Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre
197 281 mai 2018 2009 décembre mensuel mubw.be
espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon
Un nouveau quartier à l’architecture contemporaine L’audacieux renouveau des Forges de Clabecq
A L
ENVIRONNEMENT A Pollution des sols : vers A des objectifs plus réalistes
EINTERVIEW SLe territoire et
l’économie productive
CULTURE BW BW CULTURE CEC L : entre expressions artistique et citoyenne
Dans cet Espace-vie, un dossier est consacré à la reconversion du site des anciennes Forges de Clabecq àTubize. Un site
sommaire
édito
Réduire les césures repère mémoriel dans le paysage de la Wallonie industrielle et industrieuse. Un site aujourd’hui laboratoire d’une régéné
03
En deux mots
ration qui allie différents fonctions et devenirs. Ce sont ces
04
Dossier L’audacieux renouveau des Forges de Clabecq
07
Interview de Claire Scohier « L'économie productive est essentielle en ville »
08
Aménagement du territoire Quand des citoyens se mobilisent
10
Environnement Pollution des sols : vers des objectifs réalistes
11
Carte blanche Cartographier le potentiel éolien est essentiel
12
Centres d’expression et de créativité Entre expressions artistique et citoyenne
14
Rencontre interculturelle Kunsten Bo(!)s des Arts, un impertinent m2
15
épinglé pour vous… L’agenda du mois
16
Ciné-débat et visites Comment naissent nos nouveaux quartiers ?
devenirs qui ont été interrogés et débattus lors de notre dernière soirée de l’urbanisme, organisée avec le Centre culturel deTubize, pour mesurer la place accordée à l’activité productive dans nos tissus urbains, notamment ceux qui jalonnent le canal Charleroi-Bruxelles. Un canal autrefois vecteur d’industrialisation. Empreint de profondes mutations industrielles et économiques, une partie du site des Forges a été, parmi 44 sites répartis en Europe, l’objet d’études pour la 14e édition du concours européen Europan, axée sur les villes productives. Derrière l’enjeu de la ville productive se pose la question de quels modèles urbains nous voulons. Cette question prend tout son sens avec le site des anciennes Forges, de par son ampleur spatiale, sa force mémorielle et son environnement. Le site en lui-même pose le défi d’une reconversion qui puisse durablement rapprocher lieux de vie et lieux de travail et réduire ainsi les césures spatiales et sociales. > Karima Haoudy
Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.
02
Éditeur responsable : Édith Grandjean - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing –Tirage : 7 200 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : B2AI, Henri Garcia et Urban Architectes
espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
LOGO IMPRIMEUR
Le pourcentage d’appartements qu’il faudra construire parmi les 34 000 nouveaux logements attendus d’ici 2035 en Brabant wallon, selon le nouveau diagnostic du Contrat de développement territorial.
Wavre : La Sucrerie ouvrira ses portes en 2019 Le futur hall culturel polyvalent de Wavre s’appellera La Sucrerie, du nom des anciennes activités qui se déroulaient sur ce site situé le long de la rue de l’Ermitage. Ce lieu, qui ne sera pas un centre culturel, aura pour ambition de rayonner au-delà du Brabant wallon, en accueillant des spectacles d'envergure. Il comptera notamment une grande salle de 850 places. Les travaux, actuellement en cours, se termineront à la fin du premier trimestre 2019. Le budget s’élève à 25 millions d’euros. Les bureaux d’architecture ADE et MONTOIS ont dessiné les lieux. Patrick de Longrée en sera le directeur.
Six éoliennes à Genappe et à Nivelles Le ministre Carlo Di Antonio a octroyé un permis unique pour que six éoliennes soient construites le long de la RN25, à la limite des communes de Genappe et de Nivelles. Les fonctionnaires délégué et technique avaient refusé ce permis à la fin de l’an dernier, les communes concernées ayant remis un avis défavorable. La demande avait été introduite par WindVision (Heverlee). Genappe introduira un recours en suspension et en annulation, devant le Conseil d’état. Cette décision allant à l’encontre de son intention d’élaborer un cadre éolien local.
« Ce projet est emblématique du renouveau des Forges de Clabecq. Sa concrétisation s’étendra sur les dix à quinze prochaines années. » Olivier Waleffe, directeur Duferco Wallonie
en deux mots
65
De nouvelles gares à Waterloo, Ottignies et Nivelles Les travaux du chantier du RER ont repris fin mars. Ils devraient être terminés en 2031. Les navetteurs devraient connaitre une amélioration du trafic dès 2023. Ajoutons que sur le milliard d’euros débloqué par le gouvernement fédéral pour faire aboutir ce dossier, 155 millions seront dédiés à l’aménagement de nouvelles gares. Dont celles de Waterloo, d'Ottignies et de Nivelles.
Donnez-nous votre avis sur Espace-vie Histoire de proposer à nos lecteurs un mensuel au plus près de leurs envies et de leurs besoins, nous lançons une grande enquête pour évaluer notre revue. Un questionnaire qui ne vous prendra que quelques minutes mais qui nous sera grandement utile. Retrouvez-le sur le site mubw.be Merci !
> La Ville d’Ottignies-LLN a déposé un recours en annulation contre le permis octroyé pour un centre commercial de 9 000 m2 situé à Wavre-sud.
03 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
dossier
Un développement mixte pour ce site de 87 hectares situé à Tubize
L'audacieux renouveau des Forges de Clabecq Les esquisses du futur quartier de 1 300 habitants aménagé sur une partie de cet ancien site industriel ont été dévoilées. Le coup d’envoi d’une reconversion de grande ampleur. On y retrouvera 550 logements et un Outlet Mall urbain dans un quartier à l’architecture particulièrement novatrice pour la région.
