PREMIUM EDITION COLLECTOR 2020

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LUXEMBOURG

LE MAGAZINE DES GENTLEMEN EXTRAORDINAIRES

COLLECTOR N°2020

THE 2020 EDITION COLLECTOR

Photo : L'explorateur Mike Horn ©Panerai

MAKE THE WORLD A BETTER PLACE

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IL EST TEMPS DE SORTIR LES GRANDS MOYENS. Donner à la recherche et aux associations qui luttent chaque jour contre le coronavirus c'est participer à votre manière au combat. Faites dès aujourd'hui votre don par virement.

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LA FONDATION COVID-19 La Fondation COVID-19 a été créée avec la mission d’aiguiller des soutiens à des projets d’urgence en réponse à la crise pandémique du COVID-19. Elle s’adresse à des donateurs externes et donne droit à une déductibilité fiscale conformément à la législation luxembourgeoise. Si vous souhaitez contribuer, merci de bien vouloir contacter la fondation à l’adresse email : FondationCovid19@ fdlux.lu ou par téléphone à Audrey Lesperoy, conseillère en philanthropie, au +352 621 177 802. Montants minimum de donations : 2500€ pour un privé et 10 000€ pour une société. www.fdlux.lu

LES HÔPITAUX CHL En soutenant le CHL grâce à un don, vous contribuez directement à la prise en charge et au bien-être des patients enfants et adultes - soignés au CHL. Pour faire un don, nous vous remercions de bien vouloir transmettre le formulaire de donation à l'adresse suivante : Centre Hospitalier de Luxembourg A l’attention du secrétariat de la Direction administrative et financière 4, rue Ernest Barblé I L-1210 Luxembourg Référence bancaire du compte donation au CHL : IBAN : LU12 0019 4155 5794 7000 BIC : BCEELULL www.chl.lu/fr/faire-un-don FONDATION HÔPITAUX ROBERT SCHUMAN La FHRS soutient les activités en relation avec les soins de santé en investissant dans des projets d’infrastructures et d’équipement, d’innovation, de recherche médicale et scientifique ainsi que dans des activités de formation et d’enseignement, le tout pour une meilleure qualité des soins et un hôpital plus humain. Reconnue d’utilité publique, la fondation est à ce titre habilitée à recevoir des dons déductibles fiscalement. En soutenant financièrement la FHRS, vous soutenez l’ensemble de nos projets, nos activités de recherche et de soins ainsi que de qualité de vie des patients. Rendez-vous sur fhrs.lu pour savoir comment vous engager à nos côtés. www.fhrs.lu

MÉDECINS DU MONDE LUXEMBOURG Merci de les aider à poursuivre leur mission sociale auprès des personnes vivant au Luxembourg dans la grande précarité. Face à l’épidémie de Coronavirus, Médecins du Monde s’organise et se mobilise pour soigner les plus vulnérables, qu'ils soient exilés, exclus, sans domicile ou mal logés. Pour faire vos dons : IBAN LU 75 0020 0100 0005 0700

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Photo cover : L'explorateur Mike Horn ©Panerai

Fondateur et rédacteur en chef David Bail Tél. +352 691 598 720 Email : david@magazinepremium.lu

ÉDITO Stay POSITIV

Conseillère en publicité Fatiha Grini Tél. +33 (0) 6 30 70 66 70 Email : fatiha@magazinepremium.lu Conception - réalisation MHM Publishing Sàrl 2, rue Léon Laval L-3372 Leudelange - Luxembourg Tél. +352 266 453 42 Email : contact@magazinepremium.lu

tant imaginé, ce monde à l'arrêt, angoissant ou surréaliste. Cette pandémie, pourtant romancée à maintes reprises, nous a

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plongé dans un monde inattendu, déconcertant, à nous rappeler

la mince frontière qu'il peut y avoir entre la fiction et le réel. A l'heure où nous rédigions encore ce magazine, le pays était toujours en plein confinement et avait à peine annoncé la levée des mesures drastiques, progressives. Comme une lueur d'espoir, le bout d'un tunnel, comme ce prin-

Rédacteurs et contributeurs Annie Esch Krystyna Gawlik Antonio Da Palma Ferramacho Sabrina Pontes Jonathan Kopp Impression Edition spéciale collector Tirage : 2 020 exemplaires Fréquence : 7 numéros par an (2 hors-séries) Impression BDZ Centre d'impression

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es scénaristes d'Hollywood et autres écrivains l'avaient pour-

Responsable de publication et publicité Anne Ciancanelli Tél. +352 691 644 007 Email : anne@magazinepremium.lu

temps qui s'est installé depuis nos fenêtres, nos balcons ou nos jardins, et nous laissait le temps de l'observer depuis près d'un mois. L'histoire a souvent montré que l'adversité pouvait aussi permettre une formidable manifestation du meilleur de l'homme : solidarité, créativité, courage. A notre mesure, nous avons aussi voulu engager le meilleur de nous, pour cultiver cette vertu de voir de jolies choses, pour vous partager le meilleur de nous au travers d'une

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sélection d'articles parus depuis nos 8 ans d'existence. Malgré l'espace qui nous a manqué pour tout mettre, on y retrouve

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un condensé représentatif, subjectif aussi, d'un contenu qui nous anime ; vous pourrez lire ou relire les interviews de Mike Horn ou de Bertrand Piccard qui s'alarment de la santé de la planète, de découvrir le fruit de l'imagination de créateurs

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d'hier qui transcendent la réalité d'aujourd'hui, d'admirer ce que la nature produit de plus beau, de voir jusqu'où peut aller l'ingéniosité des cabinets d'architectures, des designers, des explorateurs, que ce soit à titre privé ou sous l'impulsion des grandes marques de luxe. Vous l'aurez compris, ce numéro collector se veut un hommage à l'homme et démontrer que lorsqu'il ne détruit pas il est capable de construire de belles choses. Dans ce contexte, ce numéro pas comme les autres a été entièrement autofinancé et nous donne l'occasion de remercier une partie de nos annonceurs les plus fidèles en leur

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SOMMAIRE NUMÉRO COLLECTOR MAI 2020 p. 6 EDITO 10 LIFESTYLE

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p. 10 p. 14 p. 16 p. 18 p. 20

GYURI GATTYÁN, LE HÉROS DU WEB DOCLER HËLLEFT FIGHT CLUB INVITATION AU VOYAGE LES STARS FONT UN TABAC

22 saveurs p. 22

L'ARSENAL DU BON CAFÉ

24 TRAVEL p. 24

AU ROYAUME DES GÉANTS

26 CULTURE p. 26

SUPER-RÉTROS

28 FASHION p. 28 p. 30

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TRENCH LOVER ET QUE ÇA BRILLE !

22 TAKE CARE p. 22

DUR, MAIS DOUX !

34 DESIGN p. 34

ZAHA HADID, COURBES DE LÉGENDES

38 DOSSIER FUTUR

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p. 38 p. 42 p. 48 p. 52 p. 54 p. 56 p. 58 p. 60

LE TEMPS DE RÉACTION L'ARCHANGE LA PLANÈTE DE L'ÉTOILE WATERWORLD LE SAUVETEUR DES MERS CHERCHEURS DE VENT LES PRÉDICTIONS DE SAMSUNG OBJECTIF MARS

62 WATCHES p. 62

UNE COLLECTION DE LÉGENDES

64 HIGH TECH

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p. 64

FORMULE MAGIQUE

66 CULT p. 66

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BERTONE, UN SIÈCLE... D'AVANCE

68 POWER p. 68 p. 70 p. 74

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AU SERVICE DE VOTRE MAJESTÉ VOITURES DE RÊVES LES ROUES DE LA FORTUNE

75 LUXGEARS p. 76

VAISSEAU FANTÔME

80 SPORT p. 80

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LES AILES DU DÉLIRE


Charlize Theron Brad Pitt Adam Driver

PREMIER

The Cinema Squad


LIFESTYLE

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2019

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INTERVIEW GYURI GATTYÁN

GYURI GATTYÁN

LE HÉROS DU WEB Il figure à la troisième place du classement des personnalités les plus riches de Hongrie dans le magazine Forbes. Gyuri Gattyán est le fondateur et le propriétaire de Docler Holding, une multinationale active dans l’informatique basée au Luxembourg depuis 2013. Premium a rencontré l’entrepreneur hongrois pour connaître sa vision des affaires, ou comment diriger au quotidien la création d'un site web ou la gestion d'une entreprise de 1 000 collaborateurs... Photos : Zoltan Tombor

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yuri Gattyán a grandi à Budapest et a découvert le monde du travail dans la société de construction de son père. C’est sur le terrain qu’il a appris le sens du dur labeur et l’importance des liens familiaux. Sa détermination lui a permis de pratiquer l’athlétisme en compétition. Gattyán est aussi connu dans sa hongrie natale comme le bienfaiteur de nombreuses œuvres. Gyuri Gattyán is the founder and owner of Docler Holding, a multinational IT company headquartered in Luxembourg since 2013 and specialized in live streaming technologies.Gattyán herein describes the way he approaches each day, whether it’s to create a website or run a 1,000-employee company, and he discusses his vision for Docler projects. Forbes recognized the Hungarian entrepreneur as the third richest person in his home country, and Gattyán emphasizes his gratitude in seeing a global news source mention his name next to the names of those whom he looked up to as a child. He hasn’t changed much since then. He however spends most of his time traveling between Los Angeles, Paris, Budapest, and Luxembourg depending on the business' needs. Nevertheless, he always saves time to exercise, with his family or on Teqball, a brand-new sport part of Docler's portfolio. As a testament to his healthy lifestyle, he invested in Dogpound, New York City’s most Instagrammed gym last year. “Be the impossible” is certainly his favorite motto. This is Docler’s motto as well. His sources of inspiration are new trends on internet development and new technologies, but art remains what fascinates and drives him. The art collection Meeting Jasmin is one of his prized projects,with a collection of 33 pieces bringing models to life with virtual reality.

// A WEALTHY PERSON IS ONE WHO HAS A DOLLAR MORE THAN HE WOULD LIKE TO SPEND. //

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LIFESTYLE

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2019

// SELON MOI, UNE PERSONNE EST RICHE SI ELLE POSSÈDE UN DOLLAR DE PLUS QUE CE QU’ELLE SOUHAITE DÉPENSER. // Angeles. J'essaie de mettre en place de bonnes habitudes dans la société comme je le fais pour moi. Nous couvrons donc les frais d’adhésion de nos salariés à la salle de sport. Je crois fermement au mantra « Mens sana in corpore sano » ou « Un esprit sain dans un corps sain ». C’est aussi la raison pour laquelle j’ai investi l’année dernière dans Dogpound, le fitness de New York le plus populaire sur Instagram. Kirk Myers, propriétaire de Dogpound, entraine des champions médaillés d’or et des top modèles internationaux tels que les anges de Victoria Secret. * Le Teqball, marque du groupe Docler Holding, est un nouveau sport qui se joue sur une table incurvée qui convient à la fois aux jeux extérieurs et intérieurs et qui a été reconnu comme sport officiel par le Comité Olympique d’Asie durant l’été 2018.

L'homme d'affaires, qui est aussi un sportif accompli, a investi dans la chaîne de fitness New-Yorkaise Dogpound.

PREMIUM : À quoi ressemble votre emploi du temps ? Gyuri Gattyán : Depuis la création de Docler Holding, aucun jour ne se ressemble ! Ce qui était une startup spécialisée dans les technologies de live streaming, est devenu un groupe international avec des activités dans les domaines de l'informatique, de l'art, du divertissement et du sport. Je voyage énormément entre Los Angeles, Budapest et Paris en fonction des besoins de l'entreprise. Cependant, je passe beaucoup de temps à Luxembourg pour rencontrer mes équipes et discuter du développement de nos différentes plateformes et marques. Entre les voyages et les réunions, je tente de garder du temps pour faire de l'exercice surtout après de nombreuses heures d’avion. J'essaie de pratiquer le yoga plusieurs fois par semaine, de m'entraîner au Teqball* et de faire de l’escalade avec ma fille à Los

PREMIUM : Qu'avez-vous ressenti lorsque le magazine Forbes vous a nommé dans son classement ? G. G. : Je ne vais pas le nier : c’est plutôt gratifiant de faire partie du classement Forbes aux côtés de noms que j’ai pu admirer dans mon enfance. J'ai travaillé dur pour en arriver là et beaucoup de mes habitudes n'ont pas changé, je mange toujours le même pain au petitdéjeuner ! PREMIUM : Vos sources d'inspiration ? G. G. : L’art ! Mais également les nouvelles tendances en terme de développement web. La technologie me fascinera toujours ! L'idée de créer quelque chose de permanent semble cependant être la meilleure réponse. Depuis mon plus jeune âge, j'ai toujours voulu cela. Tel est mon objectif en matière d’affaires et d’investissements. Selon moi, une personne est riche si elle possède un dollar de plus que ce qu’elle souhaite dépenser. Je suis très satisfait de ce que j’ai accompli. Même le plus petit résultat m'inspire. La richesse n'est pas sans sacrifice cependant, mon plus grand bonheur était de pouvoir permettre à mes enfants d'aller à l'école n'importe où dans le monde. J'apprécie visiter des musées avec eux et les laisser se prêter au rôle de guide ! J'aime aussi les belles voitures, bien que je ne sois pas un collectionneur. C’est plutôt la beauté, la qualité et l’harmonie qui m’attirent vraiment. Je pense que c’est un trait de personnalité qui explique en grande partie mon succès. J’appréhende le monde des affaires comme un art.

PREMIUM : Quel style vestimentaire aimez-vous porter ? G. G. : Je porte des vêtements assez casual en Californie, mais j'essaie de garder un code vestimentaire européen. Je suis ravi quand les gens me regardent et me disent « Vous, vous venez d'Europe ». PREMIUM : Votre devise ? G. G. : « Sois l'impossible » est certainement ma devise préférée. C’est aussi la devise de Docler. Le souci du détail est notre crédo. Chaque année, nous organisons un événement ‘signature’ au Luxembourg. En décembre dernier, nous avons transformé Smets en un royaume de glace avec l’aide de notre partenaire Farvest. Nous ne voulons pas seulement créer une soirée mais offrir à nos invités une atmosphère qui les transporte dans un lieu fantastique, imaginaire et hors du temps : le monde de Docler ! Cette soirée permet à différentes sphères du Luxembourg de se retrouver ! C’est aussi pour moi l'occasion d'inviter certains de mes partenaires commerciaux au Luxembourg et de leur montrer le potentiel du pays. Ces événements hors du commun ne sont possibles qu’avec une attention particulière aux détails. PREMIUM : Pourquoi considérez-vous l'expression artistique comme cruciale ? G. G. : Je m'exprime et exprime ma vision de plusieurs manières : il peut s'agir d'un site web, d'un bâtiment, d'un magasin de luxe, etc. Une partie de mon ADN entre dans tous mes projets ! La création et le développement d’entreprise est, comme dans l’art, un processus continu.

QUAND L'ART RENCONTRE LA TECHNOLOGIE

Les soirées Docler sont réputées pour être somptueuses. Dernière en date, la 'Ice Party' au Smets Store à Luxembourg, avec une marque de champagne de luxe à discrétion, des shows enflammés et des personnalités du monde entier qui ont fait spécialement le déplacement. Bienvenue dans le monde fantastique de Docler !

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Meeting Jasmin est une collection d'art composée de 33 œuvres créées par trois artistes : Raphael Vincenzi, Alberto Seveso et Hugo Valentine. Ils donnent vie aux modèles du site de live streaming Jasmin.com créé par Gyuri Gattyán. Chaque pièce est liée à un contenu de réalité virtuelle visible via une application mobile.


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LIFESTYLE

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SOLIDARITÉ DOCLER HOLDING

DOCLER HËLLEFT

Le fondateur de la multinationale installée à Luxembourg depuis 2013 est également un donateur actif. Si Gyuri Gattyán s'investit régulièrement aux côtés des fondations et des associations, la crise du Covid-19 a poussé l'homme d'affaires à s'impliquer davantage pour aider le Luxembourg.

19 ARTISTES AU PROFIT DE L’ATP

Photo iStock

Les Ateliers Thérapeutiques et Protégés ont débuté la production de masques lavables début avril. Avec le soutien de Docler Holding, l’ATP lance un appel à contribution aux artistes et designers du Grand-Duché pour son projet de masques en édition limitée, vendus au profit des ateliers. Chaque création sera imprimée suivant un procédé écologique sur une vingtaine de masques par artiste. Le projet compte déjà sur la participation de SUMO, Jacques Schneider et du photographe Sabino Parente.

HACK THE CRISIS, 24 HEURES DE CODING POUR RÉPONDRE À LA CRISE En collaboration avec Farvest, la House of Startups powered by the Luxembourg Chamber of Commerce, Junction et de nombreux partenaires, Docler Holding a mis en place l’édition luxembourgeoise de l’initiative internationale ‘Hack the Crisis’ du 24 au 25 avril. A l’instar de l’Inde, de la Hongrie ou encore de la Suisse, le Grand-Duché a également organisé un Hackathon afin de créer des solutions couvrant des champs d’actions impactés par la crise actuelle : sauver des vies, sauver l’éducation, sauver les communautés et le lien social, sauver les entreprises et penser à demain. Les bénéfices sont reversés à des projets caritatifs en faveur de l'inclusion digitale. hackthecrisisluxembourg.com PREMIUM 14

SUMO

Jacques Schneider

Sabino Parente


ENG GROUSS FAMILL, IMAGINONS LE LUXEMBOURG DE DEMAIN Un Projet d'art collaboratif en ligne par l’artiste Jacques Schneider soutenant la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse et parrainé par Docler Holding. L’artiste Jacques Schneider encourage chacun à partager avec lui la photo de son endroit préféré au Luxembourg pour créer une œuvre participative à l’instar de son Lëtzebuerger Fändel. Il peut aussi s'agir de portraits, de dessins, de photos ou de tout ce qui représente votre vie quotidienne. Grâce aux efforts conjoints, le projet vise à soutenir la Fondation du Grand-Duc et de la Grande-Duchesse qui fournira une aide sociale et du matériel informatique aux élèves les moins favorisés. Jacques Schneider sublimera les contributions pour réaliser une œuvre d’abord digitale puis présentera un ensemble d’impressions lors d’une exposition fin 2020. Leiw.lu

Photo iStock

// PARMI TOUS LES PROJETS QUE NOUS AVONS LANCÉS AU LUXEMBOURG, SOUTENIR LES COMMUNAUTÉS PROFESSIONNELLES OU SOCIALES A TOUJOURS ÉTÉ NOTRE LEITMOTIV. NOUS CROYONS AVEC FERVEUR AU POUVOIR DES LIENS SOCIAUX, ET MAINTENANT, NOUS DEVONS PLUS QUE JAMAIS NOUS UNIR. // GYÖRGY GATTYÁN, FONDATEUR ET PROPRIÉTAIRE DE DOCLER HOLDING

// LE LUXEMBOURG NOUS A TENDU LES BRAS ET NOUS AVONS SANS CESSE OEUVRÉ POUR RENDRE LA PAREILLE. LA SOLIDARITÉ EST EMPREINTE D'ESPOIR EN CES TEMPS DE CRISE. // KAROLY PAPP, CEO & CO-FONDATEUR

PÂQUES POUR LES FOYERS Docler Holding a fait appel au savoir-faire du chocolatier Genaveh pour ravir les papilles des petits, mais aussi des grands, en offrant de nombreuses boites de chocolat à plusieurs œuvres et organisations caritatives comme Kriibskrank Kanner, Femmes en Détresse, la Croix-Rouge et les foyers Profamilia. Le spécialiste de l’IT a également fait don aux jeunes de la Croix-Rouge de tablettes pour pouvoir suivre les cours en ligne pendant la période de confinement. PREMIUM 15

DES MASQUES POUR LA FONDATION ROBERT SCHUMAN En soutenant le premier atelier de fabrication de masques trois plis made in Luxembourg, Docler s’engage à offrir les premiers masques aux structures de soin et aux personnes fragilisées au Luxembourg.


