Espace-vie n°256 | Novembre 2015 - Le grand chantier de la mobilité alternative

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Belgique - België PP 1300 Wavre 1 PB- PP BC BC-00481 0481 BELGIE(N) - BELGIQUE Bureau de dépôt 1300 Wavre

197 256 novembre 2015 décembre 2009 mensuel mubw.be

espace-vie La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon La revue de la Maison de l’urbanisme / Centre culturel du Brabant wallon

Le grand chantier de A la mobilité alternative L Un réseau cyclable de 1 060 km d'ici dix ans

ENVIRONNEMENT A Aller A au cimetière les pieds dans l’herbe

EURBANISME SDe nouvelles possibilités

d’habiter pour les seniors

CULTURE BW CULTURE BW En L l’air, les arts de la rue mis à l’honneur


Réfléchir le territoire en termes d’aménagement,

sommaire

édito

En selle ! d’environnement, de paysage, de mobilité se fait bien entendu à toutes les échelles. À l’heure où d’importantes

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En deux mots

initiatives sont prises par le Brabant wallon en termes de

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Dossier Un réseau de 1 000 km pour rouler à vélo en sécurité

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Interview de Philippe Allard « La mobilisation a un sens en urbanisme »

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Environnement À Ohain, on va au cimetière les pieds dans l’herbe

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Urbanisme La mutation verte de la banlieue lilloise

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Aménagement du territoire De nouvelles possibilités d’habiter pour les seniors

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Cirque En l’air, les arts de la rue mis à l’honneur

mentalités », avance un des initiateurs de la démarche. Il y a

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De vous à nous

donc encore du chemin à faire pour développer davantage

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Musique 3e édition de « La Ferme !!! », un spectre toujours plus large

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épinglé pour vous… L’agenda du mois

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Midi de l’urbanisme Le graff : légal ou vandale ?

mobilité pour son territoire (et même au-delà), d’autres actions sont menées sur des espaces nettement plus petits : les cimetières. Si, d’un côté, le travail réalisé va permettre la mise en place d’un réseau cyclable de 1 060 km (plan cyclable provincial) et d’actions visant à favoriser une mobilité alternative, de l’autre, c’est tout un modèle de gestion des cimetières qui voit le jour. Pour ce dernier, seules deux communes brabançonnes se sont lancées dans l’aventure du label Cimetière nature « Question de

ces actions. Espérons que l’article consacré au sujet saura en convaincre d’autres car même à cette échelle, les enjeux de l’environnement restent importants. > Catherine Vandenbosch

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Espace-vie est la revue mensuelle de la Maison de l’urbanisme du Brabant wallon - CCBW. Elle a pour objet de vous informer sur des sujets ayant trait à l’aménagement du territoire, à l’urbanisme et à la définition du cadre de vie. Le CCBW y ajoute quatre pages dédiées à l’actualité culturelle du Brabant wallon. Éditeur responsable : édith Grandjean - Coordination : Catherine Vandenbosch, Xavier Attout, Marie-Pierre Uenten (culture BW) - Rédaction : X. Attout , C. Dunski, C. Vandenbosch Équipe de la Maison de l’urbanisme : C. Vandenbosch, A. Chevalier, X. Attout, S. Evrard - Président de Maison de l’Urbanisme : Mathieu Michel Maquette : www.doublepage.be - Mise en page : Béatrice Fellemans - Imprimeur : jcbgam - Tirage : 7 700 exemplaires Adresse : 3, rue Belotte, 1490 Court-Saint-étienne - Contact : 010 62 10 30 ou m.urbanisme@ccbw.be - Site internet : www.mubw.be - www.ccbw.be Espace-vie est publié avec le soutien de la Wallonie et de la Province du Brabant wallon. Imprimé sur du papier recyclé. Publication gratuite (dix numéros par an) pour les habitants du Brabant wallon, 10 €/an hors Brabant wallon (877-7092102-57). Ne peut être vendu. Toute reproduction partielle ou totale nécessite une autorisation préalable de l’éditeur responsable. Dessin : Marco Paulo. Photo de couverture : X A.

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21 Le nombre de sites wavriens qui sont désormais occupés par des conteneurs à verre enterrés. Ils viennent en remplacement des anciennes bulles installées à même le sol. Une première du genre, de cette ampleur, en

Notre dernier dossier relatif aux retards pris dans l’octroi de certains permis d’urbanisme a suscité quelques réactions dans les administrations communales. Basé sur la publication de chiffres théoriquement fiables provenant de la Région wallonne et évoquant les retards des permis passant entre les mains du fonctionnaire délégué, notre dossier a pu paraître réducteur à certains. Notamment car il ne prenait pas en compte une série de dossiers également traités par les services urbanisme. Il faut préciser que ces chiffres n’étaient pas en notre possession. L’information, même partielle, était toutefois suffisamment intéressante pour être publiée. Notons que si certains le souhaitent, la rédaction d’une carte blanche est toujours possible pour élargir le débat.

Près de 1 000 logements sur l’ancien site Arjo Wiggins

en deux mots

Retard de permis, quelques précisions

Nouvelle réhabilitation de chancre en vue à Nivelles. Deux promoteurs ont racheté ce site de 20 ha situé à quelques centaines de mètres du centre-ville. Ils souhaitent y aménager d’ici une dizaine d’années un quartier comprenant 1 000 logements et des bureaux. L’investissement s’élève à 200 millions d’euros. Le propriétaire actuel, Idem Paper, s’est engagé à libérer les premiers hectares d’ici un an et le reste du site devrait être en possession des nouveaux investisseurs dans un délai maximum de trois ans. Une importante dépollution devra avoir lieu.

Brabant wallon.

Une visite guidée pour découvrir l’architecture culturelle du BW Le 5 décembre, la Maison de l’urbanisme vous propose de découvrir en compagnie de leurs architectes trois des neuf édifices présentés dans le futur Tome 15 de la collection Architectures de Anne Norman. L’architecture de la Chapelle Musicale Reine élisabeth, du Mémorial 1815 et de la Maison de village de Nodebais n’auront plus de secrets pour vous. Départ de Court-Saint-étienne à 9 h, retour à 16h30. 20 euros repas compris. Réservation obligatoire sur m.urbanisme@ccbw.be. Plus d’infos sur www.mubw.be

« Le site du champ de bataille vient d'avoir un rayonnement international. Et aujourd'hui on veut le défigurer avec deux éoliennes. Cela ne va pas. » Vincent Scourneau, bourgmestre de Braine-l'Alleud.

> Les Plans de Gestion par Districts Hydrographiques et les Plans de Gestion des Risques d'Inondation sont à enquête publique jusqu'au 8 janvier 2016. N’hésitez pas à donner votre avis. Rendez-vous sur http://environnement.wallonie.be/enquete-eau/ > L’Intercommunale du Brabant wallon produit désormais des pellets dans ses stations d'épuration à partir du traitement de ses boues. Un procédé unique en Wallonie. > Les lauréats du Prix de l’urbanisme et de l'architecture du Brabant wallon seront dévoilés le 1er décembre. Le Tome 15 Architectures, relatifs à « 9 Espaces culturels en Brabant wallon », sera également présenté.

© B. Castay espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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dossier

Les incitants se multiplient pour changer la manière de se déplacer

Un réseau de 1 060 km pour rouler à vélo en sécurité Un réseau cyclable de 1 060 km sera en place d’ici une dizaine d'années. Il reprend les principaux trajets. La Province a rassemblé les forces vives pour dépasser les frontières communales et élaborer différentes actions visant à favoriser une mobilité alternative. Car il y a urgence.

