Journal Nantes Métropole n°33 - Mai / Juin 2011

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J O U R N A L

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C O M M U N A U T É

U R B A I N E

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N A N T E S

B I M E S T R I E L

Europe

N°33. Mai / Juin 2011

Une fête au goût

d’Europe

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Mémoire

Visitedu

mémorial

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Nantes

Le nouveau cœur d’agglo

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Patrick Garçon

Infographie du dossier

Dessiner la ville de demain Ma ville Le nouveau projet de métropole est en préparation. Pour participer, découvrez la démarche Ma ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030 ! Pages 11 à 17

demain

P. 12et13

Basse-Goulaine / Bouaye / Bouguenais / Brains / Carquefou / Couëron / Indre / La Chapelle-sur-Erdre / La Montagne / Le Pellerin / Les Sorinières / Mauves-sur-Loire / Nantes / Orvault / Rezé / Saint-Aignan-de-Grand-Lieu / Saint-Herblain / Saint-Jean-de-Boiseau / Saint-Léger-les-Vignes / Sainte-Luce-sur-Loire / Saint-Sébastien-sur-Loire / Sautron / Thouaré-sur-Loire / Vertou


Événement

À compter du dimanche 19 juin, automobilistes, cyclistes et piétons vont pouvoir circuler sur le pont Éric-Tabarly. Ce nouvel équipement va améliorer la desserte entre les quartiers Malakoff et Île de Nantes.

Long de 210 m et large de 28 m, le pont Tabarly enjambe la Loire entre l’Île-de-Nantes et le quartier Malakoff.

Le pont Éric-Tabarly bientôt inauguré

E

t de deux ! Succédant au pont Sédar-Senghor, inauguré en septembre 2010, le pont Éric-Tabarly va s’ouvrir à la circulation. Le 17 juin prochain, son inauguration va mettre un point final aux travaux entamés début 2009 et achevés avec la mise en place des différents aménagements sur les deux berges. Alors que la première construction s’inscrit dans un environ-

nement arboré et végétalisé, ce second équipement, lui, vient s’insérer dans un paysage plus urbanisé dominé par les tours des quartiers Malakoff et Île de Nantes : d’où le choix d’un pont à haubans dont le grand pylône rappelle la verticalité des lieux. Le système des haubans permet également de construire un tablier très fin posé sur une pile unique, et donc d’avoir un pont très plat tout en garantissant une

circulation aisée des bateaux. transport en commun, une « Ces deux équipements contri- bande cyclable et deux trottoirs. buent à améliorer les déplace- Il assure la liaison entre les quarments interquartiers », déclare tiers et contribue au maillage de Patrick Rimbert, vice-président l’agglomération en termes de de Nantes Métropole en charge voies de circulation », décrit des grands équipements. Laurent Potiron, chef de projet « Ce ne sont pas des points de à Nantes Métropole. franchissement, ni des ponts À l’horizon 2012, côté Malakoff, routiers, mais de véritables rues l’aménagement de la rue de enjambant la Loire. Ainsi, le Berlin favorisera la circulation pont Éric-Tabarly comprend une jusqu’à la gare SNCF. • voie automobile, un site propre Isabelle Corbé

Pour en savoir plus : www.nantesmetropole.fr

Faites le pont et la fête ! Les 17 et 18 juin, profitez de 2 jours de festivités. Où ça ? Sur le pont et de chaque côté des rives du pont Éric-Tabarly dans les quartiers de Malakoff et à la pointe Est de l’Île-de-Nantes. Le vendredi 17 : Inauguration officielle à partir de 18 h, sur le pont et aux abords. Expositions, animations et festivités seront au rendez-vous : forum et animations dans le village mobile, expositions de photos et dessins d’enfant, stand de philatélistes avec carte postale, timbre et cachet spécial « inauguration », des jeux et des animations tout en couleurs et en musique... Exposition “ à Éric ” de l’Association Éric-Tabarly à l’hôtel de Région. Entrée gratuite de 9 h à 18 h 30 tous les jours sauf week-end, à partir du jeudi 16 juin jusqu’au vendredi 15 juillet 2011. Exposition témoignage autour de 4 grands temps forts de la vie d’Éric Tabarly : le Pen Duick, l’officier de Marine, la victoire dans la Transat 1976 et la vie intime. Le samedi 18 : les quartiers fêtent le pont à partir de 10 h jusqu’à 21 h. Pique-nique géant sur le pont, scène ouverte, espace Touski’roul, espace animation parents - enfants, guinguette et plein de surprises ! Le dimanche 19 : mise en service du Pont qui sera livré à la circulation. Trouvez le programme en détail et les infos sur www.nantesmetropole.fr 2 - Nantes Métropole - mai/juin 2011


2011, « unies dans la diversité » selon la devise européenne. On y parle français, allemand, danois, espagnol, italien… En tout, vingt-trois manières de dire « Bon anniversaire ! » à l’Union Européenne tous les 9 mai. En haut de l’affiche

Michel Catala, président de la Maison de l’Europe.

« L’Europe, c’est un état d’esprit en marche. Cette année, nous avons eu envie de disséminer, ici et là, sur tout le territoire, plusieurs événements européens, culturels, festifs et ludiques. Ce sera l’occasion de voir l’Europe dans toute sa diversité créative, de la toucher et de la vivre », souligne Michel Catala, prési-

C’est la fête de l’Europe Du 4 au 31 mai, la Maison de L’Europe de Nantes invite tous les habitants de la métropole nantaise et de la Loire-Atlantique à souffler les 61 bougies de l’Union européenne. Au menu : une mosaïque vivante de festivités. Qu’est-ce que l’Europe ? Un continent commun à quarante pays, dont vingt-sept ont décidé de s’unir ? Une possibilité pour chaque pays et chaque ville de l’Union européenne de concrétiser de grands projets, telles la réhabilitation des Nefs à Nantes et la construction du Zénith Nantes Métropole à SaintHerblain ? Une solution pour faciliter les voyages intra-européens des citoyens, sans qu’aucun passeport ne soit nécessaire et sans changer de monnaie ?

été nécessaires pour mettre en place tous les petits et les grands événements qui font de la Fête de l’Europe un moment unique pour vivre toutes et tous à l’heure européenne. Que fêtet-on exactement ? L’anniversaire de la naissance de la construction européenne, grâce à la déclaration le 9 mai 1950 de Robert Schuman, le ministre français des Affaires étrangères. Une journée marquée d’une pierre blanche ! Soixante et un ans plus tard, l’Union européenne contiUne pierre blanche nue de se bâtir, pierre après Aujourd’hui, la Maison de l’Eu- pierre. Telle une immense villa rope de Nantes est en pleine où vivent ensemble environ effervescence. Neuf mois ont 730 millions de personnes en

dent de la Maison de l’Europe à Nantes. Musiques, films, expositions, spectacles, jeux pour les enfants, émissions spéciales sur Euradionantes (101.3 FM ou Internet)… Hyacinthe Le Rolland est l’heureux gagnant du concours de visuel lancé auprès des étudiants de l’École supérieure des beauxArts de Nantes Métropole. Avec lui, l’Europe sera en haut de l’affiche, que l’on vive à SaintNazaire, à Guérande, à Orvault, à Rezé, à Sainte-Luce-sur-Loire ou à Saint-Sébastien-sur-Loire. À Nantes, on déambulera le 7 mai, du matin, au marché de Talensac, jusqu’à l’aube, au bar-bateau Le Remorqueur. En passant par les douves du Château des Ducs, où un pique-nique polyglotte sera concocté, à l’européenne. • Cécile Faver

édito

Grand événement

Imaginer l’avenir

Tout le monde s’interroge sur son propre avenir. Que ferai-je demain, après-demain, dans cinq ans, dans vingt ans ? La vie que l’on a chacun devant soi n’est pas écrite à l’avance. Elle dépend des choix que l’on fait chaque jour. Le destin d’une collectivité comme Nantes Métropole est un destin collectif qui rassemble des destins individuels. Ce destin commun est aussi un dessin que nous pouvons tracer aujourd’hui ensemble grâce à la démarche Ma ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030. C’est un instant privilégié de démocratie participative pour les habitants des vingt-quatre communes de la métropole. Chacun peut y participer, donner son avis, échanger avec les autres, partager ce que nous avons en commun et discuter de ce qui nous différencie, puis faire des propositions en pensant à ce que seront nos vies et nos villes dans 20 ans. Au moment où l’on fête les 61 ans de l’Europe, le 9 mai, au moment où l’on se souvient de l’Abolition de l’esclavage, le 10 mai, qui sont deux temps forts de l’histoire, je souhaite aussi que l’on se tourne vers l’avenir et que l’on imagine la vie que nous avons devant nous. L’un des premiers jalons de cet avenir sera l’achèvement dans trois ans de la métamorphose du cœur de Nantes, cœur aussi de la métropole. Mais demain ? Demain, plus que jamais, nous appartient, vous appartient. Alors, imaginez-le ! Jean-Marc Ayrault

Président de Nantes Métropole

www.lafetedeleurope.eu www.maisoneurope-nantes.eu www.euradionantes.eu Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 3


Nantes Métropole actualités

Quinzaine du Commerce équitable  Du 14 au 29 mai, NordSud Agir Pour le Commerce Équitable (NAPCE) organise la 11e Quinzaine du Commerce équitable.

L’association Napce sensibilise au commerce équitable.

Un vent de commerce équitable va souffler sur la métropole nantaise pendant quinze jours, mais ce n’est pas du vent ! Qu’est-ce que le commerce équitable ? Des paquets de café seulement, tels ceux apparus dans nos supermarchés ? L’association NordSud Agir Pour le Commerce Équitable, partenaire locale de Max Havelaar, donne des clés à tous, de 5 à 95

ans, pour comprendre et savoir ce qu’on entend par « commerce équitable ». « Le commerce équitable, c’est un engagement. On consomme autrement du café, des fruits, du riz, des épices et des vêtements, en étant solidaire des petits producteurs du Sud, qu’ils vivent au Mexique, au Cameroun ou au Laos, sans leur faire la charité et sans leur apporter notre

savoir à l’occidentale ! » explique les centres de loisirs, tels ceux Michelle Younan, présidente de de Saint-Herblain en 2008. Mais dès qu’il s’agit de mettre en NAPCE depuis dix ans. Les pieds sur terre place la Quinzaine du Commerce Aujourd’hui, l’association équitable (lancé depuis 2001 par NAPCE, soutenue par Nantes la Plate-Forme du Commerce Métropole, est devenue un équitable, un collectif national moteur de sensibilisation. Sa qui délègue aux associations-respetite équipe - des bénévoles sources de son réseau l’organisaet des professionnels, experts tion de cette Quinzaine), la petite en commerce équitable - tisse équipe de NAPCE est sur le pont. depuis 1998 un réseau de contacts L’événement annuel est tout par(collectivités, entreprises, asso- ticulièrement destiné aux habiciations), multiplie ses projets, tants de la métropole nantaise. les concrétise sans vendre de Et cette année ? Des rencontres produits, agit et impulse une à Bouaye, à Saint-Herblain et dynamique à long terme, en à la Chapelle-sur-Erdre avec gardant les pieds sur terre. Elle Segundo-Gilberto Rodriguezintervient, par exemple, dans Ortiz, producteur de cacao au les écoles métropolitaines avec Pérou, et une table ronde à une « boîte à outils » (films, l’École des Mines de Nantes. Sans jeux, expositions), et organise oublier le Grand Brunch sur l’Île ici, des journées de formation de Nantes (14 mai). Demandez le (récemment à Rezé), là, des goû- programme ! NAPCE s’occupe de ters intergénérationnels dans tout. • Cécile Faver

NAPCE, 11 rue Prinquiau, Nantes. Tél. : 02 40 43 05 00. http://napce.fr

Opération « 100 jardins naturels » L’association Écopôle, avec le soutien de Nantes Métropole, propose d’apprendre mille et une « recettes » naturelles pour jardiner autrement. Vous avez un petit jardin sur votre balcon, autour de votre maison ou une parcelle de jardin familial ? Et vous aimeriez que les abeilles n’aient plus le bourdon, et que votre jardin séduise tous les papillons ? Que faire ? Jardiner sans pesticide, ni engrais chimique. Et si les limaces font des dégâts ? Les piéger dans des soucoupes de bière. Et si les pucerons attaquent ? Vive le purin d’ortie ! L’association Écopôle (qui regroupe plusieurs

acteurs de l’environnement et du développement durable), avec le soutien de Nantes Métropole, propose d’apprendre mille et une « recettes » naturelles pour jardiner autrement. « Les jardiniers chargés des espaces verts de la métropole nantaise ont été formés, et ont réussi à diminuer de 83 % la consommation de pesticides des communes du territoire. Pourquoi ne pas former aussi les jardiniers amateurs ? » souligne Simon Sandoval, chargé de mis-

sion « développement durable et patrimoine » à Écopôle. Ateliers de formation gratuits, livretsconseils, revues, DVD, forum interactif sur le Net… On saura tout pour transformer son jardin en mini-réserve naturelle et faire partie du réseau métropolitain « 100 jardins naturels ». Et si vous n’avez pas de jardin ? Écopôle offre un kit (bac en bois et terreau) pour créer un jardin au pied de son immeuble avec ses voisins. • Cécile Faver

Écopôle-CPIE Pays de Nantes, 17 rue de Bouillé, Nantes. Tél. : 02 40 48 54 54. www.ecopole.com. et www.100jardinsnaturels.fr 4 - Nantes Métropole - mai/juin 2011

Simon Sandoval d’Écopôle.


