Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre
197 272 Juin 2017 2009 décembre mensuel mubw.be
espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon
Les reconversions se multiplient Vers la fin des sites industriels à réhabiliter en Brabant wallon
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URBANISME A Le A difficile accord entre promoteur et riverains
CONSTRUCTION DURABLE E Aller S au-delà des concepts marketing
CULTURE BW BW CULTURE Nuit L africaine 2017 fête musicale et familiale
Comme dans une trame urbaine, s’entrelacent, dans cet Espace-vie, les liens qui unissent aménagement du
sommaire
édito
Urbanisme participatif territoire, urbanisme et démocratie locale. Une dynamique qui est illustrée par deux cas différents et complémentaires.
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En deux mots
D’une part, l’expérience de terrain du collectif Urbaverkoi.
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Dossier Vers la fin des sites industriels à réhabiliter
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Urbanisme Le difficile accord entre promoteur et riverains
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Patrimoine Le patrimoine va voler de ses propres ailes
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Urbanisme La construction durable se cherche encore un avenir
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Urbanisme Le CoDT revoit quelque peu le rôle des CCATM
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Carte blanche Moins d’ordre et plus de rigueur dans les délais ?
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Nuit africaine 2017 Les migrations internationales, invitées d'honneur
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épinglé pour vous… L’agenda du mois
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Visite guidée à Amiens Urbanisme et architecture pour le renouveau d’un territoire
Et d’autre part, la présentation, selon le CoDT, du rôle des commissions consultatives d’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM). Organes de veille et d’éveil citoyen, les CCATM sont aussi des réservoirs de propositions… et de contre-propositions. Car oui, il est important que tous ces organes – au-delà des CCATM – que sont les commissions, les comités de quartier, les tissus associatifs puissent être aussi des espaces de convergence des divergences. Des espaces qui parviennent à concilier les ressources de la démocratie participative locale et celles de l’esprit critique. Conciliation qui est le signe de la vitalité de notre organisme démocratique, de sa capacité à refléter la diversité des points de vue et des attentes citoyennes. Ce sont là les clés d’un urbanisme participatif qui parvient, entre toutes les strates d’acteursusagers, d’échelles et d’intérêts variés, à créer du sens commun. > Karima Haoudy
Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.
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Éditeur responsable : Édith Grandjean - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski - Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel - Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing–Tirage : 7 400 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Matexi
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Chastre a été en janvier 2016 la première commune du Brabant wallon à opter pour les poubelles à puces, de manière à responsabiliser ses habitants. Et elle se félicite de cette décision : ce choix a permis de diminuer la production de déchets par habitant de 27 %. Le tri a également été accentué. Précisons qu'afin que cette opération réussisse, chaque ménage a dû acheter deux conteneurs à puces, l’un pour les ordures ménagères, l’autre pour les déchets organiques.
82 En pourcentage, les économies d’énergie de consommation réalisées suite à l’installation d’un éclairage intelligent au VillagExpo à Limal. Une initiative primée d’un Belfius Smart City Award.
Précisions : les grandes familles du Brabant wallon Dans l'article publié dans le dernier Espace-vie, Thérèse Snoy et d’Oppuers souhaite préciser que son père « a hérité en 1993 de moins d’une centaine d’hectares autour de Bois-Seigneur-Isaac (terres agricoles et forestières). Lorsqu’il a été bourgmestre d’Ophain de 1970 à 1976, Jean Charles Snoy et d’Oppuers n’a pas abusé de ses relations politiques pour mettre ses terres en zone bâtissable. Par ailleurs, sachez que le golf de Sept Fontaines a été aménagé sur les terres d’une autre famille Snoy, et non pas Snoy et d’Oppuers. »
La colocation dans les maisons à LLN est permise
en deux mots
Chastre réduit sa production de déchets de 27 %
Il sera désormais possible de transformer une maison unifamiliale en logements étudiants ou en colocation à Louvain-laNeuve. Et cela au grand dam des autorités locales. Le ministre de l’Aménagement du territoire avait remis un avis favorable suite à une demande de permis d’un particulier. Elle faisait suite à un premier refus de la Ville. Cette dernière a alors décidé d’aller en recours contre cette décision et a perdu devant le Conseil d’état. La Ville redoute maintenant que cette décision entraine un déséquilibre entre habitants et étudiants, de même que des problèmes de mobilité et de parking.
Permis annulé pour la tourhôtel de Wavre Le ministre Di Antonio a annulé le permis unique octroyé en janvier dernier par la Ville de Wavre pour l’érection d’une tour-hôtel de 130 mètres de haut sur le site de l’ancienne vinaigrerie L’étoile. Cinq recours avaient été déposés. Le ministre justifie notamment son refus par le fait qu’il manquait une étude approfondie d’impact sur le paysage et une consultation des communes voisines, par les problèmes importants de mobilité engendrés par le projet, par la problématique liée au radar de la base militaire de Beauvechain ou encore par l’insuffisance de places de stationnement. Le promoteur, la SA Louis Dothey, annonce qu’il étudie la possibilité d’introduire une nouvelle demande.
« Trente-trois ans après la fermeture des anciennes usines Henricot, ce site n’aspire plus qu’à vivre » Le bourgmestre de Court-SaintÉtienne, Michael Goblet d’Alviella.
> Le CCBW et le Réseau brabançon pour le droit au logement organisent jusqu’au 25 juin une exposition « Habitat léger » au ministère du Logement à Beez (4, rue du Moulin de Meuse). On y découvrira notamment des créations d’habitants. > Le Gouvernement wallon a octroyé un subside de 612 273 euros pour financer une partie des travaux de rénovation du Foyer populaire de Court-Saint-Étienne, dont le coût total est évalué à un peu plus de 930 000 euros. Ce bâtiment a été construit au début du XXe siècle par la direction des usines Henricot. Il est actuellement occupé le Centre culturel du Brabant wallon.
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dossier
La Sarsi pilote la reconversion de nombreux sites en Brabant wallon
Vers la fin des sites industriels à réhabiliter Le Brabant wallon est en mutation. La plupart de ses chancres sont en passe d’être reconvertis. Le plus souvent en projet mixte d’envergure. Une nouvelle donne qui va amener la Sarsi, principal acteur en la matière qui a mené d’importantes opérations dans la province, à se réinventer.
