Tome
17
Architectures
Espaces d’éducation en Brabant wallon
À l’initiative du Brabant wallon
par Anne Norman
École maternelle Fuji à Tokyo par Tezuka Architects © K. Kida
Préface Mathieu Michel, Député en charge de l’aménagement du territoire pour le Collège provincial Des espaces qui élèvent Parce que l’architecture est un espace d’éducation à part entière. Parce que l’école est un lieu d’éveil critique et d’ancrage au réel. Parce qu’au-delà d’être une source de savoir et d’émancipation, l’école forme les citoyens d’aujourd’hui et de demain. Pour ce faisceau de raisons, il nous a semblé particulièrement important de mettre en relief, à travers ce 17e tome de la série « Architectures », la créativité architecturale contemporaine dans le domaine de la conception d’espaces d’apprentissage. De la crèche à l’université en passant par les centres de formation en alternance, l’ouvrage rassemble une variété de propositions pour concevoir, en Brabant wallon, une architecture qui puisse répondre aux besoins d’un enseignement en évolution permanente. Modularité, adaptabilité, pluralité des usages, intégration du numérique dans les classes, interactions sociales… sont autant de traits qui dessinent ces projets. Ils impulsent aux acteurs, des élèves au corps enseignant, une dynamique de travail et de nouvelles pratiques. Ils annoncent, mine de rien, une architecture qui se veut recyclable, plurifonctionnelle et cohérente... Comme nous pourrons l’appréhender au fil de cet ouvrage, une architecture qui, dès les prémices, tente aussi de se réaliser avec tous les usagers. Comment l’architecture peut-elle participer à la réussite de tout un chacun ? Comment ces espaces dédiés à l’apprentissage peuvent-ils être des creusets d’émancipation ? Ces questions essentielles nous rappellent qu’il ne faut pas confondre la fin et les moyens. Une architecture aussi innovante soit-elle n’est qu’un outil utile mais incomplet si elle n’intègre pas une approche holistique d’un enseignement qui tienne compte des nombreux défis de notre société. D’école en école, ce tome nous entraine dans l’univers de l’apprentissage, de la transmission et de l’expérimentation. Il nous montre que la discipline architecturale est, plus que jamais, une école.
Cela ne sert à rien de parler d’architecture dans les écoles d’architecture ; là-bas, il faut se limiter à enseigner comment et pourquoi faire de l’architecture. Ce qu’elle est, à quoi elle nous est utile, ce pourquoi elle est vitale, chacun devrait le savoir pour l’avoir appris dans son école primaire ou secondaire. Auteur non identifié
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Introduction Anne Norman
L’architecture peut-elle éduquer ? Posez la question est, en réalité, déjà y répondre. Car s’il est évident que l’architecture ne contribue pas à elle seule à l’accomplissement de cette mission, elle y participe activement. Les espaces que nous occupons induisent incontestablement comportements et ressentis. De tout temps, l’homme s’est servi de l’architecture pour répondre à des besoins spécifiques, mais également pour communiquer, parfois même pour façonner ses usagers. L’architecture exprime nos choix, nos convictions, nos valeurs. Les espaces liés à l’éducation ont clairement rempli ce rôle. Nous n’allons pas revenir sur l’histoire des édifices scolaires déjà abordée dans le tome 10 de la série « Architectures »1. Notons simplement que nombreux de ces édifices témoignent encore aujourd’hui de choix de société appartenant au passé. Le modèle basé sur une vision frontale (élève / professeur) de l’enseignement, avec ses salles de classe longitudinales, orientées vers une estrade, où l’enseignant domine la situation et dispense ses connaissances, est désormais révolu. Ces établissements étaient irrigués par de longs couloirs austères, sortes de zones mortes uniquement dédiées au déplacement, mais également lieux de conflits potentiels. Les écoles construites aujourd’hui expriment d’autres choix, procèdent d’un autre système de valeurs. Désormais, l’enseignement n’est plus frontal mais multimodal tandis que l’apprentissage aspire à être holistique et non linéaire. Toutefois, la question de l’importance de l’architecture en tant qu’élément essentiel d’une approche transversale de l’enseignement demeure d’actualité. Beaucoup n’ont pas encore
1. A. Norman, Dix édifices scolaires en Brabant wallon, coll. Architectures, tome 10, s.l., Édition du Brabant wallon et réalisation du Centre culturel du Brabant wallon - Maison de l’urbanisme, 2010.
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saisi son importance ou, à l’opposé, attendent tout d’elle. Il faut donc résoudre le problème de l’appropriation des espaces, en réalité de notre capacité à les « habiter ». L’architecture est un inducteur, un outil, mais en rien un acteur autonome. Il ne suffit pas de placer du personnel d’éducation dans une architecture en rupture de l’espace traditionnel de l’école pour que les pratiques éducatives changent. Les dispositions spatiales, le mobilier, les équipements jouent un rôle dans les situations pédagogiques. Ils peuvent les soutenir ou les gêner, ils ne les déterminent pas.2 Les débats liés à l’éducation sont toujours très agités. Actuellement, le domaine est en plein chantier. Le Pacte d’Excellence 3 veut, comme son nom l’indique, guider chaque élève vers la réussite. Mais encore faut-il définir ce que nous entendons par là. Quel est le véritable objectif ? En démocratie, on peut espérer que ce soit d’aider à l’éclosion de citoyens à part entière. Et donc, de préférence, d’individus bien dans leur peau, épanouis, sociabilisés, ayant fait leurs les valeurs de la société et désireux d’y contribuer de la manière qui leur correspond le mieux. Ils doivent également avoir en leur possession un certain nombre de connaissances essentielles, leur offrant les plus grands choix possibles. Mais aussi et avant tout, des personnes ouvertes, autonomes et solidaires, aptes à réfléchir par elles-mêmes. Il semble qu’aujourd’hui nous n’atteignons que très partiellement cet objectif. Pour ce faire, il faut une refonte totale de nos modes d’enseignement, de la formation des professeurs… ainsi que la création d’espaces propres à favoriser cette nouvelle approche. Si les enseignants occupent des lieux dont ils ne comprennent pas les avantages qu’ils leur offrent, cela ne pourra pas fonctionner. Bien entendu, il s’agit là d’un long processus amorcé en amont avec l’interaction de tous les acteurs et usagers concernés de près ou de loin par l’environnement scolaire : corps enseignant, élèves, parents, personnel administratif, etc.
2. M. Mazalto, (citant M.C. Derouet-Besson) dans Concevoir des espaces scolaires pour le bien-être et la réussite, Paris, L’Harmattan, 2016, p. 18. 3. Initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles, entamée en 2015 dans l’objectif de renforcer la qualité de l’enseignement pour l’ensemble des élèves. Le Pacte s’appuie sur une réforme transversale de l’enseignement, elle-même bâtie sur un travail collectif et collaboratif des principaux acteurs dans ce domaine.
