L E
J O U R N A L
D E
L A
C O M M U N A U T É
U R B A I N E
D E
N A N T E S
–
B I M E S T R I E L
Participation
P. 2 et 3
Loire en ville :
LE GRAND DÉBAT N°53. Septembre/Octobre 2014
Économie
P. 9
LeMIN
ça déménage Transports
P. 5
DIX ANS POUR LE PLAN DE MOBILITÉ
W
Le numérique sur la métropole nantaise
1420
entreprises liées aux filières numériques
+ 40% 2009 - 2012
Lo
+ 21%
Gettyimages
La métropole nantaise est une place forte du numérique dans notre pays. Candidate au label national French Tech, elle investit dans cette filière porteuse des métiers et des emplois de demain.
P. 10 à 21
8%
DIGITAL INTELLIGENCE
des emplois de la métropole nantaise
Acheter
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lé Té
Jeux vidéos
1diplômés 200
2009 - 2012
La vie en numérique
Comm en lig erce ne l
emplois
gic ie
19 200
ZWtJPHSPZtZ°
dans le numérique par an
450
500
événements dédiés au numérique par an
chercheurs
(informatique, cybernétique, bio-informatique, sciences humaines et sociales,etc.)
2
grands laboratoires (LINA, IRCCyN)
3
lieux clés de l'innovation numérique
TIER QUAR DE LA N TIO CREA
170
créations d’entreprises par an
Infographie /dossier P. 12 et 13
Nantes, métropole numérique
Basse-Goulaine / Bouaye / Bouguenais / Brains / Carquefou / Couëron / Indre / La Chapelle-sur-Erdre / La Montagne / Le Pellerin / Les Sorinières / Mauves-sur-Loire / Nantes / Orvault / Rezé / Saint-Aignan-de-Grand-Lieu / Saint-Herblain / Saint-Jean-de-Boiseau / Saint-Léger-les-Vignes / Sainte-Luce-sur-Loire / Saint-Sébastien-sur-Loire / Sautron / Thouaré-sur-Loire / Vertou
Grand événement
Construisons ensemble notre Métropole
édito
LOIRE : UN GRAND Comme chacun d’entre nous peut le mesurer dans son quotidien, notre Métropole est devenue notre territoire de vie, le lieu où se déroulent nos différentes activités. Par ailleurs, même si nous sommes davantage préservés que bien d’autres territoires, les difficultés économiques et sociales concernent également notre agglomération. Il faut donc se mobiliser, inventer et innover pour conforter notre dynamisme, construire le futur et développer l’emploi. Notre métropole, territoire de projets et d’actions, riche des talents et de l’énergie de ses habitants, porte cette ambition. La Métropole constitue donc le cadre idéal pour à la fois agir en faveur du quotidien et de la qualité de vie et, en même temps, répondre aux difficultés, aux grands défis qui se posent à nous, en assurant le dynamisme du territoire au bénéfice de tous. C’est le sens de l’action que j’ai engagée et qui mobilise les maires, vos élus, l’ensemble des agents, sur le terrain, à votre service. Cette action se déploie bien sûr en faveur de l’emploi, première des priorités. Elle se concrétise aussi par la préparation de l’avenir, à travers, par exemple, le soutien aux filières innovantes, comme le numérique dont vous découvrirez, dans ce magazine, la vitalité sur notre territoire. Anticiper, c’est aussi se doter des infrastructures garantes, à long terme, de notre développement et de services de qualité à la population. La rénovation programmée de la gare en est une illustration. Notre action se déploie également en faveur d’un habitat répondant aux besoins de chacun, avec l’objectif de produire 6000 logements neufs par an, dont 2000 logements sociaux. Autant d’exemples de cette construction d’une Métropole dynamique et solidaire, une Métropole pour tous où chacun trouve sa place. Cette action est inséparable d’une gouvernance renouvelée qui fasse de notre Métropole le lieu d’une citoyenneté active et vivante, par l’association étroite des acteurs et des citoyens et la prise en compte de la diversité de nos communes, riches de leur histoire et de leur proximité avec les habitants. Nous avons d’ores et déjà rendez-vous pour cette co-construction de notre avenir commun. Dès cet automne, en effet, va avoir lieu le grand débat sur la Loire, qui permettra à chacun de s’exprimer sur les multiples enjeux liés à ce fleuve qui façonne notre territoire. Je vous invite à participer nombreux à ce temps d’échanges et de débat au service de notre avenir collectif. Bonne rentrée à toutes et tous ! Johanna Rolland Présidente de Nantes Métropole
2 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Que faire sur les bords de la Loire ? À quoi ressemblera le futur cœur de la métropole nantaise ? Comment y accéder ? D’octobre 2014 à avril 2015, Nantes Métropole lance le premier grand débat citoyen. Au cœur du sujet : la Loire. Ce dialogue à grande échelle avec les habitants portera sur le devenir de plus de 200 ha qui portent une grande partie de l’avenir de notre métropole. es nouveaux visages d’une ville se cachent souvent dans les plis de terrains à l’abandon, de friches industrielles ou de rives invisibles. La métropole nantaise n’échappe pas à cette règle de la métamorphose. Elle voit se transformer des lieux délaissés en lieux habités, et cela au bénéfice d’une nouvelle vie et donc d’une nouvelle ville. Dans les 15 à 20 ans à venir, plus de 200 ha de terrains situés sur les rives de la Loire (100 km sur la métropole) seront les hauts-lieux de conversion urbaine. Mais avant cette conversion, il y aura la conversation : « L’expérience de participation citoyenne Nantes 2030 a révélé que les Nantaises et les Nantais avaient un attachement profond à la Loire, qu’ils estimaient qu’elle était le fil conducteur de leur ville, rapporte Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Le grand débat que nous entamons avec eux en octobre sera un moment de dialogue important. Nous serons également innovants dans les modes d’échange avec les citoyens. » Maîtres mots de ce grand débat : transparence, objectivité et neutralité. Une délibération fixant le cadre de ce grand débat a été votée lors du dernier conseil communautaire, le 27 juin, et ce à l’unanimité des élus de cette assemblée, toutes couleurs politiques confondues. « Un comité de pilotage assurera le bon déroulement de
L
ce débat organisé à partir d’octobre, explique Paul Cloutour, de la mission Dialogue citoyen à Nantes Métropole, chef de projet Loire en ville. L’agence d’urbanisme de l’agglomération nantaise produira un document
CE DÉBAT SUR LA LOIRE EST UN MOMENT CLÉ DE L’HISTOIRE MÉTROPOLITAINE. LES HABITANTS DOIVENT S’EN SAISIR.
socle, qui sera mis à disposition des experts, des citoyens, des associations. Chacun pourra exprimer ses idées, faire des commentaires et poser des
Grand événement
DÉBAT POUR L’AVENIR questions. Il y aura sans doute des divergences, mais aussi des convergences de points de vue. Notre rôle sera de faire en sorte que l’assise d’écoute et de dialogue soit la plus large et la plus diverse possible. » Les grandes lignes de ce débat sont au nombre de quatre : les usages de la Loire (loisirs, nautisme, culture, etc.), la vocation économique et écologique de notre fleuve, l’accessibilité au centre de l’agglomération (mobilité et franchissements de la Loire), la qualité urbaine du cœur métropolitain (espaces publics, aménagement des berges, etc.). « La participation à ce débat autour de la Loire renforcera l’expression démocratique sur notre territoire, estime Johanna Rolland. Les idées, les projets et les opinions exprimées donneront de la robustesse aux décisions politiques que nous prendrons. C’est un moment clé de l’histoire métropolitaine. Il faut saisir ce moment. » DP
Pour en savoir plus ou pour participer : WWW.NANTESMETROPOLE.FR
Les 4 thèmes du débat sur la Loire 1. La Loire, des pratiques et des usages Un tour en bateau sur la Loire ? Un concert sur les berges ? Une balade sur les quais ? La Loire, avec son passé maritime et son ouverture sur la mer, est un cadre rêvé pour les activités nautiques, culturelles, touristiques et de loisirs. Le débat devra éclairer comment approfondir cette vocation et ces dimensions. Comment cultiver la dimension nautique du fleuve, en valorisant le patrimoine maritime et fluvial et en développant les usages festifs sur les rives et sur l’eau, les déplacements à pied et à vélo sur les berges.
2. La Loire, espace économique et espace écologique Les entreprises ne manquent pas sur les rives de notre fleuve et de plus en plus de touristes y déambulent. Espace en transformation et lieu d’implantation de nouvelles activités, la Loire est aussi un espace écologique d’une grande richesse à la biodiversité remarquable. La valorisation de la vocation portuaire et maritime du fleuve ainsi que celle de sa richesse naturelle sont une préoccupation majeure. Le débat devra permettre d’éclairer les orientations à défendre pour les activités maritimes et économiques en s’assurant de leur compatibilité et de leur durabilité au regard des exigences écologiques et environnementales.
3. La Loire, la mobilité et les franchissements Lieu d’habitation, de travail ou de passage pour rejoindre le centre de Nantes, la Loire est un obstacle naturel qu’il faut franchir. Mais comment ? La question de l’accès au cœur de la métropole et des franchissements de Loire (pont, tunnel, téléphérique, etc.) est importante. Le débat devra permettre d’imaginer les meilleures solutions pour cette mobilité dans le respect des valeurs du développement durable. La question des franchissements, implantation et choix de la meilleure solution, pour les années à venir, en constituera l’un des sujets essentiels.
4. Loire, cœur métropolitain, attractivité et qualité urbaine Le nouveau cœur de l’agglomération nantaise sera redessiné. L’importance et la qualité des espaces publics, leur relation à la Loire, l’aménagement des berges et des espaces de la Loire « comblée » seront mis au débat. Ce dernier permettra de vérifier les attentes sur l’ampleur de l’offre à constituer en matière d’enseignement supérieur, de commerce, de culture et de services, notamment au regard des usages, y compris numériques.
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 3
Nantes Métropole actualités
Vélo : à partir du 01.09.2014, Nantes Métropole propose 300 € pour l’achat d’un biporteur, triporteur, vélo-cargo et autres vélos familliaux.
Apprentissage et vélo : quel talent ! Dans la section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) du collège Ernest Renan de Saint-Herblain, l’usage du vélo sert de fil rouge pour mobiliser les élèves dans leur parcours adapté. Le projet, initié en 2009, a été récompensé du prix « Talents du vélo 2014 » lors du Salon de la mobilité à Paris. ls s’appellent Florian, Busé, Daisy, Ismaël ou Chadrac. Ils sont 16 élèves, ont 15 ans et sont en classe de 4e ou 3e Segpa (section d’enseignement général et professionnel adapté) au collège Ernest Renan de Saint-Herblain. En 2009, lors de leur année de 6e, Chadrac, Daisy et leurs copains de classe ont eu, avec Jean-Marc Allain, le directeur de leur section, l’idée d’acheter des vélos, grâce à un petit pécule perçu par l’établissement au titre de la taxe d’apprentissage*. Découverte pour les uns, apprentissage d’une forme d’autonomie pour les autres, le vélo est alors devenu le fil rouge des apprentissages. « À partir de là, nous avons construit toutes les activités autour de la bicyclette, comme les sorties pédagogiques, les cours d’escalade loin du col-
I
FORMATEUR POUR VÉLOS lège, les séjours de fin d’année », raconte Jean-Marc Allain. « Puis, avec les jeunes, on a décidé de louer à petit prix pour les collèges voisins les vélos quand ils ne servaient pas. Ça nous a permis d’acheter les pièces détachées nécessaires aux réparations. » Et la bobine s’est déroulée, permettant de tisser chaque année de
Le projet mené par Jean-Marc Allain et ses élèves de Segpa a reçu le prix Talents du vélo 2014.
nouvelles actions avec les jeunes de la section : transformation de la cour du collège en piste cyclable pédagogique, venue régulière de l’agence départementale de la prévention spécialisée (ADPS) pour former les jeunes aux petites réparations de vélo... En couronnement de ce projet de longue haleine et de son cheminement, le directeur a reçu, en avril dernier, à l’occasion du Salon de la Mobilité à Paris, le prix Talents du vélo 2014 « péda-
gogie ». Une consécration due, jeunes manquant souvent d’esselon l’enseignant « au dernier time d’eux-mêmes. Mais aussi étage de la fusée » : l’apprentis- un projet « trop génial », dont les jeunes s’emparent déjà avec fierté. « Les 3e apprendront aux SENSIBILISER À L’ÉDUCATION plus jeunes la pratique du vélo, les ROUTIÈRE sensibiliseront à l’éducation rousage entre pairs. Ainsi, Florian, tière, à la sécurité et leur expliMélanie et les autres élèves de queront comment entretenir les 3e vont devenir, durant neuf vélos, détaille Jean-Marc Allain. séances, les formateurs vélo Reste à trouver d’ici la Toussaint auprès de CE2 d’écoles voi- 10 vélos 20 pouces et des partesines. Une dimension toute nou- naires ou mécènes pour pourvelle et très valorisante pour des suivre nos actions ! » GL
BICLOO ET MARGUERITE ACCESSIBLES AVEC LA CARTE LIBERTAN À la rentrée de 2013, les voyageurs usagers du tramway ou du bus avaient découvert la carte Libertan, qui permettait de payer son abonnement au plus juste par rapport à sa consommation de voyages. Dès le 17 septembre 2014, ladite carte pourra être utilisée pour la location de voitures en partage Marguerite et des vélos bicloo. Pour ce faire, il faudra avoir souscrit à l’une des formules de la Tan adaptée à ses besoins (illimitée pour les usagers intensifs, sur mesure pour les usagers occasionnels) puis contacter les services bicloo et Marguerite pour demander de n’avoir qu’une seule carte au lieu de 3. Objectif à terme : permettre l’accès aux stationnements vélo, voire autos, avec une carte unique.
4 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
* Versée par les entreprises à l’État, la taxe d’apprentissage a pour but de financer le développement des premières formations technologiques et professionnelles.
Une boutique Tri’Sac pour récupérer ses sacs Une boutique dédiée aux sacs Tri’Sac, pour la collecte sélective, et aux déchets à Nantes Métropole ouvre ses portes place du Commerce, à Nantes. Ce point central permettra à chacun de récupérer ses sacs jaunes et ses sacs bleus plus facilement. Adresse : 6 allée Brancas, à Nantes.
