, après avoir considéré les mesures de votre cornée et votre trouble visuel. Les caisses d’Assurance maladie ne prennent pas en charge les adaptations en lentilles de presbyte, sauf en cas de myopie forte associée (supérieure à 8 dioptries). Dans ce cas, un devis du montant de l’adaptation vous est remis.

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57 • Comment se passe l’adaptation chez mon ophtalmologiste ? Votre ophtalmologiste choisit les lentilles de contact adaptées : – en fonction des mesures des rayons de courbure de votre cornée ; – par rapport à votre trouble de la vision de loin, s’il en existe un ; – en fonction de l’importance de votre presbytie. Il faut savoir que les lentilles pour presbytes ont des principes optiques et des règles d’adaptation différents selon les marques. Ainsi une lentille pour presbyte de marque X n’est pas interchangeable avec une lentille pour presbyte de marque Y. Votre ophtalmologiste sélectionne donc le système de correction de la presbytie le plus adapté à votre trouble visuel initial (myopie, hypermétropie, astigmatisme) ainsi qu’à votre dominance oculaire (œil préféré pour la vision de loin, œil préféré pour la vision de près). Après un essai pouvant durer jusqu’à quelques heures, le confort de port et l’évaluation subjective de votre vision vous sont demandés. L’acuité visuelle est mesurée en binoculaire (c’est-à-dire avec les deux yeux) de loin et de près. L’examen au microscope permet de vérifier l’adaptation de la lentille et l’absence d’une réaction oculaire anormale. Vous pouvez ensuite porter ces lentilles pendant une période d’essai de 15 à 30 jours, en suivant les conseils d’entretien et de manipulation donnés par votre ophtalmologiste. Après cette période, vous analysez avec votre ophtalmologiste votre satisfaction ou l’insuffisance éventuelle de votre correction 113


en vision de loin et de près. Des ajustements de puissance peuvent alors être réalisés en fonction de ces résultats, voire un changement des principes optiques des lentilles. Une autre marque vous convenant mieux peut être sélectionnée. Une fois les paramètres des lentilles définis, votre ophtalmologiste rédige une ordonnance concernant toutes les spécifications des lentilles, le type de port, leur fréquence de renouvellement ainsi que la solution d’entretien à utiliser ce qui vous permet alors d’aller les commander chez n’importe quel opticien.

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58 • Puis-je porter mes lentilles pour travailler sur ordinateur ? Le port de lentilles n’est absolument pas incompatible avec le travail sur écran. La qualité de la vision intermédiaire donnée par des lentilles de presbytes permet au contraire une très bonne vision de l’écran. Il faut cependant savoir que lors du travail sur écran (tout comme lorsque l’on regarde la télévision un long moment) la fréquence du clignement des paupières est souvent diminuée en raison de l’attention portée. La résultante peut être une sensation d’inconfort, voire de sécheresse après plusieurs heures de travail. Ceci est lié au fait que l’étalement des larmes a été raréfié par cette insuffisance de clignement et que la lentille s’est un peu desséchée. Il est important de vérifier l’inclinaison inférieure (c’est-à-dire que l’écran doit être situé plus bas que l’horizontale du regard), c’est une position ergonomique idéale qui permet de diminuer également l’ouverture des paupières ce qui réduit ainsi la quantité d’évaporation des larmes. Au contraire, plus l’écran est situé haut et plus il faut ouvrir l’œil pour bien le voir, ce qui augmente la surface de l’œil exposée à l’air et augmente par conséquent l’évaporation des larmes. Il est évident que la climatisation du bureau ajoutée à une mauvaise position ergonomique dessèche encore davantage la lentille. Pour les porteurs de lentilles ayant une sécrétion lacrymale limite, l’utilisation de larmes artificielles sans conservateurs ou le choix de lentilles constituées d’un matériau différent, peuvent être des options améliorant le confort dans cette situation. Il peut par ailleurs exister des troubles de la vision binoculaire préexistants à l’adaptation des lentilles qui sont gênants lors du travail sur écran. Votre ophtalmologiste et l’orthoptiste savent les dépister et les traiter par une rééducation adaptée.

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59 • Existe-t-il des situations (sports, professions, activités de loisir) incompatibles avec le port des lentilles ? En fait, les situations où le port de lentilles n’est pas compatible sont très rares. Pour les porteurs de lentilles souples, tous les types de sports sont possibles car il s’agit de lentilles très stables ne se déplaçant pas sur l’œil lors de mouvements un peu brusques. Pour les porteurs de lentilles rigides, les sports de contact comme le football, le basket, les sports violents ou ceux se pratiquant dans un environnement poussiéreux (équitation en manège par exemple) sont à éviter en raison du risque de perte des lentilles ou de passage de poussières sous la lentille (très gênant). Les situations climatiques extrêmes ne sont pas des conditions idéales pour le port de lentilles comme l’alpinisme, les longs voyages dans le désert, les vols long courrier ou encore la pratique du sauna, car les lentilles peuvent se déshydrater et être source d’une irritation oculaire importante par sécheresse de la cornée : mieux vaut les enlever dans ces conditions. Enfin, il est une situation pour laquelle le port de toute lentille doit être évité : il s’agit du contact avec l’eau douce des piscines, jacuzzis, lacs et rivières, en raison du risque d’infection par les amibes présentes dans l’eau douce.

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60 • Puis-je, sans problème, me maquiller avec mes lentilles ? Le port de lentilles de contact n’empêche en aucune façon le maquillage, cependant, certaines règles doivent être respectées : – les lentilles doivent être posées avant tout maquillage de façon à ne pas introduire sous la lentille des particules colorées qui seraient irritantes et peu hygiéniques ; – le maquillage des cils et des paupières est bien sûr possible, qu’il soit léger ou plus important, mais il faut absolument éviter d’en poser sur la marge ciliaire (le long de la ligne d’implantation des cils de la paupière inférieure). En effet, la lentille est d’une part très proche à ce niveau-là et, d’autre part, les différents pigments à ce niveau se mélangent avec les larmes et se déposent sur la lentille. Le risque est donc au minimum une irritation et au maximum l’apport de germes ou un risque infectieux apporté par un maquillage qui n’est bien évidemment pas stérile.

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61 • Puis-je dormir avec mes lentilles ? Vous ne pouvez dormir avec vos lentilles que si le matériau des lentilles qui vous a été prescrit par votre ophtalmologiste le permet, et que ce matériau possède le marquage CE pour cette indication de port permanent. Si vous ne savez pas, posez la question à votre ophtalmologiste. Dormir avec une lentille qui n’a pas été prévue pour cette indication augmente par dix le risque d’avoir un problème infectieux. Ne mettez pas votre lentille le lendemain pour ne pas masquer une complication qui pourrait débuter suite à cette nuit de port.

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62 • Mes lentilles doivent-elles être changées souvent ? Actuellement, beaucoup d’équipements en lentilles de presbytes sont faits avec des lentilles souples dites à remplacement fréquent, dont le rythme varie de 15 jours à 1 mois. Cette fréquence de remplacement doit être parfaitement et scrupuleusement respectée pour que le port de lentilles se passe dans de bonnes conditions. Certaines adaptations en lentilles souples, notamment pour les astigmates presbytes ou pour les forts défauts visuels, sont réalisées avec des lentilles dites traditionnelles (qui ne sont renouvelées qu’une fois par an). Les lentilles rigides ont une durée de vie plus longue. Elles doivent êtres remplacées tous les 18 mois en moyenne. Sur votre ordonnance médicale, la fréquence de renouvellement de vos lentilles souples est clairement mentionnée. Le respect de renouvellement de votre équipement est indispensable à votre santé oculaire.

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63 • Comment dois-je entretenir mes lentilles ? Les lentilles doivent être trempées tous les soirs dans une solution spéciale permettant de les décontaminer. Les solutions d’entretien sont indispensables pour nettoyer et enlever les germes qui ont pu se déposer sur les lentilles pendant la journée. Les lentilles doivent donc être recouvertes largement par la solution et tremper toute la nuit pour que celle-ci puisse être efficace. Il existe des solutions d’entretien pour lentilles souples et d’autres solutions destinées aux lentilles rigides.

lentilles @ bausch & lomb

En réalité, il n’existe pas de produit véritablement générique dans les solutions d’entretien. De plus, chaque marque de fabriquant possède ses caractéristiques particulières de composition. Il s’agit, comme les lentilles, de dispositifs médicaux (dits de classe II a) dont l’efficacité en termes de destruction des microbes a été validée et qui répondent à des normes de fabrication ISO. Votre solution d’entretien vous a été prescrite par votre ophtalmologiste lors de l’ordonnance des lentilles. Elle est adaptée aux lentilles prescrites. Ne modifiez pas la marque de votre solution d’entretien pour ne pas risquer une intolérance aux produits d’entretien.

Les lentilles baignant dans leur solution sont conservées dans un étui spécial

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64 • Dois-je faire régulièrement contrôler mon équipement en lentilles chez l’ophtalmologiste ? Le contrôle annuel de port de lentilles est indispensable. Il permet de vérifier avec vous : – le confort du port des lentilles au cours de toute la journée ; – l’absence de toutes complications débutantes pouvant être liées au port de lentilles (allergie débutante à une solution d’entretien, anomalies cornéennes, etc.) ; – l’acuité visuelle de loin et de près avec les lentilles, avec éventuelle adaptation des puissances si nécessaire ; – la tension oculaire (dépistage de glaucome après 40 ans) ; – le fond d’œil pour vérifier l’état de la rétine. Une nouvelle ordonnance de prescription des lentilles et de la solution d’entretien pour une durée d’un an vous donne également accès à la prise en charge par vos assurances complémentaires.

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65 • Existe-t-il des complications provoquées par le port des lentilles ? Il peut y avoir des complications. Certaines sont mineures et sont en général dépistées lors de votre examen de contrôle chez votre ophtalmologiste. Il peut s’agir de manifestations allergiques débutantes liées à la solution d’entretien, et visibles à l’examen de la conjonctive palpébrale (il n’y a jamais d’allergie à la lentille elle-même) ou de petits signes cornéens de sècheresse oculaire pour lesquels un changement de matériau de la lentille sera fait ou encore de petits signes inflammatoires cédant à l’arrêt du port des lentilles en quelques jours. D’autres sont sévères, il s’agit d’infections sous lentilles qui peuvent être responsables d’un abcès de la cornée. Elles sont rares mais graves car un retard de traitement intensif par antibiotiques peut être à l’origine de séquelles visuelles avec baisse de vision. Lors d’abcès important, une hospitalisation est nécessaire. La prévention de ces infections passe par une hygiène rigoureuse, le respect des consignes d’entretien et de renouvellement des lentilles. L’apparition d’un œil rouge et douloureux doit toujours faire enlever sa lentille et en l’absence d’une amélioration franche dans les 12 heures suivantes elle doit amener à consulter en urgence un ophtalmologiste.