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hangement de paradigme. La Proréseau de pistes cyclables mais aucune vince du Brabant wallon avait déjà politique n’est coordonnée entre les comambitionné en 2011 de faire évoluer l’immunes. Ce qui ne facilite pas les déplaceportante problématique de la mobilité ments. Voilà en résumé le constat effectué à travers le Plan provincial de mobilité. par la Province. Elle veut remédier à ce Un outil suggestif, d’orientation et de réproblème en faisant tomber les frontières flexion, qui permet aujourd’hui à d’autres communales. Elle a donc élaboré un réacteurs de développer une stratégie nouseau cyclable inspiré des « knooppunvelle. ten », largement en vigueur en Flandre. Celle-ci se décode en trois grands axes, Un maillage constitué en concertation qui viennent d’être dévoilés : le vélo, le avec les communes. De quoi dessiner une covoiturage et la sensibilisation du jeune cartographie reprenant les principaux itipublic. Même s’il faut bien reconnaitre néraires et les besoins les plus probants. que le premier axe jette un voile d’ombre On y retrouve trois catégories de chemins aux deux autres etsemble plutôt prioricyclables. à terme, l’idée est que les cytaire. « La Province n’a théoriquement « Tous les investissements sont aucune compétence dorénavant programmés, suien matière de mobivant la cartographie élaborée. lité, note Marc Bastin, député provincial C’est un réel changement par en charge de cette rapport au passé. » matière. Elle est du clistes brabançons puissent traverser le ressort de la Région et des communes. Brabant wallon d’une manière sécurisée Par contre, nous pouvons accompagner en suivant simplement les bornes liées à les communes dans leurs décisions et leur itinéraire. Une application sera égaœuvrer au niveau supra-communal. Nous lement créée à cet effet. Une vraie évopouvons également nous insérer dans le lution. volet de la mobilité alternative, qui comCe réseau comprendra au total 1 060 km. prend le vélo, le covoiturage et le TEC. Il permettra de relier les utilisateurs braC’est ce que nous avons fait. L’idée est bançons au RER, aux points nœuds en de favoriser les déplacements dans les Flandre, aux points nœuds Wapi (Haizones d’activités, les pôles intermodaux, naut) et au projet de points nœuds de les écoles et les équipements tourisla Province de Liège. Des liaisons avec tiques. Nous ne pourrons pas restreindre Gembloux et Braine-le-Comte sont préla part de la voiture, mais nous pouvons vues, suite aux souhaits des communes par contre maitriser sa croissance. » du sud du Brabant wallon. « L’important 1. Un réseau cyclable à l’é­ est de sortir le cycliste de la circulation et chelle du Brabant wallon de sécuriser ses déplacements, explique Toutes les communes possèdent leur Pierre Francis, responsable du départeespace-vie novembre 2015 n° 256 l

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ment du développement territorial. C’est l’objectif de ce réseau cyclable, qui sera une bouffée d’air frais en matière de mobilité alternative. » Il devrait mettre une dizaine d’années avant d’être pleinement opérationnel. Une partie du cheminement cyclable existe bien évidemment déjà. La Province va encourager les communes à relier des chemins existants dont il manque un


tronçon, ou encore à créer de nouveaux chemins structurants. Pour y parvenir, elle réserve 1,5 million chaque année aux communes. Cela passe notamment par la création de pistes cyclables. « Nous leur offrons une planification des investissements, lance Pierre Francis. C’est capital pour développer un réseau fort. De plus, notre mission est d’être également une sorte de bureau d’études pour les communes qui ne possèdent pas toutes les ressources nécessaires. C’est-à-dire que nous les conseillerons en matière de revêtements ou encore de largeur de chemin. Il s’agit vraiment d’une vision globale et réfléchie. »

2. Treize parkings de covoiturage « Notre mission ici est avant tout de changer les mentalités, estime Marc Bastin. Si 50 % des gens covoituraient pour se rendre à leur travail, les embouteillages seraient terminés. Nous n’arriverons jamais à une telle proportion. Mais il est important d’enclencher la dynamique. » La Wallonie et les communes ont mis en place 13 parkings de covoiturage en Brabant wallon. Ce qui représente environ 500 places. Le taux de remplissage est de 47 %. Ils connaissent des succès divers. Ceux de Rosières et de Walhain sont saturés. Notons qu’il n’existe aucun parking de ce type dans l’est du Brabant wallon.

Le travail provincial sera de mieux référencer et signaliser ces parkings, de même qu’améliorer la promotion auprès des entreprises et des écoles. Il s’agira également d’effectuer une analyse régulière de leur fréquentation, de manière à adapter les besoins. Notons que les subsides de la Province permettent aux communes de créer 12 places par an.

interview

« L'équipement crée l'usage »

3. 1 600 élèves sensibilisés dans les écoles La Province soutient l’asbl Pro vélo dans sa sensibilisation dans les écoles. Près de 1 600 élèves brabançons sont formés à la sécurité routière chaque année. Un autre programme vient d’être lancé : À pied, à vélo. Il consiste à étudier les déplacements des parents lorsqu’ils conduisent leur(s) enfant(s) à l’école. Tous les trajets sont informatisés de manière à déterminer des convergences et d’éventuelles possibilités de rapprochement. Deux écoles pilotes découvrent actuellement ce programme. Elles sont situées à Wavre et à Chaumont-Gistoux. « Dans le futur, nous avons également l’ambition de tenter d’améliorer la vitesse commerciale des lignes structurantes du TEC en réservant aux bus certaines voies, fait remarquer Marc Bastin. Mais c’est un travail qui ne débutera pas avant l’an prochain. » > Xavier Attout

Philippe Degand est coordinateur du Gracq Brabant wallon (Groupe de recherche et d’action des cyclistes quotidiens) > Que pensez-vous de cette idée de réseau cyclable ? Cela va dans le bon sens, même si le réseau des nœuds a d’abord un objectif touristique. Dans ce cas-ci, les zones d’activités économiques, les pôles intermodaux et les écoles sont également visés. Pour le reste, le nombre de km n’est pas l’élément le plus important. Il faut avant tout que ce soient des itinéraires utiles. > Il s’agit de la meilleure solution pour augmenter le nombre de cyclistes ? L’équipement crée l’usage. Par exemple, le nouveau parking vélo de la gare de Gembloux (200 places) est rempli à moitié et accueille aujourd’hui cent vélos. Au lieu de douze auparavant. Il faut casser le cercle vicieux qui veut dire qu’il faut attendre d’avoir des cyclistes pour réaliser des investissements. > Comment faire alors ? Il faut prendre des risques. Et créer des équipements adaptés. Car plus il y aura des cyclistes sur la route, plus ils seront en sécurité. > La sécurité, justement, est-elle le facteur clé pour faire évoluer la situation ? C’est plus complexe. La sécurité du cycliste n’est pas toujours liée à une piste cyclable. Les chemins agricoles sont de bons exemples. Les pistes cyclables sont nécessaires sur les voies rapides. Mais elles n’ont aucun sens dans les centres urbains où il faut avant tout diminuer la vitesse de circulation. Ce qui permet aux cyclistes de s’insérer dans le trafic. > Le Brabant wallon peut-il être une terre de cyclistes ? Évidemment. Les détracteurs disent souvent que rouler à vélo est trop dangereux, que le temps ne s’y prête pas en Belgique et que la topographie n’est pas adaptée en Brabant wallon. C’est faux. Ce dernier paramètre est en extinction avec le vélo à assistance électrique. Les Pays-Bas démontrent que le second ne tient pas la route. Bref, il faut oser franchir le cap. > Propos recueillis par X. A.

Les alternatives à la voiture doivent de plus en plus se développer. Cela passe notamment par la mise en place d'infrastructures de qualité. © X. A.

