Trous Guide à l’usage des patients et de leur entourage
La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que « les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration » ; toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement écrit et préalable de l’auteur ou ses ayants droit ou ayants cause est illicite (Alinéa 1er de l’article 40). Toute représentation, reproduction ou adaptation par quelque procédé que ce soit constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal. Cette interdiction recouvre notamment l’utilisation et l’exploitation de l’ouvrage ou des textes le composant par tout procédé tel que saisie, manipulation et stockage dans une banque de données, reproduction ou transmission par quelques moyens et formes que ce soient tels que électronique, mécanique, photographique, photocomposition, cinématographique, magnétique, informatique, télématique, satellite, ainsi que par tout autre moyen existant ou à créer. L’insertion d’extraits dans un ouvrage ou dans un document de formation est interdite.
Tous droits réservés. Dépôt légal : janvier 2010 ISBN : 978-2-84504-077-9 – ISSN 1628-6243 © Bash éditions médicales, marque de la Sas Serpens 12-16 rue de Vincennes – 93100 Montreuil Couverture et illustrations : Isabelle Muller Maquettiste : Jennifer Brial
Trous Guide à l’usage des patients et de leur entourage
Dr Bénédicte Défontaines
PrĂŠface
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Dr Bénédicte Défontaines S’interroger sur vos trous de mémoire est-il justifié ? Oui, bien sûr, car nous constatons que les manifestations, le plus souvent d’une nature bénigne, peuvent être mal vécues. Nous savons qu’elles sont potentiellement génératrices de stress, d’anxiété voire de troubles dépressifs et cela doit les faire considérer avec attention. Ce livre a pour but de vous rassurer et de vous expliquer la différence entre un trou de mémoire bénin, c’est-à-dire «normal» et lié à l’âge, et un trou de mémoire malin qui est annonciateur d’une maladie de la mémoire. Les maladies de mémoire, dont la maladie d’Alzheimer, sont hypermédiatisées et représentent une crainte. D’autant que l’augmentation de l’espérance de vie a été suivie d’une augmentation du nombre de personnes atteintes de ces maladies. Dans la population de jeunes retraités, 60 % des personnes ressentent une modification de leur fonctionnement intellectuel avec troubles de la mémoire. Dans les faits, seuls 5 % d’entre eux souffrent d’une maladie d’Alzheimer. Ceci montre que même si la plainte de mémoire est fréquente avec l’âge, dans la grande majorité des cas, elle se situe dans le cadre d’un vieillissement naturel. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison, qu’elle est souvent banalisée par l’entourage et par certains professionnels. Or, repérer un trouble bénin d’un trouble malin peut nécessiter un avis et la pratique de tests spécialisés.
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J’ai donc mis à contribution mon expérience et mon savoirfaire afin que vous disposiez des ressources et des outils nécessaires pour expliquer, prévenir, rassurer et apaiser vos craintes. Avec l’espoir que ce livre vous aide à pallier et à vivre au mieux avec les modifications (pas forcément déficitaires et toujours bénignes) de la mémoire liées à l’âge B. D.
Remerciements Pour sa préface : Dr Bénédicte Défontaines Pour leur contribution et leur soutient : L’équipe du réseau Aloïs La Direction générale de la santé Béatrice Danieau, infirmière du réseau Aloïs, pour sa relecture attentive du manuscrit et ses mises à jour (parties prise en charge sociale et institution) lors de sa réédition Séverine Denolle Sébastien Descours Patrick Bacry Charles Defontaines Henri-François Defontaines Irène Défontaines Jocelyne Defontaines Serge Défontaines Celles et ceux qui par leur lecture attentive et constructive ont permis d’enrichir cet ouvrage Le Musée Rodin La Prévention routière Ce livre est dédié à mes enfants Théophile et Jeanne
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Sommaire Préface Dr Bénédicte Défontaines ...................................................6 Remerciements .....................................................................7
Introduction Pourquoi ce guide et à qui s’adresse-t-il ?.......................14 Comment utiliser ce guide ? .............................................15 Comment utiliser le site ? ..................................................16 Qui est l’auteur ? ................................................................17
Les grandes questions 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 8
Qu’est-ce que la mémoire ?.......................................... 22 Quel est le processus de la mémorisation ? ................ 23 Comment s’organise le système de mémorisation ? ... 25 Où se trouve le siège de la mémoire ? ........................ 30 La mémoire se dégrade-t-elle forcément avec l’âge ? 31 Qu’est-ce qu’un trou de mémoire bénin ? .................. 33 Les trous de mémoire liés à l’âge diffèrent-ils de ceux liés à une maladie de la mémoire ? ............................. 34 Les trous de mémoire bénins sont-ils fréquents ? ...... 36 Les trous de mémoire bénins sont-ils dus à l’âge ou à la maladie ?........................................................................ 37 Quelles sont les autres causes de trous de mémoire ? 38 Comment évoluent les trous de mémoire bénins ? .... 39 Pourquoi est-il difficile de se rappeler les noms propres ............................................................................ 41
13. L’apprentissage est-il possible à tout âge ? ................. 41 14. Hormis la mémoire, quelles autres fonctions intellectuelles peuvent être touchées ? ....................... 42 15. Quels sont les liens entre les trous de mémoire bénins et l’activité intellectuelle ? ........................................... 43 16. L’alimentation peut-elle être en cause ? ..................... 44 17. La dépression aggrave-t-elle les trous de mémoire ? . 45 18. L’anxiété aggrave-t-elle les trous de mémoire ? ......... 46 19. L’insomnie aggrave-t-elle les trous de mémoire ? ...... 47 20. Le fait de vivre seul(e) ou isolé(e) peut-il aggraver les trous de mémoire ? ................................................. 48 21. L’activité physique est-elle bénéfique ? ....................... 49 22. Les trous de mémoire bénins peuvent-ils évoluer vers une maladie d’Alzheimer ? ................................... 50 23. Existe-t-il des médicaments contre les trous de mémoire bénins ? .......................................................... 51 24. Les médicaments anti-Alzheimer améliorent-ils les trous de mémoire bénins ? ........................................... 52 25. Certains médicaments peuvent-ils déclencher ou aggraver les trous de mémoire bénins ? ..................... 53
Diagnostic des maladies de la mémoire 26. Quelle est la différence entre trous de mémoire malin et bénin? ...................................................................... 56 27. Quels sont les médecins compétents pour faire le diagnostic de maladie de la mémoire ? ........................... 57 28. Que sont les tests psychométriques ? ............................... 59 29. Comment se déroulent les tests de mémoire ? ............... 61 30. Quels examens complémentaires peuvent aider à poser le diagnostic ? ........................................................... 64 31. À quoi servent des analyses de sang ?.............................. 80 32. Comment être certain(e) que le diagnostic fait par le médecin est le bon ?.......................................................... 65 9
La prise en charge 33. Quelle est la place des réseaux de santé dans la prise en charge ? ................................................................................. 68 . 34. Qu’est-ce que la stimulation cognitive ?............................ 69 . 35. Que sont les ateliers-mémoire ? ......................................... 71 36. Que penser d’un suivi régulier avec un psychiatre ou un psychologue? ? ................................................................ 72
Vie quotidienne 37. Comment puis-je vivre au mieux avec mes trous de mémoire? ..................................................................................... 76 38. J’ai des trous de mémoire bénins, comment aménager ma conduite automobile ? .................................................. 77 39. Comment m’organiser dans la vie quotidienne ? ............. 78 40. Quels exercices de mémoire sont recommandés? ............ 79 41. Quelles activités sont recommandées? .............................. 80
Mémo Les bons réflexes Quand dois-je consulter ? .......................................................... 84 Questionnaire de plainte cognitive .......................................... 85 Quand dois-je inciter l’un de mes proches à consulter ? ........ 86 Les adresses ................................................................................ 87 Les sites et le Kiosque ................................................................. 88 En savoir plus Les tests ........................................................................................89 Le rôle des jeux d’entraînement cérébral ................................90 Les structures de soins ................................................................92 Glossaire .......................................................................................93 Index...........................................................................................101 10
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Introduction Ces quinze dernières années, l’augmentation spectaculaire de la durée de la vie nous a permis de mieux apprécier l’évolution naturelle de la mémoire individuelle. La plainte de mémoire est un symptôme d’une grande fréquence puisqu’elle concerne 50 % des personnes de plus de 50 ans et 66 % des personnes de plus de 75 ans. Cette plainte est le plus souvent en rapport avec des troubles de l‘attention et de la concentration engendrés par une dépression, une anxiété, un stress professionnel, des médicaments, voire un vieillissement normal.
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Pourquoi ce guide et à qui s’adresse-t-il ? L’objet de cet ouvrage est d’essayer de répondre à toutes les questions que vous vous posez. Il propose des suggestions destinées à faciliter l’adaptation à l’évolution naturelle des capacités de mémorisation. Il comprend une explication détaillée des trous de mémoire et informe sur les moyens de dépistage. Ce guide s’adresse à ceux qui souhaitent s’instruire sur l’évolution naturelle de leur mémoire. Il concerne chacun d’entre nous, puisque nous côtoyons tous des personnes qui se plaignent de leur mémoire.
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Comment utiliser ce guide ? Ce guide peut s’utiliser de différentes façons. Vous pouvez : – le lire linéairement ou au gré de votre curiosité, chaque page étant une porte d’entrée possible dans le sujet ; – vous reporter au sommaire pour consulter la liste des questions et obtenir une réponse précise à des interrogations du type : Qu’est-ce qu’un trou de mémoire bénin? Pourquoi est-il dificile de se rappeler les nms propres? Existe-t-il des médicaments contre les trous de mémoire ? Comment se déroule le tests de mémoire? Que sont les ateliers mémoire ? – chercher dans l’index les mots-clefs qui vous permettront de vous référer directement aux pages du livre traitant d’un sujet particulier ; – trouver dans le glossaire l’explication des termes médicaux que vous ne comprenez pas. Vous pouvez également consulter notre site Internet : www.zemedical.com/trousdememoire
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Comment utiliser le site ? Le site www.zemedical.com/trousdememoire, qui fait écho à notre ouvrage Trous de mémoire, guide à l’usage des patients et de leur entourage, enrichit l’information à disposition dans ce guide : pour suivre les dernières recherches, faciliter les échanges sur vos préoccupations. Les données sont de grande qualité, validées par nos auteurs pour leur sujet, par nos médecins pour le dispositif éditorial et les services. Dans l’espace dédié au thème, vous trouvez : – la base de données actualisée et enrichie, à la source du présent guide Sexualité, guide à l’usage des femmes et des hommes ; – un dispositif éditorial : la veille de l’actualité, des interviews experts, des articles commentés, pondérés et critiques ; – des services : un forum, une base multimédia évolutive, une veille d’avis experts ; – des outils : dictionnaires, présentation des associations, annuaire d’organismes et services utiles, agenda ; – la boutique : pour le téléchargement des mises à jour, l’abonnement avec dans ce cas un accès à l’année à l’ensemble des thèmes de santé de ZeMedical.com. Vous appréciez notre approche de la médecine et de la santé sur ce sujet ? Sachez qu’avec le même savoir faire, la même qualité de signature et d’actualisation, nous élargissons régulièrement notre offre de sujets médicaux et de santé. Consultez le catalogue et les nouveautés sur www.zemedical.com/zeshop/catalogue
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Qui est l’auteur ? Je suis neurologue et directrice d’un réseau de santé : le réseau Mémoire Aloïs (www.reseau-memoire-alois.fr). Dans le cadre de ma première activité, la neurologie, je m’intéresse plus particulièrement aux personnes qui ont des troubles de la mémoire et de toutes les fonctions intellectuelles, qu’ils soient normaux ou en rapport avec une maladie du cerveau. J’exerce mes consultations en cabinet libéral ou dans un hôpital parisien. Un de mes objectifs principaux est de proposer aux personnes qui le souhaitent, l’accès facilité aux techniques qui permettent de faire un diagnostic précoce des maladies de la mémoire. En effet, pour l’instant en France, le délai qui sépare l’expression de la première plainte de mémoire et la pose du diagnostic est de 2 ans. Le diagnostic des maladies de la mémoire est encore posé à un stade trop tardif. Les raisons de ce délai sont nombreuses : mauvaise information des personnes et de leur famille, mauvaise sensibilité des médecins généralistes à la plainte de mémoire, et surtout grande difficultés pour les personnes d’obtenir des rendez-vous rapides chez les spécialistes. C’est pour tenter d’améliorer ce point que j’ai créé ma 2e activité. Ma deuxième activité a démarré en 2004. Depuis cette date, le réseau Mémoire Aloïs connaît une véritable croissance exponentielle. Il est financé par des fonds publics qui nous sont alloués par l’Agence régionale de santé. L’organisation de l’activité de ce réseau intervient sur toute la ville de Paris et dans 6 villes et dans le département des Hauts-de-Seine. Ce projet est un projet à envergure régionale avec un angle de vue national, puisque le réseau Aloïs assure la présidence de l’Association nationale des réseaux mémoire (ANREM) depuis avril 2008.