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Quand on pense « excellence » en éducation, on songe immédiatement à la Finlande qui se place en tête des classements en la matière. Or, ce pays n’a entamé la refonte de ce secteur que durant les années septante. Aujourd’hui, tous les instituteurs et professeurs sont formés à l’université à l’issue d’un cursus parmi les plus exigeants. Ces derniers comprennent et sont convaincus du rôle joué par les espaces mis à leur disposition. Il n’y a pas de mauvaise école en Finlande, et certainement pas celles situées dans les quartiers moins favorisés. Les Finlandais ont investi énormément dans l’éducation et en récoltent désormais les fruits. On n’a pas de mines d’or, pas d’or, pas de pétrole… Notre force c’est une excellente éducation.4 Et cette excellence ne se fait pas par la contrainte dans des espaces opprimants, bien au contraire. Les valeurs choisies sont l’autonomie, l’ouverture, le partage, l’entre-aide, la collaboration… et jamais la compétition. Les espaces proposés pour épanouir ces valeurs sont des outils fabuleux. Les écoles finlandaises sont généreusement ouvertes sur l’extérieur, les salles de classe sont modulables. Généralement dotées de cloisons mobiles, elles facilitent le travail en groupe. Les couloirs n’en sont plus. Ils ont cédé la place à des espaces plus larges et ouverts, qui assurent la circulation tout en constituant des lieux de convivialité. Ce type de conception favorise également l’apprentissage en dehors des salles de classe et s’adapte ainsi à l’ère du numérique. Les structures privilégient les courbes ouvertes et la lumière naturelle, d’autant plus importante qu’elle est rare dans ces contrées. Les écoles abritent également des outils liés à l’éducation accessibles à la population, comme des bibliothèques ou des clubs de loisirs pour jeunes… Un autre exemple particulièrement enthousiasmant est celui de l’architecte japonais Tezuka Takabaru. Il est notamment l’auteur d’une école maternelle circulaire à Tokyo. Elle est conçue pour que les espaces s’interpénètrent. Il n’y a pas de frontière entre l’intérieur et l’extérieur. Ni entre le haut et le bas ! La toiture en anneau constitue, en effet, une vaste aire de jeux délimitée par un garde-corps. Elle est accessible par
4. Déclaration du directeur de l’école primaire de l’Espoo, dans la banlieue d’Helsinki.
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plusieurs escaliers débouchant au cœur de la toiture mais également par des toboggans. Plusieurs arbres la traversent. Les ouvertures autour des troncs sont protégées par des filets auxquels s’accrochent les enfants. À l’intérieur, il n’y a pas de classes mais des espaces continus modulés par le mobilier. Toutes les façades sont vitrées. L’autonomie y est le maître mot. L’espace est conçu pour la favoriser au maximum. Les élèves peuvent circuler sans fin et librement. En fait, l’école « qui accueille cinq-cents enfants sur 1300 m² » fonctionne comme un village ouvert. L’enfant cherche par lui-même l’information ou l’activité qu’il désire. Et cela marche parfaitement. Tout est adapté à l’âge des petits et aux capacités et valeurs que l’espace peut leur apporter. Le personnel est bien entendu parfaitement formé pour comprendre et utiliser cet outil au mieux. Tezuka Takabaru n’hésite pas à déclarer que l’architecture peut changer le monde. Pour lui, nous avons un gros problème dans le monde. Il n’y a pas assez d’éducation. Il n’y a pas assez d’occasion de se réaliser pour tout le monde. Le monde ne vit pas en paix car les gens ne connaissent pas assez le monde... L’architecture est un outil pour connecter les êtres humains à la nature et aussi entre eux. 5 Il est certain que passer les premières années de son éducation dans ce type d’espace, au moment crucial où l’enfant s’ouvre au monde extérieur, constitue un facteur essentiel du développement humain. Depuis quelques années, on voit fleurir une multitude d’initiatives allant dans le sens d’une refonte complète de l’enseignement et des espaces qui l’abritent. Le gouvernement écossais a lancé en 2004 le programme Building Excellence qui a pour objectif d’explorer la façon dont les nouvelles approches de l’apprentissage (…) pourraient influencer la conception et l’utilisation de l’espace, et réciproquement… ce qui demande de repenser entièrement la relation entre environnement physique et apprentissage et enseignement efficaces. 6
5. Interview de Tezuka Takabaru : https://www.ted.com/talks/takaharu_tezuka_the_best_kindergarten_you_ve_ever_seen?language=fr (consulté en mai 2017) 6. M. Musset, De l’Architecture scolaire aux espaces d’apprentissage : au bonheur d’apprendre ? in : Dossier d’Actualité Veille et Analyses, n°75, Lyon, mai 2012.
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L’architecte américain R. Fielding s’est quasi exclusivement spécialisé dans les espaces d’éducation. Dans ses projets, outre le fait qu’il supprime les fameux longs couloirs typiques de l’architecture traditionnelle, il refond également les salles de classe qu’il dépouille de leurs murs, à l’exception des laboratoires et des ateliers. Toutes les classes sont délimitées par des cloisons mobiles et sont modulables à souhait. Il a également imaginé d’agrémenter ces lieux de petites mezzanines où les élèves peuvent s’isoler par petits groupes. 7 Contrairement à ce que l’on pense erronément, les espaces ouverts et fluides ne sont pas vecteurs de distraction, tout au contraire. Des classes fermées, peu éclairées ou uniquement artificiellement, sont contraignantes et angoissantes. L’enfant ne bougera peut-être pas, mais il ne sera pas dans une situation d’apprentissage favorable. Il est important de s’approprier un lieu pour s’y sentir bien. Pour « vivre », un espace doit permettre aux personnes qui l’utilisent de l’habiter à part entière (…). Lorsque l’espace permet à chacun de s’y exprimer et de s’y représenter en tant que groupe et en tant qu’individu, il est identificateur mais il devient aussi identifiant de ce groupe car il en est la représentation. 8 La conception des espaces scolaires ou para scolaires doit désormais répondre à une multitude de paramètres pour favoriser les conditions d’un apprentissage positif, mais pas uniquement. Les contraintes liées à l’environnement, à la durabilité… figurent également dans le programme. Un autre point délicat à gérer est la dimension normative liée à ce type de construction. Parfois, la réglementation contredit d’autres facteurs essentiels. Il est donc important de laisser une marge de liberté en fonction des contextes, sachant que l’on peut répondre de diverses manières à certaines exigences.
7. R. Fielding est notamment l’auteur de l’International School of Brussels High School et de l’Obersee Bilingual School à Wollerau en Suisse. 8. M. Musset, Ibidem, p. 17.
