Espace-vie n°292 | Juin 2019 - Les reconversions multiples des bâtiments scolaires

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Belgique–België PP 1300 Wavre 1 BC 0481 Bureau de dépôt 1300 Wavre

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espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

L’exemple de l’Athénée Folon à Wavre Les reconversions multiples des A bâtiments scolaires L

ARCHITECTURE A Un A demi-siècle de créativité pour DDV

LOGEMENT E UnSpremier pas pour l’habitat alternatif

CULTURE BW BW CULTURE L’usage L au cœur des réflexions et des actions


Il est question d’ancrage dans ce numéro. Un ancrage important qui coïncide avec la reconnaissance légale

sommaire

édito

Un ancrage de l’habitat léger dans le Code wallon de l’habitation durable. Désormais, l’habitat alter­natif est reconnu pour

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En deux mots

les multiples qualités qu’il porte et transporte aussi, car

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Dossier Les anciennes écoles, une reconversion comme une autre

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Aménagement du territoire Le Stop au béton sera bien une réalité

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Architecture Un demi-siècle de créativité pour le bureau DDV

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Logement Un premier pas pour l’habitat alternatif

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Patrimoine Court-Saint-Étienne et ses mutations

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Carte blanche Factures d’énergie lourdes, factures sociales multiples

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Logement, habitat, urbanisme… l’usage au cœur des réflexions et actions

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Politique culturelle : Comment mettre les droits culturels en œuvre ?

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Visite guidée De la 3D à la réalité… Comment naissent nos quartiers ?

cet habitat rencontre l’un de ses fondements pionniers, celui de la mobilité. Une mobilité liée aux trajectoires de vie de ses habitants, qu'ils se tournent vers ce type d’habitat de plein gré ou par la pression de la contrainte socioéconomique. Soulignons la reconnaissance de la créativité populaire d'habitants, doublement maitres d'ouvrage et d'usage. Mais il faudra redoubler de vigilance pour endiguer le laisser-faire et la spéculation immobilière qui risqueraient d'enfermer les habitants dans une situation inextricable. La question de l'habitat léger soulève la problématique de l'accessibilité au logement, notamment public. Il faudrait en effet que celles et ceux qui font de l'habitat de transit un non-choix aient la possibilité d’habiter l’espace de leur choix. > K. Haoudy

Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon.

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Éditeur responsable : CCBW - Coordination : Xavier Attout, Karima Haoudy, Laurence Roland (culture BW) - Rédaction : X. Attout, C. Dunski Équipe de la Maison de l’urbanisme : X. Attout, A. Chevalier, K. Haoudy, M. Schmetz - Président de la Maison de l’urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : IPM Printing - Tirage : 7 200 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-Étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et du Brabant wallon. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : Pierre Blondel Architects

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Feu vert pour le contournement de Wavre La fonctionnaire déléguée, via un argumentaire de 22 pages, a octroyé le 28 mai à la DGO1 le permis d'urbanisme relatif au contournement-nord de Wavre. Celui-ci concerne la création d'une voirie qui permettra de relier la N25 à hauteur de Grez-Doiceau et le parc d'activités économiques de Wavre-nord. De quoi désengorger le centre de Wavre et dynamiser l'activité économique du zoning. 4 190 courriers de contestation avaient été envoyés lors de l'enquête publique. La suite ? Il ne fait aucun doute que des recours suivront. De la part de la commune de Grez-Doiceau auprès du ministre, de la part de particuliers auprès du Conseil d'état. Ce dossier vieux de vingt ans n'est donc pas encore prêt à trouver son épilogue.

« Pour lutter contre l’étalement urbain, réfléchis­ sons à la mise en place d’un « per­ mis de division » de manière à encadrer la trans­for­mation des immeubles de lo­ge­ment existants. » Jacques Teller, professeur en aménagement du territoire à l’ULiège.

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Un itinéraire vélo de 34 km, qui permet désormais de rejoindre Louvain-la-Neuve à Louvain, a été mis en place en l’honneur du professeur Georges Lemaître (18941966), le père de la théorie du Big Bang. Sur le chemin, huit stations didactiques équipées de QR-codes informent les cyclistes sur la vie et les recherches de Georges Lemaître, le Big Bang et l’évolution de notre univers. Cette piste cyclable a vu le jour grâce à la collaboration de l’UCLouvain, de la KU Leuven, des villes d’Ottignies-Louvain-la-Neuve et de Louvain et des provinces du Brabant wallon et du Brabant flamand.

en deux mots

Une piste cyclable du Big Bang, de LLN à Louvain

La revitalisation de la gare d’Ottignies est en route Le devenir des abords de la gare d’Ottignies est en pleine réflexion. Plusieurs projets se sont déjà succédé, dont celui de rehausser complètement le niveau du sol et de créer un ensemble mixte comprenant du commerce et des bureaux. La gare des bus serait également réaménagée. Pour cette dernière, une première étape vient d’être franchie avec le déblocage par la Région wallonne d’un montant compris entre 2 et 3 millions pour réaliser cette plateforme modale.

Soit le nombre de millions débloqués par la

Une nouvelle voirie fait débat à Rebecq

Région wallonne pour lutter contre la fracture

Intense débat actuellement à Quenast, dans la commune de Rebecq. L’exploitant de la carrière de porphyre souhaite étendre sa zone d’extraction, qui arrivera à terme d’ici six ans. Ce qui impliquera la suppression de la drève Léon Jacques où transitent chaque jour entre 6 000 et 8 000 véhicules. Le tracé de la nouvelle voirie, proposée au nord du site par l’exploitant, ne satisfait par contre pas les riverains. Un panel citoyens de 48 personnes va être mis sur pied pour se prononcer.

Brabant wallon. Ces travaux concernent 640

énergétique dans les logements publics du logements dans la province.

> Caramba, encore raté pour le promoteur de la tour-hôtel de Wavre (96 mètres de haut) ! La Ville de Wavre a refusé la seconde demande de permis, suivant l'avis de la fonctionnaire déléguée. > Michel Dachelet, nouveau fonctionnaire délégué à Liège 1, deviendra début juillet inspecteur-général au sein du département de l’Aménagement du territoire et de l’Urbanisme de la Wallonie. Il succède à Jean-Pol Van Reybroeck. espace-vie juin 2019 n° 292   l

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dossier

La plupart des projets font l'objet de démolitions / reconstructions

Les anciennes écoles, des reconversions sans surprise Les projets de reconversion d'anciennes écoles sont plutôt rares ces dernières années en Brabant wallon. Il s'agissait le plus souvent de projets mineurs. Avec Val Véna, sur le site de l'ancien Athénée Folon, à Wavre, on entre dans une autre dimension. Même si aucune trace du passé n'est préservée.

