WWF Magazine 97 FR

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Magazine

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Édition d’été 2021

ANS D’ACTION POUR LA NATURE

ET L’HUMAIN Spécial anniversaire

N° 97 – JUIN JUILLET AOÛT 2021 – TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P309290


Dossier

ÉDITO

« La nature est la meilleure alliée que nous puissions avoir. »

Voilà 60 ans que le WWF, guidé par la science, se trouve au cœur des efforts mondiaux en faveur de la nature. Il a été le pionnier d’initiatives parmi les plus ambitieuses jamais prises en matière de conservation, comme la création de zones protégées de renommée mondiale ou la préservation d'espèces emblématiques.

© WE HAVE HEART

Nous avons plongé dans cette nouvelle décennie de façon chaotique. La crise sanitaire, talonnée par une vague de sécheresse l’été passé, nous avait déjà donné un aperçu des conséquences dramatiques de la destruction irraisonnée de la nature. Les inondations catastrophiques en Belgique et en Europe cet été sont une preuve supplémentaire particulièrement douloureuse qu’il est plus qu’urgent que nous redonnions à la nature la place qu’elle mérite. C’est pour cela que cette décennie est déterminante et marque un tournant, pour le WWF et pour le monde entier. Elle doit être celle du changement de cap, de la restauration de la nature et de l’innovation intrépide en matière de conservation et de changement climatique. C’est le moment de se rappeler que la nature est la meilleure alliée que nous puissions avoir. Le WWF a plus que jamais son rôle à jouer dans ces défis environnementaux, car le sens de notre mission n’a fait que s’amplifier au cours des dernières décennies. Les derniers mois de cette année seront marqués par plusieurs rendezvous politiques décisifs en matière de biodiversité et de climat, tels que le Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) et les conférences de l’ONU sur la biodiversité (COP 15) et sur le changement climatique (COP 26). Que ce soit lors des rendez-vous politiques, sur le terrain aux quatre coins du monde ou en soutien aux mouvements citoyens, le WWF continuera à se trouver en première ligne. Ensemble, nous devons continuer à inspirer et créer un monde plus juste, plus sain et plus durable, pour la conservation du monde naturel et le bien-être des gens en Belgique et partout dans le monde. Merci pour votre soutien.  Je vous souhaite une agréable lecture, Antoine Lebrun Directeur général du WWF-Belgique

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© ANZIHE NATURE RESERVE

6/ DOSSIER

De l’espoir pour les gorilles de montagne : à la rencontre des paisibles géants

SOMMAIRE 4 En bref 20 Kids 22 Merci

© JÜRGEN FREUND/ WWF

16/ SUR LE TERRAIN

© NATUREPL.COM/ANDY ROUSE/WWF

Le WWF a fêté ses 60 ans : voici un florilège de nos succès !

18/ FOCUS

Ce que nous savons – et surtout ce que nous ignorons – de l’exploitation minière des grands fonds

Vous avez une question, un commentaire, vous voulez faire part d'un changement d'adresse ou vous préférez recevoir la version numérique de ce magazine ? Appelez le 02 340 09 20 ou envoyez un message à supporters@wwf.be. COLOPHON : Le WWF Magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le logo et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Ioana Betieanu, Nicky Cremers, Céline De Caluwé, Delphine Delire, Thibault Ledecq, Rebecca Lévêque, Anse Mercken, Anka Stenten, Caroline Steygers, Marie Suleau, Nicolas Tubbs, Sarah Vanden Eede, Steven Van den Panhuyzen. • Coordination : Alison Avanzini, Wendy Schats. • Rédaction : Alison Avanzini, Catherine Renard, Wendy Schats. • Traduction : Martin Collette. • Design : www.inextremis.be. • Impression : imprimé de façon neutre en CO2 par zwartopwit.be sur du papier recyclé cyclus silk 90 gr. • Photo de couverture : (de haut vers le bas à gauche et de bas vers le haut à droite) © Jorge Garcia, © Chris James, © Vijay Nagarajan/WWF, © Global Warming Images/WWF, © Martin Harvey/WWF, © Anzihe Nature Reserve, © Paul Nicklen/National Geographic Creative/WWF, © Richard Edwards/WWF-UK, © César David Martinez/WWF. • E.R. : Antoine Lebrun, Bd E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles.

10.2019

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© SHUTTERSTOCK

EN BREF RECHERCHONS : DOSSIERS DE CANDIDATURE POUR LE FONDS POUR LA NATURE D’ICI Le « Fonds pour la nature d’ici » – créé par le WWFBelgique en collaboration avec Be Planet – a pour objectif de soutenir financièrement (2 500 à 5 000 €/ projet) des initiatives locales, à petite échelle, qui ont un impact positif sur la protection de la nature en Belgique. Les projets doivent avoir un lien avec un ou plusieurs des thèmes suivants : nature et biodiversité ; sécheresse et climat ; agriculture ; pollution. Peut-être faites-vous partie vous-même d’une association active localement ? Ou avez-vous des idées originales pour redonner vie à la nature dans votre région ou votre quartier ? Dans ce cas, pensez à introduire votre dossier pour le 24/09/2021 au plus tard !

© NICHOLAS DOHERTY/UNSPLASH

PROTECTION DE LA NATURE DANS LES PARCS ÉOLIENS OFFSHORE EN MER DU NORD La Belgian Offshore Platform (BOP, association des investisseurs et des propriétaires de parcs éoliens en mer du Nord belge) et 4Sea (coalition composée de Bond Beter Leefmilieu, Greenpeace Belgium, Natuurpunt et du WWF-Belgique) sont convaincus que le développement de l’énergie éolienne dans la partie belge de la mer du Nord peut et doit être un projet positif pour l’environnement et le climat, pour autant que les mesures nécessaires soient adoptées. La BOP et 4Sea font de la protection de la nature une priorité absolue dans la conception, la construction, l’exploitation et le démantèlement des parcs éoliens dans les nouvelles zones de développement offshore belges, partiellement situées dans des zones Natura 2000 protégées. La coalition vise donc à une protection maximale et un renforcement de la biodiversité en mer du Nord. La nature en mer du Nord peut alors devenir notre alliée dans la lutte contre l’érosion vertigineuse de la biodiversité et le changement climatique.

