Bestiaire

Rouge-gorge & compagnie michel lombardo

Clair Charpentier

Rouge-gorge et compagnie

Avec des clameurs sauvages elles se disputent

la hauteur du nid.

Le rouge-gorge Sa serviette autour du cou,

il attend que je m’éloigne pour manger.

Les étourneaux

Les pies

Ils dessinent dans le ciel

En livrée, elles paradent ;

des signes étranges

elles se saluent

qu’ils ne savent lire.

d’un cri de rocaille.

Les tourterelles

La bergeronnette

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Rouge-gorge et compagnie

Fière sur sa queue, elle nargue les moineaux qui glanent en troupe.

La fauvette Toute ébouriffée

de colère, elle se hâte vers son abreuvoir.

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Rouge-gorge et compagnie

Dans la nuit d’été qu’il aiguise, il aiguillonne ma peau d’insomniaque.

Les corneilles Dans leurs habits de curé, elles grincent

en volant vers leur clocher.

Le sanglier

Le ramier

Le verger froissé

Il pleurniche,

des attaques de son groin,

incompris,

est tout retourné.

seul sur le gazon.

Le pigeon

Le moustique

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Rouge-gorge et compagnie

Gorge dĂŠployĂŠe, il fait le tour de la terre en faisant sa cour.

La tarente Elle ne craint pas,

avec ses airs de dragon, de gober des mouches.

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Rouge-gorge et compagnie

Ce n’est qu’un ruban, obstiné et sans dessein, dont le cours irrite.

La chouette Le mur de la nuit : son cri fait écho

au silence de la lune.

Un crapaud

L’écureuil

Par surprise,

Funambule,

après le bain de minuit,

il traverse, sur un fil,

la piscine a eu sa peau.

d’un garde-manger à l’autre.

La cigogne

Les processionnaires

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Rouge-gorge et compagnie

Traversant le sud vers des contrées improbables, elle bat le temps.

Le lapereau Sorti du clapier,

l’a peur engloutit son rêve de liberté.

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Rouge-gorge et compagnie

Il dresse un bec rouge, mais son regard orangé se pique de vers.

La cigale De son chant ne reste qu’une peau fendue sur l’écorce de l’été.

L’écureuil

La couleuvre

Vite, vite,

Elle offre sa peau

il court boire à la piscine !

à la terre ardente,

Comme il bat vite, son cœur !

comme un présent de lumière.

La mante

Le merle

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Rouge-gorge et compagnie

Elle prie dans l’herbe pour le salut des victimes dont elle se gorge.

Le lĂŠzard Le soleil lui appartient ;

il le roule sur sa peau, sans un bruit.

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Rouge-gorge et compagnie

Crainte entre les branches : le péril survient

qui se gave d’un vol lourd.

Les gabians Quand la mer se creuse les champs immobiles

leur tendent des vagues.

Le crapaud

Le mulot

Quoi ? C’est donc un roi ?

Agile et craintif,

Qui peut croire à cette voix

il fourrage dans les coings ;

de casse-noix rauque ?

l’arbre est son domaine.

La mésange

Le frelon

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Rouge-gorge et compagnie

Éclair jaune et bleu dans les lauriers-roses :

vite, elle nourrit son nid.

Les marcassins Ils suivent la laie

jusque dans la souille

oĂš leurs rayures se fardent.

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Rouge-gorge et compagnie

Entre neige et ombre, il sautille

blotti dans ses ailes.

Les taons Du cul des chevaux parfois ils se lassent

et s’abreuvent de mon sang.

Les huppes

Le lézard vert

À l’automne,

Balancier précaire,

malgré leur maintien d’infante,

sa queue d’émeraude

elles resserrent les rangs.

oscille dans le cyprès.

Le moineau

Un oiseau

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Rouge-gorge et compagnie

Sur la branche humide, il saute d’un pied sur l’autre tant il se les gèle !

Le corbeau Sur le pré blanchi,

un affreux craillement noir tend ses ailes lentes.

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Rouge-gorge et compagnie

Elle rafraichit sa demeure de papier avec l’eau du bain.

Le rouge-gorge Bannière écarlate, il picore dans les traces du balai à feuilles.

L’orvet

Le chat du voisin

Il peut être fier !

Roulé dans les feuilles,

Son allure de serpent

rassasié, il rêve

ne trompe personne.

de chasses miraculeuses.

Les chiens dans la nuit

La poliste

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Rouge-gorge et compagnie

Ils aboient.

Peut-être dissertent-ils

d’un monde sans maitre.

Le bourdon Dans le cerisier,

il goûte sans élégance, d’une fleur à l’autre.

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Rouge-gorge et compagnie

Noire, elle bombine tout autour du tourtereau au vol imprudent.

Le ver blanc Il broie des racines.

Sait-il qu’un vol lourd sera son destin ?

L’abeille

Le lapin

Dans les pissenlits,

Il se croit discret

elle se leste d’espoir

mais la neige n’oublie pas

pour la ruche obscure.

ses traces de pas.