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es anciennes usines Henricot à Courtsigne que la politique d’aménagement du Saint-Étienne, les papeteries à Genterritoire qui a été menée ici va dans le val ou encore l’ancienne ferme école bon sens. » IMP à Waterloo. De nombreux sites ont La Sarsi, société de droit public, filiale de déjà été réhabilités en Brabant wallon Nivelinvest, a été créée en 1997 pour piloces dernières années et transformés en ter la reconversion des Forges de Clabecq. développement immobilier résidentiel. Le Une société à laquelle un décret a conféré plus souvent le fait d'initiatives privées. De le droit d’exproprier. Sa mission ne concernombreuses autres réaffectations sont en nait au départ que l’ouest du Brabant walcours de procédures urbanistiques pour lon. Son champ d’action a depuis lors été redonner vie à ces sites désaffectés. Ce étendu à toute la province. Elle est spécialiqui signifie que le nombre de bâtiments sée dans la revitalisation des anciens sites ou de terrains d’une certaine taille (plus industriels. Sa mission n’est pas seulement d’un hectare) devant encore faire l’objet « Le Brabant wallon d’une telle mutan’a heureusement jamais tion se réduisent à connu autant de sites peau de chagrin. Les à reconvertir que sites les plus attractifs ayant trouvé le Hainaut ou Liège. » preneurs. Seules quelques poches sont encore disponibles. Sans oublier d’organiser la dépollution mais également, toutefois les futures faillites ou déménadans certains cas, de construire des bâtigements qui entraineront inévitablement ments avant de les revendre, tels que les une reconversion potentielle du site abansites de Fabelta Nord, des Forges et d’Indudonné. plast à Clabecq, de l’ancienne laiterie Gervais-Danone à Orp-Jauche, de Henricot 2 Un champ d'action qui à Court-Saint-Étienne et de la brasserie s'étend à toute la province Baccus à Perwez. « Il est évident que le Brabant wallon Repartir d’une feuille arrive en bout de course à ce niveau, blanche estime Philippe Rémy, président de la Parmi les projets en cours, relevons la Sarsi (Société d’assainissement et de révolonté de prolonger l’espace portuaire novation des sites industriels) du Brabant à Clabecq. C’est à cet endroit que devrait wallon. Il n’y a plus beaucoup de sites à s’amorcer le contournement de Tubize. Le reconvertir dans la province. Il faut tousite du TEC à Nivelles est également en tefois préciser que le Brabant wallon cours de traitement. Autre dossier majeur, n’a heureusement jamais connu autant la reconversion de l’ancienne Sucrerie de de sites à reconvertir que le Hainaut ou Genappe (143 ha). La Sarsi agit comme Liège. Mais ce constat est en tout cas le espace-vie juin 2017 n° 272 l
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pilote de la réhabilitation pour le compte de la Wallonie, propriétaire du terrain. Elle a par exemple transformé l’affectation du site pour le faire passer en Site de réhabilitation paysagère et environnementale (SRPE), ce qui a permis de mieux baliser son développement. Un développement qui a aussi été encadré par une procé-
dure de dialogue compétitif menée entre différents promoteurs, pour urbaniser une première zone de 8 ha adjacente au site de la sucrerie. Matexi a emporté le dossier d’aménagement de 250 logements (127 maisons et 123 appartements), ce qui lui a permis de racheter le site dans la foulée. Le promoteur de Waregem doit désormais rendre des comptes à la Sarsi sur la manière dont il compte faire évoluer le projet. Notons que le dossier vient de connaitre un coup d’accélérateur puisque le recours déposé par des riverains à l’encontre du Rapport urbanistique et environnemental auprès du Conseil d’État, vient d’être annulé. Matexi va donc pouvoir déposer sa demande de permis. Les premiers coups de pelleteuses sont espérés au premier quadrimestre 2018. « Urbaniser cette zone en premier permet de financer l’opération de dépollution de la seconde zone », précise Philippe Rémy.
Un chantier en cinq phases Ce premier volet ne concerne qu’un champ. La reconversion du site de la sucrerie sur un terrain de 20 ha - l’ancien site de production - débutera dans la foulée. La Sarsi agira dans ce cas comme opérateur principal, vendant des terrains ou des bâtiments en fonction des besoins. Une manière de garder la main sur le devenir du site.
On sait qu’on y retrouvera une école secondaire, des entreprises et des logements. « La mixité fonctionnelle est le maitre mot de ce projet », explique Mathieu Malvaux, chargé de projet à la Sarsi. La patience est toutefois le maitre mot dans ce genre d’opération. Cinq phases sont prévues. La démolition et la dépollution ont débuté l’an dernier. La réhabilitation paysagère sera lancée cette année et s’étendra jusqu’à la fin de l’année 2018. Une coulée verte (chemin qui favorise la mobilité douce) et une verdurisation du site sont notamment prévues. L’urbanisation d’une partie de la zone PME (pour 48 entreprises) et la construction de logements publics sont prévues de 2019 à 2021. La phase 3 comprendra de l’habitat (47 logements), des espaces pour PME (8 700 m2) et des équipements (une école notamment). « Nous avons souhaité lancer un nouveau concept, à savoir mêler PME et logements », note Mathieu Malvaux. L’idée est que ces entrepreneurs logent à l’étage du bâtiment. Ce qui permettra de donner de la vie à cet espace. La phase 4 comprendra les derniers aménagements, tels que des espaces publics et la mise en place du parc (de 2018 à 2025). Enfin, la dernière phase (2025-2030) sera dédiée au logement, avec 200 nouvelles habitations. > Xavier Attout
interview
« Il faudra repenser le devenir de la Sarsi »
Philippe Rémy, président de la Sarsi.
> Vu la configuration du Brabant wallon, la Sarsi arrive-t-elle doucement en bout de course ? Il est évident qu’il va falloir repenser quelque peu notre core-business. La réaffectation de sites industriels touche en effet à sa fin. Les équipes de la Sarsi ont effectué un travail formidable en la matière et disposent d’une grande expertise. Il faudra donc réfléchir à la manière dont nous pourrons au mieux valoriser ces ressources. > Un déplacement vers l’immobilier est-il envisageable ? On voit ces derniers temps que la Sarsi n’hésite plus à être le maitre d’ouvrage dans le cadre de la construction de bâtiments industriels ou destinés aux entreprises. C’est une piste parmi d’autres. Dans tous les cas, nos missions sont bien différentes de l’Intercommunale du Brabant wallon. Si nous prenons cette direction, il ne devrait pas y avoir de doublons. D’autant que nous nous référons pour notre part directement à la Région wallonne alors que l’IBW est davantage dépendante de la composition politique de la Province. > La réaffectation de l’ancienne sucrerie de Genappe est un dossier compliqué sur le plan administratif. Vous faudrait-il davantage de liberté d’action en la matière ? C’est une discussion que nous pourrions en effet avoir avec le Gouvernement wallon. Notre objectif est d’être le plus efficient possible. Et je pense que nous pourrions faire mieux qu’aujourd’hui. > Quels sont les dossiers qui vous ont particulièrement tenus à cœur ces dernières années ? Il y en a eu beaucoup. Les projets tubiziens sont très importants car ils participent à la reconversion de toute une région. Alors que celui de Genappe est l’un des plus ambitieux. > Propos recueillis par X. A.
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La reconversion du site Henricot à Court-Saint-étienne réalisée par Equilis est l'une des plus emblématiques de ces dernières années. © Equilis.
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urbanisme
De plus en plus de recours à l’encontre des grands projets poussent au dialogue
Le difficile accord entre promoteur et riverains À Louvain-la-Neuve, un collectif de riverains très actif vient d’accepter de retirer tous ses recours devant le Conseil d’État suite à un accord trouvé avec le promoteur. Un procédé qui n’est pas courant. Mais qui, au final, semble être la solution la plus appropriée si chacun y trouve son compte.