LIFESTYLE

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SOLIDARITÉ MARQUES DE LUXE

FIGHT CLUB

Bien que directement touchées, les grandes marques jouent le jeu de la solidarité et font front commun contre le coronavirus. Par Annie Esch

es êtres humains sont des créatures sociales et se sentir concerné par les autres est la base même de la vie en communauté” affirmait un sage. En observant toutes ces industries secouées, de mode, cosmétique et automobile, se mobiliser pour lutter contre la pandémie actuelle, l’expression vivre en communauté retrouve un sens, profond. Car c’est dans cette adversité que les forces, communes, se sont ranimées. MODE & BEAUTÉ

Alors que le virus sévissait en Chine en tout début d’année, le plus grand conglomérat de luxe au monde, LVMH, avait rapidement fait un don à la Croix Rouge chinoise de près de deux millions d’euros dès janvier 2020. Deux mois plus tard, en mars, alors que le virus s'était propagé à travers l'Europe et que l'approvisionnement était sous pression, LVMH a annoncé qu'il commencerait à fabriquer les solutions hydroalcooliques dans ses usines, qui étaient normalement utilisées pour fabriquer ses parPREMIUM 16

fums. Le désinfectant pour les mains sera ensuite envoyé gratuitement aux autorités sanitaires françaises, selon le communiqué. Par ailleurs, le groupe français a monté un circuit de production et d’acheminement depuis la Chine pour faire face à la pénurie de masques en France. La société a déclaré qu'elle prendrait en charge la logistique et la distribution d'environ 40 millions de masques en France, étalée sur un mois, et couvrirait les coûts des 10 premiers millions de masques. De nombreuses marques réquisitionnent leurs ateliers de couture pour produire masques et surblouses. De ce groupe français, Louis Vuitton a démarré en avril la fabrication de surblouses dans son atelier de Prêt-à-Porter situé rue du Pont-Neuf, siège de la Maison parisienne, qui seront livrées aux équipes de six hôpitaux de l'Assistance Publique – Hôpitaux de Paris mobilisées dans la prise en charge de patients atteints du COVID-19, tandis que Dior a récemment rouvert l'une de ses usines dans le nord-ouest de la France pour créer des masques destinés aux travailleurs médicaux de


Photo : Ferrari

première ligne. L'entreprise a déclaré que l'usine était dotée de travailleurs bénévoles. Ces marques ont ainsi suivi grand nombre de leurs consoeurs, rejoignant des sociétés telles que Ralph Lauren aux Etats-Unis, Prada, Gucci et Armani en Italie, ou encore Burberry en GrandeBretagne, Chanel qui ont également converti leurs productions en blouses jetables pour les professionnels de la santé. Des initiatives qui s'ajoutent aux généreux dons envers les hôpitaux et les services de santé ces dernières semaines, dont Hermès (20 millions d’euros), Ralph Lauren (10 millions de dollars), Moncler (10 millions d'euros), Armani (2 millions d'euros), Gucci (2 millions d'euros), Chanel (1.2 millions d’euros). En plus de la contribution de 2 millions d'euros du groupe qatari Mayhoola (Valentino, Balmain et Pal Zileri), il y a également la contribution de la fondation Valentino Garavani et Giancarlo Giammetti (1 million d'euros), de la famille Della Valle, propriétaire majoritaire du groupe Tod's (5 millions d'euros) et d’autres dons personnels comme celui de Donatella Versace. Le groupe Kering, autre groupe de luxe d’envergure mondiale, s'est également engagé à distribuer 3 millions de masques, à convertir ses marques Balenciaga et Saint Laurent en production de matériel sanitaire, et à soutenir la recherche de l'Institut Pasteur. C’est d’ailleurs le choix de certaines maisons qui nourrissent l’espoir de trouver un vaccin contre ce virus : Bvlgari a notamment fait un versement (montant inconnu) à l’institut Lazzaro Spallanzani de Rome, “l’un des premiers établissements européens à travailler sur le sujet et a avoir isolé la séquence génétique du Covid-19” ; Burberry finance également des recherches sur le développement d'un vaccin à l'Université d'Oxford. "L'Université possède l'un des meilleurs antécédents mondiaux en matière de développement de vaccins d'urgence, et son vaccin COVID-19 est sur le point de commencer des essais sur l’homme le mois prochain", a déclaré Burberry dans un article Instagram publié en mars annonçant la nouvelle. Dans le sillage de LVMH, les groupes L’Oréal et Estée Lauder commencent la production de désinfectants pour les mains, autre atout qui manque tant dans les hôpitaux que sur le marché. Face à cette crise sanitaire et économique sans précédent qui frappe actuellement le monde, et malgré sa fermeture, Chanel, en tant qu’entreprise responsable et citoyenne, a pris la décision de ne pas recourir au dispositif de chômage partiel en France afin de ne pas peser sur l’Etat. Il en va de même pour le groupe Hermès, qui maintient le salaire de base de ses 15 500 collaborateurs en France et dans le monde. Même les entreprises luxembourgeoises deviennent inventives et changent leur façon de travailler. Un exemple est la maison de mode Bram située au sein du City Concorde ; celle-ci a partiellement converti son atelier de retouche en atelier de production de masques de protection. Il est prévu de confectionner jusqu’à 1000 masques par semaine, ce qui lui permet de s’auto-approvisionner, mais aussi de les livrer au personnel de santé et aux autorités. AUTOMOBILE

Alors que l’Italie reste particulièrement touchée par la pandémie, le fameux constructeur au cheval cabré a transformé son usine de Maranello afin de collaborer dans la lutte contre le virus qui a paralysé la planète. Parmi ses initiatives, Ferrari produit des valves pour respirateurs pulmonaires et des raccords pour masques de protection. La production de ces composants thermoplastiques utilise la technologie de fabrication additive ainsi que des machines d'impression en 3D au sein du département où sont habituellement conçus les prototypes maison. Certaines valves ont été développées par Mares, fabricant spécialisé dans les équipements de plongée, sur base de leurs masques pour créer ainsi des dispositifs d'urgence utiles aux patients souffrant de crise respiratoire. Land Rover, qui œuvre aux côtés de la Fédération Internationale des sociétés de la Croix-

Ferrari n'hésite pas à solliciter la générosité de ses clients. La marque italienne a ainsi collecté un million d'euros pour aider le système de santé de la province de Modène, lieu de naissance d'Enzo Ferrari.

Rouge et du Croissant-Rouge depuis plus de 65 ans, n’a pas hésité à se mobiliser à son tour. Avec Jaguar, Land Rover s’est engagé à prêter plus de 160 véhicules pour le personnel de santé de plusieurs pays. Au RoyaumeUni, ce sont 57 véhicules, dont 27 nouveaux Land Rover Defender qui ont été mis au service de la Croix-Rouge Britannique afin d’assurer la livraison de médicaments et de nourriture aux populations vulnérables, notamment les personnes âgées. Le Groupe PSA, qui détient Peugeot, Citroën et DS, s’est rapidement adapté à la situation de crise en soutenant Air Liquide dans la fabrication de respirateurs. Par ailleurs, le groupe a signé un accord social avec quatre des cinq organisations syndicales françaises afin de mettre en place un fonds de solidarité pour garantir une rémunération à 100% à tous les salariés et d’adapter le calendrier de fermeture annuelle des sites.

Acqua Di Parma reverse les recettes des ventes de produits sélectionnés sur son site pour aider les personnes touchées par la crise.

// UN EXEMPLE EST LA MAISON DE MODE BRAM SITUÉE AU SEIN DU CITY CONCORDE ; CELLE-CI A PARTIELLEMENT CONVERTI SON ATELIER DE RETOUCHE EN ATELIER DE PRODUCTION DE MASQUES DE PROTECTION. // ART

Bouffée d’air frais pendant cette période de confinement, l’art. Pour tromper l’ennui et rester cultivé ou curieux, de nombreux musées se sont montrés solidaires également et offrent des visites virtuelles gratuites ! Pour ne vous en citer que quelques-uns et peut-être vous inciter à les parcourir depuis votre ordi, voici une petite sélection : Le National Gallery de Londres, un incontournable : il propose de découvrir des peintures, des œuvres d’art incroyables et même une visite de la galerie 3D. Depuis votre chez vous, visitez une autre demeure, et pas des moindres : le Château de Versailles. Galerie des Glaces, Grands Appartements, chambre du Roi, oeuvres d’art, tout vous est accessible. Le musée Van Gogh d’Amsterdam, qui possède la plus vaste collection d’oeuvres de cet artiste peintre de génie.Il y a aussi le Smithsonian Museum, dont le nom n’est pas de grande notoriété mais qui est sans doute l’un des musées américains les plus célèbres et plus importants au monde. Enfin, même les papes des musées ont joué le jeu des visites virtuelles avec le MET de New York et le Louvre de Paris. HORLOGERIE & JOAILLERIE

Autre industrie à l’arrêt dans cette crise, l’horlogerie. La marque transalpine Panerai s’est dès le départ mobilisée en offrant 10000 masques à ses équipes locales ainsi qu’à la Shanghai Charity Foundation. Bvlgari a également multiplié les initiatives et s’est lancé, entre PREMIUM 17

autres, dans la fabrication de gels hydroalcooliques en masse et a effectué un don permettant la livraison d'un microscope 3D fondamental pour la recherche des maladies infectieuses à Rome. Swarovski s'étaient engagé depuis janvier en faisant un don à la Croix Rouge Chinoise, c’est-à-dire au début de l'urgence en Chine. On se doit de souligner également la belle action de la marque horlogère Frédérique Constant, qui s’est engagée auprès de la Fondation des Hôpitaux de France et de leurs détaillants : « Pour chaque montre vendue sur notre site depuis aujourd'hui, nous ferons un don de 50 euros pour soutenir le personnel soignant. Solidaire de notre réseau de distribution et engagée à ses côtés, Frédérique Constant reversera 25 % des ventes réalisées sur son site au détaillant le plus proche du domicile de l'acheteur.» a ainsi expliqué Yohan Bizy, directeur général de la marque en France. Impossible de citer, de mettre en lumière toutes les initiatives qui ont été prises pour contribuer à la lutte de ce virus, mais elles sont multiples, quotidiennes, et viennent de tous les fronts. On n’oublie pas ces hôtels qui mettent à disposition leurs chambres pour le personnel médical de première ligne ou pour les patients, ni même tous ces restaurateurs qui préparent des plats pour les personnes mobilisées, comme le corps hospitalier. L’effet secondaire de cette crise aura bien été cet élan de solidarité, sans précédent, et que nous avons réappris le ‘vivre en communauté’. “Il nous appartient de veiller tous ensemble à ce que notre société reste une société dont nous soyons fiers”.


LIFESTYLE

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2018

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BAGAGERIE LOUIS VUITTON

INVITATION AU VOYAGE

Il y a de ces Maisons parisiennes qui ont marqué l’histoire par leur savoir-faire, leur authenticité et leur ingéniosité. Louis Vuitton en fait irrémédiablement partie. Première maison de luxe française et du monde, la marque a su s’imposer dans le secteur de la bagagerie de luxe. Premium remonte le temps et voyage dans l’histoire de ces malles, modèles d'élégance, qui ont fait l’histoire de cette Maison légendaire. Par Eléonore Arnold

Détail de la personnalisation de Mme Doré Gulbenkian, malle cabine en toile monogram, 1925. Collection Louis Vuitton © Louis Vuitton / Naotoka Kumagai

LOUIS VUITTON, ARTISAN D’EXCEPTION

Portrait de Louis Vuitton (1821-1892), fondateur de la Maison Louis Vuitton

En 1837, alors qu'il n'a que seize ans, Louis Vuitton prend une décision qui va changer sa vie mais aussi celle de ses descendants : il rêve de devenir malletier. Valises à la main, le voici quittant sa région natale du Jura pour rejoindre Paris à pied. Il débute son apprentissage chez Monsieur Maréchal comme layetier-emballeur. À l’époque, voitures à chevaux, bateaux et trains sont les principaux modes de transport, autant dire que les bagages sont malmenés. Les voyageurs font donc appel à des artisans pour emballer et protéger leurs effets personnels. Parmi ces derniers, Louis Vuitton fait la différence et s’impose rapidement comme artisan de renom dans l’atelier parisien de Monsieur Maréchal. Ses créations sur mesure deviennent par la suite des malles, pour répondre aux souhaits de ses clients voyageurs. En 1854, fort de son succès, il ouvre son propre atelier au 4, rue Neuve-des-Capucines, près de la place Vendôme et révolutionne le monde de la bagagerie avec l’invention de la malle plate. Cette malle va changer la vie des voyageurs de l’époque. Idéale pour voyager dans des trains ou bateaux à vapeur, sa forme plate, facile à empiler ou à suspendre est aussi un réel avantage pour le rangement. PREMIUM 18

Dans la cour des ateliers d'Asnières, vers 1888, Louis, Georges et Gaston L. Vuitton (installé sur une malle-lit)


Nécessaire de toilette de Jeanne Lanvin (Modèle Marthe Chenal) 1926. Collection Louis Vuitton © Louis Vuitton / Patrick Gries

Wardrobe complet de Sacha Guitry 1913. Toile Monogram. Collection Louis Vuitton © Louis Vuitton / Patrick Gries

DES MALLES AUSSI PRISEES DES PERSONNALITES QUE DES CREATEURS Ernest Hemingway, Greta Garbo, Lauren Bacall, Matisse, ils sont nombreux parmi les élégants, les acteurs, les membres du gotha, artistes ou mondains à commander à Vuitton une « malle spéciale ». Greta Garbo et sa malle à chaussures, Lauren Bacall et son set de « porte-habits », Sacha Guitry et ses « wardrobes » (malles-cabines verticales dans lesquelles suspendre sa garde-robe), chez Vuitton, l’histoire des célébrités et bagages personnalisés dure depuis 1869. Les grands designers et créateurs du début du XXème siècle font fabriquer des malles pour les créations de leur maison de couture à l’instar de Jeanne Lanvin et son nécessaire de toilette gravé, Christian Dior et son porte-habits ou encore Yves Saint Laurent et ses « boîtes-livres ». Aujourd’hui, Louis Vuitton est aussi une marque de mode et, de nos jours, parmi les 450 bagages spéciaux encore créés chaque année à l’atelier d’Asnières au nord-ouest de Paris, on note la réalisation d'une boîte à quarante iPods (et tous leurs accessoires) pour le Kaiser à la chevelure d’ange (comprenez Karl Lagerfeld), ainsi que des malles pour les ustensiles du coiffeur John Nollet et du tatoueur star Scott Campbell. La marque au monogramme compte également parmi ses inconditionnels, les stars hollywoodiennes Cary Grant, Jennifer Lopez, Marlene Dietrich, Sharon Stone et bien d’autres... Le luxe made in France n’a pas dit son dernier mot.

Les quatre toiles historiques de la Maison : malle en toile gris Trianon (1854), malle en toile rayée (1872), malle en toile à damiers (1888), malle en toile Monogram tissée (1896) © Collection Louis Vuitton / Antoine Jarrier

Malle Fleurs en papier Monogram et en zinc, c. 1910. Collection Louis Vuitton © Louis Vuitton / Patrick Gries

UNE RENOMMEE INTERNATIONALE Malle-lit en zinc avec lozine en cuivre (1885) © Antoine Jarrier

Dans les années 1900, les voyageurs transportent l’ensemble de leurs effets personnels dans des garde-robes et des malles plates qui, malheureusement, n’échappent pas aux voleurs. En 1886, le père et le fils, Louis et Georges, adoptent un système de verrou unique, équipé de deux boucles de ressort. Après plusieurs années passées à travailler à sa conception, Georges dépose le brevet de ce système révolutionnaire. Grâce à la qualité de ses produits et à sa notoriété, la marque se développe à partir de 1885 à l’étranger sous l’impulsion de Georges Vuitton. Il va permettre l’ouverture d’un magasin à Londres et à New York. Mais ce développement à l’international va favoriser l’émergence d’un mal qui existe toujours aujourd’hui, la contrefaçon. Pour lutter contre ce phénomène, Louis Vuitton dépose dans un premier temps un imprimé exclusif avec marqué « Marque Louis Vuitton déposée ». Malheureusement pour la marque, cette stratégie sera infructueuse. Georges Vuitton crée alors le « Monogramme LV » en 1896 qui va de surcroît devenir l’emblème de la Maison parisienne. La marque continuera d’innover dans les années suivantes et de nouvelles boutiques ouvriront en France et dans le monde entier durant tout le XXe siècle.

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THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM NOVEMBRE 2017

Illustrations © PREMIUM

LIFESTYLE

ARNOLD SCHWARZENEGGER Schwarzy est un véritable amateur de cigares. Pour la petite histoire, Arnold a commencé à fumer en 1977 par le biais de son beau-père de l’époque - Sargent Shriver - qui lui donna un cigare après un dîner. Depuis, l’ancien gouverneur de Californie est devenu un fumeur invétéré : élu Fumeur de l’année en 2014, il est aujourd'hui copropriétaire du club privé des amateurs de cigares de Beverly Hills "The Havana Room". Lors d’une interview Playboy, Schwarzenegger alluma un cigare et informa le journaliste que son interview prendra fin en même temps que le cigare ! … incorrigible ce Schwarzy. Son cigare préféré : le Corona Gorda « punch punch »

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CIGARES HISTOIRES

LES STARS FONT UN TABAC

Tous les aficionados vous le diront, il y a dans le cigare des arômes et saveurs qui vous tiennent, et qui se savourent pour un moment de détente ou le temps d’une célébration. Le cigare ne connaît d’ailleurs pas la crise ; véritable phénomène de société, il était autrefois symbole de réussite sociale et profite toujours d’une notoriété certaine auprès de célébrités. Premium vous raconte quelques anecdotes de stars du cinéma, de la politique et du sport, amateurs de havanes. Par Annie Esch PREMIUM 20


JOHN F. KENNEDY En 1962, John F. Kennedy - alors Président des Etats-Unis - demanda à son porte-parole Pierre Salinger de lui trouver de toute urgence une quantité importante de cigares, le plus grand nombre possible ; Salinger lui procura près de 1200 havanes (il s’agissait de Petit Coronas Upmanns). Quelques heures après l’obtention de ceux-ci, Kennedy signa le décret instaurant l’embargo sur Cuba, interdisant de ce fait tout produit cubain sur le sol américain (y compris ses cigares préférés). Son cigare favori : le Petit Upmann évidemment.

DEMI MOORE

DIEGO MARADONA Et si le dieu du football se laissait aussi enivrer par les fumées de la Havane ? Lorsqu’il était entraîneur de l’équipe nationale d’Argentine en 2009, Diego Maradona a souhaité venir en Angleterre pour assister à l’un des plus gros matchs de l’année : Manchester United VS Chelsea. L’histoire fait qu’il logeait dans le même établissement que les Blues de Chelsea. La veille, avant d’aller dormir, Maradona a voulu se griller un cigare… Malheureusement pour lui, l’hôtel était pourvu d’un grand système de sécurité : il a tout bonnement déclenché l’alarme incendie et fait évacuer tout l’hôtel, y compris l'équipe de Luis Felipe Scolari, et ce dans le froid de Manchester qui frôlait les 0 degrés. Son cigare préféré: le Gurka His Majesty

Un peu à l’image de Marlène Dietrich et George Sand, la sulfureuse Demi a souvent l'habitude de se vêtir de vêtements masculins pour s’allumer un cigare. Son mari de l’époque, Bruce Willis, était aussi un fumeur de cigare. Le premier cigare qu’elle a fumé était un Montecristo, large et fort, trop pour elle d’ailleurs. De là a commencé sa relation avec des cigares plus petits, parce qu’elle ne veut pas avoir un cigare plus grand que ses mains et sa tête, de taille petite selon elle. Ce rapport est davantage accentué par le cadeau que lui ont offert ses amis Tom Cruise et Nicole Kidman, un humidificateur de voyage. Depuis, il abrite sa collection de Cohiba et Montecristo, qu'elle emporte partout où elle tourne. Fumeuse reconnue, elle a même fait la couverture de Cigar Aficionado en 1996 Son cigare préféré: elle varie entre le Montecristo Joyita, le Cohiba Panatela, le Cohiba n°2 et le Montecristo n°2.

WINSTON CHURCHILL Il est sans doute le fumeur de cigares le plus connu ! Grand personnage, Winston Churchill a marqué l’histoire par son action politique, ses célèbres discours et sa forte personnalité. Eternel « aficionado » de cigares, il est mort à l’âge de 91 ans bien que fumant depuis l’âge de 20 ans plus de 3 000 cigares par an (une moyenne de 8 à 10 cigares par jour) ! On raconte que le Premier Ministre a demandé qu’on crée un masque spécial pour lui permettre de fumer en vol. Naturellement sa demande fut exaucée. A une autre occasion, Churchill accueillit le roi d’Arabie Saoudite Ibn Saud pour un déjeuner : il ne lui était pas permis de fumer et boire en sa présence. Plutôt que de se plier aux exigences du roi, Churchill précisa « que son hygiène de vie stricte de tous les jours ne lui permettait pas de ne pas boire et de ne pas fumer, ce rite est absolument sacré ». Le roi fut convaincu et accepta l’invitation. Son cigare favori : le Double Corona de 19 mm de diamètre, qui porte désormais son nom, de Romeo y Julieta.

WHOOPI GOLDBERG Célèbre pour ses rôles dans Sister Act ou Ghost, Whoopi Goldberg est une fumeuse de cigares avertie et de longue date puisqu’elle a commencé à son adolescence ! Elle a d’ailleurs une façon bien particulière de fumer : plutôt que de trancher la tête du barreau de chaise, elle préfère y percer un trou. Whoopi possède aussi une gigantesque cave où elle collectionne les cigares les plus parfumés. Un endroit qu’elle affectionne particulièrement et où elle n’hésite pas à convier son ami réalisateur Ridley Scott afin de partager un de ses fameux Cohiba. Son cigare préféré : le Gran Corona Davidoff 80 aniversario

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THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2018

Photo : Pulp Fiction

SAVEURS

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CAFÉ RITUELS

L'ARSENAL DU BON CAFÉ Si boire un café est un geste aussi répandu dans le monde, c'est parce qu'il y a des milliers de sortes et de manières de le consommer. Nous avons demandé aux baristas de Café Knopes de nous distiller quelques conseils... LES 7 COMMANDEMENTS 1. Achetez du café fraîchement torréfié, idéalement chez un torréfacteur où vous avez la possibilité de contrôler la date de torréfaction. 2. Pour un résultat optimal, il est recommandé de moudre son café juste avant la préparation. Si malheureusement vous ne possédez pas de moulin, il est préférable d’acheter du café fraîchement moulu en petite quantité et de manière régulière. 3. Veillez à ajuster la taille de la mouture en fonction de votre méthode de préparation. Une mouture espresso et une mouture cafetière à piston vont être très différentes !

4. Toujours utiliser de l’eau filtrée pour vos préparations. 5. Si vous préparez votre café au filtre, veillez à humidifier avec de l’eau chaude votre filtre. Cela permettra d’enlever les résidus de votre filtre en papier et de préchauffer votre récipient. 6. Pour les préparations filtrées, le ratio idéal est de 60g de café par litre d’eau. 7. La température idéale de votre eau se situe juste en-dessous de l’ébullition (95°C), si l’eau atteint l’ébullition, elle risque de brûler votre café.