wwf.be/energie-eolienne-nature wwf.be/video-energie-eolienne-nature

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© SHUTTERSTOCK

© SHUTTERSTOCK

© SHUTTERSTOCK

Introduisez votre dossier sur fonds.wwf.be


Les conflits entre les humains et les animaux constituent l’une des principales menaces pour la survie de certaines espèces parmi les plus emblématiques sur Terre, avertit un rapport conjoint du WWF et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE/UNEP). Selon ce rapport, ces conflits sont autant un enjeu de développement et humanitaire qu’un problème de conservation de la nature. Ils pèsent sur des communautés qui sont mises en concurrence avec les animaux sauvages pour l’accès à l’eau et ils contribuent à une situation d’inégalité pour les populations qui cohabitent avec la faune sauvage et en tirent rarement un bénéfice : blessures, décès, pertes de biens et de moyens de subsistance mènent à l’insécurité financière et une mauvaise santé physique et mentale. Le rapport indique qu’il n’est pas possible de prévenir tous les conflits entre humains et animaux, mais que des approches intégrées et une bonne préparation peuvent réduire le nombre de ces conflits et conduire à une forme de cohabitation pacifique. De telles approches supposent un travail de prévention, de mitigation, de recherche et de suivi, soutenu par des politiques dynamiques et les communautés locales elles-mêmes.

updates.panda.org/human-wildlife-conflict-report

32 % de la surface terrestre sont des terres gérées par des peuples autochtones et des communautés locales. 91 % de ces terres sont dans un état jugé bon ou acceptable. C’est ce qui ressort du récent rapport intitulé « The State of the Indigenous Peoples’ and Local Communities’ lands and territories », réalisé par 30 expert·es d’organisations environnementales, dont le WWF, ainsi que des communautés autochtones et des organisations de défense des droits humains. L’analyse souligne l’importance de reconnaître et de respecter les droits, les méthodes de gestion et les efforts de préservation des peuples autochtones et des communautés locales en tant que gestionnaires de leurs terres. L’étude fournit aussi la preuve que les objectifs de biodiversité mondiaux seront inaccessibles sans ces acteurs. Il s’agit d’un élément que les décideurs du monde entier seraient bien inspirés de prendre en compte lorsqu’ils se réuniront cette année pour trouver des solutions en matière de développement durable (ODD 06-15/07), de conservation de la nature (IUCN, 3-11/09 ; CBD 1124/10) et de climat (UNFCCC, 1-12/11).

© CATHERINE RENARD/WWF-BELGIQUE

wwf.be/fr/iplc

BON DE RÉDUCTION - AQUASCOPE VIRELLES Envie de sortir de votre tanière ? On vous comprend ! Avec le WWF, profitez d’une visite à prix réduit de l’Aquascope Virelles ! Avec son plan d’eau d’environ 80 hectares, l’Aquascope Virelles allie tourisme, éducation et protection de l’environnement pour le plus grand bonheur de toute la famille. Que vous soyez novice ou naturaliste, l’étang vous fera découvrir toutes les splendeurs que la nature belge offre. -1,5 € par personne (max. 4 personnes), valable à chaque visite sur simple présentation de ce bon, jusqu’en mars 2022. Gratuit pour les membres du Rangerclub ! (sur présentation de la carte de membre et du bon issu du carnet de bons de réduction).

Plus d’informations : http://www.aquascope.be/ COVID-19 : attention, réservation obligatoire ! Rendez-vous sur le site pour préparer votre visite.

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© LUIS BARRETO/WWF-UK

© ECOEXIST

LES CONFLITS HUMAINS-ANIMAUX NE SONT PAS SEULEMENT UN PROBLÈME DE CONSERVATION DE LA NATURE

PEUPLES AUTOCHTONES ET COMMUNAUTÉS LOCALES : DES ALLIÉS INCONTOURNABLES POUR LES OBJECTIFS DE BIODIVERSITÉ


DOSSIER

Le WWF a fêté ses 60 ans : voici un florilège de nos succès ! C’est le 29 avril 1961 que le WWF a vu le jour. Ce jour-là, un petit groupe de personnes passionnées et dévouées ont signé une déclaration connue sous le nom de « manifeste de Morges », qui a permis d’établir les fondations du WWF. Cela fait 60 ans que nous menons des recherches scientifiques et des projets de terrain dans le but de créer les conditions pour un monde meilleur pour les humains et la nature. Nous pouvons être fier·es du travail accompli, dont vous aurez un bref aperçu dans les pages suivantes. Mais si nos 60 ans sont l’occasion de célébrer nos victoires passées, nous sommes aussi conscients qu’il reste énormément à faire. Notre regard reste tourné vers les défis d’aujourd’hui et de demain, et nous continuons à agir pour construire un avenir où les humains pourront vivre en harmonie avec la nature.

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© JORGE GARCIA

 Envie de connaître l’histoire

derrière cette photo ? Découvrez-la et encore plus de succès sur wwf.be/60ans

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Dossier

Après 100 ans de déclin, le nombre de tigres sauvages augmente LES PROGRÈS QUE NOUS AVONS ACCOMPLIS ENSEMBLE... Il y a seulement 10 ans, les tigres sauvages étaient en chute libre vers l’extinction définitive. Alors qu'on en comptait environ 100 000 au début du 20e siècle, il ne restait pas plus de 3 200 tigres sauvages au monde. Ils ne survivaient plus que dans de petites poches de leur aire de répartition historique, qui s'étendait autrefois sur les prairies et les forêts du continent asiatique. Heureusement, les choses ont commencé à changer. En 2010, les gouvernements des 13 pays de l'aire de répartition du tigre ont pris l'engagement « Tx2 » de doubler le nombre de tigres sauvages d'ici 2022, l'année chinoise du Tigre. Un plan de reconstitution mondial a suivi et le WWF, en collaboration avec des particuliers, des entreprises, des communautés, des gouvernements et d'autres partenaires de la conservation, a travaillé sans relâche pour transformer cette grande ambition en réalité.

60 ANS

D’ACTION POUR LA NATURE Cette ligne du temps reprend les grands succès du WWF, en collaboration avec les scientifiques, communautés locales, gouvernements, d’autres organisations environnementales et des entreprises.

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Depuis lors, les tigres ont fait un incroyable retour au Bhoutan, en Chine, en Inde, au Népal et en Russie. Les effectifs augmentent et ont doublé dans de nombreux paysages. Les populations se déplacent même dans de nouvelles zones ! Tout cela est non seulement une excellente nouvelle pour l’avenir du félin légendaire, mais aussi pour les nombreuses espèces et les millions d'êtres humains qui dépendent d'habitats sains. Ce succès est le résultat de nombreux efforts… Comme l’investissement dans les zones protégées ; la création de normes mondiales de conservation (CA|TS) pour la gestion des habitats des tigres, qui sont mises en œuvre dans plus de 125 sites ; la réduction du braconnage et la lutte contre le commerce illégal des parties du corps des tigres, en modifiant le comportement des consommateurs et consommatrices, en s'attaquant aux activités criminelles et en contribuant à l'élimination progressive des élevages de tigres ; et le soutien aux communautés locales, qui jouent un rôle crucial dans la protection des tigres.

29 avril 1961

1966

Le WWF est créé par un petit groupe de chercheurs et chercheuses dévoué·es, préoccupé·es par la perte d’habitats naturels et le braconnage en Afrique.

Le WWF-Belgique est créé sous la présidence du prince Antoine de Ligne. Le premier projet est lancé : la réintroduction des cigognes au Zwin.