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66 • Comment poser et enlever mes lentilles ? Apprenez et suivez bien ces conseils pour que la pose des lentilles devienne vite un acte simple et naturel. Pensez à vous maquiller après la pose des lentilles et à les enlever avant le démaquillage. Le lavage des mains à l’eau et au savon doux suivi d’un bon rinçage est le préalable à toute pose de lentilles ainsi qu’à tout retrait de celles-ci. Les ongles doivent être propres et bien coupés. Le séchage des mains. Il vaut mieux les essuyer avec un tissu neuf en papier et à usage unique type mouchoir jetable (ne pas utiliser de mouchoirs imprégnés ou traités avec des lotions adoucissantes), qu’avec une serviette textile, source de petits éléments pelucheux et qui peut être moins propre. Ne manipulez pas de produits cosmétiques gras avant de toucher vos lentilles car ceux-ci sont susceptibles de les endommager. Placez-vous dans un endroit bien éclairé à proximité d’un miroir, au-dessus d’une surface plane, unie et propre au cas où vous laisseriez échapper l’une d’entre elles. Placez toujours vos lentilles dans le même ordre pour éviter leur inversion (d’abord la droite ensuite la gauche ou inversement). Saisissez la lentille dans l’étui avec la pulpe de l’index propre et bien essuyé. La lentille doit reposer sur votre index comme un bol sur une table. 124


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Assurez vous du bon sens de la lentille en observant ses bords. S’ils sont bien relevés, la lentille est dans le bon sens. S’ils se retournent vers l’extérieur, donnant à la lentille un aspect en bol évasé, la lentille est à l’envers. S’il existe un envers et un endroit pour la lentille il n’y a en revanche pas de haut ni de bas. Les lentilles comportant plusieurs zones optiques se placent d’elles-mêmes dans la bonne position. Posez la lentille sur l’œil, directement sur la cornée, après avoir écarté la paupière supérieure avec l’index et le majeur de l’autre main. Pour les lentilles souples, libérez vos paupières et clignez avec douceur.

lentilles @ bausch & lomb

Pour les lentilles rigides, libérez vos paupières en commençant par celle du haut, puis abaissez et relevez lentement votre regard pour bien adapter la lentille.

la lentille est à l’endroit

les bords de la lentille sont recourbés vers l’extérieur : la lentille est à l’envers 126


Effectuez les mêmes gestes pour la pose de l’autre lentille. Les lentilles posées, l’étui des lentilles est vidé, gardé ouvert et sec dans un endroit propre. Il ne faut jamais rincer ou nettoyer un étui à l’eau du robinet ni à l’eau minérale en raison du risque d’infestation par amibes (ces amibes présentes sous nos latitudes ne sont pas toxiques par ingestion). Il ne faut rincer l’étui et les lentilles qu’avec la solution de rinçage qui vous a été prescrite. Pour les presbytes, le rangement des lentilles est plus facile à faire en mettant ses lunettes. Pour la pose, un miroir grossissant permet de faciliter le geste. Pour retirer les lentilles nettoyez et rincez vos mains. Séchez les bien, exactement de la même manière qu’avant de les poser. Enlevez-les toujours dans le même ordre. Pour les enlever selon la méthode dite du pincement, tenez vos paupières comme pour la pose et regardez vers le haut. À l’aide du majeur ou de l’index, glissez la lentille vers le bas sur le blanc de l’œil. Il ne vous reste ensuite plus qu’à la prendre délicatement entre le pouce et l’index pour la retirer. Rangez-les ensuite dans leur étui avec la solution selon le protocole habituel ou bien jetez-les s’il s’agit de lentilles jetables. Il existe d’autres méthodes pour les retirer. Parlez-en à votre ophtalmologiste ou bien à votre opticien.

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67 • Je viens de rincer mes lentilles à l’eau du robinet. Est-ce imprudent ? Vous venez de faire un geste qui peut être très dangereux. En effet, toutes les eaux contiennent des parasites dont une variété d’amibe de type acanthamoeba, qui peut être responsable d’une très grave infection de l’œil. C’est pour cela qu’il convient de bien sécher ses mains après le lavage précédant la pose des lentilles. Le contact de l’eau avec les lentilles est à proscrire totalement, qu’il s’agisse d’eau du robinet, de l’eau des piscines ou des lacs, des jacuzzis et autres. L’amibe, présente dans toutes les eaux douces (même dans certaines bouteilles d’eau minérale), n’est pas responsable d’atteinte de l’organisme mais elle a la particularité d’adhérer facilement à la surface de la lentille et, en contact avec l’œil, peut provoquer un abcès de la cornée de traitement long, potentiellement source de baisse majeure de vision. Si par malheur vos lentilles sont tombées dans l’eau il faut les remettre dans l’étui avec la solution d’entretien qui vous a été prescrite pendant au moins 6 heures. Encore une fois, évitez tout contact de l’eau avec vos lentilles.

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68 • Je me suis endormi(e) sans enlever mes lentilles. Est-ce grave ? Les lentilles souples pour presbytes actuellement disponibles ne permettent pas de dormir avec, car leur matériau n’est pas fait pour un port permanent. Vous prenez donc un risque en ne les enlevant pas (voir question 61). Cette attitude peut entraîner des conséquences allant de l’œil rouge avec œdème de cornée le lendemain matin (vision trouble) jusqu’au risque d’infection microbienne de la cornée. Ne mettez pas votre lentille le lendemain pour ne pas masquer une complication qui pourrait débuter suite à cette nuit de port. Si vous êtes porteur de lentilles rigides pour presbyte, assurez-vous auprès de votre ophtalmologiste que vous avez un matériau à très forte perméabilité à l’oxygène, permettant de dormir avec jusqu’à 30 nuits maximum. Si ce n’est pas le cas, et que le matériau utilisé dans la lentille ne permet pas de dormir avec, les risques de complications sont les mêmes qu’avec les lentilles souples.

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69 • Existe-t-il des lentilles teintées ou dois-je porter des lunettes de soleil en plus ? Quelques fabricants de lentilles ont incorporé des filtres anti-UV dans le matériau des lentilles, permettant un arrêt très efficace des filtrations toxiques pour l’œil. Il est à noter que les lentilles rigides, même dotées d’un filtre anti-UV, du fait de leur taille plus petite que la cornée, laissent passer encore 30 à 40 % des ultraviolets. Il faut donc vérifier sur l’emballage ou sur l’étui de vos lentilles si la mention filtre anti-UV est bien notée. Si ce n’est pas le cas, votre lentille n’est pas protectrice vis-à-vis des radiations solaires. De toute façon le port de lunettes de soleil de bonne qualité est fortement recommandé en cas de forte luminosité, de séjour en altitude ou au bord de la mer car les radiations UV sont toxiques pour la rétine et notamment pour la macula. Le port de lunettes de soleil est conseillé même avec des lentilles filtrant les UV. En effet, si la lentille recouvre la cornée et protège les structures internes de l’œil (cristallin, rétine), elle ne protège de toute façon pas la conjonctive ni les paupières qui peuvent être le siège de brûlures provoquées par le rayonnement UV.

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La chirurgie rĂŠfractive de la presbytie

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70 • En quoi consiste la chirurgie réfractive destinée à corriger la presbytie ? La correction chirurgicale de la presbytie peut faire appel à plusieurs principes qui peuvent être : – la modification de la surface de la cornée par le laser Excimer peut se faire soit par la création de plusieurs zones de focale différente sur la cornée soit en rendant l’œil dominant emmétrope et l’œil dominé légèrement myope ; – l’action sur la sclère de l’œil. Soit par des implants intrascléraux ou alors par des incisions sclérales au laser ; – l’addition d’une lentille intraoculaire multifocale en remplacement du cristallin.

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Le choix de cette chirurgie est motivĂŠ, pour des raisons esthĂŠtiques ou pratiques, par la volontĂŠ de se passser de lunettes ou de lentilles

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intervention sur la cornĂŠe : le laser

intervention intraoculaire : la lentille multifocale

Trois possibilitĂŠs de corriger 136


implants scléraux

incisions sclérales intervention sur la sclère

la presbytie par la chirurgie

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71 • À qui s’adresse la chirurgie de la presbytie ? La chirurgie de la presbytie peut être considérée comme une chirurgie de confort. À ce titre, elle est facultative. Elle s’adresse à tous les patients presbytes qui sont bien corrigés sur le plan fonctionnel grâce à des lunettes ou des lentilles mais qui souhaitent se passer d’accessoires optiques pour la vision de près. La question de la chirurgie de la presbytie est systématiquement prise en compte et discutée en cas de correction chirurgicale d’une amétropie après 40 ans.

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72 • Comment savoir si je suis un bon candidat à la chirurgie de la presbytie ? Cette question est très importante et appelle une réponse médicale mais aussi une réflexion personnelle. Demandez-vous ce que signifie pour vous bien voir. L’expérience montre que certains patients ne sont pas gênés par une vision un peu floue alors que d’autres, au contraire, aiment voir très nettement. Certains individus ne supportent pas de porter des lunettes alors que d’autres les collectionnent. Quant au port de lentilles, il y a, par exemple, ceux qui n’aiment pas les mettre, ceux pour qui leur port est contre-indiqué et ceux qui sont trop négligents pour assurer leur entretien. En bref, chacun doit se déterminer selon son goût et son mode de vie. Si après réflexion, vous êtes toujours motivé(e), vous pouvez être candidat(e) à la chirurgie réfractive. C’est ensuite au chirurgien de déterminer si votre trouble de la vision est objectivement guérissable grâce à une intervention. Pour valider votre souhait de bénéficier d’une intervention de chirurgie réfractive votre ophtalmologiste doit non seulement pratiquer un examen détaillé de vos yeux mais aussi apprécier vos motivations et vos attentes, s’enquérir de vos conditions de vie (profession, activités sportives, vie sociale), récapituler vos antécédents oculaires et médicaux, s’assurer de votre bon état général et vérifier que le traitement que vous suivez éventuellement n’est pas incompatible avec l’intervention.

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73 • Comment le chirurgien choisit-il la technique la mieux adaptée à mon cas ? Le traitement est personnalisé. Le chirurgien choisit la technique opératoire en fonction de votre âge, du degré de votre presbytie, de la présence ou non d’une amétropie associée (myopie, hypermétropie, astigmatisme) ainsi que de son importance, de la présence éventuelle d’une cataracte, de votre examen ophtalmologique complet. Les indications de la chirurgie réfractive sont, en théorie consensuelles mais il arrive, en pratique, qu’elles varient d’un chirurgien à l’autre, car certains intervenants privilégient la technique qu’ils maîtrisent le mieux. Le Lasik est plutôt indiqué en cas d’amétropie associée surtout avec l’hypermétropie ou l’astigmatisme et si votre presbytie n’est pas totale et que vous avez moins de 55 ans. L’implant multifocal avec extraction du cristallin est indiqué chez les patients après 55 ans, présentant une presbytie éventuellement associée à une amétropie et peu d’astigmatisme, ou s’il existe un début de cataracte. La chirurgie par incisions sclérales au Laser Erbium Yag ou les implants scléraux qui sont encore en évaluation, s’adresse aux patients presbytes entre 50 et 60 ans qui n’ont pas d’autres troubles de la vision (patients emmétropes). La presbytie évoluant sur plusieurs années, chaque cas est spécifique. Le choix se fait en fonction de l’âge, du degré de presbytie, mais aussi en fonction des résultats du bilan ophtalmologique.

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74 • Est-il possible de corriger en même temps ma myopie (ou hypermétropie), mon astigmatisme, ma presbytie avec la chirurgie ? Lors de l’intervention de chirurgie réfractive votre amétropie associée (myopie, hypermétropie ou astigmatisme) est corrigée systématiquement en même temps que la presbytie (voir question précédente).

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75 • Quels résultats puis-je attendre de l’intervention de correction de la presbytie ? Bien que la chirurgie réfractive donne généralement de bons résultats, personne ne peut vous garantir à 100 % une vision sans lunettes à 10/10es de loin et de près. Les résultats varient en fonction de l’importance de votre défaut visuel initial et des limites des techniques chirurgicales utilisées. Le résultat obtenu après un temps de cicatrisation variable selon la technique opératoire choisie mais d’une durée moyenne d’un mois, est définitif sauf dans le cas exceptionnel de complications tardives. Si la correction visuelle est insuffisante, une reprise chirurgicale peut-être envisagée ou, à défaut le port d’une faible correction optique complémentaire (lunettes ou si besoin lentilles de contact). Comme il est impossible de garantir un résultat à 100 % en chirurgie, il faut prendre toutes les précautions et mesures efficaces pour que ce résultat soit le meilleur possible. Le strict respect des indications et des procédures, ainsi que l’information claire et loyale du patient ont pour but d’éviter au maximum les aléas et les déceptions. Le taux de succès de la chirurgie réfractive dépasse les 90 % si les indications sont bien posées (adéquation entre les objectifs personnalisés bien compris et les résultats). Si vous avez été opéré(e) de presbytie, une vision parfaite de loin et de près est obtenue dans plus de 85 % des cas. Dans les autres cas la vision est confortable de loin et de près et permet de mener une vie normale sans correction pour la plupart des activités.