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Le réseau Aloïs a 4 principales missions qui sont remplies par 14 salariés (et 500 partenaires professionnels). I. La consultation mémoire en ville : – une consultation initiale : effectuée par un médecin libéral puis par un spécialiste (neurologue, psychiatre ou gériatre) ; – une évalutaion neuropsychologique : effectuée par un neuropyschologue salarié du réseau sous la direction d‘un neurologue (l’examen dure 2h, le coût identique à celui de l’hôpital, et le compte rendu est adressé au médecin prescripteur dans les 8 jours) ; – une consultation de synthèse avec une pose de diagnostic : effectuée par des médecins libéraux (spécialiste puis retour au généraliste) ; – un staff de discussion mensuel pour les cas complexes. Ceci a contribué à une nette réduction du délai entre la plainte de mémoire et la pose du diagnostic. L’analyse des résultats de cette consultation a mis en évidence que grâce à ce modele les patiens diagnostiqués étaient diagnostiqués à un stade significativement plus précoce que lorsqu’ils passaient par la filiaire hospitalière classique. II. Initier précocement la prise en charge du patient et de l’aidant en collaboration étroite avec les réseaux de santé gérontologiques. Cette prise en charge comporte : la prise de médicaments symptomatiques spécifiques de la maladie, et la coordination de différents intervenants assurant un suivi médicopsychologique, social, juridique, orthophonique, kinésithérapeutique, infirmier, la mise en relation avec les associations familiales, etc. du patient et de son entourage avec l’élaboration d’un projet de soins. Une telle prise en charge nécessite la mise en œuvre des compétences de différents corps de métier qui ne peut s’inscrire que dans le cadre d’un fonctionnement en réseau, associant la pratique libérale à la
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pratique hospitalière. III. Former des médecins généralistes à la neuropsychologie. IV. Participer à la recherche médicale en partenariat avec les centres de recherche de Paris. Il me paraissait important de décrire nos engagements et nos collaborations interdisciplinaires, ainsi que nos limites pour permettre aux personnes qui le souhaitent de mieux comprendre ce qu’elles peuvent attendre des médecins et des autres soignants. Nous sommes au service des personnes se plaignant de leur mémoire et tentons, d’anticiper, d’améliorer et de prévenir les conséquences des maladies, et d’apaiser des personnes présentant des troubles intellectuels liés à l’âge.
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Les grandes questions
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1 • Qu’est-ce que la mémoire ? La mémoire structure l’identité et construit la personnalité en stockant les éléments de la vie. Intimement liée à l’histoire, elle constitue le passé perpétuellement remis à jour. La mémoire est en mouvement permanent. « La mémoire est l’avenir du passé » (Paul Valéry). Elle est aussi probablement à l’origine de l’élaboration de la pensée. « Penser c’est oublier des différences, c’est généraliser, abstraire » (Borges), c’est donc avoir une capacité de recul et de synthèse à partir des éléments mémorisés. Et, comme le disait Balzac : « La mémoire est la première condition du génie. » Les événements que vous vivez sont chargés d’émotions et restent plus ou moins présents à votre esprit. Vos pensées, vos réflexions et vos découvertes qui leur sont liées s’inscrivent dans votre esprit avec ou sans effort plus ou moins consciemment. Cet apprentissage vous permet d’évoluer, de vous adapter et de vous projeter dans l’avenir. La mémoire intervient donc dans votre réception, votre formation et dans la transmission de votre histoire personnelle ou collective. Il est donc normal que vous vous inquiétiez, quand, avec l’âge, votre mémoire devient déficiente, et paraît menacée par des oublis de plus en plus fréquents. Pourtant, l’oubli demeure indissociable de la mémoire. Si notre monde mental était surchargé de détails non oubliés, notre capacité de penser et d’élaborer des idées générales serait compromise. Nous serions comme ce personnage imaginé par Borges, qui, incapable d’oublier, submergé par les souvenirs, devient incapable de vivre. L’oubli est donc inévitable et une mémoire moins efficace fait partie du processus « normal » du vieillissement, qu’il faut bien distinguer des maladies de la mémoire, qui sont le signe d’un vieillissement « anormal ».
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2 • Quel est le processus de la mémorisation ? Quel que soit le souvenir, le processus de mémorisation normal passe par plusieurs étapes consécutives.
sélection par les yeux, nez, oreilles, toucher et odorat
encodage une rose peut avoir comme code : son odeur, sa couleur, la douleur (épines) ou la douceur (pétales)
stockage rangement dans le cerveau de chaque information
restitution cette étape est perturbée au cours du vieillissement normal
Les différentes étapes de la mémoire 23
Les étapes du processus de la mémoire sont les suivantes : – la sélection (consciente ou inconsciente) des informations par les organes des sens. Un bon examen du fonctionnement cognitif devra tenir compte des éventuelles altérations sensorielles ; – l’encodage : un code est attribué à chaque information (volontairement ou non) permettant de mieux récupérer les données. Par analogie, lorsque nous rangeons un livre dans une bibliothèque, nous choisissons une méthode de classement (couleur, série, thème, nom de l’auteur…). Le cerveau analyse et organise les informations à partir des perceptions sensorielles. Cette étape est perturbée en cas de dépression, d’anxiété ou d’insomnie, de confusion dans la prise de certains médicaments, voire au cours du vieillissement normal. L’encodage d’une information est propre à chaque individu et est lié au vécu personnel et collectif ; – le stockage : cette étape est plus ou moins longue et fait intervenir le circuit hippocampo-mammillo-thalamique (HMT). L’hippocampe est un véritable entonnoir vers lequel convergent les informations. Si son fonctionnement est normal, il se forme des traces mnésiques, puis le stockage s’effectuera au niveau du cortex cérébral. Cette étape est perturbée en cas de maladie d’Alzheimer ou d’affections apparentés ; – enfin, la phase de restitution du souvenir. Cette étape nécessite l’activation des stratégies de recherche sous le contrôle du lobe frontal (cortex associatif). L’information peut être correctement stockée, mais difficile à restituer. Cette étape est perturbée en cas de dysfonctionnement frontal (maladies fronto-temporale, dépression ou au cours du vieillissement normal). La mémorisation est perturbée quand l’une de ces étapes est contrariée. Certains éléments facilitent la mémorisation du souvenir : – le contexte dans lequel vous avez encodé le souvenir ; – la répétition de l’événement ; – le contenu ou le niveau émotionnel du souvenir ; – le degré ou le niveau d’attention qui a accompagné l’encodage du souvenir. 24
3 • Comment s’organise le système de mémorisation ? La mémoire se divise en deux grands champs : la mémoire à court terme et la mémoire à long terme. La mémoire à court terme. Elle est aussi appelée mémoire immédiate et s’évalue en secondes (voire une minute). Elle correspond à un système dans lequel, pendant ce court délai, une information est maintenue en mémoire et peut être manipulée. Par exemple, une procédure de calcul mental ou la répétition d’un numéro de téléphone en vue de le noter. Cette mémoire est très vite surchargée. Elle est également très sensible à l’attention. Si une interférence intervient au cours de cette étape (une porte qui claque, un téléphone qui sonne, une personne qui parle…), le maintien en mémoire sera interrompu et la tâche devra être répétée. Avec l’âge, l’attention et la concentration diminuent et vous pouvez observer une baisse de l’efficacité de la mémoire à court terme. La mémoire à long terme quant à elle se partage entre mémoire explicite et mémoire implicite. La mémoire explicite. Elle retient l’information en gardant le souvenir lié à son stockage. Par exemple, si vous êtes tombé(e) en faisant du vélo et que vous vous êtes fait mal, le souvenir du contexte peut être gravé dans votre mémoire. Elle correspond à la mémoire épisodique et à la mémoire sémantique (mémoires dites « déclaratives »). – La mémoire épisodique constitue la mémoire autobiographique. Il s’agit de la capacité à revivre et à se rappeler des événements spécifiques. Dans la mémoire épisodique, nous distinguons la mémoire rétrospective 25
(mémoire de l’histoire personnelle propre à chacun) et la mémoire prospective qui consiste à se souvenir des actions à réaliser dans le futur et à des moments appropriés (se souvenir de sortir le rôti du four et de prendre ses médicaments). Chaque événement que vous vivez est référencé par unité de temps et de lieu. Plusieurs paramètres peuvent modifier sa capacité : l’ancienneté des faits, la charge affective et émotionnelle du souvenir et la répétition. L’ancienneté des faits : de façon générale, les souvenirs récents sont mieux rappelés que les souvenirs anciens. Cependant certains faits anciens seront beaucoup mieux rappelés si la charge émotionnelle ou affective est forte. Ainsi, vous pouvez avoir du mal à vous rappeler ce que vous avez mangé la veille, mais vous vous souvenez parfaitement du menu de votre repas de mariage. La charge affective et émotionnelle des souvenirs : les événements soumis à une charge émotionnelle très forte peuvent être mieux rappelés (ou mieux refoulés) que les faits survenus dans un contexte neutre. Vous pouvez éprouver des difficultés à vous rappeler un événement qui n’a eu que peu d’importance à vos yeux, alors qu’un événement très chargé affectivement reste très présent (voir exemple ci-dessus du repas de mariage). Attention, l’oubli d’un événement marqué d’une charge très « négative » sur le plan émotionnel (par exemple, une scène de violence) n’est pas lié à l’âge ni à une maladie de la mémoire. Il peut s’agir d’un refoulement du souvenir qui est trop douloureux. Dans ce cas, le souvenir n’a jamais été rappelé. S’il s’agit d’une maladie de la mémoire, le souvenir a été connu et évoqué, puis oublié plusieurs années après, dans un deuxième temps. La répétition des faits : plus un fait se répète, plus il est présent en mémoire. Au cours du vieillissement normal, une baisse de l’efficacité de la mémoire épisodique ou de la mémoire autobiographique est observée. Certains 26
souvenirs peuvent être oubliés sans qu’il existe de maladie. En général, les souvenirs épisodiques sont moins nombreux et moins détaillés. Certains auteurs émettent l’hypothèse que ces symptômes seraient liés au fait que l’accumulation de souvenirs peut conduire à un amoindrissement de la « place » disponible dans le cerveau, plus qu’à une réelle réduction de la capacité de mémorisation. Il s’agirait d’une saturation du système. Le cerveau étant un organe de petite taille, même si ses capacités sont importantes, elles ne sont pas infinies. Les souvenirs épisodiques anciens qui persistent proviennent surtout de la période de vie « jeune adulte » (20 à 30 ans), phénomène connu sous le nom de pic de réminiscence ; – la mémoire sémantique est la connaissance. Elle constitue la culture générale, les connaissances, les concepts et le savoir. Cette mémoire reste très solide malgré le temps qui passe, et les connaissances accumulées sont conservées, y compris à des âges très avancés. Par exemple, si vous prenez les souvenirs « sémantiques » concernant la ville de Londres, vous vous rappellerez qu’il s’agit de la capitale de l’Angleterre, que la reine y siège et que la cuisine à la menthe y est appréciée. Tandis que vous pourrez avoir beaucoup de mal à vous souvenir d’un voyage effectué à Londres et à en évoquer des événements personnels très précis. La mémoire implicite comprend ce que vous apprenez sans avoir l’impression d’effectuer un effort de mémorisation. Elle correspond à celle de vos expériences qui influencent votre comportement inconsciemment. Elle retient l’information sans garder le souvenir de son stockage. Elle correspond à la mémoire procédurale, à l’amorçage et au conditionnement. – La mémoire procédurale. Cette mémoire est très solide. Elle constitue les savoir-faire et les habilités motrices qui, avec la répétition s’acquièrent tout au long de votre vie. Par exemple, l’apprentissage du vélo, qui est au début une démarche difficile, devient peu à peu, par la répétition 27
patiente de gestes identiques (s’asseoir, tenir le guidon, pédaler), un automatisme parfaitement maîtrisé. De ce fait, faire de la bicyclette ne s’oublie jamais. Il faut savoir que les performances des personnes âgées normales sont comparables à celles des individus jeunes. Vous pouvez donc acquérir très tard de nouvelles capacités que vous conserverez intactes. Le vieillissement normal ne semble pas altérer le fonctionnement de ces automatismes. – L’amorçage. C’est une augmentation de la précision ou de la vitesse d’une prise de décision, qui survient suite à l’exposition préalable d’une information pertinente sur le contexte, mais sans qu’il n’y ait aucune motivation à rechercher cette information de votre part. Vous n’avez plus en mémoire (vous aviez oublié) que vous deviez faire ou dire quelque chose. L’évocation d’un élément (nom, lieu, date...) fait immédiatement ressurgir cet oubli. Cette résurgence est amorcée par l’évocation de l’élément en question. – Le conditionnement. Lors du conditionnement, la présentation initiale d’un stimulus a un effet sur votre réponse et implique le même effet quand il est présenté plus tard. Par exemple le reflexe de Pavlov. Le chien salive quand il voit un plat de viande. Si vous lui présentez le plat de viande, toujours accompagné d’un bruit de sonnette, il salivera. Au bout de quelques séances, le chien salivera quand il entendra la sonnette, même s’il ne voit pas le plat de viande. Au cours du vieillissement normal, la mémoire à court terme et la mémoire à long terme épisodique tendent à s’affaiblir. En revanche, les mémoires sémantique et implicite restent comparables, voire supérieures à celles des sujets plus jeunes. Au cours de la maladie d’Alzheimer, ces mêmes mémoires sont atteintes, par contre la mémoire sémantique est altérée beaucoup plus tardivement dans l’évolution de la maladie. La mémoire implicite reste quant à elle pratiquement intacte jusqu’au bout. 28
En revanche, dans la maladie des corps de Lewy, la mémoire implicite est également touchée. Il existe d’autres maladies neurologiques, non détaillées dans cet ouvrage, qui touchent principalement la mémoire sémantique, en respectant la mémoire épisodique.
mémoire court terme mémoire de travail (limitée dans le temps, moins de 2mn) : lisez à voix haute cette série de chiffres et répétez-les à l’envers 1-9-5-7-3-8
mémoire long terme mémoire explicite
mémoire implicite
– mémoire épisodique (connaissances autobiographique) : quand avez-vous été au cinéma pour la dernière fois ? Quel film avez-vous vu ?
– mémoire procédurale concerne les habiletés motrices et le savoir-faire) : apprendre à faire du vélo, à taper à la machine, à conduire…
– mémoire sémantique (connaissances et culture générale) : quelle est la capitale de l’Angleterre ? Quel est le nom de la Reine ? À quoi ressemble le drapeau britannique ?
– l’amorçage : votre mari vous dit qu’il a invité André à dîner vendredi prochain. Il vous revient subitement en mémoire que vous aviez quelque chose à dire à André et que vous avez oublié de le faire. – le conditionnement : aller se laver les dents avant de vous coucher, sans y penser.