Malheureusement, les nombreuses menaces historiques qui pèsent sur le tigre, comme la destruction et la fragmentation de l'habitat ou le commerce illégal d'espèces sauvages, n'ont pas disparu. Et ces menaces ont des effets particulièrement néfastes dans les pays d'Asie du Sud-Est.

Le piégeage, en particulier, est une menace croissante dans cette région, pour les tigres et les autres animaux sauvages, y compris les proies dont ils dépendent pour se nourrir. Par exemple, dans l'un des derniers paysages de tigres les plus importants d'Asie du Sud-Est, Belum-Temengor en Malaisie, la population de tigres a diminué de 50 % entre 2009 et 2018, en grande partie à cause du piégeage.

Nous connaissons les solutions qui peuvent renverser la situation : allouer plus de ressources pour sauvegarder la vie sauvage dans les zones protégées ; améliorer les lois et rendre plus stricte leur application pour lutter contre le commerce illégal d'espèces sauvages ; investir plus massivement dans la gestion du braconnage ; et accroître l’éducation et la sensibilisation pour lutter contre la demande des consommateurs et consommatrices pour les parties du corps du tigre.

ENSEMBLE, NOUS POUVONS CHANGER CELA

L’IMPORTANCE DE LA TECHNOLOGIE Le WWF-Belgique soutient entre autres le projet Tigres dans le Dawna-Tenasserim, une région frontalière située à cheval sur la Thaïlande et le Myanmar. Moins de 200 tigres vivent dans les forêts thaïlandaises. Le pays souhaite faire croître cette population de 50 % au cours des prochaines années. Pour contribuer à cet objectif, le WWF-Thaïlande a mise sur pied un nouveau centre de suivi « SMART Patrol ». Ce système de patrouille, introduit en Thaïlande il y a une dizaine d’années, couvre désormais 213 territoires protégés dans 19 régions boisées du pays. Le système fournit aux rangers des cartes digitales, et une technologie GIS (« Geographic Information System ») leur permet une surveillance plus efficace sur le terrain. Grâce à un système de vidéoconférence, les informations sont transmises à une base de données centrale automatisée, avant d’être analysées.

Plus d’info concernant les projets du WWF-Belgique pour le tigre : wwf.be/fr/dawna-tenasserim wwf.be/fr/mondulkiri

1975

1977

1979

Le WWF participe à la création de la « Convention on International Trade in Endangered Species » (CITES), suivie un an plus tard de TRAFFIC, qui surveille le commerce illégal d’espèces sauvages.

Le WWF-Belgique achète et gère une série de zones humides importantes en Belgique : les marais de la HauteSemois, le Stamprooierbroek et la vallée du Zwarte Beek.

Le WWF est chargé de protéger le panda géant en Chine. 30 ans plus tard, l’espèce est passée de « menacée » à « vulnérable » grâce aux autorités chinoises, à la population locale et aux ONG. Magazine - ÉDITION D’ÉTÉ 2021

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© VIJAY NAGARAJAN/WWF

LES DÉFIS QUE NOUS DEVONS ENCORE RELEVER...


Dossier

La plus grande zone de forêt tropicale protégée au monde

LES PROGRÈS QUE NOUS AVONS ACCOMPLIS ENSEMBLE... Au cœur de l'Amazonie colombienne, le Parc National Serranía del Chiribiquete est l'une des zones de forêt tropicale humide les plus sauvages et les plus reculées du monde, que le WWF a participé à protéger. Il abrite près de 3 000 espèces d'animaux et de plantes, dont des espèces menacées comme les jaguars, les tapirs des plaines, les loutres géantes, les fourmiliers géants, les singes laineux et les dauphins de rivière. La situation unique du parc – au point de rencontre entre l’Amazonie, les Andes, l'Orénoque et les Guyanes – signifie que bon nombre de ses plantes et animaux ne se trouvent nulle part ailleurs sur Terre. Une richesse irremplaçable d’une importance capitale pour la planète. Chiribiquete est également d'une importance vitale pour les communautés autochtones, dont certaines n'ont jamais été contactées, et d’autres vivent en isolement volontaire. La présence

de représentations rupestres – 50 panneaux composés de plus de 70 000 peintures anciennes, dont certaines ont plus de 20 000 ans, attestent du lien spirituel que les premiers habitant·es de l’Amazonie entretiennent avec la nature. En 2018, après des années de campagne du WWF et d'autres organisations, le gouvernement colombien a augmenté la taille du parc national de plus de la moitié. Avec 4,3 millions d’hectares – la taille du Danemark – c'est désormais la plus grande zone de forêt tropicale protégée au monde. Chiribiquete a également été reconnu comme un site du patrimoine mondial de l’Unesco, ce qui contribue à sauvegarder ses richesses naturelles et culturelles pour les générations futures. Nous travaillons aujourd’hui avec les communautés, le gouvernement et d'autres partenaires pour s’assurer que le parc national soit bien entretenu. Et, ensemble, nous travaillons à la création d'un réseau de zones protégées bien gérées et bien financées dans toute la Colombie.

1982

1983

1985

La campagne « Save the Whales » débouche sur un moratoire sur la chasse commerciale à la baleine. Il y aurait aujourd’hui entre 5 000 et 15 000 baleines bleues.

Le WWF-Belgique reçoit, en partenariat avec l’asbl Réserves Naturelles et Ornithologiques de Belgique (l’actuelle Natagora), la gestion du site de Virelles pour une période de 99 ans.

Le « World Wildlife Fund » devient « World Wide Fund for Nature ». L’usage du mot « nature » au lieu de « vie sauvage » correspond à l’élargissement de la mission de l’organisation.

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Magazine - ÉDITION D’ÉTÉ 2021


Chaque année, une zone de forêt dont la superficie est plus de deux fois supérieure à celle du Parc National de Chiribiquete est détruite. Bien que de nombreux gouvernements, entreprises et autres se soient engagés à mettre fin à la déforestation, 10 millions d'hectares de forêt disparaissent encore chaque année, soit une superficie équivalente à un terrain de football toutes les deux secondes. L'agriculture industrielle est le principal facteur de déforestation, en particulier la production de viande bovine, d'huile de palme et de soja. L'exploitation minière, l'exploitation forestière mal gérée, la construction de routes et d'autres activités de développement détruisent également les habitats forestiers. La déforestation menace la survie d'innombrables espèces et des millions de personnes qui vivent dans et autour

des forêts. Elle a également des répercussions à l'échelle planétaire, en intensifiant le changement climatique et en augmentant le risque de pandémies comme celle de la Covid-19 par l'accroissement des contacts humains avec les animaux sauvages et les maladies qu'ils véhiculent. Les gouvernements, les communautés, les entreprises et bien d'autres acteurs, dont le WWF, ont tous un rôle à jouer pour redresser la situation. Nous devons aider les gens à mieux comprendre les nombreux services vitaux que les forêts nous rendent à tous, où que nous vivions, de l'eau propre aux sols sains. Nous devons mettre un terme à la déforestation, mieux protéger et gérer durablement les forêts qui subsistent et restaurer les paysages forestiers..