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e site ressemble à un immense terrain financent l’opération en ayant acheté le vague. Un seul bâtiment subsiste d’ailfoncier à un cout inférieur. « La pression leurs au milieu de ces 2,4 hectares situés foncière est un corollaire de la qualité de à proximité du centre de Wavre : la strucvie en Brabant wallon, explique Mathieu ture en béton, plutôt massive, de l’ancien Michel, président de l’APIBW. Cette Athénée Folon, bâtiment scolaire abanpression foncière crée, de plus, un désédonné en 1995, faute d’élèves. Un édifice quilibre dans notre province. Le cout d’un complètement désossé aujourd’hui. De logement y est 100 000 euros plus cher quoi lui permettre de devenir d’ici 2021 la que dans les autres provinces wallonnes. pierre angulaire du nouveau projet immoLes pouvoirs publics se doivent donc de bilier Val Véna, qui comprendra à terme favoriser l’accès à la propriété des Bra152 appartements. Et de tourner la page bançons (ndlr : les moins de 40 ans, dans d’un dossier qui a viré depuis vingt ans au ce cas-ci). » mauvais feuilleton. Propriété de la « Pour les écoles, les traces du Régie des Bâti- passé sont rarement préservées. ments, qui n’en fera Comme on le voit régulièrement rien pendant une dans le cadre des reconversions dizaine d’années, l’école est cédée des anciennes friches en 2007 à la Proen résidentiel. » vince pour l’euro symbolique. Celleci confiera ensuite le site à la Régie fonAu total, on retrouvera six bâtiments cière provinciale, aujourd’hui appelée dans le projet Val Véna : cinq nouvelles Agence de promotion immobilière du constructions et une rénovation. « L’idée Brabant wallon (APIBW). a été de créer un quartier dynamique et attractif pour tous », explique Daniel De Repartir d’une feuille Buck, l’un des architectes en charge du blanche projet au sein du bureau Pierre Blondel Douze ans auront été nécessaires pour Architects. Et Pierre Blondel d’ajouter : mettre sur pied un projet et trouver un « Ce projet n’est pas bien différent de promoteur pour construire des logements la reconversion d’une ancienne friche à prix abordables, selon la politique mise industrielle. Il s’agit également de reparen place par l’APIBW. Il s’agit de DPI, une tir d’une feuille blanche pour dessiner un association momentanée entre Thomas nouveau quartier de vie qui soit accueil& Piron et Jean-François Thiran. Près lant et qui intègre toutes les notions de 60 % des appartements seront venactuelles en termes d’espaces publics, dus 15 à 30 % moins cher que les prix du d’espaces verts et de performances marché. Le solde sera par contre vendu énergétiques. Le fait qu’il s’agisse d’une aux prix du marché. Les promoteurs ancienne école ne change rien du tout. espace-vie juin 2019 n° 292   l

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Aucun élément du passé lié à l’établissement scolaire n’a été maintenu, à l’exception du bâtiment, qui possédait une architecture particulière. Il est d’ailleurs très rare d’avoir un bâtiment scolaire avec des fondations aussi solides. Le plus souvent, ces bâtiments possèdent des fondations plus fragiles. Je ne connais en tout cas pas de reconversion


d’envergure d’une école en un ensemble résidentiel. Cela doit surement exister, à l’une ou l’autre exception. Mais ce n’est pas une mutation courante. Le plus souvent, le site est rasé pour redémarrer un autre projet. L’avantage, c’est qu’ils sont souvent situés à proximité du centreville. »

Une dizaine de cas en Brabant wallon Il existe peu ou pas d’exemples de reconversion d’écoles en Brabant wallon. L’ancienne école de Genval a bien été transformée en un ensemble de logements, après une préservation de sa façade. Son affectation avait toutefois changé à plusieurs reprises avant cette reconversion en résidentiel. À Hélécine, l’ancienne école des filles de Linsmeau sera transformée d’ici peu en quatre logements et un espace polyvalent. Mais la plupart des projets concernent plutôt des démolitions/reconstructions. On le voit actuellement à Braine-l’Alleud, où l’ancien lycée a été entièrement démoli il y a quelques mois. Un ensemble résidentiel d’envergure devrait y être construit d’ici peu. À Beauvechain, sur le site de l’ancien lycée de Hamme-Mille, on retrouve dorénavant du logement intergénérationnel. « Une vraie réussite de reconversion, signale Marc Deconinck,

l’ancien bourgmestre local. Il n’était pas possible de garder les logements actuels. » Les bâtiments ont également été démolis. À Gistoux, l’ancienne école communale sera démolie pour y développer un projet de logement public. À Nivelles, l’ancienne école de Thines suivra la même voie pour y développer un projet résidentiel sur 23 ares. « En Brabant wallon, je n’ai pas souvenir d’anciens collèges ou athénées qui ont été transformés en projet résidentiel d’envergure, fait remarquer l’ancien fonctionnaire délégué Christian Radelet. Seules des petites écoles de village sont éventuellement reconverties. » Autre tendance : certains collèges situés en centre-ville pourraient être déplacés pour permettre le redéveloppement d’un projet urbain. C’est par exemple le cas à Waterloo, où l’Institut des Sacrés-Cœurs, situé en plein centre, devrait passer à la trappe pour dégager l’horizon dans le cadre du projet du Cœur de ville. À Wavre, il a été question il y a peu de démolir l’Institut de la Providence, également situé en plein centre, pour y développer un important projet de logements. Le projet est toutefois en stand-by. « Les traces du passé sont donc rarement préservées, note Pierre Blondel. Comme on le voit dans les reconversions actuelles. » > Xavier Attout

interview

« Comme les nervures d’une feuille »

Pierre Blondel est l’architecte du projet Val Véna.

> Vous avez remporté le concours de la réhabilitation de ce chancre il y a près de dix ans. Un dossier de longue haleine… En effet, mais j’ai déjà connu pire ! Même s’ils sont longs, les délais sont encore raisonnables. Dans ce type de projet, il faut être patient, le temps que tous les éléments se mettent en place. > Quelle est la philosophie du projet ? Nous avons souhaité créer un quartier accueillant, vivant et qui laisse une large place aux espaces verts. L’implantation et les gabarits des nouvelles constructions ont été étudiés afin d’optimiser les vues, les dégagements et les ensoleillements de chaque logement. Les nouveaux bâtiments entourent l’ancienne école, comme les nervures d’une feuille. D’où l’appellation Val Véna. > Le bâtiment de l’ancienne école possède une architecture particulière. C’est elle qui vous a guidé dans ce projet ? Oui, en effet. Le bâtiment possédait de grandes terrasses, qui n’ont pourtant jamais été utilisées comme telles. Nous avons décidé de les mettre en valeur et de miser sur des terrasses en gradins. Cela se reflète dans l’ensemble du projet puisque nous retrouvons cette structure dans les autres bâtiments. Un grand patio a été réaménagé au cœur de l’édifice. Ce bâtiment est en tout cas très curieux. Il s’agit d’un mélange de brutalisme anglais et de métabolisme japonais. L’usage du béton est prépondérant. On peut donc dire que l’architecte de l’époque a tenté quelques expériences. Et qu’il a dû sérieusement grever le budget ! > Propos recueillis par X. A.

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Ce chancre devrait complètement changer de visage d'ici 2021. © Pierre Blondel Architects et X. A. espace-vie 2010 n° 203 espace-vie juillet juin 2019 292 l  l

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aménagement du territoire

Une nouvelle vision du territoire pour répondre aux défis de demain

Le Stop au béton sera bien une réalité Le Schéma de Développement du Territoire a été définitivement adopté fin mai. Ce qui signifie que la Wallonie dispose enfin d’un nouveau plan stratégique pour redessiner son territoire et mettre fin à l’étalement urbain. Et possède une feuille de route pour répondre aux enjeux à venir.

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l a été adopté in extremis. Lors de la dernière séance du Gouvernement wallon avant les élections régionales. Mais qu’importe le contexte, les acteurs de l’aménagement du territoire retiendront simplement qu’ils disposent dorénavant d’un nouveau Schéma de Développement du Territoire (ex-SDER), un outil indicatif qui se situe au sommet de la hiérarchie des outils d'aménagement du territoire. Vingt objectifs ont été fixés. Tour d’horizon des plus marquants.

