Des Chats
michel lombardo
Clair Charpentier
des Chats
griffe de chaton
taisant sa douleur
une fine trainée rouge
il se blotti dans un coin
presque une caresse
comme un chat malade
à la nuit tombée
dans les yeux du chat
des moustaches du matou
un sourire une énigme
les souris se rient
une soirée de miel
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des Chats
il entrouvre un œil le museau entre les pattes
dans l’herbe mouillée
— la chambre s’éveille
à l’affût d’un papillon il secoue ses pattes
sur le couvre-lit un rébus plisse les yeux
devant la fenêtre
du sphinx de satin
monsieur matou se demande à quoi sert la pluie
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des Chats
devant le miroir
le chat se mire —on admire ce sphinx de tiroir
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des Chats
roulé en peluche le matou dort bien au chaud
du haut de l’armoire
—un ours en hiver
et d’un regard nonchalant il régit le monde
il ronronne sur le bord de la fenêtre —
un lent bâillement —
dehors la nuit est tombée
le seigneur des molles couettes attend ses croquettes
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des Chats
il a mis sa patte sur l’oreille — il n’entend plus
la photo jaunie—
le volet claquer
sur les genoux ronronnait la petite chatte
la rate somnole entre les pattes du chat
regard sans regard —
— question de confiance
quel est donc cet étranger si près des croquettes 5
des Chats
un soupir qui ne passe pas la gorge
seigneur ! une reine
caresse de leur regard
peut très bien tyranniser un peuple de couette !
au faîte du toit l’ombre du chat sous la lune — la nuit est mystère 6
des Chats
j’ai croisé un chat — il se tourne et se rendort sur son lit de feuilles
vieux matou castré surpris d’un feulement rauque — le printemps est rude
crépuscule ardent — dans la haie un chat renaude après mars féroce 7
des Chats
sa robe de moine roulant sur son suif il passe le gros chat superbe
peau de shamisen — l’âme d’un chat défunt miaule sous des doigts de fée
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des Chats
soudain le silence — une goutte sur ma joue
au bord de l’assiette
— le ciel s’est couvert
il attend sur son derrière les grives rôties
la gorge nouée dans ce silence reviennent
la patte sur l’œil
les jeux du chaton
pour ne plus rien voir du monde — un chat misanthrope
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des Chats
savane de pissenlit — le fauve à l’affut
il y a longtemps
d’un papillon frêle
que les chats de la toiture sautent sur la lune
entre les pruniers monsieur le chat prend sa dose
ils suivent la route
d’odeurs de printemps
de leurs yeux impénétrables — rêve de retour
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des Chats
il pousse pelote
d’une patte malhabile sous le pot de fleur
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des Chats
la lune accrochée par les moustaches du chat
revenant du marché
— duvet de moineau
Minette a croisé un amour de panier
museau sous la queue une boule de tendresse
au soleil il rêve
et de poil ronronne
de chasses miraculeuses —il plisse les yeux
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des Chats
il a traversé la terrasse au ras des dalles
un sphinx sur le toit —
mais l’oiseau l’a vu
le soleil dans les paupières résout son énigme
le chat résigné embusqué à la fenêtre
ce n’est pas un temps
questionne la pluie
matou à courir minette— retour sur la couette
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des Chats
le vieux chat bougonne contre le bol de croquettes
seul sur la margelle
qui si vite est vide
d’un seul regard vers le ciel matou dans la lune
au bord du bassin un chat compte les lumières
le chat et l’oiseau
qui flottent sur l’eau
indifférents l’un à l’autre traversent l’été
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des Chats
de sous le buisson un chat surgit et s’ébroue
matou il passait
— je viens d’arroser
le mur d’un bond —à présent il lui faut l’échelle
avec élégance le chat a tourné sa tête
le soir se répand
la mienne a suivi
comme un chat fatigué d’avoir trop dormi
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des Chats
matou il est temps
de musarder sur les tuiles — ombre de la lune
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des Chats
dans le ciel pastel le soleil semble soyeux
minette s’insurge —
comme un chat qui dort
coup de patte sur le nez du minet pressant
un tigre féroce s’élance sur une mouche
à travers la vitre
— chaton maladroit
il imagine la pluie — un chat dans l’automne
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des Chats
roulé dans la couette toute moustache en éveil
même en noir et blanc
il rêve l’été
la photo du chat mutin flamboie de couleurs
couleurs de l’automne sur la couette parfumée
grise dans la brume
un chat qui s’endort
la voix d’un chat qui s’égare la nuit de novembre
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des Chats
la journée entière
sur la chaise de l’entrée elle m’attendait
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