Schéma simplifié du processus de la mémoire 29
4 • Où se trouve le siège de la mémoire ? La mémoire est organisée en systèmes hiérarchisés qui ne sont pas sensibles de la même façon au vieillissement. La mémoire épisodique ou autobiographique utilise un système qui repose sur un réseau de neurones répartis dans l’ensemble du cerveau, situés à la partie médiane de celui-ci, réunis sous le vocable « circuit de Papez ». La partie interne du lobe temporal, appelée hippocampe, en est un des constituants les plus importants. Différentes molécules sont impliquées dans son fonctionnement parmi lesquelles l’acétylcholine et le glutamate ont été les mieux étudiés et sont les mieux connues. Les acquisitions implicites sont organisées en dehors de ce circuit, principalement sous le cortex, dans le striatum. Ces différentes régions sont reliées entre elles par des connexions.
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5 • La mémoire se dégrade-t-elle forcément avec l’âge ? Nous avons, pour la plupart, l’impression de savoir beaucoup plus de choses qu’au temps de notre jeunesse. Cette accumulation de connaissances, que nous assimilons à l’expérience, correspond à une réalité. C’est une des raisons pour lesquelles les personnes âgées sont souvent considérées comme des « mémoires vivantes ». De sa mémoire, Montaigne écrivait : « Plus je la sonde, plus elle s’empêtre et m’embarrasse ; elle me sert à son heure et non à la mienne ». L’âge n’aurait une « mauvaise » influence que sur la mémoire épisodique, les autres mémoires étant préservées. Des études récentes sur le vieillissement normal nous apprennent qu’il existe un effet délétère de l’âge sur le nombre de souvenirs évoqués provenant des vingt dernières années (moins nombreux, moins détaillés, plus vagues). En effet, les personnes âgées n’oublient pas plus rapidement que les personnes plus jeunes. Même chez les personnes âgées, 80 % des souvenirs évoqués lors de conversation proviennent des douze derniers mois. En fait, quel que soit l’âge, les souvenirs qui resteront les plus vivaces sont ceux acquis entre dix à trente ans (pic de réminiscence). Avant l’âge de six ans, le nombre de souvenirs est réduit (et quasi-absent avant l’âge de trois ans). Ceci corrobore l’hypothèse que les informations des premières années ne sont pas encodées épisodiquement (elles ne sont pas référencées ni par le temps ni par le lieu).
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6 • Qu’est-ce qu’un trou de mémoire bénin ? Le trou de mémoire est un évènement plus fréquent à partir de cinquante ans, il résulte d’un défaut d’encodage ou de restitution. Le souvenir a été mal « rangé » dans le cerveau. Soit vous utilisez mal le contexte dans lequel l’information a été apprise, soit votre faculté d’attention est amoindrie. Avec l’âge, il devient nécessaire de fournir un effort supplémentaire de concentration pour apprendre, pour faire deux choses à la fois ou pour retrouver le fil de votre pensée. Cette moins bonne mémorisation résulte également d’un ralentissement du processus de récupération de l’information. Les informations sont correctement stockées, mais les stratégies de récupération sont ralenties. Le trou de mémoire peut donc correspondre à un blocage du mécanisme de rappel souvent favorisé par l’anxiété. Les oublis bénins ne concernent pas les événements importants, ni les événements chargés affectivement et ne limitent ni l’autonomie ni les activités de la vie quotidienne. Si l’oubli peut paraître attristant ou dévastateur, il est cependant indispensable. L’écrivain Borges, dans Funes ou la mémoire, imagine un homme possédant une mémoire infaillible. « J’ai en moi seul plus de souvenirs que n’en peuvent avoir eu tous les hommes depuis que le monde est monde. » Le personnage trouve lui-même sa conclusion : « Ma mémoire, Monsieur, est comme un tas d’ordures. » Incapable d’oublier, Funes ne peut plus vivre. L’oubli peut donc être un moyen de tri actif et bénéfique des différents événements de votre vie. 32
Lorsque vous « perdez » un souvenir, vous êtes dans la situation du lecteur cherchant en vain un livre dans une bibliothèque. Contrairement à ce qui se passe au cours de la maladie d’Alzheimer, ce souvenir « manquant » n’est pas détruit, mais vous ne trouvez pas le chemin pour y accéder. Il existe des techniques de classement de l’information pour atténuer ces dysfonctionnements. Vous avez remarqué qu’une photo, un objet ou même un simple mot fait ressurgir des événements que vous pensiez à jamais enfouis dans le passé. Ces souvenirs reviennent parfois avec une telle force qu’ils supplantent le présent (par exemple, le goût de la madeleine de Proust). La mémoire fonctionne souvent par association d’idées, de sentiments ou de sensations.
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7 • Les trous de mémoire liés à l’âge diffèrent-ils de ceux liés à une maladie de la mémoire ? Les trous de mémoire liés à l’âge engendrent des plaintes répétées dont les caractéristiques sont communes d’une personne à l’autre. Voici les plus fréquentes : « Je cherche mes affaires, en particulier les objets courants, comme mes lunettes, mon journal, mes clés, mon porte-monnaie… », « Je cherche les noms propres, je cherche mes mots, j’ai du mal à retenir des choses nouvelles », « Lorsque je fais des courses, j’ai besoin d’une liste écrite pour éviter d’en oublier », « J’ai du mal à faire deux choses en même temps sans me tromper », « Je vais dans une pièce et je ne sais plus ce que je suis venu y faire »... Ces trous de mémoire n’ont, en général, qu’une faible répercussion sociale et psychologique, liée à la perte de confiance en soi, et ne retentissent pas sur l’autonomie de la personne. Cependant, certaines personnes s’en inquiètent et finissent par en parler lors d’une consultation médicale. À l’issue de la consultation, le médecin généraliste peut demander conseil auprès d’un spécialiste. L’examen médical spécialisé prend en compte les réponses de la personne et de son (sa) conjoint(e), ainsi que ses performances face aux tests de mémoire. Ces tests sont effectués par un neuropsychologue. Ils peuvent également être effectués par certains orthophonistes ou médecins spécialistes. Ces tests permettent de faire la différence entre les trous de mémoire bénins et malins. Lors du vieillissement normal, les résultats des tests sont normaux (ou presque), même si la personne testée a le sentiment que sa mémoire fonctionne mal au quotidien. Les 34
tests ne reflètent pas forcément l’activité de la vie quotidienne. Ils servent essentiellement à dépister les troubles graves de mémoire. Si, par exemple, la personne est atteinte d’une maladie d’Alzheimer, même débutante, les tests ne sont jamais complètement normaux. En cas de troubles psychologiques tels que l’anxiété, la dépression ou le surmenage, les tests sont normaux ou peu perturbés, révélant bien souvent un trouble de l’attention ou de la concentration. En fait, il ne faut pas confondre une mauvaise acceptation de l’évolution naturelle de sa mémorisation avec une mauvaise évolution réelle de sa mémoire. Il ne faut pas confondre l’inquiétude face au vieillissement naturel de sa mémoire avec un vieillissement réellement anormal de sa mémoire. L’impression subjective de la perte de mémoire est donc importante à prendre en compte et il est tout à fait possible d’avoir des tests de mémoire normaux malgré le sentiment subjectif d’une mémoire défaillante. Avec l’aide du médecin, il faut tenter d’analyser les différents éléments qui perturbent la mémoire en vue d’améliorer les choses.
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8 • Les trous de mémoire bénins sont-ils fréquents ? Les trous de mémoire bénins sont extrêmement répandus. À partir de cinquante ans, les plaintes concernant la mémoire comptent parmi les motifs les plus fréquents de consultation. À tel point que nous pourrions conclure que cette altération constitue le signe le plus évident du vieillissement, qu’il soit normal ou pathologique. Ces plaintes prennent un relief particulier, non seulement du fait de leur augmentation proportionnelle due au vieillissement de la population, mais aussi par la crainte qu’elles soient le signe d’une maladie de la mémoire débutante, comme la maladie d’Alzheimer. Une enquête* qui a été menée à Bordeaux auprès de 3 760 personnes âgées de soixante-cinq ans qui vivaient dans les départements de la Dordogne et de la Gironde, a révélé que plus de 60 % de ces personnes éprouvaient un trouble de la mémoire. Mais seulement 18 % ont consulté un médecin pour ce motif. Ceci démontre que les plaintes pour trous de mémoire sont très fréquentes après cinquante ans, mais que peu de personnes concernées en parlent à leur médecin.
* Étude Paquid (Personnes âgées quid ? de 1988 à nos jours), réalisée par une équipe bordelaise sur une population sélectionnée. 36
9 • Les trous de mémoire bénins sont-ils dus à l’âge ou à la maladie ? L’âge est le principal facteur de risque des trous de mémoire bénins. Toutefois, ces troubles ne sont pas uniquement liés à l’âge. Nous n’avons pas tous les mêmes capacités de mémorisation au départ. Dès les premiers apprentissages scolaires, certains manifestent de plus grandes facilités pour apprendre, tandis que d’autres, au contraire, doivent fournir davantage d’efforts. Pour corriger une mémoire un peu défaillante, ces derniers utilisent des stratégies de compensation adéquates, et à terme, cet entraînement peut se trouver récompensé en retardant les difficultés de mémoire liées à l’âge. Paradoxalement, le risque pour les sujets ayant naturellement une très bonne mémoire est de ne pas l’entraîner et de se trouver en difficulté en vieillissant. Cette grande inégalité entre individus repose sur des différences génétiques et environnementales. Le déclin des performances n’est donc pas purement proportionnel à l’âge et dépend de nombreux autres facteurs. Ce ne sont pas les personnes les plus jeunes qui obtiennent les meilleurs résultats aux tests explorant les fonctions intellectuelles. L’état de santé influence le vieillissement cérébral. Ainsi, l’existence d’une maladie chronique, d’un diabète, de certaines maladies du cœur, d’asthme et de maladies respiratoires chroniques, de maladies des articulations, de surdité ou de dépression… contribue à accélérer le vieillissement général et à accentuer la plainte de mémoire. Toutes ces maladies peuvent donc entraîner une altération de l’état général et une fatigue qui risquent d’isoler peu à peu la personne, contribuant ainsi à affaiblir ses fonctions intellectuelles. 37
10 • Quelles sont les autres causes de trous de mémoire ? Il existe de très nombreux états responsables de trous de mémoire passagers ou permanents. Ces causes sont systèmatiquement recherchées par le médecin avant d’envisager une maladie de la mémoire. Un surdosage de certains médicaments*, une dépression nerveuse, une anxiété importante, une insomnie, une fièvre, une intoxication par certains métaux, solvants ou pesticides, ainsi qu’une intoxication aiguë ou chronique par l’alcool… peuvent provoquer des difficultés de mémorisation. Certaines maladies de la thyroïde ou des glandes surrénales, un diabète mal équilibré, une défaillance du foie, du rein ou du poumon, ainsi que des modifications du taux de sodium, de calcium, de potassium, de glucose, d’oxygène ou de gaz carbonique dans le sang peuvent également être associées à une difficulté de mémorisation. Ces trous de mémoire sont dus à une diminution des capacités d’attention et de concentration plutôt qu’à une maladie de la mémoire. À l’extrême, de telles situations peuvent provoquer un état de confusion mentale, état particulièrement impressionnant pour la personne et ses proches. Il est alors souhaitable qu’un médecin intervienne rapidement afin d’établir un diagnostic précis. Plus le traitement est précoce, meilleure est la récupération des fonctions intellectuelles.
* Les tranquillisants (benzodiazépines), médicaments de la maladie de Parkinson (Ldopa et agonistes, anticholinergiques), corticoïdes, certains antihypertenseurs, certains antidépresseurs, certains antiépileptiques, certains neuroleptiques, certains hypnotiques, certains médicaments contre l’incontinence… peuvent occasionner une perte de mémoire progressivement réversible à l’arrêt du traitement. 38
11 • Comment évoluent les trous de mémoire bénins ? Si l’examen spécialisé a conclu à des trous de mémoire bénins liés à l’âge, il y a beaucoup de chances qu’ils restent sans gravité et non invalidants. Vous serez conscient(e) et conserverez toujours la capacité de prendre de la distance, du recul vis-à-vis de ses trous de mémoire en gardant autant que possible le sens de l’humour. Pour vivre avec ces trous de mémoire bénins, il est souhaitable d’apprendre à s’y adapter. Cependant, si d’autres maladies (affections cardiovasculaires, hypertension artérielle, diabète, etc.) existent en même temps, le déclin des fonctions intellectuelles peut être ressenti de façon plus importante et vécu de façon plus douloureuse. Dans la grande majorité des cas, les trous de mémoire bénins ne sont pas une maladie, mais l’expression du vieillissement normal.
