Belgique - België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre
197 270 avril 2017 2009 décembre mensuel mubw.be
espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon
Focus sur les dix mesures phares Comment le CoDT va bouleverser l’urbanisme wallon
A L
INTERVIEW A « Le A CoDT ne donnera ses effets que d’ici 5 ans »
E RéFORME S Les nouveaux
outils planologiques
CULTURE BW CULTURE BW En L l’air présente …Sodade…
sommaire
édito
Un jalon dans le paysage wallon Le CoDT marque un jalon emblématique dans le paysage de la Wallonie. Désormais la question de l’aménagement s’ouvre à celle du développement. Il fallait une réforme
03
En deux mots
d’ampleur à la mesure des défis qui traversent la Wallonie et
04
Dossier Les dix mesures qui vont bouleverser l’urbanisme
07
Urbanisme Les nouveaux outils planologiques du CoDT
08
L’avis du secteur de la construction « Nous avons été entendus »
09
L’avis de l’architecte « Cette réforme est une occasion manquée »
10
L’avis du juriste « Le CoDT ne donnera ses effets que d’ici 5 ans »
12
Cirque …Sodade… quand l’exil est l’alibi de l’espoir
13
Théâtre Le Roi Nu, résolument contemporain
14
Festival L’Amour en Vers, toujours vert et jeune
15
épinglé pour vous… L’agenda du mois
16
19 h de l’urbanisme Quel habitat pour demain en Brabant wallon ?
une bonne partie de notre « terre urbaine », pour reprendre les mots du philosophe de l’urbain Thierry Paquot. La croissance démographique couplée à celle de nos villes ; l’adéquation entre un développement économique, durable et écologiquement responsable ; la réduction des disparités sociales ; la gestion parcimonieuse de nos ressources, dont la lutte contre l’étalement urbain... sont autant de défis. Comment le CoDT répond à ces défis ? Quelles en sont les innovations majeures ? Quels sont les impacts concrets pour les citoyens, les pouvoirs publics et les entreprises ? Quels seront les impacts de cette réforme sur nos pratiques quotidiennes ? Ce faisceau de questions est abordé au fil de ce numéro spécial qui rassemble des points de vue et des expériences d’acteurs différents, permettant d'appréhender un Code à la charnière entre continuité et innovations. > Karima Haoudy
02
Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon. Éditeur responsable : édith Grandjean - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski, S. Evrard Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, S. Evrard, K. Haoudy - Président de Maison de l’urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : jcbgam - Tirage : 7 700 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - Site internet : www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Imprimé sur du papier recyclé. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : X. A.
espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
en deux mots
La propreté mise en avant à La Hulpe La Hulpe a été reconnue commune pilote en matière de propreté publique. Elle bénéficiera d'un subside de 25 000 euros de la Wallonie pour lancer une campagne de sensibilisation, de manière à responsabiliser les citoyens. Un agent chargé de la répression de la délinquance environnementale pourrait également être engagé.
96 Le numéro de ligne de chemin de fer qui relie Tubize à Bruxelles. Les bourgmestres de Braine-le-Château, Ittre, Rebecq et Tubize ont écrit une lettre commune à François Bellot, le Ministre fédéral de la Mobilité pour demander de renforcer l’offre de trains sur cette ligne.
Deux arrivées et un départ chez le fonctionnaire délégué Deux architectes viendront renforcer les services du fonctionnaire délégué d’ici la fin de l’année. La décision est actée. Aucune information par contre ne circule sur la date exacte de leur entrée en fonction. Un troisième agent viendra également remplacer d’ici peu un agent en congé de maternité. Par ailleurs, un autre enjeu concerne la succession de Christian Radelet, qui atteindra l’âge de la pension le 26 octobre. Son souhait premier était de prolonger l’aventure de quelques mois, histoire d’effectuer une transition en douceur avec son successeur et de partager son expérience. Les soubresauts internes de ces dernières semaines pourraient l’inciter à revoir les plans initiaux.
Déposez votre candidature pour le Prix de l’architecture
Jodoigne sonde les citoyens pour réaménager sa place La commune de Jodoigne souhaite revaloriser sa place publique, l’une des plus belles du Brabant wallon. Elle vient de lancer une consultation citoyenne pour recueillir un maximum d’avis sur la manière de la réaménager. L’objectif est de créer un placemaking (NDLR : aménagement urbain temporaire) pendant les vacances d'été. Il servira de test pendant 15 jours. Wavre fait de même avec son jardin urbain déployé durant l’été depuis quelques années.
Léger lifting pour le Prix de l’urbanisme et de l’architecture du Brabant wallon. Ce concours organisé tous les deux ans par Le Brabant wallon a été revu et dynamisé. Il vise, pour rappel, à mettre en évidence et à promouvoir les constructions et les espaces publics de la province qui présentent des qualités tant esthétiques que techniques et qui s'intégrent dans l'environnement. Les architectes ou maitres d’ouvrage doivent remettre leur candidature d’ici le 31 mai. Toutes les infos sur le site brabantwallon.be
« La croissance va se marquer car les prévisions annoncent 430 080 habitants en 2030. » Jean-Pierre Hermant,sur son étude relative au "Brabant wallon en chiffres"
> L’histoire est anecdotique mais fait sourire. Suite aux travaux du RER, la gare de Profondsart a été déplacée de quelques centaines de mètres vers Bruxelles. Elle est désormais située à moins de 15 km de la capitale. De quoi permettre à ses navetteurs de bénéficier de tarifs plus avantageux.
03 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
dossier
Le Code du Développement Territorial entrera en vigueur le 1er juin
Les dix mesures qui vont bouleverser l’urbanisme wallon Le CoDT doit mettre fin à l’indigeste et obsolète Cwatup. Une révolution pour les citoyens, architectes, juristes, fonctionnaires communaux et régionaux, et autres. Le défi s’annonce de taille tant les incertitudes sont nombreuses. Voici les dix grandes mesures de cette réforme.