LES MACHINES : UN ARSENAL DE CHOIX

ROK Espresso Réalisez de véritables espresso avec cette machine en aluminum 2 tasses, et à fonctionnement manuel. (Chez Knopes)

Solis Caffespresso Pro Espropress Machine expresso compacte de qualité Ce modèle de cafetière à piston est le supérieure pour un café succulent. seul à permettre une préparation d’orfèvre (Chez Knopes) et à assurer une dégustation optimale. (Chez Knopes)

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Illy X1 Black Réinventez l’espresso à chaque utilisation, grâce aux filtres, mesurettes, presses et autres becs. (Voir revendeurs sur www.illy.com))

Espresso Veloce Titanio V8 L'Espresso Veloce rend hommage à l'ère dorée de la Formule Un avec des cafetières à série limitée inspirées des moteurs à cylindres en V ! (www.superveloce.com)


Photo : Henri Collette

www.vincentverlaine.com

And more...

12, Grand-Rue Luxembourg Tel. 31 01 99 PREMIUM 23


TRAVEL

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2020

L'Anantara est perché sur une colline surplombant les rivières Mékong et Ruak. Il s’étend sur 160 hectares de l’ancienne jungle du nord de la Thaïlande.

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VOYAGES ANANTARA GOLDEN TRIANGLE ELEPHANT CAMP & RESORT

AU ROYAUME DES GÉANTS Voyager, c’est aussi vivre une expérience. En première mondiale, ce resort offre une occasion unique de passer la nuit à observer les éléphants majestueux dans leur habitat naturel. Par Annie Esch

Le spectacle des éléphants vivant au cœur de leur habitat naturel est inoubliable.

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// À CE JOUR, PLUS DE 60 ÉLÉPHANTS ONT ÉTÉ SAUVÉS DES RUES DES VILLES DE THAÏLANDE, DONT 22 VIVENT MAINTENANT DANS L'ENVIRONNEMENT DE LA JUNGLE DU CAMP D'ÉLÉPHANTS D'ANANTARA. //

La piscine du resort, avec une vue paradisiaque sur le Triangle d'Or.

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st-ce la recherche d’un lieu insolite, le fait de vivre un moment fort, ou l’amour que l’on a pour les animaux et la nature qui nous enchante dans cet hôtel ? Peut-être tout cela à la fois. C’est une retraite, une découverte faite de sérénité, d’authenticité, d’émerveillement et de luxe aussi, que nous propose l'Anantara Golden Triangle Elephant Camp & Resort. S’étendant sur 160 hectares de l’ancienne jungle du nord de la Thaïlande, l'établissement est perché sur une colline surplombant les rivières Mékong et Ruak. L'emplacement isolé est idéalement placé pour profiter d'une vue majestueuse sur le Triangle d’Or où se rencontrent la Thaïlande, le Laos et le Myanmar. En marge de son hôtel principal, l'Anantara Golden Triangle Elephant Camp & Resort propose en option à ses clients de passer la nuit au sein de leurs Jungle Bubbles. Au coeur de la jungle, perchées sur des ponts en bois surélevés, elles offrent une expérience sensationnelle : on peut observer les étoiles au beau milieu de cette nature, au creux de la nuit, et, surtout, continuellement profiter d’une vue imprenable sur les éléphants. Ces Jungle Bubbles ont été conçues sur mesure par Eye In The Sky et sont construites avec un tissu en polyester de haute technologie, utilisant la technologie exclusive Precontraint Serge Ferrari, pour créer un milieu dans lequel les clients peuvent vivre en immersion. Sur leurs 22m2, elles offrent toutes les commodités. Les tarifs commencent à 526 euros par nuit, pour deux personnes, et comprennent un délicieux panier-repas, un mini-bar bien garni, un service de restauration dans la chambre 24 heures sur 24 et tout le nécessaire pour faire du thé et du café. Anantara Golden Triangle Elephant Camp & Resort est mondialement connu pour son camp d'éléphants qui, avec la Golden Triangle Asian Elephant Foundation (GTAEF), a été créé principalement pour venir en aide aux éléphants dans le besoin ou en mauvaise posture. À ce jour, plus de 60 éléphants ont été sauvés des rues des villes de Thaïlande, dont 22 vivent maintenant dans l'environnement de la jungle du camp d'éléphants d'Anantara, ainsi que toutes leur famille de cornacs de 50 personnes, qui reçoivent des cours d'anglais, une éducation pour leurs enfants et 100% des bénéfices de la vente de vêtements d'une entreprise traditionnelle de vers à soie. Ce resort et cette association aspirent surtout à proposer des interactions avec l’animal de manière éthique. Par exemple, l'expérience signature Walking With Giants, qui fournit un moyen optimal d'apprendre à connaître les éléphants et de développer une connexion émotionnelle plus profonde avec eux. Marcher du camp d'éléphants vers les prairies ou la forêt, selon la saison, dévoile des paysages de rivière et de nature sauvage. En suivant leur rythme lent et régulier, les clients peuvent observer l'interaction sociale des éléphants dans leur habitat d'origine. Et, accompagné des cornacs, d'un vétérinaire ou d'un biologiste, on découvre avec plaisir la biologie et le comportement de ces pachydermes. Un belle expérience immersive emplie d’émotions. PREMIUM 25

Un séjour au coeur de la jungle parmi les éléphants.

Le lobby de l'hôtel, un décor en harmonie avec l'environnement.

Une vue fantastique depuis les balcons des suites de l'hôtel.


CULTURE

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2015

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PHOTOGRAPHIES SACHA GOLDBERGER

SUPER-RÉTROS Photographie ou peinture ? Personnage de science-fiction ou être humain bien réel ? Invincible et immortel ou figé dans une époque ? Telles sont les questions que Sacha Goldberger nous pose. Et à travers elles, c’est une réflexion entière qui s’impose à nous. Par Albane Couvent

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es positions soignées, une mise en scène finement étudiée, un soin aigu du détail. Les costumes, l’éclairage, les expressions des sujets, tout est parfaitement travaillé. Dans les photographies de Sacha Goldberger, on sent immédiatement un goût prononcé pour la précision. Au premier regard, on sourit, intérieurement au moins. Parce que sans porter attention à la tenue surannée des personnages, on perçoit tout de suite un décalage. Eux, les super-héros, ont quelque chose d’inhabituel. Car ce n’est pas la confiance en soi que l’on peut lire dans leur regard. Ce n’est pas non plus la détermination, la suffisance ni la hardiesse qu’on leur connaît d’ordinaire. C’est un regard vidé d’héroïsme. Un regard qui nous appelle, presque. Mais à quoi ? À réfléchir, sans doute. Sacha Goldberger, à travers ses créations, se réapproprie les héros qui ont traversé les frontières et les générations, qui

n’ont pas d’âge, ni de racine. En mélangeant ainsi la culture populaire avec l’art photographique, qui se confond ici lui-même avec la peinture, c’est une dimension nouvelle qu’il confère à ces super-héros. En les affublant de costumes d’autres époques, il les ancre dans le temps, dans l’histoire et par là, les humanise. Leur toute-puissance semble alors leur avoir été ôtée, ils se montrent à nous désormais empreints de fragilité et ce n’est pas sans émotion qu’on les regarde. Assis, debout, peu importe. Derrière l’appareil du photographe, ces héros sont sans arme, ils semblent n’avoir plus d’autre pouvoir que celui de vivre. Habillés, ils ont pourtant l’air presque nus. Nus face à nous. Nus face à eux-mêmes et à leur mission de sauver le monde, dont ils ont l’air lassés. Peut-être qu’au fond, ce ne sont pas les super-héros qui ont perdu de leur superbe. C’est tout simplement l’œil de celui qui les regarde : l’œil de l’adulte et plus de l’enfant. Une belle réflexion nous invite alors à nous interroger sur nos héros, à chacun, sur ceux qu’on imagine être plus forts que nous. Et si, tout simplement, ce n’était que de la science-fiction ?

PORTRAIT D’UN HOMME AVEC UN S SUR LE TORSE • PREMIUM 26


PORTRAIT D’UN BOUFFON AU SOURIRE GRIMAÇANT •

Portrait d’un homme masqué avec une araignée brodée sur le buste

Chevalier avec casque et bouclier aux couleurs des États-Unis d'Amérique

Portrait d’une femme féline et de son animal de compagnie très sauvage

PORTRAIT D’UN HOMME QUI PORTE UN CASQUE ABAT-JOUR AVEC DE LA LUMIÈRE QUI SORT DES YEUX • PREMIUM 27

Portrait d’un homme masqué avec des oreilles en pointe


FASHION

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2014

PREMIUMCLASS

TRENCH

LOVER Icône de la mode masculine, le trench EST le manteau de la misaison. Indémodable, ni trop chaud, ni trop froid, il est la pièce stylée appréciée des plus classiques au plus modeux. Par Anne Ciancanelli

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TommyHilfiger Nicky Jacket

1. CARACTERISTIQUES DU TRENCH Le trench se définit par ses épaulettes, ses pattes de serrage, ses passants si distinctifs, et surtout sa ceinture à boucle. Son style reste indissociable de l’esprit militaire, qui est à l’origine de son histoire (puisque, rappelons-le, il fut porté par les soldats anglais et français pendant la 1ère guerre mondiale, en version plus longue à l’époque)… même s’il a été revisité en version chic depuis sa création. < Gabardine mi-long Burberry

2. QUI PEUT PORTER LE TRENCH ? De préférence pour les grandes tailles, de corpulence plutôt fine, cela équilibre la carrure. Malheureusement, l’excès de kilos logés au niveau de la taille s’avère plutôt fâcheux pour le port du trench. Si vous mesurez moins d’1m75, prenez garde à la longueur du trench car il risque de vous tasser. Optez donc pour la version courte, qui se coupe à la taille ou au niveau du fessier (pas en dessous !). < Ermenegildo Zegna couture

Burberry

3. LA CEINTURE A. Pour une version des plus cintrées, nouez la ceinture autour de votre taille, soit par les trous de la ceinture soit par un nœud savamment lacé. B. Si vous ne voulez pas faire doublon avec la ceinture de votre pantalon, attachez la ceinture dans votre dos. C. Enfin, vous pouvez laisser pendre votre ceinture, pour un style chic décontracté maîtrisé, mais de préférence, laissez votre trench ouvert au niveau du fessier (pas en dessous !).

4. AVEC QUOI PORTER LE TRENCH ? A. Pour une allure plus élégante, portez le trench par dessus un costume, c’est une combinaison efficace et sans risque. B. En mode plus décontracte, vous pouvez l’assortir à un jeans (slim, chino, droit...), avec des derbies par exemple, des bottines ou même des mocassins. Pour le haut, vous pouvez choisir une chemise, avec accessoire ou non (cravate ou foulard). Enfin, pour un look british stylé - vous pouvez rajouter au-dessus de votre chemise - un gilet sans manches, un pull à col V ou à col rond. Associez avec un polo pour un look casual. Strellson

< Trench London

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FASHION

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM JUIN 2016

PREMIUMCLASS

ET QUE ÇA BRILLE !

Les chaussures, cet accessoire dont on ne peut se passer. Nous les portons tous les jours, leur faisons subir les aléas du quotidien, et pourtant beaucoup d’entre nous n’en prennent pas suffisamment soin. Ne vous inquiétez pas, nous sommes là pour vous aider. Avec l’aide des collaborateurs de Vincent Verlaine à Luxembourg, voici quelques astuces pour bichonner vos souliers. 1. LE DÉPOUSSIÉRAGE

2. LE NETTOYAGE

Pour commencer, il vous faut dépoussiérer vos chaussures à l'aide d'une brosse en crin de cheval.

Avant de pouvoir les cirer, poursuivez le nettoyage de vos chaussures en passant un chiffon propre et sec avec « la crème universelle de chez Saphir ». Étalez la crème avec des mouvements circulaires et laissez sécher quelques minutes. Utilisez un bas de nylon roulé en boule (on n'a jamais trouvé mieux!) et frottez doucement sur les parties du soulier pour enlever le surplus et pour bien faire sécher. Crémez en utilisant la crème « médaille d'or Saphir au beurre de karité ». À l'aide d'un chiffon type t-shirt coton, étalez la couleur assortie aux souliers tout en gardant le même mouvement circulaire. Utilisez à nouveau le bas nylon pour enlever le surplus en gardant le bon geste de rotation.

3. LE GLAÇAGE

4. LA TOUCHE FINALE

Pour le glaçage, cette opération est assez précise. Enroulez autour de votre index un chiffon propre et sec et prélevez une minuscule quantité de cirage « médaille d'or pate de luxe Saphir ». Trempez ensuite votre index dans un bol d'eau et appliquez sur le soulier avec un mouvement délicat et circulaire. Cette technique vous permettra de faire « monter » le mélange eau-cirage et de donner à votre cuir un aspect brillant exceptionnel (effet boule de billard). Vous pouvez également ajouter une toute petite quantité de cirage d'une autre teinte pour rehausser la couleur principale. Par exemple, il est très recommandé d'ajouter un petit peu de cirage rouge à une patine noire, cette dernière s'en trouvera nettement magnifiée et le noir sera plus profond. Vous pouvez tout simplement utiliser la cire jaune d'abeille.

Pour la touche finale, utilisez le bas de nylon roulé et frottez doucement avec toujours ce même mouvement circulaire sur les parties du soulier que vous avez « glacées ». Certains élégants ne glacent que le bout de leurs souliers, d'autres préfèrent ajouter une touche de glaçage sur certaines parties du soulier... Pas de règle dans ce domaine mais évitez tout de même le glaçage intégral (qui peut vite s'avérer too much...).

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© PeopleImages

ZÉLIA, DANSEUSE DE SAMBA À RIO DE JANEIRO Tout commence par une rencontre : celle de Zélia, qui vous ouvre les portes de l’une des meilleures écoles de samba. Pour défendre fièrement ses couleurs sur le mythique Sambodrome, vous apprenez hymne et chorégraphie avant de revêtir un costume haut en couleurs. Dans un délire de plumes et de paillettes, sous les projecteurs et devant les caméras du monde entier, vous êtes au coeur de l’une des plus folles fêtes du monde. Bienvenue au Carnaval de Rio ! Rendez-vous dans l’une de nos maisons Continents Insolites pour programmer cette belle aventure.

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TAKE CARE

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM MAI 2012

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TENDANCE ÉPILATION

Illustration PREMIUM

DUR, MAIS DOUX ! Selon un sondage IPSOS, 91% des femmes interrogées disent préférer un homme peu ou pas poilu. Après les faux-cils et les vernis à ongles pour homme surnommés guylashes et male polish, voici l’épilation totale qui devient tendance. Ce sont les salons de beauté américains qui ont lancé le concept et les hommes en redemandent car les femmes apprécient.

Et oui, de nos jours on n’a plus besoin d’être poilu pour être viril. Les poils n’ont plus la cote et ces dames aiment également que leurs hommes se déshabillent un peu aussi car il n’y a pas de raison. L'ESTHÉTIQUE, OUI, MAIS L'HYGIÈNE D’ABORD !

Le côté esthétique est l’aspect qui est à privilégier dans l’épilation masculine, mais il faut aussi aborder le côté hygiénique. Ce n’est pas très élégant mais soyons clair, les bactéries se développent dans les poils… alors débroussaillons tout cela. DIFFÉRENTS MOYENS POUR ARRIVER À VOS FINS

1. L’épilateur électrique Souvent emprunté à Madame, l’épilateur a le mérite d’enlever le poil et le bulbe pileux, vous obtenez alors un résultat parfait. Mais c’est très long, car chaque poil est traité un par un. Mieux vaut l’utiliser pour des petites surfaces ou des zones peu poilues. C’est un peu douloureux mais le résultat est durable et au fil des épilations le poil devient plus fin. 2. La cire Moyen réellement efficace mais cependant douloureux. Vous pouvez tout à fait l’utiliser pour les aisselles, le torse ou les jambes (réservez vos parties intimes à l’esthéticienne, si vous ne voulez pas hurler). La repousse se fait 3 à 4 semaines après.

3. Les crèmes, gels ou mousses dépilatoires Ce sont des crèmes, des gels ou des mousses faciles à étaler à l’aide d’une spatule en plastique pour les crèmes ou gels, ou en spray pour les mousses. Le produit doit recouvrir l’intégralité des poils pour être efficace. Un composant du produit dissout le poil pendant le temps de pose. Les poils partent lors du rinçage du produit. La repousse est rapide.

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4. Le rasoir ou la tondeuse Le plus connu certainement mais aussi le plus pratique, le plus rapide et le plus économique. Comme pour votre visage, le rasage est à réaliser après une douche ou un bain chaud, qui assouplit les poils et, comme vous le savez, un produit à raser très hydratant est à utiliser ensuite. Mais attention ! Sachez que les aisselles, le torse ou les jambes, et d’autant plus les parties intimes sont des zones beaucoup moins habituées au rasage que votre visage, donc très sensibles au feu de la lame. Les poils repoussent rapidement, mais au moins ce moyen n’est pas douloureux. 5. L’épilation Laser C’est une épilation très longue durée voire définitive qui se fait à l’aide d’un laser qui détruit la racine du poil. Toutes les zones du corps peuvent être traitées sans douleur et le nombre et la durée des séances varient en fonction de la pilosité. Son prix est de plus en plus abordable. Renseignez-vous auprès d’un médecin, de préférence dermatologue, pour obtenir des adresses dignes de confiance. Le proverbe « Il faut souffrir pour être beau » prend tout son sens, quand on parle d’épilation masculine. Allez messieurs, un peu de courage, la chasse aux poils est ouverte. PREMIUM 32

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THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2014

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CRÉATEUR ZAHA HADID

COURBES DE LÉGENDES Née en 1950 à Bagdad, en Irak, Zaha Hadid a marqué le mouvement déconstructiviste dans l'architecture. Elle est la première femme à avoir obtenu le prix Pritzker en 2004. En 2008, elle était classée par le magazine Forbes au 69e rang des femmes les plus puissantes du monde ! Par Dean Boyd

Photo : ©Henry Bourne

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1. Galaxy Soho Beijing 2012 (Photo Hufton + Crow)

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2. Jockey Club Innovation Tower Hong Kong 2014 (Photo Virgile Simon Bertrand) 3. Zephyr Sofa with Poltrona Frau 2013 (Photo Jacopo Spilimbergo) 4. Heydar Aliyev Centre Baku 2013 (Photo Helene Binet)

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PREMIUM : Zaha, quelles sont les tendances actuelles dans le design de mobilier, automobile ou l'architecture ? Zaha Hadid : L'architecture ne suit pas les cycles de la mode ou de l'économie, elle suit sa logique inhérente de cycles d'innovation générés par les développements sociaux et technologiques. La société contemporaine n'est pas constamment immobile - et ses bâtiments doivent évoluer avec de nouveaux modèles de vie pour rencontrer les besoins des utilisateurs. Ce qui est nouveau dans notre génération c'est un meilleur niveau de la complexité sociale qui devrait être reflétée dans son architecture. Les complexités et le dynamisme de la vie contemporaine ne peuvent pas être hébergés dans un simple quartier de l'architecture du 20ème siècle. De plus, un des plus grands défis de l'urbanisme et de l'architecture moderne est de voyager au-delà de l'architecture du 20ème siècle - qui est compartimentée - vers une architecture pour le 21ème siècle : une architecture qui adresse la complexité et la connectivité de nos vies actuelles. Par conséquent, notre travail est d'utiliser les concepts, la logique et les méthodes pour développer des bâtiments qui s'engagent - et qui s'adaptent - aux besoins changeants des utilisateurs. Les développements rapides que l'informatique a apportés à l'architecture sont incroyables. Nos dessins demandent un progrès continu dans le développement de la technologie de construction, et l'industrie continue d'y répondre en fournissant des outils et des matériaux toujours plus sophistiqués. Il y a une forte relation réciproque par laquelle nos dessins toujours plus avant-gardistes encouragent le développement de nouvelles technologies de design et de nouvelles techniques de construction... Et ces nouveaux développements en retour nous inspirent pour pousser le design toujours plus loin. De grandes découvertes et innovations proviennent de cette méthode de travail ! PREMIUM : Quel est, pour vous, le détail que l'on ne doit jamais omettre dans la conception d'un bâtiment ou d'un produit ? Z. H. : Nous essayons toujours de regarder au-delà du brief initial du client - nous travaillons dur pour interpréter les objectifs d'une institution, ce n'est pas seulement la forme du bâtiment qui nous intéresse -nous cherchons également de nouvelles et de meilleures manières par lesquelles les gens peuvent utiliser un bâtiment. Le travail initial qui consiste à élaborer un diagramme organisationnel sur la manière dont sera utilisé le bâtiment est primordial. C'est cela la vraie clé de tout projet d'architecture. Ce diagramme traite de la façon de répondre aux exigences des clients tant sur le bâtiment que sur le site en lui-même.Il y a quelques principes auxquels nous adhérons toujours pour chaque projet et l'un d'entre eux est d'explorer et de rechercher le paysage, la topographie et la circulation du site. Nous dessinons ensuite les lignes de connexion avec l'environnement local ainsi que les lignes de circulation qui deviennent PREMIUM 35

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évidentes à partir de cette investigation, puis nous ramenons ces lignes au coeur du site, en les utilisant pour façonner notre nouveau design. Cela "ancre" le design dans son environnement, de manière à ce que chaque projet ait une relation la plus forte possible avec son milieu. PREMIUM : Selon vous, en quoi le design est utile dans notre société ? Z. H. : Le design peut nous inspirer pour s'étendre au-delà des frontières existantes, faire preuve de créativité, imaginer et développer des façons d'améliorer la vie des gens. Alice Rawthorne, critique du New York Times International, a récemment dit : "Le design est une des forces les plus puissantes dans nos vies". Et je reconnais de tout coeur que tous les aspects de design sont importants : la conception des boutons et des affichages de nos téléphones pour rendre l'utilisation plus facile à nos grand-parents, le design de sièges pour enfant dans les voitures qui protégeront nos enfants dans un accident, la conception d'un logiciel qui permet aux membres d'une famille séparés par des océans de rester en contact et de faire partie de leurs vies respectives, en concevant des bâtiments qui sont plus sûrs et plus efficaces, mais aussi, des bâtiments qui peuvent inspirer des générations futures. Dernièrement, l'architecture est une question de bien-être; la création d'un cadre agréable et stimulant pour tous les aspects de vie. Mais il est aussi important de construire des projets qui apportent d'édifiantes expériences qui inspirent, excitent et emballent. L'architecture peut aborder des questions très importantes. Il est essentiel d'inclure des espaces publics clés dans chaque construction qui s'engagent avec la ville, des espaces où les gens peuvent se réunir. Ils unissent les gens et lient, ensemble, le tissu urbain. Une partie du travail d'architecture est de rendre les gens à l'aise dans un espace. Notre idée de cela commence dès nos plus jeunes âges - reflétant l'endroit où nous vivons, l'école où nous allons. Nous avons récemment achevé une école gouvernementale pour 1200 étudiants à Londres. Le travail sur le projet Evelyn Grace Academy School à Londres a été extrêmement gratifiant. L'école fournit les plus haut standards d'installations éducatives à l'une des zones les plus pauvres de la ville. Chaque jour, il inspire ses 1,200 écoliers pour réaliser leurs rêves et fait partie du progrès de Londres; et chaque après-midi et soirée, il est utilisé par la communauté entière comme un centre pour tous. Chaque fois que je visite l'école, il est merveilleux de voir une telle passion émanant des étudiants et l'enthousiasme de la communauté. Nous réalisons aussi des recherches de logement social qui réhausse les standards - car tout le monde mérite une bonne maison. Le logement social est toujours basé sur le concept d'existence minimale. Cela ne devrait pas être le cas puisque, aujourd'hui, les architectes ont les compétences et les outils pour aborder ces questions si les gens s'engagent à résoudre ce problème.


