Impressions d'un festival « L’Acharnière : d’où sort ce nom ? Un jour, une personne intriguée vient questionner le préposé au cadastre de la ville de Lille : L’Acharnière ? Est-ce un lieu-dit ? Une rivière souterraine du Vieux-Lille ?... L’homme, dont la compétence ne peut être mise en doute, ne sut répondre. Alors, venons à son secours. L’Acharnière, c’est un nom inventé. Il dit quelque chose du projet de l’équipe d’animation d’un centre culturel installé au 12, rue Molière à Lille : acharné, il faut l’être, une décennie après mai 68, pour ne pas s’endormir dans la routine des systèmes institutionnels.
cinématographique « sur le bord de la route ». C’est un festival où les jeunes réalisateurs de la région peuvent montrer pour la première fois leur film au public et aux professionnels. Et, depuis sa création, chaque année, il y a dans la salle un jeune réalisateur pour qui c’est la première fois. Est-ce pour cette « première fois » que, depuis un quart de siècle, une poignée de bénévoles dépense sans compter temps et énergie ? Peutêtre savent-ils combien cette première fois est cruciale pour ce jeune réalisateur. Et que, sans elle, il y a peu de chances pour qu’il puisse s’affirmer. » Djamel ZAOUI, Réalisateur
Mettre une charnière… C’est l’expression d’un
« Tout d’abord, j’ai un peu boudé : l’idée de donner
désir pour les chrétiens de cette équipe et sans
mon point de vue sur la production artistique
doute pour bien d’autres d’ouvrir la porte pour ne
d’autres personnes au sein d’une compétition
pas rester chacun dans sa sphère.
cinématographique ne m’emballait guère. En
Quand a germé l’idée d’un festival, c’était d’abord très simple : d’abord un souci du local, en valorisant l’audiovisuel, petit ou grand, tel qu’il se fabrique sur le terrain, dans la région. Ensuite un désir de communication en offrant un public et une promotion pour le film fait au lycée, au musée, dans l’entreprise, la ville ou l’association. Voilà pour les racines : mais voyez l’arbre ! En dix ans, il a beaucoup grandi. »
effet, je ne considère pas faire partie de ceux qui savent mieux que les autres. Finalement, j’ai compris qu’au Festival de l’Acharnière, on ne me demandait pas d’être un censeur; mais qu’on m’invitait à donner mon avis parce que je « faisais » aussi ! Cela a été un beau voyage, en vérité : les invités, les débats, la rétrospective… un véritable tourbillon humaniste qui m’a apporté une énorme respiration. Pendant la compétition : j’ai été
Gonzague CUVELIER, Fondateur du Festival de L’Acharnière
ému par la pertinence universelle des propos, la
Texte rédigé pour la dixième édition du Festival en 1980.
sensibilité, la force, l’invention et l’engagement artistiques de la plupart des réalisateurs. Il a fallu
« Depuis un quart de siècle, une poignée de
trancher bien entendu; mais le jury (dont les
bénévoles sont au four et au moulin pour nous
échanges vifs mais cordiaux ont été d’une grande
présenter chaque année une sélection de fictions,
richesse) a su se mettre d’accord.
de courts-métrages, de documentaires, de film d’animation, de clips et essais vidéos venus des quatre coins de la région. L’objectif de cette poignée de bénévoles reste inchangé : nous faire découvrir toutes les formes d’expressions et d’écritures cinématographiques de la région.
Le festival a été aussi pour moi l’occasion de mettre en perspective mon propretravail .. Et à la fin : conforté, stimulé, je me suis dit qu’il fallait absolument continuer ! » Bruno LALAU, Artiste-plasticien
Membre du jury du festival 2009
Depuis un quart de siècle, l’Acharnière est un festival hétéroclite qui ne laisse aucun genre
Impressions d'un festival
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