I
04
llisible et fourre-tout. Sans parler de son délais plus prévisibles en matière de déoriginale comparaison à une lasagne cision ont été mis en place. Un texte que administrative du fait de ses inlassables l’on peut résumer à travers dix grandes couches. Le Code wallon de l’aménagemesures. ment du territoire, de l’urbanisme, du pa1. Des délais mieux planitrimoine (Cwatup) a vécu. Il sera remplacé fiés lors d’une demande de dès le 1er juin par le CoDT, pour Code du permis Développement Territorial. Un nouveau Fini de patienter de longs mois sans savoir texte qui doit, théoriquement, simplifier la quand le couperet tombera. Désormais, le vie des demandeurs, le quotidien des foncdemandeur patientera toujours, mais aura tionnaires des services d’urbanisme et acpar contre une vue d’ensemble sur le plancélérer la délivrance de permis. Un vaste ning de sa demande et la garantie d’avoir programme qui demandera une (longue) phase d’adaptation. Mieux vaut tard que Le CoDT rencontre trois objecjamais, peut-on toutefois se dire. Évotifs : lutter contre l’étalement qué en 2011, adopté urbain, répondre au défi en 2014, réévalué en démographique et encourager 2015 et ré-adopté le développement économique. aux forceps en juillet 2016, le CoDT mettra donc fin à l’indigeste une réponse endéans un délai précis. Et et obsolète Cwatup. Pour rappel, ce code, pourra même, s’il le désire, faire un usage capital pour tout un chacun, détermine d’une autre voie (via le fonctionnaire déléce que l’on peut construire en Wallonie, gué) s’il estime que sa demande n’est pas comment et sous quel gabarit. Son efficatraitée suffisamment rapidement. cité est aussi le garant de la bonne santé Car c’est LA grande nouveauté de ce du secteur de la construction. Des permis texte : le CoDT instaure désormais des octroyés dans les délais permettent aux délais de rigueur. Un exemple : le collège demandeurs d’avoir une meilleure lisibilité communal qui n’aura pas rendu sa déciet une meilleure planification de leur projet. sion dans les délais impartis perdra la main Bref, d’avoir une machine économique qui (la « saisine »). Et donc, soit le fonctionnaire tourne et aussi, un garde-fou pour assurer délégué, soit le gouvernement prendra une qualité du cadre de vie commun. le relais. Un mécanisme qui repose sur la Le CoDT rencontre trois grands objectifs : complémentarité entre certaines autorités. lutter contre l’étalement urbain, répondre au défi démographique (350 000 nouveaux 2. Moins de règles contraihabitants en 2040 en Wallonie) et encouragnantes ger le développement économique. Pour y C’est l’une des grandes tendances de ce parvenir, des procédures simplifiées et des espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
nouveau texte : mettre en avant la valeur indicative des outils d’aménagement du territoire. Il s’agit en quelque sorte d’un changement de paradigme puisque, désormais, les développeurs de projets auront davantage de largesses pour développer une approche qualitative du projet. Tant les schémas que les guides devront être
vus comme des documents d’orientation. Les autorités auront quant à elles la liberté de déterminer la souplesse de ces orientations. Il sera par exemple possible de s’écarter des orientations de l’outil (schéma ou guide) par une motivation du projet. Vous retrouverez en page 7 un tableau reprenant l’évolution des différents outils.
3. Simplifier et rendre plus lisible La tâche s’annonçait ardue mais était essentielle. Les différentes autorisations urbanistiques ont été revues pour assurer une meilleure prévisibilité des décisions et rendre le droit de l’aménagement du territoire plus simple et plus lisible. C’en est par exemple fini des déclarations urbanistiques anticipées. Certaines notions sont clarifiées. Les charges d’urbanisme sont désormais listées, histoire d’éviter les abus. Alors que les permis d’urbanisation ont aussi été simplifiés. Des dispenses ont par exemple été accordées dans les SAR (sites à réaménager).
4. Le plan de secteur prend de l’épaisseur Il reste la bible de l’aménagement du territoire mais voit les possibilités de s’en écarter, légèrement simplifiées. Deux nouvelles zones urbanisables sont en effet créées :
la zone d’enjeu régional et la zone d’enjeu communal. La première vise à concrétiser une action prioritaire du gouvernement wallon. Elle peut accueillir, de manière indifférenciée, de l’activité économique, des constructions, des espaces communautaires, touristiques ou récréatifs. La seconde nouvelle zone a pour objectif de renforcer et dynamiser les centres des pôles urbains et ruraux, tout en évitant la dispersion de l’habitat. Il s’agit d’une zone mixte destinée à accueillir du résidentiel, des activités d’artisanat, des services, de la distribution, des équipements communautaires, des espaces verts, etc.
« Augmenter les effectifs n’est pas nécessaire »
Carlo Di Antonio, ministre wallon de l’Aménagement
5. Suivez le guide
du territoire
Le Règlement communal d’urbanisme (RCU) passe à la trappe, de même que le règlement régional. À leur place, des guides. Le règlement régional donne les grandes orientations de ce que l’on peut construire, en matière de gabarits notamment. Le guide régional affine la question en fonction des spécificités communales. L’urbanisme passe désormais avant les aspects architecturaux. De quoi avoir à présent davantage de liberté… > Xavier Attout (Suite en page 6)
De nouveaux quartiers seront aménagés dans les prochaines années en Wallonie, modifiant considérablement le paysage. Comme on peut le voir ici à Bruxelles, dans le quartier Josaphat. @ D. R.
interview
U ©
> Quel bilan tirez-vous de ces premières soirées d’infos sur le CoDT ? Positif. Il y a, à chaque fois, une belle assistance et un public intéressé. > Par quels sujets principalement ? Les délais de rigueur, les modifications de plans de secteur, les zones d’enjeu communal, le support informatique (GesPer) qui permettra une dématérialisation des permis. > Le CoDT permettra-t-il enfin à la Wallonie d'avoir un vrai projet de territoire ? Je le pense bien. Il va permettre de mettre les projets en bon ordre de marche et de faciliter la prise de décision. La politique des Quartiers nouveaux jouera aussi un rôle important. > Les fonctionnaires sont déjà dépassés par la charge de travail. Ne faut-il pas un refinancement complet en la matière ? Non, je réfute cette affirmation. Les conseillers en aménagement du territoire passent aujourd’hui un temps considérable sur un outil informatique désuet. Nous allons leur fournir d’ici peu un nouveau logiciel bien mieux adapté qui leur permettra de gagner du temps et leur épargnera de nombreuses tâches. Nous allons vers une dématérialisation des services. Le travail d’information lors des enquêtes publiques sera aussi allégé. Et le nombre de dossiers va diminuer puisque certains permis ne devront plus faire l’objet d’une demande. Sur les 35 000 permis délivrés par an, j’estime que cette réforme va entrainer une baisse de 5 à 10 % de leur nombre. Bref, la charge globale sera allégée. Sur les 200 conseillers en aménagement du territoire que compte la Wallonie, cela équivaut en moyenne à 3 à 4 dossiers par semaine à traiter. Cela ne me semble pas une charge de travail insurmontable. Un refinancement n’est pas nécessaire. > La mise en œuvre du Code suscite des interrogations… Il faudra un peu de temps. Que les jurisprudences tombent et que le Conseil d’état fasse son travail suite à des recours. Cela prendra deux, trois, quatre ans. Mais c’est normal pour une telle réforme. Nous modifierons si besoin avril 2017 2010 n° 203 270 des articles par laespace-vie suite. juillet
505
l l
l l
dossier
Des plans de secteur plus souples et des enquêtes publiques allégées
Les dix mesures phares du CoDT (suite) 6. Réviser le plan de secteur sera plus rapide Ce sera l’apanage soit du Gouvernement, soit du pouvoir communal ou d’une personne physique ou morale. Avec, dorénavant, la possibilité de pousser sur la pédale d’accélérateur par le biais de la procédure de révision accélérée du plan de secteur. En douze mois, tout est réglé pour la ZER. L’autre nouveauté concerne la création de procédures conjointes. Les plans-permis permettent par exemple de lier la procédure de révision du plan de secteur avec l’instruction de la demande de permis d’urbanisme, d’environnement ou unique. Le Gouvernement wallon statue à la fois sur les deux. Deux autres procédures conjointes existent également (plan de secteur et SAR, plan de secteur et périmètre de reconnaissance économique).