Le plan de mobilité change les habitudes Le plan de mobilité, qui facilite les déplacements domicile-travail des salariés, a 10 ans. 370 entreprises de la métropole en bénéficient. Le plan de mobilité a 10 ans. Proposé depuis 2004 aux entreprises, ce dispositif est aujourd’hui l’un des axes du plan de déplacements urbains (PDU) de la métropole. 370 entreprises ont signé une convention avec Nantes Métropole pour le mettre en place, ce qui représente plus de 105 000 salariés sur le territoire, soit un tiers des emplois. « La mobilité est un outil de développement durable et un facteur d’attractivité essentiel pour les grandes agglomérations, souligne Bertrand Affilé, viceprésident de Nantes Métropole en charge des déplacements et transports publics. Depuis la création du plan de mobilité, les déplacements domicile-travail en voiture ont baissé de 10 points. Il répond à un besoin quotidien des salariés. » Concrètement, Nantes Métropole épaule, via des
aides financières, des conseils, les entreprises pour qu’elles puissent proposer à leurs salariés des solutions alternatives à l’usage de la voiture. D’autres solutions pour les déplacements
La Poste a signé dès 2004 un plan de mobilité pour son site central de Nantes. Dix ans plus tard, celui-ci concerne les 4 700 salariés de l’entreprise travaillant sur l’agglomération nantaise. Informer sur les aides de la collectivité pour se déplacer, faciliter l’utilisation d’autres modes de déplacements (abri-vélos, vélos électriques, voitures en copartage), réduire les déplacements accessoires en les remplaçant, par exemple par une visioconférence… sont autant de solutions que suggère l’entreprise. « Nous essayons aussi de mutualiser les moyens avec nos partenaires
quand cela est possible… », explique Virginie Rigoulot, en charge du développement durable à La Poste. Résultat ? « 30 % de nos employés utilisent les transports en commun, 12 % le vélo, 5 % la marche et 4 % le covoiturage. » Dans le groupe Eurofins, le plan de mobilité a été signé en 2007, et les habitudes des salariés en matière de déplacements évoluent à petits pas. « Nombre de nos employés viennent de Vendée, du Maine-et-Loire ou d’Ille-et-Vilaine. Pour eux, le covoiturage fonctionne bien. Nous avons aussi créé des places de stationnement pour l’autopartage », explique Nathalie Girot, en charge du plan de mobilité au sein de l’entreprise de 650 salariés basée à Nantes. Aujourd’hui, un salarié sur cinq profite du plan de mobilité. GL
CONCERTATION Une nouvelle Zone d’aménagement concerté, de 80 ha, va voir le jour dans la partie Ouest de l’Île de Nantes. Une période de concertation s’ouvre pour le public et vous pouvez donner votre avis. Durant deux mois, à compter du 20 septembre, une exposition temporaire se tient sur le quai des Antilles au Hangar 32, espace pédagogique où le projet urbain de l’île de Nantes est exposé. Deux réunions publiques sont prévues les 1er et 9 octobre 2014, à 19 h à la Maison des Syndicats, place de la Gare de l’État. Le projet est expliqué sur le site www.iledenantes.com. Vous pouvez faire part de vos observations au Hangar 32, dans les mairies annexes Île de Nantes et Nantes Sud, à l’hôtel de ville de Nantes, dans les mairies de Rezé et Saint-Sébastien-sur-Loire, ainsi qu’au siège de Nantes Métropole, 2 cours du Champde-Mars, à Nantes.
TRAVAUX SUR LE PÉRIPHÉRIQUE
Le covoiturage est une des solutions proposées par le plan de mobilité.
À partir du 8 septembre, des travaux vont avoir lieu pour renforcer la chaussée au sud du pont de Cheviré. La circulation sera coupée sur le périphérique sur un seul sens, intérieur ou extérieur, selon les phases de travaux, entre les portes de l’Estuaire et de Bouguenais. Les travaux dureront 4 weekends et 4 nuits. Du 3 au 6 octobre, le périphérique intérieur sera fermé à son tour. La chaussée extérieure sera fermée du 8 au 11 septembre, entre 21 h et 6 heures à chaque fois. Informations : www.nantesmetropole. fr/travaux
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Nantes Métropole actualités
Îlink, faire de l’immobilier ensemble L’agence de communication et d’événements Scopic s’est lancée dans un vaste projet où les notions d’échange, de collaboration et de maîtrise d’usage sont reines. Ou comment coproduire avec habitants, entreprises et constructeurs un ensemble immobilier « prêt à vivre » sur l’Île de Nantes. u départ, il y a un mot : « link », « lien » en anglais. Un mot que Scopic, agence nantaise de communication et d’événements, met en scène depuis plus de 10 ans dans le quartier des Olivettes à Nantes où elle est installée. « On se pose constamment la question du rôle de l’entreprise sur le territoire, de son engagement économique et social », explique Gildas Maquaire, directeur de l’agence. Dans cet esprit, l’équipe de Scopic propose régulièrement des rendez-vous ouverts à tous : marchés de jeunes créateurs, venue régulière d’un maraîcher... « Tout cela génère du lien, des échanges dans le quartier. C’est riche pour l’entreprise. Et les salariés s’y retrouvent dans le bien-être sur leur lieu de travail. »
A
Intégrer les futurs utilisateurs en amont
Depuis sa création, Scopic n’a cessé de se développer, tout en restant à taille humaine. Elle compte aujourd’hui 14 salariés et mûrit depuis quelques années le projet d’acquérir ses propres locaux. Fédérée autour d’un projet d’entreprise « tourné vers les questions du faire ensemble et de l’innovation », Scopic ouvre sa réflexion à une quinzaine de structures partenaires issues de tous horizons : « Que pourrait-on partager en étant plus près les uns des autres ? » Mais où mener ce projet ? Et comment le mettre en musique en faisant en sorte que tout le monde y trouve sa place ? Une opportunité 6 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Des ateliers ont été menés avec les futurs habitants, les architectes, les entreprises…
de choix s’offre alors à l’agence. Consultée par le groupement immobilier BVAHH*, pour la création d’un ensemble immobilier de 23 000 m2 sur l’Île de Nantes, l’agence propose, au regard de l’environnement (site attenant au Quartier de la Création) et du contexte (fin de la démarche Nantes 2030), de « faire autrement ». Concrètement, il s’agit de créer du lien entre les différentes parties prenantes du projet pour concevoir des espaces répondant aux besoins de tous, imaginer une vie de quartier et ainsi faciliter le vivre ensemble.
CONFRONTER LES IDÉES DES URBANISTES AVEC CELLES DES USAGERS. « Nous avons proposé la maîtrise d’usage, ou comment intégrer dès l’amont du projet, les futurs utilisateurs des lieux - habitants, entreprises, etc. – dans le processus de conception » détaille Gildas Maquaire. « Notre ambition est de livrer des surfaces habitées plutôt que des surfaces habitables ». Banco ! Le projet est sélectionné en 2012 par la SAMOA et la collectivité. Nourrie de ses expériences réussies en matière de concertation et d’expérimentation sur le territoire, l’agence mènera la démarche de « maîtrise d’usage », jusqu’à accompagner la création d’une structure associative dédiée : Îlink association. Scopic orchestrera l’ensemble,
auprès du groupement immobilier et avec le soutien de Nantes Métropole et de la Région. Car l’enjeu est de taille : ce nouveau quartier sur la Prairie-au-Duc, face au parc des Chantiers, est un véritable terrain de jeu où tout est à créer. Cinq cents personnes y habiteront en logement libre ou social et autant y travailleront. Îlink association fait donc le « lien » en organisant la concertation entre futurs habitants, entreprises, usagers, architectes, aménageurs... Elle mène de nombreux ateliers sur les futurs usages du programme et confronte les idées des urbanistes avec celles des usagers. Six espaces clés émergent alors : une conciergerie de quartier, un espace de coworking, un lieu multiusages partagé, un laboratoire artistique, des jardins potagers et un gîte urbain. « Des espaces seront aussi laissés vierges, appropriables par les habitants », précise Antoine Houël, coordinateur de la maîtrise d’usage au sein d’Îlink association. « La mise en application, l’expérimentation de tous ces espaces se fait déjà aujourd’hui. » Elle permettra de peaufiner leur modèle avant même de les implanter sur site, dans Îlink. À quelques mois de la première pierre d’Îlink, en janvier 2015, plusieurs entreprises se sont déjà positionnées « et de futurs habitants continuent de rejoindre le projet », conclut le directeur de Scopic. Gwenaëll Lyvinec * Le groupement immobilier rassemble Brémond, Vinci, Adim Ouest et Harmonie Habitat.
Zapping
Nantes Métropole
Alain Juppé essaie le BusWay Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, a reçu Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de la Communauté urbaine de Bordeaux pour lui faire découvrir le réseau de transports en commun nantais, notamment le BusWay et le Chronobus. « Nantes et Bordeaux sont des villes comparables et connaissent les mêmes besoins de mobilité, a déclaré Alain Juppé. Il y a quelques années, j’étais venu ici pour voir le tramway avant de lancer sa construction à Bordeaux. Aujourd’hui, en période de restriction budgétaire pour les collectivités territoriales, je constate que le BusWay coûte au kilomètre 3 fois moins cher que le tramway. C’est une option vraiment intéressante. »
Coopération Nantes Strasbourg Roland Ries, maire de Strasbourg et vice-président de la communauté urbaine, est venu à Nantes fin août. Il a rencontré l’équipe de la Samoa (Société d’aménagement de la métropole Ouest Atlantique), qui pilote le projet urbain de l’Île de Nantes. Il a également échangé avec Johanna Rolland, maire de Nantes et Présidente de Nantes Métropole. Quartier de la Création, Hangar 32, les Halles, le Solilab : Roland Ries a découvert le projet urbain mené sur l’île et a pu apprécier l’étendue de l’offre de services proposés aux entreprises du secteur industriel, culturel et créatif. Une source d’inspiration pour le grand projet urbain des Deux Rives, mené actuellement à Strasbourg, et dont il est président. « C’est une grande friche industrielle et portuaire, sur le Rhin, qui s’étend de Strasbourg à Kiel, en Allemagne, explique Jean-Luc Charles, directeur général de la Samoa. La question à se poser en premier avant de lancer sa transformation, c’est «par où commencer ?» Le premier projet annonce la couleur : il est symbolique de l’ensemble des aménagements urbains à venir. »
La Croisière cycliste, prémices de Vélo-City La Croisière cycliste internationale, voyage de 2 280 km sur 43 étapes est partie de Vienne, en Autriche, le 30 mai dernier. Après avoir traversé l’Autriche, l’Allemagne, la Suisse et la France, elle s’est achevée sous les Nefs, à Nantes le 14 Juillet. Une cinquantaine de cyclistes ont ainsi englouti le bitume au guidon de leur vélo. Douze nationalités étaient représentées. Une belle occasion de promouvoir VéloCity, qui se déroulera en juin 2015 à Nantes.
3 vidéos sur nantesmetropole.fr Alain Juppé découvre le BusWay à Nantes
Rencontre avec Romaric Perrocheau, directeur du Jardin des Plantes
Croisière cycliste : ligne d’arrivée aux Nefs Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 7
Métropole d’avance LE LABEL ISO 9001 POUR LE NETTOIEMENT À NANTES MÉTROPOLE Nantes Métropole s’est lancée en 2003 dans une démarche d’amélioration du service public du nettoiement. Objectif : tenir compte des évolutions des besoins des habitants et s’adapter aux différents secteurs tout en garantissant une égalité du service. La propreté de l’espace public est une réalité visible et constante pour les habitants et contribue à leur qualité de vie. La démarche vient d’être récompensée du label qualité Iso 9001. Cette certification qualité va permettre de poursuivre le travail mené tout en l’améliorant et en renforçant le lien avec les habitants.
LUTTEZ CONTRE LE GASPI ! 2014 est l’année européenne de lutte contre le gaspillage alimentaire. Depuis le 20 juillet, un appel à initiatives est lancé par Nantes Métropole auprès des habitants et membres d’associations pour que chacun puisse proposer ses idées contre le gaspillage alimentaire. Atelier de pratique alimentaire, astuces domestiques, partage de bonnes pratiques et de produits de proximité : toutes les recettes sont les bienvenues ! Les personnes intéressées peuvent participer à un ou plusieurs des sept évènements organisés sur le territoire d’octobre 2014 à juin 2015. Ils pourront être accompagnés pour présenter leur initiative qui sera également valorisée tout au long du programme d’animation sur la métropole. Contact : Thomas Gouard, au 02 51 82 29 72 et sur kyoto@terra21.fr
Le projet Tandem réunit des dirigeantes d’entreprises et des artistes.
Entrepreneurs et artistes roulent en « Tandem » Le collectif nantais AE (pour Art et Entreprise) a le vent en poupe. Les cinq Nantaises qui l’ont créé sont toutes dirigeantes d’entreprise. Depuis le début de l’année, en parallèle de leur activité professionnelle, elles ont lancé leur projet « Tandem » destiné aux entreprises et aux artistes. lles sont cinq et n’ont pas froid aux yeux. Elles ? Roselyne Folliot, Aline Crépeau, Catherine Rouil, Edwige Fontaine et Isabelle Tellier. Leur idée : faire appel à des artistes d’art contemporain et inviter les entreprises labellisées « Capitale Verte » par Nantes Métropole ou engagées sur la voie du développement durable, à les accueillir en résidence entre leurs murs. Chaque artiste plasticien, habitant dans la métropole nantaise et la région, y créera une pièce unique sur place, qui boostera autant les dirigeants que leurs
E
8 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
collaborateurs. Non seule- entreprises et trois artistes ment pour qu’œuvre d’art rime installés à Nantes ont accepté avec catalyseur de bien-être de jouer le jeu. Neal Beggs va concevoir à Intermarché Orvault un dessin mural qui évoque CHAQUE CRÉATION EST autant la molécule d’ozone que INTÉGRÉE AU PATRIMOINE les codes-barres, visible du perDE L’ENTREPRISE sonnel de l’entreprise comme au travail, mais aussi pour que de ses clients. Danny Steve va chaque création soit intégrée sculpter le jardin de l’entreprise au patrimoine de l’entreprise. rezéenne Nature & Aliments. « Nous sommes des créatrices Tandis qu’Eric Gouret interde connexions ! lance Roselyne viendra au sein du cabinet de Folliot. C’est parfois une ques- recrutement nantais, De Graët tion d’atomes crochus entre Consulting. Ce qui constituera entreprises et plasticiens. Ce un véritable itinéraire artistique que nous pressentions est en interentreprises. Cécile Faver train de se réaliser ! » Trois www.tandemae.com
Métropole d’avance
Le MIN s’installera au cœur d’un pôle agroalimentaire Le Marché d’intérêt national de Nantes va être transféré à Rezé à l’horizon 2018. Le nouveau site, au nord ouest du parc Océane, accueillera également un important pôle agroalimentaire. ruits et légumes, fleurs et plantes, poissons, viandes, grossistes multi produits, libres services de gros… Le Marché d’intérêt national (MIN) nantais est le deuxième plus important de France après le marché de Rungis. Installé depuis 1969 rue Gustave Roch, à Nantes, il va être transféré à Rezé sur la zone Océane en 2018. Aujourd’hui, 109 entreprises, soit 1200 emplois, sont sur le site de 20 ha.