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Il en va de même dans l’application ou non des principes de l’architecture passive dans le milieu scolaire. Il est parfois plus efficace de concevoir une architecture très basse énergie plutôt que passive. En effet, pour être performante, l’architecture passive demande une certaine connaissance de la part de ses usagers. Si ces derniers ne sont pas « formés » pour ce type d’édifice, mieux vaut s’abstenir, ce serait tout simplement contre productif. Un autre aspect délicat des édifices scolaires est celui de leur entretien. Il n’y a en général aucun budget prévu à cette fin. Il est donc très important que l’architecte en tienne compte dans ses choix au risque de produire un outil peu pérenne. L’architecture des espaces dédiés à l’éducation est complexe et essentielle. Concevoir des édifices de qualité faisant la part belle à la créativité et à la flexibilité est un pari pour l’avenir. Sortir les enfants des contenairs dans lesquels ils sont encore trop souvent confinés est capitale. L’éducation n’est pas un luxe mais une nécessité absolue si l’on désire que perdurent et se développent des sociétés ouvertes, respectueuses et éclairées. Le Brabant wallon connaît ces dernières années une forte demande en la matière et les projets que nous vous présentons dans ce tome manifestent des qualités indispensables à ce renouveau. Ils le matérialisent en offrant des espaces lumineux, fluides, pensés pour le bien-être des ses usagers et pour les inciter à apprendre et devenir des acteurs responsables de la société. L’accès au savoir ne devrait jamais être fastidieux. Un enfant naît assoiffé de connaissance, sa curiosité est infinie. Ces lieux sont conçus pour la stimuler, la favoriser, l’épanouir. Bien entendu, à eux seuls ils n’y suffisent pas, mais ils sont autant d’outils à notre disposition. Il nous faut toutefois encore franchir un pas capital pour combler le manque de dialogue que l’on rencontre encore trop souvent entre l’architecte et les usagers. Les professeurs sont effectivement trop nombreux à ignorer l’importance de cette communication. Pour paraphraser A.F Van Bogaert, ancien directeur général du Fonds des constructions scolaires en France : À l’endroit où devrait se
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trouver une table invitant au dialogue éducateurs et architectes, s’ouvre un abîme que trop peu d’entre nous ne franchissent que trop rarement. Et sur ce gouffre on voudrait construire des écoles valables ? 9 Le dialogue constitue la clé en architecture. Sans lui, un projet demeure bancal. L’ouverture et la modularité sont d’autres caractéristiques des édifices scolaires de nouvelle génération. En effet, leur taux d’occupation en terme horaire demeure faible. Offrir des services accessibles aux autres usagers commence à entrer dans les mœurs. C’est également une excellente manière d’ouvrir les écoles sur leur quartier. Le Brabant wallon n’est pas en reste en la matière et semble particulièrement actif et créatif. Nous sommes, une fois de plus, particulièrement heureux de vous faire découvrir les projets de ce tome qui illustrent les enjeux précédemment développés. Ils couvrent le spectre de l’éducation depuis la plus tendre enfance jusqu’au niveau supérieur. Chacun d’eux nous conduit vers une ère nouvelle en la matière. On ne peut qu’espérer que ce mouvement perdure, car il est plus qu’enthousiasmant.
9. http://www.cifful.ulg.ac.be/images/annexes_reemploi2013/phase6/6_3/6.1.Athenee_royal_Riva_BelleAAAR.pdf
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Atelier 229
Centre d’Éducation et de Formation en Alternance (CEFA) à Tubize Ce projet présente d’emblée une particularité qui le différencie de la plupart des lieux d’enseignement. Les architectes ont, en effet, décidé de grouper trois programmes distincts sous un même toit. La Province du Brabant wallon, maître de l’ouvrage, avait lancé un concours pour abriter sur le même site trois entités autonomes : un Centre de santé mentale, un Centre de visite médicale (PSE) et enfin, un CEFA. Le terrain se situe à cheval entre une zone dégagée, orientée vers le canal, le long de la Route Provinciale, et une aire urbanisée le long d’un axe plus densément bâti. La parcelle s’étend en longueur entre ces deux voiries et perpendiculairement à celles-ci. Le Centre de santé mentale devait prendre place dans une ancienne caserne de pompier à rénover. Les architectes ont proposé de démolir la bâtisse et de construire un édifice oblong faisant la liaison entre la partie haute et basse du terrain et intégrant les différences de niveaux dans sa conception. Ce projet, en cohérence avec la nature de la parcelle, permettait également de faire des économies en mutualisant certains équipements : ascenseur, maintenance, installations techniques diverses… Avant tout, l’édifice fait œuvre de trait d’union, d’élément de connexion. Il comble une fracture et devient ainsi source d’équilibre. Ce projet tisse une trame, tant au niveau territorial que social.
Photos : A. De Bosscher
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Centre d’Éducation et de Formation
Atelier 229
en Alternance (CEFA) à Tubize
Dans la partie haute du terrain, le bâtiment s’ancre dans le talus pour se dégager totalement à l’autre bout. Le long de ce remblai, dans la partie longitudinale orientée vers ce dernier, une paroi en polycarbonate court sur toute la longueur du bâtiment et y amène la lumière. Ce dernier prend la forme d’un volume longiligne, rectangulaire, dont la structure est réalisée en béton industriel revêtu d’un bardage ajouré en sapin rouge du Nord. La façade Sud est habillée de panneaux de polycarbonate qui laissent passer la lumière tout en la filtrant, ce qui donne une translucidité chaleureuse à l’ensemble. Ce matériau permet un lien poétique avec l’environnement immédiat, tout en douceur. En outre, il possède d’excellentes qualités d’isolant thermique (équivalentes pour un bien moindre coût à un triple vitrage, mais avec toutefois une moindre performance d’isolation phonique). Les matériaux mis en œuvre ont été choisis pour leur rapport coût / respect de l’environnement ainsi que pour leur faible besoin d’entretien. Ils ont également été adoptés en fonction de leur possibilité de recyclage en fin de vie. Ils sont tous issus du vocabulaire de l’architecture industrielle et confèrent une identité forte au bâtiment tout en évoquant le passé industriel de la région. L’édifice s’ancre dans une réalité bien concrète qui fait partie de l’ADN de la ville. La façade côté canal s’ouvre généreusement, attire l’usager vers un haut escalier qui le mène vers les différents services. Il chemine alors et découvre la face cachée de l’ilot traversant. Le Centre de visite médicale occupe la partie Sud, la plus ouverte au public le long de la Route Provinciale. Le centre de l’édifice est occupé par les locaux du CEFA, principalement quatre ateliers didactiques. Du côté Nord, la façade est davantage fermée pour des raisons climatiques mais aussi dans le souci de respecter le voisinage en étant le moins intrusif possible. C’est là que s’implante le Centre de santé mentale. Il possède sa propre entrée. Les locaux administratifs se situent au deuxième niveau. Un noyau de circulation est partagé entre ce centre et le CEFA. Hormis cet espace, les trois entités fonctionnent de manière autonome. À l’exception toutefois de la zone de parking et de l’entrée du personnel qui sont communes.