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U © espace-vie espace-vie novembre juillet 2010 2015 n° 203 256 l

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dossier

La Province a sondé les bénéficiaires d'une prime pour vélo électrique

La Province a sondé les bénéficiaires d’une prime pour vélo à assistance électrique

Les plus deans 55séduits ans sont séduits Les plus de 55 par le vélo électrique En 2014, la Province du Brabant wallon a octroyé 1065 primes à l’achat d’un vélo à assistance électrique. Cette prime s’élève à 20 % du montant d’achat, avec un maximum de 200 euros. Notons que 20 % des bénéficiaires ont également doublé leur prime par une prime communale. Ces dernières sont toutefois en voie d’extinction dans certaines communes. Pour le reste, cet incitant porte ses fruits puisqu’un quart des sondés n’aurait pas acheté un vélo électrique sans la prime provinciale. Au total, une personne sur deux l’utilise plusieurs fois par semaine.

Qui a le meilleur ratio primes/habitants ?

Top 5 du nombre de primes octroyées

Incourt

0,61 %

Ottignies-LLN

101

Chaumont-Gistoux

0,47 %

Braine-l’Alleud

90

Lasne

0,43 %

Nivelles

87

Mont-Saint-Guibert

0,40 %

Wavre

81

Villers-la-Ville

0,40 %

Rixensart

73

Quels âges ont les bénéficiaires ?

La proportion de plus de 55 ans qui ont obtenu une prime pour vélo à assistance électrique.

Sans surprise, les gens montent sur leur vélo d’avril à octobre. Soit pendant une durée de six mois. L’utilisation dépasse les 90% sur cette période.

Quels sont les freins à l’usage ? La météo

L’absence d’aménagement cyclable

La mauvaise qualité des aménagements cyclables

L’insécurité sur la route

Le risque de vol

06 espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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Pourquoi enfourche-t-on son vélo ? Se promener ou faire un tour

85,7 %

Loisirs, sports, culture

64,4 %

Faire des courses

49,7 %

Rendre visite à des amis

35,8 %

Services (médecin, banque)

26,3 %

Aller au travail

16,3%


interview

L’Association des Habitants tente de jouer son rôle de contre-pouvoir

« La mobilisation a un sens en urbanisme » Philippe Allard est prési­ dent de l’Association des

Louvain-la-Neuve a toujours été un terreau de mobilisation. L’association des Habitants est là pour le démontrer. L’AH se demande aujourd’hui si elle est la seule association du genre en Brabant wallon. Et lance donc un appel. Quelle est l’essence de l’Association des Habitants de Louvain-la-Neuve (AH) ? Notre asbl est apparue en même temps que la création de Louvain-la-Neuve. Nous sommes aujourd’hui un groupe de pression auprès des autorités communales, de l’Université, des promoteurs immobiliers et des autres décideurs responsables de la gestion du site de Louvainla-Neuve. Quel est le sens de votre action ? Nous intervenons principalement sur des questions ayant trait à la qualité de vie des habitants. Nous souhaitons favoriser et améliorer cette qualité de vie. Nous devons donc veiller à orienter voire infléchir les projets futurs en ce sens - que ce soit en urbanisme, en matière de circulation ou d’environnement. Nous avons un rôle de relais et d’espace de concertation. Vu la quantité de matière, nous travaillons en sous-groupes : urbanisme, qualité de vie et animation. Estimez-vous être entendus ? Oui, vraiment. Nous sommes écoutés par l’Université et la Ville, qui nous considèrent comme un acteur important du paysage. Nous avons déjà réussi à faire infléchir les autorités dans un certain nombre de dossiers. L’AH a une forte capacité de mobilisation. En regardant dans le rétroviseur, quels sont les dossiers emblématiques qui vous reviennent à l'esprit ? L’érection de L’esplanade a été un beau dossier. Tout comme la fermeture du bureau de Poste, le parking RER, l’occupation du centre sportif Baudouin ou encore l’utilisation des parkings le long des boulevards. Et, il y a plus longtemps encore, un projet de crèche mammouth à l’Hocaille. Quels sont les grands dossiers urbanistiques sur lesquels vous travaillez aujourd’hui ? Nous suivons bien évidemment le dossier de l’extension de L’esplanade, que nous estimons inadaptée en matière d’offre commerciale. Il y a également la problématique de l’accès au parking RER depuis la E411 ou la création d’un Community land trust. Sans oublier les problèmes de mobilité aux alentours du complexe sportif de Blocry.

Habitants de Louvain-laNeuve.

Est-il aisé d’être une association aujourd’hui en Brabant wallon ? C’est un travail quotidien. Cela demande un engagement important à nos membres les plus actifs, soit une trentaine de personnes. Selon les groupes de travail, les réunions sont hebdomadaires ou mensuelles. Notre association est assez particulière, plutôt rare dans le paysage brabançon. D’où notre appel (voir par ailleurs). Estimez-vous représenter tous les habitants de Louvain-la-Neuve ? Nous disposons de plus de 1 150 membres. Si on estime qu’un ménage est composé aujourd’hui de 2,5 personnes, nous pouvons dire que nous représentons 25 % de la population néo-louvaniste. Ce qui n’est pas négligeable. Certains dénoncent votre forme de protectionnisme. Le fait que vous êtes fermés à toute évolution de Louvain-la-Neuve. Quelle est votre réaction sur le sujet ? Nous ne sommes pas fermés à tout développement. Nous essayons de créer un dialogue pour améliorer la qualité de vie. Nous nous opposons par exemple plus rarement à un projet que le collectif Urbaverkoi. Nous souhaitons simplement que la philosophie originelle de Louvain-la-Neuve soit respectée.

« On est écoutés par l'Université et la Ville, qui nous considèrent comme un acteur important »

> Propos recueillis par Xavier Attout

L’AH lance un appel à d’autres associations L’Association des Habitants se sent quelque peu seule sur son île en Brabant wallon. Elle souhaite donc lancer un appel pour savoir si d’autres associations dans la province sont également actives en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Ce serait une manière de confronter leurs expériences et leurs idées. « Nous ignorons si d'autres communes ont des groupes semblables avec lesquels nous pourrions échanger méthodes et expériences, espère Philippe Allard. Ce serait vraiment quelque chose d’intéressant. » espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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environnement

Favoriser une gestion innovante des cimetières sans recourir aux pesticides

À Ohain, on se rend au cimetière les pieds dans l’herbe Nivelles et Lasne viennent de recevoir le label Cimetière nature de la Wallonie. Ces deux communes pilotes ont décidé de végétaliser leurs cimetières et de revoir leur modèle de gestion. Une démarche qui passe par un changement de mentalités. Découverte à Ohain, l’un des plus beaux exemples wallons.

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es rayons du soleil peinent à percer l’épais ciel nuageux qui recouvre la région. Donnant à cette visite du cimetière d’Ohain, à Lasne, un aspect plus mystérieux encore. « C’est un modèle du genre, explique Nicolas Servais, d’Ecowal, une association chargée par la Wallonie d’accompagner les communes dans la végétalisation des cimetières, comme alternative au désherbage. Lasne est une des dix communes pilotes de Wallonie qui vient de recevoir le nouveau label wallon Cimetière nature. Et Ohain est un des exemples les plus avancés ». De prime abord, on se retrouve dans un cimetière ordinaire. Les allées sont bien alignées, les tombes semblent ne pas connaitre l’effet du temps. L’horizon est dégagé, ce qui permet d’admirer ce coin perdu de la belle campagne brabançonne. Alors qu’une quiétude certaine entoure les lieux, où seuls quelques oiseaux tentent de briser ce silence.