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76 • Verrai-je mieux qu’avec mes lentilles de presbyte ? La chirurgie de la presbytie donne des résultats visuels comparables à ceux des lentilles multifocales ou progressives, et qui tendent à se rapprocher de la qualité de vision apportée par les lunettes.

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77 • Dois-je attendre que ma presbytie se stabilise pour me faire opérer ? L’indication opératoire diffère selon l’âge et selon le degré de la presbytie compte tenu du fait que la presbytie ne s’arrête d’évoluer qu’à 60 ans. Il est bien évident qu’une intervention peut vous être proposée avant mais il vous faudra porter une légère correction d’appoint dans de mauvaises conditions d’éclairage, ou pour lire de tous petits caractères lorsque la presbytie sera totale.

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78 • Comment choisir mon chirurgien ? Nous vous recommandons de vous adresser à un chirurgien, spécialisé en chirurgie réfractive, ayant une bonne expérience de l’ensemble des techniques actuelles de chirurgie réfractive. D’une part, pour qu’il puisse choisir la technique la mieux adaptée à votre cas et, d’autre part, pour qu’il soit capable de prévenir ou de traiter tout incident ou complication pendant ou après l’opération. Il est judicieux de se renseigner auprès du Syndicat national des ophtalmologistes français (Snof) qui possède une liste des chirurgiens réfractifs, auprès de la Société française d’ophtalmologie (SFO) ou auprès de la Société de l’association française des implants et de la chirurgie réfractive (Safir). Les adresses de ces différents organismes sont disponibles dans le Mémo en fin d’ouvrage.

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79 • La chirurgie de la presbytie est-elle remboursée par l’Assurance maladie ? Il s’agit d’une chirurgie hors nomenclature car considérée comme une chirurgie non indispensable. Elle est par conséquent non remboursée par l’Assurance maladie. Certaines mutuelles acceptent de prendre en charge une partie des frais. Elles sont de plus en plus nombreuses à le faire et il est bon de se renseigner à ce sujet avant l’intervention.

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80 • Combien coûte l’intervention de chirurgie réfractive ? Le prix est-il un facteur de qualité ? Le prix de la chirurgie réfractive varie selon les techniques utilisées et le matériel employé. Il varie selon les établissements et aussi selon les chirurgiens. La fourchette de prix pratiquée s’étend généralement entre 800 et 1 600 euros par œil. Il s’agit d’une chirurgie reconstructive non obligatoire, réalisée pour des raisons de confort, et il n’y a pas systématiquement de corrélation entre le prix de l’intervention et la qualité des résultats. Maintenir les prestations chirurgicales et le plateau technique à un niveau de qualité irréprochable a un coût (personnel bien formé en nombre suffisant, matériel chirurgical performant régulièrement entretenu et remplacé, locaux adaptés).

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81 • Quels examens permettent de savoir si je suis opérable ? Le bilan que vous aurez à faire est très précis. Il est destiné à déceler d’éventuelles contre-indications mais aussi à obtenir les mesures ophtalmologiques nécessaires à l’opération. Certains chirurgiens réfractifs programment ce bilan sur deux consultations ce qui laisse le temps au patient de lire les documents explicatifs qui lui sont remis au sujet de l’intervention et de préparer les questions qu’il posera à la deuxième consultation. Tous les bilans préopératoires comprennent : – une analyse de votre réfraction (destinée à déceler une myopie, une hypermétropie ou un astigmatisme) avec et sans dilatation de la pupille (cycloplégie) ; – une analyse des rayons de courbure et de la forme de votre cornée (topographie cornéenne) pour prévoir et calculer les modifications à y apporter ; – une mesure de l’épaisseur de votre cornée en regard du centre de la pupille (pachymétrie) pour s’assurer que cette épaisseur est suffisante pour que l’ablation du tissu cornéen se déroule de façon satisfaisante ; – une mesure de la taille de votre pupille (pupillométrie) ; – une mesure de votre tension oculaire afin de vérifier que vous ne souffrez pas d’hypertension oculaire, signe d’un glaucome susceptible de contre-indiquer l’intervention ; – un bilan orthoptique en cas d’antécédents de strabisme (opéré ou non) ou d’anisométropie s’accompagnant d’une amblyopie relative, le but étant de déceler des problèmes de convergence susceptibles de contre-indiquer l’intervention ; – un examen du fond d’œil afin de s’assurer qu’il n’y a pas de maladie de la rétine.

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Si vous devez être opéré(e) du cristallin, votre bilan sera complété par une mesure de la longueur de l’œil pour calculer la puissance de l’implant. Ce bilan ophtalmologique complet et remboursé par l’Assurance maladie doit être réalisé dans les semaines qui précèdent l’intervention. Il est totalement indolore et dure environ une heure. Ces examens ne modifient pas la vue à l’exception du fond d’œil, le collyre qui permet de le réaliser trouble la vue pendant deux heures en moyenne. Il est donc préférable de ne pas prendre son véhicule mais de se faire conduire en taxi, par un proche ou d’emprunter les transports en commun lorsque l’on rentre d’une consultation pour fond d’œil.

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82 • J’ai une cataracte : est-ce une contre-indication à la chirurgie de la presbytie ? Non mais la seule correction possible se fait en remplaçant votre cristallin opacifié par un implant intraoculaire multifocal cristallinien. Ceci bien sûr à condition que votre examen ophtalmologique le permette c’est-à-dire si l’astigmatisme est faible et s’il n’existe aucune pathologie oculaire associée. Si vous avez une cataracte avec une myopie (ou hypermétropie) à laquelle s’est ajoutée une presbytie l’implant cristallinien multifocal vous corrige ces trois troubles de la vision. L’astigmatisme est la seule amétropie ne pouvant être corrigée par l’implant multifocal cristallinien. Dans ce cas, il faut envisager soit de faire pratiquer un lasik après l’intervention pour corriger l’astigmatisme soit d’accepter de porter une correction d’appoint dans certaines circonstances.

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83 • Quelles sont les contre-indications médicales à la chirurgie réfractive ? Comme pour toute chirurgie, le fait d’avoir certaines maladies peut être une contre-indication absolue à la chirurgie réfractive (l’opération est inenvisageable) ou une contre-indication relative (l’opération est envisageable sous certaines conditions, la stabilisation de la maladie ou sa guérison, par exemple). Ceci explique les questions que votre ophtalmologiste vous pose sur vos maladies passées et actuelles. C’est aussi pourquoi il vous propose de faire certains examens avant l’opération. Les contre-indications ophtalmologiques absolues sont : – la rétinopathie diabétique ou inflammatoire ; – le kératocône ; – les anomalies de surface de la cornée dues à un syndrome sec ou à une brûlure, par exemple ; – le glaucome évolué ; – la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), le décollement de rétine, etc. Les contre-indications médicales absolues sont les maladies auto-immunes (lupus érythémateux disséminé, polyarthrite rhumatoïde, syndrome de Sjögren, maladie de Crohn, recto-colite hémorragique, certaines maladies de la glande thyroïde, etc.), car elles peuvent gêner la cicatrisation de la cornée. Les contre-indications ophtalmologiques relatives sont : – l’augmentation de la tension oculaire (glaucome) ; – les altérations temporaires de la cornée (ulcères ou blessures superficielles…) ; – l’herpès cornéen ; 151


– le chalazion (inflammation des glandes palpébrales, situées dans l’épaisseur de la paupière) ; – la blépharite (infection de la paupière) ; – la conjonctivite allergique. Les contre-indications médicales relatives sont : – le diabète (non insulinodépendant) ; – l’acné rosacée. Les listes que nous vous proposons n’étant pas exhaustives, il y a lieu de discuter les contre-indications avec votre ophtalmologiste spécialiste en chirurgie réfractive.

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84 • Existe-t-il d’autres types de contre-indications ? Oui, certaines contre-indications sont d’ordre psychologique. Le fait d’entretenir des espérances démesurées par rapport aux résultats de la chirurgie réfractive est l’une des principales contre-indications à l’intervention. Le résultat n’est jamais garanti à 100 %, il faut pouvoir assumer le risque de continuer à porter une légère correction d’appoint pour certaines activités après l’opération. Certaines personnes pensent trouver dans la chirurgie réfractive (comme dans la chirurgie esthétique) un moyen de résoudre certains troubles psychologiques tels qu’un mal-être ou une mauvaise estime de soi. Ce contexte particulier ne peut entraîner que déception et désillusion. Votre motivation doit être soutenue par une information objective sur les bénéfices comme sur les risques et aléas éventuels liés aux actes techniques utilisés pendant l’intervention. D’autres contre-indications sont de l’ordre du bon sens : – il ne faut pas recourir à une intervention de chirurgie réfractive à la veille d’un long voyage (une complication éventuelle sera plus difficile à déceler ou à traiter) ; – il n’est pas judicieux de choisir cette intervention, non remboursée par l’Assurance maladie, si votre situation économique est précaire ou si vous ne disposez pas des ressources suffisantes pour vous l’offrir ; – il faut éviter de se faire opérer pendant les situations au cours desquelles vous subissez un stress important, qu’il soit psychique (examens universitaires, recherche d’emploi, divorce…) ou physique (compétitions sportives).

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85 • Existe-t-il des risques à se faire opérer ? Il n’existe aucune chirurgie sans risque et la chirurgie de la presbytie n’échappe pas à cette règle. Un certain nombre de complications (de la moins grave jusqu’à la perte de vision) sont possibles mais elles sont exceptionnelles. Le respect des indications, des contre-indications et des actes médicaux (examen ophtalmologique, technique chirurgicale, expérience du chirurgien, etc.), l’information claire et loyale du patient comptent parmi les moyens de diminuer les risques encourus. Selon le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof), les complications per-opératoires (pendant l’opération) sont estimées entre 0,3 et 1 % et les complications post-opératoires (après l’opération) entre 1 et 2 %. Le chapitre sur les risques de la chirurgie réfractive n’a pas pour but de vous inquiéter mais de vous informer. Si vous avez besoin de plus de précisions, n’hésitez pas à les demander à votre ophtalmologiste. Le port de lentilles de contact n’est pas dénué de risques. Des complications infectieuses peuvent toujours survenir. Il s’agit généralement d’atteintes inflammatoires et infectieuses de la cornée (kératites) susceptibles de se compliquer d’un abcès de cornée dont la cicatrisation peut induire une baisse de vision. Les complications infectieuses sont proportionnellement plus fréquentes chez les porteurs de lentilles de contact que chez les patients opérés.

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86 • Quelles précautions dois-je prendre avant l’intervention ? Les lentilles jetables doivent être retirées cinq jours minimum avant l’intervention et les lentilles dures parfois plusieurs semaines, voire plusieurs mois avant l’opération. En effet, les lentilles peuvent modifier la forme de la cornée par effet mécanique de compression. Il faut donc un certain délai pour que cette dernière retrouve sa courbure naturelle. Pour les femmes, il est préférable de ne pas se maquiller les yeux la veille et le jour de l’intervention pour éviter tout dépôt de particules de maquillage dans l’interface ou dans l’œil. Il faut éviter de se parfumer le jour de l’intervention au laser parce que l’alcool et ses vapeurs dénaturent le faisceau laser, ce qui peut retentir sur la quantité d’énergie délivrée. Il ne faut pas venir à jeun de façon à éviter les malaises hypoglycémiques (malaises liés à un manque passager de sucre dans le sang), en particulier si vous êtes stressé(e), car le risque de faire un malaise est plus fréquent lors d’une opération. Il faut simplement manger normalement.