Recrutement. Installée dans la Zone Franche Urbaine de Bellevue, à Saint-Herblain, Exeis Conseil, premier cabinet de conseil aux entreprises indépendant en région ouest recrute 10 nouveaux collaborateurs. Profil : école de commerce ou d’ingénieur. En savoir plus : www.exeisconseil.com

actualités

Fréquence renforcée À partir du mois de septembre prochain, les lignes 1 de tramway et 4 de BusWay verront leur fréquence renforcée jusqu’à 22 h 30. Par ailleurs, la navette qui relie le centre-ville de Nantes à l’aéroport Nantes Atlantique verra également se fréquence renforcée à 30 minutes le dimanche, au lieu de une heure aujourd’hui.

L’aménagement de la rue de Saint-Nazaire permettra de modérer la circulation.

Quartier Bellevue : les travaux débutent rue de Saint-Nazaire Dans le cadre du Projet de rénovation urbaine (PRU) visant à renforcer l’attractivité et l’activité économique du quartier Bellevue, d’importants aménagement vont être réalisés rue de SaintNazaire jusqu’en 2013. La première phase des travaux démarre en mai.

P

armi les huit opérations d’aménagement de l’espace public sur lesquelles Nantes Métropole va intervenir dans le quartier Bellevue, l’opération touchant la rue de Saint-Nazaire et une partie du boulevard Charles de Gaulle est la plus importante (elle s’étale de mai 2011 à début 2013, budget : 3 millions d’euros). Voie d’accès au cœur de l’agglomération par l’ouest, la rue de Saint-Nazaire voit circuler près de 17 000 véhicules par jour, ce qui en fait un axe prioritaire. « Son aménagement va rééquilibrer l’espace, favoriser le développement des modes de déplacements doux et créer un environnement apaisé » expose Sébastien le Guevellou, chargé d’opération pour la réalisation du PRU au Pôle Loire Chézine.

Incluant aussi plusieurs opéra- de Saint-Nazaire ». Les travaux tions de construction d’habitat, sont planifiés en trois phases d’implantation de commerces jusqu’en 2013.Prévue jusqu’en et de bureaux sur cet axe, le PRU septembre 2011, la première va générer un effet vitrine visant tranche, qui concerne le bouleà mettre en valeur l’attracti- vard Charles de Gaulle entre le vité du quartier. Actuellement chemin de la Rabottière et la rue de 12 mètres, le gabarit de la de Saint-Servan, va se dérouler voierie circulable par les véhi- sous circulation avec de légères cules motorisés va être réduit à perturbations. 6 mètres sur 850 mètres de long, Entre octobre 2011 et avril 2012, le reste de l’espace étant restitué la phase 2 touchera la portion au profit des vélos, des piétons et de la rue de Saint-Nazaire entre des paysages. la rue Saint-Servan et la rue de Destinés à modérer la circulation Gironde. et à marquer la circulation des La circulation sera maintepiétons, quatre plateaux suréle- nue dans un sens, déviée dans vés vont être installés. En outre, l’autre sens.Enfin, de mai à le réaménagement des gira- décembre 2012, la phase 3, entre toires permettra les différentes la rue de Gironde et le boulevard pratiques du vélo. « À terme, du Tertre, devrait aussi donner un maillage du quartier par des lieu à la déviation de l’une des liaisons dédiées aux déplace- voies de circulation. • ments doux passera par la rue Isabelle Corbé

La Mission Locale a changé d’adresse Depuis le 28 mars dernier, la Maison de l’Emploi de la métropole nantaise et la Mission Locale de Nantes Métropole se sont regroupées pour occuper une nouvelle adresse : 29 rue Romain Rolland à Nantes. Vous pouvez contacter la Mission Locale au 02 51 80 38 80, et la Maison de l’Emploi : 02 40 85 66 66. Rens. : www.missionlocale-nantes.org www.me-metropole-nantaise.org

Place à l’emploi ! Organisé conjointement par La Maison de l’Emploi et Pôle emploi, le forum « Place à l’emploi ! » se déroulera les 22 et 23 juin prochains à la Maison de l’Emploi de Bellevue à Nantes et du Sillon de Bretagne à Saint-Herblain, et sur la place du Marché de Bellevue. Au programme : ateliers de préparation à l’emploi, jobdating avec la présence de nombreux employeurs de différents secteurs d’activités, tables rondes pour s’informer, animation sur la mobilité géographique et information sur les discriminations à l’emploi. Plus d’infos à la Maison de l’Emploi : 02 51 80 41 51 ou sur www.me-metropole-nantaise.org

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Nantes Métropole actualités

Réunions d’information en mai et en juin sur les travaux Chronobus : consultez les dates et lieux sur www.nantesmetropole.fr

Travaux d’été pour le Chronobus Le chantier d’aménagement des premières lignes de Chronobus est lancé. Les travaux vont s’amplifier cet été.

A

vec 50 km de lignes de tramway et de BusWay et 60 lignes de bus, Nantes Métropole dispose d’un réseau de transports en commun de référence parmi les agglomérations françaises, emprunté chaque jour par 480 000 passagers. Pour renforcer cette offre et la qualité de service, la communauté urbaine créée 10 lignes de Chronobus sur des axes très fréquentés. À terme, ce réseau complémentaire bénéficiera à 100 000 voyageurs quotidiens, soit l’équivalent d’une belle ligne de tramway. « L’objectif est de faire gagner du temps aux usagers sur leurs trajets avec des fréquences inférieures à 8 minutes aux heures de pointe, une amplitude horaire de 5 heures à minuit comme le tramway et le BusWay, une régularité du temps de parcours, 100 % des stations accessibles aux personnes handicapées », rappelle Jean-François Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements. Comme le tramway et le BusWay, le Chronobus affichera un signe distinctif : véhicules et stations seront immédiatement reconnaissables. Les lignes seront numérotées de C1 à C10. Sept

lignes seront livrées d’ici à 2013. Elles représentent 70 km d’aménagement de voirie. « Pour atteindre et garantir la qualité de service Chronobus, nous avons repéré tout au long du tracé des lignes les secteurs où le bus risquait d’être ralenti. Nous mettons en place les solutions pour le rendre prioritaire. Concrètement, nous aménageons des couloirs de bus ou des voies en site propre, la priorité aux carrefours, des élargissements de chaussée pour permettre une circulation fluide des Chronobus », explique Damien Garrigue, chef de projet à la Direction générale des déplacements de Nantes Métropole. 100 % prioritaire

Tous ces aménagements prennent en compte la circulation des vélos et contribuent à un apaisement de la circulation, particulièrement aux abords des stations. « C’est un chantier complexe demandant beaucoup de coordination, avec une somme d’aménagements spécifiques. Nous l’avons concentré sur 18 mois en demandant aux concessionnaires des réseaux d’eau, d’assainissement, EDF, GDF, d’anticiper leurs travaux de rénovation pour

Le réseau Chronobus Tramway et busway aujourd’hui C2

CARQUEFOU

LA CHAPELLESUR-ERDRE

Orvault Grand Val

C7

Beaujoire

SAINTE-LUCE

ORVAULT C8

Marcel Paul

Haluchère C1

Ranzay École Centrale

C7 Souillarderie

C6

NANTES

C3

François Mitterrand

Jamet Commerce C10 C8 C1

C2

C5

C9 C9

C5

C10 Bd de Doulon C3

BASSE-GOULAINE

SAINTSÉBASTIEN

C4 Gréneraie

C9

Neustrie

VERTOU

1 ère phase, 2012-2013 C1 = ligne 21 C2 = ligne 32 C3 = ligne 56

Porte de Vertou

REZÉ

BOUGUENAIS

C4

LES SORINIÈRES

Gare de Chantenay-Haluchère C4 = ligne 94 Commerce-Bout des Landes C5 = ligne 5 Bd de la Baule-Bd de Doulon C6 = ligne 22 C7 = ligne Est

Grèneraie-Les Sorinières Gare Sud-Ile de Nantes Hermeland-Chantrerie Nantes Est- Ste-LuceThouaré-sur-Loire

2 ème phase, après 2014 C8 = ligne 25

Chantenay-Facultés

C9 = ligne 29-39

C10 = ligne 70

Chantenay-Doulon

Saint-Sébastien-sur-Loire-Basse-Goulaine

qu’ils n’aient pas à intervenir après le chantier Chronobus », précise Damien Garrigue. Deux axes forts sont concernés par les prochaines interventions : les lignes 21 et 32 qui doivent être mises en service dès septembre 2012. Les travaux seront concentrés durant l’été afin de limiter la gêne occasionnée. Sur la ligne 21, le boulevard Jules Verne sera mis en sens unique de juillet à septembre 2011. Les rues du Maréchal Joffre et du Général Buat seront fermées à la

circulation en juillet et août, avec mise place d’une déviation. Sur la ligne 32, le boulevard Schuman sera mis en sens unique, en juillet et août, du centre-ville vers la porte de Rennes.« En septembre prochain, après ces travaux, les lignes 21 et 32 bénéficieront des aménagements Chronobus », souligne Jean-François Retière. Aux Sorinières, la ligne 94 est en chantier jusqu’à fin août, rues des Arrentés, des Papillons et de la Maillardière. • Emmanuel Bouvet

Pour connaître les axes en travaux, les déviations, consultez : www.nantesmetropole.fr/inforcirculation 6 - Nantes Métropole - mai/juin 2011

THOUARE

C6


Nantes Métropole

Zapping

Agenda 21

Le 8 avril, lors de la journée de restitution de l’Agenda 21 métropolitain, Jean-Marc Ayrault, président de Nantes Métropole et Philippe Barbo, vice-président d’Écopôle, ont signé une convention qui renforce leur partenariat jusqu’en 2014.

Perle Noire

La Perle Noire est un Bâtiment Basse Consommation d’énergie, primé par l’ADEME. Inauguré le 8 avril, il comporte 43 logements sociaux collectifs, alimentés par le réseau de chaleur Beaulieu Malakoff.

958

millions d’euros. C’est le montant du budget 2011 de Nantes Métropole, un budget volontariste, solidaire et durable. Plus de 265 millions d’euros seront consacrés à l’investissement. Plus de 117 millions d’euros seront versés aux 24 communes dans le cadre de la Dotation de Solidarité Communautaire et l’Attribution compensatoire.

3 vidéos sur nantesmetropole.fr Tourisme

Musique

Concertation

Un million de visiteurs aux Machines

La Fabrique est en plein chantier

Deux portraits de famille de l’Atelier Climat

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Métropole d’avance

Quelle médecine pour demain ? Le 6 juin, les Journées scientifiques de l’Université de Nantes rassembleront plus de 1 500 chercheurs à la Cité des Congrès de Nantes Métropole. Le public sera également invité à débattre des enjeux d’une médecine en pleine évolution.