F
poids lourds, ce qui engendrera des travaux pour les voies d’accès. Par ailleurs, plus de 70 % des salariés du MIN habitent au Sud de la métropole, ajoute l’élu. Et puis cela permet un rééquilibrage de l’activité économique entre le Nord et le Sud. » La zone Nord Ouest du parc Océane est
OFFRIR TOUTES LES FACETTES DE L’ACTIVITÉ AGROALIMENTAIRE
Densifier le projet
Mais pourquoi avoir choisi la zone Océane, à Rezé, pour sa nouvelle implantation ? Les raisons sont multiples. « Le quartier qui évolue autour du site actuel du MIN, sur l’île de Nantes, s’urbanise chaque jour un peu plus et devient incompatible avec le trafic des poidslourds, déclare Alain Robert, vice-président de Nantes Métropole en charge des grands projets urbains et des grands équipements. Le futur MIN sera ainsi construit en bordure du périphérique, afin de faciliter son accès, notamment pour les
MIN : QUI FAIT QUOI ?
en outre destinée à accueillir un pôle alimentaire. « Il s’agit d’aller au-delà du projet de transfert en installant un pôle agroalimentaire à dimension interrégionale et nationale permettant l’accueil d’activités en lien avec la production, telles que la transformation, la conservation des aliments… », reprend Alain Robert, également président de la SEMMINN. Un premier terrain de 22 hectares comprendra le MIN, grossistes et vendeurs de produits frais, et une partie privée avec notamment des entre-
Produits frais et services de gros au Min.
prises de services spécifiques liés à l’agroalimentaire (déco, emballages, etc.) et à la vie du MIN (cafétéria…). Une seconde surface de 24 hectares viendra renforcer le tout et permettra à de nouvelles entreprises de s’installer tout comme les opérateurs du MIN actuel qui auront choisi d’investir. « Une enceinte de confinement pour la pasteurisation à froid sera installée sur ce site et pourrait être mutualisée pour des petites entreprises, souligne-t-on à MIN Avenir. C’est un projet novateur qui permettrait d’avoir un axe de recrutement d’entreprises, de renforcer l’attractivité du MIN, et d’élargir son offre ». Une pépinière d’entreprises est également envisagée, ainsi qu’une plateforme logistique. Au final, ceci offrirait toutes les facettes de l’activité agroalimentaire aux futurs arrivants, en complémentarité avec la plateforme régionale d’innovation (PRI) Cap Aliment, située à La Géraudière, à Nantes. « Sachant qu’il faut aussi rester vigilant sur la gestion de la mixité de loca-
taires et de propriétaires sur le site, ce qui contribuera à la faisabilité économique du projet », ajoute Jean-Luc Cadio, viceprésident de la CCI en charge du commerce et dirigeant de l’entreprise Berjac. Pour l’heure, avant l’été, le lancement du concours de maîtrise d’œuvre pour le futur MIN a été acté. Durant l’été, le cabinet Ernst & Young, missionné par Nantes Métropole, a étudié au cas par cas les souhaits et contraintes de chaque entreprise afin d’évaluer d’éventuelles indemnités, notamment pour compenser les biens non transférables, pour les frais de déménagement voire la perte de chiffre d’affaires. « Les entreprises qui ne pourront pas se reloger recevront une aide de la collectivité », précise-t-on à MIN Avenir. Un dispositif d’accompagnement à l’investissement sera également mis en place avec l’aide de la Région Pays de la Loire. Le budget global du projet est évalué à 84 millions d’euros TTC, hors indemnisations. Gwenaëll Lyvinec
L’ensemble du MIN et les services communs sont gérés par une société d’économie mixte, la SEMMINN. Le projet de transfert est mené par Nantes Métropole, la Chambre de commerce et d’Industrie (CCI) Nantes-Saint-Nazaire en concertation avec MIN Avenir, l’association qui regroupe les deux tiers des entreprises sur le site. Le MIN, une fois transféré, cédera la place au futur CHU et à de nouveaux logements sur l’Île de Nantes.
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 9
Dossier
Sophie Sakka, chercheuse à l’IRCCyN aime présenter ses robots au grand public. 10 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Dossier numérique
De la page 10 à la page 18 La Digital Week
p.14
Une asso 2.0
p.15
Les logiciels du futur
p.16
Une ruche pour le numérique
p.18
Les métiers du numérique
p.20 et 21
Nantes,
tout un monde numérique La métropole nantaise est une place forte du numérique en France. Candidate au label national French Tech, elle trace sa route numérique avec brio. Une télévision numérique, un appareil photo numérique, un festival du numérique, l’économie numérique… Le mot numérique est aujourd’hui partout, mais que recouvre-t-il au juste ? En fait, dans le langage courant, le mot numérique a remplacé le mot informatique si cher à nos années 80 et 90. Mais dans l’univers numérique qui nous entoure, on peut mettre beaucoup d’autres choses que les ordinateurs et les programmes qui les font tourner. Le numérique, ce sont aussi les lignes à très haut débit qui permettent l’accès à l’Internet, les sites Internet et les services qui vont avec (banque, commerce en ligne, etc.), les matériels (ordinateurs, tablettes, téléphones, etc.), les logiciels de nos ordinateurs, les images de synthèse (design, simulation, réalité virtuelle, etc.), les labos de recherche en informatique, robotique, et toutes les entreprises qui gravitent dans cette filière en plein boom ! « Sur la métropole nantaise, on compte 1 400 entreprises dans ce secteur d’activi-
tés, pour 19 000 emplois, et 450 chercheurs, rapporte Franckie Trichet, adjoint au maire de Nantes en charge de l’innovation et du numérique, et conseiller communautaire. C’est un secteur clé de notre économie : il y a là les métiers et les emplois d’aujourd’hui et
NOUS AVONS L’AMBITION DE RENDRE LA VILLE PLUS FACILE À NOS HABITANTS GRÂCE AU NUMÉRIQUE de demain. L’écosystème numérique nantais est incroyablement dynamique. » Écosystème numérique ? C’est l’ensemble des « acteurs » du numérique, avec, au premier rang, les chefs d’entreprise, les chercheurs, les investisseurs, les associations, qui travaillent en réseau et organisent des événements (plus de 500 par an), dont le très couru Web2day ou la Digital Week (semaine du digital, autre mot pour dire numérique, à la mi-septembre). « Ces
temps forts sont des lieux d’échanges qui consolident le tissu numérique, estime Franckie Trichet. Ils encouragent les rencontres et favorisent l’émergence de projets collaboratifs. » Quartier de la Création, Hub Créatic, IRT Jules Verne, sont, eux, les haut-lieux du bouillonnement des start-ups du numérique. « C’est notre colonne vertébrale, souligne Frankie Trichet. La halle 6, sur l’Île de Nantes, avec ses 10 000 m2, ouvrira en 2017 et sera la pièce maîtresse de notre édifice numérique. » « À Nantes Métropole, nous avons un écosystème numérique créatif, engagé et une volonté de faire ensemble. C’est une richesse, estime Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Nous avons l’ambition que Nantes Métropole devienne, à l’horizon 2025, l’un des écosystèmes les plus vibrants, inspirants et influents d’Europe pour les entrepreneurs du numérique. » Consciente de ses forces numériques et de sa capacité à innover, qui la placent dans le peloton de tête en France, Nantes Métropole est ainsi candidate à la labellisation « Métropole French Tech », lancée par le gouvernement, sous le nom de « Nantes Tech ». Un dossier a été remis avant l’été à Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat en charge du Numérique, venue à Nantes prendre le pouls numérique de la métropole. « Il est très important de montrer aux investisseurs étrangers qu’il se passe beaucoup de choses en France et dans nos territoires, déclare-telle. Il faut également que nos entreprises ne soient pas rachetées et qu’elles déménagent lorsqu’elles ont du succès, mais qu’elles se développent et créent des emplois ici. » « Le numérique doit être un accélérateur d’emplois, poursuit Frankie Trichet. Notre objectif : + 5 000 emplois d’ici à 2020. Et le web n’est pas le seul secteur concerné. Via la santé, les énergies renouvelables ou l’aéronavale, par exemple, l’industrie classique est aussi dans le bain numérique qui sera un ingrédient des usines du futur. » « Mais dès à présent, nous avons l’ambition de rendre la ville plus facile à nos habitants grâce au numérique, déclare Johanna Rolland. Nous devons notamment agir pour que celles et ceux qui n’y ont pas encore accès ou qui ne savent pas encore utiliser toutes ces nouvelles technologies puissent le faire. Le numérique doit être au service de la population, du lien entre les gens et du lien avec leur ville. » David Pouilloux
Photo : Patrick Garçon
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 11
Un monde numérique La métropole nantaise est une métropole numérique. À l'heure où le monde se numérise de plus en plus, elle n'est pas en retard. Recherche, innovation, créativité, formation, entreprise, accès au très haut débit, association, événement, YtZLH\ LSSL LZ[ KHUZ SL IVU°[LTWV°
Le numérique sur la métropole nantaise + 40%
liées aux filières numériques
Comm en lig erce ne
2009 - 2012
el
emplois
1420 entreprises
ci
19 200
Lo
gi
+ 21% DIGITAL INTELLIGENCE
des emplois de la métropole nantaise
ie
on
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Té
Jeux vidéos
1diplômés 200
2009 - 2012
8%
Acheter
ZWtJPHSPZtZ°
dans le numérique par an
500
événements dédiés au numérique par an
450 chercheurs
(informatique, cybernétique, bio-informatique, sciences humaines et sociales,etc.)
2 grands
laboratoires (LINA, IRCCyN)
3 12 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
lieux clés de l'innovation numérique
R RTIE QUA A DE L ION T A CRE
170
créations d’entreprises par an
Le numérique dans le monde
Internet
Dans le monde, on compte aujourd'hui plus de
2,4
milliards d'internautes 87 %
86 %
Roy.-Uni
35 %
7
pour milliards d'habitants
Canada
84 %
84%
83%
Allemagne
Corée du Sud
France
44%
36
des étudiants se servent d'internet pour étudier
Chine
Nigeria
Téléphonie mobile
Inde
Réseaux sociaux
MOOC (cours en ligne) proposés depuis janvier 2014, sur la plate-forme France Université Numérique
290 000
12%
32%
Des étudiants français connectés
96 %
des habitants de la planète ont accès à Internet.
1,8 milliard d’utilisateurs
inscrits en juin 2014
Taux de pénétration de
93 %
6
26%
des habitants
milliards d’abonnés dans le monde De nombreux pays sont au dessus de 100% (plus d'un abonnement par personne) En France :
72
millions d'abonnements
Soit
Chaque jour un internaute français heures sur le web, passe plus de
4
1,2
58 minutes
sur son téléphone mobile
milliard utilisent Facebook
FRANCE
MONDE
dont
109 %
Les principaux usages sur les smartphones: Recherche Informations d'informations sur des produits de proximité 88% 74 %
28
millions d’utilisateurs actifs
42%
des Français
1h 29 minutes/jour en moyenne Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 13
Dossier numérique pages 11 à 18
PREMIÈRE DIGITAL WEEK Le numérique dans tous ses états ! S’il y a bien une semaine qui ne sera pas comme les autres au mois de septembre, c’est celle de la Nantes Digital Week, consacrée aux cultures numériques. Du 12 au 21 septembre, profitez de la 1ère édition de la DW ! Qu’est-ce que la « Nantes Digital vant capables de nous servir un bon café Week » ou, dans la langue de Molière, comme Kuka et Baxter en live (Robotic « la semaine du numérique nantais » ? Day, le 17), les plus récentes inventions, Une semaine complètement « daftpun- tout droit sorties du laboratoire d’Orange kienne », rythmée par une quarantaine (show sur le Nantilus, le 16), un arbre d’évènements, égrenés un magique 100 % numérique peu partout dans Nantes, (Cité Nantes Events Center, du Château des Ducs au UNE SEMAINE le 17)…Sans compter les Hub Créatic. Vous préférez AU CARREFOUR rencontres imprévisibles ! plonger dans un beau nuage DU MONDE Simultanément, le festimoléculaire (La Fabrique, NUMÉRIQUE val Scopitone dévoilera ses du 15 au 21), coder avec les bijoux de musiques électronouveaux outils de Google ou créer votre niques et d’arts numériques. Pendant ce start-up en 54 heures (International temps, les têtes chercheuses et industriels Start-up Weekend Nantes, La Cantine de renom, venus des cinq continents, se Numérique, du 12 au 14 septembre) ? Eh rencontreront pour participer à « Digital bien, créez votre itinéraire vous-même Intelligence » (pour « Intelligences pour vivre à l’heure de la Nantes Digital Numériques »), la première conférence Week ! interdisciplinaire - entre sciences techExpositions, conférences scientifiques, nologiques et humaines, arts et éconorendez-vous autour du logiciel libre, des mie- dédiée aux cultures numériques nouveaux médias (Médias 2030, Lieu et aux dimensions sociétales de ce que Unique, le 16) ou des Green IT (Green l’on appelle « le numérique ». Véritable Touch, Cité Nantes Events Center, le 18), pierre angulaire à l’origine de la Nantes workshops, talks pour tous ou pitches Digital Week, cette conférence convie pour pros, expérimentations au Fablab, chaleureusement tous les étudiants, restutoriels… Pas un jour ne passera sans ponsables institutionnels, entrepreneurs qu’il soit question aussi de notre cher et artistes d’ici à se joindre à cette mêlée smartphone ou de la tablette que l’on pour pousser ensemble le numérique by rêve de s’offrir, de notre ordinateur, Nantes. L’année prochaine rendez-vous des réseaux sociaux sur lesquels nous à Québec ! Cécile Faver naviguons joyeusement, et de toutes ces nouvelles habitudes que nous avons WWW.NANTESDIGITALWEEK.COM prises, plus ou moins consciemment. WWW.DI2014.FR Sans oublier ces robots qui sont doréna- WWW.SCOPITONE.ORG
14 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Question
à Franckie Trichet,
adjoint au Maire de Nantes et et conseiller communautaire en charge de l’innovation et du numérique. À l’heure où se profile la Digital week, tous les citoyens n’ont pas forcément une grande culture numérique. Comment embarquer toute la société dans le monde numérique? « Nous devons partager en effet la culture numérique. Les acteurs de l’écosystème numérique nantais : entreprises, chercheurs, associations, étudiants, citoyens, doivent agir collectivement pour faire progresser ce que l’on nomme la littératie numérique, c’està-dire l’aptitude à comprendre et à utiliser
les technologies de l’information et de la communication dans la vie courante, à la maison, au travail et dans la collectivité. Ceci permettra à chacun d’atteindre des objectifs personnels (compétences pour exercer un métier, être en lien avec ses amis, sa famille, etc.) et d’étendre ses connaissances et ses capacités à agir dans le monde nouveau qui l’entoure. Pour résumer, d’un bout à l’autre de la société, il faut donner l’envie aux jeunes de s’emparer des futurs métiers en leur apprenant à coder très tôt et on doit donner aux anciens les clés de compréhension de cet univers “effrayant“ pour qu’ils se sentent à l’aise avec le numérique et tous ses usages. »
WWW.ATLANTIC2.ORG
ATLANTIC 2.0, la start-up
associative qui monte, qui monte
Photo : Franck Tomps
Adrien Poggetti.