155


87 • Qu’est-ce qu’un Presbylasik ? Le Presbylasik est un Lasik adapté à la correction de la presbytie. Il correspond à une modification par le laser Excimer des rayons de courbure de la cornée pour la rendre multifocale. Le principe de cette chirurgie cornéenne multifocale est de créer deux zones optiques de tailles différentes, l’une permettant de voir de près et l’autre de loin (un peu comme des doubles foyers). La périphérie de la cornée est alors utilisée pour la vision de loin et la cornée centrale pour la vision de près. Le cerveau reçoit plusieurs images et neutralise celle qui n’est pas utile. Cette technique permet de corriger une amétropie associée à la presbytie, en particulier l’hypermétropie et l’astigmatisme. Elle est moins utilisée en cas de myopie associée pour la correction de laquelle on préfère utiliser la monovision.

156


VL VP

cornée vue de trois-quarts avec les sillons concentriques creusés par le laser

VL

VP

VL

cornée en coupe de profil en coupe

Le Presbylasik sculpte dans la cornée deux zones de vision : une zone centrale pour voir de près, 157 une zone périphérique pour voir de loin


88 • Qu’est-ce qu’un Lasik en monovision ? L’intervention Lasik en monovision correspond à une correction Lasik différente pour chaque œil. L’œil dominant (c’est-à-dire l’œil préférentiel) est alors corrigé pour la vision de loin et l’œil dominé pour la vision de près. Le cerveau reçoit plusieurs images et neutralise celle qui n’est pas utile. Cette technique permet de corriger toutes les amétropies associées à la presbytie. La qualité de la vision binoculaire et la perception du relief sont conservées.

158


89 • Comment se déroule une intervention par Lasik ? La chirurgie au Lasik se déroule dans un bloc opératoire. Pour entrer dans cette pièce, vous devez enfiler une casaque (blouse), un bonnet et des sur-chausses en papier. Vous serez ensuite allongé(e) sous le laser et anesthésié localement (par des gouttes). Un petit instrument maintient votre œil ouvert pendant la durée de l’intervention qui se déroule sous microscope et en trois temps : – premier temps : le chirurgien place un anneau sur votre cornée. Cet anneau de 1 à 12 mm de diamètre maintient votre œil en place et sert de guide au microkératome (microrabot) utilisé pour découper un fin volet circulaire dans votre cornée. Dans le cas où le volet est préparé au laser femtoseconde il sert de guide au cône d’aplanation, qui permet d’ajuster la focalisation du laser. Cette phase est indolore et les patients ont juste l’impression qu’on leur appuie sur l’œil ; – deuxième temps : le chirurgien enlève l’anneau et soulève le volet cornéen (appelé aussi capot) pour permettre l’action du laser Excimer. Grâce à ce laser, il enlève l’épaisseur de cornée nécessaire à la correction de votre défaut visuel (photoablation), les paramètres étant calculés très précisément par l’ordinateur. Un système de poursuite des mouvements oculaires type eye-traker asservit le laser aux mouvements de l’œil. En cas de déplacements intempestifs, le fonctionnement du laser s’arrête de façon à éviter les points d’impact en dehors des endroits non souhaités et pouvant être à l’origine de 159


1.

pose de l’anneau succion et du kératome

1bis.

préparation du volet pour le laser femtoseconde

2.

soulèvement du volet cornéen

Les différentes étapes de 160


3.

application du laser

4.

le volet est rabattu

5.

la cornĂŠe est modifiĂŠe

l’intervention par Lasik

161


décentrements. La durée d’application du laser varie selon le type de laser utilisé (laser Excimer à spot, à fente…) et le nombre d’impacts nécessaires (on dépasse souvent le millier). Elle est de l’ordre de quelques dizaines de secondes pendant lesquelles vous percevrez un bruit de machine à coudre ; – troisième temps : le chirurgien rabat le volet. La cicatrisation naturelle se fait en quelques minutes. Aucune suture n’est nécessaire. L’intervention terminée, votre œil sera protégé par une coque transparente. Elle devra être portée sans interruption pendant les 24 premières heures et durant les quatre nuits qui suivent l’intervention pour éviter tout frottement inopiné ou accidentel sur la cornée. Les antalgiques permettant de prévenir la douleur postopératoire sont rarement utiles avec le Lasik. Le patient repart avec une prescription de collyre anti-inflammatoire et antibiotique à instiller pendant 6 jours.

162


90 • Quelles sont les complications du Lasik ? Les complications liées à la préparation du volet sont devenues exceptionnelles, surtout depuis que les chirurgiens ophtalmologistes utilisent des microkératomes laser. Les complications liées à l’application du laser Excimer sont elles aussi, exceptionnelles depuis l’utilisation de lasers équipés de systèmes de poursuite très performants (eyetraker) qui suivent les mouvements de l’œil pendant le traitement. Quand le chirurgien ne dispose pas de ce matériel, il arrive que la zone d’intervention soit décentrée et la correction pas dans l’axe du champ visuel ou qu’il y ait des impacts de laser là où il n’y en a pas besoin. Si la zone traitée est décentrée, la vision sera mauvaise et nécessitera un retraitement délicat. Le risque d’aberrations optiques avec halos, images fantômes ou déformées, induites par un traitement laser délivré en dehors de la zone programmée est plus élevé en cas de presbylasik du fait des zones multiples de traitement.

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91 • Qu’est-ce qu’un implant intraoculaire ?

Implant © AMO

Implant © Alcon

C’est une lentille composée d’un matériau inerte parfaitement bien toléré par l’œil qui n’entraîne pas de rejet et qui possède un pouvoir optique qui corrige une myopie ou un astigmatisme pour certains ou une presbytie pour d’autres.

Exemples d’implants de la presbytie 164


haptique (patte de l’implant)

optique

Photo © Alcon

la zone centrale diffractive apodisée permet de diffracter la lumière vers les foyers proches et éloignés

Implant intraoculaire multifocal.

Implant à taille réelle. 165


92 • Qu’est ce qu’un implant multifocal du pseudophake ? L’implant du pseudophake est un implant comportant sur l’optique de la lentille des zones permettant une vision nette de près et des zones permettant une vision nette de loin. De gros progrès ont été réalisés dans la conception de la multifocalité des dernières générations d’implants, améliorant les performances en vision de près sans altérer la qualité de vision de loin. Ces implants sont utilisés en cas de chirurgie de la cataracte ou dans les extractions du cristallin à visée réfractive, c’est-à-dire dans les corrections des amétropies (avec peu d’astigmatisme) associées à la presbytie. Là encore le cerveau reçoit plusieurs images et neutralise celle qui n’est pas utile.

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93 • Comment se déroule la pose d’un implant multifocal cristallinien ? Sauf cas particulier, l’intervention se fait en ambulatoire, c’est-à-dire que vous ne passerez que quelques heures à la clinique ou à l’hôpital. Une heure avant l’intervention, votre pupille est dilatée à l’aide de collyres. L’anesthésie, presque toujours locale, se fait par instillation de collyres anesthésiques, parfois complétée par 1 ou 2 injections indolores autour de l’œil. Vous êtes ensuite installé(e) sur la table d’opération, votre visage est recouvert d’un drap stérile percé d’un trou placé devant l’œil à opérer. Vous respirez normalement sous le drap car de l’oxygène pur vous arrive directement près du nez. La tension artérielle est régulièrement contrôlée à l’aide d’un brassard gonflé autour du bras. L’intervention proprement dite nécessite l’utilisation d’un microscope opératoire avec une forte lumière. L’ablation du cristallin se fait par phacoémulsification, technique utilisant des ultrasons (et non un faisceau laser) ou par envoi d’un micro-jet d’eau pulsée par une petite incision du globe oculaire de quelques millimètres. Le cristallin est ensuite remplacé par l’implant multifocal dont la puissance a été calculée au préalable qui est injecté replié à l’intérieur de l’œil par une incision inférieure à 3 mm. Grâce à l’anesthésie locale, vous restez conscient pendant toute l’intervention qui dure entre 10 et 30 minutes. Vous entendez ainsi les explications du chirurgien. À la fin de l’intervention, une coque transparente est placée sur l’œil opéré. 167


1.

incision de la cornée

2.

les trois-quarts du cristallin ont déjà été fragmentés par phacoémulsification puis aspirés 168

Pose d’un


3.

insertion de l’implant dans le sac capsulaire

4.

implant correctement placĂŠ 169

implant multifocal


94 • Dois-je prévoir quelqu’un pour me raccompagner après l’intervention ? Une intervention chirurgicale, quelle qu’elle soit, représente toujours un stress. Il faut donc faire le nécessaire pour que les suites de l’opération soient confortables pour vous comme pour votre entourage. Nous vous conseillons donc de vous faire accompagner sur le lieu de l’opération, surtout si vos deux yeux sont opérés le même jour. Dans tous les cas, ne prévoyez pas de rentrer seul(e) en voiture. Vous ne devez pas conduire en sortant de la clinique ou de l’hôpital. Avant de reprendre le volant en toute sécurité, il faut en général attendre une journée après un Lasik et deux à trois jours après les autres interventions. Bien entendu, ces chiffres correspondent à des moyennes et chaque patient(e) est différent(e).

170


171


95 • Quelles sont les complications des implants multifocaux cristalliniens ? Les implants multifocaux peuvent être pourvoyeurs de halos qui peuvent perturber la conduite nocturne surtout dans les premiers mois post-opératoires. Il est préférable, de ce fait, de ne pas les proposer aux patients qui conduisent beaucoup la nuit. Cependant cet aléa est nettement atténué depuis l’utilisation de la toute dernière génération des implants multifocaux cristalliniens qui possède des qualités optiques remarquables. Les autres complications sont exceptionnelles.

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96 • Aurai-je mal après l’intervention ? Toutes les chirurgies de la cornée provoquent une sensation de sable dans l’œil à la suite de l’intervention. Cette sensation est plus ou moins douloureuse selon la technique employée, elle s’associe, dans le cas d’un Lasik, à une sensation d’œil sec qui s’accompagne d’un larmoiement réflexe important. La gêne apparaît environ une heure après l’intervention, le temps que les effets de l’anesthésie locale s’estompent. Elle dure environ trois ou quatre heures après un Lasik. Pendant la phase douloureuse, il vous est conseillé de rester les yeux fermés dans la pénombre et de prendre des antalgiques (médicaments destinés à traiter la douleur). Les interventions les moins douloureuses sont celles qui font suite à la pose d’implants (la mise en place d’implants cristalliniens est très généralement indolore).

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97 • Comment verrai-je en sortant de l’intervention ? Quand apprécierai-je les résultats ? En sortant d’une intervention par Lasik, vous aurez l’impression de porter des lunettes embuées. Pendant une demi-journée environ votre vision sera gênée par un léger brouillard qui ira en s’estompant. Vous verrez correctement au bout de 12 à 24 heures. La récupération définitive peut être espérée au bout d’une semaine à un mois selon le défaut visuel corrigé. Après la pose d’un implant multifocal cristallinien, vous verrez bien quelques heures après l’intervention. La vision définitive n’est obtenue qu’au bout d’un mois. La stabilisation de votre nouvelle vision varie selon la technique utilisée. La récupération de la fonction visuelle après Lasik ou pose d’implant est quasi-immédiate puisque les patients récupèrent la presque totalité de leur vision définitive environ douze heures après l’intervention. Par contre, après traitement par incisions sclérales, la récupération est plus lente. Elle se fait environ au huitième jour après l’intervention. Quelle que soit la technique utilisée, la stabilisation complète de la vision se fait entre le premier et le sixième mois suivant l’intervention.