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e champ est désormais libre. Dès qu’ils auront reçu leur permis d’urbanisme soit, théoriquement à l’automne, les promoteurs Besix Red et Thomas & Piron pourront lancer la première phase de l’un des plus importants projets immobiliers du Brabant wallon. À savoir la construction de près de 600 logements sur la dalle du nouveau parking du RER situé à l’entrée de Louvain-laNeuve, entre L’esplanade et la Nationale 4. Un accord a été signé avec le collectif local Urbaverkoi. Ce dernier annonce retirer tous ses recours déposés devant le Conseil d’État à l’encontre des « Jardins de Courbevoie » et assure qu’il n’en introduira pas de nouveau. Quels sont les tenants et aboutissants de cet accord ? Un, la construction de sept cheminées d’extraction destinées à évacuer verticalement les polluants – principalement les particules fines – qui seront générés par le parking-relais SNCB de Louvain-la-Neuve. Deux, une concertation à propos des aménagements projetés dans le parc afin d’as-
surer une meilleure gestion de l’écoulement des eaux et la création d’une zone tampon entre le parc et les habitations existantes. Les deux parties se sont engagées à privilégier un dialogue « franc et ouvert » à l’avenir. Ce type d’accord n’est pas rare mais est souvent le fruit de (très) longues discussions entre promoteur immobilier et comité de riverains. Chacun pouvant longtemps camper sur ses positions. Mais, in fine, un accord est souvent la moins mauvaise solution. « L’établissement d’un accord dépend en fait du traitement du dossier par le Conseil d’État, explique Jean-Luc Son, directeur du projet pour la S.A. Les Jardins de Courbevoie. Si les riverains ont l’impression que le Conseil d’État va entendre leurs arguments, ils ne baisseront pas pavillon. S’il y a des risques d’annulation, le dialogue est alors possible et plus ouvert. Dans ce cas-ci, le dossier était solide et deux décisions nous étaient déjà favorables. Le contexte nous était donc positif. D’une manière générale, il y a une tendance aujourd’hui à avoir davantage de
recours. Cela entraine les différentes parties à dialoguer davantage. Comme ici, où nous avons eu la chance de pouvoir nous retrouver autour d’une table et de parler une bonne fois. » Ce quartier résidentiel comprendra du logement étudiant, des appartements pour jeunes en transition professionnelle, une résidence services et des appartements classiques. Les quatorze premiers appartements passifs de Louvain-la-Neuve y sont également prévus. Au niveau du timing, la mise en service du parking est prévue en septembre. Suivra dans la foulée le début des travaux d’infrastructures. La construction de la première phase (213 logements et une résidenceservice de 36 unités) est prévue début 2018. Ajoutons que l’aménagement d’une passerelle piétonne est également prévu. Celle-ci permettra de relier le quartier de Lauzelle au futur quartier Courbevoie, et donc également au quartier de la Baraque. > Xavier Attout
Les doutes d'Urbaverkoi ne sont pas encore levés Le collectif Urbaverkoi est constitué de citoyens de Louvain-la-Neuve et environs. Il conteste depuis 2011 la cohérence et le bien-fondé du Park & Ride de la SNCB sur cinq aspects : la localisation, la mobilité, le dimensionnement, l’intermodalité TEC-SNCB et la qualité de l’air pour les riverains. « Le promoteur se substitue aux pouvoirs publics par cet accord, estime le collectif. L’avenir nous dira ce qu’il en est de la pertinence des objections formulées à l’encontre du P + R par le collectif Urbaverkoi. C'est-à-dire : les cadences RER promises par la SNCB et l’attractivité de ce parking pour les navetteurs seront-elles au rendez-vous ? Comment la SNCB sera-t-elle en mesure d’amortir le coût des parkings (27 000 euros/ emplacement) financé par la collectivité ? Si ces doutes et ces questions s’avèrent fondés, une autre interrogation restera d’actualité : à quelles demandes et à quels besoins, ce « plus grand parking-relais du Benelux » répondra-t-il ? » Le collectif souhaite par ailleurs que la réalisation du quartier Courbevoie soit inspirée par des critères écologiques d’excellence, par le souci d’une intégration urbanistique harmonieuse et par le respect des habitants actuels et futurs de la cité universitaire. > X. A.
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patrimoine
Un responsable régional du Patrimoine octroiera désormais les permis
Le patrimoine va voler de ses propres ailes Le Code wallon de l’aménagement du territoire, de l’urbanisme et du patrimoine s’est séparé du volet patrimoine l’été dernier, lors de l’adoption du CoDT. Un volet désormais intégré dans un nouveau Code qui rassemble toutes les matières liées au patrimoine.
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n matière règlementaire, le patrimoine et l’aménagement du territoire ne sont désormais plus liés. Une décision qui fait suite à l’adoption du nouveau Code du Développement Territorial en juillet dernier. Un nouveau code spécialement dédié au patrimoine entrera donc en vigueur dans les prochains mois. L’avant-projet vient d’être approuvé en première lecture par le Gouvernement wallon. Sa principale avancée concerne le fait que toutes les dispositions en matière de patrimoine seront rassemblées dans un seul texte. De quoi faciliter et simplifier les démarches administratives pour les propriétaires de biens classés. « La création d’un code propre au patrimoine s’imposait puisque la politique du patrimoine mérite et nécessite une législation claire, simplifiée dans ses arcanes et accélérée par l’introduction de délais de rigueur, explique-t-on au cabinet de Maxime Prévot, ministre wallon du Patrimoine. De plus, cette réforme va de pair avec l’organisation de la nouvelle administration unique qui en aura la charge dès le 1er janvier 2018, l’Agence wallonne du Patrimoine (Awap). » Parmi les avancées de ce nouveau code, on relèvera la mise en place de procédures clairement définies et moins contraignantes pour les propriétaires. Si la règlementation antérieure ne disparait pas, de nouveaux outils de gestion font par contre leur apparition (voir cicontre). Par ailleurs, de nouvelles dispositions seront intégrées dans ce nouveau code,
telles que la réduction des délais d’instruction de la procédure de classement qui passeront de 210 à 135 jours, la disparition du certificat du patrimoine, la délivrance des permis conjoints urbanisme-patrimoine par la Région et non par la commune ou encore la mise en place de délais de rigueur dans le cadre d’un permis conjoint (de 315 à 200 jours maximum).