Pour tenter de s’y retrouver Au sommet de la hiérarchie des outils d’aménagement du territoire, on retrouve donc le Schéma de Développement du Territoire, la nouvelle version du SDER, (Schéma de Développement régional). Il cadre et oriente les pistes pour parvenir aux objectifs. S’il n’a qu’une valeur indicative, il fixe une perspective à long terme et donne les lignes directrices de l’aménagement du territoire à l’échelle régionale. Il s’applique aux schémas communaux, pluri-communaux, au plan de secteur et aux guides régionaux et communaux d’urbanisme. Il n’a en revanche pas d’effet direct sur les permis. Pour les permis, il y a le CoDT (Code de Développement territorial). Il reprend l’ensemble des dispositions légales en matière d’aménagement du territoire. C’est en quelque sorte la « boite à outils » du développement du territoire.

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Réduire l’artificialisation des terres Le SDT entend réduire de moitié l’artificialisation moyenne annuelle des terres d’ici 2030. L’objectif est de se situer sous la barre des 6 km2 par an empruntés à la nature. à l’horizon 2050, il ambitionne de mettre totalement fin à la consommation de terres nouvelles. Pour y parvenir, un mécanisme de compensation pourra être mis en place. Il consistera en la désartificialisation d’une surface strictement égale à la surface artificialisée. Développer 30 % des nouvelles zones d’activité économique sur les terres déjà artificialisées dans un premier temps (2030) et 100 % d’ici 2050 constitue un autre exemple de mesure de lutte contre l’étalement urbain et de préservation des terres naturelles, agricoles et forestières. Reconstruire la ville sur la ville En termes de création de logements, l’objectif à l’horizon 2030 est qu’un nouveau logement sur deux soit implanté au cœur des villes et villages et non plus en périphérie. à l’horizon 2050, l’ambition est que ce soit le cas pour 75 % des nouveaux logements.

Protéger les petits commerces L’implantation des centres commerciaux ne pourra plus porter préjudice aux commerces déjà implantés en ville. Les projets d’une superficie de plus de 2 500 m² ne pourront plus s’implanter en dehors des centres-villes, sauf à démontrer qu’ils ne leur porteront pas préjudice. Réhabiliter les friches à l’horizon 2050, la Wallonie entend réhabiliter l’entièreté des sites reconnus à ce jour comme « Sites à réaménager (SAR) ». Ils représentent une superficie de près de 4 000 ha. L’objectif intermédiaire, à l’horizon 2030, est d’avoir réaffecté 30 % de ceux-ci. Le Végétaliser les lieux de vie > X. A. Pour ramener la nature au cœur du cadre de vie, améliorer la cohésion sociale et freiner la perte de biodiversité, le SDT prévoit également la création systématique d’espace verts et ce dans tous les quartiers de plus de 2 hectares, sur une surface au moins égale à 10 % de la superficie totale de ces derniers. Sur le plan de la préservation de la nature, on notera enfin les liaisons écologiques structurantes à l’échelle régionale (pelouses calcicoles, massifs forestiers, plaines alluviales, etc.). Les porteurs de projets, les communes et autres acteurs de l’aménagement du territoire, devront prendre en considération le respect de ce maillage et le décliner à leur échelle (supracommunale, communale ou locale) lors de leur réflexion. > X. A.


architecture

Le bureau d'architectes nivellois célèbre ses 50 ans d’existence

Un demi-siècle de créativité pour le bureau DDV C’est un des trois plus importants bureaux d’architecture du Brabant wallon. Et l’un des plus anciens. Le bureau DDV est de tous les projets d’envergure dans la province. Spécialisé dans le médical et les projets résidentiels de grande ampleur, il est aussi désormais présent à Bruxelles et à Kinshasa.

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e petit bureau se composait de deux pièces, quelques tables et deux grandes planches à dessin. Rien de plus. En bonus : une vue plongeante sur la Grand-Place de Nivelles, depuis leur fenêtre située au-dessus de la Brasserie des Arts. Ils y voient alors chaque jour, avec regrets, ce qui ressemble à un immense parking à ciel ouvert. Un regard prémonitoire quand on découvre aujourd’hui la manière dont ils ont transformé les lieux. On est en 1969. Woodstock vient de se clôturer. Et, deux jeunes hommes, Jean-Marie Delsaut et Michel Vermeulen sortent à peine de leurs études à Saint-Luc (Tournai). Ils décident dans la foulée de lancer leur bureau d’architecture au cœur de la cité aclote. Un prolongement professionnel d’une vie estudiantine bien active. Et un compromis géographique pour ce Bruxellois et ce Montois.

Nivelles, la chasse gardée Cinquante ans plus tard, le bureau DDV (pour Delsaut, Dussart (Michel, qui intègrera le bureau en 1984), et Vermeulen) est toujours sur pied. Il a même plutôt bien grandi. Trente et un collaborateurs y travaillent. Les projets d’envergure se succèdent, tant dans le médical que le résidentiel. De quoi en faire l’un des plus importants bureaux du Brabant wallon. « Jamais nous n’aurions cru que le bureau allait prendre une telle ampleur et serait toujours aussi actif cinquante ans plus tard, lance Jean-Marie Delsaut, l’un des quatre associés actuels (1). C’est une vraie réussite. Le fruit d’un travail de qualité tout au long de ces années. » Si le duo a commencé par dessiner quelques dizaines de maisons individuelles, il s’est tourné au fil du temps vers les projets médicaux et les ensembles ré-

sidentiels importants. « Notre chiffre d’affaires se répartit principalement entre ces deux activités ». On ne compte plus leurs réalisations en Brabant wallon : l’écoquartier I-Dyle à Genappe, la Grand-Place de Nivelles, le siège de Toyota Belgium à Braine-l’Alleud, le siège de Nivelinvest à Louvain-la-Neuve, le site Fabelta à Tubize ou encore la campagne du Petit Baulers à Nivelles. Des projets souvent situés à Nivelles et aux alentours, un territoire qui est en quelque sorte la chasse gardée de DDV. Il a d’ailleurs obtenu l’important projet de réhabilitation du Val de Thines (avec Assar Architects), où plus de 1 000 logements sont prévus.

Une filiale à Kinshasa « La manière de travailler a vraiment évolué ces dernières années. Les projets sont bien plus axés sur la mobilité et les modes doux, la qualité des espaces publics, la qualité environnementale et énergétique, la réduction de la taille des appartements. Il faut également prendre en compte la participation citoyenne et l’avis de la CCATM. Autant d’éléments qui entraient moins en compte il y a quelques années. » Une autre différence est liée aux relations avec les autorités publiques. « Il est de plus en plus compliqué d’obtenir un permis, explique celui qui n’est pas encore tenté par la retraite. La procédure s’est complexifiée. Développer une architecture innovante est exception-

nel. Notre liberté de création est malheureusement régulièrement brimée. » DDV s’est en tout cas bien diversifié au fil du temps. Il a ouvert une antenne à Kinshasa (DDVkin), sur les bons conseils de l’ingénieur Bruno Fally qui a flairé le potentiel architectural d’une ville où seule une poignée de bureaux était active. Un des collaborateurs, Benoit Vraie, y est désormais présent à temps plein pour démarcher les clients et s’assurer du suivi des chantiers. « Nous y développons des projets résidentiels et de bureaux. Nous y connaissons un beau succès. » DDV est dorénavant également présent à Bruxelles, un terrain de jeu qu’il ne parvenait pas à exploiter jusqu’à présent. Et ce, via le bureau d’architecture BEAI, qu’il a racheté en 2018. « Il comprend cinq personnes qui travaillent à Bruxelles. Il s’agit vraiment d’un bureau de qualité qui développe des projets de bureaux et résidentiels. » > Xavier Attout

(1) O. Groulard, B. Fasbender et O. Dorchy

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logement

Une reconnaissance juridique pour les yourtes, cabanes et autres roulottes

Un premier pas pour l’habitat alternatif L’habitat léger s’envole vers la voie de la reconnaissance. Elle est actée sur le plan juridique. Ce sera par contre plus long à obtenir sur le plan urbanistique. Reste que les mentalités sont en train de changer et que les manières d’habiter évoluent. De quoi ouvrir de nouvelles perspectives ?