P
04
lus de vingt ans après la faillite des qui a fait le pari d’une architecture résoForges de Clabecq, cet ancien site lument contemporaine, qui tranche avec industriel situé au bord du canal Charl’architecture relativement classique que leroi-Bruxelles a retrouvé une certaine l’on retrouve dans la plupart des nouveaux quiétude qui sied mieux à son devenir. Ce quartiers qui sortent de terre aujourd’hui. site de 87 hectares ressemble aujourd’hui Précisons que le Quartier des Confluents à une immense plaine de sable noir, un ter– son nom – est l’un des dix « Quartiers rain vague qui attend sa reconversion. Les nouveaux » sélectionnés par la Wallonie. pelleteuses s’affairent à redessiner une Les 350 premiers logements devraient être zone fragmentée en une terre d’avenir. livrés en 2021. Leur prix sera, en moyenne, Et, quand on jette un regard sur ce site du de 2 200 euros/m2. « Il s’agit d’un nouveau départ, se réjouit Olivier Waleffe, direchaut de la route Provinciale, difficile d’imateur de Duferco Wallonie. Même si nous giner qu’il a été le terreau d’une intense activité mêlant hauts-fourneaux, « Ce quartier est appelé à jouer le laminoirs, coulée rôle d’entrée de ville. L’ensemble continue, fonderie se doit d’imposer une image et aciérie élecforte, cohérente, déterminante trique, rassemblant jusqu’à 5 324 trapour la nouvelle identité du lieu. » vailleurs à sa grande époque. Les traces avons déjà déposé une demande de perdu passé s’estompent au fil mis d’urbanisme pour un lotissement de des ans. Et les derniers éléments qui 200 logements, ce projet-ci est réellement tiennent encore debout – un ancien hanemblématique du renouveau des Forges de gar principalement – n’ont pas encore reçu Clabecq. Sa concrétisation s’étendra sur l’assurance qu’ils seront conservés. les dix à quinze prochaines années. Mais il La page de ce passé industriel et du s’annonce par contre réellement novateur. » chancre qui en a découlé va toutefois Duferco a piloté toute la dépollution et la réenfin se tourner. Les premières esquisses affectation du site. Il a collaboré à l'élabodu redéveloppement de ce site viennent ration d'un Master Plan avec la commune d’être dévoilées par le propriétaire Duet la Région wallonne, qui balise zone par ferco. Il s’agit de l’aménagement d’un nouzone le devenir de ce site. Sa mission est veau quartier mixte de 550 logements sur maintenant de trouver des investisseurs dix hectares. On y retrouvera également pour chaque phase. « Nous avons déjà inle premier Outlet Mall urbain de Belgique vesti près de 50 millions pour la dépollution (soit les fins de série des marques de luxe, et la mise en place d’infrastructures rouamputées de 40 à 60 % du prix de vente tières, précise-t-il. Nous ne pouvons bien initial), une crèche de 42 lits, des espaces évidemment pas tout supporter en matière de loisirs, des bureaux et un projet d’agrid’endettement. » Les Français de Samfi-Inculture urbaine. Un programme ambitieux
espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
vest et le promoteur monégasque DCI vont donc investir dans ce projet à hauteur de 160 millions d’euros. Ils ont donné leur feu vert aux premières esquisses dessinées par les bureaux d’architecture B2AI, Henri Garcia Architecture et Urban Architectes. « Nous avons vraiment souhaité avoir une
Cet immeuble iconique de 11 étages se veut un geste architectural
recherche de qualité dans notre projet, en étant particulièrement exigeant, sur l’architecture, fait remarquer Olivier Waleffe. Elle sera contemporaine, durable et dynamique. Situé au nord du site, ce quartier est appelé à jouer le rôle d’entrée de ville. L’ensemble se doit d’imposer une image forte, cohérente, pour la nouvelle identité du lieu. » Résidentiel. La majorité des immeubles seront implantés de manière à créer des intérieurs d’ilots privatifs. Ils seront situés pour la plupart le long du canal, avec vue sur celui-ci. La typologie de logements sera diversifiée. Des commerces de proximité et de l’horeca seront également prévus, de même qu’une crèche, une résidence-services, une maison médicale. « Il y a également une volonté de se réapproprier les berges du canal, qui sont longtemps restées inaccessibles aux habitants, précise Olivier Waleffe. Il faudra donc rouvrir les vues et créer des aménagements publics qui poussent à la détente. » Un boulevard urbain. Situé à l’entrée du site, le passage à niveau sera remplacé par un pont, intégré au nouveau boulevard d’entrée de ville. À l’intérieur du site, la mobilité douce sera particulièrement mise en avant. Des pistes cyclables seront aménagées sur tout le site. Les parkings
seront par exemple mis entièrement en sous-sol (pour 90 % des véhicules). Ce qui fait habituellement exploser les couts sur un site dépollué. Ce n’est pas le cas ici. Par un subtil jeu de mise à niveau et de perspectives, le site sera surélevé de 3,5 mètres au-dessus du chemin de fer, de manière à pouvoir construire les parkings sans surcouts. Toujours au rayon mobilité, les développeurs misent beaucoup sur la route de contournement qui sera aménagée pour désengorger le quartier. L’Outlet Mall urbain. « Une première mondiale, s’avance Olivier Waleffe. Ces projets étant normalement situés à l’extérieur des villes. » Les développeurs ont longuement analysé le concept commercial qu’ils allaient déployer sur ce site. En est ressorti un Outlet Mall de 13 000 m2. Un concept qui a déjà fait ses preuves ailleurs, dont notamment à Maasmechelen. « Lors du Master plan, les citoyens ont souhaité que la mixité soit présente. Le manque d’offre en prêt-à-porter de qualité était particulièrement souligné. Nous ne voulions pas d’un shopping center ou d’un retail park de type « boites à chaussures ». » Une promenade commerciale dessinera les déplacements. Ce projet devrait par ailleurs créer plus de 300 emplois pérennes. > Xavier Attout
l fort, symbole du renouveau des Forges de Clabecq. © B2AI, Henri Garcia et Urban Architectes.
interview
« Elle se veut urbaine, dynamique et durable »
Fabrice Rossi est architecte au sein du bureau Henri Garcia.
> Quelle philosophie architecturale avez-vous voulu développer pour le quartier Confluent ? La volonté a été de créer une architecture urbaine contemporaine, dynamique et durable pour le quartier nouvellement créé. Situé au nord du site, ce quartier est appelé à jouer le rôle d’entrée de ville. L’ensemble se doit donc d’imposer une image forte, cohérente et déterminante pour la nouvelle identité du lieu. L’architecture proposée correspond à l’évolution des objectifs urbanistiques et paysagers choisis. Ainsi, le jeu varié des gabarits, des percements ou encore des choix de matériaux apporte un réel dynamisme aux quartiers. Ajoutons que les choix d’aménagement se sont portés sur la volonté de créer des espaces de vie conviviaux, laissant la place à la mixité des fonctions et à toutes les générations. > On voit qu’il s’agit d’une architecture relativement contemporaine pour ce type de projets en Brabant wallon. Pourquoi avoir fait ce choix ? Les études réalisées en amont via un Master Plan, des études techniques du sol, la lecture du paysage, la mobilité, des études de faisabilité, d’esquisses, de modélisation et de coupes ont clairement orienté les architectures proposées sur le site. Arriver à cette réflexion demande beaucoup d’engagement, non seulement des bureaux d’études mais, avant tout, des opérateurs économiques du projet et des pouvoirs locaux. > Quel sont les avantages de travailler avec d’autres bureaux ? Nous avons approché le projet graduellement, c’est-à-dire que nous avons travaillé par étape, de la grande échelle à la plus petite en se fixant à chaque fois des objectifs. Nous confrontions ainsi nos idées et remarques à chaque état d'avancement. La confrontation dégage des solutions plus cohérentes face à la problématique. Elle permet d’ouvrir un maximum de réflexions. > Propos recueillis par X. A.
