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J O U R N A L
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C O M M U N A U T É
U R B A I N E
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N A N T E S
N°38. Mars / Avril 2012
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B I M E S T R I E L
Patrimoine
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Métropole
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Mémorial : lesclésdela Mémoire
Despôles
proches de vous Participation
Nantes, métropole créative Au cœur de la métropole, sur l’Île de Nantes, le Quartier de la Création prend vie. Les pépites de la création y prennent leurs quartiers et concoctent des projets pleins d’avenir. Métropole
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Mavilledemain : desvidéosdufutur
ation
de la Cré
Patrick Garçon
Quartier
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Nantes Métropole créative Infographie du dossier P. 12 et 13
Basse-Goulaine Bouaye / Bouguenais / Brains / Carquefou / Couëron / Indre / La Chapelle-sur-Erdre / La Montagne / Le Pellerin / Les Sorinières / Mauves-sur-Loire / Nantes / Orvault / Rezé / Saint-Aignan-de-Grand-Lieu / Saint-Herblain / Saint-Jean-de-Boiseau / Saint-Léger-les-Vignes / Sainte-Luce-sur-Loire / Saint-Sébastien-sur-Loire / Sautron / Thouaré-sur-Loire / Vertou
Grands événements
Pour permettre à tous les habitants de la métropole et aux visiteurs de passage de découvrir le Mémorial, des visites guidées seront proposées tous les week-ends de la fin mars au mois de mai.
Les clés de la Mémoire Au cœur de Nantes, le Mémorial de l’abolition de l’esclavage ouvrira ses portes au public le 25 mars. Visite d’un haut lieu de la mémoire nantaise.
L
e Mémorial rend hommage aux millions de victimes de la traite et de l’esclavage à travers le monde, et à tous ceux qui ont lutté, luttent et lutteront contre toutes les formes d’esclavage. « Porteur d’un message universel de solidarité et de fraternité, le Mémorial a pour vocation d’alerter et d’être un point de repère dans la construction d’une conscience collective refusant tout asservissement. Il
a aussi pour fonction de marquer solennellement le rapport de Nantes à son passé de port négrier et d’inscrire ce pan de l’histoire dans la forme de la ville », souligne Yannick Guin, Viceprésident de Nantes Métropole en charge de l’Enseignement supérieur et de la recherche. Engagée dans le commerce triangulaire du XVIIIe siècle à 1830, Nantes fut le premier port négrier français. Elle organisa 43% des
expéditions négrières françaises et ses navires déportèrent 450 000 captifs africains vers les Amériques. Implanté sur le quai
2 000 plaques de verre de la Fosse, là où les vaisseaux nantais prenaient le large pour échanger leurs pacotilles contre des hommes, le Mémorial est aussi un projet urbain. Du pont Anne de Bretagne à la passerelle
Schœlcher, sa construction a permis de réaménager ces quais de centre-ville et de reconquérir les berges de Loire. Grande rupture. Sur le quai, le Mémorial prend en effet la forme d’une esplanade arborée de 7 000 m2. Au sol de ce nouvel espace public, les promeneurs vont découvrir 2 000 plaques de verre. Mille sept cent dix d’entre elles portent les noms des navires négriers nantais et leur date de départ. Les 290 autres sont gravées des noms des ports et autres comptoirs où ils firent escale. Au bout de cette esplanade, un vaste escalier permet d’accéder au cœur du Mémorial situé sous le quai. « Dans le grand passage souterrain de 90 m de long, les visiteurs éprouveront l’enfermement que ressentaient les esclaves lors de leur transport maritime. Célébrant la grande rupture que représente l’abolition de l’esclavage, on trouve une immense plaque de verre inclinée à 45°, comme jetée au travers du Mémorial », explique l’artiste Krzysztof Wodiczko, concepteur du Mémorial. Sur cette plaque de verre, une trentaine de textes politiques, juridiques, poétiques ou philosophiques portent le message même du Mémorial : « Des voix partout et en tous temps se sont élevées et s’élèvent encore contre l’esclavage ». Carole Paquelet
Les rencontres internationales du Mémorial
À l’occasion de l’inauguration du Mémorial de l’abolition de l’esclavage le 25 mars prochain, la Ville de Nantes organise les premières Rencontres internationales du Mémorial.
Placées sous la direction scientifique de Françoise Vergès, présidente du Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage, ces rencontres se dérouleront du 22 au 24 mars au Château des ducs de Bretagne. Ouvertes au public et réunissant chercheurs, juristes, historiens, écrivains et philosophes, ces journées d’échanges ont pour objectif de revenir sur la lutte, encore inachevée, pour l’abolition de l’esclavage. « L’abolitionnisme est l’un des premiers grands mouvements humanitaires reliant des hommes et des femmes qui, sur tous les continents et au-delà de leur position sociale et idéologique, rejettent tous une quelconque justification de l’esclavage. Nous devons préserver cette éthique de solidarité et rester vigilants. Il nous faut poursuivre le combat pour une abolition totale et définitive de l’esclavage qui, selon les Nations unies, concerne aujourd’hui encore 27 millions de personnes dans le monde », explique Françoise Vergès. Plus d’infos sur www.chateau-nantes.fr
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Grands événements
Développement durable
L’avenir de notre planète teurs » avisés, c’est-à-dire des consommateurs qui agissent de manière responsable dans leurs achats. Un exemple ? En les initiant à la lecture des multiples labels existants et autres sigles importants. Durant la première semaine d’avril, plus d’une dizaine de communes de la métropole proposeront donc au public des animations et des informations sur les actions durables qui se développent, éveloppement des les dispositifs existants dont transports en commun, ils n’ont pas forcément connaisréduction des déchets, tri sance… sélectif, installation de Depuis Rezé, il sera possible réseaux de chaleur sont autant d’action squi comptent Inviter les citoyens à pour l’environnement et pour devenir « consom’acteurs » le quotidien de chacun d’entre nous. Aussi le thème de la sep- d’aller visiter les centres de tième édition de la semaine du tri des déchets et de découdéveloppement durable sera vrir une station d’auto-partage « l’information citoyenne ». Marguerite. À Saint-Herblain, L’objectif est d’aider les citoyens diverses animations autour à devenir des « consom’ac- de la pollution à l’intérieur de
La septième édition de la Semaine du développement durable se déroulera du 1er au 7 avril. Des animations dans différentes communes de la métropole permettront au public de s’informer et de découvrir comment s’impliquer davantage pour préserver notre planète.
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sa maison, du compostage ou de la protection de la nature seront proposées. Échanges de conseils de jardinage, atelier de réparation de vélos ou démonstrations de compostage jalonneront ce rendez-vous annuel. Pour la métropole nantaise, cette semaine est évidemment l’occasion d’impliquer le plus grand nombre de personnes dans le développement durable. Toutes ses politiques publiques, des déchets aux transports, de l’eau à l’assainissement, de l’économie à l’énergie, des espaces publics aux logements, de la biodiversité à l’agriculture, sont menées avec cette idée que le développement économique ne peut pas se faire aujourd’hui sans tenir compte de l’impact environnemental et social qu’il engendre, ici ou ailleurs, autrement dit à l’échelle locale ou à l’échelle mondiale. Gwenaëll Lyvinec
Nantes, capitale verte de l’Europe en 2013 La Commission européenne distingue chaque année une ville d’Europe engagée de manière exemplaire dans un développement urbain respectueux de l’environnement en lui attribuant le label de Capitale verte. Succédant à Stockholm (Suède), Hambourg (Allemagne) et Vitoria-Gasteiz (Espagne), Nantes a été sélectionnée pour l’année 2013. Le jury a voulu distinguer les efforts dans la durée qu’ont entrepris le District puis Nantes Métropole, en matière de déchets, d’eau, d’assainissement, de biodiversité, de transports, d’énergie. Le label de capitale verte étant plus une incitation qu’une récompense, Nantes mettra à profit l’année 2013 pour franchir avec les habitants, les associations et les entreprises du territoire, un nouveau cap. Enfin, le jury ayant également fait confiance à Nantes pour porter un message aux autres villes, Nantes se mettra en relation avec toute l’Europe en proposant une série d’animations à travers plusieurs villes européennes et en accueillant des rencontres et des congrès européens et mondiaux.
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Nantes Métropole
Solidaire du Chocolat
« Une course difficile et un bon souvenir » Armel Tripon, Nantais de 36 ans, est skipper professionnel depuis 2003. Lors de la première Solidaire du Chocolat, en 2009, il est arrivé 4e sur 24. Le marin se lance de nouveau dans l’aventure qui le mènera au Mexique. Départ le 11 mars !
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’était une première et un souvenir puissant comme l’océan. « En 2009, il y a eu des conditions de vent et de mer dantesques ! raconte Armel Tripon. Une suite de dépressions a provoqué pas mal de casse sur notre bateau et sur ceux des concurrents. C’était une course vraiment difficile. Vingt-huit jours très éprouvants. Mais, ajoute le navigateur aux yeux pétillants, les sensations intenses que l’on vit en mer lors de tempêtes et de grosses intempéries sont uniques. Ce sont des moments très forts en émotions que l’on ne peut vivre que dans une course. Et puis, je n’ai jamais eu un accueil aussi chaleureux
à l’arrivée. Ça reste un très bon souvenir. » Le skipper dégage une chaleur humaine à décongeler un iceberg, loin du mythe
Un défi humanitaire du loup de mer grognon ou de la diva des flots que l’on dérange avec nos questions simples. Depuis 2003, celui qui a participé à plus d’une trentaine de courses, dont plusieurs en solitaire, est toujours emporté par le vent de la passion maritime. Le marin lance : « Ce qui est génial aussi, c’est la solidarité et l’esprit de cette épreuve. » La Solidaire du Chocolat met en effet en valeur des associations qui œuvrent dans le domaine
Armel Tripon, skipper nantais.
social ou environnemental. Lors de l’édition précédente, une fois revenu du Yucatan au Mexique, où les bateaux achevaient la course, Armel Tripon est ensuite allé raconter son périple auprès des collégiens qui s’étaient lancés dans le projet « Un collège, un skipper » du Conseil général. Une expérience enrichissante des deux côtés. « C’était vrai-
ment bien de pouvoir partager cela avec les adolescents. J’ai pu leur faire découvrir l’univers de la mer. Ils ont aussi visité le bateau. Et puis, les professeurs avaient utilisé la course comme fil rouge d’un projet pédagogique, et c’était vraiment intéressant. » Un échange qui se renouvellera quoi qu’il arrive. Gwenaëll Lyvinec
« Une vitrine et une aventure humaine » Vingt-quatre associations ont été portées par les 24 bateaux de la première édition de la Solidaire du Chocolat. L’association 1 maillot pour la vie, qui œuvre pour les enfants hospitalisés, avait reçu 25 000 euros de dons. Retour sur investissement…
ficié de 25 000 euros de dons. « Grâce à l’argent récolté par la Solidaire du Chocolat en 2009, nous avons, par exemple, concrétisé le rêve d’un petit Nantais, qui était de monter en bateau, explique Séverine TrissiniéRamelet, déléguée régionale Pays de la Loire/ Bretagne de l’association 1 Maillot pour la vie. Il a fait la parade à l’arrivée de la course, et pour lui ça a été fabuleux. » Lors de la première Solidaire du sociaux et environnementaux. « Avec cette somme, nous avons Chocolat, 500 000 euros de fonds L’association 1 maillot pour la vie, aidé des enfants à réaliser leur ont été levés et directement rever- qui propose de multiples actions rêve, nous avons organisé plus sés à des associations engagées pour animer le quotidien des de goûters dans les hôpitaux, des dans les domaines solidaires, enfants hospitalisés, a ainsi béné- sorties en mer », poursuit la délé-
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guée régionale de l’association dont le siège se trouve à Toulouse. Mais la Solidaire, c’est bien plus que cela. « C’est aussi une belle action pour nous en termes de visibilité, ajoute Séverine Trissinié-Ramelet, ça a permis de nous faire connaitre. C’est une bonne vitrine et une aventure humaine très forte, d’autant plus que notre mécène a continué à nous aider après la course. » Et le skipper qui portait les couleurs du mécène, et donc de l’association, est également venu rendre visite aux enfants. Gwenaëll Lyvinec
actualités
Chronobus : faciliter aussi les déplacements vélo et piétons Le déploiement du réseau Chronobus inclut des aménagements pour les cyclistes et les piétons ainsi qu’un embellissement de l’espace public. Exemple : la place des Martyrs à Rezé. Le programme Chronobus participe à l’objectif fixé par le Plan de déplacements urbains de rééquilibrer les modes de déplacements : à l’horizon 2030, 50% des trajets dans l’agglomération pourront être effectués en transports collectifs, à pied ou à vélo. La ligne C4 Grèneraie-Les Sorinières (actuelle ligne 94) fait partie des quatre lignes Chronobus qui seront mises en service en septembre 2012. À Rezé, les abords de la place des Martyrs vont être réaménagés pour améliorer la circulation et garantir la régularité
créé sur l’ancienne route de La Rochelle, de la place Sémard jusqu’à la place du Général Sarrail. Le chantier Chronobus s’articule aussi avec le Plan vélo de Nantes Métropole : une piste cyclable bidirectionnelle va être créée depuis la place des Martyrs en direction de Pirmil. C’est le début de l’axe structurant vélo Nord-Sud. Les circulations piétonnes seront améliorées avec une requalification des trottoirs en pied d’immeubles. Ces trois aménagements nécessitent de gagner un peu d’espace sur la voirie : le stationnement en Projet global épi sera donc transformé en staAutour de la place des Martyrs, tionnement longitudinal, avec la les trois arrêts de bus seront perte de quelques places. La mise repositionnés de manière à être en place du Chronobus est aussi communs au Chronobus et à la l’occasion d’embellir l’espace ligne 98. Ils seront rapprochés public : une partie du mobilier de la ligne 3 de tramway. Ainsi, urbain vieillissant des années 80 les correspondances seront faci- sera démolie pour faire place à un litées. Un couloir bus / vélo sera espace vert. Emmanuel Bouvet
du Chronobus. « Pour minimiser la gêne des chantiers, Nantes Métropole a demandé aux concessionnaires d’anticiper des travaux de rénovation des réseaux souterrains (eau, assainissement, gaz...) et de les synchroniser avec ceux du Chronobus », indique JeanFrançois Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements. Ces chantiers se déroulent de février à fin mai. Les travaux de voirie prendront le relais, jusqu’à la mise en service de la ligne C4.