Najette Fellache.
WWW.SPEACH.ME/FR
SPEACHME,
un formidable réservoir de MOOC
Atlantic 2.0 est un réseau d’entreprises, métropolitaines et régionales, du web et de l’innovation numérique, ancré à La Cantine. L’association porte aussi le web2day, le deuxième plus gros festival du numérique en France.
SpeachMe est une jeune start-up nantaise, spécialisée en e-éducation et en formation professionnelle. Najette Fellache, sa créatrice, est aussi présidente de Women@Nantes, qui rassemble des patronnes du numérique.
Ici pas de costume cravate. On bosse dans un canapé, et on carbure à l’énergie collective, à la passion et au plaisir. Bienvenue à la Cantine Numérique (cofinancée par Nantes Métropole), le QG de l’association Atlantic 2.0. Née en septembre 2008, Atlantic 2.0 est aujourd’hui à la fois un état d’esprit, celui d’une « start-up associative », une équipe de six salariés et un cluster de 260 entreprises membres (30 % d’agences de design, de communication, du web, 30 % d’e-commerçants, 30 % de start-ups), auxquelles se sont agrégés des associations, telles que LiberTIC et Médiagraph, et des établissements d’enseignement supérieur publics et privés. Coworking, offre de services, mise en relation, animation du réseau, jobboard… La feuille de route d’Atlantic 2.0 est là depuis le premier jour. « La Cantine est une véritable fourmilière. Ce qui a changé en six ans, c’est la montée en compétence des porteurs de projets que nous guidons, remarque Adrien Poggetti, directeur général d’Atlantic 2.0 depuis 2008, ce qui indique que l’écosystème nantais vit bien et contribue à faire naître des vocations. » Preuve de cette montée en puissance: le web2day, qui a rassemblé environ 2000 personnes en trois jours cette année, et qui s’apprête à passer le cap de l’internationalisation. Le mot du Président d’Atlantic 2.0, Mickaël Froger, dirigeant de la société Lengow : « À Atlantic 2.0, nous sommes des évangélisateurs qui jouons collectif depuis le début. On n’a pas attendu la French Tech pour cela, qui a été une belle excuse pour nous réveiller en France et sortir du bois ! Dans l’avenir, la Cantine prendra ses nouveaux quartiers sur l’Île de Nantes et notre incubateur, vital, fera grossir le vivier d’entrepreneurs d’ici. Pour l’instant, nous ne tirons aucun plan sur la comète ! » Cécile Faver
Les MOOC (Massive Open Online Course) ont du succès. Ce sont des cours ouverts proposés en ligne au plus grand nombre. Ils bouleversent la transmission des savoirs et des savoir-faire ! SpeachMe, la jeune plateforme web, cofondée et dirigée depuis janvier 2014 par Najette Fellache, l’a bien compris et n’a pas hésité à lancer sa solution innovante. L’idée : créer sur mesure des combinaisons de capsules pédagogiques d’une durée de 2 à 5 minutes sous différents formats (vidéo, audio, fichiers PowerPoint ou PDF avec synchronisation audio ou vidéo, quizz, etc.). Chaque combinaison forme un Mooc interactif qui peut durer jusqu’à 1h 30, en live ou en différé, loué par les entreprises, les organismes ou les écoles. « Trois usages majeurs sont apparus, explique Najette Fellache, la formation en ligne moderne, la transmission des savoir-faire des seniors et la dimension vidéo interactive. » Une vingtaine de clients ont déjà fait appel à SpeachMe, tels Airbus, la CCI Nantes Saint-Nazaire, ainsi que plusieurs cabinets de conseil et de formation. Des débuts plutôt prometteurs qui incitent SpeachMe (7 personnes) à continuer sur sa lancée. Son nouvel axe de déploiement : la saison 3 d’ITyPA (ou « Internet, Tout y Est pour Apprendre »), le premier Mooc francophone pour tous, conçu et propulsé par l’École centrale de Nantes en 2012. La cible : les salariés des entreprises en voie de digitalisation, à qui SpeachMe proposera, par ailleurs, une gamme de 500 vidéos pour apprendre aussi bien à créer un site qu’à utiliser un logiciel de tableur. « ITyPA3 est précurseur, souligne Najette Fellache, il sera ponctué de séquences de formation en présentiel ». Le futur ? Women@Nantes, l’association que Najette Fellache a créée et qu’elle booste. Depuis décembre 2013, 80 femmes du numérique et entrepreneuses, porteuses de projets et consultantes, se réunissent tous les mois. Histoire d’être elles aussi dans la lumière ! Cécile Faver
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 15
« Le numérique est entré dans nos vies de manière durable »
Dossier numérique
Frédéric Benhamou
à Frédéric Benhamou, professeur en informatique et viceprésident Recherche et Innovation de l’Université de Nantes, fondateur de LINA (Laboratoire informatique de Nantes Atlantique), coprésident du comité d’organisation et de programme de la conférence internationale « Digital Intelligence ». Que met-on dans la culture numérique ? « D’abord, ce sont tous les usages du numérique qui font communauté. Les arts numériques, les humanités numériques, les réseaux sociaux, l’e-commerce, les jeux vidéo. Tous ces usages forment des communautés de tailles différentes, du groupe d’amis à ceux des usages qui se diffusent sur toute la planète. Il
y a aussi des aspects qui sont liés aux cultures numériques qui ne produisent pas de culture stricto sensu. Au cours de la conférence, par exemple, deux de nos contributeurs, Michael Sinatra et Marcello Vitali Rosati de l’Université de Montréal, présenteront une communication intitulée « les algorithmes de l’amour » pour montrer les impacts des sites de rencontres amoureuses très marketés et la manière dont ces sites modifient l’idée de l’amour. Derrière le pluriel des cultures numériques, il y a un vrai singulier ! Que va-t-on faire après avoir développé tous les usages ? Le numérique est entré dans nos vies de manière durable. Il crée aussi de nouvelles frontières. Allons-nous les transgresser ou les réguler ? La conférence va y travailler, en faisant cohabiter des analyses technologiques, philosophiques, sociologiques ou artistiques d’un même phénomène. » Propos recueillis par CF
Photo : Franck Tomps
Questions
Le LINA conçoit la « crème » des logiciels du futur
Photo : Franck Tomps
Le Laboratoire d’Informatique de Nantes Atlantique (LINA) est un jeune laboratoire de recherche fondamentale, à la pointe des sciences du logiciel et des données. Fondé en 2004, il est aujourd’hui un véritable « repaire » d’informaticiens, situé à la fois sur le campus universitaire de la Lombarderie et celui, technologique, de la Chantrerie. cheurs) depuis 2008. Concevoir de nouveaux algorithmes et produire des logiciels, tel est l’un des champs de recherches qu’explore ce laboratoire nantais hautement innovant. Plus de 35 logiciels sont ainsi nés entre les murs du LINA. Notamment « Entropy », récompensé par le Prix de la Croissance Verte en 2009, qui permet d’améliorer l’empreinte énergétique d’un data center (où sont regroupés en un même lieu géographique Pierre Cointe est professeur d’in- des milliers d’ordinateurs interformatique à l’Ecole des Mines connectés). Parmi les domaines de Nantes et directeur du LINA de recherche émergents du (qui regroupe 180 personnes, LINA: la bio-informatique, qui dont 80 enseignants-cher- marie informaticiens, mathé-
16 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
maticiens et biologistes, et le traitement automatique des langues, qui s’appuie autant sur la linguistique que sur l’informatique. Ceci a donné lieu, par effet « boule de neige », à la création de plusieurs start-ups, telle, entre autres, EasyVirt, qui développe depuis 2011 des solutions green IT. Propulser de jeunes doctorants brillants fait partie de l’ADN du LINA, tout autant que travailler en mode collaboratif. Essentiellement à Rennes, avec l’Institut National de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA), depuis plus de vingt ans, et surtout au sein du labex COMINlabs (pro-
gramme gouvernemental des investissements d’avenir), qui fédère dix laboratoires d’excellence du Grand Ouest. « Nous y sommes impliqués dans les champs de la sécurité logicielle, des réseaux sociaux, des logiciels économes en énergie et de la fouille d’opinion sur Internet, explique Pierre Cointe. Créer des synergies interdisciplinaires est une force, tout comme celle du rapprochement entre le LINA et l’IRCCyN. » Afin que cybernétique et informatique ouvrent ensemble des perspectives innovantes. Cécile Faver WWW.LINA.UNIV-NANTES.FR
« Le web social est un filtre humain au déluge d’informations »
Anne-Marie Kermarrec
Recherche
Question à Anne-Marie
L’IRCCyN « mitonne » la cybernétique de demain Créé en 1958, l’Institut de Recherche en Communications et Cybernétique de Nantes (IRCCyN) est aujourd’hui reconnu internationalement. Ses compétences vont des systèmes mécaniques à la psychologie cognitive, en passant par la robotique et le traitement des signaux et des images.
Sophie Sakka.
Drôle de mot que celui de « cybernétique » ! Il a le chic pour nous embarquer dans l’univers de la science-fiction et celui des robots les plus célèbres du cinéma, comme le droïde protocolaire de Star Wars, C3PO. Pourtant la science fiction d’hier est la réalité d’aujourd’hui. Il suffit pour cela d’entrer au cœur du laboratoire de l’IRCCyN, qui a tout d’un immense atelier industriel, implanté sur le campus de l’Ecole Centrale Nantes (ainsi que sur deux autres sites, Polytech’Nantes à la Chantrerie et l’IUT Nantes au centre-ville). On y croise notamment Baxter
en biomécanique, en robotique humanoïde et étudie les interactions entre ces deux champs disciplinaires. « Une bonne théorie doit être expérimentée ! affirme-t-elle, j’observe le saut, la marche et les réflexes chez les êtres humains et je traduis ces mouvements du corps en algorithmes mathématiques, afin d’intégrer leur apprentissage dans la conception des robots à venir. » À plus long terme : pour concevoir des prothèses plug-and-play pour des personnes amputées ou souffrant de tremblements liés, par exemple, à la maladie d’Alzheimer. « Il vaut mieux que les robots soient autonomes, souligne Sophie Sakka, même s’ils font souvent peur en Occident. Au Japon, ils sont là pour aider les humains, les assister quand ça va mal ou les divertir ! » Comment un robot humanoïde, équipé de caméras, de micros et de capteurs, va-t-il garder l’équilibre tandis qu’il marche ou s’empare d’un objet ? Telle est la piste de recherche que suit Sophie Sakka. Sans oublier que l’esprit scientifique se nourrit aussi de créativité. Pour cela, elle a créé depuis mars 2014 l’association « Robots ! » et organise des évènements pour faire connaître les robots aux petits et aux grands, de 8 à 88 ans. Personne ne résiste au charme de Nao relooké par la créatrice de mode nantaise Marie Rebérat !
(conçu par Rethink Robotics, à Boston), un robot pas très svelte, aux bras articulés rouges, et Nao, le mignon petit robot de la société Aldebaran Robotics, leader mondial de la robotique humanoïde, venus tous les deux participer à un programme de recherches. On y découvre aussi des machines dont les mouvements automatiques répétitifs sont impressionnants de précision et de rapidité. Sophie Sakka, chercheur au sein de l’équipe « robotique », qui tra- Cécile Faver vaille en relation étroite avec les autres équipes de l’IRCCyN, les WWW.IRCCYN.EC-NANTES.FR/FR/ connaît bien. Elle est spécialisée FACEBOOK.COM/ROBOTSASSOCIATION
Kermarrec,
directrice de recherche à l’INRIA Rennes Bretagne Atlantique, spécialisée en algorithmes épidémiques, en systèmes pair-à-pair et en réseaux sociaux, et responsable de la thématique « web social » lors de la conférence internationale Digital Intelligence. Pourquoi les internautes naviguent-ils autant sur le web social ?