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98 • Quelles précautions dois-je prendre après l’opération ? Il est indispensable d’éviter tout risque de traumatisme oculaire ainsi que tout risque infectieux après l’intervention. On conseille donc, par exemple, d’éviter les lieux où il y a de la poussière pendant une semaine. Vous pouvez vous doucher et vous laver les cheveux dès le lendemain de l’intervention si vous êtes précautionneux (il faut éviter de recevoir le jet d’eau dans l’œil). Vous devrez attendre une semaine pour vous remaquiller pour éviter tout traumatisme de l’œil, car les produits utilisés pour le maquillage (ou le démaquillage) sont parfois irritants ou allergisants. Vous pourrez en revanche utiliser un savon et vous parfumer dès le lendemain de l’opération. La conduite automobile de jour peut être reprise au bout d’un à quatre jours mais il faut parfois attendre huit à trente jours pour conduire la nuit, le temps que l’inconfort lié à la présence d’éblouissements ou de halos lumineux en vision nocturne diminue. Le délai peut varier selon la technique utilisée et le défaut visuel corrigé. Vous pouvez reprendre le travail le lendemain de l’intervention au Lasik. Après la pose d’un implant multifocal cristallinien, il est conseillé de prendre trois jours de repos mais vous ne pourrez pas avoir d’arrêt de travail pris en charge par l’Assurance maladie.

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99 • Peut-il arriver que la chirurgie ait peu d’effet ? C’est très rare car une chirurgie bien conduite, respectant les contre-indications, corrige la majorité des amétropies. Cependant, le résultat peut être jugé insuffisant par rapport aux objectifs initialement fixés. Il se peut : – que l’œil soit sous-corrigé ; – que la réfraction obtenue juste après l’intervention ne soit plus la même quelque temps plus tard du fait des phénomènes de cicatrisation de la cornée (régression de l’effet réfractif en cas de chirurgie utilisant le laser Excimer ou du laser Erbium Yag) ; – qu’il y ait une erreur de calcul d’implant (le cas est plus rare) : une deuxième intervention peut être envisagée. D’une façon générale, même si vous conservez un certain degré de presbytie après l’intervention, la correction doit vous permettre de vous passer de verres correcteurs sauf éventuellement pour la lecture de petits caractères, surtout si cette lecture est prolongée.

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100 • Est-il possible qu’après une intervention sans complications particulières, ma vue soit moins bonne qu’avant ? Oui, une baisse de la meilleure acuité visuelle corrigée peut être observée dans de rares cas du fait des aberrations induites par la chirurgie par laser ou par implants. Dans ces rares cas où la meilleure acuité visuelle a baissé, une réintervention permet rarement de récupérer la baisse de vision sauf dans le cas de l’implant que l’on peut retirer et changer. Les troubles de la vision nocturne sont fréquents quelle que soit la technique utilisée. Ils sont le plus souvent transitoires mais leur intensité est le plus souvent modérée. Ils sont exceptionnellement gênants.

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101 • Est-il possible que j’aie encore besoin d’une correction optique après l’intervention ? Oui car les résultats de l’intervention ne sont pas garantis à 100 %. Il est très important que vous ayez conscience de cette éventualité. Il se peut en effet qu’un léger déficit visuel persiste après l’opération. Il sera ressenti différemment selon les personnes, l’intensité du défaut réfractif initial et les situations de la vie courante. Une correction optique, généralement minime (une dioptrie en moyenne), peut être considérée comme nécessaire par certains pour la lecture prolongée lorsque les conditions d’éclairage ne sont pas suffisantes.

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102 • Le fait d’avoir été opéré(e) de ma presbytie compromet-il des interventions ultérieures ? Non. Il n’y a aucune complication particulière à traiter par exemple une cataracte, un glaucome ou un décollement de rétine, si les indications et les contre-indications à la chirurgie réfractive ont été rigoureusement respectées et si la technique a été réalisée dans les conditions maximales de sécurité par un chirurgien expérimenté. Cependant, le calcul de puissance d’un implant cristallinien peut être moins précis après une chirurgie cornéenne de la presbytie.

179



Nouveaux traitements

181


103 • Quelles sont les perspectives de progrès pour les lunettes ? Dans le futur, les lunettes existeront toujours. Les progrès seront faits sur le matériau : les verres seront encore plus fins, plus légers, leur transparence sera accrue, ils auront une meilleure précision et moins d’aberrations optiques. Ils prendront mieux en compte les anomalies individuelles de l’œil. Les progrès seront aussi faits sur les montures : elles seront encore plus discrètes, légères, souples, indéformables et incassables. Nous pouvons tout imaginer et pourquoi pas l’apparition de l’informatique qui se servira des verres comme support d’information. La nanotechnologie aura certainement son mot à dire.

182


104 • Que seront les lentilles du futur ? Ce seront des lentilles de plus en plus confortables pour les gens ayant des sensibilités oculaires importantes. Elles seront donc encore plus adaptées aux conditions particulières de la vie moderne et de son environnement (pollution, climatisation, etc.). Ce seront aussi des lentilles dites « customisées » ou surmesure, dont le traitement optique permettra la correction des aberrations dites d’ordre supérieur, c’est-à-dire permettant d’obtenir une qualité visuelle exceptionnelle. Elles seront fabriquées sur-mesure à partir de données mesurées pour chaque personne et permettront de diminuer tous les phénomènes optiques gênants comme les halos, les diffractions lumineuses notamment nocturnes etc.

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105 • Qu’est ce que la chirurgie de la presbytie par incisions sclérales au laser Erbium Yag ? Cette chirurgie nouvelle est en cours d’évaluation. La chirurgie de la presbytie par incisions sclérales (voir illustration page 137) consiste à élargir l’espace en regard du muscle ciliaire pour permettre à celui-ci de se contracter à nouveau pour modifier la courbure du cristallin et induire de nouveau une accommodation. Elle se fait sous anesthésie locale de surface par instillation de collyres, parfois complétée par une ou deux injections indolores autour de l’œil. Vous êtes ensuite installé(e) sur la table d’opération, votre visage est recouvert d’un drap stérile percé d’un trou placé devant l’œil à opérer. Vous respirez normalement sous le drap car de l’oxygène pur vous arrive directement près du nez. La tension artérielle est régulièrement contrôlée à l’aide d’un brassard gonflé autour du bras. L’intervention proprement dite nécessite l’utilisation d’un microscope opératoire avec une forte lumière. Elle est indolore et dure moins d’une heure par œil. L’intervention consiste à réaliser au laser quatre paires d’incisions sclérales (dans le blanc de l’œil) de 4 mm de long espacées de 2,5 mm sur les méridiens de 2 heures, 5 heures, 7 heures et 11 heures après avoir désinséré et disséqué la conjonctive qui recouvre la sclère. La conjonctive est ensuite repositionnée et suturée par deux points de fil résorbable.

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106 • Comment va évoluer la chirurgie de la presbytie avec implant ? La dernière génération d’implants multifocaux donne des résultats visuels extrêmement satisfaisants tant au plan du confort visuel sans correction de loin et de près, puisque près de 90% des patients peuvent vivre sans lunettes, que sur le plan de la qualité de vision, puisque les effets secondaires, en particulier les halos nocturnes gênants, ont été largement atténués. Cependant, une amélioration de la qualité de vision est encore possible : elle passera par l’augmentation de la qualité de l’optique, qui sera personnalisée et fabriquée sur-mesure en fonction des données de chaque patient. Ceci permettra l’élimination quasi totale des aberrations optiques et des effets secondaires induits. Sur le plan chirurgical, cette amélioration de la qualité de vision passera par la possibilité d’injecter l’implant par des mini-incisions cornéennes de 1,5 à 2 mm. Le but final étant d’espérer proposer dans l’avenir ces implants comme moyen de correction de la presbytie chez des sujets à cristallin clair ou simplement opalescent.

185



MĂŠmo

187


Les bons réflexes Les signes qui doivent m’alerter lors du port de mes lentilles Il existe 3 signes essentiels d’alerte : – l’apparition d’une gêne inhabituelle avec les lentilles pouvant être associée à un larmoiement ou à une sensibilité douloureuse à la lumière (ou photophobie) ; – des yeux ou un œil qui deviennent rouges avec parfois des sécrétions associées sur les cils ; – une vision trouble ou une baisse importante de la vision d’un œil La présence d’un de ces signes doit vous faire enlever les lentilles immédiatement. S’il n’existe pas une amélioration très franche rapidement, c’est-à-dire en quelques heures, il faut consulter en urgence votre ophtalmologiste. En effet, chacun de ces signes peut marquer le début d’une complication qui peut être un ulcère ou une infection de la cornée. Un diagnostic et un traitement rapide sont essentiels pour éviter toute séquelle oculaire importante.

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Préparez votre consultation ophtalmologique en vue du port de lentilles Si vous n’avez jamais porté de lentilles, il suffit de venir à la consultation avec vos verres correcteurs les plus récents après avoir prévu avec la secrétaire le temps nécessaire à ce premier essai et à son contrôle.

Les bons réflexes

Si vous avez déjà porté des lentilles, il est important d’apporter avec vous les références des lentilles que vous avez eus ainsi que le nom de la solution d’entretien que vous utilisez. Ces informations, quel que soit le motif de votre consultation, seront fort utiles à votre ophtalmologiste.

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Plus d’informations sur le site www.zemedical.com/presbytie


Les bons réflexes Bien vivre avec ses lentilles Lors de la prescription de vos lentilles, votre médecin vous a fait des recommandations concernant l’utilisation et l’entretien de celles-ci. Lors de l’achat, le livret du fabriquant de lentilles vous est remis systématiquement en même temps que celles-ci, il est important de le lire complètement et avec grande attention car vous y trouverez toutes les informations pour un port dans les meilleures conditions avec le type de lentilles que vous portez. Si certains points ne vous paraissent pas clairs, n’hésitez pas à demander à votre médecin des explications lors du contrôle.

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Bien vivre avec ses lunettes rangement – posez-les toujours la pointe des branches vers le haut ; – optez pour une boîte solide et rigide pour les ranger ; – retirez-les toujours avec les deux mains ;

Les bons réflexes

entretien – pour nettoyer les verres, utilisez des produits non agressifs comme le savon (évitez l’alcool, qui attaque le film anti-reflets), évitez l’essuie-tout, et ôtez la poussière avant de frotter ; – lors de projection de produits sur les verres, nettoyez tout de suite avant qu’ils ne sèchent ; – si vous êtes sensibles au soleil, renseignez-vous auprès de votre opticien sur les verres qui se teintent au soleil. choix des verres – le verre antireflet n’est pas un verre qui se salit plus vite que les autres, mais il a le gros avantage d’être plus transparent. Optez pour l’antireflet si vous recherchez une qualité supérieure dans le confort de la vue.

