Espace-vie n°273 | Juillet 2017 - Des quartiers résidentiels qui vivent en vase clos

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Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

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espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

L’urbanisme de poche se développe Des quartiers résidentiels qui vivent en vase clos A L

ESPACE PUBLIC A Un A lotissement exemplaire à Jauchelette

éCONOMIE CIRCULAIRE E LesS châssis d’un bureau récupérés pour une serre

CULTURE BW BW CULTURE La L crise sur le gâteau, théâtre, arts et philo


Au sein de cet Espace-vie vous découvrirez un dossier spécial

sommaire

édito

Variations de microcosmes consacré à l’urbanisme de poche qui trouve au sein de nos friches industrielles un terreau particulièrement fertile.

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En deux mots

Il est intéressant de se pencher sur l’histoire de ces sites

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Dossier Des quartiers résidentiels qui vivent en vase clos

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Aménagement du territoire La double valeur des espaces surélevés

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Interview « Il faut davantage de petits logements »

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Urbanisme Un nouveau lotissement qui fait office d’exemple

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Environnement Quand les châssis deviennent des serres

industriels qui, par le passé, alliaient parfois au complexe usinier un complexe socio-urbanistique plus ou moins abouti. L’expérience industrielle wallonne a ainsi produit, dès le début du 19e siècle, une foisonnante ingénierie sociale donnant naissance à des cités, voire à des villages ouvriers dotés d’équipements collectifs (crèches, dispensaires, écoles, etc.) assurant bien-être et contrôle social. Des îlots qui visaient à attirer, fidéliser, surveiller et discipliner le travailleur par un habile mécanisme d’« orthopédie sociale » (M. Foucault). Il est intéressant de mesurer les mutations

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Musique Travailler son sens du ryhtme, découvrir la scène belge en jouant

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Journées du patrimoine Traces passées et tracés à venir de la mobilité en Brabant wallon

profondes de cette aspiration à vouloir créer, de nos jours, des microcosmes qui s’évertuent tant bien que mal à atténuer l’érosion des liens communautaires locaux et l’éloignement de la proximité. Du rapprochement, il en est aussi question dans le défi de reconnecter cet urbanisme de

Théâtre jeune public La crise sur le gâteau, théâtre, arts et philo

poche au maillage urbain et humain de nos territoires. > Karima Haoudy

Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.

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Éditeur responsable : Édith Grandjean - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel - Maquette : www.doublepage.be Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing - Tirage : 7 400 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : X. A.

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en deux mots

Wavre veut embellir son centre-ville

« Après deux semaines, on peut affirmer que le CoDT facilite la tâche des deman­ deurs mais certainement pas celle des administra­tions. » Pierre Huart, bourgmestre de Nivelles, via Twitter.

Une plateforme pour s’informer sur les inondations La plateforme inondations mise au point par l’UCL, et qui vient d’être reprise par la Province, est désormais en ligne. Elle contient des informations sur l’historique de chaque cours d’eau (de 1988 à 2014), les travaux qui y ont été réalisés, les personnes à contacter en cas d’aléas, etc. Les ouvrages réalisés à proximité sont également recensés. Des données importantes pour savoir par exemple si le terrain que l’on souhaite acheter pour y installer son habitation se trouve en zone d’aléa inondation ou sur un axe de ruissellement. Cette plateforme est destinée au grand public, aux acteurs de l’eau et aux communes. Infos via brabantwallon.be/inondations.

La Ville de Wavre va mettre en place un comité de riverains et un comité de commerçants relais dans le cadre du projet d’embellissement du centre-ville. L’objectif est de renforcer l’attractivité du centre-ville en requalifiant les espaces publics. L’aménagement et l’embellissement du cœur de ville permettront, entre autres, d’embellir les rues et ruelles, de les rendre plus agréables, de promouvoir la mobilité douce et de mettre en valeur le patrimoine. Ces deux comités seront associés au processus de mise en place du projet et de son suivi.

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Une éolienne sur l’aire d’autoroute de Walhain On va finalement installer de grandes éoliennes le long des autoroutes wallonnes. Quatre aires autoroutières vont accueillir une éolienne « afin de valoriser économiquement les domaines routier et fluvial wallons et mener une politique de développement durable volontariste », selon le Gouvernement wallon. En Brabant wallon, c’est l’aire de Nil-Saint-Vincent (Walhain) qui a été sélectionnée. Chaque éolienne permettra de produire l’équivalent de la consommation annuelle moyenne de près de 2 400 ménages.

Le nombre de communes du Brabant wallon qui sont désormais décentralisées suite au CoDT. Braine-l’Alleud, Braine-le-Château, Chastre, Chaumont-Gistoux, Grez-Doiceau, Orp-Jauche, Rebecq sont désormais montées dans le train.

Bâtir plus aisément à proximité des zones forestières C’est l’une des étrangetés du CoDT. Il est désormais possible de construire plus facilement des infrastructures touristiques légères à la lisière des zones forestières. De quoi voir s’ériger davantage de bâtiments de type cabane, tipi ou yourte en Wallonie. Un élément qui n’a pas manqué d’étonner les conférenciers de notre dernier Midi de l’urbanisme sur les impacts du CoDT, qui a rassemblé plus d’une centaine de personnes à Ottignies.

> Walhain a raté d'un poil le train de la décentralisation, une parcellle de terrain recensée dans le schéma de structure étant hors du territoire communal. > Alexandre Orban intègrera l’équipe de la Maison de l’urbanisme à partir du 1er septembre. âgé de 26 ans, il est diplômé en Sciences et Gestion de l’environnement (ULB). > La Wallonie vient de classer la ferme d’Awans, à Jodoigne, comme Monument. De quoi faciliter la rénovation de cette ferme du XVIIIe siècle. espace-vie juillet 2017 n° 273 l

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dossier

L’aménagement de nouveaux quartiers sur d'anciennes friches pose question

Des quartiers résidentiels qui vivent en vase clos Un nouvel aménagement du territoire est en vogue en Brabant wallon avec l’apparition de nouveaux quartiers. Faut-il s’inquiéter des barrières architecturales et urbanistiques qui s’y créent ? Pas encore selon les observateurs. Cet urbanisme de poche crée par contre d’autres tensions.