DESIGN

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2014

Illustration PREMIUM

PREMIUM : La nature est un sujet très actuel et s'impose comme une nouvelle démarche responsable ; comment l'associez-vous à vos créations ? Z. H. : La première solution est d'organiser des processus sociaux et de vie d'une façon significative pour que tout le monde puisse contribuer à une société plus écologiquement durable. Beaucoup d'architectes utilisent des climatisations et des méthodes de décoration d'intérieur sophistiquées afin d'améliorer l'équilibre écologique d'un bâtiment - mais nous sommes aussi concernés par le réglage de nouveaux matériaux et de méthodes industrielles qui sont relatives à un paradigme totalement nouveau d'articulation d'espace et de création d'espace. À la fin, tous ces différents groupes de recherche et développement oeuvrant dans le développement durable et l'applicabilité des matériaux , s'uniront, apportant des solutions à tout problème sérieux. Des avancées considérables dans la technologie du design permettent aux architectes de repenser radicalement la forme et l'espace, utilisant des méthodes de construction et des matériaux qui sont désormais développés. Les architectes appliquent maintenant de nouvelles méthodes pour concevoir les projets qui répondent au mode de vie individuel d'une communauté ou d'une institution; la création de bâtiments qui s'intègrent et s'adaptent aux besoins de leurs habitants. L'architecture peut reconnaître ces paramètres changeants afin d'optimiser leur environnement et de répondre aux besoins de leurs utilisateurs à n'importe quel moment. Ces mêmes outils, aussi, modifieront constamment l'architecture dans le respect de la performance écologique. De nouveaux matériaux et des méthodes industrielles de création d'espace créeront des bâtiments qui servent à améliorer la communication interne. Avec l'architecture elle-

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SES OBJETS CULTES

même répondant aux modèles d'utilisation quotidiens et aux paramètres de changements environnementaux, tous les bâtiments pourront contribuer à une société durable - par la création de solutions au défi écologique urgent, qui est une question clé de notre propre ère. PREMIUM : Enfant, quel est le métier qui vous faisait rêver ? Z. H. : Même quand j'étais petite fille, je voulais être architecte. Mon premier souvenir lié à l'architecture - j'avais peutêtre 6 ou 7 ans - était ma tante qui construisait une maison à Mosul, au nord de l'Irak. L'architecte était un ami proche de mon père et il avait pour habitude de venir chez nous avec les dessins et les modèles. Je me rappelle voir le modèle dans notre salon et je pense qu'il a déclenché quelque chose, puisque j'étais complètement intriguée par cela. PREMIUM : Vos sources d'inspiration ? Z. H. : Mes idées viennent aussi de l'observation : du site, de la nature, des gens qui se déplacent dans la ville. Il est toujours question de comment on déplace les personnes à travers un espace, et comment le public utilisera l'espace. La science et la nature sont aussi une source d' inspiration des plus fructueuses. Nous regardons souvent les systèmes de la nature quand nous travaillons pour créer des environnements, sa cohérence et sa beauté. Les gens nous demandent souvent "Pourquoi il n'y a aucune ligne droite, ni de 90 degrés dans votre travail ?". C'est parce que la vie n'est pas faite dans une grille. Si vous pensez à un paysage naturel, il n'est en rien régulier, mais les gens vont dans ces endroits et pensent que c'est très naturel, très relaxant. Je pense que l'on peut le faire dans l'architecture.

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Photo Irving Penn

1. L'IPad. Je suis une sorte d'accroc de messages moi-même. Ok, dans une certaine mesure c'est irritant, parce que les gens, maintenant, attendent les réponses immédiatement, mais d'un autre côté, c'est d'une facilité incroyable. L'IPad me permet de faire des recherches et passer en revue des présentations, de même que vérifier mes emails et de rester connectée. 2. La Chaise Panton est, pour tout standard, un classique du design et semble aussi frais et inventif aujourd'hui qu'il ne l'était en 1968. C'était une merveilleuse idée de génie en son temps - la première chaise à forme et matériau uniques. Elle représente pour moi la source d'inspiration directrice vers les tests effectués sur les aptitudes industrielles d'un matériau - quelque chose qui a été un élément clé dans ma propre approche du design de produit. Sa large et saisissante palette de couleurs complète la forme lisse de la chaise et communique au design une sensation de contemporain durable. C'est aussi, personnellement, l'un de mes favoris. Nous en avons plusieurs dans notre bureau. 3. La robe à plis de Issey Miyake. J'adore son travail. Je pense que c'est un homme brillant. Ses pièces "à plis" plus particulièrement, parce qu'ils sont si incroyablement polyvalents, on peut voyager avec partout. Vous les sortez de votre valise et ils ont l'air super. Ils sont si animés : quand ils sont posés à plat, ils sont une chose. Mais quand vous les portez et vous vous déplacez avec, ils deviennent quelque chose d'autre. PREMIUM 36

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THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2019

Photo : L'explorateur Mike Horn ©Panerai

FUTUR

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EXPLORATION PANERAI SUBMERSIBLE MIKE HORN EDITION

LE TEMPS DE RÉACTION Il était 18h heures locales à Hong Kong quand nous avions pu échanger avec le célèbre explorateur Mike Horn, en partance pour le Pôle Nord. Également ambassadeur Panerai depuis plus de 15 ans, c’est à l’occasion de la nouvelle Submersible édition Mike Horn qu’il nous a accordé de son temps depuis l’autre bout du monde. Propos recueillis par Anne Ciancanelli et David Bail

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À

le voir sur nos écrans, il nous arrive de nous demander si Mike Horn est bien le même dans la ‘vraie’ vie. Et la réponse est oui. Il a ce bagou, cette décontraction et cette bouffée de vie qui émane de lui, naturellement. Alors qu’il faisait escale à Hong Kong avant sa nouvelle et glaciale expédition pour le Pôle Nord, le grand explorateur s’est confié sur sa dernière collaboration avec Panerai ainsi que sur sa conception de la vie. Même au bout du fil, à l’autre bout du monde, c’est toujours un plaisir à écouter, une leçon d’éveil à cueillir. C’est presque désarmant quand il avoue en toute simplicité qu’il « se réveille comme ça tous les matins, avec sa philosophie de vie », « qu’elle est en fait très simple mais qu’on essaie à chaque fois de se la compliquer » . Parce que dans le fond, on a cette petite voix en nous qui nous dit qu’il est dans le vrai. Alors qu’il clôture notre conversation téléphonique avec un inattendu, déroutant et non moins drôle « Ça roule Abdul », notre admiration pour cet homme façonné par les périples mais en aucun cas écorché de la vie ne cesse de grandir.

PREMIUM : Comment est née votre histoire avec Panerai ? Mike Horn : C’est Johann Rupert, patron du groupe Richemont, qui m’a vu quand j’ai reçu mon prix Laureus (du meilleur sportif alternatif), alors que Panerai était sponsor. Après la remise des prix, il est venu vers moi, il a retiré sa montre puis me l’a mise sur mon poignet et m’a dit « À partir d’aujourd’hui, tu vas porter du Panerai ». PREMIUM : Et vous connaissiez la marque ou pas du tout ? M. H. : Oui, je connaissais bien la marque car elle est utilisée par les plongeurs italiens, et moi j’étais dans les forces spéciales... d’une manière ou d’une autre on est connecté aux instruments, car pour moi ce n’est pas seulement une montre mais plutôt un outil de travail. J’étais dans les forces spéciales d’Afrique du Sud pendant 3 ans. Et après j’étais au Brésil, toujours dans les forces spéciales. Ce sont eux qui ont formé les américains pour la guerre au Vietnam… et je sais que ça n’a pas très bien marché pour les américains. Pour moi c’était plus pour apprendre à rester en vie dans la jungle, c’était une première phase de préparation pour mon expédition de descendre l’Amazone à la nage. PREMIUM : Pour vous, c’est quoi le plus compliqué, rester vivant dans la jungle ou dans la ville ? M. H. : Je pense que rester vivant au Pôle Nord, au sommet d’une montagne, ou au milieu de la jungle, c’est bien plus facile que de rester vivant dans une ville. Parce qu’en fait, dans la nature, on peut calculer les risques que l’on prend. Avec les gens, on ne sait jamais ce qu’ils

pensent, leurs intentions. La nature est comme elle est. C’est pour ça je préfère presque rester exposé aux éléments de la nature plutôt qu’aux gens. PREMIUM : Justement, vous œuvrez à la protection de notre planète ; parmi toutes vos expéditions, quelle image ou quelle scène avezvous vu pu voir lors de ces voyages et qui reste particulièrement éloquente sur la situation alarmante que nous vivons ? M. H. : C’était pendant l’expédition Arktos, lorsque j’ai fait le tour du monde en suivant le cercle arctique polaire pendant 2 ans et 3 mois. J’ai vu un grizzli attaquer un ours polaire. C’est là où j’ai vu qu’il y avait un changement dans les comportements des animaux. Un ours polaire peut nager 100km. La glace à l’époque était à 150km du continent et les ours ont besoin de la glace pour chasser, c’est là où ils peuvent attaquer et trouver à manger, notamment les phoques qui y prennent le soleil. Mais la glace était tellement loin… Les ours partaient, ils nageaient, ils nageaient mais ne voyaient rien, alors ils faisaient demi-tour et revenaient sur la plage, affaiblis. Alors que les toundras réchauffent, les ours bruns ou grizzlis remontent plus au nord dans les territoires des ours polaires et retrouvent des ours affaiblis sur les plages. C’est une zone de transition aujourd’hui. PREMIUM : 1991 signe votre premier contact avec l’aventure, sur les Andes Péruviennes ; vous aviez alors seulement 25 ans. Aujourd’hui à presque 52 ans comment vivez-vous physiquement vos périples ? M. H. : Mais j’ai toujours que 25 ans ! J’ai oublié de compter mes anniversaires, c’est pour cela que je ne vieillis pas. Je pense que je suis beaucoup plus fort aujourd’hui qu’à 25 ans. Mais la force, ce n’est pas seulement la force physique qui nous pousse à parvenir à faire des choses. C’est une force psychologique, c’est un savoir-faire qui nous aide, nous assure qu’on peut rester vivant dans des conditions extrêmes. C’est seulement en 2017 que j’ai pu traverser l’Antarctique par exemple, car à 25 ans je n’avais pas l’expérience ni le savoir-faire pour penser à le traverser. C’est sûr que physiquement, on devient un tout petit peu plus faible, mais je pense que pour 80% des succès, ça se passe dans la tête. Quand on est bien dans la tête, c’est là qu’on adapte nos efforts et la manière qu’on fait les expéditions selon notre capacité physique. PREMIUM : Cette nouvelle Panerai a fait de gros efforts pour être plus écologique. Est-ce que c’est vous qui l'avez suggéré ou est-ce la manufacture qui a souhaité d’elle même se calquer sur vos valeurs ? M. H. : Tu sais, c’est un peu ensemble qu’on a décidé de faire quelque chose d’un peu plus écologique. Le titane éco, les bracelets avec des matières recyclées. En 30 ans, avec les explorations, j’ai vu pas mal de choses changer dans la nature, et puis c’est pour cela que je

Une montre éco-responsable Etanche jusqu’à 300 mètres, la Panerai Submersible édition Mike Horn est dotée d’un boîtier spécial de 47 mm de diamètre en Eco-TitaniumTM, un matériau issu du titane recyclé qui n'exploite pas les ressources naturelles. Le bracelet est également conçu dans un matériau à l’impact environnemental réduit, obtenu à partir de PET recyclé.

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voulais être aussi un peu un pionnier dans la réutilisation des matières. Avec ses 7 milliards de personnes qui y vivent, on ne peut pas continuer d’abuser des ressources naturelles de notre Terre. C’est pour cela que le luxe, qui concerne notamment les gens avec un pouvoir d’achat, doit montrer l’exemple. Comme pour Panerai, où tu dois avoir un peu plus d’argent que pour acheter une Swatch par exemple. Je voulais partager un message avec les gens, celui de penser de manière un peu plus durable. Panerai trouvait mes expériences et ma philosophie intéressantes, c’est là d’où l’idée est née. Je pense qu’il y a une destination à tout dans la vie, c’est-àdire que si tu veux arriver quelque part, il faut savoir dans quelle direction tu veux marcher. Avoir un sponsor qui me donne la possibilité de faire mes expéditions, c’est la première étape. Mais une fois que j’ai fait mes expéditions, c’est aussi là où je peux les utiliser comme un outil de communication afin de conserver la planète. Aujourd’hui, l’industrie – qui est importante – change aussi sa manière de faire les choses et chacun de nous peut jouer un rôle pour la conservation de notre planète. L’expédition en fait ne me donne qu’une voix pour sensibiliser et parler. L’idée est que tout le monde prenne cela comme un exemple. Ce sont des petits pas qui vont enfin amener à un changement plus global. PREMIUM : Les vrais aficionados de PANERAI sont déjà un club à part entière (les paneristi) mais avec ce modèle en édition limitée vous passez un cap : vous proposez une expérience exceptionnelle avec 19 pièces qui seront remises en mains propres, par vos soins, au cours d’un stage intensif en Arctique. Qu’espèrez-vous que les acquéreurs retiennent de cette expérience ? M. H. : Moi, je pense que la montre devient presque secondaire. Je voulais vraiment vendre plus qu’une montre parce que ce n’est pas mon business. Je suis un aventurier, un explorateur. C’est d’abord vendre une expérience unique, quelque chose qui va changer la manière dont les gens pensent. Aussi changer leurs vies. La montre qui va avec, c’est presque comme une médaille que les gens vont porter s’ils arrivent au bout de leur expérience. C’est quelque chose que l’argent ne peut pas acheter. On est encore en train de développer l’idée avec Panerai. C’est sûr que je vois les choses pas toujours de la même manière que Panerai ; ils préfèrent quelque chose de moins long, peut-être un peu moins intense, mais moi je veux vraiment offrir une expérience unique. Maintenant, on est autour d’une table, on peut discuter. Et comme je dis toujours à Panerai, s’ils veulent faire quelque chose que tout le monde peut faire, ils doivent aller parler avec tout le monde et pas avec moi. Cela signifie que j’ai certaines valeurs, que je me dois de respecter au travers de cette expérience. Panerai et moi partageons celles-ci depuis 18 ans, je sais que nous allons trouver une solution qui plaira d’abord aux gens qui vont venir, à Panerai et qui pourra en même temps renforcer mes valeurs et ma philosophie de vie.


FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2019

PREMIUM : Vous êtes hyper médiatisé et avez également besoin de passer du temps au cœur de la planète... Quel est votre rapport aux choses ? M. H. : Écoute, la commercialisation des choses n’était jamais l’un de mes objectifs en fait. C’est sûr qu’aujourd’hui, à travers les expéditions que l’on fait et la manière dont on les partage sur les réseaux sociaux, on a la possibilité de communiquer bien plus facilement. L’aventure ce n’est quand même pas faire du foot, du tennis, du golf ou de la formule 1. C’est un marché de niche et unique. Mais ce qui est important de savoir dans l’exploration c’est que, quand tu fais des choses qui n’ont jamais été faites auparavant, l’histoire prend une certaine valeur. Ce n’est pas un record que l’on casse comme un plongeur en profondeur, où il y a quelqu’un qui arrive après nous, qui va plonger plus profond. L’histoire qu’on écrit dans l’exploration va rester dans les annales dans le monde des explorations. Je ne sais pas si je suis hyper commercialisé, je n’ai jamais changé la manière dont je vois la vie. Je suis toujours le même bonhomme qui se lève les matins, qui doit bosser comme tout le monde. Si mes sponsors me donnaient un tout petit peu plus de soutien, je pense qu’on pourrait faire encore plus au niveau de la communication. Mais c’est vrai qu’aujourd’hui, les histoires vraies, authentiques, ça se communique un peu tout seul je pense. C’est presque plus embêtant pour moi d’être commercial que d’être inconnu… mais ma foi, aujourd’hui, si l’on veut faire des choses et qu’on n’a aucune valeur commerciale, on n’a pas vraiment de voix. PREMIUM : Mais je vous rassure, quand on regarde vos émissions, on se dit « Mais oui, c’est ça, il est dans le vrai ». On aurait envie de le faire ! M. H. : Mais oui, faut venir ! On essaie toujours de garder les mêmes valeurs et si elles ne sont pas appréciées par les gens, c’est là où je préfère arrêter. Parfois on essaie de changer qui on est, tu sais à la

// J’AI VU UN GRIZZLI ATTAQUER UN OURS POLAIRE. C’EST LÀ OÙ J’AI VU QU’IL Y AVAIT UN CHANGEMENT DANS LES COMPORTEMENTS DES ANIMAUX. //

télévision, commercialement, surtout lorsque ces valeurs ne peuvent plus plaire aux gens. Moi je préfère rester qui je suis et toujours avoir les mêmes valeurs d’il y a 30 ans, quand j’ai commencé l’exploration. PREMIUM : D’ailleurs en ce moment, il y a une campagne « Je suis donc tu es », qui véhicule le message que ce que vous êtes a un impact sur les autres. Et c’est justement ce que vous faîtes. M. H. : J’espère en tout cas ! Tu vois, mon père était joueur de rugby et tout le monde venait vers lui quand il marchait dans les endroits publics en disant : « Tu as bien joué », « C’était incroyable ». Et moi, encore tout gamin, j’ai apprécié cela. Un jour je lui ai dit que je voulais être comme lui et il m’a répondu : « mais Mike tu ne peux pas être comme moi, tu es qui tu es ». Et c’est là que tu comprends que chacun de nous a des valeurs, et on est qui on est. On ne peut pas être quelqu’un d’autre. Dès que tu commences à essayer d’être quelqu’un d’autre, c’est là où tu loupes ta vie. Et si tu dois faire des choses qui plaisent aux gens, tu vas toujours trouver quelqu’un qui va critiquer ou être en désaccord. Mais si tu es qui tu es, peu importe ce qu’ils disent. Personne ne peut changer cela. PREMIUM : On a chez nous à Luxembourg, Alain Cossalter, un rescapé de la première édition de ‘The Island’. Vous rappelez vous de ce candidat ?

Une édition spéciale pour les héros En parrallèle de la Panerai Submersible Mike Horn édition, la manufacture sort une édition spéciale produite à seulement 19 exemplaires. Les heureux propriétaires partageront quelques jours de stage intensif avec Mike au milieu de l'océan arctique. L'occasion de se confronter aux dangers de la nature mais aussi de constater les dangers qui menacent notre écosystème.

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M. H. : Ah oui ! Il est toujours vivant ? C’est nickel, vous le saluerez de ma part si vous le voyez. PREMIUM : Dernière question et après on vous laisse afin de (presque) respecter le timing M. H. : Je n’ai pas de copine et je n’ai pas d’argent (rires). C’est ça que tu voulais savoir ? PREMIUM : Et non, même pas ! M. H. : Ah m****, loupé ! (rires) Alors, qu’est-ce que tu veux savoir ? PREMIUM : Que pensez-vous de la fameuse phrase d’oscar Wilde « Vivre, c’est la chose la plus rare au monde, la plupart des gens ne font qu’exister »? M. H. : Je pense que c’est seulement quand tu vis vraiment la vie que la vie prend une autre importance. On peut exister à travers les autres aussi, car on n’a pas les capacités de le faire nous-même. Mais comme je le disais avant, chacun de nous a le droit d’exister car il est unique. Et pour vivre pleinement cette existence, il faut exploiter nos capacités, découvrir nos talents et ce qui nous rend heureux dans la vie. Car tout le monde recherche la même chose en fait, tout le monde recherche d’être heureux. Et si on arrête de râler déjà et qu’on commence à voir la vie dans un sens plus positif, c’est là où on commence à vivre. Pour vivre à 100%, on a besoin de la motivation mais pas seulement, il nous faut de la discipline aussi, c’est là où l’on peut repousser des limites. Puis, quand on a peur de perdre, on ne va jamais gagner. Malheureusement, on a tellement peur de perdre que ça nous empêche de vivre pleinement. C’est là qu’on ne fait qu’exister. Quand l’envie de gagner est plus forte que la peur de perdre, c’est là où tu peux vraiment commencer à vivre. On vit seulement 30.000 jours, p***** on ne peut pas perdre un seul de ces jours.