ENSEMBLE, NOUS POUVONS CHANGER CELA

© CÉSAR DAVID MARTINEZ/WWF

LES DÉFIS QUE NOUS DEVONS ENCORE RELEVER...

L’IMPORTANCE D’UNE LÉGISLATION FORTE À la fin de l’année dernière, La Commission européenne (CE) a organisé une consultation publique sur la déforestation, une occasion unique de protéger les forêts tropicales, mais aussi les savanes, les prairies et zones humides et de lutter contre le changement climatique. Plus de 150 ONG ont mobilisé près de 1,2 million de citoyen·nes, dont 87 000 Belges, pour demander à la CE d’adopter une législation stricte afin d’éviter que leurs achats ne contribuent à la destruction des habitats naturels et à la violation des droits humains. La CE prépare actuellement une proposition de loi. Le WWF et ses partenaires veilleront à ce que cette proposition permette de lutter réellement contre la déforestation. Et nous continuons à mener campagne afin que les États membres votent cette proposition de loi, attendue à la fin de cette année.

Plus d’informations concernant les projets du WWF-Belgique pour les forêts : wwf.be/coeur-vert-europe wwf.be/fr/mai-ndombe wwf.be/fr/ecomakala wwf.be/fr/mondulkiri wwf.be/forets-inondees wwf.be/fr/suriname wwf.be/amazonie

1992

1993

1998

Le WWF joue un rôle central dans la création de la Convention on Biological Diversity (CBD), une convention internationale qui porte sur la préservation et l’exploitation de la biodiversité.

Le WWF contribue à créer le Forest Stewardship Council (FSC), pour la gestion durable des forêts. En 1997, trois forêts flamandes reçoivent le label et le bois FSC fait son entrée sur le marché belge.

Le WWF publie son premier rapport « Living Planet ». Il en ressort que depuis 1970, la biodiversité a chuté de 30 % en moyenne sur la planète. En 2020, ce recul atteint 68 % en moyenne.

Magazine - ÉDITION D’ÉTÉ 2021

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Les gorilles sont les seuls grands singes dont la population augmente LES PROGRÈS QUE NOUS AVONS ACCOMPLIS ENSEMBLE... Les gorilles de montagne ne se trouvent qu'à deux endroits : les montagnes Virunga, où se rejoignent la République démocratique du Congo, le Rwanda et l'Ouganda, et le parc national de Bwindi Impenetrable en Ouganda. Il en reste à peine plus de 1 000 à l'état sauvage, mais les perspectives pour ces doux géants sont bien meilleures qu'il y a quelques décennies. En 1991, le WWF a mis en place le Programme international de conservation des gorilles (IGCP) avec nos partenaires de l'African Wildlife Foundation et de Flora and Fauna International. En collaborant avec les communautés locales et les gouvernements des trois pays, nous avons réussi à inverser le déclin du nombre de gorilles de montagne. Des recensements réguliers montrent que les dernières

populations au monde sont en constante augmentation. La population des Virunga compte désormais plus de 600 individus, contre 480 en 2010, tandis que celle de Bwindi est passée d'environ 400 en 2010 à 459 lors du dernier comptage en 2019.

© CHRIS JAMES

Dossier

La collaboration avec les populations locales est au cœur de notre travail de conservation des gorilles – et nous soutenons les communautés avec des sources alternatives de carburant, d'eau et de moyens de subsistance pour réduire la pression sur l'habitat du gorille. Les activités écotouristiques d’observation des gorilles, bien qu’actuellement affectées par la pandémie mondiale, incitent fortement les populations locales à protéger l'espèce – en leur fournissant une source importante d'emplois et de revenus, ainsi que des recettes pour les gouvernements nationaux.

2000

2007

2010

Le WWF-Belgique joue un rôle clé dans la détermination des zones Natura 2000 dans notre pays.

Le WWF-Australie lance « Earth Hour », un mouvement mondial qui encourage les citoyen·nes à éteindre leurs lumières pour montrer leur engagement contre le changement climatique.

Le WWF participe à l’organisation du Tiger Summit. Les 13 « pays du tigre » s’engagent à faire doubler le nombre de tigres sauvages pour la prochaine année chinoise du tigre (2022).

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Magazine - ÉDITION D’ÉTÉ 2021


LES DÉFIS QUE NOUS DEVONS ENCORE RELEVER... Les gorilles de montagne sont les seuls grands singes dont le nombre augmente. Les populations de chimpanzés, de bonobos, d'orangs-outans et des autres sous-espèces de gorilles sont toutes en déclin en raison des actions de leur proche parent : l'Homo sapiens. C'est la même histoire pour tous les groupes d'espèces. L'indice Planète Vivante du WWF, qui suit les tendances de près de 21 000 populations de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens et de poissons, indique un déclin moyen de 68 % depuis 1970. En d'autres termes, nous avons perdu près des deux tiers des populations d’animaux sauvages en moins d'un demi-siècle. Des initiatives de conservation spécifiques, comme les efforts de l’IGCP pour sauver les gorilles de montagne (voir aussi en pages 16-17), peuvent faire la différence pour des espèces et des populations particulières, et restent une partie essentielle de notre travail. Mais pour sauver la vie sauvage dans le monde, nous devons nous attaquer aux menaces sous-jacentes. La perte et la dégradation de l'habitat, la surexploitation, le changement climatique, les espèces envahissantes et la pollution sont les principales causes du déclin des espèces, et elles résultent toutes de l'action humaine. En particulier, la façon dont nous produisons et consommons la nourriture et l'énergie a un impact énorme. À mesure que la population humaine augmente, les populations des autres espèces avec lesquelles nous partageons la planète continueront de diminuer, à moins que nous ne transformions notre relation avec la nature.

ENSEMBLE, NOUS POUVONS CHANGER CELA

L’IMPORTANCE DE LA SCIENCE L’une des menaces qui pèsent sur les grands singes est la transmission de maladies par les humains. Les conséquences d’une contamination peuvent être dramatiques pour des populations rares et souvent fragiles. C’est pourquoi le WWFBelgique soutient entre autres un projet mené en collaboration avec l’Institut Robert Koch. L’institut poursuit des recherches auprès des gorilles des plaines occidentales, dans la réserve de Dzanga-Sangha, en République centrafricaine. Grâce à une détection précoce des agents infectieux, des actions d’urgence peuvent être entreprises afin de prévenir leur diffusion rapide et éviter des épidémies potentiellement mortelles. Parallèlement, cela permet d’augmenter nos connaissances, encore insuffisantes, dans le domaine du transfert des zoonoses.