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est dans l’air du temps. Les manières d’habiter évoluent de plus en plus. Et évolueront encore davantage à l’avenir. Le contexte économique, social, sociétal, voire environnemental influençant de plus en plus les manières de vivre. On tend donc vers un rétrécissement de la taille des logements, un habitat modulable et évolutif dans le temps, voire de nouvelles formes d’habitat tels que le coliving ou l’habitat léger. Ce dernier vient d’ailleurs de trouver un premier épilogue à un combat de longue haleine mené, notamment, par le Réseau brabançon pour le droit au logement (RBDL) : la notion d’habitation légère (yourtes, cabanes, chalets, caravane, et autres roulottes) sera intégrée, au plus tard le 1er septembre, dans le futur Code wallon de l’habitation durable (1). Cette forme d’habitat touche aujourd’hui peu de monde en Wallonie, mais cette décision permettra peut-être d’émanciper ce qui est un véritable choix de vie. Pour l’heure, cette reconnaissance, qui est avant tout juridique, ne concerne en effet que 15 000 personnes - dont 3 000 habitants dans des logements dit alternatifs. Mais elle va surtout permettre de passer à la vitesse supérieure en matière d’habitat léger. De quoi répondre à une demande du secteur et de s’ouvrir à de nouveaux horizons. « La prochaine étape sera de définir les droits et les obligations de ce type d’habitat », explique Nicolas Bernard, professeur à l’Université Saint-Louis et fin connaisseur de la matière. Et la ministre du Logement, Valérie De Bue, d’ajouter : « Il s’agira surtout de sécuriser ce genre

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d’habitations avec des normes adaptées en matière de salubrité, de sécurité et de surpeuplement. Ces normes feront l’objet d’un arrêté portant entre autres sur la stabilité de l’habitation, son étanchéité, sa ventilation, son volume, sa superficie ou encore sa hauteur minimum. »

Encore du travail sur le plan urbanistique Reste que la partie n’est pas encore gagnée sur le plan urbanistique. Ceux qui y vivent le font le plus souvent dans l’illégalité - le quartier de la Baraque à Louvain-la-Neuve est une exception wallonne. Le cadre urbanistique étant le plus souvent le même que pour une habitation conventionnelle. La difficulté étant, sur le plan juridique, de considérer une roulotte ou une yourte comme un habitat « classique » et devant respecter les normes en vigueur. Ce qui implique par exemple que l’habitat léger nécessite dans neuf cas sur dix un permis d’urbanisme. « Les constructions et les installations doivent en effet respecter les guides d’urbanisme de chaque commune, expliquent Caroline Delforge et Charles-Hubert Born, de l’UCLouvain, auteurs d’une étude intitulée « Habitat léger, aménagement du territoire et urbanisme en Région wallonne. » Des guides qui sont, dans la plupart des cas, inadaptés à l’habitat léger. » Ce qui fait que la plupart des demandes sont aujourd’hui refusées. D’autant que, le plus souvent, l’habitat léger ne peut s’implanter que dans les zones réservées à l’habitat. Même si une nouvelle

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zone dite d’habitat vert a été créée en 2017 (voir ci-dessous).

Éviter la marchandisation via les promoteurs Quid de la suite, après cette reconnaissance juridique ? Le RBDL, et les différentes associations qui travaillent sur la question, souhaitent voir maintenant apparaitre des règles urbanistiques adaptées à leurs besoins. Notamment en établissant une circulaire régionale à destination des autorités et des services communaux. De manière à déterminer des lignes directrices en la matière. Elles souhaiteraient également que les règles en matière de permis soient allégées. Notamment en supprimant l’exigence d’un architecte pour certains habitats légers tels que des préfabriqués ou ceux dont la superficie est inférieure à 40 m2. Un croquis suffirait. Les exten-

sions devraient également être exemptées de permis. Enfin, au niveau du plan de secteur, ces associations réclament la création de lieux spécifiquement dédiés à l’implantation d’habitats légers. L’idée est donc d’introduire dans le CoDT des permis d’autorisation adaptés aux habitations légères. Qu’on les nomme « permis d’installation » ou « petits permis », ils devraient comporter des modalités tenant compte du type d’habitat, de la zone au plan de secteur (agricole, de loisir, ZACC…). Autre élément important à suivre : la définition de critères de salubrité (minimum de mètres carrés au sol, de hauteur de plafond, de mètres cubes, etc.) pour que l’habitat léger soit reconnu comme une habitation. Ce qui devrait faciliter la procédure de domiciliation, aujourd’hui fort contraignante. Enfin, créer des critères de salubrité différents pour les propriétaires-habitants

et les propriétaires-bailleurs, de façon à endiguer la possible marchandisation de l’habitat léger, semble inévitable. De manière à ce que des promoteurs ne s’en emparent pas. « La deuxième lecture de ce nouvel arrêté lié aux critères se fera après les élections, précise Vincent Wattiez, chargé de projet au sein du RBDL. Nous espérons donc que le prochain gouvernement assurera le bon suivi de cet arrêté. Car l’enjeu est de permettre une créativité dans l’habitat alternatif. » > Xavier Attout (avec C. Dunski)

(1) Pour être reconnue comme telle, l’habitation légère ne peut pas être un bâtiment et doit répondre à au moins trois caractéristiques parmi celles d’être démontable, déplaçable, d’un volume réduit, d’un faible poids, ayant une emprise au sol limitée, autoconstruite, sans étage, sans fondations et qui n’est pas raccordée aux impétrants.

La zone d’habitat vert, une nouveauté Le plan de secteur, outil qui détermine l’affectation du sol wallon, comporte une zone urbanisable supplémentaire depuis novembre 2017. Une zone d’habitat vert a été ajoutée au CoDT, de manière à régulariser certaines zones de loisir concernées par la réalité de l’habitat permanent. L’information était quelque peu passée inaperçue à l’époque. Elle revient comme un boomerang suite à l’instauration de l’habitation légère dans le futur Code wallon de l’habitation durable. Selon les règles urbanistiques en vigueur, les personnes qui habitaient jusqu’en novembre 2017 dans des zones de loisir étaient en infraction. Un décret wallon permet désormais la conversion d’une zone de loisir en zone d’habitat vert, sous certaines conditions. Quelles sontelles ? Un : chaque parcelle destinée à recevoir une résidence doit avoir une superficie minimale de 200 m². Deux : sur l’ensemble de la zone, il doit y avoir entre 15 et 35 parcelles à l’hectare. Trois : la superficie des résidences ne peut dépasser 60 m². Elles ne peuvent comporter des étages. Quatre : pour autant que le nombre de parcelles qui leur est réservé ne dépasse pas 2% du nombre total de parcelles, la zone d’habitat vert peut accueillir, à titre exceptionnel, des constructions ou installations favorisant le tourisme alternatif (type yourtes, cabanes dans les arbres…). Ces constructions ou installations doivent également respecter la superficie maximum de 60 m². Cette conversion n’est actuellement réservée qu’à dix-huit zones déterminées par le Gouvernement wallon. Elles sont principalement situées dans la province du Luxembourg. Aucune n’est située en Brabant wallon. « Et il ne devrait pas y en avoir à l’avenir », confie-t-on au service de la fonctionnaire déléguée. > X. A.