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Centre d’Éducation et de Formation
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en Alternance (CEFA) à Tubize
Réunir trois institutions indépendantes sous un même toit n’est pas chose aisée. Les réticences sont encore très fortes par rapport au partage d’espaces communs. Les architectes avaient prévu à cette fin des locaux de « convivialité », des espaces pour se retrouver. Mais très vite, ils ont été assignés à d’autres fonctions. Les usages évoluent lentement dans un monde encore très individualiste mais, peu à peu, l’intérêt de mutualiser certains éléments progresse et conduit vers plus d’échanges. Il faut encore vaincre les peurs. Heureusement, les avantages de ces partages rassurent et ensuite enthousiasment. Il est probable que dans quelques temps, une fois que cette cohabitation aura démontré tous ses bienfaits, cela semblera évident pour chacun. En ce qui concerne le CEFA de Tubize, l’outil existe désormais. Le lien est posé.
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École primaire à Corroy-le-Grand (Chaumont-Gistoux)
L’école primaire de Corroy-le-Grand s’implante en cœur de village. Elle était constituée d’édifices traditionnels caractéristiques de l’architecture scolaire de la fin du dix-neuvième siècle. Devenus trop petits et inadaptés, l’institution avait un besoin criant de nouveaux locaux. La réalisation de cette extension constituait un véritable projet de vie pour cette école mais aussi pour le village dans son ensemble. Les architectes lauréats du concours ont parfaitement saisi les enjeux d’un tel projet. Leur démarche était claire : élaborer une architecture du vingt-et-unième siècle, sans compromis bancal, et parfaitement en lien avec son environnement. La volumétrie de l’extension, finalement plus grande que l’école existante, joue avec les niveaux du terrain auxquels répondent les lignes de faîtes faisant elles-mêmes écho aux silhouettes alternées des maisons villageoises. La nouvelle aile dialogue avec les locaux existants. Ses 1500 m² ne s’imposent pas. Au contraire, ils semblent caresser le paysage, s’y glisser avec franchise et humilité, tout à la fois. Pour parvenir à cet équilibre subtil, il faut porter beaucoup d’attention à l’environnement existant et y répondre avec toute la gamme des possibilités offertes par l’architecture. Parmi ces dernières, une attention particulière aux détails qui font sens, aux lignes, aux proportions, au langage des volumes. Les architectes ont répondu à un programme précis mais aussi à un budget non extensible. La réponse architecturale s’appuie sur ces données incontournables, pour offrir la solution la plus économique mais aussi la plus qualitative qui soit. Le budget devient un incitant à la créativité. L’architecte souligne que l’économie ne se fait jamais sur le travail, ni sur
Photos : © MODULO architects
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École primaire à Corroy-le-Grand
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l’étude des détails et du dessin. La conception est fondamentale pour élaborer une architecture qualitative, contemporaine, offrant l’espace le plus pratique, joyeux, lumineux et agréable pour ses usagers. Dans ce cas, l’architecture s’exprime par le soin apporté aux détails et le dessin plutôt que par l’emploi de matériaux coûteux. L’extension est constituée de deux ailes qui dessinent un angle obtus. Elles abritent neuf classes, une salle de sport, un réfectoire, une salle des professeurs… Les espaces intérieurs ont été étudiés pour être polyvalents et évolutifs. L’intérieur est fluide, les points de vue sont ouverts, la perception spatiale est globale. Cette approche génère des espaces dynamiques, joyeux, permettant à la lumière d’irriguer en nuances l’intérieur de l’édifice. L’architecture a été conçue pour les enfants, en tenant toujours compte de leur échelle et de leur mode de perception et d’appropriation, sans oublier les adultes bien entendu. Les matériaux utilisés sont élémentaires. C’est leur mise en œuvre qui fait la différence entre créativité et banalité. Par exemple, les blocs de béton ont été assemblés en travaillant
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avec des joints alignés. La qualité vient du travail sur le détail qui offre une plus-value esthétique évidente. Cette approche est le leitmotiv de ce projet. L’architecte ne part pas d’une image préconçue mais répond le plus esthétiquement possible à un besoin et un budget donnés. La conception de l’escalier est un autre exemple parlant : il s’agit simplement d’un escalier en béton peint, muni d’une balustrade en ferronnerie complétée par un filet. Autant d’éléments bon marché mis en œuvre le plus qualitativement possible. Le sol est en linoléum coloré. Les faux plafonds, souvent très coûteux, sont limités. Les couloirs ont été pensés afin d’y intégrer d’autres fonctions, notamment des rangements et banquettes pour abriter les cartables, manteaux et chaussures. Dépouillées de ce qui peut les encombrer, les salles de classe deviennent des lieux plus conviviaux, plus intimes. Tous les espaces offrent une possibilité d’usage, aucun n’est résiduel. On retrouve cette démarche également dans les façades réalisées en tôles d’acier recouvertes de lattes de bois dont la couleur répond à celle de l’architecture existante.
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Le fil conducteur étant une fois encore le faible coût et la facilité d’entretien. Ce type d’édifice doit être d’un usage facile pour ses occupants. Le réfectoire est ouvert sur l’espace vert où les enfants bénéficient de tables pour manger dehors. Les communications entre l’intérieur et l’extérieur sont fluides. La nouvelle aile est bio-climatique et s’autorégule thermiquement. Une toiture verte extensible recouvre l’ensemble. Chaque classe gère ses stores de manière autonome, très simplement. Les parties anciennes de l’école ont fait l’objet d’une rénovation intérieure, dont notamment l’ancien réfectoire qui accueille désormais une salle polyvalente accessible par les habitants du village en dehors des heures de cours. L’école est ouverte sur le monde extérieur. Ce projet est un magnifique exemple d’une contextualisation réussie qui n’occulte en rien la dimension créative de l’architecture.
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Atelier 229 en association avec Azero
École maternelle et primaire (Collège Saint-Étienne) à Court-Saint-Étienne
Cette nouvelle école s’implante le long du Ravel et complète les équipements du Collège SaintÉtienne qui la jouxte. L’ensemble se situe au cœur de l’agglomération tout en constituant un élément rythmique urbain important le long de l’ancienne voie ferrée. Les différences de niveaux du terrain ont poussé les architectes à installer la section maternelle sous la partie primaire. Elle s’articule autour d’un atrium. Les architectes ont choisi une typologie centralisée évoquant la cour d’une ferme, une architecture protectrice et chaleureuse. On descend vers cette section qui constitue un nid au cœur du site. On y accède par une passerelle qui offre un cheminement permettant à l’enfant de voir ce qui se passe chez les grands tout en se sentant à l’abri : il est accueilli dans une cour au revêtement bleu, joyeux et doux à la fois. Toutes les classes (sept au total) se répartissent autour d’un espace commun où les enfants peuvent se rencontrer sans barrière d’âge. Elles fonctionnent en binôme, articulées par des cloisons coulissantes offrant une réelle modularité spatiale en fonction des activités. Au-dessus, se développe la section primaire dotée de douze classes. La typologie y est tout à fait différente. Ici, on retrouve une organisation spatiale plus classique, plus rationnelle, évoquant le parcours de l’enfant et le développement de ses connaissances. Il chemine au fur et à mesure de son apprentissage. L’accès aux primaires se fait de plain-pied via une salle polyvalente, lieu de rassemblement et des activités communes. Ensuite, un couloir dessert les classes et conduit vers le réfectoire.