En savoir plus sur les projets pour les gorilles du WWF-Belgique : wwf.be/sante-grands-singes wwf.be/avenir-gorilles (voir aussi en pages 16-17)

Envie de connaître les histoires derrière les photos de la couverture de ce magazine ? Découvrez-les, ainsi que d’autres succès du WWF sur wwf.be/60ans

2012

2014

2015

ECOmakala, un projet du WWF-Belgique en République démocratique du Congo, dépasse l’objectif des 4 000 hectares de plantations forestières pour la production de charbon durable.

À la suite d’une campagne du WWF, la société pétrolière britannique SOCO International a mis fin à ses activités d’exploration dans le parc national des Virunga, en République démocratique du Congo.

196 pays concluent, à Paris, un accord mondial en vue de limiter le réchauffement climatique. L’accord de Paris sur le climat reprend les principales exigences du WWF.

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Testez vos connaissances Que savez-vous des écosystèmes, des ressources naturelles et des menaces pour l’environnement et nos cohabitants sur cette planète ? Découvrez-le grâce à ce test !

1/

Une forêt humide ne peut se maintenir sans les organismes qui fabriquent le sol, dont se nourrit la forêt. Certains d’entre eux sont essentiels pour la germination et la croissance des arbres. En se liant à leurs racines, ces organismes leur apportent des minéraux et d’autres nutriments. De quel type d’organismes s’agit-il ? a/ des algues b/ des champignons c/ des araignées d/ des grenouilles

3/

Quel pourcentage des eaux douces terrestres se présente sous la forme de neige ou de glace ? a/ 45 %

b/ 58 % c/ 62 % d/ 70 %

2/

a/ 1 % b/ 4 %

4/ a/ 15

d/ 15 cm

d/ 150 000

5/

c/ 6 cm

Comment appelle-t-on un groupe de girafes ?

a/ une colonne Lequel de ces félins ne rugit pas ?

b/ un bouquet c/ un troupeau d/ une meute

b/ le tigre

d/ 20 %

c/ le guépard

RÉPONSES

d/ le léopard des neiges

2018

2020

Le gouvernement du Belize adopte une législation pour protéger la mangrove et éviter la vente de propriétés publiques dans la barrière de corail du Belize, un site inscrit au patrimoine mondial.

La population du lynx ibérique a été multipliée par 14 en 20 ans. Grâce aux efforts du WWF et d’autres organisations et au financement de l’UE, l’Espagne compte désormais 1 111 lynx en liberté.

14

b/ 3 cm

7/

c/ 5 000

a/ le lion

c/ 10 %

Le krill, présent en Antarctique, est l’une des espèces les plus abondantes et les mieux adaptées sur notre planète. Ces petits crustacés jouent un rôle essentiel dans les chaînes alimentaires de l’Antarctique. Parmi d’autres espèces, les baleines et les pingouins en dépendent. Quel est la taille d’un krill adulte ? a/ 1 cm

b/ 200

Quel pourcentage du changement climatique est causé par la dégradation des forêts ?

6/

Combien de muscles contient la trompe d’un éléphant ?

1 : b/ des champignons ; 2 : c/ 10 % ; 3 : d/ 70 % ; 4 : d/ 150 000 ; 5 : d/ léopard des neiges ; 6 : c/ 6 cm ; 7: c/ un troupeau

© NATIONAL GEOGRAPHIC CREATIVE/PAUL NICKLEN/WWF

Dossier

Magazine - ÉDITION D’ÉTÉ 2021

Envie d'aller plus loin ? Participez à notre autre quizz sur wwf.be/60ans !

20202021

Malgré la pandémie de COVID-19, nous mobilisons nos efforts dans le monde entier pour continuer à protéger et restaurer la nature.


© MARTIN HARVEY/WWF

LE WWF DANS VOTRE TESTAMENT Avez-vous déjà songé à votre succession ? En plus de vos proches, vous pouvez inclure la nature dans votre testament. Une manière concrète de donner un avenir aux espèces menacées et à leur milieu de vie. Depuis 60 ans déjà, les expert·es du WWF travaillent dans plus de 100 pays pour protéger nos plus précieux joyaux naturels. Chaque année, les legs en faveur du WWF contribuent de manière significative au financement de ces projets : sans l’engagement de nos testateurs et testatrices, nous ne pourrions pas mener à bien notre mission. Ensemble, faisons la différence ! En léguant une partie ou l’ensemble de vos biens au WWF, vous transmettez aux générations futures une planète vivante.

Envie de connaître l’histoire derrière cette photo ? Découvrez-la ainsi que d’autres succès du WWF sur wwf.be/60ans

COUPON-RÉPONSE :  Je souhaite être contacté pour plus d’informations.  Je souhaite recevoir la brochure d’information de manière confidentielle et sans aucune obligation.  Le WWF figure déjà dans mon testament.  Mme  M.

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SUR LE TERRAIN

C’est dans les forêts montagneuses d'Afrique centrale que vivent les derniers gorilles de montagne. Jusqu’en 2018, cette sous-espèce était en danger critique d’extinction. Aujourd’hui, elle affiche des signes encourageants de croissance, avec un peu plus de 1 000 gorilles répertoriés. Actions contre le braconnage, surveillance sanitaire et programme écotouristique sont au cœur du travail de protection du gorille et de son habitat.

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Dans les années 1980, seuls quelque 400 gorilles de montagne subsistaient. C’est pour empêcher le funeste destin qui attendait l’espèce que le Programme international de conservation des gorilles (IGCP) a vu le jour en 1991, fruit de la coalition du WWF avec ses partenaires de Conservation International et de Fauna & Flora International. En unifiant les efforts de conservation de la République démocratique du Congo (RDC), de l’Ouganda et du Rwanda, et en collaborant les communautés locales, les gouvernements et les partenaires, ce programme a permis d’inverser le déclin de ces doux géants. Ces dernières années, des recensements entrepris régulièrement ont ainsi montré que les populations de gorilles de montagnes augmentent petit à petit (voir p.12 de cette édition).

L’ATOUT DE L’ÉCOTOURISME Valoriser la nature en préservant les espèces, tout en assurant des revenus durables pour les

© MARTIN HARVEY/WWF

De l’espoir pour les gorilles de montagne : à la rencontre des paisibles géants


© BRENT STIRTON/REPORTAGE FOR GETTY IMAGES/WWF

communautés locales, voilà le principe qui régit l’écotourisme. Celui-ci s’est rapidement imposé comme l’un des piliers de la conservation inclusive dans les trois pays abritant le gorille de montagne, avec la protection contre le braconnage, la protection de l’habitat et le suivi de l’état de santé des grands singes. Bien que ralenties pour le moment à cause de la crise sanitaire, les activités directes et indirectes liées à l’observation des gorilles incitent en temps normal les populations locales à protéger l'espèce et les richesses naturelles inestimables de son habitat. Les nombreux emplois créés sont une source importante de revenus, et les gouvernements en retirent eux aussi des recettes précieuses. Au total, ce sont 44 groupes de gorilles qui ont été habitués à la présence humaine dans les parcs naturels qui composent le paysage : le parc national des Volcans au Rwanda, le parc national de Bwindi Impénétrable, le Parc National Mgahingaen en Ouganda et le parc national des Virunga en RDC.