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connaissance juridique pourrait créer un nouvel engouement pour l'habitat léger. © François Bizeu espace-vie juin 2019 n° 292   l

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patrimoine

La photographie pour appréhender le territoire

Court-Saint-Étienne et ses mutations  Comment la photographie peut-elle révéler un territoire et être une jauge pour en appréhender les mutations ? C’est l’enjeu du projet qui a rassemblé des stagiaires en communication graphique de l’AID (A Idées Formation de Court-Saint-étienne), installé dans les anciens bureaux des usines Henricot.

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est leur environnement quotidien, celui des usines Henricot. Des usines qui ont profondément façonné le paysage – bâti et mémoriel – de Court-Saint-Étienne. Sous la guidance d’Audrey François, leur formatrice, des stagiaires ont arpenté le cœur de Court-Saint-Étienne pour tenter de dresser le portrait d’un territoire. Cela fait 15 ans qu’Audrey François utilise la photographie comme medium et prétexte pour apprendre un nouveau métier, celui de la communication, à des stagiaires en phase de reconversion professionnelle. Et depuis plusieurs années, Court-Saint-Étienne lui sert d’atelier et d’école à ciel ouvert. Chaque année, après une cogitation avec les stagiaires, une thématique est tracée. Le fil conducteur de 2019 : la mise en relief des mutations du territoire et le questionnement de la place accordée au patrimoine. L’exploration entamée en octobre s’est achevée en février. Objectifs : sonder le territoire, en extraire les singularités, apprendre à l’explorer, passer de l’impression subjective à la prise de connaissance objective et, au final, produire une synthèse collective en vue d’une exposition partagée avec la population locale, à la coopérative Quatre Quarts.

La photographie comme repère

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matière de préservation des traces matérielles (archives, outils, etc.) liées aux usines Henricot. Elle est riche aussi et surtout de membres qui ont connu l’évolution de CourtSaint-Étienne. Christian Alen, président de l’association, fait partie de ceux-ci et a pu relater la trajectoire de ce territoire. L’emprise spatiale conséquente de usines Henricot a permis de prendre conscience de l’importance des chantiers de reconversion. « Ce qui frappe, c’est l’absence de centralité dans le tissu bâti actuel. Où est le cœur de ville ? » Cette question amène à celle de l’évolution à venir : comment relier les différentes séquences paysagères qui font la richesse de Court-Saint-Étienne en ayant ici et là des repères, le patrimoine en constituant un parmi d’autres. La photographie et le travail mené par les stagiaires et Audrey François auront permis, tout au moins, de mesurer cet enjeu à venir. > Karima Haoudy

Des fragments recomposés Pour déchiffrer ces traces, les étudiants sont partis, à mi-parcours, à la rencontre du Patrimoine Stéphanois, association qui depuis 1985 sauvegarde et valorise le patrimoine artistique, historique, culturel et naturel de Court-Saint-Étienne. L’association a mené un travail considérable en

© Yasmina Bourgau

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Dans leur cheminement en quête de ces mutations, les stagiaires ont pu mesurer, à leur échelle, l’entrecroisement de multiples enjeux d’aménagement du territoire. D’autant plus intéressant que certains sont originaires de Court-Saint-Étienne et ont vécu le passage – rapide nous dit-on – de l’industrialisation à la post-industrialisation, tandis que d’autres ont appris à découvrir la commune, au fil des jours.

La densité de population, l’éclosion des nouveaux lotissements sur d’anciennes friches industrielles, la mobilité impactée par cet essor démographique, la mixité – culturelle, sociale et fonctionnelle – générée par les mutations du territoire, le dynamisme de la vie culturelle et associative, l’équilibre entre espaces bâtis et espaces non bâtis et surtout la place accordée à l’héritage patrimonial constituent un faisceau de premières impressions glanées au fil de leur périple. Partant de ces impressions subjectives, ils ont tenté de comprendre l’évolution du territoire, son histoire et plus spécifiquement, le rôle de l’expérience industrielle dans la formation du territoire. Car dès les prémices, les traces éparses de cette aventure industrielle – des monuments célébrant l’instruction et le travail, une toponymie rappelant les figures de proue de l’épopée industrielle, des vestiges bâtis, repères patrimoniaux quotidiens, à l’instar du Foyer populaire, du Hall n°11 ou encore de leur école autrefois bureaux des Usines – semblaient comme autant d’énigmes qu’il fallait déchiffrer. « Du prestige des anciennes usines Henricot, on a l’impression tantôt qu’il est considéré à travers la conservation de bâtimentsrepères comme le Foyer ou encore les anciens bureaux que nous occupons, tantôt il est enfoui voire effacé dans le paysage actuel », confient plusieurs stagiares.


interview carte blanche

Un avis, une opinion à faire partager ? Cette page vous est ouverte

Factures d’énergie lourdes, factures sociales multiples Sandrine Meyer est chercheuse au sein du Centre d’Études économiques et sociales de l’Environnement à l’Université libre de Bruxelles et a coréalisé une étude

Savez-vous que, malgré les conditions relativement favorables de ces dernières années (climat clément, prix des énergies peu élevés), en 2017 la Belgique comptait plus d’un ménage sur cinq rencontrant « des difficultés particulières, dans son logement, à satisfaire ses besoins de base en énergie», ce que l’on appelle la « précarité énergétique » ?

pour la Fondation Roi Baudouin sur la question de la précarité énergétique en Belgique.

© Roger Job

Une carte blanche de Sandrine Meyer, chercheuse

ment plus de temps chez elle et aura besoin de plus de confort thermique, une séparation ou un décès laissera un.e conjoint.e (avec enfants) seul.e face aux factures à assumer, etc. Les ménages les plus vulnérables à la précarité énergétique sont d’ailleurs les familles monoparentales, suivis par les isolé.e.s âgé.e.s. Les ménages locataires (tant dans le parc social que dans le parc privé) sont nettement plus touchés que les ménages propriétaires avec hypothèque.