Chronobus: des aménagements pour faciliter tous les déplacements Ligne Tramway n° 3
Un espace vert à la place du mobilier urbain vieillissant. Plantation de 5 arbres, d’un massif arbustif et de rosiers.
L’axe vélo Nord/Sud : une piste cyclable à double sens.
Place des Martyrs
Stationnement longitudinal à la place du stationnement en épi pour permettre la création du couloir de bus et de la piste cyclable.
Avenue de la Libération
Un couloir de bus pour garantir au Chronobus une circulation fluide. Deux stations accessibles sur des arrêts très fréquentés ont été raprochées pour faciliter les correspondances avec le tramway.
Des trottoirs rénovés en pied d’immeubles contribuant au confort et à la sécurisation des piétons.
Enquête publique Les lignes C5 (Gare Sud-Île de Nantes), C6 (HermelandChantrerie) et C7 (Nantes Est / Sainte-Luce / Thouaré-sur-Loire) ont été soumises à l’enquête publique 30 janvier au 2 mars 2012. La commission d’enquête indépendante analyse les dossiers et les remarques des habitants et rendra prochainement son avis quant à l’utilité publique de ces 3 lignes Chronobus dont la mise en service est prévue en septembre 2013.
CHRONOBUS EXPRESS Les vélos auront-ils leur place dans les couloirs de bus ? Oui, dans certains couloirs de bus un marquage au sol permettra de sécuriser les cheminements cyclistes. Où stationner mon vélo en sécurité quand je prends le Chronobus ? Des box individuels seront installés dans les pôles d’échange. De quelle heure à quelle heure circulera le Chronobus ? De 5h à minuit en semaine et jusqu’à 2h du matin dans la nuit de samedi à dimanche.
Suivez l’actualité du projet : www.nantesmetropole.fr/chronobus
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Nantes, métropole la plus accessible de France Le 9 février dernier, l’Association des Paralysés de France (APF) a publié son 3è baromètre de l’accessibilité des principales villes de France. Pour la troisième année consécutive Nantes se place au premier rang de ce classement national en obtenant une note globale de 17,4/20. L’APF salue tout particulièrement l’accessibilité du réseau de transports en commun de l’agglomération nantaise. Selon l’APF : « l’agglomération a toujours fait de l’accessibilité une priorité. À Nantes, celleci est considérée comme un vrai sujet de société qui ne concerne pas qu’une partie de la population mais qui sert à tous ».
12 nouveaux vélo-parcs Pour favoriser l’usage du vélo, Nantes Métropole s’est engagée dans la création de vélo-parcs. Installés dans les parkings-relais (P+R) ou le long des lignes de transports collectifs, ces abris vélos gratuits, sécurisés, individuels ou collectifs, permettent aux habitants de mieux combiner vélos et tramway-Busway. Déjà, en juin 2011, 5 vélo-parcs d’une capacité de 52 places ont été créés. Aujourd’hui, ce sont 12 nouveaux véloparcs, soit 162 places, qui sont mis à la disposition des cyclistes de Nantes Métropole. D’ici 3 ans, 1 000 places de vélos en abris sécurisés et gratuits seront créées sur l’agglomération.
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Saint-Sébastien-sur-Loire : une place plus accessible et plus conviviale.
Un nouveau visage pour la place de l’église Nouveau visage, circulation apaisée, espace piétonnier déployé pour valoriser les commerces… la place de l’église de Saint-Sébastien-sur-Loire est transformée. Un pas supplémentaire vers la transformation profonde du bourg.
L
a place de l’église de SaintSébastien n’est plus le parking préféré des automobilistes. La rue qui mène au bâtiment religieux a fait place nette pour privilégier le piéton et la sécurité des cyclistes. Les trottoirs ont été élargis, facilitant l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. « Cela permet aussi une meilleure visibilité des commerces », assure le maire de la commune, Joël Guerriau, face au nouveau mail en esplanade qui longe les commerces au sud de la place. Conçue « différemment », selon le maire, la place de l’église « est aujourd’hui la place de l’avenir, plus vivante, plus accessible, plus sûre, plus conviviale ». Déjà transformé dans les années 80, le site avait laissé la part belle aux voitures
et à la circulation routière avec des voies larges et des trottoirs étroits. La zone, qui voit un passage régulier de 3 000 véhicules par jour, est dorénavant limitée à 30 km/h, afin d’apaiser la circulation, et la voie est maintenant plus étroite. De nouveaux arbres ont été plantés.
revitaliser le centre-bourg
des finances, de la voirie et des espaces verts. Aussi la communauté urbaine accompagnet-elle les communes dans leurs différents types de projets d’aménagements. Nantes Métropole était, de fait, le maître d’ouvrage de ces travaux. « Cette nouvelle place de l’église était inscrite depuis longtemps dans nos projets », précise encore Joël Guerriau. « Notre ville est en phase de transformation profonde. » En effet, la place de l’église fait partie d’un vaste projet de renouveau pour la commune de Saint-Sébastien, un projet qui intègre notamment l’entrée de ville, l’îlot de gendarmerie actuellement en construction, la réalisation d’un pôle petite enfance et l’extension de l’hôtel de ville.
Nantes Métropole s’attache à revitaliser les centres-bourg de l’agglomération nantaise. « L’aménagement de cette place était prévu dans le cadre du contrat de codéveloppement signé avec toutes les communes de l’agglomération nantaise », précise Jean-Pierre Fougerat, vice-président de Nantes Métropole en charge Gwenaëll Lyvinec
Zapping
Nantes Métropole Fortissimo pour la Folle Journée
Manifestation de musique classique, la plus fréquentée de France, la 18e édition de La Folle Journée de Nantes, consacrée aux compositeurs russes, a connu un très beau succès. Près de 152 000 billets ont été vendus. 10 000 personnes ont accédé à La Folle Journée avec un billet à 4,50 euros. Sur les 321 concerts donnés, 50 % étaient consacrés à la musique russe du vingtième siècle. Plus de 1800 artistes et 500 techniciens ont assuré le spectacle durant 5 jours du 1er au 5 février. Elle a 20 ans Pleins feux sur la prévention des deux-roues
Dans le cadre d’une journée de prévention, Nantes Métropole et la police municipale de Nantes ont donné de nombreux conseils et informations aux cyclistes, ainsi que plus de 800 kits vélo qui se sont arrachés en quelques heures.
La Cité, le Centre des congrès de Nantes, ou Nantes Event Center, fête sa vingtième année. Les chiffres de 2011 donnent la mesure de l’excellente santé de La Cité des congrès : 600 000 visiteurs, dont 30 % de visiteurs internationaux représentant 130 nationalités, 165 rencontres professionnelles, 125 manifestations culturelles, 85 millions d’euros de retombées économiques induites.
3 vidéos sur nantesmetropole.fr Pôle position Les pôles de proximité sont au service des habitants. Découvrez-les !
Quartier de la Création L’équipe du Quartier de la Création est à pied d’œuvre sur l’Île de Nantes, dans l’immeuble Eurêka.
Le Plan vélo C’est bientôt le printemps, alors enfourchons notre vélo avec Vélocampus !
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Métropole d’avance
Têtes chercheuses couronnées Rencontre avec les trois premiers nominés du prix de thèse de jeunes chercheurs remis par Nantes Métropole.
Vivre avec la mer au Moyen Âge Frédérique Laget, 30 ans « La perception de la mer dans l’Europe du Nord-Ouest à la fin du Moyen Âge (XIIIe-XVe s.) »
Fouiller les opinions du web Matthieu Vernier, 26 ans « Analyse à granulométrie fine de la subjectivité » De plus en plus d’internautes expriment une opinion écrite via un réseau social, un blog, un forum ou par tweet. Comment concevoir un logiciel « sur mesure » capable de comprendre le sens de cette masse de textes et d’y analyser les passages d’opinions? Matthieu Vernier s’est lancé un grand défi, à la frontière de l’informatique et de la linguistique. Parallèlement à ses recherches, il crée en décembre 2011 Dictanova, une entreprise en traitement automatisé des langues (TAL), avec Fabien Poullard, informaticien, et Estelle Dubreil, linguiste. « La voie de la création d’entreprise quand on est doctorant, c’est une super piste ! Avec Dictanova, on est à la pointe de l’innovation tout en anticipant les évolutions technologiques à venir », souligne Matthieu Vernier. La cible: des entreprises privées ou publiques, tel l’Aéroport de Nantes Atlantique, des médias ou des partis politiques qui souhaitent maintenir une veille et optimiser leur e-réputation. CF
Frédérique Laget est partie à la conquête des flots – l’Atlantique, la Manche, la mer du Nord – de La Rochelle à l’Islande, de la Bretagne aux Pays-Bas. Ce qui a attisé sa curiosité : les mentalités des gens de mer et des gens de terre au Moyen Âge. Pour les comprendre, elle a multiplié les sources et croisé minutieusement les connaissances en anthropologie historique, en géographie, en sciences économiques et en histoire politique. Rarissime ! Le tout pendant plus de cinq ans, tout en enseignant à l’Université de Nantes et de BretagneOccidentale. « Le Moyen Âge, c’est exotique ! C’est un peu comme un pays très lointain où vit une peuplade. Retrouver cela, c’est ce qui m’anime, en particulier à la fin du Moyen Âge, qui éclaire ce qui se passe aujourd’hui », explique Frédérique Laget. L’objectif ? Mieux comprendre les mutations que vit l’Europe du Nord à cette période de l’histoire, et apporter un regard plus vaste, notamment aux habitants du littoral atlantique dont l’identité est naturellement et culturellement liée à l’océan. CF
www.crhia.univ-nantes.fr
www.dictanova-blog.com www.lina.univ-nantes.fr
Produire des microalgues à l’échelle industrielle François Le Borgne, 28 ans « Développement d’un photobioréacteur solaire intensifié en vue de la production à grande échelle de biomasse microalgale » François Le Borgne a des idées lumineuses. L’objectif de sa thèse ? La culture intensive de microalgues, une piste prometteuse pour l’avenir des produits cosmétiques et des compléments alimentaires. Il a mis au point à Saint-Nazaire au GEPEA (Laboratoire de Génie des procédés-environnement-agroalimentaire) un photobioréacteur solaire performant qui permet de produire 100 tonnes de biomasse par hectare et par an. Tel un immense champ de plantes microscopiques, capables aussi de capter les effluents industriels (CO2, phosphates, nitrates). « Mettre au point des procédés qui respectent l’environnement me motive autant que concevoir un prototype. D’autant plus que ce réacteur solaire va être breveté à l’international ! » précise François Le Borgne. Pionnier, il est devenu depuis mai ingénieur de recherche au sein de la start-up nazairienne AlgoSource Technologies (conseil et ingénierie dans le domaine de la production et la valorisation industrielle des microalgues). CF
www.algosource.com www.gepea.fr
Les six autres nominés du Prix de thèse Nantes Métropole • Urbanisme/aménagement - Solène Marry : « L’espace public sonore ordinaire. Les paramètres de la perception sonore dans les espaces publics. Contribution à une connaissance de l’ambiance sonore » • Psychologie - Amal Rachidi : « La valorisation du bilinguisme franco-arabe : un avantage pour la réussite scolaire ? »
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• Géographie - Mickaël Blanchet : « Politiques de la vieillesse dans la Région des Paysde la Loire » ; Julien Noël : « Regard géographique sur la mondialisation » • Sciences de la terre et de l’univers - Marion Masse : « Nature et origine des dépôts de sulfates dans les régions équatoriales et polaires de Mars. Comparaison
morphologique et minéralogique entre Aram Chaos et la calotte polaire Nord » • Halieutique - Julien Noël : « L’altermondialisation et les formes de résistance des pêches artisanales » • Odontologie - Christophe Merceron : « Ingénierie tissulaire des cartilages : hydrogel et cellules souches »
Métropole d’avance
Formations, conférences, ateliers... Participez aux actions autour de l’ouverture des données publiques : http://www.actionsopendata.org
Open data : des services innovants à l’appel Dans le cadre de l’ouverture des données publiques (cartes, horaires, chiffres, etc.), Nantes Métropole, la Ville de Nantes et leurs partenaires lancent un appel à projets innovants réutilisant les données publiques disponibles sur le site Internet data.nantes.fr. Une façon de donner une seconde vie à toutes ses informations.