L La Robe et le nuage, une exposition entre art et science ! Passer par l’intime pour aller vers la connaissance. L’exposition La Robe et le nuage, présentée du 9 juin au 15 octobre au Hangar 21 de l’Île de Nantes, a fait de ce concept son principe. Au fil d’un parcours original mêlant art contemporain et science, elle vous invite à découvrir la radioactivité à travers dix œuvres d’art réalisées par la plasticienne Piet.sO et l’inclassable Peter Keene, mais aussi des vidéos, des projections, des temps d’échange avec des chercheurs… Retraçant l’histoire de son utilisation, depuis l’euphorie de sa découverte jusqu’à la prise de conscience de ses dangers potentiels et de la nécessité de s’en protéger, cette exposition évoque également la diversité de ses applications dans les domaines de l’industrie, de l’énergie, de l’armement et de la médecine nucléaire, avec notamment le cyclotron nantais Arronax. Pour en savoir plus : 0892.464.044

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a santé est l’affaire de tous, des médecins, des patients, mais également des 800 chercheurs de l’agglomération nantaise qui façonnent la médecine de demain. « C’est aussi celle des Journées scientifiques 2011 qui invitent les chercheurs et le grand public à faire le point sur les grandes avancées de la recherche en santé, un secteur fort de l’Université de Nantes », déclare Jacques Girardeau, viceprésident de l’Université de Nantes en charge de la recherche et chef d’orchestre de cet événement soutenu par Nantes Métropole. « Les recherches sur la transgenèse, par exemple, nous aident à mieux comprendre certaines maladies et autorisent aujourd’hui l’espoir de nouveaux traitements. Toutefois, elles ne sont pas sans questionner notre morale », admet Ignacio Anegon, directeur de l’unité d’« Immuno-intervention dans les allo- et xénotransplantations » (Université de Nantes/ Inserm/CHU) et organisateur du colloque « Transgenèse », l’un des vingt-quatre colloques scientifiques qui se tiendront ce

jour. « Pour certains, manipu- des expositions témoigneront ler le génome est contre nature, de la diversité des formations et voire immoral. D’autres refusent des activités scientifiques (santé, davantage l’idée de recevoir un géographie, sciences humaines rein de porc transgénique. » À et sociales…) menées à Nantes. ce propos, greffer des organes « Ayant pour vocation de replad’animaux sur l’homme tient-il cer la science dans la cité nandu rêve ou de la réalité ? taise et de renforcer la visibilité Le professeur Soulillou, direc- de la recherche locale sur la scène teur de l’Institut de recherche internationale, les Journées en transplantation de Nantes, scientifiques attirent près de se propose, lors d’une pre- 4 000 visiteurs chaque année. Un mière conférence, de faire la succès qui inspire aujourd’hui part du possible et du fantasme d’autres universités », se félicite en matière de transplantation. Jacques Girardeau. • Julie Danet « C’est aussi une opportunité de répondre aux inquiétudes du public, de montrer que les chercheurs ne sont pas des savants fous et de redonner confiance dans la médecine », ajoute 15 h-16 h : Jacques Girardeau. Conférence « Greffer des La seconde conférence de organes d’animaux sur Fabienne Brugère, philosophe l’homme : rêve ou réalité ? » et professeur à l’Université de par Jean-Paul Soulillou, Bordeaux, recentrera la disprofesseur à l’Université de cussion sur la nécessité d’une Nantes, praticien hospitalier éthique du soin ou pourquoi la au CHU de Nantes. médecine doit consister en une 16 h 15-17 h 00 : approche globale, tenant compte Conférence « Pourquoi une notamment de l’environnement éthique du soin est-elle du patient, et ne pas se résumer nécessaire aujourd’hui ? » à un acte technique. En plus des par Fabienne Brugère, deux conférences, des stands et philosophe, professeur à

Des conférences pour tous

l’Université MontaigneBordeaux-III, présidente du Conseil de développement durable de la Communauté urbaine de Bordeaux. 17 h 00-18 h 00 : Temps d’échange avec le public et les deux conférenciers.

Jacques Girardeau.

Ignacio Anegon.

Pour en savoir plus : http://www.js.univ-nantes.fr


Métropole d’avance

Aller-retour pour l’art sur la RN 137 Douze plasticiens nantais et rennais viennent d’exposer à Nantes. Première étape de RN137, mise en lumière de la complémentarité des scènes artistiques des deux métropoles. Retrouvez-les à Rennes cet automne.

A

RN 137 : une expo où s’expriment artistes nantais et rennais.

Nantes et Rennes, deux associations repèrent de jeunes talents et font connaître leur travail. Zoo Galerie (Nantes) et 40 m cube (Rennes) sont à l’initiative de l’exposition RN 137 qui réunit 12 artistes des deux métropoles. « C’est l’aboutissement d’une longue collaboration entre Nantes et Rennes, via les deux associations ; nous travaillons à une communauté de destin », observe Patrice Joly, commissaire de l’exposition pour Zoo Galerie. Pour Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole, « la culture est un axe de coopération essentiel. L’exposition RN137 l’illustre concrètement ». Dans ce rapprochement interrégional pour une attractivité plus forte, Sylvie Robert, viceprésidente de Rennes Métropole déléguée à la culture, en appelle à l’énergie visionnaire des artistes : « Ils sont des sismographes qui palpent les soubresauts du monde et nous bousculent dans nos schémas établis. Il y a toujours eu des artistes pour montrer le sens de l’histoire, les politiques doivent les écouter. » Expérimentations. RN 137 : comme l’axe historique reliant les deux capitales régionales.

Des artistes l’évoquent, tel Blaise Parmentier, qui retrace cette route dans un diaporama montrant les ponts qui l’enjambent. Elle est au cœur d’une œuvre, évolutive, de BenoîtMarie Moriceau, qui intégrera une installation aux abords de la voie express. D’autres artistes ont poursuivi leurs expérimentations. Briac Leprêtre crée de l’étrange avec du familier. Gros succès de son tronc d’arbre creux dissimulant deux paires d’yeux cartoonesques. Julien Nédélec manipule les signes avec une sculpture pop, au choix coucher ou lever de soleil. « Cette exposition nous apporte de la visibilité avec un effet locomotive : ce rassemblement nous tire vers le haut. » Les deux associations proposent une diversité de talents « choisis par affinités communes et pour la manière dont les œuvres pourraient dialoguer ensemble », indique Anne Langlois, commissaire pour 40 m cube. L’exposition se déroulant en deux temps et deux lieux, avec les mêmes artistes mais des œuvres différentes, on découvrira comment chacun poursuit l’aventure, à Rennes en novembre. • Emmanuel Bouvet

À Rennes : du 19 nov. au 17 déc. à 40mcube, 48 av. Sergent-Maginot / Du mardi au samedi de 14 h à 18 h www.zoogalerie.fr/rn-137 et www.40mcube.org Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 9


Métropole d’avance

Nouveaux axes : deux nouvelles liaisons cyclables seront réalisées en 2011 en cœur d’agglo. L’une reliera le pôle d’échange de la Duchesse Anne et le pont Aristide Briand, l’autre mettra Saint-Sébastien-sur-Loire à 10 mn de la gare de Nantes via les 2 nouveaux ponts Senghor et Tabarly.

Plus de stationnements vélo Cet été, un abri de 150 places sera implanté sur le parvis de la gare Sud de Nantes. L’offre de stationnements vélo autour de la gare SNCF sera portée à 1 000 places d’ici 2014. Dans les parcs relais (P + R), 200 nouvelles places de stationnement vélo abritées, sécurisées et gratuites seront aménagées en 2011. 1 000 appuis vélos ont été posés l’an dernier, 1 000 le seront en 2011.

Réseau sécurisé

Nantes Métropole expérimente le « tourne à droite » sur 16 carrefours.

Le Plan vélo trace la route Le Plan vélo de Nantes Métropole déploie de nouvelles actions pour plus de sécurité, de services et de stationnements en faveur des cyclistes. Tourne à droite généralisé : une première en France

Nantes Métropole est la première collectivité française à généraliser l’autorisation pour les cyclistes de franchir les feux rouges équipés d’un panneau « cédez le passage » spécifique. « Une évolution du Code de la route permet aux maires d’instaurer le “ tourne à droite ” aux intersections présentant toutes les conditions de sécurité. Nantes Métropole l’adopte sur 16 carrefours (40 feux), à Nantes et Rezé, et l’étendra aux communes qui le souhaitent en septembre 2011 », annonce Jacques Garreau, viceprésident de Nantes Métropole chargé du vélo et des circulations douces. Sept cents des 1 100 feux de l’agglomération pourraient

être dotés du panneau « tourne à droite » pour fluidifier et sécuriser le cheminement des cyclistes qui doivent continuer à céder le passage aux piétons et à la circulation.

Géovélo : calcul d’itinéraire spécial cyclistes

À partir du 1er juin sur le site web de Nantes Métropole, Géovélo vous aidera à trouver le meilleur itinéraire cyclable à l’intérieur du périphérique. Le calculateur prend en compte les aménagements spécifiques au vélo, les voies à forte circulation, les rues amicales pour la bicyclette et propose plusieurs itinéraires : le plus court, le plus agréable, le plus sûr. Géovélo est développé par la Compagnie des mobilités, start-up labellisée par le minis-

tère de l’Écologie dans le cadre de la Plate-forme de recherche pour le développement de l’information multimodale. Nantes Métropole soutient ce projet expérimenté à Rennes, Paris et Lille.

3 ans de Bicloo : le vélo-partage plus facile

Lancé en mai 2008, le vélo en libre service nantais compte 4 150 abonnés qui se partagent 790 vélos répartis sur 89 stations. Pour ses 3 ans, Bicloo améliore le vélo-partage : location 24 h sur 24, abonnement en ligne, horaires du service client élargis, serveur vocal d’assistance 24 h sur 24 au 0 810 44 44 50. À la rentrée 2011, le réseau Bicloo s’étendra au Nord et au Sud avec 13 nouvelles stations. • EB

www.nantesmetropole.fr/geovelo et www.bicloo.nantesmetropole.fr 10 - Nantes Métropole - mai/juin 2011

Alors que le trafic cycliste augmente, les accidents de vélo diminuent. Mais le sentiment d’insécurité freine la pratique du vélo. Pour lever cette appréhension, Nantes Métropole généralise les aménagements de voirie sécurisant les cyclistes : marquage vélo dans les giratoires, bordures protégeant les bandes cyclables, voie centrale banalisée ou « chaucidou » (chaussée de circulation douce), sas vélos aux carrefours à feux, doubles sens cyclables dans les rues à sens unique…

250 VAE subventionnés 250 habitants ont déjà bénéficié de l’aide de Nantes Métropole à l’achat d’un vélo à assistance électrique. Cette subvention représente 25 % du prix d’achat d’un VAE dans la limite de 200 euros pour les particuliers et de 300 euros pour les salariés des plans de mobilité d’entreprise.


De la page 11 à la page 17 • Quelle économie pour demain ?, page 14 • Comment sera la ville de demain ?, page 15 • Quelle place pour moi demain ? page 16 • Quel cap choisir pour demain ?, page 17 Pages 22 et 23 • Tribune politique

Imaginer la ville

demain

La démarche Ma ville demain nous invite à plonger 20 ans dans le futur ! Son objectif : écrire ensemble le prochain projet de métropole. Pour Nantes Métropole, le menu des deux prochaines années est déjà prêt, avec quelques plats de résistance bien identifiés. 2012 sera une année au goût culturel prononcé, avec à la carte Estuaire, les Mondes Marins et tant d’autres ingrédients savoureux. 2013 sera, elle, pimentée par l’année Capitale verte pour Nantes. Une année qui verra votre métropole parcourir l’Europe pour partager son expérience en matière de développement durable. Mais après ? Dans cinq ans ? Dans dix ou vingt ans ? Quel sera l’ordre du jour de notre métropole ? Quel sera son visage ? Quelles seront ses forces ? Ses nouveaux talents ? Ses grands projets ? Se projeter dans 20 ans est un exercice difficile, mais c’est un exercice indispensable. « Je pense qu’il est temps de

se projeter dans l’avenir, déclare Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole. Nous avons besoin aujourd’hui de tracer des perspectives nouvelles. Grâce à la démarche “ Ma ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030 ”, nous allons écrire ensemble un nouveau projet. C’est un moment où l’on met tout sur la table et où les idées fusent. Un moment où l’on rapproche ce qui est souhaitable de ce qui est possible. » Ma ville demain ? C’est une grande démarche participative à l’échelle des 24 communes de la métropole. Sous la houlette des maires, le pilote de cette démarche originale est l’Agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran). « Ce qui est innovant dans la démarche Ma ville demain, c’est d’élaborer un projet de société locale en associant tous les habitants, explique Thierry Violland, directeur général de l’Auran. Ce nouveau projet de métropole doit être élaboré ensemble. » Penser à l’avenir, réfléchir à 20 ans, écrire les scénarios possibles pour le futur, c’est faire de la prospective, un jeu auquel se sont livrés nos experts dans le dossier (pages suivantes). « Mais la prospective n’est pas seulement une affaire d’experts, souligne Stéphane Rozès, politologue et président de la société Cap, Conseils Analyses et Perspectives. L’avenir d’un territoire se dessine avec tous ses acteurs : entrepreneurs, artistes, intellectuels, étudiants… La démarche doit associer tous ceux qui vivent sur le territoire, se l’approprient, innovent, portent son dynamisme et son attractivité. » Quelques chiffres sont éloquents : « Nous avons récolté 5 000 questionnaires et plus de 400 contributions sont venues enrichir notre ABCD’ÈRE, rapporte Thierry Violland. Une dizaine de grandes questions émergent désormais et vont alimenter les débats sur notre avenir. La question centrale est celle-ci : quel nouveau modèle de développement durable voulons-nous pour la métropole nantaise ? » Alors, y aller ou pas ? « C’est un exercice collectif qui crée de la confiance et qui nous aide à mieux prendre conscience de la réalité, souligne Jean-Marc Ayrault. 2030 est une démarche ambitieuse, stimulante et citoyenne. Je souhaite que chacun ait envie de participer. En agissant collectivement, on peut peser sur les décisions qui seront prises et ainsi peser sur le monde. » • David Pouilloux

Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 11


Imaginer la ville de demain ensemble À quoi ressemblera la métropole nantaise dans 20 ans ? C’est à cette aventure passionnante que les élus de la métropole vous proposent de participer. Comment ? En contribuant à votre manière au projet Ma ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030. Voici comment ça marche.