Ramener la biodiversité

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À y regarder de plus près, on observe toutefois une flore plus importante entre les tombes et caveaux. Ici, l’herbe et les pelouses prennent le dessus sur les graviers. Un processus entamé il y a plus de dix ans et qui porte ses fruits. « Cela a démarré un peu par hasard, explique Joël Hautfenne, un employé communal chargé notamment de coordonner l’équipe qui entretient les cimetières. Chaque fois qu’un de mes collègues pulvérisait un cimetière, des nuages bleus se formaient dans le ciel. Je me suis alors battu pour faire changer les choses. Nous avons retiré 40 cm de terre au cimetière de Couespace-vie novembre 2015 n° 256 l

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ture-Saint-Germain. Et nous avons lancé une nouvelle manière de travailler ». Depuis lors, Lasne fait figure de commune pilote en matière d’entretien de ses espaces publics. Plus aucun pesticide n’est utilisé. L’enherbement est privilégié dans les cimetières. Les pelouses d’honneur sont couvertes de sédums. La faune et la flore réapparaissent. Les abeilles reviennent grâce à la présence de ruchers. Les murs sont végétalisés. Des hôtels à insectes ont été installés. Bref, la biodiversité reprend sa place dans le paysage. « Il s’agit vraiment d’une réflexion globale sur l’aménagement de nos cimetières, lance Marie Sengier, éco-conseillère à Lasne. L’évolution des réglementations telles que l’obligation d’installer des ossuaires, le projet d’embellissement des pelouses d’honneur ou encore le programme wallon de réduction de pesticides sont autant de points qui nous ont poussés vers le changement. Et puis, la commune possède peu d’espaces verts dans l’entité, qui est essentiellement composée de terrains privés. Nous avons donc souhaité les mettre particulièrement en valeur. »

Convaincre les sceptiques Retour dans le cimetière. On retrouve Joël Hautfenne, le short vissé au corps. Le mercure n’affiche que quelques degrés mais l’homme, affable, n’en a cure. Ses yeux pétillent quand il nous parle de « son » cimetière. Il est le maitre d’œuvre de ces changements et se charge de convaincre, par sa gouaille, les sceptiques. « Et il y en a, lance-t-il. Essentiellement les personnes âgées. Pour

Le cimetière d'Ohain a été enti


elles, un cimetière doit être entretenu sans aucune mauvaise herbe. Il doit être très propre. Il faut donc leur expliquer la démarche. Les convaincre. Les cimetières doivent être un lieu de recueillement mais cela doit aussi être un lieu agréable, qui favorise les promenades. Je pense que nous sommes actuellement dans une phase de transition. Quand tout le cimetière d’Ohain sera enherbé, il n’y aura plus de récriminations. Il faut être patient. Les gens se rendront vite compte de la qualité des espaces. »

Mettre en place une gestion différenciée Ce travail d’enherbement se fait progressivement. L’approche est également différente, avec davantage de sépultures mitoyennes par exemple. À Ohain, une aire de dispersion des cendres a également été aménagée avec soin. Il

s’agit d’une sorte de kiosque de galets. Autre élément : le réaménagement complet de l’ossuaire (fosse dans laquelle on rassemble les corps anciens). La vue vers l’église a été dégagée, un lieu de recueillement a été aménagé, permettant de créer une magnifique zone paysagère. « Nous avons également des caves urnes au bord de l’eau, explique Joël Hautfenne. Un étang a été aménagé pour favoriser la biodiversité et pour permettre à la famille des défunts d’y installer leur tombe. » La nature reprend donc vie dans le cimetière d’Ohain. Les mentalités évoluent, permettant de mettre en place d’autres manières de travailler. Plus en phase avec l’environnement. « Nous possédons bien évidemment une machine pour le désherbage thermique, poursuit Joël Hautfenne. Mais elle n’est pas efficace. Le travail quotidien est différent (ndlr :

ièrement transformé ces dernières années, redonnant un aspect plus agréable à la balade. © X. A.

il peut prendre trois fois plus de temps), il faut donc trouver des alternatives. Du gazon, des prairies fleuries ou des dalles alvéolées peuvent être installées pour faciliter l’entretien. Une gestion différenciée (tonte, taille, etc.) doit être mise en place. En fait, il faut accepter d’avoir un cimetière recouvert d’herbe, possédant une prairie fleurie. À Lasne, nous sommes en phase avec les enjeux actuels de l’environnement. C’est une belle satisfaction d’être encouragés dans notre démarche > Xavier Attout

« Un label pour une gestion écologique » Nicolas Servais est chargé de mission chez Ecowal, association qui bénéficie d'une convention avec la DG03 du SPW pour accompagner les communes dans la végétalisation des cimetières, comme alternative au désherbage. > Quel est l’objectif de ce nouveau label Cimetière nature ? Dix communes pilotes ont été sélectionnées. Elles viennent d’être mises en avant. Elles s’engagent à changer la gestion de leurs cimetières. Une cinquantaine de communes sont déjà sur une liste d’attente. Elles pourront faire partie d’un second volet, qui démarrera début novembre, jusque fin décembre. > Que va changer ce label ? L’objectif est de mettre en avant une gestion plus écologique des cimetières. Cela passe par la gestion différenciée, la végétalisation, par l’enherbement, par le principe du « zéro pesticide », par une meilleure gestion des déchets ou encore par l’aménagement d’espaces de recueillement agréables et naturels. En juin 2019, plus aucune commune ne pourra utiliser de pesticides pour entretenir ses espaces publics. Nous souhaitons donc faire évoluer les mentalités. Des éléments qui permettront de favoriser la biodiversité, la fragmentation des habitats et l’environnement. > L’idée est donc de retrouver les cimetières d’antan ? Au niveau de la philosophie, oui. Mais pas de la gestion. Historiquement, les cimetières sont un lieu où l’usage des pesticides était très répandu. Il fallait que les lieux soient impeccables. C’était une preuve de respect. Il faut reconcevoir les cimetières comme des parcs d’ornement, des espaces de promenade. Des lieux de qualité. L’aménagement d’un cimetière comporte des aspects liés à la sociologie, la philosophie, l’environnement, l’aménagement du territoire ou encore l’histoire.. > Outre Lasne, quelles sont les communes du Brabant wallon qui sortent du lot ? Nivelles possède une très bonne philosophie de travail. Même chose à Villers-la-Ville ou Genappe, qui sont dans une bonne dynamique. > Propos recueillis par X. A. espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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urbanisme

La Maison de l’urbanisme en France pour découvrir la réhabilitation de friches

La mutation verte de la banlieue lilloise Direction la banlieue de Lille, fin septembre, pour une cinquantaine d’amateurs d’aménagement du territoire. La Maison de l’urbanisme y organisait sa traditionnelle visite guidée. Une journée dédiée à la découverte d’un éco-quartier et à la préservation des espaces naturels.

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e nord de la France est le théâtre de belles réussites en matière d’aménagement du territoire et de reconversion de friches industrielles. La Maison de l’urbanisme en avait fait l’expérience il y a trois ans en partant à la découverte de la réhabilitation de Dunkerque et de GrandeSynthe. Nous nous sommes arrêtés cette fois quelques kilomètres plus près, entre Lille et Lomme, le long du canal de la Deûle. La cinquantaine de personnes qui ont participé à cette journée de visite ont découvert la mutation de 100 ha d’anciens terrains industriels en un pôle d’excellence économique, appelé centre EuraTechnologies, et en un écoquartier « Les Rives de Haute Deûle », lauréat du prix de l’aménagement urbain en 2010. « EuraTechnologies est un pôle numérique régional qui concentre 120 entreprises, de la jeune start-up à l’entreprise internationale, explique Florence Vandenbergh, directrice du pôle aménagement du projet des Rives de la Haute Deûle. Ce centre est installé dans le bâtiment Le Blan-Lafont, une ancienne filature de coton et de lin entièrement reconvertie. Il s’agit d’une réelle réussite aujourd’hui. » L’écoquartier voisin du centre a développé les principes de densification de l’habitat,

de gestion durable des eaux pluviales et de mobilité douce. Une intéressante réflexion de l’aménagement d’un territoire et de l’intégration autour du canal.