Des missions recentrées et des permis conjoints Enfin, ajoutons que lors du renouvellement de la Commission royale des monuments, sites et fouilles, le fonctionnement sera adapté aux nouvelles procédures. Ses missions seront notamment recentrées sur la création des périmètres d’intérêt patrimonial, sur les remises d’avis en matière de permis conjoints sur les biens classés et dans le processus d’autorisation des fouilles archéologiques. « Le futur code du Patrimoine proposera une gestion simplifiée et plus claire des dossiers, ce qui aura pour effet d’apporter une légitimité au patrimoine wallon, précise-t-on au cabinet de Maxime Prévot. La simplification administrative devant en effet ravir les propriétaires de biens classés publics ou privés ainsi que tous les acteurs professionnels et passionnés, pour un meilleure gestion du patrimoine. » > Xavier Attout
Quatre nouvelles mesures L’établissement d’outils d’aide à la décision. Que cela soit un inventaire unique du patrimoine, une carte du zonage archéologique et une fiche patrimoniale des biens immobiliers. « Ces outils viendront structurer la gestion des biens patrimoniaux et permettront de motiver les remises d’avis, les prescriptions et l’octroi des subsides par la future Agence wallonne du Patrimoine », précise le cabinet. La mise en place d’un permis conjoint urbanisme-patrimoine en matière d’actes et de travaux de restauration sur les monuments et les ensembles architecturaux classés. La mise en place de responsables régionaux du Patrimoine qui auront pour mission la délivrance de permis et d’avis pour les travaux touchant le patrimoine. La création de « Périmètres d’intérêt patrimonial » qui identifieront les zones privilégiées retenant l’attention des gestionnaires du patrimoine, autour des biens classés et inventoriés. espace-vie juin 2017 n° 272 l
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urbanisme
Aller au-delà des simples concepts marketing en la matière
La construction durable se cherche encore un avenir La construction durable est aujourd’hui trop souvent associée à la performance énergétique d’un bâtiment. Or, elle comprend bien d’autres facettes, telles que les matériaux, la mobilité, l’environnement ou encore l’adaptabilité constructive. Voici quelques clés pour y voir plus clair.
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es concepts sont dans toutes les bouches des acteurs de l’urbanisme et de l’immobilier. Qui n’a jamais entendu parler d’écoquartier, de mobilité douce, de bâtiment zéro énergie, de norme PEB ou encore de construction durable ? Des termes le plus souvent galvaudés tant ils correspondent peu à ce qui est effectivement réalisé sur le terrain, et qui sont davantage utilisés comme outil marketing pour susciter l’approbation d’un projet plutôt que comme réel outil de développement durable. Il faut dire que la tendance est à ce type de construction réfléchie, compacte et efficiente. Reste qu’il y a souvent un fossé entre les discours et la réalité.
Avoir une vue globale des projets
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« Il est évident qu’il y a certains abus sur le sujet, estime Christine Beunen, administratrice déléguée de Build4NG (Build for next generation), un bureau d’assistance à maitrise d’ouvrage en construction durable qui a ouvert il y a peu à Louvain-la-Neuve. Il y a très peu de projets qui peuvent aujourd’hui prétendre utiliser les principes de construction durable. Ce que nous proposons est peu présent sur le marché. Le plus souvent, les bureaux d’études s’intéressent surtout aux aspects énergétiques, qui ont la part belle dans la règlementation. Ils ne prennent alors pas en compte les autres aspects. D’autres vont surtout conseiller leurs clients sur le choix de matériaux plus bénéfiques sur le plan environnemental, ou vous proposer de s’appuyer sur des certifications internationales (comme BREEAM). Or, s’enespace-vie juin 2017 n° 272 l
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gager dans un tel processus n’est pas toujours le plus judicieux. Aujourd’hui, il est surtout important de développer une démarche globale et un regard critique sur les éléments souvent contradictoires qui sont proposés par les différents experts. »
Construire pour les générations futures Ingénieur civil en construction de formation, Christine Beunen a développé au cours de sa longue carrière (au sein d’entreprises de construction ou en contribuant aux travaux des autorités européennes) une expertise en matière de construction durable. Elle tente depuis lors de contribuer à son essor. « J’ai vu émerger les principes de construction durable au début des années 2000. Ils sont loin d’être encore suffisamment intégrés dans les procédés. » La faute, le plus souvent, à un secteur réfractaire à l’idée de changement. Il est de notoriété publique que la construction est l’un des plus traditionnels et les plus fermés à l’idée de changement. Même si les nouvelles innovations, telle que le BIM (Building Information Modeling) pousseront ses principaux acteurs à sauter le pas de la modernité. La construction durable repose en fait sur trois piliers : l’environnement, la société et l’économie. Ils se déclinent tout au long du cycle de vie d’un bâtiment, de la conception à la démolition. Précisons qu’il y a autant de façons d’aborder le sujet que d’experts qui se sont penchés sur le sujet. Ce qui ne simplifie pas la tâche. « Il est pourtant nécessaire de construire ensemble pour les généra-
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tions futures, estime Christine Beunen. Il est donc essentiel d’avancer dans cette voie. »
Neuf thèmes à suivre La construction durable repose en fait sur neuf principes, qui correspondent au cycle de vie du bâtiment : 1. La gestion d’un projet (faisabilité financière et gestion des déchets). 2. La gestion de l’environnement physique (utilisation des sols et de l’espace). 3. Le développement de la nature (valorisation des valeurs écologiques existantes et préservation de la biodiversité). 4. La gestion de la mobilité (accessibilité des transports publics, mobilité au sein du bâtiment). 5. La gestion de l’environnement humain (cohésion et contribution à la vie de
quartier, proximité des services, accessibilité financière, valeur patrimoniale). 6. La gestion de la matière (privilégier la réutilisation, la récupération, le recyclage et l’approvisionnement local des matériaux, favoriser l’adaptabilité constructive). 7. La gestion de l’énergie (limitation des besoins, efficacité de l’enveloppe, recours aux énergies renouvelables, efficacité des techniques de chauffage et d’éclairage). 8. La gestion de l’eau (gestion des eaux et gestion de la consommation). 9. La gestion de l’aspect bien-être et social (confort acoustique, visuel et thermique, qualité de l’air intérieur). « Si on respecte ces différents thèmes, on pourra alors affirmer que la construction que l’on développe est durable, lance Christine Beunen. Il s’agit d’un travail global qui ne coute pas spécia-
Le quartier Samaya, à Ottignies, se veut un quartier exemplaire sur le plan environmental . © BPI
lement plus cher. Il peut être plus fastidieux à mettre en place, mais les gains en termes de qualité de vie sont inquantifiables. Il est temps de construire pour plus de 100 ans et de proposer des solutions de repli pour les bâtiments. Combien d’immeubles des années 1970 sont aujourd’hui inadaptés, ce qui entraine leur démolition ? La construction durable est vraiment la meilleure manière de construire pour préserver le futur de nos enfants. Même si, j’en suis consciente, cela va prendre du temps de changer les mentalités. » > Xavier Attout
Le premier projet wallon d’économie circulaire C’est une première en Wallonie. Le projet immobilier Samaya, développé sur un site de 10 hectares qui jouxte la gare d’Ottignies, intègrera une réflexion d’économie circulaire. Le promoteur BPI souhaite être un pionnier en matière de redéveloppement durable. Il a l’ambition de constituer une nouvelle génération de quartiers exemplaires et innovants. Pour rappel, l’économie circulaire vise à réinventer un nouveau modèle de développement, qui est créateur de valeurs économique, sociale et environnementale. L’idée est de mettre l’accent sur la réutilisation, la réparation, la rénovation et le recyclage des matériaux et produits existants. Les déchets se transforment en ressources. À Ottignies, le projet sera notamment basé sur une dorsale verte dédiée à la mobilité douce (piétons, vélos…). Elle rythmera le développement des différents ilots qui seront conçus par des architectes différents en respectant l’environnement et la qualité de vie. Rappelons que ce projet comptera 900 unités) de typologie diversifiée. Des équipements collectifs sont également prévus.