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12 • Pourquoi est-il difficile de se rappeler les noms propres ? Si la difficulté à mémoriser les noms propres constitue une plainte souvent exprimée lors du vieillissement, elle est observée à tout âge. Cette difficulté s’accentue avec le temps, mais elle n’est absolument pas inquiétante. Il existe une inégalité fondamentale concernant l’apprentissage des noms propres. Certaines personnes ont beaucoup de difficultés à retenir un nom propre, alors que d’autres s’en souviennent sans effort. Les noms propres sont à la fois difficiles à apprendre et à retrouver. Contrairement aux noms communs qui sont assimilés très tôt et répétés des milliers de fois, les noms propres, uniques, doivent être appris tout au long de notre existence. Ainsi, le nombre de nouveaux noms communs appris au-delà de vingt-cinq ans est réduit, alors que nous sommes confrontés toute notre vie à de nouveaux noms propres. Le nom propre est souvent complètement arbitraire, aucun raisonnement étymologique ne peut le justifier. Sauf exception, le nom propre ne possède pas de synonyme. Au niveau du cerveau, l’organisation anatomique et fonctionnelle est également différente, qu’il s’agisse de noms propres ou des mots communs. L’activation d’un nom propre est plus faible, donc plus fragile. Finalement, le nom vainement recherché revient à l’esprit un peu plus tard sans effort de volonté. Ce phénomène montre que les difficultés momentanées de mémoire ne sont pas causées par un oubli définitif, mais uniquement par l’impossibilité temporaire d’accéder à l’information. 40
13 • L’apprentissage est-il possible à tout âge ? Plus vous avancez en âge, plus la mémorisation de nouvelles données est difficile. Les capacités d’enregistrement immédiat ont des limites qui dépendent, en partie, des souvenirs déjà stockés dans le cerveau. Ces souvenirs anciens font partie de la mémoire à long terme et concernent les faits événementiels de l’existence et de la culture générale. Si une personne âgée écoute un exposé concernant un sujet qu’elle connait bien, elle aura peu d’efforts à fournir pour enregistrer les informations délivrées. Les personnes âgées retiennent mieux que les personnes jeunes les informations d’un sujet qu’elles connaissent bien, car elles ont un système de classement mieux rodé que celui des personnes jeunes. Si le sujet exposé vous est inconnu ou s’il est présenté de manière inattendue ou insolite, l’effort à fournir sera plus grand et votre mémoire sera rapidement saturée, car vous n’avez pas de cadre pour le mémoriser. Il en est de même lorsque vous lisez des ouvrages traitant de thèmes que vous ne connaissez pas. Ce n’est qu’à la lecture du troisième livre sur ce même sujet que la mémorisation devient plus aisée. À tout instant, le système psychique, responsable de la mémoire immédiate, cherche dans la mémoire restante s’il existe quelque chose de similaire à l’événement en cours afin de le ranger à proximité. S’il n’existe pas, le cerveau doit d’abord créer un nouvel espace (les fondations) sur lequel viendront se déposer les nouvelles acquisitions. La création de cet espace demande un effort. C’est ensuite sur cet espace que sont stockées les nouvelles informations appartenant au sujet de l’espace. 41
14 • Hormis la mémoire, quelles autres fonctions intellectuelles peuvent être touchées ? L’âge venant, les processus intellectuels semblent un peu plus lents et moins performants, surtout si vous devez effectuer plusieurs tâches en même temps. Cela peut s’expliquer par un certain ralentissement de l’élaboration de la pensée. Concernant le langage, la plainte la plus fréquente consiste en la perte des noms propres. Il peut exister également une difficulté de dénomination et une réduction du débit de la parole et de l’écriture. La personne âgée « normale » cherche ses mots (y compris les noms communs) et peut avoir tendance à moins parler. Cependant, la structure grammaticale, la syntaxe et les facultés de compréhension sont bien conservées. La capacité à se repérer dans l’espace (ou sur un plan) peut être réduite. Les autres fonctions intellectuelles (la capacité d’identification des objets, d’exécution de certains gestes, d’élaboration de projets, d’organisation du temps, ou l’élaboration d’une pensée abstraite) sont soit intactes, soit légèrement ralenties.
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15 • Quels sont les liens entre les trous de mémoire bénins et l’activité intellectuelle ? Les spécialistes considèrent que l’implication régulière dans des activités intellectuelles contribue à entretenir des performances satisfaisantes. La retraite n’a pas les mêmes effets sur les activités intellectuelles pour toutes les personnes. Certaines se consacrent à des tâches passionnantes et enrichissantes, tandis que d’autres réduisent notablement leur stimulation mentale. Faire travailler sa mémoire même lorsqu’il n’y a pas de maladie est toujours bénéfique (voir questions 34 et 35).
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16 • L’alimentation peut-elle être en cause ? Bien s’alimenter est primordial pour bien vieillir. Le maintien d’une autonomie correcte nécessite une ration énergétique adéquate. Souvent, l’insuffisance de l’apport énergétique est due à la médiocrité du petit-déjeuner. Il faut consommer des laitages, même du lait concentré ou en poudre. Le pain peut être remplacé par des biscottes ou des céréales. Une alimentation variée est également déterminante pour le bon fonctionnement intellectuel. La richesse en phosphore, contenu dans le poisson ou la gelée royale, n’a jamais montré d’effet significatif sur la mémoire. La vitamine E, qui possède un effet antioxydant, a fait ses preuves. Un régime équilibré riche en fruits permet d’en absorber de façon régulière. La consommation d’acides gras poly insaturés oméga-3 (AGPI - 3) a un effet bénéfique sur la cognition. La consommation fréquente de légumes, farine, riz et poissons permet une bonne diversification des apports de vitamines (C, A, B1, B6, folates, calcium, fer). Pour avoir un vieillissement réussi, la part dans votre régime alimentaire des protéines végétales doit être assez importante. Certains problèmes de mémoire, provoqués par une carence de vitamine B1, B12 ou B6, sont réversibles par l’apport de ces vitamines. Les travaux sur la consommation de vin ne permettent pas de conclure que de se mettre à boire du jour au lendemain protège de quoi que ce soit. Mais, les personnes qui boivent modérément (deux à trois verres de vin par jour) depuis plusieurs années ont un risque réduit de développer une maladie de la mémoire. 44
17 • La dépression aggrave-t-elle les trous de mémoire ? La dépression réduit les performances intellectuelles. Plus la dépression est importante, plus les performances intellectuelles sont altérées et plus vous vous plaindrez d’une détérioration de la mémoire. Cette plainte de mémoire peut occuper le premier plan et masquer la douleur morale. L’expression de la dépression se manifeste par une plainte concernant la mémoire qui permet au médecin de diagnostiquer une dépression masquée. Cependant, les plaintes de mémoire des personnes déprimées diffèrent de celles des personnes non déprimées ou ayant une maladie de la mémoire. En fait, dans ce cas, il s’agit plutôt de troubles de l’attention et de la concentration, que d’une réelle perte de la mémoire. Voici un exemple de plaintes exprimées par des personnes déprimées : « J’ai du mal à fixer mon attention sur une tâche ou sur un travail », « J’ai des difficultés à raconter une émission que je viens de voir à la télévision », « Je perds le fil de mes idées lorsque j’écoute quelqu’un parler ». Si vous éprouvez des symptômes dépressifs (tristesse ou perte du goût des choses), il est conseillé de consulter un médecin. Un traitement antidépresseur peut être proposé même en l’absence de douleur morale nette. Cela peut avoir un effet bénéfique sur la plainte de mémoire.
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18 • L’anxiété aggrave-t-elle les trous de mémoire ? L’anxiété provoque des troubles de la mémorisation : plus de la moitié (56 %) des personnes anxieuses se plaint de sa mémoire. L’anxiété s’accompagne de troubles de la concentration dans la majorité des cas (62 %). Ce sont probablement les difficultés de concentration qui provoquent les trous de mémoire. Lors de situations douloureuses, les capacités d’attention et de concentration sont perturbées : l’ensemble des préoccupations mentales est mobilisé par l’événement douloureux de façon consciente ou inconsciente. Le lien entre anxiété et trous de mémoire est particulièrement net si vous avez vécu un traumatisme récent (deuil, changement professionnel, déménagement, ennuis financiers, problèmes familiaux…). L’accumulation de nouvelles données dans un contexte de douleur psychique provoque une saturation transitoire du système de mémorisation. Parmi les situations douloureuses et génératrices d’angoisse, il y en a une de plus en plus fréquente : avoir un conjoint ou un parent atteint de la maladie d’Alzheimer. L’anxiété qui en résulte s’exprime sur le même registre que la cause (la perte de mémoire de la personne) qui la provoque. Là aussi, il est difficile de déterminer si les trous de mémoire sont dus exclusivement à l’anxiété, au vieillissement ou à une véritable maladie de la mémoire, car les plaintes des anxieux sont similaires à celle des personnes souffrant de trous de mémoire provenant d’autres origines. Un traitement de l’anxiété (un médicament anxiolytique ou une psychothérapie) peut avoir un effet bénéfique sur la plainte pour les trous de mémoire. 47
19 • L’insomnie aggrave-t-elle les trous de mémoire ? Plus de la moitié des personnes souffrant d’insomnie chronique se plaint de trous de mémoire, auxquels s’ajoutent des troubles de l’attention et de la concentration. Les troubles du sommeil doivent être analysés avec le médecin traitant, et soignés. Ils sont le plus souvent dus à de mauvaises habitudes alimentaires ou à des pratiques inadaptées (sports nocturnes). Il peut aussi s’agir de causes psychologiques, stress, anxiété ou dépression, qu’il convient de traiter, mais pas forcément avec des médicaments. Enfin, il existe également des causes médicales comme l’apnée du sommeil. Le retentissement de l’insomnie doit être précisément évalué. Il faut rechercher en particulier l’existence d’une somnolence au cours de la journée. Les difficultés intellectuelles des personnes âgés sont très souvent liées à cette somnolence diurne, l’insomnie n’occupant qu’une place secondaire. Cette somnolence peut altérer la qualité de vie et entraîner une diminution du bien-être psychologique. La prise de médicaments contre l’insomnie peut également diminuer la capacité de mémorisation. Tous les somnifères, prescrits à trop forte dose ou de façon non justifiée, peuvent altérer la mémorisation et entraîner une somnolence diurne. Cependant, sachant que l’insomnie peut elle-même perturber la mémorisation, il est parfois préférable d’utiliser un somnifère pour dormir que de ne pas dormir sans somnifère. Ce traitement devra être pris pour un temps limité et sous surveillance médicale. C’est au médecin de trouver le somnifère le mieux adapté et la dose optimale à utiliser. 48
20 • Le fait de vivre seul(e) ou isolé(e) peut-il aggraver les trous de mémoire ? Certaines études montrent que le veuvage semble avoir des effets négatifs, non seulement sur le bien-être et la qualité de vie, mais aussi indirectement sur le fonctionnement intellectuel. Au contraire, le fait de vivre en couple apparaît comme un facteur protecteur des maladies de la mémoire. De la même façon, entretenir des contacts sociaux nombreux semble être un facteur positif de vieillissement réussi. En d’autres termes, si vous avez construit, tout au long de votre vie, un réseau social ou préservé des liens familiaux et amicaux solides, vous pouvez espérer qu’au moment de la dernière partie de votre vie, vos fonctions intellectuelles seront entretenues par la fréquentation de ce réseau.
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21 • L’activité physique est-elle bénéfique ? Une activité physique minimale est nécessaire pour réussir son vieillissement. Le vieillissement entraîne une fonte des muscles responsable d’une réduction de la force. Un entraînement sportif minimum régulier limite le déclin de la masse musculaire, même à un âge avancé et contribue ainsi au maintien de l’indépendance et, par conséquent, à un vieillissement réussi. D’après une récente étude américaine concernant 6 000 femmes de plus de 65 ans, les plus actives sont celles qui gardent les meilleures facultés intellectuelles. L’idéal est de marcher un kilomètre et demi par jour, ou par exemple de jouer au tennis deux fois par semaine. Chaque kilomètre supplémentaire de marche par semaine réduit de 13 % les risques de déclin intellectuel !
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22 • Les trous de mémoire bénins peuvent-ils évoluer vers une maladie d’Alzheimer ? Les trous de mémoire bénins restent bénins. Les troubles malins évoluent vers une maladie de mémoire. Toute la question est de savoir si vos trous de mémoire sont bénins ou malins. Si vous vous plaignez de votre mémoire, il est conseillé de consulter un spécialiste (neurologue, psychiatre ou gériatre) au moins une fois par an afin de dépister précocement une éventuelle maladie de la mémoire. Ces médecins jugent de l’opportunité de refaire des tests de mémoire. Si les symptômes s’aggravent ou se modifient, il ne faut pas hésiter à retourner en consultation avant la fin de la première année. Le suivi régulier est actuellement la seule façon de diagnostiquer précocement si vous êtes susceptibles de développer une maladie de la mémoire. Longtemps avant que la maladie ne se déclare (au moins dix ans), les personnes qui vont développer une maladie de la mémoire sont moins performantes aux tests de mémoire que les sujets ayant des trous de mémoire bénins. Ce qui signifie qu’il existe, chez les personnes qui subiront une maladie de la mémoire, des anomalies de mémoire qui peuvent être repérées très tôt par les spécialistes. Ces anomalies constituent la première phase de la maladie. Elles n’empêchent pas de mener une vie normale.
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23 • Existe-t-il des médicaments contre les trous de mémoire bénins ? Les trous de mémoire bénins sont un symptôme normal qui ne justifie pas de traitement. Le vieillissement normal n’est pas une maladie. Il s’agit d’apprendre à vivre au mieux avec ce désagrément. Traiter des personnes non malades par des comprimés relève d’une logique davantage commerciale que médicale. De très nombreux remèdes pour la mémoire sont commercialisés sans que leur efficacité soit prouvée. Les recherches se sont davantage intéressées aux maladies de la mémoire qu’aux trous de mémoire bénins. Des médicaments ont néanmoins été proposés pour stabiliser la mémoire ou en corriger l’évolution avec une efficacité variable et pendant une période limitée. Ils n’évitent pas un éventuel passage vers une maladie de mémoire. Si les trous de mémoire bénins deviennent gênants, un médicament peut apporter une aide transitoire. Mais, ajouter un médicament à ceux déjà prescrits expose à des effets secondaires ou à des interactions malheureuses et peut rendre moins efficaces certains produits réellement utiles. Mais, si les troubles de la mémoire sont dus à une dépression ou à une anxiété, ils seront améliorés par un traitement antidépresseur ou anxiolytique. L’extrait de ginkgo biloba, tiré d’un arbre utilisé en Chine depuis 5 000 ans, est sans doute l’un des rares médicaments ayant une activité intéressante sur la mémoire. Plus de 400 articles scientifiques ont démontré son effet significatif sur les troubles de la mémoire associés au vieillissement. Il pourrait avoir une action préventive sur les maladies de la mémoire. Toutefois des essais cliniques à plus long terme sont nécessaires pour en savoir plus. Nous vous conseillons de toujours prendre l’avis de votre médecin avant de prendre de tels médicaments. 52
24 • Les médicaments anti-Alzheimer améliorent-ils les trous de mémoire bénins ? La maladie d’Alzheimer est différente du vieillissement normal. La prise de ces médicaments, dans le cadre du vieillissement normal, pourrait même être néfaste en déséquilibrant le fonctionnement chimique du cerveau. Les médecins pourraient supposer qu’apporter au cerveau une substance favorisant la mémoire, qu’il fabrique déjà, risque de provoquer une baisse de la production naturelle de cette substance, et donc entraîner par la suite, un réel trouble de mémoire par épuisement des ressources propres au cerveau. Plusieurs études sont actuellement en cours et tentent de déterminer l’éventuelle efficacité des médicaments antiAlzheimer chez les personnes qui présentent un déclin cognitif plus important que ne le voudrait leur âge. Les résultats de ces études sont pour l’instant, contradictoires.