Quelles seront les données utilisables ?
Outre les données entreposées sur data.nantes.fr, il sera possible d’utiliser toutes les données ouvertes proposées par les collectivités françaises, ainsi que celles de la Bibliothèque nationale de France et celles référencées par le site data-publica.com, annuaire de données gratuites.
Régis Routier
Qu’y a-t-il à gagner ?
Pourquoi cet appel à projets ?
C’est la suite de la démarche d’ouverture des données publiques initiée par les collectivités pour les habitants et les acteurs numériques du territoire. Depuis novembre 2011, Nantes Métropole, la Ville de Nantes, Air Pays-de-la-Loire et la Semitan mettent à disposition sur le site data.nantes.fr une cinquantaine de jeux de données dans les domaines de la mobilité, de l’environnement, de la culture et du tourisme : cartographie, statistiques, horaires, etc. Chacun peut librement consulter, partager, réutiliser ces données pour informer, alimenter un travail de recherche, inventer une application ou un nou-
veau service pour les usagers et les entreprises. C’est sur ce dernier axe que porte l’appel à projets innovants. De mars à juin 2012 : favoriser les rencontres et l’émulation entre les acteurs du territoire dans un nouveau champ d’innovation et d’expérimentation.
L’appel à projets innovants est doté de 50 000 euros de prix, remis par des partenaires privés et publics. Au-delà d’une aide financière, certains projets lauréats pourront bénéficier d’un accompagnement technique ou en communication, utile pour leur futur développement. Nantes Métropole et la Ville de Nantes soutiendront aussi la
Développer de nouvelles opportunités économiques grâce à des services innovants.
Qui peut participer et comment ?
L’appel à projets est ouvert à tous : habitants, entreprises, start-up, étudiants, développeurs, créatifs... La participation est gratuite, avec inscription sur data.nantes.fr. La seule obligation est d’utiliser au moins un jeu de données disponibles sur ce site.
Par ici les artistes du numérique Bien sûr qu’il y a de la poésie dans les données publiques : un autre appel à projets, artistiques cette fois, est lancé en partenariat avec Stereolux. Objectif : accompagner la création d’œuvres d’art numérique à partir des données ouvertes nantaises ! Les créations lauréates seront dévoilées à la rentrée 2012.
communication sur les applications primées. Comment seront choisis les lauréats ?
Un comité de sélection composé de partenaires privés et publics retiendra les meilleurs dossiers de candidature. Les lauréats seront désignés par un jury composé de professionnels et de représentants de Nantes Métropole et de la Ville de Nantes. Les habitants de Nantes Métropole pourront-ils faire leur propre palmarès ?
Une sélection d’applications sera soumise à l’évaluation du public à la fin du printemps. Pendant deux semaines, chacun pourra participer à un vote en ligne. http://data.nantes.fr
Renforcer la transparence sur l’action publique et encourager l’engagement citoyen.
Constituer une source d’information fiable pour les journalistes, les chercheurs, les citoyens.
Ces données peuvent être réutilisées librement par tous, notamment pour créer des applications pratiques web ou mobiles.
L’open data,
une démarche pour rendre les données numériques accessibles et utilisables par tous
Les administrations engagées dans l'open data publient sur une plate-forme web ouverte des jeux de données.
Les collectivités et organismes publics collectent et produisent des données informatiques dans le cadre des politiques publiques: statistiques, cartographies, horaires, données économiques... La mise à disposition des données publiques est une obligation légale, encadrée juridiquement. Les données sensibles ou à caractère personnel sont exclues de l’open data.
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Une équipe pour faciliter l’accès des demandeurs d’emploi aux outils informatiques.
La cyber-base emploi à l’honneur Déployée sur sept sites, la cyber-base de la Maison de l’emploi de la métropole nantaise vient d’être distinguée par un prix national. C’est une reconnaissance de la qualité du service apporté aux usagers en recherche d’emploi.
L
a Caisse des dépôts est une banque publique qui soutient en particulier le développement économique et l’emploi. Pour marquer le dixième anniversaire des cyberbases, en gros des centres de ressources informatisés, la Caisse des dépôts a décidé d’attribuer des trophées. Sur les 800 espaces vice-président de numériques ayant éclos sur l’enNantes Métropole et semble du territoire français, 109 président de la Maison de l’emploi Quel est le rôle des cyber-bases se sont portés candidats, parmi lesquels 4 ont été récompende la Maison de l’emploi ? sés. Souhaitant attribuer un prix « Dans le monde actuel, pour trouver spécial, en s’intéressant à trois un emploi, il est indispensable de paramètres (emploi, développes’approprier les technologies de ment économique, politique de l’information et de la communication. la ville et rénovation urbaine), C’est un enjeu majeur pour la les organisateurs ont choisi de communauté urbaine de Nantes distinguer la Maison de l’emploi de réduire la fracture numérique de la métropole nantaise. « Sur la dans les quartiers prioritaires de centaine de cyber-bases emploi l’agglomération. Il faut veiller à en France, celle de l’agglomérafaciliter l’accès à des ressources informatiques et améliorer la maîtrise tion nantaise est la plus importante en termes d’offre et de des outils numériques, qui jouent fréquentation, décrit Vanessa un rôle capital dans le retour à Bourquin, chargée de mission l’emploi. Les cyber-bases des 7 Tic (technologie de l’informasites de la Maison de l’emploi de la Métropole sont là pour ça. » tion et de la communication) à la
Question à Patrick Rimbert,
10 - Nantes Métropole - mars/avril 2012
Maison de l’emploi. Nous avons constaté plus de 30 000 visites en 2011. » Une belle récompense alors que la Maison de l’emploi n’avait pas fait acte de candidature… « Ce prix spécial est une reconnaissance du travail mené. Nous sommes implantés au cœur des quartiers sensibles, dont les habitants est notre cœur de cible, que ce soit aux Dervallières ou à
30 000 visiteurs en 2011 Malakoff. » Composée de 4 à 8 ordinateurs, chacune des sept cyber-bases dispose d’un animateur, lequel évalue le niveau, la demande et les besoins de chacun. Les objectifs poursuivis : « Vulgariser les nouvelles technologies numériques, rendre les usagers autonomes vis-à-vis de l’outil informatique et, par là même, renforcer leurs compétences et ainsi ce que l’on appelle leur employabilité. La cyber-base s’adresse à tous les publics et doit répondre à toutes les demandes concernant la recherche d’un
emploi ou d’un stage ou la création d’une entreprise. » Parfois, un simple soutien peut suffire. Le plus souvent, des ateliers sont proposés, qui vont de la découverte d’Internet à la gestion d’une boîte mail, en passant par le traitement de texte, la recherche d’emploi ou l’identité numérique. Affichant une fréquentation en continuelle progression, la cyber-base a fait la preuve de son efficacité : au premier semestre 2011, 1090 personnes ont participé aux ateliers proposés (en bureautique pour 40% des personnes; Internet, 24%; initiation, 19%; techniques de recherche d’emploi, 17%). « La cyber-base est un outil indispensable, un vrai lieu de travail et de recherche, un endroit où les usagers disposent également de personnes qui peuvent répondre à leurs questions, par exemple une conseillère de Pôle emploi, décrit Vanessa Bourquin. À la Maison de l’emploi, chacun apporte ainsi sa pierre au parcours de l’usager. » Isabelle Corbé
DOSSIER NANTES MÉTROPOLE CRÉATIVE
pages 11 à 15 De la page 11 à la page 15 • Trois questions à Jean-Luc Charles, pilote du Quartier de la Création, page 14 • Infographie : la création prend ses quartiers sur l’Île de Nantes, pages 12 - 13 • Zoom sur 5 entreprises culturelles et créatives, pages 14 - 15
nouveaux lieux constituent le Quartier de la Création, telle une tête de pont de la création nantaise, au cœur de l’Île de Nantes. En état d’effervescence
Cap sur le Quartier de la Création
Sur l’Île de Nantes, le Quartier de la Création bouillonne de projets créatifs. Découverte de cet endroit pas comme les autres.
On pourrait dire que tout a commencé il y a dix ans. En 2002, sur l’Île de Nantes, on a lancé le chantier de restauration des Nefs Dubigeon. Une première pierre pour le futur Quartier de la Création. Là où la construction navale accouchait de géants d’acier allait naître une nouvelle industrie, celle de la culture et de la créativité. En 2007, symbole de ce nouveau départ, un splendide pachyderme mécanique arpentait l’île, 12 mètres de haut pour plus de 50 tonnes de beauté et d’imaginaire. Mais si l’on retient tous la déambulation du géant, on ignore parfois que bien d’autres choses se sont passées depuis sur l’Île de Nantes. Plusieurs bâtiments et immeubles sont sortis de terre. De nouveaux habitants s’y sont installés, des évènements y ont été organisés (balades, concerts, expositions, conférences…), des emplois y ont été créés. Des Machines de l’Île à la pépinière de biotechnologies, en passant par la Fabrique et l’École nationale supérieure d’architecture de Nantes, de l’immeuble Manny enveloppé de lames d’aluminium à celui de l’Île Rouge à la façade d’acier, une nouvelle vie émerge et palpite ici. Tous ces
Cela n’a rien d’un heureux hasard. Il est en effet difficile d’imaginer jouer un rôle dans l’économie mondiale d’aujourd’hui sans miser sur la créativité et l’imagination. La France ne peut suivre la Chine pour fabriquer des produits en grande quantité et à faible coût. En revanche, elle peut s’imposer en pariant sur la qualité et l’originalité de ces produits. Pour atteindre cet objectif, la créativité et l’imagination sont indispensables. Mais elles ont besoin d’un terreau fertile, de conditions particulières, pour faire naître de nouvelles idées, de nouveaux projets, de nouveaux produits capables de faire la différence. Au moment où l’on parle de Made in France, on peut aussi imaginer parler du Made in Nantes. Le Quartier de la Création, c’est un peu ça. « Il y a ici de la ressource, des forces, de la capacité créative. Nous voulons inventer un nouveau modèle et nous voulons nous appuyer sur l’histoire industrielle comme une force », déclare Jean-Marc Ayrault, président de Nantes Métropole, lors de l’inauguration du cluster du Quartier de la Création. C’est une grappe à géométrie variable d’entreprises créatives. La nouvelle équipe « Quartier de la Création » de la Samoa (Société d’aménagement de la Métropole Ouest Atlantique), qui est chargée par Nantes Métropole de l’aménagement de l’Île de Nantes, vient tout juste d’emménager au rezde-chaussée de l’immeuble Eurêka en face des Nefs, pour mieux passer à l’action. Son ambition : maintenir le territoire en état d’effervescence et rendre visible internationalement le cluster du Quartier de la Création. Son moteur : organiser des « mariages » entre les entrepreneurs et les porteurs de projets créatifs, et construire des ponts entre les arts, la culture scientifique et technique, l’économie et la formation, avec les talents et les habitants de la métropole nantaise. Pour qu’elle devienne une métropole créative et durable. Cécile Faver
Nantes Métropole - mars/avril 2012 - 11
L’Île de Nantes : la création prend ses quartiers L’Île de Nantes est en pleine métamorphose. Au cœur de cette transformation urbaine, on trouve le Quartier de la Création (QC). Sous la houlette de la Samoa (Société d’aménagement de la métropole Ouest Atlantique), ce quartier prend forme sur une quinzaine d’hectares sur la pointe Ouest de l’île. Ce sont désormais la création artistique et les industries culturelles et créatives qui prennent le relais. Tout à côté des Nefs et de l’Éléphant, de nouveaux bâtiments s’élèvent, des entreprises créatives s’installent, des grandes écoles s’implantent, des laboratoires scientifiques germent. Le Quartier de la Création est ainsi une marmite bouillonnante de projets qui sentent bon l’innovation, le développement économique, le travail en réseau et la vie étudiante ! Zoom sur les projets phares.