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e plus connu en Belgique est le dans un article publié sur le site laviedesquare des milliardaires. Une avenue sidées.fr. Et il ajoute que « c’est parce située à l’entrée du Bois de la Cambre, que les citadins passent l’essentiel de sur la commune de Bruxelles-Ville, qui leur vie ailleurs que dans leur quarrassemble 61 logements. Des gens fortutier et parce qu’ils ne font pas, ou plus, nés y vivent dans un espace résidentiel communauté avec leurs voisins, que fermé. Il faut montrer patte blanche pour les « gated communities » connaissent entrer dans ce clos d’une centaine de un tel succès. Autrefois, dans les quarmètres qui rassemble quelques gros bontiers vivants, où les liens locaux étaient nets du pays dans de spacieux appartenombreux et forts, il existait ce que Jane ments et belles maisons de maitre. Jacobs (philosophe américaine de l’arL’exemple est bien évidemment caricatuchitecture et de l’urbanisme) a appelé ral pour la Belgique et pousse à l’extrême les « yeux de la rue », où chacun, comle renfermement sur soi. Il n’est d’ail« L’urbanisme de poche se leurs pas du même base sur le fait que nous allons niveau que ce que trouver tous les services dans l’on retrouve aux cette poche. En rupture avec États-Unis depuis le début des années l'environnement extérieur. » 1990, où certains merçant, passant, riverain, participait à quartiers sont barricadés, clôturés et où une surveillance collective. Dans un tel des gardes armés sont postés à l’entrée contexte, les habitants ressentaient peu et tiennent à l’écart les visiteurs indésile besoin de recourir à des dispositifs rables. Des « gated communities » qui techniques ou à du personnel spécialisé pullulent de ce côté-là de l’Atlantique, pour contrôler les comportements. Mais, poussés par la peur de l’autre et le dédans les espaces résidentiels contemposir exacerbé de sécurité. Ils peuvent rains, où la norme est de ne pas se mêler prendre des formes diverses, rassemdes affaires des autres et où le voisin blant des milliers d’habitants d’un quarest rarement un ami, un collègue ou un tier ou, plus simplement, une poignée de parent, les habitants ne souhaitent pas riverains d’une même rue. L’objectif final s’impliquer dans le contrôle des espaces de ces « ghettos de riches » reste toutecollectifs et préfèrent déléguer cette fois le même. tâche à des prestataires extérieurs ou à Le lotissement des dispositifs techniques. De ce point du XXIe siècle de vue, on doit comprendre le dévelop« Aujourd’hui, les barrières sont de plus pement des « gated communities » non en plus fréquentes autour des nouveaux pas comme l’affirmation d’un repli comensembles immobiliers », relève le sociomunautaire, mais exactement comme le logue et urbaniste français Éric Charmes, contraire, c’est-à-dire comme la conséespace-vie juillet 2017 n° 273 l

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quence de l’affaiblissement des liens communautaires locaux. » En Brabant wallon, nul exemple de ce type. Ni même du type du square des Milliardaires. Le Bercuit, à Grez-Doiceau, peut toutefois être considéré sous cet angle. Ce développement immobilier a été lancé à la fin des années 1980 au-


tour d’un golf et était réservé à une certaine élite. L’accès y était règlementé. Aujourd’hui, on peut y circuler même si le quidam pénètre dans une propriété privée. L’entrée dans ce cercle fermé est toutefois encore balisée par une barrière financière mise bien haute. Autre exemple, plus récent : Bella Vita, à Waterloo. Un magnifique projet de réhabilitation d’une ancienne ferme-école mené par Immobel et JCX Immo, qui ont transformé ce site de dix hectares en un quartier intergénérationnel (269 logements). Si tout le monde peut y accéder et qu’il s’agit d’un espace ouvert, il est évident que des barrières physiques, architecturales et d’aménagements freinent les souhaits d’un passant de s’y balader. Les grands projets de réhabilitation de sites industriels en Brabant wallon en cours de développement suivent d’ailleurs cette même voie. De nouveaux quartiers qui sont aménagés et où les résidents disposent de tous les services (crèches, superette, équipements collectifs) et qui pourraient pratiquement vivre en vase clos. « C’est ce que j’appelle de l’urbanisme de poche, explique Yves Hanin, directeur du Creat (UCL). Ce n’est pas nouveau. Historiquement, il s’agissait d’organiser les voiries dans les lotissements de manière à éviter le

trafic de transit. Il prend de nouvelles formes aujourd’hui avec l’apparition de la fonction commerciale. Il s’agit d’une conception nouvelle du lotissement du XXIe siècle. Ce sont des quartiers repliés sur eux-mêmes, avec toutefois la volonté d’avoir une vie sociale riche. Cette conception se base sur le fait que nous allons trouver tous les services dans cette poche : le parking, le logement, le commerce, les espaces verts, la trame bleue avec une rivière, etc. C’est un petit microcosme qui se reproduit, en rupture avec l’environnement extérieur. »

interview

« Le Belge n’est pas friand de quartier fermé »

Gaël Cruysmans est développeur au sein de JCX Immo.

Résoudre les problèmes de mobilité Faut-il s’en inquiéter ? Pas vraiment, à en croire Yves Hanin. Le vrai problème viendrait plutôt de l’organisation de toutes ces poches. Cet urbanisme s’ajoutant à un déficit de structure au niveau des voiries (les routes nationales et les routes résidentielles), qui ne peuvent absorber tout le trafic. L’idée serait donc de créer un niveau intermédiaire sur le réseau routier. « Le fait que ces poches se déversent sur des voiries inadaptées pose d’énormes problèmes. Il est nécessaire que les pouvoirs publics prennent les choses en main pour forcer les connections entre elles. » > Xavier Attout

Le Bercuit, à Grez-Doiceau, est l'un des plus anciens exemples de lotissements résidentiels réservés à une certaine communauté. © X. A.

> Quelques mois après son ouverture, avez-vous l’impression que Bella vita fonctionne en vase clos ? Non. Ce n'était, de plus, clairement pas notre ambition de départ. Nous avions le souhait de créer un nouveau quartier dans Waterloo qui soit ouvert sur l’extérieur. Cet ensemble peut donner l’impression de vivre en vase clos mais ce n’est pas le cas. Il y a des services qui permettent à d’autres personnes que les 400 habitants actuels d’y accéder. Je pense par exemple à la polyclinique ou au restaurant, qui ne désemplissent pas. > Les riverains peuvent bénéficier dans un rayon de 500 mètres de tous les services. Cette ouverture se concrétise-t-elle sur le terrain ? Le parc et les sentiers sont de plus en plus utilisés par les riverains qui y voient un lieu de balade agréable. Pour ce qui est du « Club Bella Vita », il y a actuellement 250 membres. Les riverains peuvent y accéder. Mais je vous avoue que ce n’est pas pour le moment notre priorité. L’objectif est avant tout que les habitants s’y sentent bien et utilisent ces services. > Voyez-vous de plus en plus de projets mixtes relativement fermés se développer ou cette tendance reste assez américaine ? Lors de la conception de Bella Vita, nous nous étions rendus à l’étranger pour voir ce qui s’y faisait. Des enquêtes ont également été réalisées. On a surtout remarqué que le Belge n’est pas friand de vivre dans des espaces fermés. Il a un certain besoin de convivialité. Et puis, créer ce type de quartier fermé à un cout : il faut engager des gardes, mettre des barrières. Bref, ce n’est pas négligeable. > Quid d’autres projets Bella Vita en Wallonie ? Nous sommes sollicités par d’autres développeurs pour nous associer sur des projets. Mais je pense que le développement de Waterloo est unique et créer un projet light ne serait pas une bonne chose.

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Popos recueillis par X. A. espace-vie juillet 2017 2010 n° 203 espace-vie 273 ll

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aménagement du territoire

Une complexité urbanistique pour les immeubles résidentiels de Louvain-la-Neuve

La double valeur des espaces surélevés  L’extension de L’esplanade rappelle que l’on peut vendre un terrain qui ne comprend pas de limites physiques alors qu’il possède déjà un propriétaire au sol. Il s’agit d’une particularité de la cité universitaire qui estime que la propriété s’arrête à 4,4 mètres de haut dans certains cas.