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25 • Certains médicaments peuvent-ils déclencher ou aggraver les trous de mémoire bénins ? De très nombreux médicaments peuvent avoir un effet néfaste sur la mémorisation. C’est le cas de tous les médicaments ayant un effet sur les troubles psychologiques, prescrits en cas d’anxiété et de dépression. En revanche, si l’examen médical démontre que les trous de mémoire sont dus à une anxiété ou une dépression, ces médicaments deviennent nécessaires. C’est la raison pour laquelle la prescription de tels médicaments doit se faire sous surveillance médicale rapprochée. Un médicament peut avoir un effet inverse de celui attendu si l’indication de sa prescription est mal posée. Les anticholinergiques (prescrits dans la maladie de Parkinson pour soigner certains troubles urinaires, et contenus dans de nombreux médicaments antidépresseurs, neuroleptiques…) retentissent également sur la mémorisation. Il peut être difficile de se passer de ces médicaments et il faudra choisir, entre ces deux maux, celui avec lequel il est le plus facile de vivre. Il est généralement souhaitable d’éviter les troubles « iatrogènes », c’est-à-dire liés aux médicaments. D’autres très nombreux médicaments peuvent retentir sur la mémorisation. Il convient d’examiner alors avec votre médecin si vous pouvez supprimer ou remplacer celui qui est responsable de vos troubles.
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Diagnostic
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26 • Quelle est la différence entre les trous de mémoire bénin et malin ? En situation de vie quotidienne : – un trou de mémoire malin concerne l’oubli d’un évènement considéré comme majeur. Soit parcequ’il est chargé affectivement (par exemple l’oubli du décès de votre conjoint ou de vos parents), soit parce qu’il est très répété (par exemple oubli que l’infirmière vient tous les jours) ; – un trou de mémoire bénin est toujours réversible. En situation de test : – un oubli malin ne revient pas même si l’interlocuteur vous donne un indice. L’évènement est totalement effacé ; – un oubli bénin revient en mémoire spontanément un peu plus tard ou lorsqu’un indice vous est donné. Il existe un blocage transitoire de la mise en oeuvre des stratégies de rappel de l’information.
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27 • Quels sont les médecins compétents pour faire le diagnostic de trous de mémoire ? Les médecins considérés comme spécialistes de ces problèmes sont les neurologues, les psychiatres, les gériatres et les médecins spécialistes ou généralistes titulaires de la capacité de gérontologie. Ces médecins spécialistes se font aider par des psychologues, spécialisés en neuropsychologie, les neuropsychologues, qui effectuent les tests psychométriques. Il est donc nécessaire de faire appel à différents corps de métiers pour pouvoir poser un diagnostic précoce. Trois à quatre consultations sont parfois nécessaires avant de poser le diagnostic : – une consultation chez le médecin généraliste ; – une consultation chez le spécialiste ; – une consultation chez le neuropsychologue ; – une consultation finale chez le spécialiste. Lors de la première consultation, le spécialiste (neurologue, gériatre ou psychiatre) propose un questionnaire spécifique. L’idéal est que le médecin spécialiste puisse à la fois s’adresser à vous et à votre entourage. L’entretien apprécie la qualité et l’importance de la plainte, grâce à des échelles d’évaluation. L’histoire de votre plainte, ses caractéristiques, les signes associés et les facteurs de risque de maladie de la mémoire y sont analysés. Le médecin vérifie également la pertinence de vos traitements médicamenteux en cours. Le retentissement de votre plainte est apprécié grâce à des échelles d’autonomie. Selon le résultat de cette consultation, un bilan psychométrique effectué par un neuropsychologue à partir de tests peut être proposé. 58
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Une étude europééne récente à montré qu’entre le délais séparant la plainte de mémoire et la pose du diagnostic en France est de 24 mois dans le circuit traditionnel ou la consulation mémoire s’était à l’hôpital. Das le cas où la consultation se fait à la ville (exemple du réseau Aloïs), le délais entre la plainte et la pose de diagnostic est raméné à 3-4 mois.
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28 • Que sont les tests psychométriques ? Ces tests sont effectués par des neuropsychologues le plus souvent dans un hôpital. Grâce aux réseaux-mémoires (par exemple le réseau Aloïs), ces neuropsychologues sont maintenant accessibles en ville à un coût identique à celui de l’hôpital et avec un délai plus rapide. Il est souhaitable de venir avec l’un de vos proches à cette consultation. Il faut emmener avec vous vos lunettes votre appareil auditif si besoin, la lettre de votre médecin, l’ordonnance, ainsi que vos examens de santé récents (prise de sang, scanner cérébral, s’ils ont été faits). Ces tests durent en général une à deux heures. Il existe une grande variété de tests neuropsychologiques (ou échelles neuropsychologiques) et les centres de mémoire n’utilisent pas tous les mêmes, mais leurs résultats sont identiques. La batterie de tests proposée explore toutes les fonctions intellectuelles. Certains tests donnent une vue globale des fonctions intellectuelles. D’autres explorent spécifiquement chacune de vos fonctions intellectuelles : – votre attention et votre concentration ; – votre mémoire des choses dites ou écrites (mémoire verbale) ; – votre mémoire des images (mémoire visuelle) ; – vos capacités de raisonnement, d’abstraction, de jugement ; – votre langage ; – vos capacités à effectuer des gestes ; – votre capacité à reconnaître des objets, des personnes, des lieux, des couleurs.
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Enfin, certains tests évaluent la répercussion éventuelle des troubles sur la vie quotidienne. Ils apprécient l’autonomie. Si votre anxiété (ou votre dépression) est importante, les tests ne sont, la plupart du temps, pas nécessaires. Un entretien avec un psychiatre peut également être proposé dans certains centres. Ces tests seront proposés après une prise en charge adaptée des symptômes psychologiques. Il n’existe pas encore de consensus français ni international fixant les tests à utiliser. Cependant, actuellement, dans chaque région, les experts se réunissent afin d’établir un consensus : un dossier minimum partagé. Un logiciel partagé par la plupart des consultations mémoire et par les réseaux de santé est maintenant disponible. Cet outil informatique va permettre d’homogénéiser les pratiques de chacun et de mieux connaître les différentes populations de personnes consultant pour leur mémoire.
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29 • Comment se déroulent les tests de mémoire ? Lors des tests, il vous est demandé d’apprendre une liste de mots puis de rappeler ces mots (rappel libre). Ce rappel peut être un peu faible au cours du vieillissement normal et l’apprentissage est parfois difficile, mais il a tendance à s’améliorer à la répétition. Plus vous lisez la liste de mots à apprendre, plus votre score de rappel sera meilleur. Pour chaque mot que vous ne réussissez pas à citer de mémoire, l’examinateur vous propose un indice, pour vous faciliter le rappel des mots appris (indiçage ou rappel indicé). Exemple de déroulement d’un test : l’examinateur vous montre une liste de mots. Il vous demande par exemple de lire et de désigner le nom d’un instrument de musique. Vous montrez et lisez à haute voix le mot « accordéon ». Cette manœuvre est répétée pour tous les mots à apprendre. Ensuite, l’examinateur vous demande de rappeler les mots appris. Si vous oubliez le mot « accordéon », l’examinateur vous donnera un indice en vous demandant de rappeler le nom de l’instrument de musique. Dans le cas du vieillissement normal, le fait de fournir un indice permet de rappeler tous les mots appris. En d’autres termes, l’indiçage rend les performances normales. Cela illustre qu’au cours du vieillissement normal, les personnes ont simplement du mal à accéder aux informations pourtant correctement stockées. Les difficultés de mémoire portent donc essentiellement sur une difficulté de mise en œuvre des stratégies de rappel. Puis, quinze à vingt minutes après la phase d’apprentissage, l’examinateur vous redemande de lui rappeler les mots appris, c’est le rappel différé. Si les trous de mémoire sont bénins, les tests montrent quelques difficultés d’apprentissage, mais le taux d’oubli (rappel différé) reste acceptable. 62
30 • Quels examens complémentaires peuvent aider à poser le diagnostic ? En cas de trous de mémoire bénins, l’intégralité de ses examens seront normaux. Les examens sont effectués. C’est seulement à l’issue des tests que le médecin peut poser le diagnostic et vous dire si vos trous de mémoire sont bénins ou malins. Jusqu’à maintenant, l’imagerie par résonance magnétique (IRM) ou le scanner n’ont pas pour but de confirmer un diagnostic de maladie de la mémoire, mais d’écarter le diagnostic d’une autre maladie pouvant avoir les mêmes symptômes. En effet, très souvent, les résultats sont normaux. Les anomalies du tissu cérébral, caractéristiques des maladies de la mémoire dégénératives ne sont pas visibles au scanner ni à l’IRM. Seule l’analyse d’un morceau de cerveau à l’aide d’un microscope pourrait le confirmer. En revanche, l’IRM et le scanner permettent de voir si les troubles de la mémoire ne sont pas dus à une autre cause, par exemple à un hématome intracérébral, à l’existence de plusieurs accidents vasculaires cérébraux, à un trouble de la circulation du liquide céphalorachidien (appelée hydrocéphalie à pression normale), à une tumeur cérébrale… Cependant, au cours de la maladie d’Alzheimer, il arrive qu’un amincissement (atrophie) de certaines régions du cerveau servant à la mémorisation (hippocampe, complexe amygdalohippocampique ou région médiotemporale) soit visible à l’IRM ou au scanner cérébral. Mais, cela peut aussi s’observer chez des individus sains, surtout après soixante-quinze ans. Nous considérons qu’une progression rapide de l’atrophie entre deux examens faits à quelques mois d’intervalle est très évocatrice d’une maladie de la mémoire dégénérative. Cependant, ces examens ne représentent qu’un apport complémentaire au 63
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diagnostic. En pratique, l’IRM (et plus rarement le scanner) est effectué au moment du diagnostic. Il n’est bien souvent pas nécessaire de refaire ces examens. Les nouvelles techniques d’imagerie du cerveau L’imagerie fonctionnelle : la tomographie par émission de positons (Pet) ou la tomographie d’émission monophotonique (Spect) peuvent révéler des signes évocateurs de la maladie d’Alzheimer. Ces explorations sophistiquées et onéreuses sont intéressantes pour la compréhension des phénomènes à l’origine des maladies de la mémoire ou pour étudier des cas douteux. En pratique courante, seul le Spect a un intérêt. Cet examen peut retrouver une atteinte évocatrice de la maladie d’Alzheimer dans certaines régions du cerveau (hypoperfusion temporopariétale postérieure bilatérale et hippocampique). Certains spécialistes pensent que ces modifications pourraient même précéder l’apparition des symptômes. Toutefois, elles ne sont pas constamment présentes. Plus récemment l’utilisation du PIB en PET-Scan permet de visualiser les dépôts amyloïdes dans les cerveaux des personnes malades. Ces techniques permettent également de voir la vitesse de progression et la localisation des lésions. Les lésions commencent à la face interne du lobe temporal, s’étendent aux parties latérales temporales, puis aux régions orbito-frontales et pariétales. Parallèlement à la progression des lésions, le déclin cognitif augmente de façon proportionnelle. Ces examens sont pour l’instant effectués dans le cadre de la recherche. L’électroencéphalogramme Au cours de la maladie des corps de Lewy, l’électroencéphalogramme est assez perturbé et ce, dès les débuts de la maladie. Ces anomalies, plus importantes que celles observées dans la maladie d’Alzheimer, n’ont cependant rien de spécifique. 64
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31 • À quoi servent des analyses de sang ? Bien que la recherche ait obtenu des résultats très prometteurs au cours des dix dernières années, la mise en évidence d’un marqueur biologique n’a pas abouti. Il est impossible d’obtenir un diagnostic certain avec une simple prise de sang. En revanche, la prise de sang, accompagnée d’examens biologiques adéquats, permet de vérifier que les symptômes ne sont pas dus à une autre maladie, comme une maladie de la thyroïde, ou qu’il n’existe pas un facteur aggravant la maladie de la mémoire, comme une carence en certaines vitamines. Cependant la recherche est en pleine activité et des biomarqueurs biologiques de la maladie d’Alzheimer sont à l’étude. Ils sont à la fois génétiques et protéiques. L’apport des biomarqueurs génétiques est essentiel dans les cas familiaux, mais ceux-ci ne représentent qu’un faible pourcentage de personnes atteintes (moins de 1 %). Les marqueurs protéiques vont probablement se révéler très informatifs. L’inconvénient est qu’ils nécessitent de faire une ponction lombaire, puisqu’il s’agit d’analyser des protéines du liquide céphalo-rachidien. La présence de ces biomarqueurs sera très utile en cas de doute entre vieillissement normal et maladie de la mémoire débutante.