Une ambition pour les industries créatives Rennes
Vannes Saint-Nazaire
Une équipe dédiée à l’animation d’un réseau
Des missions au service de la création
Une dizaine de personnes accompagnent les créatifs (arts, culture, images, vidéos, mode, design, graphisme, numérique…), favorisent leur implantation et leur accès aux financements et encouragent leur mise en réseaux.
L’équipe du cluster Quartier de la Création crée du lien entre les chercheurs, anime le réseau des entreprises créatives, accompagne des projets, encourage la collaboration et propose des locaux d’activités.
Angers/Paris Quartier de la Création
Pornic
Poitiers
La Rochelle
6 5
3
4
2
1
Un projet urbain au cœur de la ville Domaine d’activité
1
L’École nationale supérieure d’architecture. Enseignement supérieur et recherche.
3 L’île Rouge. Conseil Régional de l'Ordre des Architectes et de la Maison Régionale de l'Architecture
Manny: Groupe Coupechoux Design Pres Unam Enseignement supérieur et recherche
4
Halle Alstom : École supérieure des Beaux-arts, Université de Nantes, pépinières d’entreprises… Enseignement supérieur, recherche, économie, culture scientifique et technique, espaces de création et de médiation, ateliers d’artistes, pépinières
Des outils pour les créatifs Un espace de documentation, un show-rom accueillant des expositions, un espace de travail partagé: voici ce que propose le cluster aux entrepreneurs créatifs.
Conférence, colloques, publications, workshops, concours… Le Quartier de la Création organise des événements pour favoriser les rencontres, les échanges et faire émerger des idées et des projets.
Les chiffres clés du cluster Quartier de la Création à l'horizon 2015
Un réseau européen
Les ateliers du Quartier de la Création
+ de 90 000 m2
Nantes fait partie du projet Ecia pour « The European Creative Industries Alliance ». Sous l’impulsion de l’Union européenne et le pilotage d’Amsterdam, les villes de Berlin, le duo finlandais Helsinki - Tampere, Milan, Barcelone et Nantes partagent, en effet, les perspectives de croissance économique qu’offrent les industries créatives.
Un cluster qui ne vit pas tout seul Le Quartier de la Création est un cluster, c’est-à-dire un réseau. Il relie entre eux différentes zones créatives de la métropole nantaise (Olivettes, Madeleine, Chantenay, Dervallières et le Breil)
d’activités, dont 3900 m2 au sein des Halles Alstom dédiés à la création et au développement d’entreprises en incubateur, pépinière ou hôtel d’entreprises.
+ de 4 000 étudiants, dont 1000 en masters et licences professionnelles + de 1000 emplois directs
et indirects sur l’Île de Nantes: entreprises et artistes du secteur des industries culturelles et créatives (design, médias, communication, arts de la scène, architecture, arts numériques...).
+ de 100 chercheurs
10
Karting. Hébergement d’entreprises créatives.
10
9
9
7
8
Esma. École de cinéma.
8 Les Machines de l’île et les Mondes Marins. Culture et tourisme
5
Le Pôle des Arts graphiques: école des métiers de l’imprimerie et lycée la Joliverie. Enseignement secondaire, professionnel et supérieur
La Fabrique. Laboratoire artistique.
6
7
Eurêka. Siège du cluster Quartier de la Création.
« Une concentration d’activités culturelles et créatives » donnent déjà une part belle aux activités culturelles et créatives. C’est aussi l’alliance de plusieurs villes européennes où ce même mouvement est perceptible, le réseau ECIA (The European Qu’est-ce que le Quartier Creative Industries Alliance), de la Création ? dont font partie Amsterdam, « Le Quartier de la Création, c’est Milan, Berlin, Barcelone, le duo une concentration d’activités Tampere-Helsinki et Nantes. » culturelles et créatives (arts du spectacle, vidéo, design, archi- Quel est l’enjeu principal tecture, édition, mode…), répar- du Cluster du Quartier ties sur une quinzaine d’hectares, de la Création ? comprenant l’Île de Nantes, « L’enjeu principal du Cluster mais aussi le cluster d’un réseau est de promouvoir les entreplus vaste intégrant les quar- prises culturelles et créatives tiers créatifs nantais : la butte pour qu’elles fertilisent les Sainte-Anne, le quartier des filières industrielles, dans une Olivettes, le centre historique logique de projets collaboratifs, de Nantes, le quartier du Breil et afin que la création contribue celui des Dervallières ; ainsi que au développement de notre terplusieurs villes en région qui ritoire, source d’initiatives, y
Trois questions à Jean-Luc Charles, directeur général de la Samoa, qui pilote le projet de Quartier de la Création.
crée des emplois et renforce sa capacité à innover. Figurer sur la carte européenne et s’enraciner comme ville créative est aussi notre ambition. » Un mot sur le bâtiment Karting qui accueille une cinquantaine d’entreprises créatives ?
Les halles Alstom vont être restaurées durant 21 mois dans une première phase. Une partie des locataires de la Halle et de nouveaux entrepreneurs se sont installés dans le Karting. Ils incarnent parfaitement la dynamique du Quartier de la Création. Les locaux aussi, qui sont innovants, en bois, peu coûteux. L’architecte JeanLouis Berthomieu les a conçus et l’agence Essentiel a conceptualisé ce prototype sous le nom de
Jean-Luc Charles
NOW : New Office Workshop. Ces bureaux permettent de décliner les surfaces entre 12 et 96 m2 en fonction des besoins des locataires. Cette modularité permet la mutualisation des espaces et l’évolution de la taille de l’entreprise à mesure de sa croissance économique. C’est cette nouvelle image du travail, plus souple et plus flexible, qui inspire aussi le design et les qualités de ces bureaux. » Propos recueillis par CF
Rencontre avec cinq entreprises culturelles et créatives Less is More construit le futur
Jean-Louis Berthomieu et Emmanuelle Beauchard
14 - Nantes Métropole - mars/avril 2012
Demain commence aujourd’hui. Jean-Louis Berthomieu, architecte, et Emmanuelle Beauchard, designer, en sont convaincus. Duo à la scène, couple à la ville, ils ont créé Less is More, une société d’ « ingénierie créative » (nominée aux Trophées Territoire Innovation Pays de la Loire 2011). Pour concevoir les bateaux, les maisons et les chaises du futur. Leur dernier-né : « NOW » ou « New Office Workshop », un bureau minimaliste tout en bois. Fini le superflu, vive l’essentiel ! Depuis janvier, douze modules « NOW », ancrés sous la halle de
l’ancien karting, au bout de l’Île de Nantes, accueillent de jeunes entreprises culturelles et créatives. « L’argent n’a pas d’idées, mais les idées font de l’argent ! Une entreprise créative, c’est une entreprise qui ouvre les yeux sur le monde. Elle anticipe, rassemble des talents et des compétences et fabrique des projets », explique Jean-Louis Berthomieu, installé lui aussi au Karting, avec toute son équipe de BBM (cabinet d’architectes associés Berthomieu, Bissery et Mainguy) et celle, complémentaire, de Less is More. CF www.lessismore-nantes.fr
Les Ateliers du Quartier de la création, c’est du 7 au 10 mars ! Un événement annuel avec au menu : conférences, débats, workshops experts, workshops amateurs, itinérances insolites… Créatifs actuels et futurs, c’est votre rendez-vous ! Programme complet et inscriptions en ligne www.creationduquartier.com DOSSIER NANTES MÉTROPOLE CRÉATIVE
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Les Films du Balibari tournent bien
Mandala Games joue gagnant
Estelle Robin You, Emmanuelle Jacq et leurs quatre autres associés vivent à Balibari. C’est où ? C’est à Nantes, où est basée leur société de production de films documentaires de création. C’est aussi en France et dans le monde entier, là où on peut voir leurs films. Principalement sur des chaînes de télévision, telles que France 3 Régions, ZDF (Allemagne) ou SVT (Suède). Les films documentaires voyagent ! Tandis que les Films du Balibari « réseautent » et multiplient depuis treize ans leurs contacts avec des réalisateurs, des financeurs, des responsables de festivals…etc. « Chaque film est une entreprise en elle-même. Nous produisons trois à cinq films par an et nous prenons plusieurs chemins pour les financer. Tout dépend de notre réseau, raconte Estelle Robin You, « avec le cluster du Quartier de la Création, nous connaitrons mieux le tissu local. » À ne pas manquer au printemps sur Télénantes, Village without women de Srdjan Sarenac (Bosnie), et sur le Net, le génial web-documentaire Des Jouets Un Sorin.
Nadya Jahan est une femme de challenge. Elle a créé sa start-up, Mandala Games, un vendredi 13, il y a un an et demi. Partie à la conquête du web, c’est aujourd’hui une société qui produit de A à Z des jeux vidéo pour les réseaux sociaux, tels Facebook et Games Passport, et qui grandit très vite. Constituée d’une équipe de dix personnes - graphistes, illustrateurs, développeurs informatique - Mandala Games s’est installée dans la pépinière d’entreprises Nantes Créatic, au Nord-Est de Nantes. « Le cluster du Quartier de la Création n’a pas de frontières. Il nous permettra d’étendre notre réseau, d’échanger avec d’autres chefs d’entreprises créatives qui ont des besoins similaires aux nôtres. Cela stimulera aussi la créativité de mon équipe ! » déclare Nadya Jahan. D’autant plus que Mandala Games a placé la barre très haut ! Divinitiz, son premier jeu d’aventure, fait déjà l’unanimité auprès de 350 000 joueurs (dont 50 % sont américains). Les objectifs en 2012 : sortir trois jeux, viser le marché du mobile, et être encore plus connecté. CF
Cécile Faver
www.balibari.com
Spirou Factory offre une nouvelle vie à Spirou
Spirou, le célèbre petit groom aux aventures trépidantes, n’en revient pas. Il est devenu nantais grâce à son nouveau « père », Yoann Chivard, auteur de bandes dessinées. Après un one-shot mémorable avec Fabien Vehlmann (pour le scénario) en 2006, « Une aventure de Spirou et Fantasio par… », une série lancée par les éditions Dupuis. « Spirou est un personnage malléable, malgré ses 75 ans. Je connais par cœur l’œuvre de Franquin, j’ai été élevé à ça ! » lance Yoann Chivard, qui n’a pas oublié le goût de la « rebellitude ». Pourquoi un auteur devraitil vivre dans sa tour d’ivoire ? Aujourd’hui, Spirou Factory vient de naître, en même temps que le Karting, et Yoann a du boulot sur la planche, sans avoir d’heures de bureau. Un album par an, des premières de couverture, des posters, des illustrations, des histoires courtes… Spirou est omniprésent, y compris sur des mugs, des sacs ou des agendas, et Yoann s’adonne aux joies de l’hyperactivité. À guetter en septembre, seulement dans les bonnes librairies : Dans les griffes de la Viper (éd. Dupuis), signé Yoann. Cécile Faver www.mysteryo.com
www.mandalagames.com
Agile Garden cultive des graines informatiques
Les trois garçons d’Agile Garden - Grégoire Robin, Pierrick Thibault et Patrice Boisieau - ont le vent en poupe. Ils se sont installés au Karting avec Agile Garden, leur jeune société de conseils et d’accompagnement en gestion de projets, et une fabuleuse boîte à outils : la méthode Agile. Qu’es aco ? Une méthode de gestion de projets, notamment de développement informatique, qui permet de concevoir des logiciels « sur mesure » en impliquant au maximum l’entreprise cliente. « On appréhende les projets informatiques comme le jardinage. On sème des graines d’agilité et on colle aux besoins et à la réalité de l’entreprise avec laquelle on travaille pour qu’elle se développe bien. On s’adapte ! » raconte Grégoire Robin. Agile Garden est la première société agile à Nantes. Sa cible de prospection: les directions de service informatique et les entreprises qui produisent des logiciels. Ses premiers clients s’appellent Orange (Paris), Pages Jaunes (Rennes) et, à Nantes, le groupe Sigma (édition de logiciels, conseils, intégration, infogérance) et CBP (courtage en assurances). CF www.agilegarden.fr
Nantes Métropole - mars/avril 2012 - 15
Nantes Métropole Talents
Comment réduire sa facture carbone… Dans un contexte où les entreprises sont poussées à être plus vertueuses en matière d’impact environnemental, Elogia, entreprise herblinoise, propose aux collectivités et aux dirigeants d’évaluer leurs bilans carbone et thermique, et leur propose des solutions pour les améliorer. « La particularité d’Elogia, c’est que nous sommes des thermiciens ayant la capacité de mener un audit énergétique et de faire des calculs thermiques, et nous avons aussi le savoir-faire dans la conduite du changement dans le domaine du développement durable, en proposant le Bilan carbone », explique JeanPhilippe de Alzua, directeur d’Elogia. Partenaire référencé auprès de l’Ademe, cette entreprise travaille à 40 % pour les collectivités publiques et à 60 % pour les entreprises privées.