Lutter contre l’étalement Direction ensuite le Parc de la Deûle. Il s’agit d’un tout autre type de projet puisqu’il concerne l’aménagement d’un parc suburbain de 400 ha. Une trame verte importante dans une région particulièrement densément urbanisée. Cette réalisation s’étale sur six communes et multiplie les espaces différents. Ses concepteurs, Jacques Simon, JeanNoël Capart et Yves Hubert (JNC International), ont reçu pour ce projet, le Grand prix national du paysage en 2006 et le Prix du paysage du Conseil de l’Europe en 2010. « Il s’agit d’un projet de longue haleine mais réellement excitant », explique Pierre Dhenin, directeur de l’Espace Naturel LilleMétropole, et porteur du projet dès son origine. Le Parc de la Deûle consiste en un maillage d’espaces résiduels entretissés par les mêmes objectifs : protéger les champs captants pour l’eau de Lille, lutter contre l’étalement urbain, lutter contre les inondations et rendre accessible une nature oubliée et parfois maltraitée.

« Sur base d’un master plan, le parc a été mis en œuvre au fur et à mesure, explique Yves Hubert. Ce qui permet de garder une certaine cohérence. Après avoir établi un diagnostic de tout ce qui n’était pas utilisé par l’homme ou qui n’intéressait pas l’économie, nous avons pu restaurer un maillage qui nourrit la structure même du parc, son écologie, sa biodiversité et qui restaure du lien social via un système de cheminement au sein même du territoire. Le canal est un élément majeur. Il a entrainé des modifications au niveau hydraulique. Des prairies, boisements, alignements arborés, marais, cours d'eau et mares ont notamment été restaurés, avec des opérations originales de dédrainage. » Une uniformité dans le mobilier (bancs, clôtures, barrières) ou l’aménagement des chemins permet de dégager une image de cohérence. Alors que les principes de gestion différenciée et de reconnexion des villages ont été mis en avant. Notons que tous ces aménagements ont été réalisés en concertation avec les agriculteurs. À terme, 4 300 ha seront réaménagés. Un travail qui s’étendra encore pendant quelques années… > Xavier Attout

© S. Evrard

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« L'habitat des seniors est en pleine évolution » De nouvelles possibilités d’habiter s’ouvrent pour les plus de 70 ans. Des pro­­jets le plus souvent hauts de gamme. D’autres initiatives apparaissent également, plus sociales. Selon certains experts, une évolution des règles urbanistiques permettrait de mieux absorber la hausse démographique attendue.

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a Wallonie doit faire face à un vieillissement de sa population. Le constat est connu. En 2033, les citoyens de plus de 65 ans constitueront 25 % de la population. Et en 2060, le nombre de personnes de plus de 60 ans aura doublé. Des éléments qui influeront bien évidemment sur la manière d’habiter et de se loger demain. « Des études montrent que 95 % des seniors qui ont 80 ans sont encore chez eux », lance le juriste Nicolas Bernard, spécialisé sur les questions de logement. « Les logements actuels sont souvent trop grands pour leurs occupants, regrette Olivier Coryn, représentant du réseau des Maisons Abbeyfield en Wallonie. Surtout pour le logement social, où il y a régulièrement deux chambres excédentaires. Il faut donc réfléchir à de nouveaux modèles. » De nouvelles initiatives apparaissent donc ici et là, s’adaptant aux modes de vie. « Auparavant, le schéma classique était de rester le plus longtemps dans sa maison ou sa villa avant de rejoindre une maison de repos, explique Gaël Cruysmans, promoteur immobilier du projet Bella Vita, à Waterloo. Une étape qui était vécue comme une douce fin. Aujourd’hui, il y a une demande pour une étape intermédiaire vers 70-75 ans, une nouvelle forme d’habitat. C’est-à-dire des logements non médicalisés mais qui offrent une quantité de services complémentaires (restaurant, salle de sports, etc.) et qui sont situés dans des centres urbains. Les gens ne veulent plus rester seuls chez eux. Et ils souhaitent surtout être en sécurité. L’insécurité donne un réel avenir à ces projets. » Le secteur public n’est pas en reste. « Il n’y a pas que les maisons de repos ou les résidences services, fait remarquer Nicolas Bernard. On oublie qu’il y a des initiatives publiques intéressantes. Notamment au CPAS de Molenbeek avec de l’habitat kangourou. Les sociétés de logement font éga-

aménagement du territoire

La place des ainés dans l’aménagement du territoire de plus en plus prégnante

lement de l’habitat intergénérationnel. En Flandre, une exception urbanistique permet d’accueillir chez soi des personnes âgées de la famille, ce que l’on appelle le zorgwonen. C’est une autre idée. »

Vers un label seniors ? On l’a vu lors de notre midi de l’urbanisme, les idées ne manquent pas. Il faut juste faciliter leur mise en œuvre. « D’autres Bella Vita sont possibles, estime Gaël Cruysmans. Transformer des immeubles résidentiels ou des immeubles de bureaux n'est pas compliqué. Il faut par contre revoir certains règlements d’urbanisme. Il y a beaucoup d’idées mais il faut encore que les pouvoirs publics soient prêts à les accepter. » Sur ce plan, les responsables urbanistiques ont parfois une vision plus prospective que les réflexions à court terme de certains. « Les règles urbanistiques ne sont pas toujours en faute, estime ce collaborateur du fonctionnaire délégué. Autoriser un logement supplémentaire à une personne âgée dans la maison de son fils n’est pas toujours opportun. Les bâtiments nous survivent. Quid de l'indivision lors du départ de la personne âgée ? Il faut que le bâtiment soit modulable. Il s’agit d’une plus-value si le bâtiment peut être aménagé dans le futur d’une autre manière. » Et Nicolas Bernard de préciser : « Le problème n’est pas que réglementaire mais aussi politique. Veut-on poursuivre dans cette voie ? Je pense qu’une idée serait de définir un label définissant les habitats accueillant des personnes âgées. » > Xavier Attout

Retrouvez d'autres illustrations de notre dessinateur Marco Paulo sur ce Midi de l'urbanisme sur notre page Facebook.

Qui doit prendre en charge le vieillissement ?

« Les collectivités locales sont les plus à même de jouer un rôle », estime Vincent Bottieau. « Tous les projets qui permettent de gagner du temps pour rester chez soi sont à favoriser, lance Nicolas Bernard. Je crois toutefois aux vertus du dynamisme des associations. Les réglementations ne sont toutefois pas toujours adaptées pour cela. L’erreur serait de faire des logements spéciaux pour les personnes âgées. Car le bâti doit être modulable. Comme par exemple avec du chauffage au sol pour faire évoluer l’habitat dans le temps. » De son côté, Gaël Cruysmans estime « que pour les classes plus défavorisées, ce sera au public de prendre ce problème en charge. Le privé gérant le solde. Quand le privé se lance, il n’a en tout cas pas beaucoup de choix, il faut que cela fonctionne. Pour le reste, il y a un manque de discussions aujourd’hui entre privé et public. Car nous pourrions partager l’expérience que nous avons accumulée. »

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> X. A. espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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culture BW

Les arts urbains à l’honneur

Cirque contemporain dans le PAMexpo scénographié Pour sa 4e édition, En l’air, festival dédié au cirque contemporain et à sa création, rejoint le Parc à Mitrailles durant deux week-ends. La scénographie de l’ancien hall industriel a été confiée à Eva Madeira, qui l'a transformé en véritable quartier.