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32 • Comment être certain(e) que le diagnostic fait par le médecin est le bon ? La certitude à 100 % n’existe pas. Aucun test ne permet à l’heure actuelle un diagnostic infaillible. La seule certitude viendrait d’une analyse au microscope d’un prélèvement du cerveau (biopsie cérébrale) grâce auquel il serait possible de voir les lésions typiques de la maladie de la mémoire. Compte tenu du fait que cet examen, comme tout examen chirurgical, comporte sa part de risque, ce geste n’est pas effectué si le diagnostic est probable. Le diagnostic est un diagnostic de probabilité et repose surtout sur les tests neuropsychologiques (voir question 34). Mais ces tests ne sont pas infaillibles et parfois, ils peuvent passer à côté d’une maladie ou, au contraire, amener le médecin à l’évoquer par excès. Pour éviter cela, il est tout à fait possible que le médecin ait besoin d’un délai de plusieurs mois pour pouvoir enfin se prononcer. En fait, plus le diagnostic est évoqué tôt, plus le risque est grand de l’évoquer à tort, ou de ne pas l’évoquer quand il faudrait. Nous estimons que 10 % des patients étiquetés « Alzheimer débutant » ont en fait un trouble bénin lié à l’âge. Mais, beaucoup plus fréquemment, le diagnostic de maladie de la mémoire n’est pas posé devant des troubles très débutants. S’il est aisé de poser le diagnostic à la phase modérée de la maladie, cela reste encore difficile de le faire à la phase débutante.
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Cela étant dit, en cumulant les arguments cliniques, neuropsychologiques, biologiques et radiologiques, lorsque le médecin évoque ce diagnostic, la probabilité que vous ayez réellement une maladie de la mémoire est proche de 96 % En cas de troubles évidents et « anciens » le diagnostic est beaucoup plus facile. À ce stade, une confusion peut aussi se faire entre deux maladies de la mémoire, mais pas entre maladie et vieillissement normal.
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La prise en charge
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33 • Quelle est la place des réseaux de santé dans la prise en charge ? Lorsqu’une personne consulte pour sa mémoire, seul l’examen médical spécialisé suivi de la pratique de tests de l’imagirie et de la biologie permettent de poser un diagnostic précis. La coordination de ces différents intervenants se fait grâce aux réseaux de santé de mémoire. Ils facilitent l’accès à la pluridisciplinarité et notamment la coopération entre neurologues, orthophonistes et autres personnels soignants. Il existe de nombreux réseaux gérontologiques en France. Ces réseaux sont financés par des fonds publics alloués par l’Agence régionale de Santé. Ils permettent de salarier des médecins, orthophonistes, neuropsychologues et psychologues, ainsi que d’autres corps de métiers, pouvant intervenir à domicile à la demande de la personne. Ces réseaux interviennent pour des personnes dépendantes et chez lesquels la maladie est à un stade avancé. Ils proposent toute une palette de services pour la personne malade et pour l’entourage. Ces réseaux interviennent pour des personnes très fragiles, souvent très âgées et très dépendantes. Si la création des réseaux de santé gérontologiques étaient nécessaires pour répondre à la demande face à l’afflux non anticipé des personnes malades, il convient maintenant d’intervenir en amont de ces réseaux. Le réseau Mémoire Aloïs est un précurseur. Son intervention se situe en amont des celle des réseaux gérontologique et en amont de la dépendance. Il propose de faire un diagnostic précoce et d’intervenir auprès des personnes dès qu’elles ressentent des troubles de la mémoire. De cette façon, la maladie s’aggrave moins vite et la qualité de vie de la personne et de son entourage est meilleure.
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Les personnes malades vieillissent et la maladie s’aggrave malgré tout. Lorsque le diagnostic ainsi que la prise en charge sont initiés tôt, les personnes malades rejoignent les réseaux gérontologiques à un stade moins sévère, et leur prise en charge s’en trouve améliorée. De nombreuses études ont déjà montré que le diagnostic et la prise en charge précoce permettait de retarder la perte d’autonomie de la personne et éventuellement de retarder l’institutionnalisation. L’une des autres missions de ces réseaux mémoire est de proposer des enseignements post-universitaires destinés aux médecins généralistes, afin de les sensibiliser à la plainte de mémoire et de leur donner des outils pour repérer les personnes à risque ou déjà malades. Ils ont aussi pour mission de proposer à leurs patients la possibilité de bénéficier des progrès de la recherche médicale (clinique ou thérapeutique) en partenariat avec les centres hospitaliers experts. Ces réseaux se sont regroupés en Association nationale des réseaux mémoire dont le réseau mémoire Aloïs a la présidence (voir la carte de France dans le En savoir plus, qui recense les réseaux mémoire intervenant en amont des réseaux gérontologiques).
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34 • Qu’est-ce que la stimulation cognitive ? Pour les personnes se plaignant de trous de mémoire bénins, toute stimulation cognitive est intéressante et bénéfique à un bon vieillissement. Des professionnels ont mis au point diverses techniques d’exploitation et de stimulation des fonctions intellectuelles ou « cognitives », et donc des parties cérébrales concernées. Ces techniques de stimulation reposent surtout sur la mémorisation de listes de mots, la lecture, la synthèse de texte, le repérage de figures complexes, etc. Dans la vie quotidienne, la pratique régulière d’une activité intellectuelle est une forme de stimulation cognitive. Cela concerne toutes les activités, tant qu’elles sont faites avec plaisir. Il peut s’agir de la participation à une association ou à des cours de théâtre, de la pratique du bridge, la participation à une chorale, la reprise de cours à la faculté... Devant l’augmentation du nombre de personnes se plaignant de trous de mémoire bénins, des mairies ou des associations organisent des activités ayant pour but de stimuler les fonctions cognitives (voir question 35).
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35 • Que sont les ateliers-mémoire ? L’augmentation, ces dix dernières années, du nombre de stages de formation et l’accroissement du nombre de stagiaires proportionnel à la demande des sujets âgés laissent supposer que ces ateliers sont utiles. Les rares études sur ce sujet confirment l’intérêt de la stimulation cognitive comme réponse à la plainte de mémoire, chez des personnes n’ayant pas de maladie de la mémoire. Il existe différentes possibilités : – les psychologues ou orthophonistes, formés à ces pratiques, peuvent organiser des ateliers-mémoire. Ces stages comprennent des exercices d’attention, de concentration, de mémoire, de langage et d’organisation intellectuelle. Les exercices sont regroupés en séances d’une à deux heures le plus souvent collectives (huit à quinze participants). Les ateliers-mémoire s’organisent dans divers lieux : clubs et universités du troisième âge, mairies, institutions publiques et privées, cliniques-mémoire, centres-mémoire ou consultations-mémoire ; – les animateurs et les travailleurs sociaux proposent des animations-mémoire de toutes sortes. Celles-ci se déroulent dans des structures n’employant pas de psychologues ou d’orthophonistes. Leur objectif est axé sur la dynamisation des personnes pour les inciter à conserver des activités intellectuelles telles que la lecture, les jeux de société ou l’intérêt pour les faits d’actualités. En pratique, ces ateliers-mémoire sont d’autant plus intéressants que vous vivez seul(e) ou isolé(e). Ils contribuent à entretenir les sorties et les contacts humains.
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36 • Que penser d’un suivi régulier avec un psychiatre ou un psychologue ? Les trous de mémoire provoquent fréquemment des manifestations d’angoisse, de dépression, voire de culpabilité. Il est fréquent que les personnes tiennent des propos tels que : « Je m’en veux quand cela se produit, je m’énerve, je me battrais… », ou bien encore « S’il n’y avait que moi, encore… mais c’est mon mari que ça énerve… ». Derrière une telle plainte, le patient se pose des questions fondamentales : « Suis-je digne d’être aimé ? », « Ne vais-je pas être une charge pour mes enfants ou ma famille ? », « Suis-je encore aimable aux yeux de mes enfants et estimable aux yeux d’autrui ? ». Ce doute peut insidieusement envahir toute personne qui ressent un trou de mémoire. Une bonne information sur le fonctionnement de la mémoire réduit considérablement l’angoisse de développer une maladie de mémoire. Les consultations psychothérapeutiques peuvent permettre de retrouver confiance en soi, et d’apprendre à vivre avec les trous de mémoire bénins.
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Vie quotidienne
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37 • Comment puis-je vivre au mieux avec mes trous de mémoire ?
Il faut apprendre à vivre au mieux avec cette défaillance psychologiquement éprouvante et plus ou moins gênante selon l’activité exercée. Toutefois, malgré le vieillissement, le cerveau reste capable d’une plasticité naturelle. La mort progressive des neurones (les petites cellules grises) est en partie compensée par les neurones restants qui fonctionnent plus efficacement. Cette « réserve cérébrale » (ou réserve synaptique) se construit tout au long de la vie. Votre mémoire ne s’use que lorsque vous ne vous en servez pas. Plus vous êtes habitué(e) à faire travailler votre cerveau et plus vous serez capable de pallier la baisse des capacités de mémorisation liée à votre âge. L’utilisation de cette réserve consiste à renforcer les procédures d’apprentissage et à créer des stratégies de compensation. Après la perte d’un certain nombre de neurones et de leurs connexions (synapses), la conservation d’une certaine réserve cérébrale peut reculer le seuil au-delà duquel les premiers symptômes liés à l’âge ou à une maladie apparaissent. C’est grâce à l’existence de cette réserve, de sa capacité et surtout de sa plasticité que vous pouvez le plus efficacement pallier les troubles liés à l’âge. Nous allons vous proposer différents moyens pour lutter contre les trous de mémoire et renforcer les stratégies de compensation.
La maladie des corps de Lewy
Il ne s’agit pas d’une maladie, vos trous de mémoire appartiennent au vieillissement normal. En réalité, il ne faut pas espérer voir restaurer les capacités de votre jeunesse. De la même façon qu’il vous est impossible de courir derrière un bus comme lorsque vous aviez vingt ans, vous n’avez plus les mêmes facultés d’apprentissage à soixante ou soixante-dix ans qu’à trente ans.
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38 • J’ai des trous de mémoire bénins, comment aménager ma conduite automobile ? Si tout se passe bien, il n’y a aucune raison de modifier votre conduite automobile. En général, les personnes âgées s’adaptent très bien à la modification de leurs capacités. Un adulte de plus de quatre-vingts ans fait chaque année deux à trois fois moins de kilomètres qu’un adulte de trente à soixante ans. La dangerosité au volant n’est pas seulement liée à l’âge, mais à la façon dont se déroule le vieillissement. Des problèmes de vue ou d’audition peuvent être beaucoup plus gênants pour la conduite que le fait d’oublier les noms propres ! Si vous avez tendance à avoir des petits accrochages, parlez-en à votre médecin. Il pourra vous conseiller de commencer par éviter de consuire la nuit, ou par mauvais temps, de vous limiter aux trajets connus et aux distances courtes, de conduire à vitesse réduite et de priligégier la conduite accompagnée.
39 • Comment m’organiser dans la vie quotidienne ? Il est important de savoir qu’une bonne organisation doit reposer sur le plaisir. Le fait d’apprendre par cœur, de façon contraignante, n’améliore pas la mémoire. De plus, pour certaines personnes, cela peut être très difficile et provoquer un découragement.
organisation Pour faciliter la vie quotidienne, nous vous proposons un certain nombre de règles : – apprenez à ne faire qu’une seule chose à la fois pour éviter, par exemple, de jeter vos clefs à la poubelle en même temps que les prospectus ; – pensez à prendre votre temps ; – ne comparez jamais votre mémoire à celle des autres ; – sachez abandonner avant de vous énerver lorsque vous ne retrouvez pas un objet ou un souvenir. Lorsque l’attention se fixe sur autre chose, la réponse tant cherchée finit par arriver ; – prenez l’habitude de faire des listes bien classées avant de faire vos courses ; – écrivez votre biographie. Le travail de classement des souvenirs par ordre chronologique peut vous aider à conserver votre mémoire; – tenez un agenda. Apprenez à y noter l’essentiel. Pensez à le consulter tous les matins à la même heure. Bannissez les petits papiers ou les notes qui s’égarent facilement.
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40 • Quels exercices de mémoire sont recommandés ? mémorisation √
Pour faciliter la mémorisation d’un fait, vous pouvez apprendre à renforcer l’encodage des données : – apprenez à vous servir consciemment du contexte dans lequel l’information a été apprise. Savoir ce que vous étiez en train de faire quand vous avez appris l’information favorise sa restitution ; – répétez les stratégies : rangez toujours vos affaires au même endroit. Ne les faîtes pas ranger par quelqu’un d’autre. Méfiez-vous des bonnes cachettes qui deviennent souvent des « oubliettes ». Par exemple, pour ranger vos clés, choisissez une place définitive où vous saurez les retrouver (toujours la même poche de votre sac ou de votre cartable, le même tiroir ou la même étagère d’un meuble) ; – utilisez des indices. Vous devez trouver votre propre méthode. Certaines personnes utilisent les lieux connus et chargés affectivement (maison d’enfance). Cette capacité à générer des images mentales varie suivant les personnes. Par exemple, avant de partir (au lieu de faire une liste de courses), vous pouvez visualiser dans votre tête les rayons du supermarché avec les produits ménagers à acheter, pour, ensuite, les retrouver plus facilement dans les rayons du magasin. De façon plus générale, il est recommandé d’établir un support que vous connaissez par cœur et depuis longtemps pour lui associer le nouveau fait à mémoriser. L’effort à fournir sera d’autant moins important que la procédure d’apprentissage sera « organisée ».
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En ce qui concerne les noms propres : se rappeler des noms de famille peut être un véritable casse-tête. Il faut donc que vous appreniez à associer les noms propres avec un animal, un objet, un métier, une histoire…
41 • Quelles activités sont recommandées ? activités Plus que des exercices, il faut vous efforcer à une véritable hygiène de vie : – maintenez des contacts sociaux : sortez, voyez vos amis ou votre famille, gardez une vie sociale active. Participez régulièrement à des rencontres entre amis (pour dîner, jouer aux cartes, manifester vos idées politiques ou vous rendre à un spectacle…) ; – voyagez lorsque cela est possible, idéalement hors d’un cadre organisé. Préparez vous-même votre voyage, occupezvous de votre passeport, renseignez-vous sur les vaccinations, achetez des guides, prévoyez les itinéraires… Un voyage dans un endroit inconnu représente une énorme quantité de nouvelles données à mémoriser. Si ce voyage est mal ou pas préparé, ces données ne pourront pas toutes être enregistrées. Quelques semaines après le retour, certains événements peuvent disparaître dans l’oubli, ce qui peut susciter l’étonnement, voire l’agacement du conjoint ; – un entraînement sportif minimum est souhaitable (gymnastique douce, relaxation, sophrologie, yoga…). Des exercices répétés améliorent ou conservent votre force musculaire et contribuent à maintenir une autonomie correcte ; – développez vos loisirs : théâtre, chorale..