La grive

La mouche

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Rouge-gorge et compagnie

À la table des mésanges elle ne finira pas en pâté.

Les hirondelles En pleine vitesse

elles s’arrachent les ailes pour un moucheron.

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Rouge-gorge et compagnie

Il salue la lune mais le silence répond d’un souffle distant

Les chauves-souris Sans cri, elles tissent au-dessus de la piscine l’ode au soir d’été.

La coccinelle

Un oiseau en hiver

Sans vergogne

Brusquement, les sauts

elle mord dans le bétail

sur la neige s’interrompent :

des fourmis outrées.

il s’est envolé.

Le vol nuptial

Le coucou

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Rouge-gorge et compagnie

Frénésie au krak : le jour décline et les ailes sont toujours froissées.

La chenille du machaon Elle se prépare

à se vêtir d’ailes

pour faire la nique aux fleurs.

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Rouge-gorge et compagnie

Ils sortent du lierre tout étonnés du printemps : des fleurs qui s’envolent.

Aux oiseaux Le tuyau rompu après le gel leur propose une douche froide.

Les fourmis

Une pie

Une ligne pas très droite

Je l’ai vue

secoue l’herbe sèche

faire une glissade

jusqu’au krak de terre.

juste pour se divertir.

Les cigales

Les papillons citron

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Rouge-gorge et compagnie

Comme un acouphène, le midi vrille l’oreille jusqu’au crépuscule.

La souris Graine entre les dents,

on dirait qu’elle sourit en frisant sa barbe.

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Rouge-gorge et compagnie

Premières tiédeurs — elle tente une sortie !

Pas folle, elle rentre.

Les alludes Par milliers elles vont nourrir les grives et couvrir l’étang.

Le pélopée

Le perce-oreille

Au gîte de boue

Surpris dans la pêche,

le convive ignore

il cherche un refuge

qu’il est inscrit au menu.

sous le panier d’abricots.

La chrysomèle

La guêpe

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Rouge-gorge et compagnie

Son habit de majordome dissimule

ses manières de glouton.

L’orycte Fin d’été sans gloire,

il s’abat sur la terrasse, la corne à l’envers.

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Rouge-gorge et compagnie

Pour un rien, il se met en boule

et se referme sur lui !

Une grive L’envol de travers : elle me crois armé, moi ! qui n’ai qu’une canne.

Le rouge-gorge

La buse

Depuis le lilas,

Tout en haut du ciel,

il surveille impatienté

elle domine les champs

l’état de ma tâche.

d’une faim sans borne.

Des petits oiseaux

Le cloporte

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Rouge-gorge et compagnie

Sont-ils affamĂŠs ou prennent-ils le soleil sur le prĂŠ luisant ?

La scolopendre Sous la vieille pierre,

dix centimètres de pattes brassent vers ma peur.

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Rouge-gorge et compagnie

Dans l’olivier nain, elle sautille au soleil ; clin d’œil du jardin.

Deux libellules Au-dessus de l’eau, vol sans queue ni tête,

elles rêvent, transportées.

Le faucon

Le couple de ramiers

Il atteint sa proie,

Sur la même branche

vif et preste.

ils voient les saisons passer ;

Tant de grâce pour un ver !

ils se sentent vieux.

La buse encore

Une mésange

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Rouge-gorge et compagnie

Je l’ai regardée : elle planait, droit et ample, d’un mépris glacial.

Les abeilles Les ruches s’éveillent

en même temps que les prés : sites de rencontre.

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Rouge-gorge et compagnie

Elle sait que je n’ai pas d’arme.

Elle s’enfuit cependant.

Deux tourterelles Sur le contre-ciel le battement de leurs ailes se dilue à l’air.

Les hirondelles

L’oiseau besogneux

Elles sont venues

Fourbus, il regagne

d’un vol vif et rigoureux

le trou du vieil olivier–

bâtir le printemps.

fin de la journée.

Le coq du voisinage

Encore la grive

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Rouge-gorge et compagnie

On ne l’entend plus secouer le matin :

la vieille ferme est à vendre.

Les poules Elles ont cédé

leurs œufs aux rusés du coin : le coq est parti.

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Rouge-gorge et compagnie

Il se pensait embusqué mais son gosier écarlate l’a trahi.

Et les poussins On ne les voit plus passer les mailles rouillées et piailler de dépit.

Encore un autre

Le merle à l’aube

Le soir tombe,

Contre le soleil,

une dernière chanson

du haut du chêne sans feuilles –

et il rentre au nid.

envol dans la brume.

Une mésange

Un rouge-gorge

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Rouge-gorge et compagnie

Penaude mais preste, –elle m’a pris pour un arbre– vite, elle s’envole.

Les tourterelles Sur le fil

elles reposent leur voix.

– printemps implacable !

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Rouge-gorge et compagnie

The sparrows Shaking their feathers,

worried with the smallest crunch, wind is their ally.

Les moineaux Ils secouent leurs plumes,

inquiets du moindre fracas, le vent pour alliĂŠ.

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Rouge-gorge et compagnie

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