Photo : B. Castay
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École maternelle et primaire (Collège
Atelier 229 en association avec Azero
Saint-Étienne) Court-Saint-Étienne
Chaque salle de classe offre une surface de 46 m² généreusement ouvertes sur l’extérieur. Les architectes désiraient les ouvrir davantage mais ce point semble encore soulever des réticences auprès du corps enseignant qui craint une source importante de distraction. Des études ont pourtant démontré l’inverse. Il faut du temps et surtout de l’expérimentation pour aplanir les a priori dans ce domaine.
Photo : B. Castay
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Photo : B. Castay
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École maternelle et primaire (Collège Saint-Étienne) Court-Saint-Étienne
Photo : A. De Bosscher
Atelier 229 en association avec Azero
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Les architectes ont travaillé avec du béton pour la structure et une grande partie des murs intérieurs. Le sol est revêtu d’une chape lissée. Le mariage entre le béton et les parois vitrées y est particulièrement harmonieux. À l’extérieur, un système fixe de pare-soleil en bois assure une protection efficace contre l’ensoleillement au sud tout en apportant du caractère à l’édifice. Ces longues horizontales ajourées confèrent poésie et légèreté. Un auvent en béton souligne l’entrée et complète cette rythmique. La dimension environnementale a joué un rôle important dans la conception. Une grande compacité alliée à une très bonne isolation assure un faible besoin en chauffage (une petite chaudière au gaz performante). La ventilation est centralisée et dotée d’un récupérateur de chaleur double flux. Un système de night-cooling a été intégré. 9 L’implantation de l’édifice et le traitement des abords ont restructuré l’ensemble de la zone en apportant plus de cohérence à cette portion du territoire urbain. 9. Système de ventilation naturelle durant la nuit refroidissant la masse thermique des dalles de béton.
Photos : B. Castay
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Faculté d’Agronomie de l’Université Catholique de Louvain (UCL) à Louvain-la-Neuve Ce projet consiste en la rénovation profonde des bâtiments de la Faculté d’Agronomie de l’UCL construits durant les années septante par les architectes Vandenhove et Feitweis. La première étape concerne une des quatre tours d’agronomie. Toutefois, les architectes ont envisagé leur intervention pour les quatre édifices existants. L’objectif étant d’apporter une cohérence spatiale à la faculté dans son ensemble. Le projet envisage la refonte complète de l’architecture et de ses abords. Les façades et les intérieurs sont totalement transformés. Les bâtiments actuels présentent une structure en béton dotée de colonnes avec des chapiteaux en champignon masqués par des faux-plafonds en béton également. Modulo supprime l’ensemble de ces faux-plafonds rendant ainsi visible la beauté des colonnes. Ce dégagement donne une allure radicalement différente à tous les plateaux en leur offrant hauteur, luminosité et aération. Les deux premiers niveaux des bâtiments sont traités en duplex, entièrement vitrés et aménagés en plan libre. Le rez-de-chaussée du premier édifice abritera l’accueil, six locaux de cours de 100 m² chacun, trois salles de séminaires modulables, un vaste espace forum ouvert en mezzanine sur l’étage -1. Ce dernier, de plain-pied avec le jardin, abrite une cafétéria ouverte sur une terrasse, quatre locaux de cours supplémentaires… Les étages supérieurs accueillent essentiellement des bureaux et des laboratoires.
Images de synthèse : © MODULO architects
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Faculté d’Agronomie de l’Université Catholique de Louvain (UCL) à Louvain-la-Neuve
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Les façades sont intégralement retravaillées et bioclimatiques. Les édifices existants présentent des façades identiques les unes aux autres quelle que soit leur orientation. Une première attention a été portée à la gestion des ouvertures dont, désormais, le traitement varie en fonction des conditions d’ensoleillement impactant la surchauffe et la luminosité. La façade Nord est, contrairement aux habitudes, généreusement ouverte grâce aux qualités thermiques des menuiseries extérieures contemporaines. Aucune protection solaire n’y est nécessaire. À l’Est, la surchauffe n’est pas un problème, contrairement à la luminosité qui peut y être dérangeante. Les baies de cette façade sont larges, profondes et dotées de stores intérieurs manuels. Au Sud, où le risque de surchauffe est réel, la façade est entièrement munie de « casquettes » horizontales qui font également office de coursives d’entretien. Ce système est doublé d’une alternance de lattis en bois. Enfin, à l’Ouest, des vantelles fixes sur la partie supérieure des baies protègent l’intérieur des rayons encore chauds et très pénétrants du soleil.
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Faculté d’Agronomie de l’Université Catho-
MODULO architects
lique de Louvain (UCL) à Louvain-la-Neuve
Le traitement des façades confère une nouvelle image à la faculté. Tous les angles sont arrondis et s’harmonisent avec les courbes des colonnes anciennes. Les niveaux inférieurs, entièrement vitrés, donnent beaucoup plus de légèreté à l’ensemble et contrastent avec le bardage vertical en bois accoya des étages. L’accoya est un mode de traitement du pin qui rend ce dernier particulièrement résistant et durable. Les gaines techniques des façades Est et Ouest deviennent le support de plantes grimpantes.
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Un élément clé du projet se situe dans la réalisation de serres faisant la jonction entre les différents bâtiments du site. Elles prennent place sur les anciens espaces de circulation verticales. Elles abritent des terrasses à chaque niveau. Ces dernières, véritables jardins d’hiver, seront des lieux de convivialité et de rencontre entre les usagers des différents bâtiments de la faculté. Elles constituent également une interface intéressante avec le reste de la ville, et une vitrine pour la faculté, vectrice d’une image et d’un
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Faculté d’Agronomie de l’Université Catholique de Louvain (UCL) à Louvain-la-Neuve
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message. Ce concept d’image fut également au centre de la réflexion des architectes. Je reprends ici une citation à laquelle ils se réfèrent et qui donne toute la mesure de cette approche et définit ce que son auteur, Kevin Lynch, nomme « l’imagibilité » : C’est, pour un objet physique, la qualité grâce à laquelle il a de grandes chances de provoquer une forte image chez n’importe quel observateur. C’est cette forme, cette couleur ou cette disposition, qui facilitait la création d’images mentales de l’environnement vivement identifiées, puissamment structurées et d’une grande utilité. 10