7. Les schémas comme outil d’orientation Ils ont une valeur indicative. Le premier, le schéma du développement du territoire,
définit les lignes directrices de la politique d’aménagement du territoire à l’échelle régionale. Le second est nouveau : le schéma de développement pluri-communal permet à plusieurs communes contigües de s’associer pour développer une stratégie concertée à l’échelle supra-communale. Enfin, deux schémas communaux : le schéma de développement communal qui est établi sur l’ensemble du territoire et le schéma d’orientation local qui est établi sur une partie du territoire. Rappelons que pour éviter les interférences, les anciens outils tels que le Plan communal d’aménagement (PCA), le PCAD ou le PCAR ont une durée de vie limitée à 18 ans.
8. Focus sur les sites à réaménager Les politiques d’aménagement du territoire encouragent la réhabilitation de ces sites. Faciliter leur mise en œuvre était donc une nécessité. L’adoption d’un périmètre SAR vaut désormais comme permis d’urbanisme. Le rôle des périmètres de remembrement urbain est renforcé.
9. L’enquête publique allégée Seuls les projets qui dérogent au plan de secteur ou au règlement régional d’urbanisme seront soumis à enquête publique. À la place, on retrouvera « l’annonce de projet », lorsque le demandeur s’écarte des permis d’urbanisation ou des plans communaux d’aménagement, ou des règlements communaux ou régionaux du Cwatup. L’annonce de projet est beaucoup moins contraignante et consiste uniquement en un affichage sur la propriété du demandeur. 10. Des infractions urbanis-
tiques amnistiées
Nous l’avons déjà évoqué dans le dernier numéro d’Espace-vie. Les infractions urbanistiques mineures d’avant 1998 vont être amnistiées. Deux décrets sont en discussion à ce sujet devant le Parlement wallon. Les petites infractions pourront également être régularisées pendant dix ans. Pour les cas les plus graves (exemple : une maison construite en zone verte), les poursuites restent obligatoires. > Xavier Attout
Une hiérarchie de pouvoir redistribuée Le collège communal
Le fonctionnaire délégué
Le Gouvernement wallon
Il reste la principale autorité en matière de délivrance de permis. Cette compétence est même renforcée lorsque le pouvoir communal s’est doté des outils ad hoc.
Il voit également ses pouvoirs élargis. Il était déjà impliqué lorsque le champ d’application dépasse le cadre communal. Il l’est désormais également lorsque les délais de rigueur sont dépassés. Vu que les services du fonctionnaire délégué sont décimés en Brabant wallon, le ministre a annoncé le renfort de deux agents dans les prochains mois. De quoi rattraper le retard et digérer la nouvelle masse de travail.
Il est désormais compétent pour les actes et travaux pour lesquels il existe des motifs d’intérêt général. C’est une nouveauté. Cela peut par exemple être des hôpitaux, des établissements scolaires ou encore des musées. Un bon exemple est la possible création du nouvel Hôpital Saint-Pierre à Louvain-la-Neuve, dont les enjeux dépassent largement les frontières communales et brabançonnes.
06 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
Voici les nouveaux outils planologiques du CoDT CWATUP
urbanisme
Passer d’un système règlementaire à un système de plans à valeur indicative
CoDT Échelle régionale
Schéma de développement de l’espace régional - SDER
Indicative
Schéma de développement du territoire - SDT
Indicative
Plan de secteur - PdS
Règlementaire
Plan de secteur - PdS
Règlementaire
Guide régional d’urbanisme - RRU
Règlementaire
Guide régional d’urbanisme - GRU
Indicative et réglementaire
Échelle supracommunale Schéma de développement pluricommunal - SDP
Indicative
Échelle communale Schéma de structure communal - SSC
Indicative
Schéma de développement communal - SDC
Indicative
Règlementaire
Schéma d’orientation local - SOL
Indicative
Rapport urbanistique et environnemental - RUE
Indicative
Schéma d’orientation local - SOL
Indicative
Règlement communal d’urbanisme - RCU
Règlementaire
Guide communal d’urbanisme - GCU
Indicative
Plan communal d’aménagement - PCA
Seuls le Plan de secteur et une partie du Guide régional d’urbanisme conservent une valeur règlementaire. Les autres outils du CoDT ont une valeur indicative.