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esplanade est sous les feux de la rampe depuis quelques mois. En cause : le projet de son propriétaire, le groupe français Klépierre, d’étendre le centre commercial de Louvain-la-Neuve de 30 000 m2 à 50 000 m2, soit d’ajouter une cinquantaine d’enseignes. Le sujet est sur la table depuis la pose de la première pierre en octobre 2003. Il revient régulièrement sur le devant de la scène depuis 2010. Mais Klépierre semble cette fois enfin décidé à passer à l’action. Il devrait introduire sa demande de permis unique à l’automne. Où serait située cette extension ? Elle est prévue au-dessus des voies de chemin de fer qui sont actuellement à ciel ouvert, et vers la pompe à essence Total. Sans rentrer dans les détails du débat actuel (voir

ci-contre) sur l’essence d’un tel projet, il est intéressant, sur le plan urbanistique, de s’arrêter quelques instants sur la propriété du terrain visé par le groupe français. Un terrain qui est aujourd’hui en quelque sorte inexistant puisqu’il ne possède aucune délimitation physique. Situé à une demi-douzaine de mètres de haut, le terrain choisi n’est composé que « d’air », et ne possède donc pas vraiment de valeur. Le candidatacquéreur n’achète pas de terrain mais un espace potentiel. Le propriétaire actuel du foncier est la SNCB, qui y a aménagé la gare. Selon le bail d’emphytéose signé avec l’UCL, elle dispose d’un volume de propriété allant jusqu’à 4,4 mètres. Au-delà, les cartes sont redistribuées. Il est donc possible

pour l’Inesu, le bras immobilier de l’UCL, de vendre une seconde fois cet espace. C’est ce qu’elle a fait avec Klépierre, signant il y a quelques années déjà un compromis de vente. « L’UCL a accordé à la SNCB un droit d’emphytéose pour un certain volume au sol, explique Philippe Barras, directeur de l’Inesu. Au-delà, nous retrouvons la possibilité de construire. C’est ce qui se passe avec L’esplanade. Cela s’est également passé pour la dalle ou pour le parking SNCB et le quartier Courbevoie. » Une bonne affaire pour l’UCL puisqu’elle vend deux fois un même terrain. « Les prix dépendent de l’affectation du projet », note Philippe Barras. Précisons que toute la zone est classée en zone rouge, zone à bâtir. > Xavier Attout

Une question est aujourd’hui au centre des conversations à Louvain-la-Neuve : Klépierre tiendra-t-il compte du rejet massif (79,3 % de votes défavorables) du projet d’extension de L’esplanade par une partie de la population, comme l’a démontré la récente consultation populaire qui s’est déroulée le 11 juin et a rassemblé un votant sur quatre ? La plateforme citoyenne qui s’est constituée pour l’occasion et qui s’interroge sur le bien-fondé de cette extension le souhaite. Ce n’est pas si simple. Klépierre a reçu, en septembre 2014, un permis socioéconomique qui valide le principe de l’extension. Le recours devant le Conseil d’État déposé par la Ville de Wavre à l’encontre de ce permis a par ailleurs été rejeté. Ce qui renforce encore davantage

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la position du développeur. La protestation citoyenne relative à l’opportunité d’augmenter le nombre de commerces arrive avec un peu de retard. Seuls des éléments urbanistiques ou de mobilité peuvent être pris en compte. La décision finale est entre les mains du fonctionnaire délégué, la commune ne remettant qu’un avis. Christian Radelet retiendra uniquement la pertinence des arguments déposés lors de l’enquête publique. « Il est plus que probable toutefois que le fonctionnaire délégué se rangera à l’avis de la commune dans ce dossier, comme il le fait souvent », relève cet observateur du dossier. Un avis, qui

© X. A.

Des incertitudes autour de l’extension de L’ esplanade

L’ » malgré la consultation populaire et le fait que certains politiques ont entendu Ee « le signal » de la population, ne sera pas Ils sont nombreuxnégatif. à avoir Le également pronécessairement bourgmestre fité. Jean-Luc Roland, le fonctionnaire délégué ou d’autres experts argüant que, sur le plan urbanistique, l’aménagement urbain de la dalle n’est pas terminé et que cette extension serait une opportunité d’y remédier. > X. A.


interview

Les Tinys Houses évoquées pour sortir de la crise du logement

« Il faut davantage de petits logements » Jacques Teller est

La Belgique est l’un des pays européens qui possèdent les logements les plus spacieux. Le problème, c’est qu'ils sont construits en inadéquation avec les perspectives démographiques et sociales. De quoi appeler à davantage de prise de conscience en la matière. Les logements belges sont parmi les plus spacieux d’Europe, avec une taille moyenne de 124 m2 pour 94 m2 en Allemagne et en France et 107 m2 au Luxembourg. Comment peut-on expliquer cette situation ? Il s’agit de la combinaison de multiples facteurs. La prégnance du modèle acquisitif n’est pas étrangère à cette donnée. Mais il y a aussi la taille excessive des logements par rapport aux besoins, comme en témoignent les constructions des années 1960-1970, la périurbanisation ou encore le fait que la population belge a également tendance à surévaluer l’équipement du logement et à sous-évaluer l’importance de son environnement, c’est-à-dire l'importance d’être situé à proximité de services. N’y a-t-il pas aujourd’hui une dichotomie entre les souhaits des développeurs de construire des logements de plusieurs chambres et l’évolution de la société qui tend vers des ménages monoparentaux ? Oui, clairement. Et c’est un réel problème. Il faut davantage de petits logements, avec une seule chambre, de manière à anticiper les besoins futurs. Nous allons avoir de plus en plus de ménages composés de personnes seules. Or, les politiques et les projets ne vont pas en ce sens. Les perspectives démographiques tendent pourtant clairement dans cette direction. Il faudrait aussi relativiser la taille des logements par rapport à l’importance du contexte et augmenter la prise de conscience de l’intérêt d’être à proximité d’équipements. Diminuer les déplacements est capital. Est-il possible de développer davantage de petits logements en Wallonie ? On se heurte rapidement aux règlements en vigueur. La surface habitable d’un logement doit être de minimum 15 m2 pour une personne et de 28 m2 pour deux personnes. Il y a encore d’autres critères à respecter. Si bien que les dispositions règlementaires ne permettent pas vraiment de développer des petits logements. Cela dépend aussi des politiques communales qui sont aujourd’hui assez réfractaires à la création de petits logements, de peur que cela amène des problèmes de mobilité ou sociaux.

professeur d’Urbanisme et d’Aménagement du territoire à l’Université de Liège.