10. K. Lynch, L’image de la cité, Paris, Dunod, 1998, s.p.
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Extension de l’école primaire à Tourinnes-Saint-Lambert (Wahlain) Cette intervention consiste en l’ajout d’une aile pouvant accueillir une salle de réfectoire au rezde-chaussée et trois classes primaires à l’étage. Elle complète les bâtiments existants qui abritent les sections maternelles. Avant tout, l’architecte a retravaillé les abords et les accès en profondeur afin de trouver l’implantation la plus pertinente et d’assurer une approche optimale de l’école pour l’ensemble des usagers. L’aile des maternelles se trouve à l’avant du site, en connexion avec la cour, tandis que l’extension s’implante à l’arrière. Un nouveau sentier a été créé et le mur mitoyen dédoublé afin de permettre aux enfants arrivant à pied ou en vélo depuis le village d’y accéder en toute sécurité. Les parents se rendant à l’école en voiture font le tour du bloc et bénéficient d’une aire de stationnement rapide à l’arrière où s’implantent également une salle polyvalente (projet présenté dans le tome 16) et des terrains de sport.11 L’accès à l’école proprement dite est protégé par une barrière de sécurité marquant clairement la transition. Seuls les élèves et les enseignants peuvent la franchir. Un mur fait le lien entre l’ancienne et la nouvelle aile et un auvent matérialise l’articulation entre ces deux éléments. L’architecte a utilisé une brique de même teinte que celle des bâtiments existants tout en usant d’un vocabulaire formel distinct. L’ossature et les menuiseries ont été réalisées avec un bois local. La nouvelle aile s’implante dans l’axe du préau, longitudinalement par rapport à la cour des primaires. Les
10. A. Norman, Dix espaces singuliers en Brabant wallon, Coll. Architectures, tome 16, s.l., Édition du Brabant wallon et réalisation du Centre culturel du Brabant wallon - Maison de l’urbanisme, 2016, p.13.
Photos : B. Castay
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Extension de l’école primaire à Tourinnes-Saint-Lambert (Wahlain)
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trois classes couvrant les six années primaires se situent à l’étage et sont accessibles par un escalier extérieur en acier galvanisé doté de deux niveaux de rampe (enfants et adultes). La dernière classe de l’enfilade est également pourvue d’un accès plus direct via un escalier intérieur. Une passerelle extérieure court le long des trois salles de classe. L’absence de couloir intérieur permet une ventilation transversale optimale des locaux. Cette dernière est assurée par des ailettes installées dans les charpentes apparentes. Le bâtiment n’est pas passif, à cause des difficultés d’usage de ce type d’édifices par rapport à cette fonction, mais est néanmoins basse énergie. Toutes les classes s’ouvrent par de vastes baies vitrées dotées de stores extérieurs. La toiture inclinée vers l’Est offre une prise de lumière généreuse du côté de la coursive située à l’Ouest. À l’intérieur, les tableaux sont installés entre les deux vitrages ce qui évite toute ombre portée. Les charpentes apparentes et les grandes fenêtres donnent aux classes une atmosphère très chaleureuse. Un petit local entre chaque classe sert d’espace de rangement et d’accès à l’eau. Les classes communiquent entre elles facilitant ainsi la gestion des élèves lors des absences tout en stimulant les travaux en commun.
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Extension de l’école primaire à Tourinnes-Saint-Lambert (Wahlain)
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Extension de l’école primaire
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à Tourinnes-Saint-Lambert (Wahlain)
Les structures des deux niveaux de l’édifice correspondent et assurent une adaptabilité aisée des espaces. Le réfectoire du rez-de-chaussée peut facilement se transformer en trois salles de classe supplémentaires. Les liens formels entre les différentes parties de l’école ont été particulièrement travaillés et vont bien au-delà d’un simple liant visuel. Ils font corps avec la pluralité des usages des différents espaces et guident le cheminement des usagers (le mur extérieur qui délimite l’espace et assure la transition entre les volumes construits, rôle fonctionnel et formel de l’auvent…).
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L’architecte avait projeté un traitement des abords beaucoup plus abouti, intégrant un revêtement drainant des sols, une articulation des aires de parking grâce à la végétation, l’intégration d’une zone potagère… Mais ce travail n’a pu être mené à bien pour des raisons budgétaires mais également à cause d’un manque de compréhension de l’importance de la plus-value offerte par l’architecture sur l’usage et l’appropriation des espaces. Beaucoup d’énergie apportée au dessin du projet n’a malheureusement pas pu aboutir à cause de cette incompréhension. Cela démontre, une fois de plus, à quel point une sensibilisation à l’architecture est essentielle et l’implication, dès les prémices, de tous les acteurs-usagers du projet.
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Crèche passive « Les Enfants du monde » à Nivelles Cette crèche s’implante dans le site remarquable du Parc de la Dodaine à Nivelles et vient compléter des locaux existants datant des années septante. La nouvelle aile avait pour programme d’accueillir deux unités de 20 enfants au total, des locaux administratifs, un réfectoire pour le personnel, pouvant se muer en salle de réunion. La ville de Nivelles, maître d’ouvrage, manifestait la volonté de créer un outil exemplaire au niveau de sa gestion énergétique. Les architectes ont travaillé à partir d’un contexte complexe. Le projet devait respecter une nature et un bâti remarquables mais également assurer à la nouvelle aile son rôle d’interface entre la rue et le reste de l’ilot. L’extension occupe, en effet, une position stratégique en bordure du tissu urbain. Le bâtiment existant présente un intérêt architectural particulier auquel il était important de tenir compte. Les architectes ont travaillé une volumétrie évoquant celle de l’ancienne aile tout en s’en distinguant. L’usage du bois tant pour la structure que pour le revêtement tranche avec les briques. Les rives de la toiture travaillent en écho avec celles très présentes de l’ancien bâtiment. Le bois, quant à lui, constitue une réponse intéressante à l’environnement végétal très présent. On retrouve une rythmique commune entre les deux ailes, notamment au niveau des ouvertures et de l’emprise au sol dans laquelle l’horizontale domine. Le terrain présente une dénivellation marquée avec laquelle l’architecture joue, notamment par l’intermédiaire d’une grande terrasse en porte-à-faux sur socle en béton.
Photo : F. Dujardin
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Crèche passive « Les Enfants du monde » à Nivelles
Photo : F. Dujardin
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Contrairement à la partie ancienne dans laquelle les espaces sont cloisonnés, la nouvelle extension est fluide et modulable. Chaque unité comporte une zone de change et une kitchenette ouverte sur le reste de l’espace. À tout moment, le personnel doit s’assurer d’une vue aisée sur l’ensemble des enfants. Seule la zone de repos est plus isolée. Le défi de construire une crèche passive était réel. En effet, ce type d’édifice exige une participation active de la part des usagers. Les architectes ont exigé d’obtenir un accompagnement des usagers durant deux saisons de chauffe afin de garantir ce suivi indispensable. En outre, l’ancienne aile est à l’opposé de ce mode de gestion. Il faut donc en permanence passer d’un système à l’autre ce qui en perturbe davantage l’usage. Chaque façade est traitée en fonction de son orientation en visant le plus d’ouvertures possible. Une casquette supérieure offre une protection suffisante en été. La terrasse est partiellement intégrée dans le volume sous toiture. Côté rue, les ouvertures sont plus petites mais rythmées et variées, en réponse à celles des logements voisins.
