Petite sœur tweetée Clair Charpentier
Petite sœur tweetée
ô ma petite sœur pour revoir tes sourires pour frôler à nouveau ta couronne de fleurs pour apaiser ton cœur et calmer tes délires je t’offre les joyaux d’une triste âme en pleurs
petite sœur quand tu souris mes larmes sourient aussi petite sœur bouche toi les oreilles le tonnerre n'est que le cri de la mer qui t'aime
petite sœur laisse moi poser sur ton front mes lèvres nostalgiques
petite sœur l’orage n’était si fort tu n’as pas eu peur
petite sœur laisse ta main sur la mienne et le monde redeviendra bleu
petite sœur rentre il fait froid prends un pull de laine sur mon étagère
petite sœur sèche tes larmes le soleil se lève quelque part
petite sœur ne laisse pas entrer le froid garde ton cœur bien chaud entre ses mains
petite sœur viens prends mon manteau si tu as trop froid
petite sœur reste dans la lumière ne t’enfuis pas à l’intérieur de toi
petite sœur appuie-toi sur mon bras j'ai encore de la vigueur petite sœur le vent vient de la mer sens-tu la respiration du sel
petite sœur prends ma main elle est froide je sais la chaleur est ailleurs
petite sœur si tu as peur de la nuit mon cœur est lumière
petite sœur continue à marcher avec ton sourire d’enfant ce n’est plus très loin
petite sœur endors-toi d’un sommeil d'arcs-en-ciel demain sera bleu
petite sœur même ici l’hiver est rude essuie ton visage les embruns salés ne sont pas des larmes
petite sœur tu joues dans le soleil et le vent et tu ris petite sœur
petite sœur la lune garde ses secrets pour les âmes de pierre à toi elle les confie
petite sœur viens viens sous mon épaule ton cœur se rassure
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Petite sœur tweetée
souffle sur tes mains pour les réchauffer
petite sœur viens prendre un verre avec moi nous trinquerons à un soleil éternel
petite sœur rêve de silence dans ta nuit troublée loin de toi je demeure mais je suis avec toi
petite sœur donne-moi ton fardeau je le porterai un bout de chemin et toi tu courras jusqu'au bout de ta vie
petite sœur ne te perds pas dans la foule anonyme sais-tu encore qui tu es heureusement je te garde en mémoire
petite sœur laisse-moi border les draps dans lesquels tes rêves auront un goût du miel saveur d'automne
petite sœur il se fait tard et le vent souffle fort referme tes pétales souffle sur tes doigts et rentre à l’abri
petite sœur va rejoindre tes amis faites voler les feuilles de platanes de vos rires d’enfants
petite sœur la nuit s’est retirée comme la mer au loin laissant la plage nue va court sur le sable
viens petite sœur viens t’asseoir près de moi en face si tu préfères je te sers un verre et ensemble nous rions comme des embruns
petite sœur déjà les ombres sont dissoutes la lumière ne joue plus dans le vent rentre au chaud dans ton cœur
petite sœur le soir tombe ne reste pas dehors au milieu des ombres menaçantes entre dans la chaude lumière petite sœur prends bien garde à tes mots comme une lame affûtée ils peuvent blesser qui ne sait les entendre
petite sœur ne laisse pas entrer la nuit dans ton cœur fais un rempart de tes rêves de loin je veille ton sommeil
petite sœur viens t’asseoir au soleil laisse-le pénétrer ta peau et sécher ces larmes je te regarde et te souris
petite sœur le vent qui tourne dans ma tête ne m’éloigne pas je resterai à portée de main
petite sœur ce vent froid de novembre il ne durera pas
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Petite sœur tweetée
petite sœur entre toi et le vent je riverai mon corps il est bien assez grand pour le détourner de l’onde de tes cheveux
petite sœur fait bien attention les marches sont hautes et la lumière faible ne cours pas si vite dans les escaliers
viens petite sœur mets tes mains dans les miennes je vais les réchauffer je soufflerai dessus et tu n’auras plus froid
petite sœur la nuit te protège des vent et du bruit je suis là près de la porte à chasser les grincements des rêves
petite sœur ne laisse pas pourrir les heures il en reste si peu dans ma corbeille Mords à pleines dents mange-les ne laisse pas pourrir les heures
petite sœur au bord du quai je te vois si joyeuse heureuse de l’air salé je resterai loin pour ne pas te déranger mais quelque part dans un repli de ton cœur je serai là
petite sœur ris dans la lumière ris dans l’ombre fragile des arbres d’automne ris à la vie au soleil dans tes yeux
petite sœur comme tu es loin sur ce mont de sel mais tu es heureuse et ton cœur est au chaud