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THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2020

// ON EST DANS UN MONDE QUI MARCHE SUR LA TÊTE, DANS UN MONDE QUI A PERDU LE SENS DE LA MESURE, LE SENS DU RESPECT, DE L'ÉQUILIBRE ET DE L’HARMONIE //

©Solar Impulse - Jean Revillard - Rezo.ch

BERTRAND PICCARD. SAVANTURIER.

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SPÉCIAL VOYAGES BERTRAND PICCARD

L'ARCHANGE Mondialement connu pour avoir effectué le premier tour du monde en avion solaire, Bertrand Piccard est un explorateur de cœur et de sang, dans la pure lignée de ses père et grandpère. Scientifique et aventurier conscient, il œuvre pour un monde meilleur et plus propre. Échange avec ce ‘savanturier’ inspirant. Propos recueillis par Anne Ciancanelli

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1er Mars 1999, Bertrand Piccard démarre son voyage à bord de Breitling Orbiter 3 ©Piccard Family

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’expression “La pomme ne tombe jamais loin du pommier” a rarement autant vibré. Fils de l'océanographe Jacques Piccard, détenteur du record mondial de plongée en sous-marin et petit-fils d'Auguste Piccard, premier à atteindre la stratosphère à bord d'un ballon, l’aventure avait de grandes chances de couler dans ses veines. Médecin psychiatre de formation, c’est en assistant aux décollages des fusées Saturn V transportant vers la Lune les premiers astronautes, lorsqu’il résidait en Floride, que cette vocation se révèle à lui. Passionné par le ciel, ce suisse devient rapidement un pionnier du vol libre et ULM en Europe. Mais sa notoriété éclatera au grand jour lorsque, en 1999, il parvient à boucler le premier tour du monde en ballon après plus de 19 jours de vol et 45 000 kilomètres sans escales. C’était son troisième essai. Toujours dans cette quête d’aventures humaines et scientifiques, il entreprend le projet ambitieux de réaliser le premier tour du monde en avion solaire, qu’il accomplira à bord du Solar Impulse en 2011. Au travers de tous ses exploits, on a plaisir à découvrir un homme qui rêve encore et qui croit en l'avenir. Qui a envie de faire les choses, des choses justes, pour l’homme et le monde, et qui donne envie. Dans cet esprit de pionnier qui le caractérise, le changement n’est pas infranchissable, il est même salutaire. PREMIUM : J’ai pu voir sur votre site internet que vous vous définissez également comme un savanturier et j’ai trouvé le mot très sympa, très équivoque. De votre côté c’est quoi un savanturier? Est-ce un rêveur terre-à-terre au final ? Bertrand Piccard : C’est de l’aventure scientifique, c’est de l’exploration. C’est l’exploit avec une utilité pour les autres. PREMIUM : Cette utilité dont vous parlez, nous avons pu la constater. Tous les exploits que vous avez faits, les principaux, que ce soit en ballon ou en engin volant écologique, il y a toujours eu une certaine conscience à ce niveau-ci, un parti pris. Estce que cela a toujours été voulu, même depuis votre tour du monde en ballon, ou est-ce que ce sont ces explorations qui vous ont fait prendre conscience de la nécessité de prendre soin de la planète ? B. P. : Non ça a été voulu. Dès le départ je dirais, depuis 3 générations, quand mon grand père est monté dans la stratosphère. C’était le premier vol stratosphérique en 1931. Un de ses buts était de montrer que si on venait très haut, au dessus du mauvais temps, dans de l’air raréfié, on pourrait voler avec moins de consommation de carburant et on vole-

rait de manière plus propre. Et puis quand mon père a plongé dans la fosse des Mariannes (fosse océanique la plus profonde actuellement connue et endroit le plus profond de la croûte terrestre) il y a 60 ans, à 11 000 m de profondeur, son but était de prouver qu’il y avait de la vie à ces profondeurs-là, à une époque où les gouvernements voulaient jeter des déchets radioactifs dans les fosses marines ; et les décharges de radioactifs dans l’océan ont été interdites. Donc moi j’ai toujours été élevé dans cette vision que l’exploration et l’aventure scientifique doivent être utiles pour la protection de l’environnement et pour la qualité de vie. C’est dans cet esprit-là que j’ai mené toutes mes activités, le tour du monde en ballon poussé par le vent sans moteur et puis finalement Solar Impulse, qui était le condensé de toutes les technologies propres, les énergies renouvelables les plus modernes, pour montrer qu’on peut accomplir des choses absolument impossibles a priori, mais de manière totalement propre. PREMIUM : Justement par rapport à ce tour du monde, vous avez dû voir la planète d’une certaine manière ; est-ce qu’il y a un moment où vous étiez à bord de cet avion et où vous vous êtes dit qu’il y avait un changement environnemental et climatique? : B. P. : On ne voit pas forcément des changements climatiques facilement quand on vole, mais par contre ce qu’on perçoit c’est une perturbation de toutes les statistiques météorologiques. C’est-à-dire qu’en fait, le climat devient imprévisible. Autrefois, il y avait des grands schémas qui se répétaient en fonction des saisons, avec les températures, les directions des vents, les équilibres de pression, etc. Et aujourd’hui plus du tout. Aujourd'hui, vous pouvez avoir de la neige au mois de juin et vous pouvez avoir 30 degrés en décembre, et les vents vont aussi dans des directions qui sont aussi imprévisibles. Mais par contre il y a des choses qu’on ne voit pas forcément directement liées au changement climatique, mais qui sont liées à l'aberration des Hommes. Je me rappelle avoir survolé avec solar impulse un pétrolier qui laissait derrière lui une immense traînée d’huile sur la mer, et là je me suis dit que c’est l’ancien monde et le nouveau monde qui se rencontrent. PREMIUM : A ce propos, j’ai entendu dans une de vos conférences que lorsque vous étiez à bord de Solar impulse, vous vous êtes senti projeté dans le futur parce que vous étiez dans un avion qui normalement, statistiquement, pourrait voler non stop grâce à l’énergie solaire... mais qu’au final vous n’étiez pas dans le futur mais dans le monde actuel, avec les technologies actuelles, et que le reste du monde était lui à la traîne. Selon vous quels sont les motifs pour lesquels on reste encore bloqués ? PREMIUM 43

B. P. : C’est vrai, c’est exactement ce que j'ai dit, c’était le reste du monde qui était dans le passé, il faudrait absolument moderniser les vieilles technologies polluantes. On reste bloqué par habitude, par peur du changement, par inertie, par intérêt personnel à très court terme. Vous savez les gens n’aiment pas changer. A mon sens, il y a deux options à leur donner : soit une obligation de changer, et ça ce serait de la réglementation, soit un avantage personnel à changer, pour leur montrer que ce changement peut leur permettre de gagner plus d’argent ou que leur entreprise marchera mieux. C’est vraiment ce qu’on essaye de faire maintenant avec la fondation Solar Impulse ; c’est de montrer qu’il y a énormément de solutions qui peuvent être appliquées partout, dans le domaine de l’eau, de l’énergie, de la construction, de la mobilité, de l’agriculture, de l’industrie, et que ces solutions pour la plupart sont rentables, financièrement. Elles créent des emplois et en même temps elles protègent l’environnement, donc c’est ce changement de paradigme-là que j’essaye d’introduire avec toute mon équipe à la Fondation Solar Impulse. PREMIUM : Comment parvenez-vous à faire comprendre aux industriels, aux financiers, que tout ce qui est écologique, environnemental, peut être aussi positivement économique ? B. P. : Il y a des choses qui sont écologiques, qui sont très chères et non rentables, c’est vrai, ça existe aussi. Et puis il y a des tas de choses rentables qui détruisent l'environnement. Donc ce qu’il faut faire c’est regarder au milieu, tout ce qui est à la fois rentable et qui en même temps protège l’environnement. C’est là-dessus qu’il faut se focaliser. Si vous avez par exemple une maison qui est chauffée au mazout et bien c’est beaucoup plus rentable de mettre une pompe à chaleur, parce que c’est 4 fois plus efficient, et au prix actuel de l’énergie, c’est rentabilisé en quelques années. Si vous avez une maison mieux isolée ou que vous isolez le toit par exemple, ça va vous faire économiser de l'énergie également. Vous avez des tas de technologies aujourd'hui dans le smart green, dans l'économie d'électricité, dans les énergies renouvelables qui sont devenues tout à fait rentables... mais pas partout c’est vrai. Vous avez des endroits où c’est l'énergie éolienne qui va être rentable, et d’autres endroits en Europe où ce sera plus le solaire, puis d’autres où ce sera l’hydroélectricité ou la biomasse pour les régions plus agricoles, ou même la géothermie quand ce sont des zones sismiques. Tout cela aujourd’hui doit être développé. Mais conserver de vieilles technologies qui polluent, des maisons mal isolées, des moteurs à combustion, des chauffages au mazout, des ampoules à incandescence, tout ça c’est aberrant. Il faut absolument le changer.


FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2020

Décollage de Solar Impulse 2, de Nagoya à Hawaï.

PREMIUM : Est-ce que comme l’astrophysicien Aurélien Barrot, qui intervient aussi beaucoup sur ces éléments-là, vous pensez qu’il faut redéfinir le mot croissance ? B. P. : On a actuellement une croissance qui est quantitative, on veut faire de l’argent en vendant de plus en plus de choses, et ça nous mène au désastre environnemental. Aujourd’hui, ce qu’il faut, c’est une croissance qualitative. C’est quand on gagne de l’argent et qu’on crée des emplois pour le bien de tous, en remplaçant ce qui pollue par ce qui protège l’environnement. Donc en fait, on n’a pas plus de choses qui sont meilleures. C’est ce qui permet une croissance économique, de payer des salaires, d'éviter le chômage, d’éviter cette décroissance que prônent certains écologistes et qui peut nous mener au chaos social. PREMIUM : Vos initiatives sont nombreuses. Au travers l'Alliance Mondiale pour les Solutions Efficientes, vous êtes en quête de mille solutions pour sauver le monde. Moi je m’étais arrêtée à 245 labellisées... B. P. : On est à 340 aujourd’hui. Il y a une vitesse de croisière fantastique, les gens commencent à comprendre ce que l’on fait, ils commencent à nous envoyer des solutions et je profite de l’interview pour dire au Luxembourg, à toutes les starts-up ou entreprises qui ont des bonnes solutions qu’elles peuvent nous en faire part ; on les analysera et on pourra les faire rentrer dans ce portfolio si elles sont labellisées. PREMIUM : Pouvez-vous nous expliquer comment vous sélectionnez toutes ces solutions proposées? B. P. : On choisit les solutions qui nous sont soumises, ou par des starts-up, ou par des entreprises moyennes, ou même des multinationales sur la base de trois critères. Il faut que la solution existe déjà, il ne faut pas que ce soit une idée pour le futur, mais quelque chose d’actuel et qui soit techniquement réalisable. Il faut ensuite que cela protège clairement l’environnement. Et le troisième critère, il faut que ce soit financièrement rentable. L’entreprise qui les fabrique, qui les vend, doit faire du profit et ça doit être également meilleur financièrement pour celui qui les achète. Et si les 3 critères sont réunis, la fondation Solar Impulse délivre le label 'Solar Impulse Efficient Solution' et la solution peut rentrer dans le portfolio. Ce label peut aider l'entrepreneur à trouver des investisseurs, des clients, et nous, ça nous aide à avoir des exemples concrets qu’on amène au gouvernement dans le but de moderniser les réglementations. Celles d’aujourd’hui permettent énormément d'éviter des pollutions simplement parce que l’on considère que les vieilles technologies démodées sont la norme. Alors que si le standard actuel devenait les technologies propres, les énergies renouvelables qui sont rentables, on pourrait dans ce cas moderniser les réglementations et économiser énormément de CO2, énormément d'énergie, et devenir beaucoup plus efficients, beaucoup plus propres.

PREMIUM : Est-ce que vous avez déjà des gouvernements qui jouent le jeu avec vous ? Qui sont ouverts ou à l’écoute de vos propositions ? B. P. : On a des partenariats affiliés avec l’Ecosse, la Wallonie, le Luxembourg et avec la France. PREMIUM : A l’heure actuelle, sur les 1000 solutions que vous cherchez, vous avez atteint un peu plus d’un tiers ; comment cela se fait qu’on en parle pas suffisamment ? Que tout ceci reste encore assez confidentiel ? B. P. : Parce qu’il faut beaucoup de temps pour changer les habitudes. Vous avez tellement de gens qui pensent qu’on ne peut pas faire autrement que ce que l’on fait aujourd’hui. Il y a beaucoup de sceptiques, des gens qui disent que de toute façon il n’y a pas de changement climatique, et d’autres qui vous disent “de toute façon ce que l’on fait ne pollue pas” ou alors “ce que l’on fait est légal donc pourquoi on changerait” ? Il s’agit justement de faire entrer dans les mentalités le fait que, aujourd’hui, polluer coûte de plus en plus cher, en plus du fait que c’est dangereux pour l'humanité, et que protéger l’environnement est de plus en plus rentable. C’est un vrai changement d’état d’esprit qu’il faut introduire et quand vous avez des gens qui sont habitués à polluer en gagnant de l’argent depuis très longtemps, c’est assez difficile de leur faire changer leur état d’esprit. C’est pour cela qu’il faut des réglementations. C’est aujourd’hui inadmissible qu’il soit autorisé de mettre autant de CO2 dans l’atmosphère, autant de plastiques dans les océans, autant d'antibiotiques dans la nourriture, autant de pesticides dans les champs, autant de particules dans l’air ambiant dans les villes, qu’on gaspille autant de ressources naturelles, que l’on ait autant de gens qui souffrent de la misère avec des salaires beaucoup trop bas. On est dans un monde qui marche sur la tête, dans un monde qui a perdu le sens de la mesure, le sens du respect, de l'équilibre et de l’harmonie et pour moi, évidemment, il faut de la conscience individuelle, mais ça ne suffit pas. Je pense qu’il faut faire un appel aux gouvernements pour qu’ils prennent leurs responsabilités de garantir la qualité de vie de leurs citoyens. Qui, autre que le gouvernement, peut le faire ? Le gouvernement est là non pas pour faire du management jour après jour, mais pour avoir une vision, pour mettre des buts, pour expliquer à la population comment atteindre ces buts pour mobiliser l’enthousiasme sur la qualité de vie, sur la réalisation de ces grands buts... C’est ce qu’il manque aujourd’hui dans de nombreux de pays. PREMIUM : D’un point de vue extérieur, on a l’impression qu’il y a quand même une conscience générale qui évolue. Même si l’on parle de ‘petits chiffres’ et malgré ces petits gestes quotidiens (comme manger bio, réduire la consommation de plastique), pensez-vous que la plupart des citoyens et des industriels soient prêts à changer ? B. P. : Vous savez, les deux dernières années, 2018 et 2019, on a battu tous les records d’émissions de CO2. Et tous PREMIUM 44

les records de pollution. Donc tout ce qui se fait ne suffit pas, et chaque jour l’écart entre ce qui se fait et ce qu’on devrait faire augmente, et la situation est de plus en plus grave. Alors, ce que j’ai remarqué quand j’étais à la COP 25 en décembre dernier, c’est que finalement la lenteur des négociations internationales crée une telle frustration que ça en fait réagir certains, et ça c’est positif. Des entreprises, des banques, des assurances, des industries, des gouvernements ou des régions ou des îles, commencent à prendre des mesures qui, elles, sont extrêmement salutaires. Par exemple la Banque Européenne du Climat se focalise sur les prêts à faire aux pays ou aux entreprises qui clairement veulent protéger l’environnement. C’est un geste fantastique. Le Luxembourg a ce nouvel ecoquartier à 0 émissions, 0 énergies fossiles, 0 déchets, c’est fabuleux. Ce sont des initiatives individuelles et il faudrait que toutes ces initiatives individuelles, comme sur un écran, forment des pixels qui grandissent, se touchent et qui finalement donnent une image. Ça, c’est ce qui me donne de l’espoir, beaucoup plus que les négociations internationales qui piétinent et pataugent. PREMIUM : Sans parler politique, où de grands climato-sceptiques sont en ce moment à la tête des grandes puissances mondiales et risquent de compromettre les avancées également... B. P. : Ça stimule encore plus ces grands climato-sceptiques à la tête de leur pays, ça stimule encore plus ma voie de réaction, certains comportements qui sont salutaires, comme la Californie. C’est vrai que Washington est sorti des accords de Paris mais la Californie est la 5ème économie mondiale et ils ont stabilisé leurs émissions de gaz carbonique, ils ont une réglementation très ambitieuse en ce qui concerne les énergies renouvelables, le stockage, l’efficience énergétique, etc. Donc même à l’intérieur des pays, dont les gouvernements sont climato-sceptiques, il y a de très bonnes mesures qui sont prises. Il faut le dire il faut que les gens sachent. Et Schwarzenegger l’avait dit, ce ne sont pas les USA qui sont sortis des accords de Paris, c’est Trump. PREMIUM : En tant que savant, je pense que vous avez dû glaner de nombreuses infos pour maîtriser le dossier et vous décider à trouver des solutions. Quels sont les vrais problèmes, quels sont les chiffres ou les données que vous avez pu découvrir qui vous ont complètement effarés en terme de consommations, de gaspillages etc? B. P. : Ce qui m’a le plus effaré, ce sont les points de basculements, ce sont les moments où les phénomènes de changement climatique deviennent irréversibles. Par exemple, la fonte de la banquise ; quand elle a fondu, la mer absorbe la chaleur du soleil au lieu de la réfléchir, chauffe de plus en plus, et la banquise ne peut plus se reconstituer. Vous avez la fonte du permafrost, c’est un phénomène qui est hyper dangereux parce que ça libère des tonnes et des tonnes de méthanes, donc des gaz qui proviennent de la putréfaction de tous les végétaux qui autrefois étaient maintenus


en congélation en Sibérie ou dans toutes les régions du nord. Chacun de ces phénomènes amplifie le phénomène lui-même et c’est ce qui fait peur. Exemple : les incendies de forêt, vous avez plus de chaleur, donc plus d’incendies. Les arbres diminuent, vous avez moins d’absorption de CO2 puisqu’il y a moins d’arbres. Donc vous avez plus de changement climatique, vous avez plus de chaleur et ça amplifie les incendies. C’est ce qu’on appelle des feedbacks positifs, ce sont des rétroactions qui se stimulent mutuellement et qui amplifient la situation. C’est ce qui me fait peur et bientôt on aura perdu le contrôle. PREMIUM : Quoi qu’il en soit, si vous avez ces projets en main c’est que vous gardez un côté optimiste. Justement pour parler de vos solutions dont certaines ont été labellisées, pouvez-vous m’en citer 2 ou 3 dont vous êtes particulièrement fier et qui sont facilement applicables par tous? B. P. : Alors, vous avez un module, qui s'appelle Antismog, qui pour 500€ peut s’installer sur n’importe quelle voiture à moteur thermique et permet de baisser de 80% les particules émises et de diminuer de 20% la consommation de carburant. Donc sur un taxi c’est quelque chose qui est amorti en 6 mois, cela devrait être utilisé partout. Vous avez d’autres systèmes dans la construction, comme par exemple Joulia ; c’est un système qui récupère la chaleur de l’eau de la douche et qui la redistribue. Hydraloop quant à lui recycle à 85% l’eau qu’on a utilisée. Vous avez des ampoules LED. Dans l’aviation vous avez Skybreathe,

qui est un système qui permet aux pilotes d’optimiser leur vol et d’économiser leur carburant à hauteur de 5%. Dans tous les domaines, vous avez des solutions. Vous avez aussi quelque chose auquel je crois beaucoup, c’est le smart green, c’est la manière d’optimiser la production d’énergies renouvelables, la distribution, la gestion d'utilisation de cette énergie au niveau d’un quartier ou d’une ville. C’est fondamental d’arriver à faire ça. PREMIUM : Pour finir, quels sont les petits gestes du quotidien que les gens pourraient faire pour soutenir, amplifier ces bonnes actions ? B. P. : Acheter que ce dont on a vraiment besoin, parce qu’il y a beaucoup de choses qui sont gaspillées, et je dirais n’utiliser que ce dont on a besoin, à peu près la moitié de l'énergie est gaspillée, la moitié des aliments que l’on achète est gaspillée, la moitié des gadgets que l'on achète est inutile. On achète beaucoup trop d’emballages, beaucoup trop de déchets plastiques. Tout ça, ce sont des choses qui, à l'échelle individuelle, peuvent être corrigées. Acheter local également, acheter avec du bon sens, ça ne sert à rien de faire venir des choses de l'autre bout du monde alors qu’on peut en prendrent qui sont produites chez nous. Au niveau de l’habitat, ne pas surchauffer sa maison, même dans un appartement : chaque degré en plus, c’est à peu près 6 % de consommation d’énergie supplémentaire, par conséquent vivre à 20 degrés c’est beaucoup plus sain et beaucoup plus respectueux de l’environnement que de vivre a 25 degrés, vous avez déjà économiser 30 %

d’énergie. Mettre des ampoules LED, avoir une maison bien isolée, si possible une pompe à chaleur. On va se rendre compte progressivement que rouler en voiture électrique ou à hydrogène c’est beaucoup plus sain que de rouler avec des voitures à combustion. Il y a donc beaucoup de choses dans la vie de tous les jours. Pour que cela fasse une différence, c'est que chacun prenne conscience de l’impact de ses propres décisions. Souvent, on fait des choses de façon complètement machinale ; vous voyez, un fumeur qui jette son mégot dans la rue, il ne pense même pas au dégât qu’il fait. Tout comme on ne se rend pas compte des dégâts que l’on fait lorsque l’on fait venir des produits depuis l’autre bout du monde. Il faut prendre conscience de tout cela pour changer à l'échelle individuelle. Puis, à l'échelle des pays, pour favoriser la tâche des citoyens, ce serait de mettre un prix sur le CO2, qu’il soit intégré dans le prix de vente de tout ce qu’on achète, dans l’industrie et dans le commerce. Aujourd'hui, on n’a pas inclus les externalités, on continue à ne pas payer pour les dégâts carbone que l’on cause en consommant les énergies fossiles. Je pense qu’il faut prendre tout ce qui permet de protéger l’environnement de façon rentable, le favoriser au niveau des entreprises et des citoyens par des réglementations qui permettent à ces nouvelles technologies de s’imposer et de remplacer les anciennes. La réglementation est très importante parce qu'elle permet aux entreprises de les utiliser, sans risquer une distorsion de concurrence. Donc paradoxalement une réglementation intelligente va aider les entreprises à faire leur mutation et leur transition énergétique.