07
espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
interview
L’avis du secteur de la construction, par Francis Carnoy
« Dans l’ensemble, nous avons été entendus »
08
Êtes-vous satisfait par les tenants et aboutissants du CoDT ? Le texte n’est pas parfait mais il y a des avancées, c’est certain. Il y a une simplification des démarches, ce qui devrait accélérer les procédures. Les délais relatifs à l’octroi de permis ne sont pas plus courts mais plus précis. Les communes auront davantage de temps pour travailler. Il y a des nouveautés intéressantes, comme le fait que les communes qui sont en retard devront rembourser les frais de dossier au demandeur. Cela va mettre une pression supplémentaire sur leurs épaules. Si elles ne répondent pas dans les temps, elles seront aussi dessaisies du dossier. Cela va les responsabiliser. Qu’attendez-vous encore d’ici le 1er juin ? Des échos que nous avons sur le terrain, on doit s’attendre à une vague de permis d’ici le mois de juin. Les gens souhaitent introduire leur permis au plus vite, craignant la période de transition. Mais vu que les communes sont actuellement en formation, la délivrance des permis se fera encore moins vite ! Certains observateurs s’attendent à un ralentissement de l’activité au second semestre suite à la mise en œuvre du CoDT. Partagez-vous cette crainte ? On connait le risque que les services urbanisme ne supportent pas le choc et que l’on ait une période de transition qui se traduirait par une diminution des permis octroyés. Il est donc important qu’ils soient suffisamment préparés et formés. Des promoteurs me disent également qu’ils sont inquiets. Mais nous voulons rester optimistes. Pensez-vous réellement que cette réforme sera possible sans un renforcement des effectifs ? Oui. Il ne s’agit pas toujours d’une question d’effectif. Il s’agit aussi parfois d’une
Francis Carnoy, directeur de la Confédération Construction Wallonne
question d’efficacité ou d’organisation. Les services urbanisme d’un certain nombre de communes doivent bien évidemment être renforcés. Mais, financièrement, on ne peut le faire pour toutes. Il faudrait réaliser un scanning des besoins. Par ailleurs, comme le dit le ministre, une nouvelle manière de travailler doit être intégrée. Cela passe par de la formation et de la sensibilisation. Et, peut-être, par une meilleure organisation des méthodes de travail. Y a-t-il encore des points de friction ? Il y aura sûrement des petites maladies de jeunesse. Mais c’est normal pour un texte de cette ampleur. Le cabinet Di Antonio va mettre sur pied une commission de monitoring pour suivre la mise en œuvre du texte. Et il n’est donc pas exclu que, d’ici la fin de la législature, un décret modificatif soit adopté améliorant les éventuels points qui posent problème. > Propos recueillis par X. A.
@ SPW espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
interview
L’avis de l’architecte, par François de Montlivault
« Cette réforme est une occasion manquée »
François de Montlivault, président de l’Association des Architectes du Brabant wallon (AABW)
Le CoDT est-il la grande réforme annoncée ? Pas vraiment, du moins pour les architectes. D’une manière générale, il n’y a pas de simplification administrative, aucune diminution des délais d’octroi de permis et pas davantage de sécurité juridique. J’estime donc qu’il s’agit d’une occasion manquée. J’ai l’impression que le CoDT est surtout une avancée pour les promoteurs et pour les projets d’envergure. Nous sommes critiques sur ce texte car certains points nous déplaisent, mais nous relevons bien évidemment des points positifs. Le CoDT sera, quoi qu’il arrive, toujours mieux que le Cwatup. Quels sont donc les éléments positifs ? Il y en a plusieurs. La mise en place de réunions de projets est quelque chose de très intéressant. Le demandeur a la possibilité d’imposer une réunion de chantier avec la commune. Ce qui permettra d’arrondir certains angles.
La prévisibilité des délais n’est donc pas une avancée pour vous ? Si, c’est un plus. Le plus important est de savoir quand on va recevoir son permis. Mais ces dispositions existaient déjà dans le Cwatup. Par contre, on ne peut vraiment pas parler de raccourcissement des délais. La commune possède par exemple la possibilité de rajouter 30 jours à la procédure si elle estime ne pouvoir rendre une décision dans les temps. Sans parler des différentes possibilités de recours. Bref, il faudra toujours s’armer de patience avant de recevoir un permis. Y a-t-il un point que l’on peut néanmoins mettre en avant ? La véritable évolution concerne la réforme des outils planologiques. C’est une belle avancée. De même que les possibilités de déroger au plan de secteur. Enfin, j’ose espérer que les architectes auront davantage de liberté à l’avenir pour mettre en œuvre des projets particuliers, vu l’assouplissement des règlements. Même si cela dépendra toujours du bon vouloir des communes. Nous serions par contre heureux d’avoir une traçabilité en ligne de l’évolution du traitement des permis. Cela figure dans le code, reste à voir quand ce sera appliqué. Vous semblez remonté contre les points du CoDT relatifs aux architectes… C’est peu de le dire. L’arrêté formant la partie règlementaire du Code ne prévoit plus de visa pour les demandes de permis d’urbanisme. Or, le visa prouve que l’architecte est bien inscrit à l’Ordre des Architectes et qu’il est en droit d’exercer la profession en Belgique. L’absence de visa dans le CoDT est la porte ouverte aux faux architectes. Et, au final, c’est le consommateur qui sera lésé.
09
> Propos recueillis par X. A. espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
interview
L’avis du juriste François Boon sur le Code du Développement Territorial
« Il n'y aura pas de simplification avant 5 ou 6 ans » François Boon est juriste, conseiller juridique en immobilier et
François Boon fait partie de la demi-douzaine de juristes qui comptent en Wallonie. Il accueille ce nouveau code avec prudence, de nombreuses questions restant en suspens. Et prédit un délai de plusieurs années avant que le CoDT ne produise ses effets.
en gestion de projets urbanistiques au sein de la société 2Build Consulting.