Une première demande de permis Après l’assainissement des terres, ce site comprendra de nombreux espaces verts tant publics que privatifs, avec un soin particulier pour la diversité de la végétation, jouant de couleurs suivant les saisons, et la création de nouveaux biotopes. « Le projet sera producteur de valeur ajoutée et de liens pour tous, futurs habitants et riverains actuels des quartiers environnants qui souhaitent notamment rejoindre la gare et profiter d’une nouvelle offre de services encore inexistante dans les quartiers environnants », estime le promoteur. L’entreprise Benelmat, qui occupe actuellement le site, le quittera au premier semestre 2018. Une première demande de permis d’urbanisme portant sur 74 logements et un centre médical, sur la petite partie au nord du site, a déjà été déposée. La suite suivra d’ici peu. > X. A. espace-vie juin 2017 n° 272 l
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urbanisme
De nouvelles dispositions dès décembre 2018 pour ces commissions citoyennes
Le CoDT revoit quelque peu le rôle des CCATM Les citoyens qui veulent jouer un rôle sur le devenir urbanistique de leur commune vont voir leur mission légèrement modifiée dans les prochains mois. Ils devraient notamment voir passer moins de dossiers. La CCATM reste toutefois un outil essentiel pour donner un avis.
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Une réunion de projet obligatoire La CCATM se penchera encore sur les révisions de plan de secteur (ordinaires ou accélérées) et sur les dossiers de rénovation urbaine. Elle sera également mobilisée dans le cadre de l’adoption de périmètres SAR (Site à Réaménager), des schémas (Schéma de développement communal et Schéma d’orientation local) et du Guide communal d’urbanisme. Tout comme dans la mise à jour des arbres, arbustes et haies remarquables.
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Qu’est-ce qui va changer ? Le Code du Développement Territorial modifie-t-il le travail et l’approche de ces commissions ? Oui, mais à la marge. Sur le plan structurel tout d’abord. La composition passe de 12 à 8 membres effectifs pour une commune de moins de 10 000 habitants
(avec au minimum 4 réunions par an). Rien ne change pour les communes entre 10 000 et 20 000 habitants (12 membres effectifs, six réunions par an) et de plus de 20 000 habitants (16 membres, huit réunions par an minimum au lieu de six). Le CoDT instaure par contre le souhait d’avoir un équilibre homme/femme sans exiger pour autant la parité, ainsi que l’obligation d’être domicilié dans la commune ou que le siège social de l’association qu’un membre représente soit situé dans la commune. Au niveau des modalités de fonctionnement, à noter que le membre suppléant ne participe aux réunions de la Commission qu’en l’absence du membre effectif. Dans ce cas, ce dernier est chargé de prévenir le membre suppléant de son absence. Ces modifications entreront en vigueur après les élections communales d’octobre 2018. Sur le fond, les CCATM poseront toujours un avis sur les dossiers de demandes de permis qui entrainent une ou des dérogations. Le problème : avec le CoDT, ces dérogations seront théoriquement moins nombreuses puisque seul le plan de secteur et une partie du Guide régional d’urbanisme ont dorénavant une valeur règlementaire. La commission pourrait donc traiter moins de dossiers et aurait moins de travail. Sur ce plan, elle perdrait donc un peu de pouvoir. Elle peut par contre être davantage considérée comme un laboratoire d’idées, de suggestions. Et, à ne pas perdre de vue, elle peut toujours remettre des avis d’initiative. > Xavier Attout
La Maison de l’urbanisme a organisé ces dernières semaines des formations sur le CoDT pour les membres de CCATM du Brabant wallon. Les présentations seront disponibles sur notre site.
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Nouveauté par contre : la réunion de projet, qui existait déjà dans le Cwatup, devient désormais obligatoire, et en présence du fonctionnaire délégué pour les gros projets. Pour les autres, elle peut être demandée par le porteur de projet, avant le dépôt de la demande de permis. Un membre de CCATM doit, à chaque fois, y participer. Enfin, autre nouveauté : le fonctionnaire délégué peut introduire un recours contre une décision du Collège communal si cette décision va à l’encontre de l’avis de la CCATM dans le cadre d’une consultation obligatoire.
ans le petit monde de l’urbanisme, les commissions consultatives communales d’aménagement du territoire et de la mobilité (CCATM) laissent rarement indifférents. Les uns y voyant un formidable outil de démocratie participative avec des citoyens engagés, les autres un organe téléguidé par le collège et/ou composé de membres n’ayant pas suffisamment de compétences. En Brabant wallon, toutes les communes en possèdent une, à l’exception de Wavre. Les autorités de cette dernière estiment qu’une telle structure ralentirait encore davantage les procédures. Pour rappel, une CCATM est un outil de démocratie participative qui permet à des citoyens de donner leur avis sur les projets urbanistiques et de mobilité qui pourraient modifier leur environnement quotidien. Cette commission est habilitée à remettre au pouvoir communal des avis motivés portant sur des projets d’urbanisme, de mobilité et d’aménagement du territoire. Le nombre de membres dépend de la taille de la commune. Un quart des membres est issu du conseil communal. Le solde est choisi en fonction de différents critères tels que l’âge, le genre, la fonction et lieu d’habitation. Le fonctionnement d’une CCATM diffère complètement d’une commune à l’autre. Cela dépend souvent de l’enthousiasme du président, qui parvient ou non à insuffler une dynamique.
CoDT : moins d’ordre et plus de rigueur dans les délais ?
interview carte blanche
Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte
Philippe Coenraets est avocat au barreau de Bruxelles (CLA Law). Il est également chargé de cours à l’ICHEC.
Une carte blanche de Philippe Coenraets, avocat
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a lenteur des délais d’instruction des demandes de permis d’urbanisme constitue une des critiques récurrentes adressées par les développeurs immobiliers aux autorités wallonnes – qu’elles soient communales ou régionales. Et ce, à raison. Régulièrement interpellé à ce propos, le législateur wallon a donc entendu y répondre en imposant à ces mêmes autorités, dans le cadre du futur CoDT (Code du Développement Territorial), le respect de « délais de rigueur ». L’idée n’est pas neuve. Le décret du 11 mars 1999 relatif au permis d’environnement l’avait déjà prévu dans le cadre de la délivrance des autorisations environnementales et des permis uniques.
instances successivement compétentes pour connaitre le fond de sa demande décident de conserver le silence ou ne sont pas en mesure de tenir les délais qui leur sont imposés, il se heurtera à une décision implicite de refus de permis… et ce, sans la moindre motivation lui permettant de comprendre les raisons de cette décision. Certes, des mécanismes d’indemnisation peuvent être prévus pour inciter les autorités à exercer leurs compétences dans les délais, mais cette compensation s’avèrera souvent peu importante au regard des investissements consentis par le développeur dans la conception de son projet. L’octroi d’une indemnité nécessitera également la mise en œuvre de procédures, ceci étant encore plus de nature à décourager un demandeur qui hésitera à se fâcher avec les autorités publiques.