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e week-end des 21-22 et 28-29 novembre, la 4e édition d’En l’air offrira, une fois de plus, un panorama du cirque contemporain. Le festival est aussi dédié à la création : toutes les compagnies à l’affiche sont venues répéter, créer, dans le « Foyer populaire/Espace d’inventions », la salle de résidence que le Centre culturel du Brabant wallon offre aux artistes. En l’air met ainsi en évidence les artistes d’aujourd’hui, en programmant certains spectacles encore en cours de création ainsi que des écoles de cirque.

Le programme en bref 21 et 22 novembre 2015 > Les P’tits Bras avec l’Odeur de la sciure > Cirque Barbette avec cqfd ? (le samedi) et Wasteland (le dimanche) > La cie Bête à Plumes avec Décablatoum titre provisoire (banc d’essai)

À chaque édition du festival, le PAMexpo (Parc à Mitrailles) est scénographié. Cette fois, la mission d’organiser les 3 000 m2 de cet ancien hall industriel a été confiée à Eva Madeira, artiste au parcours atypique. Après des études d’institutrice maternelle, elle effectue un master en arts du spectacle au Centre d’études théâtrales, puis une formation professionnelle en scénographie, mais c’est sur le terrain qu’elle apprend le métier. « Depuis huit ans, je m’occupe de la scénographie du festival Jyva’Zik. Comme il se déroule au Parc à Mitrailles depuis deux ans, je connais relativement bien le lieu. »

> Day of Jam et l’École de Cirque du Brabant wallon (le samedi) et celle de Gembloux (le dimanche) 28 et 29 novembre 2015 > La cie To-Pia avec La gueule du loup > Les P’tits Bras avec Triplette > Sarah Devaux et Célia Casagrande avec À nos fantômes (banc d’essai) > Skatoria et l’École de Cirque de Jodoigne (le samedi) et celle de Marchin (le dimanche) Le samedi à partir de 18h, le dimanche à partir de 14h

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Initiations aux pratiques urbaines Pour accueillir En l’air, le PAMexpo se transformera en véritable quartier de « rues » couvertes et chauffées, avec deux scènes, un espace « urbain » et un espace « restauration ». Si elle ne veut dévoiler la surprise, Eva confie qu’elle est attirée par ce qu’on voit de la rue – notamment les fenêtres – la nuit. Elle a réuni des tentures, des châssis… et des chaussures, mais reste très mystérieuse sur l’usage qu’elle en fera. « En guise de fil rouge plastique, la scénographie est

guidée par l’idée du dehors et du dedans des habitations, des bureaux. Il y a aussi tout un travail sur le thème du hip-hop et des arts urbains, pour rappeler la rue dans ses différentes activités artistiques. Il y aura aussi du skateboard et du street art avec l’intervention d’un graffeur. Cela représente beaucoup de travail, mais avec l’aide d’Allal Al Barraghi et Nathan Lauvergne, du CCBW, et celle de Victoria Vandermeersch, également scénographe, ce sera chouette. » Si le thème de la rue s’est imposé, c’est que des démonstrations et des initiations aux danses urbaines et au skateboard sont programmées à côté des spectacles de cirque. Les 21 et 22, « Day of Jam », un collectif néolouvaniste de 12 danseurs, proposera une « jam » de danse. Celle-ci se tient au centre d’un cercle formé par les danseurs (et les spectateurs). Les danseurs s’y succèdent, tour à tour, et s’expriment, peu importe leur âge, leur origine, leur langue, leur condition sociale ou leur rapport à la danse. Les 28 et 29, « La Skatoria », un autre collectif de Louvain-la-Neuve, présentera le « Rust P4rk », son skatepark mobile recyclé, par lequel il expérimente la relation entre skate et art, art et recyclage et l’interactivité entre installation et performance. Gageons qu’Eva Madeira trouvera une manière originale d’intégrer ce « Rust P4rk » et que le Parc à Mitrailles nous épatera une fois encore par sa transformation. > Caroline Dunski

Infos : 010 61 60 15 Réservations en ligne : www.en-l-air.be


De vous... à nous ...

culture BW

Petites chroniques de Brabançons wallons imaginaires

Je me suis souvent promenée le long de la voie ferrée, observant le lent endormis­sement d’une zone que j’ai connue fourmillant d’activités. Contempler le Parc à Mitrailles et le Foyer populaire renaitre dans de nouvelles fonctions aussi nobles que le soutien à la création me ravit. Je me réjouis aujourd’hui de voir la notoriété du Foyer populaire grandir.

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étudiantes. « Nous allons les faire monter pour qu’elles appréhendent la matière corde et ressentent la discipline dans leur corps afin qu’elles perçoivent tout le travail qu’il y a derrière une création », explique Sarah.

n janvier 2012, le Foyer populaire retrouvait vie et sens en devenant espace de création. Il a, depuis, organisé 90 résidences d'artistes. Alors, quand une équipe de télévision a annoncé qu’elle avait lancé l’invitation à découvrir ce lieu et ce qui s’y trame, ma joie a atteint son comble. « L'invitation », c’est une émission culturelle quotidienne, diffusée sur la troisième chaine de la RTBF. Son principe, c’est l’immersion. Un duo (couple, ami-e-s, collègues…) vit une expérience culturelle inédite, éloignée de ses centres d’intérêt habituels. Ce jour-là, Sarah Devaux et Célia Casagrande invitaient Juliette et Natacha à les rejoindre au Foyer populaire/Espace d’inventions, pour prendre part à une initiation à certaines techniques de cirque et assister à un banc d’essai de leur spectacle À nos fantômes. Les deux étudiantes de 22 ans, l’une en criminologie, l’autre en langue et littérature modernes, courent les festivals et les concerts. Le cirque, pour elles, c’est chapiteau, animaux et acrobates. Natacha, en découvrant le carton d’invitation triangulaire et la mention « En l’air » sur fond de ciel bleu, a connu un petit moment d’inquiétude. Sa propension au vertige va-t-elle hypothéquer le plaisir de la découverte, freiner sa curiosité naturelle ? Les découvertes, en tout cas, sont au rendez-vous. Lorsque je les croise dans le grand hall, attendant que leurs hôtes et l’équipe de tournage fassent les dernières mises au point, les filles ignorent toujours ce qui les attend. D’autant qu’elles ne connaissent pas le Centre culturel du Brabant wallon. Pour préserver la surprise, je suis prévenue : pas question de déballer aussi sec l’histoire de cette ancienne salle de fêtes des usines Henricot qui hébergea la bibliothèque communale, l’école de musique, la consultation du nourrisson pour l’Œuvre nationale de l’enfance, les entrainements du club de gym La Courtoise... et servit de logement pour les ouvriers immigrés marocains, avant d’accueillir le Centre culturel du Brabant wallon et la Maison de l’urbanisme de la province.