UN LABEL POUR CONTRIBUER À PROTÉGER LES GORILLES Les gorilles, à l’instar des autres grands singes, partagent en moyenne 98 % d’ADN avec les êtres humains. Ils sont donc extrêmement vulnérables aux mêmes

maladies ! Il était donc essentiel de minimiser le risque de transmission de maladies et d'éviter de perturber le comportement naturel des gorilles, que ce soit dans le cadre de l’écotourisme ou des recherches scientifiques. C’est pourquoi l’IGCP a contribué à mettre en place des mesures de précaution strictes pour protéger les gorilles, et ce bien avant la crise sanitaire actuelle. Ces mesures sont regroupées sous le label « Gorilla Friendly ». Les règles s’appliquent à toutes celles et ceux qui s’approchent des gorilles. Le port du masque et une distance de dix mètres minimum avec les gorilles lors des excursions sont monnaie courante depuis de nombreuses années et permettent aux voyageurs de vivre une expérience inoubliable tout en minimisant les risques. C’est grâce notamment au soutien de nos donateurs et donatrices qui ont symboliquement adopté un gorille que nous pouvons agir sur plusieurs fronts pour protéger les gorilles de montagne et leurs forêts.

Vous désirez aussi contribuer à la préservation du gorille ? Visitez wwf.be/adopter

LES QUATRE ATTITUDES À ADOPTER FACE À UN GORILLE Après de longs mois d’arrêt, le tourisme redémarre petit à petit dans les trois pays où vit le gorille de montagne. Un voyage à la rencontre de ces êtres majestueux est-il inscrit sur votre « bucketlist » ? Voici une petite liste de recommandations utiles à avoir lors de votre tête-à-tête avec un gorille : • Silence, c’est l’heure de la sieste ! Une attitude calme et les chuchotements sont de mise une fois en présence des grands singes, et de manière générale, pendant tout le trekking. Vous gagnerez à observer le reste de la faune et de la flore des forêts ! • Une distance de dix mètres et le port du masque sont obligatoires dans les trois pays en présence des gorilles de montagne. Et ce, pour ne pas risquer de les contaminer. • Face à un gorille « silverback » mieux vaut éviter le contact visuel prolongé, et s’accroupir en signe de soumission si celui-ci semble quelque peu nerveux ! • Enfin, les photos sont permises, mais sans flash et sans « selfie stick », car les gorilles les perçoivent comme une menace.

Vous envisagez de concrétiser votre rêve et d’aller à la rencontre des gorilles de montagne ? Visitez le site gorillafriendly.org et signez la charte pour protéger l’espèce !

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FOCUS Ce que nous savons – et surtout ce que nous ignorons – de l’exploitation minière des grands fonds Selon l’industrie, l’exploitation des grands fonds marins pour l’extraction de minerais s’impose pour répondre à une demande croissante. Mais pour le WWF, le meilleur choix est d’investir dans une économie de partage, circulaire, qui respecte les limites de la planète et de l’océan.  Mexique, Santa Clara.

présence de nodules polymétalliques

présence d'encroûtements cobaltifères

Les grands fonds marins sont une région encore largement inconnue. Ils occupent la moitié de la surface de la Terre. Certains signes indiquent que la vie y foisonne, mais aussi qu’ils exercent une influence considérable sur l’écosystème océanique global et sur le climat. Jusqu’à présent, les écosystèmes des grands fonds ont en grande partie été préservés de l’impact des activités humaines. Toutefois, on redoute que ces écosystèmes soient peu résilients. Les espèces des grands fonds vivent longtemps et atteignent leur maturité sexuelle tardivement, avec des taux de reproduction bas, de sorte qu’ils résistent moins aux perturbations et se rétablissent plus difficilement. En raison du rythme très lent des processus biologiques en zones profondes, il est peu probable que des habitats ayant subi une destruction puissent se rétablir à l’échelle d’une vie humaine.

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présence de cheminées hydrothermales

À LA RECHERCHE DU GRAAL… Les grands fonds sont riches en minéraux. On les trouve sous forme concentrée dans les nodules polymétalliques, les cheminées hydrothermales et les encroûtements cobaltifères. Le lobby de l’exploitation minière sous-marine affirme que l’exploitation de ces ressources est la meilleure solution pour répondre à la demande croissante de minerais, nécessaires pour assurer l’énorme production de batteries pour véhicules électriques, de panneaux solaires et d’éoliennes – qui doivent nous aider à réduire nos émissions de CO2 – mais aussi pour d’autres appareils et gadgets électroniques. Ils indiquent aussi que l’exploitation minière des fonds marins permettra d’éviter les effets écologiques et sociaux néfastes des mines terrestres.

© NATUREPL.COM/ DAVID SHALE/WWF

L’exploitation minière des grands fonds aura des conséquences incalculables sur la santé de l’océan dans sa globalité.


En réalité, nous ne savons pas du tout dans quelle mesure l’exploitation minière des fonds marins aura un impact sur l’extraction terrestre. La technologie n’en est qu’à ses balbutiements et il n’y a pas de preuves scientifiques d’un prétendu avantage environnemental, en comparaison de l’exploitation sur la terre ferme. En dépit de leurs nombreux inconvénients, les activités minières terrestres constituent une importante source de revenus pour les pays et les populations les plus pauvres de la planète. L’exploitation minière des grands fonds sera en grande partie automatisée et dominée par une poignée d’entreprises disposant de la technologie et des capitaux nécessaires. Outre la destruction directe des écosystèmes lors de l’extraction du minerai, d’importants dégâts et de graves perturbations sont à craindre sous la forme de pollution lumineuse, sonore et sédimentaire. Il faut non seulement considérer ces risques à l’échelle des différents projets, mais aussi prendre en compte leur impact cumulé, étant donné que l’exploitation minière des grands fonds aura des conséquences à une échelle continentale. Lors d’une seule opération d’extraction minière sousmarine, des millions de tonnes de sédiment seraient en effet rejetés dans l’eau, libérant des particules métalliques, de sorte que, lentement mais sûrement, les fonds marins se couvriraient d’une couche de sédiment qui asphyxierait les organismes qui y vivent. Parce que les écosystèmes marins n’ont pas de frontières physiques nettes, l’exploitation minière des grands fonds ne peut être circonscrite à un lieu défini et ses effets ne se limitent pas aux fonds océaniques. Les perturbations peuvent dépasser les frontières écologiques et juridiques, avec des conséquences potentiellement inattendues et incalculables, y compris sur la terre ferme. Ainsi, l’activité minière pourrait entraîner des répercussions sur les pêcheries du monde entier et constituer une menace pour la principale source protéique d’environ un milliard d’êtres humains et le moyen de subsistance de quelque 200 millions de personnes, dont beaucoup appartiennent à des communautés côtières pauvres.