quand la nuit tombe petite sœur il ne faut pas hésiter à ranger tes pensées dans le coffre des souvenirs
petite sœur l’ordre règnera sur les jours troublés chaque émotion trouvera sa juste place dans le fond de ton cœur je veille sur toi
petite sœur la nuit est tombée sur ton cœur n’oublie pas qu’elle te rapproche de l’aube
petite sœur il fait froid sous l'auvent et le ciel sans étoile mon cœur bat la chamade comment vas-tu petite sœur
petite sœur couvre bien tes doigts pour qu’ils ne soient pas froids quand tu toucheras son cœur
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Petite sœur tweetée
supporteront-elles ton corps de faucon
petite sœur la brume de mer se dissipe tu vois plus clair dans un ciel lumineux ne frotte pas tes yeux si fort
petite sœur range tes rêves dans ta tête et ta tête sur l’oreiller demain il seront propres et repassés ils seront là pour te faire sourire
petite sœur le temps est ton allié ne le méprise pas calme l’impatience mais il est ce temps mon pire ennemi
petite sœur ne reste pas prostrée dans un coin de la cour tout le monde t’admire et je suis fier de toi vois, tu peux sourire même le soleil souris avec moi petite sœur
petite sœur au cœur d'acier ne le plonge pas dans le sang de ma plaie il risquerait de grincer de ma rouille accumulée
petite sœur dis moi ce qui te fait rire j’ai envie de rire aussi et j’ai froid
petite sœur ne regarde pas le soleil dans les yeux parfois il ment il éblouit et on pleure Je sais pourtant qu’il peut te soulever et peindre ton sourire d’arcs-en-ciel le soleil…
petite sœur il fait froid loin de toi pourtant la nuit ici est tiède reste bien au chaud et rit, rit pour charmer le soleil
petite sœur la nuit ne te fait pas peur mais tu restes tremblante en quête de lumière car ton soleil est loin si loin
petite sœur sous les nuages ! prends garde à ne pas t’emmêler les cheveux dans la brume basse
petite sœur tu veux t’envoler loin de la glaise mais tes ailes de papillons
petite sœur la tempête s’éloigne bientôt tu pourras remonter sur le pont et offrir ton visage au vent salé du large
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Petite sœur tweetée
petite sœur sous un ciel sans nuances tu marches et tu souris au loin les grues rouillent sur les chantiers et la mer est étale tu ne vois rien que les battements de ton cœur
petite sœur je n’ai rien dit de mal pourtant tu entends tout de le l’oreille sombre petite sœur les nuages ont assombri ton cœur tout ce que tu vois en moi te ronge d’effroi essuie tes yeux
petite sœur ne reste pas enfermée dans la prison de ton silence parler est la clé qui ouvre la volière des mauvais augures et des idées grises
petite sœur endors-toi paisiblement ce sable dans tes yeux il provient de la plage où vous avez marché
petite sœur l’hiver passera et un printemps nouveau enivrera tes sens et ton âme puis l’été des blés muris illuminera ton sourire et ton cœur Dociles les saisons suivront
petite sœur ici le vent est glacial il te ferait pleurer reste bien au chaud dans ton cœur douillet je veillerai ton sommeil tu n’auras pas froid petite sœur tu rêves devant les vitrines de jouets et les guirlandes au-dessus des chaussées tu sais bien pourtant que noël est loin encore
petite sœur il ne fait pas si froid tu n’es pas obligée de rentrer la tête entre les genoux et boucher tes oreilles Je peux tout entendre je reste ton grand frère
petite sœur le froid te coupe les doigts si tu vas si loin prends tes bagages avec des gants
petite sœur où te caches-tu donc sur quel mystère as-tu rabattu la porte est-ce la baume des fées ou l’abîme de l’enfer
petite sœur la neige a fondu ici tu peux marcher sans craindre de mouiller tes bas de sirène mais il reste le froid de décembre 5
Petite sœur tweetée
petite sœur du tintement de ton rire il ne me reste qu’un souvenir attentif à tes gestes je te regarde dans ma tête mais tu ne me vois pas
il sauront, eux seuls savent le faire, réparer ta route petite sœur d’un revers de main tu balaies ton destin tracé l’avenir sera sourire tu en a la certitude et je souris
petite sœur prend bien garde au vent venu de la terre ses lames glaciales pourraient bien te couper les doigts
petite sœur il pleut ici il pleut si doucement comme si le ciel retenait ses larmes quel temps fait-il dans ta tête petite sœur
petite sœur je regarde tomber la pluie je pense à des larmes que tu n’auras jamais mais j’en aurai assez pour deux
petite sœur prends bien garde au feu je crains qu'il ne te consume que restera-t-il de toi des braises ou des cendres ?