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Les bons réflexes Préparez votre consultation de chirurgie réfractive Informations pratiques : – si vous portez des lentilles de contact, vous devrez éviter de les porter pendant au moins cinq jours. Si votre chirurgien le juge nécessaire, il pourra vous demander de ne pas les porter pendant plusieurs semaines avant de contrôler les mesures ; – apportez vos dernières lunettes. Durée prévisible de la consultation : une bonne heure Déroulement habituel : la consultation se déroule en différentes phases : une première phase comportant un interrogatoire, différentes mesures avec des appareils et un examen clinique, dans le but de préciser l’absence de contre-indications à une chirurgie réfractive et le type d’intervention éventuellement possible. Des collyres d’examen sont instillés pour dilater la pupille et bloquer l’accommodation. Ils agissent en 30 à 60 minutes et rendent la vision floue pendant 3 heures environ. La partie suivante de l’examen est conduite sous l’effet des gouttes (réfraction, examen clinique et fond d’œil). L’information délivrée découle des conclusions de cet examen. Déplacement : en raison du trouble visuel induit par l’effet des collyres d’examen, il est conseillé d’utiliser les transports en commun ou de se faire accompagner.

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Organisez votre consultation de chirurgie réfractive Les informations que vous devrez communiquer au chirurgien : Vos antécédents généraux personnels : maladies (même si elles sont guéries ou en rémission), allergies (y compris médicamenteuses), nature et dates d’éventuelles interventions chirurgicales (notamment sur le cerveau ou la colonne vertébrale), traitements en cours.

Les bons réflexes

Vos antécédents ophtalmologiques personnels : maladies oculaires, allergies aux collyres, interventions chirurgicales sur les yeux ou les paupières. Certains antécédents ont une importance particulière : strabisme, glaucome, décollement de rétine, abcès de cornée… Les antécédents familiaux (parents, frères et sœurs) : maladies générales, neurologiques et héréditaires, mais aussi oculaires comme le glaucome ou le décollement de rétine. Vos antécédents personnels de correction par lentilles de contact, en précisant les points suivants : – type de lentilles : souples hydrophiles ou rigides perméables aux gaz ; – type de port : permanent ou journalier, fréquence du renouvellement ; – formule de correction des lentilles ; – confort et tolérance.

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Les bons réflexes Vos besoins visuels particuliers liés à : – votre profession ; – vos conditions habituelles de conduite automobile ; – vos pratiques sportives ; – vos loisirs. Ancienneté de la stabilisation de votre défaut visuel Préparez une liste de vos principales questions (ce livre est fait pour vous aider) afin de demander au chirurgien de souligner ou préciser certains aspects particuliers de l’information et de lui permettre d’évaluer si la chirurgie réfractive peut répondre à vos attentes.

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Les adresses

Société de l’association française des implants et de la chirurgie réfractive (Safir) Maison de l’ophtalmologie 17 villa d’Alésia 75014 Paris Association dont le but est d’actualiser les connaissances en chirurgie de la cataracte et de la réfraction, et de promouvoir les méthodes de modification de la vision et d’amélioration des pathologies oculaires ainsi que la recherche scientifique. Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) 1 rue des Pucelles 67000 Strasbourg Syndicat de professionnels qui communique également des informations sur l’œil et ses maladies au grand public. Association de formation en réfraction subjective (Afer) 19 rue des petites fontaines 95830 Fremecourt Association (loi 1901) dont le but est de former (en un an) les orthoptistes à la détermination de la réfraction subjective. Société française des ophtalmologistes adaptateurs de lentilles de contact (SFOALC) Maison de l’ophtalmologie 17 Villa d’Alésia 75017 Paris contact@lentillesdecontact.com 195

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Les bons réflexes - Les adresses

Société française d’ophtalmologie (SFO) Maison de l’ophtalmologie 17 villa d’Alésia 75014 Paris Société scientifique francophone internationale réunissant des ophtalmologistes, qui a pour but l’étude de toutes questions ayant trait à l’appareil visuel et aux maladies des yeux.


Le kiosque Chirurgie réfractive Jean-Jacques Saragoussi, Jean-Louis Arné, Joseph Colin, Michel Montard, Éditions Masson, 2004. Cet ouvrage destiné aux ophtalmologistes, rédigé sous l’égide de la Société française d’ophtalmologie, constitue une référence. La nouvelle chirurgie de l’œil : Myopie, cataracte, glaucome Yves Bokobza, éditions Odile Jacob, 2005 Pour connaître les principales urgences en ophtalmologie ; le diagnostic et le traitement des pathologies oculaires. Chirurgie réfractive. Guide à l’usage des patients Dr Catherine Albou-Ganem, Dr Jean-Jacques Saragoussi, Bash éditions médicales, 2004 Se passer de lunettes ou de lentilles ? C’est possible pour certains myopes, hypermétropes, astigmates ou presbytes, grâce à la chirurgie de la cornée par laser et la pose d’implants. Tout savoir sur ces nouvelles techniques avant de se décider.

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Les sites www.sfo.asso.fr Le site de la Société française d’ophtalmologie (SFO). www.snof.org Le site du Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof). www.safir.org Le site de la Société de l’association française des implants et de la chirurgie réfractive (Safir).

www.lentillesdecontact.com Le site de la Société française des ophtalmologistes adaptateurs de lentilles de contact www.premiumwanadoo.com/afer Le site de l’Association de formation en réfraction (Afer). www.larefraction.fr Le site des ophtalmologistes et des orthoptistes s’intéressant à la réfraction.

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Plus d’informations sur le site www.zemedical.com/presbytie

Le kiosque - Les sites

www.ma-chirurgierefractive.com Le site satellite de Chirurgie réfractive. Guide à l’usage des patients. Il propose des informations pratiques et actualisées.


En savoir plus Critères pratiques de choix d’une technique laser permettant de compenser la presbytie Si vous êtes myope et âgé de moins de 55 ans, la technique de la monovision est très souvent choisie : l’œil dominant est corrigé totalement de sa myopie au laser et l’œil dominé est corrigé partiellement, la petite myopie résiduelle de cet œil permettant de garder une bonne acuité de près. Cette technique simple peut être testée préalablement au moyen de lentilles de contact. Si vous êtes hypermétrope, la correction par laser de votre hypermétropie peut suffire à vous rendre une bonne vision de près et ce d’autant plus que cette hypermétropie est importante et que votre presbytie n’est pas encore trop forte (plutôt vers l’âge de 50 ans que de 60 ans). Une discussion préalable avec votre chirurgien vous permet de déterminer si vous désirez privilégier la vision de près ou la vision de loin. Si vous n’êtes ni myope ni hypermétrope, vous êtes dans l’état actuel des choses, un cas difficile pour la correction par laser de votre presbytie. Une technique de lentille intraoculaire peut, selon le cas, vous être proposée.

Nous remercions le Dr Gauthier-Fournet (Saint-Jean-de-Luz) pour sa contribution à la rédaction de ce sujet 198


Chirurgie : zoom sur les implants cristalliniens multifocaux Les implants multifocaux font aujourd’hui partie de l’arsenal thérapeutique pour traiter chirurgicalement la presbytie, avec sécurité et efficacité, chez un certain nombre de nos patients. Ce regain d’engouement est lié à plusieurs facteurs. Tout d’abord, grâce aux progrès majeurs de la chirurgie du cristallin par phacoémulsification au cours de ces dix dernières années, permettant une chirurgie très sûre, avec de très petites incisions, parfaitement reproductible avec un taux de complications extrêmement faible.

Enfin, l’amélioration des principes optiques des implants multifocaux depuis les années 2003-2004 a pour conséquences : – une diminution très nette des phénomènes visuels nocturnes gênants (en nombre et en intensité) à savoir surtout les phénomènes d’éblouissement et de halos survenant la nuit notamment lors de la conduite ; – la restitution d’une excellente vision de près sans correction optique, qui ne se fait plus comme par le passé, au détriment de la vision de loin, qui sera elle aussi parfaitement rétablie sans correction optique.

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En savoir plus

L’introduction des implants en matériaux souples joue un rôle déterminant car ils permettent de ne pas agrandir l’incision réalisée pour la chirurgie du cristallin, évitant ainsi de créer une déformation de la cornée (astigmatisme), qui a un effet péjoratif sur la qualité du résultat postopératoire.


Néanmoins, les implants multifocaux, ne représentent pas la solution universelle. En effet ils ne peuvent répondre : – à toutes les attentes visuelles des patients. Par exemple, avec certains implants la vision intermédiaire ou à moyenne distance n’est pas toujours parfaitement restituée, avec d’autres la vision intermédiaire sera très bonne mais par contre la lecture en vision de près sans correction optique sera plus difficile ; – à toutes les situations cliniques. Il existe effectivement quelques contre-indications absolues (unanimement reconnues par la communauté médicale) et d’autres plus relatives (qui sont à apprécier et à discuter selon vos attentes, et le contexte clinique et para clinique). Seul un examen extrêmement précis, réalisé par un ophtalmologiste, prenant en compte les données recueillies par votre interrogatoire (recherche de vos attentes, de vos problèmes éventuels de santé en général, de vos antécédents personnels et familiaux ophtalmologiques), un examen clinique ophtalmologique approfondi et enfin des explorations complémentaires pertinentes dans le cadre d’une chirurgie du cristallin à but réfractif, permettront de dire si vous êtes ou non, un bon candidat à une chirurgie de la presbytie par implants cristalliniens multifocaux.

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Conditions requises d’un bon candidat à la chirurgie des implants cristalliniens multifocaux Voici les différentes situations qui feront de vous un bon ou un mauvais candidat à ce type de chirurgie.

Est un patient âgé d’au moins 55 à 60 ans, sans problème de santé particulier, sans antécédents ophtalmologiques personnels ou familiaux notables qui a un examen ophtalmologique strictement normal en dehors d’un éventuel problème de correction optique de faible intensité (myopie ou hypermétropie comprise entre - 3 et + 3 dioptries et astigmatisme cornéen inférieur à 1 dioptrie). Il doit être prêt à accepter de porter éventuellement, dans certaines circonstances particulières une correction optique (seuls 85 % des patients ne portent plus jamais de correction optique après la chirurgie, ni pour la vision de loin, ni pour celle de près). Il doit être également prêt à accepter une éventuelle reprise chirurgicale, si le résultat initial n’est pas conforme à ses attentes, et si sa vision est améliorable par la correction chirurgicale d’un défaut réfractif constaté après la mise en place de l’implant multifocal (par exemple présence d’une myopie après la mise en place de l’implant qui pénalise la vision de loin obligeant le port de lunettes pour certaines activités et obligeant à diminuer la distance de lecture en vision de près). Il doit se préparer aussi à accepter d’éventuels troubles en vision nocturne, bien que ceux-ci soient devenus rares et exceptionnellement gênants (moins de 5 % des cas).

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Le candidat idéal :


Certains candidats ne peuvent pas bénéficier, avec certitude, dans l’état actuel de nos connaissances, de ce type de chirurgie car ils ont des contre-indications absolues à ce type de chirurgie. Rappelons que la chirurgie de la presbytie est presque toujours une chirurgie dite de confort et qu’il n’est pas acceptable de faire courir des risques importants à nos patients. Ces risques peuvent être liés à différents facteurs : Tout état pathologique oculaire découvert lors de l’examen clinique, qui laisse présager d’une récupération visuelle non parfaite (par exemple problème de dégénérescence maculaire, problème de transparence cornéenne, antécédent de strabisme avec amblyopie, etc.) Toutes les pathologies oculaires pouvant s’aggraver du fait de la chirurgie (par exemple problème de déficit cellulaire à la face postérieure de la cornée : Cornea Guttata, ou notion de fragilité rétinienne avec antécédents de laser sur des lésions rétiniennes pouvant être responsables de décollement de rétine etc.) Toutes les maladies oculaires sévères, pour lesquelles une aggravation secondaire est à redouter avec le temps (par exemple un patient atteint de rétinopathie diabétique ou un patient porteur d’un glaucome mal contrôlé par le traitement, etc.) Toutes les pathologies générales qui peuvent engendrer des complications graves dans les suites immédiates de la chirurgie ou avoir des conséquences oculaires graves avec le temps (par exemple un patient prenant un traitement diminuant ses défenses immunitaires avec un risque de problèmes infectieux sévères, ou un patient ayant un diabète insulinodépendant sévère et difficile à équilibrer, etc.)