5 05
U© espace-vie 2010 n° 203 espace-vie juillet mai 2018 281 l l
l l
dossier
Du soleil de la Côte d’Azur à la pénombre d’un ancien site industriel
De l’agriculture urbaine sur les toits C’est l’une des particularités du projet : les toitures de l’Outlet Mall seront réservées au développement d’une agriculture urbaine de qualité. Les produits qui en sont issus seront destinés principalement aux restaurants et aux habitants du quartier. Un concept qui a déjà fait ses preuves à Monaco et qui sera développé à Tubize selon les mêmes principes. C’est la coopérative Terre de Monaco qui a été sélectionnée. Son concept est de valoriser les espaces plats « par la création de parcelles productives en fruits et légumes, aromates et fleurs comestibles, qui respectent les valeurs de la culture bio et de la permaculture. Nous organisons un écosystème complet autour de nos projets touchant ainsi l’aspect éducatif avec des cours, des conférences, des ateliers et des dégustations. » À Tubize, près de 10 000 m2 seront dédiés à la culture maraichère organisée dans le respect de la permaculture.
« Ce concept d’agriculture urbaine nous a vraiment séduits, explique Olivier Waleffe. Il répond aux souhaits de plus en plus exprimés des consommateurs qui veulent retrouver les produits du terroir, de saison, cultivés de manière respectueuse du sol et de l’environnement. Sa conceptrice monégasque viendra chez nous pour constituer une équipe de six personnes à temps plein et lancer le projet. Nous ne voulions en tout cas pas d’un potager partagé, qui dépend du bon vouloir des habitants et qui peut tomber à l’abandon après quelques mois. Il y aura ici une vraie visée sociale, pédagogique et fonctionnelle. »
Satisfaire entre 60 et 250 personnes par jour Les produits cultivés seront vendus sur le site dans une serre installée sur le toit. On y retrouvera des légumes cultivés, des fruits, des œufs et d’autres produits
dérivés. Une production qui permettra de satisfaire entre 60 et 250 personnes par jour, en fonction des récoltes. « Il ne sera plus nécessaire de prendre sa voiture pour acheter des légumes frais, ni de se les faire livrer. Ce concept présente de multiples avantages tels que la culture bio, le principe du 100 % recyclage, le compost qui sera réutilisé sur place, le zéro emballage, le zéro déchet ou encore la vente directe des produits. » Enfin, ce projet aura également des répercussions pédagogiques et éducatives. Des stages avec les enfants, des ateliers avec les personnes âgées ou encore des séances de jardinage propice à la réinsertion de certains jeunes sont également prévus. Un restaurant de 30 à 40 couverts sera également aménagé. Il utilisera bien évidemment les produits cultivés quelques mètres plus haut. > X. A.
@B2AI, Henri Garcia et Urban Architectes
La dernière phase dans trente ans Le Master Plan a balisé le développement des 87 hectares des anciennes Forges de Clabecq. Le Quartier Confluent est le premier volet d’un important renouveau. Une fois que celui-ci sera lancé, les constructions s’étaleront sur dix à quinze ans. La Province implantera également une école au nord-ouest du site. L’intercommunale inBW est également char-
06 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
gée de développer une importante zone économique de 20 hectares. Elle dispose aujourd’hui de tous les éléments pour lancer les opérations. Une nouvelle phase, purement résidentielle, est également prévue. Le permis permettant de développer le quartier dit Les Coteaux vient d’être délivré. La dernière phase ne sera pas prévue avant trente ou quarante ans.
« C’est une réelle opportunité pour Tubize de bien connaitre son avenir, fait remarquer Olivier Waleffe. Il s’agit d’une poche de développement structurée. » > X. A.
Interview
Ne pas oublier la fonction productive dans les nouveaux aménagements
« La ville productive est essentielle » Claire Scohier est
Densification de l’habitat et intensification de l’emploi ne sont pas des notions antinomiques. La rénovation urbaine doit inclure l’économie productive. Il faut toutefois développer des solutions inventives pour que logements et industries puissent coexister.
L’
émergence de nouveaux quartiers amène son lot de questions. Dont notamment celles liées à la place occupée par le travail dans ces nouveaux développements mixtes. On évoque souvent les fonctions résidentielle, commerciale, de bureau. Un peu moins celle liée à des petites ou moyennes entreprises. Voire à des artisans. Une situation étonnante, surtout quand on sait que ces nouveaux quartiers sont essentiellement aménagés sur d’anciens lieux de haute activité industrielle et économique. > Qu’entend-on par ville productive ? Il s’agit d’un concept qui est compliqué à définir. Cela part un peu dans tous les sens. Certains l’entendent au sens très large. C’est-à-dire qu’ils y incluent déjà l’industrie créative et les services aux entreprises. Alors que, dans l’imaginaire des gens, il s’agit essentiellement de production matérielle. En fait, chacun définit cette notion en fonction de ses intérêts et de ses réalités. > Et vous, comment définissez-vous cette notion ? Je la vois dans un sens moins large, principalement centrée sur les activités matérielles. > Pourquoi êtes-vous favorable au maintien ou au retour de l’activité productive en ville ? Car il s’agit d’un élément essentiel. Les modes et organisations de fabrication ont évolué au fil du temps. L’industrie traditionnelle s’est largement diversifiée et de nouveaux types de fabrication se sont développés. Il est important de pouvoir maintenir des emplois peu qualifiés à proximité des centres-villes. En Région bruxelloise il y a, par exemple, une grande déconnexion entre les emplois proposés et la demande, de nombreuses personnes peu qualifiées qui ne trouvent pas d’emplois de qualité. Il est donc important de remédier à ce problème. > Quelle est la place de l’économie industrielle en ville, dans un tissu urbain dense et dans un contexte de concurrence avec d’autres fonctions telles que le logement ? C’est une bonne question. Savoir quel type d’activité peut s’installer à tel endroit et pour quelle raison est essentiel. Il y a des
chargée de mission auprès d’InterEnvironnement Bruxelles.
activités productives qui sont très utiles à une ville. Elles doivent être situées à proximité de voies d’eau, dans des lieux où on peut récupérer du béton, du fer et autres. Mais il faut avant tout garder un lien entre activités, localisation et production. > Quels sont les principaux écueils au retour de l’activité économique dans les villes ? Il y a aujourd’hui un fantasme en matière de mixité des fonctions. Penser à l’économie productive sans y associer la logistique et les besoins d’espaces n’est pas concluant. Car c’est faire fi des nombreuses nuisances sonores ou techniques. La cohabitation entre le résidentiel et les grosses entreprises sera, quoi qu’on en dise, toujours compliquée. > Les habitants sont-ils prêts à accepter les nuisances et autres désagréments qui y sont liés ? Il y a toujours les pionniers. Cela passe par la mise en place d’un produit d’appel. Ces pionniers élimineront les premières nuisances. Et dans vingt ans, la situation se sera nettement améliorée. > Y a-t-il, en Belgique ou à l’étranger, des exemples de ville productive ? Le plan Canal, à Bruxelles, prévoit cette mixité des fonctions. Le discours du bouwmeester Kristiaan Borret n’est, à cet égard, pas inintéressant. Il a une volonté de garder une ville productive. Mais, vu sa formation d’architecte, il imagine davantage les gabarits que les questions économiques. Or, il faut partir de ce qui existe. > Et à l’étranger ? Des villes comme Hambourg ont réussi à combiner les fonctions, du moins dans les discours. Mais dans les faits, les activités culturelles et résidentielles ont souvent pris le dessus. > Votre conclusion sur la question ? L’économie productive dépend de là où on l’installe, et comment. Il faut garder des zones monofonctionnelles dans une ville. Les grandes industries produiront toujours des nuisances problématiques. Il faut donc assumer certains inconvénients. Alors que dans d’autres cas, la mixité est possible.