Le CoDT est-il vraiment la grande réforme annoncée ? Oui, il s’agit d’une vraie réforme aux conséquences multiples. Il faut toutefois reconnaitre qu’elle a été amorcée en grande partie par Philippe Henry, le prédécesseur de Carlo Di Antonio. On évoque souvent le fait que le CoDT va diminuer la longueur des procédures, permettre une meilleure prévisibilité des décisions ou encore mettre en place une meilleure sécurité juridique. On y est ? Cette réforme a les défauts de ses qualités. C’est-à-dire l’imprévisibilité et l’insécurité liées à la nouveauté. La manière dont les autorités publiques et la rapidité avec laquelle ces autorités vont s’approprier ce texte reste une grande inconnue. Il en va de même quant à la façon dont Conseil d’État va baliser le contenu juridique de la réforme. Nous disposerons d’une meilleure prévisibilité, mais pas dans l’immédiat. Il faudra attendre cinq à six ans avant de digérer ce nouveau Code. Il s’agit d’une petite révolution pour le monde de l’urbanisme, il faut donc être patient. Cela signifie que nous allons vers un ralentissement de l’activité ? Non, pas nécessairement. Par contre, pour la simplification des procédures, ce ne sera pas pour tout de suite. Le Conseil d’État a par exemple déjà remis plusieurs remarques, dont certaines demeurent inquiétantes pour l’avenir. Les délais de rigueur, introduits dans le cadre d'une demande de permis, sont-ils une réelle avancée ? Non, car ils existaient auparavant à certains égards pour l’un ou l’autre permis. Sur ce point, la réforme accouche en fait d’une usine à gaz. Le système est peu lisible, complexe et amène un excès de formalisme peu digeste, surtout pour les petits dossiers. Votre point de vue est tranché… Il faut distinguer deux éléments : pour monsieur et madame Toutle-monde, ces délais sont une bonne chose car le traitement de leur dossier sera mieux balisé. Cependant, la complexité et le formalisme accompagnant le régime des délais leur rendra la tâche fastidieuse, je le crains. Par contre, pour les projets immobiliers
d’envergure, par nature plus complexes, les évolutions seront à mon sens minimes. Il y aura simplement davantage de discussions en amont d’une demande de permis. Quel est pour vous la grande avancée du CoDT ? Sans conteste, le basculement d’un système règlementaire vers un système de plans et de documents à valeur indicative. Comme vanté par les promoteurs du décret, d’un urbanisme de règle on peut véritablement évoluer à terme vers un urbanisme de projet. Cela peut être réellement bénéfique. De nombreuses inconnues vont toutefois accompagner ce basculement. Hier, il fallait déroger à un règlement. Demain, il faudra s’écarter d’un schéma ou d’un guide. La législation reste encore floue sur ces notions. Et son point faible ? D’un point de vue juridique, le nouveau régime des dérogations et des écarts reste une inconnue. Et il le restera tant que le Conseil d’État ne l’aura pas balisé clairement. Certains observateurs sont sceptiques sur les capacités des services communaux, déjà dépassés aujourd’hui, à absorber une nouvelle masse de travail. Partagez-vous ce sentiment ? Il est exact que la nouvelle charge de travail, l’excès de formalisme qui est imposé de même que la difficulté de s’adapter à la nouveauté, sont des obstacles importants pour viser l’efficience administrative. Il y a donc un risque de voir des communes refuser de délivrer des permis « complexes » dans les délais impartis. Je pense toutefois que ce sont essentiellement les services du fonctionnaire délégué qui vont connaitre une charge de travail accrue. Cette réforme peut-elle être un succès sans renforcer les effectifs du fonctionnaire délégué ou dans les communes ? Je suis, depuis longtemps, un partisan du renforcement des cadres. Par ailleurs, il faut noter que, quels que soient les discours, ce Code reste éminemment juridique. Je plaide donc aussi pour que les services communaux et/ou régionaux engagent un juriste, de manière à faciliter leur travail. Ils sont souvent démunis, ce qui est un facteur important d’insécurité.
« Les délais de rigueur sont une usine à gaz, peu lisibles, complexes et amènent un excès de formalisme. »
10 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
> Propos recueillis par Xavier Attout
car il s’agit du déclenchement d’un projet, d’un développement économique. » > Carlo Di Antonio, ministre
témoignages
« Le fait de délivrer un permis doit toujours être considéré comme un élément positif
« Les délais de délivrance de permis sont, en moyenne, de 83 jours en Flandre et de 140 jours en Wallonie. Ce n’est pas normal. »
« Je pense que les architectes devront travailler de plus en plus main dans la main avec les avocats spécialisés en droit de l’urbanisme. »
> Nicolas Colpaert, architecte
> Jean-Christophe Mathen, architecte
« L’acronyme du nouveau logiciel de gestion des permis est GesPer. C’est bien adapté à une demande de permis en Wallonie ! » > Un citoyen, lors de la réunion d’information CoDT
« Il est nécessaire que les responsables politiques libèrent les conseillers en aménagement du territoire des tâches qui ne sont pas dédiées à leur fonction. » > Un fonctionnaire communal de l’est du Brabant wallon
Quels changements pour les CCATM ? Rien ne change vraiment dans les missions des Commissions consultatives en aménagement du territoire et de mobilité (CCATM). Cet organe consultatif, constitué d’habitants de tous bords, rend des avis sur des projets d’aménagement et d’urbanisme ayant une incidence sur le territoire communal. Avec le CoDT, quelques modifications opérationnelles ont par contre été apportées. Pour les communes de moins de 8 000 habitants, le nombre de membres passe de 12 à 8. Pour les communes de plus de 20 000 habitants, on maintient les 16 membres.
Ils devront par contre se réunir huit fois par an au lieu de six fois par an jusqu’à présent. Le CoDT instaure aussi quelques nouveautés : l’obligation d’avoir un équilibre homme/ femme, l’obligation d’être domicilié dans la commune ou que le siège social de l’asbl qu’on représente soit situé dans l’entité. Notons que les CCATM fonctionneront de cette manière à partir des prochaines élections communales prévues en octobre 2018. Rien ne changera d’ici là. En Brabant wallon, seule la ville de Wavre ne dispose pas de CCATM. > X. A.
11 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
culture BW
5 et 6 mai : En l'air, festival des arts circassiens
« …Sodade… » quand l’exil est l’alibi de l’espoir Fidèle à son esprit, le festival circassien En l’air présente ...Sodade..., une performance artistique de haut vol sur une structure unique. Cirque, chants et musique s’allient pour un moment plein de poésie sur le thème de l’exil et du souvenir.
...Sodade…
C
haque soir de tempête, un vieil homme, exilé de longue date, se rapproche du bord de mer. À la caresse du vent sur son visage, il retourne dans de lointains souvenirs. Un rêve éveillé d’une nostalgie heureuse, pour ne jamais oublier, et continuer de vivre coûte que coûte.