© CHRIS JOHNSON

…MAIS À QUEL PRIX ?

DES ENTREPRISES S’OPPOSENT AUX PROJETS MINIERS DANS LES GRANDS FONDS MARINS Plusieurs grandes entreprises se sont jointes à notre appel en faveur d’un moratoire planétaire sur l’exploitation minière des grands fonds et pour la recherche de solutions alternatives qui ne nuisent pas à l’environnement. BMW Group, Samsung SDI, Google et Volvo Group s’engagent à ne pas extraire de minerais des fonds marins, à exclure ces matériaux de leur chaîne d’approvisionnement et à renoncer à financer des activités minières dans les fonds marins. Dans le monde entier, le WWF incite les entreprises et les investisseurs à diriger leurs efforts vers des solutions intelligentes, efficientes et circulaires, ainsi que vers des pratiques d’extraction minières terrestres ayant un impact écologique et social réduit.

LA NÉCESSITÉ D’UN MORATOIRE PLANÉTAIRE Les scientifiques, communautés locales, pêcheries, décideurs politiques et ONG, dont le WWF, appellent à un moratoire mondial. L’exploitation minière des grands fonds doit être gelée jusqu’à ce que les risques écologiques, sociaux et économiques soient clairement connus, que toutes les alternatives pour l’extraction de minerais aient été épuisées et que la preuve soit faite que l’extraction sous-marine de minerais peut se dérouler d’une façon qui garantit la protection effective des milieux marins et prévient les pertes de biodiversité. L’exploitation minière des grands fonds est une catastrophe écologique évitable. Nous pouvons réduire notre empreinte carbone par l’innovation, l’amélioration dans la conception, l’éco-consommation, le réemploi et le recyclage. Les avantages à court terme de l’exploitation des grands fonds ne méritent pas que l’on sacrifie les avantages à long terme d’un océan en bonne santé. Ouvrir les fonds marins pour en extraire le minerai, ce serait déstabiliser encore plus des écosystèmes océaniques vulnérables et compromettre le projet d’une économie circulaire de la mer.

1 000

espèces des grands fonds découvertes sur une zone de 30 km2.

90%

des

espèces des grands fonds étudiées récemment étaient inconnues des scientifiques.

1,2

million de km2 de fonds océanique ont déjà fait l’objet de permis d’exploitation minière.

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© MARIE SULEAU/WWF-BELGIUM

© SHUTTERSTOCK / PETER FODOR

VISION DU FUTUR

KIDS GO WILD! FORESTIA, THEUX, DIMANCHE 24 OCTOBRE

Dans le cadre de notre concours « Visions du futur », des élèves âgés de 12 à 18 ans ont rédigé un slam sur l'état actuel de notre planète ET leur vision de l’avenir, lorsque nous aurons dépassé les crises sociales et environnementales actuelles et que les humains vivront en harmonie avec la nature. Un excellent moyen de se projeter dans un avenir positif et porteur d'espoir. Nous avons reçu plus de 150 vidéos, chansons, poèmes... de toute la Belgique et avons été émerveillé·es et inspiré·es par la qualité et la créativité de ces étudiant·es ! Notre jury a sélectionné un total de 9 gagnant·es. Ces classes ont bénéficié d'un atelier de slam avec l’artiste Lisette Lombé. Nous sommes heureux de partager ces quelques extraits :

«

En 2020, notre grande journée des rangers n’a malheureusement pas pu avoir lieu. Cette année, c’est donc avec deux fois plus d’enthousiasme que nous invitons tous les rangers, leur famille et leurs amis à participer à ce super événement. Tout le monde est le bienvenu et il y aura plein de découvertes à faire durant toute la journée ! Venez faire de l’accrobranche, pique-niquer dans un cadre verdoyant, découvrir les actions du WWF et rencontrer les animaux qui vivent à Forestia. Nous avons hâte de vous y retrouver !

MAIS ENCORE ? La reprise des activités du Rangerclub, c’est pour bientôt ! Avec les nombreuses vaccinations déjà effectuées et le relâchement des restrictions, nous avons bon espoir de pouvoir enfin reprendre en main notre programme habituel avec des sorties en plein air, des week-ends en famille et bien d’autres aventures et excursions en tout genre.

Pour rester informé·e, rendez-vous sur rangerclub.be/activites

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«

Nous régressons dans le darwinisme en laissant la place à l'urbanisme. Le changement, c'est maintenant. (...) Monde épuisé par notre immaturité, monde exténué par nos insalubrités (...). Le nouveau règne de la forêt d'Eden est enfin arrivé. À bas les caprices et les injustices motrices de l'ancienne société consommatrice. Le passé raté a été balancé. » Collège Saint-Etienne de Court-SaintEtienne

Si on bouge tous un petit peu, le monde ira 7 milliards de fois mieux. Pour construire notre futur, il va falloir travailler dur. Alors avançons main dans la main, maintenant, pas demain. » Collège de Godinne-Burnot


DÉCOUVREZ TOUS NOS OUTILS PÉDAGOGIQUES ET ANIMATIONS Climat, forêts, biodiversité ou alimentation… Faites entrer la nature dans votre classe grâce à nos outils et animations à destination des élèves de 6 à 18 ans. Tout est gratuit ! La Nature dans tous les sens (6-12 ans) – Outil pédagogique Un poster pour la classe et une vingtaine de défis à relever dans la nature, en mettant nos cinq sens à contribution ! Les ateliers climat (9-14 ans) Animation Par le biais d’expériences scientifiques, devenez de véritables expert·es du climat. Rapport planète vivante, édition jeunesse (12-18 ans) Dossier digital 6 pages richement illustrées accompagnées de pistes de réflexion pour comprendre l’état de la biodiversité planétaire.

Rendez-vous sur wwf.be/ecole pour découvrir bien d’autres outils !

EAT4CHANGE Dans le cadre du projet Eat4Change, nous avons réuni un groupe d’enseignant·es, d’animateurs et d’animatrices qui dispenseront des ateliers interactifs dans l’enseignement secondaire (1518 ans) lors de la prochaine année scolaire. L’atelier a pour but de faire comprendre aux jeunes gens le lien entre alimentation durable et conservation de la nature et de leur faire prendre conscience des conséquences de leurs choix alimentaires pour la biodiversité, chez nous et ailleurs dans le monde. L’objectif principal est d’inspirer les jeunes, de les inciter à passer à l’action et provoquer des changements de comportement dans leur entourage. Cet atelier sera organisé dans 100 écoles lors de la prochaine année scolaire. Le Youth Leadership Program est une formation de dix mois à l’intention de jeunes âgés de 18 à 25 ans qui souhaitent s’engager pour l’environnement et l’alimentation durable. À travers cinq actions, ces créateurs et créatrices de changements inspireront, influenceront et motiveront leur classe d’âge sur le thème de l’alimentation durable. Certain·es d’entre elles et eux participeront aussi au WWF Youth Summit, en novembre à Bruxelles. Lors de ce sommet, les jeunes mettront en pratique ce qu’elles et ils ont appris et leur travail nourrira la prochaine campagne Together4Forest.