Participation

Échanges Futur

1 La mise en mouvement Depuis l’automne 2010 et jusqu’au printemps 2011, chacun peut participer en remplissant un questionnaire, en réagissant à l’Abcd’ère (qui pose les mots du débat) ou en contribuant à sa façon (vidéo, article, etc.) sur le site Mavilledemain.fr. De là, entre 5 à 10 questionnements importants pour l’avenir de notre territoire sont établis et mis en débat par la suite.

Débats

Rencontres

Réflexions 2 Le temps des idées C’est le temps fort du débat public. Celui durant lequel vont se tenir différents débats, se réunir des groupes de travail, ateliers et collectifs. Les débats seront organisés sur l’ensemble du territoire, dans les différentes communes de l’agglomération, sur les 5 à 10 thématiques (économie, qualité de vie, lien social, etc.) issues de la phase de mise en mouvement. Ceci entre le printemps 2011 et l’automne 2011. Tout le monde discute: élus, experts, associations, entreprises, collectifs divers, personnalités, habitants. Il y aura une restitution à l’issue de ce travail.

Qui fait quoi ? La conférence des maires

La démarche 2030 est placée sous l’égide de la Conférence des Maires, qui regroupe les maires des vingt-quatre communes de Nantes Métropole.

L’Auran

L’Agence d’urbanisme de la région nantaise (Auran) pilote et coordonne Ma Ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030. Elle est en charge de la mise en forme finale du projet.


Les chiffres clés de la métropole

Synthèse

Vision 3

Imagination

590 000 habitants + 100 000 en 2030

Imaginer les possibles Durant neuf mois, de la rentrée 2011 à l’été 2012, le débat public laisse place à l’analyse des informations et des suggestions recueillies, et à l’élaboration des visions possibles de la métropole à l’horizon 2030. Dans le même esprit, des jeunes de l’agglomération (de l’école aux grandes écoles, des jeunes en formation à ceux qui sont en activité) et le monde créatif (artistes, architectes, designers, etc.) planchent sur « la métropole nantaise de 2030 ». Soit l’imaginaire au service de l’exploration du futur.

2 060 000

310 000

déplacements quotidiens + 350 000 en 2030

emplois + 6800 emplois par an depuis 10 ans

Projet

Avenir

Décision

4

Le choix du cap

Habitants, experts, associations, entreprises, écoles… L’originalité de la démarche 2030 est d’être ouverte à tout le monde. Chacun peut s’en emparer et y participer, et laisser infuser son imagination ou faire des propositions.

L’Abcd’ère : les mots du débat

L’abécédaire, renommé «l’Abcd’ère», est un petit dico qui permet de s’entendre sur «les termes et les mots» de la démarche. Une façon de parler le même langage, de mieux exprimer ses propres idées et de les partager avec le plus grand nombre.

C’est l’ultime étape, celle qui permet de définir le projet 2030 de l’agglomération nantaise. Au départ, à la rentrée 2012, il y aura un temps de restitution et de débat. Cette restitution exposera les contributions reçues et sollicitera des acteurs et habitants représentatifs de l’agglomération. Ce temps sera suivi d’une phase de décision, dont la responsabilité incombera aux élus de Nantes Métropole. Fin 2012, la feuille de route de la métropole nantaise pour les 20 ans à venir sera ainsi écrite.

Mavilledemain.fr

Un site indispensable pour suivre au plus près l’avancée du projet et y participer.


La règle des quatre Le dossier de ce numéro du journal vous propose de plonger au cœur de la démarche Ma ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030. Ce saut dans le futur se fera autour de quatre questions au cœur des premières réponses aux questionnaires que vous avez remplis ainsi que des contributions reçues : l’économie, le lien social, la ville durable et la gouvernance. Nous avons également rencontré quatre experts qui analysent les enjeux liés à ces questions ainsi que quatre acteurs de la métropole incarnant ce qui pourrait être des solutions ou des pistes pour le futur. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces entretiens et de ces rencontres sur nantesmetropole. fr

1. Quelle économie pour demain ? L’économie est un moteur qui permet de fabriquer des emplois et de créer de la richesse. Quelle sera l’économie de la métropole nantaise dans le futur ? Une économie fondée sur la créativité, l’innovation, la culture, le tourisme ? Une économie indus-

trielle ou une économie qui se vie et de ville, saura-t-elle attirer démarque dans les secteurs de de nouveaux talents ? Les jeunes pointe comme la biologie, la santé seront-ils bien formés au métier ou les matériaux ? L’économie d’avenir ? Notre territoire serades circuits courts sera-t-elle t-il assez fort pour faire face à la assez efficace pour créer des concurrence mondiale ? Quelle emplois ? L’attractivité de notre relation avec Rennes, la grande territoire, mélange de qualité de métropole d’à côté ?

Gilles Pinson, professeur à Sciences Po Lyon. « Sur la métropole nantaise, on mise beaucoup sur l’innovation, sur l’économie créative, sur l’économie de la connaissance, avec le Quartier de la création. Je pense qu’il ne faut pas oublier l’économie productive, qui fournit des emplois mais aussi la base matérielle pour l’innovation. Ce territoire a une tradition d’industrie, de manufacture. Il y a aussi des PME qui sont des lieux d’innovation qu’il faut soutenir

pour assurer le futur économique de ce territoire. »

Julien Damon, professeur à Sciences Po Paris. « L’un des enjeux majeurs du futur est d’attirer les jeunes talents. Il y a en effet une concurrence puissante en termes d’attractivité entre villes émergentes et villes qui ont déjà émergé en Europe ou aux États-Unis. Aujourd’hui, pour les jeunes, le choix de partir s’installer quelque part ne se fait pas au niveau d’un pays (je pars aux ÉtatsUnis, je pars au Brésil), mais plutôt je pars à Los Angeles, à Rio, etc. On observe que des jeunes quittent certaines villes parce que la qualité de vie y est détestable, la criminalité très élevée, comme en Afrique du Sud ou au Mexique. Un jeune talent, quand il a des enfants, pense à la sécurité de sa famille. La plus grande priorité des élus locaux est la sécurité, et celle-ci compte aussi bien pour les personnes âgées que pour les jeunes. »

Tabisso : une entreprise qui se conjugue au futur

Sébastien Maître, Caroline Richard.

C’est l’une des pépites qui brillent aujourd’hui sur le territoire de la métropole NantesSaint-Nazaire. Production locale, matériaux écologiques et certifiés, qualité des produits : Tabisso est une jeune entreprise de design qui se lance à la conquête du monde en proposant du mobilier typographique Made in France… Un modèle d’entreprise pour demain qui exporte à l’international, produit local, et qui intègre les valeurs du dévelop-

pement durable dans son ADN. « Nos tissus sont éco-certifiés, le bois est issu de forêts européennes gérées selon les normes d’exploitation PEFC, nous produisons localement, explique le jeune patron Sébastien Maitre, cofondateur de Tabisso. Notre philosophie, c’est aussi de considérer nos fournisseurs comme des partenaires, sans chercher le moins-disant en termes de coûts, mais le plus-disant en termes de qualité. » On est loin du modèle d’économie qui met à genoux www.tabisso.com

14 - Nantes Métropole - mai/juin 2011

certains pour faire atteindre les cimes à d’autres. C’est un modèle économique humanisé dont les échos se propagent jusqu’à l’autre bout de la planète. « Un programme de parrainage nommé Spring Of Education est en création pour aider à l’alphabétisation en Afrique du Sud, pays où est née l’idée de l’entreprise, raconte Caroline Richard, cofondatrice. C’est une façon de rendre à ce pays ce qu’il nous a donné. » • David Pouilloux


2. Comment sera la ville de demain ? La ville grandit chaque jour. Ici on bâtit des logements, là un immeuble pour accueillir des entreprises et des commerces, ici on redessine les espaces publics, on plante des

arbres, là on installe une ligne dans une métropole active ? Plus de Chronobus. La ville de demain 100 000 habitants devraient sera sûrement plus mobile, mais venir nous rejoindre d’ici à 2030. que deviendra notre campagne ? Dans quel genre de maison ou Se fera-t-elle grignotter par la d’appartement vivrons-nous ? ville ? Quelle place pour la nature Des maisons bioclimatiques,

Hélène Combe, sociologue. « La ville de demain est celle des temps retrouvés. Aujourd’hui, dans les grandes villes françaises, nous sommes submergés par la culture de la vitesse et de l’immédiateté. Au Québec, pour ne citer qu’un seul exemple, ce n’est pas le cas. Montréal est une ville beaucoup plus importante que la majorité de nos grandes métropoles françaises et pourtant, c’est une ville beaucoup plus sereine et posée. Cette course effrénée quotidienne se fait aux dépens des valeurs sociales. Le paradoxe est que, même si nous ne cessons d’accélérer, nous n’avons plus le temps de rien. Par ses aménagements et ses services, la ville de demain doit nous permettre de ralentir et d’user de notre temps autrement. »

des immeubles à basse consommation d’énergie ? La ville de demain sera sûrement plus durable, plus économe en énergie, plus dense, mais ne devra pas être moins dynamique.

Stéphane Rozès, politologue. « Quand on demande aux habitants de la métropole nantaise où ils aimeraient vivre s’ils devaient aller ailleurs, les réponses les plus fréquentes sont New York et Paris, puis Nantes (alors que la question l’excluait), Londres, Barcelone, Bordeaux et Toulouse, enfin Lyon, Berlin et Rome… des villes à la fois grandes et cosmopolites. De cela, on peut d’abord déduire que les habitants estiment que la métropole nantaise doit grossir. Dans le contexte actuel de crise économique qui accroît la concurrence entre territoires, Nantes doit rester en mouvement. La métropole se veut donc pour 2030 plus attractive, internationale, européenne, mais toujours humaniste et dotée d’une forte cohésion sociale garante d’une qualité de vie au quotidien. »

Découvrez ma jolie maison bioclimatique La famille Marchand a fait construire une maison à ossature bois et a misé sur les énergies renouvelables. Un avant-goût de la maison de demain ou juste une mode ? Nous sommes dans le vignoble Nantais au cœur d’un lotissement, avec ses maisons individuelles et ses jardinets, une bâtisse tranche par sa couleur, rouge et grise, loin des murs jaunes, ocre et orangés. Mais son originalité première n’est pas là. « C’est une maison à ossature bois, mais surtout une maison bioclimatique, explique Sylvain Marchand, le propriétaire, blogueur à succès qui a partagé son aventure de construction avec 238 000 visiteurs. La lumière et donc la chaleur entrent par de

grandes baies vitrées, en particulier en hiver, et permettent des économies de chauffage. » Un poêle à pellets (granulés de bois), un chauffe-eau solaire, une VMC double flux, équipent cette maison qui consomme peu : 50 euros d’électricité par mois, 160 euros de pellets par an. « Mais le plus important n’est pas là, estime Sylvain Marchand. Avant de se demander comment on va produire de l’énergie, il faut se demander comment on va en économiser. L’énergie qui coûte le moins cher, c’est celle que l’on ne consomme pas. Une bonne isolation de la maison est la priorité numéro un. » Il dit aussi : « Beaucoup d’entre nous rêvent d’avoir une maison

confortable qui consomme peu d’énergie, avec un jardin, mais cela a un prix, estime Sylvain Marchand. Il faudrait aussi se

mettre à construire des logements sociaux à basse consommation d’énergie. » • David Pouilloux

Sylvain Marchand, blogueur bioclimatique.