Sus aux murs et à l’obsolescence Autour de ces représentations exceptionnelles en Belgique, en ouverture et en clôture du festival dédié aux arts circassiens, le Centre culturel du Brabant wallon propose les bancs d’essai de deux spectacles encore en cours de création. Avec Connemara, les six jongleurs de la Cie Scratch s’amusent à déconstruire les murs pour prouver qu’on est tous des humains et qu’ensemble, on va plus loin ! De son côté, la Cie Pocopoc présente Daddy K7, clown et DJ K7 fan de dédicaces, qui offre un questionnement sur l’obsolescence, la récup et le souvenir au cours d’une rencontre festive avec le public. > C. Du
5 et 6 mai à 20h30 PAMexpo, 1490 Court-Saint-Étienne Renseignements : 010 61 60 15 Prévente conseillée : www.en-l-air.be Tarifs en prévente : 16€ / 10€ (-26 ans) sur place : 20€
12 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
Pour raconter cette fable sentimentale, le Cirque Rouages, dont les scénographies mécaniques sont la marque de fabrique, n’a pas lésiné sur les moyens : deux grandes roues de plus de deux mètres de diamètre chacune, tournant verticalement et déroulant un câble de marche infini, quatre corps en équilibre et deux musiciens qui jouent et chantent ...Sodade…, un hymne à la vie. « La structure que j’ai imaginée, créée et construite est née de l’idée de marcher ou de courir sur place et de l’image du Super 8 et du projecteur de cinéma », confie Aurélien Prost, auteur de ...Sodade… Le funambule, qui a appris à marcher sur un fil tardivement, est passionné de construction et d’objets en mouvement. « Nous formons un collectif d’artistes très divers. Nos spectacles partent souvent d’un objet scénographique. Avec …Sodade… plus encore. C’était un peu un pari. Quand on a eu fini la construction, on s’est dit qu’il fallait monter dessus. C’est une structure dangereuse qui met de grosses forces en jeu. Ce n’est que de la ferraille, c’est haut et c’est placé sur une remorque. Ça bouge. C’est un spectacle qui demande donc beaucoup de concentration. Mais il a très vite été une réussite. Il y a deux funambules et deux trapézistes qui font des portés et utilisent le câble de la structure comme trapèze. Grâce au câble infini, fildefériste et funambule peuvent marcher indéfiniment l’un au-dessus de l’autre à deux et cinq mètres du sol. »
Entre nostalgie et espoir Le thème du spectacle s’inspire de la saudade, un sentiment de nostalgie et de solitude toutefois plein d’espoir. Pour en exprimer sa puissance et sa violence, les artistes de la compagnie française Rouages ont choisi de croiser deux disciplines : celle du cirque, en travaillant autour d’une poésie brute des corps, et celle de la musique, avec des textes tantôt chantés, tantôt parlés, en français, en anglais, en italien, en espagnol et en portugais. Sur scène, deux musiciens donnent du son, de la voix aux quatre corps muets, ainsi qu’à la structure. Les cordes de la contrebasse parlent pour le câble, son grincement dans la structure et ses caresses sous les pieds des funambules. La voix jazz, chaude et grave d’Anouk Germser donne la couleur de ce sentiment de saudade. Après une tournée de 80 représentations dans huit pays, ...Sodade… revient en Belgique à l’invitation du Centre culturel du Brabant wallon. Habituellement présentée en rue, la création se jouera pour la première fois en intérieur sous les hauteurs du PAMexpo, lors du festival En l’air. Le public, installé dans différentes ambiances, allongé dans un transat, confortablement assis dans un gradin ou attablé comme au cabaret... se trouvera des deux côtés du décor. Depuis le sol, il pourra également admirer l’important jeu de lumières et d’ombres ajoutant une dimension onirique. > Caroline Dunski
...Sodade… est une production du Centre culturel du Brabant wallon, en partenariat avec le Centre culturel d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et l’Atelier Théâtre Jean Vilar, avec le soutien des centres culturels de Braine-l’Alleud et de Genappe.
« Le Roi Nu », un moteur dramatique résolument contemporain
culture BW
Une première collaboration entre compagnies brabançonnes
Inédit ! Les Baladins du Miroir et La Maison Éphémère ont scellé une com plicité artistique de longue date pour recréer Le Roi Nu. Le chapiteau des Baladins s’installe à Jodoigne les 22 et 23 avril et à Tubize les 12 et 13 mai.
’est la toute première fois que deux compagnies brabançonnes s’unissent pour créer un spectacle appelé à tourner dans la province et bien au-delà. Les Baladins du Miroir et La Maison Éphémère étaient déjà spectateurs fidèles des créations de l’autre. Gaspar Leclère et Les Baladins du Miroir souhaitaient ouvrir leur chapiteau à de nouvelles sensibilités esthétiques et confier la mise en scène à un externe.
De son côté, Guy Theunissen, codirecteur de La Maison Éphémère, avait déjà connu la compagnie nomade de l’intérieur, en jouant dans La Balade du Grand Macabre. Il apprécie aussi le fait que la musique très rock et pop soit jouée en live avec des instruments amplifiés. « La musique et le chant ont toujours été utilisés chez les Baladins du Miroir comme des compléments indispensables du texte. C’est une véritable marque de fabrique. Nous avons envie de mêler les équipes et les savoir-faire des deux compagnies : les acteurs des Baladins, dirigés par les metteurs en scène de La Maison Éphémère. » Guy Theunissen signe donc la mise en scène du Roi Nu avec la complicité de Brigitte Baillieux. Il y avait aussi le désir de créer un projet commun aux deux compagnies et celui de solliciter les forces vives de la région. Associer à l’aventure le Centre culturel du Brabant wallon, Le Brabant wallon et l’Atelier Théâtre Jean Vilar permet d’augmenter les moyens et de réunir autour d’un même projet des acteurs phares de la province. Plus concrètement, le Centre culturel du Brabant wallon s’est associé à la création du Roi Nu. Il encourage également la coopération culturelle sur le territoire de la province. Dans ce cadre, il a apporté son soutien financier aux centres culturels lo-
caux disposés à diffuser le spectacle. En outre, le Centre culturel de Jodoigne s’est associé aux centres culturels de la Vallée de la Néthen et de Perwez, qui ont inscrit le spectacle dans leur brochure de saison.
©PierreBolle
C
Rock et smartphones Si Le Roi Nu a été écrit par Evguéni Schwartz en 1933, la justesse de son propos sonne de façon très contemporaine. Inspirée de trois contes d’Andersen, l’œuvre est interdite avant même sa création, car Schwartz fait de la tyrannie, de l’arbitraire et de l’oppression, son moteur dramatique. « C’est une farce sur le pouvoir dictatorial, explique Guy Theunissen. Il y a plein d’allusions à Hitler et à la Nuit de Cristal, mais elle n’a jamais été jouée en URSS avant la fin des années 60. Nous avons fait un gros travail de réécriture. Au départ, c’est une pièce gigantesque de 4 à 5 heures. Nous l’avons aussi adaptée à la contemporanéité en évoquant l’Autriche, la Hongrie, la France et les États-Unis. Le roi interdit la communication au-delà de 140 signes, il fait construire un mur… On est dans un temps indéfini, mais la princesse a un smartphone et le roi un iPad. Le roi est aussi une fashion-victime. » Côté costumes, justement, Françoise Van Thienen et Marie Nils s’en sont donné à cœur joie. « Les costumes sont complètement dingues, s’enflamme le metteur en scène. Il y a une double référence à JeanPaul Gaultier et aux robes de princesses. On a mis le paquet. » Guy Theunissen vante aussi la musique avec entrain. « C’est une musique de très haut niveau. Line Adam a créé du rock mâtiné de jolies ballades. » Une magnifique création brabançonne à découvrir !