« Il y a des activités productives qui sont très utiles à une ville. »
07
> Propos recueillis par X. A. espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
aménagement du territoire
Ouvrir les esprits pour garder un statut de précurseur pour la ville de demain
Quand des citoyens se mobilisent pour réinventer leur ville Si le dossier de l’extension de L’esplanade est encore enterré pour au moins deux ans, il continue de susciter quelques remous. Des citoyens sont en train de définir leurs souhaits pour cette zone alors que les politiques ouvriront en fin d’année le champ des suggestions à la population.
L
08
e dossier de l’extension de L’esplanade n’est pas encore prêt à arrêter de faire parler de lui. Et ce devrait encore être le cas durant les trois ou quatre prochaines années. On connait, pour rappel, la volonté de Klépierre, le propriétaire du centre commercial, d’ajouter 20 000 m2 aux 32 000 m2 déjà existants. Un souhait mis au placard l’été dernier. Le temps que la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve réalise un Schéma d’orientation local (SOL). Une manière de baliser le développement d’une des principales entrées de ville de Louvain-la-Neuve, autour de la gare. Un site qui concentre de multiples projets tels que des logements, des bureaux et un immeuble mixte destiné à accueillir les futurs occupants chinois du CBTC (China Belgium Technology Center). Différents acteurs (promoteurs, propriétaires, habitants, commerçants, usagers de la gare…) seront consultés dans les prochains mois dans le cadre de ce SOL. D’ici là, certains habitants ne souhaitent pas rester les bras croisés. Ils ont sollicité un architecte, Rémi van Durme, pour qu’il mette sur pied un outil qui permettra d’inspirer les citoyens sur le devenir de L’esplanade et de ses alentours. « L’idée n’est absolument pas de mettre sur pied un contre-projet à celui imaginé par Klépierre, explique Anne Quévit, présidente de l’Association des Habitants. Nous souhaitons avant tout nous interroger sur ce que nous pourrions proposer comme alternative. Nous sommes donc en train de sensibiliser, de développer la capacité d’analyse et de former les citoyens de l’entité à comprendre les espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
atouts et le potentiel de ce site. L’objectif est de créer une conscience citoyenne qui permettra d’avoir toutes les cartes en main pour proposer un projet exemplaire lors du Schéma d’orientation local (SOL). Nous sommes une sorte de laboratoire citoyen. »
Ouvrir le champ des possibles La plupart des acteurs de cette initiative sont issus de l’Association des Habitants de Louvain-la-Neuve. Pour la première fois, ils ont fait appel à un regard extérieur pour donner sens à leur démarche. « Nous voulons démontrer que quelque chose de réaliste et de différent est possible, lance l’architecte Rémi van Durme, du collectif Horizontal. Il s’agit d’une ébauche qui montre qu’il est possible d’envisager des solutions cohérentes en tenant compte de l’importance socioéconomique de cette zone. » Et quand on regarde les premières esquisses dévoilées, on aperçoit sans conteste une nouvelle vision. Avec une urbanisation différente, plus aérée et diversifiée. « L’idée est d’ouvrir le champ des possibles, poursuit Rémi van Durme. Nous avons présenté un scénario d’aménagement. Mais rien ne dit que ce sera celui-là qui sera mis en avant. Il n’est pas figé et reprend plusieurs parcours urbains. » On y voit notamment une série de douze bâtiments verticaux de six étages, laissant la gare à ciel ouvert. Des passerelles permettent de passer d’un bâtiment à l’autre. Le boulevard de Wallonie est également redessiné, séparé par une simple berme enherbée.
Le collectif Horizonal a dessiné les contours de ce que pourrait ê
De quoi permettre la création d’un parc d’un hectare à l’entrée de Louvain-laNeuve. « La proposition actuelle est monofonctionnelle, fonctionne en vase clos, privatise l’espace public et utilise l’espace d’une manière extensive, lance Rémi van Durme. A contrario, nous proposons une mixité des fonctions, un projet ouvert sur la ville, à une échelle urbaine et qui crée de l’espace public. » Et le collectif de lancer une proposition relativement concrète pour l’exemple, ajoutant 36 000 m2 dans un programme mixte, qui pourrait comprendre des logements (16 000 m2), du bureau (12 000 m2), des commerces (5 000 m2), une halle de marché (1 000 m2), un espace dédié à l’agriculture urbaine (4 000 m2) et de grands espaces verts. Une répartition qui permettrait de limiter la part globale du commerce à 50 %. « Je pense qu’il y a vraiment une légitimité des habitants
de pouvoir se réapproprier un pouvoir de proposition, fait remarquer Anne Quévit. Les citoyens sont aussi une force de proposition et d’évolution. »
Klépierre ne perd pas main et observe le mouvement Différents ateliers vont maintenant être mis en place en 2018 pour faire connaitre la démarche. Le Schéma d’orientation local devrait quant à lui être bouclé en 2020. Nous en sommes actuellement au stade du diagnostic des enjeux, qui est réalisé par la Ville. Viendront ensuite les phases de participation et d’élaboration. « Louvain-la-Neuve doit réellement devenir un laboratoire pour la ville de demain, explique Rémi van Durme. Ce site est stratégique, situé à proximité de la gare et du RER. Les fonctions qui seront localisées doivent pleinement relever le pari des besoins stratégiques de
être l'espace dédié aux futurs quais de la gare, de même que l'entrée de ville. © Horizontal
la ville. Il faut un projet pluriel qui parle à tous. Pour ce qui est de l’entrée de ville, il est nécessaire d’avoir une structure paysagère forte qui définit directement l’identité de la ville. Quant à la gare, le fait que ce soit un terminus n’oblige pas de la recouvrir mais on peut par contre vraiment y mêler des espaces publics. » Reste que malgré toutes ces bonnes volontés, le promoteur Klépierre garde les clés de la destinée de son projet. Les élections communales d’octobre figent en tout cas toutes discussions d’ici là. Une bataille juridique pourrait même s’ensuivre si les principes du Schéma d’orientation local n’agréent pas entièrement Klépierre. Un élément qui ne permettrait à aucune des parties d’en sortir grandie, la voie médiane étant aujourd’hui privilégiée par les autorités communales. > Xavier Attout
09 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
environnement
Un nouveau décret entrera en vigueur le 1er janvier 2019
Pollution des sols : vers des objectifs plus réalistes De nombreux sols wallons sont pollués. La législation actuelle ne permettait pas de suffisamment faciliter leur dépollution et de les remettre dans le circuit. C’est désormais possible. Une manière supplémentaire de réaménager et de réaffecter les centres urbains à d’autres fonctions.