// JE PROFITE DE L’INTERVIEW POUR DIRE AU LUXEMBOURG, À TOUTES LES STARTS-UP OU ENTREPRISES QUI ONT DES BONNES SOLUTIONS QU’ELLES PEUVENT NOUS EN FAIRE PART ; ON LES ANALYSERA ET ON POURRA LES FAIRE RENTRER DANS CE PORTFOLIO SI ELLES SONT LABELLISÉES. //

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FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM JUIN 2017

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OUVRAGE SENSUAL PURITY

LA PLANÈTE DE L'ÉTOILE "Sensual Purity - Gorden Wagener on Design" est un ouvrage qui explore le luxe moderne et fait valoir le concept de 'pureté sensuelle'. Dès la première page, il immerge le lecteur dans le monde du design Daimler, avec un accent particulier sur la marque Mercedes-Benz. Par Annie Esch

LE « OASIS PLAZA » DE MERCEDESBENZ EST UN GRAND CENTRE DE LOISIR AVEC SHOPPING MALLS, RESTAURANTS, ESPACE BIEN-ÊTRE ET SPA. LE BÂTIMENT EST ENCADRÉ DE SPACIEUSES TERRASSES AVEC VUE SUR L’OCÉAN POUR SE RELAXER.

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râce aux yeux de Gorden Wagener, directeur design de Daimler AG, le livre ouvre les coulisses des Design Studios et offre un aperçu complet du travail créatif des designers. Une invitation à la découverte, magnifiquement illustrée par les images du célèbre photographe britannique Jonathan Glynn-Smith, et qui met en lumière un thème détonant et captivant : le " Mercedes-Benz Future World " ; ce sujet donne forme aux rêves des concepteurs, qui esquissent le futur sous des angles fascinants et audacieux. Un monde visionnaire s’y présente, un monde comme on n’en a jamais vu.

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Gorden Wagener, directeur du design du groupe Daimler AG


FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM JUIN 2017

LE LANGAGE DU DESIGN DU FUTUR "Sensual Purity" montre comment les concepteurs appliquent leur philosophie dans leur travail créatif. "Hot and cool" est la façon dont Wagener décrit cette combinaison d'émotion et d'intelligence qui représente le luxe moderne et qui donne aux gens ce qu'ils apprécient le plus aujourd'hui : le temps, l'espace et la flexibilité pour diriger leur vie quotidienne de manière calme et efficace. Depuis longtemps, les concepteurs se sont aventurés audelà du domaine de la conception automobile. Sous l'étiquette «Mercedes-Benz Style», Gorden Wagener et son équipe dessinent des produits lifestyle pour d’autres secteurs, allant de la planche de surf au bateau ou même l'hélicoptère. Ils appliquent une approche holistique afin de combiner l'expertise technologique à la passion créative. «MercedesBenz Future World» a été créé spécialement pour cet ouvrage et donne une idée de ce à quoi de nouveaux mondes pourraient ressembler à l'avenir.

LES RÊVES DU MONDE DU FUTUR SELON MERCEDES-BENZ Le « Mercedes-Benz Future World » donne forme aux rêves futuristes des designers, d’une manière

si réaliste et si visionnaire que l’on est tenté de sauter dans l’ère à venir. Ces créatifs ont imaginé et développé de toute pièce leur vision du futur, en répondant à ces questions : à quoi le monde Mercedes-Benz ressemblerait-il dans l’avenir ? Comment seraient ses bâtiments, ses bureaux, ses voitures, ses rues ou même ses ponts ? L’ouvrage nous partage ces brillants projets et nous fait découvrir leur stade, leur centre de loisirs, leur Marina ou encore leur yacht. Les illustrations, nombreuses, nous plongent aisément dans leur univers complet et fascinant.

"SENSUAL PURITY - GORDEN WAGENER ON DESIGN" EN QUELQUES MOTS Les 160 pages du livre contiennent plus de 100 photographies couleur et plus de 50 illustrations en noir et blanc, dont la quasi-totalité a été produite exclusivement pour le livre. Sous les éditions Condé Nast International, il est publié en anglais et sera disponible à la vente sur Amazon ainsi que dans certaines boutiques d'art et magasins de musées.

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LE « IMAGINARIUM TOWER » EST UNE ATTRACTION DANS LE 'OASIS PLAZA', UNE PLATEFORME D’OBSERVATION DE 903M DE HAUT. LES VISITEURS PEUVENT APPRÉCIER LA VUE DEPUIS DES DRONES PLANEURS HUMAINS.

LE « CHANDELIER ROCKHOUSE » DU MERCEDES-BENZ FUTURE WORLD SE MÊLE PARFAITEMENT AU MILIEU MARIN NATUREL. CONSTRUITE SUR LES ROCHERS, CETTE VILLA SEMBLE ACCROCHÉE À LA FALAISE. L’INTÉRIEUR EST INONDÉ PAR LA LUMIÈRE DU JOUR GRÂCE À SES FENÊTRES PANORAMIQUES DE 180°.

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FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM JUIN 2017

DANS LE MERCEDES-BENZ FUTURE WORLD, LE « FLYING BRIDGE » EST COMPOSÉ D'UN TOTAL DE 10 VOIES ET INTÈGRE TOUT TYPE DE ROUTES : AUSSI BIEN DES AUTOROUTES TRADITIONNELLES QU'UNE VOIE RAPIDE - PLACÉE DANS UN TUNNEL DE VERRE ET ENTOURÉE D'UNE STRUCTURE CELLULAIRE. LA STRUCTURE FAIT 1,6KM DE LONG ET 250M DE HAUT.

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D S Q UA R E D 2 BARBARA BUI MONCLER KENZO M AC K AG E COLMAR V E R S AC E J E A N S C O U T U R E SUZUSAN S A LO N I L A M B E R TO LO S A N I CHRISTIAN DIOR BA L E N C I AGA P H I L I P P K A R TO G I U S E P P E Z A N OT T I GHOUD VENICE

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FUTUR

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ARCHITECTURE WETROPOLIS

WATERWORLD

Wetropolis. C’est le nom de la cité sur l’eau imaginée par le cabinet d’architecture thaïlandais S+PBA. Si le design et le concept de ce projet sont futuristes, Wetropolis est une réponse à une tragédie bien d’aujourd’hui : la disparition de Bangkok. La cité s’enlise irrémédiablement et disparaîtra dans quelques dizaines d’années. Par Alix Lucas

« Le changement climatique mondial entraîne une hausse du niveau d’eau de la mer. Cela aura une incidence sur les villes et les régions côtières autour du globe. Tout particulièrement pour celles qui ont été bâties juste au-dessus du niveau de la mer. Bangkok, la capitale de la Thaïlande, est sur la ligne de front. Le risque de la voir immergée est particulièrement élevé », explique S+PBA. Face à cette tragédie susceptible de frapper les 10 millions d’habitants que compte la mégapole asiatique, ce cabinet d’architecture thaïlandais a planché sur un projet de création d’une véritable ville sur l’eau appelée Wetropolis. Une cité futuriste au sein de laquelle les humains auraient un faible impact sur leur environnement, où l’homme et la nature coexisteraient en symbiose. « RECONSTRUIRE LA NATURE »

Construite à partir d’une armature en acier reposant sur des piliers en béton armé qui culminent à quelques mètres au-dessus de l’eau, l’enveloppe de

Wetropolis serait fabriquée à partir des mangroves indigènes, pour l’heure grandement détruites par l’urbanisation et l’aquaculture ( élevages de crevettes ). Ces écosystèmes participeraient également à filtrer les eaux et à assurer les besoins en oxygène des habitants. Sur le plan architectural, l’idée consiste à créer différentes cellules reliées entre elles par un dédale de passerelles. La vie de la cité est organisée sur deux étages avec des espaces résidentiels et d’autres dédiés à la vie communautaire tels que des écoles, des hôpitaux ou bien encore des fermes solaires fournissant l’énergie. « Les êtres humains doivent vivre dans le respect de la nature, avec pour objectif non pas uniquement de la conserver ou de la préserver, mais pour la reconstruire et rétablir son état d’origine » insiste S+PBA qui n’avance pas de montant quant à l’investissement nécessaire pour réaliser cette cité modulable. Mais le cabinet rappelle volontiers une réalité évoquée par les Nations Unies : d’ici 2050, Bangkok sera totalement enlisée. Avant de disparaître, un jour. Comme bien d’autres villes à travers le monde… spluspba.weebly.com

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// LES ÊTRES HUMAINS DOIVENT VIVRE DANS LE RESPECT DE LA NATURE, AVEC POUR OBJECTIF NON PAS UNIQUEMENT DE LA CONSERVER OU DE LA PRÉSERVER, MAIS POUR LA RECONSTRUIRE ET RÉTABLIR SON ÉTAT D’ORIGINE //

Ces perspectives en 3D, issues du bureau d’architecture S+PBA, décrivent un prototype de communauté post dilluvien - Koh Pan Yii - incluant toutes les fonctions (écoles, espaces publics, hôpitaux, industrie...).

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FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM SEPTEMBRE 2018

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ENVIRONNEMENT THE SEA CLEANERS

Images : The sea cleaners (Montage - PREMIUM)

LE SAUVETEUR DES MERS O

9 millions de tonnes de déchets plastiques par an, c'est le bilan catastrophique de nos océans. Le skipper Yvan Bourgnon a décidé de réagir en lançant le projet Manta, un navire capable de collecter en masse les déchets océaniques. Source : Theseacleaners

LE MANTA, une usine flottante pour traiter les déchets plastiques océaniques Les campagnes de collectes dureront de quelques jours à plusieurs semaines. Selon les premières estimations, la nature des plastiques récupérables sera, en majeure partie, d’une densité inférieure à celle de l’eau, soit principalement les polyéthylènes et propylènes les plus faciles à recycler. Les 3 collecteurs, situés entre les coques du navire, auront la capacité de ramener rapidement les déchets à bord. Une fois captés, les déchets sont acheminés par un système de tapis roulants sur la zone de tri manuel. Les plastiques sont ensuite compactés en balles de 1m³. Le MANTA pourra ainsi stocker jusqu’à 250 tonnes de déchets dans ses coques. Les balles seront ensuite déchargées à terre vers des centres de recyclage où le plastique sera revalorisé. Le navire sera également équipé de deux grues permettant aussi de sortir de l’eau de plus gros déchets flottants tels des filets de pêche ou des containers perdus par les navires.

Dimensions 70 m de long 49 m de large 61 m de haut 600 m3 /250 t de stockage Energies propres 2000 m2 de panneaux solaires 2 éoliennes Darrieus 1 Mw produit 4 moteurs électriques

n ne parle plus des dégats que produisent les déchets plastiques déversés dans la mer. Ceux-ci déciment la faune marine, et plus particulièrement les tortues, les cétacés, les mammifères et autres oiseaux marins. Au fur et à mesure de leur dégradation sous l’effet des ultraviolets, du sel et de l’action mécanique de la houle et des courants, ils se fragmentent en micro-déchets, puis en nano-déchets et sont ingérés directement par l’ensemble de la chaîne alimentaire marine. Pour certaines espèces, c’est près de 90 % des individus qui ont déjà ingurgité du plastique. On estime qu’en 2025 toutes les espèces marines, y compris les oiseaux auront ingurgité du plastique à plus ou moins grande échelle. De plus, ces « continents » de déchets favorisent le développement d’insectes marins (ex : les halobates) et de parasites qui profitent des amas de détritus flottants pour pondre dessus. La fragmentation du plastique, physique et chimique, est infinie. Au cours de sa dégradation, il libère toutes les substances toxiques qu’il contient dont les plus dangereux sont connus, pour leurs effets dévastateurs sur la santé (DDT, dioxine, PCB, phtalates, Bisphenol A, métaux lourds). Ces toxiques se fixent dans les organismes marins et se retrouvent dans les produits de la consommation humaine. Des tonnes de plastique s’échouent sur les

plages et dégradent les sites des littoraux, au point d’entraîner une réduction significative des activités touristiques. Partout, comme au Japon par exemple, on ne compte plus les îles dont les côtes et les plages sont jonchées de tonnes de déchets plastiques, réduisant à néant l’activité touristique. C’est le cas pour toute une partie du sud-est asiatique. Quant aux ressources halieutiques, elles sont en net recul partout. Bref, d’ici à 2050, l'océan contiendra 2 à 3 fois plus de plastiques, l'équivalent d'une tonne de poissons pour une tonne de plastiques. Yvan Bourgnon est sensibilisé à cette catastrophe depuis ses 8 ans, âge auquel ses parents l'emmènent sillonner les mers durant un tour du monde qui dura 3 ans. Un choc pour lui, qui constate à quel point tous les océans sont pollués par des immensités de déchets en tout genre. Aujourd'hui, après avoir accompli une carrière bien remplie de navigateur émérite, il décide de réagir avec la création de l'association The Sea Cleaners. Entouré d’une équipe d’experts et de professionnels, ils imaginent le MANTA, le premier navire hauturier capable de collecter et de traiter en masse, en haute mer ou près des côtes, les déchets océaniques flottants avant qu’ils ne se fragmentent. Le projet a réuni un bon nombre de mécènes et partenaires, dont La Fondation du Prince Albert II de Monaco. Vous pouvez également soutenir l'association sur le site www.theseacleaners.org PREMIUM 54

Le skipper Yvan Bourgnon

LES CHIFFRES D'UN NAUFRAGE 9 MILLIONS de tonnes de déchets plastiques dans les mers par an 1 MILLION d’oiseaux tués par an 100 000 mammifères marins tués chaque année + DE 1400 espèces marines déjà impactées 7O% des déchets flottants finissent par couler 450 ANS* pour qu’une bouteille plastique se dégradeemps est quasi infini



FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2015

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ÉCOLOGIQUE ALTAEROS ENERGIES

CHERCHEURS DE VENT Crédits photos : Altaeros Energies

Une start-up américaine a inventé une éolienne volante capable de capter les courants d'air puissants à haute altitude pour produire de l'énergie à moindre coût ! Par Dean Boyd

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F

© Valentin Angerer Photographer

// UNE FOIS EN ALTITUDE, L'ÉOLIENNE DU DIRIGEABLE GÉNÈRERAIT DEUX FOIS PLUS D’ÉNERGIE QUE LES ÉOLIENNES CLASSIQUES. //

ondée en 2010 à l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT) avec l'aide de fonds de l'état et de divers organismes scientifiques, la mission de la société Altaeros Energies est simple - élaborer la première éolienne aéroportée au monde destinée à exploiter l'énergie des vents forts à haute altitude. À l'origine, l'association de Altaeros à trois autres entreprises de la région a donné naissance à Greentown Labs, le site de production des prototypes situé à proximité du MIT à Cambridge. Aujourd'hui, ce sont près de quarante organisations de l'énergie et des technologies propres qui constituent la communauté de Greentown Labs. Ce projet a donc permis la création d'une communauté dynamique d'entrepreneurs prêts à résoudre de grands défis. Trois ans après sa fondation, Greentown Labs a dû déménager pour faire face à son développement. Le nouveau site de Somerville fourni à présent plus de 33000 m2 de bureaux et d'espaces de réunion, et double ainsi sa capacité à répondre aux besoins d'énergie et aux entreprises de technologies propres. Greentown Labs reçoit

maintenant plus de 5000 visiteurs par an, allant des étudiants du secondaire aux chefs de gouvernement étrangers, c'est devenu le centre de gravité des technologies propres et de l'innovation énergétique à Boston ! En s'appuyant sur des technologies de l'aérospatiale et des aérostats de l’armée américaine, Altareos a conçu une éolienne gonflable capable de voler dans les courants d'air en haute altitude, jusqu'à présent hors de portée des éoliennes traditionnelles. La Turbine Altaeros dynamisme Airborne (BAT) permettra de fournir de l'énergie dans les zones les plus reculées - villages, sites industriels ou avant postes militaires - qui n'étaient pas desservies par le réseau traditionnel et devaient s'appuyer sur des générateurs à diesel ou consommaient une éléctricité chère à acheminer. D'après la société, une fois en altitude, l'éolienne du dirigeable génèrerait deux fois plus d’énergie que les éoliennes classiques. Prouvée par des tests à 100 mètres d'altitude, cette performance s'explique par le fait que les vents sont plus forts et plus constants à cette hauteur. Autres avantages, son coût, qui devrait être réduit de 65% par rapport à un système d'éolienne sur pylône, et sa préservation du paysage.

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FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2016

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ÉTUDE SMARTTHINGS FUTURE LIVING REPORT

LES PRÉDICTIONS DE SAMSUNG Samsung a donné carte blanche à d'éminents spécialistes pour imaginer notre monde en 2116. Voici peut-être ce qui nous attend dans une centaine d'années. Par Célia Very

Il y aura des avancées considérables dans les matériaux de construction ainsi que dans l'automatisation. Les ouvriers et les grues seront remplacés par des robots et des drones...

L'eau est un élément indispensable à notre survie, il est possible d'en tirer de l'oxygène et d'utiliser les courants aquatiques comme source d'énergie.

Les progrès technologiques en matière de fabrication de drones vont permettre à chacun de transporter de lourdes charges, voire des maisons imprimées en 3D.

UN MODE D'HABITAT TRANSFORMÉ

UNE VIE RÉVOLUTIONNÉE

Dans un document long de 18 pages, Samsung, aidé de plusieurs universitaires, urbanistes, architectes et futurologues, rend un avis pour le moins étonnant sur notre vie dans 100 ans. La population étant grandissante, l'espace terrestre commencera à saturer. Les "gratteciel" ne seront plus de simples tours mais des méga structures gigantesques, rendues possibles grâce à de nouveaux matériaux tels que les nanofils de diamant (100 fois plus résistants que les câbles d'acier). Nous verrons également apparaître les "gratte-terre", des immeubles qui s'enfonceront de 25 mètres voire plus sous la surface. Avis aux claustrophobes... Mais la véritable révolution est la vie sous-marine, rendue possible grâce de nouvelles technologies qui permettent d'utiliser l'oxygène contenu dans l'eau pour respirer, mais également par les vagues qui fourniraient de l'énergie.

Home-office. Qui ne l'a jamais rêvé? Et bien messieurs vous vivez dans le mauvais siècle. En effet, dans 100 ans vos hologrammes iront pour vous à cette réunion cassepieds. Fini les déplacements, vous pourrez être présent où vous voulez à des centaines de kilomètres. Et comme vous serez tranquillement installé chez vous, pourquoi ne pas imprimer en 3D votre repas du soir ? En quelques clics, votre plat gastronomique sera directement imprimé dans votre cuisine. À première vue ce n'est pas très appétissant, mais on demande à tester. La 3D aura bel et bien changé nos habitudes puisque nous pourrons acheter, télécharger des designs de meubles, les customiser pour qu'ils puissent s'intégrer parfaitement à nos intérieurs. On parle même d'imprimer des maisons en 3D que des drones pourront transporter à l'endroit voulu, pourquoi pas sur votre lieu de vacances ? Côté médecine, les déplacements seront également devenus superflus puisque, de chez nous, nous serons capables de réaliser un diagnostic grâce à des capsules qui permettront d'analyser notre corps pour rendre un PREMIUM 58

L'épuisement des ressources de la planète nous poussera finalement à chercher une autre terre d'accueil dans le système solaire.

avis médical, et qui proposeront également les médicaments adaptés ou une éventuelle intervention chirurgicale. De plus, côté transports, "Retour vers le futur" et Doc Brown n'avaient pas totalement tort, l'espace aérien sera constitué de véritables autoroutes (avec ou sans péages ce n'est pas précisé...), où tout un chacun se déplacera à bord de son drone personnel.

ADIEU LA TERRE Selon Samsung, la conquête spatiale serait bien amorcée. Tout débuterait par la Lune, puis Mars, puis éventuellement d'autres exoplanètes. Pas tout à fait illogique, puisque nous serons un peu trop serrés sur notre bonne vieille Terre, alors pourquoi ne pas aller voir ailleurs ? Et au regard des avancées technologiques de ces derniers temps, rêver un peu ne fait pas de mal. Evidemment, tout cela n'est que prédiction, et Samsung le précise bien à la fin de la vidéo. Mais les bipèdes que nous sommes pourraient être vite amenés à déballer leurs cartons sur de nouvelles cités...