Le blog de Sylvain Marchand : http://mob44.canalblog.com/ Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 15


3. Quelle place pour moi demain ? Les changements du monde se font à vive allure et peuvent donner le tournis, voire provoquer des inquiétudes et déchirer le lien social tissé entre nous. Dans ce monde qui est aussi un monde de réseaux, serons-nous

connectés au reste de la planète ? Jeunes, retraités, handicapés, salariés, chefs d’entreprise, chacun peut se demander s’il y aura une place pour lui dans la société de demain. Tout Français, qui appartient au peuple le plus pes-

Hélène Combe, sociologue. « La ville de demain doit permettre le bien-être de chacun et l’harmonie entre tous. La question du vivre ensemble est essentielle. On a trop souvent tendance à oublier que la diversité culturelle est le premier patrimoine de l’humanité. Pour respecter cette diversité culturelle, il nous faut construire une ville solidaire. Et pour cela, il est urgent de retisser du lien social et d’aller au-delà de la simple mixité pour créer des véritables interactions afin que les habitants s’enrichissent les uns les autres. Il faut inventer des lieux d’échanges de proximité, conviviaux, ouverts à tous et intergénérationnels. À cet égard, la question de l’espace public occupe une place tout à fait centrale. Les gens doivent pouvoir s’y rencontrer pour faire cohésion et se fédérer malgré leur diversité. Dominés par le minéral, les aménagements urbains sont peu conviviaux et n’incitent pas à faire des haltes. La ville de demain devrait être plus chaleureuse. »

simiste du monde, peut même se demander s’il ne restera pas sur le bord de la route, comme 15 % de nos concitoyens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté aujourd’hui. Comment vivronsnous ensemble ? Garderons-

nous cet esprit d’ouverture qui caractérise l’Ouest de la France ? Serons-nous solidaires les uns envers les autres, et en particulier envers les plus pauvres d’entre nous ? Trouver sa place est un grand défi.

Julien Damon, professeur à Sciences Po Paris. « Il n’y a pas de solution miracle pour lutter contre la pauvreté. Les solutions les plus efficaces sont locales. Ce dossier doit être confié aux collectivités locales, villes, métropoles, départements, Régions, car l’État ne peut pas vraiment être efficace. Elles doivent cerner et traiter la précarité car elles ont la proximité avec les personnes concernées. Proposer des prestations sociales pour le logement, la garde des enfants, est évidemment efficace. D’une manière plus surprenante, je dirais que la pauvreté n’est pas qu’une question liée au travail individuel. Un couple qui se sépare, cela veut dire que les dépenses de logement sont multipliées par deux. Il faut revoir la politique familiale. Une politique de l’emploi n’est pas la solution à tout, mais introduire des clauses d’insertion dans les marchés publics comme vous le faites à Nantes est un moyen de remettre au travail des personnes en grande difficulté sociale. »

Quand le lien social se retisse l’intégration bancaire (Apib) aide les personnes en difficulté financière à s’en sortir et à mieux gérer leur budget pour éviter de basculer dans la précarité ou l’exclusion sociale. Créée en 2008 et soutenue par Nantes Métropole, l’Apib n’a pas vocation à apporter d’aide Selon l’Agence d’urbanisme de la financière. « Notre objectif est région nantaise (Auran), 37 500 d’informer, d’accompagner, de ménages de l’agglomération nan- façon collective ou individuelle, taise, soit 15 %, vivent sous le seuil les exclus bancaires qui ne peuvent de pauvreté (671 euros par mois). accéder aux services classiques des Dans le quartier de Malakoff à banques que sont le compte, les Nantes, l’association Agir pour moyens de paiement et le cré-

Dans le quartier de Malakoff à Nantes, l’association Agir pour l’intégration bancaire lutte contre la précarité des plus démunis en tissant du lien social autour de l’argent.

dit », explique Frédéric Borie, et de ses conséquences que sont le permanent de l’association. l’isolement, la dépression et la perte de confiance en soi, souligne Créer du lien et retrouver Frédéric Borie. Pour cela, nous sa place dans la société créons du lien social et nous osons Alphabétisation bancaire, aide aux briser le tabou de l’argent. Notre démarches et à la gestion de bud- but ultime est que les gens que get, formation, groupes de parole, nous aidons retrouvent toute leur permanences à l’agence bancaire place dans la société et renouent du quartier, temps d’échanges avec leur épanouissement persondans les halls des immeubles, les nel. Plus sûrs d’eux et réconciliés actions menées par l’Apib sont avec eux-mêmes, ils peuvent de multiples. « Notre action consiste nouveau se projeter pour faire à aider les gens à sortir du cercle de leur vie un chef-d’œuvre. » vicieux de l’exclusion bancaire • Carole Paquelet

Apib : Maison des Haubans, 1 bis boulevard de Berlin à Nantes - Tél. : 06 26 08 58 01 apib44@gmail.com 16 - Nantes Métropole - mai/juin 2011


Sur le web ! Retrouvez l’intégralité des entretiens avec nos 4 experts et l’ensemble des articles en version longue sur www.nantesmetropole.fr

4. Comment choisir le cap pour demain ? Chaque territoire a un destin propre. Sur la carte du monde, la métropole nantaise a démontré depuis 20 ans que son modèle de développement était cohérent et efficace, que c’était un modèle de développement durable, récompensé par le titre de Capitale

verte de l’Europe. Ce territoire a aussi moins souffert de la crise que les autres. Pourquoi ? Parce que certains choix qui ont été faits par vos élus, par les chefs d’entreprise, par les membres d’association, par les citoyens, étaient bons. Aujourd’hui, il faut

faire de nouveaux choix et écrire des idées ? Qui les propose ? un nouveau projet de métropole Qui participe ? Qui informe les ensemble. C’est la raison d’être citoyens ? Qui décide et comment du projet Ma ville demain, inven- se prennent les décisions ? Qui tons la métropole nantaise de fera le choix du cap à suivre ? 2030. C’est une démarche par- Pour dessiner le nouveau destin ticipative, un exemple concret de la métropole nantaise, il vous de démocratie locale. Qui a appartient de participer.

Les médias locaux sont gages de démocratie Ancrés dans le territoire et centrés sur l’information de proximité, les médias locaux sont facteurs de démocratie.

Pierre Montel.

Presse écrite, télévisions, des objectifs communs malgré radios, Internet et autres réseaux nos différences. Notre collaborasociaux… Aujourd’hui omnipré- tion permet d’enrichir les savoirsents dans notre vie, les médias faire et les contenus, et de rennous ont fait entrer de plain-pied forcer l’identité de chacune des dans la société de l’information. radios », explique Pierre Montel. Sur l’agglomération nantaise, « Un territoire qui ne produit pas le paysage médiatique est riche sa propre information est un terde nombreux acteurs. Parmi ritoire en déclin, déclare Pierre ceux-ci, la Fédération des radios Montel. En donnant la parole aux associatives des Pays de la Loire habitants et acteurs locaux, les (Frap) dirigée par Pierre Montel. médias servent le rayonnement « Créée en 2006, la Frap fédère et l’attractivité du territoire et ont aujourd’hui 23 radios, dont 6 sur vocation à faire émerger la parole Nantes Métropole. Notre objectif citoyenne et à alimenter le débat est d’échanger et de converger sur public en donnant la parole à ceux

Stéphane Rozés, politologue. « Les habitants de la métropole sont fiers et conscients qu’il existe un modèle nantais. Au travers de la solidarité entre territoires, générations et groupes sociaux professionnels, il permet de se projeter dans l’avenir et de s’ouvrir aux autres. Les citoyens sont conscients que pour le préserver, il faut le développer tout en conservant ses valeurs. Les élus en sont le garant. Le terme de gouvernance n’est pas à prendre comme une irresponsabilisation de ces derniers, mais comme la prise en compte des acteurs de la cité avant que l’élu ne tranche au nom de l’intérêt général. La gouvernance englobe à la fois les décisions des élus et l’action des acteurs et citoyens. La démarche Ma Ville Demain vise à créer de l’intelligence collective. »

qui ne l’ont que rarement. À mon sens, la pluralité des médias est l’une des conditions sine qua non de l’existence du débat démocratique. » Mais à l’heure d’Internet et de la presse gratuite, la question du modèle économique se pose à tous les médias indépendants. « Si le paysage médiatique local est aujourd’hui foisonnant, il n’en n’est pas moins fragile. Les pouvoirs publics doivent absolument s’investir pour le préserver. Il en va de l’avenir de l’information de proximité », lance Pierre Montel. • CP

Gilles Pinson, professeur à Sciences Po Lyon. « L’État se désengage et n’a plus beaucoup de prise sur l’avenir des territoires. Partout en France, les villes, les métropoles régionales, prennent ainsi leur destin en main. Les élus locaux ont saisi la dimension de leur nouveau rôle. Mais il faut être vigilant sur le fait que le pouvoir soit partagé, que la prise de décision passe par un processus de mobilisation, de consultation, d’association, et non de contraintes et de domination. Enfin, on doit laisser ouverte l’idée que le futur dépend des choix que l’on fera et non de choix qui sont déjà faits. La démarche 2030 associe les habitants. C’est une fenêtre sur le futur. C’est aussi un moment où les utopies sont possibles. »

Plus d’infos : www.mavilledemain.fr Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 17


Grand Angle sur le cœur d’agglo

La belle métamorphose du cœur de Nantes Depuis 15 ans, le centre-ville de Nantes a connu bien des évolutions. Aujourd’hui, cette transformation s’accélère et de nombreux projets modifiant la forme de la ville sont lancés.

L

personnes. Visant à développer l’habitat pour tous en centreville, de nombreuses opérations sont aujourd’hui lancées : Carré Feydeau, ancienne caserne Lafayette, siège de Presse-Océan, immeuble Tisserand Breton… Ainsi, dans un secteur où le foncier est rare, plus de 200 logements vont sortir de terre d’ici fin 2013. D’autre part, la Ville de Nantes et Nantes Métropole s’attachent à rénover le parc existant dans le cadre d’Opérations programmées d’amélioration de l’habitat (Opah). « L’objectif est de lutter contre l’habitat indigne et d’éviter que les rénovations n’impliquent des hausses de loyer », explique Gilbert Galliot, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’amélioration de l’habitat. Lancée en 2007, l’Opah Decré-Bouffay doit permettre la réhabilitation de 600 logements.

e centre-ville de Nantes s’apprête à franchir une nouvelle étape pour devenir un véritable cœur d’agglomération conjuguant qualité de ville et qualité de vie. « La métamorphose qui commence dès à présent a pour ambition de rendre le cœur d’agglomération convivial et accessible, explique Jean-Marc Ayrault, Président de Nantes Métropole. Il s’agit aussi de renforcer son attractivité et son dynamisme et d’y faire cohabiter tous les usages de la métropole d’aujourd’hui. C’est un vrai changement d’échelle, notre ambition est de faire du cœur de Nantes un cœur de métropole à la Vitalité commerciale hauteur de ce qui se fait dans les Pour que le cœur d’agglomération soit habité et actif, il doit être doté capitales européennes. » d’une offre commerciale réponUn centre plus habité dant à tous les besoins et à toutes Si le centre-ville est un quar- les envies, du commerce de proxitier où l’on peut travailler, se mité au commerce de prestige. cultiver et s’amuser, il est aussi Voilà pourquoi la Ville de Nantes un quartier où vivent 30 000 souhaite renforcer le dynamisme

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commercial du centre-ville, déjà fort de 2 000 magasins. « Avec notamment 12 000 m2 dans le Carré Feydeau, 6 000 m2 rue du Calvaire, 3 500 m2 place Aristide Briand, et l’agrandissement du passage Pommeraye sur 3 500 m2, ce sont plus de 20 000 m2 de surface commerciale supplémentaires qui vont s’implanter dans le centre-ville », détaille Alain Robert, adjoint au maire de Nantes, en charge de l’urbanisme et du commerce. Culture et patrimoine

Depuis plus de 20 ans, Nantes a fait de la culture sa marque de fabrique. « Aujourd’hui encore, de grands projets culturels viennent conforter l’attractivité touristique et le rayonnement de la ville. En septembre 2011, le musée des Beaux-Arts fermera ses portes pour deux ans, le temps d’accroître sa surface de 6 000 m2 et de se transformer en Grand Musée d’Art, explique Alain Robert. Autre grand équipement en travaux, le musée Dobrée rouvrira en 2015. Enfin, sur le quai de la Fosse, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage se termine. Il sera inauguré fin 2011. » Par ailleurs, la valorisation du patrimoine va se poursuivre, avec

notamment la restauration de la Porte Saint-Pierre et la Psalette, ainsi que celle des statues des cours Saint-Pierre et SaintAndré. Des espaces publics rénovés

Depuis longtemps, la Ville de Nantes piétonnise son centreville pour le rendre plus vivant et apaisé. Aujourd’hui, cette démarche s’amplifie. « Nous voulons créer des espaces publics de qualité propices à la flânerie, souligne Alain Robert. Nous allons faire la part belle aux piétons et cyclistes, développer les transports collectifs et diminuer la place de la voiture. » Dès l’été prochain, les rues Crébillon, Santeuil, et Boileau vont devenir piétonnes. Plus tard, ce sera au tour de la place Graslin, qui fera l’objet, comme la place Royale, d’un aménagement de façade à façade. Entre la rue de Strasbourg et le cours Olivier de Clisson, le versant Nord de l’Île Feydeau va se transformer en vaste esplanade piétonne et les espaces publics situés entre le Château des ducs de Bretagne et le square Élisa Mercœur vont être requalifiés. « Pour favoriser la pratique du vélo, des itinéraires et des stationnements sécurisés vont être


1 vidéo sur nantesmetropole.fr Cœur de Nantes, cœur d’agglo La transformation du cœur de votre métropole comme si vous y étiez…

créés, souligne Jean-François Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements. Le nouveau cœur d’agglo ainsi rendu aux piétons et aux cyclistes sera largement desservi par le Chronobus : le bus à haut niveau de service. D’ici à 2013, 5 lignes mailleront le centre-ville, dont 3 seront en service dès la rentrée 2012 ».