L
es stigmates des anciennes activités industrielles n’ont pas encore disparu du paysage wallon. Les terres sont aujourd’hui encore victimes de ces pollutions qui se sont accumulées pendant des dizaines d’années. S’il était plus aisé auparavant de construire sur des terrains vierges et de laisser les terrains pollués de côté, il en va autrement aujourd’hui. L’accent est mis sur le redéploiement de ces espaces, le plus souvent très bien situés. Pour faciliter la mise en œuvre de ces ambitions, un nouveau décret entrera en vigueur le 1er janvier 2019. Il doit permettre une dépollution plus aisée des terrains. Un élément qui doit, à terme, améliorer la qualité de vie et l’état de santé des habitants wallons.
recyclage des terres polluées qui sera bénéfique pour l’environnement et qui contribuera à préserver les terrains « propres » à l’instar des zones vertes et des terrains agricoles. « Ce décret favorise une gestion parcimonieuse de la ressource foncière par le recyclage immobilier et la réaffectation des sites existants, après assainissement », explique Olivier Pondoza, expert chez AG Environnement, société spécialisée dans l’assistance et la gestion environnementale. Et Julia Mess, du cabinet d’avocat HSP, d’ajouter : « Ce décret va
faciliter la réaffectation, après assainissement, des stocks de fonciers usagés. Il va permettre une gestion adéquate des pollutions historiques et sécuriser les transactions immobilières sans les ralentir. »
Quelle est la situation actuelle ? On compte aujourd’hui 3 795 hectares de friches, qui sont répertoriées sur 2 113 sites. Ces réaffectations des terres polluées doivent diminuer l’étalement urbain. > Xavier Attout
Quel est l’objectif de ce décret « Sol » ? Il en est à sa quatrième version depuis 2004. Son but est de permettre la remise dans le circuit économique des friches industrielles et des terrains contaminés. Un
Qu’est-ce qui va changer ?
10 10
Auparavant, il fallait remettre à l’état initial les terres polluées. Un défi trop élevé pour les entreprises en charge de cette mission. Notamment par rapport aux couts relatifs aux études d’orientation et de caractérisation. Ce qui avait pour conséquence de bloquer de nombreux projets. Des seuils de valeurs ont été déterminés pour évaluer le niveau de risque et le moment où il convient d’investiguer la pollution du terrain. Si on dépasse ce seuil, un danger existe pour la santé, pour les écosystèmes et pour les eaux espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
souterraines. A contrario, un terrain dont les concentrations en substances potentiellement polluantes se trouvent sous le seuil ne présente aucun risque pour la santé humaine. La nouvelle norme de l’objectif d’assainissement a été fixée dans ce décret, à 80% de la valeur seuil.
De nombreux objectifs On peut en relever plusieurs, dont la révision des normes pour certains types d’usage, le fait que l’ensemble des valeurs seuils déclenchant l’obligation
de réaliser une étude de caractérisation a été revue à la hausse afin de réduire la réalisation d’études superflues, ou encore la démarcation plus claire entre l’application des législations déchets et sols, la gestion différenciée des terres excavées et la simplification des procédures. Ajoutons enfin que la mise en œuvre simplifiée de la banque de données de l’état des sols doit notamment permettre aux notaires chargés de la vente d’un bien d’informer l’acheteur d’une éventuelle pollution du sol de son futur terrain.
Cartographier le potentiel éolien est essentiel
interview carte blanche
Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte
Jean-François Mitsch travaille dans le secteur de l’énergie depuis 2005 et est expert éolien. Il est à l’initiative de la Fédération des coopératives et est
Une carte blanche de Jean-François Mitsch, expert éolien
membre de la Fédération de l’environnement.
V
u l’anarchie qui règne au niveau de l’implantation des éoPour mettre en oeuvre les résultats de la cartographie éolienne, il liennes, une cartographie du potentiel éolien local est une faudra compléter le dispositif par plusieurs biais : étape nécessaire. L’éolien est généralement porteur de débats très clivants : pour et contre s’opposent des arguments que l’un 1. Définir les parcelles impactées (terre agricole, forestière, ZACC, et l’autre n’entendent pas. Confrontée à ces deux constats, soit terrain à bâtir, le long des infrastructures publiques…) et, si nécesl’anarchie des promoteurs et le phénomène NIMBY, la commune saire, établir un plan d’expropriation. La commune dispose de plus de Genappe a pris plusieurs initiatives. Elle s’est engagée dans la de 400 hectares de terres qu’elle pourrait ainsi valoriser (échanger, convention des maires à réduire son bilan CO2 de 40% à l’horizon revendre, remembrer…). 2030. Ce qui doit permettre de soutenir la consommation annuelle 2. Lancer des études d’incidences à l’initiative du pouvoir public. de 12 000 ménages (Genappe en compte 6 500). 3. Monter des structures pour financer et exploiter le projet avec Pour mener à bien cet objectif, la commune a initié une cartogrades partenaires privés (promoteurs et les coopératives), en veillant phie du potentiel éolien local, à garder une majorité capable sur accompagnée par un comité le long terme de préserver l’inté« L’initiative de Genappe est une mixte : élus, techniciens, cirêt général et un retour financier première en Wallonie depuis le toyens, et soumise à enquête majoritaire pour la commune. publique. Il est évident que 4. Créer un comité d’accompadéveloppement éolien en 2003 » certains riverains resteront gnement des projets dans lequel plus impactés visuellement se retrouveront riverains, poupar l’éolien, ou par l’exposition sonore, mais ces nuisances peuvent voirs publics, exploitants pour que, du début à la fin, la dynamique être compensées et réduites par différents dispositifs, que seule respecte le bien-être de la population. l’autorité publique peut exiger (réduire les normes sonores la nuit 5. Planifier, sur le même principe, les autres filières (hydraulique, par exemple). Cette cartographie doit identifier toutes les possibisolaire, isolation, mobilité…). La cartographie de l’éolien est une lités d’implantations d’ici à 2050 et doit établir un classement des première étape pour mener à bien les objectifs 2030-2050. sites prioritaires (liés à un équilibre des contraintes environnementales et financières). Cette approche pourrait se généraliser dans les communes pour éviter l’anarchie constatée et développer des projets qui s’intègrent Cinq principes à suivre dans une politique globale énergétique, non spéculative, solidaire Cette initiative est une première en Wallonie depuis le dévelopet durable, tout en utilisant parcimonieusement le territoire. La pement éolien en 2003. Seuls des plans pour les zones d’activité majorité des bénéfices reviendront ainsi à la collectivité pour finanéconomique ou le transport d’énergie existent actuellement. Cette cer l’enseignement, la culture, l’emploi, la solidarité, les autres secplanification donne la possibilité d’un contrôle financier par le pouteurs de l’énergie (isolation, mobilité). Et pourquoi pas réduire les voir public. impôts locaux ?