Cela se traduit concrètement par des factures d’énergie trop lourdes à assumer par rapport aux revenus disponibles (14% Focus sur le Brabant wallon de précarité énergétique mesurée), par des pratiques de sousPar rapport à toutes ces considérations, le Brabant wallon consommation en deçà de ses besoins de base (4,5 % de précasemble tirer son épingle du jeu : il a les revenus par habitant rité énergétique cachée), ou encore dans le ressenti de ne pas les plus élevés en moyenne de la Région, et un parc résidentiel être en mesure de chauffer correctement son logement (6,2 % nettement plus récent que dans les autres provinces wallonnes, de précarité énergétique ressentie). Près de 3 % des ménages notamment le Hainaut ou la province de Liège. cumulent deux de ces formes de « précarité énergétique ». En Toutefois, les moyennes Wallonie, le constat est encore « Le Brabant wallon semble tirer cachent des vérités parfois plus accablant qu’au niveau son épingle du jeu. Il a les revenus très différentes en lissant national suite à une combinailes extrêmes. Si Lasne, par son de facteurs défavorables. par habitant les plus élevés et un exemple, enregistre le niveau Le phénomène est multifaparc résidentiel nettement plus de revenu moyen par habitant cette, il trouve son origine récent. » le plus élevé de la Région, Tudans un faisceau de causalibize se situe bien en-deçà de la moyenne wallonne. Sur le plan tés. Les plus connues et recensées dans la littérature portent de l’immobilier, Waterloo ne recense que 2,8 % de bâtiments sur le niveau des revenus (plus un ménage dispose de revenus datant d’avant 1900 alors que Jodoigne en compte plus de 37%. faibles, plus le risque d’être en précarité énergétique est élevé), Le cout élevé du logement dans la province met par ailleurs le prix des énergies et le logement (taille, qualité notamment sur la pression sur le budget des ménages : en 2018, plus de 3 900 le plan énergétique). En matière de revenus, il faut toutefois se demandes de logements sociaux ont été introduites en Brabant rendre compte que précarité énergétique et risque de pauvreté wallon contre moins de 2 400 en Province de Namur et 1 300 en ne couvrent pas la même réalité : si une grande majorité des Province du Luxembourg. ménages en risque de pauvreté souffre également de précarité Accéder à un logement de qualité et abordable ou, au contraire, énergétique, plus de 40% des ménages en précarité énergéêtre en mesure d’assumer le chauffage d’un logement familial tique ne sont pas en risque de pauvreté et figurent même pour devenu trop grand reste une préoccupation pour de nombreux certains dans la catégorie des revenus moyens. À côté de cela, ménages, même en Brabant wallon. des circonstances plus personnelles jouent également un rôle majeur : une personne malade ou handicapée passera probableespace-vie juin 2019 n° 292   l

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Débat : qu’est-ce qui rend une matière culturelle ?

L’usage au cœur des réflexions et des actions Lors de la dernière Assemblée générale du Centre culturel du Brabant wallon, un nouveau membre demandait en quoi la question du logement est une matière culturelle.Une question intéressante qui aurait pu être étendue à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire.

C’

est qu’en 1993 une Maison de l’urbanisme, organisme agréé par la Wallonie, naissait au sein du Centre culturel du Brabant wallon (CCBW), faisant de l’aménagement du territoire une matière culturelle à part entière. À l’origine de l’association, une série d’actions menées dès 1977 dans ce domaine et un personnage clé, Louis Leduc1, animé par le projet d’organiser le débat avec la diversité des acteurs de l’aménagement du territoire pour rendre cette matière accessible à tous et encourager une citoyenneté active, responsable et critique. L’embryon de la Maison de l’urbanisme prend alors la forme de conférences-débats que l’animateur socioculturel mène avec les jeunes dans des maisons de quartier.

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« La façon dont on habite un lieu est profondément culturelle, souligne Karima Haoudy, coordinatrice de la Maison de l’urbanisme. Le lieu que nous habitons nous façonne et, réciproquement, nous façonnons notre lieu de vie par l’empreinte de nos pratiques. Quand on cantonne la culture à des disciplines artistiques et à un savoir-faire technique stricto sensu, on oublie que des habitants participent aussi de la culture. Le fait d’interroger l’habitat et l’urbanisme permet de faire prendre conscience de l’impact que les usages ont sur le cadre bâti et non bâti. Cela permet aussi aux habitants ‘experts de l’usage du territoire’ de prendre conscience de leur rôle et des autres dimensions inhérentes à l’aménagement du territoire (règlementation, décisions politiques, enjeux connexes tels que la mobilité, l’environnement, etc.). Or, l’usage relève de la culture, lorsque celle-ci est prise dans sa dimension anthropologique et sociologique. Le CCBW est le seul centre culturel qui abrite une maison de l’urbanisme, ce qui constitue une richesse et une opportunité exceptionnelle d’appréhender l’aménagement du territoire dans toute sa complexité tout espace-vie juin 2019 n° 292   l

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en rapprochant le citoyen de son cadre de vie. Quand Louis Leduc a créé la Maison de l’urbanisme, il avait la vision d’un lieu où l’on pouvait rassembler la diversité des acteurs, aux options et opinions divergentes, qui composent le paysage de l’aménagement du territoire - des élus aux habitants - et faire en sorte que l’urbanisme soit l’affaire de tous. »

De l'usage culturel Aujourd’hui, une série de dessins humoristiques, une conférence gesticulée, une pièce de théâtre, un film... sont autant d’outils artistiques ou culturels que la Maison de l’urbanisme emploie pour sensibiliser à l’aménagement du territoire et pour en faire une affaire collective, proche des réalités vécues. Elle explique, fournit les clés pour que les gens se forgent leur propre opinion, avec comme boussole l’esprit critique, en organisant, par exemple, des Midis de l’urbanisme où se rassemblent promoteurs immobiliers, acteurs professionnels et associatifs, pouvoirs publics, habitants, experts académiques… Des enjeux sociétaux – tels que la mixité sociale, la place des enfants, des ainés ou des femmes dans l’espace public – doivent être pris en compte quand on réaménage ou que l’on crée de nouveaux lieux. Car la culture apporte à l’aménagement du territoire une kyrielle d’enseignements. Les acteurs de l’aménagement du territoire sont de plus en plus à l’écoute des lieux pour sonder cette dimension immatérielle. « Il est très important de prendre le pouls d’un lieu, de vérifier les usages qu’on en fait et de tenir compte de la diversité des usagers avant de l’aménager », insiste Karima Haoudy. On parle là de faire entrer les questions d’urbanisme et d’aménagement du territoire dans la culture, mais cela n’exclut pas qu’à l’inverse, animateurs socioculturels et artistes s’emparent de ces questions pour

les traiter sous le prisme de la culture. En 2017, avec le projet Mobile Dreams de PULSART, plateforme brabançonne de sensibilisation à l’art contemporain, c’est la mobilité qu’interrogeaient plusieurs artistes. Le graveur Olivier Sonck et les participants de ses ateliers créaient des jeux de mots ornant des murs de Beauvechain, Genappe et Jodoigne. Avec des élèves d’écoles brabançonnes, Sara Conti, street artiste féministe,


créait une série de performances dans des carrefours pour questionner l’immobilité dans un lieu de mobilité.

permis de nourrir un décret 2 où l’on retrouve une définition de l’habitat léger émanant de la société civile. »

Avec le Réseau brabançon pour le droit au logement (RBDL), né à l’initiative des organismes d’éducation permanente coordonnés par le CCBW, militantisme et culture se confondent. « Dès 2014, le Réseau brabançon pour le droit au logement a concentré son énergie sur une reconnaissance culturelle de l’habitat léger, souligne Vincent Wattiez, animateur du RBDL. Un tas d’actions ont été entreprises : l’événement ‘L’habitat léger en fête’ en 2015, une exposition photographique et une vidéo documentaire, des conférences, des animations, une réponse aux sollicitations des pouvoirs publics… Pendant trois ou quatre ans, nous avons effectué un lobbying culturel pour, au final, convaincre deux ministres de financer une étude menée par l’UCLouvain pour le volet aménagement du territoire et par l’Université Saint-Louis pour la question du droit au logement. Dans un deuxième temps, pour obtenir une reconnaissance règlementaire de l’habitat léger, cette étude juridique, élaborée de manière participative en mettant tout le monde autour de la table selon les principes de l’éducation permanente, a