Avant même de se prononcer sur les mérites de ce changement, il importe de préciser ce qui distingue ce type de délais des « délais d’ordre » : si le non-respect de ces derniers n’entraine aucune La substitution de délais de rigueur aux délais d’ordre ne peut se réconséquence juridique, à l’inverse, la non-observation d’un délai de véler positive que si elle s’accompagne d’une mise à disposition de rigueur impliquera une modification de la situation du demandeur – moyens humains suffisants permettant à l’administration de faire à son avantage ou à son désavantage… C’est donc le législateur face, dans les temps et avec efficacité, aux demandes de permis, qui, souverainement, décidera en ce compris lors les périodes de la nature du délai, selon qu’il « de pointe » que constituent le « L’existence d’une contrainte aura prévu, ou non, des sancdébut des grandes vacances, la dans les délais pourrait rendre les tions en cas de dépassement de fin de l’année civile ou encore celui-ci. l’entrée en vigueur de nouautorités enclines à conserver le Dès lors, on dira qu’en présence velles règlementations. Cette silence. » d’un délai de rigueur, la compémise à niveau – y compris dans tence de l’autorité devient faculdes communes de petite taille – tative puisqu’elle peut se permettre de laisser passer son délai, n’étant pas garantie, la transition entre délais d’ordre et de rigueur compte tenu des conséquences de droit qui en résulteront ; par pourrait s’avérer particulièrement périlleuse… contre, s’agissant de délais d’ordre, la compétence devra obligaD’où la question iconoclaste : ne serait-il pas préférable de toirement être exercée puisqu’en cas de silence, les choses deconserver des délais d’ordre qui, en raison de la souplesse meureront en l’état et le demandeur sera en présence d’un « vide qu’ils procurent, permettent à l’administration de gérer avec décisionnel ». Et c’est bien là le paradoxe de la situation : l’absence plus de flexibilité le traitement des dossiers ? Tout en ne perde contrainte devrait inciter l’autorité à décider ; l’existence d’une dant pas de vue qu’en cas d’inertie prolongée des autorités contrainte pourrait la rendre encline à conserver le silence. compétentes en première instance, le demandeur dispose de L’instauration de délais de rigueur – souvent présentée comme recours administratifs organisés lui permettant de faire avanune bonne chose par le législateur – ne se révèlera donc pas cer son dossier… Le mieux ne serait-il donc pas, alors, l’ennenécessairement favorable au demandeur. En effet, si les diverses mi du bien ? À méditer. espace-vie juin 2017 n° 272 l
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Moments de fête, de musique et de rencontres citoyennes pour petits et grands
Les migrations au cœur de la Nuit africaine La 24e Nuit africaine se tiendra au Bois des Rêves le samedi 24 juin Avec des concerts pleins de peps, des animations, des ateliers, de la restauration et la mise en valeur de projets et d’associations, elle sera aussi une occasion festive d’échanger avec des citoyens engagés autour de la question des migrations. 1
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événement qui se tient chaque année le dernier samedi du mois de juin est un moment de fête et de rencontre dédié à la musique. Il est aussi, pour de multiples associations, l’occasion de se faire connaitre et de sensibiliser les familles aux problématiques qu’elles traitent, en Afrique ou chez nous. Cette année, c’est la question des migrations qui est plus particulièrement mise à l’honneur dans le Village des associations. Par exemple, c'est Voyage sans Visa/Tukki Saa Suné qui ouvre le festival sur la Scène du Village des associations. Ce spectacle de conte et musique de Boubacar Ndiaye parle d'exil, de voyage et de migration. C'est dans une tonalité musicale et vivante que s'évoquent les richesses de la rencontre avec d'autres cultures, l'énergie du décentrement, et la découverte de nouveaux horizons. Voyage sans visa parle du vécu de ces familles, de ces femmes qui attendent leurs maris, leurs enfants partis depuis des années. Boubacar questionne la place du bonheur, de la réussite de ces immigrés qui, pour certains, prennent la pirogue au péril de leur vie. Il nous invite à une prise de conscience de ce que peut engendrer l'exil et l'abandon de sa terre natale.
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Pour appréhender ce sujet vaste et complexe, familles et groupes d’ados sont espace-vie juin 2017 n° 272 l
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invités à prendre part au « Parcours aux 1 001 épreuves. Migration, et si c’était moi ? » et à aller de stand en stand pour découvrir, en s’amusant, les causes et les conséquences de la migration (voir ci-contre). Les motivations des migrations sont complexes, les réponses aussi. De nombreuses associations actives en Afrique sont convaincues que la protection sociale est une part de la réponse à l’exil, et luttent contre les mécanismes de la précarité, de la pauvreté et de l’exclusion sociale dans le monde, afin que chacun puisse vivre dignement dans l’environnement où il est né. Elles veillent par exemple à soutenir des programmes de santé communautaire, de sécurité alimentaire ou de lutte contre les violences faites aux femmes, à assurer la participation sociale et politique des femmes, ou encore à construire des puits, des écoles et des sanitaires.
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D’autres associations sont actives en Belgique. Aux personnes venues d’ailleurs, quelles que soient leurs raisons, que leur migration soit forcée – par les conditions climatiques, la guerre, les persécutions… – ou voulue, elles proposent une aide à la recherche de logement ou d’emploi, des formations, des activités de rencontres interculturelles… Ces associations agissent aussi dans le sens d’un mieux vivre ensemble. (suite p. 14)
1. Tabanka ; 2. Une carte du jeu « Autant / au temps des migratio
Les 1 001 épreuves de la migration Dans le Village des associations, munis du « passeport des droits humains » fourni par Amnesty international, les familles et les groupes d’ados seront invités à se glisser dans la peau de familles forcées à migrer, pour aller à la rencontre de 5 des 10 associations qui participent au « Parcours aux 1 001 épreuves. Migration, et si c’était moi ? ». Dans chaque stand visité, ils se prêteront à diverses épreuves ludiques et coopératives. Ils se livreront, par exemple, à des jeux de mimes autour des libertés d’expression, de culte, de genre… Ils traiteront les causes climatiques, et plus précisément le problème de l’accès à l’eau, à travers un petit parcours à réaliser avec un seau d’eau sur la tête. Ils aborderont la question identitaire et se demanderont ce que veut dire être une minorité, grâce à l’apprentissage d’une langue dans le sable. Ils expérimenteront aussi les difficultés d’intégration de l’après-migration… À chaque étape, ils recevront un cachet
dans leur passeport et deux cartes du jeu « Autant / au temps des migrations », conçu par le Centre régional d’intégration du Brabant wallon (CRIBW). Ce jeu est avant tout un outil pédagogique mis à disposition des enseignants et des animateurs qui souhaitent aborder la thématique des migrations de manière ludique et coopérative. Il permet de découvrir l’histoire des migrations, ainsi que les causes ou contraintes qui poussent les personnes à quitter leur pays pour s’installer ailleurs. Il appréhende aussi les raisons des ouvertures et fermetures de frontières à travers l’histoire. Enfin, il déconstruit certains stéréotypes et préjugés liés au phénomène migratoire et questionne les identités nationales en posant la question « C’est quoi être Belge ? ». À la fin du « Parcours aux 1 001 épreuves », les participants placeront les dix cartes reçues sur une ligne du temps. Ces cartes retracent des migrations dans nos régions, depuis la conquête romaine de la Gaule
par Jules César jusqu’à la mise en place d’un parcours d’intégration en Wallonie, en passant par la migration des Belges vers les États-Unis, facilitée par la naissance du bateau à vapeur, ou l’émergence d’une doctrine de « l’immigration zéro », avec la crise économique de 1974. En fin de partie, les joueurs seront invités à relever les différentes causes ou contraintes qui ont poussé et poussent encore aujourd’hui des personnes à quitter leur pays d’origine. En récompense des efforts fournis pour assumer les différentes épreuves imposées, chaque participant accèdera, grâce à son passeport des droits humains complété, à une vie plus digne dans un lieu plus sûr. Il recevra aussi les très pédagogiques « cartes pour clouer le bec aux idées bêtes » réalisées par le Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (MRAX). > C. Du.