petite sœur la nuit tombe sur toi comme un manteau d'angoisse remonte le col attends que ça passe demain au dessus des nuages un soleil sans fard te découvrira
petite sœur ignore la nuit sournoise que jamais elle ne froisse ton bonheur petite sœur dans quel coin de la nuit te caches-tu je tourne et me retourne et ne distingue plus ton sourire
petite sœur vois-tu la pluie qui coule sur mon visage elle dilue les larmes elle abreuve la terre pour un printemps plus bleu couvert de coquelicots il faut aimer la pluie
petite sœur il fait noir aussi un vent froid court entre les arbres es-tu bien couverte protège la flamme de ta lanterne
petite sœur il est temps de laisser la place à tes rêves cette nuit tu verras après la tempête
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Petite sœur tweetée
petite sœur n’écoute pas le vent il est si froid et sa parole trompeuse il ne fera que faire rougir tes oreilles
depuis si longtemps et les cadeaux je ne peux que les dire petite sœur noël est passée on a jeté tous les jolis papiers les emballages inutiles que reste-t-il dans tes yeux émerveillés
petite sœur ce soir le temps s’est radouci mais garde ton écharpe je ne voudrais pas que tu rayes ton rire petite sœur rentre dans ton cocon il te protégera je resterai à la porte pour chasser le froid
petite sœur le rideau est tombé les lumières de Noël se sont lentement éteintes restent tes yeux qui brillent pour éclairer la route
petite sœur sens-tu cette odeur d’hiver qui court entre les immeubles sombres il fait une nuit de lampadaire humide ne prends pas froid
petite sœur j’ai attendu la nuit pour lui parler de toi la nuit est ma complice elle ne répétera pas ce que je ne dis pas
petite sœur raconte-moi des fables où l’hiver était moins rude quand nous riions ensemble quand le soleil brillait sur tes dents nacrées redis-moi des mensonges
petite sœur ton silence a rempli ma nuit de fantômes et de crainte où es-tu que fais-tu livre-moi ton secret petite sœur au cœur froissé je sais que tu rêves de contrées au goût salé et de profondeurs d’encres limpides le rêve prend forme les mots sont tes cris
petite sœur dans tes yeux l’océan semble à marée basse tu promènes sur l’estran insouciante des crabes qui dévorent mon ventre petite sœur si tu avais cinq ans encore j’aurais mis sous le sapin tous les présents que je rêve de t’offrir tu n’as plus cinq ans
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Petite sœur tweetée
petite sœur tu marches dans le soir la lune brillante éclaire ton chemin mais sais-tu où tu vas de ce pas si décidé peut-être sais-tu déjà que la route n’est qu’un moyen pas une fin
petite sœur comme une ombre sur la lune le vieux fou efface une à une les traces d’un furtif passage souviens-toi petite sœur petite fleur entre pavés et poussière tu as grandi de toutes les couleurs de tous les ciels de tous les vents image de sel
petite sœur arrange bien ton sourire lisse tes cheveux et que brillent tes yeux ce soir tu laisses derrière une année trop remplie une année qui déborde comme le temps pour moi
petite sœur les feuilles mortes crissent sur les dalles comme elles je grince de tous mes mots comme elles je ne sais où me réfugier
petite sœur tu résistes à la tempête comme un rocher sous la falaise pourtant je t’ai vue frêle comme une folle avoine danser dans les prés fleuris du printemps
petite sœur petite plage ton sable est devenu béton sous les yeux du vent salé dans tes coquillages ont n’entend plus la mer mais des cris de goule tes vagues culbutent petite sœur petite plage
petite sœur demain est déjà là auras-tu bien dormi seras-tu reposée pour reprendre les rênes de ta vie fougueuse et malmenée