11 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
culture BW
Les CEC : entre expressions artistique et citoyenne
Des années de pratique à l’épreuve des textes Actifs sur le terrain des arts vivants et plastiques, les centres d’expression et de créativité (CEC) sont aussi riches que variés. Dans des ateliers et lors de stages, enfants, ados et adultes y expriment par l’art des préoccupations citoyennes.
L
es centres d’expression et de créativité (CEC) ont pour mission de favoriser le développement culturel des individus et des groupes par l’expression, la créativité et les pratiques artistiques, afin qu’ils puissent inventer et participer à la vie sociale et culturelle. À la différence d’une académie ou d’un cours artistique particulier, les CEC visent donc l’expression citoyenne et l’émancipation sociale et culturelle autant que l’expression artistique. En 2009, la Fédération Wallonie-Bruxelles promulguait un décret créant un cadre à la fois quantitatif et qualitatif pour un secteur régi pendant 30 ans par une simple circulaire. L’arrêté d’application du décret était voté en 2014. « Entre 2009 et 2014, ni la Fédération Wallonie-Bruxelles ni la Fédération pluraliste des CEC n’ont proposé de formations ou d’actions particulières pour formaliser l’action des CEC, souligne Isabelle Gillard, coordinatrice-directrice de la seconde. Depuis 2014, l’enjeu est qu’un maximum d’opérateurs comprennent le décret et atteignent, chaque année, un palier supérieur de budget. Un autre enjeu est de faire entrer les CEC dans les accords du non-marchand, liés au décret emploi, pour obtenir des emplois subventionnés supplémentaires au même titre que les centres culturels, les associations des secteurs de la jeunesse et de l’éducation permanente. »
12
C’est que la plupart des CEC sont nés d’initiatives individuelles d’artistes proposant un atelier chez eux, au sein d’une maison de jeunes, d’une association de quartier, d’une école de devoirs, d’un centre culturel, d’un centre de jour pour personnes handicapées… Ces ateliers ont fonctionné pendant des années avec peu de espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
moyens humains, souvent une poignée de bénévoles, beaucoup d’enthousiasme et de bonne volonté… et quelques deniers publics. Le Brabant wallon héberge 25 CEC aux activités extrêmement variées : arts plastiques, du cirque ou de la parole, les modes d’expression sont multiples. Les Ateliers d’art de la Baraque existent à Louvain-laNeuve depuis les années 70. À l’origine, des artisans et des artistes du quartier éponyme occupaient un bâtiment agricole appartenant à l’UCL, y créant un atelier après l’autre : sérigraphie, couture, garnissage de fauteuils, sculpture, presse… Sept ateliers ont ainsi été créés pour leur pratique professionnelle, à côté du hall servant de lieu d’exposition et d’une salle de danse. De temps à autre, artistes et artisans y organisaient aussi des stages et ateliers. En 2015, l’organisation change avec un nouveau conseil d’administration et l’engagement d’une personne pour coordonner l’ensemble. Chaque espace est réattribué et l’identité des lieux est redéfinie, avec de nouveaux objectifs et de nouvelles missions. « Huit plasticiens ont désormais leur atelier ici, explique la coordinatrice Fanny Hancisse. Ils répondent à nos objectifs et notre identité en travaillant à partir de matériaux recyclés ou sur des thématiques environnementales comme la production de déchets. Ils développent différentes disciplines : illustration, collage, création de costumes, scénographie, gravure, peinture et vidéo. »
Donner une place à chacun « On vise la création d’un espace communautaire, précise sa collègue Pomme Richard, à la fois éducatrice spécialisée et artiste. Avec le projet ‘L’Espace des pos-
sibles’, par exemple, nous invitons le public de ‘Un Toit, un Cœur’ (UTUC), des personnes en grande précarité et des sansabri, à travailler sur l’utopie. J’ai pris l’habitude d’aller les chercher au centre de jour. Ensemble, nous travaillons essentiellement des techniques d’impression, le dessin, la gravure et l’illustration. » En 2016, le projet a abouti à Refuges, une exposition de pho-
1
2
3
tographies argentiques prises par Pomme. « Pour eux, poser un acte de création finie est difficile. Ils ont tendance à s’auto-saboter. Je les ai donc photographiés et ils sont devenus sujets créateurs. On racontait leur quotidien. Ils se sont beaucoup plus sentis mis en valeur. Ensuite, il y a eu la création du projet cuistax pour les 24 heures vélo de Louvain-la-Neuve. Cela a abouti à un chouette dispositif déambulatoire, alors que les 24 heures avaient été annulées. » « Ce qui est enthousiasmant, c’est d’arriver à les inclure petit à petit dans ce qui se passe ici et à se sentir partie prenante du lieu, poursuit Fanny. De leur donner le sentiment d’appartenir à autre chose qu’au centre de jour ou à la rue. Au départ, l’objectif social du CEC était clair : donner une place à chacun ! »
Des publics de tous horizons Chaque année, quelque 350 personnes fréquentent les Ateliers d’art de la Baraque. Elles prennent part aux ateliers hebdomadaires (quatre pour les adultes, un pour les enfants), aux stages organisés pendant les vacances scolaires ou aux cycles de workshops sur des techniques spécifiques, telles que la céramique, la gravure…, avec des artistes qui gravitent autour du CEC.
4
6
5
1
7
Les Ateliers organisent aussi des stages communs avec L’École de cirque du BW, autre CEC qui y a son siège administratif. À Beauvechain, soucieux d’une démarche pédagogique et citoyenne, le Théâtre des 4 Mains propose des ateliers d’expression théâtrale depuis plus de 25 ans. « Cela a commencé lentement, avec les enfants de la maison, puis du quartier, confie Carine Dubois, coordinatrice des ateliers. Le but était d’ouvrir le théâtre aux gens de la région. Au fil du temps, les ateliers se sont développés. Aujourd’hui il y en a 10, et 130 participants, adultes et enfants. Les spectacles créés collectivement permettent de prendre la température des préoccupations des gens qui participent aux ateliers. On y trouve des personnes très aisées qui côtoient des jeunes ou des adultes en situation de précarité. En septembre 2017, on a participé à une expérience théâtrale avec Fedasil et la metteuse en scène Frédérique Lecomte. Trois résidents du Centre d’accueil de Jodoigne ont participé aux ateliers et à la création Out of the Box. Ce projet a permis la rencontre de groupes qui n’étaient pas destinés à se croiser. » > Caroline Dunski
Fêtes, stages, expos… la saison des CEC se poursuit > Le 26 mai, les Ateliers d’art de la Baraque fêtent la fin des ateliers de la saison 2017-2018.Au programme : expo, ateliers ouverts, animations et autres surprises. 1 rue des Artisans – 1348 Louvain-laNeuve – 0478 75 06 09 – www.ateliersla-baraque.be > Du 25 au 27 mai, après une saison de création autour du thème de la « crise », les participants des Ateliers du Léz’arts exposeront leurs œuvres 2018. Trois jours festifs en perspective. Carrefour culturel de Genappe – 38 rue de Bruxelles – 0488 89 93 78 – www.lesateliersdulezarts.be > Les 26 et 27 mai, le Théâtre des 4 Mains organise une présentation festive sous le sceau de la rencontre, d’un bouquet de créations collectives nées des ses ateliers théâtre hebdomadaires, pour découvrir, s’émouvoir, réfléchir, se passionner autour de ces divers univers théâtraux qui portent la parole de leurs participants. 103 rue Longue – 1320 Beauvechain – 010 86 07 31 – www.theatre4mains.be > Du 9 au 23 juin, le CeC ETc du Centre culturel de Tubize présente le résultat de sa saison Voisines, voisins, voisinages. Dans cette perspective, familles, personnes seules ou en groupe sont invitées à mettre Tubize, Clabecq, Oisquercq et Saintes en bocal, le 1er juin à 17 heures, dans un atelier ouvert à tous. 124 boulevard Deryck – 1480 Tubize – 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be Les CEC proposent aussi des stages d’été pour les enfants, les ados et les adultes. Visitez leur site Internet pour connaitre les programmes !