La volonté étant d’éviter la concentration de ménages précaires dans certains quartiers. On parle de plus en plus des Tiny Houses. Qu’en pensez-vous ? Il s’agit d’une idée intéressante. Ce principe s’est développé suite aux dommages provoqués par l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans. Ce sont des maisons, fixes ou mobiles, de 10 à 20 m2 de surface de plancher. Il faut préciser que cet habitat se distingue des caravanes par le choix délibéré de reproduire, en modèle certes très réduit, des typologies pavillonnaires somme toute assez classiques : maison à toiture à deux versants ou à toit plat. Les prix sont par contre vraiment compressés, parfois inférieurs à 20 000 euros. Il s’agit d'habitations en bois facilement constructible. Les avantages semblent nombreux… C’est une option intéressante, à suivre en tout cas. Car dans ce mouvement des Tiny Houses, on peut voir une solution, inventée directement par les usagers, à la question du droit au logement. Il y a donc des aspects économiques et sociaux avantageux, mais aussi le fait qu’il n’y a pas de procédure administrative liée au permis pour ce type de logement (en France par exemple), un caractère écologique fort ou encore la rapidité de construction par rapport aux filières habituelles. Ce modèle pourrait-il se développer chez nous ? Ce ne serait pas une solution idéale, vu nos politiques d’aménagement du territoire. Les Tiny Houses reproduisent le schéma de l’habitat pavillonnaire qui vient se greffer sur des services existants sans véritablement contribuer à produire de la ville. Ce qui n’est plus du tout dans l’air du temps. Et puis, il y a la question du terrain aussi, qu’il faut se procurer et qui est relativement cher. Même si des alternatives sont possibles, comme le Community land trust. Il est toutefois temps que les politiques prônent davantage d’ouverture en la matière. Il faut aussi noter que ces pistes sont différentes de l’habitat léger.

« Les Tiny Houses repro­ duisent le schéma de l’habitat pavillonnaire qui se greffe sur la ville »

> Propos recueillis par X. A.

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aménagement du territoire

Un lotissement qui fait office d’exemple en matière d’espace public à Jodoigne

« Retrouver le même environnement dans 15 ans » Deux développeurs lancent une nouvelle approche en proposant une réflexion sur les espaces publics, en augmentant d’un cran la qualité des bâtisses et en maintenant le style brabançon. à contrario, la mixité sociale et fonctionnelle n’est pas prise en compte. Le fonctionnaire délégué en a fait son coup de coeur.

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a rue est déserte, le soleil brille, les oiseaux chantent. À quelques encablures de la rue du Maka, à Jodoigne, un nouveau clos vient d’être inauguré. Un de plus, pourrait-on se dire, dans cette région de l’est du Brabant wallon où les promotions immobilières favorisant les maisons quatre façades remplacent toujours davantage les champs et autres espaces agricoles. Sauf qu’à y regarder de plus près, l’aménagement des lieux diffère quelque peu des standards traditionnels. « C’est mon coup de cœur du moment », a déclaré le fonctionnaire délégué Christian Radelet. Il y pointe un aménagement réfléchi des espaces publics, des bâtisses et de l’espace. Le compliment n’est pas passé inaperçu dans la tête des deux concepteurs, Luc Regout et Éric Goditiabois. Deux hommes issus du monde de l’énergie éolienne pour l’un et de la pub pour l’autre, qui ne veulent surtout pas être associés à des promoteurs immobiliers. « Nous ne nous considérons en effet pas de cette manière, estime le Lasnois Éric Goditiabois, qui effectue pourtant le même travail. Nous devons encore trouver une manière de définir notre action. Notre démarche et notre approche sont différentes : la volonté est avant tout de faire du beau, même si cette donnée est subjective. La priorité n’est pas de dégager des marges gargantuesques ni de réduire la plupart des postes. Il y a une volonté de développement durable dans notre action. »

Remettre les enfants dans la rue

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Le duo vient donc de dévoiler l’un de ses premiers projets. Il s’agit de la construcespace-vie juillet 2017 n° 273 l

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tion de 11 maisons sur un terrain de 1 hectare. Les maisons, de type brabançon, sont essentiellement des quatre façades de 3 à 5 chambres. On y retrouve des parcelles de 5 ares et d’autres de 12 ares. Le prix varie de 320.000 à 420.000 euros, hors TVA (à 21 %). Trois unités ont déjà trouvé preneurs. « Notre philosophie est de retrouver les valeurs d’antan dans ces lotissements, poursuit Éric Goditiabois. C’est-à-dire de permettre aux enfants de jouer dans la rue en toute sécurité. Cela passe par la suppression de trottoirs et par l’installation de pavés. Il y a une vraie réflexion derrière cela, avec des matériaux de qualité. Ils coutent plus cher mais c’est un choix. Nous avons également défini une charte urbanistique propre au hameau, qui va plus loin que ce que l’on retrouve dans le Règlement communal d’urbanisme. De manière à maintenir une certaine uniformité des lieux. »

Un règlement urbanistique propre au lotissement Cela passe notamment par l’interdiction d’installer de grandes clôtures, par la limitation de la taille des cabanes de jardin, par le choix de la teinte des éventuelles extensions ou encore par un listing des arbres ou haies à planter. « Le but est que les gens qui reviendront ici dans quinze ans retrouvent le même environnement. L’un des seuls atouts de la Wallonie est la qualité de ses espaces. Il faut donc les préserver. Il faut développer des promotions qui embellissent le paysage et non qui l’appauvrissent. » Quand on se balade dans le hameau, on ressent en effet la quiétude des lieux.


Elle est liée bien évidemment au fait qu’il s’agit pour le moment d’un clos – la possibilité de prolonger la voirie jusqu’à la chaussée de Charleroi existe. Mais pas uniquement. Les aménagements poussent aux échanges et à la collaboration entre voisins. A contrario, il faut relever que la mixité sociale ou la mixité fonctionnelle n’est pas du tout abordée, alors qu’il s’agit aujourd’hui de points essentiels dans tout bon aménagement… À l’intérieur, dans une architecture très classique et brabançonne, on retrouve des maisons spacieuses disposant de matériaux de qualité. Un sentier (escarpé) a été aménagé pour permettre aux habitants et aux riverains de se balader au bord de la Gette. L’environnement y est magnifique. « Faire du beau coute de 3 à 5 % plus cher. Il s’agit donc uniquement d’un choix du promoteur de proposer de la qualité. Les gens sont en attente

de cela. Même les promoteurs comme Thomas & Piron en sont capables. Le Brabant wallon n’est pas vraiment ce que l’on peut appeler un marché risqué pour un promoteur. Nous sommes donc en droit d’augmenter le niveau d’exigence. Les maisons en crépi blanc ne doivent pas devenir la norme… »

Une ancienne école à Court-Saint-Étienne Autre exemple qu’ils mettent en avant : les trois maisons qu’ils vont construire non loin de là, le long de la chaussée de Charleroi. Un chemin en dolomie va être créé parallèlement à la chaussée, de manière à permettre aux enfants de se balader en toute quiétude, et de servir d’espace tampon. Un mur végétal sera aussi aménagé. « Une solution pour rendre l’habitat le long des chaussées bien plus agréable. »