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De façon plus générale, entreprendre des activités favorisant l’initiative est souhaitable. De même, la confrontation à la nouveauté est primordiale pour entretenir sa cognition.
√ Un souvenir enregistré de plusieurs façons, avec une entrée de l’information par différents sens (vue, ouïe, toucher), est toujours beaucoup plus facilement et solidement fixé.
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Les bons réflexes Quand dois-je consulter ? Au début d’une maladie de la mémoire, les symptômes peuvent être imperceptibles. Vous pouvez prendre rendez-vous avec votre médecin généraliste qui vous adressera à un spécialiste (neurologue, psychiatre ou gériatre).
Pour une consultation chez le spécialiste, apportez : – la lettre de votre médecin généraliste ; – les résultats des examens pratiqués (scanner cérébral, analyses…) ; – la liste des médicaments que vous prenez ; – des exemples d’oublis qui vont ont impressionné ; – un éventuel mot de l’entourage précisant vos symptômes ; – vos lunettes et votre appareil auditif si besoin. Pour une consultation chez le neuropsychologue, prévoyez : – une durée de 2h pour la consultation ; – une bonne nuit de sommeil la veille ; – d’apporter vos lunettes et votre appareil auditif.
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Les adresses
N’hésitez pas à consulter en cas de : – difficultés de mémoire gênant et s’aggravant ; – trous de mémoire surtout sur les événements récents ; – difficultés à vous rappeler des choses oubliées, même si elles sont rappelées (si vous oubliez que vous oubliez) ; – courts épisodes de désorientation : difficultés répétées, (même transitoires) à vous repérer dans l’espace (vous vous égarez dans un quartier familier) et dans le temps (difficultés à situer certains événements dans le temps) ; – troubles de l’attention ou de la concentration ; – changement de caractère (démotivation, irritabilité, repli sur vous-même…) ; – apparition récente de difficultés pour gérer vos finances ou pour rédiger votre déclaration de revenus.
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Questionnaire de plainte cognitive Répondez hônnétement aux questions ci-dessous. Pour toute réponse positive, comptez un point.
Pour chacune des questions ci-dessous, avez-vous ces six derniers mois, et de façon plus importante qu’avant : 1- ressenti l’impression d’enregistrer moins bien les évènements ou entendu plus souvent vos proches vous dire « je te l’ai dèjà dit » ? 2- oublié un rendez-vous important ? 3- perdu vos affaires plus souvent ou plus longtemps que d’habitude ? 4- ressenti des difficultés plus grandes à vous orienter ou le sentiment de ne pas connaître un endroit où vos proches vous disent que vous êtes déjà venu ? 5- oublié complètement un événement, y compris lorsque vos proches vous l’ont raconté ou lorsque vous avez revu des photos de celui-ci ? 6- ressenti l’impression de chercher vos mots en parlant (hormis les noms propres) et d’être obligé d’utiliser d’autres mots, de vous arrêtez de parler, ou de dire plus souvent que d’ordinaire « truc » ou « machin » ? 7- réduit certaines activités (ou demandé de l’aide à un proche) de peur de vous tromper : activités personnelles (papiers administratifs, factures, déclaration d’impôt, etc…) ou associatives ? 8- observé une modification de votre caractère avec un repli sur vous-même, une réduction des contacts avec autrui, voire le sentiment d’avoir moins d’intérêt pour les choses, ou de prendre moins d’initiative ? Nous vous conseillons de faire un bilan ou d’instaurer une surveillance en cas de : – réponse positive à 3 réponses ou plus ; – réponse positive à la question 5 ; – 2 réponses positives parmi les questions A, 4, 5, 7 ou 8. Thomas Antérion C et al L’année Gérontologique 2003; 17(1) : 56-65
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Les bons réflexes
A- Avez-vous ressenti un changement de votre mémoire dans les six derniers mois écoulés ? B- Avez-vous l’impression que votre mémoire fonctionne moins bien que celle des personnes de votre âge ?
Les bons réflexes Quand dois-je inciter l’un de mes proches à consulter ?
N’hésitez pas à proposer un tel rendez-vous si votre proche a : – des troubles de la mémoire manifestes (oubli d’un événement majeur : décès de son conjoint ou de ses parents, oubli de tout ce que vous lui dites) ; – un trouble du langage récent, difficultés pour trouver les mots justes, emploi fréquent d’un mot à la place de l’autre (mots incongrus ou à contresens). Les phrases écrites deviennent incorrectes et les lettres incomplètes ; – des difficultés à s’habiller (habiller à l’envers) ; – des difficultés à utiliser des appareils électroménagers, voire des appareils simples (ouvre-boîtes) ; – une non-reconnaissance (même de façon transitoire) des personnes familières ou de son propre reflet dans le miroir ; – des troubles dépressifs inhabituels (désintéressement pour des activités jusqu’alors intéressantes) ; – une modification du comportement et du caractère : agressivité, violence, agitation, apparition de propos délirants et d’hallucinations (choses vues ou entendues qui n’existent pas) ; – une perturbation du sommeil (éveil et agitation la nuit, sommeil le jour).
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Les adresses
Si vous êtes inquiet(ète) pour un proche, vous pouvez lui proposer de prendre un rendez-vous avec un généraliste (ou un spécialiste) et l’y accompagner.
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Union nationale des associations familiales (Unaf) 28 place Saint Georges 75009 Paris Tél. 01 49 95 36 00 – Fax 01 40 16 12 76 webmestre@unaf.fr L’Union nationale des associations familiales a pour mission légale la représentation des familles françaises et étrangères vivant régulièrement en France auprès des pouvoirs publics et la défense de leurs intérêts généraux, matériels et moraux. L’Unaf est très impliquée dans le soutien des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et de leur famille. Plus de 25 000 représentants familiaux défendent quotidiennement les intérêts des familles dans les instances nationales, régionales, départementales et locales.
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Les bon réflexes – Les adresses
Les adresses
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Les sites et le Kiosque www.happyneuron.com Un site commercial qui propose divers exercices ludiques et programmes informatiques destinés à stimuler nos neurones et à améliorer notre mémoire. www.service-public.fr Le site du Service public. Il contient toutes les informations sur les aides possibles. www.reseau-memoire-alois.fr Le site du Réseau mémoire Aloïs qui répond à la demande de tous ceux qui souffrent (ou dont un proche souffre) de troubles de mémoire et qui sont domiciliés à Paris, Clamart, Vanves, Malakoff, Châtillon, Montrouge, Issy-les-Moulineaux, Boulogne-Billancourt ou Neuilly-sur-Seine. www.anrem.fr Site de l’association nationale où tous les sites réseaux mémoire sont recensés.
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Votre mémoire : bien la connaître, mieux s’en servir Sous la direction de Bernard Croisile, éditions Larousse
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En savoir plus Les tests MMS (Mini Mental State) : test le plus utilisé dans le monde. Diverses questions sont posées au patient dans le but d’évaluer sa mémoire, son attention, son orientation. Le score maximal est de 30 points.
Adas (Alzheimer Dementia Assesment Scale) : cette échelle apprécie la sévérité des troubles fonctionnels en explorant les fonctions cognitives, comportementales et émotionnelles caractéristiques de la maladie d’Alzheimer. Son originalité est de regrouper les aspects cognitifs (mémoire, langage, praxies) et non cognitifs (humeur, modifications des conduites antérieures) en un même outil d’évaluation. Épreuve de fluence verbale : il faut, dans un temps limité, évoquer le plus de mots possible appartenant à une catégorie donnée (noms d’animaux, par exemple), ou commençant par une lettre donnée (M ou P). Test de Grober et Buschke : test de mémoire verbale de référence. Il faut apprendre une liste de mots. L’encodage est contrôlé par l’examinateur. Il faut ensuite rappeler les mots sans indices (rappel libre) et avec des indices (rappel indicé). Puis les mots doivent être rappelés 15 minutes après leur apprentissage (rappel différé).
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Les sites – Le kiosque – Les tests
Mattis Demantia Rating Scale (M-DRS) : ce test aborde cinq domaines (attention initiation, capacité à déplacer son attention et sa concentration, construction, conceptualisation, mémoire) et fournit un index de sévérité de la maladie.
Le rôle des jeux d’entraînement cérébral
L’industrie du jeu l’a bien compris et depuis plusieurs années les offres proposées ne cessent de s’élargir. Il y avait déjà moult jeu de société que l’on jouait en famille, davantage pour occuper les longs après-midi que pour stimuler l’intellectuel, mais avec la vulgarisation de l’Internet et l’arrivée sur le marché de nouvelles consoles de jeu pour tous publics, le monde du jeu a évolué et a su répondre aux attentes d’un certain public. Nintendo® est le premier constructeur a avoir proposé des jeux sur console pour stimuler les fonctions cognitives de notre mémoire. Depuis 2005, il s’est vendu de par le monde plus de 31 millions d’exemplaires d’«Entraînement Cérébral du Dr Kawashima» et 6 millions de la «Big Brain Academy». Avec une activité de 15 minutes par jour, ces jeux font travailler toutes les zones de votre cerveaux pour vous assurer un vieillissement réussi de votre mémoire. Toutefois, Internet n’est pas en reste avec nombre de jeux en ligne, tels que «Cervo Coaching», «Mémo-Boost» ou «Test acadomia» qui rivalisent d’activités et de tests en tout genre pour booster votre activité cérébrale. Il est certain que la pression marketing est intense et d’une certaine façon, la notion de marché et la profusion pourraient décrédibiliser un quelconque rôle utile. Or, du point de vue spécialiste centré sur
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Faire travailler sa mémoire à tout âge est la meilleure des solutions. La personne jeune contribuera à se constituer un bagage cognitif et intellectuel qu’on appelle la réserve synaptique. Cette réserve servira toute la vie. De plus, avec le vieillissement naturel qui s’accompagne d’une perte de neurones et donc de la capacité cognitive, plus on aura une réserve synaptique grande, moins on sera gêné par les tracas liés au vieillissement. Faire fonctionner les fonctions cognitives de notre mémoire semblerait être le meilleur moyen de bien vieillir.
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Ces jeux s’adressent, sans exception, à toutes les personnes désireuses d’améliorer leur mémoire, et en particulier à celles qui se plaignent de leur mémoire ou de trous de mémoire liés à l’âge*. Il a été prouvé que faire travailler sa mémoire en la stimulant a un effet bénéfique sur le fonctionnement cognitif et l’amélioration de la qualité du vieillissement. À condition que cela soit vécu comme un plaisir car cela va renforcer le bénéfice attendu : l’amélioration de la rapidité intellectuelle, l’accès aux mots et à la richesse du vocabulaire, augmentation de l’attention et de la concentration. Le seul critère qui prime est que chacun choisisse le jeu qui l’intéresse ou qui l’attire. En ce sens, il n’y a pas de jeux utiles ou inutiles, il faut aller vers les jeux sans s’imposer de contrainte. Cela se comprend car chacun a un cerveau et des fonctionnements cognitifs qui lui est propre. Donc chacun sera attiré par un jeu stimulant un pan cognitif spécifique selon son affinité. Cela étant il faut savoir analyser si le jeu fait plutôt travailler la rapidité intellectuelle, ou le langage, le rappel d’événements, la capacité visio-constructive, l’attention, la concentration... Ce décryptage établi, à chacun de choisir sans discrimination de principe !»
* sans maladie de la mémoire. Il faut en effet être sûr qu’il n’y a pas une cause médicale qui accentuerait les trous de mémoire (dépression, anxiété, insomnie...) ou qui les aggraverait (maladie d’Alzheimer ou des corps de Lewy...). En cas de doute, il faut consulter.
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Le rôle des jeux d’entraînement cérébral
le bénéfice mnésique, le jeu intellectuel, quand il est pratiqué d’une manière régulière et avec plaisir, est une bonne façon d’entretenir et d’améliorer les capacités cognitives. Et ce sans discrimination - a priori - d’un jeu par rapport à l’autre».
Les structures de soins Médecine libérale, générale et spécialiste Hôpital général L’hôpital gériatrique (psycho-gériatrie). Le réseau de santé La notion régie par le Code de la Santé publique stipule qu’il s’agit d’un regroupement de professionnels ayant pour objets de favoriser l’accès aux soins, la coordination, la continuité ou l’interdisciplinarité en direction de certaines populations, pathologies ou activités sanitaires. Par exemple, le réseau gérontologie, le réseau cancer ou le réseau sida.
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Le réseau Aloïs est une structure innovante et pilote visant à l’amélioration et à la coordination des soins en ville. Les règles y sont plus souples que dans les réseaux de santé stricto sensu.