Pure et racée, l’Alpine Eagle est une réinterprétation contemporaine d’un de nos modèles historiques. Son boitier de 41 mm est équipé d’un mouvement automatique certifié chronomètre, le Chopard 01.01-C. Façonné en Lucent Steel A223, un acier exclusif et ultra résistant résultat de quatre années de recherche et développement, ce garde-temps d’exception, fièrement conçu et fabriqué par nos artisans, témoigne du meilleur de l’expertise et de l’inventivité de notre Manufacture.

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FUTUR

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2014

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ESPACE MARS ONE

OBJECTIF MARS S’il relève encore du doux rêve, le projet de colonisation de la planète Mars, porté par la Fondation Mars One, continue de se développer. Les aventuriers de la planète Terre vont avoir de la concurrence. Par Alix Lucas

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vec ses vacances en Amazonie, au Groenland ou au fin fond du bush australien, il est aujourd’hui encore possible de captiver son monde lors d’un dîner entre amis. C’est vrai, que depuis Le Luxembourg, ce n’est pas la porte à côté et pour peu que l’aventure soit bien racontée (quitte à en rajouter), il y a de quoi passer pour un aventurier des temps modernes. Mais d’ici quelques années, ce genre de balades pourrait fort bien faire doucement sourire. Bien trop terre à terre. D’ici 2025, 24 femmes et hommes partiront pour un voyage sans retour de plus de 6 mois, direction la planète rouge. Mars, en voilà une destination qui a de quoi faire rêver. Enfin, tout cela est encore théorique car ces aventuriers de l’espace qui seront désignés à l’issue d’une vaste sélection à l’échelon de la planète en 2015, ne sont pas encore tout à fait certains de partir. L’organisateur, la fondation néerlandaise Mars One, doit encore relever de sacrés défis avant d’espérer coloniser cette planète. À commencer par celui de la construction et de l’acheminement de

l’infrastructure nécessaire et de la fourniture en eau et en énergie. Et puis, se pose également la question du financement. Selon la Nasa, une mission vers Mars coûterait environ 200 milliards d’euros. Les organisateurs tablent sur beaucoup moins : l’envoi d’une première équipe de 4 personnes coûterait un peu plus d'un milliard par tête de pipe. Beaucoup moins cher, certes, mais réunir la somme ne sera pas simple non plus (cela dit, entre les frais d’inscription aux sélections, les ventes d’objets publicitaires et les opérations de crow funding, la Fondation fait son beurre). Les aventuriers du bout du monde (le nôtre) ont donc encore de beaux jours devant eux. Surtout que les plus futés d’entre eux feront remarquer que le retour sur Terre n’étant pas programmé, même si le projet aboutit, la concurrence et les envolées lyriques entre la poire et le fromage, seront forcément limitées. Vrai. Sauf que pour financer ce projet, l’une des solutions imaginées par la Fondation est de faire en sorte que le voyage comme la vie sur Mars fassent l’objet d’une émission de téléréalité. Après les Marseillais à Rio, les Marseillais à Miami, voilà les Marseillais sur Mars.

// SAUF QUE POUR FINANCER CE PROJET, L’UNE DES SOLUTIONS IMAGINÉES PAR LA FONDATION EST DE FAIRE EN SORTE QUE LE VOYAGE COMME LA VIE SUR MARS FASSENT L’OBJET D’UNE ÉMISSION DE TÉLÉRÉALITÉ. APRÈS LES MARSEILLAIS À RIO, LES MARSEILLAIS À MIAMI, VOILÀ LES MARSEILLAIS SUR MARS. //

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WATCHES

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2019

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// J’AI DE SUITE EU UNE AFFECTION PARTICULIÈRE POUR LA DAYTONA CAR J’AI TOUJOURS CONSIDÉRÉ QUE C’EST LA MONTRE QUI AVAIT LE MEILLEUR ÉQUILIBRE : UNE BONNE TAILLE, ELLE S’ADAPTE PARFAITEMENT AUTANT AU STYLE DÉCONTRACTE QUE BUSINESS OU CHIC // PREMIUM 62


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DOSSIER MONTRES LE COLLECTIONNEUR

UNE COLLECTION DE LÉGENDES

Premium a rencontré pour cette édition un collectionneur de l’emblématique marque à la couronne. Avec ses plus de 750.000 pièces vendues par an, Rolex compte de nombreux aficionados dans le monde. C’était le 19 décembre à Luxembourg. Récit de R., passionné d'horlogerie. Propos recueillis par Anne Ciancanelli - Photos : Etienne Delorme

Une partie de sa collection (De haut en bas, de gauche à droite) : 1. Rolex Cosmograph Daytona acier céramique fond blanc. Hommage à Paul Newman Une montre évidemment mythique. J’ai toujours aimé le look qu’elle confère 2. Rolex Datejust 36mm en acier et or C’est la première montre à lui que mon père m’a offerte. Cette pièce est donc celle qui, sentimentalement, vaut le plus pour moi. Je la mets rarement car je ne suis plus habitué à mettre des petits diamètres, mais elle reste un grand classique. 3. Rolex Oyster Perpetual Sky-Dweller, cadran bleu C’est celle que je mets le plus souvent en ce moment. Le diamètre est très bien, c’est du 42mm, avec un cadran épais, lourd. Elle a ce côté massif, très masculin. A savoir aussi que c’est l’un des calibres les plus complexes créés par les horlogers Rolex à ce jour. Elle possède deux fuseaux horaires, dont un excentré. La marque a mis au point un système qui permet de régler le tout à partir de la lunette, que l’on tourne. C’est la Ring Command. 4. Rolex D-Blue Deepsea James Cameron Un cadran bleu aux couleurs des profondeurs des océans, avec un dégradé subtil qui représente les différentes strates sous-marines jusqu’aux abysses. C’est un modèle qui célèbre une expédition au plus profond des océans du célèbre réalisateur James Cameron 5. Rolex Cosmograph Daytona or blanc sur bracelet alligator. Un cadran nacre rose, rare. 6. Rolex Cosmograph Daytona en or gris, cadran météorite C’est quelque chose cette pièce, c’est d’ailleurs la montre que j’ai le plus mise. L’idée de porter un bout de météorite au poignet, c’est fou. Dans les années 2000, Rolex a acheté un morceau de la plus grosse météorite tombée sur Terre afin de tailler des cadrans uniquement sur les modèles Cosmograph DAYTONA en or gris. La rareté de ce cadran, hormis qu'il soit taillé dans une matière datant de 4 Milliards d'années, est que chaque cadran est différent. 7. Rolex Oyster Perpetual GMT Master II en or blanc serti de diamants baguettes blanc et noir. Même si elle est sertie, elle reste selon moi un modèle très masculin. Par contre j’avoue que je la porte peu. 8. Rolex Cosmograph Daytona en acier. C’est la première Daytona que Rolex a fait avec son propre mouvement. Une incontournable.

L’

héritage. C’est sans doute le mot qui décrit le mieux l’histoire de la passion de R. pour les montres. Alors que son père constitue une collection de belles pièces horlogères, il suit naturellement ses pas. Et c’est probablement la Rolex en acier et or que celuici lui a offerte qui lui tisse, sans crier gare mais avec évidence, cet attrait prononcé pour l’incontournable marque à la couronne. Cette première montre le pousse à cultiver un intérêt sérieux pour l’horlogerie et elle restera, sans conteste, celle qui a le plus de valeur à ses yeux. Elle concrétise la transmission d’un père à un fils. Est la première montre qu'il s'est achetée ? Une Rolex évidemment, une Daytona acier avec cadran blanc. D'ailleurs, sa collection se compose aujourd'hui principalement de sa marque fétiche. Ce collectionneur admet qu’il s’est laissé embarquer pour devenir un aficionado de cette marque. Initialement, elle était pour lui le symbole d’un statut, mais très vite il a un véritable coup de cœur pour la ‘Daytona’ : « J’ai de suite eu une affection particulière pour la Daytona car j’ai toujours considéré que c’est LA montre qui avait le meilleur équilibre : une bonne taille, elle s’adapte parfaitement autant au style décontracte que business ou chic ». Ses préférences vont nettement vers des modèles sobres et sans être trop classiques. Des montres pratiques, robustes aussi ‘car il fait tout avec’ « Je vais au sport, à la piscine. L’avantage des Rolex Daytona c’est que ce sont des montres de tous les jours. ». Peu de bracelet cuir pour le coup, mais largement de l’acier ou de l’or. Alors lorsqu’on lui demande quelle référence il aimerait avoir, sa réponse est désarçonnante, tout comme le personnage : « La Rolex Sky-Dweller en or rose et cadran gris. Au départ, je ne suis pas trop or rose, et je ne sais même pas si elle me va d’ailleurs, mais en voyant la publicité, j’ai été complètement séduit. D’un point de vue esthétique, je trouve que le mélange entre le gris et l’or rose est magnifique ». Sa collection, il l’agrandit en fonction des nouveaux modèles qui sortent, sans plan, ni spéculation « de toute façon je ne revends pas, et je ne regrette aucun achat ! ». Avec des goûts qui s’affinent au cours des années, on retrouve dans sa collection de nombreux modèles particuliers et qui ne sont plus en production aujourd’hui. Des icônes, desquelles il ne reste jamais très loin, R. se laisse attraper par le ‘rare’. Et c’est là que commence le sillon des collectionneurs.

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HIGH-TECH

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM AVRIL 2015

// SI VOUS DEMANDEZ À UN JEUNE DE 18 ANS S’IL PRÉFÈRE JOUER UNE HEURE AVEC SON JEU OU REGARDER UN GRAND PRIX, IL CHOISIRA PROBABLEMENT LE JEU ! // MAURIZIO ARRIVABENE, DIRECTEUR D'ÉQUIPE FERRARI

L

e nouveau Directeur d’équipe de Ferrari, Maurizio Arrivabene, s'exprime sur les récentes images dévoilées par la Scuderia ainsi que l’avenir de la F1 : "Ce concept était une provocation, ni plus ni moins. Mais ne vous méprenez pas : je ne pense pas qu’il soit si éloigné que cela de ce que nous pourrions réussir à créer dans le futur. Tout ce que j’espère, c’est que d’autres équipes en feront de même et proposeront à leur tour d’autres idées. Je suis d’avis que cela serait la bonne façon de faire évoluer les choses." Car Arrivabene ne cache pas son inquiétude, notamment au sujet du jeune public qui semble se désintéresser de la discipline. "Nos véritables concurrents ne se trouvent-ils pas dans les jeux vidéo ? Ces voitures-là sont magnifiques, non ? Si vous demandez à un jeune

de 18 ans s’il préfère jouer une heure avec son jeu ou regarder un Grand Prix, il choisira probablement le jeu ! L’aspect des monoplaces reste très important." Poursuivant son raisonnement, l’homme fort de Ferrari appelle à libérer à nouveau la créativité des ingénieurs. "Les règlements d’aujourd’hui sont vraiment trop restrictifs. C’est aussi pour cela que nous avons présenté ce concept. Nous voulions libérer la créativité et essayer de créer une superbe voiture. Je serais vraiment favorable à ce que d’autres présentent des idées similaires, sans pour autant affirmer que notre projet était le meilleur. Il faut sortir de cette situation, la F1 doit prendre le risque de bouleverser les choses." La position d’Arrivabene est donc claire et épouse celle de bien des dirigeants actuels en Formule 1 : puissance et créativité doivent à nouveau être au centre des débats à l’avenir.

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F1 FERRARI DESIGN FORMULA 1 CONCEPT

FORMULE MAGIQUE Alors que se décide l'avenir des courses de F1 chez les principaux interessés, la Scuderia provoque le débat en créant un site présentant un concept de ce qui pourrait être la formule 1 du futur. Ferrari n’est d’ailleurs pas la seule équipe à avoir imaginé des F1 futuristes. Red Bull avait déja songé à un projet et des designers indépendants ont laissé libre cours à leur imagination sans limite... Par Dean Boyd

L'objectif de la ferrari Formula 1 concept est de recueillir les commentaires des internautes sur son site web : f1concept.ferrari.com

Le projet de Ferrari n'est pas sans rappeler le concept Red Bull réalisé par Adrian Newey pour un célèbre jeu vidéo

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CULT

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM JANVIER 2013

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DESIGNER 100ÈME ANNIVERSAIRE DE BERTONE

BERTONE, UN SIÈCLE… D’AVANCE La Nuccio. C’est le nom du superbe prototype dessiné par le designer Mike Robinson à l’occasion du 100e anniversaire de Bertone. Par Alix Lucas

U

n coupé sportif doté d’un V8 4,3 l de 480 chevaux, dont les lignes sont inspirées du style maison du mythique carrossier et designer italien et notamment de la fameuse Lancia Stratos Zero. En ce qui concerne son nom, Nuccio est le surnom de Giuseppe Bertone, qui a repris les rênes de l’entreprise familiale en 1946. Nuccio est le fils de Giovanni, le fondateur de la Carrozzeria Bertone en 1912. C’est alors un atelier spécialisé dans la construction et la réparation de carrosses. Ce n’est qu’en 1920, avec l’essor de l’automobile, que l’entreprise se voit confier sa première commande de la part du constructeur SPA (Società Piemontese Automobili) qui lui confie le design de la 23S. Un essai transformé et qui ne s’est pas démenti depuis. AVANT-GARDISME

Sous l’impulsion de Giuseppe Bertone, l’entreprise travaille avec les plus grands constructeurs : Fiat et Lancia,

mais également, à partir des années 1950, Alfa Romeo, Ferrari, Aston Martin ou bien encore Lamborghini. Un exceptionnel parcours ponctué de pépites, tant du côté des voitures populaires que des modèles d’exception, comme la BMW 3200 CS, la Lancia Stratos, la Ferrari 250 GT, la Lamborghini Miura ou, plus récemment, l’Alfa Romeo GT. Ces dernières années, le carrossier et designer a étoffé sa palette de services en direction de ses clients, pour assurer des projets de l’esquisse jusqu’au prototype. Il a également développé une véritable expertise dans des métiers d’avenir comme les nouvelles technologies, mais aussi et surtout dans les moteurs et les matériaux durables. Des évolutions auxquelles était très attaché Giuseppe Bertone, décédé en 1997. Rachetée, en partie, par Fiat en 2009 et actuellement dirigée par Lili Bertone, l’entreprise n’est certes plus au faîte de sa gloire mais reste tout de même une référence. La Nuccio, comme la superbe Jaguar B99 créée un an plus tôt, confirme à bien des égards que Bertone est toujours un sacré concepteur de voitures. Mais aussi de scooters et même de trains. PREMIUM 66

Lancia Stratos Zero (1970)


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POWER

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2017

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BUSINESS CAR DE LUX'

AU SERVICE DE VOTRE MAJESTÉ Créée depuis 2010 à Luxembourg, la société Car de lux' est spécialisée dans la vente et le leasing de véhicules premium et d'exception, rencontre avec son dirigeant Cédric Michel. PREMIUM : Quelle a été votre stratégie pour vendre vos premiers véhicules de luxe ? Avezvous misé sur un moyen en particulier ? Cédric Michel : J’ai tout d’abord fait appel à tous mes amis, mes connaissances, mes relations. Je me souviens encore de les avoir tous contactés pour leur dire : « Si tu cherches à changer de véhicule ou si tu connais quelqu’un qui souhaite changer de véhicule, surtout fais-moi signe et fais appel à moi et je m’en occuperai de la meilleure des manières possibles ». L’aventure Car de Lux’ a commencé comme cela. Plusieurs longs mois d’appels téléphoniques, d’e-mails, puis 1 vente, 2, 3, etc. PREMIUM : On sait que votre passion pour l'automobile ne date pas d'hier, mais est-ce que vous auriez pu exercer une autre activité ? C. M. : J’aurais adoré être directeur des achats d’une société importante, d’un grand groupe. Dans la grande distribution je pense que je me serais éclaté. La négociation est la phase que je préfère dans ce métier. Aujourd’hui, le bénéfice s’effectue à l’achat.

PREMIUM : Comment décririez-vous le Client Car de lux'? C. M. : Une personne qui souhaite par-dessus tout un excellent service, un véhicule qui correspond véritablement à ses attentes et un suivi par notre équipe tout au long de la possession de son véhicule.

// NOUS OFFRONS À CHAQUE CLIENT DES PRODUITS ET SERVICES SURMESURE EN FONCTION DE SES BESOINS ET EN RELATION AVEC CHACUN DE SES VÉHICULES. //

PREMIUM : Vous est-il déja arrivé de ne pas pouvoir satisfaire la demande d'un client exigeant ? Un véhicule introuvable en somme... C. M. : Oui malheureusement cela est déjà arrivé et à plusieurs reprises… C’est frustrant car nous avons la demande ferme mais nous ne pouvons y répondre. Nous faisons bien évidemment en sorte que cela arrive rarement et c’est le cas. Mais nous pouvons tout-àfait comprendre qu’à partir d’un certain budget, le client exige un véhicule qui corresponde à 100% à ses attentes. Et c'est pourquoi, nous faisons du sur-mesure. Chaque personne souhaite un véhicule différent et qui lui est propre.

PREMIUM : Quels sont les marques et les modèles qui rencontrent le plus de succès ? C. M. : Cela peut changer chaque année, il y a des variations en fonction des sorties de nouveaux modèles de chaque marque. Mais en règle générale, ce sont les marques Premium suivantes qui rencontrent le plus de succès : Audi, Range Rover et Mercedes. Dans les marques de Luxe, ce sont Porsche, Ferrari & Lamborghini qui sont plébiscitées.

PREMIUM : Comment voyez-vous l'avenir de votre activité ? C. M. : J’ai envie de dire : seul l’avenir nous le dira. Mais il est très clair qu’il y a encore un important développement à effectuer au Grand-Duché, de nouveaux produits et services à mettre en place pour nos clients afin qu’ils soient toujours de plus en plus satisfaits. Puis un développement dans d’autres pays, pourquoi pas... Mais Luxemburg First!

Photo : Etienne Delorme

PREMIUM : Quels sont les produits et services proposés par Car de Lux’ ? C. M. : Notre activité principale est la vente et le leasing de véhicules premium et d’exception, aussi bien neufs que d’occasion. Mais nous avons également un large panel de produits et services que nous proposons à nos clients : pick-up de leurs véhicules à leur domicile ou sur leur lieu de travail pour chaque intervention sur leurs

véhicules, pose de systèmes de géolocalisation par satellite, divers traitements carrosserie, gardiennage hautement sécurisé, covering, vitres teintées, etc… Nous offrons à chaque client des produits et services sur-mesure en fonction de ses besoins et en relation avec chacun de ses véhicules.

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POWER

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM SEPTEMBRE 2014

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EXPOSITION DREAM CARS FROM THE 20TH CENTURY

VOITURES DE

RÊVES

Inhabituel. Surprenant. Futuriste. Imaginatif. Détonnant. Voici la liste non exhaustive des mots nous venant à l’esprit quand on admire la nouvelle exposition « Dream Cars » du High Museum of Art d’Atlanta. Retour vers le futur de l’automobile, imaginé dans le passé par des futuristes... ! Par Marie-Camille Rauch

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concept-cars construits entre 1930 et 2001 ont été imaginés et ont ainsi repoussé les limites de l’industrialisation. Comme son nom l’indique, un « Concept-car » est un concept, et ne signifie pas forcément que la voiture verra le jour. Cependant, selon Sarah Schleuning, conservatrice de l’exposition et conservatrice des arts décoratifs et du design du Musée, « Dream Cars démontre comment le design peut transcender le présent et offrir de nouveaux horizons et de nouvelles opportunités au futur ».

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Wayne Cherry (American, born 1937), “Runabout” Design Concept, ca. 1964, gouache on paper, 19 × 30 inches. Brett Snyder Collection. Photo by Mike Jensen.

Cadillac Cyclone XP-74, 1959. Designed by Harley J. Earl and Carl Renner. Courtesy of General Motors Heritage Center, Warren, Michigan. Photo by Peter Harholdt.

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POWER

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM SEPTEMBRE 2014

// DREAM CARS DÉMONTRE COMMENT LE DESIGN PEUT TRANSCENDER LE PRÉSENT ET OFFRIR DE NOUVEAUX HORIZONS ET DE NOUVELLES OPPORTUNITÉS AU FUTUR //

2010 Porsche Spyder F10

Porsche 918 Spyder Concept Car, 2010. Designed by Michael Maurer and Porsche Design Studio.Courtesy of Porsche. Photo © Porsche

1942 L' œuf électrique

LES PIÈCES MAÎTRESSES DE L’EXPOSITION • « L’œuf électrique » de Paul Arzens (1942), une voiture électrique en forme de bulle designée par Arzens pour son usage personnel à Paris, pendant l’occupation allemande. • « Scarab’ » de William Stout (1936), qui est la genèse du mini-van ! • BMW « GINA Light Visionary Model » de Christopher Bangle (2001) est un exemple contemporain d’un modèle totalement futuriste. GINA signifie : Géométrie et fonction Dans une possibilité infinie -N- d’Adaptations (le N est symbole de l’infini). • « 918 Spyder Concept Car » 2010 par Porsche et Michael Mauer, est un exemple actuel des possibilités de Porsche en matière de voiture électrique, pour répondre aux besoins grandissants de sa clientèle de luxe. Les besoins des designers étaient doubles : penser sans les limites qu’on leur imposait, et repousser les possibilités de création. Pari réussi, pour une exposition qui nous rappelle combien il est important de dépasser ses propres limites !

L’Oeuf électrique,1942. Designed and fabricated by Paul Arzens. Courtesy Musée des Arts et Métiers, Paris, France. Photo by Michel Zumbrunn and Urs Schmid.

