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Wallis-et-Futuna

LES BANCS DE SARGASSES S’INVITENT ÉGALEMENT À WALLIS...

Ci-dessus : stockage des sargasses près de la plage le 21 mai dernier. © STE

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Alors que le fléau des sargasses est activement combattu aux antilles et en guyane, ces grandes algues brunes et invasives s’amoncellent aussi, bien que dans une moindre mesure,sur les littoraux de Wallis-et-Futuna. Les actions organisées localement tentent d’enrayer le phénomène avant qu’il ne prenne plus d’ampleur.

Dans le nord de Wallis, le lagon de l’îlot Nukutapu accueillait en mai une opération de nettoyage de sargasses initiée par le Service territorial de l’Environnement (STE). « Environ 2 800 m 2 de plage étaient jonchés de ces bancs d’algues brunes », nous informe Malia Pelo, chargée de mission Biodiversité au STE. Ces algues envahissantes qui, dans l’eau, entravent notamment les déplacements des tortues marines, produisent, lorsqu’elles se décomposent à terre, une odeur nausébonde et provoquent des démangeaisons au contact de la peau. Les ramasser est le seul moyen d’empêcher leur progression.

Il faut sortir les algues de l’eau, les arracher à la racine. Nous les avons stockées à terre, en attendant de les valoriser sous forme d’engrais pour nos agriculteurs

poursuit Malia Pelo.

Opération d’arrachage d’algues sargasses en mai 2022 sur l’îlot Nukutapu.

© Malia Pelo | STE

Des observations ont aussi été rapportées sur la côte ouest de ‘Uvea et sur l’îlot Faioa. À Futuna, la prolifération de Sargassum polycystum a été observée, en parallèle de l’espèce Sargassum aquifolium – qui ne présente pas de problème de prolifération – et concerne 7 villages

détaille le STE.

Ce n’est pas une nouveauté : en 2001, ses agents avaient déjà observé l’espèce Sargassum polycystum autour du port de Mata’ Utu. L’étude réalisée par l’expert régional Antoine de Ramon N’Yeurt en 2002 évoquait le caractère introduit, non natif de l’espèce. « Ce débat n’est pas tranché au niveau régional à ce jour », nuance le STE.

Quatre causes de prolifération sont avancées par les scientifiques : de plus grandes surfaces d’accrochage liées à une mortalité des coraux ; la raréfaction des herbivores due à la surpêche ; des nutriments plus abondants dans l’eau du fait de l’érosion, des fosses septiques non conformes, des effluents d’élevages porcins... ; et enfin le changement climatique, comme le mentionne le STE : « À Tuvalu, l’événement La Niña de 2010 a diminué les précipitations pendant une période prolongée et a changé la direction du vent, entraînant une forte concentration de polluants dans le lagon ». Conscient de l’urgence, le STE a échangé en juin avec Monsieur N’Yeurt pour établir des recommandations, et promet d’organiser, afin de lutter contre les sargasses, autant de ramassages que nécessaires.

Rédaction : Stéphanie Castre

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