En savoir plus sur notre programme Eat4Change ? Rendez-vous sur www.wwf.be/ eat4change

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Le 7 juin, l’explorateur polaire belge Dixie Dansercoer nous a quitté à l’âge de 58 ans, lors d’une expédition au Groenland. Il y a plusieurs années, il avait rédigé une introduction pour une brochure du WWF. C’est avec émotion que nous la partageons avec vous.

Cette âme, elle anime le WWF. Sa flamme est portée dans le monde entier par des sympathisants qui, comme vous, s’engagent pour que le genre humain cesse de consacrer son intelligence à un usage abusif et destructeur de tout ce que notre planète bleue a à nous offrir, pour la mettre au service d’un équilibre subtil à réhabiliter – équilibre dont la nature témoigne de manière merveilleuse depuis des millions d’années. Je me suis toujours demandé pourquoi la conservation de la nature était considérée comme une préoccupation de second ordre, alors qu’il y va de l’essence même de la vie : on reçoit ce qu’on donne.

Au cours de mes nombreuses expéditions polaires, j’ai eu le privilège d’être aux premières loges pour admirer l’incroyable pureté de ces paysages glacés. Mais l’expérience sensorielle intense que procurent la faune et la flore uniques de ces régions, qui nous transporte littéralement, nous oblige aussi à regarder la réalité en face, car tout cela ne peut être considéré comme un acquis. Derrière toute beauté, il y a une âme. Une âme sur laquelle il faut veiller. Une force silencieuse qui, loin des émotions passagères, appelle la longue durée. Une lumière rouge qui clignote et nous appelle à agir sans attendre.

Une société qui recherche systématiquement le maximum de consommation et de confort et ne cesse de s’éloigner de la nature est une société qui prend toujours plus et donne toujours moins. Il est urgent que nous tous, et chacun à notre manière, réapprenions à sortir de notre zone de confort. Parfois, je me dis que nous nous consacrons à des futilités, que nous oublions l’essentiel, alors qu’il ne devrait être question que d’informations claires et d’actions efficaces, et tout cela peut décourager. Mais « décourager » n’est pas un mot qui figure dans mon dictionnaire polaire. Alors je vous invite à continuer de faire briller la flamme de cette âme qui est au cœur de nos combats ! Merci pour votre soutien !

Salut Dixie,

Dixie Dansercoer, explorateur polaire

La glace et les ours polaires, c’est notre passion commune !

Amis sur la glace. Dans, sur et sous l’eau. Ours polaires. Quand on se sent minuscules dans le silence assourdissant des pôles. Des garnements gardant le silence radio. Jusqu’à ce que la sirène du bateau nous rappelle à la réalité. Le glacier s’éloigne à l’horizon. Tu es dans mon âme. Merci Dixie, pour toutes ces belles activités offertes aux Rangers du WWF. On ne t’oubliera jamais. Yan, Président du WWF-Vlaanderen

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© DIXIE DANSERCOER & POLAR CIRCLES

« Tu n’as pas un seul kilo à perdre, Yan. Tu es notre ours en peluche », et tu as passé tes bras autour de mes épaules. C’était l’un de ces nombreux moments chaleureux, lors d’une de nos nombreuses expéditions en région polaire.

© JAMES MORGAN/WWF-UK

MERCI


© PDOE/WWF-CAMBODIA

VOUS SOUTENEZ LES ÉQUIPES DU TERRAIN QUI LUTTENT CONTRE LE BRACONNAGE AU CAMBODGE ! Depuis plusieurs années, le WWF-Belgique agit pour restaurer la biodiversité dans les forêts sèches des plaines orientales cambodgiennes. Ces forêts abritent de nombreuses espèces menacées telles que l’éléphant d’Asie, le banteng, le buffle d’Asie, le gaur, l’ours malais, le crocodile du Siam, le cerf d’Eld, et d’innombrables espèces d’oiseaux et de singes. Grâce à vous, nos fidèles donateurs et donatrices qui nous soutenez mensuellement, nous pouvons à notre tour soutenir durablement les équipes de terrain qui agissent notamment contre le braconnage. Récemment, les écogardes ont pu, au cours de leurs patrouilles quotidiennes, délivrer neuf animaux sauvages pris dans des pièges illégaux de braconniers, dans les sanctuaires de Srepok et de Phnom Prich. Parmi ces animaux se trouvaient un très rare douc à pattes noires (une espèce de singe), un écureuil volant géant, deux macaques à queue de cochon, deux tortues, un muntjac rouge, un pangolin et un cochon sauvage. Grâce à la vigilance des écogardes, ces animaux ont pu échapper au triste sort du marché noir auquel ils étaient très probablement destinés. En outre, rien qu’en mars et avril derniers, les équipes ont retiré un total de 2 010 sets de pièges et de collets ainsi que 100 mètres de pièges à fil électrique. C’est grâce à l’investissement sans faille des écogardes et votre soutien que nous pouvons œuvrer à rendre les forêts de Srepok et Phnom Prich plus sûres pour les incroyables espèces qui les peuplent ! Merci !

En Thaïlande, le WWF-Belgique s’investit pour protéger le tigre, son habitat et les proies dont il a besoin pour vivre. Au programme, suivi GPS des déplacements des tigres entre les différentes aires protégées, lutte contre le braconnage et le commerce illégal, tant du tigre que de ses proies et protection de son habitat. Ces dernières années, des signes encourageants montrent que les efforts de conservation commencent à payer. Dans le parc national de Mae Wong, deux nouvelles tigresses, « Pensook » et « HKT262F » sont venues grossir

© STAFFAN WIDSTRAND

LE TRAVAIL DE CONSERVATION DES TIGRES EN THAÏLANDE PORTE SES FRUITS !

les rangs de la population de tigres locale, à quelques mois d’intervalle. Elles ont pu être repérées grâce aux pièges photographiques et aux patrouilles d’écogardes que vous contribuez à financer. Il s’agit

d’une nouvelle porteuse d’espoir, car synonyme de possibilités de naissances dans les mois qui viennent… de tout cœur, merci d’être à nos côtés pour le tigre !

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12 septembre 2021

20 KM DE BRUXELLES

© Staffan Widstrand / WWF

RUN FOR THE JAGUAR Soutenez #TeamPanda

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