Sud, entre la rue Racine et la rue de Lattre de Tassigny. Dix mille véhicules par jour passeront par la place, contre 25 000 aujourd’hui. « Une grande zone 30 couvrant tout le centre-ville va être développée et des zones à trafic limité réservées aux vélos, transports collectifs, riverains et livreurs vont être créées cours des 50 Otages et Olivier de Clisson, et rue de l’Hôtel de Ville notamment, Un plan de circulation revu explique Jean-François Retière. Sur la place Graslin piétonnisée, Les véhicules de transit passant la circulation des véhicules sera aujourd’hui par le cours des 50 maintenue dans un sens Nord- Otages seront détournés vers la

rue de Strasbourg et vers un nouveau barreau de contournement du centre à l’Ouest. L’objectif est de repousser les voitures en tran-

sit à l’extérieur du centre pour laisser la place aux piétons et aux cyclistes. » • Carole Paquelet

La future esplanade devant le Château des ducs de Bretagne.

Le nouveau cœur de la métropole

Le centre de l’agglomération nantaise va se transformer. Objectif : le rendre plus attractif, plus commerçant et plus apaisée sur le plan de la circulation. Une métamorphose dont il faut retenir cinq grandes idées. es. s.

Cathédrale Cathédral Cathéd é rallle e

Une offre élargie de surfaces commerciales

Les projets de surfaces commerciales ? Les chiffres parlent : 12 000 m2 au Carré Feydeau, 3 500 m2 au passage Pommeraye, 3 500 m2 dans l’ancienne Caserne Lafayette, 1 300 m2 dans le nouvel immeuble remplaçant l’immeuble Tisserand Breton et celui de l’ancien Casier Judiciaire, 6 000 m2 Passage Pas Pa ssag repensés dans les anciennes Pommer Pommeraye galeries Lafayette.

Un patrimoine restauré

La restauration concernera le passage Pommeraye, la porte Saint-Pierre, le Passage Sainte-Croix, le Cours Cambronne, le cours Saint-Pierre, ainsi que de nombreuses sculptures… Certains sites sont mis en lumières : Cathédrale, église Saint-Nicolas, etc.

Un cen U centre-ville ntrree ville vi e pplus luss aattra at attractif a if actif

Château u cs s des Ducs

Château des Ducs de Bretagne restauré, Mémorial à l’abolition de l’esclavage bientôt inauguré, Musée des Beaux-Arts agrandi en Grand Musée d’art, rénovation du musée Dobrée, transformation du Palais de Justice en hôtel 4 étoiles… Lieu de vie, le centre-ville de Nantes verra se renforcer son attrait pour le tourisme.

Aires piétonnes en 2013

Gare SNCF

Mémorial Abolition Esclavage

Zone cycliste

E

LOIR Carré Feydeau

De nouveaux logements et des logements rénovés

Environ 250 logements neufs et plus de 500 réhabilités, c’est le bilan des opérations sur le Carré Bouffay, le Carré Feydeau, le projet presse océan – Pommeraye, le projet Boucherie 2, et sur l’Opération programmée d’amélioration de l’habitat Decré-Bouffay.

Ch Chr Chronobus

Un plan de circulation revu

Pour assurer une meilleure qualité de vie, il est prévu d’étendre les aires piétonnes, de conforter la place du vélo, d’embellir les espaces publics, de renforcer l’offre de transports en commun avec le Chronobus, de réduire les flux de voitures avec un élargissement de la zone 30 et un nouveau plan de circulation.

Zone à 30 km/h

Plus d’infos sur www.nantesmetropole.fr/infocirculation Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 19


Communauté urbaine

Performante Petite Californie Compacte, intégrée dans le tissu urbain, la station d’épuration de la Petite Californie, située à Trentemoult, achève sa modernisation. Elle peut désormais traiter les eaux usées de 180 000 habitants.

L

ancée fin 2008, la transformation de la station d’épuration de la Petite Californie localisée à l’entrée du village de Trentemoult, sur les communes de Rezé et Bouguenais, arrive à son terme. « Cette modernisation accompagne les projets d’urbanisation du Sud-Loire et répond aux nouvelles normes de qualité des eaux », explique Christian Couturier, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’assainissement et de la qualité des eaux. Traitant chaque jour 25 000 m3 d’eaux usées rejetées par les foyers de Rezé, Bouguenais, Les Sorinières, Saint-Sébastien-sur-Loire, Vertou et une partie de SaintAignan-de-Grandlieu, la nouvelle station d’épuration voit son

emprise réduite de moitié alors que sa capacité de traitement augmente, passant de l’équivalent d’eaux usées traitées de 120 000 habitants à l’équivalent de 180 000 habitants. Cette amélioration du processus intègre différentes technologies en matière d’énergie renouvelable. Une cogénération fonctionnant à partir du biogaz produit par la station, 400 m2 de panneaux solaires et une pompe à chaleur garantissent un tiers des besoins énergétiques et l’autonomie énergétique de l’usine pour son chauffage et son éclairage. Une partie de l’eau sera réutilisée à des fins industrielles. Enfin, les boues résiduelles (12 500 tonnes par an) seront traitées par digestion, afin d’en réduire le volume d’un tiers et de produire le biogaz.

À venir, la transformation des anciens bassins : « Ils seront détruits avant l’été et, à terme, sans doute aménagés en coulée verte », décrit Damien Brisseau, responsable du projet à la direction assainissement de Nantes Métropole. Outre une conception architecture de type immeuble de bureaux visant à une intégration optimale dans le tissu urbain, la nouvelle usine sera couverte afin d’éviter aux riverains les nuisances sonores et olfactives, notamment grâce à un réseau de nez électroniques pouvant détecter 64 000 composants olfactifs. Respectueuse de l’environnement, cette unité de traitement se veut performante au regard des nouvelles directives de l’Europe. • Isabelle Corbé

Atelier Climat : dernière ligne droite Depuis juin 2010, l’Atelier Climat de Nantes Métropole mobilise 150 ménages de l’agglomération pour trouver des solutions concrètes permettant de réduire de 50 % les émissions de gaz à effet de serre du territoire d’ici 2025. Engagés dans une démarche de pour contribuer aux objectifs de tront de cet avis avec les élus démocratie participative visant à Nantes Métropole en matière de de Nantes Métropole le 25 juin mesurer les freins et les facteurs réduction des émissions de gaz à prochain. « Pour atteindre les favorisant les changements d’ha- effet de serre ? Qu’est-ce qui vous objectifs du Plan Climat, il faut bitude des citoyens et à tester les permettrait d’agir et comment conjuguer politiques publiques politiques publiques en matière Nantes Métropole peut-elle y et comportements individuels, de développement durable, les contribuer ? Comment rendre explique Ronan Dantec, viceparticipants à l’Atelier Climat de les habitants encore plus acteurs président de Nantes Métropole Nantes Métropole se sont réunis de la réduction de gaz à effet de en charge de l’environnement. les 19 février et 16 avril derniers. serre ? Telles sont les questions Cette interaction entre élus et Lors de ces séances de travail, ils auxquelles les membres de l’Ate- citoyens doit coproduire un ont préparé l’avis citoyen pour lier Climat doivent répondre en modèle de société plus respeclequel ils ont reçu un mandat explorant quatre thématiques : tueux de l’environnement. C’est des élus en janvier dernier. les transports, la consommation, tout l’enjeu de l’avis citoyen de Qu’envisagez-vous de faire les déchets et l’énergie. Ils débat- l’Atelier Climat. » • CP

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La 6e Commémoration de l’abolition de l’esclavage s’est déroulée le 9 mai en présence de Christiane Taubira, initiatrice de la loi du 21 mai 2001 qui proclame : « La République française reconnaît que la traite négrière transatlantique et l’esclavage sont un crime contre l’humanité ».

Le chantier de la mémoire Depuis février 2010, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage prend forme sur le quai de la Fosse à Nantes. Un chantier qui a nécessité des prouesses techniques. Le Mémorial ouvrira ses portes au public à la fin de l’année 2011, à l’endroit même où 43 % des 4 100 expéditions négrières françaises prirent le large. Du XVIIe au XIXe siècle, cet « infâme trafic » fit la richesse de Nantes, qui fut le premier port négrier de France. Voulant regarder ce passé en face, la Ville de Nantes a décidé en 1998 d’édifier un Mémorial de l’abolition de l’esclavage. Conçu par l’artiste américain Krzysztof Wodiczko et l’architecte Julian Bonder, le Mémorial va prendre la forme d’un parcours commémoratif. Sur le quai de la Fosse, entre la passerelle Victor Schœlcher et le pont Anne de Bretagne, une vaste esplanade piétonne rappellera le rôle qu’a joué Nantes dans le commerce triangulaire. « Sur une surface de 6 200 m2, 2 000 plaques insérées dans le sol porteront les noms de 1 710 expédi-

tions négrières parties de Nantes, explique Marie-Hélène Jouzeau, directrice du patrimoine de la Ville de Nantes. Sur les quelque 300 autres plaques, on pourra lire les noms des escales africaines et caribéennes des navires nantais. » Sous le quai, un parcours méditatif formé d’un passage longeant la Loire et un espace d’exposition constitueront le cœur du Mémorial. 2 000 plaques et 1 710 expéditions

D’une longueur de 100 mètres, Sous les quais, un parcours méditatif de 100 m de long. ce passage sera bordé par des plaques de verre sur lesquelles du fait de la proximité de la Loire Guégan, chef du projet à Nantes seront inscrits des textes sym- et de la localisation de l’ouvrage Métropole. Le chantier a requis bolisant la lutte pour l’abolition en sous-sol, la construction du de nombreux ouvriers spécialide l’esclavage. D’une forte por- Mémorial s’est faite au rythme sés. Coffreurs, ferrailleurs, sertée politique et symbolique, la des marées avec une submer- ruriers, maçons, finisseurs ont construction du Mémorial est sion occasionnelle de la zone apporté leurs savoir-faire pour aujourd’hui en voie d’achève- de travaux, le tout dans un donner vie à ce lieu chargé d’hisment. « Techniquement délicate espace exigu », explique Hervé toire. • Carole Paquelet.

Nicolas Boterf,

Christian Chunet,

conducteur de travaux

chef de chantier

« La marée nous a causé bien des difficultés. Sa régularité dégageait trop peu de temps et elle amenait chaque jour de la vase. D’ailleurs, la première grande étape du chantier a consisté à dévaser et assainir le quai. 400 m3 de vase ont été évacués. Ensuite, pour ancrer l’ouvrage dans le sol dur situé sous le lit du fleuve, on a enfoncé 50 pieux à 10 mètres de profondeur sur lesquels on a coulé une dalle de béton. On a ainsi construit une sorte de baignoire dans la Loire. L’autre difficulté a été de mettre en place les plans de béton inclinés à 45° qui soutiendront les plaques de verre gravées. Pesant 8 tonnes et mesurant 7,5 mètres de long sur 1,5 mètre de large, chacune des 22 pièces a été positionnée à l’aide d’une grue. Sur ce chantier, nous avons dû nous adapter en permanence. »

« Ce chantier a nécessité beaucoup de connaissances techniques et j’ai pu former de nombreux jeunes. Nous avons dû adapter le génie civil au quai existant et travailler sous la contrainte de la marée. Les matériels devaient être descendus et remontés chaque jour et travailler dans un lieu exigu, froid et humide n’a pas été facile. Il a souvent fallu se creuser les méninges pour trouver des solutions. L’une des difficultés du chantier a été la construction du mur matricé protégeant le passage de la Loire. Pour obtenir le résultat esthétique attendu, le mur a dû être coulé dans un moule en caoutchouc pour rendre l’aspect de lattes de bois. Travailler sur ce chantier a été pour moi très gratifiant. Je suis fier d’avoir contribué à création de ce monument nantais. »

Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 21


Expressions politiques

« Ma ville demain : quel projet pour la mét Créons l’avenir ensemble Groupe Socialiste, Radical, Républicain, et Démocrate.