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Crèche passive « Les Enfants du monde »
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à Nivelles
La végétation participe également à la protection thermique du bâtiment. À l’intérieur, les deux unités sont différenciées par un code couleur afin de faciliter le repérage spatial des enfants. Le revêtement au sol est en linoleum pour les espaces de vie et en carrelage pour les aires de circulation. Les ouvertures tiennent non seulement compte de l’orientation mais également de l’échelle de tous les usagers. Il n’y a aucun faux-plafond. Ceci dans un souci d’économie mais également dans le but de faciliter la lecture du fonctionnement technique du bâtiment. Ce traitement ne nuit en rien à l’esthétique de l’ensemble, bien au contraire. La technique participe à l’esthétique. Une partie de cet aspect du projet a d’ailleurs été reproduite en grandeur nature par un photographe à la Biennale d’architecture de Venise de 2016. 12 L’absence de faux-plafond n’a toutefois pas nuit au traitement acoustique de la crèche qui est dotée de fibre de bois absorbante. Un travail très minutieux a également été mené dans le traitement du mobilier et de l’éclairage. 12. Un détail de l’ouverture de porte de cette crèche a été, en effet, sélectionné pour le pavillon belge de la Biennale d’architecture de Venise de 2016. Il s’agit de l’un des fragments d’architecture significatifs que BRAVOURE met en avant dans le pavillon belge, au travers de photos de Filip Dujardin et de reconstitutions grandeur nature. La photographie met en évidence deux conduits de ventilation passant au travers du panneau supérieur fixe de la porte. Photo : B. Depoorter Photo : F. Dujardin
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Photo : F. Dujardin
Photo : F. Dujardin
Photo : B. Depoorter
Photo : B. Depoorter
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Atelier d’Architecture Alain Richard (aa-ar)
Athénée Royal Riva Bella à Braine-l’Alleud À l’origine de ce projet, un concours organisé par la Communauté française pour trouver une solution concernant un Bâtiment Semi Préfabriqué (BSP) abandonné pour cause de délabrement sur le site de l’Athénée Royal Riva Bella. Implanté en bordure de campus, l’édifice présentait encore des qualités et surtout un potentiel de mutation qu’a su identifier l’Atelier d’Architecture Alain Richard. Le bâtiment existant était caractéristique de l’architecture BSP des années septante : un long quadrilatère orienté Est-Ouest, sur un axe Nord-Sud pour les petites façades. D’allure austère, l’espace intérieur avait pour colonne vertébrale un long couloir central flanqué de locaux de classe. La façade Ouest, orientée vers d’autres bâtiments du campus, était adossée contre un talus qui en coupait la liaison avec le sol, tandis que la façade côté ville était plus basse que la rue. L’édifice était par conséquent amputé de ses liens avec le reste de l’environnement bâti. Les architectes ont décidé de travailler sur ces liaisons potentielles en déplaçant simplement les terres, les retirant du côté Ouest et s’en servant pour combler la différence de niveau côté Est. Il fut décidé que la façade reconnectée avec la rue recevrait les fonctions ouvertes sur la cité (atelier de coiffure accessible au public, restaurant de la Promotion Sociale, bibliothèque). Les parties accueillant ces fonctions sont travaillées en relief par rapport au plan de la façade : véritable porte-à-faux pour le restaurant, légers débords pour les deux autres locaux. La reconnexion avec l’urbain est réelle, tant au niveau formel que fonctionnel, les deux allant de paire. La façade Ouest libérée du talus est désormais en lien avec la cour. Le déblaiement a dégagé l’ancien niveau du sous-sol et offre un espace de détente intérieur ouvert par une mezzanine sur le rez-de-chaussée. La partie Ouest accueille les fonctions studieuses et introverties, toutes orientées vers le campus.
Photos : N. Bomal
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Athénée Royal Riva Bella à Braine-l’Alleud
Atelier d’Architecture Alain Richard (aa-ar)
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Un autre axe important du projet, dont la Communauté française est l’initiatrice, réside dans la cohabitation entre l’Athénée et une école de Promotion Sociale fonctionnant en horaire alterné. Les architectes ont imaginé un schéma d’occupation le plus participatif possible avec en about d’édifice les fonctions propres à chaque institution (entrée, locaux administratifs, certaines salles de cours) et, au centre, une vaste zone de locaux communs aux deux catégories d’usagers. Aucune frontière matérielle n’a été prévue, à dessein. Il s’avère qu’à l’usage, chaque organisation reste assez indépendante et installe des frontières improvisées. Les modes d’appropriation spatiale ont la vie dure et il faudra sans doute encore du temps pour que les barrières disparaissent.
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Une autre caractéristique majeure de ce projet de rénovation est la réduction drastique des déchets et du gaspillage grâce à un maximum de réemplois de matériaux existants, à commencer tout d’abord par la structure même du bâtiment, mais également les planchers et le système de cloisonnement. Les tôles d’acier qui protégeaient les colonnes structurelles ont été transformées en un bardage particulièrement résistant, installé au niveau du rez-de-chaussée. L’ensemble du projet a été pensé dans cet esprit. Les architectes auraient voulu aller encore plus loin si ce n’était à nouveau une résistance forte du monde du bâtiment mais aussi une législation de plus en plus normative, parfois jusqu’à l’absurde (réglementation standardisée parfois inadaptée à la fonction d’un édifice).
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Athénée Royal Riva Bella à Braine-l’Alleud
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L’atmosphère spartiate qui prévalait dans le bâtiment existant a totalement été gommée au profit d’espaces fluides, lumineux, aérés, dans lesquels les couloirs deviennent des aires de rencontre. Il n’existe pas d’espace résiduel ou inhospitalier. Alain Richard le souligne lui-même : Aujourd’hui, il y a plus que les classe, l’enseignement prend place également dans les centres de documentation, dans les bibliothèques. Les couloirs et les préaux sont considérés comme des lieux d’échanges à part entière. La vie scolaire doit être partout. L’ensemble des circulations est fluide, en communication avec le reste de l’édifice. Les escaliers ont été refaits car ils n’étaient plus aux normes. Cela a permis d’ouvrir ces espaces et de les reconnecter avec l’extérieur. La rénovation privilégie la transparence, à tous les niveaux. Les façades sont revêtues d’un PVC translucide, très légèrement bleuté, qui dématérialise l’architecture, la rend poreuse au regard et donc plus avenante. Les parties les plus exposées au soleil sont protégées par des ailettes verticales en métal. Un système de ventilation double flux refroidit les locaux durant la nuit. Cette rénovation est un magnifique exemple de la transversalité de la démarche de l’architecte qui met son expertise au service d’une fonction, de ses usagers, de l’environnement… Une approche pragmatique dans laquelle le sens sert de trame, l’humain étant toujours au centre de la logique. D’un lieu formaté, privilégiant un enseignement stéréotypé et autoritaire, la mutation s’est faite vers une architecture de qualité, à tous les niveaux. Un espace qui devient à son tour pourvoyeur d’enseignement, par induction, par les qualités spatiales qu’il offre à ses occupants, les mettant, inconsciemment sans doute, dans une disposition d’esprit plus ouverte, joyeuse et sereine.