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Entre les deux extrêmes constituées par le patient idéal et celui qui représente une contre indication absolue, de nombreux patients peuvent relever de ce type de chirurgie, mais uniquement si ces trois facteurs sont réunis : – l’avis favorable de leur chirurgien ophtalmologiste, qui juge la requête raisonnable ; – à condition d’avoir été parfaitement renseigné sur les conséquences éventuelles de ce type de chirurgie, sur le court et long terme ; – à condition que le patient en accepte les risques. Voici de façon non exhaustive certaines de ces situations qui doivent prêter à la discussion et au choix éclairé : L’âge du patient : l’âge communément admis à partir duquel peut se faire ce type de chirurgie est aux alentours de 55 ans. Il peut être modulé selon les besoins du patient, selon son examen ophtalmologique (notamment l’existence d’une cataracte débutante qui peut inciter à avancer le moment de la chirurgie), et selon son état réfractif. Il peut se concevoir d’intervenir avant cet âge chez un patient hypermétrope qui est très gêné à la fois en vision de loin et de près et pour lequel les risques de décollement de rétine sont exceptionnels.

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Enfin certaines situations socioprofessionnelles particulières, comme par exemple des patients qui ne peuvent se permettre d’avoir, pour des raisons professionnelles, des problèmes de vision nocturne, comme cela peut parfois arriver de façon exceptionnelle (par exemple chauffeur de camion, pilote, etc.), ou des patients dont les exigences ou les besoins visuels ne sont pas compatibles avec les résultats habituellement obtenus (désir impératif d’avoir une vision parfaite à toutes les distances sans aucun port de correction optique).


Par contre, en cas de myopie au delà de 5 à 6 dioptries, le moment de la chirurgie peut être reculé compte tenu des risques de décollement de rétine secondaire à une chirurgie du cristallin. L’état réfractif du patient intervient à plusieurs niveaux de la réflexion pré-opératoire. Il peut inciter, comme nous venons de le voir, à réaliser la chirurgie avant ou après l’âge habituellement admis. Il est habituellement reconnu que les meilleurs résultats sont obtenus chez les patients ne portant pas de correction optique pour la vision de loin ou les patients hypermétropes modérés. Notre expérience, et les excellents résultats que nous avons obtenus, nous ont permis d’élargir nos indications, et de proposer avec sécurité cette chirurgie dans les troubles réfractifs modérés compris environ entre - 3 à + 3 dioptries. Il est cependant possible de réaliser ce type de chirurgie chez des patients présentant des troubles réfractifs plus sévères mais en ayant au préalable informé le patient : – d’un risque d’un résultat moindre nécessitant alors de porter une correction optique, dans certaines situations, pour améliorer le résultat, soit pour la vision de loin, soit pour la vision de près, soit pour les deux ; – d’un risque de devoir réaliser une seconde intervention, après la mise en place des implants multifocaux. Effectivement, le calcul de la puissance de l’implant multifocal à poser est plus difficile et parfois moins précis chez les patients porteurs d’une forte myopie ou hypermétropie. Si un trouble réfractif persiste après la pose des implants multifocaux, et si le patient n’est pas satisfait du résultat obtenu, il est possible de lui proposer de corriger secondairement ce défaut, soit par remplacement de l’implant, soit par ajout d’un second implant, soit par chirurgie cornéenne par laser Excimer. 204


L’examen ophtalmologique du patient : il est communément admis de n’opérer que des patients ayant des yeux totalement indemnes de toutes pathologies. Cette attitude peut être éventuellement modulée en fonction de la motivation du patient, de la sévérité de son problème, et des possibilités thérapeutiques à notre disposition, au cas où sa pathologie s’aggraverait, suite à l’intervention ou secondairement. Par exemple un patient ayant une tension oculaire trop élevée, sans atteinte de son champ visuel, peut éventuellement bénéficier d’une chirurgie par implants multifocaux, à condition qu’il soit bien équilibré avec son traitement, qu’il suive correctement son traitement et qu’il accepte l’hypothèse d’une aggravation de sa pathologie pouvant nécessiter une modification de son traitement voire une intervention chirurgicale. Par ailleurs, certaines conditions anatomiques, qui ne sont pas pathologiques, comme par exemple une dilatation pupillaire spontanée à l’obscurité très importante, pouvant majorer les phénomènes de gêne nocturne, doivent nous inciter à la prudence et à parfaitement cerner les conditions de vies de nos patients, afin de ne pas les exposer à des situations inconfortables voire invalidantes.

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Un autre trouble réfractif, l’astigmatisme, est reconnu pour avoir un effet péjoratif sur le résultat post-opératoire. Il était admis qu’il ne fallait pas opérer un patient si l’astigmatisme risquait d’être supérieur à 1 dioptrie après la mise en place de l’implant. Des études récentes ont montré qu’il était possible d’opérer des patients plus fortement astigmates, avec d’excellents résultats, à condition de réaliser après la mise en place des implants, une seconde intervention par laser Excimer, qui corrigera l’astigmatisme, permettant une excellente récupération visuelle.


En conclusion, la chirurgie de la presbytie par implants cristalliniens multifocaux est devenue aujourd’hui une chirurgie sûre et très efficace, donnant aux patients, pouvant en bénéficier, la possibilité de se passer avec bonheur de correction optique, à la fois pour la vision de loin et de près, avec un minimum d’inconvénients. Le succès d’une telle intervention nécessite le respect impératif des critères actuels de sécurité et l’information des patients sur les éventuels effets indésirables, secondaires à cette intervention.

Nous remercions le Dr Pierre Lévy (Montpellier) pour sa contribution à la rédaction de ce sujet.

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Multifocalité et qualité de vision Historique Les premiers implants multifocaux ont été conçus en Angleterre dans les années 1985. L’évolution des techniques chirurgicales de la cataracte (phaco-émulsification, diminution de la taille des incisions), l’amélioration des résultats post-opératoires ainsi que la recherche sur les bio-matériaux ont influencé l’histoire des implants multifocaux selon quatre périodes :

Les avantanges des implants multifocaux Au même titre qu’une lentille cornéenne multifocale posée sur la cornée, l’implant multifocal diminue, voire supprime définitivement l’astreinte aux lunettes tant de loin que de près. Grâce à cette indépendance aux lunettes, le confort de vie augmente. Pourtant, comparativement aux lentilles de contact multifocales, il demeure trois différences fondamentales : La première est que la pose d’un implant multifocal nécessite une chirurgie donc une ouverture (2,4 mm à 3,2 mm) de l’œil avec tous les risques que cela peut comporter. La seconde est la position en arrière de l’iris de l’implant multifocal, ce qui confère au système multifocal plus d’efficacité tant pour la vision de près que pour la profondeur de champ. La troisième est que l’implant concerne préférentiellement les « presbytes seniors » d’un âge moyen de cinquante cinq ans environ et plus. 207

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Histoire des implants

De 1985 à 1990 : les implants multifocaux diffractifs. De 1990 à 1998 : les implants multifocaux réfractifs. De 1999 à 2004 : Prelex, méthode venue des États-Unis qui consiste à enlever le cristallin en l’absence de toute cataracte significative et le remplacer par un implant multifocal. De 2004 à nos jours : la renaissance des implants multifocaux.


Les principes généraux des implants multifocaux L’implant multifocal destiné à compenser une amétropie associée à la presbytie possède au moins deux foyers optiques : un foyer dédié à la vision de loin et l’autre dédié à la vision de près. La présence de plusieurs foyers optiques aboutit à la formation d’une image nette car focalisée sur la rétine et à la formation d’une image floue non focalisée. Le principe même de la multifocalité qui correspond à une vision simultanée de loin et de près, est générateur d’effets secondaires qui sont plus ou moins importants en fonction du type d’implant multifocal utilisé. Ils peuvent aussi varier en fonction de la taille de la pupille et de la santé globale de l’œil. Ces effets secondaires peuvent être : Une baisse de la sensibilité aux contrastes. Le contraste optimum correspond à une image noire sur fond blanc dans des conditions de lumière définies. Cette baisse des contrastes correspond donc à une diminution de la performance visuelle à distinguer les nuances. La présence de halos lumineux dus à la juxtaposition de l’image de loin et de l’image de près. Ces halos sont décrits comme l’explosion d’une source lumineuse. Le meilleur exemple restant les phares d’une voiture venant en sens inverse. Ces halos lumineux varient dans leur intensité, leurs fréquences et leurs répercussions en fonction du type d’implant utilisé (multifocal réfractif, multifocal diffractif). Des éblouissements car les patients porteurs d’implants multifocaux sont en règle générale plus sensibles à l’éblouissement et à la lumière du soleil qu’un sujet normal. Cet effet secondaire correspond le plus souvent à une doléance plutôt qu’une réelle complication, avec une tendance à diminuer par effet d’accoutumance.

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Une vision voilée. Cet effet secondaire est très rarement décrit par les patients. Il apparaît comme la sensation de vision ressentie après avoir ouvert les yeux dans de l’eau chlorée d’une piscine. Les patients décrivent un brouillard permanent. Le développement de l’aberrométrie (nouvelle technique d’exploration) permettra de mieux comprendre ce type de phénomène. Enfin un trouble de la vision intermédiaire qui correspond à la difficulté que ressent le patient à voir correctement à une distance variant de 60 à 90 centimètres (écran d’ordinateur). De 1985 à 1990 : l’époque des implants multifocaux diffractifs

Durant ces années, la chirurgie de la cataracte était réalisée via de larges incisions cornéennes (supérieures à 8 mm). De ce fait, les résultats n’étaient pas suffisamment bons et ne correspondaient pas aux attentes des patients et des chirurgiens. En effet, plus de 40 % des patients opérés portaient des verres correcteurs après la chirurgie. De plus, la longueur des incisions cornéennes pratiquées majorait les effets secondaires (baisse des contrastes, halos lumineux, éblouissements). Cette technologie diffractive en avance sur son temps, car trop performante au regard des techniques chirurgicales de l’époque, a donc été temporairement abandonnée. De 1990 à 1998 : l’époque des implants multifocaux réfractifs Contrairement à l’implant multifocal diffractif, qui se comporte comme un système optique global (pas de différence entre la performance de loin et de près), l’implant multifocal réfractif se comporte comme l’association de systèmes optiques 209

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Les implants multifocaux diffractifs se comportent comme un système global avec 41 % de la lumière pour la vision de loin et 41 % pour la vision de près et une perte de 12 %.


indépendants favorisant soit trop la vision de loin au détriment de la vision de près, soit trop la vision de près au détriment de la vision de loin. Ainsi, la vision simultanée équivalente loin-près de l’implant diffractif devient une vision simultanée préférentielle, soit de loin soit de près (réfractif). Avec ces implants multifocaux réfractifs, les effets secondaires sont modérés dans la vision préférentielle mais deviennent majeurs et très invalidants dans la vision non préférentielle. De plus, avec les implants multifocaux réfractifs, les effets secondaires et les performances visuelles varient avec la taille de la pupille selon qu’elle est petite (pleine lumière) ou large (pénombre, nuit). De 1999 à 2004 : l’époque Prelex Ce terme venu des États-Unis correspond à l’extraction d’un cristallin non cataracté (clair), et la mise en place d’un implant multifocal. Outre les effets secondaires, c’est à partir de cette période que va naître le concept de qualité de vie après implantation multifocale. Cette technique du Prelex a donc débuté avec des implants multifocaux réfractifs. Selon les séries publiées, le taux d’acuité visuelle sans correction de loin d’au moins 8/10es dépassait rarement 60 % des cas. L’acuité visuelle de près restait insuffisante. En effet, selon les études, entre 20 et 40 % des patients opérés portaient encore des verres correcteurs de près après leur opération. De plus, les performances visuelles dépendaient notamment de la taille pupillaire et du parfait centrage de l’implant dans l’œil. Néanmoins, la demande multifocale chez les presbytes seniors (aux alentours de 55 ans) s’est considérablement accrue durant ces années.