Envie d’appréhender, en famille, entre amis, la problématique de la migration ? RDV le 24 juin entre 14h30 et 17h30 au stand du CRIBW pour démarrer le « Parcours aux 1 001 épreuves. Migration, et si c’était moi ? ». Comptez une heure pour effectuer ce parcours.
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ons », conçu par le CRIBW ; 3. King Ayisoba © Paul Bergen ; 4. DJ Mukambo © Philippe Tollet ; 5. Balaphonics ; 6. Les nouveaux nés.
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Vers une justice migratoire Certaines associations réunies au sein de plateformes mènent aussi des campagnes de sensibilisation du grand public et d’interpellation des décideurs politiques. La campagne « Pour la justice migratoire » aboutira, en ce mois de juin 2017 à Bruxelles, à la remise d’un cahier de revendications élaboré au cours des assises citoyennes sur les migrations qui se sont tenues à six occasions en Wallonie, du 29 avril au 16 juin. Quatre axes de revendications charpentent la campagne. Il s’agit d’abord d’instaurer l’égalité des droits. D’une part, dans les pays qui connaissent des migrations forcées, pour que chacun puisse vivre décemment là où il le souhaite, qu’il y soit né ou non. Instaurer l’égalité des droits se fera en renforçant la solidarité internationale et en fournissant des moyens affectés en fonction des besoins de développement et non selon une logique de lutte contre les migrations. D’autre part, en Belgique, la plateforme revendique d’harmoniser des droits
sociaux tels que l’accès au logement, à l’éducation, au travail décent et à la protection sociale, afin de renforcer la cohésion sociale. « Deux tiers des migrants sont des travailleurs qui ont trouvé ou cherchent un emploi ailleurs, pas des réfugiés, précise Nicolas Van Nuffel, directeur du plaidoyer politique au CNCD11.11.11. Quand un Belge s’installe dans un autre pays, on parle d’expatrié. Quand c’est un Sénégalais qui vient en Belgique, c’est un sans-papier. » Le 2e axe de revendications vise à promouvoir des voies d’accès légales et sures en Europe et à mettre fin à la violence aux frontières. La plateforme réclame que les conventions internationales de plus en plus bafouées, comme la Convention de Genève sur les réfugiés et son principe de non refoulement, soient scrupuleusement respectées.
Des communes hospitalières Une autre campagne menée par une coalition d’associations vise à rendre les communes « hospitalières », afin que les migrants y soient des citoyens comme les autres. L’idée de la campagne est que les citoyens interpellent les autorités communales pour qu’une majorité du conseil communal vote une motion par laquelle la commune s’engage à mener des actions de sensibilisation envers sa population (les élèves des écoles communales, les organisations de jeunesse, les fonctionnaires du service population, les agents de quartier, les propriétaires de biens immobiliers…) et à améliorer l’accueil et le séjour des migrants. Autre engagement fondamental d’une commune « hospitalière » : montrer sa solidarité envers les communes européennes et les pays confrontés à l’accueil de nombreux migrants. > Caroline Dunski
Enfin, la plateforme « Pour la justice migratoire » réclame que les discours et actions politiques et médiatiques soient en adéquation avec les faits et les chiffres et non basés sur les préjugés et les amalgames amenant à des discriminations.
Programme Sur la grande scène 17h15 : King Ayisoba (Ghana) 19h45 : Tabanka (Cap-Vert, Pays-Bas) 22h15 : Kuenta i Tambu (Pays-Bas) 00h45 : DJ Mukambo feat. Shabaaz Mystic (Belgique/RDC-France) Sur la scène du village 15h : Boubacar Ndiaye (Sénégal/France) Voyage sans Visa/Tukki Saa Suné 18h30 : Sol Doré (Belgique/Maghreb) 21h15 : The Grey Stars (Belgique/Maghreb) 23h45 : Les Nouveaux Nés (Belgique/RDC/France/ Burkina Faso/Italie) Les Balaphonics (France) accompagneront le public d’une scène à l’autre Infos pratiques www.nuitafricaine.org 010 41 37 26 – 010 41 60 72 Prévente : 5€ (Centre culturel d’Ottignies-LLN // Bois des Rêves // Forum des Halles LLN // en ligne) Sur place : 8€ Moins de 14 ans : Gratuit – 14 Article 27 : 1,25€
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agenda 6/17 épinglé pour vous…
du 7/6 au 11/6, à Waterloo / musique MuCH Waterloo Festival Plus de 70 artistes réunis sur différents sites de la commune pour de nombreux concerts et une foule d’évènements off riches en surprises. 02 351 10 24 – www.musicchapel.org me 7/6 à 14h30, à Tubize / jeune public La chouette entre veille et sommeil La chouette du cinéma se pose sur la branche d’un arbre et raconte aux enfants les histoires qu’elle a glanées ici et là. Des histoires pour aider à s’endormir, pour voyager, pour se réchauffer, pour se lécher les babines. À partir de 3 ans 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be sa 10/6 à 20h, à Tubize / musique Les Yeux Noirs Depuis un quart de siècle et après plus de 1 400 concerts autour du monde, les frères Slabiak et leurs complices des Yeux Noirs continuent leur périple tsigano-rock et yiddish-pop à Tubize pour partager ces musiques séculaires venues d’Europe de l’Est et des Balkans. 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be sa 10/6 à 20h30, à Louvain-la-Neuve / musique Les Hot Seven et les Fières Bretelles Les Fières Bretelles, un groupe tournaisien qui propose un folk-rock bluegrass peu commun dans nos contrées, et les Hot Seven, groupe rock-pop de la région qui reprend une série de morceaux fétiches, promettent une belle soirée festive pour soutenir la recherche en immunologie pédiatrique. Xavier Zanta – 0497 57 63 24 – www.dipcolibri.be ve 16/6 à 20h, à Ittre / musique Jasper Steverlinck et Folk Vagabond Accompagné d’une guitare et du brillant pianiste Valentijn Elsen, dans son nouvel album, Jasper Steverlinck offre des morceaux qui incitent au fredonnement. Folk Vagabond est le projet musical folk blues anglophone, né en 2011 de la rencontre, au fil de ses voyages, entre Julie et des musiciens devenus ses amis. www.zik-zak.be sa 17/6, à Waterloo / marionnettes Ça file ! : Loustic amoureux Loustic est amoureux de Satinette, la petite fille du grand Diable d’enfer, au point de vouloir se marier avec elle. Le marionnettiste, ainsi que les parents des amoureux, désapprouvent complètement cette union. Le Théâtre des 4 Mains s’installe au 1er QG des enfants pour donner un spectacle tout public, drôle et anarchiste, qui joue sur les codes culturels du bien et du mal. 010 86 07 31 – www.theatre4mains.be du 21 au 26/7, à Perwez / exposition « Habit, habitat, habité » Depuis plus de deux ans, le Réseau brabançon pour