Photos : 1 et 7 : Théâtre des 4 Mains Fête des ateliers 2017 © Ger Spendel 2, 3, 4 et 5 : Ateliers d’art de la Baraque © Pomme Richard et Mathieu Golinvaux 6 : CeC ETc © Centre culturel de Tubize
13 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
culture BW
Rencontre culturelle entre les habitants des deux régions
Kunsten Bo(!)s des Arts, un impertinent m2 Ce 21 mai, lundi de Pentecôte, le Kunsten Bo(!)s des Arts réunira une trentaine d’artistes flamands et wallons dans le Kasteelpark de Lembeek (Halle). Au cœur du projet : rencontre, découverte et convivialité.
D
epuis 2016, les centres culturels de Halle, Beersel, Tubize, Ittre, Rebecq, Braine-le-Château et le Centre culturel du Brabant wallon organisent le Kunsten Bo(!)s des Arts. Un parcours artistique fédérateur de nos deux communautés, qui se tient dans un lieu rassembleur à la frontière linguistique. En 2017, près de 4 000 personnes se sont retrouvées dans le Bois de Hal. Soit plus de visiteurs que n’en attirent quotidiennement les tapis de jacinthes. La 3e édition, quant à elle, se tiendra au Kasteelpark de Lembeek. « Nous cherchions une liaison symbolique autour de la frontière linguistique, souligne Maïté Saint-Guilain, coordinatrice du projet. En allant à Lembeek, nous nous rapprochons du canal. »
On balise ! Un dizaine d’associations de l’Ouest du Brabant wallon ont proposé à leur public respectif de créer des totems qui baliseront les lieux et organiseront la signalétique sur le site. La MJ et le CEC de Tubize, le Plan de cohésion sociale de Brainele-Château, l'Espace marionnette, Equinoa asbl, les ateliers Récréactifs de Rebecq… ont créé une douzaine de totems en papier mâché, sur une structure réalisée par Allal Al Barraghi du Centre culturel du Brabant wallon. Le 21 mai, Pinocchio, un renard, un aigle, un robot, une abeille… nous montreront le chemin. > C. Du.
14 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
24 artistes proposeront plus de 50 moments artistiques pendant l’après-midi du congé de Pentecôte. Au programme, de la musique, du théâtre sans paroles, Les trois petits cochons, un spectacle joué alternativement en français et en flamand… Pour la nouvelle édition de l’évènement, les partenaires souhaitaient accentuer les collaborations artistiques et susciter encore mieux les rencontres. Dans ce cadre, ils ont commandé une création théâtrale sur ces questions de convivialité et de vivre ensemble, à un comédien flamand et un comédien wallon.
Qu’est-ce qui nous rassemble ? David Galle et Alexandre Dewez avaient pour mission d’établir une collaboration artistique intense et de proposer une forme adaptable pour pouvoir tourner dans différents lieux. Ils ont opté pour un ton résolument décalé, comme l’était celui de Halte aux Thuyas, dans lequel Alexandre interprétait un fonctionnaire atypique de la section cadre de vie à la Fédération WallonieBruxelles.
David et Alexandre évoqueront le fameux « m2 de Halle », fleuron belge au même titre que le plan incliné de Ronquières, la tour d’Yser, le Zwin ou la baraque Fraiture. Les comédiens ont imaginé un dispositif pouvant accueillir une centaine de personnes : d’un côté, les Wallons, de l’autre, les Flamands. Et pour les germanophones ou les touristes qui ne sont aucun des trois ? Pour ces derniers, cela risque d’être (un peu) sportif. Ils pourraient être amenés à choisir un camp… Mais cela restera du théâtre, que le public n’ait aucune crainte ! Quand tout le monde est prêt, Alexandre et David dévoilent le mètre carré. « On le célèbre, on raconte son histoire, le fait qu’il est amené à disparaitre, car c’est un problème politique majeur à l’approche des élections, la question doit être réglée ! Du coup, nous aussi, David et moi, on risque de disparaitre ! Puisque nous en sommes les gardiens depuis qu’on l’a découvert. C’est de notre job dont il est question ! » S’ensuivra une réflexion sur le fait que les protagoniste vont perdre leur job, qu’ils n’ont pas envie qu’il soit séparé, ce fameux m2. Pour aller chez qui ? Pour en faire quoi ? Peut-on le revendre à un investisseur étranger ? Etc. « Un moyen aussi de parler du fait que David et moi, depuis qu’on bosse là, on est voisins ! On y vit dans ce m2, même si c’est pas grand, on a chacun notre côté. Un moyen pour parler de nos différences, de nos ressemblances, du fait qu’on a quand même réussi à vivre ensemble toutes ces années… » À découvrir parmi de multiples propositions amusantes, interpellantes ou émouvantes ! > Caroline Dunski
Lundi 21 mai, dès 13h – Kasteelpark, Bondgenotenstraat à Lembeek GRATUIT ! www.kunstenboisdesarts.be
agenda 05/18 épinglé pour vous…
En mai à Hélécine / théâtre en plein air Eux sur la photo Une petite annonce dans le journal : Hélène cherche la vérité sur sa mère, morte lorsqu’elle avait trois ans. Son seul indice : deux noms sur une photographie retrouvée dans des papiers de famille. Une réponse arrive : Stéphane a reconnu son père ! Une histoire, belle et forte, d’amour et de secret de famille, racontée le long d’un parcours par 54 photographies et trois acteurs. Les 9, 10, 11, 12, 18, 19, 20, 25 et 26 mai à 21h – les 13, 20, 21, 27 mai à 12h 0483 46 36 35 (du lundi au samedi, entre 14h et 18h) – www.maisonephemere.be di 6/5 à 15h, à Braine-l’Alleud / jeune public Josette Josette, c’est la grande godiche sur la photo de classe, celle qui regarde tout le temps par la fenêtre, la grande qu’on voit passer dans le village. Josette est perdue dans les nuages, cachée dans ses dessins, enfouie sous un fouillis de mots jolis. Y a de la joie dans son cœur. Y a de la musique dans sa tête. Josette, c’est l’histoire vraie d’une petite fille, un peu différente, née en 1940 à Muno, un petit village gaumais. Muno est libéré par les Américains en 1945. Oui, mais Josette, pour être libérée, sur qui peut-elle compter ? Dès 8 ans 02 384 24 00 – www.braineculture.be di 6/5 à 16h, à Louvain-la-Neuve / musique TRAGAWDOUKOUTRRR ! – Ode au gaffophone Bouteillophone, porciphone, chaise musicale, violon à clous, caddie de supermarché ou aspirateur en la bémol, Max Vandervorst fait de la musique avec des instruments qui n’en étaient pas avant de croiser la route de Gaston Lagaffe. Pour les 60 ans de ce maestro totalement allumé, avec ses complices Fred Jannin et Thierry Tinlot, Max Vandervorst, a conçu un hilarant hommage au gaffophone, cet instrument mythique à la puissance destructrice inégalée. 