L’histoire en quelques mots Henriette, la fille du roi, et Henri, un garçon porcher, tombent raides dingues amoureux. Surprise par son père, la princesse se voit contrainte d’épouser « Le roi d’à côté », aussi gros que vieux. La voici parachutée dans un royaume dont la rigueur n’a d’égale que la bêtise. Un royaume où tout se met en place pour la noce dans un protocole abracadabrant. Pour éviter ce mariage injuste et laisser le dernier mot à l’amour, malgré la présence d’un chambellan rugissant et d’une gouvernante tyrannique, le jeune porcher et un ami organisent un subterfuge qui verra le souverain se présenter nu devant ses sujets. Les représentations brabançonnes > Les 22 et 23 avril 2017 à Jodoigne Infos et réservations : 010 81 15 15 reservations@culturejodoigne.be > Les 12 et 13 mai 2017 à Tubize Infos et réservations : 02 355 98 95 centre.culturel.tubize@skynet.be > Autres dates : www.maisonephemere.be www.lesbaladinsdumiroir.be
13
> Caroline Dunski espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
culture BW
Le festival du Collectif des MJ à Tilly
L’Amour en Vers, toujours vert et jeune Le 6 mai, une nouvelle édition du festival de concerts acoustiques, animations familiales et ateliers écologiques se tiendra au creux d’une carrière de sable, près de la réserve naturelle de Gentissart.
A
près avoir secondé ses fondateurs pendant deux éditions, le Collectif des Maisons de jeunes du Brabant wallon s’est définitivement engagé dans l’organisation du festival L’Amour en Vers, si proche des valeurs de son projet « MJ Verte ». Tout le festival est pensé pour fonctionner sans électricité : éclairage aux lampions, concerts acoustiques, toilettes sèches, frigo naturel… Les organisateurs veulent montrer qu’on peut s’amuser différemment, en respectant l’environnement et en laissant une empreinte écologique minimale. Le résultat, c’est un festival durable, et pas seulement en terme d’économie d’énergie. Depuis 10 ans, le festival propose toute une philosophie à expérimenter autour de la sensibilisation, du respect de l’environnement, de la solidarité et de l’économie de proximité. Le public ne paie pas l’entrée, mais défraie les artistes au chapeau. Il amène de quoi grignoter pour garnir la table de L’Auberge espagnole. Il consomme des boissons locales et bio. Enfin, il enfile bottes ou chapeau de soleil, car le site n’est autre qu’une étendue de sable : l’infrastructure est légère, elle ne laisse pas de trace de son passage.
Côté musique et spectacles, certains groupes reviennent avec plaisir pour titiller nos oreilles et nos zygomatiques. Les Vrais Majors présenteront leur nouveau spectacle. Habitués de L’Amour en Vers, ces soldats d’opérette soucieux de donner du beau par monts et par vaux, offrent une approche multidisciplinaire, décalée et teintée d’humour. Les Compagnons du temps reviennent aussi avec leur tout nouveau spectacle, de la musique 100% Kid’s and roll. On verra aussi La Force Tranquille, mélange de reggae, ragga, rumba et afro jazz, le duo de guitaristes de The Gifft et ses reprises acoustiques éclectiques, la Fanfare de Chez Zelle, la jeune Maya et sa chanson francoturque... et bien d’autres encore ! Quant aux rappeurs bio de PANG, ils livreront un set acoustique inédit. Les concerts se termineront autour du feu avec une jam session à l’ambiance intimiste.
Faites-le vous-même Les MJ animeront aussi différents ateliers au cours desquels on se lancera dans le « DIY » (Do it yourself). Camille, animatrice du Prisme à Braine-l’Alleud, montrera com-
ment fabriquer des cosmétiques et des produits d’entretien naturels. Le « vélo fruto » de la MJ de Waterloo réclamera de bons mollets : vous serez invité à pédaler pour mixer des fruits locaux et de saison qui donneront de très bons smoothies à empreinte carbone réduite. On réalisera aussi des potagers en bac avec les animateurs du Centre Nerveux d’Ottignies et du mobilier en palettes avec ceux de la MJC de Rixensart. Enfin, des matches d’impro, des jeux de rôle, des spectacles comme celui de Fakiratus, un fakir drôle et déjanté, des animations, un espace enfant, des jeux en bois et des balades à dos de poney seront aussi proposés pour savourer une belle journée en famille. > Caroline Dunski
En pratique : Le samedi 6 mai 2017 dès 13h à Tilly (1495 Villers-la-Ville) Entrée par la rue Hanzée, fléchage sur place. Entrée gratuite et Paf au chapeau : prévoyez de la monnaie pour les artistes ! www.lamourenvers.be
Le label « MJ Verte » Le projet « MJ Verte », ce sont des expérimentations et projets durables menés par les 12 maisons de jeunes du Brabant wallon, mais c’est aussi un label. Il garantit le développement de projets en faveur de l’éducation citoyenne des jeunes à l’environnement, mais aussi une gestion durable de l’association. Chaque année, à l’occasion de L’Amour en Vers, ce label est officiellement remis aux Centres de jeunes labellisés durant l’année écoulée. En 2016, trois MJ ont obtenu le label vert. > C. Du.
14 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
1) Petit penchant, 2) La roulotte aux histoires, 3) Trance
2
3
culture BW
1
agenda 4/17 épinglé pour vous...