Les deux développeurs annoncent avoir des demandes de plusieurs communes qui sont sensibles à leur démarche. Ils viennent d’ailleurs de remporter le marché de la réaffectation de l’ancienne école communale de Court-SaintÉtienne, située rue du Village et ce, au nez et à la barbe d’une demi-douzaine de grands promoteurs. « Le collège a été séduit par notre approche qui vise à maintenir le patrimoine et à mettre le bâtiment en valeur. Nous avons retrouvé une photo du bâtiment datant de 1923. Et nous allons prendre cette situation comme modèle. » Une dizaine d’appartements sont prévus. Le permis d’urbanisme n’a pas encore été octroyé. > Xavier Attout

« Une vraie réflexion sur les espaces publics » Christian Radelet est le fonctionnaire délégué de la Région wallonne pour le Brabant wallon. > Qu’est-ce qui vous a plu dans ce projet ? J’ai été séduit par le souci de qualité que l’on ne retrouve pas dans les autres projets. Ou alors bien trop rarement. Il y une réelle cohérence dans l’architecture. C’est vraiment intéressant. La variation architecturale des bâtiments est un atout. Il y a une certaine mixité, tant au niveau des gabarits que des couleurs. On y retrouve des briques rouges et blanches. > Les aménagements publics sont souvent mis en avant. Qu’ont-ils de si particulier ? C’est ce qui m’a le plus frappé. Il y a une vraie qualité dans les aménagements. Cela se traduit par une réelle réflexion des espaces et de la place des utilisateurs. Il ne s’agit pas, comme dans bon nombre de projets, de la dernière tâche à réaliser, s’il reste encore un peu de budget. Non, vraiment pas. La prédominance est donnée aux modes doux par le biais de la suppression des trottoirs et par l’installation de pavés. Des placettes ont été aménagées. La voiture n’est pas prioritaire. Il y a un vrai travail qui a été effectué pour générer une ambiance de petit quartier, avec une certaine convivialité. Un endroit où il fait bon vivre. > Ces aménagements ont été effectués dans un clos et dans un quartier plutôt calme. Sont-ils adaptables à plus grande échelle ? Oui, pourquoi pas. Tout dépend de la volonté et des démarches du développeur. Dans ce cas-ci, la voirie actuelle est appelée à être prolongée et à rejoindre une voirie plus importante. Mais je suis certain que la quiétude restera. > Propos recueillis par X. A.

Une réfléxion particulièrement poussée sur l'aménagement des espaces publics a été effectuée dans ce nouveau lotissement à Jauchelette (Jodoigne). © X. A et D. R.

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environnement

Réutiliser des matériaux de construction pour de nouveaux projets

Quand les châssis d’un immeuble deviennent des serres Le monde de la construction commence doucement à se rendre compte que son mode de fonctionnement est loin d’être un modèle environnemental. L’économie circulaire résout en partie ce problème. D’autres modèles percolent. Ils permettent de résoudre des enjeux écologiques, économiques et sociaux.

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l y en a 730. Et, étonnamment, ils sont pratiquement tous de tailles différentes. Une entreprise générale de construction a procédé mi-juin au démontage des châssis d’un bâtiment appartenant à Axa situé à l’entrée d’Auderghem, à un jet de pierre du viaduc Hermann-Debroux. Un immeuble qui date de 1989 et qui est appelé à subir une profonde rénovation. Un lifting pas vraiment nécessaire vu le bon état du bâtiment, mais quelque peu obligatoire dans le cadre d’un marché immobilier où seuls les produits les plus efficients sur le plan énergétique et attractifs sur le plan architectural parviennent à dégager des loyers élevés et donc des rendements intéressants pour leur propriétaire. Dans ce petit jeu, un homme se frotte les mains : Stephan Kampelmann, économiste de formation, chargé de recherches à la Faculté d’architecture de l'ULB La Cambre-Horta, l’un des papes de l’économie circulaire à Bruxelles. Il a négocié avec la société d’assurance de pouvoir récupérer gratuitement l’entièreté du stock de châssis. Une manière pour Axa de développer son image environnementale, une opportunité pour lui de concrétiser ses projets d’économie circulaire.

Des projets encore expérimentaux

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Petit rappel : l’économie circulaire vise à produire des biens et services tout en limitant fortement la consommation et le gaspillage des matières premières et des sources d’énergie non renouvelables. Bref, dans le cas qui nous occupe – la construction – il s’agit de donner une seconde vie aux matériaux et à les réutiliser

pour d’autres projets. C’est le cas notamment pour l’immeuble d’Axa dont les châssis serviront à l’aménagement d’une fermeserre de 35 mètres sur 10 en Pologne. « Ma femme est polonaise, d’où l’explication de cette destination. Nous sommes encore dans un mode expérimental pour certains éléments. Je ne peux encore prendre le risque de proposer un tel projet à un particulier sans en avoir toutes les garanties. Nous devons encore tester de nombreux points. Mais il s’agit d’un projet réellement intéressant. Une serre recouvrira une habitation, deux ateliers et une étable. Le tout avec les châssis récupérés. »

Travailler en réseau pour récupérer les matériaux Stephan Kampelmann travaille depuis l’an dernier sur ce modèle de récupération et de réutilisation. Il s’est spécialisé dans les vitrages. Il complète une offre déployée par l’asbl Rotor, active depuis 2005 dans le réemploi des matériaux de construction à haute valeur ajoutée de type mobilier (faux-plafond ou parquet), et par un de ses collègues de la Faculté d’architecture, Aristide Athanassiadis, spécialisé dans la réutilisation du bois. « Un réseau s’est constitué entre nous. Quand Rotor reçoit un appel pour récupérer les matériaux d’un immeuble, elle m’appelle si elle voit que des châssis pourraient m’intéresser, selon des critères définis (double vitrage, sans condensation, minimum de 50 fenêtres de même dimension, démontage aisé). Et vice versa. Nous disposons d’un entrepôt de 22 000 m2 pour stocker les matériaux. » Son objectif est de développer un rôle d’intermédiaire entre les propriétaires/promo-

Les chassis sont recupérés pour constuire des serres. De nombr espace-vie juillet 2017 n° 273 l

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teurs d’immeubles en chantier et porteurs de projet intéressés par l’utilisation de matériaux de récupération. « Il manque réellement une passerelle entre les deux. D’autant que les intervenants sont nombreux : maitre d’ouvrage, architecte, entreprise de construction sont à chaque fois présents des deux côtés. Il est nécessaire d’avoir quelqu’un qui s’occupe de la coordination entre ces deux parties, celui qui démolit et ceux qui veulent reconstruire ailleurs. » Concrètement, Stephan Kampelmann reçoit les matériaux gratuitement. Il réalise un bénéfice en leur donnant une seconde vie. Le dossier Axa sera particulièrement intéressant pour lui puisque la valeur des châssis est estimée à près de 150 000 euros. « Mais ce ne sera pas aussi avantageux à chaque fois. Les propriétaires demanderont une contrepartie financière si des affaires de ce type se multiplient. Ce que je comprends. »

Les propriétaires/promoteurs sont de plus en plus sensibles à cette démarche d’économie circulaire. Cela leur permet de faire quelques économies sur les couts de démolition tout en se donnant une bonne image. La plupart des projets sont actuellement bruxellois. Mais des pistes existent en Brabant wallon et ailleurs.

