Cahier Bulle Un petit cahier
pour tes charmants poèmes
Bise - Lyliane
17/01/ 2010
michel lombardo
Clair Charpentier
Cahier Bulle
Assis sous la lampe
Comme un mot d’amour
pourtant je respire.
j’ai fermé les yeux.
je n’écris pas de poèmes
le soleil frappe à ma porte
Les mots se répandent
Parole donnée
pour les retenir.
veille mon sommeil !
Ils vont d’où ils viennent
C’est un cri de joie :
un saut par-dessus la page
l’arc-en-ciel dans les nuages
Un mot innocent
Un saut dans la flaque
il y a maldonne.
j’ai toujours sept ans.
il n’y a pas de réglure
au petit rayon de lune :
dans des cris d’enfants.
va chasser la pluie.
s’accuse de tous les maux
mes chaussures sont mouillées,
1
Cahier Bulle
Un mot s’est glissé
Un souffle de vent
avec son secret.
l’hiver finira.
sous la porte de ma chambre
murmure dans les branchages
Où sont-ils cachés
Départ dans la nuit,
par peur de rougir ?
rougeoie dans le froid.
J’entends ces paroles
Dans le vent glacé
pourtant incompréhensibles
les paroles sont gauchies
Une odeur de neige
Quel mot peut décrire
les mots qu’on ne peut pas dire
maintenant pourtant l’orient
dans la paix du soir.
par des lèvres dures.
parcourt la nuit
cette absence de désir
et les prés
de vivre ou de mourir.
blanchissent de givre.
2
Cahier Bulle
Un bouquet de mots
Sortir du sommeil
écris-moi encore.
et ne rien trouver.
a décoré mon écran :
chercher les mots sur la table
Des raies de lumière
Les dits du vieillard,
les gouttes de pluie.
tellement il rit.
Que les mots soient dits
Quand un livre s’ouvre
que les choses soient bien claires,
on ne sait pas vraiment
Les mots sont aveugles
Dans le vent d’hiver
et ils se croient libres.
un air de printemps.
éclaboussent de couleur
qui pourra les croire encore
le vent les efface.
si la fin existe.
ils s’égarent sur la page
on distingue maintenant
3
Cahier Bulle
Les oiseaux transis
Répondre à l’hiver
chantent malgré tout.
rendre mot pour mot.
dans le soleil d’hiver
par la froideur des propos,
Ils n’ont pas chanté
Paroles, mots, chants,
parole coupée.
passe le message.
Les phrases s’étirent
Hiver sur la plage,
comme les graviers qui coulent
ils sont venus renoncer
Le sillon des mots
Une histoire encore
sur la page avide.
des rumeurs sournoises.
quand s’est levé le soleil,
sur la page ensoleillée
des dents du râteau.
les débris du conte.
s’enracine avec lenteur
s’est brisée sur la muraille
4
Cahier Bulle
Las, il se souvient
Désordre des choses :
le vieillard sourit.
frise le début.
d’une vie sans envolée,
dangereusement la fin
Les mots engourdis
Un mot pour un autre ;
ne se pressent pas.
je ne sais quoi dire.
La feuille vole
Sans un mot, sans bruit,
de porte en porte couverte
une feuille s’est posée
Une averse brusque
Sans un mot non plus
du feuillet perdu.
tremblant dans le vent.
par un hiver nonchalant
dans la confusion des sens,
de mots ténébreux.
morte sur le banc.
a brouillé le sens des phrases
je suis assis sur le banc
5
Cahier Bulle
Être sans mes mots,
Quelques mots blessants
sans respiration.
derrière un sourire.
je m’agite et me débats
sont postés en embuscade
Malade et mortel,
Prendre l’air du temps
les mots tus me manquent.
vivre à pleine dents.
Armés jusqu’aux mots,
Qui m’en dira tant
les cris couvrent les murmures
et m’en laissera conter
Un mot doucement
On peut conjuguer
m’a guéri du froid.
au futur décomposé.
muré de mutisme amer,
à la porte des saisons
d’un bâillon féroce.
sont demeurés cois.
chuchoté et caressant
la vie qu’on a convoitée
6
Cahier Bulle
Un mot après l’autre
On a perdu l’heure
jusqu’au dernier mot.
comme on rend des comptes.
comme un mur entre nos vies
qui venait après les heures
D’un mot murmuré
Quelques mots à lire ;
saura s’émouvoir.
de ce livre à vivre.
Au bout de la langue,
Sur la flaque flotte
sac de billes répandues,
Une brindille hasardeuse
Le péché d’orgueil
Des mots dans la poche
la ligne et la canne.
en quête de point.
une oreille scrupuleuse
je n’ai pas choisi les pages
mots ne soufflant mot.
qui rêve d’un fleuve.
a avalé l’hameçon,
se heurtent dans le désordre
7
Cahier Bulle
Il est revenu
D’un battement d’ailes
les pieds dans le plat.
le livre se ferme.
la tête dans les épaules
le sens des mots s’est enfui :
Armé de mots creux
Mais quel motif
se frotte à l’ennui.
sans vous défriser ?
Foncer bille en tête,
J’ai ouvert un livre :
un chien dans un jeu de quilles !
ils m’ont sauté au visage,
Qui se reconnaît
Le vent a molli.
Un mot chasse l’autre.
dans le lit des mots.
le messager inaudible
couper les cheveux en quatre,
Je tente ma chance.
les mots dits sauvages.
dans les errances passées ?
C’est le soir, le rêve court
8
Cahier Bulle
L’averse a surpris
Rêvant sous l’auvent
« Au sec… un abri ! »
fervent survivant.
la colonne de fourmis :
ou se levant du divan
Plume suspendue !
Rouge, il parait rouge !
personne ne souffle !
dans le bleu du vent ?
À la fin des taons,
Dans le soir de mai
ils remâchent leur victoire,
j’ai laissé la porte ouverte
Soudain apparaît
Part, petite bulle,
le coquelicot.
dans l’éclat d’un rire.
Aux grands mots, les grands aèdes,
Mais quelle couleur prend-il
les bœufs fastueux.
sans une objection.
en vêtement d’apparat
à la conquête du ciel
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