me 19/4 à 15h, à Braine-l’Alleud / jeune public Le Tableau Cette aventure picturale doublée d’une fable humaniste raconte les aventures de trois sortes de personnages peints sur un tableau inachevé. Les Toupins, qui sont entièrement peints, les Pafinis auxquels il manque quelques couleurs et les Reufs qui ne sont que des esquisses. S’estimant supérieurs, les Toupins prennent le pouvoir, chassent les Pafinis du château et asservissent les Reufs. Persuadés que seul le Peintre peut ramener l’harmonie en finissant le tableau, Ramo, Lola et Plume décident de partir à sa recherche. 02 384 24 00 – www.braineculture.be me 19/4 à 15h, à Tubize / jeune public La Mer et lui Tiré du livre d’Henri Meunier, le récit en piscine qu’interprète Mélancolie Motte offre une drôle de fable amoureuse ! Au milieu de la scène, une piscine sans eau. La narratrice en fait un petit théâtre gonflable, un bain de poésie, une pataugeoire à images, pour conter l’histoire d’un capitaine en retraite qui demande la mer en mariage. Un clin d’œil subtil à l’écologie, comme une bouteille jetée à la mer. 02 355 98 95 – centre.culturel.tubize@skynet.be
dont elle rêvait. Avec une créativité débridée, un deuxième – voire un troisième degré –, un soupçon de provocation et une audace délirante, la farce « domestico-politique » et « satiricogrand-guignolesque » questionne l’Europe d’aujourd’hui et tourne nos travers identitaires en comédie délirante. 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be ve 21 et sa 22/4 à 20h30, à Genval / danse Trance, par la Cie Dessources La nouvelle création de Nono Battesti est un voyage où les frontières entre les styles chorégraphiques tombent, où les stéréotypes n’ont plus lieu et où le surnaturel devient le réel. Dans un décor graphique et épuré, quatre personnages originaux évoluent, voyagent et se rencontrent. La musique de ce spectacle est totalement jouée en live et à l’image de la gestuelle, elle est intense afin d’amener l’esprit du spectateur à évoluer avec les corps et la narration des danseurs. Elle tire sa nature de la soul et du blues. 02 653 61 23 – www.ccrixensart.be www.compagniedessources.be
me 19/4 à 20h, à Nivelles / théâtre, musique et vidéo Blockbuster Le Collectif Mensuel signe une véritable performance où l’humour se conçoit comme un instrument de contestation. Le « mashup », c’està-dire l’association en continu de plans de films différents à des fins parodiques, détourne plus de 1 400 plans de films américains pour évoquer la société en crise, les réformes économiques et la vague de révolte qui se prépare. 067 88 22 77 – www.ccnivelles.be
sa 22/4 à 20h30, à Beauvechain / théâtre Les Fourberies de Scapin Dans sa mise en scène de l’œuvre de Molière, Christophe Herrada puise sa dynamique aux sources de la Commedia dell’arte : les acteurs sont masqués, la distribution est multiple et, chaque soir, le public tire au sort pour la déterminer ! Le spectacle s’équilibre entre la tradition et la modernité. Savoir d’où l’on vient, pour savoir où l’on va. Les personnages hauts en couleurs, tels que Molière les a créés, sont actuels et la nature humaine, immuable d’un siècle à l’autre, joue les mêmes tragi-comédies burlesques. 010 86 64 04 – www.ccvn.be
ve 21/4 à 20h, à Waterloo / théâtre Alpenstock Fritz et Grete mènent une vie paisible dans leur chalet au milieu des prairies verdoyantes aux airs tyroliens, mais les apparences sont souvent trompeuses. Grete fait les poussières, passe la serpillère… et tente de juguler ses aspirations romantiques par ce nettoyage compulsif. Alors que Fritz, rongé par ses convictions nationalistes, succombe chaque jour un peu plus au repli sur soi et développe un dégoût profond pour les étrangers. Jusqu’au jour où Grete rencontre un exilé balkano-carpatotransylvanien qui lui offre l’amour passionnel
me 26/4 à 15h, à Perwez / littérature et ateliers La roulotte aux histoires Dans une roulotte propice à l’imagination, Osez’art et la Maison du Conte et de la Littérature vous accueillent pour vivre un moment hors du temps. L’atelier fait bouillonner les images et récits de chacun pour créer ses propres personnages, tracer, écrire, dire, jouer, rêver, imaginer son propre livre, son propre décor… On s’amuse à raconter, on joue à inventer. En alternant lectures, contes, jeux d’imagination et créations artistiques, la roulotte aux histoires donne une place à chacun, prête attention aux moindres petites
choses du quotidien pour en faire des récits à partager. 081 23 455 55 – www.foyerperwez.be du ve 28 au di 30/4, à Incourt / musique Inc’Rock festival Plus de 10 000 festivaliers amateurs de musique se donneront rendez-vous à l’Inc’Rock festival pour savourer les prestations des têtes d’affiches annoncées : Kid Noize, Henri PFR, Alex Germys, Puggy, Mustii, Suarez et bien d’autres qui leur feront passer trois jours de folie dans une ambiance toujours aussi familiale. www.incrock.be me 3/5 à 15h, à Braine-l’Alleud / jeune public Petit penchant Sur un toit en pente, des mimiques, des cascades clownesques, de la poésie, un jeu d’ombres chinoises et la manipulation d’une corde offrent aux petits comme à leurs parents, une tranche de rires vertigineuse. 02 384 24 00 – www.braineculture.be je 11/5 à 20h30, à Louvain-la-Neuve / musique Askanyi Fusion entre un quartet à cordes occidental et un ensemble vocal africain dont les voix sont originaires de la République démocratique du Congo, du Burundi et du Sénégal, Askanyi crée un espace ouvert et libre dans lequel les différentes dimensions culturelles de chacun peuvent se rencontrer. Le résultat de ce processus de métissage est une musique unique, une vague d’énergie farouche et paisible à la fois, une invitation magique au voyage. 070 22 15 00 – www.fermedubiereau.be
Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon
15 espace-vie avril 2017 n° 270 l
l
portrait invitation
Quel habitat pour demain ?
> Grégoire Wuillaume Architecte, chargé de cours à l’Université catholique de Louvain Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme (LOCI) > Ornella Vanzande Doctorante au service « architecture et société » Faculté d’architecture et d’urbanisme à l’Université de Mons
Jeudi 27 avril 2017 de 19 h à 21 h PointCulture 9 A place Galilée 1348 Louvain-la-Neuve
Comment, où et dans « quoi » habiterons-nous dans le futur, en Brabant wallon et ailleurs ? Au fil des siècles, l’habitat a toujours été évolutif et flexible. Le XXI e siècle n’échappe pas à la règle afin de s’adapter à de nouvelles contraintes : changements climatiques, cellules familiales évolutives, démographie croissante couplée à un boom des villes. Pour chacune de ces caractéristiques, les architectes et urbanistes inventent de nouvelles solutions et des concepts d’habitats, ici futuristes, là plongeant dans des techniques parfois ancestrales ou tournées vers la nature, pour nous permettre de nous adapter à ces changements. La Maison de l'urbanisme du Brabant wallon vous invite à découvrir ces nouvelles formes d'habitat et nouvelles tendances, lors d'une soirée débat organisée le jeudi 27 avril. Une conférence qui s'insère dans la saison 2017 « Nature Culture » de PointCulture.
Inscriptions obligatoires avant le 21 avril m.urbanisme@ccbw.be ou 010 62 10 53 Tarif : 5 € (sandwich/boissons compris)
016 @ Maison de l’urbanisme
espace-vie juillet 2010 n° 203 l
l
Agréation P102024 - Exp. - édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne - Bureau de dépôt 1300 Wavre
19 h de l’urbanisme