«Le web social, c’est-à-dire l’Internet des utilisateurs, permet de mettre en œuvre la notion de communauté. Autrefois, le web était un espace de consultation où les utilisateurs étaient passifs, alors qu’aujourd’hui les utilisateurs ont pris la main, génèrent des contenus, partagent beaucoup, et de fait, sont les décideurs ultimes des technologies à adopter. Ceci est facilité par l’explosion des smartphones et des outils disponibles : réseaux sociaux, applications mobiles, systèmes de partage d’information, de photos, mais aussi du fait de l’ubiquité d’Internet qui permet une communication immédiate et continue. Les utilisateurs sont également très incités à l’utilisation sociale, car cela représente une immense source de business. De plus, cela correspond à un besoin communautaire. Le web social est un filtre humain au déluge d’informations auquel les utilisateurs sont confrontés. Je reste sidérée par le temps passé en moyenne par les utilisateurs sur les réseaux sociaux et l’impact potentiel de ces réseaux sur la vie des gens et des jeunes en particulier. Cela me conforte dans l’idée qu’il est nécessaire d’enseigner les rudiments de l’informatique à l’école pour que les gens comprennent comment tout cela fonctionne ! » Propos recueillis par CF
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 17
Dossier numérique pages 11 à 18
Pépinière
Ça bourdonne fort au Hub Créatic ! Le Hub Créatic a été inauguré officiellement le 17 juin 2014, en présence notamment des entreprises locataires depuis le printemps. Mais au fait, c’est quoi le Hub Créatic ? Il est jaune solaire, truffé de fenêtres qui ressemblent à des alvéoles et semble jaillir du sol. Mais que se passe-til entre les murs de ce nouveau bâtiment bioclimatique, situé au cœur du campus de la Chantrerie, entre l’Ecole de Design Nantes Atlantique et l’Ecole Supérieure du Bois ? Ça bouge beaucoup mais pas n’importe comment, surtout quand on y parle « entreprenariat », « économie numérique » et « TIC » à tous les étages. Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) y sont multiples et n’ont pas fini
de se démultiplier. Éditeur de logiciels, société de conseil et de services informatiques, agence de communication, expert en infrastructures de données, concepteurs de terminaux et de
Métropole Aménagement). Tout comme les onze jeunes pousses entreprenariales qui vont grandir dans la pépinière d’entreprises de ce bâtiment. Résolument gorgé de talents ! « Les technologies du futur, on y travaille aujourd’hui. Les SE RÉINVENTER entreprises doivent se réinvenAVEC LE NUMÉRIQUE ter avec le numérique. Si elles services en ligne, inventeur de font l’impasse, elles ne seront robots anti-corrosion pour les plus là demain. L’excellence navires, fabricant de drones… dans le domaine du logiciel est Trente-six entrepreneurs et un des atouts de la métropole leurs petites équipes ont trouvé nantaise ! » déclare Vincent le bureau de leur rêve dans l’hô- Marcatté, président du pôle tel d’entreprises du Hub Créatic de compétitivité Images & (réalisé et géré par Nantes Réseaux (qui regroupe indus-
triels et chercheurs de l’Ouest) et chef de file du plan industriel « réalité augmentée » (lancé par le gouvernement) lors de l’inauguration du Hub Créatic. « L’originalité de notre territoire, c’est la coopération entre les collectivités, les chercheurs et les entreprises. C’est une évolution des modes de faire ! affirme Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Le Hub Créatic concrétise les enjeux du numérique au pluriel. A toutes les entreprises, surprenez-nous ! Soyez les vecteurs du monde de demain ! » Cécile Faver
WWW.NANTES-AMENAGEMENT.FR
LE HUB CRÉATIC vu par ses locataires
Photos : Franck Tomps
Yann Mareschal, Thierry Leboucq, fondateur de Kaliterre, une société de conseil et de formation en Green IT. « Le Hub Créatic a un double avantage. Il nous place au cœur de l’écosystème de l’innovation et du numérique. Il nous rend de surcroît plus visibles. Tout en étant proche des laboratoires de recherche sur le site de la Chantrerie et d’une multitude d’entreprises. Ce qui nous donne envie de nous associer avec certaines d’entre elles ! D’autant plus que nous souhaitons nous développer au Canada et en Amérique du Nord. Notre objectif à long terme est de devenir leader de l’éco-conception de logiciels. »
WWW.KALITERRE.FR
18 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Franck Calzada,
fondateur d’Ars Nova System, une société innovante spécialisée dans le contrôle parental sur Internet et l’analyse des contenus du web. « Nous cherchions à avoir plus de proximité avec Polytech’Nantes et l’IRCCyN. Maintenant que nous sommes installés au Hub Créatic, nous sommes à quelques pas. Nous sommes également tout près d’Atlanpole qui nous accompagne. Il y a aussi ici beaucoup de jeunes entreprises, y compris des sous-traitants. Nous sommes plongés toute la journée dans un environnement start-up, et nous discutons plus facilement avec nos voisins. Si nous avons besoin d’un développeur en urgence, nous savons où le trouver ! »
WWW.PARENTSDANSLESPARAGES.COM
fondateur d’Intuitive Robots, une jeune start-up qui conçoit, réalise et commercialise des applications pour les robots humanoïdes. « Aujourd’hui le Hub Créatic est le meilleur endroit pour lancer sa start-up dans le domaine du numérique. Être tout proches des écoles d’ingénieurs de la région nantaise nous permet d’envisager des collaborations et d’attirer les meilleurs talents dans notre entreprise, pionnière dans le monde ! Nous dédions 100% de notre activité à la réalisation d’applications pour les robots humanoïdes, tels que le fameux robot Nao d’Aldebaran, afin de leur donner vie et qu’ils facilitent notre quotidien. Ils seront des compagnons bienveillants auprès de tous ! »
WWW.INTUITIVE-ROBOTS.FR
WWW.NANTESMETROPOLE.FR WWW.IRT-JULES-VERNE.FR
L’IRT Jules Verne accélère sa mutation numérique Le numérique infuse tous les secteurs et place l’Institut de Recherche Technologique (IRT) Jules Verne, en première ligne. L’objectif : aider les industriels à s’approprier de nouveaux outils numériques et concevoir les usines du futur.
Photo : Franck Tomps
WWW.ILEDENANTES.COM
SUR L’ÎLE DE NANTES : un édifice pour le numérique
Lionel Pouget et Jean-Luc Charles.
Alors que le grand chantier des Halles d’Alstom bat son plein, le projet de la future Halle 6, qui symbolisera les forces vives de l’écosystème numérique nantais, avance. Patience, les Halles Alstom vont renaître. Même si cela n’est pas encore visible à l’œil nu lorsqu’on se balade sur l’Île de Nantes, un immense projet architectural, conçu par l’architecte Franklin Azzi, « mijote » sous les gravats des anciennes halles de l’entreprise Alstom. Finis les hauts murs gris du bastion industriel ! Place à la lumière et aux multiples visages que prend, et prendra, le numérique à l’horizon 2017. La Halle 6 redessinée, reconfigurée (opération financée par Nantes Métropole) les accueillera avec bonheur, de manière à s’inscrire dans la logique de Nantes Tech, tel son « bâtimenttotem ». Tout un symbole ! « Les Halles vont bientôt vivre une seconde révolution et passer de l’industrie navale à l’industrie culturelle et créative ! déclare Jean-Luc Charles, directeur général de la SAMOA (chargée de piloter l’aménagement de l’Île de Nantes), l’économie du Net offre l’occasion aux créatifs de réinventer leur métier, de mettre en œuvre leurs projets, de développer de nouveaux usages ou d’être plus visibles sur le web. » La nouvelle Halle 6 sera constituée
à l’Ouest (en direction de l’estuaire de la Loire) d’un pôle universitaire (sur deux étages) interdisciplinaire, consacré exclusivement aux cultures numériques. Relié à l’Est (en direction de l’Ecole nationale supérieure d’architecture) par un passage couvert qui mène à un hôtel d’entreprises, où sera logée la Cantine Numérique, le QG d’Atlantic 2.0. Non loin de là, pour concocter des projets transversaux inédits et accompagner les entreprises créatives dans leur développement, le cluster du Quartier de la Création cohabitera avec sa voisine la Plateforme Régionale d’Innovation Design’In (tête de pont des acteurs du design de la région) au sein du pôle économique (Halles 1 et 2), et leur voisin commun, un restaurant. « Cette proximité d’acteurs issus de onze filières, l’appui de structures d’accompagnement, une offre évènementielle riche et un écosystème numérique transversal feront de ce site un lieu de créativité inédit », conclut Lionel Pouget, responsable de la communication du cluster Quartier de la Création de la SAMOA. Cécile Faver
Imaginez en 2020 un opérateur travaillant dans l’une des usines d’un avionneur français, tel Airbus, chargé de percer l’une des pièces d’un prototype à 100% en matériaux composites. Il sera équipé de lunettes intelligentes et visualisera des images en relief (3D) sur un écran. Pour quoi ? Pour gagner du temps et pour effectuer des gestes dans un environnement plus sécurisé. De nombreux opérateurs apprennent déjà à s’adapter à des environnements virtuels. « Ce n’est pas une révolution du monde industriel, c’est une évolution naturelle pour le bien des opérateurs et des entrepreneurs, affirme Herveline Robidou, directrice
Herveline Robidou. des programmes et des projets de l’IRT Jules Verne. L ’objectif est de créer des postes à plus forte valeur ajoutée, en transformant et en conservant ceux qui existent déjà et en formant les jeunes. L’humain doit rester au cœur de l’usine du futur ! » Pour accélérer cette transition numérique, l’IRT Jules Verne s’appuiera à partir de l’automne 2014 sur la plateforme du Centre Industriel de Réalité Virtuelle (du futur Technocampus Smart Factory) à Saint-Nazaire. STX, ALSTOM et de nombreuses PME se disent déjà fortement intéressés. Cécile Faver
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Dossier numérique
LES MÉTIERS DU NUMÉRIQUE
pages 11 à 18
Photos: Franck Tomps
Ingénieur cloud, webmarketer, community manager… Avec le numérique, de nouveaux métiers de l’informatique et du web apparaissent ou se transforment. Environ 450 000 emplois directs et indirects (source : McKinsey & Compagny) seraient créés d’ici à 2015 grâce à Internet. Quelles sont les visions des entrepreneurs métropolitains? WWW.MYSCRIPT.COM
WWW.KEOSYS.COM
MYSCRIPT, leader mondial
KEOSYS, créateur mondial de solutions
de la reconnaissance d’écriture
« Notre corps de métier évolue très vite, en fonction des avancées technologiques » MyScript est gorgée d’ingéniosité. La solution technologique de reconnaissance d’écriture manuscrite qu’elle a conçue est simplement la meilleure du monde ! Grâce aux solutions innovantes de MyScript, écrire à Pierre Laporte et Jean-Marc Aïchoun. la main, par exemple sur une tablette, est aussi aisé que sur du papier. « Notre technologie transforme les mots écrits en temps réel en intégrant le contexte d’une phrase, et non pas seulement en fonction de l’alphabet. Nous l’avons déclinée en soixante-quatre langues, notamment latines, slaves, arabes et asiatiques, explique Jean-Marc Aïchoun, directeur commercial et marketing de MyScript. Désormais, nous savons aussi transformer les organigrammes, les équations mathématiques et les notes de musique d’une partition ». Aujourd’hui, MyScript (ex-Vision Objets, créé à Nantes en 1998), dirigée par Paddy Padmanabhan, réalise 95% de son chiffre d’affaires à l’export. Plusieurs marchés sont ciblés : la mobilité (tablettes, smartphones), les entreprises, l’éducation (tableaux interactifs), l’automobile et plus récemment les éditeurs de logiciels. Parmi les deux cents clients de MyScript : Sony, Toshiba, Samsung, Lenovo, Intel, Audi, Porsche et Tesla (en Californie). Tout un programme ! L’informatique et la linguistique font corps au sein de l’activité hautement technologique de MyScript. « Nos métiers évoluent en fonction des avancées technologiques. Nous avons accompagné depuis cinq ans le déploiement des smartphones et autres tablettes, affirme Pierre Laporte, directeur ingénierie de MyScript, et nous voyons poindre de nouveaux dispositifs comme les montres digitales. Trouver les bonnes personnes sur la place nantaise accélérerait le fort développement de notre société ! » Cent vingt personnes en 2014, essentiellement des ingénieurs et des docteurs, venues des quatre coins de la planète, insufflent sa formidable énergie à MyScript. Que ce soit dans ses bureaux en France, au Japon, en Corée du Sud et aux États-Unis. Partout où les « stylos magiques », tels les stylets, ont un bel avenir devant eux. CF
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logicielles pour l’imagerie médicale
« Nous recruterons des profils R&D en France et des profils marketing et commerce à l’étranger » Keosys est charismatique, mais n’a pas besoin de se vanter pour se faire connaître. Scanner, mammographie, imagerie par résonance magnétique (IRM), scintigraphie, tomographie par Jérôme Fortineau. émission de positons (TEP)… Destinées à examiner sans l’opérer l’intérieur du corps d’un patient, atteint notamment d’un cancer, les techniques et technologies révolutionnent le domaine de l’imagerie médicale, tout en multipliant les sources d’informations. Comment, par exemple, transmettre un dossier d’images médicales numériques personnalisées, en toute sécurité, à plusieurs médecins afin d’effectuer un diagnostic croisé plus fin ou lors d’essais cliniques ? Keosys, ancrée depuis 2001 à Saint-Herblain, a trouvé plusieurs solutions logicielles totalement innovantes. Grâce à une équipe d’ingénieurs et de docteurs -issus de l’informatique et la biologie- experts en systèmes de télécommunication et en ergonomie appliqués à l’imagerie médicale. Une équipe de trente-quatre personnes en 2014, qui va continuer à s’étoffer dans les années à venir. « Nous allons recruter en France des ingénieurs ou des docteurs R&D pour concevoir de nouveaux produits et services, déclare Jérôme Fortineau, président directeur général de Keosys, ainsi que des professionnels du marketing, de la communication et du commerce à l’étranger pour déployer notre stratégie export en Europe et autour de nos antennes à Singapour et à Philadelphie. ». Une centaine de clients dans le monde, telles la Société Américaine de médecine nucléaire (Washington) et l’Organisation européenne pour la recherche et le traitement du cancer (Bruxelles), utilisent déjà les produits conçus par Keosys (CA au 30 juin 2014 : 3,2 millions d’euros). Des produits qui permettent d’interconnecter plusieurs établissements d’imagerie médicale (centres hospitaliers, centres anti-cancers, cabinets de radiologie, centres de recherche en médecine nucléaire….) via un réseau de télémédecine sécurisé. Qui renforce le leadership de Keosys sur l’échiquier international. CF
« Grâce au numérique, nous pourrons construire la ville intelligente de demain (smartcity, pour les anglophones). C’est une ville qui est bien plus qu’une ville connectée et interactive. C’est une ville facile, sobre et durable, engagée, sensible et citoyenne, créative et expérimentale, une ville collaborative qui considère l’espace urbain comme un bien commun ! » Franckie Trichet, adjoint au maire de Nantes en charge de l’innovation et de l’économie numérique et conseiller communautaire.