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Nord-Pas-de-Calais Méotis
Eure Réseau Mémoire St Pol de Léon Pol Aurélien
Lorraine Adna
Paris Aloïs
Bretagne Adna
Eure-et-Loir Rappel
Alsace Adna
Troyes Pôle Mémoire
Cholet
Bourgogne Reseda
Franche-Comté Adna
Allier Réseau Mémoire Ain
La Rochelle Limoges Coglim
Lyon RML
Bordeaux Agen Mnémosyne
Nice
Montpellier
les réseaux mémoire financés sur les fonds publics les réseaux mémoire informels (non financés sur les fonds publics) le réseau Aloïs, structure pilote financée sur les fonds publics
Cartologie des réseaux mémoire à orientation neurologique
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Les structures de soins
Aveyron
Glossaire Accident vasculaire cérébral (AVC) : communément appelé « attaque », ictus ou « congestion cérébrale ». L’AVC est causé par une perturbation soudaine de l’irrigation d’une partie du cerveau. Il peut s’agir : – d’une artère bouchée par un caillot de sang, ce qui bloque la circulation sanguine et provoque ce qu’on appelle un AVC ischémique ou infarctus cérébral (80 % des AVC) ; – de la rupture d’une artère qui déclenche une hémorragie intracérébrale (15 % des AVC) ; – de la rupture d’une malformation vasculaire congénitale, entraînant une hémorragie méningée (5 % des AVC). Activateur mnésique : substance qui aurait pour effet de stimuler la mémorisation. Agonistes muscariniques M1 : substance ou médicament capable de se fixer sur des récepteurs spécifiques et d’y mimer l’action des substances endogènes (dans ce cas, l’acétylcholine). Alphasynucléine : substance dont le rôle est encore mal connu. Constituant essentiel du corps de Lewy.
Alzheimer (maladie d’) : maladie du cerveau décrite en 1906, responsable de troubles intellectuels (mémoire, langage, gestes, reconnaissance des objets et des personnes) et de troubles de la personnalité. Maladie de plus en plus fréquemment observée chez les personnes de plus de 60 ans, dans les pays industrialisés. Anticholinestérasiques : première famille de médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Ils sont également utilisés dans la maladie des corps de Lewy ou dans les désordres intellectuels
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Alzheimer (Alois) : né le 14 juin 1864 à Marktbreit (Allemagne, Franconie). Médecin et savant, ses contemporains l’ont baptisé « le médecin fou au microscope ». En 1906, lors d’un congrès, il décrit le cas d’Auguste D. (première description de la maladie d’Alzheimer) et se heurte à l’indifférence générale. Il meurt le 19 décembre 1915.
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dus à une succession d’attaques vasculaires dans le cerveau. Ils augmentent le taux d’acétylcholine dans le cerveau des personnes traitées en en empêchant sa destruction. Leur efficacité sur les troubles intellectuels et les troubles du comportement engendrés par ces maladies est démontrée. Leur effet majeur est de permettre une autonomie plus longue et plus confortable chez les patients traités. Ils peuvent s’associer aux inhibiteurs des récepteurs du glutamate, et potentialisent ainsi leur action. Antidépresseur : médicament ayant pour effet de lutter contre la douleur morale et les troubles du comportement engendrés par la dépression nerveuse. Leur action survient au bout de plusieurs semaines et se prolonge. Le traitement doit être poursuivi plusieurs mois. Antiépileptiques : famille de médicaments utilisée dans le traitement et la prévention des crises d’épilepsie. Beaucoup d’entre eux ont une action en modulant et en aplanissant les crises clastiques qui sont des crises d’agitation ou de violence et les troubles du comportement observés au cours des maladies de mémoire. Ils peuvent aussi être utilisés contre les douleurs d’origine neurologique. Anxiolytique : médicament ayant pour effet de lutter contre l’angoisse. Action « immédiate » et brève. Risque d’accoutumance pour certains d’entre eux. Apnée du sommeil (syndrome d’) : affection responsable de pauses respiratoires lors du sommeil, entraînant une chute du taux d’oxygène dans le sang. Associé à des ronflements nocturnes et à une somnolence dans la journée, ce syndrome s’observe généralement chez les sujets obèses.
Bêta-bloquants : famille de médicaments utilisée en tant que traitement de fond (c’est-à-dire qu’ils sont pris quotidiennement, même en absence de symptômes). Surtout connus pour les troubles d’origine cardiaque, ils peuvent avoir une action préventive des crises de migraine et, pour certains d’entre eux, une action préventive des troubles du comportement observés dans les maladies de mémoire.
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Bénin : sans gravité.
Cognitives (fonctions) ou cognition : faculté d’acquérir des connaissances et des apprentissages, grâce aux capacités de mémoire, d’attention, de concentration, de raisonnement, de jugement, de perception de l’environnement. Creutzfeldt–Jakob (maladie de) : maladie de la mémoire « non dégénérativeÓ» dont la cause serait due à un prion (agent infectieux non conventionnel). Quatre formes de maladie de Creutzfeldt–Jakob ont été décrits : la forme sporadique, la forme induite par le traitement médical (iatrogène), la forme familiale et la maladie de Creutzfeldt–Jakob nouveau variant. Cette dernière, largement médiatisée, (« la vache folle ») est liée à l’ingestion de viande bovine contaminée par le prion. Trois cas ont été décrits en France. La forme la plus fréquente de maladie de CJ est la forme sporadique. Elle touche, en France, une personne pour un million d’habitants par an. Il n’y a pas de traitement efficace et l’évolution en est toujours défavorable en moins d’un an. Déhydroépiandrostérone (DHEA) : substance fabriquée par l’organisme fortement mise en avant par les médias en raison de son action supposée en faveur d’un vieillissement « réussi ». Dépression masquée : type de dépression sensible à un traitement par antidépresseur, malgré l’absence de douleur morale ressentie par la personne. Peut se manifester par un trouble de la mémoire.
Encodage : étape de la mémorisation. Au moment de l’apprentissage d’une information, un « code » lui est attribué (volontairement ou non). Ce code permettra de mieux récupérer cette information. Par exemple, lorsque nous rangeons un livre dans une bibliothèque, nous choisissons une méthode de classement : couleur, série, thème, nom de l’auteur par ordre alphabétique. Endogène : prenant naissance à l’intérieur du corps ou fabriqué par l’organisme. Les maladies endogènes peuvent être héréditaires ou être dues à une particularité innée de l’organisme.
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Effet-dose : effet proportionnel à la dose utilisée : plus elle est élevée, plus l’effet observé est important.
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Glutamate : acide aminé ou neuromédiateur le plus représenté dans le cerveau humain. Son caractère excitateur (ou « excitotoxique ») de la cellule nerveuse l’implique dans la plupart des maladies dégénératives du cerveau. Hallucinations : perception anormale sans objet à percevoir. Les objets perçus ne sont pas présents. La personne n’a pas conscience du caractère pathologique ou anormal de cette perception. Dans les maladies de la mémoire, les hallucinations sont le plus souvent visuelles, et parfois auditives. Hypnotiques : famille de médicaments destinés à traiter les troubles du sommeil (inducteurs du sommeil). Il existe un risque d’accoutumance pour certains d’entre eux. Hypophyse : glande située à la base du cerveau produisant et régulant la production de nombreuses substances hormonales : hormone de croissance, hormones thyroïdiennes, hormones sexuelles… Iatrogène : effet ou symptôme dû à un médicament ou à l’intervention du corps médico-chirurgical. Indiçage (ou indicé) : le fait d’associer un indice facilite l’encodage au moment de l’apprentissage d’une information. Au moment de la restitution du souvenir, le fait de rappeler l’indice peut aider à récupérer ce souvenir (l’indiçage aide à la restitution du souvenir).
Libido : énergie fondamentale de l’être vivant qui concerne en grande partie la sexualité.
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Inhibiteur des récepteurs du glutamate : seconde famille de médicaments spécifiques de la maladie d’Alzheimer. Pour l’instant, un seul médicament est disponible dans cette famille. En s’opposant à l’action « excito-toxique » du glutamate, il procure aux patients atteints de cette affection une amélioration notable des symptômes de la maladie. Il s’associe aux anticholinestérasiques pour potentialiser leurs actions réciproques.
Locus ceruleus : région située dans la partie supérieure du tronc cérébral. Les neurones du locus ceruleus fabriquent un neuromédiateur appelé la noradrénaline. Ils sont altérés dans différentes maladies neurologiques et en particulier dans la maladie des corps de Lewy. Malin, grave : un oubli malin est le symptôme d’une maladie de mémoire de type Alzheimer. Myoclonie : mouvement brusque et incontrôlé d’un membre survenant au repos ou lors de l’intention d’un mouvement. Les myoclonies peuvent être normales (au moment de l’endormissement) ou apparaître au cours de diverses maladies neurologiques (telle la maladie de Creutzfeldt-Jakob), moins graves. Neuroleptiques : famille de médicaments principalement utilisés par les psychiatres pour calmer les angoisses ou les troubles psychotiques délirants observés au cours de la schizophrénie. Ils sont trop largement utilisés contre les troubles du comportement au cours des maladies de mémoire. Certains d’entre eux sont cependant parfois nécessaires.
Neurone : petite cellule grise, située à l’intérieur du cerveau ou de la moelle épinière, constituant essentiel de ces organes. Il est formé d’un corps et de longs prolongements grâce auxquels il entre en contact avec le neurone adjacent. Il fabrique et transporte les neuromédiateurs : substances chimiques indispensables à la communication entre ces cellules. Œstrogène : substance (hormone) fabriquée chez la femme par les organes génitaux. OEstrogénothérapie : traitement à base d’oestrogènes.
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Neuromédiateur : substance fabriquée par le cerveau. Son rôle principal est de transmettre l’information d’une cellule (neurone) à l’autre. Cette information dépend de la nature du neuromédiateur. Par exemple, l’acétylcholine est un des neuromédiateurs de la mémorisation ; la dopamine est impliquée dans l’origine des mouvements…
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Parkinson (maladie de) : maladie neurologique dégénérative décrite par James Parkinson. En 2001, en France, plus de 100 000 personnes étaient atteintes de cette maladie. Elle est due à la « dégénérescence » des neurones situés dans la substance noire (région cérébrale située dans la partie haute du tronc cérébral). Ces neurones fabriquent de la dopamine. Les symptômes de la maladie sont dus à la carence en dopamine (un tremblement au repos, une rigidité et une réduction de la spontanéité des mouvements). Le traitement repose sur l’apport de produits précurseurs de la dopamine ou de substances imitant son action. Ces dernières années, les progrès thérapeutiques (médicaux et chirurgicaux) ont été très importants. Plasmatique (concentration : taux d’une substance mesurée à l’aide d’une prise de sang. Par exemple, la glycémie est la concentration plasmatique (dans le sang) de sucre.215 Plasticité : capacité de réparation, de transformation ou d’adaptation d’un organe face à une agression. Praxies : étude des gestes coordonnés ayant pour but l’exécution d’une action ou la représentation de symboles (par exemple, allumer une bougie avec une boîte d’allumettes, ou effectuer un salut militaire ou un signe de croix…). Psychothérapie : travail d’un patient avec un psychothérapeute qui peut être un psychologue, un psychiatre ou un psychanalyste. Ce travail repose sur la parole, le langage. Il s’agit de séances de quinze à quarante-cinq minutes, se renouvelant d’une fois par mois à trois fois par semaine, où la personne parle librement et sans contrainte. Rappel différé : (voir test de Grober et Buschke).
Rappel libre : (voir test de Grober et Buschke). Sénescence : vieillesse. Sporadique : se dit d’une maladie survenant chez une personne n’ayant pas d’antécédents familiaux du même ordre.
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Rappel indicé : (voir test de Grober et Buschke).
Stimulation cognitive : programme de rééducation cognitive (individuel ou collectif) dont le but est de maintenir une autonomie optimale par le renforcement des capacités d’attention, de vigilance, de concentration, sollicitées dans toutes les activités de la vie quotidienne. Substance noire : région du cerveau appelée ainsi car elle est pigmentée et que sa couleur contraste fortement avec les autres structures cérébrales. Les neurones de la substance noire fabriquent de la dopamine. Cinq cent mille neurones composent la substance noire et il faut en perdre 70 % pour que les signes de la maladie de Parkinson ou des corps de Lewy apparaissent. Synapse : point de contact entre deux neurones. Lieu où s’effectuent les échanges de neuromédiateurs et où circule l’information. Testostérone : substance (hormone) fabriquée chez l’homme par les organes génitaux.
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Tocophérol : vitamine E.
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Index A Acétylcholine . ............................................................... 30, 94, 95, 98 Aidant ............................................................................................18 Anti-Alzheimer ..........................................................................9, 52 Anxiété .................................. 9, 13, 24, 32, 35, 38, 46, 47, 51, 53, 60 Atrophie .........................................................................................62 Autonomie ..........................................32, 34, 44, 60, 69, 80, 95, 100 C Cognition ...........................................................................44, 80, 96 Confusion ...........................................................................24, 38, 65 Cortex cérébral ..............................................................................24 Creutzfeldt-Jakob ..........................................................................98 D Dégénérescence ............................................................................99 Dépression .......... 9, 13, 24, 35, 37, 38, 45, 47, 51, 53, 60, 72, 95, 96 Diabète ..............................................................................37, 38, 39 E Essais cliniques ...............................................................................51 F Facteur de risque ...........................................................................37 Fonctions cognitives ......................................................................89 G
I Imagerie par résonance magnétique 62 Incontinence 38 Insomnie 9, 24, 38, 47 Institution 7 IRM 62, 63 102
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Index
Glucose ...........................................................................................38 Glutamate ..........................................................................30, 95, 97
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M Mémoire sémantique ....................................................25, 27, 28, 29 N Neurologue ..........................................................................17, 50, 84 Neurone .......................................................................................... 98 Neuropsychologue ................................................................... 34, 84 P Palliatifs (soins) ....................................................................11, 18, 92 Parkinson .....................................................................38, 53, 99, 100 Phase ..............................................................................24, 50, 61, 65 Psychiatre ............................................................. 9, 50, 60, 72, 84, 99 Psychologue ...........................................................................9, 72, 99 R Rappel différé ........................................................................... 61, 89 Rappel libre .............................................................................. 61, 89 Réseau Aloïs ...............................................................7, 17, 59, 92, 93 Réseau Mémoire ..................................................................17, 68, 69 Réseau Mémoire Aloïs ........................................................17, 68, 69 S Scanner ..........................................................................59, 62, 63, 84 Synapse ......................................................................................... 100
Test de mémoire ............................................................................. 89 Tests neuropsychologiques ...................................................... 59, 65 Tests psychométriques ............................................................... 9, 59 Tomographie par émission de positons ........................................ 63
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Index
Notes
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