C’est que Sarah et Célia ont entamé leur travail de création six mois plus tôt et la première de leur spectacle n’aura lieu qu’en 2017. En attendant ce moment, elles se réjouissent de pouvoir présenter un stade de leurs travaux au cours d’un banc d’essai auquel elles ont convié Juliette et Natacha, ainsi que l’équipe du Centre culturel du Brabant wallon qui les accueille en résidence. Les 28 et 29 novembre, À nos fantômes sera à nouveau présenté sous la forme d’un banc d’essai, adressé au grand public cette fois, dans le cadre d’En l’air. Ce festival de cirque contemporain dédié à la création invite des compagnies venues répéter ou créer dans le Foyer populaire et met ainsi en évidence les artistes d’aujourd’hui. Pour Célia et Sarah, la résidence offre un temps et un espace pour un travail de recherche, une mise à plat de la matière et une remise en question. « À un an et demi de la première, le banc d’essai du festival constitue une ‘deadline’ qui pousse à se poser la question de la dramaturgie et donne une idée de ce qui fonctionne bien ou moins, explique Sarah Devaux. Cela nous aiguille sur le fond, mais surtout sur la forme du spectacle. C’est une prise de risque artistique, une esquisse sur notre route. » Leurs jeunes invitées quant à elles ont trouvé le spectacle « très poétique et touchant, un alliage de force et de douceur. » Juliette s’est dite « surprise de découvrir un cirque beaucoup plus moderne et beaucoup plus touchant qui me pousse à repenser mon intérêt pour la discipline. Le bilan de la journée, ce n’est que du bonheur, de A à Z ! Sarah et Célia étaient super gentilles, à l’écoute. On a pu, pas à pas et de manière très pédagogique, faire une petite prouesse. » Et pour Natacha, « découvrir ce nouveau monde et avoir testé la chose donne envie d’aller voir le spectacle et le festival. » Immersion réussie, donc. Ah que j’ai hâte de retrouver les demoiselles ainsi que tous les autres artistes dans le PAMexpo ! > Nelle Aria

Dans la salle, précisément, Sarah et Célia préparent les cordes lisse et volante sur lesquelles s’accrocheront bientôt les jeunes

Infos et réservations : www.ccbw.be

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www.en-l-air.be - 010 61 60 15 espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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Alternative music festival à Louvain-la-Neuve

« La Ferme !!! » un spectre toujours plus large Le 21 novembre, le Collectif F+ vous invite à la Ferme du Biéreau pour découvrir des artistes, aussi bien belges qu’étrangers, appartenant à la scène alternative dans un festival à la programmation qui sort résolument des sentiers battus.

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assembler le public autour d’une alternative aux musiques parfois trop formatées et « formatantes » qui inondent les médias traditionnels. Voilà l’objectif du Collectif F+ qui propose une troisième édition du festival « La Ferme !!! ». Issu de la rencontre de divers acteurs du monde culturel, le collectif a voulu élargir encore le spectre de la musique alternative qui le fait vibrer.

La Jungle

Glossaire

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Math-rock (pour rock mathé­­matique) : rock indépendant caractérisé par une complexité rythmique et un enchaînement de riffs et mélodies, souvent dissonants. Deep trance : musique electro hypnotique caractérisée par un tempo assez lent et un rythme régulier, voire répétitif. Post-metal : fusion entre le post-rock et le metal. Les morceaux de postmetal s’éloignent de la structure « couplet-refrain-couplet-refrain » et ont tendance à « évoluer » vers un crescendo, en s’appuyant sur un thème répété. Noise : considéré comme une excroissance expérimentale du punkrock, le noise mélange l’attitude punk avec le bruit atonal, les structures non conventionnelles de la musique industrielle naissante. Shoegazing : caractérisée par l’usage significatif d’effets de guitare et de mélodies vocales indiscernables se mêlant à un son créatif de guitare, le shoegaze tient son nom de la propension qu’ont ses musiciens à jouer de manière introspective en fixant leurs chaussures et leurs pédales d’effets. espace-vie novembre 2015 n° 256 l

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Mais qu’est-ce donc que cette musique « alternative » ? Il est possible de se perdre dans les descriptifs généreusement fournis par le collectif que vous lirez ci-dessous. Aussi, le lecteur curieux se référera au glossaire définissant les termes principaux.

Les groupes invités La Jungle, un duo belge amateur de Deep Trance et originaire de Mons, propose une musique à haut voltage, une rythmique à toute berzingue, un math-rock sauvage sans ambages. Les mystérieux Belges de Briqueville offrent un post-metal intrigant nappé de lancinantes incantations et d’une musique viscérale. Leur premier album sortira en novembre. Qualifiant sa musique de rock « géométrique », Ed. Wood Jr., groupe français créé en 2008, a déjà sorti deux albums. Le groupe lillois qui a effectué des tournées au Canada, en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Angleterre, en France et en Belgique, étonne par un style puissant et harmonieux, une voix séraphique où le rock côtoie des sons électroniques. Véritable phénomène en Islande, récompensé dans de nombreuses catégories, le quatuor d’Agent Fresco surprend par un style musical aux influences diverses telles que le rock, le jazz ou la pop. Imposants dans leurs prestations live, les musiciens distillent une musique teintée d’un lyrisme contrastant avec une musique aux struc-

tures complexes et aux sursauts parfois violents. Dälek, trio venu des États-Unis, est une véritable figure de proue d’un hip-hop underground et novateur. Le trio balance des textes travaillés misant sur une musique plutôt noise, une fusion entre rock et musique électronique mâtinée çà et là de touches expérimentales. Rappant à la manière du shoegazing, le groupe compte déjà six albums à son actif. A Paradise, son dernier album sorti cette année, a reçu des critiques unanimes de partout. Enfin, Zoft, duo bruxellois actif depuis 2008, offrira un concert gratuit de rock expérimental recherché, mélangeant sculptures sonores et instruments maison. Son album Electrically Haunted, sorti en 2011, résume à merveille l’univers bricoleur du groupe. Outre ces concerts qui promettent de belles découvertes, le festival propose diverses activités annexes aux concerts : une Cave aux Disques (neufs ou occasions), une jam session « patasonique » ouverte à tous (musiciens ou pas), le concert gratuit de Zoft dans la salle du Four à Pain (exploitée pour la première fois) et un DJ set en ouverture de festival. > Caroline Dunski

Le samedi 21/11 dès 18h. Ferme du Biéreau – Avenue du Jardin Botanique, 1348 Ottignies-Louvain-la-Neuve – 070 22 15 00 – www.lafermefestival.be


culture BW

1) Tandem 66 , 2) Jyva’Zik , 3) Miss Ouifi et Kóubrev font des expériences

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agenda 11/15 épinglé pour vous...

ve 6/11 à 20h et sa 7/11 à 17h, à Court-SaintÉtienne / festival Jyva’Zik Vivez le Jyva’Zik dans tous ses excès : une programmation musicale internationale, un cabaret clandestin, des spectacles d’arts de rue, des shows burlesques et de nombreuses animations fracassantes. 081 44 15 18 - www.jyvazik.be sa 7/11 à 17h, à Genappe / acrobatie et musique urbaine Ooups ! par la Cie Jordi L. Vidal Deux courtiers acolytes sont en fuite suite à un détournement de fonds... Un spectacle ponctué par un rythme effréné qui parle de pognon de façon humoristique, musicale et visuelle. En explorant les techniques de cirque (acrobatie, jonglerie, diabolo) et la culture urbaine (danse et beat box), Jordi L. Vidal dispose du talent rare de débusquer nos petitesses et de les métamorphoser en un rire chargé de toute la beauté de l’enfance. 067 77 16 27 - www.ccgenappe.be sa 7/11 à 20h, à Braine-le-Château / théâtre Banco par la Cie de l’Epidaure Dans cette comédie avec des textes de Bernard Accarain et mise en scène par Philippe Druet, six personnages enfermés dans une salle des coffres sont aux prises avec un braqueur. Ils essaient de trouver une solution pour se sortir de leur situation... Réservations : epidaureittre@gmail.com sa 7/11 à 20h, à Perwez / musique classique et vidéo Tandem 66, American Music for Piano & Clarinet Tandem 66 est le nom du projet un peu déjanté de deux musiciens issus du Conservatoire Royal de Bruxelles. Ils partagent le goût pour la musique américaine du 20e siècle, une passion commune pour le vélo et une amitié de longue date. Xavier Locus (piano) et Julien Elleouet (clarinette) proposent un concert-vidéo qui illustre en image leur traversée des États-Unis à vélo, de New York à San Francisco. 081 23 45 55 - www.foyerperwez.be lu 9/11 à 12h, 12h30, 13h et 13h30, à Nivelles / installation et performance de rue NoodleBrain Est-ce important de vous connaitre réellement ? Avec le concours d’artistes talentueux et Christen Saradou, le nouveau gourou des neurosciences, la Cie Arts Nomades vous invite à participer à l’expérience NoodleBrain et à dévoiler votre propre

