qui présentent d’externalités sur le plan économique, environnemental et social. Sur le plan du mode opératoire, cette complémentarité de gestion des services a permis de s’approprier davantage du contexte opérationnel pour que la mise en œuvre soit rapide. Les objectifs de développement du millénaire et la déclaration de Paris pour l’harmonisation de l’aide incitent à ce qu’il y ait un mode opératoire local, sachant que l’ONEE a beaucoup de valeur ajoutée et beaucoup d’avantages comparatifs. En matière d’acquisitions, l’ONEE a un règlement des achats qui donne une assurance pour l’ensemble des acteurs. Le manuel des opérations a permis de faire une convergence sur un mode opératoire. C’est constructif très opérationnel, terre à terre, ce qui nous permet d’aller de l’avant rapidement tout en incitant à l’optimisation des projets. Plutôt qu’une mise en concurrence, il y a une complémentarité qui est opérée. Quant à l’évolution de la MRI « Mutual Reliance Initiative », il importe d’étendre son application à l’ensemble des termes des contrats en vue de disposer d’une seule convention de financement applicable au concours en co-financement des bailleurs de fonds concernés Dans le cas sur Madagascar, comment peut-on évaluer ce type de programme extrêmement décentralisés ? Un grand nombre de toilettes a été construites. Combien d’entre elles fonctionnent encore au bout de deux ou trois ans ? Plusieurs évaluations ont été conduites. D’abord, il y a eu des évaluations classiques de fin de projet qui ont permis de faire des enquêtes auprès des ménages, de vérifier qu’effectivement ils étaient satisfaits, qu’ils utilisaient leur toilette. Mais ces évaluations sont faites après une durée assez courte d’utilisation. Par ailleurs, le GRET a été amené à visiter toutes les toilettes pour mettre en place un dispositif de suivi localisé. Cette visite a permis d’attester que toutes les toilettes (99%) étaient toujours utilisées. Cette visite exhaustive a permis en outre de constater qu’elles étaient entretenues et souvent aménagées, témoignant de leur appropriation par les usagers. Elles étaient devenues « leurs » toilettes. Pour conclure, les exemples présentés dans ce rapport éclairent bien la réalité de différents régimes d’infrastructure de l’assainissement et en montrent bien les implications en termes d’organisation, de modalités de financement et la diversité des outils qui sous-tendent ces régimes infrastructurels. 5.4. Rapport d’étonnement - Laurent BIBARD Trois mots clefs émergent à la lecture des cas sur le changement institutionnel vu par la recherche et par la pratique présentée dans ce rapport (sections 4 et 5) :
La séparation : celle des acteurs sur le terrain, présente dans tous les textes, La collaboration : elle résulte de la problématisation commune et aboutit à la nécessité de se coordonner
Le local.
D’autres mots également porteurs de sens pourraient être convoqués, comme « contradiction », « diversité », « variété des cas ». En effet, le monde de l’assainissement est un monde extrêmement bigarré, riche en situations complexes du fait de la complexité même des dispositifs, de la variabilité considérable des contextes. Il en résulte une grande diversité qui apparaît dès les premières présentations, en particulier à Madagascar avec l’importance de toilettes hygiéniques et au Maroc avec le système de financement soutenu par l’Union européenne. Tous les cas présentent, d’une manière ou d’une autre, quelque chose qui relève de la « séparation ». Cette dernière n’est pas délibérée, et concerne tous les acteurs, y compris les usagers. A Madagascar, c’est bien illustré par le fait que la population est très peu sensible à la possibilité d’accéder à un service
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