petite sœur tu sautes dans la pluie comme quand tu allais encore à l’école c’est pourtant là que tu as appris à fissurer le monde
petite sœur les rêves s'effilochent dans la machine à laver du temps souvent je repasse de vieux jeans usés que tu as portés petite sœur dans l'incertitude je me rends à la nuit que tes certitudes éclairent ton sommeil
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Petite sœur tweetée
petite sœur d’un pas assuré je m’en vais je te laisse voler vers un horizon où je n’ai de place une reine fourmi a mille prétendants et pour finir sa vie elle mange ses ailes
il faut que ton sourire reste intact petite sœur ne frappe pas si fort sur les gongs de l’hiver de tes mains le maillets vont t’échapper et te doigts alors hurleront de froid
petite sœur petite rainette à la peau d’émeraude aux yeux de jais éloigne-toi des crapauds ils ne sont pas méchants mais ce sont de crapauds
petite sœur par les escaliers qui montent jusqu’aux étoiles tu passeras peut-être entre ce nuage là et un cet autre-ci tous les deux sont ce qu’il reste des paroles échangées entre un vieux fou et une jeune insouciante de la vapeur dont on aura pas même une bruine
petite sœur ton cœur de mésange s’est envolé à l’assaut de la lumière et d’un ciel d’aigue-marine mon cœur grenat lui s’est rayé à force de battre dans sa cage de barreaux rouillés
petite sœur des gouttes de fièvre perlent sur mon front ma voix qui se raye et mes yeux exaltés te conjurent de t’éloigner mais tu es déjà loin et depuis si longtemps
petite sœur comme j’aime ton rire même si je ne l’entends pas mais je l’imagine vivant comme les trilles d’un loriot un matin soyeux de printemps petite sœur d'un chemin pavé de joyaux sur lequel tu irais jusqu'au bout en riant tu m'ignores dans l'ornière que mon cœur chancelant n'a pas su franchir
petite sœur je lis et relis tes mots sans amertume ils se maquillent d’affabilité de douceur caressante mais je sais qu’au fond tu as peu de compassion ainsi tu démontres à tes propres yeux que tu es une grande personne petite sœur si tu savais combien je t’aime
petite sœur je frissonne j’ai froid dans mon corps mes yeux brillent de fièvre je ne peux t’approcher 9
Petite sœur tweetée
petite sœur le temps fraîchit le vent se renforce les feuilles de viorne et de laurier peinent sur leurs branches et toi tu vas sans souci des saisons, sans craindre l’orage et les gifles des rafales tu vas consciente que la vie est de ton côté inconsciente
et ce que tu crois force en toi est arrogance petite sœur aux ailes de fée tu tournes et virevoltes autour du soleil comme le papillon de nuit qui se brûle les yeux autour de la lampe tu le sais bien pourtant tout ce qui brille ne dure pas quoi que tu penses le temps ternit même l’or
petite sœur au sourire trompeur la nuit estompe les ombres qu’il dissimule mais ton cœur t’appartient tu n’en partages que des miettes et encore parfois ce n’est qu’un courant d’air qu’on sent à peine sur la peau
petite sœur j’espère que tu as bien mis ton cœur à l’abri il pleuvait fort ici les gouttes épaisses ont brouillé ma vue ont dilué mes larmes et j’ai perdu le goût du sel
petite sœur sous l’auvent je pense à toi hier c’était ton anniversaire tu as grandi tout d’un coup tu as changé tes jouets tes robes et tes cahiers maintenant ton sourire est un peu moins spontané tu jauges d’abord à qui tu l’offres pas à moi qui suis trop loin pas à moi dont tu as oublié la couleur des larmes
petite sœur le soleil a pensé à toi il s’est souvenu qu’il a brillé pour nous dans un jardin d’arômes en plein midi et même le nuit il étincelait dans nos cœurs petite sœur parfois tu fais dire à tes petits secrets ces minuscules choses que toi et moi seuls savions et qui roulaient sous mes doigts