Notre métropole s’est construite au fil du fleuve et de l’histoire. Elle s’est parfois lancée à l’assaut de ses rivières, failles et coteaux. Elle a toujours su accueillir, à chaque époque, de nouvelles populations. Elle s’est enrichie d’elle-même, comme des autres territoires l’entourant. Au milieu des années 60, de Paris on lui a imposé un schéma d’aménagement de l’aire métropolitaine Nantes Saint-Nazaire. C’était la «carte de notre avenir». L’outil fut plus corsetant qu’utile et ne sut anticiper les différentes évolutions sociales et crises économiques des années 70. Néanmoins, à partir de 1989, une majorité de gauche et de progrès réveilla Nantes, la belle endormie ; Jean-Marc Ayrault et son équipe proposant aux Nantais puis aux communes de l’agglomération de nouveaux projets, une autre manière de vivre ensemble le quotidien. La Métropole et ses différentes centralités, comme ses friches, ont été rénovées, réhabilitées, réutilisées au profit de tous. De nouveaux liens (transports, services à la population, événements festifs et culturels…) ont permis aux habitants de mieux se retrouver dans un vivre-ensemble et un plaisir de ville partagés. Mais, en vingt ans, nos vies ont aussi connu une accélération importante. Nouveaux moyens d’information et de communication, nouvelles formes d’action citoyenne, nouvelles demandes d’implication dans la cité. Tout va parfois trop vite… Ainsi, il nous est apparu important de savoir créer un temps de réflexion et de discussion qui interroge nos modes de vie et pense leurs évolutions possibles et souhaitables. En juin 2010, les élus des 24 communes de l’agglomération ont décidé une démarche territoriale innovante dont l’objectif est d’esquisser les traits saillants de notre vie commune à l’horizon 2030 : « Ma Ville Demain ».

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Cette démarche est originale à plus d’un titre mais d’abord parce que ce sont les habitants, les acteurs du quotidien de notre métropole qui sont appelés à imaginer, à concevoir, à créer notre futur. Chacune, chacun d’entre nous, durant deux ans, va pouvoir dire ce qu’il est et ce qu’il veut pour l’avenir, à partir de sa vie, de ses attentes et de ses questionnements. Ce sont vos contributions (via Internet, grâce aux questionnaires, par des rencontres) qui définiront les thématiques du temps des idées. Votre parole sera la fondation du projet. Beaucoup reste à faire. Mais, chaque étape de cette démarche est élaborée au regard de la précédente et s’enrichie de l’expérience acquise. Il nous faudra certainement conjuguer le souhaitable et le possible, mais tout sera construit ensemble. En ces temps quelque peu incertains, regarder devant soi est la seule manière de résister à la tentation du repli sur soi et de la peur de l’autre. Nous avons réussi à mettre cette métropole en mouvement. Il faut continuer. Car nous sommes certains d’une chose, le développement durable de notre territoire repose sur trois valeurs qui s’entrecroisent : l’attractivité et la créativité de notre métropole, une forte cohésion sociale entre ses habitants, une réponse concertée aux défis environnementaux. groupe.srd@nantesmetropole.fr

2030 : La ville de demain se construit dès aujourd’hui Groupe Verts, régionalistes et solidaires.

La réflexion autour de « Nantes 2030 » nous invite à imaginer la ville de demain. Un projet écologiste sera forcément solidaire et démocratique. Écologiste : pour réduire l’impact sur l’en-

vironnement, lutter contre le changement

climatique et améliorer la qualité de vie des habitants, il faut faire évoluer la ville vers la sobriété énergétique. L’amélioration de la qualité des logements comme les changements dans les déplacements sont deux chantiers d’autant plus prioritaires qu’ils nécessitent un engagement dans la durée. Il faut dès maintenant dessiner les étapes de réalisation d’ici 2030 avec l’Agenda 21, le Plan Climat ou le plan de déplacements urbains. Les choix d’investissement (nouvelle gare par exemple) doivent être faits en fonction de ces critères écologiques. Solidaire : la solidarité est indispensable, tant entre les habitants qu’entre les territoires, par une juste répartition des richesses. Nous ne voulons pas d’une métropole à deux vitesses. La lutte contre la précarité et l’exclusion est prioritaire. La rénovation des quartiers doit se poursuivre pour éviter les ghettos. Il faut se donner les moyens de garantir l’accès de toutes et tous au logement, à la santé, aux services publics, à la culture, à l’éducation, à la formation et à l’emploi. La solidarité entre les générations doit être au cœur de notre réflexion, pour que chacun-e trouve sa place dans la ville de demain.

les évolutions de la ville notamment en matière d’urbanisme - ne peuvent se faire qu’en lien permanent avec les habitants. Le dialogue citoyen ne peut pas Démocratique :


ropole nantaise en 2030 ? » des perceptions et pratiques courantes. C’est dans le dialogue que nous pouvons imaginer notre métropole à l’horizon 2030 groupe-communiste@nantesmetropole.fr

Pour un projet métropolitain partagé

Il devra aussi intégrer les contraintes durables que la crise a révélées au grand jour dans le domaine de l’énergie ou dans la gestion des finances publiques. La démarche prospective devra aussi être une démarche pédagogique si l’on veut que le projet 2030 soit réellement partagé, condition indispensable pour éviter un simple exercice de style ou une banale opération de communication. equilibre.democratie@nantesmetropole.fr

Groupe Équilibre et Démocratie.

être un simple slogan mais doit être mis en pratique sur tous les projets, en associant les citoyens à l’élaboration et à l’évaluation des politiques publiques. jean-françois.tallio@nantesmetropole.fr

Construire l’avenir ensemble ! Groupe des élu-e-s communistes.

La vitalité démographique de notre territoire, la construction de notre métropole conjuguant mise en commun des expériences des communes de l’agglomération et volonté partagée de relever des défis communs sont une chance à saisir. Notre avenir est dans la valorisation des territoires qui peuvent être autant de lieux de vie, de création, d’urbanité. Que l’on soit dans la ville centre ou dans une commune de périphérie, le droit effectif au logement, le droit à l’emploi et à la mobilité pour tous ou encore d’accessibilité à des services de proximité sont des exigences communes. C’est pourquoi nous partageons l’idée que la démarche engagée puisse bénéficier de l’expertise de chacun des acteurs du territoire : élus, citoyens, acteurs économiques ou sociaux, intellectuels… Car cet exercice citoyen de prospective exige de s’extraire

Réfléchir à l’avenir de la Métropole est une responsabilité collective à partager avec les acteurs du territoire et les habitants. L’initiative en revient à la Communauté urbaine qui s’appuie sur l’expertise de l’Auran. Et le pilotage de la démarche a été confié à la Conférence des 24 maires de la Communauté urbaine. Imaginer le futur est un défi nécessaire. Aujourd’hui, beaucoup de réalisations sont issues des schémas prospectifs imaginés dans les années 1970. Il faut relever ce défi avec humilité, car ce qui a été pensé il y a plus de quarante ans ne s’est pas toujours vérifié. Par exemple, l’évolution de la population ou le développement des transports. Pour y arriver, il faut éviter de s’en tenir aux politiques publiques actuelles et plutôt imaginer quelles pourraient être celles de 2030. La concertation doit être la plus transparente possible et s’affranchir des clivages partisans. Et le projet doit être une véritable coproduction des 24 communes de l’agglomération et de leurs habitants. Il faudra prendre en compte les mutations actuelles et futures en termes de développement durable et de mondialisation des échanges. Quand on voit aujourd’hui l’évolution rapide de l’aire urbaine, il faudra envisager des coopérations renforcées avec les territoires voisins en les respectant et en évitant toute tentation hégémonique de la Métropole. Le projet pour 2030 devra avoir pour ambition de développer le territoire sur tous les plans en veillant à la satisfaction des besoins des citoyens.

La métropole européenne du grand Nord-Ouest français Centre Démocratie et Progrès.

En 2030, la communauté urbaine de Nantes sera devenue l’une des sept métropoles françaises aux compétences élargies à celles du département. Pour conforter notre attractivité internationale, la recherche, l’industrie et l’emploi, le périmètre de cette nouvelle collectivité territoriale devra inclure toutes les installations portuaires et la ville de Saint-Nazaire. En effet, chaque grande ville dans le monde, puissante économiquement et au rayonnement international reconnu, dispose d’un grand port maritime. La fusion récente des deux CCI et la collaboration sans cesse accrue de Nantes et de Saint-Nazaire sont de très bon augure. Cependant, pour encore plus de bien-être dans une métropole agrandie, nous devons accroître l’efficacité du service public, l’économie numérique, la pertinence des horaires et des fréquences, l’étendue et l’intermodalité des réseaux de transports en commun, les mixités sociale et fonctionnelle, l’équilibre toit/emploi ; tout en préservant l’innovation culturelle, l’environnement, la qualité de vie et le bien vivre ensemble, remarquables atouts de notre territoire. groupecdp@free.fr

Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 23


Agenda

Où les trouver ? Les deux guides sont disponibles dans tous les points de vente en France, en Belgique, en Suisse et au Canada francophone.

Cartoville Gallimard et le Routard font le voyage à Nantes Nantes Métropole s’affirme comme destination touristique et fait son entrée dans deux fameux guides de voyage.

Cartoville, les bons plans dans la poche

Solène Bouton, auteur du Cartoville Nantes.

Le guide : Un quartier, une carte, les bonnes adresses : basé sur des parcours dans la ville, avec des échappées dans toutes les directions de la métropole, Cartoville Nantes est un guide « tout en un » présentant dans un format poche l’essentiel en un clin d’œil. Il place Nantes à côté de villes à dimension internationale comme Barcelone, Miami ou Pékin. Quatre-vingts destinations parmi les plus visitées au monde constituent cette collection à succès dont les éditions Gallimard ont diffusé 8 millions d’exemplaires. Certains titres sont traduits et diffusés à l’étranger par 16 coéditeurs partenaires. L’édition nantaise propose 6 circuits et répertorie 60 sites et 150 adresses, testées et chroniquées, de restaurants, hôtels, bars, boutiques, salles de spectacles… Un « must have » 100 % pratique.

Le mot de l’auteur : Solène Bouton connaît

singulièrement bien Nantes… puisqu’elle y vit. « J’ai déjà écrit plusieurs guides Cartoville, mais celui-ci est particulier. J’ai pris beaucoup de plaisir à sortir des sentiers battus, à bousculer le quotidien pour redécouvrir ma ville comme une touriste. » Nantes a la chance d’être parmi les métropoles qui accueillent le plus de nouveaux habitants, environ 6 000 nouveaux venus sur la métropole. Pour les nouveaux et les anciens Nantais, ce guide donne de bons repères. Le plus : un guide urbain chic, facile à utiliser grâce aux plans dépliables. C’est combien ? 8,60 euros. Le tirage : 10 000 exemplaires.

Le Routard, globe-trotter à la nantaise Le guide : À la découverte de la métropole Nantaise et bien plus encore ! C’est la promesse des 192 pages du guide du Routard Nantes qui descend l’estuaire jusqu’aux côtes d’Amour et de Jade et s’aventure tranquillement en Vallée de la Loire. « Nantes est-elle bretonne ? On marche sur des breizh… » Le guide plonge dans la culture locale avec son regard décontracté, curieux de bonnes adresses pour manger ou dormir, et débusque avec plaisir les spécialités nantaises sous toutes leurs formes : sites incontournables, coins sympas, fromages et mêmes chansons nantaises (il y en aurait 400…) nourissent un « art de vivre à la nantaise » bien en phase avec l’esprit Routard qui présente la destination comme « une vraie boîte à idées, toujours en quête de nouvelles manières de conjuguer le « vivre ensemble ».

24 - Nantes Métropole - mai/juin 2011

pilier historique du Routard, Benoît Lucchini a sillonné Nantes et ses environs pendant 3 mois. « Ce qui m’a frappé à Nantes, c’est son ancrage dans l’histoire et sa capacité à se projeter loin dans l’avenir. Il y a des villes très “ historiques ”, sous cloche. Ici, la rénovation du Château des ducs de Bretagne, le patrimoine végétal, le Lieu Unique ou les Nefs nous racontent une grande histoire. Il fallait oser l’Élephant, ou Estuaire ! Ces projets dépassent la ville, portent une identité forte qui va faire connaître Nantes à l’international. » Le mot de l’auteur :

Le plus : Des adresses au meilleur

rapport qualité-prix, des anecdotes, de l’insolite… C’est combien ? 9,90 euros.