« Notre conviction, c’est la performance globale énergétique, souligne Jean-Philippe de Alzua. Ce qui suppose la performance économique, environnementale, sociale et sociétale. » Et quand une entreprise veut connaître
Le bilan carbone prend tout en compte son impact sur l’environnement mais aussi comment être plus vertueuse, elle se tourne vers l’Ademe, qui la renvoie sur Elogia. « Le Bilan carbone prend tout en
compte, précise Jean-Philippe de Alzua. Les fonctionnements et usages de l’entreprise, ses exports et déplacements, mais il tient également compte de la fin de vie des produits, des déplacements des salariés du travail au domicile… » Le Bilan carbone permet de voir quel domaine est énergivore, et donc source de potentielles économies d’énergie et de CO2. « Après, souligne encore JeanPhilippe, il faut que les salariés adhèrent au changement et l’intègrent. Un plan d’actions avec plusieurs solutions est ensuite
proposé avec les outils pour le mettre en place, et l’évaluation des possibles économies. Au final, les salariés se mettent aussi dans une dynamique de progression. » Ainsi, par exemple, l’association chapelaine ECE (Entreprises de la Chapelle-sur-Erdre) s’est tournée vers l’Ademe pour faire
Calepino, l’ancien au goût de renouveau devant son ordinateur pour créer des sites web, il a souhaité « se recentrer sur l’essentiel ». Partant de ses souvenirs, de l’image de son père, menuisier, griffonnant sur un calepin « publicitaire, de couleur indéfinissable, brute », il a imaginé un produit « populaire ». « Je voulais faire un objet du quotidien, pas un objet d’exception ». Le carton de Il est petit. Se glisse dans la poche. la couverture vient de la Creuse et Il est pratique. Sobre. C’est un « est à 100 % recyclé ». Il porte petit calepin. Un Calepino. Son l’écolabel Ange-Bleu, qui impose créateur, Fabrice Richard, a de n’utiliser aucune substance 35 ans. Après un parcours pro- dangereuse. Le papier, dont la fessionnel qui l’a d’abord mené pâte est blanchie sans chlore, est au Danemark, puis à l’entreprise issu de forêts durablement gérées. Quo Vadis – qui fait des agendas Quant à l’encre, elle est végétale. – de Carquefou, et enfin à Nantes, Un produit très « développement
Fabrice Richard, nantais, vient de créer de petits carnets sous la marque Calepino. Réalisés en matériaux recyclés et provenant de Nantes ou de France, ces produits se veulent simples et pratiques avant d’être « développement durable ».
Fabrice Richard a lancé ses petits carnets sous le nom de Calepino.
16 - Nantes Métropole - mars/avril 2012
Nantes Métropole Talents
Transformer l’énergie des vagues Vent, courant, vague… L’océan est une source d’énergie inépuisable. Les chercheurs plongent dedans pour y trouver des idées pour notre avenir énergétique.
Jean-Philippe de Alzua est spécialisé dans le bilan carbone des entreprises.
un audit énergétique collectif, afin de voir comment mettre en place des actions pour réduire sa consommation d’énergie et son impact sur l’environnement. Soutenu par Nantes Métropole, la CCI et l’Ademe, le dossier est aujourd’hui une sorte de mètre étalon pour pousser les autres
durable », en somme. « Je ne le revendique pas comme ça parce que cette notion me paraissait normale, évidente », assure Fabrice, qui se déplace essentiellement à vélo. Un an et demi de réflexion aura été nécessaire
entreprises à s’engager dans cette démarche. « Nous voulons être très pragmatiques. On regarde ce qui est réalisable économiquement et techniquement pour que notre client puisse réduire son impact environnemental, sa facture énergétique et améliorer son confort. » GL
coup de visites dès le lancement, qui ont permis d’établir plein de contacts. » Bilan : 80 % des ventes se font déjà via le Net et la majorité d’entre elles se font à l’étranger ! Fabrice Richard a aussi voulu associer à ses carnets l’indémodable crayon papier, jaune avec sa gomme rose, et le Bic rétractable Un calepin 100 % recyclé noir, né en 1956. Tous comme les pour lancer le concept et le site. carnets réalisés en France, ces L’objet fini et sa vente ont démarré deux objets du passé sont conçus en novembre 2011. Sur des cha- l’un à Lay (Loire), l’autre à Paris, peaux de roue… Deux mois à « ce qui permet de limiter le coût peine après le lancement, plus de des transports liés à la fabrica5 000 carnets étaient vendus et tion », assure le Nantais. L’avenir des dizaines de commandes pas- verra l’arrivée du taille-crayon en sées. « Mon site a été sélectionné laiton, et d’une gamme de carnets dans plusieurs pays, pour son élargie, des agendas astucieux, design et, du coup, j’ai eu beau- des calendriers… Gwenaëll Lyvinec
Nom de code : SEM-REV ou, si vous préférez, Site d’expérimentation en mer pour la récupération de l’énergie des vagues. Cette ferme expérimentale à la pointe de l’innovation, unique en France, est située au large du Croisic. « On y mesure la houle, les courants, le vent, pour y accueillir quatre prototypes “ grandeur nature ” de récupération d’énergie marine », explique Bertrand Alessandrini, qui pilote le projet SEM-REV (dans le cadre du projet État-Région 2007-2013). À partir de l’automne 2012, ce site expérimental devrait être opérationnel. À terre, un petit centre de recherche et de développement, relié par un long câble à la plate-forme, accueillera une équipe de chercheurs et de techniciens, ainsi que tous les équipements qui permettent de contrôler le système merterre, comme une grande prise électrique marine. En mer, « S3 », le projet de centrale houlomotrice, encore confidentiel, de SBM Offshore (Monaco) et les prototypes d’éoliennes flottantes (issues du « mariage » entre DCNS et Nass &Wind) à partir de mars 2013 seront testés au large avant d’être commercialisés. Bertrand Alessandrini est chercheur au sein du laboratoire de recherche en hydrodynamique, énergétique et environnement atmosphérique (LHEEA) de l’École centrale de Nantes. Mais aujourd’hui les scientifiques n’avancent pas seuls. « Depuis les années 80, les contrats industriels, c’est vital ! affirme-t-il. Nous sommes membres d’Atlanpole Blue Cluster (un incubateur d’entreprises innovantes du monde de la mer). À l’occasion de BioMarine 2011, le forum mondial des ressources marines, nous avons rencontré des industriels qui travaillent autour des énergies marines, des financeurs et des développeurs de sites d’expérimentation venant des Pays-Bas, de Grande-Bretagne et du Portugal. » Les énergies marines, un marché tout juste émergent dans le monde et un pari sur l’avenir ! Cécile Faver
Bertrand Alessandrini est chercheur dans les énergies marines.
Nantes Métropole - mars/avril 2012 - 17
Métropole avec vous Ma ville demain
« Ma Ville demain » côté caméra À quoi ressemblera la métropole nantaise en 2030 ? C’est la question centrale du projet « Ma Ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030 » mené par l’Auran (Agence d’urbanisme de la région nantaise). Pour éclairer notre avenir, une vingtaine d’élèves de SciencesCom ont réalisé neuf courts-métrages qui apportent un regard concret sur notre avenir
S
e projeter dans l’avenir, imaginer la vie dans 20 ans, c’est un peu comme parcourir un champ gigantesque de terre nue à la recherche des premiers germes qui annonceront un jour une belle récolte. Partout autour de nous, les germes du futur de notre économie, de notre travail, de notre santé, de notre culture, de nos liens avec les autres sont en éveil, mais il est bien difficile de les déceler parmi tout ce qui fait notre vaste quotidien. Le projet « Ma Ville demain, inventons la métropole nantaise de 2030 » pose les enjeux de demain pour notre territoire sous la forme de neuf questions ayant trait à l’économie, l’urbanisme, l’environnement, le lien social, etc. Tout récemment, vingt étudiants en master 1 Média à SciencesCom ont tenté de les rendre plus parlantes pour le grand public en partant à la recherche d’initiatives nouvelles, émergentes, qui pourraient se développer dans le futur. « L’idée était d’illustrer chacune des questions par un problème et un angle très concrets dans
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neuf courts-métrages, explique Eric Warin, responsable de la filière médias à SciencesCom et président de la société qui porte Télénantes. Chaque groupe a pris le parti de mettre en scène la question par une initiative particulière plutôt que d’avoir une approche trop générale. » À la question des enjeux climatiques et énergétiques (jusqu’où produire et consommer localement), les étudiants ont pris en exemple un jardin potager collectif au milieu d’immeubles, ou encore des plantations individuelles germant dans des matériaux recyclés. Autre exemple : sur l’interrogation « vivre sa ville : en collectif ou en solo », les étudiants proposent d’observer le coworking, un espace partagé telle la Cantine numérique à Nantes où l’on peut travailler et échanger sans être au bureau ou à la maison…
de 2 minutes 30 chacun vont en effet être diffusés. D’abord sur Télénantes, dont SciencesCom est partenaire, puis sur le site de « Ma Ville demain ». « Ce traitement pourra aussi permettre d’introduire un débat public, souligne de nouveau Eric Warin, ou encore de conserver une trace Faire découvrir d’autres du projet. Ce type de reportages réalités de la ville peut aider à la compréhension du projet “ Ma ville demain ” par les Les jeunes avaient également un habitants. » Gwenaëll Lyvinec gros enjeu derrière la réalisation En savoir plus : de ces courts-métrages. Ces films www.mavilledemain.fr de la production audiovisuelle et faire découvrir aux étudiants d’autres réalités de la ville. « Je me suis rendu compte qu’il y avait un énorme pôle d’entrepreneurs dans le numérique à Nantes, explique Mathilde. »
« J’ai adoré ce travail »
Enthousiastes, les élèves l’ont été. « Déroutés aussi », se souvient Eric Warin. « Ce n’était pas un travail très évident au départ, raconte Florian, étudiant en master, car cela reste de la prospective. Mais imaginer la ville dans 20 ans, essayer de se projeter, c’est quelque chose de vraiment intéressant. » Mathilde a elle travaillé sur l’open data, des données numériques mises à la disposition par les collectivités locales. Elle confie à son tour avoir « adoré ce travail ». Entre la réflexion nécessaire et la phase concrète, « c’était assez grisant, ajoute-t-elle. Nous avions été bien formés au reportage, et sur place, les gens étaient contents de nous parler ». Cet exercice, réalisé dans les conditions du réel, a également servi de « fil rouge » pour aborder les métiers
Éric Warin.