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Les résultats des implants multifocaux réfractifs restant insuffisants, la demande augmentant, les laboratoires ont profité des améliorations technologiques pour remettre l’implant multifocal diffractif au goût du jour. De 2004 à nos jours : la renaissance des implants multifocaux

En effet, selon les études nord-américaines et européennes, le taux d’acuité visuelle d’au moins 8/10es est de l’ordre de 90 % des yeux opérés : 90 % des patients implantés avec ces dernières générations (dont le chef de file est l’implant à optique apodisée d’Alcon), obtiennent une acuité visuelle de près maximale, voire 100 % dans beaucoup de séries. Presque 100 % des patients interrogés seraient prêts à subir de nouveau le même type de chirurgie tant le résultat correspond à leurs attentes. Seulement 5 % des patients reportent des verres correcteurs de façon occasionnelle (conduite automobile nocturne le plus souvent) ce qui veut dire qu’en moyenne 95 % des patients ne portent plus de lunettes ni pour voir de loin, ni pour voir de près. Les effets secondaires (baisse des contrastes, halos lumineux, sensibilité à l’éblouissement) restent constants de l’ordre de 15 % dans le cadre de doléances spontanées. Les performances visuelles et les effets secondaires avec ce type d’implant ne varient plus avec la taille de la pupille ou le centrage de l’implant dans l’œil. La mise à disposition de ces nouveaux implants va considérablement bouleverser les indications chirurgicales de la presbytie dans les années à venir. Ce type de chirurgie s’adresse avant tout au presbyte senior âgé de 55 ans et plus. L’excellence 211

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La très grande majorité des implants multifocaux utilisés maintenant sont donc des implants multifocaux diffractifs. Ces implants permettent de répondre de façon plus que satisfaisante à l’ensemble des critères correspondant à une excellente qualité de vie et de vision.


des résultats obtenue va permettre très probablement une évolution des mentalités face à la prudence jusqu’à lors connue. La qualité de vie et de vision restituée après l’implantation multifocale répond largement à l’attente des patients.

Nous remercions le Dr Pierre Coulon (Alès) pour sa contribution à la rédaction de ce sujet.

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Glossaire Aberration optique : le système optique de l’œil n’est pas parfait, les imperfections s’appellent les aberrations. Accommodation : adaptation réflexe de l’œil qui lui permet, par déformation du cristallin, de distinguer nettement des objets situés à des distances différentes. Acuité visuelle : faculté de l’œil à distinguer les détails. L’acuité visuelle se mesure en dixièmes. Une note de 10/10es représente une acuité visuelle satisfaisante (NB : certaines personnes peuvent avoir une acuité visuelle à 12, 13, voire 15/10es). Antalgiques : médicaments atténuant ou supprimant la douleur. Amblyopie : limitation partielle ou relative de la vision, avec une acuité visuelle inférieure à la norme. Elle est dite « profonde » lorsqu’elle ne dépasse pas 3/10es malgré une correction optique. Elle peut être unilatérale ou bilatérale, fonctionnelle ou organique.

Amétropie : désigne les troubles de la réfraction oculaire (myopie, hypermétropie, astigmatisme). Ces défauts optiques de l’œil peuvent être compensés par une correction optique dont la puissance se mesure en dioptries. Anisométropie : elle se traduit par l’existence d’une réfraction différente pour chaque œil. Un œil nécessite donc une correction beaucoup plus importante que l’autre. À l’extrême, on a une forte amétropie d’un côté (ex. myopie à -15 dioptries) et un œil emmétrope (« normal ») de l’autre (ex. 10/10es sans correction). 213

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Glossaire

Axe visuel : axe de la vision. Il passe par le centre optique du globe et la fovéa (zone principale de vision fine de la rétine).


Aphake : Se dit d’un œil sans cristallin. Astigmatisme : trouble de la réfraction, dû à un défaut de courbure de la cornée ou du cristallin. Les astigmates ont une vision déformée des objets. Cataracte : maladie du cristallin. Ce dernier perd de sa transparence pour devenir opaque. Conjonctive : tissu élastique (blanc de l’œil) tapissant la partie antérieure du globe oculaire et la face postérieure des paupières. Conjonctivite : inflammation de la conjonctive d’origine infectieuse ou allergique. Convergence : faculté des deux yeux à fixer un même point. Cornée : partie antérieure et transparente de la paroi de l’œil qui est un des éléments essentiels de la vision et de la réfraction. Cristallin : lentille optique transparente à l’arrière de l’iris capable de se déformer pour faire converger les images des objets sur la rétine. Dioptrie : unité de mesure de la puissance d’un verre correcteur. Elle s’exprime en valeur positive ou négative. Par exemple, lorsqu’une myopie est de - 2,5 dioptries, cela signifie qu’il faut rajouter des verres d’une puissance de - 2,5 dioptries pour voir avec une acuité visuelle de 10/10es. Diplopie : voir double. Dixièmes : unité de notation de la vision. L’œil voit bien quand il a au moins 5/10es.

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Emmétropie : absence de défaut visuel avant la presbytie. C’est le contraire de l’amétropie. Épithélium (cornéen) : couche cellulaire constituant la surface de la cornée. Fond d’œil : examen pratiqué avec un ophtalmoscope qui permet de voir à l’intérieur du globe oculaire l’état de la papille (nerf optique), de la rétine et de ses vaisseaux. Il permet de repérer des anomalies qui signent des maladies vasculaires ou neurologiques. Glaucome : excès de pression de l’humeur aqueuse contenue dans la partie antérieure de l’œil. Halo nocturne : cercle lumineux autour des lumières. Hypermétropie : trouble de la réfraction. L’œil est un peu court, il voit bien de loin et fatigue de près. L’hypermétropie se corrige par des verres convexes qui soulagent l’effort d’accommodation. Hypertension oculaire : pression exagérée de l’humeur aqueuse transparente (liquide qui circule dans la partie antérieure de l’œil). Implant : lentille intraoculaire.

Laser : lumière cohérente pouvant transporter une quantité importante d’énergie. Lentille : prothèse faite d’un matériau synthétique ayant des propriétés optiques et réfractives.

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Glossaire

Kératocône : croissance anormale de la cornée qui entraîne des troubles visuels importants.


Macula : centre de la rétine où les cônes sont plus nombreux. N’occupant que 2 à 3 % de la rétine, elle transmet au cerveau 90 % de l’information visuelle et la vision des couleurs. Microkératome : sorte de très petit rabot destiné à couper un « volet » ou « capot » cornéen. Microscopie spéculaire : examen analysant la couche des cellules tapissant la face postérieure de la cornée. Myopie : trouble de la réfraction. L’œil est un peu trop long. La vue est floue de loin et meilleure de près. Elle se corrige par des verres concaves. Elle apparaît le plus souvent chez le grand enfant ou à l’adolescence. Nerf optique : formé par la réunion des fibres nerveuses venues de la rétine, il transmet les informations au cerveau qui en fait la synthèse. Orthoptie : du grec orthos, droit, opsis, vision. C’est une discipline paramédicale excessivement importante pratiquée par les orthoptistes. Elle corrige les défauts de la vision binoculaire en les traitant par rééducation. Une bonne rééducation orthoptique ne peut être entreprise que si le patient est parfaitement équilibré sur le plan visuel. Phake : un œil phake est un œil qui possède son cristallin. Phorie : la phorie est une déviation latente de l’axe visuel. On parle d’exophorie quand cette déviation va vers l’extérieur et d’esophorie quand elle va vers l’intérieur. L’atropie est une déviation permanente de l’axe visuel. Rétine : couche de tissu neurosensoriel qui transmet le message lumineux au cerveau en empruntant le trajet des voies optiques.

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Index Amibe ........................................................ 116, 127, 128 Anesthésie ................................................. 167, 173, 184 Assurance maladie .................... 112, 146, 149, 153, 175 Asthénopie .................................................................. 61 Astigmatisme, Astigmate............ 36, 37, 60, 69, 74, 75, 86, 101, 107, 113, 120, 140, 141, 148, 150, 156, 164, 166, 196, 199, 201, 205, 213, 214 Bilan préopératoire................................................... 148

Index

Cicatrisation............................... 142, 151, 154, 162, 176 Climatisation...................................................... 115, 183 Collyre ................................................................ 149, 162 Conduite automobile .......................... 91, 175, 194, 211 Convergence .............................................................. 214 Cornée......................... 26, 36, 45, 54, 55, 70, 71, 72, 73, 74, 75, 100, 111, 112, 113, 116, 123, 126, 128, 129, 130, 134, 136, 148, 151, 154, 155, 156, 157, 159, 161, 162, 168, 173, 176, 188, 193, 196, 199, 202, 207, 214, 215, 216 Corps vitré........................................................ 36, 54, 55 Cristallin .................. 6, 21, 22, 30, 31, 33, 36, 37, 42, 44, 45, 54, 55, 57, 58, 59, 60, 71, 73, 130, 134, 140, 149, 150, 166, 167, 168, 184, 185, 199, 200, 204, 207, 210, 213, 214, 216 DMLA ......................................................................... 151

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Emmétrope ............................ 6, 43, 55, 57, 62, 134, 213 Film lacrymal ......................................................... 54, 55 Harmon (distance de).................................................. 53 Humeur aqueuse ........................................... 36, 54, 215 Hypermétropie, Hypermétrope ........... 6, 36, 37, 40, 41, 43, 62, 64, 67, 69, 72, 73, 78, 96, 107, 113, 140, 141, 148, 150, 156, 195, 196, 198, 201, 203, 204, 213, 215 Implant multifocal cristallinien ....................... 150, 167, ................................................................... 172, 174, 175, Implants scléraux ............................................... 137, 140 Larmes.................................................. 54, 112, 115, 118 Laser Erbium Yag....................................... 140, 176, 184 Laser Excimer ..... 134, 156, 159, 162, 163, 176, 204, 205 Lentille intraoculaire multifocale ............................. 134 Lentilles progressives ................ 107, 109, 110, 111, 112 Lentille rigide ........... 100, 104, 103, 104, 107, 109, 110, 116, 120, 121, 126, 129, 130 Lentille souple .... 54, 100, 107, 101, 103, 104, 106, 107, 109, 110, 116, 120, 121, 126, 129 Monovision ............................ 11, 17, 106, 156, 158, 198 Myopie, Myope ............ 6, 24, 36, 37, 41, 43, 61, 62, 64, 67, 70, 71, 96, 107, 134, 196, 198 Myosis ...................................................... 38, 59, 60, 109 Poussière .................................................... 116, 175, 191 Pré-presbytie................................................................ 42 Sport ....................................................................116 UV............................................................................... 130

218


Index

Verre double foyer.......................... 45, 79, 81, 104, 156 Verre triple foyer ............................................. 24, 79, 81 Verre dégressif ................................................ 80, 81, 91 Verre demi-lune .................................................... 79, 81 Verre progressif .............. 6, 8, 10, 24, 45, 79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86, 87, 88, 89, 90, 91, 92, 93 Verre telex ............................................................. 79, 81 Vision alternée .................................................. 104, 105 Vision binoculaire.................... 10, 52, 88, 113, 115, 158 Vision concentrique .................................................. 104 Vision simultanée ........................ 52, 104, 106, 208, 210

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Notes

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221

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Notes

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223

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Notes

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