Une histoire de maux et de mots Alors que s’ouvraient récemment les Rencontres internationales de l’habitat alternatif et de l’habitat léger (RIHAL), Thierry Toussaint, président du RBDL, se rappelait avoir entendu un membre de l’assemblée générale du CCBW dire que l’habitat n’est pas une matière de centres culturels. « Et voilà l’erreur : croire que la culture se résume aux beaux-arts et à l’art en général. Qu’avons-nous fait avec le RBDL ? Nous avons fait ce que l’on demande au centre culturel : étendre et garantir à chacun l’exercice de ses droits culturels. Les habitants de ces drôles de maisons que constituent une yourte, une roulotte, une caravane résidentielle… n’avaient pas le droit de définir eux-mêmes la manière dont ils voulaient habiter, qui est constitutive de leur propre personnalité. Il fallait créer les mots qui correspondent à cette attente, il fallait que ces mots s’assemblent pour faire une définition et qu’elle soit chapeautée par un mot qui parle à tous. Ce mot c’est l’habitat léger. C’est aussi là, un travail

culturel ! Le gros du boulot aura été de définir l’habitat léger, de lui donner une place dans le paysage sémantique. L’habitat léger ce n’est pas seulement une réponse à la crise du logement ou à des défis sociaux et écologiques, mais c’est une véritable alternative sociale et culturelle, qui mène à repenser plus largement et plus loin les perspectives d’habitat des générations futures, grâce à sa créativité, aux questions philosophiques qu’elle soulève et aux recherches techniques à l’œuvre. » > Caroline Dunski

(1) Ancien directeur du CCBW (1937-2003) (2) Le Décret, adopté par le Parlement wallon le 30 avril 2019, reconnait juridiquement l’habitat léger et l’inscrit dans le Code wallon de l’habitation durable (ex Code wallon du logement et de l’habitat durable).

L’urbanisme, de l’écran à la réalité « À l’invitation du secteur de l’éducation permanente, nous nous sommes emparés, en 2018, de la question du rapport entre urbanisme et démocratie, indique Karima Haoudy. Pour aborder ce sujet, nous avons proposé le film Huis clos pour un quartier de Serge Steyer qui décortique les rouages de l’urbanisme. » Que raconte le film ? Nous sommes à Auray, au nord du Golfe du Morbihan dans une région profondément métamorphosée par les marées de bitume. Les paysages exceptionnels y sont dénaturés par une urbanisation galopante et une standardisation de l’environnement et des modes de vie : le tout-pavillonnaire rivé au tout-à-la-voiture. Aux abords d’Auray se présente un terrain à bâtir. Voilà, là, une opportunité pour des élus de proposer une opération innovante en rassemblant autour de la table des promoteurs et un architecte qui défendent leur projet de banlieue pavillonnaire, et deux jeunes urbanistes qui proposent un contre-projet de quartier, sans pour autant avoir consulté l’habitant. Huis clos pour un quartier nous tient en haleine tout au long du processus de négociations, de rapports de force et de collaborations qui sont inhérents à l’urbanisme. À épingler, la qualité de la mise en scène de Serge Steyer, qui exploite habilement les matériaux urbanistiques. La projection de ce film a permis de générer un débat enrichissant sur la fabrique de l’urbanisme en Brabant wallon. À l’issue du film, la Maison de l'urbanisme a prolongé la dynamique de débat en proposant une découverte de lotissements, en Brabant wallon, à trois voix : celles du promoteur-architecte, d’un élu et d’un habitant qui a suivi le projet. Trois points de vue sur le processus de naissance de ces quartiers, des écarts entre réalité et projet et surtout, des usages générés. Cette expérience est poursuivie cette année avec la visite du 22 juin (cf. p. 16).

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> C. Du. espace-vie juin 2019 n° 292   l

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Politique culturelle : Comment mettre les droits culturels en œuvre ?

Le Centre culturel, la maison de tout le monde Au-delà de son travail de diffusion, de soutien à la création et de dévelop­ pement de projets culturels, le rôle d’un centre culturel est de contribuer à une citoyenneté active et de garantir les droits culturels des citoyens.

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Un mémorandum des centres culturels Dans la perspective des élections du 26 mai, par la voix de l’Astrac et d’Asspropro - les associations qui les représentent - les 115 centres culturels de la Fédération WallonieBruxelles (FWB) adressaient un mémorandum aux futurs élus. Outre des moyens financiers et la pérennisation des emplois du secteur, ils réclament notamment une place plus importante pour les politiques culturelles dans la gouvernance publique et le développement de la société : une place à part entière, mais aussi une articulation plus forte entre ces politiques et les politiques sociales, d’enseignement, en matière d’économie, de développement durable, etc. Les centres culturels veulent aussi valoriser et renforcer leur action transversale avec les autres acteurs de la société : écoles, acteurs relevant d’autres secteurs reconnus par la FWB, tels que l’éducation permanente, les bibliothèques, les CEC...

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e Centre culturel du Brabant wallon ne fait pas exception. Faire culture avec et pour les Brabançons wallons, tel est son leitmotiv. Il s’agit de construire, ensemble, un cadre de vie plus juste et plus égalitaire. Il s’agit aussi de renforcer l’accès pour tous aux œuvres, d’accroitre la capacité d’expression et de créativité artistique du citoyen afin de renforcer son rôle d’acteur responsable, de valoriser la grande diversité des patrimoines, de mettre l’artiste au cœur de nos cités, d’offrir des moments conviviaux de rencontre, d’échange d’idées et de débat… Bref, de garantir les droits culturels, partie intégrante des droits humains. Mais concrètement, que sont ces fameux « droits culturels » et comment les centres culturels en sont-ils les garants ? « Au Centre culturel du Brabant wallon, nous mettons l’accent sur nos actions de coconstruction et de médiation culturelle, explique Myriam Masson, directrice adjointe en charge des activités culturelles. Un projet comme Open Stage, mené en partenariat avec les maisons de jeunes du Brabant wallon, mais aussi avec des écoles et des structures d’aide en milieu ouvert (AMO), nous a permis d’inviter des jeunes, parfois accidentés de la vie, à monter sur une scène pour s’y exprimer par le slam, le graff ou encore la danse, sans juger le fond de ce qui était exprimé. » Gaëtan Wathelet est un rappeur de 17 ans. Au Bug-1, Maison des jeunes de Genappe, il a l’occasion de pratiquer le graff et le rap dans le studio d’enregistrement, mais l’Open Stage a été pour lui l’occasion de découvrir d’autres disciplines

des arts urbains. « J’ai réalisé aussi que je n’étais pas seul dans mon coin et qu’il y a toute une communauté. Un tel événement permet de casser les clichés : ceux des rappeurs sur des structures culturelles qu’ils ne fréquentent pas nécessairement et ceux des gens lambda sur les rappeurs. Je suis aussi très content que TV Com ait retransmis l’Open Stage. Cela m’a permis de véhiculer mes messages. »