Le tirage : 12 000 exemplaires.

P. Gloaguen, co-fondateur du Guide du routard, et B. Lucchini, auteur de l’édition nantaise.


Agenda

Du 6 au 17 juillet

Visitez

Rennes ✪ Visite de Rennes

* Par personne

10€

✪ Projections en relief sur le Parlement de Bretagne

+ une boîte de sablés rennais

BON POUR VISITE - du 6 au 17 juillet 2011

✪ Visite de Rennes ou du Parlement de Bretagne ✪ Visite des Champs Libres (Espace des sciences et Musée de Bretagne) ✪ Projections en relief sur le Parlement de Bretagne + une boîte de sablés rennais Nom........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Prénom............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................. Adresse........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................... Code Postal

Ville......................................................................................................................................................................................................................................................................

Tél.........................................................................................................................................Mail.................................................................................................................. @ ......................................................................................................................... Vous visitez Rennes :

en famille

en couple

avec des amis

en solo

- © – Adaptation STUDIO BIGOT 2011 - © Clément Guillaume, 4 horizons, Michel Ogier

Pour

ou du Parlement de Bretagne ✪ Visite des Champs Libres (Espace des sciences et Musée de Bretagne)

Ce coupon est à remplir et à présenter à l’Office de Tourisme et des Congrès de Rennes Métropole. Il vous sera remis une contremarque. Office de Tourisme et des Congrès de Rennes Métropole - 11, rue Saint-Yves - 35064 RENNES CEDEX - Tel : +33 (0)2 99 67 11 11

infos@tourisme-rennes.com / www.tourisme-rennes.fr

Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 25


Agenda

Une surprise royale ! 26 - Nantes Métropole - mai/juin 2011

Métropole. Selon une information

confidentielle de dernière minute, Nantes Métropole recevra très prochainement des hôtes de marque. Arrivant tout droit du Mexique chevauchant leurs royales montures et vêtus de leurs parures de luxe, ils nous feront l’honneur d’une parade. Quand cela ? Mystère…


Les fouteurs de joie. Un spectacle de chansons qui vous mettra de bonne humeur. Avec guitare, accordéon, clarinette, contrebasse, ukulélé et autre scie musicale, les fouteurs de joie nous emmènent dans leur univers plein d’humour et de flegme. Le 19 mai au Théâtre de la Gobinière, avenue de la Ferrière à Orvault. Tarifs : de 7 à 19 euros. Rens. : 02 51 78 37 47 ou www.orvault.fr

Solid’air

Les Enchantés

La Chapelle-sur-Erdre. Du

Saint-Sébastien-sur-Loire. Du 25 juin au 3 juillet, les Enchantés

investissent de nouveau les îles de Loire à Saint-Sébastien-sur-Loire. Pour cette troisième édition, les Enchantés proposent une programmation pour les petits et les grands. Les 25 et 26 juin, « La Prairie aux Enfants » sera une destination idéale pour nos chères petites têtes blondes. Au programme : déambulations, cirque, acrobaties, musique, contes, marionnettes, maquillage et manège. Le 2 juillet, Philippe Katerine se produira en concert gratuit. Le 3 juillet, Yannick Noah enflammera les îles de Loire le temps d’une soirée qui promet d’être exceptionnelle.

> Du 25 juin au 3 juillet sur les îles de Loire, bd des Pas Enchantés à Saint-Sébastien. Rens. : 02 40 80 85 87 ou www.lesenchantés. fr

Le Printemps des Nefs Nantes. Pour sa 4e édition du 23 avril au 27 mai, Le Printemps des Nefs propose une

nouvelle fois une programmation éclectique et riche en surprises. Pour honorer le printemps, Sweatlodge organise une Fête Foraine électro et décadente sous le chapiteau de l’Ogre Étoilé le 23 avril. Du 28 au 30 avril, le Circus Klezmer propose un spectacle riche et passionné. Le 6 mai, Missié Bamboo investira les nefs de sa voix puissante. Du 13 au 28 mai, le Théâtre du Rugissant proposera Dans l’œil de Judas, une parabole sur la rumeur et le racisme ordinaire. Le 21 mai, Meiway viendra chanter avec émotion sa fierté d’avoir contribué à révolutionner la musique ivoirienne. Enfin, le 27 mai, Pata e Cumbia fera guincher le public en mêlant musique traditionnelle latino-américaine et rock’n’roll. > Du 23 avril au 27 mai aux Nefs des Machines de l’Île, boulevard Léon Bureau à Nantes. Rens. : www.lesmachines-nantes.fr

Antibémol Rezé. Le festival à ne pas manquer pour lancer l’été à Rezé se déroulera le 18 juin

prochain. Avec Antibémol, la Ville de Rezé et ses partenaires culturels proposent une journée de rencontres musicales et de découvertes. Au programme : du rock typé des Balkans, du hip-hop, du jazz manouche, des chœurs, le tout teinté de tonalités africaines, occitanes ou encore tsiganes. Lors de cet événement, les amateurs et les professionnels vont se rencontrer, échanger, répéter ensemble et se mélanger pour offrir des spectacles uniques.

> Le 18 juin de 14 h 30 à 1heure, dans le quartier du Château, en plein air, autour de l’espace Diderot, rue Lucien Le Meut à Rezé. Entré libre. Rens. : www.mairie-rezé. fr

19 au 22 mai, la 4e édition de Solid’air revient. Forums, spectacles, théâtre, repas festifs, jeux, marché de producteurs locaux… Durant quatre jours, de nombreuses animations vont se succéder sous chapiteau, sur le site de la Coutancière. Les festivaliers auront de quoi nourrir leur curiosité en matière de développement durable, grâce à des animations ludiques et instructives comme l’apéro festif et les ateliers conseils. Des journées riches, qui laisseront la place à la détente au crépuscule, avec une balade contée et un cinéma de plein air ! Du 19 au 22 mai 2011 au Complexe de La Coutancière à La Chapelle-surErdre. Entrée libre. Rens. : 02 40 72 09 01 ou www.lachapellesurerdre.fr

Feu ! Saint-Herblain. Feu d’artifice sur le toit de l’immeuble du Sillon de Bretagne. Dans le cadre du projet de rénovation urbaine du Sillon de Bretagne, 2011 marque le lancement des opérations sur l’immeuble et ses abords. La Ville de Saint-Herblain organise un spectacle pyrotechnique sur le sommet de la tour, au 28e étage. Des concerts se dérouleront dans le parc du Sillon. Le 21 mai au Sillon de Bretagne à Saint-Herblain. Entrée libre. Plus d’infos : http://sillondemain.saint-herblain.fr

Adresses, numéros et sites utiles   Nantes Métropole S AMU (urgence médicale) 15 02 40 99 48 48 Pompiers  : 18 www.nantesmetropole.fr Police  : 17 www.me-metropole-nantaise.org SOS médecins  : Infocirculation 02 40 50 30 30 Allô Enfance Maltraitée  : 119 www.infocirculation.fr Sida Info Service  : Allô Propreté

Tan 0 810 444 444

Prix d’un appel local.

www.tan.fr

Centre des Expositions 02 40 99 48 94 Office de Tourisme de Nantes Métropole (OTNM) 0892 464 044 www.nantes-tourisme.com

Nantes Métropole, 2 cours du Champ-de-Mars 44923 Nantes CEDEX 9. Directeur de la Publication  : Jean-Marc Ayrault. Codirecteur de la publication  : Mathieu Baradeau. Rédacteur en chef  : David Pouilloux. Photographe  : Patrick Garçon. Journalistes  : Carole Paquelet, Emmanuel Bouvet. Ont collaboré à ce numéro  : Laurence Corgnet, Caroline Demaison, Édith Panigot, Emmanuelle Ramond, Sylvia Gillion, Isabelle Corbé, Gwenaëll Lyvinec, Fabien Le Dantec, Cécile Faver, Julie Danet. Diffusion  : Adrexo - Virginie Barbault et Sophie Oliviero. Éditeur  : Direction de la communication de Nantes Métropole. Infographie  : Idé. Impression  : Imaye Graphic, Label IMPRIM’VERT, Laval.

Nantes Métropole - mai/juin 2011 - 27


Esprit métropolitain

imaginaire, l’autre, hyperréaliste. Quand il n’est pas ce foisonnant remueur d’idées qui sème des graines de désir et distille joyeusement le nectar d’une écologie en marche vers l’avenir, Victor Massip est un pilote de montgolfière qui aime voir les villes de haut, doublé d’un designer industriel qui a les pieds sur terre. Quand on lui demande quand commence demain, Victor Massip qui fête bientôt ses 41 printemps - répond : aujourd’hui. Quand on lui demande où il vit, il répond : sur la planète Faltaze.

Aspirateurs et fers à repasser

Patrick Garçon

Made in Faltaze

Semeur d’avenirs Victor Massip est un être double. C’est un designer industriel multifacette, créatif, innovant, et soucieux d’écologie. C’est aussi un citoyen métropolitain engagé qui rêve d’une autre ville sur le site « Ma ville demain ». Nous sommes en 2030. Les métropolitains et les métropolitaines ont pris l’habitude de traverser la Loire en empruntant quotidiennement un téléphérique urbain, et de conduire une voiture volante. Tous appliquent naturellement le Code de la rue qui fait des piétons les grands prioritaires. Parmi eux, Victor Massip, assis au soleil, parmi les arbres fruitiers qui se sont développés sur le toit de l’immeuble où il vit : « Effectivement, j’ai décidé de faire partie du Conseil Local de Résilience, qui a été créé, il y a 20 ans, pour que Nantes puisse encaisser tous les chocs, pétroliers, climatiques, qui dérèglent les circuits de l’alimentation, et relocaliser l’agriculture. » On aperçoit derrière lui un immense dôme, nommé « un toit pour tous, tous pour un toit », qui rappelle un peu celui (londonien) du Millénaire. Son inauguration sur l’Île de

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Nantes il y a quelques jours a marqué tous les esprits. Des graines de désir

Pourquoi ? Parce que nous ne sommes qu’en 2011, et que Victor Massip, de son vrai nom, caresse depuis l’hiver dernier ce rêve de ville scénarisé. Comment ? En participant au projet « Ma ville demain » lancé par Nantes Métropole, et en réagissant par écrit aux mots-clés de l’ABCD’ère. Et si on vivait autrement dans la métropole nantaise en 2030 ? Victor Massip n’hésite pas. Les transports, l’urbanisme, l’alimentation, la gestion des déchets, les énergies… Pour lui, voyager dans le futur, s’y projeter, anticiper, s’engager dans la vie citoyenne et proposer de nouvelles idées, c’est une manière de vivre. Un peu comme un funambule aussi intuitif que logique, en équilibre sur un fil tendu entre deux mondes, l’un,

Incroyable et vrai, ladite planète existe ! Y vivent les Faltazi, alias Victor Massip et Laurent Lebot, cofondateurs en l’an 2000 de l’agence nantaise éponyme, et issus tous deux de l’École nationale de Création Industrielle. Tout est dans le prototype. Les Dupont & Dupond de l’éco-design viennent de concevoir dans leur laboratoire faltazien « Ekokook », un îlot de cuisine écologique. Qui mange ingénieusement ses déchets ! Et qui s’est vu offrir la célèbre carte blanche 2010 du VIA (Valorisation de l’Innovation dans l’Aménagement). Sans compter les aspirateurs et les fers à repasser qu’ils créent entres autres pour le groupe Seb, ou les objets en 3D décalés (bague tire-bouchon, lampe à trésors) de « Monsieur Faltazi », concevables en ligne. « Toute innovation est longue, et la vie d’aujourd’hui si conformiste. Nous, on aime le piment ! Que l’on dessine des objets énergétiquement vertueux, que l’on partage des visions communes sur la ville ou que l’on conçoive des modes de vie alternatifs à expérimenter, on passe tous nos scénarios au crible du réalisme, et notre regard est proactif ! » affirme Victor Massip, tel un architecte du futur. Aux dernières nouvelles, un nouveau petit monde vient de naître sur la planète Faltaze : les Ekovores, « des habitants curieux et débrouillards, qui cherchent une solution alimentaire technico-pratique locale ». Leur credo ? Remettre la campagne - et sa biodiversité - dans la ville. • Cécile Faver www.faltazi.com www.ekokook.com www.mavilledemain.fr


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