2001 BMW Gina

1936 Stout Scarab

BMW GINA Light Visionary Model, 2001. Designed by Christopher Bangle.Courtesy of BMW. Photo © BMW AG

Stout Scarab, 1936. Designed by William B. Stout. Courtesy of Larry Smith. Photo by Michael Furman.

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1947 Timbs

Norman Timbs Special, 1947. Designed by Norman Timbs. Courtesy of Gary and Diane Cerveny. Photo by Peter Harholdt.

1948 Tasco

1955 Ghia Gilda

Tasco, 1948. Designed by Gordon M. Buehrig. Courtesy of the Auburn Cord Duesenberg Automobile Museum, Auburn, Indiana. Photo by Peter Harholdt.

Chrysler (Ghia) Streamline X “Gilda,” 1955. Designed by Giovanni Savonuzzi and Virgil Exner. Courtesy of Scott Grundfor and Kathleen Redmond. Photo by Michael Furman.

1932 Ford_Speedster

1935 Bugatti Aerolithe

Edsel Ford Model 40 Special Speedster®, 1934. Designed by Edsel Ford and Eugene T. “Bob” Gregorie. Courtesy of the Edsel and Eleanor Ford House, Grosse Pointe Shores, Michigan.

Bugatti Type 57S Compétition Coupé Aerolithe recreation, 1935. Designed by Jean Bugatti and Joseph Walter; made by The Guild of Automotive Restorers. Courtesy of Christopher Ohrstrom. Photo by Joe Wiecha.

1954 Firebird I

1970 Ferrari Pininfarina 512 S

Ferrari (Pininfarina) 512 S Modulo, 1970. Designed by Paolo Martin. Courtesy of Pininfarina S.p.A., Cambiano, Turino, Italy. Photo by Michel Zumbrunn.

1970 Lancia Stratos Zero

General Motors Firebird I XP-21, 1953. Designed by Harley J. Earl, Robert F. “Bob” McLean, and GM Styling Section staff. Courtesy General Motors Heritage Center. Photo by Michael Furman. Lancia (Bertone) Stratos HF Zero, 1970. Designed by Marcello Gandini. Courtesy XJ Wang Collection. Photo by Michael Furman.

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POWER

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM SEPTEMBRE 2018

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MOTO HARLEY-DAVIDSON BLUE EDITION

LES ROUES DE LA FORTUNE

C'est la moto la plus chère au monde, elle est née de la collaboration entre l'horlogerjoaillier parisien Bucherer et l’atelier-boutique suisse Bündnerbike. Estimée à 1,888 million de francs suisses, la Harley-Davidson BLUE EDITION met la pédale très haute !

L

a Harley-Davidson Softail Slim S qui a servi de base à la fabrication de cette pièce unique n'est guère reconnaissable. Il aura fallu une année aux horlogers de Carl F. Bucherer, aux joailliers de Bucherer Fine Jewellery et aux spécialistes de Bündnerbike pour concevoir et confectionner la Harley-Davidson BLUE EDITION. Plus de 2 500 heures de travail ont été nécessaires à la réalisation de ce projet qui allie artisanat suisse et passion pour les produits exclusifs, sur-mesure et incroyablement cool. Le cadre complet est constitué d’une seule pièce, sans la moindre soudure, et même les jantes ont été confectionnées sur-mesure. Une fenêtre donnant sur le carter de l’arbre à cames permet d’observer sa rotation, la commande de vannes et le clapet d’étranglement doré. Des lampes LED à résistance thermique éclairent ce spectacle, c'est la première moto au monde à être dotée d’un moteur à éclairage interne ! Diverses parties de la moto sont recouvertes d’or ; quant à la selle en cuir bovin, elle a été cousue à la main en Suisse. Sa couleur irisée, bleu intense et lumineux, a été obtenue grâce à une technologie spéciale. Après avoir été argentée, six couches de couleur ont été appliquées selon un procédé de peinture secret. Enfin, une montre de Haute Horlogerie et des pierres précieuses ornent la moto. La bague tournante Dizzler de la collection Bucherer Fine Jewellery a été spécialement adaptée pour être montée sur le guidon. Une autre paire de bagues en diamants a été montée sur la fourche, ainsi qu'une dernière sur le réservoir gauche. Deux cadrans en verre blindé de part et d'autres du réservoir, renferment la bague solitaire à six griffes Heaven, sertie de son diamant 5.40 ct et la montre Carl F. Bucherer qui arbore les éléments d’un moteur de moto. Afin d’éviter que les vibrations du moteur n’endommagent le mouvement mécanique, cette dernière est fixée par un système sophistiqué d’anneaux en silicone qui jouent également le rôle de remontoir. Le propriétaire a de quoi se réjouir, car la moto va de paire avec une autre pièce unique de Carl F. Bucherer : une montre-bracelet. Spécialement créée pour l’acheteur par l’horloger, celle-ci porte sur son cadran des éléments de design de la moto et de son moteur. Ainsi, l’acheteur n’aura pas besoin d’être au guidon de sa moto pour arborer un trésor d’art horloger suisse.

Deux cadrans en verre blindé sur le réservoir renferment une bague sertie de son diamant 5.40 ct et une montre qui arbore les éléments d’un moteur de moto

La bague tournante Dizzler de la collection Bucherer Fine Jewellery a été spécialement adaptée pour être montée sur le guidon

Une montre spécialement créée pour l’acheteur par l’horloger, porte sur son cadran des éléments de design de la moto et de son moteur

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Sur les réseaux : www.luxgears.com www.facebook.com/luxgears instagram.com/luxgears/ Photo : Christian Wilmes pour PREMIUM

En collaboration avec l'Automobile Club du Luxembourg

Les Drives test d'Antonio da Palma Ferramacho, ingénieur automobile

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LUXGEARS

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2017

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ESSAI ROLLS ROYCE GHOST

VAISSEAU FANTÔME

Depuis le début du siècle dernier, Rolls Royce symbolise ce qui se fait de mieux en matière d’automobile. Confort, luxe et volupté mais aussi excellence, puissance et démesure se retrouvent concentrés dans ces automobiles d’exception. En voiture pour l’essai d’un mythe ! Par Antonio Da Palma Ferramacho #luxgears Photos : Igor Sinitsin Photography Cote Luxgears : Tous nos remerciements au Skatepark Hollerich

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LUXGEARS

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2017

// LE SILENCE À BORD EST À PEINE PERTURBÉ PAR LA SONORISATION HAUTE FIDÉLITÉ QUI DISTILLE UNE MUSIQUE DE FOND CRISTALLINE. TOUS NOS SENS SONT EN ÉVEIL ET NOUS JOUISSONS DE CE MOMENT INTENSE EN ÉMOTIONS ! //

SPECTRE ARGENTÉ Aujourd’hui, la Ghost représente le « modèle d’accès » de Rolls Royce mais en 1907 son ancêtre, la « Silver Ghost », était l’une des premières automobiles conçues par Henri Royce et établissait alors la réputation d'élite de la marque au niveau planétaire. Introduite en 2010 et revisitée en 2014 avec la Serie II, la Ghost des temps modernes a été pensée, conçue et produite par son nouveau propriétaire qui n’est autre que BMW. Et si elle emprunte certains composants à la banque d’organes BMW, elle n’en a pas moins des caractéristiques propres et une personnalité inédite. À commencer par une carrosserie originale aux proportions généreuses et pourvues des fameuses portes de type « suicide », un moteur V12 à double suralimentation et une dotation technologique de haute volée. Trois déclinaisons de la Ghost existent sous la forme de la berline que nous testons dans ces lignes, du coupé Wraith et du cabriolet Dawn. Au sommet de la gamme Rolls Royce, on retrouve la Phantom, elle aussi déclinée en berline, coupé et cabriolet Drophead.

DYNAMIQUE, MODERNE ET LUXUEUSE Ces qualificatifs, repris par le département marketing de la marque, collent parfaitement à la plastique et à l’esprit de la Ghost. Cela commence par le style de sa carrosserie qui, malgré ses formes classiques et presque intimidantes, se révèle progressivement au fil du temps comme l’expression moderne du luxe et de l’excellence. Avouons-le, nous ne nous étions jamais trop attardés sur l’esthétisme des Rolls modernes mais à force d’observer cet exemplaire quatre jours durant, nous avons pu découvrir bien des détails stylistiques au point de la trouver terriblement belle et classieuse, une prouesse en matière de design ! Cette remarque vaut également pour l’habitacle dont l’ambiance rappelle les standards historiques de la marque avec, pour exemples, la finesse de la jante de son volant et de ses commodos, les tirettes qui actionnent le système de climatisation ou les cuirs et boiseries qui ornent tableau de bord et contre-portes… Pourtant, à travers ce classicisme filtre

une touche technologique certaine par la présence des systèmes multimédia et d’aides à la conduite qui sont aussi efficaces que discrets… Une sorte de recherche de l’excellence en toute simplicité. Notre véhicule d’essai était une Ghost bicolore à empattement allongé (de 170 mm) en provenance directe de l’usine de Goodwood. Une Rolls flambant neuve immatriculée au Royaume-Uni, cela a de quoi interloquer, et cela même au Luxembourg ! C’est précisément ce que nous avons pu constater, un peu amusés, en observant la réaction des passants et des conducteurs luxembourgeois, surtout ceux au volant de leur « grosse cylindrée », qui se devaient d’abdiquer devant tant de classe… difficile de concurrencer un tel mythe !

CONDUIRE… OU ÊTRE CONDUIT ? Prendre le volant d’une Rolls est un moment d’exception, un privilège d’une vie que peu d’entre nous pourront expérimenter. Si pour certains cela se résume en la présence du fameux « Spirit of Ecstasy » au bout du long capot, la réalité de cette expérience est bien plus complexe et riche en sensations… Elle commence par la découverte de son habitacle néo-rétro qui nous immerge dans cette atmosphère exquise et raffinée propre à la marque. Et quand arrive enfin le moment tant attendu, celui du démarrage, une émotion profonde nous envahit ! Confortablement installé dans notre siège recouvert de cuir Connolly, nous pressons le bouton du démarreur et percevons une lointaine vibration… le moteur vient de prendre vie ! Pour nous en convaincre, nous en cherchons désespérément la confirmation via le comptetour mais c’est peine perdue car il est inexistant ! À sa place, trône un manomètre gradué de 0 à 100% dont l’aiguille est plantée sur 100… C’est le « power meter » qui nous informe de la réserve de puissance disponible à tout instant. Un détail unique ! Nous engageons la boîte automatique sur « Drive », relâchons les freins, et notre Ghost se met en mouvement dans un silence total en donnant l’impression de flotter au-dessus de la route… Ca y est, nous conduisons une Rolls ! Les premiers tours de roues resteront gravés à jamais dans notre mémoire ; PREMIUM 78

l’onctuosité du moteur V12, la fine jante de son volant à travers lequel filtre une direction douce et légère, la suspension souple et presque sensorielle. Le silence à bord est à peine perturbé par la sonorisation haute fidélité qui distille une musique de fond cristalline. Tous nos sens sont en éveil et nous jouissons de ce moment intense en émotions ! Pourtant nous aimerions nous installer à l’arrière pour profiter pleinement du supplément de place dévolu aux jambes de cette version allongée… Qu’à cela ne tienne, l’espace d’un instant nous permutons nos positions avec le photographe et, parfaitement installés dans le siège arrière ajusté en mode couchette avec la fonction massage enclenchée, nous fermons les yeux en nous laissant conduire dans ce carrosse dont les ondulations subtiles nous bercent en toute volupté…

LE CARACTÈRE FAÇON « BLACK BADGE » A notre grand étonnement, nous avons autant apprécié la Ghost derrière son volant que depuis les places arrière. De fait, le plaisir de conduite de ce mastodonte est réel malgré un gabarit (5,57 m) et un poids (2,47 t) non négligeables… ce qui en dit long sur les compétences de ce véhicule hors normes. D’ailleurs, au fil des kilomètres, notre conduite s’est faite de plus en plus dynamique au point d’être surpris par le rythme adopté ! C’est probablement pour cette raison que Rolls Royce a récemment lancé le label « Black Badge » qui rajeunit l’image de la Ghost avec un traitement esthétique où la plupart des chromes sont partiellement teintés en noir brillant. Ainsi configurée, la Ghost dégage une dégaine inhabituelle, presque sportive, pour un véhicule de cette classe. Un traitement qui pourrait bien plaire à certaines couches aisées de la société comme le milieu du showbiz ou simplement une clientèle plus jeune – et très aisée - qui désire se distinguer avec une certaine sobriété. Le monde automobile est en plein changement avec des révolutions technologiques à venir comme l’électrification et la conduite autonome, mais une chose est sûre, il y aura toujours une place pour des véhicules d’exception comme celui de notre essai.


LES APPELLATIONS FANTASMAGORIQUES

FICHE TECHNIQUE

Très vite dès ses débuts, Rolls Royce désigna ses modèles par des noms évoquant des fantômes, des spectres ou des ombres pour symboliser le silence, l’aisance et le confort de ses voitures capables de se déplacer comme si elles flottaient, tels des fantômes, au-dessus de la route… tout un programme qui perdure aujourd’hui encore !

Moteur :

SPIRIT OF ECSTASY : L’EMBLÈME LE PLUS FAMEUX AU MONDE L’emblème des Rolls-Royce représentant une jeune femme les bras déployés dans sa robe flottant au vent, est un joyau de l'art nouveau créé en 1911 par l'artiste anglais Charles Sykes. Depuis cette époque il trône sur le sommet des radiateurs (aujourd’hui les calandres) de chaque Rolls Royce.

V12 biturbo injection directe

Cylindrée (cm ) :

6592

Puissance (ch./kW @ rpm) :

570 / 414 @ 5250

Couple (Nm @ rpm) :

780 @ 1500

Boîte de vitesse :

Automatique 8 vitesses

Entraînement :

Propulsion

0-100 km/h (s) :

4,9

Vitesse Max (km/h) :

250

Consommation (l/100 km) :

14,0 (annoncé)

Emissions CO2 (g/km) :

327

Poids (kg) :

2470

Prix du modèle testé (EUR) :

392.272

3

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THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2018

Photo Max Haim

SPORT

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BASEJUMP SOUL FLYERS

LES AILES DU DÉLIRE

3 ans après leur saut depuis le sommet du Burj Khalifa à Dubaï, le nouvel exploit des Soul Flyers est tout aussi extraordinaire. Les français Fred Fugen et Vincent Reffet sont parvenus en octobre dernier à rentrer dans un avion en plein vol au-dessus des Alpes suisses ! Interview David Bail - photos Max Haim & Thibault Gachet pour Red Bull PREMIUM 80


Le 13 octobre 2017, les Soul Flyers s'élancent en Basejump du sommet du Jungfrau dans les Alpes suisses (4,158m) et parviennent à rentrer à l'intérieur de l'avion en plein vol.

Photos : Thibault Gachet

La wingsuit de Fred et Vince, une Freak2 de la marque Squirrel, leur sponsor

Leur exploit accompli, tout le stress accumulé durant leurs longs mois de préparation s'évacue dans l'avion, Fred et Vince peuvent enfin laisser exploser leur joie

réés en 2003 par un groupe de sportifs unis par l'amitié et par leur passion pour les disciplines aériennes, les Soul Flyers étaient composés à l'origine de Loïc Jean-Albert, Valéry Montant, Claud Remide et Stéphane Zunino. Ensemble, ils ont pratiqué le parachutisme, le Basejump, la wingsuit et le parapente dans le monde entier. Au fil des années, l’équipe a évolué. Elle a vu certains membres arrêter pour diverses raisons, mais a aussi accueilli de nouveaux venus : Antoine Montant, Fred Fugen, Vince Reffet et Jean-Philippe Teffaud. Elle a également dû faire face à de douloureuses pertes (Valéry et Antoine Montant). Début 2010, Fred & Vince décident de relancer la team qui était en « stand by » avec l'aide de leur cameraman/photographe Jean-Philippe, de Loïc, devenu pilote d'avion et d'hélicoptère, mais aussi leur mentor et conseiller, et de Stéphane qui est le concepteur des matériels de Basejump, parachutes et wingsuits qu'ils utilisent (Société FLYYOURBODY). Ils sautent en parachute ensemble depuis l’année 2000 et leurs nombreuses années d’entraînement en Freefly (environ 10000 sauts ensemble) et dans les autres disciplines de l’air leur ont permis d’acquérir une extrême précision, une synchronisation parfaite sur tous les mouvements et les trajectoires. Leur envie de continuer à repousser les limites, d’utiliser leurs compétences aériennes dans des projets, des tournages, des démonstrations, est extrêmement forte. PREMIUM 81

LEUR FAITS D'ARMES LES PLUS SPECTACULAIRES 2016 : UN VOL AVEC JETMAN ET LA PATROUILLE DE FRANCE Equipés des mêmes ailes à réacteurs que celles de Jetman (le pilote suisse Yves Rossy), ils ont volé en formation aux côtés de la patrouille de France, à 270 km/h ! 2014 : LE SAUT EN BASEJUMP DEPUIS LE BURJ KHALIFA PINNACLE Un rêve devenu réalité, sauter du haut de Burj Khalifa, la tour la plus haute du monde ! 2014 : UN SAUT EN HAUTE ALTITUDE AU-DESSUS DU MONT BLANC Largués à 10.000 mètres d'altitude, par -50 degrés, au-dessus du massif du Mont-Blanc, ils établissent un record de saut en freefly.


SPORT

THE 2020 EDITION COLLECTOR - PREMIUM FÉVRIER 2018

PREMIUM : Quelle est votre source d'inspiration pour élaborer le scénario de vos exploits? Fred Fugen : On est issus de la compétition et principalement du Freefly que l'on pratiquait à haut niveau en équipe de France de parachutisme, c'est une discipline artistique qui demande de la créativité pour inventer continuellement de nouvelles figures. Associée à d'autres disciplines, comme le basejump, le wingsuit, le speedriding et la soufflerie, cela nous procure de nouvelles sources d'inspirations pour créer des figures et de nouveaux mouvements. Le relief géographique peut aussi devenir une source d'inspiration. Ainsi, des trajectoires de vol peuvent naître à partir de la forme des montagnes. L'idée du projet "A door in the Sky" nous est venue de la vie de Patrick de Gayardon, un pionnier du parachutisme qui en 1997 a sauté en wingsuit de son avion pour le réintégrer à nouveau en plein vol ! On a donc proposé un projet similaire à Red Bull, en le faisant évoluer. Ainsi est née l'idée de s'élancer en basejump depuis une montagne pour voler en formation avant de pénétrer ensuite à deux dans l'avion. C'était aussi une manière de lui rendre hommage, puisqu'il y a tout juste vingt ans que Patrick a effectué son exploit.

PREMIUM : Avez-vous déja été sollicités par le cinéma pour régler des cascades ou doubler des acteurs? C'est déja arrivé quelquefois, comme dans le film Largo Winch pour des scènes de doublures avec l'acteur Tomer Sisley...

PREMIUM : Parvenez-vous à vivre de votre passion? On y parvient, bien que notre discipline peu médiatisée ne nous permette pas de gagner des sommes comparables à d'autres sports. C'est devenu possible grâce à certains sponsors notamment, comme Red Bull, Tag Heuer ou Julbo qui nous soutiennent. (Ndlr : Ils sont athlètes Red Bull depuis début 2012, et toujours à la recherche de nouveaux partenaires)

PREMIUM : Quel est votre rêve le plus fou, celui qui malheureusement ne pourra jamais dépasser les limites de votre imagination faute de moyens ou de risques exagérés? On a fait tant de choses qui semblaient irréalisables... comme par exemple voler avec les ailes de Yves Rossy (Jetman) aux côtés des avions de la patrouille de France, du coup on peut se permettre de tout imaginer aujourd'hui !

PREMIUM : Pensez-vous que vous êtes accrocs? En d'autres termes, est-ce que vous pourriez faire autre chose? Au-delà de l'adrénaline, c'est surtout la passion du vol, on est issus de familles de parachutistes, on sautait déjà en parachute avec nos parents quand on était jeunes.

PREMIUM : Comment vos proches, votre compagne, votre famille et vos amis, vivent-ils votre passion? Ils le vivent très bien, car on vit dans un univers de parachutsites, nos femmes, nos amis sont tous des parachutistes. Ils nous soutiennent et on partage nos aventures avec eux. PREMIUM : Que pensez vous de la manière dont est présenté le wingsuit au cinéma ? Notamment dans le récent remake de Point Break... Ce sont des amis américains qui ont tourné la partie wingsuit/basejump en Suisse, ils ont tourné des supers séquences, mais la manière dont cela a été utilisé dans le film relève vraiment du cinéma.

// L'IDÉE DU PROJET "A DOOR IN THE SKY" NOUS EST VENUE DE LA VIE DE PATRICK DE GAYARDON, UN PIONNIER DU PARACHUTISME QUI EN 1997 A SAUTÉ EN WINGSUIT DE SON AVION POUR LE RÉINTÉGRER À NOUVEAU EN PLEIN VOL ! //

Fred Fugen et Vincent Reffet

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PREMIUM : Avez-vous des concurrents? Ou estimez-vous que vos performances sont uniques? On est très peu à vivre de notre passion, c'est un petit milieu, il n'y a pas de rivalité, on est tous des amis. Mais il est certain que lorsqu'on a une idée on la garde pour nous.

PREMIUM : Que faites-vous lorsque vous ne sautez pas? Quand on n'est pas en l'air on organise notre vie pour y retourner (Rires) ! Notre activité est à plein temps, vu qu'on n'a pas de personnel pour gérer, on doit s'occuper nous-mêmes de l'organisation de nos prochains tournages ou des relations avec nos sponsors. Et vu le terrain de jeu dans lequel on vit, on fait de la marche en montagne, du ski, etc.


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