Métropole avec vous Ma ville demain
Quelle culture, quels médias à Nantes en 2030 ? Le magazine participatif Fragil invite les habitants de la métropole à débattre.
D
epuis 10 ans, Fragil invite les jeunes de la métropole nantaise à prendre part aux débats de société et à décrypter la vie culturelle du territoire. « Un média associatif dans le pur style Do it yourself, porté par des valeurs de citoyenneté et d’éducation populaire », résume Pascal Couffin, président de l’association Fragil. Publié sur Internet et sous forme de « gazettes » papier, le magazine fonctionne de manière contributive. Vous ne connaissez rien aux techniques journalistiques mais vous souhaitez défendre un point de vue ou défricher un sujet ? Pas de problème : l’équipe de Fragil forme et accompagne ses contributeurs, une soixantaine de bénévoles, rédacteurs, photographes, graphistes… La moitié se retrouve tous les 15 jours en réunion de rédaction,
à la Fabrique des Dervallières. « Ce soir-là, ça fuse ! Fragil est un média participatif, au sens où chacun pense et développe collectivement le projet éditorial », poursuit Pascal Couffin. L’expertise de l’association est reconnue : en partenariat avec la Ville de Nantes et les Francas1, Fragil se développe sur de nouveaux quartiers : Bellevue, Malakoff, Clos Thoreau. Le projet : former des animateurs et permettre à encore davantage de jeunes de s’emparer des questions des médias. Pour reprendre la formule de Romain Ledroit, rédacteur en chef : « Faire circuler l’information comme on prend le bus ! » Depuis plusieurs mois, Fragil se projette en 2030 autour de deux questions : quelle culture dans la métropole nantaise, quels médias dans les quartiers populaires ? L’initiative a retenu l’attention de l’Auran (Agence d’urbanisme de la région nantaise), pilote de la démarche « Ma Ville demain, inventons la métropole nantaise en 2030 ». Elle a soutenu l’organisation de deux débats à la Bakason, haut lieu de
Julianne Coignard : « J’ai rejoint Fragil récemment. Je peux enfin m’investir dans une association après avoir dû travailler pour financer mes études. J’ai réalisé des interviews des responsables du TNT, du Lieu unique et d’Angers Nantes Opéra autour de leur vision de la culture. Trois structures différentes dont les directeurs partagent une démarche commune, citoyenne et ouverte. J’apprécie beaucoup l’émulation et l’entraide au sein de l’équipe Fragil. Cela m’a bien aidée pour ces premiers pas journalistiques. » 1. Les Francas sont une Fédération nationale laïque de structures et d’activités dont la vocation est éducative, sociale et culturelle.
Franck Tomps
Fragil, un solide goût du débat
Pascal Couffin.
la découverte et de l’émergence à Rezé. Plus de 300 personnes ont participé à ces deux « Ateliers du débat démocratique », en janvier et février. Préalablement, Fragil avait publié une vingtaine de sujets sur chacun des deux thèmes et tiré deux gazettes spéciales. Lors des débats, les contributeurs ont présenté leurs investigations, confrontant leur
point de vue avec des acteurs de la culture ou des médias de la métropole. « Nous inversons le modèle de débat : ici, ce sont les citoyens qui s’emparent d’une question et qui se confrontent aux experts, avec leurs propres mots, un autre regard, un discours différent », savoure Pascal Couffin. EB En savoir plus : www.fragil.org
Georgina Belin : « J’ai quitté Toulouse pour m’installer à Nantes, attirée par son aura culturelle. Grâce à Fragil, j’ai découvert l’éducation populaire. Cela m’a ouvert tout un univers et même une nouvelle orientation professionnelle. Au départ, je voulais écrire sur l’art ; finalement j’enquête sur l’urbanisme, le territoire, en lien avec la culture. Je me suis particulièrement intéressée à Atlantis en allant à rebours du cliché que la culture serait totalement absente de cette immense zone commerciale. »
Nantes Métropole - mars/avril 2012 - 19
Communauté urbaine
Un nouveau pôle dans le Sud-Loire Né de la fusion des deux pôles de proximité du Sud-Est de l’agglomération, le pôle « Loire Sèvre et Vignoble » poursuit la mission de relais technique de Nantes Métropole auprès des habitants et des élus de cinq communes et d’un quartier nantais. Sèvre et Vignoble. Parmi les grands chantiers qui vont occuper le nouveau pôle en 2012, citons la ligne de Chronobus Les Sorinières-Rezé, l’aménagement des abords nautiques à BasseGoulaine ou encore celui de la place du muguet nantais, au sein du quartier du Clos Toreau, à Nantes. Isabelle Corbé.
Des données et des chiffres
Depuis octobre 2011, les agents du siège du nouveau pôle de proximité, localisé à Vertou, ont pris leurs marques dans les 1200 m2 de locaux flambant neufs, répartis sur deux niveaux. Certains agents ont quitté l’ancien Pôle Loire et Sèvre, situé à Pirmil, à Rezé, d’autres se sont juste déplacés sur Vertou, abandonnant les locaux du Pôle Vignoble. « Les deux anciens pôles correspondaient à deux territoires ayant une continuité forte », rappelle Fabrice Roussel, vice-président de Nantes Métropole en charge de la proximité, des relations avec les usagers
et du dialogue citoyen. D’où, après réflexion, ce projet de regrouper les deux pôles et d’élargir le périmètre d’action du pôle créé. D’ores et déjà, selon les premières données, le nouveau pôle a retrouvé le même taux de réactivité vis-à-vis des usagers. Chaque année, environ 20 000 appels téléphoniques sont traités et 3000 réclamations sont enregistrées qui, à 80 %, sont réglées dans les 15 jours. « Dans 80 % des requêtes, quatre grandes thématiques reviennent : la propreté, l’éclairage public, la voierie, les déchets », constate Benoît Eveillé, directeur du pôle Loire
Regroupant les communes de Vertou, Basse-Goulaine, Saint-Sébastien-surLoire, Les Sorinières, Rezé et le quartier Nantes-Sud, le nouveau pôle couvre un territoire de 9500 hectares (18 % du territoire de Nantes Métropole). Il concerne 109 300 habitants (19 % de la population de Nantes Métropole) et environ 6 000 entreprises ou structures publiques. Cent trente-cinq agents se répartissent sur quatre lieux : le siège à Vertou, les trois centres techniques provisoires (Rezé, Vertou et Saint-Sébastien-surLoire), appelés à être remplacés par deux nouveaux centres : fin 2013, à Rezé (Blordière), en 2014 sur Vertou (La Plée).
Les pôles de proximité, mode d’emploi Qu’est-ce qu’un pôle de proximité? Depuis 2001, afin d’être plus proche et à l’écoute des 595 000 habitants répartis sur ses 24 communes, Nantes Métropole a fait le choix de créer des pôles de proximité. Ils sont en lien direct avec les usagers et les élus municipaux et exercent les compétences communautaires. Combien de pôles ? Au nombre de 7, ils sont répartis sur l’ensemble du territoire métropolitain : Erdre et Loire, Erdre et Cens, NantesOuest, Nantes-Loire, Loire Chézine, Sud-Ouest, Loire, Sèvre et Vignoble. Incluant plusieurs communes et/ou un
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(des) quartiers nantais, chacun des pôles concerne de 45 000 à 110 000 habitants. Quelles en sont les compétences? Ce sont les compétences de proximité. Elles concernent plusieurs secteurs : > espace public (conception et réalisation de projets d’aménagement, entretien, maintenance, sécurisation et nettoiement) > assainissement (réalisation des réseaux secondaires) > développement économique (traitement des demandes des entreprises implantées sur le territoire, commercialisation des
zones d’activités, suivi des disponibilités foncières et immobilières...) > urbanisme (modification des PLU, droit des sols...) Comment ça fonctionne? En semaine, chaque pôle est ouvert au public, qui peut s’y déplacer pour obtenir un renseignement ou déposer une requête. L’usager peut également effectuer sa démarche par téléphone. Par ailleurs, chaque pôle est doté d’une commission locale, composée des maires et des élus municipaux concernés, du directeur et des agents du pôle. Cette commission se réunit régulièrement.
7 pôles de proximité pour vous faciliter la ville ! Les pôles de proximité ? Des services de la métropole au plus près des habitants.
Comment fonctionnent-ils ? Les compétences des pôles • Espace public: conception et réalisation des projets d’aménagement; entretien, maintenance, sécurisation et nettoiement. • Assainissement : réalisation des réseaux secondaires. •Développement économique : traitement des demandes des entreprises implantées sur le territoire, commercialisation des zones d’activités et suivi des disponibilités foncières et immobilières. • Urbanisme : modifications des Plans locaux d’urbanisme (PLU) et droit des sols.
Comment se répartissent les pôles de proximité sur l’agglomération nantaise? Mauvessur-Loire La-Chapellesur-Erdre Sautron Pôle Erdre et Cens Orvault, La Chapellesur-Erdre, Sautron, Nantes quartiers Nord 37, bd Einstein 44300 Nantes Tél. : 02 51 83 65 00 Fax : 02 51 83 65 49
Erdre et Loire
Orvault
Erdre et Cens Couëron
Carquefou
Saint-Herblain
Loire-Chézine
Thouarésur-Loire
Sainte-Luce -sur-Loire
Nantes- NantesOuest Loire
BasseNantes Goulaine Saint-JeanIndre de-Boiseau Saint-Sébastien -sur-Loire La Montagne Loire, Sèvre et Vignoble Bouguenais Brains Sud-Ouest Vertou Rezé Bouaye Saint-LégerLes Sorinières Saint-Aignanles-Vignes de-Grand-Lieu
Le Pellerin
Pôle Loire-Chézine Couëron, Indre, Saint-Herblain 6, rue Virginia Woolf 44800 Saint-Herblain Tél. : 02 28 03 41 50 Fax : 02 28 03 41 99
Pôle Sud-Ouest Bouaye, Bouguenais, Brains, Le Pellerin, La Montagne, Saint-Jean-de-Boisseau, Saint-Aignan-de-Grand-Lieu, Saint-Léger-les-Vignes 2, rue Galilée 44340 Bouguenais Tél. : 02 28 00 16 00 Fax : 02 28 00 16 49
Pôle Nantes-Ouest Bellevue, Chantenay, Sainte-Anne, Dervallières, Zola, Hauts-Pavés, Saint-Félix, Breil, Barberie La Maison des services publics Place de la Liberté 44 100 Nantes Tél. : 02 28 03 47 00 Fax : 02 28 03 47 49
Les adresses des pôles de proximité Pôle Erdre et Loire Thouaré-sur-Loire, Sainte-Luce-sur-Loire, Nantes : quartiers Bottière-Doulon-Erdre, Mauves-sur-Loire, Carquefou 2-4, rue Edouard Nignon 44300 Nantes Tél. : 02 28 20 22 00 Fax : 02 28 20 22 49 Pôle Nantes-Loire Centre ville, Malakoff, Saint-Donatien, Île-de-Nantes 14 Rue Mail Pablo Picasso 44000 Nantes Tél. : 02 51 86 54 00 Fax : 02 51 86 54 49 Pôle Loire, Sèvre et Vignoble Rezé, Saint-Sébastien-sur-Loire, Nantes: quartier sud 6 rue Marie Curie 44120 Vertou Tél. : 02 72 01 26 00 Fax : 02 72 01 26 02 Basse-Goulaine, Les Sorinières, Vertou 37, rue Charles Chollet 44120 Vertou Tél. : 02 28 21 92 00 Fax : 02 28 21 92 49
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Communauté urbaine
Le pôle d’échange nord-est de la Haluchère avance à grands pas La future station de la Haluchère prend forme au Nord-Est de la métropole, avec une nouvelle étape : l’extension de la Ligne 1 de tramway. En décembre, d’impressionnants travaux ont jalonné ce vaste chantier qui s’achèvera à la rentrée 2012. longement jusqu’à Ranzay avec un pôle d’échange à la Babinière, une station de tram et un parcrelais au Ranzay, le raccordement Ouest-Est de l’élargissement du pont de la Jonelière et la réalisation des travaux préparatoires au prolongement ultérieur du tram entre Ranzay et Babinière. » Cette première phase s’achèvera en novembre 2012. Des panneaux photovoltaïques.
