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OUTRE-MER grandeur Nature n°11 _ juillet-août 2022

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Mayotte

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PUBLI-COMMUNIQUÉ

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QUEL PROJET DÉPARTEMENTAL POUR L’ENVIRONNEMENT À MAYOTTE ?

Ci-dessus : le bâtiment du Conseil départemental de Mayotte dans la rue de l’Hôpital à Mamoudzou. © Marc Allaria

Le projet de mandature 2021-2028 du Conseil départemental de Mayotte vient de paraître. Cette feuille de route intitulée " Un territoire attractif et solidaire par nature " fait, sur l’île au lagon, la part belle à l’environnement et au développement durable.

C’est désormais ensemble qu’il nous appartient d’avancer pour un territoire attractif et solidaire par nature, comme une façon de dire que rien ne doit nous détourner d’un futur durable, qui préserve notre incroyable biodiversité, mais qui n’oublie jamais les urgences que nous avons à traiter.

C’est ainsi que Ben Issa Ousseni, président du Conseil départemental de Mayotte, s’apprête à conclure l’éditorial du document qui présente officiellement les objectifs de sa mandature.

Parmi les « engagements clés pour la population de Mayotte » visés d’ici 2028, le document pointe en première ligne la réduction progressive « des embouteillages en combinant des mesures immédiates, de moyen et de long terme sur les déplacements ». Pour cela, afin de fluidifier la circulation en zone urbaine, le Département s’engage par exemple, sur le modèle de la barge reliant Mamoudzou à Dzaoudzi, à créer 3 lignes de voies maritimes rapides de 20 minutes : Iloni-Mamoudzou, Longoni-Mamoudzou-Petite-Terre.

Le milieu marin tient par ailleurs une place de choix dans la politique du Département, qui prend l’engagement de « faire de l’économie bleue un levier solide de la croissance économique de notre territoire ». Et côté terrestre, le Département souhaite notamment soutenir « le développement d’une agriculture raisonnée et biologique » et accompagner « la labellisation et la certification des produits agricoles locaux ».

Le Département de Mayotte souhaite que la presqu’île de Saziley soit classée en réserve naturelle.

© Stéphanie Castre

Ce projet de mandature qui fixe le cap pour Mayotte d’ici à 2028 se décline en 8 mesures phares, dont le « développement de l’écotourisme et de l’agrotourisme », et le fait de « porter l’objectif de 20 % du territoire en forêt et en zone naturelle préservée ».

L’élaboration d’une stratégie de gestion de la ressource en eau et de l’assainissement des eaux usées est également placée au cœur des enjeux de développement durable de l’île. L’objectif est ainsi d’initier des actions pour une île plus propre, plus respectueuse de l’environnement et plus attractive.

Tortue verte et zone de repos dans le lagon.

© Marc Allaria

Pour améliorer la gestion des déchets, qui est une problématique prioritaire, le recyclage va être développé massivement « en lien avec les acteurs locaux et les partenaires. Nous voulons interdire l’importation à Mayotte de tout véhicule de plus de 5 ans ».

Le Département a à cœur de « promouvoir et mettre en œuvre la transition énergétique ». Des études vont donc être lancées pour évaluer « le potentiel des ressources renouvelables : biomasse, biogaz, solaire, éolien, la mer… sur le territoire ». Il s’agira plus largement de bâtir « un plan stratégique territorial en matière de lutte contre le réchauffement climatique et la pollution de l’air » et de porter « le développement des installations d’énergies propres ».

Enfin, des efforts vont être réalisés en termes d’inventaires de la biodiversité, de gestion des habitats et espaces sauvages terrestres, de valorisation des sites du Conservatoire du littoral et du lagon, dont le Département espère l’inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco.

Le sud de Mayotte et l’îlot Bambo.

© Gwen Le Bigot

TÉMOIGNAGE

BEN ISSA OUSSENI, PRÉSIDENT DU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DE MAYOTTE

Ben Issa Ousséni préside le Conseil départemental de Mayotte.

Notre projet pour Mayotte 2021-2028 porte une grande ambition dans le domaine de la transition écologique, qui fait l’objet d’une nouvelle délégation confiée à mon collègue, le vice-président Ali Omar. Nous pensons que, compte tenu des enjeux, le Conseil départemental doit être un acteur impliqué et investi, dans toutes ses politiques publiques, car le développement durable est forcément transversal.

Ainsi souhaitons-nous fortement développer les transports en commun (navettes maritimes, transports collectifs, multimodalité). Ainsi voulons-nous inscrire notre lagon sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, ou construire une véritable stratégie en matière de gestion de la ressource en eau et assainissement. Ainsi portons-nous la volonté d’atteindre l’objectif de 20 % du territoire en forêt et en zone naturelle préservée. Ainsi avec le concours des associations dont le rôle est essentiel, entendons-nous développer l’écocitoyenneté et les bons gestes pour l’environnement. C’est l’affaire de tous et toutes ; nous voulons prendre toute notre part !

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