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Crèche « Les Jeunes pousses » à Nivelles Cette crèche d’entreprise, liée à l’hôpital de Nivelles (Entité Jolimontois ASBL), s’implante dans une parcelle singulière. Elle abrite, en effet, de nombreux arbres remarquables et l’ancien Hospice de Nivelles se situait en vis-à-vis. Les architectes ont dû tenir compte de la présence de cet édifice emblématique de l’histoire de la ville, aujourd’hui toutefois démoli (février 2015). Le maître de l’ouvrage désirait également prévoir une future extension, contrainte supplémentaire qu’il a fallu intégrer dans la conception. Il en découle un bâtiment entièrement de plain-pied, dont la forme atypique épouse l’implantation des arbres qui l’entoure. Le maître d’ouvrage était également désireux d’élaborer une crèche durable, tenant compte du bienêtre de l’enfant, de ses rythmes, de son mode de perception spatial et de son échelle. La crèche accueille 42 enfants répartis en trois sections en fonction de l’âge. L’orientation Sud-Ouest offre à chacune de très belles vues sur la nature environnante. Le mode de construction est lui aussi tout à fait remarquable, entièrement réalisé en bois, selon le procédé allemand du lineo trend. Cette technique consiste en l’assemblage d’éléments en bois massif, qui s’emboîtent les uns aux autres, permettant l’intégration de toutes les techniques. Ce procédé a permis de réaliser le gros œuvre en un temps record de trois semaines, entièrement à sec. Toutefois, ce mode de construction nécessite un travail en amont plus important car les détails doivent être anticipés. Chaque section fonctionne de manière autonome tout en étant visuellement connectée. Chacune possède son séjour (zone de jeu, change, kitchenette) et un dortoir séparé. La conception du mobilier est intégrée à l’architecture de telle manière qu’elle joue le rôle de pivot spatial et s’implante de façon
Photos : © A. Roberti
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Crèche « Les Jeunes pousses » à Nivelles
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à générer les espaces les plus clairs et dégagés possible. En effet, le personnel doit à tout moment jouir d’une vue d’ensemble sur les enfants, où qu’ils soient. Il n’y a aucun angle mort. Un système d’armoires traversantes, double face, permet aux parents de glisser les affaires de leur enfant dans son casier personnel sans entrer dans la division. Chaque section offre des vues sur le bois et bénéficie d’un éclairage naturel traversant. Les façades, dotées de plusieurs décrochements, offrent des points de vue sur le bardage extérieur. Il en découle une réelle interpénétration intérieur/extérieur. Les façades sont revêtues de panneaux de mélèze ponctués de parties en brique noire. La toiture plate est soulignée par une rive en zinc à laquelle répond un soubassement identique. Un grand souci du détail apporte une qualité esthétique à l’ensemble et souligne le profil particulier de l’édifice. Un ourlet en zinc marque la jonction entre le bois et la brique. Les intérieurs sont protégés des rayons hauts par des renfoncements dans le plan de la façade. Ce principe permet d’offrir de grandes baies vitrées à chaque section.
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Les
espaces
intérieurs
sont
fluides,
lumineux
et
dynamiques. Le chauffage au sol assure un dégagement spatial supplémentaire. Entièrement conçue en bois, cette crèche offre des propriétés hygrométriques remarquables, grâce aux qualités autorégulatrices du bois massif. Le chauffage est assuré par une double pompe à chaleur. Il s’agit d’une construction très basse énergie (K25 en 2011). Une attention particulière a été portée au choix de matériaux sains et respectueux de la santé, selon des critères établis par des pédiatres.
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Crèche communale à Genappe La singularité du contexte dans lequel s’implante cette crèche a littéralement sculpté le projet. La parcelle se situe sur une butte entre le cimetière de Bousval et la RN 25. Elle offre des vues sur le magnifique site de la chapelle du Tri du Chêne. Le versant Nord de la Dyle se situe en contre-bas. Il était par conséquent important de jouir des vues, sans avoir de vis-à-vis trop direct sur le cimetière, de bénéficier d’une bonne orientation mais également de protéger l’édifice des nuisances sonores de la route nationale. La crèche s’étend sur près de 900 m² et accueille 42 enfants. Les architectes ont développé le programme sur une implantation en T, avec une aile administrative faisant le lien avec la rue et protégeant du bruit la partie accueillant les enfants. Cette dernière est orientée vers l’intérieur du site. Pour y accéder, enfants et parents empruntent un long couloir de distribution qui offre un beau panorama sur la vallée. La crèche se divise en trois unités possédant chacune son espace d’accueil. Chaque section s’identifie aisément par un contreplacage sur la face du mur dont la découpe, en forme géométrique, varie d’une entrée à l’autre. En fonction de l’âge, cette zone tampon offre des espaces adaptés : allaitement, change… Une barrière marque clairement la limite au-delà de laquelle les parents ne peuvent accéder. Les unités sont chacune dotées des fonctions nécessaires répondant au cahier des charges de l’ONE (Office de la Naissance et de l’Enfance). Dans chaque unité, les espaces sont travaillés de la manière la plus fluide possible afin d’assurer un maximum de visibilité au personnel.
Images de synthèse : © ABR
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Crèche communale à Genappe
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L’approche stylistique est distincte d’une aile à l’autre. L’aile administrative dialogue avec la rue et se réfère à l’architecture des fermes en long, traditionnelles de la région. Elle s’implante contre le talus naturel qui n’a pas été modifié. Sa façade est en crépi clair avec une toiture en ardoise. Toutefois, un traitement plus tendu des lignes et une géométrie plus marquée la différencient des édifices d’époque. L’aile des enfants est entièrement revêtue d’un bardage en bois thermo traité et possède une toiture plate. Le rythme du bardage en pose ajourée et décalée évoque l’architecture des annexes des édifices agricoles traditionnels. Chaque section s’ouvre par une large baie vitrée sur l’intérieur du terrain et donne accès à un vaste auvent circulaire. Il abrite une aire de jeux et est supporté par des colonnes en bois placées de biais. Un auvent plus petit souligne l’entrée réservée aux parents. Les finitions intérieures se veulent claires et chaleureuses : du bouleau pour sa douceur, des murs blancs pour renforcer la luminosité, le tout souligné de quelques touches colorées. Un revêtement en caoutchouc protège le sol. Des allèges de fenêtre placées à la hauteur des enfants leur permettent de s’asseoir et d’observer l’environnement. Des panneaux solaires pour l’eau chaude sont fixés sur le revers des lanterneaux de la toiture.
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Initiative et réalisation : Centre culturel du Brabant wallon – Maison de l’urbanisme www.mubw.be Auteure : Anne Norman Design : www.dojodesign.eu Impression : Snel Éditeur responsable : Annick Noël, Directrice générale Le Brabant wallon Place du Brabant wallon 1 à 1300 Wavre www.brabantwallon.be Imprimé en Belgique D/2017/8355/13 © Tous les droits de reproduction, de traduction et d’adaptation (même partielle) sont réservés pour tous pays.