Des plaques de 22 t de béton ont permis de préparer la voie pour le futur Tram-train.
H
uit plaques de béton de 22 tonnes attendaient d’être posées dans une tranchée, à cent mètres de la future station de tram et tram-train de la Haluchère. Une équipe d’ouvriers hollandais s’affairaient dans le froid de décembre pour réaliser une pose parfaite des dalles, puis couler la « colle » à béton et poser les rails. Pour cette étape qui consiste à prolonger la ligne 1 jusqu’à la future station de la Haluchère, une voie de passage a été installée afin de ne pas imposer de déviation aux automobilistes entre la route de Paris et le boulevard JulesVerne. Une station provisoire menant aux bus relais a également été créée jusqu’à la fin des travaux prévue pour la rentrée 2012, et ce afin de ne pas perturber les milliers de passagers quotidiens (on dénombre 17 000 passages par jour) sur le site. « La volonté des
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élus est que l’on continue à assurer l’intermodalité à la Haluchère pendant les travaux », précise Brice Gallais, chargé de mission à Nantes Métropole.
une première en france À cet impressionnant chantier s’est ajoutée la soudure de la traversée oblique de la Haluchère, qui permettra aux tramways (220 par jour) et aux tram-trains (60 par jour) de se croiser. « C’est une première en France que deux lignes commerciales gérées par deux exploitants différents se croisent, explique Jean-Marc Ayrault, président de Nantes Métropole, lors de la mise en œuvre de cette soudure. Nous sommes à une étape importante du développement du réseau de transport de Nantes Métropole. Le chantier se poursuivra en plusieurs étapes : pro-
La future station de la Haluchère, installée là où se trouvait un vaste parking, sera chapeautée d’un auvent de 100 m de long, qui supportera plus de 1 300 m2 de panneaux photovoltaïques. Ce sera le premier pôle d’échange urbain en France à avoir un tel toit. « C’est un ouvrage qui marque l’entrée de la ville et qui permettra un développement ultérieur du secteur », assure l’architecte du chantier, Stéphane Giffard, du cabinet nantais AUP. La station aura quatre quais pour accueillir les passagers du tram, du tram-train, mais aussi ceux des bus et des cars. Tous les bus venant du centre-ville resteront sur le pôle et ne traver-
seront plus la voie. « Le projet que l’on porte vise à améliorer l’intermodalité en accompagnement de l’arrivée du tram-train Nantes-Châteaubriant, poursuit Brice Gallais, et ce avec tous les modes de transports collectifs et les modes de déplacements doux, comme le vélo, puisqu’il y aura deux abris vélo de 50 places chacun ». La circulation sera plus simple, « apaisée ». Un parking relais de 120 places sera installé. « Nous affirmons de manière très forte l’intermodalité dans cette partie Est de la métropole qui était jusqu’alors un peu le parent pauvre de l’agglomération en matière de transports collectifs, insiste également Jean-François Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements et des transports. On va ainsi passer la fréquence des tramways à 3 mn à partir de la Haluchère. » Ce pôle d’échange multimodal se nommera d’ailleurs Haluchère-Batignolles, en référence aux anciennes usines de locomotives Batignolles, située non loin de là. Gwenaëll Lyvinec
« Avec l’extension de nos deux réseaux de chaleur, c’est plus de 50 % des logements sociaux de Nantes qui seront chauffés à l’énergie renouvelable en 2017. » Gilles Retière, vice-président de Nantes Métropole en charge de l’urbanisme et de l’Habitat.
Dans la chaleur des réseaux Les réseaux de chaleur sont des installations qui utilisent la chaleur produite à partir des déchets ou du bois pour chauffer des bâtiments, des habitations, des équipements. Depuis février, Nantes Métropole lance un plan d’extension de ses deux réseaux de chauffage urbain nantais, et se place ainsi dans le trio de tête hexagonal.
A
Une partie du quartier Bellevue est alimentée par le réseau de chaleur.
u rayon des énergies renouvelables, on sait peu que nos déchets et le bois peuvent servir à grande échelle pour chauffer des logements sociaux, une piscine, des écoles ou le CHU… Dans le cadre de son plan climat territorial et de sa politique publique de l’énergie, Nantes Métropole développe ses deux réseaux de chaleur, celui du quartier de Bellevue et celui de centre-Loire. Le premier, qui s’étend sur 10 km, fournit aujourd’hui en énergie 6 000 équivalents logements, soit 18 000 habitants. Des travaux vont permettre à ce réseau de s’étendre sur huit autres kilomètres et de fournir ainsi 7000 foyers supplémentaires. Un autre réseau de chaleur situé dans le quartier Beaulieu-Malakoff est également
en passe d’être fortement agrandi. Ce réseau « centre-Loire » dessert aujourd’hui 16 000 équivalents logements et s’étend sur 22 km de réseaux. « Son périmètre va être allongé à 85 km avec l’objectif de fournir plus de 41 000 logements d’ici à 2017, précise Pascale Chiron, vice-présidente de Nantes Métropole
Le troisième plus grand réseau de chaleur de france en charge de la maîtrise de l’énergie et du Plan Climat. Avec 103 km, Nantes sera alors le troisième plus grand réseau de chaleur de France. » Ce développement des réseaux de chauffage urbain fonctionnant avec des énergies renouvelables permet de faire une double économie. Une économie sur la facture : une baisse
moyenne de 15 % par rapport au prix du gaz pour les copropriétés qui se raccorderont. En outre, l’extension des réseaux est destinée à couvrir prioritairement les quartiers d’habitat social. En 2 017, près de 50 % des habitants des logements sociaux de la ville de Nantes bénéficieront de la modération durable de leur facture grâce au raccordement. Une économie de CO2 : le passage à un système de chauffage à énergies renouvelables permet de réduire ses émissions de CO2 de 60 000 tonnes par an, soit 8 % des objectifs du Plan Climat. Ce dernier vise à réduire de 30 % nos émissions de CO2 par habitant d’ici à 2020. Notons que les investissements nécessaires pour ces extensions ne seront portés ni par les fonds publics, ni par les habitants, mais par les entreprises à qui la collectivité a délégué le service. Gwenaëll Lyvinec
Trier et valoriser davantage nos déchets Le Centre de traitement et de valorisation des déchets de la Prairie de Mauves, à Nantes, sera bientôt renforcé. Objectif : étendre le système Tri’sac. Les déchets se trient et les déchets se brûlent. Dans le premier cas, on récupère des matières premières pour les recycler. Dans le second, on récupère de la chaleur que l’on utilise pour chauffer des bâtiments. Le Centre de traitement et de valorisation des déchets de la Prairie de Mauves fournit ainsi la chaleur au réseau Centre-Loire. En 2013, il va s’agrandir afin de permettre à un plus grand nombre d’habitants de bénéficier du système Tri’sac. Tri’sac est un mode de collecte des déchets innovant et inédit en France. Les sacs jaunes et bleus étant stockés dans un bac unique, il est adapté aux immeubles. Expérimenté
en 2007, Tri’sac concerne aujourd’hui, 135 000 Nantais. Avec l’agrandissement du centre, en 2013, les habitants du centreville de Nantes, de certains quartiers nantais (Chantenay, Bellevue, Breil, Bottière…), et d’autres centre-villes de l’agglomération (Saint-Herblain, Saint-Sébastien, Orvault
et Rezé) bénéficieront de cette collecte. «Au total, 193 000 habitants seront concernés, résume Michèle Gressus, Vice-présidente de Nantes Métropole en charge des déchets. Ce renforcement du centre de traitement permettra la généralisation de la collecte sélective en porte-à-porte en 2013.»
Nantes Métropole - mars/avril 2012 - 23
La Nouvelle Galerie des Machines de l’Île de Nantes Après une trêve hivernale bien méritée, Les Machines de l’Île ont rouvert leurs portes le 11 février dernier. Au programme de cette rentrée 2012 : une toute nouvelle Galerie des Machines. Après les Mondes Marins, place au monde végétal et à l’Arbre aux Hérons.
Avec ses branches métalliques recouvertes de mousse et de lichen, la maquette de l’Arbre aux Hérons est désormais plantée au centre de la Galerie. À ses côtés, trône un héron de 8 mètres d’envergure qui, à partir du mois d’avril, emportera quatre passagers sous ses ailes pour survoler la Galerie. Tout autour et suspendues en hauteur, une centaine de caisses de bois dans lesquelles s’épanouissent de nombreuses plantes, forment un décor totalement enchanteur. Un peu plus loin, de drôles de bêtes se cachent dans un environnement particulièrement luxuriant. Tapis dans les orchidées, les fougères arborescentes venues de NouvelleZélande, et autres plantes carnivores et tropicales, la Taupe foreuse, la Chenille arpenteuse, la Fourmi d’étude et les Membracides attendent les visiteurs de pied ferme… Petits et grands peuvent évidemment monter sur leur dos et manipuler leurs pattes et leurs antennes à l’envi.
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LIEU et HORAIRES : Boulevard Léon Bureau à Nantes. > Du mercredi au vendredi de 14 h à 17 h, > les samedis et dimanches de 14 h à 18 h, TARIFS : de 4,5 à 7 €. Gratuit pour les moins de 4 ans. Rens. : www.lesmachines-nantes.fr
Sortie(s) Au Pays des Sainte-Luce-sur-Loire. Pièce de théâtre mise en scène par Laurent Maindon, par le Théâtre du Rictus. Au pays des… ou la descente aux enfers d’un homme, cadre ordinaire d’un parc d’attractions. Sur scène, six comédiens racontent mois après mois le déclin programmé de cet homme. Le Théâtre du Rictus et l’auteur Sylvain Levay continuent d’interroger les affres de notre société au travers du prisme de la souffrance au travail. Loin de vous laisser indifférent, cette pièce vous entraînera dans un voyage glaçant et sans concession, un voyage au pays des…
Le 27 mars à 20 h 30 à Ligéria, rue de la Loire à Sainte-Luce-sur-Loire. Tarifs : de 8 à 13 €. Rens. : 02 40 68 16 39 ou www.sainte-luce-loire.com
Les rêveurs de Lucie Lom Saint-Sébastien-sur-Loire. Exposition – installation à découvrir sur les îles de Loire. Avec l’arrivée du printemps, les frênes se réveillent. De leurs troncs noueux sortent les rêveurs, ces hommes aux yeux fermés, vêtus de la couleur des songes. Imperturbables et énigmatiques dans la nuit tombante, ils semblent avoir suspendu leur marche. Les lueurs des lampestempête que quelques-uns tiennent à la main les révèlent dans la lumière ambiante. De quoi sont faits leurs songes, ici, sur les îles de Loire ? Qui sont ces rêveurs ? Que cherchent-ils ? Sortent-ils d’écorces, de terre, du fleuve ? Nul ne sait. Ainsi, les îles deviennent le théâtre des songes que nous prêtons à ces personnages hors du temps. Et leurs rêves ne les mènentils pas là-bas, vers cette vasque d’eau naturelle ? À sa surface, une silhouette féminine se dessine dans le reflet des nuages.
Du 10 au 18 mars sur les îles de Loire à Saint-Sébastien-sur-Loire. Accès libre et permanent. Rens. : 02 40 80 86 05 ou www.saintsebastien.fr
Grand Fanfarnaüm de l’Ouest Brains. Le 29 avril prochain, la ville de Brains accueille « Le Grand Fanfarnaüm de l’Ouest », les Rencontres interrégionales d’ensembles musicaux. Près de 25 formations musicales, batterie-fanfares, harmonies, bandas, ensembles de percussions, soit près de 1 000 musiciens, envahiront les rues de Brains et des communes voisines (Bouaye et La Montagne) le temps d’une journée d’échanges et de rencontres musicales. Le matin, les groupes présents seront évalués par un jury, non pas dans un esprit de compétition, mais plutôt dans une volonté de progression. Ensuite, dès le début d’après-midi, les différents orchestres investiront les rues de Brains pour un défilé haut en couleur et sympathique. Convivialité et bonne humeur assurées !