WWW.HELICEO.COM
E-DOCEO, en route vers la digitalisation du savoir
Jérôme Bruet.
« Notre cœur de métier va évoluer très 150 personnes au sein de ses antennes à dans les entreprises. Il y en aura 50% d’ici l’étranger). Telle une alchimie de compé- à 2020. Le marché de la digitalisation de vite vers l’intelligence artificielle. » E-doceo, leader français des logiciels de formation en ligne, marche vite. D’autant plus que cette entreprise sait faire mentir l’adage qui dit « qu’il n’y a pas plus mal chaussé qu’un cordonnier ». Être formé et former, telle est sa devise. D’autant plus que deux grandes familles de métiers sont au cœur de son activité : l’une, liée aux technologies, constituée d’ingénieurs et d’informaticiens, l’autre, liée à l’accompagnement des entreprises clientes, composée de chefs de projet formés en interne dès leur arrivée dans l’entreprise (90 personnes en France et
tences, inscrite dans son ADN, entre pédagogie et performances technologiques. « La digitalisation du savoir va être de plus en plus simple pour les utilisateurs, mais plus complexe pour notre métier, qui va évoluer très vite vers l’intelligence artificielle. Ce
LA DIGITALISATION DU SAVOIR VA ÊTRE DE PLUS EN PLUS SIMPLE POUR LES UTILISATEURS qui implique que nous allons intégrer des chercheurs au sein de nos équipes, explique Jérôme Bruet, directeur général d’e-doceo. Il y a actuellement environ 5 % d’e-learning
la formation va s’envoler ! » Implantée à la Chapelle-sur-Erdre depuis sa création en 2002, e-doceo a passé plusieurs seuils de mutations avec brio. Devenue une PME (CA consolidé 2014 : 8 millions d’euros), elle s’est adaptée aux changements technologiques, notamment liés aux langages de programmation (HTML 5, Flash, Director) et a choisi de miser à la fois sur les marchés français et internationaux (11 pays en 2014, dont le Canada, l’Espagne, la Suisse, la Belgique). Parmi ses nouveaux projets déjà en route : la création de services pour louer un logiciel de formation pendant un an. CF
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Métropole avec vous : le grand entretien
Débat Liaisons nouvelles Oue D’ici à 15 ans, de nouvelles lignes ferroviaires pourraient être construites pour améliorer les temps de parcours entre Rennes et Brest, Rennes et Quimper et Nantes et Rennes. Pour les régions Bretagne et Pays de la Loire, les enjeux sont considérables : entre 145 et 270 km de nouvelles lignes, entre 3 et 5 milliards d’euros de travaux, des temps de parcours réduits de 6 à 30 minutes. L’échelle de ce projet baptisé Liaisons nouvelles Ouest Bretagne Pays de la Loire fait qu’un débat public s’ouvre à la mi-septembre, afin que tous les citoyens se sentant concernés puissent s’exprimer. Magistrat honoraire à la Cour de cassation, ancien membre de la Commission nationale du débat public, Olivier Guérin est président de la Commission nationale particulière du débat public qui a préparé ce débat et qui va le piloter jusqu’à son terme. Entretien.
Propos recueillis par David Pouilloux
Pourquoi un débat public autour de ce projet ferroviaire ? Olivier Guérin : « C’est l’appli-
cation de la loi. Le débat public résulte de différents textes : des textes internationaux, la convention d’Aarhus, signée par la France en 1998, et des lois, la loi Barnier relative au renforcement de la protection de l’environnement – dans son volet consacré à l’enquête publique et, surtout, la loi de 2002 relative à la démocratie de proximité. Les textes concernant le débat public sont maintenant dans le code de l’environnement. » Que dit ce texte de loi ? Olivier Guérin : « Il stipule que la
Commission nationale du débat public, qui est une autorité administrative indépendante, est saisie de tous les projets de plus de 300 millions d’euros ou portant sur plus de 40 km de route ou de voie ferrée et qu’elle décide, s’il y a lieu, d’organiser elle-même un débat public ou d’autres formes d’information ou de concertation avec le public. L’objectif, c’est que tous les publics soient informés de ces projets, qui peuvent avoir des conséquences sur la vie quotidienne des gens, et qu’ils puissent donner leur avis. »
nions publiques, qui se tiendront sur tout le territoire concerné, et de l’autre, une information et un débat sur un site Internet, qui permettra d’avoir connaissance de tous les documents relatifs au projet, de poser des questions pour obtenir des informations complémentaires et de s’exprimer dans le cadre d’un forum de discussion sur le site. »
de l’information qui a été donnée. De ce point de vue, les élus locaux ont un rôle important. Ils peuvent mobiliser les citoyens. Et nous tenons à ce que chacun puisse s’exprimer. Lorsque les gens repartent sans avoir pu poser leurs questions, c’est un échec. La commission a aussi un autre rôle, celui de veiller à ce que le débat ne soit pas confisqué par certains. »
Qui peut participer à ce débat public ? Olivier Guérin : « Il est à des-
Lorsque les citoyens sont invités à poser des questions, à émettre un avis, certains peuvent avoir le sentiment que l’on a beau les écouter, ce qu’ils vont dire n’aura pas d’influence sur le projet. Que leur répondez-vous ? Olivier Guérin : « On peut leur
tination de tout le monde, des citoyens en général. Le débat ne doit pas être monopolisé par des élus ou des associations, même si ceux-ci peuvent avoir une expression particulière sur le projet. Les réunions publiques sont ouvertes répondre d’abord que de façon à tous et nous tenons à ce que générale, à la suite d’un débat chacun puisse s’exprimer, poser public, les projets sont modi-
« NOUS TENONS À CE QUE CHACUN PUISSE S’EXPRIMER, POSER SES QUESTIONS, ET DONNER SON AVIS. » ses questions, donner son avis. Il importe que le grand public se sente concerné par le projet et qu’il puisse avoir des informations complémentaires, poser des questions et dire ce qu’il pense de ce projet. » Avez-vous déjà pratiqué ce genre de grand débat et qu’en retenez-vous ? Olivier Guérin : « J’ai déjà par-
ticipé à quatre débats publics : deux en Île-de-France, où j’étais membre de commission et deux en Normandie, où je présidais la commission, respectivement sur un projet de voie ferComment se déroule le débat rée entre Paris et la Normandie public ? et sur un projet d’éoliennes en Olivier Guérin :« Le débat public mer, à Fécamp. La participation se déroule sous deux formes com- du public est très variable. Elle plémentaires : d’un côté, des réu- dépend de la communication,
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fiés. Si l’on part dans l’idée que le projet est bouclé et ne changera pas, le débat public n’a pas vraiment d’intérêt. En réalité, les exemples montrent qu’il y a toujours une influence du débat public. Précisons néanmoins que le débat public n’est pas un débat décideur : les gens ne prennent pas de décisions à la place du décideur. Mais les personnes qui décident, le maître d’ouvrage, Réseau Ferré de France par exemple dans le cadre de ce projet ferroviaire, tiennent compte du débat public pour prendre leur décision. Il y a eu récemment un débat public à Saint-Nazaire sur les éoliennes en mer et il en résulte que les conséquences sur l’environnement doivent être davantage prises en considération. »
Pour en savoir plus : Du 4 septembre 2014 au 4 janvier 2015, le projet de Liaisons Nouvelles Ouest Bretagne Pays de la Loire (LNOBPL) sera soumis au débat public. Une vingtaine de réunions sont prévues durant ces quatre mois de débat. Les documents de présentation du projet et du déroulement du débat seront disponibles début septembre, sur le site internet http://lnobpl.debatpublic.fr
st Bretagne Pays de la Loire L’un des points du débat est la desserte du futur aéroport du Grand Ouest. Olivier Guérin : « En effet.
L’un des objectifs du projet est de desservir ce futur aéroport sur la ligne Rennes – Nantes. Dans la mesure où Réseau ferré de France ne présentait pas d’alternative sans desserte de Notre-Dame-des-Landes, nous avons répondu à la demande de différents groupements et associations en proposant à la commission nationale, qui l’a décidé, de procéder à une expertise sur une variante de liaison entre Rennes et Nantes sans desserte de Notre-Dame-des-Landes.
Quelles formes prendront les contributions au débat public ? Olivier Guérin : « Il y a un forum
de discussion où l’on peut publier des contributions, qui sont des documents argumentés susceptibles d’être développés par toute personne. Il existe une autre forme un peu particulière, mais uniquement pour les personnes morales – associations, organismes, collectivités… Ce sont les cahiers d’acteurs, des documents de 4 pages. Ces cahiers alimentant le débat, nous souhaitons qu’ils soient mis à disposition le plus en amont possible, au plus tard à mi-débat. »
Pour vous, à quelles conditions, ce débat public sera réussi ? Olivier Guérin : « La réussite
s’apprécie d’abord au nombre de personnes qui participent au débat : ce n’est pas la même chose si elles sont mille ou dix mille. Par ailleurs, il est difficile de se tourner vers un avenir relativement lointain – quinze ans, cela représente une échéance un peu lointaine – et de réfléchir à ce que pourrait être la société à cette échéance-là. Aujourd’hui, on met beaucoup l’accent sur les gains de temps. Ces lignes nouvelles ont pour objectif de mieux desservir certains territoires, d’augmenter les fréquences,
mais aussi de faire gagner du temps. Est-ce que la circulation ferroviaire, les problèmes de transport, de communication pourraient être appréhendés de façon un peu plus large à cette échéance ? Dans cet esprit, nous avons aussi contacté des universités pour que des étudiants puissent mener un travail particulier sur ce sujet en se projetant dans l’avenir. Ils seront les premiers concernés par des projets à cette échéance, alors que d’autres ne les verront pas. Il s’agit d’avoir leur regard sur la société dans quinze ans. Ce serait aussi une façon d’atteindre l’objectif.
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Expressions politiques
Numérique : quelle ambit L’économie numérique au service de l’emploi
Groupe Socialiste, Radical, Républicain et Démocrate. Le numérique est un progrès
partagé dans notre métropole. Chacune, chacun d’entre nous peut s’en saisir à la fois pour ses loisirs, mais aussi pour ses études et sa vie professionnelle. Et, avec ses 23 000 emplois et ses 1500 entreprises, l’économie numérique participe pleinement au développement de notre agglomération. C’est donc un secteur innovant et créatif, qui contribue à l’attractivité de notre territoire autant qu’il participe à la création d’emplois. Et nous sommes convaincus qu’aujourd’hui notre politique de l’emploi doit être coconstruite avec l’ensemble des acteurs de la métropole en faveur de la transition numérique. Ainsi, des grandes écoles en passant par l’Université, les grandes entreprises comme les PME, les laboratoires de recherche et d’innovation et toutes celles et tous ceux qui contribuent à la dynamique de notre territoire sont tous acteurs de ce mouvement faisant de l’économie numérique un nouvel atout pour le développement économique de notre métropole. C’est pour cette raison que nous nous impliquons fortement dans un certain nombre d’évènements, comme le Web2day, qui a rassemblé cette année plus de 2000 participants, ou encore la Digital Week. Ces moments d’échange permettent une mise en réseau de toutes les richesses numériques de notre cité. C’est aussi l’esprit de la candidature nantaise au label « French Tech », qui permettra à nos entreprises de dynamiser encore leurs activités, en bénéficiant, en priorité, des fonds d’investissements publics. Et, si les acteurs du numérique nantais peuvent se développer sur notre territoire, c’est aussi parce que notre métropole sait leur offrir des outils adaptés à leurs besoins.
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Ainsi, quelques mois après sa mise en service, le Hub Créatic, immeuble dédié aux technologies de l’information et de la communication, accueille déjà près de 50 entreprises et plus de 200 emplois. À terme, 70 entreprises et plus de 400 emplois pourront profiter des espaces offerts pour partager leurs expériences et pour développer leurs activités. De même, nous avons su développer un réseau à très haut débit étendu et performant, à destination de toutes les entreprises situées sur les zones d’activités. C’est un atout majeur pour le développement des grandes entreprises, comme des PME de l’artisanat. Et à l’horizon 2020, tous les foyers métropolitains pourront bénéficier d’un accès à la fibre optique, grâce aux investissements des opérateurs privés. Tous ces dispositifs continueront à faire de Nantes une métropole pionnière en matière de numérique. Nous avons la chance d’avoir un écosystème numérique créatif et surprenant, et une volonté de « faire ensemble », quelles que soient les filières. Fort de cette richesse, dans les 10 années à venir, notre politique de développement numérique nous permettra de créer 10 000 emplois supplémentaires dans ce secteur. Ainsi, notre capacité à lier notre transition numérique à la question de l’emploi fait de notre cité un exemple en France, comme en Europe. Groupe.srd@nantesmetropole.fr
Pour un numérique responsable et équitable Groupe Écologistes et Citoyens. Le numérique représente 8 % de l’emploi de Nantes métropole qui possède un écosystème reconnu dans ce domaine. L’excellence de nos acteurs du numérique offre des oppor-
tunités économiques. C’est un domaine qui doit être accessible à tous. Les associations et acteurs qui œuvrent pour la justice digitale doivent être soutenus, nos chercheurs et ingénieurs encouragés. La collectivité doit contribuer à ces succès. L’ouverture de Nantes Métropole sur l’Europe et le monde doit passer par l’ouverture de ses données et faciliter la vie des Nantais. Notre nouveau cycle de gouvernance doit s’inscrire dans ce partage des informa-
tion pour notre territoire ? Le numérique enjeu de savoir et de pouvoir ! Groupe des élu-e-s communistes. La culture, la connaissance et même nos réseaux sociaux passent désormais par le numérique. Internet est tout autant un espace de liberté où chacun peut s’exprimer, qu’un secteur économique contrôlé par quelques sociétés où le capital exerce son pouvoir afin d’amasser des profits. Notre métropole doit donc à la fois assurer un égal accès à cet espace de liberté et permettre l’alphabétisation numérique de tous. Mais elle doit aussi contribuer à un mode de production alternatif au capitalisme informationnel en utilisant des systèmes informatiques libres dans son administration. nantesmetropole@adecr44.fr
Anticiper, former et préparer l’avenir de tous Groupe Union du Centre et de la Droite.
tions. Il proposera des outils numériques libres, gratuits et accessibles, permettant à chacun d’intervenir dans le débat public, d’exprimer sa créativité. Continuons à faire de Nantes une métropole connectée, responsable, intelligente et ouverte ! Retrouvez toutes nos priorités pour le numérique sur notre site : www.elusecologistesnantesmetropole.net et ajoutez vos contributions.