010 61 60 15 – www.ccbw.be lu 7/5 à 20h, à Nivelles / théâtre interactif Fight Night Cinq challengers. Cinq manches. Votre vote. Il n’y aura qu’un seul survivant. Le meilleur ? Pas sûr ! Dans Fight Night, c’est le spectateur qui contrôle la situation ! Sur scène, cinq acteurs à départager. Lequel ira jusqu’au monologue final ? À vous de décider ! Bien sûr, les comédiens essaieront d’influencer vos choix et de vous rendre corruptibles. Il y aura, comme dans toute élection démocratique, des sondages, des coalitions, des campagnes, des débats, des référendums… le Collectif Ontroerend Goed fera tout pour que le meilleur… ne gagne pas ! Un spectacle interactif qui questionne la pertinence de la démocratie participative et la tyrannie de la majorité en bousculant nos tabous les plus profondément ancrés. 067 88 22 77 – www.ccnivelles.be
ma 8/5 à 20h, à Genappe / cinéma documentaire Les Enfants du dehors Ce documentaire de Mariette Feltin place la caméra à hauteur d’enfants et nous fait partager les plaisirs de l’apprentissage, dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, où deux enseignantes de l’école maternelle ont fait le pari de modifier l’espace même de leur école en créant un petit jardin sauvage. Pour les petits citadins, la terre, la boue, les plantes, les cailloux redeviennent objets « naturels », de ceux qu’on ne possède pas, mais avec qui on entretient une relation concrète. Alors parler, compter, acquérir des savoirs, vivre avec les autres deviennent des expériences actives, attentives… La projection du film sera suivie d’un échange en toute convivialité. 067 77 16 27 – www.ccgenappe.be sa 19/5 à 20h30, à Chastre / musique Souper-concert des T’Zigales Six voix féminines complices pour faire vibrer la vie, des Balkans à la Géorgie en passant par la Turquie ou la Grèce, cap à l’Est pour célébrer l’énergie intérieure, celle qui anime les chants traditionnels polyphoniques de ces contrées. Envoutement garanti... Avant le concert, dès 19 heures, un buffet chaud/froid nous fera également voyager vers la Grèce et les Balkans. www.jardinages.fikket.com sa 26/5 à 20h, à Waterloo / théâtre Colon(ial)oscopie Deux personnages clownesques, drôles et grinçants dans un spectacle incisif et désopilant, abordent notre rapport ambigu à notre passé colonial... Racisme ordinaire, situations sarcastiques, les tensions entre le Nord et le Sud s’incarnent avec humour, dévoilant la violence physique et morale de notre passé colonial. Ce récital satirique laisse progressivement place à un règlement de comptes familial... et national. 02 354 47 66 – www.centre-culturel-waterloo.be
culture BW
invitation L’Amour en Vers Pour sa 13e édition, le festival écoresponsable et de musique acoustique vous donne rendezvous sur le site du vieux Château de Walhain : pieds nus dans l’herbe verte sur fond de ruines médiévales du patrimoine historique wallon, c’est dans un cadre enchanteur que vous profiterez de concerts acoustiques, de spectacles pour petits et grands, d’animations cirque, lecture de contes et vélo Kamishibaï, d’une séance de yoga, d’ateliers « Do it yourself » et d’une jam session autour du feu. La restauration se fera en mode auberge espagnole ou au bar où vous pourrez déguster une petite restauration bio et/ou locale. À l’affiche : Jean-Claude, Maya, Cromlec’h, Atome 98, une fanfare de percussions… Samedi 5 mai 2018 à partir de 13 heures Château de Walhain Rue du vieux Château 1457 Walhain Entrée gratuite (P.A.F. au chapeau) Pour arriver détendu, pensez au covoiturage et au vélo ! www.lamourenvers.be
di 27/5 à 10h, à Tubize / sorties en famille La culture s’endimanche : Le vélo Kamishibaï Un dimanche créatif et culturel pour toute la famille, une belle journée pour découvrir la tradition du Kamishibaï : un vélo, une histoire imagée et un raconteur. Le spectacle sera suivi d’une animation autour du conte, l’occasion de recevoir quelques astuces pour raconter les histoires. 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be
Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon
15 espace-vie mai 2018 n° 281 l
l
portrait invitation
Comment naissent nos nouveaux quartiers ?
> Ciné-débat autour du film « Huis clos pour un quartier » Débat en présence du réalisateur Serge Steyer
> Exploration de trois expériences urbanistiques déjà concrétisées à Waterloo, Genval et Hamme-Mille
Un ciné-débat pour décortiquer ensemble les liens entre urbanisme et démocratie locale.
Venez découvrir ces nouveaux quartiers et confronter le point de vue du promoteur, de l’élu et du citoyen sur le processus d'émergence de ces lotissements.
Lundi 28 mai De 20h à 22h Centre culturel de Rixensart
Samedi 2 juin De 9h à 16h
38, place Communale - 1332 Genval
Genval - Papeteries (11h30)
Waterloo - Bella Vita (9h30) Beauvechain - Lotissement du Chabut (14h30) Deux possibilités : - Départ en car du parking Baudouin à 9h, boulevard Baudouin 1er à Louvain-la-Neuve (pique-nique à prévoir ou possibilité de se restaurer sur place). Retour à 16h. - Effectuez une seule des trois visites, en rejoignant les points de rendez-vous (voir programme complet sur mubw.be).
Infos et réservations obligatoires. Inscriptions avant le 25 mai par mail m.urbanisme@ccbw.be ou par téléphone 010 62 10 53 Tarifs : Ciné-débat (4 €) / Journée de visite (15 €) / Ciné-débat + journée de visite (16 €)
016 © .Mille et Une. France espace-vie juilletFilms 2010 /n° 203 3 Ouest l
l
Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne–Bureau de dépôtt : Bruxelles
ciné-débat et visites