Les châssis d’une école de Mons récupérés « Le prochain projet concerne une école de Mons qui se sépare de ses châssis. Ils serviront à réaliser quarante petites serres qui peuvent faire office de kiosque de 3 mètres de diamètre. Elles seront vendues 2 000 euros. » Stephan Kampelmann estime que les pistes de développement sont nombreuses. Il rappelle que l’architecte Philippe Samyn a utilisé des châssis de récupération pour concevoir la verrière qui entoure le siège du Conseil européen,

à Bruxelles. « Pour une habitation, cela semble compliqué. Mais il y a une quantité d’autres possibilités, telles que des jardins d’hiver, des serres ou encore des kiosques. Et pour le bois, encore plus. Les poutres peuvent largement être réutilisées. Les mentalités changent. C’est de bon augure pour la suite. Les différences de prix entre le neuf et les matériaux de récupération sont tellement importantes que cela nous laisse beaucoup de place pour la créativité. Ce qui est encourageant. » > Xavier Attout

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reux exemples existent à travers le monde. © Tez Architekci, Ulf Celander et Adrian Vickers Hill espace-vie juillet 2017 n° 273 l

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culture BW

Le théâtre jeune public en Brabant wallon

La crise sur le gâteau, théâtre, arts et philo au menu Entre octobre 2017 et avril 2018, des spectacles, des ateliers artistiques et des ateliers philo alimenteront une large réflexion sur la thématique des crises : d’adolescence, économique, environnementale, identitaire, migratoire, financière…

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e projet « La crise sur le gâteau » a pour principal objectif de valoriser le théâtre jeune public en Brabant wallon. Au total, plus d’une vingtaine de spectacles seront programmés sur l’ensemble de la province, en séances scolaires et tout public, avec « les crises » pour fil rouge. Les représentations scolaires sont principalement destinées aux 9 – 14 ans, mais pas exclusivement. Certains spectacles s’adressent aux enfants dès 6 ans et d’autres interpelleront les adolescents. Au cours de la vie, nous sommes régulièrement traversés par des « crises », qu’elles soient individuelles et/ou collectives. Le théâtre jeune public n’a jamais manqué d’aborder ces questions de façon créative et pertinente à travers ses créations pour enfants et adolescents. Celles-ci parlent de migration, de transition écologique, économique et sociale, du besoin d’exister aux yeux des autres, de racisme ordinaire, du tumulte de l’adolescence, des inégalités sociales et de la crise économique… Forts du succès d’Ottokar VI qui les a réunis en 2015, les programmateurs brabançons de théâtre jeune public ont choisi de réitérer le défi de construire un projet commun. « La crise sur le gâteau » allie programmation de spectacles judicieusement choisis, moments de rencontres philosophiques et ateliers créatifs.

Le versant positif de la crise

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Dès l’automne, à la suite des représentations, des ateliers philo, animés notamment par Gilles Abel, philosophe pour espace-vie juillet 2017 n° 273 l

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enfants, inviteront le public à dépasser les dimensions pessimistes et anxiogènes généralement associées au terme « crise ». Étymologiquement, ce terme désigne d’ailleurs l’opportunité, la décision. La crise est donc également source de transition, de renouvellement. C’est cette dimension plurielle et significative que les initiateurs du projet entendent développer. Partant du constat que « la philosophie fait peur », que de nombreuses personnes la jugent « réservée à une élite qui en maitriserait les codes et les clés », Gilles Abel souligne que la pratique de la philosophie avec des enfants et des adolescents continue néanmoins à gagner en notoriété et en légitimité. « Souvent, dans nos pratiques, faire réfléchir les enfants et les adolescents relève du défi, sinon de la prouesse. Le constat est d’ailleurs particulièrement aigu lorsque sont abordées les questions des arts en général, et des arts vivants en particulier. Comment en effet arriver à dépasser le stade du ‘j’aime/j’aime pas’ ou du ‘de toute manière, chacun a des goûts différents’ ? » La pratique du questionnement philosophique permet de favoriser la rigueur de la réflexion et du jugement, de sensibiliser les plus jeunes à la pensée critique et au dialogue. Il s’agit d’aider les enfants et les adolescents à « dire ce qu’ils pensent mais, surtout, à penser ce qu’ils disent », à déconstruire des évidences, des réponses toutes faites et des discours préfabriqués, à décrypter les préjugés, les stéréotypes et les erreurs de raisonnement.

Pour Gilles Abel, « la philosophie constitue une expérience singulière, tant elle permet, qu’il s’agisse d’enfants, d’adolescents ou d’adultes, de relier et de rapprocher des interrogations, en apparence individuelles, pour mieux en

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1. Colonialscopie, par la Compagnie “Ah mon amour” ; 2. Gilles Ab 7. Nourrir l'humanité, par la Cie Art&tça ; 8. Des illusions, par la Com


dévoiler le caractère collectif et universel. (…) Elle offre une opportunité précieuse de rassembler des individus autour des questions qui les propulsent plutôt qu’autour des réponses qui les freinent. » Ce faisant, on réalise que la philosophie permet aussi de découvrir – ou de redécouvrir – à quel point l’art est inséparable de la vie, tant il est ce qui lui donne forme, relief et saveur.

autant d’outils précieux pour aborder les crises en acteur conscient et pour envisager un futur en transition.

Poursuivre le débat en images Dans la continuité des ateliers philo, des ateliers graphiques seront aussi organisés. Leur principal enjeu est de constituer une trace artistique des réflexions philosophiques, éphémère par essence. La pensée, les idées évoluent. Les matérialiser sous une forme artistique permet de faire un arrêt sur image. Les ateliers graphiques seront animés par l’atelier « Ice Sreen », qui réalise principalement de la sérigraphie et travaille avec des publics extrêmement variés : enfants, personnes vivant avec un handicap, grands adolescents, familles… Les traces créées alors seront rassemblées et donneront lieu à une exposition collective, en mars 2018, et à une publication.