Vous êtes nombreux à souhaiter être connectés à la fibre optique. Parfois des installations existent près de votre résidence mais aucune offre ne vous est faite. Pourtant, il appartient à Nantes Métropole d’intervenir auprès des opérateurs pour y remédier afin d’assurer à tous, entreprises et particuliers, un raccordement très haut débit. Force de propositions, notre groupe préconise une stratégie ambitieuse et réaliste :
• Promouvoir, en neufs et rénovés, des bâtiments économes en énergie, précâblés et dotés de la capacité Wi-Fi. • Soutenir les projets innovants (informatique en nuage réduisant les coûts, numérisation des contenus scientifiques, éducatifs et culturels, transactions électroniques sans contacts sécurisées, état en temps réel de la circulation et des parkings avec guidage vers des emplacements disponibles). • Encourager le télétravail, les téléservices et le partage de locaux pour les jeunes entreprises. • Réduire la fracture numérique (accès publics Internet, espaces multimédias). • Développer la dématérialisation des services et des documents publics. • Organiser des consultations et des forums publics en ligne. Le modèle digital durable accessible à chaque métropolitain reste à développer. Pour cela, chaque école doit être raccordée à la fibre optique et disposer d’une salle informatique. Nantes Métropole doit favoriser la formation au numérique et soutenir toutes les initiatives de ses communes. Par exemple, l’apprentissage du codage et de la programmation pendant les activités périscolaires. C’est une demande forte des parents et cela est déjà réalisé en Europe du Nord et le sera bientôt en Grande-Bretagne. L’accès au très haut débit prend une place toujours plus grande et incontournable dans le lien social. Nantes Métropole doit relever le défi pour prendre une position de leader en soutenant un développement qui profite à tous. Pour notre groupe, il est essentiel que personne ne soit laissé au bord de l’autoroute du numérique, en particulier les publics les plus en difficulté. ucd@nantesmetropole.fr
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Sortie(s)
« Electro Deluxe » pour une soirée à Saint-Sébastien Saint-Sébastien-sur-Loire. La nouvelle saison culturelle de SaintSébastien-sur-Loire ouvre avec Electro Deluxe, au son électro-jazz unique et original, mâtiné de soul et funk. Contribuant au renouveau de la scène « soul », le groupe français, rejoint en 2010 par le chanteur américain James Coplay, collabore régulièrement avec des artistes comme C2C, Hocus Pocus ou encore Ben l’Oncle Soul. De multiples rendez-vous vont émailler l’année à venir, programmés dans les différents lieux sébastiennais : des concerts à L’Escall (Lenny Popkin, Vents de l’Oural, Thomas Fersen...), des spectacles à l’Embarcadère (« Olli and the Bollywood Orchestra », « Hôtel Paradiso ») et au Centre d’Initiation au Théâtre, des expositions à la Gare d’Anjou (« La petite librairie de la grande guerre », « Le théâtre optique » de Pierrick Sorin...), des événements de plein air sur les Îles de Nantes (« Chloroph’îles »), des animations à la médiathèque... « Electro Luxe », vendredi 3 octobre, à 20 h, à l’Escall, à Saint-Sébastien-sur-Loire. Première partie : Alex Garnier. Tarifs : de 8 à 20 €. Renseignements et programme complet sur www.saintsebastien.fr 03 oct. 2014 26 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Sortie(s) du 27 sept. au 19 oct. 2014
27 sept. et 28 sept. 2014
La Science mise à l’honneur durant trois semaines Pour la 23e année consécutive, La Fête de la Science se déroule un peu partout en France, du 27 septembre au 19 octobre 20214. Dans la région nantaise, une cinquantaine d’animations invitent à découvrir la science de manière ludique, interactive et conviviale, grâce à des expériences en direct, des spectacles, des débats, des rencontres avec des chercheurs, des expositions, des visites d’entreprises ou des laboratoires. À Nantes, à partir du 10 octobre, un village des sciences, associant plusieurs laboratoires d’université, des associations et des grandes écoles, s’implante place du Bouffay tandis que, du 13 au 19 octobre, la Maison des hommes et des techniques propose de découvrir la construction navale nantaise. Autres animations puisées dans le très riche programme de La Fête de la science dans le département : « L’eau, quelle force », le samedi 11 octobre, au Pellerin et « Faites de la science avec l’IUT », le jeudi 9 octobre, à Carquefou. À Orvault, les élèves du lycée Nicolas Appert proposent « Le rôle des végétaux dans les écosystèmes » et « La chimie ludique », alors que ceux du collège Jean Rostand concoctent « Mystère en cuisine : les scientifiques mènent l’enquête » (plusieurs dates du 27 septembre au 19 octobre 2014). Parmi les conférences annoncées, à Nantes : « La science se la joue !» (le jeudi 9 octobre, au lycée SaintStanislas), « Le cerveau et les robots : faut-il craindre bionic man ? » (vendredi 10 octobre, amphithéâtre 9, à la Fac de médecine) et « L’homme, les mauvaises herbes et les plantes toxiques (jeudi 16 octobre, au CNAM des Pays de la Loire).
Nantes Métropole.
Du 27 septembre au 19 octobre, dans tout le département. Programme complet : www.fetedelascience.fr et www.cnam-paysdelaloire.fr
Deux jours de « Festifolies » à Saint-Aignan Saint-Aignan de Grand-Lieu. Lancées en 2011 avec suc-
cès (17 000 spectateurs), les Festifolies d’Automne reviennent pour une seconde édition tout aussi insolite, les samedi 27 et dimanche 28 septembre. Dans le centre-ville de Saint-Aignan de Grand-Lieu totalement occupé, de nombreuses surprises, réparties entre huit espaces thématiques, attendent les promeneurs : des spectacles de rue, des fanfares « tambour battant », des animations équestres, des expositions d’objets loufoques, une grande parade costumée (samedi, à 17 h et dimanche, à 15 h), une course d’objets roulants non identifiés (dimanche, à 16 h) et une grande taverne musicale ! En tout, pas moins de 70 propositions gratuites et familiales composent cette manifestation qui, par ailleurs, s’affiche éco-responsable, en lien avec le dispositif « réseau éco-événements » de Nantes Métropole. Parmi les multiples actions en faveur de l’environnement mises en place : l’utilisation de gobelets consignés, une chaîne du tri sélectif, la réalisation de décors et de costumes à partir de matériaux recyclés, la valorisation des circuits courts, une charte développement durable signée avec les restaurateurs, cafetiers et vendeurs ambulants...
Le samedi 27 septembre, de 14 h 30 à 1 h, et dimanche 28 septembre, de 11 h à 19 h, dans le centre-ville de Saint-Aignan de Grand-Lieu. www.festifolies.fr. 02 40 26 44 44.
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Sortie(s)
Bonbons ! Lancé par le Syndicat national de la confiserie, la Journée des petits plaisirs revient à Nantes, le vendredi 3 octobre 2014. Des triporteurs aux couleurs des Petits Plaisirs sillonneront les rues de Nantes, capitale du berlingot, faut-il le rappeler ! www.facebook.com/UnionNationaledesPetitsPlaisirs
Jours de Fête « L’appel de la jungle » au parc de la Bégraisière
du 15 au 21 septembre
SENSATIONS ÉLECTRONIQUES ET NUMÉRIQUES À SCOPITONE Rendez-vous local incontournable dédié aux cultures électroniques et arts numériques, Scopitone propose sa treizième édition, du 15 au 21 septembre. Durant 7 jours et 6 nuits, performances, concerts, conférences et ateliers vont se tenir dans une dizaine de lieux nantais, parmi lesquels deux nouveaux espaces : l’esplanade des traceurs de coques au parc des chantiers, où l’installation météorologique Eotone, imaginée par David Letellier et Herman Kolgen, va transcrire le vent de quatre villes (Nantes, Rennes, Montréal et Québec) en données sonores, et le Jardin des Plantes, où Cyclique, une sculpture cinétique aérienne composée de 256 ballons gonflés à l’hélium, va se dresser.. En journée, les petits apprécieront Paka Piki Music, concert coloré et chorégraphié de Rachel Dadd et Ichi, tandis que les grands préféreront l’installation de Ryota Kuwakubo, The Tenth Sentiment, au Château des Ducs de Bretagne, ou encore le ciné-concert de Zombie Zombie à Stéréolux. En soirée, les propositions vont varier au fil de la semaine : du lundi au mercredi, des performances sonores et sensorielles, notamment celle du Japonais Ryoji Ikeda. Le jeudi 18 septembre, le Pôle étudiant, le Ferrailleur et le Lieu Unique invitent à écouter, gratuitement, Siinai, Elektro Guzzi, Golden Teacher, Red Axes... Enfin, les soirées du vendredi et du samedi débuteront sous les Nefs, avant de rejoindre Stéréolux pour des nuits électro au son de Superdiscount 3, Derrick Carter, Gramatik, The 2 Bears, Black Strobe, The Subs, Fakea... Du 15 au 21 septembre 2014, Nantes. Programmation et billetterie sur scopitone.org.
28 - Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014
Saint-Herblain. Tous les deux ans, le parc de la Bégraisière accueille la manifestation Jours de fête et sa quarantaine de spectacles gratuits tous publics. Après avoir axé sa programmation 2012 sur un « Retour à la terre », la manifestation herblinoise, co-organisée par la salle de spectacles Onyx et la ville de Saint-Herblain, choisit, pour son huitième épisode, de lancer « L’appel de la jungle » aux 60 000 spectateurs attendus. Durant ces trois journées festives, les créations et créatures vont se bousculer, l’humour et la poésie vont régner. L’affiche musicale comprend, entre autres, Didier Super (le samedi, à 19 h, et le dimanche, à 18 h, sur la grande scène), les créations électrotziganes de Soviet Suprem (dimanche, à 19 h) et l’électro-swing de la jeune Allemande Alice Francis (vendredi, à 20 h 30). Côté spectacles, l’offre est pléthorique, entre « Le Bal littéraire » par la Coopérative d’écritures (dimanche, à 18 h), « Cirque Posthume » par la compagnie Lombric Spaghetti (samedi, 17 h et 20 h 15, dimanche, 14 h 15 et 17 h 15) et « Contact » par la Compagnie du Deuxième (samedi, 18 h 15 et dimanche, à 17 h). Sont également annoncées des créations participatives, parmi lesquelles celle réunissant Hawaiian Pistoleros et l’Orchestre d’Harmonie Herblinois (dimanche, à 14 h), ou encore « Les petites formes spectaculaires » de Madame Suzie Productions. Les vendredi 12 (de 18 h 30 à 1 h), samedi 13 (de 13 h à 2 h) et dimanche 14 septembre (de 12 h à 20 h), au Parc de la Bégraisière, Saint-Herblain. Rens. www.onyx-culturel.org
« Impressions d’Arts » dans le centre de Sautron
Sautron. Pour la sixième année consécutive, « Impressions d’arts » invite à arpenter le centre-ville de Sautron, d’un lieu d’exposition à l’autre, à la découverte des peintures et sculptures présentées par une vingtaine d’artistes dans cinq espaces investis pour l’occasion : l’Espace Phelippes Beaulieux, l’Espace de la Vallée, le Musée, la salle MarieHélène Gouleau et la mairie. L’an dernier, les 250 toiles et 70 sculptures exposées avaient vu défiler plus de 1400 spectateurs. « Impressions d’art », du 3 au 12 octobre, dans cinq espaces d’exposition du centre-ville de Sautron. Du lundi au vendredi, de 14 h à 18 h 30, les samedi et dimanche, de 11 h à 19 h.
Cosmopolis : Itinéraires Danse(s) | www.nantes.fr/cosmopolis Cosmopolis, espace international de la Ville de Nantes, propose du 9 septembre au 12 octobre 2014, une série de temps forts consacrés à la danse. Cette programmation se déroule à Cosmopolis mais aussi au sein d’une vingtaine de structures partenaires.
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Un dimanche éco-citoyen au bord de l’eau Nantes. Aux abords de l’Erdre, sur l’Île de Versailles, Ecopôle, réseau local d’acteurs de l’environnement, invite à partager un dimanche festif, convivial et éco-citoyen durant lequel un repas champêtre, un marché du terroir, des spectacles, concerts et activités nautiques vont coexister avec de nombreuses animations proposées par les acteurs de l’environnement. S’inscrivant dans le cadre du programme « Tous acteurs de l’Erdre », la 8e édition d’Un dimanche au bord de l’eau offre l’opportunité de croiser des agriculteurs locaux attentifs à la biodiversité, la proximité et la saisonnalité ; d’apprendre à réaliser un compost ; à faire des économies d’eau ou fabriquer soi-même des produits d’entretien, tout en se distrayant au spectacle « The Bill Tcherno Show » par le Théâtre Cabine ou se laissant bercer musicalement par le groupe La Grande Bleue. Structuré en trois villages thématiques (l’alimentation, l’eau et le jardin au naturel), cette manifestation se penche également sur les questions de la qualité et de la gestion de l’eau de l’Erdre. Dimanche 28 septembre, de 10 h à 19 h, sur l’île de Versailles, à Nantes. Renseignements auprès d’Écopôle 02 40 48 54 54 ou sur www.ecopole.com.
Illustrations : Frédéric Pillot et Benois Péroud - Histoires de sorcières aux éditions Milan
nd
d-Gaudin
Trois bibliothèques du sud-Loire en fête
du 1er au 30 oct.
La Montagne, Le Pellerin, Saint-Jean-de-Boiseau. Pour sa sixième édition intitulée « Abracadabra ! Que la
magie soit ! », Bibliothèques en fête a choisi de se placer sous les auspices des fées, des sorcières et des dragons durant tout le mois d’octobre. Ainsi, le thème des Magasins de sorcières a la préférence de la Médiathèque du Pellerin, celui des plantes magiques va être abordé à Saint-Jean-de-Boiseau, tandis qu’à La Montagne, le cycle arthurien et autres légendes de la forêt de Brocéliande inaugurent la manifestation, le vendredi 3 octobre, grâce à une animation proposée par Kévin Rivallain. Outre un concours de philtres et potions, « Ça mijote dans le chaudron », des expositions, des séances de cinéma et des lectures de contes, de nombreux ateliers complètent la programmation : grimoires, herbiers plantes magiques, maquillage...