Le 29 avril à Brains. Entrée libre. Plus d’infos : www.mairie-brains.fr
Zazie et Max
Carquefou. Spectacle de marionnettes pour enfants à partir de 6 ans, par la Compagnie
36,37, etc. Zazie arrive dans la classe de Max. Avant elle, Max pensait que d’un côté il y avait les « avec » et de l’autre les « sans » zizi… Zazie est forte en foot, dessine des mammouths et monte aux arbres ! Ce qui ne manque pas d’intriguer Max qui va découvrir une nouvelle camarade. De situations cocasses en curiosités, le maximum d’idées reçues sur le machisme tombe une à une dans cette fable optimiste composée de trois tableaux pour comédiennes et marionnettes. Le 31 mars à 15 h 30 et 18 h 30 au Théâtre de la Fleuriaye, bd Ampère à Carquefou. Tarifs : de 6 à 8 €. Rens. : 02 28 22 24 24 ou www.carquefou.fr
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Sortie(s) La Belle Peinture est derrière nous
Nantes. Du 16 mars au 13 mai, le Lieu Unique accueille « La Belle Peinture est derrière nous », une exposition entièrement dédiée à la peinture française rassemblant 26 artistes et une soixantaine d’œuvres. Nés entre 1966 et 1985, les artistes présentés sont chacun dans des univers visuels très différents mais s’attachent tous à exprimer une violence récurrente. Une tension qui s’annonce omniprésente dans les œuvres de Stéphane Pencréac’h, cruelle chez Florence Obrecht, sensible chez Audrey Nervi, féerique chez Marlène Mocquet, etc. « La Belle Peinture est derrière nous » est l’occasion rare de découvrir le dynamisme d’une génération et la pluralité de ses préoccupations. Talentueux et représentatifs d’une « autre peinture », ces artistes nous proposent une vision tout sauf nostalgique.
Du 16 mars au 13 mai au Lieu Unique, quai Ferdinand Favre à Nantes. Entrée libre du mardi au samedi de 13 h à 19 h, et le dimanche de 15 h à 19 h. Rens. : 02 40 12 14 34 ou www.lelieuunique.com
Mère et Fils
La Chapelle-sur-Erdre. Pièce de théâtre de Joël Jouanneau, mise en scène par Hélène Gay et interprétée par le Théâtre du Reflet. Une mère et son fils, longtemps séparés, se retrouvent. Quelque chose dans leur passé commun a provoqué la rupture. Au cœur de la nuit, leur rencontre, à mi-chemin entre règlement de comptes et retrouvailles, est l’occasion d’un tête-à-tête aux allures de concert. Entre deux morceaux de musique, on ne se contente pas d’évoquer la guerre, on se la fait. On tue le passé comme le présent. Et puis la nuit prend fin, le jour se lève.
Le 27 avril à 20h30 à Capellia, chemin de la Roche Blanche à La Chapelle-sur-Erdre. Tarifs : de 9 à 15 €. Rens. : 02 40 72 97 58 ou www.capellia.fr
Diplomatie
Carquefou. Pièce de théâtre de Cyril Gely, mise en scène par Stephan Meldegg et interprétée par André Dussolier et Niels Arestrup. Une rencontre au sommet peut changer le cours de l’Histoire par une émouvante histoire. En 1944, alors que Paris est sur le point d’être détruite sur les ordres d’Hitler, le général Von Choltitz, gouverneur de la capitale, s’entretient à l’aube avec le diplomate suédois Nording. L’auteur, Cyril Gely, a savamment mêlé la fiction de cet entretien à la situation de l’époque, avec une grande subtilité. Niels Arestrup en général imposant et André Dussolier en fin humaniste se révèlent éblouissants dans cette pièce exceptionnelle, originale, et optimiste.
Du 13 au 17 mars à 20 h 45 au Théâtre de la Fleuriaye, boulevard Ampère à Carquefou. Tarifs : de 28 à 38 €. Rens. : 02 28 22 24 24 ou www.carquefou.fr
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On ne paie pas ! On ne paie pas ! Orvault. Pièce de théâtre de Dario Fo, mise en scène par Christophe Rouxel et interprétée par le Théâtre Icare. Si Molière avait vécu au XXIe siècle, il aurait pu écrire cette farce menée au rythme d’une course-poursuite entre les gendarmes, les policiers et les ménagères d’un quartier populaire qui ont mis à sac un supermarché et qui ne savent plus où cacher leur butin. Antonia, magnifique affabulatrice, multiplie les mensonges pour échapper à la maréchaussée et à la suspicion de son mari Giovanni. Margherita, son amie, complice malgré elle, se retrouve du jour au lendemain… enceinte de cinq mois, ce qui rend forcément perplexe son mari Luigi. Tel est le point de départ d’un enchaînement de situations invraisemblables que Dario Fo exploite jusqu’au délire. Son comique dévastateur dénonce efficacement les ravages d’une crise qui nous submerge tous. Licenciements abusifs, délocalisations, expulsions, précarité, tout y passe et tout passe dans un grand éclat de rire.
Le 3 avril à 20 h 30 à L’Odyssée, Bois Cesbron à Orvault. Tarifs : de 7 à 19 €. Rens. : 02 51 78 37 47 ou www.orvault.fr
Du sport pour toute la famille : courses à pied en pleine nature, randonnées pédestres, roller, spéléologie, cyclisme, ça vous tente ? Alors rendez-vous dimanche 25 mars, pour la manifestation Atlantisport-Environnement à Saint-Herblain. Inscription : www.atlantisport-environnement.fr et Téléphone : 02 28 03 11 38
MALTED MILK : un nouveau cru qui a la classe
Circa
Saint-Herblain. Focus sur le nouveau cirque australien avec la compagnie Circa. Circa est une pure folie de cirque. Sept artistes venus d’Australie composent une partition extravagante, d’une énergie brute. Le cirque, ici, joue sur le fil du rasoir. Sur une scène nue, sept corps s’envolent, s’entrechoquent, s’enlacent avec virtuosité et un goût du risque rarement atteint. Acrobates, trapézistes, danseurs, acteurs, cette troupe unique est d’une insolente jeunesse, créant un univers presque cosmique, un véritable ovni austral !
Le 12 avril à 20 h 30 à Onyx, place Océane - Atlantis à Saint-Herblain. Tarifs : de 8 à 25 €. Rens. : 02 28 25 25 00 ou www.onyx-culturel.org
Get Some est le nouvel opus du groupe nantais Malted Milk. On retrouve ici la touche délicieuse de la soul et du blues qui nous emporte bien loin des rives brumeuses de la Loire. On pense aux grands papys de la soul music, Al Green, James Brown, Donny Hathaway, et on pense surtout que l’on voyage. Première écoute, premières sensations chaudes, cuivrées, sexy, funky, pour ces dix morceaux rutilants comme une Cadillac des années 70 dans les rues de Chicago. Le groove est là aussi, puissant, avec des voix rondes et soyeuses comme un grand cru au sommet de sa maturité. On aime Malted Milk encore plus qu’avant parce que dans la grisaille du moment, on a besoin de chaleur et de bonnes pulsations.
Disponible le 6 mars 2012 Dixiefrog – Harmonia Mundi www.malted-milk.com
Adresses, numéros et sites utiles Nantes Métropole S AMU (urgence médicale) 15 02 40 99 48 48 Pompiers : 18 www.nantesmetropole.fr Police : 17 www.me-metropole-nantaise.org SOS Médecins : Infocirculation 02 40 50 30 30 Allô Enfance Maltraitée : 119 www.infocirculation.fr Sida Info Service : Allô Propreté
Tan 0 810 444 444
Prix d’un appel local.
www.tan.fr
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Nantes Métropole, 2 cours du Champ-de-Mars 44923 Nantes CEDEX 9. Directeur de la Publication : Jean-Marc Ayrault. Codirecteur de la publication : Mathieu Baradeau. Rédacteur en chef : David Pouilloux. Directeur artistique : Olivier Leprévost. Infographiste : Olivier Loyen. Photographe : Patrick Garçon. Journalistes : Carole Paquelet, Emmanuel Bouvet. Ont collaboré à ce numéro : Laurence Corgnet, Caroline Demaison, Édith Panigot, Emmanuelle Ramond, Sylvia Gillion, Nolwen Lijeour, Isabelle Corbé, Gwenaëll Lyvinec, Fabien Le Dantec, Cécile Faver. Diffusion : Adrexo - Virginie Barbault et Sophie Oliviero. Éditeur : Direction de la communication de Nantes Métropole. Infographie : Idé. Impression : Imaye Graphic, Label IMPRIM’VERT, Laval.
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Patrick Garçon
Esprit métropolitain dans la navale, le ferroviaire ou l’aérospatiale. À l’heure où il est souvent question de réindustrialiser la France, cet homme lutte également contre l’air du temps. « Il faut arrêter la morosité ! Nous avons des savoir-faire, des cœurs de métiers autour de la construction navale et l’aéronautique. Nous nous diversifions, pas à pas, pour mieux nous développer, nous innovons, et nous ne réussirons que si les entreprises travaillent pour les grands donneurs d’ordre et d’autres clients. Il faut garder un coup d’avance, et nous adapter ! » Le modèle Neopolia
Cet homme aux propos forts pilote Neopolia, le nouveau pôle industriel Atlantique. Un pôle unique en France, qui regroupe 160 petites et moyennes entreprises cumulant 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Ces entreprises sont enracinées dans la région, dont 44% dans la métropole nantaise. Leur credo : accompagner les « géants industriels » d’ici, tels STX et Airbus, et d’ailleurs, tels Alstom (France) et Bombardier (Canada) pour faire bloc face à la concurrence mondiale, décrocher des marchés internationaux et trouver d’autres sources de business. Ce qui fait
Pilote industriel Jean-Claude Pelleteur est le président de Neopolia, un réseau atypique qui fédère un vivier d’entreprises de la métropole et de la région. Sa stratégie: se souder pour conquérir de nouveaux marchés. Jean-Claude Pelleteur est le portrait de ce que les Américains appellent le self-made man, un homme qui s’est fait tout seul. Son horizon à lui, ce sont les Chantiers de l’Atlantique, un monde de bateaux et d’industriels. Ce Nazairien d’origine a
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commencé à y travailler à l’âge de quinze ans en tant qu’apprenti et y est devenu ingénieur à la force du poignet. Plus de quarante ans après, Jean-Claude Pelleteur est le grand patron de Neopolia, un réseau d’entreprises industrielles qui œuvrent
modèle : jouer collectif auprès des grands donneurs d’ordre que sont les États et les géants mondiaux de l’entreprise. Neopolia est constitué de quatre « clusters-piliers » ou filières industrielles spécialisées : navale, aéronautique, oil & gas, ferro-
viaire. Chacun est conduit par un pilote. L’efficacité prime ! « Notre destin est lié aux performances des PME sous-traitantes. Le développeur commercial fait connaître un appel d’offres à plusieurs entreprises adhérentes de Neopolia, quelle que soit leur taille. Les PME ont 72 heures pour y répondre, puis se mettent en marche ensemble. C’est la force motrice de Neopolia ! » explique JeanClaude Pelleteur. Porté par les vents
Quand l’union fait la force industrielle, Neopolia agit. Depuis avril 2011, son cinquième cluster dédié aux énergies marines renouvelables (EMR) - c’est-àdire les énergies générées par les vents côtiers, les marées, les vagues et les courants marins est en train de grandir à vitesse grand V ! Plus de 80 PME sont déjà impliquées, et on y parle beaucoup « éolien offshore ». Neopolia est sur le front, porté par les vents de l’océan Atlantique avec une longueur d’onde d’avance. « Neopolia vient de postuler pour être leader au niveau national de la structuration de la filière industrielle autour des EMR, » confie Jean-Claude Pelleteur, qui n’a pas oublié qu’il s’est lancé dans l’offshore dans les années 2000, alors qu’il était propriétaire du groupe financier SMC et de ses douze sociétés. Sans renier son cœur d’activité : la soustraitance. « On se bat pour les énergies de la mer parce que c’est pile poil ce qu’on sait faire. C’est un socle ! À l’horizon 2015, ce seront 2 000 à 3 000 emplois dans la région, ce n’est pas rien ! » Jean-Claude Pelleteur, « viscéralement attaché à sa région », récolte sans nostalgie les fruits de sa détermination, et continue de se battre pour l’avenir industriel de la région et de la métropole Nantes - SaintNazaire. Avec l’énergie qu’on lui connaît ! Cécile Faver