L'artiste partenaire Les centres culturels sont également des relais entre les artistes et des structures diverses telles que des écoles, des résidences pour personnes âgées ou handicapées… Anne Waltener est prof de français à l’Institut de la Providence, à Wavre. Avec Marie-Pierre Hérion, animatrice Théâtre Jeune public au CCBW, elle veille à ce que chacune de ses classes bénéficie d’au moins une rencontre culturelle par an. Il y a les résidences d’artistes organisées par Ékla dans les écoles, des rencontres ponctuelles avec des écrivains, des réalisateurs de films, des comédiens ou des metteurs en scène… Faire entrer des artistes dans les classes permet aux élèves de se dépasser, de prendre confiance en eux, d’apprendre à accueillir l’autre dans sa différence. « Chaque rencontre avec un artiste a provoqué des remous intérieurs. Toute la sensibilité de l’élève sort sans tricherie. En venant avec ses préoccupations, l’artiste nous emmène ailleurs, à d’autres manières de réfléchir. Accueillir un artiste est un vrai cadeau qui illumine toute l’école et pas juste la classe où il intervient. » > Caroline Dunski


agenda 06/19 épinglé pour vous…

ve 7/6 à 17h30, à Genappe / art contemporain Les Vitr’In en fête Plongez dans l’univers pluriel des artistes résidents des Vitr’In, projet de redynamisation urbaine qui donne l’opportunité à des créateurs d’investir des magasins inoccupés du centreville. Au menu de la balade apéritive : de la musique, des animations, des œuvres en mouvement, des rencontres et une sacrée dose de convivialité. 067 77 16 27 – www.ccgenappe.be ve 7/6 à 20h, à Tubize / théâtre Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran Paris, années soixante. Momo, un garçon juif de douze ans, devient l’ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue pour échapper à une famille sans amour. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim n’est pas arabe, la rue Bleue n’est pas bleue et la vie ordinaire peut-être pas si ordinaire... L’histoire tendre et drôle d’un gamin au franc-parler et de l’épicier arabe de sa rue. Comment échapper à la solitude, à la malédiction du malheur ? Comment apprendre à sourire ? Une histoire qui a fait le tour du monde. 02 355 98 95 – www.tubize-culture.be di 9/6 à 15h, à Wavre / jeune public P.C.R (Petit Chaperon Rouge) Dans cette version du conte, Loup et Petit Chaperon Rouge ne sont pas vraiment taillés pour leurs rôles respectifs. Le premier préférerait rester tranquillement à la maison au lieu de partir en forêt manger un enfant et le second, qui ressemble plus à un Super-Héros qu’à une petite fille naïve, n’a aucunement l’intention de se laisser manger. Nos deux personnages, malgré le poids des traditions qui pèse sur eux, vont tenter de changer leurs destinées. Entre course poursuite, amitié naissante, nuit brumeuse et chasseur fou, ils vont vivre côte à côte des aventures qui leur donneront la force de devenir eux-mêmes. Le spectacle est suivi d’un goûter réalisé avec des produits issus de l’agriculture biologique. 010 22 48 58 – www.columban.be jusqu’au 13/6, à Louvain-la-Neuve / photographie Habiter le campus Comment les étudiants habitent-ils leur campus ? Comment s’approprient-ils les lieux ? Comment s’organisent-ils ? C’est ce que des étudiants en photographie et en journalisme sont allés observer durant un semestre, sans a priori, mais en profondeur, sur cinq campus de l’UCLouvain et sur le site de l’Université SaintLouis à Bruxelles. En résulte un documentaire visuel sur la vie estudiantine vue par des étudiants. 010 47 47 47 – www.tourisme-olln.be

sa 15/6 à 16h, à Malèves-Sainte-Marie / tournée culturelle Scène de villages Envie de passer une après-midi et une soirée conviviale, de profiter de concerts, spectacles et animations gratuits en famille, entre amis ou voisins ? Les habitants de l’Est du Brabant wallon sont invités à (re)découvrir les places de villages où les attendent de la musique, des spectacles, un petit marché local, des animations pour petits et grands. 010 22 91 15 – www.scenedevillages.be sa 22/6 et di 23/6, à Braine-le-Château / performances en tout genre Spectacle Freak Show Le Freak Show comporte des personnages atypiques avec des costumes hors du commun, des strass, des paillettes et des plumes ! Bodypainting, danse, tissu aérien, jonglerie… vous embarqueront dans un univers de folie avec de nombreux artistes talentueux. wizart.showproduction@gmail.com me 26/6 à 20h, à Court-Saint-Étienne / littérature Soirée Peau de louve Peau de louve, c’est un récit en vers de Veronika Mabardi. Muriel, jeune fille qui veut « tout savoir, tout gouter, tout sentir », s’est tissé une peau de lumière avec les histoires qu’elle a lues, entendues, inventées. Changer de peau est son jeu favori. Dans son univers de fiction, toutes les expériences sont possibles. Le jour où elle quitte l’intimité de ses jeux, tout bascule. Confrontée au désir des autres, au pouvoir, au mensonge, elle assiste, impuissante et seule, à l’usure de cette peau, qui se déchire et dont chacun veut un morceau. Commence une quête qui lui fera traverser la ville et l’obscurité à la recherche d’une nouvelle peau. Rencontre avec l'auteure, suivie de la lecture d'un extrait par le théâtre Coeur de Terre. 010 61 38 13 – www.quatrequarts.coop

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

culture BW

invitation Festival Les Afronautes

Les Afronautes (ex Nuit africaine) vous embarquent pour une odyssée dans le système solaire des musiques actuelles africaines et prévoient des escales dans différentes galaxies musicales, sur des iles ou dans des villages, espaces de rencontres et d’échanges. Concerts, performances en déambulation, ateliers divers… rythmeront un voyage entre tradition et modernité.

Samedi 22 juin à partir de 14 heures Domaine provincial du Bois des Rêves, Ottignies gratuit pour les moins de 14 ans 1,25€ pour Article 27 5 € en prévente 10 € sur place www.lesafronautes.be

© Pierre Jeanjean

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portrait invitation

De la 3D à la réalité… Comment naissent nos quartiers ?

> Quartier Bia Bouquet à Walhain (9h45) Avec la participation de : - Jean-Marie Gillet, échevin de l'Urbanisme - Nicolas Van den Steen, agent communal au logement - Sylvie Agneessens, architecte, bureau Urbali - Un habitant du quartier Bia Bouquet > Court Village à Court-Saint-Étienne (13h45) Avec la participation de : - Michael Goblet d'Alviella, bourgmestre - Marjorie Nicolas, développeur chez Equilis - Quentin Defalque, architecte chez ABR - Un habitant de Court Village

Samedi 22 juin 2019 à 9h45 et/ou 13h45

Quand un nouveau quartier sort de terre, on se demande parfois comment il est né. Quels sont les objectifs, les réflexions, les contraintes qui ont façonné le projet. Qui a pu agir ou réagir ? En Brabant wallon, les nouveaux quartiers sont nombreux. Déjà construits ou en cours de développement, ils s’insèrent dans notre cadre de vie, l’influençant, plus ou moins, par leur ampleur ou par les fonctions qu’ils accueillent. Alors que de nouveaux projets fleurissent dans la province, la Maison de l’urbanisme vous invite à questionner la naissance des quartiers Bia Bouquet à Walhain et Court Village à Court-SaintÉtienne et confronter le point de vue du promoteur, de l’élu et du citoyen. En lien avec cette visite, nous organisons une conférence décalée Halte aux Thuyas. Elle se tiendra le 19 juin au Courlieu, à CourtSaint-Étienne.

Rendez-vous le 22 juin à 9h45 à Walhain (2, place Communale) et/ou à 13h45 à Court-Saint-Étienne (3, rue Belotte). Fin de la visite à 16h. Tarif : 5€ (à payer sur place, incluant aussi le sandwich et boissons) Prévoyez un mode de transport : possibilités de covoiturage et de ne faire qu’une seule visite. Réservation obligatoire avant le 12 juin.

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Infos et réservations : m.urbanisme@ccbw.be ou 010 62 10 53

© Maureen Schmetz

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Agréation P102024–Exp.–édit. resp. : CCBW 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne – Bureau de dépôt : Bruxelles

visite guidée


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