S’affranchir des certitudes « La philosophie peut aussi être un outil efficace pour développer, chez les enfants et les adolescents, des compétences précieuses pour évoluer dans le monde d’aujourd’hui, en cultivant le plaisir du doute et le goût de l’incertitude et de la complexité. Il est alors possible de découvrir, comme le dit l’écrivain TaNehisi Coates, que poser une question ne signifie pas obtenir une réponse systématique. Mais que, plus une question est posée, plus elle se précise et devient claire. Ouvrant la voie à un questionnement permanent comme exploration plutôt que comme recherche de la certitude. » Se questionner, s’informer, confronter les opinions permettent aussi de gagner en confiance et en assurance,

> Caroline Dunski

Formation « Quand la philosophie rencontre l’écriture » Formation « Arts à l’école » Les enseignants n’ont pas tous pratiqué la philosophie ni, a fortiori, développé cette pratique au sein de leur classe. « Quand la philosophie rencontre l’écriture » est une des formations « Arts à l’école » proposées par Ékla art pour tous (ex-Centre dramatique de Wallonie pour l’enfance et la jeunesse – CDWEJ) à des enseignants, des artistes et des médiateurs culturels. Son objectif est de leur donner les outils qui leur permettront d’amener les jeunes à penser leur vie et vivre leur pensée, ainsi qu’à déconstruire des évidences, des réponses toutes faites et des discours préfabriqués. Gilles Abel, philosophe pour enfants, et Vincent Tholomé, auteur et performeur, inviteront les participants à découvrir l’outil de la discussion philosophique, tout en traversant un processus d’écriture artistique,

Informations, inscriptions et programmation

dans un va-et-vient permanent entre les deux lan-

complète sur www.lacrisesurlegateau.be

gages. Gilles Abel est régulièrement sollicité par des

010 62 10 46 - 010 62 10 42

artistes et des compagnies théâtrales pour assurer un compagnonnage philosophique de leurs créations. Avec Cavalcade, une de ses plus récentes créations, Vincent Tholomé mène un processus créatif passant de la performance aux livres et effectuant de

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constants allers-retours entre les différentes formes. Les deux formateurs ouvriront un véritable « atelier de créativité » où, d’une part, la pratique de la discussion philosophique viendra nourrir, soutenir et éclairer un processus d’écriture et où, d’autre part, l’écriture deviendra point d’appui du questionnement philosophique. Cette rencontre de deux langages nourrira également des moments de réflexion et d’échange autour de la méthodologie en matière d’art à l’école : interroger le sens d’un tel processus à l’école en lien avec les dimensions artistiques,

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pédagogiques, philosophiques et politiques qu’il met en jeu. En pratique À l’intention des enseignants, des artistes et des médiateurs culturels > Jeudi 9 novembre 2017 de 9h à 16h30 > Vendredi 10 novembre 2017 de 9h à 16h30

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> Mardi 16 janvier 2018 de 9h à 16h30 (La formation s’articule sur 3 jours indissociables) 10

bel ; 3. Vincent Tholomé ; 4. JeanJean, par Trou de ver asbl ; 5. J'y pense, par le Tof Théâtre ; 6. Gulfstream, par le Collectif La Station ; mpagnie 3637 ; 9. Cap ou pas cap ? par la Compagnie Rêveurvolté ;10. Si les chiens pouvaient parler, par les Ateliers de la Colline .

Ferme du Douaire – 2 avenue des Combattants à Ottignies 150 € (repas compris) – gratuit pour les enseignants Inscription 06466 57 07 ou par mail : info@eklapourtous.be La formation est reconnue par l’Institut de Formation en cours de Carrière (IFC) www.ifc.cfwb.be

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culture BW

Promouvoir la musique alternative par le jeu

Travailler son sens du rythme, découvrir la scène belge Début 2017, le Collectif F+ ouvrait une nouvelle page excitante de la saga entamée avec le festival La Ferme !!! et poursuivie dans des rendez-vous originaux, des initiatives novatrices. Bientôt, non seulement la musique alternative nous fera danser, mais aussi… jouer !

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errière les programmations des radios FM et les artistes médiatisés, existe et grandit un spectre de genres et d’univers musicaux, moins diffusés et moins conventionnels, souvent aussi bien plus innovants et authentiques. S’il ne fallait garder qu’un mot pour décrire cette mouvance artistique musicale qui tient à se démarquer de l’habituel, on parlerait de musique « autre », voire de musique « autrement ». Désireux de faire la lumière sur ces pratiques musicales alternatives, le Collectif F+ a créé La Ferme !!! Chaque année depuis 2014 ce festival offre une affiche novatrice, inédite et riche en découvertes. Son off est aussi l’occasion de prolonger cette plongée dans les formes d’expression qui grondent et d’acquérir des objets musicaux en tous genres - vinyles, K7, CD - des fanzines et des travaux de microédition. Les divers acteurs culturels réunis au sein du Collectif F+ élaborent également leurs propres projets. Par exemple, Belgium Underground est une application créée par PointCulture. Elle dresse une cartographie imaginaire où foisonnent des histoires croisées qui font la réalité et la profondeur d’un

champ musical et artistique à part entière : l’underground musical belge.

Du réel au virtuel C’est dans le même esprit qu’est née l’idée de concevoir un jeu de sensibilisation et de promotion de la musique alternative, à l’attention des 12-45 ans. Une petite dizaine de personnes se sont réunies régulièrement pour dessiner les contours du projet, dont l’objectif est de faire découvrir au joueur la scène belge contemporaine, avec des playlists régulièrement mises à jour, et d’exercer son sens du rythme. Volonté des partenaires : que le jeu présente de manière équilibrée des intérêts pédagogiques et ludiques. Il y a d’abord eu cinq journées de formation et de familiarisation avec le média jeu vidéo et ses relations avec la musique. Ensuite, durant un week-end de Game Jam, les mêmes ont essayé de donner corps au concept de jeu défini ensemble lors des journées de formation. Après un brainstorming créatif pour fixer les grandes lignes du scénario, le profil des personnages et les actions qu’ils pourront accomplir, chacun s’est attelé à la tâche. Le graphiste

Cédric Lambot a créé Walker, le héros (voir ci-contre). Jérôme Henriette, de PointCulture Louvain-la-Neuve, et Maxime Siroul de la Vitamine Z ont créé des séquences sonores pour donner vie au jeu, illustrer les ambiances et les actions des personnages. Jonathan Buscarlet, du Centre culturel du Brabant wallon, a défini la ligne scénaristique. Alexis Messina, des Jeunesses musicales, a créé le « level design » (la cartographie de niveaux). Loïc Bodson, du festival Beautés soniques, a approfondi les réflexions et testé les différentes étapes du jeu qui étaient programmées par PierreYves Hurel (Arts et Publics) et Pablo Fleury (Court-Circuit). « Ce qui m’a marquée, note Hélène Many, animatrice du CCBW chargée de garder une trace du processus, c’est la transformation extrêmement rapide de choses réelles en un monde virtuel. L’habileté et la rapidité avec lesquelles chacun des acteurs de la game jam a réussi à réaliser ses propres tâches. » Prochaines étapes du projet : préciser ses directions au regard des résultats de la game jam et trouver de nouveaux partenaires pour en assurer le développement. > Caroline Dunski

Une population « zombifiée » Un méchant a interdit le son dans le monde. Depuis, la population est « zombifiée ». armé de son walkman, Walker libère les zones E Heureusement, » de ce silence imposé en reprenant le contrôle d’antennes radio où il diffuse Laalternatives. thématique de la « lumière » est l’un conducteurs de l’! des musiques Chaque fois qu’une zonedes estfils libérée, les habitants > C. Du. la zone reprend des couleurs et les gens dansent. À vos sont « dézombifiés », manettes ! > C. Du.