cartographie émotionnelle à partager sans limite sur vos réseaux préférés. 010 62 10 33 - www.ccbw.be me 11/11 à 15h, à Ottignies / jeune public Miss Ouifi et Kóubrev font des expériences Dans leur atelier, Miss Ouifi et Kóubrev explorent les quatre éléments : la terre, le feu, l’air et l’eau. Miss Ouifi voudrait être la première femme à marcher sur la lune. Kóubrev est l’assistant de Miss Ouifi, il est un peu amoureux d’elle, mais n’ose pas le lui avouer. Dans cette pièce explosive, sans aucun trucage, les deux formidables comédiens manient allumeurs à gaz et chalumeau avec la même dextérité qu’ils manœuvrent la farce. Si seulement nos cours de sciences avaient eu la même impétuosité que leurs démonstrations savantes ! 010 41 44 35 - www.poleculturel.be du je 12 au sa 14/11 à 19h30 ou 20h30, à Ottignies/ théâtre Conversations avec ma mère Dans cette comédie dramatique qui réunit Alain Leempoel et Jacqueline Bir, Mamà a 82 ans, Jaime, son fils unique, en a 50. Elle l’a mis au monde il y a longtemps, mais continue de l’éduquer comme au premier jour, avec l’autorité tranquille d’une mère joyeusement castratrice et aimante. Lui a une situation confortable et enviable. Jusqu’au jour où… tout bascule. Jacqueline Bir et Alain Leempoel se sont choisis pour défendre cette partition magnifique, la rencontre au sommet d’une mère et de son fils. 010 41 44 35 - www.poleculturel.be du ve 13/11 au 4/12, à Waterloo / exposition Reg’art Actuel Portée par la peintre Corinne Delhaye, l’exposition Reg’Art regroupe 29 artistes peintres, sculpteurs, mosaïste, taxidermiste, photographe, maquettiste, céramistes venant d’univers différents. Ensemble, ils proposent quelque 200 œuvres pour habiller l’Espace Bernier de spontanéité, d’imagination et de naïveté, dans un univers imprégné de singulier. L’idée de Corinne Delhaye est de proposer une exposition sans frontière, de découvrir des artistes naïfs, spontanés, appelés aussi primitifs modernes, et d’intégrer des artistes avec un imaginaire plus fantastique, ainsi que certains de la mouvance de l’art insolite, du monde de l’illustration, du collage et de l’Arte Povera. 02 354 47 66 - www.centre-culturel-waterloo.be

© V. Vercheval

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autour de la qualité de vie en logement public, le Réseau brabançon pour le droit au logement (RBDL) propose une chronique de la vie et de la cohabitation dans un immeuble de logements sociaux situé dans le quartier de Cureghem à Anderlecht, en compagnie des réalisateurs, Gwenaël Breës et Cécile Michel. 010 62 10 39 - www.rbdl.be sa 21/11 à Tubize / cinéma Jail house rap & slam Du 14 au 22 novembre, ce sont les journées nationales de la prison. Les arts s’introduisent de manière croissante dans la plupart des prisons. Le documentaire réalisé par Nimetulla Parlaku suit les séances hebdomadaires d’un atelier de rap et slam encadré par Maky et Vokal. Après une année d’atelier, des titres ont été enregistrés pour diffuser un CD. 02 355 98 95 - www.tubize-culture.be di 22/11 à 11h et 15h, à Rixensart / jeune public Les Tympans pimpants Trois bons potes et trois iPad ! Un incroyable spectacle où technologie rime avec musique innovante, douceur et poésie. Après vingt ans de parcours dans le paysage de la chanson jeune public avec Hervé Borbé et Patrick Schouters, ses deux complices de toujours, André Borbé se lance le défi de chanter pour les plus petits. 02 653 61 23 - www.ccrixensart.be me 25/11 à Tubize, je 26/11 à Braine-l’Alleud et lu 30/11 à Perwez / conférence désarticulée Mais où est passé Robin des Bois ? Par Fred Dubonnet Dans un style farfelu, déluré, ironique et plein d’humour, ce spectacle propose de changer le monde en changeant de regard. Suivie d’un débat et en tournée exceptionnelle en Belgique, cette conférence désarticulée propose une façon originale de mieux comprendre les enjeux importants des accords de libre-échange (TTIP, CETA et TISA). 067 21 89 91 - www.ciepbw.be

Cet agenda est absolument incomplet ! Consultez nos articles et Culturebw.be, vitrine de la culture en Brabant wallon

je 19/11 à 19h, à Louvain-la-Neuve / ciné-débat Goujons 59/63 Dans le cadre du processus de réflexion entamé

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invitation

portrait

Agréation P102024 - Exp. - édit. resp. : Edith Grandjean 3, rue Belotte 1490 Court-Saint-étienne

midi de l’urbanisme Le graff : légal ou vandale ?

> Alain Lapiower Directeur de l’association Lezarts Urbains > Olivier Stein Avocat > David da Câmara Gomes échevin de la Culture de la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve > Obêtre Artiste

Vendredi 27 novembre 2015 de 12h à 14h30 PAMexpo (Parc à Mitrailles) 19B avenue des Combattants - 1490 Court-Saint-Étienne

Graffiti, tags, Street art : il est parfois difficile d’opérer la différence entre ces expressions artistiques qui s’étalent sur les murs de nos villes. D’ailleurs, pourquoi le graff s’exprime-t-il de manière privilégiée dans l’espace public ? Et par effet miroir, l’on peut aussi s’interroger : qu’apporte-t-il à notre environnement urbain ? Expression artistique contestataire, provocatrice, hors normes, il déchaine les passions : honni par certains, il fait le bonheur des chasseurs de graff. Ici toléré, là pourchassé, il ne laisse personne indifférent ! Depuis quelques années, le Street art fait aussi parler de lui au travers d’artistes qui ont « la cote ». Les collectionneurs privés s’arrachent leurs œuvres, parfois à même le mur, dénaturant, selon les puristes, la portée même du message des graffiteurs. Le graff interroge nos agglomérations urbaines. Illégal, la lutte pour les éradiquer et la pénalisation de leurs auteurs fait quelquefois place à davantage de tolérance de la part des pouvoirs publics. Certaines communes proposant des espaces dédiés à cet art urbain, des parcours ou des expositions. Outre les questionnements d’ordre sociologique et esthétique, l’on peut donc se demander : le graff pourrait-il devenir légal ou resterat-il ad vitam du domaine du vandalisme ?

Midi de l'urbanisme organisé dans le cadre du festival En l'air www.en-l-air.be

Inscriptions obligatoires avant le 21 novembre 2015 m.urbanisme@ccbw.be 010 62 10 55 Tarif : 5 euros (sandwich et boissons compris)

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© C. Vandenbosch espace-vie juillet 2010 n° 203 l

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