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Saint-Barthélemy

LE COURANT PASSE ENTRE LES CORAUX ET SAINT-BARTHÉLEMY !

Photo : © Ouanalao Reef

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À Saint-Barthélemy, l’association Ouanalao Reef travaille sur la restauration corallienneà l’aide du procédé Biorock, qui accélère la croissance des coraux par l’apport d’uncourant électrique de faible intensité. Une manière de redynamiser les récifs et de recréer de l’habitat pour la faune marine.

Turenne Laplace est un natif de l’île, plongeur professionnel et passionné du milieu marin. Ces 20 dernières années, il a assisté avec désolation à la dégradation des récifs et s’est très vite questionné sur les moyens d’y remédier. Durant ses recherches, il découvre le procédé Biorock imaginé par Wolf Hilbertz et son collaborateur Thomas Goreau, biologiste et président de la Global Coral Reef Alliance. Turenne s’envole alors pour Bali afin de visiter une installation sousmarine de Biorock et, séduit par ce qu’il découvre, revient à Saint-Barth avec la volonté de décliner cette technique sur son île. Il propose alors le projet à l’Agence territoriale de l’environnement, qui l’accepte et il obtient dans la foulée le classement du site de la Pointe Milou en réserve marine. Les structures électrifiées qu’il installera seront alors préservées de toute activité de pêche et de mouillage.

Cette structure artificielle électrifiée va aider à recréer l’habitat essentiel aux organismes marins.

© Ouanalao Reef

UN PARTENARIAT AVEC LES PÊCHEURS

Afin de stabiliser les structures métalliques qui accueilleront les boutures de coraux, Turenne Laplace y agglomère des coquilles de lambis vides. Il fait appel pour cela aux pêcheurs locaux qui viennent déposer leurs conques à proximité du site. Turenne et son équipe les installent alors au pied des structures pour les renforcer face aux houles cycloniques. Aujourd’hui, 3 structures témoins non électrifiées sont présentes sur la Pointe Milou et 8 autres reçoivent un faible courant électrique apporté par des câbles sous-marins.

Le procédé Biorock consiste à alimenter en courant de faible intensité des structures métalliques placées sous l’eau. L’électricité permet de fixer sur les structures le calcium dissout dans l’eau, dont les coraux ont besoin pour construire leur squelette.

© Ouanalao Reef

Pour Turenne Laplace, « ce projet donne un vrai coup de pouce à la nature. Il permet de faire pousser des coraux, mais aussi de recréer un habitat. Notre site a attiré au fil des ans une foule de poissons et d’organismes marins et offre un beau spectacle aujourd’hui ! En parallèle, après chaque forte houle, nous récupérons des morceaux de coraux cassés que nous installons sur nos structures ou directement en mer ». Une manière d’assurer la survie de nombreuses espèces plus que jamais menacées actuellement par le dérèglement climatique.

Rédaction : Mariane Aimar

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