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agenda 7-8/17 épinglé pour vous…

sa 8/7 et sa 12/8 à 14h, 15h30 ou 17h, à Villers-la-Ville / visite La micro-brasserie de l’Abbaye Mise en place par la Confrérie des Hostieux Moines de l’Abbaye de Villers, la visite vous permettra de découvrir l’histoire de la micro-brasserie, le projet de la Confrérie et la fabrication des différentes bières de l’Abbaye. La visite dure 45 minutes et se termine bien entendu par une dégustation. Aucune réservation nécessaire. Se présenter à l’Abbaye - 0495 24 26 12 ve 14/7 et ve 18/8 à 18h, à Genappe / moment convivial Les Apéros sur l’herbe Dans les champs (ou à proximité), en plein cœur des plus beaux paysages de Genappe, vous pourrez profiter d’une ambiance musicale décontractée autour d’un verre (bières locales et cocktails) et de produits du terroir. 067 77 16 27 - www.ccgenappe.be di 16/7 et di 20/8, à Braine-le-Château / visite et promenade Le centre historique Découvrez les origines de Braine-le-Château, le Moulin Banal et le parc du Château - ses évolutions architecturales et l’histoire des familles qui s’y sont succédé, le lapidarium, le gisant et les vitraux de l’église, le pilori et la Maison du Bailli. Réservation souhaitée, mais non obligatoire - 02 366 93 49 - www.braine-le-chateau.be je 20/7 à 18h, à Ittre / festivités 11e fête des Belges Venez fêter votre belgitude avec des frites, des petits plats « maison », des animations, des agents de police («7,5 & 7,5»), le retour de la « Propere Fanfare » (de Gent) et LA soirée dansante animée par Lady Djett ! 067 78 06 70 - www.letabledhotes.be ve 4/8 à 19h, à Ottignies / soirée jeux D’un Jeu à l’Autre Tous les premiers vendredis du mois, le Club de jeux de société propose un vaste choix de jeux pour ados et adultes et les invite à amener les leurs pour un moment de rencontre ludique. ludodouaire@bibludolln.be - www.bibludolln.be

s’initier au quad, s’amuser dans des parcours et château gonflables, franchir un mur d’escalade, découvrir des jeux en bois... afin de se divertir en famille. 067 63 70 67 - www.rebecqculture.be jusqu’au 27/8, à La Hulpe / exposition Peyo A Retrospective Via une multitude de documents rares - planches originales, esquisses, photos, documents d’époque - ce parcours chronologique nous aidera à comprendre l’incroyable « success story » de Peyo et sa maitrise exceptionnelle de l’art de la bande dessinée. info@fondationfolon.be jusqu’au 3/9, à Ittre / exposition Une année d’acquisitions Chaque samedi et dimanche, le Musée Marthe Donas vous invite à découvrir ses nouvelles acquisitions : Gustave Marchoul, Willy Anthoons, Théo Van Rysselberghe, Vivienne Jamart, Michel Bocart, Claudine Péters-Ropsy, André Lhote... Une mini rétrospective consacrée à Luc Mondry autour d’une donation de quelques-unes de ses œuvres se tiendra aussi dans la chapelle. 067 64 73 23 - www.ittreculture.be jusqu’au 15/10 à Beauvechain / exposition Women at War Pendant les deux guerres mondiales, les femmes ont dû remplacer les hommes, les seconder, les soigner, les véhiculer. Pilotes, soldats, médecins, infirmières, chauffeurs, fermières, espionnes, mécaniciennes, ouvrières... elles ont montré un courage inouï. Les 1er et 3e dimanches du mois. Attention, en semaine et par réservation, uniquement pour les groupes - 0478 65 45 03 - 0486 65 66 34

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

culture BW

invitation Cinéma en plein air C’est à une nouvelle tournée de séances gratuites à goûter sous les étoiles que vous convie le GAL Culturalité. > 15/7 – Perwez, Place de la Gare Miss Peregrine... > 5/8 Jodoigne, Grand’Place La La Land > 19/8 Piétrebais, Site des Grosses Pierres Demain tout commence > 20/8 Sart-Ribsart, Jardins de Sart-Risbart Marina > 23/8 Beauvechain, Verger du Vert Galant Captain Fantastic > 25/8 Hélécine, Site du Brouc RAID Dingue > 26/8 Ramillies, Place de la Gare La Grande Boucle > 27/8 Orp-Jauche, Parc communal d’Orp-le-Grand Peter et Eliott le Dragon Séance spéciale le vendredi 1er septembre à partir de 17h à Jodoigne, rue du Stampia 36 Des ateliers « Récup et tout fait maison (DIY) » suivis de la projection du film Le Potager de mon Grand-Père Au programme : apprendre à faire son pain, ses cosmétiques, sa bière, ses sirops et eaux fruitées, la lactofermentation, le compostage, les récup' kitchen ou textile, la création de sacs, la construction en palettes, etc. GRATUIT 010 24 17 19 - www.culturalite.be

du je 24 au di 27/8, à Incourt / musique Les Sentiers de Sart-Risbart Le festival de musiques curieuses et émergentes vous invite à vous installer confortablement dans un jardin à la campagne pour découvrir une programmation hors des sentiers battus. Jeunes ou moins jeunes, les artistes de jazz, blues ou classique vous plongeront dans des univers inédits. 02 217 48 00 - www.lessentiersdesartrisbart.be di 27/8 à 10h, à Quenast / festivités Quenast’Ivales Le temps d’une après-midi, les enfants pourront

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portrait invitation

Traces passées et tracés à venir de la mobilité en Brabant wallon

> Conférence « Mobilités en mouvement en Brabant wallon » Pierre Tacheron, directeur de Transitec (9/9 de 13h à 14h30) > Exposition « De voies en voies : l’évolution du transport à Court-Saint-Étienne » (le 9/9 et 10/9 de 10h à 18h) > Balades découverte de l’empreinte des modes de transport sur le paysage stéphanois à pied : départ à 10h (3h) à vélo : départ à 14h30 (2h)

Samedi 9 et dimanche 10 septembre 2017 Ancienne gare de Court-Saint-Étienne 61 rue Émile Henricot 1490 Court-Saint-Étienne

Le territoire de Court-Saint-Étienne est parcouru de nombreux et anciens chemins, aujourd’hui simples sentiers, hier grandes voies de communication. Trois rivières le traversent qui furent utilisées pour la navigation. Trois lignes de chemin de fer et une usine, creuset des innovations ferroviaires, ont façonné ses paysages et la mémoire de ses habitants. à l’occasion du week-end des 29e Journées du Patrimoine consacrées aux « Voies d’eau, de terre et de fer », la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon et l’asbl Le Patrimoine Stéphanois en partenariat avec la coopérative Quatre Quarts vous donnent rendez-vous au sein de l’ancienne gare de CourtSaint-Étienne qui, de lieu de passage, est devenue aujourd’hui un lieu de partage. Nous vous convierons à découvrir l’empreinte des modes de transport sur le paysage et les défis de la mobilité en Brabant wallon. à la croisée entre passé, présent et futur, nous vous proposerons une conférence, une exposition, des découvertes de la gare et du paysage au rythme de balades tantôt à pied, tantôt à vélo.

Inscriptions obligatoires avant le 2 septembre m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 53 Activités gratuites Possibilité de restauration au Quatre Quarts

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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne–Bureau de dépôtt : Bruxelles

Journées du Patrimoine


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