le droit au logement (RBDL) défend l’habitat léger comme une solution valable et viable à la crise du logement et une transformation dans l’art d’habiter. Destinée au tout public, l’exposition « Habit, habitat, habité », permet d’aborder la question du droit au logement, mais aussi la créativité et l’autoréalisation à l’œuvre dans l’habitat léger. 081 23 45 55 – www.foyerperwez.be – www.rbdl.be jusqu›au 23/6, dans les communes du Brabant wallon / arts plastiques et performances Mobile Dreams Rêver, marcher, créer, penser, regarder…, c’est ce que vous pourrez faire avec Mobile Dreams, un road trip spécial comportant une quinzaine d’escales poétiques et artistiques qui questionnent notre mobilité. Avec Sara Conti, Thierry Verbeeck, Olivier Sonck et Catho Hensmans. 010 62 10 30 – www.ccbw.be di 25/6 à 13h30, à Rixensart / journée familiale La 4e fête du jeu Une manière de fêter l’arrivée des grandes vacances avec vous, de vous donner plein d’idées de jeux pour vous amuser, vivre des moments complices et vous lancer des défis ! 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be sa 1/7, à Rebecq / festival familial Festibecq du Ptit Val Une initiative locale et conviviale pour œuvrer au rassemblement et à la rencontre des habitants, avec des artistes engagés et une programmation de qualité pour tous les âges : spectacles de cirque, de théâtre et de danse, animations insolites, course de (véritables) bateaux en papier sur la Senne, ateliers un peu fous d'où l’on repart avec ce qu'on a fabriqué, concerts et piste de danse. info@festibecq.be – www.rebecqculture.be
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Scène de villages Pour plus de convivialité Jusqu’au mois d’octobre, la tournée culturelle « Scène de villages » vous invite à (re)découvrir les places de villages. Ces lieux de rencontre et de convivialité s’égaieront autour de spectacles, concerts, mises en lumière et animations gratuites pour tous. La thématique de la « lumière » sera l'un des fils conducteurs de l’ensemble des activités. La sculptrice Chloé Coomans a conçu The Starship, une œuvre monumentale qui illuminera les différentes escales et invitera le public à un voyage imaginaire. > 24 juin : Jodoigne (Place de Jauchelette) > 15 juillet : Perwez (Place de la Gare) > 26 août : Ramillies (Place de la Gare) > 9 septembre : Beauvechain (Place de Nodebais) > 14 octobre : Hélécine (Place de Linsmeau) www.scenedevillages.be
tous les mardis à 20h30, à Lasne / musique Jam session Sur la scène ouverte au Rideau, les musiciens trouvent à leur disposition un piano quart-queue, des éléments de percussion, un ampli basse, une sono avec micros et un maitre de scène chargé du roulement des concerts improvisés sur les « planches ». La Jam du Rideau, la soirée à ne pas manquer ! www.lerideaurouge.be
Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon
« Scène de villages » est organisé par le GAL Culturalité et le Centre culturel du Brabant wallon, en collaboration avec les centres culturels de la Vallée de la Néthen, Jodoigne-OrpJauche et Perwez, la Maison du Tourisme Hesbaye brabançonne, la Maison du Conte et de la Littérature, les communes, artistes et associations locales. Projet soutenu dans le cadre de l’initiative Leader, fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales. Avec le soutien du Brabant wallon, des communes de Beauvechain, Hélécine, Incourt, Jodoigne, Orp-Jauche, Perwez, et Ramillies.
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Urbanisme et architecture pour le renouveau d’un territoire
> Vendredi - Amiens aujourd’hui, défis socioéconomiques et réponses urbanistiques - la Citadelle (visite de chantier) - le quartier des Vergers de Paul Claudel > Samedi - la Tour Perret - le projet du Quartier Gare La Vallée - les Hortillonnages
Vendredi 29 et samedi 30 septembre 2017
Amiens est née sur un gué de la Somme, il y a plus de deux mille ans. À partir du XIIIe siècle, les industries textiles et la beauté de la cathédrale Notre-Dame assurent la renommée de la cité picarde. Mais les deux guerres mondiales détruisent à 60% le centre-ville. Amiens se reconstruit dans les années 1950, soutenue par des industries en plein essor. La Tour Perret, haute de 104 m, voit alors le jour. Amiens n’échappe pas à la crise économique qui s’amorce en Occident dès les années 1970. Petit à petit, les usines ferment et les quartiers de HLM montrent leurs défauts. En même temps, les Amiénois prennent conscience de l’importance de leur patrimoine naturel et bâti. Ils décident d’en faire le socle du renouveau de leur territoire. Les habitants parviennent ainsi à sauver les Hortillonnages, antiques potagers aménagés sur l’eau. Depuis les années 1990, la Ville ne cesse de mettre en œuvre des projets ambitieux pour renforcer sa qualité de vie et soutenir son déploiement économique : piétonisation, restauration de monuments, réaménagement des vieux quartiers, etc. Aujourd’hui, Amiens fait appel à des architectes de renom pour renforcer sa position sur l’échiquier international. Les nouveaux bâtiments de l’université de Picardie, dessinés par Renzo Piano, vont ainsi s’enchâsser au sein de la citadelle du XVIe siècle. La Maison de l’urbanisme du Brabant wallon vous invite à découvrir Amiens et sa stratégie urbaine, au cours d’un voyage intense et riche en enseignements. Les chaussures de marche sont obligatoires pour des raisons de sécurité. Plus de détails sur les visites sur notre site mubw.be
Rendez-vous à Court-Saint-Étienne, Place Baudouin 1er. Départ en car vendredi à 7h. Retour le samedi vers 19h30. Participation : 100 € / 90 € en chambre double repas compris Logement à l’hôtel Ibis Budget Inscription obligatoire avant le 4 septembre via notre formulaire disponible sur notre site Internet ou par téléphone
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Nombre de places limité www.mubw.be - 010 62 10 53 espace-vie juillet 2010 n° 203 l
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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne–Bureau de dépôtt : Bruxelles
visite guidée à Amiens