Du 1er au 30 octobre, dans les médiathèques de La Montagne (02 40 65 66 24), Le Pellerin (02 51 79 81 90) et Saint-Jean-de-Boiseau (02 40 32 97 31). Programme et renseignements : www.ville-lepellerin.fr, www.saint-jean-de-boiseau.fr, www.ville-lamontagne.fr
reux
du 29 oct. au 3 nov.
Chris Ross
Les Utopiales sous le signe des « Intelligences » Nantes. Après avoir exploré d’autres mondes en 2013, le festival international de science-fiction de Nantes questionne une nouvelle thématique tout aussi passionnante, celle des intelligence (s), abordée selon quatre grandes lignes de force : le cerveau humain, les intelligences terriennes, artificielles ou encore extraterrestres. Durant cette quinzième édition des Utopiales, scientifiques, auteurs et artistes vont confronter leurs points de vue lors des nombreuses tables rondes, des projections de films courts et longs, rencontres avec des écrivains et expositions étant par ailleurs programmées. Parmi les premiers invités annoncés, citons l’écrivain américain Kevin Wayne Jeter, l’artiste britannique Chris Foss, à qui une exposition sera consacrée, Alexandre Astier, créateur de la série « Kaamelott », dont le spectacle «Exoconférence » va poser la question de la vie extraterrestre, ainsi que de nombreux habitués, tels Pierre Bordage, Alain Damasio, Thomas Day, Xavier Mauméjean... Du 29 octobre au 3 novembre 2014, à la Cité des Congrès, Nantes. http://www.utopiales.org.
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 29
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Une exposition retrace 15 ans d’habitat social Le Nouveau Pavillon souffle ses 10 bougies Bouguenais. Dixième anniversaire oblige, le Nouveau Pavillon, scène soutenant et valorisant les artistes issus des musiques traditionnelles, lance sa nouvelle saison par 10 heures de concerts, de débats, de cocktails, de chorales et de sessions, le samedi 20 septembre, au Centre Marcet, dans le quartier des Couëts, à Bouguenais. De l’affiche, tenue secrète, filtre, pour le moment, le nom du talabarder (sonneur de bombarde) nantais Gaël Chauvin-Le Meur. À ce temps fort festif vont succéder, durant l’année, une quinzaine de concerts, dont 3 destinés au jeunes public. Le public aura droit, entre autres, à des polyphonies occitanes (« La mal coiffée », jeudi 2 octobre, à 20 h 30), le quatuor gréco-scandinave « Tokso Folk String Quartet » (jeudi 16 octobre, à 20 h 30), de la musique balkano-bretonne (« Jacky Molard Quartet », jeudi 6 novembre, à 20 h 30), de la musique écossaise et du chant gaélique (Kathleen Macinnes Duo accompagné de Heikki Bourgault et Calum Stewart, le jeudi 4 décembre, à 20 h 30) ou de la musique indienne (« Sélim et la source prisonnière », dimanche 11 janvier, à 17 h). Organisateur du festival des musiques du monde d’Europe Eurofonik depuis 2012 à la Cité des Congrès (prochaine édition au printemps 2015), Le Nouveau Pavillon a, depuis février 2004, organisé plus de 200 concerts, lesquels ont attiré environ 25 000 spectateurs. Samedi 20 septembre, de 15 h à 1 h, au Centre Marcet, à Bouguenais. Prix libre. Programme complet et tarifs sur www.lenouveaupavillon.com. Tél : 02 40 02 35 16.
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Nantes. Conçue et réalisée par le CAUE (Conseil Architecture Urbanistique Nantes) de Loire-Atlantique, en collaboration avec l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes, une exposition, visible à partir du 19 septembre, va mettre en perspective l’habitat social en Loire-Atlantique depuis la mise en œuvre de la loi SRU, en 2000. Présentant des qualités architecturales, urbanistiques, paysagères et sociales, une centaine d’opérations réalisées ces quinze dernières années dans le département y sont présentées. En lien avec l’exposition, des tables rondes (« Habitat social et développement des territoires », jeudi 18 septembre, de 18 h 30 à 20 h ; « Logement social, les paradoxes de l’innovation », mardi 30 septembre, de 18 h 30 à 20 h) ainsi que des projections-débats (« XIXe siècle : Le familistère de Guise », jeudi 25 septembre, à 19 h, « XXe siècle : Firminy-Vert », jeudi 9 octobre, à 19 h et « XXIe siècle : Frères Amieux – Opération Igloo », jeudi 16 octobre, à 19 h) sont également programmées Enfin, le jeudi 23 octobre, une visite intitulée « Projet urbain communal et habitat social », s’adressant aux élus et techniciens des collectivités, va concerner trois quartiers aux projets urbains emblématiques « 15 ans d’habitat social en Loire-Atlantique », du 19 septembre au 31 octobre, à la galerie Loire de l’ENSA Nantes, 6 quai François Mitterrand, Nantes. Du mercredi au samedi de 13 h 30 à 18 h 30. « Paroles d’architectes... à propos du logement social », du 19 septembre au 28 novembre, à la Grande Galerie, Maison régionale de l’architecture des Pays de la Loire, 17 rue La Noue Bras-de-Fer, Nantes. Du lundi au vendredi de 9 h à 12 h 30 et 14 h à 17 h 30.
Sports extrêmes ! RDV pour la Seconde édition du Festival International des Sports Extrêmes, après le succès du SFR FISE XPERIENCE Nantais l’année dernière, RDV les 20 et 21 septembre au Parc des expositions de Nantes pour une étape mémorable avec au programme du skateboard, du roller, du BMX et du VTT. Plus d’informations sur : www.fise.fr
La ville de Couëron fête sa médiathèque gratuite Ouverte depuis mi-mai 2014 à Couëron, la médiathèque Victor Jara va être le théâtre de festivités, du 19 au 21 septembre 2014, certaines s’inscrivant dans le cadre des Journées du Patrimoine. Depuis la fin des travaux de réhabilitation entamés début 2011, axés sur la conservation de sa structure extérieure et la rénovation de son espace intérieur, l’ancienne usine mitoyenne de la Tour à Plomb fait office de médiathèque. Pourvu de larges ouvertures lumineuses et de rayons décloisonnés occupant un espace de 910 m2, ce nouvel équipement culturel se singularise par sa gratuité pour tous. « En un mois, 1500 inscriptions supplémentaires ont été enregistrées, se réjouit Jean-Pierre Fougerat, maire de Couëron et vice-président de Nantes Métropole, qui, au passage, note que 5% des inscrits viennent de l’extérieur, notamment d’Indre, de Saint-Herblain, de Vigneux-de-Bretagne et de Saint-Étienne-de-Montluc. Du 19 au 21 septembre 2014, à l’occasion de son inauguration officielle, plusieurs animations vont s’y dérouler. Vendredi 19, un temps fort festif va associer concerts de groupes locaux indépendants, numéros de cirque par collectif AOC, mise en lumière du bâtiment et intervention musicale de la fanfare Jo Bithume. Puis, les samedi 20 et dimanche 21, en lien avec les Journées du Patrimoine, des rencontres, des lectures et ateliers (illustration, linogravure, sacs à livres...) vont y être programmés, de même qu’au village de Port Launay. « Durant ces trois jours, nous allons œuvrer à mettre en valeur les collections de la médiathèque de façon ludique » commente Céline Moniaux, directrice de la culture à Couëron. Vouée à véhiculer les curieux de manière pittoresque durant tout le week-end, l’Audiomobile de la compagnie couëronnaise Théâtre Cabines va ainsi sillonner les abords de la médiathèque tout en semant des bribes d’œuvres littéraires aux quatre vents. Médiathèque Victor Jara, Espace de la Tour à Plomb, quai Emile-Paraf, 44220 Couëron. 02 40 38 38 38. mediatheque@ville-coueron.fr
« La Folie des Plantes » revient pour une 27e édition
Nantes. Rendez-vous de rentrée des professionnels et amateurs de plantes, « La Folie des plantes » est organisée par le Service des espaces verts de la mairie de Nantes, au parc du Grand Blottereau. Thème de cette 27e édition, qui se tient les samedi 6 et dimanche 7 septembre 2014 ? « Jardins de la création », avec des animations thématiques (créateurs de végétaux renommés, obtenteurs et hybrideurs, mise en scène des jardins du premier jour avec Adam et Ève...). Durant deux jours, exposition-vente et animations culturelles et pédagogiques vont se dérouler grâce aux exposants, producteurs de plantes, associations horticoles et acteurs du développement équitable et solidaire venus faire partager leur passion et échanger sur la protection de l’environnement et la biodiversité avec les nombreux visiteurs, qui étaient au nombre de 40 000 lors de la précédente édition. Samedi 6 et dimanche 7 septembre, au Parc du Grand Blottereau, boulevard Auguste Peneau, Nantes. Gratuit.
Adresses, numéros et sites utiles SAMU (urgence médicale) 15 Pompiers : 18 Police : 17 SOS Médecins : 02 40 50 30 30 Allô Enfance Maltraitée : 119 Sida Info Service :
Nantes Métropole 02 40 99 48 48
Tan 02 40 444 444
www.nantesmetropole.fr www.me-metropole-nantaise.org
www.tan.fr
Infocirculation
Prix d’un appel local.
Nantes Tourisme 0892 464 044 www.nantes-tourisme.com
www.infocirculation.fr
Allô Propreté
Nantes Métropole, 2 cours du Champ-de-Mars 44923 Nantes CEDEX 9. Directrice de la Publication : Johanna Rolland. Codirecteur de la publication : Mathieu Baradeau. Rédacteur en chef : David Pouilloux. Mise en page : Studio Nantes Métropole. Photographe : Patrick Garçon. Journaliste : Gwenaëll Lyvinec. Assistante : Audrey Lehazif. Ont collaboré à ce numéro : Isabelle Corbé, Cécile Faver, Fabien Le Dantec, Stéphanie Morandière, Caroline Demaison, Édith Panigot, Emmanuelle Ramond, Sylvia Gillion, Aurélie Roth. Diffusion : La Poste. Éditeur : Direction de la communication de Nantes Métropole. Infographie : Idé. Impression : Imaye Graphic, Label IMPRIM’VERT, Laval.
Nantes Métropole - Septembre/Octobre 2014 - 31
Rencontre
des balades numériques, par exemple au Château-des-Ducs à Nantes… Les maîtres mots de Cécile Thomas, passionnée au long cours, autant par les progrès technologiques que par les rencontres humaines et l’entreprenariat : agir avec pragmatisme, pour mieux arrondir les angles des ordinateurs. Les pixels pour cela sont magiques.
Photo : Patrick Garçon
En finir avec la fracture numérique
Une fracture Net
Cécile Thomas pilote l’association nantaise Médiagraph. Elle soigne la fracture numérique de celles et ceux qui n’ont pas encore apprivoisé Internet et tous les outils informatiques. n n’a pas tous les jours vingt ans. Pardon, le web n’a que vingt ans ? Oui. Mais il n’empêche que tout le monde n’a pas encore eu l’occasion d’apprivoiser un ordinateur, ce drôle d’animal un peu inquiétant parfois, qu’il faut savoir caresser dans le sens du pixel. Pas de panique ! Tout s’apprend avec un peu de confiance. Surfer sur les réseaux sociaux, tel Facebook, en toute sécurité, créer des flyers grâce à un logiciel de publication assistée par ordinateur (PAO), utiliser un téléphone mobile ou une tablette…. Chaque fois que quelqu’un a envie d’apprendre à se servir d’un outil numérique, les portes de l’association Médiagraph, située à Nantes, près de la place Viarme, s’ouvrent sur le visage de Cécile Thomas.
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Aiguiller les gens
« Nous accueillons beaucoup de gens issus de tous horizons, de l’ouvrier d’une entreprise d’insertion à la retraitée de Canclaux, du petit enfant de six ans au vieux monsieur de quatrevingt-cinq ans, notre doyen. Même les geeks viennent nous voir ! » raconte Cécile Thomas, directrice et cofondatrice depuis 1996 de Médiagraph. On travaille à la fois dans le champ du numérique et celui de l’économie utile, sociale et solidaire. Mais social n’implique pas forcément l’idée de précarité. Les gens qui viennent vers nous ont des points communs. Ils se sentent loin du monde de l’informatique, se demandent comment prendre en main leur smartphone ou bien ont peur des réseaux sociaux. Nous sommes
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là pour aider les gens, dit-elle simplement. Et les aiguiller sur la bonne voie, c’est-à-dire celle qui leur convient. » Pour arrondir les angles des ordinateurs
Médiagraph a tout d’une petite entreprise de services « à la carte », vendus à des tarifs défiant toute concurrence. Avec plus de 250 adhérents, cette association s’autofinance à 71 % et bénéficie du soutien de Nantes Métropole et de la Ville de Nantes. Elle propose des ateliers pour les plus de 50 ans, des formations accompagnées, dédiées spécifiquement aux structures de l’Économie sociale et solidaire (ESS), telles les entreprises de réinsertion Réagir Ensemble à Bouguenais, des matinées de sensibilisation à la culture numérique,
Médiagraph fait également sauter quelques tabous. Internet, ce n’est pas seulement pour les jeunes, mais pour toutes les générations, les ordinateurs, pour les hommes comme les femmes. « Aujourd’hui, il y a très peu de personnes qui ne savent pas ce qu’est le web. Un ami ou un proche leur a montré. Est-ce que quelqu’un qui n’a jamais appris à naviguer sur Internet ne sait pas pour autant ce que c’est ? Est-il exclu, c’est-à-dire en fracture numérique ? » s’interroge Cécile Thomas, arrivée à Nantes à l’âge de 16 ans en 1985. La fracture numérique serait ainsi plus dans l’usage (comment s’en servir) que dans l’accès (j’ai un ordi, un smartphone, etc.). « Internet fait partie de la vie en société, dit-elle, c’est une liberté ! » L’ordinateur, avec ses millions de pixels sur l’écran, n’est jamais très loin dans la vie de Cécile Thomas. En regardant de près les tapisseries qu’elle réalise à ses heures pas si perdues que cela, à partir d’images de télévision ou de vidéosurveillance, on comprend vite que passer du pixel au point de canevas est pour elle un « grand kiff » ! Cécile Faver
www.assomediagraph.fr www.cecilethomas.fr