petite sœur dans les nuages d’un sourire tu éloignes les monstres les orages ne t’effraient pas non plus tu te sens invincible mais tu railles des êtres sans défense
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Petite sœur tweetée
petite sœur en quelle couleur teintes-tu tes rêves tu crois les peindre couleur de soleil dans le ciel mais si je les regarde dans ma direction je les vois écarlates rouges sang sur le noir des nuages
petite sœur te souviens-tu du printemps l’année dernière tu riais, tu dansais sous les amandiers et dans tes cheveux des pétales de neige te couronnaient princesse
petite sœur tu portes sur tes épaules un fardeau qui semble trop lourd mais ce n’est qu’apparence tu avances sans crainte et avec confiance vers l’avenir brillant
petite sœur au regard de sable la plage était si grande tu as couru jusqu’aux roches rouges et déjà les vagues avalaient tes empreintes de toi il ne reste que le bruit de la mer au fond d’un coquillage
petite sœur entends-tu dans les branches encore nues les chants d’amours des oiseaux ils viennent de si loin pour que leur nids soient prêts aux premiers œufs écoute les chants d’amour
petite sœur ton cœur d'argile que je croyais moulé figé brûlé verni je sais qu'il bat si fort encore et mon cœur de vielle ruine s'est remis à pulser mon sang épais apaisé insensible au temps qui fuit
petite sœur j’ai froid loin de toi l’hiver oppresse mon cœur et une brume spectrale enveloppe mes souvenirs d’une gangue humide et glacée
petite sœur ton sourire d’enfant parfois se retourne vers moi et m’interroge je ne sais que répondre j’ai égaré les réponses du puzzle
petite sœur je te parle et tu me réponds d’un sourire comme si tu n’avais plus rien à dire c’est sans doute le cas nous n’avons plus rien à nous dire qu’un sourire lointain un signe de la main
petite sœur au regard de fée à la démarche agile et aux gestes de tendresse laisse moi garder de toi le souvenir blessé d'une bribe d'été couleur de lavande
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Petite sœur tweetée
je le plie et le range là près de ma gorge pour ne pas crier
petite sœur mon souvenir que cette nuit sans étoiles vibre encore un peu sur les cordes tendues de ton avenir je ferme les yeux et je te vois sourire
petite sœur à la pensée agile moineau frivole ou oie sauvage tu traverses ton ciel d'un éclat de rire comme un rayon de lumière
petite sœur sur ta peau de soleil les vagues ont laissé leurs écailles de sel de longs sillons blancs brillent et ondulent entre tes pores tandis que ton chant me raconte la mer sirène ma sœur
petite sœur sur le sable des criques je t’imagine sirène collier d’algue et de sel sur des écailles d’argent souriant aux vagues qui t’ont déposée là comme un trophée du ciel
petite sœur tes dents de clair ivoire sonnent comme un plectre sur les cordes de chat d'un shamisen tes lèvres se rétractent sur des crocs tachés du sang de ces mots que tu ne regrettes pas
petite sœur tes ailes de papillon t’emportent loin au-delà d’un horizon à la courbe incertaine et aux parfums suaves ne perds pas de vue le pré de fleurs sauvages qui t’a vue chrysalide
petite sœur as-tu bien compté les étoiles dans tes yeux je suis sûr que tu en as oubliées derrière l’équinoxe petite sœur tu marches dans la rue tu lèves la tête en souriant vers la fenêtre d’où je te regarde partir vers un nouveau visage de nouvelles envies si la page se tourne ne te retourne pas petite sœur ton visage de fée sourit encore au milieu du désordre de mes souvenirs 12